Technique Agricole 03/2015

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mars 2015

Technique Agricole

CONSERVATION DU FOURRAGE Les films et filets étirables – un aperçu Fourrage grossier – éviter les pertes Pneumatiques de tracteurs – qualité Premium Mélangeuse stationnaire – les expériences


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Editorial • Sommaire mars 2015   ■

Editorial

Ruedi Hunger

■ Marché 4 Actualités 5 Films étirables : ultrafins mais résistants 9 L’assemblée de l’ASMA 10 Un nouvel acteur dans le pneu

10 ■ Impression

Reflets La mécanisation a vécu un grand jour, le 19 février à Saint-Gall, à l’ouverture de Tier & Technik. Sepp Knüsel, unique constructeur suisse de tracteurs agricoles, a été élevé au titre d’« Agrostar 2015 ». Fréquentée par un public toujours aussi nombreux à honorer son ambiance familière, l’exposition a maintenant fermé ses portes. Plusieurs centaines de professionnels du machinisme ont, pour leur part, entrepris un voyage plus long vers Paris pour visiter le SIMA, une des scènes internationales majeures de la technique agricole. Le salon est fini, vive le salon ! L’Agritechnica nous attend en novembre prochain ! D’ici là, l’ouvrage ne manquera pas : pâtures et prairies montrent encore le reflet des conditions hivernales. Les mélangeuses stationnaires (page 12) restent de saison pour distribuer le fourrage mis en réserve, récolté et conservé avec le plus grand soin pour qu’il garde toute sa valeur. A propos de conservation, elle ne se conçoit quasi plus sans polyéthylène, ce dérivé du pétrole qui compose bâches de couverture et films étirables pour confiner les ensilages. Ceci nous mène à la question de l’énergie, un autre reflet de l’agriculture. L’Agroscope Transfer (pages 35) tire le portrait énergétique de l’agriculture suisse ; il nous rend attentifs – une fois de plus – à la dépendance qui est la nôtre vis-à-vis des intrants importés.

L’édition no  4 paraîtra le 9 avril 2015.

12 L’expérience avec une mélangeuse stationnaire

En savoir plus

17 20

Viser une densité de stockage élevée Réduire les pertes de fourrage

12

■ Passion 22

L’histoire du conditionneur

■ Plate-forme 23

Les pneumatiques agricoles Michelin – une merveille de technologie

23 ■ Sécurité 28

Prévention en forêt : un thème brûlant !

■ ASETA 30 Rapport des assemblées générales de FR et VD 32 Cours de conduite G40 33 Sections 34 Impressum ■

Agroscope Transfer No 38 | 2014

35

Consommation énergétique de l’agriculture en Suisse

Page de couverture Les machines de récolte récentes atteignent un haut degré de productivité. Le réglage de la hauteur de coupe ne doit pas être laissé au hasard, c’est un facteur important pour la qualité du fourrage. (Photo : Kverneland)

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n  Marché | Actualités

Le capteur NIR Krone a été évalué par la DLG et reçu la note « bien »

Capteur mobile NIR (spectroscopie proche infrarouge). (Photo : Krone)

Un test actuel de la société allemande d’agriculture (DLG) prouve que la mesure d’humidité réalisée avec le capteur mobile NIR Krone est très précise dans la récolte du maïs. Ainsi, la DLG a prélevé en tout 32 échantillons dans la récolte de maïs d‘ensilage 2013 et 2014 ; les tests ont été réalisés dans trois cultures de maïs distinctes avec des teneurs différentes en matière sèche, mesurées sur les plages 22,2 %, 34,5 % et 38,5 %. 32 chargements de re-

Inauguration du Centre de technologie Krone Le Centre de technologie Krone à Spelle a été inauguré solennell­ement au moment de la remise officielle des clés par S­ tephan Weil, président du Conseil des ministres de Basse-Saxe. « Avec son investissement de 50 millions d’euros, Krone consolide s­ a position en tant qu’usine novatrice et souligne simultanément sa fidélité à sa région », a déclaré Monsieur Weil dans son allocution de remerciements. Simultanément il a profité de l’occasion pour revenir sur l’exercice écoulé, au cours duquel la Maschinenfabrik Krone et la Fahrzeugwerk Krone, sociétés de distribution incluses, ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 1,6 milliard d’euros. Le nouveau Centre de technologie Krone emploie 500 collaboratrices et collaborateurs, issus des services Cons­truction &  Développement, Essai  &  Cons­truction de prototypes, Informatique, Achats et Marketing technique, Gestion produits et Gestion projets. Le bâtiment de cinq étages offre plus de 8000 m² de bureaux ultramodernes et plus de 5000 m² de halls pour le montage des prototypes. (dp) 4

Technique Agricole  3 2015

Agridea : formation continue 2015

morque ont été récoltés pour le test. La machine de récolte était une Big X 700, un capteur NIR mobile était intégré dans son coude éjecteur, il a déterminé la valeur d’humidité au moyen de la spectroscopie infrarouge proche et réalisé un procès-verbal. Par ailleurs, des échantillons ont été prélevés sur chaque chargement de remorque ; ils ont été analysés en laboratoire par la DLG en utilisant la méthode officielle de l’étuve. Les résultats des 32 analyses de capteur NIR et ceux de l‘étuve ont ensuite été comparés entre eux. Pour 25 paires de valeurs, les écarts se situaient en dessous de 1 %, pour cinq échantillons, les paires de valeurs se situaient sur une plage de 1 à 2 % et pour deux échantillons les valeurs se situaient entre 2 et 3 %. Aucun échantillon ne se situait au-delà d’un écart de 3 % absolu, 94 % des échantillons se situaient dans un écart absolu de 2 %. Grâce­ à ces résultats, le système NIR Krone a reçu­ la note «  bien  » par les contrôleurs de la­ DLG (détails du test : http ://www.dlg-test.de/ tests/6237F.pdf).

Classé par thématiques, un aperçu des formations 2015 sera présenté dans la nouvelle brochure d’Agridea. En plus de la palette habituelle, ce programme contient plusieurs nouveautés comme : •  révision des normes en minéraux pour vaches laitières •  actualités du conseil en gestion d’entreprise agricole – voyage d’étude en France •  accompagnement de réseaux dans leur processus d’apprentissage et d’innovation – SOLINSA •  femmes et hommes en agriculture : ça bouge ! – colloque FARAH final. Les cours et séminaires constituent des plates-formes qui favorisent les échan­ges d’expériences, de compétences et de connaissances entre expertes et experts. En plus, la seconde brochure «  Publications et logiciels 2015 » rassemble toute la gamme de publications et logiciels.

DeLaval – première étable standard clés en main avec robot de traite DeLaval Suisse a développé une étable à stabulation libre pour 70 vaches qui se veut favorable pour les clients et respectueuse des animaux. Il s’agit d’une étable à trois rangées, dont la pièce centrale est le robot de traite VMS DeLaval. Dotée de dimensions généreuses pour les animaux, l’étable est complètement ouverte sur l’une des longueurs, de manière à laisser entrer beaucoup de lumière et d’air à l’intérieur. Son climat et sa température

peuvent également être réglés sur l’autre longueur grâce aux portes coulissantes brise-vent. L’étable DeLaval peut aussi être construite de manière fermée et agrandie en option pour 140 vaches. Les atouts de cette étable sont de toute évidence les suivants : prix clairement définis et communiqués, frais peu importants par animal en raison de la standardisation des éléments, la construction en bois et les travaux de maçonnerie.

L’étable à stabulation libre pour 70 vaches ­ développée par DeLaval Suisse. (Photo d’usine)

Proximité avec le client encore plus grande Un troisième bureau de planification DeLaval a été ouvert en novembre 2014 à Flawil  (SG), succédant aux bureaux de Sursee (LU) et de Massonnens  (FR). L’ouverture de trois nouveaux bureaux est prévue jusqu’en 2017. Ainsi, DeLaval répond à la demande croissante de planification et de réalisation de travaux dans l’agriculture. Car la priorité absolue est la proximité de la clientèle. (DeLaval)


Aperçu | Marché   n

L’ensilage en balles rondes occupe une place importante dans de nombreuses exploitations, raison pour laquelle le « matériel d’emballage » doit être de bonne qualité. (Photo : Ruedi Hunger)

Films étirables : ultrafins mais résistants Les films étirables sont soumis à de très hautes exigences. Cet aperçu passe en revue l’essentiel de l’offre disponible avec, en plus des films pour balles rondes, les filets, les ficelles, et – dans la mesure où ils sont proposés par les mêmes fabricants – les films et les bâches de couverture pour silos horizontaux. Ruedi Hunger

Les films étirables doivent résister aux intempéries et aux UV (ultraviolets), bien adhérer dans les zones de chevauchement mais sans coller au fourrage. Les techniques aujourd’hui en vogue, au premier rang desquelles figurent les presses à balles rondes ou parallélépipédiques, sont aussi très exigeantes vis-à-vis des ficelles, filets et bâches mises en œuvre. A diamètre égal le poids des balles rondes a notablement augmenté. Mentionnons aussi le cas des bottes parallélépipédiques à très haute densité qui exigent de la ficelle spéciale. L’épaisseur des films reste un sujet à controverse. Ils devraient être de plus en plus minces ? Cette tendance ne fait pas l’unanimité parmi les fabricants. Certains arguent que l’enruban-

nage à quatre couches n’est plus envisageable avec les films courants et que devoir passer à six couches avec les films ultraminces équivaut à un retour en arrière (Coveris Flexibles Austria).

Stockage, traçabilité, préparation Les numéros de lots figurent normalement sur les cartons d’emballage des films. Il faudrait les conserver car ils permettent de remonter à l’origine du produit en cas de problème. Les films doivent être stockés dans leur carton, au sec et à l’abri de la lumière, à l’écart des engrais, pesticides, solvants et hydrocarbures. Pour qu’ils collent bien, ils doivent séjourner à 15° C au moins durant les 24 heures précédant leur utilisation.

Films transparents La station expérimentale de RaumbergGumpenstein (Autriche) a conduit un essai d’ensilage à grande échelle avec des films transparents (Coveris). Les résultats ne montrent aucune différence par rapport aux films vert clair pour l’ensemble des paramètres (composition de l’ensilage, énergie, microbiologie, pertes fermentaires). La surface des balles rondes enrubannées sous film transparent ne présente aucune différence de couleur par rapport aux enrubannés sous films colorés. Les films non teintés sont généralement plus faciles à recycler.

Evolution des prix Couplés à ceux du pétrole, les prix des matières premières pour les films ont suivi 3 2015  Technique Agricole

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n  Marché | Aperçu Vue d’ensemble des fabricants/distributeurs et de leurs produits Fabricants / distributeurs

Types / dénominations

Matériaux et propriétés (selon données des fabricants)

BSK & Lakufol Henfenfeld Bavière/Allemagne

Agra Stretch Agra Stretch 2S

Films multicouches soufflés avec traitement adhésif spécial. Ce traitement de surface – appelé « Glue-Coating** » – améliore l’adhérence entre les couches de film qui forment ainsi une barrière étanche à l’oxygène.

Silapac

Film polyvalent pour balles d’ensilage de qualité. Fortement extensible, adhérent et offrant une bonne résistance à la perforation. Aisé à utiliser, y compris avec les balles parallélépipédiques.

SilaEco Power Net

Filet pour stabiliser les balles, en fils Cross-Flex.

Duo 7Plus XL Duo 7Plus

Films heptacouches soufflés. Excellente barrière antioxygène grâce à sa capacité d’adhérence. Résistance élevée à la déchirure et à la perforation ; (XL = longueur accrue par rouleau – 1650 m). Exempts de PIB.

Duo Plus Duo Optima Duo 3Plus-Equi

Films multicouches, coextrudés, soufflés. Vert foncé, vert clair, blanc et noir (au choix). Exempts de PIB. Spécialement pour ensilages riches en lignine et en tiges sèches (chevaux).

Duo Plast AG Lauterbach Allemagne

Duo Futura

Film étirable en polyéthylène, sans adjuvants néfastes. Se déroule sans bruit. Résistance aux UV : 1 an. 750 mm.

Silafol

Film Ecovert, teinté, multicouche, coextrudé, soufflé. Avantageux, disponible en 500 et 750 mm de large.

Plaspack Netze GmbH Schwandenstadt Autriche

Filet de protection pour balles d’ensilage Austronet (3 × 50 m / 5 × 50 m)

Pour bâcher les balles d’ensilage (et les silos horizontaux). Maillage serré en polyéthylène HDPE. Forte résistance à la déchirure et protection anti-UV durable (plusieurs années). Supporte des températures de – 30 ° C à + 80 ° C.

RKW Agri GmbH Michelstadt Allemagne

AgriPress Rondosil

Filet à balles rondes d’ensilage, de foin et de paille. Résistance aux UV : 1 an. Convient à toutes les presses à balles rondes prévues pour filets.

Rondotex CE

Over-the-edge (le recouvrement déborde les arêtes de 5 cm). Repérage gauche-droite en rouge des rouleaux. Résistance aux UV : 1 an.

(Filets pour balles rondes)

Rondotex S

Filet super résistant pour balles de cossettes, maïs et paille grossière. Recouvrement optimal des angles et arêtes (edge-to-edge).

Rondotex Evolution

Couverture optimale des arêtes ; rouleaux de 1,23 à 1,70 m de large (0,49 m à 1,05 m), longueurs de 1500 m à 4000 m (XXL). Marquage des bords et de l’extrémité (30 m).

(Films pour balles rondes)

Polydress Round Bale

Rouleau bord à bord (edge-to-edge) ou à recouvrement (over-the-edge) pour un recouvrement optimal des arêtes (McHale). Exempt d’adhésif pour ne pas gêner l’enrubannage. Rouleaux de 1,28 m de largeur pour 2000 m de long.

(Feuilles pour silo)

Polydress O2 Barrier

Combinaison d’une feuille polyéthylène (80 µm) et d’une sous-couche en polyamide (20 µm). Economie atteignant 40 % sur l’ensemble du processus. Bonne sécurité antioxygène.

Tama Plastic Industry Kibbuz Mishmar HaEmek Israël

Europe : Münster / Allemagne

Distribution en Suisse : Gebr. Herzog, Hornussen Grunderco AG, Aesch SDF-Händler Schweiz

Teufelberger GmbH Wels, Autriche Production des ficelles pour grandes balles à Wels Production des ficelles pour grandes balles à Wels Distribution des ficelles par TAMA Plastic Industries Trioplast Industrie Smälandsstenar Suède

Distribution en Suisse : Aemisegger AgroBedarf

Bâche pour silo Polydress

Bâche étanche aux gaz disponible en quatre épaisseurs (120 / 125 / 150 / 200 µm), certifiée par la DLG.

Bâche pour silo Renoplan Bâche pour silo Wepelen

Epaisseurs de 0,15 et 0,2 mm ; convient à tous types d’ensilage ; certifiée par la DLG. Longueurs des rouleaux 25 / 35 / 50 m ; largeurs de 4 à 16 m.

(Filets) TamaNet Edge to Edge

Longueur des rouleaux 4500 m ; largeur 1,23 m. Résistance aux déchirures Premium.

AGCO, Case-IH, Deutz-Fahr, John Deere, New Holland

Filets ou films rétractables divers répondant aux spécifications de chaque marque de presse.

Films étirables « Aspla »

Trois types de films rétractables avec diverses spécifications.

Polybale

Film pentacouche soufflé pour l’enrubannage de balles rondes et parallélépipédiques. Convient à tous types d’ensilage et toutes les enrubanneuses. Epaisseur 25 µm, longueurs 1500 / 1800 m. Couleur vert pomme.

(Ficelles de botteleuse) Tama LSB Ficelles pour presses HD TamaTwine

Large Square Baler LSB résistante à la rupture. Longueur spécifique des bobines 1400 m / 10 kg et 1188 m / 11 kg Spule. Ficelles en polypropylène pour presses HD AGCO, Krone, CNH en diverses teintes et qualités, pour presses à balles rondes ou parallélépipédiques HD.

Case-IH, Deutz-Fahr, John Deere, New Holland

Ficelles diverses répondant aux spécifications de chaque marque de presse.

TEWE 110 High Density TEWE 130 Hypermax

Ficelles pro pour grandes presses, résistance à la rupture 4400 N / 4250 N. Couleurs bleu / brun rouge. Bonne tenue des nœuds.

TEWE 95 GreenBull TEWE 140 Ecomax

Ficelles spéciales pour grandes presses, résistance à la rupture 5000 N / 2970 N. Couleurs vert / vert. Tenue des nœuds élevée / moyenne.

TEWE 130 Bigmax TEWE 150 Pro

Ficelles Top pour grandes presses, résistance à la rupture.

TEWE 400 Perfect TEWE 500 Universal

Pour toutes les presses HD, résistance à la rupture 1220 N / 1040 N. Résistance max. des nœuds 630 N / 550 N. Couleurs bleu / bleu.

TEWE 250/350 TEWE 310/350

Remplace ficelles de sisal, résistance à la rupture 1300 à 1960 N. Résistance des noeuds 660 à 950 N. Couleurs bleu / blanc.

TEWE 400 / 500 / 750 / 1000

Ficelle pour presses à balles rondes, résistance optimisée, bon maintien sur les balles, débit régulier sans emmêlements.

Triowrap

Film étirable polyéthylène jusqu’à 7 couches. Couleurs blanc, vert clair, vert éco, vert et noir. Pour tous les équipements d’enrubannage et un préétirage jusqu’à 80 %.

Trioplus R / RS

Film compacté à sept couches, soufflé. Résistance aux UV améliorée de 33 %. Couleurs disponibles blanc et vert éco.

Contractorwrap

Film soufflé. Technologie de production Coex Blown (CBT). Peu de matériel de conditionnement, conditionné sur palettes.

Film protecteur TrioBaleCompressor

Film remplaçant un filet pour ensilage en balles. Ce film de suremballage s’enlève en même temps que le film étirable lors de l’ouverture de la balle, teinté en vert. Technologie de production PreTech®.

