novembre 2020
mensuel gratuit
#18
art culture architecture
N 18 .04
Dans Le Rétro... Dans le Viseur
tion, Atten feu ! recouv ures : et he s e t Da ve de réser n s u o s icatio modif nière r de de te in m u
.21
EXPOS & ARTS VISUELS Zoo Art Show, Superposition, Le Réverbère...
.24
Forme & Fonction
Un arbre dans la ville, au CAUE
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Déambulations Musiques
À La Moulinette
Alex W. Inker
Lettres & Ratures
Invité du mois
Street Art by Graphull
Jean-Baptiste Pellerin
SUCCESS STORY
.30
Vivienne Westwood « Achetez moins et faites durer »
Popote(s) & Jugeote
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SUCCESS STORY Le buzz des petits personnages d’Émilie Tolot
.08
SPÉCIAL ARTS DU CIRQUE Décoller du réel : entre vertige et poésie
.16
the sky was pink
FOKUS
Adrien Blanc
« Il y a une chaleur dans la rue »
.18
Magali Mougel, Charlotte Lagrange, Philippe Clément, Candide et les autres
Yan Duyvendak Et si on jouait à Virus ?
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.20
Julien Poncet
Natacha Chave
Portrait
contact.arkuchi@orange.fr
Mensuel gratuit Lyon, Métropole & Rhône-Alpes Édité par ArKuchi, 18 rue de Belfort, Lyon 4 Direction de la publication - Rédaction en chef Anne Huguet - 06 13 07 06 97 Secrétariat de rédaction : Emmanuelle Babe Ont participé à ce numéro Claudia Cardoso, Blandine Dauvilaire, Ponia DuMont, Yan Duyvendak, Graphull, Émiland Griès, Marco Jéru, Trina Mounier, Florence Roux Illustration de couverture : Adrien Blanc Publicité : contact.arkuchi@orange.fr 06 13 07 06 97 Conception et mise en page Impression : FOT
Tirage : 10 000 ex. Dépôt légal à parution – ISSN : 2646-8387
La rédaction n’est pas responsable des textes et photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés.
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Bêtes de Scènes
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arkuchi #18 nov. 2020
Active Resistance, printemps-été 2006 Paris, octobre 2005
Guy Marineau©
.06
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Carte Blanche
20 sur Vin
°
Abonnement
9 num./an = 27 eur. Rejoignez la communauté ArKuchi
Depuis qu’elle était passée à la moulinette de Gwenaël Morin, ce formidable directeur d’acteurs, on n’avait plus vu Marion Couzinié. Sa prestation dans Suzy Storck aux Célestins, sous la houlette de Simon Delétang, fut éblouissante.
Transfer
grande classe
#4
Fontaines DC Shame The Wytches Slift...
Années 30 en Allemagne, la jeunesse dorée fait la fête, le Reichstag brûle. Catherine Marnas met en scène A Bright Room Called Day avec une bande de très jeunes comédiens-danseurs-chanteurs. Elle croise leur histoire et la nôtre, l’ascension de Hitler et celle de Trump, comme un avertissement...
ça danse !
20 > 22 nov. Théâtre des Célestins
Acte II de cette drôle de rentrée à la Maison de la Danse C’est Chaplin et la troupe du Ballet du Rhin qui ouvrent officiellement la saison 20.21 avec un ballet-hommage tout en finesse et tendresse. Il reste encore des places.
Pas d’Ateliers de la Danse dans l’ancien Musée Guimet : le projet a été retoqué par la Ville qui devrait proposer une alternative... dans le 8e arrondissement.
Cabaret politique
coup d’arrêt
Pierre Planchenault©
11 > 14.03.21
a chaud
4 > 11 nov. Maison de la Danse
Retour dans l’âge d’or du cinéma italien avec trois chefs-d’œuvre inclassables. Dont le sublime Le Jardin des Finzi-Contini. À (re)voir dans 25 salles du GRAC. Pépites à l’italienne
Thibault Bétemps©
dans le rétro...
Par Anne Huguet, Trina Mounier
2 > 28.11 grac.asso.fr
Fiction pop Scénographie impeccable, signée Nicolas
Boudier, pour En Marge, la dernière création de Joris Mathieu... confinée en plein élan, en mars dernier. Le rire (jaune) pour survivre dans un monde anxiogène ? Prémonitoire. 3 > 13.11 TNG Vaise
reprise Schiaretti a quitté le TNP mais on peut encore
y (re)voir Jeanne d’après Péguy, immense texte pour une belle actrice Louise Chevillotte... 4 > 14.11 TNP Villeurbanne
Regards
Courez voir les portraits saisissants de Thibault Bétemps, adepte du procédé ancien au collodion humide. Vernissage le 12 au soir. 12 NOV. > 31 JAN. 21 L’Épicerie Moderne
Aurélie Pitrat débarque à Lyon avec Let’s dance d’après La danse de mort de Strindberg et Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard. Ses mises en scène avaient fait sensation l’an dernier... Le grand écart
5 > 20.11 Théâtre de L’Élysée
ArKuchi #18 nov.2020
... dans le viseur
mac lyon
EDI DUBIEN > 03.01.21
1 exposition monographique re
annexe La galerie de L’Atelier du Canal met un pied en Presqu’île. Chez Fluxus. Peintures, collages, photos, lampes... signés par Da Collages, CAL, Ofé, Jean Lambert, Britt Tamalet, Petite Poissone, etc. 12 rue des Augustins, Lyon 1
Étudiants en dernière année à l’ENSATT, ils seront les têtes d’affiche de demain. Réalisateurs et metteurs en scène préparent leurs castings en assistant à leurs travaux d’élèves. Vous avez loupé le dernier Quand plus rien n’aura d’importance, dirigé par Georges Lavaudant ? Rassurez-vous, y’en aura d’autres en 2021 !
La relève
Épopée
> 14 .11 .20
Retour à la terre
e n transform en Dubuisso li Ju r eu rs pt Le scul performeu elier. Deux des la BF15 en at réinventer ur po le gi ar l’ t t en travaill té, l’intrigan infini. À cô scinante formes à l’ mme une fa co e n ur ct o n Pavillon Lyon 1 tères. BF15, boite à mys
ArKuchi #18 nov.2020
Quatre heures et quart, vous hésitez ? Même pour une pièce de Pommerat ? Pourtant Ça ira (1) Fin de Louis passe comme un éclair : on est propulsé en pleins débats de la Révolution française, on assiste aux premiers pas de la démocratie, déjà porteurs de tous les errements qu’on connaît. The place to be. TNP 19 au 28.11
Près de chez vous Mini-tournée de rodage en cinq escales pour Benjamin Biolay, avant un copieux tour de France en 2021. Au menu son dernier album Grand Prix et des envies rock. À Lyon et Caluire.
26 & 27 nov. La fille qui monte 23 ans. Chanteuse autodidacte. Guitariste. Violoncelliste. Autoharpiste. Fan de Barbara et Éluard. Failles est le deuxième opus de la Lyonnaise Pomme. Intime et authentique. 17 & 21 nov. Radiant-Bellevue Caluire 11 déc. Le Fil Saint-Étienne (42)
Lyon, musée des Tissus — Pierre Verrier©
success story
e d n Leço n o i s r e v b su
Chaussures Super Elevated Gillie*
Par Blandine Dauvilaire
A Vivienne Westwood Art, mode et subversion > 17 JAN. 21 Musée des Tissus Lyon 2 museedestissus.fr * Vivienne Westwood, John Amathus, Collection Anglomania, automne-hiver 1993-1994. Collection Lee Price.
udacieuse et sacrément futée, la nouvelle exposition du Musée des Tissus rend hommage à l’iconique créatrice anglaise Vivienne Westwood. Piochés dans la collection de Lee Price, excollaborateur de l’artiste, une multitude de vêtements et accessoires sont confrontés aux pièces textiles et au mobilier du musée. Ce rapprochement inattendu avec les siècles passés éclaire le processus créatif de cette autodidacte. « La mode de Vivienne Westwood est truffée de références culturelles », observe Esclarmonde Monteil, directrice du musée. « Dans les années quatre-vingt, ses collections "historicistes" s’inspirent de la peinture et des arts décoratifs français. Elle, qui a participé à la création du mouvement punk et proposé des tenues unisexes, va mettre le corset sur le dessus du vêtement. » Adepte du Do It Yourself, elle trouve dans l’histoire du costume des réponses aux
questions techniques que posent ses modèles. Elle a d’ailleurs copié les emmanchures du pourpoint médiéval de Charles de Blois, chef-d’œuvre du musée rarement exposé, pour créer une veste haute en couleur. Provoquante à souhait, Westwood injecte dans ses collections un peu de la révolte qui gronde dans les rues. Elle parodie les stéréotypes de la culture britannique, revisite avec humour le tweed, le tartan, détourne le tea time et incite les femmes à s’emparer des symboles. Clin d’œil aux armures qu’elle adore, ses cuissardes sexy invitent à faire l’amour plutôt que la guerre. L’exposition qui retrace cinquante ans de carrière montre combien cette femme engagée, toujours proche de la jeune génération, a nourri sa mode d’air du temps, au point de devenir une fashion activist. À presque quatre-vingts ans, elle martèle désormais : « achetez moins, choisissez mieux et faites durer ». À méditer.
