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Mayotte
Une émergence de petites tortues vertes vient d’avoir lieu à Saziley, premier site de l’étude. © Sophie Morisseau
LE JEUNE VOLCAN SOUS-MARIN AU LARGE DE L’ÎLE POURRAIT-IL INFLUER SUR LA PONTE DES TORTUES VERTES ?
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Mayotte est un terrain d’étude grandeur nature pour les tortues vertes, avec près de 3 000 femelles venant pondre sur ses plages chaque année. Rencontre avec la doctorante Sophie Morisseau, qui explore les éventuels effets de la hausse du niveau de la mer due au nouveau volcan, sur les stratégies de ponte.

Sophie Morisseau, doctorante au CUFR
INTERVIEW
SOPHIE MORISSEAU DOCTORANTE AU CENTRE UNIVERSITAIRE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DE MAYOTTE (CUFR)
• Comment votre parcours vous a-t-il mené aux tortues marines des plages de Mayotte ?
- J’ai découvert Mayotte lors de mon stage de fin de master sur la géomorphologie littorale de la plage de N’Gouja, au sud de l’île. Comme c’est un site important pour la nidification des tortues marines, c’est là qu’avec mon encadrant, nous est venue l’idée d’étudier le lien entre la dynamique des plages et la nidification des tortues marines. Peu après, j’ai découvert la plage de Saziley où les tortues semblaient chez elles et où j’ai été impressionnée par le déracinement des baobabs. J’ai alors décidé de rester à Mayotte et de me lancer dans ce projet de thèse.
• En quoi consiste votre travail ?
- « Comment la dynamique des plages peut-elle influencer la nidification des tortues vertes ? » : c’est la question posée par mon sujet de thèse dans ce contexte particulier où l’île s’est enfoncée, provoquant une élévation relative du niveau marin. Je travaille sur deux sites d’étude : la plage de Saziley, premier site de ponte de l’île qui fait l’objet d’un suivi scientifique depuis 2019, et la plage de Papani en Petite-Terre, qui est également suivie et exposée à de forts mouvements sédimentaires.
Concrètement, j’effectue des relevés topographiques saisonniers et étudie de manière approfondie les nids des tortues. Je reviens d’ailleurs tout juste d’une mission de 20 jours à Saziley où nous avons posé des capteurs sur 20 nids. Nous y retournerons avec des bénévoles lors de l’émergence pour récolter des données complémentaires. Une deuxième campagne sera conduite en saison humide 2022.
• Dans quelle mesure l’élévation de la mer pourrait-elle impacter les tortues vertes ?
Les tortues marines passent le plus clair de leur temps en mer, mais leur survie est étroitement liée aux plages. Les femelles pondent dans le sable et elles ont pour cela besoin de conditions optimales – substrat, pente, végétation, etc. Face à une montée des eaux, les plages changent et peuvent perdre leur qualité d’accueil pour les femelles. La plage de Papani par exemple, coincée entre mer et falaise, se rétrécie peu à peu, ce qui laisse de moins en moins d’espace aux tortues pour pondre.
Par ailleurs, les petits tortillons ont besoin de conditions environnementales optimales pour éclore. Si le niveau de la mer monte, les nids peuvent être inondés et être asphyxiés : une étude en laboratoire (Limpus et al., 2020 et Pike et al. 2015) montre que l’inondation d’un nid durant plus de six heures peut entraîner une mortalité embryonnaire.

