Technique Agricole Suisse 03/2024

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LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT

Toujours plus intelligentes. Et meilleures

Les drones, informateurs à très haut potentiel

Comment passer du blanc au vert?

Un débat animé sur un sujet sensible

Mars | 2024

agroPrix 2024

Concours d’innovation

Kursaal Berne | jeudi 7 novembre 2024

50’000 francs pour les agriculteurs innovants

Vous avez réalisé avec succès une idée novatrice et originale ? Vous proposez une prestation de service unique en son genre pour votre région ou fabriquez un produit spécial ? Avez-vous développé un projet inédit ou optimisé un procédé de manière surprenant ? Si oui, n’hésitez pas à postuler. Vous pouvez y gagner beaucoup d’argent et d’attention médiatique.

Organisateur

Patronage

La date limite d’inscription est le 30 juin 2024

Inscription et informations sur www.emmental-versicherung.ch/agroprix

Partenaires

Actualité

4 En bref

Les 100 ans de Technique Agricole Suisse

8 Les fenaisons au fil du temps

10 Frise chronologique: troisième partie, de 1944 à 1955

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L’utilisation en commun des machines

13 Mot de bienvenue de Jürg Minger, président de l’ASMA

Focus

14 Produits phytosanitaires: il faut accélérer les homologations

Marché

16 Lindner: «un fournisseur de niche avisé»

20 Les finalistes de l’«Alp-Innovation-Trophy 2024»

Thème principal: les techniques de traitement

22 Quelles pistes pour la protection phytosanitaire?

26 Les innovations montrent la voie

30 Le potentiel de l’utilisation des drones

34 La pulvérisation est de plus en plus intelligente

36 Comment se protège-t-on efficacement?

40 La prochaine étape: la pulvérisation ultra-localisée

Management

43 Comment passer du blanc au vert?

Impression

44 Le Sauerburger «Grip 4-140» quatre saisons

46 Que peut la Husqvarna «560 XP G Mark II»?

Plate-forme

50 Un débat animé sur un thème sensible

52 Le traitement en bandes: une alternative?

55 Focus sur la robotique au World Fira 2024

Passion

58 Fan de McCormick au premier chef

Technique Agricole Suisse

60 Compte-rendu des assemblées de sections

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Communications des sections

Concours «Trouvez le détail!»

Jeremias Heinimann: de la souplesse

67 Les cours et l’impressum

Couverture:

Les matériels de pulvérisation atteignent un niveau technologique très élevé. Revers de la médaille: les prix des pulvérisateurs high-tech augmentent en proportion. Photo: Amazone

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www.youtube.com/ agrartechnikCH

Des manifestations d’agricultrices et d’agriculteurs de grande ampleur ont lieu dans toute l’Europe. Ces protestations ont commencé en Allemagne où elles ont − c’est étonnant − bénéficié d’un très fort soutien de la population. Le mouvement s’est étendu à d’autres pays. Quelques manifestations de protestation ont déjà eu lieu en Suisse aussi.

En réalité, les paysannes et les paysans ne font pas partie des gens qui descendent dans la rue pour le plaisir. Ils et elles perçoivent leur métier comme une vocation, considérant que leur mission consiste à produire des aliments sains dans le respect des règles de durabilité, en suite de quoi ils et elles veulent être rémunérés décemment.

Cette tâche devient toutefois de plus en plus difficile, lorsqu’on songe à la tension qui s’exerce entre produire suffisamment pour une population en constante augmentation et répondre aux exigences, croissantes elles aussi, en matière d’écologie. De surcroît, la situation financière de bien des exploitations est critique. A cela s’ajoute la charge administrative, qui mobilise toujours davantage de ressources sans que l’on puisse en tirer un réel bénéfice.

Le problème est particulièrement sensible dans le domaine de la protection phytosanitaire. Les prescriptions relatives aux traitements sont titanesques tandis que la gamme des produits à disposition se réduit comme peau de chagrin. Voici deux ans, le peuple a certes clairement rejeté une prohibition (fondée sur des motifs idéologiques) totale des produits phytosanitaires. En coulisses cependant, on continue de plancher sur des restrictions, souvent sans fondement technique ou scientifique.

Mars 2024 | Sommaire • Editorial 3 Technique Agricole Suisse 3 | 2024
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Roman
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Engeler

En bref

Väderstad a, au cours de l’exercice 2023, atteint un chiffre d’affaires record de 610 millions d’euros, soit 25 % de plus que l’année précédente.

Le spécialiste de la robotique Naïo Technologies et le constructeur de chenilles Camso ont dévoilé avoir conclu un partenariat dans le domaine de la recherche et du développement.

Agco a pu établir un chiffre d’affaires record de 14,4 milliards de dollars (+13,9 %) l’an passé. Le bénéfice de chaque action a progressé de 31 %.

L’activité de 1,47 milliard de francs des 270 magasins Landi en 2023 a chuté de 3,8 % par rapport à 2022.

CNH Industrial a atteint un chiffre d’affaires consolidé de 24,7 milliards de dollars US sur le dernier exercice, soit 5 % de plus qu’en 2022. Le bénéfice net a augmenté de 17 % à 2,4 milliards de dollars.

Sur l’exercice 2023, Kubota a enregistré une croissance de 12,8 % et a pu porter son chiffre d’affaires à une valeur record de 20,05 milliards de dollars US, dont 87,3 % liés aux activités de machines agricoles, moteurs et machines de construction.

Grimme construit sur ses deux sites allemands de Damme et de Rieste une nouvelle usine de montage et un centre de machines d’occasion.

Malgré un exercice 2022/2023 à succès avec environ 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le groupe Krone est contraint de prendre des mesures d’économies en raison de la dégradation du prévisionnel et des attentes commerciales plus prudentes.

Par l’intermédiaire de sa coopération avec l’autrichien Wasserbauer, l’équipementier de traite américain Boumatic peut désormais proposer lui aussi des robots d’alimentation et des pousse-fourrages.

Stihl a préféré la Suisse à l’Allemagne et redirige des investissements prévus initialement à Ludwigsburg (Allemagne) vers l’usine suisse de Wil (SG).

L’entreprise cotée en bourse Dana annonce céder sa division hydraulique européenne à la firme française HPI La vente et la reprise seront probablement finalisées au cours de ce premier semestre de 2024.

Buse avec réduction élevée de dérive

La buse «RowFan E 40-01» d’Agrotop offre une multitude de variantes d’application permettant aux agriculteurs de bénéficier d’une précision et d’une efficacité jusqu’ici inégalées. Avec cette technologie innovante, la pulvérisation sur bande atteint un nouveau palier. Cette buse a été homologuée par l’Institut Julius Kühn (JKI), qui confirme une réduction impressionnante de la dérive de 90 % à partir d’une pression de 2 et jusqu’à 6 bars. Une des caractéristiques remarquables de cette buse est sa compatibilité avec des pressions à partir de 2 bars. Cet aspect ouvre aux agriculteurs une large palette de variantes d’application et offre un avantage pratique évident.

Exemple: à l’allure de 8 km/h et avec une largeur de bande de 20 cm, on peut atteindre un débit d’environ 125 l/ha. A une vitesse plus élevée, 10 km/h, et sur la même largeur de bande, la quantité appliquée peut être réduite à environ 100 l/ha. Un minimum de 80 l/ha est possible avec une largeur de bande de 25 cm et une vitesse de 10 km/h.

200e mélangeuse de BalleMax

en service

L’histoire de l’entreprise suisse BalleMax a débuté en 2012 avec un démêleur de balles reconverti. «Lors des premières utilisations pratiques, il est vite apparu que ce concept convenait», est-il indiqué dans un communiqué. A l’époque, la mélangeuse BalleMax était convaincante par sa maniabilité imbattable et sa qualité de mélange optimale. La simplification du travail est aussi particulièrement appréciée par les femmes.

Depuis lors, les appareils BalleMax ont prouvé leur fiabilité dans toute l’Europe, avec des fourrages de types les plus divers. De la douceur du Tyrol du Sud jusqu’au cercle polaire en Finlande, les mélangeuses affouragent plus de 10 000 animaux par jour. Actuellement, BalleMax propose 15 modèles de 3,3 à 11 m³ avec moteur diesel ou électrique. Comme BalleMax est convaincu par la qualité de ses produits, qui s’appuie sur plus de 10 ans d’expérience, il offre dès maintenant une garantie de trois ans sur toutes ses machines.

4 3 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Bobcat se réorganise en Suisse

Bernard Frei SA et A. Leiser Maschinen und Fahrzeuge AG se présentent désormais ensemble à l’enseigne Bobcat Suisse. Par le biais de cette organisation de distribution, ces importateurs de longue date professionnalisent la présence de Bobcat et de ses produits de haute qualité sur le marché suisse. Ils assemblent leur vaste expérience des produits de la marque. Bobcat Suisse devient le centre de compétences et l’interlocuteur pour l’ensemble de la gamme dans les domaines de la construction, de l’agriculture, de la voirie et de l’industrie. Seuls les chariots Doosan, désormais aux couleurs Bobcat, seront commercialisés par l’ancienne organisation de distribution de Doosan. Dans les secteurs de la construction et de l’industrie, les machines et équipements Bobcat sont écoulés en vente directe. La commercialisation pour l’agriculture et le secteur communal est aussi confiée à des distributeurs agréés.

Sécuriser le stockage des céréales

Les céréales stockées continuent de respirer, de dégager de la chaleur et de l’humidité. Elles créent dans l’entrepôt des conditions idéales pour les insectes et les moisissures. Ce risque peut être évité avec une ventilation appropriée. Avec son «Polycool», l’entreprise allemande Carl von Gehlen propose un système de ventilation pour céréales robuste et efficient sur le plan énergétique, une qualité qui permet à ce dispositif d’aération vertical de fonctionner de manière économique. Le système se compose de colonnes en plastique et d’une soufflerie placée à leur sortie supérieure. Les colonnes disposent d’un segment de base de 450 mm de diamètre et offrent ainsi une stabilité sans montage supplémentaire. Les colonnes «Polycool» ne sont pas censées se déformer, même en cas de contact direct avec le godet d’un chargeur. Les colonnes sont faciles à démonter, ce qui permet d’utiliser un entrepôt à d’autres fins.

Agenda

«Machines agricoles en zone alpine», 3 et 4 avril 2024 à Feldkirch (Autriche), congrès spécialisé.

Forst-live, 12 au 14 avril 2024 à Offenbourg (Allemagne), salon professionnel pour la foresterie.

DLG Feldtage, 11 au 13 juin 2024, sur le domaine Brockhof à Erwitte/ Lippstadt (Allemagne).

Öga, 24 au 26 juin 2024 à Koppigen (BE).

Eima, 6 au 10 novembre 2024 à Bologne (Italie).

Agrialp, 7 au 10 novembre 2024 à Bolzano (Italie).

Eurotier, 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre (Allemagne).

Agrama, 28 novembre au 2 décembre 2024 à Berne.

Systématiser la surveillance du taux de cellules

Avec le capteur «FullCount», Lemmer-Fullwood présente un système innovant qui contribue au contrôle entièrement automatique et complet de la santé des animaux et de la qualité du lait. Le capteur «FullCount» a été mis au point pour s’intégrer aux robots de traite Lemmer-Fullwood «M2erlin». En interaction avec d’autres capteurs, comme le système de mesure spécifique par quartier «4QCM» pour la conductivité, il garantit une surveillance complète de l’état de santé de chaque vache.

Le système «FullCount» s’installe aisément sur les robots de traite existants de type «M2erlin». Pour ce faire, il faut disposer, outre du système de capteurs, du nouveau progiciel pour le «M2erlin» et de la dernière version du système de gestion du troupeau. La mesure elle-même est effectuée sur des échantillons de lait de 5 à 7 ml, qui sont analysés avec une petite quantité d’un liquide réactif spécial.

5 Technique Agricole Suisse 3 | 2024 Actualité

L’«agroPrix 2024» est lancé

«Pflopf» recherche agroentrepreneurs dans toute la Suisse

Emmental Assurance lance pour la 32e fois le concours d’innovations renommé «agroPrix». Jusqu’au 30 juin 2024, il est possible de se manifester avec des idées créatives et innovantes. La valeur totale des prix en jeu est de 50 000 francs. Les projets éligibles à ce prix sont ceux qui ont déjà fait leurs preuves dans la pratique grâce à une prestation innovante, qui génèrent un bénéfice à long terme ou qui convainquent par leur concept d’exploitation. De nouveaux services, produits particuliers ou procédés modernes améliorant durablement la situation des exploitations agricoles suisses seront récompensés.

Toutes les propositions de projets seront examinées par un jury. Cinq projets au maximum seront nominés. Ces nominés recevront chacun une prime de 5000 francs et pourront présenter leur projet lors de la remise des prix le 7 novembre 2024 au centre de conférences Kursaal de Berne. Le projet gagnant sera déterminé et récompensé sur place. Davantage d’informations sur le site emmental-versicherung.ch/fr/agroprix.

Dans le cadre du projet «PFLOPF» , pour «Pflanzenschutzoptimierung mit Precision Farming» («Optimisation de la protection des plantes avec l’agriculture de précision») une soixantaine d’exploitations-pilotes ajustent les applications de produits phytosanitaires et l’usage d’outils de désherbage mécanique. Elles utilisent à cette fin des technologies d’agriculture de précision (satellites, capteurs, systèmes de guidage …). Le projet touche une surface totale d’environ 900 hectares. Le but est d’économiser au moins 25 % de produits phytos. Ce projet touche à sa fin. Mais les avantages liés

Nouveau dirigeant pour Ecorobotix

aux technologies de l’agriculture de précision doivent être développés à l’échelle nationale. Les entreprises de travaux agricoles permettent aux petites exploitations aussi de recourir à ces technologies à moindre coût. Une liste d’agroentrepreneurs des cantons du projet (AG, TG, ZH) est publiée sur le site pflopf.ch. A l’avenir, les adresses de toutes les agroentreprises de l’ensemble de la Suisse qui proposent ces techniques y figureront. Il suffit de s’inscrire en utilisant ce code QR.

Dominique Mégret a été nommé directeur général d’Ecorobotix à compter du 1er mars 2024. Ces 17 dernières années, il a fondé Swisscom Ventures, le principal fonds de capital-risque suisse, et l’a mené à une fortune de plus de 600 millions de dollars, avec un portefeuille de 90 investissements, parmi lesquels Ecorobotix. Avant Swisscom-Ventures, Dominique Mégret a cofondé et dirigé l’incubateur technologique Kick-Start Ventures à Londres. Ces deux dernières années, il a été membre du conseil d’administration d’Ecorobotix. Grâce à sa vaste expérience dans le domaine des start-ups et des scale-ups, il devra guider l’entreprise dans la phase d’expansion qui s’annonce, indique le communiqué de presse de l’entreprise. Dominique Mégret succède à Simon Aspinall, qui est décédé accidentellement en juin dernier.

Soc enfouisseur pour terrains abrasifs

L’entreprise GTechniques, du Cerneux-Péquignot (NE), spécialisée dans la pose de réseaux d’adduction d’eau et la fourniture de bacs de pâture, a développé un nouvel accessoire pour mettre en place un réseau d’adduction d’eau dans les sols meubles sablonneux ou avec galets en granite. Selon l’entreprise, cet

équipement alternatif diviserait le coût de pose par deux, en comparaison d’une trancheuse à disque rotatif également proposée par l’entreprise (voir Technique Agricole Suisse de mai 2023). Et pour cause: l’utilisation d’un soc exige bien moins de carburant. Ce nouveau soc enfouisseur est monté sur le relevage arrière et peut poser des tuyaux en polyéthylène haute densité d’un diamètre de 25, 32 ou 40 mm à une profondeur de 80 cm. L’outil équipé d’un point central suit le tracteur dans les courbes et peut ainsi suivre un tracé présentant des virages serrés.

Graisse universelle

La graisse est essentielle au bon fonctionnement des machines. Cela vaut aussi pour les applications où les lubrifiants sont susceptibles d’être rejetés dans le milieu (lubrification à perte). Dans les secteurs sensibles à l’environnement, les lubrifiants doivent afficher une haute compatibilité avec celui-ci. La nouvelle graisse universelle Motorex «B300», aisément biodégradable, à base de savon de lithium, allie performance de haut niveau et une valeur ajoutée en termes de durabilité.

6 3 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Sonde à fourrage connectée

La nouvelle sonde à fourrage connectée «FarmProtec» du fournisseur Semences UFA assure une protection des stocks de balles contre les incendies. La sonde d’environ 40 cm de long intégrant des capteurs s’insère dans la balle de fourrage. Elle mesure alors la température et l’humidité toutes les heures, 24 h/24. Pour communiquer, la sonde exploite le réseau bas débit «LoRa» de Swisscom et n’exige ainsi aucun routeur. L’autonomie annoncée atteint cinq ans et la batterie est remplaçable. Le prix d’acquisition inclut un abonnement de cinq ans à ce service. Les sondes devraient être disponibles à compter du mois de mars dans les magasins Landi. Semences UFA évoque une participation financière possible de la part d’établissements cantonaux d’assurance et annonce la disponibilité prochaine de l’interface mobile correspondante sur le PlayStore et sur l’AppStore.

Collecter facilement les pierres

Le fabricant danois Stoneless ApS arrive sur le marché allemand avec un ramasseur de pierres simple à utiliser. Il suffit d’atteler l’appareil à un véhicule tout-terrain ou à un quad. Un boîtier de contrôle

Châssis plus court

Avec la remorque mélangeuse-distributrice «Verti-Mix Double Professional», la société Strautmann élargit son portefeuille de remorques traînées. Cette nouvelle mélangeuse est une configuration spéciale de la génération «Verti-Mix Expert», qui a largement fait ses preuves. La machine se caractérise par son châssis plus court et la pesée sur trois points de son contenu. L’accent est aussi mis sur une évacuation encore améliorée du fourrage par les trappes latérales. Celles-ci ont été élargies de 100 mm.

Cette nouvelle gamme de machines Strautmann de la série «Verti-Mix Double Professional» comprendra au total quatre types d’engins, avec des capacités allant de 11,5 à 24,5 m3. Ces remorques sont d’ores et déjà disponibles et affichent une hauteur de 2,39 m.

placé sur le guidon permet de soulever et d’abaisser le godet. Selon le fabricant, il est ainsi possible de ramasser des pierres d’un diamètre de 6 à 50 cm. Un bras rotatif spécial les dépose dans un robuste

caisson basculant. La capacité maximale de cette petite benne est de 500 kg. En fonction du nombre de pierres, l’opérateur devrait pouvoir épierrer entre 5 et 10 hectares par heure.

7 Technique Agricole Suisse 3 | 2024 Actualité

100 ans de Technique Agricole Suisse

Les fenaisons au fil du temps

Sous notre climat, caractérisé par une période de repos végétatif hivernal, il faut constituer des réserves pour nourrir les animaux à la mauvaise saison. C'est une précaution que la détention du bétail toute l'année à l'étable a rendue encore plus indispensable.

Roman Engeler

Les attentes à l’égard des techniques de récolte des fourrages ont bien changé. A l'origine, la mécanisation était considérée comme un moyen de travailler plus vite et plus facilement. Aujourd'hui l’accent est mis sur l’optimisation des séquences, la gestion durable et l’amélioration de la qualité des fourrages.

Un outil manuel: la faux

La faux figure parmi les tout premiers outils apparus en agriculture. Une lame recourbée en acier forgé s’effilant vers sa pointe est fixée à un manche en bois mu -

ni de deux poignées transversales. Un mouvement de coupe tirant vers le côté permet de détacher l’herbe de ses racines pour la déposer en andain.

Ce mouvement requiert un «tour de main», mais surtout beaucoup de force physique, raison pour laquelle le fauchage était généralement affaire d'hommes. L’herbe étant plus facile à couper lorsqu'elle est gorgée de rosée matinale, le fauchage se faisait en général aux aurores.

La lame de la faux demande un entretien régulier. A intervalles rapprochés,

elle doit être aiguisée à la pierre à faux et à intervalles un peu plus espacés, il convient de l'enchapeler au marteau et à l'enclume pour lui conserver son fil et son profil particuliers.

Panoplie d’outils complémentaires

Beaucoup d’exploitations ont travaillé à la faux jusqu’au milieu du XXe siècle, période qui vit apparaître les premières faucheuses. La récolte manuelle de fourrage nécessitait, outre la faux, plusieurs autres outils à main, fourches et râteaux, déclinés en de nombreuses variantes et réser-

8 3 | 2024 Technique Agricole Suisse

vés à la manipulation du foin. Les râteaux à main, légers, servaient à former les andains, tandis que les grands râteaux lourds, traînés à bras, ont servi jusqu’à l’ère des autochargeuses à ramasser les derniers brins d’herbe laissés au sol (la perfection suisse n’est pas un mythe!).

Les faucheuses à traction animale

Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, on a utilisé en Suisse des faucheuses tirées par des chevaux ou des bovins. Les matériels, venus des Etats-Unis ou d’Angleterre, ont été copiés par plusieurs entreprises suisses, qui les ont ensuite adaptés aux conditions locales.

Johann Ulrich Aebi, fondateur de l’actuelle société Aebi-Schmidt, a commencé par copier une faucheuse d’origine américaine; elle a servi de base à ses propres modèles, les «Nachtigall», puis surtout les «Helvetia» qui lui ont permis de percer sur le marché. Aebi eut l’idée de décaler la barre de coupe de sa place à droite de l'essieu vers un nouvel emplacement derrière la roue droite afin de pouvoir éviter pierres et autres obstacles, voire de stopper la machine à temps.

Le développement de ces faucheuses à traction animale a grandement bénéficié des essais de fauchage, «Mähproben» en allemand, dont les premières traces remontent à la période avant 1900. Ils étaient les ancêtres des tests de machines agricoles apparus ultérieurement.

Explosion des ventes

En 1890, il se vendit en Suisse une cinquantaine de faucheuses animale. Au tournant du siècle, ce nombre avait grimpé à environ 4000. La fabrication en série avait fait passer leur prix de vente de 500 à moins de 300 francs.

En 1905, on recensait dans le pays 33 000 exploitations possédant une faucheuse à traction animale. Obstacle majeur, il fallait beaucoup de bêtes pour les tracter, ce qui compliquait leur utilisation. Deux chevaux ou deux bovins étaient nécessaires. Ces derniers ayant une allure un peu plus lente, on augmentait le rapport de transmission pour obtenir une vitesse d'oscillation suffisante de la barre de coupe.

En 1932, Aebi conçut une machine dont les paliers lisses étaient remplacés par des roulements à billes, qui opposaient beaucoup moins de frottement. Puis on a ajouté des moteurs auxiliaires aux faucheuses; un seul cheval suffisait dès lors à la tâche. Avec l’avènement de

la motofaucheuse, on put se passer totalement de la traction animale (voir Technique Agricole Suisse, 2/2024).

Tourneuses et râteaux hippomobiles Pour manipuler l’herbe fraîchement coupée, il existait, parallèlement aux faucheuses, des variantes de mécanisation à traction hippique ou bovine. Comme les faucheuses, elles avaient aussi leurs origines aux Etats-Unis ou en Angleterre. Des faneuses à fourches, les «tourneuses», étaient utilisées pour retourner l’herbe et pour l’aérer. Le râteau-faneur, servait aussi bien à retourner le foin qu’à le mettre en andains. Le râteau à cheval assurait le ratissage final, une fois le foin ou le regain chargé.

Pour le transport, on employait de simples chars à pont, à l’avant et à l’arrière desquels des échelles retenaient le fourrage qu’on chargeait à la fourche, par grandes brassées. Dans les années 1930, on vit apparaître des chargeurs à foin dotés d’un élévateur entraîné par adhérence au sol. Mais il fallait toujours du personnel sur le char pour «arranger» la récolte.

Le tracteur ouvre des perspectives

La traction animale limitait grandement les capacités des machines de fenaison. Avec l’avènement du tracteur, fenaisons et moissons virent leur horizon s’élargir. Dès le début, de nombreux constructeurs ont équipé leurs tracteurs d’une barre de

coupe latérale. Des faneuses traînées ont fait leur apparition, actionnées d’abord par frottement au sol, puis par la prise de force. La barre de coupe latérale et le faneur-conditionneur d’herbe qui suivait le tracteur permirent de regrouper ces tâches en une seule opération. Auparavant, le même travail aurait nécessité la présence dans le champ d’une douzaine de personnes, voire davantage.

Le développement de nouveaux équipements de récolte des fourrages adaptés au tracteur était lancé. Après la seconde guerre mondiale, Ernst Hürlimann fit breveter une machine polyvalente appelée «Motorrechen», râteau à moteur en français. Elle était conçue pour faner, retourner, voire andainer. Toutefois, sa largeur de travail était limitée à environ 2 mètres. Par la suite se sont ajoutés la «pirouette», l’andaineur à courroies, le «râteau soleil» frontal ou tracté, puis le giro-andaineur et celui à peignes, puis récemment l’andaineur à tapis.

L’autochargeuse entre en scène

En 1960, Ernst Weichel, de Heiningen, dans le sud de l’Allemagne, déposa un brevet de remorque autochargeuse. Cette machine devait permettre à un homme travaillant seul de charger de l’herbe ou du foin pour les transporter et les décharger à destination. Bucher-Guyer, à Niederweningen (ZH), figura aussi parmi les pionniers des autochargeuses. Le modèle «Bucher 25» se fit particulièrement re -

9 Technique Agricole Suisse 3 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse
Faucheuse Bucher à moteur auxiliaire 4-temps à essence de 2 «chevaux-vapeur». Mais un seul «cheval-crottin» suffisait à la tracter. Photos: Archives de Technique Agricole Suisse

marquer. Cette autochargeuse permettait de charger le fourrage soit par le bas (assurant ainsi une sorte de précompactage) soit par le haut (par exemple pour de l’herbe fraîche ou des fanes de betteraves). La paroi de cette autochargeuse, dont le fond était garni d’un tapis mobile à chaînes et barrettes, se déplaçait en outre par palier, pour mieux tasser le fourrage. Bucher-Guyer aurait dès le milieu des années 1950 œuvré au développement d’une autochargeuse, mais renonça finalement à se lancer dans la fabrication en série.