HorseWrap

Spécialement conçu pour tas de foin et ensilage pour chevaux à base de préfané ou de fourrage riche en tiges. Mis au point en collaboration avec des propriétaires de chevaux scandinaves.

Bâches pour silos hori-zontaux

Triosun blanc-blanc 115 µm, Trioflex vert-noir 115 µm, Triosilo blanc-noir 150 µm, Trioblack noir-noir 150 µm. Bâches multicouches pour la couverture de silos horizontaux. Triotech 40 µm, vert translucide.

Bâche de couverture Triotech

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Aperçu | Marché   n

Coveris Flexibles Austria Langkampfen Autriche Distribution en Suisse : Fenaco/Landtechnik Zollikofen

Zill GmbH Lauingen Allemagne

(ex. Britton Unterland)

Fusion en 2013 entre Paragon, Exopack, Paccor, Kobusch, Britton Group.

Agri Stretch Pegasus

Film étirable vert clair ou blanc. Résistance aux UV : 1 an. Largeurs de 250 ou 375 mm. Spécialement conçu pour ensilages pour chevaux.

Agri Extra Plus

Film étirable soufflé Coex triples couches. Chevaux.

Agri Stretch Cast

Noir, vert ou blanc. Résistance aux UV : 1 an.

Agri Crystal

Film translucide permettant un contrôle du contenu. Ce dernier ne présente pas de différence qualitative avec celui emballé sous film teinté. Film pentacouches Coex. Résistance aux UV : 1 an.

agrifol®

Matériel LLDPE. Film étirable blanc ou vert clair, épaisseur 25 µm, résistant à un étirement latéral de 800 %, de 600 % en longueur. Résistance aux UV : 1 an.

PolyStretch® ®

Film étirable, épaisseur 25 µm. Résistance aux UV : 1 an.

Polywrap (DLG) Polywrap Premium PolyStar Powerwrap®

Filets pour balles rondes en HDPE. Traités anti-UV et antistatiques. Longueurs des rouleaux 2000 / 3000 m, diamètre interne de la bobine Ø 76-76,5 mm, largeur de la bobine 1240 à 1260 mm, largeur des rouleaux 0,60 / 1,23 / 1,25 / 1,30.

Ficelle Xpress Ficelles Sisal 200 / 300

Résistantes à la rupture, aux UV. Conviennent à toutes les machines, bonne tenue des nœuds.

Bâches pour silo Film de couverture pour silo

Blanc, vert / blanc, noir / blanc. 150 µm, 160 µm, 150 / 200 µm. Bonne adhérence, transparent, 40 µm.

une tendance à la hausse ces dernières années, avant de fléchir quelque peu. En plus de la matière première, les hausses ont touché les salaires du personnel des fabricants, l’énergie, les transports. Pour l’utilisateur, le coût des films reste toutefois relativement bas, à condition d’acheter tôt dans la saison, les conditions de croissance et de récolte des fourrages influençant la demande.

Exigences / recommandations d’Agroscope Liebefeld Posieux – Les films doivent être solides tout en ayant une capacité d’étirement élevée. Ils doivent aussi être très résistants face aux agressions mécaniques. Les films étirables de qualité font preuve d’une adhérence élevée, sont peu sensibles aux UV. Ils sont aussi étanches que possible aux gaz. Ils résistent en outre bien au

vieillissement et sont inoffensifs pour l’environnement. – La qualité de l’ensilage dépend essentiellement de la matière première. Veiller à obtenir une densité élevée lors du pressage. L’enrubannage doit être soigné, avec des films de qualité. Manipuler les balles avec précautions et les stocker sur des surfaces stables. Affourrager sans tarder les balles une fois ouvertes.

La fabrication des feuilles de polyéthylène Le polyéthylène (PE) est la matière synthétique la plus courante. C’est un dérivé de l’essence qui, à haute température, libère de l’éthylène. La polymérisation s’effectue par craquage. On obtient ainsi un granulat, matériel de base des films PE. L’adjonction de divers additifs permet d’améliorer les propriétés des films (couleur, stabilité aux UV). Au cours du processus

Les producteurs d’ensilage soucieux d’obtenir un ensilage de haute qualité utilisent des films sans défauts et procèdent à un enrubannage à six, voire huit couches pour les fourrages à structure grossière.

Les opérations de manipulation et de transport mettent les films à rude épreuve. Ils doivent être résistants à l’étirement et ne pas se déchirer.

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n  Marché | Aperçu

Termes Cast (coulée) : Processus de fabrication permettant d’obtenir des feuilles simples, multicouches ou des nanocouches. Les couches obtenues sont très précises, l’épaisseur totale aisément contrôlable, la qualité de production élevée.

Pour garantir la qualité de l’ensilage, les balles rondes doivent bien être formées et filmées pour être totalement imperméables aux gaz.

Feuille Coex3 (Coex5) : Feuilles coextrudées soufflées. Elles sont soufflées au travers de buses en anneaux juxtaposés permettant d’obtenir des feuilles à structure multicouche. Glue-Coating : Technique de collage à chaud ou à froid de l’entreprise Glue & Coating Manufacture, à Velbert (Allemagne) ou à Matt (GL). LLDPE : Abréviation de l’anglais linear lowdensity polyethylene , soit « polyéthylène à basse densité linéaire ». Matière synthétique thermoplastique à ramifications moléculaires courtes permettant d’obtenir des feuilles plus minces et résistantes que le HDPE. Noms commerciaux : Alathon, Dyneema, Hostalen, Polythen, etc. HDPE : De l’anglais high density polyethylene, soit polyéthylène à haute densité, thermoplastique, à ramifications moléculaires plus faibles. Noms commerciaux : Alathon, Dyneema, Hostalen, Polythen, etc. Rayonnement UV : Rayonnement ultraviolet, entre 100 et 380 nm. Rayonnement électromagnétique invisible dont la longueur d’onde est invisible pour l’œil humain, mais plus longue que les rayons X. Résistance aux UV : Elle est obtenue par l’adjonction d’additifs dans la composition des feuilles pour ralentir leur altération dans le temps due aux UV. Sisal : Fibres tirées des feuilles de certains agaves ; ce sont des fibres naturelles d’utilisation assez récente, provenant d’Afrique ou d’Amérique du Sud.

de fabrication, le granulat est amalgamé par extrusion, puis fondu. La masse traverse des buses plates ou annulaires avant d’être transformée en feuilles dans des presses à rouleaux. Un autre procédé consiste à souffler la masse de matière synthétique pour en faire une sorte de bulle qui sera ensuite découpée en feuilles. Les processus de fabrication des feuilles synthétiques sont continus. Elles sont proposées dans des dimensions

standard qui répondent en fait à des besoins spécifiques. Les épaisseurs sont variées ; elles dépassent rarement le dixième de millimètre et peuvent descendre dans certains cas jusqu’à 0,002 millimètre. La résistance à la déchirure exprime le pourcentage d’étirement en longueur que la feuille est capable de supporter sans se déchirer. Les valeurs d’étirement ne sont pas identiques dans les deux dimensions (longueur ou largeur).  n

Markus Wiget est le nouveau responsable régional en Suisse alémanique Le 1er janvier 2015, Markus Wig succédait à Hans von Aesch en tant que responsable commercial régional de la filiale LEMKEN en Suisse. Markus Wiget (à gauche) et Hans von Aesch.

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LEMKEN est présent sur le marché suisse via sa propre ­filiale depuis 1998. C’est sur cette base que s’est établie une collaboration fructueuse avec Hans von Aesch. Après avoir été 17 ans responsable régional pour LEMKEN, ­Hans von Aesch a pris au 31 janvier 2015 une retraite bien ­méritée. En engageant Markus Wiget, LEMKEN a trouvé un suc­ cesseur compétent et expérimenté pour prendre en­ charge la représentation commerciale régionale en Suisse allemanique. Markus Wiget possède une formation en agronomie et a accumulé une large expérience en Suisse auprès d ­ e plusieurs entreprises dans le domaine de l’agriculture et des machines agricoles. Il est resté étroitement en contact avec le monde agricole tout au long de sa carrière, d’une part grâce à sa propre exploitation agricole, et d’autre ­part au travers de sa seconde occupation professionnelle. Markus Wiget est âgé de 45 ans, marié et père de trois enfants.  n


Actualités | Marché   n

« Les prix des machines agricoles vont chuter » « Une perte de valeurs gigantesque », c’est ainsi que Jürg Minger, président de l’ASMA, a qualifié la suppression du taux plancher de l’euro à 1.20 francs par la Banque nationale suisse (BNS) le 15 janvier dernier lors de la 75e réunion des membres. L’ASMA compte un nouveau membre dans son comité central : Jürg Schmid. Dominik Senn

« Les prix des machines vont baisser en conséquence de la mesure prise par la BNS », a déclaré Jürg Minger dans son tour d’horizon au Landgsthof à Schönbühl (BE), « ceci ne va toutefois pas se faire du jour au lendemain, mais progressivement dans les prochains mois. En effet, les importateurs, concessionnaires et commerçants disposent toujours de gros stocks de machines agricoles achetées encore avant l’abolition du taux plancher de l’euro. » Et Jürg Minger de continuer : « Pour les reprises, les prix doivent aussi être adaptés en fonction de ces nouvelles valeurs. » Cette baisse de coût à moyen terme des produits neufs aura également des effets sur le prix des engins d’occasion, qui doit être revu à la baisse, de même que leur amortissement. Les risques augmentent pour le financement des machines agricoles avec cette « gigantesque perte de valeurs », a expliqué Minger, car le calcul des valeurs résiduelles est également influencé par les fluctuations du taux de change. Les circonstances ayant changé, l’ASMA se voit donc obligée de remanier sa liste qui vient juste de sortir.

Préoccupations des groupes spécialisés Pierre-Alain Rom, directeur de l’ASMA, a présenté et commenté les rapports des groupes professionnels. Le groupement professionnel Grandes cultures a ainsi annoncé que les machines de travail du sol qui ne sont pas transportées sur un charriot de transport ou sur des roues, mais qui circulent sur leur rouleau Packer profilé caoutchouc, posaient des problèmes d’autorisation pour la circulation : en raison de son poids propre, la machine doit être équipée d’un frein de service.

Par ailleurs, les pneus doivent disposer d’un indice de vitesse et de charge admissible que les fabricants ne pouvaient pas fournir. Le groupement professionnel Installations de traite et refroidissement du lait a remarqué que ce sont surtout les exploitations familiales dont le cheptel compte plus de 40 vaches laitières qui investissent toujours plus dans des systèmes de traite automatique. Le groupe Technique (anciennement Freins) du groupement professionnel Machines agricoles motorisées et tracteurs, dirigé depuis un an par Agroscope, a débattu ­en priorité de thèmes concernant les exigences liées aux systèmes de freinage des tracteurs agricoles et des porte-à-faux avant pour des outils montés sur le système hydraulique frontal.

L’ASMA compte actuellement 157 membres Le comité central s’est notamment occupé d’intervenir auprès de l’Office fédéral de l’agriculture au sujet de la Politique agricole 2014 – 2017 pour exprimer ses doutes quant à la subvention du travail du sol sans labour. La nouvelle édition des documents d’entretien et de contrôle des émissions a été adaptée aux nouvelles normes légales. L’ASMA compte actuellement 157 membres, c’està-dire cinq de moins que l’année dernière. Plusieurs entreprises célèbrent leur anniversaire cette année : 100 ans pour SACO Maschinenbau AG, à Wald (ZH), 75 ans pour les entreprises Primus Transportgeräte AG à Neuenhof (AG) et RAUS AG, à Rosé (FR) et 50 ans pour Ernest Roth AG, à Porrentruy (JU), et Meyer AG à Rothenburg (LU). L’assemblée a élu par

Le président de l’ASMA, Jürg Minger, est en souci quant à l’évolution du marché suisse des machines agricoles. (Photos : Dominik Senn)

Jürg Schmid, directeur d’Ott Landmaschinen AG, a été élu nouveau membre du comité central de l’ASMA.

acclamation Jürg Schmid, directeur d’Ott Landmaschinen AG à Zollikofen (BE), pour remplacer Bendicht Hauswirth, qui s’est retiré du comité central de l’ASMA avant la fin de l’année. Finalement, au poste « Divers », Christian Stähli, président de l’AGRAMA, a informé du succès de la 25e édition de la foire, qui a accueilli plus de 50 000 visiteurs. La proposition de passer d’un rythme de deux ans à un rythme de trois ou quatre ans a été soumise afin de limiter les coûts. Le lundi serait alors utilisé pour l’exposition, sans toutefois accueillir de visiteurs. La prochaine assemblée des membres aura lieu à la même heure au même endroit, le vendredi 22 janvier 2016.  n 3 2015  Technique Agricole

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n  Marché | Nouveautés

Le VT-Tractor marque le sable de sa très grande empreinte qui est mesurée des capteurs sous terrain.

(Photos d’usine)

Un nouvel acteur dans le pneu Le groupe japonais Bridgestone, premier fabricant mondial de pneumatiques et de produits en caoutchouc, est arrivé en 2014 sur le marché européen du pneu agraire avec le VT-Tractor. Ce modèle premium a été développé pour damer le pion à la concurrence dans le domaine des pneus larges à basse pression. Ueli Zweifel Intégré dans l’empire Bridgestone, Fire­ stone est très renommé pour ses pneus agraires. La marque américaine a été rache­ tée par les Japonais en 1988. Bridgestone souhaite désormais s’approprier elle-même une part du gâteau sur le marché des pneus de tracteurs. Du moins dans le haut de gamme. Augmenter la production de den­ rées alimentaires est un défi planétaire et

dans toutes les régions du monde la ten­ dance est aux tracteurs plus grands et plus puissants. Les fabricants de pneumatiques s’attendent à une forte croissance de la demande pour chausser les engins de plus de 150 chevaux avec des pneus de haute qualité, donc coûteux. C’est déjà valable en Europe avec les pneus premium proposés en première monte. Bridgestone se réserve

Brève histoire de l’entreprise : Bridgestone est fondée au Japon en 1931 par Ishibashi Shõjirõ. Le nom de Bridgestone dérive d’une traduction littérale de ishibashi, qui donne en anglais stone bridge (pont en pierre). Après la Seconde Guerre mondiale, Bridgestone se lance dans la fabrication de motocyclettes et de vélos, mais c’est la vente de pneumatiques à d’autres constructeurs de motos comme Honda, Suzuki et Yamaha qui lui assure l’essen­ tiel de ses revenus. En 1970, la maison décide d’abandonner la fabrication de motos. En 1981, Bridgestone réalise un chiffre d’affaires de 2,245 milliards de dollars dans le monde entier et, avec 7,5% de part de marché, se classe au 4e rang des fabricants de pneus, derrière

Michelin, Goodyear et Firestone. Bridgestone rachète cette dernière marque étas-unienne en 1988. Bridgestone occupe 13 000 collaborateurs en Europe, dans 20 sociétés de distribution et sept usines. Les centres logistiques européens ont été édifiés à Zeebrugge (Belgique), à Madrid et à Bor (Tchéquie). Un centre technique et de recherches est installé près de Rome. Le siège commun de Bridgestone Allemagne, Autriche et Suisse est à Bad Homburg, dans la région de Francfort-sur-le-Main. Néanmoins les organisations nationales sont à disposition des clients. Le siège de Bridgestone Suisse siège est à Spreitenbach (AG). (Source : Wikipedia / Bridgestone)

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Technique Agricole  3 2015

le marché des produits de pointe et de prestige, Firestone continuera à couvrir l’ensemble des gammes. Le lancement du VT-Tractor, l’an dernier, est l’aboutissement de plusieurs années de recherche et de développement par le Technical Center Europe (TCE) au sud de Rome. Au cours d’une captivante visite de l’endroit, les ingénieurs et spécialistes ont présenté leurs projets et les batteries de tests réalisés des mois et des années durant pour concevoir les meilleurs pneus du mo­ ment. Ils intègrent les caractéristiques les plus propices pour les usages auxquels ils sont destinés. Leur mise au point com­ mence avec la matière première et les indis­ pensables additifs ; elle inclut des processus de fabrication élaborés, des tests d’usure et de longs parcours sur le circuit du centre d’essais d’Aprilia (I). Plus de 200 pneuma­ tiques ont été testés en laboratoire et en plein air pour confirmer les aptitudes du VT-Tractor. Le développement d’un pneu, nos interlocuteurs ne l’ont pas caché, passe aussi par l’analyse et l’examen minutieux­


Nouveautés | Marché   n

de produits concurrents, pour percer leurs secrets et rassembler des données pour ­ élaborer les « produits maison ».

La mise au point de nouveaux pneus de tracteurs est un vrai défi pour les fabricants qui doivent harmoniser entre eux des paramètres de qualité parfois contradictoires. Ici un essai longue durée au centre d’essais Bridgestone d’Aprilia (I).

Les arguments des stratèges du marketing Avec le lancement du VT-Tractor, Bridge­ stone est convaincu d’occuper la tête du classement des pneus larges de 28 à ­42 pouces. Des tests et des parcours comparatifs au centre d’Aprilia l’ont mis en évidence. Et la Société allemande d’agriculture (DLG), sur la base de mesures réalisées sur ses terrains d’essais de Bernburg (Saxe-Anhalt, Allemagne), a attribué le sceau du meilleur pneumatique premium au VT-Tractor, l’éle­ vant au rang de « Primus inter pares ». Rendement amélioré : Bridgestone attribue l’amélioration du rendement du nouveau pneu à son empreinte jusqu’à 26% plus large, obtenue notamment en réduisant à 0,8 bar la pression de gonflage (comparé à des pneus IF à 1,2, respecti­ vement 1 bar. IF=improved flexion, soit à flexion améliorée). Le potentiel de flexion plus élevé serait attribuable à la conception du talon. On sait qu’une baisse de la pression de gonflage réduit le tassement des couches superficielles du sol et les contrain­ tes transmises en profondeur. Productivité plus élevée : Le test de la DLG et un parcours comparatif de terrain avec une sous-soleuse réalisé sur les terres du centre d’essais italien mettent le potentiel de traction du VT-Tractor en évidence. Cette performance est d’abord attribuable au nouveau dessin des barrettes VF (comme very high flexion, très haute flexion) à même de transmettre plus efficacement­

le couple au sol et à réduire le patinage. Comparé au deuxième pneu IF de l’essai et avec une pression de gonflage de 0,8 bar, on a pu labourer 20 (modestes) ares de plus en un jour (pour une surface totale d’une quarantaine d’hectares). Réduction des coûts : Là aussi, la com­ paraison porte sur un VT-Tractor gonflé à­ 0,8 bar et deux pneus IF à 1 bar. Le test de la DLG montre une réduction de con­ sommation de carburant de 36 litres sur­ 50 hectares labourés. Sur route, il révèle une meilleure capacité de charge, en dépit du gonflage réduit. Il permet donc d’augmenter le poids des convois, donc de réduire le nombre de trajets, avec des effets positifs sur le temps de travail et la con­ sommation de diesel. Gain de temps : Grâce à la structure du talon du VT-Tractor, Bridgestone part du principe que l’on peut circuler sur route sans augmenter la pression de gonflage, malgré des charges à l’essieu plus élevées. Il s’agit là toujours d’un compromis : c’est ce qui ressort des discussions à ce sujet. Dans

l’ensemble, le pneu apporte cependant­ un meilleur confort de conduite grâce aux designs améliorés de ses flancs et de ses barrettes allongées. Pneus NRO : Autre avantage des nouveaux pneus, ils peuvent – quelle que soit leur taille et c’est une première – être commandés à la norme NRO (narrow rim option) pour être montés sur des jantes prévues pour des dimensions standards de pneus.­ Il s’agit ici aussi d’un compromis permettant de s’offrir une capacité de charge plus ­élevée.

Résumé Dans l’ensemble, pour les paramètres ­examinés, le pneu VT-Tractor montre des ­caractéristiques au-dessus de la moyenne. Officiellement, on ne connaît pas la marque des deux pneus auxquels il est comparé.­ On peut cependant admettre qu’il s’agit­ de modèles des deux constructeurs les­ plus présents dans le segment des pneus premium. Au final, le prix d’achat sera aussi un facteur déterminant pour le choix de la marque et du pneumatique.  n

110 100

Force de traction [kN]

90 80 70 60 50 40

Bridgestone Référence A Référence B

30 20 10 0 5

10

15

20

25

30

35

40

Glissement de roue sur train arrière [%]

Le véhicule patine peu : en roulant plus vite et en utilisant au mieux le couple disponible, le tracteur effectue le travail plus rapidement et en consommant moins. Bridgestone a conclu un partenariat avec John Deere pour la fourniture de pneus de première monte.

Au test de patinage (sur train arrière), dès 15% de glissement, le pneu Bridgestone transmet nettement mieux la force de traction que les concurrents. (Graphique tiré du rapport de test DLG 6223 F)

3 2015  Technique Agricole

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n  Impression | Prise en main

La mélangeuse de fourrage de l’exploitation de Martin Abderhalden est compacte et idéalement positionnée. Le véhicule de distribution est alimenté par la sortie directement au-dessus du dévaloir (à gauche). Le capteur du poussoir est protégé par le plastique jaune. (Photos : Martin Abderhalden)

L’expérience avec une mélangeuse stationnaire Dans la technologie des mélangeuses de fourrage, un grand choix d’appareils mobiles existe pour tous les types de besoins. Des appareils stationnaires entraînés électriquement offrent également des solutions spécifiques selon les conditions d’exploitation. Martin Abderhalden, de Niederhelfenschwil (SG), auteur de cet article, dispose d’un tel système. Agriculteur féru de technologie agricole et par ailleurs talentueux journaliste, il décrit son expérience avec le Strautmann Vertimix 1250 S. Martin Abderhalden Ce sont fréquemment des conditions architecturales telles que des passages exigus, des espaces restreints et / ou la configuration des lieux qui nécessitent des mesures spécifiques. Cela s’avère particulièrement vrai pour l’installation d’une mélangeuse à fourrage stationnaire, utilisable également pour le traitement du substrat destiné à nourrir les micro-organismes des installations de biogaz. Dans l’exploitation de Martin Abderhalden, une solution était recherchée depuis une année et demie en vue de rationali12

Technique Agricole  3 2015

ser l’affouragement en production laitière intensive et de réduire le travail manuel.

Contraintes de l’exploitation de Martin Abderhalden La préparation mécanisée du fourrage doit être assurée pour 44 vaches Red Holstein, 30 génisses et 15 taureaux à l’engrais. Une « dérouleuse de balles automotrice » BalleMax est utilisée pour la distribution du fourrage. Cet appareil de transport extrêmement maniable permet de le faire très rapidement, sans avoir à

ouvrir une porte d’étable ou de grange. Ce fait compte, surtout à la saison froide, lorsque des courants d’air froid néfastes pour les animaux en stabulation entravée sont dus à l’exposition extrême au vent. L’utilisation de la mélangeuse pour le remplissage du BalleMax est possible grâce à son positionnement dans l’axe de la fourragère. L’emplacement de la machine à un niveau un peu surélevé s’est révélé très pratique. L‘approvisionnement se réalise ainsi directement avec la griffe à fourrage pour le foin et un chargeur sur


Prise en main | Impression   n

pneus pour l’ensilage d’herbe et de maïs, la pulpe de betterave, la paille ainsi que les compléments minéraux. La machine La firme Keller Landtechnik à Waldkirch (SG) a proposé un concept approprié et une solution sur mesure, en collaboration avec l’importateur « Strautmann » Agrotechnik-Zulliger GmbH, de Hüswil (LU). La société Strautmann propose actuellement quatre mélangeuses à fourrage Vertimix stationnaires verticales à monovis sans fin de différentes tailles allant de 7,5 m3 à 16,5 m3. Installation électrique Une mélangeuse de cette taille nécessite au moins 60 ampères afin de délivrer une puissance suffisante. L’électricité est fournie directement à partir de l’alimentation principale du bâtiment, et l’installation est connectée à un disjoncteur à courant de défaut (FI) séparé, approprié pour les appareils à convertisseur de fréquence. Le dimensionnement approprié et l’installation conforme sont à confier à un spécialiste en électronique. La mélangeuse elle-même, y compris le dispositif de pesage, est identique aux chars mélangeurs tractés de la nouvelle

Convertisseur de fréquence Un convertisseur de fréquence pour moteurs triphasés transforme la tension alternative uniforme du système d’alimentation électrique en une tension alternative avec fréquence et amplitude variables. Si un moteur triphasé est connecté directement au réseau à tension alternative, un réglage du régime n’est pas possible. Le convertisseur de fréquence permet cependant de passer de zéro à la vitesse nominale en continu et sans diminution de couple. Il gère le moteur de sorte que son rendement s’adapte toujours de façon optimale à la charge de la machine. Cela s’avère particulièrement utile pour gérer le couple élevé nécessaire au démarrage sans grands pics de courant lorsque la mélangeuse est pleine, ce qui serait pratiquement impossible avec un système de démarrage étoile-triangle. Un convertisseur de fréquence est assez onéreux à l’achat, mais vaut la peine pour sa polyvalence. Dans le cas de la mélangeuse, il est combiné avec une commande par programme enregistré PLC (Programmable Logic Controller), ce qui permet le réglage approprié de l’installation.

1. Le foin et la paille sont

1

introduits avec la griffe à fourrage.

2. Une courte distance entre le stock de balles rondes et la mélangeuse.

3. La hauteur du conteneur est idéale pour l’approvisionnement avec le chargeur frontal.

4. Remplissage du distributeur par télécommande. La mélangeuse est presque vide (affichage digital 40 kg).

série Verti Mix. Afin de la poser et de l’ajuster au sol, quatre supports réglables sont fixés à sa base. La mélangeuse est entraînée par un moteur électrique d’une puissance de 22 kW (37 kW dans l’exploitation de Martin Abderhalden) fournie grâce à un convertisseur de fréquence. L’arbre de transmission transfère la puissance à l’entraînement de la mélangeuse, et une unité hydraulique séparée de 1,5 kW permet d’ouvrir et de fermer ses poussoirs. D’autres fonctions, telles un couvercle de fermeture à actionnement hydraulique de la cuve mélangeuse ou un tapis de transport, peuvent être ajoutés facilement, auquel cas le groupe hydraulique doit avoir une puissance supérieure (environ 4 kW). La mélangeuse Strautmann fonctionne parfaitement avec un moteur électrique de 22 kW / 30 ch. Elle est contrôlée par un convertisseur de fréquence et une commande par programme enregistré. Cela garantit à chaque instant des performances optimales  : lorsque la mélan­ geuse tourne, on peut facilement y mettre deux balles entières d’herbe d’affilée, la puissance augmentant momentanément à 18 kW. Normalement, la mélangeuse fonctionne avec une puissance d’environ 14 kW. Le compteur affiche des besoins en puissance de 9 kW pour un mélange sans ensilage. L’entraînement par tracteur de remorques mélangeuses de même type nécessite 65 ch. La mélangeuse stationnaire tourne alors plus lentement, à environ 12 tours par minute, sans pour autant péjorer la qualité du mélange. Le mélange standard de foin, de regain, de paille et d’ensilage d’herbe ou de maïs, remplissage compris, a été effectué en 40 minutes. La durée de l’opération peut être sélectionnée via une minuterie. Lorsque les couteaux sont émoussés, cela se remarque assez rapidement, car la puissance requise s’affiche en continu à

2

3

4

3 2015  Technique Agricole

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n  Impression | Prise en main

A gauche : installation de pesage HL 50. A droite : armoire de commande avec changeur de fréquence, minuterie et touches de commande.

Le distributeur de fourrage BalleMax dispose d’une capacité de 1,2 tonne de fourrage. Sa maniabilité dans les endroits exigus constitue son grand avantage.

l’écran. Un affûtage réussi se voit également tout de suite à l’écran. Initialement, le couple de démarrage avait posé des problèmes lorsque la mélangeuse, chargée de 3500  kg d’aliments prêts, était resté bloquée quelques heures. Cela était dû en grande partie à la composition des rations. Après une mise à jour du logiciel et de nouveaux paramétrages du convertisseur de fréquence, la mélangeuse, remplie le soir de 3500 kg de fourrage, peut être désormais vidée le lendemain matin, normalement sans complication. En cas d’urgence, il existe un « kit de secours » de Keller Landtechnik permettant de soutenir l’entraînement de la mélangeuse avec la prise de force du tracteur, ou de l’assurer entièrement. Commande à distance Un autre terminal pour toutes les fonctions se trouve sur le distributeur de fourrage. Le volume de remplissage est affiché à l’écran. La vitesse de la vis de mélange peut être doublée afin d’assurer la meilleure vidange possible. Remarque : la variante télécommande n’est autorisée que si le contact manuel avec les pièces en rotation est totalement exclu. C’est de fait le cas vu que la cuve mesure 268 cm de haut. Par ailleurs, un couvercle à commande hydraulique doit y être monté pour éliminer tout risque d’accident. Cette mesure vise en particulier à protéger les enfants de tout danger. Investissement, entretien, rentabilité La mélangeuse stationnaire demande peu d’entretien : le palier supérieur de l’engrenage conique doit être lubrifié à­ peu près toutes les 500 heures. L’huile­ de transmission se remplace la première­ fois après 1000 heures, puis toutes les­ 2000 heures. L’huile du motoréducteur se change quant à elle après 10 000 heures ou tous les deux ans. Seul l’arbre de transmission nécessite un graissage toutes les 50 heures environ. Les frais d’entretien et d’exploitation du tracteur sont ainsi évités. La structure des bâtiments d’exploitation détermine en grande partie la taille de l’investissement. Dans tous les cas, cela vaut la peine d’estimer les coûts avant de procéder à un achat. Durant ses 18 mois d’utilisation, l’installation a consommé en tout 3711 kWh d’énergie électrique. On en conclut que seuls 6,8 kWh ont été nécessaires par jour pour le mélange, ce qui constitue une consommation d’énergie très modeste.

14

Technique Agricole  3 2015


Prise en main | Impression   n

Aiguiser les couteaux à temps Lorsqu’une mélangeuse à fourrage est entraînée par le tracteur, on ne détecte généralement pas si la puissance varie de plus ou moins 10 ch. En revanche, l’écran de contrôle de l’installation stationnaire indique en continu la charge exacte. Selon nos observations, les couteaux doivent être affûtés tous les deux mois. En effet, les besoins de puissance augmentent de quelque 40 % s’ils sont usés. Des économies non négligeables sont

réalisées avec un aiguisage régulier ! Remarque : l’affûtage directement dans la mélangeuse n’est pas impossible dans notre cas, mais proscrit parce que celle-ci avoisine des tas de foin et de paille. En effet, des étincelles se produisent lors de l’aiguisage et pourraient mettre le feu. Une visseuse à accu permet de démonter le jeu de neuf couteaux, de le remettre en place après affûtage (dans un lieu sans danger) ou de le remplacer.

Pour l’aiguisage, les couteaux doivent être démontés avec une visseuse à accu.

Un aiguisage propre, sans surchauffe, est une nécessité. Le doigt montre un endroit émoussé. On distingue à l’arrière la lame de remplacement (affûtée).

Investissement Le prix d’acquisition d’une mélangeuse stationnaire est d’environ 30 % plus élevé que celui d’un modèle tracté aux caractéristiques pratiquement identiques. Il s’élève à 52 000 francs pour le système testé et entièrement monté. Si on compare les frais annuels supplémentaires d’exploitation et d’entretien du système entraîné par tracteur avec­ les faibles coûts de maintenance de la mélangeuse stationnaire, le surplus de dépenses est couvert en moins de trois ans sur notre exploitation. Conclusion La mélangeuse stationnaire Strautmann Vertimix 1250S est robuste et facile à entretenir. Le système, ses commandes incluses, a largement fait ses preuves pendant son année et demie d’exploitation. Cette machine permet de produire économiquement et efficacement une ration totale mélangée à condition de

En matière de qualité, la mélangeuse stationnaire n’a rien à envier aux modèles mobiles. Elle défait le fourrage rapidement et brasse très bien si les couteaux sont bien affûtés.

veiller à l’aiguisage régulier des couteaux, de manière à ce que la puissance requise n’augmente pas excessivement. La qualité du mélange de ce système n’a rien à envier aux mélangeuses tractées. Il ne faut pas oublier non plus le potentiel d’extension vers des systèmes d’alimentation semi ou entièrement automatiques avec des tapis de transport ou des robots d’affouragement. Les combinaisons se révèlent presque illimitées. Le coût initial supérieur du système stationnaire est compensé en quelques années par des frais de maintenance plus faibles.  n

Le système hydraulique (à g.) alimente le poussoir et les éléments accessoires (tapis de transport, couvercle) ; à droite : l’entraînement électrique de la mélangeuse. Le dispositif de grais­sage du palier supérieur de l’engrenage conique est facilement accessible, et le niveau d’huile se voit sur le réservoir.

3 2015  Technique Agricole

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Technique | En savoir plus   n

La base d’un ensilage de qualité se construit dès la fauche.

(Photo : Ruedi Hunger)

Viser une densité de stockage élevée Une compression régulière et forte du fourrage est nécessaire pour assurer un ensilage d’herbe stable et sans perte. Dans les silos-tranchées en particulier, des densités différentes constituent un problème. Les trois passages requis au minimum avec un véhicule de 6 à 10 tonnes ne sont pas faciles à mettre en œuvre avec les hautes performances actuelles. Ruedi Hunger La même chose se répète chaque année en période d’alimentation hivernale, une fois chez les voisins de gauche, ensuite chez ceux de droite et encore chez soi : le silo-tranchée est ouvert avec une certaine appréhension, puis l’on pousse un soupir de soulagement. L’ensilage est d’excellente qualité, sans zones à problèmes.

une longueur d’avance et sans jamais pouvoir être éliminée. Sous l’influence de l’oxygène, le réchauffement se maintient souvent de 50 centimètres à 1 mètre devant le front d’attaque et, de ce fait, s’appréhende mal. Un tel réchauffement provoque des pertes de matière sèche (MS) supérieures à celles dues à la fermentation lors de la mise en silo.

Fermentations Deux semaines plus tard cependant, u ­ ne zone chaude survient tout à coup et la course s’engage pour éviter une fermentation secondaire lourde de conséquences. Dans le meilleur des cas, celle-ci peut être évitée en augmentant la quantité prélevée. Dans le pire des cas en revanche, la zone chaude s’étend au travers du silo entier en gardant toujours

Maîtriser la teneur en cellulose brute La date de récolte optimale est atteinte au stade de l’épiaison des principales graminées. C’est à ce moment que les teneurs en sucre (et en énergie) sont les plus élevées. Les populations végétales riches en trèfle et en herbes peuvent être exploitées de manière un peu plus souple.

La teneur en sucre fermentescible diminue au fur et à mesure que les plantes se développent et vieillissent, tandis que dans le même temps la teneur en fibres brutes augmente fortement. Ce dernier processus rend le fourrage moins souple, ce qui complique le compactage du silo (ou aussi des balles rondes). La durée de l’influence de l’oxygène sur l’ensilage au front d’attaque et à faible profondeur dépend essentiellement de sa porosité, en sus des prélèvements.

