Technique Agricole 04/2020

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Avril 2020

SEMOIRS La tradition rencontre la numérisation La précision sera-t-elle surestimée ? Sauvetage par les airs Que coûte un dépassement de poids ?


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Avril 2020 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 10 14 20 24 26 30 35

Oskar Schenk : « Notre activité relève de l’agriculture productrice » Comment les petites et moyennes entreprises de machinisme agricole s’affirment-elles ?

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Thème principal : semoirs La tradition rencontre la numérisation Hanspeter Lauper parle de l’évolution des semoirs Une discipline particulière : les semis de légumes La précision est-elle surévaluée ? On récolte ce que l’on sème

Impression 40 42 44 48 51

Le « Monoshox NG Plus ME Extend » sur le terrain Prise en main du Lindner « Lintrac 115 LS » John Deere « 5075E » : un Indien qui ne cache rien Nouveau doseur pour le pressage stationnaire

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En savoir plus Le dilemme du démarrage à froid

Plate-forme 52 54 56 58

Protection des plantes : schéma de pensée holistique Penser dès maintenant au sauvetage des faons Le spécialiste de la pompe à pistons Les rois des pistes de ski du Hoch-Ybrig

Management 61 62

Interpréter correctement la charge remorquable Que coûte un dépassement de poids ?

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Sécurité 64

Protection incendie à la ferme

Passion 66

Le IH « 474 Hydro » : ultramoderne en son temps

ASETA 68 70

Roman Engeler

Communications des sections Samuel Luisier : vin et abricots

Page de couverture Les semoirs actuels sont d’un haut niveau technique. Les conditions du sol et la météo jouent aussi un rôle décisif dans la réussite du semis.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

Le coronavirus nous mène tous par le bout du nez. L’économie, qu’elle soit locale ou globale, chancelle. La mondialisation et les interdépendances qu’elle implique a des effets particulièrement négatifs lorsque les échanges ne peuvent plus se dérouler dans leur cadre habituel. Par le passé, les exploitations agricoles indigènes n’ont manifestement pas fait partie des bénéficiaires de la globalisation. Leur activité, surtout une affaire régionale que certains milieux considèrent même comme superflue, revient subitement en grâce lorsque l’approvisionnement se dérègle. Encore moquées voici peu, les « Provisions providentielles » prônées par l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique redeviennent des valeurs sûres. L’alimentation reste le besoin le plus fondamental de l’Homme, en témoignent les rayons dévalisés des commerces et la fréquentation en hausse des magasins à la ferme. Et c’est pourquoi les autorités fédérales attribuent aux exploitations agricoles un rôle de premier plan dans le système d’approvisionnement de la Suisse. Peut-être bien que ce « retournement de veste » impactera le débat à venir sur la « PA22+ ». C’est bien connu, il faut semer avant de récolter. Le semis est précisément le point fort de cette édition. Ce secteur du machinisme a lui aussi connu des évolutions marquantes. Des méthodes perfectionnées, mécaniques, électroniques, et de plus en plus aussi numériques, facilitent la mise en place des semences avec une précision accrue, dans des sols ayant bénéficié d’une préparation optimale, selon des processus dignes d’une agriculture de production qui mérite bien son nom. L’édition no 5 paraîtra le 14 mai 2020.

Photo : Ruedi Hunger

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Actualité

En bref Changement surprenant à la tête de CNH Industrial : le directeur général, Hubertus Mühlhäuser, quitte l’entreprise après un peu moins de deux ans ; il est remplacé ad interim par Suzanne Heywood, présidente du conseil d’administration. Lemken a pu maintenir son niveau de ventes de 380 millions d’euros en 2019. La part des exportations reste à 77 %. Wacker Neuson, fabricant de machines de chantier et pour l’agriculture, incluant les marques Kramer et Weidemann, a augmenté l’an dernier ses ventes de 11,2 % à plus de 1,9 milliard d’euros, pour l’ensemble du groupe. Case IH a installé sa cabine de catégorie 4 en 2017 sur son tracteur viticole « Quantum ». Après cette première, ce matériel est désormais aussi proposé sur les tracteurs standard.

360 volts sous le capot Deutz a récemment présenté un modèle d’entraînement pour une mobilité durable adaptable aux véhicules non routiers. Un bon exemple en est le prototype de chargeur télescopique entièrement électrique « G5-18A », qui a été développé conjointement avec JLG. Son système d’entraînement fonctionne sous une tension de 360 volts ; il intègre deux moteurs électriques de 40 kW. Un de ces moteurs sert à la propulsion de l’engin, l’autre à assurer l’alimentation hydraulique du bras télescopique. En 2019, Deutz a acquis le spécialiste allemand des bat-

Suspension avant tout confort

Topcon, fabricant d’interfaces graphiques pour machines agricoles, a construit 100 000 écrans durant le dernier exercice. En 2019, Rapid est parvenu à améliorer son bénéfice net de 2 % pour atteindre 45,8 millions de francs suisses en 2019. Le bénéfice net est en recul, passant de 2,6 millions de francs suisses en 2018, à 1,2 million de francs pour 2019. Sur le parc Niedersachsen, à Rieste (D), Grimme a mis en service une piste de 800 mètres de long par 10 mètres de large pour machines de récolte automotrices. L’association des constructeurs mécaniques allemands (Verband Deutscher Maschinenund Anlagenhersteller, VDMA) demande une prolongation du délai pour les tracteurs avec moteurs transitoires de niveau 5. Le Comité allemand pour le machinisme et la construction agricoles (KTBL) a édité un document sur les sytèmes d’entraînement alternatifs en agriculture « Alternative Antriebssysteme für Landmaschinen ». Hadorn vient de mettre 116 citernes à lisier en location dans toute la Suisse, via la plateforme « FarmX ». Kverneland lance une nouvelle génération de déchaumeuses robustes et plus légères. Le 31e annuaire allemand du machinisme est sur le site jahrbuch-agrartechnik.de.

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teries « Futavis », afin de compléter ses compétences internes dans ce domaine clé. Autrefois spécialiste exclusif du diesel, la marque relève de les défis du moment et s’ouvre à de nouvelles technologies, ce qu’atteste aussi son moteur à hydrogène « TCG 7.8 H2 ».

La nouvelle suspension de l’essieu avant, que Massey Ferguson introduit en option sur les tracteurs de la gamme « MF 3700 AL », est désormais en vente. Elle apporte un plus en matière de confort, de traction et de maniabilité. L’essieu avant suspendu est proposé pour tous les modèles de 75, 85 et 95 chevaux dotés de cabines stan-

dard ou basses. Entièrement intégré au tracteur, l’essieu avant suspendu n’affecte pas la maniabilité du véhicule ; il est entièrement compatible avec le relevage avant et sa prise de force, le montage du chargeur frontal et les garde-boues pivotants. Le système permet aussi un réglage en hauteur de +/− 45 mm. L’essieu oscille autour d’un point pivot central. Des vérins hydrauliques assurent les mouvements verticaux, tandis que la suspension hydraulique, qui utilise des accumulateurs à azote, amortit les chocs. Le système propose trois modes de fonctionnement (manuel, verrouillé et automatique), que le conducteur gère au moyen de deux boutons poussoirs dans la cabine. Un interrupteur lui permet de sélectionner le mode à enclencher.

Moteur hybride FPT Industrial présente son unité d’entraînement hybride « F28 ». Un volant d’inertie a été intégré à ce moteur diesel. C’est une solution efficace, compacte et durable, notamment pour les machines agricoles et de génie civil. Ce moteur de 2,8 litres a été spécialement développé pour les engins compacts. Ces derniers devraient gagner en rendement, grâce à une puissance et une efficacité accrues. Le moteur à com-

bustion à quatre cylindres en ligne délivre une puissance maximale de 74 chevaux. La partie moteur électrique fournit 27 chevaux en continu, avec une crête maximale pouvant atteindre 40 chevaux.


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Actualité

Une coupe pour les pays alpins

En 1995, Stihl lançait aux USA son propre championnat de bûcheronnage, les « Stihl Timbersports ». Ces concours existent en Europe depuis 2001 et, depuis 2005, les meilleurs compétiteurs se mesurent dans une finale mondiale. Chaque concours comprend jusqu’à six disciplines, à l’exemple de la « Hot Saw » (tronçonneuse « boostée » jusqu’à 80 chevaux) ou du « Springboard » (une épreuve consistant à couper un tronc à la hache, en hauteur, depuis une plateforme). Cette année, une « Coupe des Alpes » complétera les concours nationaux, européen et mondial. Les 13 et 14 juin, elle réunira à Altstätten (SG) des athlètes des pays de l’arc alpin dans le cadre de la concentration internationale de camions de Suisse orientale. La photo montre Stephan Hübscher, le vice-champion suisse, en pleine action.

Prenez garde aux freins ! Les remorques agricoles et forestières neuves, mises en circulation depuis le 1er mai 2019, doivent être équipées d’un frein de service à deux conduites. Cela vaut pour toutes les remorques d’un poids garanti de 8 tonnes ou plus. Les remorques plus légères peuvent être dotées d’un frein à inertie (frein de poussée), qui n’est toutefois ni recommandable, ni recommandé. Mais l’expérience montre que cette révision de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) n’est pas encore assimilée par tous dans le commerce de machines agricoles. Il reste, ci et là, des offres pour des véhicules neufs avec frein hydraulique à une conduite. Parmi les arguments avancés, les vendeurs assurent que la nouvelle mesure ne

s’applique pas aux remorques limitées à 30 km/h, que ces dernières ne sont pas soumises au contrôle périodique des véhicules, et que les remorques jusqu’à 8 tonnes de poids garanti ne sont pas concernées. Erreur : la disposition vaut pour toutes les remorques d’un poids garanti égal ou supérieur à 8 tonnes, qu’elles soient limitées à 30 ou à 40 km/h. En outre, les freins de service à une conduite ne sont plus autorisés, même en dessous de 8 tonnes. Les remorques doivent impérativement être équipées d’un système de freinage à deux conduites. Une différence subsiste entre les remorques 30 km/h et 40 km/h qui a trait au taux de freinage : il est de 35% (décélération de 2,9 m/s2) pour les remorques limitées à 30 km/h, et de 50% (décélération de 5,0 m/s2) pour les remorque limitées à 40 km/h. L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) conseille aux agriculteurs de porter une grande attention aux freins lorsqu’ils achètent une remorque, afin de ne pas être exposés un jour à des problèmes judiciaires.

Quel avenir pour les machines autonomes ? Quel est l’avenir des machines mobiles autonomes en agriculture ? Thomas Herlitzius est professeur, responsable du département d’ingénierie des systèmes agricoles, directeur de l’Institut de technologie des produits naturels de l’Université technique de Dresde (D). Il soutient que l’avenir est dans l’agriculture 4.0. Il note qu’en plus d’une multitude d’auxiliaires numériques « intelligents », les idées foisonnent autour de petites machines indépendantes, sans conducteur. Selon lui, un changement de paradigme fondamental est sur le point de se produire dans les technologies et le machinisme agricoles. La tendance à construire des engins toujours plus grandes fait place à des appareils auto6

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nomes électriques, configurables de manière flexible pour des tâches précises. Avant d’opter pour des solutions entièrement automatisées, l’agriculteur échangera des informations avec les systèmes ; il réalisera lui-même certaines tâches difficiles ou dont l’automatisation ne serait pas économiquement rentable. Cependant, selon Thomas Herlitzius, l’horizon 2030 n’est pas réaliste. Les développements ne sont globalement pas assez avancés. Il y aura une longue phase de transition et toutes les machines connues aujourd’hui ne disparaîtront pas. « L’agriculteur, avec ses compétences propres, restera encore longtemps irremplaçable pour gérer les productions végétales », explique le professeur. Il ne se transformera pas non plus en spécialiste de l’informatique et de l’agriculture intelligente. Il lui reviendra d’utiliser, de coordonner et de mettre en liaison des applications et des outils d’emploi aisé, provenant de différents fournisseurs, de sorte à assurer l’exécution des processus débouchant sur une production rentable, de haute qualité, transparente et durable.


Actualité

75 ans, un bail à célébrer JCB existe depuis 75 ans. Pour marquer l’événement, le constructeur anglais présente plusieurs nouveautés. Le «  532-60  » complète la palette des grands chargeurs télescopiques de la « Serie 3 ». Avec une hauteur de levage de 6 mètres et une capacité de levage de 3,2 tonnes, il facilite le travail à la ferme. La machine n’a pas de porte-àfaux à l’arrière et gagne ainsi en maniabilité. Compacte, elle dispose néanmoins de la cabine « Command Plus ».

Le « Fastrac 4000 », lui, est maintenant équipé d’un filtre à particules. Son poids total passe à 14 500 kg, et sa charge utile à 5500 kg. Les « 525-60 » et « 52758 » sont les plus vendus des chargeurs télescopiques en Suisse. Ces engins compacts, avec une capacité de levage de 2,5 et 2,7 tonnes, et une hauteur de levage de 6 et 5,8 mètres sont livrables du stock. Des offres spéciales sont proposées jusqu’au 30 juin sur toutes les machines neuves chez JCB Agri Suisse.

Les fondamentaux du tracteur agricole Le livre en anglais « Fundamentals of Tractor Design » du professeur d’université Karl Theodor Renius expose les bases essentielles qui ont présidé et président toujours au développement, à la compréhension et à la classification des solutions techniques adoptées dans la construction des tracteurs. Le texte agréablement concis décrit les multiples détails techniques de ces véhicules, plus ou moins complexes selon les besoins à couvrir. Une foule de graphiques et de tableaux

explicatifs font de cet ouvrage un véritable trésor. Il est paru aux éditions Springer, 303 pages, 471 illustrations, 135 exercices. ISBN 978-3-030-32803-0 (pour la version imprimée) et ISBN 978-3-03032804-7 (pour la version numérique).

Partenariat prolongé Kverneland et Mazzotti veulent poursuivre et intensifier leur coopération stratégique. Kverneland et Mazzotti, qui font partie du groupe d’entreprises John Deere, concluent un nouveau partenariat de longue durée. Kverneland va se fournir auprès de Mazzotti en pulvérisateurs automoteurs « iXDrive ». Dans son communiqué, Kverneland laisse ouverte la question d’une extension de cette collaboration à d’autres activités. Avec le nouveau pulvérisateur traîné « iXtrack T », la gamme de pulvérisateurs portés et le pulvérisateur automoteur, Kverneland peut proposer une gamme complète d’équipements de protection des cultures.

Générateurs de courant mobiles Les véhicules spéciaux nécessitent souvent une alimentation électrique d’appoint. La société allemande Martin KFZ-Technik GmbH développe des générateurs spécifiques entraînés par le moteur du véhicule, qui permettent d’économiser de l’espace et du poids. Cela garantit un gain en terme de charge utile, libère des surfaces de chargement, augmente la mobilité tout en modérant la consommation de carburant et les émissions de gaz d’échappement. Le nouveau convertisseur « VoltStar », développé pour des utilisations mobiles (photo), joue un rôle décisif dans l’utilisation des générateurs car il convertit le courant fourni par un générateur synchrone à excitation externe en courant alternatif stable triphasé 400 volts. Il permet d’alimenter sans problème des appareils et des systèmes hautement sensibles. Il faut compter une vingtaine d’heures pour installer le système sur un véhicule.

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Actualité

Lavage à chaud Kärcher présente deux générateurs d’eau chaude, les «  HG 43  » et « HG 64 », qui permettent aux utilisateurs de bénéficier des avantages du nettoyage à l’eau chaude, sans investir dans un nettoyeur haute-pression assez cher. Ces appareils peuvent être combinés avec des nettoyeurs haute-pression de plusieurs marques. Afin d’en profiter, il suffit de raccorder le générateur à un nettoyeur disponible. L’eau sous pression est acheminée dans le générateur via un tuyau, elle y est chauffée à 80 °C et circule ensuite à travers un tuyau haute-pression.

La livraison inclut également un pistolet résistant à l’eau chaude. En fonction de l’appareil haute-pression utilisé, il suffit de choisir les buses correspondantes et un combiné à eau chaude extrêmement flexible est prêt à l’emploi.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Bruder d’un Case IH « Optum 300 » à l’échelle 1 :32.

Filtres pour cabines New Holland propose désormais pour certaines gammes de ses tracteurs un kit permettant de renforcer la protection offerte par ses cabines, afin de rendre ces habitacles conformes à la classe 4 pour les traitements phytosanitaires. Ce système de filtration équipe déjà les tracteurs spéciaux de la gamme « T4 ». Avec une cabine certifiée de classe 4, plus de 98 % des aérosols et des vapeurs sont retenus dans les filtres, raison pour laquelle New Holland a développé cet ensemble pour postéquiper les cabines des tracteurs de ses gammes « TSA » (mise en circulation depuis 2003), ses « T6000 » et « T6 », ses « T7000 » et l’ensemble des «T7 ». Le système de filtration est déjà utilisé sur la « Blue Cab 4 » des tracteurs spéciaux « T4 » depuis 2017. L’installation de ce kit, composé d’un manomètre de surpression et de filtres spéciaux, permet aux cabines de répondre aux exigences de la catégorie 4, comme l’atteste l’Institut Julius Kühn de Braunschweig (D), qui a effectué les indispensables tests. L’installation du kit est effectuée par les concessionnaires New Holland.

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Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur Case IH « Optum 300 ». Philippe Grand, de 1030 Bussigny (VD), est l’heureux gagnant du modèle de Claas « Xerion 5000 », mis en jeu dans l’édition Mars de Technique Agricole.


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Marché | Interview

Oskar Schenk compte consacrer son mandat à la tête de l’association à œuvrer en faveur du rattachement des agro-entrepreneurs au secteur agricole. Photos : Heinz Röthlisberger

« Notre activité relève de l’agri­ culture productrice » Oskar Schenk est le président d’Agro-entrepreneurs Suisse depuis un an. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il a expliqué l’importance de rattacher les entrepreneurs à l’agriculture productrice. Il a également dressé un bilan du LUTaCH et réfléchi à son avenir. Heinz Röthlisberger

Technique Agricole : Quel bilan tirez-vous de votre première année à la tête d’Agro-entrepreneurs Suisse ? Oskar Schenk : L’année a été particulière­ ment intense. En plus des tâches cou­ rantes, nous avons organisé le congrès d’Agro-entrepreneurs Suisse (LUTaCH). En même temps, nous avons dû gérer des changements de personnel au sein de la gérance, qui ont entraîné une réorganisa­ tion profonde. Par l’entremise de Werner Salzmann, président de l’ASETA, nous avons pu rencontrer le conseiller fédéral 10

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Guy Parmelin, ministre de l’agriculture, et le sensibiliser au fait que les agro-entre­ preneurs relèvent en réalité de l’agri­ culture productrice. Pouvez-vous préciser votre pensée ? D’un point de vue légal, les agro-entre­ preneurs ne relèvent pas de l’agriculture productrice, mais sont rattachés au sec­ teur artisanal et industriel. Cela leur im­ pose d’importantes restrictions dans leur activité. En principe, nous devons deman­ der une autorisation pour travailler les

Au comité depuis 2013 Oskar Schenk siège depuis 2013 au comi­ té d’Agro-entrepreneurs Suisse, dont il assure depuis un an la présidence. Âgé de 50 ans, il dirige conjointement avec sa femme Renate une entreprise de travaux agricoles à Schwarzenbourg (BE), qui emploie cinq collaborateurs permanents. En période de pointe, les effectifs peuvent grimper jusqu’à treize per­ sonnes. L’agro-entreprise Agrischenk  fêtera ses trente ans cette année.


Interview | Marché

same­dis et dimanches, ou durant la nuit, une règle totalement inadaptée à notre profession, qui complique notre travail. C’est pourquoi j’ai l’intention de faire aboutir le dossier de notre appartenance à l’agriculture productrice. Les conflits en matière d’emplacements rencontrés par certaines de nos entreprises seraient résolus du même coup. De nombreuses agro-entreprises ont en effet leur siège dans une exploitation agricole, ce qui, selon leur situation, les met en porte-à-faux avec le plan d’affectation des sols. À quels problèmes avez-vous été confronté ? Certains de nos membres ont par exemple frôlé l’expulsion. De telles situations peuvent résulter d’un changement de propriété, lorsque l’entreprise de travaux agricoles est détachée de l’exploitation agricole à l’occasion d’une succession et qu’elle quitte alors le giron de l’agriculture productrice. Comme une entreprise de ce type est prohibée en zone agricole, son propriétaire se voit dans l’impossibilité d’y faire construire des locaux. Si notre activité était rattachée au secteur agricole, ces problèmes d’appartenance à une zone d’activité inadéquate ne se poseraient plus. Guy Parmelin vous a-t-il encouragé dans vos démarches ? Nous avons remis au conseiller fédéral Guy Parmelin un dossier expliquant les problèmes rencontrés par nos membres et il nous a conseillé pour la suite des démar­ches. Nous avons notamment pu rencontrer Dieter Kläy, de l’Union suisse

Faute d’être rattachés à l’agriculture productrice, nous voyons notre champ d’action fortement réduit. des arts et métiers, l’USAM. De tels entretiens sont bien sûr une chose très positive, mais il est certainement trop tôt pour crier victoire ! Suscitez-vous des critiques de la part des entreprises de transport ? Que les choses soient claires : si nous voulons être rattachés au secteur agricole, c’est uniquement pour faciliter l’exécution de nos prestations de nature agricole. À nos yeux, un entrepreneur qui assure

des prestations agricoles appartient au secteur de l’agri­ culture productrice. S’il réalise des travaux au service de la commune, il n’a pas sa place dans une entreprise du secteur agricole. Loin de nous l’idée d’encourager les transports de matériaux ou de machines de chantier avec un tracteur immatriculé en vert, de surcroît sous-­ « Notre objectif est de pérenniser le congrès d’Agro-entredimensionné et muni de preneurs Suisse. » freins insuffisamment puissants. Tant que nous nous limitons aux l’association. Les interminables réunions transports agricoles, nous sommes en avec les administrations ou d’autres organismes ne donnent pas toujours des ré­ conformité avec la loi et ne faisons pas de sultats immédiats. Le fait d’avoir instauré concurrence déloyale aux entreprises de des contacts réguliers avec l’Office fédétransport. Nous sommes d’ailleurs en bons ral des routes nous permet de faire valoir termes avec l’association des transports routiers, l’ASTAG, et tenons à le rester. nos souhaits en matière de circulation routière, mais les premiers contacts reAvez-vous fixé d’autres objectifs pour montent à deux ans seulement. Il faut que votre mandat ? nos adhérents soient bien informés de Je suis toujours soucieux de faire bénéfinos démarches. C’est ce que nous faisons cier nos membres de véritables plus-vaà travers Agroluchs, notre revue interne. lues. Un exemple : le porte-à-faux maximal à l’avant peut désormais aller jusqu’à Le Conseil fédéral vise à rendre obli5 mètres, en partie grâce à nos efforts. gatoire les rampes à pendillards pour l’épandage du lisier dans la Politique Ou les systèmes de télégonflage munis de joints tournants alimentés par l’extérieur. agricole 2022+. Pensez-vous que cette À l’occasion du LUTaCH, l’Office fédéral obligation va pousser davantage de des routes s’est prononcé en faveur de la paysans à faire appel aux agro-entrelégalisation de ces installations. prises à partir de 2022 ? Pas vraiment. Il y aura certes un mouveCertains membres poussent à adopment dans ce sens, mais qui ne sera pas ter une attitude offensive, d’au­tres massif. Après tout, des sommes considéau contraire plaident en faveur d’un rables ont été investies récemment dans l’acquisition d’épandeurs à pendillards et comportement plus consensuel. Comd’importantes surfaces sont déjà traitées ment allez-vous concilier les difféde la sorte. Aux agriculteurs de décider rentes attentes ? s’ils veulent réaliser eux-mêmes le travail Le dernier LUTaCH nous a valu des retours ou s’ils préfèrent le sous-traiter. Les surtrès positifs, même de la part de gens plutôt critiques à notre égard. Quant à moi, faces sur lesquelles l’utilisation des pendilje suis toujours soucieux de rester à lards est problématique ou totalement l’écoute de nos membres. Ils doivent seninappropriée feront sans doute l’objet de tir que nous prenons leur avis au sérieux dérogations. J’ai pu sensibiliser les et sommes prêts à faire avancer l’associamembres de la commission compétente tion dans la direction qu’ils souhaitent. Je aux soucis des hommes du terrain, dont dois toutefois préciser que notre branche j’étais d’ailleurs le seul représentant au est clairement tournée vers l’avenir. Nous sein du groupe de travail. pouvons donc être amenés à prendre des décisions dont le bien-fondé échappe de Avez-vous d’autres projets ? prime abord à certains adhérents. En fin Certaines idées qui circulent en vue de la PA22+ méritent qu’on s’y attarde. Ainsi de compte, nous devons aussi avoir à des mesures plus sévères en matière de cœur de faire progresser l’association. protection des sols ont été évoquées, comme obliger les agriculteurs à calculer Je suppose que ce n’est pas toujours simple… le risque de compactage du sol avant l’enLes membres ne sont pas toujours gagement de machines de récolte dont la conscients de l’ampleur des activités de charge à la roue est supérieure à 5 tonnes. 4 2020 Technique Agricole

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Marché | Interview

Le calcul serait fait sur la base d’un programme de simulation de la pression au sol, en l’occurrence « Terranimo ». Prenons le cas d’une récolteuse de betteraves : si les données calculées par ce programme sont défavorables, il serait interdit sous peine de sanctions d’effectuer la récolte avec cette machine. Dans la pratique, aucune récolteuse ne satisferait aux conditions requises et les betteraves ne pourraient simplement pas être ramassées. Espérons que des idées aussi farfelues ne soient jamais mises en œuvre. D’où l’importance que des gens du terrain participent aux instances de discussion. Après le LUTaCH de 2017, le deuxième congrès des agro-entrepreneurs s’est déroulé fin janvier. Pour quel bilan ? Le LUTaCH est à nos yeux une réussite pleine et entière. À quelques problèmes mineurs près, tout s’est déroulé comme prévu et les participants ont pu assister à des conférences intéressantes, comme lors du premier LUTaCH. La grande dé-

Plus nos membres seront nombreux, plus nous serons en position de force. ception a été la fréquentation. Inutile de se voiler la face : nous avons eu à peu près le même nombre de visiteurs qu’il y a trois ans, un chiffre clairement insuffisant pour un événement de cette importance. Les raisons sont loin d’être évidentes : offres de formation surabondantes, lassitude du public ou raisons financières ? Lorsque nous aurons tiré le bilan, nous saurons dans quelle direction aller. Nous attendons aussi les réactions des sponsors, avec lesquels des entretiens sont prévus.