ArKuchi #18 nov.2020
success story
De la sculpture au cinéma
Émilie Tolot
C
Émilie Tolot > 08 nov. Fort de Vaise Lyon 9 fondation-renaud.com
ette jeune femme discrète, presque timide, a fait le buzz dès les premiers Par trina jours de l’exposition de ses œuvres au Fort de Vaise. A priori pourtant rien de mounier révolutionnaire : Émilie Tolot sculpte de petits personnages en terre, de moins photo de 20 cm. Mais, et c’est là que ça devient original, très émouvant surtout, ils se Eric Soudan mettent à bouger, sauter, courir, se battre entre eux, s’embrasser... vivre en un mot. Car elle donne à chacun une personnalité propre, puis les met en scène dans un petit castelet, les anime, les filme aussi... Ce qui l’intéresse, c’est le mouvement. Sa résidence d’un an à la Fondation Renaud, au Fort de Vaise, débouche sur une exposition qui s’avère à la fois décalée, insolite et passionnante. Décalée parce que sculpter de la terre ou s’intéresser aux premiers films ne s’inscrit pas forcément dans l’air du temps. Donc inédite du même coup. Et passionnante par la personnalité de l’artiste et les qualités d’infinie patience, de détermination sans faille et de minutie qu’elle révèle. On est aux antipodes du plug and play... Fille d’un architecte et d’une maquettiste, elle dit avoir passé son enfance à dessiner et s’être très tôt intéressée au volume. Elle débute dans la sculpture à l’âge de quinze ans. Une maîtrise en histoire de l’art est vite complétée par des cours d’anatomie aux Beaux-Arts. Du modèle vivant au mouvement, le pas est vite franchi. « Ce que j’aime, c’est le corps humain, dit Émilie Tolot. Et particulièrement quand il est en action. C’est pourquoi je me suis intéressée au travail des sportifs, puis à la danse, me posant la question de l’avant et l’après, l’instant sculpté. » C’est donc tout naturellement qu’elle imagine filmer le mouvement dans la succession des postures, découvrant à sa manière le cinéma d’animation. Elle réalise des petits films de quatre minutes pour « impulser de la vie, écrire des histoires... ». Son prochain projet ? Un film de cinquante minutes, « mais, à raison de quinze images par seconde, il ne sera pas prêt avant trois ans ! » Certaines rencontres ont été fondamentales. Celle avec Mourad Merzouki s’est avérée déterminante. Elle suit ses créations, assiste à des répétitions, filme les danseurs et les chorégraphies. Non moins importantes, les rencontres avec des matières : la terre autodurcissante qui permet d’accrocher les funambules dans l’espace ou la plasticine grâce à laquelle elle peut emilietolot.fr inscrire ces micro-changements de pose nécessaires au cinéma d’animation. Ce qu’elle recherche Emilie Tolot Emilie Tolot–Sculpture dans la terre ? Les possibilités illimitées qu’elle offre, la fidélité de la traduction du mouvement...
ArKuchi #18 nov.2020
spécial arts du cirque
Par Anne Huguet
Christophe Raynaud De Lage©
N. Martinez©
Un peu de douceur dans ce monde de brutes ? On en rêve ! Et si c’était chose faite avec les arts de la piste qui n’ont de cesse de nous décoller du réel pour nous faire lâcher prise et retrouver des yeux d’enfant... émerveillé ? Sélection d’une rentrée sur le fil.
Möbius
Martin Palisse & David Gauchard Time To Tell
11>15 nov. Les SUBS Lyon 1
Yoann Bourgeois Celui qui tombe
25 > 27 nov. Comédie de Saint-Étienne (42)
Raphaëlle Boitel Un Contre Un
8>9 déc. Théâtre de Bourg-en-Bresse (01)
La Chute des Anges
des anges
26>27 jan. 21 Bonlieu Annecy (74) 25 mars 21 Théâtre de Mâcon (71) 7 mai 21 Pôle En Scènes Bron
L
Cie XY Möbius
9<12 déc. Maison de la Danse Lyon 8
Galaktik Ensemble Optraken
15>16 déc. Le Vellein Villefontaine (38) 18>19 déc. Théâtre de Villefranche
Juan Ignacio Tula Instante
16>19 déc. Espace des Arts
Cie Entre-Nous Le Grenier
18 déc. Théâtre de Vénissieux 10 jan. 21 Le Toboggan Décines
a saison 2020.21 promet son lot de belles découvertes. On pense au fantasque James Thierrée de retour, en juin prochain, avec Room (Célestins) et son nouveau voyage imaginaire à tiroirs. Ou à Mathurin Bolze et ses Hauts plateaux (Maison de la Danse, mai 21) qui narrent les sols mouvants, l’exil et le monde dévasté et célèbrent la résistance et la vie. En décembre, la compagnie XY revient nous éblouir avec Möbius, pièce vertigineuse qui se joue toujours plus du déséquilibre. Sur scène, dix-huit acrobates dessinent, dans une course effrénée toujours maîtrisée, d’improbables trajectoires et enchaînent pirouettes, voltiges, portés, équilibres pour réinventer sans fin l’art de l’acrobatie. Des totems érigés à trois ou quatre, montagne ondulante, qui s’effondrent, l’art magique de se relever tels des dominos que l’on redresserait, l’expérience de la chute, l’entraide omniprésente, le souci de l’autre, la notion de collectif, tout y est. Le chorégraphe Rachid Ouramdane sublime
leur travail d’une précision époustouflante, conviant à un étrange ballet inspiré des "murmurations" (ces nuées d’étourneaux dans le ciel). L’autre colocataire du Centre chorégraphique national de Grenoble, Yoann Bourgeois, est aussi sur tous les fronts avec un nouveau solo, Les Paroles impossibles (annoncé à la prochaine Biennale de la Danse), qui s’amuse toujours des points de suspension. Chute, gravité, suspension : tel est le propos de son vertigineux ballet en déséquilibre, Celui qui tombe, à (re)voir du côté de Saint-Étienne. Autre décor avec Le Grenier et ses trois mâts chinois où il sera bien sûr question de gravité, de vertige, de chute. Entre autres. Aux manettes, un club des cinq inventif invite à replonger dans un passé oublié et à monter au grenier pour trier des souvenirs. La pièce exigeante et acrobatique convoque aussi la perte des illusions, des désirs et les rêves oubliés. Tout l’art du cirque d’être à la fois grave et engagé, léger et primesautier, virtuose et poétique.
ArKuchi #18 nov.2020
Christophe Raynaud De Lage©
spécial arts du cirque
les hauts plateaux
Optraken
Entre une création avec le CNAC et une nouvelle pièce jeune public, Raphaëlle Boitel (en résidence au Théâtre de Bourg-en-Bresse) est sous les feux de la rampe. Ce qu’on aime dans son travail ? Son langage très physique, la virtuosité extrême de ses interprètes et ses univers tout en sensations et images fortes. On pourra d’ailleurs revoir le saisissant La Chute des anges et son plaidoyer écologique, entre voltige et équilibre, pour réfléchir à demain et à la complexité de l’être humain. Optraken se collette aussi à un monde hostile : ses cinq acrobates jouent leur survie au millimètre près avec, comme seule échappatoire, l’esquive. Et l’idée d’accepter tout ce qui nous « tombe dessus » (au sens propre et figuré) pour aller de l’avant. Carrément d’actualité ! Dans un autre registre, le jongleur Martin Palisse raconte sa vie d’artiste et sa relation à la mucoviscidose. Un cirque de l’intime puissant qui s’interroge sur notre condition humaine et notre rapport à la mort. Création. Un peu plus loin, à Chalon, Juan Ignacio Tula s’adonne à la roue Cyr, questionnant la force centrifuge, sa propre intériorité, l’infini et le sacré. On en sort tourneboulé. Pour tous les goûts et les sensibilités : pensez juste à réserver.
ArKuchi #18 nov.2020
Bêtes de scènes
S’engager génération Woyzeck
3 nov. Le Grand Angle Voiron (38) 24 nov. La Mouche Saint-Genis-Laval 26 & 27 nov. Théâtre du Parc AndrézieuxBouthéon (42)
Elle pas princesse Lui pas héros
26 & 28 nov. Centre social Mably (42)
Suzy Storck
28 jan. 21 Théâtre municipal Grenoble (38)
Magali Mougel
Guerri(ll)ère
*
ordinaire
Elle n’a pas quarante ans et déjà un nombre important d’œuvres à son actif. Toutes écrites pour le théâtre et publiées aux Éditions espaces 34. Trois d’entre elles tournent sur les plateaux de la région. Par trina mounier photo jean-pierre angei
On dit de votre théâtre qu’il prend le réel à bras-le-corps, que vous l’habitez de personnages si contraints dans leur vie quotidienne qu’un jour, forcément, ça finit mal... MAGALI MOUGEL Je pars souvent de fait divers ou d’actualité, et j’essaie toujours de donner la parole à des figures qu’on a tendance à laisser de côté. Des invisibles confrontés à des situations limites que seul le passage à l’acte met un jour en lumière. Avant Suzy Storck, j’avais travaillé sur l’infanticide et je voulais poursuivre avec une tragédie contemporaine. Une façon d’aborder le mythe de Médée. Est-ce si évident d’aimer ses enfants ? Ce qui m’intéresse, c’est comment on est amené à dire non. Dans S’engager - Génération Woyzeck, c’est à la fois la même chose et l’inverse. Avec Anne Courel, nous avons voulu comprendre comment des jeunes s’engagent dans des formations militaires à la discipline extrêmement rigoureuse. Pour trouver leur liberté.
