ARKUCHI #15, Mars 2020

MARS 2020

mensuel gratuit

#15

art culture architecture

N 15 .26

.04

Dans le rétro... et dans le viseur

BUG

Olivier Marty ©

7E ART

Le Cinéma à la fête en mars

Invitée du mois

.28

LETTRES & RATURES

Du polar, du polar, du polar !

.29

BÊTES DE SCÈNES ___

Du théâtre horrifique

Avec Emmanuel Daumas ___

Georges Sanders

.30

.16

Popote(s)

Frenchy Toast Jugeote

FOKUS

CAL et ses mini-envahisseurs

ARKUCHI #15 MARS 2020

.06

C’était Mieux Avant

Le sillon singulier de Pierre Pontvianne Festival Sens Dessus Dessous ___

Antis joue la carte de la fiction

YANNICK HAENEL

.18

« Moi, j’écoute Bach joué par Glenn Gould »

Frustration

.12

CARTE BLANCHE

.14

SUCCESS STORY

CNSMD de Lyon Les grands projets de Mathieu Ferey

Titouan Massé

PORTRAIT

contact.arkuchi@orange.fr

Mensuel gratuit Lyon, Métropole & Rhône-Alpes Edité par ArKuchi, 18 rue de Belfort, Lyon 4 Direction de la publication - Rédaction en chef Anne Huguet - 06 13 07 06 97 Secrétariat de rédaction : Emmanuelle Babe Ont participé à ce numéro Valie Artaud, Emmanuelle Babe, Claudia Cardoso, Lucie Diondet, Émiland Griès, Hector Jackson, Marco Jéru, Trina Mounier, Nikki Renard, Florence Roux, Gallia Valette-Pilenko Illustration de couverture : CAL Publicité : contact.arkuchi@orange.fr 06 13 07 06 97 Conception et mise en page Impression : FOT

Tirage : 15 000 ex.

Dépôt légal à parution – ISSN : 2646-8387 ©

La rédaction n’est pas responsable des textes et photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés.

Fleuron du post-punk français ABONNEMENT

9 num./an = 27 eur.

.20

20 sur Vin

Concours international de Lyon

.22

Déambulations Musiques

°

Rejoignez la communauté ArKuchi

Les circassiens de XY frappent un grand coup avec leur vertigineux Möbius tout en épure, en poésie, en déséquilibre, et en virtuosité, bien sûr. La rencontre avec Rachid Ouramdane est magique. À (re)voir, Espace des Arts, Chalon (71).

12 au 15 mai

French Connexion #3

Vol plané

MIRAGE FESTIVAL DONNE AU COSMOS UNE DIMENSION POÉTIQUE INSOUPÇONNÉE Réalité virtuelle, arts numériques et performances poussent encore plus loin l’expérience en live. Aux Subsistances.

11 AU 15 MARS

Archi Les bâlois Christ and Gantenbein, l’architecte de combat Rudy Ricciotti, les Norvégiens de Snøhetta et le tandem franco-suédois AIA architectes et Wingårdhs, voici les quatre noms retenus pour le projet de rénovationextension du Musée des Tissus.

Photo-finish au printemps !

expo LES YEUX DANS LES YEUX Regards, attitudes, hors-champ. Tout se laisse explorer dans les images du sénégalais Oumar Ly. De 1963 à 1978, le photographe réalise, pour le compte du gouvernement, les portraits des habitants de Podor et sa région. On est happé par ces photos d’identité avec un « i » majuscule.

Souvenirs du Nicaragua et autres voyages intérieurs ou réels, images-choc des atrocités du monde : Bruno Boëglin a montré (13 et 14/2) au Mascarille quelques tableaux minimalistes aux titres énigmatiques. En préparation, dit-on, une grande expo à la MC2 de Grenoble…

immédiat

22 MARS

co m e - bac k

Décollage

Après Chaton et Suzane, place à la poésie moderne de Tim Dup. Théâtre Comédie Odéon

a chaud Le 1er avril, la nouvelle scène stéphanoise fait le buzz à La Maroquinerie (Paris). Avec Terrenoire, Zed Yun Pavarotti, Cœur, etc.

L’ÉPOPÉE VERTE

Oumar Ly - Courtesy Sitor Sengho ©

DANS LE RÉTRO...

PAR V. ARTAUD, E. BABE, E. GRIÈS, A. HUGUET, T. MOUNIER, G. VALETTE-PILENKO

PRIX CÉLEST’1 Encore quelques

jours pour vous inscrire au concours 2020. 20 maquettes et 6 grands formats sélectionnés.

DATE LIMITE, 5 MARS

Regard Sud Lyon 1 Jusqu’au 14 mars

Le 17 mars, Julie Rossello-Rochet va recevoir, au Théâtre de la Criée (Marseille), le Prix Godot des lycéens pour Sarrazine : une distinction méritée pour ce texte magnifique.

BRAVO

SERIE PODOR, 1963-1978

ARKUCHI #15 MAR.2020

... ET DANS LE VISEUR

Concert «tourné» Théâtre de la Croix-Rousse 10 AU 13 MARS

Invitation à la transe soufie avec le oud de Khaled Aljaramani et Bab Assalam, tandis que le circassien Sylvain Julien fait tourner ses cerceaux… de plus en plus vite. Une quête spirituelle pour faire corps avec la musique.

Simon Gosselin ©

À écouter Le plasticien sonore PierreLaurent Cassière, qui expose à la BF15 (Immédiats, jusqu’au 28/3), invite à transformer la galerie en instrument acoustique.

Superposition investit la chouette Galerie des Terreaux et propose Spraying Board qui fait la fête au skate et à l’art urbain. 12 street-artistes vont customiser 44 skateboards. Avec Wenc, Combo CK, Mani, Sphinx ou le péruvien Yandy Graffer.

Des créations originales pour ces planches qui seront en vente.

5 AU 28 MARSI

Karelle Prugnaud nous a bluffés dans son interprétation de la folie de Lucia Joyce à l’Élysée.

COMÉDIENNE ÉPOUSTOUFLANTE ET PERFORMEUSE RADICALE

La claque

18 mars à 19h précises

SKATE ART

WENC

28 MARS > 16 MAI

Provoc LE PARISIEN COMBO CK (AKA CULTURE KIDNAPPER), CONNU POUR SON TRAVAIL DE DÉTOURNEMENT D’IMAGES, FAIT LE BUZZ, EN MARS, À LYON. APRÈS LES PLANCHES DE SKATE, C’EST AVEC CENSURÉ QU’IL S’INSTALLE À SPACEJUNK. EXPO SOLO IMMERSIVE. Lionel Rault ©

PEINTURE FRAÎCHE #2

15 60

JOURS

ARTISTES

123klan, El Pez, Spidertag et les autres Halle Debourg 1er au 17 mai

ARKUCHI #15 MAR.2020

PLUS DE PLACE NON, VOUS N’ENTENDREZ PAS THE SEA, BLINDFOLD, TRIGGER HIPPIE, NI LA VOIX SUAVE DE SKYE EDWARDS. MORCHEEBA, C’EST ARCHI-COMPLET AU RADIANT.

EN APARTÉ

Cassavetes YANN LHEUREUX, À NE PAS CONFONDRE AVEC SON HOMONYME CHORÉGRAPHE, PROPOSE POUR SA TROISIÈME CRÉATION – APRÈS LA MORT DE DANTON ET UNE SAISON EN ENFER – L’ADAPTATION D’UN SCÉNARIO CINÉMATOGRAPHIQUE : HUSBANDS DE CASSAVETES. CE SERA DU CŒUR. POURQUOI CE CHOIX ?

PAR TRINA MOUNIER

À CONTRE-COURANT

Certaines situations sociétales ont été élevées au rang d’exemple ou de symbole. Curieux des questions éthiques que l’actualité soulève, on croit tout savoir sur les polémiques qui s’en sont nourries. Alors, quand François Hien propose un spectacle inspiré par l’affaire Baby Loup (avec La Crèche) ou l’affaire Vincent Lambert, on a beau savoir qu’il a pris ses distances avec la stricte vérité historique, qu’il en fait de la fiction, et même du théâtre, on est d’abord sceptique. D’où vient qu’il réussit pourtant à nous intéresser, mieux, à nous captiver ? Il nous plonge au cœur de l’affaire comme si nous étions concernés sans être partie prenante. Un peu comme si nous endossions la responsabilité d’un juré (c’est presque le cas dans Olivier Masson doit-il mourir ?). Mais on est loin d’un quelconque théâtre-réalité. Son théâtre est exigeant, rigoureux, ses comédiens formidables. On en sort plus humain, plus intelligent, plus ouvert…

PAR TRINA MOUNIER

DU CŒUR

OLIVIER MASSON DOIT-IL MOURIR ?

10 MARSI La Mouche St-Genis-Laval LA CRÈCHE

31 MARS AU 4 AVRILI Théâtre du Point du Jour Lyon 5

VENT DEBOUT

Un chœur de quatre comédiennes exceptionnelles restitue les témoignages de jeunes filles et femmes de Seine-Saint-Denis qui n’ont en commun que leur refus de se voir dicter leur vie. Ensemble ou en solo, elles livrent des histoires intimes et racontent leurs victoires sur le déterminisme par le biais de leur art : Charmine Fariborzi grâce à un hip-hop électrique, Lou-Adriana Bouziouane à la voix bouleversante, Ava Baya et Séphora Pondi, chacune dans un monologue vigoureux, la première pour dire comment elle a échappé au hijab, la seconde en campant le rôle d’Agnès qui lui fut refusé parce qu’elle était noire.

Désobéir de Julie Bérès est un spectacle fait de colères et d’amitié, magnifique !

B. Lebreton ©

BÊTES DE SCÈNES

Dans les pas de

Cassavetes imagine que trois amis se retrouvent à l’occasion de la mort du quatrième et décident de prendre un peu de recul sur leur vie… Ils découvrent alors que leurs idéaux, leurs utopies se sont enfuis avec leur jeunesse. Yann Lheureux dit avoir été fasciné par le regard cynique et rigolard que porte le film sur le mâle occidental de quarante ans.

Mais outre la trame elle-même, c’est le parcours du réalisateur qui l’a interpellé. Cassavetes fut d’abord homme de théâtre avant de venir au cinéma. Pour le metteur en scène, la culture théâtrale du réalisateur est sensible et passer du film à la pièce ne nécessite pas de grands changements. Les seules modifications tiennent au fait que tous les personnages secondaires sont condensés en un seul : Estelle ClémentBealem assume tous les autres rôles, une performance !

