Technique Agricole 01/2016

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janvier 2016

Technique Agricole

PROTECTION DES PLANTES Aperçu sur les atomiseurs Protection des plantes et ses tendances Test sur la mélangeuse Kuhn « Profile 1270 » Biométhane – directement à la ferme


Découvrez vraiment du bon travail en vidéo.

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Vraiment du bon travail. Les Tracteurs CLAAS.

Nom

Tomasz Różański

Coord. GPS

54°29.550 017°30.100

Pays

Pologne

Exploitation

800 ha de terres agricoles, soustraitance, transport

Dzień dobry de Pologne ! Mon frère et moi cultivons 3 000 ha en sous-traitance, exploitons 800 ha en compte propre et gérons ensemble une société de transport international. Pour cela, il faut que nous nous entendions parfaitement. Rendez-vous sur : tracteur.claas.com


Editorial • Sommaire janvier 2016   ■

■ Actualités 4

Editorial

En bref

Thème principal : protection des plantes / Agrovina

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Agrovina vous invite à sa 11e édition ! Pulvérisateurs pour l’arboriculture et la viticulture Planifier – épandre – documenter Tendances phytosanitaires en cultures analogues Vignoble et mécanisation La météo en viticulture Limitation des mouvements horizontaux Entraînement électrique : zéro émission, silencieux, puissant Santé et sécurité dans la viticulture

Roman Engeler

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On sait que les changements de millésimes sont le lieu pour tirer bilan et perspective. Sur le plan agricole, l’an écoulé a été tout sauf facile avec des contextes pénibles pour le lait et la viande de porc. Les oléagineux et le sucre, une politique agricole peu appréciée et, par-dessus le marché, la force du franc qui s’est encore intensifiée : les occasions de sauter de joie ont été peu fréquentes. Au moins, le parlement fraîchement élu a-t-il, au dernier moment, lors de la discussion du budget, passé pardessus bord les réductions initialement prévues en agriculture.

■ Marché 34

Pneumatiques BKT Tyres: de nouveaux jalons sont posés

■ Impression 37 40

Kuhn « Profile 1270 » : compacité associée au mordant Fendt « 828 Vario » : outil de haute précision

En savoir plus

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Quatre roues motrices et réglage à variation continue

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■ Management 44 45

Ce « fichu » porte-à-faux Agroscope : coûts des machines actualisés

■ Plate-forme 46 48 50 54

Une agriculture qui bouge Le biométhane – directement à la ferme Schiltrac – la « Porsche des Alpes » Le bois source d’énergie – un facteur économique

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■ SVLT 57 Comptes rendus des assemblées des sections BE, LU, ZH, SG 59 Matthieu Vergère – bonne présence en Valais 60 Nouvelles des sections 61 Impressum

www.youtube.com/ agrartechnikCH Les systèmes de remplissage et d’extraction fermés évitent les éclaboussures et protègent l’homme et l’environnement.

Les défis

www.facebook.com/ CHLandtechnik

Les défis pour 2016 sont là. Dans la mécanisation, une nouvelle directive européenne concernant la réception par type des véhicules agricoles est en train de donner des ulcères aux constructeurs. Ils ne sont pas seuls à avoir mal au ventre. Comme souvent dans ce genre de cas, les contraintes bureaucratiques confinent au gigantisme pour un bénéfice pratique et concret marginal sur le terrain. Les freins des remorques sont un des objets de la querelle. Les systèmes à doubles circuits, que ce soit pour les freins pneumatiques ou hydrauliques, pointent le bout de leur tuyau. Technique Agricole a aussi son lot de nouveautés. Nous allons nous pencher avec plus d’attention sur les sujets pratiques, « là où la chatte à mal au pied ». Le premier épisode, en page 44, concerne le porte-à-faux avant des outils attelés au tracteur. Chaque édition comportera aussi le portrait d’un président de section ou d’un membre de comité. Sans oublier le concours par SMS, avec chaque mois un superbe modèle réduit de tracteur mis en jeu (page 7). Je vous souhaite à toutes et tous une année pleine de bonheur, à la maison comme à la ferme et  ... « Bonne chance ! » dans vos étables.

L’édition n° 2 paraîtra le 18 février 2016.

Photo : Bayer CropScience

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n  Actualités

Brèves ■  Malgré un marché difficile, Krone a réussi, durant l’exercice 2014 / 2015, à augmenter légèrement ses ventes à 1,6 milliard d’euros (32 % dans les machines agricoles et 68 % dans les véhicules). ■  En raison de la faiblesse de la conjoncture, John Deere a vu régresser l’an dernier son chiffre d’affaires de 20 % à 28,9 milliards de dollars US. Le bénéfice a aussi diminué mais s’élève encore à 1,9 milliard de dollars US. ■  Fin 2015, le fabricant de pneumatiques Trelleborg a reçu deux distinctions de chez Agco, la première au titre de meilleur fournisseur de l’année dans le secteur logistique et l’autre pour sa « Best Quality Performance » en Chine. ■  Ropa a gagné, pour son processus de peinture écologique, le « besser lackieren – Green Award » (« prix écologique de la meilleure peinture) dans la catégorie « Laquage en interne avec moins de 50 collaborateurs ». ■  En Allemagne, les ventes d’ensileuses automotrices ont baissé de 5 % durant la dernière saison, à 560 unités. ■  Le groupe autrichien Bauer a construit ­en Terre de Feu (Chili) l’installation d’irrigation « la plus méridionale du monde », pour ­arroser des prairies et améliorer la qualité de fourrages destinés à des moutons. ■  Antonio Carraro a démenti toute ­négociation concernant une éventuelle vente, ou une fusion avec une autre entreprise. ­ Le constructeur annonce une hausse de son chiffre d’affaires de 10 % en 2015. Il en attend autant pour 2016. ■  Autre italien, Goldoni a, lui, été acheté par le groupe chinois Foton Lovol qui souhaite à l’avenir construire ses tracteurs « Arbos » en Italie. ■  Pour l’agriculture suisse, le bilan 2015 est lourd. Avec 34 accidents mortels entre janvier et début décembre, il se situe bien au-dessus du chiffre de l’année précédente. ■  Claas a amélioré ses ventes à 3,8 milliards d’euros pour l’exercice écoulé, réalisant un bénéfice avant impôt de 158 millions d’euros. La croissance hors-Europe atteint un nombre à deux chiffres. ■  Same Deutz-Fahr n’utilisera désormais plus que l‘abréviation « SDF » sur le marché. ■  Depuis le 1er janvier 2016, Aebi-Schmidt (ASH) détient l‘entier du capital du fabricant de lames à neige norvégien Tellefsdal. Il en possédait 50 % depuis 2013. ■  La caisse-maladie Agrisano poursuit sa croissance. En 2015, l’effectif de ses assurés a crû de 3 %, à 130 000 personnes.

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Porte-outils du Tyrol du Sud On doit à Willy Mulser, constructeur de machines du Tyrol du Sud, l’invention du Vitrac. Conçu au départ comme porte-outils pour des pulvérisateurs, il s’est vu peu à peu doté de bien d’autres fonctions. Hors des courbes, sa transmission intégrale hydrostatique fonctionne sans effet dif­ férentiel et les roues droites et gauches tournent à la même vitesse, optimisant ainsi la motricité du véhicule, ménageant les sols et évitant un trop fréquent recours au blocage sous charge du différentiel. Le frein de stationnement agit sur les ­quatre roues et garantit l’immobilisation de l’engin même dans les fortes pentes. Des capteurs contrôlent l’adhérence de chaque roue et, si nécessaire, verrouillent l’arti­cu­ lation du châssis. Une double articulation confère une extrême maniabilité (rayon de braquage de 75 cm) à cet engin de 80 cm de large. La pompe alimentant les outils délivre jusqu’à 50 litres d’huile  /  minute­ sous 240 bars. Le confort du pilote est assuré par un ­siè­ge à suspension pneumatique et par des amortisseurs en caoutchouc sur le châssis. L’arceau de sécurité certifié ROPS doit­ sur deux leviers multifonctions à liaison être retourné lorsqu’on inverse le sens d ­e Can-Bus. Innovant, le relevage intègre une marche. Les commandes sont groupées­ fonction de délestage.

Evolution proactive Grâce à une vaste palette de produits, Meier Machines Marthalen tire un bilan positif de l’année 2015, en dépit du choc de l’euro, affirment Thomas Müller ­(à ­g. sur la photo) et Philippe Graf (à d.), respectivement directeur et propriétaire­ de la maison. Ils s’exprimaient à l’oc­ casion de la traditionnelle foire maison « hm-open » organisée tous les deux

ans. Les spécialistes en machines agricoles, forestières et de chantier concernés ont p ­ u découvrir ces produits durant trois ­ jours. Le chargeur télescopique Bobcat « TL 358 + agri » a particulièrement re­tenu leur attention ; grâce à lui, son constructeur veut inaugurer une nouvelle ère dans le machinisme agricole. La fraise spéciale pour prairies artificielles Kongskilde « Biocircle » (conçue p ­ our la culture biologique) et les élégants pulvérisateurs Grim n’étaient pas en reste. L’exposition mettait aussi en exergue le programme Claas, les transporters Linder, les charrues pour labour à plat Överum ou encore les outils et treuils forestiers Ritter. Le gérant Thomas Müller et le propriétaire de l’entreprise Philippe Graf (dr.). Photo : RoMü


Actualités   n

« Drive » chez Stauffer Du punch, de l’élan, de l’esprit d’entre­ prise : c’est, dans ce contexte, à peu près la traduction du mot anglais « drive », plus précisément du « VT drive » qui régnait ­du 10 au 13 décembre aux Thioleyres (VD), à l’occasion de l’exposition Stauffer, importateur de Landini et McCormick. La gamme « X7 » à transmission à variation continue a focalisé l’attention. Le patron, Jean-Pierre Stauffer, exposait à ses côtés l’éventail des autres marques représentées par son entreprise, à l’exemple des chargeurs télescopiques Faresin et du matériel de récolte Lely.

Bûcheronnage dans les règles de l’art «  Ils étaient hypermotivés  », a déclaré textuellement Rolf Wigger, chef de cours, à propos des vingt participants (dont une femme) au cours de bûcheronnage et de maniement de tronçonneuse du triage de Suhr (AG). Ce cours est organisé chaque année par le Centre de forma­tion agricole de Liebegg, en collabora­ tion avec l’Association argovienne pour l’équipement technique de l’agriculture.­ Il est donné par des enseignants de­ ForêtSuisse. Rolf Wigger a expliqué que­ le cours portait sur les bases du bûcheronnage dans les situations simples e­t­

la sécurité au travail  ; il sert aussi à­­ tester les limites des candidats qui ont­ pu mettre en pratique leurs connais­ sances en situation réelle. Le cours réunissait des agriculteurs, des proprié­ taires de forêts privées, des collaborateurs de la voirie, des paysagistes et d’autres professionnels. Le bûcheron­ nage étant parmi les activités les plus dangereuses qui soient, les assureurs exigent des pratiquants qu’ils disposent d’une attestation de formation et utilisent un équipement de protection indi­ viduelle.

En orange à travers la Thurgovie Entre Noël et Nouvel An, l’importateur de Kubota, Bachmann SA à Tägerschen (TG), proposait d’essayer les modèles du fabricant japonais de tracteurs. La gamme « M7001 » a focalisé l’attention. Grâce à ces modèles sortant de la nouvelle usine de Bierne, près de Dunkerque (F), Kubota élargit son offre de tracteurs jusqu’à la catégorie des 170 chevaux. Un « M7131 », en exécution Premium avec transmission à variation continue, était mis à disposition pour ces courses d’essai en pays thurgovien.

Hansjörg Furter, du centre de Liebegg (à g.), et Rolf Wigger (à genou), chef de cours de ForêtSuisse.

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Ramasse-foin en série Suite au succès des 80 premiers ramasse-foin Rapid, ­la ­maison lance la production en série des modèles « Twister ». Ces derniers, selon le patron de Rapid Rolf Schaffner, simplifient le travail harassant de fenaison. Les « Twister » existent en deux tailles. « Les agriculteurs, tout comme les employés communaux, sont contents de laisser les râteaux de côté et de disposer d’un tel outil pour mécaniser le ramassage du foin dans les pentes, efficacement, sans abîmer les sols. » Rapid a aussi mis en service un nouveau banc de mesure de puissance permettant de tester les machines à pleine charge avant leur sortie d’usine. Les transmissions hydrostatiques peuvent y être soumises à des couples atteignant 500 Nm.

Zulliger élargit son catalogue Agro-Technik Zulliger ajoute à son catalogue des instruments de paillage du vaste assortiment du hollandais Flingk. Zulliger concentre son offre sur les pailleuses à entraînement électrique et guidées à la main « SE 250 », ainsi que sur les séries « ZX » (photo) et « KSS » prévues pour être arrimées à des autochargeuses. Les dernières citées sont surtout prévues pour épandre des matériaux lourds et difficiles à travailler comme le fumier de cheval ou les mélanges paille / chaux. Flingk propose un assortiment très large d’instruments pour doser très précisément le paillage­ de logettes en émettant un minimum de poussières.

Un prix pour Fliegl Le « Tracker » de Fliegl a remporté les « Bluetooth Breakthrough Awards 2016 » à Las Vegas (USA) face aux 18 finalistes sélectionnés parmi 300 inscrits. Le « Tracker » est un dispositif de reconnaissance pour véhicules. Installé sur des moissonneuses-batteuses et des véhicules de transport, il permet d’identifier spécifiquement chaque machine de récolte. Le nœud du système se situe vers les bennes qui servent de station de transbordement. Sur une benne dotée du dispositif de pesage Fliegl, le « Tracker » reconnaît la moissonneuse qui l’alimente et le véhicule qui prend la benne en charge. On ne savait pas, jusqu’ici, documenter correctement cet enchaînement. Le « Tracker » de Fliegl comble cette lacune. Grâce à cette innovation, le cheminement du grain peut être documenté du champ jusqu’au silo.

Sus scrofa dans l’Amtacker Soyons sérieux : Brack Machines agricoles n’a lâché aucun sanglier (Sus scrofa de son nom latin) dans les terres de l’Amtacker, un lieudit d’Unterstammheim (ZH). Mais c’est un sanglier d’acier (Keiler en allemand) qui était exposé en première suisse sous la robe­ du « Keiler 1 », une récolteuse intégrale à pommes de terre 1-rang de l’allemand Ropa. Leurs importateurs, Albert et Stefan Brack (photo), en sont convaincus : c’est une machine excellemment adaptée à la Suisse. Elle pourra être dotée d’une seconde trémie. La maison exposait à ses côtés tracteurs, machines de travail du sol­ et de récolte, matériel forestier et de transport.

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Albert (g.) et Stefan Brack.


Actualités   n

S CONCOURS SM En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle réduit de tracteur.

Ce mois, tentez votre chance de remporter un Case IH « Magnum 340 » de Siku (690 g) à l’échelle 1 : 32 !

Pulvés sous un seul toit Neuf mois après le début du chantier, Lemken a pu mettre en service sa nouvelle usine de pulvérisateurs. L’ensemble du secteur est ainsi regroupé à Haren sur l’Ems. Les lieux offrent assez d’espace pour une extension de cette activité, communique Lemken.

Ce bâtiment a dû être édifié car les lieux disponibles ne répondaient plus aux ­exigences actuelles. L’investissement se monte à 12 millions d’euros. A Haren, Lemken construira désormais ses modèles « Primus », « Albatros », « Sirius » et « Vega », ainsi que la citerne frontale « Gemini ».

Envoyez un SMS (1 CHF / SMS) avec la mention ASETA, votre nom et votre adresse, au numéro 880 et, avec un peu de chance, vous gagnerez ce modèle réduit de tracteur Case IH « Magnum 340 ».

Fréquentation record chez Mäder C’est la 46e fois que Mäder Machines agricoles à Niederwil (AG) invitait le public à son exposition annuelle, entre Noël et Nouvel An. Rolf Mäder, 3e génération à diriger l’entreprise depuis sa création voici 96 ans, affirme n’avoir jamais vu une telle affluence à cette manifesta­ tion. L’entreprise vient d’installer un banc d’essais de freinage moderne auquel ­recourent en nombre les détenteurs de remorques pour voiture. Ce qui ne laisse pas Rolf Mäder de marbre : il a décidé de

se lancer dans la vente de ce type de ­remorques, en particulier de vans pour chevaux. Les visiteurs se sont aussi montrés intéressés par l’assortiment du spécialiste des clôtures Gallagher, en particulier par le dispositif d’alarme téléphoni­que qui avertit l’utilisateur sur son smartphone lorsqu’une clôture est en panne. Rolf Mäder (à g.), Christian Moser, responsable de la filiale de Birrhard, et Thomas Schibli (à d.) du centre Case-Steyr, discutent avec un client.

Moissons, etc. Du matériel de récolte – moissonneuses-batteuses, presses à balles parallélépipédiques et ensileuses Agco – garni de broyeurs Schmotzer et d’instruments de travail du sol Treffler : c’est ce que présentait GVS Fried à son siège de Koblenz (AG), lors de son exposition de l’Avent. Il s’y trouvait aussi des matériels Horsch et Kramer, que l’importateur GVS-Agrar souhaite dorénavant distribuer dans la région par l’intermédiaire de GVS Fried, a déclaré le directeur Werner Müller (photo). 1 2016  Technique Agricole

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n  Protection des plantes – Agrovina

Agrovina vous invite à sa 11e édition ! Agrovina a lieu du mardi 26 au vendredi 29 janvier 2016 à Martigny.

Conférences professionnelles (avec la participation d’Agroscope et de hautes écoles). Pour la quatrième fois, le programme­ de l’édition 2016 prévoit des journées techniques qui constituent une source d’information précieuse pour développer les stratégies d’entreprises de demain : Mardi 26 janvier Journée suisse de l‘arboriculture Contenus : production durable, nouvelles variétés de poires et de pommes, mesures d’entretien et de protection des cultures fruitières, conditions d’entreposage, stratégies commerciales. Mercredi 27 janvier Journée suisse de viticulture Contenus : situation actuelle de la Drosophila suzukii (Drosophile du cerisier), avenir du principe actif

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Fluopyram (Moon Privilege) en viti­culture, irrigation de précision de la vigne, exploitation de la diversité biologique. Jeudi 28 janvier Journée suisse d’œnologie Contenus : présentation de projets traitant de la minéralité dans les vins blancs, soit réalité sensorielle de la minéralité du Chasselas et de la Petite Arvine en relation avec les composants chimiques. Vendredi 29 janvier Les Ateliers Economiques (forfait journalier CHF 100.–) Contenus : ateliers consacrés aux défis de l’avenir.

Agrovina est pour la viticulture et la culture fruitière le pendant de l’Agrama en technique agricole. Cette exposition dédiée aux cultures spéciales est née de l’ancienne Association romande des marchands de machines agricole, désormais intégrée à l’Association suisse de la machine agricole (ASMA), qui a collaboré à son organisation. Préparant déjà son 11e édition, ce salon est devenu la référence des acteurs des branches viticoles, œnologiques et arboricoles au-delà des frontières nationales, en France, en Italie et en Autriche. L’orientation sur les petites structures et les besoins de la mécanisation en montagne a contribué au succès de l’exposition valaisanne. Quelque deux cents exposants présentent sur une surface de 20 000 m2 leurs produits, leurs nouveautés et leurs services qui se rapportent principalement aux mesures techniques de traitement des sols, de désinfection et de fumure des cultures spéciales.  n


Martigny CERM Du mardi 26 au vendredi 29 janvier (de 9 h 00 à 18 h 00) Billet d’entrée : CHF 15.– (billet donnant droit aux conférences CHF 30.–) Carte permanente : CHF 25.– Accès Voiture : A9 (sortie «Martigny Expo») Chemin de fer : depuis la gare CFF de Martigny, train RégionAlps – Saint-Bernard Express, arrêt Martigny-Bourg (sur demande), devant le CERM www.agrovina.ch

Prix de l’innovation Depuis l’édition 2012, Agrovina remet un prix de l’innovation. Ce concours destiné aux exposants vise à encourager les projets ou produits novateurs dans les domaines touchant à l’œnologie, la viticulture, l’arboriculture fruitière, les cultures spéciales ainsi qu’à tous les métiers qui leur sont associés. Vincent Claivaz, président d’Agrovina, précise que le prix de l’innovation veut souligner l’engagement des producteurs de vins et de fruits et stimuler la créativité entrepreneuriale. Celle-ci sera plus que jamais « décisive pour assurer le bon développement de la vitiviniculture et de l’arboriculture suisses. Elle a besoin pour cela de se faire connaître et reconnaître. »

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Bienvenue sur le stand de l‘ASETA ( n° 3116) Avec la section valaisanne et d’autres sections romandes, l’ASETA tient un stand donnant des informations sur ses prestations de même que sur le trafic routier agricole à Agrovina. Les sections seront représentées à tour de rôle selon l’ordre suivant : mardi : section FR ; mercredi : section VS ; jeudi : section JU ; vendredi : section VD.

13.01.2016 14:59:32


n  Protection des plantes – Agrovina

Pulvérisateurs tractés avec souffleuse radiale. La conduite de l’air se fait par des tuyaux et buses à jet en éventail. Photos : ldd


Agrovina – Protection des plantes    n

Pulvérisateurs pour l’arboriculture et la viticulture La technique d’application pour la viticulture et l’arboriculture vise de plus en plus à réduire la dérive et à économiser des pesticides. Ces aspirations sociales et politiques sont satisfaites différemment selon les pulvérisateurs. A côté de simples appareils portés à souffleuses axiales, on en trouve sur le marché à divers niveaux de mécanisation, jusqu’aux grands pulvérisateurs multilignes. La présentation ci-dessous n’est pas exhaustive et se concentre principalement sur le type à souffleuse. Ruedi Hunger

La réduction de la dérive des pulvérisateurs dans les cultures pérennes bénéficie actuellement des contributions à l’efficience des ressources (CER). Cela vaut tant pour les souffleuses axiales travaillant perpendiculairement ou de biais que pour les souffleuses radiales avec systèmes de canalisation d’air fermée et recyclage par tunnel (fiche technique Agridea « Technique d’application précise »). posante la plus importante d’un pulvérisateur et détermine largement la qualité du traitement. Les recommandations privilégient aujourd’hui les buses à injection qui limitent la dérive. Bien que cet effet soit généralement reconnu, des préoccupations subsistent en ce qui concerne l’efficacité de ces buses. Cela est dû à l’aspect structurel grossier de l’application qui donne une impression visuelle plutôt négative. De nombreux essais dans les vergers et les vignes ont démontré que les

buses à injection sont équivalentes aux autres en termes d’efficacité biologique.

Assistance pneumatique Les pulvérisateurs pour cultures analogues utilisent des souffleuses axiales, radiales et tangentielles. Ils présentent des différences de construction quant à la vitesse de l’air, à son débit et à la direction de propagation qui constituent d’ailleurs leurs principales caractéristiques distinctives. Pour les traitements phytosanitaires en arboriculture, les appareils utilisés traitent chaque moitié de deux rangées d’arbres adjacentes. En viticulture, des pulvérisateurs en ligne simples et doubles sont utilisés. Les pulvérisateurs-tunnels sont conçus de sorte à traiter complètement une ou deux rangées de vignes de chaque côté. Les pulvérisateurs multilignes in-

cluent également des modèles à flux transversal (sans tunnel), lesquels peuvent traiter trois rangs (deux complets et un demi-rang externe). Les dispositifs multilignes permettent des rendements à la surface élevés. Les besoins en puissance et les émissions de bruit de fonctionnement sont très variables. Certains fabricants équipent leurs pulvérisateurs de systèmes de récupération qui permettent de recueillir les résidus de produit et de les recycler.

Souffleuses axiales L’air est aspiré dans l’axe et accéléré dans la même direction. Si, derrière le rotor, le flux d’air est dévié de 90 degrés dans la direction radiale, un « flux source * horizontal » se produit. Celui-ci est alors divisé en deux parties par des déflecteurs. Les souffleuses axiales ouvertes sont plus (*Flux source : champ de flux avec des vecteurs de vitesse dirigés dans le sens radial par rapport à la source)

La culture fruitière et la viticulture, en matière de protection des plantes, sont aussi qualifiées de cultures analogues. Les produits phytosanitaires y sont habituellement appliqués par pulvérisation à assistance pneumatique. La souffleuse constitue donc, parallèlement aux buses, la com-

Schéma. Le flux supérieur incliné assure le meilleur angle d’attaque possible pour le sommet de l’arbre. Cependant, une mauvaise utilisation accroît le risque de dérive vers le haut.

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n  Protection des plantes – Agrovina

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Berthoud, Belleville (F)

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Cafini S.p.A., Verona (I)

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Dragone / Vogt, Schmallenberg (D)

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Favaro SRL, Montebelluna (I)

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Fischer Nouvelle SARL, Collombey-le-Grand

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Friuli Sprayers, Torviscosa (I)

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Hardi GmbH, Wedemark (D)

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Jacoby / Krieger, Rhodt (D)

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KMS Ricklin, Eschbach (D)

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Mitterer KG, Terlan (Tyrol du Sud)

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Nobili S.p.A., Molinella (I)

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Steiner Sprayer, Lana (Tyrol du Sud)

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Technoma, Epernay (F)

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Vicar / Sexauer, Bischoffingen (D)

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Weber, Bodman (D)

Pulvérisateur Sexauer / Vicar avec souffleuse radiale et buses à jet en éventail. Photo d’usine

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VMA, Santa Maria Della Versa (I) Wanner GmbH, Wangen i. A. (D)

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U. Wyss AG  (I)

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Lipco GmbH, Sasbach (D) Lochmann, Nals (Tyrol du Sud)

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Groupe de buses / l. part.

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Flux perpendiculaire en X

Bargam S.p.A., Imola (I)

Flux latéral

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Pulvérisateur tracté

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Outil porté / automoteur

Pulvérisateur tracté

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Pulvérisateurs multilignes

Outil porté / automoteur

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Souffleuse tangentielle

Buses à jet en éventail /  largueur partielle

Groupe de buses / l. part.

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Groupe de buses / l. part.

Flux perpendiculaire

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Flux perpendiculaire

Flux latéral

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Buses à jet en éventail /  largueur partielle

Pulvérisateur tracté

Andreoli SRL, Modena (I)

Flux latéral

Souffleuse radiale /  radiale double

Rampes supplémentaires

Souffleuse axiale /  axiale double

Outil porté / automoteur

Constructeur / marque

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Les souffleuses tangentielles ont une technique de ventilation particulière. Leur profil de flux d’air presque horizontal et très régulier s’avère très convaincant. Photo d’usine


Agrovina – Protection des plantes    n

Les souffleuses axiales s’utilisent facilement comme outil porté sur tracteur.

répandues dans les vergers de fruits à pépins et à noyau qu’en viticulture. La proportion de pulvérisateurs à flux transversal augmente aujourd’hui également en arboriculture. Grâce à un système de canalisation d’air fermé, le produit est appliqué de manière ciblée sur le feuillage. Il est important que l’air pulsé dans la partie supérieure du feuillage sorte horizontalement et soit délimité aussi exactement que possible dans la zone supérieure. Pour les appareils travaillant au niveau bas, avec souffleuses axiales ouvertes et simple flux croisé, un flux d’air vertical peut difficilement être évité. La conception doit donc être appropriée et tenir compte d’une quantité supplémentaire de produits et de davantage de risque de dérive. Le sens de rotation du rotor des souffleuses axiales implique également que les conditions d’écoulement sont différentes de chaque côté. L’incorporation d’éléments de guidage de l’air (déflecteurs) assure un débit symétrique. Les souffleuses axiales doubles avec rotors tournant en sens inverses garantissent la symétrie entre les deux côtés. L’amélioration de la qualité de distribution passe par l’adaptation du débit de la souffleuse selon la forme des arbres afin d’assurer une distribution verticale uniforme de l’air pulsé sur toute la hauteur de travail.

