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Guadeloupe
L’ARCHIPEL GUADELOUPÉEN AU SEIN DU SANCTUAIRE AGOA
La zone économique excLusive (zee) de La guadeLoupe s ’étend sur 86 000 km2 . eLLe fait partie intégrante du sanctuaire agoa, qui comprend égaLement Les zee de La martinique, de saint-martin et saint-barthéLemy.
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Avec plus de 143 000 km2, le sanctuaire géré par l’Office français de la biodiversité est la deuxième plus grande aire marine protégée française. Son objectif est la préservation des mammifères marins de la Caraïbe. En effet, en Guadeloupe comme partout sur la planète, ces géants des mers subissent de nombreuses pressions telles que la pollution acoustique, les pollutions physiques et chimiques, ou encore les mauvaises pratiques d’observation en mer. Les mammifères marins sont pourtant indispensables au maintien des écosystèmes marins dont l’Homme dépend. Afin d’améliorer la connaissance de ces majestueux animaux pour mieux les protéger, le sanctuaire Agoa, appuyé par le bureau d’étude Aquasearch, débute en avril une importante série de campagnes d’observation en bateau. Une partie aura lieu autour des îles du Nord entre le 8 et le 30 avril, et une autre autour des îles du Sud entre le 12 avril et le 2 mai. Les observateurs suivront un itinéraire prédéfini composé de plusieurs lignes droites, les transects. Le navire sillonnera une zone de 20 000 km2 autour de la Guadeloupe, soit 1 900 kilomètres de transects pendant 13 jours de navigation. Une seconde campagne aura lieu au second semestre 2021.
Cachalot aperçu au large de Vieux-Habitants. © Dany Moussa | Mon école, ma baleine
GUADELOUPE
La baie du Grand Cul-de-sac marin, située dans le vaste sanctuaire Agoa. © Franck Mazéas
UN NOUVEAU SITE WEB POUR SENSIBILISER
Pour en savoir plus sur les rôles écologiques des cétacés et sur les pressions qui les menacent, visitez le nouveau site du sanctuaire Agoa :
https://www.sanctuaire-agoa.fr/
Vous y trouverez également des informations sur les actions mises en œuvre par l’équipe du sanctuaire et ses partenaires, des fiches sur les mammifères marins de la Caraïbe ou encore la réglementation qui vise à les protéger.
L’IFREMER LANCE UNE ÉTUDE SUR LA PÊCHE RÉCRÉATIVE EN MER AUX ANTILLES
pLusieurs enquêtes sur La pêche de Loisir en mer, réaLisées en métropoLe entre 2004 et 2020, ont mis en évidence L ’ importance de cette activité adoptée par 2,5 miLLions de personnes et caractérisée par une grande diversité des pratiques, une répartition géographique hétérogène ainsi qu ’ une saisonnaLité forte.
Pêche à la canne sur le ponton de Tartane en Martinique. © Ifremer | Jérôme Baudrier
Aux Antilles, la connaissance de la pêche récréative est beaucoup plus parcellaire. L’étude nationale de 2006 à 2008 a été la seule appliquée en outre-mer. Elle a révélé des taux de participation très élevés en Guadeloupe et Martinique, en comparaison aux autres DOM (Guyane, La Réunion) et à la métropole. Outre cette représentativité marquée, l’enquête démontrait des spécificités dans les régions ultrapériphériques. Des travaux entrepris dans certaines îles n’ont cependant pas permis de caractériser précisément la population totale d’usagers récréatifs et sportifs.
L’étude exploratoire « RécréaFish » (cofinanceurs : ODE Martinique, OFB, Préfecture de Guadeloupe) a ainsi été lancée via un institut de sondage à l’automne 2020 à l’échelle des Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy). Pour la première fois, une estimation de la taille de la population résidente de pêcheurs de loisir pourra être menée sur chaque île. L’enquête vise aussi à caractériser les impacts économiques de l’activité, mieux connaître le profil des pratiquants ainsi que leurs opinions sur la réglementation et la ressource. Des informations sur les principales captures ciblées par les pêcheurs seront collectées.
Pour la seconde phase débutée en février, les sciences participatives sont à l’honneur puisque l’étude va nécessiter la mobilisation de volontaires pour décrire avec précision l’ensemble des sorties effectuées pendant l’année complète : dépenses engendrées, types de pêche, secteurs fréquentés, prises… Le recrutement de pêcheurs aux profils variés (situation géographique, régularité, techniques…) sera l’un des points clefs de la réussite du projet, ces travaux sur la pêche de loisir constituant aujourd’hui un volet indispensable à l’instauration d’une gestion écosystémique des pêches aux Antilles.
CIGUATERA : RECHERCHES SUR LES MICROALGUES À EFFETS NOCIFS
La ciguatera est une intoxication alimentaire causée par des toxines synthétisées par des dinoflagellés benthiques (microalgues toxiques), qui se bioaccumulent dans certains organismes marins et les rendent impropres à la consommation. Aux Antilles, le taux d’incidence de la ciguatera est plus élevé dans les îles du Nord que celles du Sud, la Martinique formant une zone charnière. Malgré un arrêté préfectoral datant de 2002 limitant la commercialisation de certaines espèces de poissons en Guadeloupe, le nombre d’intoxications est en augmentation ces dernières années aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe. Contact : Aurélie Boisnoir | aurelie.boisnoir@ifremer.fr
Dinoflagellés benthiques observés au microscope électronique à balayage (MEB). © Ifremer | Nicolas Chomerat
Le projet CARMEN, cofinancé par la DAAF Martinique et l’OFB, a pour objectifs d’étudier la diversité des dinoflagellés et d’évaluer leur toxicité. Pour faciliter les analyses morphologiques, moléculaires et chimiques, des cultures cellulaires ont été établies à partir de dinoflagellés collectés dans les quatre îles des Antilles françaises.
+ d’info ici : projet CARMEN
RESSOURCES BIOLOGIQUES POUR L’AQUACULTURE MARINE : DE NOUVELLES ESPÈCES PROMETTEUSES
La totalité de la production piscicole marine antillaise repose sur l’ombrine Sciaenops ocellatus. Cette dépendance à une seule espèce, qui plus est non indigène, représente en soi un frein au développement de la filière pour des questions commerciales, environnementales et économiques. En concertation avec les professionnels et les pouvoirs publics, le projet européen DREAM Antilles1 (Feamp Innovation 2016-2018) a permis d’identifier et d’acquérir des connaissances scientifiques et techniques sur 65 espèces caribéennes potentiellement envisageables pour diversifier la production. Parmi elles, le croupia roche et le vivaneau sorbe, retenus en raison de leur valeur commerciale et de leur potentiel en termes d’élevage, font désormais l’objet du projet « Diamant » (Feamp Innovation 2020-2022) portant sur le contrôle de leur reproduction. En 2020, pour la première fois aux Antilles, des pontes ont été enregistrées chez ces deux espèces et des larves viables ont même pu être obtenues chez la sorbe. Ces résultats demandent confirmation afin de pouvoir donner lieu à des travaux sur l’élevage larvaire, et à plus long terme éventuellement sur les premières productions de juvéniles.
+ d’info ici : projet DREAM Antilles Contact : Jean-Claude Falguière | jean.claude.falguiere@ifremer.fr