DE ROUTE FEUILLE… Plus de végétal et moins de béton dans les espaces publics, mais une densification urbaine quand même, des projets plus solidaires, Lyon et sa Métropole voient désormais la vie… en Verts. PAR ESTELLE COPPENS
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n ne vous apprend rien : à Lyon, Les Verts ont remporté, aux dernières élections municipales, la Mairie centrale et la Métropole. Si certains chantiers de l’ère précédente continuent à dérouler leurs infrastructures programmées, comme à la PartDieu - construction d’une tour supplémentaire, agrandissement de la gare et du centre commercial -, les impétrants
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ont mis le holà ou revu à la baisse plusieurs grands projets. L’époque est à un rééquilibrage au profit de la vie de tous les jours et des habitants, plutôt qu’une ambition vers un plus grand rayonnement de Lyon. Ce que souhaite la majorité municipale et métropolitaine, c’est ourler de verdure une agglomération qui, par ailleurs, connaît une crise de croissance et donc d’identité. Avec cette délicate ligne de conduite à tenir : densifier la ville, tout en augmentant la part de la nature dans les communes du Grand Lyon. Fer de lance de cette politique équilibriste, un PLU-h revu et corrigé prévoyant notamment des constructions moins denses et la création d’espaces végétalisés dans tout nouveau projet d’aménagement urbain, sans qu’il soit encore spécifié dans quelles proportions. Il s’agit d’éviter des opérations immobilières telles que celle de l’ancien Centre Livet, entre la Croix-Rousse et Caluire-et-Cuire, qui a conduit à la bétonisation de la parcelle. Quid de l’habitat individuel qui
© Thierry Fournier
/ E N C H A N T I E R LY O N
disparaît à vue d’œil au profit d’immeubles ? Il crée pourtant des respirations en ville, et participe au patrimoine architectural et historique lyonnais.
CURE COMPLÈTE DE CHLOROPHYLLE Début 2021, La Métropole de Bruno Bernard a voté les 44 M d’euros de son « plan Nature », qui comprend plusieurs angles d’attaque. Objectif principal : développer la canopée, soit le couvert végétal du territoire, car entre températures caniculaires et qualité de l’air médiocre, la Métropole finit par suffoquer. Principaux alliés désignés : les arbres. Grâce à l’ombre qu’ils procurent, mais aussi à l’humidité qu’ils restituent, ces géants agissent comme climatiseurs naturels, en plus de piéger le carbone durant leur croissance. La désimperméabilisation de terres est également au programme. Les secteurs débarrassés de leur bitume permettront aux eaux de pluie de rafraîchir elles aussi l’ambiance, tout en alimentant les nappes phréatiques.