L’affûtage des couteaux

Sur les autochargeuses modernes, les couteaux toujours affûtés font grande impression. Aux systèmes automatiques d’affûtage couteau par couteau fonctionnant pendant les déplacements s’ajoutent des solutions pour aiguiser une cassette à couteaux complète, sur la remorque ou à l’extérieur de celle-ci. Si le fond mouvant abaissé vers l’avant a déjà été adopté par les constructeurs, le marché propose désormais un nombre croissant de modèles à paroi frontale mobile. Cette architecture a l’avantage de générer un volume de chargement supplémentaire; elle permet aussi de modifier l’appui sur l’essieu arrière du tracteur et d’accélérer le déchargement. Pour ensiler, les autochargeuses dotées de dispositif de coupe peuvent être remplacées par des remorques à ensilage attelées à une ensileuse tractée ou remplies par une ensileuse automotrice. Ces der-

nières deviennent peu à peu de véritables laboratoires sur roues. C’est ainsi que la longueur des brins d’ensilage est adaptée en temps réel à la teneur en matière sèche de la récolte. Des capteurs permettent une mesure continue de l’humidité et de la composition du produit pendant le processus de récolte, pour optimiser les réglages de la machine et, dans un avenir prévisible, piloter aussi les ajouts d’agents conservateurs d’ensilage.

Revenons au fauchage: on utilise aujourd’hui de préférence des faucheuses rotatives entraînées par le tracteur. Faucheuses à disques, plutôt légères, ou

modèles à tambours, plus robustes: l’essentiel est que leurs couteaux soient affûtés et capables de pratiquer une coupe nette à une hauteur de 5 ou 6 cm, afin de permettre une reprise rapide de la croissance. Des capteurs sachant détecter la vitesse angulaire, l’angle de braquage et l’inclinaison offrent une coupe nette, sans bavure, dans les virages ou en pente.

Le retour des barres de coupe Jadis très répandues et même dominantes sur la plupart des machines, les barres de coupe à couteaux oscillants à doubles

Le «râteau-soleil» actionné par contact avec le sol servait à retourner ou aérer le foin. Il pouvait aussi andainer, traîné à l’arrière du tracteur ou poussé, comme sur cette image.

L’association s’affilie à la Fédération routière suisse (FRS) nouvellement créée et obtient un siège au comité. La cotisation à la FRS est de 200 francs par an.

L’effectif de l’association atteint 3130 adhérents répartis dans 14 sections.

La revue de l’association compte désormais deux éditions , une en allemand et une en français sous le titre Le Tracteur.

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Chronique du machinisme agricole 1946 1945
1944

lames opèrent un retour en force, en combinaisons pouvant atteindre une largeur jusqu’à 10 mètres. Ces faucheuses sont sensiblement plus légères que les rotatives. Elles demandent moins de puissance et sont donc particulièrement adaptées aux déclivités et aux terrains humides. Ces barres de coupe ne peuvent pas générer d’andains, sauf le long de leurs ailettes en tôle. Elles préservent mieux les insectes et les amphibiens que les rotatives, mais l’affûtage de leurs couteaux est plus exigeant.

Les presses à balles

Des constructeurs américains comme Allis Chalmers et Vermeer ont commercialisé à la fin des années 1940 les premières presses à balles rondes à courroies. Allis Chalmers proposait une chambre de pressage variable, Vermeer une chambre fixe. Les grandes balles rondes étaient loin de répondre aux besoins de l’agriculture de l’époque, avec ses modestes structures. C’est seulement à partir des années 1970 que les matériels actuels de pressage et d’enrubannage ont réussi à s’implanter.

S’inspirant des presses à balles rectangulaires, les constructeurs s’efforcent de finaliser le pressage de balles rondes sans temps d’arrêt. Il appartient à chaque agroentrepreneur de décider en fonction des conditions de son domaine d’intervention de savoir si le surcoût d’acquisition est justifié par ces capacités accrues. Dans la production de balles rondes, le liage par film, pour lequel il n’existait au -

Cette appareil, animé par friction au sol, permet d’épandre l’herbe. Son tambour rotatif est muni d’arbres articulés, dotés de dents, tournant dans le sens inverse de la marche.

trefois de demande quasiment qu’en Suisse, est désormais proposé en option par la plupart des constructeurs. On en attend une meilleure conservation de l’ensilage. Malgré le prix plus élevé du liage par film, ses avantages (matériau d’enrubannage unique, facilité d’ouverture des balles) semblent faire pencher la balance en sa faveur.

Les détails du développement des presses à balles rondes feront l’objet d’un article dans le numéro d’avril 2024 de Technique Agricole Suisse. De même le développement des équipements de récolte des fourrages en zone de montagne sera abordé dans un article ultérieur publié dans cette série.

L’ Institut pour le machinisme et la rationalisation du travail en agriculture (IMA) est créé à Brugg (AG). La Confédération suspend le remboursement de la taxe sur les carburants. Elle revient sur cette décision quelques semaines plus tard, suite à l’intervention de l’association et de l’Union suisse des paysans. Le tracteur Ferguson équipé d’un relevage avec contrôle de profondeur débarque en Suisse.

Conclusion

En dépit des équipements les plus modernes, la qualité des fourrages n’est pas toujours au rendez-vous. Parmi les causes les plus fréquentes, il y a les intempéries, mais aussi les erreurs commises au moment de la récolte (réglage incorrect des machines par exemple) et lors du stockage (étanchéité des silos). Pas de doute, les capacités techniques existent, mais elles ne sont pas toujours mises en œuvre à bon escient.

S ources: communiqués de presse de différents constructeurs de machines agricoles; Ruedi Studer, Führer durch die landtechnische Entwicklungsschau, édité par le musée Agrotechnorama de Tänikon, 1999.

A Berthoud (BE), H. Kunz construit sa première récolteuse de pommes de terre L’association recense 5898 membres répartis en 15 sections.

Les premières moissonneuses-batteuses automotrices arrivent en Suisse. L’association appelle ses membres à ne pas dépasser la vitesse maximale de 20 km/h autorisée pour les tracteurs.

11 Technique Agricole Suisse 3 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse 1949 1950 1947

L’utilisation en commun des machines a commencé tôt

Avec l’avènement de la mécanisation, le travail des agriculteurs a été moins éprouvant physiquement. Mais les équipements, fort coûteux, n'étaient pas à la portée de toutes les exploitations. C'est pourquoi on les a très tôt achetés et utilisés en commun.

«Nous ne pouvons pas acheter un tracteur, nous n’avons pas l’argent.» Cette phrase, de nombreux agriculteurs ont dû l’entendre par le passé. Le tracteur est apparu dans les années 1920 et a favorisé le développement croissant de la mécanisation. Mais l’achat de matériels paraît avoir été trop dispendieux pour une partie significative des exploitations agricoles à

une époque où les agriculteurs ployaient sous de lourdes charges financières. En outre, les machines entraînaient des frais récurrents, accompagnés parfois de réparations coûteuses. Les machines ne pouvaient pas donner leur pleine mesure, et donc être rentables sur des domaines le plus souvent de petite taille en ce tempslà. Malgré tout, le progrès était en

1951

marche et des travailleurs issus de l’agriculture partirent vers l'industrie, ce qui a encore aggravé la pénurie de main d’œuvre. Que faire? Acquérir des matériels à tout prix et s'endetter n'était pas une bonne solution. C’est pourquoi les agriculteurs ont opté très tôt pour l'achat et l’utilisation en commun de machines. Ils ont compris qu’elles coûtaient d’autant

Ce sont les machines rarement employées qui se prêtent très bien à une utilisation interentreprises. Photo: MR Schweiz

Un Fonds de résistance à la loi sur les véhicules à moteur est abondé afin d’intervenir en cas de besoin contre des effets indésirables de la législation. Le forme-andains monté sur la motofaucheuse allège la récolte quotidienne d’herbe fraîche.

Le Tracteur publie pour la première fois un tarif pour les travaux pour tiers . La mesure est à double tranchant: les membres trouvent ces tarifs trop élevés, les entrepreneurs pensent l’inverse. La création d’une catégorie de vitesse intermédiaire pour tracteurs entre 30 et 40 km/h suscite l’opposition de l’association.

1952

1953

L’attelage trois-points du relevage hydraulique est défini par une norme internationale. Il s’impose face au cadre d’attelage deux-points et au système à quatre points. Le marché est dominé par les petits tracteurs légers et polyvalents. Débat au sujet de l’introduction d’un examen théorique pour conducteurs de tracteurs.

12 100 ans de Technique Agricole Suisse 3 | 2024 Technique Agricole Suisse
L'utilisation en commun des machines était − et reste − très fréquente pour la récolte du maïs. Photo: Claas

moins cher qu’elles étaient souvent utilisées. Par la suite, des communautés de machines ont été créées dans toute la Suisse. On peine cependant à établir la chronologie de ces fondations.

Lancée en 1959, la communauté de machines (Cuma) de Bourrignon, dans le canton du Jura, fut la première de Suisse, pionnière dans l'acquisition et la gestion collective de matériels agricoles. Pour les sociétaires actuels, les avantages de cette Cuma aujourd'hui sexagénaire restent évidents. D'autres Cuma ont été fondées en Suisse romande. Elles fonctionnent le plus souvent selon le principe des coopératives. Deux ou trois paysans d'un même village, ou plusieurs issus de villages voisins, se groupent pour acheter des équipements en commun.

Le premier cercle de machines

Les cercles de machines constituent une autre solution pour réduire les coûts. Le premier d’entre eux a été fondé en 1958 par l'Allemand Erich Geiersberger (19262012), en Bavière. Dans ce type d’organisations, les machines appartiennent aux agriculteurs et sont utilisées sur plusieurs exploitations; c'est-à-dire qu'elles sont louées et facturées.

Au départ, leur but était de permettre aux petites exploitations agricoles de bénéficier des avantages de la mécanisation, alors à ses débuts. Les machines devaient être utilisées en commun au lieu d’être la propriété d’un particulier. L'idée a également fait son chemin en Suisse. Le

premier cercle de machines a été fondé en 1963 à Schüpfen (BE). D’autres cercles régionaux ont suivi. Les premiers cercles de machines de Suisse centrale et orientale ont vu le jour en 1989. En 2022, les cercles de machines régionaux se sont regroupés au sein de l’association faîtière Maschinenring Schweiz. Aujourd’hui au nombre de 13, ces cercles totalisent environ 6800 exploitations membres. En d’autres termes, 12 % des exploitations suisses sont affiliées à un cercle de machines. Maschinenring Schweiz est ainsi, selon ses déclarations, l’un des plus grands réseaux agricoles de Suisse.

«FarmX», la solution numérique Que choisir? Un cercle de machines, une communauté ou simplement la location de matériels entre particuliers? L’utilisation communautaire est fortement ancrée dans l’agriculture suisse depuis le début de la mécanisation et a une longue tradition. La gestion de la location des machines est informatisée depuis belle lurette. La plateforme suisse «FarmX» a été mise en ligne en 2019. Elle vise à faciliter les échanges de matériels agricoles.

La collaboration entre les exploitations est aujourd’hui encore, et restera, le meilleur moyen de maîtriser les coûts de mécanisation et de faire face à la pression constante sur les prix à la production et sur ceux des intrants. En fin de compte, toutes ces solutions ont pour seul objectif de réduire les coûts, et, partant, d’améliorer les revenus des agriculteurs.

Plus de 150 000 catadioptres pour tracteurs et remorques sont distribués au cours d’une campagne adressée aux agriculteurs. Fritz Bührer construit son réducteur Triplex.

L’effectif atteint 12 191 membres répartis en 17 sections.

A l’initiative de leurs présidents, MM. Berlie et Pottu, les sections de Vaud et de Genève regagnent les rangs de la faitière. Une motion pour le remboursement de la taxe sur les carburants est déposée au Parlement. L’effectif de l’association grimpe à 17 092 membres, répartis en 18 sections.

Mot de bienvenue

Il y a 100 ans que l’Association suisse des propriétaires de tracteurs a été créée. Connue ensuite comme Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture, elle vient de changer de nom pour s’appeler Technique Agricole Suisse. Cette fondation remonte aux années de l’entre-deuxguerres, au cœur d’une période marquée par des incertitudes sociétales, sociales et économiques.

Il fallait alors réunir les forces et mieux faire connaître et défendre ainsi les intérêts des agriculteurs.

Les fondateurs étaient conscients de l’importance et de la force d’une entité commune et unie.

Cet objectif n’a rien perdu de son actualité. Force est malheureusement de constater − aujourd’hui spécialement − que les incertitudes n’ont pas diminué, ni sur le plan économique, ni sur le plan (géo-)politique, ni sur le plan social.

Cependant, de par son engagement inlassable en matière de législation, de politique agricole, de formation, d’éducation, de prévention des accidents et d’information, Technique Agricole Suisse a largement contribué au développement de notre agriculture actuelle, forte et saine.

Depuis l’année de la fondation de l’association, la diversité des sujets, en termes technique et juridique, ainsi que la complexité des questions ouvertes ont beaucoup augmenté. Ceci sans parler de l’influence croissante de l’opinion publique.

Technique Agricole Suisse conserve donc sa mission, incontestée, consistant à contribuer à la clarification et à la résolution des problèmes dans le secteur agricole. Elle peut compter sur le soutien et la contribution d’organisations amies, aux rangs desquelles figure l’Association suisse de la machine agricole (ASMA).

C’est dans cet esprit que je souhaite à Technique Agricole Suisse le meilleur qui soit pour l’avenir. Je lui adresse mes félicitations pour cet anniversaire et me réjouis de poursuivre avec elle une collaboration étroite et fructueuse.

13 100 ans de Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse 3 | 2024
1955 1954
Jürg Minger, président de l'Association suisse de la machine agricole (ASMA)

Avec la révision complète actuellement en consultation, le Conseil fédéral souhaite optimiser le processus d’homologation des produits phytosanitaires en Suisse. Dans la branche, des voix prédisent que le projet de révision péjorera encore la situation.

Il faut accélérer les homologations

L’agriculture suisse manque toujours davantage de produits phytosanitaires. Des anciens produits ont été interdits en nombre, tandis que l’homologation de nouvelles substances n’avance pas. Un doute plane quant au fait que le projet de révision en consultation de l’ordonnance sur les produits phytosanitaires puisse débloquer la situation.

Le nombre de produits phytosanitaires autorisés en Suisse ne cesse de diminuer. En 2005, les agriculteurs du pays pouvaient encore compter sur 435 matières actives. Il en restait 316 l’an dernier, soit près d’un tiers de moins. Parallèlement, les nouvelles homologations ne progressent pas. A la fin de 2023, quelques 700 demandes s’entassaient chez les autorités d’homologation. L’Union suisse des paysans (USP) parle d’un véritable état d’urgence en matière d’homologation. Des autorisations d’urgence sont accordées pour maintenir certaines cultures en Suisse et ces procédures sont de plus en plus fréquentes. S’il y en a eu 5 en

2016, on en était déjà à 27 l’an passé. Un record. Comme des interdictions frappent toujours davantage de produits de traitement et qu’il n’existe pas assez de substituts fiables et efficaces, c’est la protection de nombreuses cultures et, partant, la sécurité d’approvisionnement du pays qui sont menacées.

Deux produits en cinq ans

«C’est surtout depuis 2019 que les autorisations de nouveaux produits ont commencé à stagner, avec l’introduction de la qualité de partie pour les organisations habilitées à recourir; elle confère aux organisations de protection de l’environne -

ment une possibilité d’intervention directe dans la procédure d’homologation», explique Uwe Kasten, directeur du domaine agriculture de BASF Suisse. «Auparavant, nous obtenions en moyenne des autorisations pour quatre nouveaux produits par an; depuis, sur les cinq années de 2019 à 2023, seuls deux produits BASF ont été autorisés», relate Uwe Kasten pour décrire la situation à l’origine de ces goulets d’étranglement. Selon lui, les retards dus au droit de recours sont parfois massifs. «Nous avons actuellement un produit en cours d’homologation depuis deux ans et demi et qui n’a pas encore été autorisé à ce jour.»

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 14
Photo: Heinz Röthlisberger

Notre interlocuteur critique aussi le fait que la Confédération révoque automatiquement et sans délai les autorisations des produits que l’UE retire du marché, sans que cet automatisme ne s’applique en sens inverse. Pour l’instant, les autorités tiennent mordicus au processus autonome d’homologation suisse pour les nouveaux produits.

Une situation impossible

Depuis 2022, c’est l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) qui est responsable de l’homologation des produits phytosanitaires en Suisse. Cette réorganisation n’a pas encore permis de résorber la montagne de dossiers en suspens. «Qu’il faille huit ans pour homologuer certains produits et qu’il y ait une pile de plusieurs centaines de demandes en souffrance est une situation impossible vis-à-vis des agriculteurs et des entreprises», déclare Markus Hochstrasser, du service phytosanitaire du centre agricole du Strickhof, à Lindau (ZH). «Personne ne veut polluer l’environnement ni les nappes phréatiques; l’examen doit être sérieux mais il ne faut pas réinventer la roue. Quand un agriculteur est contraint de regarder ses cultures se faire dévorer par des parasites et détruire par des champignons, il finit par renoncer. C’est inadmissible», critique cet expert en protection des végétaux.

A la demande de Technique Agricole Suisse, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) écrit: «Concernant la procédure, le service d’homologation de l’OFAG doit respecter les prescriptions légales et n’a aucune influence sur les demandes déposées. Il ne peut donc empêcher qu’il n’y ait pas ou que peu de produits autorisés pour certaines applications.»

Des doutes sur la révision

La consultation sur la révision de l’ordonnance sur les produits phytosanitaires (OPPh) dure jusqu’au 29 mars 2024. Elle devrait permettre de remédier à la situation; le Conseil fédéral souhaite rapprocher la procédure d’homologation suisse de celle de l’UE. Les matières actives homologuées dans l’UE le seraient aussi sans délai en Suisse. Selon la consultation, des exceptions seront possibles, par exemple pour des raisons de protection des eaux. En d’autres termes, si une matière active est autorisée, les produits contenant cette substance ne le seront pas forcément en Suisse. «Cela peut conduire à de nouveaux goulets d’étran -

glement», craint Markus Hochstrasser. «Le contexte suisse, avec les contraintes de ruissellement et les zones de protection des eaux souterraines, n’est pas le même que dans les pays de l’UE», poursuit-il. Il est donc clair que certaines autorisations pour des matières actives et des produits ne seront pas valables en Suisse, avec de nouveaux reports à la clé. De son côté, l’USP revendique ceci: «La révision n’apportera de valeur ajoutée qu’à condition que les matières actives mais aussi les produits soient homologués, car chaque matière active se retrouve dans des dizaines de produits.»

Pas d’accélération en vue Uwe Kasten, de BASF Suisse, fait remarquer que les substances actives homologuées dans l’UE doivent aussi l’être automatiquement en Suisse et qu’une homologation simplifiée doit leur être accordée. Toutefois, les matières actives ne sont pas encore des produits et l’autorisation pour ces derniers pourrait continuer à prendre du temps. «Nous craignons que cela n’accélère guère l’homologation des produits phytosanitaires», déclare Uwe Kasten.

Markus Hochstrasser voit un autre problème: «L’Europe et la Suisse ont déjà l’un des systèmes d’homologation les plus stricts du monde. Les fabricants de produits vont se demander si inscrire une matière active en Europe et en Suisse en vaut encore la chandelle. Il y a déjà des signes montrant que des grandes entreprises n’annoncent plus de nouvelles substances actives en Europe faute, tout simplement, de rentabilité.

Les émoluments devraient gonfler Il y a aussi qu’avec la révision, les émoluments pour les homologations devraient

augmenter. Actuellement, le taux de couverture des coûts pour les autorisations de mise sur le marché est inférieur à 2 %. A l’avenir, il devrait atteindre environ 40 %. D’après l’OFAG, le service d’homologation est donc encore loin de couvrir 100 % de ses coûts, encore moins de dégager un excédent de recettes. Toutefois, avec l’augmentation du taux de couverture, les dépenses devraient être davantage supportées par ceux qui les occasionnent et moins par les contribuables.

L’augmentation des émoluments suscite de nouvelles critiques. L’USP craint par exemple que la hausse prévue entraîne une augmentation des coûts pour les exploitations et mette en péril l’indispensable diversité de produits et de fournisseurs, ce qui induirait un nouveau resserrement de l’éventail de produits. Pour le petit marché suisse, il ne vaudrait tout simplement plus la peine pour les entreprises de déposer des demandes, que ce soit pour de nouvelles homologations ou pour des rehomologations à l’expiration d’une autorisation. «Les cultures de niche auront encore plus de mal», déclare Markus Hochstrasser.

Evolution de mal en pis

L’Union suisse des paysans écrit que le projet de révision conduit même à une détérioration de la situation actuelle dans le domaine de la protection des cultures. Elle exige donc de la Confédération entre autres les adaptations suivantes dans la révision: la reprise automatique de l’homologation des produits phytosanitaires autorisés dans l’UE. Des délais contraignants pour le traitement d’une demande d’autorisation par analogie avec les pays de l’UE et la prise en charge des coûts liés à la qualité de partie des organisations habilitées à recourir.

Le Conseil fédéral sommé d’agir par le Parlement

La pression vient désormais aussi des Chambres fédérales avec une initiative parlementaire et une motion demandant que les autorités suisses reprennent les décisions d’homologation de l’UE, de sorte que les produits phytosanitaires autorisés en Europe soient aussi disponibles sans délai sur le marché suisse.

En janvier, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-E) et celle du Conseil national (CER-N) ont avalisé l’initiative. Quant à la motion,

elle a été acceptée par le Conseil national en automne et par le Conseil des Etats la dernière semaine de février, puis transmise au Conseil fédéral.

Ce dernier − qui était à l’origine opposé à la motion − doit désormais s’assurer que les autorités suisses reconnaissent les décisions d’homologation de l’UE pour les produits phytosanitaires et qu’elles délivrent les homologations correspondantes dans le même délai. Il se pourrait que la loi sur l’agriculture soit adaptée à cette fin.

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 15 Focus

Un fournisseur de niche avisé

En 2023, Lindner fêtait son 75e anniversaire comme constructeur de tracteurs. Cette année, il s’apprête à engager la première phase du changement de génération à la direction. Une bonne occasion de discuter des défis actuels et futurs avec les responsables de cette entreprise familiale avant qu’ils ne passent le témoin.

Roman Engeler

Technique Agricole Suisse: Pour l’exercice 2022/2023, vous avez atteint un chiffre d’affaires de 112 millions d’euros. Qu’en est­ il de cette année?

Hermann Lindner: Notre exercice actuel ne s’achèvera qu’au 31 mars 2024. Nous nous sommes fixé comme objectif une croissance d’environ 7 % par an. Au vu de la situation à ce jour [mi-février, rem. de la rédaction], nous devrions aussi atteindre cet objectif, bien que le marché ne soit pas devenu plus facile. Nos concessionnaires ont tout de même fait pas mal d’acquisitions pour leurs stocks.

Et parviennent­ ils à les écouler? Disposez­vous de retours dans ce sens?

Hermann Lindner: Oui, nous pouvons suivre les ventes aux clients en consultant les fiches d’homologation. Et les choses ne se présentent pas si mal. Ces derniers temps, nous avons dû légèrement relever nos prix et quelques concessionnaires ont acheté juste avant ces hausses, de sorte

qu’ils possèdent maintenant un petit avantage pour fixer les prix.

Combien de véhicules produisez­vous par an et comment se répartissent­ ils dans les différentes catégories?

Hermann Lindner: Nous fabriquons quelque 1000 tracteurs et 200 transporters par année. Ces derniers temps, le rapport s’est un peu déplacé en direction des transporters.

Au dernier exercice, les exportations ont représenté 55 % des ventes. Comme le marché intérieur faiblit légèrement, cette part ne devrait­ elle pas un peu augmenter?

Hermann Lindner: En 2021, les agriculteurs autrichiens ont bénéficié d’aides publiques aux investissements en raison du coronavirus. Celles-ci ont entraîné une augmentation des ventes, plutôt dans les petites catégories de tracteurs, où nous sommes particulièrement forts. Comme

on pouvait s’y attendre, une correction vers le bas est intervenue les années suivantes sur le marché intérieur. Nous l’avons ressentie déjà en 2022, mais surtout en 2023. En revanche, nos parts ont augmenté dans quelques marchés extérieurs, de sorte que le taux d’exportation pour l’exercice actuel pourrait atteindre jusqu’à 60 %, voire plus.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 16 Marché | Interview
Stefan, Hermann et David Lindner (de g. à d.): «Nous voulons proposer à nos clients des véhicules performants avec lesquels ils peuvent exécuter le plus de travaux possible.» Photos: Roman Engeler Hermann Lindner: «Nous fabriquons quelque 1000 tracteurs et 200 transporters par an.»

Dans combien de pays vendez-vous vos machines?

Hermann Lindner: Nos principaux débouchés à l’exportation sont la Suisse, l’Allemagne et la France, suivies du Tyrol du Sud et de la Slovénie. Quelques tracteurs sont aussi expédiés en République tchèque et, de plus en plus souvent, en Suède et en Norvège.

Accordez-vous une attention particulière à la Scandinavie?

Hermann Lindner: Les pays nordiques nous intéressent beaucoup dans la mesure où ils présentent des topographies et des structures proches de celles que nous connaissons dans les Alpes. Or nous sommes spécialisés dans l’exploitation herbagère, l’agriculture de montagne et les cultures spéciales. S’agissant des exportations, nous nous concentrons sur l’Europe, dans un rayon de 500 à 1000 kilomètres.

N’envisagez-vous pas de marchés hors de cette zone?

David Lindner: D’autres marchés sont intéressants pour nous. Il s’agit du Canada et des territoires français d’outre-mer, auxquels nous avons eu accès par le biais de nos activités en France.

Comment avez-vous organisé la distribution dans les différentes régions linguistiques en Suisse?

David Lindner: Nous y sommes présents depuis environ huit ans avec Lindner Schweiz. Nous avons un responsable régional des ventes pour la partie orientale, et un autre pour la Suisse occidentale et méridionale. Ce système est bien établi. Nous collaborons avec 45 concessionnaires en Suisse, qui est devenue entretemps notre plus important marché d’exportation.

Comment évoluent les ventes de véhicules équipés d’un essieu arrière directionnel?

Stefan Lindner: Mieux que nous l’espérions. Nous avions d’abord prévu de monter ces essieux sur un quart des véhicules pour lesquels nous les proposons. Aujourd’hui, leur part dépasse 90 %.

Pour quelles raisons?

Stefan Lindner: Nous le pouvons parce qu’il s’agit d’une spécificité exclusive, mais aussi en raison des avantages de cet essieu arrière. Les demi-tours sont plus simples et beaucoup plus rapides à exécuter. On peut aussi réduire le ripage dans les dévers. Nous pouvons démontrer

qu’un véhicule avec essieu arrière directionnel permet d’améliorer de 6 à 8 % le rendement à la surface par rapport à un tracteur conventionnel.

Vous avez présenté à l’Agritechnica 2023 un tracteur spécialisé pour le houblon basé sur le «Lintrac 100». Comment avez-vous eu cette idée?

Stefan Lindner: Lors du développement du «Lintrac», nous voulions éviter d’avoir un post-traitement des gaz d’échappement sur le côté du véhicule et hors du capot. Nous y sommes parvenus, en collaboration avec le motoriste Perkins. Ce tracteur offre ainsi des espaces pour le montage d’outils latéraux, faisant de lui, avec sa transmission à variation continue, un engin prédestiné pour des utilisations spéciales, comme les travaux dans les houblonnières. En outre, notre cabine est à la base adaptée à ce type de plantations.

Ce «tracteur à houblon» vous a-t-il posé d’autres défis technologiques?

Stefan Lindner: Nous avons développé un logiciel spécial pour la commande par joystick et augmenté les temps de réponse des distributeurs hydrauliques. La cabine répond aux exigences de la catégorie 4.

Avez-vous d’autres tracteurs spéciaux en projet?

Stefan Lindner: En principe, nous gardons toujours à l’esprit des applications spéciales. Ainsi, nous travaillons depuis un certain temps sur des transformations de véhicules pour personnes handicapées. Nous avons par exemple à notre catalogue un équipement qui permet à une personne paraplégique de conduire un tracteur. Nous entendons exploiter le plus possible de niches avec nos véhicules. Grâce à la transmission à variation continue, à la direction sur les quatre roues et à la puissante hydraulique, toutes les conditions sont réunies.

Bien que Lindner ne se concentre pas exclusivement sur l’agriculture de montagne, il est un spécialiste dans ce domaine. Envisagez-vous d’élargir cet éventail, par exemple en direction d’une faucheuse à deux essieux?

Stefan Lindner: Nous voulons proposer à nos clients des véhicules performants et qui permettent d’exécuter le plus de travaux possible, afin qu’une exploitation de montagne n’ait pas besoin à la fois d’un tracteur standard, d’une faucheuse à

deux essieux et d’un transporter, ce qui serait très difficile à financer. Nous y sommes parvenus avec le «Lintrac». Comme vous évoquez la faucheuse à deux essieux, je précise que le «Lintrac 80» et le «Lintrac 100» respectent les directives autrichiennes applicables à ce type de faucheuses.

David Lindner: Et pour les terrains escarpés, nous voyons plutôt la mécanisation complémentaire du monoaxe qui, équipé d’une faucheuse large et de roues à ergots, atteint des performances très élevées.

Donc vous n’envisagez pas actuellement d’élargir votre offre?

David Lindner: Je ne souscrirais pas à cette affirmation. Nous ressentons une demande pour des tracteurs encore un peu plus puissants – en particulier dans les herbages avec des enrubanneuses attelées –, mais aussi pour des véhicules un peu plus simples équipés de la variation continue, surtout dans le domaine de la voirie. Ici, nous pourrons bientôt présenter une solution.

Etant plutôt un petit constructeur, il vous est difficile de réaliser seul toutes les phases de développement. Comment collaborez-vous avec des tiers?

Stefan Lindner: Par exemple, lors du développement du «Geotrac», nous avons collaboré pour la première fois avec un designer afin de mettre en valeur l’aspect visuel de ce tracteur. Pour d’autres composants, nous entretenons un partenariat de longue date avec des fournisseurs comme Perkins, ZF, Bosch ou encore Fritzmeier. Nous coordonnons toujours nos idées avec eux dans le développement.

En tant que petit constructeur, avezvous un accès direct à ces gros fournisseurs?

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 17 Interview | Marché
Stefan Lindner: «Le ‹Lintrac› est prédestiné pour les utilisations spéciales.»

Stefan Lindner: Plusieurs de ces fournisseurs sont contents de pouvoir utiliser un petit constructeur comme une sorte d’«établi» prolongé. Les grands tractoristes se prêtent moins bien à cette tâche. Par le passé, nous avons mis en œuvre avec succès de nombreuses idées que nous sommes parvenus ensuite à placer en exclusivité sur le marché. Cela a consolidé notre partenariat avec les fournisseurs évoqués précédemment.

Depuis quelque temps, vous vous engagez aussi dans le domaine des outils numériques intelligents et avez introduit voici sept ans le «TracLink». Ce système s’est-il fait une place dans la pratique?

Stefan Lindner: «TracLink» soutient les conducteurs dans l’utilisation des outils portés et assure une coordination optimale entre le véhicule et l’outil. Il établit en outre automatiquement une documentation de l’utilisation. Ce système s’est très bien établi. Bon nombre de clients ont aussi équipé leurs véhicules d’une direction électro-hydraulique, afin de pouvoir la combiner – éventuellement plus tard – avec un système GPS.

«TracLink» est une solution individuelle de Lindner. Peut-on imaginer que ce système puisse devenir une sorte de norme?

Stefan Lindner: Nous sommes ouverts sur cette question, mais nos concurrents pas du tout!

Où en est l’étude conceptuelle d’un tracteur autonome que vous aviez présentée il y a quelques années?

Stefan Lindner: Nous poursuivons cette idée, que nous avons développé conjointement avec ZF. Cependant, quelques questions restent ouvertes. Je pense que pour l’avenir proche, on se dirige plutôt vers une assistance maximale du conducteur que vers une autonomisation complète. Dans l’agriculture, l’hétérogénéité des sols et les terrains en pente créent des complications supplémentaires par rapport à une voiture circulant sur une route consolidée.

Vous êtes très engagés avec vos machines dans le secteur de la voirie. Vous y êtes certainement aussi confrontés à des demandes ou à des exigences relatives à des entraînements sans émissions ou à faible niveau d’émissions. Développez-vous un projet dans cette direction?

Stefan Lindner: Nous nous intéressons bien sûr depuis longtemps à cette thématique et préparons notre équipe de développement à l’électrification. Pour l’agriculture, nous ne voyons pas encore de solution qui puisse vraiment satisfaire nos clients. La situation est un peu différente dans le domaine de la voirie, où des véhicules à entraînement électrique arriveront plus vite sur le marché. Dans le secteur agricole, nous voyons plutôt comme alternative le carburant de synthèse, déjà considéré comme «zéro-émission» en France.

En parlant de perspectives d’avenir: chez vous, la quatrième génération s’apprête à prendre le relai. Comment se compose-t-elle et qui assumera quelles tâches?

Hermann Lindner: Nous avons décidé voici déjà quelques années que chacun de nous devait préparer et former son successeur. Chez moi, c’est David, qui me soutient depuis quelques années dans le marketing et l’export et a déjà a en fait complètement repris le repris le secteur des exportations. Le deuxième de l’équipe est Christophe, qui succède à son oncle Rudolf Lindner et reprendra la responsabilité du montage.

Stefan Lindner: Mon domaine est le développement et l’acquisition. J’assumerai encore pendant trois à quatre ans cette responsabilité, mais je suis épaulé par mon fils Manuel, qui travaille depuis un certain temps déjà dans l’entreprise.

Lorsque vous jetez un regard en arrière, quelles innovations vous ont particulièrement marqués?

Hermann Lindner: J’ai commencé à travailler en 1980 comme directeur des ventes et ai repris la direction en 1991. Peu après, le transporter «Unitrac» était lancé sur le marché, notamment à la suite de demandes pressantes de clients suisses, car Bucher avait arrêté de produire ce type de véhicule. Ensuite est venu «Geotrac», pour lequel nous avons collaboré pour la première fois avec un designer. L’année 2000 a aussi été importante, car après la fusion de CNH, nous avons pu reprendre les petits modèles Steyer «948» et «958» après une décision des autorités de la concurrence, ce qui nous a permis d’avoir accès à la distribution depuis l’entrepôt en Autriche. Fournisseur de niche, nous nous sommes toujours développés par petites étapes, mais avons su rester stables et constants.

Qu’est-ce que vous n’avez pu atteindre ou que vous transmettrez à votre successeur?

Hermann Lindner: Il y a encore quelques points à régler. Nous avons élaboré une stratégie sur la façon dont l’entreprise pourrait se développer ici à Kundl malgré l’espace limité. Ce sera à mon successeur de la mettre en pratique. Par ailleurs, la numérisation et la décarbonation sont aussi des thèmes qui occuperont intensivement la prochaine génération.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 18 Marché | Interview
«Nous nous sommes fixé comme objectif une croissance d’environ 7 % par an», soulignent Stefan et Hermann Lindner (d.) lors d’une interview avec Technique Agricole Suisse. David Lindner: «Nous pourrons bientôt présenter une nouveauté dans la technique à variation continue.»
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Alp-Innovation-Trophy: les finalistes 2022

Innovations de constructeurs

Aebi: attache rapide pour roues jumelées

Pour monter-démonter aisément des roues jumelées (avec ou sans picots), Aebi a mis au point un système d’attache rapide. Il permet de modifier une combinaison de roues en quelques secondes. Les roues jumelées sont centrées automatiquement.

Agrartechnik Seeber et serrurerie Stockner: andaineur frontal à tapis «Mountainmax»

Agrartechnik Seeber a développé le «Mountainmax», un andaineur à tapis, en collaboration avec la serrurerie Stockner.

Par le biais de son convoyeur transversal breveté, constitué d’une chaîne munie de griffes, cet andaineur permet de rassembler n’importe quel fourrage en toute situation.

Auluma: affûteuse automatique «Autax» Auluma a annoncé au concours son affûteuse semi-automatique «Autax». Cet appareil prend en charge tous les couteaux courants de barres de coupe standard ou à doubles lames. C’est le réglage de l’angle d’affûtage en continu qui autorise cette universalité. Le processus d’affûtage est automatisé.

Blesoma: affûteuse automatique «Grindmaster MSA 05» Avec son inverseur automatique de sens de rotation, l’automate d’affûtage Blesoma «Grindmaster MSA 05» aiguise les couteaux de fauchage en mode bidirectionnel, ce qui doit minimiser la formation de bavures. Les couteaux sont faciles à poser ou déposer sans outils, grâce au dispositif de fixation magnétique.

Pöttinger: faucheuse à déport latéral en arc de cercle

Dans les courbes et dévers, le déport latéral en arc de cercle de cette faucheuse frontale assure un chevauchement optimal avec la faucheuse arrière, ainsi qu’une trajectoire qui évite de rouler sur le fourrage. Une commande Isobus maximise la largeur de travail de l’ensemble.

Plaque de base 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 20 Marché | Distinctions
Vis centrale Entretoise

Le concours «Alp-Innovation-Trophy» est un projet commun des revues Landwirt (A) et Technique Agricole Suisse. Il franchit une nouvelle étape avec ses finalistes. A vous de désigner les vainqueurs!

Où et comment voter?

Vous avez la possibilité de voter et de faire ainsi partie du jury sur le site (en allemand) landwirt-media.com/voting. Les personnes qui désignent leurs favoris en catégories «Constructeurs» et «Particuliers» peuvent gagner un super prix.

Novaziun: monoaxe entièrement électrique «Monotrac»

Innovations de particuliers

Le «Monotrac» est un produit de la start-up Novaziun. C’est un monoaxe intégralement électrique. L’entraînement des roues développe 13 kW. Il y a 10 kW pour mouvoir les outils. La capacité des batteries Li-ion de 12 ou 24 kWh doit suffire pour offrir entre cinq et neuf heures d’autonomie à cet engin.

Samasz: andaineur à peignes «Twist 255 Max» Samasz lance dans la course son andaineur à peignes frontal «Twist 255 Max». Il possède un réglage hydraulique breveté de la largeur de ramassage, s’étendant de 255 cm à 305 cm. Les dents montées sur les supports des peignes soulèvent le fourrage du sol et l’acheminent vers la droite.

Sauerburger: porteoutils pour les pentes et dévers «Grip4-140» Sauerburger a inscrit son «Grip4-140» au concours. Ce porte-outils pour pentes et dévers offre un centre de gravité bas, une transmission à variation continue et un poste de conduite moderne. Il développe jusqu’à 140 chevaux. Ce véhicule est prédisposé pour les travaux agricoles, forestiers et de voirie.

Ruedi Achermann: un équipement d’épandage pour zone de montagne Pour épandre le lisier, Ruedi Achermann, de Buochs (NW), fait appel à un attelage spécial: un transporter Schiltrac portant une citerne à rampe à pendillards et tractant une tonne de transport Zunhammer pour le stockage intermédiaire en bord de champ. La capacité totale de l’attelage est de 20 m³ de lisier.

Paul Bolliger: une fendeuse à vis sur une grue à fumier Pour se faciliter la préparation de bois de feu, Paul Bolliger, de Schmiedrued (AG), a acquis une fendeuse à vis et l’a montée sur une grue à fumier. Il a fabriqué un dispositif de montage et installé une seconde pompe hydraulique avec un distributeur indépendant sur la grue à fumier.

Werner Gysel: un couteau de débroussailleuse pour végétation arbustive Agroentrepreneur à Wilchingen (SH), Werner Gysel a inventé un couteau de débroussailleuse muni de dents en métal dur pour broyer des végétaux arbustifs jusqu’à une épaisseur de 3 cm. Quatre types de couteaux sont disponibles.

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 21 Distinctions | Marché

Quelles pistes pour la protection phytosanitaire?

La protection chimique des végétaux suscite plus que tout autre sujet des débats passionnés. Souvent, les arguments factuels font défaut. Dans ce contexte, chaque remplacement ou achat d’un pulvérisateur soulève la question de savoir s’il vaut la peine d’investir dans un nouvel appareil.

Hunger
Ruedi
Photo: Ruedi Hunger

La protection phytosanitaire est une tâche exigeante. C’était le cas par le passé lorsque les adventices indésirables devaient être éliminées à la main ou au sarcloir, et ça l’est encore aujourd’hui, même si la technologie disponible a complètement changé. Outre le désherbage, il s’agit de lutter contre un grand nombre de maladies et de ravageurs.

Les exigences augmentent

Sous l’effet de l’opinion publique, souvent influencée par des experts auto-proclamés, le monde politique a accéléré l’allure dans le domaine de la protection de l’environnement et renforce régulièrement les prescriptions aux utilisateurs. Ainsi, on parle aujourd’hui de protection phytosanitaire durable et respectueuse des ressources. Les exigences et les défis qui en découlent pour les grandes cultures, les cultures fourragères, le maraîchage, les cultures fruitières et la viticulture augmentent constamment. Qu’elle soit biologique ou conventionnelle, la pulvérisation poursuit le même objectif: maintenir les plantes cultivées le plus longtemps possible en bonne santé, car ce n’est qu’ainsi que leurs rendements seront intéressants.

L’aide de l’intelligence artificielle

Dans le contexte d’une pulvérisation durable et respectueuse des ressources, certaines solutions, comme les sarcleuses, ont vu leur importance s’accroître considérablement. A l’avenir, l’association entre lutte chimique et mécanique s’appuiera de plus en plus sur l’intelligence artificielle (IA). Dans les cultures en lignes, le désherbage mécanique combiné à la pulvérisation en bandes permet d’importantes économies potentielles de produits phytosanitaires et offre de nouvelles opportunités pour une gestion efficace des résistances. Des modèles prévisionnels améliorés étroitement intégrés à des équipements plus performants (meilleurs capteurs, buses les plus modernes), de même que des cartes d’application associées à l’IA, peuvent contribuer à rendre l’agriculture plus durable pour l’avenir.

Plus performants et plus sûrs

Lors du salon de machinisme agricole Agritechnica de novembre dernier, on a constaté que les constructeurs élargissaient constamment leur offre et la complétaient par des réservoirs frontaux, des cuves de plus grande contenance ou encore des automotrices. Pour l’agriculture

Ces rangs de colza sont maintenus dégagés au moyen d’une pulvérisation en ligne. Photo:

pratiquée sur des surfaces très étendues en particulier, tous les besoins ou presque sont satisfaits. Cette tendance ne peut toutefois pas être transposée sans restriction à l’agriculture suisse, aux structures (plus) morcelées.

Les systèmes de remplissage modernes offrent davantage de sécurité pour l’environnement et l’utilisateur. Ils ont pris une importance accrue ces dernières années. Ceux fonctionnant en cycle fermé, comme le «Closed Transfer System» (CTS), suscitent beaucoup d’intérêt. Ils permettent d’éviter gouttes et éclaboussures dangereuses. Le retrait et le rinçage du bidon se font dans un système fermé. Les modèles disponibles sur le marché diffèrent encore en partie par leurs raccords, la conception de leurs adaptateurs et leur compatibilité avec différentes tailles de récipients.

Le succès de la pulvérisation dépend de nombreux facteurs. Même de petits changements peuvent avoir des répercussions considérables. Les conditions météorologiques jouent en l’occurrence un rôle important. Le vent est un facteur déterminant pour l’utilisation du pulvérisateur. Les cabines fermées, en particulier celles de catégorie 4, protègent contre la poussière, le brouillard de pulvérisation, les vapeurs des produits phytosanitaires et assurent ainsi une protection optimale au conducteur. L’inconvénient est que celui-ci ne perçoit souvent que tardivement

Terminologie

• Traitement en bandes

La pulvérisation est réalisée dans les zones non désherbées par la sarcleuse.

• Injection directe

Equipement constitué d’un réservoir principal pour l’eau et de plusieurs récipients pour les produits phytosanitaires, qui sont directement injectés dans le circuit de liquide.

• Application ciblée par plante

La plante cible n’est pas l’adventice, mais la plante cultivée. Utilisée dans les cultures sarclées traditionnelles.

• Modulation de largeur d’impulsion

Les buses sont activées et désactivées par des valves électriques à haute fréquence (20-30... jusqu’à 100 hertz).

• Application de précision

Toutes les formes de pulvérisation autres que celle de surface (certaines zones ne sont pas traitées, ou la quantité appliquée sur la surface varie automatiquement pendant le traitement).

• Pulvérisation ultra-localisée (spot spraying)

Traitement ciblé des zones les plus réduites possible (spots), la majeure partie de la surface restant non traitée.

• Taille des spots

Taille de la plus petite surface qui puisse être traitée (spot) en cas de pulvérisation ultra-localisée (5 × 5 cm, 10 × 10 cm, etc.).

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 23
DLG

les changements des conditions extérieures, comme l’arrivée d’un vent frais.

Sarcler et pulvériser?

Les exigences sociétales et politiques relatives à la pulvérisation chimique ne sont pas forcément négatives – elles ont contribué à la modernisation des sarcleuses, permettant ainsi de «valoriser» une méthode qui a fait ses preuves. Le désherbage mécanique actuel illustre bien comment un système ultramoderne a pu être développé en un temps relativement court pour l’utilisation pratique grâce au guidage par caméra, aux châssis coulissants, à l’IA et à l’identification des plantes. Sa combinaison avec la pulvérisation en bandes permet d’élargir encore les possibilités d’application. Avec les pulvérisateurs modernes, le conducteur peut choisir dans la cabine entre une pulvérisation en surface ou en bandes. L’association entre sarclage et pulvérisation pose toutefois un problème: la sarcleuse aime les conditions sèches, poussiéreuses alors que le pulvérisateur préfère l’humidité.

La pulvérisation ultra-localisée

La pulvérisation a fait une avancée définitive dans le domaine high ­tech avec l’application ultra ­ localisée. Si ce procédé ne s’est pas encore généralisé, certaines en ­

treprises, comme BASF/Bosch, ont déjà mis sur le marché les premiers équipements. Ce mode de traitement a été rendu possible par l’IA. Potentiellement, la réduction de la quantité d’herbicide appliquée pourrait atteindre jusqu’à 70 %. La pulvérisation ultra ­ localisée montre ainsi ce dont la technique agricole est capable aujourd’hui. Mais, là aussi, il y a un bémol: pour le moment, ce système est clairement réservé aux très grandes exploitations ou aux agro ­ entreprises.

Des solutions directes ou indirectes Les modèles diagnostiques ou prévisionnels jouent un rôle de premier plan, car avant d’atteler le pulvérisateur au tracteur, il faut connaître la situation sur le terrain. Actuellement, les solutions en temps réel constituent la référence: dans la mesure du possible, tout doit être fait en un seul passage. D’autres approches privilégient des cartes d’application établies au préalable par des multicoptères ou des drones. Ces systèmes ont l’avantage de permettre un calcul précis de la surface à traiter. L’utilisateur peut ainsi préparer le volume exact de bouillie nécessaire. Par conséquent, les quantités restantes, parfois difficiles à valoriser, sont très faibles voire nulles. Les aéronefs permettent en outre de n’utiliser qu’un

petit nombre de capteurs plus sophistiqués et plus précis, alors que pour couvrir toute la largeur de travail d’une rampe de pulvérisation, il faut beaucoup plus de détecteurs individuels. Il est probable qu’à l’avenir, différentes techniques se complèteront réciproquement. Malgré tout le soutien électronique, les utilisateurs attendent des solutions plus globales et conviviales plutôt qu’une multiplication de modules individuels. Les fabricants sont donc appelés à développer des solutions ouvertes, indépendantes des constructeurs qui permettent d’assurer au bon moment une pulvérisation mieux ciblée et plus précise.

La technologie des buses: un sujet récurrent

La technologie des buses est depuis des décennies une question centrale lors de l’achat d’équipements d’origine ou de post­ équipements. Aujourd’hui, presque tous les fabricants proposent aussi bien des buses compactes que des buses d’injection longues. En général, l’utilisateur peut ainsi disposer d’un vaste choix de modèles homologués JKI réduisant la dérive. Il convient de veiller à ce que l’optimisation de la dérive ne se fasse pas au détriment de l’effet biologique. Cet aspect est particulièrement important si

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 24
Les adventices sont identifiées à l’aide de caméras fixées sur la rampe de traitement et traitées en tant que spots. Photo: Kuhn

Grâce à l’injection directe, le conducteur peut doser un produit ajouté dans la bouillie d’une simple pression sur un bouton. Photo: Amazone

l’on continue de diminuer les quantités d’eau ou que l’on envisage d’augmenter la vitesse d’avancement. Comme jusqu’ici, l’objectif essentiel reste une qualité de travail optimale assurant une humidification suffisante du feuillage et, si nécessaire, une bonne pénétration dans la culture.

Depuis quelques années, les buses à pulsation (PWM, acronyme du terme anglais pulse width modulation, littéralement «modulation de largeur d’impulsion») suscitent beaucoup d’intérêt. L’exemple des buses PWM montre que la technique a parfois besoin de plus de temps que prévu initialement pour faire une percée. Les systèmes PWM atteignent des fréquences de 20 à 100 hertz. Associés à la compensation des courbes et/ou à la pulvérisation ultralocalisée, ils permettent de varier la quantité d’application au sein de la rampe de pulvérisation. Ces systèmes modernes présentent un potentiel d’économie considérable et offrent une possibilité supplémentaire de satisfaire aux exigences et contraintes croissantes posées à la protection phytosanitaire. Cependant, tout cela a un prix: ce type de pulvérisateur entièrement équipé coûte facilement le double d’un modèle standard actuel.

Disponible en nombre limité depuis cette année, le «One Smart Spray» permet une application très précise des produits phytosanitaires. Photo: Fendt

Conclusion

Les matériels récents de pulvérisation constituent le nec plus ultra de la technique agricole. Mais leur viabilité dépend de leur efficacité et de leur acceptation par les praticiens. Le revers de la médaille d’un pulvérisateur high-tech est le coût. Outre une pulvérisation respectueuse de

l’environnement et un bon effet biologique, la rentabilité doit être assurée. Comme ce n’est pas (encore) le cas avec ces équipements sophistiqués, ceux-ci ont peu de succès. C’est pourquoi bien des engins modernes, aussi bons soient-ils, ne parviennent pas à se faire une place dans la mécanisation individuelle.

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 25

Les innovations montrent la voie

La disponibilité de capteurs et de systèmes guidés par caméra a favorisé l’émergence de nombreuses innovations dans le domaine de la protection des cultures. Grâce à ces avancées, des économies de produits phytosanitaires sont réalisables.

Ruedi Hunger

La modulation de largeur d’impulsion, l’injection directe, le jalonnage et le traitement en bandes associent des méthodes de désherbages mécanique et chimique. Ils visent à fournir des traitements ultra-localisés et plante par plante. Ces procédés sont présentés ci-après.

