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CHANGEMENT D’OPTIQUE
Changement de point de vue, de paradigme. Il y a sept ans, Nathalie Blanc, opticienne, décide d’ouvrir le champ, en créant sa propre ligne de lunettes. Une collection à découvrir dans un espace à son image, rue de Grenelle, alliant sélection et convivialité. L’esprit se prolonge dans son appartement avec vue sur la Seine.
PAR Martine Duteil PHOTOS Sylvie Becquet
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ESPACE-ÉCRIN
PAGE DE GAUCHE Espace dédié à la présentation des collections de la Maison Nathalie Blanc, rue de Grenelle. Le lieu allie choix de lunettes et moment d’échanges. Entre plafond rehaussé de peinture décorative et parquet classique, les murs vert d’eau, la crédence du bar traitée en carreaux ciment, Popham, les étagères métalliques, les suspensions « Wicker Ball » en osier, HKliving, et les chaises hautes « Wayne », NV Gallery, plantent leurs repères de modernité.
PAGE DE DROITE Nathalie Blanc dans son appartement, devant une création de Mathilde de l’Ecotais. Suspension « Mirror Ball » de Tom Dixon.
ROSE ET VERT
PAGE DE GAUCHE Entrée et vue sur cour. Maison Nathalie Blanc est un espace où l’on prend le temps de choisir des lunettes à sa vue et à sa personnalité. Une table en bois réalisée sur mesure permet un essayage ajusté. Fauteuil et chaise « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll, suspensions « Wicker Ball » en osier, HKliving. PAGE DE DROITE Quand le choix d’optiques devient un moment d’art de vivre. Derrière un claustra en lattes de bois inspiré du Japon, le logo éclairé. Banquette réalisée sur mesure et habillée de velours rose, guéridons et tabouret « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll. Lunettes et accessoires, Nathalie Blanc.
LIEU DE VIE
PAGE DE GAUCHE Vue sur la Seine, le métro aérien et le pont de Bir-Hakeim. Dehors, l’effervescence parisienne contraste avec la grande respiration intérieure de l’appartement.
PAGE DE DROITE Orchestrant les grandes évolutions d’un appartement qui alliait petites pièces et faux plafonds, Nathalie Blanc a souhaité décloisonner l’espace en lui rendant toute son ampleur. Les portes ont été chinées et peintes dans un noir intense et velouté, les murs de la cuisine ont été traités pour leur part dans un vert profond, rehaussés de moulures. Niche habillée de laiton. Au mur, création de Mathilde de l’Ecotais. Sous un lustre, chiné à Bruxelles, une table « Florence Knoll », Knoll, avec plateau en marbre veiné, réalisé sur mesure. Chaises « Wayne », NV Gallery, applique télescopique, chinée aux Puces de Saint-Ouen, fauteuil « Duna » vert, Arper. Sur un parquet ancien, tapis, Caravane.
ÎLOT CENTRAL
Ouvrant sur l’entréebibliothèque et la cave vitrée, la cuisine réalisée sur mesure, conjugue lignes pures et graphismes. L’Inox de la crédence et du petit électroménager, Kitchenaid, Nespresso, Magimix se détachent sur le mur peint en vert profond. À côté de photos en noir et blanc de Sanlé Sory, bouteilles, Ogata, bols en faïence, en provenance d’Égypte, planches en bois, The Conran Shop, miroirs de Gio Ponti cernés de laiton, chinés. Tabourets réalisés sur mesure.
TABLE DES MATIÈRES
1. Dans la cuisine, sur fond de murs vert profond et de portes anciennes, chinées, peintes en noir, fauteuil « Sunset » bleu de Christophe Pillet pour Cappellini. Tableau d’un marin russe acheté à Moscou. 2. Paires de lunettes, Nathalie Blanc, sur une table « Florence Knoll », Knoll, avec plateau en marbre veiné, réalisé sur mesure. 3. Dans le salon, détail d’une photographie de Kandar, – de baigneurs au bord du Yang- Tsé-Kiang. Tasses hautes en raku, Ogata. 4. Nathalie Blanc, devant une création de Mathilde de l’Ecotais. Suspension « Mirror Ball » de Tom Dixon.
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1. Dans la chambre, acrylique de Michelle Auboiron, de la série Secrets Défense. 2. La chambre d’une des filles, avec salle de bain en verrière. Miroir dessiné par Nathalie Blanc. 3. Cave à vin, vitrée et éclairée, sur une idée de Nathalie Blanc et réalisée sur mesure par un artisan. 4. Pascal et son regard bleu azur.
