ISSN 1623-2232
mag.
terrains desports
le magazine de référence pour la création, la gestion & l’entretien des sols & des équipements sportifs
#98mars2014 gazon naturel
C inq jours pour sauver la pelouse du Vélodrome p.40 vie de service
La gestion de l’événementiel dans une ville de 25 000 habitants p.48
dossier
la lumière, un vrai ‘‘lux’’ ?
spécial grand sud est
terrains desports
Rédaction - abonnements - publicité : Kreaten 3, chemin du Jubin - 69570 Dardilly Tél. : 04 37 46 05 89 Fax : 04 72 53 07 12 E-mail : tds@kreaten.com directeur de la publication : Érick Roizard Directeur de rédaction : Louis Roizard Rédaction : Ludovic Colas & Maylis de Civille Infographie : Emma Croville, amandine trambouze Publicité : Tél. : 04 37 46 04 92 Impression : Imprimerie CHIRAT 744, rue Sainte-Colombe 42540 Saint-Just-la-Pendue Prix au numéro : 15,00 euros. Abonnement (1 an - 9 n°) : France : 104 euros. Hors France métropolitaine : 125 euros. Ce numéro comporte un encart abonnement jeté dans le magazine ainsi que le supplément centres aquatiques magazine. En aucun cas le magazine Terrains de Sports ne pourrait être tenu pour responsable de toute omission d’une donnée ou d’une information si intéressante qu’elle puisse être pour l’utilisateur ainsi que de toute erreur ou lacune dans l’indication de tel produit ou telle firme. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans la présente publication, faite sans autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (Loi du 11 mars 1957 - articles 40 et 41 et Code pénal en son article 425).
Louis Roizard directeur de rédaction
Dépôt légal à parution. Commission paritaire : 1118t 80371 ISSN : 1623-2232
édito
Revue éditée par la Société Kreaten, SARL d’édition de presse au capital de 8 000 euros.
Un secteur ultra dynamique Le secteur du sport est par définition synonyme d’action, de mouvement et d’une envie d’aller plus loin, plus haut, plus vite. Voilà plus de 10 ans maintenant que j’ai eu la chance de rejoindre le magazine Terrains de Sports et que j’ai le plaisir de constater qu’il en est très souvent de même dans les services des sports. Les hommes et femmes qui dirigent ces services font preuve d’une fantastique capacité de gestion (des hommes qui composent leurs équipes, des équipements dont ils ont la charge), de vision de ce parc et de maîtrise technique des solutions qui s’imposent pour faire évoluer tout ça. C’est ainsi que le paysage des équipements sportifs se modernise, et s’adapte, quels que soient les mandats et les couleurs de ses décideurs locaux, aux besoins des contribuables et des utilisateurs. C’est bien pour eux et dans l’idée de leur apporter encore plus d’informations utiles que toute la rédaction de Terrains de Sports œuvre toute l’année pour offrir et faire partager à ces experts un contenu pratique, qualitatif, informatif, et contribuer à sa façon et son échelle nationale au développement de notre métier. Vecteur d’idées et de savoirs, le contenu de ce magazine bénéficierait d’une moindre utilité s’il n’était pas intelligemment exploité par les lecteurs qui participent également chaque mois à son élaboration et n’hésitent pas, à travers leur collaboration active, à faire évoluer son niveau et accroître la richesse et la portée de son enseignement au plus grand nombre. Qu’ils soient ici vivement remerciés, et félicités par la même occasion, pour le formidable travail qu’ils fournissent. Je profite également de l’occasion d’avoir la plume pour saluer au passage l’incroyable travail qui a été fournis par les coordinateurs et les rédacteurs de l’ouvrage « Les politiques sportives territoriales » dont nous avons le plaisir d’être éditeur. J’ai pu admirer la sincère concertation et un véritable esprit d’équipe qu’il est fort agréable de saluer ! Merci à tous pour ce beau témoignage et cette œuvre collective.
98 sommaire #98mars2014
p.06
actualités
p.12 p.14
événement Premier congrès annuel pour Fédairsport L’aviron fait ramer les élèves de 5ème
portrait p.16 Philippe Costelle : polyvalence et curiosité au service de Vichy p.20 Yves Leycuras : « En France, nous pouvons nous appuyer sur un réseau associatif très puissant » p.22
réalisation Ékinox : une nouvelle ère pour le sport burgien
p.26
indoor Couvrir pour prévenir
p.28
vestiaires Modernisation d’envergure pour le sport brignolais
p.30 gazon synthétique Chazelles-sur-Lyon : une transformation en trois actes p.34
dossier Éclairage sportif : comment y voir plus clair ?
p.40 gazon naturel Cinq jours pour sauver la pelouse du Vélodrome
22
p.44
techniques naturelles Les indicateurs agronomiques pour mesurer scientifiquement les performances d’une pelouse sportive
p.46
entreprise Un matériel nouveau pour un changement d’approche
p.48
ie de service v La gestion de l’événementiel dans une ville de 25 000 habitants
p.52
discipline La pétanque, discipline bien loin d’être fanny
p.54
multisports Deux terrains pour davantage de pratiques
p.56
tennis Un changement de site pour de nouveaux terrains
p.58
nimation & vie associative a Le tournoi de Beaulieu, c’est de la balle !
p.60
juridique Break confirmé contre le projet de modernisation de Roland-Garros
p.62
rh Comment augmenter l’implication du personnel ?
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actualités
Vu sur le web « Je pense qu’il est encore trop tôt pour dire que toutes les fédérations sont des marques mais certaines sont à un degré de maturité marketing beaucoup plus avancé que d’autres. Lorsque l’on parle de ‘‘marque fédérale‘‘ cela signifie que lorsque l’on pense à ce sport là, on a des images, des valeurs, un logo qui viennent à l’esprit. Ce processus est long à mettre en place mais il semble inévitable. Pendant longtemps les fédérations ont été gérées comme des administrations. Elles sont rattachées à des ministères par un système de délégation de service public. Et avec cette approche de ‘‘marque’’ on entre dans des considérations plus marchandes et cela n’est pas simple. » De Christopher Hautbois, maître de conférences à l’Université Paris Sud, professeur de marketing du sport à
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Le paradoxe des équipements sportifs parisiens En marge des entretiens avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo, candidates à la mairie de Paris, le journal L’Équipe a réalisé un focus sur les équipements sportifs de la capitale française. Bien qu’elle dispose de 2 688 structures sportives (459 courts de tennis,
341 salles multisports, 241 salles de danse, 118 terrains de football…), Paris possède une faible densité d’équipements avec 1,2 pour 1 000 habitants. Parmi les dix villes les plus peuplées de France, elle se trouve en dernière position. Avec 3,5 équipements pour 1 000 habitants, c’est Montpellier qui arrive en tête devant Toulouse (2,9) et Nantes (2,7). Toutefois, bénéficiant d’une faible superficie (105,4 km 2), elle détient la plus grande concentration d’équipements au km 2 avec 25,5 devant Lyon (18,7) et Montpellier (15,9). X
l’ISC Paris
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Source : www.lequipe.fr Le site des sportifs de haut-niveau à Font-Romeu avait été « fait rapidement en 1968, avant les JO de Mexico. C’était l’endroit idéal pour s’entraîner en altitude », explique le conseiller régional Joël Abati. Mais il a été depuis, selon lui, « laissé en désuétude ». Des investissements colossaux sont nécessaires, estime en substance la Région. (…) Le centre national d’entraînement d’altitude de Font-Romeu accueille des sélections nationales pour leurs préparations, mais la qualité des équipements pèche, pour convaincre d’autres athlètes d’y venir, et fidéliser ceux qui y viennent déjà. Joël Abati se félicite que l’État ait investi 13 M€ dans la rénovation de la grande tour où sont hébergés les jeunes. Mais estime que pour les athlètes pros, un hôtel de prestation 3 étoiles s’impose sur le site même. Tout comme un lieu de récupération médicale. Il note, en outre, que la Région est toujours en attente d’un financement de 1,6 M€, par l’État, pour une structure d’accueil général.
Source : www.midilibre.fr
Première pierre pour le nouveau stade d’athlétisme à Rennes Le 17 février dernier, la première pierre du stade d’athlétisme Villejean, au cœur du campus de Rennes, a été posée. Ce bâtiment de 7 780 m 2 Shon disposera d’une halle d’athlétisme de 6 couloirs de 200 m et un
« La Maurienne, le plus grand domaine cyclable du monde® » devient fournisseur officiel de la FFC Maurienne Tourisme et la fédération française de cyclisme ont signé il y a quelques jours un contrat de partenariat pour une durée de trois ans. Engagé dans une démarche de qualité, Maurienne Tourisme a souhaité associer sa marque « La Maurienne, le plus grand domaine cyclable du monde® » à la fédération française de cyclisme afin de valoriser la pratique du cyclisme sur son territoire et développer son image auprès de l’ensemble de la communauté cycliste. En sa qualité de fournisseur officiel, la Maurienne accueillera sur son territoire les équipes de France de cyclisme en stade d’hiver et d’été au sein de ses sites partenaires
anneau central où pourront se pratiquer le saut en hauteur, en longueur, le triple saut, la perche ou encore le lancer de poids. La salle pourra accueillir 730 spectateurs au plus près de l’aire de compétition. L’objectif de cet équipement est de proposer une salle pouvant accueillir différents publics : scolaires, étudiants, clubs, comité et ligue d’athlétisme. L’ouvrage, réalisé par le cabinet d’architecte Chabanne & Partenaires, devrait coûter 7,6 millions d’euros HT et être livré début 2015. X
avec des hébergements adaptés à l’accueil des cyclosportifs. Maurienne Tourisme et ses partenaires offriront également aux membres et licenciés de la FFC la possibilité de bénéficier d’offres de séjours préférentielles, qui leur assureront une pratique dans les meilleures conditions, notamment grâce au label qualité « Accueil Cyclo Maurienne ». « Ce partenariat avec la FFC est l’aboutissement d’un long et pasionnant travail de fond pour faire de la Maurienne un territoire de prédilection pour l’accueil des cyclistes. Avec le soutien de nos sites partenaires, nous sommes très enthousiastes à l’idée d’accueillir les coureurs qui représenteront la France aux prochains Jeux Olympiques » a indiqué Jean-Pierre Jorcin, président de Maurienne Tourisme. X
actualités L’accord cadre sur le sport pour tous et de haut niveau s’ouvre aux militaires blessés
L’équipe Limonta s’agrandit La société Limonta Sport, spécialisée dans les terrains en gazon synthétique a recruté Guillaume Hasenclever, 30 ans. Il possède derrière lui 10 ans de travail commercial auprès descollectivités locales dans l’entretien du sable, des terrains de sport et des pistes d’athlétisme. Il complète dorénavant son expérience avec les gazons synthétique en rejoignant l’équipe de Limonta Sport qu’il représentera dans le grand est (Bourgogne, Alsace, Lorraine, Franche Comté et Champagne Ardenne). Situé à gauche sur la photo, Guillaume Hasenclever est accompagné de Jean-Pierre Talpone (Grand sud-ouest) Alessandra Togni (assistante de direction France), Clémente Mapelli (indoor) et Nicolas Bouysset (directeur commercial France). X
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a co-signé avec le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, Valérie Fourneyron, et la ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, Marie-Arlette Carlotti, le renouvellement de l’accord-cadre sur le sport pour tous et le sport de haut niveau de 2003, désormais complété d’un protocole additionnel au profit des militaires blessés, mardi 4 mars 2014. L’accord-cadre évolue pour introduire, en particulier, plus de souplesse et d’adaptabilité dans le recrutement et la gestion des sportifs de haut niveau sur l’ensemble des disciplines sportives. 88 postes sont réservés aux sportifs de haut niveau, auxquels pourront s’ajouter d’autres sportifs recrutés dans le cadre du dispositif « Handicap » du ministère de la Défense et le personnel militaire ayant accédé au haut niveau. Par le protocole dédié aux militaires blessés, les quatre ministres s’engagent à mettre en commun, dans leurs domaines respectifs, les moyens nécessaires à la pratique du sport pour les blessés. Les ministres ont également rappelé que six des quinze médailles françaises ont été remportées par des représentants du ministère de la Défense lors des derniers Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, montrant ainsi l’efficacité du dispositif de partenariat pour les sportifs de haut niveau. X
Cerfres : les informations de la réunion du 27 février
Nouvelle certification FIFA 2 étoiles pour l’un des terrains du FC Barcelone La FIFA a certifié un nouveau terrain de football en gazon synthétique FieldTurf, dans le complexe sportif du FC Barcelone, par sa plus haute distinction : la certification FIFA 2 étoiles. Le terrain, de plus de 8 000m², a été installé en 2013 suite à la dépose de l’ancien gazon (produit et installé lui aussi par FieldTurf en 2002), à la mise à niveau de la base et en plaçant le système FieldTurf Optimum 63 breveté. Ce produit a été installé sur une base naturelle avec des joints cousus et un mélange breveté de sable de silice et de caoutchouc cryogénique comme remplissage. X
La commission Cerfres s’est réunie le 27 février dernier sur les projets de règlements des Fédérations de handball et de football. Pour le handball, le premier sujet abordé fut l’utilisation de la colle et des résines pour le lancer du ballon. L’A ndesen a profité pour rappeler le problème d’entretien et de nettoyage des sols et de murs par les services techniques. Concernant la question de pénalités financières appliquées au club en cas de non conformité des installations, comme les délais de mise en conformité, une nouvelle rédaction sera proposée ultérieurement. Dans la partie annexe, le tableau récapitulatif distingue désormais clairement, d’une part, les obligations qui représentent le cahier des charges minimal pour obtenir le classement de l’installation, d’autre part, les recommandations que les communes voudront bien prendre en compte selon leur volonté et leur budget. En ce qui concerne le football, mis à part l’alignement des obligations concernant la D1 féminine avec le Règlement des championnats Nationaux, le nouveau projet présente un assouplissement des exigences de la fédération relative aux installations. X
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actualités
Vu sur le web
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Une fronde des maires à propos du retrait d’une “taxe sur l’électricité”. Un texte prévoit le transfert en 2015 de la Taxe sur la Consommation Finale d’Electricité aux Autorités Organisatrices de Distribution Energétique (AODE). Concrètement, dans de nombreux cas, désormais ce sont les communautés de commune qui toucheront le fruit de cette somme. (…) À Saint-Leu-laForêt, dans le Val-d’Oise, une ville de 15 000 habitants, ce sont 260 000 euros par an qui disparaîtront. Un sacré coup dur pour le maire Sébastien Meurant : « C’est le bateau ivre. Cet argent me permettait de faire par exemple des travaux autour de la piscine puisqu’on a besoin de la chauffer, il fait pas 15 degrés dans une piscine. C’est l’ensemble de ce qu’on donne aux associations sportives plus une grosse partie de ce qu’on donne aux associations culturelles de la ville. C’est ‘’l’Etat vautour’’ ».
Source : www.europe1.fr Frédéric Gil, le responsable des sports de la mairie de Bordeaux, a tenu à mettre les choses au point face aux critiques qui mettent en cause le savoir-faire des jardiniers français, contre leurs homologues anglais. Lesquels proposent toujours des pelouses impeccables, alors que la pluviométrie est bien plus importante de l’autre côté de la Manche qu’en France. « Il y a une problématique de mise en œuvre des moyens, explique-til. Les pelouses anglaises sont toutes chauffées et bénéficient toutes de la luminothérapie. Ce sont des lampes sur rails que l’on rentre sur la pelouse et qui au prix d’une consommation énergétique colossale font croire à la pelouse que c’est toute l’année le printemps. (…). C’est aussi lié au modèle économique du football anglais où les clubs sont propriétaires de leur stade. Eux-mêmes investissent des moyens que nous avec une gestion de type public financée par le contribuable bordelais, on n’est pas prêt à consentir ».
Source : www.sudouest.fr
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Melun Val de Seine terre d’escrime
L
e vendredi 11 avril 2014, le Cercle d’Escrime Melun Val de Seine (CEMVS) avec le soutien de la Communauté d’agglomération du même nom (CAMVS) organiseront la 6ème édition du Master de Fleuret Melun Val de Seine. Cet événement s’inscrit dans une politique originale et ambitieuse de la Communauté d’Agglomération, pour donner une identité sportive à son territoire. Entretien avec Bernard Gasnos, président de la collectivité.
Pouvez-vous nous présenter l’événement ?
Ce sera la 6ème édition de ce Master organisé par le Cercle d’escrime Melun Val de Seine qui a lieu cette année à l’espace Pierre Bachelet à Dammarieles-Lys, la plus grande salle de spectacle du département. Cet événement regroupe l’élite du fleuret mondial dont le champion du monde, le champion d’Europe et le numéro 1 français qui seront présents. Ce sera une répétition générale pour les tireurs à quelques mois de l’Euro d’escrime 2014 qui aura lieu en juin à Strasbourg. Au niveau sportif, la compétition se déroule avec des poules de quatre tireurs et les deux premiers sont qualifiés pour la suite qui se joue en élimination directe. Tout est fait pour que l’ensemble des spectateurs, même les moins avertis, puissent apprécier l’événement. Par exemple, chaque tireur aura un masque aux couleurs de son pays afin d’être plus facilement identifiable.
Quel rôle joue la collectivité au niveau de l’organisation ?
Premièrement, nous soutenons financièrement le club avec un contrat d’objectifs. De plus, nous couvrons entre 60 et 70 % du montant du budget de la
Euro 2016 : le tirage des qualifications a eu lieu à Nice Le dimanche 23 février, à Nice a eu lieu la première étape de l’Euro 2016, organisé par la France après ceux de 1960 et 1984 : le tirage au sport des qualifications. L’occasion pour Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative de revenir sur cet événement tant attendu : « Accueillir l’Euro 2016 en France
manifestation. Nous aidons l’équipe de bénévoles qui est en charge de la bonne organisation du Master notamment concernant la communication (presse, flyers,…) et l’aspect logistique. Mais, de manière générale, depuis 6 ans, ils connaissent la marche à suivre et ont les bons réflexes. Nous sommes simplement en soutien.
Quelle est l’importance de cet événement pour le territoire ?
Pour nous, c’est une manifestation d’envergure car sa renommée est internationale. De plus, l’escrime, est une discipline historique sur notre territoire, elle fait partie de la vitrine de la politique sportive de l’agglomération. Nous sommes la seule collectivité à organiser un tel événement de ce niveau de manière récurrente. Par ailleurs, nous en profitons également pour effectuer un travail continu auprès de 40 établissements scolaires. En effet, des maîtres d’armes, dont certains sont d’anciens champions olympiques par équipe, interviennent au sein des écoles primaires en proposant une initiation à ce sport. Cette initiative est bien perçue à la fois de la part des élèves mais aussi des enseignants car c’est une discipline très formatrice. Notre volonté est d’initier les jeunes et de leur faire passer un certain nombre de messages. Leur montrer qu’à force de volonté, de rigueur et de discipline, il est possible d’obtenir des résultats de niveau national et international. Pour nous, il est essentiel de faire de l’initiation en plus de l’événement. Cette discipline répond à la fois aux objectifs des enseignants et des enfants. Notre objectif est d’initier le plus grande nombre d’élèves afin de leur inculquer de la rigueur, de la discipline et un esprit d’équipe tout en s’amusant. D’un côté, cette initiation est essentielle pour le club car elle lui permet d’avoir un contact permanent avec les jeunes et de l’autre d’avoir des résultats aux niveaux national et international.
est une fierté et un honneur. Il faut que ce soit la fête du football, mais aussi une grande fête populaire. Nous sommes déjà extrêmement mobilisés, non seulement sur les stades, neufs ou en rénovation, mais aussi pour qu’en plus d’une réussite sportive, l’Euro 2016 soit un succès économique, une manifestation qui serve l’intérêt général. On travaille sur des projets de cohésion sociale, de valorisation du tissu associatif autour des grandes villes. Ce rendez-vous sportif international sera également un événement d’attractivité et de rayonnement de notre pays grâce à notre savoir-faire ». X
actualités
La rédaction a...
