Reva Tahiti N°65

Page 1


mehiata Riaria, miss tahiti Š tevei renvoyÊ


sommaire

Baie des Vierges, île de Fatuiva, archipel des Marquises / Bay of Virgins, Fatuiva Island, Marquesas

© philippe bacchet

éditorial

Tahiti & ses îles 08 10 36 56 68 76 82 92 93

Carte de la Polynésie française

> Destins et secrets de nos îles decouverte > Chinois de Tahiti rendez-vous > IronMana & Waterman Tahiti Tour decouverte > Le to’o du dieu polynésien Oro rendez-vous > Exposition MANAVA rendez-vous > Abuz, un authentique audacieux decouverte

Agenda LES BONNES ADRESSES

Monde 100 108

USA > California Central Coast : le rêve américain Agenda

Air Tahiti Nui 112 120 124

Actualités Relaxation Pratique

Débutons l’histoire au commencent, lorsqu’était simplement l’Océan, des millions d’années avant notre ère. Dans le fracas de bouleversements géologiques et volcaniques apparurent nos îles, vertigineux empilement de laves et de roches qui devinrent au fil de millénaires des terres. Flore et faune aussi bien terrestre que maritime parvinrent à s’y accrocher puis à s’y développer avec une originalité et une diversité remarquables. Cette histoire, nous vous la racontons en dévoilant les secrets de cette aventure naturelle qui a forgé nos archipels. Bien plus tard, vinrent des humains, les Polynésiens. Défiant l’Océan sur leurs grandes pirogues, ils peuplèrent ces terres. De toute notre planète, elles furent parmi les dernières à accueillir des Hommes. Depuis bien longtemps, l’Humanité avait déjà conquis continents et grandes îles mais n’était pas parvenue à triompher des formidables obstacles dressés par l’Océan sur les chemins du Paradis. Ce peuplement aussi épique que tardif ne marqua pas un aboutissement mais bien un commencement. Si ces terres paraissent isolées, elles ont été et sont des lieux de rencontres, de métissage et de mélange comme nous le montrons avec un article sur la communauté des Polynésiens d’origine chinoise. Depuis 150 ans maintenant, ceux-ci enrichissent de leur identité et de leurs traditions le melting pot tahitien. De rencontre, il sera aussi question avec celle proposée avec le puissant dieu Oro, incarné dans la figure étrange et mystérieuse de bois et de fibre de coco. Une œuvre d’art, témoignage de la civilisation des temps anciens et d’une vision du monde polynésienne. Une vision dans lesquelles s’inscrivent de nos jours les jeunes créateurs et artistes du Centre des Métiers d’Art de Papeete qui ont organisé, en décembre 2014, une première exposition d’art contemporain à l’extérieur du pays. Dans une galerie de Los Angeles, ils ont dévoilé une quinzaine de leurs créations, puisant dans cette culture polynésienne à la fois empreinte de traditions et de modernité. Bonne lecture 3


© JULIEN Girardot

Editorial

© tim-mckenna.com

Tahiti & her islands 08 Map of French Polynesia 10 discovery > The destiny and secrets of our islands 36 discovery > Chinese in Tahitia 56 rendez-vous > IronMana & Waterman Tahiti Tour 68 discovery > To’o : The Tahitian ambassador in New York 76 rendez-vous > MANAVA Exhibit 82 rendez-vous > Abuz : bold and authentic 92 Datebook 93 THE DIRECTORY

World 100 USA > California Central Coast: The American Dream 108 THE DIRECTORY

Let us start with the beginning of history, when there was just the ocean, millions of years before our time. Our islands appeared from the roaring din of geological and volcanic upheavals, breathtakingly steep piles of lava and rocks that over time, turned into land. Fauna and flora from land and underwater came to settle then develop with remarkable diversity and originality. We retell this history through sharing the secrets of this natural adventure that forged our archipelagos. Much later, humans arrived, the Polynesians. Braving the ocean on their large canoes, they populated these lands, which were among the last to receive humans on the entire planet. For a long while, humanity had already conquered continents and large islands; but had not managed to defy the enormous obstacles that the ocean presented on the road to paradise. This Polynesian colonization, as epic as it was late, marked a beginning, not an end. If these lands appeared isolated, they indeed were. They are now the place of encounters, intermixing and cultural blending, as you will see in the article over the community of Polynesians of Chinese origin. For the past 150 years, they have enriched the Tahitian melting pot with their cultural identity and traditions. As to encounters, you will see this with the introduction of the powerful god Oro, incarnated into a strange and mysterious figure made out of wood and coconut fiber. This masterpiece witnessed the civilization of ancient times and the Polynesian worldview. This worldview is now evident during modern times through young artists and creators from the Centre des Métiers d’Art (Center for careers in art) in Papeete. In December 2014, they organized the first exhibit of French Polynesian contemporary art outside of the country. They tapped into their Polynesian culture marked with a blend of tradition and modernity to expose about fifteen of their pieces in a gallery in Los Angeles. Happy Reading

Air Tahiti Nui

m a g a z i n e

112 News - 120 Inflight relaxation - 124 Airline information

• Directeur de Publication / Editor : Enzo Rizzo • Redacteur en chef / Chief Editor : Ludovic Lardiere • Rédacteurs / Writers : Michel Charleux , Alexandra Sigaudo-Fourny, Marie Leroux , Laurance Alexander Rudzinoff, Sulianne Favenec, Alexander Lee, et Isabellle Bertaux. • Relecture / Second reading : Claude-Jacques Bourgeat et Philippe Bacchet • Contact compagnie / Airline contact : Torea Colas, Vanessa Shan Sei Fan • Traduction / Translation : Fumiko Hirakawa Monchois, Kareva Mateata Allain • Conception graphique / Graphic design : Tahiti Communication • Régie publicitaire / Advertising : (689) 40.83.14.83 • Impression / Printing : Quad Graphics Chile S.A.

n°65

Published by Box: 42 242 - 98713 Papeete Tahiti - French Polynesia Tél. (689) 40.83.14.83 Fax. (689) 40.83.16.83 tahiticommunication@mail.pf N°Tahiti: 758 268 Code NAF: 744B

4

© Benthouard.com





Point de vue La Polynésie française, un territoire aussi vaste que l’Europe

French Polynesia - A territory as wide as Europe / ヨーロッパに相当する広大な海域を占めるフレンチ・ポリネシア

8


polynesie

Destins et secrets de nos îles Our islands, destinies and secrets 海に散らばる宝石、 海の大地の名残り

10

tahiti

Chinois de Tahiti Chinese in Tahiti タヒチの中国人

28

bora bora

IronMana & Waterman Tahiti Tour アイアンマナ&ウォーターマン・タヒ チツアー

54

tahiti

Le to’o du dieu polynésien Oro To’o ポリネシアの神オロを具現した、トオ像

78 tahiti

Abuz, authentique audacieux Abuz : bold and authentic 大胆なホンモノの魅力、アビューズ

70

9


Entre l’atoll et l’île haute : Maupiti, île vieille de 4,4 millions d’années / Between an atoll and a high island: Maupiti, 4.4 million years old.

Nos îles

Our islands

Destins et secrets Destinies and secrets


Š philippe bacchet

11


Découverte

nos îles

Dans les Iles Sous-le-Vent, l’atoll de Tupai. L’atoll est le type d’île le plus répandu de la Polynésie française qui en compte 85. Tupai atoll in the Leeward Islands. There are 85 atolls in French Polynesia where atolls are the most common type of island.

Comment naissent les îles polynésiennes ? Que vontelles devenir ? Pourquoi ces singularités et cette beauté ? Réponses avec cet instructiF voyage dans le temps et l’espace.

12

photos : philippe bacchet

How do the Polynesian islands come into being? What will they become? How is it that they are so unique and beautiful? The answers are in this informative voyage through time and space.


Spectaculaires côtes de Fatuiva, archipel des Marquises. Fatuiva est une île «jeune» car remontant seulement à 1,6 million d’années. Fatuiva’s spectacular coastline in the Marquesas. Fatuiva is a young island at only 1.6 million years old.

13


Volcan de la ceinture de Feu du Pacifique : le Rabaul en Papouasie-Nouvelle Guinée. Rabaul Volcano in the Pacific Ring of Fire, Papua New Guinea.

Je suis perdue au milieu de l’immensité du Pacifique, et déjà, par ma situation géographique, je fais rêver… Si je suis déserte, bordée d’une plage de sable blanc immaculé, plantée de quelques cocotiers et baignée par des eaux turquoise et délicieusement chaudes, je deviens alors le lieu de tous les fantasmes… Bien sûr, vous avez deviné qui je suis. Ne me dites pas qu’il vous faut encore des indices ! Robinson Crusoé, Pitcairn, Rapa Nui… mais aussi, Tahiti, Bora Bora, les Tuamotu, les Marquises. Bien sûr, vous avez trouvé, je suis… une île. Ces poussières de terre émergée sont des centaines dans l’Océan Pacifique, le « Grand Océan ». Elles sont généralement de taille modeste : de quelques centaines de mètres carrés – on préfèrera parler d’îlot – à quelques dizaines de kilomètres carrés. On utilise le nom d’îles pour les deux grandes terres qui forment le nord et le sud de la Nouvelle-Zélande. Ces deux grandes « îles » ont pourtant une origine fort différente de ces minuscules petits points posés sur la carte, nous n’en parlerons pas ! Quant à l’Australie, ce n’est plus une île mais un continent, elle aussi, est hors de notre propos ! 14

© Taro Taylor

À l’origine des îles océaniques du Pacifique Mais comment ces petits confettis de terre sont-ils apparus au milieu de l’immense océan ? Longtemps, la question s’est posée et certains à l’imagination débordante y ont vu les restes d’un continent englouti : l’Atlantide et ses soi-disant « mystères », Mu, le « continent perdu » ou englouti, on vous laissera choisir ! Après les travaux du scientifique Wegener dès 1912 et les études qui en ont découlé, il a bien fallu admettre que ces théories étaient fantaisistes. On a alors compris que la croûte terrestre n’était pas statique, qu’elle était formée de plaques gigantesques et que ces plaques et même les continents, bougeaient les uns par rapport aux autres. La théorie de la tectonique des plaques, la dérive des continents était née, largement vérifiée depuis… Et nos îles du Pacifique, y sont intimement liées. Nous vous proposons donc de suivre la vie d’une de ces îles océaniques apparues « au milieu de nulle part », de sa naissance jusqu’à sa mort.


Cône volcanique de l’île de Mehetia, vieille de 25 à 70.000 ans seulement. Elle constitue le sommet d’un point chaud volcanique actif Volcanic cone on the island of Mehetia, which is only 25,000-75,000 years old. This is the summit of an active volcanic hot spot.

I am lost in the middle of the immense Pacific, and already, by default of my geographic location, I am the thing dreams are made of…I am uninhabited and alone, bordered by a beach of immaculate white sand, having but a few coconut trees and bathed in deliciously warm turquoise water. I then become the place of everyone’s fantasy…of course, you have guessed by now what I am. Don’t tell me you need even more hints, such as Robinson Crusoe, Pitcairn, Rapa Nui as well as Tahiti, Bora Bora, the Tuamotus, the Marquesas. Yes, you figured it out ! I am …an island, a tiny piece of earth encircled with water. There are hundreds of these dustings of the earth poking out of the immense Pacific Ocean. They are usually small, ranging from a few hundred square meters—often called islets—to several dozen square kilometers. We refer to the two large landmasses that make up the north and the south of New Zealand as islands. However, these two large “islands” have origins that differ greatly from the miniscule points on a map, but we won’t discuss that here. As far as Australia, it is not even an island but a continent, which is also out of bounds for our discussion.

© philippe bacchet

The origins of the oceanic islands in the Pacific How did these tiny bits of confetti show up in the middle of this immense ocean? This question has been around for a long while and some with an overactive imagination believe they are what is left of a vanished continent, such as Atlantis and its socalled mysteries, or remnants of “Mu,” another lost or engulfed continent…you decide! After the work of German scientist Wegener in 1912 and the studies that ensued, it became evident that these theories were far-fetched. It was then understood that the earth’s crust was not static. It was formed of giant plates and that these plates, and even continents, shift. The theory of tectonic plates— the shifting of continents—came into being and has been largely corroborated ever since. Our Pacific islands are closely tied to this theory. Here, we will follow the life of one of these islands—that seemingly appeared in the middle of nowhere—from its birth until its death. 15


Découverte

nos îles

L’île de Mehetia vue depuis le large. / View of the island of Mehetia from the sea.

> Il convient tout d’abord de dresser un tableau de la situation géologique du bassin Pacifique. Le fond de la plus grande partie de l’océan Pacifique est formé par une gigantesque plaque lithosphérique solide : la plaque Pacifique. Celle-ci, la plus grande de la Terre, se forme sans discontinuer depuis des millions d’années au niveau d’une zone appelée « dorsale médio-océanique » située à l’est. Elle se forme par apport permanent de nouveaux matériaux basaltiques. Une dorsale est une véritable fracture dans l’écorce terrestre, une chaîne de volcans sous-marins, où les matériaux basaltiques remontent du manteau et s’épanchent des deux côtés formant la croûte océanique. On s’est aperçu que plus on s’éloigne de la dorsale, plus le fond océanique est ancien. Jusqu’à 180 millions d’années vers l’ouest du Pacifique ! Les matériaux récents poussent les matériaux plus anciens à la façon d’un tapis roulant qui « flotte » littéralement sur la partie supérieure du manteau terrestre appelée l’asthénosphère. Au sein de celle-ci, de complexes phénomènes engendrent de grandes quantités de chaleur, mettant en fusion les matériaux. Se créent alors des mouvements de convection du magma, un peu comme ce qui se passe dans l’eau d’une casserole placée sur le feu. Entre la poussée exercée par l’apport de nouveaux matériaux et ces mouvements de convection, notre plaque dérive lentement vers le nord-ouest. En se basant sur l’âge des différentes zones, on a pu déterminer sa vitesse de progression. Suivant les lieux, elle varie de 8 à 18 cm par an en moyenne, occasionnant des failles dites « transformantes ». L’Océan Pacifique a donc tendance à s’agrandir… 16

© philippe bacchet

> First, it is a good idea to picture the geological situation of the Pacific basin. A solid lithospheric plate, known as the Pacific plate, comprises most of the Pacific floor. This largest plate on earth has been continuously shaping itself for millions of years at the level of a zone called the “mid-ocean ridge” that is situated to the east. It is created through a permanent supply of new basaltic substance. A ridge is a true fracture in the earth’s crust, a chain of underwater volcanoes where basaltic substance rises up from the mantle and pours out from two sides, creating an oceanic crust. We became aware that the farther away one gets from the ridge, the older the Oceanic floor…as much as 180 million years old towards the west of the Pacific! Recent substance shapes the older substance into a type of rug that literally floats on the greatest part of the earth’s mantle called the athenosphere. Within the athenosphere, complex phenomena produce enormous quantities of heat, which fuses the substance. This in turn creates convection movements of the magma, somewhat like what occurs in a pot of water on the stove. Between the pushing that takes place by the supplies of new substance and convection movements, the plate slowly makes its way northeast. Based on the ages of the different zones, it is possible to determine the speed at which it progresses. Depending on the location, the speed varies from 8 to 18 cm per year (3-7 inches), sometimes creating what are called transform faults. Hence, the Pacific Ocean has a tendency to get larger.



Découverte

nos îles

Formation coralienne dans l’archipel des Gambier. / Coral formation in the Gambier Islands

> Mais comme la Terre n’est pas « extensible », de l’autre côté du Pacifique, à l’ouest, la plaque océanique disparaît en plongeant sous les plaques continentales dans des zones dites de subduction comme la côte est du Japon ou de l’île nord de la Nouvelle-Zélande. Malheureusement pour ces régions du globe, ces glissements ne se font pas sans heurts, occasionnant tremblements de terre, tsunamis et éruptions volcaniques : c’est la ceinture de feu du Pacifique avec les volcans les plus actifs de la Terre.

Dans les temps très anciens Mais revenons dans nos îles ! Sous toute l’actuelle Polynésie française, le relevé des fonds sous-marins montre un bombement de la croûte terrestre de plusieurs centaines de mètres (le plancher océanique est remonté de près de 600 m). Cette sorte de gigantesque « cloque » résulte de l’accumulation d’une masse magmatique considérable. C’est le Superbombement du Pacifique Sud sur lequel on trouve de nombreuses îles et monts sous-marins. Les îles s’étendent le plus souvent en chapelets sur plusieurs centaines de kilomètres et constituent des archipels : archipels des Australes-Cook, de la Société, des Tuamotu, des Marquises etc. Ces archipels avaient depuis longtemps attiré l’attention des géologues car les îles étaient comme alignées et ces 18

alignements accusaient tous une direction voisine. Lorsqu’on a pu dater les roches de ses îles on s’est aperçu que plus on allait vers le Nord-Ouest, plus les îles étaient anciennes. Ainsi, alors que l’île de Mehetia au sud de l’archipel de la Société n’est vieille que de 25 à 70 000 ans, celle de Maupiti à l’autre extrémité de l’archipel accuse une ancienneté de 4,4 millions d’années environ. Et entre ces deux extrêmes, les âges s’échelonnent : 1 million d’années pour Tahiti, 1,7 million pour Mo’orea, 2,6 pour Huahine, 3,4 pour Bora Bora. On retrouve le même phénomène aux Marquises : Fatuhiva au sud des Marquises n’a que 1,6 million d’années alors que Nuku Hiva a 4,2 millions d’années et Eiao, à l’extrême nord de l’archipel, est vieille de plus de 5,5 millions d’années.

Du fond de l’océan, je née... Les géologues ont concentré leurs recherches sur l’extrémité sud-est de ces alignements et c’est en recherchant sous l’eau qu’ils ont découvert le sommet de jeunes volcans encore immergés. C’est donc à l’extrémité sud-est des chapelets d’îles que s’étaient formées les îles les unes après les autres. C’est le géophysicien canadien Tuzo Wilson qui, en 1963, a émis l’hypothèse de l’existence des « points chauds », des lieux dont la position est fixe alors que la plaque lithosphérique passe lentement au-dessus.


© philippe bacchet

> However, since the earth is not expandable, the oceanic plate disappears from one side of the Pacific all the way to the west through sliding under continental plates in the subduction zones, such as the east coast of Japan or New Zealand’s north island. Unfortunately for these regions of the planet, this sliding does not occur without friction. Sometimes they create earthquakes, tsunamis, and volcanic eruptions. This is the Pacific Ring of Fire that has the most active volcanoes on earth.

During very ancient times However, let us return to our islands! In current-day French Polynesia, the rising seabed shows a several hundred-meter bulge in the earth’s crust (the ocean floor has risen almost 600 m/2000 ft). This type of immense “blister” results from a considerable accumulation of magma. It

is the super-bulge of the South Pacific on which lay numerous islands and undersea mountains. Most often, these islands are spread in succession over several hundred kilometers and make up the archipelagoes of the Cook and Austral Islands, Society Islands, the Tuamotus, the Marquesas and so on. For a long time, these archipelagoes have attracted the attention of geologists because all these islands are aligned in a neighborly direction. Once geologists were able to date the rocks on the islands, they realized that the more they ventured northwest, the older the islands. As such, Mehetia island south of the Society Islands is only 25,000 to 70,000 years old; whereas Maupiti on the other side of the archipelago dates to about 4.4 million years. Between these two extremes, the ages are staggered. Tahiti is 1 million years old, Huahine is 2.6 million, and Bora Bora is 3.4 million. The same phenomenon exists in the Marquesas. Fatu Hiva to the south

of the Marquesan archipelago is only 1.6 million years old; whereas Nuku Hiva is 4.2 million and Eiao to the extreme north of the Marquesas is the oldest at 5.5 million years old.

I am born at the bottom of the ocean... Geologists have concentrated their research on the extreme southeastern point of these alignments, and through conducting underwater research, they discovered the summit of young volcanoes still beneath the surface. In 1963, J. Tuzo Wilson, the Canadian Geophysicist, came up with his hypothesis about the existences of hotspots, which are areas with a fixed location which the lithospheric plate passes slowly over. From time to time, due to mechanisms we still know little about, a plume of magma perforates the lithospheric plate and flows onto the ocean floor. 19


Découverte

nos îles

Récif-barrière de l’atoll d’Anaa, archipel des Tuamotu. / Barrier reef on the atoll of Anaa, Tuamotu Islands.

> De temps à autres, à cause de mécanismes non encore bien connus, un panache de magma perfore la plaque lithosphérique et s’écoule sur le plancher océanique. Un volcan sous-marin est né. Du fait de l’épaisse couche d’eau qui la surmonte, cette éruption sous-marine passe totalement inaperçue en surface. Éruption après éruption, la masse de magma émise grossit pour former un cône volcanique. Il lui faudra plusieurs centaines de milliers d’années pour grandir de 4 ou 5 000 m et que son sommet émerge hors de l’océan pour former notre île. L’étude des différents archipels montre que l’espérance de vie de cette île n’est, en moyenne, que d’une dizaine de millions d’années. Ces volcans, hauts de plus de 9 ou 12 000 m par rapport au plancher océanique, rivalisent en taille avec les plus grands volcans continentaux. En Polynésie française, on compte six points chauds dont trois seulement sont actifs : au sud de Tahiti, c’est le volcan actif de Mehetia (dernière éruption en 1986), au sud-est des Gambier, celui de Pitcairn, et à l’extrême sud des Australes, le volcan sous-marin McDonald (1988) qui culmine aujourd’hui à seulement quelques dizaines de mètres sous la surface de l’océan. Des éruptions de ponce ont déjà été relevées. Nul doute que dans « un certain nombre d’années », ce volcan émergera. Ce sera alors un spectacle semblable à celui de la petite île récemment émergée au large du Japon. Les éruptions se poursuivant, l’enfantement se fait dans des gerbes de roche en fusion et de vapeur d’eau. Au contact de la lave à 2 000 °C, l’eau de mer est vaporisée, créant de grands panaches blancs. C’est le mariage du feu et de l’eau. Ces éruptions aériennes s’accompagnent de projections diverses : bombes volcaniques, gaz, etc… 20

PHOTOS : philippe bacchet

> This causes the birth of an undersea volcano. Due to the thick layer of water that sits on top of it, this underwater eruption goes by undetected from the surface. Eruption after eruption, the magmatic mass grows into a volcanic cone. It takes several hundred thousand years for it to grow 4 or 5000 meters (13,000-16,000 ft), and for its summit to emerge out of the ocean to create an island. The study of different archipelagoes shows that the lifespan of the island averages about a dozen million years. These volcanoes, 9,000m – 12,000m above the ocean floor (29,500 – 39,000 ft), rival in size with the largest continental volcanoes. French Polynesia has six known hotspots of which only three are active: Mehetia’s active volcano south of Tahiti (the last eruption was in 1986); Pitcairn to the southeast of the Gambier Islands, and the undersea volcano McDonald (1988) located to the extreme south of the Austral Archipelago. The tip of the volcano lays at only several dozen meters under the surface of the water. Pumice eruptions have already taken place. No doubt, that in a certain number of years, this volcano will emerge. This spectacle will be similar to the small island that recently emerged from the depths outside Japan. As the eruptions continue, birth of the island occurs through sheaves of molten rock and steam. The seawater vaporizes upon contact with lava at 2,000 °C (3,632°F), which creates huge white plumes. This is the marriage of fire and water. These aerial eruptions take place at the same time as various projections, such as volcanic bombs and gases. This is how an island is born. This island is fragile despite the fact its birthing takes place under frightening chaos that brings together fire, rocks, and water.


ÎLE DE FATUIVA. / Fatuiva ISLAND.


Découverte

nos îles

Ptilope des Tuamotu, espèce endémique des atolls des Tuamotu. / The Atoll Fruit-dove, a species endemic to the Tuamotu Islands.

> Une île est née. Bien que l’enfantement se soit fait dans d’épouvantables fracas, alliant feu, roches et eau, cette île est fragile. Les matériaux pyroclastiques peuvent rapidement être détruits par l’action de la houle. Mais si les émissions sont abondantes et que les coulées sont d’un bon et solide basalte, alors, il y a des chances pour que la nouvelle-née résiste aux éléments naturels. Le point chaud des Marquises, celui de l’île de Rurutu dans les Australes et de Rarotonga n’ont pas aujourd’hui de manifestation volcanique actuelle ou récente connue. Bien sûr, il existe d’autres points chauds dans le Pacifique. L’exemple de l’archipel de Hawai’i en est un excellent témoin. S’y trouve le volcan Mauna Kea qui s’élève à plus de 10 000 m au-dessus du plancher océanique et qui est l’un des plus importants volcans de la Terre. La jeune île n’est pour le moment qu’un chaos de roches volcaniques noires et nues, battu par le vent, les pluies, et par la houle océanique qui commence son lent travail de sape. Petit à petit, les contours de la côte se dessinent. L’océan arrache des pans entiers de scories qui dévalent les pentes sous-marines du volcan vers les abysses.

La vie arrive La vie va s’installer progressivement sur ce qui n’est pour le moment qu’un monde minéral stérile. Ce « caillou » isolé au milieu de l’océan représente un excellent lieu de halte, voire de nidification pour certains oiseaux marins ou autres. Accrochées aux pattes de certains d’entre eux, mélangés à leurs 22

excréments, ou apportés par le vent, des spores de fougères, des graines légères de graminées ou même plus lourdes vont atterrir sur l’île. Si certaines meurent, d’autres vont trouver dans une microfissure l’humidité et les éléments minéraux résultant de la désagrégation chimique du basalte nécessaires à leur germination et à leur développement. Les premières fougères, les premiers lichens puis les premières graminées vont petit à petit coloniser l’île, créant de bonnes conditions pour la nidification de certains oiseaux, lesquels, grâce à leurs fientes vont davantage enrichir le sol. Les courants marins qui battent la côte pourront apporter des graines plus grosses mais qui flottent, voire des lézards, des fourmis, des araignées et d’autres insectes accrochés aux éléments d’un radeau de branches résultant de crues sur une autre île, voire un lointain continent. Vent, oiseaux, courants marins sont des facteurs importants de dispersion et de colonisation. Des plantes plus importantes, des arbres même, vont commencer à se développer, créant un environnement animal et végétal très riche et très diversifié. Une forêt va se développer, procurant nourriture et abri à ses hôtes. Et cette situation va durer pendant des millions d’années. Du fait de leur long isolement, suite à diverses mutations, les plantes et les animaux vont se différencier des espèces légèrement différentes des espèces d’origine. Des espèces propres à notre petite île, que l’on ne retrouvera nulle part ailleurs : des espèces endémiques. Le taux d’endémisme dans les îles du Pacifique est particulièrement important. Un équilibre naturel va se créer.


> Swells can quickly destroy the pyroclastic substances. However, if the emissions are abundant, and if the lava flow consists of strong, solid basaltic matter, then there is a chance that the newborn can resist the natural elements. The Marquesan hotspot, just like the ones by Rurutu Island in the Australs and Rarotonga, doesn’t have any recent volcanic activity on record. Of course, there are other hotspots in the Pacific. Hawaii is a perfect example. Mauna Kea volcano rises up at more than 10,000 meters (33,000 ft) above sea level and is one of the most significant volcanoes on earth. A young island is but a chaotic mix of black, raw volcanic rock beaten by the wind and ocean swells that must commence the slow process of development. Bit by bit, the coastal shores take form. The ocean rips entire sections of volcanic slag, hurtling them down the underwater slopes of the volcano into the abyss.

Life takes form Bit by bit, life progressively settles on which is for the moment, nothing but a sterile mineral world. This isolated rock in the

middle of the ocean presents an excellent stopover place for certain sea birds to nest. They transport spores of ferns and grains of grass that have clung to their legs and mixed with their excrement to the island. If some of the grains don’t make it, then others will find the moisture and the nutrients necessary for their germination and development in microcracks, which result from the chemical weathering of the basalt. The first ferns, the first lichens, and the first grasses will colonize the island over time, creating perfect nesting conditions for some birds. The droppings from these birds enrich the soil. Sea currents beating against the coast may carry larger seeds. They also bring lizards, ants, spiders, and other insects clinging to debris from another island or even a faraway continent. Wind, birds and sea currents play a critical role in dispersal and colonization. Larger plants, such as trees, will start to grow, creating a richly diverse environment for animals and vegetation. A forest will develop, providing food and shelter to its hosts. This situation will endure millions of years. Due to their long isolation and following an array of mutations, plants and animals will become

tiare Apetahi, ESPèce endémique des plateaux du Temehani à Raiatea. Tiare Apetahi, endemic to the Temehani plateaux on Raiatea.

slightly altered from their original species. Species found only on a certain little island will become endemic. The number of endemic species in the Pacific islands is particularly significant. A natural balance will start to form. Sea currents bring cup coral larvae from under the surface of the water that affix themselves to the highest slopes of the volcanic cone. They colonize and eventually build a coral reef. The tiny polyps that build these structures hide algae inside their matter that need light and oxygen. Consequently, they prefer to be close to the surface and benefit from water that is usually salty and rich in oxygen. They will not develop within the paths of fresh water charged with organic and mineral particles stripped from the island. These paths will become passes.

And then it is time for humans... Then one day, aboard double pirogues, the first humans set foot on its shores. The Polynesians arrived, bringing with them new types of vegetation—some for food, others to build houses and make tools and clothing.

PHOTOS : philippe bacchet

23


Découverte

nos îles

Presqu’île de Tahiti avec sa barrière corallienne. / The coral reef at Tahiti’s peninsula.

> Sous la surface de l’eau, apportées par les courants marins, des larves de madréporaires vont se fixer et coloniser les pentes supérieures du cône volcanique, construisant progressivement un récif corallien. Les petits polypes qui construisent ces édifices abritent dans leurs tissus des algues qui ont besoin de lumière et d’oxygène. Ils préfèrent donc être près de la surface et bénéficier d’eau normalement salée et riche en oxygène. Ils ne se développeront pas au droit des vallées qui apportent des eaux douces chargées de particules organiques et minérales arrachées à l’île : ce seront les passes.

Et l’homme à son tour... Et puis, un jour, à bord de leurs pirogues doubles, les premiers hommes posent le pied sur son rivage : ce sont les Polynésiens. Avec eux, ils apportent de nouvelles espèces végétales : celles qui sont utiles pour s’alimenter, construire les habitations, fabriquer des ustensiles, des vêtements… Mais aussi d’autres, moins désirables, apportées involontairement, qui peuvent trouver d’excellentes conditions pour proliférer et envahir toute l’île. L’équilibre risque d’être rompu. Ces hommes apportent aussi, volontairement ou non, des animaux : cochons, chiens, rats, souris, araignées et autres insectes, etc. qui, eux aussi vont coloniser plus ou moins rapidement les plus petits coins de l’île pour peu qu’ils reprennent leur liberté et que le milieu leur soit favorable. D’autant qu’à part l’homme ils n’ont pas beaucoup de prédateurs. Siècle après 24

© Benthouard.com

siècle, l’homme va aussi modifier les paysages à son profit : abattage d’arbres, brûlis, terrasses de cultures, irrigation, etc. Ultérieurement, les occidentaux apportent encore davantage d’espèces animales et végétales. Plus tard, au nom du progrès et du développement économique, avec l’arrivée d’engins puissants qui remplacent pelles et pioches, ce sont des pistes, puis des routes, des ouvrages d’art, une urbanisation de plus en plus importante, la création d’équipements divers. Notre petite île a bien changé depuis sa naissance, 4 ou 5 millions d’années auparavant. Mais ce bouleversement n’est qu’une petite étape de sa vie : il lui reste encore à vivre environ 5 millions d’années…

Immuable ? Certes, à l’échelle d’une ou deux générations, l’île paraît quasiment immuable. La réalité est tout autre car l’île change, et surtout elle se déplace et se dirige inexorablement vers sa fin. Il y a tout d’abord ces phénomènes naturels comme l’érosion qui affectent son relief. Les eaux de ruissellement altèrent et décomposent les roches les plus dures. Les roches volcaniques sont soumises à des phénomènes chimiques et se désagrègent… Les petites radicelles de la végétation s’infiltrent dans les plus petites fissures qu’elles élargissent année après année. Des blocs vont se détacher des coulées volcaniques. Quelquefois, ce sont des masses considérables qui se détachent.


> They inadvertently brought other types of plants that found excellent conditions to thrive and therefore invaded the entire island. The natural balance fell at risk. These human beings also brought animals, either voluntarily or not, such as pigs, dogs, rats, mice, spiders, and other insects. These creatures quickly settled throughout the tiniest corners of the island in an attempt to regain their freedom and find their ideal environments. Other than humans, they did not have many predators. Century after century, humans started to alter the landscape to suit them through chopping down trees, burning land, putting in agricultural terraces and irrigation ditches, etc. Later on, Europeans brought more species of animals and vegetables. Soon after, in the name of progress and economical development powerful engines replaced pickaxes and shovels. People built tracks, then roads, works of art, countless more urban buildings, and created various facilities. Our tiny island has indeed changed since its birth 4 or 5 million years before. However, this upheaval is but a stage of its life. It still has another 5 million years or so to go…

Slow disappearance This destruction is significant, but there are more serious and inescapable issues. Through getting farther from the ridge, the oceanic plate gets cold, which provokes a thickening. A few kilometers from the ridge’s level, its thickness will attain 100 or even 200 km (60-125 mi) before subduction occurs, which involves sliding under the continental plate. Its mass increases even more, exerting significant pressure on the asthenosphere. As a result, when it progresses to the west, the Pacific plate sinks, which is an occurrence known as subsidence. This creates a significant depression, for while the ridge is at a depth of only 2,500 meters beneath the sea (8,200 ft); the depths from east to west increase to 6, 8 or even 12, 000 meters (20,000 or 26,000 or even 40,000 ft) from the location of the gulf where the plate slides underneath the continental plate. Islands shifted by the movement of the plate also sink in. The coral reefs that surround them, desperate for light, survive through growing towards the

surface, a true crown of coral encircling the island’s agony. Soon, only the island’s summits that escaped erosion will stick out of the water. This is what we see happening in Bora Bora and Maupiti. In a few million years, these last summits will have disappeared. Subsidence will have eventually dragged them away. Only rings of coral will remain. The high islands will have transformed into atolls, such as those in the Tuamotu Archipelago. However, even atolls will follow their path toward the west and join the sinking of the plate that carries it to its death. Only a sandbank will remain, then an underwater mountain, called a guyot, that several million years later will also be dragged away by the ocean floor, only to be swallowed by subduction. The final remains of our island will disappear, engulfed by magma and swept up by convection movements. Fortunately, we will not be around to witness this, and tourists can be reassured that they still have several thousand years to visit our beautiful tropical islands. Michel CHARLEUX

Unchangeable? Over the course of one or two generations, the island appears to be unchanged. The reality is entirely the opposite, because the island shifts. Importantly, it moves relentlessly towards its end. First, natural phenomena, such as erosion, alter the landscape. Running water modifies and decomposes even the hardest rocks. Moreover, volcanic rocks are subject to chemical reactions and disintegrate. Small vegetal roots infiltrate the tiniest cracks that they stretch open after time, plus blocks of rock split off during volcanic flows. Sometimes, these huge masses come loose. Day after day, the island loses altitude and size. Particularly during the past few years due to global warming and its consequences, there is a slow rise in sea levels that is evident through observing the change in coastlines and a loss of the islands’ surface area. Tides, swells and cyclones all compete to destroy the edifice. Block by block, particle-by-particle, mechanical actions caused by streaming water, swells, and sometimes human interventions, destroy the island.

Passe de l’atoll de Manihi et sa riche faune sous-marine. Manihi atoll pass and its rich underwater fauna.

© philippe bacchet

25


Découverte

nos îles

Atolls de Marokau et Ravahere, Tuamotu de l’est. / Marokau and Ravahere atolls in the eastern Tuamotus.

> Jour après jour, l’île perd de l’altitude et du volume. Ces dernières années tout particulièrement, avec le réchauffement climatique et sa conséquence, une lente remontée du niveau des océans, force est d’observer que la ligne de côte se modifie et que l’île perd peu à peu de sa surface… Marées, houle, cyclones, tous concourent à la destruction de l’édifice. Bloc après bloc, particule après particule, l’action mécanique des eaux de ruissellement, de la houle, et parfois l’Homme luimême… détruisent l’île.

