© Romy Loublier
l’E-MAG ultramarin de l’environnement
NOUVELLE-CALÉDONIE
La « nouvelle » usine du Sud : vers un projet politique calédonien engagé pour l’environnement Un accord politique conclu entre loyalistes, indépendantistes et chefs coutumiers kanaks pour la reprise de l’usine pourrait offrir un avenir durable à l’activité industrielle, tout en assurant la maîtrise locale de la ressource, la valorisation de la richesse minière du territoire et la préservation de son environnement. Durant six mois, la Nouvelle-Calédonie a connu de fortes tensions autour du projet de vente de l’usine VALE NC, détenue par l’entreprise brésilienne Vale. Poumon économique du « caillou », l’usine d’extraction de minerai et de production de nickel 1 et cobalt a été contrainte de suspendre son activité, laissant en suspens le sort de ses quelque 3 000 employés. Le 4 mars, la reprise de l’usine a fait l’objet de la signature d’un accord – entre les dirigeants loyalistes de la Province sud, le président du Congrès et chef coutumier kanak indépendantiste Roch Wamytan, et le collectif « Usine du Sud = usine pays » – qui a permis de trouver une issue positive au conflit. Avec la levée des barrages et la reprise de l’activité, les regards se tournent vers ce tout nouveau modèle minier qui sera porté par un consortium majoritairement calédonien. Un changement radical puisqu’après avoir été détenue à 95 % par un industriel étranger, le capital de la société regroupera dorénavant 51 % d’intérêts calédoniens non diluables. Pour favoriser la compréhension de cet accord, la Province sud a publié une série de vidéos explicatives, Usine du sud – l’accord en clair, qui offre en moins de deux minutes un zoom sur quatre axes majeurs de l’accord : les titres miniers, l’actionnariat calédonien, l’engagement pour l’environnement et le partenariat avec le géant Tesla. En N.-Calédonie, « 24 % des emplois du privé dépendent directement ou indirectement de l’exploitation du nickel ». (Isee 2019)
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Quels engagements pour l’environnement ? La province Sud a réaffirmé sa volonté d’imposer à l’exploitant l’atteinte « des plus hauts standards internationaux en matière de protection de l’environnement et de maîtrise des risques industriels ». Concrètement, cela signifie le doublement du montant des garanties financières imposées à l’exploitant sur deux ans, soit une sécurité supplémentaire en cas de défaillance dans l’exécution de ses obligations environnementales. Le lancement de sept expertises complémentaires a par ailleurs été annoncé, afin de garantir notamment les conditions de sécurité du barrage KO2 et de non toxicité des résidus. De plus, une ferme solaire pourra être construite sur le site dès cette année et la neutralité carbone est envisagée d’ici 2040. Enfin, les travaux de construction d’une unité de traitement et de stockage des résidus à sec doivent démarrer sous peu. En termes de partenariat industriel et technique, l’usine frappe fort pour affirmer son ambition de développement durable : elle s’est rapprochée du groupe américain Tesla, dirigé par l’incontournable Elon Musk, avec lequel elle souhaite conclure un accord d’approvisionnement de long terme pour la production des batteries de voitures électriques. + d’info ici : L’accord en clair
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