Pouvez-vous nous parler de votre travail d’écriture ? MM Pour Suzy Storck, le texte a d’abord été édité, puis fait l’objet de plusieurs mises en scène. Elle pas princesse editions-espaces34.fr Lui pas héros m’a été commandé par un festival. Mais je ne me sentais pas de partir seule, même si c’était excitant d’écrire pour les tout-petits. J’ai donc fait appel à Johanny Bert et nous avons créé ensemble ce spectacle. Chaque *Guérillères ordinaires cas est différent : aujourd’hui, de plus en plus de compagnies sont friandes de textes qu’elles commandent, voire de est l’un de ses recueils (Éditions Espaces 34, 2013) collaborations encore plus étroites. Il faut être caméléon pour travailler ainsi...
SECRET DE FAMILLE
17 > 20 nov. Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon 4 croix-rousse.com
Avec Désirer tant, son quatrième opus, Charlotte Lagrange signe une histoire qui croise trois destins de femmes et tricote la grande et la petite histoire avec un secret de famille. Si le point de départ de la pièce est autobiographique – une grand-mère qui a travaillé pour l’administration allemande –, l’autrice s’en est écartée pour imaginer que cette réalité a été tue. C’est la révélation du secret qui va tout faire déraper et entraîner des découvertes troublantes. Comment une jeune femme, par respect d’elle-même, peut-elle choisir de servir l’occupant pour trouver sa liberté ? Voici la question non-politiquement correcte que pose la pièce. Accompagnée d’une autre : comment le secret fait-il son chemin à l’intérieur des êtres de génération en génération ? Charlotte Lagrange situe cette saga historique et intime dans le décor très sombre des forêts d’Alsace. La nature y domine, comme l’amour, comme la mort... T.M.
ArKuchi #18 nov.2020
Sonia Barcet©
BÊTES DE SCÈNES
Cultivons notre
jardin ! Par Trina Mounier
Arnaud Meunier met en scène Candide, le conte de Voltaire, à la manière d’une BD façon Joann Sfar très réussie. Il s’est en effet inspiré de La petite bibliothèque philosophique du célèbre illustrateur. Candide, naïf curieux, optimiste lucide et apprenti philosophe, voyage en compagnie de son mentor, le sentencieux et ridicule Pangloss, à travers guerres, tortures, pillages, esclavage, bûchers qui devraient l’épouvanter. D’autant qu’il ramasse au passage plus que sa part d’injustices, d’humiliations et de souffrances. Mais Voltaire et Arnaud Meunier derrière lui, tout en nous détaillant ces abominations par le menu, traitent l’affaire avec désinvolture et bouffonnerie. Ni l’un ni l’autre ne s’attendrissent : logique ! Les larmes sont factices, les douleurs clownesques, les personnages de papier. Péripéties et aventures s’enchaînent à toute allure sans souci de vraisemblance. Voilà un spectacle où l’on danse sur les tas de cendres et chante sous la torture ! Chorégraphie et musique live contribuent à cette élégance de l’ironie si chère à Voltaire. En ces temps de discours apocalyptiques, le metteur en scène nous invite à méditer la réponse célèbre de Candide au philosophe raisonneur : « Tout cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin ». Elle semble 18 > 21 NOV. d’actualité, incitant au retour à la nature La Comédie de et au repli sur soi... Saint-Étienne (42) Arnaud Meunier, qui, entre temps, a lacomedie.fr quitté la Comédie de Saint-Étienne pour 25 > 27 NOV. la Maison de la Culture de Grenoble Théâtre de la Renaissance (MC2), signe là un spectacle léger, Oullins intelligent, drôle, et prémonitoire... theatrelarenaissance.com
ArKuchi #18 nov.2020
EN APARTÉ
particulière Par trina mounier
C’est en tout cas ce qu’en dit le directeur du Théâtre de l’Iris, Philippe Clément : « Nous avons dû la construire à l’envers. Il a d’abord fallu rebasculer les spectacles annulés à cause du confinement sur cette saison. Puis nous avons placé sur le calendrier les créations de la compagnie et celles des équipes en résidence. » Il ajoute, pince-sansrire : « Finalement je suis la grande victime collatérale du covid : je dois repousser ma propre création à 2021/22 ! » Parmi les spectacles repris, Primo Levi et Ferdinando Camon, mis en scène par Dominique Lurcel et ses Passeurs de Mémoire, témoigne de la volonté de faire de ce théâtre un lieu de pensée et d’engagement. Au rayon des créations maison, citons L’Arbre à rêver d’après Giono, mis en scène par Albane Laquet, le traditionnel classique de l’Iris, L’École des femmes par Béatrice Avoine, et Caroline Boisson qui reprend Cyrano Project d’après Rostand, très apprécié l’an dernier. Le théâtre villeurbannais s’enorgueillit aussi de soutenir la création contemporaine, notamment avec Tudor toute seule* par Clémence Longy, une seule-en-scène du drame politique de Victor Hugo (Marie Tudor) et de ses 176 pages, 8 lieux et 14 personnages. Une performance scénique peaufinée en résidence à l’Iris, pendant laquelle elle a beaucoup travaillé avec les écoles et les acteurs sociaux du quartier. N’oublions pas enfin le traditionnel festival Brut de Fabrique qui propose des petites formes contemporaines amateurs et professionnels confondus : « du théâtre dans tous ses états », selon Philippe Clément.
Les Marthe persistent et cognent
Un essai sur l’autodéfense des femmes de la philosophe Elsa Dorlin porté à la scène dans le décor d’une salle d’armes ? Dit comme ça, l’origine de Tiens ta garde du Collectif Marthe tiendrait plutôt du pensum. Sauf que les Marthe ont le féminisme joyeux, mordant, tendre et curieux. De sorte que pas une seconde du spectacle n’entraîne l’ennui. La pièce entrelace des scènes historiques aux expériences de quatre filles qui participent à un stage d’autodéfense. Ça pulse, du drame à la farce, maintenant le public dans un rythme alerte. Le jeu des quatre comédiennes, physique et juste, fait ressentir dans le corps la violence subie, comme celle de se rebeller, de refuser... On en sort avec une envie de bouffer la vie et de « désapprendre à ne pas se battre ». F.R. 03 > 07 NOV.I Théâtre du Point du Jour 05 mars 21I Théâtre de Mâcon (71) 10 > 11 MAI 21I Comédie de Valence (26)
*Egalement aux Clochards Célestes, 20 au 25/01/21.
bis repetita
Théâtre de l’Iris Villeurbanne
C’est une suite bien sombre au Macbeth de Shakespeare que raconte Baptiste Guiton dans Dunsinane. Le tyran est mort, sa sorcière de femme aussi, les Anglais « garantissent » la paix, honnis par tous. Les clans ont pris le relais, semant désordre et désolation. Que se passe-til dans ces cas-là ? Tout le monde s’entend pour porter au pouvoir un être falot et sans envergure qui ne fera d’ombre à personne. Promesse de guerres ultérieures. À défaut d’être joyeux, le texte de David Greig démontre l’implacable machine à fabriquer des conflits durables. Et Baptiste Guiton, à la tête d’une bande de comédiens formidables, la rend palpable, effrayante, humaine... T.M. 27 nov.I Toboggan Décines 04 dec.I Théâtre Jean-Vilar Bourgoin-Jallieu (38)
theatredeliris.fr L’Arbre à rêver
18 > 25 nov.
Tudor toute seule
15 > 20 dec.
L’École des Femmes
23 fev. > 11 mars 21
Primo Levi et Ferdinando Camon
16 > 20 mars 21
A. Auperin©
Bêtes de scènes
une saison
Festival Brut de Fabrique
Tudor Toute Seule
28 mai > 05 juin 21
ArKuchi #18 nov.2020
BÊTES DE SCÈNES
AMOUR Par Trina Mounier
Au départ, un cri d’amour, celui de Jean Genet pour son amant, Le Funambule, jeune acrobate circassien danseur, Abdallah Bentaga. « C’est un ensemble d’éclats poétiques, confie Stéphane Bernard, aussi incontournable que Lettres à un jeune poète de Rilke. Cela fait très longtemps que j’ai ce texte en poche, que je le relis sans cesse, une prose très ouvragée qu’il faut rephraser sans cesse. Il passe par le corps, parle de la fascination de l’acrobate pour la mort, sa compagne. » Très vite, il se tourne vers Véronique Bettencourt pour, ensemble, « oser » la mise en scène. Avec l’idée qu’un corps est indispensable sur scène. Un funambule est impossible, pour des raisons évidentes. L’idée d’un danseur s’impose. Ce sera Kaïs Chouibi qui travaille habituellement avec Maguy Marin et Larbi Namouchi en alternance. Jean-Louis Delorme signe la musique.
le texte est si beau qu’il se suffit à lui-même... Véronique Bettencourt « La narration revient presque intégralement à Stéphane Bernard, complète Véronique Bettencourt. En fait, le texte est si beau qu’il se suffit à lui-même, mais c’était tentant de travailler avec d’autres formes artistiques. Moi, je suis sur les chants, ainsi que sur la voix off, comme une voix intérieure pour ces mots intimes et brûlants, et je me suis dotée d’une caméra qui me permet de jouer du vertige, de créer un jeu d’illusions. Une chanteuse cameraman. À nous tous, nous formons une petite famille de cirque... » Grâce à ce texte et à cette collaboration, Véronique Bettencourt, qui s’est beaucoup consacrée à des spectacles documentaires et 17 > 21 nov. philosophiques, renoue avec la mise en scène de grands textes, ce Théâtre de la Renaissance qu’elle n’avait plus fait depuis Sylvie. Quant à Stéphane Bernard, Oullins sa dernière mise en scène était déjà consacrée à un autre poète, theatrelarenaissance.com Fernando Pessoa. theatrerenaissance funambule
ArKuchi #18 nov.2020
portrait
Par florence roux photos paul bourdrel
la salle
Lecture vivante de Zaï Zaï Zaï Zaï (Lyon BD) 03 > 07 nov.
