Technique Agricole 04/2023

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ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES

Pertes de grains sous contrôle

Limiter les repousses de pommes de terre

Machines agricoles et protection des eaux

Les éclairages autorisés sur les tracteurs

Avril 2023

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Actualité

4 En bref

Focus

8 Etudier les projets routiers le plus tôt possible

Marché

10 Interview d’Yves Belegaud, directeur général du groupe Exel Industries

14 Nettoyeur de panneaux photovoltaïques

Thème principal: entretien des sols et des plantes

16 Réponse aux adventices, ravageurs et maladies

20 Constructeurs d’outils de sarclage très convoités

26 Les pièces travaillantes soumises à rude épreuve

28 Du charbon dans le thé au lieu de CO 2 dans l’atmosphère

30 Les néozoaires sont arrivés. Et ils sont bien partis pour rester!

32 Pertes de grains sous contrôle

34 Limiter les repousses de pommes de terre

Impression

38 Obligation des pendillards: passage à l’acte

Management

40 Les éclairages autorisés sur les tracteurs

42 Tests de pulvérisateurs: la foire aux questions

44 Machines agricoles et protection des eaux

48 Prudence à proximité des lignes électriques

Plate-forme

50 «Ne pas fouler le sol aux pieds»

52 JCB: objectif «zéro émission» avec l’hydrogène carburant

55 Jeu-concours de mots croisés

Passion

56 Paul Buri: «Faut que des moteurs tournent!»

ASETA

58 Voyage de lecteurs en Roumanie

60 Comptes rendus des assemblées de sections

63 Communications des sections

66 Gaëtan Rauber: l’indépendance avant tout

67 Les cours et l’impressum

Couverture: Pour de nombreux agriculteurs, la charrue reste l’outil incontournable pour commencer à préparer le lit de semences de la prochaine culture.

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Le terme «hygiène» vient du grec et signifie approximativement «qui contribue à la santé». Ce mot est le plus souvent simplement assimilé à la notion de «propreté». On parle aussi d’hygiène en agriculture: hygiène à l’étable, hygiène au champ. Ruedi Hunger titre son article d’introduction au point fort de ce Technique Agricole «L’hygiène au champ: la réponse aux adventices, aux ravageurs, aux maladies». Cette définition semble aussi simple et plausible que sa mise en pratique est complexe et ardue. La notion de «champ propre» n’est pas comprise par chacun de la même manière. Certains se focalisent sur la culture, ne tolèrent pas les mauvaises herbes et veulent leur livrer combat par tous les moyens. Pour d’autres, en revanche, la meilleure solution réside dans la coexistence du «bien et du mal». De son côté, la politique préférerait vouer des régions entières à la seule biodiversité, oubliant que les agriculteurs ont un rôle fondamental à jouer, celui de produire des denrées alimentaires pour une population qui, soit dit en passant, est en constante augmentation. Appliquer l’hygiène au champ consiste en une interaction de nombreuses mesures d’entretien différentes, commençant par la planification de l’assolement, suivie de mesures chimiques et mécaniques pour la protection des plantes, chapeautée par des apports ciblés de fertilisants. Tout cela est-il compris et appliqué de manière identique en d’autres lieux, par exemple en Roumanie? Vous l’apprendrez possiblement lors du voyage professionnel dans ce pays du sud-est de l’Europe. Il vous est proposé dans l’annonce en page 58!

L’édition n° 5 paraîtra le 11 mai 2023.

Avril 2023 | Editorial • Sommaire 04 2023 Technique Agricole 3
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Photo: Roman Engeler

En bref

Cette année, Sepp Knüsel fête 20 ans de production de tracteurs Rigitrac. En 2003, il présentait le premier prototype qu’il avait lui-même développé.

En 2022, le chiffre d’affaires de Lely a augmenté de 15 % à 702 millions d’euros. La firme voit l’avenir avec optimisme.

CNH Industrial continue à investir dans les équipements de biogaz et reprend une participation majoritaire dans Bennamann, un constructeur britannique de stockage et de systèmes cycliques de méthane.

La 20 000e ensileuse automotrice John Deere (une «8600i») est sortie des lignes de production de Zweibrücken (Allemagne).

Avec «My-TWS-Hub», Trelleborg a mis en ligne une nouvelle plateforme commerciale et de distribution, avec pour objectif de servir les clients partout et à n’importe quel moment.

Case IH prolonge le contrat de sponsoring avec le constructeur de motos italien Aprilia pour les championnats du monde 2023 de «Moto-GP».

Väderstad agrandit son usine de 12 600 m² située dans la localité suédoise éponyme, où 10 000 machines environ seront produites annuellement.

Marc Jansen est le nouveau directeur général (CEO) de Trioliet. Il remplace l’associé Robert Liet.

En 2004, Siloking lançait sur le marché la mélangeuse automotrice de la série «SelfLine 4.0». Le 3000 e exemplaire a pu être remis récemment à un client.

Rapid a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 57,7 millions de francs, soit 4 % de plus que l’année précédente, avec toutefois un résultat de 4 millions de francs (–13 %).

John Deere a fêté fin mars le deux-millionième tracteur produit à Mannheim (Allemagne). Ce tracteur, un «6R 250», bénéficie d’une place d’honneur dans le musée de l’usine.

Selon l’assureur Suisse Grêle, 9947 dégâts sur cultures assurées ont été déclarés l’année dernière en Suisse, pour un montant total de 46,2 millions de francs.

Continental a développé l’appli «AgroTyre-Pressure» avec les données de pneumatiques combinant tableaux de pression, de charge et de vitesses de différents constructeurs, pour qu’il soit possible de choisir la pression de pneumatiques optimale.

Nouveaux écrans et modems

En 2023, de nombreux composants

John Deere en rapport avec l’agriculture de précision bénéficient d’une mise à jour. La nouvelle famille d’écrans «G5» adopte une résolution «Full-HD», un espace de stockage plus conséquent et une puissance de processeur supérieure. Les offres seront déclinées en deux versions mobiles, également compatibles avec des machines d’autres marques, ainsi que deux versions fixes et un moniteur supplémentaire. Avec une taille de 10,1 pouces pour le «G5» et de 12,8 pouces pour le «G5Plus», les nouveaux écrans offrent jusqu’à 33 % d’espace supplémentaire pour des cartes et d’autres informations. Les agriculteurs avec une flotte multimarques peuvent continuer à utiliser la connectivité entre les machines et le cloud. Le nouveau modem «JDLink M»

offre une alternative attractive au «JDLink R». Il s’agit d’une solution plugand-play, pour une connec tivité rapide et sans problème de l’ensemble de la flotte de véhicules. Les deux modems sont compatibles avec le protocole «SAE J1939» et peuvent gérer 14 points de données de multiples constructeurs. L’administration de l’ensemble de la flotte de véhicules est ainsi possible sur un seul portail: l’«Operations Center» de John Deere.

Extension de l’appli «Harvest Assist»

L’appli mobile «Harvest Assist» de Pöttinger s’enrichit. Au-delà des choix déjà disponibles de remorques autochargeuses et d’andaineurs, elle propose désormais des faucheuses, faneuses, andaineurs à tapis et presses à balles rondes. Tous les maillons de la chaîne de récolte disposent d’un aperçu de la progression du travail dans les parcelles. L’état d’avancement de la tâche peut être visualisé pour chaque parcelle: la surface est-elle en train d’être fauchée, fanée, andainée ou récoltée? Dès qu’une surface est terminée, le

chauffeur modifie le statut du champ. Le repérage des parcelles prêtes pour l’étape suivante est plus aisé. Celle-ci progresse en changeant le statut du champ, placé au centre de l’attention du collaborateur concerné. Avec la vue du chantier en temps réel, chaque participant à la chaîne de récolte est représenté sur une carte bien lisible et l’étape de travail correspondante est affichée. Les géolocalisations des lieux et des intervenants sont transmises en temps réel, ce qui simplifie grandement la communication.

Actualité 4 Technique Agricole 04 2023

Robot de traite plus économe

Le système monobox «DairyRobot R9500» de nouvelle génération produit par GEA consomme jusqu’à 37 % d’électricité en moins par rapport au modèle précédent. Le besoin en eau lors de la traite automatique diminue aussi d’environ 13 %. Ces performances ont été mesurées par la Société allemande d’agriculture, la DLG, lors d’un test du système.

Agenda

Tractor Pulling: Début des championnats suisses de cette année, du 19 au 21 mai 2023, Iselisberg (TG)

Suisse Public, salon du secteur public, du 6 au 9 juin 2023, Berne

Feldtage, du 7 au 9 juin 2023, Kölliken (AG)

Conférence biochar: le 16 juin 2023 au Campus FHNW, Brugg-Windisch (AG)

AgriEmotion, présentation de marques de GVS Agrar, du 18 au 20 août, Swiss Future Farm, Tänikon (TG)

Championnat suisse de gymkhana de tracteurs, le 20 août 2023, Tänikon (TG)

Fête Rigitrac, 20 ans de Rigitrac, samedi 26 août 2023, Küssnacht am Rigi (SZ)

Championnat suisse de concours de labour, dimanche 27 août 2023, Aesch (BL)

Robert Aebi Days, du 2 au 3 septembre 2023, Ersigen (BE)

75 ans de tracteurs Lindner, le 18 octobre 2023, Kundl (Autriche)

Keenan en difficulté

Le constructeur irlandais d’équipements d’alimentation du bétail ferait face à des difficultés financières. La société, reprise en 2016 par le fabricant spécialisé en nutrition animale Alltech, n’a visiblement pas pu absorber sans dommages l’augmentation des coûts de l’acier et les difficultés d’approvisionnement. Alltech a par ailleurs concédé avoir insuffisamment intégré Keenan dans sa propre structure. En conséquence, la moitié environ des plus de 110 salariés actuels devraient être licenciés. Alltech conserve toutefois Keenan et veut aussi maintenir le lieu de production dans le comté irlandais de Carlow. Cependant, il est prévu qu’une partie de la production soit externalisée.

Sepp Knüsel AG, portes ouvertes, du 20 au 22 octobre, Küssnacht am Rigi (SZ) Agritechnica, du 12 au 18 novembre 2023, Hanovre (Allemagne)

Regroupement

La société d’investissement danoise Erhvervsinvest, qui a racheté le constructeur Bogballe en 2017, vient de reprendre l’entreprise Bredal. C’est ce que rapportent des médias danois. Fondé en 1934, Bogballe, dont le siège actuel se trouve à Uldum (Danemark), est spécialisé dans la construction de distributeurs d’engrais portés. La société Bredal est, elle aussi, un fabricant danois et produit des distributeurs traînés d’engrais et de chaux depuis les années 1950. Le but de ce regroupement entre les deux sociétés danoises Bredal et Bogballe serait de continuer à développer ensemble les deux gammes de produits. Le groupe danois Erhvervsinvest est une société de capital-investissement, dont les fonds propres sont de nature exclusivement privée. Cette structure financière s’est spécialisée dans l’acquisition de participations majoritaires de petites et moyennes entreprises.

Actualité 04 2023 Technique Agricole 5

Le «Landpower» est de retour

Le point fort de la gamme ressuscitée «Landpower» de Landini est son moteur six-cylindres FPT «NEF 67» de 6,7 l de cylindrée, intégré aux deux tracteurs de 160 et 180 chevaux. La norme antipollution de niveau 5 est respectée avec le système de contrôle des émissions «HI-eSCR2». Ces tracteurs intègrent également la transmission powershift «T-Tronic 3» à trois gammes de six vitesses. L’empattement a été allongé à 2880 mm (contre 2734 mm auparavant). La traction est assurée avec des pneumatiques de dimensions 650/65R38 et une meilleure répartition des masses (poids total autorisé de 11 300 kg). Le circuit hydraulique à centre fermé délivre 110 l/ min pour l’alimentation des cinq distributeurs à commande mécanique arrière et 38 l/min pour la direction. Le relevage arrière électronique affiche une capacité de relevage maximale de 8400 kg. La cabine installée sur silentblocs dispose d’un siège pneumatique optionnel et d’une ergonomie soigneuse -

Nouveau terminal «Seed Profi»

La nouvelle unité de commandes et de surveillance «Seed Profi» de Güttler, proposée en variantes «Basic-Version» et «High-Version», autorise le changement de la densité de semis durant

ment conçue des com mandes inté surent le confort. Les com posants technologiques mettent à disposition le système directionnel piloté par satellites uti lisable via un écran tactile de 8,4 pouces et rend possible le contrôle par GPS avec système de correction RTK optionnel.

l’avancement via le terminal et facilite également le calibrage de la quantité de semence. L’unité de commandes est destinée principalement à la combinaison «GreenMaster» d’entretien des prairies et de semis, mais aussi à l’implantation des cultures dérobées avec le «SuperMaxx Culti». Le moniteur de 5 pouces est clair et simple à utiliser, tout comme son menu conçu de façon logique. La dose de semences souhaitée est réglée via le «Seed Profi». On laisse ensuite tourner un certain temps le rouleau doseur depuis le terminal avant de peser l’échantillon. Sa masse est comparée avec la quantité souhaitée et une correction est éventuellement apportée avec un nouvel étalonnage. Selon le test d’étalonnage, des vitesses d’avancement minimale et maximale sont indiquées, de même que l’allure effective, ce qui simplifie la tâche de l’opérateur.

Naissance d’un valet de ferme électrique de marque suisse

Avec la marque «GreenFox», le marché suisse voit arriver un nouvel acteur dans le secteur des valets de ferme électriques. Derrière le «GreenFox 500» se trouve la société Fox Machines GmbH, de Bubikon (ZH), fondée par des ingénieurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Ils ont poursuivi en 2019 le développement d’un valet de ferme électrique et en ont mis en production une version améliorée. Elle va être construite en Asie; sa finition sera assurée en Suisse. Ce «GreenFox 500», présenté à l’Agrimesse à Thoune (BE), affiche une charge de basculement de 500 kg, 800 kg de force d’arrachement, une hauteur de levage maximale de 210 cm et pèse environ une tonne à vide. Il est donc utilisable pour des travaux légers autour de la ferme et à l’étable. Il passe dans des espaces de 930 mm de large avec la monte pneumatique standard, ou de 1050 mm avec la monte large. Sa batterie (60 V, d’une puissance de 1200 W) offre une autonomie jusqu’à 5 heures en usage normal et se recharge complètement durant la nuit. Une charge rapide de deux heures offre une autonomie de deux

heures en usage normal. Le «GreenFox 500» coûte environ CHF 25 000.–. Il est possible de solliciter le programme de la fondation KliK d’aides dédiées aux chargeuses électriques.

Actualité 6 Technique Agricole 04 2023

Show régional à Wintersingen (BL)

Pourquoi ne pas innover?, se sont dit Karl Mangold, de Sissach (BL), et Ernst Hirsbrunner, de Kiensberg (SO), du centre régional Massey Ferguson à Wintersingen (BL). A la place des portes ouvertes annuelles, ils ont mis sur pied l’événement qu’ils avaient en tête: en collaboration avec l’importateur GVS Agrar AG, ils ont organisé la première édition sur trois jours du «MF-Regioshow». Devant des centaines de visiteurs, ils ont présenté un assortiment complet de tracteurs Massey Ferguson.Assises à l’abri de la pluie, dans la remorque acheminée par GVS, les personnes intéressées ont pu voir ces tracteurs agiles circuler. En même temps, le public embarqué virtuellement dans chaque cabine à l’aide de caméras, a suivi en direct les actions des conducteurs sur écran géant.

Godets multifonction plus puissants

En étoffant sa gamme «Powergrab» avec deux références de plus grande capacité, le constructeur de machines suédois Quicke veut établir de nouvelles normes en matière de désilage. Le godet de désilage à grappin «Powergrab L+» est conçu pour les chargeurs frontaux, télescopiques et de ferme d’une capacité de levage de 3 à 5,5 t. Grâce à son ouverture de 200 cm, il peut désiler jusqu’à 2,1 m3 en une seule prise. Le «Powergrab XL+» convient, lui, pour

les chargeurs télescopiques et les chargeurs sur roues d’une capacité de 5 à 10 t. Il peut déplacer jusqu’à 3,3 m3 en une prise grâce à son ouverture de 214 cm. Ces deux godets sont conçus pour une utilisation de long terme pour désiler à une fréquence de préhension particulièrement élevée. Ils contribuent à réduire les pertes au minimum. Avec leurs puissants vérins hydrauliques, ils peuvent manipuler de l’ensilage extrêmement tassé.

Les concours de labour en ligne de mire

Les adhérents de l’association suisse des laboureurs (SPV) se sont réunis fin mars pour leur assemblée générale ordinaire au restaurant «Zum Alten Schützenhaus» à Schaffhouse. Les membres présents ont approuvé les comptes et le budget – tous

Changement de PDG chez Claas

Les représentants des actionnaires du groupe Claas ont nommé Jan-Hendrik Mohr nouveau directeur général à compter du 1er avril 2023. Son prédécesseur Thomas Böck a choisi de se retirer de ses fonctions pour se consa -

deux avec une perte. A l’échelle du pays se tiendront cette année le championnat cantonal de labour thurgovien planifié le 13 août à Tänikon, les 43e championnats suisses, le 27 août à Witterswil (SO), couplés avec le championnat du nord-ouest de la Suisse, la veille. A l’échelle internationale sont prévus les 68 e championnats du monde de labour, les 13 et 14 octobre dans la localité lettone de Kuldïga (avec Marco Angst et Beat Sprenger), tandis que les 38 e championnats européens auront lieu au Danemark, à Roslev (avec Toni Stadelmann et Peter Ulrich).

Photo: le président, Stefan Spring, et Käthy Angst, aux manettes de l’association SPV.

crer à de nouvelles missions. Jan-Hendrik Mohr est ingénieur, actif chez Claas depuis 1984, avec des responsabilités croissantes. Depuis 2008, il est membre de la direction du groupe. Il dirigeait jusqu’ici la division récolte des céréales, une responsabilité qu’il continuera à mener de concert avec ses nouvelles fonctions. Thomas Böck, qui quitte l’entreprise, a travaillé plus de 16 ans chez Claas, dont presque quatre ans à la tête du groupe, période durant laquelle l’activité a dépassé les cinq milliards d’euros.

Coopération

Le motoriste Deutz annonce un partenariat d’envergure avec Daimler Truck. La transaction comprend aussi bien des moteurs mi-lourds utilisés, par exemple, dans les machines de construction, que des moteurs lourds capables d’animer de grandes machines agricoles. Daimler Truck détient ainsi une participation au capital de Deutz à hauteur de 4,19 %. En échange, Deutz compte sur l’accès aux moteurs à combustion Daimler-Truck. L’une des raisons de cette coopération est, qu’après avoir déployé sa stratégie d’e-mobilité, Daimler Truck ne souhaite plus investir dans la poursuite du développement de moteurs mi-lourds de niveau Euro 7. Les parties prenantes ont maintenant approuvé cette coopération.

Actualité 04 2023 Technique Agricole 7

Analyser à temps les projets d’aménagements routiers

Lorsque sont prévues des mesures

de modération du trafic, comme des rétrécissements de chaussée ou des îlots de séparation, il vaut la peine pour les agriculteurs et les agroentrepreneurs de les analyser d’un œil critique. Avant les travaux. Une fois ceux-ci réalisés, le passage des machines agricoles peut devenir très compliqué, au pire quasi impossible.

Les mesures de modération du trafic sont dans l’air du temps. Des rétrécissements de chaussée, des ralentisseurs, des îlots de séparation, il s’en aménage partout. Le but: réduire la vitesse des véhicules et augmenter la sécurité des routes. Ce qui est bon pour la sécurité ne l’est pas forcément pour l’agriculture. Malheureusement, de nombreux projets de construction routière ne tiennent pas suffisamment compte des engins agricoles. Les rétrécissements et les îlots peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour les agriculteurs et les entrepreneurs de travaux agricoles: ils ne parviennent plus que très difficilement, voire plus du tout, à passer avec leurs véhicules. Selon les dispositions juridiques relatives à la construction des routes et au droit du trafic, les routes doivent être construites de manière à ce que les véhicules agricoles, les machines

de travail et les trains routiers avec remorques puissent y circuler sans problèmes ni dommages, même si leurs dimensions et leurs poids atteignent les maxima autorisés par la loi.

Une fois le chantier achevé, il est souvent trop tard

Cela signifie que les routes doivent pouvoir être empruntées par des engins de récolte, tels que les moissonneuses-batteuses et les ensileuses, dont les dimensions maximales légales peuvent atteindre 3,50 mètres de large, mais aussi par des tracteurs munis de roues jumelées ou de pneus larges jusqu’à la largeur autorisée de 3 mètres, ou encore par des ensembles tracteurs-remorques jusqu’à 18,75 mètres de long.

Malheureusement, ce n’est souvent qu’une fois la construction achevée que

les problèmes sont constatés par les agriculteurs et les entrepreneurs. Il est alors très difficile d’intervenir et d’exiger une correction. Toute modification génère un surcroît de travail et de coûts. «Mieux vaut donc analyser d’un œil critique les projets d’aménagement (qui sont connus du public) dès leur phase de planification et de mise à l’enquête, qu’ils se trouvent dans les environs immédiats ou qu’ils aient une dimension suprarégionale. L’examen portera sur leur praticabilité (y compris le détail des bordures) par des véhicules ou des machines de travail spéciaux. Si nécessaire, contact sera pris à temps avec le service compétent», recommande Stephan Stulz, avocat à Baden (AG).

Pneus détruits sur des arêtes vives

Les mesures de modération du trafic sont particulièrement problématiques pour

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Un exemple positif: l’îlot de séparation tout comme le trottoir de gauche sont pourvus de bordures biseautées. De la sorte, les grandes machines de récolte peuvent passer sans grand problème. Photo: Heinz Röthlisberger

Pour traverser ce rétrécissement de chaussée, la moissonneuse-batteuse est contrainte de grimper sur le trottoir délimité par une bordure haute, à arête vive, susceptible d’endommager les

l’agriculture si le rétrécissement réduit à moins de 3 mètres la largeur de la voie de circulation, et que celle-ci est délimitée par des bordures à arêtes vives. Les conducteurs de tracteurs et de machines de récolte doivent alors grimper sur les bordures tranchantes, parfois très élevées, une manœuvre qui est susceptible de provoquer des coupures aux pneumatiques. Si ces derniers doivent être réparés ou remplacés, cela peut entraîner des coûts élevés et une perte de temps à un moment crucial de la récolte. «L’entrepreneur ou l’agriculteur concerné supporte bel et bien les risques et les coûts générés, alors que, dans la réalité, c’est la collectivité qui est responsable du défaut de la route», explique Stephan Stulz. Il serait donc souhaitable d’installer des bordures biseautées, sans arêtes vives. «Ce n’est pas possible partout, notamment parce que l’évacuation de l’eau n’est pas toujours garantie en présence d’arêtes de

Trajectoire en aide-mémoire

Réalisée sur la base d’essais sur route, la notice Intégration des véhicules agricoles dans le trafic routier de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) montre, par des graphiques, l’espace nécessaire à la circulation de véhicules agricoles. Elle se base sur la comparaison de la trajectoire d’un camion avec remorque et de celle d’une moissonneuse-batteuse tractant sa barre de coupe, puis d’un tracteur et deux remorques.

Cette notice peut être téléchargée sur le site www.agrartechnik.

ch, rubrique «Technique», page «Flyers et notices explicatives», ou commandée à l’ASETA au tél. 056 462 32 00.

faible hauteur ou de bordures inclinées», explique le juriste.

Des virages en épingle à cheveux non pris en compte

Un autre problème peut survenir si on ne tient pas compte, lors de la phase de planification, de la trajectoire («épure de giration» dans le jargon des spécialistes) des véhicules agricoles dans les courbes. Ces projections graphiques permettent de représenter la trajectoire et le déport des véhicules et des trains routiers. Elles servent à garantir la praticabilité des routes par tous les véhicules autorisés, y compris donc les ensembles tracteurs-remorques ou les moissonneuses-batteuses tractant leur barre de coupe. Cependant, «les épures de giration pour les véhicules agricoles ne sont pas intégrées dans les normes applicables au génie civil», explique Stephan Stulz. Par conséquent, elles ne sont généralement pas prises en compte lors de la planification. Souvent, les intérêts de l’agriculture et de ses véhicules restent ignorés, voire simplement oubliés. On pense peut-être qu’un camion avec remorque est le train routier le plus grand et le plus large à emprunter la route et que, si cet ensemble est pris en considération, tous les véhicules agricoles passeront aussi le virage. Tous les agriculteurs et tous les agroentrepreneurs savent qu’on ne peut pas dire cela de façon aussi générale, remarque Stephan Stulz. Lorsque les routes doivent être modifiées ultérieurement pour les adapter aux trajectoires, cela peut nécessiter des améliorations importantes et coûteuses, ou des essais de circulation directement sur site.

Accotements mal stabilisés

Des problèmes peuvent aussi survenir avec les accotements, soit la zone longeant le bord de la chaussée. Impossible, dans bien des situations, de ne pas empié -

ter sur ces accotements avec les machines lourdes. S’ils ne sont pas assez solidement stabilisés, en règle générale la roue s’y enfonce, ce qui peut conduire à des situations dangereuses, des accidents et des dégâts aux machines. «Le problème, c’est que la propriété des routes est limitée à la chaussée aménagée et à une étroite bande latérale», explique Stephan Stulz. Pour aménager des accotements plus larges et consolidés, il faut en principe prévoir des cessions de terrain. «Cela relève, dans de nombreux cas, d’une entreprise presque sans fin, surtout si l’accotement concerne un long tronçon de route.» Selon l’avocat, il n’existe pas de recette miracle. On peut tout au plus suggérer que les agriculteurs concernés fassent preuve de bon sens et d’un peu de grandeur car, globalement, il est dans l’intérêt général de l’agriculture qu’une route soit à la fois praticable et sûre.

Conclusion

Les îlots de séparation, les rétrécissements de route avec des chaussées de largeur inférieure à 3 mètres et les bordures hautes à arêtes vives, ainsi que la nonprise en compte des épures de giration des machines de récolte et des ensembles tracteurs-remorques peuvent poser problème aux agriculteurs et aux entrepreneurs de travaux agricoles. Etant donné que les modifications ultérieures apportées à un projet de construction routière déjà approuvé, en cours de réalisation ou même achevé sont généralement coûteuses, voire souvent impossibles, les agriculteurs et les entrepreneurs de travaux agricoles doivent exercer leur influence le plus tôt possible auprès des services compétents. Il peut également être utile d’annoncer les projets de modération du trafic à l’ASETA ou à sa section cantonale concernée, afin que la faîtière ou sa section puisse prendre les dispositions nécessaires.

Focus 04 2023 Technique Agricole 9
chenilles en caoutchouc (ou les pneus). Photos: Laurent Vernez

«L’innovation pour répondre aux exigences environnementales»

Acteur de premier plan du marché de la pulvérisation agricole, le groupe français Exel Industries est davantage connu au travers de ses multiples marques telles qu’Agrifac, Berthoud, Evrard, Hardi, Nicolas, Tecnoma ou encore Holmer. Dans cet entretien, le directeur général du groupe évoque les particularités de la période en cours et les solutions développées face aux attentes actuelles.

Technique Agricole: A quel degré et pour quels types de composants les filiales d’Exel Industries ciblant le marché agricole ont-elles été impactées par les défauts d’approvisionnement?

Nos usines ne se sont pas arrêtées durant la pandémie de Covid et ont ensuite remonté en puissance. Nous étions dans une phase de marché ascendante. Nos fournisseurs, impactés par l’absentéisme et les difficultés d’approvisionnement en matières premières, ont eu du mal à suivre. Notre exercice en cours, qui débute en octobre, a mieux démarré vis-à-vis de cette contrainte liée aux approvisionnements qui se résorbe. Mais la situation n’est pas encore rétablie pour autant: nous avons pris du retard dans la facturation car, sur certaines machines, des composants électroniques, hydrauliques, ou des accessoires de cabine tels que joysticks, filtres de cabine, câbles, polymères, y compris cuves de pulvérisation et capotages, et d’autres éléments de finition font toujours défaut. Comme nous travaillons sur une gamme très large, nous ne profitons donc pas de l’effet de massification. Par conséquent, nous n’avons pas cherché à doubler nos sources d’approvisionnement pour de mêmes références, comme le font généralement les sociétés générant de grands volumes. De ce fait, nous avons peut-être souffert un peu plus que d’autres. Une autre conséquence est l’augmentation du besoin en fonds de roulement avec une forte augmentation des stocks: en 40 ans de vie industrielle, je n’avais jamais vu ça! Le problème est toujours d’actualité mais la situation revient progressivement à la normale. En parallèle, nous subissons la tendance générale de hausse du coût des composants.

Aujourd’hui, de quelle visibilité disposez-vous en matière de production pour les différentes marques agricoles de votre groupe?

Le délai oscille entre plus de six mois et jusqu’à dix mois selon la marque et le modèle, ceci pour deux raisons: notre capacité de production maximale est atteinte dans la configuration actuelle et, surtout, les délais parfois très longs pour l’approvisionnement de pièces. Ceci est également lié à la forte croissance de la demande depuis l’automne 2021, qui trouve son origine dans deux phénomènes: d’une part, une meilleure capacité des agriculteurs à investir compte tenu de l’amélioration de

leur trésorerie grâce à la remontée des cours agricoles et, d’autre part, le besoin d’investir dans des matériels performants. Nous sommes heureux de ce contexte car nous avons traversé par le passé plusieurs périodes de crises de la demande. A l’heure actuelle, on voit néanmoins un plateau se former pour la demande.

Quels produits suscitent le plus d’engouement dans vos gammes d’équipements agricoles?

C’est assez difficile à dire, car la demande est revenue sur l’ensemble de nos marchés. Mais les tracteurs enjambeurs ont peut-être enregistré un besoin de renou -

Marché | Interview 10 Technique Agricole 04 2023
Yves Belegaud assure depuis 2019 la direction générale d’Exel Industries, un groupe qui compte une vingtaine de filiales et 4080 collaborateurs. Photos: Matthieu Schubnel

vellement accru. Nous avons la chance de présenter des matériels de bon niveau depuis deux ans, en particulier les nouveaux produits Tecnoma et CMC. La demande en pulvérisateurs automoteurs haut de gamme de grande capacité est forte également sur les marchés d’Europe de l’Est, d’Angleterre, d’Amérique du Nord et d’Australie.

Quelle proportion de chiffre d’affaires Excel Industries réalise-t-il à l’export?

Exel Industries, qui vient de fêter ses 70 ans, a réalisé à l’export 82 % de son chiffre d’affaires record de 977 millions d’euros sur l’exercice 2021/2022, en considérant nos différents segments que sont les agroéquipements (pulvérisation agricole et arrachage de betteraves), l’industrie (pulvérisation industrielle et tuyaux techniques) et les loisirs (jardin et industrie nautique).

Votre groupe de dimension internationale n’est pas du tout présent en Afrique. A quelle échéance comptezvous vous développer sur ce continent? Quelles sont les conditions nécessaires pour y mettre un pied?

C’est une bonne question: l’Afrique est considérée comme un marché d’avenir. A ce stade, seuls quelques-uns de nos matériels d’occasion sont présents dans cette zone géographique. Nous n’avons pas encore fait de ce continent un cheval de bataille. Il ne fait pas partie de nos priorités pour l’instant, car nos dévelop -

pements commerciaux conséquents en Europe de l’Est, en Amérique du Nord et en Australie nous mobilisent déjà beaucoup. Mais à terme, on y viendra.

Pourriez-vous nous rappeler le mode d’organisation de la distribution des marques agricoles du groupe Exel Industries pour la zone Suisse? Pour rappel, la marque Fischer, historiquement présente sur le marché suisse, a été arrêtée au moment de la réorganisation, juste avant mon arrivée en 2019. Parallèlement, nous avons développé nos autres marques, en grandes cultures avec Berthoud et en viticulture et arboriculture avec Nicolas, puis passé des accords avec certains distributeurs pour maintenir notre présence sur ce marché. Aujourd’hui, ces distributeurs disposent donc de pièces de rechange Fischer pour le marché suisse. La transition a été gérée par les équipes Berthoud. Actuellement, la Suisse compte une dizaine de distributeurs Berthoud, dont deux proposent également les produits Nicolas. Un commercial et un inspecteur technique de ces deux marques opèrent sur le réseau de distribution suisse pour accompagner ces distributeurs.

Selon vous, de quelles particularités et exigences fait preuve la clientèle suisse en matière d’équipements de pulvérisation?

La Suisse est le pays de l’horlogerie! Selon ce que l’on m’a rapporté, les agriculteurs suisses sont exigeants sur la qualité et friands de technologie. Bien que les ex-

ploitations ne soient pas très grandes, le niveau élevé de technologies est avéré. Cela nous conduit parfois à proposer des solutions sur mesure et des adaptations spécifiques aux exploitants suisses, par exemple pour travailler dans les parcelles en forte pente.

Notre association ASETA organise le contrôle périodique des pulvérisateurs sur le territoire helvétique. De quel œil l’industriel que vous êtes perçoit-il ces contrôles obligatoires dans un nombre croissant de pays? Ces contrôles sont clairement pour nous une opportunité, car cela pousse à réviser le matériel. L’avantage de ces contrôles techniques, c’est qu’ils révèlent les défauts de fonctionnement de certaines machines. Nous sommes intéressés à une réduction des doses. Certaines pièces d’usure ont besoin d’être renouvelées. En l’absence d’échéance du contrôle technique, l’agriculteur ne décèle pas forcément ces défauts. Ces vérifications sont en adéquation avec le slogan historique du groupe sur la pulvérisation agricole: «La bonne dose au bon endroit et au bon moment».

Comment Exel Industries et ses marques gèrent-ils la pression sociétale qui s’exerce aujourd’hui plus que jamais sur les pratiques de pulvérisation?

Par l’innovation, l’innovation et l’innovation. Et aussi, en parallèle, par une meilleure compréhension du cycle de vie de nos produits et de leur empreinte car-

Interview | Marché 04 2023 Technique Agricole 11
Belegaud lors de cet entretien mené au siège parisiein du groupe. Photo: Exel Industries

bone. En matière de pulvérisation, les aspirations sociétales mais aussi politiques sont claires. La stratégie «Farm to Fork» est au cœur des dispositions «Green Deal» de l’UE, avec notamment la réduction d’ici à 2030 de 50 % des quantités de produits phytosanitaires utilisés. Nous innovons au travers de notre filiale R&D Exxact Robotics pour répondre à ces objectifs. Par exemple, nous proposons la pulvérisation confinée en viticulture ou la technologie de pulvérisation ultra-localisée «3S» (Spot Spray Sensor) en grandes cultures. Autre point: on se doit de maîtriser notre empreinte carbone et de la faire évoluer. Nous mesurons désormais précisément l’empreinte carbone de nos matériels afin de la réduire, que ce soit par le rétrofit ou par l’énergie qu’utilisent nos engins motorisés. Cette démarche a été engagée voici trois ans. Par ailleurs, nous évaluons également l’énergie consommée dans nos usines d’assemblage et nous intéressons aux émissions de CO2 de nos fournisseurs afin de les aider à les réduire. Enfin, nous cherchons aussi à aider l’agriculteur, car l’énergie qu’il consomme au champ génère la part la plus importante de l’empreinte carbone de nos matériels. Passer à l’hydrogène serait ainsi un saut énorme pour nous. Quant aux produits phytosanitaires, ils ne pèsent que faiblement dans l’em -

preinte carbone. Un troisième axe de travail est de rendre nos machines autonomes, pour répondre à la pénurie de chauffeurs et aux conditions pas toujours optimales dans lesquelles ils travaillent.

Considérez-vous que ces pressions sociétales et politiques constituent une menace pour vos activités?

Oui et non: oui car si on ne fait rien, cela peut être dangereux. Non car je suis convaincu que l’innovation, qui est un pilier de notre entreprise, va permettre de répondre aux exigences du «Green Deal». Par la technologie et l’innovation, nous allons réussir. On contribue à ce que l’agriculture soit en mesure de nourrir la planète. Il faudra bien qu’elle soit performante en termes de rendements. Nous sommes persuadés qu’une agriculture de précision permettra des niveaux élevés de rendements pour nourrir la planète.

A l’image d’autres constructeurs et compte tenu de l’impact de la pulvérisation sur l’environnement et la biodiversité, l’idée d’une diversification de gamme avec des outils de désherbage mécanique a-t-elle été envisagée par votre groupe pour répondre à toutes les demandes? Pour diversifier l’offre, nous regardons aujourd’hui le désherbage mécanique au

travers de Holmer, avec son automoteur Terra Variant sur des cultures en rangs. On s’est aperçu qu’en installant un tel outil derrière le Terra Variant, on pouvait faire un désherbage efficace, précis et rapide. Mais il ne faut pas sous-estimer le niveau élevé des émissions de CO2 générées par le passage d’un engin motorisé dans une parcelle. Si on arrive à combiner un apport de fertilisant organique avec un désherbage mécanique (ce qui est le cas avec l’automoteur Holmer), on économise un passage!

Quelle est la part de votre chiffre d’affaires consacrée à la R&D sur le dernier exercice?

On estime cette part à 4 % du chiffre d’affaires. Cela a toujours été un axe fort, renforcé avec la mise en place d’Exxact Robotics. C’est un effort conséquent lorsqu’on regarde les niveaux de marge du groupe. Mais on ne peut pas se dire leader en pulvérisation et ne pas être à l’avant-garde.

Selon vous, à quel rythme et à quelles conditions les solutions de spot spraying lancées ces dernières années par plusieurs marques de votre groupe vont-elles se déployer sur les marchés?

L’agriculture a besoin de performance. Nous avons pris le parti de développer en 2020, chez Exxact Robotics, la solution «3S», l’une des solutions les plus avancées dans le domaine. Celle-ci est commercialisée depuis quelques mois sur les appareils haut de gamme Agrifac. Le saut technologique et de performance est important: il est ici question d’une réduction de 50 % de la quantité de matière active appliquée. De nombreuses conditions doivent être réunies sur un matériel qui en bénéficie. L’objectif est de pouvoir rétrofiter cette technologie que nous maîtrisons bien aujourd’hui. Pour que les agriculteurs l’adoptent, il faut les convaincre avec des démonstrations.

Exxact Robotics vient de présenter le prototype «Traxx Concept H2» (évoqué dans notre numéro de mars), avec pile à hydrogène. Cette technologie sera-t-elle déclinée sur les appareils automoteurs des marques du groupe Exel Industries en tant que solution pour la transition énergétique?

Oui à terme, car Exxact Robotics est le centre R&D de rupture spécifiquement pour les agroéquipements, au travers du-

Marché | Interview 12 Technique Agricole 04 2023
«Avec notre solution de pulvérisation ultra-localisée ‹3S› réduisant d’au moins 50 % la quantité de matière active appliquée, le saut technologique et de performance est important», déclare le dirigeant.

quel le groupe met à disposition des briques technologiques pour toutes ses marques. L’enjambeur autonome Traxx est notre plateforme d’apprentissage et de développement en matière d’autonomie (conduite sans chauffeur) et d’énergie (dont l’hydrogène). Aujourd’hui, nous sommes parvenus à bien gérer l’autonomie de ce matériel qui ne circule pas sur la route.

Explorez-vous d’autres solutions d’entraînement de type «zéro émission»? Si oui, lesquelles?

En matière d’hydrogène, il existe tout un écosystème à maîtriser: sécurité, réservoir, approvisionnement … Surtout, il faut que les clients qui franchissent ce pas puissent y trouver un intérêt en utilisant l’hydrogène dans d’autres matériels de l’exploitation, comme leur flotte de véhicules utilitaires. Nous croyons à l’hydrogène. Concernant l’électrique, nous sommes plus réservés en raison d’un poids supérieur et d’un temps de recharge conséquent. En revanche, le carburant B100, à base de colza, compatible avec les moteurs diesel est une alternative qui permettrait de réduire largement l’empreinte carbone. Le développement de ce carburant est toutefois freiné par sa fiscalité et sa distribution limitée.

Des partenariats sont-ils en cours entre des marques du groupe et des fabricants de produits phytosanitaires? Si oui, qui en est à l’initiative et quels bénéfices espérez-vous en tirer?

Oui, c’est le cas à la marge: nous sommes sollicités pour des développements particuliers. La capacité de notre nouveau pulvérisateur porté double cuve, l’Héraclès de Berthoud, à appliquer deux produits différents est une fonctionnalité développée à la suite d’une demande émanant d’entreprises de la chimie.

Selon votre dernier rapport annuel, les agroéquipements représentent environ 60 % du chiffre d’affaires d’Exel Industries. Cette proportion est-elle amenée à croître ou à diminuer dans les années à venir?

Les marchés de l’agriculture et des agroéquipements subissent une certaine volatilité. Cela confirme donc l’intérêt du groupe d’avoir diversifié ses activités dès 1996. Les possibilités de contrepoids par une présence sur d’autres marchés sont très intéressantes. Nous veillons à performer dans chacun de nos domaines pour pouvoir absorber les variations. Actuelle ­

ment, nos activités Jardin et Industrie sont plutôt en développement.

L’activité dédiée aux betteraves représente une part non négligeable de votre chiffre d’affaires (15 %). Quel est votre sentiment vis-à-vis des bouleversements récents que connaît le secteur de la betterave et quel impact sur l’activité de vos marques Holmer et Agrifac?

La betterave est une niche agricole en Europe. Cette filière a été fortement chahutée depuis 2017 et la fin du régime des quotas sucre. Après une forte hausse des surfaces en Europe, la filière s’est appauvrie à cause, d’une part, des prix moins rémunérateurs pour les agriculteurs et, d’autre part, des aléas climatiques et restrictions de solutions de traitement. Aujourd’hui, la filière continue de se chercher mais le sucre de betteraves et ses dérivés alcool/éthanol a toute sa place en Europe, face aux importations de sucre de canne. Nous développons des équipements très performants qui apportent une vraie contribution à la productivité de la filière. Récemment, nous avons progressé sur d’autres géographies qui nous permettent de bien résister.

Envisagez-vous des opérations de croissance externe?

Cela a été le cas par exemple pour Agrifac en 2012 et pour Apache Sprayers (ET Work) en 2016. Nous axons actuellement nos efforts sur l’innovation en interne avec une forte mobilisation autour des projets d’Exxact Robotics. Sur les autres activités, la croissance externe fait partie de notre stratégie de développement, mais à petite dose, en fonction de notre capacité à financer.

Selon vous, quelles seront les innovations les plus marquantes sur vos marchés au cours de la décennie à venir? Il s’agira surtout des innovations en lien avec l’objectif de contribuer à l’atténuation du changement climatique, mais aussi de nouvelles contributions technologiques. On est encore aux balbutiements de la pulvérisation ultra ­ localisée. Nous espérons que son usage va se généraliser malgré une inévitable incidence tarifaire. L’autonomie et les réponses au manque de main d’œuvre vont elles aussi se développer, tout comme l’hydrogène. Enfin, nous travaillons également sur d’autres sujets dont on parlera dans les deux ans qui viennent.

Interview | Marché 04 2023 Technique Agricole 13
«Au cours de la prochaine décennie, ce sont surtout des innovations en lien avec l’atténuation du changement climatique qui vont se développer sur le marché de la pulvérisation», estime le directeur général d’Exel Industries.

«Opti+»: nettoyer pour maintenir le rendement photovoltaïque

Les dépôts de poussières diverses sur les installations photovoltaïques conduisent à une baisse de rendement des panneaux. Désormais commercialisé en Suisse via un importateur, le petit automoteur sur chenilles Opti+ de la société NRI nettoie ces surfaces et optimise ainsi la production d’électricité.

Avec l’essor des panneaux photovoltaïques sont apparus des prestataires de nettoyage assurant l’entretien des surfaces de ces installations de production d’électricité. En Suisse romande, cette activité de niche serait proposée aujourd’hui par trois prestataires. En présence de dépôts limitant l’arrivée d’une partie des rayons lumineux sur les cellules photovoltaïques, cette opération d’entretien paraît incontournable. +15 % pour certains, +25 % pour d’autres … les avis divergent quant au gain de productivité généré par un nettoyage régulier des panneaux. Quant à la fréquence de nettoyage, celleci dépend en réalité du degré de salissure des panneaux. Celle-ci doit bien souvent être supérieure dans des environnements poussiéreux comme les exploitations agricoles, bâtiments d’élevage et autres poulaillers, ou dans les zones chargées de

particules telles que les abords des autoroutes fréquentées.

Deux modèles radiocommandés

Parmi les constructeurs d’automoteurs de nettoyage du marché, la société française NRI propose ce genre d’appareils depuis 2014. Le constructeur revendique déjà 90 unités en service dans l’Hexagone. Il propose la cinquième version de sa machine «Opti+», désormais sur le marché suisse via l’importateur Easysolarnet (voir encadré). La gamme se compose des deux modèles radiocommandés «Opti+5P» et «Opti+5» différant par leurs dimensions et leur capacité (voir tableau). Avec sa largeur hors tout de seulement 900 mm, le plus petit d’entre eux, l’«Opti+5P», ne pèse que 53 kg et se transporte aisément dans un véhicule léger. L’«Opti+» est animé électriquement. Sous l’un des capots se trouve une batterie

au lithium interchangeable de 25 V / 35 Ah, d’une autonomie de 4,5 à 5 heures. L’autre capot abrite la gestion électronique de la machine. Tous les moteurs électriques sont de fabrication suisse. Les deux moteurs d’avancement propulsent l’appareil selon deux vitesses: 15 m/min pour le travail ou 30 m/min pour les autres déplacements. Celui-ci se déplace sur un train de deux chenilles montées sur une roue motrice, une roue folle et trois galets centraux. D’une largeur de 100 mm, chaque chenille est formée de patins d’adhérence scratchés sur chacune des deux bandes. Le système de réglage de la tension des chenilles est analogue à celui que l’on trouve sur une minipelle: l’opérateur agit sur des vis se trouvant derrière la roue folle ajourée, afin d’ajuster la position de la roue folle, puis intervient sur une vis perpendiculaire pour plaquer le palier.

14 Technique Agricole 04 2023
NRI a présenté un automoteur «Opti+5P » sur l’installation de 180 m² de l’agriculteur Patrick Maendly, à Frasse, sur la commune des Montets (FR).
| Nouveautés
Photos: Matthieu Schubnel

Brossage rotatif à l’eau

Démontables sans outil, les deux brosses de 180 mm de diamètre placées à l’avant et à l’arrière du châssis sont entraînées par courroie à partir de deux moteurs tournant à régime constant. Avec leur suspension centrale transversale tridimensionnelle, ces organes travaillants s’adaptent aux irrégularités rencontrées en adaptant l’inclinaison transversale de chaque brosse. Celle de couleur noire présente des poils d’une plus grande rigidité, faisant preuve d’une meilleure efficacité pour le décrottage de la surface des panneaux. Chaque brosse est aspergée d’eau en permanence par cinq buses. Trois autres buses orientées vers l’extérieur de la machine assurent le prémouillage des panneaux (option). Des tuyaux à air comprimé de 12 mm de diamètre intérieur forment le circuit d’alimentation embarqué sur la machine pour acheminer l’eau jusqu’aux buses. L’automoteur est raccordé au réseau d’eau par un tuyau. Une perche de guidage pivotante avec raccord 360° accompagne ce tuyau durant les déplacements de l’Opti+. NRI recommande un débit de 350 à 400 l/h et annonce une consommation de

Easysolarnet va importer les appareils NRI en Suisse

La distribution et le service après-vente des petits automoteurs du constructeur français NRI sur le territoire de la Confédération helvétique était gérée jusque-là en direct, mais va être assurée à compter de fin avril 2023 par la société fribourgeoise Easysolarnet nouvellement créée. L’entreprise importatrice, gérée par les associés Cédric Volery et Alexandre Thierrin, devrait par ailleurs proposer des services de nettoyage de panneaux photovoltaïques sur toute la Suisse romande.

0,2 à 0,6 l/m². Une pression de 1 à 2 bars est suffisante pour approvisionner l’automoteur perché sur le toit du bâtiment. Pour les toits de grande hauteur, un surpresseur est nécessaire. En option, le fabricant monte une électrovanne elle aussi pilotée à distance afin de stopper l’alimentation en eau lorsque ce n’est pas nécessaire.

Eau chaude voire détergent

Le chantier débute par la mise en place de la nacelle à partir de laquelle l’opérateur pilote à distance le petit automoteur. Celui-ci est déposé sur le toit et le travail peut commencer. Idéalement, la largeur de la brosse doit être légèrement supérieure à celle du panneau. Dans tous les cas, le prestataire recommande de nettoyer d’abord la partie supérieure et de descendre progressivement jusqu’à l’extrémité inférieure du toit. L’«Opti+» est capable de gravir des pentes jusqu’à 40 %, voire 45 % selon le modèle. Dans les forts dévers, il est plus prudent de travailler dans le sens de la montée: lorsqu’il redescend, l’automoteur est alors freiné par les brosses tournant dans le sens opposé. Le chauffage à 30 °C de l’eau alimentant l’automoteur est recommandé pour une meilleure efficacité du nettoyage. Par ailleurs, un produit détergent peut être ajouté sur demande à l’eau de lavage. La société suisse Polatect, par exemple, propose le produit Polabio comprenant des bactéries favorisant le dégraissage des

L’automoteur «Opti+» en vidéo

A voir en vidéo sur la chaîne YouTube francophone de «Technique Agricole», l’automoteur «Opti+5P» au travail sur un chantier de nettoyage de panneaux photovoltaïques d’une exploitation fribourgeoise.

panneaux. Elle conseille de l’incorporer à hauteur de 0,2 % dans l’eau de lavage. L’utilisation de savon n’est en effet pas possible car l’automoteur glisse par gravité vers l’extrémité inférieure du toit et risque alors de chuter.

Rendement de chantier jusqu’à 400 m²/h

L’appareil propose par ailleurs une fonctionnalité bien pratique: dix minutes avant l’épuisement complet de la batterie, la radiocommande émet des vibrations, alertant l’opérateur qui a ainsi le temps de rapatrier le robot vers lui pour remplacer la batterie. Selon le fabricant, l’entretien de la machine se limite aux chenilles, dont les patins doivent être remplacés périodiquement. NRI annonce un prix de vente, selon les options, d’environ CHF 38 000.– pour le petit modèle et CHF 40 000.– pour le grand. Le constructeur avance une surface de nettoyage minimale nécessaire de 60 000 à 80 000 m² par an pour rentabiliser cet équipement. Selon NRI, le rendement de chantier théorique peut atteindre 400 m²/h. Le prix du nettoyage délégué à un prestataire est dégressif et avoisine par exemple CHF 1,40/m² pour une surface de 1200 m² et plus. Dans le cas de surfaces plus petites, la prestation est forfaitaire compte tenu des frais fixes et coûte ainsi par exemple CHF 800.– pour 100 m², CHF 900.– pour 200 m² ou encore CHF 1000.– pour 300 m².

Nouveautés | Marché 04 2023 Technique Agricole 15
Les brosses sont toutes deux attelées au châssis par trois points autorisant un débattement transversal. L’opérateur pilote par radiocommande l’appareil embarquant des batteries au lithium d’une autonomie de 4,5 à 5 heures.
Modèle Opti+5P Opti+5 Dimensions (mm) 900 × 1400 × 400 1200 × 1500 × 430 Largeur des brosses (mm) 850 1100 Diffusion d’eau sur brosses 2 × 5 buses 2 × 6 buses Diffusion d’eau sur panneaux (option) 2 × 3 buses 2 × 4 buses Pente maximale du support (%) 45 40 Masse (kg) 53 74

L’hygiène au champ: la réponse aux adventices, aux ravageurs, aux maladies

L’hygiène au champ est un processus de longue haleine qui ne finit jamais et ne devrait jamais être interrompu. Elle requiert une préparation préalable au sens d’une planification soigneuse des cultures et pose des exigences élevées en matière de soins culturaux.

Ruedi Hunger Photo: Ruedi Hunger

L’hygiène au champ est un terme général englobant toutes les mesures culturales qui contribuent, de manière indirecte ou préventive, à maintenir le bon état sanitaire des plantes cultivées. Les rotations courtes, les semis précoces en automne et le désir d’exécuter plus simplement et plus rapidement les travaux ont très souvent conduit à négliger les soins culturaux. La chimie permet certes de pallier en partie les erreurs de gestion. Mais elle a ses limites, car la lutte directe contre les adventices, les maladies et les ravageurs ne combat en fait que les symptômes.

Les champs ont la mémoire longue

Les plantes cultivées ne tolèrent que dans une certaine mesure les adventices. Les repousses de céréales affectent (seulement) la culture suivante de l’année culturale. En revanche, les repousses de colza, dont les graines peuvent rester viables pendant dix ans, ou les semences du vulpin des champs, capables dans de bonnes conditions de conserver leur pouvoir germinatif pendant presque vingt ans, posent des problèmes persistants. D’autres espèces, comme le chardon et le gaillet gratteron, figurent parmi les mauvaises herbes susceptibles de causer de graves dommages. Les résidus de récolte contaminés par des champignons peuvent affecter les cultures pendant des années. AInsi, l’une des mesures les plus importantes consiste à créer de bonnes conditions de décomposition pour ces résidus, qui peuvent même héberger plusieurs pathogènes. Pour cela, la matière doit certes être bien répartie, mais aussi bien désagrégée. Les résidus de maïs d’ensilage ou de maïs-grain en sont un

bon exemple. Un broyage systématique après maïs est une mesure indispensable pour éviter ou perturber l’hivernage de la pyrale du maïs, et limiter le risque de fusariose pour les céréales suivantes.

Agir préventivement Fusarioses de l’épi, septoriose, anthracnose du maïs ou encore phoma du colza: les plantes hôtes et les résidus végétaux sont des sources d’infection de nombreuses maladies des plantes. Un

plique aussi de recultiver les parties mal réussies d’une parcelle, faute de quoi elles seront inévitablement envahies par les adventices.

Mieux vaut agir sur les causes que sur les effets

«pont vert» va à l’encontre des principes de l’hygiène au champ. Bien souvent, le terrain n’est pas suffisamment travaillé après la récolte, de sorte que les adventices résiduelles ont tout le temps de s’étendre librement. Des maladies fongiques des feuilles et du sol peuvent ainsi se développer, favorisées par les températures de plus en plus élevées en fin d’été et en automne. Les limaces aussi risquent de proliférer. Une gestion post-récolte appropriée requiert un travail du sol adéquat et surtout en capacité de scarifier le terrain sur toute sa surface. Les outils proposés à cet effet ne tiennent parfois pas leurs promesses et ne travaillent pas toujours avec la qualité voulue. Même si cela s’avère difficile, l’hygiène au champ im -

La question de l’hygiène au champ devient encore plus actuelle avec la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes. Il s’agira en particulier d’orienter beaucoup plus clairement l’exécution des travaux en fonction des exigences phytosanitaires. D’où la nécessité de sensibiliser tous les intéressés à cette problématique. A l’avenir, «réparer les erreurs» au moyen de produits phytosanitaires chimiques sera de plus en plus difficile. Un aspect important est l’enherbement sous forme d’engrais vert (et de cultures dérobées fourragères) dans le but de contenir le développement des adventices. Cependant, du point de vue agronomique, cette mesure n’est positive que si elle améliore aussi l’hygiène au champ. Cette dernière doit donc être coordonnée avec la culture principale et la deuxième culture.

La pression extérieure augmente Jusqu’au tournant du siècle dernier, la régulation mécanique des adventices était peu répandue. Seules les exploitations bio faisaient exception. Elles ont permis de maintenir un marché pour les outils de désherbage mécanique. Pendant des décennies, les grands fabricants de machines agricoles, s’adaptant à la demande, se sont concentrés sur la protection chimique des plantes. Dans bien des fermes, le recours aux herbicides pour la

04 2023 Technique Agricole 17 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
L’hygiène au champ présente un grand potentiel pour la régulation des adventices, que ce soit en tant que mesure post-récolte ou au début du cycle végétatif. Photos: Ruedi Hunger
«Pour diverses raisons, la boîte à outils permettant de réparer les erreurs dans la production végétale se vide de plus en plus vite.»

Définition de l’hygiène au champ: mieux vaut prévenir que guérir

Avant le début de la culture

Pendant la période de culture A la fin de la culture

Choix de la parcelle Rotation Choix de la variété Adventices Maladies Ravageurs Problèmes

Choisir des parcelles saines

S’assurer de l’absence de hernie du chou (colza), d’adventices problématiques, etc.

Les optimiser de manière ciblée

Privilégier les variétés robustes et/ou résistantes

Eviter toute formation de graines

Limiter la formation de sclérotes

Empêcher la formation de formes hivernantes

Supprimer tout type de problème qui peut survenir

Par exemple Par exemple Par exemple

Ne pas cultiver successivement des plantes hôtes ou problématiques

Choisir des variétés résistantes au mildiou

régulation des adventices était la norme. Leurs principaux avantages étaient un contrôle sûr des mauvaises herbes, pouvant être exécuté au bon moment et avec un rendement élevé à la surface. Cependant, les restrictions d’utilisation, les atteintes à l’environnement, la pression publique, mais aussi le renforcement des procédures d’homologation lié à ces évolutions ont durablement remis en question cette approche.

Exemple: «jour de l’hygiène au champ»

Outre qu’elles prennent de la place et consomment de l’eau et des fertilisants, les adventices sont aussi des vecteurs de maladies. Pour les cultures maraîchères de plein champ, il est donc important de se rappeler, surtout pendant des périodes prolongées de temps chaud et humide (2021), que «le jour de récolte est aussi le

Au besoin, sarcler manuellement les adventices restantes

Eviter toute formation de sclérotes, de pycnides

jour de l’hygiène au champ.» Ainsi, les résidus de cultures de choux devraient être broyés et enfouis superficiellement le plus rapidement possible après le dernier jour de récolte, afin que la mouche blanche ne puisse pas s’y installer. Ainsi, on détruit en même temps les adventices et prévient de graves problèmes, comme ceux posés par une seule plante de séneçon qui produit jusqu’à 2000 graines transportables par le vent et peut donc se multiplier fortement. En outre, cette espèce est un hôte potentiel du mildiou de la laitue. Autre exemple, la bourse-à-pasteur est connue comme une plante hôte de maladies redoutables des crucifères (hernie du chou, maladie des taches noires du chou).

Intervenir le plus tôt possible

Les objectifs d’une bonne régulation des adventices ne peuvent être atteints que si le sol est ressuyé, bien praticable et

Eviter toute formation de pupes

Supprimer toute repousse (d’adventices).

Combattre les problèmes existants

meuble. Par temps sec et ensoleillé, les plantes cultivées sont plus souples et subissent moins de dégâts. En cas de gelées nocturnes, celles dont les racines sont exposées peuvent être endommagées. Enfin, la culture doit se trouver à un stade adéquat (DC 13-29 pour les céréales) et, point très important, les adventices ne doivent surtout pas être trop grandes. Le principe veut que l’on intervienne avec d’autant plus de précaution que le stade est précoce et de manière d’autant plus agressive que le stade est tardif. Le maïs est une culture problématique pour la lutte contre les adventices, car sa croissance initiale lente laisse à ces dernières beaucoup de temps pour se développer. L’expression «une fois n’est pas coutume» ne s’applique pas ici, sachant que l’on peut enregistrer jusqu’à trois vagues d’adventices qu’il faut endiguer le plus tôt possible.

18 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
En raison de l’évolution des conditions environnementales, l’hygiène au champ, dans le domaine de la lutte contre les ravageurs et des maladies des plantes, prend de plus en plus d’importance. Photos: Ruedi Hunger et ldd

L’hygiène au champ est un terme générique très large, allant de la protection chimique des plantes à la gestion mécanique des résidus de récolte. Photos: Kverneland et Ruedi Hunger

Ce qu’il faut retenir

L’hygiène au champ a toujours été un aspect important dans le contrôle des adventices, des maladies des végétaux et des ravageurs. Pourtant, elle a été négligée par le passé, et cela bien que les rotations courtes et critiques du point de vue de la

santé des plantes aient augmenté. On s’est montré (trop?) insouciant en comptant sur la protection phytosanitaire conventionnelle Par ailleurs, beaucoup d’exploitations se sont pliées à des impératifs unilatéraux et poussés à l’extrême de l’économie d’entreprise. Même si l’hy-

giène au champ est un processus sans fin toujours ponctué de hauts et de bas, les conditions changent d’une année à l’autre. La tendance générale à la hausse des températures favorise les maladies des végétaux et les ravageurs, et pose ainsi régulièrement de nouveaux défis.

04 2023 Technique Agricole 19 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
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Tous ont fait le nécessaire

Ces dernières années, plusieurs constructeurs de herses ont été rachetés par de grands groupes de machinisme agricole. Cela est dû à l’importance croissante des soins mécaniques apportés aux cultures. De plus en plus de solutions sont recherchées en vue d’une utilisation partielle, voire exempte de produits chimiques.

Ruedi Hunger

La phrase «Tous ont fait le nécessaire» ne concerne pas les exploitations agricoles, mais quelques grands acteurs du machinisme. Mais nous y reviendrons; chaque chose en son temps. Pendant des décennies, les matériels de régulation mécanique des adventices ont constitué un marché réservé à de purs spécialistes. Au fil des ans, de nombreux constructeurs de taille petite ou moyenne ont accumulé une large expérience et acquis de grandes compétences dans ce domaine. Il existe donc aujourd’hui une offre importante de machines destinées à la «conduite des cultures», comme on le dit si joliment. Après cette demande accrue, certains grands fournisseurs ont réagi et «har ponné» un partenaire spécialisé

pour le racheter ensuite (voir le tableau de la page suivante).

