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Actu Outre-mer

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Diplômé d’un Master européen en Biodiversité et conservation marines, Ludovic Hoarau s’est spécialisé sur les récifs coralliens et sa biodiversité associée. Il s’implique aussi dans l’étude et la conservation des tortues marines, ainsi que dans l’association 3R (Réhabilitation du récif réunionnais), qu’il représente.

PUBLI-COMMUNIQUÉ

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UNE VÉRITABLE BASE EXPÉRIMENTALE DE RECHERCHE SUR LA BIODIVERSITÉ MARINE À PORT RÉUNION

Le plus grand port de l’outre-mer français s’est engagé de manière volontaire à travers son SDPN (1) à mieux connaître et préserver les secteurs à forte valeur écologique de son domaine. Il soutient le projet de thèse de Ludovic Hoarau, sur l’étude des écosystèmes coralliens profonds de l’espace portuaire.

(1) Schéma directeur du patrimoine naturel. Voir à ce sujet l’article paru dans notre numéro d’avril.

INTERVIEW

LUDOVIC HOARAU,

DOCTORANT EN BIOLOGIE MARINE

• Vous avez été recruté à Port Réunion pour y préparer votre doctorat. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

- J’ai rejoint l’équipe de Port Réunion en novembre dernier afin d’y entreprendre mon projet de thèse ECOMER, qui a pour objet l’étude et la gestion des écosystèmes coralliens mésophotiques à La Réunion, pour la valorisation du patrimoine naturel marin de Port Réunion. Nous avons signé une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE) en liaison avec l’unité mixte de recherche ENTROPIE (2). Ce projet s’inscrit dans la continuité des inventaires marins de la zone portuaire réalisés par Port Réunion dans le cadre de son Schéma directeur du patrimoine naturel (SDPN). Inventaires qui ont mis en évidence une biodiversité insoupçonnée, et même la découverte de nouvelles espèces de crinoïdes et gorgones.

(2) Écologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien.

Pour aller encore plus loin, le port a souhaité pousser les recherches dans la zone dite mésophotique, comprise entre -30 et -150 mètres, afin d’identifier les enjeux de cet environnement méconnu. L’occasion s’est présentée lors d’échanges tenus sur ce sujet entre Port Réunion et l’IRD. Pascale Chabanet, spécialiste en écologie des poissons récifaux à l’IRD, a proposé à Port Réunion la mise en place d’un doctorant.

Je débute donc ce travail sous la direction de Mehdi Adjeroud, directeur de recherche à l’IRD, Lucie Penin, maître de conférence à l’université de La Réunion et Priscille Labarrère, responsable du service Environnement et aménagement, côté GPMDLR.

Dans le cadre de son projet de thèse, Ludovic Hoarau va étudier les massifs coralliens et leurs espèces associées, au sein de la zone mésophotique de l’espace portuaire.

© Ludovic Hoarau

• Un résumé en quelques mots de votre étude ?

- Ce projet scientifique innovant cherche à inventorier et à caractériser les écosystèmes mésophotiques récifaux du port et de La Réunion, à examiner leur structure, leur fonctionnement et leur rôle avec le concours d’experts du monde entier, en vue d’une finalité à l’issue des travaux : la mise en œuvre d’un plan de gestion et de conservation des récifs mésophotiques vis-à-vis des activités de Port Réunion.

James Caratini et François Cartault, respectivement directeur et président de l’association Sciences Réunion.

À SCIENCES RÉUNION, LA CURIOSITÉ N’EST PAS UN VILAIN DÉFAUT !

Seul Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) de l’île, Sciences Réunion est une association loi de 1901 créée en 1999. Rencontre avec son président et son directeur, qui nous présentent la structure, sa philosophie et quelques actions environnementales qui y sont menées.

Challenge départemental de sensibilisation aux économies d’énergie au collège Les Mascareignes de Saint-denis le 27 avril, en partenariat avec EDF et le Département de La Réunion.

Pôle territorial de référence, Sciences Réunion a obtenu le label « Science et culture, Innovation » du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Son équipe très dynamique organise en effet toute l’année des événements et animations ayant tous pour but de rapprocher la science du citoyen, en rendant les connaissances accessibles aux jeunes et au grand public.

Les manifestations de Sciences Réunion touchent en moyenne plus de 100 000 personnes par an, dont 80 % de scolaires du primaire à l’université

précise James Caratini, directeur de l’association, qui en cite les quatre grands pôles :

- les sciences par l’image :

à travers des expositions, des livres et deux événements annuels : le festival du Film scientifique, le plus ancien de France, dont les films primés sont très souvent en lien avec l’environnement ; le festival de l’Océan, programmé cette année du 2 au 11 juillet ;

- les métiers autour des sciences :

avec notamment la fête de la Science en partenariat avec l’université de La Réunion ;

- les sciences par l’animation :

qui comprend de très nombreuses interventions en milieu scolaire, mais également des conférences-rencontres avec les chercheurs, ou les ateliers menés depuis le véhicule itinérant Mobilo-science (dont certains sur les énergies renouvelables, la biodiversité)...

- la valorisation de la culture scientifique à La Réunion :

sur la base en particulier de deux outils : le portail numérique www.larondavelle.re et le FabLab solidaire O-Kartié, plateforme de prototypage d’objets.

Les actions pédagogiques se placent au cœur des activités de Sciences Réunion. Ici, une animation dans un collège de l’île, portant sur la durée de biodégradabilité des déchets en mer.

Le docteur François Cartault, ancien généticien, préside l’association.

Notre principale mission est de susciter un engouement chez les jeunes et le grand public vis-à-vis de la science, en la faisant venir à eux en quelque sorte. Il s’agit de susciter l’intérêt, d’attiser la curiosité. Nous devons donner envie d’apprécier les sciences. Et pour cela, nous utilisons essentiellement deux éléments : l’image et la pratique ludique.

Et de poursuivre : « L’image à travers les films du festival du Film scientifique par exemple, et la pratique au moyen des ateliers proposés dans les classes ou les quartiers."

La nature est le point de départ de l’observation scientifique. Elle occupe une large place dans les contenus que nous diffusons. Je ne crois pas aux images catastrophistes pour sensibiliser à l’environnement, mais plutôt au partage d’un savoir juste, percutant, accessible à tous, qui valorise l’extraordinaire diversité de la faune, la flore et des milieux naturels.

« En focalisant les attentions sur l’extinction des espèces, les multiples pollutions... le risque est de renvoyer le message que tout est déjà perdu, que les efforts sont devenus vains. C’est le message contraire que nous souhaitons véhiculer : partir de la connaissance scientifique pour montrer qu’il est possible, et donc nécessaire, de protéger la nature. »

Rédaction : Stéphanie Légeron

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