Technique Agricole 04/2022

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Avril 2022

AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES Sous les panneaux, des framboises Charbon, thé de compost et humus au menu RTK pour planter les barbues Les avantages du télégonflage


agroPrix 2022 Concours d’innovation Kursaal Bern | jeudi 3 novembre 2022

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Avril 2022 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref Focus

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Films d’ensilage: un système de collecte prometteur

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Roman Engeler

Marché 10 13 14

Le rinçage du pulvé, un jeu d’enfant Les gagnants de l’«Alp-Innovation-Trophy 2022» Les avantages du télégonflage Thème principal: autres approches, autres pratiques

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La troisième voie L’humus ne se suffit pas à lui-même La solution des cultures sur buttes Le potentiel du charbon végétal Quels sont les vertus du thé de compost? L’agriculture en mode sarclage Sous les panneaux, des framboises Impression

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Dispositifs de fauchage à double lame de Sauerburger Treffler: précision ultime Pompe à lisier «Mamba» pro de 312 chevaux Management

52 54 56

Faut-il répercuter les prix à la hausse du diesel? Conseils sur les dispositifs d’attelage: charges d’appui négatives Numérisation: influence sur la sécurité Management

58 62 65 68

Des rangs de vignes tirés au cordeau En tournée avec le préparateur de ration Extraction de la sève de bouleau Le «Schleppfix», un fer de lance

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Passion 70

Le Deutz-Fahr «DX 4.17» fait merveille ASETA

72 76 78 79 82 83

La 98e assemblée des délégués à Morat Compte rendu des assemblées de sections Jeu-concours de mots croisés Communications des sections Fabienne Morand: reconversion réussie Les cours et l’impressum

Page de couverture: L’agriculture telle que nous la connaissons pourrait changer radicalement à l’avenir. La culture sur buttes est l’une des approches évoquées dans ce fascicule. Photo: ldd

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«Voilà de longues années que j’utilise un tout nouveau système et ça me réussit parfaitement. Vous devriez écrire un article sur le sujet.» «Il faut absolument que les lecteurs en sachent plus sur cette méthode non conventionnelle.» Des réactions de ce genre parviennent régulièrement à l’équipe de la rédaction de Technique Agricole. Il n’en fallait pas davantage pour que nous consacrions le point fort de ce mois à des approches et à des pratiques agricoles qui s’écartent des sentiers battus. Les personnes extérieures à la branche assimilent le plus souvent les méthodes dites «alternatives» à de l’agriculture biologique ou écologique pour, dans la foulée, critiquer le recours aux fertilisants minéraux et l’emploi de produits phytosanitaires par l’agriculture conventionnelle. Reste qu’une «alternative», terme contestable soit dit en passant, n’est qu’une voie parmi d’autres possibilités pour parvenir à un résultat similaire donné. Choisir les articles du point fort de cette édition de Technique Agricole n’a pas été une sinécure pour la rédaction, car des méthodes «alternatives», ou plutôt «non conventionnelles», il en existe beaucoup en agriculture. Quelques-unes sont passées en revue à partir de la page 20, en écartant tout préjugé. Trouvent leur place dans cet espace l’application de thé de compost, l’utilisation d’autres stimulants biologiques, l’élaboration et l’usage de charbon végétal, les bineuses et sarcleuses, le mariage de cultures spéciales et de production photovoltaïque. Ce numéro n’en oublie pas pour autant une foule d’informations sur les pratiques conventionnelles. L’édition no 5 paraîtra le 12 mai 2022.

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Actualité

En bref En raison d’une forte croissance, le groupe Krone élargit son comité de direction à trois personnes. Il compte désormais le directeur financier Ole Klose. Engelbert Strauss, la marque de vêtements professionnels et d’équipements de protection bien connue, qui fournit aussi des outils manuels et électro-portatifs, devient le 30e partenaire du système de batteries multimarques CAS. Mitas veut renforcer sa présence en tracteur-pulling avec les pneus «PowerPull 01» conçus pour ce type de compétitions. Vogelsang annonce pour 2021 un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros, en hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Les Stihl Timbersports auront lieu du 9 au 11 septembre 2022 à Weiach (ZH). Ce concours de bûcheronnage sera une des animations en marge de la fête villageoise commémorative «750 ans de Weiach». L’année passée, Lemken a généré un chiffre d’affaires de 446 millions d’euros (+22 %). Avec son nouveau «StarFire 7000», John Deere propose un accès simple à l’agriculture de précision incluant un signal RTK mais sans matériel additionnel.

Les freins, générateurs de poussières Depuis que les filtres à particules sont obligatoires, les moteurs à combustion rejettent toujours moins de poussières fines. C’est pourquoi l’usure des disques de freins et de pneumatiques est davantage ciblée par les experts de santé et les ingénieurs. Car ces particules fines ne sont pas non plus anodines. Des mesures vont être effectuées sur le banc d’essai du laboratoire des moteurs de l›Empa à Dübendorf (ZH). A la différence des gaz que le moteur du véhicule laisse échapper par le tuyau d’échappement, un frein diffuse les particules dans toutes les directions compte tenu de la rotation. Lors des mesures, les particules doivent d’abord être captées et transiter ensuite en suspension à travers un entonnoir vers l’appareil de mesure.

Fond poussant chez Krampe

BKT porte à 50 000 tonnes la capacité de production de son usine de pneumatiques radiaux de Bhuj (Inde), pour pouvoir être en mesure de répondre à une demande mondiale grandissante. Lely a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 611 millions d’euros, soit 1 % de moins que lors de l’exercice 2020. La gamme Zetor «Proxima» va être dotée d’un moteur Deutz de niveau «Stage 5». Trelleborg vend sa division Wheel Systems (pneus et jantes) pour 2,1 milliards d’euros au Japonais Yokohoma (propriétaire entre autres de la marque de pneus Alliance). Krone a lancé la construction d’un grand centre logistique et de pièces détachées à Spelle (Allemagne). L’entreprise va y investir 40 millions d’euros, sur 7,5 hectares. Le chiffre d’affaires de Wacker Neuson a progressé en 2021 à 1,9 milliard d’euros, ce qui représente une croissance de 16 % par rapport à 2020. Pour distribuer ses pulvérisateurs de précision Ara en Allemagne du nord, Ecorobotix a conclu un partenariat avec Agravis. SIP fait équipe avec Kramp pour la livraison des pièces détachées.

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Les pertes doivent être aussi minimes que possible. L’équipe de projet de l’Empa a déjà constaté de quels composants les particules sont constituées. Il s’agit d’oxydes de fer ainsi que d’autres éléments chimiques. Associées aux particules lourdes se trouvent de plus petites poussières qui peuvent être inhalées et atteindre les poumons.

La première remorque à fond poussant, portant le nom de «RamBody» et la désignation «AS 750», sera dans un premier temps fabriquée en version tandem, avec une capacité de chargement de 41,1 m³. Outre les ressorts paraboliques de série ou le train roulant à compensation hydraulique, Krampe propose aussi une suspension pneumatique. Une caractéris-

tique distinctive ici est le montage d’essieux BPW à cylindres de freins en position haute qui garantissent une garde au sol généreuse. La benne a été conçue avec des ranchets étroits, légèrement inclinés. Les ridelles latérales sont vissées et peuvent être démontées. Afin de limiter les zones de dépôt, tous les bords ont été biseautés. La pièce maîtresse de la remorque à fond poussant est sa paroi de poussée montée sur la table mobile suiveuse. Un total de cinq vérins hydrauliques assure une poussée puissante et offre suffisamment de réserve pour le déchargement sans encombres du véhicule à plein charge. Le panneau coulissant est entièrement grillagé et recouvert d’une plaque en plexiglas pour une visibilité optimale de l’espace de chargement.

Agrovina 2022 Le salon professionnel Agrovina, prévu initialement en janvier et reporté en raison de la situation sanitaire, s’est tenu du 5 au 7 avril à Martigny (VS). Selon l’organisateur FVS Group, cette plateforme d’échanges a rassemblé plus de 150 exposants et un total de 12 500 visiteurs.


Actualité

Coupe plus courte Jusqu’à présent, les longueurs de coupe théorique des remorques ensileuses ne pouvaient être inférieures à 34 mm. Au travers du nouveau concept d’entraînement de la remorque «Jumbo 8000» de Pöttinger, le rotor et le système de coupe à 65 couteaux permettent une longueur de coupe théorique de 25 mm. Ceci représente une longueur de coupe pratiquement 30% inférieure. Ce nouvel équipement exige pour cela 15% de puissance supplémentaire. Les couteaux sont protégés et peuvent facilement s’effacer en présence d’un corps étranger. L’automatisme peut bénéficier en option d’un capteur supplémentaire situé sur le support de racleur. Ainsi, jusqu’à quatre capteurs (couple au rotor et pression sur paroi frontale, volet de compression et support de racleurs) permettent d’optimiser le chargement. Ils déterminent notamment le niveau compression du fourrage directement au-dessus du rotor, activant au besoin le fond mouvant. Ainsi, quel que soit le fourrage, la «Jumbo 8000» peut toujours charger de façon optimale.

Interface perfectionnée Le constructeur allemand Zunhammer a apporté des modifications à son interface de pompage par le haut «Profi-Fant», en cherchant à rendre son utilisation aussi aisée que possible. L’utilisateur doit pouvoir atteler ou dételer cette interface en un temps record. En complément, l’outil est équipé à l’avant d’une pompe à main et d’un vérin hydraulique au point de jonction entre le conduit issu de la base et l’élément d’accouplement. L’activation de la pompe à main permet de soulever progressivement le tuyau à une hauteur dépassant celle de la cabine. L’outil est alors pivoté manuellement et le dispositif de connexion peut ainsi être rapproché ou éloigné. Le «Profi-Fant» de Zunhammer peut être dételé sur les pieds de support intégrés. L’attelage et le dételage requérant deux personnes prennent chacun cinq minutes environ.

Nouveau pilote pour le tracteur-pulling Lors de sa 35e assemblée générale à Oensingen (SO), l’Association suisse de tracteur-pulling (STPV) a élu un nouveau président en la personne de Dominik Hänni (au centre sur la photo), de Schwadernau (BE). Il remplace Daniel Jäggi (à g.), d’Etziken (SO). Ce dernier est l’organisateur de la «Seeland Chilbi», fête du Seeland intégrant le tracteur-pulling régional. Daniel Schneeberger (à d.), de Sumiswald (BE), entre au comité. En 2021, 28 démissions et 4 admissions ont été enregistrées, portant l’effectif des membres à 353. Cette année, les amateurs pourront assister à cinq rendez-vous nationaux de tracteur-pulling: du 1er au 3 juillet à Zimmerwald (BE), du 21 au 24 juillet à Schwadernau (BE), du 12 au 14 août à Knutwil (LU), du 19 au 21 août à Etziken (SO) et du 16 au 18 septembre à Cudrefin (VD).

Véhicule autonome «Combined Powers» Sous la dénomination «Combined Powers», Krone et Lemken présentent un concept de véhicule agricole autonome composé d’une unité d’entraînement combinée à différents outils attelés. Cette unité d’entraînement est conçue pour prendre en compte les besoins en puissance de chaque tâche. Ce véhicule concept est doté d’un entraînement diesel-électrique développant

une puissance totale de 230 chevaux. La puissance est transmise électriquement à la transmission et à la prise de force. Un relevage trois-points assure l’attelage des outils portés à l’unité d’entraînement. Le véhicule tracteur est doté d’un panel complet de capteurs pour surveiller l’environnement et les outils au travail: l’accent est ainsi mis sur la sécurité du chantier et un résultat optimal du travail effectué. Le pilotage et la surveillance de l’unité sont assurés par des terminaux mobiles. Les données sur les chantiers et les informations associées sont transmises par le biais d’un module et de la plateforme de données «Agrirouter» déjà bien connue dans la branche.

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Actualité

Silent, «Importateur GreenTec de l’année» Le spécialiste danois de l’entretien des surfaces et des massifs boisés GreenTec a décerné le titre d’«Importateur GreenTec de l’année 2021» à son distributeur suisse Silent AG, à Otelfingen (ZH). Le constructeur danois d’épareuses et de broyeurs déportés ainsi que d’outils attelés pour l’entretien du paysage, tels que lamiers élagueurs et tailles-haies, apprécie avec cette distinction l’engagement particulier de l’entreprise zurichoise, qui n’est devenu partenaire commercial de GreenTec qu’en 2020. Silent est spécialisée dans l’importation, la vente et la réparation de matériels pour l’arboriculture, la viticulture, le jardinage et les équipements communaux. Elle commercialise ces produits dans toute la Suisse. Fondée en 1960, l’entreprise familiale emploie 25 salariés; elle est dirigée par Peter et Beatrice Scherrer. Avec leurs enfants Daniel et Marlène, la troisième génération travaille déjà dans cette entreprise.

Le Steyr «Profi» remanié En tant que modèle haut de gamme de la série et successeur du «6145» à 6 cylindres, le Steyr «6150 Profi» dispose désormais de 150 chevaux, soit 5 chevaux de puissance nominale supplémentaire sans Power Boost. Tous les autres modèles équipés d’un quatre-cylindres restent inchangés tant par leur dénomination que leur puissance moteur. La cabine bénéficie d’un accès amélioré doté de marches en aluminium. En complément, elle adopte un puissant éclairage LED augmentant la sécurité dans l’obscurité. Parmi les autres améliorations figurent un couvercle abritant un coupe-batterie se trouvant désormais dans la zone d’accès, les connexions optionnelles au chauffage et un raccord d’air comprimé pour utilisations externes. À l’arrière se trouve désormais une

Acheter des pneus et gagner un quad Entre le 15 mars et le 30 septembre 2022, tout acquéreur de pneumatiques radiaux BKT des séries «Agrimax» ou «Flotation» se voit offrir deux vêtements de la nouvelle collection BKT, un assortiment dépendant de la dimension et du type de pneus. L’acheteur est par ailleurs inscrit automatiquement à une tombola qui permettra de remporter un quad Yamaha «Kodiak 700» ou l’un des cinq barbecues Weber en jeu.

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plaque de recouvrement surplombant les distributeurs pour un couplage plus rapide. La base remaniée du troisième point comprend un indicateur de position et améliore la stabilité et la sécurité. Pour alléger le travail quotidien, la cabine offre un nouveau volant en cuir de qualité premium et des améliorations en termes de rangement. La cabine de toit surélevée optionnelle est équipée d’une radio DAB premium avec Bluetooth, nouveaux hauts-parleurs haut de gamme et antenne DAB pour une meilleure qualité sonore. Un nouveau rail de moniteur avec chemin de câbles intégré et deux prises USB facilite le contrôle d’outils attelés et l’enregistrement de données. Un nouveau joystick permet de contrôler non seulement certaines fonctions hydrauliques, mais comprend également des boutons d’inversion du sens de marche. La transmission à variation continue peut aussi être configurée beaucoup plus finement. Le chauffeur adapte, mémorise, et rappelle ainsi les réglages de transmission selon ses propres préférences et les exigences de travail du moment.

Retour du compresseur «Comprex» Les compresseur et turbocompresseur «Comprex» sont des inventions suisses. Pour la compression, «Comprex» utilise des ondes de pression en contact avec les gaz d’échappement et l’air frais, alors qu’un turbocompresseur associe deux machines fluidiques (turbine et compresseur). Le nouveau dispositif «Comprex 2.0» associé à un moteur à gaz présente de nombreux avantages, selon le laboratoire fédéral d’essai de matériaux et de recherche Empa. Des ingénieurs de la société Antrova l’ont perfectionné: avec une assistance électrique, il fonctionne sans problème dans toutes les conditions et un nouveau design et ce «rotor cellulaire» résout les difficultés de changements de température rencontrées jadis. Les chercheurs de l’Empa ont mis au point un moteur à gaz équipé de ce compresseur «Comprex 2.0», démontrant qu’il fonctionne bien, lors d’un démarrage à froid ou lors de son usage à chaud, ainsi qu’en utilisation dynamique. Contrairement à son homologue turbo, le moteur fournit pratiquement dès le régime ralenti un énorme couple améliorant d’un côté l’aptitude à la conduite et, en combinaison avec le fonctionnement Miller et une adaptation du rapport de transmission, génère des économies de carburant. Le catalyseur atteignant six fois plus vite sa température optimale qu’un turbocompresseur, entraînant des niveaux d’émissions plus intéressants.


Actualité

«Concept» inédit de Steyr Le tracteur futuriste «Konzept» de Steyr, présenté lors de l’Agritechnica 2019, concentre des technologies innovantes au sein d’un concept respectueux de l’environnement et néanmoins efficient et fonctionnel. Il s’agit d’un aperçu sur une possible évolution à venir des tracteurs. La pièce maîtresse est un entraînement hybride électrique associant un moteur à combustion, un générateur et plusieurs moteurs électriques pilotés individuellement afin de délivrer l’énergie là où elle est nécessaire. En mars, Steyr a révélé des détails supplémentaires sur ce concept et a cependant fait remarquer que ce tracteur ne pas disponible en série mais ses éléments intégrés de manière individuelle au catalogue de produits. Une particularité centrale est le potentiel du système d’entraînement électrique pour les tracteurs légers et néanmoins puissants avec une puissance moyenne requise inférieure de 8 %. Grâce à la technologie des super condenstateurs, la puissance du tracteur peut ainsi être augmentée lorsque la demande est plus forte, ce qui permet une accélération jusqu’à 25 % plus rapide. Les pics de besoins en puissance lors de lourds travaux de traction au champ et la répartition du couple nouvellement dévelopée réduit, au moyen du différentiel, le rayon de giration. En complément, des prises électriques haute tension à l’avant et à l’arrière peuvent alimenter un outil.

L’«eAutoPowr» désormais disponible John Deere propose désormais la transmission «eAutoPowr» pour les trois variantes de conception («8R», «8RT» und «8RX») du modèle «8R 410». Ce concept inédit de transmission comprenant l’interface électrique pour les outils attelés avait été présentée à l’Agritechnica 2019 et récompensée d’une médaille d’or par la DLG. Avec cette transmission «eAutoPowr», John Deere a remplacé l’ensemble des composants hydrauliques par un dispositif d’alimentation électrique. Les deux moteurs électriques sans balais seraient pratiquement sans usure et la durée de vie du groupe motopropulseur surpasse tous les autres concepts proposés jusque-là dans l’industrie, est-il indiqué dans un communiqué. L’entraînement électrique de la transmission est dimensionné de telle sorte que l’ensemble assure non seulement l’avancement, mais met aussi à disposition jusqu’à 100 kW de puissance additionnelle dédiée aux utilisations externes sous courant alternatif triphasé à fréquence variable de 480 volts. John Deere a développé une première application en collaboration avec l’entreprise Joskin. Deux axes d’une citerne à lisier sont animés électriquement avec des essieux moteurs, exploitant son poids pour mieux tirer parti de la puissance de traction. Cela génèrerait une capacité de traction supérieure, un taux de patinage moindre et une meilleure tenue de cap. Au-delà des innovations techniques, le confort de conduite n’est pas en reste. Le niveau sonore en cabine est réduit davantage encore. Le chauffeur profite également d’une régulation de vitesse précise et d’un meilleur comportement à l’accélération. Alors que le tracteur est entraîné exclusivement de façon électrique jusqu’à 5 km/h, un changement de direction plus rapide et plus souple est possible.

Pour interrangs de 12,5 cm

L’outil de désherbage mécanique «Onyx» de Phenix et son châssis coulissant adapté avec caméra «X-Green», développés selon des exigences durables et biologiques, conviennent aussi pour l’agriculture conventionnelle. Ces outils de 3 à 12 mètres de largeurs proposent, selon l’importateur suisse Ott Landmaschinen, un haut niveau de précision et de fiabilité. Il est possible d’utiliser un outil de désherbage mécanique Phenix dans des interrangs de céréales de 12,5 cm ou plus, grâce à de petites roues montées sur parallélogramme et à la caméra couleur dernier cri de Phenix.

«Faucher futé!» En production fourragère, le conditionneur a de nombreux avantages. Il raccourcit le temps de séchage, limitant le risque météo et les pertes de valeur alimentaire. Néanmoins, selon son type et le moment d’utilisation, un conditionneur entraîne des effets négatifs sur les insectes et les petits animaux. Au stade de la floraison, son utilisation peut causer la perte de l’équivalent de trois colonies d’abeilles. Ensemble avec d’autres organisations, l’Union suisse des paysans (USP) et l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) lancent une campagne de sensibilisation. Le collectif préconise une utilisation ciblée des conditionneurs et fournit des conseils sur le site https://schlaumaehen.ch, ainsi qu’au travers d’un aide-mémoire et d’autres canaux de diffusion.

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Focus

Avec une bonne centaine de points de collecte, Erde Schweiz connaît des débuts prometteurs. Il appartient aux personnes concernées d’œuvrer dans toute la Suisse à la réussite de ce système de recyclage de films d’ensilage. Photo: Erde Deutschland

Recyclage des films d’ensilage: un nouveau système très prometteur Grâce à l’association Erde Schweiz, la Suisse dispose depuis le début de l’année d’un nouveau système de recyclage des films d’ensilage. Ce système simple promet aux agriculteurs jusqu’à 30 % d’économies par rapport à l’élimination par incinération. Heinz Röthlisberger

En Suisse, le secteur du recyclage des films d’ensilage et des filets d’enrubannage s’est considérablement étoffé depuis le début de l’année. C’est l’objectif poursuivi par Erde Schweiz, une association fondée l’an passé sous l’égide de l’association faîtière Kunststoff.swiss, en collaboration avec Erde Deutschland* et RIGK, une entreprise de recyclage allemande. Cette dernière a une longue expérience dans le recyclage des matières plastiques à usage agricole. «Le concept de collecte Erde a été lancé en 2013 en Allemagne, où le taux de recyclage atteint depuis lors 60 %», affirme Kurt Röschli, gérant de la Kunststoff.swiss et d’Erde Schweiz. A quoi sert d’innover si on dispose déjà d’une solution qui a fait ses preuves?»

Important potentiel inexploité Le recyclage des films d’ensilage n’a jamais vraiment décollé en Suisse. «Seules 8

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1800 tonnes étaient recyclées, sur les 6000 à 10 000 consommées annuellement», précise Kurt Röschli en dénonçant cette situation peu reluisante. Malgré les démarches entreprises de toutes parts et les efforts déployés par Resi.ch, le réseau de collecte existant, on n’est pas parvenu à instaurer un financement par les producteurs. Les choses devraient changer avec Erde Schweiz. «Chez nous aussi, le potentiel de recyclage des plastiques est à valoriser pour le bénéfice de l’environnement.»

Financement Le système Erde repose sur une taxe anticipée versée par les fabricants de films. Les points de collecte sont financés par Erde Schweiz au prorata du tonnage récupéré et valorisé. Les fonds proviennent de la contribution versée par les producteurs. «On ne peut exclure que ce montant ne finisse par être répercuté sur les

clients», explique Kurt Röschli. Mais dans ce cas, la contribution ne devrait pas excéder 1 % du prix du rouleau. Les agriculteurs qui déposent les films d’ensilage et

Critères de collecte Les matières plastiques déposées doivent être en bon état de propreté, nettoyées à la brosse ou brièvement secouées. Elles doivent être exemptes de corps étrangers (aluminium, verre ou matériaux similaires) et triées par catégories. •  Catégorie 1: films pour silos horizontaux, films inférieurs, boudins • Catégorie 2: films étirables, films de liage • Catégorie 3: filets d’enrubannage pour balles rondes Dans une étape ultérieure, les fils et les ficelles pourraient également être collectés.


Focus

les filets d’enrubannage utilisés aux points de collecte gagnent jusqu’à 30 % par rapport au coût facturé par l’usine d’incinération», assure le gérant. Selon lui, les contributions devraient avoir pour effet de réduire les dépenses liées à la logistique et à la transformation encourues par le centre de recyclage. «Les coûts effectifs du recyclage des films dépendent du point de collecte et de la logistique», déclare-t-il.

Revendeurs et fabricants impliqués dans le projet Le nouveau système de collecte fait l’unanimité et on constate en Suisse un véritable engouement en faveur du recyclage des films d’ensilage. «Les efforts d’Erde

«Le coût effectif de la collecte des films usagés dépend des points de collecte et de la logistique de transport.»

prix que ce système pourra fonctionner. Il ne pourra être que bénéfique pour l’image de l’agriculture suisse. Combien d’entrepreneurs participent à Erde Schweiz via un point de collecte? Les agro-entrepreneurs impliqués dans ce projet sont au nombre de 98.

Daniel Haffa est le vice-président d’Agro-­ entrepreneurs Suisse. Il siège aussi au comité de la société Erde Schweiz récemment créée.

Dans quelles régions manque-t-on de points de collecte? Au Tessin, dans une partie des Grisons et en Suisse romande, près de la frontière française.

Technique Agricole: Quelles sont aux yeux d’Agro-entrepreneurs Suisse les chances de réussite d’Erde Schweiz? Daniel Haffa: Tant que les prix des matières premières sont élevés, les films collectés seront recyclés. S’ils baissent, c’est beaucoup moins sûr. Pour garantir la réussite, le marché doit jouer à plein. Ce n’est qu’à ce

Est-ce que Agro-entrepreneurs Suisse promeut activement la création de points de collecte? Il s’agit actuellement de lancer le nouveau système de collecte, de l’évaluer et de déterminer le taux de recyclage. Nous verrons ensuite s’il faut aménager d’autres points de collecte.

jusqu’à préconiser l’intégration du réseau Resi dans Erde Schweiz.»

Recherche de points de collecte Schweiz sont entre autres soutenus par les quatre plus gros revendeurs de films d’ensilage, par huit fabricants de films actifs au niveau international, ainsi que par Agro-entrepreneurs Suisse», indique Kurt Röschli. Le réseau Erde Schweiz comprend actuellement une centaine de points de collecte, dont la plupart existaient déjà du temps de Resi.ch. «La société InnoRecycling de Eschlikon a été

Les points de collecte existants sont indiqués sur le site internet d’Erde Schweiz (www.erde-schweiz.ch). Ils sont gérés par des agro-entrepreneurs, des revendeurs, des cercles de machines et des centres de récupération. Au début, ce sont surtout les régions où les cultures fourragères sont dominantes qui seront mises à contribution. L’objectif reste cependant d’étendre progressivement le réseau, y

compris en Suisse romande et au Tessin, où les points de collecte sont encore peu nombreux. Les intéressés sont invités à se mettre en rapport avec Erde Schweiz.

Retour au stade de granulés Si les capacités de recyclage sont épuisées en Suisse, les films et les filets d’enrubannage collectés pourront être exportés en Allemagne où ils seront traités dans des entreprises spécialisées. Les matières plastiques y seront broyées, lavées et transformées en granulés. Ces granulés pourront entrer dans la composition de différents plastiques, par exemple pour la fabrication de produits à base de films.

Agriculteurs mis à contribution «Erde Schweiz vise un taux de recyclage de 40 à 50 % pour les films d’ensilage et les filets d’enrubannage», confie Kurt Röschli, en ajoutant que cela ne se fera pas du jour au lendemain. Chaque tonne de films recyclée est à considérer comme un succès. Kurt Röschli pense que la collaboration des agriculteurs est décisive. Il leur adresse cet appel: «Déposez vos films et filets aux points de collecte pour soutenir nos efforts.»

Les filets sont à déposer aux points de collecte séparément et dans des sacs. Ultérieurement, il est question de collecter également les fils et les ficelles. Photo: ldd

*«Erde» est l’acronyme de Erntekunststoffe Recycling Deutschland, ou l’organisme allemand de recyclage des matières plastiques agricoles. Le site www.erde-schweiz.ch permet de consulter l’étendue du réseau des points de collecte en Suisse.

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Marché | Sociétés

Le pulvérisateur Kuhn «Deltis 2» dispose d’une fonctionnalité de rinçage assisté utilisable depuis la cabine et compatible avec les exigences de l’Office fédéral de l’agriculture. Photo: Kuhn

Kuhn: le rinçage du pulvé, un jeu d’enfant Dans sa gamme de pulvérisateurs, Kuhn dispose d’ores et déjà d’équipements en mesure de satisfaire l’obligation de rinçage des pulvérisateurs, applicable par les agriculteurs suisses à compter du 1er janvier 2023. Matthieu Schubnel

Alors que se profile dans moins d’un an l’obligation pour tout pulvérisateur agricole de disposer d’un système de rinçage de la cuve principale et de la rampe (voir encadré), Kuhn rappelle avoir pris les devants. Au cours des dernières années, le constructeur alsacien, filiale du groupe suisse Buecher Landtechnik, a en effet mis sur le marché des appareils dont les fonctionnalités répondent à ces exigences. Par exemple, ses modèles portés «Deltis 2» affichent 1000, 1300 ou 1500 litres de capacité de cuve. Pour le nettoyage, ils disposent de leur propre cuve de rinçage de

* En configuration bus CAN, le rinçage séquentiel est aussi possible. Il requiert le terminal monochrome REB3, avec lequel l’opérateur peut inverser la vanne d’aspiration et activer les gyrolaveurs.

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170 L de contenance et d’un système de rinçage intégré comprenant deux gyrolaveurs à 360° disposés au centre de la cuve principale et d’un troisième intégré au bac d’incorporation souple breveté. Sur ces machines, Kuhn propose au choix deux versions de tableaux de mise en œuvre: «Manuset» ou «Diluset+». Le premier est muni de vannes manuelles.

Vanne d’aspiration motorisée Le tableau «Diluset+», lui, comprend une vanne manuelle de refoulement, une vanne d’aspiration motorisée et son interrupteur rotatif à proximité pilotable également en cabine, une jauge électronique et une petite vanne électrique d’activation des gyrolaveurs pour le rinçage. Dans cette configuration, les tâches de l’opérateur se limitent à connecter le tuyau de remplis-

sage, puis à programmer la quantité à charger. Le capteur de jauge de la cuve principale comptabilise le volume d’eau claire pompé dans la cuve, lorsque la valeur consigne est atteinte. Le système arrête luimême le remplissage. Avec un débit d’aspiration pouvant atteindre 200 l/min, le remplissage est souvent trop rapide. L’utilisateur a donc la possibilité d’interrompre le remplissage en utilisant le mode agitation, pour incorporer en toute tranquillité. Kuhn préconise de repasser en mode aspiration pour rincer confortablement le bac d’incorporation à l’aide du gyrolaveur, afin de ne plus avoir à le faire en fin de pulvérisation, préalablement au rinçage depuis la cabine.

