TERRAINS DE N°119 MAI 2016
SPORTS
C R É AT I O N , G E S T I O N & E N T R E T I E N D E S S O L S E T D E S É Q U I P E M E N T S S P O R T I F S
aménagement p. 28
ISSN : 2263-7990
Euro 2016 : les camps de base sont prêts !
TENNIS p. 47 La FFT développe son Plan Qualité Tennis®
matÉriels et Équipements p. 54 Montrévain : un complexe sportif au coeur d'un quartier en plein évolution
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ÉDITO Dernière ligne droite avant l’Euro 2016
À
quelques semaines du début de l’Euro 2016 de football en France, tout le monde se trouve dans les starting-block : organisateurs, villes hôtes, gestionnaires de stades, responsables de camps de base, fournisseurs et prestataires… En effet, cet événement va mettre en avant 35 installations sportives de l’Hexagone : les 10 stades retenus, et avec eux les intendants q u i s’ e n c h a r g e n t , m a i s é g a l e m e n t les 25 camps de base (dont celui pour les arbitres). Parfois oubliés, ils sont un élément indispensable dans la préparation des équipes et l’UEFA a été très attentive aux conditions d’accueil des équipes nationales. Comme vous le verrez dans ce numéro, rien n’a été laissé au hasard avec une implication importante des collectivités qui souhaitent en tirer un maximum de retombées (économiques, touristiques et médiatiques). Sans oublier le perfectionnement du savoirfaire technique de leurs agents. À n’en point douter, l’Euro 2016 devrait être un nouveau tournant pour le secteur, comme a pu l’être la Coupe du Monde 1998. MARTINE MEUNIER Directeur de la rédaction
Revue éditée par LES EDITIONS DE BIONNAY Sarl au capital de 140 800 euros RCS LYON 401 325 436 Principaux associés Erick Roizard & Martine Meunier Gérant Erick Roizard Dépôt légal à parution Commission paritaire 1118T 80371 ISSN 2263-7990 Directeur de publication Erick Roizard Directeur de rédaction Martine Meunier Rédaction Ludovic Colas, Germain Granger, Stéphanie Pioud Infographie Laurette Delecourt Rédaction - Publicité Les Editions de Bionnay 493, route du Château de Bionnay 69640 Lacenas Tel. 04 37 46 04 92 Fax. 04 72 53 07 12 redaction@terrainsdesports.com Abonnement Les Editions de Bionnay 493, Route du Château de Bionnay 69640 Lacenas Tel. 04 74 02 25 25 Fax. 04 37 55 08 11 leseditionsdebionnay@orange.fr Impression Imprimerie CHIRAT 744, rue Sainte-Colombe 42540 Saint-Just-la-Pendue Ce numéro comporte un supplément Centres Aquatiques et le guide du matériel professionnel 2016 "Souffler, Aspirer, Balayer, Epandre, Nettoyer, Pulvériser, Désherber".
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SOMMAIRE #119 Mai 2016
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ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS 4 ACTUALITÉS 8 ÉVÈNEMENT 8 City Events 2016 : where sport inspires society* 10 Des terrains de l’Euro 2016 aux terrains de district ! 12 JEN 2016 : retour aux sources pour un nouveau virage 14 CONJONCTURE 14 Contrat de la filière Sport : innovation, exportation, rentabilité des équipements sportifs et développement de l’attractivité territoriale ! 16 Préparation Tour : tout savoir sur l'entretien d'une pelouse à l'intersaison 18 PORTRAIT Issy-les-Moulineaux a pris le virage des nouvelles pratiques sportives 20 INTERVIEW Innovation, mutualisation, règlements fédéraux : la gestion des APS au Congrès de l'Andes 22 RENCONTRE "Les Défis Sportifs nous permettent de faire découvrir les richesses de notre département" 24 HOMMES & ENTREPRISES pH 6,8 : pour un arrosage optimal
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GAZON 26 ARROSAGE Tensiométrie : le match aura-t-il lieu ? 28 AMÉNAGEMENT & CHANTIER Euro 2016 : les camps de base sont prêts ! 34 FERTILISATION Bourg-en-Bresse : un super stade pour deux clubs ! 37 FICHE FFF Quel est le cheminement du classement d'une installation sportive ? 40 SYNTHÉTIQUE Gazon synthétique : l'entretien doit être systématique
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OUTDOOR 44 MULTISPORTS Couvrir son terrain pour en profiter un maximum 46 ATHLÉTISME INSEP : une rénovation complète de la piste comme cadeau d'anniversaire 47 TENNIS La FFT développe son Plan Qualité Tennis® 48 RÉALISATION Île de loisirs de Vaires-Torcy : sport et détente pour tous
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INDOOR 50 RÉALISATION 50 Des facades en double peau pour un nouveau gymnase 52 Le centre national de ski et de snowboard à Albertville 54 MATERIELS & ÉQUIPEMENTS 54 Montrévain : un complexe sportif au coeur d'un quartier en pleine évolution 56 Des agrès diversifiés pour une salle très appréciée
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ANIMATIONS & TERRITOIRES 58 SPORT & TOURISME 58 La Transvésubienne : une belle vitrine pour l'arrière pays niçois 60 Sport Connect 62 DISCIPLINE Le développement du canoë kayak passe par les collectivités
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PRATIQUE 64 JURIDIQUE Le "sponsoring" et le mécénat dans le domaine du sport : entre soutien désintéressé et outil marketing 66 MANAGEMENT Diagnostiquer l'absentéisme au sein de son organisation ou de son service
S'ABONNER À TERRAINS DE SPORTS Prix au numéro : 15,00 euros Abonnement (1 an - 9 numéros + suppléments) France : 113,00 euros TTC Hors France métropolitaine : 135 euro TTC Tél. : 04 74 02 25 25 Fax : 04 37 55 08 11 contact@terrainsdesports.com
ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS
AGENDA
Mougins accueillera le futur "Campus Diagana Sport Santé"
CONGRÈS FNOMS 2016 : "Un sport citoyen, quels enjeux pour les Offices du Sport ?" Le 5 et 6 mai 2016 à Montpellier (34) fnoms@fnoms.org SALON DES MAIRES ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES Les 31 mai, 1er et 2 juin Portes de Versailles à Paris JOURNÉE RÉGIONALE ANDIISS SUD EST Le 19 mai à Bouc Bel Air CONGRÈS 2016 DE L'ANDES Le 3 juin 2016 à Bourges (18) contact@andes.fr
La FFF atteint la barre des 100 000 licenciées
Initialement envisagé sur la partie Vallauris de la technopole, le projet de centre de Stéphane et Odile Diagana, liant le sport de haut niveau et le sport pour la santé, est relancé sur Mougins. Sur 4 hectares, le "Campus Diagana Sport Santé" comprendra un stade, une piscine olympique, des bassins d'aquagym, un parcours de santé, des anneaux cyclables, des salles de sport, des plateaux techniques d’évaluation, un hôtel de 85 chambres... Ces installations seront accompagnées du premier centre de recherche en Europe sur le sport-santé. Mougins fait partie des sept communes composant la technolopole de Sophia Antipolis où sont basés 35 000 salariés, 5 500 étudiants et 4 500 chercheurs. Les travaux devraient durer 20 mois à partir de 2017 pour une ouverture en 2018. Le coût est d’environ 28 millions d’euros TTC..
Le 20e congrès de l’Andes à Bourges Le 20 e congrès national de l’Association Nationale Des Élus en charge du Sport (ANDES) se tiendra à Bourges les 3 et 4 Juin 2016. Il permettra de multiplier les échanges entre élus et le partage d’expériences relatives à la gestion des activités physiques et sportives dans les collectivités locales : -- un espace exposants sur la thématique "Optimisation des coûts de fonctionnement dans les équipements sportifs et les usages"; -- deux ateliers : l’un sur les règlements fédéraux et les normes, l’autre sur des exemples de mutualisation et d’innovation (équipements, emploi, groupement de commande publique…) afin de faire face au contexte budgétaire actuel; -- un zoom juridique sur l’égalité de traitement entre les associations; -- soirée de clôture "Sport au Féminin" animé par Béatrice Barbusse, présidente du conseil d’administration du CNDS; -- p r é s e n t a t i o n d e l a c a n d i d a t u r e de Paris 2024 en présence d’athlètes et de présidents de fédérations. Pour en savoir plus : www.andes.fr.
Une future piste d’athlétisme à Guingamp En janvier dernier, la Fédération Française de Football a enregistrée sa 100 000 è licenciée. Le 5 avril, la FFF a fêté ce chiffre en invitant la jeune fille de 13 ans à Clairefontaine. Lors d’une conférence de presse, Brigitte Henriques, secrétaire générale de la Fédération Française de Football, s’est félicitée de ce chiffre symbolique. "C’était l’objectif majeur du mandat et on l’a fait avec six mois d’avance. Le foot féminin était une priorité du président Le Graët. On devait convaincre et non imposer". Avant d’ajouter : "Il y a plus de jeunes filles qui jouent au foot que de jeunes filles qui dansent, 100 000 contre 70 000, cela veut dire que les stéréotypes ont changé. C’est une belle avancée pour le football féminin".
Le parc du Prieuré, propriété de la ville de Guingamp et situé sur la commune de Saint-Agathon, abrite une piste d’athlétisme à usage scolaire et associatif, depuis plusieurs années. Sous la houlette de Guingamp communauté, ce site va être totalement réaménagé. Validé en mai dernier par les élus, le projet de réalisation d’une piste dédiée aux athlètes a été confié au cabinet YK conseil de Brest. Après réaménagement, le site devrait comprendre une piste d’athlétisme dotée de quatre couloirs de 250 m et, en ligne droite, six couloirs de 130 m, des équipements pour le saut en hauteur et en longueur, le lancer de poids, de disques ou de marteaux, ainsi que pour la pratique de la perche. Des vestiaires et sanitaires, des locaux de rangements et des bureaux seront également construits, ainsi qu’un préau sur une surface de 255 m2. L’investissement est chiffré à 1,4 million d’euros. Les travaux devraient débuter en octobre prochain, pour se terminer en octobre 2017.
Lancement réussi du Printemps du ski Profiter de la neige et du soleil au printemps, telle est l’opération lancée pour la 4e année par France Montagne pour allonger les ailes de saison jusqu’à la fermeture des stations de ski. L’objectif est de reconquérir la clientèle française perdue ces dernières années en raison notamment de vacances de printemps trop tardives. Grâce à la mobilisation des professionnels du tourisme, le gouvernement a accepté d’avancer les vacances. Pour cette nouvelle édition du Printemps du ski, les stations partenaires de l'opération ont lancé de nombreuses offres tarifaires et mis en place des séjours packagés, associés à des activités et événements ludiques (les Subli'cîmes de La Plagne).
Vendredi 8 avril a eu lieu l'inauguration du nouveau centre de formation et de conférences (CFC) de Clairefontaine. De nombreux invités prestigieux avaient fait le déplacement pour l'occasion, comme Jacques Rousselot, membre du Comex, François Blaquart, Directeur Technique National, Didier Deschamps, sélectionneur de l'Equipe de France, Noël Le Graët, Président de la FFF, ou encore Thierry Braillard, Secrétaire d'État chargé des Sports.
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TERRAINS DE
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Mai 2016 - #119
© Bastien Lhéritier/FFF
La FFF inaugure son nouveau centre de formation et de conférences
Le LOU Rugby à Gerland dès le courant de saison prochaine
O l i v i e r G i n o n , a c t i o n n a i re p r i n c i p a l d u LO U R u g by, et Gérard Collomb, président de la métropole de Lyon, ont confirmé mi-avril que le club de rugby pourrait jouer au stade de Gerland dans le courant de la saison prochaine. Un déménagement qui reste conditionné aux résultats du LOU en TOP 14. "Je pense que les travaux vont commencer dans les prochains mois et que, début 2017, le LOU pourrait jouer à Gerland", a indiqué Gérard Collomb, à l'occasion de la remise du trophée de champion de ProD2 au LOU, désormais assuré d'évoluer l'an prochain en Top 14. Le stade historique de Gerland, qui appartient à la ville de Lyon, est sans club résident depuis le départ des footballeurs de l'OL vers leur nouveau grand stade de 59 000 places. "Nous allons réduire la capacité du stade autour de 20 000 places (au lieu de 40 000 actuellement), signer un bail emphytéotique et les travaux seront pris en charge par le LOU Rugby", a confié l'élu. Avant d’ajouter : "Il est important pour une métropole comme Lyon d'avoir une équipe en Top 14 mais ce que nous souhaitons, c'est de ne pas redescendre comme lors de nos deux derniers passages à ce niveau et de jouer un rôle important dans ce championnat".
Un projet de centre de formation commun entre le Clermont Foot et l'ASM C'est une première en France qu'un tel projet innovant se conclut entre deux clubs professionnels de rugby et de football. C'est sur le site de l'ASM Omnisports des Gravanches q u e l e co m p l e x e s p o r t i f s e r a co n s t r u i t , p ro p o s a n t ainsi aux deux formations de partager nombre de ressources (salle de préparation physique et musculation, cabinet médicosportif, balnéothérapie,…) et de disposer de locaux administratifs et sanitaires spécifiques à chacun (bureaux, salles de réunion, vestiaires, locaux techniques…). Deux terrains de football seront refaits et dédiés au centre de formation du Clermont Foot 63 pour répondre parfaitement au cahier des charges de la Fédération Française de Football pour l'obtention du label. À très court terme, viendra également s'ajouter la réalisation d'un terrain synthétique. "Ce projet s'inscrit dans une logique d'ouverture qui guide l'ASM depuis déjà de nombreuses années. Il est aussi en cohérence avec une conception décloisonnée du sport, chère au cœur de l'ASM Omnisports, où l'enrichissement mutuel des disciplines est un facteur clé de succès pour chacune. Les relations de partenariat et, plus encore, de confiance avec les équipes du Clermont Foot, ainsi que l'appui de Clermont Communauté, ont permis de concrétiser ce projet. Nous sommes enthousiastes et déterminés à en faire un atout majeur de rayonnement du sport auvergnat" a indiqué Pascal Thibault, Président de l'ASM Omnisports. TERRAINS DE
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ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS
La maison des Gazons et ICL Colloque national de lutte et prévention du dopage La 16 édition du ce colloque, organisé sous l’égide de la ont organisé une journée commission médicale du Comité national olympique et sportif français, se tenait vendredi 15 avril, au CNOSF, en présence technique à Lyon e
Jeudi 17 mars 2016, en partenariat avec ICL (anciennement Everris), la société Les Gazons de France a organisé une journée technique à Lyon, à l’hippodrome de Parilly. Cette rencontre a permis de rassembler des collectivités, golfs et paysagistes, afin d’échanger sur le sujet de la "Gestion environnementale des gazons". Au total, une vingtaine de personnes a assisté à cet événement consacré à la reconnaissance, l e s c a ra c t é r i s t i q u e s d e s g ra m i n é e s à gazon, ainsi que des informations sur la production et la réglementation de vente des graminées, et à la bio-stimulation des gazons.
Jouez avec Redexim et Saelen pour l’Euro 2016
L’année 2016 est une année importante pour Redexim et Saelen. Les produits phares de la gamme Redexim œuvrent en effet ardemment depuis des mois sur la plupart des terrains de l’Euro 2016. Il est notamment possible d’apercevoir le Speed Seed 1 600 sur le stade Allianz Riviera de Nice, le VertiDrain 2 216, le regarnisseur RC1575, le VertiTop 1 800, le Verti-Broom et le Verti-Comb dans le parc matériel du prestataire assurant l’entretien du Parc des Princes, mais aussi de nombreuses autres références Redexim sur les stades Pierre Mauroy, Vélodrome, Geoffroy Guichard, Bollaert, stade des Lumières,… C’est pourquoi, Redexim et Saelen en profitent pour lancer cette année, en complément de leur tournée de démonstration de matériels, une opération de communication, sous la forme d’un jeu-concours, sur le thème de l’Euro 2016. Cette opération aura lieu du 1 er mai 2016 au 1 er juin 2016 et sera accessible dès le 1er mai, via le site Internet Saelen ( www.saelen.fr/vousfairegagner ). Les participants pourront ainsi gagner, après tirage au sort réalisé par un huissier, un iPad Air 2, le maillot de l’Euro 2016 et le ballon officiel de l’Euro 2016. 6
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Mai 2016 - #119
de nombreux experts (médecins, techniciens, dirigeants…) engagés dans la lutte et la prévention du dopage. En ouverture de ce rendez-vous annuel devenu incontournable, Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports, a rappelé que la lutte contre le dopage était l’une des grandes priorités du ministère, "dans un contexte où notre pays est organisateur de grands événements internationaux". Il a salué tout le travail accompli par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) en ce domaine et la collaboration fructueuse qui existe entre l’AMA, l’AFLD et la France, et s’est félicité de la transposition par la France de la 3e version du Code Mondial Antidopage, prévoyant des "mesures qui font consensus" : -- des principes relatifs aux contrôles, aux sanctions, à la collaboration entre États, organisations antidopage et fédérations ; -- des standards internationaux qui ont démontré leur efficacité ; -- des dispositifs développés pour permettre des contrôles plus intelligents, tels le passeport biologique que la France a mis en place en 2013.
L’entretien au cœur de la journée technique d’Aqua Clean Mardi 19 avril, la société Aqua Clean a organisé une journée technique à Bourgoin-Jallieu (38) concernant l’entretien des pistes d’athlétisme et des terrains en gazon synthétique. Ce fût notamment l’occasion pour Philip Christie, dirigeant de la société, d’insister sur ces étapes cruciales. Pour les pistes d ’ a t h l é t i s m e, l e n e t t oy a ge év i t e l e d éve l o p p e m e n t d e m o u ss e s , rav i ve l’aspect esthétique, augmente la durée de vie du revêtement et optimise les performances sportives. Cette opération est à réaliser tous les deux ans environ, selon l’utilisation de la structure, avec une durée d’intervention de deux jours. Concernant les terrains synthétiques, Philip Christie a précisé que l’entretien est d’autant plus important que les re-tests (pour vérifier que le terrain garde ses qualités techniques) sont désormais à effectuer tous les cinq ans.
Abéo fournisseur des Jeux Olympiques pour la 14e fois Abéo, concepteur, fabricant et distributeur d’équipements sportifs et de loisirs, sera présent aux Jeux Olympiques qui se dérouleront à Rio de Janeiro, du 5 au 21 août 2016. Le Groupe fa m i l i a l , q u i a s o n s i ège à R i oz , près de Besançon, a été retenu par le Comité d’Organisation pour la fourniture exclusive des installations de gymnastique et de basket-ball. La société détient un portefeuille de marques leaders en France et dans le monde, parmi lesquelles Gymnova et Spieth, spécialistes de la gymnastique, Janssen-Fritsen spécialiste de l’éducation physique, Schelde, spécialiste des sports collectifs, Entre-Prises, spécialiste des murs artificiels d’escalade. Abéo et ses marques bénéficient d’une longue expérience des compétitions sportives internationales, avec 14 participations aux Jeux Olympiques depuis 1956 et plus de 70 collaborations à des championnats du monde. "Être fournisseur des JO est un véritable tremplin et un réel gage de crédibilité. Nous sommes fiers d’annoncer ce partenariat et de prendre part, une fois de plus, au plus grand événement sportif au monde", témoigne Olivier Estèves, Président Directeur Général d’Abéo.
Délégation de pouvoirs étendue pour Thierry Braillard Le secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, a vu sa délégation de pouvoirs étendue par un décret paru vendredi 4 mars au Journal Officiel. Le secrétaire d'État est désormais "chargé de la définition et de la mise en œuvre des politiques relatives à la préparation des candidatures et à l'organisation des grands événements sportifs" . En outre, il exerce, pour le compte du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, la tutelle du Centre National pour le Développement du Sport, de l'Institut National du Sport, de l'expertise et de la performance du Musée National du Sport. Il assume également la délégation interministérielle aux grands événements sportifs et dispose "en tant que de besoin de l'inspection générale de la Jeunesse et des Sports".
Les lauréats des trophées Sports & Management 2016 Le 6 avril dernier a eu lieu la cérémonie de remise des Trophées Sport & management 2016, placée sous le Haut Patronage du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Les trophées ont été décernés aux porteurs de projets lauréats devant plus de 250 personnalités et dirigeants du sport, des entreprises, des territoires et de l’enseignement supérieur. Les Trophées Sport & Management 2016 récompensent les meilleures initiatives managériales menées par les entreprises, les territoires, les grandes écoles et les universités qui utilisent le sport comme levier de la performance économique et sociale. Les parcours de reconversion professionnelle exemplaires de sportifs de haut niveau ont également été primés. Parmi les lauréats, il y a notamment le projet Sport/Santé/ Insertion "Courons vers l'emploi" initié par la Mission Locale d'Insertion Départementale Rurale de l’Aude (Trophée Territoires), le comité départemental volleyball 92 pour son "Atelier chantier d’insertion volley-ball" (Trophée Acteurs du Sports – Management) ou encore Saumur Agglomération pour sa semaine éducative et sportive pour les jeunes des quartiers prioritaires "la semaine de la glisse" (Trophée Institutions).
Trianum® : un biofongicide préventif et stimulateur racinaire Koppert France présente Trianum®, un produit du concept NatuGro : une alliance biostimulation / biocontrôle qui favorise la nutrition et la protection naturelle de la plante. Enfin disponible pour les gazons sportifs, Trianum® possède une double compétence : il stimule le système racinaire, le gazon est ainsi plus résistant aux stress, tout en limitant les champignons pathogènes et notamment le "Dollar spot" . Trianum s’inscrit dans une démarche de Protection Biologique Intégrée et permet de limiter l’utilisation de fongicides de synthèse notamment contre les champignons de type Pythium, Fusarium et Rhizoctonia. Ses effets sont cumulatifs sur plusieurs années. En outre, il dispose de deux formulations : Trianum-P (poudre mouillable) et Trianum-G (microgranulés). Pour une efficacité optimale, appliquez dès que les températures moyennes du sol dépassent les 10°C et si possible après une aération. www.koppert.fr TERRAINS DE
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ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS
City Events 2016 :
where sport inspires society* Cette année, les acteurs de l'événementiel sportif et les villes se sont réunis à Paris à l’invitation de GL Events pour échanger sur le rôle essentiel du sport dans le monde actuel. La thématique "Where Sport Inspires Society" a fourni un terrain idéal aux discussions animées et de haut niveau.
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résidé par Jacques Danger, City Events est le forum où se construit le sport de demain. Cette plate- forme internationale permet à l’ensemble des acteurs de se rencontrer pour imaginer et développer les leviers de croissance de ce marché dynamique. Quatre tables rondes et interviews, un débat et une keynote ont permis de mettre en place des discussions animées portant sur les thèmes suivants : la sécurité sur les événements sportifs, responsabilité et progrès social, business unique et idées sport, mesurer le coût et les bénéfices générés par les événements sportifs, engager la ville dans l'événement et l’impact réel de l’agenda 20+20 sur le mouvement olympique. Suite aux événements du 13 novembre 2015, C i t y E ve n t s a é t é re p o r t é e t c ’ e s t pourquoi, comme l’a expliqué Alan Shaw, directeur général d’EPIC, "les conférences ont été recentrées sur des questions de sécurité, en incluant la cyber-sécurité a i n s i q u e l ’ a rc h i t e c t u re d e s s t a d e s e t a rè n e s . M a i s p l u s gé n é ra l e m e n t et pour peu que nous partagions l’idée que les événements sportifs ont la capacité de laisser des traces et d’influencer la société, nous devons aussi nous interroger, car ils mobilisent de l’argent public, sur le retour sur investissement qu’ils génèrent en matière d’infrastructures, de transports, de sécurité et plus globalement les améliorations à apporter pour que les habitants en profitent".
