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Wallis-et-Futuna
SURVEILLER L’ÉTAT DE SANTÉ DES HERBIERS MARINS DE WALLIS
Tous les ans, les techniciens de l’Agence territoriale de l’environnement de l’archipel se jettent à l’eau afin de surveiller l’état de santé des écosystèmes marins. Ils suivent l’évolution des récifs coralliens, mais leurs regards se tournent également, tous les deux à trois ans, vers un écosystème moins valorisé et tout aussi précieux pour la vie marine (et terrestre !) : les phanérogames ou herbiers marins.
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Dans l’archipel, seule l’île de Wallis abrite des herbiers marins. Ces prairies sous-marines sont composées de plantes à fleurs qui, en véritables ingénieures d’écosystèmes, stabilisent les fonds marins par leurs vastes réseaux racinaires et créent, du sol à la canopée, des habitats indispensables à une grande diversité d’espèces. Ce sont également d’excellentes pompes à carbone : elles représentent plus de 10 % du stockage mondial de carbone dans les océans, alors qu’elles ne couvrent qu’environ 0,1 % des fonds marins – trois fois plus efficaces que les forêts tropicales ou tempérées !
Le réseau de surveillance des herbiers de Wallis a été lancé en 2014 par l’installation de trois stations de suivi dans le lagon (voir la carte ci-dessous) et par la formation des agents techniques. Ainsi, depuis 2015, l’analyse de l’état de santé des herbiers est réalisée périodiquement au moyen d’un protocole de suivi scientifique qui s’appuie sur trois techniques. Dans chaque station, des plots en béton matérialisent trois transects de 50 mètres sur lesquels les plongeurs vont réaliser différentes observations.
Ils se concentrent tout d’abord sur l’analyse détaillée des éléments qui composent l’herbier et déposent pour cela 10 cadres de 0,25 m2 le long du transect : cette technique dite des quadrats va notamment permettre d’attribuer une classe de recouvrement à chaque herbier et suivre l’évolution de cette note, ainsi attribuée, d’année en année.
Les plongeurs procèdent ensuite à des observations similaires en parcourant cette fois simplement la ligne définie par le transect : ils observent notamment le mitage et la fragmentation de l’habitat. L’observation précise de ces « trous » d’herbes plus ou moins importants permet d’évaluer le niveau d’endommagement de l’écosystème et témoigne souvent, lorsque l’habitat est très fragmenté voir régresse, de perturbations d’origines anthropiques (piétinement humain, installation d’aménagements...).
Enfin, le dernier passage sur un transect à largeur fixe de 2,50 mètres de part et d’autre de la ligne (soit un couloir de 250 m²) a pour but d’identifier les sources de perturbations naturelles. Les techniciens observent la faune qui a élu domicile dans les herbiers – les traces de passage de l’endofaune enfouie sous le sable ou la faune sessile, fixée sur le fond – car elle peut elle aussi endommager les plantes. Cela permet une analyse globale de la dynamique d’évolution de l’herbier et ainsi, une meilleure compréhension de l’état de conservation de l’écosystème.
Le témoignage de Florian Le Bail, chargé de mission Biodiversité au service territorial de l’Environnement de Wallis-et-Futuna :
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