Rinçage assisté À l’issue de l’incorporation, il suffit à l’opérateur de positionner la petite vanne


Sociétés | Marché

mation graphique, l’opérateur connaît à tout moment les zones du circuit de pulvérisation et de rinçage qui sont alimentées et peut suivre le processus.

Adapté au marché suisse L’assistant au rinçage «Diluset+» permet de bien maîtriser le rinçage depuis la cabine. Il est en option sur le «Deltis 2» depuis son lancement en 2016 mais devrait être fourni de série sur le marché suisse à compter de 2023. Il facilite grandement l’opération et limite le risque d’erreur de

manipulation. Il est possible de lancer le cycle de rinçage à l’arrêt ou en avançant dans le champ. Dans le second cas, un appui sur la fonction Auto du boîtier lancera la pulvérisation automatiquement dans le champ en tenant compte des zones déjà traitées, en combinaison avec la coupure de tronçons. Ces pulvérisateurs «Deltis 2» affichant un poids à vide de 1200 kg répondent aux besoins des agriculteurs suisses qui, pour une majorité d’entre eux, utilisent des tracteurs de 90 à 130 ch de puissance

Précision croissante avec Autospray et i-Spray

Le tableau de mise en œuvre «Diluset+» (ici sur un appareil porté «Deltis 2) comprend une vanne de refoulement manuelle (en haut) et une vanne d’aspiration motorisée (en bas). Photo: Matthieu Schubnel

dédiée à l’aspiration extérieure en position «cuve de rinçage», placer la vanne de refoulement manuelle en position «pulvérisation» et veiller à ce que le boîtier de commandes puisse être piloté depuis la cabine. De cette manière, il est possible en fin de pulvérisation de lancer, depuis le poste de conduite, le cycle de rinçage à l’aide de la vanne d’aspiration motorisée. L’utilisateur peut alors sélectionner en cabine un rinçage de rampe dans le cas d’un chantier interrompu temporairement, ou un rinçage complet (rame et cuve) en fin de travail. Une fois le processus lancé, l’interface du terminal de contrôle (tracteur, CCI800 ou CCI1200) affiche les différentes étapes du rinçage (photo p. 24), à condition toutefois que l’appareil bénéficie du protocole Isobus (option)*. Lors d’un rinçage, le système établit lui-même la quantité d’eau claire à prélever en cuve selon le volume disponible et le nombre de séquences spécifiées au préalable. Il préconise successivement la mise en route et l’arrêt de la prise de force, son régime optimal, le lancement ou l’arrêt de l’alimentation des gyrolaveurs. Il indique également en temps réel le niveau de remplissage des cuves principale et de rinçage, ou encore le changement de la position des vannes motorisées. Grâce à une ani-

Kuhn s’efforce de développer des systèmes de pulvérisation de précision limitant l’impact sur l’environnement. Présenté en 2019 et commercialisé depuis lors, le système Autospray vise à ajuster, avec une pression de travail variant très peu, la taille des gouttelettes adaptée au type de produit épandu (produit de contact, systémique ou fertilisant liquide). Ainsi, l’utilisateur choisit, via l’applicatif Isobus, la dose et les tailles de gouttelettes avec lesquelles il ne veut pas travailler parmi les sept tailles proposées (entre 159 et 553 µm). L’Autospray fait appel à la technologie par pulsations dont les solénoïdes PWM, associés à chaque porte-jet, fragmentent la pulvérisation jusqu’à 20 Hz, soit 20 pulsations par seconde. En modulant le taux d’ouverture (minimum 30%), l’opérateur dispose alors d’une large plage de vitesses d’avancement possibles pour une même taille de gouttelettes. Le système permet également, en cas de dérive, de grossir artificiellement la taille de gouttelettes notamment à proximité des bordures. Par ailleurs, cette technologie est capable de gérer la coupure buse à buse pour limiter le recouvrement et de fournir des doses différenciées à un maximum de 20 tronçons de rampe, par exemple en engrais ou en fongicides sur pommes de terre. Kuhn exploite aussi cette fonctionnalité dans les virages pour ajuster automatiquement le taux d’ouverture entre l’intérieur et l’extérieur de la rampe. Dévoilé lui aussi en 2019, le concept de pulvérisation ultra-localisée i-Spray n’est pas encore commercialisé. Ce système capable de cibler l’application en «green on green» et «green on brown» fait appel à des capteurs hyperspectraux répartis tous les trois mètres sur la rampe, capables de reconnaître différents végétaux dont les adventices. L’intelligence artificielle développée a la capacité, via le deep learning ou apprentissage continu, d’enri-

chir l’algorithme selon les données fournies et d’en faire bénéficier l’agriculteur via des mises à jour. Kuhn et son partenaire Carbon Bee travaillent à l’amélioration de ces modèles pour gagner en efficacité et ouvrir la voie au spot spraying pur ou modulé. Selon le taux de salissement et le moment de l’intervention, le constructeur prévoit entre 50 et 90% d’économies de matière active.

La fonction Autospray est assurée par un solénoïde PWM contrôlant l’ouverture de chaque porte-jet (photo du haut) et piloté par un calculateur embarqué au niveau du parallélogramme de la rampe (photo du bas). Photos: Matthieu Schubnel

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Marché | Sociétés

Le rinçage interne obligatoire dès 2023 À partir de 2023, tous les appareils destinés à l’épandage de produits phytosanitaires dotés d’un réservoir de plus de 400 litres devront obligatoirement être équipés d’un système de rinçage interne. Il doit être possible de déclencher et de réaliser le rinçage sans descendre du tracteur. Le type de système de rinçage utilisé (continu ou séquentiel) peut être librement choisi. Le rinçage comprend le nettoyage de l’intérieur de la cuve contenant la bouillie et le rinçage de la rampe de pulvérisation. Lors du nettoyage interne, l’eau introduite dans la cuve contenant la bouillie doit être pompée et passée par les buses d’aspersion qui assurent le nettoyage intérieur. Source: Office fédéral de l’agriculture

Le programme associé à la version «Diluset+» guide le chauffeur en cabine à travers les étapes successives du rinçage et matérialise le déroulement des opérations sur ­l ’interface. Photo: Matthieu Schubnel

pour les traitements phytosanitaires, selon Kuhn. Leur châssis en L optimise le report de charge sur le tracteur, combiné à la suspension de rampe «Optilift». La rampe est suspendue aussi bien sur la route qu’au champ et présente par ailleurs un dégagement sous rampe consé-

quent, jusqu’à 2,50 m. Leur puisard très prononcé favorise la vidange intégrale de la machine quel que soit le niveau de déclivité, limitant ainsi le risque de désamorçage de la pompe dans les dévers. Le dispositif de mise en œuvre et de rinçage «Diluset+» décrit ci-dessus sur le

«Deltis 2» est également proposé sur les pulvérisateurs porté «Altis 2» et traînés «Lexis» et «Metris 2». Le tableau de mise en œuvre haut de gamme e-Set à vannes d’aspiration et de refoulement motorisées, lui, n’est accessible qu’aux pulvérisateurs «Altis 2» et «Metris 2».

nouveau

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Distinctions | Marché

Les gagnants désignés Avec l’«Alp-Innovation-Trophy», les deux médias Technique Agricole et Landwirt se sont mis en quête d’innovations techniques exceptionnelles pour l’agriculture de montagne. Les gagnants des catégories «Industrie» et «Créateurinventeur» ont été départagés avec les lecteurs. Roman Engeler

Le concours «Alp-Innovation-Trophy 2022» existe depuis 2020 et a lieu tous les deux ans. La remise des prix aux gagnants a eu lieu cette année à l’occasion de la conférence en ligne «Landtechnik im Alpenraum» (dont la traduction pourrait être «Machines agricoles en zone alpine»).

Objectifs du concours Le but de ce concours est de simplifier et d’optimiser les processus de travail en zone de montagne, ainsi que d’améliorer l’efficience et l’ergonomie de machines agricoles de montagne. L’utilisation de ressources non renouvelables doit par ailleurs être réduite et le développement durable amélioré lors de l’utilisation des machines. Enfin, il est aussi question d’augmenter la sécurité pour l’opérateur et pour la machine. Les objectifs cités comptent aussi comme critères d’évaluation pour les développements soumis au concours. Ces innovations doivent être disponibles sous forme de prototype ou produites en série, pour qu’une visite ou un test de conduite de la part des membres du jury soit possible dans tous les cas.

Le Rigitrac «SKH 60» vainqueur

Sepp Knüsel reçoit la distinction «Alp Innovation Trophy» pour sa faucheuse à deux essieux «SKH 60». Photos: Heinz Röthlisberger

Avec le nouveau Rigitrac «SKH 60» Sepp Knüsel et sa société Rigitrac sise à Küssnacht am Rigi (SZ) se lance dans la production de faucheuses à deux essieux. Sa particularité réside dans son châssis articulé et avant tout dans la cabine à correction d’assiette. Elle est entièrement indépendante du châssis et compense les dévers automatiquement. Cette machine dispose aussi d’une puissante installation hydraulique et est construite de façon robuste, ainsi préparée aux conditions difficiles de l’agriculture de montagne.

«Rotor à dents en spirale» de Jakob Aellen

Avec son «rotor à dents en spirale», sorte de conditionneur pour barre de coupe, Jakob Aellen a gagné dans la catégorie «Créateur-Inventeur».

Pour les barres de coupe à doigts et à double lame montées sur un monoaxe ou un porte-outil léger, Jakob Aellen de Grund bei Gstaad (BE) a développé un rotor à dents en spirale faisant office de conditionneur doux. Grâce à son action, deux tâches différentes sont assurées en un seul passage. L’herbe repose au sol de façon plus aérée et sèche ainsi mieux – requérant au bas mot un passage de faneuse en moins. Ce rotor à dents en spirale n’exige qu’un faible besoin en puissance. 04

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Marché | Aperçu

Bien que les systèmes de télégonflage soient de plus en plus répandus en Suisse, ceux autorisant un réglage automatique des pressions de gonflage restent marginaux. Photo: Mario Stettler

Tous les bons tuyaux des installations de télégonflage Les installations de télégonflage présentent de nombreux avantages. Cet article explique leur fonctionnement, énumère les systèmes existants et les dispositions à respecter pour circuler en toute légalité sur la voie publique. Mario Stettler*

Dans un contexte où évoluent des machines agricoles de plus en plus grandes, lourdes, puissantes, les dispositifs de régulation et d’adaptation de la pression des pneumatiques – communément appelés télégonflage – gagnent du terrain jusqu’en Suisse. Néanmoins, les installations actuelles sont généralement de simples systèmes de gonflage-dégonflage. Les régulations automatiques agissant sur la pression des pneus en fonction de la charge par essieu, de l’allure du véhicule ou d’autres paramètres restent marginales. Encore assez peu répandu, le télégonflage n’en offre pas moins de grands bénéfices, en particulier quand les véhicules *L’auteur est spécialiste en terramécanique à la Haute école spécialisée des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen (BE).

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sont amenés à passer fréquemment des champs à la route, ou à rouler sur des revêtements variés, comme c’est le cas lors de transport et d’épandage de lisier.

Des avantages nombreux Sans télégonflage, l’opérateur en est réduit à choisir une pression de compromis pour ses pneus, quand une installation adhoc lui permettra d’adapter leur gonflage en cours de trajet. Sur route, il sélectionnera une pression élevée qui réduit l’usure des gommes et la consommation de carburant. Arrivé au champ, le chauffeur abaisse la pression au minimum. Les pneus modernes «IF» («Improve flexion») et «VF» («Very high flexion»), à l’exemple des Michelin «XeoBib» ou des BKT «Agrimax V-Flecto», se prêtent particulièrement bien à ces variations, car ils présentent un potentiel de réduction de gonflage plus élevé

que les pneumatiques de technologie standard. La pression des premiers pneus cités peut être abaissée respectivement de 20 % et de 40 % pour une même charge à la roue. Moins gonflés, les pneus s’aplatissent davantage et leur surface de contact avec le sol augmente. Cela limite la pression au sol et subséquemment le risque de compactage; à effort de traction égal, le patinage est aussi réduit. A l’instar d’une moindre résistance au roulement sur route, une réduction du patinage modère la consommation de carburant. Le télégonflage permet de prolonger la vie des pneus et de réduire jusqu’à 10 % les coûts de carburant.

Plusieurs systèmes proposés La plupart des systèmes de télégonflage actuels peuvent être rangés en deux groupes selon qu’ils sont à conduites


Aperçu | Marché

simples ou doubles. Des raccords à joints rotatifs internes et externes sont commercialisés pour ces deux systèmes. Pour modifier la pression des pneus, un système de télégonflage a besoin d’air comprimé. La solution la plus simple et la moins chère pour le produire reste le compresseur du tracteur, dont la fonction prioritaire consiste à alimenter les freins pneumatiques; il est directement entraîné par le moteur via une courroie trapézoïdale. La seconde variante consiste à faire appel à un compresseur externe, à pistons, à vis ou à palettes. Certes plus complexes et plus chers, ces appareils sont aussi plus performants. Ils sont généralement à entraînement hydraulique et peuvent être montés et branchés sur le système hydraulique frontal du tracteur, ou bien installés à demeure sur ce dernier, ou bien encore sur le véhicule remorqué. L’air est acheminé au départ des réservoirs sous pression vers le bloc de soupapes du système de télégonflage. Pour gonfler les pneus, cet air transite au départ du bloc de soupapes par des tuyaux, des flexibles et, finalement, au travers du raccord à joint tournant, vers les roues. Lorsqu’on dégonfle les pneus, l’air

Des systèmes à raccords tournants extérieurs: en haut, un télégonflage à conduite simple, en bas un modèle à deux conduites sur une MF «8S» dont les flexibles ne sont pas accouplés. Photos: STG et Mario Stettler

Les systèmes proposés d’usine Constructeur

Groupe

Raccord tournant

Compresseur

Fendt

2 conduites

Sur la face interne des roues, traversant

Compresseur du frein pneumatique

John Deere

Conduite simple et valves à impulsion

Sur la face interne des roues, traversant

Compresseur du frein pneumatique

Claas

5 conduites

Sur la face externe des roues

Au choix à compresseur accessoire

McCormick

2 conduites

Sur la face externe des roues

Compresseur du frein pneumatique

retourne dans la direction opposée jusqu’au bloc de soupapes.

Systèmes à 1 conduite Comme leur nom l’indique, les télégonflages à conduite simple ne possèdent qu’une conduite d’alimentation. En configuration traditionnelle, tuyaux, flexibles et raccords à joints tournants restent sous pression. Des vannes manuelles à bille permettent de déconnecter la roue du télégonflage pour les longues périodes d’immobilisation ou les transports sur route. Certaines installations plus élaborées incluent des valves de roue commandées par impulsion ou font appel à un dispositif à balance manométrique. Ces valves s’ouvrent sous l’effet d’impulsions d’air comprimé ou bien au-delà d’une pression prédéterminée, empêchant, comme les vannes, toute fuite d’air indésirable.

roue est montée soit sur le moyeu, soit directement sur la jante; elle est actionnée par la pression de la conduite de commande. Le joint rotatif n’est donc sous pression que pendant les phases de gonflage/dégonflage, comme c’est aussi le cas sur les systèmes à conduite simple à balance manométrique ou à valves à commande par impulsion ou . L’usure des joints est réduite. Les valves de roues empêchent toute fuite d’air, rendant superflu le recours à des vannes à bille.

Les constructeurs

Systèmes à 2 conduites

Plusieurs fabricants de systèmes de télégonflage sont aujourd’hui présents sur le marché du machinisme agricole. Des constructeurs de tracteurs proposent leurs propres systèmes, d’autres en achètent pour les monter en usine. Sur les Claas, Fendt, John Deere et McCormick, le télégonflage est contrôlé à partir du terminal du tracteur.

Sur les systèmes de télégonflage à 2 conduites, une ligne assure l’alimentation, l’autre les commandes. Une valve de

Claas: le système de réglage de pression des pneus Claas est baptisé «Tire Inflation

Les cinq conduites du télégonflage Claas «CTIC» peuvent être découplées et déposées sur le garde-boue du tracteur. Photo: Claas

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Fendt offre une installation de gonflage à deux conduites montée en usine sur ses tracteurs. Elle s’appelle «VarioGrip». Photo: Fendt

Control», abrégé «CTIC». Il peut être monté en usine sur les tracteurs de la gamme «Axion 900», ainsi que sur les gammes «Arion 500», «Arion 600» et «Axion 800». L’installation de télégonflage comprend cinq conduites. La valve de roue est associée avec le joint rotatif extérieur. En phase de dégonflage, l’air s’échappe directement à hauteur de la valve de roue; il n’est pas récupéré par la conduite d’alimentation. La pression de gonflage est mesurée directement à la valve de roue, ce qui autorise un dégonflage rapide des pneumatiques. L’exécution la plus performante, la «CTIC 2800», inclut un compresseur (à vis) accessoire à entraînement hydraulique. Débitant 2800 l/min, il est en mesure de procéder à une remontée rapide de la pression des pneus. L’installation peut aussi servir à post-équiper des véhicules d’autres marques.

En option, McCormick propose son système «EasyGrip» d’usine sur sa gamme «X7». Photo: McCormick

les joints tournants restent en permanence sous pression. L’alimentation en air est aussi assurée par un compresseur bi-cylindres. McCormick: ce constructeur a dévoilé à l’Agritechnica 2019 sa nouvelle gamme de tracteurs «X7» qui peut être dotée de télégonflage en usine. Le système, livré par l’allemand PTG, est baptisé «EasyGrip».

Télégonflage en post-équipement: l’embarras du choix L’offre de systèmes de télégonflages en post-équipement est vaste, à conduites simples ou doubles. Les fabricants mentionnés dans le tableau (choix non exhaustif) proposent des systèmes tant pour les tracteurs que pour les véhicules

remorqués. La plupart d’entre eux offrent aussi des compresseurs supplémentaires. Il est recommandé d’y recourir, notamment lorsque tracteur et remorque sont tous deux équipés de télégonflage; c’est la seule façon d’obtenir un regonflage des pneus raisonnablement rapide. Si le système fonctionne avec un compresseur dédié, il convient de veiller à ce que les conduites, les flexibles et les raccords rotatifs soient dimensionnés pour que l’air puisse circuler sans entrave. Les compresseurs peuvent aussi desservir des systèmes de télégonflage d’autres marques. Quelques constructeurs de télégonflages de post-équipement proposent en outre des solutions intéressantes pour améliorer les fonctionnalités des installations ou leur intégration dans les tracteurs. Raccords tournants internes PTG et Terra-

Fendt: avec le «VarioGrip», Fendt propose son propre système de télégonflage à double conduites monté en usine sur ses gammes de tracteurs «800», «900» et «1000». L’installation est alimentée par le compresseur bi-cylindres du tracteur qui sert aussi aux freins. L’air est acheminé vers les pneus par des raccords tournants internes intégrés aux deux essieux. John Deere: la marque américaine propose elle aussi un système de télégonflage monté en usine sur ses tracteurs «8R» de dernière génération. Ce «Central Tire Inflation System» («CTIS») est à conduite simple. Les roues sont alimentées en air par des raccords rotatifs internes intégrés dans les essieux avant et arrière. Les roues sont dotées de valves à commande par impulsion pour éviter que 16

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L’installation de télégonflage que John Deere installe sur sa gamme «8R» est à conduite simple. Photo: John Deere


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Care: ces deux marques proposent des raccords rotatifs internes pour les essieux arrière pleins («bar-axles»). Leur avantage: ils évitent le recours à des tuyauteries qui débordent des roues arrière. Ce genre de raccords n’existe pas encore pour les essieux avant et arrière standard. Valve de roue AgriBrink à commande manométrique: la société canadienne AgriBrink utilise pour son système de télégonflage une valve de roue qui fonctionne en recourant à une balance manométrique. Durant les phases de gonflage, le système agit de la même manière que les systèmes à conduites simples traditionnels. Les conduites d’alimentation et les joints tournants demeurent à la même pression que les pneus, même lorsque les phases de gonflage sont achevées. S’il faut dégonfler les pneus, la pression dans la conduite est abaissée jusqu’au niveau souhaité. L’air est évacué du pneu directement au niveau de la valve par la balance manométrique, jusqu’à atteindre l’équilibre entre la pression de gonflage du pneu et la pression dans la conduite d’alimentation. Le dégonflage est rapide. La valve de roue est munie d’une soupape de sécurité mécanique qui maintient une pression de gonflage minimale et évite donc le dégonflage complet de la roue en cas de fuite sur le circuit de l’installation de télégonflage.

Sur l’installation de télégonflage à conduite simple Téléflow, le raccord tournant est associé avec la valve de roue. Photo: Agrosam

Le raccord tournant de l’installation de télégonflage PTG à deux conduites. Ici sur un MF «8S». Photo: Mario Stettler

Joint tournant spécial Téléflow: sur le s télégonflage à conduite simple Téléflow, le joint tournant est associé à une valve de roue spéciale. Une fois les phases de gonflage-dégonflage achevées, la tuyauterie n’est plus sous pression. En outre, l’air est évacué directement à hauteur du joint tournant pendant le dégonflage. La nature du procédé de commande de la valve de roue – manométrique ou par impulsion – n’est malheureusement pas indiqué.

TerraCare «GeoCare» et «HaAut»: avec ses deux systèmes «GeoCare» et «HaAut», TerraCare est la première marque à offrir un système de gestion pour installations de télégonflage. «GeoCare» peut mémoriser une position par GPS, par exemple la lisière d’une parcelle. Si le véhicule franchit ce point, le programme passe automatiquement en mode «champ» et réduit la pression des pneumatiques.

Les post-équipements Constructeur

Groupe

Compresseur Commande dédié

TerraCare

Conduite simple

oui

Agribrink

PTG (Michelin)

Véhicule

Pays

Isobus / Commande propre

Tracteur / Remorque

A

Conduite simple, valve à commande oui manométrique

Isobus / Commande propre

Tracteur / Remorque

CAN

Conduite double

oui

Isobus / Commande propre

Tracteur / Remorque

D

Agro-Räder AG, Ruswil (LU)

Steuerungstechnik STG Conduite simple

oui

Commande propre

Tracteur / Remorque

D

Arni Agrarprodukte, Bangerten (BE)

Isobus / Commande propre

Tracteur / Remorque

D

Fliegl / HR-Agrartechnik

Conduite simple

AgrarPro (filiale de Stapel)

Conduite simple et double

oui

Commande propre

Tracteur / Remorque

D

Rottmann Automation Conduite simple

oui

Commande propre

Tracteur / Remorque

D

Téléflow (Michelin)

Conduite simple à raccord spécial

Commande propre

Tracteur / Remorque

F

Agriwin

Conduite simple

Isobus / Commande Tracteur / propre Remorque

F

Distributeur en Suisse Maschinencenter AG, Rebstein (SG) et B. Kaufmann AG, Altishofen (LU)

Agrosam Agrarausrüstung, Etzelkofen (BE)

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«HaAut» n’est, lui, disponible que pour les véhicules tractés. Il mesure l’inclinaison de la remorque à l’aide d’un gyroscope. Dans les dévers, le système adapte individuellement la pression des pneus respectivement gauches et droits de l’essieu. La pression dans les roues du côté aval est augmentée, celle des roues du côté amont réduite, améliorant ainsi la stabilité du véhicule.

Circuler sur la route en toute légalité en Suisse Pour être admis à circuler sur les routes suisses avec un système de télégonflage, les véhicules doivent respecter un certains nombres d’obligations. Les systèmes doivent obéir à des critères de sécurité actifs, importants pour le véhicule, et à des critères passifs, importants pour les autres usagers de la route. Éléments de sécurité active: lors du montage du système de télégonflage, l’installateur doit veiller à ce que conduites et flexibles n’entrent pas en contact avec des pièces tournantes ou chaudes. Une attention particulière doit être portée à la périphérie des roues. En outre, le système de télégonflage doit disposer d’une sécurité qui évite les chutes de pression. Dans un système à double conduite, les valves de roue empêchent, de par nature propre, l’air de s’échapper. Ce n’est pas le cas pour les systèmes à conduite simple. C’est pourquoi un dispositif d’alarme doit être prévu, qui informe le conducteur par un avertisseur acoustique et optique en cas de chute de pression dans les pneus. La fourniture d’air au système de réglage de la pression des pneus est souvent as-

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surée par le compresseur du tracteur, dont la fonction première est d’alimenter les freins pneumatiques. Pour que garantir à tout moment le fonctionnement des freins, les circuits du système de freinage pneumatique doivent être protégés pour disposer en permanence d’au moins 6,5 bars de pression. A cette fin, il faut une soupape de sécurité qui n’alimente le télégonflage que lorsque les pressions du système de freinage sont supérieures aus seuil de 6,5 bars. Cette soupape de sécurité est superflue en présence d’un compresseur séparé dédié au télégonflage. Enfin, le système doit être protégé contre une élévation excessive des pressions de gonflage, soit par un dispositif central, soit par des sécurités individuelles sur chaque roue. Éléments de sécurité active: pour ne pas représenter un danger pour les autres usagers de la route, les systèmes de télégonflages dotés de raccords tournants montés sur la face extérieue des roues doivent respecter certaines règles. L’es-

Max. 100 mm

Exception (> 80 mm)

Max. 80 mm

Largeur totale

Pour la sécurité du trafic, les installations de télégonflages doivent obéir à une certain nombre de critères. Schéma: Mario Stettler

Program m

e de bin

age

Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com

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pace entre les conduites du système de télégonflage et le point le plus extérieur des roues ne doit pas dépasser 80 mm. La distance entre le point le plus extérieur du véhicule et la face externe de la conduite ne doit pas excéder 100 mm. Cette disposition vise à éviter autant que possible que d’autres usagers de la route (cyclistes par exemple) ne soient happés. Il y a des exceptions, par exemple en présence de roues jumelées débordant de plus de 80 mm du point le plus extérieur de l’essieu (en général le garde-boue). Dans ce cas, les conduites doivent être installées le plus près possible. Il convient aussi de respecter les largeurs maximales prescrites. Avec des plaques de contrôle vertes et blanches, la largeur ne doit pas excéder 2,55 mètres, sinon le véhicule doit être immatriculé en plaques brunes. Sa largeur maximale passe alors à 3 mètres. La largeur maximale pour les véhicules de travail exceptionnels, par exemple remorques de travail équipées de pneus larges ou moissonneuses-batteuses, est de 3,5 mètres.

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

La troisième voie Ces dernières décennies, l’agriculture a été marquée par une forte polarisation entre les modes de production écologique et conventionnel. Plutôt que d’apprendre les uns des autres, chacun s’est agrippé à ses principes, et surtout à leurs extrêmes. Ruedi Hunger

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

Dans le grand «ventre mou» entre ces positions extrêmes, de nombreux agriculteurs et agricultrices tentent de se former depuis quelques années. Ils cherchent de nouvelles voies et s’efforcent d’intégrer les éléments positifs de part et d’autre dans leurs méthodes de travail. Un mode de production ou un système de culture inédit se met en place progressivement sous la désignation d’«agriculture régénératrice». Il s’agit d’une troisième voie, en marge des agricultures biologique et conventionnelle. Ses adeptes proviennent des deux idéologies, depuis toute l’Europe. L’agriculture régénératrice est davantage que le meilleur de ces deux mondes, c’est un système en soi qui considère la plante et la vie du sol dans leur globalité. Son message clé: la formation de l’humus.

Sommes-nous sur la bonne voie? Les innovations résultent souvent de la réglementation et des interdictions. Nombre de paysans se penchent sur l’orientation actuelle de l’agriculture en se demandant s’ils suivent la bonne voie. Les exigences sociales et politiques pour plus d’écologie, avec des effets variables sur le sol et l’environnement, engendrent une pression permanente. C’est pourquoi les agriculteurs cherchent des solutions pour échapper à un «cercle vicieux» grâce à des formes d’exploitation novatrices. Les projets innovants donnent un autre point de vue et favorisent une meilleure compréhension des choses en concrétisant de nouvelles solutions. Cela redonne par ailleurs une certaine liberté.

est un processus nécessitant des années, voire des décennies. Elle requiert beaucoup de patience et de savoir-faire. En effet, une grande partie du carbone apporté se voit rapidement décomposée et libérée sous forme de dioxyde de carbone (CO2). Par conséquent, seule une petite partie reste stockée dans le sol. La concrétisation de l’agriculture régénératrice repose sur des principes expliqués dans l’encadré de la page suivante. Sa définition est parfois divergente et montre que ce système ne se retranche pas dans un corset rigide. L’objectif principal reste cependant l’orientation stricte vers les besoins du sol, adaptés en outre aux spécificités de l’exploitation et aux conditions locales.

«Régénératrice» à l’avenir Les objectifs d’une agriculture régénératrice sont limpides: la vie du sol doit être activée et renforcée. En outre, un enrichissement naturel de l’humus est visé. Cela implique également une couverture végétale, si possible tout au long de l’année. Ces objectifs devraient convenir à chaque agriculteur. Les cultures dérobées constituent un élément déterminant. Leurs avantages bien connus sont la suppression des adventices, la réduction des pertes de fertilisants et, d’une manière générale, une meilleure santé des plantes. Enfin, les engrais verts permettent également de réduire notablement la fumure et les traitements phytosanitaires.

Entre croyance et science Actuellement, aucun résultat scientifique déterminant n’existe encore en matière

Terminologie Un biostimulant végétal est un produit qui stimule les processus de fertilisation des plantes indépendamment de la teneur en substances. Il se fonde exclusivement sur l’amélioration des variétés de plantes: utilisation plus efficace des fertilisants, tolérance au stress abiotique ou caractéristiques qualitatives de la culture (Symposium de l’IVA).

d’effets phytosanitaires et écologiques de l’agriculture régénératrice à terme. Dans ce contexte, la question se pose naturellement de savoir si tout doit impérativement faire l’objet d’une étude scientifique, surtout si le résultat répond aux attentes. D’autre part, l’absence d’études scientifiques a pour conséquence que beaucoup de choses restent du domaine des conjectures. Cela signifie également que l’efficacité d’une mesure individuelle, aussi bien que les entreprises entre elles, ne sont pas directement comparables.

