Janvier 2021
ÉNERGIE DE LA FERME Éléments photovoltaïques de pointe Moins d’émissions avec l’huile végétale Clarté pour les places de remplissage et de lavage La machine commande le tracteur
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Janvier 2021 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Éditorial
En bref
Marché 8 12 13 14 18 22 26 30 33
Un e-manuel est paru La relève de Massey Ferguson Le MF «8S.265» est le «Tractor of the Year 2021»
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Thème principal: énergie de la ferme Grande contribution de l’agriculture Alimentation professionnelle des bactéries Moins d’émissions grâce à l’huile végétale Mettre le solaire au clair Des moteurs à l’endurance exceptionnelle Nettoyer les panneaux solaires
Impression 34 36 38 40 42 44
Remorque Krone «GX 440» à fond poussant et tapis roulant Bon pour le service: le New Holland «T5.130» L’«e-Worker» de Merlo: le révolutionnaire vert
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En savoir plus Localisation et diagnostic à l’étable Intelligence artificielle: menace ou opportunité? À quoi sert le TIM?
Management 49
Qu’est ce qui vaut pour les places de remplissage et de lavage?
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Sécurité 52
Les fendeuses allègent la préparation du bois
Passion 54
Premier e-tracteur de Vevey il y a 80 ans déjà
Plate-forme 56 58 60
Grande diversité de production de Stocker Carburant économisé avec l’entraînement hybride Recherche visant à réduire le CO2
ASETA 63 66 70 71
Roman Engeler
Cours de conduite «G40» en 2021 Assemblées générales annulées et communications des sections Le sonneur du Sangetel-Hof à Mümliswil (SO) Les cours et l’impressum
Page de couverture Avec ses installations de biogaz et de photovoltaïque, l’agriculture est en bonne position pour contribuer largement à la production d’énergies renouvelables. Photo: Roman Engeler
www.youtube.com/ agrartechnikCH
www.facebook.com/ CHLandtechnik
L’agriculture possède un grand potentiel pour devenir un des, sinon le moteur du développement, de la production et de l’usage des énergies renouvelables. Elle est une des rares branches de l’économie qui consomment de l’énergie et qui peuvent aussi en produire. Par le passé, elle fournissait l’avoine à ses propres chevaux, picotin remplacé aujourd’hui par de l’huile de colza pour alimenter ses tracteurs, du courant solaire pour ses machines à traire, du biogaz pour chauffer la ferme et bien d’autres destinations. Cependant, les agriculteurs ne produisent encore qu’une petite fraction des besoins en énergie du pays. Des masses de bois restent en forêt, inutilisées, seul un faible volume des lisiers et fumiers est transformé en chaleur et en électricité, seule une minorité de toits de granges sont couverts de panneaux solaires. Certains se plaignent des défauts du cadre politique, d’autres voix soutiennent que le prix des agents fossiles est bien trop bas. Mais ces deux paramètres pourraient changer rapidement, plus vite peut-être que ne le souhaiteraient critiques et même partisans des énergies nouvelles. «Energie et agriculture» est le point fort de ce Technique Agricole, premier de l’année. Il apporte un éclairage sur, entre autres: le biogaz et les centrales solaires; les problèmes liés à l’emploi de l’huile de colza dans les moteurs à combustion du dernier cri; le potentiel d’économie des entraînements hybrides. L’équipe de l’ASETA et celle de Technique Agricole vous présentent, chères lectrices, chers lecteurs, leurs vœux de bonne santé et de réussite sur vos fermes et dans vos foyers! L’édition no 2 paraîtra le 11 février.
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Technique Agricole
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Actualité
En bref Les moissonneuses-batteuses Fendt seront bientôt livrables avec des barres de coupe spéciales Geringhoff. John Deere et Deutz vont coopérer pour construire des moteurs et souhaitent en développer un ensemble dans la catégorie de puissance de 130 kW. Lors d’un essai de transport «DLG-PowerMix», un tracteur John Deere «7R330» a posé un nouveau jalon dans sa catégorie, en affichant une consommation horaire de diesel de 375 g/kW. Stihl a remporté le prix «Award of Excellence 2020» pour le procédé de fabrication du piston en alliage de magnésium de sa tronçonneuse «MS 400 C-M». En huit heures, un fermier américain au volant d’une «Lexion 8600 TT» a battu plus de 1400 tonnes de maïs-grain, battant ainsi un record inofficiel mais dûment enregistré en interne par le constructeur Claas. Suite à la présentation du «MF 8S», Massey Ferguson a remporté une médaille d’or dans le cadre du concours «Best Event Award 2020» récompensant le meilleur usage des technologies numériques.
Tracteurs multimarques La nouvelle gamme Deutz-Fahr «5D TTV» est dotée de «Farmotion» 3- ou 4-cylindres de 2,9 ou 3,9 litres (phase 3b). Les modèles «50 90 D» et «50 100 D» sont disponibles avec deux motorisations. Le tracteur le plus puissant, le «5110.4 D» est mû par un 4-cylindres de 113 chevaux. Côté transmission, il est équipé d’une TTV à variation continue. Grâce au double étagement («Transport» et «Heavy Duty») à commutation automatique, le tracteur atteint les 40 km/h avec le moteur à bas régime. La prise de force arrière standard est une 540/540 Eco / 1000 tr/min et le système hydraulique de la gamme peut être configuré avec une pompe de 84 l/min ou une pompe à détection de charge de 100 l/min. La cabine à quatre montants est équipée de série de la climatisation, de la suspension «Hydro-
Silent Block», d’une console «MaxCom» ergonomique, d’un tableau de bord avec écran couleur «InfoCentrePro», d’une radio bluetooth et d’un siège à suspension pneumatique. Un toit homologué FOPS et un dispositif de filtration de catégorie 4 sont disponibles sur demande. La gamme sera aussi proposée sous les couleurs des autres marques du groupe, chez Same comme «Dorado CVT» et chez Hürlimann comme «XA V-Drive».
Rendements améliorés en lignes décalées
À fin mars 2021, Manitou va fermer son usine de Waco, dans l’État du Texas. Sa production va être transférée dans le Dakota du Sud et en France. Krampe livre dès à présent ses bennes tandem et tridem avec une réception européenne par type, ce qui facilite grandement leur homologation partout en Europe. Pour l’exercice 2020 qui vient de s’achever, Claas a réussi à augmenter son chiffre d’affaires de 3,7 % à 4,04 milliards d’euros, pour un résultat net avant impôt lui aussi en progression (158 millions d’euros, +16 %). La conseillère nationale Meret Schneider (Verts, ZH) a déposé une motion durant la session d’hiver. Elle demande au Conseil fédéral de mettre à disposition des agri culteurs un signal RTK en libre accès. Sous le slogan «Une étincelle d’espoir», des agriculteurs de la région proche se sont rendus à Bâle peu avant Noël. Ils ont organisé une collecte de fonds en faveur d’organisations d’utilité publique. Vredestein a ajouté trois dimensions supplémentaires à sa gamme de pneus premium «Traxion Optimall VF». La bétaillère «T046H» a plancher hydraulique est la nouvelle solution proposée par Pronar pour le transport d’animaux.
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Le processus de semis «DeltaRow» du semoir pneumatique de précision Lemken «Azurit» a été étudié dans le cadre d’un travail de bachelor à l’université d’Osna brück (D); l’étude montre ses avantages, comparé à un semis conventionnel en ligne. Comme l’écrit Lemken dans un communiqué, ces effets positifs ont pu être mis en évidence dans toutes les configurations d’essai, mais ils sont particulièrement marqués avec une densité de semis de huit graines/m2 très utilisée dans la région. «Le rendement de la récolte dépassait de
4,5 % les valeurs d’un semis en ligne classique; mêmes tendances pour l’apport énergétique net lactation (+8,2 %), l’énergie disponible (+7,9 %) et le rendement en gaz (+5,4 %).» Ces avantages s’expliquent par le fait qu’avec la méthode des lignes décalées «DeltaRow», les plantes bénéficient de quelque 70 % d’espace supplémentaire par pied qu’avec un semis en ligne classique. Elles ont ainsi plus d’espaces pour implanter leurs racines et peuvent donc mieux absorber l’eau et les éléments fertilisants.
Actualité
Carnet des champs sur smartphone Le programme «Agroplus Technique» s’enrichit d’une app’ «Carnet des champs». PER, Suisse-Bilan, plan de fumure, carnet des champs et d’autres valeurs peuvent être calculés et imprimés à partir d’une même plate-forme. C’est une simplification administrative bienvenue, avec moins de sources d’erreurs grâce à une mise en réseau et une saisie directement sur le champ. Un nombre illimité de personnes par exploitation peuvent accéder au réseau, ainsi que le conseiller. C’est un système numérique simple et intuitif que propose Agroplus Software SA à 1352 Agiez (VD), www.agroplus.ch.
Chaussé pour récolter plus et mieux L’assortiment du principal de BKT, l’«Agrimax V-Flecto», continue de s’élargir. Une nouvelle taille est déjà disponible, trois autres sont en phase de développement et viendront bientôt s’ajouter aux dimensions existantes, écrit le fabricant de pneus indien dans un communiqué. Le nouveau venu est le «VF 710/70 R 42», qui sera bientôt suivi des «VF 750/70 R 44», «VF 710/75 R 38» et «VF 710/55 R 38». Pour BKT, les machines et les pneus doivent contribuer de manière significative à l’amélioration des rendements et des résultats. C’est pourquoi l’«Agrimax V-Flecto» a été développé pour répondre à toutes les exigences que l’on peut attendre et pour améliorer les performances du tracteur sur tous les terrains.
Une souris qui «a de la patate» Reprenant le principe de ses souris «Maus 5», Ropa a mis au point sa souris à pommes de terre «Kartoffelmaus 5». Un prototype avait été présenté à l’Agritechnica 2019. Depuis l’été 2020, deux de ces souris sont en service. Une pré série sera mise à l’épreuve du terrain pour la saison 2021, en collaboration avec un groupe d’utilisateurs sélectionnés. La «Kartoffelmaus 5» contribue à améliorer le rendement et l’efficacité logistique de la récolte de pommes de terre à fécule. Les tubercules arrachés, la trémie est vidée directement en andains pouvant atteindre 7,5 mètres de large, en bord de champ. La reprise des tas se fait avec un dispositif étudié de 8 mètres de large.
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Actualité
L’e-mobilité source de particules fines? Une étude de l’OCDE conclut que les véhicules électriques ne présentent guère d’avantages sur le plan des particules fines. Leurs émissions ne proviennent plus du moteur à combustion mais des pneus, des freins et de l’abrasion de la route. Les constructeurs automobiles s’efforcent depuis des années de réduire les émissions des moteurs à combustion. Avec succès, affirme l’étude, car la pollution par les poussières fines des moteurs est en baisse régulière. Mais comme les autres sources demeurent constantes, cette origine non gazeuse prend des proportions plus élevées. Selon l’étude de l’OCDE, la pollution par les particules fines pourrait encore augmenter fortement à mesure que la mobilité électrique progresse, en raison du poids plus élevé des véhicules électriques à batterie. Cette masse plus importante augmente la production de particules par abrasion. Alors que les moteurs à combustion font l’objet de réglementations strictes, les autres émissions de particules passent presque inaperçues, sous le radar du législateur. Les chercheurs sont particulièrement préoccupés par
l’abrasion des pneus, alors qu’ils pensent que l’usure des freins aura tendance à diminuer car jusqu’à deux tiers des processus de freinage sont utilisés pour la récupération.
Des faucheuses avec un «Plus» Aebi a optimisé ses Terratrac «TT 241» et «TT 281» en leur apportant des améliorations de détail. Ces modèles actualisés arborent un «Plus» dans leur désignation. Le constructeur a amélioré la climatisation et les buses de sortie d’air sur ses modèles à transmission à variation continue les plus puissants, de 75 et 109 chevaux. La circulation d’air optimisée génère une température constante. De nouveaux matériaux pour les panneaux latéraux et l’insonorisation du compartiment du moteur réduisent le niveau sonore dans la cabine. La commande optimisée de l’embrayage de la prise de force permet un fonctionnement encore plus fiable. Grâce à la réponse plus fine de la transmission hydrostatique, les outils peuvent être accouplés plus aisément. En outre, Aebi a prolongé les intervalles de service et de maintenance.
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Partenariat stratégique EcoRobotix, développeur de technologies innovantes pour l’agriculture, a signé un partenariat avec Bucher Landtechnik concernant la diffusion de ses produits. Il pourra donc profiter de l’expérience de Bucher en matière de distribution et mieux répondre aux clients souhaitant réduire leur utilisation de produits phyto sanitaires. Et EcoRobotix peut se consacrer pleinement au développement de ses technologies. Cette collaboration concernera dans un premier temps «Ara» (photo), un pulvérisateur porté de précision qui permet de réduire les produits phytos dans une proportion atteignant 95 %.
Actualité
Treize tracteurs pour l’armée L’armée suisse a acheté 13 New Holland «T5.130 AC», tracteurs destinés à être utilisés sur les places d’armes de Suisse. Bernhard Läubli, directeur des ventes du New Holland Center Suisse, et Jörg Studer, directeur général de Studer AG à Lyssach (BE), ont pu remettre deux tracteurs à des responsables de l’armée à l’arsenal de Thoune (BE) en décembre. Les premiers véhicules sont déjà en service sur d’autres places d’armes depuis l’automne, et les suivants seront livrés d’ici fin 2021. Les tracteurs ont été aménagés et munis d’un équipement spécial pour répondre aux exigences techniques de l’armée; ils seront engagés notamment pour le déneigement et l’entretien des espaces verts. Le New Holland Center a également fourni les accessoires tels que les chasse-neige, les épandeurs de sel et les tondeuses épareuses. Les 13 véhicules New Holland remplaceront les tracteurs des places d’armes, dont certains ont une trentaine d’années (voir aussi en page 36).
Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.
Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un John Deere «7530» forestier à l’échelle 1:32.
Autonome et électrique
Un SMS et gagnez avec: Kurt Freitag Landmaschinen 8451 Kleinandelfingen
Monarch, entreprise californienne active dans les hautes technologies, a dévoilé un concept de tracteur électronique, télécommandé et programmable. S’il peut se déplacer de façon autonome, il est néanmoins doté d’un poste pour être conduit par un humain. De la taille d’un tracteur de vigne, il devrait coûter environ 50 000 dollars US, soit à peu près la même somme en francs suisses. Il développe 40 chevaux constants mais peut fournir momentanément jusqu’à 70 chevaux en pointe. Grâce à l’intelligence artificielle, le véhicule sera capable de collecter des données en continu et d’effectuer une analyse à long terme des conditions sur le terrain. La livraison des premiers modèles est prévue pour l’automne 2021.
Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit d’un John Deere «7530» forestier. Olivier Steinmann, d’Ohringen (ZH), est l’heureux gagnant du modèle de New Holland «T7.315» avec frontal, mis en jeu dans l’édition de décembre de Technique Agricole.
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Marché | Interview
Avec sa formation professionnelle en électronique, agronomie et gestion de l’innovation, Martin Holpp s’est voué pendant toute sa vie au thème des technologies numériques dans l’agriculture. Photos: Roman Engeler
Il faut qu’une valeur ajoutée puisse être clairement identifiée «Des technologies s’imposent quand elles fonctionnent de façon fiable, sont faciles à utiliser, ne coûtent pas trop cher et parce qu’elles apportent une valeur ajoutée indéniable», explique Martin Holpp, chef de projet chez Agrofutura et initiateur du nouvel outil d’apprentissage «Technologies numériques en agriculture». Andreas Hügli*
Technique Agricole: Si vous deviez dresser le bilan des développements numériques qui ont touché l’agriculture au cours des dernières décennies: qu’est-ce qui a changé? Martin Holpp: L’offre de technologies en in formatique et en communication a beau
*Andreas Hügli est directeur de publication chez edition-lmz, la maison d’édition de moyens d‘enseignement pour l’agriculture, la technolo gie laitière et l’horticulture, Schützenstrasse 10, 3052 Zollikofen.
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coup progressé en agriculture. Les systèmes de gestion de troupeau permettant d’iden tifier les animaux et pourvus de stations à la demande pour un affouragement indi viduel adapté existent depuis les années 1980. Les systèmes de bus pour l’agri culture à même de piloter les appareils an nexes à partir du terminal du tracteur sont nés dans les années 1990. Et l’utilisation d’internet, par exemple pour l’envoi de no tifications sur la circulation des animaux, est devenue une norme depuis les années 2000. Les technologies ont fait leur entrée
plus ou moins automatiquement dans les exploitations du fait de leur taille croissante. Toutefois le degré de pénétration varie for tement. Elles s’imposent lorsqu’elles fonc tionnent de façon fiable, sont faciles à utili ser, ne coûtent pas trop cher et apportent une valeur ajoutée indéniable.
Qualifieriez-vous ce développement de révolution ou d’évolution? Nous avons assisté à une évolution clas sique et ininterrompue en mécanique, en informatique et en technologies internet
Interview | Marché
en réseau. Le nombre des technologies et leur complexité a augmenté. Mais aucune d’entre elles n’a été complètement remplacée par une autre, elles continuent à se compléter mutuellement. Il s’agit donc pour moi plutôt d’une évolution. Ce qu’on appelle des technologies disruptives, qui en remplacent complètement de plus anciennes, sont plutôt rares dans l’agriculture. Le tracteur par exemple fut un tel progrès qu’il a remplacé presque totalement la traction animale. Ou prenons encore la machine à traire: la traite manuelle constitue aujourd’hui l’exception. Depuis leur large diffusion, ces technologies disruptives ont certes été améliorées, mais leurs principes fonctionnels de base n’ont pas changé.
Comment ressentez-vous l’esprit d’innovation des exploitants en Suisse? Pragmatiques, ouverts et sachant investir à temps. Les technologies électroniques et numériques sont plus répandues dans les exploitations d’élevage, sûrement parce qu’elles réduisent le travail physique avec des troupeaux de taille moyenne déjà. En outre, l’accompagnement de chaque animal est amélioré. En production végétale, ce sont surtout les agro-entrepreneurs et les grandes exploitations maraîchères qui ont, à un stade d’évolution précoce, osé se lancer dans l’utilisation de commandes Isobus, de systèmes de guidage par satellites et de bineuses guidées par caméra; elles ont parfois dû payer cher leurs innovations parce que tout ne fonctionnait pas encore parfaitement. Maintenant, les prix baissent, les matériels deviennent plus performants et sont plus conviviaux.
Les conditions-cadres dans l’agriculture changent-elles en regard de l’utilisation de technologies numériques? Oui! Depuis plus de dix ans, nous avons par exemple observé en protection des plantes un retour aux technologies qui existaient il y a 150 ans, au temps de Gotthelf. Le binage a connu une renaissance parce que des produits phytosanitaires ne sont plus commercialisés pour des raisons économiques ou écologiques. Mais grâce au numérique, le fastidieux travail manuel d’antan a été remplacé par un binage précis, applicable dans de nombreuses cultures, avec un rendement de surface élevé. Là, nous sommes à nouveau face à une évolution.
peuvent-elles obtenir des informations pertinentes et actuelles?
Martin Holpp: «La Suisse est bien positionnée dans le secteur de l’agriculture avec son système d’innovation et de connaissances.»
Quel est, pour les praticiens, le bilan économique des investissements dans les technologies numériques? Quand deviennent-elles rentables? Cela dépend de la situation de chaque exploitation, du champ d’application et du taux d’équipement. Ces technologies ont aussi souvent une influence sur la sollicitation physique ou psychique, ce qui est perçu très individuellement mais justifie une décision d’achat claire en faveur de tel ou tel produit. Les tenants et les aboutissants étant complexes, l’utilité économique des technologies numériques est parfois facile à présenter, parfois plus difficile à cerner.
Pouvez-vous citer des exemples? Prenons une bineuse guidée par caméra. Elle permet de se passer d’un opérateur et d’avancer deux fois plus vite, d’où un rendement surfacique supérieur. On peut comparer les coûts des procédés classiques et ceux avec guidage par caméra. Les choses se compliquent avec les systèmes de guidage par satellites. Ils permettent d’économiser des engrais et des produits phytosanitaires. Ils délestent aussi l’opérateur, qui peut alors fournir plus longtemps un travail de qualité élevée. En outre, les entreprises de travaux agricoles qui adoptent ces nouvelles technologies et disposent d’un équipement de pointe sont plus attractives aux yeux de potentiels collaborateurs qu’elles parviennent à recruter plus aisément. De tels aspects sont plus difficiles à chiffrer. Il faut procéder à des calculs individuels, au cas par cas.
Le monde du numérique est soumis à une constante mutation. Comment les personnes intéressées
En se documentant encore et encore! Elles trouveront les infos de base dans les revues spécialisées, et les informations pratiques auprès des centres agricoles, d’Agroscope ou de l’IRAB, l’Institut de recherche de l’agriculture biologique. La fréquentation de salons et de présentations commerciales permet d’affiner ce savoir. Les intéressés peuvent aussi tester et évaluer des machines lors de démonstrations organisées par les centres agricoles cantonaux et les commerçants, auprès desquels on peut voir en espèces de quelle façon et sous quelles conditions les promesses de ces matériels peuvent être concrétisées.
Ne risque-t-on pas de s’y perdre? Chaque étape d’apprentissage requiert une compréhension des fondamentaux. Les bases des technologies et de leurs applications, à l’exemple des carnets des champs ou des systèmes de guidage par satellites, changent peu au fil des décennies. Reste qu’il est difficile de dénicher sur internet ces informations sous des formes solidement établies, bien structurées et de bonne qualité. Plusieurs institutions suisses ont estimé qu’il y avait là une lacune et c’est ainsi que nous nous sommes attelés tous ensemble à la création de quelque chose de nouveau.
Avec des partenaires institutionnels, vous avez réalisé le projet Digitale Technologien in der Landwirtschaft sous forme de livre numérique. A qui s’adresse cet e-book sur les technologies numériques dans l’agriculture, ? Cet e-book facile à appréhender et bien documenté vient en aide à tous ceux qui suivent attentivement l’utilisation des
Agrofutura Actif depuis 1991, le bureau de conseil et de mise en œuvre Agrofutura consiste en une plate-forme entre l’agriculture, l’écologie et l’économie. Les points forts de son activité sont les projets visant à l’évolution de l’agriculture, la biodiversité et l’environnement ainsi que le développement des régions et de leurs produits. La clientèle provient principalement des administrations cantonales, communales et fédérale, auxquelles s’ajoutent des fédérations professionnelles de l’agriculture et de l’environnement ainsi que des entreprises.
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technologies numériques dans l’agriculture et qui souhaitent en acquérir une connaissance approfondie. Il s’adresse par conséquent aux candidats chefs d’exploitations, aux écoles et hautes écoles spécialisées, ainsi qu’aux praticiens dans l’agriculture et le machinisme agricole, ou encore aux conseillers qui participent à des formations continues ou se forment en autodidactes.
Voilà qui donne assez l’impression d’un exercice d’équilibriste… … pour mener à bien cette tâche, nous avons réuni six auteurs spécialisés dans des domaines tout aussi variés, d’un fils de paysan à un ingénieur agronome, en passant par un agriculteur avec CFC, un chef d’exploitation, un collaborateur d’entreprise de travaux agricoles, une experte en numérisation et un professeur de machinisme. Tous les milieux étaient représentés. Cette palette de compétences a aidé à préparer des contenus adaptés à l’éventail du groupe cible.
Digitale Technologien in der Landwirtschaft, un média professionnel numérique Edition lmz (l’ex-Centrale des moyens d’enseignement agricole) vient d’éditer Digitale Technologien in der Landwirtschaft, livre numérique consacré aux applications des technologies numériques dans l’agriculture. Cet ouvrage de vulgarisation en facilite la compréhension et en esquisse les perspectives de développement. Ce média est richement illustré par des photos, des schémas bien lisibles – en partie animés – et de courtes séquences vidéo. Il se compose de neuf chapitres, une
introduction et huit parties traitant des applications en production végétale, en élevage et en technique agricole. Promotion pour les lecteurs de Technique Agricole: ils bénéficient jusqu’à la fin février 2021 d’une remise de 10 francs. Ceux qui se décident sans tarder peuvent donc commander l’e-book pour 49 francs dans la boutique en ligne accessible sur www.edition-lmz.ch avec le code rabais «Landtechnik». La licence de téléchargement est ensuite envoyée par courriel. L’e-book fonctionne sur iOS, Windows ou Android. Ce livre électronique peut être utilisé sur les ordinateurs, sur les tablettes et les smartphones. Cet e-book de 125 pages, uniquement en allemand à ce jour, coûte 59 francs. Il peut être acheté dans le magasin en ligne de la maison (ISBN 978-3-03888-346-3,
www.edition-lmz.ch).
Quelles sont les technologies traitées dans ce nouveau média? L’accent est mis sur les technologies et les applications les plus intéressantes pour les exploitations suisses, celles qui les aident à relever les défis auxquels elles sont confrontées, par exemple dans les domaines de la protection des plantes ou de la santé des animaux. Nous traitons le guidage parallèle, le pilotage des systèmes de sarclage et d’épandages par satellites et par capteurs, les systèmes de gestion et d’information en production végétale, la mise en réseau Isobus, la modulation intraparcellaire ainsi que la gestion de troupeaux laitiers.
Où voyez-vous le plus grand potentiel de développement numérique pour l’agriculture et la mécanisation en Suisse? Le potentiel principal réside à mon avis dans la mise en œuvre des technologies disponibles, pour mettre en place une agriculture qui ménage les ressources grâce aux fonctionnalités numériques. On peut appeller cet éventail de technologies comme on veut, agriculture de précision, agriculture intelligente, numérisation de l’agriculture ou agriculture 4.0, le défi reste le même: en tirer de la valeur ajoutée. On peut résumer en disant que si une innovation numérique surgit, il y a nouvelle technologie numérique qui, une fois appliquée, produit un effet. 10
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Martin Holpp: «L’e-book aide tous ceux qui veulent comprendre l’utilisation des technologies numériques dans l’agriculture.»
Et comment la branche agricole maîtrise-t-elle ce défi? La Suisse est bien placée avec son système d’innovation et de connaissances. Les publications spécialisées, à l’instar de Technique Agricole ou de l’e-book [voir l’encadré ci-dessus, ndr], les centre et les hautes écoles agricoles avec leurs offres de formation et leurs activités de conseil, la Swiss Future Farm, qui teste des machines dotées de technologies de pointe,
ou encore Agroscope et l’IRAB et leur recherches appliquées, contribuent à ce que les technologies numériques atteignent leurs objectifs sur le terrain. On peut ajouter à ces contributeurs le projet d’optimisation de la protection des plantes par l’agriculture de précision mené sur 60 exploitations argoviennes, thurgoviennes et zurichoises, et les contributions à l’efficience des ressources de l’Office fédéral de l’agriculture.
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Marché | Nouveautés
hydrauliques, d’automatisation de la transmission, de fonctions sur le joystick et de suspension de la cabine. L’équipement le mieux doté comprend un système hydraulique à détection de charge avec un débit de 110 l/min, jusqu’à huit distributeurs à commande électrique, un joystick pour l’hydraulique, la manette de pilotage «MultiPad», des automatismes pour la transmission, une cabine suspendue et le terminal à écran tactile «Datatronic 5».
Pilotage intelligent Sur les versions «Exclusive» et «Efficient», le levier de commande «MultiPad» est installé sur un nouvel accoudoir rappelant la gamme «MF 8S». Il permet de piloter de multiples fonctions, notamment l’inverseur, le relevage et les distributeurs hydrauliques. Le chargeur frontal est manœuvré par un joystick séparé. Un deuxième écran «Datatronic 5» peut être acheté en option pour afficher, par exemple, le jalonnage automatique ou le contrôle des sections. Sur les versions «Essential», la transmission est gérée via un levier latéral en «T», et les distributeurs par des boutons mécaniques. Un joystick électronique est disponible en option sur les tracteurs avec chargeur frontal.
Leur capacité de relevage arrière constante de 5700 kg et leur poids total autorisé de 9,5 tonnes autorisent les «MF 5S» à emporter de lourds outils. Photo: MF
Les suivants arrivent! L’été passé, la présentation de la gamme «MF 8S» aux lignes «rétro» ouvrait une nouvelle ère pour Massey Ferguson. Qui poursuit sur sa lancée avec les «MF 5S». Roman Engeler
Une suspension avant efficace La présentation des tracteurs «MF 5S» a fait moins de «tapage» que celle de la gamme «MF 8S». Peut-être que le nouveau design «rétro» adopté par Massey Ferguson est déjà ancré dans les esprits. La grille de radiateur plongeante est maintenant connue et reconnue; la ligne argentée latérale du capot y ajoute une touche de couleur saisissante. Mais c’est plus sur les entrailles de ces tracteurs qu’il convient de s’attarder. C’est là que les successeurs des «MF 5700 S» marquent des points, avec l’aménagement intérieur de leur cabine, leur suspension avant et leurs 9,5 tonnes de poids total. Cette nouvelle gamme emprunte bien des caractéristiques à la série Valtra «G» dévoilée l’été dernier.
Cinq modèles Les «MF 5S» sont cinq modèles entre 105 et 145 chevaux fournis par Agco Power 4-cylindres de 4,4 litres, dont les émissions (étape 5) sont traitées par un ensemble «All-in-One» déjà connu. Reste à optimiser le refroidissement du moteur en améliorant la gestion du flux d’air. 12
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Côté transmission, l’acheteur peut choisir entre une «Dyna-4» 16AV/16AR à quatre rapports enclenchables sous charge et une «Dyna-6» 24AV/24AR à six rapports sous charge. Les rampantes sont en option.
Trois niveaux d’équipement «Essential», «Efficient» et «Exclusive»: Massey Ferguson ne déroge pas à ses habitudes et propose pour cette gamme trois niveaux d’équipement. Ils diffèrent essentiellement par leurs variantes en matière de systèmes et de distributeurs
Le nouvel essieu avant, à suspension renforcée, offre un des rayons de braquage les plus serrés qui soient, soit 4 mètres. Le nouveau relevage frontal, d’une capacité de 3 tonnes, soit 500 kilos supplémentaires par rapport aux modèles précédents, contribue à améliorer le rendement du tracteur, qui peut de la sorte utiliser de plus grands outils. La suspension hydraulique à commande électronique est plus confortable avec ses trois accumulateurs de pression et ses deux vérins à course rallongée.
La gamme Massey Ferguson «MF 5S» en chiffres MF 5S.105 Moteur Transmission
MF 5S.115
MF 5S.125
MF 5S.135
MF 5S.145
Agco Power 4-cylindres de 4,4 l / étape 5 Dyna-4 et Speedmatching ou Dyna-6 à powershift et AutoDrive
Puissance maximale
105 ch
115 ch
125 ch
135 ch
145 ch
Couple maximal*
440 Nm
460 Nm
520 Nm
540 Nm
550 Nm
Capacité de relevage AR
6000 kg
Capacité de relevage AV**
3000 kg
Empattement
2550 mm
*À 1500 tr/min; **Relevage avant en option
Concours | Marché
Voici les meilleurs tracteurs de l’année Ce sont 18 candidats en tout qui ont participé au concours du «Tractor of the Year» 2021. Les vainqueurs ont été proclamés en décembre dernier. Le «Tracteur de l’année» 2021: le Massey Ferguson «MF 8S.265». Photos: Roman Engeler
Roman Engeler
On le sait depuis longtemps. Le corona virus a bouleversé (presque) tous les événements planifiés en 2020, dont le concours «Tractor of the Year», ou «Trac teur de l’année», qui était parrainé pour la première fois par le constructeur de pneumatiques BKT. En conséquence, les 26 membres du jury qui représentent au tant de périodiques spécialisés n’ont pu se concerter que par visioconférence. Les présentations données par les construc teurs se sont également déroulées en ligne. Seuls quelques tests ont pu se faire dans les champs, mais hélas avec des res trictions et sans public. Même la céré monie de remise des prix s’est tenue sous forme numérique.
Dix-huit candidats Onze constructeurs avaient au préalable inscrit dix-huit tracteurs au concours «Tracteur de l’année», neuf dans la ca tégorie principale et quatre dans les ca tégories «Tracteur le plus fonctionnel» («Best Utility») et «Meilleur tracteur spé cial» («Best of Specialized»). Contraire ment aux années précédentes, le jury n’a pas opéré de sélection (shortlist), et ainsi, tous les candidats annoncés ont été automatiquement déclarés finalistes du concours et en lice pour le prix du «Trac teur le plus durable de l’année» («Sustai nable Tractor of the Year»).
Massey Ferguson remporte le prix principal Le «Tracteur de l’année 2021» est de fait un Massey Ferguson. Le modèle «MF 8S.265» a séduit le jury par l’originalité absolue de son design rétro, de sa trans mission totalement repensée et de son système de refroidissement innovant. Un autre critère pour classer le «MF 8S.265» en tête de la catégorie principale était la cabine très silencieuse et pourvue d’une infinité de possibilités numériques.
Le polyvalent Valtra Le modèle «G 135 Versu» de Valtra est le vainqueur de la catégorie «Tracteur le plus fonctionnel» réservée aux 4-cylindres avec un poids à vide limité. Ce modèle d’une gamme dévoilée l’été dernier par le constructeur finnois a certes convaincu par ses paramètres techniques, mais aussi par sa maniabilité et par sa polyvalence.
Fendt: meilleur tracteur spécial Des modèles Fendt étaient représentés dans toutes les catégories. Le trophée du vainqueur de la catégorie «Meilleur trac teur spécial» a été décerné au «211 V Va rio». Sa cabine agréable et spacieuse, son système «Dynamic Performance», les dix chevaux de surpuissance disponibles en cas de besoin et le concept «Fendt One» ont fait l’unanimité du jury.
Catégorie «Best Utility», ou «Tracteur le plus fonctionnel»: le Valtra «G135 Versu».
Le Claas durable Le Claas «Axion 960 C-Matic» à variation continue muni du tout récent système «Cemos» a bien mérité sa distinction de «Tracteur le plus durable». Cette durabili té doit beaucoup au système autodidacte d’assistance au conducteur et d’optimisa tion de la machine. Il permet de réaliser de substantielles économies de carburant et un rendement surfacique accru. Il a d’ailleurs reçu récemment le label DLG de la Société allemande d’agriculture.
Catégorie «Best of Specialized» ou «Meilleur tracteur spécial»: le Fendt «211 V Vario».
Perspectives L’Agritechnica qui devrait se tenir à l’au tomne 2021 motive toujours les construc teurs. Ce salon international représente effective ment une occasion en or pour s’impo ser avec des tracteurs à la pointe des technologies actuelles. Le nombre de participants, et partant de modèles réelle ment inédits, devrait s’accroître. Quant au jury du «Tracteur de l’Année», il prévoit de définir plus concrètement les critères de la catégorie «Tracteur le plus fonctionnel».
Catégorie «Sustainer Tractor of the Year» ou «Tracteur le plus durable»: le Claas «Axion 960. Cemos».
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Énergie des exploitations agricoles Avec de grandes surfaces de toiture et la proximité de la biomasse utilisable, l’agriculture bénéficie de conditions idéales pour contribuer significativement à la production d’énergie renouvelable. Ruedi Hunger
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ÉNERGIE DE LA FERME
À part l’eau, c’est bien l’énergie (électrique) qui déterminera notre avenir. Les énergies renouvelables, en particulier, joueront un rôle déterminant à l’avenir. Mais en fait, qu’entend-on par énergies renouvelables? Elles incluent les énergies hydrauliques, solaire, éolienne et la biomasse et sont «renouvelables» parce qu’elles proviennent de sources qui se créent en relativement peu de temps ou ne s’épuisent pas (énergie solaire). Selon AgroCleanTech, le potentiel utilisable d’énergie renouvelable issue de l’agriculture suisse d’ici à 2030 s’élève à 2100 GWh/a pour l’électricité et à 1300 GWh/a pour la chaleur. À titre de comparaison, un ménage de quatre personnes consomme 4000 kWh d’électri cité par année.
Biomasse pour l’électricité et la chaleur Qu’est-ce qu’une peau de banane jetée, du fumier de ferme et des résidus de bois ont en commun? Ils sont porteurs d’une précieuse énergie, quoique d’ampleur et de qualité différentes. L’énergie issue de la biomasse est renouvelable et neutre en CO2, car la quantité de CO2 libérée lors de la production d’énergie correspond à celle que les plantes ont préalablement fixée par photosynthèse. La biomasse est majoritairement utilisée comme matériau de construction, comme aliment pour animaux ou comme denrée alimentaire. Elle se convertit en énergie dans une deuxième étape seulement. Ainsi, les déchets organiques et les matières premières (par exemple le bois) sont bien valorisés. Selon l’Office fédéral de l’énergie, les énergies renouvelables représentaient 23 % de la consommation globale d’énergie en 2018 dans notre pays. La biomasse correspond au quart environ de cette part. • Matière première La biomasse transformable en énergie provient de plusieurs sources: l’agri culture, la sylviculture, les agglomérations (déchets urbains) ainsi que le commerce ou l’industrie. La production d’électricité, de chaleur ou de carburant dépend de la composition et de la consistance de la biomasse (plus ou moins ligneuse, sèche ou humide) ainsi que du processus de valorisation. Sont appelées biomasse toutes les matières organiques renouvelables, donc des matières végétales et animales (fumier, lisier). Le biogaz provient de la fermentation de déchets organiques (bio-
Énergie renouvelable Récapitulatif • Le photovoltaïque consiste à transformer directement la lumière du soleil en électricité au moyen de cellules solaires. • Les capteurs solaires thermiques servent à produire de l’eau chaude dans les habitations, les bâtiments de service et les piscines intérieures ou extérieures. • Le biogaz est produit à partir de fumier et de lisier agricoles, de déchets ménagers, commerciaux et industriels, ainsi que de résidus de stations d’épuration. La tech-
masse) issus des agglomérations. Il peut s’agir de déchets verts et d’ordures, d’engrais de ferme ou de restes de nourriture du secteur de la restauration. L’énergie peut également provenir de cultures énergétiques mises en place spécifiquement (ex.: maïs). Toutefois, cela se fait hors de Suisse car, en raison du défaut de durabilité, la concurrence avec la production alimentaire n’est pas souhaitée sur nos propres terres agricoles. L’énergie renouvelable de la biomasse s’appelle ainsi parce qu’elle est produite soit à partir de matières organiques renouvelables végétales, soit indirectement, à partir de déjections animales issues de la consommation de plantes.
nologie de la cogénération permet la production de chaleur et d’électricité. • Les carburants biogènes comprennent le biodiesel, le bioéthanol ainsi que les huiles végétales et animales. Ils sont produits localement ou importés. • Dans les régions exposées, le vent fournit gratuitement l’énergie nécessaire pour faire tourner une éolienne. La taille de l’installation peut entraîner des coûts de construction assez élevés et une longue phase de planification.
• Utilisation de biogaz Le biogaz produit dans les installations de biogaz s’utilise de deux manières. Il peut être transformé en électricité et en chaleur via une centrale de cogénération ou se transformer en biométhane, avant d’être injecté dans le réseau de gaz naturel. Le digestat consiste en des substances de déchets organiques qui se trouvent encore dans les résidus de fermentation après que le biogaz a été utilisé. Il sert d’engrais ou de compost dans l’agriculture.
Biodiesel et bioéthanol En Suisse, contrairement à d’autres pays, seuls les déchets sont actuellement transformés en biocarburants, à savoir le
Environ 110 installations de biogaz étaient en service à fin 2019. Selon la coopérative Ökostrom Suisse, elles ont produit plus de 75 GWh d’électricité et exporté 35 GWh de chaleur. Photo: Ruedi Hunger
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L’association pour la promotion de l’énergie éolienne Suisse Éole a recensé 37 parcs éoliens installés en Suisse à la fin 2019. Ils ont produit 145,9 GWh d’électricité. Photo: Calandawind
biodiesel et le bioéthanol. Le biodiesel provient de la biomasse contenant de l’huile. Il s’agit, par exemple, de vieilles huiles de friture provenant de la restauration ou de graisses animales industrielles. Le bioéthanol provient de la biomasse contenant du sucre et de l’amidon, comme la betterave et la canne à sucre, la pomme de terre, le blé ou le maïs. Il est également un sous-produit du conditionnement du bois. Selon l’Union suisse de l’industrie des biocarburants, 15 600 mètres cubes de biodiesel ont été produits en Suisse en 2019. La matière première utilisée est exclusivement constituée de vieilles huiles alimentaires provenant d’entreprises de restauration. La demande de bioéthanol à base de déchets de l’agriculture et de la sylviculture est entièrement couverte par des importations. En Suisse, les biocarburants durables sont produits à partir de déchets biogènes, selon le principe «assiette- augetank». La production de biodiesel et de bioéthanol n’est donc pas une «énergie renouvelable de la ferme» dans notre pays.
Exploitation de l’énergie solaire Les rayons du soleil envoient en permanence de considérables quantités d’énergie dans l’espace. Seule une partie infime de cette énergie passe à travers l’atmo sphère terrestre sous forme de lumière. Cette «partie infime» correspond théo riquement à dix mille fois la quantité d’énergie consommée aujourd’hui annuellement par notre civilisation. L’inconvénient majeur de l’énergie solaire est que l’électricité ne peut pas être produite par le ciel nuageux et durant la nuit. 16
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Près de 2177 GWh d’électricité ont été fournis en 2019 par les 98 340 installations photovoltaïques connectées au réseau, d'une puissance nominale installée de 2498 MW. Photo: Ruedi Hunger
• Utilisation des surfaces de toiture La technologie photovoltaïque (PV) est ar rivée aujourd’hui à maturité. Les grandes surfaces de toitures agricoles offrent des conditions idéales pour la production d’énergie solaire. Pour qu’une installation de ce type fournisse un rendement optimal, tous les composants doivent être parfaitement compatibles. En outre, l’installation doit être adaptée à l’emplacement et son orientation choisie de manière optimale. • Cellules et modules solaires Les composants les plus importants d’une installation photovoltaïque sont les cellules solaires qui se combinent en modules solaires. On trouve sur le marché des cellules solaires cristallines en silicium qui peuvent être monocristallines ou multicristallines et des cellules solaires à couche mince. Il existe enfin des cellules hybrides composées des deux technologies précitées. L’irradiation et la température des cellules pro-
Conversion de biomasse en biogaz Déchets adaptés à la production de biogaz • Déchets urbains (déchets verts et ordures) • Engrais de ferme agricoles (fumier et lisier) et des résidus de culture • Déchets commerciaux et industriels (restes de nourriture, résidus de la transformation de denrées alimentaires et de viande) • Résidus de stations d’épuration des eaux (boues d’épuration) À partir du biogaz sont produits de l’électricité, du carburant et de la chaleur.
duisent une combinaison de tension et de courant, appelée point de fonctionnement. Le module solaire fournit sa puissance maximale à ce point de fonctionnement. Dans le jargon technique, on parle aussi de point de fonctionnement maximum, déterminant pour le rendement maximum de l’installation photo voltaïque et optimisé par le dispositif d’injection dans le réseau. Les critères principaux en matière de longévité pour la sélection des modules solaires sont la qualité de fabrication, l’épaisseur du verre, les garanties et les certificats du fabricant, ainsi que la part de surface improductive (cellule solaire / bord du verre). Les performances sont définies par le rendement, la puissance nominale, le comportement en cas de faible luminosité et de variation de température et dépendent du boîtier d’alimentation et du cadre du module. • Dispositif d’alimentation du réseau ou onduleur Module solaire mis à part, le dispositif d’alimentation du réseau, ou onduleur, constitue un autre élément important du système photovoltaïque. Le terme «ondu-
Les cosubstrats ou déchets biogènes sont recherchés pour la production de biogaz.
ÉNERGIE DE LA FERME
leur» ne décrit pas les fonctions réelles et multiples qu’il remplit (sauf pour les systèmes autonomes). L’électronique régule la tension et le courant pour obtenir un rendement optimal. Par ailleurs, l’onduleur vérifie la connexion au réseau public afin de se déconnecter en quelques fractions de seconde en cas de problème. La conversion du courant continu au courant alternatif est également essentielle. Enfin, l’onduleur enregistre et stocke les données d’exploitation et les messages d’erreur en temps réel. • Ombrage Les modules solaires doivent si possible se placer de manière à ce que les surfaces des modules ne soient pas obscurcies ou ombragées. Les arbres, les lignes électriques, les antennes satellites, les cheminées et autres structures de toiture engendrent des ombres projetées. Les modules solaires à couches minces s’avèrent moins sensibles à l’ombrage partiel. Par ailleurs, une grande partie du rayonnement global se produit sous forme de lumière diffuse. Une installation photovoltaïque capte d’autant plus de lumière que le dispositif solaire est installé en hauteur et se projette loin au-dessus de l’horizon.
Installations éoliennes Le vent constitue aussi une source naturelle d’énergie renouvelable. Pour cela, l’énergie cinétique de l’air est utilisée pour faire tourner les pales. L’énergie méca-
mât éloigne le bruit. De nombreux dé tracteurs des éoliennes évoquent leur impact négatif sur le paysage et les ombres qu’elles engendrent. Il convient de signaler qu’une petite turbine est plus «nerveuse» qu’une grande. Si la pale a une longueur de 30 mètres, l’éolienne tourne entre 15 à 22 tr/min, tandis que si elle mesure 50 mètres, la vitesse de rotation se situe entre 4 et 14 tr/min. Enfin, selon le matériau utilisé, des interférences locales avec les ondes radar et radio peuvent se produire (écho radar, déviation, réflexion). Il ne faut pas oublier le risque de givrage des installations à 100 mètres au-dessus du sol selon l’humidité et la température de l’air. Les mesures préventives sont le chauffage des pales ou un arrêt auto matique de l’installation.
nique est convertie en électricité par un générateur. Une trentaine de parcs éoliens sont répartis dans toute la Suisse. À l’exception de leur emplacement, très peu ont un lien direct avec l’agriculture. • Coûts élevés et longue planification Les éoliennes produisent de l’électricité jour et nuit, même par mauvais temps lorsque l’énergie solaire est pratiquement inefficace. Seule condition: il faut du vent! Les mesures de vent constituent donc la première étape de la phase de planification. La planification, puis les démarches d’autorisation d’une grande installation prennent de cinq à dix ans et les coûts d’un parc moderne s’élèvent à six à huit millions de francs. Par conséquent, des projets en commun ou, tout au plus, des installations de dimensions modestes sont réalisables dans le secteur agricole. Cependant, une réduction de l’efficacité doit alors être admise. Les grandes éoliennes peuvent utiliser le vent en altitude, tandis que les petites machines sont tributaires de vents réduits et de turbulences proches du sol. En principe, la production d’électricité est proportionnelle à la surface des pales.
Informations complémentaires Généralités: www.agrocleantech.ch; www.energie360.ch; www.energieschweiz.ch Biogaz: www.oekostromschweiz.ch; www.gazenergie.ch Énergie solaire: www.swissolar.ch; www.uvek-gis.admin.ch/BFE/sonnendach Énergie éolienne: www.wind-data.ch; www.suisse-eole.ch Offices fédéraux et institutions: www.bfe.admin.ch; www.lid.ch; www.energiestiftung.ch
• Combattues sans raison? Les éoliennes sont souvent combattues parce qu’elles peuvent causer des victimes (oiseaux) et engendrent du bruit. Suisse énergie évalue les émissions de bruit entre 40 et 70 dB. Augmenter la hauteur du
Production d’électricité renouvelable
(y compris bois et part renouvelable des déchets, sans énergie hydraulique) 16 000 15 070
14 000 13 960 13 153
12 000 11 403
GWh/an
10 000
10 188 9409
8000
7908 6890
6000
5842
4000 2000
2520 2744 2234 2404 2000 2092 1757 1783 1581 1578
3762 3345 3432 3580 3048 3212
4226
4700 4404 4623
5048
0 1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
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Office fédéral de l’énergie, statistique de l’énergie 2019
La production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables a fortement augmenté ces dix dernières années.
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Schéma: Ofen
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ÉNERGIE DE LA FERME
Les installations de biogaz ne doivent pas nécessairement être de grande taille pour fonctionner de manière efficace. Photo: ldd
Alimentation professionnelle des bactéries Quiconque connaît les propriétés des bactéries et peut les gérer avec doigté est destiné à devenir un exploitant d’installation de biogaz. La Suisse compte actuellement un peu plus de 110 installations de ce type et la tendance est à la hausse. Par conséquent, il y a encore un potentiel de croissance. Vous trouverez ci-dessous quelques principes de fonctionnement d’une installation de biogaz. Ruedi Hunger
Les bactéries sont les véritables «petites mains» d’une installation de biogaz. La production de gaz se déroule en quatre étapes, chacune caractérisée par un groupe spécifique de bactéries. Cependant, la transition entre ces phases est fluide. Les différents groupes de bactéries travaillent main dans la main de manière très interdépendante, bien qu’ils soient impliqués dans les processus individuels de dégradation de la matière organique. Le processus de production ainsi que les paramètres biologiques et techniques de l’installation déterminent le rendement en gaz du substrat. Des valeurs de 18
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référence pour le rendement en gaz de différents substrats peuvent être trouvées dans la littérature ou sur Internet. On peut citer l’article sur le rendement en gaz des installations de biogaz agricoles dans le cahier n° 88 du comité pour la technique et le bâtiment dans l’agriculture (KTLB, voir l’encadré «Sources et bibliographie» à la fin du présent article).
Technologie Le cœur des installations de biogaz est le digesteur, aussi appelé bioréacteur. Les installations agricoles sont généralement
équipées d’un dispositif à une ou deux étapes. Dans les systèmes à une seule étape, comme le nom l’indique, les différentes étapes (voir les phases 1 à 4 ci-dessous) ne connaissent pas de séparation spatiale et se déroulent dans un seul digesteur. En fonction de la taille de l’installation, on observe ces dernières années une tendance vers des processus à deux ou plusieurs étapes. Cela permet de séparer, au moins partiellement, les différentes phases, d’obtenir des conditions parfaites et d’optimiser tout le processus de fermentation, mais au prix d’investis-
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sements bien plus importants. Selon le type de substrat, les procédés décrits ci-dessous sont les plus courants. • Fermentation par voie humide La fermentation par voie humide fonctionne avec des substrats liquides pompables, typiquement du lisier. La biomasse solide doit être suffisamment fractionnée et rendue pompable par l’ajout de lisier (eau). Les digesteurs humides sont les plus fréquents dans l’agriculture. • Fermentation par voie sèche L’expression «fermentation sèche» est trompeuse dans la mesure où toute forme de fermentation nécessite de l’humidité. Cette méthode se caractérise par l’utilisation de matières solides empilables qui alimentent le digesteur et fermentent sans brassage supplémentaire de la matière. Le substrat imprégné du liquide de fermentation repose pendant la fermentation, puis est retiré du digesteur sous forme empilable sans manipulation supplémentaire. • Fermentation par voie sèche discontinue (procédé «batch») Le digesteur est rempli en une fois. La charge (quantité introduite) fermente durant une durée donnée, sans ajout ou prélèvement. Le digesteur est ensuite vidé en une seule fois. Une partie des boues liquides fermentées (percolat) est utilisée pour inoculer le nouveau lot. Le gaz étant fabriqué de manière séquentielle, il faut exploiter plusieurs digesteurs en parallèle pour une production continue. • Fermentation par débit continu (par voie humide) La majorité des installations de biogaz agricoles fonctionnent selon ce principe. Plusieurs fois par jour (3 à 4 fois), le digesteur est alimenté en substrat frais par une (petite) pré-fosse et vidé d’une quantité de digestat équivalente. Il conserve ainsi un niveau constant de remplissage. La fermentation par débit continu est facile à automatiser et produit du gaz de manière relativement uniforme.
Le substrat: un aliment pour les bactéries La rentabilité du biogaz composé d’une forte proportion de lisier est déterminée par la qualité de ce dernier, c’est-à-dire par son potentiel de production de méthane. Le lisier est avantageux car il stabilise les processus biologiques en apportant dans le digesteur des macro et mi-
Les informations sur les paramètres effectifs de l’installation sont affichées de façon synthétique. Photos: Ruedi Hunger
cronutriments, qui, à leur tour, sont nécessaires aux bactéries méthanogènes pour convertir les matières organiques. Par rapport aux matières premières d’origine végétale, la teneur en méthane du biogaz issu de la fermentation du lisier est nettement plus élevée: celle du lisier de bovins est estimée à 60 % et celle du lisier de porcs peut atteindre 70 %. Le lisier de porc a tendance à se transformer plus rapidement que celui de bovin. En outre, on peut voir un lien entre le niveau de performance de l’élevage et les rendements en méthane. Les raisons sont dues à la composition du fourrage et à son degré de métabolisation par l’animal. Avec un fourrage de qualité constante, la valeur en méthane du lisier reste la même, avec de légères fluctuations seulement. Les changements de fourrage et de pâturage modifient la qualité du lisier.
Les bactéries sont les véritables ouvrières La production de biogaz se fait en quatre étapes distinctes (phases). Première phase: l’hydrolyse Durant la première étape, l’hydrolyse, les principales liaisons moléculaires de la matière première organique sont cassées. Ce processus est impératif afin que les produits élémentaires puissent ensuite être transformés par les bactéries. En clair, cela signifie que les glucides, les protéines et les graisses sont transformés de manière biochimique en petites molécules. Ce travail grossier est effectué par des bactéries hydrolytiques qui sécrètent des enzymes spéciales qui attaquent les grosses macromolécules et les réduisent en petites molécules hydro-
solubles. Tous les composés ne peuvent pas être traités de la même manière et à un rythme identique. L’hydrolyse détermine la vitesse à laquelle la production de biogaz se déroule. À cet égard, il est important que les substrats utilisés aient une bonne biodisponibilité. Deuxième phase: l’acidification Cette deuxième étape est également appelée acidogenèse. Des bactéries absorbent les éléments issus de la première décomposition et les transforment une deuxième fois. Il se forme alors des acides propionique, butyrique, valérique et lactique ainsi que d’autres produits. Pour assurer la formation ultérieure de méthane, il est capital, à ce stade, que les bactéries épuisent l’oxygène résiduel résultant de l’hydrolyse et créent ainsi un milieu anaérobie. Troisième phase: l’acétogenèse Lors de la phase de l’acétogenèse, les éléments issus de l’acidification subissent une nouvelle transformation pour produire de l’acide acétique, de l’hydrogène et du dioxyde de carbone. La formation d’acide acétique est liée à la formation de méthane. En consommant instantanément l’hydrogène produit lors de la formation de l’acide acétique, les bactéries méthanogènes permettent d’éviter son action inhibitrice sur une grande partie des bactéries. En contrepartie, ces bactéries ont besoin de l’énergie libérée lors de la formation du méthane. Quatrième phase: la méthanogenèse La formation effective de méthane est la dernière étape du processus de production du biogaz. Les bactéries méthanogènes ne 1
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fonctionnent que dans un milieu absolument anaérobie. Elles sont inhibées ou meurent en présence d’oxygène, même en petites quantités. Toutes les espèces de bactéries méthanogènes peuvent convertir le dioxyde de carbone, certaines transforment l’hydrogène et quelques-unes peuvent également transformer l’acide acétique. Seule une espèce de bactéries transforme le méthanol. Environ 70 % du méthane est issu de la transformation de l’acide acétique produit en troisième phase alors que les 30 % restants sont issus du dioxyde de carbone et de l’hydrogène.
Les bactéries apprécient leur petit confort… Tout comme les êtres humains, les bactéries accomplissent leur travail de manière plus satisfaisante et dans des meilleurs délais si elles bénéficient de conditions de vie idéales. Elles survivent, mais sont inactives en dessous de 3 à 4 degrés, par exemple. La température a dès lors une grande influence sur le processus de digestion. Plus elle est élevée, plus la décomposition et la production de gaz augmentent. On recence trois grandes plages de température offrant des conditions idoines à des bactéries correspondantes: • Les souches psychrophiles fonctionnent de manière optimale à basses températures, inférieures à 25 degrés. • Les mésophiles apprécient les températures moyennes, de 25 à 45 degrés. • Les souches thermophiles fonctionnent le mieux à des températures supérieures à 45 degrés. Le processus de dégradation peut être ralenti ou arrêté complètement par des subs-
Il faut des installations assez complexes pour que la chaleur produite puisse être utilisée de manière optimale dans l’ensemble du système.
tances inhibitrices. C’est le cas lorsque des résidus d’herbicides, d’antibiotiques, de désinfectants, de sels ou de métaux lourds entrent dans le digesteur par l’entremise des substrats végétaux et/ou du lisier.
… et un pH optimal Comme dans de nombreux processus, le potentiel hydrogène (pH) du milieu de fermentation affecte l’activité des bactéries. Les bactéries hydrolysantes (première phase) et acidifiantes (deuxième phase) ont une activité optimale dans un environnement acide de pH 4,5 à 6,3. Les bactéries acétogènes et méthanogènes ne peuvent tolérer qu’un pH neutre à légèrement alcalin de 6,8 à 8,0. Cette différence de plage d’activité optimale suggère l’utilisation de
deux digesteurs, soit un digesteur fonctionnant de manière thermophile et l’autre de manière mésophile.
Sous-produits Le biométhane ou gaz naturel renouvelable est similaire au gaz naturel. Il s’agit d’un combustible propre et neutre en CO2 qui constitue donc une bonne alternative aux combustibles fossiles. Le biométhane purifié pourrait également être injecté dans le réseau de gaz naturel ou transformé en gaz naturel comprimé. En Suisse, ce n’est cependant pas une option pour une installation de biogaz agricole. Le biogaz provenant du substrat d’une installation de biogaz est toujours contaminé par des éléments plus ou moins indésirables qu’il faut éliminer afin qu’ils n’endommagent pas l’installation, le système de cogénération notamment.