de ses
intra muros 17 nov. > 30 jan. 21 comedieodeon.com
@ComedieOdeon
rêves
Où en est le Théâtre Comédie Odéon SDF sur notre territoire, nous espérons interpeller les spectateurs et changer leur aujourd’hui? JULIEN PONCET Covid oblige, on vit regard la prochaine fois qu’ils croiseront un sans-abri. plus que jamais au jour le jour. Mais cette salle ressemble à celle dont je Et changer leur regard sur le théâtre rêvais : on accueille et on produit du Cinq ans après avoir repris privé ? théâtre populaire de qualité, de la le Théâtre Comédie Odéon, JP Le théâtre privé conserve une chanson certains dimanches (Festival Julien Poncet, son directeur, mauvaise image en France. Mais cette French Connection, six dates cette également metteur en scène, pièce, Les Naufragés, programmée par saison, ndlr). En temps habituel, nous fait le point... et appelle à de nombreuses scènes publiques, ouvre faisons 652 levers de rideaux par an, plus d’échanges entre scènes avec 70 000 spectateurs. Ce sont eux qui une brèche. Depuis fin mars, avec 80 publiques et privées à Lyon. nous font vivre. On a bien fait d’insister. autres théâtres privés de province, nous Cet ancien cinéma de la Presqu’île, doté nous sommes rassemblés pour gagner en de 320 places, un lieu habité où les gens s’embrassaient dans le visibilité, pour être représentés dans les ministères à l’heure où sont noir, était idéal... Nous aurions juste besoin d’un peu plus de place discutés et attribués les soutiens au secteur culturel. Globalement, huit millions d’euros ont été dégagés cette année pour aider les aujourd’hui ! théâtres privés (Paris et régions, ndlr) à rééquilibrer leurs billetteries compte tenu des mesures de distanciation. On se bat pour en avoir Qu’est-ce qu’un théâtre populaire de qualité ? JP Après des débuts au théâtre, j’ai travaillé dans l’humanitaire des miettes. avec la même volonté de m’emparer d’idées et de les faire courir dans l’opinion publique. Chacun de nos spectacles donne à voir Et au plan local ? une vision du monde, essaie de faire réfléchir les gens à la sortie. JP Là aussi, il faut faire tomber des barrières. À Lyon, on aurait Famille pour tous... Et les enfants seront bien gardés, une comédie besoin, en lien avec les collectivités, d’un lieu d’échange entre public qui parle des couples homosexuels et des familles monoparentales, et privé, une espèce de conseil des 59 directeurs de salles de la a été écrite en réaction aux mouvements anti-mariage gay. Quand je métropole. Et, malgré le travail génial de Patrick Penot avec Sens propose à Emmanuel Meirieu, un copain, de monter Les Naufragés Interdits, il nous manque des moyens et des synergies pour créer de Patrick Deklerck, spectacle dramatique sur la situation des un grand festival d’hiver, pour faire encore plus de théâtre.
ArKuchi #18 nov.2020
Lyon BD
13 > 27 nov. Kiblind Atelier 27 rue Bouteille Lyon 1
Un travail comme un autre Alex W. Inker
Sarbacane parution mai 2020
Rencontresdédicaces
Olivier Despicht©
l’homme Alex W. Inker
GipsyLola
11 NOV. Librairie La Boussole Villefranchesur-Saône 13 NOV. Librairie Expérience Lyon 2
encre
Si j’étais “quelque chose” dans les veines ?
Pour Roscoe, c’est l’électricité. Pour moi, c’est l’encre avec laquelle j’écris et je dessine. Si j’étais une phrase ?
Une phrase du roman : « le fondement d’un homme est une pile de livres. »
Par florence roux
Si j’étais un paysage ?
La forêt, que j’ai pris tant de plaisir à dessiner pour évoquer la potentielle évasion de Roscoe... C’est là que j’ai grandi. Un trait au pinceau, dans la maîtrise. Mais toutes mes BD commencent à la plume, avec des accidents.
Si j’étais une énergie ?
Si j’étais une couleur ?
J’aime ouvrir des mondes possibles avec juste un peu d’encre.
Le noir, si efficace pour évoquer une idée en quelques hachures.
ArKuchi #18 nov.2020
Si j’étais un mythe ?
Celui de Prométhée, qui vole le feu aux dieux. Si j’étais un travail ?
Si j’étais un trait ?
Une désuète, qui n’a rien perdu de sa force dramatique : Pan !
Si j’étais une onomatopée ?
Si j’étais un son ?
La radio... Le média que j’utilise le plus, aussi présent dans le roman.
Fermier et les valeurs terrestres que Mary choisit contre l’électricité et sa toute-puissance. Si j’étais un sentiment ?
L’espoir de Roscoe dans sa relation avec Mary. Toujours y croire même quand tout semble perdu.
à la moulinette
Dans un travail comme un autres, L’auteur de BD lillois adapte un roman de Virginia Reeves. Il place le récit dans les années 1930, en alabama, et s’identifie à Roscoe, héros au sang d’encre, fou de la belle Mary.
Water fall, Lyon
fokus
le temps qui passe
photos Adrien Blanc
Ce qui fait kiffer Adrien Blanc après le skate – le jeune "vétéran" a fait de la compet et écumé les meilleurs spots de la planète ? Se perdre avec un appareil photo dans les rues de Lyon (où il vit), Barcelone, NYC et d’ailleurs, pour « shooter des ambiances, pour le plaisir ». On a découvert ses photos sur son Insta, un peu par hasard. Des silhouettes seules dans des décors urbains, d’incroyables angles architecturaux (son dada du moment, « pour travailler les lignes »), quelques gueules, des figures de skate, des ombres, des ciels... et surtout des bouts de quotidien volés au fil de ses errances. Les photos prises « à la volée » sont celles qu’il préfère. « Lorsque tu réussis à capter l’instant magique : la bonne lumière, l’ombre qui matche, la silhouette où il faut... J’ai l’impression, souffle-t-il, de laisser une trace, le souvenir d’une journée ou d’un moment, une ambiance, une humeur. »
Par anne huguet
LA CHALEUR DE LA RUE
Adrien Blanc
Sergio Cadaré
Benjamin Garcia : 3-6 flip, Debourg, Lyon
adrienblanc
ombre et là
QUELQUES MARQUEURS Vivian Maier, Bruce Gilden, Fred French (aka Fred Mortagne), David Manaud, Henri Cartier-Bresson, Edward Hopper, Steve McCurry, JR, Ben Stiller
*Photographe bordelais de skate et lifestyle. Adrien travaille souvent en binôme avec David Manaud, pour la marque américaine DC, par exemple.
Mes photos sont assez sombres, avec des touches de couleurs
> 5 DÉC.I Pome Turbil Thonon (74)
Il fait partie de ceux qui ont toujours un appareil, « j’aime autant le numérique que l’argentique. » Pour capturer l’air du temps et guetter « la petite mamie avec la belle lumière de juin, les lumières sur la structure du pont, le soleil rasant, la chaleur de la rue... Il y a un truc cool en ville, je m’y sens bien. Sans doute le côté skate, cette ambiance béton-goudron ! » Il peut revenir plusieurs jours de suite pour choper le bon rai de lumière ou la silhouette dans la diagonale idéale. « J’aime le jeu des lumières, les contrastes. » Le mouvement aussi, que la photo soit « vivante ». Il avoue d’ailleurs avoir beaucoup appris avec le skate et David Manaud* : « la place du décor dans la prise de vue, l’utilisation du flash, la position du skateur, le travail sur le reflet et l’ombre... ». Adrien retouche peu ses photos (« oui, pour le plaisir de l’œil, mais dans quelle limite peut-on, doit-on retoucher ? ») et toujours « dans la foulée pour être dans le même mood ». En obsessionnel de la structure de l’image, il recadre si besoin, « trouver le meilleur cadrage » avant d’archiver par dates et par thèmes. Il en imprime certaines « parce qu’il se passe un truc lorsque je les mets sous cadre ». Ce qu’il aime ? L’idée de se perdre dedans. « Une bonne photo doit être agréable à l’œil. Elle doit aussi interpeller, inviter à aller découvrir toujours plus de détails. Comme si tu entrais dans son petit microcosme. Mais sans jamais lasser. » Si Adrien Blanc gravite toujours dans la culture skate, il consacre de plus en plus de temps à la photographie. Pour lui, pour les marques de skate et de snow. Peu présent sur la Toile, il reste surtout discret, presque cachottier, sur ses images. « Je préfère valoriser ce que je montre plutôt que mes photos soient noyées... ». En novembre, l’ex-galerie lyonnaise Pome Turbil va montrer, à Thonon, une trentaine de clichés, dont une série de huit en Alu Dibond. Un début pour ce fan du Rolleiflex qui rêve un jour d’exposer dans une galerie, genre Le Réverbère, « ça serait un truc de ouf... ».
Simon Neouze
Nicolas Marchi
carte blanche
derrière nos écrans, nous ne sommes que des individu déconnectés de l’autre yan Duyvendak
Yan Duyvendak est un artiste inclassable. Le performeur genevois, né aux Pays-Bas, est également plasticien et vidéaste à ses heures. Il pratique la performance depuis 1995 et enchaîne créations et scènes à travers le monde. Ses pièces à la dimension souvent politique sont du genre à bousculer et obligent le public à sortir du cadre et à s’engager.