Nous voulons que nos membres prennent leurs responsabilités et calculent euxmêmes le prix de leurs travaux et prestations. Nous les accompagnons en organisant des cours de formation, dans lesquels ils apprennent à chiffrer et comptabiliser leurs travaux et à gérer leur entreprise de manière rentable pour en assurer la viabilité future. En outre, nos tarifs indicatifs seraient peut-être en infraction avec la loi sur la concurrence, qui interdit clairement les ententes de prix. Il n’y aura donc plus de tarifs indicatifs ? Non, le sujet n’est plus du tout à l’ordre du jour. Vous l’aviez mentionné au début : il y a eu des changements à la gérance, à Riniken. Nicolas Eschmann est notre gérant et Karin Essig notre secrétaire depuis le 1er mars. Avec leur concours, nous cherchons à porter à 2,2 équivalents temps pleins la capacité du secrétariat à Riniken. Pour Romain Fonk, les nombreux déplacements entre la Suisse et la Belgique étaient devenus trop contraignants. Il a donc décidé de ramener à 40% la charge de travail consacrée à notre association, où il était gérant depuis mai 2018. Notre secrétaire Marlis Biland a quitté Agro-­ entrepreneurs Suisse après plus de dix ans de bons et loyaux services. Nous remercions chaleureusement Marlis Biland et Romain Fonk pour la qualité de leur engagement auprès de notre association. Vous dirigez vous-même une agro-­ entreprise. Arrivez-vous à concilier votre charge de président avec votre activité de patron ? J’avoue avoir sous-estimé la charge de travail. La mise sur pied du LUTaCH, la restructuration de la gérance, le travail pour mon entreprise et mon engagement

chez les pompiers ont effectivement représenté beaucoup de travail. J’ai la chance d’avoir des collaborateurs en qui j’ai une confiance totale. Et rien ne serait possible sans ma femme. Elle me décharge totalement des soucis du quotidien, mais il est certain que je ne peux pas continuer ainsi. La réorganisation du secrétariat doit se traduire par une réduction de ma charge de travail. Agro-entrepreneurs Suisse compte quelque 370 membres. Pensez-vous qu’il reste un potentiel à développer ? Sans aucun doute : notre association regroupe actuellement un peu moins de la moitié des agro-entrepreneurs du pays, estimés à 800. Le terme « agro-entrepreneur » est un peu flou. Selon notre profession de foi, toute personne proposant des prestations de services dans l’espace rural peut prétendre à cette appellation, qu’elle ne possède qu’une presse à balles rondes ou qu’elle dirige une entreprise hautement professionnalisée équipée de nombreuses machines. La taille n’entre donc pas en ligne de compte ? J’entends souvent dire que nous devrions limiter l’adhésion aux entreprises qui réunissent certains critères de TVA, donc de taille. Je pense au contraire que nous devons en accueillir le plus grand nombre possible. C’est à cette condition que nous pouvons discuter avec les administrations en position de force. Nous avons aussi des membres qui quittent l’asso­ciation. Nous sommes tous des entre­preneurs et en tant que tels, nous nous faisons mutuellement concurrence. Des heurts entre sensibilités différentes sont inévitables. La Suisse romande recèle un potentiel important. Nous y sommes encore mal implantés et devons nous mobiliser pour attirer davantage de Romands.

Pensez-vous qu’il y aura un troisième LUTaCH ? Notre objectif est bien de pérenniser le LUTaCH, mais nous ignorons encore dans quel cadre et à quel intervalle il sera organisé. Peut-être seulement dans cinq ans. Bref, nous devons en discuter. Il y a quelques années, Agro-entrepreneurs Suisse publiait annuellement des tarifs recommandés pour aider ses membres à chiffrer leurs prestations. Pourquoi avez-vous cessé d’éditer ces barèmes ? 12

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Oskar Schenk dans son entreprise de travaux agricoles à Schwarzenbourg (BE).


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Marché | Sociétés

Les PME de machinisme agricole, principalement des fabricants de machines et d’appareils, s’en sortent étonnamment bien sur le marché et en concurrence avec les constructeurs qui proposent des gammes longues. Photo : DKE/Agrirouter

Défendre son territoire en souplesse Les petites et moyennes entreprises (PME) de machinisme agricole se battent simultanément sur de nombreux fronts. Leur force réside dans leur degré de flexibilité élevé. Certaines marques sont pourtant restées récemment sur le carreau. Oliver Neumann* Compte tenu des nombreux défis auxquels elles sont exposées, les petites et moyennes entreprises (PME) de machinisme agricole ont étonnamment bien réussi à surfer sur le marché, en maintenant, voire augmentant leurs chiffres d’affaires et leurs parts de marché. Quelques sociétés seulement ont abandonné un secteur de marché moins porteur, comme l’a fait Lely avec les équipement de récolte de fourrage vert. D’autres ont été reprises par de grandes entreprises ou des groupes, comme Vogel&Noot et Kongskilde.

Spécialistes flexibles Plusieurs facteurs expliquent le succès de ces PME. A la jonction entre le tracteur et le sol ou la plante, plusieurs fabricants de

*Oliver Neumann a été l’attaché de presse de John Deere pendant de nombreuses années. Il est aujourd’hui journaliste indépendant. Cet article a été publié dans la revue allemande Eilbote.

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Technique Agricole 4 2020

machines font valoir tout leur savoir-faire dans les cultures locales et leur orientation client. Ancrées dans leur région, elles sont reconnues par leurs clients comme des spécialistes compétents qui, ouverts à des expérimentations spécifiques, agissent à leur niveau et sans pression relatives aux dividendes à verser aux actionnaires. Des processus décisionnels courts, l’évaluation rapide des risques et un contact direct avec les partenaires commerciaux et les clients constituent des avantages incontestables dans un environnement concurrentiel de plus en plus complexe. Il ne faut pas oublier que nombre de leurs employés sont d’origine agricole et apprécient l’atmosphère familiale de ces entreprises. L’importance de leurs exportations démontrent que les PME conservent leur droit à l’existence au-delà de leurs propres frontières nationales, à côté des grands groupes internationaux. Certains constructeurs comblent les lacunes d’approvisionnement de distributeurs liés contractuellement à un « long li-

ner » en partenariat et comme succursale. Dans bien des cas, ils fournissent des sociétés commerciales performantes laissées de côté lors d’opérations de rapprochement entre distributeurs et grandes marques. Ils produisent par ailleurs souvent des composants ou des dispositifs complets pour les acteurs mondiaux et exploitent ainsi mieux leurs propres capacités. Enfin, certains clients apprécient de pouvoir utiliser des machines et du matériel agricoles issus de la production locale.

Recherche et développement Un défi majeur auquel les PME se trouvent actuellement confrontées est la compatibilité de leurs appareils avec les technologies de l’information des grands constructeurs qui dictent la voie en matière de numérisation. Même pour les machines a priori moins sophistiquées, les capteurs, les ordinateurs de bord et les connexions GPS constituent désormais la norme pour le succès des ventes. Comme il faut s’adapter aux différentes plateformes de données et


Sociétés | Marché

Spécialistes du travail du sol

Avec ses 5300 employés, des sites de production sur trois continents et une présence dans plus d’une centaine de pays, Kuhn est l’un des plus grands parmi les soi-disant « petits ». Photo : Roman Engeler

aux standards des grandes entreprises, du terrain au bureau, les coûts de développement des PME augmentent sans garantie de retour sur investissement. Amazone, par exemple, investit environ 7,5 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et le développement et s’appuie largement sur la numérisation. Qu’il s’agisse d’« Agrirouter » ou de « Data-Connect », la tendance du secteur va à la suppression progressive des barrières de données et à la simplification des échanges entre les machines et les logiciels des différents fournisseurs. Les capacités des PME sont infinies : 70 % des 39 prix pour des innovations leur ont été attribués à l’Agritechnica.

Spécialistes en cultures fourragères et en grandes cultures Kuhn, entreprise de machines agricoles appartenant au groupe suisse Bucher Industries, a fêté son 190 e anniversaire en 2018. Son chiffre d’affaires en forte croissance s’élève à 1,04 milliard d’euros. Avec 5300 employés, des sites de production sur trois continents et une présence dans plus de 100 pays, Kuhn fait partie des plus grandes entreprises parmi les soi-disant petites. De nombreux acteurs mondiaux ont déjà jeté un œil sur cette société, dont le succès est dû à ses machines spécialisées et qui a profité du fort développement de l’élevage et de la production laitière. Mais Kuhn tient aussi son rôle dans le travail du sol sur le plan international. Ses propriétaires connaissent sa valeur et la protègent comme la prunelle de leurs yeux. En 2018, Kuhn a réinvesti 4,5 % de son chiffre d’affaires et détient plus de 2000 brevets dans le monde. Kverneland opère depuis 2012 en tant que marque sous l’égide du groupe Kubota qui connaît une expansion massive en Europe. Kverneland, entreprise riche de 140 ans d’histoire, vend sous son nom des équipe-

ments de travail du sol, de semis et d’épandage d’engrais, du matériel de récolte fourragère, ainsi que les distributeurs d’engrais de marque « Vicon », mais produit également des machines aux couleurs de Kubota pour les marchés d’Amérique du Nord et d’Asie. Avec 2500 employés, Kverneland a réalisé un chiffre d’affaires de 504 millions d’euros en 2018. La société projette d’atteindre ces trois prochaines années une part de 3 % du marché européen des machines agricoles, soit 4,5 milliards d’euros. L’entreprise familiale autrichienne Pöttinger, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 8 % lors de l’exercice 2018-2019 pour atteindre 382 millions d’euros, a depuis 2016 étendu ses activités de vente aux marchés scandinaves avec succès. Outre ses marchés traditionnels en Allemagne, France, Pologne, Tchéquie et dans les pays alpins, elle touche des exploitations de production herbagère au Danemark, en Suède, Norvège et Finlande. Avec un taux d’exportation de 90 %, Pöttinger réalise 69 % de son chiffre d’affaires en production herbagère, le solde grâce aux machines de travail du sol.

La suppression de la régulation du marché du sucre surtout, et la chute du prix de la matière première, ont eu un impact massif sur les bénéfices d’Exel Industries lors du dernier exercice, les achats reportés de l’année précédente y contribuant aussi. Le chiffre d’affaires net de l’année 20182019 a baissé de 7,4 % pour un total de 776 millions d’euros, parce que les équipements relatifs à la betterave sucrière ont particulièrement souffert. En revanche, le secteur des pulvérisateurs n’a diminué que de 2,3 %. Exel réalise deux tiers de ses ventes mondiales de machines agricoles avec quelque 3700 employés et les produits des marques Hardi, Berthoud, Tecnoma, ainsi qu’Holmer, acquise en 2013. Les ventes se font principalement en Europe, avec une part de plus de 60 % et une quarantaine de sites (production et vente). En 2018, le chiffre d’affaires d’Amazone de 457 millions d’euros a augmenté de quelque 5 % et la société de Basse-Saxe vise un résultat équivalent en 2019. Amazone exporte près de 80 % de ses produits dans 70 pays du monde entier. Avec « Amazone 4.0 », l’entreprise mise sur la numérisation et le travail sélectif du sol, le semis de précision et la protection ciblée des cultures. Elle emploie 1900 personnes à la suite de la reprise de l’entreprise autrichienne Vogel&Noot à l’automne 2016, de la construction d’une nouvelle usine pour 16 millions d’euros à Bramsche et de la reprise de Schmotzer Hacktechnik au début de l’année 2019. Malgré la terrible sécheresse, Lemken a augmenté son chiffre d’affaires sur ses marchés traditionnels de 6  % pour atteindre 380 millions d’euros en 2018. L’entreprise a été satisfaite de la demande

Lindner est un fournisseur petit, mais pointu, de véhicules pour les exploitations herbagères, l’agriculture alpine et le secteur communal très exigeant. Photo : Roman Engeler

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Marché | Sociétés

soutenue des marchés d’Europe occidentale avec une croissance à deux chiffres, les Etats-Unis et le Canada n’étant pas en reste. Avec l’acquisition du spécialiste néerlandais des herses Steketee, Lemken dispose désormais de herses mécaniques d’une largeur de 12 mètres. Grâce aux caméras, elles peuvent s’utiliser efficacement dans les cultures maraîchères et les grandes cultures. A l’instar d’Amazone, Lemken et ses 1600 collaborateurs comptent sur l’« agriculture 4.0 ». La part des exportations s’élève à 77 %. Eléments remarquables, la Russie est le deuxième marché d’exportation de Lemken et, en Inde, la demande de charrues à 2 ou 3 socs, de production locale, a doublé ces dernières années. Le fabricant italien Maschio Gaspardo, presque uniquement en main familiale, possède huit sites de production avec 2200 employés, dont trois situés en Roumanie, en Inde et en Chine. Avec 60 000 machines vendues et une gamme étendue de machines de travail du sol, de semoirs, de pulvérisateurs et autres machines de fenaison, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 332 millions d’euros en 2018, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à l’année précédente. Le taux d’exportation dépasse 80 %. Maschio Gaspardo a réalisé un bénéfice d’exploitation de 30,6 millions d’euros. L’entreprise propose également des presses à balles rondes Feraboli, société acquise en 2014. Horsch, fabricant bavarois innovant de machines de travail du sol, de protection des plantes et de semis, compte 1600 employés. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 402 millions d’euros en 2018. Depuis 2015, l’entreprise a connu des taux de croissance à deux chiffres malgré les crises. Avec un taux d’exportation de plus de 80 %, elle s’avère très performante sur les marchés où l’agriculture se pratique à grande échelle et où les pionniers de la durabilité se concentrent sur des technologies ménageant le sol et les cultures. Le succès durable en résultant a permis des investissements de 30 millions d’euros pour la seule année dernière. En raison de la polémique du glyphosate, Horsch se concentre de plus en plus sur la protection mécanique des cultures. Grâce à des solutions intelligentes, l’entreprise se révèle un partenaire incontournable pour les exploitations agricoles tournées vers l’écologie. La société suédoise Väderstad, avec ses familles propriétaires Stark et Gilstring, est active dans 40 pays et emploie 1250 per16

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Fliegl, spécialiste des remorques agricoles, des remorques à fond poussant, de l’épandage du lisier et du transbordement, réalise un chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros avec un millier d’employés et un taux d’exportation supérieur à 70 %.

sonnes dans le monde, dont 900 en Suède. Les investissements sont conséquents ici également, y compris dans de nouvelles capacités de production. En 2018, Väderstad a franchi pour la première fois la barre des 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, le taux d’exportation correspondant à environ 90 %. Le résultat atteint s’est élevé à 11,8 millions d’euros. C’est surtout dans les cultures sur de grandes surfaces que les Suédois peuvent abattre leurs atouts avec les semoirs à grande vitesse. Väderstad compte donc le Canada, la Russie et l’Ukraine parmi ses principaux marchés, suivis en Europe par l’Angleterre, l’Allemagne et le marché intérieur. Ce dernier représente environ 10 % du chiffre d’affaire de Väderstad. Le spécialiste familial Rauch excelle dans l’innovation. Trois médailles d’argent à l’Agritechnica 2019 témoignent de l’esprit d’ingéniosité de Rauch et de sa volonté de coopérer avec les plateformes de données et les acteurs mondiaux. En 2018-2019, la société fondée en 1921, a augmenté de 5 % son chiffre d’affaires qui atteint 78,9 millions d’euros. Avec l’investissement de 2,5 millions d’euros consenti pour la plus grande halle d’essai de pulvérisateurs d’Europe récemment mise en service, Rauch se met à niveau dans les domaines de la numérisation et de l’électrification. En tant que partenaire de développement, Rauch effectue aussi un précieux travail de pionnier en faveur d’une application durable, efficace et rationnelle des fertilisants pour les plantes. Avec ses marques « Grégoire Besson », « Rabe » et « Agriway », le fabricant français de machine de travail du sol Grégoire Besson est bien positionné. Il compte cinq usines, dix succursales et plus de 1000 partenaires commerciaux dans 60 pays du globe. En 2017, l’entreprise a réalisé un

Photo : Roman Engeler

chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Elle emploie 550 collaborateurs. En 2018, le chiffre d’affaires est tombé à 49,7 millions d’euros. Malgré le revers causé par l’insolvabilité de la filiale allemande Rabe, les Français conservent de grandes ambitions pour les prochaines années et visent à doubler leur chiffre d’affaires d’ici 2023.

Spécialistes de production fourragère En 2018-2019, Krone a réalisé un chiffre d’affaires de 698 millions d’euros avec son activité de machines agricoles, soit une augmentation de près de 10 % représentant plus de 30 % du chiffre d’affaires du groupe de 2,24 milliards d’euros. Krone a bénéficié de prix raisonnables à la production, en particulier dans les domaines des fourrages verts et du lait, malgré des conditions climatiques, politiques et économiques difficiles. Krone, l’une des rares PME à s’être introduite il y a quelque temps dans la forteresse des constructeurs d’ensileuses automotrices, s’est maintenant fermement établie parmi les acteurs mondiaux dans ce domaine, ainsi que dans celui des faucheuses de grandes surfaces. Durant l’année écoulée, cette entreprise innovante a certes investi dans de nouveaux produits technologiques et dans la numérisation, mais aussi dans un nouveau terrain d’essai de 20 millions d’euros à Lingen (D). Cela permettra de tester des prototypes et des concepts de conduite autonome, ainsi que de valider les homologations spécifiques à chaque pays. Après quelques péripéties, Fella-Werke, fondé en 1918 et racheté par Agco, constitue depuis 2015 le centre de compétence européen du groupe pour les fourrages verts. Après d’importants investissements, le site de Feucht (D), qui em-


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Marché | Sociétés

ploie 210 salariés, est devenu le centre de compétence européen d’Agco pour les équipements de récolte des fourrages. Il prend ainsi en charge le développement et la production de faucheuses à tambour et à disques, de faneuses et d’andaineurs. Par ailleurs, la gamme de produits Agco se voit renforcée par les presses à balles et les autochargeuses Lely. Depuis janvier 2019, les marques « Fella » et « Fendt » ont été acquises par le team Fendt dans le cadre de sa stratégie « long line ». La gamme de produits Fella soutient les marques « Fendt » et « Massey Ferguson ».

Tracteurs, transports et récolte Le calme est revenu à Brno, en Tchéquie, siège de la société Zetor. Dans son segment de marché traditionnel des tracteurs à bas prix, Zetor et ses quelque 460 employés font face à une concurrence massive de l’Extrême-Orient, en particulier de la Chine et de l’Inde. Ses marchés traditionnels en Europe de l’Est et du Sud-Est restent les principales zones de vente de la société, suivis par les marchés africains et du Moyen-Orient. Par rapport à l’année précédente, le chiffre d’affaires a chuté de 20 % en 2018 pour atteindre 89,6 millions d’euros. Près de 8 millions d’euros ont été investis dans la recherche, le développement et la distribution. Antonio Carraro, fournisseur italien de tracteurs compacts et communaux ainsi que de composants de châssis, est aussi confronté à une concurrence massive de l’Extrême-Orient. Avec ses 475 employés, l’entreprise bénéficie toutefois de relations commerciales traditionnelles avec des fabricants actifs au niveau mondial, ainsi que d’une gamme de produits au design fort. Elle propose également, sur demande, des chenilles dans le segment des véhicules compacts. L’entreprise, dont le chiffre d’affaires s’élève à 104 millions d’euros, s’est bien remise de la baisse des ventes de l’année précédente et fêtera son 110 e anniversaire en 2020. L’entreprise familiale autrichienne Lindner, qui emploie près de 240 personnes, a augmenté son chiffre d’affaires de quelque 4 % lors de l’exercice 2018-2019, pour atteindre 79 millions d’euros. Grâce à son assortiment de véhicules spécialisés, le fabricant de tracteurs de Kundl est l’un des principaux petits fournisseurs de qualité pour les exploitations de production fourragère, l’agriculture alpine et le secteur des communes particulièrement exigeant. Avec un taux d’exportation de 55 %, Lindner vend une part importante 18

Technique Agricole 4 2020

de sa production annuelle de 1200 machines et transporteurs sur le marché autrichien et dans les pays alpins voisins, l’Allemagne et la France. Au printemps dernier, Lindner a reçu l’un des trois prix du gouvernement autrichien dans le domaine de la numérisation, catégorie « Intelligence artificielle », pour son « Lintrac 110 » destiné à la conduite autonome. Grimme, fabricant réputé de machines de récolte de pommes de terre, de betteraves et de légumes, a récemment connu une stagnation de ses ventes. Avec près de 2400 employés, l’entreprise a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 453 millions d’euros. La cinquième génération de la famille est entrée dans la maison fondée en 1861. Sa première automotrice, une combinaison de tracteur et d’arracheuse de betteraves à un rang avait été présentée il y a 50 ans. Avec des investissements s’élevant à 44 millions d’euros l’année dernière et malgré la volatilité des marchés, Grimme se maintient à la pointe de la technologie avec ses marques annexes « Asa-Lift » et « Spudnik » et sa gamme de solutions numériques. Spécialiste de la récolte et du nettoyage des betteraves et constructeur de véhicules porteurs, Holmer, avec ses 400 employés, appartient depuis 2013 au français Exel Industries. Celui-ci occupe une place importante dans le domaine des pulvérisateurs automoteurs avec les marques Berthoud et Tecnoma. Le chiffre d’affaires 20152016 du leader du marché des récolteuses totales de betteraves sucrières s’est élevé à 117,5 millions d’euros avec un taux d’exportation de 73 %.

Le spécialiste des remorques agricoles, des remorques à fond poussant, de la distribution du lisier et du transbordement Fliegl réalise un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros avec un millier d’employés et un taux d’exportation supérieur à 70 %. L’entreprise possède 22 succursales dans 15 pays et exploite 12 sites de production. En coopération avec d’autres constructeurs, elle investit dans le domaine du lisier en cherchant à innover en matière de dosage selon les besoins et d’épandage respectueux de l’environnement. Joskin est soumise à une pression similaire en matière d’innovation. Elle distribue ses produits dans 80 pays sur les cinq continents. Avec quelque 780 employés, l’entreprise belge fondée en 1968 a réalisé un chiffre d’affaires de 95,5 millions d’euros lors du dernier exercice, près de 3 % de moins que l’année précédente. La coopération avec John Deere dans l’électrification des convois agricoles lui a valu l’or à la dernière Agritechnica. Conclusion Les PME de machinisme agricole, en premier lieu les entreprises familiales allemandes, sont idéalement positionnées pour relever les défis du futur. Elles peuvent se développer là où les meilleures opportunités de marché existent et sont moins tributaires des conflits géopolitiques et de politique commerciale que les acteurs mondiaux classiques. Si elles se maintiennent à la pointe de la technologie et poursuivent une politique successorale réussie, elles conserveront leur position clé à l’avenir.

Krone est l’une des rares PME à s’être introduite, il y a quelque temps, dans la forteresse des constructeurs d’ensileuses automotrices. Photo : Roman Engeler


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Les engrais minéraux seront toujours plus souvent mis en place directement dans le sol au moment du semis. (Kuhn « Maxima » avec équipement pour la distribution d’engrais.) Photo: Kuhn

La tradition rencontre la numérisation Toujours plus de facteurs mettent en danger la stabilité des rendements des cultures agricoles. Un semis optimal est donc toujours plus important. Quelle possibilité la technique offre-t-elle ? Et quelle direction prennent les développements en cours ? Hans W. Griepentrog* L’amélioration des systèmes de capteurs, les entraînements électriques et l’électro­ nique qui les entourent ouvrent en per­ manence de nouvelles possibilités pour l’optimisation de la qualité du travail des semoirs. Ces innovations ont toutefois massivement augmenté la complexité des machines et nécessité le développement de nouveaux concepts de commande afin de pouvoir exploiter tout leur potentiel. De manière générale, les exigences envers les semoirs ont augmenté : interligne variable

* Hans W. Griepentrog est professeur et fait des travaux de recherche en tant que responsable du département des technologies de production végétale à l’Université de Hohenheim (D).

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Technique Agricole 4 2020

et réglable, semis graine par graine des céréa­ les, fertilisation simultanée, comp­ teurs de grains, intégration dans les sys­ tèmes du tracteur et logiciels de gestion ne sont que quelques mots-clés. Aujourd’hui, les buts les plus importants sont la conservation de l’humidité des sols, l’amélioration de la disponibilité des nutriments et la simplification de l’utili­ sation par l’intégration d’aides digitales et électroniques. Dans ces domaines, la technique propose de nombreuses nou­ velles possibilités.

Mise en place Les outils de mise en place ont gagné en complexité : construction mécanique modulable avec une meilleure interchan­

geabilité des composants ainsi que des pos­ sibilités de réglages électriques à commande électronique et d’aide à l’uti­ lisation. Pour les composants les plus impor­tants, comme le nivellement, l’ou­ verture du sol, l’émiettement, le raffermis­ sement, le traçage de la ligne de semis, la dépose de la semence, la couverture et le hersage, la modularité s’est affirmée comme un avantage. Ce concept permet par exemple d’échanger les modules de travail du sol pour adapter l’appareil aux conditions rencontrées et aux buts recher­ chés. En plus de l’incorporation des rési­ dus organiques et de l’émiettement de la terre, le maintien de son humidité est un des buts qui est de plus en plus recherché par le travail du sol. Ici, les procédés bien


Semoirs

La complexité des machines augmente avec les exigences toujours plus importantes. Les aides à l’utilisation numérique facilitent le travail de l’agriculteur (« E-Services » de Väder­ stad). Photo : Roman Engeler

connus du travail de conservation ont fait leurs preuves. Comme nos expériences sont souvent basées sur le labour, le défi consiste aujourd’hui à combiner les procé­ dés traditionnels avec les techniques de conservation.

Semoirs et engrais Il n’y a pas que la semence qui sera de plus en plus souvent enfouie directement dans le sol. Les engrais minéraux suivent aussi cette tendance et leur mise en place se fe­ ra de plus en plus fréquemment pendant le semis. La mise à disposition des fertili­ sants importants pour les plantes – aussi avec des effets différés – continue de pas­ ser par le sol. Quand les engrais y sont in­ corporés, on ne doit plus attendre la pluie pour que ces substances soient dispo­ nibles pour les plantes si l’humidité est suffisante. Le positionnement des engrais, tant dans la profondeur que latéralement, est défini par l’emplacement individuel des plantes et de leur système racinaire. De nouveaux dispositifs permettent pour certaines cultures (comme le maïs) une distribution discontinue de l’engrais (par portions) dans le sens de la ligne de semis. La distribution est ici synchronisée avec le semoir et la mise en place de la graine. Des essais ont démontré que la concentra­ tion spatiale des engrais facilite l’accès aux fertilisants. Une diminution de la quantité totale d’engrais nécessaire à la culture est même envisageable (exemple : le « Ferti­ Spot » d’Amazone).

Répartition de surface régulière Grâce à une répartition régulière de la se­ mence, chaque plante devrait avoir à dis­ position les mêmes ressources (eau, nutri­ ment, lumière et espace). La réduction de l’interligne du maïs ainsi que le semis mono­graine des céréales (p. ex. « Singular System » de Horsch) sont des moyens par­ mi d’autres d’y parvenir. Une répartition régulière permet en outre une réduction partielle de l’utilisation des produits chimiques de protection des plantes. Ceci en raison de la meilleure ventilation du

peuplement, qui réduit la pression des maladies. De plus, la couverture du sol est plus précoce, d’où une plus grande pres­ sion sur les adventices et un meilleur maintien de l’humidité dans le sol. Pour influencer la répartition spatiale de la semence, on varie l’interligne et le sys­ tème de dosage (en ligne ou monograine). Des essais utilisant les semoirs actuels ont démontré que la répartition spatiale des cultures de céréales et de maïs était la plus mauvaise, au contraire de celle de colza et des betteraves, plus homogène. Pour les cultures avec un faible potentiel de com­ pensation comme le maïs ou les bette­ raves, la répartition des graines prend une importance considérable. Ici, les semoirs monograines ne permettent pas d’amélio­ rer encore la répartition sur le rang. La va­ riation de l’interligne est donc le seul le­ vier utilisable pour progresser. Pour les betteraves, l’interligne est relativement bien adapté à la densité du peuplement. À l’inverse, celui du maïs présente encore un potentiel de réduction. L’interligne des céréales est faible. Pour­ tant, la répartition sur le rang irrégulière obtenue par les semoirs en ligne laisse à désirer. Elle est à l’origine d’un peuple­ ment très irrégulier. Le colza présente aussi un interligne très faible parce que la technique de semis est la même. Ici aussi la répartition sur le rang obtenue par un semis en ligne est sujette à amélioration. La densité de peuplement du colza est nettement plus faible que celle des cé­ réales. Cette particularité explique que, avec une technique de semis identique, la

Les capteurs et l’électronique améliorent la qualité biologique des procédés traditionnels (« Smart-Depth » de Precision Planting). Photo : Roman Engeler

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Semoirs

améliorent la qualité du travail en adaptant automatiquement les paramètres de semis aux diverses conditions de la parcelle. Il en découle une gestion automatique de la profondeur de semis en fonction de l’humidité réelle du sol. Il est ici possible de définir une zone de variation en fixant une profondeur minimale et une profondeur maximale. Cette technologie apporte une germination plus régulière de la semence, qui engendre des cultures plus homogènes.

Commande et intégration IT

Une répartition plus homogène des semences doit permettre à chaque plante d’avoir les mêmes ressources à disposition (par exemple le semis monograine de céréales par le « Singular System » de Horsch). Photo : Horsch

répartition du colza est meilleure. La betterave, grâce au semis monograine et à l’interligne relativement étroit (par rapport à la densité de semis), affiche la meilleure occupation de l’espace. Certains constructeurs de matériels agricoles proposent maintenant des solutions à ce problème : meilleure répartition des céréales sur la ligne et réduction de l’interligne pour le maïs d’ensilage.

Capteurs Outre les entraînements électriques, les capteurs permettent de définir certaines caractéristiques du sol. Ils joueront un rôle important dans un avenir proche. Ceux qui sont actuellement utilisés en grandes cultures se concentrent sur les objectifs de grandeur des plantes. Jusqu’à présent, le sol est malheureusement trop peu pris en compte. Tous les semoirs actuels ouvrent le sol. Ce procédé permet généralement

aussi d’en relever les caractéristiques et pas uniquement les données de surfaces. Dans ce but, l’importante dynamique de mouvement des travaux de semis présente une difficulté particulière. Il serait intéressant de pouvoir agir sur les paramètres qui permettent d’optimiser le processus de semis. On pense ici à des informations comme la disponibilité des fertilisants (teneur NPK, pH) et les caractéristiques physiques du sol (tassement, taille des agrégats). Ces informations serviraient aussi à définir les interventions à faire pendant la période de végétation. Une mesure continue du sol par des capteurs innovants est aujourd’hui proposée par quelques constructeurs, par exemple pour mesurer la température du sol, son humidité, son pH ou encore la teneur en matière organique (« Smart-Depth » de Precision Planting). Ces capteurs sont liés au système de gestion du semoir, dont ils

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Technique Agricole 4 2020

Aujourd’hui, de nombreux constructeurs ne se limitent pas à utiliser la technologie Isobus pour la gestion et la commande des machines. Ils intègrent des applications sur des terminaux digitaux. Ces aides à l’utilisation peuvent contribuer à une meilleure gestion de la qualité du travail de la technique de semis. Ces terminaux à l’utilisation très intuitive sont capables de représenter toute la complexité de la structure et des possibilités offertes par les semoirs modernes. À ceci s’ajoute la possibilité de gérer la documentation toujours plus importante au moyen de plateformes internet disponibles via le réseau mobile. Ce dernier point signifie qu’une saisie et un archivage automatique des données des différents travaux réalisés dans les parcelles est possible. La création automatique de cartes d’inter­ vention stockées sur le cloud est aussi envisageable. Ces cartes peuvent contenir les surfaces travaillées, la durée des processus, les coordonnées des passages utilisés par le guidage automatique et les quantités d’intrants appliquées. La numérisation doit avant tout être synonyme de facilitation du travail. Les solutions digitales abouties ne se caractérisent pas que par leur bonne fonctionnalité et leur flexibilité, mais aussi par leur grande fiabilité.


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Semoirs

Hanspeter Lauper, précurseur en matière de semis direct, dirige l’entreprise de travaux agricoles Landag AG à Wiler bei Seedorf (BE). Il organise la formation de techno-diagnosticien sur machines agricoles à l’école professionnelle de Langenthal (BE). Il y enseigne la mécatronique. Photos : ldd

« Comme nous en avons les capacités, alors pourquoi pas ? » De manière générale, comment les semoirs se positionnent-ils aujourd’hui et comment sont-ils appelés à évoluer ? Technique Agricole s’est entretenu de cette question avec Hanspeter Lauper de l’agro-entreprise Landag à Wiler bei Seedorf (BE). Ruedi Hunger Technique Agricole : Comment voyezvous l’évolution future des semoirs ? Hanspeter Lauper : La réponse n’est pas simple. Pour moi, les maîtres-mots en matière de semis sont précision, efficacité et rendement. On vise à court terme à ensemencer le champ à moindres frais. L’objectif à long terme est d’obtenir un rendement élevé à la récolte. L’efficacité des semis est tributaire du poids du semoir, facteur souvent oublié. Or, augmenter le 24

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poids du tracteur et du semoir entraîne une consommation accrue, sur la route comme au champ. Avec notre semoir « ExactEmerge » à 6 rangs et notre tracteur de 96 kW, soit 130 chevaux, nous traitons actuellement un hectare par heure, mise en œuvre et déplacement compris. Il faut souligner que l’interconnexion numérique, que nous réalisons via le centre d’opérations « MyJohnDeere », contribue grandement à l’efficacité de nos semis.

Outre les semoirs, de nombreux autres facteurs interviennent, sur lesquels il est difficile, voire impossible d’agir. Est-ce une raison pour demander toujours plus de précision ? Prenons l’exemple du maïs. Rien n’est plus facile qu’inspecter une ligne de semis pour trouver des imperfections : un oubli par-ci, un double par-là. C’est comme l’histoire de la poule et de l’œuf, inutile de se creuser la tête pour savoir si


Semoirs

Pionnier du semis direct Hanspeter Lauper dirige l’entreprise Landag AG à Wiler bei Seedorf (BE). Inventeur de génie et spécialiste en électronique et en agriculture de précision, il a fait œuvre de pionnier en matière de semis direct. Son parc de machines inclut un semoir de très haute précision, un John Deere « Exact­Emerge 1725NT ». « La plus petite machine livrable a huit rangs. Pour des raisons de poids, nous l’avons transformée et dotée d’un châssis à six rangs en nous aidant d’un programme de CAO, conception assistée par ordinateur. Nous avons ensuite équipé le semoir ainsi modifié de racleurs et de fermoirs pneumatiques commandés par Isobus », explique Hanspeter Lauper.

c’est l’offre de précision qui précède la demande ou l’inverse. Aujourd’hui les clients exigent des semis de précision, quelle que soit la culture : betteraves, maïs, colza ou soja. En tant qu’agronome, je suis conscient qu’un surcroît de précision n’est pas toujours utile, mais comme nous en avons les capacités, pourquoi pas si cela leur fait plaisir ? Dans le domaine du machinisme agricole, la vitesse est un thème récurrent. Est-ce aussi le cas des semoirs ? C’est aussi vrai pour les semoirs. J’irais même plus loin : il y a une vitesse minimale à respecter. Pour certaines graines légères, notre semoir monograine «  Exact­ Emerge  » ne fonctionne pas en-dessous d’une vitesse donnée. Nous réalisons nos semis à une vitesse d’avancement comprise entre 10 km/h et 18 km/h. Ces vitesses sont problématiques, pas pour le semoir, mais pour la direction. Sans GPS avec correction RTK, il serait impensable de diriger le tracteur avec la précision néces­saire. Quel est le rôle de l’électronique dans l’augmentation de la précision et de la vitesse d’avancement des semoirs ? Sans électronique, les semoirs modernes sont tout simplement impensables. Vitesse d’avancement, précision des semis et électronique sont indissociablement liées. Le système de régulation repose entièrement sur l’électronique, notamment le système de pression au sol du semoir, qui assure, séparément dans chaque rang, un profil homogène du

sillon de semence et une profondeur de semis constante. Ou encore la pos­ sibilité de faire passer le semoir du mode semis direct au mode semis classique en quelques secondes en appuyant juste sur un bouton. Un semoir moderne sans électronique est décidément inimaginable. Quelle est l’évolution prévisible des semoirs pour les semis directs et les cultures sans labour ? Les surfaces que nous sommes chargés d’ensemencer tous les ans sont majo­ ritairement traitées en semis directs, à raison de 60 % pour les semis monograines, et de plus de 90 % pour les semis en ligne. C’est la raison pour laquelle nous tenons à la possibilité de passer rapidement du mode semis direct au mode semis classique, comme déjà mentionné. Pour réussir les semis directs, il faut que chaque élément semeur exerce une pression au sol d’environ 600 kilos, ce qui ne peut être atteint avec le poids de nos machines. Notre expérience acquise en plus de deux décennies nous a cependant permis de savoir quels sont les semoirs performants et lesquels il convient d’éviter. Nous avons ainsi optimisé la machine et le tracteur afin de faire fonctionner le semoir avec un poids total inférieur. Je pense notamment à notre système de « downforce » supplémentaire, qui permet de réguler la pression au sol par l’intermédiaire du système hydraulique trois points muni de vérins double effet. Il faut

aussi permettre au conducteur d’adapter certains éléments, comme les nettoyeurs de rangs à commande pneumatique, selon les conditions du moment. Les semis directs sont certes contraignants pour le semoir, mais aussi pour le conducteur. Les semis directs « commencent dans la tête », autrement dit, pour réussir, il faut en être intimement convaincu. Si vous n’y croyez qu’à moitié, vous vous heurterez tôt ou tard aux limites du système. Une dernière question : pensez-vous que les robots agricoles seront à même de remplacer les semoirs actuels dans un avenir proche ? À ce stade, je suis encore réticent. Je peux envisager le recours aux robots pour les tâches qui n’impliquent pas un transport de charges lourdes, mais je doute de leur capacité à se substituer à nos semoirs dans un avenir proche. À mon avis, ils auront plutôt un rôle à jouer dans le désherbage mécanique, mais dès qu’on aborde la protection phyto­sanitaire chimique, les choses se corsent. À la moindre pente, nos robots risquent de perdre la boussole. Beaucoup reste donc à faire dans ce domaine. J’ai aussi des doutes quant à la possibilité d’envoyer les robots par essaims entiers dans les champs, mais je suis tout à fait favorable aux recherches sur les robots afin d’en tester les limites. De mon point de vue, sur les exploitations dont les surfaces agricoles sont connexes, les engins autonomes sont plus prometteurs que les robots purs.

Hanspeter Lauper en compagnie de fermiers canadiens dans la salle de réunion de la J. Rink Farms, à Port Lambton, dans la province canadienne de l’Ontario, en janvier 2020, en marge de la « FarmSmart Conference » de Guelph.

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Semoirs

Ce dispositif peut semer des graines de 1 à 10 millimètres de diamètre avec précision jusqu’à quatre lignes. Photo : Grimme

Une discipline particulière : les semis de légumes Il existe de nombreuses machines spéciales pour les cultures maraîchères ; des semoirs monograines en font partie. En production légumière, semer ou planter relève souvent d’un choix économique. Dans cet article, nous présentons quelques aspects relatifs au semis et aux semoirs monograines spécifiques aux légumes. Ruedi Hunger La régularité et la précision des semis revêtent une importance particulière en maraîchage, d’où le recours fréquent aux semoirs monograines. Le bon calibre, la maturité ainsi que la qualité des futures récoltes en dépendent. Comme les semences de légumes ont des tailles et des poids très différents (voir tableau de la page 27), les semoirs doivent répondre à des exigences aussi spéciales que diverses. Si la dépose précise de la graine est important, adapter la hauteur de recouvrement à l’espèce l’est tout autant. Sur le plan économique, l’utilisation d’un semoir monograine est judicieuse, parce qu’elle permet d’épargner du temps et 26

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d’éviter partiellement ou totalement le démariage des plants pour l’obtention de la distance définitive.

Des exigences élevées Les dimensions très variées des graines compliquent toujours le fonctionnement des semoirs. Selon le type de culture, on peut avoir recours à une forme de semis en lignes plus clairsemé. Souvent souhaité, le semis de précision se fait par distribution monograine à la distance définitive ou à la moitié de celle-ci. Une autre possibilité est le semis monograine intermittent, aussi appelé semis en bloc, et enfin le semis monograine intermittent en poquets.

Semis en lignes à titre d’exception Souvent, la graine ne peut pas être positionnée définitivement à cause de sa capacité de germination, changeante ou faible. Lors du semis en lignes et/ou clairsemé, on mélange si besoin du sable, de la tourbe, des scories etc. pour réduire la quantité de semences au nombre de plantes souhaitées par unité de surface.

Semis monograine dominant Le semoir monograine permet de semer une quantité ciblée de semences par unité de surface en gardant des distances égales à l’intérieur du rang. Les éléments importants sont l’écartement (répartition


Semoirs

transversale) et l’espace entre les graines (répartition longitudinale). Le semis monograine interrompu (semis en bloc) est utilisé pour les légumes dont la germination et la force d’émergence sont faibles. On sème alors un « bloc » de trois graines à des distances définies (p. ex. 3 centimètres) sur une ligne. Ainsi, il est possible de réduire les semences et le travail de démariage. Il existe des roues cellulaires spéciales ou des disques perforés pour le semis en bloc. Le semis en poquets est une forme spéciale du semis en bloc, permettant de déposer plusieurs graines dans chaque emplacement défini au moyen d’un semoir monograine.

deur à granulés. L’entraînement des semoirs portés en position centrale peut être assuré par la prise de force proportionnelle du tracteur. Des interrangs plus ou moins larges peuvent être réalisés par déplacement latéral des éléments à l’intérieur de

Caractéristiques importantes des semences de légumes Légumes

Choux-fleurs

Tailles et caractéristiques

Capacité de germination > 90 % 1 gramme : de 200 à 300 graines Poids de 1000 grains (PMG) de 3 à 5 grammes Taille de 2,0 mm × 2,0 mm

Brocolis

Capacité de germination > 90 % 1 gramme : de 150 à 250 graines PMG de 4 à 6 grammes Taille de 14,1 mm × 7,3 mm

Haricots nains

Capacité de germination > 92 % 1 kg : de 3300 à 9000 graines PMG de 110 à 300 grammes Taille de 2,4 mm × 1,2 mm

Endives

Capacité de germination > 85 % 1 gramme : de 450 à 800 graines PMG de 1,2 à 2,3 grammes Taille de 2,3 mm × 2,3 mm

Mâches

Capacité de germination > 85 % 1 gramme : de 670 à 1100 graines PMG de 0,9 à 1,7 gramme Taille de 9,7 mm × 4,0 mm

Concombres

Semoirs monograines pour légumes En cultures maraîchères, on rencontre trois types de semoirs monograines : des machines à plusieurs rangs attelées à des tracteurs, les unes conçues pour des inter­ rangs larges, les autres pour des rangs moins espacés. Enfin, il existe des semoirs monorangs poussés à la main. Pour la culture maraîchère intensive et en plein champ, on emploie habituellement des machines à cinq ou six rangs ; les interrangs sont de l’ordre de 25 centimètres, et leur largeur totale est adaptée à la voie du tracteur, qui détermine la largeur des planches. Ces semoirs monograines s’appuient sur deux roues porteuses montées aux extrémités de leur poutrelle. Ces roues réglables en hauteur assurent l’entraînement des groupes semeurs asservi à la course et, le cas échéant, celui de l’épan-

Photos des graines

Taille de 2,1 mm × 1,9 mm

Caractéristiques des semences • La semence normale est issue de populations de plantes choisies. La germination et la force d’émergence doivent remplir des exigences minimales. • La semence calibrée est obtenue par une sélection, notamment par taille (tamis). La germination et la force d’émergence dépendent de la taille et de la masse de la graine (évaluées avec le poids de mille grains, abrégé PMG). • La semence graduée est obtenue à partir du tamisage, outre le vannage de la semence normale nettoyée. Cette semence peut être incrustée (marquée par un colorant, voir définition plus complète page 35). • Les semences enrobées, calibrées ou graduées, sont entourées d’une masse faite d’argile broyée, de poudre de bois, de tourbe etc. Celles qui sont en forme de boule ont toutes presque le même diamètre.

la largeur de la planche. Pour les interrangs inférieurs à 20 centimètres, il faut des éléments semeurs très étroits, ou bien doubles ou triples, ou bien encore utiliser une configuration d’éléments décalés en plusieurs rangées.

Capacité de germination > 90 % 1 gramme : de 38 à 48 graines PMG de 25 à 35 grammes Taille de 13,0 mm × 8,0 mm

Courges

Capacité de germination > 80 % 1 gramme : de 4 à 16 graines PMG de 60 à 250 grammes Taille de 3,0 mm × 2,8 mm

Radis

Capacité de germination > 92 % 1 gramme : près de 140 graines PMG près de 7 grammes Taille de 4,6 mm × 3,5 mm

Épinards

Capacité de germination > 85 % 1 gramme : de 63 à 400 graines PMG de 8 à 16 grammes Taille de 2,7 mm × 2,1 mm

Oignons

Capacité de germination 90 % 1 gramme : de 400 à 650 graines PMG de 1,5 à 2,5 grammes

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Semoirs

Exigences requises pour les semoirs monograines pour légumes Exigences générales

• Entraînement sûr, propor- • tionnel à l’avancement (individuel, central à partir de la roue porteuse, pdf) • Possibilités nombreuses de réglage des distances entre les graines • Construction étroite, y compris bac à semence (détermine l’écartement minimum entre les rangs) • Faible quantité minimale pour un fonctionnement normal • Changement simple du dispositif de séparation • Fonctionnement sûr du dispositif de séparation • Profondeur de semis réglable de manière exacte et en continu • Poids suffisant des éléments semeurs ou possibilités de charge • Outils d’insertion variés et échangeables • Grande régularité de la répartition longitudinale

• •

Semoirs mécaniques Racleur travaillant avec précision (rouleau moins bien adapté pour les semences enrobées) Long parcours de remplissage via une roue cellulaire, un disque perforé ou une bande perforée Éjecteur précis pour éviter la détérioration de la semence Vidange simple des quantités restant dans les récipients à semence

• •

Semoirs pneumatiques Bruit faible des ventilateurs (si possible au-dessous de 85 dB) Dépression et surpression faciles à régler et manomètre bien lisible Raccordements suffisants des tuyaux de dépression et de surpression aux dispositifs de répartition de l’air (modification des distances entre les rangs) Dispositifs d’aspiration des quantités restantes faciles à manipuler

Séparation Les semoirs monograines mécaniques à roue cellulaire, un disque perforé, bande perforée ou cônes ne peuvent être utilisés qu’avec des graines de forme ronde régulière, donc calibrées (ou enrobées). Les graines tombent dans les cellules, les perforations, le cône ou le godet sous l’effet de

« Aucun semoir ne peut corriger les erreurs et le manque de travail du sol. »

Choix de machines et évaluation

• • • • • •

Homogénéité nécessaire des espaces entre les graines Insertion adaptée de la semence Polyvalence Maniement facile Bonne durée de vie et usure réduite Besoin réduit en capital

Il existe, pour la culture maraîchère en plein champ sur des grandes surfaces, des engins avec plus de 30 groupes semeurs. Ils sont munis de rails d’outils rétractables hydrauliquement. Même dotés d’équipements ad hoc, l’emploi de semoirs monograines agricoles standard est limité en maraîchage. Ainsi, on ne peut utiliser un semoir monograine mécanique à betterave qu’avec des semences de légumes

enrobées ou rondes. La taille des cellules et des trous doit correspondre celle des graines. Des semoirs monograines pneumatiques pourvus d’équipements adaptés peuvent être utilisés pour les grandes graines et celles de forme irrégulière. Mais même pourvus des accessoires ad hoc, les semoirs monograines agricoles ne remplissent pas toujours les exigences de la culture maraîchère.

la pesanteur ; leur taille doit donc impérativement correspondre à ces pièces. Le soc détermine l’ouverture du dispositif de séparation, ce qui libère la graine qui tombe en chute libre dans la raie. Les roues à godets ou les disques puiseurs tournent en biais, en plongeant dans la masse des graines et/ ou l’espace de remplissage ; ils y saisissent les graines une à une et les remontent pour les déposer dans les tuyaux de chute qui les dirigent dans les raies. Le tuyau augmente la hauteur de chute. Sur ces semoirs mécaniques monograines avec remplissage externe, la vitesse périphérique des dispositifs de séparation ne doit pas dépasser 0,2 m/s pour garantir leur bon fonctionnement, précis et sûr. Les semoirs monograines pneumatiques sont moins sensibles à la taille et à la forme des graines. L’enrobage n’est en général pas nécessaire. Les organes de sépara­ tion sont constitués de disques perfo­rés rotatifs avec aspiration d’air et de racleurs réglables. Un brasseur, sur les disques, évite que les semences ne forment des ponts. La dépression (« vide d’air ») est interrompue par le soc semeur et la graine se détache et tombe dans la raie ouverte par le soc. Puis le disque est immédiatement nettoyé par de l’air comprimé avant un nouveau cycle. La vitesse périphérique du dispositif de séparation ne doit pas dépasser 0,3 m/s pour garantir son bon fonctionnement.

Insertion des semences

La largeur de travail de ce semoir monograine classique pour les légumes s’aligne sur la zone comprise entre les roues du tracteur. Photo : Stanhay

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À l’avant des éléments semeurs, les roues de terrage jouent un rôle déterminant en écrasant les mottes de terre, ce qui favorise la remontée de l’eau par capillarité et crée des conditions idéales pour la mise en place de la semence, juste derrière. Selon le type de machine, on utilise des socs


Semoirs

semeurs taillés en biseau à un ou plusieurs rangs. Il peut aussi s’agir de socs en forme de nez ou à bandes larges. Pour recouvrir et enfoncer la semence, ou vice versa, on utilise des rasettes et des rouleaux plombeurs. Tous deux existent sous des formes très diverses, des rasettes en forme d’étrier ou de couteau et des rouleaux plombeurs étroits, larges, en une ou deux pièces, lisses ou perforés. C’est surtout le type de sol et son état qui déterminent le choix de ces outils de mise en place.

Qualité du travail La mise en place des graines doit être régulière pour assurer une distance entre les plants sur le rang correspondant aux besoins de la culture. Cette régularité est d’autant plus importante si les défauts de mise en place influent sur la qualité de la culture. Et pour les cultures à démarier, plus on diminue la densité du semis et plus il faut semer régulièrement. Si on pratique un semis de choux en blocs, il suffit qu’il y ait une plante par bloc, à l’emplacement où trois graines ont été posées. Sauf à faire abstraction du critère de rentabilité, les semoirs monograines courants ne permettent pas de mettre en place une culture sans démariage suffisamment régu­lière dans l’absolu. L’imprécision des orga­nes de dépose, le rapport entre la vitesse périphérique du dispositif de séparation et l’avancement, le patinage de la roue d’entraînement sont autant de facteurs techniques qui peuvent augmenter l’écart réel entre les graines, par rapport à la valeur théorique.

L’élément semeur à parallélogramme est particulièrement conçu pour le semis délicat des graines de légumes. Photo : Gaspardo/Maschio

Conclusion Le semis de légumes est une toute autre « discipline » que celui du maïs. Le semis de colza ou de betteraves s’en rapproche peut-être le plus. C’est pourquoi on utilise des semoirs monograines très différents en maraîchage. Les systèmes de sépara­tion sont plus spécifiques. La mise en place de la semence, en particulier, est bien plus fine et soignée que celle assurée par les semoirs monograines en grandes cultures.

Dispositifs de semis et de dosage des semoirs monograines pour légumes Mécaniques • Roue cellulaire ou disque perforé • Bande perforée, cellulaire ou à cônes • Roue à godets ou disque de puisage Pneumatiques • Air aspiré sur disques perforés ou cellulaires • Air comprimé sur tambour perforé avec cellules coniques

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Semoirs

Finalement, la précision est toujours la recherche du placement idéal de chaque plante.

Photos : Ruedi Hunger

La précision est-elle surévaluée ? En semis monograine, tout est question de précision. On pourrait penser qu’un jour, ce besoin toujours croissant sera comblé. Pourtant, avec l’augmentation des vitesses de travail, les besoins en précision ont gagné en importance tant pour la dépose de la semence que pour son implantation. Ruedi Hunger

Les origines de la technique de semis mono­graine remontent à plus d’un siècle aux USA. Depuis environ soixante ans, cette technique est utilisée en Suisse. À l’époque déjà, des semoirs étaient achetés par des entrepreneurs, par des exploitations individuelles ainsi que pour une utilisation communautaire. Un sondage réalisé en Allemagne par la DLG (Société allemande d’agriculture) en 2016 montre que plus de la moitié des exploitations ont renoncé à posséder leur propre semoir de précision. Lors du sondage, près de 24 % des machines utilisées avaient moins de 5 ans, environ 20 % avaient de 5 à 15 ans, presque un tiers affichait déjà 15 à 25 ans de service et les 24 % restant dépassaient les 25 ans. Contrairement à la situation des semoirs en 30

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ligne, l’Allemagne présente un parc machines vieillissant et un retard marqué dans les investissements. Même si tous les semoirs n’atteignent de loin pas les exigences actuelles en matière de précision, leur âge moyen élevé plaide pour leur qualité. Nous ne disposons pas de données comparables pour la Suisse. On estime toutefois que le parc suisse est en moyenne moins ancien. On constate aussi que l’équipement personnel des exploitations est en recul et que la part de travail réalisée par les agro-entrepreneurs dans ce secteur est toujours plus importante.