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Faisant depuis des années le constat qu’elle ne parvenait pas toujours à associer lunettes et regard, Nathalie Blanc, se lance dans l’aventure qui portera son nom. Fabrication française, excellence du savoir-faire, montures justes et renouvelées, recherche d’harmonie entre le visage, le style et la matière, l’histoire de la marque répond, d’abord et avant tout, à cette équation. Nathalie Blanc s’appuie pour cela sur une expérience vécue, la sienne. Depuis l’adolescence, elle subit l’accessoire. « J’étais embarrassée de porter des lunettes, ce traumatisme aura été un élément déterminant. » Avec une envie de repenser les montures, les matières et les couleurs, elle reconsidère le propos et en 2015, lance sa marque éponyme, autour d’une collection de lunettes pour hommes et femmes, centrée sur le regard et la personnalité. En 2020, elle réunit à travers la Maison Nathalie Blanc, l’ensemble de ses marques (Nathalie Blanc Paris, Monsieur Blanc, Blanc). Les matières combinent acétate, métal, bois. Discrètes, affirmées, colorées, ses lunettes appartiennent vite au visage. En électron très libre, Nathalie Blanc puise son inspiration dans l’art, l’architecture, le design. Au fond d’une cour, l’espace-écrin de la rue de Grenelle présente sa collection dans un décor à son image. Mur vert d’eau, banquette recouverte de velours rose, pièces design, suspensions XXL en fibres naturelles, carreaux ciment graphiques et colorés… La convivialité s’associe au choix des lunettes. Entre atelier et boutique, Nathalie Blanc y décline un véritable univers. Son appartement en bordure de Seine en prolonge l’esprit. C’est dans l’immeuble mythique du Dernier Tango à Paris qu’elle a planté son décor de vie. Long couloir-bureau-bibliothèque semé de suspensions de Tom Dixon, vaste cuisine-salle à manger avec cave vitrée donnant alternativement sur l’entrée et la pièce centrale, chambres avec salle de bain et verrière façon atelier… Dans cet appartement qui se dévoile autour d’une déambulation circulaire, la couleur donne le ton à chaque pièce. Blanc et noir ponctué de cuir et de bois, dans le salon-salle à manger, vert profond et portes anciennes peintes en noir, rehaussées de blanc et de touches vives dans la cuisine, mur bleu nuit dans la chambre principale, bleu ciel dans la chambre de ses filles. Là, où les meubles mélangent librement les styles, les objets sont pour la plupart liés à un anniversaire, une fête, un voyage, une rencontre. Associations de styles et de pièces affectives dessinent la trame sensible du lieu.
CONTRASTES
Dans le salon-salle à manger, alternance de noir et blanc, Sur une table « Light Extending Table » de Matthew Hilton, De La Espada, entourée de chaises « Side Chair » de Norman Cherner, céramiques, chinées au Maroc, fauteuils « Platner » de Warren Platner, Knoll, suspension, chinée en Italie. Sur le guéridon « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll, céramiques, chinées au Maroc. Lampadaire « Arco » d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni, et sur la cheminée, lampe « Snoopy », les deux Flos, bouteilles et verre à thé, Ogata, photo en noir et blanc de Patti Smith, et accrochage de clichés de l’agence CAPA. Au sol, tabouret du Sénégal, tapis, Kasthall.
PIÈCES DESIGN
PAGE DE GAUCHE Dans la salle de bain, baignoire « Vieques » de Patricia Urquiola pour Agape. Portemanteau « Tree » de Michael Young, Silvera, meuble de salle de bain en bois et résine réalisé sur mesure, suspension « Arrangements » de Michael Anastassiades, Flos. Photographie de Manou Zurini. Sol en béton lissé.
PAGE DE DROITE L’entrée et sa forêt de suspensions « Mirror Ball » de Tom Dixon. Au fond, la cave vitrée et éclairée, ouverte aussi sur la cuisine.
LES ADRESSES DE NATHALIE BLANC Pour l’approche photosensible d’Arnaud Adida, la galerie de photos A. Galerie. Pour le plaisir de la chine, le marché Paul Bert-Serpette, à Saint-Ouen, et les rues Haute et Blaes, à Bruxelles. Pour ses qualités de chercheur en pépites rares du design du XXe siècle, Vincent Lemson de Modest Furniture, à Anvers. Pour le travail singulier du bois et de l’osier, Heaps and Wood, à Barcelone. Pour la qualité du linge de lit en lin et son extrême douceur, Libeco. Adresses page 180