Janvier 2022
RÉNOVATION DE PRAIRIES Bien étriller, c’est assurer Aperçu des techniques de sursemis Rapports sous charge en évolution Focus: les pendillards, dossier sensible
GAMME MF 8S Nouveau: 6 modèles disponibles de 205 cv à 305 cv max. et avec transmission à variation continue Dyna-VT.
Une nouvelle ère de tracteurs FIABLES et simples d’utilisation Votre conseiller de vente MF: Laurent Limat Tél. 079 696 24 15
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Janvier 2022 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Éditorial
En bref
Focus 8
Les pendillards, un dossier sensible: épandage du lisier en bandes au niveau du sol
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Roman Engeler
Marché 12 18 20 22
Evolution des boîtes à rapports commutables sous charge «Combinaisons avant-arrière»: les vainqueurs Les photos du concours De l’homéopathie dans le robot de traite
Thème principal: rénovation de prairies
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Les herbages ont besoin d’une gestion rigoureuse Bien étriller, c’est assurer Matériels pouvant remplacer la herse-étrille Sursemis sur des pâtures permanentes pour chevaux Le b.a.-ba de l’entretien des prairies Techniques de sursemis possibles
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Impression 45 48 51 54
Sauerburger «Grip 4-70»: cabine au centre et moteur à l’arrière Stihl «Advance Procom»: interconnectés en forêt Feldklasse: bineuses de précision pour cultures maraîchères Chargeurs de ferme: atteler sans descendre
Management 56
Conseils sur les dispositifs d’attelage: détecter l’usure des systèmes d’attelage
Plate-forme 58
Rapid reconstruit aussi des autos
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Passion 60
Le charme des vieilles carrosseries
ASETA 62 64 65 66
Communication des sections Nouveau: jeu-concours de mots croisés Les cours et l’impressum Lara Graf: «On ne peut plus être juste paysan»
Page de couverture Les sursemis, les semis de complément et les reconstitutions de prairies sont souvent nécessaires pour maintenir le potentiel de rendement.
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Le passage à l’an neuf que vous avez, je l’espère, franchi avec une multitude de bonnes résolutions, est l’occasion toujours renouvelée de revoir l’un ou l’autre aspect de processus depuis longtemps ancrés dans les habitudes. C’est ainsi que ce premier numéro de l’année de Technique Agricole arbore quelques changements. Sa couverture un peu plus rigide et sa reliure collée ne vous auront pas échappé; elles se substituent à l’agrafage parfois capricieux, à l’origine de déchirures intempestives. La prise en main de votre revue et le confort de lecture doivent y gagner. Au concours par SMS récompensé par des modèles réduits de tracteurs succède un jeu-concours de motmystère à résoudre en page 64. Plus proche du début du cahier, après les pages de brèves et de nouvelles, la nouvelle rubrique «Focus», en page 8, fait le point sur un sujet d’actualité, plus ou moins brûlant, voire explosif, en lien avec le machinisme ou l’agriculture en général. Les interviews de personnalités de l’univers de la technique agricole ne sont pas vouées à disparaître, mais ne paraîtront plus dans chaque édition. À la page 56, une rubrique régulière dédiée aux conseils de mécanique et d’atelier fait son entrée. Le nombre de rubriques a été condensé. Les sujets auparavant publiés sous les têtières «En savoir plus» et «Sécurité» seront désormais intégrés aux enseignes «Management» ou «Plateforme». L’éditeur et la rédaction de Technique Agricole espèrent que cette physionomie légèrement revue saura vous séduire. N’hésitez pas et faites-nous part de vos avis en nous écrivant à red@agrartechnik.ch. L’édition no 2 paraîtra le 10 février 2022.
Photo: Ruedi Hunger
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Actualité
En bref
«Profi Cut» pour New Holland
Claas a augmenté de 19% son chiffre d’affaires au cours de l’exercice 2021 (au 30 septembre) à un nouveau plus haut de 4,798 milliards d’euros. Case IH vient de nouer un partenariat avec MacDon et va distribuer ses barres de coupe Draper pour moissonneuses-batteuses à travers le monde dans le cadre d’une alliance commerciale. John Deere investit dans la technologie des batteries et reprend l’entreprise autrichienne Kreisel Electric. Michel Denis, PDG de Manitou, a été reconduit dans ses fonctions pour quatre ans.
L’outil de coupe directe «Profi Cut» du constructeur Zürn est désormais aussi disponible pour les ensileuses automotrices de la gamme «FR» de New Holland. Un cadre de montage adapté à ces machines a été développé, associant directement l’outil au canal d’admission côté hachoir, avec compensation pendulaire intégrée. En combinaison avec le réglage mécanique de l’angle de coupe, celui-ci assure une bonne adaptation au sol. Lors de l’attelage, un l’opérateur doit installer un arbre à cardan à la main
à droite et à gauche. Le multicoupleur dédié aux connexions hydrauliques et électriques est verrouillé mécaniquement à l’aide d’une poignée. Au travers d’une transmission partagée, le régime de la vis d’alimentation est automatiquement adapté au réglage de la longueur de coupe de l’ensileuse. indépendamment du régime de rotation des assiettes de coupe. Cet outil de coupe directe sera aussi fabriqué pour John Deere, Claas et Fendt en largeurs de travail de 5,30 et 7 m.
Farmtech introduit le pilotage par Isobus pour ses équipements de traitement et d’épandage de lisier. Fenaco inauguré au 1er janvier 2022 une nouvelle application mobile pour comptabiliser plus facilement les paloxes de 1000 kg et plus disponibles. Grâce à cet outil, la facturation annuelle de tous les mouvements est désormais possible. Le manufacturier de pneus hors route Magna reprend le fabricant australien Fennell. Le salon Agrovina, qui aurait dû se tenir du 25 au 27 janvier 2022 à Martigny (VS), est réporté à début avril. Mitas présente deux nouveaux pneus radiaux «High Capacity», développés pour la prochaine génération de pulvérisateurs automoteurs. Désormais, l’acquisition de produits phytosanitaires en Suisse pourrait être conditionnée à un examen obligatoire. Une consultation a été lancée à ce sujet. Pour la récolte de maïs grain 2021, il a été constaté une concentration en mycotoxines faible à moyenne. Le déoxynivalénol a toutefois été détecté dans presque tous les échantillons de maïs grain analysés. Reichhardt introduit le système «Smart AgLight» de phares de travail intelligent sur le marché. Grâce à la mise en réseau du véhicule et de l’outil, la zone de travail est toujours éclairée de façon optimale. Orkel a entièrement redéveloppé sa presse-enrubanneuse industrielle à poste fixe destinée aux agro-entrepreneurs. La «HI-X evo» dispose notamment d’un espace plus grand pour le passage de la matière. Quels avantages présente la 5G pour la fertilisation? Un projet pratique allemand doit répondre à cette question.
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Nouveau logo pour Strautmann Strautmann a estimé qu’après huit ans, il était à nouveau temps de rafraîchir son image avec un nouveau logo. L’entreprise s’est décidée pour une silhouette plus simple et a renoncé à conserver le losange «BSL» arboré jusque-là. «BSL» figurait jusqu’à présent pour les initiales de Bernhard Strautmann Landmaschinen et faisait ainsi toujours référence au fondateur de la société. Ce diamant est cependant toujours visible intégrée dans le design au niveau du «S». Pour conserver l’identité de la marque, les couleurs vert et jaune de l’entreprise restent inchangées. L’étiquetage des machines et tous les éléments de communication de l’entreprise seront progressivement adaptés et modifiés dans le courant de l’année 2022.
Certificat pour la protection des plantes Dès cette année, Agro-entrepreneurs Suisse donne à ses adhérents la possibilité de se faire certifier dans le domaine de l’application de produits phytosanitaires. Les clients des agro-entrepreneurs certifiés sont ainsi assurés que les compétences des prestataires de services de protection des cultures sont vérifiées et que leurs processus répondent à des critères stricts. Le test est mené par des experts de cette association, qui réalisent ce type de travail depuis de nombreuses années.
Actualité
Du nouveau pour les «Nexos» Claas applique désormais aussi la norme d’émissions de niveau 5 aux segments des tracteurs à voie étroite et spécialisés. Les modèles de la gamme «Nexos» comprennent également, entre autres, une nouvelle transmission, une nouvelle cabine de même qu’un design rénové. Le nouveau quatre-cylindres FPT de 3,6 l épure les gaz d’échappement avec un dispositif de post-traitement SCR. La nouvelle cabine à six montants présente un plancher plat abaissé, une filtration de catégorie 4 et des commandes repensées avec un levier de vitesses plus court, et jusqu’à 8 projecteurs de travail à LED dans le toit de cabine. Ils adoptent également une nouvelle transmission powershift à cinq vitesses pour atteindre 40 km/h à 1700 tr/min, ainsi que la fonction optionnelle «Smart Stop».La gamme a été recomposée: les anciennes séries
de «Nexos VE, VL et F» de 1,0 m, 1,25 m et 1,45 m de largeur Breite ont laissé place aux modèles «Nexos S, M, L» de largeurs hors tout identiques. La gamme s’étoffe avec le «Nexos XL» large de 1,55 m ainsi qu’avec les «Nexos MD» et «Nexos LD» à plate-forme de 1,25 m et 1,45 m de largeur pour les vergers.
Rouleau plombeur frontal Pour le rappuyage et le lestage du tracteur lorsque le combiné de semis est relevé, les agriculteurs utilisent de plus en plus souvent des rouleaux packer montés à l’avant. Un modèle très apprécié est le rouleau
packer frontal «VarioPack», que Lemken présente aujourd’hui dans une version remaniée avec une nouvelle caractéristique de guidage. Pour une utilisation en terrain accidenté ou avec des tracteurs guidés par GPS, le packer peut être équipé d’une sensibilité de guidage réglable hydrauliquement, qui garantit un bon raccord entre les passages. L’avancement en ligne droite du packer soulage le conducteur, qui n’a donc plus besoin de contre-braquer dans des conditions difficiles. Le guidage du «VarioPack» est précontraint mécaniquement ou, sur demande, par un vérin hy-
draulique avec boule d’azote. La pression peut ainsi être réglée de manière à ce que le packer soit ramené en toute sécurité en position centrale si nécessaire et afin de garantir la précision du raccord entre les passages. Ceci est important, par exemple, sur les terrains en pente ou pour réduire la contrainte de latence du guidage GPS du tracteur. Lemken a conservé la construction sans moyeu du packer, qui a fait ses preuves à maintes reprises. Les premiers modèles seront disponibles en version rigide pour des largeurs de travail de 2,50 à 4 m avec un diamètre d’anneau de 90 cm, en version repliable avec un diamètre d’anneau de 70 ou 90 cm dans des largeurs de travail de 4 à 6 mètres à partir de mi-2022.
Andaineurs à tapis «Respiro» pour tracteurs à poste inversé «Andainer comme un automoteur – ceci avec son propre tracteur», voilà comment le développeur et constructeur Reiter décrit la technologie innovante de l’andaineur à tapis «Respiro» en combinaison avec le poste inversé du tracteur. Cette version d’andaineur à tapis est disponible en largeurs de travail de 6 et 7 m et dénommée respectivement «Respiro R6» et «Respiro R7». Son débit de chantier atteint ainsi, selon le constructeur, entre 4 et 8 ha/h. De cette façon, l’engin ne roule plus sur le fourrage et lui conserve ainsi sa meilleure qualité. La largeur au transport de 2,4 m garantit des déplacements sûrs. L’attelage de l’ensemble de travail, composé de deux rouleaux de support et d’un levier supérieur, est inédit et breveté. Ceci contribue à une conception compacte et ainsi un centre de gravité plus proche du tracteur. Chaque ensemble est suspendu grâce à quatre ressorts. Pour limiter le poids de la machine, le constructeur a renoncé au dépôt central de l’andain. Les tapis peuvent fonctionner simultanément vers la gauche ou vers la droite, ou de façon dissociée et former ainsi un petit andain à droite et à gauche.
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Actualité
51e exposition de machines agricoles La 51e exposition de machines agricoles aurait déjà dû se tenir l’année dernière entre Noël et Nouvel An chez Mäder dans la localité argovienne de Niederwil. Mais la Covid-19 a tiré un trait sur le projet. Cette année, cet événement connu par-delà les frontières régionales a bien eu lieu, bien que les masques et une restauration en extérieur exclusive aient été imposés en raison des règles actuelles des autorités sanitaires. Les visiteurs ont rendu hommage à l’équipe de Rolf Mäder (tout à gauche sur la photo), pour avoir la possibilité de voir des tracteurs et machines de New Holland, Steyr, Case, Iseki, Weidemann, Ott, Pöttinger et Strautmann, de même que l’offre diversifiée de petits matériels des marques Sabo, Cub Cadet, Stihl, Rapid et Kärcher et bien d’autres équipements encore.
Pilotage par smartphone A l’occasion de l’exposition de Noël organisée par Meier Maschinen à Marthalen (ZH), la nouvelle télécommande «MaxControl» de Bobcat a été présentée sur un chargeur skid-steer de type «A770». Celle-ci fonctionne simplement depuis une tablette ou un mobile (système d’exploitation iOS) et une connexion internet sans fil. La portée atteint 100 m. Le chargeur doit toutefois être équipé au préalable du service «Selectable Joystick Control». La machine peut par aillleurs être aisément dotée d’un kit d’adaptation et l’application pour le smartphone est téléchargeable sur l’App-Store.
Un tasse-avant sous la trémie Au lieu de recevoir quatre petites roues, le nouveau tasse-avant de Sulky adopte deux gros pneumatiques de dimensions 480/45 R17 utilisables pour le rappui du sol. Ainsi, par rapport à la solution précédente, le raffermissement a lieu sur 15 cm de largeur supplémentaire. La pression de cette nouvelle configuration pneumatique «Quadrat» est uniforme sur toute la largeur de travail. L’axe de rotation est légèrement avancé, pour que le tracteur équipé d’un autoguidage dispose d’une plus grande maniabilité au travail. L’équipement reçoit en outre deux roues déportables hydrauliquement assurant, avec un outil plus large, le rappui au-delà de la largeur du tracteur.
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Climat sous haute surveillance Après une phase de tests de douze mois, le satellite d’observation de la Terre «Sentinel-6 Michael Freilich» est entré dans sa phase de mise en service effective. La mission euro-américaine a pour devoir de cartographier avec grande précision le niveau des mers dans le monde. Un projet qui, sous l’influence du réchauffement climatique, se révèle particulièrement explosif. Au cours de la phase de tests, des experts ont vérifié les données en détails, validé et confirmé que le «Sentiel-6 Michael Freilich» s’avère robuste, précise et extrêmement fiable. Les données mesurées avec le modèle précédent «Jason-3» étaient calibrées au millimètre près. Ce projet garantit que l’enregistrement mondial du niveaux des mers débuté voici 30 ans se poursuit sans interruption. Le satellite évoluant à 1336 km d’ altitude enregistre chaque seconde la hauteur de l’océan avec une précision de 3 cm. Selon l’agence Eumetsat, le niveau moyen des océans peut ainsi être déterminé avec 1 mm de précision. Le modèle jumeau «Sentiel-6B» devrait être mis en orbite en 2025.
Actualité
Transfert d’énergie par induction Les robots agricoles autonomes prendront en charge différents travaux des champs à l’avenir. L’utilisation de ces robots agricoles en extérieurs souvent sales et poussiéreux requiert des exigences particulières en matière d’alimentation en énergie des véhicules entraînés principalement par batteries. La technique mise au point par l’entreprise fribourgeoise «Wiferion» repose sur le concept de transmission d’énergie inductive. Avec le chargeur sans fil «etaLINK 3000», cette société est à la pointe en matière de charge sans contact de robots mobiles et de véhicules autonomes. Le système «etaLINK» opère sans contact visible, sans prise ni câble. C’est pourquoi l’humidité, la poussière et la saleté ne peuvent pas interférer avec ce mode d’approvisionne-
Concours SMS Remo Krebser, de Lufingen (ZH) est l’heureux gagnant du modèle de Case IH «Optum 300 CVX», mis en jeu dans l’édition de décembre de Technique Agricole. ment fiable en énergie. Le système fonctionne en plug-and-play et peut actuellement charger avec une puissance de 3 kW. Le chargeur peut alimenter en courant tout type de batteries communes, ceci quel que soit le type de chimie employée dans les cellules. Afin que tout le potentiel d’approvisionnement puisse être exploité, les experts en énergie de «Wiferion» recommandent l’utilisation de batteries Li-ion.
Stockage d’engrais de ferme Avec l’adoption du train d’ordonnances agricoles 2021 par le Conseil fédéral le 3 novembre 2021, le règlement sur le stockage des engrais de ferme a été inclus dans les prestations écologiques requises. Cela signifie que depuis le 1er janvier 2022 des sanctions peuvent être appliquées sur les paiments directs, lorsque le règlement sur le stockage des engrais de ferme n’est pas respecté. Par ailleurs, les surfaces cultivées de chanvre industriel pour l’utilisation de fibres ou pour l’alimentation donnent désormais droit à des paiements directs.
Démarrage d’«ERDE Suisse» Le recyclage de films et bâches de silos est sur le point d’être fortement intensifié en Suisse à compter de janvier 2022, avec l’aide d’ERDE Suisse, une société sous l’égide de l’association faîtière de l’association de l’industrie suisse des matières plastiques Kunststoff.swiss et RIGK, une entreprise de recylclage alle-
Nouveau «Robotti» La gamme du constructeur danois Agrointelli s’étoffe avec l’arrivée du modèle Robotti LR. Ce porte-outil autonome conçu pour automatiser les travaux agricoles et horticoles loge un moteur diesel unique alimenté par un gros réservoir de diesel de 330 litres de contenance. Il se différencie ainsi du Robotti 150D doté, lui, de deux moteurs dont l’un entraînant la prise de force. Le Robotti LR, lui, n’entraîne pas d’outil animé mais est doté d’un relevage d’une capacité de 1250 kg, conçu pour embarquer un outil agricole. Pesant moins de 3000 kg, il réduit le risque de tassement des sols. Son rayon de giration zero-turn lui permet de tourner dans des bouts de champ étroits. Le Robotti LR est connecté au réseau GSM grâce à la carte SIM qu’il embarque. Il télécharge ainsi les informations nécessaires lors de son travail. Il exploite en outre le système GPS avec correction RTK pour naviguer.
mande avec une grande expérience dans le domaine de la collecte des plastiques. La société ERDE Suisse, créée fin juillet 2021, apporte son aide, tout comme l’Union suisse des paysans (USP). Grâce à la collaboration avec l’entreprise RIGK (vidéo en allemand), dont le siège se trouve à Wiesbaden, des modes d’organisation et des expériences allemandes peuvent être reproduits en Suisse, selon les initiateurs. Plusieurs acteurs du milieu auraient déjà assuré leur coopération.
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L’épandage en bandes au niveau du sol du lisier et des autres produits issus de la méthanisation sera obligatoire à partir du 1er janvier 2024 dans la plupart des situations. Photos: ASETA
Les pendillards, un dossier sensible L’obligation d’épandre le lisier uniquement en bandes et au niveau du sol – en bref d’utiliser des pendillards – sera introduite dans toute la Suisse le 1er janvier 2024. En théorie, tout est clair, mais de nombreux points d’interrogation subsistent dans la pratique. Roman Engeler
L’entrée en vigueur le 1er janvier 2022 de l’ordonnance révisée sur la protection de l’air (voir encadré page suivante) concernait également l’obligation d’épandre le lisier à l’aide de pendillards. Via une motion, le conseiller aux États Peter Hegglin et quelques cosignataires ont tenté de remplacer cette obligation par une incitation financière à l’utilisation de méthodes d’épandage réduisant les émissions. Le Conseil des États avait approuvé cette motion à une large majorité à l’automne 2020 et la commission d’examen préalable du Conseil national l’avait également soutenue. Toutefois, elle a été rejetée lors du vote à la Chambre basse en juin 2021. La gauche et les Verts, avec un fort soutien des parlementaires libéraux-radicaux (du PLR), se sont prononcés 8
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contre cette motion et les votes en sa faveur des députés de l’Union démocratique du centre (UDC) et d’une forte majorité du groupe de parlementaires du centre n’ont pas suffi.
Obtention d’un report L’Union suisse des paysans (USP) et l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) sont par la suite intervenues auprès des autorités fédérales pour obtenir un report de l’introduction de l’obligation d’utiliser les pendillards. Lors d’une table ronde organisée début septembre 2021, ces organisations paysannes ont démontré à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), à l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et aux représentants des services cantonaux
concernés que cette introduction au 1er janvier 2022 était difficilement réa lisable, tant sur les plans technique qu’administratif. Certes, l’OFAG a signalé relativement tôt que les exploitations qui ne respecteraient pas la prescription en 2022 ne devraient pas encore subir de réductions des paiements directs et qu’un délai leur serait accordé jusqu’au 1er janvier 2023. L’USP et l’ASETA ont toutefois souligné que les infractions à l’OPair demeuraient importantes sur le plan juridique et que les dénonciations pouvaient conduire à des procédures pénales. Une autre raison invoquée fut la longueur actuelle des délais d’attente pour l’acquisition d’équipements d’épandage du lisier, qui vont de plusieurs mois à presque deux ans.
Focus
En outre, il s’est avéré que les services cantonaux de l’agriculture n’étaient pas du tout préparés à préciser les surfaces pour lesquelles l’obligation s’appliquait (ou non) et celles pour lesquelles une demande éventuelle d’autorisation exception nelle était possible. Les agriculteurs auraient alors risqué de réaliser des investissements coûteux (éventuellement inutiles) tout en ignorant les exigences cantonales en matière d’épandage. Les services de l’agriculture devraient toutefois pallier ce manque lors du premier trimestre de l’année 2022 et indiquer à toutes les exploitations les zones où le lisier doit désormais être épandu au niveau du sol. On ne peut actuellement que spéculer sur le nombre d’oppositions ou de demandes de dérogation. On s’attend à 2500 demandes de ce type en Suisse centrale (six cantons) uniquement. Ces arguments avancés lors de la table ronde ont finalement conduit le Conseil fédéral à décider, le 3 novembre 2021, de reporter de deux ans l’obligation d’utiliser des pendillards, soit au 1er janvier 2024.
entre voisins et le recours à des entreprises de travaux agricoles sont certainement judi cieux, mais les capacités nécessaires doivent d’abord être créées. En tout état de cause, une citerne à lisier équipée d’une rampe d’épandage sera plus lourde et aura donc tendance à peser davantage sur le sol.
Défis techniques
Prestations préalables «à la source»
On le sait, l’acquisition d’un matériel d’épandage de lisier à faibles émissions n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Les possibilités d’équiper les citernes existantes de rampes appropriées sont limitées en raison de l’absence ou de l’insuffisance de points d’ancrage, de la charge limitée par essieu et de la répartition du poids. Une collaboration interexploitation doit être encouragée. La location de citernes, l’aide
Le fait qu’il soit possible de réduire les émissions d’ammoniac et d’autres gaz nocifs pour l’environnement autrement qu’en épandant le lisier au niveau du sol n’a guère retenu l’attention. L’acidification du lisier est pourtant une méthode éprouvée. On peut séparer les excréments de l’urine dans l’étable par une méthode manuelle conventionnelle ou, par exemple, avec le système sophistiqué
Base légale L’ordonnance sur la protection de l’air (OPair), mise en vigueur par le Conseil fédéral au 1er janvier 2022, prévoit à l’article 552 que l’épandage d’engrais de ferme liquides (lisier, digestats liquides) sur des surfaces dont la déclivité est inférieure ou égale à 18 % doit être réalisé avec des procédés appropriés pour limiter le plus possible les émissions. Et ce, si ce type de surfaces représente trois hectares ou plus sur l’exploitation. Sont considérés comme des procédés appropriés l’épandage en bande avec des
rampes d’épandage à tuyaux flexibles ou à patins, le procédé d’enfouissement dans des sillons ouverts ou fermés ou – pour les grandes cultures – avec des déflecteurs, pour autant que les engrais de ferme liquides épandus soient incorporés dans le sol dans un délai de quelques heures. Mais il est également mentionné que, sur demande écrite, l’autorité peut octroyer, au cas par cas, des dérogations justifiées par des raisons relevant de la technique ou de l’exploitation.
