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Wallis-et-Futuna

EN PREMIÈRE LIGNE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Dans le cadre du programme « En 1ère ligne » lancé par La 1ère de France Télévisions, neuf personnes de la société civile sont devenues les vigies climatiques et environnementales de leur territoire ultramarin. Rencontre avec Falakika Fanoi Ugatai, vigie à Wallis-et-Futuna.

Photo ci-dessus : à Wallis, la belle plage de Vailala subit l’érosion due au réchauffement climatique et aux prélèvements de sable. © Falakika Fanoi Ugatai

INTERVIEW

FALAKIKA FANOI UGATAI, VIGIE DU PROGRAMME « EN 1ÈRE LIGNE » À WALLIS-ET-FUTUNA

Falakika Fanoi Ugatai

• Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager pour la protection de l’environnement local ?

Depuis ma naissance, j’ai très rarement quitté mon territoire. Sur une toute petite île comme Wallis, les changements se voient à l’œil nu : la population wallisienne avait pour habitude de vivre en harmonie avec cet environnement très riche mais ces habitudes de vie, au fil du temps, disparaissent petit à petit. Ce que je souhaite retrouver, c’est un environnement sain.

• Pourriez-vous nous citer quelques exemples de « changements qui se voient à l’œil nu » et « d’habitudes qui disparaissent petit à petit » ?

Avant, quand j’étais encore au collège, c’est-à-dire il y a maintenant 15 ans, nous avions l’habitude d’aller à la plage pour nous baigner et nous détendre, mon grand-père habitait au bord de cette plage sous un petit « falé » traditionnel avec un toit en feuille de pandanus. Tout ça aujourd’hui n’existe plus, il n’y a plus de plage ni de petit falé traditionnel à cause du changement climatique qui favorise la montée des eaux et l’érosion. Autre facteur qui favorise également l’érosion dans nos îles, c’est le prélèvement de sable par la population pour construire leurs maisons. Je vois bien, surtout moi qui n’ai presque jamais quitté mon île, que les habitudes changent. Par exemple, les choses qui arrivent par bateau pour ravitailler nos deux petites îles se modernisent, avec l’arrivée de toujours plus de produits contenant du plastique, que l’on retrouve aujourd’hui comme déchets au bord des routes…
Aussi, l’habitude d’aller faire les champs pour planter des féculents soit pour la coutume soit pour manger à la maison disparaît et meurt avec nos grands-parents car aujourd’hui il est rare de voir des jeunes faire des champs et c’est pour cela aussi que maintenant la liane Merremia peltata envahit les végétaux, même les cocotiers. Alors qu’avec une production locale on pourrait réduire le nombre de cargos venant à Wallis-et-Futuna et ainsi réduire la production de gaz polluant l’air.

Rédaction et interview : Stéphanie Castre

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