Lente disparition Cette destruction est importante, mais il y a plus grave et plus inexorable. En s’éloignant de la dorsale, la plaque océanique se refroidit, ce qui provoque son épaississement. De quelques kilomètres au niveau de la dorsale, son épaisseur va atteindre 100 ou même 200 km avant la plongée sous la plaque continentale, la subduction. Sa masse augmente d’autant et exerce une pression de plus en plus importante sur l’asthénosphère. Du coup, au fur et à mesure de sa progression vers l’ouest, la plaque Pacifique s’enfonce : c’est le phénomène de subsidence. Un enfoncement considérable car, alors que la dorsale n’est qu’à 2 500 m sous le niveau de la mer, les profondeurs d’est en ouest s’accroissent jusqu’à 26

© philippe bacchet

atteindre 6, 8 ou même 12 000 m au niveau des fosses, là où la plaque plonge sous la plaque continentale. Et les îles, entraînées par le mouvement de la plaque s’enfoncent elles aussi. Les récifs coralliens qui les cernent, toujours avides de lumière, survivent en poursuivant leur croissance vers le haut, véritable couronne de corail qui ceint l’agonie de l’île. Bientôt, seuls les derniers sommets de l’île qui ont échappé à l’érosion dépasseront de l’eau. C’est ce que l’on observe aujourd’hui à Bora Bora, à Maupiti… Dans quelques millions d’années, ces derniers sommets auront disparu, entraînés par la subsidence. Seul restera l’anneau corallien. L’île haute sera devenue un atoll, comme ceux qui constituent les Tuamotu. Mais lui aussi poursuit sa route vers l’ouest et accompagne l’enfoncement de la plaque qui le porte, et il est appelé à disparaître… Il n’en restera plus qu’un banc de sable, puis, un mont sous marin : un guyot qui, plusieurs millions d’années plus tard, entraîné par le plancher océanique, sera « avalé » dans la subduction… Les derniers vestiges de notre île disparaitront, engloutis dans le magma et repris dans les mouvements de convection qui l’animent. Heureusement, nous ne serons pas là pour le voir, et que les touristes se rassurent : ils ont encore quelques millénaires pour visiter nos belles îles tropicales. Michel Charleux


27


Découverte

nos îles

海に散らばる宝石、 海の大地の名残り L’atoll de Mataiva avec son lagon dit «réticulé». / Mataiva atoll with its reticulated lagoon.

私は広大な太平洋の絶海にあ り、私の地理的位置だけでもす でに人々に夢を与える・・・。 そのうえに人っ子ひとり居ら ず、周りには真っ白な砂浜、ヤ シの木も何本かあって、ターコ イズブルーの温かな海に囲まれ ていたら、それはもう夢とあこ がれの場所だ。読者はもう、私 がだれなのかお分かりに違いな い。いくらなんでもこれ以上の ヒントは無用なはずだ。

28

© Benthouard.com

ロビンソン・クルーソー島、ピトケアン島、ラパ・ヌイ(イースター島) ・・・そしてタヒチ、ボラボラ、ツアモツ諸島、マルケサス諸島。読者の みなさんの答えはもちろん正解。「私」は、海に囲まれたほんの小さな土 地、「島」である。海に散らばる紙吹雪さながらの小さな大地、島々は、 太平洋では数百を数える。小さな島がほとんどで、面積わずか数百平方メ ートルの「小島」と呼ぶにふさわしい島から、数十平方キロメートルの広 さだ。ニュージーランドを構成している北と南の大きな土地も「島」と呼 ばれるが、私達が話題にしている、地図の上でケシ粒のようにしか見えな い小さな島々とニュージーランドの2つの大きな島では、全く起源を異に していることは言うまでもない。さらにオーストラリアになると、もう島 ではなく「大陸」なので、これも私達の主題ではない。

太平洋の海洋島の起源 では、海に散らばるこの小さな島々は、いったいどのようにして広大な 海のまっただ中に出現したのだろうか?この疑問はずっと昔にすでに提 起され、想像力に余りある人たちは、海に飲み込まれた大陸の名残ではな いかという説を唱えた。その大陸が謎のアトランティス大陸なのか、それ とも失われた大陸とされるムー大陸なのかは、読者のご想像にお任せしよ う。1912年にドイツの科学者ヴェーゲナーが大陸移動説を発表し、この 説を基礎にさらに研究が進んでくると、「謎の大陸起源説」は幻想でしか ないことを認めざるを得なくなった。地殻は不動のものではなくいくつか の巨大なプレートでできており、巨大プレートや大陸は互いに動いている ことが解明したのだ。


ヴェーゲナーの大陸移動説は、その後に提唱されたプレートテ クトニクス理論によって幅広く証明された。そして、太平洋の 島々の生い立ちは、このプレートテクトロニクス理論と密接に 結びついている。これから、絶海にポッカリと出現する海洋島 の生涯、その誕生から消滅までを追ってみよう。 まず、太平洋の海底の地理的な状況のおおまかな説明から始め るとしよう。太平洋海底の最も広い部分は、頑丈で巨大なリソ スフェアのプレートからできている。これが太平洋プレートで ある。地球上最大のプレートである太平洋プレートは、プレー トの東側にある大洋中央海嶺と呼ばれる場所で何百万年も前か ら絶えず生まれ続けている。プレートは、玄武岩質の物質が絶 え間なく供給されることにより形成するものだ。海嶺は地殻の 断裂、海底火山の山脈であり、この海嶺で玄武岩質のマグマが マントルから噴き出し、海底に広がって海洋地殻(プレート) を形成するのだ。海洋底は海嶺から遠くなるほど古いものであ ることが解明されていて、太平洋の東から西までの移動には、 なんと1億8000万年もの年月がかかっている。 新たに噴出してきた物質は古い物質をベルトコンベア式に少し ずつ押していき、このベルトコンベアは、地球の上部マントル のアセノスフェアと呼ばれる層に文字通り浮かんでいる。ア セノスフェアの内部で起こる複雑な現象によって大量の熱が発 生して物質を融解させ、マグマの対流現象を作り出す。ちょう ど、火にかけた鍋の中の水の動きのようなものだ。新たに噴出 してきた物質から押される圧力と対流の動きによって、海洋底 は北西方向に少しずつ移動していく。このプレート移動の速度 は、海洋底の異なるゾーンの年齢を基に求めることができる。 その結果、場所にもよるが、プレートは年平均で8~18cm移 動していることが判明しており、このプレート移動にともなっ てトランスフォーム断層と呼ばれる断層が形成される。 ここまでをまとめると、つまり太平洋は拡大していく傾向にあ るということなのだが・・・地球を拡大することはできないの で、太平洋の反対側の西端、つまり日本の東側やニュージーラ Sommets de l’île de Raiatea. / Peaks on the islands of Raiatea.

ンドの北島近くの大陸プレートの下に沈んでいくことになる。 サブダクション(潜り込み)ゾーンと呼ばれるこのような場所 で起こる地層の滑りは激しく、地震や津波、火山の噴火を伴う ものである。これが、地球上で最も活発な火山群である環太平 洋火山帯なのだ。

大昔に ここで、タヒチの島々に話を戻そう。今日のフレンチポリネシ アの海底には、高さ数百メートルに及ぶ地殻の膨らみ(背斜) があることが調査によって確認されている。海底が約600mも 盛り上がっているというのだ。このような巨大な「腫れ物」 は、大量のマグマがたまった結果である。数多くの島や海山 が、南太平洋海底にあるこの巨大隆起の上に形成されており、 このような島々は、数百kmの距離にわたって数珠つなぎに点 在する群島を構成している場合が多い。オーストラル諸島やク ック諸島、ソシエテ諸島、ツアモツ諸島、マルケサス諸島など だ。これらの群島は、かなり以前から地質学者たちの興味を引 いてきた。というのも、これらの島々は一列に並んでいるのだ が、その並びがいずれも次の群島の方向を示しているからだ。 群島を構成する島々の岩盤の形成年代を推定した結果、北西 に行くほど島が古いことが判明した。たとえば、ソシエテ諸 島の南端にあるメへティア島の推定年齢はほぼ2万5000~7万 年とされるが、反対側、つまり北西端にあるマウピティ島は ほぼ440万年という古い島である。この2つの島の間にある島 々も、タヒチ島の100万年、モーレア島170万年、フアヒネ島 260万年、ボラボラ島340万年と、北西に進むにつれてだんだ んに年齢が上がっていく。マルケサス諸島でも同様に、南端の ファツヒバ島は160万年にしかならないが、ヌクヒバ島は420 万年、そして最北端にあるエイアオ島は550万年を超える古い 島である。 © philippe bacchet

29


Découverte

nos îles

Vue générale de l’île de Tahiti. / Bird’s eye view of Tahiti.

私は海の底から生まれた・・・ 地質学者たちは海中調査の対象地域を島の並びの南東端に絞 り、その結果、まだ水中に沈んでいる若い火山の頂上を発見 するに至った。つまり、数珠つなぎになった群島の南東端で 新しい島が次々に形成されていたのだ。1963年、カナダの 地球物理学者ツゾー・ウィルソンは、ホットスポットが存在 するという仮説を提唱した。ホットスポットの位置は固定し ているが、地球表面を覆う固い外層であるリソスフェアのプ レートはその上をゆっくり動いているとウィルソンは考えて いた。まだはっきりと究明されていない何らかのメカニズム によって時々マグマが上昇し、リソスフェアの固いプレート を突き破って海洋プレートの上にあふれて出る。海底火山の 誕生だ。海水の厚い層があるため、海底で起こる噴火は海上 からは見えない。噴火が繰り返し起こることによって噴き出 たマグマの量が増え、火山錘を形成するようになる。海底火 山はだんだんと高さを増し、数十万年の歳月をかけて4000 ~5000メートルの高さになると頂上が海の上に顔を出して、 島が誕生するのだ。複数の群島を対象とした調査の結果、こ のようにして生まれた島の寿命は、平均すると約1千万年しか ないという。このような海底火山は海洋プレートからの高さ が9000m~1万2000mにもなり、大陸にある世界の最高峰に も対抗できる高山だ。 フレンチポリネシアにはホットスポットが6か所あり、その うち3つのホットスポットだけが活火山である。タヒチ島の 南にあるメへティア火山(最後の噴火は1986年)とガンビエ 諸島の南にあるピトケアン火山、そしてオーストラル諸島の 南端にあるマクドナルド海底火山(1988年噴火)は現在海 面のわずか数十メートル下の高さに達している。火山から噴 出した軽石もすでに採取されているので、この海底火山が今 後「ある程度の年数」を経た後に海面に出てくることは疑い ない。その瞬間は、日本の沖合いで最近観察された島の誕生 の様子と似通った大スペクタクルになるだろう。噴火が次々 に起こり、吹き出す溶岩と水蒸気が立ち込める中での出産風 30

© philippe bacchet

景だ。2000℃にも達する高温の溶岩に触れた海水は蒸気とな り、大きな白煙が立ち上がる。これは、火と水の婚礼だ。初め て大気中に放射される噴火には、火山弾やガスなど色々な噴出 物が一緒に出てくる。ひとつの島の誕生だ。火と岩と水が混じ りあった大音響の中での壮大な出産ではあるが、生まれたての 島は、実はもろい存在だ。噴火で放出された火山砕屑物は、波 とうねりに壊れてさらわれるかもしれない。しかし、放出され る火砕物質が大量で、溶岩流は頑丈な玄武岩だと、新生児の島 は自然の厳しさに耐えて生き延びる可能性がある。 マルケサス諸島とオーストラル諸島のルルツ島、クック諸島 ラロトンガ島のホットスポットでは、現在も、比較的最近の 時期にも、活発な火山活動は観察されていない。もちろん、 太平洋にはこの他にもホットスポットが存在する。中でもハ ワイ諸島のホットスポットはみごとな例で、海洋プレートか ら1万メートルを超える高さにそびえるマウナ・ケア火山は地 球上で最大規模の火山のひとつに数えられている。生まれた ての島は、黒いむき出しの火山岩の塊にすぎない。しかし、 風や雨にさらされ、そして大洋のうねりが時間をかけて土木 工事をすると、少しずつ島の周囲の海岸線が描かれていく。 海は岩滓の崖をごっそりと面ごと削り取り、巨大な岩の塊は 海底火山の斜面を深海に向けて滑り落ちていく。不毛な無機 質の世界でしかなかった生まれたての島には、少しずつ、 命あるものたちが住むようになってくる。大海原のただ中に ぽつんと孤立する岩の塊でしかない小さな島だが、海鳥や渡 り鳥などにとっては絶好の休息地であり、巣作りの場所とな る。鳥の足にくっついたり排泄物に混じって、あるいは風に 乗って、シダ類の胞子や軽いイネ科植物の種、もっと重い実 などが島にやって来る。せっかく島まで来ても死んでしまう ものもあれば、岩の小さなひび割れの中にある湿気や、玄武 岩の化学的風化によってできた無機質成分などの中に芽生え と成長に必要な湿気や栄養を見つけるものもある。このよ うにして、島で最初のシダや地衣類(コケに似た植物)が生 え、次には最初のイネ科植物が芽吹き、少しずつ島に定着し ていくと、鳥達の巣作りに適した場所ができてくる。


(689) 40 54 30 60 (689) 40 60 59 00 (689) 40 60 84 60 (689) 40 96 02 22

(689) 40 54 30 60

(689) 40 50 09 80 (689) 40 67 60 37

(689) 40 60 51 00


Découverte

nos îles

島は変わらないものか?

Archipel des Gambier . / Gambier Archipelago

島の土壌は鳥の糞のおかげでだんだん肥えていく。海岸に寄せる 海流と波は、水に浮かんで旅する大きな種子を運んでくるだけで なく、他の島や大陸の増水時にさらわれた木の枝にしがみついた トカゲやアリ、クモなどの昆虫も島に届けてくれる。風、鳥、海 流は、生物の散布と定着に重要なファクターだ。島にはさらに大 きな植物や樹木が成長し始め、だんだんと、多種多様の動植物が 生息する豊かな環境を形成していく。森ができていき、森にやっ て来る動物たちに食べ物と住まいを供給する。この状況は数百万 年の間続くだろう。島の動植物は、島での孤立状態が長く続いた ことと突然変異を繰り返した結果、元々の種とは少し違ったもの になっていく。小さな島だけにしか生息しない、他のどこにも見 ることのない種、つまり固有種の誕生だ。太平洋の島々では、生 物の地域的特性の割合が特に高い。少しずつ、島の自然の均衡が できていく。 海面下では、海流に運ばれたイシサンゴ類の幼虫が火山錘の上方 の斜面にくっついて定着していき、少しずつサンゴ礁を形成して いく。サンゴの小さなポリープ組織は海藻の棲み家となり、海藻 は光と酸素を必要とするため、塩分濃度がふつうで酸素を豊富に 含む海水で、水面に近い場所を好む。このため、土壌から削り取 られた有機物の粒子や無機物を含む淡水が流れこむような谷あい の延長線上の海ではサンゴ礁は形成しない。このような場所が、 自然の水路、つまりパスになるというわけだ。

そして人間がやって来た・・・ そしてある日、ダブルカヌーに乗った最初の人間が浜辺にやって 来て、島に足を踏み入れる。ポリネシア人だ。彼らは、これまで 島になかった新しい品種の植物を持ってきた。食料になったり、 家や道具を作り、着るものを作るために有用な植物だ。しかし、 好ましくない植物をそれとは知らずに持ち込むことがある。繁殖 に絶好の条件を島に見つけ、島中にはびこってしまう外来植物の 到来により、島の生態系のバランスが崩されるおそれがある。 島にやってきた人間たちは、自分たちの意志で、あるいは偶然 に、豚や犬、ネズミ、クモ、昆虫などいろいろな動物も連れて来 る。これらの動物も、少しでも自由で生きやすい環境を求めて島 のあちこちに住みついていく。島には人間の他には捕食者があま り居ないから、好都合だ。人間たちも、木を切り倒し、畑を焼 き、段々畑を作り、畑に水を引いて、一世紀、また一世紀と長い 年月をかけて島の環境を自分たちの都合の良いように作り変えて いった。もっと後になると、今度はヨーロッパ人が別種の動植物 を島に持ち込むことになる。そして、進歩と経済発展の名のもと に、スコップやツルハシに代わる大型の機械を使って道路が引か れ、道路の舗装が進んでいき、さらに大きな構造建築物ができて 都市化が進んでいく。我らの小さな島は、4~5百万年前に生ま れた時とはずいぶん変わった。しかし、このように大きな変化 も、島の一生から見ると、ほんの一部分にすぎない。これからま だまだ、約5百万年は生きるのだから。 32

人間の数世代ほどの尺度で見れば、島はほとんど変化しないもの のように見える。しかし、現実はそうではなく、島は変わってい くもの、移動するものであり、終焉に向けて否応なしに進んで行 く。島の老化は、まず、サンゴ礁への侵食作用のような自然現象 から始まる。地表を川のように流れる雨水は、どんなに硬い岩に も作用して物質を分解する。火山岩は化学的風化で分解していく し、岩のどんな小さなひび割れにも植物の細い根が入り込んで、 その根が年々太っていく。固まった溶岩流には大きなヒビが入 り、かたまりに分かれて次第に剥がれていく。時には巨大なボリ ュームの岩さえ剥がれていく。こうして、島は高さと体積を少し ずつ失っていく。最近は特に地球温暖化の影響で海面水位が上昇 しており、このために海岸線が変わり島の面積が少しずつ減って いることを認めざるを得ない。潮の満ち干、うねり、サイクロン なども、いずれも島の破壊に加担する。地表を流れる雨水の力学 的な侵食作用、波、そして時には人間によって、岩の粒子やかた まりが少しずつ侵され、島が壊されていく。

ゆるやかな消滅 このような自然の衰退は、島の自然に大きな影響を与えるもので はあるが、さらに深刻で防ぎようのない現象がある。海嶺から遠 ざかるにつれて海洋プレートの温度が下がり、そのために厚さが 増す。海嶺から生まれた時には数kmの厚さだったプレートは、 大陸プレートの下に潜り込むサブダクション現象の前には100 ~200kmもの厚さになるのだ。こうなるとプレートの質量が大 幅に増加するため、アステノスフェアにはますます大きな圧力が かかり、太平洋プレートは西方向に進むに連れて沈み込んでい く。この現象が、地殻の沈降運動だ。 プレートの陥没は、ものすごいスケールである。海嶺は海中 2500mの深度しかないのに、東から西へ移動したプレートの 深度は、プレートが大陸プレートの下に潜り込む海溝の位置で は6000mから8000m、あるいは1万2000mに達することもあ る。そして島々も、プレートの潜り込みの動きにつられて沈み込 んでいく。一方、島々を囲むサンゴ礁は、光を渇望するその性質 から上へ上へと成長を続けて生き延び、瀕死の島を囲んで環礁を 形成する。もうすぐ、海面上に頭を出し続けるのは海水の侵食を 逃れた山々の頂上だけになるだろう。 今日ボラボラ島やマウピティ島に見られる地形は、この状態であ る。この島々の最高峰も、プレートの沈降運動に伴って数百万年 後には海の中に消え、サンゴでできた環礁だけが残ることになる だろう。そして、現在は比較的海抜の高い島々も、いずれはツア モツ諸島の島々のような環礁の島となっていくのだ。しかし、こ れらの島々といえども、少しずつ西方向に移動していって、プレ ートの潜り込みに伴われて消えていく運命にある。最後には海に 浮かぶ小さな砂山になり、次にはギヨーと呼ばれる平らな頂きを した海中の山となり、そしてさらに数百万年後には、海洋プレー トの動きにつられてサブダクションに飲み込まれていく・・・。 我らの小さな島の最後の名残りも消え、マグマに飲み込まれ、再 び対流に巻き込まれていくことになる。しかし、ありがたいこと に我々がポリネシアの島々の最期を見届けることはない。観光客 にとっても、まだまだあと数千年間は、ポリネシアの美しいトロ ピカルアイランドを訪れる時間があるのだ。 ミシェル・シャルルー


Cascade de la vallĂŠe de Fautaua, ĂŽle de Tahiti. Fataua valley waterfall, Tahiti. photos : philippe bacchet


Publireportage

Donnez une vie et une âme à vos perles La Momento Pearl™ de la marque Galatea™ est la première perle de culture pouvant contenir des messages grâce à une mémoire électronique implantée en son sein. À l’aide d’une simple application, il peut être enregistré et placé dans la perle des messages vocaux enregistrés, des images et de petites vidéos. Pour dévoiler ces contenus, il suffit ensuite de mettre en contact directement la Momento Pearl™ avec un Smartphone ou tous autres appareils équipés de la technologie NFC. La lecture des contenus se fait alors d’une manière simple et rapide. Le dispositif inséré dans la perle ne nécessite pas de batterie fonctionnant par induction d’énergie en présence d’un appareil équipé du système NFC et doté de l’application adéquate.

Demandes en mariages, vœux, messages d’amour et d’attention pour vos proches, passage de la Bible… : la Momento Pearl™ de Galatea™ donne réellement vie et âme à vos perles. Offertes aux êtres qui vous sont chers, elles sont désormais, en plus de leur beauté, porteuses de vos plus beaux messages. La Momento Pearl™ vous permet de partager vos plus beaux moments au-delà du temps. « Ceci représente l’avenir de la bijouterie », explique Chi Huynh, inventeur de la Momento Pearl et dirigeant de Galatea™, « car une personne peut désormais «vivre» à travers cette perle qui conservera pour toujours la mémoire et la voix d’un être aimé».

Pour plus de renseignements / For more information : Galatea Jewelry By Artist • www.galateausa.com


Momento Pearl™ by Galatea™ Give life and soul to your pearls The Momento Pearl™ by Galatea™ is the first cultured pearl to contain messages thanks to a memory chip implant. With the help of a downloadable App, you can record and place an audio voice message into the pearl. To playback content, you only need to touch the Memento Pearl directly to your Smartphone or any other device with NFC technology. Accessing the audio file content is simple and quick. Due to induction energy, the NFC chip deep inside the pearl runs without a battery. Audio and other digital material playback takes places through tapping the pearl against an NFC-enabled mobile device containing the Galatea Application. Offers of marriage, heartfelt wishes, messages of love and caring for your loved ones, Bible passages… the Momento Pearl™ by Galatea™ really gives life and soul to your pearls. Given to cherished loved ones, these pearls, as well as being beautiful, carry the most beautiful messages. The Momento Pearl™ lets you share your cherished moments forever. “This chip represents the future of jewelry,” explains Chi Huynh, inventor of the Momento Pearl and Galatea founder. “A person’s memory can live in this pearl forever since it will always contain the voice of a loved one.”

真珠に生命と魂の息吹を与える モメントパールTM by ガラテアTM

ガラテアパールTMのモメントパールTMは、真珠の内部に埋め込んだメモリーチッ プにメッセージをストックできる、初めての養殖真珠。簡単なアプリを使って、声 やテキストでのメーッセージ、画像、短いビデオを保存することができます。 保存されたコンテンツを再生するには、NFC対応のスマートフォンにモメントパー ルを軽く触れさせるだけ。とてもシンプルですばやい操作です。真珠に内蔵された 小さなデバイスには、バッテリーもいりません。ガラテア・アプリをインストール したNFC対応スマートフォンからの誘導エネルギーによって機能するからです。 プロポーズの言葉、お祝いのメッセージ、お友達や家族への思いを込めたメッセー ジ、聖書の一節・・・ガラテアTMのモメントパールTM は、真珠に生命と魂の息吹 を与えます。だいじな方へプレゼントされたモメントパールは、その美しさととも に、あなたのすばらしいメッセージをお伝えするメッセンジャーになります。モメ ントパールTMは、時間の枠を超えて至上の瞬間を共有するお手伝いをするのです。 モメントパールの発明者、ガラテアパール社長のチ・ヒュン(Chi Huynh)は、「 モメントパールはジュエリーの未来を体現している。愛する人の声や思い出を永遠 に保存するこの真珠によって、その人が真珠の中で『生きる』ことができるから」 と語っています。

La collection Momento Pearl™ sera proposée en exclusivité par Galatea Jewelry By Artist dans les boutiques suivantes : The Momento Pearl ™ collection, exclusively offered by Galatea Jewelry by Artist, is available in the following shops:

Tahiti : Vaima Perles • Centre Vaima, Papeete Tél/Ph : 689 - 40 42 55 57 Moorea : Have a Nice Pearl • Moorea Pearl Resort & Spa Hotel Tél/Ph : 689 – 40 56 29 39 Bora Bora - Tahiti Pearl Market • Vaitape – Tél/Ph : 689 – 40 60 59 00 • Hôtel Sofitel Marara Tél/Ph : (689) 40 67 60 37 Tahaa : Tahiti Pearl Market • Hôtel Tahaa Island Resort & Spa Tél/Ph : (689) 40 60 84 00 Rangiroa : Tahiti Pearl Market • Kia Ora Hotel Tél/Ph : (689) 40 96 02 22


Chinois de Tahiti

Chinese in Tahiti

Enracinement et quête identitaire - de 1973 à aujourd’hui


Décoration du jour de l’An Chinois, marché de Papeete. / Decorations for Chinese New Year at the Papeete Market.

© JULIEN GIRARDOT

Assimilation and quest for identity – from 1973 to present 37


«Danse des lions» dans les commerces lors du nouvel an chinois. / Lion dance in businesses during Chinese New Year.

Des premiers Chinois débarqués sur les rivages de Tahiti en 1865 comme «coolies» aux nouvelles générations de Polynésiens d’origine chinoise cent cinquante ans plus tard, qu’en est-il de l’évolution et des aspirations de cette communauté indissociable de l’histoire moderne de la Polynésie française ? Rencontres et portraits croisés. Texte / Text : Alexandra Sigaudo-Fourny Photos / Pictures : JULIEN GIRARDOT

38

La Polynésie française, un lieu pluriethnique, s’est façonnée avec ses différentes composantes. L’une d’entre elles, la communauté chinoise, a longtemps vécu repliée sur elle-même autour des associations et des écoles qu’elle a constituées tout en gardant un lien fort avec la Chine continentale. Mais les années 1960 et ses événements politiques, géostratégiques et économiques, vont profondément la transformer, le point d’orgue étant, en 1973, l’obtention de la nationalité française pour les 10 000 Chinois résidant en Polynésie française. Quarante-deux ans plus tard, qu’en est-il de cette communauté chinoise dans le Tahiti d’aujourd’hui ? Peuton d’ailleurs parler d’une communauté monolithique devant tant de diversité ? Le métissage et les parcours de vie différents entre Chinois installés dans la zone urbaine de l’île de Tahiti, et ceux des zones rurales ou d’autres îles, ont parfois eu raison des origines. Jean Kape, de son véritable nom Fasan Chong, est un grand défenseur de la culture et de la langue paumotu, langue propre à l’archipel des Tuamotu. Né à Napuka, une île de cet archipel, son père était l’unique Chinois de cet atoll isolé. « Mon père est né à Canton. Il est venu sans épouse chinoise et s’est mis en ménage avec ma mère paumotu. Enfants, nous communiquions peu avec mon père, car il était sourd. Ma culture et ma langue sont totalement paumotu. Je ne me suis jamais senti Chinois, je ne parle pas la langue, je ne la comprends pas », précise Jean Kape. Pour se dédouaner en quelque sorte de ce peu d’intérêt pour la culture chinoise, il a trouvé une formule : « la culture chinoise n’a pas besoin d’être sauvée, elle n’est pas en danger, mais le paumotu si. Je suis bien plus utile à défendre l’héritage paumotu, à m’impliquer dans la conservation du patrimoine culturel et naturel des Tuamotu. » Est-ce pour cela qu’il utilise un nom d’usage bien loin de ses origines chinoises ? « Ce sont les autres qui ont modifié mon nom, qui ont fait en sorte d’écarter mon identité chinoise. Kape est mon prénom paumotu. Ma mère m’a toujours appelé ainsi. Jean est mon nom de baptême. »


From the first Chinese to arrive on Tahitian shores in 1865 as “coolies,” to the newer generations of Polynesians of Chinese origin 150 years later, what has changed as far as the evolution and aspiration of this population inextricably entwined into contemporary Polynesian history? Here is where stories and exposés intersect. French Polynesia is a multicultural society, made up of several different components. One of them is the Chinese community, which for a longtime remained separatist through associations and Chinese schools all while keeping strong ties with continental China. However, the political, geostrategic and economic events of the 1960s profoundly transformed this community, leading to French citizenship in 1973 for the 10,000 Chinese living in French Polynesia. Forty-two years later, what has become of this Chinese community in contemporary Tahiti? Can we still speak of a separatist community in light of so much diversity? Cultural blending and different ways of life between Chinese people who settled in the urban area of Tahiti and those who settled in rural districts or on other islands often have differing explanations of their origins. Jean Kape, also known as Fasan Chong, is a stout defender of Paumotu language and culture of the Tuamotu Archipelago. Born in Napuka, in the Tuamotu Islands, his father was the only Chinese person on this isolated atoll. “My Father was born in Canton. He came here without a Chinese wife and took my Paumotu mother as his common law spouse. As children, we didn’t communicate much with our father because he was deaf. My culture and my language are entirely Paumotu. I have never felt Chinese. I don’t speak the language and I don’t understand it,” explains Jean Kape. To justify his lack of interest in Chinese culture, he came up with a theory, “Chinese culture doesn’t need saving. It isn’t in danger; however Paumotu culture is. I am much more useful defending Paumotu heritage through involving myself in the conservation of the natural and cultural resources of the Tuamotus.” Is this why he uses a name far removed from his Chinese roots? “It is others who changed my name, who in a sense removed my Chinese identity. Kape is my Paumotu first name. My mother always called me Kape. Jean is my baptized name.”

was the first to make salted meat. At the time, there was a huge demand for salted meat on behalf of the whalers who arrived in Tahiti. Then he leased lands in Punaauia for raising livestock. This is where he met my Tahitian mother. She was 15 years old and he was in his 60s.” His father claimed his son at birth and registered him at the City Hall in Punaauia. Like many Chinese people at the time, his father wished to finish out his days in China. He wanted to take his son with him, much to the chagrin of his Polynesian family. “They were totally against it. They were advised to reclaim me a second time in Papeete a few weeks after my birth. At the time, the administration was not very efficient and services between the

districts didn’t communicate. This is when I was named Mataoa, from my mother’s side of the family. My father left for China when I was two years old. I never knew him.” Hiro grew up with his grandparents with the name Mataoa. “I was brought up Polynesian with a Polynesian way of life. I went fishing with my grandfather, farmed the land and traded products when we needed something in particular. It was a very simple life. I spoke Tahitian and I learned French in school.” After studying in France, Hiro joined the Commission for Atomic Energy as a draughtsman. “I came back to Tahiti for work. This is how I met my wife, who is halfChinese, half-Paumotu. We decided to get married in Punaauia. I was 26 years old.

“A Polynesian upbringing, a Polynesian way of life...” Another family name and another story belong to Hiro Ou Wen, who is a wellrenowned Polynesian jewelry designer born in 1944. His father was one of the first Chinese immigrants. Hiro Ou Wen recounts that his father, “started raising pigs in Vairao (on Tahiti’s peninsula) and Jean Kape, grand défenseur de la culture des Tuamotu. Jean Kape, passionate defender of Tuamotuan culture.

39


Erwina Chanson, chef d’entreprise. / Erwina Chanson, Entrepreneur.

« Une éducation polynésienne, un mode de vie polynésien... » Autre nom de famille, autre histoire que celle de Hiro Ou Wen, né en 1944, créateur de bijoux d’art traditionnel polynésien très connu. Son père est un immigrant de la première heure. « Il s’est lancé dans l’élevage de porcs à Vairao (presqu’île de Tahiti, NDLR) en étant le premier à faire de la viande salée. À l’époque, il y avait une grosse demande de la part des baleiniers qui accostaient à Tahiti. Puis il a loué des terres à Punaauia, toujours pour l’élevage. C’est là qu’il a rencontré ma mère, une Tahitienne. Elle avait 15 ans, il avait une soixantaine d’années », raconte Hiro Ou Wen. Son père reconnaît l’enfant à la naissance et l’enregistre à l’état civil de Punaauia. Comme nombre de Chinois à l’époque, son père souhaite cependant retourner en Chine pour y finir ses jours. Il veut emmener son fils avec lui ce qui n’est pas du goût de la famille polynésienne. « Elle y était opposée. Du coup, on lui a conseillé d’aller faire une seconde reconnaissance à Papeete, quelques semaines après ma naissance. À l’époque, l’administration n’était pas très rigoureuse et les services entre les communes ne communiquaient pas. C’est ainsi que je me suis appelé Mataoa, du nom de famille de ma mère. Mon père est reparti en Chine quand j’avais deux ans. Je ne l’ai jamais connu. » C’est sous le nom de Mataoa qu’Hiro a grandi auprès de ses grands-parents : « J’ai eu une éducation polynésienne, un mode de vie polynésien, j’allais à la pêche avec mon grandpère, on cultivait la terre, on échangeait des produits quand on avait besoin de quelque chose en particulier. C’était une vie très simple. Je parlais tahitien, j’ai appris le français à l’école ». 40

> Just before the wedding, I was informed that the birth certificate that I presented in the name of Mataoa was not valid and that the one my father did was the correct one. Up until the age of 26, I had no idea that my father had claimed me, and it was then that I had to change my name to Hiro Ou Wen.” If anyone asks Hiro Ou Wen if he claims any Chinese heritage, he laughs and states that his children sometimes find him very Chinese due to his character.

Different stories and journeys Jean’s and Hiro Ou Wen’s accounts show that as soon as a first generation grows up without the presence of a Chinese woman in the family as keeper of the traditions, intermixing erases any trace of Chinese culture, and other than a name and sometimes physical traits, nothing remains of the ethnic origins. However, the majority of Chinese who started families within the heart of the Chinese community tell a different story. We met with a gentleman who belongs to the Chinese Philanthropic Association in Papeete. An indissoluble connection to China is obvious in this place charged with history through well-displayed photos of the association’s founding ancestors. He agreed to tell us his family history, but through humility, he wished to remain anonymous: “My grandfather arrived first, then he brought his 14 year old fiancée. My grandfather was an artisan baker in the outer islands before settling in the district of Mataiea in Tahiti. He had a small business, a coconut plantation. He did some distillery and had a small shop where people mainly bartered at the time. My grandparents had eleven children. I grew up in this family and we rarely stepped out of the community. We spoke only our language at the house. Up until my generation, there was no inter-marriage. We all married within the Chinese community.



Découverte

Chinois de Tahiti

Hiro Ou Wen, un bijoutier réputé. / Hiro Ou Wen, renowned jewelry designer.

Après des études en métropole, Hiro intègre le Commissariat à l’énergie Atomique comme dessinateur. « Je suis revenu à Tahiti pour le travail, c’est là que j’ai rencontré ma femme, demi-chinoise, demi-paumotu. Nous avons décidé de nous marier à Punaauia, j’avais 26 ans. Juste avant le mariage, on m’a annoncé que l’acte de naissance que j’avais présenté au nom de Mataoa n’était pas valable et que seul celui fait par mon père était le bon. Jusqu’à mes 26 ans, j’ignorais que mon père m’avait reconnu et là, il a fallu que je change de nom. » Quand on demande à Hiro Ou Wen s’il porte en lui un héritage chinois, il rit en nous disant que ses enfants le trouvent parfois très Chinois de par son caractère !

Des histoires et des parcours différents Les témoignages de Jean Kape ou de Hiro Ou Wen montrent que dès la première génération, sans présence de la femme chinoise véritable gardienne de la tradition, le métissage a gommé les traits de culture chinoise et qu’hormis un nom, des traits physiques parfois, il ne reste rien de ces origines. Mais pour la majorité des Chinois qui ont fondé une famille au sein de la communauté chinoise, l’histoire est différente. À l’Association Philanthropique Chinoise de Papeete, un homme nous a donné rendez-vous. Il a accepté de nous raconter l’histoire de sa famille, mais souhaite rester anonyme, « par pudeur ». Dans ce lieu chargé d’histoire, où les photos des ancêtres fondateurs de l’association trônent en bonne place, on perçoit le lien indéfectible à la Chine. « Mon grand-père est arrivé le premier, puis il a fait venir sa fiancée de 14 ans. Mon grand-père était artisan boulanger dans les îles, puis il s’est installé à Mataiea, une commune de Tahiti. Il avait une petite exploitation, une cocoteraie, il faisait un peu de distillation et il avait un petit magasin où on faisait plutôt du troc à l’époque. Mes grands-parents ont eu onze enfants. J’ai grandi dans cette famille, on ne sortait pas beaucoup de la communauté. On ne 42

parlait que notre langue à la maison. Jusqu’à ma génération, il n’y avait pas de mixité. On se mariait au sein de la communauté chinoise. Ma grand-mère a choisi les maris de toutes ses filles. En 1948, j’avais 6 ans, il y a eu au sein de la communauté chinoise de Tahiti un grand mouvement de retour vers la Chine continentale. Mes grands-parents, trois tantes, un oncle, ma petite sœur et moi sommes partis les premiers. Mes parents devaient nous rejoindre ensuite. En Chine, mon grand-père a repris une exploitation, ma grand-mère faisait de la couture ; mes tantes sont entrées dans les jeunesses communistes et mon oncle dans l’administration. Très vite, mon grand-père s’est rendu compte que la vie était beaucoup plus difficile en Chine qu’à Tahiti. Il a prévenu la famille à Tahiti de ne pas nous rejoindre et pendant deux ans nous avons tenté de repartir vers la Polynésie. Cela a été très dur, car les frontières se sont fermées. Il a fallu traiter avec des passeurs. Une de mes tantes à Tahiti connaissait le gouverneur, elle a réussi à avoir pour nous des laissez-passer. Nous sommes restés bloqués six mois à Hong-Kong, puis nous avons transité par l’Australie et la NouvelleCalédonie. J’avais 9 ans quand je suis revenu à Tahiti. Je ne parlais pas un mot de français.»