Souffleuse radiale double à flux transversal, utilisable également dans des conditions difficiles.

Souffleuses radiales Les souffleuses radiales aspirent l’air de côté (dans la direction axiale) et l’accélèrent dans la direction radiale. Par rapport aux souffleuses axiales, les souffleuses radiales ont, à puissance équivalente, un débit d’air inférieur avec une vitesse supérieure. La pression statique plus élevée permet l’écoulement d’air ou sa sortie à l’endroit souhaité. Avec les pulvérisateurs multilignes en particulier, cet avantage est utilisé pour diriger le flux d’air à travers des tuyaux et alimenter les éléments de la rampe extérieure. Le rendement énergétique défavorable par rapport aux souffleuses axiales se manifeste par une demande en puissance d’entraînement légèrement supérieure.

Souffleuses tangentielles La technique de ventilation singulière des souffleuses tangentielles consiste en un rotor à tambour qui, dans sa conception de base, se rapproche d’une souffleuse radiale. Leur profil de flux d’air très régulier est concluant. L’écoulement d’air est presque horizontal et se limite assez exactement au niveau du sommet des arbres. Les souffleuses tangentielles constituent une méthode idéale pour une pulvérisation à faible dérive. La condition pour une application réussie est le réglage précis de la hauteur et de la largeur de travail de la machine. C’est la

seule façon de garantir que les longues pousses du sommet soient également traitées.

Technique multilignes En matière d’économie de travail, la technique d’application multilignes présente des avantages tels que la mise en œuvre en temps opportun des mesures phytosanitaires. Les possibilités d’augmenter le rendement à la surface sont cependant limitées. La combinaison entre l’augmentation de la vitesse et le traitement unilatéral des lignes fait encourir des risques quant à la réussite du traitement. Pour cette raison, la méthode multilignes avec assistance pneumatique sur toute la largeur rencontre un intérêt croissant. Outre les souffleuses radiales à ventilation centrale, les systèmes à ventilation décalée sont de plus en plus utilisés.

Conclusion Les innovations dans le domaine des pulvérisateurs pour les vergers et les vignes prennent en compte les exigences accrues de qualité d’application et de durabilité des méthodes de production modernes. Les systèmes de contrôle et de documentation assistés par GPS auront vraisemblablement une place accrue à l’avenir également dans les cultures pérennes et contribueront ainsi à réduire les risques en protection biologique intégrée des végétaux.  n 1 2016  Technique Agricole

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n  Protection des plantes – Agrovina

De nombreuses tendances techniques futuristes doivent encore faire leurs preuves dans la pratique. Photo : Amazone

Planifier – épandre – documenter Dans le secteur phytosanitaire, les systèmes interconnectés sont de plus en plus utilisés. Des mesures de planification y sont introduites, en particulier des informations sur les surfaces à traiter comme les zones sensibles à protéger, mais aussi sur l’agent phytosanitaire planifié. En outre, l’utilisateur reçoit un soutien pendant le remplissage du pulvérisateur et surtout pendant l’épandage. Finalement, toutes les mesures et les étapes de l’utilisation sont enregistrées et documentées. Ruedi Hunger Les nouveautés présentées ci-après montrent les tendances et les évolutions de la technique phytosanitaire. De nombreux systèmes complexes sont introduits, principalement dans des outils portés, traînés et autopropulsés dont la technique est exigeante. La liste est une sélection non exhaustive.

La précision dans les virages et sur les surfaces Jusqu’à présent, les quantités épandues pendant les virages étaient les mêmes des deux côtés. Ainsi, la surface à l’intérieur de la courbe était sur-dosée et celle à l’extérieur sous-dosée. La marge d’erreur s’accroissait si la largeur de travail augmentait. Les variations peuvent atteindre + / – 50 % dans des cas extrêmes. Le nouveau système de commande «  Curve-Control  » de Müller Elektronik compense l’épandage de telle façon que le produit est appliqué de manière uniforme sur toute la surface de la largeur de travail pendant les virages. Des dispositifs toujours plus sophistiqués sont utilisés pour les applications modulées. Parmi les nouveautés décisives, le système « AmaSpot » d’Amazone consiste en un capteur fluorescent « Green14

Technique Agricole  1 2016

Sense » monté sur la rampe à l’aide duquel l’ensemble de la surface du champ est scrutée, et les plantes vertes et le sol non cultivé sont différenciés. Les capteurs sont montés à 1 mètre d’écart sur la rampe. Chaque capteur commande quatre buses (à 25 cm d’intervalle). En combinaison avec une fréquence de 50 Hz, la résolution de la surface à traiter augmente, ce qui permet aussi une grande vitesse (jusqu’à 20 km / h).

Pour des raisons de poids, l’aluminium et désormais aussi la «fibre de carbone» sont utilisés pour les rampes d’épandage des pulvérisateurs à grande largeur de travail. Une rampe en fibre de carbone de John Deere pèse 1500 kg de moins qu’une rampe classique (pour une largeur de 36 m).

Viendra, viendra pas ? L’on discute depuis des années de l’injection directe des produits phytosanitaires et de ses avantages. Cependant, cette opération est très complexe sur le plan technique. Son inconvénient actuel peut être résolu si l’agent phytosanitaire est injecté juste avant la rampe de pulvérisation. Dans le cas du « Dammann DIS », cela est possible avec trois agents. Chaque unité de dosage dispose de ses propres conduites et buses. Ainsi, le liquide à épandre est déjà présent dans les buses et peut être épandu immédiatement selon les besoins. La cuve est divisée en plusieurs chambres. Les liquides restants sont également collectés dans un bac séparé lors du nettoyage. Afin d’éviter un épandage de produit phytosanitaire hors zone, presque tous les pulvérisateurs de grandes dimensions sont équipés d’un système automatique garantissant un nettoyage efficace sur le champ. En complément du nettoyage conventionnel, Amazone propose le « XtremeClean », un dispositif pour éliminer les dépôts tenaces. Le nettoyage est effectué par quatre buses rotatives à entraînement électrique et à jet ponctuel sur les cames.


Agrovina – Protection des plantes    n

Plusieurs fabricants proposent des solutions nouvelles pour la conduite précise des rampes. Des capteurs contrôlent la distance de la surface visée, et des scanners à laser reconnaissent les obstacles et les surfaces non cultivées du champ. On peut faire plus simple ! Contrairement à ses concurrents engagés dans la course technologique, Kuhn a complété la gamme des épandeurs de champs avec le modèle de construction simple « Lexis 3000 ». Le pulvérisateur dispose d’une rampe d’épandage en aluminium pour une largeur de travail de 18 à 24 m. Une zone de maintenance centralisée facilite l’accès au filtre et à la pompe. Le bac d’incorporation se trouve à une hauteur de travail confortable. La console de commande « Visioreb » permet à l’utilisateur de commander le pulvérisateur. Avec le nouveau pulvérisateur traîné «  Stilla  » (goutte en latin), la marque française Caruelle Nicolas soutient le raccordement systématique de ses produits à Isobus. Le transfert de données entre le poste de travail à la ferme et la commande de l’outil est effectué par USB ou par un émetteur sans fil. Une structure de menu simple sur l’écran permet à l’utilisateur de commander et de programmer toutes les fonctions comme le remplissage, le mélange, les applications, le processus de vidange et le nettoyage du pulvérisateur.

Dans le secteur phytosanitaire, les systèmes de modulation intraparcellaire prennent de plus en plus d’importance. Les automoteurs ont le vent en poupe … Les automoteurs prennent une grande importance. Hardi, par exemple, a renouvelé l’offre pour le modèle « Alpha evo ». A part une cuve d’une contenance plus importante (5000 l), les Danois ont amé-

lioré la suspension et ont ajouté un réglage hydraulique de la voie pour élargir l’empattement (jusqu’à 1 m). Hardi équipe les automoteurs de rampes d’une largeur maximale de 36 m. Kverneland a également (à nouveau) un automoteur dans son programme et devient un équipementier complet de la technique phytosanitaire. Le modèle « iXdrive » est équipé en série de la gestion automatique des buses Kverneland iXclean Pro. Toutes les fonctions sont commandées à partir de la cabine.

L’automoteur Horsch Leeb est maintenant fabriqué en série, et le modèle traîné Leeb « LT » est aussi disponible avec une cuve de 5000 litres. Photo : Horsch Leeb

… tout comme les pulvérisateurs traînés ! Suivant la tendance vers de nouveaux produits, la société Vogel & Noot a présenté récemment le pulvérisateur traîné « Pharos » dont la cuve a une contenance de 4600 litres, et le réservoir supplémentaire d’eau fraîche plus de 440 litres. Commandé par un potentiomètre, l’essieu directionnel à suspension pneumatique et à réglage automatique selon la charge des freins, de la suspension permet de garder exactement la poursuite de pistes. La rampe de pulvérisation peut atteindre une largeur de travail de 27 mètres du fait qu’elle est rabattable sur le côté de la cuve.

Lechler propose de nouvelles buses doubles à jet plat asymétriques. Le produit est réparti à 60 % vers l’avant et à 40 % vers l’arrière. Malgré son asymétrie, la buse permet une répartition latérale uniforme.

Kverneland lance sur le marché le nouvel automoteur « iXdrive » et le pulvérisateur porté « iXter A » (800, 1000, 1200 litres). Photo : Kverneland

Kuhn a complété sa gamme de pulvérisateurs par le modèle traîné « Lexis 3000 ». Le pulvérisateur à commande simple est disponible avec des rampes en aluminium de 18 à 24 mètres. Photo : Kuhn, Saverne

Conclusion Dans de nombreux cas, les nouveautés et les tendances sélectionnées reflètent les exigences légales et sociétales relatives au secteur phytosanitaire. Une haute fonctionnalité est très importante dans les domaines écologiquement sensibles. L’électronique est de plus en plus utilisée afin de soulager l’utilisateur. Les largeurs importantes exigent une stabilité et une résistance élevées des matériaux. Des systèmes bien étudiés permettent d’amortir les oscillations verticales et horizontales.  n

Parmi les nouveautés probantes d’AmaSpot, on notera les capteurs (1) « Green-Sense » montés sur les rampes d’épandage et les nouvelles buses de modulation pulsée (2). Photo : Amazone

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n  Protection des plantes – Agrovina

Les pulvérisateurs tunnels réduisent la dérive, et la consommation de produit diminue en même temps grâce à un recyclage conséquent. Ces avantages sont obtenus en utilisant un dispositif plus grand et plus cher. Photos : ldd

Tendances phytosanitaires en cultures spéciales Les mesures phytosanitaires sont de plus en plus influencées par des objectifs d’ordre socio-politique. Les évolutions techniques en matière d’application contribuent à remplir ces exigences. Les tendances actuelles dans la protection des plantes en arboriculture préconisent des buses antidérive, des pulvérisateurs tunnels, des capteurs détectant le feuillage couplés à des interrupteurs. Ruedi Hunger Les organisations de protection de l’environnement et des consommateurs appellent à restreindre l’usage des pesticides, ou à l’interdire. L’utilisateur a d’ailleurs intérêt à ce que la précision de l’application soit améliorée. De la sorte, la présence de produits phytosanitaires sur des zones­ non ciblées peut être limitée, voire évitée. L’amélioration des méthodes de pulvérisation connues et l’application adéquate de ces produits permettent d’atteindre les objectifs escomptés. Selon le Rapport agricole 2015, la Suisse comptait 6321 hectares d’arbres fruitiers en 2014. Avec 14 835 hectares, la sur­face en vigne représente plus du double. Les cultures fruitières et la viticulture oc16

Technique Agricole  1 2016

une réduction de l’efficacité, de nombreux essais ont été menés dans dif­ férentes régions de Suisse. L’efficacité ­biologique des pesticides contre les ravageurs comme le carpocapse, les pucerons, la tavelure et l’oïdium a été étudiée dans des vergers de pommiers. Les résultats Réduction de la dérive montrent que les buses à injection n’ont, Le taux de dérive dans l’application de pesticides est grandement influencé par dans la plupart des cas, aucun effet limile spectre de gouttelettes généré par­ tant sur l’efficacité du produit. les buses utilisées. Par exemple, les buses Pulvérisateurs tunnels creuses classiques sont sujettes à la dérive Les pulvérisateurs tunnels appliquent en raison de leurs fines gouttelettes. Par les pesticides sur les cultures en rangs conséquent, les buses à injection sont de des deux côtés et les couvrent en même plus en plus utilisées car elles produisent temps. Les gouttelettes qui ne pénètrent de grosses gouttelettes et permettent de pas dans la végétation lors de la vaporisaréduire significativement la dérive. Pour apaiser les préoccupations concernant tion sont reprises par des collecteurs et cupent quelque 2 % de la surface agricole utile totale. Des pulvérisateurs spéciaux sont utilisés dans la m ­ ajeure partie de ces cultures pour les mesures de protection phytosanitaires.


Agrovina – Protection des plantes    n

renvoyées dans le réservoir de pulvérisation au travers d’un système de filtration et de recyclage. Les effets positifs sont une dispersion réduite de pesticides dans l’environnement et l’économie pécuniaire en découlant. Des études menées en ­Allemagne ont démontré que l’utilisation d’un pulvérisateur tunnel à deux rangs entraînait des économies moyennes de 19 % (max. 30 %). Ces valeurs étaient ­encore plus élevées avec les dispositifs à un seul rang parce que l’appareil peut se paramétrer avec davantage de précision. Par rapport aux pulvérisateurs standards, les pulvérisateurs tunnels s’avèrent plus coûteux et leur maniement est plus délicat. Ces dispositifs doivent être réglés­­ par l’utilisateur en fonction de la hauteur et de la largeur des rangées d’arbres et­ de vigne traités qu’ils enjambent. Un inconvénient supplémentaire est l’impossibilité de les utiliser en présence de filets antigrêle. Dans les cultures analogues étroites, leur manipulation est compliquée par le besoin de plus grandes aires de virage.

Interrupteurs couplés à des capteurs La hauteur, la densité du feuillage et l’espacement des arbres, de même que leur concentration (proportion de lacunes), sont souvent irréguliers en plantation fruitière. Ces disparités sont dues aux différentes espèces, au terrain, au procédé cultural, à l’âge du verger et des plantations ultérieures. Pour éviter une action manuelle trop imprécise et une mise à contribution excessive du conducteur, les mesures phytosanitaires étaient habituel-

lement appliquées sans tenir compte des lacunes. Aujourd’hui, ce problème est résolu grâce à des capteurs capables de les détecter. Les vides ainsi perçus sont enregistrés par l’ordinateur de bord qui « détermine » l’arrêt automatique, puis la reprise du traitement. Cela se produit également en tournière avec une gestion automatique de la vaporisation. Les types de capteurs testés comprennent des lasers, ultrasons, caméras et rayons infrarouges. Les systèmes à ultrasons s’avèrent nettement moins chers que ceux à lasers et à caméras, mais fournissent souvent des résolutions moins fines. Les capteurs doivent être montés avec précision et suffisamment espacés pour qu’ils ne créent pas d’interférences entre eux. Un nombre adéquat de capteurs ultrasons ou infrarouges est nécessaire afin de pouvoir saisir les arbres avec précision et économiser le plus de produits phytosanitaires possible. La zone d’application s’élargit considérablement si un capteur est couplé à plusieurs buses et forme ainsi un groupe. Une plus grande précision est obtenue lorsque chaque buse est associée au moins à un capteur. Les économies de produit, dépendantes du type de pulvérisateur et de capteur, varient de 45 % à 70 % dans les plantations avec de nombreuses lacunes (70 %). Elles diminuent un peu pendant l’ensem­ ble de la période de végétation, en raison de la croissance du feuillage et de la réduction des lacunes que cela induit.

Modèle de dosage dans l’espace En plus de l’optimisation par le biais de dispositifs techniques, l’appréciation de la

Le pulvérisateur tracté « Technoma » est équipé d’un ventilateur radial et de dispositifs de traitement suspendus perpendiculairement.

structure spatiale de l’arbre au lieu de­ la seule référence à la surface permet­ des économies supplémentaires. Ces modèles prennent en compte la densité de feuilles des arbres, ainsi que leur hauteur et leur volume, pour déterminer ­le taux d’application. Bien que les réglages de l’appareil se référant à la hauteur de l’arbre ou de son feuillage visent à réduire l’emploi de produits phytosanitaires, l’homologation des turbo diffuseurs ne répond pas à un système uniforme en Europe. On peut globalement affirmer que la prise en considération des paramètres de l’appareil et des caractéristiques du feuillage permet de déterminer précisément les besoins en produits phytosanitaires pour en réduire l’utilisation et les coûts. Le spectre de gouttelettes des buses, ainsi que la nature et la vitesse du flux d’air sont des paramètres influents de l’appareil. Les caractéristiques du feuillage entrant en ligne de compte sont sa largeur, sa hauteur et sa profondeur. Des essais ont montré que l’application d’un tel modèle de dosage permet des économies de 25 % en début de végétation et de 10 % en fin de cycle cultural. Dans la pratique, les atteintes de mildiou et de tavelure n’ont pas augmenté par rapport aux taux d’application conventionnels.

Conclusion Les efforts conduits dans les vergers et le vignoble en vue de minimiser la dérive et d’économiser les pesticides doivent impérativement se conjuguer avec l’adaptation stricte de leur utilisation aux spécificités des plantes traitées.  n

Les rampes de buses du pulvérisateur « Sexauer-Vicar » se règlent en fonction de la hauteur des plantes et du feuillage.

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n  Protection des plantes – Agrovina

Vignoble et mécanisation La mécanisation des travaux viticoles doit être adaptée à la réalité de terrains souvent très particuliers, pentes sévères, terrasses, banquettes, faibles dessertes. D’où le recours à des solutions nonconventionnelles, comme l’hélicoptère, les monorails, des tracteurs à chenilles ... Alain Douard donne un aperçu de la diversité des innovations techniques. Alain Douard En 2014, un vent de panique s’est mêlé au souffle des hélicoptères utilisés pour le traitement des vignes, en particulier en Suisse romande où quelque 1800 hectares sont concernés. Le projet de révi­s­ion de l’Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim) menaçait les traitements par voie aérienne, ne laissant aux cantons que ­le droit d’accorder des autorisations ponctuelles. « Ces régimes d’exceptions finis­ sent souvent par aboutir à une interdiction pure et simple », résume Pierre-Yves Felley, secrétaire de l’Association romande pour le traitement des terres agricoles par voie aérienne (ARTTAVA). La disposition ne figure finalement pas dans le texte entré en vigueur en juillet 2015, mais l’épisode a incité les vignerons à accélérer la mise à l’écart des produits de synthèse pour le traitement des vignes à l’hélicoptère. Il fallait sauver son usage car il permet de mécaniser une opération astreignante, notamment dans les vignes diffi­ciles d’accès, escarpées ou en terrasses, structures qui composent l’essentiel du paysage de Lavaux par exemple, ou encore quelque 30 % du vignoble du Valais. Nouvelle passerelle dans les vignes de Gléresse (Ligerz). Des améliorations structurelles sont souvent nécessaires pour permettre de mécaniser les vignes escarpées en terrasses. Photos : Alain Douard

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Moins coûteux, plus efficace L’hélico réalise entre trois et, selon les années et les vignobles, six à sept interventions fongicides par saison. « Un traitement à l’hélicoptère coûte entre 25­ et 30 centimes par mètre carré, contre­ 35 centimes par voie terrestre », selon un vigneron de Lavaux cité dans un article de 24 Heures en décembre 2015. « C’est la seule façon de mécaniser les traitements d’endroits mal desservis  », explique Pierre-Yves Felley. Elle améliore aussi l’efficacité des applications et permet d’exploiter des « fenêtres mé­téo » de quelques heures pour traiter de grandes surfaces. « C’est un argument pour encourager les exploitants à poursuivre la culture de la vigne dans des ­ terrains parfois difficilement accessibles mais caractéristiques du paysage viticole », re-


Agrovina – Protection des plantes    n

Une rampe à chenillard en béton dans Lavaux. Celle-ci permet d’accéder avec un engin de transport ou un porte-outils guidé à pied. Des constructions plus larges permettent d’accéder avec des machines à poste de conduite.

marque Pierre-Yves Felley. L’hélico vole plus ponctuellement pour ramener de la vendange ou du matériel.

Adaptations structurelles

Les « pelles araignées » Menzi-Muck font une belle carrière dans les vignes, où elles servent aux terrassements ou même à des travaux de défonçage.

Ce type de monorail permet de mécaniser les transports dans les terrasses. Ici une installation au-dessus de Rivaz (VD). Ils sont nombreux aussi en Valais. Leur renouvellement est aujourd’hui problématique.

Version électrique du porte-outils Chappot qui sera dévoilée à Agrovina. Photo : Chappot

Besoins en heures de travail manuel par hectare de vignoble et par année Pas de mécanisation Plantation en gobelet (jusqu’aux années 1950)

3000 h

Plantation sur fil mi-large (jusqu’aux années 1960)

1500 h

Plantation en gobelet moderne

1155 h

Plantation sur fil de fer étroit

1093 h

Mécanisation légère Plantation sur fil de fer mi-large (jusqu’à 2,2 m)

843 h

Plantation en terrasses

770 h

Mécanisation avec tracteur ou chenillette à siège Plantation sur fil de fer mi-large (jusqu’à 2,2 m)

655 h

dito avec mécanisation des travaux de la feuille

448 h

Plantation en terrasses

636 h

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Source : Schweizer Zeitschrift für Obst- und Weinbau 5/11

Reste que, dans les vignes escarpées ou mal desservies, l’essentiel des travaux reste tributaire de la main de l’homme. Les choses évoluent assez peu, surtout au gré d’améliorations structurelles. Lorsqu’elles sont possibles. Les Valaisans, par exemple, aménagent des rampes à chenillards, souvent dans le cadre d’améliorations foncières à l’échelle communale ou locale, avec l’aide de financements externes (Fonds pour le paysage, Confédération, canton, etc.). Ces coups de pouce sont un moyen de maintenir des exploi­ tations, des paysages et des terroirs ­t ypiques et de contrer l’abandon de parchets difficiles à entretenir, à l’instar ­d’un projet-pilote en cours pour améliorer l’accessibilité au vignoble d’Ayent qu’évo­ que Steeve Maillard, ingénieur en génie rural EPFL à l’Office des améliorations structurelles. Rendre les parcelles plus ­accessibles est un premier pas. Il faut ensuite adapter les schémas de plantation. « Les vignes doivent souvent être rem­ placées et replantées en ligne suivant les courbes de niveau, voire en banquettes enherbées. La densité diminue pour permettre la circulation des tracteurs ou chenillards, on laisse par exemple une ligne libre au sommet des murs, sur­tout


n  Protection des plantes – Agrovina

Les constructeurs de porte-outils mettent notamment l’accent sur la rigidité et la robustesse des trains de chenilles, qui sont un des points faibles des machines de transport de série proposées sur le marché.

de ceux en pierres sèches sensibles aux passages d’engins. »

Adapter les chenillards « Il y a une demande pour des petits portes-outils à chenilles », remarque Matthieu Loeffel (voir encadré), constructeur à Boudry (NE) qui est en train de concevoir un tel engin. « Néanmoins, les terrasses doivent être aménagées en con­ séquence, surtout dans les tournières. Sinon, la seule solution est de continuer à la main. » Car même un petit véhicule a besoin d’un poids propre suffisant pour sa stabilité, pour supporter des outils en position déportée et pour leur fournir assez de puissance moteur ou hydraulique. Dans les parchets les plus difficiles, les seules alternatives restent le moto­ culteur, la houe rotative, voire la simple pioche.

Le relevage d’un Vitiplus, avec vérin de déport, est spécialement conçu pour le guidage d’outils viticoles.

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Technique Agricole  1 2016

Les constructeurs de petites séries utilisent des composants industriels choisis pour leur robustesse.

Selon les chiffres d’Agridea (voir tableau), la part de travaux manuels varie de plusieurs facteurs entre les vignes en terrasses à densité élevée et les plantations de plaine où presque toutes les opérations sont mécanisées. Un souci ancien, des solutions « rénovantes » Le souci d’alléger le travail du vigneron est une vieille préoccupation. Près de Sion, le fameux vignoble de Clavau est

parcouru par 36 monorails, qui ont plusieurs dizaines d’années de bons et loyaux services. On trouve aussi de t­ elles installations dans Lavaux et sur les rives escarpées d’autres lacs. « Nous som­mes parfois appelés à en entretenir », raconte Jean-Yves Chappot, patron de l’entreprise du même nom à Charrat. Ces chariots sur rails transportent du matériel, évacuent les vendanges, amènent à pied d’œuvre outils et machines lé­ gères.

Tours d’ateliers en Romandie Les particularités du vignoble suisse, romand surtout, suscitent de très longue date la création et la fabrication d’équipements spécialisés, parfois uniques. Voici, liste nonexhaustive, quelques ateliers de Romandie qui exposeront à Agrovina. Au-dessus de Boudry (NE), Loeffel & Cie (www.loeffel-fils.com) occupe entre huit et dix personnes. Cette entreprise familiale construit depuis 1989 des chenillards porte-outils spécialement développés pour les vignes en pente. Les plus grands de ces « Viti-Plus » sont dotés de moteurs de 85 ch, voire 100 ch. Ces grandes machines ont été développées à l’origine pour les vignobles du Bordelais et de Champagne, en France, où les Loeffel ont des réseaux établis. « Nous fabriquons bon an mal an une dizaine de machines par année. Pour l’instant un peu moins, le franc fort n’arrange pas nos affaires mais, à terme, la demande pour des véhicules qui ménagent les sols est un atout pour nous », explique Matthieu Loeffel, qui dirige l’entreprise familiale en troisième génération. Les plus petits modèles de 42 ch font 68 cm de largeur pour une petite tonne sur la balance. « Ces outils conviennent aux vignobles en terrasses », précise Matthieu Loeffel. Actuellement, le jeune ingénieur planche sur une machine à outils déportés, stable, légère, avec siège, pour des vignobles champenois.

Dans la même veine, à une échelle un peu plus étendue, les Etablissements Chappot SA (www.chappotmachines.com) à Charrat (VS) construisent une gamme très diversifiée de chenillards porte-outils, de 18 ch à 60 ch, à raison d’une quarantaine d’unités par an. « La production occupe cinq des trente collaborateurs que comptent nos établissements », explique Jean-Yves Chappot, qui doit autolimiter sa production. « Au-delà, nous entrerions dans une autre dimension, plus industrielle. Ce n’est pas dans nos intentions, notamment parce que nous privilégions les contacts avec nos clients et utilisateurs. Mais la demande existe », poursuit cet ingénieur en mécanique. Jean-Yves Chappot rationalise tant qu’il peut ses machines, en utilisant des châssis et autant de pièces communs que faire se peut. Reste que chaque unité est plus ou moins unique, avec une finition et des équipements adaptés à la demande. Il a construit ces microtracteurs robustes pour des bananeraies en Martinique, aussi bien que pour un client en Nouvelle-Zélande. Mais ces principaux marchés sont le Valais, la Suisse,


Certains arrivent à bout de vie et les rem­ placer coûte une fortune, d’autant que­ la plupart des constructeurs ont cessé la fabrication, c’est le cas de Plumettaz, ou carrément disparu. En Suisse, seule Garaventa en propose encore et « nous recevons des offres d’Italie », précise Steeve Maillard. Plus original, Jean-Yves Chappot se souvient qu’un constructeur japonais a une fois proposé un monorail dérivé d’un système de rampes d’escalier motorisées d’immeubles, en évoquant la possibilité d’y faire circuler un appareil de pulvérisation pour intervenir directement sur les terrasses.

Christian Loeffel termine la prép­aration du Vitiplus qui sera présenté à Agrovina.

La batterie chasse le deux-temps La réalité du terrain est encore loin de­ ces visions futuristes. Elle reste faite d’atomiseurs à dos, de sécateurs, éventuellement électriques, de chariots de transport à chenilles, éventuellement de porte-­ outils. Ce qui n’empêche pas ces petits matériels de progresser aussi. Côté sécateur électrique, le suisse Felco a beaucoup travaillé sur la légèreté de son modèle, sur son ergonomie et sur la forme de la lame spécialement adaptée à la vigne. Son modèle 801 est aussi très rapide dans ses mouvements, très loin devant les premiers

sécateurs électriques des années 1990. Rappelons que, si beaucoup de vignerons restent fidèles à leur sécateur à main, les modèles électriques contribuent à ménager la musculature et les articulations de toutes les personnes qui taillent la vigne des mois durant. Côté traitements, l’atomiseur motorisé à dos a largement et sauf cas particuliers (herbicides) supplanté la boille classique pour les traitements qui ne peuvent être

l’Italie du Nord et la France voisine. Les plus petits porte-outils – une demi-tonne – peuvent être transportés par téléphérique ou héliportés. Jean-Yves Chappot compte présenter à l’Agrovina un prototype de chenillard électrique à batteries. « Nous travaillons actuellement sur l’électrification des outils, pulvérisateurs, écimeuses, etc. car rien ne servirait de fabriquer un engin silencieux et non polluant si c’est pour y installer des outils à moteur à explosion... » Felco : Cette voie vers l’électrification, les fabricants d’outils portatifs (cisailles, tronçonneuses) et de sécateurs la suivent de plus en plus nombreux. Felco (www.felco.ch) a rapatrié voici quelques années l’entier de la conception de ses modèles dans ses bureaux d’études et son usine des Geneveys-sur-Coffrane (NE). Felco est l’une des marques mondiales phare dans le domaine des cisailles et des sécateurs, pas en termes de volume de production mais en raison de la qualité et de la durabilité de ses produits. Dans le Val-de-Ruz, on fabrique notamment un outil électrique spécialement effilé destiné à la viticulture, le 801. Dupenloup, à Genève, fabrique depuis une septantaine d’années des pompes membranes décentrées « Smile » et présentera un nouveau modèle à Agrovina.

réalisés par voie aérienne (insecticides notamment). Il est plus rapide et plus efficace, quoique très bruyant. Pour le fauchage des parcelles non accessibles, ­ la débroussailleuse a supplanté la faux ­et des modèles à batterie existent déjà. Leur présence est encore assez margi­nale en usage professionnel, du fait des contraintes de poids, de charge et d ­ ’autonomie que posent les batteries. Mais ce n’est probablement qu’une question de temps.  n

Felco mise clairement sur la durabilité, la précision et la solidité de ses modèles. Mais aussi sur leur autonomie qui ne cesse de s’allonger et sur la rapidité des mouvements de lame. D’autres marques suisses romandes seront présentes à Agrovina, notamment dans le domaine de l’œnologie. On rappellera aux plus jeunes l’existence du genevois Dupenloup (www.dupenloup.ch, marque présente sur le stand Oeno-Pôle), constructeur de pompes plus que centenaire. Installé aujourd’hui au Lignon, il fabrique notamment des pompes à membranes excentrées, un système autoaspirant particulier et qui ménage spécialement les fluides (vins et moûts notamment) à transvaser. Dupenloup propose un nouveau modèle de sa Smile, la « H » à deux étages. Dans le même registre, Elvamac (www. elvamac.ch) est l’entreprise qui a succédé à la célèbre marque Friedrich. Dans son atelier de Denges (VD), elle ne fabrique plus que des pompes au compte-gouttes et s’est spécialisée dans les installations de bouchonnage et de remplissage pour bag-in-box. Cette succursale de Max Baldinger AG (Rümikon AG) proposera entre autres innovations à Martigny une installation de bouchonnage avec injection d’azote au niveau du goulot et de la capsule.

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n  Protection des plantes – Agrovina

La météo en viticulture Le temps qu’il fait est un facteur décisif, universel, qui décide de la croissance des cultures et des maladies et ravageurs, contexte où intervient l’agro-météorologie, ses observations très précises et ses modélisations. Nous avons aussi interrogé un utilisateur, le vigneron thurgovien Fritz Keller. Dominik Senn Les facteurs météorologiques et climatiques déterminent la plupart des processus agronomiques. C’est aussi le cas en viticulture : croissance des plantes, propagation des maladies cryptogamiques et des ravageurs. Le gel, la grêle, les précipitations ou l’excès de rayonnement solaire entraînent souvent des effets négatifs. Des météorologues, comme ceux de Meteotest à Berne, exploitent des stations météo qui mesurent les facteurs d’influence déterminants, données qui sont ensuite traitées de façon centralisée et utilisées par les prévisionnistes.

Prévoir les attaques de nuisibles

Une station de Meteotest à Changins, en décembre, avec le vignoble à l’arrière-plan. Elle sert à collecter des données météo locales et à mesurer l’humidité du sol à différentes profondeurs. Les mesures sont transmises quasi en temps réel par radio ou via le réseau de téléphonie mobile. Photo : Meteotest

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Meteotest travaille avec la maison Adcon Telemetry de Klosterneuburg (Autriche) qui propose des modèles de prévention pour le mildiou (Plasmapora viticola), l’oïdium (Oidium tuckeri) et la pourriture grise (Botrytis cinerea). Active depuis 1992, Adcon compte parmi les pionniers dans la prévention phytosanitaire basée sur des modèles informatiques, qui s’utilisent en agriculture de précision, en corrélation avec les données météo correspondantes. On doit ces modèles à des chercheurs renommés. Ils permettent de pronostiquer les maladies ou ravageurs en fonction des conditions locales et d’émettre des alertes, sous forme de recommandations de traitement. Elles sont transmises par courriel ou, selon l’option, sur un smartphone grâce à un protocole d’application sans fil (WAP).

Restituer le microclimat Comme le souligne le physicien EPFZ Mario Rindlisbacher, prévisionniste chez Meteotest depuis dix ans, les systèmes d’aide à la décision basés sur des modèles prévisionnels sont aujourd’hui reconnus et courants. Il en existe pour toutes sortes de domaines, de la prévention des maladies en médecine humaine à la gestion de l’irrigation agricole, en passant par les traitements phytosanitaires. La validité d’un modèle dé-


Agrovina – Protection des plantes    n

trouvent à l’ombre dès que le soleil décline.

s’ajoutent les observations de webcams, celles des quatre radars météo qui recensent les précipitations et les orages sur tout le territoire suisse, celles des ballons-sondes, des avions, des bateaux, celles des stations internationales et des satellites en orbite (voir aussi TA 11 / 2013 « Quand sur le tas de fumier... »). La base de données riche d’une quantité d’enregistrements gigantesque permet de consulter l’évolution météo d’un laps de temps déterminé pour chaque station et de calculer simplement les sommes de températures (voir encadré) ou de précipitations. Le modèle basé sur la somme de températures permet en outre d’évaluer le développement des populations d’insectes nuisibles, qui (tout comme les maladies cryptogamiques) dépend beaucoup de la température, de l’hygrométrie et des précipitations. Mais ce modèle ne sait pas prédire l’avenir et il est inapte à rendre des prévisions météo. Il faut à cette fin des modèles prédictifs, explique Mario Rindlisbacher.

Stations et bases de données

L’homme toujours indispensable

Les données météo proviennent de sources diverses, à commencer par les cent et quelques stations de MeteoSuisse. Elles sont réparties dans toute la Suisse et enregistrent, plusieurs fois par heure, la température de l’air et du sol, l’hygrométrie de l’air, la direction et la vitesse du vent, la pression atmosphérique, la hauteur de précipitation, la densité horaire de foudroiement et la durée d’ensoleillement. Aux données de ces stations

« Pour réaliser des prévisions météo, on puise des mesures dans les bases de données et on calcule des projections à l’aide de modèles », explique Mario Rindlisbacher. En clair, on fournit des données météo à des modèles dynamiques de l’atmosphère terrestre qui fournissent des prévisions à moyen terme. Il existe une multitude de modèles météo, y compris régionaux ou locaux, et chacun d’eux a ses forces et ses faiblesses. Ce n’est

Mario Rindlisbacher, physicien EPFZ et prévisionniste chez Meteotest, fournit des renseignements sur la météo « viticole » du jour. Les systèmes prévisionnels basés sur des modélisations sont aujourd’hui reconnus comme aides à la décision. Il en existe pour une multitude de domaines, de la prévention en santé humaine à la gestion de l’irrigation agricole, en passant par la lutte phytosanitaire. Photos : Dominik Senn

pend toutefois de la qualité des données dont on le « nourrit ». Il faut donc que ces dernières soient collectées au bon moment et au bon endroit ; elles doivent refléter aussi précisément que possible les caractéristiques microclimatiques. Des données saisies au-dessus de l’asphalte d’un aéroport ou du centre-ville voisin ne disent pas grand-chose du climat du verger de l’exploitation. On doit donc choisir un emplacement où règnent des conditions typiques de la culture pour y installer sa station météo, tout en évitant les points extrêmes, comme les endroits où stagne de l’air froid ou qui se

Le terme « agro-météorologie »

La somme des températures

L’agro-météorologie s’occupe des interactions entre les plantes et l’atmosphère. Elle se concentre sur la surveillance du microclimat des sols et au niveau des végétaux et donc sur les échanges hydriques. Cela inclut également les transferts d’éléments entre la surface du sol et l’atmosphère. La gestion du microclimat fait partie de cet univers complexe ; elle vise à estomper l’influence des conditions météo sur les cultures, à en favoriser la croissance et à obtenir des récoltes plus précoces et plus abondantes. La régulation de l’irrigation (en volume et dans le temps) ou l’emploi de protections (serres, tunnels) font partie des moyens pour optimiser le microclimat. Leur mise en oeuvre implique l’utilisation de données météo précises.

Beaucoup d’organismes ont besoin d’une quantité constante d’énergie thermique pour croître et se développer. Mais le laps de temps à l’intérieur duquel cette énergie s’accumule varie. La croissance et le développement de nombre d’êtres vivants ralentit ou bien s’arrête lorsque les températures s’éloignent d’une certaine fourchette. La somme totale de l’énergie thermique délivrée au-dessus d’un certain seuil durant une période donnée est appelée « somme de températures » ou « degré jour de croissance ». Cette mesure est utilisée pour déterminer les dates de transplantation des végétaux, prévoir les dates de récolte où déterminer l’aptitude d’un lieu à accueillir une espèce végétale.

Le concept Agrometeo d’Agroscope Les producteurs suisses de vin et de fruits peuvent obtenir gratuitement du service Agrometeo des informations phénologiques (la phénologie est l’étude des stades de croissance des plantes et des animaux en fonction de la météo et du climat), sur la maturité des cultures, sur les maladies et ravageurs, sur les produits phytosanitaires et leur dosage en fonction de l’état de développement des feuillages. Agrometeo est un projet développé par Agroscope avec des partenaires. Cette plateforme repose sur un réseau de 150 stations météo qui délivrent des données microclimatiques pour divers modèles de prévision et d’alerte phytosanitaires. Voir : www.agrometeo.ch

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n  Protection des plantes – Agrovina

qu’une fois les calculs réalisés que le prévisionniste s’attelle à sa carte. Fort de son expérience, il sait tirer la quintessence des modèles dont il dispose, quintessence déterminante pour répondre à toutes les questions, chronologies ou localisations possibles. « A force de vérifications, analyses, pondérations et interprétations, je réussis à établir des évaluations et une image globale qui sont utiles au client. C’est la valeur ajoutée que je crée. Les hommes font mieux que les prévisions

automatiques établies par ordinateur et, en ce sens, ils demeurent indispensables », explique Mario Rindlisbacher. Les données météo provenant des réseaux automatiques des alentours ne suffisent souvent pas à définir le microclimat régnant en un lieu bien déterminé. Pour l’application ponctuelle précise de produit phytosanitaire, on a besoin de données aussi exactes et récentes que possible, collectées au niveau même de la culture. Une station automatique permet de col-

lecter les données météo microclimatiques. De surcroît, elle mesure l’humidité du sol à plusieurs niveaux. Grâce à la transmission à distance par radio ou par l’intermédiaire du réseau de téléphonie mobile, les données arrivent presque en temps réel. D’autres produits, tels le niveau d’évapotranspiration, les degrésjours ou les alertes gel peuvent être générés à partir des paramètres enregistrés (voir aussi Technique Agricole 5/2014, « Utile agro-météorologie »).  n

« Le vigneron voit monter la pression des maladies fongiques » Né en 1957, Fritz Keller de Dörflingen (SH) est agriculteur diplômé. Voici une trentaine d’années, il abandonnait l’élevage pour se consacrer à la viticulture, tout en gardant une vingtaine d’hectares de grandes cultures. Il exploite aujourd’hui 4,5 hectares de vignes en trois endroits : à Dörflingen même, dans l’enclave de Büsingen et en ville de Schaffhouse, au lieu-dit Heerenberg sur le Rhin. Ce vignoble du flanc oriental de la ville est mentionné pour la première fois en 1353, ce qui en fait le plus ancien de Schaffhouse. Une étude de l’EPFZ pré-

conisait d’y aménager des terrasses en courbes de niveau. Fritz Keller a finalement opté pour des lignes palissées dans la pente qui se sont révélées tout à fait satisfaisantes et rentables jusqu’à ce jour. Fritz Keller cultive du pinot noir et du pinot gris, plus du pinot blanc, du chardonnay, du müller-thurgau et du cabernet dorsa (croisement Blaufränkisch × Dornfelder). Bien que son nom en allemand (Keller = cave) l’y prédestine, il ne vinifie pas lui-même. La chose pourrait changer bientôt car, de 2013 à 2014, son fils Nils a suivi une formation de vigneron au

domaine « Nadine Saxer » à Neftenbach (ZH). Encaver a des avantages évidents : « La vinification présente moins de risques que les étapes précédentes, culture et commercialisation du raisin, et permet de générer une plus-value supplémentaire. » Il est aussi plus intéressant d’élaborer soi-même un produit de bout en bout. Technique Agricole a interrogé Fritz Keller sur son usage de l’agro-météorologie.

Technique Agricole : Fritz Keller, vous consultez assez souvent la météo par téléphone pour être informé de l’évolution du temps. Ne pourriezvous pas simplement regarder sur internet ? Fritz Keller : C’est trop succinct. J’ai besoin de renseignements complémentaires sur l’évolution des jours et des nuits à venir. Seul un prévisionniste expérimenté parvient à me fournir des pronostics fiables à long terme. J’ai fait d’excellentes expériences avec Meteotest à Berne. Quand les prévisions sont trop vagues, il me faut des informations plus précises.

Quels sont les pires ennemis de la vigne ? A mon sens, le mildiou. En mai, quand une certaine somme de températures est atteinte et que les premiers foyers apparaissent sur les feuilles de pommes de terre, un premier traitement de la vigne s’impose contre cette maladie. On le combine généralement avec un antioïdium. « Un vigneron doit apprendre à ‹ sentir › le temps » : Fritz Keller devant le petit bijou de cabanon de son vignoble.

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Quel usage concret faites-vous des modèles de prévision ?


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Les modèles me permettent d’évaluer comment et quand le développement des maladies et des ravageurs devient critique. Ils m’apportent une aide pour décider des dates d’interventions. C’est un service inestimable, car les fenêtres propices pour traiter la vigne sont très courtes. Les modèles sont une bonne chose. Mais, de mon point de vue, le vigneron doit sentir lui-même à quel moment la pression des maladies fongiques ou la menace des ravageurs croissent. Ça doit le démanger ...

Comment lutte-t-on contre les ravageurs ? Prenez le ver de la grappe. Au lieu d’utiliser un insecticide, on peut employer des diffuseurs de phéromone suspendus dans la vigne. Ils propagent des phéromones qui égarent les papillons mâles. Le « parfum » des femelles régnant partout, les mâles n’arrivent quasi plus à localiser leurs congénères de l’autre sexe. Et la population d’insectes fléchit.

Plutôt que de s’adonner à une surveillance fastidieuse, le vigneron n’est-il pas tenté de traiter à titre préventif pour éviter tout risque d’attaque inopinée ? Non. En viticulture comme ailleurs, la devise veut qu’on traite aussi peu que possible, juste le nécessaire. C’est aussi une affaire de fierté professionnelle. Et de coûts. Chaque traitement évité, c’est de l’argent gagné. Et pas qu’un peu. En 2015, année sèche et chaude, on a pu allonger des intervalles de traitements jusqu’à supprimer des interventions. Des bulletins météo ou des alertes précipitations fiables permettent aussi d’éco-

Le vignoble schaffhousois du Heerenberg domine le Rhin.

nomiser des produits : on réduit le risque de les voir lessivés. La prévision à long terme permet aussi de planifier les vendanges.

Confie-t-on aussi les traitements viticoles à des entrepreneurs ? Très peu, que je sache. Mais certaines exploitations réalisent les traitements pour des vignerons amateurs. En Suisse romande (Valais), on traite aussi par hélicoptère, une pratique toutefois de plus en plus critiquée. En Suisse, les vignerons sont bien mécanisés, ce qui tient à l’étroitesse des fenêtres favorables aux interventions mais aussi à la configuration souvent pentue du vignoble. Je considère que les traitements phytos sont du ressort du chef d’exploitation. Ce n’est pas qu’une histoire de rentabilité mais aussi de responsabilité.

Comment se déterminent les intervalles de traitements ?

Les produits de Meteotest Meteotest à Berne emploie aujourd’hui une quarantaine de scientifiques, d’ingénieurs et d’informaticiens. Cette entreprise est une coopérative, dont la majeure part appartient aux collaboratrices et collaborateurs. Des experts répondent aux questions des clients par téléphone au Meteofon 0900 576 152 (CHF 3.13 la minute). Avec Meteomail, la maison livre aussi par courriel ou fax une prévision professionnelle pour chaque site choisi. Les journaux, radios, télévisions et sites internet peuvent aussi obtenir des services et produits sur mesure. Il existe aussi un service de conseils météo pour les do-

maines pour lesquels les prévisions sont déterminantes. On peut en outre faire appel à des prévisions de production dédiées aux énergies éoliennes et solaires pour la planification d’installations et le commerce de l’électricité. Webservices intègre les prévisions directement dans des applications, telles des pages web ou les gestionnaires d’installations. Meteotime fournit des prévisions précises en ondes courtes. Enfin, le Wetterfroscher (la « Grenouille météo ») est une offre didactique pour les enseignants et les écoles. Voir : www.meteotest.ch/fr

Principalement en fonction du développement de la plante, de la hauteur des précipitations et de la pression des maladies. Un débourrement rapide limite les risques phytosanitaires. Si la floraison est précoce, la vendange le sera aussi. Des précipitations abondantes, une hygrométrie et une somme de températures élevées favorisent le mildiou, car les champignons aiment les nuits tièdes. J’ai aussi observé que, les étés chauds, les écarts de température jour / nuit élevés et la présence marquée de rosée au lever du soleil étaient propices à la propagation de l’oïdium. Mon expérience me fait penser que le réchauffement du climat va être favorable à cette maladie.

Comment réagit-on aux alertes gel et intempéries ? Autrefois, quand les exploitations n’étaient pas aussi grandes, on entourait les plants en gobelets avec de la paille. Dans les vignes, on utilise aussi des bougies de paraffine ou des chaufferettes pour élever la température de l’air et lutter contre le gel. A l’étranger, des hélicoptères ou des ventilateurs spéciaux servent à mélanger les couches d’air élevées, plus chaudes, avec l’air froid qui stagne au niveau du sol. La méthode par aspersion ne fonctionne pas dans le vignoble. Quant aux alertes intempéries, elles me préoccupent beaucoup moins que dans les années septante. En Suisse allemande, les sols viticoles sont presque tous complètement enherbés. La terre n’est plus emportée. En cas de fortes précipitations, le risque d’érosion est particulièrement élevé dans les jeunes vignes. Les seules façons de l’éviter consistent à pailler le sol ou à procéder à un semis précoce de couvert végétal.  n 1 2016  Technique Agricole

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n  Protection des plantes – Agrovina

Limitation des mouvements horizontaux Comme en témoignent l’accroissement de la taille des réservoirs, l’augmentation des vitesses et l’allongement des rampes, les appareils de pulvérisation phytosanitaire de grande puissance gardent le vent en poupe. L’agrandissement – et dès lors l’alourdissement – des rampes entraîne l’accroissement des charges pesant sur certains composants, ce qui influe à son tour sur le comportement vibratoire des machines. Ruedi Hunger Les mouvements du pulvérisateur par rapport au dispositif porteur dans le sens de marche provoquent une répartition inégale du film de protection. Il est dès lors nécessaire d’optimiser le comportement vibratoire de la rampe d’épandage, c’est-à-dire de le réduire au maximum. Les essais scientifi­ ques réalisés par l’Université d’Osnabrück­ et menés en collaboration avec les usines d’Amazone ont mis en évidence que les rampes d’épandage présentent un comportement vibratoire asymétrique. L’origine de ce phénomène tient aux charnières reliant les composants de la rampe d’épandage, qui permettent des vibrations non linéaires.

Le principe de l’action-réaction Selon la vitesse de marche et la superficie du champ, les rampes d’épandage sont plus ou moins fortement mises en mouvement (vibrations). En jargon scientifique, on parle de « fréquence d’excitation », laquelle génère à son tour des « résonances »1. Ces vibrations peuvent être réduites de deux manières : à l’aide d’un système d’amor­ tissement passif ou d’un système d’amortis­ sement actif.

Amortissement passif L’amortissement passif repose sur un « système masse-ressort » composé de deux doubles ressorts et monté sur la partie extérieure de la rampe. Les analyses sur banc d’essai ont révélé que l’utilisation de ce système d’amortissement permet de réduire d’environ 40 pour cent les fréquences de résonance. Toutefois, cela signifie que 60 pour cent des vibrations persistent.

Amortissement actif Les chercheurs ont dès lors imaginé des solutions permettant de réduire davantage les vibrations à l’aide d’un système d’amortissement actif. Dans ce but, ils ont donné­ à la rampe dans la suspension centrale­ un certain degré de jeu dans le sens de­ la marche et monté entre le pulvérisateur­ et ­la rampe un « actionneur » 2 dont le sens d’action est dirigé dans le sens de la marche.

Enorme potentiel Les rampes d’épandage ne présentant ­pratiquement aucun autoamortissement,­ il est très difficile de les stabiliser active-

ment dans la zone de la suspension lorsqu’elles sont déjà en train de vibrer. C’est pourquoi on cherche à éviter au moyen d’un système d’amortissement actif que les mouvements du dispositif porteur ne soient transmis à la rampe. Pour ce faire, il faut que l’actionneur génère un mouvement opposé à celui de ­la machine. Les résultats des premières mesures sur bancs d’essai indiquent que ce système présente une efficacité satisfaisante, la rampe ne vibrant presque plus grâce au contrôle actif. Les prochaines études devront également inclure d’autres facteurs, à savoir les « cas de charge ». L’amortissement actif de la rampe s’annonce malgré tout être une solution optimale offrant un grand potentiel. n

1   En physique, la résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes sont sensibles à certaines fréquences. 2 Elément d’un système automatisé qui transforme les signaux électriques en mouvement mécanique.

Présenté lors du salon, le comportement vibratoire des rampes d’épandage a emporté l’adhésion du public. L’aspect visuel est cependant tout à fait insuffisant pour démontrer l’intensité réelle des vibrations en bout de rampe. Photo : Pförtner

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Agrovina –Reportage Protection| des Plate-forme plantes    n

Piloté par Harald Glenz, le chenillard (équipé ici d’un distributeur d’engrais) franchit sans problème les pentes ; le modèle « Performance » est muni de moteurs et d’un système de commande particuliers qui lui assurent une autonomie plus longue, même en cas de charges élevées. Photos : Dominik Senn

Zéro émission, silencieux, puissant Zéro émission, silencieux et extrêmement puissant : Technique Agricole a eu récemment l’occasion de tester un chenillard électrique. Celui-ci a été développé par le projet valaisan « EEE-Viticulture » («Energies renouvelables et machines viticoles électriques ») qui vise une meilleure efficacité énergétique en agriculture. Dominik Senn Plus que toute autre branche agricole, la viticulture a opéré sa conversion à la motorisation électrique et aux énergies renouvelables. « Elle n’y trouve en effet que des avantages : économies de ressources dans le respect des critères d’une gestion durable et de la législation sur la pureté de l’air, sur les nuisances sonores, et sur la protection de l’environnement et du climat », affirme Harald Glenz, responsable du projet « EEE-Viticulture » (cf. n° 1 / 2014) et président de la Bourgeoisie de Salquenen. Le projet est essentiellement porté par ValNaturePro, une association à but non lucratif fondée fin 2011 et dont l’objectif déclaré est la promotion d’une agriculture écologique. Les autres organismes participants sont : le Parc naturel de PfynFinges, la Commune de Salquenen, Bio Suisse, la Confédération, le Canton du Valais, l’Institut Ithaka, le Projet « dynAlp-climate  », la HES-SO (Haute école spécialisée de Suisse occidentale) de Sion, ainsi que de nombreux autres instituts, organisations et entreprises. Le projet court jusqu’en 2017. Selon les termes de son responsable, le projet a démarré en 2012 avec 14 viticulteurs cultivant une surface totale de 61,2 ha pour passer à

19 en 2014, exploitant une surface de 92,2 ha. L’objectif initial de réunir 20 viticulteurs sur 100 ha en trois ans a donc pour ainsi dire été atteint. Dans la même période, des exploitations témoins, actuellement au nombre de trois totalisant 19,6 ha de vignes, sont étudiées pour évaluer leur consommation d‘énergie. Le projet « EEE-Viticulture » a bien démarré et acquis une réputation solide en développant différents outils électriques, tels qu’un atomiseur à dos, un chenillard, et divers petits appareils. Le projet a gagné en notoriété lorsqu’il s’est vu décerner le « Prix Créateurs BCVs » pour son atomiseur électrique, qui a suscité l’intérêt des viticulteurs de toute la Suisse, et même du Beaujolais. Dans ce contexte, 2014 a été une année difficile pour les viticulteurs, car après un été prometteur, la drosophila suzukii a anéanti tout espoir de réaliser une récolte exceptionnelle, même si, dans le Haut Valais, l’épidémie a pu être dans une certaine mesure enrayée.

Le chenillard Le premier prototype du transporteur à chenilles était à entraînement hydraulique

et péchait ainsi par une consommation d’énergie excessive en même temps que par une garde au sol beaucoup trop faible. Il a donc été entièrement redessiné et remis à l’épreuve de la pratique. Quelques problèmes constatés ont été communiqués au constructeur, qui a profité de ces remarques pour livrer un appareil modifié vers la mi-octobre 2013, juste à temps pour les vendanges. A l‘automne 2014, un deuxième prototype du chenillard électrique a pu être testé en situation réelle pendant les vendanges. Les utilisateurs ont grandement apprécié la maniabilité de ce transporteur, nous a affirmé le responsable du projet, mais les chenillards électriques devraient être au moins aussi performants que ceux à essence pour pouvoir s’imposer sur le marché, ce qui n’était pas encore le cas. Le second prototype a donc été remanié – encore une fois, puis mis en œuvre pendant les vendanges 2015, sous la dénomination Alitrak « DCT300 Performance ». Le chenillard alimenté par une batterie sous 48 V affiche une puissance de 2 × 1,5 kW (environ 5 ch). Dans cette configuration, il atteint une durée de travail nette de quatre heures. D’un poids de 385 kg, 1 2016  Technique Agricole

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n  Protection des plantes – Agrovina

L’un des 19 vignerons valaisans participant au projet « EEE-Viticulture » en train de collecter des caisses de raisins pleines.

batteries comprises, il peut transporter une charge utile de 300 kg. « Le chenillard est destiné aux travaux viticoles pas trop gourmands en énergie et doit surtout servir de transporteur, domaine dans lequel sa capacité et sa consommation d’énergie sont parfaitement adéquates », affirme Harald Glenz. Fonctionnement presque sans à-coups L‘Alitrak « DCT300 » a été conçu pour évoluer sur terrains accidentés, et ses applications, loin de se limiter à l’arboriculture fruitière et à la viticulture, comprennent les travaux à l’intérieur de la ferme (notamment dans les étables), le secteur du bâtiment, les interventions dans des locaux fermés ou des galeries, au fond des mines, et plus généralement partout où l’emploi d’engins sur chenilles et une motorisation non polluante sont requis. Le châssis du « DCT300 » avec ses chenilles en caoutchouc possède une largeur totale de 79 cm. La longueur totale du véhicule, console du module de conduite en porte-à-faux comprise, est légèrement inférieure à 150 cm. Les chenilles sont commandées séparément par deux « manettes de gaz ». Sur le flanc gauche de la console se trouve un sélecteur permettant de choisir entre une vitesse d’avancement rapide à 4,5 km / h ou lente à 2,25 km / h, les deux vitesses étant disponibles également en marche arrière. Un levier à droite commande le vérin électrique de bennage. Le frein d’immobilisation est électromagnétique. Le tableau de bord comprend un indicateur du niveau de charge de la batterie, un afficheur de diagnostic et un compteur qui totalise les heures de fonctionnement. Selon l’autonomie et la capacité souhaitées, le chenillard est équipé de batteries 28

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au plomb (type AGM ou gel), ou de batteries au lithium-ion, les batteries gel ayant une plus grande profondeur de décharge que les AGM. Les deux sortes de batteries nécessitent cependant une durée de charge de huit heures. Harald Glenz apprécie particulièrement le fait que le chenillard soit également proposé en modèle spécial appelé « Performance », avec des moteurs et un système de commande particuliers assurant une autonomie plus longue, sans préjudice pour la capacité de charge. Une fois chargée à bloc, la batterie offre quatre heures de fonctionnement nettes, une capacité largement suffisante pour une journée de travail (la batterie n’étant sollicitée que par intermittence). La nuit, l’appareil est branché sur le secteur pour recharger la batterie.

Espace de manœuvre réduit Les accessoires comprennent une plateforme aux parois latérales rabattables, une benne, un vérin électrique de bennage et une tondeuse. Le chenillard se commande en souplesse, sans les à-coups typiques des moteurs électriques au démarrage – nous avons pu nous en assurer à Technique Agricole. Après une montée en vitesse progressive et néanmoins rapide, l’appareil se laisse diriger facilement, un seul doigt de chaque main suffit pour le faire avancer ou reculer. L’Alitrak est un grimpeur hors pair, capable de franchir des pentes de 50 % même sur terrain accidenté. Le dévers maximal est de l’ordre de 30 %. C’est pour les vendanges que le chenillard électrique est le plus intéressant en transportant des piles de caisses remplies chacune de 17 kg de raisins jusqu’en bordure du vignoble, où elles sont vidées dans une grosse paloxe. Il est capable de franchir les passages les plus étroits et d’y manœuvrer, même dans un vignoble en forte pente. L‘Alitrak peut être équipé d’un distributeur d’engrais, dont les tuyaux disposés latéralement amènent le produit au pied des ceps avec précision. Une autre application permet de faucher le couvert végétal entre les rangs, l’enherbement des vignes étant une pratique de plus en plus répandue. La tondeuse est montée à l’avant. Pour manœuvrer dans les passages étroits, il est possible de la faire pivoter d’un angle de 30° vers le haut. Grâce à deux disques de coupe rétractables, la largeur de travail peut varier entre 1,2 m et 0,98 m (disques de coupe rétractés). Le fauchage sur une grande surface vient en complément du déca-

vaillonnage au pied des souches, assuré, dans la région concernée, par des faucheuses électriques de Pellenc alimentées par des batteries sanglées sur le dos. Celles-ci sont cependant épuisées au bout de trois heures de fauchage ininterrompu.

Atomiseur à dos En 2015, un nouveau modèle d’atomiseur électrique a été testé, nous a ensuite expliqué Harald Glenz, qualifiant les résultats de « prometteurs ». En 2013 déjà, trois prototypes avaient été fabriqués et testés dans les vignes. Plusieurs améliorations concernant le confort de portage, la buse de pulvérisation et le débit de la pompe de produit ont ainsi pu être apportées. L’atomiseur doit pouvoir pulvériser au moins deux litres de produit par minute. Le résultat n’est toujours pas satisfaisant et la conception de la buse devra être revue. Le diamètre du tuyau d’air devrait sans doute être légèrement augmenté. L’orientation du tuyau d’aspiration est à modifier pour empêcher qu’il ne s’accroche dans les vignes. Le réglage du débit et la commande de la pompe de produit devraient être intégrés dans la manette de commande. La pompe de produit s’est avérée difficile à ajuster et trois batteries sur quatre ont lâché. Le problème est probablement lié au programme de gestion de la batterie. Après avoir subi une décharge trop importante, les batteries ont refusé de se recharger. Les batteries devraient être déconnectées par un interrupteur situé à l’extérieur, et leur remplacement doit être facilité. Tout devrait être mis en œuvre afin d’atténuer le bruit de la turbine. « Un fonctionnement silencieux sera un argument de vente important, indispensable si on veut effectivement commer-

Les tuyaux partant latéralement du distributeur amènent l’engrais au pied des ceps avec précision.


Agrovina – Protection des plantes    n

Les manettes de commande du chenillard permettent d’agir directement sur les deux chenilles.

cialiser cet appareil  », conclut Harald Glenz. L’obtention du Prix Créateurs a permis de nouer des contacts avec un partenaire industriel. Les premiers entretiens avec le constructeur pressenti permettent d’espérer un lancement rapide de la production industrielle. Les appareils de présérie devraient être disponibles dès le printemps 2016.

Petites machines Les petites machines ont, dans l’ensemble, été accueillies favorablement par les viticulteurs. L’utilisation de la prétailleuse (taille-haie) n’a soulevé aucun problème et la puissance de l’appareil est appropriée aux besoins. Les caractéristiques qui assurent son succès sont le faible poids de l’outil de coupe et l’absence de bruit et d’odeur d’essence. L’appareil peut même être utilisé en été pour l’écimage des vignes, auquel cas il doit être muni d’un prolongateur.

Tracteur à chenilles L’objectif le plus ambitieux est sans doute le développement d’un tracteur à chenilles utilisable dans les vignes. Les premiers jalons ont été posés dès 2012. Le problème est le suivant : le tracteur à chenilles est la machine viticole la plus gourmande en énergie. Muni de ses différents outils, il est utilisé tout au long de la saison viticole. Un tracteur à chenilles dessert jusqu’à huit hectares. Ce type de tracteur n’existe pas encore en variante électrique, tous les modèles construits jusqu’à présent sont à traction Diesel. La fondation CimArk a débloqué une somme de 80 000 francs pour faire avancer le développement d’un engin électrique de ce type. Plusieurs appareils ont été testés, mais sans résultat probant. Tantôt les machines se sont embourbées, tantôt les batteries ont chauffé. L’arrangement des chenilles était également problématique. A cause de la nature graveleuse du terrain, des pierres sont sans cesse restées coincées dans les che-

nilles et ont fait caler la machine. Une machine spécifiquement conçue pour la viticulture est actuellement à l’étude, dont la puissance, déterminée sur la base d’un calcul, devra être limitée à 15 kW (voir encadré ci-contre). « Ce sont les batteries qui limitent la puissance , nous a confié Harald Glenz, « car à partir d’un certain seuil, les coûts, le volume et le poids deviennent prohibitifs ». Il est prévu de réaliser un prototype de ce tracteur à chenilles sous la direction de la société CimArk.

Energies renouvelables Le projet «  EEE-Viticulture  » s’inscrit à fond dans une démarche de développement durable. En conséquence, l’énergie électrique, solaire ou hydraulique, consommée par les machines, provient de sources régionales. Après un premier site photovoltaïque produisant 50 000 kWh par an, créé dans le cadre du projet en 2012 par les établissements Cave du Rhodan Mounir Weine (gérant Olivier Mounir, président de l‘association ValNaturePro), trois nouvelles exploitations se sont récemment ajoutées, les établissements Constantin AG (460 000 kWh), la Cave St-Philippe (30 000 kWh) et la Cave Fernand Cina SA (58 000 kWh). D’autres sites suivront certainement.

Conclusion Le projet « EEE-Viticulture » continue sur sa lancée. Harald Glenz, responsable du projet, a pu constater chez les viticulteurs une tendance croissante à privilégier les outils électriques. Le projet englobe désormais 92 % de la surface viticole prévue (92,2  ha sur 100  ha) et 95  % du nombre prévu de viticulteurs (19 sur 20). Les ventes de petits appareils sont même supérieures aux objectifs (37 sur 34), et 23 sur 20 pour les accus en sac à dos. Un atomiseur à dos, un chenillard et une tondeuse sont actuellement disponibles sous forme de prototypes. Selon Harald Glenz, les utilisateurs manifestent un haut degré

Comparatif technique : batteries au plomb et au lithium Plomb

Lithium

Densité d’énergie volumique (Wh / l)

100

250

Densité d’énergie massique (Wh / kg)

40

160

Prix (CHF / kWh)

250

1000

Nombres de cycles

500

1000

Capacité utilisable en fonction de la capacité totale

50 %

80 %

Sebastien Demont, de la société Demont Technologies à Sion, a établi ce tableau comparatif entre les batteries au plomb et au lithium ; la supériorité des batteries au lithium avec leur importante capacité utilisable saute aux yeux, mais au prix d’un surcoût qui est loin d’être négligeable. Les valeurs sont susceptibles de varier selon le type de batterie.

de satisfaction à l’égard de la prétailleuse électrique, qui séduit par sa convivialité et son niveau de bruit et de vibrations réduit ; la capacité de l’accu (au lithium) en sac à dos est largement suffisante. Le projet répond d’ailleurs à un besoin urgent : en effet, si nous voulons que les parcelles non mécanisables en terrasse ou en forte pente continuent d’être exploitées à l’avenir, la charge de travail doit impérativement être allégée. Une autre vertu du projet EEE est de sensibiliser les viticulteurs à la consommation d‘énergie ; beaucoup d’entre eux n‘ont jamais cherché à connaître la quantité de Diesel ou d‘essence qu’ils consomment annuellement, ni a fortiori le montant de leurs dépenses. Désormais, ils vont surveiller la consommation de carburant lorsqu’ils achèteront ou utiliseront un véhicule équipé d’un moteur thermique. Pour finir, n’oublions pas l’effet d’entraînement sur les industries lorsqu’elles se voient incitées à développer des appareils et des machines électriques dans tous les domaines.  n Fauchage d’un vignoble enherbé à l’aide d’une tondeuse électrique montée sur l’Alitrak ; après trois heures de fonctionnement ininterrompu, la batterie est épuisée.

1 2016  Technique Agricole

29


n  Protection des plantes – Agrovina

Santé et sécurité dans la viticulture Des dangers très largement sous-estimés existent tant dans le vignoble que dans la cave. La présente contribution passe en revue différentes manières de diminuer les risques. Ruedi Burgherr*

Gaz de fermentation à la cave

Les véhicules pour la viticulture sont étroits et ont souvent un champ de vision réduit. Le conducteur est tenu d’être bien formé à leur conduite. Il doit être en sécurité et protégé des fils. Photos : Service de prévention des accidents dans l’agriculture

Par ses activités et par sa présence sur plusieurs expositions agricoles et sylvicoles, le Service de prévention des accidents en agriculture essaie de faire en sorte que la prévention des accidents soit aussi naturelle que manger et boire. Agrovina donne l’occasion de réfléchir sur la sécurité et la protection de la santé dans la viticulture et l’arboriculture. Les chutes, à l’intérieur ou à l’extérieur, sont, comme partout, les causes les plus fréquentes d’accidents. Un danger particulier est logiquement la chimie, qu’elle soit utilisée lors de la protection des plantes dans la vigne ou lors des travaux à la cave.

Danger de chute L’ordre sur la place de travail, des installations conformes et une bonne organisation du travail constituent les premières mesures de prévention. Ensuite, chaque risque de chute est à prévenir, par ex­emple en enlevant des tuyaux jonchant le sol. L’humidité et le caractère lisse des sols sont aussi des facteurs de risque. L’on

* Directeur du Service de prévention des accidents dans l’agriculture, www.bul.ch

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Technique Agricole  1 2016

doit aussi éviter ou indiquer les changements de niveau. Des mains courantes et des balustrades font partie de l’équipement d’un escalier, non seulement dans les bâtiments, mais aussi sur les parcelles de vigne en terrasse. Même si, dans certains cas, la mise en conformité incombe à la commune qui est hors de la zone d’influence de l’exploitant. Des chaussures stables avec une semelle antidérapante en bon état sont aussi recommandées, particulièrement dans les fortes pentes. Dans certains cas, il peut être judicieux ou même nécessaire d’équiper les chaussures avec des crampons (fixes ou amovibles) ou alors des chaînes antiglissement. Le port de gants est préconisé pour se protéger des risques de coupure, soit­ par des éclats de verre, des couteaux et autres sécateurs.

Le dioxyde de carbone est l’unique gaz dangereux produit par la fermentation alcoolique. De nos jours, des intoxications au CO2 se produisent encore et toujours avec des personnes travaillant dans des caves en sous-sol ou même dans des cuves de fermentation sans aération. De plus, le CO2 est traître : l’intensité des effluves de fermentation ne permet aucune conclusion sur la teneur en CO2 dans l’air. Comme on le sait, le dioxyde de carbone est plus lourd que l’air, si bien qu’il enrichit l’air des locaux de fermentation ­souvent excavés. On doit donc impérativement ventiler les locaux avant d’y pé­ nétrer, soit de manière passive par l’ouverture des portes et des fenêtres, ou ­de manière active, par aspiration forcée. Dans ce cas, les ventilateurs doivent pou­ voir être placés au point le plus bas de l­a cave et activés depuis l’extérieur. L’étanchéité des conduites et tuyaux flexibles des installations est à examiner régulièrement et les éventuelles réparations doi­ vent être menées sans tarder. Des acides et des solutions alcalines, des matières dangereuses, entrent en action lors du nettoyage des récipients et des installations. Les indications d’utilisation du fabricant sont à suivre attentivement en les appliquant.

Application phytosanitaire et travail sur feuillage Se protéger correctement lors de la pulvérisation des produits phytosanitaires est une nécessité incontournable. L’équipement de protection individuel adéquat comprend un capuchon, un masque pour le visage avec protection oculaire et respiratoire, une combinaison de protection, des gants et des bottes. Seuls des gants agréés, souvent en nitrile ou en néo-

L’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI) en agriculture est réglementée par les lois et les ordonnances suivantes : •  Loi fédérale sur l’assurance-accidents (LAA), article 82 •  Ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles (OPA), en particulier les articles 5, 11 (alinéa 1) et 38 •  différentes directives de la SUVA et de la CFST


Agrovina – Protection des plantes    n

Sûr et sans giclement Chaque goutte compte, surtout en utilisant les produits phytosanitaires! Le système « Easyflow » a été développé pour faciliter le transfert bidon-cuve. Chemin d’accès à la vigne exemplaire, praticable avec un espace suffisant pour tourner et une balustrade contre les chutes.

prène, peuvent être utilisés pour des applications de produits phytosanitaires. On doit nettoyer et rincer les gants avant de les retirer afin de ne pas s’infecter les mains. Les combinaisons de protection doivent également correspondre à des normes. N’oublions pas qu’elles protègent leur utilisateur seulement si elles sont portées  ! Il faut également faire attention aux soins à y apporter et à leur élimination. Le processus le plus dangereux reste la préparation de la bouillie, à cause des hautes concentrations de matière active. Pendant l’application, on doit faire la ­différence entre un traitement en plein champ, sous serre, ou sur des cultures hautes, parmi lesquelles l’arboriculture, la culture de baies et la viticulture. Dans le dernier cas, la protection du corps est particulièrement importante parce que l’on travaille avec des pulvérisateurs à turbine, atomiseur à dos ou de la haute pression. L’opérateur se trouve alors fréquemment dans le brouillard de traitement. Evidemment, tout contact avec le corps doit être évité lors de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Protection respiratoire Les polluants pénètrent dans l’organisme à 90 % par la peau et à 10 % par les voies respiratoires. Comme ces dernières sont très sensibles, chaque contamination est à éviter. C’est pourquoi l’opérateur doit porter un masque de protection.Généralement, des filtres à particules de degré de protection P2 suffisent pour la protection respiratoire. Cependant, selon le produit utilisé, d’autres filtres tels l’A2 peu­ vent être nécessaires. Les informations adéquates se trouvent sur l’emballage du produit utilisé. Les filtres de classe A2, contenant du charbon actif, retiennent les composants gazeux. Ces filtres doivent toujours être stockés dans un endroit sec, autrement, ils perdent de leur efficacité. Des masques avec les filtres interchangeables sont plus adaptés. Les systèmes

L’accès à une vigne en pente devrait être doté comme sur la photo d’escaliers avec des marches correctes et de balustrades avec maincourante.

de protection respiratoire avec ventilateur incorporé sont plus confortables. Puisque l’air filtré est inspiré avec une surpression, ces appareils n’induisent pas de résis­ tance à la respiration. Il est important que l’amenée d’air soit suffisante (au moins 160 l / min) et que la partie couvrant le visage soit agréable à porter. Les dommages à la santé à cause des produits chimiques ne sont généralement pas aigus, mais se remarquent plus tard. Lors des traitements dans les cultures hautes, une cabine de tracteur fermée offre une protection suffisante. Des gants doivent être portés pour tout travail de réglage ou d’entretien du pulvérisateur. Après chaque traitement, un délai de réentrée de 48 heures est à observer et des gants adaptés doivent être portés, par exemple pour les travaux d’effeuille.

Développé conjointement par Bayer Cropsience et la société allemande Agrotop, ce système de remplissage-transfert des produits phytosanitaires liquides est constitué de deux adaptateurs : l’un se visse sur les goulots des bidons de produits phytosanitaires et l’autre se place sur la cuve du pulvérisateur. Cet élément se compose d’une vanne comprenant un branchement pour l’arrivée d’eau. Le raccordement est sécurisé par une poignée et le transfert du produit n’est enclenché qu’après l’avoir tournée. L’angle de rotation de la poignée permet de régler la vitesse de transfert du produit. Lorsque la quantité désirée est passée, une rotation vers la droite de la poignée verrouille automatiquement le vérin de fermeture. Quand un bidon est complètement vidé, il peut être nettoyé dans la foulée grâce au conduit d’eau de rinçage. Le liquide de rinçage est aussi envoyé dans la cuve. Lorsque le bidon est partiellement utilisé, il est possible de rincer uniquement l’adaptateur – qui doit rester en place sur le bidon jusqu’à ce que celui-ci soit vide. L’achat de plusieurs adaptateurs pour bidon pour différents produits sera donc nécessaire. L’adaptateur de cuve est utilisable sur tous les types de pulvérisateur. « Easyflow » facilite le dosage des produits (et le rinçage des bidons) et réduit les risques de pollution de l’environnement et d’exposition de l’utilisateur lors de la préparation de la bouillie de pulvérisation. Il évite notamment les risques d’éclaboussures lors de la manipulation.

Règles pour les traitements en arboriculture et en viticulture •  Privilégier les produits les moins nocifs •  Respecter le mode d’utilisation •  Protéger les mains et le visage et bien les laver ensuite •  Porter une protection respiratoire ou être dans une cabine fermée

« Chaque goutte compte », système de remplissage de produits phytosanitaires sans giclement. Photo : BCS

1 2016  Technique Agricole

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n  Protection des plantes – Agrovina

•  Porter des vêtements de protection et des bottes, les laver après emploi •  Ne pas fumer, ni manger et boire

Véhicules et machines, tournières Des véhicules spéciaux sont fréquemment utilisés en viticulture. A cause de leur petite largeur de voie, les tracteurs viticoles (les tracteurs à voie étroite et les chenillards) risquent encore plus de se retourner que les tracteurs « normaux ». La priorité absolue est la protection du conducteur, une cabine dans l’idéal. Cela concerne également les tracteurs à chenilles, mê­me s’ils passent les tests de stabilité avec plus de succès. L’empêtrement d’un véhicule dans les fils avec son outil porté peut être critique. De grands dangers sont aussi encourus à la fin des rangées de vignes, dans les tournières. Cela peut aussi être fatal, si des systèmes de sécurité manquants ou défectueux ne réagis­ sent pas à une erreur de conduite.  n

Les pulvérisateurs dotés de parties qui dépassent sont à signaler par des panneaux de marquages, tant vers l’avant que vers l’arrière. Il faut les monter, tout comme l’éclairage, de manière à ce qu’ils ne se salissent pas et qu’ils ne gênent pas la visibilité du chauffeur. Photo d’usine

Sécurité dans le trafic routier Dans l’agriculture suisse, presque chaque exploitation de grande culture doit passer par une route ouverte au trafic pour rejoindre ses champs avec les machines. Tous ceux qui circulent doivent tenir compte de l’augmentation considérable du trafic routier de ces dernières années. Ruedi Hunger Pour l’agriculture, prendre en considération l’important flux de circulation signi­ fie qu’il faut respecter les prescriptions concernant l’éclairage et la signalisation

Lois et ordonnances :

Lors d’un traitement avec l’atomiseur, une protection complète du corps est nécessaire. Elle se compose d’un capuchon, d’un masque de protection, d’une combinaison de protection, de gants et de bottes.

•  LCR, Loi sur la circulation routière •  OCR, Ordonnance sur les règles de la circulation routière •  OETV, Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers •  OAC, Ordonnance réglant l’admission des personnes et des véhicules à la circulation routière •  OAV, Ordonnance sur l’assurance des véhicules

des véhicules. Le pulvérisateur comporte des dangers supplémentaires, ses parties saillantes étant par exemple difficilement visibles à cause de sa structure fine. De plus, il masque l’éclairage et les catadioptres du tracteur. En conséquence, des panneaux de signalisation vers l’arrière et l’avant sont nécessaires. Prescriptions déterminantes OETV : art. 68, marquage arrière ; art. 27 / 119 / 187, pneumatiques ; art. 172, attelages ; art. 67, pointes tranchantes ou arêtes vives ; art. 58, annexe 10, éclairage OCR : art. 68, remorques. On trouve également diverses règles dans des circulaires de l’OFROU.  n

Circulation routière : aucune exception pour les vignerons

Dans une cave, on peut trébucher de plusieurs manières, notamment à cause des multiples tuyaux disposés sur le sol.

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Technique Agricole  1 2016

Ruedi Burgherr, du Service de prévention des accidents dans l’agriculture, l’affirme : « Les vignerons ne disposent pas d’autorisation spéciale en matière de circulation routière. Les prescriptions applicables aux véhicules agricoles le sont aussi aux véhicules viticoles. » Cela concerne en particulier la protection du conducteur, les charges maximales, le marquage et la signalisation, les freins des remorques, le poids total, l’arrimage des charges, le champ de vision, les plaques de contrôle, les pointes et bords tranchants, les passagers... Beaucoup de vignerons n’en sont pas conscients et roulent illégalement sur les routes. Attention, les chemins dans les vignobles sont publics et les dispositions s’y référant doivent être respectées. Les brochures du SPAA donnent des informations plus précises.


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n  Marché | Tendance

De nouveaux jalons sont posés BKT a inauguré son nouveau site de production à Bhuj au début du mois de décembre 2015. Cette nouvelle construction située au nord-ouest de l’Inde doit permettre au producteur indien de pneus de réaliser ses ambitieux projets de développement. Roman Engeler Les débuts de l’entreprise de pneus BKT datent de 1954, lorsque le commerce de produits textiles de l’usine d’alors a été complété avec la production de pneus pour bicyclettes, plus tard pour motocycles à deux ou trois roues. Devenue BKT (Balkrishna Tyres) en 1988, cette entreprise s’était tout d’abord orientée sur des pneus à bas prix pour des tracteurs de conception simple produits en Inde. Par la suite, elle s’est intéressée à des produits de niche et débuta en 1995 à grande échelle la production de pneus off-road (tout-terrain) pour le bâtiment, l’agriculture et les besoins industriels. BKT a percé en 2004 sur le plan international avec l’« Agrimax », une nouvelle série de pneus radiaux dont elle produit aujourd’hui chaque année 300 000 pièces.

Nouvelle usine Maintenant, BKT pose un nouveau jalon avec la construction d’une nouvelle usine dans l’Etat de Gujarat près de la frontière pakistanaise. L’investissement est de 500 mio US$ et la première pierre est posée en janvier 2011. Quelques 13 mois

plus tard, le premier pneu à bandages pleins sort de l’usine et le premier pneu gonflable est vulcanisé. L’usine de Bhuj est inaugurée officiellement en décembre 2015. Le défi consistait à trouver un grand terrain situé favorablement par rapport aux exigences logistiques (Bhuj se trouve à 60 km du port de Mundra), mais aussi à le viabiliser dans une région particulièrement sèche où l’approvisionnement en eau et en électricité n’existe pas. Pour cela, il a fallu construire une conduite d’eau de 8 km et une conduite électrique de 13 km pour les usages de l’entreprise. Sur les 120 hectares de l’entreprise se trouvent non seulement le site de production moderne de pneus, mais également des chambres pour les étudiants, des appartements pour les employés et des institutions à but social comme des magasins, des cantines, des cabinets médicaux et autres. En 2016, il est prévu d’installer un centre de recherche et développement qui devra répondre aux exigences du développement actuel de la fabrication des pneus.

BKT a inauguré une nouvelle usine en Inde et manifeste ainsi sa stratégie d’expansion.

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Technique Agricole  1 2016

Heinz Kammermann, directeur de Bohnenkamp Suisse, devant un « Agrimax 800 / 65R32 ».

Fondée il y a 2 ans, Bohnenkamp Suisse AG est l’importateur suisse de BKT. Basée à Ormalingen (BL), elle est une succursale de Bohnenkamp dont le siège principal se trouve à Osnabrück (D). Le plus important distributeur de pneus off-road d’EuropeAvec quelque 300 mio € de chiffre d’affaires, cette dernière est également connue comme fabricant de roues et de jantes. Heinz Kammermann qui dirige Bohnenkamp Suisse fait profiter l’entreprise de sa longue expérience dans le domaine des pneus. Ormalingen a une histoire intéressante dans ce secteur, puisque des pneus de marque « Maloya » ont été fabriqués dans cette localité jusqu’en 1993. Dans l’ancienne halle de stockage de « Maloya », les huit collaborateurs de Bohnenkamp Suisse préparent les livraisons pour quelque 1000 revendeurs suisses. Ils sont approvisionnés chaque semaine avec 66 containers. Les locaux de stockage ont une surface 8200 m2, dont 5600 m2 sont couverts. Bohnenkamp Suisse dont le chiffre d’affaires se monte annuellement à 10 mio de francs a réussi très rapidement à gagner d’impressionnantes parts de marché en particulier avec les pneus radiaux BKT. Pour Heinz Kammermann, c’est en particulier le très bon rapport qualité / prix de ces produits qui est la raison de ce succès et à l’heure actuelle, les clients n’ont pas fait des réclamations de taille ou liées à la garantie. Selon Heinz Kammermann, le site de vente en ligne ne se limite pas à renseigner les revendeurs sur la disponibilité et les prix des pneumatiques il leur offre aussi un appui pour résoudre des questions techniques allant jusqu’au calcul de la prépondérance (« surrégime » des roues avant) sur les tracteurs 4 × 4. En Suisse, BKT équipe en première monte les marques « Same », « Deutz-Fahr », « Hürlimann » et « Aebi ».