Sécurité et responsabilité Ou comment garantir la sécurité du public lors des grands événements sportifs ? Un sujet sur lequel a réagi Geraint John, conseiller principal chez Populous : "Les architectes ne peuvent pas résoudre les menaces et les problèmes de sécurité seuls. Ils peuvent cependant planifier en fonction de cet aspect et créer des équipes qui prendront en compte la totalité des paramètres. Les infrastructures doivent être construites avec trois problématiques de fond : la sécurité, la fonctionnalité et l’héritage. Dès la conception des stades, la sécurité doit faire partie du projet. Dès le départ, il faut associer architectes et concepteurs p o u r p rof i t e r d e l e u rs ex p é r i e n ce s cumulées. En associant dès la conception toutes les parties prenantes, nous créerons 8
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Table ronde sur les responsabilités des évènements sportifs animée par Alan Shaw (Epic), avec Geraint John (Populous), Thierry Marchand (Maori) et Michael G.Cole (BT Global services) : comment garantir la sûreté et la sécurité des participants lors des évènements sportifs, moments de joie et de passion par excellence ?
des stades aptes à faciliter les opérations de sécurité (en matière d’environnement et de durabilité) et à concevoir un stade facile à utiliser pour tous les usagers (exploitant, services de sécurité, joueurs, publics…). Si au début du siècle, les risques étaient liés à la gestion et au comportement des foules, aujourd’hui leur origine est criminelle, terroriste, ou naturelle (catastrophes naturelles). Toutefois, un stade n’est pas un château fort car c’est avant tout un lieu de spectacles et de loisirs. Il faut faire les choses intelligemment et ainsi, comme à Arsenal, éloigner l’accès et les parkings, sans gêner le public : distinguer les zones piétonnes tout en préservant les accès de sécurité ( p o m p i e rs , a m b u l a n ce s ) p o u r gé re r efficacement les urgences. Il faut aussi travailler à la structure même du stade pour éviter les endroits où l’on peut cacher quelque chose ou se cacher ! S’assurer de la solidité de la structure lors de sa construction (Samson écroula le temple en poussant sur 2 colonnes !). S’assurer de la protection du poste de sécurité qui doit poursuivre ses contrôles et surveillances quelque soit les circonstances (voire disposer d’un second poste de sécurité si le premier n’est plus opérationnel). Les solutions existent mais il est vrai qu’elles rendent plus complexe l’exploitation des équipements (caméras de sécurité fixes et mobiles, gestion plus complexe, équipements durables et provisoires…). Si on pense et on aborde tous ces problèmes très en amont, alors on peut intégrer tous les enjeux de développement durable, de sécurité et de confort dans les projets". A u t re t é m o i g n a ge, ce l u i d e T h i e r r y
Marchand (Maori), pour qui "les évènements sportifs doivent participer à la croissance et au développement des territoires, la récurrence et la régularité d’un événement participe à l’image même du territoire. Les équipements pérennes et provisoires d o i ve n t ê t re re c yc l é s b i e n a u d e l à d e l ’ évé n e m e n t . C a r i l s m o d i f i e n t l’urbanisme du territoire, les équipements sportifs peuvent aussi impacter l’évolution du territoire en matière d’incivilités, de délinquances et réduire le sentiment d’insécurité dans un cercle vertueux quand la sécurité des lieux résulte de la modification de l’environnement et non des seules mesures coercitives ou policières. Mettre en place u n p a r t e n a r i a t p u b l i c /p r i vé, o u ve r t au monde local et associatif, permet d’adjoindre les intérêts de l’organisateur, à ceux des citoyens et du territoire. C’est pour cela que les populations doivent être mobiliser dès l’origine du projet (consultations locales, association des bénévoles…) pour qu’elles s’identifient et s’approprient l’événement et ainsi créer des références communes et partagées. S’il a sa propre dynamique et ses objectifs, l’événement sportif peut apporter une vraie mutation quand il interagit sur la dynamique et l’attractivité du territoire". Par ailleurs, comme le souligne Thierry Marchand, "face aux derniers attentats, il faut veiller à ne pas rendre les mesures de sécurité anxiogènes". Po u r c e l a , s e l o n c e p r o f e ss i o n n e l de la sécurité, "il faut analyser le niveau réel du risque, le niveau de risque perçu par le public et le niveau d’aversion à ce risque pour élaborer une stratégie adaptée au risque accepté. Aujourd’hui, le public est mature et sensibilisé et accepte
ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS
les contrôles de sécurité ; les moyens de sécurité déployés doivent être et rester cohérents sur toute la durée de l’événement. C’est-à-dire, par exemple, que l’on ne doit pas relâcher les contrôles de sécurité quelques minutes avant une compétition pour fluidifier les accès. Car le risque 'O' n’existe pas !"
Héritage et engagement Au regard des différentes expériences, il s’avère que les villes doivent mettre en place un écosystème pour permettre aux évènements d’induire un changement social et, bien entendu, les citoyens doivent être une composante essentielle de cette démarche. Par ailleurs, certains territoires et certains partenaires évoluent depuis le simple accueil d’évènements sportifs vers la gestion et même la production de ces manifestations. Pour analyser l’héritage des évènements, et donc les coûts et profits que peuvent engendrer l’accueil d’un évènement sportif, il est important de mesurer son impact s u r l e s p r o j e t s d e d éve l o p p e m e n t de la ville à long terme, comme ce fut le cas à Athènes avec l’aéroport et le métro.
Il faut aussi s’interroger comme Suzanne Dowse, de l’Université Canterbury de Christ Church, sur les bénéfices des événements car "il y a certes des profits pour certaines personnes, mais s’agit-il des bonnes personnes, c’est-à-dire celles qui sont le moins aptes à défendre leurs propres intérêts ?" Par ailleurs, pour Diane Bernstein, "le fait de dire que des Jeux Olympiques ont laissé un bon héritage dès le jour de clôture est ridicule. Cela est plus réaliste 5, 10, 20 ans après l’évènement." Quelles sont les opportunités d’intégrer une ville dans le monde du sport grâce à l’évènementiel sportif ? Quelles démarches adopter pour faire de la ville un terrain de jeux sportifs ? Si à l’occasion de City Events, les débats p o r t e n t s u r l e s g ra n d s évè n e m e n t s sportifs internationaux, ils trouvent a u ss i u n é c h o d a n s n o s t e r r i t o i re s car tous les spécialistes s’accordent à dire que pour faire d’un événement sportif une véritable réussite, il faut prendre soin d’inclure les citoyens dans la démarche. Plus globalement, pour piloter ces évènements sportifs, il faut des équipes visionnaires, imaginatives et flexibles
Jacques Danger, Président de City Events, entouré d’Augustin Rochmann (Natural grass) et de Damien Nonat (Chabanne architecture).
pour créer des événements attractifs, intégrant tous les nouveaux moyens technologiques, pour le public et les habitants. Il faut accueillir le public adulte averti (et non materné) en toute sécurité, organiser un beau spectacle donc manager l’événement en mode projet dans une ville intelligente et connectée !
* Quand le sport inspire la société.
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Des terrains de l’Euro 2016 aux terrains de district !
C’est le thème de la table ronde organisée, au Golf National, par la SFG à l’occasion de son Assemblée générale annuelle. Une table ronde, animée par Eric Burie, qui rassemblait Sébastien Ranson (UEFA), Laurent Amaury (Solea), Michel Raviart (Exine, FFG), Claude Cudey (LFP), JeanMichel Hurlus (Terenvi) et Maxime Giraud (Parcs et Sports). Quels expériences et quel héritage attendre de l’Euro 2016 à 100 jours de l’ouverture du tournoi ?
I
l n’y a pas de cahiers des charges, comme l’explique Sébastien Ranson, car la France s’est portée candidate pour l’organisation de ce tournoi et l’UEFA loue chacun des 10 stades de la compétition. C h a q u e m an ager d e st ade p o u rsu it son travail et doit satisfaire les exigences de l’UEFA pour préparer la pelouse et assurer le spectacle. Depuis fin mars 2015, les 10 grands stades ont été visités avec la FFF et les programmes de préparation ont été construits. À 100 jours de l’événement, tout se passe plus ou moins bien. Un séminaire a permis à l’UEFA de préciser ses recommandations (hauteur, +/- 28 mm, nombre de tontes, heures de tonte…) pour les entraînements, les répétitions et les matchs car, pendant tout le tournoi, la priorité est donnée au spectacle. Globalement, compte tenu des nouveaux substrats mis en place et des programmes d’entretien, on peut dire que l’on a de belles pelouses en France. Aujourd’hui, l’objectif est donc, pour cette compétition, d’harmoniser les pelouses (dureté, résistance à l’arrachement…) et d’insister sur leur esthétique avec des protocoles de tracés (la peinture est fournie par l’UEFA) et de tonte à J-2, J-1, le jour J et le lendemain de match. Par ailleurs, chaque stade a son plan de fertilisation en fonction de son substrat et l’objectif est donc d’harmoniser les surfaces de jeux pour la performance sportive des joueurs et le rendu visuel des pelouses. Alors que les matchs de championnat de France se terminent mi-mai, les opérations de régénération devront intervenir entre mi-mai et le 9 juin !!! Ce qui laisse, selon le planning d’utilisation du stade, à peine 15 jours pour les réaliser, caler le plan de fertilisation,
Tous engagés dans la préparation d'un ou plusieurs terrains de l'Euro 2016, les intendants devront mettre toutes leurs expertises en matière de sols sportifs pour obtenir des terrains sportivement performants et assurer le spectacle ! 10
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Une journée d'échanges et de débats à l'issue de laquelle tous les spécialistes ont convenu que la qualité et la performance d'un gazon sportif résulte d'une parfaite adéquation entre le sol sportif, sa maintenance et sa fréquentation.
faire le choix des machines pour être au top le 10 juin, et tout cela en travaillant au mieux pour minimiser les risques météo !
Le compte à rebours Les visites de terrain, les plannings d’entretien et les échanges techniques se sont bien passés mais aujourd’hui, compte tenu des données économiques, l e s t e n s i o n s a r r i ve n t e t l e s p o i n t s de divergence apparaissent car qui paye quoi ? Le système est complexe car l’UEFA loue les 10 stades et a donc 10 fournisseurs qui ont leurs propres problématiques, et des objectifs différents compte tenu de leurs engagements (calendrier d ’ o cc u p a t i o n , co n ce r t s … ) . L’ o b j e c t i f de l’UEFA est d’assurer un spectacle de qualité mais si elle sait que, sur un tournoi de cette envergure, il y a toujours 1 ou 2 stades qui ont des difficultés en raison de la météo ou d’une sollicitation trop importante du terrain, car une pelouse naturelle est toujours un milieu vivant et complexe. Pour un tournoi international, les exigences sont très élevées (et ont beaucoup évolué depuis 1998), et cela profite aussi aux industriels et au développement de leurs innovations !
Et 25 camps de base En plus des 10 grands stades, 25 terrains, dont 1 pour les arbitres, ont été sélectionnés parmi 66 pour servir de camp de base aux équipes engagées. Cela a permis de faire
leur état des lieux, de les rénover parfois car leur construction ancienne induisait des problèmes de drainage et d’arrosage. Sur ces terrains anciens, il y a de gros efforts à faire pour les rénover et régénérer. En ce qui concerne les pelouses proprement d i t e s , l e t rav a i l p o r t e, n o t a m m e n t , sur les indispensables travaux de drainage afin de minimiser les risques d’annulation des entraînements. Pour chacun, comme le précise Sébastien Ranson, l’UEFA a imaginé des financements spécifiques pour, selon leur situation, engager les nécessaires aménagements relatifs à la sécurité des joueurs, à la mise en place de brise-vue ou à l’organisation des points presse par exemple.
Les défis à relever L e s i n t e n d a n t s d e s s t a d e s f ra n ç a i s ont tous les compétences pour relever le challenge. Et ils n’ont pas à rougir par rapport aux greenkeepers des clubs anglais qui disposent, compte tenu des droits TV élevés, de moyens techniques bien supérieurs qui leur permettent de disposer d’une plus longue expérience en matière de luminothérapie par exemple. Qui, par ailleurs, évoluent, dans un monde anglo-saxon, et ont donc des habitudes de partenariat et de préférence affichée avec les marques dans le cadre des dynamiques marketing. Mais en France comme ailleurs, trois semaines après un concert, le meilleur greenkeeper au monde ne fera pas
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de miracle ! En effet, entre la fin du championnat de France et le calendrier de certains stades qui accueilleront concert ou match de rugby à quelques jours de l’Euro, le défi est compliqué à relever car il faut prendre en compte la difficile équation entre les objectifs de rentabilité (et donc d’occupation) des stades et les impacts sur la pelouse même si les pelouses renforcées résistent mieux ! À Bordeaux, le stade étant sous contrat de partenariat avec la ville, il n’y aura que 15 jours pour régénérer la pelouse, c’est très court, trop court ! Maxime Giraud et les équipes de Parcs et Sports devront faire face à différentes situations. Au Stade de France, compte tenu du planning de location, ils auront un peu plus d’un mois pour parfaire la pelouse, ce qui limite les prises de risque. À Lyon, la pelouse renforcée du nouveau stade accueillera la finale européenne de rugby les 13 et 14 mai. Là aussi, ils auront un mois pour la préparer alors qu’à Nice le risque sera plus important p u i s q u e l a p e l o u s e s e ra re p l a q u é e seulement 3 semaines avant ! Et à Marseille, en raison du concert d’ACDC qui oblige à protéger la pelouse pendant 7 jours, il leur faudra imaginer les solutions lors du retrait des plaques de protection… Mais tous s’accordent à dire qu’un beau
gazon résulte d’une parfaite adéquation entre l’investissement (le sol sportif), la maintenance (entretien, plan de fertilisation arrosage qui doit être adaptée au substrat)
et l’utilisation du terrain (fréquence des matchs, sports pratiqués, organisation de concerts… qui peuvent limiter l’excellence).
Quelles expériences et quel héritage ? --Fort
de son expérience de près de 40 ans dans cette filière, Michel Raviart, Président de la CFTIS de la FFF depuis juillet 2015, constate que l’un des l’héritages du Mondial 1998 a été de recruter des licenciés (2,2 millions) et d’introduire des innovations : la technique des drains renforcés, des substrats renforcés… Mais depuis 20 ans, plus rien ! Or la FFF compte 29 000 installations classées. Aujourd’hui, nous travaillons à remettre le terrain au cœur du stade et à remettre de la technique dans les installations, notamment les pelouses naturelles et les pelouses naturelles renforcées (leurs normes sont en cour de réactualisation), ainsi qu’à moderniser l’éclairage. Comme la F1 tire la filière automobile, il faut que l’Euro 2016 nous permettent avec les industriels de remettre de la technique au sein de nos pelouses sportives.
--Pour
Claude Cudey (LFP), sur les 40 terrains de Ligue 1 et de Ligue 2,80 % sont en substrat artificiel et depuis 3 ans, on note un engouement pour les pelouses renforcées (qui équipent 32 % des terrains aujourd’hui), ce ne sera donc pas un héritage de l’Euro 2016. Mais on peut d’ores et déjà constater que les nouvelles technologies (pelouses naturelles renforcées, luminothérapie, chauffage, éclairage…) sont aujourd’hui indispensables pour exploiter des stades multi-sports (football/rugby) et multi-activités (dédiés au sport, aux spectacles et concerts).
--Et
Michel Raviart de poursuivre, la FFF, via un fond d’aide à l’investissement et au football amateur, va distribuer 37 millions d’euros (dont 15 abondés par l’UEFA à l’occasion de l’Euro 2016) aux clubs amateurs. À la veille de l’Euro 2016, il semble donc que ce soit la reconnaissance du professionnalisme de nos intendants qui sera l’un des héritages de cette compétition européenne.
Sur le chantier du Golf National Terrain de jeu de l'Open de France, le Golf National accueillera en 2018 la Ryder Cup. D'ici là, comme le précise Alexandro Reyes, l'intendant, l'objectif est triple : améliorer la qualité du parcours, assurer le spectacle et adapter le design du parcours, conçu par Hubert Chesneau, aux exigences de la Ryder Cup. C'est Didier Comte (Imagnieur) qui a produit les cahiers des charges et Alexandro Reyes qui supervise les travaux titanesques de cette rénovation : arrosage, drainage, rénovation des 5 500m2 de bunkers, création et rénovation des pistes de voiturettes, modelage de 27 000 m² de plateformes pour l’installation des pavillons d'accueil du public, réalisation
des tranchées pour eau potable et fibre optique, création de 900 ml de berges en berlinoises et rénovation des berges existantes… La réunion de la SFG a été l'occasion pour l'équipe du Golf National et ses partenaires (Barenbrug, Botanica, Arrosage Systems, Green Art et Sotren) de présenter le chantier. Et tous s'accordent à reconnaître que si ce challenge n'est pas toujours facile à relever compte tenu des enjeux, des délais, de la météo…, maître d'ouvrage et maîtres d'œuvre travaillent en parfaite confiance, et dans la bonne humeur, car la coordination des entreprises et des équipes est essentielle à la réussite de ce chantier !
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JEN 2016 :
retour aux sources pour un nouveau virage Les 30 et 31 mars ont eu lieu les 10e Journées d’Etude Nationales (JEN) de l’Association Nationale des Directeurs et Intervenants d'Installations et des Services des Sports (ANDIISS) à Mâcon (71). La réforme des collectivités, les contraintes et les innovations dans les services des sports et le lien avec la politique de la ville étaient au programme.
(de gauche à droite) : Frédéric Sanaur, directeur des sports du Conseil régional Ile-de-France, José Chaboche, maître de conférences à l’Université STAPS d’Orléans, Jean Payebien, adjoint aux sports de Mâcon, Vincent Debusschère, directeur des sports de Bordeaux, Anne Rinnert, responsable juridique CNFPT et Dominique Charrier.
E
nviron 300 personnes étaient présentes à Mâcon, ville d’accueil d e s p re m i e rs ra ss e m b l e m e n t s de la filière sportive il y a plusieurs années maintenant. Dans un premier temps, Marco Sentein, président de l’Andiiss, de Jean Payebien, adjoint aux sports de la capitale du Mâconnais et de Dominique Charrier, maître de conférences à l’Université Paris Sud et animateur des débats, ont ouvert ces 10e Journées.
Une réforme qui impacte les collectivités L a p re m i è re t h é m a t i q u e co n ce r n a i t la réforme des collectivités territoriales avec un état des lieux et les premières réorganisations. Toutes les collectivités sont mises à contribution pour économiser 1 1 m i l l i a rd s d ’ e u ro s s u r t ro i s a n s . Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon, a indiqué que cela représentait un recul de plus de 10 % de l’investissement rien que sur l’année 2015. Il est ensuite revenu sur les solutions pour compenser cette baisse de dotations : " Personnellement, je vois quatre solutions. La première, c’est diminuer les dépenses d’entretien de nos équipements existants, ce qui n’est pas une bonne idée pour leur bon vieillissement. La seconde serait de baisser les subventions 12
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de nos associations sportives. Nous nous l’interdisons car il est difficile de faire un choix et le faire pour toutes cela pourrait entraîner la disparition de certaines. La troisième consisterait à diminuer nos investissements, mais cette solution aurait pour conséquence de toucher directement l’économie locale et principalement les entreprises. Enfin, la dernière option, et c’est celle-ci que nous avons choisi à Mâcon, c’est d’augmenter les impôts locaux. Pour nous, c’est la meilleure solution afin de ne pas casser la dynamique de développement de notre territoire". Par ailleurs, les autres intervenants ont évoqué les effets redoutés et espérés de cette réforme selon leur propre expérience. Ils ont notamment tous conscience que le sport n’est pas une priorité pour une grande majorité de collectivités. De plus, le fonctionnement de certaines institutions ne permet pas de mettre en place des projets sportifs précis.
Des nouvelles problématiques pour les services des sports Dans tous les services, l’objectif est de faire aussi bien, voire mieux, avec moins de moyens. Les responsables des sports doivent donc trouver
les solutions pour continuer à impliquer leurs agents. "Ce n’est pas toujours simple car beaucoup ne sont pas prêts à se remettre en cause" indique Stéphane Caron, directeur de cabinet du maire à Oissel-sur-Seine. I l s e m b l e n é c e ss a i r e d e t r a v a i l l e r sur les nouvelles technologies et la transversalité des missions. En outre, parmi les futurs enjeux des services des sports, on peut également citer le marketing territorial, une notion qui se développe de plus en plus au niveau des collectivités. Les grands équipements sportifs participant à l’attractivité d ’ u n t e r r i t o i re, q u e ce s o i t a u p rè s des concitoyens ou des touristes. Patrick Bouchet, professeur en marketing du sport à l’Université de Bourgogne prenant l’exemple de la marque "Montagne du Jura" qui réunit depuis plusieurs années les territoires de l’Ain, du Doubs et du Jura pour promouvoir la destination. Un rapprochement entre trois départements et deux régions. Enfin, la transversalité des affaires sportives au sein de la politique de la ville a été abordée avec des exemples concrets donnés par Gilbert Darroux, conseiller municipal d’Autun et Yannick Faveur, directeur général adjoint de la ville et la Communauté de communes de La Flèche.
ACTUALITÉS & ÉVÉNEMENTS
Jean Payebien, adjoint aux sports de Mâcon.
Marco Sentein,directeur des sports de Muret et président de l’ANDIISS.
Arnaud Roussel, entrepreneur dans l’économie du sport et maître de conférences à l’Université de Montpellier.
Bruno Lapeyronie, directeur des sports de Montpellier.
Patrick Bouchet, professeur en marketing du sport à l’Université de Bourgogne.
Nicolas Rouquairol, directeur du service sports et jeunesse d’Agde.
Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon.
Frédéric Sanaur, directeur des sports du Conseil régional Ile-de-France.
Luc Jeandon, directeur général des services de Plombières-les-Dijon.
Stéphane Caron, directeur de cabinet du maire à Oissel-sur-Seine.
Alain Hamida Pisal, directeur des sports de la communauté d’agglomération du Grand Dole.
Arnaud Barbazange, directeur des sports de Saint-Denis.
Jean-Luc Lhéraud, maître de conférences à l’Université de Bourgogne.
Jean-Marc Charrière, directeur conseil en gestion et observation SIG du Syndicat d’Agglomération Nouvelle Ouest Provence.
Dominique Charrier, maître de conférences à l’Université Paris Sud et animateur des Journées.
Assemblée générale de l’ANDIISS
Anne Rinnert, responsable juridique CNFPT et maître de conférences en droit public à Science PO Paris
L’activité de l’année 2015 : -- 650 adhérents dont 70 % travaillent en commune -- 15 comités régionaux et près de 30 journées ou demi-journées d’études -- Consolidation des présences dans le domaine de la formation (CNFPT, INSET) -- Développement des sollicitations au niveau national (ministère des Sports, de l’Intérieur et Affaires Etrangères, Cerfres…) -- Plusieurs partenariats consolidés : AMF, Afnor, Fédairsport, Appels…) Projets 2016 : -- Refonte du site internet en accentuant la communication interne au réseau -- Reconfiguration du fonctionnement de certaines régions suite à la réforme territoriale
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Contrat de la filière Sport :
innovation, exportation, rentabilité des équipements sportifs et développement de l’attractivité territoriale ! Mercredi 23 mars, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l’Industrie et du Numérique, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Matthias Fekl, Secrétaire d'État au Commerce Extérieur, à la Promotion du Tourisme et aux Français de l’étranger, ont signé le contrat de la filière Sport avec Olivier Ginon, PDG de GL-Events et vice-président de la filière.
Fruit de 11 mois de travaux ayant mobilisé plus de 110 acteurs, la création de la filière sport a pour objectif de structurer le secteur afin de permettre aux entreprises françaises de prendre pleinement part à la croissance générée par l’économie du sport au niveau mondial.
P
our Emmanuel Macron, "au regard d e s o n i m p o r t a n ce, l a f i l i è re sport doit relever 3 défis : le défi de la croissance (notre manque d’organisation nous fait perdre des marchés, donc des emplois), le défi de l’investissement qui nécessite des financements pour lutter contre l’obsolescence des équipements sportifs et le défi de l’innovation".
De solides atouts et des faiblesses Dans un secteur mondial en croissance, avec une population française largement sportive, la France, qui est le 3 e marché européen en valeur, a divers atouts : un savoir-faire reconnu dans l’organisation des événements sportifs et culturels, une expertise des entreprises françaises qui s’exporte, et un parc de grands stades rénovés. Mais aussi des faiblesses structurelles avec des problèmes de financement et de faible rentabilité des équipements sportifs, un parc vieillissant et mal réparti sur le territoire national, des modèles économiques inadaptés au contexte actuel et un cadre réglementaire complexe tant au niveau national qu’international (cahier des charges des organisations sportives)… Cependant 14
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la filière doit se saisir des opportunités car les entreprises françaises démontrent, sur tous les segments de l’économie du sport, un savoir-faire et une expertise reconnus : matériel sportif, équipements, gestion des infrastructures, organisation événementielle, billetterie, ou encore architecture, BTP, énergie, transports, gestion des flux, sécurité, économie numérique. Le marché représente près de 275 000 emplois (hors pratique sportive) et un chiffre d’affaires de 37 milliards d’euros par an, soit près de 2 % du PIB. Afin d’accompagner cette dynamique, ainsi que le projet d e c a n d i d a t u re f ra n ç a i s e a u x J e u x Olympiques et Paralympiques de 2024, les ministres ont décidé en avril dernier de mettre en place un comité stratégique de la filière sport.
Des enjeux et des objectifs Élaboré entre avril 2015 et avril 2016, le contrat de filière revêt par construction des considérations d’intérêt général. Un développement rationnel de l’offre d’équipements sportifs est corrélé positivement à la croissance d e l a p ra t i q u e s p o r t i ve e n Fra n ce. Les Français, généralement sportifs (48 % pratiquent chaque semaine), sont, en effet,
à la recherche d’une offre d’équipements sportifs innovants, mais aussi financièrement et spatialement accessibles. En plus de participer à la protection de la santé de nos concitoyens, le monde du sport stimule de nombreux autres pans de notre économie. L’accueil d'événements sportifs nationaux et internationaux, dépendant de la qualité de nos infrastructures, stimule le marché de la restauration, de l’hôtellerie, de la sécurité, du luxe, du tourisme e t i m p a c t e d i re c t e m e n t l ’ é co n o m i e de nos territoires. Afin de répondre aux enjeux, le contrat de filière engage les acteurs dans des actions au bénéfice de l’innovation, de la formation, d u d éve l o p p e m e n t d e l ’ a t t ra c t i v i t é des territoires français et de notre commerce extérieur. Le contrat propose notamment de : -- développer le potentiel innovant de nos entreprises ; -- développer l’export de nos entreprises ; -- a c c r o î t r e l a r e n t a b i l i t é d e s événements et équipements sportifs par un développement de leur modularité, et par le rééquilibrage entre la part du financement public et du financement privé de l’infrastructure sportive, dans le contexte de retour à l’équilibre des finances publiques.