«Sphere» (voir l’article dédié dans notre édition d’octobre 2021), étudié actuellement par Lely dans un essai à grande échelle pour les étables à stabulation libre. Une étude réalisée à ce sujet il y a quatre ans à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen conclut que l’acidification à l’acide sulfurique a les effets suivants: – réduction d’environ 50 % (bovins) et de 40 à 70 % (porcs) de l’acidification de l’étable; diminution de 30 à 50 % pour toutes les catégories d’émission, de l’étable à l’épandage en passant par le stockage des engrais de ferme; – baisse de l’acidification du stockage du lisier de 50 à 90 %; – réduction de l’acidification pendant l’épandage de 50 à 60 %. En outre, l’acidification améliore l’effet fertilisant. Il faut toutefois s’attendre à devoir chauler plus souvent les sols sur lesquels le lisier acidifié a été épandu.
Davantage d’azote dans le sol Si des émissions moins élevées d’ammoniac (azote) se volatilisent dans l’air grâce à des méthodes d’épandage ad hoc, des effets positifs devraient se produire dans le sol. Dans un essai de grande envergure mené par Agroscope et le Centre de formation d’Arenenberg (TG), seul l’épandage de lisier avec un pendillard à patins a occasionné un rendement significativement plus élevé. Il n’y avait pas de différence entre le pendillard à tuyaux flexibles et un déflecteur. On peut alors se demander ce qu’il advient réellement de cet azote.
Comment définir le pendillard à tuyaux flexibles? Nouveaux procédés d’épandage: les zones d’exemption, la manière de reconnaître leur conformité et les responsables de ces contrôles n’ont pas encore été déterminés.
On ne distingue pas toujours clairement ce qui est considéré comme une rampe 01
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Focus
Outre la réduction des émissions, le pendillard semble également avoir un effet positif sur le plan agronomique.
et qu’il doit se faire en bandes. Mais qu’en est-il des nouveaux procédés qui s’écartent des systèmes connus à tuyaux flexibles ou à patins (p. ex. «Schlepp fix» de Brunner Spezialwerkstatt ou l’épandeur de l’entreprise «Mai»)? Plusieurs cantons indiquent dans leur documentation qu’il incombe au prestataire, c’est-à-dire au fabricant, d’apporter la preuve scientifique que son système d’épandage correspond à un pendillard. Mais qui, quel institut ou quel organisme de contrôle est habilité à fournir de telles preuves? À cette question, l’OFAG, l’OFEV et Agroscope se renvoient la balle.
Conclusion
Confier l’épandage du lisier à une entreprise de travaux agricoles performante peut représenter une option intéressante pour certaines exploitations.
d’épandage à tuyaux flexibles – et ce qui ne l’est pas. En principe, on estime que l’épandage doit se faire directement, et
sans surpression, sur le sol. En outre, il est dit que l’épandage peut être réalisé sur un maximum de 20 % de la surface du sol
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Maintenant que la décision politique a été prise, la discussion est en principe close: l’utilisation des pendillards sera obligatoire à partir du 1er janvier 2024. Les prochains mois devraient permettre de clarifier qui en sera exempté et pour quelles surfaces. Il convient, pour ceux qui seront soumis à cette obligation et non encore équipés techniquement, de réfléchir le plus rapidement possible à la manière dont ils souhaitent épandre leur lisier à l’avenir. Continueront-ils à utiliser leurs propres matériels? Acquerront-ils de nouveaux équipements pour eux-mêmes uniquement ou s’associeront-ils avec des exploitations voisines? S’affilieront-ils à un cercle de machines? Feront-ils appel à un entrepreneur de travaux agricoles pour l’épandage du lisier? Autant de questions auxquelles chaque exploitation devra trouver sa propre réponse.
Technique de traitement du lisier
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Marché | |Tendance Tendance
Bien que les transmissions à variation continue soient à la mode, les boîtes à rapports commutables sous charge continuent aussi d’évoluer. Photo: Case IH
Des boîtes à rapports sous charge toujours en évolution Les transmissions à variation continue ont toujours le vent en poupe. Mais les boîtes à rapports commutables sous charge n’ont pas dit leur dernier mot, avec leur rendement élevé à pleine charge et leur longue durée de vie. Les constructeurs continuent de les faire évoluer, pour qu’elles marient un étagement fin à un bon confort de conduite. Roger Stirnimann* La mission principale d’une boîte de vitesses est d’adapter l’allure du véhicule aux conditions d’utilisation. Elle sert aussi à inverser le sens de marche. Les petits rapports ont un effet démultiplicateur qui réduit fortement le régime de rotation entre le volant moteur et les moyeux de roues, en corrélation de quoi le couple augmente. On obtient ainsi une force de traction éle*Roger Stirnimann est professeur de technique agricole à la Haute école en sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen (BE).
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vée et une allure lente, nécessaires par exemple pour labourer. L’inverse vaut pour les longs rapports: la démultiplication est plus basse, la vitesse de déplacement est donc plus rapide mais la force de traction plus faible, soit une configuration typique pour des opérations de transport. Ainsi les boîtes de vitesses sont-elles souvent appelées convertisseurs couple/vitesse.
L’ensemble le plus cher du tracteur Les transmissions des tracteurs se voient attribuer bien d’autres fonctions comme entraîner les prises de force (avec jusqu’à
4 régimes à l’arrière), l’arbre de la traction intégrale, ou encore une ou des pompes hydrauliques; dans bien des cas, elles assurent aussi la gestion de l’huile hydraulique. Sur les tracteurs à châssis-pont, où le support de l’essieu avant, le moteur, la boîte à vitesses et le pont arrière sont vissés en un bloc, le carter de la transmission joue aussi un rôle porteur. En outre, la transmission et le pont arrière présentent des particularités fonctionnelles qui font de cet ensemble appelé boîtepont («transaxle») le composant le plus coûteux du tracteur. Le tableau 1 com-
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Tableau 1: Les transmissions de tracteurs et de poids lourds Tracteur classique
Poids lourd classique 1)
Nombre de marches avant 2)
24
12–14
Nombre de marches arrière
12–24
2–4
oui
en principe non
2)
Rapports commutables sous charge Inverseur commutable sous charge Étalement de la boîte de vitesses (BV) 3)
oui
non
20–40
12–15
Étagement moyen des vitesses 4)
~ 1,20
~ 1,30
Rapport de démultiplication pont arrière (PA) 5)
30–35
2,35–3
Rapport de démultiplication BV + PA 6) Vitesses rampantes
250–300
30–50
oui (option)
en principe non
Prise de force
oui
non
Entraînement pour pompe hydraulique
oui
en principe non
Traction intégrale
oui
en principe non
Source: Roger Stirnimann Tracteur à sellette 2) Sans rampantes 3) Rapport entre la démultiplication la plus basse et la démultiplication la plus élevée d’une boîte de vitesses 4) Rapport entre les démultiplications de deux vitesses ajacentes 5) Rapport entre le régime de l’arbre d’entrée et celui de l’arbre de sortie de la BV 6) Rapport entre le régime de l’arbre d’entrée de la BV et celui du moyeu arrière 1)
pare les boîtes de vitesses des tracteurs et des camions pour illustrer ce point. Cela fait des décennies que les rapports commutables sous charge occupent une place de choix sur les tracteurs agricoles, souvent appelés à tirer de lourds fardeaux à faible allure. Dans de tels cas, le passage des vitesses avec rupture de charge provoque l’arrêt instantané de l’attelage, avec à la clé des pertes de temps, une péjoration du confort de conduite et des phénomènes d’usure. Avec les rapports à passage sous charge, les changements sont très rapides, sans rupture de puissance, ce qui leur vaut aussi d’être appelés «powershift», littéralement «à translation de puissance». Le problème est moins aigu sur les camions où le passage
des rapports se fait à des allures plus rapides, quand l’énergie cinétique du train routier est suffisante pour amortir les ruptures de charge.
Vaste choix de «semi-powershift» En Europe, dans les années 1980, seules des boîtes à deux rapports commutables sous charge étaient proposées. Ou tant s’en faut. Puis les boîtes à 3 et 4 rapports sous charge (dites aussi «semi- po wershift») se répandirent dans les années 1990. Parmi les boîtes à 4 rapports sous charge, on peut citer la Case IH «Maxxum-Powershift», la Fendt «Turboshift», la Ford «ElectroShift», la John Deere «PowrQuad» et la Massey Ferguson «Dynashift». Ces 20 dernières an-
3
1 2
nées, l’évolution s’est poursuivie jusqu’aux boîtes les plus récentes à 7 ou 8 rapports sous charge. Parallèlement, les plus gros tracteurs américains se sont vus dotés de boîtes à passages sous charge intégrales («full powershift») qui autorisent les changements et l’inversion de l’ensemble des vitesses sans débrayer ni rupture de charge. Same a conquis une place particulière en Europe en matière de boîtes à vitesses avec celle à 9 rapports commutables sous charge présentée en 1990 pour le tracteur «Titan 160»; elle a été remplacée en 2012 par la transmission «Smartronic» à douze rapports commutables sous charge, qui n’est plus proposée aujourd’hui. Le tableau 2 page suivante donne un aperçu de l’offre actuelle des transmissions à passages sous charge partielles et intégrales.
Le principe des groupes et les systèmes modulaires Les rapports des boîtes mécaniques sont générés par des paires d’engrenages ou par des trains épicycloïdaux (trains planétaires), dont les roues comportent des nombres de dents différents. Afin de réduire au maximum l’encombrement, les coûts et le poids des transmissions, les constructeurs utilisent ces éléments à plusieurs reprises. À titre d’exemple, la transmission «Hexashift» de Claas (figure 2) associe-t-elle, une boîte de quatre rapports synchronisés (groupes A, B, C, D) avec six rapports commutables sous charge pour obtenir au total 24 marches avant et autant de marches arrière (24AV / 24AR). Le nombre de ces rapports double lorsque cette structure 4 × 6 est complétée par un groupe de vitesses rampantes. Ce principe de groupes (appelés aussi «gammes») de vitesses est mis à profit par les constructeurs de tracteurs pour créer des boîtes et des transmissions modulaires susceptibles de couvrir les besoins de marchés très différents de par le monde. Le tableau 3 page suivante décrit le système modulaire John Deere pour ses gammes de tracteurs «5M» et «5R». Le mariage de modules génère cinq transmissions différentes, de la boîte mécanique basique 16AV / 16AR synchronisée à la transmission semi-powershift à 8 rapports commutables sous charge 32AV / 16AR.
Deux configurations Figure 2: Transmission Claas «Hexashift» avec, à gauche (1), les trois trains épicycloïdaux («planétaires») pour les 6 rapports commutables sous charge, au centre (2) le dispositif inverseur et, à droite (3), les gammes de vitesses. Illustration: Claas
Les boîtes à vitesses à passages sous charge peuvent être conçues selon deux configurations, avec des arbres de renvoi ou des planétaires; elles sont souvent as01
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Technique Agricole
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Tableau 2: Quelques transmissions à rapports sous charge de tracteurs standard d’Europe de l’Ouest Constructeurs
Marches avant commutables sous charge
Dénomination par le constructeur
Constructeur de la transmission
Exemples de tracteurs (gammes)
Transmissions à rapports partiellement commutables sous charge 2 Argo
Claas
CNH
John Deere
Kubota
Lindner
Massey Ferguson
SDF
Valtra
Power-Four
Argo
McCormick X4
3
Xtrashift
6
P6-Drive
ZF
McCormick X7
2
Twinshift
Carraro
Elios 200
2
Twinshift
3
Trishift
SDF
Atos 200 / 300
4
Quadrishift
6
Hexashift
2
DualCommand
CNH ZF
Gima
McCormick X5 / X6
Arion 400 Arion 500 / 600, Axion 800 NH T5
4
inconnue
4
ElectroCommand
Case IH Luxxum
6
RangeCommand
8
DynamicCommand
NH T6
2
PowrReverser Plus
5M
4
CommandQuad
5R
4
PowrQuad / AutoQuad
8
Command8
NH T5 EC / NH T6 CNH
JD
NH T7 SWB
6M / 6R 5R
8
DirectDrive
2
Dual-Speed
Kubota
6R (6R145 à 6R215) M5001
6
K-Power
ZF
M7003
8
Intelli-Shift
Kubota
MGX-IV / M6002
2
inconnue
4
inconnue
2
Speedshift
4
Dyna-4
6
Dyna-6
7
Dyna-7
2
T5250/T5350
SDF
Deutz-Fahr Série 5
3
T5430/T5450
SDF
Deutz-Fahr Série 6
ZF Carraro
Lintrac 95 LS / 115 LS Geotrac 114ep / 134ep 3700 AL 5700 M (5709M à 5711M)
Gima
5S / 6S 8S
6
RC-Shift
ZF
Deutz-Fahr Série 6.4
2
-
Carraro
Série F
4
-
Gima
Série A (A104 / A114)
5
-
Valtra
Série N / Série T
6
-
Gima
Série G
Transmissions à rapports intégralement commutables sous charge
CNH
John Deere Massey Ferguson
14
18AV / 6AR; 19AV / 6AR 18AV / 4AR; 19AV / 4AR
PowerCommand UltraCommand
21AV / 5AR
PowerDrive
16AV / 5AR
16/5 Powershift
23AV / 11AR
e23
28 / 28
Dyna E-Power
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NH T7 LWB CNH
Case IH Magnum 310 / 340 Case IH Magnum 400
JD Gima
8R 7R / 8R 8S
sociées, à l’exemple de l’«Hexashift» déjà évoquée. Le premier type fait appel à des arbres opposés, équipés de pignons dentés de différentes tailles. Des embrayages multidisques servent à relier les arbres et les pignons sous charge. Dans le cas des planétaires, la commutation sous charge est réalisée par des embrayages et des freins multidisques à l’intérieur de ces trains épicycloïdaux. Le pignon central (planétaire), la couronne et le porte-satellites sont reliés à des arbres d’entrée et de sortie. Si deux de ces arbres sont reliés par l’embrayage, il en résulte une rotation d’un bloc avec une démultiplication 1:1. Le frein multidisques permet en revanche de relier l’un des arbres au carter du réducteur, ce qui génère des rapports de transmission plus lents (rapport i > 1) ou plus rapides (i < 1). Dans les boîtes à vitesses sous charge, les embrayages et les freins multidisques fonctionnent en bain d’huile et sont donc appelés «humides». Ils sont refroidis en permanence et s’usent peu.
Davantage de rapports sous charge avec moins d’embrayages Les boîtes à double embrayage sont particulières. Leur principe a déjà été mis en œuvre dans les années 1990 par Renault et Landini («Tracto-Shift» et «Deltasix») pour créer des boîtes à trois rapports et inverseur sous charge. Mais le double embrayage n’a vraiment acquis sa célébrité dans les tracteurs qu’une fois intégré dans des transmissions CNH et John Deere. CNH l’emploie depuis 2009 pour les changements de gammes de ses petites et moyennes transmissions à variation continue, ainsi que, depuis 2017, pour les 8 rapports sous charge des Case IH «Active Control 8», NH «DynamicCommand» et Steyr «S-Control 8». John Deere propose lui aussi 8 rapports sous charge dans sa «DirectDrive», mais a déjà fait appel à ce principe en 2012 sur ses tracteurs «6R». Son avantage principal est d’autoriser plusieurs rapports commutables sous charge avec seulement deux embrayages multidisques. Il n’y a donc jamais qu’un embrayage ouvert à provoquer des pertes mécaniques dans la boîte. Le tableau 4 compare les boîtes à 6, 7 et 8 rapports sous charge et leurs éléments Les exemples 1 à 4 sont basés sur une construction classique à arbres de renvoi ou planétaires, les exemples 5 et 6 font appel à des arbres de renvoi et des doubles embrayages. Dans les boîtes à double embrayage, le faible nombre d’embrayages multidisques
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Tableau 3: Modules des transmissions pour les gammes John Deere «5M» et «5R»
Transmission
Boîtes à vitesses Dispositifs inverseurs Nombre 4 gammes 4 rapports 4 rapports Sous charge Rapports Synchronisé Sous charge synchro. synchro. sous charge + Hi-Lo sous charge
SyncReverser
x
x
PowrReverser
x
x x
x x
PowrReverser Plus
x
CommandQuad
x
x
x
Command8*
x
x
x x
Nombre de vitesses AV / AR
–
16 / 16
–
16 / 16
2
32 / 16
4
16 / 16
8
32 / 16
* L a «Command8» affiche une structure fondamentalement différente de celle des transmission DirectDrive qui équipe la gamme «6R» avec huit rapports sous charge aussi. Source: Roger Stirnimann
Tableau 4: Comparaison entre transmissions semi-powershift à 6, 7 et 8 rapports sous charge Constructeurs Claas / MF MF
Dénomination de la transmission
Rapports sous charge
Organes impliqués
Eléments pour les rapports sous charge
Eléments pour l’inverseur sous charge
Hexashift / Dyna6
6
Planétaires
3 embrayages, 3 freins
2 embrayages
Dyna7
7
Planétaires
3 embrayages, 3 freins
2 embrayages
John Deere
Command8
8
Arbres de renvoi
5 embrayages
2 embrayages
Kubota
Intelli-Shift
8
Arbres de renvoi
6 embrayages
2 embrayages
John Deere
DirectDrive
8
1 embrayage, 1 frein
8
Arbres de renvoi / Double embrayage
2 embrayages
Diverses*
2 embrayages
2 embrayages
CNH
*Case IH «Active Control 8»/New Holland «DynamicCommand»/Steyr «S-Control 8».
pour les rapports sous charge est frappant. Revers de la médaille, elles comportent quantité de pignons sur les deux arbres à double embrayage et l’arbre commun. La figure 3.1 montre la boîte à 8 rapports sous charge CNH (vue vers l’avant et de bas en haut). On distingue l’arbre d’entrée (primaire) en bas à gauche, le pignon intermédiaire d’inverseur, (au centre gauche), l’arbre et les embrayages multidisques de marche arrière et les rapports impairs sous charge (en haut), L’arbre intermédiaire (au centre), la partie des groupes avec l’arbre à pignon conique (en bas à droite) ainsi que les embrayages multidisques pour la marche avant et les rapports pairs sous charge (au centre en bas).
Source: Roger Stirnimann
Figure 3.1: Transmission à 8 rapports commutables sous charge à double embrayage CNH. Deux embrayages multidisques suffisent pour les 8 rapports. Image: New Holland
Figure 3.2: Flux de puissance en marche avant sous charge 1, gamme B.
Fig 3.3: Flux de puissance en marche avant sous charge 2, gamme B. Fig.: Roger Stirnimann
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La disposition, la fonction et les flux de puissance des arbres de renvoi n’étant pas toujours faciles à saisir sur les images 3D, nous en livrons ici deux plans (figures 3.2 et 3.3). La boîte à vitesses se compose d’une partie inverseur (arbre primaire à gauche avec embrayages multidisques KV/KR), d’une partie changement de vitesse sous charge (embrayages multidisques K1/K2 et vitesses synchronisées 1 à 8, au centre en haut) et d’une partie groupes synchronisés A, B et C, en bas à droite). Les rapports impairs sont liés à l’embrayage de marche arrière KR et au double embrayage K1 sur l’arbre d’entraînement supérieur, les rapports pairs sont liés à l’embrayage de marche avant KV et au double embrayage K2 sur l’arbre inférieur. Les synchros sont présélectionnés de manière électrohydraulique lors du passage de chacun des huit rapports sous charge, puis les arbres du double embrayage correspondants sont engagés alternativement par adhérence via les embrayages K1 et K2. Le changement de groupes s’effectue aussi via des synchros, mais pas sous charge et donc avec une brève interruption du flux de puissance.
Nouvelles boîtes à rapports sous charges Avec sa nouvelle gamme «8S» (fig. 4.1), Massey Ferguson a présenté en 2020 la boîte semi-poweshift «Dyna-7» ainsi que la boîte à rapports sous charge intégrale «Dyna E-Power». Toutes deux reprennent les bases de la «Dyna-6» bien connue, avec sa structure semblable à celle de la transmission Claas «Hexashift». Les trois trains planétaires disposés à la suite dans la partie avant de la transmission et dotés chacun d’un embrayage et d’un frein multidisques offrent potentiellement 8 (23)
Figure 4.1: Nouvelle gamme de tracteurs et nouvelle boîte à rapports sous charge: le Massey Ferguson «8S». Photo: Massey Ferguson
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Figure 4.2: Transmission à passages sous charge intégrale MF «Dyna-E-Power» avec une partie du pont arrière. Photo: Massey Ferguson
rapports; sept sont désormais mis à profit (avec quelques modifications de la denture des engrenages), contre six jusqu’à présent pour la «Dyna-6». Sur la «Dyna-7», on obtient ainsi par combinaison avec 4 groupes de vitesses synchronisées une transmission 28AV / 28AR à 7 rapports commutables sous charge. La «Dyna E-Power» présente une structure de base similaire à celle de la «Dyna-7», mais le changement de groupes s’effectue
sous charge avec des doubles embrayages, ce qui donne une boîte à vitesses fullpowershift 28AV / 28AR. La «Dyna-E-Power» est représentée en trois dimensions sur la figure 4.2. En haut à droite, on reconnaît la partie avec les trains planétaires avec les 7 rapports commutables sous charge. Plus à gauche se trouvent l’inverseur et les deux embrayages multidisques pour la marche avant et la marche arrière, prolongé par les
Figure 4.3: Plan et diagramme des vitesses de la Dyna E-Power de Massey Ferguson. Illustration: Stirnimann/Renius
Tendance | Marché
groupes et les deux embrayages et enfin, tout à gauche, le différentiel, son pignon conique et sa couronne, ainsi qu’une fraction de l’essieu arrière. La même transmission est représentée sur la figure 4.3, sous forme de plan et de diagramme. On y retrouve, en haut à gauche, les trois trains planétaires avec leurs embrayages multidisques respectifs (K1 à K3) et leurs trois freins multidisques (B1 à B3) pour le changement des 7 rapports sous charge. L’inverseur et ses embrayages multidisques KR et KV figurent au milieu en haut, tandis que la partie des goupes A, B, C et D ainsi que les embrayages doubles K4 et K5 se trouvent en bas à droite. La «superposition» décalée des allures nominales au sein des groupes B et C permet de diviser par deux l’étagement* déjà relativement étroit des 7 rapports sous charge; il évolue continûment d’environ 1,18 dans la plage d’allures de 7 à 22 km/h, à environ 1,085. On exploite ces étagements très fins en commutant du groupe B au groupe C (voir les flèches rouges sur le diagramme des vitesses). Mais ce potentiel n’est utilisable qu’en mode automatique. En mode manuel, le groupe B (à l’exception du rapport B1) n’est pas utilisé afin de permettre des montées et des rétrogradages rapides sans recours excessif au levier de vitesses. Par conséquent, «seules» 22 vitesses sont disponibles.
Évaluer l’étagement des vitesses Avant d’acheter un tracteur équipé d’une boîte de vitesses à rapports commutables sous charge, il est indispensable d’examiner la qualité de l’étagement et du chevauchement des vitesses. À cette fin, les diagrammes des vitesses sont fort utiles: ils permettent de voir, entre autres, où se situent les changements de gammes, le nombre de rapports disponibles dans la plage principale d’allures de travail et la manière dont ils sont répartis. Sur la figure 5, les vitesses nominales de déplacement (allures au régime nominal du moteur) des 28 marches avant de la boîte à vitesses «Dyna-7» sont représentées sur une échelle logarithmique. Ce type de représentation présente l’avantage que la taille des intervalles sur le diagramme équivaut à la valeur de l’étagement. La qualité de l’étagement et du chevau-
* Etagement: rapport entre les vitesses de deux rapports contigus suivant la formule vitesse X / vitesse X-1 (exemple: étagement A6 / A5 = 6,6 km/h / 5,6 km/h = 1,178).