Abandon définitif de l’idée de retour Cette fermeture des frontières chinoises et l’abandon définitif de l’idée de retour a profondément transformé la communauté chinoise. Cette dernière a alors considéré qu’elle devait pleinement s’intégrer en adoptant des valeurs polynésiennes et françaises. Il y a eu d’abord la francisation des noms et, dans les années 1960, une conversion en masse à la religion chrétienne. L’abandon de l’école chinoise a conforté l’assimilation à la culture occidentale par l’éducation. « C’est à l’école des Frères que j’ai été converti au catholicisme, raconte ainsi l’homme rencontré à l’école philanthropique.


> My grandmother selected the husbands for all her daughters. In 1948, when I was 6 years old, there was a huge movement to return to continental China. My grandparents, three aunts, an uncle, my little sister and I were among the first to leave. My parents were to have joined up with us. In China, my grandfather went back into business and my grandmother was a tailor. My aunts joined the Young Communist League and my uncle went into government. Very quickly, my grandfather realized that life was much more difficult in China than in Tahiti. He warned the family in Tahiti not to join us and for two years, we tried to get back to French Polynesia. It was very difficult because the Chinese borders were closed. The only way across was to be smuggled. One of my aunts in Tahiti knew the governor. She managed to get us passes. We remained stuck in Hong Kong for six months, then in Australia, then New Caledonia. I was 9 years old by the time I got back to Tahiti. I didn’t speak one word of French.”

Permanent abandon of any notion of a return The closing of Chinese borders and permanently abandoning any notion of returning to China profoundly affected the local Chinese community, which then decided to immerse itself fully through adopting Polynesian and French values. First, they Frenchified their names, and in the 1960s, engaged in

a mass conversion to Christianity. Doing away with Chinese schools facilitated assimilation into Western culture through education. “I was converted to Catholicism in the school run by the Brothers,” says the gentleman. “Since I was considered to be a Chinese national until the end of the 1960s, the Brothers awarded me a private grant so I could study in France then come back to teach math in Tahiti, which I did in 1971.” This man spent an entire career teaching in private schools, and eventually became a headmaster. This assimilation into Western culture did not take him away from his own culture. “My ties to the Chinese community remain very strong. I grew up in the neighborhood of the philanthropic school. Some of my family members taught Chinese there. My grandfathers were some of the school’s founders. This place is very important to me. These are my roots and this place keeps me connected to my culture. I was completely immersed in the culture. I married a Chinese woman since mixed marriages did not take place at the time. Between us, we spoke only Chinese. By the age of 30, I started studying Chinese again. Along with some other former students, we created the Wen Fa association in order to transmit our culture,” confides this former headmaster. He is conscious of being at the place where two cultures intersect: “Our children grew up in a different world; one that was more French. Then after the 1970s, there was more intermarriage. Even so, it wasn’t too worrisome. Even if someone loses one’s culture and language, there is always a point at which one goes back to one’s roots.”

Ernest Sin Chan, écrivain et ethno-psychiatre. / Ernest Sin Chan, writer and ethnopsychiatrist.

43


Un lieu de rencontre de la communauté, le bâtiment du Sinitong à Papeete. / A meeting place for the community: the Sinitong building in Papeete.

Toujours de nationalité chinoise à la fin des années 60, j’ai obtenu une bourse privée de la part des Frères afin d’étudier en France et revenir ensuite enseigner, en 1971, les mathématiques à Tahiti. » L’homme fera toute sa carrière dans l’enseignement privé et prendra notamment la direction d’un établissement. Cette assimilation à la culture occidentale ne l’a pas pour autant éloigné de sa propre culture. « Mon attachement à la communauté chinoise est très fort. J’ai grandi dans le quartier de l’école philanthropique, certains membres de ma famille y ont enseigné le chinois, mes grands-pères font partie des fondateurs de l’école. C’est un endroit important pour moi, ce sont mes racines, ce lieu me rattache à ma culture. J’ai baigné dans la culture ; j’ai épousé une Chinoise, les mariages mixtes ne se faisaient pas à l’époque ; entre nous, on parle chinois. à l’âge de 30 ans, je me suis même remis à étudier le chinois et, avec d’autres anciens étudiants, nous avons créé l’association Wen Fa pour transmettre notre culture.», nous confie l’ancien proviseur, conscient d’être à la croisée de deux cultures : « Nos enfants, eux, ont grandi dans une autre culture, plus française. Et puis, après les années 1970, il y a eu plus de métissage. Pour autant, il ne faut pas s’inquiéter. Même si on perd sa culture, sa langue, il y a toujours à un moment donné un retour à ses racines ». Ernest Sin Chan - psychothérapeute spécialisé en ethnopsychiatrie, auteur de plusieurs ouvrages autour de l’identité hakka - et lui-même issu de la troisième génération née en Polynésie française - ne devrait pas contredire cette idée, lui qui nous a avoué avoir renié, à un moment donné, son histoire chinoise : « J’ai fait mes études en France, je me suis fondu dans la culture occidentale. Mais ensuite j’ai eu besoin de faire une recherche personnelle, je me suis perdu, je me suis retrouvé et aujourd’hui je suis très Chinois, tout en étant très occidentalisé. » 44

Ernest Sin Chan, a psychotherapist specializing in ethnopsychiatry, has written several books over Hakka identity. He himself is third generation Hakka born in French Polynesia and would probably agree with this gentleman’s statement. He informed us that at one time he reconnected with his Chinese history: “I studied in France and was immersed in western culture. Then later, I felt the need to do some soul-searching. I felt lost. I found myself and today I am very Chinese while at the same time, very westernized.” In concrete terms, what really remains of this Chinese culture, this Hakka culture? “Life and death rituals, objects and ways of thinking remain very Chinese,” says Ernest Sin Chan. “Even today, if Chinese convert to Christianity, many of them still maintain ties to the Chinese temple. Many Polynesians of Chinese descent practice “Ka san” twice a year to honor the ancestors. Families question themselves at the birth of a child or the death of a loved one. It is during these important life moments that it becomes obvious whether Chinese roots are strong or not.” Erwina Chanson, a young woman in her thirties, was the 2006 Miss Dragon (each year the Chinese community in Tahiti selects an ambassador). As manager of a business and mother of two, she is far from the image of the traditional submissive Chinese woman in an arranged marriage. She is third generation of her family to be born in Tahiti. She remembers often being told she was a “failed Chinese.” Erwina did not grow up in the Chinese culture, and she says, “My parents are both Polynesians of Chinese descent. Up until elementary school, I spoke only Chinese. After that, I wanted to express myself only in French.” She adds, “My parents are very Catholic, so we don’t go to Chinese temple and we don’t practice Hakka rituals. We do engage in “Ka San,” which is important for all Chinese people. Every six months, we go to the cemetery and pray, but since we are Catholic, we don’t burn incense or take food offerings to the dead.”


Chefs d’entreprise nous sommes partenaire de votre réussite

Service dédié Tarifs préférentiels Accès prioritaire Bonus de Miles à chaque voyage

Rejoignez gratuitement le club privilégié des entreprises gagnantes Air Tahiti Nui vous transporte à l’autre bout du monde 50% de Miles en bonus pour votre entreprise 100% de Miles pour vos missionnaires

w w w. a i r t a h i t i n u i . c o m


Apprentissage de la calligraphie chinoise... / Learning Chinese calligraphy.

« Des logiques de pensées qui restent très chinoises » Concrètement, que reste-t-il vraiment de cette culture chinoise, de cette culture hakka ? « Les rites de vie et les rites de mort, les objets, mais aussi les logiques de pensée restent très chinoises, explique Ernest Sin Chan. Encore aujourd’hui, même si les Chinois sont convertis au christianisme, il y a un lien au temple chinois pour beaucoup d’entre eux. Nombreux sont les Polynésiens d’origine chinoise à faire « Ka san » deux fois par an pour honorer les ancêtres. Dans les familles, on s’interroge souvent à la naissance d’un enfant, lors d’un décès. C’est dans ces moments importants de la vie que l’on voit si l’origine chinoise est forte ou pas. » Erwina Chanson, jeune femme d’une trentaine d’années, Miss Dragon 2006 (la communauté chinoise de Tahiti désigne chaque année son ambassadrice), chef d’entreprise et mère de deux enfants est loin de l’image de la femme traditionnelle chinoise soumise dont on choisissait l’époux ! Troisième génération de sa famille à être née à Tahiti, elle reconnaît avoir souvent entendu à son égard le terme de « Chinois raté »… « Mes parents sont tous les deux des Polynésiens d’origine chinoise. Jusqu’à mon entrée à la maternelle, je ne parlais que le chinois. Ensuite, je n’ai voulu m’exprimer qu’en français.» Erwina n’a pas baigné dans la culture chinoise : « Mes parents sont très catholiques, donc on ne va pas 46

Jean Chahaut, président de l’association Dragon Tigre. Jean Chahaut, President of the Tiger Dragon Association.

au temple, on ne pratique pas les rituels hakkas. On fait tout de même « Ka san », c’est important pour les Chinois. Tous les six mois, on va au cimetière, on fait des prières, mais là encore, comme nous sommes catholiques, nous n’allons pas brûler l’encens, nous n’apportons pas à manger aux morts. » C’est finalement cette élection de Miss Dragon qui l’a plongée dans sa communauté. « Au départ, ce n’était pas un besoin de revendiquer mes racines, il s’agissait plutôt d’une opportunité. Par la suite, c’est devenu une recherche de ma culture. Cette élection m’a permis de rencontrer la communauté chinoise, car finalement je la côtoyais peu, à part à l’église.» Cette élection correspond aussi à un moment important pour sa famille, un retour aux sources voulu par son père, Daniel Chanson, président aujourd’hui de l’association Kuo Min Tang 2. « Mon père a voulu retrouver ses racines à l’âge de la retraite. Il a repris ses études en Chine, dans une université. Il est retourné sur les traces de ses ancêtres, à la rencontre de ses cousins. C’est lui le moteur ». Est-ce qu’Erwina fera un jour ce chemin vers sa culture ? « Je ne pense pas me mettre un jour à apprendre le hakka. Je n’ai pas besoin de cela pour communiquer avec mes proches. Mais au-delà de la langue, j’ai le sentiment de porter en moi les valeurs de la culture chinoise. Celles que mes parents m’ont transmises comme le sens du travail. Et puis, quand je croise des personnes d’origine chinoise, même si on ne se connait pas, on a le sentiment de partager la même histoire. »


“Carrying Chinese cultural values inside me.” It was the decision to enter the election for Miss Dragon that finally plunged her into her community. She says, “In the beginning, it wasn’t about trying to reconnect with my roots. It was more about opportunity. Afterwards, it became a quest for me to find my culture. This election allowed me to meet the Chinese community, because previously, I had little contact with it, except for at church.” This election also corresponded with an important moment for her family, a return to her roots that her father, Daniel Chanson, current president of the Kuo Min Tang 2 Association, wanted. Erwina adds, “My father wanted to find his roots by the time he retired. He went to China for university studies. He traced the path of his ancestors and met his cousins. He is the driving force.” Will Erwina one day take this same route to find her culture? “I don’t think I will one day decide to learn Hakka. I don’t need to do that in order to be able to communicate with my loved ones. Language aside, I do feel like I carry Chinese cultural values within me, such as the work ethic that my parents passed onto me. And when I come across people of Chinese origin, even if I don’t know them, we have a sense of sharing the same history.” For this young woman, identity consciousness came into fruition once she left Tahiti to go abroad for her studies. “In Australia, when people asked me where I was from, it was often complicated to explain. First, I am Polynesian. I am French because it is my language; yet I am ethnically Chinese, because inevitably, my genetic legacy doesn’t fool anyone. My physical traits reveal that I am Chinese. It is difficult to explain all of this blending of cultures, upbringing and physical features wrapped into one person. All this compounded my quest for identity, because I was asked questions that I never considered when I was living in Tahiti.” Ernest Sin Chan also notes that the newer generations are interested in their origins without necessarily having the benefit of cultural transmission. Today, the members of the Chinese community are present in all sectors of social activity and hold all types of jobs. Between 2006 and 2011, Gaston Tong Sang, the mayor of Bora Bora, was President of French Polynesia three times. The Chinese community distinguishes itself by the economic successes of many of its members through business and creating legitimate organizations. Despite losing several cultural references, Polynesians of Chinese origin have been able to play the assimilation card without totally giving up their cultural identities. They are vibrant participants in the Polynesian Melting Pot to which they have greatly contributed and continue to enrich.

Lucie Guilloux, great granddaughter of a coolie Lucie, née Schmouker, is the great granddaughter of one of the first coolies who came to Tahiti to farm the Atimaono plantation. Born in 1842 and originally from Sichuan, this Hakka settled with his wife and children in Hong Kong before leaving alone for Tahiti in 1865. His registration number was 102 and he was known by the name Chee Ayée or Apao. A charismatic individual, he quickly became a leader in the Chinese community. Chee Ayée settled in Papara after the closing of the plantation and never brought his family from China. Instead, he moved in with a Tahitian woman, Terautahi Mihinoa a Tati, a daughter of Tati, a big chief in the district of Papara. “It is thanks to my great-grandfather and his alliance that the Chinese were able to obtain land in Mamao and construct a temple, a dispensary and a sanctuary for elderly people,” Lucie reveals. Chee Ayée had two sons. One never had any children and lived his entire life close to the temple. The other, Lucie’s grandfather, had 15 children with a Tahitian woman from Papara. Lucie’s mother, just like her brothers and sisters, grew up in a Polynesian environment and didn’t speak Chinese, even though according to the French administration, she was a considered a Chinese national until she married Lucie’s father, a Frenchman from Lorraine. A simple phrase when she was born determined her “Chinese” destiny”: “I had chubby cheeks with slanted eyes, which surprised my paternal grandmother, who exclaimed, ‘What a pretty Tonkinese!” When my father heard that, he decided that I would be the Chinese one in the family. My father had the greatest admiration for Chinese culture,” Lucie recalled. Upon her father’s wishes, she was the only one in the family to attend the Chinese school as soon as she turned three to learn Hakka and a little Mandarin. Despite the closing of the Chinese schools in the 1960s, she managed to go to school there until she was 15. “I studied in Taiwan in a high school for Chinese who live overseas. It was such a shock. I knew only a few words of Mandarin and I had to catch up. The food and austere living conditions were very hard for me. However, over there, I made Chinese friends from all over the world.” Still today, Lucie has maintained strong ties with Taiwan where a Taiwanese family adopted her. Not long after she received her high school diploma in Taiwan, her father passed away, leaving the young girl to make her own choices. “My father had always decided my future and for the first time, I didn’t have a clue what to do.” Lucie decided to leave for France. She received a scholarship and studied at the National Institute for Oriental Languages and Civilizations (INALCO) all the while taking courses in French to strengthen her writing. She received a teaching license and an interpreting degree. In Paris, she met her husband, a Polynesian of Chinese origin and wanted to return to Tahiti. “When I received my degree in 1979, I asked for an interview with the Paul Cousseran, the High Commissioner, to request that Chinese language be taught in schools in French Polynesia. In 1980, I was the first teacher of Mandarin in a public institution in Tahiti.” Lucie, the one her father chose to be Chinese, today speaks Hakka with her husband, in-laws and Chinese friends in Tahiti. She also maintains the traditions. Her two daughters do not speak Hakka, but they learned Mandarin. Lucie states, “I have not always felt good in my skin. I had a hard time finding my place between two worlds and two cultures. It is in Paris where I finally found myself. My children think I am the one who is the most Chinese in the family!”

47


Découverte

Chinois de Tahiti

Bâtiment de l’association philanthropique chinoise à Papeete. Chinese Philanthropic Association building in Papeete.

Lucie Guilloux, arrière-petite-fille d’un coolie

Pour la jeune femme, cette conscience identitaire est née lorsqu’elle a quitté Tahiti pour ses études. « En Australie, lorsqu’on me demandait d’où je venais, c’était parfois compliqué à expliquer : je suis Polynésienne d’abord, je suis Française parce que c’est ma langue et je suis d’origine chinoise, car forcément mon patrimoine génétique ne trompe personne, mon physique dit que je suis Chinoise. Il est difficile d’expliquer tout ce mélange culturel, d’éducation et physionomique en une seule personne. Cela a rajouté à ma quête identitaire, car finalement on m’a posé des questions que je ne me posais pas en étant à Tahiti ». Ernest Sin Chan constate, lui aussi, que les nouvelles générations s’intéressent à leurs origines sans pour autant avoir forcément bénéficié d’une transmission. Aujourd’hui, les membres de la communauté chinoise sont présents dans tous les secteurs d’activité de la société et occupent toutes les fonctions. Entre 2006 et 2011, Gaston Tong Sang, le maire de Bora Bora a même été Président de la Polynésie française à trois reprises. La communauté chinoise s’illustre aussi par la réussite de certains de ses membres dans le domaine économique avec la constitution de grandes entreprises et de véritables groupes. Malgré la perte de nombreux repères, les Polynésiens d’origine chinoise ont su ainsi jouer la carte de l’intégration sans renier totalement leur identité. Ils participent maintenant pleinement à ce fameux « melting pot » polynésien qu’ils ont grandement contribué - et contribuent encore - à enrichir.

48

Lucie, née Schmouker, est l’arrière-petite-fille d’un des premiers coolies venus travailler sur la plantation agricole de Atimaono. Né en 1842 et originaire du Sichuan, ce Hakka s’était installé avec femme et enfants à Hong Kong avant d’embarquer seul, en 1865, pour Tahiti. On lui attribua le numéro de matricule 102 et fut connu sous le nom de Chee Ayée ou Apao. Charismatique, il devint vite un leader de la communauté chinoise. Installé à Papara après la fermeture de la plantation, Chee Ayée ne fit jamais venir sa famille de Chine, mais se mit en ménage avec une Tahitienne, Terautahi Mihinoa a Tati, l’une des filles de Tati, grand chef de Papara. « C’est grâce à mon arrière-grand-père, via son alliance, que les Chinois ont pu obtenir une terre à Mamao pour y construire un temple, un dispensaire et un refuge pour les personnes âgées. », raconte Lucie. Chee Ayée eut deux fils, l’un n’eut pas d’enfant et vécut toute sa vie près du temple, l’autre, le grand-père de Lucie, eut 15 enfants avec une Tahitienne de Papara. La mère de Lucie, comme ses frères et sœurs, a grandi dans un environnement polynésien et ne parlait pas le chinois, bien qu’elle soit, pour l’administration française, de nationalité chinoise jusqu’à son mariage avec un Lorrain, le père de Lucie. C’est une simple phrase, à la naissance de Lucie, qui décida de son destin « chinois » : « J’étais joufflue avec les yeux bridés, ce qui surprit ma grand-mère paternelle qui s’exclama : « Quelle jolie Tonkinoise ! ». En l’entendant, mon père décida que je serais la Chinoise de la famille. Mon père avait une grande admiration pour la culture chinoise », se souvient Lucie. Comme il le voulait, elle est la seule de la famille à intégrer, dès 3 ans, l’école chinoise pour y apprendre le hakka et quelques notions de mandarin. Malgré la fermeture des écoles chinoises dans les années 1960, elle réussit à poursuivre ainsi sa scolarité jusqu’à ses 15 ans. « J’ai poursuivi mes études à Taiwan, dans un lycée pour Chinois d’Outre-mer. Ce fut un choc. Je n’avais que quelques notions en mandarin et il a fallu que je rattrape le retard. La nourriture, les conditions de vie spartiates, tout était très dur pour moi. Mais là-bas, je me suis fait des amis chinois du monde entier.» Aujourd’hui encore, Lucie a conservé un lien fort avec Taiwan où une famille taïwanaise l’a adoptée. Peu de temps après avoir obtenu son baccalauréat à Taiwan, le père de Lucie décède, laissant seule la jeune fille face à ses choix : « Mon père avait toujours décidé de mon avenir et, pour la première fois, je ne savais plus ce que je devais faire. » Lucie choisit finalement de partir en France. Elle obtient une bourse et intègre les Langues’O (Inalco), tout en prenant des cours de français, car elle ne maîtrisait pas son écriture. Elle obtient une licence d’enseignement et un diplôme d’interprétariat. A Paris, elle rencontre son mari, un Polynésien d’origine chinoise et souhaite rentrer à Tahiti. « Quand j’ai eu ma licence, en 1979, j’ai demandé un entretien avec le haut-commissaire, Paul Cousseran, pour obtenir l’ouverture de l’enseignement du chinois dans les établissements scolaires en Polynésie. En 1980, j’ai été la première enseignante de mandarin dans un établissement public à Tahiti. » Lucie, la seule Chinoise de sa famille par la volonté de son père, parle aujourd’hui le hakka avec son mari, sa belle-famille et ses amis chinois de Tahiti et conserve les traditions. Ses deux filles ne parlent pas le hakka, mais ont appris le mandarin. « Je n’ai pas toujours été bien dans ma peau, j’ai eu du mal à trouver ma place entre deux mondes, deux cultures. C’est à Paris que je me suis enfin trouvée. Mes enfants pensent que je suis la plus chinoise de la famille ! »


49


Gérard Siu, chef d’entreprises et passionné de pirogues traditionnelles. / Gérard Siu, entrepreneur passionate about traditional outrigger canoes.

タヒチの中国人

1973年から現在まで - 定着とアイデンティティの探求 1865年、タヒチ島に最初の中国人労働者(苦力)たちが上陸した時から、その150年後に 中国系ポリネシア人として新しい世代を構築するようになるまでの間に、中国人移民社会は どのように変遷し、何を求めてきたのだろうか?フレンチポリネシアの近代史と切っても切 れない中国人移民社会、その歴史の証人との出会いとポートレートを紹介する。 フレンチポリネシアは、異なる民族が共存する多民族社会だ。 この中で中国系移民たちは、中国本土との密接な関係を維持し て中国系の市民団体や学校を作り、長い間、自分たちの社会 の殻に閉じこもって生きてきた。しかし、1960年代に連続し て起きた政治的、戦略地政学的、かつ経済的な出来事が、タヒ チの中国人社会を根底から変革させることになる。その頂点 が、1973年、フレンチポリネシアに住む中国人1万人のフラン ス国籍取得だった。 それから42年後の今日、タヒチの中国人社会はどのような状 況にあるのか?そもそも、今日の中国系ポリネシア人たちの多 様性を前にして、「中国人社会」とひとくくりに語ることが可 能なのか?中国系移民と他の民族との混血度や定着に至る道の りは、タヒチ島の都市部に住む者と農村部や他の島々に定住し た中国人ではかなり異なっており、その違いは、時に民族の違 いをも超えるものである。 ジャン・カープこと、本名ファザン・チョンは、ツアモツ諸島 固有の言語パウモツ語とパウモツ文化擁護運動の重要人物だ。 50

ジャンはツアモツ諸島ナプカ島生まれで、彼の父親は、孤立し た環礁の島でたったひとりの中国人だった。「父は広東生ま れ。独身で島に来た父は、中国から妻を迎えることはせず、パ ウモツ人の母と所帯を持った。父は耳が聞こえなかったので、 子どもたちと父とのコミュニケーションは殆どなかったから、 私の文化と言語は100%パウモツのもの。自分が中国人だと感 じたことは一度もないし、中国語も全く分からない」と、ジャ ンは言う。「中国文化は、別に消滅の危機に瀕しているわけじ ゃないんだから、擁護する必要もない。でも、パウモツ文化は まさに危機に瀕している」というのが、中国文化に対する自分 の無関心さを弁解するためにジャンが使うお定まりの論法なの だが、では、中国系の本名とは似ても似つかぬ別名を通称とし て使うのも、同じ理由なんだろうか?「名前を変えてしまった のは、自分ではなく周りの人たち。みんなが勝手に、中国系と いう僕のアイデンティティを遠ざけてしまったんだ。カープは 僕のパウモツ人としての名前。母からはいつもこう呼ばれてい た。ジャンは洗礼名だ」。


ポリネシア式の教育と暮らし 1944年生まれ、ポリネシアの伝統芸術をベースにしたアクセ サリーの作家として有名なヒロ・オーウェンの場合は、また 別のストーリーがある。彼の父親は、初期の移民だ。「父は タヒチ・イチ島のヴァイラオで養豚業を始め、島で最初の食 肉塩蔵業者になった。当時、タヒチに寄港する捕鯨船から大 口の需要があったんだ。その後、父はさらにタヒチ本島西海 岸のプナアウイアにも畜産用に土地を借り、そこでタヒチア ンの母と出会った。母は15歳、父は60くらいだった」と氏は 語る。彼の父親は、ヒロが自分の子であることを認知し、プ ナアウイアの役所に出生届を出した。しかし、当時の多くの 中国系移民と同じように、ヒロの父親は中国に帰国して生涯 を終えたいと思っていた。息子も連れて帰国することを望ん だが、これはポリネシア人の母方の家族の気に入るはずはな い。「母は、父の考えに反対だった。だから、生後数週間た つのを待ってパペーテで新たに出生届を出すことを人にすす められた。あの当時は行政手続きはあまり厳格でなく、市町 村同士の連絡もなかったからね。こうして、私は母方のマタ オア姓を名乗ることになった。父は私が2歳の時に中国に帰国 したので、私は父を知らない」。こうして、ヒロは母方のマ タオア家の一員として、祖父母のもとで育った。「ポリネシ ア式の教育、ポリネシア風の暮らしだった。祖父と釣りに行 き、畑を作り、必要な物があれば物々交換で手に入れるとい うとてもシンプルな生活だ。会話はタヒチ語で、フランス語 は学校で習った」。フランス本土での学業を終えたヒロは、 ポリネシアの原子力エネルギー庁にイラストレーターとして 就職した。「就職してタヒチに帰り、そこで中国人とパウモ ツ人のハーフの妻に出会って、私たちはプナアウイアで結婚 することに決めた。私が26歳の時だ。結婚式の直前になっ て、私が提出したマタオア姓の出生証書は無効で、父が提出

したものだけが有効だと言われた。26歳になるあの時まで、 私は父が自分を認知していたことを知らなかったし、姓を変 更しなければならなくなった」。中国人として受け継いだも のがあるかをヒロ・オーウェンにたずねると、彼は笑いなが ら、子どもたちが自分の性格をすごく中国人的だと言うこと があると答えてくれた。 こうしてヒロは、マタオア家の一員として祖父母のもとで育 った。「ポリネシア式の教育、ポリネシア風の暮らしだっ た。祖父と釣りに行き、畑を作り、なにか必要な物があれば 物を交換するという、とてもシンプルな生活だ。会話はタヒ チ語で、学校でフランス語を習った」。フランス本土での学 業を終えたヒロは、原子力エネルギー庁にイラストレーター として就職した。「就職してタヒチに帰り、そこで中国人と パウモツ人の血が半々の妻に出会った。私たちはプナアウイ アで結婚することに決めた。私が26歳の時だ。結婚式の直前 になって、私が提出したマタオラ姓の出生証書は無効で、父 が提出したものだけが有効だと言われた。26歳になるあの時 まで、私は父が自分を認知していたことを知らなかったし、 そこで姓を変更しなければならなくなった」。中国人として 受け継いだものがあるかとヒロ・オーウェンにたずねると、 「子どもたちは、私の性格をすごく中国人的だと思うことが あるようだ」と笑いながら答えてくれた。

それぞれのストーリー、それぞれの道のり ジャン・カープやヒロ・オーウェンの証言は、中国伝統文化 の強力な擁護者である中国人女性が存在しない初期の中国系 移民世代では、現地の人々との混血によって中国文化の色合 いが急速に消え去っていることを如実に示している。名前や 身体的な特徴を除けば、混血の一世代目ですでに中国系のル ーツは何も残っていないのだ。

Temple Kanti à Papeete, haut lieu de la communauté chinoise. / Kanti Temple in Papeete, an important place for the Chinese community.

51


Marché de Papeete pendant le nouvel an chinois. / Papeete market during Chinese New Year.

しかし、ポリネシアの中国系移民の大半は中国人社会の中で家 族を築いており、彼らにはまた別のストーリーがある。 パペーテにある中国系移民親善団体「中華会館」で、ひとりの 男性が取材に応じてくれた。この男性は、自分の家族の歴史を 語ることを了承してくれたが、目立ちたくないという理由で匿 名を希望した。創始者たちの写真が特等席に飾られた中華会館 は、歴史の重みに縁取られ、ポリネシアの中国系移民と中国本 土との強い絆が目につく場所である。「最初に祖父がタヒチに 来て、後で14歳の婚約者を中国から呼んだ。祖父はポリネシ アの島々でパン屋を営み、その後タヒチ島のマタイエアに移っ た。マタイエアでは小さなヤシ農園を持ち、蒸留業も少しやっ ていた。小さな店も持っていて、当時は物々交換が主だった。 祖父は11人の孫に恵まれ、私は祖父の家庭で育った。家族が 中国人社会の外に出ることはあまりなく、家では中国語しか話 さなかった。私の世代までは、中国人共同体の外の民族との混 血はなく、娘全員の婿を祖母が決めた。私が6歳だった1948年 に、タヒチの中国人社会に大規模な帰国の動きがあり、その時 に祖父母と叔母3人、叔父ひとり、そして妹と私がまず中国に帰 った。両親はその後で帰国して家族に合流することになってい た。中国で祖父は農業に戻り、祖母は仕立て、そして叔母たち は共産党青年部に参加し、叔父は公務員になった。中国の暮ら しがタヒチよりずっと厳しいことにすぐに気付いた祖父は、タ ヒチの家族に中国に来ないように伝え、自分もなんとかポリネ シアに戻ろうと、2年間にわたって試みた。 中国は国境閉鎖していて、国外に出ることはとても難かしく、 密出入国の手引き人に頼らなければならなかった。幸い、タヒ チにいる叔母のひとりが行政関係の重要人物に知己があり、私 達名義の通行許可証を入手してくれたおかげでやっと出国でき たものの、香港で6カ月足止めされた。その後、オーストラリア とニューカレドニアを経由して、やっとタヒチに帰り着いた。 この時私は9歳で、フランス語はひとことも話せなかった。 52

帰郷の思いを永久に断念 中国の国境閉鎖にともなって、帰郷の思いを永久に断念せざる を得なくなったことは、タヒチの中国人社会を根底からくつが えした。これからは、ポリネシアとフランスの価値観を受け入 れて現地社会に完全に溶けこまなければならない。まずは名前 をフランス風にすることから始まり、1960年代には多数の中 国人がキリスト教に改宗した。中国人学校を閉鎖して現地校に 子弟を送ることで、中国移民の西洋文化への同化が進んだ。中 華会館の中国人学校で話をしてくれた男性は、「修道士運営の ミッションスクールに通い、カトリック教徒に改宗した」と言 う。「60年代末になっても国籍は中国籍のままだったが、修 道士会からの奨学金を得てフランス本土で勉強し、1971年に タヒチに戻って数学教師になった」というこの男性は、その後 カトリック系私立校の教師として勤め上げ、校長にまでなっ た。 ただし、このように西洋文化を受け入れて同化したとはいえ、 中国系移民が自分たちの元々の文化を忘れてしまったのではな い。「私は、中国人社会にとても強い愛着を持っている。中華 会館の界隈で育ったし、家族の何人かは会館の中国人学校で中 国語を教え、祖父たちはこの学校の創設メンバーだった。ここ は私にとって、とても大切な場所、私のルーツであり、自己の 文化とのきずなを確認させてくれる。私は中国文化にとっぷり と浸かって生きてきた。中国人と結婚し(当時は他民族との結 婚はしないものだった)、内輪では中国語で話す。30歳の時 に、改めて中国語を習い始め、一緒に習っていた生徒たちと、 自分たちの文化を伝達するためにウェン・ファ(文化)という 市民団体を創設した」。この元校長は、自分が2つの文化の接 点にいることを自覚している。「子どもたちはフランス色の濃 い別の文化の中で大きくなった。1970年代以降になると、中 国系移民と他民族との結婚が増えた。しかし、だからといって


心配することはない。自己の文化、自己の言語を失ったとして も、いつか自分のルーツに回帰する時があるものだ」。 エルネスト・シン=シャンは、民族精神医学を専門とする心理 療法医で、ハッカ(客家)族のアイデンティティに関する複数 の本の著者である。自身もフレンチポリネシア生まれのハッカ 族3世である彼は、中国系であることを否定していた時期があ ったことを我々に打ち明けてくれた。しかし、その彼でもルー ツ回帰説を否定することは出来ない。「私はフランス本土で教 育を受け、西洋文化に溶け込んだが、その後で自分を見失って しまった。自分探しが必要になり、自分を取り戻して、今では すごく中国人だ。すごく西洋化したままだけどね。」

「思考経路はとても中国的なまま」 では、中国文化・ハッカ(客家)文化として、いったい何が実 際に残っているのだろうか?エルネスト・シン=シャンによれ ば、「生や死にまつわる行事や物品だけでなく、思考経路に非 常に中国的なものが残っている」という。「多くの中国系移民 にとって、キリスト教に改宗した今でも中国寺院とのきずなは 切れていない。中国系ポリネシア人の多くが、カ・サンと呼ば れる年に2回の祖先を敬うお祭(清明節)を欠かさない。家族 内で誰かが亡くなると、子どもの誕生につながると考えること が多い。このような人生の大事な瞬間にこそ、中国系であるこ との重みが大きいかどうかが分かる」。 エルウィナ・シャンソンは30歳位の中国系女性。2006年のミ ス・ドラゴンで(タヒチの中国人社会では、毎年自分たちのミ スを選出している)企業経営者、ふたりの子どもの母親でもあ るエルウィナは、周りが夫を選ぶような従順な伝統的中国女性 のイメージとは程遠いキャラクターの女性である。タヒチ生ま れの3世で、「できそこないの中国人」とよく言われてきた。 「両親はどっちも中国系で、幼稚園に入るまでは中国語しか話 さなかった。でもその後は、フランス語でしか話したがらなく なった」と言う。このエルウィナの場合は、中国文化に浸かっ ていたわけではない。「両親は敬虔なカトリック教徒だったか ら、中国寺院に足を運ぶことはなく、ハッカ族の習慣行事もや らなかった。ただし、カ・サン(清明節)は中国人にとって大 事な行事だから、これだけは別だったけど。半年毎にお墓に行 ってお参りするんだけど、うちはカトリックだから線香は上げ ないし、お供えもしなかった」。

ない者同士でも同じ歴史を共有している気がする」。 エルウィナの場合、中国系としてのアイデンティティ意識は、 留学のためにタヒチを離れた時に生まれたという。「オースト ラリアでは、どこの出身かと聞かれた時、説明するのがややこ しかった。私は、まずはポリネシア人で、フランス語が自分の 言葉だからフランス人だし、血統から言えば中国系。私の遺伝 形質は誰が見ても間違うことなく、私のルックスが中国人だと 言っているようなもの。ひとりの人間にある文化、教育、顔立 ちが混ざり合った状態を他人に説明するのは難しくて、このこ とも、私のアイデンティティ探しの動機のひとつになった。だ って、タヒチにいるときには考えたことのないことを質問され たから」。エルネスト・シンシャンも、祖国の伝統を特に受け 継いではこなかった若い世代の中国系ポリネシア人たちは自分 たちのルーツに興味を持ち始めていることを感じている。 今日の中国人系ポリネシア人は、地域社会のあらゆる分野に活 動し、あらゆる地位・役職についている。ボラボラ島の市長の ガストン・トンソンは、2006年から2011年の間に3回フレン チポリネシア大統領を務めているし、大企業や企業グループの 構築に成功した中国系経営者のおかげで、中国人社会は地元経 済界に確固とした位置を確立している。中国人としてのよりど ころはかなり失ったとはいえ、中国系ポリネシア人は、自分た ちのアイデンティティを完全に否定することなく現地社会への 同化するという道を選んだのだ。彼らは今日、名だたる「民族 のメルティングポット」、ポリネシア社会に存分に参加し、自 分たちが大きく貢献してきたこの多彩な混合社会の構築に、こ れからもさらに貢献していくことだろう。 アレキサンドラ・シゴド=フルニー

自分の内に息づく中国文化的な価値観 結局、このミス・ドラゴンのコンテストがきっかけでエルウィ ナは中国人社会に飛び込むことになった。「最初は、自分のル ーツを主張する必要性からというよりは、良い機会だったとい う感じ。でも後になると、自己文化の探求になっていった。教 会以外ではタヒチの中国人社会との縁はほとんどなかったか ら、ミス・コンテストのおかげで同胞と出会うことができた」 。また、ミス・ドラゴンのコンテストはエルウィナの家族にと ってもかけがえのないものだった。現在、中国系市民団体第二 コーメンタン協会会長であるエルウィナの父、ダニエル・シャ ンソンが望んでいた、源泉回帰の機会となったからだ。「父は リタイアの年齢になって自分のルーツを再発見したがるように なり、中国の大学で勉強を始めたの。祖先の足跡をたどって、 自分のいとこを見つけたのよ」。では、エルウィナもいつか、 自分の文化への道をたどるだろうか?「ハッカ語を学ぶことに なるとは思わない。近親者との意思疎通には必要ないから。で も、言葉の枠を超えて、自分の中に中国文化の価値観があるよ うな気がする。働く意義を尊重することなどのように、両親か ら受け継いだもの。それに、中国系の人とすれ違うとき、知ら

Eliane Lauzun, présidente de l’association philanthropique chinoise. Eliane Lauzun, President of the Chinese Philanthropic Association.

