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Saint-Martin

LA FLORE VASCULAIRE ENDÉMIQUE DES PETITS TERRITOIRES D’OUTRE-MER EST MENACÉE

Aux côtés de plantes de Wallis-et-Futuna, des îles Éparses et de Saint-Paul et Amsterdam, deux espèces végétales de Saint-Martin ont intégré la Liste rouge de la flore vasculaire endémique des petits territoires d’outre-mer. Cet état des lieux vise à identifier les priorités d’actions afin de préserver ces espèces endémiques, parmi les plus rares d’outre-mer.

Photo ci-dessus : le merisier de Boldingh ou myrcia de Saint-Martin, arbuste endémique très rare de l’île, ajoute son nom à la Liste rouge des espèces menacées en France. © Nils Servientis | Biotope

Au sein des petits territoires ultramarins français, pas moins de 15 des 17 espèces de plantes endémiques qui y sont recensées – dont 9 à Saint-Paul et Amsterdam dans les TAAF – apparaissent comme étant menacées de disparition. Les raisons du déclin de ces plantes qui n’existent nulle part ailleurs sur la planète : l’introduction d’espèces exotiques, la destruction des habitats naturels et les dérèglements climatiques.

Le pois-ficelle de Saint-Martin, de même que le merisier de Boldingh, tous deux endémiques de l’île, ont ainsi rejoint en fin d’année 2022 la Liste rouge des espèces menacées en France, une liste établie conformément aux critères de l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ces deux végétaux de Saint-Martin uniques au monde sont aujourd’hui considérés en danger d’extinction. Si les chèvres en divagation font peser une pression de pâturage sur le pois-ficelle de Saint-Martin, le merisier de Boldingh, arbuste des fourrés secs aux sols calcaires, a vu son habitat grignoté par l’urbanisation et notamment la construction de villas de luxe dans le secteur auparavant préservé de Terres Basses.

Jadis présent du côté néerlandais de l’île, puis tombé dans l’oubli, le myrcia de Saint-Martin (Myrcia boldinghii) a été redécouvert en 2020 côté français, sur les Terres Basses.
© Mark Yokoyama
Le pois-ficelle de Saint-Martin (Galactia nummularia), également appelé « galactia de Saint-Martin » a été redécouvert en 2021 par l’association Bivouac Naturaliste. L’espèce, qui n’avait plus été signalée sur l’île depuis 1954, se trouve principalement sur les falaises rocheuses.
© Mark Yokoyama

TÉMOIGNAGE

Jenn Yerkes
© Les Fruits de Mer

JENN YERKES, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION SAINT-MARTINOISE LES FRUITS DE MER

Nous adorons raconter l’histoire de ces plantes. Lorsqu’ils viennent dans notre musée Amuseum Naturalis, les élèves et autres visiteurs découvrent l’exposition que nous avons créée au sujet de ces deux plantes, et réalisent à quel point la nature est unique à Saint-Martin.
Cela rend les gens fiers de l’endroit où ils vivent, et leur donne une raison de protéger les espaces sauvages. L’histoire de la redécouverte de ces espèces est aussi importante. Cela nous rappelle que nous apprenons encore de nouvelles choses tout le temps. Nous voulons que les enfants sachent qu’ils peuvent être les scientifiques du futur, faisant de nouvelles découvertes sur leur île.
Aperçu de l’exposition de l’association Les Fruits de Mer consacrée à ces plantes locales uniques.
© Mark Yokoyama

LA LISTE ROUGE DES ESPÈCES MENACÉES EN FRANCE :

« Cet inventaire de référence, fondé sur une solide base scientifique et réalisé à partir des meilleures connaissances disponibles, contribue à mesurer l’ampleur des enjeux, les progrès accomplis et les défis à relever pour la France, en métropole et en outre-mer. » (source : UICN Comité français, OFB & MNHN).

Rédaction : Stéphanie Castre

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