Figure 5: Diagramme des vitesses de la boîte Massey Ferguson «Dyna-7» à 7 rapports sous charge.
chement de la «Dyna-7» peut être évaluée de la manière suivante: – Au sein des groupes de vitesses A, B, C, D, les allures sont bien réparties avec un étagement relativement fin de 1,18 (les valeurs courantes étant plutôt de 1,2 à 1,22) – Les chevauchements entre groupes sont bien choisis, de sorte que les allures nominales entre chaque groupe ont toutes des valeurs voisines. Résultat: la boîte dispose de 28 rapports, mais aussi de 28 allures nominales différentes. – La boîte affiche 11 rapports nominaux entre 4 et 12 km/h, la plage d’allures de travail la plus utilisée. C’est une très bonne valeur (leur nombre s’élève plus couramment entre 8 et 9 dans les boîtes semi-powershift à 24 vitesses). Le fait que le groupe de vitesses C offre déjà une allure nominale lente inférieure à 10 km/h est aussi un avantage; ces caractéristiques autorisent des démarrages en côte puis des accélérations appréciables avec des remorques lourdes. Le passage du groupe C au groupe D n’intervient que vers 25 km/h, donc à une allure où l’attelage est déjà pourvu d’une
vitesse et d’une énergie suffisantes pour «absorber» la courte rupture de charge. De surcroît, les rapports du groupe D sont assez longs pour autoriser des allures de 40 ou 50 km/h (selon les pays) à des régimes moteurs économiques. John Deere a lancé la tendance aux transmissions finement étagées voici quelques années, avec sa boîte à vitesses intégralement commutables sous charge «e23» pour ses gammes de gros tracteurs «7R» et «8R»; ses étagements sont de l’ordre de 1,15 (figure 6). De telles boîtes fullpowershift étaient jusqu’à présent réservées aux tracteurs à transmission à variation continue. Elles offrent des fonctions «de confort» comme le passage entre mode pédale d’accélération et mode levier d’accélération, les démarrage et arrêt par action de la seule pédale de frein sans toucher l’embrayage. On peut y ajouter le réglage et l’optimisation automatiques du fonctionnement du moteur en charge partielle. Tout ceci montre que les constructeurs essaient de se rapprocher toujours davantage, avec des boîtes classiques de haute tenue, du confort des transmissions à variation continue.
Figure 6: La boîte à passages sous charge intégrale John Deere «e23» à 23 marches avant et 11 marches arrière, avec un étagement de l’ordre de 1,15. Photo: John Deere
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Management | Concours
L’embarras du choix Notre concours de combinaisons avant-arrière innovantes a suscité 37 candidatures. Un jury de six experts les a analysées et a désigné les attelages gagnants. Roman Engeler et Heinz Röthlisberger Un jury de six personnes, spécialistes de la branche, a été constitué pour analy ser les réalisations en lice. Il a réuni Roger Stirnimann, professeur de ma chinisme agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE), Thomas Frey, directeur du Service de prévention des accidents dans l’agri culture (SPAA), Stefan Weber, du Centre agriculture-nature-alimentation de l’Ebenrain à Sissach (BL), Stephan Plattner, membre du comité de l’Asso ciation suisse pour l’équipement tech
nique de l’agriculture (ASETA), et Heinz Röthlisberger et Roman Engeler, de la rédaction de Technique agricole. Ce jury s’est vu confier la tâche – qui s’est révé lée fort complexe – d’évaluer les combi naisons présentées et de désigner les trois gagnantes.
Les critères d’évaluation Préalablement à l’examen des projets proprement dits, la présentation des dos siers a été évaluée: – Contenaient-ils la description de la combinaison?
– Les images ou les vidéos fournis saient-elles des informations suffi santes sur l’utilisation du matériel? Passée cette étape, les dossiers ont été évalués en fonction des critères ci-des sous, notés chacun de 1 à 5: – originalité de la combinaison; – conformité avec la législation routière; – impact sur le comportement physique de l’attelage; – utilité agronomique et phytosanitaire, influence sur la structure du sol; – avantage économique (efficacité); – utilité d’ensemble. La question de l’aptitude à circuler sur la route en toute conformité a plusieurs fois occupé le jury. Ce fut surtout le cas face aux projets dont on pouvait légitimement supposer qu’ils seraient amenés à circuler sur la voie publique. À dire vrai, la question n’a pas toujours été facile à trancher à l’examen des documents disponibles. D’autres critères ont aussi mis le jury dans l’embarras, notamment ceux relatifs au poids des ensembles et à ses répercussions sur le véhicule porteur et sur le sol.
1er rang: «Broyage-décapage-semis Villiger» Marcel Villiger, 5643 Alikon (AG) Cette combinaison a été baptisée «Sys tème de broyage-décapage-semis Villi ger». Elle sert principalement à mettre en place de la prairie derrière un maïs-ensilage et réalise très efficace ment trois opérations en un passage. Un broyeur classique est monté à l’avant du tracteur, qui porte à l’arrière un semoir combiné Lemken doté de dents spé ciales. Ces dernières déchiquettent très finement les chaumes de maïs, procédé optimal pour réduire la prolifération de la pyrale. Les prescriptions légales rela tives à l’éclairage, aux charges par es sieu et à la largeur totale de la machine sont entièrement respectées. Le porteà-faux avant à compter du centre du vo lant est inférieur à quatre mètres. L’ins tallation d’un système de caméras n’est donc pas nécessaire et une paire de ré troviseurs en «V» suffit (ils ne sont pas encore visibles sur les photos du bas prises lors d’un essai au champ). En ser vice depuis 2018, cette combinaison est devenue une composante essentielle de l’entreprise de travaux agricoles pour se mer de l’herbe après le maïs ensilage.
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Technique Agricole 01
2022
La famille des vainqueurs: Marcel et Margrit Villiger avec Lean (deux ans) et Aline (sept mois).
Le «Système de broyage-décapage-semis Villiger» à l’ouvrage pour combattre la pyrale.
Concours | Management
2e rang: «Pique-bottes simple et triple» Caroline Weilenmann, 8414 Buch am Irchel (ZH) Chez les Weilenmann, à Buch am Irchel, la récolte des 40 hectares de paille entraîne – sans jeu de mots – un pic de travail saisonnier. Une fois pressée, la paille doit être portée en bout de champ, chargée avec la grue forestière et rentrée à la ferme. Jusqu’à récemment, les balles étaient déplacées en bord de champ par deux pics, un à l’avant et un à l’arrière du tracteur. Une opération chronophage. De là est née l’idée d’un pique-bottes arrière multiple dont les bras latéraux se replient au moyen d’une commande hydraulique pour circuler sur la route. Si le pic frontal monte et descend avec le relevage, les pointes arrière obéissent aux bras inférieurs du 3-points. Toutes les pointes sont munies de protection pour la route. Le système a encore un potentiel d’extension: il est question d’élargir le piquebottes arrière, ce qui l’autoriserait à emmener cinq balles rondes, donc à faire des voyages de six bottes au total.
La combinaison au travail sur le terrain.
Caroline Weilenmann et son père Urs Weilenmann posent devant le pique-bottes arrière triple en position repliée.
Les bras latéraux du pique-bottes arrière se manœuvrent hydrauliquement.
3e rang: «Fraise ‹Bio›-cultivateur à ailettes-herse rotative» Sepp et Steve Rupper, 1485 Nuvilly (FR) Les Rupper cultivent leur domaine sans labour depuis 2007. Ils ont déjà essayé plusieurs systèmes pour gagner en efficacité dans le maïs. Au printemps, le précédent graminée-trèfle rouge ou seigletrèfle rouge est fauché et mis en silo-tour. Du fumier est ensuite épandu sur le champ. C’est après qu’intervient la combinaison de trois instruments Alpego, soit une fraise «bio» à l’avant du tracteur et un cultivateur à ailettes «Delta» associé à une herse rotative à l’arrière. En un passage, elle permet premièrement de décaper la couche herbeuse sur une profondeur d’environ 5 cm et de la mélanger au fumier; le cultivateur est réglé pour intervenir sur 15 cm et soulever un peu de terre; enfin, la herse rotative et son rouleau packer nivellent le tout et aménagent le lit de semences pour le maïs. Ce procédé remplace le traitement au Roundup et les deux passages de herse à disques autrefois mis en œuvre. Pour circuler sur la route en toute légalité, les roues d’appui frontales de la fraise sont équipées d’un vérin hydraulique qui
les escamote vers l’arrière. Le porte-àfaux est ainsi ramené à 4,70 m. La visibilité est assurée par un système de caméras Motec. La fraise «Bio» pèse 1435 kg. Derrière le tracteur, le cultivateur accuse 540 kg et la herse rotative 1817 kg. Les trois machines sont toutes conçues pour une largeur de travail de trois mètres.
Cette combinaison convient bien pour éliminer une prairie ...
Steve (à g.) et Sepp Rupper.
… tout en maintenant l’humidité dans le sol.
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Tous les
participants en un tableau
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La rédaction de Technique Agricole remercie toutes les personnes qui ont pris part au concours «Combinaisons avant-arrière innovantes et sortant de l’ordinaire». 01
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Marché | Nouveautés
Application dans l’auge Dans une petite armoire installée à proximité du robot de traite, se trouvent deux contenants d’environ 7 dl de capacité, remplis ici de produits homéopathiques fluides. Les substances atteignent l’auge d’alimentation pivotante du robot de traite via deux canalisations en permanence sous pression. Dans l’auge, deux buses commandées par des soupapes s’ouvrent rapidement selon le besoin et diffusent ainsi une brume de pulvérisation en direction du mufle de la vache.
Gestion par ordinateur Dans le robot de traite, le «Dairy Micro Sprayer» est géré comme un complément alimentaire ou un concentré. Pour chaque vache, il est possible de définir, dans la colonne dédiée, le nombre souhaité de coups de pompe de pulvérisation par visite et la durée pendant laquelle ceux-ci doivent être administrés.
Deux buses pilotées par des soupapes sont intégrées dans l’auge du robot de traite. Photos Roman Engeler
De l’homéopathie dans le robot de traite Pour l’administration automatique de remèdes homéopathiques et autres matières actives faiblement dosées, Lely a développé le «Dairy Micro Sprayer». Une première installation pilote a été mise en place sur l’exploitation de la famille Rickli, dans la localité bernoise de Bleienbach. Roman Engeler
Lely est un spécialiste connu de l’automatisation en élevage et s’est pleinement consacré au développement de cette technique. Les robots de traite, d’alimentation ou de récupération du lisier sont désormais bien connus. Avec le dispositif «Dairy Micro Sprayer» apparaît maintenant un système grâce auquel de très peti tes quantités de matières actives peuvent être diffusées sous forme de sprays, en combinaison avec le robot de traite «Astronaut». Ces pulvérisations peuvent ensuite être absorbées par les vaches au travers de leurs muqueuses nasale et buccale. 22
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L’homéopathie n’est que l’une des possibilités dans l’utilisation du «Dairy Micro Sprayer». Le débat sur l’efficacité des remèdes homéopathiques n’est pas nouveau – il a également lieu au sein même de l’exploitation d’Andreas Rickli. L’éleveur a toutefois constaté sur certaines vaches présentant une numération cellulaire du lait élevée, qu’après l’application d’un remède adapté, cet indicateur diminuait drastiquement et durablement. Mais il existe aussi des animaux sur lesquels l’effet était moins prononcé, en particulier s’atténuait plus vite. Lely propose le «Dairy Micro Sprayer» en série depuis fin novembre, pour environ 7000 francs.
Le pilotage mécanique et les deux réserves de remèdes sont logés dans cette armoire.
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Les herbages ont besoin d’une gestion rigoureuse La fertilisation en exploitation d’élevage n’est pas toujours en adéquation avec les quantités prélevées. Ce déséquilibre entraîne une modification de la composition des peuplements. Ce n’est qu’au prix d’une gestion rigoureuse, basée sur une stratégie durable, qu’un tel peuplement peut retourner à l’équilibre.
Photo: Ruedi Hunger
Ruedi Hunger
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RÉNOVATION DE PRAIRIES
Ces dernières années, les herbages ont été soumis à un régime de «douche écossaise», avec alternance de périodes de sécheresse et de précipitations extrêmes. Succédant à plusieurs années caractérisées par des sécheresses prononcées, l’année 2021 était à l’exact opposé. Les herbages, prairies, prés, pâturages, couche herbeuse en général, voire plantes individuelles, ont été impactés à des degrés divers. Les séquelles de la sécheresse étaient visibles à maints endroits et nombreux étaient les agriculteurs à redouter des conséquences durables sur la composition de la couche herbeuse. Les importantes précipitations ont eu pour conséquence de retarder la récolte fourragère, avec toutefois d’importants écarts d’une région à l’autre. Sans oublier les effets négatifs du poids des grosses machines lors des passages sur la couche herbeuse. Heureusement, le mois d’octobre a été relativement sec, ce qui a permis de sauver la récolte des fourrages en automne sans accentuer les dommages de la couche herbeuse consécutifs à la pâture et à la circulation des véhicules.
D’une grave pénurie d’eau… Après les aléas des dernières années, nous sommes impatients de connaître la situation au printemps prochain. Comment les pâturages et les prairies se présenteront-ils à la fin de l’hiver? Les prés qui ont souffert de la sécheresse avant 2021 nous ont généralement surpris par leur bon pouvoir de régénération. En effet, le retour des pluies a permis à la plupart des peuplements prairiaux de se refaire une santé. La croissance compensatrice a eu des effets positifs au-delà de nos attentes. Les prairies exploitées de manière intensive avaient cependant davantage souffert de la sécheresse que les autres. Il faudra impérativement en tenir compte dans la perspective des années à venir, qui connaîtront sans doute elles aussi leur lot d’épisodes de sécheresse. C’est surtout pendant ces périodes-là que l’interaction de plusieurs facteurs joue un rôle décisif. La composition botanique, les rendements et la valeur nutritive du fourrage sont déterminés par le sol, le climat et la végétation. La gestion est ainsi le seul facteur sur lequel l’exploitant soit en mesure d’agir. L’intensité d’exploitation, la hauteur de coupe ou la pression au pâturage sont en effet de nature à modifier la composition botanique d’une prairie ou d’une pâture. Les spécialistes en cultures fourragères chez Agroscope (2016) n’ont
pas constaté, du moins à court terme, d’apparition ou de disparition de nouvelles espèces après une sécheresse (simulée). Il est vrai que le trèfle blanc et le ray-grass anglais en particulier se sont avérés sensibles au stress engendré par la sécheresse. Dans le cas du trèfle blanc, le recul peut, selon le site, être temporaire ou durer jusqu’au début de la période de végétation suivante.
Mesures contre le compactage du sol des prairies • Éviter de rouler sur les sols trop humides • Adapter la pression de gonflage • Choisir une grande surface d’appui des pneumatiques • Privilégier les faibles charges à la roue • Choisir des pneumatiques aux profils plats, moins agressifs
… au déluge L’année 2021 a été marquée par des précipitations surabondantes un peu partout. On serait tenté de croire qu’elles auront permis de remédier aux dégâts dus à la sécheresse des années précédentes. C’est effectivement le cas, même si de nouveaux problèmes sont apparus: les intem péries qui ont détrempé les sols des prairies et pâturages ont rendu la couche herbeuse vulnérable à la pâture et au passage des véhicules. Il est alors d’autant plus important de partir d’une couche herbeuse continue et dense. C’est là que la sécheresse des années précédentes entre en jeu. Les prairies où une gestion efficace a permis de combler les lacunes et de stimuler la production de tiges secondaires se trouvent dans une situa tion nettement plus favorable que celles où la couche herbeuse n’a pas pu être restaurée par des sursemis ou d’autres mesures. Lorsque les sols sont détrempés, les pâturages perdent rapidement leur résistance au piétinement. Dès
lors, les dommages à la couche herbeuse et les souillures du fourrage s’aggravent. Un problème similaire se pose dans les prairies de fauche. Lorsque la couche herbeuse est discontinue, les pneus des véhicules et des machines sont en contact beaucoup plus direct avec la terre, d’où un risque accru de souiller le fourrage et d’abîmer l’horizon supérieur. Patinage et enrayage des roues, dérapage latéral des roues non entraînées ont pour effet de répandre la boue et de compacter la surface du sol, empêchant ainsi la repousse des plantes.
Les herbages ont besoin d’une gestion rigoureuse L’entretien des herbages ne se limite pas à des soins ponctuels. Les prairies et pâturages sont ensuite trop souvent laissés à l’abandon. Seule une gestion rigoureuse des surfaces herbagères est à même de garantir une composition optimale du
Quel sera l’état du fourrage? L’entretien des prairies favorise la qualité du fourrage, particulièrement de l’ensilage. Photo: Ruedi Hunger
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peuplement, ce qui ne se conçoit pas sans une véritable stratégie! La composition de la couverture végétale est déterminée par la fertilisation et l’ex ploitation. Pour être optimal, un peuple ment doit être composé de 50 à 70 % de graminées, 10 à 30 % de trèfles et 10 à 30 % d’autres herbes fourragères. Les graminées constituent le principal facteur du rendement, tandis que les trèfles et autres herbes assurent la diversité des sa veurs et fournissent les protéines et les substances minérales nécessaires. Après le réveil de la végétation au printemps, les plantes se livrent une lutte acharnée pour accéder à l’espace, à la lumière et aux fer tilisants. Les plus vigoureuses sont les mieux placées pour l’emporter. Les der nières à sortir de l’état d’hibernation se ront disqualifiées. Les exploitants ont in térêt à inspecter les surfaces cultivées à un stade précoce pour pouvoir intervenir à temps. C’est surtout l’apparition de zones nues susceptibles d’être occupées par des adventices plus concurrentielles qui doit nous alarmer. Ce risque étant toujours présent, les lacunes doivent être comblées sans attendre l’année suivante. Elles ne doivent pas dépasser 15 à 20 % des surfaces concernées. Si tel est le cas, il est temps de procéder à un sursemis. L’intensité des apports doit être réduite si multanément afin d’éviter que des plantes établies, profitant de la fertilisa tion supplémentaire, ne concurrencent les jeunes pousses issues du sursemis. Comme les plantules sont sensibles au
Aux grands maux les grands remèdes! Inutile d’espérer un rétablissement spontané de cette couche herbeuse. Photo: Ruedi Hunger
manque de lumière, il convient de procé der à une coupe précoce. Ce n’est que lorsque la majorité d’entre elles sont bien établies que la fertilisation et l’exploita tion peuvent progressivement reprendre. Au printemps, le créneau disponible pour ces mesures sera nécessairement très court. On pourra pour cette raison at tendre la fin de l’été pour procéder aux sursemis des prairies.
Les passages nuisent au rendement L’intensification n’est pas seule à exposer les herbages à une pression insoutenable. Les passages avec des machines lourdes les font encore davantage souffrir. Bien
que la largeur de travail des machines intervenant dans les cultures fourragères tende à augmenter, une prairie subit, pendant la seule récolte de fourrage (fau chage, fanage, andainage, rapatriement), au moins un passage de véhicule sur près de 80 % de sa surface. Quatre à cinq coupes suffisent donc à générer trois à quatre passages de véhicules sur chaque mètre carré, sans compter les mesures d’entretien et l’épandage d’engrais (orga nique). L’humidité joue un rôle décisif, comme toujours pour les contraintes ap pliquées au sol. Par une série d’essais échelonnés sur plusieurs années, les spé cialistes en cultures fourragères ont
La pente va certes rendre l’exploitation plus difficile, mais l’entretien des prairies sera également plus complexe et plus coûteux. Photo: Güttler
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constaté après de nombreux passages de véhicules que la proportion des pores grossiers dans les couches supérieures du sol diminuaient, tandis que leur densité augmentait légèrement*. Aucun effet de compactage supplémentaire n’a cependant été constaté dans un sol déjà dense. Les effets sur les populations de vers de terre étaient variables. Sur certains sols, ces populations ont été peu affectées par les passages répétés de véhicules lourds alors qu’elles avaient diminué d’environ 30 % sur d’autres terrains dix mois plus tard. Des contraintes mécaniques intenses ont réduit les rendements de 10 à 13 qx/ha par rapport aux parcelles sans passage prises en compte dans les essais. La perte de rendement relative se chiffre ainsi entre 9 et 12 %, soit une moyenne de 10 %. Au-delà de la pression au sol proprement dite, il existe d’autres facteurs d’influence. Par exemple, les tiges des herbes sont pliées après le passage des véhicules, ce qui diminue temporairement leur capacité d’assimilation. Selon le site, les peuplements réagissent différemment à ces passages. Nous sommes peu surpris du fait que le trèfle blanc réagisse bien, tandis que d’autres plantes telles que le vulpin des prés sont sensibles à la compression. Selon une hypothèse non confirmée, le passage répété de véhicules sur une grande surface favoriserait le pâturin commun.
vital à nombre d’organismes. Il permet l’enracinement des plantes tout en leur servant de ré servoir de fertilisants et d’eau. Pour assurer la pérennité de ces fonctions, le maintien de la fertilité est essentiel. Dans ce contexte, l’agriculture assume une grande responsabilité car elle intervient directement dans les interactions complexes entre l’atmosphère, la biodiversité, le sol et l’eau, notamment via la récolte et la fertilisation.
Conclusion Depuis des décennies, on ne cesse d’augmenter les prélèvements dans nos prairies. La fréquence des coupes a été renforcée, tout comme la fertilisation. Entretemps, les sursemis, les semis complémentaires et les
reconstitutions de prairies sont devenus monnaie courante. Les parcelles d’altitude ne sont pas épargnées. Elles demandent des matériels de sursemis spéciaux et particulièrement coûteux. Les terrains en pente limitent le passage des machines et les fenêtres possibles y sont plus courtes que sur le Plateau. De surcroît, des périodes de sécheresse, devenues presque régulières, compliquent la gestion des peuplements. Heureusement, les prairies robustes et bien entretenues se remettent relativement bien de la sécheresse, au contraire des prairies surexploitées et stressées. * On a expressément renoncé à rouler sur le sol après de fortes pluies.
Études du sol des herbages Le sol ne se contente pas de stocker les fertilisants et l’eau, il sert aussi d’espace
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L’entretien des prairies est perfectible, comme le montre cette photo de sursemis assisté par des capteurs. Photo: Düvelsdorf/Isaria
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Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com
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RÉNOVATION DE PRAIRIES
Sur près de 70 % des exploitations agricoles suisses, on utilise une herse à dents pour l’entretien des prairies. Photo: Serco
Bien étriller, c’est assurer Avoir la «main verte» est bénéfique pour les prairies et les pâturages. Le sens de l’observation seul ne suffit que rarement aujourd’hui et doit s’accompagner d’un support mécanique ciblé. La herse-étrille constitue l’outil d’entretien adéquat, en outre susceptible d’adaptations. Ruedi Hunger
L’état de la mécanisation dans l’agriculture suisse a fait l’objet d’une enquête menée par voie postale par Agroscope en 2018 et publiée en 2020 dans le numéro 351 d’Agroscope Transfer (pour le moment disponible uniquement en allemand). Cette étude exhaustive révèle que la herse-étrille (toutes versions confondues) domine parmi les équipements d’entretien des prairies de production végétale et fourragère. Plus de 70 % des agricultrices et agriculteurs s’en servent à cet effet. Utilisée par environ un cinquième d’entre eux, la herse de 6 mètres de largeur de travail est suivie par des variantes de 5, 4 et 3 mètres. La herse-étrille est ainsi devenue l’équipement standard ces dernières années. Près de 20 % des utilisateurs l’associent à un semoir avec rouleau destiné 28
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au renouvellement des prairies. Quelque 27 % utilisent un autre outil d’entretien des prairies, le broyeur à fléaux, généralement doté de largeurs de travail de 2,5 et 3 mètres.
