5 minute read

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

LES TERRITOIRES ULTRAMARINS AU CŒUR DE LA STRATÉGIE BIODIVERSITÉ 2030

Présentée par la Première ministre le 27 novembre 2023, la Stratégie nationale biodiversité (SNB) 2030 représente l’engagement de la France au niveau mondial au titre de la Convention sur la diversité biologique. Cette stratégie a pour objectif fort d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité en France hexagonale et dans les outre-mer.

La Stratégie nationale biodiversité 2030, fruit de plus de trois années de travail, s’est basée sur l’évaluation de la stratégie précédente, dont le bilan a été partagé avec l’ensemble des parties prenantes. En 2021, une grande consultation des territoires a été lancée pour rassembler les propositions des acteurs locaux. Dans les outre-mer, des ateliers « sciences pour l’action » ont également été menés dans les quatre bassins ultramarins pour faire émerger les enjeux de chaque territoire. Des négociations ont eu lieu en parallèle pour doter le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT) d’un budget dédié à la mise en œuvre de la SNB 2030 à hauteur de 264 millions d’euros.

La Guyane héberge des écosystèmes parmi les plus riches et fragiles de la planète : forêts tropicales primaires, mangroves, savanes, inselbergs...
© MTECT
Le maki de Mayotte, un lémurien emblématique de l’île, protégé et vulnérable.
© Stéphanie Castre

Visant à stopper puis inverser l’effondrement de la biodiversité, cette stratégie opérationnelle inédite directement rattachée à la Première ministre et incluant des objectifs chiffrés, se base sur quatre axes :

• réduire les pressions s’exerçant sur la biodiversité ;

• restaurer la biodiversité dégradée partout où cela est possible ;

• mobiliser l’ensemble des acteurs ;

• garantir les moyens d’atteindre ces ambitions.

La SNB se décline en 209 fiches de mise en œuvre d’actions leviers – ayant un impact direct sur la biodiversité – et d’actions d’accompagnement.

Le cirque de Mafate à La Réunion.
© Jean-Pierre Mareschal

À propos du premier axe, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a identifié cinq pressions causant les principales dégradations de la biodiversité : destruction et artificialisation des milieux, changement climatique, pollutions, surexploitation des ressources naturelles, introduction d’espèces exotiques envahissantes.

INTERVIEW CROISÉE

NADIA VARGAS, CHEFFE DE PROJET STRATÉGIE NATIONALE POUR LA BIODIVERSITÉ AU MTECT ET NAJIB MAHFOUDHI, COORDINATEUR INTERMINISTÉRIEL DU PLAN EAU DOM

Nadia Vargas
Najib Mahfoudhi
• Comment les outre-mer ont-ils été pris en compte dans la Stratégie nationale biodiversité (SNB) 2030 ?

Nadia Vargas :

Lors de l’élaboration de la SNB 2030, nous avons souhaité prendre en compte les territoires ultramarins dès le début. Les consultations mises en place en 2021 ont fait émerger ces trois axes stratégiques communs à l’ensemble des territoires : le développement économique endogène respectueux de la biodiversité ; les fonctionnalités du continuum terre-mer et l’aménagement du territoire ; les liens entre humains et nature, et la protection de la biodiversité.
Dès le départ, nous avons fait le choix de ne pas avoir un cahier spécifique ou un axe dédié uniquement aux outre-mer, mais au contraire, d’avoir les outre-mer intégrés partout dans la stratégie. En effet, l’ensemble des pressions qui s’exercent sur la biodiversité sont également présentes dans les territoires ultramarins, et se rapportent par conséquent autant à l’Hexagone qu’aux territoires ultramarins.
Certains sujets concernent plus particulièrement les outre-mer, comme la protection des mangroves et des récifs coralliens, la lutte contre la pêche illégale, la déforestation ou encore l’orpaillage illégal. Sur ces thématiques, les moyens vont être prioritairement alloués aux outre-mer.
L’important pour nous, c’est que les ultramarins sachent qu’ils ont été entendus et que le ministère est présent pour les accompagner afin de protéger la biodiversité exceptionnelle des outre-mer.

• Comment se déclinera la SNB 2030 à l’échelle de chacun des territoires ultramarins ?

Najib Mahfoudhi :

Une réflexion est en cours pour établir une stratégie de territorialisation de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 en outre-mer. Les territoires ont leurs propres particularités et nous devrons nous attacher à prendre en compte les enjeux locaux dans les différentes mesures de la SNB. Cette stratégie est un outil extraordinaire, qui donne un cap et comporte des leviers opérationnels qu’on pourra mobiliser différemment en fonction des territoires.
L’enjeu principal en outre-mer sera de structurer des réseaux d’acteurs locaux qui soient en mesure de se servir de cet outil, et de traduire cette stratégie en projets ayant des impacts au quotidien pour les usagers.
La stratégie qui sera déclinée dans chaque territoire devra être proche des citoyens, permettre de renforcer les moyens de surveillance et réussir à mobiliser le monde des entreprises.
Le message fort de la SNB 2030 pour les outre-mer est qu’il est possible de concilier développement d’un territoire et préservation de la biodiversité.
La passe de Tikehau en Polynésie française.
© Olivier Chatté / Terra

+ d’info ici : https://biodiversite.gouv.fr/

This article is from: