Technique Agricole 01/2020

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Janvier 2020

TRAVAUX À L’INTÉRIEUR DE LA FERME De la fourche à fumier au smartphone Des marques auriculaires pour suivre le comportement alimentaire Que faire en cas de perte de la cargaison ? Test de sept broyeurs de prairie


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Janvier 2020 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 16 18 20 22 24

Interview d’Otto Roiss, directeur du groupe Bauer Thème principal : travaux à l’intérieur de la ferme Le smartphone au lieu de la fourche à fumier ? Utiliser des marques auriculaires électroniques ? Des systèmes pour localiser les animaux Vingt ans d’expérience avec un robot de traite Un robot pousse fourrage fournit une aide précieuse À quoi faut-il veiller avec un robot d’évacuation du fumier ?

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Impression 28 38 40

Test comparatif de sept broyeurs de prairie Remorque à tapis roulant Strautmann « Aperion 2401 » Benne high-tech de Fritz Lehmann

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Management 42 45

Perte de la cargaison : chance dans le malheur Tarifs de déneigement

42

Plate-forme 46 48 50

Combattre les limaces avec un robot Procédé inédit d’enfouissement de la fumure En savoir plus Méthodes de dialyse pour le nettoyage de l’huile

Sécurité 52

Ouvrir enfin les yeux sur les zones dangereuses

Passion 54

Le MAN « 4R3 » de Fritz Hartmann ? Indestructible !

ASETA 56 57 62 63

Comptes rendus des assemblées de sections Communication des sections Michael Schelbert : alpages et rock ’n’ roll Les cours et l’impressum

Page de couverture L’automatisation s’est imposée ces dernières années à la ferme avec les robots de traite, d’évacua­tion du fumier et d‘affou­ragement.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

Werner Salzmann, président de l’ASETA

L’année qui s’ouvre sera décisive pour l’agriculture suisse, ont souligné les dirigeants de l’Union suisse des paysans (USP) à la conférence de presse traditionnelle de début janvier. L’accord de libre-échange prévu avec les États du Mercosur, le message relatif à la politique agricole « PA 22+ » ou encore les débats sur les initiatives touchant à l’utilisation de produits phytosanitaires ne présagent rien de bon pour une agriculture suisse productive, si tout ou partie de ces objets tels qu’on nous les présente aujourd’hui sont mis en œuvre. L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) ne reste pas de marbre. Elle va s’engager aux côtés de l’USP pour combattre, en particulier, les initiatives contre les produits phytosanitaires et leurs formulations extrêmes, sans jeu de mots. Par le biais des tests de pulvérisateurs, cela fait des années que notre association soutient un usage des produits de traitement précis et ménageant l’environnement. Et avec de nouveaux matériels, des méthodes innovantes – sous-entendu un recours croissant à la numérisation –, ces applications vont encore gagner en exactitude. Une interdiction, fût-elle dictée par les paiements directs, n’apportera en aucun cas le résultat qu’escomptent les auteurs des initiatives. L’agriculture sera très sollicitée en 2020. Pour relever les défis que nous évoquons, il faut que tous les acteurs de la branche tirent à la même corde et dans la même direction. Chers adhérentes et adhérents de l’ASETA, chers lectrices et lecteurs de Technique Agricole, j’espère pour l’avenir de l’agriculture suisse que nos efforts seront couronnés de succès.

L’édition no 2 paraîtra le 13 février 2020.

Photo : Ruedi Hunger

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Actualité

En bref Binderberger a adapté sa gamme de scies circulaires aux nouvelles prescriptions de sécurité. Avec la marque AgXTend, CNH Industrial veut développer à l’échelle mondiale les méthodes de travail agricole numériques et spécifiques à la surface. Le groupe vient de nommer Maximilian Birle comme premier directeur général de cette entreprise. Lemken a lancé l’application « Agroparts Mobile » pour faciliter l’identification et les commandes de pièces de rechange. Dès ce mois de janvier, une nouvelle géné­ ration du pulvérisateur automoteur Agrifac « Condor » sort de la chaîne de production. Jost Werke AG, fabricant allemand de sys­ tèmes de sécurité pour véhicules utilitaires, reprend le spécialiste suédois des chargeurs frontaux Ålö. En lieu et place d’une présence à l’Agrama, Robert Aebi Landtechnik AG organisera une journée de plein champ à Höri (ZH), les 22 et 23 août 2020. Avec 3,9 milliards d’euros, Claas a un peu amélioré ses ventes 2019. Toutefois, le résul­ tat avant impôts n’atteint que 136 millions d’euros (2018 : 226 millions d’euros). Le constructeur de véhicules utilitaires et de machines agricoles Krone a réalisé un chiffre d’affaires de 2,24 milliards d’euros durant l’exercice 2018/2019 (contre 2,1 mil­ liards l’exercice précédent). Les ventes de machines agricoles atteignent 698 millions d’euros (+9 %). Avec une croissance d’environ 6 % dans le domaine de l’assurance maladie obligatoire au 1er janvier 2020, Agrisano enregistre une nouvelle augmentation du nombre d’assurés ; les autres produits d’assurance sont aussi à la hausse. Les semoirs pour dérobées APV seront aussi disponibles chez Lemken, notamment pour équiper les cultivateurs et les déchaumeuses à disques du constructeur allemand de ma­ chines agricoles. Ces semoirs seront com­ mercialisés sous le nom de « Seedhub 5 ». Les 11 et 12 mars prochain, un colloque scientifique est organisé à Tänikon (TG). Il abordera deux sujets, l’automatisation et la numérisation. La saison 2019 des betteraves à sucre s’est achevée les premiers jours de janvier, avec le chargement des derniers tas encore aux bords des champs. Ainsi se termine la plus longue campagne de l’histoire.

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Dans une autre dimension La plus grande autochargeuse jamais construite par Agrar Landtechnik a quit­ té la halle de production de Balterswil (TG) début décembre. Affichant une ca­ pacité de 84 m3 et une longueur hors tout de 11,6 mètres, cette « HL84 » peut transporter son compte de foin. Christof Baumgartner, de Märwil (TG), l’a fait fa­ briquer sur mesure pour son exploi­ tation. Cette remorque est montée sur un train roulant tandem orientable de 16 tonnes avec suspension, chaussé de pneus à profil bas 710/35 R 22,5 qui mé­ nagent le sol. Le rotor de chargement, robuste et peu exigeant en termes de maintenance, est équipé de six ame­ neurs décalés et d’un dispositif de lu­ brification automatique des chaînes. Le pick-up galvanisé à 6 râteaux, avec suspen­ sion à trois points, oscille sur 200 mm ; il assure un suivi optimal du terrain. Le fond mouvant à quatre

chaînes et pignons en fonte spéciale haute résistance est conçu pour une longue durée de vie, tout comme le châssis résistant à la torsion, sablé puis peint par immersion cathodique (cata­ phorèse). L’autochargeuse est en outre équipée de rehausses rabattables avec arceaux et câbles, conçues spécialement pour une utilisation dans des terrains en pente.

Le grand soir du moissonnage professionnel Klaus Semmler est un personnage bien connu des entrepreneurs germanopho­ nes ; c’est un conférencier et formateur de conducteurs d’engins agricoles très demandé. Au bénéfice d’une longue ex­ périence, ce spécialiste allemand du bat­ tage sait être convaincant, avec les mots justes. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que plus de 150 personnes soient accou­ rues chez Robert Aebi Landtechnik à Re­ gensdorf (ZH) pour l’écouter. La discus­ sion, affranchie de toute idée de marque de machines, a duré deux heures. Les participants ont appris ce qui compte vraiment en matière de battage, les ré­ glages essentiels à surveil­ ler sur la moissonneuse, la manière de se présenter aux agriculteurs en tant qu’entrepreneur afin que les deux parties profitent au mieux de la prestation. Klaus Semmler a évoqué la question du réglage de la machine, celle des pertes sur le champ – sou­ vent surestimées de son point de vue –, l’indispen­ sable surveillance des pièces d’usure, le pro­

blème du nettoyage – un aspect malheu­ reusement négligé. Pas avare de conseils et de petits « trucs », il a fourni quantité de chiffres clés et de règles de base à re­ tenir. On peut s’attendre à ce que chacun des auditeurs modifie l’un ou l’autre para­ mètre à sa machine et adapte son style de conduite pour améliorer sa prestation dès la saison prochaine. Klaus Semmler et les spécialistes du moissonnage de Robert Aebi Landtechnik ont utilisé la moisson­ neuse-batteuse exposée, une John Deere « T560 », modèle le plus vendu en Suisse, comme objet de démonstration et d’ins­ truction rapide.


Actualité

Encadrez les robots ! Les agriculteurs européens doivent-ils s’inquiéter lorsqu’ils utilisent des robots autonomes ? C’est la question posée par le « Rapport sur la robotique » publié récemment par l’Agro Innovation Lab (AIL). L’état des lieux que dressent les auteurs conclut que les robots agricoles sont maintenant suffisamment au point et que leur usage va se répandre. Mais l’absence de cadre juridique fait peser une menace sur ces innovations et leur expansion. D’après l’AIL, le législateur doit combler cette lacune le plus vite possible au niveau de l’Union européenne. Selon certaines estimations, le marché de la robotique est appelé à croître de 40  % d’ici 2025, avec un impact durable dans le secteur agricole aussi.

Nouveau chef chez Fritz Spahr AG Fritz Spahr AG, à Longeau (BE), a un nouveau directeur depuis le 1er janvier. Fritz Spahr (à g.), 68 ans, descendant des fondateurs de la maison, a transmis la direction à son chef d’atelier, Dominique Boillat (à d.). Ce collaborateur de 47 ans travaille chez Spahr depuis plus de 30 ans ; il dirigera aussi la succursale d’Aarberg (BE). Fritz Spahr continuera à travailler pour son entreprise comme conseiller commercial. Stefan Sahli devient chef de l’atelier de Longeau, tandis qu’Adrian von Dach prend la tête de celui d’Aarberg.

Naissance d’une entreprise Les sociétés Kerner Maschinenbau à Aislingen, en Allemagne, et Dickson à Pram, en Autriche, ont co-fondé l’entreprise à responsabilité limitée DicksonKerner GmbH. En 2020, une première réalisation commune, le système modulaire de désherbage mécanique et d’entretien des cultures « Variofield », doit être commercialisée. Caractéristique principale de cet équipement à plusieurs poutrelles ? Sa structure permet de monter différents ins­ truments de travail du sol. Ce nouvel outil sera commercialisé via le réseau de distribution de Kerner, une marque qui va conserver son indépendance.

Portes ouvertes chez Meier « Avec cet événement de fin d’année, nous offrons à nos visiteurs la possibilité d’examiner notre gamme en grandeur nature et de découvrir nos nouveaux produits », a déclaré Stefan Dudli en marge de l’exposition qui avait lieu fin 2019. Stefan Dudli est depuis l’été 2019 directeur de Meier Ma­ schinen AG, à Marthalen (ZH). Les racines de cette maison remontent à 1892 ; elle emploie 19 personnes et forme 4 mécaniciens en machines agricoles. Depuis des décennies, les mois­sonneuses-­ batteuses et les ensileuses à maïs Claas vert clair font sa renommée bien au-­ delà de sa région. Mais Meier Ma­ schinen entretient aussi des relations commerciales de longue date avec de nombreuses autres mar­ques dont elle assure la distribution.

Belle ambiance et bonne humeur Traditionnellement, Brack Landtechnik organise à Unterstammheim (ZH) son exposition aux alentours de Noël. Ces deux jours, une foule considérable et de fort belle humeur a rallié l’Amtacker, où le patron Albert Brack, son fils Stefan et toute l’équipe de l’entreprise l’ont accueillie à bras ouverts. Des agents commerciaux

des fournisseurs de matériels étaient venus en renfort. Tous ces spécialistes ont pu apporter aux agriculteurs des informations sur la vaste gamme de produits, toujours en expansion, que vend Brack Landtechnik. Les chargeurs articulés et compacts du français Manitou étaient exposés pour la première fois.

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Actualité

Bineuse de précision Le fabricant Phenix a vingt ans d’expérience de désherbage mécanique sur une ferme biologique de 400 hectares en Bourgogne (F). Ses bineuses ont des largeurs de travail de 3 à 12 mètres, avec des interrangs de 15 à 80 cm. Les parallélogrammes « X-Control » peuvent se monter librement sur toute la largeur du châssis, de sorte à adapter l’interligne à tout type de culture. Ces parallélogrammes sont à commande mécanique ou hydraulique directe, de la cabine du tracteur. Chaque rang peut être désactivé individuellement ; les outils sont compatibles Isobus, avec GPS. Le châssis coulissant « Lynx » est équipé d’une caméra à reconnaissance de couleurs, qui peut même être utilisée pour travailler dans de la végétation bien développée. Le châssis s’adapte à des voies de passage de 1,5 à 2,0 mètres et, grâce aux grandes roues de guida­ge, il stabilise la bineuse pour opti­miser le temps de réponse de l’outil pour les corrections latérales. En Suisse, les machines Phenix sont distribuées par le réseau de Ott machines agricoles à Zollikofen (BE).

Participation minoritaire d’un géant La plate-forme « AgXTend » du groupe mondial CNH a acquis une participation minoritaire dans Geoprospectors. Cette entreprise, dont le siège est à Traiskirchen, en Autriche, développe et produit des systèmes de mesure pour la détermination et l’analyse précises des structures des sols. Cette start-up a développé le « Topsoil-Mapper », connu également sous le nom de « SoilXplorer » (photo), qui, par induction magnétique, permet d’analyser l’intérieur des sols sur de grandes surfaces et de dresser leurs cartographies en fonction de leur type, de leur saturation en eau ou de leur compaction, entre autres paramètres. CNH coopère depuis un certain temps à la commer-

cialisation de cet instrument ; le groupe mondial est désormais actionnaire minoritaire de Geoprospectors. « AgXTend » est une plate-forme sur laquelle CNH collabore avec des startup innovantes dans le domaine des technologies agricoles ; elle vise à faciliter et accélérer l’accès au marché de ces jeunes entreprises grâce aux canaux de distribution de CNH.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un Case IH « Quadtrac 600 » à l’échelle 1 : 32.

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La 50e exposition d’une centenaire Le 9 août dernier, l’entreprise argovienne Mäder Landmaschinen, à Niederwil, a fêté son centenaire. Entre Noël et Nouvel An, elle a organisé sa célèbre exposition annuelle, cinquantième du nom. Rolf Mäder, le patron, et son équipe ont eu le plaisir d’accueillir des clients en nombre, aussi bien dans la chaleur de l’auberge « Zur Schmitte » que sur le grand parc où étaient exposés machines neuves et matériels d’occasion des marques New Holland, Steyr, Case IH, Iseki, Weidemann, Pöttinger, Rapid, Kärcher, Strautmann, Stihl. Entre autres noms de produits vendus à Niederwil. Rolf Mäder et sa sœur, Beatrice Kaufmann, responsable de la comptabilité de cette entre­prise d’une vingtaine d’employés, sont satisfaits du succès de leur « petite Olma de Niederwil » ; l’ambiance parmi les agri­ culteurs présents cette année était meilleure que lors des précédentes éditions. 6

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Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de Case IH « Quadtrac 600 ». Xavier Bignens, de 1188 Gimel (VD), est l’heureux gagnant du modèle de John Deere « 6219R » mis en jeu dans l’édition de décembre de Technique Agricole.


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Marché | Interview

Otto Roiss, directeur du groupe Bauer, a des visions pour la production d’énergie future en plus de son activité principale, le lisier et l’irrigation. Photos : R. Melzer

L’utilisation efficace de l’eau est déjà très en avance Dans l’interview qu’il a accordée à Technique Agricole, Otto Roiss, directeur du groupe Bauer, évoque le développement et les perspectives d’avenir du spécialiste autrichien de l’irrigation ainsi que du traitement et de l’épandage des lisiers. Johannes Paar*

Technique Agricole : En 2003, vous et vos partenaires avez repris ce qui est aujourd’hui le groupe Bauer. Qu’avezvous trouvé dans cette entreprise à l’époque ? Otto Roiss : Bauer était une entre­prise traditionnelle, pour ne pas dire à l’ancienne. Elle s’éparpillait dans les produits, la construction et cætera, mais elle était surtout désespérément déficitaire. Ne craigniez-vous pas une nouvelle faillite de cette entreprise ? Je n’ai jamais eu ni peur ni argent ! Plaisanterie mise à part : non, je n’avais pas peur, sinon je n’aurais pas fait le pas. *Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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J’avais déjà rejoint l’entreprise trois ans plus tôt en tant que restructurateur, puis je l’ai reprise, ensemble avec des partenaires, en 2003. Qui sont ces partenaires ? Ces partenaires sont – ou étaient – notre directeur financier actuel et le directeur commercial de l’époque, qui est malheureusement décédé dans un accident de la route lors d’un voyage d’affaires en Afrique du Sud, il y a trois ans. Qu’avez-vous changé pour que Bauer se retrouve en meilleure posture aujourd’hui que lorsque vous avez pris la relève ? Nous avons tout changé. C’est la raison pour laquelle j’ai repris cette maison.

Plus précisément ? Bauer était trop improductif, trop lent. En d’autres termes: beaucoup trop peu rentable et pas assez professionnel, sur l’ensemble de son activité, de la production jusqu’à l’administration. Vous avez donc investi dans la production, les usines et le personnel ? Avant d’investir quoi que ce soit, il a d’abord fallu modifier l’organisation et apporter des réponses à des questions comme « qui fait quoi, qui est-ce qui s’occupe de ça ? », ou « comment être plus rapide ? » C’est à la suite de ces questions que l’on a investi. Combien de temps ça vous a pris ? Nous étions déjà rentables en 2003.


Interview | Marché

Le changement climatique et les exigences légales toujours plus strictes en matière d’épandage de lisier jouent en votre faveur. Les affaires doivent être plutôt florissantes chez Bauer, non ? Cette question appelle plusieurs réponses. Je peux commencer par le confirmer : nos affaires sont en plein essor. Toutefois, on nous critique – à tort – car l’irrigation est présentée comme un gaspillage d’eau, c’est-à-dire tout le contraire de ce qu’elle est en réalité. De mon point de vue, l’arrosage mécanique est la façon la plus profitable d’utiliser cette ressource. Il permet d’apporter l’exacte quantité d’eau nécessaire à un moment donné. Les exploitants qui utilisent nos systèmes d’arrosage n’y vont pas au petit bonheur la chance, en escomptant l’éventuelle venue de la pluie. Les changements du temps et du climat, avec un allongement des périodes sèches et chaudes, jouent indéniablement en notre faveur, mais seulement en association avec des agriculteurs agissant en professionnels. Avec vos matériels, on n’irrigue ou n’arrose qu’en surface. Où l’eau est très rare, il y a l’irrigation goutte-àgoutte. C’est un sujet auquel Bauer réfléchit ? Cet arrosage souterrain est, à mon avis, d’une utilité limitée en agriculture et n’est pas aussi économe en eau que ce qu’on en dit. Une plante a besoin d’une certaine quantité d’eau pour sa croissance à un moment donné, sinon elle ne se développera pas. C’est la quantité que vous devez lui fournir. Ensuite, il y a les pertes dues à l’infiltration, à l’évaporation ou aux fuites. La majeure partie, cependant, est la quantité dont la plante a besoin, quel que soit

« De mon point de vue, l’arrosage mécanique est l’utilisation la plus profitable de la ressource eau. »

le type d’irrigation choisi. Il y a certes des pertes, y compris avec le goutte-à-goutte. L’évaporation ne représente qu’une faible proportion et surtout là où l’hygrométrie de l’air est basse. Elle est négligeable si l’hygrométrie est élevée. Le goutte-àgoutte ne maintient humide qu’une petite

« Dans les grandes exploitations, je sens un véritable essor des techniques de séparation du lisier », souligne Otto Roiss.

partie du sol, ce qui attire le sel; les orifices d’écoulement s’obstruent et le système tombe en panne. C’est un gros inconvénient. De plus, la plupart des cultures doivent être travaillées avec des machines; les tuyaux en plastique enfouis ou posés en surface constituent un véritable obstacle. En outre, à des températures élevées, l’eau d’irrigation s’échauffe et certains sels dissous peuvent cristalliser. Sous le slogan «  pour un monde vert », vous vous efforcez de travailler en économisant au maximum les ressources. Où va-t-on en matière d’irrigation des grandes surfaces agricoles ? Je crois qu’on est déjà très en avancé en terme d’utilisation efficace de l’eau. On peut encore un peu progresser, déterminer plus précisément le moment d’irriguer et les volumes à apporter. Les agri­ culteurs savent très bien le faire, intuitivement. Des méthodes de mesure plus développées peuvent peut-être encore apporter des améliorations. Comment ? Il existe des capteurs pour le sol. Ou bien des drones qui peuvent être utilisés pour déterminer l’humidité de la terre. Je vois aussi un autre domaine. Pour l’apporter aux plantes, il faut acheminer l’eau. Et là, il reste des points à améliorer. Je pense surtout à l’énergie. En général, on utilise du diesel ou de l’électricité pour ce faire. Serait-ce une option pour vous de proposer aussi des sources d’énergie ? Nous sommes déjà en piste pour propo-

ser quelque chose dans ce sens. D’après mes informations, Bauer est la seule entreprise du secteur qui produit toute l’électricité nécessaire à sa production à partir d’énergie solaire. Nous avons également couvert tous nos toits de pan-

« Le capteur NIR est formidable, mais je ne pense pas qu’il soit universellement utilisable. »

neaux photovoltaïques. La prochaine étape consistera à faire tourner des pompes à l’énergie solaire. Passons au traitement et à l’épandage du lisier, le deuxième pilier important de l’activité de Bauer. Les émissions d’ammoniac sont au centre de l’attention du public. Comment gérez-vous cela ? Certaines personnes sont incommodées par ces émissions, alors que d’autres ne s’en soucient pas. Cela dépend aussi du type de lisier. Mais tout ce qui s’échappe dans l’air ne se retrouve pas dans le sol et l’effet fertilisant est perdu. Nous avons tout intérêt à améliorer cette situation, soit en apportant le lisier au plus près du sol, soit en le traitant. Il y a longtemps déjà que nous proposons des séparateurs. Nous travaillons également sur un projet de recherche pour extraire l’ammoniac du lisier. Ce projet s’appelle « Ammo-Save ». 1 2020 Technique Agricole

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Marché | Interview

deux sont nécessaires. Pour la production alimentaire, il faut irriguer, si quelqu’un, animal ou être humain, consomme en­ suite les denrées, il y aura des eaux usées. Et inclure tout cela en un seul cycle fait beaucoup de sens et c’est ce à quoi nous voulons parvenir au bout du compte. Y a-t-il aussi des synergies dans le domaine de la vente ? Cela dépend principalement du conces­ sionnaire local. Plusieurs distributeurs font les deux, mais il y a ceux qui ne sont actifs que dans un seul segment. C’est très spécifique à chaque pays.

Otto Roiss n’exclut pas l’idée que son entreprise se lance un jour dans le secteur de l’épandage de fumier.

Pouvez-vous donner des détails précis sur ce projet ? Qui sont les partenaires, par exemple ? Sont parties prenantes, outre Bauer, le ministère autrichien de l’agriculture, la Chambre d’agriculture, plusieurs agricul­ teurs et l’Université technique de Graz. Pourquoi la séparation du lisier n’a-­ t-elle pas encore vraiment fait son chemin auprès des agriculteurs ? Je ne veux pas dire que cette technique ne soit est pas encore utilisée. Ci et là, surtout dans les grandes exploitations, on sent même un vrai boom. C’est comme dans tout, une question de coûts. Les sé­ parateurs coûtent de l’argent. Plus les fermes sont grandes, plus l’affaire est ren­ table. Dans les pays alpins avec leurs pe­ tites exploitations, les choses avancent juste un peu plus lentement. Quelles possibilités voyez-vous pour accroître l’efficacité dans l’épandage et le traitement du lisier ? Nous proposons un système NIR, disposi­ tif de mesure dans le proche infrarouge, qui peut analyser la composition du lisier. Cependant, c’est un appareil coûteux, et quand j’apprends, comme récemment à l’Agritechnica, que même entre les labo­ ratoires il y a de très grandes différences dans les mesures, je me demande quelle est la valeur de mesure correcte. Et si cet investissement en vaut la peine. En résu­ mé : on peut dire que le capteur NIR est formidable, mais je ne pense pas qu’il soit universellement utilisable, dans l’état ac­ tuel de la technique et vu son prix. 10

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Bauer est le spécialiste du lisier, des pompes, des équipements de séparation et des systèmes d’irrigation. Quel chiffre d’affaires réalisez-vous par division ? Nous réalisons près de la moitié de notre chiffre d’affaires dans l’irrigation et le reste avec ce que nous appelons aujour­ d’hui la « gestion des eaux usées ». Il ne s’agit plus seulement de lisier  ; cela touche jusqu’à l’industrie alimentaire. Quels sont les marchés les plus actifs ? Nous exportons vers une centaine de pays. Un coup d’œil sur la carte du monde montre que nous sommes presque partout présents. Nous faisons bonne figure en Europe – Russie com­ prise −, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie et en Australie. La seule grande tache blanche, c’est l’Inde. L’Inde pourrait donc être un marché à conquérir. Le souhaitez-vous ? En principe, nous voulons nous établir sur tous les marchés. Et y progresser. Mais ces marchés sont différents. Certains en sont encore à leurs débuts en matière de technologies environnementales, d’autres sont très avancés et d’autres encore sont aini orientés qu’on n’y entre qu’avec des produits bon marché. Y a-t-il réellement des synergies entre les groupes de produits « irrigation » et « eaux usées » ? Oh, oui, il y a bien des synergies. Nous sommes la seule entreprise qui soit active dans ces domaines. Dans un cycle, les

Vous êtes présents dans les matériels pour le lisier sous différentes marques comme Bauer, Eckart ou BSA. Est-ce judicieux ? Nous pensons que c’est approprié. Sinon, nous ne le ferions pas ! Mais avec des produits presque identiques ? Machines et équipements sont différents, et arborent donc des marques diverses. Je pense que c’est bien ainsi, tant du point de vue territorial que des produits. Où voyez-vous le groupe Bauer dans cinq ou dix ans ? Je crois que nous poursuivrons notre évo­ lution historique de manière très cohé­ rente. Nous voulons nous développer dans le monde entier, certes sur le plan territorial en élargissant nos marchés, mais surtout en créant des produits nou­ veaux et innovants. Avez-vous autre chose en tête qui pourrait convenir à Bauer ? Par principe, nous suivons tout ce qui se passe dans notre domaine, aux niveaux natio­nal et international. Nous nous ef­ forçons constamment d’améliorer notre portefeuille de produits, en le rendant plus puissant et efficace sur le plan éner­ gétique et moins coûteux. Nous gardons les yeux ouverts pour occuper d’autres créneaux. Mais il n’y aura pas une trans­ formation complète de notre entreprise. Quel genre de niches pourriez-vous occuper ? L’épandage de fumier pourrait en être une. Nous allons certainement nous pen­ cher sur cette question. Pour l’instant, il n’y a pas de plans dans ce sens, mais à moyen terme, cela pourrait devenir d’ac­ tualité.


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Travaux à l’intérieur de la ferme

Les big data font leur entrée dans l’étable, avec l’acquisition numérique de données telles que performances, fertilité, santé et comportement des animaux. Photo : ldd

Le smartphone au lieu de la fourche à fumier ? La tendance de fond est à la numérisation, et les éleveurs s’y mettent à leur tour. Omniprésente, elle se manifeste sous la forme d’automatismes, de capteurs et de systèmes de gestion de données. Les installations de traite ont été les précurseurs en matière d’automatisation, suivies de celles d’affouragement et d’évacuation du fumier. Ruedi Hunger Les fabricants proposent des systèmes très divers de capteurs. Rares sont les dispositifs ouverts, capables d’intégrer et de gérer les données provenant d’autres systèmes ou fournisseurs. L’évolution du prix du lait ne sera pas sans incidence sur le futur développement de la numérisation.

Le pourquoi de la numérisation Des animaux en bonne santé sont la base pour un élevage prospère. Les systèmes numériques servent à réduire le stress des animaux, qui a une incidence négative sur l’ingestion de fourrage et les performances. La surveillance numérique permet de détecter précocement les symptômes de stress. En outre, ces dernières années, le développement structurel et technique des élevages laitiers a largement été façonné par les discussions sur le bien-être animal et la gestion durable. 12

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La technologie allège-t-elle la vie de l’éleveur ? Ou est-ce un fardeau ?

Les précieuses données des systèmes de traite

D’expérience, les hommes de terrain ont tendance à fuir les complications que la numérisation semble impliquer. Si le malaise persiste au-delà d’une certaine période, on doit s’interroger sur la pertinence de la technologie mise en place. Pour tirer pleinement avantage des systèmes numériques, les uti­ lisateurs doivent les considérer comme fiables et maîtriser leur fonctionnement. L’acquisition électronique des données facilite considérablement la tâche des éleveurs, pour autant qu’ils sachent en tirer des conclusions pertinentes malgré leur abondance et leur flux continu. Les praticiens doivent donc définir clairement les données qu’ils veulent mémoriser sur le serveur de l’exploitation, et celles qu’ils souhaitent consulter en temps réel par courriel, par SMS ou sur leur smartphone.

Les systèmes de traite automatiques ont conquis les exploitations laitières de tous types et de toutes tailles, aussi bien celles en pâture intensive que les grands troupeaux avec carrousel, où les vaches se font traire par groupes, à heure fixe, par plusieurs robots. Outre le volume, la conductivité et la couleur, le système détermine la composition du lait et le nombre de cellules. L’éleveur, en croisant ces données, est en mesure d’évaluer le bien-être de ses vaches et d’obtenir un diagnostic précoce de leurs potentiels problèmes de santé.

Transformer le lait de sa production En 2018, la Lely a présenté une inno­vation intéressante pour la filière laitière : une mini-laiterie installée un conteneur. Ce der-


Travaux à l’intérieur de la ferme

cole, la technologie radar présente le plus d’avantages.

… des doutes sur la sécurité

Une application permet l’accès aux informations sur les animaux partout, tout le temps. Photo : DeLaval

nier contient des appareils de séparation, de pasteurisation et d’embouteillage en­ tièrement automatiques. Le lait peut être recueilli et transformé séparément par vache et par traite. L’éleveur dispose ainsi d’une authentique possibilité de s’appro­ prier la transformation de son lait, pour peu qu’il souhaite relever ce défi.

Techniquement réalisable, mais… Les équipements d’affouragement évo­ luent dans deux directions : les systèmes faisant appel à des convoyeurs ou mon­ tés sur rails, et ceux à navigation auto­ nome. Pour s’orienter et s’insérer dans l’environnement, ces derniers font appel à diverses techniques de reconnaissance : laser, caméras stéréoscopiques, infra­ rouge ou radar. Dans le contexte agri­

Le développement des véhicules auto­ nomes agricoles se heurte aux mêmes obstacles que celui des autres véhicules autonomes. Les contraintes liées à la sé­ curité, pour lesquelles il n’existe guère de réglementation générale immédiatement applicable, sont plus problématiques que les aspects techniques et fonctionnels. Les systèmes de taille petite à moyenne confinés dans les étables apparaissent « moins critiques » sur le plan de la sécuri­ té que ceux évoluant en plein air, pour les­ quels un plus grand nombre d’aléas doit être pris en compte. La sécurité à l’exté­ rieur n’est pas encore pleinement garan­ tie. Exemple avec le système d’affourrage­ ment automatique «  Lift  » de Wasser­ bauer: est-il acceptable que seule la zone de prélèvement, et non l’ensemble du si­ lo-tranchée, soit considérée comme dan­ gereuse, soit surveillée et que son accès soit verrouillé lorsque l’appareil procède au dessilage de manière autonome ?

Gestion de troupeaux Pour gérer ses troupeaux, l’éleveur dis­ pose « d’outils » appropriés, comme l’ap­ plication « DelPro Companion » de DeLa­ val. Elle fournit des informations sur les animaux, actualisées en permanence, sur la traite, l’affourragement, la santé et la reproduction. Elle assiste aussi les utilisa­

teurs dans leurs processus de travail. « DelPro Companion » est disponible de­ puis fin 2018 et permet aux utilisateurs d’accéder aux infor­mations où qu’ils se trouvent.

L’étable numérique Les robots d’évacuation du fumier sont déjà largement implantés. Une nouveauté dans ce domaine est le raclage « à deux

« Loin d’éloigner l’éleveur de ses animaux, les nouvelles techniques doivent au contraire lui permettre de s’en occuper de manière optimale. »

niveaux ». Équipé de capteurs supplémen­ taires, le robot peut détecter si une lo­ gette surélevée est occupée. Si celle-ci est libre, il déploie une brosse ronde qui va nettoyer la partie arrière de la logette. Avec l’automatisation complète de l’éle­ vage laitier, la gestion de l’énergie de­ vient prépondérante. Les sources d’éner­ gie doivent être dimensionnées en fonc­ tion des besoins des systèmes autonomes. Dans les systèmes classiques, les pics de consommation se situent aux heures de traite et d’affouragement. Les systèmes automatiques permettent de lis­ ser ces pics par une meilleure répartition de la consommation sur la journée. Les mélangeuses automotrices et les sys­ tèmes de prélèvement de fourrage sont de plus en plus souvent dotés de moteurs électriques. Cette évolution s’explique par le désir d’utiliser le courant électrique produit en interne et par le souci d’éviter

Mesures des capteurs en temps réel

Le robot de nettoyage avec brosse à logettes : il détecte d’abord si elle est libre.

• Comportement alimentaire, quantité de fourrage ingérée et rumination • Activité corporelle de la vache • Indice température-humidité (THI) • Temps passé en position debout ou couchée • Signes avant-coureurs du vêlage • Vitesse d’abreuvement des veaux • Quantité et qualité du lait recueilli • Conditions d’ambiance de l’étable • Localisation précise des vaches Photo : Prinzing

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les émissions dans les étables fermées. Une autre nouveauté concerne l’équipe­ ment des étables, où il est désormais pos­ sible d’intégrer le levier de verrouillage des cornadis dans le système « Smart Dairy Farming ». Un capteur mesure la du­ rée pendant laquelle le cornadis reste en position fermée. Le personnel de l’étable est averti selon un processus d’alerte dé­ fini qui commence par une signalisation optique, puis l’émission d’un signal acoustique et finalement celle d’un mes­ sage envoyé sur le smartphone du chef d’exploitation. On supprime ainsi le risque d’oublier des animaux et que ceuxci restent inutilement entravés dans le cornadis.

Le système « Lift » de Wasserbauer remplit le robot d’affourragement de manière autonome lorsqu’il se présente dans le silo-tranchée. Photo : Wasserbauer

Des capteurs endurants Le rôle des capteurs ne cesse de croître en élevage laitier. Les informations indivi­ duelles générées sur les animaux sont re­ groupées dans le système de gestion de l’élevage. Elles servent à documenter leur bien-être et la qualité de leurs produits. La gestion sanitaire est un élément priori­ taire dans ce contexte. Les capteurs insérés dans la panse doivent avoir une longue durée de vie car ils ne peuvent pas être retirés facilement. Le cas échéant, on fera ingérer à l’animal un capteur de remplacement. Des capteurs mesurant l’accélération ou la température renseignent sur l’état de santé de la bête. Robustes et à faible consommation d’énergie, ils ont une durée de vie de plu­ sieurs années.

Les capteurs incorporés dans les marques auri­culaires ne cessent d’être perfection­ nés. Jusqu’ici, on les utilisait pour obtenir des données isolées comme les mouve­ ments, la température ou la localisation. Désormais, ces fonctions se combinent pour en déduire des prévisions plus com­ plexes comme le terme des vêlages. La saisie manuelle et la documentation de la température corporelle des vaches lai­ tières et des veaux est une source d’er­ reurs fréquentes, notamment dans les grands troupeaux. Pour prévenir ces er­ reurs, plusieurs systèmes sont proposés pour identifier l’animal par RFID ou blue­ tooth, puis pour documenter les mesures et les transférer au systè­me de gestion du troupeau.

Diagnostic précoce des maladies

Les systèmes d’affourragement automatiques sont de plus en plus répandus. Photo : Ruedi Hunger

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La tendance est à l’analyse par quartier pour la surveillance des affections des ma­ melles. Le compteur de cellules somatiques (GEA) permet une détection précoce des mammites quartier par quartier pendant tout le processus de traite (en temps réel). La santé des onglons est un critère décisif du bien-être animal. Les onglons sont examinés imagerie à ultra­sons, en instal­ lant la vache dans un pédiluve qui permet en même temps de déterminer le poids de l’animal. Les résultats de l’analyse sont mis à la disposition de l’ongleur sous forme de copies d’écran, accompagnées d’une indication de son poids. Une autre approche est la numérisation 3D permet­ tant d’évaluer la condition physique et les mouvements de l’animal pour tirer des conclusions sur la santé des pieds et d’éventuelles boiteries. L’acquisition et le traitement des données d’ordre sanitaires à l’étable soulève une

Une vision pour demain : le système automatique de transformation de lait à la ferme. Photo : Lely

question : comment les transmettre effi­ cacement à l’éleveur ? Certains systèmes ne se contentent pas d’alimenter une base de données, ils créent de la « réalité augmentée ». L’observateur muni des lu­ nettes spéciales y voit afficher des infor­ mations sur l’animal qu’il est en train d’observer, tirées de la base de données.

Conclusion L’agriculture est tiraillée entre le souci du bien-être de l’animal et les impératifs de rentabilité. La concurrence internationale accentue les contraintes économiques. S’ajoutent à cela les fortes attentes du pu­ blic en matière de qualité des produits ali­ mentaires et de protection de l’environ­ nement. L’agriculture se numérise, en dé­ pit ou peut-être en raison de cette évolution. Rendue possible grâce aux avancées des capteurs, l’acquisition nu­ mérique des données aide à optimiser les processus de travail, à améliorer les conditions d’élevage et à ménager l’envi­ ronnement. Les technologies numériques constituent ainsi une aide précieuse pour rendre la gestion des élevages plus effi­ cace et plus économe en ressources.


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En plus des marques auriculaires UHF, les animaux de l’étude portaient un licol RumiWatch.

Photos : Agroscope

Suivi du comportement alimentaire à l’aide des marques auriculaires Il n’est pas facile de mesurer le temps que les vaches laitières passent à s’alimenter. À l’avenir, cela pourrait se faire à l’aide des marques auriculaires électroniques. Felix Adrion* Aujourd’hui, les capteurs permettent de mesurer de nombreux paramètres comportementaux chez les vaches laitières. Les plus répandus sont les compteurs d’activité pour la détection des chaleurs ; le comportement de rumination, important pour le suivi de la santé, peut lui aussi être enregistré avec des systèmes via le mouvement des oreilles ou des muscles du cou. En revanche, il est bien plus difficile de mesurer le temps d’alimentation des vaches avec de tels capteurs car les mouvements de mastication ne sont pas aussi réguliers que lors de la rumination. Les marques auriculaires électroniques basées sur la radio-identification à ultra haute fréquence, RFID-UHF, pourraient être une solution assez simple à ce problème.

Nouvelle technique d’identification Contrairement aux marques à transpondeur couramment utilisées aujourd’hui, *Felix Adrion est chef de projet dans le domaine technique de traite et smart farming chez Agroscope.

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qui fonctionnent à une fréquence de 134,2 kHz (basse fréquence, soit LF-RFID), les transpondeurs UHF utilisent une fréquence de 868 MHz. Les deux systèmes fonctionnent avec des transpondeurs sans batterie, insérés dans des marques auriculaires. La technologie UHF a plusieurs avantages par rapport à la LF. Elle permet d’atteindre des portées de re­ connaissance nettement plus élevées, de 8 mètres et plus. D’autre part, les lecteurs UHF peuvent reconnaître des centaines de transpondeurs quasi simultanément, alors que les transpondeurs LF ne peuvent être lus qu’individuellement. La technologie UHF a bien entendu aussi des in­ convénients. À la fréquence de 868 MHz, les ondes sont beaucoup reflétées et l’eau absorbe très bien le rayonnement dans ce spectre. Ainsi, les marques UHF, contrairement aux LF, ne peuvent pas être lues si l’oreille de l’animal leur fait écran. La RFID-UHF est testée dans plusieurs projets en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Mesure des passages à la table d’affouragement Lors d’une expérience chez Agroscope à Tänikon (TG) à l’été 2019, deux prototypes de marques auriculaires UHF ont été testés sur des laitières. Le but était d’identifier les vaches à la table d’affouragement pendant qu’elles mangeaient. Pour cela, trois antennes à câble Locfield de 6 mètres de long de la société allemande CaveaID ont été installées le long de 20 places d’alimentation à l’aide de colliers de serrage (voir photo page suivante). Ce type d’antenne est idéal pour couvrir de vastes zones de détection. Cette méthode a permis de couvrir 6 à 7 places d’alimentation avec chaque antenne, compte tenu du léger chevauchement nécessaire. Les antennes étaient raccordées à un lecteur UHF Speedway 420 de la société Impinj (Seattle, USA). Comme pour tous les systèmes RFID, les transpondeurs UHF placés dans la marque auriculaire sont alimentés en énergie par les antennes et renvoient leur numéro individuel au lecteur. Dans le cadre


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de cet essai, le lecteur était configuré pour que les transpondeurs puissent être lus 1 à 2 fois par seconde. Avec les systèmes UHF, il n’est pas facile de régler la portée de lecture de manière exacte. D’une part, les antennes ne doivent pas être montées directement sur du métal ou du béton, sinon toute leur énergie est absorbée par ces éléments. D’autre part, dans le présent essai, il a fallu éviter autant que possible l’extension du champ de lec­ ture au couloir de circulation placé derrière le cornadis afin de ne détecter que les ani­ maux qui s’affourageaient. Dans un tel cas, la puissance d’émission du lecteur peut aussi être réduite. Des essais antérieurs ont permis de déterminer la distance optimale des antennes par rapport au cornadis et de définir le chevauchement nécessaire des antennes, car le faisceau devient légère­ ment plus étroit vers l’extrémité de ces anten­nes.

Haute précision de détection Dans cet essai, dix vaches laitières ont été équipées de marques auriculaires UHF et surveillées sur une période d’une se­ maine. L’objectif était de n’identifier que les animaux qui passaient la tête à travers le cornadis. Pour contrôler cela, ils ont été surveillés par vidéo. Le temps passé au cornadis, enregistré exactement par la vi­ déo, a pu être mesuré par le système UHF avec une précision de 97 %. De plus, les animaux portaient un licol RumiWatch (de la société Itin+Hoch, Liestal BL), qui mesurait les mouvements de mastication à l’aide d’un capteur intégré dans la muse­rolle. Une étude Agroscope a mon­ tré que les mesures du licol RumiWatch reflètent le temps réel d’alimentation

avec un coefficient de détermination de 92 %. Les temps d’alimentation par heure mesurés avec le système UHF durant l’es­ sai correspondaient également à ceux du système Rumi­Watch avec un coefficient de détermination de 89 %. C’est un très bon résultat, si l’on considère que le sys­ tème UHF ne mesure que le temps passé par les animaux au cornadis et non le temps d’alimentation exact.

Utilité pour la pratique Dans l’ensemble, les animaux ont donc été identifiés de manière très fiable au cornadis. On peut également supposer que les vaches mangent une grande par­ tie du temps qu’elles passent au cornadis. Si c’est le cas, cette valeur est un bon indi­ cateur du temps d’alimentation. En ce qui concerne la détection automatisée des maladies, le comportement de rumination est certainement un indicateur encore plus précis des maladies métaboliques ou des problèmes dans la composition du fourrage. Cependant, en l’absence d’un tel système de capteurs, la mesure du temps d’alimentation peut constituer une alternative utile. Le dispositif d’essai présenté ici n’est pas encore adapté à une utilisation perma­ nente dans l’étable. Mais les éleveurs ne devraient pas perdre de vue les systèmes d’identification UHF. Les coûts d’investis­ sement et surtout les frais d’exploitation peuvent être moindres avec cette tech­ nologie par rapport à d’autres systèmes de capteurs, car les marques auriculaires équipées de transpondeurs sans pile s’achètent déjà pour quelques francs. Un premier fournisseur dans l’espace germa­ nophone propose un système UHF pour la

Des antennes à câble ont été placées le long du cornadis.

détection des chaleurs et la surveillance du temps d’alimentation. Des fabricants de marques auriculaires travaillent aussi sur la technologie RFID-UHF. Des dévelop­ pements sont encore nécessaires, mais on peut imaginer que les transpondeurs UHF, qui sont aussi fins qu’une feuille, puissent être intégrés dans les marques auriculaires utilisées pour l’identification légale des animaux. Dans ce cas, il serait bien en­ tendu possible d’envisager une utilisation supplémentaire de la technologie pour surveiller le comportement des animaux. On peut également voir une valeur ajou­ tée supplémentaire à l’utilisation de la technologie UHF si l’on considère qu’elle sert à la documentation de l’exploitation, le numéro de l’animal pouvant être sim­ plement relié aux données par voie élec­ tronique. À l’avenir, la technologie UHF pourrait permettre à l’élevage d’entrer dans l’ère du numérique, en particulier dans le cas des petites exploitations.

Animal

Présence à la table d’affouragement

Heure (hh:mm) D’après les données enregistrées avec la RFID-UHF, on peut voir que les animaux aiment aller se nourrir en même temps.

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dante. Aujourd’hui, selon la technologie utilisée dans les bâtiments, des précisions d’environ 30 cm peuvent être obtenues sur les axes x, y et z. Cependant, dans la pratique, les conditions ne sont souvent pas optimales car les structures métal­ liques des étables provoquent des inter­ férences avec les signaux radio. Aucun système n’est en revanche déjà commer­cialisé pour la production intensive en extérieur. L’infrastructure de localisation devrait couvrir des surfaces parfois très vastes. C’est un défi. La situation est diffé­ rente en élevages extensifs où il est possible de recourir aux systèmes GPS. Seul l’ap­ provisionnement en énergie des systèmes constitue un enjeu majeur. Pour la transmis­ sion de données, l’utilisation de LoRa­WAN (Long Range Wide Area Network), un ré­ seau de télécommunication à faible consom­ mation d’énergie, peut être intéressante et limiter la consommation d’énergie. L’utilisa­ tion d’une fréquence de localisation plus basse du GPS permet de réaliser des écono­ mies supplémentaires. C’est aussi ce qui ex­ plique l’intérêt limité pour la production in­ tensive, pour laquelle il faut une résolution de mesure temporelle plus élevée.

Précision et sécurité

Cartes des positions du programme « Smartbow ». La position de chaque vache s’affiche sur l’écran du smartphone. Photos : Agroscope, M. Cockburn

Où sont mes bêtes ? On attend de la localisation des animaux qu’elle devienne une technologie clé pour la numérisation de la production animale. Des systèmes de localisation existent déjà depuis des années, notamment pour les vaches laitières. Christina Umstätter et Felix Adrion*

Trente experts d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse étaient réunis fin novembre à Kassel (D) pour un atelier sur le dévelop­ pement des systèmes de localisation pour les animaux de rente et leurs applications. * Christina Umstätter dirige le groupe « Automati­ sation et conception du travail » et Felix Adrion est chef de projet dans le domaine du smart farming et de la technique de traite chez Agroscope.

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Exigences relatives aux systèmes de localisation Le développement des systèmes de locali­ sation progresse, mais les exigences po­ sées sont différentes à l’intérieur et à l’ex­ térieur. La localisation des animaux dans les étables est plus avancée. Les fabri­ cants peuvent recourir à différentes tech­ nologies radio ; l’espace confiné facilite l’installation d’infrastructure correspon­

Pour renforcer l’application des systèmes dans la pratique et pour la recherche, outre la précision, d’autres aspects doivent encore être optimisés, notamment les coûts et la solidité. La fréquence de me­ sure et la résolution des données sont éga­ lement d’une grande importance. Les exi­ gences relatives à la fréquence de mesure dépendent de l’espèce animale, de l’âge du sujet et du système de détention. La consommation d’énergie est également un aspect majeur pour la mise en œuvre des systèmes dans la pratique. La durée de vie de la batterie devrait être au moins équivalente à la durée de vie de l’animal. De plus, de nombreuses exploitations qui gardent leurs animaux non seulement à l’étable, mais aussi au pâturage ont be­ soin d’un système capable de localiser les bêtes à l’intérieur et à l’extérieur du bâti­ ment. Une stratégie consisterait à com­ biner trois technologies différentes. Par exemple, la technologie à bande ultra large (UWB) pourrait être utilisée pour la localisation à l’intérieur de l’étable, une fréquence de 2,4 GHz pour l’extérieur et, enfin, le Bluetooth devrait être intégré pour l’interaction avec l’utilisateur via le smartphone. Mais la combinaison de plu­ sieurs capteurs dans un système entraîne une augmentation de la consommation


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d’énergie. D’où la question de savoir si les émetteurs actifs à piles sur l’animal sont toujours le meilleur choix ou si les émetteurs passifs pourraient être une alter­native. Du point de vue de la dura­ bilité, l’utilisation de piles placées sur les animaux doit être considérée d’un œil critique en raison du nombre élevé d’émetteurs et de la difficulté de re­c yclage. Cependant, les émetteurs ac­ tifs présentent des avantages technolo­ giques, tels qu’une portée d’émission plus élevée.

Utilité et valorisation des données Un autre aspect mentionné au cours de l’atelier était la dépendance des algo­ rithmes dérivés des données de loca­ lisation par rapport à l’environnement de l’étable. Les paramètres physiolo­ giques liés aux animaux, tels que le com­ portement de rumination, peuvent plus facilement être transposés à d’autres étables que ceux basés sur la localisation, puisque les schémas de déplacement des animaux sont différents dans chaque étable en raison de la disposition variable des aires fonctionnelles. Cependant, la recherche dans ce domaine n’en est qu’à ses débuts. Avec l’amélioration de la technologie ellemême, l’accent est mis moins sur la dé­

tection de la position que sur le com­ portement animal. Cela implique princi­ palement le développement de systèmes d’assistance pour faciliter le suivi des su­ jets. Dans ce domaine, la discussion porte surtout sur les modèles spatio-temporels qui pourraient à l’avenir fournir des infor­ mations et des données sur le bien-être des animaux.