Améliorer le sol avec du «thé» Dans le contexte de l’agriculture régénératrice, les termes «préparations», «décoctions», «macérations» et autre «thé de compost» sont nouveaux et inhabituels. Le thé de compost ou les extraits de compost sont une solution aqueuse contenant des micro-organismes extraits du compost. Des recherches sur Internet montrent que le thé de compost se produit principalement par des processus aérobies. Le matériau de base est un com-

Toute crise a ses bons côtés Le terme «agriculture régénératrice» est de plus en plus utilisé, en relation avec le changement climatique, les difficultés de fertilité des sols, leur compactage et la perte d’humus. Certains éléments de cette tendance s’utilisent depuis des décennies. D’autres sont mis en pratique individuellement par diverses exploitations. Dans les années 1970 déjà, des agriculteurs et des scientifiques américains se sont penchés sur la question du retour du carbone dans le sol. L’agriculture régénératrice vise donc à enrichir le sol en carbone organiquement lié, donc en humus. Comme (presque) toujours, les points de vue et les opinions dans le milieu agricole et parmi les spécialistes divergent quant à la manière d’atteindre cet objectif et la meilleure façon de constituer de l’humus. Une chose est sûre: la création d’humus

Placer le sol au centre des préoccupations implique d’observer, voir, sentir et toucher.

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

L’agriculture régénératrice en bref • L’agriculture régénératrice se comprend comme un système où le sol n’est pas perturbé. Les engrais minéraux sont réduits au minimum et les pesticides ne sont utilisés qu’en cas de nécessité absolue. Travail du sol minimal, couverture constante et stimulation des plantes avec du thé de compost: tels en sont les principes. Le labour doit rester superficiel. • Les sols doivent rester couverts. Ils sont ainsi préservés et les organismes vivants en profitent. Le régime hydrique est amélioré et la sécheresse réduite. • Le sol a toujours besoin de racines vivantes qui constituent la pompe à carbone de l’atmosphère. Grâce à leurs excrétions, elles lui apportent du sucre

post de haute qualité placé dans un récipient plein d’eau et maintenu en mouvement pendant 24 à 36 heures. La machine mélangeant le thé de compost fait en sorte que de l’air soit ajouté sans discontinuer lors du processus de mélange. L’apport constant d’air s’avère im-

dont la pédofaune se nourrit. A défaut, elle se rabat sur l’humus et contribue alors à sa disparition. • Une grande diversité est nécessaire dans l’assolement et les cultures. Il faut utiliser autant que possible des mélanges et des variétés robustes. Les cultures annuelles constituent le plus souvent le point de départ, mais la permaculture se profile. On recommande de pulvériser avec des extraits naturels. • L’élevage doit s’intégrer à l’écosystème. Les poules, les vaches et les cochons doivent aller plus souvent au pâturage. Ils exercent un effet positif sur les sols et contribuent à la constitution et au renouvellement de l’humus.

portant pour éviter la prolifération de «mauvaises» bactéries (ex: bactéries coliformes). De la luzerne moulue, de la mélasse ou de la poudre de roche peuvent être ajoutées afin de bonifier le produit. Le sol remplit la même fonction pour la plante que l’estomac pour l’être humain.

Le «milieu digestif» du sol constitue une communauté vivante extrêmement complexe composée d’innombrables organismes. Avec le thé de compost, des bactéries, des protozoaires, des nématodes et des champignons sont introduits dans le sol où ils constituent la base de la chaîne alimentaire et améliorent la résistance des plantes. Les composants abiotiques du thé de plantes sont des métabolites secondaires, soit des substances chimiques qui se forment lorsque les micro-organismes se reproduisent et se consomment les uns les autres.

La science à peine consultée L’effet du thé de compost n’est pas encore scientifiquement démontré, du moins pas en Suisse. Il est cependant avéré que le thé de compost constitue l’un des éléments d’une mosaïque parmi d’autres. Il peut apporter une contribution, mais ne résout pas tous les problèmes. Penser que tout thé de compost se vaut est erroné. Les recettes et le compost utilisé comme matière première sont différents. Selon les spécialistes, la qualité s’avère extrêmement difficile à garantir

La couverture permanente et le travail superficiel du sol constituent des éléments centraux de l’agriculture régénératrice. Photo: Ruedi Hunger

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en raison de ces divergences. Les connaisseurs estiment qu’un bon thé de compost doit sentir la prairie verte, mais cela reste une question d’appréciation. Pour que les bactéries n’atteigne pas un état de putréfaction anaérobie, le thé prêt à l’emploi doit s’utiliser dans les quatre heures suivant le mélange.

Les biostimulants constituent-ils un marché d’avenir? L’offre en substances naturelles telles que les fortifiants pour plantes, les adjuvants pour le sol et les produits phytosanitaires biologiques croît sans cesse. Le problème est souvent une validation insuffisante par des essais pratiques. Les résultats obtenus en une année ne suffisent pas pour tirer des conclusions. Les biostimulants, en particulier, subissent de multiples facteurs d’influence, tels que les précipitations, le type de sol ou les micro-organismes présents naturellement. Ceux-ci peuvent constituer des concurrents pour les produits appliqués. Les essais en serre présentent des conditions expérimentales standardisées et ne sont donc pas transposables tels quels dans la pratique.

Travailler ensemble plutôt que les uns contre les autres pour obtenir un sol fertile et riche en humus. Photo: SNT

Connaître leur contenu…

Ne rien précipiter…

Les biostimulants peuvent se classer en fonction de leurs composants. Il s’agit de produits à base d’acides aminés ou de protéines, d’acides humiques ou fulviques*, d’extraits d’origine végétale ou animale, de substances inorganiques, de chitosane** ou de micro-organismes. Les substances de base ne servant pas à la protection des plantes, mais pouvant néanmoins être utiles, sont des éléments comme la bière, le vinaigre ou le petit-lait. Les fortifiants sont des substances (et également des micro-organismes) qui atténuent les facteurs de stress abiotiques (chaleur, sécheresse, gel) subis par les plantes et favorisent leur bonne santé générale. Les biostimulants ne sont ni des engrais, ni des produits phytosanitaires. Ils n’exercent aucun effet direct, mais stimulent les processus naturels au sein du sol et de la plante. Il en va autrement pour les adjuvants destinés au sol et aux plantes provenant du secteur des engrais qui servent à rendre plus efficace l’approvisionnement en fertilisants. En tous les cas, il ne faut pas se priver d’un conseil sérieux et compétent. Les exploitations en agriculture biologique doivent également se renseigner sur la compatibilité des produits avec ce mode de production.

La préparation du sol se trouve au cœur de l’agriculture régénératrice. Un travail en profondeur bouleverse sa structure, ce qui compromet la formation d’humus. Un travail superficiel s’avère donc recommandé. Le sol ne doit être travaillé qu’en cas d’absolue nécessité tant en profondeur qu’en surface. Le passage à l’agriculture régénératrice nécessite une observation attentive par la vue, l’odorat, le toucher

«Au final, on ne veut pas seulement croire aux modes de fonctionnement, mais aussi les comprendre autant que possible.»

et, naturellement, les mesures. À cet égard, les «parcelles témoins» sont très utiles, car elles permettent une comparaison directe. Actuellement, aucune règle contraignante n’existe (encore) pour l’agriculture régénératrice. Cela signifie que chaque chef d’exploitation peut s’orienter à sa guise selon les directives. Cela présente bien sûr le risque qu’elles

soient librement interprétées et modifiées. Cependant, si cela devait se produire, le sol et donc l’idée régénératrice ne figureraient certainement pas au cœur des préoccupations.

Conclusion Les agriculteurs voient régulièrement leur travail remis en question. Des critiques sont formulées presque quotidiennement à l’encontre des différents modes de production. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’ils se demandent à un moment ou un autre s’ils se trouvent sur la bonne voie. Qui n’avance pas recule, raison pour laquelle il convient de chercher à droite et à gauche des nouvelles solutions. L’agriculture régénératrice édicte bien sûr des principes. En revanche, elle n’impose pas de nouvelles contraintes et constitue une alternative véritable pour les exploitations agricoles recherchant une nouvelle voie.

* L’acide fulvique est l’une des plus petites molécules de la nature et un moyen de transport naturel de tout être vivant. L’acide fulvique pur est non lié, c’est-à-dire qu’il ne contient ni minéraux, ni métaux, ni vitamines ou oligo-éléments. ** Le chitosane est un biopolymère naturel.

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L’humus ne se suffit pas à lui-même La proportion d’humus dans le sol ne représente que quelques pourcents. Il est donc rapidement détruit, mais sa reconstitution prend des années, voire des décennies. Les efforts pour maintenir ou augmenter la teneur en humus du sol sont l’objet d’intenses débats. Tout le monde en parle, Technique Agricole fait le point. Ruedi Hunger

Le fait de parler d’humus est une bonne chose; c’est le signe que l’on s’y intéresse de près et ce peut être une importante contribution à son maintien ou à son développement. Comme à chaque fois que des thèmes agricoles viennent à être exposés sous les feux de la rampe, les recommandations pleuvent et des traités plus ou moins longs et de nombreuses solutions leur sont consacrés.

Qu’est-ce que l’humus ? À en croire le célèbre pédologue Eduard Mückenhausen*, il n’existe pas de définition universelle de la matière organique du sol (MOS). Cette lacune s’explique, entre autres, par le fait que la matière organique du sol et l’humus n’ont pas la même signification pour tous les pédologues. Le terme «humus» lui-même ne revêt pas un sens identique pour tous. On s’accorde mieux sur l’utilité de la MOS pour le sol et sa fertilité, et c’est finalement ce paramètre qui est décisif. La MOS, et avec elle l’humus, est à la fois un habitat pour les organismes vivants du sol et un réservoir de carbone. C’est aussi

La teneur en humus peut être anéantie en quelques heures par une exploitation et un travail du sol inadéquats, mais il faut des années, voire des décennies pour la reconstituer. un réservoir d’énergie et d’eau, un élément fournisseur d’énergie et de nutriments, et finalement un accumulateur de nutriments. De plus, la MOS a une fonction de régulation, assurant ainsi la stabilité chimique de l’habitat (Journée de l’humus 2020).

Promotion sur tous les étendards des méthodes d’agriculture

Profil de sol: il est toujours instructif de jeter un œil sous la surface. Photo: ldd

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La promotion de la formation d’humus est affichée sur les étendards de toutes les méthodes d’agriculture, du bio au conventionnel, en passant par les orientations alternatives telle que l’agriculture régénérative. Les formes diffèrent mais elles naviguent en réalité toutes dans le même bateau pour ce qui a trait au sol et donc à l’humus. De la sorte, elles luttent avec plus ou moins de succès pour la formation d’humus ou du moins pour sa préserva-


AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

tion. Parallèlement à la question de la teneur en humus, celle de la captation de CO2 dans ce même humus est un nouvel enjeu et une raison supplémentaire d’accorder à cette fraction de la matière organique l’attention qu’elle mérite. L’humus comprend l’ensemble de la matière organique morte du sol. Dans une première étape, on va distinguer l’humus nutritif et d’humus permanent: • La notion d’humus nutritif englobe toutes les matières organiques à décomposition rapide, comme les résidus de récolte ou de cultures intercalaires incorporés, les apports de compost et d’engrais de ferme, lisier et fumier. L’humus nutritif est la base de la formation des substances humiques qui composent l’humus permanent. • L’humus permanent est un produit nouvellement créé avec l’aide des organismes du sol, à partir de matières organiques. L’humus permanent contient la plus grande partie de la substance organique et est responsable de la couleur foncée de la couche supérieure du sol humique.

Importance de l’humus dans le sol L’humus est l’élément névralgique de la fertilité du sol. Le fait que les sols soient riches ou pauvres en humus dépend beaucoup des conditions du site. Les sols lourds et humides ont tendance à être riches en humus, tandis que les sols sableux et secs sont pauvres en humus. Plus d’humus signifie plus de nourriture pour les bactéries, les champignons et les autres organismes du sol. Les parties vertes des plantes sont rapidement transformées en humus nutritif, qui nourrit lui-même la vie du sol. L’objectif doit être d’atteindre au moins un solde équilibré lorsqu’on calcule le bilan humique. Les microorganismes

Influence de la quantité et de la nature de la matière organique La quantité et la nature de la matière organique du sol (MOS) ont une influence décisive sur de très nombreux processus pédologiques (PRIF 2017) Les processus compris sous le terme de «minéralisation» consistent en dégradation de matière organique et d’humus. Ils dégagent du dioxyde de carbone (CO2), de l’eau et des éléments nutritifs, principalement de l’azote (N). La minéralisation est influencée par différents facteurs. Une élévation de la température du sol et un rapport optimal des teneurs en eau et en air stimulent la décomposition de la matière organique et la minéralisation. Pour conserver la fertilité du sol à long terme, il est vital de maintenir un équilibre entre formation d’humus et minéralisation. La teneur en humus joue un rôle important sur la structure du sol. Par la formation de complexes argilo-humiques (CAH), il se crée des grumeaux stables. Ceux-ci augmentent la porosité et, par conséquent, la perméabilité du sol à l’eau et son aération. Une bonne stabilité des agrégats diminue le risque d’érosion. Dans la plupart des cas, une infiltration de l’eau suffisante est assurée, même par fortes précipitations. Les sols avec un taux d’humus moyen à élevé sont bien colonisés par les racines des plantes.

(champignons, algues, colonies de bactéries …) vivant dans la terre grâce à l’humus lient les particules de sol. Grâce à cette structure vivante, des agrégats plus stables se forment. Dans les surfaces riches en humus, les fragments lourds se tassent moins, et la pluie s’infiltre plus rapidement dans un sol riche en agrégats. Sur la question du travail du sol sans labour, les avis divergent. Alors que cette méthode fait partie du concept de l’agriculture régénérative, des pédologues d’autres obédiences n’y voient pas de réels avantages. Ils invoquent le fait que la préparation du sol sans labour entraîne bien une formation d’humus modérée à forte dans les horizons superficiels, mais qu’à l’inverse la teneur en

humus diminue dans les strates inférieures, jusqu’à s’approcher de zéro.

• La dégradation de l’humus La dégradation de l’humus est favorisée par une humidité optimale du sol, un climat chaud et humide, une bonne aération du substrat et un pH élevé. Inversement, la décomposition de l’humus est en partie stoppée dans les sols qui manquent temporairement d’eau et dans les régions au climat frais. Le manque d’air entrave la décomposition de l’humus. Dans les terres agricoles assolées, l’humus est plus ou moins mélangé à la fraction minérale dans les horizons qui correspondent à la profondeur du travail. Au delà de 30 centimètres de profondeur, la teneur en humus diminue nettement. Dans l’ensemble, la proportion d’humus est souvent très variable en fonction du travail et de l’exploitation de la parcelle. Dans les sols cultivés de manière intensive, l’humus se dégrade plus rapidement. Il est préoccupant de constater que la teneur en humus du sol est réduite ou anéantie en quelques heures par une exploitation inappropriée et un travail inadéquat, alors qu’il faudra de nombreuses années, voire des décennies, pour qu’elle puisse se reconstituer.

• La formation de l’humus Les résidus de récolte sont d’excellents fournisseurs d’humus.

Photo: Ruedi Hunger

La constitution de l’humus est déterminée par la rotation des cultures, l’apport de 04

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Classification pédologique des teneurs en humus Teneur en humus* en % du

Désignation

< 2%

pauvre en humus

2 à 5%

faiblement humifère

5 à 10 %

humifère

10 à 30 %

riche en humus

≥ 30 %

très riche en humus

*La teneur en humus du sol correspond à sa teneur en carbone organique (C org) multipliée par 1,725. Source: PRIF 2017

matières organiques par les engrais de ferme, le compost et les cultures intercalaires. Les exploitations agricoles avec bétail sont en général avantagées en ce qui concerne le maintien du taux d’humus grâce à leur production d’amendements organiques. Il ne faut toutefois pas oublier que les engrais liquides (lisier) doivent être transportés en quantités jusqu’à dix fois plus importantes pour obtenir un effet humique proche de celui du compost ou de la paille. Une rotation des cultures avec une prairie artificielle de deux ans ne garantit pas encore le maintien de la teneur en humus. Cette garantie n’est pas donnée, en particulier dans un sol avec un niveau d’humus élevé.

L’importance de l’humus dans le cadre du changement climatique Le fait que l’humus soit composé d’environ 60% de carbone en dit long sur son importance. D’après les estimations des spécialistes, la quantité de carbone stockée dans l’humus est deux à trois fois supérieure à celle présente dans l’atmosphère ou la végétation (Berner). Par

Fourniture d’azote (N) par le sol Appréciation agronomique de la teneur en humus du sol en vue d’évaluer son potentiel de fourniture d’azote Appréciation de la teneur en humus du sol* (%) en regard des différentes classes de teneur en argile Potentiel de fourniture d’azote 10−19,9 % 20−29,9 % < 10 % d’argile ≥ 30 % d’argile d’argile d’argile < 1,2

< 1,6

< 2,0

< 2,5

1,2 à 2,9

1,6 à 3,4

2,0 à 3,9

2,5 à 5,9

satisfaisant

3,0 à 4,0

3,5 à 6,9

4,0 à 7,9

6,0 à 9,9

bon

5,0 à 19,9

7,0 à 19,9

8,0 à 19,9

10,0 à 19,9

élevé

≥ 20,0

≥ 20,0

≥ 20,0

≥ 20,0

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très élevé

*La teneur en humus du sol correspond à sa teneur en carbone organique (C org) multipliée par 1,725. Source: Principes de fertilisation des cultures agricoles en Suisse (PRIF 2017)

conséquent, on estime que 1600 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans l’humus à l’échelle mondiale. L’humus est l’un des plus importants puits de carbone. Il est donc dans l’intérêt de chaque agriculteur et de chaque agricultrice de réduire au maximum la dégradation de l’humus et de s’efforcer de le reconstituer. En effet, plus l’humus est dégradé, plus le sol s’érode, plus le carbone s’échappe dans l’atmosphère. Inversément, l’augmentation de la teneur en humus permet d’extraire du CO2 de l’atmosphère et de le stocker dans le sol.

L’importance de l’humus pour l’agriculture L’humus est d’une importance capitale pour l’agriculture. Grâce à lui, la fertilité du sol et la capacité de rendement des terres cultivées se maintiennent. La teneur en

Les cultures intermédiaires intégrées superficiellement contribuent assez rapidement à la formation d’humus. Photos: Ruedi Hunger

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faible

humus est assurée, voire augmentée, par une rotation des cultures adaptée et diversifiée et par l’apport de quantités suffisantes d’engrais organiques et par les cultures intermédiaires. Pour cela, il est toutefois nécessaire de pratiquer une exploitation respectueuse du sol et efficace en termes de ressources. La dynamique de l’humus est influencée par l’intensité du travail du sol, par la production de matière organique et par l’apport d’amendements organiques. Pour la praticienne ou le praticien, il est relativement difficile de savoir dans quelle direction évolue la teneur en humus d’un terrain. C’est pourquoi des méthodes comme celle du bilan humique ont été développées. Elles consistent à estimer si la quantité d’humus dans le sol augmente ou diminue en se référant aux données de son exploitation. La précision du résultat dépend de

Le geohobel est une machine qui incorpore la matière organique à l’horizontal et crée ainsi de bonnes conditions pour la formation d’humus.


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KUHN

Spécialiste du broyeurs Le site internet www.humusbilanz.ch permet d’estimer si la teneur en humus reste stable, augmente ou diminue en raison de l’exploitation en cours.

celle des données fournies. Voir à cet effet le site www.humusbilanz.ch.

L’importance de l’humus en cas de sécheresse Les cultures agricoles résistent mieux aux phases de sécheresse si le sol contient suffisamment d’humus. Ceci parce que l’humus donne au sol une meilleure structure. La quantité de précipitations n’est pas la seule responsable de l’ampleur de la sécheresse; la capacité de rétention d’eau du sol est tout aussi importante. En fonction des pores du sol, une bonne structure du sol retient l’eau à des degrés divers. Comme on le sait, les zones de travail et de compactage ont un effet négatif sur l’infiltration de l’eau et la capacité de rétention. Enfin, le type de sol est également déterminant. Il n’est toutefois guère possible de l’influencer, c’est pourquoi il est essentiel d’adapter de manière optimale la gestion du sol à son type. L’humus influence non seulement le système poreux, mais aussi l’équilibre de l’eau et de l’air dans le sol. Il stabilise la structure. D’ailleurs, l’humus peut stocker jusqu’à cinq fois son propre volume d’eau disponible pour les plantes. Il joue donc un rôle central dans l’équilibre hydrique. L’arrosage seul et l’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse ne suffisent pas à contrecarrer une sécheresse.

Faire de la nature un partenaire Dans quel état se trouve mon sol ? Peut-il absorber l’eau en cas de fortes pluies? Peut-il stocker l’eau lorsque les précipitations sont insuffisantes? Le sol est le bien le plus précieux d’une exploitation, ce qui signifie qu’il faut investir pour le maintenir et l’améliorer. L’objectif est d’organiser la rotation des cultures, la fertilisation et les interventions, de manière à obtenir des teneurs en humus optimales en fonction du site. L’agriculture doit retrouver sa capacité à résoudre elle-même ses problèmes. Pour se libérer de la défensive argumentative, il faut un changement de paradigme vers une «meilleure relation avec le sol».

Conclusion L’humus joue un rôle central pour la fertilité du sol. La teneur en humus est influencée positivement ou négativement par l’exploitation agricole. Cultiver un sol en intégrant le rôle et la place de l’humus est un défi. C’est précisément ce qui rend l’agriculture passionnante. *Eduard Mückenhausen était un pédologue allemand de renommée mondiale, spécialiste de la recherche sur la génétique, la systématique et la géographie des sols.

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Juste une question d’habitude: les céréales sont ici cultivées sur buttes. Photo: Rohrbach-Technik

Un espace pour la biodiversité Compte tenu des incertitudes qui planent sur le travail du sol, des exploitants envisagent des approches différentes des méthodes habituelles. Un exemple parmi d’autres: la culture sur buttes. Ruedi Hunger La culture sur buttes est une méthode de travail agricole vieille de plusieurs siècles qui s’est maintenue surtout dans les régions semi-arides d’Europe du Sud. Elle agrandit l’espace où la biodiversité peut s’épanouir. Le terme de biodiversité qualifie les conditions de vie dans le sol et des plantes cultivées. Le gain d’espace saute aux yeux, si l’on considère l’importante différence qui existe entre les «cultures sur sol plat» et les «cultures sur buttes»: Sur un champ plat, non cultivé, la température est partout la même. Dans le cas des cultures sur buttes en revanche, le corps de la butte agrandit la surface par rapport au sol plat. La butte bénéficie 28

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d’un ensoleillement variable. Les différences de température engendrent à leur tour des courants d’air, qui génèrent localement un microclimat. La butte est constituée d’un remblai de terre meuble, qui permet au sol de respirer.

racinement des végétaux, leur faisant bénéficier non seulement d’un bon apport de fertilisants, mais aussi d’une aération et d’une hydratation régulières. En l’absence de complexe argilo-humique intact, aucune forme d’exploitation des sols ne peut exister durablement.

Pourquoi les cultures sur buttes? Selon le pionnier de ce mode de culture, Julian Turiel, originaire d’Espagne et aujourd’hui établi en Allemagne, les cultures sur buttes favorisent la formation de complexes argilo-humiques. L’humus a donc la capacité de lier les particules du sol, pour en former un agrégat plus stable. La culture sur buttes favorise l’en-

Préserver la symbiose Le terme de «mycorhizes» désigne une forme de coexistence entre champignons et plantes. Dans leur milieu naturel, 90 % des plantes vivent en symbiose avec des champignons du sol, appelés mycorhizes. Sur les terres arables, le travail du sol régulier et la rotation rapide des cultures


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Cet outil multifonctionnel est indispensable aux cultures sur buttes. Photo: Ruedi Hunger

s’opposent à cette symbiose, en empêchant le champignon et le système de radicelles des plantes de s’interpénétrer pour un échange qui serait bénéfique aux deux parties, aux champignons et aux radicelles. Les cultures sur buttes présentent l’avantage d’un travail du sol réduit, favorisant la formation des mycorhizes. Outre le choix de la technique culturale, le choix de la plante cultivée est déterminant, d’autant plus que les cultures dérobées favorisent la formation d’humus. Par ailleurs les cultures déro-

bées sont intéressantes parce qu’elles bénéficient d’une phase d’enracinement prolongée.

Les conditions de la réussite Les buttes sont confectionnées à l’aide d’outils polyvalents montés sur le châssis de base d’un buttoir. Actuellement, ces outils sont rarement achetés «prêts à l’emploi». Les différentes couches du sol sont ameublies et aérées, sans être retournées. On obtient ainsi des buttes de terre meuble. L’avantage est que le sol

n’est pas comprimé et reste grumeleux. La création de buttes démultiplie la surface du sol, ce qui favorise à son tour l’absorption des fertilisants, de la lumière du soleil et de l’eau. Selon les cultures, les buttes sont confectionnées avec un écartement de 45, 60 ou 90 cm (écartement de voie du tracteur: 180 cm). Pour les écartements de voie de 150 cm, des buttes de 50 ou 75 cm d’écartement sont possible. Les semences sont déposées dans les buttes à une profondeur sensiblement supérieure à celle pratiquée dans les cultures traditionnelles, ce qui assure une meilleure protection contre la destruction des semis par le froid, notamment dans le cas des céréales. Le hersage des buttes sur semis profond assure en outre un contrôle facile de la première vague d’adventices.

Conclusion Un travail du sol intense risque de perturber, voire détruire la vie microbienne. En revanche, dans le cas des cultures sur buttes, il n’y a pas de compression du sol, ce dernier étant travaillé pour former une butte en terre meuble. Aux alentours de la butte, les différentes températures font naître un microclimat particulier. La meilleure structure du sol des buttes facilite l’infiltration des eaux pluviales et la pénétration de l’air.

Idée qui progresse

Équipements pour les cultures sur buttes

À la fin de l’été 2020, Technique Agricole (voir l’édition de septembre) a visité l’exploitation «Grosswies» d’Evelyn et de Rolf Kuhn à Mettendorf (TG). En 2020, Rolf Kuhn, président de commission de machinisme de la section thurgovienne, a recherché une perspective à long terme pour l’avenir des grandes cultures. Au début il s’est appuyé en priorité sur les recommandations de Julian Turiel. Après ses premières essais, Rolf Kuhn est persuadé qu’il convient de tenir compte de ses propres expériences en fonction des conditions locales. «Les conditions qui existent en Allemagne ne peuvent pas être transposées telles quelles au canton de Thurgovie. 2021 a été une année difficile, très difficile», conclut-il. Rolf Kuhn est cependant décidé à ne pas renoncer à la culture sur buttes, considérant qu’en ce qui concerne la structure du sol, les résultats sont encourageants: «Un nouveau système de cultures met longtemps à s’établir. Nos expériences avec d’autres méthodes de cultures alternatives nous l’ont également appris.»

Exemples d’équipements pour les cultures sur buttes: buttoir et outils d’entretien pouvant être associés en option à un semoir pneumatique. Photos: Rohrbach Technik, Oberbütschel

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Incorporé aux horizons travaillés, le charbon végétal agit comme une éponge à fertilisants.

Photo: ldd

Le charbon végétal a du potentiel Dans la quête d’une agriculture respectueuse du climat, il est de plus en plus question de «méthodes alternatives», d’idées neuves et de produits innovants, au nombre desquels le charbon végétal a le profil d’un candidat au potentiel non négligeable. Ruedi Hunger

Restons réalistes: le charbon végétal n’est pas une panacée ni un produit miracle. Il dispose néanmoins d’un fort potentiel en matière de protection du climat et présente d’intéressants effets à long terme. Mais reprenons l’histoire du début, sur le terrain. Le charbon végétal trouve son origine dans la biomasse végétale, dont la matière sèche est constituée pour, grosso modo, une moitié de carbone. Cet élément, la plante l’a puisé dans l’atmosphère au cours de la photosynthèse. Quand elle meurt et commence à se décomposer, ce carbone retourne dans l’atmosphère sous forme de dioxyde (CO²). Afin d’éviter le retour dans l’atmosphère, on essaie de transformer le plus possible ce carbone végétal en une structure stable qui se maintiendra dans le sol pendant des années et des années. À condi30

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tion d’adopter un procédé adéquat, le carbone peut se stabiliser dans le terrain pour des durées qui s’étendent sur des millénaires.

Des utilisations à foison Le charbon végétal est prisé comme améliorateur de sol; il peut aussi servir de support pour les fertilisants. Le charbon est en outre connu comme additif alimentaire; on en ajoute dans la litière des étables et dans les purins et lisiers. Il n’y a pas que l’agriculture à s’intéresser au charbon végétal pour fixer le carbone à long terme; le secteur du génie civil et de la construction vient de présenter son projet de «béton climatiquement neutre» auquel on a incorporé du charbon végétal. D’autres possibilités d’applications s’offrent dans le domaine des techniques

environnementales, de la production d’énergie et des matériaux. Pour atteindre l’objectif d’un stockage à très long terme, la matière première – la biomasse donc – doit être soumise à un traitement thermique d’au moins 400 °C en conditions anaérobies (à l’abri de l’air). Seul ce procédé appelé «pyrolyse» permet d’obtenir la stabilité voulue.

Législation En 2011, la Suisse fut le premier pays d’Europe à réglementer clairement l’utilisation du charbon végétal comme amendement dans les sols agricoles. Une telle démarche de certification (ou d’autorisation), met l’accent sur l’évaluation des risques liés à la présence d’éventuels polluants et de leurs effets secondaires en fonction des quantités appliquées, ainsi


AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

que sur le type de biomasses employées comme matière première. La pyrolyse génère des sous-produits qu’il convient de maîtriser, soit l’huile de pyrolyse et un gaz de pyrolyse non condensable. Dans la plupart des installations, ces sous-produits sont valorisés par combustion directe pour produire de l’énergie. Mais l’huile de pyrolyse pourrait un jour servir à l’industrie chimique pour remplacer des hydrocarbures fossiles.

Possibilités d’applications Apporté dans les sols, le charbon végétal peut servir de support pour les engrais qui va libérer les éléments fertilisants en fonction des besoins des plantes et limiter ainsi leur lessivage. Ajouté dans les composts, purins et lisiers, le charbon végétal permet de réduire les pertes de fertilisants et de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il améliore en plus le stockage de l’eau et l’activité biologique des sols. L’élevage est un autre domaine d’applications intéressant. L’adjonction de charbon végétal dans l’ensilage stabilise la fermentation et fixe certaines mycotoxines. Ajouté aux fourrages, le charbon végétal a un effet positif sur l’état général des animaux. Publiés sur internet, des résultats d’expérimentations pratiques font état d’une meilleure qualité du lait et d’une réduction des frais vétérinaires. On rapporte aussi que le charbon végétal dans les litières améliore le climat de l’étable. À en croire Agroscope*, un très grand nombre d’études scientifiques et de publications relatent les effets considérables du charbon végétal en agriculture.

