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Planète Outre-mer

LES OUTRE-MER, PÉPINIÈRES DE PROJETS DE SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE

Mangroves, herbiers, récifs coralliens et végétation côtière préservent le littoral des aléas de la météo marine. Mais leur dégradation, la montée des eaux et l’échec des enrochements ont encouragé le développement de projets de restauration de ces écosystèmes un peu partout outre-mer. C’est ce qu’on appelle des solutions fondées sur la nature.

Photo ci-dessus : Trou Cochon dans la commune du Vauclin en Martinique. © Jean-Jacques Montabord 97px

En 2020, le programme Adaptom a été lancé avec pour objectif d’évaluer 25 projets, partout outre-mer, et de lister ceux qui fonctionnent face au dérèglement climatique. Virginie Duvat, membre du GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – et coordinatrice du projet Adaptom :

On a beaucoup de projets de restauration des systèmes côtiers végétalisés, particulièrement développés en Guadeloupe par exemple, mais aussi à La Réunion, et de plus en plus testés en NouvelleCalédonie. On a également des expérimentations de revégétalisation de la bande côtière en Polynésie française, à la fois sur les îlots et dans les atolls. C’est ce qui domine. Ensuite, un certain nombre de projets consistent en une restauration et une meilleure gestion des mangroves. On va en trouver par exemple à la Martinique, on va en trouver en Guadeloupe où on essaie de rendre toute sa place à la mangrove dans la zone très urbanisée, industrielle, commerciale, aménagée de Pointe-à-Pitre.

Adaptom liste également les écueils à éviter. Règle numéro un pour qu’un projet fondé sur la nature fonctionne : la population doit être associée.

On a par exemple à Mayotte des projets de restauration de mangroves qui ont échoué parce que les éleveurs de zébus n’avaient pas été impliqués, donc les élus ont dégradé les replantations.
On a eu un autre exemple à Wallis, dans lequel une partie de la population a été opposée aux solutions fondées sur la nature et beaucoup plus favorable, comme les élus de ces communes, aux enrochements, doncàl’utilisationdesméthodeslourdes,etçaagénéré des phénomènes de vandalisme avec une destruction des pépinières qui avaient été mise en place pour produire des palétuviers, donc restaurer la mangrove.

L’équipe d’Adaptom ira restituer ses conclusions aux porteurs de projets. Première étape en Martinique et en Guadeloupe du 7 au 10 novembre prochain.

Ce texte est issu de la chronique radio « Planète Outre-mer » présentée par Caroline Marie à écouter sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions

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