…bondi
à la vue du résultat du baromètre annuel de l’association des paralysés de France qui indique « qu’un tiers des 95 chefslieux départementaux qui ont répondu à l’étude n’ont même pas la moyenne pour l’accessibilité de leurs équipements municipaux »
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Appel à projet « Allez les filles » de la Fondation de France Pour la 9è année consécutive, la Fondation de France lance un appel à projet pour soutenir des projets ayant pour objectif de favoriser la pratique sportive régulière des jeunes filles de 12 à 25 ans qui en sont les plus éloignées, notamment dans les quartiers populaires ou les zones rurales isolées. En effet, à l’adolescence, les filles sont trois fois moins nombreuses que les garçons à faire du sport. Depuis 2005, la Fondation de France a financé près de 300 projets, encourageant la pratique sportive régulière des jeunes filles.
...applaudi
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eForSports, jeune entreprise parisienne, qui aide une trentaine de clubs de football, handball, basketball et rugby à remplir leurs stades pour optimiser leurs recettes billetterie avec notamment l’exemple du 32 ème de finale de Coupe de France entre La Suze contre l’Olympique Lyonnais qui a permis de rassembler 20 000 spectateurs au
Asnières-sur-Seine inaugure la première partie de son complexe sportif En 2009, la Société d’Économie Mixte des Hauts-de-Seine (SEM92) a initié un projet de rénovation urbaine de plus de 76 000 m 2 de
Tout organisme à but non lucratif peut répondre : association, centre social, club sportif, établissement scolaire, collectivité locale,… Le projet devra démontrer l’existence d’une double compétence sociale et sportive, qui pourra être détenue par le porteur de projet ou développée à travers un partenariat. Le dossier de candidature est téléchargeable sur le site fondationdefrance.org, rubrique « Trouver un financement ». Dûment rempli et accompagné des annexes demandées, le dossier de candidature doit parvenir au plus tard le 28 mars 2014 aux délégations régionales concernées ou au siège de la Fondation de France pour les projets non couverts par ces délégations. Plus d’informations : www.fondationdefrance.org X bureaux, logements, commerces, dans lequel s’inscrit la réalisation d’équipements publics sportifs. Début février, la ville d’A snières-surSeine et la SEM 92 ont inauguré le nouveau stade Léo Lagrange qui fait partie du nouveau complexe sportif Nelson Mandela. Celui-ci s’articule autour de deux autres équipements phares : un gymnase de 4 635 m2 et une piste d’athlétisme avec un terrain de basket. Le stade Léo Lagrange dispose d’une pelouse synthétique nouvelle génération et une tribune de 300 places assises. La ville pourra désormais accueillir des compétitions de football de niveau national, ainsi que des compétitions internationales de football américain. Cet équipement est également ouvert aux scolaires et associations sportives qui disposent de locaux dans le bâtiment de 1 000 m 2 situé sous les tribunes. Le complexe, réalisé par l’Agence d’architecture Du Besset, coûtera 6 090 000 euros. X
MMArena.
…apprécié
la déclaration de Thomas Bach, le président du Comité International Olympique (CIO) dans laquelle il indique que la règle de sept ans pour qu’un nouveau sport soit inclus au programme olympique paraît obsolète.
…été étonnée
d’apprendre la disparition du salon Green Expo en tant que tel.
L’ouvrage sur les politiques sportives territoriales sort le 27 mars L’ouvrage intitulé « Les politiques sportives territoriales : savoirs et questionnements » va paraître lors des journées d’études nationales de l’A ssociation Nationale des Directeurs et Intervenants d’Installations et des Services des Sports (ANDIISS), les 26 et 27 mars prochains. Coordonnés par Bruno Lapeyronie (viceprésident de l’A ndiiss) et Dominique Charrier (maître de conférence), de nombreux membres de l’association ont également participé : Alexandre Chevailler, Laurent Quilès, Vincent Debusshère, Jonathan Loyarte, Lucie Le Gall ou encore Hicham Aniss. L’ouvrage est divisé en quatre partie. La première concerne l’état des connaissances et des questionnements relatifs aux politiques sportives territoriales. Ensuite, on trouve
plusieurs éclairages thématiques concernant la gestion d’un service territorial des sports, le financement du sport, les grands équipements sportifs, les manifestations sportives et leurs impacts territoriaux ou encore l’évolution de la gestion du sport local. Par ailleurs, la troisième partie évoque les défis de demain : l’évolution des politiques et des règlementations, la mise en accessibilité des équipements sportifs, le sport dans les territoires en difficultés… Enfin, la conclusion parle de la cohérence territoriale et prospective. Vous pouvez pré-commander l’ouvrage en remplissant le document en page 63 de ce magazine. X
évènement
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Premier congrès annuel pour Fédairsport Le 12 février dernier, au Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) avait lieu le premier congrès annuel de l’association Fédairsport, fusion entre la Fédération des Sols Sportifs (F2S) et l’Association pour l’Information et la Recherche sur les Équipements de Sport et de loisirs (AIRES).
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ouvellement créée, l’association Fédairsport (Fédération des Équipements et des Acteurs de Sports et de Loisirs), a accueilli plus d’une centaine de personnes lors de son premier congrès. Ce fut l’occasion pour les deux coprésidents, Hervé Lançon et Jean-Marie Geveaux, d’évoquer ce rapprochement. « Chacune des deux associations va pouvoir apporter son expérience. Il y a un réel intérêt de se réunir, comme nous l’a d’ailleurs indiqué le ministère des Sports que nous avons rencontré dernièrement. Dès l’année prochaine, un nouveau bureau verra le jour avec un règlement intérieur qui est en cours de finalisation » a indiqué Hervé Lançon. « Notre volonté première est d’apporter chacune notre savoirfaire afin de contribuer à la réalisation d’un plus grand nombre d’équipements sportifs, de meilleure qualité et les plus utilisés possible » a ajouté Jean-Marie Geveaux avant d’évoquer les
termes « dynamisme », « complémentarité » et « efficacité ». La partie introductive de la journée a été conclue par Catherine Muller, la nouvelle présidente de l’Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage (UNEP), invitée à présenter son organisation professionnelle et à évoquer les passerelles avec le sport.
Le développement durable vu par les organismes extérieurs…
Cette journée a été l’occasion de mettre en avant le développement durable au sein du sport. De nombreux intervenants de divers organismes sont venus témoigner de son importance. Pascal Vautier, membre du pôle développement des activités physiques et sportives du CNOSF a notamment évoqué les différentes étapes avant d’arriver à la création du label « Développement durable, le sport s’engage® ». Maël Besson de la
évènement mission sport et développement durable du ministère des Sports, a, quant à lui, expliqué quelles étaient les missions de son service et les freins rencontrés. Enfin, Dominique Guyon, directeur du CDFAS, a présenté la mise en place d’un éco-label pour les équipements sportifs. De son côté, Claire Peuvergne, directrice de l’institut régional de développement du sport est revenue sur la mise en place d’un dispositif pour palier les carences de l’Ile-de-France en termes d’équipements sportifs et particulièrement grâce aux terrains synthétiques.
… et les membres de Fédairsport
De la même manière, plusieurs représentants de sociétés membres de l’association ont évoqué ce sujet d’actualité qu’est le
développement durable. Par exemple, Christophe Gestain (Institut Paysage Environnement), François Rousseau (Osmose Ingénierie), Damien Bonhomme (ISS Espace Vert) et Philippe Prins (Express Gazon) ont présenté la façon dont était traité le développement durable au sein de leur entreprise : mise en place d’un label, définitions de cibles prioritaires, réduction du bilan carbone sur les chantiers ou encore stratégie validée sur un projet. En outre, JeanPhilippe Faure, responsable R&D d’Aliapur, Denis Cheminade de l’ancienne association Aires ou encore Patrice Therre, animateur de la commission gazon naturel, sont également intervenus sur le projet. Enfin, l’assemblée générale de l’association a clôturé la journée. X
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3 QUESTIONS À… HERVÉ LANÇON, CO-PRÉSIDENT DE FÉDAIRSPORT ⊲ Quels sont les objectifs de ce rapprochement pour cette première année ?
⊲ Que représente ce rapprochement pour les deux associations ? Les deux associations ont des approches différentes avec des avantages des deux côtés. Nous formons ainsi une communauté forte avec la filière sportive qui est entièrement représentée avec à la fois les sociétés et les collectivités. Il nous semblait donc très intéressant de nous regrouper, notamment afin de mutualiser nos moyens pour repartir sur une nouvelle dynamique.
Nous avons quatre objectifs principaux. Le premier c’est équilibrer nos comptes, ce qui n’est pas toujours évident. Le second c’est augmenter notre rayonnement en attirant plus d’adhérents. En outre, il est nécessaire d’enrichir la pluralité de nos membres. En effet, nous sommes désormais très bien représentés au niveau des collectivités, des industriels, des maîtres d’œuvre mais nous avons encore quelques manques. Je pense notamment aux exploitants par exemple. De plus, il est important de se tourner vers d’autres disciplines comme le golf qui rentre totalement dans notre cible. C’est un secteur où il y a un important travail de normalisation à effectuer. Enfin, nous devons également améliorer nos relations avec différents autres organismes comme la Fifas, Qualisport ou les fédérations sportives.
⊲ Concrètement, comment pouvezvous aider les collectivités ? Notre objectif est de voir davantage d’équipements sportifs construits, de meilleure qualité et ouverts au plus grand nombre. Nous savons très bien que les collectivités ont de moins en moins de moyens financiers et qu’elles n’ont donc pas le droit de se tromper dans leurs choix. Ainsi, nous sommes à leur disposition pour les aider grâce à nos connaissances très large du marché. Nous sommes en cours de préparation d’un label concernant le développement durable. Nous travaillons également sur un label plus technique qui sera délivré aux entreprises en fonction de leurs références. Notre volonté est d’empêcher que n’importe quelle entreprise réalise des équipements sportifs. Enfin, les collectivités pourront bientôt se rendre sur notre site internet (www.fedairsport.com) et lire de nombreuses fiches pouvant les aider dans leurs projets. Elles seront consultables par tous.
évènement
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
L’aviron fait ramer les élèves de 5ème
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epuis un an, la fédération française a saisi l’opportunité de ces deux rendez-vous mondiaux pour monter un programme éducatif et sportif en partenariat avec les ministères de l’Éducation nationale et des Sports, l’UNSS et son partenaire historique la MAIF intitulé « Rame en 5ème ». Comme son nom l’indique, il est à destination des élèves scolarisés en classe de 5ème sur l’ensemble du territoire national. Il est organisé tout au long des deux années scolaires (2013/2014 et 2014/2015) précédant les championnats du monde de 2015. « La fédération a choisi cette cible des 12-13 ans car c’est à cet âge que l’on commence l’aviron. De plus, c’est lors de cette année scolaire qu’ils étudient la nutrition et la digestion en programme de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) », explique Luc Montigon, conseiller technique sportif pour la ligue Rhône-Alpes d’aviron. Ce programme, validé par le ministère de l’Éducation nationale, s’appuie sur la convention quadripartite entre la fédération française d’aviron, le ministère de l’Éducation nationale, l’UNSS et l’USEP, visant à favoriser la pratique de l’aviron en milieu scolaire.
Le déroulement d’une séance
La démarche est simple : proposer aux enseignants de mettre en place une séance mêlant aviron indoor et nutrition. « Soit les clubs, les comités départementaux ou les ligues régionales d’Aviron démarchent les établissements Certaines séances ont eu lieu à l’extérieur en pleine neige lorsque le cadre s’y prêtait
scolaires pour leur proposer le programme, soit ce sont directement les enseignants ou les responsables de collèges qui les contactent lorsqu’ils ont connaissance de ce projet. Ce sont des séances de deux heures sur un temps d’EPS, de SVT ou inter-disciplinaire voire un temps libre », ajoute le conseiller technique sportif. Les séances se déroulent en trois parties. Au départ, les élèves visionnent un clip vidéo dans lequel des rameurs de l’équipe de France présentent l’aviron, l’aviron indoor et les Championnats du monde sur le lac d’Aiguebelette. Par la suite, les élèves sont répartis sur deux ateliers, d’une durée de 30 minutes, à l’issue desquels une rotation des deux groupes s’effectue. Le premier atelier concerne les activités autour de la nutrition avec deux thèmes : la dépense calorique et la transformation des aliments en énergie. Pour le premier, les élèves sont sensibilisés au nécessaire équilibre entre apports et dépenses caloriques en comparant les calories apportées par un aliment, virtuellement choisi par l’élève, et les effets d’une pratique physique (5 minutes d’aviron indoor). Avec le second, les enfants apprennent, par le biais d’un quizz, le mécanisme de la digestion et en particulier le temps que les aliments passent dans chaque organe, ainsi que le processus de transformation des aliments en énergie. Le second atelier permet aux élèves de s’initier à l’aviron indoor. Après un temps de découverte, ils tentent de parcourir la plus grande distance possible individuellement, en un nombre de coups défini. À la fin de l’atelier, les élèves s’affrontent sur une épreuve individuelle de 40 secondes. La performance collective de la classe, calculée à partir de la moyenne des performances individuelles réalisées, est reportée sur un site internet dédié. Un classement national de toutes les classes participant à l’opération est tenu en temps réel. Enfin, durant la dernière partie de la séance, l’ensemble de la classe est regroupée afin de réaliser un relais de 2 000 m qui est vidéo projeté en direct.
Un dispositif important pour la fédération
I ©LYDIE TANCHON
Le lac d’Aiguebelette (73) accueillera la deuxième manche de la coupe du monde d’aviron du 19 au 22 juin 2014 et surtout le mondial de la discipline fin août 2015. La fédération française profite de cet événement pour promouvoir son sport auprès des plus jeunes.
Ce programme éducatif est un outil important pour la fédération française d’aviron qui espère donner envie aux jeunes de passer à la pratique sur l’eau par la suite, soit par l’intermédiaire de l’UNSS, soit d’un club. « Il est essentiel de parler de notre sport à travers l’organisation d’événements internationaux comme ceux qui auront lieu à Aiguebelette.
évènement
Bien évidemment, l’engouement est davantage prononcé en Rhône-Alpes et en Savoie et autour pour ce dispositif. Malgré tout, plusieurs établissements de toute la France souhaitent participer. À la fin, les six premières équipes qui arriveront en tête du classement national viendront une journée lors de la Coupe du monde, on va en faire de même pour les six première équipes savoyardes et rhônalpines », conclut Luc Montigon. X
I © NICOLAS BOMBRUN
Ce programme éducatif est un outil important pour la fédération qui espère donner envie aux jeunes de passer à la pratique sur l’eau
portrait
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Philippe Costelle : polyvalence et curiosité au service de Vichy À 49 ans, Philippe Costelle a entamé sa 23ème année au sein de la ville de Vichy. Ce père de deux enfants est de nature très curieuse et aime la polyvalence, tant au niveau des sports qu’il pratique que dans ses missions au quotidien. Rencontre.
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Philippe Costelle est un homme très polyvalent puisqu’il a déjà dirigé le service des sports et de la jeunesse, le service des affaires scolaires et l’aéroport de Vichy-Charmeil
Pouvez-vous revenir sur votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Tout d’abord, j’ai effectué mes études universitaires STAPS à Clermont-Ferrand avec l’obtention d’une Maîtrise. Cette dernière portait sur l’encadrement des milieux sportifs, avec un mémoire que j’ai réalisé sur le thème des critères organisationnels des grandes manifestations sportives avec l’exemple du championnat du Monde de parachutisme qui ont eu lieu à Vichy en 1988. Par la suite, étant skieur nautique, j’ai travaillé à l’étranger au Club Méditerranée, avant d’être recruté en tant qu’enseignant d’EPS à l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Ce fût un changement radical (rire). En 1991, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer la mairie de Vichy en tant que responsable « nautisme et animation » où je m’occupais du plan d’eau et de la rivière artificielle et des animations extra-scolaires. En 1996, j’ai été nommé directeur des sports et de la jeunesse avec des missions classiques de gestion de personnel, de budget, de l’uti-
lisation des équipements…Trois ans plus tard, on m’a également confié la direction des affaires scolaires. Puis, en 2004, le Maire de Vichy m’a confié la direction de l’aéroport de Vichy-Charmeil. Une mission complexe, différente mais très formatrice en termes de procédures notamment. La ville a réintégré la gestion en régie et a souhaité conserver les installations, même s’il n’y a peu de trafic commercial régulier, dans le but notamment d’accueillir des événements comme le championnat de France de parachutisme, de vol à voile, de dragsters ou des meetings aériens. Cette mission me demandant beaucoup de travail, j’ai décidé de laisser la direction des affaires scolaires. De plus, je suis également membre de la direction générale de la mairie.
Comment vous est venue l’idée de travailler dans le sport ?
J’ai découvert le sport grâce à mes parents à travers la gymnastique, discipline que j’ai pratiquée dès l’âge de 5 ans et que j’ai poursuivi
jusqu’à la fin de mes études. Je trouve que ce sport complet m’a beaucoup apporté notamment en termes de polyvalence, d’exigences physiques et de rigueur. Par la suite, je me suis ouvert sur les pratiques de plein air : ski nautique, parapente, VTT ou encore ski alpin. Au niveau professionnel, je pensais au départ m’orienter vers le professorat d’E.P.S, mais j’ai rapidement vu que ce n’était pas forcément fait pour moi et j’ai préféré l’idée de travailler au sein d’une collectivité.
Comment arrivez-vous à gérer vos différentes missions ?
C’est d’abord un travail d’équipe, d’organisation et de management, qui s’appuie sur des collaborateurs de qualité. C’est aussi pas mal de disponibilité. Nous sommes dans un contexte qui évolue en permanence, avec de plus en plus de contraintes réglementaires et administratives. Personnellement, mon travail quotidien est surtout axé les aspects juridiques et financiers du sport. À cela, il
portrait faut ajouter le côté humain et relationnel très important. Nous avons une organisation hiérarchique classique avec des responsables d’équipements sportifs couverts et découverts et des chefs d’équipe. Le tout dans un environnement où il faut gérer à la fois tous les aspects du monde sportif, mais aussi touristiques qui sont un axe fort à Vichy, comme cela peut l’être à Vittel par exemple, puisque nous sommes une ville thermale de 28 000 habitants au sein d’une agglomération de 75 000. En effet, en plus de nos missions de service public, nous gérons toute une activité commerciale qui découle du sport. C’est une véritable économie du sport qui génère d’importantes retombées pour la ville : hôtels, restaurants, prestataires de service… Le contexte historique de la cité est très important et les références connues par tous, comme l’eau, les pastilles ou les cosmétiques sont des points de repère. « Vichy » est une marque reconnue. Mais nous devons aussi faire face à la concurrence nationale et internationale. Il est important pour la ville de rebondir, de trouver de nouveaux axes de développement. Nous nous sommes donc appuyés sur notre réseau, auprès des clubs et des fédérations sportives pour accueillir des événements, des stages, des réunions de formation et des assemblées générales… Pour Vichy, le Sport est un outil de développement économique capital, car nous avons peu d’industrie.