Charbon et fertilisation Les solutions fertilisantes comme les urines de bovins, les effluents liquides d’installations de biogaz, le «petit lait» issu de la fabrication de tofu ou les purins de compost sont retenues par la structure poreuse du charbon végétal; elles améliorent l’absorption sous contrôle microbien des éléments fertilisants par les végétaux. Les engrais granulés solubles appliqués en surface sont entraînés par la pluie à travers la structure du sol; leur lessivage est très fortement réduit lorsqu’ils atteignent le charbon végétal appliqué au niveau des racines. Le charbon végétal agit dans tous ces cas comme matrice porteuse pour les fertilisants. En agriculture biologique, l’association d’engrais organiques et de charbon offre un gain d’efficacité et des perspectives prometteuses. Une application optimale, un mélange approprié avec les engrais et le recours au charbon idoine éventuellement prétraité sont autant de facteurs décisifs pour l’efficacité du charbon végétal.

Influence sur les racines La biomasse, le volume, la densité et l’extension des racines sont des grandeurs déterminantes pour l’absorption des fertilisants et de l’eau par les végétaux. Ils influencent à leur tour la performance photosynthétique et la croissance générale des sujets. Selon plusieurs études récentes, le charbon végétal a augmenté la biomasse racinaire d’un tiers dans certains cas. De même, le nombre de nodules a été multiplié de manière notable chez les légumineuses. En ce qui concerne la croissance des racines, il apparaît que les

Élaboration du charbon végétal Le charbon végétal est obtenu par pyrolyse de biomasse. Le processus est en principe le suivant: • il se déroule en absence aussi totale que possible d’oxygène libre • la pyrolyse doit se faire lentement (durées de plusieurs minutes ou heures) • le processus est réalisé sous pression • et par des température d’au moins 400 °C.

conditions de pyrolyse (température et durée) sont déterminantes, avant même la matière de départ employée.

Efficacité sur l’utilisation de l’eau Les études montrent que l’effet des charbons végétaux sur l’eau disponible pour les plantes varie beaucoup en fonction des sols. Dans les sols à granulométrie grossière, l’eau disponible a augmenté de manière significative; avec une granulométrie moyenne, l’effet était d’à peine dix pourcents; dans les sols fins, le charbon végétal n’a guère eu d’effet mesurable. Cet amendement est donc, sous conditions, susceptible d’améliorer la capacité de rétention d’eau des sols. Chose remarquable: son application a un effet nettement plus important sur la performance photosynthétique des plantes à fixation de carbone C3 que sur celle des espèces C4. Cela s’explique par le fait que, par nature, les plantes C4 (les plantes «grasses», par exemple) utilisent l’eau et absorbent les fertilisants de manière plus efficace.

Réduction des émissions

L’Institut de recherches en agriculture bio (FIBL) et Grün Stadt Zürich ont lancé en 2021 un essai à long terme avec, notamment, du charbon végétal mélangé au lisier. Photo: Ville de Zurich

Selon Agroscope toujours, la réduction des émissions de protoxyde d’azote grâce à l’emploi de charbon végétal est l’un des effets les mieux démontrés à mettre à l’actif de ce matériau. Il entraîne une réduction moyenne de près de moitié des émissions de N2O; le fait est démontré par l’ensemble des études. Les réductions les plus importantes s’obtiennent avec du charbon végétal élaboré à une température de pyrolyse de 600-700 °C, et tiré de biomasse ligneuse. Concernant les émissions de méthane à partir du sol, les résultats sont contradictoires. Il faut noter qu’en Suisse, les émissions de méthane provenant des sols ne sont guère significatives, car la production directe de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture est surtout à mettre sur le 04

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

compte de l’élevage et du N2O issu de la gestion des fertilisants et du stockage des engrais de ferme.

Comment utiliser les charbons végétaux? Les connaissances les plus récentes montrent que les charbons végétaux procurent le plus grand bénéfice lorsqu’ils sont implantés dans la zone racinaire sous

forme d’apports d’engrais concentrés à base de charbon végétal. La mise en œuvre peut se faire par application en bandes, par un apport en fond de sillon au moment de la plantation ou du semis, ou par injection directe au niveau des racines de suspensions denses de charbon végétal. Un épandage superficiel, à l’exemple de ce qui se pratique avec les engrais granulés, lisiers ou composts, est

moins efficace, car les plantes ne sont pas mises en contact avec les éléments fertilisants stockés dans le charbon végétal. À ce jour, aucune limite supérieure n’a été définie scientifiquement pour les apports de charbon végétal. Même en incorporant 100 tonnes à l’hectare dans la couche de sol arable, la proportion de charbon n’atteindrait que 2% du volume du sol considéré. Le facteur limitant est clairement le coût, puisque ces 100 tonnes de charbon reviendraient à quelque 70 000 francs.

Conclusion Le charbon végétal est issu de biomasse végétale. Afin que le carbone présent dans les plantes ne retourne pas dans l’atmosphère sous forme de CO2 après leur mort, on essaie de transformer le carbone végétal en une structure stable. Ce charbon végétal a un effet tampon pour les fertilisants et sert de réservoir de carbone et d’eau. Son usage en élevage permet de restituer ces liquides et solides dans les champs par le fumier ou le lisier.

Dans le sol, le charbon végétal héberge de nombreux micro-organismes.

Photo: ldd

* Source et infos complémentaires: Agroscope Science 112/2021, «Protéger le climat avec du charbon végétal» (auteurs: Schmidt, Hagemann, Abächerli, Leitfeld, Bucheli) www.agrarforschungschweiz.ch/fr/2021/06/

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Le thé de compost est ici épandu avec du lisier de porc sur une pâture d’hiver. Photos: Roman Engeler

It’s Tea Time Le thé de compost – un extrait fluide de compost – est censé produire un effet positif sur le sol ainsi que sur la santé des plantes. S’agit-il là d’une arme miracle ou serait-ce plutôt une illusion? Roman Engeler

«It’s tea time», aime à dire l’Anglais nostalgique lorsqu’il s’accorde une pause vers cinq heures de l’après-midi. Il est aussi de plus en plus question de l’heure du thé en agriculture. Mais peu de substance font preuve d’un intérêt aussi marqué que le thé de compost pour augmenter les défenses naturelles des plantes. Voilà le destin des substances «alternatives»: alors que certains utilisateurs ne jurent que par ça, il s’agit davantage pour d’autres d’un truc du diable. La science tâtonne souvent dans le noir. Le plus grand dénominateur commun est trouvé 34

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lors de discussions en faveur et contre ces substances, dont la conclusion pourrait très probablement être résumée ainsi: «ça ne fait pas de mal, mais de là à ce que ça serve vraiment?»

Production La production de thé de compost requiert un grand contenant pouvant être aéré et chauffé activement, ainsi que du compost de qualité. En complément, le mélange peut être ensemencé avec des micro-organismes et certaines substances nutritives, de telle sorte que ces micro-organismes

puissent se développer dans les meilleures conditions possibles. Le compost doit de préférence provenir d’un fermenteur chauffé, afin qu’il ne contienne aucun germe pathogène. Leur présence pourrait en effet même engendrer des conséquences problématiques au niveau de la sécurité sanitaire À première vue, l’élaboration paraît simple. L’eau incorporée avec le compost dans le contenant et les ingrédients complémentaires sont chauffés et livrés à euxmêmes pendant une durée de quelques heures à quelques jours. Comme cette


AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

opération implique des micro-organismes vivants, elle ne s’avère pas si simple dans la pratique. Car au final, la quantité et l’association de ces micro-organismes doivent correspondre. Il est également important que le thé de compost soit à nouveau élaboré pour chaque nouvelle utilisation. L’épandage du thé de compost devrait intervenir dans les quatre à six heures consécutives à sa préparation, faute de quoi les bactéries aérobies meurent à nouveau et le thé perd de son efficacité.

Épandage Le thé de compost peut être épandu de différentes manières. En cas d’épandage au pulvérisateur pour un traitement foliaire, il est nécessaire de le filtrer au préalable afin de ne pas boucher les buses. Il peut aussi être incorporé au lisier, l’ensemble étant ensuite appliqué avec des équipements appropriés. Le thé de compost peut être appliqué sur les cultures qui ne sont pas consommées immédiatement. Une attention particulière est portée aux cultures fruitières et dans le cas des légumes, une certaine période d’attente est requise, car il subsiste toujours un doute quant à une contamination des produits avec des bactéries non désirées.

Efficacité Le thé de compost renforce les défenses naturelles des plantes et pourrait se substituer ou compléter les produits conventionnels de protection des plantes. Une utilisation régulière conduirait à un sol en bonne santé et vivant, ainsi qu’à des rendements plus élevés. L’usage de thé de compost génèrerait jusqu’à 50 % d’économies en produits de protection des plantes et en engrais minéraux. C’est en tout cas ce qu’affirment des utilisateurs. Il est difficile de trouver des études récentes et indépendantes sur l’effet du thé de compost. Une étude bibliographique menée en 2004 par l’institut de recherche

L’entreprise Zurbuchen Bodenschutz de Lippolswilen (TG) concocte le thé de compost dans une cuve de 2000 litres. La température de l’eau incorporée est portée électriquement à 20°C, puis le mélange poursuit ensuite la chauffe de lui-même par fermentation jusqu’à 28°C.

de l’agriculture biologique (FiBL) résume que le compost et les extraits de compost peuvent influencer positivement la santé des plantes, ceci de différentes manières. Ils induisent un effet sur les agents pathogènes du sol et déclenchent, entre autres des résistances contre les agents pathogènes au niveau des plantes. De tels extraient auraient ainsi, au travers d’une «résistante induite» protégé des plants d’orge contre l’oïdium..

Étude bibliographique L’étude de la littérature indique aussi que le compost de fumier est généralement davantage bénéfique pour la santé des plantes que les composts végétaux purs. En complément, il semblerait qu’il existe une forte relation entre l’activité microbienne à la surface des plantes et l’éradication de maladies. Cette activité micro-

Un coup d’oeil à travers le microscope: l’association microbiologique du thé de compost a un impact considérable sur son efficacité. Photo: P. Schnyder

biologique est catalysée grâce au thé de compost. L’effet protecteur des micro-organismes à la surface des plantes peut donc être assurée par trois mécanismes différents: l’inhibition de la germination des spores, l’effet antagoniste de la concurrence avec les agents pathogènes, ainsi que la résistance induite mentionnée ci-dessus.

Résumé Le thé de compost et autres extraits de compost présentent le potentiel pour protéger les plantes des agents pathogènes. Mais les recherches scientifiques ne sont pas concordantes. Les conditions dans lesquelles le thé de compost est fabriqué sont bien trop aléatoires. Et comme il est de coutume de dire: des recherches complémentaires sur ce thème seraient bienvenues..

La production de thé de compost requiert un compost de haute qualité – de préférence issu d’un fermenteur chauffé.

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

L’offre très complète présentée lors de la journée de plein champ organisée au Schluechthof (ZG) a permis de comparer les machines entre elles. Photo: Sven Syz

L’agriculture en mode sarclage Tout le monde sait que la protection phytosanitaire est en pleine mutation. Mais une telle révolution ne se fait pas du jour au lendemain. C’est pourquoi les séminaires professionnels et les démonstrations de machines suscitent un vif intérêt. Ruedi Hunger Les raisons des profondes transformations dans le domaine de la protection phytosanitaire sont multiples. Renoncer du jour au lendemain à toute utilisation de pesticides n’est certainement pas la solution la plus efficace. L’objectif «produire mieux avec moins» représente déjà en soi une gageure. Mais il devient de plus en plus évident que l’agriculture suisse est prête à relever les nombreux défis qui en découlent.

La protection phytosanitaire est-elle déjà en train de changer? La 9e Journée nationale en grandes cultures, organisée le 11 janvier 2022 à Morat par la Plateforme Grandes Cultures Suisse (PAG-CH), était placée sous la devise: «Produire mieux avec moins». Peu à peu, la conviction que la production agricole ne peut (plus) être augmentée durablement s’impose. Pour différentes raisons, le plus judicieux serait de maintenir le statu quo en matière de rendement – autrement dit, de conserver et garantir les rendements élevés atteints ces dernières décennies. Mais ce seul objectif est 36

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déjà de plus en plus difficile à réaliser, car la protection chimique des végétaux se heurte à un nombre grandissant d’obstacles, et tend même à disparaître dans certains domaines. En matière de protection phytosanitaire, l’agriculture suisse est donc bel et bien déjà en pleine mutation.

Conséquences des mesures et contrôles À la suite d’une série de mesures et de contrôles introduits ces dernières années, pas moins de 208 matières actives de produits phytosanitaires ont été retirées depuis 2005. Au cours de la dernière décennie (jusqu’à fin 2021), 119 matières actives (= 986 produits) ont été contrôlées. Ces contrôles ont débouché sur 632 adaptations des prescriptions d’utilisation. Au total, 326 indications et 51 produits ont été retirés. Pour protéger les eaux de la pollution, on a adopté les mesures suivantes: durcissement des prescriptions d’utilisation visant à lutter contre le ruissellement; promotion des zones de remplissage et de lavage; introduction de treize nouveaux

points de contrôle (notamment zones de lavage) et contributions en faveur du rinçage intérieur automatique des pulvérisateurs. Des dispositions ultérieures s’y sont ajoutées, notamment de protection des utilisateurs. Les règles récemment instaurées incluent les contributions aux systèmes de production se passant de produits phytosanitaires. Elles se sont révélées efficaces, puisque le taux d’abandon des insecticides et des fongicides sur les terres ouver­tes atteignait 55 % en 2020. Quant à l’abandon total ou partiel des herbicides sur les terres ouvertes, il a dépassé cette même année les 15 % (20 % dans les vignes et les cultures fruitières). Enfin, sur la période 2008-2020, les ventes totales de produits phytosanitaires ont reculé de 14 %, celles de glyphosate d’environ 65 %.

Réduire encore les dangers Pour atteindre une protection phytosanitaire durable, Olivier Félix, de l’Office fédéral de l’agriculture, préconise d’approfondir les pistes suivantes: utilisation de variétés résistantes et développement


AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

dans ce contexte des technologies de multiplication les plus récentes; lutte bio­ logique contre de nouveaux ravageurs; poursuite des recherches sur la robotique et les procédés de traitement. L’adoption de nouvelles mesures de réduction des dangers présentés par les produits phyto­ sanitaires s’impose. Des autorisations d’urgence sont à étudier pour éviter de graves lacunes. Enfin, s’agissant de la re­ connaissance et des autorisations, un nouveau rapprochement doit être envisa­ gé avec l’Union européenne (UE). La réduction des risques lors de la ma­ nipulation des produits phytosanitaires passe également par une révision de la ré­ glementation des permis de ceux qui les utilisent. Cette mesure s’inscrit dans le plan d’action Produits phytosanitaires et devrait être mise en œuvre en 2026. Envi­ ron 60 000 permis seront ainsi renouvelés dans le domaine de l’agriculture et de l’horticulture. Il n’y aura désormais plus de reconnaissance automatique entre permis pour l’agriculture et permis pour l’horti­ culture. La validité des permis sera limitée à huit ans, et leur renouvellement soumis à l’obligation de suivre une formation continue (actuellement en consultation).

Des perspectives pour l’avenir Qui dit évolution dit changements. Or, les changements soulèvent des questions et peuvent être sources d’inquiétude. De ce point de vue, la journée de plein champ sur le désherbage mécanique, organisée début mars au centre de formation et de conseils agricoles (LBBZ) Schluechthof, à Cham (ZG), est tombée à point nommé. De nombreux exploitants et exploitantes sont prêts à relever les nouveaux défis po­ sés par la protection phytosanitaire. Cette journée était donc l’occasion idéale pour poser des questions aux spécialistes et dissiper les incertitudes quant à l’utilisa­ tion d’outils mécaniques pour la régula­ tion des adventices. Se faire soi-même une image objective est extrêmement im­ portant lorsque l’avenir de la culture des champs est en jeu.

Évolutions de ces 50 dernières années En ouverture de la 9 e Journée nationale en grandes cultures à Morat (FR), Olivier Félix, responsable du secteur Protection durable des végétaux à l’Office fédéral de l’agricul­ ture (OFAG), a présenté les étapes mar­ quantes de l’évolution vers une protection phytosanitaire durable durant ces cinq dernières décennies: • 1970/1990: développement de la protec­ tion intégrée des végétaux • 1992 PA 1995: introduction des paie­ ments directs découplés • 1999 PA 2002: introduction des prestations écologiques requises (condition pour les paiements directs)

• 2005: Ordonnance sur les produits phyto­ sanitaires et harmonisation avec l’Union européenne • 2014: description de 49 mesures exis­ tantes de réduction des risques (rapport relatif au postulat Moser) • 2017: plan d’action, 50 nouvelles mesures et objectifs de réduction des risques • 2017/2018: initiative sur les pesticides • 2020 PA 22+: ensemble de mesures comme alternative à l’initiative • 2021: inscription dans la loi des objectifs de réduction des risques liés à l’utilisation de pesticides; renforcement de la protec­ tion des eaux

d’engrais, les contributions spéciales PS et IPS, la promotion de l’image, etc. s’op­ posent en effet quelques sérieux incon­ vénients. Outre la plus grande dépen­ dance aux conditions météorologiques, le créneau court, voire très court, pour obtenir un résultat idéal pose un défi. À cela s’ajoute la question récurrente du moment le plus favorable pour effectuer le désherbage mécanique. Par ailleurs, l’exploitante ou l’exploitant doit avoir conscience qu’une intervention méca­ nique n’est généralement pas aussi effi­ cace qu’un traitement herbicide.

des chaumes et cultures intercalaires) ou encore une préparation du sol appro­ priée et bien faite peuvent aussi être considérées au sens large comme une ré­ gularisation indirecte des adventices. En choisissant la «bonne» variété, on peut déterminer la longueur de la tige des cé­ réales et le développement des jeunes plantules. Enfin, une profondeur de se­ mis homogène favorise une levée régu­ lière. La densité de semis devrait être augmentée de près de 10 %, car le dés­ herbage mécanique cause toujours des pertes dans les cultures.

Conditions préalables

Plus c’est tôt, mieux c’est

Certaines conditions doivent être respec­ tées pour que le désherbage mécanique soit couronné de succès. Des mesures comme un assolement adéquat, une bonne hygiène au champ (p. ex. gestion

Le succès du désherbage mécanique dé­ pend dans une large mesure de l’état du sol et des conditions météorologiques. L’efficacité d’une herse étrille repose en grande partie sur l’«arrachage» et

Les bases du désherbage mécanique Dans ses explications sur la régulation mécanique des adventices, Raphael Vo­ gel, du LBBZ Schluechthof, a montré les avantages, mais aussi souligné les défis particuliers de cette approche. Aux avan­ tages tels que l’absence de phénomènes de résistance, la destruction de la croûte de battance et l’incorporation simultanée

La présentation des machines sur la place a suscité d’emblée un vif intérêt. Photo: Ruedi Hunger

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

l’«enfouis­sement» des adventices. Pour obtenir l’effet voulu, le sol doit être ressuyé, bien praticable, et surtout meuble. Par temps sec et ensoleillé, les cultures sont plus souples et subissent moins de dégâts mécaniques. Comme les dents et les socs de sarcleuses mettent à nu quelques racines de plantes cultivées, les températures nocturnes sont également à prendre en considération. Les gelées la

nuit peuvent en effet endommager les racines exposées. Lorsque toutes les conditions sont réunies, il est conseillé d’inter­ venir le plus tôt possible, mais en tenant compte des stades sensibles de la culture.

«Regarde toujours devant toi et jamais derrière» … telle est la recommandation d’un sarcleur averti. Tout professionnel sait

qu’il faut s’attendre à différentes «vagues d’adventices» en fonction de la culture et des conditions de croissance. Un premier «hersage sur semis profond*» peut être entrepris au stade de développement BBCH**-00 à environ BBCH-07. Il permet de détruire la première vague d’adventices après le semis. Ce hersage requiert beaucoup de doigté. La vague suivante est combattue avec la herse étrille au

Herses étrilles et sarcleuses présentées lors de la journée de plein champ au Schluechthof

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Treffler herse étrille

Hatzenbichler «Air-Flow»

Pression constante des dents. Chaque dent est reliée à un ressort. La pression préréglée est maintenue à un niveau constant, également pour le buttage des pommes de terre

Réglage pneumatique de la suspension à ressort des dents. Pression des dents réglable en continu avec un angle constant

APV herse étrille Vario

Einböck Roto-étrille

Pression des dents restant constante même à différents niveaux de dents. La dent de herse est logée de manière à pouvoir tourner dans le châssis

Roto-étrille combinant les avantages de la herse étrille et de la houe rotative. Pression (au sol) réglée par un vérin hydraulique

Einböck «Pneumaticstar»

Carré «Sarclerse»

Étrille à dents classique équipée d’un semoir pneumatique. Une possibilité de réglage central par compartiment de dents

Étrille à dents avec compartiSP_7_Bild_9 ments suspendus. Les dents doubles sont montées sans jeu et peuvent être changées sans outil

Phenix «Helios»

Pöttinger «Rotocare»

Outils de la houe rotative consistant en des étoiles aux extrémités en forme de cuillère. Sens de la rotation «descendant». Deux roues à dents par axe de boggie

Outils de travail consistant en des étoiles aux extrémités en forme de cuillère. Sens de la rotation «ascendant». Suspension individuelle et pression assurée par un ressort

Phenix «Onyx»

Sarclage dans les céréales

Sarcleuse à socs avec ou sans interface de guidage automatique. Convient pour les céréales à partir d’un interligne de 12,5 cm

Seulement pour des interlignes adaptés. Seulement pour les surfaces à adventices problé­ matiques. Les sarcleuses pour des interlignes de 15/12,5 cm sont désormais disponibles sur le marché

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

premier moment possible de l’intervention, à savoir au stade de la troisième feuille. Pour obtenir une profondeur de travail régulière d’environ deux centimètres, la herse est abaissée sur les roues d’appui avant et/ou arrière. Il faut choisir la bonne inclinaison des dents: plus elles sont verticales, plus l’effet est agressif. La vitesse est déterminante pour le résultat de l’intervention. Celui-ci dépend dans une large mesure de l’état du sol (suffisamment meuble) et de la vitesse de marche. Lorsque la forme de la parcelle le permet, un travail en diagonal est recom­mandé.

Environ 130 visiteurs, répartis en différents groupes, ont suivi les intéressantes démonstrations de machines sur le terrain. Photo: Ruedi Hunger

Le cas spécial du sarclage Dans les premières phases de montaison (+/– BBCH-31), les céréales peuvent être sarclées si nécessaire, à condition d’avoir choisi un interligne de semis suffisant et de disposer d’un outil approprié. Il existe aujourd’hui des sarcleuses pour écartements de lignes de 15/12,5 cm équipées d’interfaces de guidage automatiques. Lorsque la pression des adventices est normale, sarcler les céréales n’est que rare­ ment, voire jamais nécessaire. Le rende­ment à la surface du sarclage est inférieur à celui du hersage. Les largeurs du semoir et de la sarcleuse devraient être identiques.

Cultures en lignes: plus faciles...? Pour le sarclage, oui. Mais les adventices ont ainsi plus de place et sont moins

ombra­ gées. Cela joue un rôle important surtout pour le maïs, qui est facilement étouffé au début de sa croissance. Jusqu’à trois vagues d’adventices doivent être contrôlées. Le maïs devrait rester si possible sans concurrence du stade de la troisième à la huitième feuille pour éviter de graves pertes. Un hersage sur semis profond est possible quelques jours après le semis, avec toute la prudence requise. Suit un hersage en poste levée à partir du stade de la troisième/quatrième feuille. Plus tard, on peut utiliser éventuellement des sarcleuses à socs ou à étoiles. Les sarcleuses à socs visent à briser le sol super­ficiellement sur toute la surface des interlignes. Avec les sarcleuses-étoiles, la plupart des adventices sont enfouies. Le

sarclage peut se faire depuis ou en direction des plantes.

Conclusion Pour beaucoup d’exploitantes et exploitants, la régulation mécanique des adventices représente une nouvelle «discipline». La volonté de relever ces défis inédits est bien présente. Mais un tel changement de paradigme demande du temps, du courage et de l’expérience. Cette dernière ne s’acquiert que par l’exercice.

* Hersage sur semis profond: hersage effectué avant que les germes n’atteignent la surface du sol. ** L’échelle BBCH fournit des informations sur le stade de développement morphologique des végétaux.

Sécurité et respect sur la route Avant le départ, le conducteur contrôle différents points tels que les freins, l’éclairage, la visibilité vers l’arrière, les dimensions et le poids.

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

Installation photovoltaïque dans une culture fruitière à Gelsdorf, en Rhénanie allemande. La production de ce type d’électricité offre aux agriculteurs une nouvelle source de revenus. Les modules solaires peuvent protéger les cultures mais en réduisent parfois le rendement. Photo: Institut Fraunhofer ISE

Sous les panneaux, des framboises Développer le photovoltaïque à grande échelle nécessite de grandes surfaces pour loger les modules solaires. En Suisse, ces panneaux étaient jusqu’ici surtout intégrés aux toits et aux façades des bâtiments. On pourrait aussi en voir sur des surfaces agricoles, sans pour autant empêcher de les cultiver mais comme instrument de production complémentaire. Benedikt Vogel* Selon les estimations de l’association Swissolar, les besoins en électricité de la Suisse étaient à la fin 2021 couverts à 5,3 % par le photovoltaïque indigène. Les 150 000 installations solaires réparties dans tout le pays ont produit 3,2 TWh de courant. L’an dernier, le Conseil fédéral a fixé l’objectif de quintupler la production photovoltaïque d’ici 2035 pour atteindre 14 TWh. Une nouvelle augmentation d’environ 20 TWh doit être obtenue avant 2050. L’électricité solaire devrait alors couvrir 40 % des besoins helvétiques. * Benedikt Vogel travaille en tant que journaliste scientifique pour l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

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Les toits et façades des bâtiments offrent des surfaces en suffisance en Suisse pour les installations solaires. Mais, selon les études, seule une petite partie, entre 4 et 13 % de la surface disponible, en comporte. En outre, les surfaces d’infrastructures telles que des parkings, des toitures d’autoroutes, des stations d’épuration des eaux usées et des terrains agricoles pourraient être mis davantage à contribution.

Production d’électricité et protection des plantes Les grandes centrales solaires photovoltaïques, telles qu’on les connaît à l’étranger, pourraient être mal accueillies en

Suisse au vu de sa superficie exiguë. Mais les installations agrivoltaïques recouvrant des surfaces agricoles et assurant une double fonction pourraient susciter davantage d’enthousiasme. Des baies, des légumes ou des fruits poussent au sol, et, en même temps, des modules solaires disposés au-dessus produisent de l’électricité (voir encadré page suivante). Cette dernière décennie, la production d’électricité solaire à partir de surfaces agricoles s’est développée à l’échelle mondiale. Les statistiques de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires (ISE) de Fribourg (Allemagne) recensent pour l’année 2021 une puissance mon-


AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

Agriculture + modules solaires = agrivoltaïsme Le terme «agrivoltaïsme», ou «système agrivoltaïque», désigne l’utilisation d’un même site à des fins agricoles et pour la production d’électricité solaire. Cette pratique se décline sous différentes formes. Les modules peuvent ainsi être installés au-dessus des surfaces cultivées ou au milieu des cultures. Dans ce dernier cas, les modules sont parfois verticaux et/ou recouverts de cellules solaires des deux côtés (panneaux bifaciaux). L’agrivoltaïsme doit satisfaire aux objectifs conjoints de la production d’énergie, de la protection du paysage et de la production agricole. En Allemagne, des représentants de l’agriculture, de l’industrie solaire, de la recherche et des organisations de certifica-

diale de plus de 14 GW fournie par les installations agrivoltaïques alors en service, ce qui correspondait à près du quintuple du rendement du parc solaire suisse. La plupart des projets sont développés en Asie, à l’instar d’une grande installation chinoise de 700 MW montée au-dessus d’une culture de baies en bordure du désert de Gobi. L’entreprise allemande BayWa r. e. exploite en Hollande des centrales sur des cultures de framboises et de groseilles, ainsi que des installations d’essai sur des fraises, des myrtilles et des mûres. «L’exploitation économique des systèmes agrivoltaïques est encore un défi dans la plupart des pays. Tant qu’une double utilisation des surfaces agricoles n’est pas clairement réglementée sur le plan juridique, l’agrivoltaïsme ne pourra

tion ont convenu en 2021 de la norme provisoire DIN SPEC 91 434 qui n’est pas encore juridiquement contraignante. Cette norme établit que les centrales solaires montées sur des pâturages permanents et pourvues de rangées suffisamment espacées sont englobées dans l’agrivoltaïsme. Elle indique aussi qu’une installation photovoltaïque ne doit pas faire perdre plus de 15 % d’une surface agricole dont le rendement ne doit pas diminuer de plus d’un tiers. En Suisse, la construction de centrales solaires photovoltaïques «sur des prairies verdoyantes» n’était pas autorisée jusqu’à ce jour. La forme sous laquelle l’agrivoltaïsme sera pratiquée à l’avenir dans notre pays est actuellement débattue sur le plan politique.

guère rivaliser avec les centrales solaires photovoltaïques traditionnelles, notamment en raison des coûts supplémentaires liés à la surélévation. Cependant, nous constatons que les choses bougent dans ce domaine, y compris en Suisse», explique Max Trommsdorff, spécialiste de l’agri­ voltaïsme à l’Institut Fraunhofer ISE.