Tendance | Marché   n

Des buts ambitieux Depuis que l’entreprise BKT a commencé il y a un peu plus de 10 ans à produire des pneus radiaux pour le secteur offroad avec l’« Agrimax », elle a connu un développement fulgurant. Chef et propriétaire principal du BKT, Arvind Poddar ne se satisfait pas de ce succès et veut que son entreprise joue un rôle de premier plan au niveau international. Pour cela, il investit de fortes sommes, en plus d’organiser une publicité dynamique. Technique Agricole : La nouvelle usine BKT de Bhuj est maintenant en service. Quelle est son importance pour BKT ? Arvind Poddar : C’est l’usine la plus moderne de BKT et elle est équipée d’un grand nombre de nouvelles machines. Cette infrastructure permettra d’améliorer encore la qualité de nos pneus. De plus, grâce à notre usine de Bhuj, nous pourrons livrer les produits dans les meilleurs délais. Par le passé, nous avions souvent des difficultés à le faire. BKT a quasiment construit un village à Bhuj avec de nombreux équipements sociaux, en plus du site de production. Cette manière de faire est-elle un standard pour une entreprise indienne ? Je ne dirais pas que c’est une norme en Inde. Cependant, de nombreuses entreprises choisissent actuellement cette manière de faire. BKT a également cette exigence et nous prenons ainsi certaines responsabilités. Nous avons reçu ce terrain pour nos activités et nous sentons donc tenus d’offrir des prestations sociales à nos collaborateurs. Pour quels marchés travaillez-vous et quels pneus produisez-vous à Bhuj ? BKT livre actuellement ses pneus dans 130 pays. Nos quatre sièges, un en Europe et au Canada et deux aux Etats-Unis, soutiennent les exportations vers ces régions. Bhuj produit tout l’assortiment de pneus exportés dans ces 130 pays. Combien de pneus produisez-vous par année dans votre nouvelle usine ? Nous ne calculons pas en pièces, mais plutôt en tonnes de pneus. Nous avons commencé avec 10 tonnes / jour et tournons actuellement avec 600 tonnes.

pement à Bhuj. Comment testez-vous des pneus destinés à des marchés qui sont situés dans d’autres zones climatiques ? Oui, nous construirons un centre moderne de recherche et de développement. Il comprendra différents parcours d’essais extérieurs, mais également des pistes d’essais sous abri pour lesquelles différentes conditions peuvent être simulées, comme par exemple des températures jusqu’à moins 40 °C. Il y a 3 ans, lors des festivités des 25 ans de l’entreprise, vous aviez annoncé que la production de BKT doublerait jusqu’en 2015. Vous prévoyiez pour 2020 un chiffre d’affaire de 2 mia de US$ et vous vouliez atteindre une part de marché de 10 % sur le plan international pour le secteur off-road. Où en est votre entreprise aujourd’hui ? C’est vrai, nous avions communiqué ces chiffres il y a 3 ans lors de la foire « Reifen » à Essen. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore totalement atteint le premier but à cause du recul général actuel des marchés. En revanche, nous sommes optimistes pour les perspectives à moyen et long termes. Les buts à atteindre pour 2020 restent les mêmes et le chiffre d’affaires de 1,3 mia de US$ sera probablement atteint seulement en 2018. Comment voulez-vous atteindre ces buts? Nous étofferons notre assortiment de manière importante. Comme nous produisons également nos moules de pneus, actuellement 300 par année, nous pouvons réagir très rapidement aux attentes du marché. Trelleborg et Mitas qui sont vos concurrents en Europe ont récemment fusionné. Avez-vous également prévu des rachats ou des coopérations ? Non, ce n’est pas prévu. Nous voulons rester indépendant à l’avenir et atteindre nos objectifs avec une croissance intérieure. Je pense que cela sera possible grâce à notre nouvelle usine.

L’entreprise donne pourtant l’impression qu’elle pourrait produire beaucoup plus ? Oui c’est vrai, l’usine ne tourne pas encore à plein régime. Le but est de produire plus de 200 000 tonnes de pneus par année. Nous espérons arriver à ce résultat en 2017.

Quelques mots sur le marché des pneus : comment va-t-il se développer dans les prochaines années ? Le défi général des producteurs de pneus est l’économie mondiale plutôt en récession en ce moment. Les banques centrales injectent des fonds dans le système, ce qui devrait provoquer à court ou long terme une croissance économique. Ceci contribuera à augmenter la demande générale, et également celle des pneus, dans les prochaines années.

La prochaine étape est la construction d’un centre de recherche et de dévelop-

Où se trouve le plus grand potentiel de BKT, dans l’équipement d’origine des

Chef de BKT, Arvind Poddar fait partie des 50 plus importants managers en Inde (21e rang d’un classement établi par le magazine indien Business Today). Il détient 60 % des actions de la holding familiale BKT. Photo : Roman Engeler

véhicules ou des pneus de remplacement ? Actuellement, en raison d’une économie mondiale morose, la construction de véhicules et de machines dotées de pneus est en régression et il n’est donc pas raisonnable d’attendre des développements dans ce secteur. L’activité est aujourd’hui dominée par le marché de remplacement de pneus, mais à l’avenir, nous voulons donner davantage d’importance aux pneus pour l’équipement d’origine des véhicules. Comment votre slogan « the rules are the same, the game is changing » (les règles restent les mêmes, mais le jeu change) concerne-t-il votre nouvelle usine ? L’activité de BKT va fondamentalement changer avec la nouvelle construction. Ce sont particulièrement la qualité des produits et la capacité de production qui s’amélioreront. C’est pourquoi le « jeu » a changé pour nous. Vous avez illustré le slogan avec un jeu d’échecs. Voulez-vous mettre quelqu’un échec et mat ? (Il rit.) Oui, une partie d’échecs se termine en règle générale par échec et mat. Nous avons pensé que c’était un bon slogan bien illustré qui intègre aussi notre équipe et nos collaborateurs. Mais nous ne visons pas un concurrent précis du marché. Le slogan indique plutôt que la stratégie personnelle doit s’adapter en permanence aux nouvelles exigences comme lors d’une partie d’échecs. Quels sont les buts principaux de BKT pour les prochaines années ? Nous voulons encore nous développer et jouer un rôle de premier plan sur le plan international dans le segment off-road avec une part de marché de minimum 10 %. C’est pourquoi nous avons construit un site de production et nous continuerons à investir dans de nouveaux produits et surtout dans la formation des collaborateurs. Interview : Roman Engeler

1 2016  Technique Agricole

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Test | Impression   n

La compacité associée au mordant Technique Agricole a testé avec le modèle Kuhn « Profile 1270 » une mélangeuse équipée de deux vis verticales et d’une contenance de 12 m3. La machine a prouvé ses qualités pendant le processus de mélange et fonctionne très bien, même avec une force motrice réduite. Martin Abderhalden L’offre de machines pour mélanger et distribuer le fourrage est énorme. Ce qui se ressemble au premier abord révèle des différences en regardant de plus près. Les machines de 10 à 20 m3 sont idéales pour les conditions suisses. Kuhn présente la série « Profile Série 70 », un ensemble de sept mélangeuses à vis verticale et de capacités de 12 à 20 m3. La construction compacte convient aux accès avec plafond bas jusqu’à 250  cm et même à 238 cm sans couronne antidébordement.

Compact et massif Un coup d’œil sous le châssis de la mélangeuse Kuhn « Profile 1270 » laisse apparaître une construction robuste, confirmé par le poids à vide de 5110 kg. La caisse pliée en forme est renforcée par des profilés, le fond est soudé à un châssis sur toute sa longueur. La forme de la caisse freine le fourrage pendant le processus de mélange et facilite la recoupe de la fibre. Un chargement par l’arrière est également possible avec une pince de 160 cm de largeur ou une pelle. Il faut aussi souligner l’ouverture de distribution de 72 cm de hauteur et de 110 cm de largeur qui représente presque 60 % du diamètre de la vis de distribution latérale. Cela permet une distribution rapide de grandes quantités de fourrage. Cette ouverture peut s’utiliser, lorsque la mélangeuse et le tracteurs sont arrêtés, comme passage de service. Le clapet d’éjection

Kuhn « Profile 1270 » Capacité : 12 m3 Vis mélangeuses : 2, verticales Longueur : 640 cm ; largeur hors tout : 237 cm Hauteur : 233 cm sans et 245 cm avec couronne antidébordement Pneus : 215 / 75R15 Poids à vide : 5110 kg, charge utile 5390 kg Puissance requise : 75 ch Prix : dès CHF 35 950.– (hors TVA) (d’après les indications du fabricant)

Modèle Kuhn « Profile 1270 » : bonne fabrication robuste avec une capacité de 12 m3 et de nombreuses options idéales pour les conditions suisses.

situé à l’avant droit est équipé d’une tôle de support du fourrage, d’une hauteur réglable de 35 à 54 cm et dont la largeur peut manuellement et rapidement être adaptée aux exigences grâce aux écrous de serrage à bonne préhension. L’essieu à freins hydrauliques équipé de pneus jumelés de type « 215 / 75R15 » permet de supporter parfaitement une charge utile de 5390 kg. L’accouplement de l’essieu et de la caisse de la mélangeuse sert aussi à loger les deux tiges de mesure arrière pour le dispositif de pesage monté en série. La troisième tige de mesure est intégrée juste derrière l’œillet de traction du timon. La hauteur de la machine avec couronne antidébordement est de 246 cm ; lorsque le clapet est complètement ouvert, il dépasse la couronne d’environ 2 cm. Ce dépassement doit être observé en cas de hauteur de passage limite. La couronne de débordement est démontable si le passage est

Le châssis rigide est soudé à la caisse sur toute sa longueur. Le train d’engrenage massif et la transmission y trouvent leur place.

trop juste. Cela réduit la hauteur totale du modèle « Profile 1270 » à 235 cm. Dans ce cas, le clapet ne peut être ouvert que de 52 cm, ce qui suffit pour une distribution rapide du fourrage. Un limitateur de hauteur du vérin de poussée offrirait plus de sécurité et éviterait des collisions au démarrage, car il est difficile de surveiller en même temps la distribution de fourrage effectuée au sol et la hauteur du plafond. La largeur hors tout du véhicule de 237 cm est tout à fait convenable. 1 2016  Technique Agricole

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n  Impression | Test

Après trois semaines, le revêtement au carbure de chrome sur les deux flancs de coupe est comme neuf, la partie antérieure non revêtue est légèrement usée.

Quand il faut faire vite, on peut rouler sans couronne antidébordement dans l’aire de battage avec une hauteur de 238 cm ... A gauche : le pas de l’hélice de la vis est le double sur le quart supérieur, et le couteau supérieur est renforcé. En bas, les deux racloirs pliés rendent une éjection uniforme.

Vidéo du « Profile 1270 » de Kuhn D’autres vidéos sur des thèmes intéressants de machinisme agricole sont disponibles sur notre chaîne Youtube « Schweizer Landtechnik »

Une vanne de commande Ajustable pour un attelage supérieur ou inférieur, le timon d’attelage élancé permet un bon braquage et plusieurs positionnements en hauteur. La disposition et la conduite des deux tuyaux pour la commande hydraulique du clapet et du frein de la remorque sont bien étudiées et ne causent pas de risques d’écrasement. Le groupe propulseur est relié directement au châssis et intégré à l’arrière. Kuhn donne la puissance requise avec 75 ch (sans réducteur et prise de force de 540), une bonne valeur pour une mélangeuse à deux vis. Le réducteur in38

Technique Agricole  1 2016

Le dispositif de pesage offre de nombreuses fonctions et permet une lecture optimale.

…  à condition que le clapet ne soit pas ouvert entièrement.

tégré fait tourner la vis de la mélangeuse 29 fois par minute. Un réducteur à deux vitesses de rotation existe en option à 16 tr / min et permet aussi d’utiliser de petits tracteurs et la prise de force eco. Hélas, la machine testée n’en disposait pas. Avec un tracteur de 65 ch, un régime élevé et constant était nécessaire pour maintenir la pointe de charge due au chargement d’une balle entière. Si la vitesse de rotation de la vis agressive était élevée en correspondance, la mélangeuse avait tendance à pousser le fourrage, surtout le sec, par-dessus la couronne anti-débordement. C’était moins le cas avec une vitesse de rotation plus faible et de l’ensilage. L’arbre à cardan est équipé d’une vis de cisaillement en cas de surcharge.

précis. Les tests manuels ont donné une variation d’environ 5 kg, une bonne valeur. L’écran est fixé sur un montant, ce qui permet de le positionner et d’obtenir une lecture optimale depuis le tracteur. En cas de fortes fluctuation de tension, un stabilisateur de tension permet, par exemple pendant le démarrage du tracteur, de garder en marche le programme actif. Malgré quatre journées aux températures inférieures à zéro, l’écran à cristaux liquides a bien fonctionné. Le maniement de la commande est inhabituel au début et quasiment impossible sans le mode d’emploi. La bonne efficacité se constate une fois la manipulation assimilée. A part les fonctions habituelles, l’écran bien visible permet de programmer les rations de trois façons : quantité conventionnelle par bête, pourcentage par composant et quantité par composant. On peut ainsi consulter les différents points de programmation par numéros directs sans avoir à appuyer sur de nombreuses touches. Un câble pour impri-

Dispositif de pesage polyvalent Le dispositif de pesée programmable « KDW340 » saisit les données des trois capteurs de mesure dont deux sont situés sur l’essieu arrière et un derrière l’œillet de traction du timon, d’où un pesage


Test | Impression   n

mante et réseau est aussi intégré pour assurer le transfert de données. Très pratique, l’écran de contrôle supplémentaire « Cab Control KDR 300 » alimenté par une prise 12 V a une distance de transmission sans fil de 300 m. Une batterie rechargeable serait plus confortable pour l’emporter, par exemple sur un véhicule de chargement ou une grue de fourrage, sans être tributaire d’une prise de courant fixe. La transmission sans fil a fonctionné sans interruption sur une distance de 150 m, malgré la présence d’un bâtiment faisant obstacle. L’écran supplémentaire a quatre touches dont trois à double fonction pour le processus de pesée. Il n’y a pas de fonction de programmation et elle n’est pas nécessaire.

Faible usure des couteaux Les deux vis de la mélangeuse donnent une impression de rigidité. Au premier regard, on remarquera le pas de l’hélice plus important dans le quart supérieur qui, pour être précis, est deux fois plus grand. Kuhn vise ainsi une meilleure aération du fourrage et une qualité plus élevée du mélange. Le diamètre relativement faible de la vis de 180 cm est censé diminuer la puissance nécessaire par rapport aux modèles conventionnels. Comparée aux 149 cm des parois de la caisse, la hauteur de construction, de 120 cm, est importante, et la différence de 30 cm peut causer un débordement de la plus grande partie du fourrage sec. Les deux vis verticales sont entraînées individuellement par un engrenage d’angle. Afin de résister aux charges importantes pendant le mélange et la dissolution des balles rondes, les transmissions sont vissées sur la plaque de base dans une cloche. Deux roulements à galets coniques supportent à 340 mm d’écart la vis mélangeuse et le carter rigide attaché à la plaque de base. La machine testée était équipée de cinq couteaux par vis et d’environ 35 cm de largeur de coupe. Cependant, un couteau d’au moins 50 cm de longueur se trouvait tout en haut. Sur la partie inférieure, une plaque d’appui supplémentaire permet d’amortir les charges d’une balle d’ensilage entière. Kuhn a choisi le carbure de chrome pour le revêtement de ses couteaux et un profil en dents de scie éprouvé. Il est impossible de réaffûter le revêtement en carbure de chrome appliqué sur les deux faces sans l’endommager. On ne voyait pratiquement aucune trace d’usure après une durée de test de trois semaines. Même

une pierre infiltrée dans le fourrage écologique n’a pu endommager l’arête de coupe. Il serait intéressant de contrôler ce couteau après une utilisation continue de six mois. Les racloirs normaux réglables sur chaque vis sont accompagnés d’un racloir supplémentaire plié double. Le fourrage peut ainsi être convoyé vers le clapet d’éjection pendant le processus de distribution.

Réduction des frais de maintenance Le manuel d’utilisation indique que les quelque dix graisseurs répartis sur toute la machine sont à remplir toutes les 50 heures. Si une visite sur la planchette à roulettes sous la machine ne peut être épargnée, les points de graissage sont facilement accessibles. La protection de l’arbre à cardan de transmission devrait être équipée d’ouvertures pour le graissage pour que le cône de protection ne doive pas être dévissé chaque fois et déplacé pour y avoir accès. La vidange de l’huile des engrenages d’angle doit être effectuée toutes les 1500 heures, la contenance est de 49 l avec réservoir. Selon le degré d’utilisation, les pièces d’usure comme les couteaux doivent être contrôlés toutes les 100 heures environ.

Test de la société allemande d’agriculture (DLG) En 2012, le centre DLG a testé notamment le nombre de vis et la forme de la caisse mélangeuse du modèle plus grand « Profile 1480 », d’une capacité de 14 m3 et appartenant à l’ancienne série « 80 », mais identique au « Profile 1270. » La précision du mélange a été estimée « bonne » et la pesée « très bonne ». Le besoin en puissance pendant une charge complète de mélange a été considéré comme « bon » (pour une vitesse de 29 tr / min) à « très bon » (16 tr / min).

Le modèle Kuhn « Profile 1270 » est une machine compacte et robuste qui convient à des entrées d’étable d’une hauteur de 250 cm. La qualité du mélange est bonne, et le résultat est excellent pour une durée d’environ 20 minutes pour 2600 kg de RMP avec du fourrage

écologique. Si une part importante est constituée de fourrage sec, on doit remplir la caisse lentement et ajouter de l’eau, pour que la mélangeuse ne déborde pas à l’avant. Sinon, la couronne antidébordement est nécessaire. Nous avons bien apprécié le dispositif de pesage programmable polyvalent qui demande au début une certaine routine. Avec 65 chevaux, le besoin en puissance est couvert. Ce serait appréciable de disposer d’un dispositif de changement de vitesses 29 / 16 pour être plus flexible du côté de l’entraînement. Les couteaux revêtus de carbure de chrome se sont bien tenus. Un grand nombre de variantes sont disponibles en option tout comme une bande de convoyage transversale hydraulique pour l’alimentation d’une mangeoire, un rehaussement de la caisse, un entraînement à deux vitesses ou une commande électrique confortable. Le modèle Kuhn « Profile 1270 » peut être adapté exactement aux besoins de l’exploitation.  n

Une éjection uniforme de fourrage est effectuée par les deux racloirs supplémentaires fixés sur la vis.

La couronne antidébordement démontée réduit la hauteur de la machine de 13 cm. Il faut la laisser quand on travaille avec une grande part de fourrage sec.

Conclusion

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n  Impression | Rapport de chantier

Un outil de haute précision La gamme « 800 Vario » de Fendt est entrée dans sa génération « S4 » en 2013. Cette évolution était due aux normes antipollution qui exigeaient pour les véhicules de cette catégorie le niveau 4 de conformité dès 2014. Tant qu’à revoir la motorisation, le fabricant en a profité pour apporter d’autres améliorations à ses véhicules. Roman Engeler

Fiche signalétique Fendt « 828 Vario » Moteur : Deutz « TTCD 6.1 L6 », 6 cy­ lindres, 6,058 l cylindrée, 280 ch / 206 kW (selon l’ECE R24 à 2100 tr / min). Couple maximum : 1217 Nm, augmentation de couple : 30 % norme antipollution 4 avec SCR, filtre à particules et système externe de recirculation des gaz d’échappement. 500 l réservoir à carburant et « AdBlue » de 50 l.  Freins : freins à disque humide à l’arrière avec engagement électrohydraulique, ­frein à main avec dispositif à ressort. Système à air comprimé de série Transmission : transmission « ML 220 » à variation continue avec deux régimes de conduite à sélection manuelle (champ ou route), avec inverseur enclenchable Hydraulique : pompe à pistons axiaux à débit de 152 l / min de série (en option : 205 l / min), 200 bar, max. 8 soupapes de commande (6 à l’arrière / 2 à l’avant) avec réglage du temps et du débit Relevage : 11 100 kg (en arrière), 5000 kg (en avant) Prise de force : 540E / 1000 ou 1000 / 1000E Poids : poids à vide 9520 kg, poids total : 15 000 kg Dimensions : longueur : 5275 mm, largeur : 2550 mm, hauteur : 3280 mm, empattement : 2950 mm Prix : CHF 288 000 (hors TVA / TVA comprise, données du fabricant)

La nouvelle génération « S4 » des Fendt « 828 Vario ».

Le modèle « 828 Vario » de Fendt est doté d’un moteur Deutz 6 cylindres de 6,1 l. En matière de dépollution, Fendt a sélection­ né un catalyseur SCR avec filtre à parti­ cules passif et système de recirculation des gaz d’échappement. Ses ingénieurs ont estimé ce système particulièrement intéressant sur les véhicules roulant au diesel, ce que confirme un test réalisé­ par la DLG. Lors du test « Powermix »­ (qui analyse la moyenne des mesures de sept cycles dans des travaux de traction, de prise de force et mixtes), le « 828 Vario » à moteur diesel a en effet produit 248 g / kWh, soit plus de 15 % de moins que la valeur moyenne affichée par tous les candidats testés jusqu’alors. La con­ sommation d’« AdBlue » est également près de 13 % inférieure à la consomma­ tion moyenne. 40

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Photos : Roman Engeler, Werner Wipf

Le « 828 Vario » est équipé de deux turbos de tailles différentes, disposés en ligne, qui assurent une courbe de puissance pratiquement droite à régime élevé, tandis que le couple augmente moins vite.

Vario ». Une pompe de 205 l / min assu­ rant une pression de service de 200 bar est toutefois disponible en option. Huit soupapes de commande (six à l’arrière, deux à l’avant) à régulation du temps ou du débit sont prêtes à entrer en action en fonction des besoins de l’exploitant. La nouvelle gamme comporte toujours deux vitesses de prise de force dans les combi­ naisons 540E / 1000 ou 1000E / 1000.

Une transmission, deux régimes La transmission « ML 220 » à variation continue, avec inverseur enclenchable, a été optimisée sur le plan de la résistance et de la maintenance. Elle permet de ­sélectionner manuellement l’un des deux régimes de conduite selon l’utilisation sur route ou dans un champ. La transmission comporte un capteur à distance qui évite de devoir démonter les roues pour la vérifier.

Hydraulique et prise de force Fendt propose une pompe à pistons axiaux de 153 l / min de série sur le « 828

Une cabine tout confort Fendt a affiné encore sa direction assis­ tée, ce qui devrait assurer une meilleure stabilité directionnelle. Les performances de refroidissement accrues de la climati­ sation offrent au conducteur encore plus de confort. Disponible en option, la direc­ tion « VarioActive » réduit de moitié l’ef­ fort de braquage, ce qui rend le tracteur aussi facile à manier qu’une voiture. En outre, des capteurs de luminosité règlent l’intensité de l’éclairage des éléments­ de commande pour que les instruments


Rapport de chantier | Impression   n

restent bien lisibles, en toute circons­ tance. Le siège du conducteur est désor­ mais relié au compresseur externe du vé­ hicule pour la suspension, ce qui élimine les bruits de compression dans la cabine. L’écran « Vario » de 10,4 pouces présente une surface antirayures et se montre ex­ trêmement lisible grâce à son rétroéclai­ rage à LED.

Système de télégonflage Pour excellentes qu’elles soient, les per­ formances ou la puissance d’un véhicule perdent tout leur intérêt si elles ne sont pas correctement et économiquement transmises au sol. C’est là qu’intervient judicieusement le système de télégon­ flage. Il est toujours possible de rééqui­per le tracteur de systèmes à un ou deux En option : système de télégonflage « VarioGrip » totalement intégré.

conducteurs, mais ils resteront reliés à des conduites extérieures, ce qui aug­ mente la largeur du tracteur. Fendt est actuellement le seul fabricant à propo­ser, sur les séries « 800 Vario » et « 900 Vario », un système totalement intégré et facile à contrôler à partir de l’écran du tracteur (en option). Ce système de télégonflage baptisé « Va­ rioGrip » est équipé d’un double com­ presseur standard. Deux valeurs de pres­ sion sont attribuées à chaque essieu via l’écran de commande. Le conducteur n’a ensuite plus qu’à choisir l’une ou l’autre à l’aide d’un simple bouton. Le gonflage peut prendre jusqu’à huit minutes, selon l’écart de pression, tandis que le dégon­ flage ne prend que la moitié du temps. n

L’écran de 10,4 pouces ne présente pas seulement les fonctions mais aussi l’image de bonne qualité vue par une caméra.

Bon travail par ce tracteur avec sa transmission en continue accouplée à une bêcheuse.

Felix (g.) et Werner Wipf (d.).

L’intégration parfaite Non seulement le « 828 Vario » de Fendt s’intègre parfaitement dans le concept d’entreprise des frères Wipf, mais il comprend aussi un système de télégonflage intégré primordial pour eux Les frères Felix et Werner Wipf ont grandi dans une entreprise agricole et gèrent depuis 1998 une société de construction à Marthalen (ZH), particulièrement active dans le secteur de la remise en culture. Ils utilisent donc souvent leur nouveau Fendt « 828 Vario » avec une charrue (60 cm), une bêcheuse pour mélanger les couches supérieures et infé­ rieures du terrain (40 cm) ou encore une sous-soleuse à trois dents (1 m). C’est en 2003 qu’ils ont acquis leur premier tracteur, un Fendt « 926 Vario ». Ce modèle d’occasion, qui affichait déjà 5000 heures de service au compteur, en totalise désormais 17 000 et se prépare à entrer dans sa troisième vie en tant que tracteur de réserve. « Avant d’acheter notre nouveau tracteur, nous nous sommes posé quelques questions : que voulons-nous ? De quoi avons-nous be­ soin ? » Ils sont parvenus à la conclusion que le système de télégonflage était essentiel pour eux. Fendt était le seul à leur fournir de manière intégrée et départ usine. « C’était tellement important pour nous que nous nous sommes bien vite détournés de toutes les autres marques. » Ils ont alors commandé leur tracteur, avec relevage avant (lestage, caisse à outils), le grand modèle de pompe à huile (pour le crochet), quatre connexions hydrau­ liques doubles à l’arrière et une suspension de cabine pneumatique en « version pro ». Avant d’être livré à Stammheim (ZH), ce tracteur du parc de Brack Landmaschinen avait servi de machine de démonstration chez l’importateur GVS-Agrar pendant l’été 2015. « La gamme 800 est puissante, mais extrême­ ment compacte, ce qui constitue un véri­table plus sur les chantiers parfois étroits. » Son poids de service est tout aussi parfait. Le « 828 Vario » est doté de pneus Michelin « Multibib » de dimensions « 650 / 65 R42 ». Sur le champ, la pression est réduite à 0,6 bar. La force de traction que l’on obtient lorsque la pression des pneus est optimisée est « incroyable ». Sur route, les pneumatiques s’usent nettement moins. Selon GVS-Agrar, environ un tiers des ­ tracteurs de la gamme « 800 / 900 » ont été vendus avec le système de télégonflage.