Plus le fourrage est vieux, plus il doit être court La porosité de l’ensilage dépend de sa densité. Plus celle-ci s’accroît, plus le volume disponible de pores pour les gaz se réduit, la résistance à l’écoulement 3 2015  Technique Agricole

17


Vale

4.6 4.4

4.73

4.94

5.36

1 h

4.62

4

4.57

n  En savoir plus | Technique 4.2 2 h

4 h

8 h

10 h

Temps entre le pressage et l'enrubannage en heures

Dangers

Densité de l'ensilage d'herbe

La fermentation butyrique est étroitement liée à la teneur en Clostridium du matériau de départ et provoque une perte significative en protéines. Outre l’odeur mauvaise et très piquante de l’ensilage, le pH augmente et d’autres processus d’altération s’engagent. La fermentation butyrique affecte fortement la qualité du lait.

220 200

203

193

kg/MS qm

180

183

173

160

163

140 120 100

220

250

280

310

CB g/kg MS

340

Graphique 1. Influence de la teneur en cellulose brute du matériau initial sur la densité de l’ensilage d’herbe. (Source : LFZ-Ref. Resch) Densité de l'ensilage d'herbe par rapport à la teneur en MS

265 250

Ensilage d'herbe [kg SO/m3]

800 750 700 650 600 550 500

245 225 210

200

195 175

MS 55 %

MS 50 %

MS 45 %

Graphique Valeurs 2. Des valeurs dede référence relatives une compression indicatives densité de stockageàde l'ensilage d'herbe minimale ont été /m3stable SO établies pour que l’ensilage resteen lekg plus possible à l’air (Honig ; 1991). Cela permet d’éviter des échanges gazeux supérieurs à 20 l /m2 / h. (Source : Agroscope Transfer 28)

augmentant beaucoup. En d’autres termes, l’oxygène est trop freiné. L’ensilage fortement broyé a une masse volumique plus élevée et un volume de pores inférieur que celui qui a une structure longue et grossière. Le fourrage doit être coupé plus court si le moment de récolte optimal avec une teneur en cellulose brute de 22 à 23 % ne peut être MS 20 % MS 25 % MS 30 % MS 35 % MS 40 % respecté. Une longueur de 6 centimètres correspond à une teneur en matière sèche (MS) idéale située entre 30 et 40 %. Si celle-ci augmente, la longueur doit être réduite à environ 4 centimètres.

Poids et durée du tassement A l’évidence, plus le poids est élevé, meilleur est l’effet de tassement. Dans le même temps, l’effet de profondeur augmente à mesure que la surface de contact du pneu se réduit. Une règle – évoquée également par Latsch et Sauter dans « Agroscope Transfer / 28 » – stipule que le poids de compac18

MS 40 %

MS 35 %

MS 30 %

160 MS 25 %

150

850

285

MS 20 %

Ensilage d'herbe [kg MS/m3]

300

Technique Agricole  3 2015

MS 45 %

MS 50 %

MS 55 %

Le Clostridium se trouve partout dans le sol et arrive dans l’ensilage par les souillures du fourrage. Par conséquent, l’ensemble de la technique d’ensilage doit être optimisé. La clé réside dans la hauteur de coupe correcte (5 – 7 cm). Les pirouettes doivent également être réglées de manière correcte. L’objectif consiste évidemment à limiter au minimum la contamination du fourrage par le Clostridium. Sous l’influence de l’air, les levures peuvent rapidement proliférer et absorber une partie des acides de fermentation formés lors de l’échauffement de l’ensilage. Elles trouvent des conditions particulièrement bonnes dans un ensilage réussi parce que l’acide lactique n’a aucun effet inhibiteur sur leur développement à la différence des acides acétique et butyrique. Les moisissures se développent dans des conditions aérobies. Elles amoindrissent beaucoup la qualité et se propagent, même avec peu d’oxygène. La croissance est favorisée par l’air entrant de l’extérieur dans le silo (ou les balles rondes) et celui résultant d’une mauvaise compaction.


La rigidité d’une tige augmente à mesure que son taux de cellulose brute croît. Le fourrage plus mûr doit être coupé (haché) d’autant plus court. (Photo : Ruedi Hunger)

tage du tracteur devrait correspondre au tiers de la capacité de chargement horaire pour l’ensilage d’herbe. La pression des pneus des tracteurs étroits ­ servant au tassement devrait s’élever à 2,5 bar ou plus, selon les recommandations habituelles. Les mesures de densité (Latsch et Sauter) relativisent les effets d ­ e la largeur

Les tracteurs les plus lourds devraient servir à l’ensilage et non au travail des champs. (Photo : Claas)

du pneu sur le tassement ­car celui-ci subit encore bien d’autres i­nfluences. Chaque déchargement dans le silotranchée doit se répartir par couches sur un maximum de 30 centimètres, ceci uniformément sur toute la surface et avec un tassement régulier. « Régulier » signifie en clair que le tassement doit durer entre trois minutes et trois minutes et demie par tonne d’ensilage déchargé. Les répartiteurs d’ensilage sont généralement recommandés. Pour des raisons de compressibilité, la teneur en MS ne devrait pas atteindre plus de 40 % pour l’herbe, une teneur supérieure à 45 % devant­ être évitée. Chaque silo-tranchée peut être divisé en trois zones pour le temps de tassement. Les zones latérales sont tassées par une des roues de tracteur, tandis que la grande zone centrale l’est deux fois plus. Les mesures faites dans la zone centrale, avec une durée de compression beaucoup plus élevée, n’ont pas donné de meilleurs résultats de tassement. L’application des poids de compaction recommandés, avec un minimum de trois passages, assure apparemment la compression maximale. Un passage supplémentaire ne pose pas de problème, mais n’apporte pas grand effet. Le fourrage fait en quelque sorte ressort et ne se compresse alors guère plus.

Conditions biologiques de fermentation Mise en place de la récolte dans un « conteneur » aussi hermétique que possible (silo-tour ou silo-tranchée, balles rondes enrubannées). Minimisation de l’air résiduel dans le tas de fourrage. L’ensilage doit avoir une teneur en humidité adéquate, suffisamment de sucres fermentescibles et des bactéries lactiques compatibles. En cas de succès du processus, l’ensilage hermétiquement fermé peut être stocké pendant une longue période avec de faibles pertes.

Résumé  Les principes bien connus d’un ensilage correct sont toujours à appliquer. Le moment d’utilisation, la hauteur de coupe, le degré de fanage et la longueur de coupe en constituent les éléments essentiels. La quantité de remplissage, le poids et la durée de tassement et la fermeture du silo sont d’autres aspects à ne pas négliger. Les tracteurs utilisés pour le processus de tassement sont souvent trop légers. S’ils pèsent de 6 à 10 tonnes et sont pourvus de pneus convenables, on est équipé de manière adéquate.  n 3 2015  Technique Agricole

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n  En savoir plus | Pratique

Réduire les pertes de fourrage

Avec le taux de fibres brutes, c’est surtout le choix judicieux de la période de coupe qui aura des répercussions positives sur le taux d’acide butyrique et sur la teneur en clostridies des ensilages. (Photos : Ruedi Hunger)

La qualité du fourrage de base est déterminée par la valeur nutritive et la qualité de conservation du fourrage. La valeur nutritive dépend à son tour de la composition floristique du pré et du moment choisi pour la récolte, sans oublier un troisième facteur, à savoir le taux d’impuretés du fourrage, dont l’impact peut être considérable si la récolte du fourrage n’est pas effectuée dans des conditions météorologiques idéales ou avec tout le soin nécessaire. Quant à la qualité de conservation, elle est tributaire de la qualité du fourrage grossier et de la bonne mise en œuvre de l’ensilage. Ruedi Hunger S’il est vrai qu’il n’existe pas de méthode pour la conservation du fourrage de­ base qui ne soit accompagnée de pertes, il est néanmoins possible d’agir pour en diminuer l’ampleur. En fin de compte, la valeur nutritive sera déterminée par la composition végétale du fourrage et par sa valeur énergétique, ainsi que par la teneur en minéraux et en vitamines. Laisser passer le moment propice à la conservation du fourrage, c’est-à-dire le moment où le taux de matières sèches (MS) est optimal, ou constater des pertes aux champs élevées à cause d’un mauvais réglage des machines est toujours contrariant. Les conséquences n’apparaissent que plus tard, lorsqu’on s’aperçoit que l’ensilage est instable. 20

Technique Agricole  3 2015

Plus le fourrage est sec au moment du ramassage, plus il est important de le hacher court.


Pratique | En savoir plus   n

Taux de fibres brutes

Taux de matières sèches

Taux de cendres brutes

Le taux de fibres brutes de l’ensilage d’herbe détermine non seulement la qualité four­ ragère, mais aussi l’évolution de la fermen­ tation et la qualité d’ensilage. Lorsque le taux de fibres brutes passe de 220 g / kg MS à­ 340  g  /  kg MS, la densité de stockage de l’ensilage peut diminuer jusqu’à 20 %. En même temps, la teneur en acide butyrique risque d’augmenter de plus de 50 %. Autant savoir que l’ensilage d’herbe trop mûre s’accom­ pagne forcément d’un risque de pertes élevées et que les prescriptions en matière d’hygiène (dans la production laitière) seront plus difficiles à respecter.

L’ensilage est un mode de conservation qui exige le respect d‘un taux optimal de matières sèches. Les ensilages trop humides sont souvent sujets à des fermentations anormales, sans oublier le fait que les jus de fermen­tation font perdre des substances nutritives précieuses. A l’opposé, un taux de matières sèches élevé entraînera des pertes de ré­colte disproportionnées, et le compactage insuffisant produira des inclusions d’air. Or c’est l’oxygène de l’air qui est responsable des moisissures ponctuelles et des échauffements que l’on peut constater dans les ensilages en balles ou dans les silos horizontaux. Les phénomènes d‘échauffement spontané qui se produisent dans les silos élevés ont la même origine. En règle générale, le fourrage sec destiné à être conservé sous forme d’ensilage exige une longueur de hachage courte, tout près des limites techniques des rotors de coupe équipant les presses à balles rondes et les autochargeuses.

Le taux de cendres brutes dépend entre autres du taux d’impuretés du fourrage. Avec un taux de 100 g/kg MS, la présence de terre dans le fourrage peut être qualifiée de faible. Un taux d’impuretés moyen correspond à environ 150 g / kg MS et un fort taux d’impu­ retés à 200 g / kg MS, voire davantage. Un tel taux d’impuretés entraîne une diminution de 8 à 15 % de la teneur en protéines brutes, et donc des valeurs NEL et PAI. Un taux d’impuretés excessif est principale­ ment dû à une hauteur de coupe insuffisante, autrement dit, à un mauvais réglage des machines rotatives (pirouette, andaineur...). Le travail sur champ humide, des soins cul­ turaux insuffisants apportés aux prairies au printemps et des lacunes dans la couche herbeuse contribuent bien sûr à aggraver le taux d’impuretés.

Lorsque le taux de fibres brutes augmente de 1 % les autres paramètres de l‘ensilage évoluent comme suit : * Protéines brutes

4,1 g / kg MS

NEL

0,1 MJ / kg MS

Densité de stockage

+

2,9 kg MS

Valeur du pH

+

0,03

Acide butyrique

+

0,5 g / kg MS

Dégradation des protéines

­–

0,5 %

Conclusion : le fourrage jeune comporte un taux élevé de sucres, synonyme de beaucoup d’énergie. En même temps, il présente une forte teneur en protéines brutes. Le fourrage jeune est aussi plus facile à compacter.

La hauteur de coupe a un impact décisif sur la teneur en cendres brutes des ensilages d‘herbe. (Photo : Kverneland)

Lorsque le taux de matières sèches augmente de 1 % les autres paramètres de l‘ensilage évoluent comme suit : * Protéines brutes

0,3 g / kg MS

Cendres brutes

0,4 g / kg MS

Densité de stockage

+

2,2 kg MS / m3

Valeur du pH

+

0,01

Acide butyrique

0,6 g / kg MW

Dégradation des protéines

­–

0,2 %

Conclusion : dans un ensilage, le taux optimal de matières sèches est de l’ordre de 35 à 45 % (30 à 40 % pour les ensilages­ en balles). Lorsque la teneur en MS est supérieure, le fourrage doit être haché plus court (4 cm) (WYS; ALP).

Lorsque le taux de cendres brutes augmente de 1 % les autres paramètres de l‘ensilage évoluent comme suit : * Protéines brutes

1,6 g / kg MS

Fibres brutes

3,8 g / kg MS

NEL

0,1 MJ / kg MS

Valeur du pH

+

0,04

Acide butyrique

+

0,4 g / kg TM

Dégradation des protéines

­+

0,3 %

Conclusion : les soins culturaux apportés aux prairies forment une mesure préventive essentielle. Attendre que le sol soit prati­cable et que les conditions de récolte soient devenues optimales. Choisir une hauteur­ de coupe appropriée (5 à 8  cm) et régler les pirouettes et les andaineurs avec précision. (*Données tirées de LK-Silageprojekt 2003/05/07/09 ; Siliermanagement 2013, LFZ-Ref. RESCH ; Autriche)

Les pertes aux champs dépendent de la proportion de plantes non fourragères, mais elles sont surtout dues aux contraintes mécaniques.

3 2015  Technique Agricole

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n  Passion

L’histoire du conditionneur L’histoire du conditionneur à rouleaux ou à dents est intimement liée à l’émergence des faucheuses rotatives dans les années 60 et 70 du siècle dernier. Cela est vrai pour sa « nouvelle ère », mais il a cependant un long passé antérieur. Ruedi Hunger

Après la Seconde Guerre mondiale, les études systématiques sur les dispositifs de conditionnement par écrasement et lacération ont été entamées aux Etats-Unis et en Europe avec la mécanisation accrue de l’agriculture. En conséquence, de nombreux autres brevets de différentes entreprises ont été publiés jusqu’en 1960. Ainsi, des brevets de conditionneurs à rouleaux se sont succédé chaque année, principalement par l’entremise d’IHC, de Case, de Deere et de New Holland.

Les rouleaux au début Les faucheuses à disques ou à tambours équipées de conditionneurs intégrés ou tractés ont été développées pour endommager la cuticule de la surface des plantes et accélérer ainsi l’évacuation de l’eau et le séchage du fourrage vert. Il y a plus de cent ans que des inventeurs et des spécialistes tentent de faire sécher les plantes four­ragères, en particulier les tiges grossières, plus rapidement par un travail mécanique. Le problème des fines feuilles séchant bien plus vite que les tiges se posait déjà à l’époque. Le travail mécanique de fenaison, répété plusieurs jours durant, entraînait la perte d’un grand nombre de feuilles de valeur.

Des débuts difficiles Un premier brevet a été déposé en 1899 aux Etats-Unis pour une « destructrice de mauvaises herbes ». L’on s’est aperçu par hasard que les mauvaises herbes « traitées » par deux rouleaux dentelés écrasant les plantes séchaient plus rapidement (Russell). L’agriculteur allemand Hermann Bartsch a déposé en 1913 le brevet d’une machine qui écrasait les tiges de trèfle aussitôt après la fauche en les faisant passer au travers d’une paire de rouleaux. Les résultats ex­ périmentaux faisaient état d’un temps de séchage de un à deux jours. On ignore cependant pourquoi cette machine ne s’est pas imposée à l’époque.

Le concept de base des conditionneurs consistait en différents organes d’écrasement sous forme de rouleaux placés au-dessus ou derrière le dispositif de fauche. La paire de rouleaux lisses compressait les tiges sur toute leur longueur (crusher). Les systèmes munis d’un rouleau lisse et d’un rouleau profilé écrasaient et lacéraient le fourrage en alternance (semi-crusher). Finalement, les conditionneurs agissant par lacération uniquement, équipés de deux rouleaux profilés, fonctionnaient comme les roues d’un engrenage et brisaient le fourrage à intervalle ­régulier (crimper). Les rouleaux d’écrasement et de lacération étaient construits en caoutchouc ou en métal. Pour que la machine fonctionne correctement, l’augmentation du régime a dû être améliorée de même que­ le dispositif d’alimentation et les constructeurs se sont attelés à empêcher l’enroulement des brins de fourrage plus longs.

Testés par la FAT ! L’histoire du conditionneur est bien plus longue que celle des faucheuses rotatives. (Photo : Ruedi Hunger)

Ce qui avait commencé aux Etats-Unis­ s’est poursuivi d’abord en Angleterre et en France. Les conditionneurs ont émergé, liés aux faucheuses rotatives. Puis la Suisse s’est profilée comme un véritable « pays de conditionneurs » en raison des conditions climatiques et des exigences de qualité élevées du fourrage. Cela a conduit l’ancienne station fédérale de recherches en économie­ et technologie agricole (FAT) de Tänikon à aborder cette technique à plusieurs reprises. Au début des années 1970, Bergmann et Höhn ont examiné l’influence du traitement du fourrage sur le séchage (Rapports FAT 17 & 52). Au milieu des années 1970, sept conditionneurs ont été enregistrés pour être testés par divers importateurs (Fahr, John Deere, Krone, Taarup, PZ, Vicon, Kuhn). Le test comparatif a été publié dans la communication FAT 102 et dans Technique Agricole 2/76.  n Sources : VDI Grundlagen der Landtechnik, t. 15 (1965) ; FAT-Blätter für die Landtechnik 17, 52 et 102


Reportage | Plate-forme   n

Les pneumatiques agricoles Michelin – une merveille de technologie Pour fabriquer un pneu, on coule juste le caoutchouc dans un moule et on le fait cuire ? Les choses ne sont évidemment pas aussi simples. Un pneu, et à plus forte raison un pneu de tracteur, est un produit complexe, tant du point de vue de la composition que des technologies mises en œuvre. Une visite fort instructive chez Michelin, l’inventeur du pneu à carcasse, nous l’a confirmé. Dominik Senn Les principales matières premières sont le caoutchouc naturel et le caoutchouc synthétique (de couleur jaune).