La ville de Vichy a effectué depuis de nombreuses années un important travail au niveau de l’accessibilité de ses structures sportives
Justement, pouvez-nous nous montrer l’importance du sport à Vichy ? Nous avons un patrimoine sportif exceptionnel, sur dimensionné par rapport à une ville de même taille. Par exemple, nous possédons 17 terrains de football et rugby, un palais des sports de 3 300 places, de nombreuses salles spécialisées pour l’escrime, le judo sur le centre omnisports, complexe de 150 hec-
« Il existe à Vichy toute une activité commerciale qui découle du sport avec de nombreuses retombées économiques » tares… Nous avons également un plan d’eau (bassin d’aviron et de ski nautique) et une rivière artificielle de canoë kayak. Il est donc indispensable d’avoir le personnel qualifié pouvant gérer l’utilisation au quotidien : le nettoyage, l’ouverture ou encore l’entretien technique de ces équipements. Pour cela,
le service comporte 40 agents de catégorie C. Le service des espaces verts est composé en plus d’environ 80 personnes qui gèrent le patrimoine des parcs et des terrains de sport. Nous nous appuyons également sur les services techniques pour l’aide logistique des manifestations et le service des bâtiments communaux pour les travaux. Par ailleurs, nous possédons un tissu associatif développé avec 91 clubs référencés pour 57 pratiques différentes, ce qui représente 7 678 licenciés : 37 % de femmes et 34 % des sportifs ont moins de 18 ans. Nous avons 10 clubs comptant plus de 200 licenciés dont un de plus de 700, qu’est le club de natation. Lorsque nous additionnons l’ensemble des aides apportées, subventions, aides financières exceptionnelles, mise à disposition de personnels, des équipements et aide technique pour les manifestations, on arrive à un budget de 2,2 millions d’euros par an. Un chiffre considérable qui représente un des axes forts de la politique de la ville. Enfin, nous avons une stratégie d’organisation de grands événements. Cette année, comme les précédentes, nous accueillons entre 8 et 12 championnats de France sur toute la saison, et non pas seulement de juin à septembre, afin que l’économie locale bénéfice des retombées directes. Je peux citer les championnats de France de sport adapté avec 800 sportifs, celui d’aviron pour les cadets et juniors qui représente 1 600 jeunes et 1 500 accompagnateurs, celui de tir à l’arc fin juillet 600 jeunes, celui de parachutisme en août, celui de vol
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Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Vichy possède notamment un plan d’eau avec un bassin d’aviron et de ski nautique ainsi qu’une rivière artificielle de canoë kayak
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à voile, de canoë-kayak slalom… De plus, il y aura également le championnat d’Europe de ski nautique de vitesse, le Jet Cross World Tour, une compétition de jet ski regroupant 140 pilotes dont les 30 meilleurs mondiaux. Mais également le championnat du monde junior de montgolfière et un triathlon international longue distance, pour la quatrième édition consécutive, avec un objectif de 2 500 participants.
Quels sont les changements au niveau du sport que vous avez pu constater?
Premièrement, je citerai un contexte qui est de plus en plus contraint, pour synthétiser « faire aussi bien, voire mieux avec moins de moyens financiers et humains ». Cela impacte le fonctionnement quotidien de nos équipements, nous sommes obligés de répondre négativement à certaines demandes. Par exemple, les gymnases ferment généralement à 22h et pas plus tard, car après nous sommes contraints en horaires de nuit pour les agents. Parfois, nous leur demandons de participer financièrement pour optimiser nos recettes. Toutefois, nous essayons de maintenir les efforts car il y a toujours les enjeux économiques et touristiques locaux. De plus, les partenaires privés sont de plus en plus difficiles à mobiliser pour nos clubs, il faut donc qu’ils se sentent aidés. En outre, il y a encore quelques années, dans le cadre de l’organisation de grands événements sportifs, les fédérations souhaitaient changer régulièrement de villes. Désormais, des partenariats ciblés sont signés entre les
fédérations et les villes pour un événement et une durée. Nous avons signé une convention de partenariat de 4 ans avec la Fédération Française de tir à l’arc pour organiser « la semaine jeunes » - le championnat de France, ainsi qu’un grand événement en 2016 : un projet de championnat d’Europe ou du Monde junior. Nous avons engagé ce type de partenariat également avec les fédérations de volley-ball, d’escrime et de canoëkayak à venir. Toutes les deux parties sont gagnantes : la première année, on découvre le contexte, la seconde, on optimise les partenaires, l’aspect technique… La troisième, on vise l’équilibre voire un gain d’argent pour le comité d’organisation qui participe. Enfin, la quatrième année c’est une mise en valeur du savoir faire et de la discipline. C’est très intéressant en termes d’économies d’échelle et de contacts, car il n’y a pas tout à refaire chaque année : cahier des charges, partenariat, recherche des bénévoles, prestataires… Une convention de 4 ans est un bon compromis, plus c’est trop long plus les gens finissent par se lasser.
Quels sont les futurs projets en termes d’équipements sportifs ?
Nous devons toujours poursuivre le travail de mise à niveau des équipements afin d’être conforme aux normes fédérales. Toutefois, nous avons déjà la chance d’avoir anticipé l’accessibilité depuis 15 ans. En 2000, nous avions déjà réhabilité nos installations d’hébergement et de restauration du Centre international de séjour, pour après se lancer dans les installations sportives : vestiaires, piste d’athlétisme, salles spécialisées, amé-
nagements spécifiques, en étroite partenariat avec la Fédération Française Handisports… Par ailleurs, nous avons de plus en plus besoin de terrains en gazon synthétique. Nous en avons déjà un, mais qui a 10 ans, donc nous aimerions en disposer d’un second. De plus, nous allons mener une importante remise à niveau de terrains gazonnés dans le but d’être ville candidate à l’accueil d’équipes nationales pour l’Euro 2016, organisé en France. Nous l’avions déjà fait en 1998 lors de la Coupe du Monde en recevant le Mexique pour une semaine de stage de préparation et l’Afrique du Sud pour leur camp de base. Enfin, nous envisageons aussi de rénover certains équipements comme l’éclairage de notre stade d’athlétisme. X
5 dates clés 1989_fin des études et démarrage de la vie professionnelle 1991_date d’entrée dans la fonction publique territoriale 1996_nomination en tant que directeur des sports 2001_chargé de mission par le Ministère des Affaires Etrangères pour la préparation des terrains de Football de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Mali en 2002 2010_directeur du Comité d’organisation de la Coupe du Monde de Canoë Kayak de course en ligne
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« En France, nous pouvons nous appuyer sur un réseau associatif très puissant » Après avoir participé à la création du CROS d’Auvergne il y a 40 ans, Yves Leycuras en a pris la présidence il y a environ 12 ans
20 Yves Leycuras est président du comité régional olympique et sportif (CROS) d’Auvergne depuis une douzaine d’années. Passionné de sport, notamment celui qui prône les bonnes valeurs, il nous parle du rôle joué par l’organisme qu’il représente et des futurs projets pour sa région.
Quel a été votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Depuis tout jeune je me suis intéressé au sport en étant pratiquant de différentes disciplines : athlétisme, football, natation, handball et maintenant planche à voile. Plus jeune, la lecture d’un livre sur la vie de Pierre de Coubertin m’a beaucoup appris sur les Jeux olympiques et le travail qu’il a effectué sur la pédagogie sportive. Par la suite, j’ai effectué ma carrière professionnelle en tant que professeur d’éducation physique et sportive. Puis, j’ai été président de la fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) qui traite des aspects éducatifs du sport. J’ai également participé à la création du comité régional olympique et sportif d’Auvergne il y a 40 ans et j’en ai pris la présidence il y a environ 12 ans. Enfin, j’ai participé au conseil national des Cros et des Cdos en tant que vice-président. J’ai toujours été sensible aux valeurs du sport même si désormais pour certaines disciplines beaucoup d’argent est
en jeu et je trouve que nous perdons l’origine et le sens de ses valeurs.
Quelles sont vos missions en tant que président du Cros Auvergne ?
Le Cros est un organe déconcentré du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). De ce fait, nous devons faire la promotion des valeurs olympiques en servant de relais au niveau de la région et des départements. Nous apportons nos compétences au niveau de la réflexion sur l’attractivité du territoire à travers le sport. L’Auvergne compte 320 000 licenciés sportifs pour 2 000 associations. Toutefois, il n’y a pas que la compétition, nous travaillons également sur les sports de nature, le sport santé… Par ailleurs, nous avons mis en place diverses commissions pour une prise en compte plus importante concernant la formation, l’événementiel, la communication, le sport santé et cohésion sociale les sports de nature, l’éthique, pour informer les jeunes
avec par exemple le sujet suivant : « comment éduquer son enfant au sport ? »… En outre, nous travaillons également directement avec la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale et les collectivités locales. Nous participons ainsi aux commissions CNDS pour la répartition des subventions pour les projets d’équipements sportifs. Chaque année, nous avons 3 millions d’euros à répartir. De même, au niveau du Conseil régional, nous aidons à la préparation des grands événements sportifs qui ont lieu sur le territoire, nous avons aussi un rôle de conseil. Nous participons à des travaux pour la réalisation d’équipements structurants. Enfin, nous faisons partie du comité du Massif Central, avec le Limousin et Rhône-Alpes avec des actions de promotions. Par exemple, un concours des communes les plus sportives ou des assises sur le thème « sport et ruralité » qui est un sujet important.
portrait De nombreux événements sportifs au lieu régulièrement dans la région, comme ici le match qualificatif à l’Euro 2014 de handball entre la France et la Turquie
Quelle est votre vision personnelle du sport français ?
Des bases solides existent. Par exemple, nous sommes bien organisés au niveau du sport à l’école qui est gratuit, nous pouvons nous appuyer sur un réseau associatif très puissant, grâce notamment au bénévolat. De nombreux projets d’équipements voient le jour, notamment les arénas et les grands stades, même s’ils touchent plus le sport professionnel que le sport populaire. En outre, je pense qu’il est important de garder en tête les valeurs associatives comme le respect et la solidarité qui permettent de jouer un rôle important dans la cohésion sociale d’un territoire. Le sport est une bonne école de la citoyenneté. De manière générale, outre ses valeurs, le sport est un domaine de plus en plus important, quel que soit le territoire. Peu d’événements comme un match de football rassemblent autant de monde sur un même lieu. Il est vrai que les grands rassemblements peuvent engendrer des incidents. Mais ce sont des moments de joie et de partage avec des sportifs de haut niveau qui sont des portes drapeaux pour le sport national. D’où l’importance qu’ils soient exemplaires, ce qui est loin d’être le cas pour certains…
Pouvez-vous nous présenter le Cros Auvergne ?
Il a été créé en 1973 avec 9 comités alors qu’il en compte 74 aujourd’hui. Nous sommes surtout axés sur le sport loisir, le sport pour tous et sur la féminisation du sport. Et le travail paye puisqu’on voit la différence sur certaines disciplines. Bien entendu, la gymnastique d’entretien et l’équitation avec 85 % de femmes sont toujours en tête. Toutefois, on remarque des progressions au niveau du sport scolaire et de la natation, qui compte 50 % de femmes aujourd’hui alors que ce n’était pas le cas il y a encore quelques années. On peut rapprocher ce phénomène de féminisa-
L’événementiel autour de l’olympisme, comme la journée olympique régionale, est un axe important pour le Cros Auvergne
tion du lien entre la maternité et le sport. En effet, avant, la femme enceinte n’avait pas le droit de faire du sport alors que désormais, une activité physique est recommandée.
Quels sont les projets en cours du Cros ?
Premièrement, proposer des formations transversales aux salariés et aux bénévoles du mouvement sportif auvergnat afin d’améliorer leurs compétences et celles de leurs structures. Les thématiques suivantes sont
« Peu d’événements comme un match de football rassemblent autant de monde sur un même lieu » abordées : gestion associative, management associatif, PAO, communication, bureautique et sport santé. Puis l’événementiel autour de l’olympisme : journée olympique régionale (participation de 800 enfants à une journée de découverte sportives), journée olympique carcéral (proposition d’initiations sportives dans un centre pénitentiaire) ou encore une conférence sur l’olympisme avec un focus sur les deux nouvelles disciplines olympiques à Rio 2016 et leur volonté de devenir olympique. Ensuite, il y a également le sport santé et cohésion sociale: femmes et sport pour proposer une activité sportive hebdomadaire adaptée à des femmes très éloignées de la pratique sportive et en situation de précarité. Enfin Banque des sports : favoriser la pratique sportive en club pour un public démuni grâce à la prise en charge d’une partie de leur licence sportive.
Par ailleurs, nous travaillons actuellement sur les sports de nature avec un pôle qui va se mettre en place. Des échanges vont être créés avec le tourisme, c’est une nouvelle façon d’aborder le territoire. Le sport a une carte très forte à jouer. Par exemple, l’Auvergne est une région renommée au niveau de la course d’orientation avec des sites reconnus qui apportent beaucoup au territoire. Par ailleurs, notre second projet important est la création d’une maison des ligues de 1 200 m2. L’objectif étant que l’ensemble des ligues, et surtout les plus petites, aient un siège pour gérer la partie administrative et organiser leurs événements. En effet, il est nécessaire de pouvoir compter sur des moyens informatiques et du personnel pour être efficace. De plus, cela permettrait de créer des emplois. Enfin, le sujet des rythmes scolaires est important et continue à être débattu afin de trouver les meilleures solutions possible. Dans un premier temps, ce sont les clubs et les comités départementaux qui ont été sollicités. C’est assez compliqué à gérer car il est essentiel d’avoir des personnes avec des qualifications suffisantes pour encadrer les jeunes. Il ne faut pas faire n’importe quoi. X
5 dates clés 2014_Record du monde de saut à la perche de Renaud Lavillenie, sportif clermontois 2014_L’AS Moulin qui joue les quarts de finale de la Coupe de France de football 2013_Open de natation qui a eu lieu à Vichy 2013_Les finales du championnat de Monde de boxe française à ClermontFerrand 2010_L’ASM Clermont Auvergne champion de France de rugby
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réalisation
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Ékinox : une nouvelle ère pour le sport burgien Dans le cadre de la rénovation du Parc des expositions Ainterexpo, l’agglomération de Bourg-en-Bresse (01) a décidé de construire un quatrième hall. Celui-ci, appelé Ékinox, pourra à la fois accueillir des spectacles et des rencontres sportives. Présentation.
en bref
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Les travaux de rénovation du Parc des expositions ont été divisés en trois axes : la réhabilitation des trois halls existants, le réaménagement des espaces extérieurs et la construction d’un quatrième hall appelé Ékinox. Ékinox dispose d’une salle principale pouvant accueillir 3 500 places assises en configuration sport qui sera surtout utilisée par la JL Bourg évoluant en Pro B. Les personnes en charge du chantier ont du faire face à plusieurs contraintes : sismiques, thermiques et acoustiques.
C
réé entre 1975 et 1978 par la ville de Bourg-en-Bresse, puis transféré à l’agglomération en 2009, le Parc des expositions Ainterexpo a fêté ses 35 ans d’activité en 2013.
Un chantier nécessaire
Malgré un entretien régulier, le site a naturellement subi les outrages du temps. Les résultats du diagnostic mené par un cabinet d’études ont montré que le Parc des expositions ne répondait plus à toutes les exigences professionnelles en termes de mise aux normes, d’équipements techniques, de volume et de confort. Les trois halls existants ne permettaient notamment plus d’accueillir des spectacles de grande envergure. Or, si la collectivité entendait maintenir et développer la fonction prédominante d’Ainterexpo, à savoir l’organisation de foires et de salons divers, elle souhaitait également diversifier son offre de manifestations. C’est en ce sens que le programme de réhabilitation et d’extension de l’enceinte s’avérait nécessaire, voire indispensable. Les travaux ont été divisés en trois axes. Le premier concerne la réhabilitation des trois halls existants. L’un des principaux objectifs de cette opération était de remettre les espaces aux normes en vigueur, en termes d’isolation thermique et acoustique, d’accessibilité et de sécurité. La volumétrie des halls existants étant conservée. Le réaménagement des espaces extérieurs est le second axe. En effet, dans l’optique d’ouvrir Ainterexpo au plus grand nombre, l’agglomération de Bourg-en-Bresse a souhaité revoir l’aménagement des espaces extérieurs de l’enceinte. Une attention particulière est notamment portée sur l’accessibilité du site aux personnes à mobilité réduite : parking, entrées, éclairages… De plus, le traitement paysager des espaces extérieurs est réalisé en harmonie avec les nouveaux aménagements d’Ainterexpo. Enfin, le troisième axe concerne la construction d’un quatrième hall appelé Ékinox.
Une salle multifonctionnelle pour le sport et le spectacle
Grâce à la modularité de ce quatrième hall, la collectivité entend donc bien diversifier son offre et répondre aux exigences actuelles. Ainsi, ce nouveau bâtiment d’une surface totale de 9 940 m2 dispose d’une salle principale avec 5 141 places assis-debout dont
plus de 3 500 places assises. « Une véritable salle évènementielle à vocation économique, sportive, de spectacles et de congrès », déclara Michel Fontaine, Président de Bourg-enBresse Agglomération. Le locataire privilégié sera le club de basket local, le plus important de l’agglomération concernant les sports en salle : la Jeunesse Laïque de Bourg-enBresse qui évolue en Pro B. L’association sportive disposera également de 1 484 m2 pour l’espace club et le centre de formation. Cette partie privative accueille également un autre terrain d’entraînement. « C’était important pour le club car il jouait jusqu’à présent dans une ancienne salle privée. La salle Ékinox lui offre donc la possibilité de continuer son développement. Toutefois, étant une salle multifonctionnelle, puisque nous n’avons pas les moyens d’en avoir plusieurs, elle pourra également accueillir divers autres événements sportifs. Par exemple, du 15 au 17 mai pro-
réalisation chain, elle recevra les championnats de France de gymnastique. Concernant la jauge de la salle, nous l’avons validée par une étude de marché. Elle nous semble la plus appropriée par rapport à notre zone de chalandise. Et même si le club accède à la Pro A, il devrait y avoir un potentiel similaire. Il ne faut pas oublier que l’ancienne salle ne disposait que de 2 200 places », explique Michel Fontaine, Président de Bourg-en-Bresse Agglomération. Concernant la partie sportive, le site dispose de huit vestiaires équipés ainsi que d’un espace de vie, soit 200 m2. Pour les artistes, il existe trois catégories de loges : 2 ou 5 personnes et des loges collectives.