Des framboises de bonne qualité En effet, l’intérêt ne cesse de croître dans notre pays pour une agriculture productrice d’électricité solaire en plus des fruits et légumes. Sur le site d’Agroscope, à Conthey (VS), une installation pilote de 165 m² a été mise en service mi-2021 par l’entreprise Romande Energie SA, soutenue par l’Office fédéral de l’environnement (OFEN) qui l’a intégrée dans son pro-

Les framboises sont sensibles à la chaleur. Agroscope étudie en Valais les effets bénéfiques éventuels produits sur les baies par l’ombre dispensée par les modules solaires. Photo: Agroscope

Installation photovoltaïque pilote de l’Institut Fraunhofer ISE, à Heggelbach dans l’Allgäu (sud-ouest de la Souabe, en Allemagne). Les modules solaires sont disposés en hauteur. Ainsi, le tracteur peut passer dessous pour effectuer les travaux nécessaires dans les cultures. Photo: Institut Fraunhofer ISE

gramme pilote et de promotion. Les plants de fraises et de framboises sont recouverts et protégés par les modules de la start-up romande Insolight. Les tunnels en plastique sont traditionnellement utilisés pour les cultures de baies sous abri en raison de rendements plus élevés, de la meilleure qualité des fruits et du risque réduit d’infections par champignons. Agro­scope vise à déterminer durant cet essai de quatre ans si l’utilisation de modules photovoltaïques partiellement transparents à la place des tunnels en plastique apporte les mêmes avantages. Selon Bastien Christ, responsable du groupe de recherche sur les baies et les plantes médicinales à Agroscope, les premiers résultats de la culture de framboises à l’automne 2021 sont encourageants: «La qualité et la taille des fruits étaient parfaits. Nous saurons probablement à la fin 2022, en étudiant les résultats de la première année, si les fruits bénéficient de l’ombre des modules photovoltaïques.» Selon les estimations des

Fin juillet 2021, une installation pilote a été mise en service sur le site expérimental de l’Agroscope à Conthey (VS) pour mener des recherches agrivoltaïques. Les modules solaires produits par la jeune entreprise romande Insolight ont été spécialement conçus pour des applications agricoles. Ils sont partiellement transparents et l’incidence de la lumière peut être réglée entre 30 et 80 %. De la sorte, l’ombre des plantes qui poussent en dessous peut être modulée. Photo: Agroscope

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AUTRES APPROCHES, AUTRES PRATIQUES

En Suisse, l’agrivoltaïsme n’en est qu’à ses balbutiements. L’installation représentée ci-dessus a été montée par des particuliers dans un vignoble de Walenstadt (SG). Les vignes se trouvant sous les modules solaires sont moins sujettes aux maladies foliaires. Comme les modules sont installés suffisamment au-dessus des plantes, la production d’électricité n’entraîne ici pas de perte de rendement. Photo: Peter Schumacher/ZHAW

responsables du projet, le rendement so­ laire sera de 110 kWh/m² par an, soit près de 25 % de moins qu’une installation tra­ ditionnelle avec des modules opaques.

Un potentiel considérable Les scientifiques de l’Université zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) se penchent aussi sur l’agrivoltaïsme. Une étude interdisciplinaire mandatée par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) traite les aspects agronomiques, d’amé­ nagement du territoire, juridiques et tech­ nologiques. Selon une première estima­ tion, encore provisoire, l’agrivoltaïsme a un potentiel de 10 à 18 TWh par an en Suisse. Il pourrait être exploité en plaine sur 20 % des surfaces de cultures spé­ ciales, 5 % des terres arables ouvertes ainsi que les 3 % de pâturages et de prai­ ries. «Nous hésitons encore trop à monter

des modules sur les bâtiments. Par consé­ quent, nous avons besoin de grandes ins­ tallations financées par les fournisseurs qui produisent beaucoup d’électricité en très peu de temps. Si certaines disposi­ tions légales en matière d’aménagement du territoire sont adaptées, l’agrivol­ taïsme pourrait gagner en importance», explique le professeur Jürg Rohrer, direc­ teur du groupe de recherche sur les éner­ gies renouvelables de la ZHAW. Des facteurs écologiques plaident égale­ ment en faveur de l’agrivoltaïsme, sou­ ligne l’ingénieur agronome Mareike Jä­ ger, directrice du projet de la ZHAW: «Plus les conséquences du changement climatique se font sentir sous forme de chaleur ou de fortes pluies, plus les instal­ lations agrivoltaïques peuvent faire valoir leurs avantages.» Ainsi, l’ombre fournie par les panneaux solaires pourrait réduire

Conservation des toits verts La végétation et le photovoltaïque inter­ agissent certes dans l’agrivoltaïsme, mais aussi par exemple dans le montage de pan­ neaux solaires sur des toits végétaux. L’expé­ rience montre que les végétaux disparaissent souvent après l’installation de modules photovoltaïques sur les toits. Les effets positifs des toitures végétalisées sur le climat urbain, la biodiversité, l’aspect visuel et la rétention des eaux de pluie sont ainsi perdus. Un projet pilote et de promotion, financé par l’OFEN, est mené à Winterthour. Il porte sur la conciliation de la végétalisation des toits et de la production d’électricité photovoltaïque. À l’automne 2021, une installation photovoltaïque a été construite sur le toit d’un immeuble d’habitation rénové. Elle comporte des modules mono-

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et bifaciaux montés de différentes ma­ nières. Après l’ensemencement de ce prin­ temps, des chercheurs de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) analyseront sur plusieurs années le rende­ ment énergétique, la rétention de l’eau de pluie et la biodiversité. Ils étudieront no­ tamment si la réflexion des plantes au feuillage argenté et/ou un substrat clair augmentent le rendement solaire. «L’objec­ tif global est de trouver une solution com­ mercialisable qui tient compte de l’entretien et qui peut servir de modèle pour la conception de futures toitures écolo­ giques», explique Andreas Dreisiebner, propriétaire de la société A777 Gartenges­ taltung et responsable de la réalisation du toit énergétique vert à double titre.

les besoins en irrigation. Une autre étude de la ZHAW sur la biodiversité mandatée par l’OFEN conclut que les cultures tolé­ rantes à l’ombre comme les salades, les pommes de terre, les épinards ou les féveroles ont particulièrement profité de la présence de ces panneaux. L’étude conclut que l’agrivoltaïsme pourrait même améliorer la biodiversité et la pro­ tection des ressources dans l’agriculture car il requiert moins de produits chimiques et réduit les pertes de fertili­ sants par lessivage des nitrates.

Orientations politiques Les conditions légales jouent un rôle cen­ tral dans le futur de l’agrivoltaïsme. En ef­ fet, un double obstacle se dresse actuel­ lement en Suisse devant les installations photovoltaïques. Celles-ci sont exclues de la zone agricole et les agriculteurs qui ex­ ploitent de telles installations sur leurs terres ne reçoivent pas de paiements di­ rects pour les surfaces concernées. Avec la nouvelle ordonnance sur l’aménage­ ment du territoire, dont la consultation s’est achevée en janvier 2022, les chances de l’agrivoltaïsme devraient s’améliorer, au moins partiellement. Désormais, les installations solaires au-dessus des es­ paces verts seront autorisées dans cer­ tains cas qui restent à définir. Finalement, ce sont les décisions politiques qui déter­ mineront dans quelle mesure l’agriculture suisse évoluera vers la production d’éner­ gie verte. Pour de plus amples informations, contacter Stefan Oberholzer (stefan.oberholzer@bfe. admin.ch), responsable du programme de recherche de l’OFEN sur le photovoltaïque. D’autres articles sur les projets (pilote, de recherche et de promotion) dans le domaine du photovoltaïque peuvent être consultés sur le site www.bfe.admin.ch/ec-photovoltaique.

Cette installation expérimentale de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) se situe à Wädenswil (ZH). La mâche pousse sous les modules photovoltaïques. Photo: ZHAW


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L’entreprise familiale Sauerburger s’est lancée dans la production de faucheuses à double lame voici sept ans. Photos: Johannes Paar

Fauchage efficace et en douceur Les barres de coupe à double lame réapparaissent, car elles sont performantes tout en ménageant les insectes et le sol. La société Sauerburger a mis à notre disposition pour cet essai une faucheuse combinée avant/arrière très efficace. Johannes Paar*

Rares sont les fabricants qui proposent encore des barres de coupe à double lame. Pourtant, elles sont de plus en plus prisées parce qu’elles surpassent les faucheuses rotatives à plusieurs égards: • Elles nécessitent une puissance nettement moindre. • Elles souillent moins le fourrage qui sèche plus rapidement. • Elles préservent les abeilles, les autres insectes et les microorganismes. • L’herbe repousse plus vite. * Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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Les inconvénients liés aux performances à la surface et d’entretien restent ancrés dans l’esprit de nombreux agriculteurs, même si l’industrie y remédie aujourd’hui. Des faucheuses combinées avant/arrière, ainsi que des variantes papillon, fournissent des rendements surfaciques élevées. L’affûtage manuel des couteaux, autrefois laborieux, est désormais assuré par des appareils automatiques. Voici maintenant sept ans, la société Sauerburger a commencé à produire un dispositif de fauchage à double lame. Ce fabricant propose actuellement des faucheuses frontales et latérales arrière, ainsi

que différentes combinaisons dans des largeurs de travail allant de 1,65 à 10 mètres. Pour cet essai sur le terrain, les modèles «DMF44 2750» et «DMS 2750» ont été mis à notre disposition pour former une faucheuse combinée avant/arrière.

La faucheuse frontale Sauerburger propose les types de faucheuses frontales «DMF44», utilisée pour l’essai, et «DMF40», plus petite et plus légère. La première est équipée d’une sécurité anticollision absente sur la seconde. La barre de coupe testée comportait des


Rapport de test | Impression

L’entraînement hydraulique des lames inclut le contrôle du régime de rotation.

Le régime s’affiche sur cet écran fixé dans la cabine.

La faucheuse arrière est pourvue d’une sécurité anticollision mécanique.

largeurs de fauchage et hors-tout de respectivement 2,75 et 3 mètres. Elle était équipée d’un système d’attelage fixe à trois points de catégorie I et II. Le constructeur propose aussi une alternative sous forme d’un triangle d’attelage rapide Weiste ou d’un attelage Euro compatible avec différents chargeurs (entre autres de ferme). Le montage et le démontage sur le porte-outil à deux essieux «Grip 4» (voir l’édition de janvier dernier de Technique Agricole) se sont avérés simples. Les trois trous à des hauteurs étagées destinés aux axes des bras inférieurs ont permis d’adapter facilement la faucheuse aux différents véhicules porteurs. Par contre, un seul trou est prévu pour le bras supérieur. En outre, il a fallu raccorder deux tuyaux hydrauliques pour l’entraînement des lames et un câble électrique pour l’indicateur de régime de série. Pour un entreposage sûr, Sauerburger monte une béquille avec réglage rapide. Le lamier est supporté par un portique tubulaire avec des bras latéraux. Une articulation pendulaire assurant une bonne adaptation au sol se trouve entre la tête d’attelage et le châssis. Le maintien du dispositif en position horizontale lorsqu’il est relevé est assuré par deux ressorts sur le côté droit. Ils compensent le poids plus

élevé du côté gauche dû à l’entraînement. Les conducteurs participant à l’essai ont émis des réserves à propos des bras porteurs qui dépassent largement à l’avant. Ces bras réduisent la garde au sol de la barre de coupe relevée, ce qui complique l’accès aux terrains en pente depuis la route. Ils ont dû dès lors opter pour un angle aigu pour que la faucheuse ne heurte pas le sol.

le second fait pivoter la barre de coupe. Ces vérins sont réglés de sorte que la barre de coupe entre en contact avec le sol d’abord à l’extérieur et ensuite à l’intérieur. Le relevage s’effectue dans l’ordre inverse. Ainsi, les dégâts de la couche herbeuse sont limités. Le bras porteur est décliné en trois longueurs différentes en fonction de la largeur extérieure du véhicule porteur. On peut le déplacer latéralement d’environ 150 mm en desserrant six vis. Cela permet de bien régler le chevauchement par rapport à la faucheuse frontale. Le déport latéral hydraulique s’avère plus confortable. Il est proposé en option à un prix avoisinant les 850 euros* (hors TVA). La sécurité anticollision réglable mécaniquement et offerte de série a bien fonctionné lors de l’essai. Lorsque la faucheuse heurte un obstacle, elle se déplace jusqu’à 27 degrés vers l’arrière. En reculant en position abaissée, les «ciseaux» se referment et se bloquent automatiquement.

La faucheuse arrière La faucheuse arrière est proposée en neuf largeurs de travail de 1,50 à 3,75 mètres. On peut choisir le dépassement à droite ou à gauche de la barre de coupe. Sauerburger propose également d’associer à une faucheuse frontale une variante papillon arrière ou avant dotée d’une largeur de travail atteignant 10 mètres. Le modèle testé avait 2,75 mètres de large. Il se rabat du côté droit et dispose d’un attelage trois points de catégorie I et II. La faucheuse est posée sur quatre petits supports qui se sont toutefois enfoncés dans le sol meuble pendant l’essai. La barre de coupe doit être stabilisée au moyen d’un support vissé pour l’entreposage et le transport sur route. La barre de coupe se replie à l’aide de deux vérins hydrauliques. Le premier soulève et abaisse le bras porteur, tandis que

La barre de coupe Les deux faucheuses testées avaient la même barre de coupe de 2,75 mètres de large, développée par le fabricant ESM (système Bidux). L’écartement des lames supérieure et inférieure différait en re-

En bref

Le dispositif de coupe Bidux avec répartition inégale des couteaux provient de la société ESM.

+ besoins en puissance et consommation de carburant limités + faible poids propre + fauchage propre grâce à la double lame – sécurité anticollision en option sur la faucheuse frontale – dépassement important vers l’avant limitant la hauteur de levage – extrémité extérieure de la faucheuse arrière peu visible demandant une certaine habitude

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Impression | Rapport de test

Les composants hydrauliques et les réducteurs sont adaptés au régime de prise de force du tracteur selon les souhaits du client.

vanche, avec respectivement 70 et 84 mm. Ces lames sont disponibles au choix en version lisse ou dentelée, cette dernière étant adaptée tant au fourrage long et sec qu’aux coupes basses. Les lames des machines testées étaient lisses. Bien affûtées, elles coupent mieux l’herbe courte ou fine. Leur entretien s’avère cependant plus important. Onze modèles de sabots en acier Hardox, avec des tailles variant de 30 à 250 mm, sont prévus pour les différentes hauteurs de coupe. Selon la largeur de travail, trois ou – comme dans notre cas – quatre sabots sont mis en place. Les lames sont entraînées hydrauliquement. Celles de la faucheuse frontale le sont par le système hydraulique du tracteur et celles de la faucheuse arrière via une alimentation en huile autonome. L’entraînement avec alimentation autonome coûte près de 1750 euros* de plus (hors TVA). La compatibilité de la taille du réservoir d’huile, du moteur à huile et de la pompe sur le dispositif à manivelle, ainsi que de l’engrenage de l’entraînement à prise de force est à déterminer avant l’achat. La vitesse d’avancement et le régime des lames de ces faucheuses doivent bien s’accorder l’une à l’autre. À cette seule condition, elles coupent proprement et leur usure est limitée. C’est la raison pour laquelle Sauerburger installe des capteurs de régime en série. Le conducteur voit le régime de l’entraînement des lames sur un écran dans la cabine. Selon le modèle, il peut le régler via une soupape agissant sur le circuit hydraulique.

La sécurité anticollision en option de la faucheuse frontale a connu des difficultés, se déclenchant trop souvent malgré plusieurs tentatives de réglage du ressort. Elle a donc été démontée. L’essai s’est achevé avec une liaison rigide entre le portique et la barre de coupe. Grâce aux nombreux accessoires proposés, les faucheuses s’adaptent bien aux besoins et conditions d’exploitation spé-

cifiques. Différentes possibilités de regroupement des andains existent: des tambours à andains comme sur la faucheuse frontale utilisée, des tôles à andains de différentes longueurs, ainsi que plusieurs roues à dents disposées les unes derrière les autres. Selon les opérateurs, seul manquait l’arrêt automatique de la faucheuse lors de son relevage, proposé seulement sur le type papillon, et qui permettrait de limiter encore l’usure. Ils ont apprécié en revanche la construction boulonnée, les tuyaux hydrauliques bien disposés et l’excellente qualité générale des finitions. Les avantages mentionnés de la faucheuse à double lame ont été confirmés lors de l’essai. Le plus grand écueil reste toutefois l’affûtage des lames. Sauerburger y pallie en proposant une affûteuse automatique de couteaux coûtant cependant plus de 10 000 euros* (hors TVA). * Sauerburger ne propose pas de tarifs en francs suisses pour ce produit.

Les faucheuses Sauerburger «DMF22 2750» et «DMS 2750» en chiffres Modèle

DMF44 2750

DMS 2750

Largeur de travail

2,75 m

2,75 m

Largeur de transport

3,00 m

1,32 à 1,88 m

Poids propre

270 kg

380 kg

Barre de coupe Entraînement (équipement testé) Sécurité anticollision

Système Bidux à double lame ESM Hydraulique du tracteur: jusqu’à 30 l/min, maximum de 180 bars

Approvisionnement en huile autonome, prise de force 540 tr/min

Mécanique

Mécanique

Affichage numérique du régime

Affichage numérique du régime

Équipement de série

9250 euros*

9500 euros

Équipement testé

10 280 euros

11 250 euros

Moniteur Prix (hors TVA)

Données du constructeur

Le terrain Les deux faucheuses ont obtenu de bons résultats de coupe. Les nouveaux sabots ont fait leurs preuves. Le sabot droit de la faucheuse frontale est très étroit et n’écrase pas l’herbe sur pied. 46

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La faucheuse frontale est fixée par une articulation à rotule qui offre une course importante.


Rapport d’expérience | Impression

La herse étrille de précision Treffler «TS 1220 M3» au travail à Seuzach (ZH). Le châssis de la herse de 12,2 mètres de large est attelé aux bras de relevage inférieurs. Photos: Heinz Röthlisberger

D’une précision ultime Les herses étrilles et déchaumeurs de Treffler sont réputés pour la précision de leur travail. À Seuzach (ZH), Marcel et Simon Steinmann utilisent sur leurs terres une étrille «TS» de 12,2 mètres et un déchaumeur «TG» de 3 mètres. Heinz Röthlisberger

Le succès de la régulation des adventices avec une herse étrille dépend de plusieurs facteurs, dont la précision des dents. Plus elle est grande, moins les cultures sont endommagées. Ce critère fait partie des exigences que le constructeur allemand Treffler s’est fixées lors de la conception des étrilles «TS» et des déchaumeurs «TG». Technique Agricole a observé le fonctionnement d’une herse étrille Treffler chez Simon et Marcel Steinmann à Seuzach à la fin mars. Les Steinmann utilisent une herse étrille «TS 1220 M3» sur les 40 hectares de leur exploitation de grandes cultures et d’engraissement de taureaux. «Nous justifions cette acquisition par la pression toujours plus importante sur l’utilisation des produits phytosanitaires, explique Marcel Steinmann.

Notre philosophie est d’accumuler de l’expérience et d’acquérir un savoirfaire en matière de désherbage à la herse étrille.» La machine est principalement utilisée sur l’exploitation pour la réalisation de faux lits de semences avant céréales et betteraves sucrières.

Pression uniforme des dents La herse étrille des Steinmann affiche une largeur de travail de 12,2 mètres pour un poids de 1500 kilos. Elle se compose de cinq secteurs comportant six rangées de dents. Elle est équipée du système de dents breveté par Treffler, réputé pour sa précision. Chaque dent peut pivoter individuellement sur le cadre et est tendue par un ressort. Les ressorts sont mis en tension par le rouleau jaune fixé au châs-

sis. L’étrille «TS» est munie d’un système de ressort standard ou d’un système optionnel de «ressort dans le ressort», aussi appelé ressort-combi, et conçu pour les cultures précoces. Le ressort-combi se compose d’un ressort de pression installé dans un ressort de traction. Il permet à chaque unité de s’adapter individuellement à la forme de la surface du sol. Que le réglage soit agressif ou doux, la pression des dents est uniforme sur toute la largeur de travail, même dans les cultures sur buttes. La machine des Steinmann est équipée d’un réglage hydraulique de la pression des dents. Cette pression peut varier de 100 à 5000 grammes sur une course de ressorts de 31 cm. Il s’agit d’un équipement optionnel qui permet une adaptation variable en continu de l’en04

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Impression | Rapport d’expérience

Les Treffler en chiffres Herse étrille «TS 1220 M3» Largeur de travail: 12,20 m Essieu: 1,50 m de largeur de voie Poids: 2340 kg Nombre de secteurs: 5 Largeurs de travail possibles: 12,2 m, 7,7 m et 3 m Dents: six rangées, écart entre les dents 2,8 cm, épaisseur 8 mm Pression sur les dents: hydraulique sur toute la largeur, 100 à 5000 g sur 31 cm de course de ressort (option: mécanique par secteur) Réglage de la profondeur: roues de soutien (électronique en option) et avec pressions sur les dents Largeur de transport: 2,98 m Hauteur de transport: 3,75 m Force de traction nécessaire: minimum 66 kW/90 chevaux Prix brut: dès CHF 36 400.− (hors TVA) Déchaumeur de précision «TG 300» Largeur de travail: 3,00 m Poids: 4000 kg Dents: 17 Réglage de la profondeur: roues tandem de jauge Besoin en force de traction: minimum 66 kW/90 chevaux Pneus du châssis: 500/50 × 19 Outils suivants: rouleaux packer et trois rangées de herses Accessoires: deux unités de semis (machine des Steinmann) Prix brut: dès CHF 41 900.− (hors TVA) Données du constructeur

semble des dents directement depuis le siège du tracteur. Les machines sont munies de série d’un réglage mécanique. Cette version nécessite un réglage individuel de chaque ressort en ajustant le rouleau de tension jaune au moyen d’une clé. Une indication visuelle de la tension est disponible.

La pression sur les dents est réglée hydrauliquement et de manière centralisée de 100 à 5000 grammes sur les 31 cm de course des ressorts. Ces derniers sont mis en tension au moyen du rouleau jaune (photo de gauche).

travaillons justifie le choix de l’essieu, indique Marcel Steinmann. C’est aussi parce que cela déleste l’axe du tracteur.» Avec le châssis, nous pouvons nous déplacer sur la route avec une pression de gonflage de 0,5 bar, qui correspond à ce qui nous paraît souhaitable pour préserver les parcelles du tassement. L’étrille ne devrait cependant pas être conduite à vitesse trop élevée dans les virages ou dans les ronds-points. Elle risquerait alors de vaciller. Le châssis a une trace de 1,50 mètre à une hauteur de transport

maximale de l’équipement replié de 3,75 mètres.

Travail superficiel avec le «TG 300» Depuis l’automne dernier, l’exploitation Steinmann utilise, outre la herse étrille Treffler, un déchaumeur de précision traîné «TG 300» attelé aux bras inférieurs pour réaliser des façons superficielles. Ce modèle de trois mètres permet un travail à partir d’une profondeur de 2 cm. Il est combiné avec un double rouleau packer et une herse étrille à trois rangées qui re-

Le châssis Le modèle à cinq secteurs de la herse étrille «TS» est décliné en largeurs de travail de 12,20 à 15,20 mètres. Il est proposé en version portée ou semi-portée avec un essieu porteur et un attelage aux bras de relevage. L’étrille de l’exploitation Steinmann est équipée d’un essieu. Cette version est plutôt rare en Suisse, notamment en raison de son prix élevé. Le châssis convient bien au travail dans les parcelles remaniées et régulières. «Comme nous nous sommes mis à deux pour acquérir cette machine, la surface que nous 48

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Les ressorts à forte tension assurent une pression homogène sur les dents. Un système de «ressort dans le ressort» est une option intéressante pour les cultures précoces.


Rapport d’expérience | Impression

tient les adventices en surface. Il comporte aussi deux unités de semis, l’une destinée aux céréales. Elle dépose les semences directement derrière les pattes d’oie. L’autre semoir est prévu pour l’herbe et les sous-semis. Il dépose les semences à hauteur des rouleaux packer. Les pattes d’oie ont un chevauchement de 8 cm et assurent une coupe régulière des racines sur toute la largeur de travail. Cette machine polyvalente et imposante mesure sept mètres de long pour un poids de 3300 kilos. Elle repose sur des roues de soutien tandem à l’avant et sur un châssis situé juste devant les rouleaux packer. Grâce à l’attelage aux bras de relevage, elle est aisée à manœuvrer dans les tournières.

Réglage de la profondeur selon la résistance à la traction Le déchaumeur «TG» possède un système de dents breveté par Treffler. Les dents ont la particularité de pouvoir se déplacer vers l’arrière et en hauteur pour esquiver les obstacles. L’axe de rotation situé environ un mètre au-dessus et 25 cm à l’avant

Le déchaumeur de précision «TG 300» sème ici du blé d’automne qui succède à une culture de betteraves sucrières. Photo: ldd

de la pointe du soc permet de régler la profondeur de travail en fonction de la résistance à la traction sans que la position de travail de la patte d’oie se modifie beaucoup. L’automne dernier, Marcel Steinmann a semé un blé d’automne après une culture de betteraves sucrières

UN ASSEMBLAGE DE PUISSANCE ET DE PERFECTION.

avec le déchaumeur. Une partie de la parcelle a été mise en place avec un labour. Il se déclare satisfait des premiers essais. Lors de la visite de l’exploitation à la fin mars, on ne pouvait déceler aucune différence visuelle entre les deux procédés dans le développement de la culture.

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Impression | Rapport d’expérience

La pompe à lisier «Mamba 160-300» possède un moteur 6 cylindres de 312 chevaux (puissance maximale) et un réservoir de 5000 litres à deux compartiments pour l’engrais liquide et l’eau. Photos: Heinz Röthlisberger

«Mamba» pompe avec 312 chevaux Depuis ce printemps, l’entrepreneur Oskar Schenk mise sur une toute nouvelle pompe à lisier équipée d’un moteur de 312 chevaux. La «Mamba 160-300» au fonctionnement entièrement autonome permet d’injecter de l’engrais liquide. Heinz Röthlisberger Outre qu’elles sont de plus en plus plus performantes, les pompes à lisier professionnelles pour l’épandage par tuyaux offrent à l’opérateur une plus grande automation et une facilité notable d’utilisation. Des caractéristiques que possède le dernier développement d’Odermatt Umwelttechnik AG, la «Mamba 160300». Le spécialiste de Niederwil (SG) a développé une toute nouvelle pompe à lisier qui assure l’épandage par tuyaux de manière entièrement autonome, ainsi que l’injection directe d’engrais liquide. Deux de ces pompes sont en activité depuis ce printemps, l’une en Suisse romande, l’autre chez l’agro-entrepreneur Oskar Schenk à Schwarzenbourg (BE). Technique Agricole a assisté à un chantier d’épandage sur terrain pentu d’une 50

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«Mamba 160-300» à Ruchwil, sur la commune de Seedorf (BE).

Jusqu’à 160 mètres cubes par heure Les capacités de la «Mamba 160-300» sont impressionnantes. Le cœur de la pompe est un moteur diesel FPT à 6 cylindres de 6,7 litres installé à l’avant de la remorque de pompage. Le moteur doté d’un filtre à particule répond à la norme de dépollution 5. Il affiche une puissance nominale de 212 kW (288 chevaux) et une puissance maximale de 230 kW (312 chevaux). Le travail s’effectue au régime constant de 1500 tours par minute (tr/min), où la consommation de diesel est la plus faible. L’alimentation est assurée par un réservoir à diesel de 500 litres. Tous les composants de la pompe sont

animés hydrauliquement, même la pompe à vis. Cette dernière est produite par le constructeur allemand Wangen. Elle affiche un débit de 160 mètres cubes par heure avec une pression maximale de 16 bars. Grâce à son entraînement hydraulique, elle dispose d’un régime va-

La pompe à vis est équipée d’un régime variable en continu et développe jusqu’à 16 bars.


Rapport d’expérience | Impression

Grâce à la télécommande radio «ProfiPilot», le chauffeur peut commander et surveiller la pompe à distance et consulter par exemple le débit, le dosage de l’engrais et les données du moteur. L’unité de commande de la pompe est représentée à droite.

riable en continu. La régulation variable en continu s’avère par exemple utile pendant les demi-tours avec le pendillard.

Communication par «ProfiPilot»

lisier en utilisant un écran tactile de 7 pouces «ProfiPilot». Il peut ainsi régler et consulter par exemple le débit, les données du moteur, le niveau de remplissage ainsi que le dosage de l’engrais liquide. Toutes les fonctions possibles et les canaux de la télécommande «Profi­ Pilot» ont été testés pendant le développement de la pompe à lisier.

Poids total de 16 tonnes

Markus Gilgen, collaborateur d’Agr­ i­ schenk attitré de l’ensemble tracteur, dévidoir à tuyaux, pendillards et pompe à lisier, a besoin d’environ 30 minutes pour effectuer seul tous les réglages avant que l’attelage soit pleinement opérationnel. Grâce au long timon de la remorque, le pendillard a suffisamment de place entre le tracteur et cette dernière. Ainsi, Markus Gilgen peut déplacer tout l’attelage d’un endroit à un autre. L’installation compte en tout 1,3 km de tuyaux installés à l’avant du tracteur et sur le répar­titeur. Les fonctions de la «Mamba» sont commandées et gérées directement depuis la cabine du tracteur au moyen d’une télécommande. Celle-ci est un modèle premium «ProfiPilot» du constructeur suisse Meier Elektronik AG. Le chauffeur peut «communiquer» par radio avec la pompe installée à la fosse à

Le filtre broyeur de la pompe est réalisé par le constructeur Vredo. Il sert à la sépara­tion des corps étrangers. En outre, un compresseur à vis d’un débit de 12 mètres cubes par minute est utilisé pour la vidange des tuyaux, d’un débitmètre et d’un nettoyeur à haute pression. Il s’agit d’une option installée à la demande d’Oskar Schenk. Le nettoyeur à haute pression permet au chauffeur d’assurer la propreté de son environnement de travail. La «Mamba 160-300», installée sur un châssis tandem, affiche un poids total de 16 tonnes quand ses réservoirs sont pleins. Le poids à vide est de 7,5 tonnes. En option, l’avant de la remorque peut rece­voir un second dévidoir à tuyaux. Ce dernier peut être déposé avec le tracteur pour enrouler les tuyaux. La charge utile maximale est d’environ 2000 kg.

Le long timon de la remorque de la pompe permet de déplacer l’ensemble de l’attelage d’un endroit à l’autre en laissant le pendillard attelé à l’arrière du tracteur.