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Quatre axes majeurs et trois priorités La cérémonie de signature de la filière a été l’occasion de dresser les quatre axes majeurs autour desquels s’articuleront les travaux à venir de la filière : -- le renforcement des coopérations entre les acteurs de la filière ; -- le renouvellement de l’écosystème du financement des équipements sportifs ; -- la promotion de l’innovation au sein de la filière sport ; -- la structuration de l’offre française à l’international. Dans ce cadre, trois mesures seront prioritaires et devront se concrétiser dès 2016 pour certains d’entre elles, et au plus tard d’ici la fin de l’année 2017 pour d’autres. -- définir un référentiel commun pour la conception des équipements. S’agissant de la réalisation et de l’exploitation des équipements et des événements sportifs, il est essentiel de définir des standards partagés par l’ensemble de la filière. Ces référentiels devront par ailleurs permettre de développer des "équipements vitrines" servant de référence tant au niveau national qu’au niveau international ; -- c r é e r u n d é m o n s t r a t e u r v i r t u e l sur les solutions du futur. Dès à présent, les savoir-faire de pointe des acteurs de la filière peuvent être valorisés et montrés aux clients potentiels en utilisant le levier du numérique. Il s’agit de réaliser un démonstrateur financé par les entreprises elles-mêmes, favorisant l a re c h e rc h e e t l a d é m o n s t ra t i o n de solutions prospectives pour répondre aux besoins des clientèles (stades modernes, solutions de mobilité durable, nouvelle billetterie électronique, etc.) ; -- structurer la filière à l’export. La conquête à l’export se matérialisera rapidement avec la mise en place, dans le cadre de besoins identifiés par les entreprises, de "clubs sport à l’export" implantés sur les marchés ciblés, en particulier la Chine.
Deux études de marché en cours En parallèle, les ministres ont entendu certaines des recommandations formulées par les acteurs de la filière et portant sur le renouvellement du financement des infrastructures sportives et l’identification des leviers permettant de renforcer la part des financements
LA FILIÈRE EN CHIFFRES ! 16 millions de licenciés, 275 000 emplois en France, CA : 37 milliards d’euros soit 1,85% du PIB,
Pour Olivier Ginon, vice-président de la filière sport, "la mise en place d’un comité de la filière Sport illustre l’importance de cette filière en France. En effet, notre pays possède de sérieux atouts et le contrat de filière s’articule autour de préoccupations partagées que sont la coopération entre les différentes parties concernées, la promotion de l’excellence française et la renommée de nos entreprises, en particulier à l’international. Il reste maintenant à inscrire ces travaux dans la durée afin de mettre en œuvre les actions du contrat et atteindre les objectifs fixés."
privés. À cette fin, une mission conjointe de l’IGF (Inspection Générale des Finances) et de l’IGJS (Inspection Générale de la Jeunesse et des Sports) sera très prochainement mandatée dans le but d’objectiver les problématiques liées par exemple aux garanties d’emprunt et à la fiscalité indirecte. Dans le même temps, seront recensées les mesures pouvant être intégrées au chantier de simplification mené par le Gouvernement pour mieux prendre en compte les évolutions en matière de construction d’équipements et alléger les procédures. D’ores et déjà, l’Observatoire de l’économie du sport est à l’œuvre pour réaliser
les études prioritaires de la filière. Deux études de marché sont actuellement en cours, l’une portant sur les chaînes de valeur de l’événementiel sportif, l’autre sur l’analyse prospective des marchés du sport en France. De son côté, le Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) va mettre en place des concours d’idées annuels sur la réalisation d’équipements sportifs et lancera un appel à projet annuel pour la conception d’équipements sportifs à vocation de démonstrateurs. Et Patrick Kranner de conclure, "nous devons chasser en meute. Ce contrat est le début d’une ambition, le début d’un processus pour soutenir l’économie de la filière sport".
Les orientations du contrat de filière Axe 1 : renforcer les coopérations entre les acteurs : -- développer un système d’informations performant sur les marchés de l’économie du sport, -- renforcer la cohérence et l’efficience de la programmation des équipements sportifs, -- mettre en place une stratégie de différentiation "Welcome sport attitude France" Axe 2 : renouveler l’écosytème du financement des équipements sportifs : -- rechercher la simplification des investissements dans les équipements sportifs, -- renforcer l’attractivité des investissements privés, -- favoriser le cofinancement de l’offre de services sportifs -- développer l’offre de services dans les équipements sportifs, Axe 3 : promouvoir l’innovation au sein de la filière sport : -- développer les services liés à la connectivité, -- accompagner les marchés du "sportainment" -- faire de la formation un facteur clé de la montée en gamme, -- s’appuyer sur le CNDS pour stimuler l’innovation dans la conception des équipements, -- développer un démonstrateur virtuel des solutions innovantes pour les équipements sportifs, Axe 4 : aider à la structuration de l’offre française à l’international : -- développer une stratégie de conquête des marchés à l’international, -- mettre en place une convention de partenariat spécifique aux actions collectives, -- structurer la représentation de la filière sport lors des rendez-vous internationaux sous l’égide de Business France.
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Préparation Tour :
tout savoir sur l’entretien d’une pelouse à l’intersaison Pour la troisième année consécutive, la société Hydraparts, et ses partenaires, a organisé son Préparation Tour à Agen et Sucy-en-Brie. Des journées très riches en échanges et en partages, tant techniquement qu’humainement, entre les collectivités, les paysagistes et les différents acteurs de la profession. Comme chaque année, de nombreux techniciens avaient fait le déplacement afin de découvrir la méthode utilisée depuis plusieurs années en Angleterre pour préparer les terrains en gazon naturel durant l’intersaison.
Environ 80 personnes sont venues prendre des renseignements concernant l’entretien des terrains en gazon naturel : au niveau des opérations mécaniques, de l’arrosage ou encore des semences.
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près une centaine de personnes à Agen (47) quelques jours plus tôt, le parc des sports de Sucy-enBrie (94) a accueilli environ 80 participants. Dans un premier temps, une présentation a été réalisée par les différents partenaires de la journée : Hunter, Frayssinet, Kioti, L a M a i s o n d e s G a z o n s , Te c o m a h et Hydraparts. François Brouillet, président d’Hydraparts, en a profité pour présenter le principe et l’intérêt de la méthode a p p e l é e " Co n ce p t Ko ro " . E l l e s ’ a xe sur une préparation des terrains en fin de saison en se débarrassant mécaniquement du pâturin annuel afin de limiter les problèmes pendant l’hiver. Il a notamment évoquer
le rotor Universe ® servant à supprimer l e g a zo n "faible" e t l ’ a cc u m u l a t i o n organique, tout en gardant un couvert végétal , ce qui permet un retour au jeu plus rapide. Outre le décapage de surface, il est également revenu sur les autres étapes essentielles : le sablage, l’aération, le mélange, le nivellement ainsi que le semis. La conférence s’est terminée par l’intervention de Reece Watson, Head Groundsman à l'Emirates S t a d i u m d ' A r s e n a l q u i a re n co n t ré un vif succès lors de sa présentation des techniques d'entretien et de suivi d'une des meilleures surfaces de jeu au monde.
Laurent Mignonneau, responsable prescription France Nord de la société Hunter.
La Dakota 412 est spécialement conçue pour un top dressing rapide : elle épand indifféremment des matériaux secs, humides ou gras tout en permettant un top dressing plus ou moins léger.
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Après la partie théorique, l’ensemble des participants s’est déplacé sur le terrain honneur afin de découvrir la rénovation du terrain en situation réelle.
Catherine Rouche de La Maison des Gazons.
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Comment se déroule l’entretien de la pelouse de l’Emirates Stadium ?
3 questions à… Reece Watson, Head Groundsman à l’Emirates Stadium d’Arsenal Pouvez-vous présenter votre parcours ? Après un emploi les jours de match auprès de l’Arsenal Football Club au Highbury Stadium, j’ai décroché un poste à temps plein quand le club a choisi de se déplacer pour l’Emirates Stadium en 2006. Au total, il y a 24 personnes pour s’occuper de l’académie, des 11 terrains du stade d’entraînement et donc de l’Emirates Stadium qui mobilise 5 jardiniers. Les jours de match, 5 autres techniciens viennent nous aider.
To u t d ’ a b o r d , i l e s t i m p o r t a n t de signaler que nous avons été intégrés d a n s l a d i s c u ss i o n d è s l e d é p a r t de la conception du stade alors que ce n’est pas le cas dans la plupart du temps. Par exemple, il a été convenu d’incliner le toit du stade vers le terrain pour faciliter le passage du soleil. De plus, il y a un espace entre le toit et les tribunes afin que l’air circule plus facilement. La pelouse est un gazon hybride Desso G r a ss M a s t e r ® q u e n o u s e ss a y o n s de garder à une température comprise en 9 et 11 °C afin de ne pas assécher la zone racinaire. Pour la tonte quotidienne à 27 mm, nous sommes équipés de tondeuses à conducteur marchand et de tondeuses à cylindre pour les jours de match. Elles permettent de réaliser d’excellents motifs sur le terrain, cependant très lourdes, nous ne pouvons pas les utiliser souvent pour ne pas trop compacter le terrain. Après chaque match, nous réparons la pelouse à la main, une opération qui peut durer jusqu’à trois jours après la rencontre dans certains cas. L’aération s’opère avec des pointes de 15 mm et nous ajustons la vitesse en fonction de la dureté du terrain. Il est également important de préciser
q u e l a l u m i n o t h é ra p i e fo n c t i o n n e d ’ o c t o b r e à f é v r i e r. À c h a q u e intersaison, nous enlevons 100 % de la végétation du terrain. À cette occasion, nous préparons la pelouse pour la saison à venir et nous apportons 120 tonnes de sable. Concernant le budget, je ne peux pas donner de chiffres. Par contre, il n’est pas illimité et je dois justifier chaque décision auprès de mon responsable. Sachant qu’il les suit de très près, j’ai donc beaucoup de responsabilité sur mes épaules, je ne dois pas me tromper (rires).
Quels sont les futurs projets ? Cet été, nous allons refaire entièrement le terrain étant donné qu’il a déjà 10 ans. Ce sera toujours un gazon hybride Desso GrassMaster®. L’intersaison va donc être très chargée car suite aux travaux, nous aurons entre 3,5 et 4 semaines pour faire repousser la pelouse ! Par ailleurs, nous sommes toujours dans la recherche. Nous travaillons actuellement, s u r d e s t e c h n i q u e s d e m e s u re d e restitution d’énergie aux joueurs par le terrain. Grâce au GPS qu’ils ont sur eux, nous pouvons mesurer la vitesse de déplacement des joueurs. L’idée étant d’effectuer des tests sur différents terrains pour voir celui qui les fatiguera le moins.
Koro, l’inventeur de la décapeuse (Field) TopMaker a équipé ses machines d’un rotor de décapage avec des dents en 'L' jusqu’à 50 mm en un ou plusieurs passages.
Lors de la présentation, François Brouillet, président d’Hydraparts, en a profité pour exposer le principe et l’intérêt de la méthode appelée "Concept Koro ".
Reece Watson, chef jardinier à l’Emirates Stadium d’Arsenal et François Brouillet, président d’Hydraparts
La présentation des machines en action a permis aux participants d’apprécier le travail réalisé et les performances des machines. TERRAINS DE
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PORTRAIT
Issy-les-Moulineaux a pris le virage des nouvelles pratiques sportives
Possédant un parcours professionnel atypique, Éric Salanoubat s’appuie sur son expérience pour diriger le service des sports d’Issy-les-Moulineaux (92) depuis six ans. Avec ses équipes, il travaille beaucoup sur les nouvelles pratiques sportives et mène deux grands projets d’équipements. Quel a été votre parcours ? Durant plusieurs années, je fus joueur puis entraîneur de volley-ball de haut-niveau au Stade Français. En parallèle, j’ai suivi des études de management / gestion (Master 2 en RH et management général à l’Essec). Auparavant, j’ai travaillé comme responsable commercial et au sein de services ressources humaines de différentes entreprises. Puis, en 2007, je suis devenu directeur général adjoint du Stade Français omnisport avec comme missions, le management des sections sportives, le fitness, la piscine et l’évènementiel. Enfin, depuis 6 ans, en tant que contractuel, je suis directeur des sports d’Issy-les-Moulineaux. Je n’étais pas prédestiné à travailler au sein d’une collectivité, mais j’ai saisi cette opportunité et l’expérience est très intéressante.
Pouvez-vous nous présenter le service que vous gérez ?
Pouvez-vous donner quelques chiffres présentant l’importance du sport à Issy-les-Moulineaux ?
Depuis 6 ans, Éric Salanoubat gère le service des sports de la ville composé de 150 salariés, réparti en 5 pôles : l’animation sportive, le pôle clubs et entreprises, le pôle RH et qualité, les installations sportives (programme de construction, maintenance et réalisation) et l’événementiel.
La ville compte 12 000 licenciés sportifs répartis dans une cinquantaine de clubs. Nous possédons environ 115 équipements s p o r t i fs ave c n o t a m m e n t u n p a l a i s des sports, deux piscines, douze gymnases ou encore cinq terrains de football. Ces dernières années, nous avons investi 105 millions d’euros pour la construction d’un gymnase avec une salle de danse, un boulodrome couvert, une piscine, © Chabanne et partenaires
Le service des sports de la ville est composé de 150 salariés, réparti en 5 pôles : l’animation sportive (80 éducateurs pour les activités scolaires et extra-scolaires), le pôle clubs et entreprises (aide pour les subventions, réalisation de fiches de paye…), le pôle RH et qualité (management, labélisation qualité en cours), les installations sportives (programme de construction, maintenance et réalisation) e t l ’ évé n e m e n t i e l ( 3 0 à 4 0 g ra n d s
événements par an). Je suis l’interlocuteur unique de la direction générale et de l’adjoint a u x s p o r t s . J e s u i s d o n c l e g a ra n t de la bonne coordination du service. Pour cela, je m’appuie sur mes responsables de pôles avec qui j’organise des réunions régulières. Nous suivons de nombreux dossiers, il est donc nécessaire d’avoir une rapidité de compréhension en intégrant différentes problématiques. Par ailleurs, nos piscines sont gérées en délégation de service public et une majorité de nos autres sites sportifs sont en marché de gardiennage et de nettoyage privés afin d’avoir davantage de souplesse dans la gestion. Nous choisissons au cas par cas, selon le type de structure et les usagers accueillis. Par exemple, certaines sont simplement équipées d’un contrôle d’accès.
un pas de tir à l’arc, la rénovation de diverses structures (terrains de football, piste d’athlétisme ou encore courts de tennis) et nous avons deux grands projets en cours : une seconde piscine et le futur parc municipal des sports. Néanmoins, on se rend compte que l’offre appelle la demande et que malgré la construction de nombreuses structures, nous avons toujours des manques. En effet, nos clubs sportifs grandissent et la population augmente, tout comme le pourcentage de personnes pratiquant du sport.
Quelle est la particularité de votre service des sports ?
Parmi les projets en cours de la ville, il y a le Parc Municipal des Sports : un équipement disposant de 13 000 m2 de surface intérieure et 10 000 m2 en extérieurs pour un investissement de 60 millions d’euros TTC. 18
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La grande particularité d’Issy-les-Moulineaux vient du fait que la ville compte plus de salariés que d’habitants. Au sein du service, nous menons donc un travail important en direction des entreprises. Pa r exe m p l e, c h a q u e s e m a i n e p l u s de 60 entreprises louent nos installations sportives. Nous leur proposons également des prestations clé en main avec des tournois de football, de golf… Cette partie "sport entreprise" est tout à fait complémentaire
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des offres à destination des scolaires ou des clubs car elle permet d’utiliser les équipements entre 12 et 14h.
"La ville compte plus de salariés que d'habitants, ce qui implique un travail important en direction des entreprises concernant notre offre sportive"
les saisies comptables, le soutien juridique, mais également lors des événements qu’elles organisent (au niveau communication, logistique, soutien humain). Ensuite, nous travaillons aussi sur le sport connecté. Par exemple, nous avons lancé il y a quelques mois l’application Issy Sport qui répond à un double objectif : suivre l’actualité sportive de la ville en temps réel et rester connecté en permanence avec son club. L’ a p p l i c a t i o n d o n n e l a p o ss i b i l i t é de s’inscrire à une activité organisée par l’Office Municipal des Sports ou de retrouver les informations des infrastructures sportives de la ville, la direction des sports et l’OMS. Nous travaillons sur d’autres projets innovants mais il est encore trop tôt pour en parler.
Pouvez-vous présenter les deux projets en cours ?
Tout d’abord, la professionnalisation des associations sportives est un sujet important. En effet, il y a de moins en moins de bénévoles et les subventions sont en baisse. Ainsi, nous essayons de les aider au maximum pour les déclarations sociales,
Premièrement, le Parc Municipal des Sports, un équipement disposant de 13 000 m 2 de surface intérieure et 10 000 m 2 en extérieur. Il comprendra notamment une piste d’athlétisme de 8 couloirs (9 en ligne droite), un terrain de football, deux gymnases,
© Studio 9
Quels sont les autres sujets sur lesquels vous travaillez ?
des espaces intérieurs de pratiques urbaines (6 terrains de squash, 2 terrains de football), un centre de sport-santé, un restaurant de 120 places avec terrasse, un auditorium de 150 places avec deux salles de conférences ou encore de nombreux locaux administratifs avec des bureaux pour les clubs, le service des sports et l’OMS. Les travaux devraient commencer en 2017 et durer environ trois ans. Le coût estimatif des travaux est évalué à 60 millions d’euros TTC. Deuxièmement, la réhabilitation d’une piscine afin de la moderniser et proposer davantage de prestations aux différents usagers. Elle sera équipée d’un bassin de 25 m avec 6 couloirs, d’un bassin d’apprentissage de 15 m x 10 m avec un fond mobile, une salle de fitness, un espace de bien-être avec deux saunas et un hammam. Elle sera la première en France équipée du Virtual Trainer, des "leds" seront installées au fond du bassin pour cadencer l’allure des nageurs. Il y aura également un solarium, une pataugeoire, des jeux d’eau, des terrains de beachvolley et beach-tennis ainsi qu’un espace restauration. Le coût sera de 14 millions d’euros TTC.
La ville d’Issy-les-Moulineaux posséde environ 115 équipements sportifs avec notamment deux piscines dont l’Aquazena, ouverte en juillet 2015, la première d’inspiration Feng Shui (art millénaire du bien-être venu de Chine) en France. TERRAINS DE
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INTERVIEW
Innovation, mutualisation, règlements fédéraux : la gestion des APS au Congrès de l’Andes Avec un réseau de près de 4 000 villes, l’Association Nationale Des Élus en charge du Sport (ANDES) est une source d’informations importante. Marc Sanchez, président de l’association, revient sur les différentes thématiques traitées et sur le futur congrès qui aura lieu dans quelques semaines.
D eve n u a d j o i n t a u x s p o r t s a u s e i n de la commune de Lavelanet, environ 11 000 habitants, j’ai décidé d’adhérer à l’Andes afin de me tenir informé. Par la suite, j’ai été élu au conseil d’administration puis président d e l a c o m m i ss i o n " S p o r t , r u r a l i t é et montagne" durant quatre ans. Puis, en mai 2015, j’ai pris la succession de Jacques Thouroude à la présidence de l’association. En parallèle, je suis devenu maire de ma commune en 2008 et réélu en 2014. Toutefois, je suis toujours de très près les sujets liés au sport, un domaine qui m’intéresse beaucoup.
Pouvez-vous présenter l’Andes ?
Quels sont les sujets que vous avez traités depuis votre prise de poste ? J’ai poursuivi le travail effectué par Jacques Thouroude, notamment en créant deux nouvelles commissions concernant l’intercommunalité et l’Outremer. Nous avons également travaillé sur la problématique du sport professionnel et avons obtenu une voix délibérative au sein du CNDS alors qu’elle n’était que consultative jusqu’à présent. C’est une reconnaissance importante. Nous avons insisté pour que le CNDS reprenne en compte l’éligibilité des salles multisports et non pas uniquement celle des piscines, le tout avec une enveloppe de 25 millions d’euros alors qu’aucun montant n’était prévue au départ. Nous avions également informés les ministres Patrick Kanner et Thierry Braillard de la volonté des élus locaux de clarifier et d’autoriser le soutien de projets d’équipements sportifs en milieu rural grâce à la DETR (dotation du gouvernement q u i a t t e i n d ra 8 1 6 m i l l i o n s d ’ e u ro s
Après avoir exercé la fonction de président de la commission "Sport, ruralité et montagne" durant quatre ans, Marc Sanchez a pris la succession de Jacques Thouroude à la présidence de l’Andes en mai 2015.
© Christophe Saidi
C’est une association disposant d’un réseau de près de 4 000 villes, regroupant les élus en charge des sports de l’hexagone et d’Outre-mer. L’Andes permet d’échanger sur les politiques sportives des villes et de représenter les intérêts des collectivités locales auprès de l’État et du mouvement sportif. L’objectif est d’être un lieu d’échanges et de bonnes pratiques pour le sport. Le sport concerne à la fois la compétition, l’éducation, la santé ou encore l’aménagement du territoire. Les élus sont régulièrement confrontés à de nombreuses problématiques pour lesquelles ils cherchent des solutions. Nous sommes donc disponibles pour les aider. Par ailleurs, nous sommes devenus un partenaire reconnu au niveau des instances nationales : Gouvernement, Sénat, Assemblée Nationale, Ministère
en charge des Sports. Nous sommes également en collaboration étroite avec l’Association des Maires de France (AMF), l’Assemblée des Départements de France (ADF) l’Association des Régions de France (ARF)… De plus, nous avons des référents dans chaque département ce qui nous permet de répondre aux nombreuses sollicitations. Enfin, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur un service juridique et six collaborateurs qui font un travail remarquable au quotidien.
© Studio L'oeil Ecoute
Quel est votre parcours au sein de l’Andes ?
L’Andes souhaite rencontrer un maximum d’élus, qu’ils soient adhérents ou non, sur l’ensemble du territoire : après l’Outre-mer, l’association va se déplacer sur l’ensemble de la métropole pour échanger avec eux lors de journées d’informations. 20
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en 2016). Suite à l’accord officiel du ministre Bernard Cazeneuve, cette enveloppe pourra, pour la première fois, soutenir les collectivités dans les territoires ruraux à la création et la rénovation d’équipements sportifs de proximité, et donc, réduire l’inégalité d’accès à la pratique sportive. Enfin, nous avons mené différentes visites sur le terrain pour présenter l’association, que ce soit en direction de nos membres m a i s ég a l e m e n t a u x p e rs o n n e s q u i ne nous connaissent pas encore. Cet effort est permanent puisque ce ne sont pas moins de 5 réunions d’informations départementales qui se sont tenues au mois d’avril.
Pourquoi avez-vous décidé de créer ces deux nouvelles commissions ? Premièrement, l’Outre-mer possède des caractéristiques différentes par rapport à la métropole. Il était donc essentiel de mettre en place une commission spécifique. Afin de mieux comprendre ces problématiques, nous nous sommes re n d u s p l u s i e u rs j o u rs e n G u y a n e, Martinique et Guadeloupe pour échanger avec de nombreux élus locaux. Ce fut u n e ex p é r i e n ce t rè s e n r i c h i ss a n t e.
INTERVIEW
N o u s som m es en train de p rép arer un rapport pour le ministère en charge des Sports. Deuxièmement, la commission "intercommunalité" a été créée il y a un an. C’était également très important car de nombreux élus se posent des questions pour savoir, concernant le sport, quelles compétences vont rester aux communes et celles qui vont être transférées aux intercommunalités. Ainsi, il est nécessaire de s’appuyer sur l’expérience de certaines collectivités qui ont déjà vécu ces changements. Ces temps d’échanges avec notre réseau font gagner du temps afin de trouver les meilleures solutions. C’est l a m ê m e c h o s e ave c l e s n o u ve l l e s métropoles.
de l’Andes, réalisera une intervention s u r " L’ é g a l i t é d e t r a i t e m e n t e n t r e les associations : critères d’attribution de subventions, conventions d’objectifs, mises à disposition".