Une architecture imposante avec des courbes fluides
L’une des principales caractéristiques architecturales de ce quatrième hall est qu’il conjugue à la fois une parfaite harmonie avec le bâti existant tout en offrant une image moderne et dynamique dont le site avait besoin. « Dès le début, nous avons étudié une architecture qui saurait naturellement trouver sa place aux côtés des trois halls existants. Nous avons également pensé les deux façades, Nord et Sud, du bâtiment comme deux signaux visuels forts en entrée ou sortie de ville », indique Pierre Barillot du cabinet Architectures Barillot, en charge du projet. Pour lui, l’architecture, à la fois imposante par sa taille et légère par
Avec Ékinox, notre territoire s’est doté d’un outil performant et compétitif qui saura répondre aux attentes des usagers et des professionnels. Cela représente bien sûr à moyen terme des retombées encourageantes pour l’économie locale et le tourisme.
En moyenne, ce sont 150 hommes et femmes, au niveau des études et des travaux, qui ont travaillé quotidiennement sur le chantier
Michel Fontaine, Président de Bourg-en-Bresse Agglomération
23 Fiche technique Maître d’ouvrage_Bourg-en-Bresse Agglomération Architectes_ _ Réhabilitation : Atelier Atlas Architectes et Louis Reggiardo _Construction d’Ékinox : Architectes Barillot Surfaces concernées_ _Réhabilitation : 15 106 m2 _Construction d’Ékinox : 9 940 m2 Durée des travaux_3 ans dont 18 mois pour Ékinox Montant des travaux_ _Réhabilitation : 11 050 000 € HT _Espaces extérieurs et VRD : 1 400 000 € HT _Ékinox : 20 050 000 € HT Subventions_ _Conseil régional Rhône-Alpes : 6 541 000 € _Conseil général de l’Ain : 5 000 000 € _CNDS : 1 000 000 € _CCI : 980 000 € _Politiques contractuelles régionales : 570 000 € Calendrier_ _ Juillet 2011 : lancement du chantier de réhabilitation du hall A _ Mai 2012 : lancement de la construction de l’Ékinox _ Février 2013 : lancement du chantier de réhabilitation du hall C et du noyau central _ Novembre 2013 : fin de la construction de l’Ékinox _ Janvier 2014 : lancement du chantier de réhabilitation du hall B _Juin 2014 : fin du chantier de réhabilitation Outre la réhabilitation des trois halls existants du Parc des expositions, les travaux consistaient également à construire un quatrième hall
réalisation
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Ce quatrième hall conjugue à la fois une parfaite harmonie avec le bâti existant tout en offrant une image moderne et dynamique dont le site avait besoin
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ses courbes fluides et aériennes, apporte à ce nouvel espace une touche futuriste. Par ailleurs, les travaux concernant la réalisation de ce quatrième hall ont été loin d’être simples comme l’explique François Montel, conducteur de travaux principal : « Nous avons dû faire face à de nombreuses contraintes techniques sur ce projet : sismiques et thermiques notamment. Mais la contrainte qui nous a demandé le plus d’études est, sans aucun doute, celle liée à l’acoustique. Nous avons en quelque sorte confectionné ‘’une carapace’’ pour Ékinox, avec une isolation pho-
Le calendrier des travaux d’Ékinox
nique sans précédent. Cela représente à la fois un confort pour les habitants alentours mais aussi pour les professionnels qui se produisent dans la salle ». En moyenne, ce sont 150 hommes et femmes, au niveau des études et des travaux, qui ont travaillé quotidiennement sur le chantier et jusqu’à 200 personnes lors de certaines opérations spécifiques. Pas moins de 150 entreprises et fournisseurs ont collaboré ensemble durant les 18 mois de travaux de l’Ékinox. X
Mai 2012_début du chantier Juillet–novembre 2012_fondation et élévation des murs Décembre 2012_installation des gradins béton Mars–juin 2013_installations des charpentes Juin–septembre 2013_Pose de la couverture Septembre–octobre 2013_Aménagement de la grande salle 30 novembre 2013_inauguration
« La jauge de la salle a été validée par une étude de marché et elle nous semble la plus appropriée par rapport à notre zone de chalandise » Le locataire privilégié est la Jeunesse Laïque de Bourg-en-Bresse qui évolue en Pro B, le club le plus important de l’agglomération concernant les sports en salle
indoor
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Couvrir pour prévenir Projet de longue date, la ville de Carpentras (84) vient de faire couvrir une partie de ses terrains de pétanque pour le plus grand bonheur du club local qui attendait cela depuis plusieurs années.
Les choix de conception ont permis de mixer les matériaux de construction : le bois pour les poutres, l’acier pour les poteaux
C
e projet de couverture a officiellement démarré dès le début du mandat en 2008 avec des premières réflexions et prises de contact. Les différentes étapes ont avancé progressivement, même si celle de l’autorisation du permis de construire fut compliquée. En effet, le site est situé en zone faiblement inondable, ce qui empêchait de construire un bâtiment traditionnel. C’est une des raisons qui a poussé les élus à choisir le concept de la société SMC2. De plus, l’objectif de la ville était d’avoir une structure qui s’intègre parfaitement dans le site : des habitations d’un côté et un bord de rivière de l’autre.
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Une structure qui couvre jusqu’à 19 jeux
Le chantier a été lancé en septembre 2013. La société SMC2 a mise en place une structure de 1 300 m2 de surface couverte permettant d’abriter et de circuler autour de 16 jeux aux normes fédérales et internationales (15 x 4 m) et 19 jeux en pratique quotidienne. « Couvrir un tel équipement permet une pratique des jeux de boules toute l’année tout en bénéficiant du plein air afin de ne pas se sentir enfermé dans un bâtiment en été. Les terrains sont protégés des intempéries et des fortes chaleurs. De plus, ce type de projet est réalisé très rapidement. Tous les éléments sont préfabriqués en ate-
lier et sont assemblés sur place. Le projet a pu être réalisé en un temps record de 3 mois ! », indique Samuel Guillermard, co-fondateur de l’entreprise SMC2. Cette dernière a réalisé ce projet en entreprise générale. Les choix de conception ont permis de mixer les matériaux de construction : le bois pour les poutres, l’acier pour les poteaux. Mais ce qui différencie ce projet des autres ouvrages est le choix de la toile pour la couverture. La toile est constituée d’un tissu polyester avec une enduction PVC sur ses deux faces, revêtu d’un vernis antisalissure. L’un des intérêts de ce matériau est d’être translucide pour un meilleur confort des joueurs. La charpente, d’une hauteur de 7 m, est constituée d’un portique voûté en bois lamellé collé et de poteaux en acier galvanisé à chaud. Afin de soigner l’esthétique, les
descentes d’eaux pluviales sont intégrées dans les poteaux.
Une couverture attendue par le club local Cette couverture était un projet très important pour le club local comme l’indique Francis Adolphe, le maire de Carpentras : « Les responsables du club l’attendaient depuis longtemps. Il est vrai que c’est un club très dynamique avec une activité forte. Par exemple, il organise trois concours à la mêlée par semaine ainsi que de nombreuses autres compétitions officielles. De ce fait, il était embêtant d’annuler certaines d’entre elles pour cause de mauvaise météo car les calendriers sont chargés. De plus, il bénéficie désormais d’une structure de qualité en adéquation avec son niveau de pratique étant donné qu’il comprend de nombreux champions au sein de ses licenciés. De plus, la structure est également utilisée par les écoles, le centre aéré ainsi que les habitants du quartier grâce au club qui est très ouvert ». X Fiche technique Maître d’ouvrage_La ville de Carpentras Architecte_Barrera Sarl Structure_SMC2 Surface_1 300 m2 Nombre de jeux _16 jeux aux normes fédérales Durée des travaux _2,5 mois Coût _385 600 euros
Le club local bénéficie désormais d’une structure de qualité en adéquation avec son niveau de pratique
Subventions_ Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur : 15 %
vestiaires
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Brignoles : modernisation d’envergure Le complexe sportif du Vabre à Brignoles (83) est en train d’être modernisé progressivement pour un total de 4,5 millions d’euros. Dernièrement, il a été agrémenté de vestiaires et tribunes pour ses stades de football et rugby.
E
n 2011, une première phase de travaux a été réalisée avec la création de deux terrains : un pour le rugby et l’autre pour le football. Le premier, en gazon naturel, est homologué en catégorie C et peut également accueillir le football au niveau 3. Le second, en gazon synthétique, construit à la place de l’ancien terrain de rugby, mesure de manière classique 105 m x 68 m. Le coût total de ces deux terrains s’est élevé à deux millions d’euros en prenant en compte les réseaux d’eau et d’assainissement.
La deuxième phase des travaux avec la construction des vestiaires et des tribunes
Dans le but de construire des équipements résistants aux intempéries et au temps, le bâtiment pour le rugby repose sur des pieux afin de surélever le plancher d’un mètre.
en bref
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Après la réalisation des terrains, les clubs de football et de rugby disposent chacun de nouveaux vestiaires et d’une tribune en plus pour le rugby. Les deux structures sont équipées de panneaux solaires et disposent d’une architecture moderne et chaleureuse grâce au bois et à des produits bruts. Cette rénovation était surtout importante pour le rugby qui ne disposait pas de structures adaptées à son développement.
Du côté du football, un bâtiment de 212 m2 a été construit à côté du terrain. Cette structure comporte deux vestiaires avec des douches, un vestiaire pour l’arbitre, un bureau de direction et des locaux techniques. Le tout accessible aux personnes à mobilité réduite. Quant au rugby, il dispose désormais d’un bâtiment de 433 m2. Il est composé de quatre vestiaires de 37 m2 avec douches pour les joueurs, de deux vestiaires pour les arbitres, un local anti-dopage, une infirmerie, des bu-
Le rugby dispose désormais d’un bâtiment de 433 m2 ainsi qu’une tribune de 307 places assises se trouvant juste au-dessus.
reaux et des rangements divers. De plus, on trouve également un local pour le club, d’une superficie de 80 m2, comportant des baies vitrées donnant sur une terrasse de 35 m2. En outre, une séparation des locaux a été prévue entre les espaces joueurs et le public, avec deux entrées distinctes. Une rampe d’accès indépendante et protégée a été réalisée pour l’accès des joueurs au terrain. De plus, au dessus de ce bâtiment se trouve une tribune de 307 places assises, dont 7 réservée. À une hauteur de 10,55 m, elle offre une vue panoramique sur le stade de rugby. Par ailleurs, dans le cadre d’une troisième phase de travaux, il est également prévu de reprendre les vestiaires existants pour les rendre plus fonctionnels et de transformer l’ancien club house en local associatif mutualisé.
Des bâtiments réfléchis suivant la charte BBC
La commune a pris en compte les contraintes liées au fait que le terrain soit situé en zone inondable. De plus, dans le but de construire des équipements résistants aux intempéries et au temps, la structure de rugby repose
vestiaires sur des pieux afin de surélever le plancher d’un mètre. « C’était important car le site du Vabre se trouve en partie en zone inondable. Les fondations s’appuient sur un sol stable et profond de 15 m », indique Laurent Grandet, directeur du service études et travaux de Brignoles. Par ailleurs, dans une logique de développement durable, les bâtiments ont été réfléchis suivant la charte Bâtiment Basse Consommation (BBC). Les deux structures sont équipées de panneaux solaires qui produiront une partie de l’eau chaude, couplée au gaz pour les jours d’ensoleillement moindre. De plus, du bois et des produits bruts ont été utilisés pour allier architecture moderne et chaleureuse. De même, des parois en brique de terre cuite ont été choisies pour apporter de l’inertie thermique aux bâtiments et limiter la consommation énergétique.
Un investissement important pour les deux clubs
Il était vraiment essentiel de remettre à niveau ce complexe sportif pour les deux clubs, comme l’explique Laurent Grandet : « Pour le club de football, qui dispose d’un autre site en ville, ce terrain et ses vestiaires forment un équipement supplémentaire, de surcroît en synthétique, surtout pour les équipes de jeunes. Du côté du rugby, c’était encore plus important car les infrastructures existantes n’étaient pas adaptées au fonctionnement du club qui possède de plus en plus de licenciés dont beaucoup de jeunes. Ils n’avaient jusqu’ici
Après la réalisation du terrain synthétique, les footballeurs disposent également de nouveaux vestiaires
qu’un seul terrain qui servait à la fois pour les entraînements et les matchs ». Et Jean Broquier, adjoint délégué aux travaux d’ajouter : « Nous avons voulu réaliser un équipement de qualité afin de permettre à nos clubs sportifs de grandir en toute sérénité ». Par ailleurs, l’ensemble de ces travaux est également complété par la rénovation d’un gymnase et d’une piscine, ainsi que la construction d’un skatepark. X
Fiche technique Maître d’ouvrage_ville de Brignoles Maître d’œuvre_SO2 Durée des travaux_ Les terrains : 6 mois (réalisés par la société Méditerrannée Environnement) Les vestiaires et la tribune : 13 mois Superficie vestiaires football_212 m2 Superficie bâtiment rugby_433 m2 Coût total_4,5 millions € (les terrains, les vestiaires et la tribune)
Les travaux concernant les vestiaires et la tribune auront duré 13 mois
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gazon synthétique
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Le choix du gazon synthétique s’est porté sur le FieldTurf Optimum 60 mm pour ses qualités sportives, esthétiques et résistantes
Chazelles-sur-Lyon : une transformation en trois actes 30
La mairie de Chazelles-sur-Lyon (42), environ 5 200 habitants, a décidé de lancer un vaste chantier au niveau de son complexe sportif : terrain, aire de jeu de ballons, mais aussi vestiaires sont, ou vont être, refaits à neuf pour ces derniers. Présentation
La seconde phase de travaux consistait à rénover le plateau multisport polyvalent pour pratiquer divers sports
L
es élus souhaitaient rénover le complexe sportif car le terrain en gazon naturel, de dimensions 100 m x 60 m, et les vestiaires étaient devenus obsolètes. De plus, la parcelle où se situait le terrain n’appartenait pas à la ville, mais à un privé. « Nous avons travaillé sur ce projet dès le début de notre mandat en 2008. En premier lieu, nous avons fait un bail emphytéotique administratif (BEA) afin d’être propriétaire du terrain pendant 70 ans. Concernant les
travaux, après plusieurs visites, nous avons opté pour une transformation du terrain en gazon synthétique. En effet, ce terrain étant mutualisé avec le collège à côté, il est utilisé tous les jours et cette surface est totalement adaptée à une fréquence intense. De plus, elle demande moins d’entretien de la part des services techniques » indique Ennemond Thivilier, premier adjoint de Chazelles-surLyon.
Un terrain de grand jeu transformé en synthétique et remis aux normes
Agrandir le terrain, pour le passer à 105 m x 68 m, n’a pas été simple comme l’explique Daniel Lachana, responsable de la société Green Style, en charge des travaux : « L’agrandissement rentrait « au chaussepied », dans cette parcelle. Il a donc fallu se montrer astucieux concernant le nivellement de la plateforme pour rester dans cette surface sans être obligé de créer un mur de soutènement et sans démolir les structures existantes, ce qui aurait fait grimper le coût de l’opération ». Au niveau des travaux, il a fallu décaper la terre végétale puis réaliser la couche de fondation afin de bloquer le fond de forme. Ensuite, l’entreprise s’est chargée du réseau de drainage et de la couche drainante avant de poser le gazon synthétique. Le choix s’est porté sur le FieldTurf Optimum 60 mm pour ses qualités sportives, esthétiques
gazon synthétique Depuis la réalisation du nouveau terrain, des anciens joueurs sont revenus et le club redémarre sur une nouvelle dynamique
Fiche technique
Une aire de jeu rénovée juste à côté du terrain principal
La seconde phase de travaux consistait à rénover les terrains de basket-ball et de handball. « L’objectif était que les scolaires, tout comme le club, puissent bénéficier d’un plateau multisport polyvalent avec une aire de jeu en enrobé pouvant toujours accueillir le basket-ball et le handball mais aussi du football hat-trick. Afin que ces activités cohabitent bien, il a fallu agrandir ce plateau afin qu’il fasse 65 m x 25 m » décrit Daniel Lachana. Par ailleurs, cet équipement dispose également d’une aire de saut en longueur, de deux couloirs de vitesse de 50 m (contre 40 m auparavant) revêtus en gazon synthétique pour la pratique du sprint au niveau scolaire. « Ces deux équipements sportifs existaient déjà mais il était important de les agrandir et de les remettre aux normes » ajoute l’élu.
De nouveaux vestiaires viennent compléter l’ensemble
Une autre procédure de marché public a été lancée pour la construction de nouveaux vestiaires. Le chantier a démarré en octobre 2013 et devrait être terminé pour l’été 2014. « C’est un bâtiment de 370 m2 avec deux vestiaires de 24 m2 pour les joueurs, un vestiaire pour les arbitres et les différents espaces complémentaires classiques nécessaires : bureaux, locaux techniques…) », explique Ennemond Thivilier.
À la fin de cette construction, la société Green Style aménagera les abords avec un parking pour les personnes à mobilité réduite et un autre pour les secours. De plus, afin de sécuriser la circulation des piétons dans le complexe, aucune voiture ne pourra stationner à l’intérieur.
« C’est important pour le club et notre établissement scolaire de pouvoir s’appuyer sur des infrastructures sportives de qualité ». Enfin, l’été prochain, l’entreprise devra démolir les anciens vestiaires, qui seront utilisés jusqu’à cette date. À leurs places, elle réalisera une zone de 1 000 m2 en gazon synthétique, toujours avec le produit Optimum 60 mm, qui servira d’aire d’échauffement et d’entraînement.
Une rénovation importante pour le club et les scolaires
Bien évidemment, l’ensemble de ces travaux ravit les utilisateurs du complexe sportif, notamment le club de football, comme l’indique le premier adjoint au maire : « Le club voyait son nombre de licenciés diminuer, il fallait effectuer des changements. Depuis la réalisation du nouveau terrain, en service
Maître d’ouvrage_la ville de Chazelles-sur-Lyon Entreprise en charge des travaux_Green Style Fournisseur du gazon synthétique_ FieldTurf Tarkett Dimensions des terrains_ 105 m x 68 m et 65 m x 25 m Durée des travaux_4 mois pour le terrain et 8 mois pour les vestiaires Coût total des travaux_1 630 000 euros TTC Subventions_ _Conseil général de la Loire : NC _FAFA : NC
depuis fin août 2013, des anciens joueurs sont revenus et le club redémarre sur une nouvelle dynamique. C’est essentiel car, avec 200 licenciés dont 130 jeunes et une école de football labélisée par la fédération française de football, c’est une association sportive importante pour notre commune. Désormais, l’objectif est que l’équipe première remonte dans la hiérarchie départementale, en atteignant la première série. Par ailleurs, c’est également important pour nos établissements scolaires, qui comptent 2 010 élèves, de pouvoir s’appuyer sur des infrastructures sportives de qualité ». X
en bref
et résistantes. Le terrain dispose des équipements périphériques classiques : filets pare-ballons et main courante. Concernant l’éclairage, deux mats ont été conservés en l’état et les deux autres furent repositionnés du fait de l’agrandissement de la surface de jeu.
L’ancien terrain en gazon naturel a été transformé en synthétique et agrandi avec la problématique de l’espace qui était réduit. Une aire de jeu de 65 m x 25 m ainsi que deux couloirs de vitesse de 50 m viennent compléter le terrain. Une fois les nouveaux vestiaires réalisés, les anciens seront démolis et une aire d’échauffement de 1 000 m2 en gazon synthétique sera réalisée à leurs places.