Et la manière de travailler du metteur en scène est à contre-courant de celle du scénariste : alors que DU CŒUR Cassavetes part d’improvisations avant d’écrire, Yann 25 ET 26 MARSI Lheureux fait le contraire. C’est le texte qui sert de NTH8 Lyon 8 matière première à jouer… nth8.com

Théâtre de Vénissieux 3 AVRILI

ARKUCHI #15 MAR.2020

BÊTES DE SCÈNES

Olivier Marty ©

BUG

CELA N’A RIEN À VOIR AVEC UN VIRUS INFORMATIQUE MAIS C’EST TOUT AUSSI INQUIÉTANT. BUG, EN ANGLAIS, SIGNIFIE « INSECTE ». UN FILM D’HORREUR ? NOUS Y SOMMES… MAIS C’EST EMMANUEL DAUMAS QUI LE MET EN SCÈNE.

PAR TRINA MOUNIER

Vous commenciez à manquer au public lyonnais, et vous revoilà avec ce spectacle, fort éloigné de vos dernières créations, plus classiques.

EMMANUEL DAUMAS On a oublié que Tracy Letts, l’auteur, est d’abord un écrivain de théâtre. Le film s’en est inspiré. Je suis reparti de la pièce originale que j’ai fait traduire. Tracy Letts renoue ici avec la grande tradition du théâtre grec, ou élisabéthain, rappelant Médée ou Thyeste, par exemple. C’est Phèdre dans un motel de l’Oklahoma avec l’efficacité du Grand Guignol. Je travaille beaucoup – et depuis longtemps – avec Audrey Fleurot qui sera l’héroïne malheureuse et apeurée de la pièce. Nous avions eu un coup de foudre commun pour ce film horrifique et donc très envie de le monter.

Que raconte Bug ?

ED La rencontre fortuite dans un bar et l’amour fou entre une femme poursuivie par un mari violent et un vétéran de la guerre du Golfe persuadé qu’on lui a introduit des larves d’insectes sous la peau. Comment entre-t-on dans la folie de l’autre au point d’aller jusqu’au déchirement des corps ?

Que va-t-on chercher sous la peau de l’être aimé ? En surfant avec la théorie du complot, notre hantise des insectes et la mythologie américaine, on trouve dans Bug toute la panoplie des angoisses d’aujourd’hui. J’ai eu envie de jouer à Guignol avec le public en m’extirpant du réalisme. Tous les murs sont BUG en latex par exemple. Cela crée des transparences qui mettent 11 AU 21 MARSI Théâtre des Célestins mal à l’aise… Est-ce que ça va marcher ? Le public va-t-il se theatredescelestins.com mettre à se gratter ?

ARKUCHI #15 MAR.2020

BÊTES DE SCÈNES

AU-DELÀ de l’écran

EN MARGE

AVEC EN MARGE, JORIS MATHIEU ET LA COMPAGNIE HAUT ET COURT EMBARQUENT LE PUBLIC DANS UN SPECTACLE QUI FAIT VOYAGER ENTRE PETITE ET GRANDE HISTOIRE… LA SCÉNOGRAPHIE, COSIGNÉE AVEC NICOLAS BOUDIER, INVITE À REGARDER AU-DELÀ DE L’ÉCRAN : L’INTIME. Nicolas Boudier ©

EN MARGE

10 AU 20 MARSI TNG Lyon 9 tng-lyon.fr

PAR FLORENCE ROUX

Quel sens donnez-vous à ce titre En marge ?

JORIS MATHIEU Le terme de marge renvoie à la fois à la petite histoire, en marge de la grande et, aujourd’hui, dans un monde qui avance à marche forcée, à notre nécessité de nous mettre en retrait.

Harry, le personnage central, rappelle le héros du Loup des steppes de Hermann Hesse. Ce n’est pas une adaptation, plutôt une inspiration née de mon souvenir de lecture : comment un individu, dans un monde où il ne se retrouve plus, se retranche mais recherche aussi un équilibre entre ses idées obscures et une certaine légèreté de vie.

La scénographie est-elle très présente dans ce spectacle ?

JM Oui. Elle questionne le mur, l’écran, à la fois support de projection mentale et obstacle à la vision. Facilement transformable, comme la lumière, elle aidera à passer du réel à l’imaginaire. Il y aura un envers du décor, comme une page vierge où se mettre à l’écart du monde de l’image. Un de nos enjeux est de convoquer le théâtre comme un endroit refuge, en donnant à voir des individus sur scène pour ce qu’ils sont, des vivants face à d’autres vivants, le public. C’est un théâtre de l’acteur et, plus généralement, de l’humain dans ce monde.

Qui sont les individus sur scène ?

JM Il y a trois figures : le maître de cérémonie qui nous fait traverser l’histoire, Harry, et son alter ego féminin.

Harry rêve d’un point de chute qui lui permettrait d’échapper à la réalité dans le théâtre magique. En entrant dans ce monde de fiction, il rencontre son alter ego féminin qui, elle, accepte le monde tel qu’il est et veut vivre pleinement.

Harry, sans oublier la gravité, doit aussi apprendre à rire de lui-même.

LES INNOVANTES

Robots, martiens, humains

17 AU 28 MARSI Théâtre de Villefranche-sur-Saône theatredevillefranche.com

Qui a tué HitchBot ? La question hante la pièce de Linda Blanchet, Killing Robots, spectacle-thriller qui ouvre la première édition des Innovant(e)s, temps fort du Théâtre de Villefranche dédié aux « rencontres du troisième type, aux robots et à l’intelligence artificielle ».

SF ? Et même plus, avec trois spectacles à l’appui. Killing Robots s’intéresse donc au parcours de HitchBot, robot autostoppeur qui a vraiment traversé les États-Unis en 2014-2015, mais s’est fait démembrer par des inconnus. Ou comment réagissent les humains face à des robots ? Avec Artefact, Joris Mathieu et Nicolas Boudier nous font cheminer dans une installation-spectacle glaçante et radicale où l’humain n’est plus. Dans la troisième pièce, Martien Martienne, adaptée des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, Laurent Fréchuret met en scène, aux sons des Percussions Claviers de Lyon, des extraterrestres très proches de nous. Un peu vintage et très rassurant. F.R.

ARKUCHI #15 MAR.2020

MASS

9 AU 25 MARSI Maison de la Danse Espace Albert Camus Bron maisondeladanse.com MASS Lena Pinon-Lang©

14 MARSI Espace Albert Camus 11 MARSI Le Vellein Scènes de la CAPI Villefontaine (38)

Aux frontières de la danse PIERRE PONTVIANNE EST UN CHORÉGRAPHE DISCRET QUI CREUSE DEPUIS SEIZE ANS UN SILLON SINGULIER. POUR LA PREMIÈRE FOIS PROGRAMMÉ À LA MAISON DE LA DANSE, ET INVITÉ PAR L’OPÉRA DE LYON* À CRÉER UNE PIÈCE POUR LE BALLET EN AVRIL, IL A ÉTÉ JUSQUE-LÀ ASSEZ PEU PRÉSENT SUR LES SCÈNES RÉGIONALES. MASS EST UN BIJOU D’INTELLIGENCE À L’ŒUVRE. RENCONTRE.

PAR GALLIA VALETTE-PILENKO

Comment voyez-vous MASS, deux ans après sa création ?

PIERRE PONTVIANNE Je la trouve totalement actuelle, elle porte une actualité intemporelle parce qu’elle pose la question du soulèvement. Tout comme elle pose celle de la finitude, la chose la plus égale qui soit. En fait, elle traverse le temps, elle se reformule toute seule.

Et puis, chez moi, le temps vient nourrir les pièces.

Pourquoi avez-vous utilisé le texte dans MASS? PP Parce que je cherche toujours à déplacer la danse pour la replacer ailleurs. C’est un moyen de lui redonner de la force. Une forme « d’existence résistance » qui ne va pas contre, mais qui génère de l’être. Quelque chose comme de la chimie, des frottements entre les matières, qui demandent au spectateur de faire des choix.

Pourquoi préférer des titres en anglais ?

PP Un titre c’est un son, un espace poétique (NDLR, Pierre Pontvianne est aussi musicien, c’est lui qui compose les bandes-son de ses pièces).

Comment choisissez-vous vos interprètes ?

PP Ce sont des rencontres, une histoire qui se fabrique. J’aime être nourri par la rencontre et dans MASS, c’est vraiment un groupe de personnes, des individus très différents. Pourtant, la pièce demande au groupe d’être soudé. Ils doivent agir au même endroit et c’est cela qui crée du commun. Un commun que je trouve important de faire surgir au plateau. Parce que c’est ce qui nous reste, derrière la noirceur du monde, cette espérance du commun, pour entendre l’harmonie dans la cacophonie, pour attraper du sens là où il n’y en a plus… * Beasts, 28 au 30 avril au Toboggan

ARKUCHI #15 MAR.2020

La tête à l’envers Pour sa huitième édition, le festival Sens Dessus Dessous voit grand.

Entre un coup de projecteur sur la création régionale et un tour d’horizon de la fine fleur de la création européenne. Forcément, puisque la Maison de la Danse est labellisée pôle européen de création ! Ainsi pourra-ton voir la dernière création de Oona Doherty, jeune promesse irlandaise et artiste associée cette saison. Mais aussi une proposition de La Veronal, compagnie pluridisciplinaire barcelonaise qui cartonne avec ses œuvres allégoriques, et la dernière pièce du collectif (La) Horde, fraîchement nommé à la tête du Ballet de Marseille. Il faudra également compter sur l’hypnotique Crowd de Giselle Vienne (Bonlieu, Annecy) et The Falling Stardust de Amala Dianor. Sans oublier les trois jeunes compagnies régionales, Aniki Vóvó, A/R et Kopfkino, qui emmènent les spectateurs dans des univers très différents.

BÊTES DE SCÈNES

SENS DESSUS DESSOUS

EN APARTÉ PAR ANNE HUGUET, TRINA MOUNIER, FLORENCE ROUX

Hymne à la vie

Elles sont sept circassiennes sur le plateau, sept Finlandaises ayant quitté leur pays pour vivre de leur art. Fortement inspirées par Les Sept Frères* d’Aleksis Kivi, elles questionnent ici leur identité et jouent, entre humour et poésie, avec les clichés qui courent sur leur Finlande natale. Trapèze (fixe et ballant), tissu, corde lisse, fil, rola bola (une planche sur un rouleau), les numéros s’enchaînent portés par une épatante bande-son rock jouée live (les chants a capella sont bluffants). Mad In Finland voltige, carbure à 100 à l’heure et se termine au sauna… bien sûr ! A.H. 8 AU 10 MARS THÉÂTRE DE MÂCON (71)

La fougue façon Fanon

Entre Franck et Tiibo, une brèche s’est creusée : dix ans ont passé depuis leur combat commun. La dictature a figé leur pays d’Afrique. Franck a cultivé sa rage en exil et Tiibo composé avec le régime. Ce soir, les amis s’affrontent autour d’une bière qui vire à l’aigre. Le verbe est fougueux et la pièce Les Sans, écrite par Ali Kiswinsida Ouedraogo (qui s’est inspiré du livre Les damnés de la terre de Frantz Fanon), alterne débats et monologues au rythme de la guitare de Patrick Kabré.