La modulation de largeur d’impulsion

La pulvérisation d’une certaine quantité de produit phytosanitaire par unité de surface résulte de la vitesse d’avancement, de la pression, du débit et du type de buse utilisé. La modification de la quantité de produit pulvérisée implique

d’accélérer ou de ralentir la vitesse ou d’adapter la pression de fonctionnement. Cette dernière ne peut (doit) cependant pas se modifier à volonté, car elle influe sur la qualité du travail. En effet, le spectre des gouttes se voit également modifié selon la pression. Si la pression du système est constante, la modification de la quantité nécessite un changement de buses. Cette opération reste aisée car la plupart des pulvérisateurs disposent de supports de buses multiples. Une solution plus d’actualité est la modulation de largeur d’impulsion (abrégée PWM à partir du terme anglais pulse width modulation). Celle-ci permet d’activer et de désactiver

les vannes électriques situées devant la buse proprement dite à une fréquence élevée (20 à 30, voire 100 Hz). Cette fréquence se réfère à l’unité de temps «seconde». En variant la durée du temps d’ouverture de la vanne, on peut modifier la quantité d’application à pression identique. Il est ainsi possible d’épandre différentes quantités sur une grande largeur avec un seul jeu de buses. Selon le rapport «Precision Application» paru dans les DLG-Mitteilungen 2/2024, le débit peut également être adapté au moyen de la PWM, mais de 30 % seulement pour le moment. Dès lors, le conducteur doit adapter la vitesse d’avancement, ce qui

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 26
Les nouveaux acquis technologiques offrent l’opportunité de réduire la quantité de produits phytosanitaires. Photo: Kverneland

entraîne une modification notable du spectre de gouttes des buses utilisées. Le principal avantage de la PWM est de pouvoir varier la quantité de produits phytosanitaires de manière très flexible et précise. Autre bonus: la quantité de produits pulvérisés est ainsi réduite. Cette économie est possible grâce à l’ouverture individuelle des buses et à l’adaptation du débit possible dans les virages (adaptation selon la vitesse de la rampe en courbe). Lors de l’utilisation du pulvérisateur, on ne prend souvent en considération que le terminal de pulvérisation. Mais la buse produisant la gouttelette de pulvérisation réelle reste le composant le plus important de ce matériel. Un professionnel de la pulvérisation doit connaître aussi bien le logiciel du terminal et les tabelles des buses que leurs interactions.

Directement dans la conduite

L’injection directe et le fait que ce système soit sur le point de percer sont évoqués depuis des années. Une longue histoire qui va enfin (peut-être) se concrétiser…?

L’injection directe s’impose parce que les produits phytosanitaires sont souvent réalisés à partir de différentes préparations et que l’application exige tout un éventail de produits. En plus du réservoir principal, un pulvérisateur équipé en conséquence dispose de plusieurs autres réservoirs dans lesquels se trouvent des produits non dilués. Avec ce procédé, ces produits sont injectés selon les besoins directement dans le circuit de liquide du pulvérisateur en cours d’application. La cuve principale ne contient que de l’eau (éventuellement un mélange de base). Il est possible d’appliquer un ou plusieurs produits en fonction des besoins et de manière ciblée. On peut ainsi réduire théoriquement de 30 % à 90 % de produits, selon l’enherbement et la présence d’adventices.

Le jalonnage

L’application de fongicides, d’insecticides ou de régulateurs de croissance sur les voies de passage est superflue. On peut assez facilement réduire la quantité de produits phytosanitaires pulvérisée à ces endroits. Des buses spéciales peuvent s’activer et se désactiver. Le traitement sur toute la surface reste par ailleurs possible. Cela s’avère nécessaire pour l’application d’herbicides. L’économie possible de produits phytosanitaires est conditionnée par la largeur des pneus et la largeur de travail. L’économie est d’autant plus

Les conditions optimales pour la pulvérisation en bandes et le hersage sont contradictoires, raison pour laquelle ces opérations s’effectuent séparément. Photo: Dammann

importante que les pneus (et donc la voie) sont larges. En outre, plus la largeur de travail est grande, moins on nécessite de voies de passage; le potentiel d’économies diminue alors dans la même proportion. Les économies réalisables se situent aux alentours de 3 % à 5 %.

La pulvérisation en bandes

La pulvérisation en bandes constitue l’application la plus simple et la plus ancienne

« Le principal avantage de la modulation de largeur d’impulsion est de pouvoir varier la quantité de produits phytosanitaires de manière très flexible et précise. »

d’un traitement modulé des cultures. Dès les années 1960, des premiers essais de montage de pulvérisateurs sur des sarcleuses existantes se sont réalisés. En associant une sarcleuse à un pulvérisateur, on visait à réguler mécaniquement et chimiquement les adventices sur toute la surface en un seul passage. Lors des décennies suivantes, la sarcleuse a perdu de son importance en raison d’un rendement modeste et de la personne supplémentaire nécessaire pour la guider. Parallèlement, les largeurs de travail (largeur des rampes) des pulvérisateurs se sont accrues et les prix des produits phytosanitaires ont diminué. Ces dernières années, la tendance s’est inversée et les sarcleuses ont repris du poil de la bête. La pulvérisation en bandes peut aussi se réaliser sans

outils auxiliaires tels la commande par caméra ou les systèmes RTK. C’est l’une des raisons pour lesquelles un nombre croissant de sarcleuses combinées à des pulvérisateurs high-tech sont proposés ces dernières années. Plutôt qu’un ensemble de buses réalisant une pulvérisation répartie sur toute la surface, chaque buse travaille de manière indépendante et assure une application aussi uniforme que possible au sein d’une bande d’application définie. Des buses spéciales servent à la pulvérisation en bandes. Elles portent la désignation «Even» (TeeJet) ou sont marquées d’un «E» à l’extrémité selon les indications courantes. Elles présentent différents angles de pulvérisation (par exemple, les buses double jet plat TeeJet de type E, 40 ou 80 degrés).

Des exigences élevées

La pulvérisation en bandes pose des exigences particulièrement élevées quant au guidage de la rampe. Les variations verticales, en particulier, entraînent un surdosage ou un sous-dosage accru des zones voisines. Au pire, cela peut même conduire à manquer complètement la surface cible. Le risque de telles erreurs est certes relativement faible dans les cultures en ligne (comme le maïs) avec un interligne de 75 cm et une bande relativement large. Mais plus l’écart entre les rangs est faible, plus le risque de traiter à côté de la cible est grand. Une distance de 30 cm entre les surfaces cibles donne une bande de pulvérisation d’environ 20 cm de large. Selon l’écartement des rangs, il est possible d’économiser entre 50 % et 70 % de produits phytosanitaires. La combinaison de la sarcleuse et du pulvérisateur en bandes présente l’avantage d’un positionnement fixe de la bande de

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 27

pulvérisation par rapport aux socs de la sarcleuse, ce qui garantit un chevauchement faible mais régulier des bandes pulvérisée et sarclée. De surcroît, les conditions d’utilisation optimales de la sarcleuse (sèches, venteuses) et du pulvérisateur (sans vent, plutôt humide) sont contradictoires. Pour éviter ce compromis propre au système, certains constructeurs séparent de nouveau ces deux engins. Dès lors, des équipements de pulvérisation en bandes sont proposés pour les pulvérisateurs conventionnels. Ces derniers peuvent ensuite s’utiliser dans des conditions optimales de terrain et de météo. Amazone propose une commutation simple entre la pulvérisation en bandes et la pulvérisation de surface pour des largeurs de rangées de 50/75 cm. Horsch opte pour un système qui aligne les buses au ­ dessus des rangs au moyen d’une caméra supplémentaire sur la rampe. La rampe de pulvérisation des outils traînés est commandée avec précision par des interventions sur la direction à fusée de l’essieu. Un autre fabricant mise sur une commande au moyen d’une barre de

« La pulvérisation en bandes offre l’avantage, par rapport à d’autres procédés, de pouvoir adapter le dosage des produits phytosanitaires (bouillie). »

buses supplémentaire guidée par un parallélogramme. L’une des principales conditions préalables à une pulvérisation en bandes réussie est un semis précis. Dans le cas de systèmes de pulvérisation en bandes séparés, le semis avec guidage RTK et des entrées au champ précises constitue une condition impérative.

L’atout de la pulvérisation en bandes

La pulvérisation en bandes offre l’avantage, par rapport à d’autres procédés, de pouvoir adapter le dosage des produits phytosanitaires (bouillie). Tous les paramètres importants sont faciles à calculer

lorsque la largeur des lignes est connue et que leur écartement reste identique. Le remplacement des buses de pulvérisation par des buses avec un autre angle de travail engendre des frais. Il en va de même lorsque l’écartement des lignes évolue. Avec la méthode séparée, des économies d’herbicides de 50 à 70 % s’avèrent possibles moyennant de bonnes conditions.

Le traitement plante par plante Le traitement plante par plante est une forme de traitement ponctuel. La cible est cette fois la plante cultivée et non l’adventice. Les cultures sarclées classiques, dont l’interligne est préservé mécaniquement des mauvaises herbes, est le domaine d’application de ce type de traitement. Avec celui ­ ci, la plante cultivée et la zone environnante sont traitées ponctuellement avec un herbicide. La détection fiable des plantes cultivées en temps réel constitue la condition préalable à une application précise. Une alternative est offerte avec un traitement plante par plante possible également après un semis préa ­

Le nombre élevé de voies de passage montre le potentiel d’un système de jalonnage. Photo: ldd

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 28

lablement géoréférencé. En outre, le guidage de la rampe de pulvérisation sur la surface cible à une distance régulière, si possible sans vibrations, est nécessaire afin que les plantes soient touchées avec précision. La taille des spots est ainsi limitée à 10 x 10 cm. Selon le type de culture, une économie d’herbicides de 85 % à 95 % peut être obtenue.

Conclusion

La numérisation et les robots autonomes vont prendre une place de plus en plus marquée dans le secteur phytosanitaire. Les processus commandés électroniquement (comme le nettoyage intérieur automatique) existent déjà depuis quelques années. A l’avenir, d’autres développements en termes de numérisation et de robotique permettront de traiter les cultures de manière sélective jusqu’au niveau de chaque plante. Un semis homogène géoréférencé constitue, dans cette perspective, une condition préalable à la possibilité de diviser une parcelle en différents spots et de les traiter individuellement.

Une détection fiable et en temps réel des plantes cultivées s’avère indispensable pour un traitement ciblé. Photo: Amazone

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Utilisation de drones pour la protection des plantes

Les progrès rapides dans la technologie des drones ont sensiblement augmenté leur potentiel d’utilisation en agriculture. Les orthophotos géoréférencées à usage agricole étaient jusqu’ici l’apanage des satellites. Ces prises de vues se sont multipliées ces dernières années et sont désormais aussi effectuées par des drones.

Ruedi Hunger

Les différences dans une culture sont diverses et peuvent être dues à l’irrégularité des sols, au développement des plantes, à l’approvisionnement en éléments fertilisants, à l’exposition ou à la gestion. L’utilisation de technologies de l’image et de capteurs pour la documentation des différences à l’intérieur de la culture depuis les airs est un procédé indirect de protection des plantes (le drone ne les traitent pas directement). En conséquence le discours porte encore et toujours sur l’observation de différences «spectrales» (voir encadré de la page suivante).

Les facteurs d’influence spectrale L’utilisation de la télédétection est compliquée par la grande diversité des différences spectrales possibles. La raison ré -

side dans la réaction souvent analogue des plantes en situation de stress comme les carences en nutriments, la soif ou les maladies du point de vue de la réflexion spectrale. Quand il faut analyser les dégâts à la végétation, on constate toujours que le comportement spectral des plantes stressées varie fortement. En cas de dégâts (ou de sénescence) des feuilles, la part des couleurs spectrales dans les rouges augmente. Les plantes en stress hydrique ou souffrant de dégâts des tissus réduisent la réflexion dans le proche infrarouge. En même temps, en cas de sécheresse, le secteur du proche infrarouge augmente. Un manque d’azote conduit à une augmentation de la réflexion dans le spectre visible ainsi qu’une réduction de la réflexion dans le proche infrarouge.

Les relations décrites à l’échelle de la feuille ne suffisent pas pour prendre des décisions à l’échelle de la culture. Les comportements réflectifs captés par le drone contiennent certes des informations sur des feuilles, mais aussi sur des tiges, le sol et l’ombre. D’autres facteurs d’influence sont la taille des plantes, la

La réflexivité

La réflexivité typique d’une plante évolue pendant sa croissance et son développement. En outre, elle est aussi influencée par des facteurs comme l’approvisionnement en azote ou certaines maladies.

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 30
Les multicoptères munis d’une caméra sont des engins volants sophistiqués faciles à piloter. Photo:
ldd

densité du peuplement et son organisation verticale. De surcroît, la réflexion évolue en fonction des saisons. Au début de la phase de croissance, elle est dominée par le signal venat du sol. Celui-ci diminue avec le développement de la masse végétale et est remplacé par le signal végétal. Quand la plante mûrit, la réflexion se modifie et le signal du sol regagne en importance.

La prise de vue multispectrale

La télédétection utilise les données de plusieurs canaux spectraux qui sont qualifiées de «données d’images multispectrales» ou photos multispectrales. Une photo numérique en couleur est un exemple simple de donnée multispectrale qui contient des informations avec les couleurs rouges, vertes et bleues (RVB). Les caméras multispectrales pour drones sont coûteuses.

Les indices de végétation sont une source essentielle pour l’observation et l’analyse de la surface de la terre. Le plus connu est l’indice de végétation par différence normalisée (NDVI, acronyme du terme anglais normalized difference vegetation index). Il sert à analyser les secteurs couverts de végétation de la surface terrestre et à identifier leurs caractéristiques. Des indices de végétation sont associés à différents paramètres des plantes, par exemple, les teneurs en chlorophylle et en azote ou la biomasse.

La corrélation n’est cependant pas toujours la même à tout moment. En cas d’indice de surface foliaire inférieure à 0,5, le taux de couverture du sol n’est pas suffisant et la réflexion du sol influence trop fortement l’indice de végétation. Quand l’indice est de 4 ou plus, les indices de végétation sont saturés. Dans cette situation, l’index ne peut plus représenter les différences dans la culture, ou le fait insuffisamment. Enfin, les indices de végétation ne peuvent plus être utilisés au moment de la floraison. Ceci est particulièrement marqué pour le colza dont les pétales ne sont pas verts.

Les photos prises par les drones fournissent des valeurs fiables sur la hauteur des plantes dans les cultures denses. Ce qui n’est généralement pas le cas dans les cultures de plantes de petite taille!

Le bon timing est décisif

Il est capital de prendre les photos aériennes au bon moment pour pouvoir en exploiter les informations. Une concentration de plantes (grande densité de

culture) réduit la part de la réflexion du sol. En général, plus un peuplement est vif (sain), plus les plantes sont grandes et présentent un plus grand volume de feuilles (biomasse). Les ombres portées peuvent fausser les images. Les propriétaires de drones équipés de caméras RVB peuvent contourner l’obstacle des ombres en prenant les photos sous une couverture nuageuse la plus régulière possible et en augmenter ainsi la précision. Cependant, une photo par drone reste un instantané du développement des plantes. En fonction du moment de la prise de vue, il est possible que des zones avec des croissances ou des vitalités différentes apparaissent sans être forcément représentatives d’un point de vue végétal.

L’utilisation agricole Il existe plusieurs possibilités d’utilisation des drones en agriculture. Celles pour le sauvetage d’animaux sauvages ou la lutte contre la pyrale du maïs sont les plus connues du grand public. Le recours aux drones pour la pulvérisation dans les vignobles pentus est toujours d’actualité. Dorénavant, on s’intéresse de plus en plus aux mesures de protection des plantes indirectes, spécialement dans l’observation de leur développement, de l’enherbement, des attaques de ravageurs et de maladies ainsi que de la saisie d’autres influences responsables de pertes de rendement.

Les avions peuvent voler plus vite et couvrir une surface plus importante. Ils sont toutefois moins polyvalents que les multicoptères. Photo: ldd

• «Voir et agir»

Lors de l’emploi de drones, l’analyse rapide et qualitative de l’état de la végétation a souvent la priorité sur la quantification (qui demande plus de temps). Ceci est particulièrement vrai pour une définition du développement de la culture et des adventices. Il est en de même pour la reconnaissance des zones lacunaires ou affaiblies ainsi que pour les applications phytosanitaires. Ici, on part du principe qu’une observation sur le contrôleur du drone ou sur un ordinateur est suffisante pour l’aide à la décision. Dans cette situation, les exigences techniques et les coûts sont réduits. En outre, les prises de vue sont rapidement disponibles. L’utilisateur livre une interprétation purement visuelle. Des informations sur le développement de la culture à l’instant T et des zones nécessitant une éventuelle intervention pour réduire les lacunes ou les faiblesses sont intéressantes.

• «Trouver et agir»

Pour une application modulée, des orthophotos numériques géocodées sont du plus grand intérêt. Des images en couleurs réelles et infrarouges incluant des indices de végétation permettent de distinguer des vairations qualitatives à l’intérieur d’une culture. Grâce à ces données (et à des informations supplémentaires liées à la conduite de la culture), il est possible de produire des cartes d’application. Ces informations permettent à

Les différences spectrales

Les termes «spectre» et «spectral» sont issus du latin spectrum, dérivé du verbe specere, littéralement «voir», «regarder». Les différences spectrales (ou la répartition de rayonnement) montrent l’intensité du rayonnement lumineux liée à la longueur d’onde.

La couleur spectrale d’une lumière est constituée de plusieurs longueurs d’ondes «additionnées» parmi le violet (380 à 450 nanomètres [nm]), le bleu (450 à 520 nm), le vert (520 à 565 nm), le jaune (565 à 590 nm), l’orange (590 à 625 nm) et le rouge (625 à 740 nm).

La lumière blanche est formée par l’addition de toutes ces couleurs spectrales.Les couleurs comme le bleu ou le rouge sont des couleurs spectrales dites pures, composées d’une seule longueur d’onde.

Source: www.led-universum.de

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 31

l’agriculteur (ou au conseiller) une analyse visuelle de la situation du sol et de la culture.

• «Analyser et agir»

Une analyse en partie automatisée des données de télédétection par drones permet d’obtenir des informations sur la répartition des caractéristiques et sur leur intensité. Ou en d’autres mots, sur la vitalité des plantes, le taux d’approvisionnement en azote ou l’humidité du sol. Ce travail nécessite cependant une caméra multispectrale calibrée géométriquement et radiométriquement. Des capteurs bon marché non calibrés ne permettent pas le transfert des observations sur les parcelles voisines. Ce que permet un capteur calibré.

Un exemple pratique

Jusqu’à présent, la force et la fréquence d’une attaque n’étaient définies que par des évaluations visuelles. Ce procédé est long et exigeant. L’institut de recherche sur les betteraves sucrières de Göttingen (D) a étudié si une évaluation par drone peut remplacer une observation visuelle. L’étude a démontré que les résultats de l’évaluation visuelle et de la détection multispectrale de la cercosporiose de la betterave sucrière étaient comparables. Les photos de la caméra multispectrale d’un drone montrent bien les différences entre les variétés de betteraves sensibles et tolérantes. Des erreurs d’analyses surviennent toutefois, en particulier quand les prises de vue ont lieu avant la fermeture du rang. Les causes résident dans les pixels du sol et dans les résidus de la culture précédente présents en surface qui se confondent avec les feuilles de betteraves contaminées par la cercosporiose. Afin d’éviter ces erreurs d’interprétation de l’analyse de l’image multispectrale, il convient de tenir compte des conditions environnementales. Par exemple, par une journée ensoleillée, une grande partie des feuilles d’une culture de betteraves se trouvent à l’ombre. Ces variations de l’éclairage du feuillage peuvent induire des interprétations incorrectes.

Conclusion

Passionnante et très complexe, l’analyse des images de drone est à première vue très prometteuse. Des progrès sont rendus possibles par les avancées dans la technologie des drones et des caméras. Il existe encore de réelles chances pour que les drones deviennent des outils du quotidien pour les agriculteurs intéressés.

Classement des utilisations de drones selon les technologies

Tâches Drones amateurs

Drones professionnels

Orthophotos Prises de vue obliques ou perpendiculaires

Géoréférencement sans points de passage

Géoréférencement avec points de passage

Avec signal RTK et entrée RVB

Avec signal RTK et entrée multispectrale

comptage de plantes + ++ +++ +++ ++

Documentation de dégâts de grêle ++ ++ ++ ++ +++

Constatation de stress hydrique + + + + +++

Source: KTBL

Adventices détectées à une hauteur de 50 à 120 cm

Adventice Caractéristiques Capteur Cultures, période

Camomille Fleurs blanches RVB1/(MS2) Colza, (céréales), pendant la floraison

Brome Taille dominant la céréale RVB/MS Céréales, après la floraison

Coquelicot Fleurs rouges RVB/(MS) Céréales, (colza), pendant la floraison

Chardon Vert, fleurs lilas RVB/MS Dans les céréales en cours de maturation

Arroche Vert RVB/MS Dans les céréales en cours de maturation

Armoise Vert RVB/MS Dans les céréales en cours de maturation

Source: KTPL

1) Rouge ­ vert­ bleu 2) Multispectral

Les drones peuvent aussi être utilisés pour la pulvérisation. Photo: Landi Weinland

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 32
de cartes de croissance 0 0 ++ +++ ++
de monitoring de peuplement 0 0 + + +++
de cartes de biomasse 0 + + + +++
de cartes de prévisions de rendement 0 + + + +++
de
Réalisation
Essais
Réalisation
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levée,

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Les adventices sont «flashées» et pulvérisées d’herbicide dans un second temps. Photo: Fendt

La pulvérisation est de plus en plus intelligente

Personne ne peut avoir une vue d’ensemble et parallèlement prendre des décisions de grande portée. C’est précisément pour cette raison que la pulvérisation requiert de plus en plus une technique intelligente.

Ruedi Hunger

Des systèmes de décision numériques basés sur l’intelligence artificielle s’imposent déjà (et cette évolution va se poursuivre) dans le domaine des traitements phytosanitaires. Ils facilitent le choix du moment propice pour le désherbage. Ils fournissent aussi une aide précieuse pour identifier les adventices à combattre et les dénombrer. Le praticien a aussi besoin de réponses à certaines questions, par exemple connaître le moment le plus opportun pour combattre les maladies fongiques. L’objectif visé ou discuté d’une «réduction de 50 % des traitements phytosanitaires» ne peut être atteint qu’avec le recours au numérique et à l’intelligence artificielle.

Détecter les infections à un stade précoce...

par exemple avec la lumière ultra-violette (UV). Sous l’effet du stress (abiotique ou biotique), les plantes produisent des substances qui jouent un rôle important dans la résistance aux champignons. Comme ces substances présentent un

«maximum d’absorption» dans le domaine UV, il est intéressant de le mesurer. Mais qu’entend-on par absorption? Ce terme fait référence à la captation de la lumière. Une surface a la capacité d’absorber (capter) la lumière qui l’atteint à des degrés différents selon le matériau, la couleur et la fréquence. Si l’absorption d’une substance est maximale dans le spectre UV, elle devient mesurable. C’est notamment le cas de la chlorophylle. La diminution de la teneur en chlorophylle due à une infection ou à un stress abiotique entraîne une augmentation de la réflexion de la lumière dans le spectre de certaines longueurs d’onde.

On peut aussi citer les flavonoïdes, présents uniquement dans les végétaux, et responsables des couleurs rouge, bleue, jaune clair et violette de nombreux fruits et légumes. Les flavonoïdes jouent un rôle décisif chez les plantes en cas de stress dû aux UV, d’attaque de maladies ou de résistance. Si l’on parvient à mesurer les modifications de ces substances végétales secondaires, il sera possible de

mieux comprendre les relations entre l’hôte et le pathogène.

Des recherches montrent que la réflectivité change considérablement pendant une infection fongique. Par exemple, les feuilles d’orge présentent déjà une réflexion accrue cinq jours après une infection ciblée de l’oïdium par rapport aux feuilles saines. Les chercheurs en concluent qu’une augmentation de la réflexion est due à une diminution des flavonoïdes. Cela s’explique entre autres par la diminution de la photosynthèse des plantes infectées. «Stockés» dans les cellules, les flavonoïdes jouent un rôle important lorsque les plantes se défendent naturellement contre les agents pathogènes. Le décodage et surtout une interprétation correcte de l’absorption et de la réflexion de la lumière servent à la détection précoce des maladies et à l’optimisation des mesures phytosanitaires.

Du smart farming...

L’agriculture devra relever de nombreux défis à l’avenir. De nouveaux concepts

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 34

prospectifs sont dès lors nécessaires. Les chercheurs de l’Institut Julius Kühne (JKI) sont partis de l’hypothèse que, depuis la mécanisation de l’agriculture, la production végétale, en particulier, s’est de plus en plus adaptée aux machines. Ils ont développé l’approche spot farming qui replace la plante au centre de l’action et vise à combiner ses exigences aux particularités du lieu. En tenant compte de l’acceptation sociale, ils ont en outre fixé les objectifs ci-dessous pour une intensification durable:

• une meilleure adéquation des plantes cultivées à leur environnement;

• une utilisation optimisée des ressources naturelles dans l’espace et le temps;

• un usage plus avisé des produits phytosanitaires;

• un renforcement des structures fonctionnelles dans le paysage.

... au spot farming

Même dans les structures relativement petites de l’agriculture suisse, les surfaces sont rarement homogènes quant au type de sol, à l’orientation géographique, au potentiel d’érosion ou à l’approvisionnement en eau et aux rendements... Ces circonstances compliquent la protection phytosanitaire. Si un exploitant souhaite adapter pleinement la pulvérisation aux exigences environnementales, il ne pourra éviter, tôt ou tard, de tenir compte des différences à petite échelle. Par définition, il s’agit de zones aux caractéristiques largement homogènes, qui sont traitées ou gérées de manière ciblée ( spot farming). La pulvérisation doit dès lors être

adaptée aux besoins de la culture tout au long de la végétation. Une condition supplémentaire est la détection précoce des maladies végétales et des attaques de ravageurs.

Du numérique à l’automatisation

Très actuelle, la pulvérisation intelligente (smart spraying) est issue de la numérisation et de l’automatisation. La condition préalable est l’application précise d’herbicides foliaires dans les cultures en ligne. Cela nécessite une technologie de caméra appropriée et des algorithmes de décision agronomiques. La technique qui se cache derrière est impressionnante, mais le prix aussi. Un pulvérisateur équipé à la fois pour la pulvérisation intelligente et des traitements de surface coûte fréquemment deux fois plus cher que son congénère conventionnel.