Engrais liquides et eau Le réservoir de 5000 litres à deux compartiments est une particularité de la «Mamba 160-300». Un des compartiments contient 3000 litres d’eau pour le rinçage des tuyaux. L’autre compartiment (2000 litres) peut contenir de l’engrais liquide. Une pompe intégrée permet de remplir ce compartiment directement depuis une citerne IBC ou une citerne installée sur une remorque. L’engrais liquide, qui améliore la qualité du lisier, peut y être incorporé directement depuis le réservoir selon le dosage souhaité par le client. Ce processus est simple à mettre en œuvre.

Conclusion L’utilisation de la «Mamba » sur les pâ­ turages vallonnés de l’exploitation de Ruchwil a mis en évidence les éléments suivants: la pompe affiche une performance de haut niveau, une grande souplesse pour l’utilisateur et permet l’injection simple d’engrais liquide directement depuis le réservoir supplémentaire. Il est presque impossible d’avoir plus d’automation et d’ergonomie pour un homme seul qui réalise l’épandage de lisier par tuyaux.

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Management | Question de lecteur

Faut-il répercuter les prix à la hausse du diesel? Les agriculteurs offrant des prestations pour tiers et les agroentrepreneurs doivent-ils répercuter la forte hausse des prix du carburant sur leur tarif? Technique Agricole a recueilli l’avis de Christian Gazzarin, d’Agroscope. Heinz Röthlisberger

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des carburants évoluent à un niveau élevé. Ils pourraient encore augmenter. Les coûts de production sont impactés par ces hausses. Les agriculteurs n’ont pas la possibilité de simplement répercuter leurs coûts de carburant; ils doivent espérer une hausse des prix à la production. Il en va autrement pour les entrepreneurs et les agriculteurs qui effectuent des travaux pour tiers. Mais eux aussi sont pris en tenaille. Leur suffit-il de reporter la hausse du diesel sur leur facture et ainsi irriter leurs clients? D’un autre côté, en ne refacturant rien, c’est leur propre stabilité économique qu’ils mettent en jeu. Ils se trouvent face à un casse-tête. Personne ne sait si le diesel va encore grimper. Le fait est que son prix a une grande influence sur les taux de facturation des machines. À l’heure d’écrire ces lignes, la situation est la suivante: dans le rapport «Coûts-machines 2021» valable jusqu’en septembre prochain, le calcul des tarifs repose sur un prix moyen du diesel de 1,59 CHF/litre. Peu après le début de la guerre, ce prix est passé à plus de 2,00 à 2,30 CHF/litre selon les régions (situation à la fin de mars). La différence par rapport à la période avant le conflit est donc de 40 centimes/litre ou plus selon les cas.

Trois méthodes, deux bonnes et une spécieuse? Quelle est donc la meilleure façon de procéder? «En cas de volatilité des prix des carburants, il y a deux bonnes manières et une façon ‹spécieuse› de procéder», répond à ce sujet Christian Gazzarin, responsable du rapport sur «Coûts-machines» chez Agroscope à Tänikon (TG). Christian Gazzarin explique les procédures (méthodes) de la manière suivante:

Bonne méthode no 1 Le prestataire de services s’en tient fidèlement aux valeurs indicatives du rapport

Où est-ce que le bât blesse? Avez-vous des questions concernant la circulation de véhicules agricoles? Dans cette série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions soumises à l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Vous pouvez aussi adresser les vôtres à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des carburants ont explosé. Cela se répercute sur le coût d’utilisation des machines. Photo: Heinz Röthlisberger

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Question de lecteur | Management

sur les coûts des machines d’Agroscope. Ces valeurs reflètent toujours à 100 % les fluctuations mais avec un décalage d’un an ou à tout le moins temporel. Agroscope effectue des relevés de prix mensuels puis calcule la valeur moyenne en juillet de chaque année, valeur qui est ensuite intégrée dans le calcul des valeurs indicatives. Les prix élevés actuels ne seront donc pris en compte qu’en septembre 2022 puis s’appliqueront pour une durée d’un an, jusqu’en 2023. Pendant cette période à partir de l’automne 2022, il est possible que les prix redescendent, nettement en dessous de la valeur moyenne déterminée. Il y a donc globalement compensation. Le phénomène s’observe fort bien sur les deux derniers exercices: en 2020/21, la valeur indicative fournie par Agroscope était plus élevée que la valeur effective, alors qu’elle est maintenant, en 2021/22, plus basse. Avantage: le prestataire n’a pas à recalculer lui-même ses tarifs et la fluctuation des prix y est toujours représentée. Inconvénient: il est malaisé de communiquer sur les différences entre valeurs indicatives et valeurs appliquées, surtout lorsque les prix indicatifs appliqués sont plus élevés que les prix du jour. Cette méthode peut aussi causer des problèmes de liquidités lorsque les prix du jour sont plus élevés que les prix indicatifs appliqués).

Bonne méthode no 2 Le prestataire facture les prix du carburant en «temps réel». Il les réajuste par

exemple chaque mois. Il doit donc réaliser ses propres calculs. Agroscope préconise à cette fin le programme «Tractoscope». Nous recommanderions cette méthode aux agro-entreprises qui doivent de toute façon effectuer leurs propres calculs, car les valeurs indicatives ne se basent que sur les temps de travail aux champs; l’entreprise doit y ajouter le cas échéant les temps de trajet, d’arrêt, de mise en route, voire des frais administratifs. Avantage: processus transparent et compréhensible pour les deux parties, à condition qu’il soit appliqué aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Inconvénient: les tarifs évoluent en permanence à raison des prix des carburants, ce qui peut être source de discussion avec les agriculteurs.

Méthode «spécieuse» Le prestataire alterne entre la méthode 1 et la méthode 2 au gré du prix des carburants et choisit à chaque fois la méthode lui permettant de réaliser le bénéfice le plus élevé. Il encaisse une marge qui n’est pas justifiée par les coûts effectifs. Sur le fond, la méthode est légale et c’est pourquoi elle est qualifiée de «spécieuse». Le prestataire de services met cependant sa crédibilité en jeu, ce qui risque de lui porter tôt ou tard préjudice sur le long terme. Le procédé intermédiaire consistant à n’adapter que modérément les prix relève aussi de ce troisième volet. Agroscope ne le recommande pas, car la tendance est

Films et filets

Pour les films et filets, la situation est analogue à celle des valeurs indicatives; Agroscope actualise chaque année les prix valables pour douze mois. Les valeurs sont basées sur des tarifs de fournisseurs, eux-mêmes valables un an mais susceptibles de fluctuer en route. Les tarifs d’Agroscope sont alors basés sur le mois de juin de l’année civile. C’est pourquoi les prix ont déjà été augmentés dans le rapport «Coûts-machines» actuellement en vigueur. Agroscope publiera probablement des prix encore à la hausse en septembre prochain. Christian Gazzarin

de ne pas reporter les adaptations vers le bas ou de les différer, alors que les hausses sont plus rapidement répercutées. Il est donc important de s’en tenir systématiquement à la première ou à la deuxième méthode.

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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Ici, la charge a détruit le levier de retenue. Photos: Walterscheid

Une charge d’appui négative peut représenter un danger mortel. La calotte de contrôle Walterscheid indique si le levier de retenue est déformé.

Charges d’appui négatives: un grand danger

Levage des outils de travail du sol vers l’arrière, basculement des remorques avec une ridelle arrière fermée: autant d’exemples de charges d’appui négatives. Maik Lehmann, Walterscheid Dans les articles précédents de cette série, différents conseils ont été dispensés pour l’entretien des systèmes d’attelage à boule «K80», afin d’améliorer leur durabilité. Les forces s’exerçant sur l’attelage pendant les trajets routiers et le travail dans les champs constituent un autre élément essentiel en matière de sécurité et de fonctionnalité de ces dispositifs.

Les erreurs de manipulation lors de l’accrochage et du décrochage, ainsi que le dépassement des angles techniquement possibles sont souvent à l’origine de contraintes excessives. Celles-ci peuvent se produire aussi bien horizontalement que verticalement. Les «surcharges» ho­ rizontales se produisent en virage, en marche arrière et lors des manœuvres,

Les appareils de levage à crochet sont particulièrement critiques en raison des charges d’appui négatives causées par le chargement.

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par exemple lorsque le timon frotte les bras inférieurs ou les pneus arrière. Ces effets sur le système «K80» feront l’objet d’un article séparé. Il est question dans ces lignes de la charge verticale qui désigne les forces agissant vers le bas sur le dispositif, également appelée charge d’appui. La législation impose des valeurs maximales à ne pas dé-

Cette remorque tandem est lourdement chargée. C’est l’exemple type d’une charge verticale anormale.


PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Le conducteur et l’attelage peuvent être mis en danger, notamment lors du basculement, si la charge d’appui est négative.

passer. Une charge verticale maximale de 4000 kg jusqu’à une vitesse maximale de 40 km/h est admise pour les remorques avec attelage bas (point d’attelage sous la prise de force), alors qu’elle se limite à 2000 kg maximum pour l’attelage haut (point d’attelage au-dessus de la prise de force). La charge verticale exerce une grande influence sur la dynamique de l’attelage. Lors des travaux dans les champs, elle agit comme un lestage supplémentaire de l’essieu arrière du tracteur, ce qui améliore la capacité de traction au sol. Une charge d’appui négative est exercée lorsque la charge verticale agit vers le haut. Cela ne doit pas se produire lors de trajets routiers. Les constructeurs doivent concevoir leur remorque ou leur engin de manière à éviter toute charge négative lors de la conduite sur route. La disposition des essieux est l’un des points qui peut faire la différence. Si une charge d’appui négative agit sur le levier de retenue du dispositif d’attelage, la dynamique globale de l’attelage est compromise. En effet, l’essieu arrière est déchargé et le véhicule tracteur risque de ne pas pouvoir être conduit. Combinée à une vitesse élevée, une telle situation devient incontrôlable.

Appareil de levage à crochet Les appareils de levage à crochet permettent de charger et décharger des bennes. Le volume de ces bennes roulantes peut atteindre 40 mètres cubes, et donc un poids élevé. Si un tel contenant plein est tracté sur la plate-forme de chargement sans appui arrière efficace, ce qui est la règle, des charges d’appui néga-

Si les marchandises se bloquent lors du déchargement, la calotte est poussée vers le haut.

tives élevées agissent sur le levier de retenue de l’attelage lorsqu’il atteint le point de basculement. Chaque millimètre de jeu entre la boule d’attelage et le levier de retenue amplifie le report brutal de ces forces sur ce dernier. Cela peut entraîner des déformations, voire sa rupture, qui représenterait un grand danger pour le conducteur. Le timon découplé se trouverait alors à proximité immédiate et se déplacerait vers la cabine. D’autres exemples de charges d’appui négatives sont le basculement de bennes avec ridelle arrière fermée, les résidus de terre adhérant à la benne, les démarrages par à-coups avec la benne redressée, les marches arrière avec une autochargeuse sur silos tranchées, les outils de travail du sol arrière lors du relevage en bout de champ ou lors du changement de la position de transport à la position de travail, les citernes à lisier avec des outils d’épandage montés ultérieurement, les remorques de débardage avec grue montée sur le timon et les stabilisateurs avant.

Conformément aux prescriptions techniques, les leviers de retenue sont dimensionnés pour des charges d’appui négatives avec une valeur minimale de 0,6 x D (soit au moins 7,2 tonnes). Des charges plus importantes peuvent provoquer des déformations nécessitant le remplacement du dispositif de maintien, ceci après un diagnostic préalable complet du système à boule «K80». Walterscheid propose une calotte de contrôle permettant de déterminer si les dispositifs de maintien sont déformés ou endommagés. Elle contribue au contrôle du fonctionnement et à l’établissement d’un diagnostic indépendamment du fabricant. Même après la lecture de cet article, il est indispensable que les utilisateurs gardent à l’esprit que les dispositifs d’attelage doivent résister à davantage de con­ traintes qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Les mauvais usages et les utilisations erronées entraînent des défectuosités dont les conséquences peuvent être mortelles.

Dommages au levier de retenue Des charges d’appui négatives apparaissent avec différentes combinaisons d’outils et situations de travail. Inexistantes lors des trajets sur route (à vitesse élevée), elles surviennent lors de l’exécution ou de la préparation du travail proprement dit, par exemple dans les champs (à vitesse faible) ou sur le chantier. C’est dans ces situations que les leviers de retenue des dispositifs à boule «K80» subissent des dommages susceptibles d’entraîner leur défaillance lors de l’utilisation ultérieure sur route (à vitesse élevée).

Walterscheid GmbH D-53 797 Lohmar www.walterscheid.com Importateur suisse: Paul Forrer AG, 8062 Bergdietikon www.paul-forrer.ch

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Management | Sécurité

Les solutions de smart farming peuvent simplifier les méthodes de travail. Photo: Ruedi Hunger

La numérisation rend-elle l’agriculture plus sûre? L’influence des nouvelles technologies dans l’agriculture sur la sécurité au travail et la protection de la santé était l’une des questions abordées lors du 23e colloque sur la science du travail qui a eu lieu à l’Institut Leibniz d’ingénierie agricole, à Potsdam, en Allemagne. Ruedi Hunger

L’agriculture est l’un des secteurs d’activité où il se produit le plus grand nombre d’accidents, que ce soit en Suisse ou dans le reste du monde. Différentes stratégies de prévention ont été développées afin de mettre un terme à ce triste record. Lors du 23e colloque sur les sciences du travail qui s’est tenu début mars à l’Institut Leibniz d’ingénierie agricole (Leibniz-Institut für Agrartechnik) de Potsdam, en Allemagne, la scientifique Martina Jakob en a présenté quelques-unes. Par exemple, celle des 56

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trois «E», inspirée des termes anglais enforcement, soit la législation et sa mise en œuvre, education, ou les mesures de formation pour un comportement sûr au travail, et engineering, à savoir le développement technique.

Enforcement: surcharge de travail et maladies chroniques Comme chacun le sait, le travail dans l’agriculture est souvent exigeant. En conséquence, les agriculteurs et agri­

cultrices souffrent souvent, outre de blessures graves, de maladies ponctuelles ou chroniques liées à leurs activi­tés. Les troubles musculo-­squelettiques sont ainsi très répandus. On estime qu’environ 80 % des personnes travaillant dans l’agriculture en souffrent à un moment ou à un autre. Le cancer de la peau non-mélanomateux, provoqué principalement par le rayonnement UV, a été reconnu en tant que mala­die professionnelle dans plusieurs pays, dont le Dane-


Sécurité | Management

mark, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Roumanie. En outre, les maladies respiratoires sont deux fois plus fréquentes chez les travailleurs agricoles que dans la plupart des autres catégories socio-professionnelles. D’autres pathologies liées à l’agriculture sont dues à l’exposition au bruit et à la surcharge de travail.

Education: meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée Les développements technologiques élaborés sous l’angle de l’agriculture dite intelligente offrent en principe la possibilité de diminuer les tâches répétitives et laborieuses en remplaçant le travail par le capital et en réduisant ainsi les dangers. Par la même occasion, ils respectent davantage l’environnement grâce à des traitements mieux ciblés en fonction des besoins. Dans le même temps, le niveau de sécurité se voit amélioré. Parallèlement, l’agriculteur ou l’agricultrice peut simplifier les méthodes de travail, optimiser le contrôle des processus et améliorer la gestion des systèmes de sécurité en recourant aux matériels pourvus de technologies smart farming. Les spécialistes partent du principe que l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée s’améliore, car il est en mesure de commander et de surveiller certaines procédures à distance et à différents moments (surveillance des porcheries et des poulaillers, vêlages, systèmes d’irrigation automatiques). Martina Jakob estime que les troubles musculo-squelettiques diminueront grâce

Avantages et inconvénients de la numérisation du point de vue de la science du travail Avantages

Inconvénients

• Augmentation de la production agricole • Diminution des coûts de production par une utilisation ciblée et éco-efficace de l’eau, de l’énergie, des engrais et des pestici­des • Amélioration de la sécurité alimentaire • Amélioration de la santé et du bien-être animal • Désherbage de plus en plus automatisé • Amélioration des conditions de travail grâce à l’utilisation des pesticides de plus en plus automatisée et faite «à distance» • Amélioration de l’attractivité du métier, en particulier pour les jeunes générations

• Numérisation et augmentation de la technicité à l’origine d’un travail de plus en plus souvent individuel • Tâches pouvant générer plus de stress et de monotonie • Utilisation croissante des technologies informatiques entraînant de nouveaux écueils • Menace pour les petites entreprises familiales ne bénéficiant pas des économies d’échelle • Dépendance vis-à-vis des multinationales et des entreprises technologiques • Sécurité des données devenant un défi et un facteur de stress • Processus de travail plus compliqués, nécessitant un besoin accru de formation

Source: Martina Jakob, Institut Leibniz d’ingénierie agricole, Potsdam (D)

aux améliorations ergonomiques. Cela constituera l’un des principaux avantages dus à l’introduction des technologies intelligentes dans l’agriculture. La priorité absolue est d’automatiser les procédures qui impliquent des charges de travail les plus élevées.

Engineering: diffusion inégale des nouveaux développements Les applications de la numérisation dans l’agriculture, dont l’utilisation de drones, de capteurs, de systèmes satellitaires et de géolocalisation, l’automatisation et la robotisation, le Big Data, l’Internet des objets, l’intelligence artificielle et la réalité

Les risques habituels, notamment les accidents liés aux tracteurs et aux machines, restent répandus malgré l’influence des nouvelles technologies. Photo: Ruedi Hunger

augmentée, ont le potentiel d’améliorer la sécurité et la protection de la santé. Citons par exemple le robot de traite, les robots de tonte semi-autonomes ou autonomes ainsi que les récolteuses de fruits et machines à désherber. Toutefois, selon Martina Jakob, l’introduction des technologies intelligentes dans l’agriculture est à la traîne par rapport à d’autres secteurs et leur diffusion est encore inégale. Ces technologies sont le plus souvent utilisées dans les grandes exploitations agricoles, pour des prati­ ques ou des cultures définies.

Conclusion Le recours aux dernières technologies contribue certes à diminuer les facteurs de dangers et à mieux protéger la santé. Cependant, l’agriculture intelligente n’apporte à elle seule pas de solution immédiate dans ces deux domaines. L’introduction des technologies les plus récentes doit s’accompagner d’un meilleur niveau de qualification des salariés. Bien des améliorations de la sécurité au travail résultant de l’utilisation de nouveaux maté­ riels vont de pair avec une aug­ mentation de la productivité. Ces développements ne sont donc pas conçus en premier lieu dans le but de protéger la santé et la sécurité. Néanmoins, ils offrent un réel potentiel d’amélioration de l’en­vironnement de travail. La formation professionnelle agricole doit suivre le rythme des progrès technologiques et intégrer la maîtrise des technologies numériques, de la robotique et de l’intelligence artificielle. 04

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Plateforme | Reportage

Sur cette parcelle de muscat blanc de 30 ares exploitée par Yannick Chambaz, la planteuse forme des rangs de vignes espacés de 220 cm et d’une distance entre ceps de 80 cm. Photos: Matthieu Scubnel

Des rangs de vignes tirés au cordeau Le viticulteur et pépiniériste vaudois Claude Lapalud propose une prestation d’implantation de vigne à l’aide d’une planteuse Wagner IPS-Drive KL. Cette machine guidée par GPS assure un service plébiscité par les acheteurs de plants. Technique Agricole a pu suivre un chantier de haute précision dans les environs de Morges (VD). Matthieu Schubnel

En cette après-midi de mars, c’est l’effervescence sur l’une des parcelles viticoles exploitées par Yannick Chambaz à Bremblens (Vaud). La planteuse du pépinériste Claude Lapalud d’Etoy (Vaud) s’apprête à implanter du muscat blanc. Le domaine Lapalud a acheté sa première planteuse en copropriété et l’a renouvelée depuis à deux reprises. La dernière en date, acquise en 2014, est un modèle IPS-Drive KL du 58

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constructeur allemand Wagner Pflanzen Technik GmbH. Son prix d’achat est compris entre CHF 80 000,- et 100 000,-. Chaque année, l’entrepreneur s’en sert pour la mise en place de 120 000 plants de vigne, soit une surface d’environ 25 ha. Cette quantité représente 60 % environ de sa production annuelle totale de plants. Plus de 90 % de ces chantiers concernent le renouvellement de vieilles vignes.

6500 pieds/ha Chaque année de mi-mars à mi-juin, le chauffeur Daniel Aguet et quatre autres pluriactifs vient prêter main forte, pendant toute la saison de plantation des «barbues», dénomination vaudoise des jeunes pieds de vigne. Au préalable, le client viticulteur prépare lui-même le terrain, idéalement le jour précédant celui de la plantation, en pratiquant consécuti-


Reportage | Plateforme

vement un sous-solage, un bêchage puis un hersage. Lors du démarrage du chantier, le chauffeur installe une balise RTK à proximité de la parcelle, qui lui fournira la correction nécessaire pour implanter la vigne avec une précision de deux centimètres. Sa portée atteint sans problème 200 mètres. Aidé par 17 satellites, le système détermine la position précise de l’antenne repliable, montée sur la planteuse précisément au-dessus de la ligne de plantation. Ce récepteur se déploie hydrauliquement au démarrage de la machine. Sur son terminal en cabine, le chauffeur paramètre ensuite la zone de travail, en définissant trois points (voire quatre en cas de rangs de largeurs différentes) puis saisit les écarts entre rangs et entre plants souhaités par le client. Le boîtier détermine alors les besoins pour la parcelle en question puis affiche l’interface de guidage. «80 % de notre clientèle souhaite des rangs distants entre eux de 200 cm et un écartement entre plants de 80 cm, constate Claude Lapalud. Avec une telle répartition, la densité atteint environ 6500 pieds/ha.»

Le chauffeur Daniel Aguet ajuste en permanence sa trajectoire selon les indications d’une barre de guidage positionnée au-dessus du tableau de bord.

Plantation de précision «Nous travaillons toujours dans le sens de la descente et non en allers-retours, de façon à positionner les tuteurs sur un seul et même côté. Après le passage du

«80 % de notre clientèle souhaite des rangs distants entre eux de 200 cm et un écartement entre plants de 80 cm», constate le pépiniériste et agro-entrepreneur Claude Lapalud.

soc ouvreur, chaque plant est disposé à une profondeur de 20 à 22 cm et accompagné d’un tuteur d’un mètre de longueur enfoui, lui, sur environ 40 cm.» La grande roue de plantation animée électriquement compte huit bras disposant chacun de plusieurs doigts préhenseurs. Animés par un dispositif mécanique, ces doigts enserrent la barbue et son tuteur dès qu’ils sont déposés horizontalement par les opérateurs, puis relâchant cet en-

Deux opérateurs assis sur la planteuse placent horizontalement un à un les barbues et les tuteurs sur la roue de plantation. Au premier plan, l’antenne GPS.

La roue de plantation est dotée de doigts préhenseurs maintenant la barbue et son tuteur en position jusqu’à leur libération à leur emplacement final en position verticale.

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Plateforme | Reportage

Greffage: le savoir-faire du pépiniériste L’entreprise familiale Lapalud existe depuis quatre générations. Claude Lapalud exploite aujourd’hui une surface viticole de 12 ha de vignes ainsi que 2 ha de pépinière. Le viticulteur-pépiniériste a peu à peu diversifié l’encépagement pour répondre à la demande du marché actuel. «Seuls quelques-uns des 40 pépiniéristes suisses, dont la moitié se trouve dans le canton de Vaud, disposent d’une telle machine, affirme Claude Lapalud. Ainsi, cinq exemplaires du même constructeur tourneraient en Suisse actuellement.»

Plus de 300 articles «Merlot, chasselas, pinot gris… de mars à fin avril, nous greffons chaque année une trentaine de variétés de vigne produisant du raisin de cuve, ainsi que différents clones, auxquels s’ajoutent quelques variétés de raisin de table. Avec les différentes combinaisons greffe/porte-greffe, nous disposons de plus de 300 articles!», explique Claude Lapalud, le responsable du domaine. Pas moins d’une trentaine d’étapes différentes sont nécessaires pour produire un plant de vigne. Les porte-greffes sont importés de France ou d’Italie. Différentes variétés existent, choisies par le client selon leur vigueur et la nature du futur terrain d’implantation. Après réception, les porte-greffes conditionnés en fagots de 200 boutures de 110 ou 120 cm de long, sont éborgnés (retrait des bourgeons) pour éviter qu’ils ne se développent. Une machine animée électriquement assure ce travail. Son rendement atteint 5 paquets de 200 porte-greffes à l’heure, bien davantage qu’un éborgnage à la main (1 paquet par heure). Les porte-greffes sont découpés à une longueur de 42, 50 ou 65 cm selon la demande du client. Ce choix dépend de la hauteur du fil inférieur de ses vignes et l’utilisation ou non de désherbant dans l’inter-rang. Les porte-greffes sont réhumectés dans un bain durant deux jours, avant d’être stockés par variété en chambre froide.

80 greffons produits par cep Les greffons, eux, ne sont récoltés que sur des vignes de plus de trois ans. Le pépiniériste contrôle l’état sanitaire des vignes à greffons aux mois d’août et septembre. Les ceps dégénérés ou dégarnis sont marqués à la peinture, selon un code couleur bien défini pour ne sélectionner que les souches de bonne qualité. Chaque cep vigoureux est en mesure de fournir 80 greffons (voir photo). Les sarments sont nettoyés puis le greffon est coupé de telle sorte qu’il ne subsiste qu’un seul bourgeon. Les greffons sont conditionnés dans un sac en toile de jute contenant chacun 2000 à 3000 greffons. Ceux-ci sont ensuite immergés temporairement dans l’eau et stockés en frigo dans des sacs microperforés dans l’attente du greffage. L’ensemble du matériel de greffage est traité à l’eau chaude pendant 45 minutes à 50°C pour éliminer toutes les jaunisses de la vigne (flavescence dorée, bois noir). Le greffage intervient en mars, les plants greffés sont enduits de cire et déposés en palox en couches dans la sciure de sapin humidifiée puis chauffée à 28°C pendant 14 jours. Après le décaissage, les plants sont éliminés de toute sciure et paraffinés puis déposés dans des caissettes avec de l’eau, avant d’être plantés en pépinière au mois de mai sur des bandes de paillage plastique avec une installation d’arrosage au goutte à goutte. La pépinière est arrachée en novembre après la chute des feuilles, les plants de différentes variétés sont triés, taillés, paraffinés puis mis en paquets et étiquetés, mentionnant la variété, le clone, le porte-greffe et son clone ainsi que le numéro du lot. Ceux-ci sont ensuite immergés avec un rétenteur d’eau Fertisorbe, conditionnés en sacs microperforés et enfin stockés en chambre froide à une température de 1°C jusqu’à l’expédition. Les invendus sont remis en pépinière pour une année. Le prix du plant varie selon la longueur et le porte-greffe choisi.

Un employé dans une parcelle de vigne du domaine Lapalud prépare un fagot de futurs greffons.

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semble lorsqu’il se trouve à la verticale à son emplacement final. Deux roues obliques rappuient ensuite la terre à la base de la barbue. Pour finir, deux disques concaves comblent le sillon de terre et buttent légèrement sur le rang. La planteuse peut embarquer sans problème 300 plants et autant de tuteurs dans les deux paniers de réserve. Le réapprovisionnement a lieu en bout de champ, au départ de chaque nouveau rang. Les racines sont préalablement raccourcies à environ 5 cm.

Débattement de +/–40 cm La planteuse pèse deux tonnes à vide. Elle est menée par un tracteur d’une puissance minimale de 100 ch, ici un Massey Ferguson 5460. L’ensemble évolue à l’allure de 1 km/h. Son châssis coulissant, monté sur le châssis principal évolue par des translations latérales avec un débattement de 40 cm de part et d’autre de l’axe d’avancement. Le tracteur étant dépourvu de système de guidage, ce dispositif ajuste en permanence la position de la planteuse pour conserver une ligne de plantation parfaitement rectiligne. La centrale hydraulique embarquée qui l’anime comprend une pompe montée directement sur la prise de force du tracteur. La centrale corrige également en continu la position de la tête de plantation selon la déclivité du terrain (jusqu’à 35 %). La planteuse intègre par ailleurs une correction de légers dévers, ainsi qu’une correction spécifique sur la roue de jauge arrière pour aligner les tuteurs et les planter bien à la verticale. L’opérateur installé à droite sur la planteuse dispose d’ailleurs de quatre pédales doublées du boîtier de commandes, pour ajuster si nécessaire les réglages de l’appareil depuis son poste de travail.

Rendement de 350 à 500 pieds/h Le chantier requiert au minimum quatre personnes. L’outil embarque deux opérateurs en position assise, assurant la mise en terre manuelle des plants et de leur tuteur associé. Le vigneron fournit une personne chargée de la mise en place des tuteurs et participe lui-même au ravitaillement de la planteuse. L’entrepreneur, lui, met à disposition deux personnes, l’une chargée de la conduite de l’ensemble, l’autre dédiée au transport de la balise RTK et à la mise en terre des jeunes vignes. Alors qu’une plantation à la main ne permet d’installer que 300 pieds par jour, l’entrepreneur annonce un rendement de chantier de 350 à 500 pieds par heure avec sa


Reportage | Plateforme

La balise RTK positionnée à proximité corrige le signal GPS pour fournir une précision centimétrique.

Lors du travail, la planteuse ajuste en permanence sa position transversale, grâce à une glissière sur laquelle coulisse son double châssis selon un intervalle de +/– 40 cm, afin d’implanter un rang parfaitement linéaire.

machine, selon la taille et la configuration de la parcelle. Néanmoins, une plantation mécanisée nécessite un chemin d’accès à la parcelle et au minimum quatre mètres de tournière. Concernant le coût de la prestation, Claude Lapalud ne communique pas ses tarifs mais affirme travailler à prix coûtant pour la plantation. Une fois l’implantation terminée, l’exploitant Yan-

nick Chambaz décompactera l’interrang dès que possible pour réduire le risque d’érosion en cas de forte pluie. Il installera un élastique solidarisant chaque barbue à son tuteur. Puis viendra le semis dans l’interrang et l’entretien mécanique sous le rang avec un intercep, pour contenir le développement de la végétation autour du jeune plant, ainsi que l’installation du dis-

En cabine, l’opérateur spécifie la distance entre rangs et entre plants sur le terminal.

positif de soutien avec piquets, fil et amarres. La parcelle de muscat blanc sera alors prête à produire du raisin pour quelques dizaines d’années.