Puissant. F.R. 20 & 21 MARS THÉÂTRE POINT DU JOUR Lyon 5 12 MARS AU 10 AVRIL COMÉDIE ITINÉRANTE/COMÉDIE DE VALENCE (26)

De bric, de broc et de musique

Depuis plus de vingt ans, le Théâtre Mu propose des spectacles ludiques, du théâtre d’objets fait de récup et d’ingéniosité. Il puise son inspiration dans le quotidien comme chez Shakespeare ou Cervantes et soigne la beauté de ses créatures. Ne ratez pas Quichotte Déballage ou les malheurs de Sancho, ni Bidouille ex Machina ou les hésitations amoureuses d’un petit bricoleur handicapé.

C’est malicieux, émouvant et intelligent. T.M. QUICHOTTE DÉBALLAGE 25 MARS MJC DE RILLIEUX-LA-PAPE BIDOUILLE EX MACHINA 18 ET 19 AVRIL LE PATADÔME Irigny

Koen Broos ©

BÊTES DE SCÈNES

SESSION

1+1=4 PAR FLORENCE ROUX

Se rencontrer, en tête-à-tête, dans la danse : les duos créent comme des respirations dans la carrière de Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe flamand d’origine marocaine. Ce curieux insatiable est l’auteur de grandes fresques contemporaines, telles Foi (2003) ou Babel[words] (2010). Comment oublier ces moments inouïs d’échanges avec María Pagés, experte de flamenco (Dunas), ou avec la danseuse indienne Shantala Shivalingappa (Play)? Cette fois, dans Session, le danseur belge convie Colin Dunne, virtuose de river dance, la claquette traditionnelle irlandaise.

Sidi Larbi Chekaoui adore les claquettes et admire Colin depuis l’adolescence. Après des années d’exploits de rapidité et de rythme, ce dernier s’est rapproché de la danse contemporaine pour entreprendre un travail plus personnel et intime sur l’essence de son art. Ensemble, ils associent la verticalité et le rythme de Colin et le travail tout en courbes et sinuosités de Sidi. Les jambes et les bras. L’objectif n’est pas de juxtaposer deux univers, mais bien de les mêler et de les fusionner, au sens propre, dans un corps-à-corps.

Dans ce brassage des cultures et des langages, la musique joue un rôle clé. Le compositeur Michael Gallen et le musicien Soumik Datta orchestrent une SESSION Session qui mixe percussions et mélodie, chants Maison de la Danse Lyon 8 irlandais, piano, cordes, textures électroacoustiques…

24 AU 27 MARSI Un bain sonore propice à la rencontre. maisondeladanse.com

* Roman épique par l’un des grands auteurs de prose finnois.

ARKUCHI #15 MAR.2020

BÊTES DE SCÈNES

CE PETIT BOUT DE FEMME SOURIANTE ET DISCRÈTE EST L’UNE DES ÉTOILES FILANTES DE CETTE JEUNE GÉNÉRATION DE CRÉATEURS DE THÉÂTRE. SES MISES EN SCÈNE SONT SENSIBLES, RIGOUREUSES, COMME EN TÉMOIGNENT PART-DIEU, CHANT DE GARE DE JULIE ROSSELLO-ROCHET OU GESTION DE COLÈRE DE FRANÇOIS HIEN. JULIE GUICHARD SAIT FAIRE POUR ÉVEILLER LA CURIOSITÉ ET L’INTELLIGENCE DES SPECTATEURS.

PAR TRINA MOUNIER

terreur sur la ville ANTIS

11 AU 28 MARSI TNP Villeurbanne tnp-villeurbanne.com

Dans quelques jours, vous mettrez en scène Antis, un objet théâtral à plusieurs mains.

JULIE GUICHARD Nous avons conçu et élaboré ce projet ensemble avec Maxime Mansion. C’est nouveau, même si nous mutualisons déjà tout ce qui est technique, notamment dans le cadre du festival En Actes. Mais j’avais envie d’une collaboration proprement artistique avec lui. Certes je signe la mise en scène et lui joue mais, pour Antis comme pour toutes nos créations depuis trois ans, c’est toute l’équipe – techniciens, concepteurs, comédiens – et l’autrice Perrine Gérard qui sont impliquées dans la définition du sujet. Puis commencent les allers-retours entre plateau et écriture.

De quoi s’agit-il dans Antis ?

JG Nous sommes partis d’une fiction, l’histoire de cinq journalistes soumis aux pressions des actionnaires sur leur rédaction. Dehors, des agressions se multiplient. Le gouvernement va faire passer des lois qui visent des groupes bien définis de personnes, bizarrement les mêmes que celles qui sont attaquées. Nous voulons questionner notre rapport à la peur, à la haine, tenter de comprendre le rapport de notre société à l’identité.

Comment traitez-vous cela sur scène ?

JG Comme dans mes précédents spectacles, il s’agit de théâtre-récit. Les cinq journalistes racontent ce qu’ils n’ont pas pu publier et parallèlement rejouent les scènes et partagent leurs interrogations avec le public. Un travail inspiré par le polar, avec des rebondissements…

ARKUCHI #15 MAR.2020

CARTE BLANCHE

le piano la solitude et les phrases PAR YANNICK HAENEL PHOTO FRANCESCA MANTOVANI

YANNICK HAENEL EST ÉCRIVAIN. IL CO-DIRIGE DEPUIS 1997 LA REVUE LITTÉRAIRE LIGNE DE RISQUE QU’IL A CRÉÉE. IL EST, ENTRE AUTRES, LAURÉAT DU PRIX MÉDICIS 2017 POUR SON ROMAN TIENS FERME TA COURONNE (COLLECTION L’INFINI, GALLIMARD) ET SON DERNIER LIVRE, LA SOLITUDE CARAVAGE (FAYARD, 2019), A OBTENU LE PRIX MÉDITERRANÉE. EN 2018, IL A AUSSI ÉCRIT LE MONODRAME LE PAPILLON NOIR* POUR LE COMPOSITEUR YANN ROBIN. EN 2020, IL EST L’ARTISTE INVITÉ DE LA BiME, BIENNALE DES MUSIQUES EXPLORATOIRES DE LYON.

J’écoute Bach tous les jours. Cela n’a rien d’original, sauf que cette habitude remonte à vingt ans. Vingt ans que j’écoute Bach, chaque jour, exclusivement le piano, Bach au piano joué par Glenn Gould. Cette répétition quotidienne rythme ma vie, la relance, l’approfondit. J’ai des amis qui prient, d’autres qui méditent ; moi, j’écoute Bach joué par Glenn Gould. Ça n’a jamais été une décision, je n’ai fait aucun pacte avec moi-même, je ne me suis pas lancé de défi, je n’ai établi aucun programme : je me suis mis un jour à écouter Bach, exclusivement le piano, Bach au piano joué par Glenn Gould ; et le lendemain j’ai continué, voilà tout.

Au début, c’est-à-dire vers la fin des années quatre-vingtdix, je m’étais procuré le disque vinyle des Variations Goldberg — le 33 tours, comme on disait ; je le posais sur une platine, et l’écoutais le soir, après mon travail, allongé sur mon canapé — une face, puis l’autre. Il me semblait que j’entrais dans une région du calme où l’esprit se tenait de lui-même.

Plus tard, je suis passé aux CD, et j’ai acheté un coffret regroupant tous les enregistrements de Glenn Gould pour Sony. Il y avait les deux versions des Variations Goldberg, celle de 1982, que je connaissais par cœur, mais aussi celle de 1955, plus rapide, presque enjouée, que je découvrais ; il y avait aussi les Toccatas, les Partitas, les Suites anglaises, les Suites françaises, le Clavier bien tempéré, bien d’autres trésors encore.

ARKUCHI #15 MAR.2020

CARTE BLANCHE

BiME BIENNALE DES MUSIQUES EXPLORATOIRES

13 MARS AU 4 AVRILI Auditorium de Lyon, Théâtre de La Renaissance, CNSMD de Lyon, BF 15, etc.

Lyon et Métropole grame.fr

ÊTRE UNE PERSONNE, C’EST CONNAÎTRE LA DERNIÈRE DES SOLITUDES JEAN DUNS SCOT J’ai commencé à écouter Bach à n’importe quel moment de la journée, à ne plus arrêter de l’écouter : mon corps s’est imprégné de Bach joué par Glenn Gould, une solitude spéciale s’est ouverte en moi, une région de mon être s’est creusée pour accueillir cette musique.

Maintenant, je n’ai plus l’usage des disques, ni des CD : j’ai téléchargé tout Bach joué par Glenn Gould sur mon ordinateur. Le matin, je clique, et voici que cette musique se déverse en continu dans ma vie, et m’accorde à la fois la poésie et la philosophie, le calme et la violence, l’amour et l’abandon — me fait penser, me fait aimer.

En écoutant Bach joué par Glenn Gould, je comprends (je ressens) que le cœur ardent d’une extase peut être sobre, que la joie se récite à travers une répétition infatigable et qu’il y a une lumière du silence.

Et si j’écoute depuis vingt ans Bach joué par Glenn Gould, c’est aussi parce que cela fait vingt ans que j’écris. Le temps, le timbre, le rythme de Bach joué par Glenn Gould se sont révélés, au fil des années, l’accompagnement le plus adapté aux phrases que j’essaie d’écrire.