Ce 20e congrès, qui aura lieu les 3 et 4 juin à B o u rge s , p e r m e t t ra d e m u l t i p l i e r les échanges relatifs à la gestion des activités physiques et sportives dans les collectivités locales. Pour la première fois, nous organisons un espace exposants sur la thématique "Optimisation des coûts de fonctionnement dans les équipements sportifs et les usages" . Nous traiterons également de deux sujets à travers des ateliers : d’une part, des règlements fédéraux et des normes et, d’autre part, des bonnes pratiques de mutualisation et d’innovation. Le Cabinet Fidal, partenaire
Par ailleurs, lors de ce congrès, nous aurons une présentation officielle de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 en présence d’athlètes et de Présidents des Fédérations. De plus, nous mettrons également à l’honneur le sport au féminin, en présence de personnalités émérites du sport et grâce à des interventions variées. Nous aborderons différentes expériences a u t o u r d e s a c t i o n s d e s co m m u n e s , la gouvernance dans le sport, la présentation des "Quatre Saisons du Sport Féminin"…
Tout d’abord, il y a l’impact financier dû aux changements de normes et règlements fédéraux qui préoccupent l’ensemble des collectivités. Au sein de l’Andes, nous n’y sommes pas opposés. Simplement, avant que les décisions soient prises, nous devons être informés et consultés A ce titre, nous travaillons actuellement à un point d’étape sur les actions de l’Andes au sein de la Cerfres. De plus, dans le cadre de notre commission intercommunalité, une étude qualitative relative à l’intervention des EPCI dans le domaine du sport est en cours. Les éléments permettront de mieux orienter les actions et les services de l'Andes en faveur des communes et des intercommunalités. Enfin, nous souhaitons continuer à rencontrer un maximum d’élus, qu’ils soient adhérents ou non, sur l’ensemble du territoire. Après l’Outre-mer, nous allons nous déplacer sur l’ensemble de la métropole pour échanger avec eux lors de journées d’informations et aborder différentes thématiques car les sujets sont nombreux.
© Christophe Saidi
Pouvez-vous nous présenter votre congrès annuel qui aura lieu début juin ?
Pour la première fois, la DETR soutient la création et la rénovation d’équipements sportifs de proximité pour les collectivités des territoires ruraux.
Quels sont les sujets sur lesquels vous souhaitez accentuer votre travail à l’avenir?
Le congrès annuel de l’Andes est notamment un moment privilégié pour les adhérents afin d’échanger sur différents sujets d’actualités. Par exemple, en 2014, lors du congrès à Roland Garros, les financements et la réforme territoriale étaient au centre des débats. TERRAINS DE
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RENCONTRE
"Les Défis Sportifs nous permettent de faire découvrir les richesses de notre département " Le Conseil départemental de la Charente mène une politique sportive globale en aidant le CDOS, les clubs et sportifs de haut-niveau ou encore le financement de plusieurs structures sportives dont les piscines avec un plan spécifique. Désormais, la collectivité territoriale souhaite accentuer le développement des sites pour les sports de nature. Présentation avec Florence Péchevis, vice-présidente du Conseil départemental de la Charente en charge de la jeunesse, de l’éducation et du sport. couverte. Au total, nous consacrons au sport un budget de 3 millions d’euros TTC : 2 millions d’euros de fonctionnement et 1 million pour le financement des investissements. À notre arrivée l’année dernière, avec François Bonneau, Président du Conseil départemental, nous souhaitions absolument continuer à aider le développement du sport sans baisser le budget alloué, notamment e n d i re c t i o n d e s c l u b s fo r m a t e u rs , des comités départementaux et des organisateurs d’événements.
Pouvez-vous nous présenter les Défis Sportifs ?
La volonté de Florence Péchevis est de continuer à développer les sports de nature : elle souhaite travailler en collaboration avec les intercommunalités afin de s’appuyer sur les structures existantes pour créer d’autres sites spécifiques.
Quelle est l’importance du sport au sein de votre Département ? Le Conseil départemental est un partenaire important de l’ensemble des comités sportifs départementaux, traditionnellement aidés selon leur implication et leur envergure départementale. Nous avons également 12 clubs évoluant dans l’un des deux premiers échelons de leur discipline sous convention d’objectifs. De plus, nous aidons chaque année une soixantaine d e s p o r t i f s d e h a u t - n i ve a u . E n f i n , b i e n e n t e n d u , n o u s a cco m p a g n o n s l e s co l l e c t i v i t é s d a n s l e u rs p ro j e t s de rénovations ou de constructions d’équipements. Par exemple, nous avons mis en place un Plan Piscines car certains territoires ne possédaient pas de piscine 22
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Ces Défis Sportifs, qui existent depuis 2008, ont été créés suite au développement d e s co u r s e s à p i e d a f i n d e ré u n i r les organisateurs et regrouper les semimarathons, les trails nature, les raids aventure… Les Défis Sportifs regroupent 7 trails, 4 raids et 3 semi-marathon à travers le territoire. Il y a également un challenge Charente vélo ave c l a p a r t i c i p a t i o n à 1 6 c i rc u i t s sur les 35 boucles de route et les 5 sites VTT de Charente. En 2015, nous avons comptabilisé 6 638 participants. Nous participons à ces événements en accordant une subvention aux organisateurs, en fournissant les dossards et en servant d’appui à l’organisation. Ce type d’événements nous permet de mettre en avant les sports de nature et de développer le tourisme. En effet, de nombreux sportifs profitent de ces courses pour découvrir les richesses de notre département.
Quels sont les projets à venir ? Nous venons de terminer la nouvelle maison des sports du département, un lieu essentiel pour notre partenaire le Comité Départemental Olympique et Sportif (CDOS) qui accueille les différents comités sportifs. Jusqu’à présent,
il y avait un local exigu en centre ville. Désormais, ce nouveau bâtiment se situe à 5 minutes du centre et dispose de 500 m2, soit le double de superficie, avec deux salles de réunion, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et un parking gratuit. De plus, la fibre optique est installée ce qui est important puisqu’une association gère les fiches de payes des clubs et doit donc disposer d’une connexion avec un débit important. Il y aura bientôt un système de vidéo conférence permettant d’organiser des réunions à distance et donc de limiter les déplacements. Enfin, cette maison des sports va permettre d’accueillir de nouveaux comités sportifs ce qui n’était pas possible avec l’ancien espace. Par ailleurs, notre volonté est vraiment de développer les sports de nature : canoë kayak, escalade, spéléologie... Depuis 1982, le Département e s t p ro p r i é t a i re d ' u n e n s e m b l e d i t "le Chambon" , spécifiquement affecté à la pratique des activités de plein air. Le centre, d’une superficie de 80 hectares, constitue un élément structurant de la politique sportive de la Charente. Notre volonté est de travailler en collaboration avec les intercommunalités afin de s’appuyer sur les structures existantes pour créer d’autres sites spécifiques aux sports de nature, mais d’une taille plus modeste bien entendu.
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HOMMES & ENTREPRISES
pH 6,8 :
pour un arrosage optimal Fondée en 1991, la société pH 6,8 propose des solutions physiques et chimiques, venues tout droit des Etats-Unis, pour améliorer, entre autres, la qualité de l’eau d’arrosage (acidification, dissolution des sels minéraux combinés aux bicarbonates…). Ses atouts : son expertise de la distribution, l’installation et la maintenance fonctionnelle de ces solutions auprès des intendants de golfs et responsables de stades.
L
es Etats-Unis… le temple du golf. Passionné par l’univers de ce sport, Jacques Lescan, directeur de la société pH 6,8, a vécu pendant près de 20 ans dans ce pays. Lui qui travailla dans la programmation informatique, décide, à son retour en France au début des années 1990, de fonder une société spécialisée dans la distribution de sable pour les terrains de sports. Nommée Eurosable, la société est revendue quelques années plus tard à un professionnel du BTP, lui-même, restant le directeur commercial. Son expérience outre-Atlantique lui permit de constater qu’en France, les intendants, mais aussi tous les gérants de surfaces sportives engazonnées, avaient un certain retard quant à l’appréciation de la qualité de l’eau d’arrosage, pourtant essentielle au maintien des gazons. D’un constat, Jacques Lescan crée une nouvelle entreprise : pH 6,8, dont le nom évoque pour beaucoup le pH idéal à maintenir dans le profil des sols ! Basée à Biot, dans les Alpes Maritimes (06), la société pH 6,8 est devenue une référence pour de nombreux golfs français, européens et africains qui lui renouvellent chaque année leur confiance. Elle a également présente sur plusieurs stades dont des prestigieux comme le Vélodrome à Marseille.
EN CHIFFRES : 1990 : création de pH 6,8 Clients : Golfs, stades, grandes propriétés.
Produits : Phairway, Fertig 7/7, Fervert (composé Fer et oligo-éléments), Evergreen (couvertures hivernales pour les greens et stades)
75 % de l’activité est réalisée à l’international
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Jacques Lescan, directeur de pH 6,8, estime que "la qualité de l’eau d’arrosage est trop souvent négligée par les intendants. Pourtant, une eau dont le pH avoisine les 6,5 à 6,8 permet de conserver la macroporosité du sol (circulation de l’eau et de l’air) et de limiter la consommation en eau/engrais/produits phytosanitaires. En installant une station d’ajustement du pH, les intendants ont donc tout à gagner".
Un leader incontesté Présente à l’international (75 % de l’activité ‘ g o l f ’ ) , p ré c i s é m e n t d a n s 2 3 p a y s , la société est devenue le distributeur exclusif et leadeur en Europe et en Afrique de procédés visant à améliorer la qualité de l’eau d’arrosage et la nutrition du gazon : Phairway, Fertig 7/7, Fervert (composé de fer et oligo éléments) et Evergreen (couvertures hivernales pour les greens). Intégrant des dispositifs électromécaniques et statiques, les équipements sont assemblés en France par des techniciens s p é c i a l i s é s e n é l e c t ro m é c a n i q u e s : ils assemblent des pièces venues de France,
d’Allemagne, d’Italie et des Etats-Unis. Par ailleurs, la force de l’entreprise réside dans sa capacité à accompagner le client, de l’installation au service après-vente inclus et principalement gratuit pour les clients fidèles.
L’agronomie sait convaincre les intendants Les demandes émanent directement des intendants et des responsables de stades, interpellés par le discours agronomique tenu par le directeur de la société. "Dans tous les cas, la structure du sol détermine la qualité d’un gazon. En particulier les interstices formés par les grains
HOMMES & ENTREPRISES
de sable, notamment au niveau des greens. En effet, L’utilisation de Phairway améliore les conditions du développement des racines, jusqu’à 15 à 20 cm de profondeur et favorisent la circulation de l’oxygène et de l’eau. Cependant, si le profil de sol est bloqué par les carbonates, la circulation de l’eau et de l’air est directement impactée. Le problème provient soit d’un entretien mécanique défectueux, soit de la qualité de l’eau" explique Jacques Lescan. La qualité de l’eau… Les responsables de terrains l’oublieraient parfois. "Une eau
Le pH 6,8 Baby s’installe sur la canalisation principale d’eau en amont des arroseurs : le volume injecté est proportionnel au volume d’eau passant dans la canalisation afin d’avoir un mélange produit/eau constant en proportion
potable peut être totalement inadaptée pour un gazon. Bien souvent, elle possède un pH alcalin (8,3 en moyenne dans le monde) qui favorise la combinaison des bicarbonates avec les sels minéraux : calcium, sodium, magnésium…les carbonates ainsi formés, de structure solide, vont bloquer les interstices et empêcher l’eau et l’oxygène de circuler dans le profile du sol" ajoute-t-il. Il est donc essentiel de dissoudre ces entités solides en acidifiant l’eau. Il s’agit d’analyser la qualité de l’eau et d’y injecter la bonne quantité de produit acidifiant pour retrouver un pH légèrement acide : à cet effet, le système pH 6,8 est placé dans la station de pompage, juste avant la sortie sur les canalisations principales. "C’est p ré c i s é m e n t ce q u e n o u s ve n d o n s aux intendants, qui ont aujourd’hui la chance d’avoir accès à ces technologies performantes. De plus, les intendants qui utilisent le système, certains depuis plus de 15 ans, font un constat plus que positif : leur niveau de consommation en eau, en engrais et en produits phytosanitaires diminue généralement de 20 à 30 % !".
Le système Phairway (à base d’acide sulfurique, d’urée et de composants antioxydants) permet de dissoudre les bicarbonates contenus dans l’eau, qui, sont responsables, par combinaison avec les sels minéraux, de la formation de carbonates, obturant la porosité des sols et des dépôts sur les arroseurs.
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ARROSAGE
Tensiométrie :
le match aura-t-il lieu ? La maîtrise de la ressource en eau a incité les gestionnaires des surfaces sportives engazonnées ou hybrides à rechercher un outil de surveillance de l’état hydrique du sol, au plus près des racines, pour piloter efficacement les doses, les fréquences d’arrosage et la praticabilité des terrains. Seule la tensiométrie, outil de mesure et de préconisation des besoins hydriques, permet de répondre à ces objectifs.
A
ujourd’hui, il s’agit de mettre en place une conduite raisonnée de l’irrigation, fondée non pas sur des données climatiques, mais sur la disponibilité en eau du sol pour les racines. La mesure directe des forces de tensions de l’eau dans le sol s’avère d’une grande efficacité.
Principe de la tensiométrie Pour déterminer l’état hydrique d’un sol, on dispose de deux paramètres : -- la teneur en eau du sol qui correspond à la masse d’eau que le sol contient par rapport à la masse de terre sèche ; -- le potentiel hydrique du sol qui est déterminé par l’état de liaison de l’eau retenue dans les espaces libres du sol. Il exprime l’énergie nécessaire pour extraire cette eau du sol. Plus les espaces sont petits, plus les forces de liaison sont fortes, et plus le potentiel hydrique est élevé. Ces forces de liaisons, appelées également ‘forces de tension’ de l’eau, peuvent être mesurées in situ par des sondes tensiométriques. Les tensiomètres de type Watermark permettent de mesurer les variations de la résistivité électrique en fonction de l’humidité du milieu qui l’entoure. Cette valeur est convertie en potentiel hydrique et est exprimée en centibar (cb). Plus la valeur mesurée est faible, plus le sol est humide. Il existe, pour chaque type de sol, une relation entre les mesures tensiométriques et la teneur en eau. Cette relation traduit d’une part la quantité d’eau disponible pour le gazon dans un sol donné, et d’autre part, la quantité d’eau totale contenue dans ce sol. Ainsi, la sonde détermine les forces de succion que doit exercer le système racinaire pour extraire l’eau du sol.
Protocole de suivi La connaissance des principales caractéristiques du sol est très importante. L’identification des horizons ou des couches de sol permet de déterminer le bon emplacement des sondes par rapport à la zone d’enracinement. Pour une zone engazonnée, le dispositif tensiométrique mis en œuvre est composé de trois sondes 26
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A Nantes, trois terrains de sports gérés par le service espaces verts et environnement, en partenariat avec le service des sports, sont équipés individuellement en sous-sol d’une centrale Tensiomanager, reliée à une sonde de température et à trois sondes tensiométriques. Ces dernières sont placées à trois profondeurs différentes afin de déterminer les périodes d’arrosage et l’indice de praticabilité du terrain.
disposées à trois profondeurs correspondant respectivement à la zone d’enracinement en surface, à la zone d’enracinement en profondeur et au fond de forme. Une fois définis, les dispositifs tensiométriques sont positionnés aux endroits les plus stratégiques et les plus représentatifs de l’ensemble du site suivi.
Indice de praticabilité Les responsables des surfaces engazonnées sont confrontés à une situation complexe : d’un côté, ils doivent préserver la qualité du gazon pour que les surfaces soient jouables tout au long de l’année, et de l’autre, assurer la sécurité de joueurs lorsque le sous-sol, saturé d’eau après une série d’épisodes pluvieux, présente des risques de chutes. Que faire ? "Utiliser l a m é t h o d e t e n s i o m é t r i q u e " co n f i e Abdelkader Bensaoud, gérant d’Hydrasol. "C’est un outil d’aide à la décision qui optimise l’arrosage du gazon en été, mais aussi, qui mesure les conditions de praticabilité du terrain pendant l’hiver" assure-t-il. La méthode consiste à installer des sondes tensiométriques de type
Watermark dans le sol, afin de mesurer l’état de liaison de l’eau avec la matrice du sol. Indirectement, elles permettent de caractériser l’état hydrique du substrat e t d e d é d u i re l e s b e s o i n s e n e a u ou les risques d’excès d’eau préjudiciables à la structure du sol. L’un des objectifs recherchés par les services en charge de l’entretien des stades est de trouver un indicateur pertinent de l’état hydrique du sol et de déterminer les seuils de praticabilité et d’intervention sur le gazon (déterminé selon la capacité du sol à supporter à une charge humide importante). À Nantes, trois terrains sont concernés. Chacun d’entre eux est équipé d’une centrale Tensiomanager enterrée à 40 cm (ou plus selon l’hétérogénéité du terrain : substrat, ombrage...), composée de trois sondes tensiométriques placées à trois profondeurs différentes : 6, 15 et 25 cm, la première étant placée juste sous les racines du gazon. "La centrale recueille les informations ‘terrains’ données par les trois sondes et nous les transmet via le réseau GSM. Chaque semaine, précisément le mercredi, nous consultons les données et réalisons des courbes
ARROSAGE
analytiques, consultables par internet par les services de Nantes. Elles permettent de déduire l’indice de praticabilité du terrain" expliquent Thomas Bur et Michael Fayaud, fondateurs d’Urbasense. Lorsque les valeurs mesurées sont inférieures au seuil fixé, le terrain est jugé impraticable. "Les résultats sont disponibles avant la réunion d’organisation des matchs, qui se tient chaque semaine le jeudi. À partir de là, nous prenons la décision d’annuler ou non les rencontres" indique Jacky Malinge, responsable secteur ouest du service espaces verts, en charge de l’entretien des terrains. Le contrat de maintenance des terrains est évalué à 4 000 € TTC/an. Le prix à payer pour des terrains de qualité, jouables et sans risques pour les joueurs. Enfin, "au-delà de la recherche de la praticabilité optimale, le suivi tensiométrique d’un gazon sportif permet des économies substantielles des volumes d’eau d’arrosage. En outre, la pratique optimisée de l’arrosage vise à conduire l’enracinement du végétal vers la profondeur pour améliorer son autonomie hydrique et sa résistance à l’arrachement" terminent les fondateurs d’Urbasense.
Selon l’hétérogénéité du substrat, les conditions d’ensoleillement... on compte une centrale tensiomanager par terrain. Celle-ci, enterrée à 40 cm de profondeur, est composée de trois sondes tensiométriques placées à trois profondeurs différentes : 6, 15 et 25 cm, la première étant placée juste sous les racines du gazon ! A la lecture des informations recueillies, le gestionnaire peut déterminer l’humidité précise du substrat et jugé la praticabilité du terrain.
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Euro 2016 :
les camps de base sont prêts ! L’Euro 2016 de football approche à grands pas et les 10 stades se préparent pour accueillir les 51 matchs. Néanmoins, ce ne sont pas les seuls à être dans les starting-blocks : les terrains des 24 camps de bases des équipes nationales qualifiées ont également été minutieusement préparés pour recevoir leurs hôtes. Présentation.
Avec ses 16 327 places dont 15 827 assises, le stade de la Vallée du Cher à Tours fait office d’exception par rapport à d’autres stades plus modestes puisqu’il accueille toute l’année des matchs de championnat de France de Ligue 2.
E
n 2014, l’UEFA a proposé une liste de 66 camps de base, incluant un ou plusieurs terrains d’entraînements ainsi qu’un hôtel. Par la suite, les sélections nationales ont fait leur choix selon leurs critères prioritaires (qualité des installations, p rox i m i t é ave c l e s s t a d e s où auront lieu leurs matchs…).
Plusieurs sites déjà expérimentés Si, bien évidemment, on ne p ré s e n t e p l u s l e s ce n t re s d’entraînement de Clairefontaine et de Marcoussis, ils ne sont pas les seuls à bénéficier d’une solide expérience en termes d’accueil d’équipes 28
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d e h a u t - n i ve a u . E n e f fe t , plusieurs autres camps de base ont déjà reçu des équipes nationales. Par exemple, le stade Montbauron de Versailles avait été choisi par l’équipe des Pays-Bas pour la Coupe du Monde de football en 1998. Ce fût ensuite au tour des Anglais à l’occasion de la Coupe du Monde de rugby en 2007. D’autres sites ont l’habitude de recevoir des équipes professionnelles françaises. C’est le cas du parc de Grammont à Montpellier qui est le centre d’entraînement du club de football de la ville. Il y a aussi Dinard et son stade du Cosec qui accueille chaque année des footballeurs en stage. Enfin, on peut, bien évidemment,
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citer le stade de la Vallée du Cher à Tours qui héberge les rencontres du championnat de France de Ligue 2 du Tours Football Club.
Des complexes sportifs hétérogènes S’ils disposent tous de structures de qualité, avec notamment 4 vestiaires pour la grande majorité d’entre eux, les sites retenus sont très diversifiés. Avec ses 16 327 places dont 1 5 8 2 7 a ss i s e s , l e s t a d e de la Vallée du Cher à Tours fait office "d’exception" . Pour les autres, ce sont des stades en gazon naturel avec des capacités d’accueil très disparates : de 400 places
à près de 5 000 places. "Notre stade a une capacité d’accueil de 500 places assises et un millier debout tout autour de la pelouse. Nous avons aussi 4 vestiaires de plus de 25 m2, e n t i è re m e n t ré n ové s ave c des dépendances et un dojo pouvant accueillir des machines de fitness pour du renforcement musculaire. Salles de réunions, et surtout un gymnase q u a s i m e n t m i t o ye n a y a n t la capacité d’accueillir le coin médias et ses 80 journalistes" explique Virginie Lucidarme en charge de la communication du projet "camp de base euro 2016" pour la ville de Mallemort q u i v a a cc u e i l l i r l ’ é q u i p e d’Autriche.
Le stade Montbauron de Versailles dispose d’une pelouse naturelle, exclusivement en semis 3 Ray Grass, de tribunes qui totalisent 4800 places dont une part importante est couverte et d’un bâtiment de 12 vestiaires.
Des travaux concernant les pelouses… L’ U E FA a a c c o m p a g n é les infrastructures en leur prodiguant des recommandations techniques comme l’indique H e n r y G a u t i e r, d i re c t e u r d e s s p o r t s d e To u r s : "Un premier diagnostic a eu lieu fin 2015 par d e s e x p e r t s d e l ’ U E FA (drainage en place, profil cultural, moyens disponibles sur place, etc…). Ceux-ci ont généré quelques recommandations : révision du système d’arrosage intégré, accentuation du regarnissage en Ray Gras et utilisation de tondeuses rotatives à rouleau pour le nettoyage du terrain après utilisation. En mars 2016, un contact téléphonique a été organisé avec le responsable terrains de l’Euro 2016. Des apports supplémentaires de sable ont été validés". Concernant les travaux, certains terrains ont été entièrement rénovés comme le stade Darragon à Vichy. Le stade des Bourgognes à Chantilly a, quant à lui, été transformé : il est passé d’un gazon naturel en gazon hybride avec un nouveau système de drainage et d’arrosage ainsi qu’une
optimisation de la planéité. La majorité des sites n’ont subi que de simples travaux d e s c a l p a ge, d éfe u t ra ge, sablage, drainage, aération o u e n c o r e r e g a r n i ss a g e . " L a v i l l e av a i t l e p ro j e t de refaire le réseau de drainage et d’arrosage de la pelouse. La venue de l’équipe d’Islande a a c c é l é r é l e p r o c e ss u s et ces travaux ont été réalisés au mois d’Octobre 2015. Ces travaux ont satisfait l a d e m a n d e d e l ’ U E FA . Concernant la pelouse, l e s e x p e r t s d e l ’ U E FA ont souhaité une amélioration de la couverture végétale par la présence en quantité de Ray Grass sur le terrain. L’UEFA nous a préconisé une meilleure fertilisation du gazon et une tonte plus soutenue" décrit Eric Fontana du service des sports d’Annecy-le-Vieux.
… mais également les abords Il n’y a pas que les pelouses qui ont été au centre des préoccupations. En effet, plusieurs travaux annexes ont été nécessaires. Par exemple, la commune de Saint-Georges-de-Reneins va installer des tribunes pour les entraînements
Les arbitres à Enghien-les-Bains (95) L e s a r b i t re s q u i of f i c i e ro n t p e n d a n t l e s m a t c h s d e l ’ E u ro 2 0 1 6 a u ro n t l e u r c a m p d e b a s e d a n s l’hôtel du lac à Enghien-les-Bains. Ils s’entraîneront à Montmorency qui mettra à sa disposition son terrain honneur et le terrain numéro 3 du complexe sportif Nelson Mandela. Les deux terrains ont été rénovés pour un coût de 80 000 euros, payés par l’UEFA. TERRAINS DE
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La liste des 24 équipes et leur camp de base : -------------------------
Albanie : Évian-les-Bains (74) Allemagne : Perros Guirec (22) Angleterre : Chantilly (60) Autriche : Mallemort (13) Belgique : Pian Médoc (33) Croatie : Deauville Saint-Arnoult (14) Espagne : Saint-Martin-de-Ré (17) France : Clairefontaine (78) Hongrie : Tourettes (83) Irlande : Versailles (78) Irlande du Nord : Saint-Georges-de-Reneins (69) Islande : Annecy-le-Vieux (74) Italie : Montpellier-Grammont (34) Pays de Galles : Dinard (35) Pologne : La Baule (44) Portugal : Marcoussis (91) République Tchèque : Tours (37) Roumanie : Orry-la-Ville (60) Russie : Rueil-Malmaison (92) Slovaquie : Vichy (03) Suède : Pornichet (44) Suisse : Montpellier-Juvignac (34) Turquie : Saint-Cyr-sur-Mer (83) Ukraine : Aix-en-Provence (13)
Un financement par les villes et l’organisateur Bien évidemment, le budget des travaux varie selon les opérations effectuées : de plusieurs milliers d’euros à quelques centaines. Par exemple, à Chantilly qui accueille l’équipe d’Angleterre, le coût de réfection du terrain honneur a été de 400 000 euros TTC, financés à 58 % par la ville et 42 % par l’Euro 2016, la FFF ou encore l’hôtel
des sportifs de haut-niveau à leurs habitants. De plus, d’un point de vue technique, c’est également l’occasion pour les agents de perfectionner leur savoir-faire technique concernant l’entretien des pelouses.