Tendances générales Dans les faits, les semoirs de haute précision sont utilisés depuis des années. Malgré

tout, on continue d’étudier et de rechercher des manières de déposer les graines encore plus vite et plus précisément. Quelques exemples de travaux de recherches en cours sont présentés ci-après. Aux USA, on étudie intensivement l’influence de l’hétérogénéité des parcelles sur la profondeur de semis du maïs. Dans ce domaine, un système de mesure en temps réel de la distance entre les grains et de la profondeur de semis est développé au Kansas. Les mesures sont prises par une caméra à haute vitesse installée entre le disque de semis et la roue plombeuse. Plusieurs constructeurs proposent des systèmes de régulation de la pression au sol des éléments de semis du maïs afin de maintenir une profondeur constante sur des condi-


Semoirs

tions de terrain changeantes. Un essai en bande d’une durée de trois ans a été réalisé sur des sols sablonneux, limoneux et argileux. Les chercheurs ont comparé la levée de la culture après utilisation de sept roues plombeuses différentes. Dix jours après le semis, ils n’ont constaté aucune différence entre les équipements étudiés. Plusieurs constructeurs de semoirs de précision promeuvent le semis de maïs en rangs doubles espacés de 12,5 cm avec un espacement doublé entre les grains sur la ligne. Après plusieurs années d’amélioration et d’essais en pleins champs, Pöttinger lançait sur le marché son propre dispositif de semis de maïs en double rang dénommé « Precision Combi Seeding-System » (PCS) en 2013. Kverneland propose en option sur ses semoirs monograine un distributeur de micro­granulés à entraînement électrique et commande Isobus. Ce dispositif installé en « back-to-back » dispose d’une courroie de distribution mécanique qui réduit la dispersion de produits dans l’environnement. Il y a une année, Grimme a repris la distribution des semoirs de précision pour légumes et petites graines du constructeur anglais Stanhay pour l’Europe centrale, la Russie et la Chine. Les machines avec la dénomination « ProAir » sont livrables avec un maximum de 24 éléments semeurs.

Derniers développements des constructeurs Qui n’avance pas recule. Cet adage est aussi valable pour les semoirs monograines. Les constructeurs modernisent actuellement leurs matériels pour augmenter les vitesses de travail et continuent d’optimiser la dépose de la semence. En voici un aperçu : Amazone a déjà établi sur le marché la troisième génération du « ED ». Il est compa­tible Isobus et peut être commandé par un « Amatron 3 », un « CCI 100 », un « Amapad » ou un autre terminal Isobus. Les éléments semeurs se caractérisent par une faible hauteur de chute de la graine (respectivement 10 cm sur le « Classic » et 14 cm sur le « Contour »). Les grains sont prélevés par aspiration et l’entraînement est mécanique ou hydraulique. Les semoirs « Classic » s’utilisent plutôt après labour alors que les «  Contour  » sont adaptés au semis sous litière. Différentes roues plombeuses sont disponibles. Le semis monograine peut être complété par un distributeur d’engrais. L’entraînement mécanique ou électrique est possible. Le « ED » est disponible en version « Spezial » et « Super », rigide ou pliable, avec des

Presque tous les constructeurs ont aujourd’hui des semoirs pour des vitesses de travail élevées dans leur assortiment.

largeurs de travail de 4,20 m à 12,60 m. Il peut recevoir de 6 à 21 éléments semeurs. Lemken propose avec « Azurit » et son système à double rangs un semoir monograine d’avenir qui améliore d’environ 70 % la disposition des plantes. Le procédé « Delta­Row », qui sème deux rangs décalés de 12,5 cm, permet un meilleur développement racinaire capable d’atteindre plus rapidement plus de substances dans le sol. Deux doubles disques déposent la semence dans un horizon rappuyé en disposition « DeltaRow ». Le cœur du système réside dans la synchronisation fixe des disques doseurs. Ces derniers sont décalés d’exactement un demi-trou et chaque unité de dosage est entraînée électriquement.

L’engrais déposé au milieu des deux rangs est à égale distance des semences et donc des germes. Des rouleaux Packer trapèzes referment la ligne d’engrais et forment par la même l’horizon de semis du maïs. L’interligne choisi n’engendre pas de changement particulier à la technique de récolte. Gaspardo/Maschio a dans son assortiment le « Chrono », un semoir monograine à grande vitesse équipé d’un entraîne­ment électrique et d’un système de transport de la semence innovant. Ces innovations autorisent une vitesse de travail atteignant 15 km/h. Le système de dosage travaille avec une zone d’aspiration et une zone d’expulsion. Le cœur du semoir se compose d’un cadre en alumi-

Pendant longtemps, l’interligne du maïs était défini par les possibilités des machines de récolte. Les choses ont évolué.

4 2020 Technique Agricole

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Semoirs

nium, le disque doseur est en matériau synthétique et possède une étanchéité « Long-Life ». Une cellule photo surveille le dosage. Après la prise de la graine, un système d’injecteur à pression breveté la transporte devant les galets. Cette machine est compatible Isobus. D’autres modèles sont aussi proposés par le constructeur. John Deere a développé le semoir à grande vitesse « ExactEmerge », qui dispose d’une bande de brosses « BrushBelt » pour le positionnement de la semence. Cette technologie permet une vitesse de travail de 16 km/h. Un système sous pression pneumatique assure une dépose constante et précise de la semence. Plusieurs socs et disques ouvreurs sont proposés pour préparer le lit de semence. Les disques gaufrés, éléments centraux du dispositif, sont disponibles en trois versions. La fermeture de la ligne de semis peut se faire par quatre systèmes différents. Le « Max­ Emerge 5e » constitue une autre solution ; il peut travailler à 10 km/h. Il améliore la distance entre les graines dans les courbes et réduit ainsi les inégalités. Les arbres ou les chaînes d’entraînement ont disparus. Les données du semis et de la parcelle sont enregistrées sur « MyJohn­Deere ». Elles sont consultables en tout temps.

pression pneumatique éprouvé. Ce dis­ positif, constitué d’une buse, éjecte les graines excédentaires de la cellu­ le. Le compartiment de prélèvement indivi­duel ne comprend ainsi aucun joint tournant, ni aucun racloir. Cela signifie aussi que la pression d’air est le seul levier d’optimisation disponible. L’« Aeromat E-Motion » est un appareil de dernière génération avec un élément semeur entraîné élec­ triquement. La commande est gérée de série au moyen du terminal « Field-Operator 300 ».

Kongskilde commercialise l’ancien semoir Becker-Aeromat, qui sort maintenant de la maison CNH. L’« Aeromat » existe en sept séries se composant de nombreux modèles. Ils travaillent depuis des décennies (depuis 1972) avec un système de

Kuhn décline son «  Maxima 3  » en 12 modèles en tout. Ils sont équipés d’un prélèvement à aspiration entraîné mécaniquement capable de semer avec fiabilité pratiquement tous les types de graines. Le prélèvement individuel des graines a

Le dispositif de semis est devenu un groupe complexe d’éléments.

Presque tous les constructeurs proposent des semoirs monograine avec des niveaux techniques différents.

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Technique Agricole 4 2020

été optimisé par l’ajout d’une paroi intérieure. L’élément semeur du « Maxima 3e » est équipé d’un entraînement électrique qui permet une gestion par GPS de la coupure de rang. Un double disque couplé à un soc qui ouvre le sillon est équipé de deux roues latérales qui régulent la profondeur de semis. Le point de chute du grain se trouve sous le point de contact des roues plombeuses. Grâce à sa pression de terrage de 180 kg, il est capable de travailler même dans les conditions les plus difficiles et de maintenir une profondeur de semis constante. Tous les organes de dépose de la semence sont réglables sans outil. Kverneland a développé l’« Optima II », connu depuis des années comme l’un des grands semoirs monograine. L’Isobus fait partie de l’équipement standard, de même que l’entraînement électrique. La hauteur de chute des grains relativement importante est compensée par un canal de chute spécial conçu pour les grandes vitesses de travail. Pour éviter que le grain ne roule, le canal fait une légère courbe en direction du sillon de semis. L’« Optima » équipé de l’élément « SX » se transforme en outil taillé pour la vitesse, capable de semer à 18 km/h. L’élément « SX » fonctionne en surpression, ne nécessite aucun joint et possède un moteur intégré. Le tube de guidage de la semence a été adapté pour les conditions de travail rapide. Une répartition des plantes en triangle est possible grâce au « Geocontrol », au « Geoseed » et à un interligne maximal de 37,5 cm. Monosem, marque traditionnellement française, appartient dorénavant au groupe John Deere, mais elle a pu garder


Semoirs

Répartition du maïs : une vision scientifique Il est connu que la répartition des plantes est importante pour la performance d’un maïs d’ensilage. De plus, les questions de protection des sols contre l’érosion en lien avec la gestion des interlignes se posent de plus en plus souvent. Des essais réalisés dans des régions sensibles à l’érosion en Allemagne ont démontré que, dans des cultures en ligne comme le maïs, les pertes de sol dues à l’érosion atteignent en moyenne 2,7 tonnes par hectare. Des scientifiques estiment qu’environ 16 % de la surface totale de l’Union européenne (cultures et habitat) sont menacés par l’érosion. Dont 12 % par l’érosion hydraulique et 4,5 % par l’érosion éolienne.

Régularité Plus la répartition des plantes sur la surface est régulière, plus l’espace disponible pour chaque plante est régulier. Il en découle une meilleure mise en valeur de la lumière, un meilleur enracinement et une meilleure utili-

sation des nutriments. Le sol est aussi mieux ombragé et sa stabilité améliorée. La question est donc d’obtenir le meilleur rendement en matière sèche possible découlant de la meilleure répartition des plantes. Mathématiquement, l’optimum pour une densité de 9 plants par mètre carré est atteint avec un interligne de 32,5 cm (voir tableau 3). Une répartition régulière du maïs d’ensilage, soit 32,5 cm d’interligne, n’est pas possible avec les semoirs monograines actuels. Premièrement parce que la place entre les dispositifs de semis est limitée. Deuxièmement parce que les trémies de semences ne peuvent pas être aussi fines pour des raisons de conception. Pour les semis en ligne, la situation est différente. La disposition alternée des socs de semis permet d’atteindre des interlignes plus étroits. Toutefois, cette solution exige d’accepter une variation plus importante de la distance entre les plantes sur le rang. Les quantités de maïs d’ensilage récoltées en 2017 et 2018 et figurant dans le ta-

Distance entre les grains selon les différents interlignes Densité de semis : 10,4 grains/m², objectif : 9 plantes/m² (à la récolte)

Interligne

Conventionnel (rectangulaire)

Semis étroit (carré)

Semis étroit (triangulaire)

75 cm

37,5 cm

32,5 cm

Distance entre grains sur le rang

13,9 cm

27,7 cm

32,5 cm

bleau 2 sont typiques de la région de culture (Schleswig-Holstein) et reflètent les conditions météo de ces deux années – 2017 humide et frais, 2018 sec et chaud. Pourtant, elles démontrent aussi les potentiels en matière de répartition spatiale, d’intensité d’enracinement et de prélèvement des nutriments.

Synthèse Pour résumer, on peut constater que la plus importante intensité d’enracinement est atteinte avec un interligne de 45 cm. Les variantes avec semis en ligne présentent aussi des enracinements importants. Ces derniers découlent de l’interligne étroit. Sur les deux années, l’on constate que le semis monograine avec un interligne de 75 cm présente une intensité d’enracinement inférieure. Le rendement est comparable à celui d’un semis en ligne, spécialement en conditions sèches (2018). La précision du semis, associée à un interligne étroit, engendre des rendements importants. À fertilisation identique, on peut en déduire que ce rendement découle directement du meilleur accès aux nutriments au niveau racinaire. Source : « Landtechnik 74 » 6/2019, Yves Reckleben, Bastian Brandenburg « Stand­ raumverteilung bei Mais und deren Einfluss auf die Durchwurzelung und Nährstoffausnutzung »

Résultats d’essais sur deux ans Essais sur la répartition du maïs et son influence sur l’enracinement et l’utilisation des fertilisants (Brandenburg et Reckleben) Variante Interligne 2017 technique de semis

35 cm en ligne

35 cm en ligne

45 cm monograine

75 cm monograine

Valeur de l’indice Morisita¹

0,55

0,25

0,45

1,28

Intensité d’enracinement en %

52,96

71,01

79,39

43,15

Rendement en t/ha de matière fraîche

17,5

20,6

23,0

15,0

N

70,0

82,3

91,8

59,8

P

19,1

22,5

25,0

16,3

35 cm en ligne

35 cm en ligne

45 cm monograine

75 cm monograine

Valeur de l’indice Morisita¹

0,74

0,80

0,55

1,24

Intensité d’enracinement en %

67,6

55,56

70,85

62,21

Prélèvements de fertilisants en kg/ha

2018

Interligne technique de semis

Rendement en t/ha de matière fraîche Prélèvements de fertilisants en kg/ha

35,5

38,2

34,4

37,2

N

141,8

152,8

137,6

148,6

P

38,7

41,6

37,5

40,5

¹ Indice Morisita : mesure pour la qualité d’une répartition spatiale influencée par la distance (sur le rang et latérale) entre les plantes

4 2020 Technique Agricole

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Semoirs

ses caractéristiques propres. Les semoirs Monosem sont disponibles en sept versions. Une de leurs caractéristiques peu communes est de convenir tant pour le travail conventionnel après labour que pour un semis direct (avec un équipement adéquat). Le système de ressorts spéciaux « Monoshox » avec amortisseur, une unité de dosage à entraînement électrique et une surveillance des grains par cellule photo font aussi partie des caractéristiques de Monosem. Le dispositif « Twin-Row » permet un semis en 4 à 8 doubles rangs (intervalle 20 cm) avec dépose des graines alternée. Le constructeur propose encore des semoirs monograines pneumatiques pour légumes. Väderstad propose le « Tempo », un semoir monograine à grande vitesse moderne et de dernière génération. Il se distingue par sa haute précision. L’interligne peut être réglé entre 45 et 80 cm. Un équipement pour la distribution d’engrais au moyen d’un disque simple est disponible en option. Un nettoyeur de sillon, également optionnel, permet d’écarter les résidus végétaux de la ligne de semis. À la sortie du cœur du semoir, le grain est propulsé dans le sillon de semis via un tube de 16 ou 22 cm. Pour la fermeture du sillon, on a le choix entre quatre différentes roues plombeuses. La commande du « Tempo » se fait via un système compatible iPad.

Adaptation de la densité de semis Dans les années 1980 déjà, certains constructeurs de semoirs en ligne propo-

Le vœu d’un placement régulier des grains dans les courbes est réalisé. Photo : JD

saient une gestion à distance de la densité de semis à deux niveaux avec commande hydraulique. Avec l’arrivée de l’entraînement électrique individuel des éléments semeurs des semoirs monograine, il est maintenant possible de faire varier la distance entre les plantes depuis le siège du chauffeur pendant le travail. En fait, l’adaptation de la densité de semis pendant le travail ne fait sens que pour des semis spé­ cifiques et de surfaces partielles. Dans de nombreux cas, l’équipement technique est déjà présent sur les semoirs modernes. Les frais supplémentaires pour une gestion spécifique des surfaces consistent à libérer les terminaux pour qu’ils puissent travailler avec les cartes d’application. La gestion de la pro-

Cinq facteurs de rendement du maïs Facteurs de rendements présents dès les premiers stades de développement et indépendants du semoir Nombre de plantes par mètre carré

Le nombre de plantes est défini par la densité de semis et le pouvoir germinatif.

Nombre d’épis

En fonction des conditions, un ou deux épis peuvent être fécondés.

Nombre de rangées de grains sur un épis

Depuis le stade deux à trois feuilles jusqu’au déploiement de la huitième feuille, la formation de l’épi est définie. Le nombre de grains par rangée et la longueur de l’épi en fonction du nombre de grains le sont aussi. Naturellement, la taille de l’épi est déterminée génétiquement. Mais chaque stress auquel est confronté le maïs réduit sa taille et donc le rendement futur.

Nombre de grains par rangée (épis)

Poids de mille grains (PMG)

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Le dernier facteur de rendement, le PMG, entre en jeu vers la fin de la croissance de la plante, resp. après la fécondation de chaque grain via les soies. Pour atteindre un PMG optimal, la plante a besoin d’eau et de nutriments en suffisance. Seuls les grains qui auront survécu seront remplis. Les grains perdus à cause d’un stress ne seront pas remplacés.

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fondeur de semis pendant le travail, annoncée déjà à la dernière Agritechnica, constitue la prochaine étape du développement.

Précision surestimée ? La question de savoir si la précision de la technique de semis n’est pas surestimée peut paraître provocante. Le rendement des maïs à l’automne est la somme de tous les facteurs de rendement et de croissance de la culture. Le semoir ne peut en aucun cas tout déterminer. Le tableau ci-contre présente les facteurs décisifs pour le rendement en grains du maïs. Pendant la période entre le stade deux à trois feuilles et le déploiement de la huitième feuille, chaque stress est néfaste à la formation du rendement. Ils doivent donc être réduit à leur minimum. C’est à cette période que le placement de la semence entre en jeu. Les roues plombeuses chargées de la fermeture du sillon de semis ont une fonction clé qui est souvent sous-estimée.

Conclusion Les semoirs monograines sont des machines de précision par tradition. On vise toujours une amélioration de leur précision. On pense toutefois à une optimisation en lien avec des vitesses de travail plus élevées et des semis en double ligne. La combinaison d’équipement permettant un semis en ligne ou graine par graine est aussi étudiée. De nombreux chercheurs et constructeurs étudient un large spectre de solutions permettant l’amélioration du système de semis graine par graine pour le maïs, le soja, les pois et d’autres cultures.


Semoirs

En Suisse, environ 70 % des cultures sont mises en place avec des semoirs associés à des outils de travail du sol, des combinaisons de 3 mètres de large. Photo : Ruedi Hunger

On récolte ce que l’on sème De nombreuses options technologiques existent aujourd’hui en matière de semis. Les attentes placées dans les semoirs modernes sont parfois excessives. En effet, les conditions pédologiques et météorologiques contribuent aussi à la réussite des semis. Ruedi Hunger Le semis en lignes des céréales constitue une pratique courante depuis plus d’un siècle. On estime que 70 à 80 % des céréales sont mises en place chez nous au moyen de combinaisons de semis, en bonne partie des machines pneumatiques de 3 mètres. Les discussions quant au semis de précision des céréales sont de plus en plus intenses à mesure qu’un certain rendement supplémentaire est possible, ce que confirment plusieurs années d’essais effectués par des universités, des entre­prises de sélection de semences et des constructeurs de machines. Il est évident que ce type de semoirs ne trouveront pas d’emblée (et probablement pas non plus à long terme) leur place dans la mécanisation d’une exploitation agricole suisse moyenne. Néanmoins, certaines

évolutions intéressantes s’envisagent dans un avenir raisonnable et pourraient apparaître au moins sur les machines destinées aux entrepreneurs de travaux agricoles.

Utilisation souple Les praticiens attendent des semoirs une certaine adaptabilité. Ils souhaitent une possibilité de dosage souple pour les différentes semences (voire pour les engrais) et une plus grande flexibilité pour la localisation spatiale des semences. Cela se manifeste dans leur positionnement dans le sol. Par exemple, il est possible de les placer en lignes (système « single shoot ») ou séparément dans plusieurs zones (système « double shoot » ou « multi shoot »). Une application combinée « single shoot » et « double shoot » permet de sélection-

ner des quantités partielles dans un rapport 50:50 % ou 75:25 %. Cela autorise certes la distribution des semences et des

Terminologie Coefficient de variation en % (CV) : variable aléatoire avec une valeur attendue définie comme l’écart-type relatif. L’écart-type relatif est une mesure statistique qui décrit la dispersion des données par rapport à la moyenne. Le résultat s’exprime en pourcentage. (Wikipédia) Incrustation : couche de protection, généralement colorée, qui recouvre entièrement la graine. L’incrustation influence la faculté d’écoulement des graines.

4 2020 Technique Agricole

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Semoirs

engrais, mais aussi celle, simultanée, des cultures principale et intercalaire.

Ce qui est techniquement possible… Techniquement, il est possible de mieux positionner les graines avec un semis mono­graine qu’avec un semis en lignes conventionnel. Les experts parlent de rendements supplémentaires de 3 à 7 %. Un espace disponible bien défini et une profondeur de semis optimale constituent des conditions préalables impératives. Lors d’une série de tests s’étalant sur deux ans, les étudiants de la Haute école de Neubrandenbourg ont calculé la valeur comparative du coefficient de variation (CV, voir définition page précédente) qui est de 10 à 20 % pour le semis de précision du maïs et de 50 % pour les céréales (Horsch « Pronto DC6 »). Il

Frédéric le Grand (1712 – 1786) a dit un jour : « Celui qui fait pousser deux plantes là où il n’y en avait qu’une auparavant a fait plus pour la patrie qu’un général qui a gagné une bataille. »

atteint 70 à 100 % (avec 200-350 g/m2) avec des semoirs conventionnels (de céréales). À l’heure actuelle, la jauge avec les semis effectués avec les semoirs les plus récents va de 30,1 à 33,5 %.

Moyennant des contraintes techniques élevées, on sait déjà aujourd’hui semer des céréales plant par plant, comme ce semis réalisé avec un Horsch « Express ». Photo : Horsch

moins en théorie, l’azote devrait être mieux utilisé et son efficacité améliorée par la répartition uniforme des plantes sur la surface. Mais tout cela s’assortit de trop d’incertitudes encore et autres hypo­ thèses non confirmées. Le semis de précision, avec une utilisation opti­ misée de l’espace disponible, doit tendanciellement avoir des effets positifs. Toutefois, ces derniers ne peuvent pas être clairement quantifiés à l’heure actuelle, contrairement aux coûts plus élevés des machines. La question de savoir si ces efforts valent la peine reste pour l’instant sans réponse.

Exigences quant aux semences … n’est pas nécessairement raisonnable Pourquoi ces efforts ? Les contraintes élevées requises pour obtenir un semis de précision avec un faible pourcentage de CV doivent être justifiées pour que cela ait un sens. Les cultivateurs soulignent qu’un positionnement optimisé permet d’assurer des conditions idéales pour chaque plante. Mais l’argument d’un rendement escompté supérieur est évoqué en premier. Cependant, d’autres effets positifs sont attendus comme la répartition optimale des plantes dans l’espace qui entraîne un microclimat plus favorable grâce à une meilleure aération. Par conséquent, il devrait être possible de diminuer les risques de maladies et l’utilisation de pesticides. En outre, du 36

Technique Agricole 4 2020

On oublie souvent que les exigences quant à la qualité des semences augmentent avec un semis de précision. Les conditions techniques des installations de préparation et de conditionnement doivent être créées pour que le tri puisse se faire correctement et pour obtenir des semences plus uniformes au moyen du fractionnement. Les experts évoquent égale-

ment la possibilité d’« incruster » les semences (voir définition page précédente). Cela permet de créer des graines de forme homogène, ce qui augmente l’uniformité des lots de semences. Le fractionnement et l’incrustation entraînent des coûts plus élevés qui ne se rentabilisent que lorsque de grandes quantités de semences sont traitées.

Séparation des grains Depuis octobre 2017, Horsch propose un semoir avec séparation des graines. Depuis lors, le fabricant a élargi sa gamme et propose en option un soc « DoubleShoot ». Outre la séparation des graines bien connue, ce soc offre la possibilité d’épandre jusqu’à 80 kilos par hectare d’engrais à une distance définie de la semence.

Répartition de la semence Ces dernières années, plusieurs constructeurs de semoirs pneumatiques ont investi des moyens considérables dans de nouvelles têtes de distribution. Les sorties ont

Coefficient de variation (CV en %) Comparaison entre le semis monograine (SM) et le semis en lignes Qualité de séparation décrite par le coefficient de variation (CV en %) SM de betteraves

SM de maïs

Semis en ligne de céréales

SingularSystem de Horsch

CV de 15 à 20 %

CV près de 30 %

CV de 90 à 110 %

CV de 40 à 60 %

Indépendamment du constructeur


Semoirs

conducteur s’il a choisi une mauvaise direction de déplacement. De plus, les voies de jalonnage créées sont disponibles pour les travaux d’entretien ultérieurs car elles sont enregistrées au même titre que les autres données de terrain.

Mise en place de la semence

Soc à simple ou double disque ? L’influence du sol est plus déterminante que l’option du fabricant. Photo : Ruedi Hunger

par exemple été optimisées de sorte que le faible coefficient de variation de la distribution latérale soit également maintenu au niveau des voies de passage. Alors que Lemken munit son Solitair (en fonction de sa taille) de plusieurs distributeurs de semences externes, des autres fabricants installent une tête de distribution centrale.

Commande de jalonnage Amazone monte sur ses semoirs pneumatiques une tête de distribution à segments qui permet d’effectuer une commutation électrique sur une demi-largeur de travail et un contrôle par section. La commande de jalonnage permet de désactiver jusqu’à six rangs de semis par côté. Lemken propose une nouvelle tête de distribution avec commande de jalonnage intégrée. Deux cylindres perforés sont disposés l’un au-dessus de l’autre dans le distributeur de semences. Le cylindre inférieur sert à l’approvisionnement régulier sur toutes les sorties de socs. Les sorties de semences correspondantes ou des socs du cylindre supérieur sont bloquées. La commande de jalonnage permet de déplacer hydrauliquement le cylindre supérieur vers le bas. Le système fonctionne sans dispositif de retour de semences. Pour que la largeur des voies et le nombre de rangées de la voie de passage soient adaptées au tracteur utilisé, les cylindres du distributeur se remplacent en conséquence.

Pöttinger utilise depuis quelque temps la tête de distribution IDS comme option. Avec ce système, la semence retombe dans le tube ascendant au travers d’un entonnoir en cas de déclenchement ou de travail sur une demi-largeur. Kuhn propose la tête de distribution Venta avec une option d’arrêt électrique sur une demi-largeur et de contrôle par section (terminal Isobus « CCI 1200 »). Par ailleurs, un dispositif de jalonnage à 2 x 4 vannes, plutôt que des clapets 2 x 2 standards, est disponible comme équipement spécial.