Le gaz sale
L’unité de cogénération remplacée à la suite d’un agrandissement d’installation peut continuer à être utilisée comme unité annexe ou de réserve.
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Le biogaz est un combustible précieux mais, par rapport au gaz naturel, son pouvoir calorifique est moindre; il est surnommé «gaz sale». La grande différence entre le biogaz et le gaz naturel fossile est leur origine. Le biogaz ne contient que 50 à 70 % de méthane (CH4), cette proportion atteint 90 % dans le gaz naturel. Le biogaz contient aussi entre 25 et 45 % de dioxyde de carbone (CO2). Le biogaz n’est donc pas du biométhane pur à proprement parler car, lors du processus de digestion, d’autres composés tels que le dioxyde de carbone, l’air, le sulfure d’hydrogène (H2S), l’hydrogène
ÉNERGIE DE LA FERME
Sous-produits riches
L’unité de cogénération est souvent considérée comme le cœur d’une installation de biogaz.
(H2), des composés organiques volatils et des siloxanes1 sont également produits. Pour atteindre le degré de pureté du gaz naturel, plusieurs technologies sont utilisées pour filtrer les composants indésirables, comme le lavage aux amines, l’adsorption par inversion de pression, le lavage à l’eau, le lavage physique avec solvant organique, la distillation cryogénique et l’épuration membranaire à triple module. Chaque technologie présente des propriétés et une efficacité différentes.
Épuration du biogaz en gaz naturel Comme mentionné ci-dessus, le biogaz est d’abord considéré comme un gaz sale devant être purifié de certains composés indésirables. Pour ce faire, il existe différents procédés: • Le lavage aux amines Une solution de lavage chimique lie le CO2 et le sépare du gaz. Le principe de fonctionnement est l’absorption chimique2. Pour cela, le CO2 traverse une colonne de lavage de bas en haut. La solution de lavage s’écoule de haut en bas à contre-courant du gaz avant d’être extraite du fond de la colonne de lavage, régénérée puis réinjectée pour un nouveau lavage. La perte en méthane est inférieure à 0,1 % et la pureté du biométhane supérieure à 99 %. • La technologie membranaire Dans le système d’épuration par membranes, l’humidité, le sulfure d’hydrogène et les autres impuretés sont
d’abord filtrés dans un prénettoyeur. Le sulfure d’hydrogène est éliminé du biogaz à l’aide d’un filtre à charbon actif. L’eau est éliminée en refroidissant le biogaz à quelque 5 degrés à l’aide d’un refroidisseur. Le gaz est ensuite comprimé à la pression requise pour être traité dans les modules à membrane. Les membranes sont faites de plastiques à base de polymères haute performance. Lorsqu’elles sont sous pression (de 10 à 16 bars), elles retiennent le méthane, tandis que le CO2 les traverse. La séparation membranaire s’effectue généralement sur la base de trois modules. La chaleur issue du séchage, du compresseur et du refroidisseur, peut être récupérée grâce à un système de récupération de chaleur. La technologie membranaire utilisée est à triple modules et présente une très faible perte en méthane (<0,5 %). Le principe de fonctionnement est basé sur le principe de la perméation physique3. La récupération et la liquéfaction du CO2 représente une source de revenu supplémentaire car le CO2 liquide peut être utilisé par l’industrie alimentaire. • Vapeur d’eau Le biogaz contient une quantité relativement importante de vapeur d’eau qui doit être éliminée pour éviter la formation de condensats nocifs et augmenter l’efficacité de la cogénération. Cela se fait par séchage, en abaissant la température du gaz jusqu’à ce que l’humidité se condense en eau qui peut ensuite être éliminée.
Pour l’utilisation ultérieure des sous-produits issus de la fermentation, c’est-à-dire du «lisier de biogaz», il existe des directives claires dans les «Principes pour la fertilisation des cultures agricoles en Suisse» (PRIF 2017). Le facteur décisif est l’origine du substrat utilisé. Le digestat provenant de digesteurs agricoles est considéré comme un engrais recyclé si le fumier de ferme est fermenté avec plus de 20 % de matières d’origine non agricole. C’est également le seuil d’utilisation du «lisier de biogaz» dans les exploitations biologiques. Déterminée par la matière première initiale, la composition du digestat peut varier considérablement. En général, la teneur en azote du lisier de biogaz est plus élevée que celle du lisier non fermenté. Il est presque inodore et ses meilleures propriétés d’écoulement facilitent son épandage. Les analyses simplifient et optimisent la fumure.
Conclusion Le seul fait que quatre phases de fermentation se déroulent dans un ou deux digesteurs et dans le respect de modalités strictes montre que l’exploitation d’une installation de biogaz exige beaucoup de doigté. De nombreux facteurs contribuent au succès économique d’une installation de biogaz. Les investissements élevés ne sont intéressants que si tout a été pensé correctement dès la phase de planification et si l’installation peut être exploitée de manière rentable dès sa mise en service. 1) Les siloxanes deviennent un problème lors de leur combustion (par exemple dans la cogénération) car il se forme de la silice à l’état solide (du sable) dont la présence entraîne l’usure précoce des pièces mobiles. 2) Absorption: processus chimique consistant à absorber ou à dissoudre un atome, une molécule ou un ion. 3) Perméation: processus par lequel un perméat (liquide, gaz ou vapeur) pénètre un solide (Wikipédia).
Sources et bibliographie Kuratorium für Technik und Bauwesen in der Landwirtschaft (KTBL, soit Comité pour la technique et le bâtiment dans l’agriculture), Darmstadt (D), www.ktbl.de − Cahier KTBL n° 88: «Gasausbeute in landwirtschaftlichen Biogasanlagen» − Cahier KTBL n° 97: «Clevere Landwirte geben Gas» − Le guide du biogaz (magazine Joule) − Installation Halbmil Biogas GmbH, Coire
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Technique Agricole
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ÉNERGIE DE LA FERME
L’huile de colza peut servir de carburant et potentiellement remplacer le diesel de manière décentralisée et régionale. Photo: agrarfoto.com
Émissions réduites grâce à l’huile végétale Quel est le potentiel de l’utilisation de l’huile végétale pure pour l’entraînement des machines agricoles? Cette question légitime se pose notamment parce qu’il est notoire que l’agriculture offre un grand potentiel en matière de développement, production et utilisation des énergies renouvelables. Ruedi Hunger
Les experts appellent «création de valeur circulaire» le rôle de productrice d’énergie exercé par l’agriculture par exemple en utilisant l’huile de colza produite dans la région comme combustible. Pourquoi l’application à grande échelle de cette idée, déjà ancienne, a-t-elle échoué jusqu’à présent? Quelles sont les propriétés de l’huile de colza en tant que carburant et comment calculer les émissions réelles émises? L’agriculture est le seul secteur économique qui, en plus de consommer de l’énergie, en produit à grande échelle. Se22
Technique Agricole 1 2021
lon les calculs du groupe «Technologies of Life Sciences» de l’Association des ingénieurs allemands (VDI), les besoins en carburant de l’agriculture pourraient être couverts en Allemagne par la mise à disposition d’une surface de 1,2 million d’hectares, soit 8 % des terres agricoles. «C’est à peu près la surface qui était nécessaire auparavant pour alimenter les forces de traction animale à l’époque précédant la motorisation de l’agriculture», indique le professeur Peter Pickel, président du département d’ingénierie agricole Max Eyth (VDI-Fachbereich Max-
Eyth-Gesellschaft Agrartechnik) de la VDI. La production et l’utilisation régionales d’huile végétale pure ne sont pas lésées par les exigences posées. L’huile de colza pure peut être employée dans les moteurs de plusieurs manières différentes. Peter Pickel souligne que l’application à large échelle a échoué jusqu’à présent principalement en raison des conditions cadres politiques.
Aliment ou carburant La production et l’utilisation à la fois décentralisées et régionales de l’huile végé-
ÉNERGIE DE LA FERME
tale (de colza) peuvent supprimer le dilemme «nourriture ou carburant». Par ailleurs, les deux tiers du rendement se retrouvent sous forme de tourteau de colza, un support protéique de haute valeur pour l’alimentation animale qui remplace avantageusement le soja en provenance de l’étranger. L’autosuffisance en biocarburants n’est certainement pas la solution universelle pour la mobilité de demain. Mais elle assure un meilleur équilibre environnemental et consolide le rôle de l’agriculture dans les situations de crise.
Tracteurs de série à l’huile de colza Outre son activité à la VDI, le professeur Peter Pickel travaille sur le site de recherche européen de John Deere, à Kaiserslautern. Voici sa position au sujet de l’utilisation de l’huile végétale dans les tracteurs: «Du point de vue du groupe John Deere, je tiens à préciser qu’en 2016 et 2017, dans le programme bavarois ‹RapsTrak›, notre catalogue comprenait des tracteurs d’usine fonctionnant à l’huile de colza. Ils étaient proposés avec une prolongation de garantie. Malheureusement, la demande n’a pas augmenté comme escompté. Cela est principalement dû à la baisse du prix du diesel à cette époque. Entretemps, la situation juridique, incertaine en Allemagne, en ce qui concerne le remboursement de la taxe sur l’énergie a constitué un ‹coup d’arrêt›. En effet, selon les dernières informations, aucune rétrocession n’est accordée depuis le 1er janvier 2021 pour le carburant à base de colza (auparavant 45 centimes
Types de carburants et désignations Type de carburant
Abréviation
Remarque/complément
DIN EN 590
B7
maximum de 7 % en volume d’esters méthyliques
Diesel B10
DIN EN 16734
B10
maximum de 10 % en volume d’esters méthyliques d’acides gras
«Biodiesel» (FAME)
DIN EN 14214
B100
Esters méthyliques d’acides gras
Diesel de synthèse ou hydrogénation
DIN EN 15940
HVO
Huile de colza
DIN 51605
R100
Huile végétale
DIN 51623
P100
Carburant Otto (sans plomb)
DIN EN 228
E5, E10
maximum de 5 et de 10 % en volume d’éthanol
DIN EN 15293
E85
Éthanol comme composant principal avec 85 % en volume nominal
Diesel
Éthanol (E85)
Norme
d’euro par litre) alors que 21 centimes d’euro par litre continuent à être octroyés pour le diesel. Cet effet n’est que partiellement compensé par la tarification du CO2 dans l’Union européenne (UE). La plate-forme de la branche et diverses ONG s’efforcent avec forts arguments de corriger, voire éviter cette situation absurde sur le plan environnemental.»
La recherche du centre de Straubing Le Centre de technologie et de développement de Straubing, Allemagne (abrégé TFZ pour Technologie- und Förderzentrum), est presque le seul à faire des recherches scien-
Les deux normes décrivent des carburants issus d’huiles végétales (sans modification chimique)
tifiques sur l’utilisation d’huiles végétales comme carburants. Ces études montrent que l’utilisation de ces types de carburants s’avère avantageuse dans les moteurs de tracteurs six-cylindres fonctionnant à charge élevée. Le comportement des moteurs quatre-cylindres à injection à rampe commune, souvent utilisés à charge partielle pour les travaux à la ferme et avec le chargeur frontal, ainsi qu’en hiver, est moins bien documenté. Les travaux les plus récents se trouvent dans les rapports du centre («Berichte aus dem TFZ» 50, 60, 62 et 63). Parmi les constructeurs, c’est surtout John Deere Europe qui explore les possibilités des huiles végétales dans ce domaine.
Propriétés de l’huile de colza Outre la viscosité du carburant, la température d’ébullition et la tension superficielle du carburant jouent un rôle déterminant pour les moteurs. L’évaporation commence à 180 degrés pour le diesel, contre
La création de valeur circulaire
La grande efficacité du système de post-traitement des gaz d’échappement se constate surtout à des températures de fonctionnement élevées. Photo: John Deere
• évite ou recycle les déchets par la réalisation de matériaux, produits, systèmes et modèles commerciaux adaptés • intègre durablement la gestion des flux de matières et les systèmes énergétiques • minimise de manière globale l’impact sur le climat et l’environnement Source: VDI
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Technique Agricole
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véhicules agricoles. Le type de carburant est détecté par capteurs, puis le système de gestion intelligente du moteur adapte automatiquement la quantité injectée, le moment de l’injection et le taux de recyclage des gaz d’échappement.
Compensation de la baisse de puissance
Les mesures d’émissions en conditions d’utilisation réelles mettent la vérité à jour. Photo: TFZ
300 à 320 degrés pour l’huile de colza. Le point d’ébullition final du diesel et de l’huile de colza correspond à 350 degrés. C’est 85 % du carburant diesel qui s’évapore dans une fourchette de températures comprises entre 180 et 250 degrés. Seuls 15 % se vaporisent à des températures allant de 250 à 350 degrés. La tension superficielle affecte la brumisation des carburants. Si elle est importante, une plus grande énergie est nécessaire pour augmenter le nombre de gouttelettes, donc leur surface, et pour réduire leur diamètre. La tension superficielle du diesel est inférieure de 8 mN/m en moyenne à celle de l’huile de colza. C’est pourquoi la brumisation des huiles végétales s’avère plus ardue.
Avantages de l’huile de colza L’huile de colza est un biocarburant liquide rentable. Il est fiable, normé et disponible en qualité élevée. La technologie en matière de moteurs et de gaz d’échappement a été testée jusqu’au Stage 4 des normes d’émissions dans des essais de flottes. Grâce à la technologie d’injection à rampe commune, les intervalles de vidange d’huile moteur ne doivent pas être rapprochées par rapport au diesel. Point important par rapport au diesel: les émissions de gaz à effet de serre sont inférieures d’au moins 65 %.
Systèmes à huile végétale pour les tracteurs Plusieurs systèmes ont été développés pour adapter les moteurs diesel à l’utilisa24
Technique Agricole 1 2021
tion de carburant à base d’huile végétale. Certains d’entre eux sont présentés ci-dessous: • Système à un réservoir Le système à réservoir unique fonctionne sans carburant d’appoint. Il permet à la fois l’utilisation seule de carburant diesel conventionnel et celle d’huiles végétales 100 % renouvelables. Cependant, ce système nécessite un carburant auxiliaire à basse température. En cas de températures extérieures hivernales inférieures à 0 degré, le carburant d’appoint peut être mélangé dans le réservoir principal. • Système à deux réservoirs Avec le système à deux réservoirs, le moteur fonctionne avec de l’huile végétale (de colza) en conditions optimales. Dans les plages de fonctionnement à charge partielle et dans la phase de démarrage à froid, le moteur est alimenté par du diesel. De surcroît, le diesel est utilisé lors de la phase de démarrage, pour le rinçage des conduites avant l’arrêt du moteur et pour les conditions potentiellement critiques avec l’huile de colza. • Tracteur multi-carburants En 2012 déjà, le tracteur «Flexfuel» ou «Multifuel» a été présenté comme une solution visionnaire. L’idée est que ce tracteur s’adapte automatiquement aux différents types de carburant. Dans un système à réservoir unique, du diesel, du biodiesel, des biocarburants ou tout mélange de ces carburants doit pouvoir s’utiliser. Les experts y voient une solution pratique, souple et économique pour l’utilisation des biocarburants dans les moteurs des
Avec les moteurs à rampe commune, des performances inférieures s’observent souvent par rapport au diesel à réglage identique. Cela provient du fait que la quantité injectée dépend essentiellement de la durée d’activation de la soupape d’ouverture de l’injecteur. En utilisant de l’huile végétale (dont celle de colza), le débit dans l’injecteur peut être inférieur à celui du gazole. Par conséquent, le volume introduit dans la chambre de combustion est plus petit. Cet élément, ajouté à la teneur en énergie volumétrique plus faible du carburant à base d’huile de colza, peut entraîner une réduction de puissance atteignant 20 %. Cela peut cependant se compenser sans intervention mécanique par des réglages du logiciel de gestion moteur.
Émissions de l’huile de colza Afin de respecter les normes antipollution (3B et 4), des systèmes complexes de post-traitement des gaz d’échappement ont été créés, principalement pour l’utilisation du diesel. La composition chimique de l’huile de colza lui confère des propriétés physiques complètement différentes. Divers essais ont montré que la charge en particules de l’huile de colza est plus favorable en raison du meilleur rapport du volume de particules et d’oxydes d’azote (VP/NOx). Par exemple, à un certain niveau de charge à des températures supérieures à 325 degrés, la charge spécifique du filtre à particules se réduit, ce qui n’est pas le cas avec le diesel. Les faibles émissions de NOx de l’huile de colza exercent un bien meilleur effet de charge dans le filtre à particules que le diesel fossile. En revanche, les propriétés physiques de l’huile de colza, sa tension superficielle et son point d’ébullition lèsent la réaction catalytique pour la régénération du filtre à particules. Cependant, la manière dont l’utilisation d’huile végétale dans les tracteurs pourrait influencer le volume et la répartition des émissions de particules (Stage 5) est encore mal connue.
Émissions réellement émises L’intérêt pour les mesures des émissions en conditions réelles a fortement aug-
ÉNERGIE DE LA FERME
menté ces dernières années. Il a été favorisé par l’incapacité de l’industrie automobile à régler les moteurs dans le respect des exigences du cycle de tests au banc d’essai. En effet, il est notoire que les émissions en conditions réelles d’utilisation et d’environnement ne correspondent que peu à celles obtenues au banc d’essai. Les données disponibles pour les tracteurs à moteur diesel et à huile de colza conforme à la norme de dépollution 4 dans des conditions réelles étaient très restreintes. À l’aide d’un système portable de mesure, les spécialistes ont examiné le comportement d’un tracteur de Stage 4 fonctionnant à l’huile de colza lors du labour. La même démarche a été effectuée en parallèle au banc d’essai. L’huile de colza a été utilisée parce que ce biocarburant déjà disponible et connu comme remplaçant potentiel du diesel permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec un carburant à base de colza produit régionalement, selon la norme DIN 51605, une économie de 80 % des émissions s’avère possible. Lors du labour à des températures de fonctionnement élevées en continu, une excellente efficacité du système de post-traitement des gaz d’échappement a été relevée dans la durée, avec de faibles émissions. Alors que dans les mesures RDE (pour real driving emissions, ou «émissions en conditions de conduite réelles»), les valeurs sont généralement inférieures pour le colza, les fluctuations d’émissions du diesel et de l’huile de colza sur le banc d’essai ne diffèrent que modérément. La fluctuation des émissions dépend fortement de l’interaction entre l’eau de refroidissement et la température des gaz d’échappement dans un profil de charge déterminé. En outre, la conception et
l’état de fonctionnement du dispositif de post-traitement influencent également les émissions. Le centre de Straubing a soumis 20 tracteurs (Fendt, Deutz, John Deere) équipés de moteurs des Stages 1 à 4 à un monitoring de longue durée depuis juillet 2015 et juin 2016. Les résultats figurent dans le rapport TFZ 60/2019.
Conclusion Le carburant à base d’huile de colza dans les moteurs à combustion constitue un
système arrivé à maturité, bien que seuls quelques moteurs l’utilisant se trouvent actuellement sur le marché. Comme l’indique le professeur Peter Pickel, la politique actuelle en Allemagne, en particulier, désavantage la création de valeur circulaire avec l’huile de colza en tant que carburant. Si les conditions politiques ou de prix sont défavorables, les agriculteurs ne sont pas intéressés. Les conséquences: ce type de tracteurs ne se vendent pas et les travaux de recherche et développement ralentissent.
Dispositif de mesure des émissions monté à l’arrière d’une moissonneuse-batteuse. Photo: TFZ
Propriétés chimiques et physiques des carburants Valeur calorifique
Viscosité cinématique à 20°C mm²/s
Nombre de cétans
35,8
5,0
52
80
37,6
34,6
74,0
45
220
0,88
37,1
32,7
4,5
56
120
HVO (huile végétale hydrogénée)
0,78
44,1
34,4
4,0
70-90
60
Carburant Otto (essence)
0,74
43,9
32,5
0,6
95
<21
Éthanol (E85)
0,78
29,0
22,6
1,5
>100
<21
Densité 15°C (kg/l)
MJ/kg
MJ/l
Diesel
0,83
43,1
Huile de colza
0,92
Biodiesel (FAME)
Carburant
Incice d'octane
1
2021
Point d'inflammation °C
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La start-up lausannoise Insolight vise le marché agrophotovoltaïque. Exemple d’installation agrivoltaïque où les modules «Theia» remplacent les tunnels de protection en plastique généralement utilisés pour protéger les cultures de baies. Photo et schémas: Insolight
Mettre le solaire au clair Basée à Lausanne, la start-up Insolight développe des panneaux solaires à haut rendement. Comme les modules sont translucides, ils pourraient être utilisés sur des surfaces agricoles. Un projet de recherche soutenu par la Confédération étudie actuellement la rentabilité de ce procédé. Benedikt Vogel*
Les cellules solaires jouent un rôle central dans l’alimentation en énergie des sondes spatiales. Comme la surface à disposition y est limitée, les modules sont équipés de
*Benedikt Vogel est titulaire d’un doctorat en communication. Il accompagne ce projet sur mandat de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).
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Technique Agricole 1 2021
cellules solaires à haut rendement qui produisent un maximum d’électricité à partir de la lumière solaire. Les cellules ont une structure complexe: plusieurs couches de semi-conducteurs spéciaux sont sélectionnées pour l’absorption d’énergie d’un large spectre de fréquences. Les cellules à haute performance atteignent des rendements de plus de 40 %, soit deux fois plus qu’avec
les cellules solaires en silicium généralement installées sur les toits des maisons. Des cellules solaires à haute performance sont fabriquées par Azur Space Solar Power GmbH à Heilbronn (D). Les produits de la société sont bien plus chers que les cellules en silicium classiques. Le prix n’est en effet pas un facteur dé terminant pour leur utilisation dans des voyages spatiaux. Afin d’exploiter les
ÉNERGIE DE LA FERME
cellu les plus économiquement sur la Terre, un «truc» est nécessaire: la lumière solaire entrante est concentrée sur les cellu les haute performance à l’aide de
couches de lentilles, où elle est ensuite convertie en électricité. Dans les modules photovoltaïques à concentration (CPV), il n’est pas nécessaire de recouvrir toute la
Un module, une double prestation Les cellules solaires recouvrent généralement sur toute leur surface des modules photovoltaïques qui ne sont pas trans lucides et projettent des ombres. Elle n’occupent en revanche qu’une petite partie (< 0,5 %) de la surface des modules «Theia» d’Insolight, de sorte que certaines particules de lumière solaire (lumière diffuse) peuvent traverser la plaque de support en verre. Le degré de transmission de la lumière peut être contrôlé en désalignant la lumière incidente des cellules à haute performance. Il en résulte deux modes de fonctionnement: si l’on veut produire de l’électricité, le rayonnement solaire se concentre sur les cellules; la lumière diffuse est transmise au travers du module et la lumière directe est transformée en électricité, résultant en une
transmission de 13 à 66% de la lumière environnante, selon les conditions météo rologiques. Si, par contre, le surplus de lumière du soleil possible doit être utilisé pour la végétation sous le module, le module se «désaligne». Jusqu’à 78 % de la lumière passe alors à travers le module, mais la production électrique tombe à zéro. Lorsque le module «Theia» est utilisé en agriculture, il est contrôlé de manière à ce que les plantes sous le module reçoivent un ensoleillement optimal pour la photosynthèse. Seul le rayonnement solaire «excédentaire» est utilisé pour produire de l’électricité. Cet aspect est primordial afin de ne pas nuire à la croissance des végétaux situés sous les modules. Le rendement de certaines cultures peut même être augmenté par effet de protection de la forte lumière directe du soleil.
Cadre PV standard Lentilles
Les micro-mouvements de la plaque arrière assurent le suivi du soleil. Cellules solaires à haut rendement Représentation schématique du module Insolight portant le nom «Translucency & High-Efficiency in Agrivoltaics» (Theia): des cellules solaires de 1 mm de côté se trouvent sur une plaque de support. Une plaque de verre équipée de lentilles permet de concentrer la lumière du soleil sur elles. La course du soleil pendant la journée est compensée par un léger déplacement de la plaque de base.
surface du module avec un matériau semi- conducteur, comme avec les modules classiques en silicium, mais seulement les points focaux, 100 à 800 fois plus petits que les surfaces des lentilles (voir schéma ci-dessous). La production d’un module solaire CPV nécessite bien moins de matériaux semi-conducteurs, ce qui permet d’utiliser des cellules à haute performance à des coûts de production d’énergie acceptables. La condition préalable à l’utilisation du CPV est une proportion suffisamment élevée de rayonnement direct.
Système de suivi miniaturisé L’idée commerciale d’Insolight SA est de produire des modules à concentrateurs avec des cellules solaires à haute performance aussi faciles à installer et à maintenir que des panneaux solaires conventionnels. La start-up a été fondée en 2015 par Laurent Coulot et d’autres diplômés de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Elle comprend aujourd’hui une équipe de 16 personnes travaillant sur le campus de l’innovation de l’EPFL. Insolight utilise les cellules solaires à haute performance de l’entreprise Azur Space Solar Power dans un module à concentration spécialement développé. Il s’agit de cellules dites à triple jonction. Chaque mètre carré de la surface du module est recouvert de 5000 cellules, chacune mesurant un millimètre carré. Les modules sont constitués d’une plaque de verre munie de lentilles qui concentrent la lumière solaire sur les cellules situées en dessous. «Durant la journée, la plaque arrière avec les cellules suit une trajectoire de quelques millimètres, de sorte que la lumière du soleil frappe toujours les cellules avec précision», explique David Schuppisser, directeur marketing d’Insolight. Le mouvement de cette plaque est assuré par trois actuateurs électriques dans chaque module solaire, issus de l’industrie automobile. «Nous avons miniatu risé le système de suivi; c’est l’innovation clé des modules Insolight», déclare David Schuppisser.
Efficacité et point clé Lors de tests en laboratoire à l’Institut Fraunhofer pour les systèmes d’énergie solaire à Fribourg-en-Brisgau (D), les modules solaires d’Insolight ont atteint un rendement de 36,4 %. Mais une effica cité élevée ne suffit pas; les modules doivent être produits à des prix abordables pour la production d’une électricité photovoltaïque commercialisable. Un 1
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Technique Agricole
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ÉNERGIE DE LA FERME
point crucial est la connexion électrique des cellules solaires. Pour ce faire, on utilise généralement la connexion par fil, une méthode qui consiste à établir un contact après l’autre. Ce processus est très long et coûteux pour les modules Inso light avec leur grand nombre de cellules.
Nouveau procédé de revêtement Dans un projet soutenu par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), Insolight teste une nouvelle manière de connecter les diffé rentes cellules solaires d’un réseau européen. Une équipe de chercheurs de l’Université polytechnique de Madrid a développé le processus en collaboration avec la société anglaise Dycotec. La connexion cellulaire se fait par des nanoparticules ultra- dures, qui sont imprimées en cou ches. «Jusqu’à présent, le processus a été testé avec succès sur des cellules indi viduelles, indique Mathieu Ackermann, direc teur technique d’Insolight. Dans la prochaine étape, nos partenaires veulent utiliser le nouveau procédé pour produire un module fonctionnel, de taille réduite, que nous testerons ensuite chez Insolight.» Ce module représenterait une étape importante. Le défi suivant consiste à améliorer et industrialiser le processus pour produire des modules de taille standard en grands volumes. «Si ces essais s’avèrent concluants, ils pourraient permettre de réduire significativement les coûts d’assemblage de nos modules», déclare Mathieu Ackermann. Insolight vise à produire ses modules pour des applications sélec tionnées à des prix commercialisables à moyen terme.
Modules hybrides et agrivoltaïques Les jeunes entrepreneurs romands voient comme domaine d’application pour leur technologie la construction de modules hybrides se composant de cellules à haute performance et de cellules classiques en silicium. En cas de forte lumière directe du soleil, les cellules CPV s’épanouissent, tandis que si le rayonnement est diffus, ce sont surtout les cellules en silicium qui sont utilisées. Les modules hybrides d’un rendement maximal de 29 % promettent des rendements annuels élevés (30 à 40 % supérieurs à ceux d’un module conventionnel en fonction des conditions climatiques). Leurs avantages peuvent être exploités principalement dans les régions ensoleillées du globe ainsi que dans des climats continentaux comme la Suisse, mais non dans des régions très nuageuses 28
Technique Agricole 1 2021
Une centrale solaire en plein champ: les modules «Theia» peuvent être installés en zone agricole. Le terrain sert dès lors aussi à produire du courant.
tel le Royaume-Uni. Les modules hybrides doivent être industrialisés dans le projet «Hiperion» de l’Union européenne, lancé en 2019 et prévu pour une durée de quatre ans sous la direction du centre de recherche et d’innovation CSEM (Neuchâtel). Le projet implique 16 partenaires à travers l’Europe, dont la société de mécatronique Sonceboz SA (Sonceboz-Sombeval/BE) et le fabricant de toits solaires 3S Solar Plus AG (Thoune/BE). Les responsables d’Insolight voient également de bonnes opportunités de marché dans les modules CPV translucides (nommés «modules Theia»), qui ont un rendement pic de 29 %. Ils ont l’espoir que ces modules, vu leur transmission de lumière, se démarquent des modules conventionnels. «Nous voulons utiliser ces modules pour produire de l’électricité sur des surfaces agricoles, par exemple les toits des serres ou en plein champ sur les plantations en ligne, telles que la vigne ou les framboises qui sont déjà équipées d’une protection contre la grêle ou la pluie et
peuvent donc être aisément équipées de modules solaires», conclut David Schuppisser. Une installation pilote pour l’agrophotovoltaïque est en préparation.