53



CUSTOMIZE YOUR OWN

LIFESTYLE COLLECTION


Channel Crossing : raid en pirogue à voile reliant Tahiti, Moorea, Huahine, Taha’a et Bora Bora. Racing a sailing outrigger canoe across the channels linking Tahiti, Moorea, Huahine, Taha’a and Bora Bora;

IronMana & Waterman Tahiti Tour

© Timmckenna.com

Face à l’Océan et à soi-même Facing the ocean and oneself


« Prone Paddle « en haute mer aux Iles sous-le-Vent. / ne paddling in the high seas of the Leeward Islands

© DR


Rendez-vous

IronMana & Waterman Tahiti Tour

Epreuve de natation en eau libre du Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana. / Open water-swimming heat during the Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana.

Les épreuves du Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana et du Waterman Tahiti Tour constituent pour les athlètes une invitation au dépassement de soi, de par leur diversité et leurs difficultés. Dans le décor, exceptionnel de nos îles, y sont promus des sports intimement liés à l’Océan et la Polynésie tels le va’a, la pirogue à voile, la natation en eau libre, le prone paddleboard et le stand up paddle. Rencontre avec Stephan Lambert, personnalité hors-norme à l’image de ces événements dont il est le créateur.

58

« Ce n’est pas la destination, mais le chemin qui compte ». Ce proverbe gitan aurait pu être celui de Stephan Lambert. Celui-ci est aujourd’hui reconnu et connu pour être le créateur de ce que l’on estime être parmi les plus belles courses du monde dans un environnement aquatique : le Ironmana et le Waterman Tahiti Tour. Son chemin semblait tout tracé mais il a préféré bifurquer. Fils d’Alain Lambert, entraineur de l’équipe de France de tennis – et coach des célèbres champions Guy Forget et Yannick Noah - il aurait dû devenir le champion de tennis qu’il promettait d’être. Il sait à peine marcher que déjà il tape dans la balle jaune. Il remporte les championnats de France en individuel et en équipe. Puis, à 16 ans, il part faire un match d’exhibition à Hawaii. Ses yeux s’ouvrent. Ce qu’il avait déjà en lui devient clair. « C’est vers la plage que je vais », dira-t-il à Guy Forget qui l’accompagne. Les champions de surf et de va’a - la pirogue polynésienne à un balancier - qu’il rencontre lors de ce voyage vont l’initier à la mer. Alors que dans le sud de la France, la mer « faisait partie de son environnement », après Hawaii, elle devient « un style de vie ». Il n’a qu’une seule envie : aller vivre là-bas. Sa mère mettra le holà : d’abord le bac, ensuite des études. Bac +5 en poche, il part enfin vivre à Hawaii. Le coaching fait partie de sa vie aussi. Il a de qui tenir. Il met en place des programmes d’entraînement et devient consultant. En 1994, il arrive en Polynésie française « à cause de la pêche ».


Based on the variety and difficulty of the Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana and Waterman Tahiti Tour trials, athletes are challenged to totally surpass any preconceived limits they may have set for themselves and their abilities. Va’a (sailing canoe), open water swimming and prone and stand up paddle boarding competitions take place within the stunning backdrop of our islands. Here is a meeting with Stephan Lambert, an extraordinary world-class aquatic athlete and competitor who created these events. “It is not the destination, but the journey.” This gypsy proverb could very well have been coined by Stephan Lambert. Today, he is renowned as the creator of what are considered to be among the most beautiful races in the world of aquatic sports: the Ironmana and the Waterman Tahiti Tour. His path seemed to have been preordained, but he preferred to change direction. He is the son of Alain Lambert, the coach of famous tennis champions Guy Forget and Yannick Noah and trainer for the French Davis cup team. He should have become the champion tennis player he was promising to be. He knew how to hit the yellow ball almost as soon as he learned to walk. He won individual and team French championships. Then © Timmckenna.com

at 16 years old, he left to do an exhibition match in Hawaii. His eyes became wide open. What already existed in him became very clear: “I am going towards the beach,” he told Guy Forget who had accompanied him. Champions of surfing and va’a (Polynesian outrigger canoe) whom he met during this trip turned him onto the sea. While in the south of France, the sea “was part of the environment;” after Hawaii, it became a lifestyle. He had only one desire: to go live over there. His mother reined him in. First, he had to graduate from high school, then attend university. With five years of higher education in his pocket, he left to go live in Hawaii. Coaching was also part of his life. He had what it took to make it happen. He initiated training programs and became a consultant. In 1994, he arrived in French Polynesia “due to fishing.” He worked as an evaluator for bluefin tuna, determining the price of fish and feasible export distribution markets. “Working 14 hours a day, there is no time to surf…there is a moment you realize you’re doing the wrong thing.” He dropped everything and moved to Bora Bora. After organizing a Jet Ski club, he again changed direction to refocus on sailing canoes. “The moment I stop creating, I become bored,” he admits. He had a new challenge, a new life. “It involved bringing noble values into this disappearing symbol of the sailing canoe. It is a feature that unites people. Riding a jet ski and sailing a canoe generate a very different energy,” he says. Finally, time now flows at a rhythm that Stephan Lambert had always been seeking, punctuated with solitary crossings between the Leeward Islands on his prone paddleboard and shooting photos for famous brands.

Stephan Lambert, l’âme et le créateur du Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana. / Stephan Lambert, the soul and creator of the Bora Bora Liquid Festival KXT Ironmana. © Wim Lippens

59


Rendez-vous

IronMana & Waterman Tahiti Tour

Epreuve de va’a oe, pirogue à un rameur. / va’a oe (one-man outrigger) stage of the competition.

> Il travaille comme « grader » sur le thon rouge, estimant la valeur du poisson et indiquant le marché export où il doit être distribué. « Travailler 14 heures par jour, pas le temps d’aller surfer… Il y a un moment où tu te dis que tu n’es pas à ta place. » Il plaque tout et part s’installer à Bora Bora. Après avoir développé une société de jet-ski, il change à nouveau de route pour reprendre celle des pirogues à voile. « À partir du moment où tu ne crées plus rien, ce n’est plus intéressant. ». Nouveau défi, nouvelle vie. « Il s’agissait de ramener des valeurs nobles à travers ce symbole alors disparu qu’est la pirogue à voile. C’est un trait d’union entre les gens. Et ce n’est pas la même énergie ressentie entre piloter un jet-ski et mener une pirogue à voile... ». Enfin, le temps semble couler au rythme que Stephan cherchait depuis toujours, ponctué de traversées en solitaire entre les Îles Sous-le-Vent avec son prone paddleboard et de shooting photos pour des marques célèbres.

Course pour les « taravana », les fous en tahitien... Le coaching est toujours présent et entre Tahiti, Hawaii et la Californie naturellement, il va vers les sportifs. Naturellement, ils viennent aussi vers lui. Il continue à proposer des programmes d’entraînement uniques dont l’essence est la connexion spirituelle avec l’eau. Ceux qui souhaitent se préparer au Heiva, à un marathon ou encore à une course de va’a, viennent le voir. Des athlètes étrangers font le déplacement pour suivre ses stages isolés sur son motu de Bora Bora. Naît l’idée de transformer ces programmes en événement sportif et ainsi rassembler les différentes disciplines aquatiques pour

60

PHOTOS : Timmckenna.com

perpétuer l’esprit « Waterman ». En 1999, il organise la première édition de l’Ironmana. Trente kilomètres dans le lagon de Bora Bora en va’a. À l’époque, les gens disent que c’est une course pour les « taravana » (les fous, en tahitien). Quinze années plus tard, ces mêmes personnes sont toujours sur la ligne de départ. De 30 kilomètres en va’a, l’épreuve en fait désormais plus de 60. D’une journée unique de compétition, le défi devient un festival cumulant cinq jours d’épreuves. La natation en eau libre, le stand up paddle, le prone paddle bord font désormais partie du programme et les participants changent de mode de transport et enchaînent sprint ou marathon. En 2014, c’est la première édition du Waterman Tahiti Tour. Le Waterman Tahiti Tour se décline en un championnat sur cinq étapes, toutes se déroulent dans une île différente, d’avril à septembre. L’idée est de se préparer pour le Ironmana, toujours la première semaine du mois de décembre. Ces événements sont « progressifs » : jamais deux fois la même distance ou le même parcours. Plus les éditions passent, plus les difficultés augmentent. « Il faut toujours faire plus que l’année précédente. Il y a cette gourmandise de l’effort avec la récompense : le plaisir. » La philosophie de ces événements est la même que celle des entrainements qu’il propose : le dépassement de soi et non de ses adversaires. Pour les participants, une seule devise : « N’attendez rien, soyez prêts à tout. » Cette façon de vivre, beaucoup l’ont adoptée. À l’image de la Californienne Grace Van Der Byl, championne de natation en marathon : « si tu veux être un Waterman, tu dois faire le Ironmana », expliquet-elle. Le Ironmana et le Waterman Tahiti Tour sont devenus des épreuves incontournables pour les hommes et femmes qui aiment les défis liquides.


Race for the “taravana” people, the crazies in Tahitian... He is still coaching, and between Tahiti, Hawaii and California, he naturally gravitates towards athletes. He continues to offer unique training programs with a foundation that involves a close, spiritual connection with the water. Those who desire to train for the Heiva, a marathon or a va’a race, came to see him. Foreign athletes arrive from abroad to attend his isolated workshops on his Bora Bora motu. He then got the idea to fuse these programs into a sportive event and to bring several aquatic disciplines together in order to perpetuate the waterman spirit. In 1999, he organized the first edition of the Ironmana, which involved thirty kilometers (18 mi) on the Bora Bora lagoon in a va’a. At the time, people said it was a race for the “taravana” people (crazies in Tahitian). Fifteen years later, the same people are on the start line. The race has since increased from 30km to more than 60km (37mi). From its beginnings as a one-day competition, the challenge has turned into a five-day long festival of trials. With open water swimming, stand up paddle boarding and prone boarding as now part of the program, participants change their mode of transportation three times to engage in a type of triathlon. 2014 brought the first edition of the Waterman Tahiti Tour, which includes a championship in five stages, each taking place on a different island from April through September.

61


Rendez-vous

IronMana & Waterman Tahiti Tour

Entrainement sportif dans le cadre magique de Bora Bora... / Training within the magical setting of Bora Bora

« Ton adversaire, c’est toi-même » « Ton adversaire, c’est toi-même. Il faut avoir la foi, croire que les choses se finissent bien tout en ayant conscience des épreuves qui vont être difficiles à passer. Abandonner n’est pas une option, explique Stephan Lambert. L’attitude, c’est le premier domino qui entraine tout le reste ». L’attitude. Un mot qui revient sans cesse dans le discours de cet ancien champion de tennis. Au-delà du défi sportif, Stephan Lambert emmène vers un questionnement spirituel. « Ne pas donner de challenge aux gens est un bon moyen de les contrôler. Si on leur rappelle que tout est possible alors ils deviennent des électrons libres. » Stephan Lambert tente d’entraîner tout le monde sur cette route plus difficile mais plus gratifiante. « C’est l’esprit qui anime les participants. Ces événements ont une dimension spirituelle. C’est un voyage intérieur. La dose d’endorphine que le corps délivre avec le sport est plus forte quand tu te bats contre toi-même. Et c’est seulement quand tu as passé la ligne d’arrivée que l’histoire peut commencer ». Car après de telles épreuves, une dose d’énergie « poursuit et anime » les participants pendant des mois après la compétition. L’Ironmana et le Waterman Tahiti Tour sont des défis physiques et mentaux. Pour Stephan Lambert, il suffit de se dire : « Chiche, je peux le faire. » Aujourd’hui, une centaine de personnes participent à ces deux événements. Stephan Lambert ne sait pas pourquoi, au fond, il a besoin d’entraîner tout ces gens dans ce genre de voyage. Il a juste « trouvé le moyen de partager et ne pas être seul à faire ce qu’il aime. Je ne suis pas là pour convaincre les gens de participer, je propose juste une option. J’essaye d’amener 62

les personnes à apprécier le moment présent, à aimer ce qu’elles font au moment où elles le font. Respirer pleinement l’instant… » Le Ironmana et la Waterman Tahiti Tour sont plus que des compétitions. Leur concept est d’ailleurs unique au monde et Stephan Lambert espère bien le développer à l’étranger et faire, pourquoi pas, un Waterman World Tour ! Et comme l’endorphine est une drogue gratuite, pourquoi s’en priver ? Marie Leroux

Calendrier des manifestations WATERMAN TAHITI TOUR (WTT)

WTT 1 : dimanche 5 avril, (Blue Banana) Tahiti-Punaauia WTT 2 : 23/24 mai, « journées enfants » Tahiti-Punaauia WTT 3 : 20/21 juin, Moorea Coco Beach WTT 4 : 15/15 août, Pointe Venus - Tahiti-Mahina WTT 5 : 19/20 septembre, Raiatea

IRONMANA BORA BORA LIQUID FESTIVAL 2015

- Channel Crossing: du 23 au 30 novembre 2015 Ce raid aventure, réalisé en pirogue à voile, consiste à relier les îles de Moorea, Huahine, Taha’a et Bora Bora au départ de Tahiti. Bora Bora Liquid Festival du 1er au 6 décembre 2015


Pirogue à voile lors de l’épreuve du Channel Crossing. / Sailing outrigger during the Channel Crossing event.

> The idea is to use this event to prepare for the Ironmana, which lasts a week and is always held the first weekend in December. These events are considered “progressive”: the same course and distance never occur more than once. As the years pass, so do the degrees of difficulty. “One must always do more than the previous year. There is this greed for effort plus reward which equals pleasure,” Lambert states. The philosophy for these events is the same for the trainings that Lambert offers: always exceed your limits and don’t worry about your adversaries. For the participants, there is only one motto: “expect nothing, be ready for everything.” Many have embraced this way of life. According to open-water swimming champion, Californian Grace Van Der Byl: “If you want to be a Waterman, you have to do the Ironmana.” The Ironmana and Waterman Tahiti Tour have become key competitions for men and women who seek water challenges. « You are your own adversary. You have to have faith and

believe that things will work out all while being aware that there are very difficult challenges ahead. To give up is not an option,” Lambert explains. “Attitude is the first domino that affects everything else.” Attitude. A word that comes up quite frequently in the conversations of this former tennis champion. Beyond the physical challenge, Lambert encourages a spiritual quest. “To not give people a challenge is a great way to control them. If they are reminded that anything is possible, they become free electrons,” he asserts. Lambert attempts to train everyone on a path that is difficult, yet gratifying. “It is the spirit that animates the participants. These events have a spiritual dimension. They become an interior journey. The doses of endorphins that the body delivers with a workout are even stronger if you are in competition with yourself. It is only once you pass the finish line that the story can begin.” For after such exertion, a blast of energy takes over the participants that

PHOTOS : Timmckenna.com

can last months after the competition. Ironmana and the Waterman Tahiti Tour encompass mental and physical challenges. For Stephan Lambert, the motto is, “I bet I can do it.” Today, about a hundred people participate in these two events. Lambert doesn’t know why he feels the urge to train all these people in this type of journey. He just “found a way to share and to not be alone doing what he loves. I am not there to convince people to participate. I just propose an option. I try to encourage people to appreciate the present moment and to love what they are doing the moment they are doing it. To breath fully in the “now”… Ironmana and the Waterman Tahiti Tour are more than just competitions. They are a unique concept in the world and Lambert hopes to develop it abroad to eventually create, why not…a Waterman World Tour! Since endorphins are a free drug, why deprive oneself? Marie Leroux


Rendez-vous

IronMana & Waterman Tahiti Tour

Event Schedule WATERMAN TAHITI TOUR (WTT) WTT 1 : Sunday, April 5 (Blue Banana) Punaauia, Tahiti WTT 2 : May 23 & 24, « children’s day,» Punaauia, Tahiti WTT 3 : June 20 & 21, Coco Beach, Moorea WTT 4 : August 15 & 16, Tahiti-Mahina (Pointe Venus beach) WTT 5 : September 19 & 20, Raiatea

IRONMANA BORA BORA LIQUID FESTIVAL 2015 - Channel Crossing November 23-30, 2015 This adventure trek executed in a sailing canoe consists of departing Tahiti to link the islands of Moorea, Huahine, Taha’a and Bora Bora. - Bora Bora Liquid Festival December 1-6, 2015

64


65


海と自分自身に向かい合う究極のレース

アイアンマナ&ウォーターマン・タヒチツアー ボラボラ・リキッドフェスティバ ルKXT-アイアンマナ&ウォータ ーマン・タヒチツアーは、競技の 多様性と過酷さにおいて、アスリ ートたちが自分の能力を超えるこ とを要求するレース。タヒチの島 々のすばらしい景色を背景に、海 とポリネシアに密着したウォータ ースポーツ、ヴァア(アウトリガー カヌー)、帆走ピローグ、オープン ウォータースイミング、プローン パドルボード、スタンドアップパ ドルボードの競技が繰り広げられ る。このイベントを立ち上げたス テファン・ランベールは、イベン トに勝るとも劣らない桁外れの人 物だ。アイアンマナ&ウォーター マン・タヒチツアーの仕掛け人、 ステファン・ランベールにインタ ビューした。

66

「重要なのは目的地ではなく、道のりだ」というジプシーの格言は、ステフ ァン・ランベールのものでもある。今日では、彼は、オープンウォーターで 行われるスポーツ競技の中でも世界有数のレースのひとつ、アイアンマナ& ウォーターマン・タヒチツアーの創始者として広く知られ、認められてい る。ステファン・ランベールの道のりは、実は別の方向にすべて決まってい たかに見えていたのだが、彼は大きな方向転換を選択した。ステファンの父 は、テニスのフランス代表チームの監督としてギー・フォルジェやヤニッ ク・ノアなどの一流プレイヤーのコーチをしていたアラン・ランベール。ス テファン自身も、将来はテニスのトッププレーヤーとなることを嘱望されて いた。よちよち歩きを始める頃にはすでにラケットを握っていたステファン は、フランス選手権で個人とチームの優勝を成し遂げている。16歳の時に ハワイでエキシビション・マッチを戦い、ここで、彼の視界が大きく開け た。頭の中におぼろげにあったものがはっきりとした形になり、同行してい たギー・フォルジェに、「俺の進む方向は海だ」と告げたという。この時に ハワイで出会ったサーフィンとヴァア(ポリネシアのアウトリガーカヌー) の一流選手たちが、ステファンに海のスポーツの手ほどきをしてしてくれ た。南フランスでは環境の一部にすぎなかった海だが、ハワイから帰った後 は、同じ海がステファンの「生き方そのもの」になった。この頃の彼の望み はただひとつ、ハワイに行くことだった。しかし、ステファンの母親がスト ップをかける。まずはバカロレア(高卒資格試験)にパスして、進学だ。高 卒後5年間の高等教育を終えて、ステファンはやっとハワイに引っ越すこと ができた。 スポーツ・コーチングも、彼の人生の一部を占めていた。やはり、蛙の子は 蛙なのだ。トレーニングプランを作りあげ、スポーツコンサルタントになっ た。そして1994年、「釣りのせいで」フレンチポリネシアにやって来たと いうステファンは、ポリネシアではクロマグロの格付け人として働いた。漁 獲したマグロの等級を判断して、どの海外市場に出荷するかを決める仕事 だ。「1日14時間労働で、サーフィンに行く時間もなかった。だから、これ が自分の行き場所じゃないと思う時が、当然やってきた」とステファンは言 う。こうして、ステファンはすべてを捨ててボラボラ島に移った。


ボラボラ島ではジェットスキーの会社を立ち上げ、その後、さ らに方向転換して、今度は帆走ピローグ(ポリネシアンスタイ ルの帆付きカヌー)の会社を買い取った。「何もクリエートす るものがなくなったら面白味もなくなる」というステファン の、新たな挑戦、新たな生活が始まったのだ。「帆走ピローグ という、時代とともに消滅してしまったものに象徴されるかけ がえのない貴重な価値観。それを取り返し、復興させること は、人と人とを結ぶきずなにつながる。それに、ジェットスキ ーに乗るのと帆走ピローグを操るのでは、感じ取るエネルギー が全然違うからね」と彼は言う。ステファンの今の暮らしは、 プローンパドルボードで風下(リーワード)諸島の島々を単独 で巡る航海と、有名ブランドのためのフォトシューティングが 生活のアクセントで、つまり、ステファンがずっと求めてきた 理想のリズムで時間が過ぎているようだ。

タラバナ(タヒチ語でキチガイのこと)の ためのレース 今でも、スポーツ・コーチングはステファンの生活の一部であ る。タヒチ、ハワイ、カルフォルニアで、ステファンはいつも アスリートたちにアプローチし、彼らも当然、ステファンのも とにやって来る。ステファンは、水とのスピリチュアルなつな がりを基本理念としたオリジナルなトレーニングプランを提案 し続けている。ヘイヴァ(仏領ポリネシア最大のお祭り)で 開催されるスポーツ競技やマラソン、ヴァア(アウトリガーカ ヌー)などのレースの出場を目指す選手たちが彼のコーチを求 め、また、外国人アスリートたちも、ボラボラ島のモツ(小さ な島)の隔絶された環境で行われるステファンの合宿訓練に参 加するためにわざわざやって来る。ステファンのトレーニング プランを、いっそスポーツイベントにしてしまい、複数のオー プンウォーター競技を一同に集めて「ウォータマン・スピリッ ト」の祭典にしようというアイディアは、このようにして生ま れた。 1999年、ステファンは第1回のアイアンマナ・レースを開催 した。ヴァア(アウトリガーカヌー)で、ボラボラ島のラグー ン30kmを駆け抜けるレースだ。当時、このレースは「タラ バナ」のためのレースだと言われた。「タラバナ」というの はタヒチ語で「狂人」のことである。そして、この「キチガ イレース」に参加したアスリートたちは、15年後の今日もレ ースのスタートラインに顔を揃えている。30kmを競ったヴ ァア・レースは60kmを超える距離に延長され、1日だけだ った競技期間も、複数のレースが5日間にわたって繰り広げ られる海の祭典に拡大した。オープンウォータースイミング とスタンドアップパドル、プローンパドルボードが競技種目 に加えられ、参加者は種目を変えて、スプリントと長距離競 技の連続に挑戦する。 2014年には、第1回のウォータマン・タヒチツアーが開催さ れた。このレースは、春から秋にかけて5つの島で繰り広げ られる5つのステージを争うもので、毎年12月の第1週に開 催されるアイアンマナ・レースに向けての準備を整えるレー スでもある。 イベントは、常に「段階的」に進められる。つまり、同じ距 離、同じコースは絶対になく、回が重なる度により厳しいレ ースになるのだ。「前の年よりさらに上をやらなきゃ。がん ばればがんばるほど、『喜び』という報酬も大きい」とステ ファンは言う 。 ステファンのイベント哲学は、彼が提案するトレーニングの「 ライバルを超えることより自分を超える」という哲学に共通す るものだ。参加者には、「何も期待せず、何があろうと覚悟を 決めろ」という格言があるのみ。この考えに共鳴するスポーツ

選手は多く、ロングスイムのチャンピオン、グレース・ヴァン デルビル(カリフォルニア)も、「ウォータマンになりたいの なら、アイアンマナ・レースをやるべき」と語っている。アイ アンマナとウォータマン・タヒチツアーは、ウォータースポー ツでのチャレンジを愛する者には避けて通ることのできないレ ースになったのだ。 「君の敵は、君自身なんだ。競技の厳しさは十分に承知した上 で、すべてがうまくいくという信念を持ち、それを信じ続けな ければならない。リタイアはオプションにない」、「競技に挑 む態度はドミノの最初の駒と同じで、後のすべてがそれに連動 する」とステファンは言う。「態度」、つまりものごとに挑む 姿勢は、テニスの元チャンピオンであるステファンが度々口に する言葉だ。 ステファン・ランベールの話は、スポーツでのチャレンジを超 えたスピリチュアルな問題提起に向かう。「チャレンジのチャ ンスを与えないということは、人をコントロールするにはうま い方法だ。どんなことだって可能なんだということが分かれ ば、人は自由電子のように束縛から解放されるものだから」。 つまりステファン・ランベールは、さらにハードだがその分や りがいも大きいこの方法に、みんな巻き込もうとしているの だ。「参加者を動かしているのは精神性、スピリットだ。この イベントにはスピリチュアルな面があり、参加することは一種 の「内への旅」をすることだ。スポーツをするときに身体から 分泌されるエンドルフィンは、自分自身と戦うときに分泌量が 増える。そして、ゴールラインを超えた時に、初めてストーリ ーが始まるだろう」。というのは、このような過酷なレースの 後では数ヶ月間にわたってエネルギーが持続し、選手の活力を 維持するからだ。アイアンマナ&ウォーターマン・タヒチツア ーは、フィジカルとメンタルの両面における大きなチャレンジ である。ただし、ステファン・ランベールに言わせると、「や ってやろうじゃないか」と自分に言うだけでいいんだが。 アイアンマナとウォータマン・タヒチツアーのふたつのイベン トに、今日では100人余りの参加者がある。実を言うと、ステ ファン・ランベールは、自分がなぜこのようなチャレンジに人 々を巻き込んでしまうのか、よく分からないと言う。彼は単 に、「自分が好きなことをひとりだけでやるんじゃなく、みん なと共有する方法を見つけただけ。参加するように説得するの ではなく、ひとつのオプションを提案するだけ。みんなが、今 その時を満喫し、自分がやっていることを、やっている時に現 在形で楽しめるように務めている。一瞬一瞬を、存分に満喫し てもらいたい」。 アイアンマナ&ウォータマン・タヒチツアーは、単なるコンペ ティションを超越したイベントである。このレース・コンセプ トは世界に類がなく、ステファン・ランベールはこのレースを 外国に展開し、ひいてはウォータマン・ワールドツアーに育て ることも考えている。確かに、エンドルフィンはタダの麻薬な んだから、制限する必要はないだろう。 マリー・ルルー

PHOTOS : Timmckenna.com

67


Le to’o du dieu polynésien Oro Ambassadeur Ambassador

Présentes dans le monde entier, des œuvres d’arts font découvrir et représentent la culture polynésienne. Nous vous invitons à en savoir plus sur ces véritables ambassadeurs de Tahiti dans chaque numéro de notre magazine. Voici un to’o, figure anthropomorphique étrange, incarnant ici le redoutable dieu de la guerre, Oro. À l’instar d’autres figurines de ce type, appelées to’o en tahitien, cette pièce d’une hauteur de 46 cm, représentant une divinité, est clairement anthropomorphique avec ses yeux, ses oreilles, son nez et ses bras facilement discernables. Ce to’o incarne Oro, le dieu tahitien de la guerre. La plupart du temps, les figurines supports de divinités faites de fibres végétales étaient tenues cachées. Ce n’est que lors d’importantes cérémonies rituelles que le to’o était dévoilé. Ces occasions étant l’intronisation d’un nouveau grand chef en temps de guerre, ou les rites saisonniers célébrant les récoltes. Le to’o était enveloppé d’une couverture protectrice composée de feuilles de pandanus (Pandanus tectorius), puis placé dans une petite « Maison des Dieux », où il était conservé avec d’autres effigies et objets sacrés. Lors de ces occasions spéciales, ce to’o et celui des autres divinités dont la présence était requise, étaient rassemblés sur le même marae (temple sacré). La couverture protectrice était retirée afin qu’il soit exposé à la vue et aux prières des fidèles. Pendant la cérémonie, cette couverture à la fois protectrice et sacrée était rénovée puis à la fin du rituel, l’ensemble était replacé dans la « Maison des Dieux ».

Représentation du dieu de la guerre, Oro

68

Metropolitan Museum of Art, New-York Michael C. Rockefeller Memorial Collection. Legs de Nelson A. Rockefeller 1979

Les représentations de divinités, avec leur mana, empruntèrent de multiples formes en Polynésie. Parfois, les divinités les plus puissantes n’étaient pas représentées par des figures humaines ou animales. À Tahiti, la divinité la plus importante était Oro, le dieu de la guerre. Il était le fils du dieu suprême Ta,aroa et de Hina-tu-a-uta à Opoa de l’île de Ra,iatea, où Tapu-tapuatea, le plus sacré des marae de toute la Polynésie, fut édifié. À l’origine, ce marae était dédié au dieu de la création Ta,aroa.


To’o The Tahitian ambassador in New York There are works of art all over the world that permit a discovery and reflection of French Polynesian culture. In each edition of our magazine, we invite you to find out more about these true ambassadors of Tahiti. This is a to’o, a strange anthromorphic figure that here represents Oro, the formidable god of war. This form of a God image (To’o) is quite clearly anthropomorphic, with its eyes, ears, nose and arms quite easily seen. This figure of To’o represents the Tahitian war God Oro. Most of the time these fiber effigies were kept hidden. Only for very important ritual ceremonies was To’o brought out in public. Those occasions being a new high chief taking his thrown or during times of war or the seasonal harvest rites. To’o was wrapped with a protective covering of Pandanus leaves, than placed in a miniature God house, where it was kept together with other sacred images and objects. On those special occasions when the presence of To’o and the other god images were needed, they were removed from the God house and brought together on the same Marae

(sacred temple.) Then they were unwrapped to be viewed and be consecrated again. During these ceremonies their material and protective coverings were renovated. At the end of the ceremony, after the images were respectfully esteemed and re-created, they were returned to their miniature God house.

To’o represents the Tahitian war God Oro The sacred images, with their Mana (supernatural powers) in Polynesia took many forms. Sometimes the most powerful deities were not represented by human or animal figures. In Tahiti, the island’s most powerful deity was Oro, the god of war. He was the child of the supreme god Ta’aroa

and Hina-tu-a-uta at Opoa on the island of Ra’iatea where Tapu-tapu-atea, the most sacred marae (sacred temple) in all of Polynesia was constructed. Originally, this marae had been dedicated to the creator god Ta’aroa, but sometime later, either in the thirteenth or fourteenth century, this supreme position was usurped by his powerful son ‘Oro. After which time Ta’aroa faded into the background. Oro’s worshipping appears to have first been introduced to Tahiti in 1767, a short time before the first European contact. During the first fifteen years of the nineteenth century, with the support of Pomare II, the worshipping of Oro spread quickly and became Tahiti’s national religion. However, Oro’s reign did not last very long.

Sur l’île de Raiatea, le marae de Taputapuatea, un des plus importants de Polynésie et dédié au dieu Oro incarné par cette œuvre d’art. / Taputapuatea marae on the island of Raiatea, one of the most significant in all of Polynesia is dedicated to the god Oro, personified through this work of art.

© philippe bacchet

69


Sur l’île de Tahiti dans la commune de Paea, le marae Arahurahu, reconstitution d’un marae ancien. Arahurahu marae in the district of Paea in Tahiti is the reconstitution of an ancient marae.

> Mais quelque temps après, au XIIIe ou au XIVe siècle, ce dieu fut renversé de sa position suprême par son puissant fils Oro, avant d’être finalement oublié. Le culte d’Oro semble avoir été introduit pour la première fois à Tahiti en 1767, peu de temps avant le premier contact avec les Européens. Durant les quinze premières années du XIXe siècle, avec l’aide du roi Pomare II, le culte d’Oro se répandit rapidement et devint la religion nationale de Tahiti. Cependant, le règne d’ Oro ne dura pas longtemps. En 1816, Pomare II se convertit au christianisme, et la religion indigène de l’île fut rejetée. Au cours de cette période l’immense majorité des to’o et les représentations de divinités furent détruites. Paradoxalement, elles furent proposées à des missionnaires ou acquises par eux et renvoyées à leurs églises en Europe comme preuves tangibles de leurs exploits évangéliques auprès «des sauvages païens et idolâtres», pensée commune à cette époque.

Plumes sacrées D’autres divinités associées à Oro étaient représentées par des effigies plus abstraites et rectangulaires. Généralement, un noyau de bois était soigneusement recouvert de couches de fibre de noix de coco entrelacées. Cette matière ne couvrait pas forcement tout le bois. Ce processus d’emballement était considéré comme sacré. Parfois, on ajoutait des bandes de fibre de coco supplémentaires à l’extérieur de l’effigie permettant de représenter des traits de visage ou les éléments du corps de la divinité. Le bois et les éléments de fibre assuraient une base pour attacher des plumes. On croyait que ces plumes contenaient le mana de cette divinité. Missionnaire anglais né en 1794 et mort en 1872, William Ellis pointa l’importance de ces plumes dans les to’o : « pour ces plumes, les dieux étaient supposés avoir une forte prédilection. Le pouvoir et l’influence 70

© philippe bacchet

du dieu étaient transmis à ces plumes, et par elles transférés aux objets auxquels elles étaient fixées. De nombreuses idoles étaient constituées par un morceau de bois massif, reliées et couvertes de fibres de coques de noix de coco finement tressées. Les plumes étaient fixées sur la surface par des petites bandes de fibres ». Afin d’être protégé, le to’o, comme de nombreux autres objets sacrés polynésiens, était enveloppé de multiples couches de tapa (tissu faits d’écorces végétales battus) formant d’importants paquetages qui n’étaient ouverts que lors des occasions les plus sacrées. Rappelez-vous que Oro est le dieu de la guerre, ce qui signifie que ses faveurs étaient sollicitées à la veille de chaque grande bataille. Bien qu’Oro était essentiellement associé à l’art de la guerre, d’autres rôles lui étaient également impartis. Il était ainsi patron des ‘arioi, classe aristocratique d’artistes semi professionnels composée de jeunes hommes et de jeunes femmes. Les ‘arioi jouissaient d’une grande liberté personnelle et sexuelle, cependant il leur était interdit d’avoir des enfants. Ils honoraient Oro comme le dieu de l’origine de l’humanité, de l’accomplissement du désir sexuel et de la jeunesse éternelle. En 1777, au marae de Atehuru dans l’île de Tahiti, le Capitaine James Cook fut le témoin d’un rite sacrificiel vraisemblablement dédié à Oro. Il décrivit ainsi l’ouverture d’un sac de tissus d’écorces tissées : « une extrémité de l’autre sac fut ensuite ouverte mais nous n’étions pas autorisés à nous en approcher pour examiner son contenu, cependant il nous avait été dit que Eatua ( atua, dieu) s’y trouvait caché, ou plutôt ce qui était censé le représenter. Il s’agit d’une chose faite de fibres entortillées de coques de noix de coco en forme de grands couvercles, plutôt ronde avec une extrémité plus épaisse que l’autre. Nous avons très souvent eu des petits Eatua, provenant de différentes personnes. Pourtant nous n’avons jamais su quelle était leur signification ».


> In 1816 Pomare II converted to Christianity, and the island’s native religion was overthrown. During this period the vast majority of To’o and other sacred images were destroyed. Their sacred feathers removed, the surviving ones, were ironically, often presented to or acquired by missionaries who sent them back to the church in Europe as tangible proof of their evangelical achievements with these “heathen, idol worshipping savages.”

Sacred Feathers Other related divinities associated with him were made in more abstract oblong effigies. The center core (a piece of wood) was heavily wrapped in layers of interwoven coconut husk fiber, which may have or may have not covered the wooden portion. The process of wrapping was considered sacred. Sometimes after the wrapping was completed, additional strips of coconut husk fiber were applied to the exterior. These additions suggested facial or other body features of the deity. The wood and fiber elements served as a base for the attachment of feathers. These feathers were believed to contain the mana of this god. William Ellis, (a British Missionary, born in 1794 died in 1872) described the importance of these feathers in the to’o images: “For these feathers the gods were supposed to have a strong predilection. To them the power or influence of the god was imparted and through them transferred to the objects to which they were attached. Many idols were solid pieces of wood, bound or covered with finely braided fibres of the cocoa-nut husk. The feathers were attached on the outside by small fibrous bands.” To protect these sacred objects, To’o like many other Polynesian sacred objects were wrapped in multiple layers of tapa (bark cloth), which formed large bundles, which were only opened on the most sacred occasions. Remember we are speaking of the god of war, which meant Oro’s favor was sought before each important military battle. Even though Oro was mostly associated with warfare, he was also was associated with other roles. He was also patron of the arioi, semiprofessional class of performing artists made up of both young men and woman. The arioi were permitted great personal and sexual freedom but they were forbidden to have children. They revered Oro as the god of the origin of mankind, eternal youth and the fulfillment of sexual desire. In 1777 at the marae (sacred temple site) of Atehuru on the island of Tahiti, Captain James Cook witnessed a sacrificial rite most likely devoted to Oro. He described the opening of such a sacred bark-cloth bundle, “One end of the other bundle was next opened but we were not allowed to go near enough to examine its contents, but was told the Eatua (atua,(god)) was concealed in it, or rather what is suppose to represent him. This is a thing made of the twisted fibres of the husk of the coca-nut shaped something like a large lid, that is roundish with one end much thicker than the other. We have very often got small ones from different people, but never their use before.”