Différents modèles Les spécialistes de production fourragère prétendent que le succès de l’assainissement des prairies, le sursemis en particulier, ne dépend pas en premier lieu de l’équipement utilisé. Naturellement d’un avis différent, les constructeurs de machines affirment qu’il est à l’évidence influencé par différents facteurs, dont l’équipement utilisé est le plus déterminant. Où se trouve la vérité? Les deux points de vue ont certes leur valeur, mais il convient de les interpréter correctement.
Afin d’assurer une adaptation optimale au sol sur toute la largeur de travail, qui détermine le rendement à l’hectare, les dents sont regroupées par segments fixés de manière pendulaire au cadre porteur. Une construction courte et compacte (proche du tracteur) a un effet moins marqué sur le délestage de l’essieu avant. Les herses longues laissent davantage de passage pour un même écartement des dents et le risque d’accumulation de matière est moindre. Des dents de force variable exercent également une action différenciée. Les rangées de dents plus rigides (10/12 mm) attaquent la couche herbeuse et éliminent le feutrage. Les dents moins puissantes (8 mm) laissent un sol avec une proportion accrue de terre fine. Les dents coudées sont plus
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agressives que les droites, ce dont il s’agit de tenir compte lors du réglage. De nombreuses possibilités de paramétrages peuvent également constituer une source d’erreurs! Ces ajustements multiples sont une bonne chose en soi, mais l’utilisatrice ou l’utilisateur doit apporter des modifications en ayant en tête le résultat voulu. Augmenter l’agressivité peut être une bonne chose ou non, selon le contexte.
Combinaison des passages Les herses-étrilles se voient aujourd’hui souvent complétées par des outils de nivellement, de nettoyage, de semis et de raffermissement. Il est ainsi possible de monter sur le châssis, à l’avant des dents un déflecteur (ou une barre) fixe, à ressort, ou avec réglage en hauteur. Suivent alors plusieurs rangées de dents à ressort (7 ou 8 mm de diamètre). Les herses puissantes sont munies de dents d»un diamètre de 10 ou 12 mm et dont l’écartement varie entre 25 et 75 mm. Enfin, certains constructeurs proposent un rouleau. La «combinaison» peut encore être complétée par un distributeur à petites graines (principe centrifuge) ou un semoir pneumatique. L’épandage des semences avec le distributeur à petites graines est très sensible au vent et la précision laisse donc souvent à désirer. Les semoirs pneumatiques résistent beaucoup mieux au vent et assurent ainsi une répartition homogène des semences. Le semoir à dents de Güttler constitue une innovation récente. Associé à une herse-étrille de 6 mètres de large, il comporte 80 dents/tubes qui déposent la semence sur le sol à des intervalles de 7,5 cm.
Un dispositif de nivellement à ressort composé de plusieurs segments est monté devant les dents de la herse. Photo: Köckerling
À observer… Lors du choix ou de la composition d’une combinaison herse-étrille, il convient de tenir compte des points suivants:
Une production fourragère intensive implique un engagement nettement plus conséquent en matière d’entretien.
La sensibilité au vent des semoirs pneumatiques se révèle relativement faible. Photo: Einböck
• Le poids propre et la répartition du poids de la herse s’avèrent déterminants sur toutes les pentes. • Lors de l’achat (si possible avant), on adaptera les besoins de l’appareil à la puissance du tracteur existant. Une largeur de travail de six mètres et des dents fortes nécessitent une puissance de traction d’au moins 80 kW (100 chevaux). • L’équipement ou la combinaison doit pouvoir s’utiliser de manière souple. La herse-étrille ne doit pas seulement servir au sursemis. En présence de nombreuses taupinières, elle doit être pourvue d’une barre de nivellement stable (déflecteur). • Avant d’acheter une herse-étrille, il faut toujours déterminer le diamètre des dents et l’écartement des lignes souhaités. Un diamètre de 8 mm suffit pour les outils servant principalement au sursemis. Des dents plus robustes peuvent se révéler nécessaires s’il s’agit d’assainir une prairie. Cela augmentera l’agressives et, dans des conditions normales, le réglage doit être ajusté. L’écartement des lignes et la longueur de la herse déterminent la quantité de matériau travaillée. Une sécurité anti-perte des dents devrait aller de soi, mais à défaut, il faut en monter une. • D’un point de vue cultural, un rouleau constitue (toujours) un avantage. C’est en effet le seul moyen d’obtenir le contact nécessaire avec le sol. Comme le rouleau se monte tout à l’arrière de l’appareil, on doit toutefois ajouter du poids à l’avant, et celui-ci a un effet négatif sur le délestage de l’essieu avant. C’est bien sûr par01
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ticulièrement vrai en pente. Il peut donc s’avérer judicieux d’effectuer le roulage (si nécessaire) dans un deuxième temps. • Les herses-étrilles, ou les combinaisons d’équipements pour l’entretien des prairies sont généralement utilisées en commun ou par une entreprise de travaux agricoles. Cela permet de garantir une exploitation économique. Dans le cas d’une utilisation en commun, les tracteurs présents sur les lieux doivent être compatibles avec les équipements et vice-versa. Ici aussi, il convient d’accorder une attention particulière au délestage de l’essieu avant. En outre, une utilisation simple (modules électroniques compris) constitue un avantage. Un compteur d’hectares électronique est requis afin d’obtenir un décompte exact.
Rouleau avec ou sans herse? On peut se demander pourquoi les herseétrilles sont parfois recommandées sans rouleau, alors que, de nos jours, tout se combine avec tout et n’importe quoi. La raison principale réside dans la vitesse de travail très différente des équipements. La vitesse idéale d’une herse à dents est de 8 à 10 km/h. En revanche, l’effet d’un rouleau est vraiment optimal à la moitié de cette allure, c’est-à-dire à 4 ou 5 km/h au maximum. De plus, les adventices arrachées sont à nouveau comprimées et peuvent parfois rerprendre racine. En revanche, le rouleau se justifie si l’on réalise un sursemis avec une combinaison herse-étrille-semoir. Toutefois, il n’existe pas de rouleau capable de tasser efficace ment les semences sur toute la surface, à moins d’y associer différents éléments. Même les rouleaux Cambridge et les rouleaux à prisme travaillent en fin de compte par bandes et un rouleau lisse ne s’adapte
La combinaison de dents à ressort et de tubes de semis a été récompensée par un prix de l’innovation. Photo: Güttler
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Herse de prairie de 6 mètres Coûts générés avec modification du taux d’utilisation annuel Code 5132 (Agroscope, TractoScope21)
Herse de prairie, 6 mètres Unité
Valeurs d’Agroscope
Valeurs revues
CHF
3200.−
3200.−
UT (charretée)
80
160
Ans
15
12
%
60 %
96 %
Facteur
1,25
1,25
Prix d’achat Utilisation annuelle Durée de l’amortissement Durée d’utilisation technique Facteur de réparation et d’entretien (FRE) Calcul des coûts Total des coûts fixes
Par an
Par UT
Par an
Par UT
451
5,64
524
3,27
Total des coûts variables Indemnité (ou supplément)
CHF par heure
2,00
2,00
7,64
5,27
Variation par rapport au tarif indicatif d’Agroscope
−31 %
En cas de doublement du taux d’utilisation, avec un amortissement en 12 ans au lieu de 15, les coûts se réduisent de 31%.
Herse-étrille de 6 mètres et semoir pneumatique Coûts générés avec modification du taux d’utilisation annuel Code 5136 (Agroscope, TractoScope21)
Herse-étrille de 6 mètres et semoir pneumatique Unité
Valeurs d’Agroscope
Valeurs revues
CHF
18 000.−
18 000.−
UT (charretée)
90
45
Prix d’achat Utilisation annuelle Durée de l’amortissement
Ans
15
15
%
45 %
23 %
Facteur
1
1
Durée d’utilisation technique Facteur de réparation et d’entretien (FRE) Calcul des coûts
Par an
Par UT
Par an
Par UT
Total des coûts fixes
1377
15,30
1377
30,60
Total des coûts variables Indemnité
CHF par heure
Variation par rapport au tarif indicatif d’Agroscope
6,00
6,00
21,30
36,60 +72 %
Lors d’une division par deux du taux d’utilisation, les coûts augmentent de plus de 72%.
pas suffisamment aux irrégularités du sol. C’est pourquoi des éléments de rouleau décalés en plastique, de petit diamètre et de faible largeur de travail, constituent une solution pertinente.
Étrille rotative pour l’entretien des prairies? Une étrille rotative combine les avantages d’une herse-étrille et d’un cultivateur rotatif. Jusque-là, rien à dire! Mais on préfère utiliser une herse de prairie à une herse-étrille sur un herbage. De surcroît, la houe rotative n’est pas non plus adaptée aux prairies. Ces deux matériels sont plutôt destinés à la régulation des adventices dans les grandes cultures. On peut malgré tout utiliser une étrille rotative sur les prairies. Son efficacité provient de la disposition oblique des étoiles
suspendues individuellement et de la pression des ressorts. Alors que la herse de prairie est pourvue de dents à ressort relativement longues, l’étrille rotative dispose de tiges en acier courtes (environ 15 cm) de 6,5 mm de diamètre fixées dans un disque en plastique. L’effet ressort est nul. Comme pour les grandes cultures à un stade sensible, la pression du ressort sur les roues en étoile peut se réduire afin que la couche herbeuse ne subisse pas de dommages notables. L’effet s’obtient ainsi exclusivement par la disposition oblique des roues en étoile. L’étrille rotative peut également être équipée d’un semoir pneumatique pour lessursemis. Aucun rouleau n’est prévu. L’étrille rotative ne constitue certainement pas le premier choix pour les prairies, mais si elle est déjà présente sur l’ex-
RÉNOVATION DE PRAIRIES
ploitation, elle rend ausssi des services appréciés dans les parcelles en herbe.
Pas d’utilisation sans conséquences financières Une herse équipée d’un semoir pneumatique entraîne des coûts plus élevés qu’une simple herse de prairie de largeur de travail identique, ce qui tombe sous le sens. Les deux tableaux de la page cicontre indiquent l’ordre de grandeur de ce phénomène. Pour les deux machines, la valeur d’achat est celle d’un équipement de base. Dans le cas d’une combinaison tracteur, machine, main-d’œuvre, le programme de calcul «TractoScope» permet de déterminer des coûts de 32 francs par hectare (CHF/ha) ou de 87 francs par heure (CHF/h) pour une herseétrille de 6 mètres de large attelée à un tracteur de 60 kW (80 chevaux). Si l’on remplace cette dernière par une herseétrille de 6 mètres de large combinée à un semoir pneumatique, leur poids plus élevé nécessite un tracteur plus puissant d’environ 80 kW (110 chevaux). Les coûts passent ainsi à 51 CHF/ha ou 133 CHF/h. Le taux d’utilisation annuel proposé par
Les dents de la herse sont réparties sur plusieurs segments, ce qui permet une bonne adaptation au sol. Photo: Ruedi Hunger
Agroscope a été repris dans les deux cas. Les tableaux montrent également les fluctuations des coûts de la machine selon les taux d’utilisation réduits de moitié ou doublés. Il vaut en tout cas la peine
d’utiliser la machine en commun ou de passer par un agro-entrepreneur, en raison du rendement à la surface et des créneaux horaires le plus souvent suffisamment larges au printemps.
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RÉNOVATION DE PRAIRIES
L’aérateur à lames, palettes et dents convient bien à l’entretien des pâtures. Photo: Joskin
Herse étrille: quelle alternative? Les matériels pouvant remplacer la herse-étrille existent; ce ne sont pas des raretés. Toutefois, le lien entre l’étrille et ces outils n’est pas toujours évident et il est souvent difficile et peu pertinent de faire des distinctions rigides. Il faut simplement que l’outil soit adapté au contexte. Ruedi Hunger
niers sont montés sur des bâtis porteurs attelés au 3-points et se replient au transport. Il se vend depuis peu des herses de prairie à monter à l’avant de monoaxes. Les herses de prairie se distinguent surtout par la forme de leurs pièces travaillantes. Il peut s’agir d’anneaux ou d’étoiles en acier ou en fonte, assemblés par des anneaux soudés ou des chaînes. Ces pièces travaillantes sont généralement pourvues de dents sur l’une de leur faces. L’opérateur ou l’opératrice utilisera leur face lisse pour éparpiller terre et taupinières et les retournera côté dents, plus agressif, pour aérer la strate herbeuse et incorporer le fumier. Des modèles munis de plaques métalliques suspendues garnies, sur le devant, de courtes dents scarificatrices entrent aussi dans la catégorie des herses de prairie. En Autriche, le Centre de formation et de recherches de Gumpenstein les a testés sur le terrain. Il en ressort que les herses de prairie lourdes font de bonnes niveleuses. Les outils plus légers à plaques et anneaux libres conviennent bien pour émietter et éparpiller le fumier.
Rouleaux avec ou sans semoir Un sursemis peut aussi être réalisé avec un rouleau surmonté d’un semoir pneumatique, ceci à condition que les lacunes de la prairie soient dégagées et que les graines aient de bonnes chances de parvenir au sol. Sinon, les rouleaux sont surtout employés pour rappuyer le sol. On utilise couramment des rouleaux structurés, comme le cambridge ou le crosskill; mais les rouleaux prismatiques peuvent
Selon une enquête d’Agroscope, la herseétrille reste l’outil le plus répandu pour l’entretien des surfaces herbagères. Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agisse du seul instrument approprié. D’autres équipements comme les herses de prairie ont toujours leur place. Tout dépend du contexte préalable et de l’objectif visé.
Herses de prairies Les herses de prairie sont bien plus anciennes que les herses-étrilles. Dès 1789, elles ont été décrites comme les «herses à chaînes de Howard»*. Elles ont d’abord et longtemps été tirées par des chevaux; l’ouvrage achevé, on les roulait et on les chargeait sur un chariot. Tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, leurs étoiles en fonte sont assemblées en réseaux insérés dans des cadres; ces der32
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Les herses de prairie se distinguent surtout par la forme de leurs pièces travaillantes. Photo: ldd
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aussi très bien convenir. Concernant les rouleaux lisses, les avis divergent. Comme ils sont peu ou pas articulés et d’un seul tenant, leur capacité à s’adapter au sol est naturellement limitée. D’un autre côté, on leur reconnaît une bonne capacité d’aplanissement. Les rouleaux doivent peser entre 500 et 800 kg par mètre/largeur de travail. Les grands rouleaux lisses peuvent généralement être remplis d’eau.
Aérateur à lames, palettes et dents Également connu sous le nom d’aérateur de prairie, cet instrument comporte plusieurs organes dont, tout à l’avant, des lames niveleuses larges de 60 centimètres. Elles éparpillent les taupinières et aplanissent les traces de piétinement. La deuxième rangée de pièces travaillantes est composée de palettes larges de 10 centimètres montées sur des ressorts à lames; elles servent notamment d’ébouseuses. Leurs ressorts à lames de flexibilité moyenne permettent un bon suivi des irrégularités naturelles du terrain. A l’arrière, des dents souples à double ressort servent à éliminer la mousse et la végétation morte. Un semoir pneumatique peut être monté en option sur l’ensemble. L’aérateur à lames et palettes est plus agressif que la herse de prairie. C’est probablement le meilleur outil pour aplanir les taupinières. Il peut néanmoins provoquer des dégâts sur le couvert végétal.
Modulation intraparcellaire Le contexte justifiant une modulation intraparcellaire des interventions est toujours identique: pour des raisons diverses, la croissance des plantes, l’exploitation, l’état du peuplement végétal et, en fin de compte, le rendement ne sont pas uniformes partout. Dans toutes les prairies, il existe des zones offrant des rendements élevés, moyens et faibles. Il se peut aussi que la couche herbeuse présente des différences plus ou moins marquées en matière de zones non peuplées. Un sursemis ou un semis complémentaire sur l’intégralité de la parcelle entraîne une perte économique, puisqu’il est superflu sur certaines parties du champ. Il existe des capteurs qui localisent les zones à ensemencer et dosent les quantités de graines à implanter. Ce système (Isaria) mesure le degré de couverture du sol (TC) et l’absorption d’azote par les plantes (QNa).
Réglage en temps réel La quantité de semences est calculée puis mise en place en temps réel. À cette fin, le
Le sursemis modulé de la parcelle est en train de s’établir. Photo: Isaria/Einböck
Les aérateurs de prairie éliminent les éléments compactés de la structure supérieure du sol. Photo: Evers
débit du semoir aura été calibré en faisant tourner le distributeur. La dose de semences que l’on souhaite appliquer, avec une limite minimale et maximale, est saisie dans le terminal Isaria en même temps que le nombre de jours qui se sont écoulés depuis la dernière coupe. Et le tour est joué! La quantité de semences calculée en fonction des données du terrain est ensuite dosée et mise en place de façon localisée par le semoir pneumatique.
Aérer et ameublir? Les premiers aérateurs de prairie sont apparus il y a plus de 15 ans déjà. Inspirés des appareils utilisés pour l’entretien des gazons, ils ont été perfectionnés pour répondre aux besoins agricoles. Les machines possèdent entre 22 et 24 lames par mètre de largeur de travail. Ces lames peuvent pénétrer dans le sol jusqu’à une profondeur d’environ 18 cm. Selon les fabricants, elles sont conçues de manière à ce que les tranchants entrent et sortent du sol sans endommager la couche herbeuse, en n’y laissant qu’un fin trait de
coupe. Ainsi l’air peut-il pénétrer dans le sol et la perméabilité de la couche herbeuse s’améliore-t-elle. Après les conditions de sol humides de l’année dernière, avec des compactages et un manque de circulation d’air et d’oxygène, ce type d’intervention a des effets positifs sur la strate superficielle de la prairie. La couche végétale peut cependant subir plus ou moins de dommages en fonction des conditions du terrain et de la vitesse d’avancement. Le décompacteur (Evers) intervient de façon plus énergique encore. Il peut s’employer pour remédier à un compactage de nature plus grossière. Si par exemple l’eau a stagné sur une prairie après la fonte des neiges ou des précipitations, c’est le signal clair d’un compactage massif. Les disques antérieurs tranchants, réglables en hauteur, évitent que la couche herbeuse soit détruite par les dents suivantes. D’après le constructeur, les dents espacées de 60, 90 ou 180 cm ameu blissent les compactages dans les parties inférieure et supérieure du sol. La dent est conçue de telle sorte qu’il n’y ait pas 01
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de mélange entre couches supérieures et inférieures du sol. Derrière chaque dent éclatant le sol, un segment de rouleau assure l’indispensable rappuyage. Une telle intervention est intrusive et ne se justifie que s’il existe des zones de compactage conséquentes.
Conclusion
Avec un décompacteur, pas de demi-mesure: l’ameublissement a lieu en profondeur. Photo: Evers
Comme tous les matériels d’entretien du sol et des prairies, les rouleaux peuvent être équipés d’un semoir pneumatique. Photo: Ruedi Hunger
… r e sem
Sur
Que peuvent et ne peuvent pas atteindre les alternatives à la herse-étrille? L’utilisation d’un matériel pour prairies est toujours affaire de compromis. Chaque instrument a ses points forts et ses points faibles. Il n’existe pas de recommandation générale, car sols et pelouses affichent une grande diversité. L’hygrométrie du sol, le moment et la vitesse d’intervention, le poids de l’engin sont d’autres facteurs d’influence. Les outils agressifs doivent être utilisés avec précaution.
* Tiré de la publication Das Ganze der Landwirtschaft de Johann Friedrich Mayer (édition originale de 1789). Réimpression de Hansebooks, 516 pages, N° ISBN 978-3-7428-2037-2.
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Depuis des années, Hans Rüedi, d’Ortschwaben (BE), pratique systématiquement des sursemis pour perpétuer ses pâtures et prairies pour chevaux. Photo: Heinz Röthlisberger
«Les sursemis? Seulement après la deuxième coupe» Hans Rüedi, 57 ans, d’Ortschwaben (BE), produit du foin pour les chevaux qu’il accueille toute l’année. Il doit donc… pouvoir compter sur la disponibilité de ses pâtures et la productivité de ses prairies. Il y parvient grâce à des sursemis réguliers. Heinz Röthlisberger
Technique Agricole: Quelle importance revêtent les sursemis pour votre exploitation? Hans Rüedi: Les sursemis revêtent une im portance capitale. Ils sont notre assurance exploitation agricole. Si nous faisions l’im passe sur cette pratique, nous pourrions certes économiser des sommes ronde lettes, mais au prix d’un rendement réduit à long terme, ce que nous ne pouvons pas nous permettre. Les pâtures permanentes pour nos chevaux et les prairies produc trices de foin exigent des surfaces herba gères intactes. Laisser passer les dates cri tiques pour perpétuer l’herbe et la qualité des peuplements nous exposerait à des pertes qui dépasseraient rapidement le montant des investissements engagés pour les sursemis méthodiques et réguliers. Une 36
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fois la prairie dégradée, il faudrait beau coup de temps avant d’obtenir de nouveau le rendement espéré. C’est pourquoi nous misons résolument sur les sursemis.
Le foin pour chevaux fauché tard? Nous pratiquons très tard la première coupe pour le foin, vers la fin juin, voire en juillet, lorsque les sols sont secs et que la chaleur est déjà bien installée. Tout notre foin bénéficie d’un séchage naturel au sol. La deuxième coupe est ensuite vendue comme fourrage pour alpagas.
À quel moment procédez-vous aux sursemis? Soulignons d’emblée que la pâture et la production de foin sont deux activités dis tinctes et que les deux procédures d’exploi
tation sont entièrement séparées. Sur les surfaces productrices de foin, les sursemis sont pratiqués à deux ou trois ans d’inter valle, exclusivement après la deuxième coupe. À mon avis, un sursemis au prin temps n’a aucun sens car les peuplements herbeux poussent dru au point de priver d’espace les plantules issues du sursemis. Faute de lumière et de fertilisants, le sur semis n’aurait aucune chance de s’imposer face aux herbes en place. Je précise que nous n’avons pas toujours procédé ainsi. Mais suite à l’expérience acquise, nous avons préféré attendre la fin de la deuxième coupe pour pratiquer le sursemis.
Quid des pâtures? Les pâtures sont occupées par les chevaux 365 jours par an, ce qui est rare en Suisse.
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Pour éviter les excès, nous nous limitons à sept chevaux par hectare. Un nombre supérieur pourrait ruiner notre système de pâture permanente. Les sursemis sont indispensables pour le perpétuer.
Comment procédez-vous? Sur les pâtures, le sursemis consiste à épandre entre 30 et 40 kg de semences par hectare. Pendant les sursemis, les chevaux restent dans leur pré. L’épandage a lieu au printemps et à l’automne, ce qui est très onéreux. La pâture permanente a cependant pour effet de solliciter nos terrains à la limite de leurs capacités. Sans ces deux sursemis, nos pâtures s’épuiseraient vite et notre idéal de «pâture à chevaux» serait révolu. On m’a souvent demandé pourquoi j’effectuais ces sursemis chaque année. Il y a qu’une réponse: je me sens mal si je ne le fais pas.
Sur les pâtures, nous pratiquons les sursemis deux fois par an. Et cela fonctionne-t-il? Oui, très bien. Il est vrai que nous tirons parfois un peu sur la corde, mais ça marche. Et le sursemis se déroule bien.
Pratiquez-vous aussi de nouveaux semis après le labour? Nous exploitons en effet une petite parcelle que nous utilisons en alternance avec un producteur de fraises qui s’en sert pour sa rotation des cultures. Nous réensemençons cette parcelle après l’avoir labourée.