Informations complémentaires De plus amples informations sur le projet «ENMESH ENabling Micro-ConcEntrator PhotovoltaicS with Novel Interconnection MetHods» (Solar-ERA.NET) sont disponibles sur le site https://www.aramis. admin.ch/Texte/?ProjectID=40686, ou peuvent être obtenues auprès de Stefan Oberholzer (stefan.oberholzer@bfe. admin.ch), titulaire d’un doctorat et responsable du programme de recherche photovoltaïque de l’OFEN. D’autres articles spécialisés sur les projets de recherche, les projets pilotes, les projets de démonstration et les projets phares dans le domaine du photovoltaïque peuvent être consultés sur le site www. bfe.admin.ch/ec-pv.
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LE MEILLEUR INVESTISSEMENT POUR MON AVENIR Responsable Suisse Romande: Jacques-Alain Pfister, Tél: 079 928 38 97 KUHN Center Schweiz 8166 Niederweningen Tél +41 44 857 28 00 Fax +41 44 857 28 08 www.kuhncenterschweiz.ch
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ÉNERGIE DE LA FERME
Des moteurs à l’endurance exceptionnelle Un module de cogénération au biogaz doit concentrer plusieurs technologies sophistiquées pour être pleinement fonctionnel. Si le digesteur forme la chambre principale, le module de cogénération électricité-chaleur en est le cœur. Pour l’entraînement, les principes des moteurs à gaz à injection pilote et à allumage commandé ont fait leurs preuves. Ruedi Hunger
«Tedom Schnell» construit des modules de cogénération électricité-chaleur d’une puissance électrique allant de 170 à 525 kW. Photo: Tedom Schnell
Les moteurs d’un module de cogénération électricité-chaleur sont conçus pour fonctionner en continu à la charge nominale dans leur plage de régime optimale, où le rendement est maximal. Ce niveau de stabilité a l’avantage de minimiser les démarrages à froid, lorsque l’huile de lubrification est encore visqueuse et les contraintes mécaniques importantes dans les cylindres, les têtes de culasse et les pistons. L’objectif est de faire fonctionner aisément les modules de cogénération électricité-chaleur pendant 7000 à 8000 heures par an. Cela suppose le strict respect des opérations de maintenance prescrites, dont des analyses d’huile réalisées à intervalles réguliers lors du suivi de l’état d’usure du moteur. Les pannes survenant toujours au mauvais moment, les constructeurs sérieux offrent un service après-vente disponible 24 heures sur 24, 365 jours par an. Deux types de moteurs à gaz conviennent pour entraîner les modules de cogénération électricité-chaleur: ceux à allumage commandé (réalisés le 30
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cas échéant en adaptant un moteur diesel existant) et ceux à injection pilote.
Moteurs à gaz à allumage commandé Le biogaz est incompatible avec le principe d’allumage par compression. Il ne peut donc servir tel quel de carburant dans un moteur diesel standard. Le moteur à gaz à allumage commandé (ou un moteur diesel transformé en moteur à gaz à allumage commandé) offre une première solution. La proportion air/carburant y est souvent proche du rapport stœchiométrique (lambda = 1)1. Un catalyseur trois voies suffit donc pour la dépollution des gaz d’échappement. L’important pouvoir antidétonant du biogaz permet un taux de compression meilleur que dans un moteur à essence. Le rendement se situe entre 30 et 40%. Les moteurs plus puissants ont un meilleur rendement en production d’électricité, mais moindre en production de chaleur (dans les mêmes proportions). Les gros moteurs optimisés
pour le biogaz réalisent généralement un rendement allant de 40% à 50%. Les moteurs à gaz à allumage commandé équipent souvent des modules de cogénération électricité-chaleur installés en altitude, ou ceux dont la puissance est trop faible pour une turbine à gaz.
Moteurs à gaz à injection pilote Le moteur diesel à injection pilote peut remplacer le moteur à allumage commandé. Comme les moteurs de ce type ne sont produits qu’en petites séries, il est plus économique de transformer des moteurs diesel conçus pour des tracteurs ou des camions. Les moteurs à gaz à injection pilote s’utilisent de préférence pour brûler des gaz pauvres caractérisés par un pouvoir calorifique faible et un pouvoir antidétonant élevé. Le biogaz convient parfaitement pour alimenter les moteurs à injection pilote, sans devoir le raffiner à la qualité du gaz naturel. Sa forte teneur en CO2 lui assure un important pouvoir antidétonant,
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empêchant tout auto-allumage intempestif. Le carburant gazeux est aspiré en même temps que l’air comburant. L’allumage est assuré en injectant une faible quantité de carburant diesel, comme dans un moteur diesel standard. Cette injection se produit en permanence, pas seulement au démarrage et pendant la montée en température du moteur. Le «carburant d’allumage» (mazout ou biodiesel) est injecté en petites quantités, entre 4 et 10% du total. La valeur supérieure correspond au fonctionnement à charge réduite. 90% à 98% de l’énergie provient donc du gaz carburant. Compte tenu du taux de compression élevé (1/16 à 1/18), le moteur à injection pilote se distingue de celui à gaz à allumage commandé par un meilleur rendement et des coûts d’investissement inférieurs. Le moteur à injection pilote produit en revanche des émissions plus polluantes.
Le rendement: la grandeur qui fait la différence Le rendement en production d’électricité détermine la rentabilité d’une centrale de biogaz. On distingue plusieurs catégories de rendement, à savoir: • Dans un module de cogénération électricité-chaleur, le rendement mécanique est le rapport de la puissance mécanique générée par le moteur au pouvoir calorifique du combustible utilisé. Il dépend du type et de la taille du moteur. Une simplification abusive consisterait à confondre les rendements mécanique et électrique du module de cogénération électricité-chaleur. • Rendement de l’alternateur. Dans l’alternateur, l’énergie mécanique est transformée en énergie électrique. Le rendement des alternateurs se situe couramment entre 90 et 96%. L’énergie restante est dissipée par l’alternateur sous forme de chaleur. • Une autre grandeur importante est le rendement électrique, calculé en multipliant le rendement mécanique par le rendement de l’alternateur. Un exemple: rendement mécanique 40%, rendement de l’alternateur 94%, d’où un rendement électrique de (0,40 x 0,94) = 37,60%. • Rendement thermique. La transformation d’énergie dans le moteur produit, outre
Émissions de méthane imbrûlé Une partie du méthane (un gaz à effet de serre composant le biogaz) est relâché dans l’atmosphère avec les gaz d’échappement, sans être brûlé. Un catalyseur d’oxydation permet de régler le problème.
Ce module de cogénération électricité-chaleur de 150 kW de Liebherr est équipé d’un moteur à gaz. Photo: Ruedi Hunger
l’énergie mécanique, une certaine quantité de chaleur qui sera dissipée dans les gaz d’échappement, dans l’eau de refroidissement et par rayonnement thermique. Le rendement thermique, longtemps consi déré comme un aspect marginal, dépend du type et de la taille du moteur ainsi que de la quantité de chaleur récupérée. Il peut aller jusqu’à 55% et est supérieur au rendement électrique.
Modules de cogénération électricité-chaleur à hydrogène Même si l’hydrogène (H2) n’est pas le thème central du présent article, il relève
d’une technologie d’avenir, et les modules de cogénération électricité-chaleur à hydrogène méritent qu’on s’y arrête. L’éolien et surtout le solaire sont des énergies intermittentes: entre indisponibles et sur abondantes, tous les états sont possibles. La ville de Hassfurt (D) a choisi de produire de l’hydrogène par électrolyse en utilisant la technologie PEM (polymer electrolyte membrane = membrane à électrolyte polymère) pour stocker les excédents d’énergie éolienne ou solaire. Cet hydrogène sera ainsi disponible pour une utilisation différée, comme la production d’électricité, pour pallier une offre insuffisante
Avantages et inconvénients des moteurs à injection pilote et à gaz à allumage commandé Moteurs à injection pilote
Moteurs à gaz à allumage commandé
Avantages • Rendement électrique entre 30 et 40% • Rendement électrique 3 à 4% supérieur aux moteurs à allumage commandé • Équipement aussi adéquat pour les modules de faible puissance (inférieure à 100 kW) • Performances moins tributaires de la qualité du gaz • Moteurs économiques
Avantages • Rendement électrique entre 34 et 40%, mais seulement à partir d’une puissance de 300 kW • Disponibilité élevée • Respect de la TA Luft garanti • Maintenance réduite
Inconvénients • Nécessité d’un carburant d’allumage • Calaminage des injecteurs • Dépôts de suie sur les surfaces d’échange thermique • Maintenance plus contraignante • Émissions polluantes plus importantes • Équipement peu utilisé sur des modules d’une puissance supérieure à 500 kW • Disponibilité réduite
Inconvénients • Utilisation rare dans les modules d’une puissance inférieure à 100 kW • Teneur minimale nécessaire en méthane de (40) 45% • Prix d’acquisition élevé • Mauvais rendement électrique aux puissances inférieures à 300 kW • Équipement pas adéquat pour des groupes de secours
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ou stabiliser le réseau de distribution. Un module de cogénération électricité-chaleur standard de 200 kW de la société «2G Energy AG» a été rééquipé pour fonctionner au choix à l’hydrogène pur, au gaz naturel pur ou avec un mélange d’hydrogène et de gaz naturel. Le réservoir d’hydrogène actuel peut assurer au module de cogénération électricité-chaleur à hydrogène une quinzaine d’heures d’autonomie. Une batterie de stockage (8 MWh) complétée par deux réservoirs permet d’affronter efficacement un épisode prolongé de production éolienne et solaire quasi nulle (une situation que les Allemands désignent par le terme Dunkelflaute).
Conclusion L’hydrogène est appelé à devenir un important fluide de stockage pour l’utilisation différée du courant produit à partir de sources renouvelables. Photo: 2G Energie AG
Abréviations et terminologie
Module de cogénération électricité-chaleur
Le module de cogénération électricité-chaleur est une unité de couplage chaleur-force montée, livrée et exploitée «en bloc». L’équipement de base comprend un moteur ou une turbine à gaz et un alternateur. Dans ses statistiques annuelles sur les installations CCF, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) définit le module de cogénération électricité-chaleur comme un groupe moteur-alternateur d’une puissance pouvant aller jusqu’à 10 MWel. Selon ces statistiques, la Suisse comptait fin 2019 un total de 907 installations CCF en service, dont 859, définies comme petites (modules de cogénération électricité-chaleur < 10 MWel), cumulaient une puissance électrique nominale de 137,9 MWel. En 2019, les installations de biogaz rurales ont produit 160 GWh d’électricité (OFEN).
CCF
Les installations de couplage chaleur-force sont en principe des centrales thermiques combinant la génération d’électricité et de chaleur. Elles comprennent les modules de cogénération électricité-chaleur, les moteurs à gaz, les turbines à gaz et les centrales à cycle combiné gaz et vapeur. Dans la gamme des faibles puissances, citons également les micro-turbines à gaz, les piles à combustible et les moteurs Stirling.
CCC
– NEU Karat 9
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Une centrale à cycle combiné associe une turbine à gaz et une turbine à vapeur pour produire de l’électricité. Les gaz d’échappement de la turbine à gaz sont utilisés pour chauffer le générateur de vapeur à récupération de chaleur de la turbine à vapeur. La turbine à gaz et la turbine à vapeur entraînent chacune leur propre alternateur.
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– ON-OF
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Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com
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En 2019, l’Association des ingénieurs allemands a recensé 14 000 centrales de biogaz en Europe. Dans la même période, la Suisse comptait 112 installations agricoles en service. Comparé à la population de moteurs «normaux», les moteurs à biogaz équipant des modules de cogénération électricité-chaleur sont peu nombreux, d’autant plus qu’ils se répartissent sur au moins deux systèmes différents. Tous ont en commun une capacité à fonctionner 360 jours par an / 24 heures sur 24 à un régime de 1500 tr/min, une performance huit à dix fois supérieure à celle du moteur d’un tracteur au taux d’utilisation élevé. Les exploitants d’une centrale de biogaz peuvent mal se permettre une panne prolongée risquant de ralentir ou de bloquer la production de biogaz. 1 Une combustion stœchiométrique (ou neutre) est une combustion complète sans excès ou défaut d’air. Un tableau synthétique comportant des informations utiles sur les centrales au biogaz peut être téléchargé sur le site de l’ASETA www.agrartechnik.ch − Zeitschrift − Download (seulement en allemand)
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Avant (en bas) – après (en haut): l’effet du brossage est bien visible.
d’électricité et donc sur la rétribution dont bénéficie l’exploitant. «La plupart de nos clients sous-estiment l’effet positif d’un nettoyage efficace», souligne Anton Kaufmann. Anton Kaufmann fait rouler le robot sur les panneaux. Photo: Dominik Senn
Nettoyer les panneaux pour gagner du courant On sous-estime la nécessité de nettoyer régulièrement les panneaux photovoltaïques. Mais la baisse de rendement due à la saleté peut atteindre jusqu’à 30 %. Dominik Senn
Pratique et maniable Le robot de nettoyage peut être utilisé sur une grande variété de toitures. Il peut y être acheminé à bras d’homme, où il est ensuite piloté à distance au moyen d’une télécommande. Pour les toits présentant plus de 30 degrés de pente, le robot doit être arrimé. Les mesures de sécurité sont applicables au robot, mais aussi à l’opéra teur qui, dans tous les cas, effectue le net toyage de manière sécurisée. «Avec ses deux brosses, le robot permet d’obtenir un très bon résultat. Un deuxième pas sage ne s’impose que dans des cas excep tionnels», explique notre interlocuteur.
Récurage écologique À Kleinwangen (LU), les frères Anton et Rolf Kaufmann exploitent un domaine orienté vers la production laitière et la culture de pommes de terre. Ils pro posent aussi des travaux agricoles à fa çon (semis, fauchage, ensilage) et une autre prestation: le nettoyage d’instal lations photovoltaïques. «Nous possé dons en propre une centrale solaire de 2500 mètres carrés; nous avons cherché comment nettoyer ses panneaux afin de leur assurer un rendement maximal», ex plique Anton Kaufmann. «Nous sommes tombés sur un robot de nettoyage pra tique à utiliser et d’un usage aisé sur des toits très différents.»
Augmentation de rendement «Garder les modules solaires propres, c’est s’adjuger de la monnaie sonnante et trébuchante», explique Anton Kauf
mann. «Les mesures effectuées sur nos toits solaires montrent que les rende ments s’améliorent de 20 %, voire plus, après nettoyage.» D’expérience, on sait aussi que les toits des bâtiments agri coles se salissent plus que ceux en zones résidentielles.
L’inclinaison, l’environnement et la météo En outre, l’inclinaison du toit, la présence à proximité d’autres installations telles que des dispositifs de ventilation et le temps ont également une influence di recte sur le salissement des panneaux. Les toits peu inclinés, mais aussi la fonte de la neige favorisent le dépôt, la formation et l’accumulation d’impuretés et de résidus sur les modules, réduisant ainsi leur ren dement. Or, toute réduction de ce dernier a un impact négatif sur la production
«Nous sommes également fiers de faire fonctionner notre installation avec de l’eau purifiée par osmose. Cela signifie que nous n’utilisons aucun produit chi mique et, d’autre part, cela donne un meilleur résultat de nettoyage sans ré sidus.» À cette fin, les Kaufmann ont équipé leur centrale d’une installation à osmose mobile. Il suffit de disposer sur place d’un raccordement au réseau d’eau et d’une prise électrique.
Sur les toits, on s’assure! Il faut s’assurer lorsqu’on travaille sur un toit. On peut installer des filets anti chutes ou carrément un échafaudage. L’opérateur doit porter un équipement de protection individuel (EPI).
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Le New Holland «T5.130 AC» tout équipé avec chargeur frontal, broyeur et épareuse à l’arrière.
Photos: Heinz Röthlisberger et Roman Engeler
Bon pour le service! Les quatre modèles de la gamme «T5» de New Holland équipés de moteurs conformes à la norme 5 ont été présentés en 2018 à l’Eima à Bologne (I). Technique Agricole a été agréablement surprise par le «T5.130» à transmission «AutoCommand». Roman Engeler et Heinz Röthlisberger
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Les tracteurs New Holland de la gamme «T5» couvrent les plages de puissance de 80 à 140 chevaux, très répandues en Suisse. Ils se déclinent en de nombreux modèles, avec une multitude de variantes de transmissions. Technique Agricole a pu essayer un «T5.130» à transmission «AutoCommand» à variation continue lors de la remise de ce véhicule à l’armée suisse. Il était équipé d’outils correspondants à l’usage qui en sera fait sur les places d’armes.
130 chevaux. Et le couple atteint 610 Nm. Au ralenti, ce moteur «tombe» automatiquement les tours à 650 tr/min, par souci d’économie. Un module compact et complet sans entretien «Eco Blue High eSCR-2» avec catalyseur d’oxydation diesel mais sans recirculation des gaz veille à purifier les émissions. L’accès aux radiateurs est aisé. Tout est rangé sous le capot, qui montre un certain embonpoint, mais pas au point de perturber la vue vers l’avant.
Un moteur qui a fait ses preuves
Une construction compacte
Sous le capot ronronne le même moteur de 4,5 litres Fiat Powertrain Technologies, FPT pour les intimes, que celui équipant les modèles «T6» d’entrée de gamme. Puissance nominale? 120 chevaux à 2200 tr/min. Puissance maximale ISO?
À vide, le modèle de base «T5.130» pèse 5,2 tonnes; son poids total autorisé atteint 8,8 tonnes. Il pèse 5,9 tonnes une fois doté des équipements usuellement demandés en Suisse (relevage et prise de force frontaux, pneus de 600 et distribu-
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teurs supplémentaires). Pour l’exécution spéciale «Armée suisse» dûment renforcée et réservée aux places d’armes, ce poids total monte même à 10,3 tonnes. Côté mensurations, l’empattement fait 2,49 mètres, 19 cm de moins qu’un «T6». Le rayon de braquage est de 4,2 mètres, les roues tournent à 55 degrés maximum pour les essieux sans suspension et avec des pneus de 320. Les «T5» possèdent une cabine «Horizon». Elle est plus spacieuse et, selon le fabricant, bien plus silencieuse – 72 dB(A) – que la «VisionView» qui équipe les modèles à boîte mécanique «ElectroCommand». Grâce aux vitrages généreux, à la fenêtre de toit en option et aux grands rétroviseurs, la visibilité est carrément panoramique. Le mince tuyau d’échappement se fait tout petit derrière le montant droit.
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Un équipement spécial: le siège pivotant et le poste de conduite réversible.
Un habitacle bas est en option, qui améliore encore la visibilité lorsqu’on travaille au chargeur frontal. La hauteur totale est réduite de 14,5 cm avec cette cabine basse pour culminer à 2,7 mètres avec des pneus de 34 pouces. Vibrations et secousses sont bien absorbées par le siège du conducteur, la cabine et la suspension avant. L’essieu avant «Terraglide» peut être réglé manuellement, par exemple, pour faciliter l’accouplement d’outils frontaux. Il dispose aussi d’une mise à niveau automatique en position centrale, qui fonctionne indépendamment de la charge sur l’essieu.
Quatre programmes d’allures Toutes les commandes importantes du moteur, de la transmission et de l’hydraulique sont placées sur l’accoudoir réglable électriquement. La transmission à variation continue est mariée à trois modes d’avancement: automatique, à régulateur de vitesse, proportionnel à la prise de force. Un programme manuel complète l’ensemble. Le réglage sur trois niveaux de la progressivité de l’accélération et de la décélération prédestine la transmission «AutoCommand» aux plus vastes exigences. Un contrôle d’arrêt actif et le vigoureux frein de stationnement sont des gages de sécurité. La transmission n’est pas intégralement à variation continue; le passage entre les deux étages se fait sous charge vers 11 km/h. Il est à peine perceptible, mais améliore le rendement de l’ensemble. Le régime minimum du moteur se règle avec les «gaz à main»; un bouton rotatif fixe le régime maximum. En mode automatique, la vitesse est contrôlée avec la pédale d’accélérateur. Ou alors avec le joystick. Lorsqu’il est relâché, il revient en
position médiane et la vitesse se stabilise. La vitesse maximale peut être réglée à l’aide d’une molette. Il s’agit alors de la vitesse du régulateur; la course de la pédale et celle du joystick sont neutralisées. Si on conduit au joystick et qu’on passe à une allure supérieure, le tracteur accélère même si l’on ne pousse pas le levier vers l’avant. Cette manœuvre demande une certaine habitude. Les nombreuses pages du menu de l’écran couleur tactile permettent d’intervenir sur une foule de fonctions, y compris celles commandées via l’Isobus de classe 3. Des affichages supplémentaires, programmables individuellement, peuvent être affichés sur le tableau de bord.
Hydraulique et relevages Le tracteur peut être équipé de quatre distributeurs arrière, dont deux à commande électronique. Trois autres distributeurs électroniques peuvent être installés dans l’espace entre les essieux ou, si nécessaire, à l’avant. Le relevage arrière à contrôle électronique et crochet de catégorie 3 peut relever 5,5 tonnes, voire 6,2 tonnes avec des vérins supplémentaires. À l’avant, la capacité est de 2,25 tonnes. Côté prise de force, il y a le choix entre une 540/540E/1000 ou une 540/1000/1000E, tous régimes à démarrage progressif.
Conclusion Le New Holland «T5.130» avec transmission à variation continue s’est révélé être un tracteur polyvalent, agile et maniable, facile à conduire. Il est étonnant de voir ce que l’on peut faire avec un véhicule de série en utilisant une large gamme d’équipements supplémentaires fournis ici par la maison Studer à Lyssach (BE). Dans le
L‘accoudoir «Sidewinder II» s’ajuste électriquement. Il regroupe l’écran et, à portée de main, les commandes de la transmission et de l’hydraulique.
La suspension avant «Terraglide» peut être réglée manuellement.
cas présent, il y a le siège pivotant pour conduite inversée, des renforts pour tracter des supports de tir pesant jusqu’à 80 tonnes ou des raccords pour toute une gamme de systèmes de freinage. Côté prix, compter pour un «T5.130 AC» une somme à partir de 139 200 francs, TVA comprise.
Le New Holland «T5.130 AC» en chiffres Moteur: 4-cylindres de 4,5 l; étape 5 avec «Eco Blue High-eSCR-2»; puissance nominale 120 chevaux à 2200 tr/min (ISO TR 14 396-ECE R120); couple 610 Nm Transmission: à variation continue «AutoCommand» à deux gammes PDF: 540/540E/1000 ou 540/1000E/1000 Hydraulique: pompe à pistons axiaux à détection de charge; débit 110 l/min sous 200 bar; pompe auxiliaire de direction; 4 distributeurs arrière, 3 au centre Capacité de relevage (AR/AV): 5,5 t/2,25 t Dimensions: poids à vide 5,2 t; poids total autorisé 8,8 t; longueur 4,4 m; largeur 2,29 m; empattement 2,49 m Prix: dès CHF 139 200.– (TVA incluse) Données du constructeur
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Le révolutionnaire vert L’«e-Worker» de Merlo est un chargeur télescopique entièrement électrique compact. Ainsi, le constructeur italien a désormais dans son catalogue un produit vraiment «vert» avec lequel il veut s’imposer sur marché des chargeurs électriques. Roman Engeler
Merlo propose maintenant son «e-Worker», un chargeur télescopique entièrement électrique. Tout de vert vêtu, il est aussi doté de «valeurs vertes» qui devraient convaincre les acquéreurs potentiels. Photo: Merlo
C’est au salon Agritechnica 2019 que le nouveau manouvrier électrique Merlo a été dévoilé. Depuis lors, le constructeur italien a construit deux exemplaires de préséries de cet «e-Worker» à la robe vert pomme emblématique de la marque. Ils sont donc «verts» à tous les niveaux. Un de ces chargeurs a tourné en Suisse en décembre pour des démonstrations. Technique Agricole en a pris les manettes.
Fabrication compacte L’«e-Worker» se positionne dans l’entrée de gamme Merlo, en raison de sa relative petite taille par rapport aux produits clas38
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siques de ce constructeur. Il offre une capacité de levage de 2,8 tonnes jusqu’à une hauteur de 4,8 mètres et pour une portée 2,6 mètres au maximum. Toutefois, sa petite taille le rend intéressant pour les utilisations en intérieur, notamment dans les étables. Cet «e-Worker» se distingue des prototypes ou des concepts d’autres fabricants. Il s’agit en effet d’une toute nouvelle construction à entraînement électrique. Les ingénieurs ne se sont pas contentés de remplacer le moteur par une batterie et de monter des moteurs électriques dans les volumes restants. L’idée de renoncer
aux quatre roues motrices dont est systématiquement doté ce genre d’engins doit s’incrire dans le prolongement de cette démarche. Les roues arrière motrices ont un angle de butée généreux. Du coup, le rayon de braquage (mesuré à hauteur du bras) atteint 2,44 mètres sur la version deux roues motrices et 3,4 mètres sur celle à traction intégrale.
Valeurs internes L’«e-Worker» dispose également de mécanismes de pilotage innovants. L’engin est disponible en versions 60 chevaux (2 RM) et 90 chevaux (4 RM). La transmis-
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Vue dans la cabine sur l’affichage des instruments et sur le joystick capacitif. Photos: Roman Engeler
sion à variation continue est commandée par un logiciel développé récemment. Ce programme intègre le couple et le régime des moteurs électriques de chaque roue et détermine la vitesse adéquate du chargeur télescopique en toutes conditions de marche. Si une roue patine, le couple développé sur les autres roues s’ajuste automatiquement. Une gestion intelligente doit également servir à optimiser le fonctionnement et l’usure de la batterie. En standard, le chargeur est doté d’une batterie au plomb; mais l’acheteur plus exigeant pourra opter pour un modèle lithium-ion en option. Le logiciel surveille en continu la consommation d’énergie instananée et moyenne du véhicule. Selon le constructeur, la consommation est de 6 kW par heure. Un chargeur spécial permet une recharge complète en 9 heures. L’autonomie est indiquée à hauteur de 6 à 8 heures. Le pack de batteries peut être chargé et déchargé de l’engin avec un transpalette.
Un des trois moteurs électriques installés sur le «e-Worker 24.5-90 4WD» assure l’entraînement de l’hydraulique.
L’accouplement d’outils se fait au moyen des raccords «ZM-1» avec verrouillage hydraulique intégré.
composants hydrauliques. En marche arrière toujours, un signal lumineux bleu supplémentaire annonce l’approche du véhicule aux personnes présentes aux abords de la trajectoire.
ment). Le déblocage ne peut se faire que par le repli du bras.
Trois moteurs électriques Trois moteurs électriques sont installés sur le «e-Worker 25.5-90 4WD». Deux d’entre eux sont prévus pour entraîner les deux roues avant et le troisième pour l’essieu arrière et le système hydraulique. Le circuit hydraulique est à détection de charge et à répartition de débit, Load Sensing et Flow-Sharing. La pompe fournit 42 l/min sous 210 bars, ce qui permet de travailler rapidement. La conduite se fait par le joystick capacitif. Il ne réagit que lorsqu’on le tient fortement, ce qu’affiche un témoin vert. La vitesse maximale de l’engin est de 22 km/h. On doit pouvoir franchir des pentes jusqu’à 40 %. La capacité de remorquage homologuée de 6 tonnes permet de tracter des remorques de taille petite à moyenne.
Conclusion Lors de la démonstration, l’«e-Worker» a fait preuve d’une étonnante maturité et a convaincu par ses performances. Si les émissions de gaz d’échappement sont absentes, les ingénieurs devront s’efforcer de réduire le bruit assez énervant du système hydraulique avant le lancement de la production en série prévu pour juillet 2021. Merlo n’est pas le seul constructeur à présenter des chargeurs télescopiques électriques comme l’«e-Worker». Faresin ou JCB l’ont déjà fait. Toutefois, Merlo semble être le seul à atteindre la dernière ligne droite précédant la fabrication en série. En effet, les Italiens veulent déjà fabriquer une centaine d’engins cette année et les commercialiser. Bien que le prix de vente n’ait pas encore été communiqué, il paraît que des commandes ont déjà été passées en Suisse.