Perspectives La localisation des animaux s’est large­ ment développée ces dernières années. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire tant du côté du développement tech­ nologique que dans le domaine des sys­ tèmes d’aide à la gestion des troupeaux basés sur la localisation. Dans la discus­ sion, tous les participants ont convenu que les systèmes de localisation ne de­ vaient pas être considérés comme une solu­tion isolée. Il est nécessaire de relier plusieurs variables pour créer une valeur ajoutée. La transformation numérique dans la socié­té impacte toujours les développe­ ments que connaît l’agriculture. L’utilisa­ tion de la technologie UWB dans la gé­ nération actuelle de smartphones en est un exemple. Cela devrait réduire consi­ dérablement le coût des puces UWB et les rendre ainsi plus attrayantes

pour l’agriculture. Par conséquent, il faut s’atten­dre à ce que le bilan coûts-béné­ fice des systèmes de localisation des ani­ maux de rente devienne plus positif à l’avenir, à la fois en raison de la baisse des coûts et de la multiplication des pos­ sibilités d’utilisation. Du point de vue de la collectivité, la loca­ lisation des animaux peut rendre l’éle­ vage plus transparent et favoriser la tra­ çabilité et la protection des utilisateurs. Toutefois, la localisation des animaux apporte-­t-elle de meilleures perspectives que d’autres systèmes de capteurs pour améliorer la transparence ? C’est un point qui reste discutable à l’issue de l’atelier. Les services de vulgarisation agricole considèrent les systèmes de monitoring des animaux en général comme une oc­ casion d’obtenir un aperçu complet du comportement et de la santé des ani­ maux. Le transfert de connaissances de la recherche vers les services de vulgari­ sation est particulièrement important à cet égard. Les participants étaient donc d’accord pour dire que le développement ulté­ rieur des systèmes dépendait de la qualité de la collaboration entre les agri­ culteurs, les vétérinaires, les vulgarisa­ teurs et les agronomes. Ils ont également souligné l’importance de l’échange entre ces disciplines.

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Werner Ott (tout à d.) et Andreas Oertig sont tous deux adeptes de l’automatisation en élevage. Les prochaines étapes seront sans doute mises en œuvre par la nouvelle génération, représentée ici par Pascal Ott (à g.). Photos : Roman Engeler

« Le bien-être animal revêt un aspect primordial » Werner Ott et Andreas Oertig gèrent à Märwil (TG) une communauté d’exploitation dans laquelle ils détiennent un troupeau d’une soixantaine de vaches. Ils utilisent un robot de traite depuis une vingtaine d’années. Roman Engeler

Technique Agricole : Depuis quand utilisez-vous un robot pour traire vos vaches ? Werner Ott : J’ai installé un robot de traite Lely « Astronaut A2 » fin 2000, avant la communauté d’exploitation actuelle que j’ai créée avec Andreas Oertig en 2007. Ce robot a été remplacé après 18 ans de bons et loyaux services par un modèle Lely « A5 » du dernier cri. Il faut dire que Lely nous avait proposé des conditions très avantageuses pour la reprise de l’ancien. Nous étions d’autant plus enclins à changer que les équipes du service de maintenance commençaient à moins bien connaître l’ancien matériel. 20

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À l’époque, qu’est-ce qui avait motivé votre décision en faveur d’un robot de traite ? Werner Ott : Si j’avais choisi de moderniser l’installation de traite existante (salle de traite en tandem triple), je n’aurais pas pu agrandir l’étable et augmenter le cheptel sans réaliser d’importants travaux d’aménagement. Je me suis donc mis en quête d’autres solutions. Comme j’étais alors seul sur l’exploitation, la perspective d’alléger ma charge de travail n’était pas pour me déplaire. Par chance, un collègue des environs avait installé un robot de traite six mois plus tôt, ce qui m’avait permis de profiter de son expérience et

d’étudier de près un système de traite automatisé. La mise en place et la phase de transition se sont-elles bien passées ? Werner Ott : L’installation du nouveau système a pris tout au plus six heures. Mais la transition a été plus laborieuse; il a fallu environ six mois avant que les choses ne rentrent dans l’ordre. Des problèmes variés, surtout logiciels, sont apparus au début. À l’époque les techniciens de maintenance étaient n’étaient pas nombreux et ils devaient chaque fois faire le déplacement depuis la Suisse centrale. Une panne de plusieurs heures,


Travaux à l’intérieur de la ferme

Andreas Oertig : « Aujourd’hui la surveillance du robot de traite s’effectue principalement par l’intermédiaire du smartphone. »

voire d’une demi-journée, posait parfois de sérieux problèmes. Andreas Oertig : Aujourd’hui les pannes sont devenues exceptionnelles, et quand elles surviennent, elles durent quelques minutes, généralement trop peu pour chambouler le planning de la journée. Avez-vous eu recours à l’ancienne machine à traire pour faire face à une panne du robot ? Werner Ott : Non, nous avons arrêté de nous en servir, même en situation d’urgen­ce. Andreas Oertig : Nous possédons toujours une unité de traite, mais elle ne sert que pour les vaches fraîchement vêlées. La circulation des vaches est-elle libre ou dirigée ? Werner Ott : J’ai commencé par une circulation semi-dirigée. Les animaux étaient rassemblés dans un sas, dont la seule issue passait par le robot. Je me suis vite aperçu que ce système était loin d’être optimal. Moins on dirige les vaches et mieux ça se passe. Actuellement nous pratiquons la circulation libre. A combien de traites par vache et par jour en êtes-vous ? Andreas Oertig : Entre 2,7 et 2,8 en hiver, un peu moins en été lorsque les vaches sont au pâturage, soit une moyenne de 2,5 traites par vache et par jour. Avez-vous eu des vaches impossibles à traire au robot ? Andreas Oertig : Non, même à la mise en place du deuxième robot, nous avons pu garder toutes nos vaches. Aucune n’a été éliminée pour incompatibilité avec le robot. Toujours est-il que nous sommes au-

Werner Ott : « Les paramétrages sur ordinateur ou les réglages à effectuer directement sur la machine sont peu nombreux. »

jourd’hui davantage attentifs à la conformation de la mamelle et des trayons de nos animaux d’élevage. Avez-vous un conseil à formuler à l’intention de collègues qui envisageraient l’acquisition d’un robot de traite ? Werner Ott : Pour travailler avec un robot de traite, il est préférable d’avoir un certain penchant pour la technique. Il faut être conscient qu’avec une machine aussi sophisti­quée, un problème peut survenir à tout moment. Et mieux vaut alors que qu’il y ait quelqu’un sur place. Ça peut aussi être un voisin ou un collègue. Dans notre communauté d’exploitation, il y a toujours une personne de piquet. Je suis persuadé qu’une étable avec robot, sans dénivellé, sans barrières ni portails, en circulation libre, est quelque chose de particulier. Je m’émerveille chaque jour du calme du troupeau. Andreas Oertig : Un éleveur construit du neuf doit envisager sérieusement l’option « robot de traite ». C’est un conseil qui vaut même pour les partisans convaincus et acharnés des salles de traite. Pour quels types d’exploitation le robot de traite est-il à votre avis contre-indiqué ? Werner Ott : C’est problématique si le chef d’exploitation travaille à l’extérieur et est absent toute la journée, sans pouvoir intervenir en cas d’urgence. Mais si l’exploitation ne comporte qu’un petit nombre de vaches, ce n’est pas bien grave si le robot reste arrêté quelques heures. Qu’en est-il de la qualité du lait ? Werner Ott : Il n’y a jamais eu de réper-

cussions sur la qualité du lait, ni après la mise en place du robot ni lorsque nous sommes passés à l’« A5 ». Le nombre de germes et de cellules n’est jamais sorti de la plage autorisée, il s’est même plutôt amélioré récemment. Que pensez-vous de l’assistance technique ? Andreas Oertig : Nous avons un contrat de maintenance. Tous les quatre mois, un technicien passe pour veiller au bon fonctionnement de nos machines. Aujour­ d’hui le réseau de centres d’entretien de notre fournisseur est dense. Si nous avons un problème qui dépasse nos compétences, le service de maintenance intervient dans les deux heures. Avez-vous d’autres projets d’automatisation ? Andreas Oertig : Nous avons déjà installé un robot racleur « Discovery » et un robot d’affouragement « Juno ». La prochaine étape sera l’automatisation complète de la chaîne d’affouragement, mais nous la laissons à la génération suivante. Si c’était à refaire, vous seriez à nouveau partants ? Werner Ott et Andreas Oertig : Oui, sans la moindre hésitation. Les systèmes robotisés fonctionnent bien et ils ont amélioré notre flexibilité dans la production laitière. Nous pensons que les automatismes nous apportent une aide précieuse. Le regard que nous portons sur nos vaches a changé, d’autant plus que nous pouvons maintenant les observer bien plus attentivement. Tous comptes faits, un robot de traite ne revient à l’heure actuelle pas plus cher qu’un autre système de traite moderne. 1 2020 Technique Agricole

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Travaux à l’intérieur de la ferme

Les pousse-fourrage autonomes réduisent la charge de travail physique et font gagner du temps aux exploitants.

Photo : Lely

Valets de ferme Le repoussement mécanique du fourrage réduit nettement l’astreinte physique. Mais il faut qu’une personne effectue cette tâche plusieurs fois durant le temps d’affouragement. Avec les robots pousseurs de fourrage, cette corvée est supprimée. Cela a un coût. Ruedi Hunger Lorsqu’on observe une vache à la table d’alimentation, on constate qu’elle sépare la ration présentée en portions préférées et en portions moins appréciées, qui sont poussées de côté. Si les voisines d’étable font de même, une partie de la ration est rejetée de plus en plus loin. Des études canadiennes montrent que les vaches préfèrent les particules courtes et fines plutôt que les longues. La teneur en fibres de la portion augmente ainsi au fil de la journée et la ration consommée ne correspond plus à la ration calculée. Une alimentation sélective entraîne une modification des conditions dans le rumen et peut influencer la valeur du pH. L’étude établit même une corrélation entre la composition du lait et le tri du fourrage : lorsque 10 % des particules longues sont repoussées, la teneur en matières grasses et en protéines du lait diminuerait de respectivement 0,1 % et 0,04 %.

Table d’alimentation, concurrence et repoussement L’aire de préhension moyenne d’une 22

Technique Agricole 1 2020

vache laitière mesure entre 75 et 120 cm dans le sens longitudinal, ceci pour une hauteur de mangeoire comprise entre 0 et 50 cm et avec des variations de +/– 25 cm par rapport à ces valeurs extrêmes. Elle peut donc atteindre le fourrage jusqu’à 55 cm latéralement. Dans un troupeau de laitières, on observe toujours une certaine concurrence entre les bêtes. Les vaches de rang élevé mangent plus longtemps et absorbent donc plus de nourriture. Celles de rang inférieur sont plus isolées, ont tendance à manger moins et, lorsqu’elles se nourrissent, doivent parfois se contenter d’une alimentation déjà triée. En outre, les vaches qui produisent beaucoup de lait mangent davantage.

On sait que les vaches restent bien plus longtemps dans la zone d’alimentation si un automate les nourrit six fois par jour au lieu de deux. On ne saurait comparer le résultat d’un tel système avec le repoussement manuel répété d’une ration complète. Cependant, le fait de racler régulièrement le fourrage a une incidence positive sur le nombre de passages à la table d’alimentation. Des poussoirs à fourrage programmables rapprochent le fourrage de 5 à 10 cm du cornadis toutes les deux heures. La présentation de fourrage frais a une grande influence sur le comportement alimentaire d’une vache laitière. Par rapport à un affouragement deux fois par jour sans repoussement, un affouragement multiple et un repousse-

Niveaux d’automatisation des systèmes d’affouragement Niveau I • Mélange • Distribution • (Repoussement)

Niveau II • Remplissage de la mélangeuse • Mélange • Distribution • (Repoussement)

Niveau III • Réception et transport • Remplissage • Mélange • Distribution • (Repoussement)


Travaux à l’intérieur de la ferme

Constructions et modes d’action Système guidé par rail Système stationnaire guidé par rail pour le repoussement de la ration, sur le marché depuis 2002. Bande convoyeuse rotative. Horaire de repoussement programmable. Possibilité d’ajout de concentrés (alimentation en vrac). Tambour rotatif L’effet de poussée est obtenu par un tambour rotatif d‘un diamètre de 100 à 150 centimètres. Le réchauffement du fourrage est limité car il n’est pas démêlé (Hetwin). Alimentation par accus 24 volts. Système autonome, guidé par capteurs. Possibilité d’ajout de concentrés.

Vis sans fin L’effet de poussée est généré par une vis sans fin. La poussée modérée préserve la fraîcheur et la qualité du fourrage (Wasserbauer). Vis sans fin de 100 centimètres de large, diamètre de 70 centimètres. Possibilité d’ajout de concentrés. Entraînement par accumulateurs 24 volts, 2 × 105 Ah. Système autonome, guidé par capteurs. Commande par écran tactile.

Comparaison des divers procédés de repoussement À la main

Mécanisé

Robot automatique

Nombre de repoussements

4 fois par jour

4 fois par jour

12 fois par jour

Temps de travail

Important

Moyen

Faible

Charge de travail

Importante

Faible

Faible

Présence de l’utilisateur

Régulièrement nécessaire

Régulièrement néces­saire

À choix, faible

Flexibilité de l’emplacement

Élevée

Élevée

Faible

Type de moteur

Moteur à combustion Moteur électrique

Bruit

Très bruyant

Silencieux

Pollution atmosphérique

Aucune

Oui

Aucune

Occupation de la table d’alimen­t ation

Normale

Normale

Légèrement augmen­tée

Changement de place d’alimenta­tion

Normal

Normal

Plus fréquent

Observation du comportement Possible lors du Possible lors du d’alimentation repoussement repoussement

À effectuer séparément

Investissement

Aucun

Moyen

Élevé

Coûts variables

Aucuns

Faibles

Élevés

ment régulier entraînent une prise de nourriture plus constante.

Temps de travail Le travail quotidien inclut le contrôle de l’absorption de nourriture, l’élimination des refus, le nettoyage de la table d’alimentation et, le cas échéant, le remplissage des concentrés. Mais pas la distribution du fourrage.

Selon la taille du troupeau (30, 40, 50 vaches), le temps nécessaire pour le repoussement manuel oscille entre 38 et 53 minutes-main d’œuvre par jour (Agroscope 2005). Avec un pousseur sur rail, il peut être réduit d’environ 70 % par rapport au repoussement manuel. Les pousse-fourrage automatisés réduisent donc principalement le temps de travail et l’astreinte physique. Il faut encore comp-

ter le temps requis pour la programmation, l’entretien et le nettoyage de la machine, ainsi que le remplissage des concentrés s’il n’est pas automatique. Pour les petites et moyennes exploitations, un pousse-fourrage automatique est intéressant s’il n’y a pas de main d’œuvre pour repousser le fourrage manuellement ou à la machine (motofaucheuses, chargeurs, etc.).

Consommation de fourrage de base améliorée Selon des études autrichiennes, le repoussement répété durant la journée se traduit dans tous les cas par une augmentation de la consommation de fourrage de base. En revanche, Agroscope Tänikon (2007/2008) n’a constaté aucun effet démontré sur la prise de fourrage et le rendement. Ces déclarations contradictoires se basent sur différents niveaux de consommation de matière sèche (Agro­ scope +3 à 4 kilos) d’une part, et sur l’influence de l’exploitant de l’autre. Lorsque le fourrage est de qualité moyenne, l’attrait de la ration de base peut être renforcé par un repoussement régulier. L’observation des animaux a mis en évidence un effet de leurre. Une ration peut être améliorée par l’ajout de concentrés.

Des constructions différentes pour un même objectif Il existe des robots pousse-fourrage à ruban horizontal, à tambour pousseur rotatif et à vis sans fin. Le tambour rapproche le fourrage de la table d’alimentation en tournant sur lui-même. On distingue par ailleurs les systèmes à guidage par rail et les systèmes autonomes. Ces derniers s’orientent à l’aide de gyroscopes, de capteurs à ultrasons, de capteurs pour mesurer des distances, de points de collision ou de points de réinitialisation, de capteurs à induction ou de transpondeurs. Le prix des repousse-fourrage démarre aux alentours de 17 500 francs.

Conclusion L’utilisation d’un robot pousse-fourrage ne peut pas être comparée avec la distribution répétée de fourrage frais ou d’une ration totale mélangée. Le pousse-fourrage commence par repousser la ration distribuée en une fois sous forme d’un large andain et finit par repousser des refus délaissés par les animaux. Un robot pousse-fourrage contribue en première ligne à alléger la tâche de l’éleveur et à lui faire gagner du temps. 1 2020 Technique Agricole

23


Travaux à l’intérieur de la ferme

La première rencontre est décisive, mais les vaches s’habituent vite à la présence du robot d’évacuation de fumier. Photo : Lely

Interactions entre robot et vaches En Suisse, la plupart des vaches laitières sont aujourd’hui détenues en stabulation libre. Celle-ci présente de nombreux avantages ayant trait à l’organisation du travail et fait bénéficier les animaux d’une plus grande liberté de mouvement, toutefois au prix de contraintes techniques et financières accrues. Actuellement, le robot d’évacuation de fumier représente le « summum » en matière de réduction du travail manuel. Ruedi Hunger

Selon l’Office fédéral de la statistique (mars 2017), en 2015, 73 % des exploitations agricoles suisses étaient spécialisées dans la production animale. Tandis qu’en 2003, seules 31 % des places de vaches étaient situées dans des étables en stabulation libre, leur nombre dépassait la moitié (54 %) dix ans plus tard. Ces dernières années, des sommes importantes ont été investies dans des systèmes de stabulation respectueux du bien-être des animaux. À titre comparatif : près des trois quarts des vaches laitières étaient détenues en stabulation libre dès 2015 en Allemagne. La stabulation libre offre à l’exploitant des avantages liés à l’organisation du travail et fait bénéficier les animaux d’une plus grande liberté de mouvement dans un environnement plus spacieux. Son inconvénient est l’importante surface en permanence recouverte par un mélange d’urine et d’excréments, produisant de 24

Technique Agricole 1 2020

fortes émissions d’ammoniac. Les aires de circulation humides favorisent les maladies des onglons, d’où l’importance de les débarrasser régulièrement de l’urine et des excréments qui s’y accumulent.

Évacuation du fumier = travail L’évacuation du fumier et la propreté des étables pour vaches laitières a toujours été un sujet de préoccupation. Bien avant les premiers robots, des études ont été réalisées en vue de déterminer le temps de travail nécessaire de cette opération. Les résultats de ces études ont orienté les agriculteurs en faveur d’un système donné d’évacuation de fumier, et donc d’un système donné de stabulation. Le temps de travail quotidien nécessaire par vache sert de référence objective. Les données du tableau du bas de la page 26 sont basées sur des calculs de 2003, ce qui explique l’absence de robots parmi les méthodes étudiées. Pour nettoyer les sur-

faces planes (couloirs de circulation et parcours extérieurs), on utilisait (et continue parfois d’utiliser) des dispositifs mobiles, tracteur ou motofaucheuse équipés d’une lame, ou des racleurs stationnaires, pliants ou à volets. Dans les petits élevages, les racleurs manuels économiques restent usités. Lorsque le fumier est évacué à la main, l’expérience montre qu’une intervention biquotidienne est suffisante.

Robots d’évacuation du fumier Les robots évacuateurs remplacent progressivement les outils motorisés (motofaucheuse, etc.) et les racleurs stationnaires. Le robot sont particulièrement appréciés dans les stabulations pour laitières avec couloirs à fonds perforés. Typicité suisse, les boxes avec litière profonde sont combinés avec des aires de circulation à surfaces perforées. Faute de recommandations d’utilisation neutres,


Travaux à l’intérieur de la ferme

bien étayées, le potentiel des robots reste souvent largement sous-exploité. Les robots d’évacuation alimentés par accus nettoient le caillebotis par raclage et en poussant les excréments à travers les perforations. Par temps chaud et sec, les souillures sèchent, empêchant les excréments de passer à travers les ouvertures du caillebotis. Une possibilité consiste à multiplier les interventions du robot, sachant que le rapport temps de travail / temps de recharge se situe entre 40/60 et 75/25. Selon les modèles, les robots peuvent être équipés d’un dispositif de pulvérisation (réservoir d’eau, pompe, buses). La borne de recharge et, le cas échéant, la prise d’eau sont placées, ensemble ou séparément, dans la partie protégée du couloir de circulation. Si nécessaire, le robot accoste automatiquement aux deux stations. Les robots, qui pèsent entre 300 et 700 kilos, évoluent à des vitesses allant de 3 à 10 mètres/minute. La lame équipant les robots a une largeur de 0,85 à 2 mètres, et la capacité de nettoyage évolue dans les mêmes proportions. Le temps de nettoyage total se situe ainsi dans un rapport de 1 à 6 (Albrecht ; 2016). L’entretien des logettes reste manuel.

L’interaction entre robot et vaches est rarement conflictuelle. Photo : DeLaval

nières. Des capteurs à ultrasons mesurent en continu la distance par rapport à un mur ou une clôture, tandis qu’un gyroscope assure la trajectoire correcte dans les virages. Le robot se rend automatiquement à la borne de recharge et, si nécessaire, à la prise d’eau. L’utilisateur dispose d’une application de pilotage lui permettant de commander ou reprogrammer le robot par bluetooth ou wifi depuis son smartphone.

« Relation » animal/robot Pilotage Les robots d’évacuation peuvent être pilotés de différentes manières. On peut incorporer dans le caillebotis des transpondeurs permettant au robot de s’orienter. Des capteurs et des systèmes de navigation supplémentaires peuvent le guider le long des parois, bordures, etc., ou à une distance définie par rapport à ces der-

Des observations concordantes montrent que les vaches s’habituent rapidement à la présence du robot d’évacuation de fumier. Une étude du comportement des vaches face au robot, menée par Agroscope Tänikon (Leinweber, Zähner, Schrade), a classé 72 % des 370 réactions étudiées dans la catégorie « évitement ». Lorsque le robot se trouvait encore à plus

Évaluation d’un robot d’évacuation de fumier L’institut Agroscope, à Tänikon, a réalisé des essais d’évacuation de fumier dans son étable de vaches laitières dédiée aux expérimentations sur les mesures d’émissions. L’étable a été divisée en deux compartiments identiques hébergeant chacun 20 vaches laitières. Les couloirs de circulation des aires d’affouragement et de repos étaient réalisés en caillebotis béton avec un revêtement en caoutchouc. Les vaches étaient installées dans des logettes profondes garnies d’un matelas paille et fumier. L’affouragement s’effectuait par rations partielles mélangées, complémentées par des correcteurs, préparées dans la remorque mélangeuse. Le robot utilisé était un Lely « Discovery 90 SW ». Pour évaluer ses interventions,

les essais ont été calqués sur les mesures d’émissions réalisées simultanément. Six variantes de fréquence de nettoyage et l’utilisation d’eau ont été définies. Un quadrillage a été appliqué pour estimer le degré de salissure des aires de circulation. Les auteurs ont étudié en même temps la réaction des animaux à l’action du robot d’évacuation de fumier. La consom­mation d’eau et d’électricité a été relevée pour calculer les coûts annuels. Une description complète des essais (Leinweber, Zähner, Schrade) et les résultats détaillés ont été publiés dans Landtechnik Online (vol. 74, N° 3, 2019), www.landtechnik-online.eu

d’un mètre des animaux, 16 % d’entre eux ont manifesté de la « curiosité » et 11 % ont quitté le cornadis. Plusieurs vaches ont réagi seulement après que le robot leur avait touché les jambes. Les animaux couchés ont le plus souvent simplement manifesté leur intérêt en bou-

« Les vaches apprennent à anticiper les mouvements du robot et à l’éviter. »

geant un peu les oreilles à son passage. Aucun mouvement de retrait dans une logette n’a été observé pendant son déplacement. Les chercheurs en ont conclu qu’après une phase de familiarisation, les animaux étaient en mesure d’anticiper les mouvements du robot et de l’éviter.

Formation d’une couche glissante Dans certaines circonstances, les systèmes mécaniques d’évacuation de fumier favorisent la formation d’une couche lubrifiante qui rend le sol glissant sur les surfaces planes et sur le caillebotis. Ce phénomène se produit notamment dans les environnements secs (climat estival) ou lorsque les effectifs de bétail sont insuffisants, mais aussi dans les étables aux couloirs de circulation larges ou trop bien ventilés. Cette couche rend le sol glissant, le risque de patinage augmentant ainsi pour le bétail et pour les hommes. Le robot d’évacuation de fumier, même s’il effectue un plus grand nombre de cycles de nettoyage que d’autres systèmes, n’échappe pas à ce phénomène. Des essais réalisés par Agroscope à Tänikon ont 1 2020 Technique Agricole

25


Travaux à l’intérieur de la ferme

Les surfaces restent propres et sèches lorsqu’elles sont nettoyées plusieurs fois par jour. Photo : GEA

toutefois établi que la pulvérisation d’eau réduisait sensiblement la formation de cette couche lubrifiante.

Un phénomène paradoxal De prime abord, on aurait pu penser que l’eau aurait pour effet de rendre le sol encore plus glissant. Pourtant le robot d’évacuation de fumier peut réduire la formation d’une couche glissante par des cycles de nettoyage plus fréquents, et par la pulvérisation d’eau juste devant le racleur. Les deux méthodes sont encore plus efficaces si elles sont combinées. Le risque de formation d’une couche glissante est particulièrement élevé dans les couloirs transversaux, soit sur 10 % à 20 % de la surface de l’étable. Les surfaces glissantes sont dangereuses pour les vaches, qui risquent de déraper pendant leurs déplacements ou lorsqu’elles se font pousser par des congénères. La situation est particulièrement critique lorsqu’une vache se tient sur trois pattes, par exemple pour se lécher certaines parties du corps, et se trouve alors en situation d’équilibre instable. Il est cependant vrai que les vaches évitent normalement de pratiquer des « soins corporels » de ce genre lorsqu’elles se trouvent sur une surface glissante.

ser les capacités de stockage. Malgré le surcoût qui en résulte, les avantages d’une surface moins glissante et d’émissions d’ammoniac plus basses l’emportent. L’étude ne dit pas dans quelle mesure le surplus de lisier et les pertes d’ammoniac lors de l’épandage au champ compensent les économies d’émissions à l’étable.

Conclusion En Suisse, la détention en stabulation libre figure parmi les systèmes favoris d’élevage de vaches laitières. Les robots d’évacuation

Facteurs susceptibles d’influencer les différentes fonctions d’une installation d’évacuation du fumier Conditions

26

Technique Agricole 1 2020

Résultat

Agencement du bâtiment Réalisation technique Type de litière, utilisation d’eau Température Séparation solide/liquide

Fonctions de l’installation d’évacuation du fumier

Qualité du nettoyage Sécurité du travail Sécurité de fonctionnement Bien-être des animaux Émissions

Avantages et inconvénients des différents systèmes d’évacuation du fumier du point de vue de la technologie et de l’organisation du travail (source : Rapport FAT 619 / 2004) Systèmes de stabulation, procédés

Avantages

Inconvénients

Stabulation entravée avec couches courtes et grilles

Aucun équipement mécanique n’est nécessaire.

Ne peut être utilisé qu’avec de petites quantités de litière, nécessité éventuelle d’une conduite de rinçage.

Stabulation entravée avec couches courtes et évacuation va-et-vient

Fonctionne presque automatiquement. Seul le nettoyage des couches est nécessaire.

Mécanisme sensible

Stabulation libre à logettes, racleur pliant

Consommation d’eau et d’électricité La consommation d’eau et d’électricité dépend de la fréquence des cycles de nettoyage (faible, optimale, élevée) et du type de litière (paille longs brins, paille hachée). Selon des essais spécifiques conduits par Agroscope, la consommation moyenne d’électricité se situe entre 14,6 kWh et 34,7 kWh par vache et par an, soit un coût compris entre 2,30 et 5,60 francs par vache et par an. La consommation d’eau dépend également de la fréquence des cycles de nettoyage et du type de litière. Elle se situe entre 1,6 et 5,9 m3 par vache et par an, ce qui représente 1,90 à 7,10 francs par vache et par an. L’eau utilisée se retrouve finalement dans le lisier et peut dans certains cas faire dépas-

de fumier continueront à s’implanter, même s’ils ne fonctionnent pas selon le principe du « start and forget » (démarrer et oublier). En effet, une partie du temps économisé par rapport au nettoyage manuel doit être consacré à l’observation, au réglage et à la programmation du robot. Il importe en outre d’inspecter régulièrement les surfaces nettoyées et, le cas échéant, de prendre les mesures appropriées pour éviter la formation de couches glissantes, sans toutefois perdre de vue le volume supplémentaire de lisier qui en résulte.

Stabulation libre à logettes, racleur à volets

Temps de travail par vache Au moins 2 à 2,7 unités de main d’œuvre (UMO) par vache et par jour (Ø de 20 à 100 vaches)

A besoin d’une voie Peu de frais de construction. d’ouver­ture. Nécessité d’un Convient pour des largeurs axe d’évacuation en ligne de couloir variables. Faible droite. Sujet aux réparaAu moins 0,7 à obstacle pour les animaux. tions et sensible au gel. 1,3 UMO par vache et par Peu de frais de construction. Nécessité d’un axe d’évajour N’a pas besoin d’une voie cuation en ligne droite. d’ouverture. La hauteur de construction permet de gros volumes de fumier.

Sensible à la surcharge unilatérale. Sujet aux réparations et sensible au gel.

Stabulation libre L’urine s’écoule rapidement, à logettes, caillesols relativement secs. botis

Frais de construction élevés. Passage des machines difficile sur les caillebotis. Ne peut être utilisé qu’avec de petites quantités de litière. Nécessité éventuelle d’une conduite de rinçage.

Système très souple (à utiliser pour le nettoyage Stabulation libre de l’aire d’exercice). L’agenà logettes, dispocement de l’étable peut sitif mobile être flexible (solutions d’aménagement).

Part élevée de temps de préparation. Charge de travail physique parfois importante. En partie sensible au gel. Nécessité d’isoler les animaux.

Au moins 1,1 à 2,6 UMO par vache et par jour


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Impression | Rapport de test

Les sept broyeurs soumis au test.

Photos : Roman Engeler et Martin Abderhalden

Soins aux prairies pour de meilleurs rendements Le nettoyage des prairies avant la période hivernale leur permet de débuter l’année suivante avec une croissance régulière et de bonne qualité. Il est assuré par des broyeurs. Technique Agricole a soumis sept machines, trois broyeurs à couteaux et quatre broyeurs à fléaux, à un test pratique. Martin Abderhalden*

Du point de vue de la production fourragère, il vaut la peine d’entretenir les prairies pour préparer l’utilisation suivante. Cela permet d’éliminer les refus et de niveler les bouses de vache ou les taupinières, ainsi que de mieux maîtriser les *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

28

Technique Agricole 1 2020

infesta­tions par les vers et autres parasites. Plusieurs méthodes et machines existent pour cette opération, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. La motofaucheuse constitue une variante simple. Cependant, la fauche est en général trop basse, et le matériau coupé insuffisamment déchiqueté. Les bouses et les taupinières, très répandues, usent les couteaux. Si l’herbage est abondant, il

est nécessaire de le ramasser. Une faucheuse avec conditionneur permettrait d’assurer une répartition uniforme. Mais elle est souvent très sale ensuite et doit être soigneuse­ment nettoyée.

Broyeurs de prairies Les broyeurs spéciaux pour prairies ou espaces verts leur assurent un entretien optimal. Ils ont été spécialement développés


Rapport de test | Impression

à cet effet et sont le plus souvent de conception robuste. On distingue les broyeurs à couteaux de ceux à fléaux. Ces machines coûtent de 6000 à 12 000 francs. Leur entre­ tien reste limité et leur fonctionnement est simple. Des machines universelles peuvent aussi être installées sur le relevage avant ou arrière.

Broyeurs à couteaux Les broyeurs à couteaux sont comparables à une tondeuse à gazon surdimensionnée. Les deux ou trois rotors horizontaux sont équipés de couteaux oscillants qui coupent l’herbe à grande vitesse et l’éjectent en arrière. Grâce à ces couteaux tranchants, la coupe sur la plante est franche, ce qui l’abîme moins et favorise sa repousse. Si le fourrage est abondant, des andains peuvent se former, car il est coupé et éjecté directement vers l’arrière sans déchiquetage ni distribution au large. Les couteaux sont sensibles aux pierres ou aux corps étrangers durs, mais peuvent être réaffûtés convenablement et aisément. Les broyeurs

à couteaux ont généralement de moins grands besoins de puissance. Pour une machine d’une largeur de travail de 270 centimètres, un tracteur de 50 chevaux suffit à garantir un bon résultat. Leur poids commence aux alentours de 400 kilos. Sur les modèles plus légers, les rotors individuels sont entraînés par des courroies trapézoïdales alors que la transmission de puissance est assurée par des arbres à cardan avec éléments à ressort de torsion sur les modèles plus lourds. Les dimensions des broyeurs à couteaux dépendent évidemment du système et du nombre de rotors. Les modèles à trois unités sont plus courts que ceux à deux unités. En raison de leur large surface, les broyeurs à couteaux nécessitent un vaste espace d’entreposage. Un relevage hydraulique troispoints et une prise de force suffisent pour le montage de l’équipement. Les raccords d’huile sont rarement nécessaires. En règle générale, il n’existe que des versions arrière ou latérales. Le montage frontal est peu fréquent.

Broyeurs à fléaux Les fléaux de ce type de broyeurs sont rattachés à un arbre horizontal tournant dans le sens inverse au déplacement. Ces éléments massifs désintègrent tout ce qui se trouve dans la zone de travail. Lorsqu’ils rencontrent un corps étranger, ils pivotent et contournent l’obstacle. Le matériau est projeté par le rotor vers le haut et l’arrière, puis déposé sur toute la largeur de travail avec l’aide d’un rouleau suiveur. La plupart des machines disposent de barres de ralentissement placées sur la face supérieure du carénage. Elles ont la forme d’un profil en U ou d’un râteau massif. Cela ralentit le flux de matériau et améliore le déchiquetage. Vu leur conception robuste, les faucheuses à fléaux sont moins sensibles aux corps étrangers et peuvent déchiqueter des arbustes au tronc de 7 centimètres d’épaisseur en lisiè­re de forêt. C’est pourquoi elles né­cessitent davantage de puissance d’entraînement, les modèles d’entrée de gamme pouvant toutefois être utilisés à partir de 60 chevaux. Certaines d’entre elles

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Impression | Rapport de test

sont équipées d’un déflecteur d’éjection réglable qui peut par exemple s’utiliser pour moduler le degré de broyage. Leur conception compacte permet de les utiliser à l’avant ou à l’arrière avec un dispositif de déplacement latéral. Cela les rend très polyvalentes, notamment pour le traitement des engrais verts. Le poids des broyeurs à fléaux, compris entre 900 et 1200 kilos, impose un vé­hicule tracteur adéquat.

Utilisation jusqu’aux limites Trois broyeurs à couteaux et quatre broyeurs à fléaux ont été utilisés en parallèle lors de l’essai. Les pâturages humides, parfois envahis de taupinières, ont mené les machines à leurs limites. La composition botanique et le volume

Modèles

Joskin « TR 270 C3 »

d’herbage des pâturages étaient très diversi­ fiés, allant d’une faible quantité à des herbages parfois très robustes et en quantité importante. Une grande variété  ! Comme les machines sortaient d’usine, elles ont donné un résultat tout à fait convenable. Cela peut cependant évoluer dans la pratique selon l’usure. Les vitesses de déplacement se situaient entre 6 et 20 km/h (plage normale à 9 km/h). Les machines ont été évaluées sur la base de 20 critères. Les résultats figurent dans le tableau comparatif et dans la description individuelle des machines.

Adapté au tracteur Un broyeur doit toujours correspondre aux capacités du tracteur. Si la puissance du

McConnel « Topper 9 »

Van Wamel « Perfect LB 275 V »

Attelage frontal ou arrière ? Dans le premier cas, un puissant système hydraulique avant est indispensable pour soulager le broyeur dans les virages. L’avantage principal réside dans le fait de pouvoir travailler proprement toute la largeur de travail sans avoir à passer sur un seul brin d’herbe. De plus, la vision sur la machine est bien meilleure, surtout en lisière de forêt. Avec l’attelage arrière, il est possible d’utiliser un tracteur plus léger.

Seppi M. « SMO FH 275 »

Van Wamel « Perfect KR 270 »

Broyeurs à couteaux Régime prise de force

tracteur s’avère insuffisante, des fluctuations constantes de régime et de charge se produisent, avec un effet négatif sur la chaîne cinématique du broyeur. Il vaut mieux que le tracteur soit excessivement puissant que trop petit.

Maschio « Bisonte 280 »

Kverneland « FRO 280 »

Broyeurs à fléaux

540

540

540

1000

1000

1000

1000/540

Déport latéral

Aucun

Aucun

Aucun

55 cm

48 cm

40 cm

50 cm

Largeur de travail

270 cm

275 cm

275 cm

275 cm

270 cm

276 cm

280 cm

3×2 couteaux

2×2 couteaux

3×2 couteaux

27 fléaux

28 fléaux

24 fléaux

Outils Régime rotor Vitesse des couteaux Diamètre de coupe

24 fléaux 1730-1828 tr/min

1685 tr/min

1900 tr/min

1890 tr/min Aucune indication

Aucune indication

46-48 m/s

Aucune indication

69 m/s

Aucune indication

40 m/s

930 mm

1400 mm

940 mm

400 mm

455 mm

438 mm

503 mm

Aucun

Aucun

Aucun

152 mm

220 mm

170 mm

194 mm

Pied d’appui Contre-couteaux

Aucun

Aucun

n. v.

2

1

2

2

Poids

600 kg

950 kg

485 kg

1029 kg

975 kg

944 kg

1100 kg

Dimensions l×l×h (cm)

275×298×107

293×290×110

154×282×105

128×293×116

127×286×126

111×299×109

126×294×126

Besoins en puissance

dès 45 ch

dès 50 ch

dès 40 ch

50 à 120 ch

dès 55 ch

60 à 140 ch

60 à 140 ch

Largeur de transport

300 cm

292 cm

286 cm

293 cm

300 cm

300 cm

300 cm

CHF 6138.–

CHF 7720.–

CHF 6030.–

CHF 11 550.–

CHF 10 660.–

CHF 9555.–

CHF 10 457.–

Construction

5

5

4

9

8

9

10

Possibilités d’attelage

5

5

7

9

8

8

8

Sécurité d’entreposage / besoin de place / transport

7

6

7

9

10

10

9

Adaptation au sol

5

5

7

9

9

9

9

Besoins en puissance

10

8

8

9

7

8

7

Débit

8

9

9

9

9

9

9

Broyage / résultat final / passage sur l’herbage

8

6

7

10

9

9

9

Prix (TVA incluse) Appréciation (1-10)

30

Nettoyage

9

10

10

8

9

8

9

Entretien

9

8

9

8

9

8

9

Protection anti-projection

5

9

5

9

9

9

9

Technique Agricole 1 2020


Rapport de test | Impression

Le dispositif d’attelage oscillant est simple mais pratique.

Le broyeur à couteaux « TR 270 C3 » de Joskin était équipé d’un racloir de nivellement et d’un aérateur de prairie.

Les trois rotors sont équipés d’une protection contre les obstacles.

Spécialiste léger des prairies Le broyeur « TR 270 C3 » de Joskin a été testé avec un aérateur de prairie complémentaire. Le capot plutôt court du broyeur est fixé simplement. Une glissière incurvée de 15 centimètres de large assure le guidage de chaque côté. La hauteur de coupe se règle à l’aide d’une plaque perforée et de boulons. Disponible en option à l’avant et à l’arrière, une protection à chaîne est recommandée. Le dispositif d’attelage troispoints, oscillant librement vers le haut, se révèle pratique. Deux câbles enveloppants guident le broyeur lors du levage afin qu’il n’oscille pas. Le système d’en­traîne­ment est monté au centre et entraîne les trois rotors au moyen de deux courroies trapézoïdales. Le dispositif roue libre est intégré à l’arbre à cardan. L’aérateur de prairie arrière constitue une originalité. Grâce à deux broches, il peut être réglé à volonté ou complètement relevé. Bien qu’elle ne pèse que 600 kilos, la machine complète nécessite une vaste place d’entreposage.

Bon travail Trois rotors de 95 centimètres de diamètre et munis de deux couteaux flottant

librement travaillent sous le carter. Sous chacun d’entre eux, une assiette incurvée vers le haut protège des chocs. La saleté s’y accumule, mais se nettoie facilement. Élément notable : la puissance d’entraînement requise reste modérée. Des prairies fournies peuvent être traitées avec un tracteur de 60 chevaux. Si les touffes d’herbe sont très résistantes et à vitesse élevée, les couteaux de près de 20 centimètres de long ne peuvent parfois plus assumer leur tâche et se replient. Un bon complément, l’aérateur de prairie réglable, se place derrière la machine. La première rangée égalise parfaitement un terrain accidenté par les taupinières et les bouses de vache fraîches. Si elles sont sèches ou détrempées, l’effet reste plutôt faible si elle est utilisée seule. Mais un excellent résultat est obtenu en actionnant simultanément les trois rangées de dents. L’inconvénient de la formation d’andains par les broyeurs à couteaux se voit ainsi largement atténué et, en même temps, le gazon est aéré. Lorsque le broyeur est soulevé, les dents se vident, d’où la nécessité d’un nouveau passage.

La bonne accessibilité des points d’entretien simplifie la maintenance. Les deux couvercles peuvent rapidement se retirer à l’aide d’un tournevis et d’un quart de tour. Le dispositif manuel de réglage de la tension de la courroie est simple.

Conclusion Le Joskin « TR 270 C3 » avec aérateur de prairie est un spécialiste de l’entretien plutôt léger des pâturages, mais ne convient pas aux travaux plus conséquents. En conditions normales, les taupinières et les bouses de vache sont bien réparties et le gazon est ventilé en un seul passage.

Bref descriptif + Bon entretien de la prairie + Faibles besoins en puissance + Entretien aisé – Besoin en place d’entreposage – Pas de montage frontal possible – Gommes de protection des couvercles se détachant

1 2020 Technique Agricole

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Impression | Rapport de test

Les roues de jauge pivotent sur 360° et n’ont montré aucun signe de faiblesse.

Le carénage du « Topper 9 » de McConnel est assez plat. L’attelage trois-points est largement ancré et possède un support de bras supérieur pivotant.

Les deux puissants rotors assument sans difficulté un matériau abondant.

Robuste pour travaux lourds La taille du broyeur à couteaux « Topper 9 » de McConnel est remarquable. Cette ma­ chine dispose d’une technologie simple, mais massive, ainsi que le démontre son poids propre de 950 kilos. Le carter est assez plat et l’attelage trois-points, répartit sur une grande surface, est équipé d’un bras supérieur pivotant. D’un diamètre de 38 centimètres et d’une largeur de 8,5 centi­mètres seulement, les deux roues d’appui, rabattables, pivotent sur 360 de­ grés. Le support de l’arbre à cardan est plu­ tôt faible. La hauteur de coupe se règle de 2,5 à 30 centimètres au moyen de gou­ pilles. Deux petits patins sont fixés à l’avant du cadre. Ils servent à limiter la profondeur, mais peuvent endommager la prairie en cas de contact avec le sol lors d’un virage. Un rideau à chaîne à l’avant et à l’arrière protège contre les projections de pierres. La puissance du pignon central se transmet aux pignons angulaires extérieurs des deux rotors par l’entremise de deux arbres à res­ sorts de torsion. Un limiteur de couple à friction est monté sur l’arbre à cardan en guise de sécurité. De plus, des boulons de cisaillement sécurisent la machine. 32

Technique Agricole 1 2020

Deux rotors brachiaux Cela se passe bien sous le carter ! Les rotors de 140 centimètres munis de couteaux flot­ tants de 12 millimètres d’épaisseur laissent facilement imaginer la puissance avec la­ quelle le travail se réalise. La vitesse des cou­ teaux est de 69 mètres par seconde. La construction robuste rend la machine apte à traiter des matériaux grossiers et des buis­ sons dont le tronc atteint jusqu’à 5 centi­ mètres de diamètre. Pourtant, la puissance requise pour l’entraînement s’avère éton­ namment faible. Une surface plane peut être traitée avec un tracteur de 60 chevaux à traction arrière. Cependant, une charge suffisante sur l’essieu avant est nécessaire dans les terrains en pentes. La qualité de tra­ vail se révèle assez bonne avec une densité d’herbage plutôt faible et une hauteur de coupe de près de 9 centimètres. Mais la for­ mation d’andains se constate dès que l’her­ bage est plus abondant. Le réglage de la hauteur s’effectue depuis les bras inférieurs de l’attelage trois-points et les roues de jauge arrière. Les roues de 8,5 centimètres de large, à angle vif, s’enfoncent dans le sol s’il est humide. La vitesse d’avancement

peut atteindre 20 km/h. L’adaptation au sol est assez difficile à cause de la longueur de la machine. De plus, aucune plaque de pro­ tection n’est apposée au-dessous du rotor. Ce broyeur demande peu d’entretien et les quelques points de graissage sont pro­ tégés sous le capot. La vidange de l’huile de l’entraînement central est laborieuse.

Conclusion Broyeur simple, mais lourd et puissant, le « Topper 9 » de McConnel peut traiter des matériaux grossiers. Des compromis doivent cependant être consentis car il n’accomplit pas un résultat parfait. La puissance néces­ saire et les besoins d’entretien sont faibles.

Bref descriptif + Peu d’entretien + Nettoyage facile + Faibles besoins en puissance – Support de l’arbre à cardan faible – Formation d’andains en cas d’her­ bage abondant – Roues de jauge pouvant marquer le terrain


Rapport de test | Impression

Le système d’attelage rapide des bras inférieurs simplifie le changement de position de montage.

Le déport latéral permet au « Perfect LB 275 V » de Van Wamel de rouler sur la surface à travailler avec une roue seulement.

Le broyeur est construit simplement et ne dispose d’aucune protection en chaînes.

Simple avec déport latéral Le broyeur à couteaux Van Wamel « Perfect LB 275 V » est construit simplement. Deux patins latéraux réglables de 85 millimètres de large servent au guidage de la hauteur. Arrondis sur leur face inférieure, ils sont inclinés à l’arrière et à l’avant pour ne pas endommager le gazon. La hauteur de coupe va de 4 à 14 centimètres. Le système trois-points double, avec barre d’attelage rapide, a la particularité notable d’offrir deux positions possibles pour le broyeur, ce qui permet un déport latéral. Ce dernier peut aussi rouler sur la surface à travailler avec une seule roue. Pour certains tracteurs, la position des bras d’attelage inférieurs est trop basse pour que l’on puisse s’engager directement. Le capot enveloppant descend assez bas, mais ne dispose pas de protection à chaînes. Avec ses 485 kilos, cette machine était de loin la plus légère du test. Élément pratique : la chaîne servant de bras supérieur supporte également l’arbre de transmission.

Outils réversibles Le « Perfect LB 275 V » est actionné par un entraînement de 540 tours par minute

avec renvoi d’angle décalé à gauche. Des courroies trapézoïdales, servant aussi de protection contre les surcharges, transmettent la puissance aux rotors de 93 cm de diamètre, qui tournent à 1685 tr/min. La fabrication en acier spécial des couteaux réversibles pivotants de 42 centimètres de long, avec tranchants de 14 centi­mètres, les rend utilisables des deux côtés. Le rotor central dispose d’une assiette de support et travaille aisément à une vitesse de 10 km/h avec un tracteur de 60 chevaux. En présence d’herbage fourni, 10 chevaux supplémentaires ne sont pas de trop pour maintenir un régime suffisamment élevé. Les performances de coupe se sont révélées excellentes, mais l’on observe la formation d’andains dès que la vitesse dépasse 8 km/h et que l’herbage devient plus dur et dense. L’adaptation au sol de 154 centimètres de longueur totale est assez bonne, mais elle atteint ses limites en terrain accidenté. L’entretien de cette machine est aisé. Sa lubrification exige le démontage des deux capots de protection. On a un bon accès aux courroies trapézoïdales et aux points

de graissage. L’un des rotors est tendu automatiquement, les deux autres rotors le sont manuellement par l’intermédiaire de l’engrenage. La transmission est facilement accessible pour la maintenance. Le broyeur se nettoie rapidement et facilement en position complètement relevée.

Conclusion Le « Perfect LB 275 V » de Van Wamel est un broyeur léger et économique. Sa construction simple nécessite peu d’entretien et le nettoyage se fait rapidement. Il ne convient que moyennement aux travaux grossiers ou en lisière de forêt.

Bref descriptif + Construction légère + Prix abordable + Déport latéral possible – Points d’attelage plutôt bas – Peu approprié aux travaux grossiers ou à la coupe en lisière de forêt – Formation d’andains en présence d’herbage abondant

1 2020 Technique Agricole

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Impression | Rapport de test

La double protection en chaînes se voit bien à l’avant de la machine.

Le dispositif d’attelage offre de nombreuses possibilités de montage et de positions de boulons.

Fléaux en disposition hélicoïdale avec deux contre-couteaux forgés.

Compact et puissant Le broyeur à fléaux « SMO FH 275 » de Seppi M. a une allure compacte. Son caré­ nage à double paroi, court et profond, est renforcé par de l’acier haute résistance. Grâce à sa conception basse, la vision sur la machine est parfaite en attelage frontal. À l’avant droit, le coin incliné est surélevé, si bien que les arbustes sont repoussés lors du travail en lisière de forêt par exemple. La tête d’attelage, montée sur deux ro­ bustes tubes de maintien, offre plusieurs positions et s’adapte à tous les véhicules tracteurs. Le décalage maximum corres­ pond à 50 centimètres. Les paliers lisses peuvent se lubrifier. Un solide pied d’appui se trouve à l’avant du broyeur, mais son maniement n’est pas optimum, en particu­ lier celui de la goupille. Un double rideau à chaîne est placé à l’avant pour protéger la machine des projections de pierres. En présence de grosses taupinières, des par­ ticules de saleté plus fines peuvent ce­ pendant passer au travers. L’entraînement 1000 tours par minute dispose d’une roue libre intégrée. Le poids total de 1029 kilos atteste de la construction robuste de cette machine. 34

Technique Agricole 1 2020

Fléaux disposés en vague Les 27 fléaux entourant le rotor du « SMO FH 275 » présentent la particularité d’avoir une disposition hélicoïdale. Ce broyeur a un diamètre de 400 millimètres, le plus petit de l’essai, d’où probablement la faible puissance nécessaire. En effet, il peut travailler facilement et obtenir un bon résultat à 10 km/h dans les prairies les plus difficiles avec un tracteur de 60 che­ vaux. Il est également homologué pour le broyage de branchages jusqu’à 7 centi­ mètres. Deux contre-lames trempées sont soudées à l’avant du carter. En outre, un volet d’éjection arrière, qui peut être ouvert ou fermé selon les besoins, permet d’affiner le broyage. Le rouleau d’appui, d’un diamètre de 152 millimètres, est égale­ment réglable. Les roulements ren­ forcés sont fixés sur le rouleau lui-même. Le broyeur ne dispose pas de patins, mais il est incliné vers le haut à l’avant, pour éviter qu’il ne se plante dans le sol, sur­ tout sur les terrains accidentés. Tous les graisseurs sont aisément acces­ sibles pour la maintenance. Une ouverture est pratiquée dans le protège-courroie

gauche à travers laquelle le roulement du rotor peut être lubrifié de l’extérieur. Les cinq courroies trapézoïdales de l’entraîne­ ment se tendent de l’extérieur, mais il faut enlever la protection pour le contrôle de la tension.

Conclusion Le « SMO FH 275 » était le plus compact, mais aussi l’un des plus lourds et des plus chers du test. D’excellents résultats sont obtenus avec 60 chevaux, qui suffisent pour l’entraînement. Le broyage peut se régler de plusieurs manières. La concep­ tion de la tête d’attelage permet une utili­ sation universelle.

Bref descriptif + Faible besoin en puissance + Construction robuste et compacte + Broyage réglable – Goupille du pied d’appui – Aucun dispositif de tension automa­ tique des courroies – Aucuns patins


Rapport de test | Impression

Dispositif d’attelage robuste équipé de grands tubes de renfort.

Le « Perfect KR 270 » de Van Wamel, monté ici à l’arrière, peut également se fixer sur le relevage avant.

Gros rotor à fléaux disposés en rangs avec contre-couteaux dentelé.

Polyvalent facile d’entretien Le broyeur à fléaux « Perfect KR 270 » du constructeur néerlandais Van Wamel se distingue par sa construction massive avec de grands tubes de renfort. Le carénage robuste, de forme simple et anguleuse, laisse supposer une vie intérieure intense. Le « Perfect KR 270 » peut être utilisé à l’avant comme à l’arrière. Le dispositif d’attelage massif à double côté permet un déport latéral maintenu uniquement sur la face inférieure à l’aide de roulettes. Ce déport latéral est de 48 centimètres. L’absence de galets de guidage supérieurs signi­fie que le dispositif d’attelage n’est pas monté sans jeu sur le tube de fixation, ce qui peut s’entendre à haute vitesse. Mais ce déport latéral est très appréciable. Les supports des raccords hydrauliques sont montés de manière exemplaire. L’entraînement de 1000 tours par minute est indépendant du sens de rotation et dispose d’une roue libre intégrée. Deux appuis d’entreposage massifs garantissent une stabilité parfaite. Un support d’arbre de transmission solide manque cependant.

Gros rotor avec 28 fléaux Le « Perfect KR 270 », avec ses 28 fléaux fins, possède le plus grand nombre d’outils de toutes les machines testées. Les fléaux sont montés en rangs sur le rotor. Avec une vitesse de rotation de 1890 tours par minute et un diamètre de coupe de 455 millimètres, les outils travaillent à grande vitesse. Le niveau sonore est donc très élevé pour le conducteur. À l’avant du capot se trouve un contre-couteaux dentelé. Pour maintenir la vitesse du rotor, le tracteur a besoin d’une puissance de 80 chevaux. Son rouleau suiveur d’un diamètre de 22 centimètres, le plus grand des machines testées, est équipé d’un racleur qui empêche l’accumulation de matériau. Des clapets oscillants sont montés à l’avant en guise de protection contre les projections de pierres. Avec son poids propre de 975 kilos, ce broyeur se situe en milieu de peloton. L’entretien de la machine est commode. Les principaux graisseurs sont accessibles de l’extérieur. Les quatre courroies sont tendues par un dispositif automatique à

ressort. Sous le carter de transmission, l’ouverture du capot par laquelle la vidange d’huile peut s’effectuer proprement s’avère exemplaire.

Conclusion Conçu simplement, le Van Wamel « Perfect KR 270 » réalise un excellent travail. Son bruit élevé constitue la preuve de son dispositif puissant. La qualité du travail dans l’herbage d’automne humide et dur est parfaite jusqu’à une vitesse de 12 km/h, mais exige une puissance en conséquence.

Bref descriptif + Facilité d’entretien + Tendeur de courroies automatique + Bonne qualité de travail – Bruit de fonctionnement élevé – Aucun support de l’arbre de transmis­sion – Jeu dans le dispositif d’attelage

1 2020 Technique Agricole

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Impression | Rapport de test

Le point de lubrification du palier du rotor est situé à l’extérieur.

Le broyeur Maschio « Bisonte 280 » avec plaque d’usure interchangeable dans la partie supérieure.

Des fléaux affûtés et deux contre-couteaux assurent un travail propre.

Polyvalent avec mordant Le broyeur « Bisonte 280 » est assez compacte. Son carénage bas, de forme anguleuse, se voit renforcé par des tubes transversaux massifs servant également de glissière pour le déport latéral. Mais cela endommage la peinture. Le déport possible s’élève à 40 centimètres avec le robuste dispositif d’attelage, une valeur tout à fait convenable. Pour passer du mode poussé au tracté et inversement, il suffit de faire pivoter le bras supérieur dans la position souhaitée. Aucun support d’appui n’est nécessaire avec le « Bisonte 280 », car il est équipé de larges patins réglables. La transmission 1000 tours par minute dispose d’un système de roue libre intégré. À noter qu’une protection anti-­ projection en matière synthétique est montée devant le rideau en chaînes. Elle rend le lavage plus malaisé. Elle s’avère cependant utile car le mécanisme ne reçoit quasiment aucun matériau projeté, même en présence de grosses taupinières.

Contre-couteaux et tôle d’usure Le rotor est équipé de 24 marteaux en rangs, cintrés en arrière, qui restent ainsi 36

Technique Agricole 1 2020

aigui­sés plus longtemps. Le Maschio « Bisonte 280 » était le seul candidat du test muni d’une tôle d’usure remplaçable et de contre-couteaux dans la partie supérieure. Malgré le diamètre de coupe du rotor relativement important de 438 millimètres, le broyeur nécessite une puissance d’en­ traîne­ment étonnamment faible et fonctionne plutôt silencieusement, ce qui est particulièrement agréable en attelage arrière. Les contre-couteaux placés plutôt haut garantissent un bon résultat, même à vitesse élevée et avec de l’herbe dure. Le rouleau d’appui arrière de 170 millimètres de diamètre peut être réglé de façon à ce que le matériau tombe devant ou derriè­ re lui. Avec un poids propre de 944 kilos, cette machine se place au milieu du peloton. Une particularité est constituée par la fente dans le protège-courroie qui permet de vérifier la tension des cinq courroies trapézoïdales à l’aide du doublemètre. Toutefois, si la tension doit être corrigée, l’arbre à cardan latéral et le dispositif de tension, situés sous le capot de protection, sont d’un accès difficile.

Hormis cette exception, les points de maintenance sont bien pensés.

Conclusion Le broyeur « Bisonte 280 » constitue une machine polyvalente au design compact effectuant un excellent travail dès une puissance d’entraînement de 65 chevaux. Moyennant une puissance suffisante du tracteur, la qualité du travail se révèle parfaite, même à des vitesses supérieures à 12 km/h. Les contre-couteaux et la tôle d’usure interchangeable s’avèrent particulièrement pratiques.

Bref descriptif + Contre-couteaux et tôle d’usure visés + Faibles besoins de puissance + Très bon broyage – Protection à l’avant des chaînes compli­quant le nettoyage – Dispositif de déport rudimentaire – Carénage gênant pour la maintenance


Rapport de test | Impression

Dispositif d’attelage très robuste avec déport latéral lubrifié et entraînement central.

Le Kverneland « FRO 280 » était le seul broyeur d’essai équipé de poulies de courroies remplaçables.

Vue du rotor de grandes dimensions avec ses fléaux disposés en rangs.

Flexible et robuste Le broyeur à fléaux Kverneland « FRO 280 » est « propre en ordre ». Son carénage plutôt allongé est constitué d’une pièce, sans torsion ni parties saillantes. Le dispositif d’attelage, largement ancré et robuste, se remarque immédiatement. Il convient pour l’attelage avant et arrière. La transmission à roue libre intégrée est montée directement sur le dispositif d’attelage. Le broyeur entier peut se déplacer latéralement jusqu’à 50 centimètres, sur deux tiges massives équipées de bagues en nylon lubrifiables, sans changer l’angle de l’arbre de transmission. Pour l’entreposage, un pied d’appui massif à l’avant et un support de l’arbre à cardan utilisable des deux côtés assurent un maintien sûr. Aucun support pour les tuyaux d’huile n’est malheureusement prévu. La transmission peut être commutée de 1000 à 540 tours par minute en changeant les poulies des courroies. De longs clapets galvanisés placés à l’avant protègent contre les projections de matériaux ou de pierres. Les patins de protection peuvent se remplacer facilement en cas d’usure. Avec ses 1100 kilos, le broyeur Kverneland « FRO 280 » était le modèle le plus lourd de l’essai.

Rotor avec diamètre de coupe impor­t ant Kverneland a installé dans le « FRO 280 » un rotor équipé de 24 marteaux et qui tourne à un régime atteignant 1828 tours par minute. Un diamètre de 50 centimètres et une vitesse de rotation allant jusqu’à 48 mètres par seconde constituent la clef du succès du processus de broyage. Cela s’entend au bruit assez assourdissant pour le conducteur. Dans la zone antérieure du carénage sont montés deux contre-couteaux vissés, qui ralentissent le flux du matériau et améliorent le broyage. À l’arrière, un rouleau d’appui de 160 millimètres de diamètre assure une bonne adaptation au sol. À noter les roulements vissés sur le rouleau (au lieu d’être enfichés sur les paliers), ce qui facilite leur remplacement. Le tendeur automatique des cinq courroies trapézoïdales VX assure un entraînement optimal et à faible usure. Deux grands boulons inbus sont montés sur le capot de protection latéral. En les retirant, un accès direct aux deux points de graissage importants des roulements est proposé, chose

très agréable. Dommage cependant que le tuyau de vidange d’huile soit légèrement coudé et que la vis de niveau se situe derrière le cône de protection.

Conclusion Le broyeur Kverneland « FRO 280 », de construction robuste, est une machine solide qui fonctionne bien même en conditions marginales. On devrait cependant disposer de 80 chevaux afin de pouvoir travailler rapidement et sans diffi­ culté. La machine s’est imposée dans une végétation rude, le broyage étant très convaincant.

Bref descriptif + Angle de l’arbre de transmission inchangé en cas de déport latéral + Dispositif de déport latéral lubrifiable + Tendeur de courroies automatique – Aucun support des tuyaux d’huile – Bruit incommodant – Vis de niveau d’huile derrière le cône de protection

1 2020 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

Strautmann utilise une bande (presque) sans fin pour ses remorques à tapis roulant. Photos : Roman Engeler

À tapis roulant Un nouveau procédé de déchargement pour remorques fit son apparition avec le lancement, il y a une dizaine d’années, des remorques à tapis roulant. Strautmann a présenté sa propre version avec le modèle universel « Aperion » au salon Agritechnica 2015. Roman Engeler

Outre les remorques basculantes, celles à fond poussant et celles à tapis à chaînes et barrettes existent celles à tapis roulant proprement dit. Les premiers modèles ont été lancés il y a une dizaine d’années. Comme le fond poussant ou le tapis à chaîne et barrettes, le tapis roulant permet d’éviter de basculer la remorque, évitant les problèmes de stabilité liés à ce processus. C’est un atout, notamment en usage agricole ou forestier. En outre, le centre de gravité est généralement moins haut que celui d’une benne basculante; en outre, on peut décharger dans des bâtiments de faible hauteur. Contrairement aux modèles à fond poussant, ceux à tapis roulant offrent l’avantage d’avoir moins de parties mobiles, de sorte que leur poids à vide est inférieur et leur charge utile plus élevée. D’autre part, l’effet de compression potentiel du fond poussant disparaît. 38

Technique Agricole 1 2020

Fond roulant en caoutchouc Strautmann a présenté pour la première fois sa technique de tapis roulant à l’Agritechnica 2015, sur la gamme actuelle « Aperion », qui comprenant trois modèles de 24 à 35 m³ de volume de chargement. Grande première, la remorque Strautmann était équipée d’un tapis roulant quasi continu, qu’il ne fallait pas enrouler à l’avant ou à l’arrière comme sur les modèles d’autres marques. Sur le modèle « Aperion », la bande de caoutchouc renforcée par des fibres textiles mesure 2,10 mètres de large et 10 milli­mètres d’épaisseur. Une brosse de nettoyage est montée sur le rouleau de renvoi avant. Grâce à un tendeur hydraulique, ce rouleau assure simultanément une tension régulière du tapis. Il peut, Si nécessaire, être retendu manuellement. L’entraînement du tapis se fait à l’arrière. Il est assuré par un rouleau revêtu de

caoutchouc et entraîné par un moteur hydraulique. Sa vitesse est régulée par le débit d’huile fourni par le tracteur. Sous l e plancher, le tapis est soutenu par des rouleaux distants les uns des autres de 30 centimètres.

Intérieur étanche Les parois latérales de la benne sont composées de panneaux synthétiques renforcés de fibres de verre ; ils sont maintenus par des ranchers extérieurs ; la largeur intérieur de la benne rétrécit au niveau du plancher. L’intérieur se caractérise par l’absence de bordures où des résidus pourraient s’accumuler pendant le déchargement. L’étanchéité totale de la remorque est assurée par des lèvres en caoutchouc montées sur les côtés, de sorte que même des matériels de petit calibre, comme les graines de colza, peuvent être transportées sans problème.


Rapport d’expérience | Impression

Société Holzenergie Römerhof Fondée il y a une quinzaine d’années par Werner et Urs Dietiker (photo), l’entreprise Holzenergie Römerhof (HER), à Felben-Wellhausen, en Thurgovie, produit et transporte des plaquettes de bois pour son propre réseau de chauffage, ainsi que pour d’autres chaufferies de la région. Afin de faire face au volume croissant de commandes, l’entreprise a investi dans une nouvelle déchiqueteuse et, en 2016, dans une remorque à tapis roulant de type « Aperion ». Différents articles ont attiré l’attention sur cette technologie de déchargement. L’importateur suisse Agro-Technik Zulliger a fourni le modèle « Aperion 2401 » pour une phase d’essai. « Cette remorque nous a tout de suite convaincus, au point de conserver le modèle mis à disposition », confie Urs Dietiker. Urs Dietiker a été immédiatement séduit par la technique : « La remorque est étanche, le déchargement s’effectue propre­ment, sans pertes par le dessous ». Il apprécie en outre le roulement confortable sur route ainsi que la stabilité en forêt.

A l’arrière du caisson, une lame en plastique détache les restes adhérant encore au tapis.

Hayon flexible Deux rouleaux doseurs dentés amovibles sont livrés en option. Ils sont entraînés mécaniquement par la prise de force et une chaîne. Le hayon s’ouvre largement. Il est équipé d’un verrouillage mécanique pour éviter toute perte lors du transport. Le pousseur à grains, monté en série, permet de décharger les produits en vrac au doseur. Pour faciliter le déchargement de matériaux s’écoulant mal, comme les plaquettes de bois humides, les propriétaires de ces remorques (voir encadré ci-dessus) ont parfois mis la main à la pâte, ajoutant

Ce rouleau supplémentaire garni d’un tube spiralé facilite le déchargement des matériaux peu fluides.

Urs Dietiker a monté lui-même sur le hayon arrière un rouleau à entraîne­ment hydraulique garni d’un tube rond soudé en spirale afin de décharger plus facilement les copeaux de bois, surtout lorsqu’ils sont humides. Ils sont aussi dosés par l’extracteur à grain. À ce jour, Urs Dietiker juge l’expérience très positive. Bien que quelques défauts de jeunesse soient survenus initialement (il soupçonne que le modèle était issu de la première série de production), l’entreprise Strautmann a cherché ellemême à les corriger et envoyé en Suisse une équipe de spécialistes pour procéder aux améliorations requises. « Un service impeccable », conclut Urs Dietiker.

au hayon arrière un rouleau à entraînement hydraulique garni d’un tube rond soudé en spirale. Le volume de chargement d’origine – 28 m³ – du modèle « Aperion 2401 » peut être porté à 42 m³ en ajoutant des rehausses de 70 centimètres (avec une ridelle hydraulique avant supplémentaire). Une caméra de recul est montée en série pour une meilleure vue d’ensemble lors de la marche arrière.

Châssis tandem hydraulique Le modèle « Aperion 2401 » est équipé d’usine d’un train roulant hydraulique BPW. Le châssis tandem autodirectionnel possède un compensateur hydraulique qui répartit la charge de façon optimale sur les quatre roues. La remorque peut être équipée en option d’une suspension

Le train roulant tandem possède un compensateur hydraulique de charge par essieu; il est autodirectionnel.

Renforcé de fibres textiles, le tapis mesure 2,10 mètres de large pour 10 millimètres d‘épaisseur. Les parois latérales sont composées de panneaux synthétiques renforcés de fibre de verre.

du timon pour optimiser le confort de conduite. Équipée de pneumatiques en monte standard 710/50 R 26.5, l’« Aperion 2401 » mesure 2,81 mètres de large. Elle doit être immatriculée comme véhicule spécial avec une plaque brune. Le poids à vide atteint 8,2 tonnes, le poids total admissible de la remorque à freinage pneumatique est de 24 tonnes avec attelage inférieur. La charge d‘appui est de 4 tonnes.

Conclusion Le segment des remorques de type « non basculantes » s’agrandit avec ce modèle à tapis roulant. Des distributeurs hydrau­ liques appropriés sont nécessaires pour actionner le hayon arrière, le tapis, la suspension du timon et de l’essieu, le hayon avant et le rouleau doseur supplémentaire. D’autres options telles que les divers systèmes de couverture, de vis sans fin de transbordement ou extracteur à pommes de terre permettent une utilisation polyvalente de l’« Aperion », disponible dans sa version de base au prix catalogue de 86 000 francs.

La Strautmann « Aperion 2401 » en chiffres Largeur : 2,55 m Hauteur : 3,95 m Longueur : 9,75 m Largeur hors tout aux roues : 2,81 m (avec pneumatiques 710/50 R 26.5) Poids à vide : 8200 kg Poids total autorisé : 24 000 kg (en attelage bas) Charge d’appui : 4000 kg Volume de chargement : 28 m³ (avec structure complémentaire 42 m³) Distributeurs hydrauliques : 4 (standard) Puissance nécessaire : dès 150 chevaux Prix : CHF 86 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

Le caisson est monté sur un châssis à essieu tandem directeur et propulseur à marche en crabe ; il est doté d’un élévateur à l’arrière.

Une benne high-tech avec tapis élévateur sur châssis « X-Trailer » Fritz Lehmann a construit une benne avec un tapis élévateur de déchargement et un essieu directeur. Cet ensemble a passé avec succès l’épreuve de l’ensilage, l’automne dernier. Ruedi Burkhalter

Ensiler efficacement le maïs, c’était l’objectif central du projet de construction que Lehmann AgroForst AG, à Matt­ stetten (BE), vient de mener à bien. « Le but était une benne-trémie avec un dispositif de déchargement qui puisse s’utiliser aussi bien derrière une ensileuse qu’avec un tracteur », raconte Fritz Lehmann. Ce patron s’est déjà fait connaître par son rôle moteur dans le développement des presses à balles de maïs « LT Master ».

System ») de Paul Forrer AG comme essieu avant ; ce dernier fournit une propulsion additionnelle bien maîtrisée, aussi bien à plat qu’en pente. Les deux essieux sont équipés d’une direction entièrement automatique qui confère à la remorque la maniabilité nécessaire. Ils permettent aussi de la faire avancer en crabe, un atout lors de l’ensilage car ce mode de progression évite que toutes les roues passent dans les mêmes ornières, chose problématique pour le sol.

Les deux essieux sont reliés au châssis pendulaire par des triangles centraux. Les deux suspensions d’essieu sont munies de deux vérins hydrauliques dont l’huile circule librement entre la droite et la gauche. Le train roulant garde ainsi le contact avec le sol comme le ferait un bogie. Les vérins hydrauliques du châssis sont équipés de capteurs de position, ce qui, en liaison avec un inclinomètre monté sur le châssis, permet de corriger auto-

« X-Trailer » avec « TDS Synchro » Fritz Lehmann a commencé par chercher le châssis idéal ; il a trouvé la version tandem du « X-Trailer ». Ce train de remorque prévu pour des caissons mobiles a été initialement développé avec un seul essieu moteur et directeur par Trachsel Technik AG de Mettmenstetten (ZH), afin de servir d’alternative économique au transporter en terrains accidentés. Dans sa version à deux essieux, il intègre le système « TDS Synchro » (« Trailer Drive 40

Technique Agricole

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Direction et correction d’assiette Les tiges des pistons des vérins de di­ rection sont munies d’une sorte de codes-­barres. Ils permettent de connaître exacte­ment la position de chaque vérin. Le dispositif de contrôle traite les signaux des capteurs des vérins et ceux du timon pour maintenir en permanence l’angle de direction idéal. Le terminal de commandes permet aussi au conducteur d’intervenir manuellement dans le processus.

La répartition du flux d’huile disponible entre les différentes fonctions est assurée par un bloc hydraulique du dernier cri intégrant la technologie « flow sharing ».


Rapport d’expérience | Impression

Une pompe supplémentaire a été montée directement sur l’arbre du moteur de l’ensileuse, afin d’assurer une alimentation de toutes les fonctions. Photos : Ruedi Burkhalter

Le train roulant possède un dispositif de correction de dévers automatique et une direction active qui améliore sa maniabilité et le confort d’utilisation.

matiquement l’assiette de la benne dans les dévers.

cieusement possible entre les différents consommateurs en fonction des circonstances de marche, et d’attribuer les priorités qu’il fallait. Un bloc hydraulique doté d’un dispositif de gestion des flux (« flow sharing ») du dernier cri permet d’y parvenir. Quand le débit d’huile n’est plus suffisant, par exemple en cas de surcharge, la commande électronique associée au bloc hydrau­ lique réduit la fourniture d’huile à toutes les fonctions actives en parallèle. Les distributeurs hydrauliques pour alimenter les accessoires de la machine sont aussi reliés au bloc.

Le mariage d’un fond poussant et d’un élévateur Lors de la quête d’un conteneur approprié, plusieurs variantes de vidange ont été étudiées, soit à tapis roulant, soit avec des systèmes de poussée. La charge remorquable limitée à 9 tonnes de l’ensileuse John Deere « 8500i » a, si l’on peut l’écrire, fait pencher la balance en faveur du fond poussant, le dispositif le moins lourd. Le choix s’est donc porté sur un caisson Fliegl de 30 m3. Fritz Lehmann a lui-même développé et construit l’unité de déchargement de couleur orange comprenant quatre rouleaux-doseurs et un élévateur à chaîne replia­ble. Pour le bon déroulement des chantiers de récolte, le temps de dé­ chargement ne devait pas dépasser trois minutes, un seuil atteint sans difficulté.

Pompe à huile supplémentaire Les multiples fonctions de la remorque sont à commandes hydrauliques. Pour cela, une pompe à débit variable et à détection de charge supplémentaire débitant jusqu’à 180 l/min a été installée directement sur le moteur de l’ensileuse. Un réservoir d’huile et un radiateur indépendants constituent un système hydraulique totalement indépendant de celui de l’ensileuse. Le TDS procure automatiquement une sécurité et un confort maximums en toutes situations, à la montée comme à la de­scente, bien que, comparé à des terrains accidentés, le contexte soit différent pour le système de commandes. Les capteurs intégrés au timon commutent les modes de fonctionnement entre entraînement, roue libre et freinage de manière autonome. Le conducteur peut se concentrer pleinement sur son travail. Un écran lui indique en permanence tous les paramètres importants du TDS. Un défi majeur a été de répartir la puissance hydraulique disponible le plus judi-

Souplesse d’utilisation Avec ce nouveau système de déchargement, Lehmann AgroForst offre une solution avec un maximum de flexibilité et de multiples avantages. Si la récolte peut être acheminée directement en bord de champ, les tracteurs chargés de l’évacuer vers des silos ne salissent pas les routes, même si le sol est collant. De surcroît, des roues propres permettent de réduire au minimum la contamination du fourrage lors du remplissage des silos. En cas de besoin, la machine peut servir à remplir des camions pour transporter la récolte loin. Le déchargement est rapide :

en quelque 2,5 minutes les 30 m3 sont évacués, permettant d’améliorer le rendement du chantier quel que soient les moyens de transport utilisés. C’est plus rapide que de suivre l’ensileuse ! Les pneus de 710 mm, l’avance en crabe et l’essieu moteur directeur augmentent la motricité et la maniabilité de la remorque sur le terrain, tout en ménageant les sols. Comme la remorque ne se déplace sur la route que pour transiter d’un champ à l’autre, toujours à vide, elle peut rouler avec des pneus peu gonflés. La monte de pneus 800 mm, plus grands, serait également possible, mais ce sont des pneus spéciaux beaucoup plus chers, plus difficiles à obtenir, avec d’assez longs délais de livraison.

Des usages multiples Le système offre aussi une grande polyvalence ; l’ensileuse peut être utilisée seule si nécessaire. La remorque à caisson interchangeable, ainsi que l’unité de déchargement fixée par des attaches rapides laissent de nombreuses possibilités ouvertes pour les applications futures du système. Par exemple, en dehors de la saison de récolte du maïs, le véhicule pourrait être affecté à la manutention de plaquettes de bois sur les chemins forestiers pour être chargées ensuite sur des camions. La benne à fond poussant peut aussi servir avec un dispositif d’épandage de fumier et ainsi être utilisée toute l’année. Pour l’instant, il s’agit d’une pièce unique. Il est toutefois prévu que Trachsel Technik propose le système à la demande du client. Ce dernier devra compter avec un prix d’achat de l’ordre de 220 000 francs pour la remorque, la benne et le système de déchargement, à quoi s’ajoutent 30 000 francs pour l’adaptation de l’ensileu­se.