Foin pour chevaux et pâtures permanentes Il y a une vingtaine d’années, Hans et Margret Rüedi ont converti leur exploitation mixte à élevage laitier et grandes cultures à Ortschwaben (BE) en maison de vacances et retraite pour chevaux et fondé le «foyer pour vieux chevaux» pferdeweiden.ch. L’exploitation s’est spécialisée dans la pâture pour chevaux tout au long de l’année. Près de 30 hectares sont clôturés sur l’ensemble des sites d’exploitation à Ortschwaben, Hasle bei Burgdorf et Grünenmatt. Environ
Sinon, nous ne réalisons jamais de nouveau semis. Ce n’est d’ailleurs pas notre objectif.
Revenons à la production d’herbe à foin. Comment effectuez-vous l’entretien et la fertilisation? Nous épandons du lisier le plus tôt possible, de préférence en février. Nous attendions autrefois que l’herbe soit relativement haute, mais les choses ont depuis lors radicalement changé. Un apport précoce favorise le tallage de l’herbe. Un peu plus tard, mais assez rapidement tout de même, nous procédons à l’étrillage et au tassage.
Considérez-vous l’étrillage comme important? Au début, nous voyions les choses différemment. Avec l’expérience, j’ai reconnu les bienfaits de l’étrillage, dont je suis devenu un partisan convaincu. Nous parcourons toutes nos surfaces herbagères avec une herse-étrille de 6 mètres associée à un rouleau de tassage. L’outil est grossier et cette étape n’est pas plaisante. Pour être efficace, l’étrillage doit blesser la couche herbeuse.
Pourquoi cela? Il s’agit véritablement de torturer les adventices et les herbes aux racines plates. Les bonnes herbes ne sont jamais totalement arrachées à l’étrillage, au pire nous pourrions les blesser, ce qui les rendra d’autant plus fortes.
À quels problèmes êtes-vous le plus souvent confronté dans le peuplement végétal? Les sursemis sont pratiqués à l’aide d’un semoir Vredo à semis directs avec un rouleau lisse, d’une largeur de travail de 6 mètres. Photo: ldd
Le plantain nous sert d’indicateur de la forme de notre peuplement. Il pousse dès qu’un coin du pâturage est en mauvais état. Il s’étale et cause rapidement d’importants dommages. Si nous consta-
50 hectares de surface herbagère sont utilisés pour la production de foin pour chevaux vendu en balles carrées ou en petites unités. Le foyer pferdeweiden.ch regroupe aussi d’autres exploitations familiales à Hasle bei Burgdorf et Grünenmatt. L’exploitation, connue également pour son bistrot et son élevage d’alpagas, est aujour d’hui gérée dans une communauté inter générationnelle réunissant sa femme Sarah et leur fils Andreas.
tons une prolifération de plantain sur une grande surface, nous devons immédiatement le traiter à la gyrobroyeuse pour l’empêcher de grainer. Nous n’utilisons pas d’herbicide chimique.
Quelles espèces privilégiez-vous dans vos sursemis? Nous utilisons un mélange qui a fait ses preuves depuis longtemps. Composé de 25 % de dactyle et de 25 % de fétuque élevée, ainsi que des ray-grass, il est robuste et apporte beaucoup de rendement, ce qui est très important pour une exploitation comme la nôtre. En revanche, nous avons totalement éliminé les herbes précoces. Elles seraient totalement flétries dans le foin pour chevaux dont la récolte est tardive.
Nous déposons les semences à une profondeur comprise entre 1 et 2 cm. Quel semoir employez-vous pour les sursemis? Je suis persuadé que les semences doivent être enfouies. Nous utilisons depuis des années un semoir pour semis directs à 0 à 2 cm de profondeur. À mes yeux, la profondeur idéale se situe entre 1 et 2 cm. Le semoir repliable est une construction Vredo, réalisée à partir de socs à doubles disques avec un interligne de 7,5 cm, suivis d’un rouleau lisse. Ce semoir, qui possède une largeur de travail de 6 mètres, nous a convaincus par son excellent débit de chantier. Nous avons beaucoup expérimenté au fil des ans. Nous avons par exemple testé un épandeur d’engrais pour semer les semences d’herbe. Mais cette expérience n’a pas été concluante. 01
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Le b.a.-ba de l’entretien des prairies L’entretien des prairies commence bien avant l’irruption de la herse de prairie ou de la herse-étrille. Une utilisation durable, la gestion du pâturage en automne et le moment de la première coupe au printemps se révèlent décisifs. En outre, le poids de la machine influe sur le sol et donc sur le rendement. Ruedi Hunger
Qu’il s’agisse de la conduite d’un tracteur ou de l’exploitation d’une prairie, aller à fond durant une longue période s’avère rarement rentable. Une production de fourrage intensive ne fait tôt ou tard que des perdants. Certes, les prairies font preuve d’une certaine élasticité en matière de fumure et d’utilisation. Mais une maximisation s’effectue toujours sur le fil du rasoir et, dans la plupart des cas, il est déjà trop tard lorsque le peuplement «bascule» et que des modifications bota-
niques apparaissent. Les conditions locales jouent également un grand rôle. Une gestion des prairies valable à une altitude de 400 à 500 mètres ne saurait être appliquée telle quelle à 1000 voire à 1200 ou 1500 mètres. S’approcher d’une exploitation optimale des prairies exige beaucoup de doigté et un bon sens de l’observation pour déceler à temps des modifications du peuplement. En outre, il faut bien connaître les engrais de ferme utilisés et leur teneur en fertilisants. Une
prairie qui montre des signes d’altération a besoin d’être gérée, en définissant une stratégie claire.
Gestion du pâturage en automne C’est dès l’automne que l’exploitation des surfaces au printemps est conditionnée. Les plantes doivent constituer des réserves afin d’hiverner correctement et de pouvoir pousser rapidement au printemps. Cela suppose qu’elles assimilent encore du sucre avant l’arrêt de la vé
La gestion du pâturage en automne et au printemps influence la couche herbeuse et la qualité du fourrage. Photo: Ruedi Hunger
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Comment et avec quoi faut-il «entretenir» les prairies pour qu’elles restent performantes? Photo: Einböck
gétation. Pour cela, une surface foliaire minimale est nécessaire, soit une hauteur de peuplement d’environ huit à dix cen timètres. Une coupe trop tardive et donc trop basse affaiblit les plantes. À cet égard, les spécialistes mettent en garde contre la poursuite de l’exploita tion des prairies pendant les périodes de redoux pouvant survenir en novembre/ décembre, car une arrivée soudaine de l’hiver peut alors fortement affaiblir les plantes.
Régéneration naturelle Le rendement et la qualité du fourrage des prairies permanentes sont déterminés par la présence et la préservation de bonnes graminées fourragères. Or, le raygrass italien ou le dactyle forment des touffes dont la durée de vie est limitée. Pour que la proportion de graminées in téressantes d’une prairie permanente se maintienne, elles doivent pouvoir se régé nérer régulièrement. On obtient des rendements élevés et un fourrage de qualité si la première coupe est effectuée au début de l’épiaison. Cela empêche toutefois la multiplication géné rative, car la plupart des espèces de gra minées ne produisent des graines que lors de la première pousse. Les inflores cences s’élèvent en effet dans les tiges au stade de développement végétatif dit de la «montaison». L’Association pour le développement de la culture fourragère (ADCF) et Agroscope ont mené des essais sur plusieurs années pour déterminer si la formation d’inflorescences peut être sti mulée dans la deuxième pousse par une première coupe avant la montaison. Ap pliquer ce procédé à un stade précoce de
croissance (montaison) favorise le déve loppement de graines après la fauche d’égrainage. Celle-ci engendre toujours plus de semences fertiles de certaines graminées qu’il n’en faudrait pour un sur semis. Une pâture précoce avec forma tion de graines dans la repousse suivante a pour résultat une réduction du fourrage de moindre qualité par rapport à une pre mière coupe à un stade plus avancé (pro duction de semence).
Pourquoi le déprimage est-il si important? Le déprimage est important car il favorise le tallage des bonnes graminées fourra gères et la formation de pousses latérales ou de stolons. Il en résulte une couche herbeuse dense laissant peu ou pas de place aux adventices. Comme pour les céréales, ce processus hormonal a lieu au printemps. L’auxine, une phytohormone
qui participe à de nombreux processus de développement d’une plante, joue un rôle déterminant dans ce processus. Elle est produite dans les extrémités des pousses des graminées et transportée vers le bas de la tige où elle inhibe ensuite la formation de bourgeons latéraux. Ce processus est également appelé «domi nance apicale», connu notamment dans le processus de germination des pommes de terre. Si les extrémités des pousses sont suppri mées, lors d’une pâture précoce, les gra minées comme le ray-grass anglais ou le pâturin des prés s’étalent horizontale ment et forment une couche herbeuse dense. Les espaces vides sont comblés et les plantes indésirables n’ont pratique ment plus aucune chance de prospérer. Une pâture précoce a d’autres effets bénéfiques. Ainsi, les adventices n’appré cient pas du tout d’être broutées tôt (mais vraiment tôt). Or, à ce stade précoce, les herbivores les consomment généralement sans arrière-pensée.
Entretien des prairies, comment? Au début de la période de végétation, des milliers d’hectares de prairies sont entretenus chaque année avec les outils les plus divers. L’objectif de ces inter ventions est toujours d’aplanir les tau pinières, de niveler les dégâts dus au piétine ment des ruminants (pâturage d’automne) et d’émietter les paquets de fumier et les restes de lisier. Pour le simple entretien des prairies, une méthode de travail agressive n’est pas souhaitable, car elle entraîne des dom mages aux racines des plantes. Un travail agressif de griffage du sol est cependant souhaitable s’il est suivi d’un sursemis.
Pourquoi entretenir les prairies? • Aplanir les tas de terre laissés par les campagnols et les taupes ne suffit pas toujours. Il convient également d’élimi ner les graminées à enracinement super ficiel mortes. La moisissure des neiges, de plus en plus fréquente lors d’hivers chauds et pluvieux, doit être éliminée (peuplements trop longs). • Un fourrage de qualité repose sur de bonnes variétés de graminées. Le semis à l’ancienne ayant quasiment disparu, l’exploitation plus intensive entraîne la perte d’un nombre croissant de grami nées précieuses. Le sursemis est utilisé presque partout pour y remédier.
• Le tallage de la couche herbeuse est à privilégier. • Ouvrir les espaces, semer et rouler est indispensable, sinon des adventices telles que le pâturin commun peuvent se propager. • Les engrais de ferme (fumier) épandus entre l’automne et le printemps doivent être broyés et incorporés dans la couche herbeuse. • Enfin, ces mesures permettent de réduire les salissures du fourrage, une condition indispensable pour obtenir un ensilage de bonne qualité.
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Il est préconisé de passer la herse au bon moment au printemps, c’est-à-dire lorsque la surface est sèche et donc praticable. Le fumier a certes encore besoin d’une certaine humidité résiduelle pour s’émietter ou se désagréger. S’il est trop humide, il ne fait qu’encrasser l’outil, s’il est trop sec, les mottes de fumier ne sont pas suffisamment émiettées. Le fumier frais, riche en paille, est souvent roulé par les herses de prairie, laissant derrière elles des «boudins» indésirables. L’effet de la herse de prairie sur le tallage est souvent surestimé. En ce sens, une pâture précoce par les animaux est bien plus efficace. Le roulage est une mesure salutaire pour consolider des sols «gelés». Les rouleaux prismatiques ont un effet d’éviction sur les ombellifères. Cependant, le roulage ne peut pas être recommandé pour tous les types de sol. Il s’avère nuisible en conditions humides car il tasse le sol. Le roulage est adapté pour les nouveaux semis, éventuellement pour les sursemis. Le poids du rouleau devrait être de 700 à 1000 kg par mètre de largeur de travail et sa vitesse d’utilisation ne pas dépasser les 5 km/h.
Entretien sur toute la surface ou de manière ciblée? Selon l’altitude et les conditions météorologiques, les «travaux d’entretien» des prairies commenceront dans quelques semaines ou mois. Plusieurs objectifs sont alors recherchés quels que soient les matériels utilisés (herse-étrille, herse de prairie ou rouleau): • Niveler le sol En nivelant les surfaces herbagères, on pose les bases d’une hauteur de coupe
idéale (6-8 cm). Une hauteur de coupe régulière permet de ménager les bonnes graminées fourragères et de maintenir les salissures du fourrage à un bas niveau. Un rouleau peut être bénéfique pour cette opération, mais si des ornières et des dégâts dus au piétinement dégradent la prairie ou le pâturage, un rouleau lourd peut être nécessaire. On ne passe le rouleau que sur des sols secs. • Aplanir les taupinières Les taupinières et les monticules de terre des campagnols salissent le fourrage lors de la fauche. Ceci entraîne des mauvaises conditions d’ensilage avec, pour conséquence, des fermentations butyriques. Un fourrage sale est toujours moins appétissant. La herse de prairie est un outil idéal pour aplanir le terrain. Combiner le passage du rouleau avec un sursemis permet ensuite de combler plus aisément les trous de la couche herbeuse. • Rappuyer le sol En début de printemps, en raison de phénomènes répétés de gel et de dégel du sol et de l’effet de soulèvement qui en résulte (ou à la suite du passage agressif d’une herse-étrille ou d’une herse de prairie), les plantes ne sont plus qu’enracinées de manière lâche dans le sol ou ont carrément les racines à l’air. Dans de telles conditions, le rouleau est l’outil adéquat. Dans les couverts clairsemés, le rappuyage est idéalement combiné avec un sursemis. • Disperser le fumier, les bouses et les résidus solides de lisier Les amas de fumier qui se trouvent encore sur la prairie à la fin de l’hiver, les bouses de vache dans lesquelles sont concentrées de nombreuses substances fertilisantes
Des synergies d’utilisation de la herse-étrille peuvent être opérées en grandes cultures et en culture fourragère. Photo: Ruedi Hunger
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pour les plantes et les «bandes de lisier» résiduelles après l’épandage d’un lisier (trop) épais par un pendillard, sont disséminés de préférence avec la herse de prairie ou la herse-étrille. Important: ne pas travailler de manière trop agressive. • Supprimer la mousse Dans les endroits ombragés et les prairies maigres ou lorsque la structure du sol est mauvaise, de la mousse peut se former dans le couvert végétal. Ce phénomène indique que la prairie est gérée de manière inadaptée. Si la mousse est enlevée à l’aide d’une herse-étrille, de nouveaux
«Mieux vaut que la bouche attende l’herbe, plutôt que l’herbe attende la bouche.» Citation: Siegfried Steinberger,
Institut bavarois pour l’agriculture (LfL)
espaces apparaissent. Selon les végétaux qui y poussent, la mesure peut être évaluée comme positive (plantes sursemées, pousses de tallage de bonnes plantes fourragères) ou négative (adventices à graines, feutrage de la surface par des herbes indésirables). • Lutte contre les adventices Il est illusoire de penser pouvoir lutter de manière sélective contre les adventices des prairies, que ce soit avec une herse-étrille, une herse de prairie ou un rouleau. En effet, selon le degré d’intervention, toutes les plantes en pâtissent à des degrés divers. Les plantes à enracinement superficiel (véronique filiforme, mouron des oiseaux, etc.) peuvent être toutefois plus fortement affaiblies par l’utilisation, même prudente, de la herse-étrille ou de la herse de prairie que les plantes fourragères vigoureuses à enracinement profond. • Renforcer le peuplement (moisissure des neiges) Les graminées peuvent être affaiblies par la moisissure des neiges pendant ou après un hiver long et humide. En cas de forte infestation, il est judicieux de procéder à un sursemis. Attention: l’herbe morte à cause de la moisissure des neiges peut attaquer et endommager les plantules. Il convient donc de procéder à un hersage minutieux avant de sursemer en respectant la quantité de semences recommandée. Si le hersage génère beaucoup de matière végétale, il convient de l’éliminer avant le sursemis. Attendre deux à trois
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jours entre le passage de la herse-étrille et le sursemis. • Stimuler la croissance L’utilisation de la herse-étrille, de la herse de prairie ou du rouleau dans le seul but de stimuler la croissance des plantes au printemps est inefficace et donc inutile. Elle n’engendre que des coûts. (Source: fiche technique U5 de l’ADCF)
Effets du poids des machines sur le sol... Des essais menés pendant cinq ans dans l’Allgäu et la forêt bavaroise (D) sur les effets du poids des machines sur les prairies permanentes ont révélé des pertes de rendement significatives dans la variante «déplacement roue contre roue» avec un tracteur. En moyenne, les rendements en matière sèche ont baissé d’environ 12 %, et les rendements en protéines brutes, respectivement l’absorption d’azote, ont même diminué de 17 %. On n’a constaté parallèlement aucune augmentation du pâturin commun. Les résultats de récolte de la deuxième coupe montrent que les passages des véhicules sur les prairies ont des répercussions négatives sur le sol et les végétaux. Il semble que ces passages entravent la transforma-
Le poids élevé des machines combiné à l’humidité des sols demeure un problème. Photo: Ruedi Hunger
tion de l’azote en rendement et en pro téines. On suppose que la baisse de ren dement des surfaces parcourues par les véhicules peut également être en partie attribuée à des blessures de la couche herbeuse (plantes/racines). Les études menées dans l’Allgäu et dans la forêt bavaroise n’évoquent pas d’augmentation significative de la proportion de pâturin commun sur les
parcelles parcourues. Cela renforce la thèse selon laquelle la présence élevée de cette graminée problématique, souvent déplorée, ne peut pas s’expliquer uniquement par des poids d’outils plus élevés et/ou des passages plus fréquents. Il s’agit plutôt d’une intensité d’utilisation inadaptée au site, de blessures de la couche herbeuse et de mesures d’entretien non réalisées à temps.
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Sursemis: les techniques possibles Le sursemis consiste à apporter des semences pour améliorer la couche herbeuse sans effectuer d’intervention mécanique dans le sol. Souvent, l’objectif d’une amélioration durable de la qualité du peuplement en place n’est que partiellement atteint. La technique de semis n’est toutefois pas en cause. Ruedi Hunger
Les prairies et pâturages sont souvent très sollicités. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’herbages ne répondent pas aux exigences élevées d’un fourrage de bonne qualité. Le sursemis vise à fermer préventivement les trous dans la couche herbeuse avant que des plantes indésirables ne s’y installent. Au préalable, il faut veiller à dégager ces emplacements, car chaque semence doit être en contact avec le sol, et les jeunes pousses ont besoin de lumière. C’est pourquoi il est judicieux de combiner le sursemis avec les mesures d’entretien ordinaires. 42
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Semis à la volée et semoirs manuels Une zone piétinée à l’entrée du pâturage ou autour de l’abreuvoir ne pose pas de gros problème. La méthode la plus simple est alors le semis à la volée. Ce n’est toutefois pas la plus économique, car les semences se dosent mal et l’on a tendance à en épandre plus que nécessaire. Cette solution est donc généralement réservée aux actions de «réparation» susmentionnées. Des accessoires tels que les sacs semoirs éprouvés ou les semoirs manuels proposés dans le commerce simplifient le semis et augmentent sensiblement la précision.
Distributeurs d’engrais (comme solution de fortune) De nombreuses exploitations possèdent un distributeur d’engrais. Il est dès lors compréhensible qu’elles essaient de s’en servir pour épandre un mélange de sursemis. Pour ce faire, les semences sont incorporées à un engrais minéral. Cette opération représente en soi un défi pour obtenir un mélange homogène. D’autre part, les semences de graminées et de trèfle ne sont pas projetées aussi loin que l’engrais, car elles sont plus légères. C’est pourquoi la largeur d’épandage doit être
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réduite au moins de moitié. Si les graines sont mélangées à du sable humide, elles adhèrent mieux au matériau porteur, ce qui améliore leur répartition. Les vieux distributeurs d’engrais dont les trappes (pour semences fines) ne sont plus tout à fait hermétiques ne devraient pas être utilisés.
Distributeurs de petites graines Ces épandeurs universels sont assez avantageux à l’achat et faciles à utiliser. Ils sont dotés d’un entraînement électrique. D’autres fonctions peuvent être sélectionnées et réglées facilement depuis le siège du conducteur, d’une simple pression sur
Quand les conditions sont bonnes, le sursemis donne de bons résultats même avec un procédé simple. un bouton. La distance de projection est limitée et le système très sensible au vent. Il est recommandé de partager la quantité de semences et d’effectuer ensuite un passage croisé afin d’obtenir une distribution régulière.
Semis avec du lisier Les semences peuvent aussi être épandues en même temps que le lisier. Cependant, certaines conditions doivent être
Pourquoi les herbages se dégradent-ils? Cette question préoccupe régulièrement les agricultrices et agriculteurs. En général, la dégradation se produit de manière insidieuse et ne se remarque que lorsqu’il est déjà (presque) trop tard. Mais des conditions météorologiques défavorables (sécheresse ou humidité extrêmes) peuvent aussi avoir assez rapidement un effet préjudiciable pour la prairie. • Identifier le problème principal La première mesure consiste à évaluer la composition botanique du peuplement végétal. Il faut examiner en même temps l’épaisseur, la portance et les dégradations de la couche herbeuse. Le régime hydrique et thermique du sol doit être pris en considération dans l’évaluation. • Identifier les causes Lorsque le principal problème est identifié, le plus important est d’en déterminer la ou les cause(s). Le plus souvent, les dégâts sont la conséquence d’un déséquilibre entre la fumure, l’exploitation et l’entretien. Les données culturales (gestion des parcelles, carnet des champs informatisé), les résultats d’analyses de sol et le plan de
remplies. Ainsi, il est important de parvenir a obtenir un mélange homogène avec le lisier (év. avec un by-pass) et que les graines soient bien réparties sur toute la surface. Si les semences sont versées sèches et en grandes quantités dans la
Combinaison herse-étrille et semoir
fumure peuvent faciliter la recherche des causes. Il convient en outre d’étudier le mode et la fréquence d’exploitation, l’utilisation des machines et la technique de pacage. • Supprimer les causes Pour supprimer les causes, il faut se baser avant tout sur les possibilités fourragères du site en vue d’établir une intensité d’utilisation possible. Pour que celle-ci puisse être déterminée judicieusement, les possibilités fourragères de l’exploitation doivent aussi être prises en compte. • Adopter les bonnes mesures Une fois les mesures d’amélioration définies, il importe en premier lieu d’assurer une exploitation soigneuse, adaptée au peuplement visé. Si la proportion de bonnes graminées dépasse 30%, un sursemis peut éventuellement se révéler nécessaire. Si elle se situe entre 15 et 30%, des sursemis répétés sont indispensables en plus de la régulation des adventices. Si elle est inférieure à 15%, les sursemis répétés sont la seule solution dans les régions d’altitude. À plus basse altitude, un ressemis est envisageable.
citer ne, elles nagent à la surface et se mélangent difficilement, même avec un agita teur. L’expérience montre que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le volume est limité à 15 à 20 mètres cubes de lisier par hectare. En outre, ce dernier doit être très dilué. Les équipements composés de pendillards ou d’injecteurs à patins ne permettent pas de répartir les semences sur toute la surface.
Semoirs à céréales Les semoirs à céréales conviennent bien pour l’épandage d’un mélange de sursemis. La pression des socs peut être facilement adaptée en fonction des conditions du terrain. Il est indispensable d’effectuer au préalable un contrôle du débit et ensuite de respecter exactement la quantité de semences. Suivant le mélange utilisé et le doseur, des dissociations peuvent survenir. La largeur d’épandage correspond à la largeur de travail. Comme celle-ci est généralement inférieure à celle des combinaisons herse-étrille et semoir, davantage de passages sont nécessaires. Photo: Ruedi Hunger
Une combinaison actuelle herse-étrille et semoir comprend différents éléments: 1 le «Ripperboard» qui renforce l’effet de scarification et réduit de moitié l’interligne, 2 des dents d’étrille réglables de manière centralisée de 8 à 12 mm, 3 des éléments de rouleau cultipacker avec des demi-étoiles de différentes tailles, 4 un semoir pneumatique et, en-dessous, un rouleau plombeur arrière.