“We have truly fallen in love with your work” -Mr. and Mrs. Robert Redford “What joy to see all your paintings” -Sarah Jessica Parker “The colors are extraordinary, such life and light in your work” -Anderson Cooper “Alain Despert is the famous artist in Tahiti, his work is magnificent and sells around the world” -Diane von Furstenberg In 1990 Despert was selected as an Absolut Artist along with Warhol and Haring. His painting is with the collection at the Spirit Museum in Stockholm, Sweden.

ALAIN DESPERT BORA BORA By Appointment Only Tel: +689 8736 5806 or +689 8771 7806

de spe rt. com

71


Découverte

Ambassadeur polynésien

Parmi les plus importants musées du monde, le Metropolitan Museum of Art de New York, où est exposée cette œuvre. This artifact is on exhibit at the Metropolitan Museum of Art in New York, one of the most famous museums in the world.

> Le to’o porte la forme humaine aux limites de l’abstraction. Deux traits verticaux de cordelettes évoquent les traits du visage sur ce to’o avec des petites boucles au sommet représentant les yeux. Une autre paire de boucles semblables aux yeux forme les oreilles. Deux traits horizontaux de cordelettes figurent la bouche. Deux longueurs de cordelettes en forme de L de chaque côté suggèrent les bras. Le to’o que j’ai choisi pour cet article est supposé avoir été acquis par le révérend Georges Bennet, qui était un membre de la London Missionary Society). Entre 1821 et 1829, celui-ci visita avec le Révérend Daniel Tyerman visitèrent les différents postes de missionnaires de la LMS autour du monde. De 1821 à 1824, ils se trouvèrent en Polynésie où le révérend Bennet rassembla une importante collection ethnographique qui fut léguée au London Missionary Society Museum et au Saffron Walden Museum. Laurance Alexander Rudzinoff Ambassadeur d’Air Tahiti Nui, attaché culturel, écrivain, marchand d’art international et spécialiste de l’art des maîtres du XXe siècle. Laurance Rudzinoff considère les anciens objets polynésiens comme de véritables ambassadeurs de nos îles de par leur notoriété et l’intérêt qu’ils soulèvent dans le monde entier. Des qualités et caractéristiques propres à tout ambassadeur. Cet article est le premier d’une série à paraître dans nos prochains numéros dans lesquels Laurance Rudzinoff nous fera découvrir ces ambassadeurs présents dans le monde entier. 72

> To’o brings the human form to the limits of abstraction. Its facial features are suggested by two corded vertical lines with small loops on the top representing the eyes. Another pair of loops similar to the eyes, represents the ears. Two parallel horizontal lengths of cord signify the mouth. L-shaped lengths of cord on each side suggest the arms. The piece which I have published is believed to have been collected by the Reverend George Bennet. He was a member of the London Missionary Society. Between 1821-1829, together with Reverend Daniel Tyerman, they visited Missionary stations around the world. Between 1821-1824, they were in Polynesia. Reverend Bennet assembled a large ethnographical collection which was given to the London Missionary Society Museum and the Saffron Walden Museum in Essex, United Kingdom. Laurance Alexander Rudzinoff Air Tahiti Nui Brand Ambassador, Cultural Attaché, Writer and International Art Dealer specializing in twentieth century masters, Laurance Rudzinoff views the incredible ancient Polynesian artifacts as Ambassadors from our Islands. After all, they promote good will and interest in our islands, which is an important part of an ambassador’s duties. Starting with this edition and for each of the next issues, Laurance Rudzinoff will teach us about a different Polynesian Ambassador on display around the world.

© dr


V O T R E P R O G R A M M E D E F I D É L I T É A I R TA H I T I N U I

*Soumis aux conditions générales du Club Tiare et selon les classes de réservation.

- Crédits photo : © Tim McKenna

Vos miles vous donnent des ailes !

Rejoignez les membres du Club Tiare et devenez, vous aussi, voyageur privilégié.

*

w w w. a i r t a h i t i n u i . c o m 73


© philippe bacchet

ポリネシアの神オロを具現した、トオ像 ニューヨークのタヒチ親善大使 世界各地に所蔵されるポリネシ アの美術品は、ポリネシア文化 を代表し、ポリネシア固有の文 化を世界に伝える役目を果た している。本誌では、このよう な美術におけるタヒチ親善大使 たちの特集記事の連載を企画し て、ポリネシアの文化遺産を紹 介することにした。今号では、 恐るべき戦争の神オロを具現し た奇妙な擬人像、トオ神像を紹 介する。

74

高さ46cmの像は神を表現したもので、タヒチ語で「トオ(to’o)」と呼ば れる像である。他のトオ像と同じく両目と両耳、鼻、腕が容易に識別できる ところから、明らかに神を擬人化しているものだ。トオは、タヒチの戦争の 神オロを具現している。神を宿す小像、トオ像は、植物繊維で作られ、いつ もは秘密の場所に隠されていて、戦国時に大酋長が即位する式典や、季節ご との収穫を祝う儀式など、重要な儀式の時にだけ人前に出された。 トオ像はパンダナス(学名Pandanus tectorius)の葉で作った覆いで大事に 包まれ、他の神具や像とともに小さな「神の館」に収められていた。特別行 事の時には、儀式に不可欠な道具であるトオ像や他の神具が取り出され、マ ラエ(神殿)に並べられた。信者たちが聖なる像を見てお祈りできるように 覆いがはずされ、神像を守る聖なる覆いは儀式の間に新しいものに取り替え られて、式が終わるとすべてが再び「神の館」に戻された。

戦争の神オロを表す像 ポリネシアでは、マナ(霊力)を持つとされる神々が色々な形で表現されて いるが、最も強大な神々は、人間や動物の姿で表されることはなかった。タ ヒチでいちばん重要な神様は、戦争の神様であるオロ神である。オロは、全


能の神タアロアとライアテア島オポアのヒナトゥアウタの息 子である。ライアテア島のオポアという場所は、ポリネシア で最も重要な祭祀場であるタプタプアテアのマラエのある地 だ。このマラエは、元々は創造の神タアロアを祀るものだっ たのだが、後に13・14世紀になるとタアロアは息子のオロに 全能の地位を奪われてしまい、次第に忘れられてしまうこと になる。 オロ神の信仰は、ポリネシアの人々がヨーロッパ人と初めて 出会う時期の少し前、1767年にタヒチで始まったようだ。そ の後、19世紀初めの15年間は、タヒチの王ポマレ2世が支援 したオロ神信仰が急速に広まった。タヒチの国教にまでなっ たのだが、それも長くは続かなかった。1816年にポマレ2世 がキリスト教に改宗し、島の土着宗教は見捨てられることに なったからだ。 そして、トオを始めとする神々を表現した像の大半がこの時 期に破壊された。しかし、奇異なことにその一部は住民か らキリスト教の宣教師たちに差し出され、また宣教師自身も 集めて、彼らによってヨーロッパの教会に送られた。当時の 西洋社会の共通概念である「偶像を崇拝する未開の異教徒た ち」に対して教会が行った宣教活動の成果の、具体的な証拠 品としてだった。

聖なる羽根 トオ像以外では、オロ神の神性を表現したオブジェは一般に 長方形の抽象的なものである。ふつうは、ヤシの実の繊維を 編んだもので木の芯を幾重にもていねいに覆っており、それ も、木の芯全体を覆うのではなく、この覆い方に神聖さの秘 訣があると考えられていた。オブジェの外側にヤシの繊維を 帯状に巻いたものを加えることで、オロ神の顔の輪郭や身体 の線が表わされている場合もある。木の芯を繊維で覆った部 分は、羽飾りを差し込む土台となる。像を飾る羽にはオロ神 のマナ(霊力)が宿っていると考えられていたのだ。イギリ ス人宣教師ウィリアム・エリス(1794~1872)は、トオ像 における羽飾りの重要性を次のように指摘している。「神々 がこのような羽を偏愛していたと考えられていた。神のパワ ーと影響力が羽に伝達され、この羽根を付けたオブジェにも それが伝わるとされていた。多くの偶像が、ヤシの実の殻か ら取った繊維を緻密に編んだもので木片を覆って作られてお り、細い帯状の繊維を使って表面に羽を固定していた」。 神にまつわる古代ポリネシアの多くのオブジェと同様に、ト オ像もタパ(樹皮を叩いて作った布)で幾重にも覆ってし っかりとした荷包みがされ、非常に大事な祭礼行事の時だけ 取り出された。オロ神は戦争の神様であり、それはつまり、 戦いの前にはいつもオロの助けが求められていたということ を、忘れてはならない。また、オロ神は主に戦争に結びつい て崇められていたが、それ以外にも、「アリオイ」たちの守 り神という役割があった。アリオイというのは古代ポリネシ アの特権階級で、若い男女で構成するセミプロの芸能集団で ある。アリオイには性的な放縦を始めとする自由な生き方が 認められていたが、子孫を残すことは許されていなかった。 オロ神は、人類の起源と性的欲望成就、永遠の若さの神とし てアリオイたちから崇められていた。

抽象との境目すれすれ ジェームズ・クック船長は、1777年にタヒチ島のアテフルの マラエで、オロ神に捧げられたものと思われるいけにえの儀 式を目撃し、その時に、樹皮を編んだ布で作られた袋が開か れる様子を次のように描写している。「もうひとつの袋の一 端が開かれたが、中に何が入っているのか見るために近づく ことは我々には許されなかった。中には、エアトゥア(タヒ チ語で神atuaのこと)、あるいはそれを表したとされるもの が隠されているのだと言われた。ヤシの実の殻の繊維で巻い た大きな蓋のような形をしたもので、丸い形の一方が少し厚 くなっている。我々は、色々な人が持って来た小さなエアト ゥアを度々目にしたが、それが何を象徴しているのかは分か らなかった。」 トオ像は、人間の形をしてはいるものの、かなり抽象的であ る。垂直に走る紐の2本の線は、上部の目を表す小さな輪と ともに、顔の輪郭を思わせる。この目に似たもうひと組の輪 は、耳を表している。紐で出来た2本の横線は口で、両脇にL 字型に付けられた紐は腕を想わせる。 ここで紹介したトオ像は、ロンドン伝道協会のメンバーだっ たジョージ・ベネット牧師が入手したものと思われている。 ベネット牧師は、1821年から1829年の間にダニエル・タイ ヤーマンとともにロンドン伝道協会の宣教師として世界各地 を訪れてている。ふたりは1821年から1824年にかけてポリ ネシアを訪れており、この時にベネット牧師が集めた民族誌 上貴重な価値を持つコレクションが、後にロンドン伝道協会 とサフロンウォルデン博物館に遺贈された。 ローランス・アレクサンダー・リュジノフ

ニューヨーク、メトロポリタン美術館-マイケ・.ロックフェラー・コレクシ ョン。1979年ネルソン・ロックフェラーより寄贈.

75


Découverte

Exposition MANAVA

Vue de l’installation MANAVA à la galerie WUHO de Los Angeles. / Installation view MANAVA, WUHO Gallerie, Los Angeles.

Manava Première exposition d’art contemporain autochtone polynésien à avoir été organisée à l’extérieur de la Polynésie, Manava a été dévoilée en décembre 2014 dans la galerie WUHO de Los Angeles aux états-Unis. Une exposition conçue par le Centre des Métiers d’Art, école d’art située à Papeete. Récit de cette aventure. 76

« Un voyage vers l’extérieur qui commence de l’intérieur » « Manava marque le début d’une nouvelle étape dans le paysage culturel et artistique en Polynésie. Le monde change et nous devons changer avec lui, en commençant par nous réexaminer nous-mêmes et notre relation à lui, mais aussi à travers les signes par lesquels nous nous représentons en son sein. C’est un voyage vers l’extérieur qui commence de l’intérieur. MĀNAVA! », explique avec force Viri Taimana, directeur, du Centre des Métiers d’Art - Te Pu Haapiiraa Toroa Rima i. Créé en 1980, le CMA propose un enseignement qui revisite l’histoire et le patrimoine de la Polynésie à travers la sculpture, la gravure, le dessin, la peinture, le tressage, la photographie, la vidéo et l’installation. Résonnant comme une parole de bienvenue, Manava est avant tout un nom des entrailles, du ventre, ce ventre polynésien - siège des sentiments - où se fixe la conscience. Les expositions d’art contemporain du CMA telles que Manava se révèlent comme des

introspections, des vues spécifiques de la Polynésie et proposent un itinéraire dans le monde polynésien, pleinement inscrit dans le XXIe siècle. Elles établissent l’existence d’une pensée autochtone polynésienne contemporaine investissant les arts visuels. Il y est fait état des questionnements de créateurs polynésiens sur leur société, leur inscription au monde et leur participation à ce dernier. Un seuil a été franchi lorsque les œuvres contemporaines de Manava furent exposées au Musée de Tahiti et des îles en 2013. Le message d’une culture artistique vivante a été reçu positivement par le musée, institution publique de Polynésie française garante de la conservation du patrimoine ancien. Les œuvres contemporaines de Manava s’inscrivent dans le prolongement des collections ethnologiques du musée. Les œuvres d’art sont de puissants vecteurs de transmission culturelle. Chaque acte de création est à la fois un acte de restitution et de transmission.

© dr


A journey towards the outside starts from within This is the first exhibit of contemporary Polynesian indigenous art to take place outside of French Polynesia. Manava opened in December 2014 at the WUHO Gallery in Los Angeles. This exhibit was conceptualized by the Centre des Métiers d’Art (Center for Careers in Art), which is an art school located in Papeete. Here is an account of this adventure. © dr

Matahi Chung Shing, Les Masques, photographie couleur, 80X120 cm. / Matahi Chung Shing, Masks, C-print, 31-1/2 x 47-1/4 x 1-19/32 inches.

Assimilating French Polynesian cultural, aesthetic and ethical values “What is our rapport with history and how can we consider the issue of our cultural representation today?” is the rallying question French Polynesian artist Alexander Lee asks. He collaborated with students and teachers of CMA during workshops he conducted at the school. The conceptual power behind the works of Manava did not slip by Ingalill WahlroosRitter, Assistant Dean of the School of Architecture at Woodbury University and Director of the WUHO Gallery (Woodbury University Hollywood Outpost), located on the prestigious Hollywood Boulevard in Los Angeles. She visited the exhibit in Tahiti for an experimental media workshop at CMA. This workshop was organized in partnership with Woodbury and CMA students (an exchange that began in 2010). Consequently, Wahlroos-Ritter invited the Manava show to the WUHO Gallery in Los Angeles for

December 2014. The contemporary works created for Manava reflect an assimilation of French Polynesian cultural, aesthetic and ethical values. These values stem from individual expression influenced by a local collective memory connected to ways of life, the environment and the conditions of the existence of a cultural heritage. The culture brings together a collection of perspectives transmitted from generation to generation. This is done through orality, the written word, gestures, audio-visual means or by any other way in relationship to the arts, technique, expertise, daily life and the acknowledged value of collective events from ancient and contemporary times. The creation of contemporary art allows Polynesians to recognize themselves in the art in a way that gives them a sense of identity and continuity. Alexander Lee

- A Manava II exhibit is scheduled to take place at the Musée de Tahiti in Octobre 2016, and will show in the WUHO Gallery (and beyond) in 2017. - Air Tahiti Nui is Manava’s official sponsor and transport for its international tour.

© dr

“Manava marks the beginning of a new phase in the cultural and artistic fabric of French Polynesia. The world is changing and we must shift along with it, starting with re-examining ourselves, our relationship with the world and the signs with which we represent ourselves to the world. This is a journey towards the outside that starts from within: MĀNAVA!” Viri Taimana, the Director of the Centre des Métiers d’Art Te Pu Haapiiraa Toroa Rima i passionately explains. Created in 1980, the CMA offers a curriculum that revisits history and French Polynesian cultural heritage through sculpture, engraving, drawing, painting, weaving, photography, video and installation projects. Although it resonates like a word of welcome, Manava is above all the word for the gut, the stomach, the Polynesian belly, which is where the seat of emotions is located, where consciousness reigns. CMA’s contemporary art exhibits, such as Manava, reveal themselves as introspections—specific views of French Polynesia that offer an itinerary into a Polynesian world fully immersed into the 21st century. These introspections establish the existence of contemporary indigenous Polynesian thought surrounding visual arts. Polynesian artists question their society as well as their immersion and participation in the world. When the contemporary art of Manava was exhibited at the Musée de Tahiti et des îles in 2013, it crossed a major threshold. Its message of a living artistic culture was positively received by the museum, a public institution in French Polynesia that strives to preserve the ancient heritage. The contemporary works of Manava are inscribed as an extension of the ethnological collections of the museum. Each created piece of art is at once an act of restitution and transmission. As such, the arts allow the regeneration and diffusion of French Polynesian heritage while preserving characteristics that are passed down and that integrate the crucial evolution of cultural heritage.

Keziah Taputuarai, Hakamanu, Acrylique sur toile, 426 x 278 cm. / Keziah Taputuarai, Hakamanu, Acrylic on canvas, 167-23/32 x 109-15/32 inches.


Découverte

Exposition MANAVA

Raufara Nanai, le Siffleur - Bois et acrylique, 27 x 27 x 97 cm. Raufara Nanai, The Whistler - Wood and acrylic, 10-5/8 x 10-5/8 x 38-3/16 inches

78

Ioane Mahai, Patiatia Hiro’a (Le Picotement de la Culture), Clous et chaise, 94X45 cm / Ioane Mahai, Patiatia Hiro’a (The Prickle of Culture), Nails and stool, 37-13/32 x 17-23/32 inches

© dr

© dr

Ainsi, les arts permettent la régénération et la diffusion du patrimoine polynésien en préservant les caractéristiques passées et en intégrant la nécessaire évolution des patrimoines culturels. « Quel est notre rapport à l’Histoire et comment peut-on considérer la question de notre représentation culturelle aujourd’hui ? » est la question de ralliement posée par l’artiste polynésien Alexander Lee, qui a collaboré avec les étudiants et les enseignants du CMA lors des ateliers qu’il a menés à l’école. La force conceptuelle des œuvres de Manava n’a pas échappé à Ingalill Wahlroos-Ritter, vice-doyenne de l’École d’Architecture de l’Université Woodbury, et directrice de la galerie WUHO (Woodbury University Hollywood Outpost) située sur le prestigieux Hollywood Boulevard à Los Angeles, aux états-Unis. Elle a pu visiter l’exposition à Tahiti pendant un séjour durant lequel se tenait, au CMA, un atelier d’expérimentation autour des matériaux. Un atelier organisé en partenariat avec les étudiants de Woodbury et ceux du CMA (un échange qui a commencé en 2010). Wahlroos-Ritter invita alors Manava à la galerie Wuho à Los Angeles en Décembre 2014. Les œuvres contemporaines produites pour Manava témoignent d’un

enracinement dans les valeurs culturelles, esthétiques et éthiques polynésiennes. Elles naissent d’une expression individuelle s’appuyant sur une mémoire collective locale en lien avec les modes de vie, l’environnement, les conditions d’existence de la culture et son patrimoine. La culture rassemble l’ensemble des témoignages transmis de génération en génération par voies orales, écrites, gestuelles, audio-visuelles ou par tout autre moyen en rapport avec les arts, les techniques, les savoir-faire, la vie quotidienne, les événements collectifs des époques anciennes et contemporaines et dont la valeur est reconnue. La création artistique contemporaine permet aux polynésiens de se reconnaître dans une production et leur procure un sentiment d’identité et de continuité. Alexander Lee

- Une exposition Manava II est prévue au Musée de Tahiti en Octobre 2016, et se rendra à la galerie WUHO (et au-delà) en 2017. - Air Tahiti Nui est le partenaire officiel et transporteur de Manava dans sa tournée internationale.


79


Chad Poroi, E Ata Ori, Vidéo et son, interprétation vivo : Libor Prokop (2’03 mins). / Chad Poroi, E Ata Ori, Video and sound, nose flute played by Libor Prokop (2’03 mins).

現代美術展「マナヴァ」 内より始まり外へ向かう旅 米国ロサンゼルスのWUHOギャラリーで、「マナヴァ」展が2014年12月に幕を開けた。 ポリネシア土着の現代美術の展覧会として、ポリネシア以外の土地で初めて開催される展 覧会である。パペーテ、ポリネシア工芸学校内の工芸センターが企画した「マナヴァ」展 の紹介。 「マナヴァ展は、ポリネシアの文化芸術シーンが新たな一歩 を踏み出したことを示すもの。世界は変遷し、それに連れて 我々も変わらなければならない。それにはまず、自分たち自 身と見つめ、さらに世界と自分たちとの関係を見直すことか ら始めるが、それだけではなく、世界の中で自分たちが表さ れている象徴についても、改めて見つめなければならない。 間ナヴァ展は、内より始まり外へ向かう旅だ。マナヴァ!」 。パペーテのテ・プ・ハアピイラア・トロア・リマ・イ工芸 センター(CMA)のヴィリ・タイマナ所長は、展覧会の趣 旨を力を込めて説明してくれた。1980年に創設された工芸 センターは、彫刻や版画、絵画、編みかご作り、写真、ビデ オ、インスタレーションなどを通じて、ポリネシアの歴史と 文化遺産を再評価する教育内容を提案している。 「ようこそ」と心からの歓迎の意を伝える言葉でもある「 80

マナヴァ」というタヒチ語の第一の意味は、「腹」「はらわ た」であり、つまりポリネシアのはらわた「マナヴァ」は感 情の中枢、意識が宿っている場所だ。工芸センターが催すマ ナヴァ展などの現代美術展は、ポリネシア特有のものの見方 である「内観」を表現し、21世紀のまっただ中を生きるポ リネシア世界の道程を示すものである。マナヴァ展に出品さ れた作品群は、現代ポリネシアに土着の思想の存在をビジュ アル芸術の形で確立している。ポリネシアのクリエーターた ちは、マナヴァ展において、自分たちの社会、世界に刻まれ たポリネシアのイメージ、世界の一員としてのポリネシアに ついての問題提起を表現している。 2013年に、マナヴァ展として現代美術の作品がタヒチ博物 館に展示されたことで、非常に画期的な第一歩が踏み出さ れた。

© dr


仏領ポリネシアの歴史遺産の保存を本来の目的とする公的 機関である博物館で、現用の芸術文化からのメッセージが 好意的に迎えられたのだ。マナヴァ展は、博物館の民族誌 コレクションの延長として位置づけされる。芸術作品は文 化の伝達に欠かせない強力な媒介であり、文化遺産の過去 の特徴を保存し、かつ必要な変化も取り入れることのでき る芸術作品こそが、ポリネシアの文化遺産の再生と伝搬を 可能にするのだ。

文化的価値と美的価値、ポリネシアの美的 価値にしっかりと根を張って 「自分たちと歴史との関係は?現代における自分たちの文 化的表象という問題を、どう考えたらよいのか?」。これ が、ポリネシア出身のアーティスト、アレクサンダー・リ ーが工芸学校でワークショップを行った時に、工芸センタ ーの指導教官や生徒たちに問いかけた疑問である。 マナヴァ展の作品群の力強いコンセプトは、インガリル・ ウォルルース=リッターの目をとらえた。彼女は、米国ウ ッドベリー大学建築スクールの副学長で、ロサンゼルスの 目抜き通りハリウッド大通りにある大学附属のWUHOギ ャラリーの所長を兼任している人だ。彼女は、工芸センタ ーで素材をテーマにした実験的ワークショップの開催中に タヒチ滞在し、展覧会を訪れる機会を得た。このワークシ ョップは、ウッドベリー大学と工芸センターの学生の協 力で開催されたものである(2010年から始まった交換留

学)。ウォルルース=リッターが2014年12月にマナヴァ 展をロサンゼルスのWUHOギャラリーに招待したのは、 このような経緯によるものだった。 マナヴァ展に出展するために製作された現代美術作品は、 文化的価値と美的価値、そしてポリネシア独自の美的な価 値観にしっかりと根差した作品である。どの作品も、生き 方や環境、あるいは文化の存在条件、文化遺産に関する地 域共通の記憶をベースにして、作家個人の表現から生み出 されたものだ。文化というものは、古代と現代において価 値あるものと認められたあらゆる芸術や技術、熟練した 技、日々の暮らし、共同行事が、口承や文書、動作、視聴 覚的表現などを媒介形式として何世代にもわたって伝達さ れてきたもので、つまりは時代の証言のすべてを結集した ものである。ポリネシアの人々は、現代の創作術作品の中 に自分自身を見出し、自分と作品を重ねあわせることでポ リネシアの民としてのアイデンティティと民族の継承を感 じ取るのだ。 アレクサンダー・リー - タヒチ博物館では、2016年10月にマナヴァ展の第2部 「MANAVAⅡ」の開催を予定。2017年にはWUHOギャラリーで の開催が予定されており、さらに別の開催地も可能。 - エア タヒチ ヌイは、海外に巡回するマナヴァ展の公式協力 企業兼輸送事業者。

Vue de l’installation, MANAVA, galerie WUHO à Los Angeles. / Installation view, MANAVA.

© dr

81


Rendez-vous

ABUZ

Membre du collectif Crewzing, Abuz est un artiste complet. Pour la première fois, il a exposé son travail à l’atelier de son ami artiste, Kanaky. Member of the art collective Crewzing, Abuz is a complete artist. For the first time, he exposed his work in the workshop of his friend, Kanaky.

Abuz Dans le dynamique milieu du graffiti tahitien, on le connaît sous le nom d’Abuz. Réputé et respecté en Polynésie française, ce graffeur de 31 ans est avant tout un artiste authentique, obstiné et talentueux. Portrait.

82

Un authentique audacieux

Bold and authentic

« Arrêter de graffer, c’est arrêter de respirer ». Romain Picardi, plus connu sous son nom d’artiste « Abuz », est né avec un crayon dans une main et a grandi avec une bombe aérosol dans l’autre. Depuis quinze ans maintenant, le graffiti régit sa vie. En remportant le prix Fenua StudentATN lors du premier Festival international de Graffiti Ono’u 2014 organisé à Tahiti - un événement qui a réuni une quarantaine d’artistes du monde entier pour redécorer la ville de Papeete et participer à un concours, Abuz est devenu un graffeur incontournable de la scène artistique polynésienne. « Avec ce prix, j’ai eu de belles retombées tant au niveau professionnel que personnel. On me sollicite, on me reconnaît et on me recherche, c’est nouveau pour moi ! », confie avec humilité le jeune trentenaire, assis à la table d’un restaurant du quartier de Fare Ute, près du port de Papeete. Ce quartier, l’artiste le connaît bien, ses créations sont visibles dans presque tous les coins de rue. Impossible de ne pas reconnaître sa signature : ses tons parfois tristes ou colorés, ses thèmes abstraits mais toujours sensibles, ses

lignes douces et souvent piquées au vif. « Je fais beaucoup de décoration, je peins des stores ou des murs de magasins, d’hôtels ou de particuliers ». Abuz n’a aucun scrupule à le dire : la décoration, c’est son gagne pain. Il n’est pas seulement un graffeur de rue. Le jeune homme vit de sa passion grâce à ce type de commande. Un côté business qui n’est pas toujours apprécié dans le milieu du graffiti où les approches peuvent être partagées. Certains prônent le graffiti « vandale », fait à l’arraché, de manière illicite et gratuite, d’autres décident de ne pas se poser de limites et tentent de gagner leur vie avec. « Le graff est né dans la rue mais il évolue. Aujourd’hui, l’argent fait partie du jeu, les Américains l’ont bien compris et n’en rougissent pas. Je respecte ceux qui font du vandale mais, moi, j’ai décidé de faire plus et de gagner ma vie en pratiquant ma passion », souligne l’artiste qui se distingue des autres graffeurs du Fenua notamment pour ses thèmes et son style bien particulier. « J’aborde souvent le sujet du subconsicent ou de l’abstrait, je suis aussi plus dans le graphisme, dans les personnages ou le décor.


Within the dynamic world of Tahitian graffiti, he is known by the name of Abuz. Renowned and respected in French Polynesia, this 31-year-old graffiti artist is above all a true artist, obstinate and talented. Here is a portrait. “To stop painting graffiti is to stop breathing,” says Romain Picardi, known by his artist’s name, Abuz. He was born with a pencil in one hand and an aerosol can in the other. For the past fifteen years, graffiti has been his life. He took the award for the Fenua Student-ATN during the first Ono’u International Graffiti Festival that took place in Tahiti in 2014—an event that brought forty artists together from all over the world to decorate the city of Papeete and participate in a competition. Ever since, Abuz has become a key graffiti artist on the French Polynesian art scene. “This award brought me amazing professional and personal outcomes. People request my work, I am recognized and people look for me. This is all so new to me!” reveals this humble young thirty-something. He is sitting at the table in a restaurant located in the Fare Ute neighborhood, close to the Papeete harbor. The artist knows this neighborhood well. His work is visible from almost every street corner. It is impossible to not recognize his signature style. It is either colorful or sad. His themes are abstract but always perceptive. His soft lines are often cut to the quick. “I decorate a lot. I paint stores or shop walls, hotels and private homes.”

Abuz has no qualms about saying it— decorating is his living. He is not just a street graffiti artist. This young man survives off his passion thanks to commissions. The world of graffitti does not always appreciate this business aspect and opinions can vary. Some artists advocate tag graffiti, done on the fly, stealing spaces to paint illegally and freely. Others decide to not set limits on themselves and attempt to make a living at it. “Graffiti art comes from the streets but it is evolving. Today, money has become a part of the game. Americans get it and aren’t embarrassed. I respect those artists who do graffiti on the fly, but I have decided to go further and earn a living doing what I love,” states this artist who is distinctive from the other graffiti artists from the Fenua due to his themes and particular style. “I often take on the topic of the subconscious or do abstracts. I am also really into graphics, characters and décor. I don’t really care for tagging, which is more traditional graffiti. Over the years, I have sought my own signature style and improved it,” says Abuz. He admits that he readily uses Polynesian motifs from time to time in his work. “Sometimes, I reinterpret shapes or symbols from French Polynesia.

I am careful not to fall into traditionalism. I want the message in my designs to remain universal.” It is after receiving a degree in English from the University of French Polynesia that this young man, who first became initiated into graffiti during a brief stay in France while in high school, decided to become an artist. With the support of his family, he found some paid gigs and his first major work: the logo for Morisson’s Café in Papeete, a popular bar-restaurant in the French Polynesian capital. “In the beginning, it was quite difficult. I had very few commissions. I was making about $900 a month and I wasn’t creating the type of work that I wanted. But I had no choice. I had to make do with what I was doing,” says this same person who four years later would create one of his greatest works on a wall of the famous Four Seasons Hotel in Bora Bora. “I always strived for a good work ethic. It is so important to do good work. This is what makes a graffiti artist lucrative. This is how I learned and how I evolved.” Persistant and determined, Abuz never gave up despite material and financial difficulties. In the beginning, even though graffiti has been around for the past twenty years in Tahiti, it wasn’t that widespread.

Les graffeurs polynésiens Tahe, Cronos, Abuz et Sajme ont réalisé ensemble la fresque de la gare maritime lors du fesitval Ono’u 2014. The Polynesian graffiti artist Tahe, Cronos, Abuz and Sajme realized together the fresco of the harbor station during the festival Ono’ u 2014. PHOTOS : Suliane Favenec

83


Rendez-vous

ABUZ

«From New York to Tahiti», graff réalisé par Abuz (partie droite) et Mast à Los Angeles en décembre 2014.

> Je n’aime pas vraiment le lettrage, plus proche du graffiti classique. Au fil des ans, je cherche à avoir mon identité et à la faire évoluer», confie Abuz qui admet volontier réutiliser de temps à autres des motifs polynésiens dans ses oeuvres. « Il m’arrive de reprendre des formes ou des symboles de la Polynésie que je réinterprète, mais je fais attention à ne pas tomber dans le folklorique. Je veux que le message de mes créations reste universel » C’est après une licence d’anglais à l’université de Polynésie française, que le jeune homme, initié au graff lors d’un bref séjour en France durant ses années lycée, se lance dans une carrière d’artiste. Soutenu par sa famille, il trouve quelques travaux rémunérés et notamment sa première réalisation : le logo du Morisson’s Café de Papeete, un barrestaurant bien connu de la capitale polynésienne. « Au début, c’était un peu galère, j’avais peu de commandes, je gagnais en moyenne 90 000 Fcfp par mois et je ne réalisais pas toujours des peintures qui me plaisaient. Mais je n’avais pas le choix, je devais faire avec », confie celui qui se retrouvera quatre ans plus tard à réaliser l’une de ses plus belles créations sur l’un des murs du célèbre hôtel Four Season à Bora Bora. « Je me suis toujours efforçé d’avoir une rigueur dans mon travail, c’est important de faire du bon boulot, c’est ce qui fait la valeur du graffeur. C’est comme cela que j’ai appris et ai évolué ». Persévèrant et déterminé, Abuz n’a jamais baissé les bras malgré les difficultés financières et matérielles. À ses débuts, même si le graffiti existe depuis une vingtaine d’années à 84

Tahiti, il n’est pas très répandu. Ainsi, trouver des bombes pour rédecorer les murs de la ville est un véritable défi, les graffeurs sont obligés d’importer leur matériel d’Europe. Vers la fin des années 2000, le marché se développe sur le territoire avec l’ouverture du magasin Old School, aujourd’hui Mata Store, à Papeete. Les artistes locaux commencent alors à trouver leur matériel sur l’île et, donc, à peindre plus régulièrement. À l’inverse de leurs camarades des grandes villes d’Europe ou d’ailleurs, habitués à être dévisagés par les passants lorsqu’ils peignent des murs dans la rue, les artistes polynésiens sont, eux, encouragés voire admirés. « Ici, les gens s’arrêtent, te regardent et souvent te félicitent. Pour eux, nous ne sommes pas des voyous qui salissons mais des artistes qui embellissons les murs de l’île. C’est un vrai plaisir ! » explique l’artiste qui se réjouit de voir apparaître chaque jour de nouvelles signatures ou de nouvelles fresques à Tahiti. « Le mouvement est encore récent, il a explosé il y a une dizaine d’années mais il évolue très vite. Aujourd’hui, il y a une vraie scène du graff à Tahiti, tu vois de tout : du vandale, du décor ou de la toile », confie l’artiste avant d’ajouter : « de plus en plus de jeunes de 14 ans commencent à poser leur signature un peu partout, ils osent et c’est une bonne chose » . C’est une des retombées du Festival Ono’u qui a réuni en mai 2014, à Tahiti, les meilleurs grafffeurs internationaux. « Il n’y avait que des pointures du graff ! Et, pour la première fois, nous avons eu l’opportunité de nous confronter à d’autres artistes. C’était un vrai bol d’air ».


«From New York to Tahiti», graffiti realized by Abuz and Mast in Los Angeles in December, 2014.

To find aerosol cans to paint the city walls was truly a challenge. Graffiti artists had to import their supplies from Europe. By the end of the 2000s, sales started to develop in the country with the opening of the Old School shop in Papeete, now known as the Mata Store. Local artists could then buy supplies on the island, and therefore paint more regularly. Quite the opposite of their fellow artists in the big cities of Europe or elsewhere who are used to the disdain of passersby as they paint walls in the streets, French Polynesian graffiti artists are encouraged and even admired. “Here, people stop and watch you and often complement your work. In their eyes, we are not hooligans being destructive, but artists embellishing the walls of the island. It is so enjoyable!” explains this artist who is happy to see new work and new murals occur every day in Tahiti. “The movement is still fresh. It exploded about ten years ago but it is evolving very quickly. Today, there is a true graffiti scene in Tahiti. You can see all kinds: tagging, wall art or canvas,” confides Abuz before adding, “more and

more young people around 14 are starting to place their signature everywhere. There dare to do it and it is a good thing.” This is one of the outcomes of the 2014 Ono’u Festival that gathered the best international graffiti artists in Tahiti last May. “All the big names in graffiti were there! For the first time, we had the opportunity to go up against other artists. It was a true blast of fresh air.” Besides having the chance to rub shoulders with bigger artists, what was even more important for Abuz was that the festival united local graffiti artists. “Before, we were more or less in our own little corners. The festival brought us together. For some, we got to discover new artists among us. Some of the international attendees were impressed by our level of artistry. Five Tahitians were selected as some of the best out of all the others. This was a huge accomplishment!” This exploit is even more impressive since two local graffiti artists, including Abuz, were among the ten finalists. Mast, a NewYork graffiti artist, was awarded the grand prize. However, Abuz walked away

© Festival ONO’U

with the Fenua Student Award and an Air Tahiti Nui ticket for Los Angeles. However, this is an opportunity and reward that he almost missed.

