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Les épaves fluviales retrouvées en mer Les bateaux ayant de nos jours des noms liés à la

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Les épaves fluviales retrouvées en mer

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De nos jours on peut encore retrouver des bateaux victimes de la guerre. Tout le long de nos côtes, des épaves de bateaux fluviaux sont autant de petits cailloux blancs qui suivent les réquisitions allemandes. En Manche, près des îles Anglo-Normandes ou proche du continent, émergent des flots à marée basse une épave de bateau trouvée sur la plage. Après cette trouvaille sur la plage du Fourneau, un lot de questions fait surface. Un appel aux Granvillais est lancé. En avril dernier, une colonie du C.C.A.S., Centre communal d'action sociale, aperçoit un bout de ferraille lors d'une grande marée, à environ 300 m du bord. Début août, nouvelle grande marée, les services techniques de la Ville se rendent sur place pour retirer l'amas de ferraille. Leurs engins ne suffisent pas, ils font appel à une entreprise privée. C'est ainsi que la masse métallique de 8 m par 3 m quitte son piège mouvant. La carcasse de 4 mm d'épaisseur plie dans la manœuvre et prend une nouvelle direction, celle du centre technique municipal. Philippe Letouzey, passionné par l'histoire de Granville se renseigne et se joint aux services de la Ville pour tenter de comprendre l'origine de cette découverte. « Elle n'est pas soudée mais rivetée, cela situe sa fabrication au plus tard aux années 40. Il pourrait s'agir d'un morceau d'une péniche du Rhin aussi nommée automoteur du Rhin, explique-t-il. Plusieurs péniches du Rhin ont fui l'avance allemande et sont arrivées à Granville au début de la Seconde Guerre mondiale. » Autre hypothèse, il pourrait s'agir d'une barge de débarquement américaine. Appel à la population.399

Un autre article de la presse régionales précise que : Pour assurer le ravitaillement des iles anglo-normandes, les Allemands ont ramené du Havre 7 chalands non automoteurs, de la Compagnie Générale de Navigation sur le Rhin, et ces chalands organisés en convoi assuraient ce ravitaillement. L'un de ces chalands a sombré l'Anvers près de la bouée du Founet à Chausey, un autre, le Gabès dans l'avant-port de Granville et les 5 autres, Porto, Vouloir, Bizerte, Comptoir 66 et Comptoir 51 ont été retrouvés échoués à la plage entre la pointe Gauthier et Saint Pair. Peut-être sont-ce les restes d'un de ces derniers chalands qui ont été retrouvés. J'ai trouvé ces infos dans le livre de Jacques Mordal " Hold-Up naval à Granville " aux éditions France-Empire.400

399 https://www.ouest-france.fr/normandie/granville-50400/une-epave-de-bateau-trouvee-sur-la-plage-657631

400 https://www.dday-overlord.com/forum/viewtopic.php?t=8076

Lorsque les Allemands sont partis en juin 44, ils ont tout fait sauter dans le port. Une des péniches se serait échouée sous la crête. Une autre hypothèse serait qu'il s'agisse d'un morceau d'une barge de débarquement expose Philippe Letouzey. C'est le rivetage, très semblable à celui de ces péniches qui a orienté l'avis de Philippe Letouzey. Cependant, l'épave possède des hublots qu'il n'a jamais vus ailleurs. Le mystère reste donc entier. Outre les journaux locaux, plusieurs sites Internet notent scrupuleusement les coordonnées des épaves de la région. Anvers en 1940 : Ce navire de 1916 remorquait une barge sur un convoi de Granville à Jersey le 21 décembre 1940, lorsqu'il rencontra des difficultés et finit par couler sur les îles Chausey. SS Kromwijk en 1942 : L'ancienne péniche du Rhin, reprise en 1940 et convertie à Rotterdam, travaillait pour l'Organisation Todt, transportant une cargaison de briques. Il a été attaqué par des avions alliés et coulé au sud de Jersey le 7 décembre 1942.401

Le remorqueur Cyrano avant la guerre. Photo sur le site de plongées L’Expédition Scylliaz

401 Liste des épaves dans les îles anglo-normandes https://fr.qaz.wiki/wiki/List_of_shipwrecks_in_the_Channel_Islands#20th_and_21st_centuries / http://www.archeosousmarine.net/Pdf/blockships_normandie.pdf

