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La communication, clé de voûte de l’animation
Le deuxième week-end de mars, j'ai eu l'occasion de participer à une formation organisée par le SCI, à Tilff, qui visait à fournir des outils et des techniques à toutes les personnes qui font partie du réseau animation du SCI (permanent·es, stagiaires et volontaires). L’idée était de réfléchir aux aspects les plus compliqués de l'animation et de perfectionner ce qu’on pourrait appeler « l'art de communiquer avec le public ».
Le SCI dispose d'une grande équipe d'animateur·ices, qui s'engage à développer l'esprit critique et à porter les valeurs de notre organisation. Le bon déroulement des animations et le développement pédagogique des outils qu'on utilise ne seraient pas possibles sans des formations telles que celle mentionnée ici. L'objectif de cette formation était d’apprendre à dépasser les aspects les plus difficiles qui peuvent survenir lors d'une animation, et de réfléchir à la relation entre co-animateur·ices. Bien qu'une grande partie des connaissances acquises au cours de cette formation viennent de la pratique active, trois blocs principaux peuvent être mis en évidence, qui constituent en quelque sorte « l'abc » de l'animation.
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Bienveillance
La première étape pour faire face aux difficultés de l'animation et pour se connecter avec le public et avec ses collègues est la générosité, envers soi-même et envers les autres (co-animateur·ices et public). La générosité envers les autres, dans notre façon de parler, dans nos gestes et dans notre position corporelle, semble évidente. Mais une chose qui passe souvent inaperçue est la générosité envers soi-même : la générosité de se permettre de se tromper, la générosité d'apprécier ses propres opinions et expériences. Pour pouvoir mener une animation fructueuse, nous devons partir d'un « moi » disposé à apprendre, à écouter et à partager, pour pouvoir ensuite entrer en contact avec les autres.
Écoute
Écouter est un verbe couramment utilisé dans notre vie quotidienne, mais on peut se demander si nous savons vraiment ce qu'est l'écoute, et plus encore, ce qu'est « l'écoute active ». L'écoute active permet une meilleure compréhension de l'autre et donc une meilleure interaction entre l'orateur·ice et le(s) destinataire(s) du message. Lorsque nous écoutons quelqu'un, surtout s'il s'agit d'un sujet sur lequel il peut y avoir un désaccord, il est très important que nous écoutions pour comprendre et non pour répondre. C'està-dire que nous devons d'abord comprendre les arguments de l'autre et, une fois que nous les avons intériorisés, nous pouvons intervenir dans la conversation. Répondre sans ce processus revient à avoir une conversation avec soi-même. Une fois qu’on a compris qu'une conversation se fait, au moins, à deux, il faut donc faire attention à la façon dont on apparaît à l'autre, aussi bien quand on parle que quand on écoute. Nous devons créer pour l'auditeur·ice et pour notre public un espace sûr pour la libre expression et le respect mutuel. Au cours de la formation, une question m'est cependant venue en tête : que doit-on faire quand on entend des opinions avec lesquelles on est fortement en désaccord ou, pire, qui vont à l’encontre des droits humains ? C'est une situation qui peut se produire assez souvent au cours d'une animation/formation. J'y ai trouvé la réponse pendant le week-end : l'écoute active n'est pas incompatible avec le désaccord. Même si les idées avancées par notre interlocuteur·ice ne correspondent pas à notre pensée, nous devons respecter son droit à s'exprimer. Une fois que nous avons écouté l'argument, nous pouvons répondre, ou simplement reconnaître qu'il s'agit d'une opinion que nous ne partageons pas, sans qu'il ne soit pour autant toujours nécessaire d'approfondir le sujet.
Assertivité et retour d'information
Enfin, au cours de la formation, l'accent a été mis sur la relation entre les co-animateur·ices et sur l'importance de se donner mutuellement un feed-back après avoir travaillé ensemble. Il est très important d'analyser et de voir ce qui n'a pas marché et, encore davantage, ce qui a fonctionné après une journée d'animation. Souvent, nous nous concentrons sur l'annonce des points négatifs et des choses à changer, sans prêter attention à ce qui fonctionne vraiment bien. On apprend toujours aussi de l'exemple de son ou sa coanimateur·ice : autant il est évident qu'observer ce qu'il ne faut pas faire nous aide, autant il est encore plus utile d'être spectateur·ice et complice de ce qui fonctionne. Le retour d'information est crucial, mais il est nécessaire de savoir comment le communiquer.
L'assertivité est un outil de communication, ou plutôt une manière de communiquer, qui est utile dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Elle nous permet d'exprimer nos idées et nos opinions de manière claire et ferme, tout en tenant compte de notre interlocuteur·ice, de ses sentiments et de sa situation. Il semble évident que l'assertivité est un excellent moyen de donner du feedback et de pouvoir exprimer nos idées, les points à améliorer pour notre partenaire, ce que nous avons ressenti au cours d’une animation, nos suggestions... sans qu'aucun·e partenaire ne se sente blessé·e.
Avec ces trois petits conseils, j'ai essayé de résumer une formation qui couvrait évidemment beaucoup plus d’aspects, mais j’espère que ceux-ci aideront toustes les volontaires animateur·ices qui lisent cet extrait. J'aimerais terminer par une réflexion personnelle : l'animation avec un public est un art qui peut s'apprendre par la lecture et l'information, mais c'est sans aucun doute en y jouant que l'on apprend le plus. L'apprentissage vient de l'expérience !