2 minute read

Saint-Barthélemy

PROTÉGER LES HABITATS POUR SAUVER LES CHAUVES-SOURIS

Le naturaliste Baptiste Angin a réalisé un inventaire des populations de chauves-souris à Saint-Barthélemy. La préservation des habitats est un enjeu crucial pour la protection de ces derniers mammifères indigènes de l’île.

INTERVIEW

BAPTISTE ANGIN, DIRECTEUR DU BUREAU D’ÉTUDES ARDOPS ENVIRONNEMENT
Baptiste Angin
• Vous avez effectué un inventaire des populations de chauves-souris à Saint-Barthélemy, comment s’est déroulée cette campagne ?

Nous avons réalisé, avec l’Agence territoriale de l’Environnement de Saint-Barthélemy, un inventaire d’une semaine en décembre dernier. L’objectif était de recueillir des informations sur l’état des populations et sur les habitats car il n’existait aucun inventaire récent des espèces présentes sur l’île. Aux Petites Antilles, les chauves-souris sont les derniers mammifères indigènes, leur survie représente donc un enjeu majeur. Elles jouent un rôle écosystémique important. Comme certains insectes ou oiseaux, des espèces de chauves-souris participent à la pollinisation des plantes où à la dissémination des graines.

Le molosse commun est une petite chauve-souris insectivore facilement visible le soir dans le ciel de Saint-Barthélemy.
© Baptiste Angin
• Quelles sont vos techniques d’étude ?

- La technique principalement utilisée est la capture au filet. Sur cette mission, nous avons préféré effectuer des inventaires acoustiques pour identifier l’espèce grâce aux ultrasons qu’elle produit. Cela permet d’étudier leur répartition et leurs activités sans les stresser ou les blesser. Nous avons également fait des prospections pour étudier les gîtes où elles se reposent la journée. Elles utilisent des grottes, le feuillage ou les troncs creux des arbres ou le toit de nos maisons.

• Qu’avez-vous appris grâce à cette campagne ?

- Certaines espèces sont très communes, d’autres sont plus rares et nous ne les avons observées que sur un seul site. La principale préoccupation pour l’île est la conservation des gîtes et le maintien des habitats naturels. Dans plusieurs gîtes, on observe un dérangement trop important des colonies qui peut aller jusqu’à un abandon du site. Leur protection est un point crucial pour améliorer la conservation des chauves-souris sur l’île.

Rédaction et interview : Marion Durand

This article is from: