Technique Agricole Suisse 02/2024

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Février | 2024

LES ENGRAIS DE FERME Pour quelle technique opter? Compter jusqu’à la moindre goutte Nouvelles règles de transport Des pertes pour tenir les pieds au chaud


ACTUEL:

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Février 2024 | Sommaire • Editorial

Actualité 4

Editorial

En bref Les 100 ans de Technique Agricole Suisse

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L’avancée de la motofaucheuse Frise chronologique: deuxième partie, de 1925 à 1943 Le remboursement des huiles minérales Mot de bienvenue de Martin Rufer, directeur de l’USP Focus

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Roman Engeler

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Le marché des tracteurs reste stable

Par les temps qui courent, les engrais de ferme ont retrouvé leur rôle clé de

Marché 16

pourvoyeurs d’éléments fertilisants

Interview: «Ça fait ‹KliK› dans les chargeurs électriques» Thème principal: les engrais de ferme

20 26 30 32 36 40

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essentiels: azote, phosphate, potassium ou encore magnésium et oligo-­ éléments. Mais fumiers et lisiers ne se

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limitent pas à contribuer à

Une fertilisation ciblée à faibles émissions Vraies innovations ou gadgets de marketing Avec une trompe Quelle est l’option qui convient? Compter jusqu’à la moindre goutte Mesures en temps réel avec des capteurs NIRS

la croissance des plantes. Leur matière organique amende les sols, dont la teneur en humus tend à s’étioler. Toujours par les temps qui courent, les engrais de ferme et les méthodes d’épandage ont envahi l’espace poli-

Impression

tique. Les nouvelles dispositions

La mélangeuse Kuhn «Profile 18.2 DM» Que peut faire le «Mergento F 4010 Alpin» de Pöttinger? Le compteur d’heures de service de Walterscheid

de l’ordonnance sur la protection de l’air ont déclenché un vaste débat sur l’obligation dite «des pendillards», entrée en vigueur dans tout le pays

Plate-forme 53 56

Management 60

ce 1er janvier. Elle reste en travers de

Des pertes pour tenir les pieds au chaud Agrovina: les machines des cultures spéciales au rendez-vous

la gorge de bien des gens. Sur nombre d’exploitations, des investissements contraints ont mobilisé des moyens financiers non négligeables,

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sans garantie d’aucune plus-value. Le

Transports et véhicules de travail: la loi change

sujet a même déclenché des querelles entre éleveurs.

Passion 62

Engrais du commerce ou de ferme,

L’Eron «D-350»: petit Turinois pour la montagne

les objectifs sont analogues: il convient de garantir l’efficacité des élé-

Technique Agricole Suisse 64 67 68 70 73 74

ments fertilisants et d’en minimiser

Compte-rendu des assemblées de sections Exposition «Technique Agricole Suisse» au Musée suisse des transports de Lucerne Exposition «Tier & Technik» Communication des sections Concours «Trouvez le détail!» Niklaus Vorburger: l’agriculture régénératrice

les pertes. Les matériels offrent des solutions pratiques, comme d’analyser la teneur en fertilisants du lisier à l’aide de capteurs ou encore de régler les volumes épandus par des mécanismes de gestion correspondants. Même l’application modulée de lisier à la surface est prête à gagner le champ de la pratique. Reste la question – récurrente – de

Couverture: Une fertilisation modulée et à faibles émissions est une opération complexe qui pose des exigences élevées en matière de gestion. Photo: Ruedi Hunger

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www.youtube.com/­ agrartechnikCH

savoir si l’utilisation de ces matériels se justifie en termes de rentabilité. Le thème central de ce numéro aborde ces sujets en détail. Et d’autres objets

www.facebook.com/ CHLandtechnik

relatifs aux engrais de ferme.

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Actualité

En bref Avec le modèle «MLT 625e», Manitou présente son premier chariot télescopique électrique. Cet appareil sans émissions reprend la base de la va­ riante thermique et convient bien aux travaux dans les bâtiments d’élevage. Plus de 46 000 pilotes de drones ont acquis un certificat de compétences l’année dernière en Suisse. Syn Trac, constructeur autrichien de véhicules spéciaux, est en faillite et a engagé mardi 16 janvier au tribunal de Wels une procédure d’assainissement sans administration propre. Joskin a doté sa tête de répartition de lisier «Scalper» d’un second ensemble de couteaux, ce qui devrait améliorer son débit. Elho a retravaillé son ensileuse traînée «Cobra 7710T». Le fourrage est désor­ mais acheminé jusqu’au rotor de ha­ chage par un tapis. Depuis le début de cette année, Jarno Reulink est le nouveau responsable commercial du spécialiste de l’affourra­ gement néerlandais Trioliet. Le constructeur turc de tracteurs Basak Traktör a pris une participation majori­ taire dans Buhler Industries, propriétaire de la marque de tracteurs Versatile et auparavant détenu en majorité par le groupe russe Rostselmash.

Le remboursement de la taxe sur les huiles minérales modifié Depuis le 1er janvier 2024, l’ordonnance sur l’imposition des huiles minérales a été modifiée (voir Technique Agricole Suisse de 1/2024). Les demandes de rembourse­ ment de l’impôt sur les huiles minérales doivent désormais être présentées dans les six mois qui suivent la fin de l’exercice comptable au cours duquel le carburant aura été consommé. Le droit au rembour­ sement s’éteint lorsque les demandes sont présentées hors délai. Mais que se passe-t-il lorsque, pour une raison ou pour une autre, le formulaire papier requis ne parvient pas à l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDT)? L’Office recommande d’adresser la demande avec une tarification postale A+, ou de l’envoyer en recommandé, mais a minima de vérifier par téléphone ou par courriel si elle est bien parvenue.

Pilotage intelligent pour grue de chargement Fabricant de machines tractées et montées sur tracteur, Kesla a des racines remontant aux années 1960. L’année dernière, Kesla a présenté le système de commande intelli­ gent pour grue de chargement «proCi». Le système de commande a été soumis à de nombreux tests et est maintenant prêt à

Rapid va changer de direction: son PDG Rolf Schaffner reste à la disposi­ tion du conseil d’administration pour des tâches stratégiques, mais est rem­ placé le 1er mai 2024 par René Mannhart, qui vient de chez Zaugg AG. John Deere veut utiliser les satellites «SpaceX» d’Elon Musk aux USA et au Brésil, pour que les agriculteurs mal connectés à internet puissent mieux accéder aux technologies de précision. En 2023, en Suisse, 20,7 % de l’en­ semble des véhicules légers mis en circulation étaient intégralement électriques. Cela représente 3,0 % de plus que l’année précédente (17,7 %). L’usine de chaînes Stihl à Wil (SG) dispose d’un nouveau dirigeant depuis le 1er janvier en la personne de Björn Rosenplänter Bogballe propose le distributeur d’engrais «L15W» destiné notamment à une utilisation dans les vignes.

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être commercialisé. Il dispose d’une com­ mande intelligente, d’un amortissement fi­ nal des fonctions et d’autres caractéris­ tiques. Kesla a également combiné le télé­ diagnostic et la télémaintenance avec cette commande, ce qui permet de se connecter directement au support tech­ nique de Kesla. Avec cet accès à distance, le support technique dispose de la même vue que l’opérateur ou le service sur place et peut ainsi apporter un soutien actif lors du dépannage et du diagnostic. La vente du système «proCi» a débuté en janvier 2024 et il sera disponible dans un premier temps pour les modèles de grues de char­ gement «325T» et «326T» de Kesla.

Applications militaires possibles Lors d’un salon professionnel qui s’est tenu récemment au centre de compétences pour le génie à Ingolstadt, en Allemagne, le tractoriste Steyr a montré sa capacité à fabriquer des produits sur mesure pour certains secteurs spécialisés. A cet effet, l’entreprise a dévoilé deux modèles de sa série de tracteurs «Terrus CVT» spéciale­ ment adaptés aux applications militaires, à savoir le «Terrus 6300» de 313 ch et le modèle phare «Terrus 6340» de 340 ch, et a présenté leurs possibilités d’utilisation multifonctionnelles. L’un de ces modèles était notam­ ment équipé d’une cabine blindée de la société autri­ chienne Achleitner Fahr­ zeugbau, testée selon les standards de l’OTAN.

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Actualité

Le constructeur Mai déménage Nouveau site, nouveau nom et arrivée du fils Joel Mai à la tête de l’entreprise: la société Walter Mai Jauchetechnik à Huttwil (BE), spécialisée dans les équipements pour le lisier, dispose d’un nouveau propriétaire. Joel Mai a repris l’entreprise de son père Walter Mai fin 2023 et la dirige désormais sous le nom de Mai Maschinen AG. L’entreprise, fondée par Walter Mai il y a plus de 40 ans à Wyssachen (BE), était implantée à Huttwil depuis 2001. Joel Mai déménage l’entreprise Mai Maschinen AG, qui emploie 12 personnes, sur le nouveau site de Dürrenroth (BE), près de l’ancienne Landi.

Agenda Tier&Technik, 22 au 25 février 2024, à Saint-Gall, salon professionnel pour l’élevage, les cultures spéciales et les machines agricoles. Agrimesse, 29 février au 3 mars 2024, à Thoune (BE), salon professionnel pour l’agriculture et la foresterie. «Machines agricoles en zone alpine», 3 et 4 avril 2024, à Feldkirch (Autriche), congrès spécialisé. Forst-live, 12 au 14 avril 2024, à Offenbourg (Allemagne), salon professionnel pour la foresterie. DLG Feldtage, 11 au 13 juin 2024, sur le domaine Brockhof à Erwitte/ Lippstadt (Allemagne). Öga, 24 au 26 juin 2024, à Oeschberg/Koppigen (BE).

Les renversements de véhicules, première cause de mortalité

Eima, 6 au 10 novembre 2024, à Bologne (Italie).

L’année passée, le Service de prévention des accidents dans l’agriculture et Agriss ont enregistré 25 accidents mortels de personnes en agriculture. Parmi eux, 20 accidents mortels ont eu lieu durant le travail, dont 5 durant lesquels des tiers ont perdu la vie. Cela représente trois accidents mortels de moins que l’année précédente. Douze personnes sont décédées

Agrialp, 7 au 10 novembre 2024, à Bolzano (Italie).

lors d’un renversement de tracteur, de transporter ou d’un appareil de manutention, lorsque les véhicules ont glissé sur une pente abrupte ou ont quitté la route. Les occupants ont été éjectés de la cabine et partiellement coincés sous le véhicule. Pour l’un d’entre eux, le chauffeur était accompagné en cabine d’un enfant qui a perdu la vie.

50 ans de présence en Europe Kubota ouvrait sa première filiale en Europe en mai 1974. La société fête cette année 50 ans de présence sur le marché européen qui est devenu un marché stratégique pour le Japonais, au même titre que l’Asie et l’Amérique du Nord. En 2017, Kubota a renforcé sa position en Europe avec la création de Kubota Holding Europe. L’expansion sur le Vieux continent s’est poursuivie avec de nombreuses autres filiales en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne et en Turquie. Aujourd’hui, l’entreprise emploie environ 5000 personnes sur notre continent et collabore avec plus de 1300 concessionnaires et distributeurs dans les secteurs de la construction et de l’agriculture. Kubota a aussi investi dans la recherche et le développement, en créant par exemple des centres aux Pays-Bas et en France,

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où se trouvent également des centres logistiques pour les machines et les pièces de rechange. Depuis 1989, des machines de chantier sont produites à Zweibrücken (Allemagne) et depuis 2015, des tracteurs de la série «M7» (photo) sont produits en France. En outre, Kubota a acquis le groupe Kverneland en 2012 et s’est ainsi établi en tant que fournisseur global pour l’agriculture.

Eurotier, 12 au 15 novembre 2024, à Hanovre (Allemagne). Sima, 24 au 28 novembre 2024, à Paris (France). Agrama, 28 novembre au 2 décembre 2024, à Berne.

«FarmRobotix» A l’occasion des Feldtage de la DLG, du 11 au 13 juin 2024 à Erwitte (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), «Farm­ Robotix» offre une plate-forme internationale pour les agriculteurs et experts intéressés par les dernières avancées dans le domaine de la robotique, de l’intelligence artificielle et de l’automatisation, ainsi que par les solutions numériques en production végétale et en agriculture en général. Des conférences sont prévues sur l’intelligence artificielle dans l’agriculture, l’apprentissage automatique pour augmenter les rendements ou l’utilisation efficace des ressources. En outre, des discussions d’experts auront lieu sur la manière dont les technologies innovantes peuvent être appliquées en pratique de manière profitable.

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Actualité

Elargissement de l’offre de bennes Avec la nouvelle benne monocoque «TMK 279», Fliegl a développé une remorque d’un poids total admissible de 24 tonnes. La «TMK 279» est un complément de gamme dans le segment des bennes monocoques tandem et conviendrait bien pour le transport de matériaux légers. Avec un volume d’environ 31 m3 sans rehausses et de 40 m3 avec rehausses de 500 mm, la remorque offre, selon le fabricant, une grande flexibilité pour le transport de différents matériaux. La «TMK 279» est équipée d’un châssis hydraulique ainsi que de pneus de dimensions 710/50 R30,5 de série, en combinaison avec les dimensions d’essieu 410 × 180.

Avec sa monte de grand volume et son châssis dernier cri, la remorque monocoque s’adapte aussi aux conditions de sol difficiles avec des sols constamment

humides. En option, une bâche déroulante manœuvrable depuis le sol ou le filet de couverture enroulable «Speed Cover» sécurisent le chargement.

V-Flecto» peut transmettre 67,5 kN à 37 % de patinage avec une pression interne du pneu de 0,6 bar. Pour une charge par roue de 2345 kg, ses surfaces de contact avec la

roue sont respectivement de 3906 cm² et 5040 cm². «La pression de surface de contact calculée à partir de ces informations est de 0,47 kg/cm², soit 10 % de moins que la moyenne des pneus de référence, qui est de 0,52 kg/ cm²», poursuit le rapport d’essai. Les pressions au sol mesurées montreraient une nette corrélation entre la surface de contact des roues et l’effet de profondeur. «A 10 cm de profondeur, les pneus VF testés ont en moyenne une pression au sol de 0,63 bar. A 0,53 bar, les pneus génèrent ici une pression au sol inférieure de 16 %».

Protéger les ressources La combinaison de pneus BKT «Agrimax V-Flecto» de dimensions VF650/65 R42 et VF540/65 R30 a su convaincre lors d’un test de la DLG, la société allemande d’agriculture. Vu les résultats obtenus, cette association tracteur-pneu se voit attribuer le label de contrôle «Approuvé par la DLG» pour les critères «préservation des ressources» et «facilité d’utilisation». Et la DLG d’ajouter: «La traction et les forces de traction ainsi transmises étaient meilleures avec une pression d’air de 0,6 bar qu’avec les pneus de référence». La courbe de traction montre que l’«Agrimax

Pelle autonome A l’école polytechnique fédérale de Zurich, des chercheurs ont développé une pelle hydraulique autonome et lui ont appris à construire un mur de pierres de 6 mètres de haut. L’excavatrice robotisée «Heap» («Hydraulic excavator for an autonomous purpose») est une pelle araignée Menzi Muck «M545» de 12 tonnes qui a été modifiée par l’équipe de chercheurs de l’EPFZ. L’engin a ainsi été équipé d’un système de positionnement GNSS, d’un module de commandes et de capteurs LIdar dans la cabine et sur le bras de la pelle. L’excavatrice a ensuite été programmée pour effectuer un travail normalement long et manuel, à savoir la construction d’un mur de pierres de 6 mètres de haut. Ce mur a été érigé dans un parc planifié numériquement et creusé de manière autonome.

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Actualité

Harnais modulaire Avec le système de harnais modulaire «Advance X-Flex», Stihl propose une solution flexible pour le rangement de l’équipement nécessaire ainsi que pour le travail ergonomique avec différents appareils. L’élément central du système de harnais est une ceinture qui peut être adaptée et complétée par une multitude de poches et de supports en fonction de l’application. Le harnais peut servir, par exemple, de ceinture porte-outils légère pour la forêt, de harnais pour les débroussailleuses ou de ceinture confortable pour les batteries afin de travailler avec des appareils qui reçoivent leur énergie via le câble de raccordement par l’adaptateur ou une prise. Selon Stihl, même les poids élevés sont répartis uniformément et confortablement sur les hanches et les épaules et le rembourrage souple contribue à égaliser la charge.

Sepp Knüsel importe une faucheuse électrique Avec l’introduction de la faucheuse électrique «Alpin 10» du constructeur italien Xelom, de Bolzano, Sepp Knüsel élargit sa gamme de produits respectueux de l’environnement. La machine, qui pèse 256 kg, est équipée de 3 moteurs d’entraînement de 2,5 kW, d’une batterie Li-ion de 5,3 kWh (120 Ah, 44 V). Son autonomie est de 2 à 3 heures, selon l’entreprise. L’«Alpin 10», spécialement conçue pour une utilisation en agriculture et dans le secteur communal, sera présentée sur le stand de l’entreprise Sepp Knüsel AG et des partenaires de distribution aux salons Tier & Technik à Saint-Gall et Agrimesse à Thoune (BE).

De nouveaux membres au comité de l’ASMA Le président de l’Association suisse de la machine agricole (ASMA) Jürg Minger (au centre sur la photo) a ouvert la 84e assemblée générale ordinaire par un aperçu de la situation politique et économique mondiale. Il a donné son avis sur les conséquences possibles pour le secteur du machinisme agricole. Il s’est toutefois penché plus concrètement sur les structures nationales du commerce des machines agricoles. Il s’est ainsi interrogé de façon provocante pour savoir si la distribution actuelle par les concessionnaires était encore nécessaire. Sans fournir de réponse concrète à cette question, il a présenté les conditions qu’un concessionnaire de machines agricoles doit remplir aujourd’hui s’il veut survivre à long terme. Ainsi, un financement solide, une présentation attray­an­te, la proximité et le suivi des clients sont tout aussi impor-

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tants que le savoir-faire technique. Avec 7 départs et une nouvelle adhésion (Sepp Knüsel AG), l’ASMA compte désormais 141 membres. Grâce aux recettes de l’Agrama, les comptes annuels 2022/2023 se soldent par un confortable excédent de 100 000 francs. Le budget pour l’année en cours prévoit un résultat à l’équilibre. Alfred Hofer remplace Ueli Peter en tant que chef de halle à l’Agrama. Aron Schmid (lui aussi d’Ad. Bachmann, à gauche sur la photo) remplace Kurt Baumann, qui se retire après

presque 30 ans d’activité au sein du comité; il reste toutefois membre de la commission des expositions de l’Agrama, tandis que Sébastian Stauffer (à droite sur la photo), de l’entreprise familiale du même nom aux Thioleyres (VD), complète le comité. Selon Pierre-Alain Rom, directeur de l’ASMA, les travaux préparatoires pour l’Agrama 2024 sont en cours. Elle ouvrira une petite porte aux équipements communaux, mais uniquement dans la mesure où ils sont importants pour les agriculteurs dans le cadre d’une activité complémentaire. Lors d’Agrama 2024, Technique Agricole Suisse lancera à nouveau un appel au concours «Swiss Innovation Award» en collaboration avec l’ASMA, afin d’offrir une bonne vitrine aux développements des constructeurs suisses.

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100 ans de Technique Agricole Suisse

Photo: Aebi

L’avancée de la motofaucheuse L’invention de la motofaucheuse par Jakob Fahrni, dans le courant des années 1920, fut un jalon important du machinisme. Les constructeurs suisses, qui se sont beaucoup investis dans cette filière, ont fait œuvre de pionniers. Vendue à plus de 90 000 exemplaires, la motofaucheuse était vers 1980 de loin la machine agricole la plus populaire en Suisse. Heinz Röthlisberger

Lorsqu’il y a cent ans, l’Association suisse des propriétaires de tracteurs (aujourd’hui Technique Agricole Suisse) fut créée pour répondre au rôle prépondérant joué par les tracteurs, une machine agricole promise à une belle carrière était encore dans les limbes. Il s’agit de la motofaucheuse, une invention devenue emblématique, intimement liée à la Suisse. Les étapes qui ont mené à l’avènement de cette invention sont retracées ci-dessous. Dans une vie de paysan, le fauchage de l’herbe et des céréales figurait parmi les tâches les plus fatigantes qui soient. Aux Etats-Unis, les années 1830 virent la so8

ciété McCormick commercialiser une faucheuse hippotractée qui ne tarda pas à conquérir aussi la Suisse. Le fauchage mécanique, c’est à dire l’utilisation de faucheuses tractées par des chevaux ou des bovins, a bien allégé le travail des paysans. Malheureusement on ne peut pas en dire autant pour les animaux de trait. A la tête d’un bureau d’études à Zurich, Jakob Fahrni, descendant de paysans de l’Eriztal, dans l’Oberland bernois, était passionné par les innovations. En 1920, observant un attelage de chevaux, il prit conscience de la dure vie des chevaux de

labeur. Il eut alors une intuition qui allait s’avérer décisive: il venait d’inventer la motofaucheuse, une idée qu’il fit breveter en 1922. Jakob Fahrni ne savait pas qu’elle serait à l’origine d’une des machines les plus populaires en Suisse.

Six fois moins de temps Jakob Fahrni a exposé un prototype de sa machine à la Foire de Leipzig (D) de 1922. En Suisse, aucun des constructeurs de machines consultés n’était prêt à s’associer à son projet de fabrication sous licence. Seul Arnold Rutishauser, concepteur en chef auprès de la société Berna à 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


100 ans de Technique Agricole Suisse

On s’est rapidement rendu compte que la motofaucheuse pouvait servir de tracteur monoaxe dans les cultures. Photos: Bucher et Aebi

Olten (SO), accueillit son idée favorablement. Dans un contrat de gré à gré, la société Oehler à Aarau a concrétisé une version améliorée dans la période 1924– 1925. Le premier intéressé fut un agriculteur de Bubikon (ZH), qui s’était enthousiasmé pour la machine et son moteur à essence. Elle allait lui permettre de faucher ses prairies six fois plus vite qu’avec la faucheuse hippotractée.

La naissance de Rapid Le succès de la faucheuse et de son moteur remonte à 1926. Après plusieurs revers, Jakob Fahrni a trouvé, en plus d’Arnold Rutishauser, un autre partenaire en la personne de Karl Welte. Ils fondèrent la

Malgré l’avènement des autochargeuses, la motofaucheuse n’a pas été détrônée. Photo tirée de la publication 75 Jahre Rapid

Rapid Motormäher AG le 5 février 1926. La société, dont les lieux de fabrication étaient initialement situés à Zurich, avant d’être transférés à Dietikon (ZH) en 1947, avait pour objectif la fabrication de machines à faucher motorisées. Rapid fut ainsi la première entreprise au monde à entamer la fabrication en série d’une motofaucheuse automotrice dotée d’une barre de coupe frontale. La motofaucheuse Rapid posséda une barre de coupe frontale à entraînement central dès le début de la production. Une présérie de 50 machines fut vendue avant même d’être produite. Enhardis par leurs premiers succès, les deux entrepreneurs décidèrent en 1927 de lancer la fabrication

de 200 machines. En 1928 la production fut portée à 300 machines. En même temps le prix des machines fut ramené de 2500 à 2100 francs.

La machine fait des émules Par la suite, d’autres entreprises suisses se lancèrent dans la production de mo­ tofauch­ euses, notamment A. Grunder & Co. AG à Binningen (BL), Buurekönig à Lucerne, Aecherli AG à Reiden (LU), Motrac-Werke AG à Zurich, Lanker & Co. à Speicher (AR), Ernst Scheer AG à He­ risau (AR), Famoa à Affoltern am Albis (ZH), Bucher-Guyer à Niederwe­ ningen (ZH) et Aebi Maschinenfabrik à Berthoud (BE).

De la motofaucheuse au porte-outils polyvalent Au fur et à mesure de son développement, la motofaucheuse a été équipée d’outils extrêmement variés. Elle est ainsi devenue une machine à tout faire pour les travaux légers à effectuer dans une exploitation agricole, autrement dit: un

La motofaucheuse est devenue un porte-outils polyvalent.

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porte-outils. La barre de coupe s’est mue en «outil de base» en agriculture. Au cours des dernières années, différents types de ramasse-foin (on peut citer par exemple les «twisters») ont pris une importance grandissante. Les constructeurs proposent en moyenne une bonne dizaine d’outils. Les modèles puissants sont de plus en plus fréquemment utilisés pour l’entretien des surfaces herbeuses et des talus bordant les routes et les voies ferrées. Pour cette raison, ils sont équipés de broyeurs. Le maniement dépend du poids de la machine. La répartition du poids, donc la position du centre de gravité, détermine l’inclinaison jusqu’à laquelle la manipulation du porte-outil est sûre. Pour certains modèles, la limite de basculement (dans la ligne de pente) et

la position du centre de gravité peuvent être optimisées par un déplacement de l’essieu. Sur la motofaucheuse, la couche d’herbe coupée peut engendrer un glissement à l’interface «roue-sol». Tandis que, dans la phase initiale, toutes sortes de pneus et de «roues à crampons» assuraient la transmission du couple, aujourd’hui on rencontre différentes roues à picots employées seules ou en complément de pneus ou de roues. Leur efficacité a été vérifiée au cours des dernières années par une coûteuse série d’essais. Un nouveau produit vient de faire son apparition, à savoir les roues à picots en caoutchouc de différentes largeurs, les picots pouvant être renforcés par une pointe métallique. Ruedi Hunger

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100 ans de Technique Agricole Suisse

Tracteurs monoaxes pour la culture Au début, la clientèle cible des motofaucheuses était majoritairement constituée de petites exploitation herbagères, dites «à cheval unique». Pour utiliser leur faucheuse, les paysans avaient besoin d’un attelage en paire et devaient s’adresser au voisin pour lui emprunter le deuxième cheval. Résultat: les deux partenaires passaient le plus clair de leur temps à s’attendre. La motofaucheuse rendit à chacun la liberté de profiter du premier jour de beau temps pour démarrer la fenaison. Très vite, on se rendit compte que la récolte du foin et du regain ne suffirait pas pour assurer une bonne utilisation de la motofaucheuse. On se mit alors à produire des tracteurs dits monoaxes, auxquels on pourrait atteler des machines fort variées telles que des charrues, des herses, des faneuses à fourche, des treuils, etc. Les tracteurs monoaxes étaient moins coûteux que les tracteurs à deux essieux et nombre de paysans les appréciaient pour diversifier leur motorisation.

ploitations modestes, celles de plus grande taille se montrèrent à leur tour intéressées par la motofaucheuse. Certes, l’herbe était toujours ramassée à la main, mais le fauchage ne se faisait plus à la faux. Le temps de travail nécessaire à la récolte quotidienne d’herbe fraîche fut réduit de moitié, voire davantage. Par exemple, il fallait consacrer au minimum 250 heures de travail par an à la récolte d’herbe sur une exploitation d’une vingtaine d’unités de gros bétail. Le dispositif de mise en andain ramenait ce travail à une centaine d’heures. La motofaucheuse n’a pas été détrônée après l’avènement des autochargeuses. Le tracteur enjambait alors le double andain et l’autochargeuse chargeait l’herbe dans la rehausse. Par la suite furent développés des dispositifs andaineurs pour motofaucheuse capables de produire des andains doubles plus aisément repris par l’autochargeuse. Sans oublier les sièges à ressort montés sur deux roues, placés à l’arrière de la motofaucheuse et qui permettaient de faucher en position assise.

Un nouvel essor Les vingt premières années, le parc de motofaucheuses et de tracteurs monoaxes progressa lentement pour atteindre le chiffre de 30 000. A partir des années 1950, la motofaucheuse connut un essor spectaculaire pour plusieurs raisons. Le forme-andains, développé dans les années 1950, facilitait le fauchage de l’herbe fraîche nécessaire à l’affouragement quotidien à l’étable. Après les ex-

Parfaites pour le travail en pente Dans les années 1950, la motofaucheuse est adoptée dans les régions de montagne. Elle était utilisable dans les pentes de 50 à 80 % grâce à son poids modeste, à sa construction à un seul essieu et au centre de gravité bas. Comme les exploitations de montagne étaient sous-équipées en moyens de traction, la motofaucheuse devait y assurer le fauchage et le

Dès les années 1950, la motofaucheuse associée à un forme-andains a beaucoup facilité la récolte d’herbe quotidienne. Des études ergonomiques ont montré que le temps de travail était réduit de moitié par rapport au fauchage manuel.

transport. Grâce aux remorques à essieu moteur (que Bucher avait fait breveter pour les tracteurs monoaxes dès 1947), la motofaucheuse a évolué pour devenir un tracteur monoaxe apte à travailler en pente. L’excellente capacité tout-terrain, alliée à une remarquable aptitude à franchir les côtes, des tracteurs monoaxes équipés de remorques à essieu moteur ont toujours suscité l’admiration. A mesure que les tracteurs monoaxes gagnaient en puissance, donc en poids, il devenait rapidement évident que seuls des hommes dotés de la force musculaire nécessaire pouvaient travailler dans les pentes. La filière était dans l’impasse et dut être abandonnée au début des années 1960 en faveur du transporter.

Chronique du machinisme agricole 1925

Fondée cette année-là, la so­ciété Rapid, à Zurich, lance sur le marché les motofaucheuses dirigées à la main.

L'association intervient pour la première fois auprès des autorités cantonales pour lutter contre l’imposition des tracteurs, taxés de 15 à 40 centimes par kilomètre parcouru. L’impôt s’élève à 500 francs dans le canton de Berne. Hans Hürlimann et Fritz Bührer lancent chacun la production de leurs tracteurs. 10

1926

1929

Le nom «Traktorverband», ou «Association de tracteurs» en français, apparaît pour la première fois.

L’Association suisse des propriétaires de tracteurs se mobilise sur le projet de la première «loi fédérale sur la circulation des véhicules automobiles et des cycles». Les sections intentent une action commune et obtiennent une réduction notable des taxes sur les tracteurs. L’association totalise 670 membres regroupés en 9 sections.

1930

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100 ans de Technique Agricole Suisse

L’hydrostat et la direction active A partir des années 1990, l’entraînement oléohydrostatique à variation continue et la direction active marquèrent l’apparition sur le marché d’une nouvelle génération de motofaucheuses. L’initiateur de cette tendance était Hans Jost, de Kirchberg (BE). Il a développé son prototype «Kolibri», conçu au milieu des années 1980, spécialement pour le fauchage des pentes extrêmes. La direction active permet de diriger la faucheuse facilement sur les terrains pentus, voire d’y faire un demi-tour complet. Grâce à son adhérence permanente au sol, l’entraînement hydrostatique assure par ailleurs une sécurité supplémentaire.

Jakob Fahrni aurait été fier Le faible poids des machines et le travail, peu meurtrier pour les insectes, comparé aux faucheuses rotatives, sont des avantages qui comptent. En outre, le choix est vaste. Pour une faible dépense énergétique, la motofaucheuse abat un travail énorme car les masses à déplacer sont sensiblement moins volumineuses que d’autres véhicules. Jakob Fahrni serait sans doute fier de voir son idée de faucheuse mue par un moteur à essence se perpétuer un siècle après son développement.

Sources: Rudolf Studer, «Motormäher, Einachstraktoren und Transporter», dans Führer durch die Landtechnische Entwicklungsschau, édité par le musée Agrotechnorama Tänikon, 1999; Max Bruggmann, 75 Jahre Rapid, 2001.

1932

Des démarches sont entreprises pour obtenir un remboursement des taxes douanières sur l’essence. Les pneus à basse pression se généralisent et le tracteur devient ainsi plus polyvalent.

La direction générale des douanes accorde le remboursement des redevances perçues sur le diesel, le pétrole et le white-spirit de 15 francs sur 100 kg. La première faucheuse suisse à roulements à billes est construite par Aebi à Berthoud (BE).

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Le succès de la motofaucheuse s’explique aussi par son poids relativement faible et sa construction monoaxe au centre de gravité bas, facilitant son utilisation en pente. Photo: Rapid

1933

1934

L’effectif de l’association atteint 1329 adhérents répartis dans 10 sections.

Les Ateliers de construction mécanique de Vevey commercialisent le premier tracteur suisse à moteur diesel. L’association coorganise avec la fondation Trieur la manifestation «Traktor-Konkurrenzen».

1936

11


100 ans de Technique Agricole Suisse

Un enjeu de 65 millions de francs! Le remboursement d’une partie des impôts sur les carburants utilisés dans l’agriculture et dans d’autres secteurs de l’économie se base sur un arrêté fédéral de 1962. Par la suite, celui-ci a été adapté à plusieurs reprises aux conditions du moment. Roman Engeler L’année 1924 a vu la création de l’Association suisse des propriétaires de tracteurs, qui visait notamment à défendre plus efficacement, et surtout d’une même voix, les intérêts de l’agriculture face aux services de la voirie, aux autorités et aux assurances. Le prélèvement d’impôts et de taxes en rapport avec l’utilisation des machines agricoles faisait déjà débat à cette époque. Le remboursement du droit de base sur l’essence et le diesel – à partir de 1996, on parle d’impôt sur les huiles minérales – a lui aussi été régulièrement remis en question. L’association a toujours été en première ligne dans ce dossier.

La suppression, un thème récurrent La suppression de ce remboursement est régulièrement remise sur le tapis, plus particulièrement lors de restrictions budgétaires de la Confédération. Voici les interventions les plus récentes: • En 1995, à l’occasion de l’examen parlementaire du budget, le Conseil fédéral et les commissions des finances pro-

posent de supprimer le remboursement. Le Conseil national et le Conseil des Etats rejettent toutefois cette proposition. • En mai 2018, c’est le Contrôle fédéral des finances qui remet en question le remboursement. Il juge son mécanisme dépassé, déplore le manque de coordination avec les paiements directs, et réclame un changement immédiat du système en vigueur. Le Conseil fédéral estime toutefois qu’il n’y a pas d’urgence. • En décembre 2018, Jürg Grossen soumet une motion en ce sens au Conseil national, arguant que ce remboursement créerait des incitations inopportunes, qu’il serait mauvais pour le climat et occasionnerait en outre des coûts supplémentaires pour l’ensemble de la société. La motion est rejetée par le Conseil national et donc abandonnée. • En 2022, le Conseil fédéral, dans le contexte des négociations en cours de l’accord de l’OMC sur le changement climatique, le commerce et la durabilité,

Le comité décide de publier la revue Der Traktor, soit Le tracteur, qui ne paraît alors qu'en allemand. Le service technique est réorganisé et dirigé par Hermann Beglinger. L’association décide de s’affilier à l’Union suisse des paysans. La cotisation se monte à 5 francs par membre, soit un forfait de 100 francs. En 1999, cette cotisation s’élève à 10 000 francs.

1938

12

charge le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) d’examiner la manière dont ce remboursement pourrait être le plus conforme possible à la politique climatique. Les solutions discutées sont une suppression générale ou des réductions. En décembre 2023, le Conseil fédéral décide de ne pas entreprendre de modification du système de remboursement.

Le montant de l’impôt et du remboursement L’impôt sur les huiles minérales est un impôt de consommation prélevé sur l’huile de pétrole, les autres huiles minérales, le gaz de pétrole et les produits résultant de leur transformation ainsi que sur les carburants. Ces derniers sont soumis en outre à une surtaxe sur les huiles minérales. L’impôt se monte actuellement à: • 76,82 centimes/l pour l’essence sans plomb (remboursement à l’heure actuelle de 59,24 centimes), • 79,57 centimes/l pour l’huile diesel (remboursement 60,05 centimes) et

1939

Harry Ferguson (collaborateur de Ford) construit le premier relevage hydraulique à trois points. Le tracteur devient ainsi LA machine universelle pour outils portés. 7.7 : l’association organise une conférence avec tous les constructeurs (à l'exception de Hürlimann), qui décide de ne plus produire dès 1940 que des tracteurs avec un «arrière» normalisé. Elle se mobilise pour une dérogation pour les tracteurs dans l'«Arrêté fédéral concernant le transport de personnes et de choses au moyen de véhicules automobiles». Le chef du service technique,Hermann Beglinger, occupe un poste à plein temps. L’association compte 3134 membres dans 11 sections. La «Station de recherches et de vulgarisation en machinisme», est créée. 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


100 ans de Technique Agricole Suisse

• 0,3 centime/l pour l’huile de chauffage extra-légère. En 2022, l’impôt sur les huiles minérales a constitué 7,6 % des recettes de la Confédération. Il a été en partie versé dans la Caisse fédérale, et affecté à des tâches liées à la circulation routière et au trafic aérien ainsi qu’aux fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération.

Le remboursement Certaines branches dont les véhicules n’utilisent que peu voire pas du tout l’infra­ structure financée par cet impôt, comme l’agriculture, la sylviculture ou la pêche, ont droit à un remboursement partiel de l’impôt sur les huiles minérales. En 2021, le remboursement à l’agriculture s’est élevé à quelque 65 millions de francs. Près de 40 000 exploitations en ont bénéficié après avoir présenté une demande, ce qui représente tout de même en moyenne 1638 francs pour chacune d’elles (environ

Un dossier récurrent: le remboursement de l’impôt sur les huiles minérales. Photo: R. Engeler

1,4 % de la valeur ajoutée brute d’une exploi­tation). A l’administration fédérale, 0,94 poste est nécessaire pour exécuter ce remboursement. Contrairement au nombre de branches et secteurs où le remboursement s’effectue sur la base de la consommation effective (système fondé sur la preuve), l’agriculture et la sylviculture recourent depuis 1962 à un modèle dit de la consommation selon les normes. Le remboursement n’est pas versé en fonction de la con­ sommation effective de carburant, mais d’après d’autres paramètres liés à l’exploitation et aux cultures pratiquées. Ce modè­le a permis de réduire les charges administratives par rapport au système fondé sur la preuve, tout en éliminant les risques de fraude. En outre, il ne crée aucune incitation en faveur de la consommation de carburant.

Pas une subvention Le terme de «subvention» était et est encore régulièrement utilisé dans le contexte de ce remboursement. Techni­que Agricole le relevait déjà en 1997: «L’opinion selon laquelle le remboursement de l’impôt sur les huiles minérales serait une subvention est hélas très répandue. Mais elle est aussi fausse que discriminatoire.» L’association s’est toujours opposée à la suppression de ce remboursement et continuera de le faire. Cela parce qu’il est justifié et qu’il n’incite en aucune manière à consommer inutilement du carburant.

Le service technique est fortement mis à contribution durant la guerre, notamment avec le passage des carburants liquides, rares, au gaz de bois effectué sur la plupart des tracteurs. Ernst Hürlimann invente la herse à moteur montée sur le côté du tracteur; en un passage, le champ est labouré et prêt pour le semis.

1940

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

1943

Les sections genevoise et vaudoise se retirent des débats en raison de divergences d’opinions.

Mot de bienvenue A l’époque de la création de l’Association suisse pour l'équipement technique de l’agriculture, Technique Agricole Suisse désormais, le pays Suisse comptait 240 000 exploiMartin Rufer, directeur de l'Union suisse des tations agricoles, paysans (USP) soit 5 fois plus qu’aujourd’hui. Environ 100 000 d’entre elles étaient d’une taille inférieure à trois hectares. Seules 3500 exploitations disposaient de plus de 30 hectares. En 100 ans, l’agriculture a connu une transformation phénoménale, possible avant tout grâce à la technique. Les machines ont de plus en plus souvent remplacé le rude travail manuel et la force musculaire des chevaux ou des vaches, permettant un énorme gain d’efficacité. Inversement, la main d’œuvre nécessaire n’a cessé de diminuer. L’évolution rapide de la technique s'est poursuivie jusqu’à nos jours. Notre branche est actuellement l’une de celles où robots, systèmes de guidage, applications et autres drones sont les plus répandus. Ces équipements facilitent le travail. Et ils permettent à une famille paysanne d’exploiter des surfaces plus étendues ou d’élever davantage de vaches laitières et d’autres animaux. Mais la technique amène aussi de nouveaux défis. D’une part, elle a un coût! Pour que les exploitations puissent effectuer des investissements aussi importants, il est indispensable qu’elles obtiennent des prix à la production qui couvrent leurs coûts. D’autre part, cette technique requiert de nouvelles compétences de la part des chefs d’exploitation. Alors qu’auparavant ceux-ci devaient avant tout maîtriser les pratiques culturales et les soins aux animaux, ils ont aujourd’hui besoin, en plus, de bonnes connaissances sur des questions techniques et électroniques. Gérer une ferme avec succès est une tâche très exigeante. Mais la vie est faite de changements. C’est pourquoi mieux vaut aller de l’avant que regarder en arrière. En ce sens, nous formulons à l’occasion de ce 100e anniversaire tous nos vœux de succès pour l’avenir. Nous nous réjouissons de poursuivre notre bonne collaboration au service d’une agriculture suisse viable, avec des exploitants motivés. 13


Fendt et John Deere mènent le classement des constructeurs qui ont immatriculé le plus de tracteurs en 2023. Deutz-Fahr et New Holland ont échangé leur place par rapport à l’année dernière. Photo: Roger Stirnimann

Stable, mais avec un classement modifié En jetant un coup d’œil sur le classement de 2023, on constate que 1854 tracteurs ont été immatriculés en Suisse. Ce nombre dépasse de 36 unités, soit 2 %, celui de l’année précédente, mais il reste en deçà du seuil des 2000 véhicules. Roman Engeler

Le constructeur Fendt reste en tête du classement par marque en 2023 avec 398 nouveaux tracteurs mis en circulation. Il affiche en outre une hausse de 70 unités par rapport à l’an précédent. John Deere occupe toujours la deuxième place avec 328 véhicules, soit 45 de plus qu’en 2022. Deutz-Fahr se hisse à la troisième place du classement avec 190 immatriculations. Malgré un recul de 6 exemplaires, cette marque dépasse New Holland qui essuie une perte de 60 unités pour un total de 156 engins écoulés. Massey Ferguson talonne New Holland, avec 147 unités (–10), suivi par Valtra (116, +4) et Steyr (91, +17). Claas (80, –35) rétrograde au huitième rang. Lindner (75, –5) et Lamborghini (1, –6) perdent chacun une place. Quant à JCB, il vend trois tracteurs en 2023 (–1 par rapport à 2022) mais remonte ainsi au classement.

Les modèles de prédilection On constate une certaine stabilité dans les préférences des acheteurs suisses. Le 14

tracteur Fendt «211 Vario» reste leur grand favori, avec 160 exemplaires vendus, dont 144 standard et 16 en variantes à voie étroite. Il précède son «grand frère», le «314 Vario» qui, avec 99 immatriculations, remonte d’une marche par rapport à 2022, où il occupait la troisième place. Le modèle John Deere «6120» le suit de près, avec 87 unités (deuxième place en 2022). Deux tracteurs Sepp Knüsel «SKE 40» fonctionnant à l’électricité figurent aussi dans ce classement.

Les résultats par catégories de puissance La classification des tracteurs immatriculés par catégories de puissance est illustrée par le graphique figurant à la page suivante. Les tracteurs de la catégorie de 61 à 80 chevaux ont progressé de quelques pourcents (+6,3 %), au contraire de la catégorie de 81 à 100 chevaux qui enregistre un léger recul (–14,8 %). Quant à la catégorie de 101 à 120 chevaux, elle reste

Classement par marque Marque

2023

2022

+/–

Fendt

398

328

+70

John Deere

328

283

+45

Deutz-Fahr

190

196

–6

New Holland

156

216

–60

Massey Ferguson

147

157

–10

Valtra

116

112

+4

Steyr

91

74

+17

Claas

80

115

–35

Lindner

75

80

–5

Hürlimann

67

65

+2

Case IH

66

57

+9

Kubota

38

48

–10

Same

37

30

+7

Landini

25

16

+9

Rigitrac

22

16

+6

Mc Cormick

13

12

+1

JCB

3

4

–1

Lamborghini

1

7

–6

Autres

1

2

–1

Total

1854

1818

+36

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Focus

stable à 31,5 % du total des immatriculations. Ces trois catégories occupent la fourchette de 61 à 120 chevaux et regroupent toujours plus de la moitié des tracteurs immatriculés en Suisse. Cependant, déjà un faible nombre de modèles peut faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. En additionnant la puissance des 1854 tracteurs immatriculés en Suisse en 2023, on obtient une «écurie» de 250 000 chevaux et, partant, une moyenne de 135 chevaux par tracteur.

Berne reste en tête du classement par canton Le canton de Berne conserve la part du gâteau la plus élevée sur le marché des tracteurs agricoles, avec 263 exemplaires nouvellement immatriculés et une part au marché de 14,2 %. Le canton de Berne distance ceux de Zurich (193 unités, 10,4 %) et de Vaud (174 unités, 9,4 %). Uri recense une seule immatriculation. Nidwald et la principauté du Liechtenstein ont chacun deux nouveaux exemplaires. Le calme a régné en 2023 au Service des automobiles de Bâle-Ville qui ne compte aucune immatriculation de tracteur. En considérant la statistique mensuelle, les immatriculations par mois varient de 105 en octobre à 222 en mars.

Conclusion Le marché suisse s’est un peu rétabli, mais semble vouloir rester en dessous du seuil de 2000 immatriculations. Fendt et John Deere caracolent en tête; la suite du classement réserve des surprises et des changements étonnants. Ces résultats se répercuteront-ils sur la distribution et sur la formation des prix? De quelle façon? Affaire à suivre!

Reform se taille la part du lion. Il est premier aux classements des transporters et des faucheuses à deux essieux immatriculés en Suisse. Photo: Reform

Transporters et faucheuses à deux essieux Le marché des transporters est en hausse de plus de 11 % en 2023, passant de 151 à 168 unités. Aebi avait affiché une progression remarquable en 2022, mais baisse de 9 unités cette année. Le constructeur suisse a cédé sa première place à Reform, qui, comme Lindner, a écoulé 14 exemplaires de plus. Reform devance ainsi Aebi et Lindner. Schiltrac a vendu 5 véhicules. Après le recul de 23 % en 2022, le marché des faucheuses à deux essieux est bien remonté. Il affiche 21 % de progression, qui se traduit par un total de 264 immatriculations (+47). Avec 27 unités de plus qu’en 2022, Reform prend la tête de cette catégorie aussi, devant Aebi, Antonio Carraro et Sauerburger. Cette dernière marque a vendu 4 unités de moins. BCS et Pasquali ferment la marche avec un nombre stable d’immatriculations.

Transporters Marque Reform Aebi Lindner Schiltrac Total

2023 65 55 43 5 168

2022 51 64 29 7 151

+/– +14 –9 +14 –2 +17

Faucheuses à deux essieux Marque 2023 2022 Reform 109 82 Aebi 98 92 Antonio Carraro 48 30 Sauerburger 6 10 BCS 2 2 Pasquali 1 1 Total 264 217

+/– +27 +6 +16 –4 0 0 +47

Statistique des immatriculations de tracteurs de 2017 à 2023 40 2017

Pourcentage des tracteurs immatriculés

35

2018 2019

30

2020 2021 2022

25

2023

20

15

10

5

0

<60

61-80

81-100

101-120

121-140

141-160

161-180

181-200

201-250

251-300

>300

Catégories de puissance

Les catégories de puissance de 61 à 120 chevaux rassemblent toujours plus de la moitié des tracteurs immatriculés.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

15


Marché | Interview

Ça fait «KliK» dans les chargeurs Dans le cadre de la loi sur le CO2 la fondation «KliK» soutient des projets d’activités en lien avec la protection du climat en Suisse. «Technique Agricole Suisse» a parlé du programme d’encouragement pour les chargeurs agricoles électriques avec Laura Schiff. Roman Engeler

Technique agricole Suisse: Qu’est-ce que veut dire «KliK», qu’est-ce qui se cache derrière ce terme? Laura Schiff: «KliK» est l’abréviation de la fondation «Klimaschutz und CO2 -Kompensation», soit «Fondation pour la protection du climat et la compensation de CO2». Cette fondation a été créée en 2012 dans le cadre de la loi sur le CO2 par l’Union pétrolière, devenue aujourd’hui Avenergy. Sa mission était de mettre en œuvre le mécanisme de compensation défini dans la loi sur le CO2. Pour l’année 2024 par exemple, le coefficient de compensation est de 23 %, c’est-à-dire que 23 % des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports doivent être compensés par les importateurs de carburant. Quels sont exactement vos buts? Comme je l’ai dit, nous sommes chargés de la mise en œuvre du mécanisme de compensation, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs climatiques de la Suisse en finançant des projets ou des mesures visant à une diminution du CO2, en Suisse et à l’étranger.

Pour Laura Schiff, de la fondation «KliK», l’acquisition d’un chargeur de ferme électrique fait beaucoup de sens sur le long terme si on intègre les facteurs non-monétaires, au-delà des aspects purement économiques. Photos: Roman Engeler

Quelle est la raison sociale de KliK? KliK est une fondation privée. Comme elle est basée sur la loi sur le CO2, nous travaillons directement avec l’OFEV, l’Office fé­ déral de l’environnement. L’OFEV et l’OFEN, l’Office fédéral de l’énergie, dirigent conjointement le secrétariat «Compensation», avec lequel nous entretenons des échanges très étroits. Le secrétariat «Compensation» doit donner son assentiment à tous les programmes que nous menons.

Vous avez mentionné que KliK est aussi active à l’étranger. De quelle manière précisément? L’accord de Paris sur le climat de 2022 ouvre la voie à la mise en œuvre de mesures de compensation à l’étranger également. Depuis 2022, nous sommes aussi actifs hors de nos frontières, car les possibilités de compensation en Suisse s’épuisent lentement. Nous réalisons des projets dans des pays avec lesquels la Suisse a conclu un accord bilatéral sur le climat. Il y a aujourd’hui 13 pays dans ce cas.

Vous ne traitez que du CO 2 ou vous occupez-vous aussi d’autres émissions néfastes pour le climat? Le CO2 est au coeur de notre activité, mais nous prenons en principe tous les gaz à effet de serre en considération. Il y a par exemple, dans l’agriculture, un pro16

gramme pour minimiser les émissions de protoxyde d’azote, ou «gaz hilarant», provenant de la fertilisation azotée et des installations de biogaz.

Dans quels domaines KliK est-elle active avec des programmes de soutien? Ces domaines sont au nombre de quatre: les transports, les bâtiments, les entreprises et l’agriculture. Dans le domaine

des transports, nous soutenons entre autres des biocarburants ou des bus électriques. Pour les entreprises, nous avons par exemple les programmes de production de froid respectueuse du climat ou ceux de réductions de protoxyde d’azote et de méthane. Du côté des bâtiments, ce sont des réseaux de chaleur ou le chauffage avec des énergies renouvelables. En agriculture, en plus de la réduction des émissions de protoxyde d’azote, il s’agit de programmes de promotion des installations de biogaz ou des chargeurs électriques. Avant d’aborder l’agriculture en détail: d’où viennent les fonds de soutien? Nos programmes de soutien sont financés par la majoration de compensation prévue par la loi sur le CO2. Elle est de cinq centimes par litre de carburant. Quels programmes concrets soutenez vous dans le secteur agricole? 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Interview | Marché

Il s’agit pour l’heure de chargeurs de ferme électriques et d’installations de biogaz. Nous avons aussi un programme de soutien pour des formes spéciales d’engrais qui libèrent moins de gaz hilarant lors de la transformation de l’azote dans le sol et, enfin, un programme pour le chauffage de serres respectueux de l’environnement. Voici un peu moins de deux ans, vous lanciez le programme de promotion des chargeurs de ferme électriques. Pourquoi donc les chargeurs? L’impulsion est venue du secteur du génie civil où l’exécution de chantiers avec le moins d’émissions possible est un sujet de plus en plus présent. Nous avons donc réalisé une étude de faisabilité pour savoir quelles machines offraient le potentiel le plus élevé. Cette étude a montré qu’il se trouvait dans les excavatrices, les chargeurs et les dumpers. C’est ainsi que les chargeurs à usage agricole se sont retrouvés dans notre programme. Comment se présentent concrètement ces mesures de soutien aux chargeurs agricoles électriques? Nous subventionnons l’achat de machines neuves ou d’occasion. Chez KliK, la hauteur du soutien dépend toujours du volume de CO2 épargné. A l’heure actuelle, la contribution s’élève à 200 francs par tonne de CO2. C’est, globalement, le taux maximal que nous payons en Suisse. A combien s’élèvent les autres contributions? Pour d’autres programmes, nous nous situons entre 100 et 150 francs. Le niveau

de contribution élevé pour les chargeurs à usage agricole s’explique par le fait que les coûts d’investissements pour de tels engins sont considérables. De prime abord, une tonne de CO 2 est une notion assez insaisissable. Comment la réduction est-elle calculée? C’est vrai. Notre site internet klik.ch comprend un calculateur de contribution qui permet de quantifier cette économie en s’appuyant sur des facteurs comme le poids en service de l’engin, le nombre d’heures de service annuel et la puissance du moteur. Ce sont les trois facteurs déterminant les économies réalisées par rapport à une motorisation diesel, et qui permettent de calculer la contribution. Elle est ensuite extrapolée sur cinq ans, et versée sous forme de préfinancement lors de l’acquisition. Sur la base des informations transmises, le participant au programme doit fournir un rapport annuel sur l’état du compteur de la machine. Un contrôle ultérieur a donc lieu? Oui, mais ce n’est guère compliqué. Nous demandons une fois par an une photo du compteur. KliK soutient les réductions de CO 2 . Mais qu’advient-il si on effectue avec un chargeur électrique une opération qui se faisait auparavant à la main? Pour participer au programme, il n’est pas nécessaire de remplacer un véhicule à moteur à combustion. Nous encourageons de toute manière l’achat de machines électriques.

Laura Schiff Laura Schiff a étudié la politique et les sciences économiques. Avant la fondation KliK, elle a notamment travaillé comme conseillère au ministère allemand des transports à Berlin. Depuis un an et demi, elle est en charge des programmes pour les machines de chantier, les chargeurs agricoles, ainsi que pour la production de froid respectueuse du climat et les moyens de transport à hydrogène.