Quelles retombées ? Même si les retombées ne sont pas toujours simples à calculer, elles devraient être importantes pour ces 24 camps de base d’un point de vue touristique et donc économique. "Un évènement mondial sur lequel notre petite commune a les moyens de postuler… nous ne pouvions rater cette occasion ! En rentrant par le sport et le football, c’est tout le développement économique et touristique que nous avons l’occasion de booster. Ce r t e s n o u s a vo n s p e n s é à l’instant présent avec ce mois de compétition mais aussi et surtout l’opportunité médiatique et l’héritage des installations pour travailler en total partenariat sur le long terme avec le Moulin de Vernègues ou Pierres et Vacances sur d e l ’ évè n e m e n t i e l co m m e des mises au vert, séminaires et autre évènement régional" argumente Virginie Lucidarme. À Versailles, un travail spécifique de la direction des sports en lien avec l’office de tourisme, doit permettre de mesurer les retombées économiques après l’événement.
La motivation des agents Sans surprise, les agents des villes d’accueil sont enthousiasmés par ce challenge. "Nos équipes sont très motivées car cela change des équipes professionnelles françaises. De plus, il y a une très bonne entente avec la fédération galloise pour la préparation" indique Franck Georges de la direction des animations sportives de Dinard. L’intérêt est également très important pour les petites communes : l’événement leur permettant de participer à leur échelle et de faire découvrir © C. Carmie - L. Plancke
publics. Elle va également mettre à disposition une salle pour les conférences de presse. C’est également le cas à Dinard où la salle polyvalente du complexe est utilisée comme médiace n t e r e t d e s c h a p i t e a u x seront installés pour recevoir la salle de musculation. En outre, pour d’autres sites, il a simplement fallu refaire certaines peintures (vestiaires, club-house, entrée de stade, buvette…), agrandir les aires de parking ou encore les accès.
l’Auberge du Jeu de Paume. Dans la plupart des cas, l’UEFA a participé au financement mais ce sont les collectivités qui payent la majorité. "Le budget alloué pour les travaux est le plus petit possible, ne perdant pas de vu que nous mettons tout en œuvre pour répondre aux exigences de l’UEFA et bien sûr de nos h ô t e s . L’ a c c o m p a g n e m e n t de l’UEFA et de la FFF est loin de couvrir les dépenses engagées, mais nous avons largement sollicité les collectivités qui dans tous les cas ne compléteront pas toutes les dépenses, lesquelles restent raisonnables et très maîtrisées afin que cet événement profite à notre commune pendant et surtout après l’Euro" témoigne un responsable d’un camp de base.
Depuis le 15 mars 2016, le stade Darragon de Vichy subit une réfection complète : décapage, planéité et mise en œuvre d'un gazon de placage sur 8000 m² 30
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FERTILISATION
Bourg-en-Bresse :
un super stade pour deux clubs ! Propriété de Bourg-en-Bresse Agglomération, le stade Marcel Verchère est aujourd’hui le terrain de jeu des rugbymen de l’USBPA, évoluant en Fédérale 1, et des footballeurs du FBBP 01, ayant accédé en Ligue 2 l’année dernière. Autrement dit, deux clubs de haut niveau pour un seul stade ! Comment gérer les plannings de compétition et d’entraînement ? Qui est responsable de l’entretien ? Comment un stade peut-il supporter plus de 30 matchs professionnels en saison, regroupant qui plus est deux disciplines différentes ? Quel est le rôle de l’agglomération et des clubs ? Éléments de réponse.
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ai 2015 : les spectateurs du match opposant le FC Bourg-Péronnas à Boulogne exultent ! En s’octroyant une victoire à domicile et la troisième place du classement, le club accède p o u r l a p re m i è re fo i s e n L i g u e 2 . Pour un club qui visait le maintien en cette saison, le résultat est plus que prometteur ! Seulement voilà, le stade de Péronnas, où évoluaient et s’entraînaient les joueurs, ne répond pas au cahier des charges des stades professionnels de Ligue 2 (capacité d’accueil, exigences de sécurité, sonorisation...). Que faire ? Seule solution : trouver un nouveau stade avant d’accéder à la ligue supérieure. Et il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour que le stade historique Marcel Verchère, du nom d’un ancien rugbyman, soit pointé du doigt et désigné comme le futur stade du club de football par Bourg-en-Bresse Agglomération (BBA), devenue propriétaire des lieux suite à une rétrocession par la Ville en 2015. "Mutualiser le stade pour deux clubs professionnels permet d’optimiser les capacités de la structure sans en créer une autre et de constituer un lieu communautaire au Bassin de Bourg-enBresse. Une aire de jeux multifonctionnelle qui donne toute satisfaction et qui est très visitée depuis 6 mois. Nous avons en effet reçu 8 villes ou communautés d’agglomération pour parler de ce projet" i n d i q u e M i c h e l Fo n t a i n e, p ré s i d e n t d e B o u rg - e n - B re ss e A g g l o m é ra t i o n . À condition d’investir dans des travaux de rénovation et de mise en conformité avec le cahier des charges... Soit un délai de quatre mois avant la reprise de la saison suivante ! Un défi relevé avec brio par la société Parcs et Sports, mandatée par l’agglomération pour réaliser les travaux (à hauteur de 2,5 M € TTC), avec notamment la mise en place d’une pelouse naturelle renforcée, jugée beaucoup plus résistante qu’un gazon traditionnel face aux crampons des joueurs ou aux zones de mêlée, de tacle... observées chaque fin de match. Car si le stade accueillait jusqu’en 2014, environ 10 à 12 matchs par saison, il en a reçu 25 en l’espace de 9 mois, avec une capacité d’accueil de 9 000
Le décapage de l’ancien gazon a permis d’installer une pelouse naturelle renforcée. Il s’agit d’une matrice hybride de 12 cm d’épaisseur, type 'AirFibr', composée d’un mélange de sable, de fibres synthétiques et de liège. Appliquée sur site après l’installation du réseau d’arrosage, cette couche repose sur 10 cm de sable pur et 15 cm de gravillons concassés (couche drainante).
places, ce qui représente plus de 100 000 visiteurs depuis le premier match de Coupe de la Ligue de Football le 28 octobre dernier et le lancement de la saison sportive du club de rugby le 1er novembre.
Pelouse naturelle renforcée : une résistance à toute épreuve ! La mise en conformité du stade Marcel Verchère a nécessité la construction de locaux modulaires pour les vestiaires des équipes professionnelles de football et de rugby les jours de match, d’un PC sécurité (gestion de 37 caméras de vidéo protection installées dans l’enceinte), l a r é fe c t i o n d e t o u s l e s s y s t è m e s de sonorisation (amplificateurs indépendants sous chaque tribune pour que les spectateurs soient à l’écoute d’éventuels messages d’évacuation), l’installation de clôtures sportives de 3 m de haut, l’agrandissement du terrain (passant de 7 500 m2 à 8 190 m2 en 70 x 117 m)... Point d’orgue du chantier : le décapage
de l’ancien gazon sur 40 cm pour installer une pelouse naturelle renforcée. Il s’agit d’une matrice hybride de 12 cm d’épaisseur, type 'AirFibr', composée d’un mélange de sable, de fibres synthétiques et de liège. Fabriquée en centrale de production, mise en place et nivelée sur le terrain, cette couche repose sur 10 cm de sable pur et 15 cm de gravillons concassés (couche drainante). Sur le substrat, le gazon est semé à l’aide d’un semoir à disques et à pointes (semis : le 29 août pour une mise en jeu le 28 octobre après 4 matchs joués à l’extérieur). Mais pourquoi avoir choisi u n e p e l o u s e n a t u r e l l e r e n f o r c é e ? Principal atout : le substrat est beaucoup plus résistant qu’un terrain classique en terre-sable. De fait, les zones d’arrachement sont peu nombreuses après un match. Par ailleurs, le substrat, qui présente une excellente perméabilité, est jouable par tous les temps. Le seul inconvénient que l’on peut prêter aux pelouses naturelles renforcées est
la pauvreté du substrat en matières organiques et le faible développement de la vie microbienne. Ce qui implique un plan de fertilisation complexe et différent d’un terrain classique en terre-sable. "La stratégie consiste à apporter de faibles quantités mais de manière répétée, soit environ 20 g d’engrais solides/m2 toutes les trois semaines. Des engrais liquides viennent en complément" précise Maxime Giraud, de Parcs et Sports. Question arrosage, "nous possédons une sonde tensiométrique portable à lecture directe, qui nous permet d’apprécier l’humidité du sol et donc, les doses d’arrosage à apporter" ajoutet-il. Trente-cinq arroseurs de la marque H u n t e r, ré p a r t i s e n 7 l i g n e s d e 5 , couvrent l’ensemble du terrain. Alimenté par un forage, le réseau est installé directement sous le substrat hybride.
Convention d’utilisation et gestion des plannings La cohabitation entre le club de rugby et de football se passe 'en bonne entente'. À entendre Ludovic Alain, Stadium manager pour Bourg-en-Bresse Agglomération. Mais tout cela a nécessité quelques aménagements... "D’un côté, nous avons le club historique de rugby, 100 ans d’histoire et résident au stade Marcel Verchère, et de l’autre, le club de football, qui découvre les lieux. Il y a forcément des habitudes à changer ou à prendre. Pour cela, il a fallu définir précisément
la répartition des locaux, les horaires d’utilisation pour la préparation du terrain..." indique-t-il. Pour ce faire, une réunion tripartite, regroupant BBA et les deux clubs, est organisée chaque semaine. L’occasion d’affiner la convention d’utilisation annuelle, c’est-à-dire le calendrier, en précisant le déroulement de chaque journée, avec le moment de libération du stade, l’état de restitution, le partage des différents locaux, sportifs ou de réception, et les besoins spécifiques de chaque club. En moyenne, il y a un match professionnel par semaine : généralement le dimanche p o u r l e s r u g b y m e n e t l e ve n d re d i pour les footballeurs, sachant que chaque club joue une semaine sur deux à l’extérieur. Des 'doublons' sont possibles certains week-ends. Après, si l’un ou l’autre évolue par la suite en ligue supérieure ou inférieure, le calendrier sera à revoir ! Il n’y a qu’à attendre la fin de saison pour se faire une opinion... Concernant les entraînements, les joueurs de Ligue 2 continuent à s’entraîner au stade de Péronnas, à proximité de Bourgen-Bresse. Cependant, le jour du match, ces derniers peuvent fouler en matinée la pelouse naturelle renforcée du stade Marcel Verchère. Tout doit être inscrit dans le planning journalier du match, afin d’indiquer aux personnels en charge de l’entretien la présence de joueurs. Quant aux rugbymen, un terrain enherbé j o u x t a n t l e s t a d e p e r m e t d ’ a ss u re r les entraînements.
© Parcs et Sports
FERTILISATION
Concernant la gestion du traçage, de la peinture verte permet de masquer les tracés de la pratique sportive qui n'est pas concernée.
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Si le stade accueillait environ 10 à 12 matchs par saison jusqu’en 2014 ; en 2015, il en a reçu 25 en l’espace de 9 mois, toutes disciplines confondues. La mise en place d’une pelouse naturelle renforcée, résistante aux sollicitations des joueurs, s’imposait.
pour éliminer le feutre. Le contrat d’exploitation prend fin le 31 décembre 2016. Mais que se passera-t- il en 2017 ? Selon les budgets alloués et les appels d’offres, l’entretien pourra peut-être se réaliser en régie directe ou par l’intermédiaire d’un prestataire. "L’avenir nous le dira !" conclut Michel Fontaine.
© Parcs et Sports
Depuis la fin des travaux, l’agglomération a signé un contrat d’exploitation d’un an avec un prestataire privé, qui n’est autre que Parcs et Sports. L’entretien se résume aux opérations mécaniques, au traçage, à la configuration du terrain avant chaque match (rugby : 95 m d’un poteau à l’autre, 10 m d’en-but ; football : 105 x 68 m) et à la remise en état de la pelouse après chaque rencontre. Sur ce dernier point, si un terrain sur substrat terre-sable nécessite l’intervention de 5 à 6 agents pendant une journée, la nouvelle pelouse du stade Marcel Verchère nécessite 4 heures d’intervention par une seule personne le lendemain du match. En cause : la pelouse naturelle renforcée, très résistante aux mêlées et aux tacles. Les zones d’impact sont simplement 'refermées' à l’aide d’outils manuels spécifiques. Pour la gestion du traçage d’un match à un autre, "nous utilisons de la peinture verte pour masquer les tracés de la pratique sportive qui n'est pas concernée par le match. Et inversement. Le temps consacré au traçage et au changement des agrès (poteaux de but, poteaux de rugby) est très important, c'est le point principal qui différencie le terrain de Bourg-en-Bresse des autres stades professionnels" souligne Maxime Giraud. En ce qui concerne les opérations mécaniques, mise à part les tontes (sensiblement identiques d’une discipline à l’autre), le prestataire réalise tous les deux mois une aération à pointes pleines, travaillant entre 6 et 15 cm de profondeur. Exit les aérations à lames profondes et les carottages, au risque d’endommager le substrat hybride. Des 'débouchonnages' sur 1 cm de profondeur, combinés à des opérations de verticutting régulières, sont réalisés
© Jean-François Basset
Convention d’exploitation
Le prestataire réalise tous les deux mois une aération à pointes pleines, travaillant entre 6 et 15 cm de profondeur. Seuls des 'débouchonnages' sur 1 cm de profondeur, combinés à des opérations de verticutting et de regarnissage régulières, sont également réalisées. 36
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À retenir :
— dans la saison sportive, une convention d’utilisation liste les journées de match pour chaque discipline, en spécifiant les besoins matériels, les horaires d’utilisation... — à l’heure actuelle, l’entretien est réalisé par un prestataire, qui prend connaissance du calendrier des rencontres pour répondre aux exigences des deux clubs ; — après un match, la remise en état de la pelouse naturelle renforcée nécessite environ 4 h d’entretien et un seul agent.
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GAZON SYNTHÉTIQUE
Gazon synthétique :
l’entretien doit être systématique ! L’entretien est une étape essentielle pour un terrain en gazon synthétique. Réalisées de manière régulière, les différentes opérations permettent notamment de prolonger les qualités d’un gazon, voire sa durée de vie. Malheureusement, cet entretien n’est pas encore un réflexe pour l’ensemble des collectivités.
La brosse rotative du Verti-Top de Redexim recueille ingénieusement le granulat et filtre les débris par le biais d’un mécanisme vibrant : le granulat ainsi nettoyé est alors redistribué uniformément sur toute la surface et une brosse arrière assure une finition lisse.
S
ous l’effet conjugué des conditions météorologiques et de l’utilisation intensive, les éléments de lestage, sable et/ou granulat se compactent au fil du temps : la fibre, alors dépourvue d’une partie de sa protection initiale, est mouvementée et perd irrémédiablement sa mémoire de forme.
Au fur et à mesure, les brins se plient et la qualité amortissante du revêtement se détériore. Par ailleurs, les surfaces en gazon synthétique sont exposées à de nombreuses agressions comme le pollen, la poussière et les feuilles : ce dépôt de fines particules engendre le durcissement de la couche de lestage, altérant son drainage. Tous ces facteurs sont autant d’éléments entraînant un vieillissement prématuré et irréversible des revêtements en gazon synthétique.
L’importance de l’entretien régulier L’enjeu de l’entretien du gazon synthétique est de conserver des caractéristiques sportives durables. Si les heures de jeux sont quasiment sans limite, elles ne sont 40
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pas non plus sans aucune conséquence sur le terrain. Bien qu’artificiels, les terrains subissent les crampons, les heures de jeux, la pollution ambiante, et l’usure du temps. Pour éviter de perdre ces qualités techniques et sportives, plusieurs opérations, réalisées de façon régulière et rigoureuse, sont indispensables. Les tests de souplesse, a m o r t i ss e m e n t , ro u l e m e n t , re b o n d , qui caractérisent le gazon, et qui sont réalisés à la réception du terrain et doivent être entretenus ensuite année après année. Un bon entretien permet de repasser avec succès les tests de contrôle et de rester dans les valeurs définies par la norme. "Au départ, les terrains synthétiques étaient vendus par les professionnels comme des surfaces n’ayant pas besoin d’entretien. Une fois le suivi du fournisseur terminé, aucun suivi n’était réalisé. Puis, les industriels ont changé leur discours en précisant que l’entretien était nécessaire pour garder une surface de qualité. Progressivement, certaines collectivités l’ont compris, mais un très grand nombre de terrains ne sont pas encore entretenus régulièrement"
déplore Gérard Crosnier, gérant de la société MGE Green Service. Pour Xavier Cocaud, de la société Wiedenmann, le coût d’achat d’une machine ne pèse pas lourd par rapport à l’investissement d’un terrain.
LE PRIX POUR CHAQUE OPÉRATION : -- Le brossage : de 1
500 à 6 000 euros HT
selon les machines et les largeurs de travail.
-- Le griffage : de 2 000 à 5 000 euros HT -- Le nettoyage :
6 000 à 20 000 euros HT selon les machines et les options.
GAZON SYNTHÉTIQUE
Les collectivités ont donc intérêt à inclure cet investissement dans la construction de leur terrain. "Par ailleurs, l’entretien régulier est d’autant plus important que, désormais, les re-tests (permettant de vérifier si le gazon garde ses qualités dans le temps) se font tous les cinq ans au lieu de quatre auparavant. C’est pourquoi, lorsque nous venons entretenir un terrain, nous effectuons quelques tests : roulement et rebond de ballon, absorption des chocs… Cela permet de donner quelques indications à la collectivité et de faire des points d’étape entre deux tests d’homologation de terrain" ajoute Philip Christie, dirigeant d’Aqua Clean.
Le brossage du terrain Parmi l’entretien de base, outre l’évacuation des détritus et débris du terrain, le brossage est une action importante, pour redonner de la souplesse, qui doit être régulière. Plus le terrain est utilisé, plus il doit être brossé fréquemment : environ une fois par semaine ou toutes les 40 heures de jeu. Il faut faire attention à bien brosser dans le sens de la pose du terrain pour éviter le décollement. Les brosses es plus couramment utilisées sont celles qui s’attachent à l’arrière d’un véhicule avec un système hydraulique ou traditionnel. Chaque société spécialisée possède une ou plusieurs machines spécifiques pour un brossage efficace et rapide du terrain. Avec des brosses souvent disposées en triangle, les machines possèdent des largeurs de travail de 100 à 400 cm.
Le nettoyage plus profond Av a n t u n e o p é ra t i o n d e n e t t oy a ge, il est obligatoire de réaliser un griffage pour dépolluer les couches compactées.
Le GKB Quick-Clean permet de décompacter, nettoyer, aspirer et balayer les terrains synthétiques : un seul passage suffit pour ramasser les feuilles, brindilles et autres déchets sur le terrain.
Pour nettoyer son terrain, deux solutions sont possibles. Premièrement, un nettoyage par tamis qui ne ramassent que les pollutions grossières (feuilles, cailloux, mégots…). Deuxièmement, un nettoyeur par filtration pour une dépollution complète. Il permet de réduire le compactage du terrain et limite le développement de bactéries. "La brosse rotative du Verti-Top recueille ingénieusement le granulat et filtre les débris par le biais d’un mécanisme vibrant. Le granulat ainsi nettoyé est alors redistribué uniformément sur toute la surface et une brosse arrière assure une finition lisse. Au cours du processus, un système d’aspiration puissant filtre les fines particules telles que la poussière, les cheveux et les fibres cassées, pour les récolter
À savoir : Les causes du compactage des granulats : -- tassement naturel, -- utilisation du terrain, -- particules fines qui colmatent les granulats. Les problèmes suite au compactage du granulat : -- mauvaise filtration de l’eau (stagnation de l’eau de pluie), -- mauvaise absorption des chocs (risques de blessures), -- usure prématurée des fibres de gazon synthétique (durée de vie réduite du terrain).
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GAZON SYNTHÉTIQUE
d a n s u n s a c " d é c r i t M a rc D e l a t t re de la société Saelen. De manière générale, pour Philip Christie, "avant un nettoyage profond, il est nécessaire, d’après moi, d’effectuer d’abord la dépollution profonde du terrain et ensuite le décompactage. Dans le cas contraire, ce dernier va mélanger les pollutions en surface avec le matériau de remplissage et ainsi enfouir les pollutions". Au niveau des machines, le nouvel Aerator de GKB réalise l’aération et le décompactage par l’action de rouleaux à pointes. Regroupés par ensemble de deux rouleaux, chacun ayant un nombre de pointes et une vitesse de rotation différents, ils grattent, foisonnent et remontent le sable ou les billes de caoutchouc tout en décompactant. L’attelage "flottant" permet de travailler tout aussi efficacement dans les coins. La profondeur de travail est réglée par le positionnement des masses coulissantes situées au niveau de l’attelage. De son côté, la machine SportChamp de chez SMG, combine nettoyage par tamisage et filtration par aspiration pour une dépollution profonde. Ainsi, le gazon synthétique et le granulat de caoutchouc sont parfaitement nettoyés et dépollués.
Passer par un prestataire de service Au lieu d’acheter leur propre matériel, certaines villes font le choix de passer par un prestataire de service. Cette solution comporte plusieurs avantages : -- p a s d e p r o b l è m e l i é a u m a n q u e de formation des agents; -- les premières années, les interventions réalisées par des entreprises extérieures servent souvent de formation pour les agents communaux; -- la garantie d’avoir un matériel performant
La machine SportChamp de chez SMG, combine nettoyage par tamisage et filtration par aspiration pour une dépollution profonde.
et de dernière génération pour tous les travaux. "Généralement, les techniciens viennent une fois ou deux par an (durant 1 ou 1,5 jour), parfois tous les trimestres, pour s’occuper de dépolluer et décompacter le terrain, de rebrosser l’ensemble afin de l’égaliser, de contrôler les joints et de regarnir les points de penalty. Ce sont surtout les communes ayant un seul terrain à entretenir qui passent par ce genre de prestations extérieures" explique Philip Christie.
La société Wiedenmann dispose de six modèles de machines pour entretenir le gazon synthétique dont la Terra Clean, avec laquelle le ramassage des pollutions de surface s’effectue à l’aide d’un balai-brosse spécial entraîné par prise de force. 42
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À retenir :
— Bien qu’artificiels, les terrains subissent les crampons, les heures de jeux, la pollution ambiante, et l’usure du temps : pour éviter de perdre ses qualités techniques et sportives, plusieurs opérations, réalisées de façon régulière et rigoureuse, sont indispensables. — L’entretien d’un terrain synthétique comprend des opérations régulières (Brossage, balayage, dépollutions des terrains, regarnissage en matériau de remplissage…) et d’autres seulement 1 à 2 fois par an (nettoyage et décompactage profonds). — Les re-tests d’homologation de terrain (permettant de vérifier si le gazon garde ses qualités dans le temps) étant désormais réalisés tous les cinq ans, il peut être intéressant de réaliser quelques tests (roulement et rebond de ballon, absorption des chocs…) afin de donner quelques indications à la collectivité et de faire des points d’étape.
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MULTISPORTS
Couvrir son terrain
pour en profiter un maximum Début avril, la ville d’Étaples-sur-mer, environ 11 000 habitants, a inauguré le premier terrain multisports couvert du département du Pas-de-Calais. Cette réalisation va être suivie par d’autres équipements sportifs de proximité.
L
e quartier "La Renaissance" à Étaplessur-Mer disposait d’un ancien espace de jeu avec un panier de basketball et des appareils de fitness en bois. Étant un quartier prioritaire de la politique de la ville, l’État a accepté de financer les travaux d’un nouveau site sportif, pour le plus grand plaisir des habitants qui revendiquaient le manque d’installations sportives sur le secteur.
