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Une question d'énergie

Sauvera-t-on la batellerie française ? Par André du Bief dans Le Matin en 1940 Atteinte par la guerre elle voit s'aggraver la crise qui la menaçait dans la paix. Le long des quais de Paris, de Port-à-l ‘Anglais jusqu’à Javel, les péniches dolentes attendent. Parfois un remorqueur passe, jetant un cri d'appel qui ne peut défiger la flotte parquée des chalands. La batellerie française se languit... d'une langueur qui mènerait facilement à la mort. Tirant sur une élingue ou surveillant la benne qui s'entrouvre le père explique : Voilà trois jours qu'on retravaille. Après deux mois de chômage. Et j'ai huit enfants. Et j'ai touché dix francs par jour et quatre francs cinquante par personne à ma charge. Je ne suis pas le plus malheureux. J'en ai vu dans la débâcle quitter leur bateau avec leur baluchon sur le dos. Nous autres aussi, avant de toucher, on a été bien content, plus d'une fois de trouver la soupe des soldats allemands. C'est-y pas malheureux ? Une crise ancienne La batellerie française subit une rude épreuve. Déjà, avant la guerre même, elle se débattait dans une crise dont nous aurons à examiner les responsabilités. Fautes d'hier ou fautes d'aujourd'hui, la batellerie paie... La France aussi... Car l'utilisation irrationnelle de son réseau fluvial, à côté de ce qu'ont fait nos voisins, Allemands, Belges, Hollandais, n'est peut-être pas étrangère à l'inaptitude de certaines industries françaises à soutenir des concurrences qu'un réseau fluvial sagacement utilisé favorisait. La batellerie française est sévèrement atteinte par la guerre... Mais dès la paix, l'inattention, pour ne pas dire plus, des gouvernements avait préparé sa ruine.224

Les souvenirs des transports durant la guerre indiquent qu'il y avait la crainte d'être réquisitionné pour les Allemands mais aussi que le travail n'était pas abondant. Pas de prise de tour pour ne pas prendre de risques, faire le dos rond le plus longtemps possible et surtout immobilisations fréquentes. Ces arrêts de circulation principalement à cause des destructions dues aux bombardements et actes de la Résistance mais également à cause des conditions climatiques rigoureuses des hivers de la guerre.

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Une question d'énergie

Pour les automoteurs il y a peu de gas-oil ou plus, Il y a le plan de la conversion des moteurs au « carburant forestier » avec le gazogène ou pour l’anecdote les bateaux électriques. Enfin, c'est l'adaptation des automoteurs à la traction en canal.

224 Le Matin – 11/09/40 – page 1 et 2

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