Par Yan Duyvendak
VIRUS
Les SUBS Lyon 1 03 > 07 nov. Comédie de Genève (CH) 18 > 22 mai 21 INVISIBLE
TNG Les Ateliers Lyon 2 25 > 29 nov.
photo BAK Gneborg
D
ès 2017, l’Union européenne a lancé des simulations, afin que les gouvernements de pays d’Afrique occidentale apprennent à endiguer les pandémies à venir. Avec l’aide du médecin à l’origine de ces simulations et du collectif de game designers Kaedama, nous en avons fait un jeu à mi-chemin entre le jeu de société et celui de rôle, où cinquante joueurs et joueuses forment de petits groupes responsables de la Santé, la Recherche, des Finances ou la Sécurité et jouent à
ArKuchi #18 nov.2020
carte blanche
être une micro-société. En fonction des décisions prises, l’expérience se termine en dictature ou dans un monde utopique, par exemple. Il est constitué d’une série de règles et d’actions à faire, et d’une bonne dose d’auto-organisation. En effet, les simulations d’origine comme notre jeu s’appuient sur deux principes : la collaboration et, étonnement, une certaine forme de désobéissance. Mais dans le sens qu’il faut, en tant que responsable d’un ministère ou d’une économie, voir plus loin que ses intérêts propres, qu’il faut voir the bigger picture : sauver la société et perdre le moins de vies possible. Nous avons terminé la première version de VIRUS en novembre 2019. Avant l’arrivée du covid, donc. Nous avons commencé une tournée à travers plusieurs pays d’Europe septentrionale cet été, avec beaucoup de bonheur. Les joueurs et les joueuses s’emparent du jeu de manière cathartique, expriment et digèrent une partie de leurs frustrations et de leurs peurs. C’est drôle et intense à la fois.
s plus us
#VIRUS est la suite digitale de VIRUS, que nous sommes en train de créer. Nous utilisons le même matériel et les mêmes principes. Nous pensions l’adaptation aisée. Mais la collaboration et la désobéissance, ça marche quand on est ensemble, avec d’autres êtres humains, dans un même espace. Nous nous sommes rendu compte, en adaptant le même matériel de VIRUS à une forme digitale, qu’une fois derrière un ordinateur ou un écran, la collaboration se réduit à des échanges via un chat, et la désobéissance à ghoster ou à quitter un groupe. Cette prise de conscience est venue tout de même comme un choc. Car si c’est vrai pour notre jeu, alors ça l’est aussi, sans doute, pour nos sociétés. Notre constat est que, derrière nos écrans, nous ne sommes plus que des individus, déconnectés non pas du monde, mais de l’autre. Derrière nos écrans, nous ne sommes plus que des opinions et, sans doute, des forces de travail pour un monde qui se construit sur une absence du commun. Ce n’est pas un constat joyeux de prime abord. Et pourtant, si. Car les conséquences sont joyeuses. D’une part, et heureusement, ce n’est pas totalement vrai : il y a plein de formes de résistance, de douceur et de solidarité qui s’organisent et se construisent sur le web. D’autre part – et c’est une évidence qui fait du bien –, la bonne nouvelle c’est que, pour pouvoir être un être humain à part entière, c’est-à-dire un grand primate et donc un animal social, il n’y a qu’à sortir de nos tanières, collaborer, faire des projets ensemble, danser ensemble, s’enlever les poux et se faire l’amour de toutes les manières possibles.
ArKuchi #18 nov.2020
vin sur 20
Natacha Chave
Le goût de
l’équilibre Natacha Chave©
Par florence roux
Élevée dans les vignes et en philosophie, Natacha Chave a créé Aléofane, un domaine à son goût, entre saint-jo et crozeshermitage, entre émotion et analyse, toujours en quête d’équilibre.
Natacha Chave Domaine Aléofane
745, ave. de Vercors Mercurol (26) 04 75 07 00 82 natacha_chave
Le coup de cœur de Natacha Chave « Ce Barraco est un vin blanc épatant, pas trop démonstratif, comme j’aime ! Il a une jolie tenue, sans être lourd, étonnamment frais alors qu’il est cultivé en Sicile, à des températures de plus en plus élevées. Le viticulteur, que j’ai rencontré cet été, travaille en agriculture bio et a trouvé la parfaite adéquation entre le cépage, le grillo, et ses terres. » Il s’associe bien avec du poisson ou du poulet. Terre Siciliane IGP, Grillo 2017
Nino Barraco, Sicile Blanc 2017 (ou 2019) - 17€ env.I vinibarraco.it
Quand la vigne vous tient, jamais elle ne vous lâche... Natacha Chave aurait pu devenir professeur de philosophie. Mais, une fois bouclé son mémoire sur « les métaphores animales chez Nietzsche », la passionnée se forme à l’œnologie à l’université de Suze-la-Rousse. En 2004, elle achète 1,5 hectare de vignes en SaintJoseph, à Tournon, puis, trois ans plus tard, six en Crozes-Hermitage, de l’autre côté du Rhône. Chez elle. L’émotion avant l’étiquette « Avec mon frère (également viticulteur, ndlr), nous avons joué dans les vignes de nos parents, puis aidé le week-end, raconte Natacha. Notre père nous a appris à tenir compte de chaque nuance des sols. Plus tard, le dimanche, il nous a fait goûter des vins d’ailleurs, à l’aveugle. Pour passer par l’émotion plutôt que par l’étiquette. » Héritage familial, le vin est histoire de rencontres et de feeling. « Quand un vin me donne une émotion, j’ai envie de connaître la personne qui l’a fait, de voir comment elle a travaillé la terre », souffle-t-elle. La viticultrice aime aussi travailler avec ses confrères expérimentés, ses compères en biodynamie (adoptée depuis quatre ans) et ses six salariés. 1
Mais son domaine de huit hectares, qu’elle a nommé Aléofane en hommage « à une île imaginaire1 où le vin guérit », est bien le sien. Elle aime y récolter et démarrer l’élevage de chaque cépage, voire de chaque parcelle, séparément, avant d’assembler. Pour le saint-joseph, elle a choisi une vigne dont le raisin, granit oblige, présente « un bleu impressionnant » dont le jus, ensuite, « dépasse le violet ». Son crozes rouge ? Cinq parcelles plantées de syrahs diverses, dont la serine2 aux petits grains et à la grappe lâche apporte des notes florales et une belle couleur à l’assemblage : « rouge zinzolin, d’un violet très expressif », dit-elle. Ses crozes blancs marient marsanne et roussanne, cette dernière conférant « beaucoup d’éclat de départ, la marsanne de jolis amers en final, dans un nectar doré. Chez les blancs, il faut être très attentif pour obtenir des vins presque minéraux, avec un peps en final qui donne envie de regoûter »... Avec le réchauffement climatique, le souci de fraîcheur se fait plus ardent. Natacha Chave travaille en biodynamie, adapte la taille et les greffes, s’ingénie à « limiter le stress hydrique et à laisser respirer la plante », pour respecter son équilibre.
Île inventée par John Macmillan Brown dans Riallaro: The Archipelago of Exiles (1901). 2 Cépage rouge spécifique des vins de Côte-Rôtie.
ArKuchi #18 nov.2020
ARTS VISUELS
en stock Par Emmanuelle Babe
Julien Magre©
Les 55 jours de Pékin ou l’art du confinement > 28 nov.I Le Bleu du Ciel Lyon 1 lebleuduciel.net
je n’ai plus peur du noir
C’est quoi l’été pour vous ? > 02 jan. 21I Le Réverbère Lyon 1 galerielereverbere.com
Une fois n’est pas coutume, les galeries Le Bleu du Ciel et Le Réverbère présentent simultanément deux expositions collectives. Le thème – encore brûlant – du confinement a été retenu au Bleu du Ciel. La galerie croix-roussienne fête ses vingt ans et une certaine vision du monde, entre le reportage et le documentaire mais toujours avec une dimension artistique, voire décalée. Le travail de Thierry Girard a inspiré Gilles Verneret, le maitre des lieux : chaque jour du confinement, le photographe a publié un post lié à l’actualité l’accompagnant d’une image issue de ses archives et de ses voyages. La galerie a alors eu l’idée d’inviter douze artistes à livrer leur regard sur ces semaines hors du temps. Certains ne dépassent pas le kilomètre réglementaire (Jacqueline Salmon, Pascal Hausherr, Karim Kal), d’autres plongent dans leurs archives (Guillaume Janot, sur la Chine) ou proposent une approche plus plastique (Fabienne Ballandras). Chaque visiteur retrouvera un peu du sien dans ces multiples confinements. C’est aussi pour sonder le rapport des artistes au monde que Le Réverbère a posé la question à vingt photographes : « C’est quoi l’été pour vous ? ». Programmée en mai, décalée à l’automne, l’exposition présente des images réalisées expressément, d’autres tirées d’archives. On est fasciné par les corps alanguis et ambrés de William Klein, amusé par le carrousel composé de cartes postales de Philippe Pétremant, intrigué par les clairs-obscurs intimes de Julien Magre, le petit dernier entré dans le catalogue de la galerie. Le Réverbère célèbrera ses quarante ans l’an prochain, une décennie de plus pour l’une des plus anciennes galeries françaises dédiées à la photographie.
