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La crise économique de 1929
La crise économique de 1929 et ses répercussions pour la batellerie
Avec la crise économique mondiale après 1929 qui met plusieurs années à s'installer en France, les cours des frets rémunérateurs des années 1924 – 1929 deviennent un lointain souvenir.
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La crise économique est aussi une crise sociale dans la batellerie. Au début des années 1930, 19.000 bateliers font vivre 33.000 personnes, contre 44.000 en 1912, sans compter les éclusiers, pontiers, gardes, ingénieurs ou ouvriers des chantiers navals fluviaux, soit environ 7.000 personnes. 1929 : il y a 11 % de bateaux motorisés chez les artisans et 28% dans les compagnies. Il n’y a que 18% du parc en automoteurs mais ils représentent 25% du trafic kilométrique. Ils font une moyenne de parcours de 255 kilomètres contre 122 km pour les bateaux ordinaires.8 Pour tenter d’améliorer les choses, l’État prend en main le contrôle des importations et plus particulièrement le charbon avec un ensemble de mesures de contingentements et de licences. A Dunkerque, le tour de rôle, facultatif, est remis en cause. Le ministère des Transports en reprenant une idée défendue entre autres par le Syndicat général de la petite batellerie, créé des commissions pour l'amélioration des frets. A Lille en juillet 1931, les mariniers défendent avec vigueur le tour obligatoire et intégral ainsi que la création de commissions régionales de frets fixant des prix pour une période déterminée. A l'inverse la Ligue des mariniers d'automoteurs s'y oppose. A Paris, une commission nationale étudie une convention d'affrètement type imposable à tous comme ce fut le cas durant la Grande Guerre. 9
Ces conflits se déroulent surtout dans le Nord, entre la région des mines et Compiègne, car dans le Centre, les mariniers ont encore leurs chevaux et n'ont donc pas à attendre la traction. A l'époque, l'affrètement est libre et se déroule dans les cafés ou sur les places publiques. Des contrats tacites de fidélité commerciale unissent les mariniers et leurs courtiers
Le gain de temps d'un automoteur sur un bateau tractionné était considérable. Sur un transport entre le Nord et Paris, l'automoteur peut gagner deux semaines. Dans le Nord, la préférence des clients ira très souvent au bateau le plus rapide. En août 1933, la colère des tractionnés est à son comble et entraîne une grève qui
8 La coordination des transports en France de 1918 à nos jours – Nicolas Neiertz - Comité pour l'histoire de l'économie et financière de la France - 1999
9 Mariniers, Histoire et mémoire de la batellerie artisanale - tome 2 - Bernard Le Sueur - Glénat - 2005