Un terrain couvert et éclairé Les élus ont choisi d’installer un terrain multisports de 27 m x 17 m avec une surface en gazon synthétique pouvant accueillir plusieurs disciplines : football, basket-ball, volley-ball ou encore badminton. " N o u s avo n s c h o i s i ce t t e s t r u c t u re de la société Agorespace car elle possède des amortisseurs de vibration. Or, le bruit était la contrainte principale que nous avions étant donné que le terrain se trouve au milieu d’habitations" explique Olivier Imbert, responsable du service des sports de la ville. Par ailleurs, la ville a fait le choix de couvrir le terrain : "Même si on trouve une salle de tennis de table et une salle polyvalente à moins de 1 km, le quartier manquait vraiment d’un terrain de sport pouvant être utilisé quasiment toute l’année. C ’ e s t p o u rq u o i , n o u s avo n s d é c i d é de la couvrir. Nous avons opté pour un toit translucide afin de laisser passer un maximum de lumière naturelle. De plus, la charpente est en lamellée collée afin de s’intégrer au mieux à l’environnement qui entoure le terrain" ajoute Olivier Imbert. De plus,
La ville a fait le choix de couvrir le terrain avec un toit translucide afin de laisser passer un maximum de lumière naturelle.
le fait de couvrir va permettre à l’école Jean Moulin, située à côté, de l’utiliser durant le temps scolaire, même en cas de mauvaise météo. Enfin, il a été décidé d’éclairer la structure, même si ce sont seulement les éducateurs et animateurs territoriaux qui ont accès au local pour allumer afin d’éviter tout problème. Dans le même ordre d’idée, la ville réfléchit pour éventuellement grillager la structure afin de pouvoir la fermer à partir de 22h.
D’autres équipements sportifs complémentaires
D’autres équipements complètent l’offre sportive dans le quartier, notamment un petit parcours de fitness qui a été réaménagé pour remplacer l’ancien. 44
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La ville a souhaité installer d’autres équipements sportifs dans ce quartier. Ainsi, un petit parcours de fitness a été réaménagé pour remplacer l’ancien. Certains appareils en bois ont été réhabilités et d’autres, en métal, ont été ajoutés. "À notre grande surprise, ce sont surtout les mamans qui viennent utiliser cet espace une fois qu’elles ont déposé leur enfant à l’école d’à côté" précise le directeur des sports. Enfin, un skatepark et un parcours de bi-cross sont en cours d’études pour une réalisation cette année. "L’objectif est de proposer
d e s a c t i v i t é s s p o r t i ve s d i f fé re n t e s aux habitants, et notamment pour les jeunes. De plus, afin qu’ils laissent libre cours à leur imagination, un mur d’expression et une petite scène de plein air seront également construits". FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : la ville d'Étaples-sur-Mer Fournisseur terrain multisports : PR Sports Entreprise en charge des travaux : Agorespace Fournisseur structure fitness : Free Tness Dimensions : 27 m x 17 m Durée des travaux : 3,5 mois Coût : 216 000 euros TTC Subventions : État : 130 000 euros Conseil départemental Pas-de-Calais : 42 900 euros
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ATHLÉTISME
INSEP : une rénovation complète
de la piste comme cadeau d’anniversaire L’année dernière, alors qu’elle fêtait ses 50 ans, la halle d’athlétisme Joseph Maigrot de l’Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance (INSEP) a été modernisée avec une rénovation complète de la piste d’athlétisme.
E
n 1965, la halle Joseph Maigrot a été la première salle d’athlétisme de cette envergure en France. En 2006, elle a connu une rénovation importante lors du vaste programme de modernisation de l’Insep. "Cela faisait 10 ans et la piste avait besoin d’un nouveau retoping étant donné qu’elle est très fréquentée par l’athlétisme mais également par d’autres pôles sportifs qui l’utilisent régulièrement. Elle possédait plusieurs défauts d’affaissements, de flaches et de zones vétustes qu’il devenait indispensable de réparer" explique Thomas Guyot, responsable adjoint du Service Technique du Patrimoine de l’INSEP.
Une halle qui ne sert pas uniquement à l’athlétisme D’ u n e s u r fa ce d ’ e nv i ro n 9 0 0 0 m 2 , le stade combine plusieurs équipements. Premièrement, pour l’athlétisme avec une piste de 340 m, une piste de vitesse et de haies (50 et 60 m) de neuf couloirs, une piste de vitesse de 110 m avec cinq couloirs, deux sautoirs en hauteur, deux sautoirs de perche, un atelier de saut en longueur / triple saut avec fosse en sable et deux aires de lancer de poids. Deuxièmement, pour le cyclisme sur piste avec un anneau "enterré" de 166,66 m avec virages relevés. Enfin, la structure dispose de dix postes de tir aux armes pour le pentathlon moderne ainsi que plusieurs espaces de musculation (400 m² au total) dédiés aux différents pôles. De plus, sa tribune peut accueillir jusqu’à 800 spectateurs.
L’objectif était de retrouver une piste avec une surface permettant de bénéficier d’une très bonne qualité d’amorti et non traumatisante, donc adaptée au gros volume d’entraînement des athlètes sur cette surface.
La problématique des appareils de musculation Le site étant très fréquenté, l’entreprise Eurosyntec, qui s’est chargée des travaux, devait absolument réaliser le chantier en deux mois durant la période où les athlètes peuvent utiliser les équipements extérieurs. La seconde contrainte concernait la problématique du matériel de musculation et de préparation : "Dans un premier temps, il a fallu déménager tous les appareils. Nous avons pris de nombreuses précautions car certains ont été conçus spécifiquement p o u r l ’ I N S E P. U n p l a n d e re p é ra ge a été réalisé, afin de tous les remettre au même endroit, avec un constat d’huissier. Au total, plus d’une semaine a été nécessaire pour enlever puis remettre l’ensemble. Entre temps, ils avaient été stockés sous quatre tentes situées à l’extérieur" décrit Nicolas Allègre, chef de centre d’Eurosyntec.
Un retoping sur l’ensemble de la surface
Le site dispose notamment d’une piste de 340 m, une piste de vitesse et de haies (50 et 60 m) avec neuf couloirs ainsi qu’une piste de vitesse de 110 m avec cinq couloirs. 46
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"L’objectif était de retrouver une piste avec une surface permettant de bénéficier d ’ u n e t rè s b o n n e q u a l i t é d ’ a m o r t i et non traumatisante, donc adaptée au gros volume d’entraînement des athlètes sur cette surface" précise Jean Claude Vollmer, Responsable du Département du Suivi des Pôles, des Sportifs de Haut Niveau (DSPSHN). "Après le rabotage et le nettoyage complet de la surface
qui ont duré une semaine, nous avons réparé les zones abîmées, notamment celles qui s’affaissaient à l’aide de notre produit Resithan Pur. Il s’agit d’un revêtement haut de gamme réalisé par application de trois couches de coulis saupoudrées de granulats de caoutchouc puis balayées. Ensuite, nous avons effectué un retoping sur l’ensemble de la surface sur 6 mm avec le Resithan To p i n g , r e v ê t e m e n t p o l y u r é t h a n e imperméable monocouche. Cette solution s’adapte parfaitement à la rénovation des anciens revêtements polyuréthanes : elle permet d’obtenir un revêtement imperméable performant et durable" ajoute Nicolas Allègre.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : INSEP Maître d’œuvre : Osmose Ingénierie Bureau de contrôle : Labosport Entreprise en charge des travaux : Eurosyntec Durée des travaux : 2 mois Coût : 526 000 euros TTC
TENNIS
La FFT développe
son Plan Qualité Tennis® Créé depuis 2001, le Plan Qualité Tennis® de la Fédération Française de Tennis (FFT) est en pleine mutation avec notamment un changement de logo, des extensions de compétences et un nombre d’entreprises en hausse. Pour le plus grand bonheur des maîtres d’ouvrage.
L
e Plan Qualité Tennis® (PQT), marque de la FFT, officiellement déposée en 2003, est un référentiel d’exigences et de bonnes pratiques mis en place avec et pour les spécialistes de la construction, la rénovation et l’entretien des terrains de tennis. "Nous avions constaté qu’il était nécessaire de cadrer un certain nombre de choses, même si certaines informations existaient grâce à Qualisport. Pour notre part, nous souhaitions, bien évidemment, nous concentrer sur le tennis" précise Nicolas Maignan, technicien conseil du service équipement de la FFT.
Un référentiel qui est reconnu Le Plan Qualité Tennis ® est aujourd’hui une référence en matière de démarche qualité et, pour les maîtres d’ouvrage, est un gage de sérieux dans la réalisation et le suivi des travaux, mais aussi une garantie dans l’organisation et le fonctionnement des entreprises. C’est une démarche volontaire de l'entreprise qui décide de faire les efforts indispensables d'organisation, de formation, d'information et de contrôle pour satisfaire les besoins de ses clients. "Dans un premier temps, les entreprises doivent remplir un dossier d’admissibilité avec différentes informations : copies des assurances, extraits KBIS, références… Par la suite, deux contrôles sont effectués : l e p re m i e r a u s e i n d e l ’ e n t re p r i s e pour vérifier ses process (organisation du système qualité à tous les niveaux de hiérarchie de l’entreprise) et le second pour contrôler les chantiers qu’elle réalise.
Le Plan Qualité Tennis® est aujourd’hui une référence en matière de démarche qualité et, pour les maîtres d’ouvrage, un gage de sérieux dans la réalisation et le suivi des travaux.
C’est un contrôle inopiné des courts pour apprécier la conformité technique et tennistique des réalisations. Cette intervention est réalisée soit par le service équipement de la FFT soit par un laboratoire indépendant. Aujourd’hui, 23 entreprises sont référencées et notre objectif est de se rapprocher de la trentaine. Elles ont vraiment conscience de l’importance de cette distinction et les maîtres d’ouvrages savent que ces entreprises possèdent un gage de qualité" explique Nicolas Maignan.
2015-2016 : une phase de développement importante Jusqu’en 2015, les domaines référencés ne concernaient que les surfaces de jeu : le béton poreux, la résine imperméable,
Liste des entreprises référencées -- Cotennis (terre artificielle) -- Di’Tec (bâtiment textile, structure gonflable) -- EPS Concept (padel) -- European Future Structures (bâtiment textile) -- Henri Leconte Padel (padel) -- Kaktus Padel (Padel) -- Lafranque (bâtiment dur) -- Laquet Tennis (béton poreux, résine, gazon synthétique, terre artificielle) -- Les courts Siméon (béton poreux, résine, terre battue traditionnelle) -- Losberger (bâtiment dur, bâtiment textile)
la terre battue traditionnelle, les terres artificielles et le gazon synthétique. L’année dernière, à la demande des entreprises, le Plan Qualité Tennis ® s’est ouvert aux nouvelles pratiques. Ainsi, désormais des entreprises de padel et de beach tennis sont admises au PQT® et s’engagent à répondre aux exigences et aux attentes du marché. De plus, depuis quelques mois, c’est au tour des entreprises de "courts couverts" de franchir le pas. Une petite dizaine ont répondu aux attentes. Par ailleurs, cette année, le Plan Qualité Tennis ® propose un référentiel "maîtrise d’œuvre de construction". Fin juin, quatre candidatures d’architectes seront examinées. "Ainsi, du concepteur au constructeur, la majorité des corps de métiers est concernée par cette démarche qualité et de satisfaction clients" conclut Nicolas Maignan.
(valable jusqu’au 31/12/2016)
-- Mathis (bâtiment dur, bâtiment textile) -- Polytan France Entreprises (résine, terre artificielle) -- Pro Courts (résine, terre artificielle) -- SMC2 (bâtiment dur, bâtiment textile) -- SPTM (béton poreux) -- SAE Tennis d’Aquitaine (béton poreux, résine, padel) -- Solomat (gazon synthétique, terre artificielle) -- Spaciotempo (bâtiment textile) -- ST Groupe (béton poreux, résine, gazon synthétique, terre battue traditionnelle, terre artificielle, beach tennis)
-- Supersol (terre battue traditionnelle, terre artificielle) -- Tennis Chem Industries (béton poreux, résine, terre artificielle) -- Tennis Daniel Roux (résine) -- Tennis Jean Becker (béton poreux, gazon synthétique, terre battue traditionnelle, beach tennis, padel)
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RÉALISATION
Ile de loisirs de Vaires-Torcy : sport et détente pour tous
D’ici 2017, l’Île de loisirs de Vaires-Torcy va se transformer avec la création de nouveaux espaces. L’objectif est de concilier espaces naturels et développement durable, équipements sportifs de haut niveau et espaces de détente pour tous.
Une demi-douzaine de comités de pilotage, une dizaine de réunions, deux réunions publiques, additionné d’un sondage des riverains mené par le conseil participatif de Marne et Chantereine, ont été organisés et ont permis de présenter le projet au plus grand nombre.
L
a Région Île-de-France est le principal opérateur de ce projet d’envergure. Propriétaire et maître d’ouvrage, elle a conçu le projet, son calendrier de réalisation et son budget avec l’aide du cabinet d’architectes Auer+Weber+Assoziierte qui possède plusieurs références d’équipements sportifs (parc olympique de Munich, Azur Arena d’Antibes…). La SAERP (Société d’Aménagement et d’Équipement de la Région Parisienne) est maître d’ouvrage délégué : elle organise et pilote la réalisation des études des travaux, assure la coordination entre les différents intervenants. Les fédérations, ligues et comités régionaux de canoë-kayak et d’aviron contribueront à l’animation du site au quotidien comme lors de nombreux événements. L’île de loisirs est gérée par l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de Plein Air). Elle sera un relais très impliqué pour que les activités se déroulent au mieux pendant la phase travaux. Jusqu’à la livraison de l’ensemble des nouveaux équipements, 23 mois de travaux se succéderont. Ils seront organisés par phases : lorsqu’un équipement sera en construction, les autres resteront 48
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ouverts. Ainsi, les usagers pourront continuer à bénéficier des services et espaces de détente habituels. Dans la mesure du possible, les promenades resteront accessibles tout au long du chantier, stationnements et circulations seront préservés.
Une phase de concertation essentielle Héritage de la candidature aux JO 2012, ce projet est la concrétisation d’un engagement régional fort pour le développement des disciplines nautiques. Il est issu d’une concertation préalable au réaménagement de l’île de loisirs. Son objectif : présenter au public le projet et recueillir les avis des futurs usagers, riverains, institutions et toutes personnes concernées. La Région a invité l’ensemble des parties prenantes à concourir à la démarche afin de bâtir un véritable projet partagé. Cette phase de concertation, essentielle à la vie du projet, a eu des impacts directs et concrets sur celui-ci puisque différents éléments du dossier ont évolué, permettant de satisfaire les demandes formulées
par les acteurs concernés. Certaines des remarques, pertinentes au regard des objectifs définis pour le projet, ont déclenché des études qui ont permis d’apporter des améliorations significatives. À titre d’exemple, concernant l’accès au futur site, il a été acté à l’issue de la concertation que la berge aménagée aujourd’hui d’un chemin en enrobé, affecté au monde sportif lors des entraînements
UN FINANCEMENT 100 % PUBLIC La réalisation du projet est de :
75 millions d’euros
(toute dépense confondue). Son financement est assuré à 80 % par la Région Île-de-France et à 20 % par l’État, au travers du ministère des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
RÉALISATION
Les étapes clés du projet : - 2010-2011 : études de programmation - 2011-2012 : concours de maîtrise d’œuvre - Mai 2012 : attribution du marché de maîtrise d’œuvre - Juin 2012 : lancement de la concertation et des études de maîtrise d’œuvre - Fin 2012-mi 2013 : études d’avant-projet (APS et APD) - Août 2013 : dépôt du permis de construire - Mars et mai 2014 : présentation du projet aux préfets de région et de Seine-et-Marne - Mai - Octobre 2015 : consultation des entreprises - Janvier 2016 : début des travaux - Mars 2017 : Livraison du pôle sportif - Printemps 2018 : mise en service de l’ensemble des nouveaux aménagements et des compétitions, sera conservée et complétée d’un second chemin en enrobé drainant affecté uniquement au public. Ce c h e m i n n’ a u ra p a s d ’ i m p a c t s u r la nature de la berge mais permettra une différenciation des usages. Autre exemple, l’évolution de la tour d’arrivée. Tout en respectant les normes des compétitions internationales, elle a été spécialement conçue pour s’intégrer dans le paysage. I l e n e s t d e m ê m e p o u r l a r i v i è re de compétition du stade d’’eau vive dont le schéma directeur est le fruit de nombreux allers-retours avec la Fédération Française de Canoë-Kayak. Par ailleurs, le projet d’animation travaillé avec les acteurs associés au projet et les collectivités du territoire ainsi que le mode de gestion qui en découlera s’inscriront dans cette optique de recherche d’optimisation et de plein-emploi du site par tous les publics : sportifs de haut-niveau, clubs, grand public, entreprises au quotidien comme en événementiel.
Un pôle d’excellence pour le canoë-kayak et l’aviron Parmi les installations, il y aura un espace raquette et fitness. On trouvera quatre courts de tennis et huit terrains de badminton qui seront réhabilités. De plus, les courts de squash existants seront détruits et quatre autres courts seront créés dans le bâtiment réalisé. Une seconde partie sera entièrement nouvelle avec une salle de fitness de 200 m2, une salle de cardio et de musculation de 100 m 2 , quatre courts de squash, un préau d’accueil ouvert servant de zone de glisse pour les enfants et de hub de départ pour les activités running et vélo sur la base ainsi que des vestiaires. Par ailleurs, l’objectif est de développer le sport nautique en créant un pôle d’excellence pour le canoë-kayak et l’aviron. L’enjeu : accueillir les fédérations françaises dans les meilleures conditions, pour permettre un entraînement de qualité et les compétitions nationales et internationales. Les équipements seront à la hauteur de cette ambition : -- création d’un stade d’eau vive composé d’une rivière de compétition (300 m de longueur, 9 m de large et 4,5 m de dénivelé)
et d’une rivière d’entraînement (160 m de long, 7 m de large et 1,6 m de dénivelé), réaménagement du bassin de course en ligne pour l’aviron et le canoë-kayak. -- c r é a t i o n d ’ u n e s p a c e f o r m a t i o n avec hébergement, permettant l’accueil des sportifs franciliens, de délégations étrangères mais aussi de stagiaires du Centre de formation francilien des sports nautiques (CFFSN). Ce pôle de 140 lits sera doté de toutes les fonctionnalités pour offrir le meilleur confort possible (lieux de restauration et de vie, salle vidéo, etc.). Ces équipements seront ouverts également à tous les sportifs quelque soient le niveau et la discipline pour l’organisation de stages. Accueillir les compétitions internationales constitue un enjeu majeur pour la Région, en termes de rayonnement, de dynamique sportive et de développement économique. La conception du site répond ainsi à un objectif partagé avec le Centre national pour le développement du sport (CNDS) : concourir au déploiement du sport nautique de haut niveau à travers la création d’un pôle d’excellence pour le canoë-kayak et l’aviron, positionnant le site comme destination
de choix pour les athlètes. En se dotant d’un pôle d’excellence mondial unique au monde dans la mesure où il permet d’accueillir sur un même site les compétitions d’eau vive et d’eau calme, la Région va pouvoir organiser des compétitions internationales tout en accueillant les fédérations de canoëkayak et d’aviron pour l’entraînement régulier des sportifs. Par exemple, en 2018, le site accueillera les épreuves des Jeux Européens du sport adapté, les championnats de France élite de canoë-kayak slalom et descente
L’Ile de loisirs fait ainsi partie des sites majeurs de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ou encore les championnats de France d’aviron sprint. De plus, le futur site sera créateur d’emplois (accueil, entretien, animation, hébergement, restauration) et de dynamiques (tourisme, c o m p é t i t i o n s , f o r m a t i o n s … ) . L’ Î l e de loisirs fait ainsi partie des sites majeurs de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. En cas de désignation par le Comité International Olympique (CIO), le stade nautique accueillera les épreuves de canoë kayak (slalom et course en ligne), d’aviron, d’handi-aviron et de paracanoë.
L’un des objectifs est de développer le sport nautique en créant un pôle d’excellence pour le canoë-kayak et l’aviron et ainsi accueillir les fédérations françaises dans les meilleures conditions. TERRAINS DE
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RÉALISATION
Des façades en double peau pour un nouveau gymnase
Tremplin Sport Formation est une structure privée de formation, sous forme de SCOP, accueillant des entreprises et des athlètes pour divers stages. Depuis quelques mois, elle a complété ses installations sportives avec un gymnase tempéré doté d’une façade en double peau.
Ce nouveau gymnase de 720 m2 permet la pratique du basket du niveau départemental au national et sert aussi pour les activités de danse, de jeux collectifs et pour des exercices de préparation physique.
L
a structure dispose de plusieurs équipements sportifs : un parcours acrobatique, un terrain de beachvolley, un parcours de course d’orientation, un gymnase, une grande halle, une salle d’escalade, deux salles de danse et une salle de musculation.
La réalisation d’un Préosport en 2014… Tremplin Sport Formation recherchait une structure polyvalente pour désengorger ses équipements qui étaient très sollicités. "Nous avons apprécié le concept du Préosport de la société SMC2 favorisant une pratique couverte en extérieur : elle permet aux utilisateurs de jouer en étant protéger de la pluie et du soleil. L'équipement est très sollicité en été mais également aux intersaisons et est utilisé principalement pour le basket-ball mais également pour le roller hockey, des parcours pédagogiques en vélo et l’athlétisme. C’est une structure idéale pour la pratique loisirs et les formations que nous accueillons" explique Franck Volpi, le directeur de la structure.
…avant celle d’un gymnase opérationnel depuis janvier Dans le courant de l’année 2015, la structure a décidé de réaliser un second gymnase de 720 m2 et 6,50 m de hauteur. 50
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C’est un gymnase tempéré jusqu’à 12°C co n ç u p o u r l e s s p o r t s d y n a m i q u e s . Opérationnel depuis le mois de janvier, il comprend uniquement une aire de jeu avec quelques rangements, porte-manteau et casiers pour chaussures, étant donné que le site est déjà équipé au niveau des vestiaires. Il permet la pratique du basket de niveau départemental à national. "Ainsi, cet été, nous allons accueillir trois équipes nationales et un tournoi international U16. De plus, grâce au sol sportif polyvalent de Tarkett que nous avons fait installé, la salle nous sert aussi pour les activités de danse, de jeux collectifs et pour des exercices de préparation physique" ajoute Franck Volpi. Par ailleurs, le gymnase dispose d’une charpente en bois lamellé-collé, d’une couverture translucide et des façades en double peau. "C’était important pour nous car nous sommes dans une région où il fait froid l’hiver et nous souhaitions un vrai confort de pratique, notamment pour le pôle espoir de basket-ball qui s’entraîne tous les jours. De plus, au niveau esthétique, nous avons opté pour des angles de couleur vert anis pour la couverture, ce qui donne un très bon rendu. En outre, le confort acoustique est très bon, que ce soit pour la pratique du basket-ball ou pour les cours de danse en musique. Enfin, nous avons opté pour un éclairage led de 350 lux, un niveau suffisant pour les entraînements" décrit
le directeur de Tremplin Sport Formation. Le traitement d’air et la couverture en double paroi permettent un confort thermique sans aucun risque de condensation. De plus, la membrane textile associée à une utilisation raisonnée de l’énergie pour tempérer les bâtiments permettent de réaliser un ouvrage à très faible impact e nv i ro n n e m e n t a l à l ’ i nve s t i ss e m e n t et à l’exploitation.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Tremplin Sport Formation Fournisseur de la structure : SMC2 Fournisseur du sol sportif : Tarkett Surface : 720 m2 Durée des travaux : 3 mois Éclairage : 350 lux avec un système à led Chauffage : radiant gaz Coût des travaux : 560 000 euros TTC
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RÉALISATION
Le centre national de ski et de snowboard à Albertville
La Fédération Française de Ski a décidé d’installer à Albertville (73), aux abords de la Halle Olympique, le centre national de ski et de snowboard. Inauguré le 4 juin prochain, celui-ci sera l’élément central de la préparation de l’ensemble des athlètes de la FFS pour le ski alpin, le snowboard et le freestyle.
Le centre national de ski et de snowboard se veut un outil de travail spécifique et rapidement opérationnel pour répondre à toutes les exigences du sport de haut-niveau.
A
près réf l exion, la Fédérat ion Française de Ski (FFS) a retenu la ville d’Albertville pour accueillir cet équipement sur lequel elle travaillait depuis plusieurs années. "C’est pour nous un aboutissement car cette structure était nécessaire afin d’avoir la même configuration que pour le ski nordique qui possède son site dans le Jura depuis plusieurs années " indique Michel Vion, président de la FFS.
Un passé sportif que la ville souhaite faire fructifier pour l’avenir Lorsque l’équipe municipale actuelle est arrivée, elle a décidé de changer le lieu d’implantation de l’équipement. "Nous souhaitions qu’il soit à proximité de la Halle Olympique nouvellement rénovée afin de mutualiser quelques espaces lors de certains événements. à l’historique sportif de la ville qui a accueilli les Jeux Olympiques d’hiver en 1992, il était nécessaire de montrer que nous sommes 52
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toujours une ville d’accueil du sport de hautniveau De plus, notre objectif est de créer un véritable pôle économique et sportif. Ainsi, notre volonté est d’accueillir dans le même secteur des sociétés spécialisées dans les domaines du ski et du vélo" indique Martine Berthet, maire d’Albertville. Par ailleurs, c’est un argument supplémentaire pour la ville qui se positionne comme u n t e r r i t o i re a u cœ u r d e s m a ss i f s montagneux alpins avec une offre variée de sports d’hiver. Par exemple, en novembre prochain, elle organisera la troisième édition du salon "Neige et Glace" où différentes stations présentent leurs offres au public
qui peut s’essayer à différentes disciplines (patinage, ski et bobsleigh) grâce à une patinoire éphémère et une piste de ski synthétique.