Différents niveaux Avec la commande de jalonnage conventionnelle, le conducteur détermine luimême l’entrée dans le champ. Kverneland et CC-Isobus CCI, en coopération avec Müller-Elektronik, ont développé un dispositif pour le contrôle automatique du jalonnage comportant les niveaux suivants. Niveau 1 : le système de guidage sert de système de transmission. Niveau 2 : système de direction et gestionnaire des tâches ; la machine calcule les voies de jalonnage. Niveau 3 : le gestionnaire des tâches calcule la voie de jalonnage. Avec le niveau 2, la détermination de l’entrée au champ et les traceurs ne sont plus nécessaires. Les voies de jalonnage sont affichées pour le conducteur sur l’interface du moniteur en plus des lignes de guidage du semoir. Le système avertit le

Le respect des exigences techniques, le lit de semences et sa mise en place sont d’une grande importance pour répondre aux contraintes élevées du semis de précision. Outre le meilleur positionnement des semences, les semoirs ont déjà repris d’autres éléments provenant de la technologie du semis monograine. Il s’agit particulièrement du raffermissement, du contact avec le sol, du contrôle de la profondeur et de la couverture des semences par chaque soc semeur. Le facteur décisif reste une profondeur de semis uniforme. Les plus grandes fluctuations relatives au contrôle de cette profondeur proviennent des différentes conditions du sol. Le semis en bandes dans une terre meuble entraîne une profondeur de semis parti­ culière­ment imprécise. Plusieurs solutions de mise en place des semences élaborées par les constructeurs sont décrites ci-après : Amazone : son système de socs « RoTeC » est connu depuis longtemps et conçu pour garantir un contrôle de profondeur uniforme. Le rouleau de jauge réglable est

« Le meilleur semoir ne sert à rien si la pression des parasites est trop élevée. La meilleure technique de fertilisation et de protection des plantes devient inefficace s’il y a trop de pluie. »

disponible en deux versions d’une largeur de 10 ou 25 millimètres. Une herse à rouleaux peut être installée en option afin de raffermir le sillon de semis et ainsi laisser une surface au profil ondulé. Horsch équipe déjà son « Express » avec la troisième génération de socs à double disque « TurboDisc ». Ce système de socs a déjà démontré par le passé ses facultés en déplacement rapide. La mise en place précise est assurée par la conception du soc guidé par un rouleau plombeur. Le 4 2020 Technique Agricole

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Semoirs

rouleau plombeur a, au choix, une largeur de 5 ou 7,5 centimètres. Köckerling utilise également des socs à double disque. Le tuyau de semis installé entre les disques débouche directement

« Lorsqu’un agriculteur a trouvé un bon système, il le garde souvent longtemps sur l’exploitation, en par­ticulier dans les petites structures. »

au-dessus du sol. Pour empêcher les grains de s’échapper, une lèvre en plastique est installée. Le rouleau plombeur est constitué de polyuréthane souple, un matériau censé réduire l’adhérence de la terre. Lemken répond aux contraintes d’une vitesse de déplacement élevée au moyen de socs à double disque à guidage parallèle. Les rouleaux suiveurs de contrôle de profondeur sont équipés de pneus en caoutchouc. Selon Lemken, la combinaison de ces deux éléments doit assurer un contrôle uniforme de la profondeur, même à haute vitesse. Kuhn autorise des vitesses de déplacement allant jusqu’à 15 km/h grâce aux socs à disque de précision « Seedflex ». Les doubles disques, guidés par un parallélogramme, sont largement décalés et ont un faible angle d’ouverture. Les rouleaux plombeurs et de jauge permettent

Une ou plusieurs têtes de distribution ? L’espace disponible et la longueur des tuyaux de transport s’avèrent décisifs. Photo : Pöttinger

le maintien exact de la profondeur de semis. Kverneland utilise le soc à disque « CX » comme équipement standard sur le « mc-drill Pro » mécanique. Il comporte un disque en acier convexe destiné à former le sillon et un disque en plastique souple qui nettoie le disque en acier. Le soc à disque « CX » est disponible avec une roue plombeuse et de guidage de 26 ou 65 millimètres de large. Regent utilise des socs à double disque spécialement développés pour la « Ventra » et qui conviennent à des vitesses de travail élevées. Grâce à ce système High

Speed, un dépôt parfait des semences est possible. Väderstad utilise des disques de grand diamètre et des rouleaux plombeurs sur le soc Spirit. Cela permet au dispositif de semis de fonctionner de manière particulièrement silencieuse et d’augmenter son poids. Grâce à leur disposition offset (disposition en quinconce), la force de traction requise pour les disques de semis est plus faible et il est plus facile de maintenir la profondeur de placement. Le sillon de semis étroit est plus facile à refermer. Différents constructeurs proposent des disques ondulés en option afin de travailler l’horizon de semis en bandes avec le moins d’effort possible. Cela peut s’avérer avantageux dans des conditions de semis très sèches.

Vitesse de travail

Aujourd’hui, les éléments semeurs sont constitués d’une combinaison de disques et de rouleaux plombeurs. Photo : Ruedi Hunger

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Quelle est l’influence de la vitesse de déplacement sur la précision de positionnement (des semences) ? Il est généralement admis que cette précision diminue proportionnellement à l’augmentation de la vitesse. Ce n’est pas nécessairement le cas. À l’occasion d’une série de tests sur deux ans, des étudiants ont examiné la précision d’une combinaison de semis à des vitesses comprises entre 8 et 14 km/h. Une augmentation de la vitesse de 3 km/h n’a pas entraîné de détérioration. Le pourcentage de CV de la distribution longi­ tudinale dans la ligne est resté presque inchan­gé, les différences mesurées se situant uniquement dans la marge


Semoirs

On peut se demander avec raison si une plus grande perfection doit encore être recherchée, car elle s’accompagne de contraintes techniques accrues et de coûts plus élevés.

d’erreur admissible. Selon la marque, des différences relatives à la profondeur peuvent toutefois se produire à des vitesses de 17 à 20 km/h, avec 40 à 52 % de CV. Le guidage en profondeur fonctionne cependant de manière relativement stable. Cela signifie qu’à des vitesses de travail plus élevées, jusqu’à 15 km/h, aucune dété­rioration du placement longitudinal et en profondeur n’est généralement constatée. Toutefois, certaines conditions préalables sont à respecter :

Dans le semoir pneumatique, la semence est dosée mécaniquement et transportée pneumatiquement. Photo : Kverneland

• La préparation du lit de semence s’avère très importante et commence par le travail adéquat des résidus de la culture précédente. • En cas de vitesses de travail élevées, il faut assurer un raffermissement suffi-

Qui sème à temps, profite doublement

sant et une fermeture correcte du sol. • Seul un contrôle exact de la profondeur du soc semeur permet d’obtenir un placement à une profondeur égale. • Les éléments suiveurs recèlent une grande importance quant à la fermeture du sol et l’aération des graines (germes). • Un semoir adapté est nécessaire en fonction du sol et de l’endroit. • En ce qui concerne le placement optimal en profondeur, les semoirs en bandes et à la volée sont désavantagés.

Épandage correct d’engrais La mise en place simultanée de semences et d’engrais implique une technologie spécifique. D’une part, pour fournir à la jeune plante des fertilisants à un stade précoce et au bon endroit et, d’autre part, pour éviter les dommages chimiques sur les graines et la concurrence avec l’eau en cas de sécheresse.

Conclusion

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Qui n’avance pas recule, raison pour laquelle la technologie de semis évolue constamment. Le semis de précision ou « monograine » des céréales nécessite en particulier une approche globale. Pour l’instant, il est peu probable de le voir s’étendre à grande échelle dans les exploitations agricoles suisses. Il existe cependant de nombreuses autres améliorations possibles, notamment en ce qui concerne le guidage des socs et la mise en place des semences. Elles s’avèrent incontestablement positives et exercent donc également une influence sensible sur le rendement final. 4 2020 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

Plus ME Extend » de six rangs, attelé au relevage trois points. Il y a six ans, Monosem présentait l’élément de semis « Monoshox ». Le but du développement était d’augmenter la vitesse de travail sans péjorer la qualité du semis. Sa particularité réside dans sa suspension. Cette dernière associe des ressorts de pression et un amortisseur spécialement développé pour les éléments de semis. Pendant le travail, les deux ressorts maintiennent l’élément de semis au sol alors que l’amortisseur absorbe les chocs. Il en découle un travail régulier du soc ouvreur de sillon. La précision et la régularité de la profondeur de semis restent ainsi optimales. La pression de terrage peut être réglée au moyen des deux ressorts pour atteindre des valeurs comprises entre 148 et 240 kilos.

Prélèvement individuel Le semoir monograine « Monoshox NG Plus ME Extend » au semis de betteraves sucrières. La vitesse de travail est de 7 km/h. Photos : Roman Engeler

Souple à tous égards Le semoir pneumatique monograine avec système de suspension spécial « Monoshox » et châssis « Extend » de Monosem ne permet pas seulement un réglage facile de l’interrang. Cette machine se distingue aussi par sa grande flexibilité. Roman Engeler

Le Monosem « Monoshox NG Plus ME Extend » en chiffres Largeur de transport : 3 m Poids à vide : 1700 kg Rangs : 6 Interrang : de 45 à 80 cm (par étapes de 5 cm) Élément semeur : doubles disques d’enterrage, amortissement « Monoshox », entraînement électrique, roue de plombage intermédiaire, équipement pour le positionnement de la fertilisation Entraînement de la turbine : prise de force 540 tr/min Trémies à semences : 6 x 52 l Pression de terrage : de 148 à 240 kg Trémie à engrais frontale : 1000 l Prix : dès CHF 38 500.– (hors TVA) Données du constructeur

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Comme son nom l’indique, le constructeur français Monosem est un spécialiste du semis monograine. L’entreprise fondée en 1948 appartient depuis 2016 au groupe John Deere. Elle a toutefois réussi à maintenir une certaine indépendance, en particulier concernant son image de marque et son réseau de distribution. C’est ainsi que GVS Agrar reste importateur de la marque pour la Suisse. Une situation qui existe depuis que GVS Agrar a repris Bovet SA à St-Aubin (FR), l’ancien importateur, il y a quatre ans.

Suspension atténuée Technique Agricole a accompagné Harald Jöhr (voir encadré page suivante) pendant les semis de betteraves sucrières. Il travaille avec un Monosem « Monoshox NG

Le prélèvement des graines est basé sur le principe de la dépression créée par une turbine actionnée par la prise de force. La tête de dosage est en aluminium coulé rendu étanche par des disques en téflon. Les différents disques de transport proposés pour les différents types de semences sont en acier inoxydable. Ils peuvent être changés sans outil. Un racleur garantit le prélèvement d’une seule graine et une petite fenêtre permet de contrôler la tête de dosage. Le vide d’air et la sélection des graines peuvent être réglés au moyen d’un levier unique.

Entraînement électrique Les éléments semeurs de cette machine sont entraînés par un moteur électrique et une courroie crantée (Monosem propose aussi des entraînements mécaniques et hydrauliques). Chaque rang peut ainsi être ouvert ou fermé simplement, soit pour faire un passage de traitement, soit en relation avec un contrôleur de section. Un radar mesure la vitesse de travail pour que la densité de semis paramétrée sur le terminal reste constante. Le concept de réglage des éléments semeurs est lié à cet entraînement électrique. La densité de semis est ainsi contrôlée grâce à une cellule photo qui suit la chute des grains et mesure la distance entre ceux-ci ainsi que par le radar qui surveille la vitesse de travail. L’affichage, respectivement la gestion de la chute des grains, de la densité de semis et de la distance sur le rang, arrive dans la cabine du tracteur sur le terminal (ici, le « TouchMini » compatible Isobus construit par Müller Elektronik pour Monosem).


Rapport d’expérience | Impression

Châssis double télescopique Le châssis double télescopique est la deuxième particularité de ce semoir. Monosem le prénomme châssis « Extend ». Grâce à une commande hydraulique des bras télescopiques, il est possible de faire varier l’interligne d’un semoir à six éléments, par pas de 5 centimètres, de 45 à 80 centimètres. Le réglage de l’interrang se fait simplement en positionnant des butées sur les barres de réglage. Ensuite, les vérins hydrauliques ouvrent et ferment les éléments télescopiques.

Équipements supplémentaires

« La simplicité des réglages m’a convaincu » Avec sa famille, Harald Jöhr (photo) exploite un domaine à Weinfelden (TG). La ferme compte un élevage de porc, un vignoble et une plantation de sapins de Noël. L’activité est complétée par des travaux pour tiers, surtout les semis et la pulvérisation. Harald Jöhr cherchait un semoir de précision qui lui apporte des débits de chantier plus importants pour les semis de maïs (il travaillait jusqu’ici avec un 4 rangs). Le semoir devait pouvoir s’adapter facilement aux différents interrangs. Dans cette optique, l’agriculteur a étudié plusieurs modèles avant de se décider pour le « Monoshox NG Plus ME Extend » de Monosem. En plus du service de proximité offert par l’importateur GVS Landtechnik, le choix a été motivé par plusieurs caractéristiques du semoir comme la force de terrage importante (nécessaire pour lutter contre les corneilles sur les exploitations bio), le réglage simple de l’interrang, l’entraînement électrique de l’élément semeur et la roue de plombage. « Ce sont la simplicité des réglages de cette machine et la dépose parfaite de la semence qui m’ont convaincu », précise Harald Jöhr. Le semoir est en fonction depuis une année. Il a été utilisé pour les semis de bette-

raves sucrières, de maïs, de tournesol et de colza, au total près de 150 hectares par an, avec un système de guidage GPS. Malgré quelques problèmes de poussières rapidement résolus, ce semoir donne une entière satisfaction à son propriétaire. Pour certaines cultures, le semis est combiné avec une fertilisation. Pour ce type de travail, Harald Jöhr a opté pour une trémie frontale. Le choix a été motivé par la meilleure répartition de poids de l’ensemble. Prochainement, cette machine sera utilisée pour des semis de maïs en direct (dans une prairie).

Les trémies à semences, en matériau synthétique légèrement translucide, affichent une contenance de 52 litres. Le couvercle se verrouille en position ouverte. Ceci présente un avantage certain, surtout par temps venteux. La vidange des trémies s’avère elle aussi très pratique : maintenir la glissière de vidange, ouvrir le clapet et la semence coule dans un récipient. Les traceurs, pour autant qu’on les utilise et qu’on ne travaille pas avec un guidage GPS, sont pliables hydrauliquement. Le réglage de la profondeur, propre à chaque élément semeur, se fait au moyen d’une molette. Cette dernière agit sur la glissière des roues de jauge en déplaçant une butée supérieure. Une échelle indique la profondeur réglée sur chaque élément. La densité de semis est réglée sur le terminal de commande. Les doubles disques d’enterrage peuvent être précédés d’outils comme des chasse-débris, des chassemottes ou – comme c’est le cas sur cette machine – d’un coutre circulaire ondulé. Ces éléments permettent d’adapter le lit de semences aux besoins de la culture. Après la dépose de la semence, il est possible d’installer une roue de plombage. Mono­sem a repris cet élément, utilisé d’ordinaire pour les semis de légumes ou de

betteraves, afin d’améliorer la polyvalence de ses semoirs. Cette roue en aluminium dispose d’une couche d’acier inoxydable à sa périphérie et d’un racloir en matériau synthétique. Selon le constructeur, elle améliore le contact de la graine avec le sol et favo­rise la germination. Dans les conditions de travail difficiles, il est possible de relever cette roue. Enfin, la procédure de semis se termine par deux roues en V chargées du rappuyage et de la fermeture du sillon. Deux leviers permettent d’ajuster l’angle des roues ainsi que la pression au sol pour s’adapter aux diverses conditions de travail.

Trémie frontale

Le système de suspension « Monoshox » associe des ressorts de pression et un amortisseur adapté aux éléments de semis.

Sur le côté droit, on peut surveiller l’occupation des cellules de prélèvement au travers d’une fenêtre en plexiglas.

La pression de terrage se règle facilement, au moyen d’un levier. Elle peut atteindre des valeurs comprises entre 148 et 240 kilos.

En option, il est possible d’intégrer la fertilisation au semis. Une trémie conçue à cet effet peut être installée sur le châssis du semoir. Le dosage de la fertilisation est régulé par une boîte à 12 vitesses. L’engrais est déposé avec un décalage de 5 centimètres par rapport à la semence. Harald Jöhr a choisi la variante avec trémie frontale et dosage en acier inoxydable. Le débit est régulé électriquement en fonction des informations du radar d’avancement.

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Impression | Prise en main

Le « Lintrac 115 LS » à transmission manuelle remplacera le « Geotrac 104 ep ».

Photos : ldd

La boîte manuelle arrive aussi Lindner complète sa série « Lintrac » à variation continue. Les deux plus petits modèles du constructeur de tracteurs tyrolien sont désormais également proposés avec une transmission manuelle. Johannes Paar*

Avec l’arrivée du « Lintrac 95 LS » et du « Lintrac 115 LS », Lindner introduit le successeur de la série « Geotrac ». Ces deux modèles remplacent le « Geotrac 94 ep » et le « Geotrac 104 ep ». Ils ne sont que légèrement plus lourds et restent aussi compacts qu’auparavant, tout en se rapprochant de la série « Lintrac » à variation continue en ce qui concerne la technologie et le confort. Le surcoût entre les modèles à variation continue « L-Drive » et à transmission manuelle s’élève à 10 000 francs pour le « Lintrac 95 LS » et à 1590 francs (TVA comprise) pour le « Lintrac 115 LS ». Le constructeur estime que ces nouveaux tracteurs ne coûtent pas plus cher que les deux modèles qui seront progressivement retirés du marché.

* Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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Économie de poids À première vue, les données techniques déconcertent un peu. Une nouvelle génération de tracteurs dans le segment des 100 chevaux ne comportant que deux paliers de passage sous charge ? Honnêtement, on pourrait s’attendre à autre chose. Mais un entretien avec la direction a rapidement mis en évidence les raisons de cette option. Les fondamentaux du « Geotrac » demeurent essentiels pour un tracteur de montagne. Le nouveau tracteur devait être aussi léger et compact que son prédécesseur, d’où le choix d’une transmission très simple. Selon le constructeur, le même tracteur avec une transmission à quatre paliers de passage sous charge aurait nécessité davantage de longueur et pesé près de 300 kilos de plus. En outre, chaque embrayage sous charge supplémentaire détériore l’efficacité de la transmission. Le directeur général Hermann

Lindner explique sa stratégie en ajoutant que le «  Lintrac  » à variation continue « L-Drive » est proposé aux clients qui ont des exigences de confort plus élevées. Le « Lintrac LS » est une machine mécanique simple, alors que le « Lintrac L-Drive » à variation continue offre un confort optimal et une technologie de pointe. Les nouveaux modèles ont dès lors la même transmission Steyr ZF, 16 vitesses avant et 8 arrière, que les « Geotrac ». Le powershift à deux niveaux s’ajuste automatiquement lors du changement de vitesse. L’inverseur (power­ shuttle) s’actionne par un levier au volant ou au moyen du levier multifonction optionnel. Le bouton de l’embrayage électrique se situe comme auparavant sur le levier de vitesse. Il est surtout conçu pour les changements de vitesse rapides lors des travaux de transport. Grâce à la pédale d’embrayage, il est possible de s’approcher en douceur des machines ou de démarrer en côte. Des réservoirs d’huile séparés entre la transmission et le système hydraulique, ainsi que quatre régimes de prise de force, y compris la variante 430 de la faucheuse, constituent une évidence pour Lindner. L’arbre de prise de force dispose de trois variantes de progressivité d’engagement.

Moteur phase 5 Le moteur Perkins à 3,4 litres Phase 3B est remplacé par un moteur Phase 5 du même constructeur. La puissance du modèle « Lintrac 95 » atteint 75 kW/102 chevaux, tandis que celle de « 115 » est de 82 kW/112 chevaux. Le nouveau moteur a


Prise en main | Impression

une cylindrée de 3,6 litres et atteint un couple maximal de 430 Nm ou 450 Nm au régime de 1500 tours par minute. La courbe de progression du couple s’avère supérieure à 40 %. Le limiteur de vitesse bien connu et l’accélérateur électronique à main à deux régimes programmables sont de série. La plage de régime programmable est comprise entre 1200 et 2300 tours par minute. Grâce à ces caractéristiques électroniques, le régime s’adapte rapidement à la demande en appuyant sur un bouton, ce qui permet d’économiser du carburant.

tation en huile séparée offre un volume de 38 litres. Le constructeur indique que l’hydraulique arrière peut soulever jusqu’à 4900 kilos. Un système hydraulique frontal, avec support sur le carter de la boîte de vitesses, est disponible sur demande, ainsi qu’une prise de force avant (1000 tr/min). Un système hydraulique frontal solidaire de l’essieu et le fameux dispositif de délestage EFH sont également disponibles moyennant un supplément de prix.

Davantage de confort Hydraulique avec pompe à cylindrée variable Des améliorations ont été apportées à l’hydraulique. Jusqu’à présent, la version de pointe du « Geotrac » disposait de deux pompes à engrenages avec fonction additionnelle. Une pompe à piston axiale à cylindrée variable, analogue au modèle « L-Drive », est désormais disponible. D’après le constructeur, son débit atteint 80 litres par minute. Le système load sensing fournit toujours la quantité d’huile strictement nécessaire, jusqu’à 35 litres pour chaque dispositif de commande. Les deux « LS-Lintrac » disposent de série de trois distributeurs double effet avec position flottante. Ces distributeurs load sensing peuvent se compléter de deux distributeurs supplémentaires au maximum et, si nécessaire, de distributeurs électriques EHS. La pression du système est limitée à 200 bars et l’alimen-

Les « Lintrac LS » offrent plus de confort d’utilisation et de conduite que les « Geotrac » précédents, mais restent un peu en retrait par rapport au « Lintrac » à variation continue. En effet, ils comportent bien moins d’options de réglage, pour ne pas trop charger le conducteur. Le débit d’huile des unités de commande hydrauliques se règle directement sur l’unité correspondante à l’aide d’une molette rotative. Il n’y a pas d’affichage du temps, contrairement aux top modèles. Le tableau de bord se compose d’un mélange d’instruments classiques et d’un petit écran numérique avec les indications les plus importantes au centre. Il donne une impression de clarté. La luminosité peut être adaptée aux conditions d’éclairage momentanées. Le conducteur n’est ainsi pas ébloui la nuit et l’écran reste lisible, même en plein soleil. Autre nouveauté, un compartiment pour téléphone portable avec prise USB in-

tégrée se trouve dans la console latérale. Il existe aussi un système audio Hi-Fi en option avec kit mains libres Bluetooth. Le modèle « Lintrac 95 LS » a la même cabine que son cousin à transmission continue « L-Drive 90 ». Lindner installe sur le « 115 LS » la cabine « Trac-Link », plus grande, qui équipe aussi les modèles à transmission continue « Lintrac 110/130 ». Les deux cabines ont une suspension méca­nique de série. En optant pour un frein pneumatique, il est possible d’obtenir une suspension pneumatique de la cabine. L’option essieu avant suspendu constitue une autre nouveauté. Le passager se sent aussi bien plus à l’aise. Il n’est plus « posé » derrière le conducteur, mais peut s’asseoir à son côté.

Lancement sur le marché « Malheureusement, la crise du coronavirus complique la planification du lancement sur le marché des modèles ‹ Lintrac LS › », déclare le constructeur. Lindner a déjà dû proposer une présentation « virtuelle » de ses modèles au lieu de son « salon maison » traditionnel. Selon le programme actuel, les premiers « Lintrac » manuels devraient arriver chez les concessionnaires à la fin du printemps ou au début de l’été. Ceci pour autant que la production puisse être lancée comme prévu début mai.

Les « Lintrac 95 LS » et « 115 LS » en chiffres « Lintrac 95 LS » Moteur

75 kW/102 ch (ISO14396)

« Lintrac 115 LS » 82 kW/112 ch (ISO14396)

Perkins Syncro, 3,6 l, 4 cylindres, Phase 5 avec DPF et SCR Couple

430 Nm à 1500 tr/min

Transmission

ZF-Steyr, 16AV/8AR, powershift à 2 paliers, 40 km/h, powershuttle, embrayage confort au levier de direction

Régime prise de force

430, 540, 750, 1000 tr/min

Hydraulique

EHR avec AHC, load sensing, 200 bar, pompe à pistons axiaux de 80 l/min, réservoir d’huile séparé de 38 l

Capacité de levage

Arrière : 4900 kg, avant : 2500 kg

Dispositifs de commande Dimensions

450 Nm à 1500 tr/min Le « Lintrac 115 LS » est doté de la cabine « Trac-Link », plus grande, comme les « Lintrac 110 » et « 130 » à transmission continue.

max.3 DD avec position flottante, distributeurs électriques EHS en option Largeur : 2194 mm, hauteur : 2706 mm, voie : 1700 mm, empattement : 2280 mm

Pneus de série

Avant : 380/70 R 24, arrière : 480/70 R 34

Poids total autorisé

7500 kg

Poids à vide

Près de 4200 kg

Charge par essieu

Arrière : 5000 kg, avant : 3000 kg (jusqu’à 3500 kg)

Prix (TVA incluse)

CHF 98 700.–

CHF 103 800.–

Données du constructeur, prix catalogue avec équipement adapté pour la Suisse

La place de travail est clairement agencée et les éléments de commande mécaniques jouent un rôle prépondérant.

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Impression | Rapport d’expérience

La maniabilité de ce tracteur a été très appréciée avec l’andaineur à deux toupies. Photos : Ruedi Burkhalter

Un Indien qui ne cache rien Le John Deere « 5075E » est un tracteur très compact, rangé en catégorie économique. Technique Agricole a testé la version la mieux équipée. Son confort de bon niveau et son extrême maniabilité ont été particulièrement appréciés. Ruedi Burkhalter

En 2011, John Deere présentait à Lisbonne (P) sa gamme compacte « 5E », des tracteurs économiques fabriqués en Inde. Les trois modèles de 55 à 75 chevaux n’étaient proposés qu’avec un poste de conduite à plate-forme et une transmission mécanique basique à neuf vitesses avant et trois marches arrière. Depuis, le choix s’est élargi, avec des équipements supplémentaires comme la transmission mécanique 12AV/12AR. Technique Agricole a pu essayer le modèle « 5075E » et effectuer plusieurs travaux au moyen de cette version la mieux dotée, avec transmission 24AV/12AR, un rapport enclenchable sous charge, un inverseur « PowerReverser » et une cabine climatisée. 44

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Stable et agile L’empattement court – 2050 mm –, l’angle de braquage – très serré pour un tracteur à traction intégrale – rendent le « 5075E » extrêmement maniable. C’est un avantage remarquable et remarqué, par exemple pour travailler en forêt ou avec un andaineur double. Néanmoins, ce véhicule offre une stabilité étonnamment bonne, qu’il s’agisse de tracter une remorque d’ensilage pleine ou de treuiller une lourde charge. Le « 5075E » est propulsé par un Deere Power Systems 3-cylindres « PowerTechE » de 2,9 litres. En matière d’émissions, il atteint la norme IIIB avec son injection à rampe commune, son turbocompresseur

à soupape de régulation (« wastegate »), son refroidisseur des gaz d’admission (« intercooler »), son pot catalytique à oxydation diesel (DOC) et son filtre à particules (FAP). Le tracteur est donc dispensé de réservoir d’AdBlue, un avantage pour un véhicule compact. À l’usage, le moteur se révèle à la fois souple et réactif. Mais aussi doux et silencieux pour un 3-cylindres, une perception valable dans et à l’extérieur de la cabine. À première vue, la capacité du réservoir – 80 litres – paraît un peu juste. Cependant, dans la pratique, la sobriété, mesurée subjectivement, de cet engin lui permet de fonctionner une journée pleine sous charge moyenne sans passage à la pompe.


Rapport d’expérience | Impression

Le John Deere « 5075E » en chiffres

Pour la maintenance, l’accès au moteur est aisé, même si les radiateurs ne peuvent pas se déployer pour le nettoyage.

Le capot du moteur s’ouvre sans peine et se lève complètement, donnant un accès aisé aux points d’entretien. Il n’est cependant pas possible de déployer les radiateurs sans outils. La batterie se trouve sur le côté droit ; on l’atteint facilement sans clé ni tournevis.