La technique de la modulation de largeur d’impulsion à commutation individuelle et les buses spéciales Spot-Fan sont nécessaires. Selon les indications du fabricant, elle contribue à économiser jusqu’à 70 % de la quantité du produit à des vitesses de travail allant jusqu’à 12 km/h. En outre, le procédé direct intègre dans la rampe des modules de caméras et de luminaires avec une vitesse de réaction remarquable de seulement 65 millisecondes. Cela implique à la fois un guidage actif de la rampe et un amortissement des vibrations qui fonctionne. A cette condition seulement, il est possible de guider les buses précisément à 50 cm au-dessus du sol tout en évitant les secousses horizontales. Le système de re -

connaissance d’images localise les adventices présentes à un stade de croissance très précoce. Dans le rang, ces dernières sont détectées dès que leur taille s’écarte nettement de celle de la plante cultivée. La technologie d’éclairage LED supplémentaire réduit les ombres portées. Il faut toutefois reconnaître que ce système est plus complexe et coûteux qu’un drone, parce qu’il nécessite une caméra toutes les quatre buses (écartement de 25 cm, 1 par mètre de largeur de travail). Il a toutefois le grand avantage de détecter les plantes au millimètre près et d’appliquer un traitement en temps réel.

Quid des seuils de tolérance?

Ce qui a commencé voici une quarantaine d’années avec le désherbage basé sur le «seuil de tolérance» se poursuit aujourd’hui avec la pulvérisation intelligente à un nouveau niveau technologique. Il ne faut toutefois pas oublier que le désherbage basé sur le seuil de tolérance ne s’est que partiellement imposé dans la pratique à grande échelle. Il est également peu probable que le désherbage automatique s’impose du jour au lendemain. La pulvérisation intelligente ne peut être réalisée qu’avec des herbicides foliaires, cela exige la présence de l’adventice, aussi petite soit-elle. La pulvérisation préventive n’a alors pas de sens.

Dans les faits, cela n’est pas toujours réalisable, par exemple, une première pulvérisation de surface est «obligatoire» sur une culture de betteraves sucrières. Outre les bases et conditions techniques, le choix des produits et la question de la concentration lors de leur utilisation sont essentiels. Les algorithmes nécessaires à l’intelligence artificielle sont basés sur trois paramètres: les valeurs seuils (nécessité de la lutte), le timing en fonction de la croissance des adventices (autant d’efficacité que nécessaire avec une quantité aussi faible que possible) et enfin les conditions générales (mauvaises herbes problématiques, résistances). Les algorithmes sont «entraînés» et optimisés en permanence sur le terrain.

L’introduction sur le marché des matériels de pulvérisation intelligente se fait progressivement. Les fournisseurs actuellement présents dans ce segment sont Bosch/BASF Smart Farming et Agco en tant que groupement de fournisseurs. Ils proposeront cette technologie «à partir de 2024». En principe, cette technologie est utilisable «7 jours sur 7 et 24 heures sur 24».

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 35
Il ne faut pas avoir peur de l’avenir, même si la technologie de pulvérisation est toujours plus intelligente. Photo: xarvio

de tracteurs selon DIN EN 15695-1 sont réparties en 4 catégories. La catégorie 3, par exemple, offre une protection contre les aérosols en plus des propriétés de la catégorie 2. Les aérosols sont des particules solides ou fluides en suspension dans un gaz. Photos: Agridea et Seco

La dose fait le poison

Les produits phytosanitaires non dilués contiennent des fortes concentrations de matières actives. Les utilisateurs soucieux de leur santé se renseigneront sur les moyens de s’en protéger en consultant la plate-forme «Toolkit, protection des utilisateurs».

Dans les années et les décennies à venir, l’agriculture continuera à dépendre de la protection chimique des plantes pour pouvoir continuer à produire une quanti -

* Benedikt Kramer travaille au département «Production végétale et environnement» d’Agridea. Olivier Sanvido est collaborateur scientifique à la section «Produits chimiques et travail» au Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco)..

té suffisante de denrées alimentaires de bonne qualité. Les obligations et les réglementations deviennent de plus en plus complexes. Le maniement et l’épandage des produits phytosanitaires sont de plus en plus professionnels et, de ce fait, confiés à des entreprises de travaux pour tiers. Comme ces dernières pulvérisent plus souvent, le risque potentiel d’effets néfastes à long terme sur la santé de leurs

Pour en savoir plus

• Lien vers «Toolkit, protection des utilisateurs de produits phytosanitaires»: url.agridea.ch/toolkit

• Lien vers l’appli «Protection standard des utilisateurs»: url.agridea.ch/epi

• Pour emprunter la boîte à outils: www.bul.ch/fr-ch/actualites/ campagnes/toolkit

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 36
Benedikt Kramer et Olivier Sanvido* Les cabines

employés augmente également. La protection de la santé reste un élément important pour les utilisateurs même avec des pulvérisateurs, toujours plus hightech, qui facilitent le travail.

Pourquoi faut-il se protéger?

L’utilisation inappropriée de produits phytosanitaires (PPS) peut présenter un risque pour la santé. On le perçoit d’emblée avec les produits corrosifs ou irritants. Des liens clairs ou supposés ont été établis entre l’exposition répétée et non protégée à nombre d’autres produits et des maladies graves. Par exemple, les personnes en contact professionnel avec des produits phytosanitaires ont 50 % de risques plus élevées de développer la maladie de Parkinson que la population générale. Le risque de développer certains types de cancer est également plus élevé que la moyenne.

La dangerosité et l’exposition

Le risque de développer à long terme des maladies dépend des facteurs de la dangerosité des produits phytosanitaires et l’exposition. La dangerosité résulte principalement des substances qui composent ces produits. Elles peuvent provoquer des effets cancérigène, mutagène, toxique pour la reproduction (CMR), irritant, etc. Des produits ayant des effets similaires peuvent avoir un degré différent de dangerosité. Pour ménager sa santé, il convient donc, dans la mesure du possible, de se tourner vers des produits moins dangereux. Le deuxième facteur, l’exposition, est déterminé par la durée et l’intensité de l’exposition aux produits phytosanitaires. Cette exposition peut être limitée grâce à un équipement de protection et une procédure appropriée. Il convient de noter que les produits phytosanitaires peuvent pénétrer dans l’organisme de différentes façons: par la peau, l’inhalation, l’ingestion ou le contact oculaire. Le niveau de protection nécessaire pour la manipulation du produit est proportionnel à son degré de dangerosité et à l’intensité de l’exposition.

Comment se protéger correctement?

Afin de faciliter la protection des utilisateurs, le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) et Agridea ont lancé le projet «Toolkit, protection des utilisateurs de produits phytosanitaires». Le Toolkit est une boîte à ou -

Toujours rincer les gants: ces derniers doivent être lavés à l’eau claire avant d’être retirés après chaque mélange.

tils constituée de quatre modules. Trois d’entre eux, consacrés à la viticulture, aux grandes cultures et à l’arboriculture, sont déjà en ligne. Le module Cultures maraîchères sera terminé à l’automne 2024. Cette répartition permet d’aborder les particularités de chaque domaine d’application. Le public accède aux informations par différents canaux. Il peut consulter des contenus en ligne et imprimés, ainsi que des vidéos d’apprentissage. Les mo -

Il faut utiliser de l’air comprimé et porter un équipement de protection approprié lors du remplacement des buses bouchées.

dules sont structurés selon le déroulement d’un traitement phytosanitaire, du stockage à la préparation et au mélange de la bouillie, en passant par l’entretien des machines et les travaux de suivi. Les contenus du site sont illustrés par de nombreuses photos et graphiques. Les fiches techniques peuvent être téléchargées au format PDF. S’y ajoutent des check-lists qui permettent à chacun de vérifier facilement sur son exploitation si

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 37
Le masque respiratoire à ventilation assistée est la solution la plus appropriée dans les cabines à faible niveau de protection ou au volant de tracteurs sans cabine.

les exigences sont remplies. Des codes QR dans les documents simplifient l’accès à des informations complémentaires.

Des vidéos et des outils didactiques

De courtes vidéos YouTube sur les différentes étapes de travail sont intégrées sur le site du projet. Les points les plus importants sont affichés par écrit, afin que les points essentiels ressortent immédiatement. Comme les vidéos ne comportent pas de texte parlé, il est possible de visionner la procédure correcte même dans un environnement bruyant.

Une boîte à outils pour les formations et les cours a également été élaborée dans ce projet. Elle peut être empruntée auprès du SPAA à prix modique. Elle contient les principaux éléments d’un équipement de protection individuelle ainsi que du matériel pour des exercices. Elle contient par exemple un liquide traceur qui permet de visualiser, sous lumière UV, les endroits où les produits phytosanitaires se répandent lors de leur manipulation. Cette boîte à outils a d’ores et déjà suscité de nombreux compliments lors des cours et des exercices. Elle est très demandée et utilisée pour les cours et l’enseignement.

Une protection adaptée à chaque produit

L’application sur la protection standard des utilisateurs fournit une aide pour choisir l’équipement de protection approprié. En collaboration avec la vulgarisation agricole, le Seco a introduit un système de feux de signalisation à trois niveaux indiquant les mesures de protection nécessaires. Le site url.agridea.ch/epi recense les produits phytosanitaires autorisés en Suisse et affiche l’équipement de protection nécessaire pour chacun d’entre eux à l’aide de pictogrammes simples. Le Seco met à jour la base de données chaque année.

Conclusion

Un risque de maladie chronique grave à long terme existe lors d’une exposition répétée et durable aux produits phytosanitaires lors de leur utilisation professionnelle. La boîte à outils «Toolkit, protection des utilisateurs de produits phyto sanitaires» fournit des informations complètes et facilement accessibles. Elle indique aussi des mesures simples à mettre en œuvre pour limiter les risques, souvent invisibles, liés à l’utilisation de ces produits.

Les quatre niveaux de protection des cabines selon la norme EN 15 695-1

Catégorie Protection contre Exigences minimales

Catégorie 4

Catégorie 3

Catégorie 2

Catégorie 1

Poussières OUI Débit d’air neuf 30 m³/h

Aérosols OUI Pressurisation 20 Pa

Vapeurs OUI* Indicateur de pression Obligatoire

Poussières OUI Débit d’air neuf 30 m³/h

Aérosols OUI Pressurisation 20 Pa

Vapeurs NON Indicateur de pression Obligatoire

Poussières OUI Débit d’air neuf 30 m³/h

Aérosols NON Pressurisation 20 Pa

Vapeurs NON Indicateur de pression Facultatif

Poussières NON Débit d’air neuf Aucune exigence

Aérosols NON Pressurisation Aucune exigence

Vapeurs NON Indicateur de pression Aucune exigence

* En plus de la catégorie 3: filtre à charbon actif avec effet protecteur contre les substances gazeuses. Source: KTBL

Mesures de protection selon le principe STOP

Le principe STOP est un moyen mnémotechnique assez simple à retenir.

Le «S» évoque la s ubstitution. Cela signifie que les mesures phytosanitaires doivent être réduites au minimum (p. ex. contrôle mécanique des adventices, variétés résistantes, utilisation d’insectes utiles, etc.). On s’efforcera aussi dans la mesure du possible de remplacer les produits dangereux par des produits plus inoffensifs.

Le «T» est lié aux mesures t echniques. Un traitement effectué dans une cabine entièrement fermée et pressurisée, avec un filtre à charbon actif, réduit l’exposition à un minimum. Point important: la norme

EN 15 695-1 répartit les cabines de tracteurs en quatre niveaux de protection (voir tableau ci-dessus).Des aménagements s’imposent parfois si l’on souhaite renoncer aux vêtements de protection dans la cabine. Les niveaux et le moment oùils doivent être respectés sont présentés dans la boîte à outils mentionnée dans l’article.

La lettre «O» fait référence à l’o rganisation. Il s’agit de prendre les mesures appropriées, par exemple lorsque l’on quitte la cabine à cause d’une buse bouchée.

Et bien sûr, le «P» rappelle de porter correctement l’équipement de p rotection individuel.

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 38
L’utilisation correcte des équipements de protection individuels est également de rigueur lors de l’engagement de drones de pulvérisation.
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Avec la pulvérisation intelligente de Bosch/BASF Digital Farming, les adventices sont détectées en quelques millisecondes. Photo: Bosch/BASF

Une précision extrême

Avec la pulvérisation ultra-localisée, également appelée spot spraying, la protection phytosanitaire accède définitivement au rang des hautes technologies. Elle permet de limiter le désherbage aux seules microparcelles les plus contaminées en adventices.

Ruedi Hunger

Après l’enthousiasme pour les prouesses du high-tech, retournons sur le terrain de la réalité. Cette technologie n’a pas encore atteint la maturité pour la fabrication en série. En outre, elle n’est pour le moment pas adaptée aux exploitations de grandes cultures suisses, mais convient à la rigueur au maraîchage.

Une pulvérisation ultra-localisée

La pulvérisation ciblée consiste à traiter des parcelles, petites dans la mesure du possible, laissant la majeure partie du terrain sans traitement (selon le degré de contamination). Que les choses soient claires: la pulvérisation ultra-localisée ne doit pas être confondue avec la modulation intra-parcellaire à injection directe. En effet, le dosage sélectif par injection directe de certains principes actifs (produits

phytosanitaires), n’est pas (encore) maîtrisé sur des spots de pulvérisation de taille normale. L’application localisée est effectuée aussi bien par les pulvérisateurs conventionnels pour grandes cultures, adaptés pour traiter des nids d’adventices, que des outils spéciaux et des robots de pulvérisation traitant des plantes de manière très ciblée.

Des cartes ou des caméras? Il existe deux méthodes pour détecter les adventices. On peut se servir de caméras montées sur la rampe de pulvérisation ou de cartes de préconisation élaborées sur la base de photographies prises par des drones. Les caméras embarquées identifient les adventices par leurs structures et leurs formes. Les systèmes plus anciens utilisaient le vert et le marron comme

couleurs de contraste, tandis que les systèmes récents sont équipés de caméras couleur. Pour réaliser les cartes, on fait survoler la zone par un drone équipé d’une caméra. L’utilisation de satellites comme sources de données est exclue, car les capteurs sont encore loin d’offrir la résolution nécessaire, et n’en seront pas capables de sitôt. En effet, on ne peut pas raisonnablement s’attendre à pouvoir reconnaître une adventice fraîchement germée depuis les profondeurs de l’espace.

Lors d’une deuxième étape, les images du drone sont utilisées pour générer les cartes de préconisation, que l’exploitant peut charger en enfichant une clé USB dans le terminal du pulvérisateur. La fonction de coupure de section du pulvérisateur assure ensuite la gestion automatique des tronçons. Le désherbage sera

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 40

d’autant plus précis que la résolution des tronçons est fine. Le résultat sera optimal si des buses à commande individuelle sont utilisées. En bref, un pulvérisateur adapté, équipé de buses à commande individuelle, est indispensable pour un traitement localisé efficace. Les buses sont commandées par une caméra et son système d’imagerie, ou par des cartes de préconisation adaptées (drones). Ces dernières exigent une localisation par GPS précise, tant du drone que du pulvérisateur.

«Green-on-brown» ou «green-on-green»?

Si le pulvérisateur est équipé de caméras alimentant un système d’imagerie, les ordres de pulvérisation peuvent être envoyés aux buses en temps réel. L’identification peut être de type «green-onbrown» (vert sur marron) ou «green-ongreen» (vert sur vert). «Marron» correspond au sol, «vert» à la végétation (cultures ou adventices confondues). Dans l’identification vert sur marron, la régulation des adventices a lieu principalement au stade de la prélevée ou, le cas échéant, avant le semis direct. Le système vérifie la présence de plantes vertes et, dans l’affirmative, il les traite. Dans l’identification vert sur vert, les images sont analysées par une intelligence artificielle qui détecte les différentes plantes. Un tri est ainsi effectué entre les plantes à traiter et les plantes à conserver. Selon des essais réalisés par Horsch Leeb, un taux de réussite entre 40 et 60 % peut être considéré comme réaliste. Les principaux problèmes sont dus aux conditions de luminosité (temps nuageux, ensoleillé, lumière incidente ou contre-jour). Le système a encore besoin d’être optimisé. La pulvérisation ultra-localisée, notamment au moyen du type vert sur vert, suppose une intelli -

Pour les portées de 50 cm (et de 75 cm), Amazone a incorporé dans son terminal un simple commutateur pour passer de la pulvérisation en bande à celle en surface.

gence artificielle et un volume extrêmement volumineux de données. Selon la densité des adventices, des économies

« Pour obtenir davantage de protection de l’environnement et de durabilité, la pulvérisation localisée est la prochaine étape sur la voie des traitements ciblés.

substantielles de produits phytosanitaires sont en théorie possibles avec ce système.

La taille des spots

Les systèmes actuels semblent toucher leurs limites lorsque la vitesse d’avancement idéale, comprise entre 8 et 12 km/h,

est atteinte. Un critère important est la taille des spots, la plus petite surface qu’il soit possible de traiter. Les économies sont maximales lorsque chaque petite adventice est traitée dans un carré de 5 × 5 cm. En cas de pulvérisation en surface, un espacement des buses compris entre 50 ou 25 cm produit une largeur minimale des spots d’environ 60 ou 35 cm. Comme les buses utilisées ne possèdent pas un temps de réponse infiniment court, les spots sont allongés à environ 50 cm dans le sens de la marche. Si les adventices sont espacées de moins de 50 cm, la pulvérisation sera continue.

Un procédé hors connexion ou

en ligne

On parle d’un procédé en ligne lorsque le système de caméras est monté sur une rampe de pulvérisation, ainsi que décrit ci-dessus. La décision de pulvériser est prise pendant la traversée du champ. A l’opposé, un procédé hors connexion fournit les informations au bout d’une étape de cartographie (photographie aérienne). Ces systèmes font généralement appel à des drones équipés d’une caméra à haute résolution. Ces drones survolent le champ à une vingtaine de mètres de hauteur. Les images à haute résolution sont soumises à un algorithme capable de créer des cartes de préconisation basées sur la distinction entre adventices et cultures. Pour être mis en œuvre avec succès, ces dispositifs doivent impérativement être alimentés en données récentes. Comme les peuplements d’adventices évoluent d’un jour à l’autre, les clichés vieux de deux semaines ne sont plus du tout d’actualité. Chaque jour perdu est

»
Horsch ajoute une caméra pour le pilotage de la rampe de pulvérisation. Photo: Horsch
LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT Technique Agricole Suisse 3 | 2024 41
Photo: Amazone

donc un jour de trop. Le traitement d’importants volumes de données est chronophage, mais la pulvérisation devrait intervenir au plus tard deux jours après le vol du drone. Pour atteindre les adventices à traiter, le procédé hors connexion impose des spots de taille supérieure. La raison est que les marges d’erreur du GPS s’additionnent à celles du drone et du pulvérisateur. L’utilisation de spots de grande taille se fait au détriment du potentiel d’économies. Ce procédé «génère» de très gros volumes de données, susceptibles de représenter un véritable défi, au moins au stade actuel. Selon le nombre de spots, les terminaux Isobus modernes sont généralement incompatibles avec des cartes de préconisation couvrant plus de 5 hectares. Un peu de patience sera donc nécessaire avant de pouvoir utiliser le procédé de manière optimale.

Les coûts? Parlons-en!

Les coûts d’amortissement du système d’acquisition de données sont compensés par les économies potentielles réalisables grâce à l’application. La question centrale

Dammann a conçu un système d’ajustage de buse pour un positionnement reproductible et précis des buses. Graphique: Dammann

est donc la suivante: quelles économies l’exploitation peut-elle espérer réaliser –en dehors du bénéfice environnemental (difficile à chiffrer)? Un exploitant désireux d’utiliser la pulvérisation localisée peut louer un drone, une prestation de service qui engendre de faibles coûts fixes, mais d’importants coûts variables. Alternativement, il peut recourir aux capteurs embarqués sur le pulvérisateur, au prix d’un coût d’acquisition doublé pour un pulvérisateur neuf.

Conclusion

Pour obtenir davantage de protection de l’environnement et de durabilité, la pulvérisation ultra-localisée est la prochaine étape sur la voie des traitements ciblés. Il n’y aura cependant pas une solution unique. L’évolution qui se dessine ira de la pulvérisation de surface à la pulvérisation ultra-localisée, en passant par la pulvérisation en bande. Quant à savoir si ce pronostic va s’avérer exact lors de la décennie à venir, l’avenir nous le dira.

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LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 42

Comment passer du blanc au vert?

Des offres de remorques industrielles limitées à 40 km/h sont régulièrement proposées. Ces véhicules sont souvent relativement récents et bien équipés. Est-il possible d’immatriculer une remorque, jusque-là industrielle, avec une plaque verte pour un usage agricole?

L’article 207 (alinéa 5) de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) spécifie: «Les remorques qui satisfont à toutes les prescriptions relatives aux remorques agricoles et forestières peuvent aussi être immatriculées comme remorques industrielles et doivent être munies d’un disque indiquant la vitesse maximale, à condition qu’elles ne puissent être attelées qu’à des véhicules tracteurs dont la vitesse maximale n’excède pas 45 km/h.» Il en va de même dans le cas inverse. Une remorque industrielle peut être par la suite munie d’une plaque verte et utilisée pour des travaux agricoles et forestiers.

Le cas échéant, une expertise

Les remorques industrielles constituent cependant un autre type de véhicules que les remorques agricoles et forestières. Le passage à un autre type peut nécessiter une expertise de l’office de la circulation routière. Il n’est possible de procéder à une nouvelle immatriculation en tant que remorque agricole que sur présentation d’un rapport d’expertise en bonne et due

Une remorque industrielle peut être immatriculée ultérieurement en tant que remorque agricole et forestière. Photos:

forme (formulaire 13.20.b). Dans certains cas, le changement se fait uniquement sur le plan administratif. Se renseigner précisément auprès de l’office de la circulation routière de son canton avant d’en -

Le système de freinage d’une ancienne remorque de camion est soumis aux mêmes exigences que celui d’une remorque récente.

treprendre de telles démarches permet d’éviter bien des désagréments et des pertes de temps.

Les systèmes de freinage des remorques de camion

Sont concernées les anciennes remorques de camion (de catégorie O) mises en circulation pour la première fois avant le 1er mai 2019, puis immatriculées plus tard en tant que remorques agricoles et forestières. Elles doivent être équipées de dispositifs de freinage qui remplissent les mêmes exigences que ceux qui sont montés sur les remorques plus récentes (à partir du 1er mai 2019, OETV, art. 222p, al. 5).

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole Suisse traite de questions posées régulièrement au service technique de l’association à Riniken. Contact: tél. 056 462 32 00; courriel: zs@agrartechnik.ch

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 43 Question de lecteur | Management
Heinz Röthlisberger

Le porte-outils quatre saisons

Sauerburger a développé un nouveau porte-outils pour terrains pentus, le «Grip 4-140». Avec sa puissance de 142 chevaux, il établit une nouvelle dimension pour ce type de véhicules, à mettre au bénéfice du constructeur du sud de l’Allemagne.

Sauerburger avait d’abord présenté à l’Agrama 2022 à Berne sa dernière innovation dans le segment des porte-outils pour terrains pentus. Il a suscité un peu plus d’attention à l’Agritechnica 2023 à Hanovre. Technique Agricole Suisse a pu recueillir de premières expériences de conduite à 1600 m d’altitude près du col du San Bernardino (GR), dans la région du Rhin supérieur, avec Heer Landmaschinen, distributeur de Sauerburger en Suisse. Le «Grip 4-140» a été équipé pour l’occasion d’une fraise à neige Zaugg pesant 870 kg. Cet ensemble a dégagé une route recouverte de neige compactée et glacée. En outre, le véhicule est utilisable pour l’agriculture (de montagne); selon son constructeur, il devrait aussi pouvoir être employé en forêt, pour döbarder débarder des grumes, broyer ou mener d’autre travaux avec l’équipement adapté et une monte pneumatique préservant les sols.

Moteur adapté aux pentes

Le moteur quatre-cylindres est un Kohler de 3,4 l développant 142 chevaux à partir

de 1600 tr/min; son couple maximal de 650 Nm est établi à 1400 tr/min. Le moteur répond à la norme antipollution de niveau 5 et consomme 205 g/kWh en situation optimale (mesures de Sauerburger). Comme le «Grip 4-70», le nouveau modèle exploite lui aussi l’effet Venturi. La chaleur provenant du compartiment moteur est évacuée vers l’extérieur via le conduit d’échappement. Sur le marché des porte-outils pour la montagne, cet effet n’est proposé que par Sauerburger. Le moteur devrait ainsi lui-même ne pas surchauffer en cas de fortes sollicitations. L’air refroidissant l’hydraulique et d’autres éléments est aspiré en hauteur près de la cabine puis refoulé en bas vers la droite.

La lubrification du moteur est assurée jusqu’à une inclinaison de 45°. La lubrification correspondante aurait été développée pour cela, indique-t-on chez Sauerburger. La construction du véhicule est, elle aussi, conçue pour les terrains inégaux et pour les pentes et dévers. L’axe d’oscillation du train avant se trouve à 370 mm au-dessus de l’essieu, ce qui

rend normalement tout renversement quasi impossible. Le centre de gravité est bas, tous les organes lourds étant implantés en dessous de l’axe d’oscillation de l’essieu avant.

De série, le «Grip 4-140» est chaussé de pneus «500/55 R 20». Sur demande, des «550/60 R 22,5», d’une largeur de 55 cm, peuvent aussi être installés, générant une surface d’appui supérieure et une pression au sol moindre.

Transmission à puissance partagée

Sauerburger dote le «Grip 4-140» de la transmission à variation continue à puissance partagée «HVT1» de Dana Spicer, développée initialement pour les chariots télescopiques. La structure de base avec couplage en entrée offre deux plages de vitesse en marche avant avec commutation au point de synchronisation, et une plage de vitesse en marche arrière. L’organe de variation de cette transmission est une unité hydrostatique Bosch-Rexroth. Sauerburger annonce un intervalle d’entretien de 2000 heures de service.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 44
| Prise en main
Le porte-outils pour pentes et dévers Sauerburger «Grip 4-140» en action avec une fraise à neige Zaugg. Photos: Roman Engeler
Impression

Emplacements d’attelage

Le porte-outils offre de nombreuses possibilités d’utilisations avec deux espaces d’attelage, un à l’avant et un à l’arrière, ainsi qu’un chargeur frontal. La tête d’attelage du relevage avant guidé par l’essieu se déporte hydrauliquement jusqu’à 380 mm sur le côté. La capacité annoncée de ce relevage frontal est de 2500 kg; des stabilisateurs sont montés de série. Le relevage arrière lève jusqu’à 3500 kg, le stabilisateur d’oscillations est ici fourni en option. Sur demande, la machine peut être dotée de plusieurs distributeurs double-effet à l’avant et à l’arrière.

Il y a des prises de force à commande électrohydraulique avec contrôle automatique de démarrage à l’avant comme à l’arrière. Celle de devant est une 1000 tr/min, celle à de derrière une 540 / 1000 tr/min, en mode standard et en mode Eco.

Modes de direction

La direction hydraulique du «Grip 4-140» offre quatre modes. Au mode quatre roues directrices s’ajoutent un mode direction avant, un mode direction arrière et une avance en crabe. Avec la direction dite de «dérive», l’essieu arrière est pilotable au joystick afin de pouvoir se maintenir dans la voie souhaité par forte déclivité transver-

sale. Le changement de mode de direction se fait par des boutons sur l’accoudoir; il peut aussi s’opérer pendant la marche, grâce à la synchronisation de la position des roues détectées par des capteurs.

La cabine haute et anti-vibrations, positionnée non pas au milieu comme dans le cas du «Grip 4-70» mais du côté gauche, offre une bonne visibilité de toutes parts grâce à un pare-brise panoramique et à un toit vitré. Les vitres sont bombées, ce qui devrait réduire la sensation de bruit.

Le siège conducteur à amortisseur est équipé sur demande d’une correction d’assiette, afin que le chauffeur puisse être assis dans une position confortable et ergonomique y compris dans les pentes et dévers. Le cadre de protection du conducteur remplit les exigences ROPSFOPS. Le grand écran couleur de 12,3 pouces (311 mm) de diagonale fixé sur le montant avant droit de la cabine fournit des informations sur les fonctions les plus importantes.

Le gros joystick permet de piloter les relevages, les fonctions de transmission et, après commutation, certains distributeurs hydrauliques, ainsi que la direction arrière avec l’interrupteur à bascule placé sur la face avant du monolevier. Les distributeurs peuvent être sélectionnés à l’aide du petit joystick. Des boutons-poussoirs correspondant aux autres fonctions sont implantés sur l’accoudoir côté droit.

Poids

Le poids à vide du véhicule atteint 4200 kg et son poids total en charge s’élève à 7 t. La capacité de charge de chaque essieu est de 8 t. Les essieux du modèle de présérie pris en main proviennent de Comer, mais seront fournis par Dana à compter du lancement de la production en série. La charge remor-

Le Sauerburger «Grip 4-140» en chiffres

Moteur : Kohler KDI 3404TCR.SCR, 4-cyl. turbo, 3,4 l, 142 ch à 1600-2200 tr/min; couple max. 640 Nm à 1400 tr/min; norme antipollution de niveau 5.

Contenances : 190 l diesel, 20 l AdBlue.

Transmission: Dana Spicer à puissance partagée avec trois plages de vitesses (deux avant et une arrière), circuit hydraulique en propre.

Prises de force: 1000 tr/min à l’avant; 1000 et 540 tr/min à l’arrière.

Hydraulique: 68 l/min, distributeurs: 1 DE AV, 1 DE AR; autres en option.

Relevage: 3500 kg (arrière) et 2500 kg (avant)

Dimensions: H 2431 mm; l 2245 mm; L 4850 mm; garde au sol 348 mm; rayon de braquage 3060 mm.

Poids : 4200 kg à vide, 7000 kg total admissible

Prix: 183 000 euros

Données du constructeur

quable non freinée est de 2500 kg; avec un frein à inertie, elle monte à 8000 kg. Si l’on a opté pour l’installation de freinage pneumatique, il est possible de tracter jusqu’à 20 t.

Conclusion

Avec le «Grip 4-140», Sauerburger veut continuer à prouver ses compétences dans la fabrication de tracteurs spéciaux. Le véhicule est un vrai tout-terrain pour une utilisation en toutes saisons. Il peut être exploité pour les utilisations les plus diverses, qu’il s’agisse des domaines agricole, forestier ou pour des applications communales. Son prix de vente en version de base atteint 183 000 euros.

Avec la marche en crabe, la route est facilement dégagée de cette couche neigeuse compacte. Coup d’œil sur le relevage avant, les distributeurs et la suspension de l’essieu. La plupart des fonctions hydrauliques, de relevage et de transmission se pilotent à l’aide des deux joysticks.
Technique Agricole Suisse 3 | 2024 45 Prise en main | Impression

Saut de puce ou bond en avant?

Husqvarna a lancé l’an passé la commercialisation de la deuxième génération de sa tronçonneuse professionnelle «560 XP», sous la désignation complémentaire «Mark II». Cet essai de terrain met en lumière les différences par rapport au modèle précédent.

Marco Reetz*

Avec l’ajout du «Mark II», Husqvarna souhaite garder la confiance que les professionnels de la forêt du monde entier vouent à sa tronçonneuse de 60 cm³ tout en attirant leur attention sur ses évolutions. Un communiqué mentionne plusieurs détails que Husqvarna dit avoir améliorés en trois ans de développement. La réduction de la température du moteur vient en tête. La bonne maniabilité de la tronçonneuse à l’ébranchage que confère la position interne du pignon aurait été encore améliorée. L’accent porte aussi sur la réduction de la consommation de carburant.

Premier coup d’œil sur la technique

Pour notre essai, la tronçonneuse a été démontée à l’atelier en vue d’un examen factuel. Il s’agit du modèle «560 XP G», avec «G» pour poignée chauffante. Peu de

*Marco Reetz est maître forestier, enseignant au centre de formation forestière du Land de Rhénanie-Palatinat, dans le service forestier de Hachenburg (D). Cet article a été publié dans la revue allemande Forstmaschinen-Profi.

choses ont changé, laisse entrevoir un premier coup d’œil. L’aspect du carter semble connu et n’avoir pas subi de modifications majeures. Seul manque l’élément gris foncé au-dessus de la bougie d’allumage. Sous le capot monobloc du moteur, on remarque instantanément le nouveau dessin de la zone autour du carburateur. Un couvercle en plastique bleu protège ce dernier de l’encrassement. L’espace d’aspiration du dispositif de nettoyage centrifuge a été optimisé. D’après le constructeur, cette amélioration devrait permettre d’extraire au stade de la préséparation environ 99 % de toutes les particules de saleté de l’air aspiré, avant que le flux ne rencontre le nouveau textile filtrant en zigzag du filtre à air désormais de dimension réduite.

Dans le compartiment moteur, on remarque quelques faisceaux de câbles rouges supplémentaires, un indice de l’évolution de la gestion électronique du moteur. Par rapport au modèle précédent, le pot d’échappement s’éloigne du réservoir d’huile de chaîne, afin que la chaleur des gaz d’échappement puisse être mieux évacuée.

Sous le couvercle côté pignon débouche un canal qui, depuis le côté du lanceur, dirige un flux d’air de refroidissement directement sur l’embrayage centrifuge. C’est un détail technique qui était absent sur le modèle précédent. Le cylindre est toujours légèrement incliné vers le carburateur; l’air peut ainsi mieux circuler autour des ailettes et assurer un meilleur refroidissement du moteur de 4,8 chevaux.

Dans quelle ligue joue-t-elle?

La première génération de la «560 XP» a été qualifiée de «tronçonneuse pour tous les cas», allusion aux performances améliorées de cette machine de classe intermédiaire. Avec cette scie à moteur suédoise légère mais puissante, bien des professionnels de la forêt ont eu tendance à ne plus employer qu’une seule machine pour abattre et ébrancher les feuillus et résineux de diamètres faibles à moyens.

La technique a continué d’évoluer, mais l’offre de tronçonneuses professionnelles sur le marché a diminué. Il y a certes d’autres fabricants que Stihl et Husqvarna à proposer des produits. Cependant, au

Comme le modèle précédent, la nouvelle Husqvarna «560 XP G Mark II» est une tronçonneuse agile, puissante et performante pour la récolte semi-mécanisée de bois de feuillus ou de résineux. Photos: Marco Reetz
3 | 2024 Technique Agricole Suisse 46
Impression | Rapport de test

La Husqvarna «560 XP G Mark II» en chiffres

Moteur

Monocylindre 2-temps avec alimentation en air latérale sur le lanceur

Cylindrée: 59,8 cm³

Puissance: 3,5 kW / 4,8 ch à 10 500 tr/min

Couple: 3,65 Nm (8100-9600 tr/min max.)

Vitesse max. de la chaîne: 28,3 m/s

Dispositif de coupe

Guides-chaînes: 33 à 50 cm

Pas de chaîne / épaiss. maillon d’entraîn.: 0,325" / 1,5 mm ou 3/8" / 1,5 mm

Dimensions

Poids: 7,78 kg (avec dispositif de coupe pour le test, carburant et huile de chaîne)

Rapport poids/puissance: 1,65 kg/ch

Réservoir carburant: 0,65 l

vu des techniques d’entraînement, des rapports poids / puissance, des valeurs relatives aux émissions et aux vibrations et surtout des réseaux de revendeurs, les professionnels de la forêt optent souvent pour l’une de ces deux marques.

Il suffit de jeter un œil sur la liste des machines reconnues par le KWF (Kuratorium für Waldarbeit und Forsttechnik, Centre allemand pour le travail forestier et la technologie forestière), un organisme renommé. Avec le mot-clé «tronçonneuses» on ne trouve que des produits professionnels testés de Husqvarna et Stihl. Logiquement, la «560 XP G Mark II» doit être comparée à une autre machine pro de la catégorie des 60 cm³. Et seule la «MS 362» de Stihl s’y prête. Le tableau ci-dessous montre combien minimes sont les différences entre ces deux leaders.

Les innovations

Changement de design mis à part, les innovations reconnaissables par rapport à la génération précédente sont le filtre à air, la conception du couvercle du carbu -

rateur ainsi que la cloison séparant le carburateur et le moteur, qui promet une meilleure isolation de la zone contre la chaleur de ce dernier. Grâce à une technique d’admission en strates, le moteur «X-Torq» respecte les valeurs d’émission de la norme européenne 5 en vigueur depuis 2018. Elle stipule que les moteurs des appareils dépassant 50 cm³ ne doivent pas émettre plus de 603 g de monoxyde de carbone (CO) ni, au total, plus de 72 g d’hydrocarbures et d’oxydes d’azote par kilowattheure (kWh).

A titre de comparaison, une voiture à essence de la classe Euro 4 ou supérieure ne doit pas dépasser 1 g de CO par kilomètre parcouru. En encore: une voiture consommant en moyenne 8 l / 100 km de super émet environ 1,3 g de CO / kWh. Les moteurs 2-temps restent donc encore et toujours un mode d’entraînement plutôt polluant, malgré la norme européenne 5. Les tronçonneuses sont toutefois devenues bien plus propres lorsqu’elles sont alimentées à l’essence alkylée et possèdent une gestion numérique du moteur.

Réservoir huile de chaîne: 0,32 l

Vibrations/Niveaux sonores

Niveau de pression sonore: 107 (dB[A])

Niveau de puissance sonore: 118 (dB[A])

Niveaux de vibration: 3,7 m/s (av / ar)

Prix catalogue: CHF 1530.− (TVA incluse, avec guide-chaîne de 38 cm et chaîne)

Données du constructeur et recueillies lors du test

Gestion du moteur «AutoTune»

Sur la «560 XP G Mark II», la gestion «AutoTune 3.0» fonctionne de manière régulière et fiable dès le premier lancement. Avant le démarrage, la pompe à carburant manuelle remplit le carburateur. Pour démarrer à froid, l’opératrice ou l’opérateur doit amener le levier combiné en position haute. Trois tractions sur la corde suffisent généralement; à froid, le moteur démarre en mode un peu cahotique mais un petit coup de gaz suffit pour que la tronçonneuse adopte un ralenti sans à-coups. Grâce à l’«AutoTune», le démarrage à chaud fonctionne de la

Tronçonneuses professionnelles des principaux leaders du marché avec leur valeur d’exposition aux vibrations

Grâce à un filtre à air, à un compartiment de carburateur et à une buse «Air Injection» tous nouveaux, Husqvarna promet un allongement des intervalles de maintenance.
Husqvarna «560 XP MK II» Husqvarna «562 XP MK II» Husqvarna «572 XP» Stihl «MS 261» Stihl «MS 362» Stihl «MS 400» Stihl «MS 462» Stihl «MS 500i» Cylindrée (ccm) 59,8 59,8 70,6 50,2 59 66,8 72,2 79,2 Puissance (kW/ch) 3,5 / 4,8 3,5 / 4,8 4,3 / 5,9 3 / 4,1 3,5 / 4,8 4 /5,4 4,4 / 6 5 / 6,8 CO 2 (g/kWh) 778 778 841 705 711 656 697 707 Poids (kg)1) 6,0 5,9 6,6 4,9 5,8 5,8 6,0 6,2 Guide-chaîne (cm) 33 à 50 38 à 70 38 à 70 35 à 40 40 à 45 40 à 45 40 à 50 50 à 71 Valeur de vibration équivalente av/ar (m/s 2) 3,7 4 5 3,5 3,5 3,5 4,8 / 3,6 4,2 / 4 Pression sonore à hauteur d’oreille (dB[A]) 107 107 107 105 106 107 108 106 Prix recommandé (dès CHF) 1430 1490 1700 1210 1520 1660 1820 2140 1) Poids à sec, sans dispositif de coupe Technique Agricole Suisse 3 | 2024 47 Rapport de test | Impression

même manière. Fini le temps du levier à trois positions où, après un départ à froid la tronçonneuse calait immédiatement et devait être redémarrée. En option, lorsque le moteur est chaud, l’utilisateur peut relancer la tronçonneuse en laissant le levier en position basse. La machine démarre alors au ralenti. Une brève pression vers le bas sur l’interrupteur coupe le moteur. Le levier revient ensuite automatiquement en position de démarrage.

Les aspects convaincants

Pas facile d’améliorer des tronçonneuses déjà au sommet du panier. C’est le cas de la «560 XP G Mark II». La première génération était particulièrement performante, aussi bien sur le plan technique que du point de vue ergonomique; l’actuel modèle l’est également. Pour notre essai, nous avons adopté une garniture «X-Force» à guide de 45 cm et chaîne semi-chisel. Les professionnels expérimentés savent que ce guide-chaîne présente un rayon plus important en pointe, avec un pignon-étoile à onze dents au lieu de dix. La pointe de ce guide résiste mieux à l’usure. Ce guide-chaîne convient aussi pour débiter des épicéas de 30 à 40 cm de diamètre moyen.

Et par basses températures?

Pendant la durée de notre essai, jusqu’en janvier 2024, la tronçonneuse a délibérément été laissée dehors la nuit, par −12° C. Elle a démarré sans problème le matin suivant, de même que les jours précédents où il faisait plus chaud. Le constructeur recommande certes d’utiliser une couverture d’hiver (en option) à partir

de −5° C, mais la «Mark II» fonctionne sans problème par des températures négatives sans cet accessoire. Le chauffage des poignées est de la même trempe: en cas d’usage prolongé, il chauffe tellement que l’opérateur ou l’opératrice doit de temps en temps le déclencher. C’est un bon point de confort hivernal.

Une puissance convaincante

Même les bois sous tension jusqu’à 45 cm de diamètre se laissent couper en toute sécurité grâce au moteur puissant et à la vitesse de coupe élevée. Ce n’est qu’après 2,9 m³ qu’il a fallu faire le plein avec 0,65 l de carburant et de l’huile de chaîne. Subjectivement, cette consommation est tout à fait correcte. Même à pleins gaz dans du bois de chêne gelé, le testeur a souvent fait le plein prématurément, mais plutôt par crainte de la panne sèche qu’autre chose: après trois quarts d’heure de travail, le réservoir était encore rempli au quart de sa contenance.

Tous pleins faits, la «560 XP G Mark II» pèse 7,78 kg avec sa garniture de 45 cm. Elle n’en demeure pas moins plaisante à utiliser, même à l’ébranchage. Elle offre ce que les pros connaissent bien sur les Husqvarna: des accélérations vives et une bonne manœuvrabilité autour des troncs lorsqu’on ébranche par des mouvements de levier; cette scie n’est pas excessivement lourde. Certes, la «550 Mark II» est plus légère et plus maniable encore. Mais il lui manque quelques chevaux.

Les points qui peuvent gêner

Un point se révèle négatif au déballage de la machine. Il concerne les outils. Husqvar-

na fournit une clé combinée et un tournevis Torx, chacun emballé en sac en plastique. Idem pour la chaîne. Est-ce bien nécessaire? Ne pourrait-on pas livrer les outils directement dans le carton et emballer la chaîne dans du papier fort? Le carton contient trois modes d’emploi en plusieurs langues; deux contiennent les informations en allemand. A l’ère du numérique, l’essayeur souhaiterait moins, voire plus du tout, de papier. Certes, les modes d’emploi imprimés restent obligatoires pour la vente d’appareils techniques…

La tronçonneuse arbore un code QR. Mais celui-ci dirige le smartphone vers la page d’accueil du site de Husqvarna. Il se peut que ce lien soit jugé judicieux par les experts en marketing et publicité. Mais on préfèrerait, en tant qu’utilisateur, atterrir directement sur la page du produit ou, mieux encore, sur la page d’assistance de la «560 XP G Mark II».

Conclusion

Le paragraphe «Les points qui peuvent gêner» peut paraître mesquin. Mais pour un professionnel de la forêt, la question environnementale revêt une grande importance et tout gramme de plastique évitable devrait être abandonné. Toutefois, concernant la tronçonneuse «560 XP G Mark II» elle-même, les éloges dominent clairement. Mieux encore: ce nouveau modèle de 60 cm³ est, comme son prédécesseur, une tronçonneuse agile et performante pour la récolte de résineux et de feuillus. Cette machine ne recule pas devant des bois jusqu’à 50 cm de diamètre. Elle présente un rapport poids/puissance effectif de 1,62 kg / ch, tous pleins faits et avec sa garniture de coupe. Ses valeurs de vibration ne sont pas problématiques et elle est économe en carburant, avec une bonne autonomie en usage continu.

Lorsque la chaîne est correctement affûtée, le moteur et la garniture de coupe s’harmonisent parfaitement; la tronçonneuse effectue un excellent travail. Pour ce qui de l’usure et de la durée de vie, une tronçonneuse professionnelle est loin d’avoir atteint ses limites à l’issue d’un essai d’une durée d’une vingtaine de pleins de carburant. Pour les entreprises forestières qui abattent des résineux dans le cadre d’une récolte de bois fortement mécanisée, la «560 XP G Mark II» peut se révéler adaptée à la plupart des tâches. En combinaison avec une scie de taille plus élevée, cette «560 XP G Mark II» sera en tous les cas un choix idoine pour tous les professionnels de la forêt.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 48 Impression | Rapport de test
La poussière collante de bois de résineux adhère sur les endroits où de l’air circule. Ces points se distinguent joliment aux alentours du cylindre de la Husqvarna «560 XPG Mark II».

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Un débat animé sur un sujet sensible

Le 23e congrès «Land.Technik für Profis» s’est déroulé début février chez Kotte Landtechnik, à Rieste, en Allemagne. Il était consacré aux engrais de ferme. Plusieurs conférences y ont été données, mais les discussions ont été presque plus nombreuses encore.

Le congrès «Land.Technik für Profis» a été consacré cette année au sujet sensible des engrais de ferme. Il a été organisé par la Société allemande d’agriculture (DLG pour Deutsche Landwirtschaftsgesellschaft) et l’organisation Max-Eyth Agrartechnik au sein de l’Association des ingénieurs allemands (VDI pour Verein Deutscher Ingenieure) et se déroule depuis de nombreuses années sur le terrain. Cette année, il a eu lieu à Rieste (Basse-Saxe, Allemagne), chez Kotte, le spécialiste en matériels d’épandage du lisier. Son directeur général et commercial Stefan Kotte a abordé dans sa conférence la relation entre la performance, la technique d’épandage et la précision, ainsi que l’analyse des fertilisants. Ce sujet est complexe en raison des écarts considérables entre les valeurs de référence publiées, les analyses de laboratoire et, plus récemment, les teneurs calculées en temps réel par les capteurs NIRS.

Les capteurs NIRS

Le lisier étant une substance très hétérogène, les fluctuations des teneurs sont re -

lativement importantes et dépendent de nombreux facteurs (alimentation, additifs distribués, durée du stockage, etc.). Une planification sérieuse de la fertilisation implique des analyses régulières dans un laboratoire accrédité (obligatoires en Allemagne), même si ces dernières ne fournissent pas toujours tous les renseignements souhaités sur la composition réelle du lisier. On constate de grands écarts, même au sein d’un seul et même lot.

Les équipements de spectroscopie proche infrarouge (NIRS) ont été développés afin de résoudre ce problème. Désormais, des capteurs NIRS sont commercialisés. Montés sur une citerne à lisier et calibrés correctement, ils sont d’une grande utilité: les fertilisants épandus sont enregistrés en temps réel et documentés presque automatiquement.

Les discussions ont cependant montré que la confiance accordée aux valeurs mesurées par les capteurs NIRS est très limitée. Les personnes concernées ne sont pas prêtes à acheter ces capteurs, qui, de ce fait, sont encore peu présents sur le

terrain, même chez les entrepreneurs agricoles. Seule la détermination de la teneur en matière sèche est actuellement fiable avec ces capteurs.

De quoi la plante a-t-elle besoin? S’il est vrai que les engrais de ferme sont très précieux, en particulier en tant que facteur important pour la formation d’humus, les épandre en fonction des besoins reste difficile. Ces engrais comportent différentes substances et leur composition correspond rarement exactement aux besoins en fertilisants des plantes cultivées. Mais le fait est que «l’élevage est la mère des grandes cultures».

Lors de l’épandage du lisier, en particulier au printemps, on est souvent tiraillé entre la volonté d’éviter des pertes d’ammoniac et la praticabilité du sol. Les dispositifs de distribution indispensables pour l’application en bandes et à proximité du sol ajoutent du poids à des convois déjà lourds. L’utilisation de pneus larges et de systèmes de réglage de la pression des pneus atténue les problèmes de com -

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L’épandage de lisier à proximité du sol et par bandes est censé réduire les émissions d’ammoniac. Cet effet serait surestimé dans les prairies, a-t-on entendu en marge de la journée de la part de spécialistes. Photo: Roman Engeler

paction. Les additifs pour le lisier, qu’ils soient ajoutés dans la fosse ou lors de l’épandage, peuvent réduire les émissions d’ammoniac. Les résultats d’essais présentés lors du congrès «Land.Technik für Profis» montrent toutefois que seul le procédé par acidification chimique ou biologique permet d’abaisser de manière fiable le pH du lisier de bovins pendant le stockage. Plusieurs additifs proposés sur le marché contribuent moins à réduire les émissions d’ammoniac que le contenu du porte-monnaie de leurs utilisateurs.

Repenser l’épandage par tuyaux

Dans la perspective d’un épandage ménageant le sol, les tuyaux font leur retour. Avec ce système, seul le tracteur se déplace sur le champ et les trajets avec une citerne vide sont quasiment inexistants. De la sorte, on évite aussi de salir les routes. La jeune entreprise KleuTec a développé un concept entièrement nouveau, le «Rowdy 640», qui devrait ne pas avoir les inconvénients des systèmes actuels, tels que les temps de préparation élevés pour dérouler et relier les tuyaux, les dispositifs spécifiques pour stocker le lisier, le pomper et enrouler les tuyaux, avec toutes les ressources en personnel que cela implique. Le «Rowdy 640» associe le conteneur à lisier, la pompe, les tuyaux, l’unité d’aspiration et le compresseur sur une seule et même machine homologuée comme remorque de travail. Ce système est donc flexible et ne nécessite, hormis le tracteur réalisant

L’entreprise Kleutec a repensé l’ancien système de tuyaux pour l’épandage du lisier. Elle a développé le système «Rowdy 640» qui intègre le conteneur, la pompe et l’enrouleur avec un tuyau indéformable, sur un seul véhicule.

l’épandage au champ, aucune machine ou personnel supplémentaire pour gérer le tuyau. Ce dernier est indéformable, laisse également passer le lisier lorsqu’il est enroulé et ne doit donc plus obligatoirement être vidé. La puissance requise pour l’épandage au champ ne doit cependant pas être sous-estimée.

Une application précise

Ces dernières années, l’application ciblée et spécifique des fertilisants sur des surfaces partielles, en particulier pour la fertilisation azotée, a permis d’améliorer l’utilisation des fertilisants et donc d’équilibrer les bilans en nutriments. Au -

jourd’hui, l’agriculture de précision (precision farming) peut aussi s’appliquer aux engrais de ferme. Plusieurs fabricants proposent même une coupure de section pour le lisier avec des sections commutables individuellement sur les rampes de pendillards et à patins ou sur les enfouisseurs à disques. L’application modulée implique de connaître exactement l’hétérogénéité des parcelles concernées. Il faut en outre disposer de matériels d’épandage équipés de capteurs NIRS permettant une analyse en temps réel des teneurs en fertilisants des engrais à épandre. La combinaison d’un tel dispositif à un récepteur GPS permet de documenter les quantités d’éléments nutritifs épandues, ce qui contribue à réduire l’utilisation d’engrais minéraux au strict nécessaire.