Une voix chantée me distrairait, les paroles brouilleraient ma concentration. Au contraire, Bach joué par Glenn Gould atteint la perfection d’un silence frappé dont j’ai besoin pour trouver la forme de mes phrases : ce silence est le son de la dernière des solitudes. *Présenté au Théâtre de La Renaissance le 21 mars

ARKUCHI #15 MAR.2020

BiME BIENNALE DES MUSIQUES EXPLORATOIRES

13 MARS > 4 AVRILI Auditorium de Lyon, Théâtre de La Renaissance, CNSMD de Lyon, BF 15, etc. grame.fr JEUNE BALLET DU CNSMD DE LYON

Maison de la Danse 17 ET 18 JUINI maisondeladanse.com

Blaise Adilon ©

SUCCESS STORY

cnsmd-lyon.fr

CNSMD de Lyon

pépinière de talents DEPUIS QUARANTE ANS, LE CONSERVATOIRE NATIONAL DE MUSIQUE ET DE DANSE (CNSMD) DE LYON FORME LES MUSICIENS ET DANSEURS DE DEMAIN. BONNE NOUVELLE : ON PEUT DÉCOUVRIR SES 654 TALENTS EN HERBE TOUTE L’ANNÉE COMME, CE MOIS, À LA BIENNALE DES MUSIQUES EXPLORATOIRES (BiME). ENTRETIEN AVEC MATHIEU FEREY, SON DIRECTEUR DEPUIS FÉVRIER 2019.

PAR FLORENCE ROUX

Quelle place occupe le CNSMD de Lyon, quarante ans après sa création ?

MATHIEU FEREY Singulière et méconnue. La première chose qui m’a frappé, à mon arrivée, est que les Lyonnais méconnaissent cette formidable institution. Or, ce conservatoire, le seul CNSMD en région, est rare et reste fidèle à son projet initial si innovant. En effet, il accueille des étudiants aux profils très variés et, au-delà de la virtuosité, cultive chez eux une fibre sociale forte, une culture humaniste. Et il est très à l’écoute du monde contemporain.

Comment cela se concrétise-t-il ?

MF Par un cursus diversifié et tourné vers la création et la composition. Les enseignants sont aussi attentifs à l’interdisciplinarité qui répond aux métissages de la scène actuelle. Cela se traduit par beaucoup d’échanges entre les musiciens et les danseurs. À l’extérieur, nous dialoguons avec l’école des Beaux-Arts, l’ENSATT ou la Ciné-Fabrique, école des métiers du cinéma... Le CNSMDL compte soixante-

dix partenariats dans son territoire et quatre-vingt-dix à l’international... Ses élèves s’illustrent dans la médiation, mais aussi sur la scène contemporaine, baroque ou classique.

Mais comment mieux les faire connaître ?

MF Nous avons le projet, avec d’autres acteurs, de créer une chaîne de diffusion des savoirs. Il faut aussi avoir la curiosité de venir découvrir ces artistes de demain. Sans être un lieu de diffusion, nous organisons plus de quatre cents manifestations par an. En mars, nous accueillons deux temps forts de la Biennale des Musiques Exploratoires. Le 22, des restitutions d’ateliers de composition précéderont l’Ensemble orchestral contemporain qui crée Diffrakt, une composition d’Adrien Trybucki, ancien élève du CNSMDL. Le 29, nous accueillons des œuvres d’Edmund Campion, un compositeur de l’Université de Berkeley, avec laquelle nous mettons en place un partenariat. Puis, le 17 juin, à l’occasion du spectacle du jeune ballet du CNSMDL à la Maison de la Danse, nous organisons un nouvel événement pour fêter nos 40 ans. Avec quelques surprises...

* On compte, parmi les ex du CNSMDL, des talents aussi divers que Benjamin Millepied, Anne Gastinel, Vincent Ségal, Denis Plassard ou Abou Lagraa.

ARKUCHI #15 MAR.2020

PHOTOS CAL

Là, sur la fissure d’un mur, un skieur qui dévale les pentes de la Croix Rousse. Ici, une boîte à hamburger fait la gueule devant trois mégots. Aux Terreaux, une danseuse en tutu métallique pose inlassablement, au pied d’un immeuble. Autre recoin, dans le 9e, un rat de BD renifle une vraie plante, en douce… La fantaisie de CAL n’a pas de limites quand il s’agit de détourner le paysage urbain. Ses œuvres restent éphémères, discrètes, « pour ne pas gêner ». Mais leur décalage fait mouche et elles remportent un franc succès sur Instagram.

Il y a trois ans, CAL l’assure, elle ne connaissait pas le street art. Elle a débarqué dans la rue « un peu par hasard. Je peignais sur toile et je dessinais ». Longtemps, CAL a gribouillé sur les tables, rempli des carnets qu’elle emportait partout, créé des bandes dessinées. « Ça a toujours été ma passion, lance-t-elle en préambule. Mais je n’avais pas l’idée d’en faire mon métier. J’ai étudié l’anglais, puis j’ai voyagé... » Deux ans en Angleterre, quatre en Australie, près de six au Japon.

CAL se nourrit de rencontres, de nature, de l’esthétique manga, « énorme »...

De retour à Lyon, l’artiste arpente les rues pour retrouver sa ville et se lance en 2003 dans la peinture. « Des toiles classiques », qu’elle expose et vend… Jusqu’à ces vacances dans le Sud où une ligne sur mur accroche son regard. Elle s’amuse à y dessiner un type façon La Linea, ce dessin animé italien des années soixante-dix. Elle le photographie, le poste sur Instagram. Succès. « Je pensais que c’était une tocade. » En fait, elle se prend au jeu, genre « boulimique ».

PAR FLORENCE ROUX

BESTIOLES DE CAL

LES GENTILLES

[...]

MON PETIT KIT DE SURVIE : COLLE, DESSINS, PINCEAUX, FEUTRES POSCA

FOKUS

cal_dessins_and_co atelier_du_canal

Urban Signature (Paris) Atelier du Canal (Puces du Canal - Lyon)

Pentes de La Croix Rousse, Quais de Saône, Saint-Paul, Saint-Jean, Terreaux, Lyon 9

SES IDOLES ?

LA BD (Ricochet, Picsou, Tintin, Blake et Mortimer, Spirou, Marsupilami…), Pixar et tous les films d’animation, Rubik’s cube, Philippe Hérard, Achbé, la culture des 1980’s, la nature, les animaux…

Sa méthode : flâner dans les rues, toujours avec son « petit kit de survie : colle, dessins, pinceaux, feutres Posca », puis se laisser gagner par une rainure, une herbe, l’extrémité d’un tuyau, un truc anodin où elle voit « l’insolite » et greffe sa peinture, son collage, son dessin. Elle photographie, systématiquement, afin de « garder une trace ». Pour les animaux, sa passion, « surtout les pigeons », elle a mis au point un rituel : elle peint son faux pigeon, par exemple, jette des graines et attend l’oiseau, le vrai, puis la posture qui la fera rire et ... clic-clac.

Toutes ses interventions ont permis à CAL d’entrer dans le monde du street art, de s’y découvrir des « âmes sœurs », d’en admirer certains de loin, de se faire des amis (Ma rue par Achbé). En parallèle, elle expose aussi des toiles « urbaines » dans la galerie Urban Signature, à Paris, et à l’Atelier du Canal, aux Puces éponymes, où elle doit aussi animer des ateliers, « quand il fera plus chaud » !

Titouan Massé ©

PORTRAIT

frustration

Héros très ordinaires

7 MARSI CCO Villeurbanne marchegare.com 16 AVRILI La Bifurk Grenoble (38) 18 AVRILI La Cave à Musique Mâcon (71) cavazik.org

ARKUCHI #15 MAR.2020

PORTRAIT

U

n quintet (claviers, (post) punk, prolétaire et rageur. Pourtant, de placer leurs paroles sur des morceaux basse, guitare et le quintet sort de sa zone de confort (deux où les pieds, les ambiances ne vont pas du batterie) et cinq gars titres en français, dont Le Grand soir) tout tout. Je privilégie le chant par rapport aux sous tension, Frustration en lâchant un 9-titres impeccable qui fait paroles. Si on est sur quatre phrases de 13, hurle sa colère depuis le grand écart entre Insane et son pilonnage 8, 5 et 10 pieds, je vais adapter mes paroles. plus de dix-sept ans électro-punk, l’entêtant et mélancolique Et je me laisse aussi imprégner par la (débuts en 2002, ça Slave Markets – avec Jason Williamson de couleur du morceau. Une fois que j’ai la ligne date). « Un truc à la croisée du punk et Sleaford Mods, sûrement l’un des musts vocale, je peux m’y mettre. [...] Je remplis, en de la cold wave, de Metal Urbain, Killing de l’album – ou le joli (et surprenant) y réfléchissant, beaucoup de post-its que Joke et Joy Division », peut-on lire sur leur Lil’White sister. « On a beaucoup bossé en je garde et que je rassemble. J’écris très biographie. Ils sont l’un (le ?) des meilleurs studio. Il y a eu des larmes d’énervement, vite en français. Après je ne sais pas si mes groupes de post-punk à la française. avoue Fabrice. On a aussi dû revoir cette paroles sont bonnes ou pas. » Des textes en Label ? Born Bad Records qu’on anglais principalement, souvent ne présente plus, ils en sont rentre-dedans, contestataires, sans doute l’un des fleurons. anticapitalistes, antiracistes, Too Many Questions, Cause You libertaires, qui fustigent à tout Ran Away, Dreams, Laws, Rights bout de champ. On ne se refait and Duties, No Trouble, Blind… pas. Mais non, Frustration On ne compte plus les brûlots n’est pas engagé. « Je ne vis que ce combo, droit dans ses pas ma vie avec un oriflamme !, baskets et d’une honnêteté sans se défend son chanteur. On n’a faille, lâche depuis ses débuts. pas la prétention d’être engagé.

Une rythmique martiale et des Même si on a un peu une opinion POCHETTE SIGNÉE BALDO batteries speedées, des riffs sur tout. J’ai sans doute un côté acérés, des lignes de basse “Français râleur” ! En fait, je aux accents mancuniens, des parle des choses de la vie, et PAR ANNE HUGUET pédales d’effets partout, des surtout pas forcément de moi. claviers discordants et la voix à Ce qui m’intéresse ? Parler au VISITE GUIDÉE DANS LE MONDE DÉSABUSÉ DE fleur de peau de son chanteur (et nom du peuple et de nous tous.