A sensitive and brave artist A few months before the beginnning of the time to register for the festival, Abuz went through a difficult period. In the midst of a breakup, the artist, a young father of a little boy now three and a half years old, started questioning things. He felt lost and decided to walk away from graffiti. Abuz rebecame Romain Picardi and left to find a job “like regular people.“ He found a position as a store clerk in a garage. This experience lasted three months until he realized he was on the wrong path. “I had to test myself. I did it and I understood that graffiti was my life. So I quit the job and grabbed my aerosol cans.” What happened next justified his decision. By the end of 2013, a rumor about a graffiti festival and competition in Tahiti turned into a reality. 85


Rendez-vous

ABUZ

Bombes aérosols et masque sont les outils indispensables du graffeur / Spray cans and mask are the essential tools of the graffiti artists

> Au-delà de cette chance de se frotter aux plus grands, pour Abuz, et c’est là peut-être le plus important, le festival a permis de réunir les graffeurs locaux. « Avant, on était un peu chacun dans son coin, le festival nous a rassemblés, avec certains, on s’est même découverts. Certains étrangers ont été surpris par notre niveau, on était quand même cinq Tahitiens sélectionnés contre le reste du monde, c’est énorme ! ». L’exploit est d’autant plus admirable que deux graffeurs locaux dont Abuz, se sont retrouvés parmi les dix finalistes. Finalement le grand prix sera remporté par Mast, un graffeur new-yorkais, mais Abuz repartira avec le prix du Fenua Student et un billet d’avion Air Tahiti Nui pour Los Angeles. Une récompense et une opportunité qui ont pourtant bien failli lui passer sous le nez.

Un artiste sensible et courageux Quelques mois avant le début des inscriptions, Abuz traverse une période difficile. En pleine rupture affective, l’artiste alors tout jeune papa d’un garçon aujourd’hui âgé de trois ans et demi, se pose des questions, il est perdu et décide de s’éloigner du graffiti. Abuz redevient Romain Picardi et part à la recherche d’un travail « comme les autres ». Il trouve un poste de magasinier dans un garage, l’expérience dure trois mois avant de réaliser qu’il se trompe de voie. « J’avais besoin de me tester, je l’ai fait et j’ai compris que le graffiti c’était toute ma vie ; j’ai alors lâché mon poste et repris mes bombes ». La suite lui donnera raison. Fin 2013, la rumeur d’un festival de graffiti à Tahiti et d’un concours se confirme, Abuz s’inscrit aussitôt, il est sélectionné et se retrouve propulsé en finale. 86

© suliane Favenec

« Je crois que c’était l’opportunité de ma vie, je l’ai saisie et j’ai foncé », confie l’artiste qui s’est inscrit pour la deuxième édition du Festival Ono’u qui se déroulera à Tahiti du 5 au 9 mai 2015. Du jour au lendemain, l’artiste polynésien s’est ainsi retrouvé à peindre un mur dans un célèbre quartier de Melrose à Los Angeles au côté du gagnant de l’édition 2014 et quelques autres artistes internationaux. « L’expérience était mortelle. Les mecs sont super bons mais ils restent humbles et cool. En me confrontant à eux, j’ai réalisé que j’étais graffeur, je savais faire des choses mais j’en avais aussi beaucoup à apprendre ». Au-delà de cette leçon d’humilité, Abuz a également compris que pour exister comme artiste, il devait montrer ses œuvres, sortir du Fenua et s’ouvrir au monde. « Les pointures du graff mélangent les styles, ils sortent du graffiti classique pour se créer une identité propre. Je veux être libre comme eux et ne pas me limiter ». Cette ligne de conduite, Abuz tente de la tenir dans ses décorations mais aussi dans ses projets plus artistiques et humains. « Récemment on m’a proposé de travailler avec un hôpital psychiatrique et une prison. Ces projets ne te rapportent pas d’argent mais ils t’enrichissement humainement ». Un côté humaniste qui fait aussi la signature de cet artiste talentueux et prometteur. Suliane Favennec Coordonnées de l’artiste : Facebook : Abuze.ink

Le Festival international de Graffiti, Ono’u 2015, se déroulera du 5 au 9 mai 2015, à Tahiti.


Abuz registered right away. He was selected and found himself thrust into the finals. “I believe this was the opportunity of a lifetime. I grabbed it and dove in,” said the artist, who has signed up for the second annual Ono’u festival that will take place in Tahiti May 5-9, 2015. From one day to the next, this French Polynesian artist found himself painting a wall in the famous Melrose neighborhood in Los Angeles alongside the winner of the 2014 festival and some other international artists. “The experience was awesome. The guys are so good at what they do, yet they remain humble and cool. Coming up against them, I realized that I, too, am a graffiti artist. I know my stuff but I also know I have a lot to learn.” Since this lesson in humility, Abuz has also understood that in order to exist as an artist, he must show his work. He must go outside of the Fenua (home country) and open himself up to the world. “The big names in graffiti merge styles. They leave traditional graffiti styles behind to create a new identity for themselves. I want to be free like they are and not limit myself.” Abuz attempts to not only hold onto this line of conduct while he decorates walls, but also with projects that are more artistic and humanitarian. “I have have been recently asked to paint in a psychiatric hospital and a prison. These projects don’t pay but they are spiritually enriching.” This humanist side also helps create the signature of this talented and promising artist. Suliane Favennec

Artist contact information : Facebook : Abuze.ink

The 2015 International Ono’u Graffiti Festival will take place from May 5-9 in Tahiti.

© Festival ONO’U

© suliane Favenec

87


Rendez-vous

ABUZ

© Suliane Favennec

大胆なホンモノの魅力、アビューズ

活力あふれるタヒチのグラフィティアートの世界で、彼は「アビューズ」の名で知られている。地 元フレンチポリネシアでみんなに一目置かれている評判のグラフィティアーティスト、31歳のア ビューズは、頑固で才能にあふれたホンモノのアーティストだ。、アビューズのポートレート。 「グラフィティをやめることは、呼吸を やめることと同じ」。アビューズのアー ティスト・ネームで知られるロマン・ピ カルディは、片手に色鉛筆を握って生ま れ、もう一方の手にスプレーを持って育 ったような男だ。グラフィティが彼の人 生を握るようになって、かれこれ15年 になる。昨年タヒチで開催された第1回 グラフィティアートONO’U国際フェス ティバル2014には、世界各国から約40 人のグラフィティライターが一同に集ま って、パペーテの町をグラフィティで飾 り、コンテストに参加した。アビューズ は、このフェスティバルでフェヌア・ス チューデント-ATN賞に輝き、グラフィテ ィアーティストとしてポリネシアのアー トシーンに欠かせない存在となった。 「この賞の効果は、プロのグラフィティ ライターとしても個人としてもとても大 きかった。依頼が多くなり、認められ、 求められるようになった。それまでなか ったことだよ」。パペーテの港に近いフ ァレ・ウテ地区にあるレストランのテー ブルに腰掛けて、30代のアビューズは謙 虚に語る。ファレ・ウテ地区は、アビュ ーズに馴染みの深い地域だ。ファレ・ウ 88

テの至る所にアビューズのグラフィティ が目につく。時に物悲しく、あるいはカ ラフルな独特のトーンと、抽象的だが繊 細なテーマの扱い、柔らかく心に響くラ インは、すぐに彼のものだと分かる。 「お店やホテル、個人の家のシャッター や壁などの装飾をすることが多い」と言 うアビューズは、装飾がメシの種だと言 うことに何の抵抗もない。彼はストリー トだけのグラフィティライターではな く、装飾の注文のおかげで自分の情熱で 暮らしを建てている。アビューズのビジ ネスライクな面は、グラフィティの世界 ではみんなに支持されるとは限らない。 グラフィティライターの間には相反する アプローチがあって、所有者の許可なし に不正に描くヴァンダルなグラフィティ を標榜するものと、タブーを超えること はせず、グラフィティのプロとして生き ようとするものがいる。「グラフィティ はストリートで生まれたものだけど、変 化している。今ではお金のこともグラフ ィティの一部になっていて、アメリカ人 はそのことをよく分かっているから、グ ラフィティで稼ぐことを彼らは恥ずかし いとは思わない。ヴァンダルをやるアー

ティストも尊重するけど、僕はそれを超 えて、自分が大好きなことをやって生活 費を稼ぐことにした」とアビューズ言 う。彼の作品は、独特のテーマとスタイ ルでタヒチの他のグラフィティライター とは一線を画している。「潜在意識的な テーマや抽象的なテーマを描いたり、グ ラフィズム、キャラクター、装飾的なも のを描くことが多い。クラシックなグラ フィティに近いレターは、あまり好きじ ゃない。だんだんと、自分のアイデンテ ィティを持ってそれを展開していこうと している」と言うアビューズは、作品の 中にポリネシアのモチーフを時々取り入 れることも考えている。「ポリネシア風 のフォルムやシンボルを自分流にアレン ジして使うことはあるけど、いかにもあ りふれた民族調にならないように気をつ けている。自分の作品のメッセージは普 遍的なままにしておきたいから」。 アビューズがグラフィティと出会ったの は、高校生の時にフランス本土に短期滞 在した時だった。仏領ポリネシア大学で 英語の学士号を取得した後に、グラフィ ティアーティストとしてのキャリアをス タートした。


家族の応援もあって何件かの注文を受 け、その最初の仕事が、パペーテで知ら れたレストラン・バー「モリソンカフ ェ」のロゴだった。「グラフィティライ ターとしてスタートしたけど、最初のう ちはちょっと惨めなものだった。注文が 少なくて月収は平均で9万CFPフランし かなかったし、作品の出来栄えも、いつ も自分が納得できるものばかりじゃなか ったし。でも、選択の余地はなく、なん とかやっていくしかなかった」と当時を 語るアビューズだが、その4年後にはボ ラボラ島の一流ホテル、フォーシーズン ズホテルの壁に、彼の傑作のひとつに数 えられるミューラル作品を仕上げるまで になっている。「仕事はきっちりやる、 ということをいつも心がけている。いい 仕事をすることはとても大事なことで、 グラフィティライターとしての評価に直 接つながる。このロジックで、仕事を学 び、成長してきた」。

将来性豊かなタヒチのグラフ ィティ・シーン 強い意志を持ち、粘り強い性格のアビュ ーズは、経済的な苦しさと画材探しに苦 労しながらも、絶対にあきらめなかっ た。彼がグラフィティライターとしてデ ビューした頃は、タヒチにグラフィティ が上陸してすでに20年ほどたってはい たのだが、グラフィティはそれほど浸透 していなかった。街の壁をグラフィティ で飾るため画材のスプレーを見つけるの は「チャレンジ」以外の何物でもなく、 ライターたちはヨーロッパから画材を輸 入するしかなかった。しかし、2000年 代末になるとパペーテにオールド・スク ール(現在のマタ・ストア)の店がオー プンし、タヒチにもやっとグラフィティ 用の画材が流通するようになった。こう して、地元で画材を入手できるようにな ったタヒチのライターたちは前よりひん ぱんに描くようになった。 ヨーロッパなどの大都市では、街の壁に グラフィティを描いているグラフィティ ライターは住民から冷たい視線を投げか けられることが多いが、ポリネシアでは その逆で、グラフィティを製作している ライターたちは町の人の応援を受け、製 作作業に見とれる人さえ多い。「タヒチ では、描いている時に立ち止まって見物 したり、ほめてくれる人がけっこうい る。彼らにとって僕らグラフィティライ ターは街を汚す不良たちじゃなくて、島 の壁を美しく飾るアーティストなんだ。 すごくうれしいことだよ!」と語るアビ ューズは、タヒチで毎日のように新し

いタグやピースが出現することを喜ん でいる。「この現象は、まだ最近のも の。10年位前に急に増えたんだけど、 急速に変化し、今では、タヒチに真のグ ラフィティ・シーンと呼べるものが確立 した。ヴァンダル、ピース、プロダクシ ョンと、タヒチには何でもある」という アビューズは、「14歳位のとても若い 世代が、ますますあちこちにタグを描 くようになっている。大胆で、いいこと だ」と付け加えた。 この現象は、世界の優れたグラフィティ ライターを一同に集めて2014年5月に 開催されたONO’U国際フェスティバル の効果のひとつの現われだ。「グラフィ ティの世界の大物ばっかりだった。僕た ち地元ライターにとっては、他のアーテ ィストと向かい合う初めてのチャンス で、外の空気に触れるすごい機会だっ た」。フェスティバルは、有名アーティ ストたちに出会うチャンスだっただけで はない。アビューズにとって、そしてお そらくこれがいちばん重要なことだった のだが、地元のグラフィティライターが 一堂に会する機会をフェスティバルが提 供したのだ。「それまでは、みんなバラ バラに活動していて、ライター同士はあ まりつながりがなかったんだけど、フェ スティバルのおかげでみんなが集まっ てお互いを知りあうことができた。地 元ライターのレベルにちょっと驚いて いた外人ライターもいたよ。何しろ、 世界を相手にタヒチアンライター5人が 選ばれたんだから。すごいよ」。そのう え、最終選考に残る10人のファイナリ ストにアビューズを含む2人の地元ライ ターが名を連ねたのだから、みごとな快 挙だった。結局、最優秀賞はニューヨー クのマストに奪われることになったが、 アビューズはフェヌア・スチューデント 賞と副賞としてエア タヒチ ヌイのロサ ンゼルス行き航空券を手にした。しか し、実は、アビューズはこの賞をみすみ す見逃すことになったかもしれなかった のだ・・・

繊細でがんばり屋のアーティスト フェスティバル申し込みの数ヶ月前、ア ビューズは難しい時期を過ごしていた。 今では3歳半になる男の子の父親になっ たアビューズは、当時、カップルが破綻 し、生き方に迷って途方に暮れたあげ く、グラフィティから離れることを決心 した。アビューズから本名のロマン・ピ カルディに戻り、ふつうの仕事を探し た。自動車修理工場の倉庫係の仕事を見 つけ、3カ月働いて、この選択が間違っ

ていたことに気付く。「自分を試して みる必要があったからやってみたけど、 やっぱりグラフィティが自分の人生だと いうことが分かった。だから、すぐに仕 事をやめてスプレー缶を手にした」。こ の選択が間違っていなかったことを、そ の後の出来事が証明する。タヒチでグラ フィティのフェスティバルが開催され、 コンテストがあるという噂が2013年末 に本決まりになり、アビューズは、すぐ に申込みの手続きをした。コンテストの 参加者に選ばれ、最終選考までなだれ込 む。「フェスティバルは、人生のチャン スだったと思う。僕はそのチャンスをつ かみ、突っ込んだ」という。アビュー ズは、2015年5月5日から9日まで開催 される第2回のONO’U国際フェスティバ ルに、すでに申し込みを済ませている。 2014年の受賞によって、アビューズは いきなり、最優秀賞受賞者や他の国際ク ラスのアーティストと並んで、かの有名 なロサンゼルスのメルローズ地区の壁に グラフィティを描くことになった。「こ の経験はすごかった。彼らはすごいレベ ルで、でも謙虚でクールだった。一流ラ イターと競演して、自分も確かにグラフ ィティライターであることを確認した。 グラフィティライターとしてすでに身に ついていることもかなりあったけど、学 ぶこともたくさんあった」。この機会 に、アビューズは謙虚さを学んだだけで なく、グラフィティアーティストとして 存在していくには作品を世に示し、タヒ チから外に出て、世界に自分を開く必要 があることを理解した。「グラフィティ 界の大物と言われるライターたちは、色 々なスタイルを取り混ぜて、従来のグラ フィティの枠を超え、自分自身のアイデ ンティティをクリエートしている。僕も 彼らのように自由でいたいし、自分を枠 にはめたくない」。このポリシーを、ア ビューズはグラフィティだけでなく、さ らに広い意味の芸術的人間的なプロジェ クトにも当てはめようとしている。「最 近、精神病院と刑務所で仕事をしないか という提案があった。経済的には見返り の少ないプロジェクトだけど、人間的な 意味で充実感があると思う」。ヒューマ ニスト的な一面は、才能にあふれ将来性 豊かなグラフィティアーティスト、アビ ューズを特徴づけるものである。 スリアーヌ・ファヴェネック

アビューズのコンタクト Facebook : Abuze.ink グラフィティアートONO’U国際フェス ティバル2015は、2015年5月5日から9 日までタヒチで開催。 89




Agenda

Sport

Danse

Artisanat

Crafts

Dance

Evènement Event

© tahiti tourisme - marc dozier

4, 5 et 6 avril April 4-6 Polynesia Tatau

© just-c studio

Trente-cinq tatoueurs locaux et quinze internationaux seront au Musée de Tahiti et des Îles pour la convention annuelle dédiée au tatouage. Un événement organisé par l’Association des Artistes Tatoueurs de Polynésie. Une rencontre durant laquelle les meilleurs artistes tatoueurs réalisent de véritables chefsd’œuvre.

Du 16 avril au 14 juin April 16-June 14

Polynesia Tatau : Thirty-five local and fifteen international tattoo artists will be at the Musée de Tahiti et des Îles for this annual convention dedicated to tattooing. This event is organized by the Association des Artistes Tatoueurs de Polynésie (Association of French Polynesian Tattoo Artists). During this gathering, the best tattoo artists will create amazing works of art.

Exposition en hommage à Gauguin : « L’esprit des morts veille » Huit artistes contemporains chinois rendent hommage au peintre Paul Gauguin avec cette exposition organisée par madame Amy Li, de Pékin, en partenariat avec le Musée de Tahiti et des Îles. Ces huit artistes sont parmi les plus renommés sur la scène contemporaine internationale et certaines de leurs œuvres sont mondialement connues. Il s’agit ici d’une opportunité unique de voir ces œuvres à Tahiti.

Musée de Tahiti et des Îles, Punaauia, Tahiti

Information : www.facebook.com/PolynesiaTatauTattooConvention www.museetahiti.pf

Du 7 au 11 avril April 7-11

Exhibit in honor of Gauguin: L’esprit des morts veille (The Spirits of the Dead are Watching) Eight contemporary Chinese artists pay homage to the painter Paul Gauguin with this exhibit organized by Madame Amy Li from Peking in collaboration with the Musée de Tahiti et des Îles. These eight artists are among the most renowned on the international contemporary art scene and some of their works are recognized around the world. This is a unique opportunity to see these works in Tahiti.

© dr

1ère édition du Tahiti Ukulele Festival Master-class, concert, record du monde du nombre joueurs de ukulele rassemblés, rencontres avec les artisans fabriquant et invités venus de Hawaii, avec la présence de Kris Fuchigami et Aidan James : ce festival dédié au ukulélé s’annonce comme une grande fête, à l’image de cet instrument connu dans le monde entier. 1st Annual Tahiti Ukulele Festival With Master classes, concerts, a world record for the largest gathering of ukulele players, meeting ukulele craftsmen invited from Hawaii and the attendance of Kris Fuchigami and Aidan James, this festival dedicated to the ukulele promises to be a big celebration in homage to this world-renowned instrument.

Musée de Tahiti et ses Îles, Punaauia, Tahiti

Information : http://www.museetahiti.pf - (689) 40 548 435

Tahiti – Papeete - Maison de la culture

Du 27 avril au 10 mai April 27-May 10

© mairie de papeete

La 4e édition de la galerie des coquillages Un événement artisanal organisé par l’association Te Kapu Nui qui met en valeur l’infinie variété de ces trésors de nos lagons à travers des créations uniques. 4th Annual Gallery of Shells : Through unique creations and designs, this artisan event organized by the Te Kapu Nui organization highlights the endless varieties of the treasures found in our lagoons. Tahiti, Papeete, dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie / Hall of the French Polynesian Assembly, Papeete, Tahiti

Information : www.assemblee.pf 92

© tahiti tourisme - t.sawyer

Information : 40.54.45.44 – www.maisondelaculture.pf

16 mai May 16 La nuit des musées Le Musée de Tahiti et des Îles ouvre gracieusement ses portes au public le temps d’une soirée. Au programme : une multitude d’activités pour adultes et enfants, mais également des visites guidées, pour découvrir les collections de l’établissement. Museum Night : The Musée de Tahiti et des Îles graciously opens its doors to the public for an entire evening. On the programme are a multitude of activities for adults and children plus guided tours to discover the museum’s collections. Musée de Tahiti et des Îles, Punaauia, Tahiti

Information : Musée de Tahiti et ses îles http://www.museetahiti.pf - (689) 40 548 435


Bonnes Adresses

93


Sport

Artisanat

Crafts

Danse Dance

Evènement Event

Le 16 et 17 mai May 16-17

Du 10 au 12 juin June 10-12

© dr

Opéra-théâtre « Les enfants du Levant » © dr

C’est une histoire véridique, celle d’enfants des rues devenus bagnards dans l’île du Levant, au large de Toulon, du temps de Napoléon III, que nous raconte le chœur des enfants du Conservatoire, dirigé par Stéphane Lecoutre, les élèves de la classe de théâtre de Christine Bennett et une formation de musique classique dirigée par Guillaume Dor. Cet opérathéâtre est mis en scène par Christine Bennett.

2e Tahiti Fashion Week Trois jours dédiés à la mode et à la création en Polynésie française avec des défilés et une soirée prestigieuse où chic et beauté sont au rendez-vous. 2nd Annual Tahiti Fashion Week : These three days dedicated to French Polynesian designs and fashion will feature fashion runways and a prestigious evening to highlight style and beauty.

Opera-theatre : Les Enfants du Levant : The public is invited to discover This Opera-theatre piece, produced by Christine Bennett, is the true story of street children who became convicts during the time of Napoleon III. They lived on the Mediterranean island of Levant off the coast of Toulon. Stéphane Lecoutre directs the children’s choir of the Conservatory, Christine Bennett features her drama students and Guillaume Dor directs his group of classical music students.

CCISM, Papeete, Tahiti

Information : tahitifashionweek@gmail.com Facebook : TAHITI FASHION WEEK

13 juin June 13

Maison de la Culture, Papeete, Tahiti

Information : 40.54.45.44 – www.maisondelaculture.pf

© dr

Du 28 mai au 6 juin May 28-June 6

Le gala du Conservatoire

© dr

Heiva des écoles, 21e édition Avant les concours annuels de danses traditionnelles du mois de juillet, le Heiva des écoles permet à plus d’une vingtaine d’écoles de ‘ori tahiti, de ukulele et de percussions de présenter le travail de leurs élèves. Un moment très attendu par les familles pour admirer les prouesses des petits et grands !

À l’issue du Heiva des écoles et avant le Heiva des grands groupes, 700 élèves du Conservatoire des classes de danse, de percussions, de ‘orero, de ukulélé présentent un spectacle sur le thème de l’arbre. Un grand moment du calendrier polynésien qui met à l’honneur de façon magistrale les arts traditionnels polynésiens. Gala at the Conservatory : After the Heiva for the schools and before the Heiva for the big troupes, 700 Conservatory students in dance, drumming, ‘orero (orality) and ukulele will present a spectacle over the theme of the tree. This huge event on the French Polynesian calendar pays special homage to traditional arts.

21st Annual Heiva for the Schools : ThisBefore the annual traditional dance competitions held in July, the Heiva for the schools gives more than twenty ‘ori tahiti, ukulele and drumming schools the opportunity to present student work. This is a muchanticipated event for families to admire the skills of their youngest to oldest kiddos!

Place To’ata, Papeete, Tahiti

Information : www.conservatoire.pf

Maison de la Culture & place to’ata, Papeete, Tahiti

Du 30 mai au 7 juin May 30-June 7 40e salon des Marquises La fédération Te Tuhuka o te Henua Enana réunit les artisans marquisiens pour une grande exposition-vente valorisant le savoir et les matières premières propres à cet archipel, le tout agrémenté d’animations : danses, chants, démonstration de tapa, démonstration de sculpture sur bois, pierre et os, confection de colliers en graines, etc. 40 Marquesan Fair : The Te Tuhuka o te Henua Enana federation gathers Marquesan artisans to participate in a large exposition that highlights their expertise using natural materials native to their archipelago. The entire fair will be enriched with entertainment: dances, singing, tapa demonstrations, demonstrations of wood, stone and bone sculpting, fabrication of natural grain necklaces, etc. th

Tahiti, Pirae, Salle Aorai Tini Hau

Information : www.artisanat.pf

94

19 juin June 19 © teikidev

© tahiti tourisme - g. lebacon

Information : 40.54.45.44 – www.maisondelaculture.pf

Élection de Miss Tahiti L’élection de Miss Tahiti est le temps fort de la célébration de la beauté polynésienne. Plus qu’une élection, cet événement célèbre le patrimoine et la culture de nos îles à travers un spectacle rythmé, moderne et élégant. Qui, parmi les postulantes de cette année succèdera à la séduisante et magnifique Hinarere Taputu, la miss Tahiti 2014 et, aussi, première dauphine de Miss France. Election of Miss Tahiti: The election of Miss Tahiti is a major celebration of Polynesian beauty. More than just an election, this event commemorates the legacy and culture of our islands in rhythm to the drums via a modern, elegant spectacle. Among the contestants this year, who will succeed the seductive and gorgeous Hinarere Taputu, Miss Tahiti 2014 who was also First Runner-up for Miss France? Hôtel de ville de Papeete, Papeete, Tahiti


Bonnes Adresses

95


Sport

Danse

Artisanat

Crafts

Dance

Evènement Event

Du 19 juin au 19 juillet June 19-July 19 C’est sans doute le plus important événement artisanal de Polynésie. Chaque année, le rendez-vous est pris par les artisans des cinq archipels pour ce véritable temps fort durant lequel savoir-faire traditionnels et créativité se mêlent au travers de la bijouterie, de la sculpture, du prêt-à-porter, de la cosmétique, des arts de la table, etc. Heiva Rima’i : This is without a doubt the most important artisanal event in French Polynesia. Every year, artisans from all five archipelagoes come together to show their traditional expertise and creativity through jewelry, sculpture, clothing, cosmetics, table décor, etc. Tahiti, Pirae, Salle Aorai Tini Hau

Information : www.artisanat.pf

20 et 21 juin June 20-21

© dr

Fête de la Musique Le 21 juin, c’est la fête de la Musique, avec une multitude de concerts dans la ville de Papeete. Mais les festivités commencent dès le 20 juin avec le Conservatoire qui, en fin de matinée, ouvre ses jardins aux musiciens et aux chanteurs pour un moment de partage musical. De son côté, la Maison de la Culture organise, le soir, un concert gratuit avec divers artistes locaux.

© p.bacchet

© p.bacchet

Heiva Rima’i

Du 27 juin au 2 août June 27-August 2 Heiva i Raivavae Les habitants de l’archipel des Australes organisent leur propre Heiva sur l’île de Raivavae : danse, sports traditionnels, artisanat et autres réjouissances sont organisées par la population. Un programme de festivités authentique. Heiva i Raivavae : The people of the Austral Islands will organize their own Heiva on the island of Raivavae. Dances, traditional sports, artisan crafts and other authentic celebrations of culture will be on the programme. Australes, Raivavae

Information : 40.95.43.17 - mairie de Raivavae / Town Hall

Tahiti, Papeete, Maison de la Culture

Information : 40.54.45.44 – www.maisondelaculture.pf

Le 26 juin June 26 Centre des Métiers d’Art Student Show

© cma.pf

Les élèves de 3e année du Centre des Métiers d’Art (CMA) présentent le résultat d’une année de recherches et d’expérimentation artistique, donnant lieu à des créations approfondies en sculpture et en bijouterie. Centre des Métiers d’Art Student Show Third year students from the Centre des Métiers d’Art (Center for Careers in Art or CMA) present their results from a year of research and artistic experimentation, which culminated in profound creations of sculpture and jewelry. Centre des Métiers d’Art, Papeete, Tahiti

Information : www.cma.pf

96

© dr

Festival of Musica June 21 is the Festival of Music, with a multitude of concerts taking place in Papeete. However, the festivities begin late morning on June 20 at the Conservatory, when it opens the gardens to welcome musicians and singers for a musical sharing session. That evening, the Maison de la Culture will organize a free concert featuring several local musicians.

Du 16 au 19 avril April 16-19 Salon Made in Fenua, 15e édition La Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers (CCISM) organise la 15e édition du « Salon Made in Fenua ». Comme chaque année, cet événement met en avant la production polynésienne dans tous ses états. Un salon très attendu où les visiteurs dénichent de véritables trésors de l’artisanat local remis au goût du jour. 15th Annual Made in Fenua Fair : The Chamber of Commerce, Industry, Services and Careers (CCISM) is organizing the 15th annual “Made in Fenua Fair.” Just like every year, this event features all levels of production in French Polynesia. This is a much-anticipated fair in which visitors find the latest authentic local treasures created by artisans. Place To’ata, Papeete, Tahiti

Information : 40.47.27.35 – www.ccism.pf


97


Etudiants

le monde est à vous !

Tarifs préférentiels Bagage supplémentaire 8 000 Miles de bienvenue Des avantages pour vos parents

V O T R E P R O G R A M M E D E F I D É L I T É A I R TA H I T I N U I

Vous avez entre 16 et 30 ans ?

Adhérez gratuitement au programme Fenua Student. Air Tahiti Nui vous accompagne dans la réussite de vos études.

w w w. a i r t a h i t i n u i . c o m


Monde World

USA

California Central Coast


Découverte usa

California

Central Coast

Le rêve américain

The American Dream

Entre Los Angeles et San Francisco, la Central Coast, offre aux amateurs de nature et de grands espaces l’occasion de s’évader dans un décor de falaises plongeant à pic dans l’Océan Pacifique, de criques de sable blanc et de forêts de séquoias. Une région de la Californie qui relève bien du rêve américain avec son ambiance décontractée, ses jolies stations balnéaires et une nature préservée. Un petit road trip est très simple à organiser et peut se pratiquer en toute saison. Texte / Text : Isabelle Klein Photos / pictures : Julien Girardot

100

À peine arrivés à Los Angeles, nous fuyons les artères encombrées de la ville pour faire halte à Santa Barbara. Cette petite station balnéaire à seulement 2 heures de route de Los Angeles pourrait évoquer à certains la série éponyme des années 1980. Cependant, ici, pas de mélodrame, l’ambiance est détendue. Sur la promenade, quelques sportifs font du footing ou du vélo. D’autres profitent des rayons tièdes de ce mois de décembre pour se prélasser sur le sable. Il fait bon vivre ici… Le Stairn Wharf, la jetée, donne l’occasion de flâner parmi les restaurants et petites échoppes. Le Santa Barbara Shelfish Company est spécialisé dans la préparation des fruits de mer, notamment l’abalone. Mais notre choix se porte finalement sur la non moins fameuse Clams Chowder Soup, servie dans sa belle et ronde miche de pain. Un délice pour les papilles (soupe à base de pomme de terre, lard, crème, céleri, thym, laurier et palourde).

Morro Bay Nous reprenons la route en direction du petit village de Los Osos qui mériterait un arrêt pour parcourir ses dunes de sable à perte de vue et après un joli détour dans un paysage de forêt et de marais, nous arrivons dans la station balnéaire de Morro Bay. À peine quelques lignes dans nos guides, et pourtant cette bourgade mériterait de s’y arrêter plusieurs jours : une nature préservée, des paysages incitant à la contemplation et le cône volcanique (Morro Rock) qui se dresse entre l’embouchure de la lagune et une longue plage de sable blanc.


The California Central Coast between Los Angeles and California offers nature and wide-open space enthusiasts the chance to escape into a backdrop of white sand creeks, sequoia forests and giant steep cliffs that dive into the Pacific Ocean. This California region exemplifies the America Dream with its relaxed ambiance, beautiful beach areas and preserved environment. A short road trip is easy to plan and can take place during any season. As soon as we arrived in Los Angeles, we fled the congested arteries of the city to make a little trip to Santa Barbara. This little coastal area is a mere two-hour drive from Los Angeles and may remind some folk of the 1980s TV show with the same name. However, there is no melodrama here. The vibe is very relaxed. Some joggers and bikers are on the promenade. Other people lay on the sand, soaking up the warm December sun. Life is good here. Stairn Wharf is a good place to stroll along the restaurants and little shops. The Santa Barbara Shellfish Company specializes in seafood, especially in mollusks. We finally decided on the just-as-famous Clam Chowder Soup, served in a gorgeous round bread bowl. This was a delight to the taste buds (with potatoes, bacon, cream, celery, thyme, bay leaves and clams).

Morro Bay We then got back on the road to drive to the small village of Los Osos that was worth a stop to see the endless sand dunes. After a lovely detour through forests and marshes, we arrived at the Morro Bay water front city. With barely a few lines written about it in our guidebooks, this small town was worth staying several days: unspoiled nature, landscapes that incite contemplation, the volcanic Morro Rock rising up between the opening to the lagoon and a long, white sand beach. This spot is a favorite for sightseers, surfers… and huge white sharks (several warning signs are posted). A beautiful sight awaited us at nightfall: sea otters squabbled on the surface of the water, rolled over and chased each other energetically with a multitude of jumps. Some sea lions pointed

the tips of their noses above the surface of the water ... and we were in the heart of a tourist resort. All along the coast, we could see that nature was in the spotlight. The coast is protected from large real estate developments.

Big Sur and its spectacular scenery Along the Pacific Highway, between Cambria and Carmel, the road winds along the edge of the cliffs. At each turn, the views are spectacular. The wild, rugged coastline offers stunning ocean views. One day is not enough to explore the 160km/95mi of Big Sur coastline (meaning «the great south,” a name given by the Spanish to describe this wild coast), because there are so many stops to enjoy.

101


> Cette dernière est fréquentée par les badauds, les surfeurs et, parfois, les grands requins blancs. De nombreux panneaux appellent à la méfiance sur ce point. Un beau spectacle s’offre à nous à la tombée du jour : quelques loutres de mer se chamaillent à la surface de l’eau, roulent sur elles-mêmes, se pourchassent énergiquement en une multitude de sauts. Quelques lions de mer pointent le bout de leur museau au-dessus de la surface… et nous sommes en plein cœur d’une station touristique ! Tout au long de la côte, nous pourrons constater que la nature est à l’honneur ! La côte est préservée des gros projets immobiliers.

Big Sur et ses paysages grandioses Entre Cambria et Carmel, le long de la Pacific Highway, la route serpente au ras de la falaise. À chaque virage, c’est un nouveau panorama grandiose. La côte sauvage et déchirée offre une vue imprenable sur l’océan. Une journée, c’est un peu court pour explorer les 160 km de côte de Big Sur (littéralement « le grand pays du Sud », nom donné par les Espagnols pour décrire cette côte sauvage) car de nombreux stops s’imposent. Si vous pouvez vous payer le luxe de passer la nuit dans un des quelques hébergements sur la route, vous pourrez profiter sans vous presser des paysages impressionnants, qui ont inspiré plus d’un écrivain ou photographe dont Henry Miller, Adams et Weston. À quelques kilomètres de Cambria, vous pourrez vous arrêter dans plusieurs parkings aménagés afin d’observer la faune marine peuplant les eaux froides du Pacifique nord : sur la plage,

102

ou sur les roches plates, des centaines de masse brunâtres se prélassent au soleil. Notre première rencontre avec les lions de mer de Californie nous émerveille. À quelques kilomètres plus au nord, nous observons des dizaines d’éléphants de mer, avachis sur la plage du site de Piedras Blancas, qui rassemble une des plus importantes colonies de Californie (7 à 8 000 individus). Beaucoup plus imposants que les lions de mer, les mâles arborent fièrement un appendice nasal plutôt déconcertant. Ils sont tout simplement énormes, une couche épaisse de graisse les protège du froid et des morsures de leurs prédateurs. Sur la route, plusieurs parcs d’État peuvent être visités toute l’année. Nous nous arrêtons au Julia Pfeiffer Burns State Park avec sa cascade, la seule de la côte Pacifique américaine se jetant directement dans l’océan : McWay Falls. Au loin, nous apercevons de petits nuages de coton au-dessus de l’eau qui disparaissent aussitôt. Il s’agit des souffles de dizaines de baleines grises qui migrent inlassablement depuis l’Alaska vers le sud pour se poser dans les lagunes du Mexique à quelques milliers de kilomètres de distance. Un peu plus loin, nous faisons une courte halte au Pfeiffer Big Sur National Park, qui marque la limite méridionale de l’aire de répartition de la forêt de séquoias géants de la côte californienne. Ils peuvent vivre plus de 2 000 ans et mesurer 115 m de haut. Encerclé au nord et au sud par les falaises arides de la côte, ce parc apparaît comme un mirage, un oasis de verdure protégé par les gardiens géants qui le peuplent. Plusieurs chemins de randonnées parcourent la forêt.