Tous en orange, l’unité de déchargement, ses quatre rouleaux-doseurs et son convoyeur-­ élévateur double repliable ont été conçus et réalisés par Fritz Lehmann.

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Management | Espace juridique

La faucheuse a été «perdue» parce que la barre de coupe s’est détachée du monoaxe. Le conducteur était en train de la fixer à la machine pour pouvoir repartir lorsque la police, déjà avertie, est arrivée. Photo : Martin Abderhalden (scène reconstituée)

Une histoire d’arrimage du chargement « Quelqu’un a perdu une faucheuse juste après le tunnel… » Environ cinq minutes après cet appel, la police était sur les lieux de l’accident et localisait le propriétaire et conducteur. En effet, celui-ci était en train d’arrimer sa machine et souhaitait poursuivre sa route. Stephan Stulz*

Fritz* gère une exploitation agricole dans les montagnes grisonnes. Cela fait longtemps qu’il cherche une motofaucheuse et il vient de trouver son bonheur chez un distributeur de machines agricoles à Appenzell. Il s’y rend un beau jour. Une fois sur place, il vérifie la motofaucheuse

*Avocat, Stephan Stulz dispose de sa propre étude. Après un apprentissage de mécanicien en machines agricoles, il a fait des études d’ingénieur en machines, puis de droit. Contact : Hahnrainweg 4, Postfach, 5400 Baden (tél. 056 203 10 00, office@stulz-recht.ch).

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Technique Agricole 1 2020

et accomplit les formalités requises. La moto­faucheuse est ensuite chargée sur la remorque pendant que Fritz parle métier avec le patron du commerce de machines agricoles. Après avoir fait ses salutations, Fritz vérifie à nouveau le chargement et prend la route au volant de sa Jeep. C’est peu avant d’arriver à sa ferme, après être passé dans un tunnel, qu’il se fait dépasser par une voiture dont le conducteur lui fait de grands signes de la main. « Qu’est-ce qu’il se passe ici », pense-t-il sans se douter de rien. Il ralentit et arrête sa Jeep.

Déroulement de l’accident Au poste de police, Fritz décrit ainsi les faits : « J’ai acheté une motofaucheuse cet après-midi chez un distributeur de machines agricoles. Je rentrais chez moi. Après que j’ai traversé le tunnel, un vé­ hicule m’a dépassé et son conducteur m’a fait des signes de la main. Je me suis alors arrêté en me demandant ce qu’il voulait. J’ai constaté avec effroi que la motofaucheuse n’était plus sur la remorque. J’ai fait demi-tour et rebroussé chemin aussitôt. J’ai repéré la faucheuse environ 100 mètres plus loin. Elle se trou-


Espace juridique | Management

Arrimage du chargement et garanties de sécurité

Autres exemples

L’arrimage défectueux du chargement et la conduite de véhicules non conformes aux normes de sécurité sont étroitement liés dans de nombreux cas et sont souvent reprochés de façon cumulative. Selon l’article 30, alinéa 2, de la loi fédé­ rale sur la circulation routière (LCR), un chargement doit être disposé de manière à ne pas mettre en danger ni ne gêner per­ sonne et à ne pas tomber. L’article 31, alinéa 3, de la LCR oblige le conducteur à veiller à n’être gêné ni par le chargement ni d’une autre manière (par exemple, par une limitation de sa liberté de mouvement ou de sa visibilité). Selon la jurisprudence, la stabilité du charge­ ment ne doit pas être garantie que pour la circulation normale. Elle doit aussi l’être en cas d’accident mineur. La force majeure, qui selon l’article 59, alinéa 1, de la LCR peut entraîner l’atténuation voire l’exclusion de la responsabilité civile du détenteur, n’est accor­ dée qu’en cas d’évènements imprévisibles et exceptionnels. Un exemple de sécurisation insuffisante serait de se contenter d’une cale sur les pneus avant pour arrimer une voiture à la surface de chargement. Le conducteur est responsable de son char­ gement. Dans certains cas particuliers, le détenteur, l’employeur ou d’autres per­ sonnes chargées de garantir la sécurité sont également responsables. Pour respec­ ter l’article 29 de la LCR, le conducteur doit vérifier son chargement avant chaque trajet, parce que si sa sécurisation est insuffisante, la sécurité n’est plus assurée. Or, selon l’article 93 de la LCR, la conduite

Remorque de transport détachée Dans un tunnel en pente, la remorque se détache du véhicule tracteur. Les joints de soudure du dispositif d’attelage étaient probablement partiellement fissurés depuis longtemps. Une amende est prononcée pour sanctionner la conduite d’un véhicule non conforme aux normes de sécurité. Tribunal cantonal des Grisons, arrêt SK1 11 23 du 19.09.2011

vait tout au bord de la route, sur la droite. Je me suis arrêté et l’ai déplacée de l’autre côté de la route. La police est arrivée peu de temps après. » Voici ce qu’indique Fritz lorsque la police s’enquiert du nom de la personne ayant arrimé la faucheuse : « C’est la société de distribution qui a arri­ mé la faucheuse. Je me tenais à proximité et j’en suis donc témoin. Elle a été arri­ mée de la meilleure façon possible. Cet arrimage était selon moi suffisant. La barre de coupe est d’ailleurs restée sur la remorque. » À la question de la raison de la perte de sa faucheuse, Fritz répond : « La faucheuse s’est probablement dé­ tachée de la barre de coupe à cause des vibrations. Elle était fixée à la remorque au niveau de la barre de coupe avec un kit de

d’un véhicule non conforme aux normes de sécurité est punissable. Dans la pratique, la police intervient en principe avant que le Ministère public ne soit impliqué. L’office de la circulation routière est informé de la situation après l’issue de la procédure pénale (LCR, article 104) et ne se fonde quasiment que sur les documents de la procédure pénale. Il est dès lors extrêmement important que les objections soient déjà formulées par écrit lors de la procédure pénale. Lors des procédures dites administratives devant l’office de la circulation routière, il existe une certaine marge d’appréciation pour l’évaluation de la violation des règles de la circulation. Celle-ci peut être considé­ rée comme une infraction légère, moyen­ nement grave ou grave (LCR, articles 16a à 16c). Une infraction est jugée légère si elle n’a que peu mis en danger la sécurité d’au­ trui ou si la faute commise est bénigne (LCR, article 16a). Elle n’entraîne qu’un avertissement, à condition que son auteur n’ait encore jamais commis de délit. Si l’infraction est grave, mais la mise en dan­ ger mineure, ou si l’infraction est légère, mais la mise en danger grave, l’infraction est considérée comme moyennement grave. Comme une sécurisation insuffisante du chargement comporte souvent de grands risques, comme l’illustre très bien l’exemple développé dans le présent article, l’infrac­ tion ne peut être considérée comme légère. Cela conduit régulièrement à un retrait de permis pour une durée minimale d’un mois.

serrage. La fixation à la barre de coupe s’est sans doute détachée. Je pense qu’il s’agit d’un défaut de la machi­ne. » Lorsqu’on lui demande si d’autres usagers de la route ont été mis en danger et s’il sait qu’en tant que conducteur, il est respon­ sable de son chargement, Fritz déclare : « À ma connaissance, personne n’a été mis en danger. Je sais que, en tant que conducteur, je suis responsable de mon chargement. » La police a signalé l’accident au Ministère public et à l’office de la circulation rou­ tière.

Procédures pénales et administratives Peu après l’incident, Fritz reçoit une grosse enveloppe de l’office de la circulation rou­ tière. Avant même l’issue de la procédure

Animaux sur la route Un fermier conduit un fourgon tirant une remorque chargée de veaux. Sur le che­ min de l’abattoir, il freine pour éviter un véhicule sanitaire. Ce freinage provoque l’ouverture des portes avant de la re­ morque et la sortie de plusieurs veaux sur la route. Le conducteur est frappé d’une amende de 500 francs. Plus tard, l’office de la circulation routière lui envoie un avis de retrait de permis d’un mois (infraction moyennement grave). Le conducteur introduit un recours contre ce retrait, car il s’agissait d’un défaut technique dû à l’usure du matériau dont il n’aurait pas pu avoir connaissance. Le recours est rejeté. Le conducteur aurait dû contester l’ordonnance pénale. Commission de recours de Saint-Gall, arrêt IV-2010/45 du 23.09.2010 Polystyrène sur la route Une voiture tirant une remorque conte­ nant des marchandises circule sur l’A13. Deux colis en polystyrène tombent de la remorque sur la route. Une voiture qui se trouvait sur la voie rapide percute l’un des colis et est endommagée. Le conducteur affirme qu’un camion l’ayant dépassé aurait effleuré le charge­ ment. Les objections ne sont pas reçues, car ce dernier doit être suffisamment sécurisé pour résister à de petits acci­ dents ou à des collisions latérales. Le permis de conduire a été retiré pour infraction moyennement grave des règles de la circulation. Commission de recours de Saint-Gall, arrêt IV-2013/47 du 29.08.2013

pénale, l’autorité administrative lui écrit que son cas constitue une infraction grave des règles de la circulation au sens de l’ar­ ticle 16c, alinéa 1, lettre a, de la loi sur la circulation routière (LCR). Cette instance n’a pas mené d’autres en­ quêtes sur ce cas. Elle résume l’incident à la « chute d’une motofaucheuse de sa re­ morque » et estime sa cause non perti­ 1 2020 Technique Agricole

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Management | Espace juridique

SÛR ––FIABLE – ÉCONOMIQUE BETRIEBSSICHER ZUVERLÄSSIG – WIRTSCHAFTLICH

012 A 2 005 M B R A Stand

A Glle 3.2 /

Pompe à deux pistons, Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, double effet, axe horizontal Baureihe Typ H-303-0 et bain d’huile, série etSG2 type H-303-0 SG2

m

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nente. Cette procédure n’est en principe pas autorisée par la loi, bien que très répan­due. Le courrier se termine de la façon suivante : « Une infraction grave entraîne le retrait du permis pour une durée minimale de trois mois, conformément à la loi. Vous avez la possibilité de vous exprimer au sujet de ces évènements avant que nous ne prenions une décision finale. » Au début, Fritz n’en croit pas ses yeux. Il pense à sa ferme. Qui assurera les nombreuses tâches à effectuer ? Comment ? Doit-il faire appel à un remplaçant ?

Nº rég. 14455-01

9 0 0 1 - 20 0

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Une bonne réputation

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Les enquêtes policières ont mis en évidence la réputation irréprochable de Fritz. Aucune remarque ne lui a jamais été faite pour des questions d’identité, de poids, d’éclairage, de freins ou de marquage. Les agents affectés à l’enquête avaient photographié la faucheuse que Fritz avait perdue. Les policiers ont eux aussi consta­té que, de toute évidence, c’était la connexion entre la barre de coupe et la motofaucheuse qui était défectueuse. La cause pourrait être due à un levier de blocage qui devrait être utilisé pour tendre la sangle d’arrimage, mais qui était invisible de l’extérieur.

TECHNIQUE DE SILO

Expertise rapide : avis circonstancié En réalité, tout dépend de ce qui peut être prouvé par une expertise rapide du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA). Grâce à un avis circonstancié et à cette expertise, le procureur a été convaincu de l’innocence de Fritz. Comme il a été décrété que le loquet qui aurait dû tendre la sangle d’arrimage était dissimulé, ni le commerçant qui a chargé et arrimé la motofaucheuse ni l’accusé n’auraient pu le voir. Par conséquent, aucun reproche ne pouvait être fait à l’accusé sur le plan pénal, c’est ce qu’a déclaré à juste titre le Ministère public. La procédure pénale a dès lors été classée. Fritz n’avait plus d’inquiétude à se faire pour son permis de conduire. Il est content que le trafic était limité au moment des faits, sans véhicule derrière lui. *Prénom d’emprunt

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Technique Agricole 1 2020


Économie d’entreprise | Management

Service hivernal : tarifs légèrement en hausse Les tarifs d’utilisation de tracteurs pour le déneigement sont un peu plus élevés que ceux de l’année dernière à cause de l’augmentation du prix du diesel. Heinz Röthlisberger

Indemnités à demander pour les travaux de déneigement Année

2018

2019-2020 (fourchette)¹

Tracteurs (plaques vertes), avec système hydraulique frontal De 30 à 36 kW (de 41 à 49 ch)

30 CHF/h

30 CHF/h (entre 27 et 36 CHF/h)

De 37 à 44 kW (de 50 à 60 ch)

35 CHF/h

36 CHF/h (entre 32 et 42 CHF/h)

De 45 à 54 kW (de 61 à 73 ch)

37 CHF/h

38 CHF/h (entre 34 et 44 CHF/h)

De 55 à 64 kW (de 74 à 87 ch)

41 CHF/h

43 CHF/h (entre 38 et 49 CHF/h)

De 65 à 74 kW (de 88 à 101 ch)

45 CHF/h

46 CHF/h (entre 42 et 53 CHF/h)

De 75 à 89 kW (de 102 à 121 ch)

50 CHF/h

51 CHF/h (entre 47 et 59 CHF/h)

De 90 à 104 kW (de 122 à 142 ch)

59 CHF/h

61 CHF/h (entre 56 et 70 CHF/h)

De 105 à 124 kW (de 143 à 169 ch)

66 CHF/h

69 CHF/h (jusqu’à 79 CHF/h)

De 125 à 149 kW (de 171 à 203 ch)

77 CHF/h

81 CHF/h (jusqu’à 92 CHF/h)

Filtre à particules en post-équipement

5 CHF/h

Chaînes à neige (aussi valable pour les pneus à clous) Paire de pneus avant 280-440 R 24

19 CHF/h

19 CHF/h (15 CHF/h)²

Paire de pneus arrière 420-540 R 34

22CHF/h

22 CHF/h (18 CHF/h)²

Jusqu’à 59 kW (80 ch)

20 CHF/h

20 CHF/h (entre 17 et 24 CHF/h)

De 60 à 88 kW (de 80 à 120 ch)

28 CHF/h

28 CHF/h (entre 24 et 33 CHF/h)

À partir de 89 kW (dès 120 ch)

33 CHF/h

32 CHF/h (entre 28 et 38 CHF/h)

De 41 à 80 kW (de 56 à 109 ch)

40 CHF/h

40 CHF/h (entre 36 et 49 CHF/h)

À partir de 80 kW (dès 109 ch)

51 CHF/h

49 CHF/h (entre 42 et 61 CHF/h)

Lame à neige pour tracteur

Fraise à neige pour tracteur³

Saleuse Saleuse centrifuge, attelage trois-points

12 CHF/h

12 CHF/h (entre 10 et 14 CHF/h)

Saleuse-sableuse, attelage trois-points

28 CHF/h

28 CHF/h (entre 23 et 35 CHF/h)

Salaire du conducteur : prix moyen

65 CHF/h

65 CHF/h

Salaire du conducteur : variant de

59 CHF/h

59 CHF/h

71 CHF/h

71 CHF/h

Suppléments Travail de soir et de nuit (de 20 à 6 heures) Travail des dimanches et des jours fériés (non cumulable)

21 CHF/h

21 CHF/h

Estimation moyenne Travail de nuit et du dimanche compris

79 CHF/h

79 CHF/h

à

Par rapport à une utilisation annuelle moyenne estimée à 100 %, les fluctuations indiquées entre parenthèses vont de 75 % à 125 %. Cela signifie que la valeur indicative peut être réduite ou augmentée en fonction de la rigueur de l’hiver. 2 Par conditions favorables (peu d’abrasion). 3 L’indemnité pour le tracteur doit être augmentée d’au moins 15 % en raison de la consommation de carburant plus élevée. Service de piquet et installation des équipements : de 0 à 5000 francs par hiver. 1

Les tarifs d’utilisation de tracteurs munis de plaques vertes pour le service hivernal ont un peu augmenté en une année. Photo : ldd

Les tarifs de référence pour le déneige­ ment sont un chouïa plus élevés que l’an dernier, à l’instar de ceux des vé­ hicules à moteur agricoles (rapport Coûts-­ machines 2019-2020 d’Agro­scope). La rai­ son est due au prix du diesel qui a aug­ menté de 14 centimes par litre pour atteindre 1,79 francs. Selon la catégorie de puissance, la différence varie de 1 à 4 francs (voir tableau ci-contre). Les tarifs des modèles les plus petits (entre 41 et 49 chevaux) restent inchangés, de même que les indemnités à demander pour les travaux avec des véhicules équipés de chaînes, des lames à neige, des fraises à neige et des saleuses. Le salaire horaire du conducteur de tracteur et les supplé­ ments pour le travail de soir et de nuit n’ont pas changé non plus. Les montants indiqués dans le tableau sont repris du rapport Coûts-machines 2019-2020 d’Agroscope Tänikon (voir aussi l’édition de septembre 2019 de Technique Agricole). Les charges de répa­ ration et de maintenance ont été majo­ rées pour tenir compte de la corrosion survenue durant les travaux de déneige­ ment. Toutes ces valeurs publiées n’ont pas de valeur juridique. Source : Christian Gazzarin, Agroscope Tänikon, www.maschinenkosten.ch

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Plate-forme | Recherche

Entièrement assemblé pour la première fois, tel est le robot « MSRBot » au terme de la première phase du projet. Photos : Astrid Thomsen

Des robots pour lutter contre les limaces Des chercheurs allemands sont en train de mettre au point le « MSRBot », un robot capable de combattre les limaces de manière autonome. Le projet est ambitieux et exige de nombreux essais pratiques. Astrid Thomsen* Il y a trois ans, un groupe de chercheurs et d’entreprises basé en Allemagne a obtenu des fonds pour mettre au point un robot piloté par GPS capable de sillonner les champs pour détecter les limaces dans leurs points de rassemblement et les exterminer. Le département d’ingénierie agricole de l’Université de Kassel, l’Institut de technologie appliquée en protection des plantes de l’Institut Julius Kühn (JKI) de Braunschweig et la société KommTek d’Osterburken (Bade-Wurtem­ berg) collaborent étroitement à la réalisation de cet objectif. La société Rapid de Killwangen a, dans l’intervalle, pris une participation majoritaire dans la société KommTek, qui a développé le véhicule porteur du robot.

JKI, avait pour tâche de développer un dispositif capable de tuer efficacement les limaces. Diverses méthodes ont été testées en laboratoire. La lutte avec des nématodes s’est avérée trop coûteuse pour une utilisation à grande échelle et la lutte chimique a également été abandonnée parce qu’il aurait fallu transporter un réservoir sur le robot, ce qui aurait rendu la machine trop lourde et le rendement de surface trop faible.

Matrice à clous Les développeurs ont également essayé d’éliminer les limaces en les déchiquetant, mais les lames étaient trop sensibles à la saleté. Ils ont donc décidé d’utiliser une sorte de barre à clous avec un grattoir. Les limaces sont perforées et abandonnées sur le sol. Les ramasser n’est pas possible, car le robot deviendrait alors trop lourd. Cependant, les cadavres at­ tirent des congénères cannibales. Les

Plusieurs variantes testées Jobst Gödeke, collaborateur scientifique et expert en protection des plantes au *Domiciliée à Kiel (D), Astrid Thomsen est une journaliste spécialisée en agriculture.

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Technique Agricole 1 2020

Dès que les limaces sont localisées, le bras articulé positionne la matrice à clous.


Recherche | Plate-forme

lima­ces convergent ensuite en masse vers ce « hotspot », qui est la cible du robot. Christian Höing, qui travaille sur le projet pour le compte du département d’ingénierie agricole de l’Université de Kassel en tant qu’assistant de recherche, est fatigué de devoir se justifier d’avoir mis au point cette méthode. Son système a notamment été vivement critiqué par les visiteurs d’un congrès numérique. « Pour moi, une limace a la même valeur qu’un concombre », tient-il à préciser, mais il se dit également ravi de ne pas avoir à participer aux essais sur les limaces. Christian Höing a développé la caméra ainsi que le logiciel qui traite les données de la caméra frontale dans l’ordinateur de bord et les transmet au navigateur. Dès que celui-­ ci dispose de toutes les coordonnées nécessaires pour la localisation des limaces, le robot démarre et étend son bras pour les exterminer.

Encore trop lent Un problème crucial subsiste à ce niveau, car la caméra est trop lente. En l’état actuel du projet, le « MSRBot » doit prendre des photos individuelles et ne peut pas détecter les limaces dans la vidéo, car différents filtres sont placés devant la lentille de l’objectif et doivent être changés pendant la prise de vue. Dans une application de série, le changement de filtre pourrait être supprimé si la caméra était dotée de plusieurs capteurs dotés chacun d’un filtre différent.

La caméra avec quatre spots halogènes est le plus grand défi de ce projet.

lièrement sujettes à des attaques de limaces dans les champs. La prévision est basée sur les résultats d’études, la météo, les conditions du sol, le type de culture et l’expérience de l’agriculteur. Dès que le seuil de tolérance de 20 limaces par mètre carré est dépassé dans une zone, l’ordinateur dirige le robot vers le hotspot. Pour le colza, 10 à 30 limaces par mètre carré sont considérées comme critiques ; 20 gasté­ ropodes par mètre carré est une valeur moyenne qui doit encore être testée lors des prochains essais en plein champ. Le robot cible précisément ces zones et néglige celles qui ne sont pas exposées à une menace. Cela augmente la performance de surface du véhicule.

La caméra pose le plus grand défi Pour Christian Höing, le développement d’une caméra fonctionnant pour la détection des limaces était et reste le plus grand défi du projet. L’idée et le procédé technique pour la localisation des limaces sont issus d’une étude anglaise, mais n’ont pas fonctionné en pratique. Seules les limaces de couleur claire ont pu être détectées. La caméra utilisée actuellement prend deux photos du sol en réfléchissant la lumière incidente dans différentes gammes de longueurs d’onde. Les limaces et le sol ayant des spectres de réflexion différents, les images sont ensuite comparées. Cela permet d’éviter toute confusion avec des végétaux et d’exclure les escargots. La position de la limace est mémorisée pour que le robot puisse revenir à cet endroit plus tard.

Détermination du seuil de tolérance L’institut JKI a développé un modèle de prédiction pour identifier les zones particu-

Station de charge en bordure de champ Le fichier électronique des parcelles renseigne également le robot sur les zones à inspecter. À défaut d’un tel fichier, le champ doit être parcouru une première fois avant l’opération. Le robot est alimenté en énergie par une « station de charge diesel-électrique » placée en bordure de champ, où les accumulateurs sont chargés pendant la journée. Une

Après de nombreux essais, le choix s’est porté sur cette matrice à clous pour tuer les limaces.

charge d’accumulateur suffit pour huit heures de fonctionnement. Le robot peut être utilisé depuis la récolte de la culture précédente jusqu’au stade de quatre feuilles de la nouvelle culture. À partir d’une période de fonctionnement de 6 ans, il revient moins cher que l’utilisation de granulés anti-limaces. Pour le moment, il faut compter avec un prix de vente de 20 000 euros.

D’autres essais sont nécessaires Les agriculteurs demandent régulièrement à Christian Höing combien coûte le robot, s’il n’endommage pas les végétaux et ce qui se passe s’il est volé pendant la nuit. Et si les limaces grignotent les parties souterraines des plantes et ne remontent pas à la surface ? De nombreux essais pratiques sont encore nécessaires pour que les chercheurs puissent clarifier ces points dans une étape ultérieure du projet.

Le « MSRBot » en chiffres Entraînement : deux moteurs électriques 24 V 300 W, châssis à chenilles Détection : détecteur de limaces avec caméra spectrale composée d’un capteur « CMOS » (société IDS, 2,12 mégapixels) et filtres passe-bande étroits d’Edmund Optics Structure : bras articulé pour la lutte contre les limaces avec entraînements linéaires électriques (société Igus) Procédé : extermination des limaces par une matrice à clous avec grattoir Vitesse d’avancement : 4 km/h Rendement : 0,8 ha/h (en théorie) Largeur de travail : 2 m Poids : 120 kg

1 2020 Technique Agricole

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Plate-forme | Recherche

En coopération avec la société Kverneland, l’université technique de Cologne a développé une nouvelle unité de fractionnement conçue pour un semoir monograine conventionnel. Photos : université technique de Cologne

Des petites portions, moins d’engrais Des chercheurs ont développé un nouveau procédé permettant d’économiser plus de 25 % d’engrais minéral lors de l’enfouissement de la fumure sous le maïs. Chaque semence reçoit à ce moment une petite portion d’engrais. Heinz Röthlisberger

La méthode de l’enfouissement de la fumure s’est établie. S’étant aussi fortement répandue dans certaines régions en Suisse, elle consiste à déposer une bande d’engrais continue au-dessous des grains de maïs, tout en laissant un espace de 13 à 16 centimètres entre les grains euxmêmes. La fumure enfouie permet d’alimenter les plantes de maïs pendant la phase de croissance avec des nutriments, tels que du phosphore et de l’azote, afin de faciliter un développement rapide. À un stade précoce, le système de racines est encore peu développé. Les chercheurs de l’institut de construction et de machines agricoles de l’université technique de Cologne (TH Köln) ont avancé l’hypothèse 48

Technique Agricole 1 2020

que l’on pourrait économiser de l’engrais, en ne l’épandant plus entre les grains, où il reste inutilisé.

a déposé à la main plus de 20 000 portions d’engrais durant ces trois années.

