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Les derniers combats

Hawker Typhoon, un avion spécialement étudié pour l’attaque au sol pour tous types de cibles avec ses 4 canons, ses roquettes ou ses bombes. – Source Common Wiki Un

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Les derniers combats

En 1944 je me souviens de l’alignement des chars allemands sur les quais à Conflans. 344

En 44 après les premiers passages alliés...Un matin de très bonne heure, je ramassais des noix, à environ dix mètres de la route. J'entends : Hände hoch, les mains en l'air ! C'étaient deux soldats allemands, mitraillette en mains. Je m'approche, les mains en l'air, et leur demande ce qu'ils faisaient là ? Eh bien, nous sommes revenus ! Nous avons appris, par la suite, que le ravitaillement ne suivant pas, nous alliés s’étaient retirés vers Lunéville, évacuant le secteur ! Nous logions dans les caves du village, chez l'habitant. Le 8 octobre, les portes s'ouvrent avec fracas : Papiers ! Tous les hommes de quinze à soixante ans devaient se rassembler dans l'église du village ; les femmes devaient apporter deux jours de vivres à leurs hommes ainsi qu'une couverture ; dans deux jours, tout le monde serait rentré à la maison ! Naturellement nous l'avons cru, nous étions trop naïfs !

344 Roland Langlin – 2019

Départ vers 13 heures à pied pour Mézières. Puis Petersbach. Nous étions requis dans le cadre de la Schanzen Arbeit, travail forcé, dont nous n'avions jamais entendu parler. Nous allions bientôt l'apprendre. Dès le premier jour, chacun fut équipé de pelles, pioches et bêches, et en route pour les chantiers.345 « En 44 Nous avons enseveli plusieurs soldats allemands au cimetière du village, ainsi qu'un marinier tué dans son sommeil par la mitraille : nous lui avons fait un cercueil avec des planches du Carency. » 346

« Après l'arrivée sous les pommiers, l'avance des blindés américains est rapide. Le lendemain matin, tandis que les motorisés foncent vers l'Est par les grandes routes, une petite troupe de soldats allemands sortie des fourrés nous oblige à la faire traverser en bachot. Ces soldats cherchent à retarder l'instant de la captivité. Le dernier soldat en déroute passera le canal. Sur la colline, apparaîtra un rassemblement de tanks Sherman qui prendront un peu de repos. Mais les menaces de guerres disparues, la baraka nous abandonnera bientôt sur le plan commercial. » 347 « Puis vint la retraite des Allemands, trois jours avant la libération mi-août 44 nous avons quitté le Porphyre. Nous avons été recueillis chez des habitants du village qui nous ont hébergé dans leur cave, car la vie à bord n'était plus possible, d'autant plus que nous avions reçu l'ordre de partir, les Allemands avaient décidé de faire sauter tous les bateaux. » 348

« Dans cette cave nous étions une dizaine d'enfants, couchés en travers d'un lit pour en mettre plus, les adultes étaient assis par terre. Nous voyons les bottes des Allemands par le soupirail. Papa recommandait de faire silence, les soldats détruisaient tout sur leur passage en reculant. Nous craignons qu'ils lancent des grenades dans la cave. Le 2 septembre 1944, Travecy, près de La Fère dans l'Aisne, fut libéré. Les soldats de la Wehrmacht passaient jour et nuit près de notre installation. Toujours correct, ils ne nous ont jamais rien fait…. Bientôt nos ennemis devraient quitter les lieux, en dynamitant les ponts. Mon père qui connaissait leur langue demandait des nouvelles de l'avancement des combats et d'être prévenu quand ils feraient sauter le pont situé à quelques centaines de mètres de nous. Les Américains ne devaient plus être bien loin. C'était la débandade chez l'occupant. Ça tirait de partout. Les maquisards de la dernière minute faisaient un peu de zèle, une bande de ces valeureux guerriers traverser le canal et détale... « On va défendre notre peau ». Il fonça au bateau et revint quelques minutes plus tard sa carabine et ses cartouches à la main. Moi je restais stupéfié, je l'avais vu au début de la guerre jeter sa carabine au canal, et oui, de peur que j'en parle, et il l'avait bien cachée derrière la boiserie de la cabine. De plus, Juienne et Paul avaient chacun un couteau de cuisine à la main. Heureusement, personne ne vient ; mais

345 F. Berenwanger - Halage et traction, souvenirs d'un batelier - n° 30 - 1993 346 F. Berenwanger - Halage et traction, souvenirs d'un batelier - n° 30 - 1993 347 Martial Chantre - La péniche, ma vie batelier de père en fils - n° 48 – 2002 348 Eliane Droissart Bourdon - Marinière, ma vie, ma profession - n° 26 – 1990

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