À proximité de la Halle Olympique et de gymnases existants Le programme a été travaillé en étroite collaboration entre les services de la ville d’Albertville et la direction technique de la FFS. Il a été conçu pour répondre à toutes les exigences du sport de hautniveau. Le site comprend un gymnase de dimensions 44 m x 22 m (et une hauteur
Une charpente métallique de 220 tonnes d’acier Le complexe sportif, d’une superficie totale de 3 260 m2, dispose d’une charpente métallique de 220 tonnes d’acier. Les salles de musculation, stretching et la piste d’athlétisme au niveau R+1 doivent être très peu déformables afin de supporter les efforts sur le plancher. La rigidité de l’ossature métallique a donc été calculée en conséquence afin d’assurer cette reprise de charges.
RÉALISATION
sous plafond de 7 m), un local de rangement, quatre salles de musculation, chacune dédiée à un travail spécifique, deux tremplins, une piste d’athlétisme couverte de 50 m (3 couloirs), une salle d’agrès et d’acrobatie, une salle de cardio-training, u n e s a l l e d e s t re t c h i n g , u n e s a l l e de récupération (cryothérapie), une salle d’évaluation, divers locaux de rangement e t d e s e s p a ce s a d m i n i s t ra t i fs p o u r l’encadrement. Par ailleurs, la salle multisports peut être utilisée par les clubs locaux et les scolaires en dehors du planning de la FFS. "Nous avons trouvé un très bon compromis avec la ville d’Albertville afin que cet espace soit utilisé aussi par les clubs et les scolaires sachant que nous serons prioritaires du 1er avril au 31 octobre pour la préparation des équipes de France" ajoute le président de la FFS. Afin d’optimiser les surfaces, mutualiser les installations techniques et créer d e s s y n e r g i e s d e fo n c t i o n n e m e n t , le centre de haut-niveau est à proximité du gymnase existant de la Combe de Savoie et des nouveaux courts de tennis couverts. Ce gymnase va subir quelques opérations de rénovation, notamment le rafraîchissement de la peinture des façades. Par ailleurs, le dispositif comprend également la scolarisation, le suivi pédagogique
et l’hébergement des jeunes du pôle France au lycée Jean Moulin (environ 70) ainsi que le suivi médical au sein du centre médicosportif de la ville. "Celui-ci, situé en centreville jusqu’à présent, sera très prochainement transféré à l’hôpital qui se trouve également à proximité du pôle olympique" ajoute Martine Berthet.
La FFS veut surfer sur la dynamique actuelle Ce nouvel équipement va aider la FFS à gagner en efficacité : "Il nous fallait une base unique répondant aux différents p a r a m è t re s e ss e n t i e l s p o u r n o u s : la formation avec le pré-bac et le post-bac, le haut-niveau et le médical. Auparavant, nous avions tout ceci mais dispersé sur différents sites" argumente Michel Vion. Pour la FFS, il était indispensable d’avoir un tel outil pour les clubs et les centres régionaux, mais aussi pour continuer sur la bonne dynamique actuelle. En effet, la saison qui vient de s’écouler a établi un record avec 127 podiums en Coupe du Monde (le précédent record étant de 94 en 2011) et 47 victoires avec 48 athlètes différents. Et Michel Vion de poursuivre "Cette dynamique reflète le travail de plusieurs années et celui de champions
d’exception comme Martin Fourcade… Par ailleurs, les 15 épreuves de Coupe du Monde qui ont eu lieu en France sont une vitrine pour nos montagnes et nos domaines skiables. Et nous avons l’ambition d’organiser les championnats du monde de ski alpin en 2023." FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : la ville d'Albertville Architecte : Studio Arch Travaux : HTC Alpes Surface totale : 3 260 m2 Durée des travaux : 1 an Utilisateurs : Fédération Française de Ski et les scolaires Coût total : 6,4 millions d'euros TTC Subventions : -- Conseil départemental de Savoie : 600 000 euros -- Conseil régional Rhône Alpes : 600 000 euros -- CNDS : 260 000 euros
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Montévrain : un complexe sportif
au cœur d’un quartier en pleine évolution D’ici la fin du mois de juin, les travaux du nouveau complexe sportif de Montévrain (77), appelé Montévrain Sport Académie, seront terminés. Il répond à des besoins grandissants en termes d’infrastructures sportives sur le territoire et devrait être complété par un futur terrain de grand jeu.
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© Patrick Vedrune
itué au cœur de l’éco-quartier de la ville, ce nouveau complexe sportif est édifié sur un terrain d’une surface de 26 292 m 2 . Conçu par l’agence d’architectes Grzeszczak Rigaud, le site offrira également un accès piétons facilité avec un parvis étendu devant son entrée.
Une politique sportive ambitieuse depuis quelques années Compte tenu de la sociologie de sa population (plus d’un tiers de la population a moins de 14 ans), Montévrain, 10 000 habitants, se devait de prendre en compte les besoins grandissants de la population, comme l’explique Christian Robache, maire de Montévrain : "La ville a construit plusieurs lotissements ces dernières années. Ainsi, environ 80 % de la population a moins de 35 ans. Toutefois, mes prédécesseurs avaient oublié de construire des équipements publics, notamment des structures sportives" . Depuis 2011, elle a adopté une politique ambitieuse qui se traduit par plusieurs réalisations : d e s e s p a ce s d e p rox i m i t é l u d i q u e s et sportifs (city-stades, parcours sportifs…) dans l’ensemble des quartiers de la ville, la création ou rénovation d’équipements sportifs qui étaient attendus (skatepark, terrain de football…). De plus, elle a créé une école municipale des sports et mis en place des stages multisports. Cette politique a notamment été primée avec l’obtention du label Ville Ludique et Sportive en 2013.
Un équipement divisé en quatre grands espaces Le complexe regroupera quatre espaces dédiés au sport sur deux niveaux : -- Le gymnase principal : d’une surface de 1 091 m2, il permettra de pratiquer les disciplines classiques telles que le basket-ball ou le handball. Il disposera d ’ u n e g ra n d e b a i e v i t ré e o u ve r t e sur l’extérieure faisant face à une tribune de 280 places. Un mur d’escalade sera également disposé à l’extrémité de cette salle sur une longueur de près de 30,00 m sur 7,00m de haut, -- Le dojo : situé à l’étage, il accueillera deux tatamis pour la pratique des arts martiaux (karaté, judo et boxe) sur une surface de 230 m2, 54
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L’enveloppe du gymnase est constituée d’un filtre métallique à base de cassettes laquées blanches perforées qui régule l’ensoleillement et donne un aspect lumineux à l’équipement.
-- La salle de gymnastique : il est prévu un espace de 290 m 2 comprenant une salle de gymnastique / acrosport avec des miroirs et des barres de danse, -- L’espace multi-activités : de 575 m 2 , il pourra accueillir des activités comme le badminton, le tennis de table ainsi que les enfants de l’école municipale des sports ainsi que les futurs élèves du collège. Cet espace est équipé d’un rideau motorisé permettant de la séparer en deux pour des activités différentes simultanées. Bien évidemment, l’équipement disposera aussi de plusieurs vestiaires (6) et d’espaces de rangement. "Ces différents espaces vont permettre de répondre aux besoins de nos différents clubs, mais également de ceux des villes voisines. Notre volonté est vraiment d’élaborer une stratégie sportive sur l’ensemble du territoire" ajoute Christian Robache. De plus, l’ensemble est complété par le logement du gardien qui sera en permanence sur le site pour organiser sont fonctionnement et assurer sa surveillance Enfin, à termes, un stade d’athlétisme équipé d’un terrain de football et de rugby avec une tribune de 500 places verra le jour à côté du complexe sportif. "Nous sommes en train de travailler sur ce projet, notamment en recherchant le financement car c’est
un projet de 4 millions d’euros" indique l’élu. De plus, il sera situé à proximité immédiate du futur collège de la ville qui verra le jour en 2018. FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Ville de Montévrain Architecte : Agence Grzeszczak Rigaud Surface du bâtiment : 4 207 m2 Fournisseur du sol sportif : JMS Fournisseur équipement sportif : Nouansport Durée des travaux : 22 mois Coût : 8,6 millions d'euros TTC Subventions : -- Conseil régional Île-de-France : 2,9 millions d'euros -- Aménageur d’État Épamarne : 1,8 million d'euros -- Société d’économie mixte : 500 000 euros -- Conseil départemental Seine-et-Marne : 480 000 euros
MATÉRIELS & ÉQUIPEMENTS
Une architecture en lien avec le futur collège L’enveloppe du gymnase est constituée d’un filtre métallique à base de cassettes laquées blanches perforées qui régule l’ensoleillement et donne un aspect lumineux à l’équipement. Le socle du bâtiment, sur 2,20 m de haut, est constitué d’un béton matricé teinté qui présente une excellente résistance et durabilité. L’architecture du gymnase est en rapport étroit avec le futur collège qui y sera adossé, traité dans les tons blancs et gris avec des grands brise-soleil métalliques. En outre, la façade nord, côté futur terrain de sport extérieur, qui éclaire les salles sur tout un côté, est constituée d’une parois translucide isolante sur toute la hauteur. Un complément d’éclairage naturel est apporté par de grands sheds ouvrants posés en toiture. La couverture est végétalisée pour retenir les eaux de pluie qui ne peuvent pas être infiltrées sur un terrain très imperméable. Conçu par l’agence d’architectes Grzeszczak Rigaud, le complexe sportif devrait être terminé fin juin et opérationnel dès début septembre.
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MATÉRIELS & ÉQUIPEMENTS
Des agrès diversifiés
pour une salle très appréciée
© Magali Ruffato
Une salle spécialisée de gymnastique est un équipement particulier notamment grâce à ses différents agrès spécifiques. Il est indispensable de bien étudier au préalable les besoins et les caractéristiques des équipements avant de les entretenir efficacement pour garder une salle de bon niveau.
Concernant l’implantation, il est souvent judicieux de positionner les agrès féminins d’un côté et les masculins de l’autre, tout en les regroupant par atelier ; le praticable, utilisé par les deux catégories, servant de transition.
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ès l e d ébut du p ro jet , il est important pour la collectivité de se faire aider par un bureau d’étude spécialisé ou directement par un fournisseur de matériels car la construction d’une salle de gymnastique demande quelques précautions. En effet, les murs doivent pouvoir recevoir des fixations pour espaliers, barres à danser, miroirs, potences à anneaux,… "Ils seront soit en béton plein, soit en tout autre matériau (briques, parpaings creux, bardage métallique, siporex,…). Dans ce cas, il est impératif de prendre contact avec nos services techniques afin de prévoir les renforts et supports a p p r o p r i é s " e x p l i q u e Yve s B e n o i t , directeur général de Gymnova. Concernant la charpente, elle peut être en métal, en lamellé collé ou en béton. Comme pour les murs, une coordination avec le fournisseur des équipements est indispensable afin de prévoir les supports et renforts nécessaires à l’utilisation de suspensions d’anneaux ou encore de rails de cordes à grimper. Pour le sol, étant donné qu’environ 75 % de la salle est recouverte par les équipements, il est préconisé de privilégier un béton lissé afin d’effectuer des économies sur ce poste. 56
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Enfin, la problématique du chauffage n’est pas toujours simple : avec un système à air pulsé, il faut faire attention au positionnement pour ne pas gêner les gymnastes et au bruit que cela peut engendrer. Avec un chauffage au sol, son efficacité est atténuée par les tapis qui couvrent la quasi-totalité du sol. Le chauffage par rayonnement s’avère être le plus efficace.
Des dimensions de salle variables Les dimensions d’une salle spécialisée dépendent généralement de deux facteurs : la surface constructible autorisée et le budget disponible. Pour les salles mixtes (gymnastique féminine et masculine), les dimensions recommandées vont de 40 x 20 m à 44 x 22 m. Il est cependant tout à fait envisageable de faire des salles plus petites (35 x 20 m ou moins) très correctement équipées. Concernant la hauteur sous plafond ou charpente, un minimum de 7 m est obligatoire pour la gymnastique artistique (9 m pour la gymnastique rythmique et pour le trampoline). Pour l’éclairage, il faut privilégier les lumières diffuses aux lumières
directes avec 450 lux minimum au sol. "Généralement, nous réalisons un premier plan d’implantation selon les utilisateurs, les niveaux de pratique et les souhaits du maître d’ouvrage. Il est d’ailleurs essentiel que les entraîneurs des clubs participent aux discussions car c’est avant tout eux qui vont utiliser la salle au quotidien avec les sportifs" indique Yves Benoit. Par ailleurs, il ne faut pas oublier de prévoir une aire de circulation périphérique dans la salle et un accès poids lourds e x t é r i e u r a ve c u n e p o r t e d ’ e n t ré e conséquente permettant le passage d’équipement volumineux.
Avoir des agrès certifiés même pour les salles d’entraînement En règle générale la gymnastique est à 80% féminine et 20% masculine. L e s a g rè s fé m i n i n s ( p o u t re, b a r re s asymétriques) sont donc plus importants que les masculins (anneaux, barres parallèles et barres fixes). Le saut de cheval et le praticable (tapis) étant communs aux deux pratiques. Selon la dimension et l’utilisation de la salle, il est possible de multiplier
MATÉRIELS & ÉQUIPEMENTS
le nombre d’agrès. "Les agrès nécessitent des distances de sécurité normalisées et possèdent des caractéristiques techniques spécifiques. Chaque agrès de compétition est soumis à une certification de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) après des tests physiques en laboratoire. Même pour les salles d’entraînements, il est essentiel de posséder au moins un agrès de chaque, certifié par la FIG, afin que les athlètes puissent s’entraîner dans les mêmes conditions que la compétition. Les autres agrès ont des caractéristiques assez proches. Parmi les différences, les réglages sont plus importants afin que le matériel soit utilisable par tous, notamment les enfants. Par exemple, la hauteur de la poutre peut être descendue à 0,50 m au lieu de 1,20 m" décrit le directeur général de Gymnova. Par ailleurs, concernant l’implantation, il est souvent judicieux de positionner les agrès féminins d’un côté et les masculins de l’autre, tout en les regroupant par atelier. Le praticable, de 14 m x 14 m, utilisé par les deux catégories, sert de transition.
Une vérification complète du matériel une fois tous les deux ans minimum Après la mise en place du matériel, l’entreprise spécialisée peut proposer une formation aux personnes qui seront amenées à régler et contrôler les agrès. " C ’ e s t i m p o r t a n t c a r l e s a ge n t s n e connaissent pas vraiment le matériel et comment le contrôler. Généralement, nous proposons de venir effectuer une vérification complète une fois par an ou tous les deux ans selon la fréquentation de la structure. C’est indispensable notamment pour contrôler les attaches au mur et les ancrages au sol. Pour les tapis, s’ils ne sont pas manipulés souvent, c’est simplement
Pour l’éclairage, il faut privilégier les lumières diffuses aux lumières directes avec 450 lux minimum au sol.
la mousse qui s’use suite aux répétitions des chocs. Par contre, ils sont à changer entièrement assez régulièrement lorsque les manipulations sont nombreuses. En outre, très régulièrement, il est indispensable pour les agents d’effectuer un contrôle visuel afin de vérifier qu’il n’y ait pas de soucis dans la salle" argumente Yves Benoit. La durée de vie de chaque agrès est variable selon l’utilisation, le nombre d’adhérents et le niveau de pratique. "Par exemple, les porte-mains des barres asymétriques peuvent durer seulement 6 mois pour un club de haut-niveau contre trois ans pour un club de plus petit niveau. À l’inverse, les barres fixes en acier ont une durée de vie beaucoup plus longue même si, pour des raisons de sécurité, il est recommandé de les remplacer régulièrement (tous les 3 ans). Quant aux fosses de réception, elles souffrent beaucoup et sont à renouveler tous
les deux à cinq ans" ajoute-t-il. Concernant le nettoyage des tapis, il faut utiliser un produit non agressif avec de l’eau. L’aspirateur est également un matériel essentiel notamment pour enlever la magnésie, poudre blanche servant d’antitranspirant aux gymnastes.
Quel prix pour les agrès ? De manière générale, le prix des agrès varie entre 1 500 et 3 500 euros TTC l’unité. Le praticable, quant à lui, est l’équipement le plus cher avec un coût d’environ 35 000 euros TTC.
Contrairement aux agrès certifiés par la FIG, les non certifiés disposent d'une amplitude de réglages plus importante afin d'être utilisables par tous, notamment par les enfants. Par exemple, la hauteur de la poutre peut être descendu à 0,50 m au lieu de 1,20 m.
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SPORT & TOURISME
La Transvésubienne :
une belle vitrine pour l’arrière pays niçois
© Cyril Charpin
Course de VTT légendaire, la Transvésubienne innove cette année avec deux jours de compétition au cœur des vallées de la Haute-Vésubie. Cet événement sportif qui se déroulera les 14 et 15 mai prochain est également un enjeu de promotion important pour les Alpes Maritimes qui souhaitent faire de l’arrière-pays niçois une grande destination de cyclotourisme à l’année.
Etalée désormais sur 2 jours, la Transvesubienne relie Nice à la Haute-Vésubie, soit plus de 120 km avec de très forts dénivelés. Plus de 700 participants sont attendus cette année.
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éputée pour être l’une des courses de VTT les plus difficiles en France, la Transvésubienne est également l’une des plus anciennes, puisqu’elle a été créée en 1988, à une époque où la pratique du VTT n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui. Vingt ans après sa création, cette course attire aujourd’hui toujours plus de participants, avec une moyenne de 700 inscrits à chaque édition. Des candidats expérimentés de très bon niveaux âgés entre 26 et 35 ans, et originaires majoritairement de France mais aussi de toute l’Europe : Suisse, Italie, Scandinavie... "Plus qu’une compétition sportive, c’est surtout une aventure humaine qui demande beaucoup d’endurance m a i s a u ss i u n e g r a n d e t e c h n i c i t é e n r a i s o n d e s n o m b r e u x p a ss a g e s techniques de la course. Elle est d’ailleurs un laboratoire grandeur nature pour tous les équipementiers qui souhaitent apporter des innovations futures. Autre particularité : la course met en valeur un réseau de sentiers uniques au monde de VTT au cœur des vallées 58
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de la Haute-Vésubie" explique George Edwards, fondateur et gérant d’UCC Sport Event, la société organisatrice de la course. Il est vrai que venir à bout des 125 km n’est pas donné à tout le monde. La Transvésubienne a pour particularité de relier le littoral aux vallées de la Vésubie, dans l’arrière pays. Soit un parcours a cc i d e n t é a u x t rè s fo r t s d é n i ve l é s . Et pour 2016, la nouvelle édition s’annonce encore plus prometteuse puisque pour la première fois, elle s’étalera sur deux jours ! La première étape relie NiceBaie des Anges à Roquebillière en HauteVésubie sur un format "Enduro Rallye" avec deux secteurs chronométrés représentatifs de l’esprit de la course. Soit un parcours de 65 km avec des dénivelés de +2 500 m et – 1900 m au cœur du massif de la Vésubie. Et la deuxième étape relie la Colmiane à Nice en empruntant en grande partie le tracé historique. Soit un parcours de 60 km avec un dénivelé de + 2 350 m et – 3 600 m. "On a décidé cette année d’étendre la course sur deux jours
avec une traversée de Nice pour permettre au public d’assister au départ des VTTistes depuis la Promenade des Anglais. Cela permet également d’apporter plus de visibilité à la course et à la destination des Alpes Maritimes, qui est notre principal partenaire" explique George Edwards.
Un partenariat public-privé Sur les 80 000 € TTC de budget annuel, la moitié est, en effet, financée par les subventions publiques des collectivités locales. Le Conseil général des Alpes Maritimes accorde 20 000 € à chaque édition pour assurer la bonne organisation de la course. Mais surtout, il assure la gestion, la surveillance, l’aménagement et l’entretien tout au long de l’année d’un réseau unique constitué de 2 000 km de circuits de VTT ! Autre partenaire de poids : la Ville de Nice et sa Métropole qui apporte également 20 000 € et une aide au niveau logistique. Quant aux partenaires privés, ils se composent essentiellement d’équipementiers comme
Suntour, Continental, Bluegrass, Overstims et Commençal. Au total, cela représente 45 000 € TTC mais réparties sur 3 courses de VTT organisées dans l’année par UCC Sport Event. Les recettes de la course, elles, se font principalement par les inscriptions (de 30 à 70 € par participant). Malgré un bon budget, les comptes sont justes à l’équilibre, c a r l e s d é p e n s e s re s t e n t l o u rd e s : 8 000 € pour le budget secours, 7 000 € pour le ravitaillement, 5 000 € pour les prix... À chaque édition, la Transvésubienne mobilise près de 160 personnes (dont 50 % de volontaires bénévoles) chargés d’assurer la sécurité sur le parcours, le ravitaillement, le chronomètre...
Une vitrine pour la destination de l’arrière pays
© Cyril Charpin
Si les collectivités locales sont autant impliquées dans cette course, c’est notamment parce que la Transvésubienne représente un enjeu de taille p o u r l a d e s t i n a t i o n . E l l e co n s t i t u e, sans conteste, l’une des plus belles opérations de promotion de cette partie du territoire. Depuis quelques années, le Département des Alpes Maritimes s’est donné pour ambition de faire de la Vallée de la Vésubie une destination touristique et sportive de premier plan dans les Alpes du Sud. Si de nombreux
équipements sportifs ont ou vont être créés dans les années prochaines, le cyclotourisme (vélo de route et VTT) constitue le principal a xe d e d éve l o p p e m e n t t o u r i s t i q u e sur cette partie du territoire. Le département a d’ailleurs réalisé de nombreux aménagements et équipements spécifiques sur le territoire (création de l’espace VTT Alpes de la Mer sur la zone transfrontalière, prolongement de l’itinéraire les Chemins du Soleil permettant de relier en VTT le lac Léman à Nice..., création de l’itinéraire les Alpes de la mer à vélo sur les versants français et italiens...). Balisés dans le cadre d’une convention du Département avec la FFC, les parcours français s’harmonisent également avec la signalétique italienne qui en reprend les mêmes principes. Il faut dire que le département, et surtout l’arrière pays, sont une véritable terre de prédilection pour le VTT. Elle offre de nombreux atouts pour la pratique de ce sport : des reliefs importants, une grande variété de terrains, un réseau aménagé et entretenu, une météo clémente en toute saison, des structures d’accueil et d’hébergement... Un potentiel énorme que le département entend bien aujourd’hui exploiter pour développer un tourisme durable tout au long de l’année. "La course offre une belle médiatisation à ce territoire moins connu de la Côte d’Azur. D’autant que les compétiteurs sont d’excellents ambassadeurs, notamment à l’étranger, p o u r p ro m o u vo i r ce t t e d e s t i n a t i o n dans leur pays. Mais surtout, la course génère d’importantes retombées é co n o m i q u e s d a n s t o u t e l a v a l l é e e t a ss u re u n b o n c h i f f re d ’ a f fa i re s aux professionnels du tourisme (hébergeurs,
© Cyril Charpin
SPORT & TOURISME
Pour Nice, cette course est un excellent moyen pour promouvoir son arrièrepays et renforcer ainsi son attractivité touristique.
restaurateurs, prestataires....) alors qu’on est en basse saison" assure George Edwards. D’autre part, la Transvésubienne fait vivre également la vallée tout au long de l’année, car de nombreux participants viennent avant la course faire une reconnaissance du parcours seuls ou en faisant appel à des agences locales spécialisées. À l’instar de la société 1 001 sentiers, partenaire de l’organisateur de la course, qui propose sur deux jours un programme d’entraînements. En misant sur le cyclotourisme, le département des Alpes Maritimes espère ainsi mieux valoriser son arrière pays, et donner également une autre image de la Côte d’Azur, à mille lieues de l’univers glamour des stations balnéaires. L’objectif est de proposer une autre forme de tourisme à une clientèle notamment étrangère, déjà en séjour sur la Côte d’Azur.
Les variantes de la Transvésubienne. Avec un budget annuel de 80 000 € TTC, financé pour moitié par les collectivités territoriales, la course mobilise près de 160 personnes, dont une grande partie de volontaires
Outre le parcours classique (l’Ultra Trans), la Transvésubienne propose plusieurs variantes. La Trans’Enduro offre une journée de ride le samedi avec deux secteurs chronométrés reliant la Promenade des Anglais de Nice à la Haute Vésubie. La Trans 50 est, elle, une première approche tout en douceur de la course le dimanche. Quant à l’E-Bike série, elle est ouverte depuis 2012 à la catégorie VTTAE ( VTT électriques). Le classement intègre encore cette année les catégories Tandem et Fatbike.