Quand faut-il introduire une demande de subvention: avant ou après l’achat d’un chargeur électrique? La demande doit nous parvenir avant la commande. Une fois la demande examinée en détail, nous envoyons le contrat stipulant que nous payons ces 200 francs par tonne de CO2 épargnée et que le participant s’engage à nous fournir le relevé annuel du compteur. Lors de la mise en service, un certain nombre de données doivent nous être fournies, entre autres une photo du compteur avec le nombre d’heures. Nous exigeons aussi le numéro de série du véhicule pour nous assurer qu’il n’y a pas de double subvention. La contribution pour cinq ans d’utilisation du chargeur électrique est donc versée en une fois? Oui, on reçoit cette aide à l’investissement, ce préfinancement donc, à la mise en service, actuellement jusqu’à la fin de 2024. Subsidiairement, nous versons une contribution au fonctionnement, une fois payé le soutien à l’investissement. Que se passe-t-il si le relevé du compteur n’est pas rapporté? Le cas ne s’est pas encore présenté. En principe, nous pouvons exiger le remboursement des montants si les conditions de participation ne sont pas ou plus remplies. Il y a aussi une clause stipulant que si les heures de service annuelles s’écartent de plus de 20 % de la valeur indiquée au départ, nous avons le droit de demander le remboursement d’une partie des aides. Il n’y a donc aucun avantage à attendre de fausses déclarations.

«Nos programmes de soutien sont financés par la majoration de compensation sur les carburants inscrite dans la loi sur le CO2», explique Laura Schiff à Technique Agricole Suisse.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Les chargeurs électriques sont beaucoup plus chers que les engins à moteur thermique. A votre avis, un tel achat vaut-il la peine d’un point de vue strictement économique? 17


Marché | Interview

Comment devez-vous rendre compte à l’OFEV de l’usage des soutiens? Nous livrons un rapport sur les projets que nous soutenons et sur le fait qu’ils ont rempli l’ensemble des critères. Nous annonçons la quantité de CO2 épargnée. Ces informations sont vérifiées par un organe de contôle externe, ce qui sert finalement de base à l’émission par l’OFEV des certificats de réduction d’émissions. Vis-à-vis du conseil de fondation, nous fournissons un rapport indiquant les programmes financés par la majoration de compensation et les réductions d’émissions obtenues.

«Notre calculateur de contribution sur klik.ch permet d’évaluer rapidement et aisément la subvention pour un chargeur de ferme électrique», insiste Laura Schiff.

Je ne peux pas nier les surcoûts d’un chargeur électrique par rapport à un modèle conventionnel. On sait qu’ils sont considérables. Si l’on se réfère au seul mon d’acquisition, l’investissement n’en vaut pas la chandelle. En mettant au point le programme, nous avons pris en compte la durée d’utilisation et de vie totale d’un chargeur électrique; la situation est alors déjà un peu différente. Les coûts d’exploitation et d’entretien sont bien inférieurs. Si l’on tire le courant de sa propre installation photovoltaïque, ces coûts sont encore plus bas. Et si l’on intègre encore le soutien que nous versons, la différence s’amenuise encore, sans disparaître complètement. Selon vous, d’autres facteurs militentt-ils en faveur du chargeur électrique? Bien sûr, à commencer par la diminution du bruit et l’absence de gaz d’échappe-

ment dans des étables et des serres où l’aération n’est souvent pas très bonne. Combien de gens ont déjà eu le «déklik», plus précisément combien d’exploitations ont déjà participé au programme de chargeurs électriques? Le programme englobe les secteurs du génie civil et de l’agriculture. Comme nous l’avons déjà dit, il court depuis 2022. A l’heure qu’il est, nous avons accepté 180 machines dans le programme, dont environ un tiers sont utilisées dans l’agriculture. Quatre-vingts véhicules ont déjà été mis en service. Quels montants avez-vous pu attribuer dans le cadre de ce programme? Pour soutenir l’investissement dans ces 80 véhicules, un montant global de 200 000 francs a été attribué.

Est-il envisageable que vous étendiez ce programme pour les chargeurs à d’autres véhicules électriques utilisés dans l’agriculture? Nous sommes en principe toujours en contact avec les acteurs concernés pour voir dans quels secteurs restent des domaines où nous pourrions nous impliquer. A l’heure actuelle, dans le secteur des tracteurs, il n’y a encore que peu ou pas de modèles et le potentiel d’économie estimé reste très faible. Les monoaxes ont aussi été passés à la loupe. Il existe une étude de faisabilité d’AgroCleanTech dont le résultat, pour l’année 2022, montre que le potentiel d’économie pour ce secteur est encore restreint lui aussi. Mais nous vérifions régulièrement ces données et il est tout à fait envisageable que nous étendions cet «E-Programme» à d’autres machines lorsque la situation du marché s’y prêtera. En fin de compte, tout dépend aussi du montant de la majoration de compensation prélevée par litre de carburant et des moyens financiers dont nous disposons pour nos programmes.

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Interview | Marché

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Les besoins nutritifs des plantes et des cultures sont couverts par les fertilisants libérés par la matière organique et les résidus de récolte, ainsi que par les engrais. Une partie de ces derniers sont des engrais de ferme. Pratiquer une fumure ciblée tout en réduisant les émissions pose des exigences élevées à l’exploitant.

Ruedi Hunger

Photo: Ruedi Hunger

Pratiquer une fumure ciblée et ­réduire les émissions


LES ENGRAIS DE FERME

Les plantes prélèvent les éléments nutritifs dans la terre. Une certaine quantité de ces substances est ainsi retirée du sol et quitte l’exploitation agricole sous forme de produits végétaux et animaux. C’est tout simple, n’est-ce pas? En fait non, sinon il n’y aurait pas autant de discussions et d’articles consacrés aux engrais et à leur utilisation.

La fumure La fumure englobe tous les apports d’éléments nutritifs indispensables aux plantes. Il s’ensuit que les engrais de ferme, à l’instar des engrais minéraux et recyclés, des dépôts atmosphériques et de la fixation biologique de l’azote, font partie intégrante de la fumure, bien que leurs voies d’apport soient différentes. La fumure est depuis des années un sujet sensible. Pourtant, il ne s’agit que de remplacer les substances retirées du sol. Mais comme bien souvent, «trop de cuisiniers gâtent la sauce». Ainsi, des spécialistes autoproclamés dispensent régulièrement des conseils à l’agriculture et croient qu’il est possible de se passer de la fumure.

Les engrais de ferme sont à stocker Le fumier et le lisier sont produits tous les jours. Les plantes, en revanche, ne sont fertilisées que pendant la période de végétation, et les périodes d’épandage sont limitées par les besoins nutritifs et le stade de développement des cultures ainsi que par les conditions locales, le climat et la saison. Ces restrictions ont pour conséquence que les engrais de ferme

La loi des facteurs limitants de Liebig constitue une base importante pour la fumure. Photo: ldd

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Aujourd’hui, chaque exploitant est conscient que les engrais de ferme sont des matières premières précieuses pour la production végétale. Photo: USP

doivent être stockés au moins quatre mois en région de plaine, et six mois et demi en zone de montagne IV. Or l’entreposage, de même que l’épandage qui suit (répartition sur les parcelles), entraînent de nouveaux problèmes.

Le fumier en tas élevés... Les engrais de ferme solides, autrement dit le fumier, devraient être stockés au sec, donc sous une couverture ou un toit, sur une surface imperméable. Pour récupérer les effluents (eau de pluie, jus de fumier), les fumières doivent disposer d’un système d’évacuation des liquides vers une fosse à lisier ou vers une fosse sans écoulement. Afin de limiter les émissions, il convient de privilégier un entreposage compact sur une petite surface. Une hauteur de tas élevée et une aire réduite par rapport au volume à stocker ont des effets positifs. Attention: le tas ne doit pas dépasser de plus d’un mètre la bordure construite, avec un angle de pente en direction de celle-ci de 45 degrés. Dans la mesure du possible, la phase solide issue de la séparation du lisier devrait être recouverte lors du stockage, pour éviter que l’ammonium qu’elle contient (à 75 % sous forme d’ammoniac) ne soit libéré. Sinon, la phase solide peut aussi être pressée en balles rondes et enrubannée.

... le lisier bien recouvert Lors des processus de transformation anaérobie dans la fosse à lisier, du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH 4) se forment à partir de la décomposition de matière organique. En outre, du protoxyde d’azote (N 2O) peut apparaître dans les couches flottantes sèches. L’émission d’ammoniac (NH3) a lieu à l’interface entre l’air et le lisier (silo non couvert!). Le niveau des émissions de méthane est notamment déterminé par la température de stockage. Celle-ci influence la vitesse des processus de transformation biologique. A présent, fermer le couvercle et surveiller! Depuis le 1er janvier 2022, la couverture des réservoirs à lisier est obligatoire, car ces composés azotés ne doivent pas parvenir dans l’air.

Façons de limiter les émissions Ces vingt dernières années, outre le problème des émanations, l’accent a été mis sur les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre ainsi que sur les effets des engrais de ferme sur le sol et les plantes. Des méthodes de traitement du lisier et du fumier ont été développées pour tenter de diminuer les inconvénients des engrais de ferme. • Traitement du lisier Le lisier contient toujours des microorganismes. La question est de connaître leur 21


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gumes. L’autre partie aboutit dans l’environnement. Le rapport entre les intrants et les extrants azotés donne une indication sur l’efficience de l’azote. Celle-ci est naturellement nettement plus élevée en production végétale qu’en production animale.

L’azote n’est pas mauvais en soi

Le monde à l’envers: l’azote est indispensable à l’alimentation mais, sous forme d’ammoniac, il est aussi le principal responsable d’émissions. Photo: Ruedi Hunger

nombre et leur nature. S’agit-il de bactéries qui favorisent plutôt la pourriture ou plutôt la fermentation? Les «bonnes» bactéries (fermentatrices) ont besoin de beaucoup de composés du carbone et de peu de composés azotés, autrement dit d’un rapport C/N élevé (+/- 30/1). Parmi les additifs les plus connus utilisés pour le traitement direct ou indirect du lisier figurent le charbon végétal, le Biolit, les microorganismes efficaces (EM), des ferments (petit lait, jus de choucroute), la poudre de roche, la zéolite, le thé de foin, le thé de compost et l’oxygène. • Traitement du fumier Si l’effet bénéfique du lisier sur la teneur en matière organique du sol reste marginal, le fumier, en revanche, fournit une précieuse contribution à la formation d’humus. Il est d’autant plus efficace qu’il est bien préparé. Deux méthodes de traitement sont utilisées: • le compost de fumier CM (carbonisation microbienne): jamais ou peu retourné, au moins 12 semaines de compostage, température de 50 degrés; • le compost de fumier CMC (controlled microbial composting): souvent retourné avec un retourneur d’andain, mesures du CO2, composté pendant au moins 8 semaines.

L’azote est indispensable... … mais, sous forme d’ammoniac, il est le principal responsable des émissions impu22

tables à l’agriculture. Selon le rapport de la HAFL Emissions d’ammoniac agricoles en Suisse de 1990 à 2020, les émissions agricoles ont diminué de 23 % entre 1990 et 2020, mais restent à un niveau élevé de 41,3 kt NH3 -N/a (53,3 kt NH3 -N/a en 1990).

« Le lisier n’est pas un produit

naturel malgré l’idée que l’on s’en fait généralement. Dans la nature, l’urine et les excréments ne sont jamais mélangés et stockés en conditions anoxiques.

»

Les composés azotés présents dans les protéines sont indispensables à l’alimentation humaine et animale. Sous ses formes solubles, l’azote détermine dans une large mesure les rendements pouvant être atteints. Cependant, aussi utile soit-il, il peut également être nuisible lorsqu’il est libéré dans l’environnement sous forme d’ammoniac, de protoxyde d’azote (gaz hilarant) ou de nitrate. Une grande partie de l’azote utilisé en agriculture se retrouve dans les denrées alimentaires, par exemple sous forme de protéines dans la viande, les œufs, les produits laitiers, mais aussi dans les céréales et les lé-

Une observation superficielle pourrait amener à considérer l’azote comme une substance exclusivement nocive. Ce n’est évidemment pas le cas. L’azote est un constituant essentiel des protéines (16 % N) et entre dans la composition de la chlorophylle. Il participe à la formation des enzymes, des hormones et des vitamines, tout en étant un composant de l’acide nucléique. Bref, l’azote est la source de tous les organismes vivants. L’azote n’est pas intrinsèquement nocif, mais la façon dont on s’en sert peut poser problème. Entre les excrétions animales et l’assimilation par les racines des plantes, l’azote est en effet susceptible de s’échapper du cycle. Pour contrer ce phénomène, nous devons comprendre quelle est la meilleure manière de gérer l’azote (sous ses différentes formes). L’ammoniac se forme principalement lorsque l’urine et les excréments des animaux d’élevage se mélangent, ce qui se produit presque toujours dans les étables. C’est la raison pour laquelle on veille, dans les nouvelles constructions, à séparer l’urine des excréments ou à éviter qu’ils se mélangent, ce qui n’est pas une mince affaire. L’augmentation du pH du lisier a une grande influence sur le dégazage, car elle a pour effet de décaler l’équilibre chimique entre l’ammonium et l’ammoniac. L’azote ammoniacal du lisier est par ailleurs concentré par le séchage sur les débris végétaux. Les deux phénomènes peuvent être atténués ou empêchés par un contact rapide avec le sol, car celui-ci agit comme un tampon contre l’augmentation du pH et lie l’ammonium. En revanche, lorsque le lisier sèche sur les feuilles ou les résidus de récolte, une grande partie de l’azote ammoniacal se volatilise.

Sous quelles formes les pertes d’azote se produisent-t-elles? • Ammoniac L’ammoniac (NH3) est un composé chimique à base d’azote et d’hydrogène. Pour réduire les pertes en NH3, il importe de veiller à une répartition la plus régulière possible. D’autres mesures, comme 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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la dilution du lisier, son incorporation dans les terres ouvertes ou son infiltration rapide dans le sol des prairies, permettent aussi de réduire ces pertes. Une fois libéré dans l’atmosphère, le NH3 est précipité sous forme de poussières et de pluie, fertilisant les écosystèmes naturellement pauvres en éléments nutritifs (forêts, prairies maigres, marais). • Protoxyde d’azote Le protoxyde d’azote ou gaz hilarant (N 2O) est un gaz incolore nocif pour le climat du groupe des oxydes d’azote. L’épandage de lisier sur des sols saturés d’eau favorise les émissions de protoxyde d’azote. Ce dernier est considéré (selon les sources) de 265 à 300 fois plus nuisible au climat que le dioxyde de carbone (CO2). Entre 1990 et 2020, les émissions de protoxyde d’azote d’origine agricole ont diminué de 17 %, dans leur plus large part avant 2000. Il est bien connu que ce gaz se forme aussi dans les sols compactés, d’où il pollue l’environnement. Les deux tiers environ des émissions indirectes de protoxyde d’azote induites par

les apports d’azote dans les écosystèmes sont imputables à l’agriculture. • Nitrate Les nitrates (NO3) sont une forme intermédiaire entre l’azote et les protéines. Les pertes de nitrates peuvent être réduites par le système de la «jachère verte», c’est-àdire en évitant de laisser les terres en friche grâce à des cultures dérobées. De manière générale, on a tout avantage à pratiquer une fertilisation adaptée aux besoins.

mandaté la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) pour réaliser un rapport sur la «séparation du lisier et son impact sur les émissions d’ammoniac». Les auteurs de l’étude ont constaté qu’après la séparation, le surplus d’émission dû à l’absence de couche flottante était au moins partiellement compensé par le brassage moins fréquent du réservoir de lisier liquide. Ils ont conclu que la séparation du lisier telle qu’elle est pratiquée en Suisse ne contri-

La séparation du lisier La séparation consiste à dissocier les parties solides et liquides du lisier. Elle est utile pour la gestion du lisier, car l’épandage de la fraction liquide induit une infiltration accélérée dans les sols prêts à l’absorber. Les émissions peuvent ainsi être abaissées, et cela également grâce à la faible teneur en matière sèche. Cependant, une amélioration réelle ne pourra être observée que si la phase solide du lisier est rapidement incorporée sur les terres ouvertes, à l’instar du fumier. L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a

Attention! • Les microorganismes présents dans le lisier ne supportent pas les tarisseurs. Le lait contenant des antibiotiques a des effets désastreux sur le lisier. • L’eau de lavage des ustensiles à lait est à déverser si possible sous forme mélangée (acide/alcaline) dans le lisier. • Les eaux ménagères usées compliquent aussi le traitement du lisier (résidus de médicaments).

Au cours des dernières années, les exploitations agricoles ont investi des milliers de francs dans les matériels d’épandage de lisier. Photo: Samson

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buait pas notablement à réduire les émissions d’ammoniac. En l’état des connaissances au moment de la parution (2015), il ne fallait pas non plus s’attendre à un surplus significatif des émissions.

Contribution aux émissions liées à la production animale en 2020 3%

10%

Approvisionnement en engrais minéraux La Suisse – et donc son agriculture – est dépendante des importations d’azote. Pour garantir l’approvisionnement en engrais azotés, près d’un tiers de la quantité utilisée pour une période de végétation est stockée en Suisse dans des réserves obligatoires, ce qui correspond à quelque 17 000 tonnes d’azote pur. Depuis l’automne 2021, les quantités d’engrais minéraux azotés disponibles étaient limitées à l’international en raison de ruptures de la chaîne d’approvisionnement (coronavirus, prix élevés de l’énergie, guerre en Ukraine, étiage du Rhin). Pour pallier cette situation, le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) avait partiellement libéré les réserves obligatoires le 15 janvier 2022. Par la suite, quelque 400 tonnes ont été puisées dans ces stocks. Le DEFR a abrogé l’ordonnance sur la libération des réserves obligatoires d’engrais le 1er juillet 2023, car l’approvisionnement de la Suisse en engrais minéraux azotés pouvait à nouveau être assuré par la voie normale.

La valeur des engrais de ferme Cette situation a soudain montré combien l’agriculture suisse dépendait de

Pâturage Stabul./extérieur

36%

Stockage de lisier

34%

Stockage de fumier Epandage de lisier Epandage de fumier

6%

11%

Source: Emissions d’ammoniac agricoles en Suisse de 1990 à 2020, publié par la HAFL

l’étranger en cas de problèmes d’approvisionnement en engrais, azotés en particulier. D’un autre côté, les exploitations pratiquant l’élevage produisent elles-mêmes quotidiennement des engrais de ferme qui contiennent les fertilisants nécessaires à la croissance des plantes. Si les problèmes d’approvisionnement en azote ont fait grimper les prix des engrais du commerce, ils ont aussi contribué à revaloriser les engrais de ferme. Chaque exploitant a pris conscience de leur valeur pour l’approvisionnement en fertilisants de l’exploitation. Les engrais de ferme ne sont pas des déchets, mais au contraire une matière première précieuse pour la production végétale. C’est pourquoi les

exploitants ont tout intérêt à les utiliser de manière ciblée et sans pertes.

Conclusion Pratiquer une fumure ciblée tout en réduisant les émissions est une tâche complexe, qui pose des exigences élevées à l’exploitant. Outre les matériels d’épandage permettant de réduire les émissions, divers principes de base doivent être respectés lors de l’utilisation du lisier. Ce n’est qu’ainsi que cette problématique pourra être maîtrisée. Si l’on ne parvient pas à développer une approche globale de limitation des émissions dans l’agriculture, il faut s’attendre à un renforcement de la législation.

On oublie souvent que l’épandage de fumier entraîne également des pertes à hauteur de 10 % des émissions totales générées par l’élevage. Photo: Bergmann

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LES ENGRAIS DE FERME

Plusieurs constructeurs ont amélioré ou optimisé l’adaptation au sol de leurs rampes d’épandage à patins. Photo: Ruedi Hunger

Vraies innovations ou gadgets de marketing? A côté des équipements qui ont fait leurs preuves, les salons présentent des nouveautés. L’Agritechnica 2023 n’a pas dérogé à la règle. Dans le domaine des engrais de ferme notamment, d’innombrables innovations mineures ou majeures y ont été dévoilées. Ruedi Hunger

Face à une innovation, la question est de savoir s’il s’agit d’une vraie nouveauté ou simplement de la correction nécessaire de quelques détails. Il n’est en effet pas rare de rencontrer des «innovations» qui ne sont en réalité que des instruments de commercialisation. Quoi qu’il en soit, voici un choix de nouveautés, dont certaines ont été primées aux «Agritechnica 2023 Innovation Awards». A vous de décider s’il s’agit d’authentiques innovations ou de simples gadgets. 26

Médaillé d’argent à l’Agritechnica Dans le secteur de la fertilisation, seul l’«ECO-­Duo Vario» de Zunhammer, conçu pour la fumure modulée, a décroché une médaille d’argent à l’Agritechnica. La modulation de l’application de lisier est difficile à mettre en œuvre avec une rampe d’épandage de grande largeur. L’«ECO-­ Duo Vario» facilite l’épandage, séparément et sur une moitié à la fois. Dans ce but, les deux demi-rampes d’épandage sont alimentées en lisier indépendam-

ment, avec un débit contrôlé. Lorsque la coupure de tronçons est activée, la largeur de distribution est donc réduite de moitié. Un épandage précis est ainsi possible même sur une grande largeur de travail. En d’autres termes: une largeur de 30 mètres correspond à deux tronçons de 15 mètres. Le dispositif se compose de deux pompes refoulantes à débit contrôlé, pilotées par l’intermédiaire d’Isobus. Il nécessite deux conduites sous pression séparées, réalisées en profitant des deux longe2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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rons du châssis du véhicule. On obtient ainsi deux flux, régulés séparément, pour les demi-rampes gauche et droite. La coupure du débit dans les différents tronçons ou la réduction unilatérale du flux de fertilisants n’affecte en rien le débit d’épandage dans l’autre moitié de la rampe.

Là où les citernes ne peuvent pas aller plus loin… Incontestablement, depuis des années, les matériels d’épandage de lisier – surtout les dimensions des citernes – n’évoluent pas dans le sens d’un allègement. Le volume et le poids des citernes, même à vide, s’éloignent souvent des valeurs préconisées pour préserver les sols. Il n’est donc guère surprenant de voir notamment des entrepreneurs de travaux agricoles stationner leurs citernes de transport remplies à ras bord en bordure de champ.

… les systèmes d’épandage sans tonne prennent le relais Compte tenu des dimensions des citernes à lisier, il est compréhensible de voir des constructeurs allemands et danois se rabattre sur d’autres systèmes d’épandage. C’est le cas du Danois Agrometer, spécialiste d’épandage de lisier, qui fabrique entre autres des dévidoirs pour tuyaux d’épandage à l’intention des grandes exploitations et des agro-entreprises. Pendant l’épandage sans tonne, le tuyau est alternativement déroulé et réenroulé sur le dévidoir, sans traîner sur le sol comme avec les équipements d’épandage sans tonne classiques. La rampe d’épandage atteint une largeur allant jusqu’à 18 mètres et pèse quatre tonnes et demie. Le dévidoir possède une capacité d’enroulement de 575 m (Ø 125 mm), ou 625 mètres de tuyaux (Ø 114 mm). Equipé d’essieux tandems, l’appareil atteint un total de 14 900 kg (sans compter le lisier!). Cette solution est loin de diminuer la pression au sol et ne mérite pas l’attribut «durable».

Le système d’attelage de Bomech Bomech est un équipementier connu de tous les constructeurs de citernes à lisier. L’entreprise néerlandaise construit des rampes à patins, utilisables également pour les systèmes d’épandage de lisier sans tonne. Dans ce but, Bomech a conçu un système d’attelage, grâce auquel l’enfouisseur à patins peut être transféré de la citerne au système d’attelage (sur le tracteur). Des largeurs de travail de 6 à Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Le même nombre de tuyaux de sortie accompagné du double de patins constitue une nouvelle tendance. Photo: Vogelsang

10,5 mètres sont ainsi utilisables en association avec l’épandage par tuyaux. Depuis peu, des enfouisseurs à patins d’une largeur de 15 ou 18 mètres sont également utilisables en association avec l’épandage sans tonne.

réaliser ainsi un mélange exhaustif des couches. Son changement de position ne nécessite ni retrait ni reconnexion de l’arbre à cardan et l’opérateur n’a pas besoin de descendre du tracteur pour faire pivoter l’arbre.

Meilleur suivi du terrain

Un agitateur à pales pour la préfosse

Le groupe danois Samson a présenté à l’Agritechnica une nouvelle gamme de rampes d’épandage de lisier à patins. Samson affirme avoir optimisé l’adaptation des patins au profil du sol, surtout sur terrain vallonné. Un équipement complémentaire, dénommé «Active Contour System», libère les ailes de la rampe pour lui permettre de s’adapter librement aux irrégularités du champ. Par ailleurs les patins de Samson possèdent un indicateur d’usure à l’intention de l’utilisateur, qui peut ainsi choisir le meilleur moment pour changer la pièce d’usure centrale. En agissant sur la forme de la buse, Samson a réussi à améliorer le débit de lisier.

Dans les centrales à biogaz, le brassage optimal du contenu du digesteur est essentiel. Les conseillers Green Energy Biogas du bureau d’études Max Zintl GmbH préconisent un agitateur à pales de la gamme «Green Energy». Selon le constructeur, cet agitateur tourne à un régime constant de 15,5 tr/min. De ce fait, le contenu du digesteur est continuellement remué dans le sens radial. Pour assurer aussi un brassage vertical, les pales sont réglées de sorte que la pale inférieure pousse le contenu vers le haut et la pale supérieure vers le bas. Le moteur électrique possède une puissance de 11 kW.

Lisier bien brassé est à moitié épandu

Un injecteur venu des Pays-Bas

Le brassage du lisier n’est pas toujours rapide et peut être problématique. Fliegl essaie de résoudre le problème avec son dernier brasseur «TurboJock 3500×2». Selon ses informations, le mixeur fonctionne dans une position quelconque et peut s’utiliser même dans un réservoir de stockage fermé. Le constructeur indique que les éventuelles couches flottantes sont détruites efficacement. L’arbre de brassage peut être tourné en position verticale, pour diriger le flux vers le bas et

Veenhuis Machines, un constructeur d’équipements d’épandage de lisier situé aux Pays-Bas, a présenté à l’Agritechnica de novembre dernier son injecteur de dernière génération, le «Fullject X-line». Il se distingue par une plus grande largeur de travail et une garde au sol minimale de 35 cm. La hauteur de transport maximale de 4 m permet des déplacements sur route conformes à la réglementation. Veenhuis met en avant une fixation originale des éléments, conçue pour un entre27


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le prototype, ou l’option «DoubleFlow», sera disponible à partir de mai pour équiper les rampes à patins «UniSpread» et «BlackBird». Une autre option d’équipement de Vogelsang sera proposée au cours du deuxième semestre 2024: un éclairage de chantier complet pour toutes les rampes d’épandage.

Des vannes pneumatiques

Les injecteurs ont également évolué. Ils se distinguent maintenant par une plus grande largeur de travail et une garde au sol minimale. Photo: Veenhuis

tien facile. Le «Fullject X-line» a été conçu en vue d’une utilisation sur prairies et sur terres cultivées.