C’est le cas de Lemken/Steketee, Amazone/Schmotzer, Pöttinger/CFS, Kverneland/Phenix (BCT) et, plus récemment, de Väderstand/Thyregod. D’autres acteurs majeurs du secteur du machinisme agricole en Suisse, comme Robert Aebi, Agrar Landtechnik, Ott Landmaschinen ou Aebi Suisse, ont établis des liens étroits avec un grand constructeur spécialisé. Il s’agit de Hatzenbichler pour Robert Aebi, et de Phenix pour Ott Landmaschinen. Les trois partenaires Treffler, Schmotzer et Horsch accompagnent Agrar Landtechnik. Quant à Aebi Suisse, il a noué depuis longtemps un partenariat avec Einböck et Gaspardo.

La réalité du terrain

Plus personne n’est hors-jeu. Cela démontre l’importance que revêtent aujourd’hui les soins mécaniques aux cultures pour les fournisseurs principaux. Pourquoi ces entreprises n’ont-elles pas pris les choses en main en développant leurs propres produits? Simplement parce que l’intégration d’un fabricant spécialisé constitue la voie la plus simple. En outre, les constructeurs qui ne proposaient jusqu’à présent pas de programme d’entretien des cultures manquent tout simplement de savoir-faire et de l’expérience nécessaires. Ils ont créé des filiales pour ne pas devoir «réinventer la roue». Les fabricants récemment intégrés ont certes perdu partiellement leur indépendance,

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Les nouveaux venus développent toujours des concepts de machines convaincants. Photo: Feldklasse

Acquisitions dans le secteur du sarclage

Plusieurs constructeurs considèrent l’entretien mécanique des cultures comme étant important pour le système global, raison pour laquelle ils ont cherché des partenaires et les ont repris. Les acquisitions suivantes ont été réalisées ces dernières années.

Depuis août 2018, Steketee fait partie du groupe familial Lemken. Le siège social et le site de production sont restés aux Pays-Bas. Steketee est spécialisée dans la lutte contre les adventices dans l’agriculture de précision. Depuis 2007, l’accent est mis sur les systèmes de caméra intelligents avec reconnaissance des plantes individuelles permettant le guidage automatique des machines. Steketee produit des équipements de sarclage pour des interlignes de 15 à 150 cm et des largeurs de travail atteignant 17 mètres.

Amazone a acquis la société Maschinenfabrik Schmotzer GmbH en janvier 2019. La fabrication de matériels de sarclage est restée sur le site de Schmotzer à Bad Windsheim (Allemagne). Amazone était déjà convaincu à l’époque que la technique de lutte mécanisée se développerait rapidement grâce à la précision des caméras, du GPS et du système de guidage, ainsi qu’à l’amélioration des performances en résultant.

Le 1er août 2021, Pöttinger s’est lancé dans l’entretien des cultures et a repris les produits et les collaborateurs de CSF de Stoitzendorf (Autriche). Ainsi, différentes herses roulantes, sarcleuses à rouleau et herses étrilles CSF sont maintenant vendues sous les couleurs Pöttinger. Selon ses propres termes, Pöttinger a ainsi relevé le défi consistant à intégrer des machines d’entretien des cultures dans sa gamme.

A la fin janvier 2023, Kverneland s’est définitivement installé dans le marché du désherbage mécanique par la reprise de BC Technique (France). BCT est un fabricant de bineuses, de sarcleuses à rouleau, de châssis mobiles et d’outils d’étrillage, commercialisés sous la marque Phenix Agrosystem. Phenix continuera d’exister en tant que marque. En parallèle, ces produits seront introduits dans les réseaux de distribution de Kverneland et Kubota.

C’est en février 2023 que Väderstad a racheté une partie de la société danoise Thyregod. L’acquisition comprend les droits de propriété sur la gamme de production de matériels de sarclage. Celle-ci se caractérise entre autres par une solution à double châssis. Il est ainsi possible de couvrir deux largeurs de semoir avec une seule largeur de sarcleuse, même si le raccord entre les largeurs de semoir n’est pas correct à 100 %.

mais peuvent continuer à œuvrer sur leur site originel avec leur propre personnel.

La régulation des adventices

Les bases de la régulation mécanique des adventices n’ont pas changé ces dernières décennies. Dans la sixième édition (1967) de l’ouvrage intitulé Lehrbuch des Ackerund Pflanzenbaues, soit «manuel des cultures et de la production de végétaux», les indications relatives au désherbage préventif et à l’utilisation de la sarcleuse et de la herse étrille ne diffèrent déjà que légèrement de celles des publications récentes. Un usage des méthodes mécaniques couronné de succès et une réduction maximale des plantes indésirables passent par une action en temps voulu, si possible au stade du cotylédon. Selon les conditions météorologiques et l’état du terrain, la pé -

riode d’intervention optimale se voit limitée à un très court laps de temps. Un succès comparable à celui de la lutte chimique n’est possible que dans des conditions très favorables. Alors que le taux de réussite de la méthode chimique s’élève à 90 % et plus, celui de la sarcleuse et de la herse étrille va de 0 % à 75 % au maximum. Il s’agit bien sûr d’un seuil avec lequel il faut pouvoir ou devoir vivre. A part cette maîtrise relative des mauvaises herbes, toute intervention mécanique dans le sol favorise la décomposition de l’humus, et donc les émissions de CO2

Arrachage, hachage, dépose Indépendamment du choix de l’outil ou de sa forme, le succès de la lutte dépend de certaines conditions. La première est le stade de développement des adven -

tices et de la culture. Le réglage précis de l’outil arrive ensuite, suivi de l’expérience de l’utilisateur englobant une bonne connaissance des contraintes agronomiques des grandes cultures. La herse étrille agit principalement sur l’arrachage et la dépose des adventices en germination. C’est pourquoi elle doit être utilisée suffisamment tôt. Les sarcleuses rotatives sont basées sur le même principe (arrachage et dépose), mais elles sont un peu plus exigeantes que les herses à dents. Dans les cultures en ligne, la bineuse est privilégiée en raison de ses effets de coupe et de dispersion. Dans l’espace entre les plantes des cultures en ligne, comme dans les cultures sur buttes, des solutions spéciales (sarcleuse à doigts, etc.) sont utilisées. Elément commun à tous les outils de désherbage mécanique:

04 2023 Technique Agricole 21 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Lemken –Steketee Amazone –Schmotzer Pöttinger –CFS Cross Farm Solution Kverneland –BC Technique (Phenix Agrosystem) Väderstad –Thyregod A/S

leur efficacité dépend des conditions météorologiques et de l’état du terrain.

La herse à dents est la plus répandue. Elle se décline en versions avec des largeurs de travail allant jusqu’à près de 30 mètres. Plusieurs rangées de dents sont fixées de manière articulée au châssis de l’appareil afin d’obtenir une adaptation optimale au sol. En cas d’utilisation au large, la herse étrille ne distingue pas les végétaux cultivés des adventices. Un réglage minutieux s’avère nécessaire pour obtenir un bon résultat de travail sans endommager la culture. La pression des dents peut être adaptée selon les conditions. Des systèmes spéciaux à leviers et un parallélogramme permettent d’obtenir une pression régulière des dents. Cela donne également la possibilité d’utiliser la herse dans les cultures sur buttes. Des roues d’appui ou de jauge améliorent l’adaptation au sol. Les dents, disposées en 5 ou 6 rangées, ont généralement une longueur de 50 à 60 cm, leur diamètre étant compris entre 6 et 8 mm. L’écartement des lignes se situe entre 25 et 40 cm. L’inclinaison des dents est de 30 à 45 degrés, les extrémités coudées des dents étant alors presque perpendiculaires à la surface du terrain. La herse étrille n’atteint que rarement un rendement supérieur à 70 % (Ø 50 à 60 %). Une perte de 5 à 10 % de plantes cultivées doit être prise en compte (augmenter la densité de semis).

• Cultivateur à socs

En ce qui concerne le principe de fonctionnement, le cultivateur à socs est la plus ancienne machine de régulation des adventices. Cet outil classique pour les cultures en ligne est adapté à la régulation des adventices sur un large spectre de développement. Le contrôle précis de la machine, en particulier pour les grandes largeurs de travail, implique de guider la machine manuellement (deuxième personne) ou avec des systèmes basés sur des capteurs interlignes. Les cultivateurs à socs peuvent s’équiper de différents outils de hersage et de plusieurs formes de dents. Ces dernières peuvent être rigides, à ressort ou combiner les deux. Le type de soc dépend du niveau de croissance de la culture; le soc en patte d’oie, le soc standard et le couteau courbé sont les plus fréquents. Les couteaux courbés et coudés sarclent plus près de la plante cultivée. Les socs standard ont en général un angle d’attaque compris entre 30 et 50 degrés. La qualité de coupe et la quantité de terre travaillée sont influencées par l’angle d’attaque. Un angle d’attaque plat engendre une coupe nette et une quantité de terre faible.

Outils de sarclage rotatifs

Le groupe de quatre outils de sarclage rotatifs se compose de la houe rotative, du «Rotary Hoe», de l’étrille rotative et de la herse à arceau. La houe rotative est un outil interligne, le «Rotary Hoe» et l’étrille

rotative sont utilisés sur toute la surface. La herse à arceau est également un outil d’interligne (pour la culture maraîchère de plein champ).

• Herse à arceau

Conçue selon le principe de fonctionnement d’un rouleau émietteur (outil suiveur pour les combinaisons de semis), la herse à arceau se compose de deux rangées de rouleaux reliés par une chaîne d’entraînement. Pour travailler le sol, les rouleaux arrière travaillent plus vite que les rouleaux avant, avec un rapport de 1 à 2. Les petites adventices et les filaments racinaires sont ainsi retirés du sol. Il existe également des appareils similaires quant au principe de travail, à entraînement passif ou actif, par exemple de Feldklasse.

• Houe rotative

La houe rotative, connue sous le nom de bineuse à maïs, est presque «légendaire» avec ses étoiles de binage disposées de biais par rapport au sens de marche. Elle rend le travail possible sur toute la surface ou indépendamment des rangs. Généralement, la houe rotative s’utilise dans l’interligne. Selon le réglage, la terre peut être éloignée de la rangée de plantes ou au contraire former une butte. Selon la largeur des rangs, des appareils pouvant aller jusqu’à plus de 30 lignes sont disponibles.

• «Rotary Hoe» (Yetter), roto ­ étrille, Rotocare, Cette machine d’origine américaine se vend aujourd’hui sous différentes dénominations. Le principe de base de l’appareil consiste en de nombreuses roues de hersage d’un diamètre d’environ 50 cm. Des dents auto ­aiguisées, recourbées à leur extrémité et en forme de cuillères, y sont fixées. L’effet de sarclage est obtenu par les dents qui s’enfoncent dans le sol, changent de position pendant leur passage dans le terrain, puis ressortent. Une petite quantité de terre et des adventices se détachent ainsi et sont éjectées. Chaque roue de binage est suspendue individuellement et s’adapte aux irrégularités du sol. Il existe des outils avec des roues de binage «enroulantes» ou «déroulantes».

• Etrille rotative

L’étrille rotative se compose de nombreuses étoiles à dents espacées de 10 à 15 cm. Un travail couvrant toute la surface est possible, car les éléments entraî ­

22 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
• Herse étrille Le «Grinder», un concept de pointe de l’institut de machinisme agricole de l’université technique de Cologne (D), est actuellement en phase d’essai. Photo: université technique de Cologne

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C

nés par le sol sont disposés en biais par rapport au sens d’avancement. Une bande de 6 à 12 cm de large est hersée transversalement grâce à leur angle d’attaque de 30 degrés (par rapport au sens de marche). Outre l’angle d’attaque, la vitesse d’avancement, le nombre de dents et le diamètre de l’étoile sont déterminant pour la qualité du travail. La pression des dents est réglable et la vitesse d’avancement se situe aux environs de 8 à 10 km/h. Le réglage de la pression des dents et la vitesse d’avancement doivent être déterminés avec précision et subir des contrôles réguliers. Les pertes de cultures sont de quelque 5 %.

Pas de zones interdites

Outre les fraises interlignes et les sarcleuses à brosses à disques, de nouveaux types de machines apparaissent régulièrement. Il s’agit en partie de concepts (Grinder) ou tout simplement d’évolutions et de compléments de machines existantes.

Une partie très importante de la surface cultivée, la zone des buttes et celle située entre les plantes dans les cultures en ligne, a été traitée seulement de manière insatisfaisante par les matériels de sarclage conventionnels, voire pas du tout. Pour ces deux domaines, des solutions existent désormais sur le marché, en tout cas partiellement. Quant aux systèmes de sarclage automatique et aux robots autonomes, les «zones interdites» où les adventices pourront se développer sans être dérangées vont disparaître.