Différents tests Que des petites portions Pendant le projet de recherche « Pudama »* réalisé en trois ans, une équipe de chercheurs de l’université technique de Cologne a développé un procédé innovant d’enfouissement ciblé de fumure (voir encadré page suivante). Au lieu d’épandre une bande d’engrais continue, on en donne à chaque graine une petite portion lorsqu’on la dépose dans la terre. Afin d’étudier l’effet de ce traitement sur les plants, des essais manuels avec du maïs ont été réalisés sur quatre sites. L’équipe

Six essais distincts ont été menés. Deux d’entre eux consistaient en un épandage classique de 100 et 75 % d’engrais. Trois tests comportaient une application ciblée de 100, 75 et 50 % d’engrais. Enfin, un passage de contrôle sans engrais a été effec­tué. Tous ces travaux ont été réalisés dans deux largeurs de rang (75 et 37,5 centimètres) et répétés quatre fois pour pouvoir établir des statistiques. Pendant leur période de végétation, un total de 500 plantes individuelles par site ont été observées, documentées et analysées.


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Sans diminution de rendement « Sur la base de nos recherches, nous pouvons prouver statistiquement qu’une réduction de fumure d’au moins 25 % peut se faire sans que le rendement ne diminue », explique Till Meinel, directeur de projet de l’université technique de Co­ logne. « Les essais ont même montré que le rendement restait stable avec 50 % d’engrais en moins. Avec une quantité constante d’engrais, nous avons pu prou­ ver en moyenne une rentabilité accrue de 6 à 7 % sur tous les sites et chaque an­ née. » Le fait que l’application ciblée d’engrais semble avoir un effet favorable sur les jeunes plants de maïs est particu­ lièrement remarquable : « Le maïs fertilisé de manière précise a mieux supporté les mois d’été extrêmement secs de 2018 et 2019 que celui qui l’a été de manière conventionnelle  », affirme Till Meinel. Une quantité moindre d’engrais n’équi­ vaut pas seulement à des frais réduits, mais aussi à un moins fort lessivage de nitrate.

Unité de fractionnement de type inédit L’équipe est confiante

Parallèlement aux analyses de production végétale effectuées en collaboration avec le Kverneland Group Soest GmbH, l’équipe de recherche de l’université technique de Cologne (TH Köln en allemand) a dévelop­ pé une unité de fractionnement, destinée à équiper un semoir monograine convention­ nel. Cette unité, pour laquelle un brevet a été déposé, peut contenir toutes les sortes d’engrais granulés et être transposée à chacune des applications de semis mono­ graine, dont les graines de soja, de tourne­ sol, de haricots de plein champ ou de bet­ teraves à sucre.

Un lessivage de nitrate réduit Un procédé d’application précise d’en­ grais sur une surface de 47 000 hectares de maïs d’ensilage et de maïs vert en Suisse (2018) permettrait d’en économi­ ser, ce qui réduirait le lessivage de nitrate dans le sol. Les frais d’engrais des agri­ culteurs baisseraient également. Cepen­ dant l’unité de fractionnement n’est pas encore commercialisable. On attend une production de série d’ici deux ou trois ans au plus tard (voir encadré ci-contre). * Projet « Pudama » : acronyme de Punktgenaue Düngerapplikation bei der Maisaussaat, ou « application précise d’engrais pendant le semis de maïs » en français.

Au printemps 2019, l’équipe a parcouru plus de 500 kilomètres en tracteur pendant les tests. Les utilisations variées ont montré que le modèle est déjà très fiable. Dans un premier résumé on peut lire : « Les résultats des tests nous ont plus que satisfaits. Les premières surfaces créées mécaniquement ont confirmé le résultat de nos essais préa­ lables sur le terrain. » Aucune photo illus­ trant les éléments de l’unité de fractionne­ ment n’est disponible pour le moment parce que la procédure de brevet est en­ core en cours.

Que se passera-t-il ensuite ? L’université technique de Cologne a confié à Technique Agricole que le projet se termi­ nera en février. Kverneland va reprendre la technologie et continuer à la développer jusqu’à sa fabrication en série : « Par expé­ rience, le développement continu, du degré de maturité actuel jusqu’à la production en série dure deux à trois ans, selon les frais de développement et de validation. »

Rendement relatif du maïs d’ensilage de 2017 à 2019 Les indicateurs d’erreur mesurent des écarts standard 120% 115% 110% 105% 100% 95% 90% 85% 80% 75% 94% 70% é ro nz o i t s O p g ra i en

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Le diagramme montre le rendement relatif du maïs d’ensilage de 2017 à 2019. Schéma : université technique de Cologne

Enfouissement de l’engrais apporté au maïs Épandage en bandes (procédé conventionnel)

Bande d’engrais Économies possibles Bande d’engrais Épandage ciblé (nouveau procédé)

Épandage ciblé d’engrais

Aucun engrais

Dépôt d’engrais Épandage d’engrais conventionnel en bandes Dépôt d’engrais

Les tests réalisés sur le terrain par l’université technique de Cologne ont montré que l’enfouissement de la fumure peut être réduit d’au moins 25 % sans que le rendement ne diminue.

Lors de l’enfouissement de la fumure (en haut), une bande d’engrais continue est déployée. L’application ciblée consiste à donner de l’engrais à chaque graine pendant qu’on la dépose dans le sol.

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En savoir plus | Pratique

Une filtration supplémentaire peut augmenter la durée d’utilisation de l’huile hydraulique. Photos : Ruedi Hunger

Dialyse de l’huile : rêve ou réalité ? Conduire son tracteur à l’atelier pour une dialyse d’huile et repartir quelques heures plus tard avec de l’huile régénérée. Pour l’instant, c’est clairement du rêve. Celui qui connaît les devoirs et les contraintes que l’on attend d’une huile moteur en condition d’utilisation sait pourquoi.

faite, en poussières de route, en résidus de combustion acide, en condensats de carburant et en eau. Il est important d’éliminer les particules solides par une filtration continue pour éviter une augmentation de l’usure et un bouchage des conduites et gicleurs. Cette tâche est remplie par le filtre à huile qui filtre la totalité de l’huile quand le moteur est chaud. Un filtre n’est toutefois jamais capable de remplacer les différents additifs contenus dans l’huile. Il ne peut pas non plus retenir les concentrés de carburant, l’eau ou les acides.

Ruedi Hunger

Recyclage

Les huiles moteurs sont nombreuses et utilisées sous différentes charges. La lubrification n’est qu’une tâche parmi d’autres. L’huile doit aussi refroidir, c’est-à-dire détourner la chaleur et étanchéifier (garniture d’étanchéité) le moteur. Elle doit aussi le protéger contre la corrosion et résister à des pressions importantes dans les paliers du vilebrequin et des bielles. Dans le même temps, les constructeurs de moteurs, les utilisateurs et les législateurs posent des exigences qui ont d’importantes influences sur les huiles moteurs.

Une huile de base ne suffit pas Les huiles doivent maintenir l’usure aussi basse que possible dans toutes les conditions d’utilisation. Le démarrage à froid est une phase particulièrement critique. Les huiles moteur doivent à la fois offrir une grande stabilité thermique et ne pas former de dépôts sur les pièces du mo50

La composition de l’huile se complexifie au fur et à mesure que les exigences de la technique du moteur augmentent.

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teur. Une huile doit présenter une viscosité optimale tant à froid qu’à chaud. Elle ne doit donc pas devenir trop épaisse ou fluide. Enfin, les huiles doivent être bien supportées par les élastomères utilisés dans le moteur (étanchéité) et assurer ainsi son bon fonctionnement. Elles doivent encore contribuer à la protection de l’environnement en permettant de diminuer la consommation de carburant et d’huile ainsi que les émissions de CO2 et des gaz d’échappement. Pour ce faire, l’huile doit être formulée de manière que le catalyseur fonctionne bien sur toute sa durée de vie. Il est donc clair qu’une huile de base ne peut pas répondre à toutes ces exigences sans l’ajout d’additifs.

Contamination des huiles moteur Pendant sa durée d’utilisation, une huile moteur s’enrichit en particules d’usure, en suies provenant d’une combustion impar-

Pendant leur utilisation, les huiles moteur s’enrichissent en une multitude de polluants. L’augmentation de la teneur en hydrocarbures aromatiques polycycliques carcinogènes (HAP) augmente leur toxicité. Le contact de l’huile usagée avec la peau devrait être évité autant que possible. L’élimination des composants in­ désirables des huiles usagées nécessite toute une série d’étapes spéciales dans leur recyclage. Certains de ces éléments sont nécessaires pour la fabrication de l’huile de base à partir de l’huile brute.

Dialyse de l’huile moteur Il y a déjà plus de vingt ans qu’une grande partie des huiles ne respectant plus les exigences de base sont recyclées et par exemple utilisées comme combustibles dans les cimenteries. Entretemps, de nouveaux procédés ont fait leur apparition. En plus des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), d’autres produits d’oxydation, des restes de carburant à


Pratique | En savoir plus

point d’ébullition bas, des esters, des métaux et des composés organométalliques, des sels et des composés halogéniques doivent être éliminés. Différentes tech­ niques permettent d’y parvenir. La fa­ brication d’une huile de base de haute valeur par le recyclage est dès lors extrêmement coûteuse. Si elle peut être justifiée pour des raisons de ménagement des ressources, elle ne l’est pas du point de vue économique. De grands ateliers qui trient les huiles moteur de même valeur (aussi valable pour les autres huiles) préparent bien le terrain pour un retraitement de ces huiles. Mais pour des exploitations agricoles qui ne trient pas leurs huiles de vidange et les stockent sur de longues périodes, un « nettoyage par dialyse » devient très difficile, voire im­ possible.

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Une situation différente pour les huiles hydrauliques L’huile hydraulique n’est pas aussi souillée que l’huile de moteur. C’est pourquoi ces deux huiles de vidange ne doivent pas être mélangées. On dispose depuis plusieurs années d’un procédé de filtration qui permet de prolon­ ger significativement la durée d’utilisation des huiles hy­ drauliques. Un dispositif hydraulique comporte 50 à 100 litres d’huile, en fonction de son utilisation. Après une durée d’utilisation définie, une analyse de qualité per­ met de définir si une filtration supplémentaire s’impose. Ce service est proposé par quelques fournisseurs de lu­ brifiants, qui installent une installation de filtration sur l’exploitation et forment le personnel à son utilisation. Le filtrage se déroule sur plusieurs heures. Au terme du processus, des échantillons d’huile permettent de déter­ miner d’éventuelles sources de souillures. La filtration est toutefois facturée.

Conclusion Un nettoyage de l’huile pour une nouvelle utilisation est possible depuis longtemps. La situation se complique avec les boîtes à vitesses modernes automatiques ou semi-­automatiques, où les constructeurs ne tolèrent au­ cun compromis en matière de lubrifi­cation. À condition d’être stockées proprement et séparément des huiles mo­ teur, ces huiles peuvent être récupérées et recondition­ nées pour des utilisations moins exigeantes. La dialyse de l’huile moteur telle que présentée dans les médias n’est pas aussi simple qu’elle paraît. Du point de vue de la pré­ servation des ressources, la « dialyse » est encouragée. Mais la fabrication d’une huile de même valeur par ce procédé a son prix.

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LE MEILLEUR INVESTISSEMENT POUR MON AVENIR La dialyse de l’huile en bref

Responsable Suisse Romande: Jacques-Alain Pfister, Tél: 079 928 38 97

La dialyse de l’huile est un procédé de nettoyage des lubrifiants. Grâce à des filtres spécialement conçus, il est maintenant possible de séparer les corps étrangers comme l’eau, la suie et les poussières métalliques. Les composants chimiques sont maintenus. La dialyse de l’huile a été développée par Markus Kemper, de l’entre­ prise IMT GmbH à Dessau-Rosslau (D).

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Sécurité | Prévention des accidents

Autour d’une moissonneuse-batteuse, il y a des zones dangereuses. De plus, elle est équipée d’une direction arrière et pivote en porte-àfaux. Il faut donc utiliser des moyens techniques pour pallier au manque de vision. Photos : Ruedi Hunger

Ouvrir enfin les yeux Il se produit régulièrement des accidents graves ou des dommages matériels conséquents avec des machines et des véhicules agricoles. Un marquage efficace des personnes et des objets, complété par une identification des zones dangereuses, permet d’en éviter un grand nombre. Ruedi Hunger

Bifurquer, virer, croiser et reculer sont des manœuvres délicates qui nécessitent une concentration maximale du conducteur. Mais celle-ci ne suffit pas toujours, car de nombreuses machines présentent un ou plusieurs angles morts. La sécurité doit être de ce fait une priorité lors de l’utilisation des récolteuses, des tracteurs et autres véhicules dans l’agriculture et la sylviculture.

Identifier les situations dangereu­ses L’utilisation de machines agricoles entraîne régulièrement des accidents, parfois mortels, et de coûteux dommages 52

Technique Agricole 1 2020

matériels. Les personnes ou les objets se trouvant autour de la machine n’ont souvent pas été repérés. Les zones dangereuses se trouvent, par exemple, à la sortie de la cour de la ferme débouchant sur le trafic routier. D’autres situations périlleuses se présentent lorsqu’on roule avec un tracteur et un outil attelé au relevage, ou que l’on utilise une machine de récolte à direction arrière. Bien que la visibilité des véhicules ait été améliorée ces dernières années, il existe des « zones d’ombre » dues à la construction, qui ne sont pas directement visibles depuis le siège du conducteur.

Améliorer la visibilité Lorsque la vue directe du conducteur ne suffit pas à assurer la sécurité dans les

Série (1/3) Le thème traité dans cet article « Enfin ouvrir les yeux » est la première partie d’une série de trois. Les prochains numéros de votre Technique Agricole présenteront les articles « Systèmes d’avertissement et de détection » et « Signaux d’avertissement acoustiques et logiciels 3D intelligents ».


Prévention des accidents | Sécurité

Reconnaître la zone dangereuse • Une vision directe est-elle assurée  ? (Optimiser le réglage du siège du conducteur !) Si ce n’est pas le cas, utiliser des moyens techniques auxiliaires :
 1. Rétroviseur
 2. Système caméra-moniteur
 3. Caméra panoramique
 4. Systèmes d’avertissement et de détection
 Si c’est (toujours) insuffisant ou impos­sible  :

 • Engager et instruire une personne auxiliaire est obligatoire.

Les zones dangereuses du chargeur télescopique se situent à droite et à l’arrière du véhicule. Des moyens techniques sont aussi nécessaires pour avoir la meilleure visibilité possible.

bâti­ ments, dans la cour, à l’entrée sur la route ou lors des bifurcations, des moyens techniques sont nécessaires. Ceux-ci incluent notamment le système caméra-moniteur homologué pour les machines attelées à l’avant ou les caméras de recul à l’arrière des remorques, des chargeurs télescopiques ou des moissonneuses. Mais le meilleur système ne fonctionne que si le conducteur accorde de l’attention au moniteur et au rétroviseur. Sa réactivité diminue parallèlement à la diminution de sa concentration.

Pas de stress avec le stress Une intensité de travail élevée et la pression du temps altèrent la capacité de réac­ tion. Un conducteur qui ne parvient pas à évaluer le risque ou qui le fait mal court un risque accru. La fatigue, le bruit continu et la monotonie contribuent à rédui­re

la réactivité. Les contraintes psychiques et les facteurs de stress diminuent la concentration.

Systèmes d’avertissement En cas de danger aigu, un signal (acoustique) bien perceptible accroît l’attention du conducteur, qui dirigera immédiatement son regard vers le moniteur. Aujour­ d’hui, les machines de récolte ou les chargeurs télescopiques sont souvent équipés d’usine de caméras. Pour des raisons de sécurité évidentes, un système sensoriel devrait être ajouté pour éviter le relâchement de l’attention. Ce système sensoriel devrait avertir, mais en même temps, fournir des informations précises sur ce qui est apparu dans la zone de travail ou de danger. Différents dispositifs peuvent être utilisés en fonction des exigences :

Appliquer le principe TOP Le principe TOP s’applique à toutes les questions relatives à la sécurité au travail. T = mesures techniques : utiliser un système caméra-moniteur, décider s’il doit être complété par un système d’avertissement et/ou de détection pour la reconnaissance de personnes et d’objets. O = mesures organisationnelles : définir la

zone dangereuse, éventuellement la caractériser. Établir des règles de conduite (p. ex. interdiction de se tenir dans la zone de danger), ensuite contrôler et les faire respecter. P = mesures personnelles : il est indispensable de porter l’équipement de protection individuel, en l’occurrence un gilet de sécurité.

• Systèmes à ultrasons permettant une surveillance de l’espace arrière et de la zone latérale à l’aide de capteurs à ultrasons. • Système radar central combiné à une vue intégrée à la caméra surveillant l’arrière de la machine. • Systèmes radio avertissant à la fois le conducteur et les personnes à risque. Ces dispositifs détectent dans une zone circulaire, même par mauvaise visibilité. • Systèmes de caméras 3D, réduisant le nombre de fausses alarmes par détection spécifique à l’objet (selon le principe « des deux yeux »). Les objets non pertinents ne sont pas considérés comme dangereux. • Systèmes lidar (Ladar ou Lidar), qui fournissent des résultats très précis en tant que méthode de mesure optique de la distance à l’aide d’un faisceau laser.

En résumé Si le point de vue du conducteur ne suffit pas à garantir la sécurité, des moyens techniques supplémentaires doivent être utilisés. Il s’agit notamment de caméras ainsi que des systèmes d’avertissement et de détection permettant d’identifier les personnes et les objets qui se trouvent dans les zones dangereuses entourant les vé­ hicules et les machines. Ces systèmes ne sont toutefois pas destinés à effectuer des mouvements sans visibilité, quasi à l’aveuglette. Leur fonctionnement optimal dès la mise en marche du véhicule est essentiel. Lorsque des moyens techniques sont utilisés, le conducteur et l’opérateur doivent savoir les utiliser correctement et avoir été (s’être) informés à cet effet. 1 2020 Technique Agricole

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Passion | Oldtimer

Fritz Hartmann, du Chnubelhof à Dürrenroth (BE), dit de son MAN « 4R3 » qu’il est « indestructible ». Photos : Dominik Senn

Le MAN « 4R3 » ? « Indestructible ! » Fritz Hartmann exploite le Chnubelhof, une ferme bio à Dürrenroth (BE). Cet ingénieur agronome mise sur la biodiversité. Et sur un unique tracteur, un vétéran de 45 chevaux à traction intégrale sorti en 1961 de la Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg, un MAN donc. Dominik Senn

Fritz Hartmann, la soixantaine, exploite le Chnubelhof, une ferme bio. Cet homme ne s’en laisse pas conter : il a fait de longues études et c’est un observateur doué d’un flair inné pour la pratique. Ingénieur agronome du « Poly » de Zurich (EPFZ), orientation « Production animale », il s’est perfectionné en production céréalière, en technologie alimentaire et en entomologie, avant une carrière de 30 ans dans la nutrition animale. Actuellement, il est audi­teur chez bio.inspecta AG à Frick (AG), où il s’occupe notamment du contrôle de biocarburants. Cependant, c’est à la terre qu’il est le plus attaché, à son Chnubelhof de 8 hectares de surface agricole utile et 2 hectares de forêt à 800 mètres d’altitude. Il a pu l’acheter en 1993. Ce domaine est tout en pentes, de 18 % à 40 %, entouré de collines à perte de vue, et représente un défi comme les aime Fritz Hartmann. Elle est un de ces problèmes ardus sur lesquels 54

Technique Agricole 1 2020

notre interlocuteur trouve le plus grand plaisir à travailler pour leur trouver la meilleure solution.

Prairies écologiques et biodiversité Le cœur de Fritz Hartmann bat pour la biodiversité. Il a arrêté l’estivage de bétail, trop chronophage, que pratiquait son prédécesseur et transformé la porcherie construite au tournant du siècle pour y loger des génisses et des vaches taries ; elle en accueille d’octobre à avril. Le but est d’obtenir la certification « Bourgeon » fin 2020, et le label Demeter un an plus tard. Fritz Hartmann est partisan d’une économie en circuit fermé ménageant la nature et la fertilité des sols. La rotation est de huit ans, avec une succession céréales pani­fiables-orge-avoine-céréales panifia­ bles-orge-trois ans de luzerne. Les terres étant orientées au sud, la végétation démarre très tôt au printemps et souffre souvent des gels tardifs. Fritz Hartmann

évoque un « site méditerranéen à gels tardifs » et il va renoncer dès cette année au céréales d’automne pour ne plus cultiver que des variétés de printemps. Autrefois, il vendait tout son foin écologique en balles rondes au zoo de Zurich, pour nourrir les éléphants. Presque 4 hectares sont des « surfaces de promotion de la biodiversité ». Le domaine comprend aussi des haies, 91 pommiers hautestiges, un ruisseau renaturé et un petit lac. La fosse à purin et ses 360 m3 jouent un rôle important : dès le printemps, la fosse est remplie d’eau de pluie et de fontaine. « Grâce à elle, j’irrigue prati­ quement toutes les terres par gravité, sans pompe », explique Fritz Hartmann. Il étudie comment éventuellement capter d’autres sources pour irriguer en cas de besoin. La fauche des prairies écologiques intervient tardivement, dès la mi-juillet, une fois les plantes en graines et leur croissance ralentie.


Oldtimer | Passion

MAN, Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg MAN a produit des machines agricoles de 1921 à 1962. Le « 4R3 » de 45 chevaux à traction intégrale a été fabriqué au début des années soixante. Il pouvait être équipé d’une lame niveleuse, d’une faucheuse latérale Rasspe et d’un chargeur frontal Baas. Beaucoup ont été dotés de treuils forestiers « Schlang & Reichart » et de freins pneumatiques. Le moteur de construction modulaire atteint une cylindrée de presque 2,6 litres,

Un porte-outils Reform « Metrac 3003 » sert pour pratiquement toute la fenaison. Une motofaucheuse Reform « M12 » à portique et ruban andaineur permet de récolter les talus. Un Motrac « MT-TTA » de 1964 s’ajoute à ce parc de vétérans en compagnie d’un Haflinger de 1968, dont l’épouse de Fritz Hartmann prend vo­ lontiers le volant. Une herse-étrille, une herse oscillante, une charrue bisoc et une remorque de camion complètent le parc de machines. « L’étrille est le seul outil acheté neuf. Tous les autres, je les ai sauvés de la ferraille et rénovés moi-même », se félicite Fritz Hartmann. « Il me manquait un tracteur adapté à la montagne, avec un centre de gravité bas, de préférence un véhicule de collection qui n’occasionne pas de charge financière et qui puisse se revendre avec une plus-value en cas de cessation d’activité. »

mais il a bénéficié d’une puissance augmentée à 45 chevaux à 2200 tr/min. Le constructeur a choisi la transmission « A-216 » de l’équipementier ZF à 4 rapports et 3 plages champ, route et marche arrière. Jusqu’en 1962, fin de la production, 1485 exemplaires du « 4R3 » à traction intégrale ont été vendus. En 1962, la production MAN a été réunie avec celle de Porsche. Le tout a été cédé à Renault un an plus tard.

MAN « 4R3 » de 45 chevaux à traction intégrale, dont le capot arrondi abrite un 4-cylindres en ligne. Il pèse 2,5 tonnes et date de 1961. Il a un solide passé dans une carrière de calcaire suivi de jours plus paisibles, incluant une révision du moteur, dans une ferme laitière. Fritz Hartmann l’a acheté en 2014 et entièrement retapé. Il a changé l’embrayage, tous les roulements et le relevage, révisé une nouvelle fois le moteur, refait les pièces du trois-points et monté des pneus larges et des roues jumelées. Sa boîte à vitesses ZF « A-216 », à la pointe du progrès de son époque, n’est pas synchronisée, mais ses quatre rapports à crabots rendent son utilisation « souple et très agréable », estime Fritz Hartmann. À cette version 20 km/h s’ajoutait en son temps une option 30 km/h.

« Moulin » peu bruyant Déniché sur eBay Fritz Hartmann a trouvé l’objet rare en Frise orientale, dans le nord de l’Allemagne, en surfant sur eBay. Il s’agit d’un

L’essieu avant respire la robustesse.

On s’étonne du silence du moteur. L’ingénieur Siegfried Meurer est l’auteur du procédé « M » à chambre de combustion sphérique centrale de ce moteur « silen-

MAN a construit des tracteurs de 1921 à 1962, en misant tôt sur la traction intégrale.

cieux », raconte notre hôte. Ses injecteurs avec cloison séparatrice ont deux orifices ; le carburant est injecté tangentiellement dans une dépression du piston. Une petite portion de carburant explose et allume le film de diesel réparti sur la paroi du cylindre, qui ne se vaporise qu’au moment de la combustion. Ce moteur ne cogne jamais.

Moteur de conception modulaire « La conception modulaire de ce moteur me plaît beaucoup : l’alésage et la course ont été ajustés de manière à pouvoir utiliser des composants identiques quel que soit le nombre de cylindres. La fabrication, le stockage des pièces de rechange et la réparation ont été simplifiés », souligne Fritz Hartmann. Dans les années cinquante et soixante, aucun autre constructeur allemand de tracteurs n’a autant misé sur la traction intégrale que MAN. L’essieu avant est à suspension pendulaire, avec des ressorts à lames, entraîné par un arbre à cardan latéral. La bride des ressorts à lames est montée sur des paliers pivotants et fixée par deux boulons avec des roulements à aiguilles sur le chevalet. La prise de force de la transmission et celle du moteur possèdent deux régimes, 540 tr/min et 1000 tr/min. La pédale de frein est en deux parties pour pouvoir agir individuellement sur chaque roue arrière et la transmission dispose d’un blocage manuel de différentiel. Le tracteur est utilisé pour le travail du sol et les gros transports. Lors de sa révision, il a été équipé d’une direction assistée et de trois distributeurs hydrauliques à double effet. « Moyennant un minimum d’entretien et de soin, ce tracteur est quasi indestructible et, avec sa suspension, il procure un indéniable plaisir de conduite », conclut Fritz Hartmann. 1 2020 Technique Agricole

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Changement de président

Coûts du courant au centre de l’attention

Christian Giger succède à Heiri Schmid. Jürg Zogg, présentateur météo à la SRF, a donné des informations passionnantes sur les prévisions du temps.