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dossier
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
ÉCLAIRAGE SPORTIF : COMMENT Y VOIR PLUS CLAIR ? La problématique de l’éclairage est un sujet très important au niveau des équipements sportifs. Il doit être traité en amont afin d’éviter les mauvaises surprises avec plusieurs règles à respecter. Les professionnels témoignent et apportent également leurs visions sur l’éclairage Led au niveau des structures sportives.
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’éclairage sportif est un élément essentiel à la fois pour les sportifs afin d’être le plus performant possible au niveau du jeu (mouvement de la balle, perception des trajectoires, déplacement des joueur…) mais également pour les spectateurs dans le but de distinguer les détails du jeu et donc d’apprécier la rencontre sportive. Bien évidemment, au niveau des matchs de haut niveau, l’éclairage est aussi un élément clé pour les diffuseurs télévisuels et les photographes pour les prises de vues. Pour un terrain de grand jeu en gazon synthétique, l’éclairage doit être installé systématiquement pour optimiser la fréquentation et donc l’investissement
L’importance de bien détailler les besoins
La problématique de l’éclairage d’un équipement est à étudier dès le départ du projet. En effet, il est primordial de bien définir les besoins exacts. « Dans un premier temps, il faut déterminer les sports pratiqués au sein de la structure. Certaines d’entre elles, comme des gymnases, accueillent différents publics ce qui peut compliquer les choses. Puis, bien évidemment, il est nécessaire de connaître quels vont être les futurs utilisateurs et le niveau de pratique : scolaire, entraînement, compétition ou encore loisir. Dans un second temps, la collectivité doit se renseigner auprès des fédérations sportives concernées afin de connaître les exigences en vigueur selon les critères déterminés : éclairement moyen demandé, uniformité et éblouissement pour les matchs, les impératifs ERP si nécessaire… », indique Dominique Paquier, responsable de la société Horus, spécialisée dans la gestion de l’éclairage. En effet, chaque sport possède des exigences différentes, dictées par la vitesse du jeu, le type de surface… Toutes les informations concernant les exigences en termes d’éclairage en fonction des disciplines dépendent de la norme NF EN 12193. « C’est vraiment nécessaire de se poser la question de l’éclairage dès le début des études, en premier lieu pour évaluer la nécessité de l’installation. En effet, pour certains équipements sportifs, comme un terrain en gazon naturel par exemple, l’installation n’est pas forcément évidente car cela va engendrer une hausse de la fréquentation et donc poser des problèmes de maintien de la qualité
dossier La collectivité doit se renseigner auprès des fédérations sportives concernées afin de connaître les exigences en vigueur selon les critères déterminés
de la surface sportive. Au contraire, pour un terrain de grand jeu en gazon synthétique, la question ne doit pas se poser, l’éclairage doit être installé systématiquement pour optimiser la fréquentation et donc l’investissement », ajoute Michel Raviart, gérant de la société Exine, expert en infrastructures sportives. Dans tous les cas, il est essentiel d’avoir une vision complète pour effectuer les bons choix pour Jean-Luc Tournebise, expert Led de Neolux Led Lighting Solutions : « Il faut celle des élus, de l’architecte pour l’aspect esthétique, du bureau d’études pour les critères techniques, l’installateur pour le respect des normes et des contraintes et enfin l’utilisateur qui sera le principal usager du complexe sportif ».
La réalisation de différentes études pour faire le bon choix
Une fois que les besoins ont été bien déterminés, il est important de réaliser diverses études afin de choisir les appareils et lampes pouvant être retenus pour son projet. Des études d’éclairement par zones et par scénarii devront être réalisées en intégrant les contraintes d’environnement : étanchéité, résistance aux chocs, vandalisme, vieillissement et encrassement des appareils ou encore l’intégration à un système de gestion (local, automatisé,…). Par la suite, un calcul comparatif en coût global prendra en compte : l’achat et la pose, la consommation selon le scénario prévu et avec le système de gestion, la maintenance (nettoyage, relamping, intervention avec nacelles…) ainsi que
la durée d’exploitation raisonnable pour le site en question. Le système d’éclairage adéquat au projet s’effectuera selon ces critères et le budget alloué. « Par ailleurs, il faut faire attention au niveau de la dimension de la réserve foncière disponible pour l’installation de l’éclairage car certaines fois nous avons à peine la place pour installer les mâts. De même, dans le cas où il y a une tribune, il ne faut pas oublier de tenir compte des ombres portées. Il est nécessaire de tout calculer dès le départ. De plus, j’exige dans le cahier des charges, une étude de sol spécifique à chaque fois avec un sondage par mât afin d’éviter les mauvaises surprises en phase travaux », argumente Pierre Robin, dirigeant du bureau d’études éponyme. Michel Raviart met également en garde
« J’exige dans le cahier des charges, une étude de sol spécifique à chaque fois avec un sondage par mât afin d’éviter les mauvaises surprises en phase travaux »
contre le surdimensionnement des massifs en béton : « Personnellement, je constate que les études menées par certains géotechniciens, conduisent à une augmentation importante des volumes des massifs en béton voire par un recours beaucoup plus fréquent à des procédés comme les micropieux. Les règles ont elles changées ? Ou le principe exacerbé de précaution sévit-il aussi dans ce domaine ? Nous avons plusieurs exemples concrets qui démontrent le surdimensionnement de ces précautions et malheureusement l’augmentation de coût qu’il entraîne. Il est donc nécessaire, en amont d’un projet, d’élaborer une étude géotechnique afin d’évaluer les coûts de ces fondations qui, parfois, peuvent être aussi chères que les mâts et projecteurs ». Il est également utile de prendre en compte dans les études l’éclairage souhaité aux abords de l’équipement, en direction des vestiaires, du club-house ou encore des parkings. Enfin, pour Pierre Robin, il est important de ne pas oublier l’éclairage de sécurité qui est obligatoire dans tout établissement recevant du public (ERP).
Les économies d’éclairage
Désormais, il existe des systèmes permettant de gérer au mieux l’éclairage de la structure sportive afin de réaliser des économies tout en améliorant le service aux usagers et en allongeant la durée de vie des lampes. Une sonde photométrique positionnée sur un des mâts ou sur la tribune peut faire varier automatiquement le flux d’éclairement en fonction du niveau de la lumière ambiante.
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dossier
LES DIFFÉRENTES LAMPES EXISTANTES Les lampes iodure : Avantages : grande puissance à couleur idéale, très bon rendement Inconvénient : allumage progressif Utilisation : pour les équipements de puissance destinés à être activés un minimum de temps (en heure) Les lampes sodium : Avantages : grande puissance avec un excellent rendement Inconvénients : couleur jaune peu agréable, allumage progressif Utilisation : en renforcement de puissance associé au iodure Les lampes halogène : Avantages : prix, allumage instantané Inconvénient : consommation Utilisation : sur détection de présence en zone à faible utilisation
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Toutefois, la plupart du temps, la gestion de l’éclairage est assurée directement par une personne accréditée, le gardien du site ou un agent municipal. En effet, en fonction de l’utilisation de l’équipement dans la journée, c’est lui qui programme les heures où l’éclairage du terrain sera organisé. « Les économies peuvent être très importantes dans le cas d’un gymnase ou de courts de tennis couverts car l’éclairage peut très bien être totalement arrêté lorsqu’il y a beaucoup de soleil », ajoute Dominique Paquier qui propose ce genre de système. Par ailleurs, Pierre Robin insiste aussi sur les mauvais calculs qui peuvent être réalisés pour faire des économies : « Certains électriciens raisonnent de la manière suivante : il faut cinq projecteurs pour un terrain de football, vous pouvez en utiliser que deux ou trois pour les entraînements. Or, c’est une fausse bonne idée car dans ce cas les projecteurs n’ont pas le même vieillissement et il n’est pas possible de les changer en même temps dans le cadre du ‘’relamping’’ ».
L’entretien et la rénovation
S’il est important que les lampes aient plus ou moins le même vieillissement, c’est principalement pour la phase d’entretien du système d’éclairage. En effet, cette opération est souvent délicate pour les terrains de grand jeu en
extérieur où les mats sont situés à plusieurs dizaines de mètres. « Si une voie de desserte a été prévue au départ, c’est un bon point mais elle n’est pas possible partout. Par la suite, il faut utiliser une nacelle pour changer les lampes. Dans le cas où une piste d’athlétisme entoure le terrain, le camion nacelle ne peut être autorisé qu’en respectant de précises précautions, par exemple sans faire de manœuvre afin d’éviter les marques sur le revêtement », déclare Michel Raviart. Concernant la rénovation d’un système d’éclairage, plusieurs critères sont à prendre en compte d’après Pierre Robin : « Il est nécessaire d’effectuer, par une personne spécialisée, un bilan des puissances disponibles quand tout est éclairé et voir celles que l’on souhaite désormais… ». Pour Dominique Paquier, il y a toujours la possibilité de rénover sans trop dépenser : « Premièrement, le besoin est déjà connu. Souvent, l’éclairage manque de puissance à cause des lampes qui sont trop vieilles. Dans de nombreux cas, le matériel peut être conservé en rajoutant un variateur ou un système peut être modifié. Il y a toujours un moyen pour rénover sans tout changer. On peut très bien apporter des améliorations sans tout refaire dans son intégralité. En fonction des changements à effectuer, il faut faire intervenir un bureau d’études afin de recalculer les socles en béton ». X
Les tubes fluo et lampes fluocompactes : Avantages : allumage presque instantané avec un bon rendement Inconvénient : faisceau moins facile à concentrer (il n’existe pas de projecteurs fluo) Utilisation : pour circulation intérieure et salles intermédiaires (tennis, dojo, gymnastique…) Attention à l’éblouissement pour les gymnases, préférer des asymétriques latéraux iodures mixte sodium Les Leds : Avantages : allumage instantané à pleine puissance, rendement excellent sur puissances moyennes, pilotage et gradation du flux lumineux Inconvénients : lumière froide, pérennité de certains produits limitée, produit de grande puissance pas encore sûrs pour un usage extérieur, investissements supérieurs Utilisation : pour circulation intérieure/extérieure ainsi que salles et terrains intermédiaires (dojo, tennis…)
Il est également utile de prendre en compte dans les études l’éclairage souhaité aux abords de l’équipement
dossier
Zoom sur : l’éclairage Led L’éclairage Led (Light Emitting Diode en anglais) ou Del (Diode électroluminescente en français) est considéré par beaucoup comme une technologie d’avenir. Si elle est désormais plutôt bien développée pour les bureaux, les logements ou l’éclairage public, elle est encore peu utilisée pour les équipements sportifs. Mais la tendance devrait progressivement s’inverser pour certaines structures.
Le développement de l’éclairage Led
L’éclairage Led existe depuis quelques années et apparaît petit à petit dans le secteur du sport. À l’étranger, c’est à Eindhoven aux Pays-Bas que le premier équipement sportif, qui était un court de tennis, a été éclairé avec des produits Led de la société AAA-Lux. En France, il y a six ans, c’est la ville de Romorantin qui a équipé sa piscine pour la première fois par l’intermédiaire de la société Neolux Led Lighting Solutions, qui a également installé un éclairage 100 % Led au centre aquatique à Blois en 2011. « Ces premières réalisations servent de vitrine. Au départ, les collectivités se posent des questions par rapport à cette solution qu’elles ne connaissent pas forcément. Par la suite, grâce aux retours d’expérience qu’elles obtiennent, elles s’aperçoivent que c’est techniquement possible et se lancent », indique Jean-Luc Tournebise, expert Led de Neolux Led Lighting Solutions auprès des collectivités. Denis Beauvois, PDG de la société Céphée Led, revient sur la progression
Les avantages de la Led Le principal avantage de l’éclairage Led concerne les économies réalisées comme l’indique Denis Beauvois : « Pour une commune de moins de 5 000 habitants, 45 % de son budget concerne l’éclairage. De ce fait, il est intéressant de choisir l’éclairage Led qui permet de réaliser entre 30 et 60 % d’économie si le produit est intelligemment utilisé ». Il insiste également sur la facilité de remplacement d’anciennes ampoules traditionnelles par des Led. Pour lui, il suffit simplement d’enlever le projecteur conventionnel pour le remplacer par un projecteur Led. Même poids et même prise au vent, donc pas besoin de réaliser d’études spécifiques. Par ailleurs, le système Led est
pratique car il n’y a aucun temps de chauffe ni de refroidissement. De plus, il favorise un meilleur contraste et une très bonne visibilité. Enfin, Jean-Luc Tournebise met en avant la facilité d’entretien du procédé : « L’éclairage Led dure 5 à 8 fois plus longtemps qu’une solution actuelle. Par exemple, à Blois, nous n’avons effectué aucun changement. La durée de vie est d’environ 30 000 heures ».
La particularité des terrains de grand jeu extérieur Si la Led est de plus en plus choisie pour les terrains de tennis ou certaines salles sportives, elle a plus de mal à pénétrer le marché de l’éclairage des terrains de grand jeu. « C’est vrai que nous n’avons pas encore
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de cette technologie en Europe et sur notre territoire : « En Hollande, on compte plus de 100 clubs de tennis qui possèdent un éclairage Led sur leurs courts. En Italie, la première structure de tennis vient d’être équipée alors qu’en Allemagne, cela va bientôt être le cas du terrain d’entraînement du club de football du Bayern Munich. En France, nous collaborons avec les fédérations de tennis et de handball. De plus, nous répondons aux appels d’offre concernant la rénovation des terrains de football en proposant des variantes. Enfin, de nombreux bureaux d’étude ainsi que des constructeurs de terrains nous demandent des informations ».
© Neolux Led lighting solutions
« Il est intéressant de choisir l’éclairage Led qui permet de réaliser entre 30 et 60 % d’économie si le produit est intelligemment utilisé »
L’éclairage Led a été installé en 2011 au centre aquatique Agl’eau de Blois et aucun changement n’a été opéré depuis.
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Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
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Depuis mars 2012, la commune de Villebarou dispose d’un nouveau terrain de tennis couvert. Engagée dans une démarche durable et responsable, la commune a opté pour la technologie Led pour éclairer intégralement le court. La société Neolux a alors étudié et proposé une solution capable de fournir un niveau d’éclairement du terrain à 500 lux afin de respecter les exigences de la fédération française de tennis. Ainsi, 44 projecteurs Led, d’une puissance totale de 6 160 W, ont été installés de part et d’autres des 20 fermes de la charpente. Au préalable, chaque implantation a été éprouvée et testée via le logiciel de simulation 3D Dialux. Les courbes photométriques de chaque projecteur ont ainsi été mesurées. En plus des économies réalisées par une moindre consommation, des détecteurs de mouvement et une sonde de luminosité, complètement adaptées à la technologie Led, pilotent l’allumage et le niveau d’éclairage en fonction de l’apport extérieur de lumière naturelle (saison, horaires) et des besoins des utilisateurs sur le terrain (entraînement, compétition). S olution installée : 44 projecteurs Led Puissance totale : 6 160 W Consommation d’énergie : 15 000 kWh/an Coefficient d’uniformité et d’homogénéité : 0,86 Indice de rendu des couleurs : supérieur à 75
tous les arguments pour nous positionner efficacement sur ce type de structures sportives. Des études sont en cours pour continuer dans ce sens là. Mais, il est vrai que le marché de l’éclairage Led est pour l’instant plus mature au niveau des équipements intérieurs », justifie Jean-Luc Tournebise. De plus, outre l’aspect technique, le système est de toute façon davantage rentable dans un gymnase. En effet, avec un investissement supérieur de près de 50 %, le retour sur investissement est beaucoup plus rapide dans une salle utilisée de 9h à 23 h tous les jours. Et Denis Beauvois d’ajouter : « C’est vrai que le système Led n’est pas conseillé pour équiper un stade de football professionnel, utilisé seulement quelques heures tous les 15 jours. Il est plus à préconiser pour les terrains de niveau inférieur. Pour moi, seule une durée d’utilisation faible peut contraindre une collectivité à ne pas Pour les professionnels, le changement va se faire par étapes, mais l’éclairage Led va s’imposer progressivement
choisir l’éclairage Led. De plus, il ne faut pas réfléchir sur l’investissement de départ mais en coût global en comptabilisant les économies réalisées sur un mandat ». Par ailleurs, la Led est de plus en plus utilisée également pour éclairer divers autres équipements comme les club-house, les vestiaires ce qui permet d’avoir différentes couleurs et ambiances.
Quelques repères de l’éclairage avec Céphée Led Pour le football : Entraînement 75 lux : 6 appareils Entraînement 120 lux : 8 appareils Match 150 lux : 12 appareils Match 200 lux : 16 appareils Durée d’utilisation classique : 350 à 450 h/an Stade 800 lux : 70-90 appareils Stade 1 200 lux : 120-130 appareils Durée d’utilisation classique : inférieur à 100 h/an Pour le hockey sur gazon : Entraînement 200 lux : 12 appareils Match 250 lux : 16 appareils Match 500 lux : 24 appareils Durée d’utilisation classique : 450 à 550 h/an
entre le projet et le produit, quand on est une collectivité, on ne veut pas « des Leds », on veut un gymnase bien éclairé et économe ! Malheureusement l’effet de mode et l’engouement médiatique pour les leds a provoqué des abus. Il faut s’adresser à des professionnels capables de vous faire une comparaison sérieuse, technique, financière mais également fonctionnelle entre différentes propositions ».De son côté, Michel Raviart constate que cette technologie continue de progresser notamment concernant l’éclairage des terrains de grand jeu. Il estime, comme bien d’autres produits, que le système Led va s’améliorer avec le temps et se développer davantage avec une demande grandissante. Enfin, Pierre Robin se renseigne de plus en plus sur cette technologie, qu’il estime pas encore prête avec quelques réglages à effectuer, mais qui est le futur en termes d’éclairage y compris pour les équipements sportifs. X
Ce qu’en pensent les professionnels
Pour Dominique Paquier, il reste encore quelques points à améliorer, mais l’éclairage Led va s’imposer progressivement : « Le changement va se faire par étapes car la technologie Led n’est pas encore 100 % compatible avec toutes les applications, principalement sur les fortes puissances, où la dissipation de chaleur est importante et fait baisser proportionnellement le rendement des sources. Toutefois, c’est déjà une bonne solution pour des équipements comme les dojos, les courts de tennis ou les terrains de boules, et principalement sur tout site qui demande des allumages/extinctions fréquents, mais ce n’est pas forcément la solution miracle non plus, il faut respecter les impératifs de jeu, principalement en uniformité et nonéblouissement et comparer les solutions en cout complet. Le risque est de faire la confusion
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© Neolux Led lighting solutions
L’EXEMPLE DU COURT DE TENNIS DE VILLEBAROU (41)
La problématique de l’éclairage d’un équipement est à étudier dès le départ du projet : détermination des sports pratiqués, renseignement auprès des fédérations sportives concernées pour les normes… Des études d’éclairement par zones et par scénarii doivent être réalisées ainsi qu’un calcul comparatif en coût global pour choisir le bon système d’éclairage. Même s’il existe encore quelques interrogations, l’éclairage Led se développe de plus en plus notamment pour les équipements comme les dojos ou les courts de tennis.
gazon naturel
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Cinq jours pour sauver la pelouse du Vélodrome
en bref
Pointé du doigt depuis plusieurs semaines, certaines pelouses de L1 sont mal en point, comme celle du stade Vélodrome à Marseille. De ce fait, il a été décidé de la changer fin janvier. Retour sur ce chantier pas comme les autres.