Plus de patins, moins de résidus Touchons du bois! Lorsqu’on décide de réduire l’interligne ou de doubler le nombre de patins, la place manque sur de nombreuses rampes d’épandage. Le

double patin, nommé «DoubleFlow», permet à Vogelsang de doubler les lieux de dépôts par rapport au nombre de flexibles de sortie. Autrement dit, l’interligne de 25 cm est divisé en deux moitiés de 12,5 cm, en supposant un nombre de flexibles de sortie inchangé. L’objectif est de réduire la taille des résidus indésirables sur les prairies. Selon Vogelsang,

Une vanne pneumatique pour accélérer et simplifier l’interruption du flux de lisier: il existe déjà des vannes de ce type pour la coupure, la régulation et le dosage du lisier. Commandées par un contrôleur Isobus, elles servent principalement à interrompre le flux dans un certain nombre de tuyaux et fonctionnent par gonflage d’un ballon interne ou d’un élément similaire. Les vannes pneumatiques «Flusto» de Zunhammer innovent par leur conception et assurent une coupure rapide et simple du flux de lisier se dirigeant vers les sorties. En position ouverte, elles ne perturbent en rien le flux de lisier. Contrairement aux vannes traditionnelles, elles ne contiennent aucun composant susceptible de gêner le flux. A la place, Flusto permet la compression pneumatique d’un tuyau de lisier élastique de couleur noire par injection d’air comprimé dans le boîtier transparent des vannes. Grâce à leur conception diversifiée, les vannes Flusto sont très compactes. Selon Zunhammer, la transparence du boîtier est de nature à faciliter l’entretien et le dépannage.

Les épandeurs de fumier sont désormais dotés d’une régulation de débit basée sur l’activation de la fonction TIM. Photo: Bergmann

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Sorties de flexibles sur le distributeur Bomech propose une vanne pneumatique comparable. Le Néerlandais installe le nouveau système «ASC» d’Alrena, un autre équipementier néerlandais. Les sorties de flexibles sont montés sur le distributeur. La coupure des tuyaux s’effectue individuellement ou par tronçons programmables. Dans ce but, une pression de travail comprise entre 4,5 et 8,0 bar est appliquée à un système à double chambre. Par la suite, l’activation du système «ASC» provoque une pression de la paroi extérieure contre la paroi intérieure, interrompant de ce fait la circulation de lisier ou réalisant une coupure complète du flux de lisier. Le système est disponible depuis fin 2023 pour des tuyaux de sortie de 40 ou de 50 mm. En l’absence de pression, le tuyau intérieur est totalement libre.

Puissance supplémentaire sur la citerne Encore plus rapide et plus puissant, Garant/Kotte se surpasse. En lançant sa technologie 2.0 de puissance supplémentaire, l’entreprise repousse les limites de sa combinaison éprouvée de pompes centrifuges et de pompes à vide. Le tracé des tuyaux a été optimisé dans ce but et le débit d’air du compresseur à vide a été porté à 15 500 l/min. En option, une vanne à l’avant du fond de la cuve permet de raccourcir la distance d’aspiration, une mesure qui s’avère avantageuse en cas de remplissage par un flexible d’aspiration. Pour piloter le débit d’épandage tant du point de vue quantitatif que qualitatif, il est possible d’utiliser une régulation active du débit et le système NutrientControlLab (capteur NIR). Associé au contrôleur Iso-

Autre nouveauté: ces vannes pneumatiques servent à interrompre les flux de lisier dans les tuyaux. Photo: Zunhammer

bus, le système de puissance supplémentaire peut être intégré dans certaines applications de smart farming telles que la modulation intraparcellaire de l’épandage ou la coupure de section.

La fonction TIM: régulation du débit d’épandage de fumier Soyons honnêtes, une régulation manuelle du débit d’épandage de fumier est rarement précise. Pour ses épandeurs universels, Bergmann offre une régulation du débit d’épandage basée sur la norme TIM, acronyme du terme anglais tractor implement management, soit gestion d’équipement du tracteur. Il s’agit d’une solution Isobus qui nécessite une certification de la part de l’AEF (Agricultural Industry Electronics Foundation). La vitesse du fond mouvant est maintenue dans une plage optimale en fonction de la matière à épandre et du débit d’épandage. Contrairement aux systèmes antérieurs

pour lesquels le débit est régulé en adaptant la vitesse de rotation du fond mouvant, le système Isobus régule le débit d’épandage par TIM. Le système de régulation «SpeedControl» de Bergmann compare la vitesse réelle à la vitesse théorique, accédant à la régulation de vitesse du tracteur (la transmission) par l’intermédiaire de TIM.

Conclusion Loin de vouloir réduire globalement les innovations à des gadgets de marketing, reconnaissons que la plupart des constructeurs s’efforcent de rendre l’utilisation des équipements de fertilisation plus précise et plus facile. A ce titre, ils méritent notre respect. Mais les innovations sont rarement gratuites. La potion est d’autant plus amère que maintes exploitations suisses ont récemment beaucoup investi dans des matériels d’épandage de lisier à faibles émissions.

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LES ENGRAIS DE FERME

Avec un bras d’aspiration frontal, il est possible de charger la citerne de transport sans qu’elle ne pénètre dans le champ. Photo: ldd

Avec une trompe Les bras d’aspiration frontaux ne font pas partie de l’équipement standard des matériels d’épandage du lisier en Suisse. Cependant, un tel dispositif peut se révéler intéressant lorsque le lisier est épandu en deux phases. Il assure liaison sûre entre les citernes de transport et d’épandage. Ruedi Hunger

On pense toujours davantage à séparer les opérations de transport et d’épandage du lisier. Celui-ci doit être épandu près du sol avec les matériels adéquats dans une période limitée. Lors du transport, il faut tenir compte de la législation sur la circulation routière, mais non des contraintes du sol dans le champ. En conséquence, on peut utiliser des citernes de transport de grand volume ou des camions. Il en va autrement dans les champs où les équipements d’épandage du lisier atteignent souvent les limites de charge acceptables. En outre, certains utilisateurs se demandent avec raison pourquoi un tel équipement, si coûteux, 30

circule sur la route alors que des solutions de transport plus efficaces existent.

Pompage par tuyau… Le point sensible est souvent le raccordement, ou transvasement du lisier, du véhicule de transport à la citerne d’épandage, effectué en général par des tuyaux, avec leurs bons et mauvais côtés. Ils ont l’avantage d’être aisément disponibles et peu onéreux par rapport aux conduites d’aspiration. Leur inconvénient est de devoir être couplés lors de chaque transfert. Cela présente un risque non négligeable d’incident. Il peut alors arriver qu’une quantité de lisier, même peu importante, se déverse sur la

route, ou pire dans le ruisseau voisin lors du transbordement en bord de champ. De plus, de petites quantités de lisier s’écoulent à chaque débranchement et créent des pollutions ponctuelles.

… ou avec une trompe Il est possible d’éviter ces inconvénients en utilisant une trompe d’aspiration frontale. Cet équipement n’est certes pas donné et rend le matériel d’épandage du lisier encore plus volumineux et complexe. Mais il a le mérite d’exister et l’offre du marché a été examinée par nos soins. La condition préalable est de disposer d’un tracteur suffisamment perfor2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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mant, le dispositif se composant de conduites d’un diamètre allant jusqu’à 10 pouces, de distances d’aspiration atteignant 5 mètres et un poids de 800 à 2000 kg, voire même davantage. Ce n’est pas une mince affaire pour le tracteur.

Aperçu des constructeurs de bras d’aspiration frontaux

Hauteur, largeur et visibilité La hauteur d’aspiration possible de la citerne de transport, soit sa hauteur maximale autorisée, est atteinte par chaque trompe d’aspiration frontale. Il n’est cependant pas nécessaire que la citerne elle-même soit aussi haute. On peut la garer sur un chemin ou une route surélevée et les quatre mètres s’atteignent alors rapidement. La trompe est généralement fixée sur le point de raccordement situé sur la citerne et sur l’attelage trois points du système hydraulique frontal. Cela peut restreindre le champ de vision, raison pour laquelle la plupart des fournisseurs ne placent pas le bras d’aspiration frontal exactement en position médiane. Ainsi, le conducteur peut voir le manchon en caoutchouc et l’arrimer sans se contorsionner. En outre, il faut veiller à la longueur autorisée à partir du centre du volant. Un système de caméra frontale est non seulement recommandé, mais indispensable pour une visibilité correcte aux intersections.

Latéralement ou au-dessus de la cabine Tous les constructeurs interrogés équipent le bras d’aspiration d’un turboremplisseur entraîné hydrauliquement. Le

Constructeur

Passage de conduite

Largeur/hauteur d’aspiration

Ø de la conduite Montage sur (1 pouce: 2,54 cm) le tracteur

Briri

Sur cabine

2,60 m / 4,35 m

8" (20,32 mm)

BSA

Sur cabine Latéral latéral

3,00 m / 4,30 m 3,20 m / 4,15 m 5,30 m / 4,30 m

8" (20,32 mm) 8" (20,32 mm) ou 10"

Kotte

Sur cabine

3,00 m / 4,20 m 3,00 m / 4,20 m

8" (20,32 mm) ou 10"

Meyer / Lohne

Sur cabine latéral

2,80 m / 4,70 m

8" (20,32 mm) ou 10"

Samson

Sur cabine

3,50 m / 4,75 m

8" (20,32 mm)

Stapel

Sur cabine latéral

2,65 m / 4,20 m

8" (20,32 mm) ou 10"

Stegemann

Sur cabine latéral

3,10 m / 4,70 m

8" (20,32 mm)

Veenhuis

Sur cabine

2,55 m / 4,35 m

8" (20,32 mm)

Relevage

1500 kg

2,85 m / 4,35 m

8" (20,32 mm)

Chape d’attelage

1500 kg

3,17 m / 4,50 m

8" (20,32 mm)

Relevage

750 kg

Kaweco

Wienhoff FreeSight

Latéral

Zunhammer Sur cabine

processus est ainsi notablement facilité. La conduite part du bras d’aspiration et passe à droite le long de la cabine ou par-dessus. Son passage le long de la cabine ne doit pas augmenter la largeur hors tout du tracteur. De plus, la conduite doit être stable et bien fixée. Elle s’appuie généralement sur le châssis du tracteur ou sur un dispositif fixé au marchepied. La conduite doit également disposer d’un

Chape d’attelage ou relevage

Poids 1150 kg

850 kg Côté du tracteur 950 kg côté du tracteur 1300 kg Chape 2000 kg d’attelage ou 2250 kg relevage Fixation arrière 830 kg de la conduite Chape 950 kg d’attelage Chape 1150 kg d’attelage Chape d’attelage ou 680 kg relevage

tampon souple ou d’un point de pivot en raison des éventuelles torsions dont il faut tenir compte. Si la conduite passe au-dessus de la cabine, une fixation supplémentaire est nécessaire dans le rail de la chape d’attelage ou sur les bras inférieurs du relevage. Cette hauteur additionnelle constitue un inconvénient. De surcroît, la transmission au récepteur du système de guidage peut se voir perturbée.

Autre possibilité: la «trompe d’aspiration» peut être entièrement montée sur la citerne. Photo: Garant

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LES ENGRAIS DE FERME

Le pendillard classique est de plus en plus supplanté par des rampes à socs, sabots ou patins. Photo: Ruedi Hunger

Quelle est l’option qui convient? Les jeux sont faits dans bon nombre d’exploitations: elles ont, bon gré mal gré, investi dans des matériels onéreux qui minimisent les émissions. Il y a la mécanisation en propre mais des achats en commun ont aussi été effectués, ou un entrepreneur a été mandaté. Reste que la question de l’adéquation du matériel revient encore et toujours. Ruedi Hunger

Ce 1er janvier 2024, le recours à des techniques minimisant les émissions est devenu obligatoire pour épandre le lisier et les effluents liquides de méthanisation, les digestats. Cette servitude découle de l’ordonnance sur la protection de l’air.

La technique adéquate. Et les autres Impossible de fournir une réponse universelle à la question de savoir quelle est la technique la mieux adaptée. Cette ré32

ponse est spécifique à chaque exploitation. Tout dépend en effet du mode d’engagement du matériel et de la technique: fait-on appel à un équipement détenu en propriété, utilisé dans le cadre d’une communauté de machines ou encore fourni par un entrepreneur de travaux agricoles? Il existe aussi des systèmes différents pour les terres labourables et les surfaces herbagères. C’est pourquoi il convient de rappeler quelles sont les mesures géné-

rales applicables pour réduire les émissions et quelles sont les variantes spécialement offertes pour les prairies.

Les équipements doivent remplir les exigences suivantes: • le lisier et les effluents liquides de méthanisation sont déposés directement à la surface du sol; • ce même lisier et ces digestats s’écoulent sur le sol sans surpression du distri2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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buteur et ne produisent pas d’éclaboussures qui généreraient une pollution de la surface; • l’écoulement direct couvre au maximum 20 % de la surface du sol (les orifices d’écoulement occupent donc au maximum 20 % de la largeur d’épandage); • la précision de la répartition atteint un coefficient de variation (écart-type) maximal de 15 % sur la surface d’épandage.

Sur prairies, plusieurs chemins existent pour parvenir au but

Veiller à l’hygiène du fourrage La présence de bandes de lisier croûteuses qui se forment suite à l’emploi de pendillards est un sujet récurrent lorsqu’on discute des techniques d’épandage et de réduction des émissions. Sur les surfaces enherbées, le choix du procédé idoine est un exercice d’équilibre entre la nécessité de minimiser les pertes d’azote et celle de garantir la propreté du fourrage. Pour cette raison, le recours au pendillard est une solution complexe à mettre en œuvre sur les exploitations d’élevage bovin générant du lisier épais.

Epandre au bon moment Pour l’hygiène du fourrage, le recours aux sabots ou à un procédé d’injection est préférable, même s’ils sont nettement plus coûteux. Dans tous les cas, il faut veiller à choisir le bon moment pour l’application. En aval, le réglage correct du matériel de récolte (hauteur de coupe, de ramassage, etc.) influencera lui aussi considérablement l’hygiène du fourrage.

Rampe d’épandage à pendillards.

Déclivités supérieures à 18 %.

Rampes d’épandage à socs, sabots ou patins.

Autres facteurs influençant les pertes d’ammoniac … ou de récolte Il existe d’autres voies qui demandent certes un effort d’organisation, mais qui n’entraînent guère de coûts supplémentaires. Avec, exception confirmant la règle, la dilution du lisier, car elle augmente le volume à manipuler et entraîne du travail et des coûts additionnels. Autres distributeurs.

Epandage sur terres arables Lorsque des lisiers ou des digestats liquides sont épandus sur la totalité de la surface de terres arables, ils doivent être intégralement incorporés à au moins 5 centimètres dans la couche superficielle du sol. Cet enfouissement doit intervenir dans un délai de 4 heures au plus. Au-delà, cette façon n’aura plus qu’un effet très faible sur le niveau des émissions. Le choix des outils d’incorporation est laissé à la discrétion de l’exploitant.

Enfouisseurs en fentes ouvertes ou fermées.

L’épandeur à tuyaux traînés classique, ce pendillard que l’on connaît depuis 30 ans, a bénéficié d’améliorations constantes. Il est proposé avec des rampes atteignant de 6 à 36 mètres. Le lisier est déposé sur le sol, jamais en profondeur. Un pendillard employé correctement et avec soin génère peu de salissure du fourrage. Les grandes largeurs de travail complexifient le suivi du sol. Si le lisier est épais, des résidus peuvent subsister sous forme de bandes croûtées. Le pendillard doit donc être réservé aux lisiers très fluides. L’obligation s’applique aux surfaces fertilisables de tout le territoire suisse, à l’exception de celles dont la déclivité dépasse 18 % et aux surfaces individuelles inférieures à 25 ares. Les exploitations dont la surface fertilisable, déduction faite des exceptions mentionnées, ne dépasse pas trois hectares ne sont pas non plus soumises à l’obligation. D’autres exceptions sont énumérées dans la notice Agridea 2023. La liste peut également être consultée sous: www.agrartechnik.ch/fileadmin/user_ upload/downloads_verlag/Ausnahmen_Obligatorium_1.1.2024-FR.pdf La rampe à socs, sabots ou patins a été mise au point pour l’épandage sur des prairies en phase de croissance. Elle a été améliorée dans le but d’éviter les inconvénients de la rampe à pendillards. Des pièces en forme de sabots ou de socs montés sur ressorts sont installées aux extrémités des tuyaux. Elles entaillent la partie superficielle de la couche herbeuse, pour que le lisier soit déposé légèrement en profondeur et s’infiltre directement dans le sol. D’autres substituts du pendillard peuvent être utilisés, pour autant qu’ils satisfassent aux exigences de minimisation des émissions (écoulement sans pression, pas d’éclaboussures sur une large surface, répartitions sur 20 % maximum de la largeur de travail, etc.). Le «Schleppfix» est un exemple. Il est dépourvu de tuyaux d’écoulement et de tête de distribution rotative. Pesant entre 570 et 890 kg, il est relativement léger. Le distributeur pendulaire «Mai» est encore moins lourd. Avec les enfouisseurs, le risque de polluer la végétation est extrêmement faible, pour autant que le volume appliqué soit normal. Dans les régions à faibles précipitations, l’injection ou la dépose en fentes présente bien moins de risques de contaminer le fourrage que les épandeurs à socs ou à sabots. Idéalement, le sol devrait présenter une certaine humidité pour que les disques puissent bien y pénétrer. Cette technique atteint toutefois ses limites pour épandre d’importants volumes en cas de sécheresse extrême ou dans des sols très humides.

Photos: Ruedi Hunger, Kowe, LDD

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LES ENGRAIS DE FERME

• Structure du sol Mieux le lisier est absorbé par le sol, moins il demeure longtemps à sa surface et moins il y a de pertes d’ammoniac. Il est donc clair que, sur un sol compacté, présentant une faible capacité d’infiltration, les pertes par émission seront plus élevées que sur un sol meuble.

Notice explicative d’Agridea, un document clair et bien utile La notice Méthodes d’épandage réduisant les émissions d’Agridea donne des indications sur les exigences posées aux matériels. Elle distingue les émissions les cultures soumises à e réduisant d’épandag des tho Mé cette obligation de celles qui ne le sont pas. Le document peut être téléchargé gratuitement sur le site www.agridea.ch (chercher «Méthodes d’épandage réduisant les émissions»).

Ordonnance

sur la protection

ations à partir

de l’air : Oblig

r 2024 er du 1 janvie

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6à9m

travail Largeur de

6à9m

6 à 36 m

Distance entre

20 à 30 cm

les rangs

20 à 30 cm

(grandes cultures) Socs avec disque s) ou lames (herbage

20 à 40 cm

Application

Socs, tuyau

Tuyau souple

Zone de dépôt Surface du

Surface

des pertes

d’ammoniac

par

épanda rapport à un

3 à 8 cm ur

e à déflecte

70 %

30 à 60 %

30 à 35 %

Salissement

griffée

ge classiqu

sol

Réduction

nt du sol légèreme

Aucun

des plantes

Pratiquement

aucun

• Couverture végétale La rampe à sabots permet de déposer le lisier au ras du sol, jusqu’à une hauteur de végétation de dix à quinze centimètres. Pressés par des ressorts, les patins évitent de salir le fourrage. Simultanément, l’effet d’ombrage de l’herbe qui repousse réduit encore l’activité génératrice d’émissions ammoniacales. Les plantes en croissance valorisent bien l’azote du lisier épandu tôt au printemps. L’Association pour le développement de la culture fourragère (ADCF) signale que l’absorption par les plantes de l’azote disponible dans le lisier est supérieure d’un tiers dans le cas d’un apport printanier, comparé à un apport estival. Des essais l’ont démontré.

t

documen 2012 : Guidance D’après UNECE, Genève). les prairies. 7 février 2014. e de lisier sur t à l’épandag t ECE/EB.AIR/120, pertes se rapporten al sources. Documen réduction des from agricultur relatives à la 1 Les données ammonia emissions g and abating for preventin

Faible

• Température, hygrométrie et vent L’épandage de lisier par des températures «fraîches» avec une hygrométrie élevée réduit les pertes d’ammoniac jusqu’à 50 %. Des maxima journaliers allant jusqu’à 15° C sont considérés comme «frais», et appellent – si l’organisation le permet – à épandre le lisier le matin ou le soir. En outre, les pertes d’ammoniac augmentent avec la force du vent. Il faut no-

tamment tenir compte des systèmes éoliens de montagne ou de vallée qui se manifestent souvent au mitan du jour. • Teneur en matière sèche Plus la teneur en matière sèche d’un lisier est élevée, plus la perte d’azote ammoniacal est importante. La dilution 1:1 du lisier complet avec de l’eau permet de réduire massivement les pertes. L’explication tient dans l’infiltration plus rapide du liquide dans le sol. La dilution est très efficace mais pas très populaire, car elle augmente le volume à épandre, ce qui a une influence négative sur les coûts de l’opération. La dilution convient donc principalement aux exploitations d’un seul tenant ou arrondies, avec des distances courtes entre ferme et champs.

Conclusion Le sujet des émissions et du lisier va continuer à nous occuper, en dépit des techniques de réduction des émissions déjà existantes. Mais les investissements réalisés démontrent que l’agriculture a la volonté de maîtriser autant que possible ce problème.

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LES ENGRAIS DE FERME

Des enfouisseurs à disques avec des largeurs de travail de 3 à 9 mètres conviennent pour différents volumes de citernes à lisier, notamment celles des automoteurs d’épandage. Photo: Amazone/Holmer

Compter jusqu’à la moindre goutte Entre 2021 et 2023, le prix de l’azote a parfois triplé ou quintuplé. Par conséquent, le lisier et les digestats liquides ont acquis une importance économique sans précédent. Pour qu’il déploie ses effets fertilisants, le lisier doit être utilisé en minimisant les pertes. Ruedi Hunger

Réduire les pertes signifie également accroît­re l’efficacité des fertilisants. Cela s’avère nécessaire vu l’importance économique du lisier. Alors que le phosphore et le potassium ne sont pas immédiatement disponibles pour les plantes après l’épandage du lisier, l’azote (ammonium) l’est en revanche immédiatement. Pour le lisier de bovins, cela correspond à environ la moitié et, pour le lisier de porcs, à environ deux tiers de l’azote total. Le reste de l’azote, lié organiquement, n’est disponible qu’avec le temps par minéralisation. Or c’est justement l’azote ammoniacal ra36

pidement disponible qui peut être perdu par les émissions d’ammoniac. L’augmentation du pH dans le lisier après l’épandage a un impact décisif sur les émissions. En effet, l’équilibre entre l’ammonium et l’ammoniac se décale alors vers l’ammoniac volatil. D’autre part, la dessication se traduit par une augmentation de la concentration en azote ammoniacal dans la partie liquide. Ces deux effets sont annulés par le contact avec la terre, car le sol tamponne l’augmentation du pH et fixe l’ammonium qui agit alors comme un engrais azoté minéral. En re-

vanche, si le lisier sèche sur les feuilles ou sur des résidus de récolte, une grande partie de l’azote ammoniacal se volatilise.

L’incorporation est nécessaire Parmi les mesures permettant de réduire les pertes azotées, on compte, outre l’utilisation de pendillards, d’injecteurs à patin et de dispositifs à fente, l’enfouissement direct ou par étapes du lisier avec des outils de travail du sol. Pour que cela soit le cas, le lisier doit être enfoui le plus tôt possible après l’épandage. Les directives en la matière sont ainsi énoncées: 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


LES ENGRAIS DE FERME

«En grandes cultures, lorsque du lisier ou des digestats liquides sont épandus au moyen d’un épandeur classique à déflecteur, ils doivent être enfouis dans les premiers 5 cm du sol. Cette incorporation doit se faire le plus rapidement possible, et au maximum 4 heures après l’épandage.»

Les matériels attelés à la citerne Les pendillards ont marqué le début de l’ère de l’épandage de lisier près du sol. Inconvénient: le lisier est déposé dans le sol lors de l’épandage. On sait que les pertes d’azote sont minimales lorsque le lisier est incorporé directement dans le sol et non épandu au-dessus. Or, aujourd’hui, une répartition exacte est impérative. Le terme générique «injecteurs à lisier» regroupe une multitude de matériels destinés à l’enfouissement du lisier. Cette gamme comprend les enfouisseurs à disques ou à dents, les dispositifs striptill et les dispositifs à fente. Pour tous ces équipements, la puissance (de traction) requise est définie par la largeur de travail. Techniquement, ces matériels constituent l’association d’un outil de travail du sol, d’un broyeur répartiteur et de sorties de conduites correspondantes. L’attelage à la citerne à lisier se fait par des dispositifs trois points ou quatre points. Les charges d’appui sont alors un sujet récurrent. En présence de rouleaux émotteurs supplémentaires, l’outil s’étend jusqu’à près de 2,50 mètres vers l’arrière. Un risque s’ajoute à la réduction de la charge

d’appui. De nombreuses citernes à lisier tandem sont équipées d’un essieu directeur. L’outil porté se déporte donc dangereusement. La réduction de la charge d’appui peut être contournée en attelant les outils au lieu de les porter. • Des enfouisseurs à dents Une vingtaine de fabricants proposent des «déchaumeurs à lisier» à fixer à la citerne (ou pour utilisation en solo). Les largeurs de travail oscillent entre 3 et 8 mètres. En conséquence, entre 4 et 34 dents sont montées sur une, deux ou trois rangées. L’interrang varie entre 25 cm et 35 cm. On utilise des dents aussi bien rigides qu’à ressort. La profondeur à laquelle il est possible de travailler avec le déchaumeur dépend de la distance au sol avec laquelle les tuyaux de sortie du lisier sont montés sur la tige du soc. Si la sortie est située 15 cm au-dessus de la pointe du soc, il faut travailler en profondeur pour que le lisier soit également recouvert de terre. Sachant que le sol ne se referme que partiellement derrière les socs, il faut généralement opter pour une profondeur de travail d’au moins 10 cm. Les rouleaux-­ cage, les herses-étrilles et les dents niveleuses servent de rouleaux émotteurs. Le poids varie entre 700 et 4000 kg, en fonction de la largeur de travail. • Des enfouisseurs à disques Les déchaumeurs à disques et enfouisseurs à lisier sont des outils de travail du sol «raccourcis» (déchaumeurs à disques

Les outils à dents ou enfouisseurs à lisier peuvent être utilisés pour l’épandage sans tonne (photo) ou avec une citerne à lisier. Photo: Ruedi Hunger

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Dans le cas des outils à dents, l’interrang varie entre 25 et 40 cm. Photo: Samson

courts). L’offre en enfouisseurs à disques pour l’incorporation directe du lisier est large. Ils sont disponibles à partir d’une largeur de travail de 3 mètres et jusqu’à 72 disques, avec un interrang de 12,5/15/25 ou 30 cm, ce qui nécessite jusqu’à 56 tuyaux de distribution (à partir de la tête de distribution). Les utilisateurs souhaitant éviter plusieurs passages avec un poids élevé devraient opter pour des largeurs de travail conséquentes. Cela augmente en revanche considérablement le poids de chaque passage et les besoins en puissance. Les enfouisseurs à disques les plus légers pèsent à peine plus de 1000 kg. Il n’y a en revanche presque pas de limite vers le haut en ce qui concerne les dispositifs les plus lourds (jusqu’à 10 tonnes). En fonction de la capacité de la citerne à lisier, cela nécessite des tracteurs de 80 à 295 kW (110 à 400 chevaux). • Des systèmes strip-till pour le lisier Les dispositifs strip-till sont proposés par une dizaine de fabricants. Comme l’indique la dénomination anglaise strip-till, soit labour en bandes en français, le sol est travaillé uniquement par bandes. La largeur de travail se situe entre 3 et 12 mètres pour des interrangs de 45/50/70/75/80 cm. Les engrais organiques sont déposés en une bande concentrée jusqu’à environ 18 cm de profondeur. Il faut veiller à ce que le sol ne soit pas trop humide à la profondeur de travail souhaitée. Sinon, des dommages structurels peuvent survenir et le risque d’émissions de protoxyde d’azote augmente. L’interrang doit être adapté au semoir utilisé ultérieurement. Des disques ouvreurs ou à fentes (plats ou ondulés) sont généralement montés à l’avant. Des dents fixes servent à l’ameublissement. Divers rouleaux 37


LES ENGRAIS DE FERME

Avec le procédé strip-till, les engrais organiques liquides sont déposés en une bande concentrée, à une profondeur de 15 à 18 cm dans le sol. Photo: Kverneland

à segments, à grille, à chaînes ou en caout­ chouc servent d’outils émotteurs ou de ni­ vellement. Le poids du dispositif se situe entre 1250 et 3500 kg. • Des injecteurs à fentes Les injecteurs à fentes sont les dispositifs pour lesquels il existe la plus grande offre sur le marché, de Bomech à Zunhammer. Ils présentent des largeurs de travail allant de 3,0 à 12,0 mètres. L’écart entre les disques varie de 18 cm à 25 cm. Le nombre de disques varie de 11 à plus de 50 selon la largeur de travail. La concep­ tion des disques diffère. Il existe des mo­ nodisques en V, des doubles disques en V, des coutres à disque avec échancrure ou des coutres à disques inclinés. Les disques sont en acier, parfois avec un re­ vêtement en acier Hardox. Chez un fabri­

cant, l’acheteur peut choisir entre le plas­ tique et l’acier. En vue d’un placement précis, le lisier est guidé sur la fente à l’aide de douilles en caoutchouc ou de buses. La quantité épandue détermine la profondeur de la fente. Une utilisation sur des terres cultivées implique que le sol soit bien sec. Les disques ont bien enten­ du également un impact sur le poids des injecteurs à fente. Pour les plus grandes largeurs de travail, un tel dis­positif pèse jusqu’à 3 tonnes. En raison du poids total élevé, il faut veiller à des conditions d’uti­ lisation optimales. La puissance requise (en fonction de la citerne) varie entre 120 et plus de 200 kW (150 à 280 ch).

L’incorporation par étapes Combiner l’épandage avec l’enfouisse­ ment permet de réduire le nombre de

passages. Il s’ensuit toutefois le dilemme de travailler avec des largeurs im­ portantes, un poids total élevé et un nombre de passages restreint ou d’avoir de petites largeurs de travail, un poids total plus faible, mais de nombreux pas­ sages. En raison des poids élevés voire très élevés découlant de la combinaison citerne à lisier/outils portés, le procédé par étapes est une alternative. Beau­ coup d’exploitations disposent d’une ci­ terne «normale», d’un déchaumeur à dents ou à disques et d’un deuxième tracteur. Le lisier peut ainsi être enfoui à la profondeur requise immédiatement après l’épandage en deux passages dis­ tincts. En 2021, un centre d’essai de la DLG (Société allemande d’agriculture) a

« Un matériel limitant les pertes implique un effluent qui puisse être bien valorisé. Il faut réfléchir à la dilution et à la séparation du lisier.

»

interrogé un grand nombre d’agricul­ teurs sur la manière dont ils épandaient le lisier. Il en est ressorti que près de 50 % des exploitations sondées incorpo­ raient le lisier parallèlement à l’épan­ dage avec une deuxième combinaison associant tracteur et dispositif d’enfouis­ sement.

Conclusion

Les dispositifs à fentes disposent d’un nombre élevé de disques injecteurs avec un interrang étroit. Ils enfouissent le lisier à une profondeur de 3 à 5 cm dans le sol. Photo: Ruedi Hunger

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La technique agricole offre de nom­ breuses solutions pour une utilisation efficace des engrais organiques liquides. Heureusement, il existe un procédé ap­ proprié à la quasi-totalité des domaines d’application. On part du principe qu’en utilisant correctement les équipements présentés, les engrais organiques sont appliqués en générant peu d’émissions. La solution parfaite est toutefois diffi­ cile à trouver. Les exigences varient en effet selon les cultures et les années. «Matériels d’épandage du lisier 2.0» laisse l’arrière-goût amer de coûter beaucoup d’argent et de nécessiter un taux d’utilisation élevé. Les dispositifs sont souvent utilisés sans tenir compte de l’état du sol, ce qui aura tôt ou tard des conséquences négatives. Car le sol a de la mémoire… 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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LES ENGRAIS DE FERME

Le capteur NIRS* peut effectuer des mesures lors du remplissage de la citerne (photo) ou lors de l’épandage du lisier. Photo: Ruedi Hunger

Mesures en temps réel avec des capteurs NIRS Pour fertiliser avec efficacité et précision, il faut connaître les composants de son lisier. Mais consulter les tableaux des teneurs est aléatoire et les résultats de laboratoire sont certes précis, mais pas immédiats. La technologie NIRS serait-elle la solution? Ruedi Hunger

La NIRS* est une technologie analytique physique basée sur la spectroscopie. Des capteurs donnent une estimation, sans

*NIRS: spectroscopie dans le proche infrarouge, acronyme du terme anglais near-infraredspectroscopy.

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contact ni altération, des substances contenues dans les engrais de ferme liquides, les céréales, le maïs d’ensilage et le fourrage vert. Les composants à analyser sont exposés à une lumière infrarouge de courte longueur d’onde, la part de lumière réfléchie est enregistrée et les caractéristiques respectives sont compa-

rées aux spectres des mêmes éléments dont les teneurs en fertilisants sont connues. Cette technologie peut-elle être une alternative aux données publiées ou aux analyses de laboratoire pour l’évaluation du lisier? Que peut faire la NIRS, que ne peut-elle pas faire? A vous de juger. 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


LES ENGRAIS DE FERME

Ce dont la NIRS est capable Les capteurs NIRS mesurent le lisier en continu et sans surplus de travail, par exemple lors du remplissage des citernes ou pendant l’épandage. On peut éviter ainsi les erreurs, parfois non négligeables, qui se produisent durant le prélèvement d’échantillons individuels, lorsque le lisier n’est pas suffisamment brassé. Le grand avantage par rapport aux analyses en laboratoire réside en la disponibilité en quelques secondes des résultats d’analyse d’une mesure NIRS. Cette technologie est proposée aujourd’hui par plusieurs constructeurs. Le système est basé sur un faisceau de lumière absorbé puis réfléchi par le flux de lisier. Il détermine les teneurs des composants du lisier au moyen de la réflexion. Cette description est cependant très simplifiée, car il ne s’agit pas d’éclairer simplement le flux de lisier avec une lampe de poche. Le système fait appel à une technologie de capteurs complexe. Les capteurs doivent être étalonnés à des mesures connues pour pouvoir reconnaître le spectre lumineux qui reflète la proportion correcte d’une substance donnée. Le plus grand nombre possible de valeurs de référence et de résultats de mesures sont nécessaires à cette fin, notamment parce que la composition des lisiers varie considérablement. Les teneurs en eau (matière sèche), en azote total et en ammonium sont très prévisibles. Les grands avantages d’un capteur NIRS sont la fréquence des mesures à moindre frais et la disponibilité immédiate des résultats sur place.

Principe de mesure NIRS

Fonctionnement de la NIRS: tête de mesure (réflexion, 1), 2 lampe (absorption, 2), substrat (flux de lisier, 3). Schéma: Ruedi Hunger

Les longueurs d’onde dans le proche infrarouge du spectre lumineux (de 800 à 2500 Nm) interagissent avec les liaisons chimiques entre les atomes des molécules organiques (ex. carbone, azote, hydrogène). L’absorption de la lumière est donc liée à la composition chimique (méthode de mesure chimique humide). La mesure est effectuée avec un spectromètre, soit en transmission (la lumière traverse un échantillon fin ou transparent), soit en réflexion (la lumière est réfléchie par un échantillon plus épais ou opaque).

La NIRS est certifiée par la DLG

Ce que la NIRS fait moins bien

timation qui se base sur une corrélation étroite entre les composés du phosphore ainsi qu’entre le potassium et la teneur en eau. Il est dès lors correct d’affirmer que le phosphore et le potassium font l’objet d’une estimation, mais qu’ils ne sont pas mesurés par la NIRS de manière analogue aux composés azotés. En outre, les systèmes NIRS ne sont pas homologués pour tous les types de fertilisants et de lisiers. Le test de la Société allemande d’agriculture (DLG) a établi que le système est particulièrement peu précis pour le phosphore. Les candidats au test n’ont atteint au mieux que la mention «réussi» pour les mesures de cette substance. La raison réside dans la technique de mesure, car, comme mentionné, les systèmes NIRS ne peuvent pas mesurer le phosphore directement. C’est une raison pour laquelle ils sont testés et étalonnés régulièrement.

Il est important de savoir que les valeurs d’étalonnage référencées dans les systèmes NIRS ne modélisent pas tous les lisiers. Par exemple, s’ils sont très épais ou au contraire très liquides, l’estimation des teneurs en fertilisants peut être aléatoire, même si le système donne au moins l’indication «inexact». La NIRS ne peut pas mesurer tous les composants du lisier. Présent sous forme soluble dans le lisier, le potassium n’est que très faiblement absorbé par les longueurs d’onde de l’infrarouge proche. Le phosphore se trouve dans le lisier principalement sous forme liée, mais son taux d’absorption est également très faible. Un étalonnage (relation entre l’absorption NIRS et les valeurs mesurées en laboratoire) est certes disponible pour ces deux éléments, mais il repose sur une es-

Le dispositif NIRS se compose d’un récepteur satellite «StarFire 3000» (1), d’un capteur NIRS «HarvestLab» (2), d’un débitmètre (3) et d’une console «GreenStar» (4). Photo retouchée: Ruedi Hunger

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

La technologie NIRS n’est pas (encore) reconnue comme une méthode scientifique. En outre, aucune condition n’est définie pour garantir le déroulement, la précision et la qualité constante d’une mesure. Néanmoins, l’organisme de certification de la DLG, à Gross-Umstadt (D), est le seul à pouvoir contrôler et éventuellement certifier les capteurs NIRS. Une certification est accordée lorsque 3 mesures sur 5 présentent un écart maximal de 25 % par rapport à une valeur de référence et qu’aucun écart supérieur à 35 % ne se produit. En comparaison, même les analyses en laboratoire peuvent présenter des variations d’environ 10 à 15 %. Le plus grand potentiel d’erreur concernant les analyses en laboratoire se trouve cependant dans le prélèvement d’échantillons. De surcroît, il n’est pas tenu compte des modifications du lisier jusqu’au moment de l’épandage.

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LES ENGRAIS DE FERME

Le coût de la «radioscopie» Le coût de la technologie NIRS est élevé (prix 2021 en euros). Les capteurs NIRS utilisés pour les engrais de ferme coûtent entre 35 000 et 55 000 euros selon le niveau de finition. A cela s’ajoutent les frais annuels d’au moins 1000 à 2500 euros pour l’entretien et les mises à jour du logiciel et de l’étalonnage. En Allemagne, les capteurs NIRS ne sont pas homologués de la même manière dans tous les länder, hormis les systèmes approuvés par la DLG. Des questions subsistent dans le domaine de l’assurance qualité. Actuellement, la manière dont la sécurité de fonctionnement et de manipulation doit être garantie n’est pas encore clairement définie. Il n’est pas non plus possible de garantir le maintien de la qualité des mesures dans le cadre de l’activité pratique courante.

Conclusion Les composants du lisier ne sont souvent connus que de manière approximative. On en a une idée plus précise en procédant à des analyses en laboratoire. Mais le lisier a été épandu, ou sa composition s’est modifiée, avant que les résultats ne soient disponibles. La technologie NIRS peut effectuer des mesures assez précises, au moins de la teneur en matière sèche et en azote. Pour le taux de phosphore et de potassium, il faut être conscient qu’il s’agit de valeurs «approximatives».

Une fertilisation efficace peut être obtenue lorsque l’on épand le lisier en tenant compte de ses composants. Photo: Ruedi Hunger

Avantages et inconvénients des mesures en laboratoire et par capteurs Mesures en laboratoires

Mesures par les capteurs NIRS

Substrat à analyser devant être apporté au laboratoire Prélèvement d’un échantillon requérant l’homogénéisation du substrat Examen d’un échantillon unique (mélangé) Longue durée d’analyse, obtention des résultats (souvent trop) tardive Détermination directe des substances Grande précision des mesures Analyses pouvant être répétées

Capteur déplacé vers le substrat à analyser Mesure sans contact du substrat homogénéisé Mesure en ligne d’un très grand nombre d’échantillons (opération de pompage) Résultats immédiats Etalonnage nécessaire d’après les analyses en laboratoire Précision dépendant de la qualité de l’étalonnage et de l’adéquation avec le substrat analysé Aucune répétition possible des analyses

Analyses comparables entre laboratoires Analyse possible d’une large gamme de substances

Capteurs de différents constructeurs pouvant donner des résultats variant selon l’étalonnage effectué Mesures/estimations limitées à la matière sèche, à l’azote, au phosphore et au potassium

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Impression | Rapport de test

La remorque mélangeuse Kuhn «Profile 18.2 DM» avec distribution directe latérale a fait bonne impression lors du test; elle est aussi disponible avec tapis de distribution optionnel. Photos: Roman Engeler

Bien mélangé, mieux consommé Au cours de l’année dernière, Kuhn a étoffé sa gamme compacte «Profile» de remorques mélangeuses avec, désormais, des bols de taille moyenne. Technique Agricole Suisse a pu mener un test avec le modèle «Profile 18.2 DM». Roman Engeler

Pour alimenter des vaches laitières en stabulation libre, la remorque mélangeuse est aujourd’hui pratiquement incontournable. Les constructeurs proposent un large choix de modèles, qui se distinguent non seulement par leur taille, mais aussi par leur conception et par leur système de mélange. S’y ajoutent de nombreuses possibilités d’options, avec lesquelles un modèle particulier peut être adapté à chaque besoin. Dans de nombreuses exploitations, la taille d’une remorque mélangeuse est un critère important. Le volume effectif compte peut-être moins que la largeur et la hauteur de la remorque. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Kuhn a désormais encore ajouté une variante de taille moyenne avec la série «Profile 2.M», en complément des séries 44

«Profile 2.S» (petits bols de mélange d’un volume de 12 à 20 m3) et «Profile 2.L» (bols «larges» de 18 à 34 m³). Cette nouvelle gamme de remorques mélangeuses traînées à deux vis verticales est disponible avec des contenants de 16 à 25 m³. Technique Agricole Suisse a pu tester le modèle «Profile 18.2 DM» durant quelques semaines.

décompactage des balles. A la base des vis de mélange se trouve une barre d’usure réglable et un deuxième racleur coudé pour l’éjection directe de la ration. Sur le modèle testé, l’éjection est assurée au niveau de deux ouvertures, l’une à l’avant droit et l’autre à l’arrière gauche.

Mélangeuse à vis verticales Cette remorque mélangeuse présente un volume de chargement de 18 m³ et est équipée de deux vis verticales de mélange. En option, ces vis sont aussi disponibles dans un acier inoxydable plus résistant. Les vis sans fin s’affinent vers le haut et disposent d’une double pente au niveau de leur quart supérieur, ce qui est censé réduire le besoin en énergie et accélérer le

Les vis de mélange se rétrécissent en partie supérieure et présentent une double pente à ce niveau.

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Rapport de test | Impression

Caractéristiques techniques Remorque mélangeuse Kuhn «Profile 18.2 DM»

Les indications affichées sur l’écran sont bien lisibles.

Un anneau antidébordement est intégré de série.

Chaque vis est munie de six couteaux revêtus de carbure. Avec leur dentition asymétrique, les lames génèrent une coupe propre. Les deux contre-couteaux réglables manuellement (ou hydrauliquement en option) retiennent brièvement le mélange. Ils assurent une réduction intensive et régulière des fourrages.

anneau antidébordement pour cette gamme à partir de 18 m³. Le châssis est intégré directement dans le plancher de la cuve. La hauteur de remplissage est par conséquent nettement inférieure à 3 m. La remorque mélangeuse pesant 6450 kg est longue de 6,90 m, large de 2,43 m et, avec ses roues jumelées de dimensions 215/75-R17.5, présente une hauteur de 2,78 m. La puissance d’entraînement requise est de 90 ch. Avec la boîte de vitesses à deux rapports, montée en option, une utilisation avec un tracteur de puissance inférieure est possible.

Cuve spéciale Le bol se compose de tôle pliée, ce qui a une incidence positive sur le processus de mélange en comparaison d’une tôle enroulée. A l’avant gauche se trouve une échelle d’accès rétractable, sécurisée avec un dispositif de sécurité, afin qu’il ne soit pas possible de monter trop haut. Un anneau antidébordement prend place en partie supérieur du bol pour les fourrages fibreux. Kuhn intègre de série un tel

Processus de pesage Le pesage a lieu sur cinq points: quatre pesons au niveau du châssis et un cinquième sur le timon. Les valeurs correspondantes sont indiquées sur un écran

Avis d’utilisateur Pascal Brändle, de Maischhausen (TG), a testé la mélangeuse Kuhn «Profile 18.2 DM» pour Technique Agricole Suisse sur son exploitation laitière comptant près de 50 vaches. Une ration composée principalement de foin a été distribuée durant le test. Du foin de luzerne a été ajouté, de la betterave sucrière et du maïs-ensilage, un concentré azoté ainsi que du sel et des minéraux, le tout complété avec de la mélasse et de l’eau. Pascal Brändle utilisait déjà le modèle précédent «Profile 1680», vieux de douze ans mais d’un volume environ 2 m³ inférieur. Il considère la qualité du travail de mélange très bonne. Les informations des rations à l’écran ont été jugées très simples et la navigation dans

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

les menus conviviale. Le support de l’écran pourrait néanmoins être construit de façon un peu plus flexible, pour adapter ainsi son positionnement, afin que les indications puissent aussi être visibles depuis une griffe à fourrage, car emporter un second écran sur la griffe serait un peu compliqué. La remorque mélangeuse était dépourvue de trémie de remplissage pour minéraux ou autres compléments. Cet équipement est disponible en option. Et recommandé. Pour la distribution, Pascal Brändle préfère un tapis. En distribution directe (plus économique), il faut toujours veiller à ce qu’aucun reste de ration n’empêche la fermeture de la porte. L’éclairage avec son support flexible a fait ses preuves. Si la qualité de fabrication et des matériaux est aussi bonne que sur sa mélangeuse actuelle, Pascal Brändle estime que la remorque Kuhn «Profile 18.2 DM» est à coup sûr aussi un outil fait pour durer.

Système de brassage: vertical, 2 vis de mélange. Régime de rotation: 29 tr/min Capacité: 18 m³ Dimensions: longueur: 6,90 m; largeur: 2,43 m; hauteur: 2,78 m Poids à vide: 6450 kg Pneumatiques: 215/75-R17.5 (jumelés) Besoin en puissance: 85 ch Nombre de graisseurs: 14 Distribution des fourrages: portes guillotines (avant gauche, arrière droit). Hauteur de déversement: 49 cm Prix: CHF 52 550.– en version de base, hors TVA Données du constructeur

bien lisible et orientable, programmable pour de nombreuses rations et composants. Lorsqu’un composant est chargé, l’indication change pour le suivant avec remise à zéro du pesage. Un second écran connecté en wifi est proposé en équipement complémentaire, pour être par exemple embarqué dans une griffe à fourrage ou un véhicule de manutention.

Distribution Sur les modèles «DM», la ration est éjectée directement. Les portes coulissantes d’une largeur d’ouverture de 1,10 m s’ouvrent hydrauliquement. Une échelle bien visible indique leur hauteur d’ouverture respective. Il serait aussi possible d’affourrager via un tapis transversal (à l’avant ou à l’arrière). Avec le tapis de distribution transversal breveté et inclinable «Flexlift», qui reste dans le gabarit de la remorque mélangeuse, Kuhn propose désormais la distribution dans des auges jusqu’à 1,20 m de hauteur. Pour ce test, les distributeurs du tracteur ont servi à piloter la machine. Mais des boîtiers de commande sont disponibles en option.

Conclusion L’offre en remorques mélangeuses est assurément large; c’est le cas chez Kuhn. Les modèles de 15 à 20 m³ de volume font partie des machines les plus vendues. Dans ce segment figure la «Profile 18.2 DM»; vendue 57 242 francs avec tout son équipement, elle a déjà fait bonne impression lors de notre essai. Les options disponibles doivent être choisies selon l’exploitation. 45


Impression | Rapport de test

Le «Mergento F 4010 Alpin» ouvre de nouvelles perspectives en matière de qualité et de capacité de récolte des fourrages en région alpine. Photos: Johannes Paar

Un alpiniste performant L’andaineur à tapis «Mergento F 4010 Alpin» de Pöttinger peut en faire plus que les andaineurs à bande usuels. Cette machine performante est par exemple capable de déposer l’andain à gauche ou à droite en fonction des besoins. Johannes Paar*

Les andaineurs à tapis sont à la mode. Avec le «Mergento F 4010 Alpin», Pöttinger tente de combler une lacune dans les équipements alpins. Il est conçu pour les faucheuses à deux essieux et les tracteurs de montagne d’une puissance maximale de 120 chevaux. Ce segment de marché était jusqu’à présent surtout occupé par les andaineurs à bande. Le «Mergento» est plus lourd et plus cher que ses congénères. Il offre toutefois de nombreux avantages, entre autres: • le dépôt de l’andain à gauche ou à droite • la fonction de regroupement du fourrage • des capacités clairement supérieures

Le candidat au test Grâce à sa grande expérience dans les constructions légères et à l’utilisation de matériaux synthétiques, Pöttinger est parvenu à proposer un «Mergento F 4010 Alpin» affichant 575 kg dans sa version de base. Il se situe ainsi en-dessous de 600 kg.

* Johannes Paar est rédacteur spécialiste en machinisme de la revue autrichienne Landwirt.

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Dans les situations humides, on remarque cependant un certain glissement du véhicule porteur. En effet, le centre de gravité de l’andaineur est bien plus éloigné que celui d’une faucheuse rotative frontale. Selon la norme DIN, la largeur d’andainage se monte à 3,08 mètres. L’andain, d’une largeur de 0,4 à 1 mètre, peut être déposé à gauche ou à droite. On obtient dès lors une largeur de travail effective selon la norme DIN d’environ 4 mètres. En option, une toile d’andainage est proposée à gauche ou à droite. Il est possible de la relever lorsqu’on ne l’utilise pas. Le tapis en caoutchouc transversal mesure 62 cm de large. Sa tension se règle sans outil sur la droite de la machine. Il se démonte au niveau d’une barrette de jonction boulonnée. Ainsi peut-on enlever rapidement le tapis en fin de saison pour faciliter le nettoyage de l’andaineur.

Un entraînement hydraulique Le «Mergento F 4010 Alpin» s’adapte aux relevages de catégories 1 ou 2. La position des attelages s’ajuste via une plaque perforée. Elle offre une variation horizon-

tale de 7 cm. On peut alors régler la machine pour la rapprocher au plus près du véhicule porteur. Le troisième point peut aussi être attelé selon quatre positions différentes, ce qui facilite le guidage en position de travail et augmente la hauteur de levage dans les fourrières. Cet andaineur n’a pas besoin de prise de force. Son entraînement est hydraulique. Un débit d’environ 22 litres d’huile par minute est nécessaire. Dans l’idéal, un distributeur simple effet et un retour libre suffisent pour le circuit. Mais un distributeur à double effet peut aussi animer le pick-up et le convoyeur. Si la puissance hydraulique d’un ancien tracteur ou d’une faucheuse à deux essieux ne suffit pas, Pöttinger propose en option une centrale hydraulique arrière composée d’un réservoir d’huile de 20 litres, d’un filtre et d’une pompe à engrenages entraînée par la prise de force. La pompe délivre le débit nécessaire à un régime de 500 tr/min. Trois béquilles à rouleaux facilitent le remisage de l’outil. En outre, des flexibles rendent possible l’utili2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Rapport de test | Impression

Le Pöttinger «Mergento F 4010 Alpin» en chiffres

Un rouleau tasse-andain et une bâche de maintien doivent améliorer le flux du fourrage.

sation de l’andaineur avec un distributeur hydraulique arrière. Ils font partie de l’équipement de base de la machine. La centrale hydraulique arrière est un contre-poids appréciable à l’andaineur monté à l’avant. En option, le constructeur propose des masses additionnelles pouvant atteindre 100 kg pour le lestage.

Un attelage pendulaire Le châssis de l’andaineur est suspendu de manière pendulaire. Le débattement latéral est de +/–8 degrés par rapport à l’avancement. Le débattement est bloqué en position relevée et pendant les transports. L’attelage pendulaire est particulièrement important pour les tracteurs équipés de relevage frontal installé sur l’essieu avant. Sur les parcelles très vallonnées du test, les limites du débattement ont été fréquemment atteintes. Dans cette situation, il est nécessaire d’augmenter l’effet de balancier en fixant les bras de relevage dans leurs trous oblongs. Le pick-up est rigide et sa largeur est de 3 mètres. Trois patins installés sous le pick-up assurent le suivi du sol. Ces derniers sont

ajourés pour permettre le passage des dents du pick-up. L’écart entre le point le plus bas du pick-up et les patins n’est que de 12 cm. Ceci évite le piquage des dents dans le terrain en cas de travail très proche du sol. Le réglage de base de la hauteur de travail se fait au moyen de cales sur les patins de guidage. Ce paramètre est aussi ajusté par la longueur du troisième point. Pour les véhicules ne disposant pas de système de délestage, le constructeur propose en option des ressorts de soutien. Des plaques de montage correspondant aux différents types de véhicules sont disponibles.

Un ratissage propre Les conducteurs du test ont donné de nombreux points positifs à la propreté du ramassage du fourrage. Les quatre rangées de dents du pick-up sont guidées par des cames. Les chemins de cames sans entretien sont installés au centre de la machine. La position alternée des porte-dents réduit les pics de charge dans les fourrages denses. Les dents sont légè-

La tension du tapis se règle sans outil grâce à ce levier.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Largeur d’andainage (DIN): 3,08 m Largeur de transport: 3,00 m Largeur de l’andain (DIN): 0,4 à 1,0 m Largeur de travail totale: 4,0 m Dépôt de l’andain: des deux côtés Attelage: cat. 1 et 2 Délestage: à ressort (option) Exigences envers le tracteur: 1 simple effet avec retour libre ou 1 double effet Entraînement: pick-up et convoyeur hydrauliques, 22 l/min Pick-up: 4 rangées de dents guidées, lame de ressort en synthétique Convoyeur: 620 mm de largeur Commande: Basic Control Terminal Accessoires: toile d’andainage, centrale hydraulique Poids: 575 kg (équipement de base) Prix: CHF 23 220.– (équipement de base, hors TVA), hydraulique: CHF 3463.– (hors TVA) Données du constructeur

rement coudées vers l’avant. Comme elles courent jusqu’aux extrémités du pick-up, la largeur de travail DIN atteint 3,08 mètres. Les lames de ressort sont formées de matière synthétique. Un rouleau tasse-andain et une toile de guidage montés de série améliorent le flux du fourrage sur le «Mergento F 4010 Alpin». La toile est appréciable avec le fourrage très court et dans les pentes. La machine peut être relevée grâce à un boulon si le volume de fourrage est important. En outre, elle est montée sur amortisseurs pour un fonctionnement plus silencieux.