Conclusion

Le congrès «Land.Technik für Profis» a montré que les engrais de ferme, le lisier en particulier, constituent une source de discussions presque intarissable. Les matériels proprement dits n’ont peut-être pas été traités de manière assez approfondie dans les présentations des intervenants issus de la recherche, du conseil, de l’industrie et de l’agriculture. Les questions relatives à la production végétale et à la physiologie des sols ainsi qu’à la perception du public et les obligations administratives en matière d’épandage ont en revanche été largement abordées. Force est donc de constater qu’en Allemagne également, les engrais de ferme sont un sujet qui intéresse autant l’agriculture que la population, mais sous des angles différents.

Les séparateurs de lisier dissocient les parties solide et liquide. Dans la production végétale, le lisier liquide agit de manière plus efficace. Photo: Martin Abderhalden
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Photo: Hubertus Kleuter

Le traitement en bandes

Un traitement en bandes associé à un sarclage mécanique et à un sous-semis a été évalué lors d’un essai sur une culture de maïs par l’Innovation Farm sur le site autrichien de Mold.

La réglementation croissante et la disparition de certaines matières actives en protection phytosanitaire entraînent un besoin croissant de nouvelles solutions dans la lutte contre les adventices. Outre les traitements phytosanitaires de surface, d’autres méthodes de lutte sont nécessaires. Dans les cultures en ligne, le dés-

herbage mécanique, notamment avec des bineuses guidées par caméra, assure un désherbage efficace entre les rangs. Cependant, le rang ne peut être traité qu’avec une main-d’œuvre importante ou avec des matériels complexes. L’ancienne méthode du traitement en bandes connaît une seconde jeunesse grâce au développement continu des équipements de binage et de protection phytosanitaire. Le consortium autrichien Innovation Farm a étudié cette méthode sur une

culture de maïs en combinaison avec un binage mécanique et un sous-semis.

Le protocole d’essai

L’objectif de cet essai était d’étudier l’effet combiné d’une bineuse à six rangs équipée d’une caméra, d’un traitement en bande et d’un sous-semis sur le contrôle des adventices dans une culture de maïs, et de déterminer le potentiel de différentes stratégies phytosanitaires. La comparaison entre ces différentes straté -

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Cette bineuse à doigts de Schmotzer est combinée à un dispositif de traitement en bandes. Photos: Innovation Farm * Florian Krippl et Robert Zinner sont chercheurs à l’Innovation Farm, sur le site de Mold (A).

gies a été réalisée sur un terrain situé dans la région aride de Pannonie.

Les essais ont porté sur des traitements purement biologiques, conventionnels et hybrides en bandes (voir tableau cicontre). De plus, certains traitements ont été combinés avec un sous-semis afin de mettre en évidence les effets dans le domaine de la couverture du sol, de la température superficielle et de la capacité de rétention en eau. Pour une évaluation précise des différents effets, du contrôle mécanique des adventices au sous-semis, quatre stations météorologiques de la société Pessl ont été intégrées aux variantes expérimentales. Equipées de capteurs de sol pour évaluer la température et l’humidité du sol, ainsi que de capteurs climatiques, elles ont mis en évidence les effets obtenus par les différents traitements.

Le déroulement de l’essai

Le premier passage a été marqué par de fortes précipitations qui ont eu lieu de la bineuse. En raison de la croûte de battance en résultant, on a alors retenu une largeur de binage de 10 cm pour une profondeur de 4 cm. La bineuse fut, en outre, équipée d’une étrille. Pour les traitements avec sous-semis, on a appliqué lors du deuxième passage 25 kg/ha du mélange convenu à l’aide d’un semoir pour couverts végétaux et on l’a incorporé superficiellement avec la herse étrille. Pour les deux sous-semis, il s’agissait d’obtenir rapidement une couverture abondante du sol pour réduire l’érosion et améliorer ainsi la portance au moment de la récolte.

Protocole d‘essai

Traitement phytosanitaire

Biologique

1er passage

2 e passage

Mécanique (bineuse) Mécanique (bineuse)

Biologique + sous-semis Mécanique (bineuse) Mécanique (bineuse) + sous-semis

Conventionnel Chimique (en surface) –

En bandes intégré

En bandes intégré + sous-semis

Mécanique (bineuse) + sous-semis –

Mécanique (bineuse) + traitement en bandes Mécanique (bineuse) + sous-semis

En bandes séquentiel Traitement en bandes Mécanique (bineuse)

En bandes séquentiel + sous-semis

Traitement en bandes Mécanique (bineuse) + sous-semis

En raison d’une longue période de sécheresse après le semis, les sous-semis ont germé et rapidement séché. Les résultats obtenus n’étaient dès lors pas représentatifs. Une largeur de 20 cm a été choisie pour l‘application en bandes, afin que la buse soit déplacée relativement près du sol et que la durée potentielle du traitement soit augmentée. Dans le cas du traitement en bandes combiné, la fixation de la poussière par le produit phytosanitaire est une préoccupation majeure, en raison du désherbage mécanique qui suit la pulvérisation. Afin d’évaluer cet effet, un traitement séquentiel a été ajouté. Un traitement en bandes a alors été effectué lors d’un premier passage, puis l’interrang a été biné lors d’un passage ultérieur.

Les résultats

Une grande attention a été portée à la fois au développement de la culture et à

la présence d’adventices. Avant chaque passage, les deux paramètres susmentionnés ont été mesurés à plusieurs reprises. La présence d’adventices a été observée après chaque traitement, et également comparée entre les différents traitements.

Si l’on compare la présence d’adventices avant le premier passage de la bineuse avec la situation avant le deuxième passage on constate une diminution de 60% des adventices dans le traitement biologique, ce qui donne un enherbement résiduel de 40%. Visiblement, le traitement conventionnel obtient la plus grande diminution d’adventices, bien que le traitement en bandes séquentiel ait obtenu des densités d’adventices à peu près similaires en raison de l’atténuation du phénomène de fixation de poussière. Au cours du développement ultérieur de la végétation, la zone sur les rangs de maïs fut fortement envahie par les adventices, surtout dans la variante biologique, tandis que les traitements en bandes n’avaient que quelques rares adventices dans l’interrang.

Les capteurs de sol

Un réchauffement plus rapide du sol lié au désherbage mécanique a été mis en évidence par les capteurs de sol. Pendant les quatre premiers jours suivant le binage, le maïs a réagi de manière positive à l’ameublissement du sol par une décoloration. En plus de l’augmentation de la température du sol, une augmentation de l’humidité du sol dans les dix premiers centimètres a également été observée. Ces effets s’expliquent par la rupture de la croûte de battance, les intenses précipitations et l’infiltration facilitée qui a suivi. Lors de la poursuite de la croissance de la végétation, on n’observe pas de disparités significatives, no -

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On obtient une diminution des produits phytosanitaires chimiques d’environ 73% en optant pour le traitement en bandes.

tamment de rendement, entre les différents traitements.

L’évaluation de la rentabilité

Les coûts des procédés et les heures de main d’œuvre (Moh) nécessaires par hectare sont des facteurs décisifs pour l’intégration de nouvelles technologies. Dans le tableau ci ­ dessous, les différents traitements phytosanitaires ont été comparés sur le plan économique. A cet effet, un salaire horaire de 15 euros pour le conducteur ainsi que des coûts de produits phytosanitaires de 92,80 euros par hectare ont été retenu. La réduction de ces produits de 73% pour le traitement intégré et de quelque 60% pour le traitement séquentiel a certes occasionné une diminution des intrants, mais au prix de coûts salariaux et de machines plus élevés par hectare.

Conclusion

Sur la base des évaluations et des effets des différents traitements phytosanitaires, l’application en bandes permet de diminuer la protection chimique des plantes d’environ 73%. Les effets positifs du binage sur la croissance des plantes sont visibles, mais ils sont contrebalancés par un risque accru d’érosion et de battance.

Pour optimiser les avantages du traitement en bandes, il pourrait être judicieux de procéder à une pulvérisation en bandes sous­foliaire. Ainsi pourrait­ on diminuer considérablement les dommages causés aux cultures par l’herbicide. Dans ce contexte, la détermination du moment idéal d’application est essentielle. C’est un défi qui varie en fonction des conditions météorologiques, mais le producteur bénéficie de expérience nécessaire pour y faire face.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 54 Plate-forme | Recherche
Comparaison des procédés par ha de maïs Traitement Nombre de passages 1er passage 2 e passage Moh par ha Coûts totaux par ha Biologique 2 Biologique Biologique 1,40 h 229,99 € / ha Biologique + sous­ semis 2 Biologique Biologique + sous­ semis 1,40 h 238,41 € / ha En bandes intégré 1 Traitement en bandes intégré – 0,70 h 176,88 € / ha En bandes intégré + sous­ semis 1 Traitement en bandes intégré + sous­ semis – 0,70 h 185,30 € / ha En bandes séquentiel 2 Traitement en bandes Biologique 1,05 h 194,91 € / ha En bandes séquentiel + sous­ semis 2 Traitement en bandes Biologique + sous­ semis 1,05 h 203,33 € / ha Conventionnel 1 Conventionnel – 0,40 h 142,69 € / ha Différence de température
binage 27 26,5 26 25,5 25 24,5 Température du sol [C] Conventionnel Pulvérisation mécanique 24 23,5 23 27,5 2.6.2023 12 h 2.6.2023 13 h 2.6.2023 14 h 2.6.2023 15 h 2.6.2023 17 h 2.6.2023 16 h Présence d’adventices après 1
2 passages de bineuse 100 % 90 % 80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % Adventices restantes en % Réduction des adventices en % 20 % Traitement biologique Traitement en bandes intégré Traitement en bandes séquentiel Traitement conventionnel 10 % 0 % 40 % 60 % 19 % 81 % 15 % 85 % 9 % 91 %
du sol immédiatement après le
ou

Focus sur la robotique au World Fira

Le Forum international de la robotique agricole s’est tenu début février à Toulouse, dans le Sud-Ouest de la France, et a attiré, selon l’organisation, 2500 visiteurs dont un quart d’agriculteurs. Technique Agricole Suisse s’est rendu à cet événement et a pu observer différents robots en action lors de démonstrations.

Matthieu Schubnel

Le «Modular-E» fauche et fertilise

L’association de R&D Inesc Tec s’est associée au constructeur de machines agricoles Herculano pour développer le prototype de robot polyvalent «Modular-E» 100 % portugais. Cet appareil électrique articulé à deux ou quatre roues motrices a été conçu pour travailler de façon autonome dans les parcelles raides jusqu’à 25 ou 30° d’inclinaison, difficiles d’accès ou en terrasses de la vallée du Douro. Il embarque des batteries de 48 V d’une capacité de 4,5 kW (jusqu’à 8 kW possibles). D’une autonomie maximale annoncée de 6 à 8 heures, il est guidé grâce à ses deux antennes GPS RTK. Son LiDAR 3D détecte tout obstacle ou personne se trouvant à

proximité. Il embarque jusqu’à 200 kg de fertilisant pour fertiliser par exemple chaque cep de vigne de façon localisée avec sa canule se déployant latéralement. Un petit réservoir à l’extrémité du bras arrière permet de préparer la dose adéquate. Le «Modular-E» se déplace à

0,5 m/s en mode autonome. Il embarque également à l’avant une barre de coupe pour faucher l’herbe de l’interrang. Sa commercialisation est prévue en 2025, tout comme le développement d’un module de récolte.

Continental expose sa plate-forme «Contadino»

Le géant du pneumatique Continental veut se faire une place sur le marché de la robotique agricole. La plate-forme modulaire «Contadino» (qui veut dire agriculteur en italien) vise à montrer le savoir-faire de Continental Automotive Technologies dans le secteur agricole. Cette étude de cas à quatre roues desti -

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 55 Salon | Plate-forme
Lors du World Fira 2024 à Toulouse (France), exposants et visiteurs se sont une fois encore retrouvés autour des robots agricoles. Ici, le robot articulé «e-K18» de SoftiRover en démonstration avec un semoir de semis direct autoguidé. Photo: Matthieu Schubnel

née à évoluer dans les champs a été développée dans l’usine Continental de Rheinböllen, spécialisée notamment dans la fabrication de freins de parking, près de Francfort en Allemagne. Avec cette activité de robots mobiles, l’industriel veut exploiter son savoir-faire et développer des partenariats avec des créateurs de robots pour leur proposer une aide au développement, l’industrialisation et la production en série. Continental a concrétisé cette intention dès 2022 avec la fabrication du robot horticole sur rails «Lumion» de la société Octiva, traitant des plants de fraises, de tomates ou de poivre contre l’oïdium avec des rayons UV(C).

Automatiser l’arrachage des mauvaises herbes

Le module autonome «Weeder» du Néerlandais Odd.bot est capable d’identifier les mauvaises herbes dans le rang ou dans des cultures denses et les éliminer mécaniquement de façon instantanée. Il peut être installé sur n’importe quel automoteur. Son bras mécanisé se terminant par une pince de préhension est capable d’œuvrer à un rythme supérieur à un coup par seconde. Il analyse également avec précision les mauvaises herbes, révélant des informations sur le pH du sol, les niveaux d’humidité et les carences minérales spécifiques. Le système «Weeder» intègre l’expertise humaine lorsque la confiance de l’IA peut fluctuer, garantissant ainsi une évaluation approfondie. Les mauvaises herbes sont détruites par retrait ou par poinçonnage, selon leur taille et leur type.

Le débit de chantier varie de 2 à 12 ha par jour. Cet outil s’adresse avant tout aux producteurs de cultures biologiques. Ce produit innovant déjà commercialisé a été développé et perfectionné notamment avec l’université de Wageningen.

Chenillard spécialisé multifonction

Le robot automoteur électrique sur chenilles «AgileHelper» vient renforcer la gamme d’automates agricoles proposée par le Slovène Pek Automotive. A l’image de la plate-forme modulaire «Slopehelper» déjà au catalogue, il se dirige sans GPS et ne requiert pas de connexion internet. Mais il se distingue par ses trois outils non démontables: une herse rotative, une élagueuse verticale et horizontale ainsi qu’un broyeur à tambour pour broyer des branches. Pesant 1900 kg et large de 1,24 m, l’appareil évolue à l’al -

lure maximale de 5 km/h. L’«AgileHelper» est capable de travailler dans des pentes jusqu’à 42°. L’autonomie annoncée atteint 8 à 12 heures et le temps de recharge s’élève à 8 heures. Pek Automotive estime à 20 ha environ la surface qu’une machine est en mesure de traiter. Le constructeur développe actuellement un module complémentaire de pulvérisation double face qui devrait être disponible à la vente dans six mois.

Robot de taille en développement

La start-up israélienne Robotic Perception a débuté voici six mois la mise au point du prototype de taille autonome «Spero», conçu pour les vignes et les arbres frui -

tiers. Visant à faire face à la pénurie de main d’œuvre, il se compose d’un bras industriel robotisé de 90 cm de portée à six degrés de liberté, comprenant trois axes de rotation et trois axes de translation à l’extrémité duquel opère un sécateur électrique. Les données de texture, de position et de forme recueillies par les caméras 2D et 3D intégrées au bout du bras sont exploitées par l’intelligence artificielle. Pour les besoins de la démonstration, le bras robotisé était alimenté sur secteur et prenait place à l’avant d’un tracteur avec les boîtiers de contrôle. Mais ses concepteurs prévoient de commercialiser cette innovation sur une remorque comptant trois à quatre robots de part et d’autre et de les alimenter par une batterie de 48 V. L’autonomie annoncée du «Spero» est de quatre à cinq heures. La mise en service des premiers prototypes est attendue pour l’hiver 2024-2025.

Eradiquer les plantes malades

Le robot autonome néerlandais «Selector» a été conçu à l’origine pour la culture de la tulipe. Son travail consiste à rechercher à l’aide de trois caméras des tulipes malades qu’il tue pour éviter que le virus ne se propage dans la culture. Son allure de travail est de 1 km/h. Il intervient alors par un traitement ultra-localisé sur les

plantes contaminées en ciblant les plantes malades à l’aide d’une quatrième caméra embarquée, avant de déposer la goutte létale sur la fleur. Le «Selector» est animé par un bloc diesel ou à essence dont le mouvement est converti en électricité, ce qui lui procure une autonomie annoncée de plus de 24 heures. Proposé en largeurs de 180 ou 225 cm, il se déplace sur un train de chenilles animées mécaniquement par une chaîne. Le fabricant voit d’autres applications possibles, notamment pour les producteurs de plants de pommes de terre. H2L Robotics revendique avoir déjà commercialisé 70 unités à ce jour.

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Le guidage même avec signal dégradé

La société suisse Fixposition présentait sa solution de guidage «Vision-RTK 2» conçue pour optimiser de façon précise le positionnement du véhicule dans toutes les conditions, y compris dans les vergers. Le système, commercialisé depuis plusieurs années, apporte une solution aux utilisateurs ayant besoin de pré -

cision et qui ne peuvent recevoir un signal GPS de qualité. Embarqué pour les besoins de la démonstration sur le capot d’un tracteur viticole, le kit de démarrage comprend quatre types de capteurs: une caméra, un récepteur RTK, une centrale à inertie IMU et un capteur de vitesse. En combinant l’ensemble de ces informations, le kit gère le guidage du véhicule durant les coupures du signal de positionnement par exemple pendant une heure. Le prix annoncé avoisine 3000 € avec les deux antennes ou 2500 € sans antennes. Le robot «Up» d’Aigro décrit dans ces pages, par exemple, utilise les capteurs de Fixposition.

Surveiller les stocks de grain Avec la plate-forme «Crover», la société britannique éponyme ambitionne d’automatiser le contrôle des stocks de grains. Ce petit robot radiocommandé, pesant 21 kg et alimenté via un câble électrique de 80 m de long, contrôle en un temps record la température et l’humidité en différents points du silo. Embarquant une caméra et une sonde pour le moment de 2 mètres de long, il se déplace en surface grâce à ses deux vis d’Archimède positionnées longitudinalement. L’opérateur peut translater le corps du robot vers

l’avant ou l’arrière afin de conserver l’équilibre de l’engin. L’appareil collecte des données en haute résolution, visualisées sur une application et exploitées par le responsable du stock à des fins de prévention mais aussi commerciales. Celui-ci peut ainsi adapter le volume d’air insufflé pour le séchage et optimiser ainsi la consommation d’énergie utilisée pour le séchage ou la ventilation. La société Crover prévoit de lancer un module d’échantillonnage (début 2025), un autre pour le CO 2 qui fournira une bonne idée de l’activité biologique des ravageurs (2025) et un troisième pour s’enfoncer dans le grain (en développement). Une version sur batteries est aussi prévue à plus long terme. Le prix du «Crover» n’est pas encore défini précisément mais serait aussi proposé en leasing.

Robot dédié à l’entretien arboricole

Le porte-outils automoteur arboricole «Robocut 360» est développé par le constructeur français Léger, spécialisé dans les matériels pour fruits à coque et noyaux. Le moteur thermique Kohler de 30 ch de ce prototype entraîne une génératrice électrique, qui alimente les mo -

teurs d’entraînement des quatre roues motrices, les quatre vérins de direction, le système de guidage par LiDAR ainsi que les vérins du relevage 3 points. Avec son empattement de 3 mètres, il embarque ici un outil ventral pour couper les rejets d’arbres fruitiers. Large de 1,80 m, il se déplace au travail à 2 km/h mais peut atteindre l’allure maximale de 5 km/h. Il est aujourd’hui piloté par télécommande mais le constructeur prévoit d’étudier les aspects de sécurité pour le rendre autonome.

La cueillette des pommes mécanisée

Pek Automotive a dévoilé un outil pour mécaniser la cueillette des pommes. L’outil est monté sur l’automoteur «SlopeHelper» (présenté dans l’édition de Technique Agricole Suisse de mars 2023). Il se

compose de trois bras positionnés à des hauteurs différentes et comptant chacun une pince de préhension tapie d’un revêtement moelleux et trois caméras dont une infrarouge. Chaque bras cueille les pommes une à une et les dépose dans une gouttière. Celles-ci sont acheminées jusqu’à un élévateur à godets, à l’extrémité duquel elles sont dirigées vers un palox installé sur la plate-forme à correction d’assiette de l’automoteur.

Automatiser la tonte de l’interrang

Conçu initialement pour les exploitations arboricoles, le robot «Up» de la start-up néerlandaise Aigro a été lancé au cours de l’année 2023. Il est aujourd’hui capable d’assurer en toute autonomie la tonte de toutes les cultures en rangs. L’automoteur à deux ou quatre roues motrices est doté de deux roues avant et de deux roues directrices arrières. Entièrement électrique, il puise son énergie dans deux batteries de 48 V et 40 Ah. Celles-ci sont interchangeables en quelques minutes avec deux autres batteries. Compact et pesant 75 kg, il se déplace à l’allure maximale de 3,6 km/h lors du travail.

Il est capable de s’orienter grâce à un GPS et une caméra avant fournis par Fixposition, y compris sous des feuillages ou dans un tunnel en plastique. A l’aide de l’interface associée, l’opérateur définit la zone d’évolution à l’aide de quatre points sur la carte puis indique la largeur de l’interrang et le nombre de rangs dans la zone. De nouvelles applications, telles que le traitement phytosanitaire par UV(C), sont en développement avec des sociétés partenaires.

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 57 Salon | Plate-forme

Ueli Berger, de Burgistein (BE), aux côtés du «C95 max»: «Le bon rapport qualité-prix des tracteurs McCormick nous convainc tous deux, moi et mon frère Niklaus». Photo: Dominik Senn

Brillant éleveur et fan de tracteurs. De McCormick au premier chef.

Ueli Berger, de Burgistein dans le canton de Berne, et son frère Niklaus sont des éleveurs brillants et passionnés de swiss fleckvieh, tachetées rouge suisses donc. Ils sont aussi des fans assumés de tracteurs McCormick, une histoire qui débute avec un «C95 max».

Dominik Senn

A Burgistein (BE), Ueli et Niklaus Berger élèvent des swiss fleckvieh; ils sont connus dans toute la Suisse. Deux titres de miss et d’autres victoires à Swiss Expo à Lausanne − premier concours bovin d’Europe −, trois premières places au concours d’élite à la BEA à Berne, championne junior à l’Expo Bulle en 2020, innombrables titres dans des concours régionaux: la preuve est faite, les Berger ont l’élevage dans le sang, et cela depuis

plusieurs générations. En 2007, les deux frères agriculteurs reprenaient en fermage le domaine d’Oberschönegg, propriété de la bourgeoisie de Berne. Au début de cette année 2024, Niklaus a pu louer une exploitation voisine appartenant au même propriétaire. Ce fut un coup de chance. Ueli Berger, né en 1970, dirige depuis lors l’exploitation laitière de 34 hectares en communauté intergénérationnelle avec ses fils Ueli et Christian.

Agés de 25 et 26 ans, ils sont les deux agriculteurs. Les 50 vaches à l’attache sont traites au moyen d’une installation de traite directe. Leur lait est directement livré à Cremo, à Fribourg.

Un rapport qualité-prix convaincant En 2007, l’une des premières mesures prises par Ueli et Niklaus Berger fut d’acheter un tracteur quasi neuf pour leur exploitation de production herbagère

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(avec toutefois 2 hectares de maïs à affourager en vert et en complément en automne). Leur choix se porta sur un McCormick «C95 max» ne pesant que 3480 kilos pour 92 chevaux. C’était un modèle de démonstration affichant 200 heures au compteur.

«L’argument décisif en faveur de ce choix était la proximité de l’atelier Schmutz Landtechnik AG à Helgisried; il se trouve à un quart d’heure en tracteur», explique Ueli Berger. Et Schmutz fournit d’excellentes prestations, fiables, raison pour laquelle il s’occupe de l’ensemble du parc de machines commun aux frères Berger.

Un spectre d’utilisation polyvalent Le «C95 max» a été construit de 2004 à 2007 à Doncaster, en Angleterre. Il possède un quatre-cylindres de 4,4 litres Perkins refroidi par eau; sa transmission offre 24 vitesses avant et 12 marches arrière, un inverseur à commande hydraulique et une prise de force 540 tours/min. Il a servi au début de tracteur principal, employé donc à tous les travaux, du fauchage avec la faucheuse frontale à la récolte des fourrages, tractant et animant la faneuse, l’andaineur double, le bec à maïs monorang, sans oublier par ailleurs les transports et épandages du fumier et du lisier et l’exploitation des silos. «C’est essentiellement au chargeur frontal, à manipuler des balles de silo, et lors de travaux polyvalents, que ce tracteur atteignait souvent ses limites. Pour cette raison, nous avons acquis ensemble, en 2017, un McCormick ‹X 50.50.mega› neuf», raconte Ueli Berger.

En 2023, lorsqu’il apparut que Niklaus Berger pouvait reprendre l’exploitation voisine, les frères ont encore acheté en commun un McCormick, un «X 60.30», afin de répondre à l’agrandissement du domaine. Il devait aussi assurer la traction et l’entraînement de la tonne à lisier de 4000 litres à rampe d’épandage à sabots achetée dans la même foulée. Le «C95 max» demeure depuis sur la ferme d’Ueli Berger. Les autres tracteurs acquis en commun sont employés sur les deux exploitations, en fonction des besoins; ils sont équipés de chargeurs frontaux.

Agile et respectueux du sol

Le compteur du «C95 max» affiche maintenant 5323 heures de service; ce tracteur est toujours utilisé de manière intensive. En hiver, il sert pratiquement tous les jours à la mélangeuse; en été, il accomplit avec brio sa mission avec la pirouette et le

La marque McCormick appartient au groupe Argo depuis 2000

La marque McCormick est la descendante de l’entreprise McCormick Harvesting Machine Company, fondée en 1856. Elle fut absorbée en 1902 par la firme qui lui a succédé, International Harvester. En 1985, la marque McCormick fut délaissée après la cession de la division agricole d’International Harvester à Case, du groupe Tenneco. La production de la série «CX» commença en 1997 sur le site Case à Doncaster, en Angleterre, suivie l’année suivante par la gamme «Maxxum MXC».

double andaineur. «Grâce à son faible poids, il est agile et ménage le sol», explique Ueli Berger. Il aime conduire ce véhicule principalement mécanique. Compact, maniable, offrant une bonne visibilité, c’est un tracteur dur à la tâche. Son propriétaire estime son rapport qualité-prix très bon.

