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Actu Outre-mer

LE SÉMINAIRE OFB « BIODIVERSITÉ ET OUTRE-MER : CHALLENGER L’AVENIR »

L’Office français de la biodiversité (OFB) organise, en deux temps, un séminaire dédié à la biodiversité des territoires ultramarins. Le 24 novembre, à l’occasion du Salon des Maires (21-23 novembre, Portes de Versailles), l’établissement consacre une journée aux élus des Outre-mer, au Palais du Luxembourg.

L’objectif est de présenter les outils proposés par l’OFB pour la mobilisation de la société, dont les dispositifs de financement, accessibles aux collectivités locales. L’opportunité également de prises de paroles par la présidente du conseil d’administration de l’OFB et la direction de l’établissement, ainsi que par des sénateurs.

Dans un deuxième temps, les 14 et 15 décembre, ce séminaire se poursuit par deux journées au Palais des Congrès de la Grande Motte (Hérault). Sous un angle plus technique, l’événement a pour ambition de construire une réflexion collective et de renforcer les synergies pour mieux accompagner les projets et politiques territoriales en faveur de la biodiversité.

Ce séminaire a été conçu pour encourager la mobilisation des collectivités locales et autres partenaires ultramarins, et répondre tout particulièrement aux attentes des agents techniques. À cette occasion, les équipes OFB installées dans les trois océans seront présentes dans l’Hexagone aux côtés des partenaires de l’établissement.

Au fil des speed meetings, ateliers, tables rondes et conférences, différents enjeux seront abordées et les outils dédiés présentés : financements, stratégie citoyenne, programmes européens, formations, restauration des écosystèmes, espèces protégées et espèces invasives, ou encore Agences régionales de la biodiversité (ARB). Plusieurs annonces sont attendues sur le renforcement des moyens financiers dès 2024.

PENSER LA FORÊT DE DEMAIN DANS LES OUTRE-MER

La forêt française est la quatrième d’Europe par sa superficie. Au sein de l’Hexagone, elle représente environ 17 millions d’hectares, soit près du tiers du territoire métropolitain. À la croisée d’enjeux aux intérêts à concilier, la forêt et les usages du bois jouent un rôle de plus en plus important dans les politiques de la transition écologique : pour décarboner le secteur économique de la construction, produire davantage d’énergie renouvelable, protéger la biodiversité ou encore relocaliser une industrie biosourcée.

En outre-mer, les forêts de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion s’étendent sur 8,2 millions d’hectares, soit plus d’un tiers de la forêt française. La Guyane à elle seule est boisée à 99 %, avec un peu plus de 8 millions d’hectares de forêt.

La France, qui est l’un des seuls pays européens à abriter des forêts tropicales, porte une responsabilité d’exemplarité en matière de gestion durable de ces écosystèmes précieux. Rappelons notamment qu’en moyenne, 1 m3 de bois, sur l’ensemble de sa durée de vie, stocke une tonne de CO2.

© Cluster maritime de Nouvelle-Calédonie

LES ASSISES DE L’ÉCONOMIE MARITIME INDOPACIFIQUE

La Nouvelle-Calédonie a tout récemment accueilli un événement prestigieux visant à mettre en lumière le dynamisme et la diversification de son économie maritime à l’échelle de l’Indopacifique. Les premières Assises de l’économie maritime indopacifique se sont ainsi déroulées à Nouméa du 25 au 27 octobre.

Ce rendez-vous unique organisé par le Cluster maritime de Nouvelle-Calédonie en partenariat avec le Gouvernement calédonien « a réuni entreprises, institutions régionales, internationales et experts du secteur, dans le but de créer des synergies et renforcer les liens au sein de l’économie bleue régionale ».

En effet, la Nouvelle-Calédonie jouit d’une position géographique exceptionnelle, d’une zone maritime étendue d’environ 1 500 000 km 2 et de ressources naturelles marines riches et particulièrement variées, qui offrent un potentiel considérable pour l’économie de la mer. Les Assises, auxquelles ont participé en outremer les Clusters maritimes de Polynésie française, La Réunion et Mayotte ont servi de plateforme pour explorer et valoriser ce potentiel inépuisable.

Miconia calvescens, appelé « cancer vert » à Tahiti.
© César Delnatte

LE RAPPORT DE L’IPBES SUR LES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES

Fruit d’un travail de quatre ans qui a réuni 86 experts internationaux issus de 49 pays de toutes les régions du monde, le rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes est publié. Il en ressort que « les EEE constituent une menace mondiale majeure pour la nature, les économies, la sécurité alimentaire et la santé humaine ». Dans cette évaluation, la plus complète jamais réalisée sur le sujet, on apprend que les EEE sont impliquées dans 60 % des extinctions d’espèces connues à l’échelle mondiale et que 90 % de ces extinctions sont observées dans les îles.

L’outre-mer, principalement insulaire et caractérisé par de forts taux d’endémisme, est très impacté. Comme le précise le Comité français de l’UICN, « par exemple, à Tahiti, 40 à 50 espèces de plantes endémiques sont menacées de disparition par l’invasion de l’arbre miconia. Le rat noir, déjà responsable de nombreuses extinctions, menace de disparition plusieurs espèces d’oiseaux endémiques de La Réunion ou des îles du Pacifique. »

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