Bonne vue panoramique On a une excellente vision panoramique depuis la cabine certifiée aux normes internationales de structure de protection contre les chutes d’objets et le renversement (FOPS et ROPS). D’une largeur d’à peine 80 cm, elle ménage un espace suffisant pour les jambes. Le toit vitré protégé par une forte tôle perforée permet de toujours garder la flèche à l’œil. Les dimensions du véhicule sont respectables: il mesure 3,28 mètres de longueur, 1,67 mètre de large et 1,96 mètre de haut pour un poids à vide de 4,5 tonnes. Le rapport poids/puissance atteint ainsi 50 kg/cheval sur la version 90 chevaux à traction intégrale. Sur le modèle de démonstration, un signal acoustique de marche arrière se superposait au chuintement énervant des
Des composants qui ont fait leurs preuves L’accouplement des outils est propre au concept Merlo, avec le système d’accrochage ZM-1 à verrouillage hydraulique actionné de la cabine. Les circuits hydrauliques peuvent être branchés sous pression, sachant qu’il faut alors visser les raccords à la main. Une nacelle pour deux personnes peut aussi être montée. Grâce à la télécommande intégrée on peut mettre en mouvement à la fois la flèche et tout le chargeur qui fonctionne alors comme une plate-forme élévatrice. À droite du petit écran, sur le tableau de bord, trois lampes indiquent l’état de charge de la flèche. Le bras télescopique se bloque en cas de menace de surcharge (risque de bascule-
Le Merlo «e-Worker 25.5-90 4WD» en chiffres Moteurs électriques: 3,66 kW/90 ch Batterie: au plomb acide (standard) ou au lithium-ion (option) Transmission: à variation continue, une plage de vitesses et un inverseur Capacité de levage: 2,5 t max.; 1,5 t à hauteur maximale Hauteur de levage maximale: 4,8 m; portée maximale 2,6 m Poids à vide: 4,5 t Dimensions: largeur 1670 mm; hauteur 1950 mm; longueur 3280 mm; garde au sol 260 mm Prix: pas encore défini Données du constructeur
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En savoir plus | Pratique
Dans un troupeau de 60 à 80 vaches, un système de repérage n’apporte aucun gain de temps par rapport à la localisation manuelle des animaux. Photo: Ofag
Géolocalisation et diagnostic des maladies dans les élevages laitiers Les systèmes de repérage simplifient-ils la localisation des animaux? Font-ils gagner du temps par rapport à une localisation manuelle? Des spécialistes ont tenté d’y voir clair lors du 22e colloque sur la science du travail qui s’est tenu à Tänikon en 2020. Ruedi Hunger
Tout éleveur digne de ce nom est fier de connaître son cheptel. Toutefois, cela n’est plus aussi évident lorsque le nombre de têtes de bétail approche la centaine et que les vaches sont massées dans un espace relativement petit. L’arrivée sur le marché d’un nombre croissant de systèmes de gestion de troupeau intégrant une fonction de localisation en temps réel n’est sans doute pas due au hasard. Pour promouvoir leurs systèmes, les constructeurs mettent certes 40
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en avant des fonctions telles que la détection des chaleurs ou des boiteries, mais ils font également valoir un important gain de temps lors d’une activité de routine nommée «localisation des animaux». Le gain de temps réel de ces systèmes n’a été corroboré par une étude scientifique sérieuse que tout récemment, effectuée par l’université technique de Munich, la haute école de Weihenstephan-Triesdorf et l’institut agricole du Land de Bavière à Freising.
Les différents systèmes Les chercheurs ont choisi d’étudier deux variantes avec et deux variantes sans système de localisation. Les deux premières utilisaient chacune un système différent, tandis que les deux dernières faisaient appel l’une aux collaborateurs de l’exploitation, l’autre à des personnes extérieures pour localiser les animaux. Les performances des quatre variantes ont été consignées sous forme d’enregistrements
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qu’une personne étrangère à l’élevage met beaucoup plus longtemps à localiser un animal donné du troupeau.
Un véritable défi: le diagnostic des maladies
Le diagnostic précoce des boiteries dans un troupeau de vaches revêt une importance capitale. Photo: Ruedi Hunger
vidéo. L’étude a été réalisée sur un trou peau de 60 vaches. Les essais ont d’abord révélé une dif férence significative entre les deux systèmes de repérage étudiés, à savoir une durée de localisation moyenne de 42,33 cmin (= centièmes de minute) pour le système «CowView», contre 58,85 cmin pour le système «Nedap». La variante «sans système de repérage, loca lisation par les collaborateurs» s’est avé rée assez semblable aux deux variantes utilisant un système de repérage. La qua trième variante («sans système de repé rage, personnes étrangères à l’exploita tion») a en revanche produit un résultat clairement différent (110,31 cmin).
La différence est due à l’application À première vue surprenants, les écarts entre les systèmes «CowView» et «Ne dap» s’expliquent par une différence de 100 % de la temporisation entre les étapes «ouverture de l’application» et «saisie du numéro de la vache à locali ser». Autrement dit, l’écart est dû exclusi vement au logiciel des applications res pectives. Les éventuelles différences de puissance de calcul ou de couverture par le réseau WiFi n’ont pas été étudiées. Quant aux variantes sans système de repérage, force est de constater que la connaissance du troupeau et des animaux qui le composent permet au personnel de l’élevage de faire jeu égal avec les sys tèmes de repérage. Il est toutefois permis de penser qu’à mesure que le troupeau s’agrandit (100, 120 vaches ou davan tage), le personnel sera moins efficace pour localiser les animaux et que les sys tèmes de repérage finiront par l’empor ter. Inversement nous pouvons affirmer que dans une étable hébergeant moins de 60 à 80 vaches laitières, un système de repérage ne procure aucun avantage tangible. Sans surprise, nous constatons
À mesure que le troupeau s’agrandit, la détection des «maladies dues à la pro duction» telles que les boiteries des vaches se complique. L’observation indivi duelle des animaux ne peut plus être as surée de manière satisfaisante, ou alors au prix d’un surcroît de travail qui finit par se répercuter sur les coûts. Les boiteries posent problème non seulement par leur aspect économique, mais aussi du point de vue du bien-être animal. Le fait que la productivité des vaches soit étroitement liée à leur bien-être ne fait que souligner l’importance d’une détection précoce des boiteries.
Diagnostic numérique Des recherches menées dans les élevages laitiers modernes par l’université tech nique de Munich ont démontré le bien-fondé de l’intégration, au sein du système de gestion des boiteries, d’un réseau de capteurs numériques. Plus les troupeaux augmentent en taille, plus le diagnostic des cas de boiterie et la déter mination du taux de prévalence des boi teries* constituent une charge de travail importante. Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont doté le système de traite automatique d’un réseau de caméras fai sant appel à une technique d’éclairage
adaptive. Un algorithme d’apprentissage a été développé et la précision des résul tats vérifiée. Le système existant a été op timisé au point d’assurer une améliora tion continue de la sécurité du diagnostic au service du troupeau par la composante d’apprentissage automatique.
Détection et surveillance La détection des boiteries et la surveil lance de l’efficacité des traitements font de plus en plus appel à des méthodes au tomatisées ou combinées, à même d’as surer un diagnostic numérique précoce de la maladie sans embauche de main d’œuvre supplémentaire. Le modèle de prédiction développé pour la détection automatique des boiteries repose sur des paramètres de comportement généraux ou sur la ligne dorsale extraite des don nées vidéo en 3D. Les recherches sur les paramètres objectifs des animaux, les pa ramètres individuels de chaque vache et les particularités typiques de chaque race restent cependant à approfondir.
Conclusion La détection automatique des boiteries fait considérablement reculer la préva lence de ces maladies, ce qui permet des économies de main-d’œuvre. De même, la possibilité d’intervenir à un stade pré coce de la maladie réduit les frais de vété rinaire. * Taux de prévalence des boiteries = pourcen tage des animaux malades à un instant donné ou sur une période déterminée.
Les quatre variantes de l’essai sur le temps de travail
Localisation des animaux
Avec système de repérage
Système Nedap
Sans système de repérage
Système CowView
Personnes extérieures
Collaborateurs
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La numérisation et l’intelligence artificielle relatives à l’élevage animal suscitent souvent des craintes chez les consommateurs. Seule la connaissance de leur utilisation peut les atténuer. Photo: Ruedi Hunger
Intelligence artificielle: menace ou opportunité? Les facteurs qui poussent à utiliser des outils numériques basés sur l’intelligence artificielle sont le manque de main d’œuvre qualifiée, la pression des coûts, les exigences en matière de documentation et la complexité croissante des décisions à prendre. L’agriculteur peut alors se sentir dépassé. Ruedi Hunger
L’expression «intelligence artificielle» est apparue aux États-Unis au milieu des années 1950. De nos jours, les systèmes qui se fondent sur l’intelligence artificielle sont des logiciels développés par les humains. Ces logiciels perçoivent leur environnement par la collecte de données, leur inter prétation (structurée ou non). Ils en tirent des conclusions ou traitent des informations qui en dérivent, et décident de la meilleure action possible pour atteindre l’objectif donné. Une intelligence artificielle digne de confiance se distingue, tout 42
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au long de son cycle de vie, par le respect des lois et règlements, par la garantie d’une haute probité éthique ainsi que par sa robustesse technique et sociale.
Viser la crédibilité Dans sa conférence donnée en 2020 au 22e colloque sur la science du travail à Tänikon (TG), Reiner Brunsch, de l’institut d’ingénierie agricole et de bioéconomie de Potsdam (D), a abordé les exigences particulières envers l’intelligence artificielle, elle qui est amenée à prendre
La maîtrise des coûts reste un facteur déterminant «L’agronome allemand Ludwig-Wilhelm Ries, fondateur et pionnier de l’enseignement professionnel d’agriculture, se plaignait en 1942 déjà que le travail était quasiment déterminé par la pertinence des coûts en sciences agricoles. L’aspect économique ne s’est pas amélioré de manière significative, même à l’ère de l’automatisation.» Reiner Brunsch
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des décisions relatives aux animaux. Reiner Brunsch a souligné que la grande attention accordée actuellement par la société à la thématique du «bien-être animal» montrait clairement que la poursuite de la mécanisation du milieu de vie de nos animaux de ferme ne sera pas acceptée purement et simplement. Cela signifie que si l’on veut ouvrir la voie à une participation adéquate de l’agriculture aux possibilités offertes par l’intelligence artificielle, il est nécessaire d’en assurer la crédibilité dans l’opinion publique. Dans ce contexte, on sera face au défi de prendre en compte les «intérêts» des animaux d’élevage du point de vue de l’agriculteur bien sûr, mais également de celui du consommateur.
Le facteur du bien-être «Actuellement, nous sommes encore loin de pouvoir utiliser le degré de bien-être de chaque animal de ferme comme paramètre de l’intelligence artificielle pour une gestion socialement acceptable dans l’étable», a déclaré l’orateur. Et Reiner Brunsch de poursuivre: «Même si cela devait être possible à l’avenir, la vache resterait ‹déchirée›
entre les trois objectifs contradictoires du développement durable*, et avec elle, celui qui doit prendre les décisions – qu’il s’agisse de l’homme ou de l’intelligence artificielle.» Il est donc urgent de mener un débat sociétal clair et structuré et de ne pas demander toujours davantage d’argent publique pour améliorer le bien-être animal.
Mutation du travail humain Le besoin de tenir compte du bien-être animal de manière neutre et de l’utiliser comme variable de gestion est général. Les systèmes basés sur l’intelligence arti ficielle peuvent y contribuer de manière importante, sans cependant résoudre tous les problèmes. La numérisation, et avec elle l’utilisation de l’intelligence artificielle, donne souvent l’impression que l’importance du travail humain diminue dans le processus de production agricole. S’y ajoute l’argument que les robots fonctionnent à moindre coût et sans incertitudes sur le plan social. Pour cette raison, la production de «savoir contextuel» est une condition préalable indispensable pour réussir dans certains cas particuliers. Promouvoir ce savoir contextuel auprès du grand public
impli que des efforts conséquents de la part des exploitants agricoles, compte tenu de la distance, fréquente entre les agriculteurs et les consommateurs.
Conclusions L’intelligence artificielle est déjà très répandue dans les systèmes de production agricole, à l’étable et à l’extérieur des exploitations, auprès des prestataires de services. Reiner Brunsch a souligné l’absence de directives spécifiques à la branche agricole pour la mise sur pied de systèmes d’intelligence artificielle crédibles. Selon lui, un premier pas pour renforcer la confiance pourrait être fait par tous les fournisseurs de machines, de biens et de services s’ils signalaient clairement le recours à des systèmes basés sur l’intelligence artificielle. L’agriculteur aurait ainsi la possibilité d’expliquer à ses clients le rôle de l’intelligence artificielle dans l’élaboration des produits. C’est ce qu’on appelle «la transparence» dans le langage courant. * Les trois objectifs du développement durable: efficacité économique, solidarité sociale et responsabilité environnementale
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Un système «TIM» (tractor implement management) agit sur les processus de travail du tracteur. Pendant le pressage, le tracteur est arrêté et l’ouverture de la porte ainsi que l’action de l’éjecteur de balles sont commandés par la presse. Photos et schémas: Innovation Farm
Quand la presse commande le tracteur Avec la fonction Isobus «TIM», l’outil prend le contrôle du tracteur. Ainsi, les performances seraient augmentées et le conducteur serait soulagé. L’Innovation Farm Wieselburg a testé ces affirmations lors d’un essai. Josef Penzinger, Georg Ramharter, Franz Handler et Markus Gansberger*
Qualité de balles constante, augmenta tion des performances et soulagement du chauffeur: telles sont les caractéristiques utilisées par Krone pour promouvoir ses presses à balles rondes équipées de la nouvelle fonction Isobus «TIM» (abrégé de l’anglais tractor implement management, traduit en français gestion du trac teur et de l’outil). La particularité de cette fonction tient au fait que c’est l’outil atte
* Georg Ramharter est collaborateur scientifique chez Josephinum Research. Franz Handler et Markus Gansberger enseignent et font des recherches au Francisco Josephinum et à l’institut de recherche BLT Wieselburg. Josef Penzinger est conseiller agricole indépendant.
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lé qui commande le tracteur. Une fois le diamètre de balle souhaité atteint, le trac teur est arrêté et la balle est automati quement libérée une fois le liage terminé. L’Innovation Farm Wieselburg a utilisé une presse Krone «Comprima V150 XC» et un Deutz Fahr «6155.4 TTV» pour tes ter cette technologie. Grâce à une colla boration entre les constructeurs et la re cherche, l’Innovation Farm Wieselburg évalue et met à disposition des solutions utilisables par les exploitations agricoles modernes.
Les exigences «TIM» est basé sur Isobus classe III, ac tuellement le plus haut standard de com
munication des machines par Isobus. Un ajustement du pack Isobus entre le trac teur et la machine est la condition pré alable nécessaire à la communication entre les machines. Il est possible que des mises à jour des logiciels ou une libération des fonctions Isobus soient nécessaires. En outre, le tracteur doit être équipé d’une transmission à variation continue, de deux distributeurs hydrauliques à com mande électrique et d’un retour libre. La presse a besoin d’un éjecteur de balle. Ceci afin de s’assurer que la balle termi née s’immobilise suffisamment loin de la porte pour qu’elle ne gêne pas sa ferme ture. Des capteurs installés sur la presse surveillent cet éjecteur.
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Cet attelage compatible «TIM» composé d’un Deutz-Fahr «6155.4 TTV» et d’une presse Krone «Comprima V150 XC» a été utilisé pour cet essai.
Fonctionnement Une fois que tous les réglages nécessaires à la presse sont faits, le «TIM» est activé en appuyant quatre secondes sur un bouton et le pressage peut commencer. Il est recommandé de définir le régime de la prise de force en utilisant le sélecteur de régime et de définir l’avancement du tracteur par la pédale. Après la descente du pick-up, le fourrage peut être chargé et la fonction «TIM» peut démarrer. Pour ce faire, il suffit d’activer le bouton «Play» sur le terminal de la presse. Il est encore nécessaire de confirmer l’autorisation d’accès aux fonctions «TIM». En cliquant sur «Confirmer/Accept» sur le terminal du tracteur, on autorise la presse à accéder à la transmission et au distributeur hydraulique responsable de l’ouverture de la chambre de pressage. On peut maintenant commencer le remplissage de la chambre. Une fois le diamètre défini atteint, le filet est lancé et le tracteur automatiquement arrêté. Lorsque le liage est terminé, la presse agit sur le distributeur hydraulique et ouvre la chambre de pressage. L’éjecteur pousse la balle hors de la
presse et assure une place suffisante pour la fermeture de la porte sans encombre. Un capteur qui surveille la position de l’éjecteur joue ici un rôle important. Si l’éjection s’est bien déroulée et que l’éjecteur est à nouveau en position initiale, la presse peut ordonner la fermeture de la porte de la chambre de pressage. Il est ici important que le distributeur hydraulique ne se trouve pas en position flottante, mais en position neutre. Après un cycle réussi, il faut activer la pédale d’avancement afin de lancer un nouveau processus de pressage. Une nouvelle confirmation d’accès à la fonction «TIM» n’est nécessaire que si l’automatisme a été interrompu par exemple par une marche arrière.
est faite au moyen d’un système de mesure dynamique embarqué. Les temps ont été relevés lors de quatre variantes d’essais. Un conducteur expérimenté et un novice ont chacun travailler avec et sans la fonction «TIM». Tous les autres paramètres étaient identiques pour les quatre variantes. La vitesse d’avancement a aussi été définie en amont afin de garantir une certaine réserve de performance et d’éviter que des irrégularités des andains ne viennent perturber le déroulement de l’essai. Il était de plus nécessaire de choisir une vitesse identique pour toutes les variantes afin que les temps d’arrêt soient toujours identiques et donc comparables. Les résultats du test ne donnent dès lors aucune indication sur le débit maximal que la Krone «Comprima» peut atteindre.
Augmentation significative de la performance Sous les conditions de test décrites précédemment, le temps total pour le pressage, le liage et l’éjection sans activation de la fonction «TIM» était de 84 secondes. Comme «TIM» n’a aucune influence sur le temps de pressage, il est possible de com-
La conception de l’essai L’essai vise à définir l’influence de la fonction «TIM» sur la qualité des balles, le soulagement du conducteur ainsi que sur le temps de pressage par balle et le nombre de balles réalisées en une heure. La détermination du temps nécessaire par balle pour chaque étape du processus, à savoir le pressage, le liage et l’éjection,
Le bouton d’activation de la commande «TIM» est installé sur l’accoudoir du tracteur.
Le processus de pressage avec la fonction «TIM» Enclencher «TIM»
Remplir la chambre de pressage
Patienter durant le liage par filet
TIM Accorder le droit d’accès
Arrêter la machine
Répéter le processus
Éjecter la balle
TIM Ouvrir la chambre de pressage
TIM
TIM
Fermer la chambre de pressage
Le système «TIM» intervient plusieurs fois pendant le pressage: il arrête le tracteur, ouvre et ferme la porte de la chambre de pressage en s’assurant de l’éjection de la balle.
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Pour qu’Isobus fonctionne sur le terrain Le standard Isobus a été créé voici une vingtaine d’années. Isobus est l’abréviation de la norme «ISO 11783». ISO est l’organisation internationale de normalisation et BUS est l’acronyme du terme anglais binary unit system, traduit «système binaire de raccordement». Un système BUS sert au transfert de données entre plusieurs participants utilisant une voie de transmission commune. Le but original était de n’installer qu’un seul terminal dans le tracteur pouvant commander les outils de plusieurs fabricants. Comme la norme s’est constamment étendue en englobant les fonctionnalités, Isobus s’est développé comme un instrument central pour l’échange de données standardisé et indépendant du constructeur entre le tracteur, les outils et les systèmes de gestion de l’exploitation. La fonctionnalité «TECU» («Tractor ECU basic») est la base de l’Isobus. Elle confirme que le tracteur dispose d’un ordinateur compatible Isobus et que les données Isobus comme la vitesse, le régime de la prise de force, etc. sont mises à disposition des outils disposant de l’Isobus. Les prises Isobus installées à l’arrière et dans la cabine pour les outils et le terminal font partie de cette fonctionnalité. La fonctionnalité «UT» («Universal Terminal») garantit qu’un terminal peut commander différents outils par Isobus. Pour ce faire, il est nécessaire que les terminaux du tracteur et de l’outil disposent de la fonctionnalité «UT». Si celle-ci n’est disponible que sur un appareil, l’outil ne peut pas être commandé. «AUX» (auxiliary control ou commande auxiliaire) permet que des éléments de commande du tracteur, par exemple des boutons définis sur le Multicontroller ou sur un joystick électrique, puissent être attribués à des fonctions définies. On rencontre les deux standards «AUX-O» (initiale du mot old, vieux) et «AUX-N» (initiale du terme new, nouveau), qui ne sont pas compatibles entre eux. La fonctionnalité «TC» (task controller, soit contrôle des tâches) est en général intégrée au terminal. Elle est nécessaire quand des données doivent être transmises à l’outil pour la réalisation d’un travail. Le «task controller» est lui aussi nécessaire quand des données concernant un travail réalisé doivent être documentées via Isobus. Le «task controller» assure aussi la
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liaison avec le logiciel de gestion de l’exploitation. Si la commande du travail et l’enregistrement de données doivent être géoréférencés, donc spécifiques à un lieu, un système de navigation doit être relié à l’Isobus et la fonction «TC GEO» doit être installée sur l’outil et sur le terminal. La régulation de la fumure au moyen d’une carte d’application est un exemple de travail spécifique à un lieu. Cette tâche nécessite la fonction «TC SC» (section control ou contrôle de section). Cette dernière automatise l’ouverture et la fermeture des tronçons ainsi que les fourrières. Pour la fumure et la protection des plantes, la fonction «TC SC» présente, outre l’avantage économique que représente la réduction de l’utilisation d’intrants, une importante amélioration écologique. En effet, l’absence de croisement dans les applications évite que certaines zones ne reçoivent une double dose de produits. Alors que toutes les fonctions décrites jusqu’ici permettent au tracteur, ou plutôt au terminal installé, d’agir sur l’outil, la nouvelle fonction «TIM» (tractor implement management, soit gestion du tracteur et de l’outil) fonctionne exactement de manière inverse. C’est ici l’outil qui agit sur des fonctions définies du tracteur comme la vitesse d’avancement, les distributeurs hydrauliques, la position du relevage, le régime de la prise de force et parfois même sur la direction. Elle s’assure donc elle-même de pouvoir travailler dans des conditions optimales et automatise certains processus. Elle permet aussi une qualité de travail constante avec un débit de travail élevé et surtout elle soulage le chauffeur. Ceci est particulièrement vrai pour les travaux répétitifs comme par exemple le lancement du liage d’une balle et son éjection. Isobus ne fonctionne que si tous les composants prenant part au travail (p. ex. tracteur, terminal, outil) disposent des fonctionnalités Isobus nécessaires. La compatibilité des tracteurs, terminaux, outils ou autres accessoires produits par les différents constructeurs ainsi que les fonctions disponibles sur ces différents matériels est consultable sur la base de données AEFG sur le site Internet www.aef-Isobus-database.org. L’AEF (Agricultural Industry Electronics Foundation) a été fondée par l’industrie agrotechnique pour soutenir la mise en pratique des protocoles Isobus.
parer les temps de liage et d’éjection. Ces deux processus demandaient 32 secondes sans «TIM». L’activation de l’automatisme permettait de réduire ce temps de cinq secondes. Il en découle une augmentation de la performance d’environ 15 % sur le liage et l’éjection. Cette augmentation est de 7 % si l’on tient compte de l’ensemble du processus. S’il est par exemple possible de confectionner 40 balles par heure avec la méthode conventionnelle, l’automatisme «TIM» permettrait d’en faire 3 de plus. En outre, il permet de libérer des ressources pour améliorer la surveillance du système global et d’optimiser les réglages de la machine ou de réduire le régime au moment de l’éjection de la balle. On peut donc en déduire que la fonction «TIM» contribue indirectement à réduire la durée du pressage. Concernant la qualité des balles, aucune différence n’a été constatée malgré l’augmentation de la performance. Dans toutes les variantes de l’essai, le diamètre-cible de 150 cm a été atteint uniformément. Les poids des balles ne présentaient pas non plus de différence significative.
Le conducteur a-t-il été soulagé? Avec des exploitations ou des entreprises de travaux pour tiers toujours plus grandes ainsi qu’en présence de conditions météo défavorables, des débits de chantier de pressage importants sont souvent nécessaires. Réaliser 500 balles rondes par jour signifie que le chauffeur devra s’arrêter 500 fois au bon moment et actionner un distributeur hydraulique 1000 fois pour éjecter les balles. Avec la fonction «TIM», ces 1500 erreurs possibles disparaissent puisque l’arrêt, le liage et l’éjection sont automatisés. Il faut encore ajouter que de telles journées nécessitent souvent des travaux organisationnels qui peuvent distraire le conducteur. Pour les conducteurs moins expérimentés, la simplification du travail est encore plus drastique. Souvent, un chauffeur peu habitué au tracteur ou à la presse ou qui est en phase d’apprentissage est mis à plus forte contribution et la fatigue se fait ressentir bien plus tôt. Si la porte s’ouvre avant la fin du liage, la paille doit être ressortie de la chambre, la balle déroulée et le pressage refait. En plus de la perte de temps, il s’agit ici d’un travail dés agréable. L’éjection automatique permet d’éviter ces désagréments. L’effet sur la
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Sur la photo de gauche, on voit le statut actuel de la liaison entre le tracteur et la presse à balles rondes. Les différentes interventions de la presse ne doivent être confirmées qu’une seule fois par le conducteur. La photo de droite représente l’affichage de la fonction «TIM» sur l’écran du terminal du tracteur.
performance quotidienne de la presse est indiscutable. Par rapport au conducteur expérimenté, les opérateurs de l’«Innovation Farm» n’avaient avant l’essai que peu, voir aucune expérience du pressage. À ceci s’ajoute l’utilisation d’un tracteur d’une marque inhabituelle. Pour ces opérateurs, la fonction «TIM» les a beaucoup assistés dans ce tra-
vail. Les fonctions automatiques ont libéré des ressources pour le guidage du tracteur et donc sur la régularité des balles ainsi que sur la charge du rotor. Elles ont aussi permis de «faire connaissance» avec le tracteur.
Les limites dans la pente Lors de l’utilisation de la fonction «TIM», il est nécessaire qu’un éjecteur de balle
Les particularités des conducteurs participant au test Conducteur expérimenté Âge
Conducteur novice Âge
20
3000
Nombre de balles rondes par saison
0
Nombre de balles pressées auparavant 70000
Nombre de balles pressées auparavant
21
* Balles de test
35
Nombre de balles rondes par saison
* Balles de test
61
27
*Les balles de test ont été pressées juste avant le début de l’essai afin de se faire la main sur la machine.
assure une éjection suffisante pour permettre la fermeture de la porte de la presse sans encombre. Si la pente devient plus forte, il est nécessaire d’évaluer les rapports de force dynamiques des balles et du terrain. En cas de doute, une marche arrière peut être nécessaire pour s’assurer que la balle soit perpendiculaire à la pente après l’éjection. Il faut tenir compte d’une légère rotation de la balle vers le bas en raison de l’accélération produite par l’éjecteur et par le frottement de la balle contre la paroi de la presse du côté aval. Nous avons été impressionnés par l’utilisation possible de la presse équipée d’un éjecteur sur nos parcelles d’essais les plus pentues situées en zone préalpine. Le système fonctionne bien lors des travaux perpendiculaires à la
Temps nécessaire par balle 000039
Temps nécessaire(s)
000035 000030 000026 000022 000017 000013 000009 000004 000000
A: conducteur expérimenté sans TIM
B: conducteur espérimenté avec TIM
C: conducteur novice sans TIM
D: conducteur novice avec TIM
Les variantes testées
Alors que les conducteurs travaillant avec «TIM» ne mettent respectivement que 26 et 27 secondes par balle, l’absence de «TIM» fait grimper ce temps à 32 secondes.
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pente ou à la descente. À la montée, il est nécessaire de manœuvrer pour éjecter la balle avec un angle supérieur à 90 degrés par rapport à la pente. En conditions humides, des passages supplémentaires ne sont pas souhaités. Sur les parcelles pentues, il n’est pas possible de profiter de l’ensemble du potentiel de la fonction «TIM». Les manœuvres nécessaires pour des raisons de sécurité suppriment l’accès du système à la transmission et au distributeur hydraulique. Ces dernières doivent à nouveau être confirmées pour réaliser la balle suivante. Dans ces conditions, la fonction partielle «arrêt automatique» est déjà une grande aide. Si la parcelle est fortement vallonnée, il est possible d’éviter très rapidement une ouverture accidentelle de la porte en agissant sur le menu principal du terminal. Une désactivation dans les sous-menus Isobus n’est pas forcément nécessaire.