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Après un premier placage sur environ 3 000 m2 sur les zones les plus touchées, il a été décidé de changer la totalité de la pelouse afin d’avoir un terrain homogène. Le problème majeur du chantier venait du fait que la société n’avait pas le droit de descendre en dessous des 20 cm pour décompacter, car à partir de cette distance se trouvaient des réseaux. Désormais, la pelouse est de bien meilleure qualité mais il est important de réaliser des opérations mécaniques régulières et de s’appuyer sur la luminothérapie pour qu’elle le reste.
T
out est parti du match de championnat de France entre l’Olympique de Marseille (OM) et le Valenciennes Football Club (VAFC) du 14 janvier dernier qui a été reporté à cause d’un terrain détrempé. Par la suite une société s’est chargée de refaire un placage sur environ 3 000 m2 sur les zones les plus touchées. Le reste du terrain restait très médiocre. Ce constat s’est confirmé lors du match à domicile suivant contre l’OGC Nice où la pelouse a été le sujet de très nombreuses critiques surtout les zones non remplacées. Il a donc été décidé de refaire la totalité de la pelouse afin d’avoir un placage uniforme et de la même provenance ainsi qu’une pelouse de couleur identique. C’est la société Botanica Sports, déjà en charge de la maintenance des terrains du centre d’entraînement du club, qui a été retenue. La commande a été faite après le match contre Nice le 21 janvier avec comme impératif la fin des travaux avant la rencontre en retard…OMVAFC se disputant le mercredi 29 janvier.
Cinq jours de travaux intensifs
David Calek, responsable technique de Botanica Sports, revient sur les grandes étapes du chantier qui a commencé le vendredi 24 janvier: « Bien évidemment, dans un premier temps, il a fallu décaper le terrain. On a retiré 250 à 300 m3 de terre et de gazon qui étaient
assez gras. Étant donné que l’eau n’arrivait pas aux drains, nous avons décidé d’effectuer un important sablage de surface avec 90 tonnes de versées durant le week-end. Puis, nous avons décompacté deux fois le terrain de manière à aider l’eau à descendre. Le souci majeur venait du fait que nous n’avions pas le droit de descendre en dessous des 20 cm, car à partir de cette profondeur se trouvaient des réseaux, alors que nous aurions bien voulu descendre encore un peu plus bas. Par la suite,
« Il a fallu expliquer en direct sur RMC pourquoi la pelouse n’était pas encore d’excellente qualité après le match contre Valenciennes, seulement quelques heures après le placage »
Dans un premier temps, il a fallu décaper le terrain et 250 à 300 m3 de terre et de gazon ont été retirés
gazon naturel nous avons nivelé le terrain et mis en place le gazon de placage à partir du lundi. Enfin, il a fallu s’occuper du roulage, des jointures et de la découpe. Nous avons terminé le mercredi 29 janvier à 3 heures du matin ». Si lors des trois premiers jours, six personnes étaient présentes sur le chantier, elles étaient plus d’une vingtaine dès le lundi pour le placage. Pour les finitions, à partir du mardi fin de journée, le nombre est redescendu à 10. « Les clés d’un tel chantier sont une organisation efficace tant en amont que sur place, une bonne cohésion avec des personnes fiables et qui ne sentent pas la fatigue (rire) et de pas avoir de panne de matériel. De plus, nous avons pu compter sur une très bonne collaboration des jardiniers de la ville, ce qui est primordial », ajoute David Calek.
Quel avenir pour le terrain ?
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Le fait de ne pas pouvoir descendre en dessous de 20 cm pour travailler pose des problèmes puisque, si la planimétrie est désormais bonne, il existe encore quelques difficultés pour faire descendre l’eau. Toutefois, la pelouse est repartie sur de bonnes bases et il est important, bien évidemment, qu’elle reste de qualité : « Il va être nécessaire d’effectuer des opérations mécaniques régulières. De plus, les personnes en charge de l’entretien vont pouvoir s’appuyer sur la luminothérapie qui est désormais en place et préparer un plan de fertilisation précis », explique le responsable technique.
Un chantier très médiatique
C’était le premier terrain de haut niveau qui était refait complètement par la société, avec, en plus, un temps imparti très court. « Nous avons pu nous rendre compte que nous avions les compétences pour le faire. Grâce à ces travaux, nous souhaitons gagner d’autres chantiers de ce type dans l’avenir. Avec cette C’était le premier terrain de haut niveau qui était refait complètement par la société Botanica Sports
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Le chantier a été terminé le mercredi 29 janvier à 3 heures du matin, quelques heures seulement avant le match contre Valenciennes
Fiche technique Maître d’ouvrage_GFC Construction Entreprise en charge des travaux_ Botanica Sports Surface du terrain_8 900 m2
core assez enraciné. De même pour la couleur de pelouse. Je leur ai indiqué qu’ils pouvaient revenir voir le terrain quelques jours plus tard et que tout serait rentré dans l’ordre ».
Durée des travaux_5 jours Coût_Non communiqué
opération, nous avons tout de même réussi à bien faire parler de nous dans notre secteur ». Par ailleurs, les travaux étaient très attendus du fait que le sujet était devenu vraiment médiatisé. David Calek a pu s’en rendre compte : « J’étais en voiture, en train de rentrer sur Paris lorsque le matchs s‘est joué. J’étais très attentif aux commentaires, notamment de la radio RMC qui retransmettait le match. Et les commentateurs, notamment après le match, n’étaient pas très positifs avec des remarques qui n’avaient pas lieu d’être. J’ai donc décidé de les appeler et je suis intervenu en direct à l’antenne pour donner quelques précisions. J’ai notamment expliqué qu’il était normal que la pelouse ne soit pas encore uniforme avec des rebonds de ballon car le placage n’était pas en-
Les terrains de Ligue 1 très critiqués David Calek est très clair lorsqu’on lui parle des nombreuses pelouses qui sont loin d’être au niveau que l’on pourrait attendre par rapport à celles en Angleterre ou en Allemagne par exemple : « Il ne faut pas remettre la faute sur les seuls jardiniers. Il y en a des bons au sein des villes, seulement il y a l’aspect budgétaire qui est primordial. Si les personnes en charge des terrains ne peuvent pas acheter les bons produits pour un entretien efficace, leurs compétences ne suffiront pas. On peut prendre l’exemple du PSG qui possède désormais un beau terrain parce qu’ils ont mis les moyens de l’obtenir. Je pense qu’il faut changer quelques habitudes tout en mettant en place des formations spécialisées ». X
techniques naturelles
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Les indicateurs agronomiques pour mesurer scientifiquement les performances d’une pelouse sportive Au-delà de l’aspect visuel, il existe un certain nombre d’indicateurs agronomiques pour mesurer objectivement la performance d’un terrain et mettre en place une stratégie d’entretien adaptée aux pelouses sportives. Explications.
Un article rédigé en collaboration avec Christophe Gestain PDG d’Institut Paysage Environnement SAS (Expert Scientifique en sciences agronomiques agréé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche). Expert pelouses de la ligue nationale de rugby.
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our des raisons à la fois environnementales, économiques et qualitatives, les gestionnaires des espaces verts et des terrains de sports sont de plus en plus attentifs à la fertilité biologique des sols. Des études complètes permettent de mesurer les indicateurs physiques, biologiques et chimiques nécessaires à la mise en place d’une stratégie d’entretien du complexe sol/ gazon inscrite dans la nouvelle agronomie respectueuse de notre santé et de celle de notre environnement.
La résistance du sol
Ce test de résistance permet d’évaluer la compaction de la couche de jeu. Plus la résistance du substrat est élevée et plus le développement racinaire est limité. Si le résultat est supérieur à 2,5 mégapascal (MPa), les racines des graminées ne peuvent plus se développer.
Humidité volumique des substrats
Afin de pouvoir optimiser les performances hivernales du sol sportif, il est nécessaire de mesurer et contrôler son volume d’humidité durant l’été. L’objectif est de voir si le programme d’arrosage est adapté et efficace. En effet, si le sol est trop humide, l’eau va remplacer l’air ce qui va provoquer des remontées racinaires donc un faible enracinement. Cette situation sera très préjudiciable dès la remise aux jeux de fin d’été et limitera la résistance du gazon en hiver.
son et peut valider une stratégie d’entretien : travaux mécaniques, modifications des pratiques nutritionnelles… La biomasse microbienne variant au cours du temps pour un même sol, l’échantillon doit être prélevé au printemps ou à l’automne afin d’être interprétable selon le référentiel établi. Il est conseillé d’éviter les périodes de sécheresse ou de fortes pluies. De plus, il faut prélever plus d’un mois après une modification du sol (travail du sol, apport…).
Le fractionnement de la matière organique
La matière organique (MO) du sol n’est pas homogène et les différentes fractions qui la composent ne se comportent pas de la même manière. Ainsi, la mesure du taux de MO total peut s’avérer insuffisant pour comprendre l’évolution de la MO, surtout dans le cas des terrains de sport où les substrats sont très artificiels. Le fractionnement de la MO du sol permet de déterminer la proportion de MO labile, c’est-à-
en bref
L’analyse de la biomasse microbienne Afin de pouvoir évaluer les performances hivernales du sol sportif, il est nécessaire de mesurer son volume d’humidité durant l’été. Cela permet de voir si le programme d’arrosage est efficace. La biomasse microbienne, le fractionnement de la matière organique et la minéralisation du carbone et de l’azote sont des indicateurs biologiques du sol. Concernant la partie chimique, il est nécessaire de mesurer le potentiel d’hydrogène et le pH afin de voir si le sol est acide ou plutôt alcalin.
Le sol est constitué de matière minérale (cailloux, argiles, limons, sable…) et de matière organique. Celle-ci contient du carbone en partie sous forme microbienne : il s’agit de la biomasse microbienne. Mesurer cette quantité de micro-organismes présents autour des racines du gazon est un indicateur précis représentatif de la vie du sol. En effet, les micro-organismes sont les principaux responsables des transformations dans le sol. C’est grâce à eux que le sol fournit naturellement les éléments nutritifs au gazon. La biomasse microbienne est un indicateur de la réponse des micro-organismes du sol à un changement de pratique d’entretien. Cette mesure s’utilise en situation de comparai-
Au delà de l’aspect visuel, il existe un certain nombre d’indicateurs agronomiques pour mesurer objectivement la performance d’un terrain
techniques naturelles dire potentiellement dégradable, et de la MO stable. Cette information est capitale afin d’évaluer la dynamique globale du sol et d’affiner ses prescriptions nutritionnelles.
La mesure de la minéralisation du carbone et de l’azote
L’activité des micro-organismes est révélée par l’intensité de leur respiration, qui est quantifiable par la mesure du dégagement de CO2 par le sol incubé à température et humidité constantes (28°C, humidité à la réception de l’échantillon) pendant 28 jours. La mesure du potentiel de minéralisation du carbone organique du sol est lui aussi un indicateur pertinent et fiable de l’activité biologique du sol analysé et un excellent moyen de connaître la quantité de matière organique minéralisée chaque année. L’activité des micro-organismes est également révélée par la transformation de l’azote organique en azote minéral. Elle est mesurée par la variation de stock d’azote minéral dans le sol, dans les mêmes conditions que pour le carbone. La mesure du potentiel de minéralisation de l’azote organique du sol permet de calculer la fourniture potentielle annuelle afin d’ajuster sa stratégie de fertilisation azotée et de définir la, ou les, formes d’azote à apporter. L’action minéralisatrice des micro-organismes dépend du climat (température, humidité), du sol et du système d’entretien (restitution des tontes, type de matières fertilisantes apportées, apport ou non de produits organiques, qualité de la gestion de l’eau). La minéralisation sera donc propre à chaque parcelle et modifiable en jouant sur ses pratiques et en particulier sur les interventions mécaniques d’entretien.
Le gazon préfère avoir un sol légèrement acide, avec un pH compris entre 6,2 et 6,8
L’évaluation du comportement chimique
Concernant la partie chimique, il est nécessaire de mesurer le potentiel d’hydrogène pH afin de voir si le sol est acide ou plutôt alcalin. Le gazon préfère avoir un sol légèrement acide, avec un pH compris entre 6,2 et 6,8.
L’importance de l’évaluation scientifique pour valider une stratégie mécanique
Ces études physiques, biologiques et chimiques sont à réaliser en période active du sol, soit au printemps ou en début d’automne. Au niveau de la fréquence, les aspects biologiques sont à effectuer tous les ans afin de faciliter la stratégie d’entretien. Les autres études doivent être menées tous les trois ou quatre ans. Il est essentiel de mettre en place des évaluations scientifiques afin de valider une stratégie mécanique. Ces évaluations complètent l’analyse du jardinier. Cette démarche est à privilégier, quel que soit le niveau du terrain : L1, Top 14 ou niveau régional voire départemental. X
Des études complètes permettent de mesurer les indicateurs physiques, biologiques et chimiques nécessaires à la mise en place d’une stratégie d’entretien
Un bilan agronomique permet de mesurer les indicateurs physiques, biologiques et chimiques nécessaires à la mise en place d’une stratégie qualitative et éco responsable d’entretien des pelouses sportives.
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entreprise
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Un matériel nouveau pour un changement d’approche Créée il y a près de 15 ans, la société Hydraparts a su développer ses domaines d’activité progressivement. Importatrice et distributrice de différentes machines d’entretien de terrains de sports, elle prône une nouvelle méthodologie de travail pour faire progresser le niveau des pelouses naturelles françaises.
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En 2001, c’est Jean-Pierre Brouillet qui a décidé de créer Hydraparts avant que son fils François en prenne la direction en 2009
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n 2001, c’est Jean-Pierre Brouillet, à la tête d’une concession de motoculture, qui a décidé de créer Hydraparts, spécialisée dans les pièces détachées. Par la suite, en 2008, la société a développé une nouvelle activité : l’importation et la distribution de machines. La demande est venue de son partenaire historique, Campey, qui cherchait un prestataire pour distribuer ses machines en France. Par ailleurs, en 2005, le dirigeant a été rejoint par son fils, François, devenu en 2009 le PDG de l’entreprise.
en bref
Deux domaines d’activité complémentaires
Hydraparts est à la fois spécialisée dans la vente de pièces détachées de matériel professionnel dédié aux espaces verts mais également dans la commercialisation de machines pour l’entretien des terrains sportifs. L’objectif de la société est de proposer des solutions mécaniques innovantes afin d’améliorer l’entretien et donc le niveau des pelouses sportives. L ’entreprise s’appuie notamment sur l’organisation de journées techniques pour présenter ses machines aux responsables de terrains de sport qui peuvent servir de prescripteurs aux prestataires par la suite.
Dès le départ, Hydraparts vendaient des pièces détachées pour le matériel professionnel dédié aux espaces verts comme l’explique François Brouillet : « Nous pouvons séparer cette activité en trois familles distinctes. Premièrement, les éléments de coupe hélicoïdaux comme les cylindres de coupe. Nous nous adressons à la fois aux utilisateurs finaux que sont les responsables de golf, mais également aux revendeurs. Nous sommes également spécialistes des pièces d’usure de machines pour l’aération comme les louchets. Pour cette partie, nous ciblons surtout les golfs et les paysagistes en direct. Enfin, la troisième famille concerne les pièces détachées et les accessoires pour les voitures de golf : bennes, carburateur, batterie, parebrise… ». Par ailleurs, la vente de pièces détachées a amené progressivement la société à se lancer dans la commercialisation de machines de différentes marques à la fois pour l’entretien des golfs, des hippodromes et des terrains de sports. « Nous avons une gamme cohérente avec la volonté d’amener des solutions mécaniques innovantes pour l’entretien des gazons. Nous pouvons distinguer deux sortes
de machines : celles dédiées à 100 % aux golfs et celles pour les autres terrains de sports comme la gamme Imants ou Raycam. Pour cette partie, nous travaillons principalement avec les prestataires et les revendeurs de motoculture. Toutefois, certaines peuvent également servir pour les deux comme les machines Vredo ou Dakota », ajoute le responsable.
« Je suis un fervent défenseur du gazon naturel et les technologies pour obtenir des surfaces sportives de qualité existent, il suffit de les mettre en œuvre »
Un changement dans la méthode de travail
Pour la société, cet objectif de proposer de nouvelles solutions mécaniques est totalement dans l’air du temps. « Nous sommes dans un changement de mentalité, avec de nouvelles méthodologies de travail. Nous avons une démarche explicative de ce que peuvent réaliser nos différentes machines. Nous avons plus avancé dans les golfs car la filière de formation est plus complète,
entreprise
Progressivement la société s’est lancée dans la commercialisation de machines pour l’entretien des golfs, des hippodromes et des terrains de sports
en revanche au niveau des responsables de terrains de sports, il y a un important travail d’information à effectuer. Il se fait progressivement et nous sommes confiants dans la réussite de cette mutation qui est nécessaire pour améliorer la gestion de nos pelouses sportives ».
L’importance des journées techniques
L’apprentissage de ces nouvelles méthodes de travail passe par de l’information mais également des démonstrations. C’est pourquoi, Hydraparts organise régulièrement des journées techniques. « C’est une formule très intéressante et appréciée des participants. Si, au départ, l’initiative venait de notre part, désormais nous sommes sollicités par nos différents partenaires qui nous accompagnent dans l’organisation de ces journées. L’objectif est d’apporter un maximum de conseils aux référents pelouses des collectivités mais également aux paysagistes sur les méthodes d’entretien les plus avancées. Par la suite, au niveau des collectivités, les responsables de services peuvent parler de ces techniques aux différents prestataires qui ensuite ont la possibilité de s’équiper pour effectuer de nouvelles prestations. Personnellement, je pense que cette formation pour améliorer l’entretien des pelouses vient avant le fait de vouloir vendre les machines. L’achat viendra dans un second temps, lorsque le responsable d’entretien aura compris ce que nos machines peuvent lui apporter. » Après quelques journées organisées l’année dernière, Hydraparts organise un « Preparation Tour » au mois d’avril qui aura lieu sur trois dates : en région parisienne, en région bordelaise et au centre d’entraînement de l’AS Saint-Étienne.