Plusieurs voies mènent au but Hormis les épandeurs à granulés et les semoirs, les équipements de sursemis susmentionnés sont à considérer comme des solutions de fortune ou des possibilités 01
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La combinaison de dents d’étrille, d’équipement de sursemis et d’éléments de rouleaux assure un bon contact de la semence avec le sol. Photo: Ruedi Hunger
d’utiliser les moyens à disposition. Les spécialistes en production fourragère soulignent régulièrement que le succès d’un sursemis ne dépend pas uniquement de la technique employée. Mais celle-ci joue néanmoins un rôle important. Lorsque les conditions sont optimales, que les zones à régénérer sont dégagées, que la semence atteint le sol, que l’humidité et la luminosité sont suffisantes et que la couverture en place ne concurrence pas excessivement, le sursemis donne de bons résultats même avec une technique simple. Dans de nombreuses situations, il est tout de même judicieux de procéder en même temps que l’entretien des herbages. Une combinaison herse-étrille et semoir représente en l’occurrence une solution judicieuse. Ces outils ne sont toutefois pas donnés et doivent donc pouvoir être rentabilisés. Ce qui est le cas lorsque le travail est effectué par une entreprise de travaux agricoles ou que ces équipements sont achetés en commun.
Combinaisons herse-étrille et semoir
La technique de sursemis peut fort bien être associée avec la herse de prairie classique.
Ces appareils sont conçus pour l’entretien des herbages. Comme leur nom l’indique, les combinaisons herse-étrille et semoir sont constituées de divers éléments ou modules. Leur conception varie selon la philosophie du fabricant. Mais elles visent toutes le même objectif: égaliser les zones piétinées, les ornières et les mottes et éliminer le feutre dans les trous de la couverture herbagère à régénérer afin que les semences soient en contact avec la terre. Enfin, des éléments de rouleau à l’arrière permettent de retasser le sol et de rappuyer les semences.
Photo: Ruedi Hunger
Les causes de la dégradation des prairies • La fumure est excessive par rapport à Les plantes très concurrentielles sont favorisées, la fréquence d’exploitation entraînant une profonde transformation du (généralement le lisier). peuplement végétal. • La surexploitation se traduit par des pâtures trop précoces, trop fréquentes et trop tardives. • La circulation et la pâture se font sur des sols trop humides. • Les machines de récolte sont réglées trop bas.
La couche herbeuse est endommagée.
• Les plantes sont recouvertes ou brûlées par le fumier et le lisier.
Des plantes indésirables à racines pivotantes et à rhizomes se développent.
• Lutte sélective contre les adventices sans sursemis • Pourriture des neiges, campagnols, autres nuisibles
Les adventices rampantes, feutrantes ou en germination peuvent rapidement coloniser les lacunes de l’herbage.
Source: ADCF
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Les graminées ne peuvent pas se reproduire et l’utilisation excessive de l’herbage entraîne la disparition des graminées en touffes.
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Mélanges pour sursemis Le commerce de semences propose des mélanges spéciaux pour sursemis. Ils sont adaptés en fonction de l’exploitation, de l’altitude et de l’aptitude au ray-grass d’un site donné. Il vaut donc la peine de les choisir soigneusement et, en cas de doute, de demander conseil. La quantité de semences est en général de 20 kg/ha, pour un coût de l’ordre de 7 à 20 francs par kg (dès 10 kg) selon le mélange.
Conclusion Il existe différentes possibilités d’effectuer un sursemis de prairie. Le semis peut être avantageusement associé à d’autres mesures d’entretien de l’herbage. Dans ce cas, la meilleure solution est d’opter pour des machines combinées.
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En raison de son concept, la faucheuse à deux essieux «Grip 4-70» de Sauerburger s’avère particulière.
Photos: Johannes Paar
Se différencier de la concurrence Avec une cabine en position centrale et un moteur logé à l’arrière, le Sauerburger «Grip 4-70» diffère des autres porte-outils. Ses avantages et ses inconvénients, ainsi que les performances de cette machine sont décrits dans le présent article. Johannes Paar* Depuis quelques années, le constructeur allemand Sauerburger se fait une place sur le marché des porte-outils de montagne dominé par Reform et Aebi. Les grands «Grip 4-95» et «Grip 110» ont été les premiers modèles présentés, suivis du «Grip 4-74» et, depuis la fin 2020, du «Grip 4-70». La conception inédite de ce modèle lui avait valu de remporter plusieurs prix, dont le concours «Alp-Innovation-Trophy». Un rapport de conduite lui avait déjà été consacré dans l’édition de novembre 2020 de Technique Agricole. Cette faucheuse à deux essieux a maintenant été confrontée à des tests éprouvants sur le banc d’essai.
Cabine centrale Contrairement aux véhicules de cette catégorie, la cabine n’est pas disposée sur la droite de l’engin, mais au centre, comme * Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.
sur un tracteur standard. Le moteur est placé à l’arrière de la cabine au lieu du côté droit. Les chauffeurs des tests ont apprécié la position plus élevée du siège et la meilleure visibilité vers l’avant qu’elle apporte. L’avantage est indéniable lors de l’utilisation d’outils portés de haute taille. Vers l’arrière, la position du moteur encombre toutefois la visibilité. Cependant, une caméra, proposée en option et installée sur le véhicule testé, pallie ce handicap. Elle apporte une bonne vue sur les bras de relevage, le crochet et l’outil porté. Nous constatons aussi une visibilité réduite sur le rétroviseur extérieur gauche. Le cadre de la fenêtre coulissante passe en effet juste dans le champ de vision. Cette fenêtre a toutefois été très appréciée. La cabine qui repose sur quatre amortisseurs est indépendante du véhicule. L’institut de recherche BLT Wieselburg, abrégé BLT ci-dessous, a relevé un niveau sonore de 75,8 dB(A) à l’oreille du chauffeur. Cette valeur est clairement inférieure aux
données du constructeur. La climatisation et le chauffage sont intégrés dans le toit.
Charge utile élevée Le châssis du «Grip 4-70» de Sauerburger est aussi novateur. Pour une classe de puissance de 70 chevaux, la machine est équipée de grandes roues larges (500/50R17) et d’un long empattement de 3250 mm. Cela lui confère une bonne capacité en pente et une garde au sol de 29 cm. En
Brève évaluation + Charge utile et à l’essieu élevées + Position de conduite haute avec une bonne visibilité vers l’avant + Bonnes capacités en pente – Poids à vide élevé – Maniement demandant une certaine habitude – Course limitée du relevage hydraulique frontal
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Le Sauerburger «Grip 4-70» en chiffres Moteur: 2,5 l, 4-cylindres de Kohler Réservoir: 96 l de diesel Performances: maximum de 75,3 ch, puissance nominale à la prise de force 47,9 ch, couple maximal 228 Nm à 1400 tr/min; réserve de couple de 42,4 % avec 33,3 % de baisse de régime Transmission: hydrostatique à 2 niveaux avec 2 rapports mécaniques / 44,3 km/h à 2100 tr/min Prise de force: frontale 1000, arrière 540 Pneumatiques: avant 500/50R17, arrière 500/50R17 Poids: 2945 kg (modèle testé), charge autorisée à l’essieu avant et arrière de 3000 kg chacun; poids total autorisé 4700 kg, charge utile 1755 kg Prix: dès CHF 76 000.– Données du constructeur
outre, les roues jumelées sont superflues dans la plupart des cas. Les praticiens ont relevé de nombreuses qualités. Le profil des pneumatiques contribue aussi à une meilleure transmission de la puissance au sol. Les pneus Terra de Tianli sont dotés d’un profil plus agressif que ceux des autres constructeurs. Ces grandes roues permettent aussi à Sauerburger de gérer le poids à vide élevé de l’engin. Muni de tous ses équipements, le «Grip 4-70» testé affichait 2945 kg sur la balance. Selon le constructeur, la version de base ne devrait peser que 2237 kg. Dans tous les cas, l’automoteur est clairement plus lourd que ses concurrents en raison du choix de composants robustes. Sauerburger installe en effet des essieux 3 tonnes avec entraînements planétaires
autorisant un poids total de 4,7 tonnes. La charge utile de notre «Grip 4-70» atteignait 1755 kg. Une valeur élevée malgré un véhicule presque entièrement équipé. Cela lui permet de travailler aisément avec des outils lourds comme des broyeurs de plus de deux mètres de large. Pendant les tests effectués sur le banc d’essais, le BLT a constaté que la cabine était homologuée pour un poids à vide de 2640 kg. Comme notre faucheuse affichait 2945 kg avec tous ses équipements, Sauerburger a dû la soumettre à un nouvel essai. Moyennant quelques petites adaptations, le véhicule est parvenu à remplir les exigences de l’homologation pendant la phase de tests. Selon le constructeur, les machines livrées auparavant ne dépassaient pas le poids maximal défini pour l’homologation (2640 kg).
Moteur plus petit Le capot arrière cache un moteur Kohler qui répond à la norme de dépollution 5 au moyen d’un catalyseur d’oxydation diesel, d’une recirculation des gaz d’échappement refroidis et d’un filtre à particules. Selon le constructeur, ce quatre-cylindres turbo développe une puissance maximale de 75,3 chevaux à 2100 tr/min. Le BLT a mesuré une puissance nominale de 47,9 chevaux à la prise de force avant. La puissance maximale à un régime moteur de 1700 tr/min, légèrement supérieure, atteint 49,4 chevaux. Le couple maximal de 228 Nm est disponible au régime moteur de 1400 tr/min. L’augmentation de couple est supérieure à 42% pour une réduction de régime de 33%. La perte de puissance de 34% entre le moteur et la prise de force est élevée. Cela se répercute sur la consommation de carburant, supérieure à la moyenne. Sur le
Les quatre disques de frein à disques humides ne nécessitent aucun entretien.
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banc d’essai, le BLT a mesuré une consommation spécifique de 338,6 g/kWh au régime nominal sous charge maximale, qui baisse relativement régulièrement jusqu’au régime de 1300 tr/min. L’indication de consommation installée dans la cabine correspond en moyenne aux mesures du BLT. Certaines valeurs isolées présentent toutefois des différences pouvant atteindre 112%. L’étude de ces valeurs du banc d’essai doit prendre en compte la part importante des performances de l’entraînement du refroidissement. Le ventilateur réversible a été apprécié. Monté sur la droite de la cabine, il permet de nettoyer l’élément de refroidissement pendant le travail. Il peut être basculé latéralement pour les travaux d’entretien et de lavage. Les points d’entretien les plus importants sont bien accessibles. Cette bonne impression est cependant atténuée par la localisation du point de remplissage du liquide de refroidissement du moteur, situé à hauteur du toit de la cabine.
Transmission et relevage Le «Grip 4-70» possède une transmission hydrostatique à deux rapports avec deux vitesses mécaniques: 0 à 20 km/h et 0 à 40 km/h. L’hydrostat est en principe puissant. Des améliorations sont souhaitées sur le plan de sa gestion. Un nouveau logiciel, installé pendant la durée des tests, a amélioré le comportement de l’engin. Des réglages fins sont toutefois encore nécessaires. Une commande plus fine serait appréciable pour le terrain. Font partie des équipements de série: la transmission intégrale permanente, le blocage des différentiels avant et arrière, le tempomat ainsi que les directions sur les roues avant, sur les quatre roues, marche en crabe et manuelle. La machine peut
Il est possible de modifier les bras inférieurs du relevage avant de la catégorie 1 à la catégorie 2.
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Le «Grip 4-70» est équipé de raccords hydrauliques plats à l’avant et à l’arrière. Hélas, ils sont disposés à l’opposé de la porte de la cabine.
aussi recevoir en option une direction «dérapage». Sur simple pression sur un bouton, ce mode permet de compenser un glissement latéral dans les travaux perpendiculaires à la pente. Le «Grip 4-70» ne dispose que d’un régime de prise de force de 1000 tr/min à l’avant et de 540 tr/min à l’arrière. Le sens de rotation, toujours discuté dans le cas des faucheuses à deux essieux, correspond à celui des tracteurs standards. Les deux relevages et les performances hydrauliques ont été prisés par les pilotes des tests, bien que toutes les prescriptions de l’OCDE n’étaient pas remplies. Les limites n’ont été atteintes qu’avec le relevage avant. Il faut ici faire attention à la hauteur de l’attelage de l’outil. Éviter le contact avec le sol, en particulier avec des outils longs vers l’avant, lorsque l’on quitte un chemin pour accéder à un talus est une manœuvre particulièrement délicate qui demande une certaine adresse. Sauerburger fournit de série un troisième point hydraulique pour le relevage avant. Les bras de relevage inférieurs ont reçu des compliments. Il est possible de passer de la catégorie 1 à la 2 en quelques minutes. Un réglage de la hauteur est aussi possible au moyen de vis. Le déport latéral hydraulique a, lui aussi, suscité des éloges. Sa commande est fine et les bras inférieurs se déplacent parallèlement. Comme ce système ne nécessite pas de tube traversant, la prise de force dispose d’un espace plus vaste. La gestion de la décharge de l’outil sur le relevage avant est moins fine (elle n’est pas proposée pour le relevage arrière). Elle s’adapte par paliers de 5 bars depuis l’ordinateur de bord. Pour les outils légers, une adaptation par paliers plus petits voire à variation continue serait souhaitable. Il en est de même pour l’amortisseur qui est aussi pensé pour les outils lourds. Les
L’adaptation des paramètres au moyen de l’ordinateur de bord demande une certaine habitude.
deux chandelles du relevage arrière sont réglables en hauteur. Sauerburger équipe de série le «Grip 4-70» de raccords hydrauliques plats. Malheureusement, ceux de l’avant et de l’arrière sont placés à droite, à l’opposé de la porte de la cabine. On peut y brancher jusqu’à trois distributeurs à double effet.
Cabine et utilisation La cabine spacieuse propose suffisamment de place pour le chauffeur. L’inclinaison de la colonne de direction est réglable. Selon le constructeur, un réglage de la hauteur devrait aussi être prochainement possible. Les espaces de rangement sont rares. Le siège est installé un peu bas. Si on l’élève, on atteint une position confortable, mais la course de la suspension atteint alors presque sa limite maximale. La porte de la cabine comporte un vérin à gaz puissant qui la maintient ouverte même dans les pentes raides. Bien que la glacière proposée en option ait fait l’unanimité, les ingénieurs vérificateurs ont fait remarquer qu’elle cachait la plaquette de la cabine, ce qui pourrait entraîner une amende en cas de contrôle de police.
Nos conducteurs ont eu besoin d’un temps d’adaptation pour manier aisément le véhicule. Les principales informations sont affichées sur le tableau de bord. Quelques interrupteurs sont placés sous le volant. Le joystick multifonction et les commandes des distributeurs hydrauliques sont montés sur la console de droite. Différents réglages de machine sont effectués grâce au petit ordinateur de bord. Le concept d’utilisation exige de lâcher les commandes pour réaliser des opérations complexes.
Conclusion La configuration du «Grip 4-70» change un peu de celle des modèles habituels. Les exigences diverses en vue des utilisations communales et agricoles rendent les compromis nécessaires. Le passage au banc d’essai a mis en lumière quelques défauts de jeunesse ou insuffisances en matière de sécurité, déjà supprimés en partie ou annoncés comme bientôt corrigés par Sauerburger. Selon le constructeur, la version de base et le modèle testé, bien équipé, du «Grip 4-70» coûtent respectivement 76 000 et 109 000 francs.
De grandes roues et quatre modes de direction: sur les roues avant, sur les quatre roues, marche en crabe ou manuelle. La compensation de glissement est livrée en option.
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La communication pendant les travaux forestiers dangereux est importante. Des systèmes comme l’«Advance Procom» de Stihl peuvent y contribuer de manière déterminante. Photos: Roman Engeler
Interconnectés en forêt Le travail en forêt avec tronçonneuse et tracteur forestier émet beaucoup de bruit. Des protections auditives se révèlent nécessaires. Les appareils radios pour casques permettent de communiquer sans problème, même dans ces conditions. Technique Agricole a testé le nouveau système «Advance Procom» de Stihl. Roman Engeler En septembre dernier, Stihl a présenté des protections auditives innovantes, équipées d’un nouveau système radio «Advance Procom», une avancée remarquée sur le marché des radios pour casques. Avec ce système, le spécialiste des tronçonneuses propose un éventail de fonctions plus large que ses concurrents. La marque a mis un set de trois appareils pour un test pratique à disposition de Technique Agricole, mais uniquement 48
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dans la version casque-arceau et non dans celle pouvant se fixer sur un casque forestier. Mais le test de fonctionnalité proprement dit a parfaitement pu être mené à bien. Pour les bûcherons, il vaut cependant la peine de vérifier préalablement si la version «Adapter» convient aux casques existants. Selon le fabricant, c’est le cas pour les modèles de casques les plus courants, y compris ceux d’autres marques.
Simple à installer L’installation du système est un jeu d’enfant grâce à un mode d’emploi plu rilingue comprenant toutes les illustrations utiles. Le microphone se branche sur la coquille gauche et se verrouille par une simple rotation. Cette oreillette comprend également la prise du câble de charge USB-C. Le niveau de charge des accus lithium-ion intégrés est indiqué par un témoin LED de couleur, de vert cligno-
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Le Stihl «Advance Procom» en chiffres Valeur d’atténuation: SNR 31 Connexion: Bluetooth Low Energy (BLE) 4.1 Portée Bluetooth-smartphone: jusqu’à 15 m Portée du système conférence: jusqu’à 600 m Nombre maximal d’écouteurs reliés: 16 Température de fonctionnement: –15 à 50° C Poids: 400 g Prise de câble de recharge: USB-C Accus: Li-ion, 17 h d’autonomie Durée de charge: 2,5 h Prix: CHF 495.– (TVA incl.) Données du constructeur
tant (niveau de batterie élevé) à rouge cli gnotant rapidement (niveau de batterie faible). Pour s’en rendre compte, il faut toutefois retirer les coques ou le casque de la tête. Les deux coquilles bien rem bourrées, extrêmement agréables à por ter et offrant une valeur d’atténuation SNR 31, sont reliées entre elles par un câble. La touche multifonctions permet tant de démarrer le système et d’activer la fonction Bluetooth, se trouve au centre de l’oreillette gauche. Les touches servant au réglage du volume, qui peut d’ailleurs se régler individuellement pour chaque source sonore (radio, FM, smartphone), se situent à gauche et à droite. Cela signi fie également que l’«Advance Procom» ne sert pas seulement aux appels radio, mais qu’il peut aussi se coupler à un téléphone portable et même permettre d’écouter la radio en stéréo. Le couplage avec un smartphone s’avère des plus simples. Dès l’enclenchement, les deux appareils se détectent et peuvent ainsi être reliés entre eux. Le couplage avec d’autres casques «Advance Procom» n’est pas non plus sorcier, car ils se connectent automatiquement à un ré seau Bluetooth ouvert. Un groupe peut atteindre jusqu’à 16 unités, mais il est également possible de former des grou pes de communication individuels fer més. Neuf canaux de communication sont disponibles au total.
situé sur l’oreillette droite. Pour mettre fin à l’appel, il suffit de presser une nouvelle fois sur ce bouton. Au début, il faut un peu s’habituer pour savoir quelle touche correspond à quelle fonction, mais on s’en rend vite compte, car les touches se distinguent les unes des autres par leur surface haptique. Au sein du groupe, les autres membres n’en tendent rien de la conversation télépho nique. En revanche, celui qui téléphone peut aussi écouter les annonces des membres du groupe pendant la conversa tion téléphonique.
Écouter la radio En plus de presque toutes les fonctions audios du smartphone, les signaux radio (FM) sont aussi transmis dans le casque. Lorsque l’application «Advance Procom» est installée sur un appareil Android ou iOS, il est possible de définir les stations
de radio souhaitées. La touche «+» sert à allumer et éteindre la radio, tandis que la touche multifonctions permet de sélec tionner les stations. Cette application permet également de configurer, au moyen du smartphone, di verses fonctions du casque telles que la langue, la sensibilité du microphone, l’écho, la suppression des bruits environ nants, la création de groupes de commu nication et bien d’autres encore.
Communication ouverte… Mais dans les faits, téléphoner et écouter la radio ne constituent pas les objectifs principaux d’un système de communica tion pour forestiers-bûcherons. Il s’agit plutôt de coordonner les efforts de l’équipe afin de garantir une sécurité opti male lors de travaux forestiers dangereux. La technologie «Mesh Intercom» intégrée dans «Advance Procom» permet d’établir
L’application permet d’effectuer de nombreux réglages sur le smartphone.
Téléphoner Si «Advance Procom» est relié à un télé phone portable, il est également possible de téléphoner, pour autant que l’appareil se trouve à moins de 15 mètres. En cas d’appel, il faut appuyer sur le bouton
«Advance Procom» possède en tout six boutons de commande, dont certains servent à plusieurs fonctions. Cependant, une certaine routine s’installe rapidement lors de l’utilisation.
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une connexion entre seize participants au maximum, six utilisateurs pouvant parler simultanément. Les différents casques ne doivent pas être couplés spécifiquement, car ils se connectent automatiquement. Neuf canaux radio sont disponibles. Le fabricant indique une portée maximale de 600 mètres entre deux casques. Chaque participant du groupe constitue un nouveau relais signal supplémentaire. Cette distance est atteinte en terrain déga gé, mais elle se réduit à environ 100 mètres entre deux participants lorsque la végétation est plus dense. Une alarme de portée retentit dès que la distance maximale est dépassée. Un point positif est que chacune des deux coques est active et dispose d’antennes Bluetooth. Cela permet non seulement une écoute stéréo, mais surtout le maintien du niveau de transmission radio quel que soit le côté de la tête où se trouve son interlocuteur.
Les boutons sur les coques présentent des caractéristiques tactiles différenciées.
… ou bien en sous-groupes Parmi les 16 participants maximum dans le cadre de la communication ouverte («Open Mesh»), des sous-groupes comprenant des utilisateurs clairement définis peuvent être constitués. La formation des groupes se fait sur le smartphone, par le biais de l’application. La transition du groupe ouvert au sous-groupe se fait soit par la touche «Mesh» du casque, soit par l’application du smartphone. La sensibilité du microphone peut se régler. Stihl paraît d’ailleurs presque vouloir en faire trop. Il peut donc arriver que la communication s’interrompe parfois à divers niveaux de volume sonore.
Écoute de l’environnement Les oreillettes disposent d’un dispositif de réduction active du bruit. Cela permet d’avoir une conversation même lorsque la tronçonneuse fonctionne. À l’inverse, il est possible d’activer la fonction «Écoute de l’environnement» en appuyant deux fois sur le bouton «Mesh», ce qui permet par exemple d’entendre une voiture qui
Brève évaluation + Confort + Installation + Couplage à d’autres appareils – Bouchon en caoutchouc de la prise de charge – Sensibilité du microphone – Adaptateur pour autres types de casques
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La portée du système «Advance Procom» atteint jusqu’à 600 mètres en terrain dégagé, mais elle s’avère plus réduite en forêt ou en présence d’une végétation dense.
s’approche sans devoir retirer les protections auditives.
Application «Holzliste» Le système «Advance Procom» peut également être combiné avec l’application «Stihl Holzliste». Toutes les données importantes, telles que l’essence de l’arbre, sa longueur et son diamètre, peuvent être saisies oralement. Le calcul du nombre de mètres cubes se fait alors automatiquement et la position GPS de l’arbre est également enregistrée. À noter que cette application n’est pas encore disponible en français, quoiqu’une traduction soit envisagée, d’après une information fournie par Stihl.
