/ O N S O R T ? S H O W D E VA N T ! /
On vous entend râler d'ici ! "Un Molière ! Les fourberies de Scapin en plus ! Bonjour l'originalité !" Sauf que cette fois, ce n'est pas n'importe quel « Molière » ni n'importe quelles « Fourberies » … Non mesdames messieurs : il s'agit de la version de la Compagnie Brozzoni ! PAR CÉCILE BOUJET DE FRANCESCO
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ien sûr, vous retrouverez l'ami Scapin qui s'est mis dans une belle galère pour aider son maître Octave et son copain Léandre, deux jeunes « rebelles » qui ont la bonne idée de désobéir à leurs pères, Argante et Géronte, pour les beaux yeux de leurs belles, Hyacinthe et Zerbinette. Vous retrouverez aussi dans cette pièce, tant comique qu'incontournable, la redoutable plume de Molière. Car oui, même si Claude Brozzoni et son équipe donnent à voir leur version des Fourberies, le texte est bien celui de Jean-Baptiste Poquelin.
© Fanchon Bilbille
SKAPIN… & CLAUDE BROZZONI REVISITE Molière ! PAROLE DE NON-SCOUT ! Et puis, vous retrouverez, avec autant de joie que nous, on l'espère, le travail de la compagnie Brozzoni. Belle trentenaire, elle est l'un des piliers du théâtre annécien. Peter Turrini, Mahmoud Darwich, Laurent Gaudé, Bertolt Brecht, Tennessee Williams, William Shakespeare, mais aussi des adaptations de textes d'Homère, Virgile, Sophocle, Cervantès, Nelson Mandela… le répertoire de Claude Brozzoni et Dominique Vallon est dense. Il y a dix ans, l'ancien compagnon de route d'Alain Françon (de 1982 à 1984) s'est même frotté à l'écriture et au jeu avec son seul en scène « La couronne de plumes ».
SACRÉ MOLIÈRE Mais depuis quelques années, c'est Molière qui a les faveurs du créatif binôme. “Plusieurs fois, au cours de ma vie de metteur en scène, j'ai lu Molière”, raconte Claude Brozzoni. “Les deux premières fois, je n'ai pas trouvé ce qui me correspondait. Après mon aventure de l'Odyssée, j'ai repris la
lecture de ses pièces. Et là, c'est comme si quelque chose s'était éclairé en moi. J'ai compris qu'en plus d'évoquer la dimension sociale de son époque ou encore la bêtise humaine qui traverse les siècles, Molière est l'un des rares auteurs que je connais qui écrivait pour les autres, pour raconter, pour être joué. Son écriture porte en elle le jeu d'acteur : tout est fait, tout est écrit pour être donné, pour apporter de la joie. C'est un auteur généreux.” Voir Skapin, c'est aussi revenir à un théâtre « vif et sans fioritures ». C'est rencontrer un autre Scapin : “Malgré ses défauts, ses côtés sombres, c'est un porteur de lumière”. Pour Claude Brozzoni, Skapin, c'est aussi un prétexte pour “réveiller le cœur des gens ; rappeler aux spectateurs, sans être agressif ni culpabilisateur, qu'il ne faut pas oublier de regarder en bas, de voir toute cette misère et de partager notre savoir, notre amour… C'est aussi l'envie de dire simplement, sans prétention, pourquoi nous faisons du théâtre : raconter ce sens du partage, de la fraternité et du respect de l'autre.”
+ d’infos : Les 9/10/12/13/16/17/18 novembre. Annecy, Bonlieu scène nationale.: bonlieu-annecy.com - /cie-brozzoni.com 152