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SPORT & TOURISME
Sport connect Applications, balises GPS, objets connectés... Les collectivités et professionnels redoublent d’imagination pour renforcer l’attractivité de leurs sites touristiques en les rendant plus interactifs et ludiques. Zoom sur les dernières innovations numériques. Des snow beacons au Grand Tourmalet Le plus grand domaine skiable des Pyrénées a déployé sur tout son territoire 60 snow beacons. Ces petites valises transmettent des signaux qui sont détectés par l’application Grand Tourmalet. Il suffit alors d’activer cette dernière pour qu’elle délivre des infos pratiques adaptées en fonction de l’heure et du périmètre dans lequel on se trouve : ouverture et fermeture domaine skiable, info route et accès stations, information de dernière minute, météo... www.grand-tourmalet.com
Une appli à 360° pour Valmorel La station a développé en partenariat avec la start-up Hotentic, un dispositif unique de photos et vidéos à 360°, qui permet d’avoir une vision élargie du domaine skiable et de la station. Cette fonctionnalité est complétée par une option "lunettes" qui permet de lire les vidéos avec un casque de réalité virtuelle pour une immersion totale. Valmorel propose à la vente ce casque au prix de 19€. www.valmorel.com
Le GR 470, le premier GR numérique Le nouveau GR Sources et Gorges de l’Allier, long de 210 km, est le premier GR de randonnées sur support numérique. Les randonneurs peuvent ainsi télécharger et imprimer gratuitement les rando-fiches sur internet, les tracés GPX sur GPS de randonnées pédestres ou télécharger l’appli mobile sur smartphone. www.gr470-gorgesalliers.com
Paradiski lance l’application Yuge Le domaine skiable qui relie les Arcs, Peisey-Vallandry et la Plagne en Savoie propose une application qui présente un éventail de préconisations personnalisées et contextualisées. Où skier au soleil aujourd’hui ? Quel parcours pour mon niveau ? Quelles activités après ski à proximité ? L’application propose également de nombreux autres services : plan interactif du domaine (itinéraire adapté à son niveau de ski, position en temps réel, points d’intérêt à proximité...), bilan complet des conditions de glisse (météo, état du manteau neigeux, données d’affluence aux remontées mécaniques en temps réel...). C’est l’agence Fullsix qui accompagne Paradiski dans sa stratégie digitale. www.paradiski.com
Un nouveau portail pour la Fédération française de cyclotourisme Le site permet d'accéder à 3 000 circuits VTT et route et plus de 138 000km dans toute la France. Gratuit et interactif, ce portail offre de nouvelles fonctionnalités qui permettent de rechercher le nom d'un circuit, de se géolocaliser pour explorer la zone géographique la plus proche ou d'accéder à un carnet de bonnes adresses et lieux touristiques du parcours. www.veloenfrance.fr
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DISCIPLINE
Le développement du canoë kayak passe par les collectivités
© FFCK
Avec plus de 700 clubs répartis sur l’ensemble du territoire français, la Fédération Française de Canoë Kayak mène différentes actions pour continuer à développer la pratique. Elle travaille aussi bien sur les projets de ses clubs, sur l’amélioration de leurs infrastructures mais aussi sur la création de parcours particuliers pour mettre en avant chaque territoire.
Inauguré en 2009, le stade d’eaux vives de Pau dispose notamment d’une rivière artificielle consacrée aux activités d'eaux vives avec un espace sécurisé dans lequel le débit de l'eau est modulable suivant le niveau de pratique (lâcher d’eau de 4 à 14 m3 par seconde).
L
e terme français "canoë-kayak" apparaît au milieu du XX e siècle. Il rassemble plusieurs activités de sport ou loisir réalisées non seulement avec un canoë ou un kayak, mais plus généralement avec toute embarcation propulsée par des pagaies. Les disciplines de la Fédération Française de Canoë Kayak (FFCK) sont divisées en trois catégories : les disciplines Olympiques et Paralympique (course en ligne, paracanoë et slalom), les disciplines de compétition (descente, dragon boat, freestyle, kayakpolo, ocean racing et waveski-surfing) des disciplines "loisirs" (la randonnée en eau calme, eau vive ou en mer).
Aider les collectivités à aménager des infrastructures spécifiques De 1995 à 2008, le nombre des licenciés a augmenté d’environ 1 % par an. Depuis, ce chiffre est passé à 3 %. Toutefois, dès 2007, plusieurs clubs ont fait part d’un déficit structurel leur empêchant d’accueillir plus de licenciés. 62
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La fédération a donc décidé d’inciter les clubs à se rapprocher de leur collectivité, pour la grande majorité propriétaire des installations, pour réaliser quelques travaux. "Lors d’une enquête en 2009, 20 % de nos clubs ne disposaient pas de vestiaires et les deux-tiers n’avaient pas de club-house. Nous avons donc mis en place un ouvrage d’informations, voire de recommandations, p o u r a i d e r l e s d i r i ge a n t s d e c l u b s et les collectivités à aménager ou construire un stade de slalom ou d’eau vive, de courses en ligne ou de kayak-polo, mais aussi
Handikayak :
des locaux fonctionnels (vestiaires, locaux techniques, club-house,…)" décrit Patryce Bazin, responsable du service réglementation équipements et développement durable d e l a F F C K . Co n ce r n a n t l e s g u i d e s spécifiques pour les différents stades, l e s i n fo r m a t i o n s c o n c e r n e n t a u ss i bien l’aire de jeu (aire d’échauffement, chambre d’appel, aire de compétition…) que les surfaces périphériques (le village des athlètes, les tribunes, le stationnement…), le tout selon le niveau de compétition (régional à national).
37 clubs lauréats lors de l’appel à projet FFCK / EDF 2016
Lors de la 3ème édition de l’appel à projet FFCK/EDF, 42 dossiers ont été déposés et 37 ont été retenus par le jury FFCK/EDF réuni le 19 février 2016. Cette année, l’enveloppe attribuée par EDF s’élève à 53 780 euros. Celle-ci constitue pour les clubs lauréats un levier d’action à hauteur 368 000 euros environ en direction des personnes en situation de handicap. Cette dotation est répartie aux 37 clubs lauréats permettant de récompenser des actions allant de 800 euros pour une aide à la formation dans le cadre d’un nouveau projet jusqu’à 4 000 euros pour des projets "coup de cœur".
La création d’un stade de slalom et d’eau vive D’une manière générale il existe trois solutions pour créer un stade de slalom ou d’eau vive : -- L’aménagement des berges : le stade est créé grâce à un aménagement des berges d’une rivière. Cette solution est possible dans la mesure où le profil n a t u re l d e l a r i v i è re co r re s p o n d aux besoins de l’activité. -- L’aménagement du lit naturel d’une rivière : le stade est créé grâce à un aménagement des berges et du lit naturel d’une rivière. L’aménagement du lit de la rivière se fait en règle générale par ajout d’enrochement pour créer des mouvements d’eau et stabiliser son profil. Un travail pour faire évoluer le profil en long de la rivière peut être effectué. Cette solution est possible dans la mesure où la pente naturelle de la rivière est suffisante. -- La création d’une rivière artificielle : le stade est créé de toute pièce. L’alimentation en eau de la rivière artificielle peut se faire par gravitation lorsqu’un cour d’eau est à proximité ou par pompage en circuit fermé.
Développer la pratique à l’année
© FFCK ThomasFauvel
Le canoë kayak se développe sous deux formes de pratique : celle à l’année avec les différentes compétitions ou la randonnée loisirs et celle davantage temporaire, principalement l’été avec les descentes réalisées par les touristes. L’année dernière, le nombre de licenciés de la FFCK était d’environ 45 000 contre environ 600 000 personnes qui pratiquent la discipline à la journée. L’objectif de la fédération est donc de développer un maximum la pratique annuelle en aidant les clubs à créer leur propre projet : "Nous essayons de les aider tout en leur laissant une entière liberté en termes de stratégie. Nous avons créé une plate-forme en ligne leur permettant d’élaborer leur propre projet en se posant les bonnes questions. C’est un outil d’aide à la réflexion. Lors de la dernière consultation de nos clubs, la majorité des 75 % qui ont répondu
© FFCK Philippe Merillon
DISCIPLINE
"Le sentier nautique®" est un parcours de canoë-kayak encadré par un moniteur qualifié qui, sur des points identifiés du parcours, met en place des animations en lien avec l’environnement.
nous ont indiqué que la mise en place d’un projet précis était essentielle pour eux. Depuis, environ 200 clubs sur les 700 se sont aidés de notre plate-forme" explique le membre de la FFCK.
mises en place. Ce type de projet permet de faire vivre un territoire, notamment à travers l’aspect touristique. Depuis 2014, cinq parcours ont été réalisés" argumente Patryce Bazin.
La mise en place des parcours "Les Sentiers nautiques®" "Le sentier nautique ®" est un parcours de canoë-kayak encadré par un moniteur qualifié qui, sur des points identifiés du parcours, met en place des animations en lien avec l’environnement. Tourisme, éducation, santé, tous les thèmes peuvent être développés à travers la mise en place d’un parcours. "Nous accompagnons les projets menés par le club et sa collectivité, qu’ils soient en direction des touristes et/ou des scolaires par exemple. Un expert de la fédération va sur place pour recueillir différentes informations sur le patrimoine environnemental, l’histoire du territoire,… Par la suite, différentes animations sont
LES DATES CLÉS DU CANOË KAYAK : 1904 : Premier club créé en France 1924 : La course en ligne fait
partie des sports de démonstration aux JO
1931 : Création de la FFCK 1936 : Le canoë devient un sport
olympique à part entière aux Jeux Olympiques de Berlin
1948 : Les femmes participent aux compétitions de kayak
Lors d’une enquête en 2009, 20 % des clubs ne disposaient pas de vestiaires et les deuxtiers n’avaient pas de club-house : la FFCK a donc mis en place un ouvrage d’informations, voire de recommandations, pour aider les dirigeants de clubs et les collectivités. TERRAINS DE
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JURIDIQUE Sylvain Salles
s.salles@axone-avocats.com Cabinet Axone Droit Public 72, avenue Jean Jaurès 69007 Lyon Tél. : 04 78 02 89 43
Le "sponsoring" et le mécénat dans le domaine du sport :
entre soutien désintéressé et outil marketing Souvent utilisés dans le domaine du sport, le sponsoring et le mécénat sont deux notions, définies par un arrêté de 1989, très différentes, notamment de par leur champ d’action et leur traitement fiscal. Explications
L
e mécénat et le "sponsoring" sont deux notions qui ne font pas l’objet de définition légale, mais qui répondent à des caractéristiques distinctes. Ainsi, le mécénat a été défini par l’arrêté du 6 janvier 1989 relatif à la terminologie économique et financière, comme un : "soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre o u à u n e p e rs o n n e p o u r l ' exe rc i ce d'activités présentant un intérêt général". Sous l’angle sportif, le mécénat peut ainsi être envisagé comme le fait d'apporter u n s o u t i e n f i n a n c i e r o u e n n a t u re à une structure sportive ou à un sportif, sans que ce soutien soit assorti de contreparties directes et proportionnées en faveur du mécène. Le "sponsoring" ou parrainage ne fait davantage l’objet de définition légale. La notion est également définie par l’arrêté du 6 janvier 1989, aux termes duquel il s’agit du "soutien matériel apporté à une manifestation, à une personne, à un produit ou à une organisation en vue d'en retirer un bénéfice direct". Dans le domaine sportif, le "sponsoring" , est défini comme "une technique de communication qui vise à persuader les publics assistant à un événement sportif d'un lien existant entre cet événement (et/ou une organisation, équipe ou individu engagés dans l'événement) et l'entreprise communicante, afin de faire connaître l'entreprise, ses produits et ses marques, et d'en récolter les retombées valorisantes en termes d'image" (F. Bolotny, Le Sponsoring sportif, Les Échos Études, 2005, p. 22). Au regard desdites définitions, plusieurs critères distinguent le "sponsoring" du mécénat. Ainsi, l’absence de contrepartie directe permet de caractériser le mécénat. Cette distinction n’est toutefois pas si binaire, et mérite un certain éclairage. Les définitions 64
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des termes laissent en outre apparaître que le mécénat à un champ d’action qui est plus réduit que celui du "sponsoring", l e q u e l , co n t r a i re m e n t a u m é cé n a t , n’est pas conditionné par l’existence d’une activité "présentant un intérêt général". Enfin, l’intérêt principal de qualifier juridiquement le mécénat et le "sponsoring" réside dans leur traitement fiscal différencié et que l’Administration fiscale procède à un contrôle de leur qualification.
L’existence d’une contrepartie directe : critère à appréciation variable permettant de distinguer le "sponsoring" du mécénat Bien que la définition du mécénat par l’arrêté du 6 janvier 1989 exclue toute contrepartie d i re c t e d e l a p a r t d u b é n éf i c i a i re, l’Administration fiscale est venue préciser que le nom de l'entreprise versante peut être associé aux opérations réalisées par l'organisme bénéficiaire (B.O.I. N° 86 du 5 mai 2000 [BOI 4C-2-00]). En effet, "il sera considéré que l'association du nom de l'entreprise versante aux opérations réalisées par l'organisme relève du mécénat si elle se limite à la mention du nom du donateur, quels que soient le support de la mention (logo, sigle...) et la forme du nom, à l'exception de tout message publicitaire". Il est également spécifié qu’une "disproportion marquée" entre les sommes versées par le donateur et la valorisation de la "prestation" rendue par la structure sportive peut remettre en cause la qualification de mécénat, e t e n t ra î n e r ce l l e d e " s p o n s o r i n g " . En d'autres termes, et a contrario, le fait que l'organisme accorde des contreparties à l'entreprise qui effectue un versement à son profit ne remet pas en cause la qualification de mécénat, dès lors que ce versement est manifestement
disproportionné par aux contreparties accordées.
rapport
La démarcation entre ce qui peut être qualifié de simple mention du nom de l’entreprise et une valorisation excessive de celle-ci qui caractérise un message publicitaire, et donc le "sponsoring" , n’est pas aisée et soumise à une appréciation factuelle. L’Administration fiscale, afin d’étayer ses propos et de permettre aux mécènes de qualifier correctement leur opération de financement, donne quelques exemples de ce qui peut être considéré comme du mécénat. Dans le domaine du sport, elle considère ainsi qu’une opération de mécénat est caractérisée dans le cas où une entreprise locale verse 100 000 euros par an à une association sportive locale dont le caractère non lucratif n'est pas remis en cause. En contrepartie, le nom de l’entreprise versante est inscrit sur un des panneaux du stade. L’ a d m i n i s t r a t i o n f i s c a l e e s t i m e , dans le cas, que l’association sportive n’offre pas de contrepartie assimilable à une prestation publicitaire. En revanche, l’Administration fiscale considère, dans l’hypothèse où une entreprise verse une somme de 250 000 euros à une association sportive amateur qui est qualifiée pour jouer un tour de coupe de France contre un club professionnel et se voit attribuer, en contrepartie, des panneaux publicitaires à son nom, installés dans l’axe des caméras de télévision, que la qualification de mécénat ne peut être retenue, l’existence d’une opération publicitaire étant caractérisée. Il s’agit alors de "sponsoring". Tout est donc une question de mesure. Pour que le mécénat soit caractérisé, il convient que la contrepartie soit empreinte d’une certaine "discrétion". Ainsi, l’objectif de communication ou de promotion publicitaire de l’entreprise donatrice
JURIDIQUE
ne doit pas transparaître. La justesse de la qualification sera contrôlée par l’Administration fiscale.
Le mécénat permet ainsi à certains acteurs du mouvement sportif de recevoir des dons de particuliers ou d'entreprises ayant pour effet d'accorder des avantages fiscaux à ces derniers (articles 200 et 238 bis du code général des impôts). La doctrine fiscale reconnaît le caractère sportif dès lors que l'organisme a pour vocation de promouvoir la pratique du sport (BOI-IRRICI-250-10-20-10). En revanche, sont exclus du dispositif les organismes dont l’activité concerne la pratique ou le développement du sport professionnel, qui est lucrative par nature. Ainsi, le mécénat à un champ d’action plus réduit que celui du "sponsoring" , qui n’est pas conditionné par l’existence d’une activité "présentant un intérêt général" . Par suite, dès lors qu’il existe une opération de financement relative au développement ou à la pratique du sport professionnel, seul le dispositif du "sponsoring" est envisageable. Le mécénat est exclu.
Le champ d’action du mécénat plus restreint que celui du "sponsoring" Le code général des impôts prévoit que trois conditions doivent être réunies pour qu’un organisme puisse bénéficier du mécénat. -- En premier lieu, une partie au moins de l’activité de l’organisme doit être conduite en France. Dans le domaine du sport, ce critère est simple à apprécier. -- E n d e u x i è m e l i e u , i l c o n v i e n t que l’organisme soit d’intérêt général. Dans le domaine du sport, les associations sportives agréées ayant une gestion désintéressée et n'exerçant pas d'activités lucratives sont donc susceptibles de bénéficier de ce dispositif et de recevoir des dons. -- Enfin, l’activité doit entrer dans le champ de l’article 238 bis du code général des impôts. Au titre dudit article, sont notamment visées les œuvres ou organismes d’intérêt général ayant un caractère sportif. © Association Génération Oxygène
Le mécénat et le "sponsoring" : des instruments ayant une incidence financière différente pour l’entreprise
Les organisations sportives ont fréquemment recours au parrainage ou au mécénat pour équilibrer le budget de leur événement
La loi n° 2003-709 du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations prévoit des mesures fiscales incitatives pour les mécènes. En effet, sur le plan fiscal, le mécénat correspond aux dons, en numéraire ou en nature, des entreprises et des particuliers à des organismes d'intérêt général. Il est ainsi prévu que les versements effectués par les entreprises au titre du mécénat entraînent une réduction d’impôts égale à 60 % de la somme versée dans la limite de 5 pour mille (0,5 %) du chiffre d’affaires hors taxes (article 238 bis du code général des impôts). Pour les particuliers, ces dons ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 66 % du montant du versement dans la limite de 20 % du revenu imposable (article 200 du code général des impôts).
En revanche, le "sponsoring" , qui est une opération commerciale, ne bénéficie pas de ces mesures fiscales incitatives. En application de l’article 39-1-7° du code général des impôts, les dépenses que le "sponsor" consacre au parrainage d’une structure sportive ou d’un sportif sont déductibles au titre des charges d'exploitation "lorsqu'elles sont engagées dans l'intérêt direct de l'exploitation" . Cela implique notamment que les dépenses e n g a gé e s n e s o i e n t p a s exce ss i ve s par rapport à la contrepartie attendue. L’opération financière doit ainsi constituer une technique de communication à part entière. Par ailleurs, dès lors que les recettes de "sponsoring" sont la contrepartie d'un service de nature commerciale ou publicitaire et correspondent au prix d'un service ; elles sont donc assujetties à la TVA (article 256, I du code général des impôts). Eu égard à sa qualification de dons sur le plan fiscal, le mécénat est plus avantageux, financièrement, pour l’entreprise qui verse des fonds à une structure sportive ou à un sportif que le "sponsoring". Toutefois, outre le fait que le mécénat est exclu dans le cadre du sport professionnel, mécénat et "sponsoring" ne répondent pas au même objectif. En effet, si le mécène doit être animé par une intention libérale et son action ne doit pas s’inscrire dans une stratégie commerciale ou publicitaire, la démarche du "sponsor" répond une logique différente. Ainsi, la contrepartie du soutien financier et sa valorisation sont l’esprit même du "sponsoring".
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MANAGEMENT
Fiche rédigée par Karine Pouliquen consultante ressources humaines et innovation sociale
FICHE N°61
DIAGNOSTIQUER L'ABSENTÉISME
AU SEIN DE SON ORGANISATION OU DE SON SERVICE AVANT DE S'ATTAQUER EFFICACEMENT À L'ABSENTÉISME, IL FAUT EN COMPRENDRE LES CAUSES, SOUVENT MULTIPLES. COMMENT RÉUSSIR CE TRAVAIL D'INVESTIGATION ?
CONTEXTE L'absentéisme en entreprise fait partie du quotidien des salariés français. Cauchemar pour les managers obligés de réorganiser la charge de travail, fatalité et source de démotivation pour les collègues, l'absentéisme apparaît en fait comme un phénomène hétérogène dont les caractéristiques sont propres à chaque entreprise. La durée des arrêts de travail, leur justification, leur fréquence définissent des types d'absentéisme très différents et contre lesquels on ne lutte pas de la même manière. Il est donc indispensable de ne pas faire d'amalgames en dénonçant les absences en bloc. .
DÉFINITION L'absentéisme est le fait d'être absent du lieu de travail, ou de tout lieu où la présence est obligatoire. Il faut distinguer les termes "absence" et "absentéisme". L'absence correspond à un phénomène individuel : une non présence physique à un poste durant les horaires de travail prévus, alors que l’absentéisme désigne un phénomène collectif. Ce terme prend souvent une connotation négative parce qu’il témoigne de dysfonctionnements dans l’entreprise.
ENJEUX L’absentéisme est un indicateur d’alerte, révélateur d’un dysfonctionnement dans la capacité des salariés à être présents au travail. Les causes des absences peuvent être liées à un état de santé déficient, à des formes de retrait plus ou moins prononcées, à des difficultés à articuler le temps de travail avec les obligations familiales, à l’usure et aux maladies professionnelles invalidantes. Les nombreuses explications varient fortement d’une entreprise à l’autre, et d’un secteur d’activité à un autre. L’absentéisme a un impact sur l’organisation du travail, les relations entre les salariés, la relation client ou usager et impacte l’équilibre financier des organisations. Pour réagir efficacement, un diagnostic approfondi de la situation s'impose.
MISE EN ŒUVRE DU DIAGNOSTIC On évalue l'absentéisme par l'étude de la cause, de la répétition et de la durée des absences sur une période donnée AVANT TOUT, FAIRE "PARLER" LES CHIFFRES Une étude chiffrée des cas d'absentéisme est la première étape à suivre. "Une analyse statistique, la plus neutre possible, permet de mettre à plat des vérités auxquelles on ne s'attendait pas". Les chiffres sont à recueillir auprès du service de la paie ou dans le bilan social pour les entreprises de plus de 300 salariés. Un premier résultat peut rapidement être étudié : la part du nombre d'heures d'absence par rapport à celui 66
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des heures théoriquement travaillées. "Il existe un absentéisme structurel incompressible de 4 à 6 %" au-delà, l'absentéisme devient le symptôme d'un ou plusieurs problèmes dans l'entreprise. Mais l'exploitation des chiffres ne doit pas s'arrêter là. Il faut trier les arrêts de travail enregistrés par catégorie. Il est judicieux, par exemple, de différencier les arrêts maladie selon leur durée, leur fréquence et l'âge ou le sexe de la personne absente. Dresser des statistiques séparées pour les différents services ou ateliers permet également de localiser les équipes les plus touchées par le phénomène. Le travail préalable sur les chiffres demande un véritable engagement de la part de la direction ou D.R.H. Il s'agit de jouer les Sherlock Holmes pour trouver les causes réelles de l'absentéisme, propres à sa structure. RÉFLÉCHIR SUR LES CAUSES POSSIBLES DU PHÉNOMÈNE Vient ensuite la phase d'exploitation des résultats. L'objectif est d'émettre des hypothèses sur les causes probables de l'absentéisme dans chacun des services ou équipes concernés. Les causes de l'absentéisme non liées à des maladies classiques sont diverses : conditions de travail dégradées, relations problématiques avec la hiérarchie, inquiétude sur l'avenir... Autant de raisons qui conduisent à une rupture de l'engagement des collaborateurs et, souvent, à une augmentation du stress. "On estime que la moitié des arrêts de maladie enregistrés en Europe sont liés à un niveau de stress trop élevé", révèle Patrick Légeron, médecin psychiatre. Le problème n'est pas le stress en soi : "c'est une fonction du corps humain positive car elle stimule l'individu. Mais si le stress est trop élevé, il devient une souffrance qui se transforme parfois en maladie." VALIDER LES HYPOTHÈSES SUR LE TERRAIN Les causes détectées ne sont que des hypothèses qui restent à confirmer. "Lorsque les chiffres ne parlent plus, l'analyse quantitative doit céder la place à une analyse qualitative", explique Pascal Gallois. Une enquête sur le terrain s'impose : des entretiens avec le personnel des services ou des équipes les plus touchés par l'absentéisme doivent être organisés. L'objectif est d'amener les personnes à parler le plus librement possible de leurs satisfactions, de leurs attentes et de leurs mécontentements quant à leur travail. Ces entretiens doivent de préférence être réalisés par des intervenants neutres, n'ayant ni a priori sur la question, ni pouvoir de sanction sur les salariés. Car la qualité du diagnostic dépend en grande partie de la capacité de ces intervenants à installer une relation de confiance.
EN SAVOIR + ET ALLER PLUS LOIN • "L'absentéisme, comprendre et agir". Pascal Gallois • Outil d’aide au diagnostic : www.fhf.fr/content/download/.../FHFProjet+dépliant+diagnostic.pdf
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