Suite à la fusion avec New Holland en 1999, Case dut abandonner la marque McCormick pour des raisons liées au droit des cartels. En 2000, le groupe italien Argo acquit les droits de la marque McCormick et l’usine de Doncaster où étaient construites les gammes «C», «CX», «MXC» et «MX Maxxum». L’usine de Doncaster a été fermée fin 2007.

Depuis cette date, Argo construit principalement ses tracteurs (McCormick, Landini, Valpadana) à Fabbrico (I).

La seule réparation importante qu’il a dû subir? Le remplacement du turbo. C’était l’an dernier. Rien d’autre à signaler. Ueli Berger et ses fils bichonnent leurs McCormick, notamment en les nettoyant régulièrement et en les préparant avant chaque hiver. Des soins dont bénéficie l’ensemble du parc de machines.

Technique Agricole Suisse 3 | 2024 59 Youngtimer | Passion
En rang d’oignon, les McCormick «X 60.30», «X 50.50.mega» et «C95 max». Photo: Ueli Berger La cabine du «C95 max» offre une excellente visibilité vers l’arrière. Photo: Dominik Senn

Le glissement de terrain à Brienz

Des conférences intéressantes ont captivé l’auditoire à l’assemblée de la section grisonne.

Ruedi Hunger

L’assemblée générale de la section grisonne s’est tenue début février à Tiefencastel. Dans son rapport annuel, le président Markus Tanner a rappelé les avantages d’une affiliation à Technique Agricole Suisse. Il a expliqué que l’association se mobilisait constamment en coulisse pour répondre aux besoins et aux préoccupations des paysans. «Bien que l’accent soit mis cette année sur la célébration des cent ans, il ne s’agit pas de nous reposer sur nos lauriers. Nous devons continuer à nous engager en faveur des intérêts des membres, et, souvent, de l’agriculture dans son ensemble», a-t-il poursuivi.

Les comptes 2023 se soldent par un déficit. Néanmoins, l’assemblée a approuvé la proposition du comité de ne pas augmenter la cotisation. Une excursion est prévue à Sevelen (SG) pour visiter l’agro-entreprise de Christian Giger, président de la section SG/AR/AI/GL. On projette aussi un déplacement commun à l’Agrama à Berne. Les élections statutaires n’ont donné lieu à aucune discussion. Gianni Largiadèr a démissionné du comité et de son poste de responsable de la formation en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. Ladina Folken, d’Alvaneu, a été élue pour lui succéder. Ueli Günthardt a transmis le message de salutation du comité de l’association faîtière et prié d’excuser l’absence du président Werner Salzmann et du directeur Roman Engeler. La deuxième partie de la soirée a été marquée par trois conférences passionnantes sur le glissement de terrain à Brienz, ou Brinzauls en romanche. Ce petit village de montagne a été touché à la mi-juin 2023 par un gros éboulement. Il a fait les gros titres dans tout le pays, et même à l’étranger, durant le premier semestre de l’an dernier. Daniel Albertin, président de la commune d’Albula/Alvra (dont Brienz fait partie), a déclaré qu’outre le village, la ligne des chemins de fer rhétiques (RhB) en direction de l’Engadine, la route qui mène au col de Julier, ainsi que la ligne à haute tension d’Albula et le câble à fibres optiques vers l’Engadine étaient menacés par des glissements de terrain. Flurina Brunold, géologue, a donné des explications claires sur la structure du site et les causes des glissements de terrain. Un premier éboulement s’était déjà produit en 1879. Sepp Kurat, de l’Office cantonal des forêts et des dangers naturels, a présenté le projet de construction d’une galerie destinée à ralentir, voire stopper le glissement du village de Brienz vers la vallée (de 2 à 12 mètres par an) et à drainer de grandes quantités d’eau.

VD

Quatre membres du comité réélus

La section vaudoise a renouvelé sa confiance aux quatre membres du comité dont le mandat arrivait à échéance.

Matthieu Schubnel

Le 8 février a eu lieu l’assemblée générale ordinaire de la section vaudoise de Technique Agricole Suisse, animée par le président de section Jean-Luc Mayor et à laquelle ont assisté cette année 134 membres. Après avoir pris connaissance du rapport du comité, l’auditoire a approuvé les comptes de l’exercice 2023 qui se solde par un bénéfice de 1483 francs, en hausse par rapport à l’année précédente. L’assemblée a reconduit par acclamation Laurent Doudin, Laurent Vernez, Yannick Chambaz et Steve Bugnon au comité pour quatre ans. Les trois autres membres du comité, dont le président, ont quant à eux l’intention de passer la main d’ici un à deux ans. Après dix ans de bons et loyaux services, la gérante Virginie Bugnon a cédé la place au 1er mai 2023 à Natacha Buffat. La section compte aujourd’hui 1450 membres. La cotisation est maintenue à 85 francs en 2024. 84 nouveaux élèves ont préparé les permis «G» et «G40», avec une ristourne de 100 francs pour les membres. Selon Yannick Chambaz, les quatre contrôleurs de pulvérisateurs ont évalué 197 machines. Le comité va organiser en juin une journée récréative dans le cadre des 100 ans de l’association. Laurent Vernez a rappelé les initiatives prévues par la faîtière pour cet anniversaire.

Le conseiller aux Etats et président de l’association faîtière Werner Salzmann a énuméré les différents domaines d’intervention et rappelé en six points la ligne directrice qu’il défend: assurer un taux d’auto-approvisionnement alimentaire de 60 %, stopper l’ardeur réglementaire, améliorer le revenu agricole, permettre et encourager des nouvelles technologies telles que la numérisation, améliorer l’aménagement du territoire et enfin ne pas conclure d’accord de libre-échange avec l’UE.

Le président Jean-Luc Mayor a remercié les sponsors de la section. Trois intervenants se sont ensuite succédé: Michel Liaudat, expert chef de groupe au service des automobiles et de la navigation, a dispensé des conseils réglementaires en matière d’adhérence, de charges et de freinage. Laurent Tribolet, chef de la division entretien à la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR ) vaudoise, a sensibilisé l’assemblée en matière de biodiversité, de visibilité, de bon usage du réseau routier et de responsabilités. Enfin, le sergent Raphaël Mayor, de la police cantonale vaudoise, a rappelé les dispositions applicables aux tracteurs et autres véhicules agricoles, avec une série d’exemples rencontrés lors de contrôles sur le terrain.

Association | Sections 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 60
GR
Le président Jean-Luc Mayor, entouré de l’ancienne gérante Virginie Bugnon (à g.) et de Natacha Buffat qui lui a succédé. Photo: M. Schubnel Ladina Folken entre au comité de la section grisonne. Elle est responsable de la formation pour le permis «F/G». Photo: Ruedi Hunger

FR

Un

comité

L’exposé

«jeune et dynamique»

d’un grand maraîcher et la visite du domaine agricole de la prison de Bellechasse ont suivi l’assemblée générale fribourgeoise.

Matthieu Schubnel

La 81e assemblée générale de la section fribourgeoise de Technique Agricole Suisse s’est tenue mi-février dans le prestigieux cadre du château de Villars-les-Moines (BE), près de Morat (FR). Devant une salle comble de plus de 130 personnes, le président Olivier Kolly a énoncé un ardent plaidoyer pour la défense de l’agriculture suisse, en rappelant son rôle essentiel et nourricier pour le pays. «Notre association Technique Agricole Suisse se bat pour défendre les intérêts et le droit d’exister de ses membres», a-t-il rappelé. Le développement urbain et massif avec ses routes parfois trop étroites met aussi à mal l’activité agricole, avec des aménagements routiers non conformes.

Le gérant Samuel Reinhard a dressé le bilan du permis «G» que 103 membres ont passé en 2023, avec un taux de réussite de 89,3 %. Pas moins de 221 contrôles de pulvérisateurs ont été menés et 12 % des appareils n’ont pas obtenu la vignette à la première présentation. Malgré son dynamisme, la section a subi une érosion de 32 membres, avec 1214 adhérents contre 1246 fin 2022. La cotisation annuelle est maintenue à 90 francs. Des partenaires proposent différentes ristournes et avantages membres. Les comptes de l’exercice 2023 se soldent par un résultat positif de 5901 francs. Jonas Aebischer a été approuvé vérificateur aux comptes suppléant. L’assemblée a aussi validé, avec un seul vote contre, la modification des statuts proposée pour le changement de dénomination de l’association AFETA, qui prend le nom de «Technique Agricole Fribourg». Au calendrier de cette année figure un voyage au programme attractif, organisé du 20 au 22 novembre au Luxembourg, en Allemagne et en Alsace. Bernard Nicod, vice-président de l’association faîtière, a salué le changement rapide des statuts de l’association et remercié l’ensemble du comité fribourgeois «jeune et dynamique». Marc Rossier, directeur de l’OCN (Office de la circulation et de la navigation) fribourgeois, s’est lui aussi exprimé en relevant une hausse importante du nombre d’immatriculations dans le canton ces 25 dernières années.

Pascal Gutknecht, l’un des responsables de l’exploitation maraîchère du Seeland Gutknecht Gemüse, a présenté un exposé sur son activité, sa stratégie commerciale et environnementale. Suite à l’apéritif offert par l’Union des paysans fribourgeois et Technique Agricole Suisse, les convives ont été invités par la section à dîner au restaurant du château. L’après-midi fut consacrée à la passionnante visite de l’établissement pénitentiaire de Bellechasse, à Sugiez (FR), deuxième domaine agricole de Suisse.

En forme pour les 100 ans

L’assemblée générale a fourni l’occasion de revenir sur les 100 ans d’histoire de l’association faîtière.

Roman Engeler

La section nidwaldienne de Technique Agricole Suisse a tenu sa 64 e assemblée générale à Oberdorf, après un repas de bienvenue. Le président Ruedi Ackermann a accueilli près de 80 membres. Dans son rapport annuel, il a évoqué l’année agricole. Il est revenu sur les activités marquantes de la section, notamment l’éliminatoire du championnat de tracteur organisée en collaboration avec la section obwaldienne voisine, à laquelle 99 concurrents ont pris part, répartis dans les catégories «Juniors», «Dames» et «Elite». Cette compétition a attiré de nombreux visiteurs. En outre, elle a largement contribué aux bons résultats financiers de l’exercice. Le gérant Dominik Bircher a eu le plaisir d’annoncer un bénéfice de 1650 francs. Ainsi la cotisation annuelle a pu être maintenue à 85 francs. La section peut également compter sur quelques sponsors fidèles. L’effectif a augmenté de deux nouveaux membres en 2023. A l’ordre du jour figuraient des élections au comité. Dominik Bircher et Beat Amstad ont été confirmés dans leurs fonctions.

Urs Wegmann, membre du comité central, a transmis les salutations de l’association faîtière. Il a esquissé les objectifs de l’association en matière de politique agricole et a également évoqué l’orientation du machinisme agricole. Il existe un potentiel d’optimisation dans les différentes ordonnances et lois, car la technique agricole ne cesse d’évoluer. Mais l’association est bien représentée au Parlement, à Berne, par son président Werner Salzmann, conseiller aux Etats. Technique Agricole Suisse entretient des échanges réguliers avec les offices fédéraux concernés en faisant partie de différents groupes de travail.

Roman Engeler, directeur, a retracé les 100 ans de Technique Agricole Suisse. Il a rappelé les objectifs formulés lors de sa fondation en décembre 1924, à savoir l’assistance proposée aux agriculteurs pour l’utilisation des matériels et la défense de leurs intérêts auprès des autorités. Ces buts, de même que la mission de l’association, restent d’actualité un siècle plus tard. Avec l’édition d’une revue, la participation aux essais de machines, la prise en charge des tests de pulvérisation et l’introduction des cours de conduite «G40», l’association s’est toujours adaptée aux exigences du moment. L’orateur a ensuite présenté le calendrier des événements planifiés en l’honneur de cet anniversaire, entre autres l’exposition «100 ans de Technique Agricole Suisse» prévue ce mois de mars au Musée suisse des transports, l’édition d’un timbre et la parution de la série également consacrée à ce thème dans la revue de même nom.

Sections | Association Technique Agricole Suisse 3 | 2024 61
NW
Christian Gander, Peter Windlin, Ruedi Achermann, Dominik Bircher et Beat Amstad (de g. à d.) siègent au comité. Photo: Roman Engeler Le comité au complet, emmené par le président Olivier Kolly (à d.) et le gérant Samuel Reinhard (2e à partir de la droite). Photo: M. Schubnel

Assemblées générales

OW

Jeudi 14 mars, 20 h, Restaurant Neuer Adler, Kägiswil

BL BS

Mardi 19 mars, aula du centre de formation Ebenrain

Communications

ZH

Voyage en Espagne et au Portugal

Groupe 1: du mercredi 24 avril au dimanche 5 mai 2024

Groupe 2: du mercredi 8 au dimanche 19 mai 2024

La péninsule ibérique est une destination qui jouit à juste titre d’une grande popularité. L’Espagne et le Portugal offrent une grande diversité d’excursions superbes, de sites intéressants, de paysages impressionnants et une gastronomie riche. La combinaison unique de culture, d’agriculture et de paysages confère à ce voyage une touche particulière. Comme d’habitude, les organisateurs ont sélectionné des hôtels de qualité, préparé des visites passionnantes, entre autres d’exploitations agricoles, et planifié minutieusement le voyage. Les participants auront le plaisir de découvrir des régions pittoresques et d’y déguster les nombreuses spécialités en bénéficiant de l’accompagnement d’un guide germanophone. Ils apprécieront les connaissances, les compétences de conduite et la passion de Jonas Waldmeier, chauffeur et coorganisateur expérimenté. Prix du voyage: CHF 4490.– par personne en chambre double, supplément de CHF 680.– en chambre simple.

Renseignements supplémentaires et inscription jusqu’au mercredi 28 février au plus tard: site internet www.rattin.ch

LU

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 13 mars, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 24 avril, au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 29 mai, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Cours G40 organisé par Technique Agricole Suisse: sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–. Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres.

Prochain cours: n° 630

1re partie: samedi 20 avril, de 8 à 12 h

2e partie: samedi 27 avril, de 8 à 12 h

3e partie: samedi 4 mai, de 8 à 12 h

Co urs de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 430, toujours au BBZN de Sursee

1re partie: lundi 6 mai, de 19 à 21 h

2e partie: mardi 7 mai, de 19 à 21 h

3e partie: lundi 13 mai, de 19 à 21 h

4 e partie: mardi 14 mai, de 19 à 21 h

Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG

Approvisionnement en batteries et en fournitures

Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münchwilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de lubrifiant, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, à Wängi, de C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d›Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen ainsi qu’Osterwalder, à St-Gall.

Tests 2024 de pulvérisateurs arboricoles et viticoles

Du 18 mars au 4 avril, à Altnau et Roggwil

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé.

Inscription: en ligne: site www.tvlt.ch – Spritzentest Daten – Obst- und Weinbau; courriel: info@tvlt.ch; par courrier postal: VTL Landtechnik, Geschäftsstelle, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43

Tests 2024 de pulvérisateurs de grandes cultures

Inscription jusqu’au 20 mars: en ligne ou par courrier (voir ci-dessus)

Lieu Adresse Date

Berg Michael und Thomas Oertig, Birwinkerstr. 16 Ma 02.04.2024

Herdern Landwirtschaft Schloss Herdern, Biogasanlage Je 04.04.2024

Diessenhofen Philipp Hanhart, Neugut 1 Ma 16.04.2024

Affeltrangen Michael Mathys, Grossenegg 1 Ma 23.04.2024

Frauenfeld Beat Meier, Ifang Lu 03.06.2024

Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7 Je 06.06.2024

Engishofen Oliver Engeli, Lerchenhof Me 12.06.2024

Bonau Hansjörg Uhlmann, Neugrüt Lu 19.08.2024

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. L’intervalle entre les tests est de trois ans. Les appareils des exploitations bio sont aussi à tester. Inscription jusqu’au 20 mars au plus tard: voir ci-dessus pour les modalités d’inscription.

Association | Sections 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 62

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.–pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

SG AR AI GL

Formation sur les transports d’animaux

Mercredi 13 mars, de 8 h 00 à 16 h 30 (y compris 1 h pour le repas et les pauses)

Ecole professionnelle de Ziegelbrücke

Formation non reconnue OACP

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Voyage au Danemark

Du vendredi 7 au vendredi 14 juin 2024

30.11.2024

La section thurgovienne propose en juin 2024 un voyage attrayant au Danemark. Le programme prévoit notamment la visite de l’exploitation Mansson de 1900 ha de cultures maraîchères, avec 230 000 poules pondeuses biologiques et une installation de biogaz, de la ferme laitière de 200 ha de la famille Grysbaek avec 330 vaches holstein d’une productivité moyenne de 10 200 litres. Les participants visiteront le domaine Ausumgaard dont l’histoire remonte au Moyen Age. Les propriétaires, la famille Lundgaard, exploitent 1000 ha de grandes cultures bios, produisent des vers de farine, élèvent des poulets. Le domaine comporte 4 éoliennes, une installation de biogaz et le premier système d’extraction de protéines de l’herbe. Le constructeur de machines HE-VA, à Nykøbing, au Nord du Danemark, le musée des Bateaux vikings, à Bork, les sculptures de sable et leur festival, à Søndervig, ainsi que le Musée de la Guerre navale et le port de pêcheurs de Thyborøn feront l’objet de visites.

Prix: CHF 2890.– par personne en chambre double, supplément de CHF 600.– en chambre simple.

Organisation: Reto et Coby Schiess, Hauptwil (Coby a grandi au Danemark).

Plus amples renseignements et inscription (dès maintenant, le nombre de places est restreint): site internet www.tvlt.ch; VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, tél. 071 966 22 43. Important! Joindre à l’inscription une copie de la carte d’identité ou du passeport.

ZG

Dates des tests de pulvérisateurs 2024

Tests de pulvérisateurs de cultures fruitières: mardi 2 et mercredi 3 avril

Tests de pulvérisateurs de grandes cultures: jeudi 4 et vendredi 5 avril

Lieu: Schluechthof Cham

Renseignements et inscription: www.natuerlich-zug.ch/ landwirtschaftliches-weiterbildungsangebot ou 079 771 65 90, beatbet@bluewin.ch

La formation non reconnue OACP doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire à la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. Elle s’adresse aux personnes au bénéfice d’une formation spécifique indépendante ou d’une formation professionnelle. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis.

Prix: CHF 270.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 300.– pour les non-membres.

Formation reconnue OACP

La formation reconnue OACP est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis.

Prix: CHF 360.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 390.– pour les non-membres.

Inscription: VLT-SG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos info@vlt-sg.ch, 081 783 11 84; consultez le site www.vlt-sg.ch pour de plus amples informations.

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 23.03.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 17.04.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 03.04.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 24.04.2024

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 20.04.2024

SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 15.05.2024

St. Peterzell, Schulhaus Sa 04.05.2024

SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 29.05.2024

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 08.05.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 12.06.2024

Wangs, Parkhotel Sa 11.05.2024

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 05.06.2024

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 18.05.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 19. 06.2024

Sections | Association Technique Agricole Suisse 3 | 2024 63
N° Lieu Cours M/G Cours M/G 8 h 30 à 11 h 30 8 h 30 à 11 h 30 mercredi: 13 h 30 à 16 h 30
Bürglen 1 Samedi 27.04.2024 Samedi 04.05.2024
Müllheim Samedi 25.05.2024 Samedi 08.06.2024
4
Bürglen 2 Samedi 24.08.2024 Samedi 31.08.2024
Amriswil Samedi 26.10.2024 Samedi 09.11.2024
Friltschen Samedi 23.11.2024 Samedi

Sections de Suisse orientale

Des visiteurs nombreux au salon «Tier & Technik»

Cette année aussi, les sections de Suisse orientale de Technique Agricole Suisse étaient présentes au salon «Tier & Technik», à Saint-Gall. Les responsables de ces sections ont eu l’honneur d’étrenner le stand de l’association faîtière au visuel complètement repensé. Ils ont pu également bénéficier du soutien d’experts du Service des automobiles du canton de Schaffhouse, de la Police cantonale de Saint-Gall et du groupe Vaudoise Assurances. Lors d’un concours organisé sur le stand, dix questions

étaient posées aux visiteurs. En voici quelques-unes: «Quel est le dépassement (porte-à-faux) vers l’avant maximal autorisé?», «Comment calcule-t-on le poids d’adhérence minimal d’un tracteur?», «Quels sont les points capitaux à prendre en compte lors d’un test de pulvérisateur?». La 22e édition de «Tier & Technik» a attiré plus de 34 000 visiteurs sur le site de l’Olma à Saint-Gall. La nouvelle halle «Banque cantonale saint-galloise» («St. Galler Kantonalbank») a suscité l’intérêt général. Elle est lumineuse, avec une excellente acoustique et donc un faible niveau de bruit. Le prochain «Tier & Technik» aura lieu du 20 au 23 février 2025.

Je peux recommander aux productrices et producteurs agricoles de souscrire une assurance auprès de la Suisse Grêle.

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Le chauffeur possède le permis nécessaire à la conduite de l’engin, contrôle le véhicule et est apte à prendre le volant.

En croisant d’autres véhicules, le conducteur est conscient de ses machines larges et peu visibles. Il réduit sa vitesse aux endroits étroits.

Association | Sections 3 | 2024 Technique Agricole Suisse 64
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Christopher Kunz agriculteur, Berne agricole

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Suivez le machinisme agricole sur le web

Concours Devinette

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• un spray universel pratique Midland «MS14 Multi-Spray»

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Trouvez la photo avec ce détail dans cette édition, envoyez-nous un SMS avec le terme SVLT, le numéro de page de la photo, votre nom et votre adresse au numéro 880 (CHF 1.–). Vous remporterez peut-être un prix.

L’image recherchée de l’édition de février se trouvait en page 51.

Le gagnant est: Lukas Stucki, 4515 Oberdorf (SO)

Sections | Association Technique Agricole Suisse 3 | 2024 65
www.agrartechnik.ch www.agrartechnik.ch/fr

De la souplesse

La ferme «Unterer Dielenberg» de la famille Heinimann est sise à Bennwil (BL). Au début de l’année passée, Jeremias, né en 1997, a succédé à ses parents et forme une communauté partielle d’exploitation avec son oncle Rolf. Dans une telle communauté, certaines branches de production, l’élevage dans ce cas, sont réunies et exercées en commun par tous les participants, les autres continuant à être gérées de manière indépendante par les associés. Les parents tiennent toujours de façon autonome un commerce de glaces. Comme par le passé, ils fournissent en glaces savoureuses confectionnées avec des produits de la ferme les magasins Landi d’Aesch et de Gelterkinden (BL) ainsi que les services de restauration d’événements en tous genres.

Rolf et Jeremias sont à la tête d’une exploitation laitière de 60 hectares avec une cinquantaine de vaches brown swiss et de jeune bétail. «Nous possédons nos propres matériels, à l’exception de l’ensileuse à maïs, explique le jeune agriculteur. Comme nous les partageons, nous avons moins de frais. Et nous pouvons nous répartir entre nous les créneaux pour les interventions dans les champs. Un autre avantage est de pouvoir travailler à tour de rôle le dimanche. Ainsi, nous avons congé un dimanche sur deux.» La condition préalable est bien sûr de s’entendre, ajoute-t-il.

Le ménagement des sols lui tient très à cœur. En effet, le jeune agriculteur ne roule pour ainsi dire qu’avec des roues jumelées. La faucheuse est une Aebi «Terratrac». Les grandes cultures – des céréales et du maïs – sont exclusivement destinées à l’alimentation des animaux. Les prairies naturelles servent à la production de foin et de balles d’ensilage. Le bétail de l’exploitation «Unterer Dielenberg» est nourri à l’ensilage toute l’année.

Sur les conseils de son père, Jeremias Heinimann a d’abord achevé un apprentissage de forestier-bûcheron avant d’apprendre le métier d’agriculteur. La conduite de machines et de véhicules lui plaît, mais il aime avant tout l’élevage. Il ne pourrait pas se passer de la traite en salle. Le jeune homme travaille en hiver à plein temps comme machiniste, au volant d’un tracteur forestier articulé HSM muni d’une tête amovible pour passer de l’ébranchage au débitage. L’été, notre interlocuteur est agriculteur à cent pour cent. Il apprécie la diversité offerte par l’exercice alterné de ces deux métiers, tout en ajoutant que cela demande néanmoins une certaine souplesse. Il ne reste donc plus beaucoup de temps au jeune célibataire pour sa grande passion: la gymnastique, qu’il pratique deux fois par semaine dans le club de son village. Il s’engage intensément au sein du comité et de l’équipe de moniteurs de cette société, ainsi que lors des manifestations. Dans un avenir proche, il souhaite réaliser une étable à veaux et intégrer les cours de chef d’exploitation.

3 | 2024 Technique Agricole Suisse 66 Association | Portrait
Propos recueillis par Dominik Senn

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse

de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agricole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Cours de conduite Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT

Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP.

Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

86 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG

Sulzstrasse 10–12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres

Imprimé en Suisse

Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN

1023-1552

Imprimé en Suisse

Prochain numéro

Thème principal:

«La récolte des fourrages»

Assurer la qualité des fourrages est une priorité à l’heure de leur récolte. A cette fin, recourir à des matériels adéquats fait partie du b.a-ba.

L’édition 4/2024 paraîtra le 11 avril 2024

Clôture de la rédaction: 25.03.2024

Clôture des annonces: 29.03.2024

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