Réglages simples

Les machines doivent être réglées rigoureusement pour l’obtention d’un bon résultat. Ce vieux principe constitue un véritable «leitmotiv» pour toute l’offre de machines. La mise en pratique de ce principe en termes de simplicité, de facilité et de rapidité de réglage est moins évidente. Dans la pratique, les machines ne pouvant se régler facilement en fonction des conditions le sont insuffisamment, voire pas du tout. Il est donc évident qu’un résultat optimal ne pourra pas être obtenu ainsi.

Potentiel de «game-changer»

La reconnaissance des adventices pourrait devenir un véritable «game ­ changer» (précurseur) selon les spécialistes. Cette année encore, divers procédés permettant la reconnaissance automatique des adventices par l’imagerie et de les traiter de manière sélective seront prêts pour une production en série. Ainsi, moyennant des conditions optimales, il serait possible d’économiser 90 % de la quan­

tité de produits phytosanitaires utilisés auparavant. Pour cela, il s’agit cependant de traiter en temps réel des quantités énormes de données provenant de caméras et de capteurs. Ni les logiciels normaux, ni l’homme n’y parviennent. Seule l’intelligence artificielle le permet et jouera donc à l’avenir un rôle déterminant dans la reconnaissance automatique des images. En l’occurrence, elle se fonde sur «l’apprentissage» ou, en d’autres termes, ce n’est qu’après une période de pratique qu’elle est en mesure de reconnaître les mauvaises herbes. Cela s’avère d’autant plus complexe les plantes ne sont jamais parfaitement identiques.

Conclusion

La régulation mécanique des adventices est devenue «convenable». A côté de l’agriculture «écologique», bien des exploitations agricoles conventionnelles ont vaincu leur peur et utilisent des herses étrilles ou des sarcleuses pour certaines parcelles. Des combinaisons pulvérisateur/bineuse s’utilisent déjà depuis des années. D’autres options non prises en compte ici concernent les châssis mobiles, les sarcleuses à doigts, les fraises en ligne, les bineuses à torsion et autres systèmes automatiques (IC­Weeder) ou autonomes (robots).*

* Voir aussi l’aperçu du marché sur le site de l’ASETA www.agrartechnik.ch sous la rubrique «Technique Agricole», «Téléchargement».

24 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Plus aucune exception n’existe de nos jours et toutes les zones peuvent être plus ou moins bien préservées de la végétation indésirable.
La «sarcleuse à doigts» est un élément supplémentaire permettant de maintenir propre la ligne de plantes. Photo: Ruedi Hunger

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Les pièces travaillantes soumises à rude épreuve

Ces dernières années, l’évolution des techniques et la numérisation ont ouvert la voie au retour de la régulation mécanique des adventices. Le chemin est souvent ardu et les pièces travaillantes subissent une usure conséquente.

Ameublissement, découpage, émottage, étrillage, buttage: le binage-sarclage fait appel à des machines utilisant des pièces travaillantes telles que les socs à ailettes, les socs en patte d’oie, les dents de vibroculteurs (avec ou sans renfort). N’oublions pas les lames coudées, tôles de protection, coutres, corps butteurs, étoiles à sarcler, dents de herse, etc. Au fil des ans, les critères de choix des outils ont évolué en privilégiant la solidité et la résistance à l’usure. Les dégâts causés à l’approche des limites de service par des socs ou des dents émoussés ou de fabrication grossière passent au second plan. Les conséquences négatives sont d’autant plus graves que les outils sont larges ou usés et travaillent en profondeur.

Les interventions superficielles sont les plus difficiles

Rien d’insurmontable! En matière de binage et d’étrillage, la façon est toujours superficielle, ce qui est au fond l’objectif recherché. Les outils perdent progressivement de leur efficacité. Les socs et couteaux usés voient leur largeur de travail diminuer, ce qui les empêche de couvrir le champ de manière étendue, le guidage en profondeur devenant plus délicat. Le problème est connu des utilisateurs de chisels, qui savent que les socs à ailettes émoussés peinent à pénétrer dans le sol au début, avant d’y entrer franchement. Dans les applications de binage, une profondeur de travail «incontrôlée» est difficilement tolérable, à cause des cultures

qui se trouvent de part et d’autre des outils de binage et qu’il faut éviter de recouvrir. Par ailleurs, ces plantes développent aussi des racines latéralement, qui risquent d’être coupées ou arrachées si la profondeur de travail n’est pas respectée. Un binage mécanique soigné commence dès lors par un choix d’outils appropriés et, surtout, bien aiguisés.

Une longue durée de vie...

Touts les fabricants promettent une bonne longévité de leurs pièces d’usure. On constate néanmoins d’importantes disparités. Sont-elles dues à la nature du sol ou à la qualité de l’outil? L’agriculture actuelle est inconcevable sans outils de travail du sol équipées de pièces travail -

Ruedi Hunger
26 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Les dents de herse n’échappent pas à l’abrasion. Elles s’usent aux extrémités et sont simplement raccourcies. Photo: Ruedi Hunger

lantes durcies par un revêtement en métal dur. En conditions difficiles, ces outils sont cependant loin d’être la panacée, parce qu’ils ont aussi leurs limites. Si la durée de vie est irrégulière, c’est à cause de la pléiade de facteurs intervenant, différents d’une exploitation à l’autre, voire d’un champ à l’autre.

La durée de vie et le prix Compte tenu de l’espérance de vie plus longue, le prix des outils de «qualité supérieure» peut atteindre un multiple de celui des équipements standard. Avant de se décider pour un outillage, il importe de bien réfléchir à l’opportunité d’utiliser tel ou tel matériau, revêtement ou procédé de traitement sur son exploitation.

•«Rechargement»

Le «rechargement» est la méthode la plus simple pour réaliser un soc en métal dur. Un poste de soudure équipé d’électrodes spéciales suffit pour recharger le matériau de base simple avec une couche de métal dur. Cette mesure est commode et peu onéreuse. Souvent, le matériau de base est lui-même issu d’un traitement thermique. L’énergie calorifique apportée par le processus de soudage a pour résultat de le détremper. A moins de répéter le traitement thermique, l’usure du soc s’accélérera dès que le revêtement en métal dur sera éliminé. De ce fait, l’allongement espéré de la durée de vie risque d’être perdu. Le rechargement d’une couche de métal a aussi pour effet d’augmenter l’épaisseur de certaines pièces d’usure, d’où un effort de traction supplémentaire et une consommation de carburant accrue.

• Le revêtement «Duraface»

Le revêtement «Duraface» constitue un autre traitement. La pièce d’usure est immergée dans le matériau de revêtement fluidifié chaud, qui se liera alors au matériau de base au niveau atomique. Le revêtement se distingue par une excellente résistance à l’abrasion et un effet d’auto-aiguisage, offrant de ce fait un horizon de coupe bien tranché.

• Le rechargement laser

Le rechargement laser est la technologie la plus récente de fabrication d’outils en métal dur. Elle consiste à souder au laser une fine pellicule de métal dur sur une forme de base quelconque. Le laser se distingue par son positionnement précis et son faible apport en énergie calori -

fique. Le matériau de base n’est pas détrempé et conserve sa solidité. Les lames de sarclage et autres outils très fins bénéficient ainsi d’une longue durée de vie et offrent un horizon de découpage tranché.

• Carbure de tungstène

Les pièces traitées par brasage de plaquettes de carbure de tungstène sont le nec plus ultra des pièces durcies. Les corps de base sont conçus de manière à favoriser l’écoulement de la terre. On trouve des formes hybrides complétées par un rechargement en métal d’apport. Ces pièces possèdent souvent des rainures ou autres rugosités superficielles, dont on espère que la formation d’un dépôt de terre retardera l’abrasion. Les plaques en carbure de tungstène sont

parfaites pour résister à la forte abrasion due au travail du sol. Les sols pierreux imposent un certain nombre de restrictions du fait que le carbure de tungstène est un alliage de tungstène et de carbone. Il est à la fois très dur et très cassant. Une pierre projetée contre la plaque suffit à la briser ou, du moins, à la fissurer.

Conclusion

Même si les outils de binage sont conçus pour travailler à faible vitesse, et seulement à une profondeur modeste, ils n’échappent pas à l’usure. Le guidage des outils dans le sol est difficile lorsqu’ils sont usés et la qualité du travail s’en ressent. D’où l’importance de contrôler régulièrement l’état des pièces d’usure et de les remplacer si besoin est.

Les socs en métal dur ont une durée de vie supérieure, ce qui se répercute sur leur prix. Sur cette photo, un soc de chisel. Photo: ldd
04 2023 Technique Agricole 27 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
La qualité du travail se dégrade au fur et à mesure que l’usure progresse, surtout dans le cas des outils de binage. Photo: Ruedi Hunger

Du charbon dans le thé au lieu de CO2 dans l’atmosphère

L’agriculture est en quête d’une nouvelle identité. Ce qui s’est passé hier est aujourd’hui révolu, ce qui se déroule actuellement est remis en question et ce qui adviendra demain doit être meilleur. Meilleur comparé à quoi?

Carbon farming, agriculture hybride, agriculture régénérative. Le charbon de bois ou le thé de compost sauveront-ils les sols? Les approches différentes peinent à convaincre. Et ce n’est pas toujours une question de préjugés; parfois (de plus en plus souvent), les preuves font tout simplement défaut. «De nombreux chemins mènent à Rome.» Cette expression signifie qu’il existe maintes possibilités ou plusieurs voies pour atteindre un objectif. Mais en fin de compte, tout tourne autour de la préservation ou de la création d’humus. La technique agricole ou la gestion par la technique agricole doivent aussi y contribuer.

• Le «carbon farming»…

… désigne les méthodes ayant pour objectif de réintroduire le CO 2 libéré par

l’homme dans les sols utilisés pour l’agriculture. En sa qualité d’approche globale, le «carbon farming» augmente l’interaction entre les plantes et les micro-organismes du sol et il accroît la formation d’humus. Ce dernier joue un rôle essentiel dans le stockage du CO 2 (carbone) et constitue la base d’une bonne fertilité des sols. Jusque-là, tout va bien. L’agriculture régénérative vise à atteindre les mêmes objectifs, mais sous un autre angle.

• Agriculture hybride…

… est un terme relativement récent désignant un mariage des agricultures biologique et conventionnelle. On essaie d’exploiter leurs avantages respectifs et d’éviter leurs inconvénients. Le désherbage mécanique en est un emblème. Toutefois, l’agriculture hybride ne comble pas les

fossés séparant les agricultures biologique et conventionnelle. Un argument de ce rapprochement s’exprime ainsi: «L’agriculture hybride est un modèle d’avenir, car l’agriculture conventionnelle devient plus écologique et l’agriculture biologique plus productive.»

• L’agriculture régénérative… … consiste en un processus de «restauration». Elle met l’accent sur la régénération du sol, de ses organismes vivants et de sa biodiversité. Une bonne gestion de l’humus est essentielle. Cette approche vise à développer la biologie du sol, à augmenter sa teneur en humus, à y fixer les fertilisants, à améliorer sa capacité de rétention d’eau et à faire pression sur les parasites qu’il héberge. Ainsi, les deux modes de production (bio et conventionnel) ont

28 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Quand seuls les premiers centimètres sont travaillés, la structure du sol est préservée en profondeur. Photos: Ruedi Hunger

une grande chance de se retrouver autour d’un objectif commun, celui de la régénération.

«Ramener le carbone dans le sol»… … vient de l’expression anglaise «put the carbon back to soil» et consiste à enrichir la terre en carbone organique, en humus donc. Ce dernier étant la clé de la fertilité du sol, il est donc responsable de tous ses rendements. La formation de l’humus est aussi une préoccupation centrale pour une agriculture respectueuse du climat. Elle favorise le stockage du CO 2 dans le sol. Pour être réaliste, il faut admettre que seule une petite partie du CO 2 est stockée et que, deuxièmement, à chaque perte d’humus, le CO 2 repart dans l’atmosphère.

Des nouvelles méthodes pour des objectifs connus L’agriculture régénérative est une forme d’exploitation qui tente d’améliorer le sol par ses techniques de culture et d’augmenter ainsi la biodiversité. Et ce, au lieu de se contenter de lutter contre les symptômes, à l’instar du modèle de production dominant. Les objectifs de l’agriculture régénérative énoncent qu’il est essentiel de stabiliser et, si possible, d’augmenter la teneur en humus. Parallèlement, le développement de la biologie du sol est encouragé. Ces deux éléments contribuent à fixer les fertilisants dans le sol et à améliorer sa capacité de rétention d’eau. Enfin, les parasites du sol doivent être supprimés.