La formation de l’andain La réalisation d’un andain régulier demande de l’expérience et de la patience en présence de fourrages volumineux. Il faut garder à l'esprit que Pöttinger a déve-

Trois patins empêchent que les dents ne piquent le sol.

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Impression | Rapport de test

Brève évaluation + poids réduit + délestage à ressort en option + faibles besoins de puissance hydraulique (centrale hydraulique arrière) – débattement pendulaire trop faible, suivi latéral du sol limité – formation de tas en présence de grandes quantités de fourrage – capacité limitée du convoyeur

Les nombreux réglages de l'attache garantissent un attelage rapproché du «Mergento F 4010 Alpin» sur différents types de véhicules.

loppé cet andaineur pour les petits fourrages des prairies alpines. Les 62 cm de largeur du tapis sont le facteur limitant de cette machine. Les limites sont vite atteintes dans les travaux perpendiculaires à la pente et avec de grandes quantités de fourrage. Des tas peuvent se former si la vitesse de travail est trop élevée. Avec un tapis trop chargé, il peut arriver que le fourrage tombe lourdement sur le sol. Le tapis dispose de tasseaux vulcanisés de hauteurs différentes. Cette conception améliore le débit dans les montées. Les testeurs ont observé que du fourrage avait tendance à rester entre le pick-up et les tasseaux. Une réduction de la distance entre le pick-up et le tapis devrait permettre de réduire ce phénomène et améliorer le flux du fourrage. Cette modifica-

tion devrait améliorer la régularité de l’andain et le travail dans les montées. Par rapport à d’autres matériels comparables, le gros avantage de cet andaineur réside dans la souplesse du dépôt de l’andain: il est capable de travailler vers la gauche ou la droite. En arrêtant le tapis, il est même possible de récolter le fourrage temporairement. Cette dernière fonction est particulièrement utile pour éviter les obstacles ou le sortir des recoins inaccessibles pour la récolte.

Une utilisation simple Contrairement à sa conduite, l’utilisation et le réglage de l’andaineur sont simples. Un petit boîtier de commande en cabine dispose d’un interrupteur à trois positions et d’un potentiomètre. Le premier com-

La centrale hydraulique arrière sert aussi de contrepoids appréciable à l’andaineur monté à l’avant.

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mande le sens de rotation ou l’arrêt du tapis. Le second propose cinq positions de réglage du régime de rotation du tapis. Ce paramètre a une grande influence sur la forme de l’andain. Ici aussi, les testeurs ont fait part de potentiels d’amélioration. La différence de régime du tapis entre les niveaux 3 et 5 n'est pas assez marquée. Un réglage en continu du régime de rotation du tapis améliorerait certainement la régularité des andains. La paroi arrière en plexiglas apporte une bonne visibilité sur le tapis et le flux du fourrage. Les éloges des testeurs ont été nombreuses sur ce paramètre. Dans l’ensemble, l’équipe de test a apprécié le travail avec cet andaineur, même si dans certaines conditions il était difficile de réaliser des andains réguliers. Ceci est toutefois contrebalancé par la propreté du fourrage. Le «Mergento F 4010 Alpin» de Pöttinger établit un nouveau palier en matière de qualité des fourrages et de débit de chantier pour la fenaison en zone alpine. Ces équipements ont toutefois un coût. Le prix net du modèle «Mergento F 4010 Alpin» muni de l’équipement de base est de 23 220 francs.

Si nécessaire, le tapis transversal de 620 mm de largeur peut se démonter rapidement en dévissant une barrette boulonnée.

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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Impression | Rapport de test

Le «Connected Service Counter» de Walterscheid est alimenté par une pile bouton du commerce de type «CR2032». Photos: Anna Müller

Un petit instrument mais d’une grande utilité Le «Connected Service Counter» de Walterscheid est un capteur de saisie des heures de service conçu pour postéquiper des machines et des dispositifs entraînés par prise de force. Il a été testé durant l’été 2023 dans une entreprise de travaux agricoles (ETA). Romain Fonk*

Depuis le lancement du «Connected Service Counter» de Walterscheid à la fin de l’année dernière, les intéressés peuvent se *Romain Fonk est collaborateur administratif de l’agro-entreprise luxembourgeoise Reiff et ancien gérant d’Agro-entrepreneurs Suisse.

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le procurer auprès des revendeurs spécialisés. Il ne fonctionne qu’en association avec l’application Walterscheid, téléchargeable, selon le cas, dans le playstore sur Android ou l’App Store d’Apple. Une fois l’application installée, l’utilisateur peut créer un compte puis procéder au montage du compteur.

Pour tout arbre à cardan Le compteur peut être monté sur un arbre à cardan quelconque, peu importe son âge, son constructeur et la nature de la machine. Seule condition requise: la protection de la transmission doit être intacte. Quelques minutes suffisent pour fixer le compteur sur la gaine extérieure. 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Rapport de test | Impression

Après avoir scanné un code QR, le compteur peut être connecté à l’application et affecté à un arbre à cardan.

Le montage est expliqué dans l’appli et sur la notice jointe à l’emballage. Les instructions sont à la portée de tout le monde. Les accessoires de fixation sont inclus dans l’emballage. L’outillage requis est extrêmement réduit. Le compteur est connecté à l’application, puis affecté à un arbre à cardan, simplement en scannant un code QR. L’acquisition des temps de service peut commencer.

La création des profils de machines Le compteur, alimenté par batterie, transfère par bluetooth les données relevées à tous les appareils mobiles sur lesquels l’application Walterscheid est installée. Le

système a été conçu pour intégrer tous les collaborateurs d’une entreprise, à condition qu’ils aient installé l’application sur leurs appareils mobiles. Grâce à la synchronisation automatique des données, tous les utilisateurs connectés ont en permanence accès aux informations. L’application permet de créer des profils de machines, dans lesquels il est possible de réunir un nombre quelconque de points d’entretien, avec leurs intervalles d’entretien respectifs. Chaque point d’entretien peut être illustré par une photographie. L’utilisateur peut décider si les échéances d’entretien sont fixées en fonction du temps de fonctionnement de la machine ou de la durée de service de l’arbre à cardan. Selon la complexité de la machine, la création d’un profil exige une préparation rigoureuse et peut nécessiter un certain temps. Les utilisateurs désireux de profiter de toutes les potentialités du système ne devraient pas ménager leurs efforts. Si l’on dispose de plusieurs machines du même type, il suffit de copier les profils des machines.

Une aide pour l’entretien Dans l’aperçu des machines, l’utilisateur se voit présenter une liste de tous les points d’entretien, assortie des relevés de compteurs correspondants, quelle que soit l’opération qui arrive à échéance: graissage, vidange ou remplacement de pièces. L’application aide largement à respecter les intervalles d’entretien préconisés.

Le compteur peut être monté sur tous arbres à cardan, indépendamment de leur âge, du constructeur ou de la nature de la machine.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

L’entreprise Reiff Avec son parc de machines réunissant notamment 9 ensileuses, 8 moissonneuses-batteuses et quelque 55 tracteurs, l’ETA Reiff, au nord du Luxembourg, compte parmi les agro-entreprises majeures d’Europe. Elle possède une bonne centaine d’outils animés et ainsi plus de 200 arbres à cardan à lubrifier régulièrement, à côté d’autres points d’entretien. Elle offre des conditions idéales pour tester le système décrit dans cet article.

Par ailleurs, elle permet de documenter chaque intervention dans un carnet d’entretien numérique. Cela vaut pour certains points d’entretien et pour la maintenance d’une machine. Dès qu’une opération d’entretien est consignée dans l’application, le compteur du composant en question – ou de l’ensemble de la machine– est réinitialisé et recommence à compter. Il existe aussi un totalisateur pour compter le temps de fonctionnement global de la machine et la durée de service de l’arbre à cardan. L’application offre aussi la possibilité d’identifier les arbres à cardan par leur code QR ou le numéro de série imprimé. En cas de défaut, les pièces impliquées peuvent être identifiées rapidement et commandées auprès d’un fournisseur agréé.

Les enseignements tirés du test Lors de l’essai de l’été 2023, 5 exemplaires du «Connected Service Counter» ont été montés sur différentes machines (autochargeuse, citerne à lisier, andaineur et presse à balles). Bien qu’il s’agisse de compteurs de présérie, aucun problème technique sérieux n’a été déploré. Le compteur a donné l’impression d’un dispositif robuste et sophistiqué. Au cours du test, l’application a nécessité quelques adaptations qui ont amélioré le bénéfice et la convivialité du système. • Grâce au système de Walterscheid, tous les collaborateurs impliqués étaient en permanence informés de l’état d’entretien des machines. Les utilisateurs ont ainsi la possibilité de programmer des opérations d’entretien aux moments les plus propices. • La fonction du compteur d’heures de service est particulièrement intéressante pour les machines de location et toutes les machines ne disposant pas d’une fonction d’acquisition spécifique 51


Impression | Rapport de test

du temps de service. Contrairement aux compteurs par vibrations, le «Connected Service Counter» assure aussi l’acquisition de la durée de service de l’arbre à cardan et fournit des renseignements précis sur l’utilisation de la machine. • La période d’essai de cinq mois sur le site de l’agro-entreprise Reiff a révélé qu’avant l’utilisation de l’application, bon nombre de points de graissage étaient lubrifiés trop fréquemment. Les utilisateurs avaient pris l’habitude de lubrifier tous les points de graissage en même temps, sans tenir compte des différents intervalles recommandés. L’application permet donc des économies non négligeables de lubrifiants et de temps de travail. • Un autre avantage est la simplification sensible de l’entretien dont bénéficie surtout le personnel intérimaire, du fait que les points d’entretien sont visualisés sur l’application. Les étapes peuvent ainsi être traitées une à une et les photos fournies aident à localiser les différents points de graissage et d’entretien. • La création des profils de machines est

tion considérable du processus. • Le système n’a toutefois de sens qu’à la condition d’être rigoureusement mis en œuvre par tous les collaborateurs. Il suffit qu’une personne ne joue pas le jeu ou oublie de documenter ses opérations d’entretien, pour que le système perde la plupart de ses avantages.

Le montage et la mise en service sont expliqués clairement dans la notice jointe.

cependant relativement fastidieuse. La société Walterscheid a annoncé qu’elle était en train de créer une base de données réunissant toutes les données nécessaires à la création d’un profil de machine. Elle espère aboutir à une accéléra-

D’autres avantages ont été relevés: • Les utilisateurs de l’application peuvent envoyer une invitation par courriel aux autres collaborateurs afin de les intégrer dans le système et partager les données avec eux. • Avec l’application, on peut créer un nombre quelconque de profils de machine, chaque machine acceptant l’ajout d’un nombre illimité de points d’entretien. Les profils de machines peuvent être copiés aisément. • Le compteur est alimenté par une pile bouton de type «CR2032». Le constructeur promet que la pile aura en toutes circonstances et à toutes les températures une durée de vie d’au moins un an. Le niveau de la pile du compteur est aussi visualisé dans l’application.

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circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Recherche | Plate-forme

Ce tracteur électrique Rigitrac pour l’entretien de pelouses est muni à l’avant d’un souffleur de feuilles et, à l’arrière, d’un scarificateur pour gazon. Photo: Rigitrac

Des pertes pour se chauffer les pieds Les pompes à chaleur se sont hissées au rang de solution standard pour chauffer des bâtiments. Leur emploi dans des véhicules est moins courant et fait l’objet d’un test sur de petits tracteurs électriques, dans le cadre d’un projet de l’Office fédéral de l’énergie. Benedikt Vogel*

Les moteurs diesel ou à essence produisent une chaleur résiduelle abondante à haute température. Celle-ci peut être utilisée directement pour chauffer le véhicule. En revanche, les moteurs des véhicules électriques ont un rendement très élevé et ne dégagent qu’une quantité limitée de chaleur. Sa température plus faible ne peut généralement pas être utilisée pour le chauffage. Ces véhicules sont donc chauffés à l’électricité tirée de la batterie. Cette consommation accessoire réduit l’autonomie du véhicule. * Benedikt Vogel travaille en tant que journaliste scientifique indépendant et conseiller en communication. Il a écrit cet article sur mandat de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Pour réduire la consommation de courant nécessaire au chauffage de la cabine, il est possible de recourir à une pompe à chaleur (PAC). Celle-ci utilise notamment la chaleur résiduelle du moteur électrique et d’autres composants et fournit de la chaleur avec moins d’électricité qu’un chauffage électrique. Selon les calculs de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, la consommation d’électricité pour les systèmes CVAC (chauffage, ventilation, air climatisé) d’un bus électrique peut ainsi être réduite de près de 60 %.

Construction compacte Un bus offre assez d’espace pour installer une PAC. Ce n’est pas le cas des petits véhicules, sauf exception, car le volume dis-

ponible est utilisé pour d’autres composants; il sert aussi à loger le siège de l’utilisateur ou comme espace de chargement. La société Rigitrac Traktorenbau AG de Küssnacht am Rigi (SZ), qui construit entre autres des tracteurs électriques compacts, ne s’est pas laissée abattre par cette situation initiale. Ses ingénieurs ont développé un système de chauffage et de refroidissement recourant à une PAC pour les tracteurs électriques. La Haute école de Lucerne (HSLU) a participé au projet en qualité de partenaire scientifique. L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) soutient ce projet dans le cadre de son programme pilote et de démonstration. Compte tenu de l’espace restreint, un module de chauffage et de refroidisse53


Plate-forme | Recherche

Pas de problème de givre

Vue du module de chauffage et de refroidissement pendant les tests sur le banc d’essai de la Haute école de Lucerne. Photo: Rapport final de l’OFEN

ment compact de la société autrichienne Aircontech GmbH est utilisé. De la taille d’une batterie de voiture (35 ×25 × 27 cm), il est placé sous le capot du tracteur. Le module de commande CVAC (5×3 × 2 cm) est monté sous le tableau de bord. «Nous ne voulions pas équiper notre véhicule d’une simple clim’ pour les journées d’été; nous avons donc fait appel à une pompe à chaleur à deux circuits hydrauliques commutables qui permet de refroidir et de chauffer», explique Pirmin Zimmermann, ingénieur chez Rigitrac. «Par rapport à une installation de refroidissement, nous n’avons besoin que de quelques vannes supplémentaires. En choisissant soigneusement ces composants et en les disposant intelligemment, nous sommes

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désormais parvenus à construire un véhicule compact contenant néanmoins un chauffage efficace».

Indiqué aussi pour l’hiver et le froid Le module chauffage/refroidissement d’Aircontech fournit jusqu’à 7 kW de puissance de chauffage ou jusqu’à 4,5 kW de refroidissement. L’énergie de chauffage et de refroidissement est utilisée pour chauffer ou refroidir la cabine, mais également pour refroidir les moteurs et les convertisseurs électriques ainsi que pour tempérer la batterie. Ce module est conçu pour des températures extérieures entre –15 et +35° C. Une PAC saumure-saumure fournit la chaleur. Elle utilise la chaleur résiduelle d’environ 30° C

— Température mesurée de la cabine (Tcab), 27 min — Température corrigée de la cabine, 27 min — Température simulée de la cabine, 17 min

Température (°C)

20 18 16 14 12 10

0

3

6

9

12

15

18

21

24

27

Durée (min)

Selon les simulations (ligne rouge) de la Haute école de Lucerne (HSLU), la pompe à chaleur permet de chauffer la cabine du conducteur de 10 à 23,5 °C en 17 minutes (pour une consommation électrique de 231 Wh). Lors d’une mesure sur un tracteur, le temps de chauffage pour la cabine et la mise en température simultanée de la batterie était de 27 minutes (courbe grise/ verte). A titre de comparaison, l’élément chauffant PTC (céramique à coefficient de température positif) a besoin de 50 minutes (consommation électrique de 915 Wh) pour le même processus. La pompe à chaleur ne nécessite qu’un tiers du temps et un quart de l’électricité. En pratique, la pompe à chaleur et le chauffage d’appoint (élément chauffant PTC) sont parfois combinés, ce qui réduit les temps de chauffage. Graphique: Rapport final de l’OFEN

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A l’inverse des bâtiments, les chauffages à pompe à chaleur (PAC) des véhicules électriques ne peuvent pas utiliser facilement l’air extérieur comme source de calories. La raison: si une PAC fonctionne à des températures inférieures à 0 °C, de la glace se forme sur l’évaporateur. Cela pose problème dans la mesure où ce dernier ne peut pas être «dégivré» sur un véhicule aussi facilement que sur la PAC d’un bâtiment. Le Rigitrac contourne cet obstacle en n’utilisant pas l’air extérieur comme source de chaleur, mais la seule chaleur dégagée par la batterie et l’entraînement. De cette manière, le tracteur peut être utilisé avec le chauffage à PAC même par températures négatives, sans qu’il y ait de problème de (dé-)givrage.

du moteur électrique, des convertisseurs de fréquence et du refroidissement de l’huile hydraulique, et l’amène au niveau de température souhaité. «Pour les situations exceptionnelles ou pour améliorer le confort, un chauffage d’appoint traditionnel à élément céramique à coefficient de température positif PTC est installé», explique Pirmin Zimmermann. La chaleur résiduelle est déjà partiellement utilisée dans les voitures électriques de haut de gamme. Mais dans les utilitaires, l’approche de Rigitrac est encore peu expérimentée. Dans le cadre du projet pilote et de démonstration (P+D), des experts de la HSLU, dirigés par le professeur Beat Wellig, ont étudié la solution de chauffage et de refroidissement en laboratoire et dans le terrain pour mesurer ses caractéristiques de fonctionnement, sa performance et son efficacité. Les évaluations ont montré que la chaleur résiduelle des composants pouvait être utilisée malgré sa température relativement basse, par la PAC ou même directement. «Certains points de la commande du module peuvent encore être optimisés», explique Stefan Flück, chef de projet à la HSLU.

Une plus grande autonomie Les scientifiques de la HSLU ont déterminé l’avantage énergétique du nouveau chauffage. Pour la PAC (en mode chauffage uniquement), ils ont calculé un rendement moyen de conversion de l’électricité en chaleur (COP) de 2,9. Cette PAC est ainsi un peu moins efficace que celles de chauffage des bâtiments (COP de 3 à 5). Cela s’explique par la plus grande amplitude thermique interne de la PAC pour 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Recherche | Plate-forme

Rapport final «Chauffage efficace par pompe à chaleur pour véhicules agricoles et communaux électriques» est disponible sur: https://www.aramis.admin.ch/Texte/? ProjectID=48584. Des infos peuvent être obtenues auprès de Men Wirz (men. wirz@bfe.admin.ch), responsable du programme pilote et de démonstrations de l’OFEN, et de Stephan Renz (info@ renzconsulting.ch), responsable externe du programme sur les pompes à chaleur et la technique du froid de l’OFEN.

La halle de montage de Rigitrac à Küssnacht am Rigi (SZ). Photo: Rigitrac

tracteurs. Il faut se souvenir que le courant nécessaire à la production de chaleur ne représente qu’une faible part de la consommation des tracteurs électriques. Par conséquent, la PAC ne peut pas réduire pareillement la consommation du véhicule ni prolonger autant son autonomie avec une charge de batterie. Si l’effort fourni est faible ou moyen, ce qui correspond à l’usage majoritaire des tracteurs électriques, l’autonomie augmente de 6 à 10 % (soit 15 à 45 minutes). Même si le gain d’autonomie est limité par l’ex-

ploitation de la chaleur résiduelle, la PAC est profitable, explique Theres Beutler, directrice de Rigitrac: «Si, grâce à la PAC, le véhicule utilise moins de courant pour une même durée, nous pouvons recourir à une plus petite batterie. C’est une source d’économies. Ces économies sont supérieures au surcoût des vannes réversibles de la PAC».

Transférable à d’autres véhicules En 2023, Rigitrac a construit douze tracteurs électriques équipés du nouveau sys-

Durée d’utilisation du tracteur électrique (en heures) Faible charge de travail

Charge de travail moyenne

tème de chauffage et de refroidissement. La coopération avec le fabricant italien de machines agricoles Goldoni-Keestrack SRL devrait permettre d’augmenter le nombre d’unités. L’accent est mis sur les tracteurs à usage communal. En principe, le système de PAC peut être utilisé dans toutes les machines de travail, souligne Theres Beutler. Celles qui produisent une certaine chaleur résiduelle, mais dont la puissance ou la température ne sont pas assez élevées pour servir directement au chauffage, offrent les meilleures conditions. Avec la PAC, la chaleur résiduelle des composants peut être augmentée pour atteindre un niveau utilisable. «Tant que le prix des batteries reste élevé ou que l’espace disponible ne permet pas d’installer une batterie plus grande, toute augmentation de l’efficacité est un gain pour le client et pour le constructeur», explique Theres Beutler.

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Un second projet pour l’agriculture

9 8

9,28

8,75 7,94

7 6 5 4

4,64

4,47

3 4,21

2 1 0 Sans chauffage de cabine

Avec pompe à chaleur

Avec chauffage él./PTC

Sans chauffage de cabine

Avec pompe à chaleur

Avec chauffage él./PTC

Pour chauffer la cabine, la pompe à chaleur (PAC) a besoin de moins de courant de batterie que le chauffage électrique. Par faible charge de travail, l’autonomie avec une PAC est environ 10 % plus élevée qu’avec un chauffage électrique. En cas de charge de travail moyenne, l’autonomie reste supérieure d’environ 6 %. Graphique: Benedikt Vogel, d’après Rapport final de l’OFEN

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Les auteurs du rapport final du projet prévoient une utilisation du système de chauffage et de refroidissement pour d’autres types de véhicules: «De tels systèmes sont utilisables non seulement pour les véhicules spéciaux comme les tracteurs, les camions ou les engins de chantier, mais aussi pour les automobiles». Dans ce contexte, un autre projet soutenu par l’OFEN est intéressant: il s’agit de construire un tracteur électrique à batterie pour l’agriculture et de convertir ses outils (faucheuse, mélangeuse à fourrage, etc.) de l’entraînement hydraulique à l’entraînement électrique. L’essai en conditions réelles a pour objectif d’étudier les potentiels d’économie d’énergie possibles en considérant globalement de telles combinaisons tracteur-appareil dans des fermes produisant leur propre électricité. 55


Plate-forme | Exposition

Agrovina: les machines des cultures spéciales au rendez-vous La 15e édition du salon Agrovina dédié aux professionnels des secteurs arboricole, viticole et de l’œnologie a rencontré un franc succès avec 180 exposants et 15 000 visiteurs. Technique Agricole Suisse a repéré des innovations et évolutions récentes, dont voici une sélection. Matthieu Schubnel

STEV Motion: efforts récompensés Lauréat du concours des innovations Agrovina 2024, le chenillard autonome «Vineatrac» de la jeune pousse STEV Motion avait déjà été repéré par Technique Agricole Suisse lors de l’Agrovina 2022 (voir édition de mai 2022). L’ingénieur Marc Stevanin (photo) l’a développé initialement pour la pulvérisation mais l’a

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rendu depuis compatible avec d’autres applications. Le «Vineatrac» pèse 420 kg sans outil et est actuellement produit à Mathod (VD).

«Tony 8700 V» d’Antonio Carraro L’Italien Antonio Carraro et son importateur helvète Silent AG ont profité de l’Agrovina pour exposer le tracteur viticole «Tony 8700 V» pour la première fois en Suisse. Disponible depuis cet automne, ce modèle de 98 cm à 130 cm de largeur hors tout selon la monte est animé par un quatre-cylindres Deutz Stage V de 2,9 litres et 75 ch. Il adopte une transmission robotisée hybride mécanique-hydrostatique atteignant 40 km/h à 1800 tr/ min. Son circuit hydraulique compte quatre distributeurs à double effet arrière

et jusqu’à cinq double effet à l’avant. Deux prises électriques, trois plots ainsi qu’une prise 50 A complètent le tableau. Le relevage arrière levant jusqu’à 2700 kg et le troisième point hydraulique sont pilotables depuis le sol au niveau de chaque aile. Le «Tony 8700 V» pèse 2950 kg avec sa cabine de catégorie 4 montée de série et doté de nombreux feux LED. Un mo2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Exposition | Plate-forme

dèle plus puissant «11 700 V» de 112 ch suivra cette année.

Porte-outils réversible et polyvalent Sur le stand de Silent AG, le porte-outils étroit «VR80» de la société italienne familiale Viroc apparu sur le marché l’an passé, a intéressé de nombreux curieux. Son bloc diesel Hatz de 75 ch entraîne une transmission hydrostatique avec quatre moteurs-roues, pour une allure maximale de

20 km/h. La cabine de catégorie 4 pivote manuellement à 180 degrés. Ce modèle est à double articulation centrale. Avec son angle de braquage de 87 degrés, la machine forme ainsi presque un angle droit. Compte tenu de cet angle extrême, des capteurs pilotent le vérin transversal de l’articulation centrale pour éviter tout renversement. Le véhicule peut être muni d’une ou deux prises de force et d’un relevage avant optionnel.

Grunderco importe Drago Depuis janvier 2024, la société Grunderco importe les chenillards Drago d’origine française. L’appareil «Varia 2070» pour des vignes à partir de 1,20 m d’interrang est doté d’un moteur Hatz Stage V de 70 ch de puissance et monté sur un train de chenilles de 1400 mm de long. Il atteint 12 km/h avec sa transmission hydrostatique. Il s’adapte aux différentes conditions de travail grâce à sa voie variable hydraulique et présente ainsi une

largeur hors tout de 72 à 105 cm, selon la chenille choisie. Il gravit les pentes jusqu’à 60 % selon Drago. Son circuit hydraulique fournit un débit maximal de 90 l/min et puisant l’huile dans le réservoir intégré au châssis pour alimenter les 3 distributeurs à double effet de série. Son relevage hyTechnique Agricole Suisse   2 | 2024

draulique trois points corrige les dévers lors du travail. Il pèse environ 2000 kg. Le Drago est aussi disponible en configuration enjambeur.

Contenir la pousse de l’herbe L’outil «Alpha Cut Viti» qui vient d’être mis au point par Alphatec a été conçu pour contenir mécaniquement et sans pesticide la pousse de l’herbe dans l’interrang, mais aussi détruire durant l’hiver l’engrais vert semé à l’automne. Conçu pour des vignes d’interrang entre 1,80 et 2,40 m, il se compose d’un châssis de Bähr Weibautech, sur lequel ont été greffés quatre ou six mini-rouleaux-couteaux de 43 cm de largeur chacun et répartis sur deux rangées. Les supports de rouleaux sont montés sur silentblocs et orien-

Vidéo sur YouTube Retrouvez davantage de détails sur certains de ces équipements dans une vidéo francophone en scannant ce code QR.

en cours d’homologation comme vélomoteur à 30 km/h en Suisse. Il sera au tarif de GVS Agrar à compter de mi-février.