La volonté première de l’entreprise est d’installer durablement ses machines dans le paysage sportif
L’objectif d’améliorer l’état des pelouses sportives françaises
La volonté première de l’entreprise est d’installer durablement ses machines dans le paysage sportif. Cette année, quatre terrains de haut niveau devraient être rénovés avec le matériel proposé par Hydraparts dont Troyes et Le Havre. Le second objectif est, bien évidemment, de continuer à apporter de nouvelles solutions et ainsi participer à l’évolution des pelouses françaises. « Il y a beaucoup de travail, mais je suis certain que l’on peut y arriver. Je suis un fervent défenseur du gazon naturel et les technologies pour obtenir des surfaces sportives de qualité existent, il suffit de les mettre en oeuvre. Il faut vraiment travailler sur la formation afin d’avoir de meilleurs techniciens. Les clubs ou les collectivités se plaignent du manque d’argent mais, lorsque les situations deviennent catastrophiques, elles sont capables de mettre en place des opérations de secours (déplaquage/plaquage) extrêmement coûteuses pour peu de résultat. Avec un budget largement inférieur ils pourraient miser sur un plan d’entretien efficace conduit par un professionnel du gazon qui prendrait les bonnes décisions au bon moment. La qualité des terrains et l’état de leurs finances s’en trouveraient grandement améliorés », estime François Brouillet. X
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55 % du CA de l’entreprise est réalisée par la vente de pièces détachées, sa première activité
en chiffres... 7 employés 50 machines vendues par an 2,5 millions d’euros de CA dont : 55% pour les pièces détachées 45 % pour les machines
vie de service
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
La gestion de l’événementiel dans une ville de 25 000 habitants Un article rédigé par Marco Sentein Directeur des sports et de l’événementiel de Muret (31) et membre de l’Andiiss Midi-Pyrénées
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La commune de Muret est située au sud de l’agglomération Toulousaine, souspréfecture de 25 000 habitants et ville centre d’une communauté d’agglomération de 16 communes (80 000 habitants). Son tissu associatif local est composé de 175 associations. Directeur des sports et de l’événementiel, Marco Sentein a eu pour mission d’organiser et mettre en œuvre dès 2009 la nouvelle « gestion de l’évènementiel ».
De quel « évènementiel » parlet- on ?
Il est essentiel de distinguer plusieurs types d’événements ou manifestations : ⊲ Portés exclusivement par la commune (forum des associations, été au parc, fête des sports, élections…) ; ⊲ C o-organisés avec le tissu associatif local (tournois divers, fête locale, kermesses, vide greniers, saison culturelle…) ; ⊲ C o-organisés avec le « secteur privé » (Meeting aérien, Mc Do Kids Tour, Courses cyclistes…) ; ⊲ Réalisés dans divers espaces publics ou
salles (mariages, cirque, concerts…). À ces manifestations, la commune propose aussi sur ses terrains de sports et gymnases de nombreuses rencontres sportives (32 par week-end sur Muret) en veillant à respecter toutes les contraintes réglementaires des fédérations concernées.
Les notions de service « gestionnaire » et de « chef de projet »
Le dynamisme associatif et le nombre croissant d’évènements m’ont conforté dans l’idée d’élaborer un calendrier annuel et de responsabiliser trois services gestionLa commune propose sur ses terrains de sports et gymnases 32 rencontres sportives par week-end
vie de service
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
naires avec pour chacun des chefs de projets.
Depuis 2009, la ville s’est dotée du logiciel « Agora, full web » permettant de visualiser l’ensemble des événements programmés sur Muret
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⊲ Les services gestionnaires et leurs missions : il s’agit du service culturel qui, outre ses propres demandes, saisit celles émanant de l’OMT, communication et cabinet. Le service des sports qui intervient pour son propre compte, mais aussi pour celui de l’éducation, la jeunesse et le CCAS et enfin le service logistique. Ces services sont devenus les « points d’entrées » des réservations/demandes pour l’ensemble des partenaires associatifs, éducatifs ou privés. Un circuit de ces demandes portées à leur connaissance par des supports de communication (procédures pour une association, un privé, fiches manifestations, buvette…). ⊲ Le rôle du chef de projet : chaque service gestionnaire a dû désigner un chef de projets en fonction de l’importance de l’évènement. Il doit intervenir sur sa conduite, soit en tant que spécialiste, soit en tant que généraliste, jouant le rôle « d’ensemblier ». Il suit, de la conception à la mise en œuvre, un projet spécifique, élabore et supervise toutes les étapes de réalisations. Il est responsable du bon déroulement du projet et fait figure d’interface entre tous les intervenants. Le chef de projet est en fait le garant du respect du cahier des charges, des délais et des coûts, et responsable de l’atteinte des résultats. Mais aussi, pour certains projets, il doit juger de l’opportunité de créer un groupe de pilotage afin de faire appel à des compétences techniques (cadre réglementaire, outils de suivi…) et transversales.
Les moyens ou outils utilisés
en bref
Nécessaires et indispensables, ils ont été l’une des clés de la réussite des missions que m’a confiés ma collectivité. Un calendrier annuel fiable a pu ainsi être créé et mis à disposition de tous.
Pour optimiser l’organisation d’événements, la ville de Muret a mis en place un calendrier annuel et responsabilisé trois services gestionnaires avec un chef de projet pour chacun. Le chef de projet est le garant du respect du cahier des charges, des délais et des coûts, et responsable de l’atteinte des résultats. La gestion de l’événementiel n’est pas toujours simple, il ne faut pas occulter les difficultés qui peuvent être rencontrées : absence de transversalité, manque de moyens…
Au niveau administratif : le traitement des demandes est réalisé par chaque service gestionnaire, mais le partage des informations est devenu rapidement incontournable. Depuis 2009, la ville s’est dotée du logiciel « Agora, full web » permettant de visualiser l’ensemble des événements programmés sur Muret. Un logiciel, dont la direction des sports en est « l’administrateur » et qui permet aux services de : ⊲ Rentrer toutes les manifestations, événements ou réunions diverses qui se déroulent sur le territoire communal. De même que l’ensemble des rencontres sportives. ⊲ Informer toutes les directions (accueils compris) et nos élus grâce au système « full web » (accès protégé depuis un poste de travail ou du domicile). ⊲ Anticiper, prévoir et planifier sur l’année
les besoins divers (logistiques, sécurité, communication…) afin de limiter les difficultés et mieux répartir les moyens humains et matériels. ⊲ Permettre aux administrés d’être mieux informés sur les événements (site de la mairie). Au niveau technique et humain : ils sont variables en fonction des collectivités et, sur Muret, ont été répartis sur trois niveaux : ⊲ Le service des sports avec son personnel technique et la gestion des concierges de permanence (soirs et week-ends) ; ⊲ Le service logistique avec son personnel et des vacataires sur les quatre mois de fortes activités, ainsi que tous les moyens en matériels gérés par un logiciel (podium, tribunes, tables, chaises, coffrets électrique…) ; ⊲ Le service culturel avec ses techniciens et des intermittents du spectacle. Pour conclure, la gestion de l’événementiel à Muret était devenue une priorité municipale en 2009 avec trois périodes déterminantes : ⊲ La remise du rapport d’activités par les associations locales au mois de novembre (composé de fiches manifestations, demandes de buvettes, de communication…) et le traitement des autres demandes « extérieures » ; ⊲ La réunion du comité technique au mois de décembre ; ⊲ La réunion du comité de validation au mois de février (en présence des élus des services gestionnaires). Une nouvelle organisation qui a mis deux ans pour trouver son « rythme » dans la commune, mais qui désormais est efficace et efficiente. En effet, il ne faut pas occulter les difficultés que l’on peut rencontrer dans notre « vie de services » qui sont souvent de trois ordres : l’absence de transversalité entre les services ou de procédures claires, un soutien des élus déficient pour prioriser ou arbitrer (événements, besoins divers…) et parfois le manque de moyens en matériels, humains ou techniques. X
discipline
Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
La pétanque compte près de 300 000 licenciés et quelques millions d’adeptes dans toute la France
La pétanque, discipline bien loin d’être fanny La pétanque, jeu de boules dérivé du jeu provençal, est pratiquée par plusieurs millions d’adeptes en France chaque année. Troisième discipline ayant le plus de structures sportives sur le territoire, l’objectif de la fédération française est de continuer dans ce sens tout en trouvant de nouveaux licenciés, notamment en se tournant prioritairement vers les jeunes.
L
e jeu de boule est très ancien, mais la pétanque a vu le jour en 1907 à la Ciotat (13), en dérivant la pratique du jeu provençal. Le premier concours a lieu trois ans plus tard dans la même ville. Il faudra attendra 1945 pour voir la création de la Fédération Française de Pétanque et de Jeu Provençal (FFPJP). La fédération internationale (FIPJP), quant à elle, verra le jour le 8 mars 1958 à Marseille avec sept pays.
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en bref
Les règles de base pour les boules et le terrain Afin de rajeunir ses licenciés, la fédération française travaille en collaboration avec l’USEP pour proposer l’initiation de la pétanque dans les écoles. La FFPJP aide les collectivités, quelle que soit la grandeur de leur projet de boulodrome couvert, et prône les structures multi-activités. Afin d’inciter une pratique régulière de la discipline et d’avoir encore plus de compétitions, la fédération française a créé la Coupe de France et le Championnat de France des clubs.
La pétanque se joue avec des boules agréées par la fédération internationale et répondant aux caractéristiques suivantes : être en métal, n’être ni plombée ni sablée, avoir un diamètre compris entre 7,05 cm et 8 cm et posséder un poids compris entre 650 grammes et 800 grammes. De plus, le label, c’est-à-dire la marque du fabricant, et le poids, doivent être gravés sur les boules et être toujours lisibles. Par ailleurs, la pétanque se pratique sur tous les terrains. Cependant, par décision du comité d’organisation ou de l’arbitre, les équipes peuvent être tenues de se rencontrer sur un terrain délimité. Dans cette éventualité, ce dernier doit avoir, pour les championnats
L’un des objectifs principaux de la FFPJP est de rajeunir ses licenciés
nationaux et les compétitions internationales, les dimensions minimales suivantes : 15 x 4 m. Pour les autres concours, les fédérations pourront permettre à leurs subdivisions d’accorder des dérogations relatives à ces minima, sans que les dimensions soient inférieures à 12 x 3 m. Lorsque les terrains sont clos par des barrières, celles-ci doivent se trouver à une distance minimale d’un mètre de la ligne extérieure des terrains de jeu.
Offrir une palette de compétitions variées
La FFPJP est structurée en deux pôles : administratif et sportif. Au niveau de ce dernier, l’un des principaux objectifs est d’offrir une palette de compétitions variées défendant à la fois la pratique de masse et le haut niveau. De plus, beaucoup de compétitions mixent les deux. « Il est essentiel pour nous d’inciter une pratique régulière de la discipline. C’est pourquoi, après la création de la Coupe de France, nous avons instauré en 2009 le Championnat de France des clubs, afin d’avoir encore plus de compétitions pratiquées de façon régulière et par niveaux. Ceci en représentation du club tant chez les masculins, que les féminines et les jeunes. Nous avons également développé les compétitions mixtes et la pratique féminine, concrétisée cette année par la création du championnat de France individuel féminin, pour donner suite à l’objectif de la féminisation du sport qui est une priorité du ministère des Sports », explique Joseph Cantarelli, vice-président de la FFPJP, en charge du pôle sportif. Si c’est l’un des rares sports où des compétitions mixtes, homme-femme, sont organisées, la mixité va encore plus loin : « La pétanque favorise également la mixité intergénérationnelle et sociale. De plus, la discipline
discipline La FFPJP a établi un règlement pour les terrains extérieurs et les terrains couverts qui a été approuvé par la CERFRES en 2013
se prête aussi bien à la pratique des valides que des personnes souffrantes d’un handicap physique, mental ou moteur », ajoute-t-il.
Un travail important pour trouver des jeunes licenciés
Parmi les autres objectifs prioritaires de la fédération, il y a le rajeunissement des licenciés, comme l’explique Joseph Cantarelli : « Depuis quelques années, nous subissons une légère baisse au niveau du nombre de licenciés, environ 1,6 % par an. Elle est notamment due au fait que nous avons un peu de mal à renouveler nos effectifs, ce qui n’est pas spécifique à notre discipline. Le monde bouge, la société évolue et le sport se doit de suivre. Il était donc essentiel que l’on puisse s’adapter pour remédier à ce constat ». Outre la volonté de créer des écoles de pétanque labélisées, l’objectif d’initier la pétanque à l’école en collaboration avec l’USEP : « Je pense que la réforme des rythmes scolaires va nous aider car les collectivités savent pouvoir compter sur nous pour trouver des activités pour le périscolaire. La pétanque est facile à pratiquer et à encadrer. De plus, c’est une discipline présente dans de nombreuses communes, qu’elles soient du domaine urbain ou rural. Notre souhait est d’amener les plus jeunes à la pratique dans un premier temps, puis si c’est possible vers une future licence ».
Développer les structures couvertes multi-activités
Au début du mandat dernier, la FFPJP a établi un règlement pour les terrains extérieurs et les terrains couverts. Il a été approuvé par la commission d’examen des projets de règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs (CERFRES) en 2013 et est accessible sur le site internet de la fédéra-
tion. « Nous souhaitons que les boulodromes ne se construisent pas sans que la fédération soit informée afin d’avoir une uniformité des structures. De plus, il est important de développer des équipements couverts pour qu’il n’y ait pas une longue coupure de pratique entre octobre et mars. Je tiens à préciser que nous aidons les collectivités dans leur projet, aussi bien pour des petites que des grandes structures. Même si nous n’avons pas les moyens de les aider financièrement, nous accompagnons du mieux possible les projets avec l’implication de nos comités et de nos ligues. De plus, nous soutenons les structures de 16 pistes et plus, en fonction de la répartition géographique, au niveau du CNDS avec une priorité pour les régions les moins équipées. Nous transmettons entre 6 et 10 dossiers par an au CNDS et entre 2 et 4 ont jusqu’à présent été subventionnés ». Bien consciente que les collectivités n’ont pas toujours le budget nécessaire pour construire un équipement propre à la pétanque, la fédération prône des structures multi-activités. « Il est indéniable qu’un club préférera avoir une salle multifonction avec X heures qui lui est réservé pour sa pratique que ne rien avoir du tout. Outre pour la pétanque et pour la pratique du sport boule, la structure peut par exemple être utilisée pour du tir à l’arc, avec un mur d’escalade sur un côté du bâtiment. Nous conseillons aux collectivités de privilégier les paramètres les moins couteux possible, notamment en termes de fonctionnement. Par exemple, il faut privilégier une température à 12 °C plutôt que supérieure afin de ne pas changer de palier au niveau des normes. De même pour le sol, il est tout à fait possible de mettre un enrobé ou du béton que l’on recouvre avec 1 cm de gravier ». X
L’Azur Aréna d’Antibes possède une architecture moderne avec une façade équipée d’un métal en alu brut
« La réforme des rythmes scolaires va nous aider car les collectivités savent pouvoir compter sur nous pour trouver des activités pour le périscolaire. La pétanque est facile à pratiquer et à encadrer »
les chiffres clés de la FFPJP 1ère_nation mondiale 23_ligues 105_comités départementaux 250_concours nationaux par an 6 014_clubs 2 549_arbitres (12 % de femmes) 72 744_joueurs ayant une pratique régulière en championnat des clubs 100 000_bénévoles 295 624_licenciés (16 % de femmes) 100_heures de TV par an
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Terrains de Sports magazine #98 mars 2014
Deux terrains pour davantage de pratiques La ville d’Oullins (69), 26 000 habitants, a dernièrement inauguré un troisième terrain multisports. Un équipement sportif apprécié par les élus qui complète parfaitement les autres structures, davantage dédiées aux clubs et scolaires. Fiche technique Maître d’ouvrage_ville d’Oullins Entreprise en charge des travaux_ Trans’alp Durée des travaux_1 mois
multisports
Structure sportive_deux terrains (24 x 15 m et 17 x 9 m)
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Coût_94 552 €
I
l existait déjà un terrain multisports sur le lieu concerné, mais il était vétuste. Il a donc été décidé de le réaménager en attendant la réhabilitation de la place publique à proximité : parking, aires de rencontres, jeux d’enfants… Les élus ayant travaillé avec les futurs utilisateurs, ceux-ci leur ont fait part de leur volonté d’avoir un espace plus important pour la pratique sportive. Ainsi, il a été décidé de gagner de la place sur une petite cour située à côté.
Deux terrains pour diversifier les pratiques
Pour répondre au mieux aux attentes, la ville a souhaité construire deux structures. La première est une aire de jeux de 24 m x 15 m en gazon synthétique avec deux cages de football et deux paniers de basket-ball. La seconde est plus petite (17 m x 9 m) et destinée à la pratique du football brésilien (deux contre deux). « Nous avons privilégié cette surface car elle est très intéressante pour les utilisateurs et esthétique, ce qui rend l’équipement sportif plus crédible et de qualité », explique Gilles Lavache, premier adjoint chargé de la politique de la ville. L’ancien grillage a été déposé et remplacé par une structure métallique dont les frontons sont équipés d’un système d’amortissement des vibrations et de bruit. De plus, des assises permettent
aux spectateurs d’assister aux rencontres ou aux joueurs de se reposer après leur effort. Les travaux auront duré un mois, de mi-octobre à mi-novembre.
Un planning d’utilisation mis en place par les jeunes
Parmi les exigences des élus pour cette structure sportive : la volonté de ne pas gérer le planning : « Il n’en était pas question car il y en a toujours qui ne sont pas satisfaits. Nous voulions absolument que le planning soit mis en place par les jeunes eux-mêmes. Nous avons simplement décidé de ne pas mettre de l’éclairage afin d’éviter les horaires tardifs. Pour le reste, il y a un règlement municipal classique : information sur les horaires et le fait que les moins de 8 ans doivent être sous la surveillance de leurs parents. Pour l’instant nous n’avons pas connaissance de conflits. Ce type de structure vient en complément des deux gymnases et deux stades que nous avons à Oullins. Bien évidemment, nous verrons à partir du printemps, et l’arrivée des beaux jours, comment l’organisation va évoluer. Même si, avec l’hiver actuel qui n’est pas rude, le terrain est déjà utilisé régulièrement », argumente Gilles Lavache. Par ailleurs, les élus souhaitent également mettre en place des tournois structurés, avec l’aide des éducateurs sportifs, en invitant les jeunes des autres secteurs de la commune. X
Pour répondre au mieux aux attentes, la ville a souhaité construire deux structures : une classique et une pour le football à deux contre deux
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Un changement de site pour de nouveaux terrains Le tennis club de Toulon (83) de « l’Oustalet », situé avenue de l’université à La Valette du Var a été transféré sur le site d’Entrevert. Il est équipé d’un tout nouveau complexe tennistique avec notamment dix courts en terre battue, dont deux couverts, et six en béton poreux. Fiche technique Maître d’ouvrage_La Semexval Maître d’œuvre_Artelia
tennis
Entreprises en charge du chantier _ _VRD : Entreprise Colas _ Terrains : Entreprise Méditerranée Environnement _ Bâtiment : club-house, vestiaires et maison du gardien : Senec Halle couverte : SMC2
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Nombre de terrains _16 Durée des travaux _1,5 an dont 2,5 mois pour les terrains Coût des terrains _705 100 € HT pour la partie Méditerranée Environnement
C
es installations sportives ont été déplacées dans le cadre de la création d’un nouveau quartier appelé « Château Redon » comprenant un centre commercial à ciel ouvert, des salles de cinéma et des logements. Ces nouvelles réalisations s’inscrivent dans le projet d’aménagement « Famille Passion » lancé par la Ville de La Valette du Var, et confié à la Société Publique Locale Méditerranée (S.P.L.M). Celle-ci a assuré la maîtrise d’ouvrage relative au déplacement et réalisation du Tennis Club Toulonnais, sur le site Entrevert et tout à côté de ce nouveau projet.