FRUSTRATION. LES PARISIENS SONT TOUJOURS fondateur) Fabrice Gilbert. La De la modernité d’une meuf REMONTÉS À BLOC, LEUR DERNIÈRE GALETTE messe est dite. D’albums (quatre qui doit pouvoir aller danser SO COLD STREAMS, SORTIE QUASI TROIS au compteur) en EPs, Frustration dans une boite de nuit sans se ANS JOUR POUR JOUR APRÈS EMPIRES OF réussit à se renouveler tout en faire emmerder. D’être un mec SHAME, POSE LE DÉCOR EN NEUF TITRES SANS conservant son ADN profond, moderne qui a le droit d’avoir de CONCESSION ET RUGUEUX À SOUHAIT, MAIS un rock (pour faire simple) la sensibilité et de pleurer… » Il TOUJOURS AUSSI DANSANTS. intransigeant et tendu. Ce qui y a bien une chose à retenir les fait carburer ? « D’abord, la chez Frustration, leur envie musique qu’on fait nous plaît. de “normalité”. Le mot revient C’est celle qu’on aimerait écouter. Pas dans espèce d’orgueil punk de la prise unique souvent dans la discussion : « Être normal… le sens qu’on se trouve parfait, loin de là. pour passer des journées complètes sur Je crois que les gens aiment ce côté normal Mais on ne se refuse rien. Sur le dernier dix secondes de morceau. J’ai même repris dans les textes, dans la musique. Ils le album, on met de nouveaux instruments des cours de diction et de chant. Pour sentent. » Normal donc qu’ils fréquentent (ndlr, le oud de Slave Markets) », détaille mieux me préparer avant de jouer et faire assidûment les salles de concerts, qu’ils Fabrice Gilbert. en sorte de ne pas être aphone après trois achètent beaucoup de disques ou que À la fin de la tournée de Empire of Shames, jours de concerts ! » Après, ne cherchez Rosalie de Carlos soit l’exemple-type du le groupe s’est donc remis au travail. pas trop à savoir qui fait quoi et comment. “bon” morceau (pourri) ! « On sort un album quand on a assez de Frustration est fondamentalement punk The last, Frustration fait bien partie des morceaux. » Sans pression. Avec quelque dans l’âme et plutôt adepte du Do It groupes à voir sur scène. « Tu en prends trente morceaux inexploités en stock, ils Yourself. « On ne sera jamais tous les cinq plein la gueule pendant une heure, mais pouvaient voir venir. « Mais il n’était pas des virtuoses de la technique ! » Donc quand tu sors tu as le sourire. » C’est court, question de faire un album avec les fonds de chacun apporte sa contribution, des idées, teigneux et sans pitié, et toujours d’une tiroirs. Ça nous a juste décrispés et libérés une ligne, ça dépend des morceaux. « Tu te efficacité diabolique. Un bon concert pour pour recommencer à travailler, raconte doutes bien que des morceaux comme Blind eux ? « Du monde, que les gens prennent Fabrice. Il n’y a rien de réchauffé dans cet ou Banknote ont pris moins de temps que leur pied autant que nous. Ne pas jouer trop album. » Dont acte avec So Cold Streams Slave Markets. » Côté textes, c’est Fabrice tard, trop tôt, trop saoul. Ouais, sentir qu’il – du nom, pour la petite histoire, d’un titre qui s’y colle. « D’abord, il n’ y a pas un seul se passe quelque chose. » trop dark à sortir plus tard – qui sonne texte d’avance. Je suis traumatisé par les Ils reviennent à Lyon en mars et ça, c’est comme du Frustration : brut de décoffrage, chanteurs, notamment français, qui essaient une excellente nouvelle. ©

ARKUCHI #15 MAR.2020

20 SUR VIN

DÉGUSTATION GÉANTE POUR PLUIE DE MÉDAILLES

BATTLE

DE BOUTEILLES !

Élite ©

LYON, « CAPITALE DE LA GASTRONOMIE » : CE TITRE UN BRIN FOLKLORIQUE A L’EFFET DURABLE D’ATTIRER LES GOURMETS ÉTRANGERS. ET LE VIN RESTE L’UN DES MANTRAS DE CETTE OUVERTURE À L’INTERNATIONAL. EN TÉMOIGNE LE PRESTIGIEUX CONCOURS INTERNATIONAL DE LYON QUI RÉUNIT EN MARS NECTARS ET DÉGUSTATEURS DU MONDE ENTIER.

PAR LAURENT TURREL

CONCOURS INTERNATIONAL DE LYON

21 MARS 2020I Cité internationale, Lyon 6 concourslyon.com

Le vin choisi par Victor Gomez Médaille d’or au Concours International de Lyon 2019 avec une note de 90/100, ce surprenant vin espagnol est un rioja blanc, issu du confidentiel cépage tempranillo blanc.

Un nez gourmand d’agrumes confits et de fruits exotiques, aux notes florales enveloppantes. Sa bouche est ample et généreuse, avec une belle fraîcheur en finale. Incontestablement un “grand” d’Espagne !

HEREDAD DE JUDIMA BLANCO

ENVIRON 10 EUROSI bodegasquiroga.com

Créé il y a onze ans par Victor Gomez Père et Fils, ce salon s’est rapidement imposé comme une référence incontournable.

Le principe est simple : les vignerons intéressés fournissent au concours des bouteilles échantillons. Ces vins sont alors testés à l’aveugle par un panel de dégustateurs regroupant des amateurs et professionnels (cavistes, sommeliers, œnologues, producteurs…) du monde entier (877 personnes en 2019).

Deux séries de quinze vins sont goûtées par plusieurs tables, constituées chacune de quatre jurys. Le vin, noté sur 100, est ainsi jugé en fonction de sa qualité, de son harmonie et de sa conformité à l’appellation. Certains se verront alors attribuer des médailles d’or ou d’argent, selon un strict cahier des charges.

Fort de 6 407 cuvées dégustées l’an dernier, le concours revendique 11% de vins étrangers.

Ces derniers représentant vingt-deux pays différents. Derrière la France, c’est l’Espagne qui propose le plus de vins. Suivent l’Italie, le Portugal et l’Allemagne. Mais d’autres pays sont aussi présents, parfois inattendus, comme la Turquie, Monaco, la Polynésie française, le Honduras, la Finlande ou l’Ethiopie. « Si, d’une année à l’autre, les producteurs des grands pays présentent régulièrement leurs vins, il en va différemment des plus petits dont les vignerons font découvrir plus ponctuellement

leurs cuvées. Leur démarche est moins d’avoir une médaille que de se positionner et de voir comment réagit le marché français face à leurs vins », précise son directeur Victor Gomez.

Cette ouverture à l’international permet aussi la dégustation de très nombreux cépages, dont certains quasiment inconnus en France, tel le gelber traminer présent cette année. Un cépage typiquement autrichien, proche de notre savagnin français. » Est-il plus compliqué de juger des vins étrangers ? « La dégustation de ces vins demande un certain professionnalisme, à cause de cépages souvent différents, de boisés plus marqués ou de styles plus originaux comme des blancs avec des macérations pelliculaires », commente Pierre Grenier, directeur de la cave Métro Limonest et jury fidèle du salon lyonnais.

Afin d’affirmer son identité internationale, le concours produit chaque année un palmarès des meilleurs vins étrangers, médaillés par pays.

Des États-Unis à l’Italie en passant par Chypre et l’Afrique du Sud, ces trophées sont l’occasion de prendre le pouls et d’anticiper les futures tendances mondiales du vin. Ainsi en France, de plus en plus de caves et d’enseignes ouvrent leurs rayons aux vins étrangers, à l’instar des magasins Monoprix où l’on trouve de nombreuses cuvées intéressantes, tel ce Verdecillo espagnol, un vin rouge de l’appellation Jumila.

ARKUCHI #15 MAR.2020

DÉAMBULATIONS

musiques PAR VALIE ARTAUD, EMMANUELLE BABE, ANNE HUGUET, FLORENCE ROUX

DES FILLES ET DES PUNCHLINES 07.03.20 20h30

Sacrée championne du monde de freestyle en 2015, KT Gorique a plongé avec ferveur dans le rap par le biais de la danse. L’Ivoirienne débarquée en Suisse à l’âge de onze ans touche aussi au slam, au reggae, au ragga sous le pseudo de KunTa KiTa. Cette rappeuse inspirée, également peintre et comédienne, mitraille tous azimuts sur l’immigration, le capitalisme, le métissage...

Des punchlines aiguisées qu’on imagine sublimées en live. Les Nantais Pumpkin & Vin’S Da Cuero, ce sont une fille – textes et rap – et un garçon beatmaker. A Tribe Called Quest ou encore Slum Village transpirent dans le son de Vin’S, sur lequel Pumpkin pose un flow mâtiné de poésie qui n’empêche pas les coups de massue, contre les carcans de genre notamment. E.B. BIZARRE ! Vénissieux bizarre-venissieux.fr

COUTURE, BIEN ÉVEILLÉ Youri Lenquette ©

10.03.20 20h30

LES WAMPAS

TOUT À FOND 12.03.20 20h

40 ans et 13 albums plus tard, Les Wampas, rescapés de la grande vague alternative – époque Bérus, Ludwig, WDC et autres Satellites – sont encore là, increvables, rigolards et vivants. Ils nous aiment.

Et Didier Wampas est bien le roi, même s’il hurle toujours à se casser la voix. Qu’importe. Avec lui, tout le monde en prend pour son grade : des Chinois aux Kenyans, Manu Chao, Genesis (qu’il déteste), Chirac (en prison), la NASA, Dieu, les punks. Sur scène, riffs en avant (avec Tony Truant à la guitare), c’est une folie furieuse et ça part dans tous les sens. Garage, rock, punk, yéyé, psycho voire des slows ! Didier, torse nu et suant, fait n’importe quoi, chante faux, stage dive et surfe sur le public, se roule par terre, gesticule sur les flycases, avale les mouches, postillonne, hurle, se réinvente sans fin et met tout le monde sur les rotules. Quelle joie le rock’n roll ! A.H. NINKASI KAO Lyon 7 ninkasi.fr

NNERIE

LA TAn-Bresse (01) Bourg-e 14/03 GLACE BRISnEecy (74) An

13/03

De retour des États-Unis où il s’est établi il y a quinze ans, Charlélie Couture n’en a pas pour autant fini avec le son US. En témoigne son 23e album, Même pas sommeil, qui fait la part belle au blues, au jazz, au rock. Porté par l’univers musical cadien qu’il maîtrise si bien, le Lorrain promène sa voix unique sur de belles mélodies variées et des textes aux propos souvent graves et sérieux : la pensée unique (Seul Et Unique), le suicide (Le Lamentin), l’écologie (Ma Descendance). En vieux briscard de la chanson, il rend hommage à Jacques Dutronc (Même pas sommeil), mais aussi au bluesman malien Ali Farka Touré avec Les heures caniculaires, dont il a réalisé le clip. E.B. RADIANT-BELLEVUE Caluire radiant-bellevue.fr

CHANSON FUNAMBULE 13.03.20 20h

Alexis HK a passé deux ans à chanter Brassens sur scène (Georges & moi) et il en reste quelque chose dans son cinquième album Comme un ours (2018). Pour la scène, l’artiste a fait le choix d’une formation acoustique resserrée, sur une mise en scène du comédien Nicolas Bonneau. De quoi mettre en lumière son talent réel de conteur, sublimé par cette voix syncopée, presque suave, que l’on a envie de suivre. D’autant que les sujets graves (les attentats, la solitude, le racisme…) le disputent à l’humour et à l’auto-dérision. Un kaléidoscope d’émotions. E.B. KARAVAN THÉÂTRE Chassieu karavan-theatre.fr

ARKUCHI #15 MAR.2020

DÉAMBULATIONS

HEAVY WAVE

Brice Michéa ©

07.03.20 21h

VON PARIAH

S ATTOIR LES AoiBn-Jallieu (38) Bourg

11/04

NGE LA GRA UE IQ S U ÀM 6) Creil (2 04/04

Troisième opus pour le sextet Von Pariahs qui ne s’interdit pas grand-chose avec Radiodurans et ses dix titres accrocheurs.