À l’extrême sud-est de Grande-Terre, les plages de Saziley sont protégées par le Conservatoire du littoral.
© Yann Mercky | CUFR
• Quelles perspectives votre travail de thèse peut-il ouvrir à l’échelle mondiale ?
- Le gros avantage est de pouvoir étudier in situ un phénomène qui ne pouvait jusqu’à présent être étudié qu’en laboratoire. À Mayotte, on a pris 30 ans d’élévation marine en un an ! Les résultats de ma thèse donneront donc des clés générales pour essayer de comprendre les effets du réchauffement climatique sur les tortues marines. Ce type de données concrètes doit encourager le déploiement de mesures d’adaptation : gestion de l’urbanisme des arrièresplages, revégétalisation ou encore relocalisation des nids depuis des lieux de ponte à risque vers des zones protégées.
LA THÈSE DE SOPHIE MORISSEAU
Sujet : « Dynamique des plages et stratégie de ponte des tortues vertes dans un contexte d’une rapide élévation du niveau marin relatif, Mayotte. »
Directeur de thèse : Elliott Sucré. Encadrants : Matthieu Jeanson et Damien Chevallier. Partenaires financiers : DEAL Mayotte et Parc naturel marin de Mayotte. Associations partenaires : Oulanga Na Nyamba et Naturalistes de Mayotte.
CLIMAT, VOLCAN : POURQUOI L’EAU MONTE-T-ELLE ?
À l’échelle mondiale, d’après le dernier rapport du GIEC paru le 9 août, il est désormais pratiquement certain que le niveau moyen de la mer dans le monde continue à augmenter au cours du 21ème siècle. Selon les projections du GIEC basé sur différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, la montée des eaux entre 1995-2014 et 2100 variera entre 28 centimètres et 1,01 mètre.
Cette élévation du niveau de la mer est la conséquence directe du changement climatique : l’eau se dilate sous l’effet de la hausse des températures. Et à ce phénomène de dilatation thermique s’ajoute l’apport d’eau douce issue de la fonte des glaciers de montagnes et des calottes polaires. On parle aujourd’hui d’océans « en surchauffe ».
Autour de Mayotte, l’élévation du niveau marin est dite « relative » car c’est en fait l’île qui s’est enfoncée dans l’océan : en 2018, à 50 kilomètres à l’est de Mayotte, un immense réservoir magmatique s’est vidé à plus de 3 000 mètres de fond. Ce phénomène a créé un volcan sous-marin provoquant cet enfoncement. En seulement un an, de 2018 à 2019, le niveau de l’océan s’est élevé d’environ 15 centimètres !
Rédaction : Romy Loublier
PUBLI-COMMUNIQUÉ

LES ASSO-AMBASSADRICES DU LAGON : MOBILISER À TERRE POUR PROTÉGER EN MER !
À Mayotte, la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) accompagne six associations (1) de la communauté de communes du sud dans leurs missions de protection du lagon. Ces six « asso-ambassadrices » sont notamment formées par la fédération et ses partenaires pour sensibiliser dans les villages et les écoles aux impacts des pollutions terrestres sur le lagon.

La visite de la mangrove d’Antana-Bé à Poroani, dans le cadre d’une opération de nettoyage en juillet. Contrairement à la première impression des participants, cette visite aura révélé la présence de nombreux déchets abandonnés sur le site.
(1) 976 Sud Prévention | Association culturelle éducative et environnementale de Moinatrindri (ACEEM) | Association pour la protection de l’environnement et de la nature à Bouéni (APENB) | Union des jeunes espoirs de Kani-Bé (UJEK-B) | Association de solidarité environnementale de Poroani Mnadzini (ASEPM) | Association de sécurité villageoise de M’tsamoudou (ASVM).
En avril, les berges de la rivière de Bandrélé accueillaient le lancement des Asso-ambassadrices du lagon. Proposée par l’association 976 Sud Prévention, cette opération de ramassage de déchets sauvages a réuni 75 participants et plusieurs journalistes venus de Mamoudzou. La CRESS et l’ARS de Mayotte ont fourni aux bénévoles les équipements, brouettes, balais, pelles, râteaux, coupe-coupe et paires de gants, tandis que la mairie de Bandrélé a mis à disposition deux camions de stockage des déchets. Parmi les points restant à améliorer, la FMAE a noté l’importance de mobiliser plus massivement les habitants du village. Ce type d’action vise en effet à faire prendre conscience que le littoral doit être pensé comme un continuum terremer, où les pollutions terrestres impactent directement l’état du lagon. Pour porter haut et fort ce message, la FMAE compte sur les « asso-ambassadrices ». « Nous formons les associations, pour qu’elles deviennent des référentes-relais de la protection de l’environnement marin », assure Kelly Chevalier-Nkouka, coordinatrice du projet à la FMAE.
Au mois de mai, une autre « asso-ambassadrice », l’ASVM, a organisé avec la FMAE et ses partenaires une « randonnée-nettoyage » depuis la plage de M’tsamoudou, suivie d’un bivouac « sur la plage de Majicavo 4, pour en savoir plus sur les tortues », se remémore Kelly Chevalier-Nkouka. « 78 personnes, dont 15 élèves de l’école primaire de M’tsamoudou, ont répondu présents. Les temps d’échanges et les discussions nocturnes ont permis à chacun de mieux connaître les missions des bénévoles de l’ASVM, de poser des questions sur les tortues et d’entendre les légendes qui entourent le site ». Cette fois, la FMAE a noté d’« intégrer plus en amont les institutionnels et solliciter les élus ».
D’autres rendez-vous ont suivi : formation sur la forêt et les plantes envahissantes, sortie sur l’ancien padza de Mdoumbajou (2) reboisé par les villageois et l’ACEEM, nettoyage de la mangrove de Poroani, visite de l’usine de traitement d’eau potable d’Ouroveni... Ali Madi, président de la FMAE, ne compte pas s’arrêter là. « Nous devons convaincre plus d’acteurs institutionnels, c’est essentiel pour aller plus loin et toucher plus de monde. Après le sud, ces actions vont devoir s’étendre à toute l’île car pour le lagon, il y a urgence ».
(2) Voir à ce sujet notre article dans l’e-mag n°3, p. 20.

Kelly Chevalier-Nkouka (en t-shirt noir) à Saziley avec les ambassadeurs du lagon, pour observer la ponte de tortues lors d’une sortie organisée par les Naturalistes de Mayotte.
PUBLI-COMMUNIQUÉ

Le stand de l’espace conseil FAIRE à la Foire intercommunale qui a eu lieu à Sada du 6 au 15 août.
© Mairie de Sada
PUBLI-COMMUNIQUÉ

L’ESPACE CONSEIL « FAIRE » : UN SERVICE DE PROXIMITÉ QUI AIDE À ÉCONOMISER L’ÉNERGIE
À Mayotte, île dépendante à plus de 95 % des énergies fossiles, l’espace conseil « FAIRE » développé par l’ADEME en partenariat étroit avec les collectivités territoriales, informe et accompagne les habitants dans leurs projets de rénovation énergétique, tout en sensibilisant aux économies d ’énergie.
En 2021, l’espace Info Énergie de Mayotte devient l’espace conseil FAIRE, acronyme de « Faciliter, accompagner, informer sur les rénovations énergétiques ». Comme partout en France, ce service public développe une mission d’intérêt général avec le soutien financier de l’ADEME et des collectivités partenaires, qui consiste à informer gratuitement sur l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le changement climatique.
Sur l’île au lagon, le gestionnaire de ce service public est l’association des Naturalistes de Mayotte, qui réunit près de 1 500 adhérents et se consacre depuis 1999 aux actions de découverte du patrimoine naturel et culturel mahorais.
, expose François Beudard, directeur de l’ECF de Mayotte.
Ventilation, écogestes, protection solaire, isolation, performance énergétique... L’espace conseil FAIRE permet de répondre à une multitude de questions d’ordre technique, financier ou encore juridique, formulées par les personnes qui souhaitent rénover leurs logements ou leurs locaux professionnels. Les conseillers du dispositif orientent ainsi ces personnes vers les projets de rénovation les plus adaptés pour elles, tout en leur faisant connaître les aides disponibles. « Parce que la maîtrise de la consommation d’énergie est l’affaire de tous, nous intervenons sur le terrain tout au long de l’année, afin de sensibiliser les particuliers, les professionnels du bâtiment, mais aussi les acteurs des petites entreprises du tertiaire (boulangeries, restaurants, petits commerces...) et les jeunes scolarisés », détaille Dalila Nahouda Hanaffi, conseillère technique. « Nous nous attachons à fournir des conseils personnalisés pour chaque situation, de manière totalement gratuite et neutre, car nous sommes des conseillers indépendants du marché », continue-t-elle.
Les conseils ainsi prodigués par cette équipe aident les habitants de l’île à réduire leur facture énergétique et donc leur impact écologique, en optant pour des équipements plus performants. Par exemple, les conseillers expliquent qu’un brasseur d’air consomme en moyenne 24 fois moins d’énergie qu’un climatiseur. Ou que la peinture thermoréfléchissante appliquée sur un toit permet d’empêcher la chaleur de la toiture de pénétrer à l’intérieur de la maison.

Une action de sensibilisation aux économies d’énergie par l’ECF, avec Dalila Nahouda Hanaffi (en vert), et les ambassadeurs écogestes de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema). Lors de cette journée organisée sur le marché couvert de Mamoudzou, une centaine de personnes ont pu être sensibilisées. Le kakémono présente les offres « Hodari », des incitations financières à la performance énergétique : brasseurs d’air, chauffe-eau solaires, tôle isolantes... Ces aides sont mises à disposition par le comité de la maîrise de la demande d’énergie, piloté par le Département, la DEAL, l’ADEME et Électricité de Mayotte (EDM), et financé par l’État.
pouvons-nous lire dans une newsletter de l’ECF.

La Foire intercommunale inaugurée le 6 août sur la rocade de Sada devant le stand de l’ECF.
© Mairie de Sada
L’île de Mayotte connaît une augmentation constante de la demande en énergie et le secteur du bâtiment est l’un des postes les plus énergivores. De ce fait, les conseillers de l’ECF apportent leur accompagnement sur les projets de construction, neuves ou de rénovation, dans l’optique d’améliorer les performances énergétiques des logements tout en assurant une qualité de confort thermique.
En plus de ces missions récurrentes, l’espace conseil FAIRE prépare depuis ses bureaux à Dembéni le programme de la fête de l’Énergie 2021, qui se déroulera en novembre : conférence grand public « Cafénaturalistes » sur l’habitat durable à Mayotte, afin de promouvoir notamment les matériaux locaux de construction comme la feuille de coco et le bambou, pour rafraîchir son logement à moindre coût ; spots de communication visant à populariser plusieurs écogestes ; séminaire au pôle culturel de Chirongui à destination des professionnels du bâtiment ; animations en milieu scolaire, avec de nombreuses visites prévues : ferme solaire abritée par la centrale électrique de Longoni, unité de valorisation du biogaz à Dzoumogné... Les actualités ne manquent pas à l’espace conseil FAIRE, où tout est mis en œuvre pour tendre vers une meilleure gestion individuelle et collective de la consommation énergétique, et donc un plus grand respect de l’environnement.

Un état des lieux dans une « douka » (supérette) pour en réduire la facture d’électricité. Les conseils ont porté sur ces aspects : profiter de la ventilation naturelle, dégivrer les congélateurs, ne pas les coller au mur pour éviter le surplus de chaleur...
© Espace conseil FAIRE
+ d’info ici : https://eie-mayotte.fr/
PUBLI-COMMUNIQUÉ

CADEMA URAHAFU, UN PROGRAMME PARTICIPATIF EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT
Dans la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), l’année 2021 a vu l’essor du Programme « Cadema Urahafu », qui signifie en shimaore « Cadema Propreté ». La Cadema poursuit ainsi son engagement à préserver les écosystèmes terrestres et marins, en agissant sur le terrain pour réduire les pressions humaines auxquelles ces milieux sont soumis.
Mayotte abrite un patrimoine naturel d’une très grande richesse, que ce soit sur terre ou en mer. L’île fait partie de l’un des cinq points chauds français de la biodiversité mondiale – l’océan Indien – ce qui implique notamment qu’au moins 70 % de son milieu naturel d’origine a déjà disparu. « Nos rivières et nos mangroves constituent des éléments paysagers d’intérêt majeur, qui jouent également un rôle crucial dans la préservation de nos écosystèmes qu’ils soient marins ou terrestres. Des espèces endémiques sont présentes, souvent avec un statut de conservation de vulnérable à menacé », décrit Emmanuelle Martin, directrice générale adjointe de l’aménagement et de l’environnement à la Cadema, qui ajoute : « Les habitats et les espèces présentes sont un atout pour le développement de l’île, et notamment d’un tourisme vert. Malheureusement, cette richesse environnementale est menacée ».
Les écosystèmes locaux, mangroves, rivières, forêts... sont en effet soumis à un grand nombre de pressions d’origine anthropique : pollution directe par apport de déchets ou absence de traitement des eaux, artificialisation des sols, fragmentation des milieux, déforestation intensive, envasement des récifs coralliens, urbanisation non maîtrisée... Ces multiples dégradations constatées mettent à mal la biodiversité et le cadre de vie local, tout en entraînant un risque immédiat pour les populations. « Les rivières sont également un lieu de vie pour les habitants : nettoyage corporel, lessive... La présence de déchets abandonnés favorise le développement des gîtes larvaires de moustiques. Les épidémies récentes de dengue, de fièvre typhoïde, de leptospirose, et leur ampleur marquent la nécessité d’agir vite », alerte la DGA de la Cadema.
Pour parvenir à réduire ces pressions pesant sur les milieux naturels, la Cadema, dans le cadre de son programme « Cadema Urahafu », se mobilise au travers de trois types d’actions :
• la lutte directe contre la pollution : collecte des déchets, avec le renfort d’une « brigade environnement » pour les déchets sauvages, collecte des véhicules hors d’usage ;
• la prévention de la pollution à travers des campagnes de communication et de sensibilisation du grand public ;
• la réduction des pollutions en développant des solutions techniques adaptées au territoire.
En effet, dans certains quartiers, l’urbanisation non maîtrisée empêche la mise en œuvre des systèmes de collecte classiques. Pour les habitants à faibles revenus, le coût élevé des sacs-poubelle par exemple est un frein, qui favorise le brûlage des déchets et la création de décharges sauvages.

De régulières opérations de ramassage dites « coup de poing » sont organisées dans les secteurs les plus pollués.
Afin de remédier à cela, la Cadema mise sur l’implication et la responsabilisation des habitants et sur des systèmes de collecte avec distribution de sacs dans les secteurs dits « inaccessibles » – le plus souvent sans voies de circulation – qui n’étaient pas nettoyés auparavant bien que 30 à 40 % de la population y réside. La communauté d’agglomération propose aussi un service de déchetteries mobiles qui collectent les encombrants, la ferraille, les déchets d’équipements électriques et électroniques au plus proche des habitants. Parmi les autres actions menées, une journée de nettoyage des rivières a lieu tous les mois dans le réseau des 17 associations conventionnées par la Cadema, des stands mobiles sont installés au cœur des quartiers pour y sensibiliser les riverains... Et des laveries solidaires sont en cours de réalisation pour limiter la pratique polluante du lavage en rivière.

Le programme Cadema Urahafu a pour objet de nettoyer et évacuer les déchets dans les espaces naturels, de sensibiliser la population (comme ici au centre de loisirs de Cavani stade à Mamoudzou) et de mettre en œuvre des solutions adaptées en rendant accessible à tous le service de collecte. Cadema Urahafu participe à l’insertion sociale, notamment chez les jeunes de moins de 26 ans.

Elyassir Manroufou
ELYASSIR MANROUFOU, VICE-PRÉSIDENT D’INTERCO’OUTRE-MER ET DE LA CADEMA
« Les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont à notre sens incontournables pour la mise en œuvre des actions de nettoyage des espaces naturels. À titre d’exemple, l’association Nayma emploie 72 personnes, notamment des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, pour nettoyer ces espaces et sensibiliser la population autour des mangroves et des rivières de la Cadema. Cette action permet d’allier insertion sociale et protection de l’environnement, une combinaison gagnante pour nos territoires. »

Nadjati Saindou Combo
NADJATI SAINDOU COMBO, VICE-PRÉSIDENTE DE LA CADEMA
« Un service de collecte doit être offert à tous les habitants. Or actuellement, 30 à 40% de la population de la Cadema n’est pas desservie par la collecte des déchets. Ainsi les déchets produits sont soit brûlés, soit laissés dans la nature. Cette problématique n’est aujourd’hui prise en charge par aucune structure. La Cadema a donc souhaité innover sur ce sujet. Le service de collecte qui inclura la sensibilisation du public et des jeunes, la distribution des sacs de précollecte et leur collecte, est estimé à plus de quatre millions d’euros, sans aucune source de financement extérieur, alors que cette question est primordiale pour la santé de notre environnement et de la population. Expérimenté sur un an, nous espérons obtenir des soutiens pour faire perdurer ce système à l’avenir. »