Un verrou bien pratique à l’arrêt Les 24 rapports avant et 12 arrière offerts par la transmission sont, comme c’est très courant dans cette catégorie, répartis en trois groupes, avec quatre vitesses sur le levier principal et un rapport commutable sous charge par un bouton sur le pommeau de ce même levier. Qui possède une autre caractéristique unique : une commande de verrouillage des freins. Elle est placée à l’avant, à droite de la troisième vitesse et s’engage sans effort. Pour un conducteur habitué à un classique changement de vitesse en « H », cela demande un peu d’habitude car, pour engager la troisième, il faut juste pousser le levier tout droit. Qu’on n’y pense pas et qu’on le décale à peine vers la droite pour passer en troisième, comme sur une boîte en « H », et c’est le mode « parking » qui s’emboîte. Ce serait utile de prévoir une course un peu plus longue pour atteindre cette position de stationnement.

sécu­ rité bien meilleure que le frein à bande standard dans cette catégorie de tracteurs. On cherchera en vain un levier de frein à main sur cet engin. À gauche du siège se trouve juste une manette auxi­liaire pour actionner le frein de service. Mais elle ne peut pas être bloquée en position serrée. L’étagement des rapports du « 5075E » demande un temps d’adaptation, en particulier pour les opérations de transport. Il n’y a presque pas de chevauchement entre la vitesse la plus longue du deuxième groupe et le rapport le plus lente du groupe route. En première « route », le tracteur fait déjà du 7 km/h à 1100 tr/min ; ce rapport pourrait, à notre avis, être beaucoup plus court, car certains démarrages avec des remorques lourdement

Moteur : 3-cylindres de 2,9 l ; puissance nominale 74,7 ch ; couple 304 Nm ; ventilateur à visco-coupleur Émissions : étape 3B, gestion électronique, rampe commune, DOC, FAP. Transmission : 24V/12AR, inverseur sous charge et passage Hi-Lo ; max. 39,75 km/h Prise de force : 540/540E Hydraulique : à circuit ouvert débitant 43,5 l/min Relevage : cat. II, max. 1800 kg Dimensions : empattement 2050 mm ; longueur 3640 mm ; hauteur 2480 mm Poids : 3300 kg à vide ; 5100 kg total Prix catalogue brut : CHF 58 860.– Données du constructeur

chargées, sur des terrains mous ou en légère pente, se sont révélés impossibles. Il a fallu démarrer en s’aidant du deuxième groupe, rouler jusqu’à un endroit propice pour s’arrêter et passer le groupe long.

Cabine de classe La cabine n’appelle que des louanges, ou presque. Déjà lorsqu’on y grimpe, on remarque que le pare-brise s’étire très haut, jusque dans le toit. Ce vitrage offre un lieu de travail lumineux et permettrait même à un conducteur de grande taille d’avoir une très bonne vue sur le chargeur frontal (notre véhicule en était dépourvu) en position haute. Le dégagement vers l’arrière et l’espace d’attelage sont très bons aussi. Il reste un tunnel de transmission dans la cabine, mais sa hauteur est

Question d’habitude Une fois que l’on a intégré le schéma du changement de vitesses, après quelques heures au volant, on passe les rapports du « 5075E » facilement et précisément, comme sur une voiture de sport. On s’habi­tue très vite au verrouillage de stationnement. Il suscite une impression de

Le pare-brise est incurvé jusque dans le toit, offrant une large visibilité vers le haut et beaucoup de lumière dans l’habitacle.

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Impression | Rapport d’expérience

Les commandes sont bien regroupées sur la console de droite.

sur la console de droite. La commande du relevage arrière est mécanique, mais un limiteur de hauteur et deux boutons de montée et de descente rapides facilitent le travail aux champs. L’enclenchement de la prise de force s’effectue par le commutateur à bascule jaune qui équipe d’autres John Deere. Le commutateur 540/540E est à gauche derrière le siège. Il est facilement accessible. Il n’y a pas de régime 1000 t/min. Le système hydraulique ouvert débite 43,5 l/min et n’accepte malheureusement que deux distributeurs arrière. Il est toutefois possible d’en ajouter deux en installant un bloc hydraulique à joystick au centre du tracteur, avec deux raccords vers l’arrière. Si l’on opte pour un chargeur frontal, le joystick et son bouton de changement de vitesses et de fonction, le système de mémorisation et l’activation de l’anti-roulis par simple pression d’un bouton constituent un éventail de fonctions inhabituellement large.

Conclusion

Le verrou de stationnement est à droite de la troisième. Ça demande un peu d’habitude.

réduite à environ 3 cm. Il ne gêne guère. La cabine offre dans l’ensemble un espace plus généreux que sur les autres tracteurs compacts économiques. Le volume de cet habitacle correspond à celui des gammes « 5M » et « 5R » supérieures. En termes de rangements aussi, ce petit «Johnny » rivalise sans peine avec des engins plus grands. Une bouteille de boisson trouve aisément sa place et même des objets plus volumineux, comme un sac à dos, peuvent être rangés en sécurité sur les surfaces planes.

plus haut niveau. Le siège à suspension pneumatique avec amortisseur horizontal est du meilleur effet. Les principales commandes sont regroupées de façon ergonomique et pratique

Avec un poids total de 5100 kg, 3320 kg de poids à vide, la charge utile est dans la fourchette habituelle pour cette classe de tracteurs. Le mariage entre maniabilité, compacité et performances se révèle très convaincant. Le véhicule d’essai offre un niveau élevé de confort et de prestations pour la classe économique. Les tracteurs indiens jouissent d’une très bonne réputation en termes de robustesse et de durabilité, ce qui rajoute à l’attrait de cette gamme, à coup sûr une bonne affaire pour un second tracteur ou comme engin « allrounder » sur une petite exploitation. Mais ne l’ébruitez pas : c’est un « tuyau » d’initiés !

Une clim’ sans compromis Les cadrans du tableau de bord sont clairs et bien lisibles. Les boutons et interrupteurs des essuie-glaces et de l’éclairage sont placés assez bas sous le volant, alignés. Un levier de clignotant multifonctionnel constituerait une solution plus moderne. Mais on ne peut tout attendre d’un tracteur « éco ». La ventilation et la climatisation offrent des performances du 46

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Les cadrans sous le volant ne sont pas très grands, mais bien lisibles quand même.


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Impression | Rapport d’expérience

Avec sa table repliable, le doseur « QB Modell 19 » offre une surface de réception appréciable. Photos : Ruedi Burkhalter et Kurmann

Pour tout presser sur place, vite, bien et sans accrocs Le doseur « QB Model 19 » de Kurmann Technik fait entrer le pressage stationnaire dans une nouvelle ère. L’opération est plus facile et efficace. Grâce à l’ajout d’éléments nouveaux, le dosage est plus fluide et moins sujet aux dérangements. Ruedi Burkhalter

Kurmann Technik a présenté récemment un prototype de sa nouvelle unité de dosage « QB Model 19 » pour presses à grandes balles parallélépipédiques ; cette démonstration avait lieu sur l’exploitation Huber Frères, à Unterlunkhofen (AG). Le constructeur de Ruswil (LU) est le leader du pressage de foin stationnaire ; des dizaines d’exemplaires de son modèle antérieur, produits depuis 2006, sont déjà en service. Les évolutions apportées à ce doseur avaient pour objectif de l’adapter au rendement des presses de dernière génération. Il fallait accroître le rendement de 48

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l’appareil sans trop l’alourdir ni en augmenter les dimensions en position de transport. Le modèle 19 a été réétudié de fond en comble. Il se caractérise, entre autres, par sa trémie revue et corrigée, une nouvelle configuration des rotors pourvus de dents orientables en acier dans l’unité de dosage, ainsi que par un tapis d’alimentation avec un genre inédit de tambours rotatifs.

Un processus en plusieurs étapes Les griffes et grappins amènent foin ou regain par grandes fourchées ; cet apport

est intermittent. Le principal défi consiste à régulariser cet avitaillement de fourrage parfois hétérogène et de le convoyer sans heurts jusqu’au-dessus du timon de la presse ; plusieurs processus se déroulent simultanément pour transformer cette masse en un flux aussi uniforme et aéré que possible pour alimenter la presse de manière à exploiter au maximum son potentiel, sans perturbations, sans la surcharger, sans intermèdes à vide. Afin d’éviter, même avec de grands grappins, que du fourrage ne tombe à terre ou ne forme des « ponts » au-dessus de la


Rapport d’expérience | Impression

trémie, cette dernière a été agrandie. Elle est constituée de parois en aluminium en plusieurs sections qui se déploient pour former un réceptacle dont la largeur dé­ passe d’environ un mètre celle du modèle précédent. À cet réceptacle vient mainte­ nant s’adjoindre une rallonge, sous forme d’une table d’environ trois mètres orien­ tée vers l’arrière de la presse. Un vérin permet de replier ce plan à 180 degrés sur le doseur. Il offre au conducteur de la grue ou du chargeur une surface de dé­ pose pour le fourrage facile à atteindre.

Alimentation réglée inclinaison En agissant sur l’inclinaison de cette sorte de toboggan constitué de plusieurs épais­ seurs de plaques, l’opérateur peut adapter la vitesse de glissement du fourrage vers les premiers organes du doseur ; en posi­ tion de travail, un limiteur d’inclinaison empêche les parois latérales de la machine d’être endommagées par une inclinaison excessive de la table. Effet collatéral po­ sitif, elle recouvre et protège la presse, et notamment ses noueurs, sans en res­ treindre l’accès pour la maintenance. Deux rotors à rotation lente, développés exprès et pourvus de dents orientables en acier, constituent des organes essentiels du dosage. Outre leur sens de rotation et leur régime de rotation, on peut aussi adapter leur écartement aux caractéris­ tiques du fourrage, via un mécanisme hy­ draulique télécommandé. L’orientation et les angles de préhension des dents en acier se règlent aussi sans outil. Ces dents métalliques sont munies d’un dispositif antiperte ; elles permettent un dosage effi­cace, sans risque de voir le fourrage s’enrouler ; le régime de rotation des tam­ bours réduit les pertes par émiettement. Lorsque l’unité de dosage est alimentée latéralement – au moyen d’un chargeur ou d’un frontal par exemple –, le fourrage peut être facilement replacé au centre de l’appareil en inversant brièvement le mouvement de rotation d’un des rotors.

Le fourrage qui descend de la table inclinée est repris et dosé progressivement par les deux rotors munis de dents orientables.

Les entraînements hydrauliques peuvent être pilotés via les distributeurs du tracteur ou bien, sur la version illustrée ici, au moyen d’une télécommande.

Les « speed drums » assurent un transfert fluide De l’unité de dosage, le fourrage chute vers les bords puis des deux côtés du ti­ mon dans des goulottes en toile à bâche, sur le convoyeur. Ce tapis d’alimentation en PVC remplace le plancher à barettes du modèle précédent ; il est complété par des « speed drums », des sortes de tam­ bours mis au point en coopération avec un entrepreneur expérimenté. Ces ame­ neurs rotatifs sont entraînés par des

À l’entrée du pick-up, les « speed drums » régularisent l’alimentation de la presse.

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Impression | Rapport d’expérience

moteurs hydrauliques ; ils sont montés à gauche et à droite du convoyeur, directement devant le pick-up. Ces accessoires assurent un transfert en douceur du fourrage vers l’entrée de la presse. Ils jouent un second rôle en recentrant le flux de fourrage et en l’alignant pour former un ruban régulier qui va alimenter les organes de la presse. Les vis d’amenage et le pick-up de cette dernière s’en trouvent soulagés et les balles y gagnent en régularité, même si le doseur n’est alimenté que d’un côté. Le convoyeur en PVC lisse déplace le fourrage tout en douceur, son entraînement n’absorbe que peu de puissance, il est silencieux et s’use peu.

direc­tement du tracteur, par quatre distributeurs auxiliaires ; on ajuste leurs régimes en intervenant sur les régulateurs de débit. Sur cette machine, un petit bloc hydraulique basique avec une manette permet à l’utilisateur d’actionner/arrêter et d’inverser le mouvement des rotors « 1 » et « 2 ». Dans l’autre version, un peu plus coûteuse à l’achat, le doseur est raccordé au tracteur sur deux distributeurs à double effet avec retour libre. Toutes les fonctions sont alors alimentées depuis un bloc hydraulique plus grand, installé sur le doseur et doté d’une radiocommande à 10 boutons à deux positions. La machine est peu gourmande en huile ; elle se contente de 50 litres/minute.

Deux versions pour l’entraînement hydraulique

Une extension originale du timon

Le fonctionnement complet du doseur est assuré par l’hydraulique du tracteur. Cet entraînement existe en deux variantes. Dans la version présentée dans cet article, les organes du doseur sont alimentés

Pour rallonger le timon de la presse, on peut employer la rallonge originale du constructeur, prévue pour le montage d’un broyeur frontal. Cette solution permet de réduire le coût d’achat, mais

aussi d’assurer la compatibilité entre la presse et, respectivement, le doseur ou le broyeur frontal. Au quotidien, l’entrepreneur doit souvent alterner les missions, passer du pressage au champ au pressage stationnaire, et ce dans des délais très courts. C’est pourquoi, en développant le doseur, ses concepteurs ont veillé à ce qu’il puisse être monté et démonté aisément sans outils. L’opération, pose ou dépose, prend une quinzaine de minu­tes ; tout tient grâce à seulement quatre points de fixation munis de goupilles. Et pour une brève utilisation au champ, on peut même se contenter de ne démonter que le convoyeur pour libérer le pick-up de la presse. C’est fait en cinq minutes et cela permet de presser du fourrage en ayant une bonne visibilité sur les organes d’alimentation. Le nouveau doseur « QB Modell 19 » est compatible avec les presses de toutes marques ; on peut en passer commande dès à présent.

Le montage et la fixation avec des broches prend une quinzaine de minutes.

www.g40.ch Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

circuler en sécurité www.facebook.com/g40svlt

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L’original! Eprouvé et couronné de succès!

ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture | Téléphone 056 462 32 00


Recherche | En savoir plus

à la norme Euro 6, n’atteignent leurs excellen­ tes valeurs d’émission qu’avec un cataly­seur chaud. Et la différence est énorme : dans les trois minutes suivant un démarrage à froid, ils émettent plus de polluants que sur un trajet de 1000 kilomètres à chaud !

Premières minutes sans épuration Le modèle mathématique des chercheurs simule un démarrage hivernal par −13° C. Pendant les trente premières secondes du trajet, dans le pot catalytique, il ne se passe… rien ! Au bout d’une minute, le premier quart du pot est réchauffé. En tout, il faut trois minutes et demie pour que le catalyseur soit aux trois quarts chaud et pour qu’il puisse dépolluer une majeure part des gaz d’échappement, réaction qui nécessite une température de 140° C.

Peut-on préchauffer un catalyseur ?

Viola Papetti et Panayotis Dimopoulos Eggenschwiler constatent que les véhicules hybrides émettent des polluants de longues minutes après chaque (re-)démarrage à froid. Photo : Empa

Le dilemme du démarrage à froid Sur les voitures hybrides et hybrides rechargeables, les (re-)démarrages à froid sont plus fréquents qu’avec les autos traditionnelles, car leur moteur thermique est lancé chaque fois qu’il doit soutenir le moteur électrique. Ruedi Hunger

De janvier à septembre 2019, près de 17 000 véhicules hybrides et hybrides rechargeables ont été mis en circulation en Suisse, soit 60 % de plus que l’année précédente. En ville, ces autos parcourent des kilomètres en mode électrique. Le moteur thermique n’est utilisé qu’une fois sorti de la localité, lorsqu’on accélère sur l’autoroute ou sur la route principale. Le moteur thermique effectue alors un démarrage à froid, mais à vitesse et à charge élevées, tout le contraire d’un départ normal. Comment les gaz sont-ils épurés et les catalyseurs utilisés depuis les années

1980 sont-ils adaptés ? Viola Papetti et Panayotis Dimopoulos Eggenschwiler, chercheurs à l’Empa, ont calculé les valeurs émises dans ce genre de situations à l’aide d’un modèle mathématique spécialement conçu.

Un catalyseur froid, c’est « la cata » ! Quand il démarre, le moteur envoie ses gaz chauds dans le catalyseur encore froid. À ce stade, le monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NO x) et les hydro­ carbures imbrûlés sont rejetés en l’état dans l’atmosphère. Les véhicules récents,

Le dilemme, c’est que même les hybrides rechargeables les plus récents émettent des polluants nocifs pendant plusieurs minutes à chaque démarrage à froid. Cela pourrait devenir un casse-tête si l’Union européenne renforce encore la réglementation sur les gaz d’échappement. Pour résoudre le problème, il faudrait réchauffer le catalyseur juste à temps lorsque le moteur thermique démarre. Ou, mieux encore, avant. « J’entrevois trois possibilités  », explique Panayotis Dimopoulos. « On pourrait faire en sorte que le moteur produise des gaz plus chauds ; mais cela consommerait plus de carburant. On pourrait aussi utiliser la batterie des voitures pour préchauffer électriquement les gaz d’échappement. Ou alors, on pourrait préchauffer le revêtement intérieur du pot catalytique par micro-ondes, une idée développée à l’Empa et bientôt prête pour la production en série. » Laquelle de ces méthodes permet d’éviter le plus efficacement le rejet de produits nocifs ? Laquelle consomme le moins d’énergie ? Les chercheurs ont calculé que mieux valait, lors d’un démarrage à froid en ville, ne préchauffer que les gaz d’échappement. Lors d’un démarrage à froid sur l’autoroute, le besoin en énergie serait trop impor­tant en raison de la grande quantité de gaz d’échappement. Dans ce cas, un préchauffage direct du revêtement du cataly­seur est la meilleure solution. Viola Papetti a effectué les calculs de simulation. Elle conclut qu’« en fin de compte, seule une combinaison de toutes les méthodes donne les meilleurs résultats ». 4 2020 Technique Agricole

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Plate-forme | Congrès

La « IC-Weeder » de Steketee sarcle sur le rang. Les couteaux de sarclage sont commandés pneumatiquement. L’outil peut encore recevoir un dispositif très précis de pulvérisation de produits phytosanitaires. Photo : Roman Engeler

Schéma de pensée holistique Le congrès annuel « Land.Technik für Profis » traitait cette année des aspects de la protection des plantes (sur le plan des équipements agricoles). La Suisse n’est pas le seul pays concerné par les discussions généralement très controversées à ce sujet. Presque tous les pays de l’opulente Europe y sont confrontés. Roman Engeler

Le congrès annuel « Land.Technik für Profis », dont le titre signifie « machinisme agricole pour les professionnels » en français, a été organisé par le secteur « Agrartechnik » de l’Association des ingénieurs allemands (VDI) et par la Société allemande d’agriculture (DLG). Des spécialistes de l’industrie, de la recherche et de la pratique agricole y ont traité la question de la protection des plantes. La halle d’exposition du constructeur Amazone, située dans son siège d’Hasbergen (en Basse-Saxe), était l’endroit tout désigné pour accueillir ce séminaire. 52

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La protection des plantes est actuellement mal vue par le grand public en Suisse ainsi que dans d’autres pays. « Les prestations positives comme la sécurisation de l’alimentation ou la meilleure conservation des produits alimentaires sont simplement ignorées par certains groupes de personnes. » Cette constatation a été faite plusieurs fois au cours des présentations. On a aussi souhaité que les équipements agricoles constituent des argu­ ments positifs dans ce débat. Par exemple, les nouvelles buses (technique des injecteurs) et la gestion des rampes

réduisent la dérive, les capteurs et les caméras utilisés sont capables de distinguer les cultures et les adventices, ou encore, les progrès généraux apportés par l’agriculture de précision rendent les applications toujours plus ciblées et économes en produits.

« Spot-Farming » Un concept inédit de culture dénommé « Spot-Farming » fait son apparition. Il vise à utiliser toutes les informations disponibles dans un système de production à même d’assurer une amélioration durable


Congrès | Plate-forme

des rendements en utilisant les ressources avec parcimonie. « C’est la plante et non la machine qui doit être au cœur de la réfle­xion », a souligné un intervenant du Julius Kühn-Institut. Il fait référence à une meilleure répartition des plantes sur les parcelles, à une association de cultures différentes sur une même parcelle ou encore à une utilisation plus efficace des intrants. Pour le conférencier, cette évolution nécessite des structures de production bien plus petites que celles que nous connaissons actuellement. « Des petites machines autonomes travaillant en essaim pourraient représenter l’avenir. » Ces robots pourraient compenser leur manque de force de frappe par un travail quasi permanent dans les cultures.

Un détecteur de maladies L’application sélective de produits phytosanitaires commandée par des capteurs sera au cœur des développements futurs. Cette constatation est basée sur l’énorme potentiel d’économie que cette technique représente. S’il était possible de ne traiter que les plantes nécessitant une intervention, les besoins en produits chimiques pourraient être réduits de 50 à 90%. Des données exactes concernant les ravageurs ou les niveaux d’attaque, associées aux données géographiques précises des plantes, sont à la base d’un tel système. Des caméras haute définition peuvent d’ores et déjà différencier les adventices et les cultures. Des caméras multispectrales, des spectromètres, des caméras thermiques et des fluorimètres renseignent sur le niveau de stress des plantes. Des scientifiques espèrent pouvoir utiliser ces informations pour déterminer le niveau des attaques de ravageurs dans les cultures et réaliser des recommandations d’intervention. Les buses sont dotées d’un autre élément essentiel, une modulation pulsée qui régule la quantité pulvérisée en utilisant des cycles d’ouverture de longueur différente maintenant égales la pression et la taille des gouttelettes. Associé à une gestion individuelle des buses, ce dispositif est capable de faire varier la dose appliquée sur la largeur de la rampe de pulvérisation.

Le système utilisant des capteurs et des buses intelligents « AmaSpot » d’Amazone permet de supprimer les applications larges. Seules les zones sur lesquelles des adventices sont présentes sont traitées. Photo : Amazone

Avec des dents et des herses

Semis homogène

La protection des plantes du futur ne pourra pas reposer que sur de la haute technologie. Avant que ces équipements ne soient prêts pour le marché, le binage et le hersage remplaceront les mesures chimiques dans certaines cultures. Bien

Des critiques ont été formulées à l’encontre du système actuel lors du congrès. La protection chimique des cultures a par exemple fait oublier certains principes de base de la production végétale. À l’avenir, les rotations des cultures devront à

que sans effet sur les maladies fongiques ou les attaques d’insectes, ces dispositifs couvriront déjà le secteur du désherbage. Les progrès de la digitalisation révolutionnent déjà le désherbage mécanique, mais s’étendront bientôt à d’autres secteurs. Des constructeurs comme Amazone ou Lemken ont étoffé leurs cata­ logues en acquérant des spécialistes du binage (Schmotzer, Steketee). Le binage seul, trop dépendant des conditions météo, est peu fiable. Les experts en protection des plantes misent donc de plus en plus sur la combinaison du sarclage avec un traitement localisé sur la ligne. Avec un interligne de 50 ou 75 cm, cette association permet d’économiser 40 à 60% de produits phytosanitaires par rapport à un traitement de surface. Parallèlement au développement de pulvérisateurs intelligents, il est nécessaire d’orienter les systèmes de cultures non plus en fonction des équipements, mais des exigences des plantes cultivées. Selon les esti­ mations des spécialistes, la course entre les problèmes phytosanitaires et le développement de solutions de protection n’est déjà plus équilibrée aujourd’hui.

nouveau être pensées pour réduire au maximum l’utilisation des produits phytosanitaires. La recherche se trouve devant une nouvelle tâche. Le Julius Kühn-Institut étudie actuellement les effets du semis homogène. Le semis en triangle est intéressant pour réduire la concurrence entre les plantes cultivées et pour fournir à chacune d’entre elle plus de lumière. En outre, il maximise les espaces aérien et souterrain à disposition de chaque plante et réduit les densités de semis et les semences mises en terre. Cela implique de fait une diminution des enrobages relâchés dans le sol. De plus, une densité plus faible présente d’autres avantages, comme une meilleure ventilation de la culture, qui réduit la propagation des champignons. On ajoute qu’un développement plus homogène de la culture génère une pression supplémentaire sur les adventices. Ces éléments contribuent à utiliser moins de produits phytosanitaires. De plus, un semis en triangle facilite le désherbage mécanique en permettant des sens de travail différents dans la parcelle. Enfin, l’optimisation de la répartition spatiale engendre des plantes plus fortes et plus résistantes. Les premiers essais démontrent que le semis homogène nécessite des variétés adaptées dont nous ne disposons pas encore. Ceci explique que les effets de cette technique sur le rendement n’ont pas (encore) pu être prouvés. 4 2020 Technique Agricole

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Plate-forme | Reportage

Ce faon sauvé est porté hors du champ avec des touffes d’herbes pour éviter qu’il soit touché directement par des mains humaines, dont l’odeur pourrait être perçue par sa mère. Photo : Sauvetage faons

Sauvetage par les airs Les faons happés sous les faucheuses meurent dans des souffrances horribles. Ces morts peuvent en outre avoir des répercussions désastreuses sur les animaux de rente. Des nouveaux procédés, comme les vols de recherche avec des drones, permettent de sauver les faons d’une mort certaine. Heidi Frey* En Suisse, plusieurs milliers de faons meurent chaque année lors de la fenai­ son. Outre l’atroce souffrance pour ces petits, cela peut entraîner de graves conséquences pour la santé des animaux de rente. Si des morceaux de chair conta­ minent le fourrage à ensiler, la dangereuse toxine botulique peut se former et amener à la perte de troupeaux entiers. Les chas­ seurs et les agriculteurs sont du même avis, il faut sauver les faons de la fau­ cheuse. Contrôler les prairies à pied et ef­ faroucher les chevrettes par différents moyens est pénible et n’est pas toujours couronné de succès. Il ne faut pas pour autant dénigrer ces pratiques. Depuis près de huit ans, il existe la pos­ sibilité de détecter les faons depuis les airs à l’aide d’une caméra thermique et d’un

*Heidi Frey est membre de l’association Sauvetage faons.

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multicoptère (drone). Cette méthode dite BFH-HAFL a été développée depuis 2012 à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), sise à Zollikofen (BE). L’association Sauvetage faons (Rehkitzrettung Schweiz en alle­ mand) a été fondée en 2017.

Objectif de l’association : sauver les faons Sauvetage faons est une association à but non lucratif dont l’objectif est de sau­ ver le plus grand nombre possible de faons. Sa démarche consiste à : • former des équipes de sauvetage • développer et tester des nouveaux matériaux et méthodes prometteurs • recruter des partenaires financiers à long terme. Pour atteindre ses objectifs, l’association coopère activement avec des organisa­ tions partenaires de toute la Suisse et des pays voisins. Ce faisant, elle assume éga­

lement le rôle de premier point de contact pour les autorités et les intéressés.