Gros riffs, ambiances sombres et étouffantes (Suffocate), nappes de synthés, cavalcades rythmiques : les Nantais refusent les étiquettes et louvoient entre post-punk, post-rock et art rock. Il y a aussi la voix de crooner de Sam qui finit par vous attraper. Comme à l’époque du nerveux (et addictif) Someone New. Sur scène, The Bigger Picture, The West et Drinks risquent de faire monter la sauce.

Surtout pour ceux qui aiment Joy Division, Mark E. Smith, les dissonances et les guitares qui chauffent. A.H. CAVE À MUSIQUE Mâcon (71) cavazik.org

TWINS POWER 12.03.20 20h30

À peine vingt ans et des allures de princesses dégingandées, mais à ne pas s’y méprendre, Amy Love et Georgia South alias Nova Twins constituent à elles seules un phénomène made in Britain.

Basses lourdes et grondantes, chants acérés et textes engagés composent les ingrédients d’un univers musical situé quelque part entre punk, hip hop et rock. S’inspirant d’artistes aussi divers que N.E.R.D., Jack White, Missy Elliot ou encore Princess Nokia, le duo londonien s’affranchit des étiquettes pour créer un univers bien à lui, prônant l’ouverture d’esprit et la diversité. Un premier album prévu pour cette année et un passage au Transbordeur, la bonne nouvelle de mars pour le public lyonnais. V.A.

PAS À VENDRE

S ATTOIR LES AoiBn-Jallieu (38) Bourg

19.03.20 20h

Revoilà Casey et son hip-hop hardcore sans concession, flow tranchant, mots à la précision chirurgicale et discours engagé. La rappeuse parisienne est sans doute ce qui se fait de mieux comme rap au féminin. Outre sa collaboration avec Zone Libre (qui a vu et entendu s’en souvient encore, on en sortait sonné), elle a sorti deux albums (qui datent), dont le puissant Libérez la bête ; ils viennent d’ailleurs d’être réédités fin 2019. Après une échappée au théâtre (Viril aux côtés de Despentes et Zerö), elle revient, avec son nouveau projet Ausgang, à des sons lourds (ManuSound aux machines), des riffs (Manu Sens à la guitare) et des textes emplis d’une rage froide, servis par son flow ciselé. Ça sonne, ça gronde, ça poétise, ça tape, ça touche et c’est sans compromis. A.H.

TRANSBORDEUR transbordeur.fr

D.R ©

NOVA TWINS

ARKUCHI #15 MAR.2020

LE JACK JACK Bron jackjack.fr

24/04

DES PRINTEMPS QUI CHANTENT DÉAMBULATIONS

20.03 AU 28.03.20

Jamie Noise ©

Porté par la MJC du Vieux Lyon, la salle des Rancy et Le Marché Gare, le festival lyonnais Les Chants de Mars revient pour des printemps plus chantants que jamais ! Du caféconcert aux plus grandes scènes de la ville, le festival tisse tranquillement sa toile entre chanson, pop, hip-hop, folk et plus encore. En 2020, on retrouvera entre autres Bandit Bandit pour une virée dans les contrées sauvages d’un rock ténébreux et sensuel. Entre grosses guitares et mélodies lancinantes, on trouve chez ce duo aux allures de Bonnie and Clyde autant de Black Rebel Motorcycle Club, de Grand Blanc que de Serge Gainsbourg.

Autre rendez-vous attendu, l’adaptation scénique du très remarqué roman À la ligne, de Joseph Ponthus, par deux pointures de la chanson française, Michel Cloup (en duo) et Miossec. On a déjà hâte d’entendre résonner le combat de l’humain contre la machine, porté haut par des sonorités électro rock et l’énergie de ces deux grands écorchés. V.A. BANDIT BANDIT

SALLE DES RANCY, MJC DU VIEUX-LYON, JACK JACK LYON ET AGGLOMÉRATION leschantsdemars.com

LIBERTÉ CHÉRIE 26.03.20 21h

Ils sont très inspirés – du nom de leur goûteux album Inspired –, les compères de vingt ans du Yves Robert Trio : le sieur, donc, tromboniste tout-terrain, Bruno Chevillon à la basse lumineuse et Cyril Atef, batteur et percussionniste, jouent ensemble comme on bavarde en cheminant, à la cool, avec une joie d’inventer qui chatouille doucement les tripes. Objectifs pour Yves Robert : « Dépasser l’instrument par la jubilation. Intensifier le plaisir d’être. » Done. F.R. PÉRISCOPE LYON 2 periscope-lyon.com

DU VIRTUEL AU RÉEL 21.03 AU 04.04.20

Le festival berjallien Electrochoc souffle ses quinze bougies et continue de proposer une programmation hybride où les machines ont leur rôle à jouer, s’intéressant en particulier aux arts numériques. Ainsi le duo artistique Scenocosme proposera quelques-unes de ses créations interactives (dont Les cent visages) qui mélangent art visuel, technologies et sons. Le duo farci de diplômes (anthropologie, multimédia, design, beaux-arts) s’interroge sur la place de l’homme dans le monde et son évolution. Electrochoc, c’est aussi cinq soirées sous des auspices plutôt électro. Si Asian Dub Foundation a retourné les dancefloors avec son asian beat punchy (Facts & Fictions, 1995, ça date), le collectif est depuis retombé dans l’oubli. Ils devraient remettre les pendules à l’heure avec Access Denied (annoncé pour 2020) et ce même son jungle punk virulent. On est plus impatient à l’idée de (re)voir le duo transgenre Moodie Black avec ses beats puissants, ses synthés hypnotiques et son rap bruitiste qui envoie. Seront aussi de la partie la big star de la drum’n’bass, Roni Size, la nu-cumbia de La Yegros, les élucubrations folko-punk de Juana Molina ou le gros live tonitruant d’électro dubstep de Gomad ! & Monster. Let’s dance. A.H. LES ABATTOIRS BOURGOIN-JALLIEU (38) les abattoirs.fr

BLACK MOODIE

LE RETOUR DU KID 02.04.20 19h

NINKASI KAO LYON 7 ninkasi.fr

Duo Collage ©

Kid Francescoli avait cartonné en 2016 avec Play Me Again et ses ballades en Kodacolor d’électro-pop sensuelle et rêveuse.

2020, Mathieu Hocine continue de faire chanter les filles (après son amoureuse new-yorkaise Julia Minkin, place à la brésilienne Samantha) et de parler d’amour sur son nouvel opus Lovers.

Ambiance romantique et harmonies tendres à souhait (trop ?) pour ces onze titres produits par le complice Simon Henner de French 79.

So Over avec la voix entêtante d’Alizée alias iOni, l’une des quatre voix féminines invitées, n’a pas fini d’agiter les dancefloors. A.H.

ARKUCHI #15 MAR.2020

durs à

queer PAR EMMANUELLE BABE

Écrans Mixtes a dix ans. Quel regard portez-vous sur cette période ?

IVAN MITIFIOT Notre ligne artistique est restée la même : se concentrer sur des rétrospectives et des focus. En dix ans, on a fini par explorer de très nombreuses expressions cinématographiques en lien avec les représentations LGBT et queer. En 2015, grâce à un budget en hausse, on a opéré un tournant, en accueillant des artistes invités. L’an dernier, James Ivory est venu, pas mal non ? Cette année, on fait le grand écart avec André Téchiné, réalisateur d’une grande sensibilité, et John Waters, notre père trash à tous ! Nous rêvons de faire venir Gus Van Sant, Gregg Araki, Terence Davies… Notre ambition, c’est de devenir une référence.

Le focus «Femmes de cinéma» est inauguré cette année. Qu’y retrouvet-on ?

IM Pour cette première, nous rendons hommage à Barbara Hammer, morte l’an dernier et dont l’œuvre est en train d’être restaurée aux États-Unis. La chercheuse et biographe Brigitte Rollet racontera également comment les femmes ont été littéralement éjectées du cinéma lorsqu’il est devenu une industrie. Le festival s’intéresse

L’EXCITANTE DOUBLETTE TÉCHINÉ-WATERS DANS LA MÊME SEMAINE ? C’EST LA PROUESSE D’ÉCRANS MIXTES. UNE DÉCENNIE QUE LE FESTIVAL LGBT ET QUEER AGITE LES ÉCRANS DE LA MÉTROPOLE. SON PROGRAMMATEUR REMONTE LE TEMPS.

aussi à Alice Guy et à Carole Roussopolos, qui a été de tous les combats.

La question du genre s’impose de plus en plus dans le débat public. En quoi Écrans Mixtes contribue-t-il à cette évolution ?

IM Notre ambition est d’aller à la rencontre du public pour parler du cinéma queer certes, mais que l’on n’aborde pas de façon idéologique ou communautaire : c’est avant tout du cinéma, fait par des artistes incroyables. Ces œuvres ont souvent une dimension sociale – il y a peu de comédies ! –, mais elles invitent à se poser des questions, à réfléchir ensemble. Avec 52 séances publiques, des masters class, des expositions, Écrans Mixtes est le 2e festival dans la Métropole après le Festival Lumière. Ce résultat, nous le devons à la qualité de nos propositions et à notre ouverture.