Pneus de tracteurs avant et après conformation à l’usine Michelin de Valladolid (Espagne), où sont fabriqués les pneus destinés aux machines agricoles. (Images communiquées par l‘usine/Dominik Senn)

Bonne capacité de traction et de charge, respect du sol, pouvoir autonettoyant, éco­ nomies de carburant, aptitude aux vitesses élevées, vibrations réduites, atténuation du bruit et longévité : telles sont les principales qualités que les fabricants de pneumatiques agricoles doivent s’efforcer de réunir simul­ tanément dans leurs produits. La société Michelin est certainement à la pointe de l’innovation et de la qualité. L’équipe de Technique Agricole a pu s’en persuader en visitant son siège à Clermont-Ferrand, puis son centre de technologie dans la commune voisine de Ladoux, et pour finir l’usine de Valladolid, en Espagne, qui fabrique notam­ ment les pneumatiques pour tracteurs.

Les composants de base Gommes à base de caoutchouc naturel et synthétique, noir de carbone, câbles mé­ talliques, fibres textiles, agents chimiques

(notamment du soufre, qui joue un rôle essentiel dans la vulcanisation), tels sont les principaux éléments constitutifs d’un pneu à usage agricole. En réalité, plus de 200 ingrédients entrent dans la fabrication d’un pneu moderne. Les principaux com­ posants sont divisés en cinq catégories : 1. caoutchouc naturel 2. caoutchouc synthétique 3. noir de carbone et silice (charges pour une meilleure résistance à l’abrasion) 4. nappes métalliques et textiles (squelette du pneu) 5. adjuvants chimiques pour obtenir certaines propriétés telles qu’une bonne adhérence et une faible résistance au roulement. Le mot « gomme » vient du mot « kami » en égyptien ancien, et « caoutchouc » est né de l’union de deux mots amérindiens « cao » et « tchou », qui ensemble signi­

fient « bois qui pleure ». Le caoutchouc naturel, complété par du caoutchouc syn­ thétique, constitue la principale matière première entrant dans la fabrication des pneus modernes. Du soufre est ajouté à ce mélange pour permettre la vulcanisation, ainsi que du noir de carbone et de la silice pour diminuer l’abrasion du pneu, et des huiles, des graisses et des plastifiants­ pour préserver son élasticité. En 1992, Michelin a remplacé partiellement le noir de ­carbone par de la silice pour diminuer la résistance au roulement, lançant ainsi­ la première génération de pneus « verts », caractérisés par une consommation de carburant réduite. Il faut savoir que jusqu’à 20 % de la consommation d’un véhicule sont imputables aux pneus. Un plein­ sur cinq est ainsi consommé juste pour ­surmonter la résistance au roulement. A chaque tour de roue, la partie profilée du 3 2015  Technique Agricole

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n  Plate-forme | Reportage

Le mélange des gommes (dont la composition est tenue secrète) est malaxé dans des calandres, puis convoyé jusqu’aux rouleaux de préchauffage.

La gomme d’étanchéité est étirée en bande, refroidie et entreposée. Nappe carcasse en rouleau, formée d’une nappe textile enrobée de caoutchouc.

Fabriquées séparément, les bandes de gomme profilées destinées à recevoir les tringles sont placées sur un convoyeur en attendant d’être posées sur la nappe carcasse.

La nappe carcasse est découpée à la longueur correspondant à la circonférence du pneu, puis collée.

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Technique Agricole  3 2015

pneu se déforme au contact du sol, ce qui génère un échauffement du caoutchouc. Ce phénomène explique à lui seul 90 % de la résistance au roulement du pneu. La silice, ou plus précisément l’oxyde de silicium, est une poudre blanche qui constitue un ingrédient important du mélange des gommes avec lesquelles on fabrique la bande de roulement du pneu. Outre la silice, ce mélange comporte un grand nombre d‘autres ingrédients, et la composition varie considérablement selon le type et l’utilisation prévue du pneu. La silice a pour effet de stabiliser le réseau de liaisons entre les différents matériaux du mélange de gommes.­ Par rapport aux assemblages carbone-soufre habituelles, les liaisons à trois (soufre, ­carbone et silice) augmentent la tenue du matériau, et donc sa solidité à la déchirure. L’abrasion diminue, le kilométrage augmente. En outre, le pneu adhère mieux à la route car, grâce à sa meilleure tenue, il ­devient possible de le fabriquer à partir de gommes moins dures. Les semi-finis Pendant le processus de fabrication, des convoyeurs transportent le mélange de gommes depuis les calandres jusqu’aux ­machines de transformation, en passant par les rouleaux de préchauffage. Après un malaxage prolongé, les mélanges de gommes sont étirés en longues feuilles, qui sont ensuite refroidies avant d‘être entreposées pour la suite du traitement. Chaque produit semi-fini fait l’objet d’un traitement spécifique : feuilles de caoutchouc, nappes textiles et métalliques, flancs, tringles. La couche

intérieure, qui forme l’équivalent moderne de la chambre à air, est constituée d’une bande en caoutchouc synthétique étanche­ à l’air. Elle est surmontée de la carcasse, ­formée par de fins rubans textiles parallèles incorporés entre deux couches en caoutchouc. Ce sont les fibres de la carcasse qui assurent la tenue à la pression du pneu et­ sa capacité de charge. Les fibres sont au nombre de 1400, chacune capable de résister à une force de 15 kg. Le bourrelet se trouve à l’interface entre le pneu et la jante. C’est lui qui permet, à travers la bande de roulement du pneu, de transmettre à la route la puissance utile du moteur et les ­efforts de freinage. Pour cela, la tringle enfermée dans le bour­ relet appuie fermement le pneu contre la jante. Chaque brin d’acier de la tringle est capable de supporter une charge de 1800 kg sans casser. Le flanc du pneu assure la protection en cas de heurt contre une bordure, un nid de poule, etc. Des informations concernant le pneu y sont gravées (cf. n° 1/2015, rubrique « En savoir plus »). La nappe de ceinture réduit l’échauffement dû au frottement­ ­ et garantit l’absence de déformation du pneu à vitesse élevée. Il s’agit d‘une couche de caoutchouc incorporant des fils de nylon renforcés. Elle est placée sur toute la périphérie du pneu et sert à empêcher sa dilatation sous l’effet de la vitesse. La dernière couche est la bande de roulement, dont la surface de contact avec la route a environ la taille d’une carte postale (dans le cas d’une voiture). C’est elle qui transmet les efforts du véhicule à la surface de la route.


Reportage | Plate-forme   n

Différentes nappes de ceinture en textile et en acier sont posées, ainsi que la gomme destinée à former la bande de roulement.

Confection de la carcasse « La fabrication de l’ébauche de pneu comporte deux grandes étapes, à savoir la confection de la carcasse et la finition de l’ébauche », nous a déclaré José Alberto Ancin Ducay, responsable de production, durant la visite guidée à Valladolid. Au début, les différents semi-finis sont placés sur un tambour dont le diamètre est égal au diamètre nominal du pneu. On commence par poser une large feuille de caoutchouc synthétique étanche à l’air (la gomme d’étanchéité), suivie d’une nappe de câbles textiles enrobés de caoutchouc (la carcasse) et de deux bandes de gomme profilées contre lesquelles les deux tringles vont être placées. La nappe carcasse est ensuite rabattue sur les tringles. Une protection pour la couche de ceinture, les bandes de caoutchouc qui vont former les bourrelets et pour finir les flancs sont également mis en place. L‘ébauche de pneu Le processus de finition de l‘ébauche consiste à donner à la carcasse la forme du

Lissage de la couche extérieure à l’aide d’un rouleau.

futur pneu. Pour cela, le tambour portant la carcasse est gonflé, ce qui a pour effet de rapprocher les deux tringles ­situées de part et d’autre. Ce processus­ est appelé conformation. Les opérateurs posent alors successivement les différents rubans de la ceinture, constitués de textile et d’acier, et enfin la surface de roulement. « L‘ébauche de pneu complète ne doit sa cohésion qu’à la capacité adhésive du caoutchouc brut », a expliqué José Ducay. L‘ébauche de pneu est alors retirée du tambour. Les étapes de la fabrication de l‘ébauche : début (1) et fin (2) de la conformation, pose de la première nappe de ceinture (3) et d’autres nappes (4), pose de la bande de roulement (5), retrait de l’ébauche du tambour.

La fabrication de la carcasse commence par la pose de la gomme d’étanchéité (1), de la nappe carcasse (2) et des deux bandes profilées (3) destinées à recevoir les tringles (4). Après la mise en place de ces dernières, la nappe carcasse est rabattue sur les tringles (5), puis une protection pour la couche de ceinture (6) est posée, ainsi que les bandes de caoutchouc qui vont former les bourrelets (7) et pour finir les flancs (8). (Illustrations : Michelin)

La cuisson «  La vulcanisation, également appelée cuisson, fait passer les matériaux du pneu de l‘état plastique (cru) à l‘état élastique, créant une nouvelle structure de liaison entre les différents composants », a poursuivi José Ducay. La vulcanisation se déroule dans des presses dédiées, qui ­ opèrent à la fois sous l’effet de la chaleur et de la pression. L‘ébauche de pneu est placée dans un moule de cuisson, qui­ est ensuite hermétiquement fermé. Une membrane remplie d’eau sous pression repousse le pneu contre les parois du moule (formage à froid), ce qui lui donne son contour et son profil définitifs. Ensuite la cuisson est initiée par une injection de vapeur. Le contrôle qualité Chaque étape de la fabrication du pneu agricole, de la réception des matières premières à l’expédition du produit fini, est contrôlée et documentée. Des systèmes de surveillance ont été mis en place pour garantir la conformité des processus de fabrication avec les exigences de qualité en vigueur chez Michelin. Après la cuisson, chaque pneu agricole est soumis à un contrôle final détaillé. Différents tests sont réalisés : contrôle visuel et essais aux ultrasons, vérification de la régularité et de la structure. Les non-conformités telles la présence de bulles ou de hernies, même à peine perceptibles, sont impitoyablement sanctionnées par la mise au rebut du pneu à peine fabriqué, comme nous avons pu le constater lors de notre visite. Dix ans de technologie Ultraflex Michelin a inventé le pneu radial en 1946 et a commercialisé son premier pneu pour ­engins agricoles en 1970. Il y a une dizaine 3 2015  Technique Agricole

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Une fois la cuisson à la vapeur de l’ébauche terminée, le pneu encore fumant est retiré de l’étuve (on entraperçoit en bas le moule qui a permis d’imprimer les sculptures sur le pneu).

Dans le cadre du contrôle qualité, une colla­ boratrice effectue des mesures et procède à un contrôle visuel sur le pneu en rotation.

Le pneu AxioBib doté de la technologie Ultraflex rend d’excellents services sur sols lourds et détrempés.

Données et chiffres de Michelin Année de création de la société : 1889 Siège social : Clermont-Ferrand (F) Production : 69 sites de production dans 18 pays Portefeuille de marques : Michelin, BFGoodrich, Kleber, Uniroyal, Krieger, Kormoran, Riken, Stier, Tigar, Pneu Laurent, Recamic, Michelin Remix. Collaborateurs : 113 400 au niveau mondial Recherche et développement : plus de 6600 collaborateurs en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et en Asie Chiffre d’affaires net en 2013 : 20,25 milliards d‘euros Production annuelle : 171 millions de pneus pesant de 19 kg à 5300 kg et d’un diamètre compris entre 68 cm et 403 cm (plus grand pneu du monde) 13 millions de cartes et de guides vendus dans 170 pays, 1,2 milliard d’itinéraires calculés par ViaMichelin Filiales : plus de 3500 filiales et franchises dans 29 pays.

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Technique Agricole  3 2015

Au cours d’un test sur une piste de sable, la surface de contact et la profondeur des ornières de différents pneus sont mesurées et comparées en les visualisant à l’écran (image incrustée).

d‘années, le groupe a mobilisé tout son savoir-faire pour offrir à l’agriculture une ­ gamme complète de pneus basse pression, apte à répondre à tous les besoins, du début à la fin du cycle de récolte : • pour les tracteurs : Michelin XeoBib, AxioBib et YieldBib • pour les moissonneuses-batteuses : Michelin CerexBib • pour les pulvérisateurs de produits phytosanitaires : Michelin SprayBib • pour les remorques : Michelin CargoXBib Les machines agricoles ont tendance à s’enfoncer lorsqu’elles roulent sur un sol meuble détrempé. Ce phénomène entraîne un com­ pactage du sol avec pour corollaire la compression de pores qui, sinon, transporteraient l’eau et l’air. La conséquence est que le développement des plantes est entravé et les rendements agricoles diminuent. Au moins 45 % de la surface d’un champ de céréales est parcourue par une machine agricole au cours d’une année (Kroulik et al, 2009) ; et ce pourcentage peut facilement atteindre, ­voire dépasser, les 90 %. Les pneus basse pression permettent de remédier efficacement à cette situation, car ils évitent de trop écraser les pores. En améliorant la protection des sols, ils permettent une productivité accrue et des rendements supérieurs.

Plus grande surface de contact Le développement d’Ultraflex, une techno­ logie innovante de carcasse, a permis la réalisation de pneus utilisables en permanence avec une pression de gonflage réduite. Grâce à des flancs particulièrement souples qui permettent une élasticité accrue, les pneumatiques dotés de cette technologie peuvent supporter de très lourdes charges­ à toutes les vitesses. Selon une étude du constructeur, la productivité annuelle peut être améliorée de 4 %, d’autant plus que le

gonflage à basse pression assure non seulement une meilleure capacité de charge et une vitesse d’avancement accrue, mais aussi une meilleure capacité de traction. Sur la base du rendement de 8 tonnes par hectare déterminé dans le cadre de l’étude, et compte tenu d’un prix de 200 € par tonne de froment, on obtient un revenu supplémentaire de 64 € par hectare et par an. Etant donné que l’investissement dans un jeu de pneus Ultraflex se chiffre à seulement 1,20 € par hectare et par tracteur (1 € de plus par hectare pour une moissonneuse-batteuse et 0,50 € de plus par hectare pour une remorque), le retour sur investissement dans­ ce scénario dépasse les 24 %.

La couveuse de nouvelles technologies de Michelin Michelin est synonyme d’innovation en ­matière de pneus. La couveuse de nouvelles technologies est située à Ladoux, près du siège de la société à Clermont-Ferrand. Le centre de technologie comporte 79 bâtiments et 20 différents parcours de test. C’est ici qu’Emmanuel Ladent, directeur de la division pneumatique agricole, et Jean-Paul Gauthier, responsable Recherche et Développement, nous ont organisé une démonstration avec les fleurons de leur production : SprayBib, le nouveau pneu pour engins de pulvérisation, AxioBib 900/65 R 46, le pneu destiné aux tracteurs haute performance, XeoBib, le pneu qui limite la compaction du sol, et CargoXBib High Flotation, le pneu pour remorques et engins autoporteurs associé à un système permettant d’adapter la pression de gonflage. Les installations d’essai et de recherche sont vraiment impressionnantes. Une piste de sable permet des études comparatives entre différents pneus, qui seraient difficiles à réaliser en plein champ de manière aussi analytique et repro-


Reportage | Plate-forme   n

ductible. Tout au long du parcours de test, la surface de contact et la profondeur des ornières d’un XM 108 et d’un XeoBib ont été mesurées. Le résultat est sans appel : par rapport au XM 108, le XeoBib présente­ une surface de contact plus longue de 24 %, en même temps que la profondeur de ses ornières est réduite de 55 %. Une tranchée­ a été creusée, puis remplie avec des couches de sol de couleurs alternées pour mesurer­ la profondeur des ornières laissées par les pneumatiques des tracteurs et étudier leur impact sur la compaction du sol. Après­ le passage du tracteur, les techniciens ont creusé une tranchée perpendiculaire aux ­ornières pour mesurer et analyser la déformation des différentes couches. Il s’est avéré que la technologie Ultraflex permet de réduire la compaction de presque 20 % par rapport au pneu traditionnel.

Economies de carburant – longévité La grande surface de contact des pneus à faible pression de gonflage présente un avantage supplémentaire : elle confère aux pneus du tracteur une capacité de traction particulièrement élevée. Les tests sont formels : le glissement réduit et la faible profondeur des ornières permettent une baisse sensible de la consommation de carburant. La longévité des pneus agricoles est mesurée à l’aide d’un essai d’usure accélérée, réalisé 24 heures sur 24, sans conducteur, mais dans des conditions d’utilisation réelles, en simulant les différents types d‘utilisation. Après le test, le profil du pneu est soumis à une analyse approfondie. Ce test, basé sur l’analyse de l’usure des sculptures à plusieurs endroits du pneu, permet des études comparatives entre pneus agricoles de différents types, séries ou compositions. Les résultats

sont ensuite corroborés en faisant tester­ les pneus dans des exploitations agricoles réelles.

La conception du profil Un mot sur le rôle des sculptures du pneu sur route mouillée : plus le profil du pneu comporte de rainures, plus grande sera la quantité d’eau évacuée entre la surface de contact et la route, et meilleure sera l’adhérence du pneu. Le dessin des sculptures (symétriques, asymétriques ou directionnelles) détermine la vitesse à laquelle l’eau est rejetée de la surface de contact. Des incisions fines sur la bande de roulement, appelées lamelles, améliorent la capacité de traction sur route mouillée ou verglacée en aidant les rainures plus profondes à chasser l’eau, à la manière d’un essuie-glace. Profil idéal du pneu sur route sèche : un profil plat avec un épaulement carré confère une bonne assise au pneu, notamment pour garder ses appuis dans les virages. Plus le nombre de rainures est faible, plus grande sera la surface de gomme au contact du sol, donc l’adhérence. Des pains de gomme larges et massifs réduisent la flexibilité de la sculpture et augmentent la précision du pilotage. Les lamelles présentes dans les pains de gommes réduisent la rigidité de la sculpture. Pour inverser cet effet, Michelin a mis au point des lamelles autobloquantes, une lamellisation complexe en trois dimensions. Plantations d‘hévéas Les chiffres communiqués par Michelin prétendent que les cultures d’hévéas assurent un revenu à environ 30 millions de personnes. Les manufacturiers du pneumatique consomment près de 70 % de la production mondiale de caoutchouc naturel. C’est donc

La profondeur des ornières produites par les pneus du tracteur et leur impact sur la compaction du sol sont matérialisés par la déformation permanente des couches de terre de couleur alternée, ce qui permet de les mesurer.