Un site complet dédié au tennis
Le nouveau complexe dispose de six courts en béton poreux et de dix terrains en terre battue dont deux couverts dans un bâtiment de 1 300 m2 réalisé par la société SMC2, avec une charpente bois et une toile tendue. Parmi les terrains en extérieur, on trouve un court central de 41 m x 18 m. Au niveau de
La terre granitique a été mise en œuvre manuellement car il faut un réglage très fin
l’ensemble de ces terrains en terre battue, la collectivité a choisi d’utiliser un matériau régional : la terre granitique. « Elle est synonyme de terrain plus durable et praticable en période hivernale puisqu’elle réagit bien au gel et dégel. Bien entendu, sous réserve que l’entretien soit effectué correctement » indique Romain Gensul, chargé d’affaire pour la société Méditerranée Environnement, en charge des travaux. Par ailleurs, le site dispose également d’un court d’entraînement avec un mur de frappe, de deux terrains de minitennis, d’un club-house, d’un restaurant, d’une salle de musculation, d’une infirmerie et des locaux administratifs pour le club avec notamment des bureaux.
Deux mois et demi de travaux pour les terrains
La première étape du chantier qui a concerné la réalisation du fond de forme, par l’entreprise Colas, a été assez compliquée car la pluie est tombée abondamment durant le
mois de mai 2013 dans la région. De ce fait, ce fut toute une organisation entre les différents prestataires afin de s’adapter pour avancer ensemble le chantier. Une fois le fond de forme réalisé, l’entreprise Méditerranée Environnement a pu commencer la construction des courts de tennis. Adrien Scotto, ingénieur travaux, décrit les grandes étapes des travaux : « Nous avons commencé par le drainage des courts avec la pose de drain et de gravillons 6/14 ainsi que du réseau d’arrosage. Puis, nous avons ajouté une couche de grave drainante 0/20, mise en œuvre avec des engins spécifiques tels que notre chargeuse avec lame à guidage laser. Pour les terres battues, nous avons inséré une couche de 8 cm de pouzzolane afin de garder un taux d’humidité optimal. Cela correspond à 780 tonnes sur l’ensemble des courts. Ensuite, la terre granitique a été mise en œuvre manuellement du fait que nous ne pouvions pas le faire avec un engin car la pouzzolane est un matériau trop fuyant. Il faut un réglage très fin. Enfin, nous avons terminé par 20 tonnes de briques pilées à raison de deux par terrain. Par ailleurs, concernant les courts en béton poreux, après le drainage, nous avons ajouté la surface en béton poreux et appliqué une peinture dessus. Au total, ce sont entre trois et douze personnes qui étaient sur place pour la société Méditerranée Environnement durant les deux mois et demi de chantier ». X
Le tennis club de l’Oustalet de Toulon dispose désormais de 16 terrains : 10 en terre battue et 6 en béton poreux
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Le tournoi T de Beaulieu, c’est de la balle !
out a commencé il y a 25 ans où l’idée d’un tournoi de jeunes à Beaulieu a été lancée sous le nom « tournoi des Lionceaux ». Par la suite, la ligue de tennis a demandé au club s’il souhaitait organiser un tournoi international de jeunes. C’est à partir de là que le premier tournoi a pris naissance il y a 19 ans maintenant, avec Pierrick Androt comme directeur et organisateur.
animation & vie associative
Un tournoi junior renommé
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Comme chaque année à la même période, les chercheurs de talents seront à Beaulieusur-Mer (06), commune d’à peine 4 000 habitants, du 21 au 27 avril prochain pour le 19ème Open international de tennis junior. Un événement reconnu qui demande une grande organisation au club local. Fiche technique Nom de l’évènement_ 19ème Open International de tennis junior Dates_du 21 au 27 avril 2014 Lieu_Beaulieu-sur-Mer Participants_48 filles et 48 garçons Équipements sportifs _8 terrains (dont 2 pour l’entraînement) Budget_entre 80 000 et 110 000 €
Les vainqueurs du double fille de l’édition précédente
Ayant débuté au grade 5, le tournoi en est désormais au grade 1, le plus haut, depuis huit ans. « Il y a qu’un tournoi de grade 1 par pays, c’est donc le tournoi junior français le plus important après celui de Roland-Garros. De ce fait, il possède une certaine renommée avec de très bons joueurs qui viennent y participer. Par exemple, l’année dernière, nous avons reçu trois vainqueurs de l’Orange Bowl, un tournoi majeur américain. De plus, la finale opposait les deux mêmes joueurs que celle de Coupe Davis junior pour le point décisif. Par le passé, de nombreux joueurs, désormais devenus des stars du tennis, sont venus à Beaulieu-sur-Mer tels que Juan Carlos Ferrero, Novak Djokovic, Dinara Safina, Justine Hénin et évidemment tous les français », précise Christophe Ribéro, directeur du club de tennis local et co-directeur du tournoi avec Gianni Ciaccia. Au niveau du tournoi, des pré-qualifications ont lieu du 31 mars au 4 avril. Le vainqueur accèdera aux qualifications qui se disputeront les 19 et 20 avril. Dès le lendemain, le tableau final débutera jusqu’au 27 avril avec un tableau de simples filles et un tableau de simples garçons, de 48 joueurs chacun, ainsi que deux tableaux de doubles. Cela représente plus de 200 joueurs et 30 nationalités. Généralement, les finales se jouent devant 400 à 500 personnes, l’entrée est libre.
Des organisateurs aux petits soins Comme pour de nombreux événements sportifs, l’organisation commence environ un an avant avec des périodes plus intenses que d’autres. « Par exemple, en ce milieu du mois de février, nous travaillons beaucoup sur l’événement. Nous sommes une vingtaine entre les salariés du club et les bénévoles. C’est un nombre qui convient très bien car cela devient plus compliqué quand on est trop nombreux », explique le co-directeur du tournoi. Bien évidemment, il y a également un important travail de logistique, notamment en termes de réservation des chambres dans l’ensemble des hôtels. Puis, les quinze derniers jours marquent le début du sprint final avec la liste officielle des participants, l’installation du village, des tribunes… Au total, le tournoi se joue sur six terrains en terre battue. De plus, deux terrains sont à dispositions pour les entraînements. Par la suite, le nombre utilisé dépend de la durée des matchs et des prévisions météorologiques. En outre, les sportifs sont attendus dès leur arrivée à l’aéroport et sont pris en charge de A à Z : transport, hôtel, pension complète… L’organisateur est bien entendu aidé par les collectivités au niveau de l’organisation : une subvention de la part du Conseil général, du Conseil régional, en plus de celle de la fédération française de tennis, et de l’aide matérielle et financière de la part de la ville de Beaulieusur-Mer. Si des partenaires privés sont sollicités, il est de plus en plus difficile d’en trouver d’après Christophe Ribéro. Or, ils sont indispensables et permettent de boucler le budget nécessaire à l’organisation d’une telle manifestation : entre 80 000 et 110 000 euros selon les années. X
Le tournoi se déroule dans un très joli cadre sur six courts en terre battue
juridique
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BREAK CONFIRMÉ CONTRE LE PROJET DE MODERNISATION DE ROLAND-GARROS La Cour Administrative d’Appel de Paris confirme la décision du Tribunal Administratif de Paris : la nouvelle convention d’occupation du domaine public conclue entre la Fédération Française de Tennis (FFT) et la ville de Paris est illégale.
« Jeu, set et match pour le juge administratif »
Dans ces mêmes colonnes en septembre 2013, nous commentions le jugement du tribunal administratif de Paris en date du 28 février 2013 qui avait annulé la délibération du Conseil de Paris des 11 et 12 juillet 2012, et qui enjoignait les parties à résilier la nouvelle convention d’occupation domaniale du domaine public relatif à Roland-Garros conclue entre la Ville de Paris et la fédération française de tennis. Le juge administratif avait estimé d’une part, que le droit à l’information des conseillers de Paris n’avait pas été respecté, et d’autre part que le montant de la redevance de la Ville de Paris était insuffisant au regard de la contrepartie retirée par la fédération française de tennis. Cette décision a été le résultat d’une action intentée par l’Association du Quartier du Parc des Princes pour la sauvegarde de ses caractéristiques, et par l’association Boulogne Patrimoine. Suite à cette décision du 28 février 2013 annulant la délibération du Conseil de Paris des 11 et 12 juillet 2012, celui-ci, déférant à cette injonction, a, par délibération du 23 avril 2013, autorisé son maire à procéder à la résiliation de la convention et à en signer une nouvelle comportant les modifications substantielles. Puis, la ville de Paris et la fédération française de tennis ont interjeté appel du jugement du 28 février 2013 en tant qu’il a partiellement accueilli les demandes des deux associations précitées.
en bref
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Les magistrats considèrent que la création des locaux sur la nouvelle parcelle est un avantage important pour la fédération. Les nombreux avantages pour l’offreur public du maintien du tournoi des Internationaux de France à Roland Garros ne suffisent pas à compenser les charges auxquelles la ville de Paris s’est obligée dans le cadre de la convention. I l est important de faire une appréciation précise, détaillée et exhaustive de l’ensemble des produits, charges que représente pour l’offreur public l’autorisation octroyée de jouir d’un bien du domaine public, pour en fixer la juste redevance.
Par suite, la Cour Administrative d’Appel de Paris a donc procédé, en vertu du principe dévolutif de l’appel, au réexamen de la légalité de la première convention, et s’est prononcée, entre autres, sur le moyen tiré du caractère manifestement insuffisant de la redevance domaniale. L’affaire en cause illustrait ainsi pour la deuxième fois la difficulté pour le juge à apprécier le caractère adéquat du montant de la redevance domaniale en présence d’infrastructures de nature exceptionnelle comme l’est pour le moins le stade RolandGarros, dans le cadre du contrôle restreint qui est le sien dans ce domaine. En effet, le juge procède à un contrôle normal des critères retenus par l’autorité administrative, c’est-àdire exerce un contrôle approfondi du choix des critères retenus pour l’élaboration de la redevance, mais n’exerce en revanche qu’un
contrôle restreint du montant déterminé sur le fondement de ces critères. De plus, l’article L. 2125-3 du Code général de la propriété des personnes publiques, entré en vigueur le 1er septembre 2006, prévoit que « la redevance due pour l’occupation ou l’utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l’autorisation ». Ainsi, ces avantages doivent s’apprécier au regard des recettes tirées de l’utilisation du domaine par le preneur, mais également des charges supportées par la collectivité publique ou encore de la durée de l’occupation consentie. Ainsi, l’objectif est de rapprocher de la manière la plus juste possible le montant de la redevance de la valeur économique réelle du titre d’occupation, afin tout à la fois d’assurer la protection des deniers publics mais également de prévenir les atteintes à la concurrence qui pourraient découler d’une redevance trop basse. Sur ce sujet, cette appréciation est toutefois délicate dans la mesure où, rappelons-le, cette convention d’occupation domaniale dite « sèche » peut être passée en l’état du droit en vigueur sans aucune mesure de publicité ni de mise en concurrence.
La problématique de la redevance
Les juges de la Cour Administrative d’Appel de Paris ont donc fait le constat que le montant de la redevance que la fédération française de tennis devait verser à la ville de Paris en contrepartie de l’occupation privative du site de Roland-Garros était échelonnée en fonction du chiffre d’affaire réalisé. En effet, cette redevance variait par tranches et selon les étapes de la mise en exploitation du projet. Jusqu’à 150 M€ de chiffre d’affaire, la redevance que devait percevoir la ville de Paris était de 2% du chiffre d’affaire hors taxe réalisé par la fédération française de tennis, puis au-delà de 150 M€, cette redevance montait à un pourcentage de 4% pour la période précédant la mise en exploitation des éléments essentiels des projets, puis 3% et 6% pendant la période postérieure. Sur ce premier élément chiffré, la Cour Administrative d’Appel de Paris fait le constat, nonobstant le fait que des redevances afférentes à d’autres concessions domaniales consenties par la ville dans le Bois de Boulogne sont calculées en appliquant un taux plus élevé, que les taux retenus par la convention litigieuse ne sont
juridique Un article rédigé par Sylvain Salles, Avocat associé, enseignant à l’Université Lyon III- Master I Yramis Avocats Droit Public - 103, avenue du Maréchal de Saxe - 69003 Lyon - s.salles@yramis-avocats.com
pas en eux-mêmes de nature à caractériser une insuffisance manifeste au regard des avantages consentis liés à l’occupation des dépendances domaniales concernées. En revanche, nous constatons par la deuxième étape du raisonnement auquel ont procédé les magistrats de la Cour Administrative d’Appel de Paris que cette redevance doit s’apprécier non seulement au regard du montant chiffré de la redevance perçue par l’offreur public du domaine, mais également des charges que celui-ci consent dans le cadre de cette autorisation d’occupation privative
La redevance versée à la ville de Paris en contrepartie de l’occupation privative du site de Roland-Garros était échelonnée en fonction du chiffre d’affaire réalisé. du domaine public. En effet, tout d’abord, les magistrats font le constat et sanctionnent le fait que la durée de la convention, de 99 ans, au demeurant inhabituelle, constitue pour l’occupant un avantage considérable.
L’annulation de la convention confirmée en appel
Deuxièmement, les magistrats de la Cour Administrative d’Appel de Paris sanctionnent également le fait que la ville de Paris autorise la création, sur la parcelle nouvellement accordée abritant le stade Georges Hébert, des locaux du nouveau centre national d’entraînement de la fédération française de tennis, ainsi que de locaux administratifs. Les magistrats considèrent que cette autorisation de création constitue un avantage important pour la fédération puisqu’elle lui permet d’éviter de supporter des coûts de location externe pour ses locaux. Troisièmement, les magistrats sanctionnent également le fait que dans le cadre de
La Cour Administrative d’Appel de Paris confirme l’annulation de la délibération litigieuse et sanctionne la convention d’occupation domaniale envisagée
cette convention, la ville s’est obligée à indemniser la fédération française de tennis sous certaines conditions, à hauteur de la valeur nette comptable des études et travaux effectivement réalisés en cas de « blocage irrémédiable et définitif du projet » pour une cause non imputable à l’occupant en ajoutant à ce montant une indemnité exceptionnelle de 20 M€ ; que de plus, les magistrats constatent qu’il ressortait des pièces du dossier que la Ville s’était par ailleurs engagée, sans que ses engagements soient repris formellement dans la convention litigieuse, à garantir à hauteur de 50% les emprunts contractés par la Fédération Française de Tennis pour réaliser les travaux de modernisation, et à lui verser une subvention de 20 M€ pour participer au financement de ces mêmes travaux ; que l’ensemble de ces avantages constitue bien une charge pour l’offreur public, considérée comme disproportionnée au regard des avantages touristiques, économiques et culturels que procure le maintien des Internationaux de France sur l’enceinte de Roland Garros. Par conséquent, les magistrats, procédant au bilan de ce rapport produit/charge pour l’offreur public, ont conclu que l’ensemble des charges supportées par la ville de Paris dans le cadre de cette convention aboutit à rendre le montant annuel de la redevance domaniale que la fédération française de tennis était censée s’acquitter au profit de la ville de Paris, insuffisant.
En outre, les magistrats vont encore plus loin et font une analyse approfondie en allant examiner si les avantages économiques favorables directs et indirects que procurerait le maintien des Internationaux de France sur le site de Roland-Garros ne permettraient pas de justifier le montant insuffisant de la redevance. Sur ce point, les magistrats considèrent qu’en l’état des pièces produites dans le cadre du dossier, il n’était pas établi que les avantages retirés par la ville de Paris de natures économique, culturelle ou touristique seraient d’un niveau tel qu’ils pourraient compenser le caractère manifestement insuffisant de la redevance résultant de l’ensemble des éléments indiqués ci-dessus. Ainsi, la Cour Administrative d’Appel de Paris confirme ainsi l’annulation de la délibération litigieuse et sanctionne la convention d’occupation domaniale envisagée. Cet arrêt confirme les propos tenus dans ces mêmes colonnes il y a quelques mois, consistant à prendre la bonne mesure non seulement du montant d’une redevance d’occupation domaniale mais également des charges de toute nature que supporte l’offreur public. Il convient ainsi de faire une appréciation précise, détaillée et exhaustive de l’ensemble des produits, charges que représente pour l’offreur public l’autorisation octroyée de jouir d’un bien du domaine public, pour en fixer la juste redevance. X
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rh
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FICHE N°43
COMMENT AUGMENTER L’IMPLICATION DU PERSONNEL ?
CONTEXTE
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La motivation est un concept central en gestion des ressources humaines, puisqu’elle fait référence aux efforts et à l’énergie investis dans le travail. Cette énergie sert à déclencher et à réguler les comportements au travail et détermine par conséquent la direction, la durée et l’intensité des comportements en emploi. Tout le monde désire avoir des employés motivés : les gestionnaires des ressources humaines, les patrons, les responsables, etc. Mais encore faut-il savoir par quoi les individus sont motivés. Ainsi, la motivation est un concept qui ne varie pas uniquement en intensité, mais aussi en qualité. En d’autres mots, la motivation peut prendre plusieurs formes, qui peuvent exister à divers degrés chez le travailleur.
DÉFINITION Motivation = ensemble des énergies qui sous-tendent l’orientation, l’intensité et la persistance des efforts qu’un individu consacre à son travail. • O rientation (direction) : choix opéré par l’individu entre plusieurs possibilités (quantité ou qualité, par exemple).Toute action de l’individu est orientée par un but auquel il accorde une certaine valeur. • Intensité : force de l’effort (quantité d’énergie déployée). • Persistance : durée de l’effort.
OBJECTIFS & ENJEUX La motivation prend de nos jours une place de premier plan dans une organisation. Elle est déterminante dans l’implication des employés ou des agents, qui elle même est reliée à la qualité du travail. Comment faire pour (re)motiver les travailleurs afin d’augmenter la productivité, diminuer l’absentéisme, améliorer la qualité, freiner le turn over... ? La rémunération est un élément de motivation, en voici d’autres.
MISE EN ŒUVRE Quatre facteurs de motivation actionnables par le manager Mais ceux-ci sont en même temps des facteurs de démotivation (ils provoquent aussi des insatisfactions).
Le contenu du travail est un facteur de motivation ou de démotivation. Le travail peut être intéressant, varié, épanouissant, une occasion de faire marcher ses méninges et de continuer à apprendre. Mais il peut aussi être sans intérêt, routinier et rébarbatif. Dans toute fonction, il y a nécessairement des tâches rébarbatives, mais c’est le dosage, l’équilibre qui importe. Les conditions de travail sont un autre facteur de motivation ou de démotivation. Les collaborateurs du manager peuvent jouir de beaucoup d’autonomie pour organiser leur travail comme bon leur semble, avoir des horaires raisonnables et réguliers leur permettant de préserver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, travailler dans des locaux agréables et spacieux. Ou tout le contraire ! Le manager joue un rôle très important sur les relations au travail. Les relations qu’il entretient avec ses collaborateurs d’abord : feedback, reconnaissance, respect, valorisation. Mais aussi sur les relations qu’ils entretiennent entre eux : solidarité au sein de l’équipe, saine émulation ou bien tout le contraire (relations de compétition, peaux de bananes…). Enfin, le statut est le dernier facteur de motivation pour partie au moins dans les mains du manager, notamment à travers son influence sur la nomination de ses collaborateurs et l’attribution de titres.
OUTILS G
LIENS UTILES www.focusrh.com
Fiche rédigée par Karine Pouliquen Consultante Ressources Humaines et innovation sociale Altéa q06 30 38 62 74
D es formations spécifiques sur le thème peuvent apporter des compléments et des clefs pour agir.