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Fondation des mers australes

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LA FONDATION DES MERS AUSTRALES FÊTE SES 10 ANS ET CONTINUE SON AVENTURE

Grâce à l’engagement de trois de ses membres fondateurs – Pêche Avenir, Comata Scapêche et Cap Bourbon – la Fondation des mers australes va être prorogée de cinq ans et a pour nouveau président Laurent Virapoullé, directeur général de l’armement Pêche Avenir. Rencontre avec trois personnalités qualifiées du conseil d’administration de la Fondation.

INTERVIEW

JAMES CARATINI, DIRECTEUR DE SCIENCES RÉUNION

James Caratini

• Que représente ce titre pour vous et en quoi consiste votre mission à la Fondation ?

C’est au titre de directeur de Sciences Réunion que j’ai été nommé il y a deux ans comme personnalité qualifiée au sein du conseil d’administration de la Fondation des mers australes. Ma mission consiste à apporter des conseils sur l’étude de projets aussi bien culturels, sociétaux que scientifiques avec un regard extérieur aux enjeux financiers.

• De quelle façon la Fondation répond-elle à des enjeux importants en matière de science et d’environnement ?

La Fondation des mers australes soutient la réalisation de projets ambitieux dans le domaine de la recherche en accompagnant des doctorants, mais également des projets sur l’île de La Réunion en eaux profondes, l’organisation de spectacles sur l’environnement ou encore l’accompagnement de jeunes sur des bateaux dans la zone océan Indien. Elle est très dynamique sur la partie culture, science, technologie à La Réunion et ouvre des portes intéressantes sur le monde professionnel.
James Caratini lors d’une plongée sous-marine au milieu d’un banc de platax.

• Les mers australes, des lieux à part pour la recherche scientifique ?

De par leur situation géographique, les mers australes sont des lieux uniques et compliqués. On se trouve sur une zone éloignée avec une mer difficile. La position de la France et les enjeux économiques y sont prépondérants et la recherche scientifique a une place de choix pour l’amélioration de la gestion des ressources. L’ensemble des adhérents à la Fondation ont bien conscience de ces enjeux. La gestion des ressources, le travail sur la déprédation des orques et des cachalots sont essentiels pour l’avenir économique de La Réunion.
Exposition de Sciences Réunion.
© James Caratini

• Vous allez bientôt prendre votre retraite. Après cette longue carrière au plus près des jeunes Réunionnais notamment, vous avez sensibilisé un public nombreux à l’environnement, quelles ont été vos « recettes » pour y arriver ?

La recette est simple : de la Passion, beaucoup d’empathie, de l’écoute, être attentif aux évolutions de la société et essayer d’innover sur les sujets proposés. Aller au bout des projets avec mon équipe, et être disponible pour les autres… Le rôle de Sciences Réunion, c’est aussi de créer du lien et d’accompagner les porteurs de projets. C’est une mission formidable pour un directeur et je passe le flambeau à Phillipe Lassoeur qui va, j’en suis persuadé, prendre autant de plaisir que moi dans les années à venir. Me concernant, je vais continuer ma passion de caméraman sousmarin, l’idée étant d’écrire un long métrage…

TÉMOIGNAGES

ÉMILIE RICHARD, RESPONSABLE ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES HALIEUTIQUES À LA COMATA SCAPÊCHE, 1ÈRE FEMME CONTRÔLEUSE DES PÊCHES DANS LES TAAF

Émilie Richard
Depuis quatre ans, je fais partie du conseil d’administration au titre de représentante des salariés des membres de la Fondation. L’objectif est de promouvoir des projets de recherche innovants en lien avec l’environnement des mers australes et plus largement tout ce qui touche au maritime autour de La Réunion et notamment la pêche à la légine. Le projet OrcaDepred, qui consiste à comprendre les mécanismes de la déprédation pour concilier pêche à la palangre et conservation des orques et des cachalots, ainsi que le suivi du projet Deteclic sur la déprédation et l’acoustique, m’ont tout particulièrement intéressée. L’interaction mammifères marins et pêcheurs est un enjeu important pour l’avenir de certaines pêcheries dans le monde. Je souhaite un bel avenir à la Fondation, encore plus de projets à soutenir et notamment dans la préservation du patrimoine maritime.
Biodiversité marine (green version), sérigraphie de Delphine Ciolek, 2018. https://rougemezzanine.net/
© Delphine Ciolek

STÉPHANE CICCIONE, DIRECTEUR DE KÉLONIA, CENTRE DE SOINS DES TORTUES MARINES À SAINT-LEU, ÎLE DE LA RÉUNION

Stéphane Ciccione
En tant que directeur de Kélonia, je travaille sur la préservation des tortues marines, les relations entre les sociétés humaines, les pêcheurs et les tortues. C’est à ce titre que j’ai été nommé il y a deux ans personnalité qualifiée au conseil d’administration de la Fondation des mers australes.
La pluralité des compétences présentes à la Fondation en fait la richesse. Le projet de recherche qui a été accompagné sur la vulnérabilité des raies capturées dans la pêcherie palangrière ciblant la légine australe à Crozet et aux Kerguelen, dans les TAAF, m’a beaucoup motivé. Les raies sont en effet des espèces emblématiques souvent oubliées. Le fait de travailler avec des pêcheurs qui essaient de gérer la ressource marine au lieu d’être dans l’exploitation à outrance, c’est passionnant.
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