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Actu Outre-mer
LE CONGRÈS MONDIAL DE LA NATURE À MARSEILLE, NOUS Y SOMMES !
L’événement a lieu du 3 au 11 septembre au Parc Chanot de Marseille. Il est organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans un format hybride, entre présentiel et virtuel, pour s’adapter au mieux au contexte sanitaire. Pour les personnes ne pouvant se déplacer à Marseille, l’UICN propose de suivre l’essentiel du Congrès via le « Pass Online » disponible sur son site internet au tarif spécial de 130 euros. Ce pass permet d’accéder aux 500+ sessions du Forum, d’observer l’assemblée des membres et d’assister aux cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi qu’aux Sommets du Congrès. « De nombreuses sessions vous permettront de partager vos réflexions et d’interagir avec les experts, faisant de cette formule un parfait premier contact avec le Congrès mondial de la nature de l’UICN ou une excellente option pour ceux qui ne pourront pas faire le voyage jusqu’à Marseille pour le Congrès complet » (source : UICN).
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Si vous êtes présents à Marseille le 4 septembre, le Comité français de l’UICN vous invite sur le pavillon A19 de l’espace Exposition de 18h15 à 19h30, à l’événement : « Célébrons l’exceptionnelle biodiversité des outre-mer français ».
FRANCE RELANCE : UNE ENVELOPPE SUPPLÉMENTAIRE POUR L’OUTRE-MER
Depuis le 3 septembre 2020, le plan France Relance est déployé en métropole et en outre-mer pour relancer l’économie du pays : près d’un tiers de l’enveloppe est consacré à la transition écologique, soit 30 milliards d’euros. L’OFB, créé en janvier 2020 afin de mettre en œuvre les politiques publiques nationales pour protéger et reconquérir la biodiversité, bénéficie d’un montant de 85 millions d’euros supplémentaires en 2021 et 2022 pour agir sur trois volets.
Le premier volet concerne les aires protégées, avec 19 millions d’euros alloués en particulier aux huit parcs naturels marins créés en France depuis 2006, dont deux outre-mer : à Mayotte et en Martinique.
Le second volet, dédié à la restauration des écosystèmes dégradés, propose une enveloppe de près de 19 millions d’euros elle-même répartie en trois volets :
- l’appel à projets MobBiodiv’Restauration, lancé pour la restauration des milieux terrestres avec 12 projets retenus dans les territoires ultramarins, dont par exemple : la restauration des dunes de Miquelon-Langlade, et à La Réunion l’action de restauration écologique de la forêt humide de basse altitude de Mare Longue. Une deuxième session de cet appel à projets est actuellement ouverte jusqu’au 24 septembre ;
- la restauration écologique en milieu marin, à travers des actions ciblées (mouillages écologiques…) ;
- la poursuite de l’Atlas de la biodiversité communale (ABC), un inventaire participatif qui compile des connaissances fines et spatialisées sur les écosystèmes pour les protéger (voir e-mag n°2, p. 32). Les candidatures de la deuxième cession sont ouvertes jusqu’au 15 octobre.
Enfin, l’OFB dispose d’une enveloppe conséquente entièrement dédiée à l’outre-mer : 47 millions d’euros pour « répondre à l’enjeu sanitaire et écologique de l’eau et de l’assainissement ». Une quarantaine de projets urgents de mises à niveaux des infrastructures ont été identifiés, notamment à Mayotte où est attribué plus de 20 % du financement, et en Guadeloupe, où 3,2 millions d’euros sont consacrés à la recherche de fuites et à la restauration du réseau d’eau potable.
OUTRE-MER : QUEL POTENTIEL POUR LA GÉOTHERMIE ?
Le contexte insulaire et volcanique de l’outre-mer français offre un fort potentiel de développement à la géothermie. Cette technique consiste à récupérer la chaleur du soussol afin de produire de l’électricité : des fluides de plus de 150 °C sont ainsi libérés par forages, généralement à plus de 500 mètres de profondeur. Dans les trois océans, les territoires ultramarins se penchent sur la question et de nombreuses recherches sont en cours. À Mayotte, un volcan sous-marin en formation est sous haute surveillance car il pourrait offrir de nouvelles opportunités énergétiques. En Nouvelle-Calédonie, le BRGM étudie le potentiel géothermique de l’ensemble de la Grande Terre. En Guadeloupe, l’usine de Bouillante (photo ci-dessus), unique aux Caraïbes et pionnère en France, continue d’étendre son activité…
Les dernières études menées par l’ADEME dans les cinq départements d’outre-mer montrent qu’il sera possible d’atteindre l’objectif d’autonomie énergétique, soit un mix 100 % renouvelable, mais à un horizon post-2030. Ceci sous réserve que les énergies renouvelables (EnR) soient exploitées au maximum d’ici là et que des progrès soient réalisés en matière de maîtrise de la demande d’énergie. En outre-mer, la géothermie pourrait compléter le bouquet énergétique des territoires. D’après le rapport de l’ADEME Vers l’autonomie énergétique des ZNI1, la part maximale que pourrait représenter la géothermie dans la production d’EnR en 2030 est estimée à : 34 % à Mayotte, 8 % en Guadeloupe, 5 % en Martinique et 2 % à La Réunion 2 .
Dans cette ambition de développement durable, les défenseurs de la géothermie avancent de multiples arguments : une énergie renouvelable locale à faible empreinte carbone, qui est non intermittente, contrôlable, économique après installation, et dont l’encombrement limité permet une assez bonne intégration paysagère.
1 ZNI : Zones non Interconnectées. | 2 Contrairement aux autres DOM, îles volcaniques actives pourvues de ressources géothermiques, la Guyane est située sur un ancien plateau très stable, sans trace de géothermie (source : PRME).