Réduction sur l’entrée en cas de voyage en transports publics.

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Plate-forme | |Reportage Reportage

Le préparateur de rations remplit ici sa mélangeuse automotrice Marmix «Superchamp» de fourrage à partir d’un silo couloir. Photos: Roman Engeler

En tournée avec le préparateur de rations Les entrepreneurs qui réalisent des travaux agricoles à façon sont depuis des années une valeur sûre. Certains d’entre eux exercent le métier (encore) peu connu, sous nos latitudes, de préparateur de rations de mélanges fourragers. Technique Agricole a accompagné Reto Osterwalder dans sa tournée quotidienne. Roman Engeler Fondée en 2017 à Wängi dans le canton de Thurgovie, par Reto Osterwalder et Peter Hinnen, l’entreprise «HiWa» (Hinnen-Osterwalder) est depuis l’année dernière une société anonyme. Son activité consiste à réaliser des prestations à façon dans les domaines agricoles et assimilés, tels que le compostage, le transport et l’épandage de lisier par tuyau, ainsi que le fauchage. L’entreprise exécute également des travaux forestiers. Depuis l’automne 2020, elle prépare en outre des mélanges fourragers pour différents élevages.

Un voyage à l’origine du projet C’est à l’occasion d’un voyage d’études qui l’a mené jusqu’aux Pays-Bas que Reto Osterwalder a eu l’idée de ce type d’activité quasiment inconnu en Suisse. Même si le 62

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principe paraît simple, la mise en œuvre se révèle épineuse: investissements coûteux dans les équipements (de préférence automoteurs) nécessaires au mélange et à l’affouragement, fidélisation d’une clientèle locale, dans un rayon de livraison limité dans l’idéal. Un préparateur de rations de mélanges fourragers doit être en mesure de garantir ses prestations toute l’année, ce qui suppose d’importantes ressources en personnel.

Prérequis techniques La mélangeuse utilisée à cette fin devrait pouvoir circuler sur la route à une vitesse «relativement soutenue». «Une transmission purement hydrostatique comme celle qui équipe de nombreuses automotrices serait peu propice aux longs trajets

et aux montées», estime Reto Osterwalder. La mélangeuse doit en outre préparer des rations, allant de quelques kilos à plusieurs tonnes, qui répondent aux besoins des différentes catégories d’utilisateurs. La machine doit pouvoir alimenter entre 15 et 200 bêtes avec précision, sans laisser de résidus dans la cuve de mélange. Une disponibilité garantie de 365 jours par an est indispensable. C’est en cherchant une mélangeuse répondant à ces critères que Reto Osterwalder a découvert une entreprise familiale, domiciliée à Unterwachingen, en Allemagne du Sud. Il s’agit du constructeur Marmix qui produit depuis plus de 20 ans deux douzaines de mélangeuses automotrices de type «Superchamp» par an, ainsi que des modèles traînés.


Reportage | Plate-forme

Mélangeuses horizontales Le constructeur Marmix est réputé pour la longévité de ses machines. C’est ainsi que la «Superchamp SL» achetée d’occasion en 2020 par HiWa a déjà plus de 20 000 heures à son actif. La cuve de mélange du «Superchamp SL», d’une capacité de 14 mètres cubes, est réalisée en acier inox massif. Trois arbres disposés horizontalement assurent un brassage complet des différents composants, empêchant les animaux de trier le fourrage dans la mangeoire. Dans ce but, Marmix a développé un mélangeur dit à pales. «Grâce à nos pales spéciales asymétriques, nos mélanges sont brassés avec une précision allant jusqu’à 98 %», indique le prospectus. La vitesse de rotation des pales est réglable en continu entre 0 et 40 tr/min. Le fourrage est déposé derrière l’essieu arrière, au choix vers la gauche ou vers la droite. En marche avant, il n’y a pour ainsi dire aucun risque d’écraser le fourrage après l’avoir déposé. D’un poids à vide de 13 tonnes, la «Superchamp SL» est entraînée par un moteur Deutz à 7,2 litres de cylindrée, d’une puissance de 211 chevaux. Ce dernier, situé à l’arrière, est escamotable, ce qui améliore considérablement l’accessibilité pendant la maintenance. L’essieu arrière et la transmission à deux rapports commandés sous charge sont fabriqués par Kessler, un constructeur allemand de matériel d’entraînement pour véhicules lourds. Une unité hydrostatique fournie par Bosch-Rexroth entre en action à l’arrêt, c’est-à-dire pendant les opérations de remplissage de la cuve à l’aide de la

fraise, de malaxage et d’extraction du fourrage dans les mangeoires. La fraise à grande capacité est pilotée par un automatisme. Le régime est réglable en continu jusqu’à 380 tr/min. La rotation de la fraise est réversible. Le fourrage est acheminé jusqu’à la cuve de mélange par un convoyeur à tapis. La cabine est conçue pour une seule personne, il n’y a pas de place pour un passager. Un terminal surveille toutes les fonctions de la machine et enregistre le poids des composants chargés. Grâce à une caméra et à son moniteur correspondant, la machine peut être manœuvrée en toute sécurité, même dans l’obscurité, malgré sa longueur approchant les dix mètres (largeur 2,20 mètres, hauteur 2,70 mètres).

Démarrage de la tournée aux aurores Lors de sa tournée, Reto Osterwalder assure l’affouragement de six exploitations, y compris son propre élevage, soit un total de 600 têtes de bétail. Le trajet quotidien atteint une centaine de kilomètres. La tournée commence généralement le matin à cinq heures et demie. Elle se termine six heures plus tard au point de départ. Le conducteur trouve toutes les informations nécessaires sur sa tablette. L’exploitant peut adapter à tout moment les quantités et les proportions en fonction des besoins. La communication électronique emprunte la plate-forme «Agrarmonitor», qui offre, outre la gestion des mandats, des services tels que la navigation ou le suivi par GPS. Dans la cabine se trouvent encore diverses radiocom-

La cuve de mélange en acier inoxydable massif de la «Superchamp SL» a une contenance de 14 mètres cubes. Trois arbres à pales horizontaux assurent le brassage nécessaire.

mandes qui permettent, dans les élevages desservis, d’ouvrir les portes charretières ou de mettre en route les vis de dosage de concentrés. Par ailleurs, la plate-forme électronique sert de support à l’ensemble de la procédure de travail. Les questions de logistique y sont réglées: où faut-il charger le fourrage, et dans quel silo? Quel est le type de bétail à desservir et où la livraison a-t-elle lieu? Quels sont les travaux complémentaires à réaliser (par exemple enlever le fourrage restant ou le pousser en tas)? Tous ces travaux sont réalisés en observant un planning strict.

L’opinion des clients Les cinq clients desservis actuellement par Reto Osterwalder et son entreprise HiWa recourent à cette prestation pour différentes raisons. Daniel Peter, de Waltenstein (ZH), par exemple, fait appel à ce service parce qu’il manque de ressources en personnel. D’autres agriculteurs engagent un prestataire à façon pour pouvoir différer ou éviter des investissements coûteux dans les systèmes d’affouragement. Le centre de recherche Agrovet-Strickhof, à Lindau (ZH), a signé avec HiWa un contrat de deux ans. Il souhaite mettre cette période à profit pour réaliser une étude scientifique de ce type de prestation. Christoph Jenni, directeur de la branche Élevage, a de son côté apprécié de pouvoir compter sur cette prestation pour pallier les absences liées à la pandémie de Covid-19. Quant à Urs Wegmann, de Hünikon (ZH), il invoque surtout le manque de res-

Le conducteur a accès aux informations nécessaires pour chacun des élevages desservis sur sa tablette. Le terminal situé au-dessus pilote toutes les fonctions de la machine.

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Le conducteur consigne sur sa tablette le temps consacré aux différents travaux de la mélangeuse classés dans les catégories A et B. La première englobe le fraisage, le mélange et l’extraction, la deuxième les temps d’attente (attente que le doseur ait fini de débiter la quantité nécessaire de concentrés dans la cuve de mélange). Les travaux de catégorie A sont facturés au tarif de 4,00 CHF/min, ceux relevant de la catégorie B au tarif de 0,68 CHF/ min. «Mon objectif est de produire des rations qui coûtent à l’exploitation entre 0,80 et 1 franc par bête et par jour», conclut Reto Osterwalder. Le déplacement jusqu’à l’élevage concerné n’est pas facturé séparément, tant que le trajet s’insère bien dans l’ensemble de la tournée.

Conclusion

Reto Osterwalder (à droite) discute avec Daniel Peter de l’adaptation des rations mélangées.

sources en personnel pour justifier l’engagement d’un préparateur de mélanges fourragers. Cela ne l’empêche pas de faire valoir de solides arguments en matière de gestion d’entreprise. Il estime que chaque ration produite par le prestataire extérieur lui permet d’économiser environ dix francs, compte tenu des coûts induits par l’entretien, les besoins en espace et les futurs investissements dans les équipements. Quoi qu’il en soit, Urs Weg-

mann considère que cela représente déjà une tâche dont il n’a plus à se soucier pendant les périodes de forte charge de travail.

Est-ce que le compte y est? Finalement, la question de la rentabilité se pose à toute exploitation desservie, y compris à Reto Osterwalder lui-même. Il emploie actuellement cinq collaborateurs spécialement formés à ce travail.

Confier l’affouragement quotidien d’un élevage à un prestataire à façon est encore assez inhabituel en Suisse. Il s’agit d’une activité de niche qui peut s’avérer intéressante, eu égard à l’importante part des équipements dans les coûts d’exploitation et du manque chronique de personnel. Reto Osterwalder s’emploie à développer sa clientèle et étudie la possibilité d’enchaîner sa tournée matinale avec une autre l’après-midi. Soucieux de concrétiser ce projet, il s’apprête d’ores et déjà à remplacer l’automotrice «Superchamp SL» actuelle par un modèle neuf de dernière génération.

Sécurité et respect sur la route La cargaison est correctement sécurisée avant le départ. Il faut veiller à ne pas charger plus haut que les ridelles les produits en vrac comme les céréales, les copeaux, les betteraves ou le maïs ainsi que le fumier.

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Bouleaux ponctionnés La sève de bouleau extraite dans la forêt de Colditz, près de Leipzig, en Allemagne, fut longtemps un produit très lucratif. Elle est aujourd’hui importée pour des lotions capillaires et, depuis peu, pour des boissons rafraîchissantes. Le service forestier organise des cours sur l’extraction de la sève pour les apprentis afin que ce savoir ne se perde pas. Wolfgang Rudolph * Tôt le matin, dans la forêt de Colditz, un domaine de 3500 hectares situé au sud de Leipzig, l’apprenti Andreas Geiler appuie contre le tronc d’un bouleau la mèche à bois montée sur la tronçonneuse, à environ 30 cm au-dessus du sol, dans un peuplement clairsemé. «Perce un *Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé dans les secteurs de l’agriculture, de l’environnement ainsi que des énergies renouvelables.

peu plus haut et de biais», corrige son enseignant Ulrich Zillmann. Puis, le futur forestierr-bûcheron donne des gaz et enfonce la mèche de 5 bons centimètres dans l’aubier. «C’est bon», s’exclame Ulrich Zillmann. Andreas Geiler pose la tronçonneuse et l’éteint. Puis il nettoie le trou de forage avec un fil de fer. Un autre apprenti enfonce de quelques coups de marteau un tube en acier inoxydable dans le trou, juste assez profondément, selon les instructions, pour qu’il tienne bien,

mais qu’il puisse être retiré du tronc assez aisément. Un peu plus tard, la sève brute montant dans le xylème, goutte dans un récipient en verre placé sous l’orifice. Elle s’écoule également sur le pourtour extérieur du tube. «Ça se colmate vite tout seul», explique Ulrich Zillmann en passant son doigt sur la masse collante. Ce forestier de 58 ans a notamment travaillé pendant de nombreuses années dans cette mise en valeur secondaire de la forêt, qui pa-

Un bouleau peut produire jusqu’à 30 litres de sève par jour. Photos: Carmen Rudolph

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Dans les années 1990, la tronçonneuse équipée d’une mèche à bois représentait déjà un progrès. Aujourd’hui, une perceuse électrique performante sans fil permettrait de percer beaucoup plus facilement et silencieusement.

raît aujourd’hui exotique, et il transmet son expérience à la relève professionnelle de l’entreprise publique Sachsenforst dans un cours facultatif. «Il s’agissait autrefois d’un peuplement de bouleaux pur, dans lequel chaque arbre sain était percé lorsque montait la sève dans les arbres, de mars à mai», explique-t-il en délimitant la zone concernée d’un geste de la main. On prélevait aussi la sève des bouleaux se trouvant le long des voies d’accès principales, à condition qu’ils aient un diamètre d’au moins 20 cm à hauteur de poitrine.

On perçait au vilebrequin Entretemps, Barbara Kotschmar, la responsable du service forestier, s’est jointe au groupe d’apprentis. Agée de 64 ans, elle dirige ce service depuis 1985. Née à Colditz et issue d’une famille de gardes forestiers, elle connaît tout de l’histoire de la production de sève de bouleau: Jusqu’au début des années 1960, le forage s’effectuait à la force du poignet avec un vilebrequin, plus tard avec des perceuses électriques dont le fonctionnement nécessitait la pose de câbles à travers la forêt à partir d’un groupe électrogène de secours. Après la disparition de la RDA, on a continué l’extraction de la sève de bouleau, mais arrêté celle de la résine de pin, également très pratiquée jusque-là. Finalement, des considérations économiques mirent un terme à cette exploitation accessoire de la forêt en 1999. A cette époque, les forestiers disposaient désormais de mèches à bois montées sur tronçonneuses. Indépendamment de l’outil utilisé, et pour ne pas 66

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diminuer les rendements, il fallait éviter de percer à nouveau dans les trous des années précédentes et obturés en fin de saison par un bouchon de bois. C’était difficile, si l’on considère que les bouleaux sont utilisés pendant plusieurs années. En effet, les racines empêchent en de nombreux endroits la pose, de manière stable à la base du tronc, des bocaux de 5 litres de contenance. Par ailleurs, les tubes ne doivent pas être placés trop haut au-dessus des récipients collecteurs, car le vent pourrait souffler au loin les gouttes du précieux liquide. À cela s’ajoutait le fait qu’à l’arrivée du printemps, les arbres devaient être préparés en très peu de temps. «Les tubes d’insertion étaient une source d’irritation permanente, se souvient Barbara Kotschmar. Ceux en bois et en verre utilisés au début se cassaient facilement, le plastique était trop mou et une suggestion d’évacuer la sève par des plumes de dinde s’est révélée hasardeuse. Mais même les tubes en aluminium utilisés jusqu’à la chute du Mur se déformaient à chaque coup de marteau qui n’était pas parfaitement ajusté.»

Revenus bien supérieurs à ceux de l’exploitation du bois Chaque printemps, et malgré tous ces problèmes, jusqu’à trois points d’extraction étaient percés sur près de 3000 bouleaux de ce secteur. «Notre record fut atteint en 1983 avec un total de 142 600 litres de sève de bouleau. Pour cela, 3181 arbres furent percés et 5710 récipients installés», explique la garde forestière, documents à l’appui. Selon Barbara Kotschmar, il y a toujours eu des bou-

leaux «appliqués» et «paresseux». Les premiers produisent quotidiennement jusqu’à 30 litres, ce qui nécessite de vider les bocaux plusieurs fois par jour. Les autres ne produisent qu’une faible quantité dans le même temps. Pour d’obscures raisons, cet état de fait peut changer d’une année à l’autre. Quoi qu’il en soit, les revenus tirés de la production de sève de bouleau (payée près d’un mark par litre à l’époque de la RDA) dépassaient de loin ceux générés par l’exploitation du bois. «La vente des bouleaux comme bois d’œuvre était néanmoins possible sans restriction», souligne-t-elle. Ainsi, après une «coupe sanitaire», soit la coupe de la partie inférieure du tronc comprenant les nombreux trous d’extraction, certains troncs rapportaient encore de l’argent lors des adjudications.

Collecte quotidienne Chaque jour de bonne heure, et pendant les trois à quatre semaines de la campagne d’extraction de la sève de bouleau, des gardes forestiers vidaient les récipients dans des boilles à lait dont ils versaient ensuite le contenu dans une citerne mobile de 10 mètres cubes tirée par un tracteur le long des chemins et des layons de débardage. Il importait qu’il n’ait pas trop plu entre ces opérations de collecte; dans le cas contraire, la sève considérée comme trop diluée était jetée. Les citernes mobiles contenaient une préparation de 2 litres d’isopropanol et de 180 grammes d’ester méthylique d’acide P-hydroxybenzoïque incorporés dans 100 litres, afin d’inhiber la fermentation de la


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sève de bouleau riche en sucres. Sans cet ajout, la sève brute se conserve au maximum 14 jours dans un endroit frais. Dans le parc des machines de l’Office des forêts, la sève de bouleau devait encore être nettoyée des particules en suspension au moyen d’une technique de filtrage similaire à celle utilisée dans la vinification avant d’être vendue. «Ce travail était long et fastidieux en raison des disques filtrants constamment bouchés, ainsi que le nettoyage minutieux de tous les ustensiles utilisés à la fin de la saison», se souvient Barbara Kotschmar. Les acquéreurs des bonbonnes de 60 litres de sève de bouleau filtrée étaient en premier lieu l’industrie cosmétique, notamment la société Florena, située à Waldheim en Saxe et appartenant aujourd’hui à Beiersdorf AG. Cette entreprise l’utilisait pour son traditionnel fortifiant capillaire. Dans les années 1970, une cidrerie de la ville voisine de Geithain essaya de commercialiser la boisson non alcoolisée «Bisa» à base de sève de bouleau. Cette dernière ne rencontra qu’un faible succès, en dépit de la publicité assurant qu’elle rendait maigre comme un bouleau, outre ses vertus rafraîchissantes. L’eau-de-vie de fruits à base de sève de bouleau produite par l’usine de liqueurs Horn de Leipzig de 1997 à 1999 connut également un flop. A cet égard, la sève de phloème du bouleau, ou sève élaborée, trouble et contenant du sucre inverti, est probablement plus appropriée. Elle peut être obtenue par incision de l’écorce pendant les mois d’été, tout comme la résine de pin. Cette deuxième possibilité d’extraction n’est toutefois pas pratiquée

Sur la section du tronc d’un bouleau, on peut voir les trous de perçage cicatrisés. La croissance du bois n’est pas affectée par l’extraction de la sève.

en Allemagne en raison des dommages causés aux arbres.

Produit naturel régional La sève connaît une baisse de rendement avec le débourrement des feuilles et le remplacement de la pression dans les vaisseaux par l’aspiration par capillarité qui en résulte. Elle devient plus trouble en raison d’une proportion croissante de substances mucilagineuses et pectiques augmentant le travail de filtrage. C’est la raison pour laquelle le choix s’est porté sur des récipients en verre malgré le risque de casse. Cela permet de détecter immédiatement les turbidités de même que les corps étrangers tombés à l’intérieur et de prendre des décisions quant à la poursuite de l’opération d’extraction. Au plus tard début mai, les gardes forestiers retiraient les tubes et refermaient les

orifices avec des chevilles en bois. Grâce à la formation d’une gomme cicatrisante, les trous étaient rapidement recouverts par la végétation sans offrir de porte d’entrée aux agents pathogènes. La fin de la campagne de récolte 1999 a signifié l’arrêt définitif de la production de sève de bouleau dans la forêt de Colditz. «Cette décision a certes été motivée par la baisse de la rentabilité et par l’achat de la sève par les entreprises sous forme de concentré meilleur marché en provenance d’Europe de l’Est, de Scandinavie voire de Chine. Mais elle fut surtout due à la loi allemande sur la taxation des alcools. En raison de la forte teneur en alcool des substances utilisées pour conserver la sève, nous aurions eu en permanence des douaniers chez nous avec une pince à plomber. C’était trop compliqué pour nous», explique Barbara Kotschmar.

Une boisson à la mode

La première goutte d’un bouleau fraîchement percé. Le lendemain matin au plus tard, le bocal en verre de 5 litres est plein.

Produit naturel riche en minéraux et au goût légèrement sucré, la sève de bouleau connaît depuis quelques années une deuxième jeunesse, sous forme de boisson tendance avec presque zéro calorie ou pour des applications externes et internes en médecine alternative. Elle est vendue dans le commerce, avec ou sans arômes ajoutés, à partir de trois euros par litre, également en «qualité bio», et elle fait désormais partie de l’assortiment de certains discounters. Le goût des consommateurs pour les produits régionaux pourrait rendre la production locale de sève de bouleau à nouveau attractive sur le plan économique et, compte tenu de l’objectif de biodiversité dans nos forêts, encourager la culture du bouleau, une espèce décriée et qualifiée de «mauvaise herbe forestière». 04

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Plate-forme | |Reportage Reportage

Thomas Hollenstein devant le «Schleppfix», le répartiteur de lisier à faible usure, sans tête de distribution et sans pendillards. L’épandage du lisier est exclusivement assuré par l’action de la gravité (petite photo). Photos: Dominik Senn et Roman Engeler

Le «Schleppfix»: un fer de lance La société Brunner Spezialwerkstatt AG, à Schwarzenbach (SG), excelle dans la fabrication et la transformation en interne d’équipements agricoles et de voirie, ainsi que le petit outillage, ses domaines de prédilection. Désireuse d’établir sa renommée en matière d’épandage du lisier, elle a déposé une demande de brevet européen pour le «Schleppfix». Dominik Senn Fondée en 1994 par Markus Brunner, la Brunner Spezialwerkstatt AG, à Schwarzenbach (SG), est une entreprise innovante. En quelques années, elle a acquis une position de leader dans le machinisme agricole, les solutions spéciales, les petits outillages et la voirie. Le successeur de Markus Brunner, Thomas Hollenstein, né en 1989, maître-mécanicien sur machines agricoles, a fait preuve du même état d’esprit innovant. Il possède la société depuis 2016 et la gère. Par ses constructions sophistiquées conçues en interne, ses transformations de machines, sa maîtrise des technologies CNC, il s’est révélé le digne successeur du fondateur de l’entreprise, à laquelle il a su donner un nouvel élan.

Création de valeur en interne «En élaborant des solutions spéciales, j’ai constaté que la fabrication des pièces par 68

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notre bureau d’études était majoritairement sous-traitée à cause de la maîtrise insuffisante des technologies CNC. J’ai également pris conscience des avantages d’un chemin court du bureau d’études à l’atelier», explique Thomas Hollenstein. Il n’y est pas allé par quatre chemins, soucieux de garder la création de valeur en interne et d’accélérer les processus. Après avoir acheté une première machine d’usinage CNC, il a embauché un mécanicien polyvalent chargé d’honorer les commandes de pièces par des tiers et envoyé un technicien en formation en génie mécanique. Simultanément, il a étudié lui-même en autodidacte nuit et jour, week-ends compris, les principes des machines CNC. Les commandes ont afflué de partout. Il a acquis voici 18 mois dans la zone industrielle de Wilen (TG) un hall de production de 40 x 20 m de surface en guise de site secon-

daire pour y installer une deuxième, puis une troisième machine CNC.

La conception maison «Schleppfix» «C’est gratifiant à mes yeux de concevoir un prototype et de le construire dans nos propres ateliers», confie-t-il. Il a admis que cela présupposait de l’ambition et de la persévérance, alliées à la capacité d’encaisser les revers. Son coup de maître a été le «Schleppfix» (voir l’édition de juin 2021 de Technique Agricole), un répartiteur de lisier qu’il a finalisé à la mi-2022 en collaboration étroite avec le constructeur Lukas Bosshart. «Après deux ans et demi d’efforts acharnés. nous avons concrétisé notre vision, un système d’épandage de lisier facile à utiliser.» Ce système présente une usure particulièrement faible grâce à l’absence d’éléments en rotation. La distribution fonctionne sans tête ni pendillards


Reportage | Plate-forme

individuels, seule la gravité est responsable de l’épandage du lisier. Un autre avantage majeur réside dans la possibilité d’intervenir sans outil, liée à un important débit d’épandage assuré par une puissante pompe à vide.

Environ 150 exemplaires vendus Le «Schleppfix» est un produit suisse de qualité. Tout ce qui n’est pas tourné, fraisé, soudé et monté dans l’atelier spécialisé, est produit dans des ateliers situés à quelques minutes en voiture. C’est le cas de la cuve de distribution en acier inoxydable, des déflecteurs en plastique et de la peinture poudre. «Nous avons déjà vendu quelque 150 exemplaires du «Schleppfix», dont certains à l’étranger, jusque dans le nord de l›Allemagne. Nous sommes en train d’organiser un réseau commercial à l’étranger», a expliqué Thomas Hollenstein, qui a déposé pour son produit une demande de brevet européen.

Poste mobile à aléser et à souder Une innovation maison de l’atelier Brunner est la machine à souder bout à bout à l’aide d’un élément chauffant, qui existe en trois versions et permet d’abouter des tubes en polyéthylène d’un diamètre atteignant 1,2 mètre. Par ailleurs, un poste à aléser et à souder, modifié pour réaliser des travaux d’usinage en position horizontale et verticale, fonctionne toute l’année. Des douilles de 32 à 600 mm de diamètre

qui ont pris du jeu peuvent être remises en état sur place, par un apport de soudure, puis alésées pour restaurer les dimensions nominales. Ce procédé rapide évite les démontages et les transports, ce qui réduit considérablement le temps d’immobilisation des grosses installations. Des sociétés renommées telles que EMS Chemie, les matériaux SIKA, Endress & Hauser, Benteler Steel/Tube et Rhenus Logistik apprécient cette prestation.

Machines agricoles Outre son goût pour les constructions et les transformations en interne, Thomas Hollenstein s’intéresse à bien d’autres domaines: réparations et entretien des machines, modifications et montage de superstructures, entretien des climatiseurs, mesures de puissance, tests antipollution des moteurs diesel, changements des pneus, réglage de la voie à l’aide d’un instrument au laser, entretien des flexibles hydrauliques, interventions en situation d’urgence et réparations directement chez le client. Outre les tracteurs Same-DeutzFahr et Landini/McCormick, des machines neuves, principalement Fella, Bauer, et Rauch, ainsi que des véhicules d’occasion, sont couramment proposés. Une vaste gamme de produits, allant du domaine du petit outillage à la voirie, font également partie de l’assortiment. Enfin, la société loue des citernes à lisier, des rampes d’épandage à pendillards, des remorques

Une autre innovation maison est la machine à souder bout-à-bout des tubes en PE d’un diamètre allant jusqu’à 1,2 mètre. Elle existe en trois versions et fonctionne à l’aide d’un élément chauffant.

Le poste d’alésage et de soudage permet de restaurer des douilles de 32 à 600 mm de diamètre qui ont pris du jeu. Le traitement consiste en un apport de soudure sur place suivi d’un réalésage pour rétablir les dimensions nominales.

pour le transport de grumes et divers petits outillages.

Spécialisée dans les Bührer La Brunner Spezialwerkstatt AG est aussi réputée pour son service de révision des tracteurs Bührer, entre autres du moteur et de la transmission. Parmi ses spécialités figurent les changements de moteur, les retouches de peinture, le passage à la traction intégrale, l’installation d’un système hydraulique frontal et d’une prise de force à l’avant, le changement du système de freins, la direction assistée, l’ajout d’un turbocompresseur, des systèmes d’échappement en acier inox et d’autres ajouts demandés par le client. «Tant que nos collaborateurs, apprentis compris, seront habités par la passion du travail bien fait, notre avenir sera assuré. Pour réussir sur la durée, tous doivent s’investir à fond dans leur travail», déclare Thomas Hollenstein. Depuis qu’il dirige la société, le nombre des collaborateurs a doublé pour atteindre une bonne vingtaine, parmi lesquels cinq apprentis. Les deux tiers des effectifs travaillent dans le domaine du machinisme agricole sur le site de Schwarzenbach, les autres sur le nouveau site de Wilen. La société est consciente de l’importance de disposer d’un personnel bien formé et ne ménage pas ses efforts à cet effet. 04

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Ils travaillent en harmonie. Marcel, Martin et Ivo Brogle (de g. à d.) posant devant les trois Deutz-Fahr du Juchhof. Photos: Dominik Senn

Compact, le Deutz-Fahr «DX 4.17» fait merveille de la ferme à la forêt Dans la famille Brogle et Jäggi, sur le domaine du Juchhof à Wegenstetten (AG), le Deutz-Fahr «DX 4.17» est le tracteur préféré de toutes et tous. Sa compacité en fait l’engin idéal de cette exploitation laitière. Dominik Senn Le Juchhof est exploité par Martin Brogle et Myriam Jäggi. De cette ferme juchée sur les hauteurs de Wegenstetten, la vue est imprenable sur l’aérodrome de Schupfart. Il s’agit d’une exploitation laitière complétée par quelques surfaces de céréales. Un cheptel de 45 vaches laitières et de 40 génisses d’élevage peuple les étables. De la surface agricole utile de 47 hectares, seuls 11 hectares sont labourés, répartis en 4 hectares de prairies artificielles, 3 hectares de maïs, 2 hectares de blé et 2 d’orge. Les terres du domaine sont très en pente et, qui plus est, 70

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accidentées. Une grande partie de la surface est classée en zone préalpine de collines. «Chez nous, aucun tracteur ne quitte la ferme sans roues jumelées», explique Martin Brogle. Le reste des terres se compose de prairies dont 25 % en surfaces de compensation écologique. Une forêt de 1,7 hectare complète le domaine. Le lait est livré à Mooh, maison née en 2016 de la fusion de la coopérative laitière Miba et de Nordmilch AG. Martin a repris l’exploitation de son père Marcel Brogle en 2007. Pour confirmer son attachement à la forme d’exploita-

tion traditionnelle, il a construit en 2014 une nouvelle étable pour les vaches. Tous les membres de la famille travaillent ensemble dans une harmonie manifeste. Avec le fils de Martin, Ivo, la troisième génération a fait son entrée, bien décidée à participer à l’histoire du Juchhof; Ivo commence en août prochain l’apprentissage de mécanicien en machines agricoles.