Le robot gravit les pentes L’importateur Builtec exposait au travers de sa filiale Builtronics le robot de fauche radiocommandé «Green Climber F23» que l’Italien MDB a lancé en 2023. Doté d’un moteur à essence Kawasaki de 23 ch refroidi par air, le plus petit modèle de la gamme repose sur un robuste train de chenilles triangulaires avec profil au choix de l’acquéreur. Avec son double rotor à axes verticaux, il broie l’herbe dans les deux sens de marche. Capable de travailler dans des pentes jusqu’à 60 degrés, il opère à l’allure de 1 à 4 km/h selon la

tables selon cinq positions pour obtenir une coupe idéale même à faible vitesse. L’opérateur peut déporter l’outil hydrauliquement de 35 cm à gauche ou à droite.

Triporteur électrique polyvalent GVS Agrar importe désormais le petit triporteur utilitaire électrique «LDR» de l’Autrichien Graf-Carello, dont plus de 300 exemplaires auraient déjà été commercialisés sur le marché intérieur. Ciblant notamment les municipalités et le monde agricole, cet appareil présente une autonomie de 60 km. Ses deux roues arrière motrices sont entraînées par un moteur 72 V développant une puissance de 1,2 kW. La transmission à trois vitesses intègre un inverseur à commande électrique. Son plateau arrière basculant comprend trois ridelles escamotables. La charge utile de cet appareil atteint 370 kg. Long de 3,01 m, large de 1,02 m et haut de 1,40 m, le triporteur «LDR» est

densité de la végétation et se déplace à la vitesse maximale de 6 km/h. Builtec annonce un rendement de chantier de 1000 à 1500 m²/h. Très compact, le «F23» présente une largeur hors tout de 1,25 m et travaille sur 80 cm de large.

Gant à protection mécanique Felco Le constructeur suisse Felco vient de lancer le gant de protection «706» destiné à réduire le risque de coupure au niveau des doigts lors de l’utilisation d’un sécateur électroportatif. Disponible en 7 tailles différentes pour les opérateurs droitiers ou gauchers, l’accessoire en cuir résistant aux griffures protège aussi des coupures grâce à une coque en acier à l’extrémité de chaque doigt. Le fabricant affirme que chacune de ces coques résiste à cinq coupures accidentelles successives. Felco vient de lancer cet équipe57


Plate-forme | Exposition

nance: les flexibles hydrauliques avec raccords apparents se démontent facilement, les réserves d’énergie situées sous

ment en janvier en Suisse, après avoir déjà débuté sa commercialisation en Australie.

Terrasser au chenillard Rotair Unique sur le marché, la fraise à terrasses «FR 800» de Jacquerod et fils SA est conçue pour terrasser les parcelles de vignes en pente non mécanisables. Ses deux mèches rotatives de 300 mm de diamètre animées hydrauliquement sont utilisables idéalement un à deux ans après la plantation. Le constructeur préconise un passage à 1-2 km/h puis un second passage à 4 km/h. Les mèches tournant dans le même sens, celle située à flanc de montagne creuse et l’autre compacte le sol. L’outil intègre une tourelle verticale pour ajuster le niveau. L’outil est monté sur un relevage à parallélogramme et ins-

repose sur deux roues larges de dimensions 340/55-16. Il peut être équipé de différents outils tels que broyeur, épampreuse, rogneuse, rouleau hacheur… Avec un timon articulé très compact, l’attelage permet de braquer à 90° en bout de rang et d’opérer un demi-tour dans une tournière de quatre mètres. Le porte-outils embarque sa propre centrale hydraulique animée par la prise de force

le siège conducteur s’avèrent très accessibles. Le modèle de 3 tonnes de capacité, soulevant jusqu’à 6,50 m de hauteur, dispose d’une batterie au plomb de 80 V et 500 Ah. L’autonomie annoncée est de 4 à 4,5 h. Baoli est importé en Suisse romande par Grunderco.

Une option «AI» chez BCS La version 2024 des tracteurs viticoles «Volcan 85» à transmission mécanique de BCS est proposée avec une cabine plus longue et plus large de catégorie 4 ainsi qu’une nouvelle option «AI» (intelligence artificielle) qui regroupe ensemble de fonctions liées à l’embrayage. Cette option inclut un embrayage à commande électronique à gauche sous le volant, destiné à réduire son usure excessive. L’opérateur peut également choisir l’un des quatre modes de conduite disponibles. Il peut également régler finement la réactivité de l’inverseur selon deux groupes de 5 niveaux, pour s’adapter au profil du ter-

du tracteur et délivre sans problème 40 l/ min aux outils embarqués. Il requiert 70 ch de puissance. A l’aide de deux vérins, l’opérateur ajuste la hauteur du châssis (option) et la hauteur de travail (option) du porte-outils.

Plate-forme de cueillette remaniée La dernière version de la plate-forme de cueillette «Berglady» de l’Italien Frucotec, exposée par son importateur suisse Dubler Agrar Services, a été lancée en 2023. Elle fournit aux cueilleurs une hauteur maximale d’intervention de 2,3 à 3,5 m, avec une hauteur de travail surélevée de 90 cm. Une plate-forme optionnelle de 1,30 m sur­élève encore davantage les opérateurs. Les moteurs électriques entraînant le train de quatre roues jumelées sont alimentés par de nouvelles batteries amovibles

tallé sur un prototype de chenillard porte-outils Rotair «R70.4-T», large de 78 cm et long de 2 m animé par un moteur diesel Kubota développant 43 ch. Cet automoteur sera commercialisé fin 2024.

Chariot électrique aux standards Kion Baoli, fabricant italien d’appareils de manutention industriels, présentait sa dernière génération de chariots élévateurs électriques KBE (anciennement KBET), la première série issue du groupe Kion (Still, Linde) auquel il appartient et ainsi gage de standards de qualité élevés. Lancés fin 2023, ils présentent une conception simple étudiée pour faciliter la mainte58

rain et à l’utilisateur. Une variante avec inverseur électronique simple est aussi proposée. BCS est importé en Suisse par Snopex.

Porte-outils traîné polyvalent L’Allemand KMS Rinklin présentait lors d’Agrovina la troisième génération de son porte-outils enjambeur traîné idéal pour les utilisations en commun. Conçu dans le Bade-Wurtemberg, cet appareil robuste

au lithium-fer-phosphate de 48 V/30 Ah d’une capacité de 1536 kWh et assurent un déplacement jusqu’à 4 km/h. Le vérin électrique du dispositif de correction d’assiette maintient l’horizontalité dans des pentes jusqu’à 40° d’inclinaison longitudinale. L’autonomie serait de 2 à 3 jours, selon Frucotec. 2 | 2024   Technique Agricole Suisse


www.g40.ch Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

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Sécurité et respect www.farmx.ch sur la route Sécurité et respect En croisant d’autres véhicules, sur la route Sécurité et respect le conducteur est conscient sur la route Pendant lesmachines trajets, de ses larges le conducteur utilise les et peu visibles. Il réduit sa dégagement vitesse possibilités Avant le de départ, le conducteur points aux étroits. afincontrôle que endroits les différents usagers de la route tels que les freins, l’éclairage, qui le suivent puissent la visibilité vers l’arrière, le dépasser en toute les dimensions et lesécurité. poids. Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

Roul’net Roul’ net Roul’ net


Management | Question de lecteur

Les machines de travail, telles que les porteurs forestiers ou engins de chantier, ne peuvent être transférées qu’à vide d’un lieu à un autre. A l’avenir, les transports ne leur seront plus interdits sur des chantiers d’un seul tenant et pas totalement fermés au public. Photo: Heinz Röthlisberger

Que peut-on transporter avec des véhicules de travail? A partir d’avril, l’emport d’intrants et de consommables par les véhicules de travail sera autorisé sous conditions. Technique Agricole Suisse fournit quelques exemples. Natanael Burgherr

Dès le 1er avril 2024, certains transports spécifiques avec des véhicules de travail seront autorisés. Ceci fait suite à la révision de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) et de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR). L’article «Les remorques de travail pourront servir à des transports» paru dans l’édition de janvier 2024 de Technique Agricole Suisse donnait un aperçu des modifications. Mais qu’en découle-t-il concrètement, sur la route et sur le terrain?

Remorques et voitures automobiles de travail sont concernées La révision concerne tant les remorques que les voitures automobiles de travail qui sont autorisées à transporter de la marchandise qui est mécaniquement transformée ou utilisée durant le processus de travail, ou résulte du travail exécu60

té. Cette condition est remplie lorsque la marchandise est consommée durant le travail (par exemple de l’eau de refroidissement ou pour la dilution d’engrais ou de produits de traitement) ou en résulte (par exemple des carottes de forage de sol, des légumes, des fruits). • sur les voitures automobiles de travail, la somme de la charge utile et du poids remorquable ne doit pas dépasser un tiers du poids total, sans excéder 4000 kg; • sur les remorques de travail, la charge utile ne doit pas dépasser les deux tiers de la charge par essieu totale admise. Les charges utiles doivent être autorisées par le constructeur et figurer sur le permis de circulation ou sur la plaque du constructeur. L’autorisation de transport de marchandises spécifiques sur la voie publique est définie à l’article 77, alinéa 1,

lettre c de l’OCR révisée: les véhicules de travail (anciennement «voitures automobiles de travail») sont autorisées à transporter des «marchandises mécaniquement transformées ou consommées durant le processus de travail».

Les autochargeuses sans dispositif de transformation de la récolte restent considérées comme des remorques de transport, qui est leur destination première. Photo: Roman Engeler

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Question de lecteur | Management

Que peut-on transporter avec des véhicules de travail? Ce tableau fournit un aperçu des véhicules de travail avec lesquels pourront être effectués des transports spécifiques. Cette liste n’est pas exhaustive. Les charges utiles et à l’essieu doivent être autorisées par le constructeur et figurer sur le permis de circulation ou sur la plaque d’identification du véhicule (plaquette du constructeur).

Véhicules de travail

Marchandises spécifiques, consommables

Presses à balles rondes ou parallélépipédiques

Balles entières ou non, ficelles, films, filets

Pulvérisateurs

Bouillie, eau

Citernes à lisier

Lisier, digestat

Epandeurs à fumier

Fumier, compost

Semoirs

Semences, engrais, produits de traitement

Epandeurs d’engrais

Engrais

Ensileuses avec trémie, déchiqueteuses à plaquettes de bois

Produits de la récolte (maïs, herbe, plaquettes de bois)

Récolteuses avec trémie (ne vaut pas pour les marchandises en conteneurs comme les palettes, les sacs ou les caisses sur les espaces de chargement)

Pommes de terre, betteraves, légumes, fruits

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

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Passion | Oldtimer

Le moteur du tracteur de montagne Eron «D-350» à quatre roues égales est monté sur l’essieu avant. Photos: Reto Veraguth/Paul Jenni

Un petit Turinois pour la montagne Quatre roues motrices de taille identique, un moteur diesel refroidi par air, un montage breveté de l’essieu avant, un châssis en tôle emboutie et soudée: telles sont les principales particularités de l’Eron «D 350». Récit d’une rénovation «aux petits oignons». Paul Jenni*

Reto Veraguth, de Campsut dans la vallée d’Avers (GR), est tombé par hasard sur un tracteur Eron; c’était dans le Val di Lei, en Italie. Mécanicien sur poids lourds retraité, Reto Veraguth s’est intéressé à cet engin qu’il a finalement pu racheter et ramener en Suisse au printemps 2020. Le moteur étant dépourvu de plaque, son origine restait inconnue. Mais Reto Veraguth a trouvé l’information auprès d’un agent VM d’Italie du Nord: il s’agit d’un VM «20» de 35 chevaux fabriqué en Italie. Par un intermédiaire, Reto a trouvé un manuel d’utilisateur, une liste de pièces et des indications de réglage. La révision pouvait commencer. Le VM a été complètement démonté, jusqu’à ses dernières vis. Il souffrait de *Paul Jenni a été chef d’exploitation de la ferme d’Etat de Münsterlingen (TG) à partir de 1977; il collabore à la rédaction du magazine alte Landtechnik.

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deux gros problèmes: ses soupapes d’admission et d’échappement complètement grillées et le couvercle de la distribution en alu fendu. Le nettoyage du moteur fut un chemin de croix. Les coussinets de bielles et du vilebrequin étaient en fort mauvais état mais une refabrication aurait été très dispendieuse. A force de patience et de temps, de réflexion aussi, Reto Veraguth est parvenu à les récupérer. Il a trouvé des buses d’injection neuves en Italie, fait honer les chemises par un atelier spécialisé et remplacé les segments. Internet a beaucoup aidé!

Du bouillon maigre dans la boîte L’embrayage de ce tracteur est de petite taille mais semble avoir suffi à la tâche. Il avait bénéficié de réparations mais pas de celles d’un professionnel. Le volant, le disque, la plaque d’appui et le palier ont été donnés à réparer chez Technomag à Berne. Reto a fait le reste et tout remonté.

L’ouverture du carter de la boîte de vitesses révéla une sorte de bouillon à l’eau, avec des traces d’huile. Là aussi, un amateur avait sévi, compliquant le travail de révision. Les engrenages présentaient une forte usure. Des pignons neufs ont été dénichés pour un prix assez élevé

Des tracteurs nés vers 1950 C’est à Turin, aux alentours de 1950, que l’atelier de construction métallique «Ingeniere Aldo Meroni & Co» s’est lancé dans la production de petits tracteurs. Fort demandés dans les montagnes du nord de l’Italie, ils pouvaient vaincre des pentes jusqu’à 50 %. Les premiers Eron de 12 et 18 chevaux à moteurs Condor étaient munis de châssis maison. Meroni a fabriqué divers types de tracteurs jusque vers 1978. On n’en connaît pas le nombre.

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Oldtimer | Passion

chez Campese, en Italie. Le remontage ressembla à un jeu de puzzle, mais la boîte refonctionne à merveille.

Arbres de transmissions à bout Les essieux moteurs et directeurs présentent en général une forte usure. L’Eron ne faisait pas exception: ses fusées étaient à bout, il fallait changer axes et coussinets. Les arbres de transmission, leurs paliers et leurs croisillons étaient hors d’usage. Les supports d’arbre ont été rechargés par soudure et les croisillons remplacées. Tous les paliers du différentiel et les moyeux de roues ont été remplacés. Comme ils n’étaient plus disponibles, Reto Veraguth les a usinés lui-même. Ce fut un défi, mais le travail de remontage fut plus facile. Le démontage de l’essieu arrière fut plus fastidieux. Vis et boulons grippés ne se laissant pas desserrer à la clé, il fallut recourir au trio marteau-burin-disqueuse. Plus tard, pour le remontage, une solution de rechange avec des plaques de tôle fut utilisée. L’état général de l’essieu arrière valait celui de l’avant, avec de l’huile en traces. Le différentiel est identique. Il n’y avait presque plus d’huile. Il a fallu changer la plupart des boulons et

douilles. Devant comme derrière, les plaques d’attelage sont fixées au différentiel. Pliées et cabossées, elles durent être redressées. Côté freins, l’ensemble de la tringlerie exigea un dégrippage aussi intensif que fastidieux.

De l’eau dans la direction Le carter de la direction baignait dans l’eau, et partout les rotules étaient hors d’usage ou affectées d’un jeu excessif. La bague excentrique et le segment étaient cassés. Impossible d’en trouver des neufs. Donc, bon gré mal gré, il fallut souder et usiner. Les rotules furent remplacées et les barres de direction refabriquées. Particularité de la direction: lorsque le moteur est en place, le montage ou le démontage du boîtier est impossible. Le système hydraulique, avec l’estampille «Verona SLR» inscrite dans la fonte, ne fonctionnait plus guère, les bras ne redescendant plus lorsque le moteur tournait. Il fallut tout démonter, ce qui révéla la source du problème. Cette étape aussi exigea des heures et des heures de travail. Mais une fois effectuée cette révision intégrale, l’ensemble se remit à fonctionner, révéla la course de test.

Reto est allé jusqu’à repeindre le logo Eron en fonte.

Electricité, attelages et pneus Le démarreur bénéficia d’une révision avant remontage. Tous les câbles, les ampoules et les clignoteurs furent remplacés. Un alternateur avait remplacé la dynamo d’origine mais il était trop grand et défectueux. Reto dénicha une occasion sur internet. Le crochet d’attelage avant bénéficia d’une remise en forme. Celui de l’arrière était hors d’usage, sa chape inutilisable. Un nouveau support fut fabriqué et équipé d’une chape Rockinger révisée. Les pneus devaient être remplacés, ce qui fut fait en acquérant des pneus agraires neufs. Les jantes étaient dans un état discutable, elles ont demandé beaucoup de travail et un laquage à neuf. Quant à la carrosserie criblée de trous et négligée, elle dut être réparée par l’ajout de pièces de tôle, consolidée, redressée, meulée, mastiquée.

D’autres Eron sur le métier Le réassemblage se fit dans l’ordre suivant: transmission, boîtiers d’entraînement, carter de direction, essieu arrière, essieu avant avec arbres d’entraînement, barres de direction, hydraulique, moteur, carrosserie, électricité, éclairage. En mai 2022, l’Eron restauré pouvait être présenté. Reto Veraguth a désormais un faible pour les tracteurs Eron. Il vient d’importer un «D12» et un «D280» avec une remorque Eron à entraînement. Il est en train de les désosser!

Remontage du tracteur, un jeu de puzzle complexe.

Démontage du moteur VM avec une chèvre d’atelier.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Reto Veraguth, de Campsut (GR), a un faible pour les tracteurs Eron. Il a entièrement restauré ce «D-350» à moteur VM de 35 chevaux.

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Association | Sections

SH Numérisation des lignes de guidage et des limites des parcelles

TG Diesel: quelle place pour les substituts?

Après les affaires statutaires et l’élection d’un membre au comité, l’assemblée générale de la section schaffhousoise a abordé la question de la numérisation.

Le large éventail d’entraînements alternatifs destinés à des matériels agricoles, encore pas tout à fait prêts à être produits en série, a été abordé à l’assemblée de la section thurgovienne.

Roman Engeler

Roman Engeler

La 99 e assemblée générale annuelle de la section s’est déroulée au restaurant «Zum Alten Schützenhaus» à Schaffhouse. Le président Martin Müller et ses collègues du comité y ont accueilli de nombreux membres de la section. Ainsi que des invités, dont des représentants des sections voisines, du service cantonal des automobiles et de GSV-Agrar à Schaffhouse. Pour clore ses 13 années d’activité au sein du comité, le trésorier sortant Robert Roth a présenté des comptes annuels se soldant par une perte de près de 5000 francs. La cotisation annuelle, de 80 francs, ne sera toutefois pas augmentée pour 2024, mais une hausse sera abordée l’année prochaine. Martin Schilter reprend la fonction de trésorier, tandis que Reto Müller, de Gächlingen, vient renforcer le comité. Les autres membres de ce conseil sont reconduits dans leurs fonctions pour un mandat supplémentaire. Le programme d’activités présenté par le gérant Adrian Hug prévoit à nouveau une rencontre en mai avec des conférences sur le sujet de la réduction du travail du sol. Des personnes doivent être formées cette année afin qu’on puisse continuer de mettre sur pied des tests de pulvérisateurs de la qualité souhaitée. Deux voyages sont prévus à la fin du mois d’avril et en mai à destination de la péninsule ibérique, Ils sont organisés en collaboration avec les sections voisines de Saint-Gall et de Zurich, ainsi qu’avec l’agence Rattin Reisen. A l’issue des points officiels de l’ordre du jour, Christian Giger, de Sevelen (SG), a présenté son entreprise de travaux agricoles active dans le Rheintal saint-gallois, les Grisons, la Principauté du Liechtenstein et dans le land autrichien du Vorarlberg. Il a montré de quelle façon il se sert de la numérisation pour saisir les limites des parcelles, les lignes de guidage ainsi que pour surveiller des machines. Il a expliqué comment il peut utiliser ces informations pour une planification efficace du travail. Christian Giger utilise depuis 2018 certaines fonctions de la plate-forme «Opérations Center» de John Deere. Ses salariés peuvent aussi se connecter à cette plate-forme par smartphone. Christian Giger a indiqué que l’interface comporte encore bien d’autres fonctions, avec notamment une cartographie des résultats comprenant des cartes de modulation de dosage pour la fertilisation ou la pulvérisation. Actuellement, il n’utilise pas encore ces fonctions.

Les différents possibilités d’entraînements de machines agricoles fonctionnant avec une propulsion se substituant au diesel ont été à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la commission «Technique agricole» de la Société thurgovienne d’agriculture (VLT), section thurgovienne de notre association. Roger Stirnimann, enseignant en machinisme agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), à Zollikofen (BE), a présenté les nouveaux concepts de moteur, de l’électricité à batterie aux systèmes à hydrogène en passant par les moteurs à gaz. Le conférencier a passé en revue chaque possibilité basée sur le principe thermique classique, mais avec des carburants durables, comme les huiles végétales hydrogénées (HVO) et des substances similaires. «L’agriculture, a continué Roger Stirnimann, est appelée à produire des énergies durables que l’on peut notamment utiliser pour des entraînements. On a été gâté dans le passé parce que le diesel, grâce à sa densité énergétique inégalée, était l’unique agent énergétique employé pour les véhicules agricoles. Se reposer sur une seule solution ne sera plus possible. On devra choisir entre plusieurs variantes.» L’orateur estime que l’électricité tirée de batteries pourrait jouer un certain rôle dans les gammes de faible puissance. La poursuite du développement des technologies de stockage de gaz et de biométhane est nécessaire pour une utilisation dans le segment intermédiaire. «A brève échéance, les moteurs thermiques, alimentés par des carburants liquides neutres en CO2, resteront incontournables dans le secteur de puissance supérieure», a conclu Roger Stirnimann. Rolf Kuhn et Markus Koller, respectivement président et gérant de la section thurgovienne, sont revenus sur une année 2023 riche en événements. Une conférence de presse organisée début août a mis en évidence des constructions routières problématiques qui entravent la circulation des véhicules spéciaux. Elle a même eu pour résultat de faire modifier un projet déjà en place. La section thurgovienne prévoit pour 2024 des activités attrayantes parmi lesquelles une cure thermale, deux voyages cet été, une excursion professionnelle, une rencontre dans les cultures ainsi que les tests de pulvérisateurs, des estimations de machines et des cours théoriques relatifs aux permis de conduire.

Martin Müller (à g.) est heureux de voir Reto Müller reprendre le siège vacant au comité. Photo: Roman Engeler

Le président Rolf Kuhn (à g.) remercie Roger Stirnimann pour sa conférence passionnante. Photo: Roman Engeler

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Sections | Association

ZH

ZG

Une intégration dans l’union envisagée

Les silos-tours à nouveau dans le vent

L’assemblée de la section zurichoise a accepté l’établissement d’un contrat pour une intégration dans l’Union zurichoise des paysans, ouvrant ainsi une étape dans le rapprochement des deux organisations

L’assemblée générale bien fréquentée de la section de Zoug a été marquée par le changement de gérant et une conférence sur les différents types de silos et de procédés d’ensilage.

Dominik Senn

Roman Engeler

La 97e assemblée générale de la section zurichoise de Technique Agricole Suisse s’est tenue au Forum Strickhof à Lindau. Les quelque 70 membres présents ont appris qu’à l’instar de l’association faîtière qui prend le nom «Technique Agricole Suisse» à l’aube de son deuxième siècle d’existence, la section zurichoise s’appellera «Landtechnik Zürich». Près de 70 participants ont suivi les cours préparatoires au permis de tracteur et 44 le cours de conduite G40. On a recensé 308 personnes (dont 261 membres) qui ont fait tester leur pulvérisateur de grandes cultures et 35 (dont 21 membres) les pulvérisateurs arboricoles et viticoles. «La section a contrôlé les appareils d’un nombre élevé de nonmembres», a souligné le président Urs Wegmann. La cotisation est maintenue à 80 francs. Le bénéfice de 8000 francs dégagé lors de l’exercice 2023 a réjoui l’assistance, ceci d’autant plus qu’une perte de plus de 13 000 francs avait été enregistrée l’an précédent. A une large majorité, les membres présents ont donné leur feu vert au comité pour l’établissement d’un contrat de collaboration plus étroite avec l’Union des paysans zurichois (ZVB). Le comité songe à l’intégration de la section zurichoise dans la ZVB sous la forme d’une commission. «Dès que ce contrat et que les règlements seront disponibles, la section tiendra une assemblée générale extraordinaire pour que les membres puissent se prononcer à ce sujet», a annoncé Urs Wegmann. Une condition énonce que la nouvelle commission continue à disposer de sa fortune et l’utilise de manière indépendante dans le secteur du machinisme agricole. En outre, la cotisation annuelle baisserait. Les non-membres pourraient bénéficier des prestations de l’association faîtière, à l’exception de la revue. Ainsi pourrait-on convaincre le plus grand nombre possible de non-membres à s’affilier à Technique Agricole Suisse. Et, point important, une réévaluation aura lieu après cinq ans de collaboration. La matinée s’est poursuivie sur le thème de la numérisation. Le gestionnaire d’exploitation numérique «barto.ch» et le robot «Agxeed» ont fait l’objet de démonstrations. Bernhard Streit, professeur à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) a présenté, avec le dispositif d’analyse des sols «FarmLab» de Stenon, les possibilités de mise en réseau des données avec l’aide de l’intelligence artificielle.

Dans une salle du restaurant «Schnitz&Gwunder» de Steinhausen (ZG) remplie jusqu’à la dernière place, le président Philipp Freimann a mené rondement la 68 e assemblée générale de la section de Zoug. Les comptes annuels ont été clôturés avec une perte de près de 1500 francs. Malgré cela, la cotisation annuelle est maintenue à 85 francs. Après 13 ans d’activité, le gérant Beat Betschart a passé le témoin à Randy Freimann, membre du comité. Beat Betschart reste cependant au comité de la section. Le programme d’activités s’inspire de celui des années précédentes et comprend des cours sur les chariots élévateurs, des tests de pulvérisateurs et atomiseurs ainsi que des cours relatifs à la catégorie G. Un thème pour une démonstration intéressante sur le terrain est encore recherché. Après le traditionnel banquet de saucisses Schüblig, Ueli Zürcher, de la société Silobau & Kunststoffwerk Huber de Lengnau, en Argovie, a fait un exposé intitulé «Technique et procédés pour les silos-tours». Dans un premier temps, il a présenté les avantages et les inconvénients des différents types de silos et procédés d’ensilage. Ueli Zürcher a passé en revue les silos-couloirs et les silos-tours ainsi que les balles d’ensilage largement répandues, en mettant l’accent sur les possibilités d’affourager automatiquement les animaux via ces installations. Si on lui avait demandé voici dix ans si les silos-tours étaient encore à la mode, il aurait clairement répondu par la négative, a déclaré Ueli Zürcher. «Mais aujourd’hui, ce type d’installations est de nouveau très demandé «Et ce, précisément parce que de nombreuses exploitations envisagent d’investir dans des systèmes d’affouragement semi-automatiques ou entièrement automatiques.» Grâce au procédé unique de construction par enroulement croisé, les silos de Huber atteignent certes une grande stabilité, mais aussi une valeur de revente élevée, a souligné Ueli Zürcher. Depuis peu, l’entreprise Huber propose différents équipements de protection contre les chutes et équipe ses silos d’un moniteur à écran tactile convivial. Via cet écran, un programme de démarrage à commande automatique peut être lancé, et le fourrage et la machine sont ainsi ménagés. Ce programme peut en outre être intégré dans un système d’affouragement automatique

Bernhard Streit, de la HAFL, a parlé des mesures complexes du sol que peut effectuer le dispositif «FarmLab» de Steno. Photo: Dominik Senn

Beat Betschart (à d.) remet les dossiers à son successeur, le gérant Randy Freimann. Photo: Roman Engeler

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

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Association | Sections

SO

GE

Martin Studinger: hommage à 31 ans de service

Confiance renouvelée aux responsables

La section de Soleure de Technique Agricole Suisse a testé 38 pulvérisateurs de grandes cultures en 2023. Martin Studinger, trésorier, quitte le comité après 31 années de service.