Les coûts La plus-value de la fonction «TIM» sur la presse se monte à 685 euros pour le logiciel (ou 700 francs suisses*) et 705 euros (780 francs) supplémentaires pour l’éjecteur de balle. La somme représente donc environ deux pour cent du prix total de la machine. Pour le tracteur, si l’on part du principe que toutes les autres exigences comme la transmission variable en continu sont de toute façon choisies, la plus-value pour Isobus III, respectivement «TIM», atteint 500 à 1000 euros. Avec l’augmentation de la productivité constatée dans notre
Dans la pente, la dépose de la balle se réalise comme de coutume au sommet d’une butte ou en orientant la presse pour que l’arrière regarde légèrement vers le haut.
essai, le système est amorti après une centaine d’heures de travail. On ajoute encore que le temps d’attente plus court entre chaque processus de pressage réduit la consommation de diesel par balle.
Conclusion La fonction Isobus «TIM» permet aux agriculteurs et aux entrepreneurs d’automatiser certains processus du pressage des balles rondes. En plus d’économiser plusieurs secondes à l’éjection des balles, le système soulage le conducteur pendant les longues journées de travail. Il facilite aussi le travail des conducteurs novices et contribue à augmenter l’efficacité économique du chantier. La nécessité d’installer un éjecteur de balles pénalise
le travail en pente. La dépose des balles sécurisée n’est possible qu’à certaines conditions. La fonction d’arrêt automatique une fois le diamètre désiré atteint facilite aussi le travail dans la pente. Les coûts raisonnables de l’équipement s’amortissent relativement vite, surtout en cas d’utilisation intensive du matériel. L’agriculteur qui tient compte du gain de confort et du temps gagné pour la formation d’un nouveau chauffeur fera le choix d’une presse à balles rondes «TIM».
* Les prix, hors TVA, sont donnés sans garantie de notre part. Source: www.innovationfarm.at.
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Investissement | Management
Exemple avec une fosse à lisier: rénovation du sol, rallongement du toit et optimisation de l’approvisionnement en eau. Photo: Rütti, Zollikofen
Places de remplissage et de lavage: des conditions claires Les recommandations intercantonales pour les places de remplissage et de lavage sur les exploitations doivent conduire à des conditions claires d’autorisations. Une fosse à lisier imperméable et contrôlée est maintenant autorisée pour l’élimination des eaux de lavage. Heinz Röthlisberger
À l’automne 2020, la Conférence des chambres d’agriculture, en collaboration avec d’autres organismes, a publié une recommandation intercantonale pour les demandes de permis de construire pour la rénovation et la construction de places de lavage sur les exploitations agricoles. La recommandation doit conduire à une harmonisation des autorisations entre les cantons ainsi qu’à réaliser les exigences en lien avec le stockage et l’élimination des eaux de lavage contenant des pro duits phytosanitaires (phytos). Il est im portant de savoir que, selon cette recom mandation, des fosses à lisier étanches et contrôlées sont en principe admises pour
le stockage de ces eaux (voir encadré à la fin de l’article).
Éviter les incertitudes Cette recommandation intercantonale trouve son origine dans les nombreux retours de la pratique qui ont mis en évi dence d’importantes différences canto nales pour l’exécution et pour les exi gences envers les places de lavage. Cette situation entraînait pour les agriculteurs, les conseillers, les contrôleurs ainsi que pour les spécialistes en charge de la for mation des contrôleurs des incertitudes ainsi que de nombreuses questions en lien avec l’application correcte et légale
des points de contrôle. En conséquence, des projets d’assainissement d’instal lations agricoles de traitement des eaux comme des places de lavage de pulvéri sateur ont été repoussés. On souhaite éviter ce phénomène grâce à cette recommandation.
Place de remplissage et de lavage La place de remplissage et de lavage (pri vée ou collective) doit répondre à des exi gences spéciales afin qu’en aucun cas des produits phytosanitaires ne puissent se retrouver dans les eaux de surfaces. On fait une distinction entre une place de remplissage et de lavage stationnaire et 1
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Management | Investissement
une place de remplissage stationnaire. Des places de remplissage et/ou de la vage mobiles sont aussi possibles. Les nouvelles constructions et les assainisse ments de ces places stationnaires ou mo biles pour pulvérisateurs et atomiseurs se ront soutenues par la Confédération et les cantons grâce à des aides à l’investis sement à hauteur de 25 %. Les demandes doivent être déposées auprès des or ganes cantonaux responsables des amé liorations structurelles.
Place de remplissage et de lavage stationnaire La place de remplissage et de lavage sta tionnaire se compose d’une dalle en bé ton armé d’au moins 150 mm d’épaisseur. Elle doit présenter une pente et disposer d’un dispositif qui récupère les eaux et les dirige vers un bac de rétention. Du mo ment que la pente de la dalle permet la récupération de l’ensemble des eaux de lavage, une bordure extérieure n’est pas nécessaire. La taille minimale d’une place de remplis sage et de lavage n’est pas définie. Elle doit toutefois répondre aux exigences suivantes: • Pour un pulvérisateur de grandes cultures, la place doit être assez large pour per mettre un lavage sûr de la machine. • Pour un atomiseur, la dimension dépend de la taille de l’atomiseur et du tracteur utilisé. En raison des turbulences, il est en effet possible que des restes de phytos se déposent sur le tracteur. La place de rem plissage et de lavage doit donc être suffi samment grande pour permettre le lavage de l’ensemble de l’attelage. La place peut aussi servir pour le lavage des autres machines. Dans ce cas, il est recommandé d’installer un collecteur de
Lavage du pulvérisateur sur une place dont les eaux s’écoulent vers une fosse à lisier active. Photo: Stephan Berger
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boues équipé d’un siphon ou, mieux en core, d’un décanteur suivi d’un déshuileur afin d’éviter l’introduction de boues et d’huiles dans le collecteur. Une place de remplissage et de lavage devrait encore idéalement disposer d’une potence, d’un débitmètre ainsi que d’un dispositif de rinçage des bidons.
Manipulation des eaux pluviales La couverture d’une place de remplissage et de lavage n’est pas obligatoire, mais elle est recommandée. Un toit évite que de l’eau de pluie propre ne soit contaminée par des résidus de bouillie de traitement. La gestion des eaux de pluie est facilitée et on réduit ainsi au minimum le volume d’eau contaminée à traiter. Si une couver ture n’est pas possible ou non désirée pour des raisons liées à l’exploitation, les préci pitations annuelles doivent être prises en compte lors du dimensionnement de la fosse à lisier et du bac de rétention.
Vanne de déviation non recommandée Du point de vue de la réduction des risques, l’installation d’une vanne de dé viation des eaux de ruissellement qui com mande automatiquement la direction dans laquelle peuvent couler ces eaux n’est pas recommandée. Ces dispositifs ne permettent l’alimentation en eau pour le lavage ou le remplissage de la cuve que si la vanne dirige l’eau de ruissellement en direction de la fosse ou du bac de réten tion afin de récupérer l’eau potentielle ment chargée en phytos. Le reste du temps, la vanne évite que les eaux de pluie ne coulent dans la fosse. Avec ce type d’installation, il faut pouvoir garantir que la place est toujours propre et qu’au cune trace de phytos n’est présente après un remplissage ou un lavage. Si une telle vanne est malgré tout installée, l’eau de pluie qui ruisselle sur la place ne doit pas pouvoir s’écouler dans les canalisations ou être dirigée vers un cours d’eau. Cette eau doit pouvoir s’écouler sur une surface her beuse avec un sol vivant (couche d’humus, pas de sable) permettant l’infiltration. La vanne doit être accessible pour des contrôles ou des réparations. L’infiltration via un trou perdu n’est pas autorisée (au cun contrôle possible, pas d’effet filtrant de la couche de sol). Dans les zones de protection des eaux souterraines, aucune infiltration d’eau n’est autorisée. De même, l’infiltration dans des prairies éco logiques et autres surfaces de promotion de la biodiversité n’est pas autorisée.
Autres exigences Les places de remplissage et de lavage ne sont pas autorisées dans les zones de pro tection des eaux S1 et S2 ainsi que dans les aires de protection des nappes phré atiques. Les installations construites selon les interprétations précédentes des direc tives, bien entretenues et fonctionnelles, ne doivent être adaptées que si elles font peser un risque concret à l’environne ment. Les installations situées en zone de protection S1 et S2 concernées par les exi gences d’assainissement de l’article 31, al 2 de la Loi fédérale sur la protection des eaux doivent en revanche être adaptées
Vous ne savez comment procéder? Demandez conseil! Les agriculteurs doivent s’attendre à des contrôles plus fréquents liés à la protec tion des ressources «eau, air, sol». Cela concerne notamment les places de rem plissage et de lavage du pulvérisateur. Certains cantons sont en avance tandis que d’autres commencent seulement à prendre des mesures. La fiche thématique Agridea «Remplis sage et nettoyage du pulvérisateur – Comment procéder?» offre un aperçu des possibilités pour un remplissage et un nettoyage corrects du pulvérisateur ainsi que le traitement des eaux de lavage. En quatre étapes, elle aide les exploitants à choisir la solution la plus adaptée. Une autre méthode consiste à demander un conseil sur site et réfléchir aux compo sants les mieux adaptés. On remplira une formule de demande (disponible auprès des stations phytosanitaires cantonales et des chambres d’agriculture) et demande ra des offres. Sur le site www.agridea.ch, on peut télécharger la fiche thématique en inscrivant dans le champ de recherche «Remplissage et nettoyage du pulvérisa teur – Comment procéder?» REMPLISSAGE ET NETTOYAGE
DU PULVÉRISATEUR
– COMMENT PROCÉDER
?
Remplissage et nett oyage du pulvérisateur – comment procéde r? Sommaire
Schéma – remplissage et nettoyage du pulvérisateur Remplissage Nettoyage Nettoyage en dehors de l’exploitation Nettoyage sur la parcelle traitée Cuve de rétention Elimination de l’eau de lavage
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Lors du remplissage et du nettoyage des pulvérisateurs pour cultures ou les cultures les grandes spéciales, il existe un risque de contaminat de surface par les produits phytosanita ion des eaux ires (PPh) concentrés de lavage (entrées ou par les eaux ponctuelles). Cette fiche thématique différentes possibilités donne un aperçu de remplissage et des de nettoyage corrects sateurs et de traitement des pulvérides eaux de lavage. Elle propose aux exploitatio agricoles quatre étapes leur permettant de ns trouver la solution la plus adaptée.
Impressum Edition
Auteurs
AGRIDEA Avenues des Jordils 1 CH -1000 Lausanne T +41 (0)21 619 44 00 F +41 (0)21 617 02 61 www.agridea.ch
Bruno Arnold, Michel Fischler, AGRIDEA
Suivi Jacques Dugon, AGRIDEA; scientifique
Andreas Distel, Liebegg; Markus Hochstrasser , Strickhof; Thomas Steiner, Station phytosanitair e BE; André Zimmermann , Secteur agroécologie et SPP VD
Graphisme Rita Konrad, AGRIDEA Impression AGRIDEA No d’art.
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©
AGRIDEA, 2018
A propos de cette
fiche thématique
La fiche thématique s’adresse aux agriculteurs, aux vulgarisateur s et aux entrepreneurs de travaux agricoles. Elle peut aussi être utilisée dans les écoles d’agriculture
Nettoyage d’un pulvérisateur
sur la parcelle, TOPPS
Remplissage et nettoy age pulvérisateur en quatre adaptés du étapes 1. Calcul de la quantité d’eau de lavage La quantité annuelle d’eau de lavage se calcule sur la base du nombre de nettoyages et du volume d’eau utilisé lors d’un lavage de 2. Choix du poste pulvérisateur. de remplissage et de nettoyage Les exigences relatives au poste de remplissage et de nettoyage sont sur la base du nombre déterminées de remplissages et de nettoyages. 3. Dimensions de la cuve de rétention Généralement, l’eau de lavage est recueillie dans une cuve de rétention stockée temporairem où elle est ent. Il est important que la cuve soit dimensionné ment en fonction des e correctequantité d’eau de lavages apportées tout au long et également de l’eau de l’année éliminée (déduction) par le système de traitement. 4. Choix du système de traitement Le type et les dimensions du système de traitement annuel d’eau de lavage. sont déterminés par le volume
Investissement | Management
Exemple avec une fosse à lisier avec surface rénovée (à cause des fissures) et construction d’une meilleure alimentation en eau pour un remplissage rapide du pulvérisateur.
aux règles actuelles. La construction, la rénovation ou la reconversion d’une place de remplissage et de lavage dans les zones de protection des eaux AU et AO ainsi que la zone de protection des eaux S3 exige, en plus d’un permis de construire classique, une autorisation de protection des eaux délivrée par les autorités cantonales compétentes.
Les systèmes de traitement biologique, tels «Biobed», «Biopac» (en photo), utilisent l’évaporation de l’eau et la dégradation des résidus de phytos par des microorganismes. Photo: Biopac
ter que de l’eau de pluie ne s’y accumule et n’engendre un débordement. La taille minimale pour une place de remplissage et de lavage n’est pas définie. Elle s’oriente toutefois vers des exigences identiques à celles posées pour les installations fixes. Une place de remplissage et de lavage mobile doit être constituée de matériaux résistants aux intempéries et aux UV, présenter une grande résistance aux contraintes méca-
niques et être réparable en cas d’endommagement. Si une bâche est utilisée, elle doit être installée sur une surface ferme, ne comportant pas de pierres, ou posée sur une toile de feutre synthétique. Source et téléchargement: sur le site Internet: www.pflanzenschutzmittel-und-gewaesser.ch «Recommandation intercantonale sur la zone de remplissage et de lavage».
Place de remplissage stationnaire Quand une place de remplissage n’est pas utilisée pour le lavage, elle doit être en matériau dur et étanche (béton), sans écoulement, couverte, avec un volume de rétention suffisant et équipée d’une bordure extérieure (protection anti-débordement). Les renversements de phytos et les débordements de bouillie doivent pouvoir être récupérés et versés dans la cuve du pulvérisateur ou éliminés dans le respect des règles. Pour y arriver, une infrastructure adéquate doit être présente (pompe, aspirateur ou agent liant et contenants).
Place de remplissage et de lavage mobile Une place de remplissage et de lavage mobile (bâche étanche, bassin de rétention) équipée de bordures extérieures (minimum 15 cm) ou un bassin de rétention adapté à l’appareil de pulvérisation est autorisé. Ce type d’installation peut être intéressant en particulier en arboriculture et en viticulture dans le cas de petites parcelles. L’eau de lavage y est pompée et redirigée vers une installation de stockage. La place de remplissage et de lavage mobile doit être nettoyée à fond et rangée après chaque utilisation. Elle peut aussi être installée dans un endroit couvert (p. ex. hangar à machines, serre) pour évi-
Stockage et traitement des eaux de lavage Les eaux de lavage contenant des produits phytosanitaires doivent être envoyées directement dans une installation de traitement spécialisée ou stockée dans un collecteur. Elles ne doivent ni s’écouler vers une canalisation ou des eaux de surface ni vers une place d’infiltration. Si l’eau de lavage doit être stockée avant d’être traitée, deux cas se présentent: 1. Stockage en lien avec des engrais de ferme et des digestats liquides avant épandage Les exploitations qui disposent d’une installation de stockage des engrais de ferme fonctionnelle et dont l’étanchéité est attestée peuvent envoyer les eaux de lavage chargées en produits phytosanitaires directement dans cette fosse à lisier; elles seront ensuite épandues sous cette forme diluée sur la surface fertilisable de l’exploitation. Une fosse à lisier désaffectée étanche peut être utilisée pour le stockage des eaux de lavage pour autant que des apports réguliers d’engrais de ferme ou de digestat y soient faits et qu’elle ne se trouve pas en zones de protection des eaux S1 et S2 ou en zone de protection des eaux souterraines. Il faut en outre s’assurer que des
apports réguliers d’engrais de ferme étrangers à l’exploitation et/ou de digestats aient lieu. Il faut s’assurer de disposer d’apports suffisants d’engrais de ferme ou de digestats liquides pour obtenir une dilution suffisante des eaux de lavage afin de garantir leur inocuité lors de l’épandage. À cette fin, on veillera à ce que la concentration en produit de traitement des résidus dilués de bouillie ainsi que des eaux de lavage et de rinçage du pulvérisateur ne dépasse pas 10 % de la concentration initiale de produit de traitement dans la bouillie appliquée sur la culture. Les apports d’engrais de ferme et de digestat liquides étrangers à l’exploitation sont autorisés. 2. Stockage sans engrais de ferme et digestat avant d’être envoyé vers un système de traitement Si les eaux de rinçage chargées en phytos ne peuvent pas être dirigées vers une fosse à lisier, elles doivent être récupérées séparément et traités spécifiquement. Elles ne doivent pas pouvoir s’écouler vers les canalisations, les eaux de surface ou une installation d’infiltration.
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Les fendeuses existent en de multiples types et tailles.
Photos: Carsten Brüggemann
Les fendeuses allègent la préparation du bois de feu Les chaudières et fourneaux modernes permettent d’améliorer l’efficacité d’un chauffage. Mais l’utilisation d’un combustible de qualité est aussi un facteur déterminant pour se chauffer en respectant l’environnement. Le bois doit être scié et bûché aussi rapidement que possible après la coupe pour accélérer le séchage. Casten Brüggemann* Pour préparer des bûches, scies, fendeuses et machines combinées ont fait leurs preuves. La plupart des systèmes de fendage utilisent un coin hydraulique qui s’enfonce horizontalement ou verticalement dans le bois. La bûche peut aussi être poussée contre un couteau fixe. Les constructeurs s’efforcent d’adapter leurs
* Carsten Brüggemann est conseiller en énergie à la Chambre d’agriculture de Basse-Saxe (D).
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produits à la norme de sécurité «DIN EN 609-1,2017». Si elle n’est pas contraignante pour les fabricants, elle rend les machines plus sûres et est juridiquement pertinente en cas de sinistre. Elle classe les machines en quatre catégories: fendeuses à bûches courtes ou longues d’une part, fendeuses horizontales ou verticales ensuite. Les fendeuses à bûches courtes ont une course maximale de 550 mm; au-delà, ce sont des fendeuses longues.
La pression du partage Une pression de 6 à 8 tonnes suffit en principe aux fendeuses à bûches courtes. Mieux vaut 10 à 11 tonnes pour les bois noueux. Sur les fendeuses verticales, les croix de fendage multiples demandant une force de poussée élevée ne seront bientôt plus autorisées. Il existe des fendeuses de bûches longues pour des bois jusqu’à 1,25 mètre et pour des diamètres jusqu’à 45 cm, voire plus dans certains cas. Il leur faut des pressions élevées (au
Matériel forestier | Sécurité
Avec les scies-fendeuses combinées, les troncs sont débités et les bûches préparées à la longueur voulue.
moins 15 tonnes recommandées). Certaines vont jusqu’à 30 tonnes ou même 55 tonnes.
Horizontale ou verticale Sur les appareils verticaux, le tronc est toujours divisé par le haut. Le coin ou le couteau est monté directement sur le vérin. Selon la nouvelle norme, ce coin ou ce couteau doit remonter de biais par rapport à l’opérateur. Les petites fendeuses de bûches fonctionnent avec des tables de fendage fixes, surélevées, qui, selon la norme, sont complétées par une table à gauche et à droite. Dans le cas des fendeuses longues, la bûche se place entre 5 et 10 cm au-dessus du sol; la plaque ne doit pas présenter d’arrêtes aigues mais des angles biseautés. Les bras latéraux peuvent servir de lève-bûches et aussi empêcher les quartiers de tomber. Les tables des fendeuses horizontales se trouvent généralement à 80-90 cm au-dessus du sol. Le bois est placé sur la table à la main dans le cas des petites fendeuses, ou au chargeur frontal, au treuil ou par un autre dispositif sur les plus grandes machines. Si l’on doit fendre beaucoup de gros bois, un dispositif de levage est recommandé; selon la norme, il est obligatoire sur les machines de 8 tonnes et plus. En utilisant un treuil, on peut ainsi alimenter la machine sans autre moyen auxiliaire. Des grilles et des distances minimales à la zone de fendage doivent prévenir les risques de blessure, y compris pour les assistants.
Électriques ou à prise de force L’entraînement est généralement électrique (230 ou 400 volts) ou par prise de force. Les moteurs thermiques sont plus rares. Dans de bonnes conditions, on peut fendre entre 3 et 5 mètres cubes par heure. Tout dépend de l’opérateur, du type d’équipement, du bois, de la force de fendage ainsi que de la vitesse du vé-
La sécurité, une priorité: les leviers ne doivent pouvoir être actionnés d’une seule main.
rin. Un retour automatique du coin améliore fortement le rendement. La vitesse du coin de fendage diminue avec l’augmentation de la course et de la pression. Le choix entre une machine horizontale ou verticale est fonction des conditions d’utilisation. Il n’y a pas de réponse absolue.
Scies-fendeuses combinées Comme leur nom l’indique, les combinées débitent et fendent le bois. En deux opérations successives. Elles acceptent des bois de 5 à 50 cm de diamètre. Les machines professionnelles traitent aussi des bois de plus grande section. Sur les combinées de taille plus modeste, le bois est débité par des scies circulaires ou à chaîne, puis fendu avec un coin hydraulique développant entre 6 et 18 tonnes de poussée. Les scies circulaires sont plus robustes, plus rapides, mais aussi plus bruyantes que les scies à chaîne. Les secondes sont plus sensibles à la saleté, mais peuvent venir à bout de bois plus résistants.
Garantir le flux du bois et des bûches pour un rendement élevé La pression de fendage requise dépend du nombre de quartiers à produire par coup de coin. Les couteaux de fendage doivent être réglables en hauteur, en fonction de la taille des bois. Les longueurs de fendage sont généralement réglables de 20 à 65 cm. Une combinée doit posséder une table d’alimentation suffisamment grande; un convoyeur transversal transfère les bûches en toute sécurité vers le dispositif d’alimentation de la scie. L’alimentation, la progression puis le maintien de la grume pendant le sciage, enfin le transfert vers la fendeuse doivent se faire de manière fluide, sans à-coups ni retenues pour obtenir un rendement élevé. À la sortie, un convoyeur peut prendre en charge les bûches et les acheminer vers un véhicule ou dans un conteneur.
Machines semi-automatiques et entièrement automatiques Dans les machines automatiques, le bois est acheminé de manière autonome vers la scie, et le fendeur s’ajuste à l’épaisseur du bois. Les lèves-bûches hydrauliques ou les grues peuvent poser des troncs plus gros et plus lourds sur la table ou l’ameneur. On peut atteindre des débits horaires de 10 mètres cubes apparents (m3a, l’équivalent approximatif d’un stère) avec des machines petites et moyennes. Mais elles exigent souvent une deuxième personne pour bien fonctionner. Les bois tordus nuisent au rendement. Les machines semi-automatiques d’entrée de gamme coûtent une dizaine de milliers de francs. Elles servent surtout sur des exploitations individuelles. Les machines plus robustes, qui peuvent être utilisées en collectif, coûtent entre 10 000 et 40 000 francs selon leur équipement. Les installations professionnelles plus puissantes atteignent 50 000 francs et plus. Elles sont utilisées dans le commerce du bois de chauffage, par des entrepreneurs ou en commun.
Scies-fendeuses combinées À l’achat d’une scie-fendeuse combinée, on veillera sur les points suivants: − la machine sera-t-elle utilisée plutôt en mode stationnaire ou mobile? − quelles possibilités d’entraînement propose-t-elle? − la machine sera-t-elle principalement utilisée par un opérateur seul? − quelle quantité de bois va-t-on préparer par an? − quelles sont les longueurs de bûches à confectionner? − quels types et qualités de bois veut-on transformer (force de fendage)? − les certificats de tests peuvent faciliter le choix de la machine.
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Passion | Reportage
Il y a tout juste 80 ans, en 1941, les Ateliers de constructions mécaniques de Vevey (ACMV) proposaient ce qui devait être le premier tracteur électrique au monde. Ici la version construite sur la base d’un châssis Allis-Chalmers avec sa prise de courant à droite sur la ligne électrique, le tambour d’enroulement pivotant avec sa potence. Sous cet élément se trouve le boîtier du moteur d’entraînement du tambour, et à gauche les deux entraînements du tracteur. Photos: Archives Franz Morgenegg
Un premier tracteur électrique labourait déjà il y a 80 ans Qu’il soit dit aux grands constructeurs d’envergure mondiale en train de plancher sur leurs futurs tracteurs électriques: de tels engins ont déjà tourné il y a 80 ans tout rond. À Vevey (VD), en 1941, un tracteur électrique labourait des parcelles de cultures. Dominik Senn
En 1940, face à la pénurie de carburants qui régnait pendant la guerre, Charles Boudry (1897-1952, voir encadré), ingénieur mécanicien et directeur de l’École d’agriculture et de la Station d’essais de machines de Marcelin (Morges VD), lança l’idée d’un tracteur électrique pour les grandes exploitations agricoles. Une année plus tard, il donnait mandat aux Ateliers de constructions mécaniques de Vevey, les ACMV créés en 1895, de construire un exemplaire de ce tracteur. 54
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Jean-André Crottaz, ingénieur aux ACMV, installa un moteur électrique 380 volts triphasé de 30 chevaux sur le châssis d’un tracteur Vevey à 5 vitesses avec entraînement par l’essieu arrière. Il avait gardé l’embrayage conventionnel monodisque à sec. Un câble de 400 mètres était enroulé sur un grand tambour monté sur un pivot, à l’avant de l’engin, à la place du moteur classique. Ce câble était guidé par une potence d’enroulement et le tambour entraîné par un moteur électrique de 3 chevaux.
Branché aux lignes aériennes Le problème était de maintenir une vitesse d’enroulement/déroulement constante du câble, quel que soit le nombre de couches présentes sur le tambour. Un interrupteur était fixé à la potence. Le câble se branchait directement sur la ligne électrique 380 volts au moyen de trois perches isolées, munie d’une roulette de contact à l’avant. On pouvait ainsi effectuer un trajet d’environ 700 mètres, soit deux fois 350 mètres de part et d’autre de la ligne
Reportage | Passion
aérienne sur laquelle les perches pouvaient se déplacer. La distance à la ligne déterminait la largeur maximale du champ que l’on pouvait labourer. Les premiers essais de labour, menés près d’Ollon (VD), montrèrent que les 30 chevaux du moteur ne suffisaient pas à la tâche. Il fallait passer à 40 chevaux. Les ACMV n’avaient pas de tracteur dans cette catégorie de puissance. En 1942, on utilisa donc le châssis d’un tracteur Allis-Chalmers doté d’un équipement électrique des Ateliers.
1998 sur les tracteurs Vevey. Il publia donc, mi-2019, une brochure complémentaire Vevey Traktoren (vom Vevey V2 bis zum Vevey 587) rédigée par Daniel Jenni à Anet (BE), ancien professeur de machinisme à l’École d’agriculture du
Seeland. Ce rapport peut être consulté sur le site internet de l’ASETA www. agrartechnik.ch. Les livres peuvent être commandés chez Franz Morgenegg, Hauptstrasse 294, 5732 Zetzwil (AG) (en allemand seulement).
Six hectares en deux jours Les conducteurs de tracteurs de l’époque n’avaient piloté que des engins à moteur thermique. En outre, le moteur électrique ne possédait pas de variateur de vitesse. L’allure de l’engin était donc réglée via l’embrayage, qui était naturellement bien trop faible pour un tel usage. Un embrayage à doubles disques devait résoudre le problème en 1942. Des essais eurent lieu en juin et juillet; en août le tracteur électrique Vevey défricha six hectares en deux jours. Les essais de terrain prirent fin en 1943. Charles Boudry rédigea son rapport pour le Département de l’agriculture du canton de Vaud et la Confédération. Franz Morgenegg, le collectionneur bien connu de Zetzwil (AG), a reçu une copie de ce rapport. Mais elle ne lui parvint qu’après la publication de son livre de
La potence, ses quatre roues de guidage, ses roulettes de maintien et la butée du contacteur. La potence est toujours orientée dans le sens de marche.
Les publications de Franz Morgenegg et Daniel Jenni sont en vente aux prix, respectivement, de 68 et 30 francs.
Le tracteur électrique Vevey tire une souche lors de travaux d’essartage; le tambour peut contenir 400 mètres de câble électrique.