Conclusion Le système «Advance Procom» répond à toutes les exigences imposées par les forestiers à un système radio. Le casque est homologué IP 64 et peut donc s’utiliser sous la pluie. La portée de 600 mètres est atteinte en conditions idéales (terrain dégagé). Elle se réduit en forêt, et encore plus dans les fourrés denses mais reste toujours acceptable. Selon Stihl, les oreillettes conviennent à une trentaine de types de casques. L’un ou l’autre forestier professionnel souhaitera ici peu-être un peu plus de possibilités. «Advance Procom» coûte 495 francs par unité. Le système est commercialisé par les revendeurs spécialisés.
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Unité de binage de la «Feldklasse»: on aperçoit ici les disques à créneaux (à l’avant de l’outil) avec la roue de jauge, suivis des socs rotatifs. Photo: Feldklasse
Bineuses de précision pour cultures maraîchères Que peut-il naître de la rencontre d’un agronome et d’un constructeur de machines? Vous l’aurez deviné: une idée, qui sera concrétisée par un prototype. Cela s’est passé dans la société «Dulks», rebaptisée «Feldklasse» au début de cette année. Ruedi Hunger
Un prototype est à l’origine du projet d’outil de désherbage mécanique des cultures sur buttes de carottes, d’oignons et de panais. L’outil en question, une bineuse, d’abord connue sous le nom de «Dulks Abrah Damm», avait toutefois besoin d’être finalisé. Quatre ans après sa présentation initiale à l’Agritechnica en 2017, la bineuse, commercialisée sous la dénomination «Feldklasse Pacorel», est maintenant bien connue des initiés.
Une recherche couronnée de succès Parmi ces initiés, nous avons interrogé Roland Nold, qui gère une exploitation maraîchère bio à Felsberg dans les Grisons: «L’été 2021 a été catastrophique.
Du printemps jusqu’à la fin de l’été, la météo ne nous a accordé aucun répit. Les seules à avoir bien ‹profité› de ces ‹conditions optimales› ont été les adventices. Leur régulation mécanique représente toujours un défi, à plus forte raison dans le bio, mais cette année, avec des sols détrempés en permanence, nous avons vraiment été gâtés. Et même lorsque la situation s’améliorait, cela durait très peu de temps», déplore Roland Nold. Maraîcher cultivant surtout des carottes et des panais, il s’était mis il y a deux ans à la recherche d’un outil efficace pour maîtriser les adventices dans les cultures sur buttes. Il a alors déniché une bineuse capable d’intervenir très près du rang,
particulièrement dans les cultures jeunes. Séduit par sa découverte, notre agriculteur bio de la partie grisonne de la vallée du Rhin a fait l’acquisition l’année dernière de deux unités de binage de type Dulks Abrah Damm. «Les plantes ont besoin d’être ménagées lors du binage, surtout au début de leur développement. Il s’agit de neutraliser les adventices concurrentes à proximité des cultures sans les abîmer», a souligné Roland Nold.
Disques à créneaux et socs rotatifs L’unité de binage est constituée de deux outils rotatifs placés l’un devant l’autre, dont l’aspect est comparable à des engrenages. Le rouleau avant comporte jusqu’à 01
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six disques à créneaux dont la rotation se fait proportionnellement à la vitesse du tracteur. Ces disques ont pour tâche de briser les croûtes et les mottes de terre. Ils jouent un rôle important car les fragments de croûte pourraient abîmer les plantules maraîchères ou les empêcher de pousser droit. Ce n’est qu’après ce «travail préliminaire» que le soc arrière s’approche des plantules pour les biner, sans risque de les blesser ou de les enfouir dans le sol. Le soc rotatif est recourbé à angle droit tantôt vers la droite et tantôt vers la gauche. Disponible dans des longueurs de 22, 45 ou 55 mm, il est entraîné par un moteur hydraulique. Ce soc tourne deux fois plus vite que les disques à créneaux. Le débit d’huile nécessaire est compris entre 16 et 47 l/min, en fonction du nombre de buttes à désherber et de la vitesse de travail, l’huile étant répartie par un distributeur à double effet ou un distributeur à simple effet avec retour libre. Si les adventices sont déjà bien enracinées
dans un sol lourd, le soc rotatif sectionnera le cône de végétation. Sur un sol léger, les adventices, faciles à arracher, seront déposées à la surface. L’exploitation maraîchère de Felsberg travaille majoritairement des sols légers.
Agencement modulaire des outils Le système Feldklasse Pacorel s’assemble facilement à la manière d’un mécano. Il existe plusieurs variantes: • montage/post-équipement sur un châssis de binage monté sur relevage arrière trois-points • montage en entraxe pour porte-outil • châssis de guidage manuel (montage arrière) • châssis à décalage parallèle pour binage de précision (voir ci-dessous le paragraphe «Guidage par joystick ou par caméra») Les unités de binage sont toujours reliées au châssis porteur à l’aide d’un parallélo-
Conditions optimales dans les champs
Guidage par joystick ou par caméra À l’ère de l’électronique et du guidage automatique, la nouvelle génération de Feldklasse (à partir de 2021) dispose bien sûr de nombreuses possibilités de guidage. Si vous roulez sans le système de guidage du tracteur, le pilotage électrohydraulique manuel, actionné au
Conditions défavorables en 2021
IM_5_Bild_3 (Bild: Feldklasse)
IM_5_Bild_4 (Bild: R. Hunger)
Si les conditions du sol sont normales, le premier passage – essentiel – de la bineuse peut être effectué relativement tôt pour neutraliser efficacement la première vague d’adventices. Les plants doivent atteindre une bonne croissance avant de s’attaquer à la deuxième vague d’adventices en repassant avec la bineuse. Cela a l’air simple, tant que la météo et l’état du sol sont de la partie.
En dépit du binage tardif dû aux conditions difficiles, les cultures sur la butte (à droite) ont pu être dégagées grâce à la rotation rapide des socs. Si le sol est excessivement mouillé, les interventions mécaniques sont retardées et les adventices concurrencent les cultures chaque jour davantage.
IM_5_Bild_5 (Bild: Feldklasse)
Cette bineuse «Feldklasse» traite simultanément quatre buttes. La largeur de travail maximale pour chaque sommet de butte est de 24 cm. Les bineuses peuvent être modulées pour traiter deux, trois, quatre, six ou huit buttes en même temps. Chaque unité pèse une cinquantaine de kilos. La vitesse de travail varie de 1,5 à 6 km/h selon la culture.
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gramme. Roland Nold a monté ses deux unités de binage sur un châssis existant à guidage manuel pour montage arrière. «Actuellement il me faut un collaborateur supplémentaire pour diriger les unités de binage précisément sur la butte. J’utilise un Fendt ‹GT›, qui est, à mes yeux, le tracteur le mieux approprié pour mes cultures légumières. Je suis en train de réfléchir au montage en entraxe.» Puis il ajoute: «Je trouve cette approche prometteuse. Grâce à la simplification qu’elle permet je pourrais affecter ce collaborateur à d’autres tâches. Par ailleurs le ‹GT› pourrait être utilisé de manière plus appropriée.»
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IM_5_Bild_6 (Bild: R. Hunger)
Connu encore sous la dénomination «Dulks Abrah Damm», l’outil de Roland Nold, est monté sur le châssis d’une bineuse. Les unités de binage peuvent être montées sur les châssis les plus courants.
Rapport d’expérience | Impression
moyen d’un joystick depuis le siège exté rieur sur la bineuse, convient tout à fait. Une autre possibilité consiste à piloter le tracteur par l’intermédiaire d’un joystick dans la cabine. Cette variante s’impose si le tracteur possède un système de gui dage de précision par GPS, qui permet au conducteur de se concentrer sur le pi lotage de la bineuse. En option, il existe également une solution entièrement automatique basée sur un système de guidage visuel Tillett & Hague avec fe nêtre coulissante.
De «Dulks» à «Feldklasse» Tout a commencé (en 2016) lorsqu’André Dülks a convaincu un ami cultivateur de roquette de concrétiser une idée qui lui était chère: la fabrication d’un matériel de binage optimal. C’était l’étincelle initiale. Des concepts ont été développés et se sont rapidement matérialisés en prototypes testés sur les champs légumiers de l’exploi tation parentale. Un an plus tard, l’outil de binage sur buttes était dévoilé à l’Agritech nica 2017 à Hanovre. Une variante pour les cultures en planches a suivi en 2019. Les
bineuses ont d’abord été présentées et vendues sous la dénomination «Dulks». Elles ont été rebaptisées «Feldklasse» en 2021. La société a son siège à Meerbusch (Rhénanie du Nord-Westphalie). Les idéa listes, ainsi qu’ils se désignent, ne pouvaient pas tout faire eux-mêmes. Ils ont eu la chance d’être soutenus par l’Institut Bauund Landmaschinentechnik de l’université technique de Cologne et de la société Iseki Maschinenbau GmbH à Meerbusch.
Une start-up au début… L’entreprise fondée en 2018 à Meer busch (D) (voir encadré ci-dessus) com mercialise ses produits directement en Suisse, en Autriche, en France et en An gleterre. Il n’existe pas de filiale ni de re
présentation en Suisse. Roland Nold n’y voit aucun inconvénient. En tout cas, tout a bien fonctionné jusqu’à présent.
Feldklasse étoffe ingénieusement son offre en proposant, outre le Pacorel pour les cultures sur buttes, un outil destiné aux cultures en planches (jusqu’à 1,75 cm) et, pour les cultures maraîchères tradi tionnelles, une bineuse pour planches et buttes.
Conclusion
Roland Nold, de Felsberg (GR), est un fervent partisan des Fendt «GT». Il n’en est pas moins convaincu par sa bineuse Feldklasse. Photo: Ruedi Hunger
Ce sont souvent les idées les moins tradi tionnelles, celles qui s’écartent le plus des sentiers battus, qui mènent au succès. En maraîchage, la régulation mécanique des adventices impose de fortes contraintes aux moyens techniques mis en œuvre, à plus forte raison lorsque les conditions météorologiques sont défavorables, comme cela a été le cas l’été dernier. Sur l’exploitation de maraîchage de Roland Nold l’outil de binage Feldklasse a été à la hauteur des attentes, même si l’été 2021 n’a pas été un cadeau.
Sécurité et respect sur la route Le fumier et le lisier ne sont pas épandus le week-end. Les travaux de récolte doivent être réduits au minimum pendant la nuit et le week-end.
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Impression | Rapport de test
Dans le test, le raccord rapide a été installé sur un adaptateur européen pour plusieurs équipements, notamment un racleur à lisier, un godet pailleur et une pince à balles rondes. Photos: Martin Abderhalden
Atteler sans descendre Lors des travaux avec un chargeur, les changements d’outils sont liés à de nombreuses contraintes. Il est encore nécessaire de quitte son siège pour brancher les conduites hydrauliques des outils. Le système «Mösl» apporte une aide bienvenue. Martin Abderhalden* Les systèmes d’attelage automatiques usuels ne sont jusqu’à présent disponibles qu’avec un distributeur hydraulique (double effet). L’agriculteur Thomas Mösl s’est intéressé à ce problème; il a élaboré et breveté le système «Highspeed Oil Coupler». Depuis 2016, son développement rencontre un succès mondial. L’histoire a commencé avec le constat que les chargeurs frontaux ou valets de ferme étaient très utilisés dans les exploitations et que les changements répétés d’outils et le branchement des raccords hydrauliques prenaient beaucoup de temps et usaient les nerfs des utilisateurs. Un prototype et trois ans de tests pratiques ont conduit à la création d’un produit prêt pour la fabrication en série disposant d’une certification *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.
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CE. Cet équipement a été testé durant trois mois avec le valet de ferme Weidemann «1140».
Principe simple Le système d’attelage rapide de Mösl a la particularité de pouvoir connecter deux distributeurs hydrauliques à double effet, soit jusqu’à 4 raccords avec pression résiduelle, un retour libre et une prise électrique trois ou sept pôles. Il supporte un jeu de 20 mm: même lorsqu’il n’est plus flambant neuf et un peu branlant, l’outil peut être attelé grâce au positionnement du coupleur sur la platine d’attelage et à la mobilité des flexibles hydrauliques.
Fonctionnement Le tablier du valet de ferme est amené à proximité de l’outil et ce dernier est attelé selon le procédé habituel. En cavant l’outil vers le chargeur, sa plaque d’accro-
chage se glisse sur la platine de l’attelage et le clapet de protection des raccords hydrauliques est automatiquement escamoté. En actionnant le verrouillage hydraulique de l’outil, les broches de verrouillage sont mises en place avant même que les platines de branchement des raccords hydrauliques ne soient rapprochées. L’unité de connexion hydraulique de l’outil est alors tirée et pour ainsi dire rapprochée
Brève évaluation + Descente désormais facultative pour l’attelage successif des outils + Attelage possible sous pression + Indépendance des systèmes – Installation nécessitant un certain savoir-faire – Prise électrique et cheminement des flexibles à aligner correctement
Rapport de test | Impression
du chargeur. Cette unité n’est à ce stade plus soutenue que par les ressorts de prétension et les flexibles hydrauliques. Le dispositif fonctionne aisément avec un jeu de 20 mm entre la platine du chargeur et l’outil. L’unité d’accrochage est ensuite intelligemment verrouillée par un dispositif mécanique. Une indication optique visible depuis le poste de conduite renseigne sur l’état du verrouillage. Le fonctionnement en cascade des différentes étapes empêche les erreurs de manipulation.
Ultrarapide même sous pression Pendant le processus de couplage, les raccords sont insérés à 0,2 mm près, même en cas de pression résiduelle. Un débit maximal est ainsi assuré. Il faut le savoir, un mauvais réglage des raccords est souvent à l’origine de pertes de débit. Cette précision réduit aussi l’usure des raccords. Avec la plupart des coupleurs rapides, on appuie souvent d’un seul côté, ce qui provoque des fuites d’huile ainsi qu’une usure importante des têtes d’attelage. La propreté de l’accrochage et l’absence de fuites sont perçues comme positives. Pendant le test, la pince à balle ronde a souvent été décrochée serrée sur une balle et reprise le lendemain. Cette procédure s’est déroulée correctement et sans fuite d’huile. En résultent un fourrage sans souillure, une économie d’huile et le respect de l’environnement.
Adaptation aisée Une transformation nécessite bien sûr un certain talent pour le bricolage et un atelier simple avec un poste à souder. Le kit de transformation est toujours réalisé sur mesure par Mösl. Il est ainsi toujours adapté au type de chargeur et aux exigences du client. Il est toujours livré complet. Il convient en premier lieu de changer l’ensemble de la tête d’attelage du chargeur et la remplacer par la nouvelle fournie par Mösl. Cette dernière dispose déjà du kit d’accrochage hydraulique complet avec glissière et dispositif hydraulique de verrouillage intégré et pré-monté. Il ne reste qu’à installer une soupape de régulation de la pression et à changer la soupape d’inversion. Chaque machine étant différente, le monteur doit néanmoins prévoir lui-même les tuyaux hydrauliques nécessaires. Une fois ces tuyaux raccordés, le chargeur est prêt à l’emploi.
Chablons de soudure L’unité d’accrochage est montée sur les outils. Pour ce faire, on utilise le chablon
ainsi que les entretoises fournies, afin de corriger le jeu latéral. Ensuite, le support de soudure doit être fixé au chablon et adapté en fonction des distances données. Il faut encore enfin construire le support pour les ressorts de retenue. Souvent, il suffit de percer un trou et de fixer le tout au moyen d’une petite chaîne et d’un boulon. Il est aussi possible de réaliser un petit support massif en utilisant un fer plat. Après un essai du dispositif, les différentes pièces peuvent être défi nitivement soudées. Au moment de remplacer les flexibles hydrauliques, on veillera à ce que leur longueur soit suffisante pour les différents mouvements de l’outil et qu’ils ne se coincent pas quelque part.
Le Mösl «Highspeed Oil Coupler» en chiffres Nombre de raccords possibles: 2 double effet ou une prise électrique 3 ou 7 pôles ou un retour libre Condition: verrouillage hydraulique de l’outil installé sur le véhicule Contenu du kit: réalisé individuellement Coûts: raccord rapide complet et pièces de montage dès CHF 1300; unité d’accrochage par outil (1x double effet) CHF 250.– Données du constructeur
Durant ces trois mois, le système a été utilisé sur un godet pailleur et un adaptateur européen universel pour y accoupler différents équipements. Le montage ne requiert pas une expertise en mécanique. Un don pour le bricolage peut suffire. Celui qui souhaite faire réaliser ce montage par un atelier professionnel ne doit pas s’attendre à des frais trop élevés. Les travaux de soudure ne sont en effet pas très importants. La prise électrique doit être bien équipée pour éviter que la salissure n’y accroche. Pendant toute la durée
du test, nous n’avons constaté aucun problème avec le coupleur rapide. Il travaille automatiquement avec fiabilité, rapidité et proprement. L’indication visuelle permet de vérifier immédiatement la position du verrouillage. Le dispositif est peu sensible à la salissure. Les glissières et graisseurs doivent être lubrifiés régulièrement. Deux distributeurs hydrauliques à double effet suffisent pour une utilisation normale. Un modèle à huit raccords est actuellement à l’étude. Les outils post- équipés pour être associés avec ce dispositif peuvent être utilisés «normalement» en tout temps. Il est ainsi toujours possible de les prêter à son voisin qui ne disposerait pas du dispositif. Le prix d’un système comprenant deux platines d’accrochage, les pièces de montage et les chablons revient à environ 2000 francs. Ce prix est avantageux en regard des nombreux bénéfices apportés par la facilitation du travail. Le système peut aussi être installé sur un chargeur frontal.
Le raccord rapide permet de connecter le système à deux distributeurs à double effet associés à une prise électrique 3 ou 7 pôles, ou à un retour libre. Les pièces d’usure normale sont standardisées. Les tuyaux hydrauliques doivent être prévus et installés par le monteur.
Ce couvercle automatique protège les raccords contre les grosses souillures.
Entretien minimal Le système demande peu d’entretien et de soin. Il est important que les guidages et les glissières soient toujours graissés ou lubrifiés, toutefois sans excès, pour ne pas retenir la poussière et la saleté. Pendant la conception, le fournisseur a veillé à standardiser les pièces d’usure afin de faciliter leur remplacement.
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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE
Quatre systèmes de verrouillage du système à boule 80 de différents constructeurs sont présentés sur cette photo. Photos: Walterscheid
Détecter l’usure des systèmes d’attelage Une nouvelle série orientée sur le terrain montre les points auxquels il faut particulièrement veiller sur les différents systèmes d’attelage. Tant que l’on ne pourra pas connecter un tracteur et une citerne à lisier via Blue tooth, les dispositifs d’attelage méca niques les plus divers continueront de nous accompagner même à l’ère de l’agri culture 4.0. Ces dispositifs existent dans différentes va riantes. Alors qu’il y a quelques années, la connexion à boulon était encore le «nec plus ultra», elle s’est vue largement rem placée par le système à boule 80. Les types Hitch, Piton-Fix et à barres d’attelage oscillantes sont fréquemment utilisés. Tous ces systèmes ont leur raison d’être et sont
plus ou moins répandus dans les différents pays européens. Des accidents se produisent pourtant ré gulièrement en raison de défaillances dues à l’usure. Il s’avère donc important, notamment pour les ateliers de méca nique, de savoir déceler à temps le degré d’usure, à l’aide de méthodes simples per mettant de garantir la sécurité de leurs clients. Dans ses prochaines éditions, Technique Agricole, en collaboration avec des spé cialistes de la maison Walterscheid, abor dera le thème des dispositifs d’attelage
avec des comparaisons, des confronta tions, ainsi que l’exposé des avantages et des inconvénients de différents systèmes. L’objectif consiste à utiliser dorénavant le type d’attelage adéquat dans chaque cas. Cette série doit contribuer à optimiser la fiabilité et à augmenter la sécurité des dispositifs grâce aux conseils relatifs à l’entretien et l’usure. C’est avec une certaine impatience que nous attendons de voir comment l’usure pourra se détecter à temps, à l’aide de méthodes simples, offrant ainsi une plus-value notable en termes de sécurité.
Walterscheid GmbH D-53 797 Lohmar www.walterscheid.com
Structure du système Walterscheid: boule 80 avec dispositif de maintien en position basse.
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Levier de retenue de Walterscheid: réglable sans outil et disposant d’un indicateur d’usure.
Importateur suisse: Paul Forrer AG, 8062 Bergdietikon www.paul-forrer.ch
PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE
Le levier de retenue est déterminant: une carte de visite peut aider à établir le diagnostic! La signification et l’importance du réglage correct du levier de retenue sont expliquées dans le présent article. Pour une connexion sûre et sans usure d’un dispositif d’attelage à boule 80, il est essentiel de régler correctement le levier de retenue afin d’éviter tout jeu inusité entre la boule 80 et la calotte. La valeur optimale s’élève à 0,5 mm. On peut simplement tester si elle est correcte en insérant une carte de visite entre le levier de retenue et la calotte. Une liaison la plus complète et avec le moins de jeu possible est essentielle, car la force exercée par la charge d’appui, en particulier la charge négative, génère d’énormes contraintes sur le levier de retenue. Si le jeu est supérieur à 0,5 mm (valeur prescrite par le fabricant), les charges d’appui négatives peuvent entraîner une déformation du levier de retenue et favoriser l’usure. Différentes variantes de levier de retenues provenant de plusieurs constructeurs
existent sur le marché. En général, un tel levier peut se régler à la distance souhaitée grâce à un dispositif à vis. Le levier de retenue de Walterscheid peut s’ajuster manuellement, sans outil et en très peu de temps.
■ Outre la calotte et la tête d’attelage 80, il convient également de vérifier l’usure du levier de retenue. Des déformations, des positions saugrenues ou des trous de boulonnage usés constituent les premiers indices que ce levier n’est plus en parfait état de fonctionnement. Il faut veiller à ce que la surface d’appui, à une distance de 0,5 mm de la calotte selon les indications du fabricant, ne soit pas déjà située hors de la tolérance admissible. Le levier de retenue Walterscheid dispose d’un marquage indiquant le degré d’usure maximal, ce qui permet de contrôler facilement le niveau d’usure.
Cet état usé d’un attelage arrière de tracteur se rencontre trop fréquemment.
Mauvais réglage du levier de retenue: le «jeu» entre le levier de retenue et la calotte est beaucoup trop important!
À ce propos, il convient également d’examiner l’usure de la face supérieure de la calotte.
■ Walterscheid propose une calotte de contrôle permettant d’examiner rapidement et en toute simplicité le réglage du levier de retenue.
■ Pour disposer d’un «attelage sûr», il faut le contrôler avant chaque trajet. De plus, le nettoyage, le soin et la maintenance constituent les garants de la sécurité routière.
Au programme Notre prochaine édition abordera le thème de la calotte du système à boule 80.
Réglage correct du levier de retenue: 0,5 mm équivaut à l’épaisseur d’une carte de visite.
La calotte de contrôle Walterscheid permet de vérifier facilement le levier de retenue.