L’AGPT, section genevoise de Technique Agricole Suisse, a réélu à l’unanimité la moitié de son comité, dont le mandat touchait à sa fin.

Heinz Röthlisberger

Matthieu Schubnel

La section soleuroise de Technique Agricole Suisse s’est réunie ce mercredi au restaurant de l’aérodrome de Granges (SO) pour son assemblée générale annuelle. «La météo a donné du fil à retordre à l’agriculture l’an dernier», a déclaré le président Paul Müller dans son discours. Les betteraves sucrières, les pommes de terre et le maïs ont été semés ou plantés dans des conditions humides et ont dû affronter des températures plus élevées que la moyenne et un manque d’eau dans les semaines qui ont suivi.» Et cela a continué en automne. «Le temps était d’abord estival, puis il n’a fait que pleuvoir, ce qui a malheureusement compliqué les récoltes chez beaucoup d’entre nous», a déclaré Paul Müller dans sa rétrospective. Il s’inquiète de la politique des Verts qui gagne constamment en importance et qui veut dicter aux agriculteurs la manière dont ils doivent exploiter leurs terres. La section a testé 38 pulvérisateurs de grandes cultures l’an passé. Ces contrôles sont organisés par Samuel Flury. L’éliminatoire du championnat cantonal de gymkhana de tracteurs qui s’est tenue en juin à Subingen a rencontré un grand succès avec plus de 100 participants au départ. Le gérant Christian Murer a présenté les comptes bouclés avec une légère perte. L’effectif s’élève à 440 adhérents, après 8 départs. Un hommage a été rendu à Martin Studinger, de Dulliken, qui a démissionné après 31 années d’activité au sein du comité, dont une longue période en tant que trésorier. Le sortant a été nommé membre d’honneur par acclamation, en remerciement de son dévouement. Le nouveau trésorier est Andreas Scheurer, de Staad près Granges. Roman Engeler, directeur de Technique Agricole Suisse a transmis un mot de salutations du comité. Il a donné des informations sur les activités planifiées pour les 100 ans de l’association. Roman Engeler a notamment évoqué l’initiative sur la biodiversité qui sera soumise au vote cette année et dont les effets peuvent être négatifs pour l’agriculture. Après le repas de midi, une visite guidée passionnante de l’aérodrome de Granges était programmée. Cet aéroport fondé en 1931 est le quatrième plus grand de Suisse, derrière Zurich, Bâle et Genève. L’année dernière, l’aéroport de Granges a enregistré plus de 55 000 mouvements aériens, dont environ 60 % de vols de formation. Cette place d’aviation constitue la base d’entraînement la plus importante de Suisse.

L’Association genevoise des propriétaires de tracteurs (AGPT) a tenu sa 96e assemblée générale annuelle mercredi 31 janvier dans la grande salle de Satigny (GE), plus grande commune viticole de Suisse avec 438 ha de vignes. Après les salutations et remerciements d’usage adressés aux différents sponsors et à la commune d’accueil pour la mise à disposition de la salle, le président de section Maxime Dethurens a énoncé son rapport d’activités de l’année 2023 et fait allusion aux événements en cours secouant le monde agricole européen. Le voyage de section 2024 prévu à Rungis en France voisine a été reporté pour cette raison. Le gérant Steve Röthlisberger a donné lecture du compte-rendu de l’AG 2023, approuvé par l’assemblée. Les comptes vérifiés de l’exercice 2023 accusent une perte de 3185 francs. Malgré le déficit, la section a décidé de maintenir la cotisation annuelle à 80 francs pour cette année. La section genevoise, qui comprend 224 membres, a pu compter sur l’augmentation des contributions des sponsors. 45 contrôles de pulvérisateurs ont été menés en 2023, de même qu’un cours cariste et un cours nacelle organisés par Jacques Pottu. Quatre des neuf membres du comité, arrivés en fin de mandat, ont été réélus à l’unanimité: le président Maxime Dethurens, le gérant Steve Röthlisberger, Aurélien Lacraz et Thomas Läser. Mathias Bieri a renoncé à renouveler son mandat pour cause d’obligations familiales et est remplacé par Lucas Iseli. L’assemblée a aussi élu une nouvelle vérificatrice aux comptes: Céline Schaller. Après la partie statutaire, Frédéric Bieri, président de l’organisme cantonal de contrôle Agri-Pige, a expliqué la position d’AgriGenève dans le contexte actuel: le paysan suisse veut produire des denrées alimentaires et limiter les contraintes administratives. Bernard Nicod, vice-président de Technique Agricole Suisse, a excusé le président Werner Salzmann et a transmis les salutations du directeur Roman Engeler. Il a rappelé que l’association défend les intérêts de ses membres sur différentes thématiques (réglementation et aménagements routiers, taxes sur les carburants,...). Il a aussi évoqué la nouvelle identité visuelle et les cent ans de la faîtière, avant de remercier le comité genevois pour son travail et sa motivation. Les 80 participants ont ensuite été conviés à l’apéritif offert par des vignerons de Satigny, avant de déguster la traditionnelle fondue bourguignonne.

Paul Müller, président, rend hommage à Martin Studinger (à d.), pour ses 31 ans d’activité au sein de la section de Soleure. Photo: H. Röthlisberger

De g.à d.: Lucas Iseli, successeur de Mathias Bieri, avec le président Maxime Dethurens et le gérant Steve Röthlisberger. Photo: M. Schubnel

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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mars 2024. Elle durera jusqu’au 17 mars 2024. Le clou de cet évènement sera un record mondial. L’entrée sera gratuite pour toutes les visiteuses et les visiteurs de l’ex-

position le week-end de l’inauguration. L’exposition est réalisée par deux étudiants de la classe d’agro-techniciens «HF22-24» du Strickhof dans le cadre d’un travail de projet.

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Voici 100 ans, l’Association suisse des propriétaires de tracteurs, aujourd’hui connue sous le nom de «Technique Agricole Suisse», a été fondée à Berne. En un siècle marqué par les innovations technologiques, l‘agriculture s’est aussi frayé un chemin. Elle est devenue toujours plus productive, notamment grâce au développement constant du machinisme. En 1920, on recensait encore 25 % de la population active dans l‘agriculture, contre quelque 2 % de nos jours. Simultanément, le nombre d’habitants n’a cessé de croître. Ils ont cependant toujours été approvisionnés et nourris, et même de mieux en mieux et de façon plus durable. Une exposition temporaire spéciale retracera cette évolution à l’occasion des cent ans de Technique Agricole Suisse. Elle sera inaugurée au Musée suisse des transports de Lucerne, le week-end des 2 et 3

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Le salon «Tier & Technik» se tient du 22 au 25 février 2024.

Le nouveau stand de Technique Agricole Suisse. Photos: Tier & Technik/ldd

Des experts sur le stand de Technique Agricole Suisse Le salon «Tier & Technik» a lieu du 22 au 25 février sur le site de l’Olma, à Saint-Gall. Technique Agricole Suisse y sera une fois de plus présente, avec son propre stand. Roman Engeler Avec près de 500 exposants et plus de 30 000 visiteurs par édition, le salon professionnel «Tier & Technik», consacré à l’élevage d’animaux de rente, à la production agricole, aux cultures spéciales et au machinisme, est un rendez-vous important pour le secteur agricole.

Des personnalités s’expriment Les visiteurs ont l’occasion de découvrir une large palette de machines, d’équipements de ferme et d’étables ou de produits pour l’industrie du bois et l’exploitation forestière. Ils peuvent aussi s’informer et échanger sur des problématiques actuelles qui préoccupent les agriculteurs. Ainsi, le conseiller national Markus Ritter, président de l’Union suisse des paysans,

donnera une conférence intitulée «Agriculture suisse, où va-t-on?» lors de la cérémonie d’ouverture publique, le jeudi 22 février. Il évoquera différents défis de l’agriculture comme l’eau et sa disponibilité ou la sécurité alimentaire. Le prix «Agro-Star Suisse» 2024 sera également remis lors de cette cérémonie. Des conférences sont planifiées au Forum 3.1 pendant toute la durée du salon. Elles invitent les participants à transmettre et à approfondir leurs connaissances.

Posez vos questions aux experts

lon. Des experts viendront sur cet espace pour répondre aux questions des visiteurs. Les horaires de présence sont les suivants: • jeudi 22 février, de 9 à 12 heures: Thomas Gasser, directeur du Service des automobiles du canton de Schaffhouse et chef expert; • vendredi 23 février, de 9 à 17 heures: Thomas Rutz, sergent de la Police cantonale de Saint-Gall; • dimanche 25 février, dès 10 heures: Walter Hauser, agent général du groupe Vaudoise Assurances.

Technique Agricole Suisse et ses sections de Suisse orientale tiendront un stand au visuel entièrement repensé, sous le couvert de la nouvelle halle KB (KB.38) du sa-

N’hésitez pas, profitez d’interroger des spécialistes et rendez-vous sur le stand de Technique Agricole Suisse!

Produits à voir

Chargeurs de qualité génie civil Giant

Les concessionnaires Kuhn sont de la partie

Deux des importateurs suisses de Giant, Aggeler AG et A. Leiser AG, exposent à «Tier & Technik» (halle KB, stand KB.21) un aperçu de la vaste gamme de petits chargeurs du spécialiste néerlandais Tobroco-Giant. Aux côtés du robuste chargeur télescopique «GT5048», très demandé, les importateurs présenteront leur microchargeur à chenilles ainsi que le tout nouveau «G2700 Tele HD+» qui vient compléter la gamme «G2700». C’est un chargeur sur roues à bras télescopique qui permet d’atteindre une hauteur de levage encore plus importante. Venez admirer ce produit phare et le modèle électrique Giant «G2700E» qui a déjà fait ses preuves. mgt Le Giant «G2700 HD+».

A Saint-Gall, les concessionnaires Kuhn de Suisse orientale présenteront des solutions pour l’agriculture professionnelle (halle 9.1, stand 9.1.05). On pourra notamment admirer la presse à balles rondes «FB 3135» avec le système d’enrubannage «Twin-Reel» et le dispositif de coupe «Opticut» à 14 ou 23 couteaux à commande groupée. Elle jouxtera les faucheuses à tambours frontales «PZ», les faucheuses à disques frontales «GMD» de la gamme «1021» avec les barres de coupe «Optidisc Elite» sans entretien. Il y aura aussi la combinaison herse rotative «HR» avec le semoir «Venta Serie 100», ainsi que la mélangeuse «Profile 12.1 CL», idéale pour les étables basses. mgt Presse à balles «FB 3135» de Kuhn.

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


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Découper immédiatement et envoyer à Technique Agricole Suisse, Ausserdorfstrasse 31, CH-5223 Riniken


Association | Sections

Assemblées générales

Communications ZH

FR Mercredi 21 février 2024, 9h30 Château de Villars-les-Moines (Schloss Münchenwiler)

Voyage en Espagne et au Portugal Groupe 1: du mercredi 24 avril au dimanche 5 mai 2024 Groupe 2: du mercredi 8 au dimanche 19 mai 2024

NW

La péninsule ibérique est une destination qui jouit à juste titre d’une grande popularité. L’Espagne et le Portugal offrent une grande diversité

Mardi 27 février 2024, Restaurant Eintracht, Oberdorf

d’excursions superbes, de sites intéressants, de paysages impressionnants et une gastronomie riche. La combinaison unique de culture, d’agriculture et de paysages confère à ce voyage une touche particulière.

TI

Comme d’habitude, les organisateurs ont sélectionné des hôtels de qualité, préparé des visites passionnantes, entre autres d’exploitations agricoles

Lundi 4 mars 2024

et planifié minutieusement le voyage. Les participants auront le plaisir de découvrir des régions pittoresques et d’y déguster les nombreuses spécia-

JU

lités en bénéficiant de l’accompagnement d’un guide germanophone. Ils apprécieront les connaissances, les compétences de conduite et la passion

Mercredi 6 mars 2024, 10 h Restaurant de la Poste, Glovelier

de Jonas Waldmeier, chauffeur et coorganisateur expérimenté. Prix du voyage: CHF 4490.– par personne en chambre double, supplément de CHF 680.– en chambre simple. Renseignements supplémentaires et inscription jusqu’au mercre-

SZ

di 28 février au plus tard: site internet www.rattin.ch

Jeudi 7 mars 2024 Viehvermarktungshalle, Rothenthurm

NE Vendredi 8 mars 2024, 10 h Restaurant Chez Bichon, Le Brouillet (La Brévine)

Agro-entrepreneurs Suisse Vendredi 8 mars 2024 Robert Aebi Landtechnik AG, Regensdorf

OW

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours: Mercredi 13 mars, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 24 avril, au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 29 mai, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Cours G40 organisé par Technique Agricole Suisse: sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Jeudi 14 mars, 20 h Restaurant Neuer Adler, Kägiswil

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–.

Sécurité etet respect Sécurité respect sur lala route sur route En croisant d’autres véhicules, En croisant d’autres véhicules, le conducteur est conscient le conducteur est conscient de machines ses machines larges de ses larges et peu visibles. et peu visibles. Il réduit sa vitesse Il réduit sa vitesse endroits étroits. aux aux endroits étroits.

Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

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Roul’net Roul’net

Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 630 1re partie: samedi 20 avril, de 8 à 12 h 2e partie: samedi 27 avril, de 8 à 12 h 3e partie: samedi 4 mai, de 8 à 12 h Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours: n° 430, toujours au BBZN de Sursee 1re partie: lundi 6 mai, de 19 à 21 h 2e partie: mardi 7 mai, de 19 à 21 h 3e partie: lundi 13 mai, de 19 à 21 h 4 e partie: mardi 14 mai, de 19 à 21 h Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Sections | Association

Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch Dates des tests de pulvérisateurs 2024 Les tests de pulvérisateurs auront lieu du 11 au 27 mars sur différents sites. Pour des informations plus précises, consultez le site www.lvlt.ch. Les détenteurs de pulvérisateurs qui ont déjà fait contrôler leur pulvérisateur chez nous reçoivent tous les trois ans à la fin janvier une invitation. Les agriculteurs qui ont de nouveaux pulvérisateurs à faire tester sont priés de nous contacter (info@lvlt.ch ou 041 555 90 00).

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.– pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

Cours M/G N°

TG Approvisionnement en batteries et en fournitures Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münch­wilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de lubrifiant, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, de Wängi et C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d’Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen ainsi qu’Osterwalder, à St-Gall.

Tests 2024 de pulvérisateurs arboricoles et viticoles Du 18 mars au 4 avril, à Altnau et Roggwil Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. Inscription jusqu’au 1er mars En ligne: site www.tvlt.ch – Spritzentest Daten – Obst und Weinbau; courriel: info@tvlt.ch; par courrier postal: VTL Landtechnik, Geschäfts­ stelle, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43

Tests 2024 de pulvérisateurs de grandes cultures Inscription jusqu’au 20 mars: en ligne ou par courrier (voir ci-dessus)

Lieu Berg Herdern

Adresse Michael und Thomas Oertig, Birwinkerstr. 16 Landwirtschaft Schloss Herdern, Biogasanlage

Date Ma 02.04.2024 Je 04.04.2024

Diessenhofen Philipp Hanhart, Neugut 1

Ma 16.04.2024

Affeltrangen

Michael Mathys, Grossenegg 1

Ma 23.04.2024

Frauenfeld

Beat Meier, Ifang

Lu 03.06.2024

Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7

Je 06.06.2024

Engishofen

Oliver Engeli, Lerchenhof

Me 12.06.2024

Bonau

Hansjörg Uhlmann, Neugrüt

Lu 19.08.2024

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. L’intervalle entre les tests est de trois ans. Les appareils des exploitations bio sont aussi à tester.

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Lieu

8 h 30 à 11 h 30

Cours M/G 8 h 30 à 11 h 30 mercredi: 13 h 30 à 16 h 30

1

Alterswilen

Samedi 10.02.2024

Mercredi 21.02.2024

2

Münchwilen

Samedi 09.03.2024

Samedi 23.03.2024

3

Bürglen 1

Samedi 27.04.2024

Samedi 04.05.2024

4

Müllheim

Samedi 25.05.2024

Samedi 08.06.2024

5

Bürglen 2

Samedi 24.08.2024

Samedi 31.08.2024

6

Amriswil

Samedi 26.10.2024

Samedi 09.11.2024

7

Friltschen

Samedi 23.11.2024

Samedi 30.11.2024

Voyage au Danemark Du vendredi 7 au vendredi 14 juin 2024 La section thurgovienne propose en juin 2024 un voyage attrayant au Danemark. Le programme prévoit notamment la visite de l’exploitation Mansson de 1900 ha de cultures maraîchères, avec 230 000 poules pondeuses biologiques et une installation de biogaz, de la ferme laitière de 200 ha de la famille Grysbaek avec 330 vaches holstein d’une productivité moyenne de 10 200 litres. Les participants visiteront le domaine Ausumgaard dont l’histoire remonte au Moyen Age. Les propriétaires, la famille Lundgaard, exploitent 1000 ha de grandes cultures bios, produisent des vers de farine, élèvent des poulets. Le domaine comporte 4 éoliennes, une installation de biogaz et le premier système d’extraction de protéines de l’herbe. Le constructeur de machines HE-VA, à Nykøbing, au Nord du Danemark, le musée des Bateaux vikings, à Bork, les sculptures de sable et leur festival, à Søndervig, ainsi que le Musée de la Guerre navale et le port de pêcheurs de Thyborøn feront l’objet de visites. Prix: CHF 2890.– par personne en chambre double, supplément de CHF 600.– en chambre simple. Organisation: Reto et Coby Schiess, Hauptwil (Coby a grandi au Danemark). Plus amples renseignements et inscription jusqu’au vendredi 1er mars au plus tard: site internet www.tvlt.ch; VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, tél 071 966 22 43. Important! Joindre à l’inscription une copie de la carte d’identité ou du passeport. Inscrivez-vous dès maintenant, le nombre de places est restreint.

ZG Dates des tests de pulvérisateurs 2024 Tests de pulvérisateurs de cultures fruitières: mardi 2 et mercredi 3 avril Tests de pulvérisateurs de grandes cultures: jeudi 4 et vendredi 5 avril Lieu: Schluechthof Cham Renseignements et inscription: www.natuerlich-zug.ch/ landwirtschaftliches-weiterbildungsangebot ou 079 771 65 90, beatbet@bluewin.ch

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Association | Sections

SG

AR

AI

GL

Formation sur les transports d’animaux Mercredi 13 mars, de 8 h 00 à 16 h 30 (y compris 1 h pour le repas et les pauses) Ecole professionnelle de Ziegelbrücke Formation non reconnue OACP La formation non reconnue OACP doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire à la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. Elle s’adresse aux personnes au bénéfice d’une formation spé­ cifique indépendante ou d’une formation professionnelle. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis. Prix: CHF 270.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 300.– pour les non-membres. Formation reconnue OACP La formation reconnue OACP est nécessaire pour effectuer des trans­ ports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis. Prix: CHF 360.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 390.– pour les non-membres. Inscription: VLT-SG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos info@vlt-sg.ch, 081 783 11 84; consultez le site www.vlt-sg.ch pour de plus amples informations.

Permis de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Avec le permis de catégorie G, vous avez le droit de conduire des cyclomoteurs et vous n’avez pas besoin de repasser l’examen théorique pour obtenir le permis de la catégorie F. En hiver 2024, la section glaronaise de Technique Agricole Suisse propo­ sera à nouveau des cours de formation en vue de l’obtention du permis de catégorie G, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2024 (nés en 2010 ou auparavant) peuvent les suivre. Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants à l’office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi-jours (environ 3 ¾ h). Prix: CHF 60.– (documents de théorie et clé USB didactique inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 85.– pour les non-membres), encaissé le premier jour de cours par le responsable. Les frais de dossier, d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant res­ pectivement à CHF 25.–, CHF 30.– et à CHF 55.– sont facturés par l’office cantonal de la circulation routière. Renseignements: site www.vlt-sg.ch, Strassenverkehrs­amt des Kantons Glarus, Mühleareal 17, 8762 Schwanden. Cours 1 (groupe nord) Schwanden StVA Schwanden StVA

10.02.2024 09.03.2024

de 8 h 15 à 12 h 00 de 13 h 30 à 17 h 15

Cours 2 (groupe sud) Schwanden StVA Schwanden StVA

10.02.2024 09.03.2024

de 13 h 30 à 17 h 15 de 8 h 15 à 12 h 00

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Cours et examens théoriques de permis de tracteur Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obten­ tion du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi Neu St. Johann, Klostergebäude Me 31.01.2024 Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 06.03.2024 Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 07.02.2024 SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 13.03.2024 Wangs, Parkhotel Sa 17.02.2024 Wangs, Parkhotel / StVA Mels 20.03.2024 Trogen Me 28.02.2024 Trogen / Trogen StVA Trogen 27.03.2024 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 23.03.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 17.04.2024 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 03.04.2024 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 24.04.2024 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 20.04.2024 SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 15.05.2024 St. Peterzell, Schulhaus Sa 04.05.2024 SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 29.05.2024 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 08.05.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 12.06.2024

AG Travailler avec un cheval Les 8, 9, 10, 11 et 12 avril Centre agricole de Liebegg, à Gränichen Le centre agricole de Liebegg, à Gränichen, et Arbeitspferde Schweiz organisent un cours pour les passionnés de chevaux. Durant cinq jours, les participants pour­ ront s’exercer à effectuer du débardage, des transports et des travaux dans les cultures fourragères et les grandes cultures. Au programme des soirées (facultatives), théorie sur la détention et l’affouragement des che­ vaux, films et moments conviviaux. Il est aussi possible de ne suivre les cours que certains jours. Renseignements: auprès d’Ernst Rytz, IG président de l’association Arbeits­pferde, au 079 522 34 84, me.rytz@teleport.ch et de Luisa Acher­ mann, centre agricole de Liebegg, 062 855 86 09, luisa.achermann@ag.ch Inscriptions: jusqu’au 4 mars au 062 855 86 15 ou sur www.liebegg.ch/ weiterbildung

2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Sections | Association

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG

SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS

ZG

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

ZH Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Suivez le machinisme agricole sur le web

GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

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d’une valeur globale de CHF 57.– Technique Agricole Suisse   2 | 2024

L’image recherchée de l’édition de janvier se trouvait en page 42 Le gagnant est: Ronny Lisser, 4654 Lostorf (SO) 73


Association | Portrait

Agriculture régénératrice

Niklaus Vorburger père et fils, du domaine de l’Erbhof à Buchs (SG), sont des découvreurs, ouverts à la nouveauté, polyvalents et avides d’expériences. En 2018, le premier a transmis au second l’exploitation de 22 hectares de grandes cultures et de maraîchage, ce qui a donné lieu à une inversion des rôles. Papa est devenu employé à temps partiel de la ferme dont son fils a pris la direction et la propriété. «Les choses se sont passées en toute décontraction, sans différends; nous nous ressemblons sur de nombreux points et tirons à la même corde», explique le fils. Il a d’abord terminé un apprentissage d’agriculteur avant d’enchaîner avec celui d’électricien de réseau et monteur de lignes. «Je n’ai pas exercé mon second métier. Je l’ai appris pour relever des défis, satisfaire ma curiosité et élargir mes horizons», explique le jeune homme. Cette quête l’a conduit en Nouvelle-Zélande et en Australie. «Sur une ferme de 7500 hectares à Esperance, dans le sud-ouest de l’Australie, j’ai conduit l’une des nombreuses moissonneuses-batteuses, des jours et des jours. J’ai fini par y trouver une certaine monotonie. Conduire des machines différentes, comme on y est obligé dans notre petite Suisse, est un challenge dont j’avais l’ennui, car en Australie on ne travaille pratiquement pas le sol». Niklaus Vorburger ne regrette pas pour autant cette expérience en terre lointaine, une formation à la vie impressionnante qui lui permet d’appréhender certaines choses sous un autre angle. Le défi de piloter des machines variées, il le relève sur son exploitation, entre grandes cultures et maraîchage associant du blé, du maïs, du colza, des betteraves sucrières, des pommes de terre, des épinards, des carottes parisiennes, des haricots, des choux-fleurs, des brocolis, des chicorées et des carottes. Niklaus Vorburger ne se contente pas de cet inventaire: depuis 2016, il produit du maïs-semence pour Swissmais GmbH. Cette même année, il a installé une culture d’asperges, qu’il écoule en partie dans une remorque en bord du champ. Plus tard, il s’est lancé dans d’autres essais: du chanvre et du tournesol oléagineux, des oignons en 2017, des courges et des coloquintes écoulés en vente directe en 2022, des pastèques, des melons brodés et des melons canaris. Cette année, il prévoit de cultiver des pois à conserve pour Hilcona, de la ville voisine de Schaan (FL). On s’en doute, les Vorburger gèrent leur train de campagne selon des critères qui leur sont propres. Cela fait quelques années qu’ils pratiquent, à une ou deux exceptions près, le non-labour. Ils ont opté il y a trois ans pour l’agriculture régénératrice, qui attribue un rôle clé aux fraises, aux herses étrilles et aux sarcleuses. «De mon point de vue, la régénération de la biodiversité et de la vie du sol est essentielle. La structure grumeleuse de ce dernier et sa capacité de rétention d’eau sont préservées. J’emploie beaucoup moins de produits phytos et d’engrais du commerce. Ce mode d’exploitation c’est l’agriculture de l’avenir». Le jeune agriculteur célibataire a aussi de nombreux loisirs: il aime le ski, le VTT, la randonnée, l’unihockey, la photo par drone. Entre autres hobbys. Propos recueillis par Dominik Senn

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2 | 2024   Technique Agricole Suisse


Cours | Association

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

Cours de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a parti­ cipé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agri­ cole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les for­ mulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

Cours de conduite Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restrein­ dre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes. Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite éco­ nomique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

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Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

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Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE) Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux prati­ quants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur sa­ voir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP. Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum 86 e année

www.agrartechnik.ch

Editeur Technique Agricole Suisse Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: +41 56 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Technique Agricole Suisse   2 | 2024

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10–12, 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Imprimé Gratuit pour les membres en Suisse Etranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Imprimé

en Suisse

Prochain numéro Thème principal: «Les techniques de traitement» «Juste ce qu’il faut, ni plus, ni moins»: telle doit être la devise – et l’objectif – en matière de protection des plantes avec des équipements dédiés. L’édition 3/2024 paraîtra le 7 mars 2024 Clôture de la rédaction: 19.02.2024 Clôture des annonces: 23.02.2024

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