ArKuchi #18 nov.2020
arts visuels
e u q i n o t Tec
s e h c i r f de Superposition au Fort Saint-Laurent
Par Emmanuelle Babe
photos Lionel Rault
L’équipe aurait sans doute préféré une sortie moins... brutale. Le durant les années quatre-vingt. Depuis 2018, ses pionniers animent 28 septembre, Orbiane Wolff, la présidente de Superposition, la webradio Radio Bellevue au cœur des Halles du Faubourg, dans association de promotion de l’art urbain, annonçait, au public du le 7e arrondissement. Ce lieu éphémère s’apprête lui aussi tirer sa Fort Saint-Laurent, la fermeture « sans préavis » de cet ancien révérence fin 2020. Pas de surprise, il s’agissait d’une occupation temporaire en attendant, là aussi, la mise bastion croix-roussien. La remise des clés au nouveau propriétaire était bel et en œuvre d’une inévitable opération Deux lieux temporaires bien prévue, mais le 11 octobre. Le covid immobilière. « Nous avons réussi à avoir d’expositions et de aura eu raison des dernières heures du une prolongation du bail jusqu’à la fin de performances autour de la l’année. Cependant, nous ne pouvons plus lieu, occupé depuis juillet 2019 par des création baissent le rideau résidences et des expositions ouvertes rouvrir les Halles avec sa programmation cet automne : Superposition au public. Au total, une quarantaine complète d’avant-covid et maintenons et les Halles du Faubourg. d’artistes y ont créé et exposé. une utilisation “privée” du lieu », Quelle alternative pour Superposition ? explique Maïa d’Aboville, cofondatrice Pour mieux rebondir L’association s’est installée pour un an de la Taverne Gutenberg qui pilote les ailleurs. dans un immeuble du quartier de la Part1 600 m2 dévolus à la création artistique. Dieu, où le fonctionnement sera le même Là encore, les restrictions imposées qu’à la Croix-Rousse. « Dix artistes nous par le covid ont contraint l’association suivent, d’autres vont dans des locaux à annuler le week-end organisé aux Halles fin septembre pour ses cinq ans. que nous leur avons trouvés à Caluire. Les derniers ont pris d’autres chemins », Et après ? En 2021, la Taverne existera toujours, « mais sans lieu et plutôt sous explique l’une membre de l’association. Dans douze mois, Superposition fera forme de projets et d’actions ponctuels ». Pas question en tout cas de retourner à nouveau ses cartons : destination une ancienne cité SNCF à Vénissieux, dans les locaux alternatifs des débuts, rue imaginée comme « le premier quartier de l’Épée à la Guillotière. Ils sont occupés de street art urbain de la région. L’idée depuis septembre par Boomrang, « un est d’offrir aux artistes un nouveau terrain tiers-lieu culturel » qui conjugue bar d’expression », ajoute-t-elle. associatif, salles d’expo et DJ sets. Superposition ne sera pas seule à investir la friche vénissiane. Elle sera rejointe par le collectif Frigo&Co, ex-collectif FRIGO superposition-lyon.com I taverne-gutenberg.fr qui a réuni une cinquantaine de créatifs frigoandco.net I boomrang-lyon.fr
ArKuchi #18 nov.2020
arts visuels
Lâchez
Tony Noel©
piotr
les fauves !
Par Blandine Dauvilaire
En matière de street art, Lyon rattrape enfin son retard. Après le festival Peinture Fraîche*, c’est au tour de Zoo Art Show de rouvrir ses portes avec une troisième édition au format XXL qui a tout pour plaire. D’abord le terrain de jeu – l’ancien siège social de Panzani en attente de réhabilitation – dans un immeuble signé Tony Garnier, dont les 4000 m2 se prêtent à tous les délires. Ensuite la programmation, limite mégalo, qui aligne cent vingt fortes têtes et âmes plus sensibles dont Snake, Astro, Jeroo, Y ?not, El Seed, Seth, Brusk, Kalouf, Aero, Chanoir, Lady K, 1UP, Arsek & Erase... De quoi faire voir du pays aux plus blasés. Car l’ambition de l’événement imaginé par Antoine Roblot est de « créer une immersion pour présenter toutes les évolutions du street art de manière éducative et ludique ». Finie la distinction entre rue et mur intérieur, le parcours enjambe les frontières et propose sur trois niveaux une orgie de graffitis, anamorphoses, collages, sculptures, vidéos... Ça pique les yeux du sol aux plafonds ! Autre idée qui nous emballe : confier les performances présentées en soirée à la star du breakdance BBoy Lilou, cofondateur du Pockemon Crew dont le cœur bat toujours à Lyon. Avec une poignée de performers, ils feront palpiter le Zoo Art Show lieu. Ajoutez à cela un mini skatepark, une > au 20 DÉC. enclave de Food Traboule pour grignoter et 4 rue Boileau, Lyon 6 des événements caritatifs au profit des Héros Réservation obligatoire des Hostos. Allez hop, on file au zoo ! zooartshow.com *Prolongé jusqu’au 1/11
ArKuchi #18 nov.2020
FORME & FONCTION
AUPRÈS DE MON ARBRE
Florent Perroud - CAUE Rhône Métropole©
M
embre le plus abouti de sa vaste famille, l’arbre trône, par sa taille et sa complexité, au propre comme au figuré, au sommet du règne végétal. Cette position dominante vaut bien de s’attarder sur le sujet. Certes, des liens immémoriaux unissent les hommes et les arbres, qui vont de la lutte contre la forêt, habitée par un monde sauvage, à sa domestication en grands mails urbains parfaitement alignés, dans lequel l’arbre est relégué au rôle de faire-valoir ornemental de notre cadre de vie. On apprend néanmoins des choses étonnantes en visitant cette exposition. Comme par exemple, que les arbres seraient « timides », au point que leurs branches évitent soigneusement de toucher celles de leurs voisins, dans une sorte de proprioception* insoupçonnée pour des êtres dont cette capacité sensorielle n’est a priori pas l’apanage. Que les forêts, contrairement à une idée reçue, puisent l’eau du sol mais également la restituent largement dans l’atmosphère par évapo-transpiration. En condensant les molécules aquatiques, elles génèrent des "rivières volantes" qui, planant sur les canopées, jouent un rôle crucial dans la formation des nuages. La scénographie propose un parcours zigzaguant entre d’étroits panneaux de bois clairs, érigés et disjoints, et des platebandes végétales composées au sol, tels des extraits forestiers. Rien ne semble manquer, même pas le tapis automnal de feuilles mortes. Peut-être le bruit du vent dans les branches, le chant des oiseaux et l’odeur de l’humus ! Directement imprimés sur ces hautes planches, les thèmes de l’exposition, richement illustrés et étayés par de solides argumentaires, témoignent de l’entrelacement des villes et de la forêt. Ces thèmes guident astucieusement à travers l’idéologie écologique contemporaine, valorisant les cycles de la vie à ne plus interrompre.
Par émiland griès
Quelques vérités seraient-elles bonnes à rappeler, au sujet de l’impact du végétal dans nos vies et dans nos villes ? ce pourrait être l’objectif que s’assigne l’exposition, bien documentée, La ville-forêt, en décortiquant les relations entretenues par les hommes avec l’arbre et son multiple corollaire qu’est la forêt.
ArKuchi #18 nov.2020
FORME & FONCTION
Celui intitulé « Sentiers » propose, par exemple, des pistes d’action pour faire revenir la forêt en ville et transformer la ville en forêt. Cette dernière, repoussée, encerclée, réduite à travers les siècles par la lente et inexorable urbanisation, recolonise les territoires perdus au cœur de certaines métropoles, par la volonté humaine. Au cœur de Nantes, dix-neuf hectares de friche urbaine sont devenus la Petite Amazonie, espace marécageux qui abrite une forêt alluviale devenue sanctuaire faunistique. En plein Lille, le paysagiste Gilles Clément a conçu l’île Derborence, petite forêt inaccessiblement perchée sur un socle haut de sept mêtres, se développant volontairement sans aucune intervention ni pénétration humaine. L’exposition, citant d’imparables sources scientifiques, rappelle que la végétalisation de 15 % des toituresterrasses d’une ville permettrait la réduction de sa température moyenne estivale de 3,3°C, que la transformation d’une friche industrielle en espace vert à fait chuter de 40% le nombre d’habitants d’un quartier de Philadelphie déclarant un état dépressif, qu’un grand arbre séquestre par an l’équivalent en CO2 d’un aller-retour Lyon-Rome en avion... À n’en plus douter, il y a du très bon à prendre dans le retour de la forêt en ville. * Perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps.
La ville-forêt > 18 dec. CAUE Rhône Métropole Lyon 1
Florent Perroud - CAUE Rhône Métropole©
caue69.fr
ArKuchi #18 nov.2020
En toute intimité 16.11 > 21.11.20
Par Emmanuelle Babe, Anne Huguet, Trina Mounier, Florence Roux
C’est un paradoxe heureux : en raison des restrictions sanitaires, le festival Nouvelles Voix en Beaujolais gagne en intimité avec les artistes. Le Théâtre de Villefranche mise cette année sur des lieux « atypiques et patrimoniaux » de l’agglomération caladoise. Le festival a donc fait le choix de la résistance et de l’agilité face à la litanie d’annulations et de reports. Et une bonne raison d’aller applaudir les artistes émergents – et plus connus – de cette seizième édition. Cinq filles, trois garçons composent une programmation éclectique : Cavale et son indiepop savoureuse, la folkeuse Lonny, le hip hop chansonnier de P.R2B , le spleen de Le Noiseur, ou encore le lyrisme latino de l’envoûtante Clara Ysé. Sans oublier le slameur Fils Cara, en résidence dans le cadre des Envolées #2. E.B.