à eux qu’échoit la responsabilité d’assurer­ la pérennité de cette ressource. Quant à­ la ­société Michelin, elle cultive depuis plusieurs décennies des plantations d’hévéas sur 21 000 ha au Brésil et au Nigéria, qui couvrent ainsi 12 % de ses besoins mondiaux en caoutchouc naturel.  n

Les étapes marquantes 1889 : La société Michelin et Cie est créée à Clermont-Ferrand 1891 : Premiers brevets 1895 : L‘Eclair est la première voiture à rouler sur pneus 1898 : Naissance de Bibendum, la mascotte de Michelin 1900 : Parution du premier guide Michelin 1910 : Première carte routière à l‘échelle 1 : 200 000 1913 : Michelin invente la jante démontable en acier 1923 : Premier pneu tourisme à basse pression (2,5 bars). 1926 : Premier Guide Vert touristique 1930 : Michelin dépose le brevet d’un pneu à chambre à air incorporée 1938 : Michelin commercialise le METALIC, premier pneu à carcasse en acier pour poids lourd 1946 : Michelin invente le pneu à carcasse radiale 1952 : Michelin invente le pneu à carcasse radiale pour poids lourds 1970 : Michelin commercialise un pneu à usage agricole 1979 : Le pneu radial Michelin est champion du monde de Formule 1 1981 : MICHELIN Air X, le premier pneu radial pour avions 1989 : Michelin lance le premier service de calcul d’itinéraire en ligne 1992 : Lancement du pneu MICHELIN ENERGY à faible consommation de carburant 1995 : La navette spatiale américaine atterrit sur pneus Michelin 1996 : Michelin invente le pneu PAX-System à accroche verticale 2001 : Michelin commercialise le plus grand pneu du monde pour engins de terrassement 2004 : Lancement du XEOBIB, premier pneu agricole à basse pression constante 2005 : Michelin équipe en pneus le nouvel Airbus A-380 2007 : Lancement du pneu MICHELIN ENERGY Saver (économisant presque 0,2 litre de carburant sur 100 kilomètres) 2009 : 100e édition du guide Michelin pour la France 2010 : Lancement des pneus Pilot Sport 3 et Pilot Super Sport 2013 : Lancement du pneu X® LINE Energy destiné aux poids lourds à usage grand routier (presque 0,74 litre de carburant économisé sur 100 km) 2014 : Lancement du pneu X® Multi T

3 2015  Technique Agricole

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n  Sécurité | Ferme et champs

Prévention en forêt : un thème brûlant ! Le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) a été fondé en 1954. Ruedi Burgherr en est le directeur depuis 1981. Nous avons eu l’occasion de discuter avec lui de l’importance et des nouveaux aspects de la prévention des accidents. Ruedi Hunger, Ruedi Burgherr Ruedi Burgherr dans la pratique : le savoir-faire et la prévention des accidents ont la priorité absolue lors de travaux forestiers. (Photos : Service de prévention des accidents dans l’agriculture)

avec un groupe de travail permanent qui compte aussi des représentants d’Economie forestière suisse, du Bureau de prévention des accidents (bpa) et de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Couramment appelé SPAA, le Service de prévention des accidents dans l’agriculture a son siège à Schöftland (AG) et une filiale à Moudon (VD). La tâche de cette fondation privée est de promouvoir la sécurité et la protection de la santé dans l’agriculture. Technique Agricole : Depuis plus de 30 ans, la prévention des accidents est votre pain quotidien. Comment vous motivez-vous pour toujours vous investir autant ? Ruedi Burgherr : Lorsque j’ai commencé il y a 35 ans, le SPAA fonctionnait encore comme entreprise unipersonnelle. Entretemps, je l’ai beaucoup modifié et développé. La technique a changé et les domaines d’activité se sont élargis. Ainsi, nous travaillons aujourd’hui pour l’agriculture et pour d’autres branches. Parmi les clients de nos formations et de nos consultations, nous comptons des jardiniers, des fromagers, la Suva, des entreprises de construction et bien d’autres. Dans l’agriculture, on parle actuellement de prévention en général et non plus de prévention des accidents. Ce terme englobe la sécurité au travail, la prévention des accidents, l’ergonomie, de même que la protection et la promotion de la santé. 28

Technique Agricole  3 2015

Ces tâches me passionnent. Elles me permettent d’utiliser mes compétences théoriques et pratiques. De surcroît, cette profession correspond à mes valeurs chrétiennes et à mes convictions, car nous sommes au service de la population agricole. On doit pouvoir continuer à se mobiliser lorsqu’on ne récolte pas de lauriers. Le SPAA s’occupe de la prévention des accidents exclusivement en agriculture et non de façon générale comme la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents (Suva). Avez-vous des liens ou même une collaboration avec la Suva ? La Suva fait de la prévention dans ses domaines de compétences et peut ordonner des mesures, à la différence du SPAA, nous devons persuader nos clients. Elle se distingue aussi de nous en étant en même temps une assurance. Elle est représentée dans notre Conseil de fondation. En outre, certains groupes de travail communs se rencontrent, plutôt de manière sporadique. Quelques thèmes sont à coordonner, car nous proposons aussi des prestations aux entreprises assurées par la Suva. La collaboration la plus étroite s’effectue dans le domaine de la forêt,

En 2001, le SPAA lançait la campagne « Forêt privée : à l’instar des pros ». Quel a été le déclencheur de cette campagne ? Est-elle encore actuelle ? Elle est pour sûr encore actuelle parce que les accidents dans les forêts privées sont toujours trop nombreux. Les organisations concernées se sont rencontrées en 1996 pour la première fois. Préoccupé par la mauvaise image de la forêt due au nombre élevé d’accidents, l’OFEV était également partie prenante. Les fournisseurs de tronçonneuses étaient également impliqués. En 2000, juste après « Lothar », la campagne « Forêt privée : à l’instar des pros » a été lancée à l’occasion des journées de prévention du SPAA. Elle stipule que chacun doit être un « pro » dans ce qu’il fait. Le message principal est : « Fais seulement ce que tu sais faire ou forme-toi ». Il en va de même pour l’équipement technique. Qui ne le possède pas doit renoncer ou ne faire que ce qui est possible avec les outils à disposition, qui peuvent être une simple hache ou un merlin. A quelles professions s’adresse la campa­gne « Forêt privée : à l’instar des pros » ? La campagne s’adresse à tous les pro­ priétaires privés de forêts et à ceux qui travaillent comme non-professionnels en forêt. Le plus grand groupe cible provient de l’agriculture.


Ferme et champs | Sécurité   n

Ruedi Burgherr, directeur du SPAA

Quel est le contenu de cette campagne ? Celui qui travaille en forêt doit être suffisamment expérimenté et formé. Avant toute intervention, il doit se poser les questions suivantes : •  « Suis-je capable d’exécuter ce travail en toute sécurité ? Suis-je assez équipé ? » •  «  Puis-je acquérir les connaissances professionnelles nécessaires ? » • « Dois-je donner le travail à faire à une entreprise qui l’effectue de manière professionnelle et en toute sécurité ? » Qui doute de ses capacités devrait choisir la deuxième ou la troisième voie. Un tel mandat peut également être donné à une entreprise forestière ou à un agriculteur compétent et bien équipé. Mieux vaut ne pas prendre de risques. En outre, les entreprises forestières sont souvent à même de reprendre le bois. Qui effectue des travaux forestiers a besoin de connaissances minimales sur les

Chacun doit être un « pro » dans ce qu’il fait.

dangers et la sécurité au travail. Ces connaissances peuvent être acquises dans un cours ou avec des collègues compétents. La campagne d’information « Sécurité dans la forêt privée » est soutenue conjointement par l’OFEV, la Suva, l’EFS, le bpa et le SPAA et financée par l’OFEV. Qu’est, selon vous, une formation minimale ? Un point important de cette campagne est de faciliter l’accès des cours dans­ le domaine forestier. C’est pourquoi l’adresse Internet suivante a été activée : Les personnes intéressées peuvent directement s’y inscrire aux formations de base et continues que les entreprises formatrices proposent à portée de chacun. Le groupe de travail a défini une formation minimale de sécurité d’au moins dix jours. Les cinq premiers sont consacrés à l’étude de la tronçonneuse, des dispositions fondamentales de sécurité et de l’abattage d’arbres faciles et droits. Lors

de la deuxième semaine, les cas spéciaux sont abordés. Une troisième semaine est réservée au débardage. Qui travaille en forêt doit disposer d’un équipement de protection individuelle complet (EPI). De quoi se compose-t-il ? Le port de l’équipement de protection individuelle en forêt ne dépend pas de la météo. Il est de rigneur, qu’il fasse sec, humide, chaud ou froid. L’EPI se compose : • d’un casque forestier avec protège-ouïe et protège-face, éventuellement protège-nuque • d’un polo ou une blouse haute visibilité • de pantalons anti-coupure • de bottes ou de chaussures forestières • de gants • de sous-vêtements de préférence fonctionnels Ces dernières années, les vêtements forestiers ont été rendus beaucoup plus agréables à porter. Le confort des pantalons anti-coupure dépend du tissu extérieur, de la coupe, des poches et du tissu anti-coupure. Hormis la prévention pour les travaux forestiers, il existe d’autres domaines accidentogènes dans l’agriculture. Lesquels sont-ils et comment agir ? Hélas oui. Je pense aux accidents d’enfants, aux renversements de tracteurs, aux chutes en hauteur, aux échelles défectueuses et aux accidents avec les machines, p. ex. à cause d’arbres à cardans mal protégés. Les brochures que le SPAA a éditées sur chacun de ces thèmes sont rassemblées dans le classeur « Prévention des accidents agricoles » qui devrait être présent sur chaque exploitation. Il est complété par un abonnement qui permet une actualisation des informations. Quel bilan tirez-vous pour 2014 en ce qui concerne la prévention des accidents ? Nous avons essentiellement fait de la prévention auprès de nombreux agriculteurs et les avons incités à agir. Mais, nous déplorons de nouveau des accidents qui ne devraient pas arriver, p. ex. un accident mortel avec une désileuse. J’aimerais que les messages de prévention atteignent mieux les agriculteurs. Les accidents d’enfants constituent un thème douloureux. Plusieurs accidents se sont produits parce que les parents avaient surestimé la capacité des enfants à conduire un véhicule agricole. D’autres accidents graves ou mortels sont surve-

Sécurité en cinq points La campagne pour plus de sécurité dans la forêt privée et paysanne à l’instar des pros s’oriente sur les cinq points principaux suivants : 1. la formation de base et continue 2. les équipements de protection individuelle 3. des machines et appareils sûrs 4. des moyens auxiliaires corrects 5. une bonne organisation du travail Dans le sens des points 2 et 4, le SPAA propose un assortiment de matériel qui facilite et sécurise le travail en forêt.

nus à des personnes roulant avec des jeunes passagers dans la benne portée trois-points. Avez-vous une vision pour 2015 ou pour l’avenir plus lointain ? Oui, j’ai encore beaucoup d’idées, mais toutes ne peuvent pas être concrétisées. L’une d’entre-elles serait de proposer un « service à domicile ». Nous visiterions­ les exploitations avec un fourgon, pour montrer l’EPI, conseiller et assurer le service des appareils. Actuellement, nous ne prenons qu’une photo statique lorsque nous effectuons des contrôles d’exploitations. Nous pourrions aussi accompagner les agriculteurs pendant un jour au moins et les rendre attentifs à leurs erreurs de comportement et aux défauts techniques. Nous le ferions aussi pour les travaux forestiers. Lorsqu’une tronçonneuse hurle, on doit analyser la situation sur place. Un

Le classeur « Prévention des accidents agricoles »  devrait être présent sur chaque exploitation. important travail reste à faire, bien que nous nous mobilisions déjà beaucoup pour le trafic routier agricole, notamment en donnant des informations via le calendrier et les brochures, Au nom de Technique Agricole, j’aimerais vous remercier, Monsieur Burgherr, pour cette interview. Les accidents ne sont pas simplement le fait du hasard, ils ont des causes bien précises. Un merci cordial à tous les collaboratrices et collaborateurs du SPAA pour leurs efforts constants en faveur de la prévention agricole.   n 3 2015  Technique Agricole

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n  ASETA | Rapport

AFETA : optimiser l’utilisation en commun des machines Catherine Schweizer C’est l’Auberge du Lion d’Or de Siviriez qui a servi de cadre à l’Assemblée générale de l’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture (AFETA). Dans son allocation de bienvenue, le ­président Robert Zurkinden a évoqué la hausse de la taille et de la fréquentation de l’AGRAMA en dépit de la diminution des exploitations et y a perçu « l’engouement des agriculteurs pour la technique agricole ainsi que la confiance en leur avenir et leur volonté de relever les défis ». Le taux d’utilisation des machines pourrait être optimisé vu que les études d’Agroscope prouvent que « les frais d’entretien ne sont pas proportionnels au degré d’utilisation ». Parmi les quelque 90 participants se trouvaient de nombreux invités, notamment Auguste Dupasquier, vice-président de l’ASETA, Aldo Rui, directeur de l’ASETA, Roger ­Berset, membre d’honneur de l’AFETA, et Marie Garnier, conseillère d’Etat.

Rétrospective 2014 Le rapport d’activités 2014 a été porté à la connaissance de l’assistance par le gérant Laurent Guisolan. 121 jeunes de treize ans ont réussi l’examen du permis de cat. G sur les 152 qui l’ont passé après avoir suivi­ les cours préparatoires. Le comité est très satisfait de ce taux de succès avoisinant­ les 80 %. 152 pulvérisateurs ont été contrôlés à Châtel-St-Denis, Courtepin, Le Mouret, Schmitten et Surpierre. Laurent Guisolan a encore présenté les comptes 2014 qui ont été approuvés à l’unanimité. Le bénéfice s’élève à près de 6000 francs. L’effectif de la section comptait 1411 mem­ bres à la fin décembre 2014, soit 54­ de moins que l’année précédente. Les coti­ sations pour 2015 sont maintenues à­ 75 francs, mais seront de 90 francs en 2016, suite à l’augmentation au niveau suisse, conformément aux décisions prises antérieurement.

jeunes conducteurs de véhicules agricoles suite au grand succès de sa première ­édition en 2014 (14 participants). Une visite de l’entreprise Motorex à Langenthal est organisée pour les membres. Une démonstration sur les conséquences du compactage du sol par de lourdes machines est prévue le 27 août 2015 à Ponthaux à l’occasion de l’année internationale du sol.

Laurent Guisolan et Robert Zurkinden, respectivement gérant et président de la section Fribourg. (Photos : Catherine Schweizer)

Interventions Directrice fribourgeoise de l’agriculture, Marie Garnier a relevé que plus de la moitié des agriculteurs du canton sont affiliés à l’AFETA. Cette association lui paraît une plate-forme précieuse pour se documenter et échanger sur les 40 % de frais de structure que chaque exploitation consacre à la mécanisation. Auguste Dupasquier a annoncé que l’ASETA était intervenue récemment au niveau fédéral à propos du t­aux d’alcoolémie limité à 0,1 et non plus à 0,5 pour mille en vigueur depuis janvier 2014 dans un certain nombre de cas incluant la conduite d’un convoi agricole. L’ASETA « a prié l’OFROU de revenir sur cette décision, pas applicable pour l’agriculture ». En se présentant à la section fribourgeoise de l’ASETA, Aldo Rui a révélé qu’il avait passé son permis de tracteur en 1972 dans le canton de Fribourg, c’est-à-dire avec l’AFETA ! Chargé de projet au centre de

formation CFA de l’USM à Aarberg, Stefan Marti a retracé l’évolution des boîtes à vitesses, schémas explicites à l’appui.

Après-midi instructif L’après-midi était consacré à la visite guidée des nouvelles infrastructures du centre de formation L2 à Romont. L’assistance a témoigné un grand intérêt aux démonstrations de freinage de convois agricoles et de poids lourds sur la piste glissante reproduisant des conditions hivernales. Après avoir eu l’occasion de tester la perte de capacité liée à la consommation d’alcool en portant des lunettes de simulation d’alcoolémie, elle a été informée du fonctionnement du centre. Elle a notamment appris que le nombre de jeunes tués avait diminué de­ 58 % depuis l’introduction de la formation deux phases (pour plus d’informations : http ://romont.l-2.ch).   n

Programme d’activité 2015 Cette année, le comité poursuivra sa campagne de contrôle de freins de remorques en accordant une ristourne de 30 francs par essieu sur présentation de la facture d’un atelier agréé. Il renouvellera le cours d’une journée destiné aux femmes et 30

Technique Agricole  3 2015

Anne Bader, sous-directrice du centre de formation L2 à Romont, communique par radio avec le conducteur du tracteur.

La conseillère d’Etat Marie Garnier abonde dans le sens de Robert Zurkinden quant à l’optimisation de l’utilisation des machines agricoles.


Rapport | ASETA   n

De nombreux membres ont participé à l’assemblée générale à Gollion.