Succession pour le tracteur Grunder Martin Brogle a hérité – et appris à les apprécier – des piliers de l’exploitation:


Youngtimer | Passion

Première gamme à l’enseigne Deutz-Fahr En 1978, Deutz-Fahr a présenté la série «DX» pour succéder à la série «D-06» à 6 cylindres. Dès 1980, les modèles à 4 cylindres ont suivi pour être complétés vers le bas par les modèles de la série «D-07» dotés de moteurs à 2, 3 ou 4 cylindres. La série «DX» a été la première gamme de tracteurs commercialisée à afficher sur son capot le logo Deutz-Fahr. La série précédente portait – bien que Deutz eût déjà repris l’entreprise Fahr en 1975 – le seul logo Deutz. Tous leurs moteurs étaient des diesel Deutz à refroidissement à air; cer-

les tracteurs Deutz-Fahr. La marque a débarqué dans le parc machines en 1968. Pour remplacer le tracteur Grunder des origines, le choix s’était porté sur un modèle «40.06» de 40 chevaux acquis chez Max Kaufmann, concessionnaire à Wallbach (AG). En 1988, Marcel Brogle achetait un premier 4×4, un Deutz-Fahr «DX 3.60» neuf de 65 chevaux. Son fournisseur d’alors est Voellmin Landtechnik AG à Ormalingen (BL), là où Ivo va bientôt entrer en apprentissage. En hiver, le «DX 3.60» entraîne la mélangeuse-distributrice; l’été, il «fait les foins» devant l’andaineur à rotor. En 1996, le Deutz «40.06» a été remplacé par un tracteur à traction intégrale neuf supplémentaire, un Deutz-Fahr «DX 4.17» à chargeur frontal, de la dernière année de fabrication de la gamme. Il est devenu pour un temps le principal tracteur de la ferme. «C’est l’époque où les balles rondes sont arrivées. Le capot plongeant du <DX

tains d’entre eux étaient équipés de turbocompresseur. En 1984, tous les modèles existants «DX», du «DX 85» jusqu’au «DX 230», ont été remplacés par une version «DX» refondue dont la numérotation (elle correspondait le plus souvent au nombre de cylindres) se composait d’un chiffre et d’une série de numéros à deux chiffres séparés par un point. Les séries suivantes, «AgroStar», «AgroPrima» et «AgroXtra», ont repris à peu de choses près la plupart des composants de la gamme «DX».

4.17> convient particulièrement bien pour travailler avec le chargeur frontal», explique Martin Brogle. Ce tracteur fut livré par Hummel Landmaschinen GmbH de Wil (AG); en 2010, ce concessionnaire a encore pu fournir au Juchhof le nouveau tracteur principal, un Deutz-Fahr «Agrofarm 430» de 109 chevaux avec relevage frontal.

Le «chouchou» de la famille «Le <4.17> est toujours équipé du chargeur frontal, raconte Martin Brogle, raison pour laquelle il est le tracteur le plus utilisé sur notre exploitation.» C’est aussi le tracteur préféré de tous les membres de la famille, femmes comprises, car il est facile à conduire, de taille réduite avec ses 3,82 mètres de long. Il offre en outre une bonne visibilité, il est maniable et dispose d’un boîte à inverseur (12 marches avant – sans demi-vitesses – et 12 marches arrière). «Sa taille, son

poids, sa puissance et son prix en font le tracteur idéal pour le Juchhof», résume Martin Brogle. La polyvalence du «DX 4.17» est impressionnante, des grandes cultures aux fenaisons en passant par le pressage de balles rondes. Il sert aussi à désiler par blocs le silo-couloir de 300 m³. En outre, l’hiver, il part en forêt avec son treuil et sa benne frontale qui emporte facilement les outils et équipements. Son empattement court de 2,25 mètres facilite l’usage en forêt et sur les chantiers de coupes. Les trois tracteurs Deutz-Fahr ayant des engagements bien définis sur le Juchhof, ils se répartissent uniformément leurs heures de service, si bien que le «4.17» ne totalise au terme de 25 ans de service qu’à peine 8000 heures.

Un atout qui n’est pas sans défaut Le Deutz-Fahr «DX 4.17» a un atout: son chargeur frontal, équipement ô combien pratique. Mais c’est aussi une source de soucis, car l’embrayage est fortement mis à contribution. Ce dernier a déjà dû être remplacé par deux fois. «Le chantier de l’étable et les sollicitations de la désileuse entraînent une forte usure», dit Martin Brogle. Le câble de la commande d’inverseur est un autre point faible de ce tracteur. A part ça, Martin Brogle ne trouve rien à redire à cet engin. Tout au contraire: son moteur atmosphérique 4-cylindres en ligne KHD à injection directe est extrêmement robuste et fiable. Il n’a jamais nécessité de réparation. «Le <DX 4.17> avec ses 3,38 tonnes à vide, ses 5 tonnes de poids total et ses 78 chevaux est le tracteur de ferme compact idéal», déclare Martin Brogle.

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La désileuse met le «DX 4.17» à rude épreuve.

Le «DX 4.17» à l’œuvre en forêt avec son treuil.

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xxx | xxx ASETA | Assemblée des délégués

Réunis à Morat (FR), les délégués ont pris connaissance avec satisfaction de la bonne marche des affaires de l’ASETA.

Christian Kuhn entre au comité Lors de sa 98e assemblée des délégués, l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) a élu Christian Kuhn au comité. Elle est satisfaite du bon déroulement des affaires et nomme trois membres d’honneur. Roman Engeler, Heinz Röthlisberger, Matthieu Schubnel, Catherine Schweizer et Dominik Senn

Werner Salzmann (à d.) et Roman Engeler, respectivement président et directeur de l’ASETA, ont dirigé l’assemblée.

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Les membres d’honneur Heiri Schmid, de Bilten (GL) et Willi Zollinger, de Watt (ZH) posent avec Christian Kuhn, président d’Agro-entrepreneurs Suisse, qui vient d’être élu au comité de l’ASETA (de g à d).


Assemblée des délégués xxx | ASETA | xxx

Les représentants des 22 sections et de l’organisation professionnelle de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) réunis en assemblée à Morat (FR) sont satisfaits du bon déroulement des affaires. Les comptes bouclent avec un résultat meilleur que prévu. Après le remboursement aux sections de 80 000 francs, montant correspondant à une partie de leur cotisation, ils affichent toujours un bénéfice de 50 000 francs. Le cours de conduite «G40» renoue avec le succès. Il a atteint un record de participation avec plus de 1200 personnes en quelque 260 groupes. Les salons auxquels l’ASETA projetait de participer ont tous été annulés à cause de la pandémie. Les charges ont donc été réduites. En outre, des recettes supplémentaires ont été générées par Technique Agricole grâce au volume accru des annonces. Le budget de cette année, basé sur des cotisations inchangées des membres et

des sections, est calculé à l’équilibre, proche de zéro. Les délégués ont approuvé un crédit de 175 000 francs pour des travaux de transformation du bâtiment du siège de l’association, à Riniken (AG). L’ASETA est en négociation avec un détaillant qui aimerait louer les locaux anciennement occupés par l’atelier pour exploiter un magasin. Christian Kuhn, de Seebach (quartier de Zurich), président d’Agro-entrepreneurs Suisse, entre au comité présidé par Werner Salzmann, conseiller aux Etats. Il succède dans cette fonction au membre démissionnaire Markus Schneider, de Thunstetten (BE). Willi Zollinger, de Watt (ZH), Heiri Schmid, de Bilten (GL), et Christophe Berthelet, de Meinier (GE), ont été nommés membres d’honneur en remerciement de leur implication dans la vie de l’association. Dans son allocution, le président de l’ASETA Werner Salzmann a demandé un positionnement clair de la politique en

faveur de l’agriculture productrice. Il a communiqué ses inquiétudes à propos du taux d’autoapprovisionnement en baisse et de la plus grande dépendance vis-à-vis de l’étranger. Le deuxième jour, les délégués et leurs accompagnants ont été guidés dans des exploitations maraîchères de la région du lac de Morat. Chez Gutknecht, à Essert (FR) – Ried bei Kerzers en allemand–, on a touché du doigt la difficulté actuelle de livrer les légumes à temps et de répondre aux critères de la grande distribution. La visite des serres de Swissradies fut tout aussi passionnante. Frédéric Bart, propriétaire des lieux, et ses collaborateurs y récoltent jusqu’à 800 tonnes de radis par an sur une surface de plusieurs hectares. Dans la commune de Mont-Vully, les participants ont reçu des informations très intéressantes sur la culture de la vigne. Répartis en groupes dans différentes caves, ils ont passé un dernier moment convivial avant de se quitter.

De g. à d., Olivier Kolly, Laurent Guisolan (Grangeneuve) et Didier Castella, conseiller d’Etat.

Thomas Schick (à g.) et Paul Buri (à d.) avec une délégation de la ville de Morat.

Membres du comité de la section lucernoise avec leur président Anton Moser.

Martin Rufer (à g.), directeur de l’USP, et Fritz Glauser, président de l’Union des paysans fribourgeois.

Organisateur de la 98e assemblée des délégués: le comité de la section fribourgeoise de l’ASETA avec à sa tête le président Olivier Kolly (à g).

Les délégués ont approuvé toutes les propositions du comité.

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xxx | xxx ASETA | Assemblée des délégués

Les délégués schaffhousois sont engagés dans une discussion animée.

Armin Brun, président de la section Schwyz-­ Uri, organisera la prochaine assemblée.

Les délégués ont admiré une moissonneuse New Holland et une récolteuse de betteraves sucrières Holmer exposées en leur honneur.

Werner Salzmann s’entretient avec Pascal Furer, Willi Zollinger et Felix Düring.

Bravant la neige, Gottfried Burri est venu de Lurtigen (FR) à Morat au volant de son tracteur Wahl «W17» de 17 chevaux qui date de 1956.

Nadja Vogelsang, du secrétariat, a œuvré en coulisse au bon déroulement de la rencontre.

Arrivée à l’exploitation maraîchère Gutknecht, à Essert (FR) – Ried bei Kerzers en allemand.

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Les Bernois Adrian Lüthi (à g.) et Peter Aebi (à d.) discutent avec le Soleurois Christian Murer.

Un apéritif a été servi après la visite des exploitations maraîchères du Seeland.


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Frédéric Bart, propriétaire de Swissradis, présente la manière dont les radis sont cultivés dans les grandes serres d’Essert.

La machine cueille les radis et les bottelle en une seule étape.

Pascal Gutknecht montre un poivron violet.

Bruno Gutknecht explique la procédure de la production de tomates.

Visite de la serre de tomates: l’exploitation Gutknecht Gemüsebau produit un grand nombre de variétés de tomates et d’autres légumes. Elle les vend aussi dans son magasin de ferme.

L’excursion s‘est terminée par une dégustation de vin dans différentes caves du Vully.

On a pu emporter des radis frais!

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Gaël Monnerat nouveau membre du comité

Assemblée générale de l’AVETA: redynamiser la section

Lors de l’assemblée générale de la section Jura/Jura bernois, Gaël Monnerat a été élu nouveau membre du comité.

La section valaisanne a tenu son assemblée générale chez Remo Tscherry, agriculteur et entrepreneur.

Roman Engeler

Matthieu Schubnel

Voici environ deux ans, la section Jura/Jura bernois de l’ASETA a dû annuler son assemblée générale peu avant sa tenue, plus précisément quelques jours seulement avant l’événement, en raison d’un arrêté Covid-19 cantonal. Après deux ans d’interruption, le président Christian Heusler s’est réjoui d’autant plus qu’environ 50 membres et invités aient pu à nouveau se retrouver à l’occasion de ce rendez-vous à Glovelier. En collaboration avec le gérant Philippe Chevillat, il a mené la réunion de façon expéditive tout en suivant l’ordre du jour. Face aux six démissions pour cause de décès ou de fermetures opérationnelles, trois nouveaux membres ont été accueillis, si bien que la section rassemble désormais 343 personnes au total. Le comité a été reconduit et complété simultanément par Gaël Monnerat. Ce nouveau membre du comité n’est pas inconnu à l’ASETA, puisqu’il a contribué pendant une longue période en tant que rédacteur au magazine Technique Agricole et qu’il traduit aujourd’hui occasionnellement – en attendant d’être agriculteur actif – des textes en français pour notre revue. Les comptes de la section ont pu être approuvés avec un bénéfice d’environ 1700 francs. Ce montant a été ajouté au capital propre, qui s’élève désormais à plus de 50 000 francs. Le budget 2022 semble équilibré, bien qu’une excursion de section soit à nouveau programmée. En complément, la section peut compter sur le support de l’entreprise renommée Amstutz. Au point «Divers» a été abordé, comme d’habitude dans le Jura, une discussion informelle mais techniquement intéressante autour des questions des pulvérisateurs, des signaux GPS et RTK, des nouvelles offres de formation possibles pour l’ASETA en matière de systèmes de direction et de conduite avec des transmissions à variation continue. La problématique d’une meilleure intégration spécifique des machines agricoles dans les projets d’aménagements routiers a aussi été abordée en détails. Le membre du comité de l’ASETA Stephan Plattner et le directeur de l’association Roman Engeler ont livré un mot de salutations de l’association faîtière et ont informé des projets passés et à venir. David Goy, instructeur en chef «G40» pour la Romandie, a présenté un nouveau lieu de cours à Alle au cœur de l’Ajoie et a attiré l’attention sur le fait que les participants ne disposant pas de leur propre tracteur puissent suivre d’éventuels cours préparatoires chez lui.

Mardi 29 mars a eu lieu l’assemblée générale annuelle de la section valaisanne de l’ASETA au domaine de Remo Tscherry, à Agarn (VS), près de Sierre. La section cantonale compte aujourd’hui 89 membres, dont une dizaine avait fait le déplacement pour l’occasion, ainsi qu’une délégation de l’ASETA vaudoise. L’absence de Werner Salzmann et de Roman Engeler, respectivement président et directeur de l’ASETA, a été excusée. Après le mot de salutations du président Samuel Luisier, l’assemblée a pris connaissance, par la voix du secrétaire David Jacquemoud, des procès-verbaux des deux derniers exercices, l’assemblée 2021 n’ayant pas eu lieu en raison de la pandémie. Le président a ensuite dressé un bilan des actions et faits marquants, puis salué l’engagement de l’association faîtière pour défendre les intérêts des agriculteurs. Il a aussi rappelé les conditions météorologiques catastrophiques de 2021 qui ont engendré des pertes conséquentes pour les arboriculteurs et viticulteurs valaisans. Il s’est par ailleurs montré préoccupé quant au respect de l’obligation à venir d’une cuve de rinçage sur les pulvérisateurs de plus de 400 litres de capacité. Outre les contrôles de pulvérisateurs et les cours «G40», l’association poursuivra ses cours d’arrimage spécifiques proposés depuis une dizaine d’années en collaboration avec le SPAA et la police cantonale. Le jeune président a par ailleurs lancé un appel à idées pour redynamiser la section. La section valaisanne se porte bien sur le plan financier. Le comité a par conséquent décidé de maintenir le niveau de la cotisation annuelle à 95 francs. Après respectivement 12 et 20 années de service, David Jacquemoud et Remo Tscherry ont annoncé leur intention de passer la main à la fin de cette année. Les candidatures pour les remplacer sont ouvertes. Clément Formaz, sergent de la police valaisanne et membre de l’AVETA, a, lui, dressé le bilan des accidents déclarés dans le canton, avec 8 sinistres en 2020 et 10 en 2021. Aucun n’a causé de décès. Il a ensuite expliqué la façon dont la police procède lors d’un constat d’accident de la circulation: photos, contrôle de l’état physique et médical des personnes impliquées, recherche de témoins, etc., dans le but d’établir une chronologie de l’accident de circulation. Les conducteurs impliqués sont soumis systématiquement à un contrôle d’alcoolémie par éthylomètre ou, en cas d’impossibilité, par prise de sang.

Le comité de la section Jura/Jura bernois avec le président Christian Heusler, le gérant Philippe Chevillat et le nouveau membre Gaël Monnerat. Photo: R.Engeler

Au cours de l’assemblée générale, le sergent Clément Formaz a communiqué des éléments sur l’accidentologie dans le canton du Valais. Photo: M.Schubnel

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TI La section tessinoise a 80 ans Edy Petraglio rejoint le comité de la section tessinoise de l’ASETA qui célèbre cette année ses 80 ans. Roman Engeler

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Edy Petraglio (à g.) siège depuis peu au comité de la section tessinoise de l’ASETA. Vigneron dans le Mendrisiotto, il est ici en compagnie du président Stefano Antonioli. Photo: Roman Engeler

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Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l‘étiquette et les informations concernant le produit.

La ferme avicole et porcine «La Ciossa», à Cadenazzo (TI), inclut un restaurant avec une belle salle de réunion. C’est dans ce cadre idyllique que Stefano Antonioli, président de la section tessinoise de l’ASETA, a accueilli une quarantaine de membres à la première assemblée organisée en mode présentiel depuis 2019. Dans son rapport annuel, Stefano Antonioli est revenu sur le programme d’activité de la section quelque peu réduit à cause de la pandémie de coronavirus. Cette année, elle célèbre son 80e anniversaire. Cet évènement a donné l’occasion de retracer, avec de nombreuses photos, l’histoire de la section et des matériels agricoles utilisés au Tessin. Les comptes 2021 présentés par la gérante Carolina Pedretti bouclent avec un bénéfice de quelque 1200 francs. Selon les statuts, le comité pouvait être encore étendu. Il a été complété avec l’élection d’Edy Petraglio qui gère une exploitation viticole dans le Mendrisiotto. Les «exigences s’appliquant aux matériels agricoles» ont fourni plus de matière à discussion. Cela a particulièrement été le cas de l’obligation d’équiper les pulvérisateurs pour grandes cultures, à partir d’une contenance de 400 litres, d’un nettoyage intérieur continu. Il a aussi été question du manque de considération des particularités des véhicules agricoles, pourtant conformes aux normes légales, dans les projets de construction de routes communales et cantonales, une autre problématique de plus en plus fréquente au Tessin. Enfin, la mise en œuvre de l’obligation d’utiliser des pendillards a été abordée. Il semble que les surfaces sur lesquelles cette obligation s’applique et celles où elle ne s’applique pas, n’ont pas encore tout à fait été déterminées. Dans l’espoir de mener ses activités en 2022 sans restrictions, la section planifie une excursion en Italie du Nord et continuera à réaliser des tests de pulvérisateurs. Omar Pedrini, président de l’Union tessinoise des paysans, Luigi Meier, président des «Amici delle vecchie macchine agricole della Svizzera», ou amis des vieilles machines agricoles de la Suisse, et Roman Engeler, directeur de l’ASETA, ont transmis les messages de salutation de leurs organisations. Ils ont également insisté sur l’importance d’une agriculture productrice et appelé l’assistance à se mobiliser activement en faveur de la prochaine campagne contre l’initiative sur l’élevage intensif.


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Mots croisés Gagnez ce sac à dos ainsi que son contenu, d’une valeur globale de CHF 80.–

Verticalement 27 Élément principal du système bielle-manivelle d’un moteur 28 Synonyme d’incroyable

29 Symbole chimique du nickel 30 Écoute d’une oreille 31 Virus dont un vaccin a été mis au point par Louis Pasteur 32 Hydrocarbure dont l’indice caractérise le type d’essence 33 Emporta avec lui 34 Excave 35 Rongeur des villes et des champs 36 Abréviation d’Union Européenne 37 Narration énoncée de manière rythmée 38 Abîmé par le temps 39 Graisse contenue dans l’alimentation 40 Récipient utiliser pour boire café/thé 41 Personne âgée 42 Objets volants non identifiés 43 Dévêtus 44 Satisfaisant le besoin 45 Idiot 46 Grand perroquet coloré d’Amérique tropicale 47 Interventions sur une machine en panne 48 Marque japonaise de véhicules 1

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Grille élaborée par Matthieu Schubnel

Définitions Horizontalement 1 Outils de travail superficiel du sol à dents vibrantes 2 Préfixe destiné à marquer la négation 3 Unité de mesure de surface des agriculteurs anglo-saxons 4 Acronyme d’intelligence artificielle 5 Abréviation de téléphone 6 Qui s’inscrit dans la durée 7 Poutrelle en acier dont les ailes présentent une pente de 14%. 8 Lieu de l’exploitation dédié aux tâches administratives 9 Empêchai les fils électriques d’être en contact avec leur milieu 10 Céréale utilisée comme nourriture de base en Asie et en Afrique de l’Ouest 11 Pente transversale 12 Personnage de conte féminin aux pouvoirs magiques 13 Manche d’un match de tennis 14 Pièce étanche située entre deux milieux 15 Rouleau de pâte légère contenant du poisson ou de la volaille 16 Lettre grecque caractérisant le minimum 17 Combat extrême utilisant plusieurs arts martiaux 18 Repas généreux 19 Au plus profond de soi et secret 20 Marque de camions allemands du groupe Volkswagen 21 Signe de qualité de produits alimentaires 22 Fille de son frère ou de sa sœur 23 Mammifère herbivore doté d’une panse 24 Fruit poussant au sol ayant une chair de couleur jaune 25 Femelle d’un mammifère plantigrade 26 Organes refroidissant les différents fluides d’un moteur


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L’assemblée générale aura lieu le jeudi 14 avril à 20 h à Rothenthurm

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L’assemblée générale aura lieu le mardi 19 avril à 20 h à Ebenrain.

SO L’assemblée générale aura lieu le mardi 7 juin.

Communications AG Cours et tests de pulvérisateurs Cours préparatoires aux permis G/M/F fixés au printemps 2022 Jeudis 12 et 19 mai au FIBL à Frick, dès 18 h 30 Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch Tests de pulvérisateurs 2022 Cultures fruitières et viticoles: mardi 22 et mercredi 23 mars à Tegerfelden Grandes cultures: lundi 4 avril à Liebegg; mercredi 5 avril à Villigen; mercredi 6 avril à Tegerfelden. Merci de communiquer les nouvelles inscriptions auprès de: Thomas Voegeli, Wildegg, tél. 062 893 20 41, ou sur le site sektion.ag@agrartechnik.ch

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Examen pour le permis F/G 2022 La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 2: mercredi 27 avril, 13 h 30; examen: samedi 7 mai, 9 h Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h Lieu: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@ gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

www.agrartechnik.ch

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours: Mercredi 11 mai au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 22 juin au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 24.– Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours: n° 611 pour scooter et moto 1ère partie: samedi 14 mai, de 8 à 12 h 2e partie: samedi 21 mai, de 8 à 12 h 3e partie:, samedi 28 mai, de 8 à 12 h Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 406, au BBZN de Sursee: 1ère partie: lundi 2 mai, de 19 à 21 h 2e partie: mardi 3 mai, de 19 à 21 h 3e partie:, lundi 9 mai, de 19 à 21 h 4 e partie:, mardi 10 mai, de 19 à 21 h Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

ZH Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vous-même l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l›ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich propose des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours de secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Dates: samedis 4 juin, 10 septembre et 19 novembre, de 8 à 14 h. Prix: CHF 80.– pour les membres, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52. 04

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Technique Agricole

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ASETA | Sections

SG

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GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2022 Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour + Lieu 1er jour examen Après-midi Mercredi après-midi

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 22.06.2022 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 18.06.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

10.08.2022

Wangs, Parkhotel Sa 13.08.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

07.09.2022

Trogen Me 17.08.2022 Trogen/Trogen StVA Trogen

14.09.2022

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 27.08.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA Mi, 28. Sep 22

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 04.05.2022 AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 23.04.2022 sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.05.2022 BL, BS

St. Peterzell, Schulhaus Sa 07.05.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 01.06.2022

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 11.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

FR

15.06.2022

Wangs, Parkhotel Sa 14.05.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 08.06.2022

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.05.2022 NE Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 22.06.2022 Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 18.06.2022 GL SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.07.2022 Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.08.2022 Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels

Sa 13.08.2022

SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO

07.09.2022

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 17.08.2022 Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 07.09.2022 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 27.08.20 222 Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 14.092 022 9542 Münchwilen St. Peterzell, Schulhaus Sa 031.08.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 28.09.2022 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 11.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

ZG

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Wangs, Parkhotel Sa, 14. Mai 22 Wangs, Parkhotel/StVA Mels Mi, 08. Jun 22

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VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch


Sections | ASETA

TG

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Tests 2022 de pulvérisateurs arboricoles et viticoles Du 21 mars au 1er avril, à Sulgen Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. L’intervalle entre les tests passe de quatre à trois ans. Les contrôles 2022 et 2025 se dérouleront à Sulgen, 2023 Lanzenneunforn/Lommis, 2024 Roggwil/Altnau. Veuillez joindre les indications sur le pulvérisateur (type, contenance, année de construction, écartement des rangs...). Inscription: jusqu’au 1er mars 2020 auprès de VTL Landtechnik, Geschäftsstelle, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen.

Nous proposons chaque mois une offre spéciale aux membres de l’ASETA.

ACTION

Set de 2 Triopan-Signaux pliants 70 cm, non réfléchissants

Cours théoriques 2022 pour les permis M/G Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen (qui peut être passé au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire). Les cours durent deux demi-jours, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale à cet examen. Ils ont lieu le samedi matin. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’Office de la circulation routière seront facturées séparément. Inscription: VTL\Landtechnik, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhof­ strasse 9, 9542 Münchwilen.

Lieu

Cours M/G De 8h30 à 11h30

CHF 199.00 au lieu de CHF 255.00 (Prix incl. 7,7 % TVA) Offre valable jusqu’à fin juillet 2022

n° article 02.9954 Signal pliant avec trois symboles : attention animaux | autres dangers | coupe de bois Les signaux non réfléchissants sont adaptés à la journée

Cours M/G De 8h30 à 11h30

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Bürglen

Samedi 07.05.2022

Samedi 21.05.2022

4

Müllheim

Samedi 11.06.2022

Samedi 18.06.2022

5

Bürglen 2

Samedi 20.08.2022

Samedi 03.09.2022

6

Amriswil

Samedi 29.10.2022

Samedi 12.11.2022

7

Friltschen

Samedi 19.11.2022

Samedi 03.12.2022

Profitez maintenant et commandez : par téléphone, e-mail ou sur le shop online de notre site Internet ! Veuillez indiquer votre numéro de membre ASETA. Directement vers l’offre :

ZG Assemblée générale par écrit L’assemblée générale de la section Zoug prévue à la fin janvier n’a pas pu avoir lieu sous sa forme habituelle. Elle s’est tenue par écrit. Le comité déplore cet état de fait. Il a dépouillé les 193 bulletins de vote (sur 354) retournés avant le 3 février. Les comptes et la cotisation inchangée à 85 francs ont chacun été approuvés par 188 oui contre 1 non, avec 4 abstentions. L’assemblée générale a accepté le procès-verbal du vote par écrit de 2021 avec 187 voix contre 1, avec 5 abstentions. Le comité espère que l’assemblée générale 2023 pourra de nouveau avoir lieu en mode présentiel. Beat Betschart, gérant de la section Zoug

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

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Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Reconversion réussie C’est au retour d’un voyage aux États-Unis, en 2016, que Fabienne Morand s’est décidée, sur le tard, à faire de l’agriculture son métier. À 38 ans, elle vient de reprendre le domaine familial sur la commune de Saint-Prex (VD), près de Morges, sur lequel elle travaillait déjà à mi-temps depuis quelques années. En dehors de ses racines, rien ne la prédestinait pourtant à choisir cette voie: après des études en géographie et anglais, elle a suivi durant deux ans les cours du Centre romand de formation des journalistes tout en travaillant au sein de la rédaction du quotidien local La Côte. Avec ses deux sœurs cadettes, elle se pose un jour la question de l’avenir de l’exploitation. «À l’époque, je ne me voyais pas gérer la ferme, sans toutefois exclure cette l’idée, se souvient la jeune agricultrice. Une année d’essai à mi-temps sur le domaine familial m’a finalement encouragée à franchir le pas.» Son père, désormais retraité, et sa mère l’épaulent toujours beaucoup dans les tâches de l’exploitation. Mené de façon extensive, ce domaine de 38 hectares comprend des grandes cultures destinées à la vente et à l’alimentation des animaux, un petit verger produisant cerises, pommes, mirabelles, reines-claudes, pruneaux, poires, figues et kiwis, ainsi qu’une parcelle de vigne. La production de lait, elle, a pris fin en 2019, laissant place à une vache allaitante et des vaches taries en pension.

Ferme pédagogique «Parallèlement, j’ai eu envie de développer l’école à la ferme pour rapprocher les citadins en demande de notre monde rural. La ferme compte aujourd’hui deux cochons, deux chèvres, onze poules, un coq, trois lapins, trois cochons d’Inde, deux canards, un chien, un cheval, quatre poneys Shetland auxquels s’ajoutent quatre vieux chevaux en pension de mon «EMS équin». En somme, tout le nécessaire pour une ferme pédagogique! Classes d’école publique, garderies, classes spécialisées avec enfants à troubles du spectre autistique, anniversaires, familles avec jeunes enfants en groupe jusqu’à huit personnes, etc.: tous les jours du lundi au samedi, les rendez-vous d’accueil à la ferme s’enchaînent et lui prennent d’une à deux heures par jour. Avec le bouche à oreille et une page Facebook comme moyens promotionnels, entre deux et six mois d’attente sont désormais nécessaires pour une visite. Fabienne Morand dispose donc de peu de temps pour les hobbies. Elle a conservé un pied dans le quotidien La Côte et l’hebdomadaire Agri. Elle participe égalementà la gestion de la communication du SIS (Service incendie et secours) de Morges et environs. Parallèlement à ces activités rédactionnelles, elle prépare actuellement un CFC d’agricultrice et visera ensuite un brevet fédéral. Parmi ses projets, elle souhaite notamment développer l’accueil et encadrer des apprentis: de quoi initier de belles histoires de transmission des savoirs… Matthieu Schubnel

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Technique Agricole

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua­ liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 84 e année

www.agrartechnik.ch

Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2022 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Prochain numéro Thème principal «Automatisation» Le développement d‘aides intelligentes est en plein essor dans l’agriculture. L’automatisation et la robotique sont de plus en plus tangibles. L’édition 05/2022 paraîtra le 12.05.2022 Clôture de la rédaction: 28.04.2022 Clôture des annonces: 29.04.2022

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ADIEU BALAI. PASSEZ L’ASPIRATEUR! Grâce à notre aspirateur eau et poussière NT 75/2 Tact² Me Tc Adv, la propreté des cours de ferme, couloirs d’étable et machines est rétablie plus vite et plus soigneusement que manuellement. Ainsi, vous gagnerez de temps tout en augmentant la biosécurité pour l’homme et le bétail. Adieu balai. Passez l’aspirateur! kaercher.ch


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