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n  En savoir plus | Technique

Quatre roues motrices et réglage à variation continue Pour la première fois, Fendt utilise pour la série de modèles « 1000 Vario » la nouvelle technique de transmission « VarioDrive ». Avec ce concept, il est possible de fournir un couple de transmission indépendant à l’essieu avant. Roman Engeler Au premier abord, le modèle Fendt « 1000 Vario » est légèrement plus grand et plus puissant mais reste un tracteur standard conventionnel. Dans cette série, les ingénieurs ont néanmoins intégré diverses innovations (voir aussi Technique Agricole 10 / 2015, page 8) comme le nouveau concept de transmission « VarioDrive ». Ce concept doit garantir l’utilisation optimale de la puissance exceptionnelle de plus de 500 chevaux lors des travaux agricoles.

Possibilités actuelles En règle générale, les tracteurs ne sont pas équipés de différentiel situé entre les

Vidéo Fendt « 1000 Vario » Vous trouverez d’autres films sur des thèmes intéressants de la technique agricole sur notre canal YouTube « Schweizer Landtechnik ».

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Technique Agricole  1 2016

essieux, susceptible de répartir le couple existant sur les deux essieux avant et arrière. Cela s’explique, d’un côté, par le développement historique des tracteurs et, de l’autre, par l’exposition des véhicules à des charges d’essieux très variables. En plus, la réalisation technique est très onéreuse. C’est pour ces raisons que les tracteurs à quatre roues motrices sont entraînés par l’essieu arrière et, dans le cas où le mode 4 / 4 est enclenché, par l’essieu avant, cependant dans le même rapport fixe que l’essieu arrière. Il existe actuellement quelques systèmes qui permettent d’activer ou de désactiver le mode 4 / 4 indépendamment de la vitesse et de l’angle de braquage pour éviter des contraintes dans la ligne d’entraînement. Au cours du salon Agritechnica, John Deere a présenté un « système de gestion 4 / 4 intelligent » qui doit améliorer l’efficacité du tracteur où la transmission 4 / 4 s’enclenche ou se déclenche suivant l’état de charge ou le glissement. Mais, dans tous les cas

connus, la technique concernait « seulement » l’enclenchement ou le déclenchement total de la transmission 4 / 4.

Développement ultérieur Fendt franchit une nouvelle étape avec le « VarioDrive », cela permet ainsi une transmission quatre roues motrices à réglage à variation continue. La technique de transmission à variation continue éprouvée subit ainsi un développement intéressant. Fendt parle dans le cadre de cette transmission individuelle des deux essieux même d’une révolution qui dort dans le carénage de la série « 1000 Vario ».

Mode de fonctionnement Point de départ de la transmission, le moteur diesel entraîne le train épicycloïdal. La roue creuse (en bleu dans le schéma) alimente la pompe hydraulique en énergie motrice, ce que l’on connaît déjà des transmissions à variation continue. La pompe hydraulique alimente dé-


Technique | En savoir plus   n

sormais deux moteurs hydrauliques indépendants, un pour l’essieu avant et un pour l’essieu arrière. Ce dernier est aussi entraîné mécaniquement par la couronne (en vert dans le schéma). L’astuce du système « VarioDrive » Fendt ne réside pas principalement dans la transmission indépendante des deux essieux, mais plutôt dans l’interaction des essieux avant et arrière. Selon les besoins, un embrayage à réglage intelligent peut faire basculer automatiquement le couple de transmission entre les essieux sans que le conducteur n’ait besoin d’intervenir.

Effet « pull-in-turn » Un autre avantage du système « VarioDrive » est dû à la transmission de l’essieu avant qui peut tirer activement le tracteur dans les virages, c’est l’effet « pull-inturn ». Les ingénieurs de Fendt ont calculé qu’à lui seul, il permet de réduire le rayon de braquage dans le champ jusqu’à 10 %. « Dans les virages, les pneus avant parcourent un trajet plus long que les pneus arrière.  Et, pour la première fois, l’huile de la pompe hydraulique peut être distribuée librement aux deux moteurs hydrauliques, la vitesse de rotation des roues avant augmente automatiquement », comme il est expliqué. La vitesse de rotation plus élevée de l’essieu avant fait que le tracteur est quasiment tiré dans la courbe.

« Torque distribution » A part le braquage, la puissance de traction est déterminante. La solution consiste à « avoir la force là où on en a besoin ». Cette exigence est remplie par la distribution intelligente du couple entre l’essieu avant et l’essieu arrière. Fendt « Torque distribution » répartit le couple en quelques fractions de seconde.

Pompe hydraulique Train épicycloïdal

Moteur diesel

Prise de force Moteur hydraulique de l’essieu avant Embrayage du moteur hydraulique de l’essieu avant

Moteur hydraulique de l’essieu arrière

Embrayage intelligent des quatre roues motrices

Graphique cinématique VarioDrive.

En cas de glissement des roues avant, la transmission 4 / 4 s’enclenche automatiquement. Le couple est alors basculé sur l’essieu arrière qui a encore de l’adhérence. Cela fonctionne aussi inversement. Si les roues arrière n’ont plus d’adhérence, le couple bascule sur l’essieu avant. Le conducteur ne remarque rien de cette répartition du couple, sauf qu’il ressent une traction permanente.

En position 0, la force d’entraînement totale est fournie mécaniquement et cela permet aussi à une vitesse de 40 km / h d’atteindre un régime silencieux à 950 tr /min. La faible usure des pneus et l’amélioration de la dynamique longitudinale constituent d’autres avantages de la transmission 4 / 4 à variation continue.  n

Aussi sur la route « VarioDrive » joue aussi de ses atouts lors de transports sur route. Le moteur hydraulique de l’essieu avant pivote continuellement et baisse de régime lors d’accélération pour atteindre zéro à une vitesse d’environ 25 km / h. Comme il ne transmet plus de couple, il est déconnecté. Ainsi, les pertes courantes dues à la traction sont éliminées. Le moteur hydraulique bascule vers l’arrière dès que la vitesse finale est atteinte.

Projet d’étude La possibilité d’une distribution en continu de la puissance aux axes d’un tracteur à transmission 4/4 a déjà été étudiée il y a plus d’une dizaine d’années au cours d’un projet d’étude de plusieurs années par le département des machines agricoles de l’Université de Munich sous la conduite du professeur Renius. Les chercheurs, dont Martin Brenniger (actuellement chez Agco-Fendt), ont relevé les nombreux avantages de ces systèmes, mais ils ont aussi mentionné dans le rapport final la complexité technique liée à la production en série.

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n  Management

Ce « fichu » porte-à-faux Sur la question du porte-à-faux admissible pour les tracteurs avec outils frontaux, la législation a pris un énorme retard sur la réalité et le contexte actuel de la mécanisation. Les agriculteurs en font les frais sur la route, où ils circulent souvent dans l’illégalité. Urs Rentsch * / Dominik Senn

Les tracteurs et les outils portés deviennent toujours plus grands, plus lourds et plus performants. En Suisse, cette tendance fait que les outils frontaux finis­sent par rapidement dépasser les quatre mètres de porte-à-faux autorisés vers l’avant du véhicule, en particulier sur les tracteurs six-cylindres bâtis tout en longueur. Les agriculteurs circulent ainsi, de plus en plus, dans l’illégalité. Rien d’étonnant à ce qu’ils soient nombreux à faire part de ce problème à l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA).

Surtout les six-cylindres Comment pourrait-on, en effet, respecter le cadre légal avec une faucheuse frontale attelée à l’avant d’un tracteur six-cylin­ dres récent, sachant que, sur ce dernier, la distance du volant au relevage frontal (inclus) atteint déjà plus de 3 m et qu’une faucheuse frontale, même courte, dépasse aussi le mètre.

Le contenu de l’ordonnance « Les engins supplémentaires nécessaires équipant à titre temporaire des véhicules automobiles agricoles ainsi que des tracteurs industriels utilisés pour des courses agricoles peuvent atteindre 4,00 m au plus à l’avant du centre du dispositif ­de direction », prescrit l’article 164 alinéa­ 1 de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les vé­ hicules routiers (OETV). Si l’équipement avance à plus de trois mètres du centre du volant, il doit être doté de rétroviseurs à vision latérale grand angle montés le plus en avant possible, afin de « déboucher » les angles morts qui pourraient se présenter. Cette prescription ne concerne pas les lames à neige. La surface des miroirs doit être d’au moins 300 cm2 par rétroviseur.

Faire évoluer la loi Il y a clairement ici conflit entre la situation juridique et l’usage courant : si la

Où donc la chatte a-t-elle mal au pied ? Quelles sont les principales préoccupations des membres des sections de l’Association pour l’équipement technique de l’agriculture ? Quels soucis, quels grands problèmes rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne ? Technique Agricole traitera dorénavant dans une série à paraître épisodiquement de telles questions pratiques, qui sont régulièrement portées à la connaissance du service formation continue et technique de l’ASETA. A commencer par le problème de porte-à-faux traité ici.

construction des tracteurs et des outils continue d’évoluer vers des tailles plus grandes et plus longues, il faudra que la loi change aussi, pour sortir les agriculteurs de cette situation illégale. C’est dans ce sens que l’ASETA et l’Association suisse de la machine agricole (ASMA) unissent leurs efforts pour que la limite admissible du porte-à-faux avant soit portée à cinq mètres.

Recommandation Le porte-à-faux avant est, avec la puissance et le poids maximal, un critère important à prendre en compte lors de l’acquisition d’un tracteur. Il faudrait, avant l’achat, consulter les tests de tracteur de l’ART qui mentionnent cette ­distance entre le volant et les crochets des bras inférieurs du relevage avant.­­ On additionne ensuite à ce chiffre la longueur de l’outil hors tout, mesurée depuis les broches de fixation in­ férieures jusqu’au point le plus avancé de la machine. L’al­ternative consiste à s’équi­ per d’outils traînés ou portés à l’arrière.  n

La limite maximale de quatre mètres de porte-à-faux avant n’est pratiquement plus tenable avec des tracteurs et des outils dont les tailles ne cessent de croître. Photo : SPAA

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Technique Agricole  1 2016

* Responsable de la formation continue et du conseil technique à l’ASETA


Management   n

Agroscope : coûts des machines actualisés Les coûts des machines constituent un poste de frais important de l’économie agricole suisse. La location de machines, l’achat en commun ou une offre réciproque de travaux mandatés augmentent le taux d’utilisation des machines, tandis que les coûts fixes baissent. Ueli Zweifel

Tous les ans au mois de septembre, Agroscope publie le rapport Coûts-machines (Agroscope Transfer No 90 / 2015). Le recueil de données contient les bases et les valeurs d ­e ­référence pour l’indemnisation interentreprises de plus ­de 600 machines agricoles. Seul le rapport Coûts-machines Agroscope Transfer mentionne toutes les suppositions et les résultats détaillés tout en indiquant les valeurs de ré­férence pour les utilisations divergentes (+ / – 25 %). En plus, la publication de 52 pages garantit une vue d’ensemble parfaite. Le nouveau rapport Coûts-machines peut être téléchargé gratuitement sous forme de PDF du site Internet www.couts­ machines.ch. L’outil en ligne « Tractoscope » est de plus en plus utilisé et apprécié.  n Les coûts de production élevés de l’agriculture sont princi­ palement dus aux machines. Est-ce plus judicieux d’acheter ­ une machine que de la louer ou vaut-il mieux mandater un agro-entrepreneur pour effectuer le travail ? Le rapport Coûts-machines sert de base de calcul. Photo : Agroscope

Agroscope-Transfer : Coûts-machines disponible pour nos membres L’Agroscope-Transfer « Coûts-machines 2015 » est disponible pour nos membres sous forme papier. Faites votre commande par e-mail ou par téléphone auprès de la rédaction de notre journal Technique Agricole : tél : 056 462 32 50 ou ulrich.zweifel@agrartechnik.ch. Nous vous enverrons votre exemplaire gratuitement.

ANNONCE

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n  Plate-forme | Reportage

Une agriculture qui bouge Il parle le langage des agriculteurs: l’Argovien Markus Gehrig est réalisateur de vidéos et le créateur du portail vidéo de l’agriculture suisse « bauernfilme.ch ». Dominik Senn

Une simple pression des touches du portable, un clic de souris sur l’ordinateur : des visages heureux, une roue de tracteur qui tourne, nous montons doucement vers le ciel, accompagnés de sons féeriques, au sol les personnes ont l’air de fourmis, une ferme passe en dessous, la ligne de l’horizon monte. Coupez ! La caméra tourne sur le visage concentré du conducteur dans la cabine ; il parle de son travail tout en continuant de regarder devant lui, la machine, le tracteur, l’agriculture en général et en particulier, toujours entrecoupé de scènes de travail et de gros plans. Après 90 secondes, la magie s’estompe.

« Terre à terre » Ce qui demeure à jamais gravé dans la mémoire du spectateur, ce sont les milliers d’images de certaines activités paysannes et les mots authentiques des hommes et des femmes au travail. Nous sommes sur le portail vidéo de l’agriculture suisse « bauernfilme.ch ». Le pion-

nier des films agricoles suisses s’appelle Markus Gehrig. Cinquantenaire, il habite à Ammerswil en Argovie. Ayant grandi dans une ferme, il parle le langage des protagonistes, ses clients. Il sait de quoi il parle et ce qui leur tient à cœur. Ses films et ses clips vidéos sont à son image: francs, sans détours, du terroir, avec des messages clairs, en bref « terre à terre », comme il qualifie lui-même son style.

6000 km à vélo Après quelques détours, Markus Gehrig en est venu à la réalisation de vidéos. En tant qu’agriculteur diplômé – son père était éleveur de porcs, il a poursuivi sa carrière professionnelle par une formation commerciale au magasin Landi de Seengen (AG). A 30 ans, il enfourche son vélo, entreprend de faire le tour du monde et pédale 6000 km à travers le Canada, les Etats-Unis et la NouvelleZélande pour revenir à son point de départ, l’exploitation familiale. Au cours de son périple, un virus ne le lâchera plus,

A la table de montage, Markus Gehring peaufine un clip vidéo pour Technique Agricole.

le film. De retour en Suisse, il loue un atelier à Lenzbourg pour recouper et assembler les films de son voyage. L’entreprise voisine qui n’est autre que Traitafina AG lui demande alors de réaliser un film publicitaire. Le résultat est remarquable à tous points de vue. D’autres commandes suivent, notamment de marques connues telles qu’ABB, Alstom et bien d’autres. Il peut rapidement vivre de ses films. Il reprend tout de même la succession de l’exploitation familiale, malgré l’incompatibilité des deux secteurs d’activité.

Apporter quelque chose de positif « Avec le temps, j’ai remarqué que quelque chose me manquait : le terre à terre, le terroir, l’agriculture , explique Markus Gehrig,  et je pensais qu’avec mes films je pourrais à nouveau apporter quelque chose de positif.  Une fois l’idée venue, j’ai lancé un appel à mon réseau relationnel du secteur agricole et décroché des commandes.» Les exigences de Markus Gehrig ont suivi le pas avec son équipement de plus en plus professionnel. Il ne pouvait plus travailler seul. Il y a 5 ans, la réalisatrice Rebekka Mathys, (née en 1978) et par la suite d’autres spécialistes en vidéo et informatique ont été engagés. Actuellement, 70 % des films réalisés par Markus Gehrig ont pour sujet l’agriculture. Les clients ne sont pas seulement des exploitations agricoles individuelles, mais aussi des agro-entrepreneurs (avec lesquels il a tourné toute une série), des distributeurs, importateurs et fabricants de machines agricoles ainsi que des entreprises en amont et en aval du secteur agricole.

« Compositions audiovisuelles » Le succès ne vient pas seulement parce que Markus Gehrig parle le langage des agriculteurs, mais « je suis à même d’intégrer une autre perspective et des idées explosives », estime-t-il. Le film et la technique agricole vont ensemble – des images sans parole. La formule de Markus Gehrig pour un film réussi : « Des émo46

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Reportage | Plate-forme   n

« Insuffler la vie aux images » : Markus Gehrig est le créateur du portail vidéo « bauernfilme.ch »

tions soutenues par la technique (agricole), des personnes et des animaux. » A partir de cela, il construit ses compositions audiovisuelles. Pour lui, les films vidéo, même si le produit final est un courtmétrage, c’est un produit artisanal esthétiquement attrayant. De belles séquences d’images reçoivent une nouvelle vie avec un montage rythmique. Cela réussit lorsqu’on est à l’écoute des gens et des choses. La technique de base du tournage est actuellement facile à maîtriser. L’art est d’insuffler la vie au film. Le chemin à suivre est de transporter le message désiré par la vidéo aux destinataires concernés. L’approche de Markus Gehrig est toujours la même. Cela commence par un entretien préliminaire. Le budget est un des éléments-clés et évite des surprises déplaisantes. Le plus important pour Gehrig, c’est de cerner le but du film. Les questions suivantes sont : quel est le public cible ? Comment et dans quel cadre sera utilisé le film, avec son, sans son, avec sous-titres, la langue, la musique, etc.

« C’est et cela reste du divertissement » Ce n’est que lorsque le client accepte le projet que l’on passe à l’entretien princi-

pal qui permettra de fixer le cadre définitif, de clarifier les questions de budget et de filtrer les idées et les propositions que Markus Gehrig souhaite intégrer. Il s’en suit souvent un brainstorming jusqu’à ce qu’il arrive à percevoir avec certitude les motifs et la philosophie du client, « je dois sentir le groove  », dit-il en bon « franglais ». La confirmation et la signature du contrat sont les catalyseurs pour l’élaboration du concept de tournage dans lequel chaque seconde du jeu médiatique sera documentée, « cela permet d’économiser beaucoup de temps lors du montage final ». Markus Gehrig est l’architecte du film. Le tournage même est une « construction ». D’autres personnes sont aussi en mesure de le faire. Que ce soit avec la caméra manuelle et / ou avec le vidéocopter, le scénario en décide. Markus Gehrig ou Rebekka Mathys en font naturellement volontiers partie, car ils travaillent avec des personnes et savent comment donner de bonnes instructions de régie. Mais ce n’est pas toujours nécessaire. A la fin du tournage, le travail de montage est sous la responsabilité de Rebekka Mathys, elle raccourcit la longueur originale du film dont le résultat est une partie infime, y ajoute le son et les ima-

Vidéothèque de Technique Agricole Depuis un certain temps, les nouveaux médias comme les vidéos et Facebook ont fait leur apparition à l’ASETA. Sa revue spécialisée produit aussi des films sur des thèmes intéressants de la technique agricole pour les publier ensuite sur le canal YouTube « Schweizer Landtechnik». En même temps, Technique Agricole communique aussi sur le réseau social Facebook et il est possible de s’inscrire sur www.facebook.com pour visionner et lire régulièrement les publications de Technique Agricole.

Photos : Roman Engeler / Dominik Senn

ges pour le recomposer et unir les séquences. Le produit final est gravé sur DVD, enregistré sur un autre support ou mis en ligne sur Internet.  n Voir aussi : info@bauernfilme.ch

Documentaires

Avec son frère Jörn (27 ans, à droite sur la photo), Tammo Gläser (30 ans) produit des documentaires agricoles depuis plus de 10 ans en Allemagne. Pour leurs productions, ils sont allés trois fois en Australie et au Canada, deux fois aux USA, en Russie et dans plusieurs pays européens. Sont notamment passés sous leurs objectifs : le plus grand semoir du monde (65 mètres !) en Australie de même qu’un certain nombre de moissonneusesbatteuses en Amérique du nord. Traduits en cinq langues, leurs films sont financés par la vente des DVD. Quelques centaines d’entre eux sont écoulés dans la seule Suisse. La page Facebook des frères Gläser atteint 105 000 likes et compte parmi les plus grandes communautés de technique agricole. Voir aussi sur (uniquement en allemand) : www.landtechnikvideos.de

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Le biométhane : plus de potentiel que le biogaz Deux chercheurs ont étudié des possibilités d’améliorer le rendement en méthane.

Pour Ueli Oester (petite image), Reto Grossenbacher (photo page suivante) est le partenaire innovateur idéal pour ses idées : on calcule en gros 1 kg de biomasse (lisier, fumier, etc.) pour parcourir 1 km avec une voiture. Photos : Idd

Le biométhane – directement à la ferme Alors qu’un groupe chaleur-force peut fonctionner avec du biogaz épuré, ce produit ne convient pas pour les automobiles à gaz. Pour être utilisé de la sorte, mais aussi pour permettre son écoulement dans le réseau de gaz naturel, il faut éliminer le CO2 du biogaz. Le biométhane à la ferme – un modèle d’avenir. Paul Müri Cette thématique a fait l’objet d’une formation continue sur l’exploitation de Reto Grossenbacher à Reiden (LU), réunissant quelque 60 exploitants et spécialistes. Reto Grossenbacher produit dans son installation de biogaz du biométhane comme carburant de remplacement. Après la crise du pétrole dans les années 70, l’idée est née de se libérer de la dépendance unilatérale du pétrole, du charbon et du gaz. En Suisse, de nombreuses installations de biogaz ont vu le jour dans l’agriculture, mais bientôt cette idée a perdu de son élan pour réapparaître au passage du millénaire. Depuis, on compte une centaine d’installations en agriculture, à côté de quelque 30 industrielles (STEP, etc.).

L’avenir : biomasse et biométhane A l’occasion du « tournant énergétique » lié à la Stratégie énergétique 2050, la 48

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biomasse joue un rôle significatif, puisqu’elle est en deuxième place dans la production d’énergies renouvelables après l’électricité générée par le photovoltaïque. Lors de la fermentation anaérobie de biomasse (lisier, fumier, végétaux ...), du biogaz se forme, un mélange de 50 à 60 % de méthane et de 40 à 50 % de CO2, avec une part minime d’eau et d’autres gaz, avant tout de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac.

Le biogaz doit être épuré de son gaz carbonique Des installations d’épuration de CO2 utilisant différents procédés existent déjà depuis quelques temps, mais se sont jusqu’à présent avérées trop coûteuses pour des petits sites de production de biogaz agricole. Avec le soutien de Sibylle Duttwiler, ingénieure en énergie, Ueli Oester, ingénieur EPF, recherche depuis

« Power to gas » : l’exposé d’Andreas Borgschulte de l’Empa traitait de l’« augmentation de la production de méthane dans les installations de biogaz par la méthanisation chimique ». Le courant excédentaire (photovoltaïque, éoliennes) pourrait par électrolyse générer à partir de l’eau de l’hydrogène, transformé ensuite en méthane par hydrogénation avec du gaz carbonique (« power to gas »). Comme beaucoup de CO2 se développe dans le digesteur de biogaz, Borgschulte pense que la production de méthane développée par méthanisation chimique a de bonnes chances, l’infrastructure étant déjà largement disponible dans une installation de biogaz. Merveilleux micro-organismes : l’exposé de Florian Rüsch de la ZHAW (Haute école des sciences appliquées de Zurich) s’intitule : CH4 à partir de CO2 – méthane pur plutôt que biogaz grâce à une méthanisation biologique ! Dans ce projet de recherche, des bactéries particulières transforment le CO2 contenu dans le biogaz en biométhane à l’aide d’hydrogène apporté. Rüsch espère que les essais en cours montreront que les installations sophistiquées de traitement seront un jour superflues. Jouant sur une publicité connue, il lance : « Les microorganismes n’y arrivent pas mieux, mais plus doucement et plus efficacement... »

Les ruminants sont sous pression parce qu’ils produisent du méthane. Le biométhane pourrait contribuer à réduire les tensions. Dessin : Silvan Wegman


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quelques années un modèle financièrement valable et convenant également pour de telles installations. Il dirige l’entreprise Apex SA à Däniken (SO), qui construit et entretient des stations-services de gaz naturel, notamment les « Bonsaï » (www.apex.eu.com). Il y a plus de deux ans, l’exploitation de Reto Grossenbacher, à Reiden (LU), a accueilli et testé la première petite installation de traitement de gaz avec stationservice. Sensibilisé aux questions environnementales, cet agriculteur exploite depuis 17 ans déjà une installation dont la la plus grande partie du biogaz produit est injectée directement au groupe chaleur-force encore aujourd’hui. Le biogaz de l’installation « Blue-Bonsai » est épuré en traversant des membranes de fibres creuses « Evoni », qui assurent la diffusion du dioxyde de carbone et permettent d’obtenir un biométhane analogue au gaz naturel avec une teneur en méthane de plus 96 %.

•  d’élargir les possibilités de stockage de courant excédentaire •  d’augmenter la sécurité d’approvisionnement. Par ailleurs : des fabricants de tracteurs connus, comme Valtra, Steyr, Same DeutzFahr, New Holland, travaillent aussi sur des projets de moteurs au gaz. L’anciennement FAT (aujourd’hui Agroscope Tänikon) conduit des essais de biogaz sur moteurs diesel depuis plus de 30 ans déjà.  n Sibylle Duttwiler, de la firme Duttwiler Energietechnik à Flurlingen (ZH), a lancé le projet « Blue-Bonsai » en collaboration avec l’entreprise Apex SA d’Ueli Oester. L’objectif est que le biogaz puisse être transformé en carburant techniquement et économiquement dans des petites installations (10 à 50 Nm3 / h de gaz traité).

Carburants produits à la ferme Le biométhane produit depuis octobre 2013 par Reto Grossenbacher dans cette mini-installation de traitement permet, selon les calculs, de circuler en voiture sur une distance 120 000 kilomètres. Après les expériences de cette installation pilote et de deux autres installations plus grandes, Ueli Oester est persuadé que son idée fera école et que le carburant pourra être obtenu chez des agriculteurs producteurs de biogaz dans un avenir proche. Il reste cependant des obstacles à surmonter, d’ordre juridique et légal (Loi sur l’aménagement du territoire, dispositions des autorités...), outre le côté financier, un fort défi, puisque Ueli Oester calcule des coûts de près de 280 000 francs pour une installation de petite à moyenne taille. La rentabilité de l’installation devrait être assurée avec une production de 10 à 12 m3 / h de gaz brut (6 m3 / h de biométhane) permettant à 60 véhicules à gaz de circuler sur 10 000 km / an. Attention toutefois aux fluctuations du prix du gaz naturel et de l’essence ! Les praticiens du biogaz et les chercheurs sont tous d’avis que l’économie du biogaz a un bel avenir et présente les avantages : •  de remplacer largement les carburants fossiles par un produit neutre en CO2 •  de produire un carburant local •  d’offrir de nouvelles options d’affaires avec des stations service écentralisées directement sur les sites de production

Biogaz depuis 1999 L‘exploitation de Reto Grossenbacher compte 37 ha de surface agricole utile, dont un tiers de terres de grandes cultures, un tiers de pré de fauche et un tiers de pâturages pour 38 vaches et leur progéniture. Disposant de 2 ½ places de travail, elle s‘est particularisée puisqu’elle reprend depuis 1995 les déchets verts de la commune de Reiden (7000 habitants) pour les traiter par fermentation et les composter dans son installation de biogaz (75 kW). La production d‘électricité s‘élève à 1000 kWh par jour. La chaleur résiduelle est utilisée pour le chauffage et le séchage du maïs et du terreau enrichi, une spécialité de la maison : les résidus solides fermentés sont compostés, enrichis de nutriments du lisier, séchés et vendus comme terreau enrichi. Depuis 2013, l‘exploitation teste aussi la station-service de biométhane « Blue-Bonsai » pour cinq à six automobiles. Elle propose encore certains travaux d‘entrepreneurs agricoles. www.grossenbacher-gruengut.ch

CO2 (perméat)

Biométhane (rétentat)

Biogaz (alimentation)

Des fibres « Evoni » séparent les CO2 du méthane.