Comment fonctionne le sauvetage aérien ? Idéalement, les chasseurs et les agri­ culteurs d’une région se connaissent et échangent en temps utile les informations sur les prairies où l’on trouve des faons. Pour être le plus efficace possible, l’agri­ culteur saisit lui-même des données rela­ tives à ses champs sur Internet (rehkitzret­ tung.ch/feldanmeldung) quelque temps avant le fauchage. L’administrateur les as­ signe à un pilote situé dans sa région, qui les programme pour le vol automatique de recherche. L’agriculteur doit en outre avertir les chasseurs locaux avec lesquels il assume la responsabilité du sauvetage des faons. La veille du fauchage, l’agriculteur re­ prend contact avec l’association. Dans cette période de travail intense, le pilote peut contrôler les champs le soir précé­ dant le fauchage. Il évalue alors la situa­ tion et, seuls les champs à risque sont survolés une seconde fois. Toutefois, ces missions ont leurs limites. La température doit être basse pour que les faons restent bien visibles sur l’image thermique. Le jour du fauchage, le pilote arrive avec un assistant et le chasseur responsable de la zone entre 4 heures et 8 heures du ma­ tin. Le drone équipé de la caméra ther­ mique survole automatiquement le champ suivant la trajectoire préalablement pro­ grammée, et montre à l’assistant les faons


Reportage | Plate-forme

dans l’herbe sur un écran. Ce dernier peut ainsi les localiser rapidement et les emme­ ner en lieu sûr avec le chasseur. Là, ils sont couverts avec une caisse et libérés à nou­ veau après le fauchage. Aux heures de pointe, les faons peuvent également être couverts et leur emplacement marqué avec des drapeaux. Les équipes de secours sont toujours reconnaissantes s’il y a suffi­ samment de caisses.

Une bonne préparation est essentiel­le L’expérience montre qu’en temps d’ensi­ lage ou de fenaison, tous les agriculteurs veulent faucher en même temps. Grâce au signalement précoce, le pilote peut préparer et télécharger à l’avance les données des champs pour le vol auto­ matique. Une autorisation spéciale est nécessaire dans les zones normalement inter­ dites aux drones, par exemple à proximité des aéroports. La direction de l’aéroport doit bien entendu aussi être in­ formée au préalable des missions de re­ cherche par drone. En outre, le pilote doit disposer d’un équi­ pement aussi facile que possible à utiliser. Le drone seul n’est d’aucune utilité : une bonne caméra thermique, des écrans pra­ tiques pour les assistants, suffisamment de batteries et des stations de recharge rapide sont nécessaires pour ne pas perdre trop de temps le matin d’une jour­ née de fauchage et pendant les vols de re­ cherche.

Quelques chiffres révélateurs Ces dernières années, ce sont quelque 50 pilotes de drones avec leurs équipes qui se sont mobilisés pour l’association Sauvetage faons. Ils ont contribué à sau­ ver 1200 faons, dont 750 l’an passé. Grâce à une bonne coordination, les

équipes ont assuré un bon degré de cou­ verture dans de nombreuses régions. Un champ de deux à trois hectares est sur­volé par le drone en 20 à 30 minutes.

140 nouveaux pilotes et assistants Depuis trois ans, l’association offre éga­ lement des formations pour les pilotes de drones et les équipes de secours. L’automne dernier, neuf séances d’infor­ mation ont été organisées pour les chas­ seurs, les pilotes de drone intéressés et le personnel de soutien. Elles ont suscité un vif intérêt parmi les participants, au nombre de 65 rien qu’à Wolhusen. Plus de 140 personnes suivent jusqu’en avril la formation de deux jours, dispensée à distance à cause du confinement imposé par la pandémie de coronavirus. La formation se compose des modules suivants : • manipulation du multicoptère • aspects juridiques • introduction au sauvetage des faons • entraînement au vol • pilotage de drones et mise en place des points de passage. La formation se termine par un examen (théorique et pratique) et un certificat. Les cours sont continuellement mis à jour avec les derniers développements. Des cours de recyclage sont envisagés.

La coopération est essentielle L’association Sauvetage faons collabore autant que possible avec les chasseurs locaux et les sociétés de chasse, qui se réjouissent de ce soutien. Les nouveaux pilotes et les aides bénéficient des connaissances des membres plus expéri­ mentés de l’association. Celle-ci offre également un soutien dans l’acquisition de matériel, tel que drones et acces­ soires. Elle suit le développement des

Des drones équipés de caméras spéciales, de capteurs et d’assistants de trajectoire sont utilisés lors du « sauvetage des faons par les airs ».

nouvelles technologies et en informe ses affiliés en permanence. Plusieurs autorités cantonales ont déjà rejoint l’association, comme la Fédération des chasseurs bernois, la Fondation Ar­ govie pour la protection de la faune, les associations de chasse des cantons de Zurich et d’Obwald. Elles ont toutes fait de bonnes expériences avec Sauvetage faons. Dans un avenir proche, d’autres cantons établiront également une coopé­ ration plus étroite pour la formation de leurs pilotes de drones. Il est maintenant important de faire connaître cette méthode de sauvetage des faons aux agriculteurs. Si ceux-ci n’y ont pas encore été rendus attentifs par la communauté des chasseurs de leur ré­ gion, c’est à eux de faire le pas.

Recherche de donateurs et de sponsors L’association Sauvetage faons est à but non lucratif. Le travail du comité et des membres repose principalement sur le volontariat. Cependant, les cotisations des membres ne suffisent pas et les dons sont indispensables pour que l’associa­ tion puisse poursuivre son travail de sauvetage. L’argent est utilisé pour : • la formation et le soutien de nouvelles équipes de sauvetage • le développement du sauvetage des faons • la mise en œuvre de projets visant à en accroître l’efficacité • la contribution à une bonne couverture dans les zones de recherche à l’aide de drones. Un don représente 30 francs par an (cotisation minimale). Inscription et informations complémen­ taires sur le site www.rehkitzrettung.ch.

Lors des pics d’activités, on peut recouvrir les faons d’une harasse et signaler l’emplacement par des drapeaux. Photo : Sauvetage faons

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Plate-forme | Reportage

Au sein de leur société, Hans Peter partage avec son frère Erich la responsabilité du secteur des équipements de traitements des lisiers. Cette pompe à pistons en service depuis 60 ans va être révisée. Photos : Heinz Röthlisberger

Sur les pompes à pistons, ils en connaissent un rayon Il y a plus de 30 ans, Hans Meier rachetait la société Aecherli, constructeur d’équipements de traitement des lisiers. Assisté de ses trois fils, il lui a donné un avenir. L’entreprise se concentre sur la fabrication de pompes à pistons et de conduites souterraines. Heinz Röthlisberger La société Hans Meier SA est basée à Altis­hofen (LU). Elle est la spécialiste des pompes à pistons horizontales à double effet qui peuvent acheminer du lisier ou de l’eau dans des tuyaux de plusieurs kilomètres, en montée. « Les pompes à pistons sont au cœur de notre métier », confie Hans Peter Meier. Avec ses frères Erich et Stefan, il est à la tête de cette maison transmise par leur père Hans, il y a une vingtaine d’années. Voici 33 ans, ce dernier rachetait les brevets techniques qui faisaient partie de la masse en faillite d’Aecherli SA à Reiden (LU). Il a ensuite créé sa propre société à Altishofen, localité distante de près de sept kilomètres. Hans Meier, 84 ans, s’est voué corps et âme à son entreprise. Il y travaille encore 56

Technique Agricole 4 2020

tous les jours, par exemple sur les aléseuses horizontales pour l’usinage des corps de pompe.

Techniquement au point « La fonderie Kilchhofer à Thoune coule les pièces brutes d’après nos modèles. Tout le reste, nous le faisons nous-mêmes de A à Z », explique Hans Peter Meier, qui est res­ponsable avec son frère Erich des équi­pements de traitement des lisiers. Les gammes « H11 », « H30 » et « H60 » sont fabriquées ici. Ces modèles peuvent débiter entre 300 et 1200 litres/minute sous des pressions allant jusqu’à 18 bars. « Grâce à des corps très robustes en fonte sphéroïdale, nous pouvons construire des machines spéciales qui autorisent des

pressions de fonctionnement atteignant 25 bars. La plus puissante est la ‹ H60 › avec 1200 litres/minute, soit 72 mètres cubes par heure », souligne Hans Peter Meier, en ajoutant non sans fierté que les pompes ont un rendement de 95  %. « Faire mieux est difficile, ces pompes sont techniquement au point. »

Investissement pour une génération Les pompes à pistons sont également caractérisées par leur débit constant, leur faible consommation d’énergie et leur longue durée de vie. Comme elles sont à double effet, il n’y a pas de course à vide. L’achat d’une pompe à pistons est un investissement pour plusieurs générations.


Reportage | Plate-forme

Entreprise fondée après la faillite d’Aecherli L’entreprise Hans Meier SA est active depuis toujours dans les procédés de traitement des lisiers. Son fondateur Hans Meier a acheté en 1987 la production des équipements de traitement des lisiers avec les brevets correspondants de la société Aecherli, à Reiden, alors en faillite. La maison Hans Meier SA fabrique toujours ces équipements qui incluent des pompes, des brasseurs, des mélangeurs et des conduites souterraines. En outre, elle est active dans le traitement mécanique pour des tiers. Le secteur agricole représente quelque 40 % du chiffre d’affaires, le traitement mécanique près de 50 %. Les 10 % restants sont générés par le secteur des portes de garages et d’industries lancé il y a quelques années. L’entreprise certifiée ISO exporte ses produits et compte 16 employés.

« Selon le modèle et la charge, une révision partielle ou générale doit être prévue après 25 à 40 ans. » Une durée de vie de 50 à 60 ans n’est alors pas rare. Le prix, plus élevé que celui des autres types de pompes, est alors amorti et l’on profite en bonus des nombreux autres avantages. « A notre connaissance, la plus ancienne pompe à pistons Aecherli encore en fonction a été fabriquée en 1926. La plus longue conduite au sol fonctionnant avec une pompe à piston que nous avons réalisée à ce jour mesure 8,5 kilomètres. Avec son moteur électrique de 25 chevaux, elle propulse environ 650 litres/minute sous une pression de 20 bars », indiquent Erich et Hans Peter Meier, qui peuvent proposer un assortiment complet d’épandage par tuyaux grâce aux

conduites enterrées dont ils produisent eux-mêmes les structures.

Enregistrement de plus en plus précis Plusieurs paramètres peuvent être mesurés. Depuis 20 ans, les pompes Hans Meier sont équipées de débitmètres capables d’enregistrer et de documenter la répartition exacte du lisier. Depuis 1994, une alimentation par convertisseur de fréquence permet d’autre part d’optimiser les performances de la pompe dans la limite des capacités des branchements électriques des exploitations. Depuis cette année, la commande à distance peut aussi être dotée du « IOT Pilot » de la maison Meier Elektronik à Buttisholz (LU). Cet appareil permet d’imprimer des procès-verbaux qui documentent le débit, l’heure et la durée de l’épandage. L’objectif est de saisir également des données sur la parcelle traitée, mais cette application est encore en cours de développement. Grâce à la télécommande « ProfiPilot », les pompes peuvent désormais être commandées par une seule personne. « C’est une aide précieuse », commente Hans Meier. « Grâce au ‹ pilote IOT ›, la surveillance est possible aussi bien par ordinateur que par téléphone portable. Nous pouvons ainsi établir, de nos locaux à Altishofen, un premier diagnostic à distance en cas de panne et signaler les causes possibles à l’agriculteur. Nous pouvons ainsi l’aider à éviter de coûteux frais d’interventions. »

Favoriser la réduction de la consommation Les Meier suivent toujours les décisions prises à Berne avec intérêt. « En intro­ duisant l’obligation d’utiliser une rampe d’épandage à pendillards, le Conseil fédé-

Le fondateur de l’entreprise, Hans Meier (84 ans), est toujours actif. Il usine ici le corps d’une pompe à pistons.

ral veut encore abaisser les émissions d’ammoniac. Mais qu’en est-il de la réduction de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 ? » Telle est la question de Hans Peter Meier. « Il serait souhaitable que les systèmes de pompage respectueux de l’environnement soient aussi encouragés. » Par rapport à l’épandage de lisier avec un tracteur et une citerne, la pompe à tuyaux présente un net avantage sur le plan énergétique : « En prenant l’exemple d’un débit de 60 mètres cubes par heure, les pompes volumétriques entraînées par un tracteur d’une puissance moteur de 90 à 110 kW consomment entre 15 et 20 litres de diesel par heure. Nos pompes à pistons n’ont besoin que de 22,5 kW pour le même travail, ce qui se fait aisément avec des moteurs électriques. Associés à des tuyaux de distribution de lisier en bordure de champ, des moteurs diesel fournissant 30 kW à 1500 tr/min suffisent largement », estime Hans Peter Meier.

Un réseau de tuyaux efficaces « A notre avis, il faudrait soutenir davantage de projets d’épandage de lisier par tuyaux avec des conduites souterraines. Ce serait d’une grande aide que les permis de construire ces conduites soient délivrés plus rapidement et que, dans certains cantons, les réglementations qui provoquent un renchérissement excessif de ces installations soient abolies. Il serait souhaitable que les exploitations regroupées investissent dans des systèmes de tuyaux avec des conduites souterraines et des rampes d’épandage. Cela apporterait plusieurs bénéfices pour l’environnement : diminution de la consommation de diesel et des trajets à vide sur la route et protection des sols. »

Les pompes à pistons de la société Hans Meier SA sont réputées pour leur longue durée de vie. En voici une en service. Photo : ldd

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Plate-forme | Reportage

René Tschümperlin, agriculteur, a l’impression d’être le roi des pistes aux commandes de sa dameuse au Hoch-Ybrig. Cette photo a bien sûr été prise avant la crise du coronavirus. Photos : Dominik Senn et ldd

Les rois des pistes de ski du Hoch-Ybrig Cinq conducteurs, agriculteurs et machinistes, et leurs cinq dameuses valant 500 000 francs chacune, préparent la nuit les 50 kilomètres de pistes du Hoch-Ybrig avec, au bout de leurs manettes, une puissance de 500 chevaux. Leur intuition est essentielle. Dominik Senn

Il est 16 h 30. Sur le domaine skiable du Hoch-Ybrig, à Unteriberg (SZ), la « bataille de la neige » se termine. Des milliers d’adeptes de sports d’hiver ont laissé un beau gâchis de sillons, d’irrégularités, de trous et de fossés sur les pistes. Dans le centre d’entretien de la station supérieure de Seebli, il est temps pour les véritables rois du domaine, les cinq chauffeurs des véhicules à chenilles, d’entrer en scène. Josef Dettling, le conducteur en chef donne les ordres. Deux dameuses Kässbohrer et trois Prinoth (« Leitwolf » et « Everest ») sont prêtes. Chacun se voit attribuer des tronçons de pistes. Ce sont 58

Technique Agricole 4 2020

tous des jeunes agriculteurs et/ou conducteurs de machines agricoles et de chantier qualifiés. Ce n’est pas un hasard, nous le découvrirons plus tard. Nous accompagnons René Tschümperlin, agriculteur et machiniste d’Alpthal, né en 1993.

Sur les traces de son père C’est sa septième saison. Josef Dettling fait ce travail depuis plus de 30 ans et Beat Reichmuth depuis une bonne vingtaine d’années. Deux autres conducteurs ont 10 ans à leur actif. René Tschümperlin a récemment transformé son exploitation bio de 21 hectares consacrée à l’éle-

vage de vaches laitières et de veaux à l’engrais en un élevage de vaches-mères. « Cela me donne la flexibilité exigée par la préparation des pistes. Les interventions peuvent se faire le soir, tard la nuit ou tôt le matin, selon les conditions d’enneigement. » Il tient la passion de cet emploi secondaire de sa compagne et surtout de son père, qui a lui-même été conducteur sur les pistes et mécanicien pendant toute sa carrière.

Tapis de neige rainuré en longueur Une fois qu’il a contrôlé les niveaux des réservoirs, René Tschümperlin grimpe


Reportage | Plate-forme

dans la confortable cabine du « Pisten­ Bully 600 Polar ». Le moteur diesel Cum­ mins X12 à 6 cylindres de la norme d’émission UE V/EPA Tier4 Final avec cata­ lyseur SCR, cylindrée de 11,8 litres et une puissance de 382 kW (520 chevaux) à 1800 tours émet de profonds bourdon­ nements. L’éclairage LED s’allume et l’on part sur la piste. Le sentiment de bonheur est immédiat. La machine de 11 tonnes gravit la pente avec une agilité que l’on arriverait à peine à déployer à pied ! En outre, elle pousse devant elle un amas de neige avec sa lame de 5,5 mètres de large. Elle entraîne aussi à l’arrière la fraise de cinq mètres à plus de 10 000 tours par minute afin de tasser la neige. Enfin, la niveleuse jaune repasse le tout et nous laissons un tapis de neige rainuré en longueur et parfaitement régulier, qui fe­ ra le bonheur des prochains skieurs. Il en va de même durant la descente, sans que la neige ne soit repoussée étant donné que les skieurs s’en chargeront volontiers. A la descente, l’accompagnateur s’ac­ croche fermement, craignant que la ma­ chine ne dévale la pente. Mais c’est loin d’être le cas : les chenilles s’agrippent à la neige. Il n’y a pas d’autre frein que celui de stationnement.

Le conducteur en chef, Josef Dettling (g.), en train de donner les ordres aux pilotes des dameuses.

Lame à douze fonctions On continue à monter et à descendre pendant six heures, assez longtemps pour observer le conducteur pendant qu’il pi­ lote son engin. Ce qui semble si ludique à première vue est en réalité un « véritable

Sports d’hiver d’Hoch-Ybrig Le paradis d’hiver familial Hoch-Ybrig, en Suisse centrale, avec ses 50 kilo­ mètres de pistes soigneusement prépa­ rées entre 1100 et 1830 mètres d’alti­ tude est le plus long parc à neige de Suisse. Il offre à tous, petits et grands, une expérience de sports d’hiver inou­ bliable : ski, snowboard, luge, randon­ nées à skis ou à pied, ski de fond et parapente. On y trouve même une école suisse de ski et de snowboard. Tout au long de l’été, la plus longue tyrolienne d’Europe, qui atteint une vitesse maxi­ male de 110 km/h, y est également ouverte. Les pistes sont accessibles avec le téléphérique à partir de la station aval Weglosen via douze téléskis, télésièges et téléphériques avec des capacités de transport individuelles de jusqu’à 3000 personnes par heure.

casse-tête », explique René Tschümperlin. La machine est dotée d’une commande précise qui réagit immédiatement. Une petite demi-roue sert à diriger le véhicule. Toutes les fonctions opérationnelles, sur­ tout le maniement de la fraise arrière et de la lame frontale, sont déclenchées par une manette à quatre axes. Sur la lame seule, le levier multifonctions permet de commander douze mouvements diffé­ rents (montée/descente, basculement, os­ cillation, rotation, pour chaque volet ex­ térieur…). L’«  iTerminal  », breveté par Kässbohrer, est doté d’un écran tactile 10 pouces qui sert à surveiller les princi­ pales fonctions. En outre, les conducteurs sont reliés en permanence par radio.

La conduite intuitive La préparation des pistes avec ces ma­ chines de haute technologie est difficile. « Ce n’est pas un jeu d’enfant. Monter et descendre, c’est une chose ; repousser la neige sur les endroits aplanis sur toute la longueur de la pente et la répartir à l’aide des fonctions de la lame en est une autre », explique notre pilote. En effet, ce n’est qu’avec une grande ex­ périence que l’on connaît vraiment les

pistes. « J’actionne les douze fonctions de la lame et les réglages de la fraise de façon ininterrompue, selon le type de neige, l’humidité, la température, l’épais­ seur de la couverture, etc. » Il arrive par­ fois que la machine reste bloquée pen­ dant la montée, sans treuil, quand elle re­ pousse beaucoup de neige, par exemple. Dans ce cas, la neige doit être poussée depuis l’extérieur de la piste. « L’art de la conduite consiste à maîtriser la machine et à actionner les fonctions de la lame et de la fraise simultanément dans des conditions variables. C’est de la pure intuition », résume René Tschüm­ perlin. Il arrive que certains candidats pi­ lotes ne parviennent pas à coordonner ces manœuvres. Il faut travailler le plus efficacement possible. En effet, chaque mètre compte. Si l’on prend en compte le personnel, le véhicule, le carburant, les assurances, etc., la préparation des pistes coûte environ 2500 francs par véhicule et par soir.

« Fou de machines » « Nous sommes les cinq fous de ma­ chines, nous sommes des amateurs de technologies, confie Josef Dettling, et 4 2020 Technique Agricole

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Plate-forme | Reportage

Kässbohrer et Prinoth

L’« iTerminal » breveté par Kässbohrer comporte un écran 10 pouces.

parallèle­ment, nous sommes très liés à la nature et à notre terre natale. Qui concilie au mieux ces deux passions contradictoires ? Ce sont souvent les agriculteurs, auxquels nous pouvons confier ces machines d’une valeur de 500 000 francs en toute tranquilité. » Le magnifique coucher de soleil, les sons de la radio et la musique

Les leaders mondiaux d’équipements pour l’environnement, la nature et les loisirs sont Kässbohrer Geländefahrzeug AG et Prinoth AG. Kässbohrer est implanté à Laupheim (Allemagne) et possède des succursales en France, en Italie, en Autriche, aux États-Unis et en Suisse, à Altdorf. La gamme de Kässbohrer comprend les dameuses pour l’entretien des pistes de ski de descente et de fond, les appareils « BeachTech » pour le nettoyage des plages, ainsi que des véhicules spécialisés pour les transports. Avec une part de marché de plus de 60 %, les « PistenBully » occupent la première place du classement

traditionnelle de la région, le «  HochYbrig-Lied », imprimés dans notre cerveau, nous retrouvons les cinq conducteurs qui ont préparé environ 50 km de pistes. Il est passé minuit. La planification de la pro-

mondial de l’entretien des pistes de ski et de l’aménagement des parcs de loisirs. Prinoth, dont le siège se trouve à Sterzing, près de Bolzane (I), appartient au groupe High Tech Industries (HTI). Celui-ci est actif dans le monde entier dans les installations de transport par câble, les véhicules utilitaires pour pistes, les systèmes de transport urbains, l’énergie éolienne et, depuis 2011, la production de neige. Il fournit la gamme la plus complète, à l’échelon international, d’équipements pour la montagne et l’hiver. La succursale Prinoth (Suisse) AG est installée à Salquenen (VS).

chaine intervention (après avoir consulté diverses applications météorologiques) est rapide. Le téléphérique ramène les rois des pistes du Hoch-Ybrig chez eux, dans la vallée plongée dans la nuit.

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Technique Agricole 4 2020


Question de lecteur | Management

Brochure Vous trouverez des réponses à d’autres questions de ce type dans la brochure « Règles de la circulation pour les véhi­ cules agricoles » qui a été envoyée avec la dernière édition de Technique Agricole à ses abonnés et qui peut être comman­ dée en version française ou allemande auprès du secrétariat de l’ASETA à Riniken (zs@agrartechnik.ch  ; www.­agrartechnik. ch). Cette brochure peut aussi être télé­ chargée sous forme de document PDF à l’adresse www.agrartechnik.ch depuis l’espace réservé aux membres.

Il arrive que le poids remorquable autorisé inscrit dans le permis de circulation du tracteur ne puisse pas être atteint en raison du poids d’adhérence requis. Photo : C. Jenni

Interpréter correctement la charge remorquable Dans le cas d’un tracteur dont la vitesse maximale par construction est supérieure à 25 km/h et inférieure ou égale à 40 km/h, au moins 22 % du poids de l’ensemble doit être supporté par les essieux moteurs. Son poids remorquable est donc fortement influencé par le poids sur les essieux moteurs. Par conséquent, le poids remorquable inscrit dans sa carte grise ne peut parfois plus être pleinement utilisé. Stephan Berger* L’information sur le poids remorquable dans le permis de circulation des trac­ teurs est subordonnée au poids minimal d’adhérence. Ainsi, il peut arriver que le poids remorquable autorisé inscrit dans la carte grise d’un véhicule ne puisse pas être atteint en raison du poids d’adhé­ rence requis (poids qui repose sur le ou les essieux moteurs), même si le tracteur est chargé au maximum du poids total autorisé, par exemple au moyen d’une charge sur le timon de la remorque, d’un contrepoids à l’avant ou avec des contre­ poids aux roues. *Stephan Berger travaille au service spécialisé « Machinisme agricole et numérisation » au Strickhof, à Lindau (ZH). Il est gérant de la section zurichoise de l’ASETA.

Lors de l’expertise du tracteur par le ser­ vice des automobiles, le poids remor­ quable peut être recalculé sur la base du poids total et le document d’immatricula­ tion du véhicule est modifié. La somme de toutes les charges des es­ sieux des remorques est indiquée dans le permis de circulation du tracteur sous la

rubrique « poids remorquable ». La charge sur le timon de la remorque doit être prise en compte avec le poids effectif du tracteur. Par exemple, il est permis de ti­ rer une remorque d’un poids total de 34,2 tonnes avec un tracteur ayant un poids remorquable de 31,2 tonnes inscrit dans sa carte grise, si ce poids est consti­ tué d’une charge sur le timon de 3 tonnes et des charges respectives aux essieux de la remorque de 31,2 tonnes au maxi­ mum. Toutefois, cela est soumis à la condition que les poids totaux pertinents du véhicule tracteur et de la remorque, que les charges admissibles par essieu et sur le timon, ainsi que le poids d’adhé­ rence, le poids de l’ensemble et les va­ leurs caractéristiques des dispositifs d’at­ telage ne soient pas dépassés. Avec un poids de l’ensemble de 40 ton­ nes, au moins 8,8 tonnes doivent être chargées sur les essieux moteurs, ce qui correspond au poids minimal d’adhérence de 22 %. Le poids remorquable (somme de toutes les charges par essieu de la ou des remorques) est alors de 31,2 tonnes. Cela signifie qu’il est par exemple possible d’atteler une remorque à essieu tan­ dem à timon rigide d’un poids total de 18 tonnes (dont 3 de charge sur le timon et 15 de charge sur les essieux) et une remor­ que à tourelle à deux essieux (« char ») d’un poids total de 16 tonnes (2 × 8 tonnes de charge par essieu).

Formule de calcul du poids remorquable

Charge = remorquable

Poids sur les essieux moteurs

×

78 22

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Management | Circulation routière

Contrôle de poids à l’aide d’une balance portable. Les véhicules surchargés sont sévèrement sanctionnés en Suisse. Photo : Peter Gerber, gérant de la section bernoise de l’ASETA

Que coûte un dépassement de poids ? Surcharger un véhicule ou un train de remorques est passible d’une amende, voire d’un retrait de permis dans les cas les plus graves. Heinz Röthlisberger Une chose est sûre : ne tentez pas de surcharger votre véhicule en spéculant sur la rareté des contrôles. L’idée que le bénéfice réalisé compensera les amendes récoltées ici ou là relève d’un raisonnement fallacieux. Car l’enjeu va bien au-delà d’une amende occasionnelle. Concrètement, voici ce que vous risquez si vous êtes contrôlé : une fois le véhicule pesé, une déduction de 3% du poids total est effectuée pour tenir compte de la marge d’erreur des appareils et des mesures. Un excès de poids jusqu’à 5%, mais inférieur à 1000 kilos, est alors sanctionné par une amende de 250 francs. S’il est supé62

Technique Agricole 4 2020

rieur, un signalement est effectué et le dossier transmis au ministère public. L’amende sera évidemment plus élevée, et des frais s’ajouteront. Il vous faudra débourser plusieurs centaines de francs et le seuil du millier de francs peut être aisément franchi.