Bref historique de la station de machines et du banc d’essais de tracteurs Ingénieur mécanicien diplômé de l’École polytechnique fédérale de Zurich, Charles Boudry (photo) fut le premier directeur de l’École cantonale d’agriculture et de la Station d’essais de machines de Marcelin (Morges VD). En matière de technique agricole, Charles Boudry voulait développer et promouvoir une utilisation économiquement rentable des machines agricoles et normaliser les attelages et liaisons tracteurs-outils. L’Association suisse des propriétaires de tracteurs – ASPT, ancêtre de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) – lui apporta son soutien dans sa tentative d’harmonisation. Mais elle ne suscita guère d’écho auprès des constructeurs de tracteurs indigènes. En 1947, malgré les protestations de ces derniers, les quotas d’importation furent augmenté à 1000 unités par an, ouvrant ainsi la porte à des tracteurs en plus grand
nombre des États-Unis et d’Angleterre. Ils étaient plus en avance en matière de normalisation (dotés notamment d’attelages trois-points «Harry-Ferguson»). Cette ouverture marqua le début du lent déclin de la fabrication de tracteurs en Suisse. Charles Boudry était le seul ingénieur mécanicien parmi les membres de la fondation suisse Le Trieur, qui fut intégrée en 1947 dans l’IMA, l’Institut pour le machinisme et la rationalisation du travail dans l’agri culture nouvellement créé à Brougg (AG). En 1957, sous la pression de l’ASPT, de l’Union suisse des paysans (USP), de l’As sociation suisse de la machine agricole (ASMA), des associations de propriétaires de tracteurs cantonales, du canton de Zurich, il fut possible, avec le financement de la Confédération et sous la direction de l’IMA, de mettre en service un nouveau banc d’essai de tracteurs au Strickhof (Lindau ZH). Après le transfert de l’IMA lors de la création de la Station fédérale de recherches de Tänikon (FAT, actuellement Agroscope Tänikon) en 1969, le banc d’essai de tracteurs déménagea du Strickhof à Tänikon (TG). Cette installation unique en son genre en Suisse a été démantelée en 2017 pour des raisons financières.
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Technique Agricole
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Plate-forme | Reportage
Tout a commencé sur l’exploitation agricole d’Alex Stocker, avec une fraise de désilage usagée qui avait rendu l’âme. Après l’avoir remise en marche, l’agriculteur en avait réalisé une autre lui-même, telle qu’il l’imaginait. Les résultats concluants l’ont incité à se lancer dans la production d’équipements pour silos. Après de modestes débuts, les secteurs des fraises de désilage, des broyeurs à tambour, d’ensileuses à poste fixe, de souffleurs et de construction de silos-tours ont pris leur essor. Les installations d’aspiration du fumier de cheval, la conception de solutions sur mesure et la fabrication de pièces par découpe laser ont suivi.
Reprise de la société en 2003 Au début 2003, Marcel Spuhler a repris l’entreprise de son futur beau-père Alex Stocker, qu’il avait rejointe en 1994. Il avait auparavant effectué un apprentissage de mécanicien en machines agricoles et son école de recrue comme grenadier d’infanterie. Le futur patron a ensuite élargi ses compétences en interne et à l’extérieur de la société Stocker Fräsen & Metallbau AG. Il a apporté la touche finale de la préparation à ses nouvelles fonctions par une formation à la gestion d’entreprise. Marcel Spuhler vit aujourd’hui avec sa famille dans le Fricktal et il siège dans différents organismes. Durant son temps libre, il s’intéresse à la modernisation de l’agriculture, à la course à pied, à l’histoire, et au motocyclisme.
Activité de base: les fraises de désilage
Marcel Spuhler, patron de l’entreprise Stocker Fräsen & Metallbau AG, à Oeschgen, prend la pause à côté d’un turbo-cyclone produit à l’interne. Photos: Dominik Senn
Stocker: production très diversifiée Fondée en 1974 à Oeschgen, en Argovie, l’entreprise Stocker Fräsen & Metallbau AG est devenue le premier producteur de Suisse dans le domaine des équipements pour silo et des fraises de désilage. Elle impressionne par la diversité de ses fabrications. Dominik Senn 56
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«La fabrication de fraises de désilage Stocker pour les silos les plus courants constitue toujours l’essentiel de notre activité», confie Marcel Spuhler. Ces développements internes construits en série à l’usine d’Oeschgen sont livrés dans toute la Suisse et montés sur place. «Mais nous les exportons aussi vers l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas, et, via un revendeur néerlandais, vers l’Espagne, le Portugal, la Chine et les États-Unis. Nos produits se distinguent, outre par leur qualité et leur durabilité, par leur grande diversité. Nous fabriquons à peu près tout nous-mêmes, à 80 % en acier inoxydable, un matériau très résistant, à l’exception des moteurs électriques, des comman des et de quelques raccords», explique Marcel Spuhler. Individualiser les équipements pour silo d’après les besoins des clients s’impose parce que chaque exploitation agricole a ses propres conditions et exi-
Reportage | Plate-forme
Ce système Stocker de transport par conduites est doté d’un turbo-cyclone fonctionnant de façon très silencieuse grâce à un amortisseur de bruit.
gences. Les fraises à vis sont ainsi adaptées pour les ensilages de maïs plantes entières, de céréales et d’épis de maïs, tandis que les fraises à chaîne sont utilisées pour les ensilage d’herbe, de malt, de drèches de brasserie, de betteraves sucrières et de copeaux de bois. Selon les besoins, les couteaux peuvent être remplacés en un tournemain par de petits godets. Les fraises de désilage en acier inox massif ont une très longue durée de vie.
Souffleurs toujours plus complexes La longueur des conduites de transport dépend de l’emplacement du silo et de l’étable. Les clients de Stocker peuvent choisir entre des tuyaux enroulés soudés en acier fin et en plastique, qui tous deux résistent aux acides et aux UV. Nous avons déjà monté des tuyaux de plus de 40 mètres de long au fonctionnement impeccable, parce qu’ils sont pourvus de parois intérieures toujours sèches grâce au flux d’air. Nous choisissons le souffleur le mieux adapté à l’installation: un souffleur classique avec un moteur de 11 kW ou un turbo-cyclone. Ce dernier, doté de silencieux, est un système d’aspiration indirect. Il aspire l’ensilage au centre du silo par un tube télescopique et le transporte avec ménagement. La souffleur n’est sujet à aucune usure due à l’ensilage, la terre ou aux pierres, car il fonctionne sans contact. Plusieurs fraises de désilage peuvent aussi être raccordées à un cyclone. Les installations de prélèvement, selon Marcel Spuhler, sont de plus en plus complexes, surtout si des mélangeuses ou des robots attendent d’être approvisionnés à l’autre extrémité.
Un produit de niche: les ensileuses à poste fixe Les ensileuses à poste fixe Stocker pour les silos-tours sont aussi des développements complets. Elles sont fabriquées à raison de séries de dix avec un degré d’in-
La production industrielle au moyen d’équipements laser est devenue un pilier de l’entreprise.
tégration maximal: machine, carters, châssis, cadres d’attelage trois-points, entraînement (tracteur, camion ou moteur électrique), broyeur avec chaîne d’alimentation et rouleaux de prépressage, tambour à couteaux, pales de souffleur, le tout est «made in Oeschgen». Seuls les couteaux et les contre-couteaux trempés viennent de l’extérieur. Un dispositif d’affûtage est également prévu de série: il est tiré manuellement par-dessus le tambour à couteaux en marche. Si un souffleur puissant est monté sur le système (jusqu’à 25 mètres de hauteur d’éjection), les pales peuvent être réglées en un tournemain. «Nos broyeurs verticaux sont un produit de niche. Nous sommes quasi le seul constructeur en Suisse», affirme Marcel Spuhler.
Silos modulaires La durabilité est pour Stocker Fräsen & Metallbau le critère essentiel pour les silos- tours. «Nous avons choisi une technique modulaire», explique Marcel Spuhler. Il s’agit de plaques cintrées émaillées sur les deux faces de 1,4 par 2,4 mètres. Ces plaques préfabriquées sont assemblées par vissage pour former des anneaux hauts de 1,4 mètre. Ils sont ensuite vissés à des montants pour être treuillés vers le haut. L’anneau suivant est ensuite monté par dessous, et ainsi de suite. Le montage du silo commence dont par le couvercle. Echelle, tuyaux et autres accessoires sont montés à la fin. Le silo peut être agrandi par la suite, en ajoutant des anneaux par le haut ou par le bas. Les silos peuvent atteindre jusqu’à 27 mètres, ce n’est pas une exception d’après Marcel Spuhler. Stocker en monte entre dix et quinze par an. Enfin, la société fabrique des installations sur mesure d’aspiration du fumier de cheval ou d’épluchures au moyen d’un turbo- cyclone. Depuis 2016, elle propose des produits spécifiques, fabriqués par découpe et technologie laser pour l’indus-
trie, par exemple pour le transfert de différents matériaux tels que les capsules de café, la poudre de savon ou les copeaux de bois. Les machines et appareils fabriqués en interne sont peints en rouge Stocker dans l’installation de laquage industrielle de l’usine.
Rapport à l’agriculture «Nos collaborateurs ont tous un rapport à l’agriculture; c’est pour nous un critère déterminant. Par exemple, les équipes de montage doivent pouvoir s’orienter dans les fermes et s’entendre avec leurs exploitants», ajoute Marcel Spuhler. La maintenance et le service des milliers de machines et installations Stocker dans toute la Suisse, plus exigeants, représentent un défi logistique. Les chaînes de distribution de fourrage automatisées des grands cheptels ne tolèrent pas de longues interruptions. Disposer d’équipements robustes et d’un service de maintenance rapide et fiable, prêts en cas d’urgence, sont des conditions indispensables. Un service de piquet disponible 24h/24 et 3000 articles en stock rendent ces interventions possibles. «Nous avons aussi la chance de pouvoir compter sur des collaborateurs motivés, un parc de machines modernes et une bonne infrastructure, conclut-il. Notre slogan ‹Simple. Sûr. Stocker› reflète bien cette réalité.»
Série «Entreprises suisses» Dans cette série, Technique Agricole présente épisodiquement des constructeurs et des distributeurs suisses d’équipements agricoles. Déjà publié dans Technique Agricole: Hans Meier AG, Altishofen (LU), Walter Marolf AG, Finsterhennen (BE), Jenni Lüftungen AG, Ruswil (LU), Wüst, Eggiwil (BE), Karl Barth AG, Dättlikon (ZH) et Brittnau (AG).
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2021
Technique Agricole
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Plate-forme | Recherche
Le test final a démontré que l’entraînement hybride permet d’économiser 20 % de diesel dans une déchiqueteuse à bois par rapport à un modèle conventionnel. Photos: Heike Fischer, université technique de Cologne (D)
L’entraînement hybride permet d’économiser 20 % de carburant Le laboratoire des machines de chantier de l’université technique de Cologne a étudié un concept d’entraînement plus efficace et écologique pour les déchiqueteuses à bois en installant un générateur électrique. Roman Engeler
Le plus grand défi pour une déchique teuse est la charge qui évolue constam ment en raison des variations de diamètre ou de dureté des branches à broyer. Sa puissance adaptée au diamètre maximal des branches ou des troncs est dès lors excessive pour la majeure partie des bois traités. Les déchiqueteuses consomment en conséquence bien plus de diesel que nécessaire. 58
Technique Agricole 1 2021
Telle était la situation de départ pour l’équipe du laboratoire des machines de chantier de l’université technique de Co logne, en Allemagne (Technische Hoch schule Köln). Les chercheurs ont tenté de résoudre ce problème en implantant un générateur électrique. Le moteur diesel se trouve dans le véhicule, mais entraîne le générateur et non plus, comme aupara vant, les différents composants de la dé
chiqueteuse. Ces derniers sont donc ali mentés électriquement par le générateur. Le concept comprend un moteur diesel de gamme moyenne qui fournit une puis sance inférieure à celle nécessaire en théorie pour les troncs les plus gros. Des batteries stockent l’énergie excédentaire produite lors du traitement des branches fines et des feuillages et soutiennent la machine en cas de pics de charge.
Recherche | Plate-forme
En plus du moteur diesel qui actionne à la fois le camion et la déchiqueteuse, le véhicule dispose désormais d’un entraînement électrique (sur la partie inférieure droite).
Modèle virtuel au début Dans un premier temps, les chercheurs ont analysé la structure de la machine et conçu un modèle virtuel pour étudier le potentiel d’économie d’énergie des différents com posants. Sur cette base, ils ont examiné comment intégrer le générateur entre le moteur diesel et la machine. Une nouvelle stratégie de régulation a également été développée. Le concept a d’abord été tes té sur le banc d’essai des partenaires du projet (voir encadré) avant de se matériali ser en une machine réelle.
L’électricité complète la combustion Outre le moteur diesel qui alimente à la fois le camion et l’organe de déchique tage, le véhicule d’essai se voit équipé de trois moteurs électriques d’une puissance de 200 kW. Le moteur à combustion
L’entraînement hybride (à gauche) assiste la déchiqueteuse lorsque la puissance nécessaire dépasse celle du moteur à combustion au point de fonctionnement optimal.
fonctionne au plus près de son point de fonctionnement optimal pendant le broyage. Si une opération, comme le trai tement des branchages, ne nécessite que peu de puissance, l’énergie excédentaire est stockée dans treize supercondensa teurs. Ils accumulent l’énergie électrique et peuvent être chargés et déchargés très rapidement.
«Boost» automatique Les moteurs électriques passent en mode «boost» si le déchiquetage d’un gros tronc demande une puissance supérieure à celle que le moteur à combustion peut fournir au point de fonctionnement op timal. Ils puisent alors dans les super condensateurs pour fournir la puissance manquante. Le mode «boost» s’en clenche automatiquement dans ce type
de situations, mais l’opérateur de la ma chine peut aussi l’activer manuellement s’il veut accélérer certains processus de travail.
Économies de carburant avérées Lors du test final, les partenaires du pro jet ont comparé leur déchiqueteuse transformée à un modèle identique dis posant d’un entraînement conventionnel. Des troncs d’arbres de dureté, de dia mètre et d’état comparables ont été utili sés pour cet essai durant lequel les deux déchiqueteuses ont traité 100 mètres cubes de bois. Le modèle transformé a consommé environ 20 % de diesel en moins pour une même qualité de co peaux de bois et un rendement de travail accru quant au volume produit par unité de temps.
Partenaires du projet Le projet «EnGie-Hacker» du laboratoire des machines de chantier de l’université technique de Cologne a été soutenu par l’initiative «EFRE.NRW», en collaboration avec le ministère de l’économie, de l’énergie, de l’industrie, des petites et moyennes entreprises et de l’artisanat de Rhénanie du Nord-Westphalie (D) et le fonds de développement régional de l’Union européenne. Ce projet démarré le 1er janvier 2017 a duré trois ans. Il a coûté en tout 1,5 million d’euros. Les sociétés Jenz Maschinen- und Fahrzeug bau GmbH, Roth Antriebstechnik GmbH et Vemac GmbH ont également colla boré à cette recherche. L’énergie excédentaire est stockée dans treize supercondensateurs (au centre); elle peut être réutilisée en mode «boost».
1
2021
Technique Agricole
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Plate-forme | Recherche
Le projet C³-Mobility a été lancé à la mi-juin 2020 avec le camion d’essais Daimler spécialement équipé à cet effet.
Photo: C³-Mobility
Recherche visant à réduire le CO2 Pour que les recherches sur les énergies et le climat aient un résultat positif à l’avenir, il faut que tous les acteurs pertinents cherchent des solutions globales. Cela signifie que l’électricité, la mobilité et la chaleur ne doivent pas être prises en considération isolément. Ruedi Hunger
Dans la recherche sur les énergies et le climat, une prise en considération isolée ne permet pas d’atteindre les objectifs posés. Au contraire, un développement continu coordonné et efficace doit figurer au premier plan. Le projet collectif «Closed Carbon Cycle Mobility» est un exemple de cette nécessité. Ce projet C³-Mobility a pour objectif de démontrer de nouvelles pistes pour une future mobilité neutre en CO2. Plusieurs partenaires européens des secteurs de l’énergie, de l’industrie des process, des constructeurs automobiles et des constructeurs de moteurs pour véhicules utilitaires ainsi que des domaines de la recherche et du développement se sont regroupés autour de ce projet qui s’étend de 2018 à 2021. 60
Technique Agricole 1 2021
Carburant régénératif Les vecteurs énergétiques liquides sont une piste efficace pour le transport et le stockage d’importantes quantités d’énergie. L’utilisation de carburants régéné ratifs à base de méthanol est particulièrement intéressante. En plus d’une utilisation directe en tant que carburant, le projet C³-Mobility doit encore étudier la transformation en une autre forme de carburant. En outre, on souhaite démontrer qu’il est possible de réduire les émissions de CO2 comme nous le faisons déjà aujourd’hui en mélangeant des carburants produits à partir d’électricité. D’autres carburants basés sur le méthanol seront étudiés pour une utilisation en tant que carburant diesel. Dans ce sec-
teur, une évaluation globale tenant compte en premier lieu de leur degré d’efficacité et de leur impact environnemental doit être menée. La distribution et l’introduction sur le marché seront aussi évaluées.
Les objectifs de réduction se rapprochent vite L’agriculture n’est pas la seule concernée. Pour le trafic poids lourds, l’Europe vise une neutralité CO2 d’ici 2050. En conséquence, les émissions moyennes de dioxyde de carbone des nouveaux véhicules devront être en 2030 de 30 % inférieures à celles de la période de référence 2019/2020. Une réduction de 15 % devra être réalisée en 2025 déjà. Malgré la
Recherche | Plate-forme
hausse des immatriculations de camions équipés d’un entraînement électrique, les spécialistes s’attendent à ce qu’en 2050, plus des deux tiers des poids lourds soient animés par des moteurs thermiques. Afin d’atteindre l’objectif déjà mentionné de neutralité CO2 d’ici 2050, il est inévitable d’avoir recours à des vecteurs énergétiques neutres en CO2 (carburants renouvelables) en grande quantité.
Mise à disposition de l’énergie par sous-secteurs
OME
Les oxyméthyléther sont une nouvelle classe de liaisons carbonées qui pourrait être utilisée en mélange dans le diesel et l’essence d’origine fossile. Les OME brûlent proprement et sont produits écologiquement à partir de dioxyde de carbone (CO2).
FAME
Cet acronyme du terme anglais fatty acid methylester définit des méthyléthers gras constitués de liaison d’acides gras et de méthanol. Ce mélange de graisses d’origine végétale ou animale est utilisé comme carburant dans les moteurs diesel. Il est aussi connu sous la dénomination «biodiesel».
Blend
Le «Blend» désigne un mélange de produits à base d’huile minérale comme le diesel, l’huile de chauffage (EL et S) et d’essence. Comme il s’agit de fabriquer un produit aux spécifications réglementées, sa composition doit être adaptée pour y répondre.
Premier camion de démonstration Pour les raisons exposées ci-dessus, la Société de recherche pour la technique énergétique et les moteurs à combustion (Forschungsgesellschaft für Energietechnik und Verbrennungsmotoren, abrégée FEV), à Aix-la-Chapelle (D), et la société Daimler Truck AG, à Stuttgart (D), constructeur des camions Mercedes-Benz, ont évalué les émissions des nouveaux carburants dans le projet cité précédemment. À la mi 2020, la mise en service d’un camion de démonstration Daimler «Actros» constituera une étape importante dans le dé veloppement de nouveaux véhicules. Ce camion confirme la maturité technique de différents carburants comme les car burants- Blend (voir encadré ci-contre), OME, 1-Octanol et diesel-Blend.
Test sur un moteur de recherche Le 1-Octanol est un représentant des nombreux alcools à chaîne (moyennement) longue. Ses caractéristiques sont très similaires à celles du diesel conventionnel. Cette similitude permet son mélange avec du diesel tout en respectant la norme EN 590. Le moteur diesel OM471 utilisé dans le projet C³-Mobility constitue l’épine dor-
sale du poids lourd Daimler. Ce moteur de 12,8 litres a été introduit en Europe en 2011 en version Euro-VI. Il a été retravaillé en 2016. Les données techniques et la conception de ce moteur ont servi à la construction d’un moteur de recherche monocylindre. Afin de pouvoir évaluer les différents mélanges de carburants, la recirculation des gaz d’échappement du moteur de recherche est variable. Le pic de combustion, respectivement le moment de l’injection du carburant, peut être modifié en fonction du carburant utilisé. L’augmentation du taux de compression (de 17 %) présente un autre potentiel d’optimisation du rendement (43 %).
Avantage du 1-Octanol L’utilisation de 1-Octanol pur réduit les émissions de particules fines d’environ 75 %. Un mélange à 30 % de 1-Octanol les réduit déjà de moitié. Il a encore été constaté que l’utilisation de 1-Octanol ne présentait aucun inconvénient thermo
dynamique par rapport à un diesel conventionnel. Selon les chercheurs, la combustion d’un mélange 70 % de diesel et 30 % de 1-Octanol ne diffère que de manière marginale par rapport à celle du diesel pur. Les résultats de recherches démon trent que le mélange contenant 30 % de 1-Octanol est bien adapté aux moteurs diesel existants. Contrairement aux nouveaux entraînements qui nécessitent une longue période pour s’im planter sur le marché, les carburants synthétiques peuvent avoir un effet direct important sur une flotte de véhicules.
L’oxyméthyléther comme carburant On parle actuellement beaucoup des carburants synthétiques durables produits à partir de l’énergie solaire. En plus des carburants paraffiniques très proches des carburants fossiles comme l’essence ou le diesel, on nomme aussi dans ce domaine les carburants fortement carbonés. Pour les moteurs à autoallumage, l’oxyméthyl éther (OME) est un carburant très prometteur. L’OME se caractérise par une remarquable combustion avec une émission de suies si faible qu’elle se trouve parfois même en dessous des valeurs mesurables. Le degré d’efficacité thermique est généralement comparable, voire meilleur que celui d’un carburant diesel.
Manques de capacités de production
La date du passage de l’agriculture vers les émissions réduites de CO2 est encore ouverte. Photo: Ruedi Hunger
L’introduction réussie d’un carburant synthétique durable demande, en plus de l’utilisation, des capacités de production et de distribution. Actuellement, on ne dispose pas de capacités de production suffisantes et durables des carburants précités. On peut donc en déduire que ces carburants ne seront pas disponibles dans un avenir proche. C’est pour cette 1
2021
Technique Agricole
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Plate-forme | Recherche
raison que le «scénario Blend» est jugé efficace. La capacité de mélange des carburants synthétiques durables aux carburants fossiles apporte en effet une solution aux problèmes de disponibilité.
Mise à disposition de l’énergie par sous-secteurs Traduction: «du puits aux roues». Il s’agit d’une approche des besoins pour Well-to-wheel la fourniture de l’énergie d’entraînement pour les véhicules. Elle étudie (WtW) l’ensemble de la chaîne d’effets nécessaire à la mise en mouvement de la production de l’énergie à sa transformation en énergie cinétique.
Effets sur le moteur et le véhicule Pour introduire sur le marché de nouveaux carburants, il est toujours nécessaire d’évaluer leurs conséquences sur l’ensemble du système moteur-véhicule. Ceci est aussi valable pour les mélanges avec les carburants fossiles déjà utilisés. En raison de leurs caractéristiques chi miques et physiques différentes, ils peu vent, tôt ou tard, être à l’origine de problèmes. Il pourrait s’agir de modifications causées par ou sur les matériaux, voire de modifications sur le déroulement de la combustion ou d’émissions de polluants. De tels effets seront évalués et, si né cessaire, les matériels, logiciels ou calibrations seront adaptés. En général, on agira en premier sur la calibration des moteurs diesel avant de réaliser les adaptations nécessaires et de procéder aux réglages fins. La recherche d’un équilibre optimal entre émissions de particules et de NOx est toujours d’actualité.
Well-to-tank (WtT)
Traduction: «du puits au réservoir». Il s’agit d’une approche des besoins pour la mise à disposition de l’énergie d’entraînement des véhicules depuis la production de l’énergie primaire. WtT n’est pas influencée par les constructeurs de véhicules. Aucune donnée concernant la consommation et les émissions n’est donc disponible.
Traduction: «du réservoir aux roues». Il s’agit d’une approche des besoins Tank-to-wheel pour la mise à disposition de l’énergie pour l’entraînement des véhicules (TtW) jusqu’à sa transformation en énergie cinétique. TtW est directement influencée par les constructeurs de véhicules.
Conclusion L’étude globale de la littérature confirme que l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050 ne sera pas une balade de plaisir. D’ici à ce que les véhicules lourds en particulier soient équipés d’entraînements neutres en CO2, l’utilisation de vecteurs d’énergie liquides à émission de CO2 réduite dans le moteur diesel est inévitable.
Des carburants intermédiaires seront nécessaires jusqu’à ce que l’e-mobilité soit adoptée par les camions lourds. Photo: Landi
Émissions de CO2 de différentes technologies d’entraînement Type d’entraînement Moteur à essence Moteur diesel Entraînement hybride (moteur à essence) Pile à combustible (moteur électrique) Batterie Li-Ion (moteur électrique)
Méthode de production
Source d’énergie
Essence
Raffinage
GPL*
Traitement
Carburant
Grammes de CO2 équivalent par km WtT
TtW
WtW
Pétrole brut
24
140
164
Gaz naturel
15
126
141
Diesel
Raffinage
Pétrole brut
24
128
152
Biodiesel
Estérification
Colza
−50
133
83
Essence
Raffinage
Pétrole brut
20
120
140
Hydrogène
Électrolyse
Mix électrique UE
196
0
196
Électricité
Centrale électrique
Éolien
5
0
5
Mix électrique UE
87
0
87
Éolien
2
0
2
Remarques: le bilan WtT négatif du carburant à base de colza (biodiesel) s’explique par le crédit lié à la production de sous-produit au moment de la fabrication du carburant (tourteaux de colza). Pour les véhicules électriques, c’est surtout le mix énergétique qui est décisif. Si la source d’énergie est éolienne au lieu d’être issue du mix énergétique, les émissions WtW sont très faibles. Ceci met en évidence la grande importance des sources d’énergie renouvelables pour l’entraînement électrique. * GPL est l’abréviation du terme «gaz de pétrole liquéfié».
62
Technique Agricole 1 2021
Formation continue | ASETA
Cette année, l’offre de cours pour jeunes conductrices et conducteurs de tracteur est à nouveau bien fournie.
Photo: Dominik Senn
Cours de conduite G40 en 2021 Cette année 2021, un programme complet de cours de conduite de tracteur «G40» attend jeunes filles et jeunes gens. Le programme, mis à jour si nécessaire, et la formule d’inscription sont également publiés sur www.g40.ch et sur www.fahrkurse.ch La liste des cours de conduite de tracteur «G40» ci-dessous a été établie à la date du bouclage de cette édition de Technique Agricole. Dates et lieux des cours supplémentaires sont régulièrement publiés sur les sites www.g40.ch et www.fahrkurse.ch. De même, les cours complets sont biffés de la liste. La formule d’inscription est aussi publiée sur les mêmes sites, où elle peut être téléchargée.