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La « Porsche des Alpes » A Technique Agricole, on se demandait comment une modeste PME comme Schiltrac avait réussi à s’imposer sur un marché globalisé et concurrentiel grâce à des produits innovants tels que son célèbre transporteur. L’équipe qui a développé la transmission à variation continue de l’« Eurotrans CVT », surnommé la « Porsche des Alpes », nous a fait un récit passionnant. Dominik Senn

L’« Eurotrans » rend des services immenses à l’agriculture de montagne. Egalement fort apprécié dans les ateliers communaux : un Schiltrac en livrée orange assure le service d’entretien.

Les locaux de production des sociétés Peter Barmettler Fahrzeuge & Service et Schiltrac Fahrzeugbau sont implantés dans la zone industrielle de Fadenbrücke à Buochs, à l’abri de la digue de l’Engelberger Aa. Avec sa forte pente, raide au point que nous avons du mal à la grimper sans glisser, cette digue constitue un terrain d’essai idéal, sur lequel l‘« Eurotrans », récemment développé, monte et descend sous nos yeux avec une facilité déconcertante, sans le moindre signe de dérapage, grâce à son châssis de sécurité à deux cadres articulés et à ses quatre roues motrices. « Bien des clients ont été conquis ici par les extraordinaires capacités tout-terrain de nos véhicules », affirme Peter Barmettler, le directeur commercial de la société. 50

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Né en 1973, il est président du conseil d’administration et propriétaire de l’entreprise, conjointement avec son père, Josef Barmettler, et Urs Baumgartner, qui en est le gérant. L’histoire de Schiltrac débute en 1993, lorsque Josef Barmettler a acquis les brevets de la société de machines agricoles Schilter à Stans pour développer sur leur base un nouveau type de transporteur. Entre-temps, Josef a pris sa retraite mais, loin d’avoir déserté les ateliers, il continue à y assurer des fonctions de consultant.

*** « C’est au fond la réglementation sur les gaz d’échappement qui a incité Schiltrac à se lancer dans l’aventure de la transmission à variation continue », a déclaré

Peter Barmettler, mécanicien en machines agricoles de profession, titulaire d’un diplôme fédéral de technicien en marketing et technico-commercial. Les clients exigent des véhicules dotés de moteurs de plus en plus puissants, capables de transporter des charges utiles de plus­ en plus lourdes, et en même temps les constructeurs se voient obligés d’adapter en permanence la technologie de dépollution des gaz d’échappement. Les responsables de Schiltrac Fahrzeugbau ont su déchiffrer très tôt les signes du temps. Soucieux de répondre aux attentes de la population en matière de respect de l’environnement, ils ont équipé leurs moteurs en série de filtres à particules dès 2004, c’est-à-dire à une époque où ces derniers n’étaient pas encore obligatoires.


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« Nous avons pu constater alors que les filtres à particules n’affectaient ni les performances, ni la puissance, ni la consommation de carburant du moteur. » Schiltrac a ainsi devancé les mesures préconisées en 2006 par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger dans son plan d’action visant à réduire le taux de poussières fines. Cet acte pionnier a d’ailleurs été salué à la télévision alémanique par M ­ ax Binder, à l’époque conseiller national ­et président de l’ASETA, au cours d’une émission politique de la série « Arena » diffusée début 2006, dans laquelle il pro­ mettait que l’agriculture ne se déroberait pas à ses obligations et contribuerait de son mieux au maintien de la pureté de l’air.

*** Le Schiltrac est un véhicule « made in Nidwalden », fabriqué dans une unité de production dédiée. Il est homologué par le TÜV et a obtenu la réception CE. Seuls certains sous-ensembles tels que le moteur, le système hydraulique et des composants électroniques comme l’afficheur sont achetés auprès d’entreprises partenaires. Il s’agit exclusivement de produits de marque bénéficiant d’une garantie pluriannuelle. Même la cabine avec sa façade caractéristique a été dessinée en interne. Elle est fabriquée et montée dans les locaux de la société suivant les directives de l’OCDE ; seules les vitres sont achetées à l’extérieur. En tant qu’acteur d’un marché de niche, Schiltrac a pu bénéficier du feed-back permanent de ses clients, notamment dans les domaines de la sécurité et de la capacité de charge. C’est ainsi que le transporteur s’est vu équiper en série d’un frein moteur, remplacé ultérieurement par un ralentisseur à

Pirmin Aschwanden en train d’assembler une boîte de vitesses ; il vient de terminer sa formation de technicien ES en génie méca­nique, où il a obtenu l’excellente note de 5,4.

Ça y est ! Peter Barmettler en train de cocher la check-list d’un transporteur Schiltrac « Eurotrans CVT » qui vient d’être fabriqué à Buochs. Photos : Schiltrac / Dominik Senn

aimant permanent. C’est aussi pour répondre à un besoin similaire que l’entreprise nidwaldienne a opté pour un châssis de sécurité à deux cadres articulés capables de pivoter de 50° l’un par rapport à l’autre. La boîte de vitesses est montée sur le cadre arrière pour assurer une répartition optimale du poids et diminuer les moments de rotation et de renversement lorsque des travaux utilisant la prise de force sont effectués en pente. « La répartition du poids sur les quatre roues est tellement équilibrée que, contrairement à nos concurrents, nous avons le droit de passer le contrôle technique à vide », explique Peter Barmettler.

*** Une boîte de vitesses est d’abord conçue en fonction de la vitesse de travail optimale définie, et elle doit être adaptée au reste de la chaîne cinématique. Comme les utilisateurs demandent des moteurs sans cesse plus puissants, la chaîne cinématique doit transmettre des couples de plus en plus élevés. Si le couple maximal susceptible de se produire est trop élevé pour la boîte de vitesses choisie, dans les rapports courts de la boîte, le couple disponible doit être limité. Cette tendance à augmenter la puissance des moteurs ne reste d’ailleurs pas sans conséquences sur la gestion des gaz d’échappement. A condition d’exploiter le moteur à une charge suffisante, la chaîne d’échappement est rapidement portée à une température élevée, assurant une bonne

combustion des particules fines dans le filtre à particules (pour éviter de boucher les filtres, générant une contre-pression dans la chaîne d’échappement et réduisant ainsi la puissance du moteur).

*** Mais comment est-il venu à l’idée d’une modeste PME comptant tout juste 15 collaborateurs de développer sa propre boîte de vitesses au lieu de l’acheter sur le marché ? L’explication est simple : aucun produit existant ne répondait entièrement aux besoins. En revanche la société Schiltrac possédait le savoir-faire et la capacité d’innovation nécessaires. Dès 2011- ­2012, Josef Barmettler a su relever le défi avec sa boîte de vitesses « Agro 36 / 12 ». Equipée d’une lubrification par circulation forcée et d’un refroidisseur d’huile, elle possède trois rapports sous charge à commande électrohydraulique, un inverseur sous charge, quatre rapports discrets, c’est-à-dire 24 / 12 rapports avec­ les gammes route et champ, ou 36 / 12 rapports en incluant la gamme rampan­te à partir de 110 m / h et un Eco-Drive (40 km / h à 1700 tr / min). Cette boîte est montée dans l’« Eurotrans 6150 Agro ». En guise de nouveauté, le moteur, un Deutz TCD 6.1 4V, 6 cylindres à turbo­ compresseur, cylindrée 6057 cm3, Common Rail, satisfait déjà au niveau de ­dépollution Euro IV (Tier 4F) : catalyseur d’oxydation diesel (DOC), filtre à particules (FAP) et réduction catalytique sélective (SCR). 1 2016  Technique Agricole

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n  Plate-forme | Reportage

Naissance d’un Schiltrac : la cabine à la forme caractéristique est dessinée et construite en interne suivant les directives de l’OCDE.

Selon Peter Barmettler, les boîtes de ­vitesses pour tracteur n’étaient pas ap­ propriées pour le transporteur, surtout­ à cause de leur hauteur excessive, mais aussi parce qu’elles étaient toutes fournies avec un système hydraulique arrière. Et quel est le tracteur qui roule en permanence en mode tout-terrain ? Ce mode est impératif pour un transporteur, mais la fonction doit être blocable. Les machines de chantier possèdent certes des boîtes de vitesses compactes, mais il leur man­ que la prise de force quadruple.

*** Concernant les exigences à remplir par­ la boîte de vitesses, les concepteurs de Buochs sont allés encore plus loin : dentures hélicoïdales en règle pour limiter le bruit (c’est le moteur qu’il faut entendre, pas la boîte de vitesses), huile de la boîte soumise à plusieurs filtrages, à la fois côté aspiration et côté refoulement (pour prolonger sa durée de vie), circuits d’huile séparés pour la boîte et pour l’hydraulique, prises de force indépendantes à l’avant et à l’arrière, disposition de la boîte (départs prises de force et arbres de cardan) permettant une bonne garde au sol tout en assurant un centre de gravité bas et donc une bonne aptitude à rouler en pente. Un autre critère était un rapport de progression optimal au régime nominal, sans changements de gamme fréquents. Schiltrac a su mobiliser son expérience­ de constructeur de véhicules acquise au cours des 20 dernières années pour développer sa propre boîte de vitesses. On a 52

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d’abord opté pour des composants relativement compacts, à savoir des modules Powershift et des embrayages à bain d’huile achetés auprès d’un constructeur renommé. Ces composants sont en effet déterminants pour les dimensions et le poids de la future boîte de vitesses. A partir de là, les concepteurs se sont lancés dans les études, calculant et modélisant les composants et les boîtiers à l’aide de dessins réalisés en CAO. Les prises de force ont été positionnées en conformité avec les normes et leur sortie a été correctement disposée. La garde au sol optimale a été définie en tenant compte du débattement entre les deux cadres du châssis pendulaire. La question suivante concernait le choix d’un moteur diesel, qui devait tourner à un régime très bas, un aspect décisif pour la durée de vie. Le choix s’est porté sur le moteur Deutz TCD. Pour construire leur boîte de vitesses, les Nidwaldiens ont utilisé des plaques laminées en aluminium et en acier, qui pouvaient être usinées individuellement. Ils ont en outre réalisé un banc de test, équipé de moteurs électriques et capable d’enregistrer les résultats des différents essais portant sur les contraintes, les vibrations et la lubrification. Pour finir, une fonderie du nord-ouest de la Suisse a été chargée de réaliser le boîtier. « C’est à l’Agrama 2012 que nous avons présenté pour la première fois notre ‹ Eurotrans AGRO ›, d’ailleurs avec la boîte de vitesses d’origine, c’est-à-dire celle qui avait servi pour les essais. « Est-il seulement vendable ? Y a-t-il adéquation entre les dimen-

sions, la charge utile, le choix des composants et le prix ? Voilà les questions que nous nous posions, non sans une certaine appréhension », se rappelle Peter Barmettler. Apparemment les craintes ont été vite dissipées, quatre commandes fermes enregistrées successivement ayant mis fin à ces interrogations.

*** Le succès donne des ailes. Et les ailes, il connaissait bien, le client qui a sonné à la porte un beau jour de janvier 2013 : un responsable des ateliers d’entretien des véhicules de la Flughafen Zürich AG ! Il a déclaré d’emblée que l’« Eurotrans » disposait de tous les atouts nécessaires pour assurer le service hivernal et le dégivrage autour des aires de stationnement des avions, à savoir : visibilité panoramique, cabine spacieuse, bonne maniabilité, faible hauteur pour circuler sous les ailes des avions, freins immergés avec circuit dou­ ble, bonne capacité d’accélération et citerne suffisamment volumineuse. Il y avait toutefois un mais, et il était de taille : la conduite devait impérativement être simplifiée. La société d’exploitation de l’aéroport de Zurich exigeait une transmission à variation continue et souhaitait disposer des véhicules dès la prochaine saison hivernale, c’est-à-dire neuf mois plus tard. Or le « bébé » n’était même pas conçu,­ et les responsables de Schiltrac devaient d’abord délibérer sur la faisabilité d’un tel projet. « L’argument finalement décisif a été qu’un véhicule spécial fabriqué sur mesure, avec une transmission à variation


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continue, constituerait une carte de visite imbattable », a conclu Peter Barmettler.

*** Sitôt dit, sitôt fait : on sort la boîte de ­vitesses, les modules Powershift et l’embrayage principal à bain d’huile, et on­ se remet à la recherche de composants appropriés. Il fallait notamment dénicher une pompe hydraulique et un moteur de traction associé, offrant un rendement proche de celui d’une boîte de vitesses à rapports discrets ; c’est chez Sauer Bibus que l’oiseau rare a été trouvé. L’« Eurotrans 6150 Agro » s’est ainsi mué en « Eurotrans 6150 CVT  », rapidement surnommé la « Porsche des Alpes ». « L’adaptation op­ timale aux roues sans compromettre le rendement a été laborieuse », a concédé Peter Barmettler. La transmission à variation continue possède deux gammes de vitesse, 0 à 25 km / h et 0 à 40 km / h, et un variateur de vitesse. Ce qui compte dans les applications communales est le changement entre les modes automobile et non automobile, afin d’avoir la possibilité de rendre le régime de la prise de force indépendant de la vitesse d’avancement. Le mode tout-terrain permanent est as­ suré par un différentiel central blocable­­ à 100 %, et des différentiels d’arbre, à l’avant et à l’arrière, blocables sous charge à 100 % par une commande électro-­ hydraulique, l’automatisme de blocage des différentiels étant asservi à l’angle de braquage. Il existe en outre une prise de force quadruple (avec fonction ECO) commandée sous charge à l’arrière et une prise de force avant à 1000 tr / min.

Né en 1986, Christian Buholzer, directeur technique et développeur de logiciels chez Schiltrac.

La direction est purement hydrostatique et possède plusieurs modes : direction avant, direction intégrale, direction arriè­ re et marche en crabe. La direction arrière se désactive automatiquement à partir de 20 km / h. Pour certaines utilisations spéciales, un petit clavier permet de diriger l’essieu arrière indépendamment de l’essieu avant.

*** C’est un véhicule d’essai qui a pris le chemin de l’aéroport de Zurich-Kloten, où il a été mis à l’épreuve pendant une année entière, au cours de laquelle tous les ­problèmes constatés ont été signalés à­ la production. Depuis la saison hivernale 2014, deux Schiltrac « Eurotrans CVT » tout neufs opèrent en service régulier.

Les deux sociétés de Buochs comptent aujourd’hui 15 collaborateurs, apprentis compris, qui assurent, outre la construction de véhicules, le service après-vente, les réparations et la vente de tracteurs et d’autres machines utilisés en agriculture et dans les services communaux. Dans les deux entreprises, on ne chôme pas, bien au contraire. L’équipe de développement des véhicules réfléchit déjà aux possibilités d’améliorer les performances du Schiltrac, notamment par une augmentation de la charge utile. « Une chose est sûre, c’est qu’on ne s’ennuie pas », conclut Peter Barmettler.  n

Consultez aussi le site web : www.schiltrac.ch

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n  Plate-forme | Reportage

Japa – machine à couper et fendre le bois avec un couteau innovant et une grille intégrée pour la séparation des fines.

Le bois source d’énergie – un facteur économique au fort potentiel d’avenir Le puissant élan vers les énergies alternatives risque de retomber une fois de plus, même si les énergies renouvelables d’origine biologique gardent un fort potentiel d’avenir à plus long terme. Le bois-énergie a tenu récemment la vedette non seulement à l’Agritechnica, mais aussi à l’occasion de deux autres manifestations importantes1. Carsten Brüggemann * Les constructeurs de chaudières à bois déplorent actuellement une diminution des ventes due à l’énergie bon marché et aux contraintes plus sévères en matière de contrôle des émissions1. En Allemagne, seuls les chauffages automatiques aux plaquettes ou aux granulés de bois nouvellement installés sont pour l’instant concernés par l’abaissement des seuils d’émission de poussières, tandis que les installations existantes bénéficient de quelques années de répit. Par exemple, le seuil des émissions de poussières par les chaudières à bûches ne doit plus dépasser 20 mg de poussières par mètre cube de gaz de fumées depuis le 1er janvier 2016. En Suisse, le Conseil fédéral a adapté l’Ordonnance sur la protection de l’air le * Conseiller en énergie – agriculture, Chambre d’agriculture de la Basse-Saxe (D)

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14 octobre 2015 à l’état d’avancement des techniques. Ainsi, le seul combustible désormais autorisé pour les chauffages automatiques de petite taille est le bois à l’état naturel. De même, les critères de qualité des granulés et des briquettes de bois ont été renforcés. Ces produits doivent être conformes aux normes internationales­ en vigueur EN ISO 17 225-2 et EN ISO 17 225-3 pour être commercialisés. Malgré le renforcement des contraintes environnementales et les surcoûts qu’elles engendrent, le chauffage au bois reste attractif, notamment pour les propriétaires forestiers qui peuvent s’approvisionner dans leurs propres forêts. Les exploitations agricoles et forestières présentent un avantage décisif, car elles disposent, sans investissement supplémentaire, des capacités nécessaires pour le transport et le stockage du bois de feu en grandes quantités.

Techniques de combustion Les innovations et perfectionnements présentés au public lors de certaines manifestations emblématiques2 avaient ­tous pour but de renforcer l’efficacité et la compatibilité environnementale des techniques de préparation du bois et de chauffage. Une réunion organisée à l’occasion de l‘Agritechnica par l’Agence spécialisée dans les matières premières renouvelables (Fachagentur Nachwachsende Rohstoffe – FNR) s’est efforcée de surmonter les obstacles à l’utilisation du bois de feu consécutifs au relèvement des seuils d‘émission. Les mesures dites primaires visent à améliorer les techniques de combustion. Un projet aux résultats déjà prometteurs étudie la régulation de l’air de combustion pilotée par capteurs. D’autres mesures, qualifiées de secondaires et comprenant


Reportage | Plate-forme   n

La société Energynova à Diessenhofen (TG) a présenté un générateur mobile d’air chaud, dont la chaudière est proposée en trois tailles, entre 120 et 230 kW.

Chaudière Spanner avec gazéificateur de bois, 9 kW de puissance électrique et 25 kW de puissance thermique.

les systèmes de séparation et de dépoussiérage, gagneraient à être mises au point rapidement. Un système se juge à son efficacité, sa facilité de mise en œuvre et sa rentabilité, domaines dans lesquels des progrès peuvent être constatés, même si la plupart des développements ne sont pas encore parvenus à maturité. Au moment de la mise en service, les systèmes de constructeurs renommés respecteront certainement les limites requises tant que la chaudière est encore propre et que les réglages sont optimaux, bien sûr à condition de brûler des combustibles de

bonne qualité. En sera-t-il encore ainsi lorsque les conditions ne seront plus aussi optimales ? Certains constructeurs se déclarent en mesure de restaurer les paramètres exigés et d’en garantir le respect, mais moyennant la souscription d’un contrat d’entretien. L’utilisateur a alors intérêt à exiger des engagements précis et de les faire consigner par écrit. A l’exception de quelques changements mineurs, les systèmes de chauffage n’ont pas fondamentalement évolué. Générer de l’électricité à partir du bois ne vaut la peine en Allemagne que si l’utilisateur achète moins de courant à l’extérieur.­ En effet, une centrale doit fonctionner­ à pleine charge pendant un nombre d’heures élevé pour être rentable, raison pour laquelle les centrales à bois de petite puissance sont à privilégier. Ainsi, la société Spanner Re2 GmbH (située à Neufahrn, près de Munich) a présenté une minicentrale de cogénération basée sur un gazéificateur à bois, de développement récent, produisant une puissance de 9 kW électrique et 25 kW thermique, qui sera commercialisée dès cette année au prix de 59 000 €. Fröling a proposé sa centrale CHP 50 à gazéificateur d’une puissance­ de 51 kW él et 107 kW th pour environ 200 000 €, et Ala Talkkari une centrale à plaquettes de bois, basée sur le cycle de Rankine organique (ORC) déjà mis en œuvre dans certaines centrales au biogaz. Des composants éprouvés ont été recombinés pour former un ensemble innovant d’une puissance de 20 kW él. et 180 kW th, vendu environ 200 000 €.

Heizomat utilise un convoyeur à chaîne à la place d’une vis sans fin pour alimenter la chaudière en plaquettes de bois. Les avantages cités sont un fonctionnement plus régulier, une faible usure et des économies d’énergie de 50 %.

Préparation du bois de feu De nouvelles normes de sécurité réglementant le sciage et le fendage seront applicables à la préparation des bûches. Un nombre croissant d’entreprises pro-

Chaudière à plaquettes de bois d’Ala Talkkari basée sur le cycle de Rankine organique.

plaquettes de bois

Principe de la centrale CCF Spanner Re2 avec gazéificateur de bois

arrivée des plaquettes

centrale à énergie totale équipée (CETE)

cendres

ca courant

filtrage du gaz de bois

gaz de bois

rb

on

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carbone

filtre de secours

refroidissement du gaz de bois

gaz de bois extracteur de dosage pla

qu

es et t

de

bo

is

gaz de bois reformeur (élimination des condensats comprise)

convoyeur à vis sans fin

chaleur soufflerie d’air

air

1 2016  Technique Agricole

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n  Plate-forme | Reportage

posent des scies circulaires à tambour assurant un très haut ­niveau de sécurité. Il en est de même des scies à chevalet oscillant où le bois n’a plus besoin d’être repoussé à la main grâce à la disposition inclinée du chevalet. Posch a présenté son robot­ à bois de feu « Autocut » avec le contrôleur de tronçonnage électronique CutControl. Quatre à cinq bûches (max. 1,20 m de long, 23 cm d‘épaisseur) sont placées dans un magasin. La longueur souhaitée des tronçons (de 15 à 60 cm) ainsi que les tolérances sont présélectionnées sur un afficheur. Les bûches sont mesurées et tronçonnées automatiquement à la longueur voulue, en tenant compte des tolérances spécifiées. La conception des machines à couper et fendre le bois, pro­ posées en différents tailles et niveaux de performance, n’a guère évolué. Japa a exposé son modèle 435 muni du « Perfect Split-System », un couteau à fendre dont le fonctionnement diffère de celui des modèles antérieurs. Les éclats produits sont réguliers, même si les bûches à débiter ne sont pas uniformes. Posch AutoCut scie avec contrôle numérique du tronçonnage dont le prix s’élève à 21 000 €. Photos : Carsten Brüggemann

Scie à chevalet oscillant incliné de la société Scheifele, placée devant un enrouleur à tambour de forme rectangulaire permettant une utilisation optimale des Europalettes.

Hacheuses Les principaux fabricants de hacheuses, notamment Jenz, Eschlböck, Pezolatto et Heizomat, ont tous exposé de nouveaux modèles de leurs grosses hacheuses mobiles professionnelles montées sur camion ou remorque. Certaines machines de petite taille qui ont fait leurs preuves bénéficient d’améliorations du point de vue de la sécurité, de la facilité de maintenance, de l’usure ou de la qualité du hachage. Compte tenu de la sévérité accrue des normes d’émission et des critères plus stricts de qualité du combustible, le taux de fines des plaquettes de bois doit impérativement être réduit. Les constructeurs ont ainsi été amenés à modifier les organes de hachage, ainsi que l’entraînement hydraulique des tamis et des souffleries. Un prototype en particulier s’est fait remarquer : la machine­ intégrale de récolte de pellets « Premos 5000 » de Krone, qui produit au champ, en une seule opération, des granulés directement commercialisables. Les granulés ont un diamètre de 16 mm et une densité en vrac de 600 - 700 kg / m3 ; ils sont utilisables comme fourrage ou litière dans l’élevage ou encore comme source d‘énergie. Le constructeur annonce un ren­ dement de 5000 kg / h. Après une série de tests sur le terrain, la machine devrait être commercialisée en 2018 pour un prix compris entre 250 000 et 300 000 €.  n

La fendeuse de bûches horizontale « F80 » de Rabaud développe un effort de fendage de 80 t et peut produire jusqu‘à 28 éclats à chaque course. 1

15 e Congrès international de l’Association fédérale des bio-énergies à Augsbourg, consacré au bois, journées à thèmes organisées par la Fondation en faveur de l’économie forestière (Kuratorium für Wald- und Forstwirtschaft – KWF) à Verden (Basse-Saxe), Agritechnica

2

Loi fédérale allemande actualisée sur la protection contre les émissions (1.BImSchV)

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Technique Agricole  1 2016

Récolteuse de Krone pour la production de granulés à partir de la paille, la luzerne ou l’herbe.


Sections | ASETA   n

BE

LU

Renouveau

Manque d’assistants d’exploitation

Une ambiance de renouveau a régné lors de la 88e Assemblée générale de la BVLT au Gasthof Schönbühl.

L’Assemblée générale de l’Association lucernoise pour l’équipement technique de l’agriculture a évoqué lors de son assemblée générale la difficulté croissante de recruter en Suisse des jeunes assistants d’exploitation agricole.

Dominik Senn

Récemment élu conseiller national, Werner Salzmann, le nouveau président de l’ASETA, a vivement critiqué la politique agricole actuelle. Il a observé que les prix à la production dans l’agriculture ont baissé de 25 % depuis 1990 malgré la hausse des prix à la consommation, entraînant des conséquences fatales pour les exploitations. Celles-ci se vident de plus en plus de leur substance. « C’est inadmissible que les exploitations à titre principal ne peuvent plus vivre de l’agriculture. Elles doivent aujourd’hui gagner un revenu supplémentaire de 27  000 francs en moyenne en Suisse », a-t-il déploré. Pour remédier à cette situation, il donne à l’ASETA le but de promouvoir l’utilisation économique de machines dans son activité de conseil technique. Sortir du système de paiements directs ? Résonnant comme un appel à la lutte, l’exposé de Hans Jörg Rüegsegger, président du Berner Bauernverband (association des paysans bernois) était intitulé « Une stratégie de sortie des paiements directs pour les exploitations commerciales est-elle réalisable … ou seulement une vision ? ». Sa réponse est : « Oui, j’y crois et j’y travaille, mais la route est longue pour parvenir à se libérer de la dépendance croissante envers les paiements directs. Aujourd’hui, les produits agricoles suisses sont certes de qualité, mais leur valeur est trop souvent sous-estimée. » Présentés par le gérant Peter Gerber, les comptes annuels, de novembre 2015 à fin octobre 2015, sont bouclés avec un chiffre d’affaires de 400 000 francs et une perte de 3048 francs. Après une brève discussion sur l’augmentation de 15 francs de la cotisation (portée ainsi à 105 francs), demandée par le comité en raison de la hausse décidée sur le plan national l’année passée, l’assemblée l’a acceptée à une grande majorité (4 voix contre et 9 abstentions). Elle a également approuvé le budget basé sur la cotisation à 110 francs qui prévoit un petit bénéfice. La BVLT se compose actuellement de 27 156 membres. L’engagement d’Urs Bütikofer, membre sortant du comité, et l’élection de son successeur Urs Schneeberger, d’Oberbottingen, ont été salués par des applaudissements nourris. Tous les membres de la BVLT peuvent bénéficier de consultations juridiques données par Samuel Lemann et dont les trente premières minutes sont gratuites. Finalement, Peter Gerber a rapporté que 1210 participants, un record, ont suivi en 2015 la formation G ou M (pour Mofa signifiant « cyclomoteur » en allemand) et dévoilé le programme d’activité 2016. Celui comprend notamment les contrôles de pulvérisateurs d’avril à septembre, les tests de freinage le 18 mai à Finsterhennen ou Worben, de même que les éliminatoires cantonales en août dans la région de Berthoud pour le Championnat suisse de conduite de tracteur qui aura lieu le 11 septembre dans le canton de Fribourg.  n

Atmosphère de renouveau au BVLT avec (de g. à d.) Urs Bütikofer, Urs Schneeberger, Werner Salzmann, Hans Jörg Rüegsegger, Klaus Brenzikofer et Peter Gerber. Photo : Dominik Senn

Le président de l’ASETA et conseiller national Werner Salzmann reçoit d’Anton Moser, président de la LVLT, un présent en remerciement pour son exposé. Photo : Dominik Senn

L’Association lucernoise pour l’équi­pement technique de l’agriculture (LVLT) tient traditionnellement son assemblée générale à l’hôtel Brauerei le jour du marché de la Saint-Nicolas de Sursee. Quelque 60 membres (sur un total de 1800) y ont participé ainsi que des invités parmi lesquels le conseiller national Werner Salzmann et Aldo Rui, respectivement président et directeur de l’ASETA. La LVLT, selon son président Anton Moser, entretient d’excellentes relations avec l’Office de la circulation routière, la police de la circulation et le Service de prévention des accidents dans l’agriculture en organisant régulièrement des rencontres. « La qualité du trafic routier agricole s’est améliorée dans le canton de Lucerne », résume Anton Moser. Unanimité pour l’augmentation de la cotisation Le gérant Josef Erni a présenté les comptes de résultat, le bilan 2014 – 2015 et le budget 2015 - 2016. L’exercice est bouclé avec un chiffre d’affaires d’un quart de millions de francs et une perte de 558 francs. Le nouveau budget prévoit à nouveau un report des pertes de 770 francs. Les recettes d’environ 277 000 francs proviennent principalement des cotisations (127 000 francs), de l’école de conduite (40 000 francs), des tests de pulvérisateurs (21 500 francs) et de la centrale du cercle de machine (70 000 francs). « Ce n’est que grâce à l’activité de cette dernière que l­e déficit de la LVLT reste minime », a expliqué Josef Erni. L’assemblée a accepté à l’unanimité la hausse de 15 francs de la cotisation qui s’élève ainsi à 95 francs.