ÉCRANS MIXTES Greg Gorman ©

7E ART

tory succ ess s

4 AU 12 MARS I Comœdia, Cinémas Lumière, Université Lyon 2 etc.

Lyon & Métropole festival-em.org

Des Reflets en ébullition

18 MARS > 1ER AVRILI Cinéma Le Zola Villeurbanne

Les Reflets du cinéma ibérique et latino-américain prennent le pouls d’une Amérique latine en pleine agitation, en mettant l’accent sur trois pays : le Brésil, le Chili et Cuba. Dans le premier, l’avenir du cinéma est incertain depuis que Bolsonaro a supprimé… le ministère de la Culture. Outre un focus sur le réalisateur Kleber Mendonça Filho, seront ainsi proposés des films qui évoquent de près et de loin la situation du pays. Même ambition à propos du Chili, théâtre depuis plusieurs mois d’un soulèvement populaire inspirant. Le dernier film de Pablo Larrain, Ema, sera présenté en exclusivité. Enfin, l’histoire du cinéma cubain sera l’objet d’un parcours spécifique. Rencontres, musique, et bien sûr compétition complètent cette belle affiche. E.B.

ARKUCHI #15 MAR.2020

HISTOIRE D’UN REGARD

Jérôme Prébois ©

7E ART

D.R. ©

ADOLESCENTES

Le monde en docs EN TANT QUE SPECTATEUR ET CITOYEN, QUE PEUT-ON ATTENDRE D’UN DOCUMENTAIRE ? DEPUIS DIX ANS, LES ÉCRANS DU DOC S’ÉVERTUENT À RÉPONDRE À CETTE QUESTION, EN CREUSANT LE CHEMIN VERS « LA CONNAISSANCE, LA DÉCOUVERTE DE CE QUI NOUS SEMBLE PARFOIS SI ÉLOIGNÉ ».

PAR EMMANUELLE BABE

Toujours piloté par le Ciné Toboggan, le festival (14 films dont 4 en avant-première) propose en 2020 de sortir du hors-champ celles et ceux qui militent et, surtout, agissent : pour l’environnement (2040, Damon Gameau), les droits des femmes, les (prétendus) exclus du monde du travail, de nouveaux modèles de société (Les grands voisins, la cité rêvée, Bastien Simon)…

Aux côtés des films « tête d’affiche » qui bénéficient déjà d’une petite notoriété – Woman de Yann ArthusBertrand et Anastasia Mikova, La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry, prix 2019 du meilleur documentaire au Festival de Carcassonne, Histoire

ARKUCHI #15 MAR.2020

d’un regard de Mariana Otero (sur Gilles Caron) – des productions plus confidentielles se laissent découvrir.

Ainsi, avec Adolescentes, Sébastien Lifshitz chronique la jeunesse à travers le portrait de deux amies depuis leurs treize ans jusqu’à leur majorité. Michel Leclerc, quant à lui, passe au documentaire avec Pingouin & Goéland et leurs 500 petits, l’histoire de la maison d’enfants de Sèvres, une expérience unique de liberté et de pédagogie. La mère du réalisateur y a passé son enfance, cachée pour échapper à la déportation.

Outre les projections, le festival fait la part belle à l’échange et aux rencontres-débats.

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24 AU 29 MARSI Ciné Toboggan Décines letoboggan.com

Bernardo Flores ©

LETTRES & RATURES

QUAIS DE POLAR

3 AU 5 AVRILI Palais de la Bourse Hôtel de ville etc. quaisdupolar.com

Quais du Polar

GUILLERMO ARRIAGA

AU DIAPASON DES

FRACTURES américaines DU 3 AU 5 AVRIL PROCHAIN, LA SEIZIÈME ÉDITION DE QUAIS DU POLAR SE PROPOSE « D’APPORTER UN ÉCLAIRAGE SUR LES AUTRES AMÉRIQUES » : LA DIVERSITÉ DES PEUPLES, LES MINORITÉS PARFOIS OUBLIÉES ET PEU COMPRISES, LES ENCLAVES LINGUISTIQUES, LES CRISES SOCIALES QUI LES TRAVERSENT ET LES OUBLIÉS DU RÊVE AMÉRICAIN ». À SIX MOIS DES ÉLECTIONS AUX ÉTATS DITS UNIS, VOYAGE DANS LES ABYSSES DES AMÉRIQUES. PAR MARCO JÉRU

En 2015, le cinéaste italien Roberto Minervini tournait dans le sud des ÉtatsUnis un documentaire-fiction aux marges de la société, dans une humanité white trash à la lisière de l’illégalité et de l’anarchie : The Other Side. Titre éminemment “carrollien” que pourraient revendiquer bon nombre des invités à l’édition 2020 de Quais du Polar. Au Nord, le canadien Joseph Boyden par sa connaissance historique des minorités indienne, noire et hispanique, Don Winslow à travers ses splendides livres-frontières (Cartel et La Griffe du chien), George Pelecanos pour ses jungles urbaines funky, enfin Craig Johnson et Joe Wilkins par leur talent à nous peindre l’immense nature américaine et à nous y perdre. Au Sud, le mexicain Guillermo Arriaga et ses intrigues kaléidoscopiques – outre quatre romans et un film, il a signé les scénarios d’Amours chiennes,

de 21 grammes et de Babel de Iñárritu –, le hondurien exilé (car menacé de mort) Horacio Castellanos Moya pour sa langue et son très “bernhardtien” dégoût de soi et du monde, et, enfin, le salvadorien Juan Jose Martinez pour sa fine connaissance du gang MS13, les maras qui pèsent si lourd au carrefour des Amériques.

Si l’on s’éloigne de l’annuelle thématique – tout en passant discrètement sur les stars du bookselling également présentes (John Grisham, Luca di Fulvio, Lisa Gardner, Bernard Minier, Michel Bussi, Franck Thilliez...), comme sur la dernière couvée scandinave bien affûtée au genre noir –, on aura toujours plaisir à rencontrer les très nombreux auteurs français invités : Hannelore Cayre, Caryl Férey, Olivier Norek, Jacky Schwartzmann ou encore Frédéric Paulin, prix 2019 des lecteurs Quais du Polar/20 Minutes pour La guerre

est une ruse. Le nec plus ultra demeurant de muser au hasard pour « lever les outsiders » et de ne pas oublier, a fortiori quand on est fan du genre, les bonnes occasions des bouquinistes à l’hôtel de ville, comme une respiration zen après le bazar du Palais du Commerce...

Pour finir, notez qu’en plus des rencontres et conférences, le festival résonnera cette année encore de moult fracas artistiques (expositions, concerts, projections, performances...), ludiques (animations et grande enquête dans la ville) et, pour la première fois mesdames et messieurs, Lyon oblige, culinaires (avec l’ouverture de la Cité de la Gastronomie au cœur du festival). Avis donc aux fines gueules et autres amateurs de recettes de Pepe Carvalho* : sur la ligne du cru au cuit, je gage qu’ils préféreront leur polar bien saignant...

*Célèbre détective de feu Manuel Vasquez Montalban.

ARKUCHI #15 MAR.2020

D.R. ©

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MÉMOIRES D’UNE FRIPOUILLE DE GEORGES SANDERS (PUF, 2004) REBECCA - 1940

THE GEORGE SANDERS MYSTERY THEATER - 1957

FOREIGN CORRESPONDENT - 1940

george sanders

grande classe GEORGE SANDERS (1906-1972) FUT UN ACTEUR TOTALEMENT ORIGINAL À HOLLYWOOD. IL TOURNA AVEC LES PLUS GRANDS : MANKIEWICZ, LANG, HITCHCOCK, CUKOR, FORD… SON CHARME, SON CHARISME, SA DISTINCTION NATURELLE ET SA VOIX ENVOÛTANTE EN FONT L’ARCHÉTYPE DES PERSONNAGES MANIPULATEURS, RETORS MAIS BIEN ÉLEVÉS DU CINÉMA.

PAR NIKKI RENARD

Devenu acteur par hasard, il tente sa chance à Hollywood où il devient le méchant que l’on aime détester. George Sanders, c’est un sourire à la fois discret et railleur et une diction parfaite, taillé sur mesure pour des rôles de séducteurs, souvent sans scrupules, plutôt snobs et cyniques. Le flegme anglais, une aisance à tous crins, quand on lui demande ce qui l’intéresse le plus, il répond : « Dormir ».

Albert Lewin lui donne ses plus grands rôles : inoubliable Lord Wotton dans Le Portrait de Dorian Gray (1945), drame fantastique américain d’après le roman d’Oscar Wilde, cynique Bel-Ami dans The Private Affairs of Bel Ami (1947), d’après Maupassant. En 1951, il reçoit l’oscar du Meilleur acteur dans un second rôle pour sa composition sarcastique de critique redouté dans All About Eve (Ève) de Mankiewicz. Sanders semble pourtant considérer sa carrière comme un concours de

ARKUCHI #15 MAR.2020

circonstance. Fripouille cultivée, délicieux fourbe, il joue avec une languide indifférence qu’on pourrait juger outrageante chez un autre mais qui, chez lui, fascine. Il est spirituel et mordant envers ce milieu du cinéma qu’il exècre.

Spécialisé dans les rôles de genre, inventeur et dilettante, considéré comme l’acteur idéal pour incarner les brutes nazies et les bons méchants, il sait être infect mais jamais grossier : « Si le scénario exigeait de moi de tuer ou estropier quelqu’un, je le faisais toujours de manière bien élevée et, si j’ose dire, avec bon goût. » Le type de traître qui déteste tacher de sang ses vêtements. Se présentant comme un imposteur, un impénitent jouisseur, un paresseux pétri d’orgueil de classe, l’homme ne peut pourtant dissimuler son élégance morale, sa grande culture.

Sanders, fidèle à son image de gentilhomme blasé, cynique et sensible, se suicidera en 1972.

C’ÉTAIT MIEUX AVANT

REBECCA D’ALFRED HITCHCOCK (1940) LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY D’ALBERT LEWIN (1945) ALL ABOUT EVE DE MANKIEWICZ (1950) VOYAGE EN ITALIE DE ROBERTO ROSSELLINI (1954) MOONFLEET DE FRITZ LANG (1955)

4 TRANCHES DE BRIOCHE 2 ŒUFS 2 POMMES GRANNY SMITH 30 G DE SUCRE 30 G DE CASSONADE 20 CL DE LAIT D’AVOINE 10 CL DE JUS DE POMME 200 G DE CHOCOLAT NOIR PÂTISSIER 50 G DE NOISETTES 5 CL DE CAFÉ 10 CL DE CRÈME LIQUIDE BEURRE DEMI-SEL

PAR CLAUDIA CARDOSO

10 MINUTES

20 MINUTES

Ding dong ! Non, non, tu ne rêves pas, l’ami Ricoré vient de sonner… Toujours prêt à s’incruster au petit déjeuner, celuilà ! Mais que l’on se rassure tout n’est pain (pas) perdu !