Guitares tous terrains 5.11 > 19.12.20
Jusqu’au 19 décembre, le 32e festival Les Guitares prend le temps d’embrasser tous les styles avec des talents de tous âges et de tous horizons. À Villeurbanne, le Brésilien jazzy Nelson Veras chauffera la scène pour le magnifique guitariste Lionel Loueke, également musicien de Herbie Hancock. Le lendemain, Juan el Flaco convie à sa fête flamenca, tandis que la guitare virtuose de Jean-Félix Lalanne fait un détour chez Brassens. Seule loi, la variété : soul vintage, à Mornant, avec la Canadienne Tami Neilson, le blues suédois de Patrik Jansson Band, le joyeux bazar de l’Orchestre National de Barbès à Bron, le folk rock burlesque de Betty Jane, et, pour finir en beauté, l’humour tendre du baladin Dick Annegarn à Villefranche. F.R.
Divers lieux Gleizé, Tarare, Gléteins... theatredevillefranche.com
Festival Les Guitares Espace Tonkin et divers lieux, Ouest Lyonnais et Métropole @lesguitares
n, ntio Atte e-feu ! vr cou es et Dat sà re heu mer ir f con
échappée solo 19.11.20 19h
Chouette date à l’Épicerie Moderne avec la venue en trio inattendu de Jehnny Beth. On l’avait découverte avec John & Jehn et un rock low-fi sombre, avant Savages et ses humeurs post punk. La rockeuse touche-àtout (comédienne à ses heures elle vient aussi de sortir un recueil érotique, CALM : Crimes Against Love Memories) a lâché en juin un premier album solo (enfin... avec quelques amis emblématiques, tels Joe Talbot de IDLES ou Romy de The XX), To Love Is To Live, sans doute plus expérimental et audacieux, mais toujours sombre et intense. L’époque étant ce qu’elle est, Jehnny Beth ose un concert assis pour réinventer son répertoire en format plus intimiste. Avec, bien sûr, sur scène, son alter ego Johnny Hostile, et le piano de Malvina Meinier. Un tour de chant sans doute moins rock, qui devrait assez bien coller à cet album qui brouille les pistes. A.H. Jehnny Beth
Maxime La ©
déambulations
musiques
L’Épicerie Moderne Feyzin epiceriemoderne.com
Croisement de genres 20.11.20 20h
La Bande des Mots est un joli projet né à la Comédie de Valence. Son titre fleure bon le vagabondage et l’insolence. Alice Zeniter, encore elle, assume seule la programmation et la réalisation de ces lectures musicales qui s’égraineront au long de la saison (cinq rendez-vous). Ce sont Nicolas Mathieu, auteur de Leurs enfants après eux, et Florent Marchet, chanteur singulier aux mélodies lumineuses et auteur d’un tout premier roman, Le Monde du vivant, qui lanceront les hostilités. On se doute que d’étranges affinités naitront entre ces deux-là, les mots de l’un et les harmonies de l’autre s’entrecroiseront et se répondront sur des thèmes qui les rapprochent : premières fois, amours incandescentes et rage de vivre dans un monde trop étriqué. T.M. La Bande des mots Médiathèque Latour-Maubourg, Valence (26) comediedevalence.com
ArKuchi #18 nov.2020
déambulations
Yves Malenfer ©
Les Têtes Raides
Not dead but bien raides… 29.11.20 18h
Revoilà la bande de Christian Olivier au grand complet, avec Greg, Serge, Édith et les autres, pour faire la fête aux trente ans de Ginette. Déjà. Les Têtes Raides en profitent pour se fendre d’un album best of (le deuxième donc, après l’album Ginette en 2000) et vingt-cinq titres (30 Ans de Ginette, Best Of, sorti le 9 octobre) qui nous font revisiter une discographie prolifique, avouons-le. Depuis ses débuts, le collectif à géométrie variable oscille entre rock, chanson poétique et guinguette azimutée et fait valser les instruments (accordéon, violon, saxophone, guitare...) dans un joyeux bazar. On replonge pour réécouter avec un plaisir non dissimulé leurs premiers albums Mange tes morts (1991), Les Oiseaux (1992) voire Fleur des Yeux (1993). De Ginette à Gino, du Phare au Journal, de Zigo à Cozette en passant par Guignol et Bas quartiers, ça valse, ça siffle, ça cingle, « Allez les enfants, tuez vos parents », ça guinche, ça lève le poing, ça braille, ça poétise, ça tournoie et... ça chamboule tout. Un concert assis à se faire du bien en ces temps de grande disette. A.H.
Radiant-Bellevue Caluire radiant-bellevue.fr
ArKuchi #18 nov.2020
lettres & ratures
Du nirvana des crapules au régal des vermines ! Par marco jéru
On a beau être un brin mélo, les histoires qu’on aime – parce qu’on s’en souvient, c’est souvent celles de "gars qu’ont mal tourné". À ce titre, deux bijoux de romans viennent de paraître au format Poche, sagas familiales aussi inextricables qu’inoubliables, qui aiguiseront en outre votre sens de l’Histoire.
La Fabrique des salauds de Chris Kraus
10/18 Sortie 13/08/20
Les Frères Lehman de Stefano Massini
10/18 Sortie 13/08/20
Les hippies sont sympas. Tout cool tout zen tout amour tout libres. M’enfin quid de la vie sympa, cool, zen, amour libre et tout le toutim lorsque, Allemand né en 1909 en Lettonie, ayant vu son grand-père abattu par les Bolchéviques, ayant ensuite été contraint par son frère d’entrer dans la Waffen-SS tout en étant follement amoureux de la femme dudit frangin nazi (qui n’est autre que leur sœur adoptive dont personne ne sait encore qu’elle est juive), on est récupéré au sortir de la guerre par tous les services secrets du monde, du KGB à la CIA en passant par le BND et par le MOSSAD ? Comment, apatride et malheureux en famille comme en amour, vivre et trouver lit serein sous toutes ces couvertures superposées ? Impossible. Jouet du destin, on file cahin-caha jusqu’au trépas. Et puisqu’aucun tribunal ne peut vous juger, puisqu’aucune justice n’est tenable et qu’on s’est pris une balle dans la tête, autant raconter sa chienne de vie à son voisin de chambrée d’hosto : en l’occurrence un gentil hippie qui va peu à peu, au fil de l’exposé de la Fabrique des salauds, se dé-béatiser, se désagréger, et choir de son petit nirvana portatif.
Et j’en viens à mon second opus magnum, Les Frères Lehman, qui conte l’ascension et la chute des célèbres maîtres de la finance, responsables à plus d’un titre (de bourse, pardi !) de l’effondrement de Wall Street en 2008. Là encore, on voit comment des pionniers pleins de bonne volonté pour développer leur petite entreprise vont finir par accoucher de parfaits salauds. Des débuts en 1844 (arrivée dans le Nouveau Monde du premier Lehman, avec ses compagnons bavarois Goldman, Sachs et consorts) à la fin en 2008 (et la crise des subprimes), du coton à la banque en passant par tous les produits auxquels deux siècles ont carburé (pétrole, armes, tabac, informatique et autres illusions), du réel à l’immatériel, cette saga familiale est avant tout l’odyssée du capitalisme le plus effréné et le plus cynique qui soit, l’épopée en 30 000 vers d’un monde qui se met à courir contre la montre jusqu’à en perdre les pédales et qui, une fois totalement déréalisé, en vient à tourner littéralement avide, insensé : droit dans le mur.
ArKuchi #18 nov.2020
street art
Jean-Baptiste
Pellerin
Croix-Rousse
backtothestreet.com
Par graphull
Avec le projet Back to the street, initié en 2015, le photographe Jean-Baptiste Pellerin rend à la rue les photos des passants qui acceptent de poser pour lui. Cimentés sur les murs d’une galerie à ciel ouvert, les clichés sont à découvrir à Paris, Marseille, New York, Londres ou Lyon.
ArKuchi #18 nov.2020
Claudia Cardoso© Par Ponia DuMont
VERTICALEMENT
A. Désinfectaient un tonneau. B. Fournir en marchandises. C. Pas sérieux, celui-là ! Règle. D. Porte drapeau. Soutien provisoire. E. Une mer parfois houleuse. Sourd en Suisse, sans y rester. F. Suivit de près, mais en désordre. La femmeserpent. G. Petite poche qu’il faut vider. Armée médiévale. H. S’ouvre souvent sur du nouveau. Morceau choisi du canard. I. Pas ici ! Sujet ou tissu constitutif. J. Espace "spectaculaire". Point de passage obligé pour décompresser.
ArKuchi #18
nov.2020
1 clou de girofle Sel et poivre Prévoir un Blender ou mixeur
(ou badiane)
500 g de boudin noir 4 oignons 1 gousse d’ail 5 pommes 2 c. à soupe de beurre 10 cl d’huile d’olive 200 g de crème liquide 1 bâton de cannelle 1 anis étoilé
Par claudia cardoso
20 minutes
10 minutes
jugeote
HORIZONTALEMENT
1. Un as des plans "tordus" ? 2. Blesseras grièvement. 3. Propre à faire propre votre pare-brise. 4. Monstres féminins peu fréquentables... Personnel. 5. Sortis, peut-être. Personnage important des communautés islamiques. 6. Rouge, noir, bleu en poésie. Tel Zénon ou Parménide. 7. Améliore son verger ? Petite "frappe" du Pentagone. 8. Abréviation virginale. Peu courageux. 9. Contractera douloureusement. 10. Pommes de haute lignée !
solutions
F RUS T R AN R A R E F R E OM E G A A F N EME S I S DU I S C A J E E T E T A I U E EMBUA S E S B A RN E S P A R S N S AN E ME
arkuchi 17
T U R B O
E X O D U S
S UM O E N T
(1) Un filet mais en plus généreux. (2) À Lyon, bouteille de 46 cl, à fond très épais, dans laquelle on sert le côtes-du-rhône, le beaujolais etc.