189 pulvérisateurs Une conférence sur l’ensilage (remplissage, entreposage et prélèvement) aura lieu le 8 mars 2016 au BBZN de Hohenrain. Les tests de pulvérisateurs se dérouleront dans le courant du mois de mars : 35 pulvérisateurs avec souffleuse du 14 au 16 mars et 50 pulvérisateurs pour grandes cultures du 16 au 28 mars au BBZN de Hohenrain, 18 de ce type le­ 21 mars à Willisau, 35 le 22 mars à Ruswil, 33 le 23 mars à Uffikon ainsi que 17 le 24 mars chez Albisser & Bucher à Triengen. Des éliminatoires cantonales seront organisées en avril / mai en vue du Championnat suisse de conduite de tracteurs dans le canton de Fribourg. Alors que la­ centrale du cercle de machines a cédé le centre de profit AgriHome, AgriWork (placement de main-d’œuvre, dépannage agricole) dégage un excédent de 10 % par rapport à l’année précédente. « Le recrutement d’un nombre suffisant d’assistants d’exploitation agricole est cependant un problème dans toute la Suisse. Et des conventions collectives de ­travail pour les locations de services sont impossibles en agriculture », a fait remarquer Anton Moser. A la fin de la séance, Werner Salzmann a évoqué l’actualité de l’ASETA. Il a affirmé qu’il s’engageait en faveur d’une agriculture productrice.  n 1 2016  Technique Agricole

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n  ASETA | Sections

ZH

AR

AI

GL

SG

Priorité à la sécurité

Que contient le permis ?

La sécurité dans l’utilisation des machines agricoles ainsi que la sécurité dans le placement de la fortune ont été les thèmes de la 89e Assemblée annuelle de la Section zurichoise de l’ASETA.

Le permis de conduire et son interprétation ont été le thème de l’exposé du conférencier invité lors de la 77e Assemblée générale de la Section de l’ASETA des cantons SG, AR, AI, GL.

Roman Engeler

Roman Engeler

Le président de section et membre du comité de l’ASETA Urs Wegmann a eu le plaisir de saluer au Strickhof à Winterthour-Wülflingen une salle de gymnastique remplie jusqu’au dernier rang pour la 89e Assemblée annuelle, dont le conférencier Markus Geissler de la Police cantonale de Zurich qui lors de son exposé intéressant a présenté le trafic routier agricole du point de vue de la police et a soulevé la thématique des accidents. « Les accidents ne se produisent pas simplement par hasard, ils sont engendrés voire provoqués », souligne l’adjudant de police. « Des erreurs peuvent se produire, mais il faut apprendre de celles-ci », dit-il encore.

Le président Heiri Schmid a eu le plaisir de saluer lors de la 77e Assemblée générale non seulement une salle remplie jusqu’au dernier siège, mais aussi de nombreux invités, dont deux présidents de l’ASETA, le président actuel Werner Salzmann et son prédécesseur Max Binder.

Les comptes dans le rouge L’année sous revue de la section peut être qualifiée de calme a souligné le président Urs Wegmann dans son rapport annuel. L’accent a été mis sur l’organisation de nombreux cours, des tests de freinage et d’autres contrôles de la circulation routière ainsi que sur les tests de pulvérisateurs pour les champs. « L’événement phare a été ‹ la nuit sans charrue › pendant laquelle nous avons pu procéder à une démonstration unique en son genre des divers types de machines fonctionnant quasiment en parallèle », selon Wegmann. Il a fait les éloges de la bonne collaboration avec le département spécialisé de la technique agricole du Strickhof avec lequel de nombreux événements de la section ont pu être planifiés et réalisés. Le trésorier, Urs Rinderknecht a présenté des comptes annuels déficitaires de 10 000 francs, néanmoins approuvés à l’unanimité par l’assemblée. Une hausse de 15 francs de la cotisation annuelle a été approuvée avec seulement quelques oppositions, le budget pour l’exercice comptable en cours prévoit un déficit moins important par rapport à l’année précédente. Le comité a lancé un débat au sujet de la stratégie de placement pour la fortune importante qui est actuellement investie dans des fonds (sûrs). Pour le moment, la majorité ne souhaite aucun changement, bien qu’une proposition ait été portée par l’assemblée pour que l’argent soit plutôt investi dans des organisations agricoles.  n

Ueli Lehmann, le responsable démissionnaire des cours de formation Matthias Bannwart, Christian Giger, Heiri Schmid et Bruno Aemisegger (de g. à d.)

Des actions publicitaires spéciales, dont une présence au salon « Tier& Technik » à Saint-Gall, ont permis de gagner 35 nouveaux membres et de compenser ainsi quelque peu le départ de 72 personnes. La section a été active lors de cours de formation et d’examens de conduite. Des cours pour chiens et des contrôles d’installations électriques font également partie de l’offre de services. Les comptes annuels se sont soldés par un bénéfice de 3500 francs, versés au fonds propres. Le budget se calcule sur la base des chiffres de l’année précédente. Malgré tout, une augmentation de 10 francs de la cotisation à 77 francs a été approuvée à l’unanimité.

Nouveau comité

Urs Wegmann, président avec le conférencier Markus Geissler.

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Technique Agricole  1 2016

Les deux postes vacants du comité, occupés jusqu’à présent par Alex Hofstetter (parti l’an dernier) et Ueli Lehmann (nommé membre d’honneur), ont pu être repourvus par les agro-entrepreneurs Christian Giger de Sevelen (SG) et Bruno Aemisegger de Lutzenberg (AR). Le président Heiri Schmid, à la tête du comité, ainsi que tous les membres actuels ont été réélus pour un nouveau mandat de quatre ans. Le programme annuel contient diverses assemblées dans les régions pour traiter des défis actuels en termes de comportement et d’utilisation des équipements techniques de l’agriculture. Beat Ochsner, responsable technique de l’Office de la circulation routière et de la navigation du canton de Glaris, a présenté un exposé très informatif sur le sujet « Que contient mon permis de conduire ? ». Ce document, selon Ochsner, autorise son propriétaire à conduire le véhicule correspondant. Les participants de l’assemblée ont été intéressés par les détails, les conditions ou les exigences supplémentaires traitant de la manière d’utiliser le véhicule correspondant.  n


Rapport | ASETA   n

Bonne présence en Valais Dominik Senn

Matthieu Vergère de Vétroz, bon connaisseur du monde viticole valaisan. Photo : ldd

Né en 1986, Matthieu Vergère de Vétroz (VS) est l’un des plus jeunes présidents d’une section de l’ASETA. L’une de ses principales préoccupations est le règlement de la succession des domaines agricoles. « La profession d’agriculteur a été dévalorisée et n’est pas assez soutenue par la politique. » La remise d’exploitation à la génération suivante est extrêmement difficile, davantage encore si l’on ne possède pas de domaine familial. Conséquence : les écoles d’agriculture enregistrent peu d’élèves et les personnes actives sont plutôt d’un certain âge. A son avis, l’Office fédéral de l’agriculture devrait faciliter encore davantage la reprise de domaines agricoles par de jeunes agriculteurs. Matthieu Vergère a fait son apprentissage­ de viticulteur et d’arboriculteur à Château­neuf. En 2005, il est devenu chef de culture auprès d’un exploitant viticulteur à Vétroz. L’an dernier, il a fondé sa propre entreprise de prestations agricoles et de déneigement. Il propose actuellement l’exécution de quasiment tous les travaux viticoles, du terrassement aux vendanges en passant par le travail du sol et la plantation de vignes. Sa passion pour les machines, la technologie et les aspects de sécurité l’ont amené à s’inscrire à la section valaisanne de l’ASETA, encouragé ­en cela par le gérant d’alors, Raymond Roduit, à qui il a succédé en 2008, et par le président Dominik Salvati dont il prendra la relève en 2012. « La collaboration avec la section valaisanne est pour moi un enrichissement », répond-il s­ i on lui pose la question de l’utilité d’être membre de l’ASETA. « J’ai l’occasion de nouer de précieux contacts et je suis régulièrement informé des développements et des nouveautés du secteur des machines. » Aujourd’hui, il est actif dans différentes commissions. En novembre 2016, il participera pour la cinquième fois au module de cours « Prévention des accidents agricoles dans le trafic motorisé » lancé à son initiative par le comité, en collaboration avec la police can­ tonale et le Service de prévention des accidents dans l’agriculture. Le cours doit permettre aux jeunes conducteurs d’acquérir un comportement de conduite sûr dans le trafic motorisé lorsqu’ils conduisent des véhicules et des machines agricoles. Matthieu Vergère propose à l’ASETA d’accorder plus d’attention aux machines pour les cultures spéciales comme la viticulture. Il a aussi été le moteur de la première présence de l’ASETA à Agrovina 2014 où l’association a accueilli les visiteurs sur son propre stand. On pourra le rencontrer du 26 au 29 janvier­ à Agrovina 2016, où il représentera l’ASETA comme il convient.  n 1 2016  Technique Agricole

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n  ASETA | Sections

Assemblées générales VD Le mercredi 27 janvier 2016, 10 h 00, à la salle Jean-Villard Gilles à Daillens Conférences « Un incendie, un dégât naturel, que couvre l‘ECA? » (par MM. Blaise Gaillard et Jean-François Dutruy) et entretien et test de freinage pour les remorques 40 km / h (par MM. Bertrand Dubois et Michel Liaudat), ensuite fondue bourguignonne à CHF 30, inscription obligatoire : 021 806 42 81, v.bugnon@bluewin.ch.

ZG Le mercredi 27 janvier 2016, 19 h 45 Restaurant Brandenberg à Zug Avec exposé de Rapid Technic AG « Rapid autrefois, Rapid de nos jours ».

VS Le vendredi 29 janvier 2016, 10 h 00 CERM, Martigny

GE Le mercredi 3 février 2016, 10 h 30 Salle communale de Satigny

FR Le mardi 16 février 2016, 9 h 30 Restaurant Kreuz à Ried bei Kerzers Avec exposé « Agriculture de précision vue par un praticien », présentation d’un semoir a semis direct et visite de l’entreprise Swissradies.

NW Le mercredi 17 février 2016, 20 h 00 Restaurant Sternen, Ennetbürgen Bref exposé du président de l’ASETA et conseiller national Werner Salzmann sur le thème des prestations de services et l’orientation future de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture.

GR Mercredi 17 février 2016, 19 h 45 Restaurant Zur alten Brauerei à Thusis

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Technique Agricole  1 2016

BL Mardi, 8 mars 2016, 20 h 00 Centre agricole Ebenrain à Sissach Avec exposés « Conditions de base des plaques de contrôle vertes » (Fritz Zioerjen) et « La vie d’un champion de labour » (Beat Sprenger)

AG Cours « Au travail avec le cheval » Du 18 au 22 avril 2016 Le centre agricole de Liebegg et la société « IG Arbeitspferde » proposent à nouveau un cours d’une semaine pour les personnes qui s’intéressent aux chevaux. Le débardage du bois, les transports ainsi que les travaux du fourrage et des cultures pourront y être exercés dans la pratique du 18 au 22 avril 2016. Les soirées seront consacrées à de la théorie sur l’alimentation du cheval, une visite d’écurie et des moments conviviaux. Le délai d’inscription est fixé au 26 février 2016. Informations complémentaires : Ernst Rytz, président de l’« IG Arbeitspferde », 079 522 34 84, me.rytz@teleport.ch, ou Andreas Estermann, centre agricole de Liebegg, 062 855 86 80, andreas.estermann@ag.ch.

Protection du sol lors de l’utilisation de véhicules agricoles Mercredi 6 avril 2016, de 19 h 30 à 22 h 00 Centre agricole de Liebegg, Gränichen « Quiconque construit une installation ou exploite un sol doit, en tenant compte des caractéristiques physiques du sol et de son état d’humidité, choisir et utiliser des véhicules, des machines et des outils de manière à prévenir les compactions et les autres modifications de la structure des sols qui pourraient menacer la fertilité du sol à long terme. » Citation de l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol), article 6, paragraphe 1. Thèmes abordés : technique agricole et protection du sol, prévention du compactage du sol, choix des pneus. Responsable du cours : Hansjörg Furter, Landwirtschaftliches Zentrum Liebegg. Conférencier : Matthias Stettler, Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL). Une inscription préalable n’est pas nécessaire. La manifestation est gratuite et ouverte à tous les intéressés !

Cours de conduite de tracteur pour femmes Jeudi 21 ou vendredi 22 avril 2016, de 9 h 00 à 16 h 00 Centre agricole de Liebegg, Gränichen Obtenir des explications complètes sur un tracteur, manœuvrer le tracteur avec ou sans remorque, connaître des outils portés comme la pirouette ou l’andaineur à toupies, et les atteler au tracteur sans stress ni contrainte de temps.


Sections | ASETA   n

Thèmes abordés  : maniement du tracteur, contrôles importants, manœuvres des tracteurs, des remorques et des outils portés en toute sécurité, situations dangereuses à la ferme, perception et maîtrise du terrain et de la route. Ce cours s’adresse aux femmes qui désirent approfondir leurs connaissances pratiques des tracteurs. Le permis de circulation de la voiture ou du tracteur est demandé. Des connaissances préalables ne sont pas nécessaires. Responsable du cours : Hansjörg Furter, centre agricole de Liebegg. Tarif : CHF 110.– , matériel de cours et repas de midi inclus si le mari, le partenaire ou l’ami est un membre de l’Association argovienne pour l’équipement technique de l’agriculture (AVLT), CHF 130.– pour nonmembre de l’AVLT. Inscription : jusqu’au 1er avril 2016 au Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen, secrétariat des cours, Marianna Kühn, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch.

Journée d’action pour les freins de remorque Jeudi, 2 juin 2016, de 9 h 00 à 16 h 00 Bachmann Agrotech AG, Herdmattenstrasse, 5636 Benzenschwil Testez vos remorques sur un banc d’essai de freinage moderne. Après le contrôle, vous recevez un procès-verbal et des conseils sur la manière d’améliorer la performance de freinage de la remorque. Temps nécessaire pour une remorque à deux essieux : environ 30 minutes. Chaque essieu est contrôlé séparément. Les véhicules sont testés sans chargement, la charge maximale admissible par essieu est stimulée hydrauliquement. Responsable du cours : Hansjörg Furter, Landwirtschaftliches Zentrum Liebegg. Coût : CHF 50.– par essieu pour non-membre AVLT ; les membres AVLT paient CHF 25.– par essieu. Inscription : jusqu‘au 22 mai 2016 auprès de Thomas Vögeli, gérant de l‘AVLT, 079 77 44 715, sektion.ag@agrartechnik.ch.

FR Cours sur la circulation routière et l’équipement des véhicules automobiles agricoles L’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture (AFETA), avec l’aide des instructeurs de la Police cantonale et de l’Institut agricole de Grangeneuve, organise des cours en vue de se préparer pour l’examen théorique du permis de conduire de la catégorie G (véhicules automobiles agricoles dont la vitesse maximale n’excède pas 30 km / h), qui donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs. Ce cours aura lieu pendant une journée, soit le 29, le 30 ou le 31 mars 2016. Il est destiné aux jeunes filles et garçons nés avant le 1er mars 2003. Les bulletins d’inscription sont disponibles auprès des secrétariats des CO du canton ou auprès de l’AFETA, laurent.guisolan@fr.ch, 026 305 55 58. L’inscription est possible jusqu’au 1er mars 2016; impérativement respecter ce délai!

Cours de conduite pour agricultrices et jeunes conducteurs Samedi 5 mars 2016, de 9 h 00 à 16 h 00 Institut agricole de Grangeneuve, 1725 Posieux L’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l‘agriculture (AFETA) met sur pied un cours de conduite d’une journée qui s’adresse particulièrement aux agricultrices et jeunes conducteurs de véhicules agricoles avec un permis valable (catégorie : B, C, D, F, G). Tarif : 110 francs pour les épouses et enfants des membres de l’AFETA et 130 francs pour les non-membres. Compris dans le cours : inscription, café-croissant, repas de midi, gilet de sécurité. Inscrivez-vous tout de suite et jusqu’au 24 février 2016 à l’adresse suivante : AFETA, Laurent Guisolan, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, laurent.guisolan@fr.ch – 026 305 55 58.

La campagne de test de freins 2016 L’AFETA maintient sa campagne de test de freins pendant l’année 2016. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km / h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. A l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé par l’USM. Où : l’atelier agréé le plus proche de votre domicile (la liste des ateliers peut être consultée sur www.smu.ch). Quand : durant toute l’année 2016 Important : Pour les tests, les convois doivent être équipés de freins de service hydraulique ou pneumatique. Avantage : Pour ses membres, l‘AFETA prend en charge un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse suivante : AFETA/FVLT, Laurent Guisolan, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux. Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclomoteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : 17 février 2016 à Sursee, 13 h 15 - 17 h 30 13 avril 2016 à Sursee, 13 h 00 - 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.–. Cours de base de scooter et moto : tous les samedis à Büron et à Sursee. CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres. Dates des prochains cours  : 12 et 19 mars 2016, 23 et 30 avril 2016, 13 h 00 - 17 h 00. Cours de théorie sur le trafic routier à Sursee, Willisau, Schüpfheim et Hochdorf. CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : 2/3/9/10 mars2016 à Sursee, 19 h 00. Offre combinée pour les scootéristes plus avantageuse que les prix à

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n  ASETA | Sections

l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) / VKU (4 ×2 leçons). Le prochain cours commence le 24 février à Lucerne. Informations et inscription : (sous réserve de changements, p. ex. de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse, 6276 Hohenrain, 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch, www.lvlt.ch.

SG,

AI,

AR,

GL

Assemblées 2016 Kreis AR Vorderland, AR Hinterland, IR Appenzell 21 janvier 2016, 20 h 00, Restaurant Engel, Herisau : Economiser le courant – réduire les coûts Kreis St. Peterzell, Kirchberg, Lütisburg, Dietfurt 22 janvier 2016, 20 h 00, Restaurant Rössli, Tufertschwil : Trafic routier agricole Kreis Häggenschwil, Rorschach 26 janvier 2016, 20 h 00, Eigenmann’s Hof, Berg SG : Impressions du voyage au Paraguay Kreis Goldingen, Wagen, Eschenbach, Schmerikon 22 février 2016, 20 h 15, Restaurant Ochsen, Neuhaus : Trafic routier agricole Kreis GL Unterland, GL Hinterland 4 mars 2016, 20 h 00, Restaurant National, Näfels : Sécurité du chargement

Formation pour le permis G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F / G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km / h. Conditions de participation au cours : •  Age minimum de 14 ans (selon le canton, le cours peut être suivi un à deux mois avant l’anniversaire, il peut l’être dès le treizième anniversaire dans la section Grisons) •  Compréhension du sujet

Voir aussi www.fahrkurse.ch AG Lieux et dates du cours : Frick 31 août et 7 sept.; Liebegg 7 et 14 mai, 12 et 19 nov.; Muri 5 et 12 mars, 9 et 16 nov.; Riniken 30 mars et 6 avril, 26 oct. et 2 nov. Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, bvlt@bluewin.ch BL, BS Lieu du cours : Sissach, dates du cours : 2 et 19 mars, 6 et 23 avril, 17 août et 3 septembre 2 et 19 novembre Contact : Susi Banga, 061 411 22 88, Gruthweg 103, 4142 Münchenstein, s.banga@bluewin.ch FR Dates du cours : 29, 30 ou 31 mars 2016 Contact : AFETA, Laurent Guisolan, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, laurent.guisolan@fr.ch, 026 305 55 58 GR

ZH Voyage en Autriche Avec Rattin Reisen, l’Association zurichoise pour l’équipement technique de l’agriculture organise au printemps un voyage en car en Autriche à la découverte du Tyrol, de la Carinthie, de la Styrie, du Burgenland ainsi que de la Basse-Autriche et de la Haute-Autriche. Premier voyage : du dimanche 22 mai au dimanche 29 mai 2016 Deuxième voyage : du dimanche 5 juin au dimanche 12 juin 2016 Description du voyage sur www.agrartechnik.ch Inscription : Rattin AG, Neuhausen am Rheinfall, tél. 052 633 00 00

Lieux du cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Davos, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Dates du cours : pendant les vacances de Pâques et d’automne Contact : M. Bernard Tschanz, ch. du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch SG, AI, AR, GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Lieu et dates du cours : Herblingen: 12 mars, 17 septembre. Contact  : VLT-SH gérant, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO

L’antenne romande de l’ASETA Sur le site de l’école d’agriculture du canton de Vaud Agrilogie Grange-Verney à Moudon, l’ASETA s’est donné un nouveau visage. L’antenne romande de l’ASETA est devenue un centre de référence pour les membres des sections romandes. Cette antenne assure à L’ASETA et aux sections romandes une présence sur place et le maintien, voire le développement, de prestations pour les membres francophones. Elle accroît le rayonnement suprarégional d’Agrilogie, à l’instar du SPAA, dont le siège se situe à Grange-Verney. Compétences spécifiques en technique et en trafic agricoles : Walter Hofer, enseignant en machinisme agricole et personne de contact de l’antenne romande de l’ASETA : 021 557 46 46, walter.hofer@vd.ch.

Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Lieu du cours : Wangen Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL / Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu du cours : Oulens-s / Echallens, dates  du cours: mars et juin 2016 Contact : section vaudoise de l’ASETA, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZH Lieux du cours : Strickhof, Lindau Contact : ASETA ZH, Eschikon, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch ZG Lieu du cours : Zoug, dates du cours : 18 avril et 21 avril, 10 et 13 octobre Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

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ASETA Impressum 78e année SVLT ASETA

Unterstützt durch den Fonds für Verkehrssicherheit (FVS)

Cours de conduite G40 Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des tracteurs agricoles et des véhicules exceptionnels à une vitesse de 40 km / h au maximum. Le G40 est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Lieux de cours (* en allemand) : * Aarberg BE, * Balgach SG, * Bazenheid SG, * Biberbrugg SZ, * Brunegg AG, * Bülach ZH, Bulle FR  ; Claro TI, Corcelles-près-Payerne VD, Courtételle JU, * Düdingen FR, * Frauenfeld TG, * Gossau ZH, * Hohenrain LU, * Ilanz GR, * Interlaken BE, * Kägiswil OW, * Konolfin­gen BE, * Landquart GR, * Langnau i.E. BE,­ La Sarraz VD, Les Hauts-Geneveys NE,­­ * Lindau ZH, * Lyss BE, * Lyssach BE, * Marthalen ZH, *  Mettmenstetten ZH, Mou­ don VD, * Niederurnen GL, Nyon VD, * Oensingen SO, * Saanen BE, Saint-Maurice VS, * Salez SG, * Schöftland AG, * Schwarzenburg BE, * Schwyz SZ, * Scuol GR, Sion VS, * Sissach BL, * Sitterdorf TG, * Sursee LU, * Thusis GR, Tramelan BE, * Tuggen SZ, * Visp VS, * Willisau LU, * Zuoz GR, * Zweisimmen BE, * Zwingen BL Conditions de participation : • Un permis de conduire G, ou catégorie supérieure, âge minimum de 14 ans •  Un tracteur avec cabine de protection o ­u arceau de sécurité (vitesse maximale de­ 30 ou 40 km / h) pour la première journée • Un tracteur avec cabine de protection­ ou arceau de sécurité et une remorque agricole (poids garanti au moins 3500 kg) pour la deuxième journée •  Une bonne maîtrise de la conduite

Antenne romande de l’ASETA Service technique, Walter Hofer Tél. 021 557 46 46, walter.hofer@vd.ch

Prochain numéro :

Thème principal : Manutention de lisier Impression Balles rondes : liage par filet ou par film Prise en main du Kubota « M7131 » avec transmission continue En savoir plus Nouvelles buttes de la normalisation •  Véhicules techniquement au point •  L’assurance est de la responsabilité des participants Autorisation exceptionnelle : associée au permis de conduire de catégorie G, les participants reçoivent environ un mois avant le premier jour de cours une autorisation exceptionnelle leur permettant de s’exercer au volant d’un tracteur agricole roulant à 40 km / h, ainsi que de conduire la remorque uniquement pendant le cours sur le lieu duquel elle sera amenée par le chemin le plus direct. Prix du cours : membres de l’ASETA CHF 580.– / *CHF 480.– net, non-membres CHF 630.– / *CHF 530.– net (*montant de la fac­ture après la déduction d’une ristourne de CHF 100.– accordée par le Fonds de sécurité routière [FSR]). Des frais administratifs de CHF 60.– seront perçus pour une annulation survenant moins de deux semaines avant­ le début du cours. En cas d’absence injustifiée, l’ASETA se réserve le droit d’encaisser l’intégralité du montant de la facture.

Les autres cours :

Plate-forme Les tendances à la « Tier & TEchnik »

Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : + 41 56 462 32 50 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Ueli Zweifel : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken, Tél. : + 41 56 462 32 00, fax + 41 56 462 32 01 www.agrartechnik.ch Directeur de la publication Roman Engeler, case postale, 5223 Riniken, Tél. : 079 207 84 29 Courriel : roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Stämpfli SA Vanessa Ciglar, cheffe des annonces Tél. : + 41 31 300 63 87 Courriel : inserate@staempfli.com Tarif des annonces Tarif valable : 2015 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik

Soudure (autogène, électrique, TIG)

Informations et renseignements : 056 462 32 00, zs@agrar­technik.ch, www.coursdeconduite.ch et www.g40.ch

Formation continue pour les chauffeurs selon l’OACP Cours pour caristes (formation de base)

Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne Paraît 11 fois par an Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : CHF 135.– (TVA exclue) Le numéro 2 / 2016 paraîtra le 18 février 2016. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 4 février 2016.

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1037 ETAGNIÈRES, Etrama SA

1533 MÉNIÈRES, CVT Mécanique Sàrl

1169 YENS, Kufferagri Sàrl

1663 EPAGNY, Nicolas Jaquet SA

1262 EYSINS, Dubois F. et J. Sàrl

1906 CHARRAT, Etablissements Chappot SA

1415 DÉMORET, Demagri SA

2854 BASSECOURT, GVS Agrar Jura


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