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Plate-forme | |Exposition Exposition
Des membres du projet et un admirateur de la «Voiturette E» dotée d’un entraînement électrique, après son dévoilement. Photos: Dominik Senn
Rapid construit aussi des autos Voici 75 ans, Rapid construisait la dernière vraie voiture suisse dénommée «Voiturette R». La surprise vint lors de la fête du jubilé: une équipe interne avait reconstruit le microroadster d’après les plans originaux, en lui adaptant un entraînement 100 % électrique. Dominik Senn
Rapid est connu pour le développement et la construction de la première moto faucheuse au monde, pour le premier monoaxe sans émissions (électrique) «Uri» et pour divers différents refroi disseurs haute performance dans l’entraînement électrique de camions, d’automobiles et de trains, témoignant d’une culture d’in génierie et d’une force d’innovation. Il se rait moins connu que Rapid a été actif dans le domaine de l’automobile durant une courte période voici 75 ans, avec une série limitée de petites voitures dénom mée «Voiturette», ou «Poisson d’argent» en raison de sa forme. Mi-décembre, Ra pid a célébré, sur son site de production de Killwangen (AG), le jubilé des 75 ans de sa «Voiturette R» et a ressuscité l’his toire passionnante en présentant un pro totype inédit, la «Voiturette E», à entraî nement électrique intégral. 58
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100 % suisse La «Voiturette R» construite en 1946 était non seulement la dernière petite auto mobile suisse (micro-roadster) entièrement conçue à partir de composants non impor tés, mais elle avait aussi l’allure d’une vraie Volkswagen, pour un moyen de transport abordable pour tous. Mais les choses se sont passées différemment. Les éléments de base du «Poisson d’argent» ont été élaborés par l’ingénieur austro-hongrois Josef Ganz avant la Se conde Guerre mondiale. Le but était que chacun puisse alors s’offrir une petite voi ture simple. Malheureusement, cet inven teur avait le sort contre lui. «En tant que Juif, il a été persécuté et arrêté dès 1934, et ce, tragiquement, après avoir présenté dans un premier temps ses voitures ‹Stan dard Superior› puis, plus tard, la fameuse ‹Coccinelle› Volkswagen étonnamment si
milaire», a décrit Lukas Zumsteg, le diri geant de l’entreprise Rapid, à la presse spécialisée invitée exclusivement. Lorsque Josef Ganz fut à nouveau libéré, il avait tout perdu. Ses brevets lui furent égale ment refusés. Il se serait alors enfui en Suisse, où la bourse de l’emploi et Rapid reprirent son idée.
36 unités fabriquées Avec un travail acharné et un soutien fi nancier de la Confédération, le développe ment de la voiture Rapid G, inspiré de la petite voiture de Josef Ganz, fut entamé à partir de 1940 rue Lessing à Zurich et un total de 36 unités de «Voiturette» furent produites en deux séries dans les halls de production de Rapid. Le moteur à quatre temps à pistons opposés de Rapid, presque dépourvu de vibrations, fut utilisé, ainsi que des jantes de motofaucheuse, la
Exposition | Plate-forme
direction à crémaillère inventée par Ganz et des essieux arrière à suspension à deux ressorts à lames transversaux, sans différentiel. L’engouement pour cette «Voiturette R» minimaliste était cependant limité (les mauvaises langues parlaient même d’un «bâtard de moto et d’auto»): pour un coût à peine supérieur, il était déjà possible d’acquérir de petites voitures plus luxueuses comme la Fiat «Topolino» ou la VW «Coccinelle». Et Lukas Zumsteg de préciser: «Personne ne voulait du véhicule idéal pour homme de petite taille.» Cela a malheureusement eu pour conséquence l’arrêt de la production. Trois d’entre elles subsisteraient toujours: un exemplaire a été entièrement restauré par Rapid en 1969 puis remis au musée suisse des transports. Un modèle non restauré se trouve au musée de Louwman aux Pays-Bas et un troisième se trouverait en Inde.
L’équipe partie prenante du projet avec Lukas Zumsteg entre les «Voiturettes E» et «R», tout à droite Hansruedi Küpfer, restaurateur et fin connaisseur de l’histoire de la «Voiturette».
Groupe motopropulseur de l’«Uri» L’idée de reconstruire une telle voiture suisse du peuple en prévision du jubilé des 75 ans est née sous l’influence relative d’une photo d’un châssis du standard de Josef Ganz et après quelques bières bues en assemblée collégiale. Avec le soutien de la direction, du Musée suisse des transports et du «Swiss Car Register», une équipe composée de Christian Häfeli, Christoph Portmann, Daniel Lüscher, Fabio Löhr et Stephan Heiniger sous la direction de Timo Waser et de Hansruedi Küpfer du «Swiss Car Register» a déniché les plans de construction dans le bureau du PDG de Rapid Rolf Schaffner puis collecté les mesures de l’exemplaire original de Wangenried (BE). En un millier d’heures environ, cette reconstitution fut progressivement menée. L’ancien moteur à quatre temps à pistons opposés silencieux laisse place à un groupe
L’unité d’entraînement d’un Rapid «Uri» avec la batterie remplaçable (sous l’ordinateur portable) sur le châssis. Photo: Rapid
motopropulseur plus moderne issu du porte-outils 100 % électrique Rapid «URI». L’énergie est fournie par une batterie remplaçable au Lithium-Ion de 48 V / 60 Ah. Des trajets d’au moins 180 km à la vitesse de 90 km/h sont ainsi possibles. La catégorie
Le prototype de la nouvelle «Voiturette E» prend doucement forme à Killwangen. Photo: Rapid
de véhicules envisagée serait L7e (véhicules électriques légers). L’ESP et l’ABS ne sont pas disponibles, mais peuvent néanmoins être intégrés. Les tubes ronds laissent place à des tubes carrés et un essieu oscillant est installé à l’arrière. La carrosserie est com posée de polyester et les portes sont en carbone. Au total, la «Voiturette E» et ses 348 kg (avec deux batteries de rechange) est 32 kg plus légère que la «Voiturette R» entraînée par moteur essence et avec un prix de vente de seulement 12 500 francs. Le micro-roadster atteint 3,04 m de long et 1,37 m de large, son empattement s’élève à 1,94 m et sa voie affiche 1 m. La carrosserie du type «E» arbore le vert Rapid avec les caractères rouges Rapid sur les portes noires. Et les clignotants latéraux sont des indicateurs de direction déployables. Qui sait comment cette histoire autour de ce micro-roadster rénové simple et moderne va se poursuivre à l’avenir. Une tournée est d’ores et déjà prévue pour 2022. 01
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Passion | Oldtimer
Plus de 67 258 tracteurs agricoles de plus de 30 ans circulent actuellement sur les routes de Suisse.
Photo: Dominik Senn
Le charme des vieilles carrosseries Comment ne pas succomber à leur charme, quand on voit rouler des véhicules de collection, vétérans «oldtimers» ou «youngtimers», ou que l’on peut les admirer dans des expositions? Une étude consacrée à ces objets anciens vient d’être publiée. Dominik Senn Une étude complète sur les véhicules historiques et vétérans en Suisse vient d’être publiée par la Swiss Historic Vehicle Federation (SHVF). C’est ce qu’a annoncé Bernard Taeschler, habitant de Sarmenstorf (AG) présidant la SHVF et membre de la Fédération internationale des véhicules anciens, la FIVA. Actuellement, 160 clubs sont représentés au sein de la SHVF dont les Amis des vieilles machines agricoles de la Suisse. Le réseau de la FIVA s’étend à 36 pays. Selon Bernard Taeschler, «l’inquiétude pour l’avenir de ces véhicules anciens est le dénominateur commun aux plus de 25 000 personnes organisées au sein de la SHVF». Nos véhicules conserveront-ils une place sur nos routes? Leur liberté de circuler sera-t-elle en tout ou partie limitée? Quels changements législatifs vont nous affecter, nous et nos véhicules? Nous occupons-nous correctement de la conservation de nos biens culturels mobiles? 60
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Bien culturel sur roues Un véhicule vétéran est-il un bien culturel sur roues? «Oui», répond Boris Schibler, rédacteur du Centre national d’information sur le patrimoine culturel (Nationale Informationsstelle zum Kulturerbe, NIKE). En effet, «on connaît peu d’innovations et d’inventions comparables, si l’on considère combien la voiture et la circulation routière ont influencé et marqué notre vie et notre environnement ces 130 dernières années, en bien comme en mal. Le phénomène se poursuit d’ailleurs.» Il y a même des contacts là-dessus avec le Patrimoine mondial de l’UNESCO. Les propriétaires de véhicules historiques ont contribué à l’étude par des données sur leur usage, leur effectif, leur assurance et leurs caractéristiques. À la récolte de données statistiques est venue s’ajouter une enquête d’opinion auprès de la population suisse. Des représentants de clubs de véhicules vétérans et de
marques ainsi que d’entreprises de la branche ont aussi été sondés; les données ont été vérifiées et interprétées par un groupe d’experts.
145 226 véhicules recensés Selon le Système d’information relatif à l’admission à la circulation (SIAC) de la Confédération, 145 226 tracteurs agricoles sont immatriculés en Suisse et au Liechtenstein au 31 octobre 2021. De ce nombre, 67 258 (46,22%) ont 30 ans et plus. Si l’on y ajoute l’inventaire des garages, soit quelque 20 000 tracteurs non immatriculés de plus de 30 ans, on obtient un effectif de l’ordre de 84 000 tracteurs agricoles historiques. Toutefois seuls 2821 d’entre eux (4,2%) ont le statut de vétéran (case 17 du permis de circulation). Les véhicules vétérans se répartissent entre autos (86%), motos (10%) et 1% pour chacun des autres types que sont les tracteurs, les camions de plus de 3,5 t, les
Oldtimer | Passion
camions de moins de 3,5 t et les divers (autobus, véhicules publicitaires, etc.).
Chariots à moteur, monoaxes… Voici d’autres chiffres de l’inventaire d’ensemble des véhicules agricoles, avec entre parenthèses ceux de 30 ans et plus: 32 704 chariots à moteur (21 225, 64,77%); 11 297 chariots de travail (1255, 11,05%); 7859 monoaxes (6521, 82,92%); 14 328 remorques (616, 4,27%) et 9503 remorques de travail (12, 0,13%). Parmi les 62 258 tracteurs historiques, 17 cantons en ont plus de 1000, et 9 cantons plus de 2000. Berne en enregistre 13 327 (voir tableau). Si l’on compare avec d’autres vieux véhicules (30 ans et plus), l’inventaire des camions donne 1600 unités (3,2% de la totalité des camions immatriculés), et plus de 500 non-immatriculés. Le nombre de motos historiques at-
teint 67 000 (soit 10,1% du total des motos immatriculées), plus 13 000 non-immatriculées. Avec environ 88 000 voitures historiques (10,1%) plus 9000 non-immatriculées, leur nom bre total s’établit à 97 000.
réduit de tracteurs dans le cercle des vétérans homologués, ces véhicules sont très importants pour notre mouvement. Ils sont présents sur nos routes et réunissent une impressionnante communauté de fervents passionnés.»
La plupart «roulent tous les jours»
Près de 7,7 milliards de francs
Le nombre modeste (2821) de tracteurs expertisés porteurs du statut «véhicule vétéran avec code 180» révèle que 96% des tracteurs de plus de 30 ans continuent d’être utilisés plus ou moins chaque jour. C’est la grande différence par rapport aux voitures et aux motos. Seuls sont reconnus comme véhicules vétérans ceux qui ne sont pas utilisés au quotidien. Cela dissuade certainement bon nombre de propriétaires de présenter leur vieux tracteur comme véhicule vétéran. Remarque de Bernard Taeschler: «Malgré le nombre
L’étude révèle d’autres résultats: environ 53 000 Suisses possèdent au moins un véhicule vétéran (voiture, moto, camion). Dans le pays, on compte 156 209 véhicules vétérans déclarés de plus de 30 ans), auxquels s’ajoutent 22 500 exemplaires stockés dans des garages. Les propriétaires évaluent à environ 7,7 milliards de francs la valeur globale de ces biens, essentiellement composés de voitures et de motos. La part des voitures de plus de 30 ans par rapport à l’inventaire total des 4,7 millions de voitures immatriculées est proche de 1,9%; la part des motos de plus de 30 ans dans l’inventaire des 660 000 unités représente environ 10,1%. Un véhicule ayant le statut de vétéran roule en moyenne 790 km par an, ce qui donne environ 43 millions de km. Ce n’est que 0,1% de la totalité des kilomètres parcourus par tous les véhicules immatriculés en Suisse, soit 59 milliards de km.
Effectif des tracteurs agricoles en Suisse en 2021 Canton
Total
Plus de 30 ans
Part en %
Avec statut vétéran
BE
27 575
13 327
48,21
374
ZH
13 370
7188
53,69
324
LU
12 457
6039
48,37
405
AG
11 634
6315
54,19
395
SG
11 522
5433
47,08
265
VD
11 179
4417
39,39
64
TG
9905
5652
56,98
260
FR
8522
3184
37,16
19
SO
4511
2221
49,10
129
GR
4284
1043
24,32
50
VS
3560
1323
37,16
3
SZ
3448
1403
40,60
116
BL
3169
1527
48,09
31
JU
3136
1179
37,56
9
SH
2585
1321
51,06
104
TI
2579
1175
45,56
87
NE
2528
1004
39,68
39
ZG
1575
685
43,43
52
AR
1486
479
32,23
14
OW
1259
427
33,76
7
GE
1217
527
43,22
10
AI
927
258
27,72
13
FL
794
504
63,48
29
GL
736
246
33,15
15
NW
712
255
35,81
5
UR
470
90
19,15
1
BS
74
29
39,19
1
Autres
12
7
58,33
0
Total
145 226
67 258
46,22
2821
Registre SIAC, état au 31.10.2021
836 millions par an Le chiffre d’affaires annuel directement généré par les véhicules vétérans s’élève à environ 836 millions de francs. Ce chiffre englobe les dépenses de fonctionnement et de maintenance telles que les réparations, le carburant, les assurances, l’entreposage, les restaurations, les pneus, ainsi que les dépenses indirectes comme les nuitées, les frais d’inscription, les revues notamment. Ce chiffre d’affaires est généré en Suisse et résulte des achats et des ventes. Les dépenses directes profitent majoritairement à des entreprises artisanales ou à des PME souvent menacées sinon de disparition. Elles font travailler selliers, carrossiers, ébénistes, fabricants de moteurs, rectifieurs de cylindres, etc. Il ne faut pas sous-estimer la contribution des clubs. Ils sont un havre de connaissances, ils structurent la passion commune de leurs adhérents, ils constituent la plate-forme pour les contacts et les activités communes et sont le socle de la conservation du bien culturel roulant que sont les véhicules vétérans. Un club compte en moyenne 160 membres. Plus de deux tiers de ces associations existent depuis 25 ans au moins. L’inventaire moyen d’un club est de 320 véhicules. 01
2022 Technique Agricole
61
ASETA | Sections
Assemblées générales GE
Offre de cours actuelle
Mercredi 2 février 2022, 10 h 30 Salle polyvalente, Dardagny Inscription jusqu‘au 20 janvier à jacques@crets-malval.ch ou par WhatsApp au 079 456 19 34
VD Jeudi 3 février, 10 h Restaurant des Casernes, Chamblon Fondue bourguignonne; conférence d’Yves Membrez sur le biométhane
SO L’assemblée générale aura lieu le mardi 7 juin.
Communications AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) y sont respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés au printemps 2022: jeudis 17 et 24 février à 18 h 30 à Gränichen Liebegg; jeudis 12 et 19 mai à 18 h 30 au FIBL à Frick. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch
BS
BL
Examen pour le permis F/G 2022 La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 1: examen: samedi 22 janvier, 9 h Cours 2: mercredi 27 avril, 13 h 30; examen: samedi 7 mai, 9 h Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h Lieu du cours: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Lieu de l’examen: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@ gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.
62
LU
Technique Agricole 01
2022
Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres Dates des prochains cours: Mercredi 26 janvier au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 16 mars au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base et de théorie Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Les prochains cours prévus pour le printemps 2022 sont en train d’être planifiés. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch. Ils n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives au vu de l’évolution de la pandémie, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion: constitué de 32 leçons. Le prochain cours est dispensé sur demande. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch
Section et cercle de machines de Lucerne en bonne santé L’assemblée générale prévue le 6 décembre 2021 a été annulée. Les membres ont pu consulter les comptes, ainsi que les rapports du réviseur, et d’activités sur le site Internet. Ils ont ensuite voté par correspondance. Le rapport rédigé conjointement par le président Toni Moser et le gérant Josef Erni dresse une rétrospective des événements de l’année écoulée. Les cours d’auto-école ont été dispensés en conformité avec les dispositions sanitaires liées à la pandémie. Le report des tests de pulvérisateurs dû au confinement de 2020 a compliqué la tâche des organisateurs au printemps 2021, avec un nombre doublé d’appareils à contrôler. Les affaires du cercle de machines de Lucerne ont connu un essor réjouissant. Plusieurs nouvelles entreprises lui ont confié l’organisation et la facturation du service hivernal. Les mandats pluriannuels dans le secteur de l’entretien des espaces verts ont aussi fortement augmenté. Ils englobent les travaux les plus divers: taille des arbres et des haies, fauchage des herbages, broyage, entretien des toitures, piégeage des rongeurs, etc. La location d’unités de main-d’œuvre au sein de l’agriculture (personnel auxiliaire d’exploitation agricole) est souvent aléatoire, parce que l’offre et la demande correspondent rarement. À certaines périodes, les exploitations emploient jusqu’à huit auxiliaires et à d’autres, elles n’ont pas besoin d’aide. Les travaux dans le commerce et dans l’entretien des espaces verts permettent de combler les creux. La gérance du BBZN de Hohenrain compte actuellement trois salariés, soit un taux d’occupation de 240%. Grâce au bon développement de la section, l’exercice s’est soldé par un joli bénéfice. Les comptes, les rapports du réviseur et d’activités 2022, ainsi que le montant inchangé de la cotisation ont été approuvé par les 384 membres qui ont retourné leur bulletin de vote à la gérance. Les résultats détaillés de ce scrutin sont également publiés sur le site Internet. Anton Moser/Josef Erni
Sections | ASETA
ZH Assemblée générale L’assemblée générale de la section zurichoise de l’ASETA prévue en janvier n’aura pas lieu en raison de la situation sanitaire actuelle. Elle est reportée à une date indéterminée vu qu’il n’y a aucune décision urgente à prendre. Le comité de la section publiera toutes les informations utiles dans cette rubrique.
Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l‘ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vous-même l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch
Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich aide les futurs conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours de secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix: CHF 80.– pour les membres, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52.
SG
AR
AI
GL
Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2022 Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch
Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi
St. Peterzell, Schulhaus Me 26.01.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 23.02.2022 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 05.02.2022 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 09.03.2022 Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 09.02.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 16.03.2022 Trogen Me 02.03.2022 Trogen/Trogen StVA Trogen 23.03.2022 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 26.03.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 13.04.2022
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.04.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 04.05.2022
Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH
Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.01.2022 Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, PostRorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 16.02.2022 fach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
01
2022 Technique Agricole
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xxx | xxx
Mots croisés
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Envoyez-nous un SMS avec le mot-mystère, vos nom et adresse au numéro 880 (CHF 1.–) et remportez avec un peu de chance ce prix. Date limite: le 31 janvier 2022
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Technique Agricole 01
2022
Verticalement 2. Adjectif désignant la culture des arbres. 4. Pierre connue pour ses propriétés antitranspirantes. 6. L’un des éléments constitutifs d’une roue. 9. Opératrice implantant jadis la culture. 11. Office fédéral de l’agriculture. 13. Compagne de Tristan dans un mythe littéraire celtique. 14. Phénomène météo pouvant occasionner de gros dégâts sur les cultures. 25. Femme de Joseph. 33. Champignon des charpentes. 34. Équipement motorisé. 35. Héros sans famille imaginé par l’auteur Hector Malot.
À gagner: • Un sac à dos Motorex «Lifestyle Collection» • Un spray universel de graissage et de protection contre la corrosion «Intact MX 50» (500 ml) • Un spray d’imprégnation pour textiles et cuir «Protex» (500 ml)
Grille élaborée par Matthieu Schubnel
Définitions Horizontalement 1. Abréviation d’acide ribonucléique. 3. Canton d’Argovie. 5. Limitées. 7. Unité. 8. Bureau d’enquête américain inspirant de nombreuses séries. 10. Bâtisseur du navire utilisé pour subsister au Déluge. 12. Non accompagnée. 15. Principale activité économique du secteEr primaire. 16. Technique de soudure. 17. Technique de virage aval au ski. 18. Contraire de réussite. 19. Objet cubique utilisé pour les jeux de hasard. 20. Lorsque le corps s’éteint, elle subsiste. 21. Abréviation d’une graminée très productive n’ayant de transalpin que le nom. 22. Métal noble. 23. Prévisions climatiques. 24. Arrimée. 26. Armée républicaine irlandaise 27. Céréale répandue utilisée comme ingrédient de base dans la fabrication du pain. 28. Acquis par l’expérience. 29. Petit cône de métal tronqué utilisé en couture. 30. Dénomination. 31. Qualificatif de fourrages humides mis en tas. 32. Glaives du Moyen-Âge. 36. Parti politique suisse de centre droit. 37. Egalement.
Cours | ASETA
Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones
Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)
Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.
Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
nouveau
Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch
Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 84 e année
www.agrartechnik.ch
Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch
Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2022 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an
Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)
Prochain numéro Thème principal «Technologies à la ferme» Les technologies jouent un grand rôle dans l’agriculture. Nombre de matériels et de machines allègent le travail quotidien à la ferme et améliorent son efficacité. L’édition 02/2022 paraîtra le 10.02.2022. Clôture de la rédaction: 24.01.2022 Clôture des annonces: 28.01.2022
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2022
Technique Agricole
65
ASETA | Portrait
«On ne peut plus être juste paysan» À 22 ans, Lara Graf travaille sur la ferme familiale de polyculture-élevage à Bernex, aux portes de Genève, avec son père Marc, son frère Yan, de deux ans son cadet, et deux employés. Aidée par 3,5 équivalents temps plein, sa mère Liliane, ancienne employée de banque, transforme l’intégralité des bovins produits sur l’exploitation (45 carcasses/an), écoulés principalement en vente directe à la ferme. Son oncle Jacques loue par ailleurs l’un des bâtiments de la ferme pour son activité indépendante de réparation de matériels agricoles. Pour s’engager dans l’affaire familiale, Lara a privilégié une solide formation agricole, avec un certificat fédéral de capacité, une formation supérieure d’agrotechnicienne, un brevet fédéral en agriculture et une maîtrise dont elle s’apprête à déposer le dossier final. Le cheptel bovin de l’exploitation est composé de 120 têtes dont des vaches allaitantes ainsi que 11 bufflonnes et leur suite. Lara gère aujourd’hui une partie des tâches administratives, chapeaute les productions animales et assure la transformation des 25 000 litres de lait de bufflonne en mozzarella, yogourts, glaces et fromages à pâte molle. L’exploitation compte par ailleurs un atelier de grandes cultures et engraisse 160 à 170 porcs par an selon un mode extensif. «Notre papa nous laisse assez libres dans la gestion technique», apprécie la jeune agricultrice. Polyvalente, Lara touche à tous les matériels, qu’il s’agisse de fenaison, de transport lors de la moisson, de distribution d’alimentation ou de manutention avec la chargeuse articulée Schäffer de l’exploitation. La ferme tire pleinement parti de sa localisation péri urbaine et de la proximité de sa clientèle. Mais elle en subit aussi les multiples inconvénients, à commencer par la forte pression foncière. Au fil des ans, elle aurait déjà perdu une dizaine d’hectares. L’exploitation encaisse également la pression de riverains peu familiers de l’activité agricole et qui la perçoivent d’un mauvais œil, en raison notamment des odeurs ou de l’épandage de pesticides. Lara opère ainsi un gros travail de communication sur les réseaux sociaux en invitant les citadins à découvrir son métier. «Ça ne paie pas directement, mais favorise une prise de conscience pour reconnecter les gens à la réalité. Ce n’est pas notre métier mais ça fait partie du métier. On ne peut plus être juste paysan.» L’heure est désormais au développement du troupeau de bufflonnes et de la transformation laitière. Malgré un emploi du temps chargé, Lara trouve néanmoins le temps de s’adonner à l’équitation et au ski. Actuellement salariée, elle projette de s’installer sur la structure familiale à court terme. Propos recueillis par Matthieu Schubnel
66
Technique Agricole 01
2022
Le choix qui s’impose.
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Plus de rendement en amidon grâce aux progrès de la sélection Le nouveau leader en rendements pour les variétés mixtes mi-précoces Une variété novatrice pour les producteurs exigeants
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Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l’étiquette et les informations sur le produit. Tenez compte des avertissements et des symboles de mise en garde.
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