Où et quand peut-on économiser du courant, et ainsi les coûts d’exploitation ? Ce thème a été abordé à l’assemblée, qui se tient désormais chaque fois dans un autre lieu.

Roman Engeler

Roman Engeler

Heiri Schmid a ouvert la dernière assemblée où il officiait en tant que président de la section Saint-Gall, Appenzell et Glaris devant un millier de membres et invités à l’école professionnelle de Ziegelbrücke. Après huit ans passés à la tête de la section, il passe le témoin à Christian Giger, en même temps que quelques « projets en chantier », ainsi qu’il les qualifie ironiquement. Le nouveau président a rendu hommage à son prédécesseur pour son engagement au service de la section et évoqué quelques étapes-clés de son parcours, notamment ses postes de chef du cercle, et de membre du comité de la section. L’assemblée l’a élu membre d’honneur et lui a offert un banc de grande taille en remerciement de son dévouement. Les affaires statuaires ont été traitées rapidement. L’augmentation de la cotisation, qui passe de 77 à 80 francs, a été acceptée à l’unanimité. Elle permet de stabiliser à moyen terme les finances de la section, après que les derniers exercices ont tous été légèrement déficitaires. L’effectif d’un peu plus de deux milliers d’adhérents est stable. Les cours de transport d’animaux que la section propose déjà depuis un certain temps ont été très demandés et bien fréquentés. En revanche, les assemblées de cercle ont connu un moins grand succès et elles ne seront plus organisées. Elles seront remplacées par des événements centralisés, le premier d’entre eux, prévu le 8 février (voir page 59), est une formation sur les thèmes des systèmes de freinage, les caméras frontales et les nouveautés en législation routière. Dans son message de salutations, Werner Salzman, président de l’association faîtière et conseiller aux États, a analysé la situation de la politique agricole et décrit 2020 comme une année charnière pour l’agriculture suisse. Il a incité les paysans à se mobiliser pour qu’une agriculture productive soit possible à l’avenir dans notre pays. Jürg Zogg, présentateur météo bien connu de la SRF, a conclu la partie officielle de la réunion avec une conférence passionnante. Dans son patois unique, il a évoqué avec humour la complexité de la météorologie et la difficulté de faire des prévisions. Il a tiré des parallèles entre les extrêmes, actuels et anciens, telles la récolte de fraises en décembre ou des trop rares chutes de neige en hiver. Il a expliqué clairement la différence entre le temps et le climat. Il a ajouté que l’augmentation de la concentration du CO2 constitue un signe manifeste du changement climatique.

La section zurichoise de l’ASETA a opté cette année pour le site de Wädenswil, au bord du lac. Après s’être réunie durant la journée plusieurs fois de suite à Wülflingen, près de Winterthour, elle désire tenir son assemblée générale le soir dans des sites et des régions différents, dans l’idée de permettre aux jeunes membres à l’emploi du temps peut-être plus chargé d’y participer. Le président de la section Urs Wegmann a mené de main de maître l’assemblée bien fréquentée. Les comptes annuels affichent un bénéfice de près de 10 000 francs. Ils ont été approuvés de même que le budget. Basé sur une cotisation dont le montant s’élève toujours à 80 francs, celui-ci prend en considération de nouveaux investissements nécessaires pour les tests de pulvérisateurs s’élevant à 7000 francs. Cette année aussi, la section a mis sur pied un programme intéressant comportant différents cours et ateliers professionnels. On pourra encore faire contrôler les installations électriques de sa ferme à des conditions avantageuses. L’offre est complétée par les tests de pulvérisateurs et de freinage. L’orateur invité, Felix Düring, a passé en revue diverses méthodes, plus ou moins efficaces, pour économiser du courant. Agriculteur et électricien de formation, il a occupé plusieurs fonctions au sein de l’ASETA et de sa section. Il estime que ces économies apportent quelque chose surtout lorsque l’on connaît réellement les manières de réduire la consommation d’énergie. Felix Düring voit un grand potentiel dans les commandes intelligentes et les convertisseurs de fréquences. Il a recommandé, lors d’acquisition de luminaires comme les lampes LED, de faire attention à leur qualité et de comparer les valeurs affichées de courant nécessaire pour obtenir la luminosité souhaitée. Malheureusement, les rayons des commerces continuent à proposer des modèles contre-indiqués. Les représentations ont montré de manière très intéressante les différences colossales de consommation d’électricité dans des exploitations similaires. Felix Düring a évalué de manière critique les installations de récupération de chaleur lors du refroidissement du lait. Il les juge trop gourmandes en énergie jusqu’à ce que cette chaleur puisse être utilisée. Le conférencier a encore conseillé d’utiliser l’énergie de l’eau, ce qui rend souvent inutile la construction de conduites de chauffage supplémentaires.

Heiri Schmid est assis sur le banc offert par l’assemblée, entre son père, 95 ans (à g.,

Le président de la section Urs Wegmann (à g.) remercie Felix Düring pour sa conférence

le doyen de l’assemblée), et son successeur Christian Giger.

intéressante sur les économies de courant dans l’agriculture. Photos : Roman Engeler

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Assemblées générales  SO Mardi 21 janvier 2020, 10 h 30 Restaurant Eintracht, Kestenholz Visite de la société Motorex à Langenthal

AGRO-ENTREPRENEURS SUISSE Mercredi 29 janvier 2020, 9 h 30 Forum Fribourg

ZG Jeudi 30 janvier 2020, 19 h 45 Restaurant Schnitz und Gwunder, Steinhausen

VD Vendredi 31 janvier 2020, 10 h Caserne de Chamblon

GE Mardi 4 février 2020, 10 h Soral

FR Mercredi 12 février 2020, 9 h 30 Auberge du Lion d’Or, Farvagny

NW Mercredi 19 février 2020, 20 h Rochushofstatt 1, Oberdorf

GR Mercredi 19 février 2020, 20 h Stiftung Scalottas, Scharans

SZ Jeudi 5 mars 2020, 20 h Viehvermarktungshalle, Rothenthurm

NE Vendredi 6 mars 2020 Restaurant de la Tourne, Rochefort

JU Samedi 7 mars, 10 h Restaurant de la Poste, Glovelier

Communications des sections  AG Tests de pulvérisateurs pour grandes cultures Du lundi 6 au vendredi 17 avril 2020 à Lengnau, Leuggern, Lieb­ egg, Villigen et Zofingue Un test de pulvérisateur valable, de moins de quatre ans, est demandé pour les contrôles PER. Les tests de pulvérisateurs pour grandes cultures sont organisés par l’AVLT (section argovienne de l’ASETA) depuis 2012. Le gérant, Thomas Voegeli, est la personne de référence pour toutes les questions relatives à ces tests. Les détenteurs de pulvérisateurs pour grandes cultures testés en 2016 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer les nouvelles inscriptions jusqu’au 25 février 2020 à : AVLT-Geschäftsstelle, Th. Voegeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch

Tests de pulvérisateurs avec soufflerie (turbo) pour l’arboriculture et la viticulture Du jeudi 19 au vendredi 27 mars 2020 à Frick, Autobahnwerkhof Un test de pulvérisateur valable de moins de quatre ans est demandé pour les contrôles PER. Les tests de turbo-diffuseurs seront organisés par l’AVLT pour la première fois en 2020. Le gérant Thomas Voegeli est la personne de référence pour toutes les questions relatives à ces tests. Les détenteurs de pulvérisateurs avec soufflerie (turbo) testés en 2016 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer jusqu’au 25 février 2020 les nouvelles inscriptions à : AVLT-Geschäftsstelle, Th. Voegeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch

Cours de conduite de tracteur pour femmes Jeudi 2 ou vendredi 3 avril 2020, de 9 h à 16 h 15 Centre agricole de Liebegg, Gränichen Obtenir des explications complètes sur un tracteur, le manœuvrer avec ou sans remorque, connaître des outils portés comme la pirouette ou l’andaineur à toupies et les atteler au tracteur sans stress ni contrainte de temps. Thèmes abordés : maniement du tracteur, contrôles importants, manœuvres des tracteurs, des remorques et des outils portés en toute sécurité, situations dangereuses à la ferme, perception et maîtrise du terrain et de la route. Ce cours s’adresse aux femmes qui désirent approfondir leurs connaissances pratiques des tracteurs. Le permis de circulation de la voiture ou du tracteur est demandé. Des connaissances préalables ne sont pas nécessaires. Responsable du cours : Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg. Prix : CHF 110.–, matériel de cours et repas de midi inclus si le mari, le partenaire ou l’ami est un membre de AVLT ; CHF 130.– pour les non-membres. Inscription : jusqu’au 10 mars 2020 au Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen, secrétariat, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch

Réunion annuelle 2020 des cercles et communautés de machines argoviens Jeudi 23 janvier 2020, de 13 h 15 à 16 h Gränichen, Zehnder Group Suisse AG, Moortalstrasse 3 (réception) Au programme du matin : la visite du siège du Zehnder Group Suisse AG, actif dans le monde entier et fournisseur leader en Suisse de systèmes de

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ventilation ambiante confortable avec récupération de chaleur et de radiateur design sur mesure. La société développe et fabrique ses produits dans ses seize ateliers, dont cinq se situent en Chine et en Amérique du Nord. Le groupe Zehnder emploie environ 3500 personnes dans le monde, dont environ 300 en Suisse. L’après-midi sera consacrée à l’échange d’expériences et des difficultés rencontrées au sein des cercles et communautés de machines argoviens. Inscription : jusqu’au 17 janvier 2020 auprès de Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen, 062 855 86 27, hansjoerg.furter@ag.ch

Alimentation de secours pour l‘agriculture Mercredi 18 mars 2020, de 19 h 30 à 22 h 00 Aula du centre agricole de Liebegg, Gränichen Comment se préparer à une panne de courant ? Les vaches ne peuvent plus être traites, les installations d’affouragement ne fonctionnent plus et la climatisation s’est arrêtée. À la soirée technique argovienne, vous trouverez des réponses à toutes les questions que vous vous posez, notam­ment: • Quelles sont les conditions qu’un réseau doit remplir ? • Quels sont les équipements disponibles sur le marché ? • Comment puis-je trouver l’installation adaptée à ma situation ? • Est-ce que je peux utiliser le courant provenant du système photovoltaïque sans intermédiaire ? Responsable du cours : Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg. Prix : CHF 20.–, collation non comprise. L’inscription n’est pas nécessaire. La manifestation est ouverte à tous les intéressés.

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Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2019 (nés en 2005), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi, 15.01.2020 Examen : samedi, 01.02.2020 Cours préparatoire : mercredi, 13.05.2020 Examen : samedi, 30.05.2020 Cours préparatoire : mercredi, 04.11.2020 Examen : samedi, 21.11.2020 Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

GL Examen pour l’obtention du permis de conduire de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Le permis de catégorie G permet aussi de conduire des cyclo­ moteurs. La réussite des examens théoriques donne également accès au permis de catégorie F. La formation se base sur l’Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière (OAC) du 27 octobre 1976. Depuis le 1er janvier 1977, tous les

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conducteurs de véhicules à moteur agricoles sont soumis à l’obligation de posséder un permis. Sur la voie publique, l’âge minimal requis pour conduire des véhicules automobiles agricoles (à une vitesse maximale de 40 km/h) est de 14 ans révolus. Les candidats de cet âge (ou plus âgés) doivent passer avec succès un examen théorique simplifié pour obtenir le permis. En hiver 2020, la section glaronaise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’Office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2020 (nés en 2006 ou avant) peuvent les suivre, mais ne recevront le permis de conduire qu’après leur anniversaire (pour autant qu’ils réussissent les examens). Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Näfels et à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants, à l’Office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi-jours (environ 3,75 h). Prix : CHF 70.– (documents de théorie et CD didactique inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 95.– pour les non-membres), encaissés le premier jour de cours par le responsable. Les frais d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 30.– et à CHF 65.– sont facturés par l’Office cantonal de la circulation routière. Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40, hanspopp@bluewin.ch Inscription : envoyer les formulaires blancs dûment remplis à l’adresse suivante : Strassenverkehrs­amt des Kantons Glarus, Mühlestrasse 17, 8762 Schwanden. Cours 1 : Näfels, Rest. National, 15.02.2020, de 8 h 15 à 12 h Schwanden, StVA, 14.03.2020, de 13 h 30 à 17 h 15 Cours 2 : Schwanden, StVA, 15.02.2020, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden, StVA, 14.03.2020, de 8 h 15 à 12 h

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclo­moteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : Mercredi 12 février 2020 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres Prochain cours : n˚ 601, samedis 21 et 28 mars 2020, de 12 h à 16 h Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, 220 francs pour les membres et 240 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 401, quatre soirs, les mercredis et jeudis 15 et 16, ainsi que les 22 et 23 janvier 2020, de 19 h à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons), 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Les prochaines dates de cours, à partir de janvier 2020, seront communiquées sur le site internet.


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Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

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Tests de pulvérisateurs

Perdre moins de temps au bureau !

Les tests de pulvérisateurs auront lieu du 16 au 26 mars 2020. Informations, notices et formulaires à télécharger à l’adresse www.lvlt.ch

Samedi 18 janvier 2020, de 8 h 30 à 12 h, Forum AgroVet Strickhof

TG Voyage au Frioul et en Slovénie Du 6 au 14 juin 2020 1er jour : trajet en car de la Thurgovie au Frioul (Italie) via le Klostertal, Innsbruck et le col du Brenner ; attribution des chambres pour trois nuits 2e jour : visite du domaine viticole Collio avec dégustation de vin 3e jour : tour de la ville d’Udine connue pour ses nombreux palais ; déplacement vers San Daniele avec ses 26 petites et moyennes exploitations produisant le fameux jambon séché du même nom 4e jour : déplacement depuis le Frioul jusqu’à Adelsberg (Slovénie) et excursion dans la grotte de stalactites 5e jour : déplacement à Ljutomer via Jeruzalem. Visite de Farmtech, constructeur de machines agricoles (notamment de remorques et épandeurs à fumier) 6e jour : visite de la plus vieille vigne du monde à Ptuj 7e jour : déplacement via Maribor, Zalec, Ljubljana et Bled. Visite de la société Tehnos (production de faucheuses à refus) 8e jour : visite du musée agricole du lac de Jasna 9e jour : trajet de retour via la Carinthie, Mittersill, le col du Thurn, Kitz­ bühel, Innsbruck, et l’Arlberg Prix par personne : CHF 1590.– en chambre double, CHF 300.– de supplément pour chambre individuelle. Prestations incluses : voyage en car, tous les péages routiers, huit nuitées en demi-pension, toutes les visites, dégustations de vin, excursion en train dans la grotte de stalactites. Inscription : au plus tard jusqu’au 24 février 2020 (nombre de places limité) auprès de : Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43

Excursion d’avant-printemps Mercredi 12 février 2020, visite de la pépinière de Singen (D) et de la communauté d’exploitation agricole de Heggelbach (D) Au programme du matin, visite des serres de la communauté de maraîchers « Gärtnersiedlung Bodensee » à Singen (D). Les maraîchers de l’île de Reichenau produisent ensemble des légumes sur une surface de 13 hectares de serres. Après le repas de midi, en route pour la communauté d’exploitation agricole de Heggelbach, dont les 95 hectares sont consacrés à la production biodynamique Demeter. L’exploitation comporte une fromagerie et une installation de production d’énergie. Lieux de départ possibles : 6 h 15 : Amriswil, Sportanlage Tellenfeld Egelmoosstr. 6 h 40 : Sulgen, Landgasthof Löwen 6 h 50 : Weinfelden, Güttingersreuti 7 h 15 : Frauenfeld, Hotel Domicil Prix : CHF 110.– (trajets en car, visites et repas inclus) Inscription : en donnant le lieu de départ, le plus rapidement possible, parce que le nombre de participants est restreint, dernier délai vendredi 31 janvier 2020 auprès de : Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch

La section zurichoise de l’ASETA invite les agriculteurs et les agroentre­preneurs de Suisse orientale à une matinée consacrée aux systèmes de gestion. Deux praticiens feront part de leurs expériences et présenteront les différentes possibilités dans ce domaine. Programme : 8 h 30 : café et croissants, accueil par Urs Wegmann, président de la section. Conférences « Système de gestion : besoins, utilité et risques » par Hans Fässler, diplômé du Strickhof ; « Plus-value de la numérisation » par Marc Grüter ; « Par où je commence avec la numérisation » par Marco Landis ; « Les possibilités du gestionnaire d’exploitation numérique Barto » par Jürg Guggisberg, directeur de Barto AG. Présentation brève des logiciels de gestion d’exploitation « FarmFacts », « eFeldkalender », « My John Deere », « Ag DANN » et « 365 FarmNet ». 11 h 30 : grillades et boissons Prix : CHF 15.– pour les membres, CHF 30.– pour les non-membres et CHF 5.– pour les apprentis. Renseignements et inscription : SVLT Zürich, Stephan Berger, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52, stephan.berger@strickhof.ch

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Freins et davantage encore Informations actuelles sur les thèmes des systèmes de freinage, des caméras frontales et des nouveautés en législation routière Samedi 8 février 2020, Larag AG, 9500 Wil Prix : CHF 40.–. Inscription : jusqu’au 21 janvier 2020 auprès de : VLT-SG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos, 081 783 11 84, info@vlt-sg.ch

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2020 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour Lieu de cours 1er jour + examen Après-midi mercredi après-midi St. Peterzell, Schulhaus Me 22.01.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 12.02.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 05.02.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 04.03.2020 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 08.02.2020 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 11.03.2020

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Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 26.02.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.03.2020 Wangs, Parkhotel Sa 29.02.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 25.03.2020 Trogen Sa 07.03.2020 Trogen/StVA Trogen 01.04.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.03.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 15.04.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.04.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 06.05.2020 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 25.04.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 20.05.2020 St. Peterzell, Schulhaus Sa 09.05.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 03.06.2020 Wangs, Parkhotel Sa 16.05.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 10.06.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 27.05.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 17.06.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 06.06.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 01.07.2020

Formation sur les transports d‘animaux Mercredi 11 mars 2020, de 8 h 00 à 16 h 30 École professionnelle spécialisée de Ziegelbrücke La formation (non reconnue OACP) doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire la loi fédérale sur la protection des animaux. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un Jeep tractant une remorque. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis. Prix : CHF 270.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG. La formation reconnue OACP est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis. Prix : CHF 360.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG. Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant. Si l’un d’entre eux devait être annulé, les participants seraient répartis dans d’autres cours. S’ils rencontrent un succès dépassant les prévisions, d’autres dates seront ajoutées. Inscription : au plus tard jusqu’au samedi 1er février 2020 auprès de : VLTSG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos, info@vlt-sg.ch, 081 783 11 84, consulter le site www.vlt-sg.ch pour de plus amples informations.

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.06.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 15.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 12.08.2020 Wangs, Parkhotel Sa 15.08.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.09.2020

AGRO-ENTREPRENEURS SUISSE 2e congrès d’Agro-entrepreneurs Suisse

Trogen Me 19.08.2020 Trogen/StVA Trogen 16.09.2020 La deuxième édition du « LUTaCH », plate-forme de formation continue, de réseautage et d’échanges entre collègues, aura lieu Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 29.08.2020 les 29 et 30 janvier 2020 à Forum Fribourg. SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 30.09.2020 Le congrès comporte un riche programme de conférences spécialisées Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 02.09.2020 et de tables rondes ainsi qu’une grande exposition des partenaires de Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 23.09.2020 sponsoring de 45 stands. Les groupes « One Night Band » et « DJ Flüh mann » animeront la fête du « LUTaCH ». Parmi les conférences en St. Peterzell, Schulhaus Sa 19.09.2020 français ou en traduction simultanée (pour autant qu’il y ait assez de SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 21.10.2020 francophones) : Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 26.09.2020 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 28.10.2020

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 14.11.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 23.12.2020

- Conférence « Rien n’est impossible » de Wisi Zgraggen, qui a perdu ses deux bras il y a 15 ans, lors d’un accident avec la presse à balles rondes. - Séminaire « Gestion des collaborateurs » - Plates-formes Barto, ADA-EDA et Farm-X - Conférence « Plan de relève : succession bien planifiée est à moitié terminée ! » de Peter Bütler, Bütler Treuhand - Conférence « Le changement climatique : opportunités et défis pour les agro-entrepreneurs » de Pierluigi Calanca, Agroscope - Table ronde « Site de production suisse » modérée par Adrian Krebs, rédacteur en chef du périodique BauernZeitung.

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 25.11.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 16.12.2020

De plus amples informations sont disponibles sur le site www.agro-lohnunternehmer.ch

Widnau, Rest. Rosengarten Me 04.11.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 09.12.2020 Wangs, Parkhotel Sa 07.11.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 02.12.2020

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Sections | ASETA

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG Lieux et dates de cours : Lieb­egg, 27.02.2020 et 05.03.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Frick, 7.5.2020 et 14.05.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.

HIT DU MOIS : Signalisation surlargeur LED

Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

CHF 243.00

NE Contact :. Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

au lieu de CHF 304.00

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Offre valable jusqu’au 10.02.2020 Livraison jusqu’à fin février

Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH

n° article 02.0223 : panneau métallique réfléchissant pour montage fixe (400 mm × 165 mm). Avec contrôle des clignotants : feux de position à l’avant, feux-clignotants-freins à l’arrière avec indicateur de défaillance des clignotants arrière intégré ( 12 V). Fiche 7 pôles, 6 m de câble.

Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

Profitès maintenant et commandez : par téléphone, e-mail ou sur le shop online de notre site Internet ! Veuillez indiquer votre numéro de membre ASETA.

TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD

Directement vers l’offre :

Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens  Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés.

www.agrartechnik.ch 1 2020 Technique Agricole

Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

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ASETA | Portrait

Alpages et rock ’n’ roll Jeune agriculteur domicilié à Baar (ZG), Michael Schelbert aime danser. Et il sait danser ! S’adonnant sans réserve à son loisir favori, le rock ’n’ roll, il s’entraîne une fois par semaine à Freienbach (SZ) avec sa partenaire, qu’il connaît depuis plus longtemps que son amie. Il fait partie de « bien trop de sociétés », selon ses dires, d’où des chevauchements de dates. Il aide en outre le propriétaire de la société « Fest-Hütte.ch » à monter et démonter ses bars forains. Né en 1984, Michael Schelbert n’a pas les deux pieds dans le même soulier. Il a d’abord appris le métier de charpentier, avant de se former à l’agriculture au Centre de formation et de vulgarisation du Schluechthof, à Cham (ZG). « J’ai installé chez mes parents une menuiserie, où je fais des travaux pour des connaissances. » Il est aussi, depuis 2004, exploitant d’alpage. Il maîtrise la garde des animaux, la traite, la fabrication de froma­ge, l’entretien des chemins et du téléphérique. « Été comme hiver, chaque jour est différent ; la vue reste impressionnante et l’on se trouve à l’écart des bruits de la civilisation », s’émerveille notre interlocuteur. Il a passé les derniers étés à l’alpage dans la région de Fiesch (VS). Michael Schelbert gère actuellement deux exploitations agricoles. La ferme laitière de 14 hectares de ses parents comporte une dizaine de vaches et cinq génisses et un magasin de vente directe de fruits et d’œufs. Elle est trop petite pour faire vivre deux familles. Le jeune agriculteur est donc devenu alpagiste, chauffeur de camion, en plus de quelques travaux pour tiers. Jusqu’à un appel du destin, sous la forme d’un téléphone d’un voisin et collègue qui demandait s’il voulait reprendre son domaine en fermage. « Je n’ai pas réfléchi longtemps. Etre paysan, c’est ma vocation et j’aime le contact avec les animaux », raconte Michael Schelbert. Cette ferme de 15 hectares de surface agricole utile, qu’il exploite depuis le 1er janvier 2018, comprend une étable pour 47 génisses, une petite distillerie et un verger d’une centaine de pruniers, pommiers, cerisiers, cognassiers et poiriers hautestiges. Le lieu offre en prime un superbe panorama sur la ville de Zoug, son lac, le Rigi, le Pilate, l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Pour mener à bien tous ses travaux, Michael Schelbert se sert de deux tracteurs, d’un Aebi « Terratrac TT88 » pour faucher et andainer, d’un épandeur à fumier Gafner, d’une autochargeuse Pöttinger « Boss Alpin T ». Pour ne citer que ces machines. « Mon objectif est de réunir les deux domaines. Je pense que l’exploitation aura alors une taille suffisante pour assurer la subsistance d’une famille », confie Michael Schelbert. La question de savoir s’il va se spécialiser en production laitière ou en élevage est secondaire à ses yeux, parce que ces deux branches sont complémentaires. Même s’il l’entretient « aux petits oignons », il ne prévoit pas de construire de bâtiment sur le domaine en fermage. En revanche, il souhaiterait reconstruire l’étable de la ferme familiale ou la transformer. Propos recueillis par Dominik Senn

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPSPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite « G40 » Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite « G40 » est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite « G40 » de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu : Riniken AG

Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu : Riniken AG Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription : www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription : sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact : 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 82e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Prochain numéro

Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Thème principal Emploi correct du lisier et du fumier

Tarif des annonces Tarif valable : 2019 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Impression L’utilisation du câble-grue en terrain accidenté Management Que faut-il pour rouler à 50 km/h ? Sécurité Systèmes d’avertissement en zone de danger

L’édition 02/2020 paraîtra le 13 février 2020. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 3 février 2020

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