> If you can take the time to spend the night in one of the few accommodations on the road, you can unhurriedly enjoy the impressive landscapes that have inspired many a writer or photographer (Henry Miller, Adams, Weston). A few kilometers from Cambria, you can stop at several paved parking areas to observe the marine life of the cold waters of the Northern Pacific. Hundreds of large brown masses laze in the sun on the beach or on flat rocks. Our first encounter with California sea lions amazed us. A few kilometers farther north, we see dozens of sea elephants slumped along the beach at Piedras Blancas, which is home to one of the largest colonies in California (7000-8000). Much more impressive than sea lions, the males proudly sport their somewhat disconcerting snouts. These animals are simply enormous. Thick layers of fat protect them from the cold and bites from any predators. Along the road, several state parks are open year-round. We stop at Julia Pfeiffer Burns State Park with McWay Falls, a waterfall that hurls itself directly into the ocean and that is the only waterfall on the U.S. Pacific Coastline. In the distance, wisps of cotton ball clouds appear over the water then quickly disappear. These wisps are the blowing spray of dozens of gray

whales that tirelessly migrate thousands of kilometers from Alaska towards the south to arrive in the lagoons of Mexico. A little farther, we make a quick stop at Pfeiffer Big Sur National Park, which marks the southern boundary of the giant sequoia forest range of the California coast. They can live more than 2000 years and measure 115m/380ft in height. Surrounded to the north and south by arid coastal cliffs, the park appears like a mirage, a lush green oasis protected by the giant guardians that populate it. Several hiking trails run throughout the forest.

Monterey Peninsula The Monterey Peninsula is a must-visit. It has a submarine canyon filled with marine life protected by the National Marine Sanctuary. The peninsula has many facets. There is the Monterey Old Town historic district, Cannery Row, Fisherman’s Wharf, plus a wilderness area along the Scenic Drive on the west coast. We spent an entire day exploring the peninsula through taking the mythic 17 mile Scenic Drive along a spectacular toll road. Many beaches, one after another, are interrupted by rocky areas where sea lions, pelicans and other seabirds

share space. The white sand beaches are an invitation to take a nap or a long walk. The road takes us to Pebble Beach, with its stunning golf course on the edge of the water and a small complex of upscale boutiques and restaurants. We then arrive at Carmel-by-the-sea, a charming residencefilled little village that is a peaceful haven for numerous artists and rich Californian families. The beach below the middle-class homes is huge. Many sightseers stroll along here to admire the last rays of the sun. It is not uncommon to see groups of dolphins share the waves with surfers. Several groups of people huddle around small beach fires, some to warm up, others to grill sausages. A friendly, peaceful ambiance emerges from this typical California beach scene. The next day, we visited the Point Lobos State Natural Reserve, 6km/4mi south of Carmel. Many well-marked trails took us along the jagged edges of the coast or through a lovely pine forest. The views from the cliffs of the north coast are spectacular. Below, we see the exquisite ballet of sea lions, lobos in Spanish, swimming gracefully in crystal clear water. Point Lobos is home to many species of birds: pelicans, gulls, cormorants, herons, egrets and other birds of prey, much to the delight of birdwatchers.

103


Découverte usa

Péninsule de Monterey La péninsule de Monterey est une étape incontournable. Son canyon sous-marin regorge d’espèces animales, protégé par un statut de sanctuaire national marin. La péninsule possède plusieurs facettes : une zone historique dans le vieux Monterey, une zone touristique autour de Cannery Row et du Fisherman’s Wharf ainsi qu’une zone sauvage le long de la Scenic Drive sur la côte ouest. Nous consacrons une journée entière à la découverte de la péninsule en empruntant la mythique 17 Miles Scenic Drive, une magnifique route à péage, où de nombreuses plages se succèdent, interrompues par des zones rocheuses où lions de mer, pélicans et autres oiseaux marins se partagent l’espace. Les plages de sable blanc sont une invitation à une petite sieste ou à une longue promenade. La route nous mène à Pebble Beach, avec son superbe golf au raz de l’eau et son petit complexe de boutiques et restaurants luxueux. Puis nous arrivons à Carmel-by-the-sea, charmante petite bourgade très résidentielle, havre de paix pour de nombreux artistes et riches familles californiennes. La plage en contrebas des maisons bourgeoises est immense, de nombreux badauds s’y promènent pour contempler les derniers rayons du soleil. Il n’est pas rare de voir des groupes de dauphins partager les vagues avec les surfeurs. Plusieurs groupes se forment autour de petits feux de plage. Les uns pour se réchauffer, les autres pour faire griller quelques saucisses. Une atmosphère de paix et de convivialité se dégage de cette scène typique des plages californiennes. Le lendemain, nous visitons la réserve naturelle de Point Lobos, à 6 km au sud de Carmel. De nombreux sentiers, bien balisés, nous entraînent sur les bords déchiquetés de la côte ou dans une jolie forêt de pins. Les points de vue depuis 104

les falaises de la côte nord sont magnifiques, en contrebas, nous observons le joli ballet des lions de mer, « lobos », en espagnol qui nagent gracieusement dans une eau limpide. Point Lobos abrite de nombreuses espèces d’oiseaux : pélicans, goélands, cormorans, hérons, aigrettes et autres rapaces, pour le grand bonheur des amateurs d’avifaune.

San Francisco, mégalopole patchwork Son histoire a commencé avec la Ruée vers l’or à la fin du XIXe siècle. Capitale d’un monde nouveau, la ville est aujourd’hui alimentée par l’argent de la Silicon Valley. San Francisco est une ville pleine de couleurs et de contrastes, d’influences diverses. En seulement 3 jours, il est possible de la survoler… Impossible de s’y ennuyer : jardins, parcs, musées, expositions, concerts, promenades à vélo ou à pied dans les nombreux quartiers de la ville, shopping… il y en aura pour tous les goûts ! Notre motel est à une vingtaine de minutes à pied du Old Fisherman Wharf, un quartier très fréquenté, où touristes et badauds peuvent flâner, soulager leur faim (ou leur gourmandise) dans les nombreux restaurants et fast food servant des plats à base de crabe, et autres fruits de mer, et bien sûr la mythique et non moins délicieuse clams chowder soup. Nous décidons de changer de quartier et quoi de mieux à San Francisco que de circuler en « cable car » ! Ce moyen de transport datant de 1873 était destiné à acheminer les voyageurs sur des pentes beaucoup trop raides pour des chevaux. Certaines rues, dessinées selon le système de quadrillage classique des villes américaines, peuvent avoir une pente de près de 30 %, transformant toute promenade en lutte effrénée contre la gravité.


San Francisco: a patchwork city Its history begins with the gold rush at the end of the 19th century. Capital of a new world, the city is now fueled by money from Silicon Valley. San Francisco is a city filled with colors, contrasts and diverse influences. It is possible to skim through it in just three days. It is impossible to become bored: gardens, parks, museums, exhibits, concerts, bike rides or strolls throughout the city’s neighborhoods, shopping…there is something for everyone. Our motel is about a twenty-minute walk from Old Fisherman’s Wharf, a popular neighborhood where tourists and sightseers can stroll, find a bite to eat (or overindulge) in the many restaurants that serve crab dishes and other seafood, and of course, taste the legendary and equally delicious clam chowder. We decided to check out other neighborhoods and what better way to do this in San Francisco than on a cable car. This means of transport dating back to 1873 was originally devised to carry passengers on slopes too steep for horses. Some streets, designed on the typical grid system found in American cities, can have as much as a 30% grade, which turns any ride into an unbridled gravity-defying experience. Several hills later, we were in Union Square with its streets inundated with fashion signs, from the trendiest brands to the most luxurious. A few streets farther north, Chinatown, one of the largest expat Chinese communities in the world, overflows with strange restaurants and boutiques, mushrooms and dried animals.

Still farther north, North Beach, the Franco-Italian quarter, has restaurants, literary cafes and erotic dance halls. San Francisco is a colorful mosaic of neighborhoods. Each one just as vibrant as the other, yet each has its distinct cultural and architectural personality. We really enjoyed the oldest neighborhood in San Francisco, the Mission District. Popular and vibrant, there are Hispanic and Latin-American influences on every street corner. Balmy Alley and Carion Alley, with their collection of murals, are well worth a return visit. Latin-American politics influence one of the murals, while the other focuses on street art. We also enjoyed Haight Ashbury, a neighborhood with soul. The brightly colored Victorian homes on Masonic Avenue are impeccably maintained. A few steps to Haight Street reveals thrift stores and record shops in psychedelic colors that beckon us to cross the threshold or to venture into one of the many pubs to sip a drink during a football game. Golden Gate Park stretches from east to west with a surface area of over 1000 acres. It is beautiful. A road winds throughout the forest. Genuine American bison graze peacefully. Many species of birds frequent the lakes, and for San Franciscans who desire culture, there are three museums including the famous de Young Memorial Museum, which has one of the richest collections of American art from the West Coast. Horticultural enthusiasts can enjoy the Botanical Garden and the Japanese Tea Garden. Right in the heart of the city, this green oasis is perfect for a stroll. In San Francisco, even with its intricate bus and train network, we take pleasure in walking throughout the neighborhoods that are so close to each other without defined boundaries. 105


Découverte usa

> Plusieurs collines plus tard, nous voici dans le centre, Union Square et ses rues inondées d’enseignes à la mode, des marques les plus trendy aux plus chics. Quelques rues plus au nord, Chinatown qui rassemble une des plus importantes communautés chinoises expatriés du monde, ses restaurants, ses boutiques étranges débordant de racines, champignons et autres animaux séchés. Encore plus au nord, North Beach, le quartier franco-italien, ses restaurants, cafés littéraires et salles de spectacles érotiques… San Francisco est une mosaïque bariolée de quartiers, tous aussi vivants les uns que les autres mais ayant chacun sa personnalité culturelle et architecturale. Nous avons aimé le quartier de la Mission, le plus vieux quartier de San Francisco, populaire, vivant, dont l’influence hispanique et latino-américaine se retrouve à chaque coin de rue. Deux ruelles valent le détour, avec leurs peintures murales (Balmy Alley et Carion Alley) influencées par la politique latino-américaine pour l’une et vitrine « street art » pour l’autre. Nous avons aimé Haight Ashburry, encore un quartier qui a son âme. Les demeures victoriennes de Masonic Avenue, aux couleurs vives et bariolées sont magnifiquement bien entretenues. À quelques pas, Haight street et ses boutiques de fripes, de disques, colorées psychédéliques nous invitent à franchir le pas de porte, ou à siroter un verre le temps d’un match de football américain dans un des nombreux pubs. Le Golden Gate Park s’étire d’est en ouest sur une surface de 500 ha, il est magnifique, la route serpente à travers la forêt, on y voit de véritables bisons d’Amérique brouter paisiblement, des lacs fréquentés de nombreuses espèces d’oiseaux, et pour les San Franciscains toujours ouverts sur la culture, 3 musées dont le célèbre MH de Young Memorial Museum, détenant une des collections d’art américain les plus riches de la côte Ouest. Pour les amateurs de plantes, le jardin botanique et le Japanese tea garden… En plein cœur de la ville, nous découvrons un oasis de verdure où il fait bon flâner. À San Francisco, même si le réseau de bus et de trains est développé, on prendra plaisir à marcher, tant les quartiers sont près les uns des autres, sans réelles démarcations.

106

Marin County, entre ciel et mer À seulement un pont – et quel pont – le fameux Golden Gate Bridge – nous retrouvons la beauté sauvage du Marin County. Avec ses falaises vertigineuses, arides et instables se jetant dans une mer d’un bleu impénétrable, ses forêts de séquoia et ses prairies dorées par le soleil. En début de parcours, sur la route longeant la côte pacifique, de magnifiques points de vue sur San Francisco et le Golden Gate Bridge incitent à la halte, le temps d’une photo. La route est magnifique, perchée au-dessus de l’océan. Des criques d’une beauté sauvage et de jolies plages de sable s’enchaînent sur le parcours. À 8 km de Muir Beach, en remontant la H1 vers le nord, une petite pause s’impose dans le charmant village de Stinson Beach. Ici, pas de mall, pas de fast food en enfilade. C’est une jolie bourgade parsemée de maisons sans prétention mais non déniée de charme face à l’océan. Une plage de sable blanc nous offre sur 5 km un harmonieux spectacle. À seulement 1 h de route de San Francisco, c’est un endroit où les citadins aiment flâner le week-end et dont la plage est très appréciée des surfeurs. Nous empruntons ensuite la Panoramic Highway, vers la Pantoll Ranger Station de la forêt de Muir. La route est sinueuse, étroite, d’imposants séquoias la jalonnent, obturant les rayons du soleil. Certains de ces arbres sont millénaires et culminent à plus de 80 m (Cathedral Grove, Bohemian Grove). Nous empruntons ensuite la route s’élevant vers le mount Tamalpais, dont le East Peak culmine à 784 m en arrière-plan de Stinton Beach. La végétation, beaucoup plus clairsemée, ouvre de nombreux points de vue sur l’océan. Le relief est doux, les collines, rondes comme des mamelons sont recouvertes d’un duvet de prairie dorée. Le soleil se couche et la lumière de cette fin de journée donne à ces paysages magnifiques des teintes ocre envoûtantes. Autour d’un drapeau américain ou de quelques packs de bière, des groupes se forment et se délectent devant ce spectacle hallucinant. Il est temps de rentrer, les rangers veillent, et les portes du mount Tamalpais ne vont pas tarder à se fermer sur cette belle journée, sur ce surprenant et magnifique road trip !


Marin County: Between the Sky and the Sea It is only at the bridge—and what a bridge—the famous Golden Gate Bridge, do we come across the wild beauty of Marin County and its steep, arid, unstable cliffs that throw themselves into the penetratingly blue sea, its sequoia forests and sun-kissed golden prairies. At the beginning of the trip on the Pacific coastal road, magnificent views over San Francisco and the Golden Gate Bridge prompt a stop to take a photo. The spectacular road is perched over the ocean. Wild flowing creeks and beautiful sandy beaches line up along the way. We take a little break in the charming village at Stinson Beach, 8km/5mi from Muir Beach through taking the H1 towards the north. Here there are no strip malls, no string of fast food restaurants. It is a quaint town sprinkled with unpretentious houses facing the ocean. A 5km long white sand beach offers a harmonious sight. Only an hour from San Francisco, the beach is a much-appreciated surfing spot where city-dwellers come to stroll on weekends. Next, we take the Panoramic Highway towards the Pantoll Ranger Station and Muir Woods National Monument. The road is curvy and narrow lined with impressive sequoias that shield the sun’s rays. Some of these trees are over a thousand years old and reach a height of more than 260 ft (Cathedral Grove, Bohemian Grove). Then we take the road that climbs towards Mount Tamalpais, whose East Peak summit reaches 784m/2572 ft behind Stinton Beach. The sparser vegetation opens up many views onto the ocean. The terrain is gentle, its round hills covered with a quilt of downy golden meadow. The sun is setting and the light of the end of this day gives this beautiful scenery a mesmerizing ocher tint. Groups of people congregate in front of this amazing show around an American flag or a few packs of beer. It was time to go. The rangers were keeping guard and the gates of Mount Tamalpais were about to close out this beautiful day of our amazingly wonderful road trip!

107


Agenda

Sport

Exposition

Exhibition

Spectacle

Evènement

Performance

Event

Du 7 au 12 avril April 7-12 © dr

The Cavell Leitch New Zealand Jazz & Blues Festival Une kyrielle de références artistiques (Hank Marvin, James Morrison, Hetty Kate, Fantine, Mary Coughlan, TJ Johnson, Daniel Weltlinger, Brenda Earle Stokes and Nick Hollamby et bien d’autres encore) distille dans toute la ville des sons jazz et blues. Le square South of Lichfield, arène du jazz et du blues le temps d’un week-end, offre un spectacle en plein air.

Du 5 au 6 avril April 5-6 ZAT ! Montpellier Depuis sa création, le ZAT ! - pour Zone Artistique Temporaire ! - se déroule deux fois par an à Montpellier, au printemps et à l’automne. Prévues jusqu’en 2020, les ZAT ! amènent la création contemporaine - arts vivants, arts visuels, street art, performances dans l’espace public des différents quartiers de la ville. Le temps d’un week-end entièrement gratuit, découvrez des dizaines de spectacles hors norme et plus d’une centaine de rendez-vous.

The Cavell Leitch New Zealand Jazz & Blues Festival: A whole plethora of artists (Hank Marvin, James Morrison, Hetty Kate, Fantine, Mary Coughlan, TJ Johnson, Daniel Weltlinger, Brenda Earle Stokes, Nick Hollamby and many others) will release the sounds of jazz and blues throughout the entire city. SOL Square (South of Lichfield Square), the site of jazz and blues for a weekend, will offer an outdoor concert.

ZAT ! Montpellier : Since its inception, ZAT – which stands for “temporary

Christchurch, New Zealand

Montpellier, France

Information : www.jazzfestivalnz.com

artistic zone” — takes place twice a year in Montpellier during fall and spring. Expected until 2020, the ZAT! Brings contemporary creations—living art, visual art, street art and performances—to public spaces within different neighborhoods throughout the city. For a weekend that is entirely free of charge, come check out the unique shows and more than a hundred events. Information : www.zat.montpellier.fr

Du 19 mai au 7 juin May 19-June 7

Du 21 mai au 1er juin May 21 – June 1 Documentary Edge Festival Lancé il y a 10 ans, le Documentary Edge est un festival de films documentaires. Chaque année, il présente une cinquantaine de films internationaux de grande qualité. Documentary Edge Festival : Documentary Edge is a documentary film festival that began ten years ago. Every year, there are about fifty high quality international films. Auckland, New Zealand & Wellington du 3 au 14 juin / June 3-14

Information : www.documentaryedge.org.nz

18 juin June 18

Roland-Garros Aujourd’hui, ce tournoi de tennis mérite amplement d’être considéré comme le plus grand tournoi au monde sur terre battue. Un joueur français sera-t-il en mesure de réécrire l’histoire en 2015 ? Les actuels ténors de la terre battue parlent plutôt la langue de Cervantes, à l’image du gaucher venu de l’île de Majorque, Rafael Nadal. Avec huit victoires en neuf apparitions, «Rafa» règne en maître absolu sur la terre battue. Roland-Garros : Today, this tennis tournament rightly deserves to be considered the greatest clay court tennis tournament in the world. Will a French player be able to rewrite history in 2015? The current big names in clay court tennis speak Spanish, such as Rafael Nadal, the left-handed player from the island of Majorca. With eight victories out of nine appearances, “Rafa” reigns as absolute king of the clay courts. Paris, France

Information : www.rolandgarros.com

Matariki Le Nouvel An maori est célébré avec l’apparition dans le ciel nocturne de Matariki, une constellation d’étoile, et de la nouvelle lune. Cette année, les festivités débuteront le 18 juin : cérémonies du souvenir, programmes éducatifs, concerts, films, fêtes traditionnelles et plantations d’arbres. Le Nouvel An maori se tient principalement dans les régions d’Auckland et du Northland. Matariki : The Maori New Year is celebrated when Matariki appears in the night sky. Matariki is a star constellation that occurs during the new moon. This year, festivities will begin on June 18th. There will be remembrance ceremonies, educational programs, concerts, films, traditional feasts and tree-plantings. The Maori New Year is mostly held in the Auckland and Northland regions. Auckland, New Zealand

Information : ww.matarikievents.com 108

Du 19 juin au 21 juin June 19-21 Hellfest La fête de la Musique sera heavy rock ou ne sera pas avec l’incroyable festival Hellfest, dans la région nantaise. Cette année, la programmation mettra, entre autres, à l’honneur Scorpions et ZZ Top, sans oublier quelques surprises et des nouveautés ! Hellfest : Celebrating music will highlight heavy metal with the incredible

Hellfest festival, held in the Nantes region. This year, the line-up will feature the Scorpions and ZZ Top, among others, as well as a few surprises and novelties! France, Clisson

Information : www.hellfest.fr


© dr

Les 11, 12, 18 et 19 avril April 11, 12, 18 and 19

Du 1er au 12 avril April 1-12

Northern California Cherry Blossom Festival

Rip Curl Pro

Les cerisiers sont en fleurs, mais pas pour longtemps, quelques jours avant d’être emportées par la brise de printemps. Pour marquer le coup, et célébrer la beauté de la nature, la communauté japonaise de San Francisco organise le Northern California Cherry Blossom Festival. Northern California Cherry Blossom Festival: The cherry trees are in bloom, but not for long…only for a few days until the spring breezes whisk away the blossoms. To mark this event and to celebrate the beauty of nature, the Japanese community of San Francisco is organizing the Northern California Cherry Blossom Festival. San Francisco, California, USA

Information : www.sfcherryblossom.org

A partir du 6 mai From May 6

La côte sud de l’état de Victoria est un véritable paradis pour les surfeurs. Il n’est donc pas surprenant que Bells Beach accueille chaque année le « Rip Curl Pro », une compétition du World Championship Tour organisé par l’ASP. Cette confrontation entre les meilleurs surfeurs de la planète offre au public un spectacle inoubliable qui se prolonge jusque dans les rues festives et les pubs animés de la ville. Rip Curl Pro : The southern coast of the state of Victoria is a true

surfer’s paradise. It is not surprising then the Rip Curl Pro takes place at Bells Beach every year. This competition is on the World Championship Tour organized by the ASP (Association of Surfing Professionals). Confrontations between the best surfers in the world offer spectators an unforgettable show that at night flows into the festive streets and animated pubs. Bells Beach, Victoria, Australia

Information : www.onlymelbourne.com.au

Mariah Carey en résidence au Caesars Palace En 2015, Mariah prend la place laissée vacante par Céline Dion et se produit à Las Vegas, au Caesars Palace. Les premiers concerts débutent en mai et on murmure que cette résidence pourrait durer jusqu’à deux ans. Côté musique, la diva nous a promis 18 chansons, toutes classées n°1… Mariah Carey in Residence at Caesar’s Palace : In 2015, Mariah takes Céline Dion’s spot to perform at Caesar’s Palace in Las Vegas. The first concerts will begin in May with a rumor that this residency may last two years. On the music front, this diva has promised 18 songs, all number 1 hits. Las Vegas, Nevada, USA

Information : www.caesars.com

Du 19 au 21 juin June 19-21 Laura Aboriginal Dance Festival Grand festival de musique aborigène, il se tient tous les deux ans en juin au Cape York dans le Queensland. Au programme : musiques, chants, danses et contes. Laura Aboriginal Dance Festival : This large aboriginal music festival held every two years in June in Cape York, Queensland has music, singing, dancing and stories on the programme Cape York, Queensland, Australia

Information : www.lauradancefestival.com

14 et 15 avril April 14-15 Takayama Spring Festival

Du 9 au 23 mai May 9-23 Sumo natsu basho

Il est considéré par les Japonais comme l’un des trois plus beaux festivals du pays, avec le festival de nuit de Chichibu et le festival de Gion de Kyoto. Cet événement donne lieu à un grand défilé de plus de 1 000 personnes, tous vêtus d’habit traditionnel et dansant sur des rythmes folkloriques. Des spectacles de marionnettes sont également organisés dans le centre-ville, ils sont destinés aux dieux.

Les grands tournois de sumo, appelés hon-basho, se tiennent six fois dans l’année et se déroulent durant une période de 15 jours. Le tournoi d’été, Natsu basho, commence le deuxième dimanche du mois de mai et dure 15 jours. Cette troisième phase du tournoi annuel a lieu à Tokyo, dans l’enceinte du Ryogoku Kokugikan.

Takayama Spring Festival: The Japanese consider this festival to be one of the three most beautiful in the country, along with the Chichibu night festival and the Gion festival in Kyoto. This event has a parade with more than 1,000 participants all dressed in traditional garb and dancing to traditional rhythms. Marionette shows honoring the gods take place downtown.

Sumo Natsu Basho : Huge Sumo tournaments called hon-basho are

Takayama, Japan

Ryogoku Kokugikan Sports Arena, Tokyo, Japan

Information : www.vivrelejapon.com www.hida.jp/english/events/takayama-festival

held six times a year and take place during a 15-day period. The summer tournament, Natsu Basho, begins on the second Sunday in May and lasts 15 days. This third phase of the annual tournament will be in Tokyo within the Ryogoku Kokugikan sports complex. Information : wwww.tourisme-japon.fr www.jnto.go.jp/eng/arrange/travel/practical/ozumo.html



Air Tahiti Nui

Ac t u al i té s Re laxa ti o n P rat iq u e

111 © greg le bacon


Actualités Deux nouveaux inflight à bord des avions d’Air Tahiti Nui ! Depuis 1999, nous mettons à la disposition de nos passagers un magazine de bord, RevaTahiti, leur permettant de découvrir toutes les richesses de nos îles. Ce trimestriel, que vous êtes en train de feuilleter, est désormais accompagné de deux nouveaux magazines : l’un, TahitiDiscovery, en mandarin et en anglais à destination des visiteurs chinois ; l’autre, TahitiVahine, en français et en anglais, s’adressant plus particulièrement aux passagères. L’Atrium, l’espace restauration de l’aéroport international de Tahiti Faa’a, a accueilli le 17 février dernier une grande soirée dédiée à la présentation officielle de deux nouveaux inflight réalisés, comme leur aîné, le RevaTahiti, par la société d’édition Tahiti Communication. Magazine annuel en mandarin et en anglais, TahitiDiscovery est la première publication de ce type en Polynésie française. TahitiVahine est un magazine féminin. Par ses nouveautés, la compagnie au Tiare démontre ainsi son dynamisme et son implication dans la promotion de nos îles. Annonceurs réguliers de nos inflights, clients fidèles de la compagnie et diverses personnalités tels que les vice-consuls de la République Populaire de Chine dans notre pays ont pu découvrir ces nouveautés dans une ambiance décontractée et festive. Une soirée qui a permis, plus particulièrement, de remercier et mettre en lumière, les entreprises et marques annonçant de manières régulières dans les magazines diffusés à bord d’Air Tahiti Nui. Grâce à ces partenaires, la compagnie est en mesure de vous proposer régulièrement ces magazines de qualité.

TahitiDiscovery, pour les visiteurs chinois Avec un tirage de 10 000 exemplaires, ce magazine représente une avancée marquante dans le secteur touristique de la Polynésie française, plaçant notre compagnie en pointe dans les actions en direction de la clientèle chinoise. TahitiDiscovery propose au fil de ses pages une découverte générale de Tahiti avec des articles, entre autres, sur les Resorts, le mariage polynésien, le ’Ori tahiti, la perle et le shopping, un ensemble de thématiques phares distinguant la destination Tahiti et 112

ses îles. Ce magazine apporte également un éclairage sur les liens entre nos îles et la Chine de par la présence d’une importante communauté de Polynésiens d’origine chinoise. Il en raconte l’histoire et met en avant des figures bien connues. Rédigé en mandarin et en anglais, il sera diffusé à bord des vols de la compagnie où sont présents la majeure partie des touristes chinois, notamment sur la ligne Tokyo-Papeete. Il sera aussi diffusé lors de vols charters mis en œuvre par Air Tahiti Nui avec à son bord une clientèle chinoise à l’image de celui opéré mi-février. Rappelons que la clientèle de touristes chinois est amenée à jouer un rôle important à l’avenir. Elle connait une croissance spectaculaire. En 2007, Tahiti avait accueilli 440 touristes Chinois. En 2014, ils furent environ 3 000.

TahitiVahine, magazine féminin Avec cette nouvelle publication de 100 pages, Air Tahiti Nui entre dans le club très fermé des compagnies aériennes proposant à leur bord un magazine féminin ! Loin des clichés parfois un peu datés, TahitiVahine Magazine propose une approche moderne de la thématique féminine polynésienne avec ses photographies et ses « shootings » mode de qualité réalisés dans des lieux et des atmosphères emblématiques de Tahiti. Il propose de visiter notre destination par la mode et les nouvelles tendances, des moyens originaux mettant en avant les femmes polynésiennes, les célèbres vahine, dans ce qu’elles font et dans ce qu’elles sont aujourd’hui au sein d’une société polynésienne moderne et ouverte sur le monde. TahitiVahine joue la carte des nouveaux médias et des réseaux sociaux avec

sa page Facebook et une chaîne YouTube (TahitiVahine Magazine) proposant des contenus audiovisuels sur et autour du magazine. Tiré à 15 000 exemplaires, ce magazine est rédigé en français et en anglais.

RevaTahiti, ambassadeur de Tahiti depuis 16 ans Rappelons qu’avec seize années et plus de 64 numéros dédiés à l’exploration constante de la destination Tahiti, l’inflight trimestriel de la compagnie aérienne internationale de la Polynésie française a été un ambassadeur de Tahiti et ses îles, faisant découvrir et valorisant toutes les richesses, tant naturelles qu’humaines de la destination. Il est tiré à 18 000 exemplaires, en français, anglais et japonais, soit plus de 72 000 exemplaires diffusés chaque année par la compagnie au Tiare.


Two new in-flight magazines onboard Air Tahiti Nui ! Since 1999, we have provided our passengers with our in-flight magazine, RevaTahiti, which has allowed them to discover all the richness of our islands. This quarterly magazine currently enjoyed by readers is now accompanied by two additional publications. One is TahitiDiscovery, in Mandarin and in English, destined for Chinese tourists. The other, TahitiVahine, in French and English, is geared in particular towards all our passengers. islands as a major destination. This magazine also explains the ties between our islands and China due to the presence of a substantial community of Polynesians of Chinese origin. It recounts history and highlights well-known figures. Published in Mandarin and English, it will be distributed on flights containing a majority of Chinese tourists, notably on the Tokyo-Papeete route. It will also be available on charter flights implemented by Air Tahiti Nui that have Chinese passengers on board, such as one that occurred in mid-February. The number of Chinese tourists is expected to play an important role in the future. Already, there has been an extraordinary increase in Chinese tourism. In 2007, Tahiti welcomed 440 Chinese tourists. In 2014, there were approximately 3,000.

TahitiVahine: A Women’s Magazine With this new publication of 100 pages, Air Tahiti Nui enters into much unchartered territory for most airlines through offering an in-flight women’s magazine! Far removed from outdated clichés, TahitiVahine Magazine offers a contemporary approach to the theme of Polynesian women with its high quality fashion shoots that took place in some of Tahiti’s distinctive locations. It provides insight into our destination through fashion and new trends. It highlights French Polynesian women, the famous vahine, through what they are doing and what they have become today as part of a modern Polynesian society that is opened up to the world. TahitiVahine enters into new media and social networking with its Facebook page and a YouTube channel (TahitiVahine Magazine). These avenues offer audiovisual content dedicated to the magazine. With 15,000 copies in print, this magazine is published in French and in English. This past February 17, The Atrium, the restaurant space in the Tahiti Faa’a international airport, hosted a gala evening dedicated to the official reveal of two new in-flight magazines, produced by the Tahiti Communication publication agency, which also publishes their predecessor, RevaTahiti. TahitiDiscovery is an annual magazine in Mandarin and English and the first publication of its type in French Polynesia. TahitiVahine focuses on women. Through these new magazines, the airline with the Tiare flower shows its dynamism and commitment to promoting our islands. Regular advertisers in our in-flight magazines, frequent flyers on our airline and a variety of personalities including the vice-consuls of the People’s Republic of China present in French Polynesia, were able to discover these new publications in a relaxed, festive ambiance. This evening especially allowed us to thank and highlight the companies and brands that regularly advertise in the magazines distributed on board Air Tahiti Nui. Thanks to these partners, the airline is able to offer you these high quality magazines.

RevaTahiti: Ambassador for Tahiti for 16 years After 16 years and more than 64 issues consistently dedicated to the exploration of Tahiti as a destination, this quarterly in-flight magazine from French Polynesia’s international airline continues to be an ambassador for Tahiti and her islands. It highlights a discovery of all the human and natural riches of this destination. With 18,000 copies in print in French, English and Japanese per quarter, the airline with the Tiare flower distributes 72,000 copies every year.

TahitiDiscovery: For Chinese visitors With 10.000 copies in print, this magazine represents remarkable advances in French Polynesian tourism, placing our company on the cutting edge in the direction of Chinese clientele. Throughout its pages, TahitiDiscovery offers an exploration of Tahiti via articles over resorts, Polynesian weddings, Ori Tahiti (Tahitian dance), pearls and shopping, among others. Diverse themes distinguish Tahiti and her

113


ACTUALITES

114


Garou « Ici, il y a quelque chose de toujours fun, festif, accueillant »

“There is always something fun, festive and welcoming going on here”

Garou a touché sa première guitare à l’âge de trois ans… Depuis, le chanteur québécois s’est fait connaître en endossant le rôle de Quasimodo dans la comédie musicale Notre Dame de Paris et, depuis, il enchaîne les succès. Venant de Nouméa où il a proposé deux concerts, il était à Tahiti pour un show unique le vendredi 13 mars, place To’ata à Papeete. C’est sur nos vols qu’il a voyagé pour se rendre dans nos îles. Rencontre.

Garou touched his first guitar when he was three years old. Ever since, this French Canadian singer from Quebec has made a name for himself as Quasimodo in the musical comedy Notre Dame de Paris and since, he has had a chain of successes. On the way back from Noumea where he gave two concerts, he came to Tahiti for one show held at the place To’ata in Papeete on Friday, March 13. It was on our flights that he traveled to our islands. Here is a chance to meet with Garou.

C’est votre première visite à Tahiti, votre première impression à peine descendu de l’avion ? Garou : Il y a dix jours, j’étais à Montréal et il faisait -30 degrés. C’est quand même un choc thermique impressionnant ! Je suis très heureux d’être ici. D’habitude, en tournée, on ne voit pas grand-chose, c’est conférence de presse, hôtel et salle de concert. Ici, je vais avoir un peu de temps, c’est bien. Ensuite j’enchaîne pour trois semaines en Europe de l’Est. (…) Je dois dire qu’il y a une autre chaleur ici qui est celle des gens. Ils ont des étincelles dans les yeux. Ici, il y a quelque chose de toujours fun, festif, accueillant, c’est doublement chaleureux. Quelle image aviez-vous des îles polynésiennes ? Le rêve. Tellement de gens m’ont dit que c’était un des plus beaux endroits du monde. On sait que ça va être comme ça et on sait qu’on va rêver. À chaque fois qu’on pose le regard quelque part, c’est beau. Au moins, ça c’est acquis ! Vous avez voyagé sur les lignes Air Tahiti Nui, le décor polynésien était posé avant même d’atterrir à Tahiti ? Oui, j’ai eu ma petite fleur en montant dans l’avion, j’étais déjà dans l’ambiance, il y avait aussi les tenues de l’équipage, leur gentillesse, cet accueil chaleureux. Tout s’est passé à merveille. Votre musique est très rhythm and blues, très rock, est ce que vous pourriez vous laisser tenter par le ’ukulele ? Oui, j’aime bien le ’ukulele, mais il faudrait que j’apprenne à en jouer un peu plus. J’ai beaucoup d’instruments à la maison mais pas celui-ci. J’espère d’ailleurs en ramener un. Je dois dire qu’on a failli en mettre sur l’album Rhythm and Blues parce que j’étais avec un guitariste mauricien à Londres qui aimait beaucoup le ’ukulele. On a tenté plusieurs fois de faire du rhythm and blues ’ukulele, mais on a fini malheureusement par abandonner. (rire) En tant que coach de l’émission télévisée The Voice, vous avez eu l’occasion de rencontrer, l’année dernière, un chanteur polynésien, Teiva LC ? Je trouve qu’il n’est pas resté assez longtemps dans la compétition, malheureusement. C’est dommage car il avait une toute nouvelle approche à apporter, je trouve. Il n’était pas dans mon équipe et c’est compliqué du coup de partager des moments avec les autres candidats. On est tellement pris par sa propre équipe. Après Tahiti, vous partez pour l’Europe de l’Est, est-ce qu’il a une destination où vous rêvez de chanter ? J’ai toujours eu cette petite idée saugrenue de me dire qu’un jour il y aurait un hôtel sur la lune, j’adorerais y faire l’ouverture et chanter Fly me to the moon. Qu’est-ce que vous avez prévu de glisser dans vos bagages pour le retour ? Un petit instrument de musique ce serait pas mal et puis quelques perles pour ma chérie.