Cours G40 en français et en italien, dans l’ordre des dates Lieux Dates Langue
Conthey VS
26.05.2021 01.06.2021
FR
Courtételle JU
02.06.2021 10.06.2021
FR
Vufflens-la-Ville VD
04.06.2021 07.06.2021
FR
Tramelan BE
14.06.2021 23.06.2021
FR
Nyon VD
18.06.2021 21.06.2021
FR
Les Hauts-Geneveys NE
29.06.2021 05.07.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
02.07.2021 05.07.2021
FR
Bulle FR
08.07.2021 14.07.2021
FR
13.07.2021 21.07.2021
FR
30.07.2021 02.08.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
26.02.2021 01.03.2021
FR
Courtételle JU
Bulle FR
11.03.2021 17.03.2021
FR
Vufflens-la-Ville VD
Moudon VD
12.03.2021 15.03.2021
FR
Tramelan BE
12.08.2021 20.08.2021
FR
Courtételle JU
18.03.2021 23.03.2021
FR
Bulle FR
18.08.2021 26.08.2021
FR
Tramelan BE
31.03.2021 08.04.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
27.08.2021 30.08.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
09.04.2021 12.04.2021
FR
Courtételle JU
08.09.2021 17.09.2021
FR
Les Hauts-Geneveys NE
14.04.2021 22.04.2021
FR
Vufflens-la-Ville VD
17.09.2021 20.09.2021
FR
Moudon VD
23.04.2021 26.04.2021
FR
Tramelan BE
20.09.2021 29.09.2021
FR
Claro TI
28.04.2021 03.05.2021
IT
Bulle FR
23.09.2021 29.09.2021
FR
St-Maurice VS
28.04.2021 06.05.2021
FR
Claro TI
28.09.2021 06.10.2021
IT
Tramelan BE
30.04.2021 04.05.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
01.10.2021 04.10.2021
FR
07.10.2021 13.10.2021
FR FR
La Sarraz VD
07.05.2021 10.05.2021
FR
Conthey VS
Les Hauts-Geneveys NE
10.05.2021 18.05.2021
FR
Courtételle JU
18.10.2021 28.10.2021
Bulle FR
11.05.2021 19.05.2021
FR
Bulle FR
22.10.2021 28.10.2021
FR
Corcelles-près-Payerne VD
21.05.2021 25.05.2021
FR
Vufflens-la-Ville VD
29.10.2021 01.11.2021
FR
1
2021
Technique Agricole
63
ASETA | Formation continue
Cours G40 en allemand, dans l’ordre des dates Lieux Dates Langue
64
Lyss BE
01.06.2021 10.06.2021
DE
Schwarzenburg BE
02.06.2021 08.06.2021
DE
Lausen BL
02.03.2021 08.03.2021
DE
Lindau ZH
08.06.2021 17.06.2021
DE
Schwyz SZ
03.03.2021 09.03.2021
DE
Frauenfeld TG
10.06.2021 16.06.2021
DE
Zwingen BL
10.03.2021 18.03.2021
DE
Thusis GR
10.06.2021 14.06.2021
DE
11.06.2021 14.06.2021
DE
Lyss BE
15.03.2021 22.03.2021
DE
Kägiswil OW
Landquart GR
16.03.2021 25.03.2021
DE
Bazenheid SG
15.06.2021 21.06.2021
DE
Lindau ZH
16.03.2021 25.03.2021
DE
Aarberg BE
16.06.2021 24.06.2021
DE
Schüpfheim LU
17.03.2021 25.03.2021
DE
Sursee LU
16.06.2021 24.06.2021
DE
Balgach SG
23.03.2021 29.03.2021
DE
Herzogenbuchsee BE
16.06.2021 22.06.2021
DE
Kägiswil OW
25.03.2021 30.03.2021
DE
Konolfingen BE
17.06.2021 21.06.2021
DE
Thusis GR
30.03.2021 08.04.2021
DE
Lyssach BE
17.06.2021 21.06.2021
DE
18.06.2021 23.06.2021
DE
Herzogenbuchsee BE
30.03.2021 08.04.2021
DE
Sitterdorf TG
Gossau ZH
31.03.2021 08.04.2021
DE
Biberbrugg SZ
18.06.2021 24.06.2021
DE
Bülach ZH
06.04.2021 15.04.2021
DE
Schöftland AG
21.06.2021 30.06.2021
DE
Sursee LU
08.04.2021 14.04.2021
DE
Landquart GR
22.06.2021 01.07.2021
DE
Biberbrugg SZ
09.04.2021 13.04.2021
DE
Emmenmatt BE
23.06.2021 01.07.2021
DE
Lyssach BE
12.04.2021 21.04.2021
DE
Willisau LU
23.06.2021 28.06.2021
DE
Bazenheid SG
13.04.2021 21.04.2021
DE
Visp VS
23.06.2021 29.06.2021
DE
Interlaken BE
13.04.2021 22.04.2021
DE
Brunegg AG
25.06.2021 28.06.2021
DE
Aarberg BE
13.04.2021 19.04.2021
DE
Niederurnen GL
25.06.2021 30.06.2021
DE
Niederurnen GL
13.04.2021 22.04.2021
DE
Balgach SG
28.06.2021 06.07.2021
DE
Marthalen ZH
14.04.2021 19.04.2021
DE
Schüpfheim LU
29.06.2021 05.07.2021
DE
Emmenmatt BE
15.04.2021 20.04.2021
DE
Salez SG
29.06.2021 05.07.2021
DE
Erstfeld UR
20.04.2021 26.04.2021
DE
Affoltern am Albis ZH
02.07.2021 05.07.2021
DE
Schaffhausen SH
20.04.2021 29.04.2021
DE
Interlaken BE
02.07.2021 06.07.2021
DE
Visp VS
21.04.2021 27.04.2021
DE
Sursee LU
07.07.2021 12.07.2021
DE
Hohenrain LU
23.04.2021 27.04.2021
DE
Hohenrain LU
07.07.2021 15.07.2021
DE
Salez SG
26.04.2021 04.05.2021
DE
Oensingen SO
08.07.2021 14.07.2021
DE
09.07.2021 13.07.2021
DE DE
Frauenfeld TG
27.04.2021 05.05.2021
DE
Zwingen BL
Willisau LU
28.04.2021 04.05.2021
DE
Frauenfeld TG
09.07.2021 14.07.2021
Zwingen BL
29.04.2021 03.05.2021
DE
Konolfingen BE
09.07.2021 12.07.2021
DE
16.07.2021 19.07.2021
DE
16.07.2021 20.07.2021
DE
Düdingen FR
30.04.2021 03.05.2021
DE
Gossau ZH
Brunegg AG
05.05.2021 10.05.2021
DE
Tuggen SZ
Lausen BL
05.05.2021 10.05.2021
DE
Bülach ZH
20.07.2021 29.07.2021
DE
23.07.2021 28.07.2021
DE
Sursee LU
11.05.2021 17.05.2021
DE
Sitterdorf TG
Gossau ZH
11.05.2021 20.05.2021
DE
Hohenrain LU
27.07.2021 02.08.2021
DE
Scuol GR
14.05.2021 19.05.2021
DE
Brunegg AG
30.07.2021 05.08.2021
DE
Balgach SG
18.05.2021 25.05.2021
DE
Ilanz GR
03.08.2021 12.08.2021
DE
05.08.2021 11.08.2021
DE
Lyssach BE
18.05.2021 27.05.2021
DE
Düdingen FR
Emmenmatt BE
18.05.2021 27.05.2021
DE
Interlaken BE
05.08.2021 11.08.2021
DE
Bazenheid SG
18.05.2021 25.05.2021
DE
Sursee LU
05.08.2021 09.08.2021
DE
10.08.2021 16.08.2021
DE
Tuggen SZ
19.05.2021 28.05.2021
DE
Sitterdorf TG
Schüpfheim LU
20.05.2021 25.05.2021
DE
Affoltern am Albis ZH
11.08.2021 19.08.2021
DE
Affoltern am Albis ZH
27.05.2021 31.05.2021
DE
Lyssach BE
11.08.2021 17.08.2021
DE
Sitterdorf TG
27.05.2021 31.05.2021
DE
Kägiswil OW
13.08.2021 17.08.2021
DE
17.08.2021 23.08.2021
DE
Konolfingen BE
28.05.2021 31.05.2021
DE
Salez SG
Marthalen ZH
31.05.2021 09.06.2021
DE
Schaffhausen SH
17.08.2021 26.08.2021
DE
Hohenrain LU
01.06.2021 07.06.2021
DE
Schüpfheim LU
18.08.2021 23.08.2021
DE
Technique Agricole 1 2021
Formation continue | ASETA
Konolfingen BE
20.08.2021 23.08.2021
DE
Hohenrain LU
25.08.2021 31.08.2021
DE
Willisau LU
26.08.2021 31.08.2021
DE
Zwingen BL
27.08.2021 30.08.2021
DE
Niederurnen GL
27.08.2021 01.09.2021
DE
Oensingen SO
01.09.2021 07.09.2021
DE
Tuggen SZ
02.09.2021 06.09.2021
DE
Thusis GR
02.09.2021 07.09.2021
DE
Frauenfeld TG
03.09.2021 08.09.2021
DE
Sitterdorf TG
03.09.2021 08.09.2021
DE
Salez SG
06.09.2021 14.09.2021
DE
Aarberg BE
07.09.2021 15.09.2021
DE
Sursee LU
08.09.2021 14.09.2021
DE
Herzogenbuchsee BE
08.09.2021 14.09.2021
DE
Interlaken BE
08.09.2021 14.09.2021
DE
Schöftland AG
09.09.2021 13.09.2021
DE
Brunegg AG
09.09.2021 14.09.2021
DE
Lindau ZH
14.09.2021 23.09.2021
DE
Biberbrugg SZ
16.09.2021 20.09.2021
DE
Lyssach BE
24.09.2021 27.09.2021
DE
Düdingen FR
24.09.2021 28.09.2021
DE
Konolfingen BE
24.09.2021 28.09.2021
DE
Scuol GR
24.09.2021 29.09.2021
DE
Balgach SG
28.09.2021 04.10.2021
DE
Oberbipp BE
29.09.2021 05.10.2021
DE
Sitterdorf TG
29.09.2021 07.10.2021
DE
Gossau ZH
30.09.2021 05.10.2021
DE
Schaffhausen SH
05.10.2021 14.10.2021
DE
Hohenrain LU
06.10.2021 11.10.2021
DE
Erstfeld UR
07.10.2021 12.10.2021
DE
Affoltern am Albis ZH
08.10.2021 12.10.2021
DE
Visp VS
13.10.2021 19.10.2021
DE
Zwingen BL
13.10.2021 19.10.2021
DE
Kägiswil OW
14.10.2021 19.10.2021
DE
Willisau LU
18.10.2021 26.10.2021
DE
Bülach ZH
19.10.2021 28.10.2021
DE
Tuggen SZ
20.10.2021 25.10.2021
DE
Niederurnen GL
21.10.2021 26.10.2021
DE
Konolfingen BE
21.10.2021 26.10.2021
DE
Sursee LU
21.10.2021 25.10.2021
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Interlaken BE
22.10.2021 28.10.2021
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Salez SG
25.10.2021 03.11.2021
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Biberbrugg SZ
27.10.2021 02.11.2021
DE
Lausen BL
27.10.2021 04.11.2021
DE
Lyssach BE
28.10.2021 02.11.2021
DE
Oensingen SO
02.11.2021 08.11.2021
DE
Sitterdorf TG
04.11.2021 09.11.2021
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Brunegg AG
05.11.2021 10.11.2021
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Herzogenbuchsee BE
17.11.2021 25.11.2021
DE
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2021
Technique Agricole
Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.
Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.
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Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch
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Communications
Assemblées générales
AG
ZH L’assemblée générale sera tenue par écrit. Les membres de la section zurichoise recevront les documents nécessaires pour le vote en ligne dans l'édition de février de Technique Agricole.
SH L’assemblée générale aura lieu par écrit. Les documents nécessaires à son déroulement seront envoyés avec le programme d’activité 2021.
ZG L’assemblée générale prévue pour le 28 janvier est annulée. Elle sera remplacée par un vote par écrit.
VD
SO L’assemblée générale n’aura pas lieu cette année. Elle sera remplacée par un vote par écrit.
GE À moins d’être annulée, l’assemblée générale se tiendra le mercredi 10 février à partir de 10 heures dans la salle polyvalente de Dardagny.
FR Il sera décidé en janvier si l’assemblée générale aura lieu en mode présentiel ou si elle sera remplacée par un vote par écrit.
AR
AI
GL
L’assemblée générale prévue pour le début de l’année 2021 est annulée. Elle sera remplacée par un vote par écrit.
NE On ne sait pas encore si l´assemblée générale qui devrait se tenir à la fin février ou au début mars pourra avoir lieu.
NW L'assemblée prévue pour le 24 février 2021 est reportée. Les membres recevront un courrier avec des informations relatives à l'actualité de la section , notamment sur les comptes annuels.
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Jeudi, 18 février 2021, de 9 à 16 h Bachmann Agrotech AG, Herdmatten, Benzenschwil Les remorques sont testées sur un banc d’essais tout récent. Ensuite, les participants reçoivent un procès-verbal et des conseils sur les améliorations à apporter pour obtenir de meilleures performances de freinage. Le temps nécessaire pour une remorque à deux essieux est de 30 minutes. Les remorques sont contrôlées sans chargement. La charge maximale à l’essieu est simulée hydrauliquement et chaque essieu de la remorque est mesuré séparément. Prix: CHF 25.– par essieu pour les membres de l’AVLT et 50.– pour les nonmembres. Inscription: jusqu’au 4 février 2021 auprès de Thomas Vögeli, gérant de l’AVLT, 079 77 44 715, sektion.ag@agrartechnik.ch.
Cours préparatoires au permis G/M/F
L’assemblée générale 2021 de la section vaudoise de l’ASETA se fera par voie écrite. Les membres recevront un courrier avec un bulletin de vote à retourner jusqu’au vendredi 5 février.
SG
Action: tests de freins de remorques
Technique Agricole 1 2021
Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé peuvent être respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés au printemps 2021: jeudis 4 et 11 mars de 18 h 30 à 21 h au centre agricole de Liebegg à Gränichen; jeudis 29 avril et 6 mai de 18 h 30 à 21 h au FIBL à Frick. Cours fixés en automne 2021: jeudis 23 et 30 septembre de 18 h 30 à 21 h au BVA à Muri; jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch
Tests de pulvérisateurs de grandes cultures Du mardi 6 au vendredi 16 avril sur différents sites Un test de pulvérisateur valide de moins de quatre ans est demandé pour les contrôles PER. Le gérant Thomas Voegeli est la personne de référence pour toutes les questions relatives à ces tests de pulvérisateurs de grandes cultures. Les détenteurs de pulvérisateurs de grandes cultures testés en 2017 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer les nouvelles inscriptions jusqu’au 25 février auprès de: Thomas Voegeli, gérant de l’AVLT, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch
Tests de pulvérisateurs avec souffleuses pour les cultures fruitières et viticoles Du lundi 22 au vendredi 26 mars à Frick Autobahnwerkhof Un test de pulvérisateur valide de moins de quatre ans est demandé pour les contrôles PER. Les tests de de pulvérisateurs avec souffleuses sont organisés par l’AVLT. Le gérant Thomas Voegeli est la personne de réfé-
Sections | ASETA
rence pour toutes les questions relatives à ces tests. Les détenteurs de pulvérisateurs avec souffleuses testés en 2017 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer jusqu’au 25 février les nouvelles inscriptions auprès de: Thomas Voegeli, gérant de l’AVLT, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch
Journée technique argovienne Mercredi 7 mars, de 9 à 17 h Centre agricole de Liebegg, Gränichen L’agriculture peut contribuer à atteindre les objectifs relatifs au climat, parce que les énergies fossiles peuvent être remplacées par du courant électrique produit à la ferme. En tant qu’agriculture, vous en retirez plusieurs bénéfices. Les moteurs électriques sont plus efficaces, vous ne chargez pas le réseau avec du courant que vous avez- produit vousmême et vous travaillez sans produire ni émissions de gaz ni bruit. A la journée technique argovienne, vous obtiendrez des réponses aux questions suivantes: comment puis-je mieux gérer ma consommation électrique? Quelles sont les installations nécessaires à ces fins? Un véhicule électrique est-il rentable? Quels sont les équipements existant sur le marché dans les domaines de l’affouragement et de la manutention ?. Où pouvez-vous vous procurer des tracteurs, des véhicules de transport et des robots correspondant à vos besoins? Responsable du cours: Hansjörg Furter. Prix : CHF 70.–, repas inclus. Inscription: jusqu’au 3 mars au centre de Liebegg, à Gränichen, secrétariat, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch.
FR
teurs de véhicules à moteur agricoles sont soumis à l’obligation de posséder un permis. Sur la voie publique, l’âge minimal requis pour conduire des véhicules automobiles agricoles (à une vitesse maximale de 40 km/h) est de 14 ans révolus. Les candidats de cet âge (ou plus âgés) doivent passer avec succès un examen théorique simplifié pour obtenir le permis les autorisant à le faire. En hiver 2021, la section glaronaise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2021 (nés en 2007 ou auparavant) peuvent les suivre, mais ne recevront le permis de conduire qu’après leur anniversaire (pour autant qu’ils réussissent les examens). Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Näfels et à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants à l’office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi- jours (environ 3 ¾ h). Prix : CHF 70.– (documents de théorie et CD didactique distribués au début du cours inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 95.– pour les non-membres), encaissé le premier jour de cours par le responsable. Les frais d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 30.– et à CHF 65.– sont facturés par l’office cantonal de la circulation routière. Cours 1 : Näfels, Rest. Schützenhof, 16.01.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Näfels, Rest. Schützenhof, 13.02.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Schwanden StVA, 13.03.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Cours 2 : Schwanden StVA, 16.01.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA, 13.02.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA, 13.03.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Inscription : envoyer les formulaires blancs dûment remplis (voir info@vltsg.ch) dès à présent et jusqu’au 8 janvier 2021 au plus tard à l’adresse Strassenverkehrsamt des Kantons Glarus, Mühlestr. 17, 8762 Schwanden.
Campagne pour la sécurité routière 2021 Les tests des systèmes de freinage effectués sur les chars et remorques de tout genre, 30 ou 40 km/h, sont cofinancés par un montant de CHF 50.– par essieu. La liste des ateliers agréés peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Seuls les convois équipés de freins de service hydrauliques ou pneumatiques peuvent être testés. Nouvelles immatriculations 40 km/h : afin d’encourager les agriculteurs à immatriculer leurs chars et remorques à 40 km/h, nous soutenons toute nouvelle immatriculation avec un montant de CHF 50.– par essieu. Ceci est valable pour toutes les premières immatriculations. Nouveauté : installation de systèmes caméra frontale et moniteur. À la suite de l’introduction de la nouvelle réglementation de mai 2019 sur les porte-à-faux avant, nous offrons CHF 100.– pour chaque acquisition d’un système caméra frontale et moniteur homologué. Pour plus d’informations sur ces systèmes, la gérance de l’AFETA/FVLT se tient à disposition. Pour toutes ces demandes, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture pour les tests et l’achat d’une caméra ainsi que pour les nouvelles immatriculations une copie du permis de circulation à l’adresse suivante : AFETA/FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux.
GL Permis de conduire de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Le permis de catégorie G permet aussi de conduire des cyclomoteurs. La réussite des examens théoriques donne également accès au permis de catégorie F. La formation se base sur l’Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière (OAC) du 27 octobre 1976. Depuis le 1er janvier 1977, tous les conduc-
LU Assemblée générale écrite de la LVLT et du cercle de machines de Lucerne En raison de l’interdiction de rassemblement, l’assemblée générale de de l’association lucernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (LVLT) qui devait avoir lieu le 5 décembre au marché de la Saint-Nicolas de Sursee a été annulée et remplacée par une assemblée écrite. Les membres ont reçu par courrier les documents nécessaires pour le vote et les élections par correspondance. Ils pouvaient aussi les télécharger sur le site internet www.lvlt.ch/lvlt. Les 401 bulletins de vote et d’élection qui ont été retournés avant le 8 décembre, date du délai de dépôt, ont été dépouillés le 17 décembre à la gérance, sous la surveillance de Roman Krummenacher qui y a pris récemment ses fonctions de collaborateur. Le procès-verbal, le rapport d’activités les comptes annuels accompagnés du rapport du réviseur et de la décharge au comité ont été approuvés à une large majorité. Le comité a été réélu en bloc pour les trois prochaines années. En font partie: Anton Moser, de Schüpfheim (président), Josef Felber, de Baldegg, Markus Meier, d’Hohenrain, Franz Wüest, de Rickenbach, Beat Wyss, de Büron et René Koch, de Schötz. L’organe de révision se compose du réviseur Kurt Müller, de Ruswil, et de la fiducaire Limacher AG, Hellbühl. Ils ont aussi été confirmés dans leurs fonctions. Les résultats précis peuvent être consultés sur le site Internet de la section. Le comité de la LVLT souhaite pouvoir organiser davantage d’activités l’année prochaine. Il espère aussi que l’assemblée générale pourra avoir
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2021
Technique Agricole
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ASETA | Sections
lieu sous sa forme habituelle le 6 décembre 2021 à Sursee. Le comité remercie tous les membres de la section pour la confiance accordée et leur présente ses vœux pour une heureuse nouvelle année en bonne santé et remplie de succès. Comité de la LVLT
Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 27 janvier à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 3 mars à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 601, en deux ou en trois parties 1re partie : samedi 27 février, de 12 à 16 heures 2e partie : samedi 6 mars, de 12 à 16 heures 3e partie : samedi 13 mars, de 12 à 16 heures Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours : 1re partie : lundi 19 avril, de 19 à 21 heures 2e partie : mardi 20 avril, de 19 à 21 heures 3e partie : lundi 26 avril, de 19 à 21 heures 4e partie : mardi 27 avril, de 19 à 21 heures Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Formation des scootéristes et motocyclistes : des modifications importantes y seront apportées à partir du 1er janvier 2021. Les formations dont les cours de sensibilisation aux problèmes du trafic routier auront une durée de validité illimitée. L’âge minimum sera adapté à celui en vigueur dans l’Union européenne. Ainsi, les jeunes scootéristes et motocyclistes pourront chevaucher des petites cylindrées (max. 50 cm3/45 km/h) dès leur quinzième anniversaire, puis de motos de 125 cm3 à 16 ans. Vous trouverez des indications plus détaillées sur le site www.lvlt.ch. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours intensif commence probablement le 19 février à Lucerne. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch
ZH Voyage dans l‘Oldenburger Münsterland et en Mer du Nord Groupe 1 : du dimanche 30 mai au dimanche 6 juin 2021 Groupe 2 : du dimanche 13 juin au dimanche 20 juin 2021
Premier jour : voyage à destination de Siegen (Rhénanie du Nord-Westphalie) avec visite d’une exploitation de cultures de fruits et d’asperges à Kandel (Rhénanie-Palatinat). Deuxième jour : visite de l’une des plus grandes pépinières d’Europe à Emsbüren et nuitée à l’Hôtel Heidegrund, à Garrel, pourvu d’un espace bien-être. Troisième jour : découverte d’une combinaison unique de production bovine et porcine, suivie d’un repas de midi avec vue sur la mer à Thülsfelder Talsperre et de la visite d’une exploitation fami-
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Technique Agricole 1 2021
liale de 100 vaches laitières et plus de 500 taurillons à l’engrais, avec 140 hectares de cultures et un élevage de chevaux ; visite du musée de Cloppenbourg et nuitée à l’Hôtel Dorfkrug. Quatrième jour : découverte de la Mer du Nord et visite d’une bergerie sur la côte. Cinquième jour : visite d’une exploitation porcine et d’un élevage de chevaux à Cappeln. Sixième jour : découverte de la Frise orientale et d’Emden. Septième jour : visite d’une exploitation maraîchère dans l’Oldenburger Münsterland et nuitée à l’Hôtel Schäferberg à Espenau, près de Cassel. Huitième jour : retour en Suisse orientale avec arrêts à Wurtzbourg, Stuttgart et Neuhausen. Prix du forfait par personne : CHF 1690.– en chambre double, CHF 270.– de supplément pour une chambre individuelle, CHF 79.– pour une assurance-annulation et aide SOS. Inscription : au plus tard jusqu’au 29 janvier 2021 auprès de : Rattin AG, Leila Wanner, Zollstrasse 95, 8212 Neuhausen, 052 633 00 00, leila.wanner@rattin.ch
Cours préparatoires au permis de tracteur 27 février, 29 mai, 25 septembre, 27 novembre, de 8 à 14 heures
La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des automobiles
SG
AR
AI
GL
Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2020 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach
Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi
St.Peterzell, Schulhaus Me 20.01.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
10.02.2021
Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 27.01.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 24.02.2021 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 06.02.2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.03.2021 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.02.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
17.03.2021
Wangs, Parkhotel Sa 27.02.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 24.03.2021
Sections | ASETA
Trogen Me 03.03.2021 Trogen/Trogen StVA Trogen 31.03.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 27.03.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 21.04.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 07.04.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn
05.05.2021
Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 24.04.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.05.2021
Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch
St.Peterzell, Schulhaus Sa 08.05.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
02.06.2021
BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR
Wangs, Parkhotel Sa 15.05.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.06.2021
Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49
Wittenbach, Oberstufenzentrum Mi, 26. Mai 21 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA Mi, 16. Jun 21
Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch
Widnau, Rest. Rosengarten Sa, 29. Mai 21 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA Mi, 30. Jun 21
Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch
Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa, 19. Jun 21 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA Mi, 14. Jul 21
Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch
Kaltbrunn, Rest. Löwen Mi, 07. Jul 21 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn Mi, 11. Aug 21
Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch
Wangs , Parkhotel Sa, 14. Aug 21 Wangs , Parkhotel/StVA Mels Mi, 08. Sep 21
Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch
GR
NE
GL
SH
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St. Peterzell, Schulhaus Sa, 18. Sep 21 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA Mi, 20. Okt 21
Formation sur les transports d‘animaux
ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Dates de cours : 27.02.2021, 29.05.2021, 25.09.2021, 27.11.2021. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
SÛR ––FIABLE – ÉCONOMIQUE BETRIEBSSICHER ZUVERLÄSSIG – WIRTSCHAFTLICH Pompe à deux pistons, Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, double effet, axe horizontal Baureihe Typ H-303-0 et bain d’huile, série etSG2 type H-303-0 SG2
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M A 005 R A / Stand B G 2 A 3. le
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ti f é Nº rég. 14455-01
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Formation non reconnue OACP Cette formation doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis. Formation reconnue OACP Cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis. Dates de cours : lundi 1er février 2021, de 8 h 00 à 16 h 30 Lieu de cours : Berufsfachschule, à Ziegelbrücke Prix : CHF 270.− sans attestation OACP ; CHF 360.− avec attestation OACP Inscription : VLT-SG, Eliane Müller, Azmoos, courriel : info@vlt-sg.ch, tél. 081 783 11 84, informations : www.vlt-sg.ch
ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch
9 0 0 1 - 20 0
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Wittenbach, Oberstufenzentrum Mi, 01. Sep 21 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA Mi, 22. Sep 21
VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch
tè
Mosnang, Oberstufenzentrum Sa, 28. Aug 21 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA Mi, 29. Sep 21
TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen
S ys
Trogen Mi, 18. Aug 21 Trogen / Trogen StVA Trogen Mi, 15. Sep 21
SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch
Hans Meier AG Tel. ++41 (0)62 756 44 77 Tél. CH-4246 Altishofen Fax ++41 (0)62 756 43 60 www.meierag.ch info@meierag.ch
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Technique Agricole
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ASETA | Portrait
Sonneur Ah quelle vue magnifique! René Zemp est né en 1989; la ferme de ce jeune agriculteur, le Sangetel-Hof, est perchée à 1150 mètres d’altitude au-dessus de Mümliswil (SO), dans le parc naturel de Thal. Au nord, on admire le panorama qui s’étend vers Bâle et la Forêt-Noire; au sud, on voit s’épanouir les Alpes suisses presque complètes. «La ferme étant située au sommet du Brunnersberg, la plupart de mes terres sont accessibles avec le tracteur», explique René Zemp. Agriculteur diplômé, il suit la formation de chef d’exploitation: «Elle me permet d’approfondir mes connaissances en agriculture et en comptabilité, mais aussi sur des sujets spécifiques. Je pourrai peutêtre aussi embaucher un jour un apprenti.» Début 2019, il a repris le domaine à son père, qu’il a embauché à 100 %. Le troupeau compte trois douzaines de bovins d’élevage sous contrat et deux vaches-mères. Cent jours par an, 35 vaches allaitantes estivent en outre ici. Aux 20 hectares de terres agricoles s’ajoutent 15 hectares de forêts et 30 hectares de pâturages. Il y a plus de 20 ans, le père de René Zemp reprenait le transport de lait de sept exploitations; il le descend chaque jour à Mümliswil. Son fils poursuit sur la lancée; le tank à lait est monté sur un transporter Reform. D’autres prestations complètent une année agricole bien remplie: service hivernal, déneigement à la fraise Trejon «Optimal», fauchage, épandage de fumier, bottelage de balles rondes, fenaison. René Zemp investit aussi dans une offre touristique «Dormir sur la paille». «Elle s’intègre bien dans le parc naturel d’importance nationale; notre ferme est située sur un chemin de randonnée très fréquenté. Ma femme Sylvia – nous sommes mariés depuis l’automne 2020 – est dans le coup à 100 %», explique René Zemp. Il s’est également lancé dans les travaux forestiers; avec son voisin, ils ont acheté un gros treuil à bouclier pour son tracteur de 100 chevaux. Il prépare des billes de bois d’œuvre qu’il commercialise, du bois d’industrie livré à Swiss Krono, le fabricant de panneaux de Menznau (LU), et du bois-énergie qui servira à la production de plaquettes de chauffage. Il souhaite construire prochainement un nouveau bâtiment d’exploitation avec une étable moderne. Les traditions occupent une large place dans la vie de René Zemp: il chante avec le jodlerclub «Alpenglühn» d’Etziken (SO), dont le président est Beat Ochsenbein, le gérant de la section soleuroise de l’ASETA. René Zemp préside en outre le groupe de sonneurs «Juragruess» de Welschenrohr (SO). Son père et lui possèdent quelque 140 sonnailles. L’été, elles sont accrochées au cou des bêtes qui passent la saison sur le pâturage. Propos recueillis par Dominik Senn
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Technique Agricole 1 2021
Cours | ASETA
Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA
Cours de pilotage de drones
Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)
Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.
Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
nouveau
Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch
nouv eau
Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 83e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch
Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an
Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)
Prochain numéro Thème principal «Engrais de ferme» Les engrais de ferme sont tellement demandés dans une économie fondée sur le recyclage, les agriculteurs sont tellement sous pression à cause des émissions. Des équipements appropriés aident à répondre à ces défis. L’édition 2 2021 paraîtra le 11.02.2021. Clôture de la rédaction: 25.01.2021 Clôture des annonces: 01.02.2021
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Technique Agricole
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