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CAMAC, UN PROJET RÉGIONAL POUR LIMITER LES INTERACTIONS AVEC LA MÉGAFAUNE MARINE

Le projet CAMAC vise à améliorer les connaissances sur les interactions entre activités humaines et mégafaune marine en renforçant la coopération régionale. Cela permettra in fine de fournir aux instances dirigeantes de la Caraïbe et aux acteurs environnementaux des recommandations et outils pour réduire les impacts négatifs de ces interactions.

Photo ci-dessus : une tortue verte (Chelonia mydas) dans les eaux de la Martinique. Les tortues marines sont particulièrement soumises aux pressions anthropiques. © Benjamin Guichard - OFB

Les habitats de la plupart des espèces de la mégafaune marine – requins, tortues marines, mammifères marins et oiseaux marins – sont souvent les mêmes que ceux d’activités humaines telles que la pêche, le trafic maritime ou encore le tourisme. Ce chevauchement engendre de fréquentes interactions entre ces diverses activités et les espèces marines.

Cela peut entraîner des blessures ou des modifications des comportements vitaux des animaux, mais aussi avoir un impact négatif sur les activités humaines, à cause de la déprédation par exemple ou encore de la dégradation des engins de pêche. En outre, certaines activités dépendent directement de la présence des espèces de la mégafaune marine, comme le whale watching ou la plongée sous-marine. Dans la Caraïbe, ces interactions sont bien identifiées mais mal connues et par conséquent peu maîtrisées.

C’est dans ce cadre qu’a été conçu le projet CAMAC qui a commencé début 2023. Concrètement, pendant les quatre prochaines années au moins, les partenaires du projet travailleront à :

• renforcer les liens avec le secteur de la pêche et évaluer les interactions avec la mégafaune marine ;

• renforcer la connaissance et le suivi des impacts d’origine anthropique sur les mammifères marins et les tortues marines via les réseaux échouages ;

• sensibiliser à la préservation de la mégafaune marine et renforcer les compétences en éducation à l’environnement via des échanges scolaires ;

• renforcer les connaissances sur l’abondance et la distribution de la mégafaune marine présente dans la Grande Région Caraïbe par un inventaire régional

L’activité de pêche se déroule souvent sur les mêmes zones que les lieux de vie de la mégafaune marine. Des interactions négatives peuvent avoir des conséquence sur les animaux (enchevêtrement par exemple) mais aussi pour les pêcheurs : déprédation, perte de matériel, etc.
© Benjamin Guichard - OFB
Des interactions existent entre les oiseaux marins et les activités humaines et peuvent donner lieu à des enchevêtrements mais aussi à de la déprédation.
© OFB

Le projet est découpé en deux phases. La première court sur l’année 2023 et vise à constituer le réseau de partenaires autour des thématiques des quatre axes de travail ci-dessus, mais aussi à réfléchir en groupes de travail aux protocoles scientifiques.

La phase 2 devrait débuter en 2024 et se déroulera sur au moins trois ans. Elle verra la mise en place des protocoles de suivis scientifiques, la création d’outils et la concrétisation d’échanges scolaires.

Carte de la portée du projet CAMAC, qui réunit des partenaires de la Grande Région Caraïbe et au-delà.
© CAMAC
Baleine à bosse observée dans le sanctuaire Agoa.
© Franck Mazéas

CAMAC concerne les Antilles françaises, mais implique également des partenaires internationaux de la Grande Région Caraïbes et au-delà. Il s’agit donc d’un projet ancré dans la coopération et qui bénéficie à cet égard d’un cofinancement du programme Interreg Caraïbes au titre du FEDER, ou Fonds européen de développement régional. Ces partenaires, bénéficiaires ou non, sont issus de divers horizons puisqu’il s’agit aussi bien d’associations, que de scientifiques, d’établissements publics, de bureaux d’études, etc.

Le projet CAMAC a été initié par le CAR-SPAW –Centre d’activités régional pour le protocole relatif aux zones et à la vie spécialement protégées de la Grande Région Caraïbe – et le Sanctuaire Agoa, aire marine protégée gérée par l’Office français de la biodiversité (OFB), qui en est le chef de file.

Groupe de cétacés côtoyant un gazier à Fort-de-France.
© Aquasearch

Vous faites partie d’une structure caribéenne intéressée par ce projet ? Contactez Magali Combes par mail : magali.combes@ofb.gouv.fr

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