Paulette, torchon à l’épaule, tablier blanc jusqu’aux genoux, nous commande, l’œil amusé, d’aller à table. « Y a pot, pi après on passe au boudin aux pommes ». Rustre, Paulette ? Non, Lyonnaise ! Avec les doigts, tu lui tires la peau, au boudin. Là ! Maintenant, tu vas me chercher la sauteuse, et sur le feu, mais pas trop fort, fais-y revenir les oignons émincés, puis le boudin. Une pincée de sel, un petit tour de moulin et tu me débarrasses ça dans le bol du Blender. Qu’est-ce que tu lis, là ? Crème entière, parfaitement ! Et bin comme elle, tu vois, il faut être généreux ! Alors vas-y, tu me verses ça avec le reste et tu mixes bien tout. Goûtes-y un peu pour voir : c’est-y bon ? Sûr ? Aïe, ce gone, je vous jure ! Passe-moi ça au chinois, va ! Allez, la tambouille va pas se faire toute seule. Va vite m’éplucher, épépiner et couper les pommes en quatre. Maintenant les quartiers à la casserole et tu me les couvres d’eau à hauteur. Oublie pas de rajouter la cannelle, la badiane, le clou de girofle et trois bonnes cuillères à soupe de suc’. Et pis, tu me cuis ça gentiment, on aime quand elles sont fondantes, t’as compris. Quand les pommes sont cuites, mouline-moi ça à chaud avec un peu de beurre et un cordon* d’huile d’olive. C’est bien, gamin. Allez, zou, dans le vaisselier, tu me sors la nappe à carreaux, les ronds de serviette, les godets, le pot² de côtes. Et maintenant, mâchonnons !
4 personnes
des gones
Boudin noir
popote(s)
où trouver
Annecy Bonlieu. Bourg-en-Bresse Musée du Brou. Tannerie. Théâtre de Bourg-en-Bresse. Zoom. Bourgoin-Jailleu Les Abattoirs. Musée de Bourgoin. Brignais Le Briscope. Bron Espace Albert Camus. Ciné Les Alizés. Ferme du Vinatier. Jack Jack. Pole Pik. Médiathèque de Bron. Université Lyon II. Caluire-et-Cuire Bibliothèque municipale. Cinéma Le Méliès. Radiant-Bellevue. Chalon-sur-Saône Espace des Arts. Chassieu Karavan Théâtre. Corbas Le Polaris. Dardilly L'Aqueduc. Décines Centre de la Mémoire Arménienne. Le Toboggan. écully écully Cinéma. Médiathèque. Feyzin L’Épicerie Moderne. Francheville Médiathèque. L’Iris. Givors Médiathèque Max Fouché. Théâtre de Givors. Grigny Centre Brenot. Médiathèque Léo Ferré. Irigny Le Sémaphore. L’Isle-d’Abeau La CAPI. La Mulatière Aquarium de Lyon. Lyon 1 3e Fleuve. À Chacun sa tasse. L'Antirouille. À Thou bout d’chant. Bar 203. Les Barjaqueurs. Bistrot Chardonnet. Boîte à café. Café des Capucins. CAUE Rhône. Cinéma Opéra. Clef de Voûte. Condition des Soies. Dangerhouse. Drac. ENBA. Espace 44. Fluxus. Galerie C. Mainguy. Galerie Céline Moine. Galerie Mathieu. Galerie Nörka. Galerie Le Réverbère. Halles de la Martinière. La BF 15. Le Livre en Pente. Librairie Archipel. Le Bal des Ardents. Jarring Effects. Kraspek Myzik. Le Bleu du Ciel. Mapraa. Mas Amor Por Favor. Médiatone. Musée des Beaux-Arts. L’Odessa. Le Nombril du Monde. Le Nuage Café. Opéra de Lyon. Original Watt. Le Noze. Le Perko. La Pinte douce. Radio Canut. Le Romarin. Le Shalala. Spacejunk. Les SUBS. Le Tasse-Livres. Théâtre de L’Accessoire. Théâtre Les Clochards Célestes. Technoir. Tikki Records. Vins Nature. Le Voxx. Lyon 2 Archives Municipales. Centre national de la Danse. La Cloche. Docks 40. Conflutime. Fondation Bullukian. Galerie Slika. Librairie Expérience. Librairie Gibert. Librairie Raconte-Moi la Terre. MJC Confluence. Mob Hôtel. Musée des Confluences. Musée des Tissus. Périscope. Région A.R.A. Théâtre Comédie Odéon. Théâtre des Ateliers. Théâtre des Célestins. Théâtre des Marronniers. Université catholique de Lyon. Lyon 3 Auditorium de Lyon. De L'Autre côté du Pont. Archives départementales. Boomrang. Café du Rhône. Gnome et Rhône. Hooper. Librairie du Tramway. La Métropole de Lyon. P.E. Scène et Images. Poltred. La Raffinerie. Salle des Rancy. Superposition. Théâtre Improvidence. Lyon 4 Agend’arts. Aquarium Ciné Café. L’Assiette du vin. BM Lyon 4. Bistrot fait sa Broc. Canuleptic. Cavavin. Coop du Zèbre. Diable Rouge. Drôle de Zèbre. Les Enfants du Tarmac. Galerie Françoise Besson. Galerie Vrais Rêves. Un Grain dans le Grenier. L'Instant. La Famille. Le Grain de Folie. Le Petit Coin. L’Instant. Labelalyce. Modern Art Café. Ô Vins d’anges. L'Oiseau sur la branche. Paddy's Corner. Le Petit Troquet. Rideau Rouge. Théâtre de la Croix-Rousse. La Valise d’élise. Villa Gillet. Vivement Dimanche. Lyon 5 Le Bar Bu. Brasserie du Doyenné. CRR de Lyon. CNSMD. Collège Hôtel. École du Cirque Ménival. ENSATT. Espace Gerson. Librairie Virevolte. La Mi Graine. MJC du Vieux-Lyon. MJC SaintJust. Musées Gadagne. Musée Gallo-romain. Ninkasi Saint-Paul. Le Sonic. Théâtre du Point-du-Jour. Lyon 6 Musée d’Art Contemporain. Lyon 7 Arts en Scène. Atelier Garage. Le Bistroquet. Café Pimpon. CHRD. Cinéma Comœdia. Comme à la Maison. COREP. La Commune. Court-circuit. école de Condé. ENS. L’élysée. Le Flâneur. Les Fauves. La Fourmilière. Galerie Tator. Ho36 Montesquieu. Halles du Faubourg. IEP. Kargo Kulte. L’Indocafé. Librairie Rive Gauche. Librairie Terre des Livres. Librairie La Voix aux chapitres. Livestation DIY. Mama Shelter. Le Mondrian. Mowgly. Ninkasi Kafé. Pistache. Les Raffineuses. Sofffa Guillotière. Lyon 8 Institut Lumière. Maison de la Danse. Médiathèque de Bachut. MJC Monplaisir. NTH8. Salle Genton. Lyon 9 Au Bonheur des Ogres. Ciné Duchère. CNSMD. L’Attrape-Couleurs. La 9e Bulle. Les Mangeurs d’Étoiles. Médiathèque de Vaise. Musée Jean Couty. Ninkasi Vaise. TNG. Mâcon Cave à Musique. Cinéma Le Marivaux. Mâcon Scène nationale. Miribel L'Allégro. Mornant Espace Jean Carmet. Neuville-sur-Saône La Maison Jaune. Médiathèque. Oullins La Mémo. MJC d’Oullins. Le Syndrome Peter Pan. Théâtre de La Renaissance. Pierre-Bénite Maison du Peuple. Portes-Lès-Valence Train-Théâtre. Rillieux-la-Pape CCNR. Espace culturel Marcel André. Médiathèque. MJC O Totem. Saint-étienne Cité du Design. La Comédie de Saint-Etienne. Le Fil. Le MAMC. Musée d’Art et d’Industrie. Musée de la Mine. Opéra de Saint-Étienne. Saint-Fons Médiathèque Roger Martin du Gard. Théâtre Jean Marais. Saint-Genis-Laval La Mouche. Médiathèque B612. Saint-Priest Médiathèque Fr. Mitterrand. Théâtre Théo Argence. Saint-Vallier Ciné Galaure. Sainte-Foy-lès-Lyon Ciné Mourguet. Tassin-la-Demi-Lune Cinéma Le Lem. Librairie Pleine Lune. Médiathèque. Théâtre L'Atrium. Vaulx-en-Velin C.C. Charlie Chaplin. Cinéma Les Amphis. École d'architecture. ENTPE. Planétarium. Valence Comédie de Valence. Vénissieux Bizarre ! Cinéma Gérard-Philipe. Médiathèque Lucie Aubrac. Théâtre de Vénissieux. Vienne Théâtre de Vienne. Villefontaine Théâtre du Vellein. Villefranche-sur-Saône Auditorium. Cinéma Les 400 Coups. Conservatoire. Galerie Le 116art. Librairie des Marais. Médiathèque Mendès-France. Musée Paul Dini. Office du Tourisme. Théâtre de Villefranche. Villeurbanne Bieristan. Campus de la Doua. CCO. CCVA. Cinéma Le Zola. Galerie Domus. Galerie L’Atelier du Canal. ENMDAD. ENSSIB. Espace Info. Espace Tonkin. Institut d’art contemporain. IUFM. La MLIS. Pôle Pixel. Studio 24. Le Rize. Théâtre Astrée. Théâtre de l'Iris. TNP. Toï Toï Le Zinc. Le Totem. Transbordeur. URDLA... ainsi que dans la plupart de vos mairies, bibliothèques, MJCs, espaces de coworking...
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