Le remorqueur Cyrano : Le site Internat de plongées en Bretagne présente particulièrement bien cette épave. En 1926, l’Union normande de Rouen, une compagnie spécialisée dans le transport fluvial, commande aux Pays-Bas quatre remorqueurs dont le Cyrano. D’une longueur de 33,93 m pour une largeur de 6,84 m, ce bateau a un faible tirant d’eau de 2 m pour 166 tonnes. Doté d’une machine à vapeur alternative de 600 chevaux, il atteint 11 nœuds et ses condensateurs à circuit fermé lui permettent de fonctionner en mer bien qu’il soit, avant tout, conçu pour les eaux intérieures. La haute cheminée, si caractéristique de ces anciens remorqueurs, s’abat rapidement sur l’arrière pour passer sous les ponts et arbore fièrement le trèfle rouge, marque de la compagnie. A partir de 1930, le Cyrano est affecté au service du Havre et assure les liaisons Rouen-Le Havre, remorquant des chalands de 800 t, le plus souvent chargés d’hydrocarbures. Travail routinier d'une dizaine d'année pour l'équipage constitué d'un capitaine, un matelot, un mousse, un mécanicien et deux chauffeurs. Le bateau fera partie de l’Exode des bateaux depuis Rouen pour Morlaix. Après quelques semaines de répit il est réquisitionné. Affecté à la 40ème flottille des dragueurs de mines, le Cyrano est désormais chargé de nettoyer les chenaux d’accès des U-Boote basés à Lorient et porte, à présent, le nom de M 4021. Le 28 janvier 1944, il percute une mine et sombre en quelques minutes sous les couleurs de la Kriegsmarine, heureusement sans faire de victime. Sous le nom de "remorqueur", la petite épave est très convoitée car facilement accessible à tous et fait partie des grands classiques de l'île de Groix. Posée sur un fond de sable clair par moins 18 mètres, le temps et les tempêtes d'hiver ont bien attaqué le Cyrano qui s'est beaucoup dégradé au fil des années mais qui constitue, néanmoins, un site intéressant pour la seconde plongée de la journée ou… pour une première plongée sur épave, idéale pour les débutants. A quelques centaines de mètres au nord-ouest de l’île de Groix, le site est assez protégé, notamment des vents du sud, à tel point qu’en période estivale, il faut être matinal pour ne pas attendre son tour.

Ce site bénéficie d’une luminosité exceptionnelle lorsque l’eau est claire et le soleil de la partie, la visibilité approche alors les dix mètres voire plus. A cet endroit les courants ne sont pas réputés violents mais il arrive pourtant assez souvent, en période de gros coefficients de marée, de rencontrer un petit courant de fond. Sur son coté bâbord, le Cyrano présente une ouverture béante due, vraisemblablement, à la mine.402

402 https://www.scyllias.fr/article_groix.php

Sa localisation : 47° 39,574 Nord - 03° 28,942 Ouest (EURO 50) 47° 39,513 Nord - 03° 29,024 Ouest (WGS 84) Un autre site Internet donne d’autres informations sur ce remorqueur. CYRANO appelé aussi "Le Petit Remorqueur" L=34m P=18m Ce remorqueur fluvial de Rouen a fui devant l'arrivée des Allemands, jusqu'à Morlaix où il a été réquisitionné pour devenir le dragueur de mines M4021. Il a coulé en 1944 à 500m au nord de la pointe du Grognon (Groix) après avoir touché une mine. La coque est abîmée. La chaudière et la machine à triple expansion sont en bon état. Elles sont de très belle taille par rapport aux dimensions du navire, presque disproportionnées. C’est très souvent le cas sur les remorqueurs qui ont besoin de beaucoup de puissance par rapport à leur taille pour pouvoir remorquer des navires nettement plus gros qu’eux. Sur le côté tribord de la machine, on peut voir le volant d’inversion de la vapeur, qui servait à faire marche arrière. Nombreux débris de charbon. L’hélice est presque totalement ensablée. Fond de sable clair. C'est une épave intéressante pour les Niveaux I. 403

Dessin de l’épave du Cyrano par Olivier Brichet.404

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Revue Océans n° 244 et Octopus n°4 / http://phoc44.free.fr/ancien/epaves.pdf 404 Plongées sur les épaves de France – Olivier Brichet - Glénat - 2019

En mer Méditerranée, au large de Saint Raphaël, par 36m de fond gisent deux "navires d'eau douce" En 1944 les péniches françaises Jean-Suzon et Saint Antoine sont la « propriété » de l'armée allemande. Les deux bâtiments de 350 tonneaux ont été réquisitionnés par les Nazis. Elles sont amenées sur les côtes méditerranéennes françaises et servent à alimenter les dernières places fortes italiennes qui résistent encore aux alliés. Le 31 janvier 1944, les deux « péniches » transportent des centaines d'obus inertes, destinés à l'armée de Mussolini, mais aussi des rails et des poutrelles métalliques... Le sous-marin anglais Untiring parvient à déjouer la vigilance de l'escorte allemande qui protège le convoi... Trois torpilles font "mouche" et envoient par le fond les deux « péniches » lourdement chargées... Elles offrent aux plongeurs leur dangereuse cargaison de centaines d'obus, de rails et de poutrelles inextricablement mêlés aux superstructures et autres concrétions...405

405 https://www.epaves-passion.com/epave_peniches.htm

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