Jusqu’au retrait de permis L’amende, dont le montant dépend des circonstances de l’infraction, telles que le danger encouru par les autres usagers de la route, peut s’accompagner d’une mesure administrative, avertissement ou retrait de permis, surtout en cas de

dépas­ sement du poids garanti par le constructeur. La loi préconise des mesures analogues si la charge remorquable ou la charge d’appui ne sont pas respectées, ou si la charge est insuffisante sur l’essieu avant. Ces infractions peuvent affec­ter des éléments essentiels à la sécurité comme l’essieu arrière ou le dispositif d’attelage du véhicule tracteur. En cas de surcharge, la police peut exiger que le véhicule soit allégé, sur place ou dans un endroit proche, approprié au transbordement, afin de ramener la charge dans la plage autorisée, une opération fastidieuse et chronophage.


Circulation routière | Management

Amendes en cas de dépassement du poids et des charges par essieu

Cumul des amendes

Dépassement du poids maximal autorisé, après déduction de la marge d’erreur*

Excédent de poids

Amendes

a)

De 100 kg au plus

Véhicule tracteur 80 kg

CHF 100.–

Remorque 800 kg

CHF 250.–

b)

Pour les véhicules et les combinaisons de véhicules dont le poids total ou le poids de l’ensemble n’excède pas 3500 kg, de plus de 100 kg, mais de 5% au maximum

Ensemble de véhicules 880 kg

CHF 250.–

Total

CHF 600.–

c)

Pour les véhicules et les combinaisons de véhicules dont le poids total ou le poids de l’ensemble excède 3500 kg, de plus de 100 kg, jusqu’à 5%, mais de 1000 kg au plus

CHF 100.–

CHF 200.–

CHF 250.–

Dépassement de la charge maximale autorisée par essieu, après déduction de la marge d’erreur pour les appareils et les mesures, lorsque le poids autorisé du véhicule ou de la combinaison de véhicules n’est pas respecté : a)

De 100 kg au plus

CHF 100.–

b)

Pour les véhicules dont le poids total excède 3500 kg, de plus de 100 kg, mais de 2% au maximum

CHF 250.–

Dépassement de la charge maximale autorisée par essieu, après déduction de la marge d’erreur pour les appareils et les mesures, lorsque le poids autorisé du véhicule et de la combinaison de véhicules est respecté : a)

De plus de 2%, mais de 5% au maximum

CHF 40.–

b)

De plus de 5%

CHF 100.–

*La marge d’erreur pour les appareils et pour les mesures est de 3%. Source : Ordonnance sur les amendes d’ordre

Calcul de l’excédent de poids pour un poids total de 40 tonnes Poids figurant sur le bulletin de pesée Déduction de la marge d’erreur de Poids de l’ensemble de véhicules (net)

40 850 kg

41 650 kg

43 500 kg

1226 kg

1250 kg

1305 kg

39 624 kg

40 400 kg

42 095 kg

Excédent de poids en kg

0 kg

400 kg

2098 kg

Excédent de poids en pourcentage

0 %

1 %

5,2 %

néant

amende de CHF 250.−

signalement

Sanction

Source : Office fédéral des routes

Transporter une « personne sans autorisation » coûte 60 francs Ci-dessous un aperçu des amendes prévues par l’Ordonnance sur les amendes d’ordre : • Transporter une personne sans autorisation sur un véhicule affecté au transport de choses ou sur un véhicule agricole est passible d’une amende de 60 francs. • Circuler sans disque indiquant la vitesse maximale est sanctionné d’une amende de 20 francs. • Ne pas être porteur du permis de conduire ou du permis d’élève conducteur coûte 20 francs et le non-respect d’une interdiction générale de circuler, 100 francs. • Ne pas placer le signal de panne peut coûter 60 francs, et refuser la priorité à un passage pour piétons 140 francs. • Emprunter l’autoroute avec une vignette valable sous peine de payer 200 francs et de devoir en acheter une et la coller correctement.

Source : Office fédéral des routes

Attention aux amendes cumulables ! Les amendes sont cumulées si le dépassement du poids maximal admissible s’ajoute à celui de la charge maximale autorisée par essieu. Si la surcharge est constatée sur le véhicule tracteur, la remorque et sur l’ensemble de véhicules, l’amende sera triplée (voir tableau ci-dessus).

Une question d’expérience Les conducteurs expérimentés se rendent rapidement compte quand le poids d’un véhicule ou d’un ensemble de véhicules est excessif. Il vaut alors la peine de consacrer un peu de temps à ramener le poids dans la plage autorisée. Un véhicule surchargé est un danger pour les autres usagers de la route. Il subit une usure plus rapide et engendre des coûts supplémentaires dus à la surconsommation et aux réparations.

Le chauffeur doit faire en sorte que le poids total du véhicule tracteur, de la remorque et de l’ensemble de véhicules, ainsi que les charges sur les essieux, soient respectés. Photo : Heinz Röthlisberger

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Sécurité | Prévention des accidents

Les bâtiments agricoles sont particulièrement vulnérables aux incendies dévastateurs. Photo : Police cantonale de Saint-Gall

Ne pas laisser la moindre chance au feu En cas d’incendie, le bon comportement et les informations spécifiques données aux pompiers peuvent aider à prévenir le pire. Heinz Röthlisberger

Des fermes, des granges et des étables sont régulièrement détruites par des incendies. Selon les statistiques, la plupart de ces sinistres sont causés par la foudre et l’électricité. Les chargeurs de batterie, les câbles et batteries défectueux sont particulièrement dévastateurs. Dans une ferme, le feu peut aussi se propager très rapidement avec le foin et la poussière.

Remplacer les câbles défectueux Les experts en protection contre l’incendie recommandent de contrôler l’ensemble de l’exploitation une fois par mois pour repérer les câbles défectueux et les autres sources de danger. De plus, tous les appareils électriques doivent être connectés à un disjoncteur à courant de défaut FI et les installations de pro­tection contre la foudre doivent être vérifiées périodiquement. Les machines équipées de moteurs thermique, comme les tracteurs et les chargeurs agricoles, ne doivent pas être stationnées dans la grange, mais dans un hangar doté d’une paroi ou d’un mur coupe-feu. 64

Technique Agricole 4 2020

Que faire lorsque ça brûle ? Quelles sont les mesures à prendre lorsque l’incendie est déclaré ? Les animaux en particulier posent un défi aux pompiers, car ils réagissent généralement de manière irrationnelle. Les voisins agriculteurs peuvent apporter un soutien. Le chef d’exploitation peut en outre aider les pompiers en leur indiquant les conditions particulières de l’exploitation. Cela facilite le choix de la stratégie à adopter.

Laisser les issues de secours libres Les propriétaires et les exploitants des bâtiments et des autres ouvrages doivent entretenir les équipements de protection et de défense incendie ainsi que les installations techniques et garantir leur fonctionnement en tout temps (voir aussi l’interview de la page suivante). Les voies d’évacuation et de sauvetage doivent toujours rester dégagées. Elles sont « l’assurance vie » des habitants et des animaux et servent d’accès aux forces d’intervention.

Danger d’incendie des véhicules électriques Les véhicules électriques ne brûlent pas plus fréquemment que ceux à moteurs thermiques. Cependant, un incendie peut être bien plus dangereux dans leur cas à cause de la réaction au feu des batteries lithium-ion. La haute tension des batteries favorise une importante libération d’énergie et des gaz très toxiques tels que l’acide fluorhydrique peuvent se former. Ces incendies durent aussi souvent beaucoup plus longtemps que ceux de véhicules à moteur thermique.

Attention aux chargeurs Il y a aussi lieu d’être attentif aux stations de recharge des batteries de véhicules électriques et l’installation doit être effectuée par un professionnel. Les spécialistes effectuent le montage conformément aux prescriptions et prévoient aussi une alimentation électrique en conséquece pour faire face à cette demande accrue d’énergie. Une ventilation doit être assurée lors de la recharge de véhicules dans un local


Prévention des accidents | Sécurité

Détecteurs d’incendie : trop de fausses alertes

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Est-il pertinent d’installer des détecteurs d’incendie dans les fermes ? Technique Agricole s’est renseigné auprès de Thomas Fluri, responsable de la prévention à l’Assurance immobilière soleuroise. Technique Agricole : Comment utiliser des détecteurs d’incen­die dans les fermes ? Thomas Fluri : D’après les prescriptions de protection incendie actuelles, les détecteurs ne sont pas obligatoires dans les exploitations et les bâtiments agricoles, et ce pour des raisons pratiques. Les conditions ambiantes, comme la formation de poussière, les fluctuations de température, l’humidité de l’air, la corrosion ainsi que la présence de rongeurs et d’insectes, représentent de nombreux facteurs à prendre en compte. Cela déclencherait de trop fréquentes fausses alarmes, ou bien il faudrait trop brider les fonctions de ces dispositifs de détection. Ces réserves ne concernent pas les  détecteurs de fumée domestiques des maisons d’habitation ainsi que des locaux de séjour et des bureaux des exploitations agricoles, que nous recommandons vivement.

Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.

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Y a-t-il d’autres solutions que d’installer un détecteur d’incen­die  ? Il existe d’autres systèmes sur le marché comme les détecteurs de chaleur, de flammes, et de fumée par aspiration ainsi que les câbles chauffants… Mais ces dispositifs ne sont pas non plus adaptés aux bâtiments agricoles. Que conseillez-vous ? Dans l’agriculture, l’organisation de la protection contre les incendies revêt une importance d’autant plus grande que les systèmes précédemment évoqués y sont inappropriés : • Garder de l’ordre, débarrasser les bâtiments des objets inutiles et enlever les toiles d’araignées et la poussière. • Utiliser les équipements électriques conformément aux normes, les câbles, prises et appareils défectueux sont à confier à un professionnel, faire réparer les paratonnerres présentant des défauts. • Remiser les véhicules exclusivement dans des locaux séparés et conçus à cet effet (bétonnés ou murés) ; l’aire de déchargement ne doit pas servir de garage. • N’utiliser les meuleuses d’angle, les affûteuses et les postes à souder que dans des lieux adéquats, éloigner tout matériel inflammable du poste de travail, disposer des extincteurs à proximité immédiate. • N’entreposer des liquides inflammables que dans des locaux appropriés et incombustibles. Les assurances immobilières accordent-­elles des réductions de primes aux paysans qui investissent dans des installations anti-incendie ? L’assurance immobilière soleuroise contribue à hauteur de 20 % au coût d’installation de protections contre la foudre, de murs coupe-feu et de parois ignifuges pour les greniers. Ces prestations varient d’un canton à l’autre. On peut obtenir des renseignements à ce sujet auprès des assurances immobilières cantonales.

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fermé et les matériaux facilement inflammables ne doivent pas être stockés dans ce même lieu. Placez toujours les chargeurs de batterie, par exemple ceux des smartphones et des ordinateurs portables, sur une surface incombustible. 4 2020 Technique Agricole

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Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch


Passion | Oldtimer

L’International « 474 » avec Anton Andrey et ses enfants Chantal, 9 ans, et Roger, 7 ans, à Guin. Photos : Dominik Senn

Ultramoderne. En son temps Dans les années 1970, des tracteurs ultramodernes, équipés de transmissions synchronisées et de prises de force enclenchables sous charge, sortaient de l’usine IHC de Doncaster (GB). Ils étaient livrés dans le monde entier. Un exemplaire de ces « World Wide Series », un International « 474 Hydro », se trouve à Guin (FR). Dominik Senn En 1975, un International « 474 » figurait en couverture du premier numéro de février de Technique Agricole. II s’agissait d’un lnternational Harvester (IH) de 1973, sorti de l’usine de Doncaster (GB), l’un des 48 sites de production de la marque disséminés de par le monde qui fabriquaient des tracteurs, des machines agricoles, des camions et des engins de chantier. La nouvelle gamme comprenait des types 50, 60, 70 et 80 chevaux, tous 66

Technique Agricole 4 2020

équipés de directions hydrostatiques, de servofreins avec cylindre de compensation, de transmissions synchronisées bien étagées et de prises de force à commande hydraulique commutables sous charge. Trois boîtes étaient proposées : 8AV/4AR, 16AV/8AR et une transmission hydrostatique qui permettait de garder une allure régulière sans changer de vitesse, avantageuse avec des machines entraî­nées par la prise de force.

Ce Technique Agricole de 1975 mentionne que IH commercialise alors dans notre pays un programme complet, avec des motorisations de 40 à 110 chevaux. L’importateur général est en ce temps-là Robert Marti, à Regensdorf (ZH), qui approvisionne 42 agences en Suisse.

Les « World Wide Series » Dès 1906, IH avait constitué une organisation de distribution européenne en


Oldtimer | Passion

La première édition de février 1975 de Technique Agricole montre un « 474 ».

Grande-Bretagne, en France et plus tard en Allemagne, explique Toni Andrey, le propriétaire d’un « 474 ». Avec le temps, ces filiales devinrent de plus en plus autonomes. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les usines de Neuss (D), Saint-­ Dizier (F) et Doncaster (GB) développèrent leurs propres produits, le « Farmall BM » d’abord, puis le « B-450 » à partir de 1958. Cette autonomie fut source de problèmes. Une personne qui commandait un tracteur de 35 chevaux se voyait livrer un Farmall « F-267 D » en France, un « D-439 » en Alle­magne, un « B-414 » (avec « B » pour « britannique ») au Royaume-Uni, voire un « 240 » aux États-Unis. Le chiffre d’affaires

était bon, mais le bénéfice ne suivait pas. La direction du groupe ordonna donc de resserrer les rangs : dès 1965, les sociétés IH de France et d’Allemagne se mirent à produire une gamme dite « Common-Market » (« Marché-­Commun »). En 1970, les tracteurs des gammes « World Wide Series », de 40 à 70 chevaux, plus élaborés, furent lancés sur les marchés anglais, nord-américain et dans le reste du monde. C’étaient les plus modernes de leur temps. Ils possédaient, de série, huit vitesses synchronisées et quatre marches arrière ; un rapport à passage sous charge, en fait un amplificateur de couple, était en option. Cette demi-vitesse passait sans débrayer. Le tracteur disposait alors de 16 rapports avant et 8 marches arrière. Ces modèles « Monde » étaient également disponibles avec une transmission hydrostatique a deux étages, un pour les champs, un pour la route.

Les réservoirs à carburant intégrés dans les garde-boues sont assez particuliers.

Une vie de tracteur bien remplie Le propriétaire de l’IH « 474 » avec transmission hydrostatique présenté ici est l’atelier de machines agricoles Andrey Landmaschinen AG, concessionnaire Case à Guin (FR). Cette société fut créée en 1966 par Hermann Andrey, puis reprise par ses fils Bruno et Anton en 1997. Comme l’explique Anton Andrey, ce tracteur était à l’époque « au faîte de la tendance, un des plus modernes qui soient ». Son levier de vitesses est monté latéralement, ce qui dégage le poste de conduite ; ses pédales sont suspendues. Une manette sert à démarrer tout en douceur la prise de force hydraulique­ment, en régu-

Aucun levier gênant au poste de conduite. Les pédales sont suspendues.

lant la pression. Quant au rayon de braquage, il est impressionnant. Le tracteur était utilisé par un agriculteur, auquel Anton Andrey l’a racheté en 2000. Ce client l’a d’abord utilisé comme tracteur principal, puis comme engin d’appoint pour les soins aux cultures, les travaux au frontal, les foins et la récolte des pommes de terre. Il sert maintenant de tracteur poly­ valent et passe-partout à la famil­ le Andrey.

Transmission à variation continue En plus de sa puissance de traction plus faible que celle d’un tracteur standard, le IH « 474 Hydro » a un point faible qui est son essieu avant. « Il faut bien le soigner et remplacer plus souvent les douilles d’usure que sur les modèles venant de l’usine de Neuss », explique Anton Andrey. Sinon, ce tracteur est irréprochable, facile à conduire, son hydro­ stat fonctionne à merveille. Sa puissance de traction plus faible est justement inhérente à la transmission hydrostatique, qui provoque aussi une consommation plus élevée. Mais cette boîte à variation continue a ses avantages, confie son pro­ priétaire : « Le moteur tourne toujours au régime optimal ; on adapte la vitesse d’avancement au moyen du levier à gauche du volant, tandis que la prise de force peut donner toute sa puissance. » Le IH « 474 » tire ses 60 chevaux d’un moteur diesel 4-cylindres « D-206 » de presque 4 litres de cylindrée. 4 2020 Technique Agricole

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ASETA | Sections

AG

s ronaviru o c u d la panCrise lorsque t n o r d rez n ve re ités rep o us t ro u risée. V les ac tiv ît t a e s m r u era L e s co avirus s site tion. e co r o n ns sur le io t a ot re s e c démie d m v r e fo d n s ’i è upr ge d .ch ou a d a v a nt a technik r a r g .a www

LU

Tests de freins de remorques

Offre de cours actuelle

Jeudi 28 mai 2020, de 8 à 16 h Bachmann Agrotech AG, Herdmatten, Benzenschwil

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclo­moteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : Mercredi 13 mai à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 24 juin à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Prochains cours : n˚ 603, samedis 25 avril et 2 mai, de 13 h à 17 h n˚ 604, samedis 6 et 13 juin, de 7 h 30 à 11 h30 Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Aucun cours n’a lieu en ce moment. Le cours n˚ 402 sera probablement proposé en juin ou en août 2020. Vous trouverez aussi les dates exactes sur notre site www.lvlt.ch. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons), CHF 539.– pour les membres, CHF 579.– pour les non-membres Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le 17 avril ou le 3 juin à Lucerne. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

L’action spéciale est destinée aux agriculteurs qui souhaitent faire tester le système de freinage de leurs remorques pour circuler en toute sécurité. Ils sont priés d’amener leurs propres tracteurs et remorques sur le lieu des tests. Les remorques sont contrôlées sans chargement. La charge maximale à l’essieu est simulée hydrauliquement et chaque essieu de la remorque est mesuré séparément. Les participants reçoivent un procès-verbal. Responsable : Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg. Exposés donnés par des collaborateurs de la société Bachmann Agrotech AG et de l’AVLT. Prix : CHF 50.– par essieu, CHF 30.– pour les membres de l’AVLT. Inscription : jusqu’au 12 mai au LZ Liebegg, 5722 Gränichen, Kurssekretariat, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch

BL

BS

Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2019 (nés en 2005), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi, 13.05.2020 Examen : samedi, 30.05.2020 Cours préparatoire : mercredi, 04.11.2020 Examen : samedi, 21.11.2020 Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

FR Campagne de soutien à la sécurité routière 2020 Les tests des systèmes de freinage effectués sur les chars et remorques de tout genre, 30 ou 40 km/h, sont cofinancés par un montant de CHF 50.– par essieu. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diag­ nostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. La liste des ateliers agréés peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Seuls les convois équipés de freins de service hydrau­liques ou pneumatiques peuvent être testés. Nouvelles immatriculations 40 km/h : afin d’encourager les agriculteurs à immatriculer leurs chars et remorques à 40 km/h, nous soutenons toute nouvelle immatriculation avec un montant de CHF 50.– par essieu. Ceci est valable pour toutes les premières immatriculations, que cela soit sur du matériel neuf ou non. Nouveauté en 2020 : installation de systèmes caméra frontale et moniteur À la suite de l’introduction de la nouvelle réglementation de mai 2019 sur les porte-à-faux avant, nous offrons CHF 100.– pour chaque acquisition d’un système caméra frontale et moniteur homologué. Pour plus d’informations sur ces systèmes, la gérance de l’AFETA/FVLT se tient à disposition. Pour toutes ces demandes, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture pour les tests et l’achat d’une caméra, ainsi que pour les nouvelles immatriculations une copie du permis de circulation à l’adresse suivante : AFETA/FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux

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Technique Agricole 4 2020

Hommage à Alois Buholzer-Amrein Le 18 mars 2020, Alois Buholzer-Amrein, ancien gérant et, depuis 1999, membre d’honneur de la section lucernoise et de l’Association suisse pour l'équipement technique de l’agriculture (ASETA), est décédé à l’âge de 92 ans. Il a occupé les fonctions de vérificateur à partir de 1959, et, de 1975 à 1999, de gérant aux échelons cantonal et suisse de l’ASETA, où il était reconnu pour son excellent travail. Alois Buholzer-Amrein est né le 14 octobre 1929 dans la ferme Bleimatt. Lorsqu’il a fondé sa propre famille, il s’est d’abord consacré uniquement à son exploitation agricole. Il a passé son examen de maîtrise plus tard, en 1967. Ce père de quatre enfants avait un agenda bien rempli. Actif en politique, il assumait des responsabilités dans la paroisse de sa commune et exploitait sa ferme, outre son engagement associatif. Il entretenait avec soin son ancien Hürlimann et faisait de temps en temps des sorties à son volant. Nous présentons à ses proches nos sincères condoléances.

TG Cours théoriques 2020 pour le permis M/G Les examens se déroulent à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen. Les examens en vue des permis de cyclomoteur


Sections | ASETA

de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être passés au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire. Les cours durent deux demi-jours, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale aux examens. Ils ont lieu le samedi matin et le mercredi après-midi. Des formulaires de demandes peuvent être demandés dans n’importe quel poste de police ou à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld et à Amriswil. N°

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Lieu

Bürglen Müllheim Bürglen Amriswil Friltschen

Cours M/G Samedi de 8 h 30 à 11 h 30 (mercredi après-midi de 13 h 30 à 16 h 30) Samedi 18.04.2020 Samedi 06.06.2020 Samedi 22.08.2020 Samedi 24.10.2020 Samedi 05.12.2020

Cours M/G Mercredi de 13 h 30 à 16 h 30 (samedi matin de 8 h 30 à 11 h 30) Samedi 25.04.2020 Samedi 13.06.2020 Samedi 05.09.2020 Samedi 07.11.2020 Mercredi 16.12.2020

Prix : CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL\Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen.

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

23.09.2020

St. Peterzell, Schulhaus Sa 19.09.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 21.10.2020 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 26.09.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 28.10.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Me 04.11.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 09.12.2020 Wangs, Parkhotel Sa 07.11.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 02.12.2020 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 14.11.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 23.12.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen

Me 25.11.2020

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

SG

AR

AI

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2020 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour Lieu de cours 1er jour + examen Après-midi mercredi après-midi

AG Lieux et dates de cours : Frick, 07.05.2020 et 14.05.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 25.04.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 20.05.2020

Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

St. Peterzell, Schulhaus Sa 09.05.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 03.06.2020

Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Wangs, Parkhotel Sa 16.05.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 10.06.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 27.05.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 17.06.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 06.06.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 01.07.2020 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.06.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 15.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 12.08.2020 Wangs, Parkhotel Sa 15.08.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.09.2020 Trogen Me 19.08.2020 Trogen/StVA Trogen 16.09.2020 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 29.08.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 30.09.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum

Me 02.09.2020

NE

GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens  Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

4 2020 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Vin et abricots Une nouvelle étoile scintille dans le ciel du vin valaisan depuis février 2019. Samuel Luisier, mécanicien en machines agricoles âgé de 23 ans, a baptisé son Domaine du Portail, une ferme viticole de trois hectares et demi à Fully, dont la réputation du vignoble n’est plus à faire. Le jeune viticulteur n’est pas issu d’une famille paysanne. Il a dû acquérir tant la terre que les connaissances spécifiques à ce métier. « Pour mener à bien un tel projet, il est nécessaire d’aimer l’agriculture et les machines, d’avoir une volonté de fer et un peu de chance », confie Samuel Luisier. Il a effectué une première formation de mécanicien en machines agricoles chez Chappot SA, à Charrat. Il a un jour la chance d’être emmené par un ami dans sa cave à Fully. Samuel Luisier s’intéresse alors de plus en plus à la viticulture. Parallèlement à la recherche d’un vignoble à acheter et à louer, il suit l’apprentissage de vigneron à l’École d’agriculture du Valais, à Châteauneuf, et sur l’exploitation d’Henri Dorsaz, à Fully. À l’obtention de son diplôme, il fonde son Domaine du Portail. « J’ai mis de l’argent de côté depuis longtemps. Grâce à ces économies et au soutien de mes parents, j’ai pu acquérir du vignoble et en louer », explique-t-il. Le domaine de trois hectares et demi est à cheval sur les communes de Fully, Charrat, Saxon et Martigny. Pour l’exploiter, le fier propriétaire est équipé d’une Jeep tout-terrain avec une remorque, de deux véhicules à chenilles et des indispensables outils à main. Son premier millésime repose dans les chais de son ami. « D’ici trois à quatre ans, j’aimerais encaver mon vin moi-même, dans ma propre cave », affirme-t-il. Il se forme actuellement pour ajouter à son arc des compétences en œnologie et en négoce de vins. Mais ce n’est pas tout ! Samuel Luisier est en train de planter des abricotiers, sur 3000 mètres carrés cette année et sur 2300 mètres carrés l’an prochain, à Fully et à Charrat « pour diversifier la production et éviter ainsi le risque de mauvaises récoltes ». Samuel Luisier n’est pas un combattant solitaire, mais plutôt un homme de réseaux. Il est affilié à Vitiswiss, la Fédération suisse pour le développement d’une vitiviniculture durable, et à Vitival, l’association valaisanne des viticulteurs travaillant selon les méthodes de la production intégrée. En outre, il est l’un des quatre membres fondateurs du mouvement « #swisswinegreatagain », qui réunit des jeunes vignerons de toute la Suisse intéressés par l’écologie. En qualité de membre du comité de la section valaisanne de l’ASETA, il dispense des cours sur la sécurité dans la circulation routière et effectue des contrôles de pulvérisateurs. Il préside cette section depuis le mois de février. Durant ses loisirs, le jeune agri­ culteur célibataire s’adonne à l’alpinisme, aux randonnées à ski et à la chasse. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 4 2020


Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite « G40 » Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite « G40 » est autorisé à conduire des tracteurs omentet des m le r u véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés cours pà oune vitesse odent 40 ulés au annkm/h en tant que véhicules Pas deindustriels , s 0 4 G s émie pidconduite dont le Le ncours maximum, pour des courses de l’éde urs, agricoles. o c o is s le ra r le Tous est reconnu s suroutes re en « G40 » de l’ASETA fédéral rmerondes uvel ordpar l’Office fo o n in s ’à u u o v sq è s qu e ju h dconduire. Nous dans (OFROU) et sera le permis nik.cde irus.inscrit h v c a n te r ro ra o g .a www.agrartechnik.ch . de c w wsites Inscription : A wles Tsur n o u ve au de l’A SE o s er d e p e it ro s p s et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formus le pourron nous d’inscription laires et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu : Riniken AG

Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu : Riniken AG Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription : www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription : sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact : 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 82e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Prochain numéro

Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Thème principal Transports et nouvelles prescriptions

Tarif des annonces Tarif valable : 2020 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Management Espace juridique : une course avec des suites Sécurité Relié de manière correcte et sûre Impression Mélangeuse sur transporter

L’édition 5/2020 paraîtra le 14 mai 2020. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 4 mai 2020

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