This is your first visit to Tahiti. What was your first impression as soon as you got off the plane? Garou : Ten days ago, I was in Montreal and it was 30 below zero. It was quite a thermal shock! I am very happy to be here. Usually while on tour, I don’t get to see much. There is usually a press conference, the hotel and the concert venue. Here, I had a little time, so that was great. Next, I have three weeks in Eastern Europe. I must say there is another warmth here and it is the welcome of the people. They have sparkles in their eyes. Here, there is always something fun, festive and friendly. This makes it even more welcoming. What image did you have of the islands in French Polynesia? Like it was a dream. I was told so often that it is one of the most beautiful places in the world. You know it will be that way and you know it will make you dream. Everywhere you look, there is beauty. That is the reality! You flew with Air Tahiti Nui, so did you already get a sense of Polynesian decor before you landed in Tahiti ? Yes. I received my little flower when I entered the plane. I was already immersed in the ambiance. There was also the crew’s mode of dress, their kindness, their warm welcome. Everything was amazing. Your music is very much rhythm, blues and rock. Could you ever be tempted to try the ’ukulele ? Yes. I really like the ’ukulele, but I would have to learn how to play better. I have many instruments at home, but not this one. I hope to take one home. I must say we almost put one on the Rhythm and Blues album because I was with a Mauritian guitarist in London who loved to play the ’ukulele. We tried several times to do rhythm and blues on the ’ukulele, but unfortunately, we had to drop the idea (laughter). As a coach on the TV show The Voice, you had the chance to meet a French Polynesian singer last year, Teiva LC. Unfortunately, I think he didn’t get to stay in the competition long enough. This was a shame because he had something fresh to bring to the table. He was not on my team and it is complicated to try to hang out with the other competitors. You become so consumed by your own team. What will you slip into your luggage for the trip home? A small instrument would be cool as well as a few pearls for my honey. Interview compiled by Alexandra Sigaudo-Fourny

Propos recueilli par Alexandra Sigaudo-Fourny 115


ACTUALITES

Nos nouvelles cabines Our new cabins Nous vous proposons de découvrir les fonctionnalités et équipements de nos nouvelles cabines en classe Poerava Business ainsi qu’en classe Moana. We invite you to experience the features and ammenities found in our new Poerava Business Class and Moana cabins

Le siège

• Réglage électrique du siège, inclinable à 160°. Le panneau de contrôle se situe sur le dessus de l’accoudoir extérieur de chaque siège. Il permet de régler l’inclinaison du dossier, de l’appuitête ainsi que le repose pied. • Les accoudoirs extérieurs de chaque siège peuvent être abaissés en appuyant sur le bouton situé sur ces mêmes accoudoirs. • Sur le dossier du siège vous faisant face, un crochet peut se déplier pour suspendre vos vêtements. • Différents espaces de rangement sont disponibles sur le dossier du siège vous faisant face. 116

The seat • Electronic seat controls are reclinable to 160°. The control panel is located under the outside armrest of each seat. It allows you to recline the back of the seat, the headrest, and the footrest. • The outside armrest of each seat can be lowered through pushing the button that is located on the armrest. • A lock that folds out to hang clothes is located on the back of the seat in front of you, as well as several storage areas.


L’écran numérique individuel

La tablette

Elle est rangée dans l’accoudoir central. Remontez la tablette et dépliez la. Pour la ranger, la remettre dans sa position initiale en appuyant légèrement.

The tray The tray is stored in the center armrest. To release the tray, unlock it. To put it away, place it into its original position through pressing lightly.

Il est positionné sur le dossier du siège qui vous fait face. Il dispose d’une fonction veille. Il peut être remis en fonction par simple pression sur l’écran. La navigation au sein de nos programmes et contenus peut se faire de deux manières en Poerava Business Class : soit par navigation tactile soit par la télécommande.

Individual digital screen It is positioned on the back of the seat in front of you. It has a standby function. It can be turned back on through touching the screen. In the Poerava Business Class, navigation of programs and content can be done either by touch screen or remote control.

Liseuse

Située en hauteur et sur le côté de chaque siège, elle peut être orientée librement et dispose d’un bouton individuel pour son allumage et son extinction.

lamp Located above and on the side of each seat, it can be freely rotated and has its own power button.

La télécommande

Elle est située dans les accoudoirs extérieurs des sièges, sous le cache, et dispose d’un câble. Vous pouvez naviguer dans les programmes en utilisant le bouton tactile situé sur cette télécommande : une main se matérialise alors sur l’écran que vous pouvez diriger via ce bouton tactile. La télécommande vous permet également de controler le volume sonore du système vidéo, l’appel d’un personnel de bord et l’éclairage de votre place.

The remote control The remote control is located inside the outside armrests under the compartment, and is attached to a cable. You can navigate the programs through using the touch button located on the remote control. A hand appears on the screen that you direct with the touch button. The remote control also allows you to control the volume levels of the video system, to call a flight attendant, and to light your area.

Prise d’alimentation pour appareils électriques

Elle est située sous les accoudoirs centraux des sièges et accepte différents type de prises à différents standards internationaux.

Power outlet for electronics This is located under the central armrests of the seats and accepts several types of international plugs.

Ecouteur

Ils peuvent être branchés au système de vidéo à la demande par la prise située dans l’accoudoir central de chaque siège.

headphones They can be plugged into the video system on demand through the socket that is in the central armrest of each seat. 117


Le siège

• L’inclinaison de chaque siège, jusqu’à 118°, est réglable en appuyant sur le bouton situé sur les accoudoirs des sièges. • Les accoudoirs de chaque siège peuvent tous être relevés intégralement.

The seat • Each seat reclines to 118° and is controlled through pressing the button located on the seat armrest. • Each armrest can be completely lifted up.

La tablette

Elle est située sur le dossier du siège qui vous fait face. Tournez le crochet la pour libérer.

The tray The tray is located on the back of the seat in front of you. Turning the lock to release the tray.

Ecouteur

Il se branche sur le côté droit des écrans.

headphones Headphones plug is located on the right side of your screen.

L’écran numérique

Il est positionné sur le dossier du siège précédent. Il dispose d’une fonction veille. Il peut être remis en fonction par simple pression sur l’écran. La navigation est tactile. Une alimentation électrique par prise USB est disponible sur le côté droit de l’écran pour de petits appareils (Téléphones, lecteurs MP3, tablettes).

Digital screen This is located on the back of the seat in front of you. It has a standby function. It can be turned back on through touching the screen. This is a touch screen navigation system. A USB power outlet is avalaible on the right side of the screen for small electronics devices (phones, MP3 players, tablets. Navigation is through touch screen. A power outlet, for plugs and USB, is available on the right side of the screen.


Partenariats et bureaux

Pour joindre air tahiti nui To reach air tahiti nui

TAHITI Rue Paul Gauguin BP 1673 - 98713 Papeete Tahiti Tel : (689) 46 03 03 Fax : (689) 46 02 22 E-mail : info@airtahitinui.pf Web site : www.airtahitinui.com ÉTATS-UNIS USA > LOS ANGELES 1990 E. Grand Avenue Suite 300 El Segundo, CA 90245 USA Tel : (877) 824 4846 (toll free) Fax : (310) 640 3683 > NEW YORK

Réservations

Tel : (877) 824 4846 FRANCE EUROPE 28, Bld St-Germain, 75005 PARIS Tel : (33) 1 56 81 13 30 / (33) 1 56 81 13 35 Fax : (33) 1 56 81 13 39 E-mail : info@airtahitinui.fr Web site : www.airtahitinui.fr

Réservations

Tél : (33) 08 25 02 42 02

AccorDS DE CODESHARES CODESHARES AGREEMENTS

Air Tahiti Nui consolide son réseau grâce aux partages de codes entendus avec ses partenaires : Air Tahiti Nui strengthens its network according to the codeshares with its partners :

AccorDS INTERLINES INTERLINE AGREEMENTS

Dans le cadre de l’implantation et du développement d’Air Tahiti Nui sur le marché, 75 accords “Interlines”ont été signés à ce jour avec d’autres transporteurs. Ces accords sont établis avec :

For the development of Air Tahiti Nui as well as the convenience of our interline connecting passengers, Air Tahiti Nui has an interline agreement with the following 75 airlines : › Aeroflot Russian Airlines › Aeromexico › Air Austral › Air Berlin › Air Calin › Air Canada › Air Caraibes › Air Europa › Air France › Air New Zealand › Air One › Air Pacific › Air Rarotonga › Air Tahiti › Alaska Airlines › Alitalia › Alitalia Express

› American Airlines › Asiana › British Airways › Cathay Pacific › China Airlines › China Eastern Airlines / PTA OK › China Southern Airlines › Compania Mexicana de Aviacion › Croatia Airlines › Delta Airlines › Deustche Lufthansa › Dragonair (Hong Kong Dragon Airlines) › El Al Israel Airlines Ltd. › Emirates Airlines

› Eurofly › Eva Airways Corporation › Finnair › FlyBe Limited › Hahn Air Lines › Hawaiian Airlines › Iran Air › Jalways › Japan Airlines › Jet Airways (India) › KLM › Korean Air › Lan Argentina › Lan Chile › Lan Ecuador › Lan Peru › LTU International Airways

› Malaysian Airlines › Middle East Airlines / AirLiban › Midwest Airlines Inc. › Northwest Airlines › Philippine Airlines › Qantas Airways › SN Brussels Airlines › TAP Air Portugal › Thai Airlines International › United Airlines › US Airways › Vietnam Airlines Corporation › Virgin Atlantic

JAPON JAPAN Shin-Yurakucho Building 2nd Floor 1-12-1 Yurakucho, Chiyoda-ku, Tokyo 100-0006 Japan Tél : (81) 3 62 67 11 71 Fax : (81) 3 32 11 00 80 E-mail : info@airtahitinui.co.jp Web site : www.airtahitinui.com NOUVELLE-ZÉLANDE NEW ZEALAND c/o Discover The World Central Park, Building 5, Level 2 660 Great South Road Greenlane / Auckland 2025 Mailing Address DX: EP82525 PO Box 39-366 Howick - Auckland 2145 Tel: (64) 9 972 1217 Fax: (64) 9 972 1257 E-mail : sales@airtahitinui.co.nz Web site : www.airtahitinui.co.nz AUSTRALIE AUSTRALIA C/O Discover the World Level 7, 89 York Street Sydney NSW 2000 Tel: 1300 657 190 (toll free within Australia) Fax: (64) 9 972 1257 Email: sales@airtahitinui.com.au Website: www.airtahitinui.com.au

AIR TAHITI NUI CARGO FRET - FREIGHT Tel : (689) 86 60 67 ou (689) 86 61 05 Fax : (689) 86 61 38 E-mail Général : cargo@airtahitinui.pf

119


RELAXATION EN VOL

ASTUCES DE VOYAGE

TRAVEL BETTER

Air Tahiti Nui se soucie de votre bien-être pendant le voyage. Comme nos vols sont «long courrier», vous restez assis et inactif pendant de longues périodes. Le décalage horaire et la perturbation des cycles de sommeil peuvent causer des désagréments. Afin d’améliorer votre confort et pour que le vol se déroule dans les meilleures conditions, voici quelques recommandations :

Air Tahiti Nui cares about your comfort and well-being during your flight. As all of our flights are long distance, you may be seated and inactive for long periods of time. Additionally, the crossing of time zones and the disruption to normal sleeping patterns could involve a potential discomfort. To stay healthy during the flight and improve your comfort level we recommend the following :

NOURRITURE ET BOISSONS

EATING AND DRINKING

› Buvez au minimum un litre d’eau, voire deux, pendant le vol. › Buvez fréquemment des jus de fruits. › Évitez de boire du café, du thé ou de l’alcool, ou du moins buvez avec modération, car ces boissons augmentent la déshydratation. › Utilisez une crème hydratante, afin d’éviter les effets de dessèchement dus à la haute altitude. › Retirez vos verres de contacts et portez des lunettes, afin d’éviter l’irritation des yeux. › Mangez sans excès, afin d’éviter une indigestion.

› Drink at least one to two litres of water during your flight. › Drink juices frequently during the flight. › Avoid drinking coffee, tea and alcohol. If you do so, drink in moderation. These beverages increase the body’s dehydratation. › Use a skin moisturizer to reduce drying effects of high altitude. › Remove contact lenses and wear glasses to avoid eye irritation. › Avoid over-eating as it may cause indigestion.

EXERCICES Nous vous encourageons à faire les exercices indiqués sur la page ci-contre. Ils sont conçus pour relaxer certains groupes de muscles. Il est conseillé de faire ces exercices pendant 5 minutes toutes les heures. Vous pouvez également marcher dans l’allée et éviter de garder les jambes croisées trop longtemps. IMPORTANT : si ces exercices devaient vous causer le moindre inconfort, nous vous prions de ne pas les faire. Vous pouvez également réaliser ces exercices en vous aidant du film diffusé sur Tiare TV. Ravanui, Miss Tahiti 2001, est votre guide.

À LA DESCENTE Lors de la descente, vos oreilles et vos sinus peuvent vous incommoder. Voici quelques suggestions pour vous aider à équilibrer la pression entre oreille interne et gorge : bâillez ou avalez fréquemment, pincez vos narines, puis soufflez franchement en gardant la bouche fermée. Si vous voyagez avec un jeune enfant, donnez lui sa tétine pendant la descente. Si vous ne vous sentez pas bien pendant le voyage, prévenez l’un des membres de l’équipage.

Air Tahiti Nui vous souhaite un agréable voyage. 120

EXERCISES We encourage you to do the following exercises. These exercises are designed to stretch certain muscle groups. We recommend you to do these exercises for four to five minutes every hour. You should occasionally walk down the aisle and try to avoid crossing your legs for long periods of time. IMPORTANT : If these exercises cause you any discomfort, please do not do them. The film played on Tiare TV can help you doing these exercices. Ravanui, Miss Tahiti 2001, is your guide.

ON DESCENT On descent ears and sinuses may cause discomfort. Here are a few suggestions : Yawn or swallow frequently. Pinch your nostrils together and blow firmly into your cheeks with your mouth closed. If you are travelling with an infant feed or give your baby a pacifier during descent. These above actions help reduce the pressure between your middle ear chamber and your throat. If you feel unwell during the flight, alert one of our cabin crew.

Have a pleasant flight. Air Tahiti Nui


MOUVEMENT DES CHEVILLES ANKLE CIRCLES

FOOT PUMPS

POMPES

FLEXION DU GENOU

ROTATION D’ÉPAULE

MOUVEMENT DES BRAS

Levez les pieds du sol, dessinez un cercle avec vos orteils, et tournez simultanément un pied dans le sens des aiguilles d’une montre et l’autre en sens contraire. Inversez le sens. Pour chaque mouvement, comptez 15 secondes. Répétez l’exercice à volonté.

Commencez avec les talons à plat sur le sol, puis pointez vos pieds aussi haut que vous pourrez, avant de reposer vos pieds à plat sur le sol. Levez ensuite les talons en gardant les orteils au sol. Répétez le cycle pendant 30 secondes.

Levez une jambe avec le genou plié, tout en contractant le muscle de la cuisse. Reposez, puis passez à l’autre jambe. Répétez 20 fois le mouvement pour chaque jambe.

D’un léger mouvement circulaire, voûtez les épaules vers l’avant, puis vers le haut, puis vers l’arrière et enfin vers le bas.

Commencez avec les bras à 90 degrés : les coudes vers le bas et les paumes de mains vers le haut. Levez une main jusqu’à votre poitrine, puis descendez-la tout en changeant de main. Faites cet exercice pendant 30 secondes.

Lift feet off the floor, draw acircle with toes, simultaneously moving one foot clock wise and the other foot counter clock wise. Reverse circles. Do each direction for 15 seconds. Repeatif desired.

GENOU VERS LA POITRINE KNEE TO CHEST

Penchez-vous légèrement et entourez votre genou de vos mains en le ramenant vers votre poitrine. Gardez la pose pendant 15 secondes. Puis, tout en gardant les mains autour du genou, ramenez le doucement vers le bas. Changez de jambe. Répétez cet exercice 10 fois. Respirez normalement. Bend forward slightly. Clasphands around the left knee and hug it to your chest. Hold stretch for 15 seconds. Keep hands around knee, slowly let it down. Alternate legs. Repeat 10 times. Breathe normally.

Start with both heels on the floor and point feet upwards as high as you can. Then put both feet flat onthe floor. Then lift heels high, keeping the balls of your feet on the floor. Continue cycle in 30 second intervals.

KNEE LIFTS

Lift leg with knee bent while contracting your thigh muscle. Alternate legs. Repeat 20 to 30 times for each leg.

SHOULDER ROLL

Hunch shoulders forward then shift in an upward direction then downward using a gentle, circular motion.

Start with arms held at a 90 degree angle : elbows down, hands out in front. Raise handsup to chest and back down, alternating hands. Repeat this exercise in 30 second intervals.

ÉTIREMENT DE L’ÉPAULE

FLEXION AVANT

ÉTIREMENT AU-DESSUS

FORWARD FLEX

DE LA TÊTE OVERHEAD

Penchez-vous vers l’avant en rentrant le ventre, tout en gardant les pieds au sol. Descendez doucement vos mains le long des jambes jusqu’à vos chevilles. Tenez pendant 15 secondes puis rasseyez-vous lentement. Respirez doucement pendant cet exercice.

Levez les mains bien audessus de la tête. Avec une main, attrapez le poignet de l’autre main et tirez doucement d’un côté. Tenez pendant 15 secondes, puis répétez l’exercice avec l’autre main.

Placez votre main droite sur votre épaule gauche, puis la main gauche derrière le coude droit. Poussez doucement le coude vers l’épaule. Tenez pendant 15 secondes. Répétez l’exercice en changeant de bras.

Raise both hands straight up overyour head. With one hand, grasp the wrist of the opposite hand and gently pull to one side. Hold stretch for 15 seconds. Repeat onthe other side.

Reach right hand over left shoulder. Place left hand behind right elbow and gently press elbow toward shoulder. Hold stretch for 15 seconds. Repeat on the otherside.

Flex with both feet on the floor and stomach held in, slowly bend forward and walk your hands down the front of legs toward your ankles. Hold the stretch for 15 seconds and slowly sit back. Breathe softly whilst doing this exercise.

ARM CURL

SHOULDERS

MOUVEMENT DU COU NECK ROLL

Décontractez vos épaules. Penchez la tête de manière à placer une oreille sur votre épaule, puis tournez doucement la tête vers l’autre côté. Gardez chaque position pendant 5 secondes. Répétez l’exercice 5 fois. Ne contractez pas les épaules. With shoulders relaxed. Drop earto shoulder and gently roll neck forward to the other side. Holding each position about five seconds. Repeat 5 times. Keep shoulder relaxed.

121


CARTE DU RESEAU

Beijing

Seoul

Tokyo

Shanghaï

Hong Kong

Taipei

Bangkok Manille Saigon

Tahiti et ses îles

Singapour

Cairns

Nouméa Brisbane

Sydney

Perth

Auckland

Melbourne Queenstown

Destinations ATN (en propre ou partage de code) / TN Cities (operated by TN or in codeshare) Destinations desservies par nos partenaires Interlines (échantillons) / Destinations serve by our Interlines partners (samples) Vols opérés par ATN / ATN operated flights Vols ATN en partage de code avec American Airlines / TN flights in codeshare with American Airlines Vols ATN en partage de code avec Qantas / TN flights in codeshare with Qantas Vols ATN en partage de code avec Air France / TN flights in codeshare with Air France Vols ATN en partage de code avec Air New Zealand / TN flights in codeshare with Air New Zealand Vols ATN en partage de code avec Japan Airlines / TN flights in codeshare with Japan Airlines Vols ATN en partage de code avec Aircalin / TN flights in codeshare with Aircalin

122

Vols ATN en partage de code avec la SNCF / TN flights in codeshare with the SNCF Vols opérés par nos partenaires interlignes (échantillons) / TN interline network (samples)

Christchurch


Air Tahiti Nui / SNCF - TGV Amsterdam Londres Bruxelles

Lille

Francfort Vancouver MontrĂŠal Toronto

Seattle

San Francisco San Jose

Salt Lake Reno City

Los Angeles San Diego

Champagne Ardenne

Paris

Chicago

Las Vegas Phoenix Tucson Dallas Austin

Angers St laud

Boston New York

Denver

Nantes

Le mans

Zurich

St Pierre des corps Poitiers

Washington

Lyon

Milan

Valence

Atlanta

Houston

Lorraine Strasbourg

Rennes

Bordeaux

Miami

Avignon Nimes Montpellier

Mexico

Marseille

Aix-en provence Toulon

Rome

Madrid

DurĂŠe moyenne des vols / flights duration average Papeete - Los angeles

08h15

papeete - tokyo

12h10

Los angeles - Paris

10h55

tokyo - papeete

11h35

Paris - Los angeles

11h50

papeete - auckland

05h55

Los angeles - papeete

08h30

auckland - papeete

05h00 123


CARTES Aéroports

Aéroport de papeete (PPT) papeete airport

Terminal (International)

Terminal (Domestique 1)

Terminal (Domestique 2)

Hall d’arrivée Zone d’enregistrement Salle d’embarquement Accès salon VIP Salon d’honneur

Retrait des bagages Baggage claim

Toilettes Rest room

Voitures de location Car rental

Service des douanes Customs

Taxi, Bus

Distributeur de billets Cash dispenser

Bar

Internet

Restauration Lunch counter

Porte d’entrée stratégique du Pacifique Sud, l’aéroport international de Tahiti Faa’a (PPT) est aussi notre port d’attache, sur l’île de Tahiti. Air Tahiti Nui opère depuis les bâtiments du Terminal International. Pour les vols en correspondance vers les îles de Tahiti, Air Tahiti vous accueille dans le même terminal. COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Terminal International

Faa’a International Airport (PPT) is the strategic gateway to the South Pacific and our home base on the island of Tahiti. Air Tahiti Nui operates from the International Terminal Building. For transfers to inter-island flights, Air Tahiti operates from the same terminal and Air Moorea operates from a separate terminal located within a short walking distance from the Air Tahiti Nui arrival area. CHECK-IN COUNTER International Terminal

HEURES D’ENREGISTREMENT CONSEILLÉES POUR LES VOLS EN CORRESPONDANCE › International : 3 heures avant le départ › Iles de Tahiti : 1 heure 30 avant le départ › Tél : (689) 86-42-21 OU (689) 86-60-92

RECOMMENDED CONNECTION TIMES › International: 3 hours › Inter-Island: 1:30 hours › Tel :(689) 86-42-21 or (689) 86-60-92

HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › 3 heures avant le départ › jeudi et samedi : Enregistrements tous vols de 17h00-19h00 › Fermeture : 1 heure avant le départ › Ouverture des guichets POLICE AUX FRONTIERES et accès au salon PREMIERE 2 heures avant le départ du vol. CONSIGNES › La Consigne est accessible à certaines heures à l’aéroport de Papeete. Prise en charge par Air Tahiti. Tél : (689) 86 60 61 NOTE IMPORTANTE SUR L’ACCESSIBILITÉ : Il n’y a pas de rampes d’embarquement à Papeete. Les passagers doivent être en mesure de monter et descendre 30 marches d’escalier pour entrer dans l’avion et en sortir. Si des dispositions spécifiques devaient être prises à votre égard, veuillez en informer Air Tahiti Nui ou votre agence de voyage au moment de la réservation puis à nouveau au moment du départ du vol aller et du vol retour.

CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION › 3 hours Prior to Departure ON THURSDAY AND SATURDAY: ALL FLIGHTS CHECK-IN FROM 5PM-7PM › Closes: 1 hour Prior to Departure For all flights immigration and premiere lounge open 2 hours before departure time. LUGGAGE STORAGE › Luggage Storage Important Accessibility Notification Storage for you luggage is available at Papeete Airport during certain hours. This is handle by Air Tahiti. Phone: (689) 86 60 61 NOTE : There are no jet ways in Papeete. Passenger must be able to walk up and down 30 steps to exit and to board the aircraft. If special arrangements are required, please notify Air Tahiti Nui or your travel arranger upon booking and then again prior to departure to and from Tahiti. › www.tahiti-aeroport.pf (French Language)

› Site web : www.tahiti-aeroport.pf

Aéroport de los angeles - Etats unis (LAX) Los Angeles airport - USA

Terminals 1-3 COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Terminal International Tom Bradley Localisation : A24 – 30 (si l’aéroport le nécessite, cet emplacement peut occasionnellement être sujet à variation) HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › Ouverture : 3 heures 30 avant le départ › Fermeture : 1 heure avant le départ

Tom Bradley international Terminal

service bagages

› Site Internet : www.lawa.org

124

Terminals 4-8

CHECK-IN COUNTER International Terminal Tom Bradley Localisation : A24 – 30 (Due to Airport Requirements this location may be subject to occasional change) CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION › Opens: 3:30 hours › Closes: 1 hour BAGGAGE SERVICE › Web Site: www.lawa.org


Aéroport de paris CDG - france (CDG) PARIS CDG airport - france

2B

2D

2A

2C

2F

2E

COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Terminal 2A

CHECK-IN COUNTER

HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › Ouverture : 3 heures 30 avant le départ › Fermeture : 1 heure avant le départ

CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION › Opens: 3:30 hours › Closes: 1 hour

service bagages

› Tel : 0825 897 559 › Site Internet : www.paris-cdg.com

Terminal 2A

BAGGAGE SERVICE › Tel : 0825 897 559 › Web Site: www.paris-cdg.com

Aéroport de tokyo - japon (NRT) tokyo airport - japan

Terminal 2

COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Aile Nord, 3e étage, Terminal 2

CHECK-IN COUNTER

HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › Ouverture : 2 heures 30 avant le départ › Fermeture : 45 minutes avant le départ

CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION › Opens: 2:30 hours › Closes: 45 minutes

service bagages

(Manipulation des bagages opérée par Japan Airlines) › Tel: +81 476 34 3113 › Site Internet : www.narita-airport.jp/en/

Terminal 1

North Wing, 3rd Floor, Terminal 2

BAGGAGE SERVICE (Handled by Japab airlines) Can be contacted for 5 days after the lost baggage is reported › Tel: +81 476 34 3113 › Site Internet : www.narita-airport.jp/en/

Aéroport de sydney - australie (SYD) sydney airport - australia

Terminal 3 (Domestique)

Terminal 1 (International)

COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Terminal 1 comptoir A

CHECK-IN COUNTER

HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › Première Classe/Classe Affaires : 1 heure › Classe économique : 1 heure

CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION

service bagages

Terminal 2 (Domestique)

› Tel: 1 300 653 077 (classe Economique) › Tel: 1 300 653 066 ( Première classe / classe Affaire) › Horaires: de 7h à 21h tous les jours. › Website: www.sydneyairport.com.au

Terminal 1 - Check-in Counter A › First/Business Class - 1 Hour › Economy Class - 1:30 Hours From Australia Only

BAGGAGE SERVICE › Tel: 1 300 653 077 (Econony Class) › Tel: 1 300 653 066 ( Business / First ) › Hours: 0700-2100 Daily. › Website: www.sydneyairport.com.au

Aéroport d’auckland - nouvelle zéland (AKL) auckland airport - new zealand

Terminal International

COMPTOIR D’ENREGISTREMENT Terminal international - comptoir 56-61

CHECK-IN COUNTER

HORAIRES D’OUVERTURE DU COMPTOIR D’ENREGISTREMENT › Ouverture : 4 heures avant le départ › Fermeture : 1 heure avant le départ

CHECK-IN COUNTER HOURS OF OPERATION

service bagages

› Tel: 0800 247 767 (Seulement depuis la Nouvelle-Zélande) › Site Internet : www.auckland-airport.co.nz

International Terminal - Counter 56-61 › Opens: 4 hours › Closes: 1 Hour

BAGGAGE SERVICE › Tel: 0800 247 767 (from NZ only) › Web Site : www.auckland-airport.co.nz

Terminal domestique

125


formalités d’entrée TOUS CES DOCUMENTS DOIVENT ÊTRE REMPLIS TRÈS SOIGNEUSEMENT, EN LETTRES MAJUSCULES ET SANS RATURES. COMPLETE THESE FORMS CAREFULLY USING CAPITAL LETTERS AND NO ERASURE. FORMALITÉS D’ENTRÉE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE FRENCH POLYNESIA ENTRY REQUIREMENTS

Fiche d’immigration / Immigration forms Cette fiche doit obligatoirement être remplie par les passagers étrangers débarquant en Polynésie française autres que les pays suivants :  Pays de l’Union Européenne : France, Suède, Espagne, Italie, Portugal, Royaume Unis, Finlande, Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. Autres pays: Islande, Norvège, Suisse, Lichtenstein, Monaco, Andorre, Saint-Marin et le Saint Siège (Vatican) This form is required for all foreign disembarking passengers in French Polynesia that do not belong to these country. Country part of the CEE : France, Sweden, Spain, Italy, Portugal, United Kingdom, Finland, Germany, Austria, Belgium, Bulgaria, Cyprus, Denmark, Estonia, Greece, Hungary, Ireland, Latvia, Lithuania, Luxembourg, Malta, Netherlands, Poland, Czech Republic , Romania, Slovakia, Slovenia. Others countries: Iceland, Norway, Switzerland, Liechtenstein, Monaco, Andorra, San Marino and the Holy See (Vatican) タヒチ・仏領ポリネシア入国の際に必要な書類です。パスポートの記載通 り、大文字のローマ字で 正しくご記入下さい。

Fiche statistique / Statistique form Pour les visiteurs / Visitors only

Pour les résidents / Residents only Cette fiche doit être complétée par tous les passagers débarquant en Polynésie française. This form must be completed by all disembarking passengers. この書類は、タヒチ・仏領ポリネシアに入国するすべて の方々にご記入いただく必要がございます。

126


FORMALITÉS D’ENTRÉE Aux états-unis USA ENTRY REQUIREMENTS

Fiche d’immigration / Immigration forms

Déclaration douanière / Customs Declaration

Automatisation du Formulaire I-94 Automation of Form I-94

Cette fiche doit obligatoirement être remplie par tous les passagers débarquant aux états-Unis, y compris ceux qui sont en transit sur d’autres vols internationaux.

Depuis le 30 avril 2013, le formulaire I-94 (enregistrement d’arrivée et de départ des visiteurs aux états-Unis) a été automatisé. Les visiteurs arrivant par avion ne doivent donc plus remplir cette fiche. On April 30 2013, Form I-94 (arrival and departure record for visitors to the United States) became automated. Visitors who arrive by air no longer have to fill out this form.

(Seuls les passagers en continuation avec ATN sur le même vol n’ont pas à remplir cette fiche) -This form must be completed by all disembarking passenger, including passenger with an international connecting flight other than ATN. (passenger travelling with ATN to PPT or CDG on the same flight are not required to fill out this form) Un formulaire par famille portant le même nom ou un par passager One form per passenger or per family with the same family

INFORMATION AUX PASSAGERS - L’autorisation ESTA coûte désormais 14 dollars INFORMATION TO PASSENGERS - The ESTA authorization now costs US dollars 14.00

Depuis le 08 septembre 2010, tous les voyageurs ressortissants des pays bénéficiaires du Programme d’exemption de visa pour les Etats-Unis, doivent s’acquitter d’un montant de 14 Dollars US pour l’obtention de l’autorisation ESTA. L’autorisation électronique de voyage (Electonic System for travel Authorization), obligatoire depuis Janvier 2009 pour tout voyageur prévoyant de séjourner aux états-Unis ou en transit, était délivrée à titre gracieux. Désormais, elle permettra de financer la promotion du tourisme vers les étatsUnis outre les frais administratifs générés. Le passager peut effectuer le paiement de ces frais par carte de crédit ou de paiement au moment de soumettre sa demande sur le site internet officiel : https://esta.cbp.dhs.gov. Le formulaire d’approbation délivré – à mettre à jour si nécessaire – reste valable pour deux ans sous réserve de validité du passeport. Il est vivement recommandé de procéder à la demande au plus tard 72 heures avant le départ et de conserver une copie sur soi en cas de besoin à l’enregistrement. Pour rappel, l’ESTA est un dispositif mis en place par le bureau des douanes des états-Unis pour renforcer les dispositifs sécuritaire et de sûreté. Il est de la responsabilité de chaque passager de se procurer tous les documents, visas et permis particuliers nécessaires à son voyage, et de se conformer à la réglementation en vigueur (lois, règlements, décisions, exigences et dispositions) dans les états de départ, de destination et de transit.

Since September 08, 2010, all travelers who are nationals of countries benefiting from the United States visa exemption program, must pay an amount of USD 14.000 to obtain the ESTA authorization. The electronic travel authorization (Electronic System for travel Authorization), mandatory since January 2009 for any traveler planning to stay in, or to transit through the United States, used to be delivered for free. Now this cost will help to finance the promotion of tourism to the United States after the administrative costs it also generates. The passenger may pay this fee by bankcard when submitting his/her application on the official Internet website: https://esta.cbp.dhs.gov. The approval form delivered – to be updated if needed – remains valid for two years subject to the passport being valid. It is strongly recommended to proceed with the application 72 hours at the latest before departure time and to keep a copy on you should you need it to check in. As a reminder, the ESTA is a device implemented by the United States Customs Office to reinforce homeland safety and security programs. It is the responsibility of each passenger to obtain all documents, visas and specific permits required by his/her trip, and to comply with all regulations in force (laws, regulations, legal decisions, requirements and provisions) in all departure, destination and transit countries.

127


formalités d’entrée

FORMALITÉS D’ENTRÉE EN nouvelle-zélande new zealand ENTRY REQUIREMENTS

Fiche d’immigration / Immigration forms

FORMALITÉS D’ENTRÉE en australie australia ENTRY REQUIREMENTS

Fiche de débarquement / disembarkation card

Cette fiche doit être remplie par tous les passagers débarquant en Australie. This form must be completed by all passengers disembarking in Australia.

Fiche d’embarquement / embarkation card

Cette fiche doit obligatoirement être remplie par tous les passagers débarquant en Nouvelle-Zélande y compris les passagers en transit sur des vols internationaux qui ont leurs bagages étiquetés jusqu’à AKL uniquement. This form must be completed by all passengers disembarking in New-Zealand, including passengers going onto another international flight with their luggage tagged to AKL only. Cette fiche doit être remplie par tous les passagers quittant l’Australie et remise lors du passage à l’immigration. This form must be completed by all passengers leaving Australia before the immigration check.

FORMALITÉS D’ENTRÉE au japon japan ENTRY REQUIREMENTS

Fiche d’immigration / Immigration forms

Déclaration douanière / Customs Declaration

Cette fiche doit être remplie par tous les passagers étrangers débarquant au Japon. This form must be completed by all foreign passengers disembarking in Japan.

Cette fiche doit être remplie par tous les passagers débarquant au Japon. This form must be completed by all passengers disembarking in Japan.


Donnez-nous vos impressions sur le service Air Tahiti Nui

Let your thoughts run freely on Air Tahiti Nui’s service 弊社のサービスについてお客様のご意見ご希望をお聞かせ下さい。

Monsieur le directeur Service des relations clientèle AIR TAHITI NUI BP 1673 - 98713 Papeete Tahiti - Polynésie française


N’HÉSITEZ PAS À NOUS FAIRE PART DE VOS IMPRESSIONS ET DE VOS SUGGESTIONS AFIN D’AMÉLIORER LE SERVICE AIR TAHITI NUI.

PLEASE DON’T HESITATE TO GIVE US YOUR IMPRESSIONS OR ANY SUGGESTIONS FOR IMPROVING THE AIR TAHITI NUI SERVICE.

Vous pouvez nous faire part de vos impressions et suggestions sur le service Air Tahiti Nui en complétant ce questionnaire. Please don’t hesitate to give us your impressions or any suggestions for improving the Air Tahiti Tui service. 弊社のサービスについてお客様のご意見ご希望をお聞かせ下さい。

.............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. ..............................................................................................................................................................................

M./Mr / 男性

Mme/Mrs /既婚女性

Mlle/Ms /未婚女性

Votre nom / your Surname. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Informations sur votre vol / Details about your flight ご搭乗便の詳細

お名字 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Votre N° de vol / Flight Number / 便名.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Votre prénom / Your First name. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Date. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

お名前 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Provenance / City of departure / 出発した空港名

Votre numéro de carte Club Tiare / Club Tiare membership

............................................................ .

number

Destination / 到着する空港名 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Club Tiare Gold / ゴールド Club Tiare Silver / シルバー

Cabine - Classe de transport / Class of service / ご利用のクラス

クラブティアレの会員番号

Club Tiare Tahia / タヒア

POERAVA FIRST - Première classe - ファーストクラス

Votre profession / Your Profession / ご職業

POERAVA BUSINESS - Classe affaires - ビジネスクラス

...........................................................

MOANA - Classe économique - エコノミークラス

Le nom de votre Société / Your Company’s name

N° de siège / Seat Number / お座席番号. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

お勤めの会社名. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Votre Adresse / Your Address / ご住所 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................... ...........................................................

Votre Code postal / Your Postcode / 郵便番号

Merci de remettre la fiche remplie au personnel d’Air Tahiti Nui ou de l’envoyer par courrier (Affranchie au tarif en vigueur) Please give the completed form to one of our staff or mail it to us (postage required). ご記入後、お近くの乗務員にお渡下さい。又は、下記の住所にご郵送 下さい。(その際には郵便代をご負担下さい。)ご協力ありがとうご ざいました。

Ville / City / 都道府県名. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays / Country / 国名. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Votre Numéro téléphone / Your telephone Number / 電話番号 ...........................................................

E-mail / 電子メールアドレス.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...........................................................

130

Monsieur le Directeur Service des Relations Clientèle AIR TAHITI NUI BP 1673 - 98713 Papeete - Tahiti - Polynésie française




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.