5 minute read
Interco' Outre-mer
À LA RENCONTRE DES INTERCOMMUNALITÉS DE LA RÉUNION ET DE MAYOTTE
Fin novembre 2023, Lyliane Piquion-Salomé, présidente de l’association Interco’ Outre-mer, se déplaçait à La Réunion et à Mayotte pour sa première visite officielle auprès des élus intercommunaux des deux départements français de l’océan Indien. Rencontre avec quatre de ses interlocuteurs, à l’actualité particulièrement riche en matière d’environnement.
TÉMOIGNAGE
EMMANUEL SÉRAPHIN, PRÉSIDENT DU TERRITOIRE DE L’OUEST (TCO) - ÎLE DE LA RÉUNION
« J’ai eu la chance de recevoir Lyliane Piquion-Salomé le 27 novembre. Cette rencontre a ouvert la voie à des discussions cruciales sur les enjeux majeurs de La Réunion, et a permis d’explorer des opportunités pour faire progresser ces questions tout au long du mandat de la présidente d’Interco’ Outre-mer.
Les enjeux des ports de plaisance tout comme ceux de la pêche traditionnelle ont également été au cœur des discussions, avec en filigrane les questions du développement touristique et de la protection de l’environnement. Le domaine de la coopération décentralisée a lui aussi été abordé, mettant en avant les actions à entreprendre pour renforcer les liens entre les territoires d’outre-mer. Enfin, le dossier délicat de la zéro artificialisation nette en outre-mer a été soulevé, illustrant les défis complexes auxquels La Réunion est confrontée en matière de préservation de son environnement.
Cette rencontre marque ainsi sans conteste le début d’une collaboration prometteuse entre le Territoire de l’Ouest et Interco’ Outre-mer. »
TÉMOIGNAGE
ANDRÉ THIEN AH KOON, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DU SUD DE L’ÎLE DE LA RÉUNION (CASUD)
« L’étude (2009-2015) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) place Le Tampon, commune principale de la CASUD, dans le top 10 des villes aux airs les plus purs au monde. Cependant, La Réunion et ses territoires subissent depuis quelques années les graves conséquences du réchauffement climatique mondial. En tant qu’élu, il m’incombe de laisser aux générations futures un environnement meilleur.
Concernant la CASUD, comme évoqué lors de la visite de Mme Lyliane Piquion-Salomé, présidente d’Interco’ Outre-mer, des mesures ont déjà été prises dont celle de faire de la CASUD la première Autorité organisatrice des Mobilités des Outre-mer à rendre, en 2024, son réseau de transport public gratuit pour tous.
Nos transports en commun seront ainsi plus attractifs. Du pouvoir d’achat sera donné à la population des quatre communes de la CASUD (Le Tampon, Saint-Joseph, Entre-deux, Saint-Philippe). Et surtout, cette mesure contribuera à la transition écologique en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre. »
TÉMOIGNAGE
RACHADI SAINDOU, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE DEMBÉNI-MAMOUDZOU (CADEMA)
« Caribus, un projet de transport collectif urbain, permet une alternative viable à la voiture individuelle en développant un service de transports publics intégrés, comprenant divers modes de transport et des modes doux tels que le vélo. Notre volonté de protection de l’environnement se traduira d’ailleurs par le choix d’une motorisation propre.
Caribus poursuit deux objectifs principaux : désengorger les axes routiers dont la saturation dégrade notre qualité de vie, et développer une mobilité responsable avec le report modal en faveur du bus ou du vélo (cinq kilomètres de pistes cyclables prévues).
Dès cette année 2024, les usagers pourront bénéficier des premières mises en service du Caribus et, dès 2027, de l’intégralité des lignes. Dans l’attente, des navettes gratuites nous permettent de constater le succès des bus, de nombreux automobilistes ayant déjà adopté ce mode de transport. Le report modal attendu a donc débuté, et il ne fait nul doute qu’il sera amplifié avec le réseau public de transport pérenne Caribus. »
TÉMOIGNAGE
AHMED RAMA, VICE-PRÉSIDENT D’INTERCO’ OUTRE-MER ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DU CENTRE-OUEST DE MAYOTTE (3CO)
« Lors de la visite de la présidente d’Interco’ Outremer à Mayotte, tous les présidents d’intercommunalités étaient présents, il y a eu une forte mobilisation.
Nous subissons la crise de l’eau, dont la cause est environnementale : la déforestation. Pour remédier à l’urgence d’avoir de l’eau, la capacité de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre va être largement augmentée dès ce mois de janvier, comme l’a indiqué la Première ministre qui s’est rendue sur le site. Cependant cette urgence ne doit pas venir dégrader notre environnement, et notamment notre lagon : qu’allons-nous faire de la saumure, sousproduit du dessalement ? Cela n’a pas été étudié... Je prône pour une étude au plus vite.