(Photos : Michel Pilet)

L’ASETA-Vaud reste bien dans la cible La Section vaudoise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) poursuit ses activités avec une légère diminution du nombre de ses membres. Toutefois, pas de quoi être inquiet car les finances sont saines. Michel Pilet Lors de l’assemblée générale de la Section vaudoise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) le mercredi 28 janvier à Gollion, le président Michel Lugeon a fait un survol des événements internationaux, suisses et vaudois survenus en 2014. En particulier les mauvaises conditions climatiques de l’été, qui ont causé d’importants dégâts dans certaines régions. « Ces précipitations ont été un véritable calvaire pour les agriculteurs et les e­ ntreprises de battage lors de la récolte­ des céréales », a rappelé le président. L’ASETA compte encore 19 862 ­mem­bres ; elle a enregistré une diminution d ­e 498 membres en 2014, essentiellement d ­ ue à des cessations d’exploitation. Michel ­Lugeon a indiqué que l’ASETA-Vaud comptait à la fin de l’année dernière 1682 mem­bres, soit une faible diminution de 19 mem­bres, le nombre de démissions ayant été au final Tiré du journal Agri du 27.02.2015

plus important que celui des admissions. Pas de quoi s’inquiéter toutefois, les comptes présentés par la secrétaire-gérante Virginie Bugnon faisant état d’un bénéfice de 2099 francs sur un total des produits ­de 166 264 francs. Les sommes au bilan s’élèvent à 243 451 francs. Pas de souci donc de côté-là. En revanche, Michel Lugeon a annoncé que le suivi des mises à l’enquête concernant ­les modifications routières continue à se faire, mais « au maximum de nos possibilités ». Il a appelé les membres à intervenir dans les communes ou les régions « si des rétrécis­ sements de chaussées ou des poses de chicanes semblent inappropriées au passage d’engins agricoles ou spéciaux car après, il est toujours difficile de revenir en arrière ».

G40 et pulvérisateurs Le cours de conduite G40 a été suivi par 1117 participants en 2014 dans l’ensemble du pays, par 76 dans le canton de Vaud. Ce cours continue à avoir beaucoup de­

La surcharge des remorques agricoles et les systèmes de freinage ont fait l’objet d’une information en fin d’assemblée.

succès. Selon Michel Lugeon, « c’est un passage obligé pour un jeune conducteur qui ­désire conduire un tracteur homologué à ­ 40  km  /  h. Après deux jours de cours intenses, ils repartent en véritables con­ ­ ducteurs de tracteurs avisés. » De plus, ces cours sont régulièrement complétés et actualisés. Un mauvais point toutefois, trop de candidats se présentent avec des véhicules en mauvais état d’entretien ou non totalement conformes. En matière de circulation, d’une façon générale, attention aux durcissements des sanctions en vigueur dans le nouveau programme Via sicura ! Concernant les pulvérisateurs, 217 contrôles ont été effectués par les moniteurs sur ­14 sites vaudois, « cinq n’ont pas passé la rampe, ce qui est très peu. » En tout, 76 % des pulvérisateurs contrôlés appartenaient à des membres de la Section vaudoise.

Des défis en 2015 Le programme d’activités 2015 de la section ne prévoit rien de particulier par rapport à ceux des exercices précédents. Toutefois, le président Michel Lugeon a appelé les agriculteurs à rester vigilants concernant la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire, l’initiative populaire de l’Union suisse des paysans sur la sécurité alimentaire et les suites apportées par le Conseil fédéral à la motion Müller, soit de ne plus imposer au titre de revenus les ventes immobilières ou les transferts à la fortune privée suite à une cessation d’exploitation. Des défis que la profession doit aider à relever.  n 3 2015  Technique Agricole

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Cours de conduite

SVLT ASETA

Cours G40 Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à con­ duire des tracteurs agricoles et des véhicules exceptionnels roulant à 40 km/h au maximum. Le G40 est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire.

Confirmation de l’inscription Après s’être inscrits, les participants re­ çoivent une confirmation. Cette der­ nière les autorise à s’exercer pendant un mois au volant d’un tracteur roulant à 40 km / h. Quant à la remorque, elle sera amenée sur les lieux du cours par les participants eux-mêmes, en empruntant le chemin le plus direct.

Conditions de participation • Un permis de conduire de catégorie G • Un tracteur avec dispositif de protec­ tion du chauffeur (vitesse maximale de 30 ou 40 km / h) pour la première journée • Un tracteur et une remorque agricole pour la seconde journée (poids ga­ ranti de la remorque d’au moins 3500 kg). L’assurance du véhicule in­ combe au participant.

Prix du cours Membres CHF 580.– (non-membres CHF 630.–), ristourne de CHF 100.– par le Fonds de sécurité routière. En cas d’annulation deux semaines avant le début du cours, un montant de CHF 60.– sera perçu pour les frais administratifs. En cas d’absence injustifiée, l’ASETA se réserve le droit d’encaisser l’intégralité du montant de la facture.

Informations et renseignements

www.g40.ch – www.coursdeconduite.ch

Lieux et dates 2015 Aarberg BE 02.04 + 07.04 30.04 + 05.05 04.06 + 09.06 Balgach SG 12.03 + 18.03 02.04 + 07.04 07.05 + 12.05.

Sous réserve de changement

02.07 + 07.07 06.08 + 11.08

11.06 + 16.06 08.07 + 14.07 29.10 + 03.11

Bazenheid SG 25.03 + 31.03 08.07 + 14.07 09.04 + 13.04 04.08 + 13.08

20.05 + 26.05 24.06 + 30.06

04.11 + 10.11

Biberbrugg SZ 24.03 + 02.04 15.07 + 21.07 28.04 + 04.05 01.09 + 16.09 02.06 + 11.06 Brunegg AG 20.03 + 24.03 16.04 + 21.04 02.07 + 07.07

Inscription au cours G40 Lieu du cours

27.08 + 01.09 22.10 + 27.10

Bulle FR 07.04 + 16.04 21.04 + 30.04 05.05 + 13.05 02.06 + 11.06 07.07 + 16.07 21.07 + 30.07

04.08 + 13.08 01.09 + 10.09 04.09 + 09.09 15.09 + 24.09 29.09 + 08.10 14.10 + 22.10

Mettmenstetten ZH 12.03 + 17.03 06.08 + 11.08 26.05 + 03.06 01.10 + 06.10 09.07 + 14.07

25.09 + 28.09

Niederurnen GL 23.04 + 30.04 17.09 + 22.09 27.08 + 01.09

Claro TI 08.05 + 11.05 12.06 + 15.06

Corcelles-près-Payerne VD 28.04 + 07.05 22.09 + 01.10 28.07 + 06.08 Courtételle JU 09.04 + 14.04 10.09 + 15.09 18.06 + 23.06 05.11 + 10.11 13.08 + 18.08 Düdingen FR 19.03 + 24.03 23.04 + 28.04

30.07 + 04.08 01.10 + 06.10

Frauenfeld TG 19.03 + 24.03 23.04 + 28.04 07.05 + 12.05 21.05 + 26.05 18.06 + 23.06 09.07 + 14.07

06.08 + 11.08 20.08 + 25.08 17.09 + 22.09 01.10 + 06.10 15.10 + 20.10 28.10 + 03.11

Gossau ZH 26.03 + 31.03

04.09 + 15.09

Hohenrain LU 08.04 + 14.04 23.09 + 29.09 10.06 + 16.06 28.10 + 03.11 05.08 + 11.08

Avec le soutien du Fonds de sécurité routière (FSR)

Date du cours

Nom, prénom Adresse NPA/lieu No de tél.

Courriel

Date de naissance

No de membre ASETA

o

N du permis de conduire (position 5, format carte de crédit)

J’ai pris connaissance des conditions de ce cours. Date et signature Signature du représentant légal ou du maître d’apprentissage Envoyer à : ASETA, case postale, 5223 Riniken, tél. 056 462 32 00, fax 056 462 32 01, courriel : info@agrartechnik.ch

17.09 + 22.09 08.10 + 13.10 05.11 + 10.11

Marthalen ZH 16.04 + 21.04 09.07 + 13.07 12.05 + 19.05 20.08 + 24.08 03.06 + 08.06

Bülach ZH 19.03 + 24.03 23.04 + 28.04

Moudon VD 14.04 + 23.04 09.06 + 18.06

Nyon VD 23.04 + 28.04

08.09 + 17.09 20.10 + 28.10

27.08 + 01.09

Oensingen SO 12.03 + 17.03 25.06 + 30.06 09.04 + 14.04 06.08 + 11.08 21.05 + 26.05 10.09 + 15.09 Saanen BE 11.06 + 17.06

26.08 + 31.08

Saint-Maurice VS 12.05 + 19.05 06.10 + 15.10 14.07 + 23.07 Salez SG 08.04 + 14.04 07.05 + 12.05 27.05 + 01.06

08.07 + 16.07 04.08 + 13.08 27.10 + 05.11

S-Chanf GR 10.07 + 17.07 Schöftland AG 03.06 + 09.06 16.07 + 21.07

Ilanz GR 28.05 + 03.06 06.08 + 11.08

10.09 + 15.09

Schwarzenburg BE 16.04 + 21.04 17.09 + 22.09 18.06 + 23.06 22.10 + 27.10 13.08 + 18.08

Interlaken BE 13.05 + 18.05 13.08 + 19.08

01.10 + 07.10

Schwyz SZ 18.03 + 24.03 13.05 + 19.05

Kägiswil OW 25.03 + 30.03 05.05 + 11.05 03.06 + 10.06

19.08 + 25.08 14.10 + 20.10

Scuol GR 09.07 + 16.07 16.07 + 21.07 10.09 + 15.09 08.10 + 13.10

Konolfingen BE 09.04 + 14.04 23.07 + 28.07 07.05 + 12.05 20.08 + 25.08 11.06 + 16.06 24.09 + 29.09

Sissach BL 09.04 + 14.04 25.06 + 30.06 06.08 + 11.08

24.09 + 29.09 22.10 + 27.10

16.07 + 20.07 18.08 + 27.08 24.09 + 29.09 08.10 + 13.10 22.10 + 27.10

La Sarraz VD 12.03 + 17.03 09.04 + 14.04 07.05 + 12.05 21.05 + 26.05

03.06 + 09.06 13.08 + 18.08 10.09 + 15.09

Sitterdorf TG 12.03 + 17.03 26.03 + 31.03 30.04 + 05.05 13.05 + 19.05 28.05 + 01.06 25.06 + 30.06

Landquart GR 19.03 + 24.03 07.04 + 16.04 23.04 + 28.04 03.06 + 09.06 18.06 + 23.06

09.07 + 14.07 05.08 + 12.08 24.09 + 29.09 22.10 + 27.10

Sursee LU 01.04 + 07.04 28.04 + 06.05 27.05 + 02.06 01.07 + 07.07 15.07 + 21.07

29.07 + 04.08 12.08 + 18.08 17.09 + 22.09 21.10 + 27.10 11.11 + 17.11

Thusis GR 16.04 + 21.04

20.08 + 25.08

Tramelan BE 07.05 + 12.05

08.10 + 13.10

Langnau i. E. BE 17.03 + 24.03 30.07 + 04.08 02.04 + 07.04 24.09 + 29.09 28.05 + 02.06 15.10 + 20.10 25.06 + 30.06 05.11 + 11.11 Les Hauts-Geneveys NE 02.04 + 07.04 27.08 + 01.09 28.05 + 02.06 24.09 + 29.09 09.07 + 14.07 29.10 + 04.11 Lindau ZH 23.04 + 28.04 13.08 + 19.08

24.09 + 28.09

Lyss BE 20.08 + 25.08 08.10 + 13.10

05.11 + 10.11

Lyssach BE 26.03 + 31.03 23.04 + 28.04 03.06 + 09.06

02.07 + 07.07 22.10 + 27.10 05.11 + 10.11

Tuggen SZ 07.07 + 16.07 29.09 + 08.10 Visp VS 21.05 + 26.05

20.08 + 25.08

Willisau LU 07.05 + 12.05 10.06 + 16.06

05.08 + 10.08 29.10 + 03.11

Zweisimmen BE 17.04 + 23.04 06.08 + 12.08 28.05 + 02.06 17.09 + 22.09 09.07 + 14.07 Zwingen BL 25.06 + 30.06

01.10 + 06.10


Sections | ASETA   n

Formation Permis G Sur la voie publique, pour conduire un tracteur dont la vitesse maximale est de 30 km / h, les jeunes gens doivent avoir 14 ans révolus et être porteurs du permis de conduire de la catégorie G. Ce permis donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs.

« Cours sur la circulation routière et l’équipement des véhicules automobiles agricoles » : l’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture (AFETA), avec l’aide des instructeurs de la Police cantonale et de l’Institut agricole de Grangeneuve (IAG), met, comme chaque année, sur pied des cours en vue de l’obtention du permis de conduire de la catégorie G (véhicules automobiles agricoles dont la vitesse maximale n’excède pas 30 km / h), qui donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs. Ces cours auront lieu pendant une journée, soit le mardi 7, soit le mercredi 8 ou le jeudi 9 avril 2015. Ils sont destinés aux jeunes garçons et filles nés avant le 1er mars 2002. Les bulletins d’inscription sont disponibles auprès des secrétariats des CO du canton ou auprès de l’AFETA, laurent. guisolan@fr.ch, 026 305 55 58. L’inscription est possible jusqu’au 1er mars 2015. Impérativement respecter ce délai !

Assemblées annuelles : préavis

VS Vendredi 13 mars 2015, 10 h 00 Domaine de Finge, Susten Après le repas, de 13 h 30 à 14 h 30, une démonstration de passage au banc d’essais avec optimisation moteur sera proposée aux membres par le nouveau sponsor Alp’Evolution, spécialiste en mise au point moteur.

JU Mercredi 18 mars 2015, 10 h 00 Restaurant du Bœuf à St-Ursanne Il y a une réélection du comité, selon les statuts.

FR Contrôle des freins en 2015

Contact : 026 305 55 00, laurent.guisolan@fr.ch

Les cours d’une durée de deux après-midi (mercredi) sont décentralisés en fonction des inscriptions et accueillent 10 à 15 participants. Les lieux des cours sont Oulens-sousEchallens et Moudon, les périodes à choisir : un des deux semestres 2015. Il est possible de passer l’examen un mois avant l’anniversaire. Contact : Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

Les cours sont donnés sur un jour et demi et se déroulent pendant les vacances de Pâques et d’automne. Les places sont limitées à 25 candidats par emplacement. Le gérant de la section écrit : « Dès que nous serons en possession de vos inscriptions, nous vous ferons parvenir le programme du cours et la documentation nécessaire ! » Il est possible de passer l’examen six mois avant l’anniversaire. Contact : M. Bernard Tschanz, ch. du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Pour rouler en toute sécurité, l’AFETA lance la campagne de contrôle de freins pour les chars et remorques. Pour rouler en toute sécurité lors de transports et pour avoir du matériel qui réponde aux exigences minimales de sécurité, l’AFETA met sur pied, avec le concours d’ateliers spécialisés, une campagne de contrôle des freins pour les chars et remorques en tout genre pour 30 ou 40 km / h, dont on oublie trop souvent l’entretien parce que certains ne sont pas expertisés, mais qui remplissent leur rôle tout au long de l’année. A l’issue du contrôle, les participants disposeront d’un diagnostic précis de leur matériel roulant établi par un professionnel. Pour ses membres, l’AFETA prend en charge un montant de 25 francs par essieu sur le prix du contrôle. Le tracteur et la  / les remorque / s doivent être équipés de freins de service hydrauliques ou pneumatiques. Pour l’inscription, s’adresser à : AFETA, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, laurent.guisolan@fr.ch, 026 305 55 58. 3 2015  Technique Agricole

33


ASETA Impressum 77e année

Liste des annonceurs Agro-Technik Zulliger GmbH, 6152 Hüswil 16

PMA SA La , 67610 La Wantzenau

39

Bucher Landtechnik AG,

Pneuhaus Leu AG, 6280 Hochdorf

16

Serco Landtechnik AG, 4538 Oberbipp

40

Snopex SA, 6828 Balerna

39

8166 Niederweningen

39

Hans Meier AG, 6246 Altishofen

39

Heizmann AG, 5000 Aarau

2

Jungheinrich AG, 5042 Hirschthal

2

Ott Landmaschinen AG, 3052 Zollikofen

16

STIHL Vertriebs AG, 8617 Mönchaltorf

2

Wälchli Maschinenfabrik AG, 4805 Brittnau 39

Plaquette – à nouveau dans notre offre

Nouveau : Antenne romande de l’ASETA Service technique Walter Hofer Tél. 021 557 46 46 walter.hofer@vd.ch Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), Max Binder, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. 056 462 32 50 Ueli Zweifel : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken, tél. 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch Annonces Agripub service d’annonces, Seelandweg 7, CH-3013 Berne Alexandra Fuhrer, tél. 031 330 95 01, fax 031 330 95 30 landtechnik@agripub.ch Vente des annonces Daniel Sempach, tél. 034 415 10 41 daniel.sempach@agripub.ch Ulrich Rufer, tél. 031 330 95 07 ulrich.rufer@agripub.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2015 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne

Bulletin de commande ASETA Combinaison enfants 100 % coton, bleu/rouge

Combinaison, rouge-noir, CHF 82.– 60 % coton, 40 % polyester Combinaison, gris-rouge, CHF 87.– 60 % coton, 40 % polyester Salopette, rouge, CHF 58.– 75 % coton, 25 % polyester Salopette, gris-rouge, CHF 62.– 60 % coton, 40 % polyester T-shirt, gris chiné, CHF 18.– 100 % coton Plaquette ASETA, ø 81 mm, laiton

Age Taille CHF Quantité Taille Quantité Taille Quantité Taille Quantité Taille Quantité Taille Quantité CHF

2 92

3 98

Paraît 11 fois par an

4 6 104 116 47.–

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : prix sur demande

S = 44/46 M = 48/50 52 44

46

48

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52

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58

56

58

56

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Marché

Les équipements pour améliorer le rendement des cultures fourragères Trend

46 S

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16.–

Frais d’envoi et TVA non inclus. Paiement dans les 30 jours, net. Nom

8 10 12 14 128 140 152 164 49.–

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Bon départ avec des faucheuses rotatives bien entretenues

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Le numéro 4 / 2015 paraîtra le 9 avril 2015.

