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POURQUOI LE CŒUR DES ÉTOILES TOURNE MOINS VITE QUE PRÉVU
Au cours de la vie d’une étoile, son cœur connaît parfois des phases de contraction. On s’attendait à ce que, de la même manière qu’en patinage artistique, ramener les bras contre le corps augmente la vitesse de rotation, le cœur des astres tourne plus rapidement que leur enveloppe. Pourtant, les vitesses de rotation mesurées sont bien moins hétérogènes que prévu. L’une des principales hypothèses pour expliquer cette contradiction implique des champs magnétiques particuliers qui n’ont, toutefois, jamais été observés dans les étoiles, et dont le mécanisme de formation n’avait jamais pu être reproduit numériquement jusqu’ici.
Ludovic Petitdemange, de l’observatoire de Paris, a réussi, avec des collègues, à faire apparaître de tels champs dans des simulations numériques. Le mécanisme décrit par les chercheurs repose sur l’amplification, dans les profondeurs d’une étoile, d’un champ magnétique initialement faible. Le champ magnétique (en blanc sur l’image) accentue des mouvements turbulents du plasma (en bleu sur l’image) qui, eux-mêmes, amplifient le champ magnétique. La matière ainsi perturbée ralentit le cœur, en transmettant son énergie de rotation vers la périphérie de l’étoile. Ce mécanisme, bien qu’amorcé par une rotation différentielle, se maintient par l’interaction du champ magnétique avec les turbulences, ce qui explique l’absence quasi totale de rotation différentielle dans les mesures.
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Qu’un mécanisme suffisant soit désormais connu n’implique pas nécessairement qu’il est en effet à l’œuvre dans les astres. Une preuve définitive serait l’observation directe de ces champs magnétiques, encore invisibles à l’heure actuelle. n
P. G.
L’ESSENTIEL
> La plupart des projets de recherche de vie extraterrestre reposent sur des indices inspirés de la biologie terrestre : eau liquide, oxygène, etc.
> Mais la vie ailleurs est probablement très différente. S’ils s’en tiennent à des critères trop spécifiques, les chercheurs risquent de passer à côté de découvertes potentielles.
> Ces réflexions conduisent à définir la vie de la façon la plus universelle possible. Les scientifiques explorent ainsi des concepts aussi vastes que la complexité, les systèmes hors équilibre…
> L’objectif est d’utiliser ces idées pour élaborer des stratégies afin de débusquer la vie « telle qu’on ne la connaît pas » dans l’Univers.
L’AUTRICE
SARAH SCOLES Journaliste scientifique, spécialiste d’exobiologie