![](https://assets.isu.pub/document-structure/230708124620-f965bccdae4029a7890e5e243f5674d7/v1/ddc115482c8cf91f765e4b475922ca0c.jpeg?%5Bobject+Object%5D=&crop=591%2C443%2Cx0%2Cy0&originalHeight=530&originalWidth=591&zoom=1&width=720&quality=85%2C50)
3 minute read
Edito
PAR OLIVIER THIBAULT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’OFFICE FRANÇAIS DE LA BIODIVERSITÉ (OFB)
Fort de ses 3 000 agents, l’Office français de la biodiversité (OFB) s’installe dans sa troisième année d’existence et avec elle, se poursuit un important travail de co-construction pour œuvrer chaque jour en faveur de la biodiversité.
En Outre-mer, notre responsabilité est grande et l’établissement maintient son ambition de renforcer ses moyens d’action tant à l’échelle nationale qu’aux échelles locales (à l’heure actuelle, ce sont environ 200 agents dédiés aux Outre-mer dont 180 implantés hors Hexagone). La direction des Outre-mer s’articule entre des missions de police, de connaissance, de financement et de mobilisation des territoires ; des missions profondément complémentaires et réparties dans différents services qui travaillent conjointement.
Dans les trois océans, l’OFB déploie des programmes d’appui aux acteurs tandis que les délégations territoriales (DT) en assurent le déploiement local. Dans les DROM, les Unités Techniques Connaissances (UTC) interviennent sur le terrain pour mieux comprendre la biodiversité et les services départementaux (SD) sont, eux, spécifiquement déployés pour assurer le respect de la règlementation environnementale. Enfin,les Parcs naturels marins de Mayotte et de Martinique ainsi que le sanctuaire Agoa aux Antilles assurent la gestion d’importantes aires marines protégées.
Territoires aux identités plurielles, les Outre-mer font face à un éventail d’enjeux aux fortes spécificités locales. Mais de nombreuses priorités se recoupent. C’est le cas de la problématique des espèces exotiques envahissantes, un enjeu déterminant à La Réunion et aux Antilles par exemple, où les UTC tentent d’améliorer les techniques de gestion et de limiter le déclin des espèces locales. Côté police, les atteintes aux milieux et aux espèces sont des sujets prégnants pour une majorité des territoires, en particulier le braconnage des tortues marines ou les pollutions. La biodiversité ultramarine est aussi fortement impactée par la destruction des habitats naturels, les territoires devant faire face aux défis d’une urbanisation grandissante. Ainsi, les DT œuvrent avec les partenaires locaux pour mieux intégrer la biodiversité aux sujets d’aménagement et concourent à renforcer l’implication des collectivités locales au moyen de dispositifs tels que les ABC (Atlas de biodiversité communale). Enfin, l’une des priorités majeures des Outre-mer reste l’eau, et en particulier l’assainissement. Les infrastructures étant encore insuffisantes, parfois non conformes, nos équipes des UTC constatent les impacts négatifs des polluants sur les milieux naturels et les SD interviennent juridiquement sur les atteintes à l’environnement liées aux pollutions. En parallèle, l’établissement déploie un budget annuel de plus de 20 millions d’euros pour financer des travaux d’assainissement et d’eau potable ou surveiller la qualité des eaux. Avec l’annonce du « Plan eau », les moyens seront encore renforcés : 120 millions d’euros supplémentaires sur quatre ans doivent être débloqués dès 2024.
En tant que nouveau directeur général de l’OFB depuis le 5 juin, et à l’issue de mes 20 années d’expérience au service de la gestion de l’eau et de la protection de la biodiversité, j’ai à cœur de poursuivre la structuration de ce beau collectif de travail qui engage chaque jour toutes ses forces, aux côtés des acteurs des territoires, pour le bien commun. En Outre-mer tout particulièrement, c’est par l’action locale, adaptée et concertée, que nous parviendrons à relever ensemble le défi de préservation de l’incroyable richesse de nos patrimoines naturels et culturels.