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Terre Outre-mer
UN SANCTUAIRE POUR LES BALEINES À SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON
Aux Antilles françaises, le sanctuaire Agoa est une aire marine protégée dédiée à la protection des mammifères marins. Il englobe les espaces marins des îles de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, sur une surface totale de plus de 143 000 km2.
Collisions avec les navires, chasse et pêche des cétacés, pollution acoustique, physique et chimique, les menaces qui pèsent sur les cétacés sont nombreuses. Sans oublier les changements globaux et les mauvaises pratiques d’observations en mer.
Les sanctuaires comme Agoa ou Pelagos en Méditerranée sont précieux, mais encore trop peu nombreux. Pourtant d’autres sites pourraient s’ajouter à la liste comme à Saint-Pierre-et-Miquelon, où les passionnés ont repéré un espace à préserver.
Roger Etcheberry, naturaliste : « Il y a une zone qui se trouve à peu près à 20 milles nautiques de SaintPierre, dans le sud-sud-ouest. Cette zone a été découverte par Joël Etcheberry en 2011, qui y a observé près de 300 baleines. C’est un endroit extraordinaire qui mériterait d’être investigué sérieusement parce que les baleines, c’est là. En effet, si les baleines sont présentes au large de l’archipel, on sait à coup sûr qu’elles fréquentent cette zone, ce n’est pas la peine de chercher ailleurs. »
« Joël me disait l’autre jour qu’il y avait une épaisseur de détection de nourriture à cet endroit-là qui était assez impressionnante. Cela mériterait d’être étudié d’un peu plus près, notamment pour éventuellement en faire une zone un peu protégée, parce qu’il y a quand même beaucoup d’impacts avec les bateaux. Une hécatombe s’est produite cette année sur la côte des États-Unis, avec 15 ou 16 baleines, peutêtre plus, retrouvées mortes. »
Les cétacés jouent un rôle écologique majeur et participent au maintien de l’équilibre des écosystèmes marins. En fin de vie, les baleines séquestrent au fond des océans tout le CO 2 absorbé par l’alimentation au cours de leur vie, 33 tonnes en moyenne. Leur alimentation et leur digestion permettent également de remettre en circulation les nutriments essentiels à la production du phytoplancton, qui est à la base des réseaux trophiques marins (ensemble de chaînes alimentaires). Les cétacés sont ainsi qualifiés d’espèces parapluies, primordiales à la préservation des autres espèces qui dépendent du même écosystème.
Interview : Caroline Marie
Ce texte est issu de la chronique radio « Terre Outre-mer » présentée par Caroline Marie à écouter sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions