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Nouvelle-Calédonie

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© Romy Loublier

LA « NOUVELLE » USINE DU SUD : VERS UN PROJET POLITIQUE CALÉDONIEN ENGAGÉ POUR L’ENVIRONNEMENT

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Un accord politique conclu entre loyalistes, indépendantistes et chefs coutumiers kanaks pour la reprise de l’usine pourrait offrir un avenir durable à l’activité industrielle, tout en assurant la maîtrise locale de la ressource, la valorisation de la richesse minière du territoire et la préservation de son environnement.

Durant six mois, la Nouvelle-Calédonie a connu de fortes tensions autour du projet de vente de l’usine VALE NC, détenue par l’entreprise brésilienne Vale. Poumon économique du « caillou », l’usine d’extraction de minerai et de production de nickel 1 et cobalt a été contrainte de suspendre son activité, laissant en suspens le sort de ses quelque 3 000 employés.

(1) En Nouvelle-Calédonie, « 24 % des emplois du privé dépendent directement ou indirectement de l’exploitation du nickel ». (Isee 2019)

Le 4 mars, la reprise de l’usine a fait l’objet de la signature d’un accord – entre les dirigeants loyalistes de la Province sud, le président du Congrès et chef coutumier kanak indépendantiste Roch Wamytan, et le collectif « Usine du Sud = usine pays » – qui a permis de trouver une issue positive au conflit.

Avec la levée des barrages et la reprise de l’activité, les regards se tournent vers ce tout nouveau modèle minier qui sera porté par un consortium majoritairement calédonien. Un changement radical puisqu’après avoir été détenue à 95 % par un industriel étranger, le capital de la société regroupera dorénavant 51 % d’intérêts calédoniens non diluables. Pour favoriser la compréhension de cet accord, la Province sud a publié une série de vidéos explicatives, Usine du sud – l’accord en clair, qui offre en moins de deux minutes un zoom sur quatre axes majeurs de l’accord : les titres miniers, l’actionnariat calédonien, l’engagement pour l’environnement et le partenariat avec le géant Tesla.

QUELS ENGAGEMENTS POUR L’ENVIRONNEMENT ?

La province Sud a réaffirmé sa volonté d’imposer à l’exploitant l’atteinte « des plus hauts standards internationaux en matière de protection de l’environnement et de maîtrise des risques industriels ». Concrètement, cela signifie le doublement du montant des garanties financières imposées à l’exploitant sur deux ans, soit une sécurité supplémentaire en cas de défaillance dans l’exécution de ses obligations environnementales.

Le lancement de sept expertises complémentaires a par ailleurs été annoncé, afin de garantir notamment les conditions de sécurité du barrage KO2 et de non toxicité des résidus.

De plus, une ferme solaire pourra être construite sur le site dès cette année et la neutralité carbone est envisagée d’ici 2040.

Enfin, les travaux de construction d’une unité de traitement et de stockage des résidus à sec doivent démarrer sous peu.

En termes de partenariat industriel et technique, l’usine frappe fort pour affirmer son ambition de développement durable : elle s’est rapprochée du groupe américain Tesla, dirigé par l’incontournable Elon Musk, avec lequel elle souhaite conclure un accord d’approvisionnement de long terme pour la production des batteries de voitures électriques.

Rédaction : Romy Loublier

PUBLI-COMMUNIQUÉ

La plaquette de présentation de l'Initiative Kiwa.

L’INITIATIVE KIWA DANS LE PACIFIQUE : DES SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE POUR LA RÉSILIENCE CLIMATIQUE

Programme multi-bailleurs, l’Initiative Kiwa (1) vise à renforcer la résilience des écosystèmes, des communautés et des économies des îles du Pacifique face aux impacts du changement climatique grâce aux solutions fondées sur la nature (SFN), en protégeant, en gérant durablement et en restaurant la biodiversité.

(1) Le nom de Kiwa, « gardien de l’océan » dans la mythologie de certaines tribus Māoris, est un symbole de protection des océans et de la biodiversité. Il rappelle la place prépondérante de la nature dans les croyances et les valeurs du monde océanien.

Région du monde parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique, le Pacifique présente une biodiversité terrestre et marine exceptionnelle, qui fournit des services inestimables aux communautés et aux économies insulaires. Les États et territoires du Pacifique sont pourtant dotés de faibles moyens pour faire face à ces défis, alors que leurs modes de vie traditionnels en dépendent.

Répondre au défi de l’adaptation au changement climatique à travers la protection, la valorisation et la restauration de la biodiversité, telle est l’ambition de l’Initiative Kiwa. Cette initiative multi-bailleurs innovante, dotée de près de 35 millions d’euros, est gérée par l’Agence française de développement (AFD), qui fédère autour d’elle pour la première fois l’Union européenne, Affaires mondiales Canada (GAC), le Département des Affaires étrangères et du Commerce de l’Australie (DFAT) et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce de la Nouvelle-Zélande (MFAT).

L’Initiative Kiwa facilite l’accès aux financements dédiés aux solutions fondées sur la nature pour l’adaptation au changement climatique, en faveur de bénéficiaires à différentes échelles : locale, nationale et régionale. Dans le cadre de sa mise en œuvre, des partenariats ont été noués avec la Communauté du Pacifique (CPS), le Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et le bureau régional pour l’Océanie de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce sont ces ancrages régionaux qui garantissent l’efficacité du dispositif.

L’Initiative Kiwa est structurée autour :

- d’appels à projets de 25 k à 400 k€ gérés par le bureau régional de l’UICN basé à Fidji ;

- de projets régionaux de plus de 1,5 M€ fonctionnant selon un principe d’appels à idées ;

- d’un accompagnement technique dédié au développement de projets régionaux et au renforcement de capacités géré par la CPS et le PROE, principales organisations intergouvernementales scientifiques et techniques de la région.

L’appel à idées 2021 pour les projets régionaux est ouvert jusqu’au 15 septembre. Consulter le site web de l’Initiative Kiwa pour plus de détails.

© Marc Le Chélard | AFD

Les géographies éligibles sont les 19 pays et territoires insulaires du Pacifique, dont les trois collectivités françaises ultramarines de la région : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna. Il s’agit à ce titre de l’une des seules initiatives permettant le financement de projets à cheval entre États étrangers et territoires français dans le Pacifique, dans un esprit de renforcement de la coopération régionale.

Les bénéficiaires sont multiples : autorités nationales, collectivités locales, établissements publics, organisations régionales, ONG de droit local et international. Au-delà de l’appui aux solutions fondées sur la nature, les critères d’éligibilité et de sélection des projets incluent la contribution effective à l’adaptation au changement climatique. L’alignement avec les cadres stratégiques et politiques régionaux et nationaux ou encore l’intégration d’approches sensibles aux vulnérabilités sociales et aux inégalités de genre sont recherchés. L’Initiative Kiwa réunit une communauté innovante de bailleurs de pays et territoires du Pacifique et de partenaires régionaux qui partagent une croyance forte : la nature perçue comme meilleure alliée pour assurer le bien-être des populations.

Cette vision se matérialise autour d’une gouvernance multi-acteurs inscrite dans les us et coutumes du Pacifique. L’Initiative bénéficie également d’une équipe dédiée, chargée depuis Nouméa d’appuyer l’AFD dans la préparation et le suivi des activités régionales, et l’animation de cette communauté.

À travers une démarche ambitieuse de partenariat et de coordination, l’initiative Kiwa a ainsi vocation à répondre à des besoins existants et à renforcer les capacités des pays et territoires insulaires du Pacifique en s’appuyant sur les solutions fondées sur la nature pour l’adaptation au changement climatique.

Les projets financés couvrent des thématiques variées, comme l’adaptation au changement climatique basée sur les écosystèmes en zones côtières et urbaines, la promotion de l’agroécologie et de la sécurité alimentaire, la gestion intégrée de la ressource en eau et les liens entre biodiversité et santé humaine, l’appui à la gestion efficace des aires protégées ou encore la conservation des écosystèmes marins.

L’ensemble des projets contribueront à améliorer l’accès aux financements pour les solutions fondées sur la nature, à favoriser la résilience des économies, à accroître les surfaces d’espaces naturels terrestres et marins gérés durablement, et à réduire la vulnérabilité des populations et des écosystèmes au changement climatique.

© What Took You So Long | RESCCUE | SPC

© What Took You So Long | RESCCUE | SPC

FIChE D’IDENTITÉ KIWA

LOCALISATION : 19 pays et territoires du Pacifique, dont : • 16 États et territoires figurant sur la liste du CAD-OCDE : Fidji, Kiribati, États fédérés de Micronésie, Îles Cook, Îles Marshall, Îles Salomon, Nauru, Niue, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu, Timor-Leste et Tokelau ;

• trois territoires ultramarins français : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna. SECTEUR : biodiversité, adaptation au changement climatique. DÉBUT DE PROJET : 31 mars 2020. DURÉE : 2020-2025. MONTANT : près de 35 millions d’euros en subventions.

L'Initiative Kiwa est financée par :

en partenariat avec :

+ d’info ici : www.kiwainitiative.org | www.afd.fr

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