/
©FredericoBerardi
/ DESIGN BERTILLE LAGUET
“Je suis ton fer…” a dû lui souffler une pièce de métal, la première fois que Bertille Laguet l’a prise en main. Installée sur les bords suisses du Léman, cette jeune designer au caractère (en acier) bien trempé va donc au charbon depuis 4 ans.
©JonasRacine
PAR MÉLANIE MARULLAZ
Bertille Laguet
24
Le Réveil
e g r o F a l de
B
ertille Laguet n’est pas du genre à avoir un plan de carrière. Si c’était le cas, elle ne serait pas passée par la case prépa scientifique ENS Cachan, la voie la plus pointue - en vue de devenir prof de design - pour façonner du métal en fusion. Elle n’est pas complètement marteau. Elle a même l’air plutôt sérieux… Jusqu’au moment où son œil vert taquin et ses boucles joyeuses révèlent la petite Bertille qui est en elle. “Je suis originaire du Jura, le pays du jouet, je pense que cet aspect ludique est toujours ancré en moi.” Pour preuve, « Safari », son tout premier projet de design à l’Ecole Cantonal d’Art de Lausanne (ECAL) qu’elle rejoint, un joyeux bestiaire coloré aux corps de mousse et squelettes de métal. “Alors que je ne suis pas du tout manuelle à la base, j’ai été une des seules à tout faire moi-même, à tordre mes bouts de
métal – déjà, on m’appelait « la petite entreprise ».” Si elle avait eu un plan de carrière, Bertille n’aurait peut-être pas non plus étudié l’électronique et les sciences de l’ingénieur pour faire du design. A une élève brillante, on propose des voies scientifiques, “mais le dessin et la créativité me manquaient trop…”. D’où la prépa, puis l’ECAL, raconte-t-elle, assise sur une Cesca de Marcel Breuer : “mes parents ont toujours eu des objets iconiques. Avec cette chaise, petite, je me faisais des cabanes. Ses tubes et son cannage symbolisent parfaitement mon parcours, entre design industriel et artisanat.”
BACK TO BLACK Après Boris l'hippopotame, Olga la girafe et Ernest l’éléphant, entre fin de diplôme et premiers mandats professionnels, la trentenaire nourrit un