NPA, lieu

Dernier jour pour les ordres d’insertion : 18 mars 2015

Technique Agricole  2015 34 Envoyer à ASETA, case3postale, 5223 Riniken, fax 056 441 67 31


Environnement Agroscope Transfer | N° 56 / 2015

Consommation énergétique de l’agriculture en Suisse Grande dépendance par rapport au diesel et important pourcentage d’énergie grise

Février 2015

Auteurs

Photo: Annett Latsch, Agroscope

Annett Latsch Thomas Anken

En Suisse, les véhicules agricoles consomment environ 150 millions de litres de diesel par an. Pour la fabrication d’un tracteur, il faut en outre compter environ trois litres d’équivalent mazout par kilogramme de machine (énergie dite grise). 1400 litres d‘équivalent mazout par hectare de surface utile – telle est la quantité d’énergie consommée par l‘agriculture suisse en 2012 pour la production de biens agricoles primaires. Plus de la moitié de la consommation d’énergie prend la forme d’énergie grise liée aux bâtiments, aux machines et aux aliments pour animaux. C’est à ce résultat qu’aboutissent les calculs actuels d’Agroscope basés sur l’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture». Le besoin

énergétique relativement élevé par unité de surface en Suisse par rapport aux autres pays est dû notamment aux surfaces disponibles limitées. Les principales sources énergétiques directes sont le diesel comme carburant ainsi que le mazout et le gaz pour chauffer les étables et les serres. Les calculs montrent clairement que l’agriculture suisse est très dépendante des sources d’énergie fossiles et que les sources d’énergie renouvelables ne représentent qu’une partie infime de la consommation.

3 2015  Technique Agricole

35


n Technique Agroscope Transfer No 56 bonne qualité, les chiffres relatifs à la consommation indirecte d’énergie (énergie grise pour la production d’auxiliaires, de bâtiments, de machines, etc.) sont parfois incertains. La qualité des données a été estimée à partir des travaux de Nathani et al. (2011):

Indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» – qu’est-ce que c’est? Pour l’évolution de la politique agricole, il est important de savoir quelles sont les répercussions de l’agriculture sur l’environnement. L’Office fédéral de l’agriculture mise sur un monitoring agro-environnemental basé sur des indicateurs spécifiques pour y parvenir (OFAG 2014). Agroscope, déclarée centre de compétence des indicateurs agro-environnementaux est chargée de leur calcul et de leur développement méthodologique. L’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» est l’un de ces indicateurs. Il est relevé chaque année et saisit rétrospectivement la consommation totale d’énergie nécessaire à la production de biens agricoles primaires (fig. 1). La transformation des produits (par exemple en fromage ou en vin) et les activités non-agricoles comme l’agrotourisme ne sont pas prises en compte (OFAG 2007). L’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» se réfère à l’ensemble du territoire suisse et est compatible avec les normes européennes.

Catégorie 1: données fiables sur la consommation effective (statistiques officielles avec informations annuelles) Catégorie 2: données de consommation indexées sur les besoins sans informations annuelles actualisées (p.  ex. études, données d’associations, données extrapolées) Catégorie 3: données basées sur des estimations d’experts ou sur des ordres de grandeur L’énergie directe comprend la consommation liée au fonctionnement et à l’utilisation des machines et de bâtiments agricoles. Elle prend en compte la consommation annuelle de carburant (diesel, essence), ainsi que la consommation de mazout, de gaz et d’électricité dans les serres et les étables. Les calculs reposent principalement sur le recensement des exploitations agricoles, ainsi que sur les statistiques officielles et les études avec données de consommation effectives du secteur agricole (catégories de qualité 1 et 2, cf. fig. 2). En termes de consommation d’électricité, il est difficile de délimiter la consommation privée car dans les exploitations agricoles, il n’existe souvent pas de compteur électrique séparé. Les incertitudes dans le calcul de l’énergie directe consommée portent sur la consommation de mazout et de gaz dans les serres et les étables. L’amplitude de variation des valeurs relatives à la consommation énergétique par place animal est importante et seules des estimations faites par des experts sont disponibles pour les extrapolations. L’énergie indirecte ou énergie grise désigne la quantité d’énergie nécessaire à la réalisation des moyens de production et de l’infrastructure. Les dépenses d’énergie nécessaires à la mise à disposition des sources énergétiques directes en font également partie. Les sources de données disponibles pour les calculs sont d’une qualité très variable (fig. 2). Les chiffres relatifs à la consommation d’énergie indirecte pour la fabrication de machines agricoles comportent une grande part d’incertitude du fait des données trop peu détaillées sur la durée d’utilisation et le poids. Il en va de même pour les calculs énergétiques des entrepôts, pour lesquels on ne dispose pas jusqu’ici d’informations sûres sur la durée d’utilisation et le besoin en surface. Comme il n’existe pas non plus de

Bases de données servant au calcul de la consommation énergétique de l’agriculture La consommation totale d’énergie de la production primaire agricole se calcule en additionnant la consommation directe et indirecte d’énergie. Tandis que les données disponibles sur la consommation directe d’énergie sont de Emballages

Transformation et transport

Limite du système Utilisation directe - Diesel - Essence - Mazout Serres/étables - Gaz Serres/étables - Electricité - Energies renouvelables

Utilisation indirecte - Mise à disp. de l’énergie directe - Machines, outils, moteurs - Serres, entrepôts, étables - Engrais minéraux (N, P , K, chaux) - Produits phytosanitaires - Semences de céréales importées - Aliments pour animaux importés

Consommation/besoin énergétique de l’agriculture en Suisse

Activités non-agricoles (p. ex. agrotourisme)

Lutte contre les pollutions environnementales (p. ex. nitrates dans la NP)

Fig. 1: Limite du système de l’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» (N: azote, P: phosphore, K: potassium, NP: nappe phréatique; source: AGRIDEA, modifié). Consommation d’énergie en 2012 (GJ/ha) 0 Diesel Essence Mazout Production végétale Mazout Production animale Gaz Production végétale Gaz Production animale Electricité Energies renouvelables Diesel Essence Mazout Production végétale Mazout Production animale Gaz Production végétale Gaz Production animale Electricité Energies renouvelables Machines Serres Entrepôts Etables Engrais minéraux Produits phytosanitaires Importation de semences de céréales Importation d’aliments pour animaux

36

Technique Agricole  3 2015

2

4

6

8

10

Energie directe

Qualité des données:

Energie indirecte

(à partir des travaux de Nathani et al. 2011)

Catégorie 1 (bonne) Catégorie 2 (moyenne) Catégorie 3 (insuffisante)

Fig. 2: Consommation énergétique de l’agriculture suisse en 2012. Les catégories 1–3 décrivent la qualité des données.


Technique Agroscope Transfer No 56 n 1600 1400

50

1200

40

1000 30

800 600

20

400 10

Mise à disposition d’énergie directe Machines, outils, moteurs Bâtiments Engrais minéraux Produits phytosanitaires Importation de semences de céréales Importation d’aliments pour animaux Carburants

200 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Mazout et gaz Electricité et énergies renouvelables

0

statistiques pour les étables, l’énergie grise a été calculée par place animal sur la base d’étables normalisées. Par contre, les calculs énergétiques portant sur les engrais minéraux, les produits phytosanitaires, les semences et les aliments pour animaux sont basés sur des séries de données actualisées chaque année qui correspondent à la consommation effective de l’agriculture. Les données de production sont converties en valeurs énergétiques à l’aide de chiffres énergétiques spécifiques des bases de données Ecoinvent (Ecoinvent Centre 2010) et SALCA (ART 2011). De plus amples informations sur les sources de données utilisées et des détails sur le procédé de calcul sont disponibles dans le descriptif de la méthode utilisée pour l’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» sous www.agrartechnik-agroscope.ch. Consommation d’énergie dans l’agriculture: les chiffres Avec une consommation totale d’environ 50 GJ/ha, la production agricole était et est encore très énergivore. Conforti et Giampietro (1997) ont montré que le besoin énergétique dans l’agriculture est d’autant plus important que les ressources en surfaces sont limitées. La Suisse affiche un besoin énergétique élevé par unité de surface par rapport aux autres pays. En 1990 déjà, la consommation énergétique annuelle de l’agriculture suisse était de 47,6 GJ/ha. Après des chiffres légèrement en recul au départ, cette valeur n’a cessé d’augmenter de 1999 à 2007 et est depuis de l’ordre de 51 GJ/ha. Cela correspond à 1400 litres d’équivalent mazout (pouvoir calorifique: 36 MJ/l), qui sont utilisés chaque année par hectare de surface agricole utile pour la production primaire (fig. 3). La consommation énergétique directe La consommation directe de carburants, de combustibles, d’électricité et d’énergies renouvelables représente seulement 30 % de la consommation totale d’énergie. Sur la période considérée, elle reste plus ou moins stable au niveau d’environ 15 GJ/ha (fig. 3). Comme le montre la figure 4, la consommation de diesel des véhicules agricoles représente la plus grande part de cette valeur. En 2012, elle atteint 5,5 GJ/ha, ce qui porte la

consommation de l’agriculture suisse à largement 150 millions de litres de carburant diesel. Depuis 1990, la consommation de diesel n’a cessé d’augmenter, tandis que la consommation d’essence était toujours en recul sur la même période. Cette tendance à remplacer l’essence par du diesel est également décrite dans la Statistique globale de l’énergie (OFEN 2013). La consommation des serres agricoles en combustible représente 25 % (1990) resp. 23 % (2012) de la consommation énergétique directe, soit un pourcentage toujours élevé. Sur le plan des sources d’énergie utilisées, on a constaté ces dernières années un passage progressif des chauffages à mazout aux chauffages à gaz. Tandis qu’en 2002, la majorité des serres était chauffée au mazout, la consommation de ce combustible est passée pour la première fois en 2011 en dessous de la consommation de gaz naturel et de propane (fig. 5). Etant donné la baisse du nombre d’animaux dans la production porcine, le chauffage des porcheries ne représente plus qu’un quart de la consommation totale de combustible. Contrairement aux serres, les étables continuent à utiliser davantage de mazout que de gaz pour le chauffage. L’électricité et les énergies renouvelables représentent désormais un pourcentage de 28 % dans la consommation énergétique directe de l’agriculture. Le pourcentage des énergies renouvelables est de 6 % et a donc doublé depuis 1990. 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Gaz

Fig. 5: Evolution de la consommation de gaz et de mazout dans les serres en Suisse de 2002 à 2012 (le calcul se base sur des données non publiées de l’Agence de l’énergie pour l’économie).

2012

3% 33%

14% 6%

6%

Diesel

22%

Essence Gaz/Mazout (serres)

25%

2002

Mazout

1990 19%

Fig. 3: Evolution de la consommation énergétique de l’agriculture suisse de 1990 à 2012.

Energie directe

Consommation d’énergie [TJ]

0

Energie indirecte

Equivalent mazout [l/ha]

Consommation d’énergie [GJ/ha]

60

Gaz/Mazout (étables) Electricité Energies renouvelables

35%

9% 5% 23%

Fig. 4: Parts représentées par les différentes sources d’énergie dans la consommation énergétique directe en 1990 et 2012. 3 2015  Technique Agricole

37


n Technique Agroscope Transfer No 56 0.1%

1990

1% 9%

13%

17%

23%

30%

1% 4%

Mise à disposition d’énergie directe Machines, outils, moteurs Serres Entrepôts Etables Engrais minéraux Produits phytosanitaires Importation de semences de céréales Importation d’aliments pour animaux

La consommation énergétique indirecte L’énergie indirecte représente une part déterminante de la consommation énergétique totale de l’agriculture suisse avec 70 %. Sachant que la consommation d’énergie directe est stable depuis 1990, les fluctuations de la consommation énergétique totale (fig. 3) sont essentiellement imputables aux variations de la consommation d’énergie indirecte. Une grande partie des dépenses relatives à l’énergie indirecte concernent les machines et les bâtiments agricoles (fig. 6). En 2012 par exemple, 9,4 GJ/ha ont été consacrés à la production de machines, outils et moteurs agricoles. En d’autres termes: un kilo de machine agricole comprend une quantité d’énergie d’environ trois litres d’équivalent mazout. Même si les chiffres comportent certaines incertitudes, comme nous l’avons mentionné plus haut, il ne faut pas pour autant sous-estimer le besoin d’énergie indirecte pour les machines et bâtiments agricoles. La production d’aliments pour animaux destinés à l’importation est également liée à des dépenses énergétiques. Du fait du développement de la production animale depuis la fin des années 90, ces dépenses ont plus que doublé et représentent désormais 20 % de la consommation énergétique indirecte. Inversement, les chiffres des engrais minéraux ont baissé de 17 % (1990) à 9 % (2012) car leur utilisation tient davantage compte des besoins. Les produits phytosanitaires et les semences de céréales importées représentent une part négligeable de la consommation d’énergie indirecte.

Conclusions L’agriculture suisse avec ses petites structures et le degré de mécanisation élevé de ses exploitations est énergivore. Le pourcentage élevé de serres et l’extension de la production animale y contribuent pour beaucoup. La production agricole est très dépendante des carburants et des combustibles fossiles. Dans l’ensemble, l’électricité ne joue qu’un rôle secondaire. Près de 70 % de l’énergie nécessaire prend la forme d’énergie grise liée aux bâtiments, aux machines agricoles, aux aliments pour animaux et aux autres moyens de production. L’indicateur agro-environnemental «Consommation énergétique de l’agriculture» fournit des chiffres fiables qui permettent de représenter et d’évaluer clairement la situation. Les calculs montrent que l’on est parvenu à stabiliser la consommation énergétique totale dans les cinq dernières années. Il s’agit à présent de trouver des solutions pour réduire l’énergie nécessaire à la production primaire. L’amélioration des paramètres des machines et des stratégies de conduite peut par exemple aider à réduire la consommation annuelle de 150 millions de litres de diesel. Il faut en outre continuer à limiter la consommation de mazout, de gaz et d’électricité dans les serres et les étables 38

Technique Agricole  3 2015

2012 0.1%

12%

20%

1% 9%

27% 1% 3%

26%

Fig. 6: Parts représentées par les moyens de production et l’infrastructure dans la consommation énergétique indirecte (énergie grise) en 1990 et 2012.

en mettant en place des mesures appropriées. Enfin, il y aurait sans doute également des choses à faire en ce qui concerne l’énergie indirecte utilisée pour fabriquer les moyens de production et l’infrastructure. Même si l’on ne peut estimer l’énergie grise que de manière approximative avec les chiffres actuellement disponibles du fait des données incertaines pour les machines et les bâtiments agricoles, la part importante qu’elle représente dans la consommation énergétique totale offre un potentiel de réduction considérable. Il appartient à la recherche de développer des procédés de production économes en énergie.

Bibliographie − ART, 2011. Swiss Agricultural Life Cycle Assessment (SALCA). Database for life cycle inventories for agriculture. Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Zürich-Reckenholz. − Conforti P. & Giampietro M., 1997. Fossil energy use in agriculture: an international comparison. Agriculture, Ecosystems and Environment, 65, 231–243. − Ecoinvent Centre, 2010: Ecoinvent Data – The Life Cycle Inventory Data V2.2. Swiss Centre for Life Cycle Inventories, Dübendorf. − Nathani C., Kraner S., Sutter D. & Heldstab J., 2011. Erstellung einer NAMEA – Energie für die Schweiz. Schlussbericht für das Bundesamt für Statistik, Rütter + Partner, Rüschlikon und Infras AG, Zürich. 48 p. − OFAG, 2007. Verbrauch und Effizienz nicht erneuerbarer Energie in der Landwirtschaft. Indikator 7 und 8a. Methode AGRIDEA. Handbuch zum Indikator. Office fédéral de l’agriculture OFAG, Bern. 29 p. − OFAG, 2014. Monitoring agro-environnemental – Ensemble pour une agriculture durable. Office fédéral de l‘agriculture OFAG, Berne. 4 p. − OFEN, 2013. Statistique globale suisse de l’énergie 2012. Office fédéral de l’énergie OFEN, Berne. 60 p.

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2296-7222 (print), 2296-7230 (online)


BETRIEBSSICHER – ZUVERLÄSSIG – WIRTSCHAFTLICH

Optilift pour une utilisation flexible et davantage de confort Contrairement aux rampes traditionnelles dépliables vers l’arrière, Kuhn a choisi pour les modèles MTS2, le dispositif de rampes Optilift. Ce système de rampes Optilift avec déploiement latéral en diagonale offre un confortable avantage de manutention tout en améliorant la stabilité et la robustesse : 1. La disposition latérale en diagonale des éléments de rampe permet le positionnement idéal du centre de gravité au plus près de l’attelage au tracteur.

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Les nouvelles rampes des pulvérisateurs Kuhn se distinguent par leur simplicité et leur grande robustesse. Grâce à la simplicité du mécanisme des rampes, deux articulations par côtés assurent un déploiement et le repliement impeccable et rapide des rampes de pulvérisation. La robustesse de ces rampes est assurée par une structure tubulaire carrée de 3 mm qui génère une symbiose idéale permettant une grande stabilité et une diminution de poids.

2. La suspension en parallélogramme du système Optilift assure une grande stabilité aussi bien lors du déploiement dans le terrain qu’en position de transport sur la route. 3. Le système Optilift permet en outre de varier le positionnement des buses et des zones de ciblage entre 50 et 250 cm. Cela permet de traiter toutes sortes de cultures spécialisées et de haut rendement. La large palette des pulvérisateurs portés Kuhn devient de ce fait encore plus attractive avec ce système de rampes. Il est disponible sur l’ensemble des modèles Deltis et Altis. De cette manière, les agriculteurs soucieux de leurs coûts d’exploitation disposent de pulvérisateurs hautement professionnels. Vous obtenez davantage d’informations détaillées auprès des agents Kuhn ou directement chez nous.

Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, Baureihe Typ H-303-0 SG2

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MTS 2 – les nouvelles rampes des pulvérisateurs portés

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Nom :

Jéan Fréon

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Exploitation : 550 ha de terres, 300 ha de prairies

Bonjour de France. Nous avons un parc de 200 machines ! Envie d‘en savoir plus ? Rendez-vous sur : tracteur.claas.com


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