MISSION OCÉAN : UN PARCOURS PÉDAGOGIQUE POUR APPRENDRE GRÂCE AUX UNIVERS VIRTUELS ET ÊTRE ACTEUR DE SON AVENIR
Véritable écosystème encore méconnu, l’océan est le principal régulateur du climat. Afin d’aider les collégiens et les lycéens à appréhender ces enjeux tout en enrichissant leur programme scolaire, La Fondation Dassault Systèmes, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, l’Onisep, Réseau Canopé et l’Ifremer ont réuni leurs compétences pour construire un parcours pédagogique innovant : Mission Océan.
Ce projet vise à faciliter l’apprentissage des élèves et à leur permettre d’approfondir leurs connaissances dans des disciplines telles que les mathématiques, la physique-chimie, la géographie, les sciences naturelles, les sciences de la Terre, etc. tout en découvrant les grands enjeux des océans. Ils pourront ainsi explorer des pistes de travail, en bénéficiant de l’expertise de professionnels issus de l’industrie et de la recherche, et élaborer des projets pour contribuer à les préserver. Mission Océan leur permettra d’apprendre autrement grâce aux possibilités qu’offrent les mondes virtuels (modélisation 3D, expériences de réalité virtuelle, simulations numériques) dans le contexte de la préservation des océans, de découvrir leur pouvoir d’agir sur leur environnement et de se projeter dans les formations et les métiers qu’ils exerceront demain.
Initiées en région académique PACA, les ressources ainsi créées pourront être déployées à terme dans toutes les académies, en particulier en outre-mer.
+ d’info ici : https://mission-ocean.org/
Contacts : alain.liotier@onisep.fr
PUBLI-COMMUNIQUÉ
OUTRE-MER : L’IFREMER AU CONGRÈS MONDIAL DE LA NATURE DE L’UICN À MARSEILLE
Plus grand rassemblement international consacré à la conservation de la biodiversité, le Congrès mondial de la nature de l’UICN fait escale à Marseille du 4 au 11 septembre. institut spécialisé en sciences marines, l’Ifremer fait flotter l ’étendard de la recherche en biodiversité ultramarine au cœur de l’événement. Témoignages de chercheurs présents sur les Espaces générations nature ou sur nos réseaux sociaux durant l’événement : Quelle est votre thématique de recherche en outre-mer ? En quoi vos recherches Participent-elles à la protection de la biodiversité marine ?
TONY GARDON, POST-DOCTORANT CHERCHEUR EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
« Mes recherches, pendant ma thèse, se sont portées sur le suivi de la contamination et les impacts écologiques induits par la pollution plastique en Polynésie française, notamment les microplastiques, souvent invisibles à l’œil nu. J’ai ainsi démontré que les lagons perlicoles, où se pratique l’élevage de l’huître perlière, sont le siège d’une pollution en partie liée à l’accumulation massive des structures d’élevage en plastique qui se fragilisent et se fragmentent avec le temps. Par comparaison avec d’autres sites au niveau mondial, ces niveaux de contamination par des microplastiques sont élevés, notamment chez l’huître. J’ai également démontré en laboratoire qu’ils pouvaient impacter la biologie de l’huître au niveau individuel, cellulaire et moléculaire. Ces travaux ont permis de mettre en évidence cette menace associée à la pollution plastique qui pèse sur l’huître perlière, la durabilité de son industrie et plus largement, sur l’écosystème lagonaire. Les différents acteurs de cette filière œuvrent en ce moment pour le développement d’une perliculture plus soucieuse de l’environnement, afin que les ressources naturelles soient préservées et transmises aux générations futures ».
DOMINIQUE PELLETIER, DIRECTRICE DE RECHERCHES EN CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ ET GESTION DURABLE DES PÊCHERIES À NANTES
« Je cherche à évaluer l’état de santé de la biodiversité côtière – principalement les habitats benthiques et les poissons –, à comprendre comment cette biodiversité est impactée par les pressions anthropiques et par d’autres facteurs, et in fine à évaluer l’efficacité des moyens mis en place pour conserver la biodiversité et les ressources qui en dépendent. Mes travaux concernent la Nouvelle-Calédonie, La Réunion et Mayotte, avec la mise au point de protocoles d’observation de la biodiversité et des usages, d’indicateurs pour évaluer l’état de santé de la biodiversité et les pressions dues aux usages, et d’outils pour faciliter la production de ces indicateurs et la collecte des données par les gestionnaires de l’environnement marin. Je partage les données et connaissances ainsi acquises avec le plus grand nombre, avec les acteurs locaux et au niveau international en participant à des réseaux et initiatives ».
ANNE-LAURE CLÉMENT, INGÉNIEURE, ET SYLVAIN BONHOMMEAU CHERCHEUR À LA RÉUNION
« Nos recherches concernent la conservation de la biodiversité et l’exploitation durable des ressources halieutiques dans l’océan Indien. Nous utilisons des approches multidisciplinaires combinant la génétique, le suivi des individus avec des balises satellites et de la modélisation pour déterminer les habitats de reproduction et d’alimentation de la mégafaune marine et comment ces habitats peuvent évoluer avec le changement global. Les différentes approches que nous utilisons visent à identifier les habitats sensibles des tortues marines et des grands pélagiques : thons, marlins, voilier, espadons. Nos recherches permettent ainsi de fournir aux gestionnaires des différents territoires ou zones de l’océan les informations scientifiques pour qu’ils prennent les mesures de gestion afin de conserver ou exploiter durablement ces ressources marines. Plus nous aurons une connaissance précise de l’écologie et la biologie de ces espèces, mieux nous pourrons les conserver ».