Commence par laver et couper les pommes en deux, puis taille-les en fines lamelles avant de les placer dans un plat à gratin. Saupoudre de cassonade, ajoute une noix de beurre et mouille le tout au jus de pomme. Protège l’ensemble de papier d’aluminium et enfourne dix minutes à 180°. Puis découvre, arrose et laisse le fruit fondre et roussir encore dix minutes.

Pour accompagner ces délicieuses pommes rôties, opte pour la brioche bien beurrée de ton boulanger préféré. On pourrait la déguster telle quelle, oui. Mais on en a décidé autrement.

Bats les œufs, le sucre et le lait d’avoine, puis trempes-y chaque tranche de brioche. Dans une poêle, colore-les au beurre sur les deux faces jusqu’à ce que la mie soit bien dorée.

Maintenant, place au bouquet final. Viens réveiller le chocolat haché grossièrement à grand coup de kawa ! Mélange-le au café et à la crème encore bouillants jusqu’à obtenir une sauce bien onctueuse. Tout y est, la brioche croustillante, les pommes fondantes, le chocolat gourmand et les éclats de noisettes.

Tu sais maintenant quoi faire pour envoyer l’ami Ricoré se rhabiller, non ? Il était temps !

4 PERSONNES

frenchie toast

POPOTE(S)

PAR HECTOR JACKSON

HORIZONTALEMENT

MAR.2020

jugeote

1. Sans oreille, cet artiste « entendait l’Infini ». 2. Jouer des mécaniques dans le désordre. Fait ses entrées 5e Avenue à New York. 3. Est-ce son époux que Gershwin a envoyé à Paris ? 4. Ascensions glaciales et glaçantes. 5. Avec un accord russe, le maudit outre-Manche. Il est, au-delà de la Forêt-Noire. 6. Outil dangereux et prohibé chez les sportifs. 7. C’est l’une d’elles que Rossini envoya à Alger. 8. Ne manquent pas de sel. 9. Flotte écossaise. Fera le feu. 10. Pieuses ou terribles initiales. On peut y servir, avec ou sans filet ! Vieille endormie. solutions arkuchi 14

VERTICALEMENT

A. Fervents admirateurs de ses Danses hongroises ou autres Lieder. B. Petites haches désuètes utiles au charpentier. C. Ajouterais un dièse. D. Insectes «perce-bois». E. Hérite en direct. La fin de l’avenir. F. Deux tiers de boucan.

Auguste chez le semeur, doit être précis avec le 6 horizontal ! G. Petit fleuve. Donc indivisible.

Dans la gamme. H. Bolognaise… ou cocotte d’Alençon. I. Epouse en argot. Court dans la prairie. J. Terrain d’essai. Un system pas toujours brillant !

ARKUCHI #15

E P MA E N R D VO E R I E L L U A T

I R R A I S O N N E

P H AN I AG E E G I S U L S L E E MA I D E C UANC E T T E L E S

I E T P T R A T E R C I L NO A T I I E R S S EM

C. Cardoso©

OÙ TROUVER

Bourg-en-Bresse Musée du Brou. Tannerie. Théâtre de Bourg-en-Bresse. Zoom. Bourgoin-Jailleu Les Abattoirs. Musée de Bourgoin. Bron Espace Albert Camus. Ciné Les Alizés. Ferme du Vinatier.

MJC Louis Aragon. Jack Jack. Pole Pik. Médiathèque de Bron. Université Lyon II. Caluire-et-Cuire Bibliothèque municipale. Cinéma le Méliès. Le Radiant-Bellevue. Chalon-sur-Saône Espace des Arts.

Chassieu Le Karavan Théâtre. Corbas Le Polaris. Dardilly L'Aqueduc. Décines Centre de la Mémoire Arménienne. Le Toboggan. Écully Écully Cinéma. Médiathèque. Feyzin L’Épicerie Moderne.

Francheville Médiathèque. L’Iris. Givors Médiathèque Max Fouché. Théâtre de Givors. Grigny Centre Brenot. Médiathèque Léo Ferré. Irigny Le Sémaphore. L’Isle-d’Abeau La CAPI. La Mulatière Aquarium de Lyon. Lyon 1 3e Fleuve. À chacun sa tasse. L'Antirouille. À Thou bout d’chant. Bar 203. Les Barjaqueurs. Bistrot Chardonnet. Boîte à café. Bomp. Cabane café. Café des Capucins. CAUE Rhône. Clef de Voûte.

Condition des Soies. Dangerhouse. DRAC. ENBA. Espace 44. Le Farmer. Galerie Céline Moine. Galerie Mathieu. Galerie Le Réverbère. Le Gargagnole. Hemingway’s. La BF 15. Le Livre en Pente. Librairie Archipel.

Librairie Le Bal des Ardents. Jarring Effects. Kraspek Myzik. Le Bleu du Ciel. Mapraa. Mas Amor Por Favor. Médiatone. Musée des Beaux-Arts. Le Nombril du Monde. Le Nuage Café. Opéra de Lyon. Original Watt.

Le Noze. Le Perko. La Pinte douce. Radio Canut. Le Romarin. Le Shalala. Les Subsistances. Le Tasse-Livres. Théâtre de L’Accessoire. Théâtre Les Clochards Célestes. Technoir. Tikki Records. Vins Nature. Le Voxx.

Lyon 2 Archives municipales. Centre national de la Danse. La Cloche. Docks 40. Conflutime. ESMA. Fondation Bullukian. Librairie Raconte-Moi la Terre. Librairie Expérience. Librairie Gibert. MJC Confluence.

Mob Hôtel. Musée des Confluences. Musée des Tissus. Périscope. Région A.R.A. Théâtre Comédie Odéon. Théâtre des Ateliers. Théâtre des Célestins. Théâtre des Marronniers. Université catholique de Lyon.

Lyon 3 Auditorium de Lyon. De L'Autre côté du Pont. Archives départementales. Café du Rhône. Gnome et Rhône. Hooper. Librairie du Tramway. La Métropole de Lyon. Pôle Emploi Scène et Images. Poltred.

Salle des Rancy. Taverne Gutenberg. Théâtre Improvidence. Lyon 4 Agend’arts. Aquarium Ciné Café. L’Assiette du vin. Aux Gogniols. Bistrot fait sa Broc. Diable Rouge. Drôle de Zèbre. Les Enfants du Tarmac.

Galerie Françoise Besson. Galerie Vrais Rêves. L'Instant. Le Grain de Folie. Le Petit Coin. L’Instant. IUFM. Labelalyce. Modern Art Café. Ninkasi Croix-Rousse. Ô Vins d’anges. L'Oiseau sur la branche. Paddy's Corner. Le Petit Troquet. Rideau Rouge. Théâtre de la Croix-Rousse. La Valise d’Élise. Villa Gillet. Vivement Dimanche. La Voguette. Lyon 5 Le Bar Bu. Brasserie du Doyenné. CRR de Lyon. CNSMD. Collège Hôtel. École du Cirque Ménival. ENSATT. Espace Gerson. Librairie Virevolte. La Mi Graine. MJC du Vieux-Lyon. MJC Saint-Just. Musées Gadagne. Musée Gallo-romain. Ninkasi Saint-Paul. Le Sonic. Théâtre du Point-duJour. Lyon 6 Musée d’Art Contemporain. Lyon 7 Arts en Scène. Atelier Garage. Le Bistroquet. Café 76. CHRD. Cinéma Comœdia. La Commune. Court-circuit. ENS. L’Élysée. Le Flâneur. Les Fauves. La Fourmilière.

Galerie Tator. Ho36 Montesquieu. Halles du Faubourg. IEP. L’Indocafé. Librairie Bédétik. Librairie Rive gauche. Librairie Terre des Livres. Librairie La Voix aux chapitres. Livestation DIY. Mama Shelter. Le Mondrian.

Le Mowgly. Ninkasi Kafé. Le Petit Bouclard. Pimpon bar. Les Raffineuses. Sofffa Guillotière. Lyon 8 Institut Lumière. Maison de la Danse. Médiathèque de Bachut. MJC Monplaisir. NTH8. Salle Genton. Lyon 9 Au Bonheur des Ogres. Ciné Duchère. CNSMD. L’Attrape-Couleurs. La 9e Bulle. Médiathèque de Vaise. Ninkasi Vaise. TNG. Mâcon Cave à Musique. Cinéma Le Marivaux. Mâcon Scène nationale. Miribel L'Allégro.

Mornant Espace Jean Carmet. Oullins La Mémo. MJC d’Oullins. Le Syndrome Peter Pan. Théâtre de La Renaissance. Pierre-Bénite Maison du Peuple. Portes-Lès-Valence Train-Théâtre. Rillieux-la-Pape CCNR. Espace culturel Marcel André. Médiathèque. MJC O Totem. Piscine du Loup Pendu. Saint-Étienne Cité du Design. La Comédie de Saint-Etienne. Le Fil. Le MAMC. Opéra de Saint-Étienne.

Saint-Fons Médiathèque Roger Martin du Gard. Théâtre Jean Marais. Saint-Genis-Laval La Mouche. Médiathèque B612. Saint-Priest Médiathèque Fr. Mitterrand. Théâtre Théo Argence. Saint-Vallier Ciné Galaure. Sainte-Foy-lès-Lyon Ciné Mourguet. Tassin-la-Demi-Lune Médiathèque. Théâtre L'Atrium. Vaulx-en-Velin C.C. Charlie Chaplin. Cinéma Les Amphis. École d'architecture. ENTPE. Planétarium.

Valence Comédie de Valence. Vénissieux Bizarre ! Cinéma Gérard-Philipe. Médiathèque Lucie Aubrac. Théâtre de Vénissieux. Vienne Théâtre de Vienne. Villefontaine Théâtre du Vellein. Villefranche-surSaône Auditorium. Cinéma Les 400 Coups. Conservatoire. Librairie des Marais. Médiathèque Mendès-France. Musée Paul Dini. Théâtre de Villefranche. Villeurbanne Atome Village. Bieristan. Campus de la Doua.

CCO. CCVA. Cinéma Le Zola. Galerie Domus. ENMDAD. ENSSIB. Espace Info. Espace Tonkin. Institut d’art contemporain. IUFM. La MLIS. Pôle Pixel. Studio 24. Le Rize. Théâtre Astrée. Théâtre de l'Iris. TNP. Toï Toï Le Zinc. Le Totem. Transbordeur. URDLA... ainsi que dans la plupart de vos mairies, bibliothèques, MJCs, espaces de coworking...

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