Comment ces objectifs doivent-ils être atteints? Outre un travail du sol «respectueux» (quoi que cela signifie), une couverture permanente du sol est très importante; elle joue un rôle comme source de nourriture pour la vie du sol. Des préparations vivifiantes sous forme de thé de compost et/ou de ferments végétaux en sont la base. Les scientifiques étudient encore la manière dont ces préparations agissent, et n’ont pas encore présenté de résultats. La formulation d’objectifs est une bonne chose, le contrôle des résultats vaut mieux encore! La valeur Brix est proposée comme critère de mesure de la densité nutritionnelle de la sève des plantes. La valeur du pH dans la sève est aussi un critère de réussite. La température des feuilles est un indicateur de stress. Enfin, les modifications de la teneur en humus sont des valeurs cibles importantes, mais doivent plutôt être prises en compte à long terme.

Quel est le rôle joué par les machines agricoles?

Les discussions sur la modification de l’intensité de l’exploitation et surtout du travail du sol reviennent régulièrement. Il y est question du souci de préserver le sol et, d’autre part, de rentabilité. Celui qui décide d’un changement d’intensité ou de méthode doit garder les risques à l’esprit. Lorsque les méthodes de culture ou d’exploitation sont modifiées, le champ n’a soudain plus le même aspect qu’auparavant. Dans certaines circonstances, la procédure est bouleversée et

Allure de travail

Principes de base concernant la vitesse d’avancement lors du travail du sol:

1. La vitesse d’avancement doit dépendre des objectifs à atteindre; la qualité du travail en découle.

2. Travaillé à vive allure, le sol s’émiette, ce qui produit une terre fine déstructurée…

3. … et ses particules légères montent en surface (risque d’envasement).

4. A grande vitesse, le rappuyage diminue.

5. Enfin, les socs s’usent plus vite à vitesse élevée.

doit être redéfinie. Ou carrément créée. Cela demande de la patience et des connaissances. En effet, lors du travail du sol, il n’y a généralement pas de deuxième essai dans les mêmes conditions. Si une étape de travail est supprimée, cela doit généralement se faire au prix d’un compromis.

Conclusion

L’agriculture est aujourd’hui, dans certains domaines, à la recherche d’une nouvelle identité. Ce n’est pas une voie facile. Mais l’agriculture consiste à essayer, à observer et, si nécessaire, à adapter ses conditions. Les approches nouvelles ont souvent du mal à convaincre, pas toujours à cause de préjugés mais faute parfois, tout simplement et de plus en plus, de preuves.

L’incorporation superficielle de la végétation fait partie de l’agriculture régénérative. Le compost est un élément important de l’agriculture régénérative, mais il n’est pas toujours disponible en quantité suffisante.
04 2023 Technique Agricole 29 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES

Les néozoaires sont arrivés et sont bien partis pour rester!

Cela fait des décennies que des insectes «immigrent» d’autres continents. Ils élisent domicile dans les cultures agricoles européennes où ils n’ont pas d’antagonistes. L’écosystème doit d’abord s’adapter à eux. Nous payons ainsi le prix de la mondialisation.

Les gels tardifs, fortes pluies et sécheresses ne sont pas sans effets pour l’agriculture. La planification à long terme compromise par des facteurs externes est une source d’insécurité supplémentaire. Avec le changement climatique et la mondialisation, les défis se multiplient pour l’agriculture. Avec le commerce international et intercontinental, les «passagers clandestins» que sont les insectes sont toujours plus nombreux à arriver dans notre pays. Ils ne sont certes pas tous nocifs. Certains de ces néozoaires figurent toutefois parmi les insectes nuisibles.

Un manque de recul

Exemple: les dommages causés par la punaise marbrée résultent principalement de son activité de succion. Durant leur croissance, les fruits sont déformés par des perforations. Il arrive par ailleurs que leur chair brunisse. Ces dégâts ne peuvent pas être attribués de manière irréfutable à la punaise marbrée car d’autres maladies et ravageurs engendrent des lésions similaires. La punaise marbrée se développe sur un très large spectre de plantes hôtes, plus de 200 espèces au niveau mondial. En Suisse, la présence de la punaise

marbrée a été constatée dès 2004. Elle est surveillée à l’aide de contrôles visuels. On manque encore d’expérience sur le long terme pour réguler cet insecte nuisible. Les mesures non chimiques comme les pièges de lumière ou le soufflage ont aussi pour effet de décimer les insectes utiles.

Prolifération lors des hivers doux

La punaise verte privilégie les hivers doux; elle s’est encore peu établie sous nos latitudes. Les conditions météorologiques de plus en plus douces en hiver accroissent les chances d’implantation de cet insecte

30 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Ruedi Hunger L’hygiène au champ joue un rôle très important, surtout après l’apparition de nouveaux insectes nuisibles. Photo: ldd

suceur. Outre les dégâts de succion, les fruits attaqués sont invendables à cause d’un «goût de punaise». La punaise verte s’attaque surtout aux cultures de soja, de maïs et de sarrasin. Elle a connu un développement important en Allemagne lors de l’été 2022, marqué par des chaleurs records.

Développement plus rapide

Les élatéridés ou taupins, dont les larves sont appelées «vers fil de fer», sont de vieilles connaissances! On est en revanche moins informé sur la nouvelle espèce d’élatéridé qui se distingue de ses congé ­

Quelques exemples de néozoaires

nères par son développement plus rapide et à qui les conditions climatiques actuelles semblent trop bien convenir.

L’hygiène au champ est primordiale Les trois exemples précités montrent la pertinence de s’intéresser très tôt aux nouveaux ravageurs. L’apparition précoce d’espèces invasives au printemps déjà peut favoriser le développement de nouvelles générations en cours d’année. Il convient de surveiller les populations de papillons dans les endroits à risque pour déceler tout changement éventuel. Il s’agit en effet du seul moyen pour déter­

Néophytes et néozoaires

Les cantons et les communes organisent régulièrement des campagnes pour éradiquer des néophytes (buissons, plantes) des jardins et des parcs et les remplacer par des végétaux indigènes. Désormais bien connu, le terme «néophyte» englobe les plantes introduites volontairement ou involontairement sous nos latitudes après le débarquement de Christophe Colomb en Amérique et qui se sont ensuite développées naturellement. D’origine grecque, le mot «néophyte» signifie littéralement «nouvelle plante».

La punaise marbrée est originaire d’Asie. Cet insecte nuisible cause de sérieux dommages pour l’agriculture, en particulier aux fruits, aux légumes, aux baies et aux grandes cultures. Cette punaise brune marbrée de 12 à 17 mm de long est active d’avril à octobre (Agroscope, Fiche technique n° 71/2018).

Le terme «néozoaire» est moins familier parce que plus rare dans les médias. Sa définition est très similaire: les néozoaires sont des espèces nuisibles arrivées dans une zone faunistique où elles ont développé de nouvelles populations depuis l’avènement du commerce intercontinental en 1492, avec le concours direct ou indirect de l’être humain. Cette référence «1492» ne signifie de loin pas que tous les néozoaires proviennent du continent américain. De fait, bon nombre d’entre eux sont originaires d’Asie.

La chrysomèle occidentale du maïs fait régulièrement parler d’elle. Outre la pyrale univoltine (une génération par an) depuis 2003 (Allemagne), il existe une pyrale bivoltine (deux générations par an). Cette dernière provoque évidemment des dégâts bien plus grands. En Suisse, la chrysomèle du maïs fait l’objet d’un suivi depuis 2000 (Agroscope, Fiche technique n° 121/2020).

miner à temps l’apparition de la pyrale du maïs, par exemple.

Une nouvelle espèce d’élatéridés thermophiles a fait parler d’elle ces dernières années, avec ses larves appelées vers fil de fer qui affichent un temps de développement plus court. Cela signifie que la population de larves augmente parallèlement aux dégâts qu’elle occasionne (Agroscope, AgrarForschung n° 2/2008, en allemand seulement, avec un résumé en français).

Lorsqu’une espèce apparaît dans une zone cultivée, il est parfois nécessaire de revoir la stratégie pour boucler le cycle de l’hygiène en grandes cultures ou au champ. On sait que l’assolement avec des rotations de cultures constitue la solution la plus efficace contre la chrysomèle occidentale du maïs qui hiberne sous forme d’œufs. La pyrale du maïs hiberne sous forme de chrysalides dans les chaumes et on peut la combattre en adoptant des mesures d’hygiène au champ. Ces mesures contribuent également à lutter contre les champignons du fusarium qui hibernent eux aussi dans les chaumes de maïs.

Conclusion

La punaise verte est vraisemblablement originaire d’Afrique de l’Est. Elle a été repérée dans certains pays européens depuis plusieurs décennies. Cette espèce est extrêmement sensible aux températures et a besoin d’hivers doux. Pour cette raison, sa prolifération a été longtemps restreinte. Depuis 2010, elle a toutefois été aperçue plus fréquemment dans les régions les plus chaudes d’Allemagne (Lumbrico n° 14/2022, uniquement en allemand)

Les néozoaires sont arrivés et vont rester. Nombre d’entre eux sont tellement connus qu’on ne les qualifie même plus d’«immigrants». D’autres, surtout les nouveaux venus, préoccupent. Quoiqu’il en soit, on devra à l’avenir contrôler les cultures de manière encore plus ciblée et repérer la présence d’insectes nuisibles suspects. L’hygiène au champ est un moyen de lutte important pour contrer les ravageurs dernièrement arrivés.

04 2023 Technique Agricole 31 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES

Pertes de grains sous contrôle

Pour éviter la formation de bandes vertes dans le sillage des moissonneuses, on peut étalonner l’affichage de leurs pertes avec des plateaux de contrôle tels le Bushel Plus.

Le plateau de contrôle servant à déterminer les pertes d’une moissonneuse-batteuse ne date pas d’hier, ni d’ailleurs les applications de gestion. Le constructeur canadien Bushel Plus a cependant intégré plusieurs fonctions intéressantes dans son système.

Bonne souplesse d’utilisation

Les plateaux d’échantillonnage ont tous pour objectif de recueillir les grains perdus sur une surface donnée. Leur contenu est ensuite extrapolé à l’hectare. Le système Bushel Plus se base sur le poids, et non sur le nombre des grains perdus

ou sur leur volume. L’ensemble comporte deux plateaux (de 25 × 100 cm et de 10 × 100 cm), un système de déversement avec sa télécommande, une soufflerie pour séparer le grain des glumes, un jeu de câbles électriques de recharge et des notices d’utilisation. Selon le fabricant, les plateaux métalliques ont été alourdis intentionnellement pour arriver sur la terre à plat au lieu de basculer dans les chaumes. Le petit plateau est destiné aux chaumes vertes, plus hautes, de colza et de maïs.

Le système de déversement est fixé au moyen d’aimants, sous le convoyeur incliné, sur l’essieu arrière, ou sous la moissonneuse. L’alimentation électrique est assurée par un accumulateur intégré. Le plateau est à son tour amarré à l’unité de

largage à l’aide d’électroaimants. Lors du déversement, les aimants sont désactivés en inversant la polarité de l’alimentation. Le boîtier métallique de l’unité de largage recouvre intégralement le plateau d’échantillonnage. Cette disposition évite des erreurs de mesure car elle empêche les grains perdus de tomber dans le plateau avant le déversement.

Une application guide pas à pas

Le séparateur à air se compose d’un cylindre robuste en aluminium, terminé par un tamis métallique à maille fine, sous lequel se trouve une soufflerie. Le séparateur débarrasse rapidement les graines des glumes et des menues pailles. La balance de précision fournie a la taille d’une calculette. Le couvercle fait office de pla -

32 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
La soufflerie nettoie les grains perdus en éliminant les glumes et les menues pailles. Le nettoyage par le séparateur à air facilitera la tâche des utilisateurs qui auront pris le temps de se familiariser avec le système. Photos: Lukas Weninger * Lukas Weninger est rédacteur spécialiste en machinisme de la revue autrichienne Landwirt.

teau de pesée pour déterminer le poids des grains perdus. Pour calculer les pertes, Bushel Plus a développé une application pour smartphones et tablettes sous iOS et Androïd. A l’aide d’illustrations faciles à comprendre, l’application interroge l’utilisateur pas à pas sur les technologies utilisées. Toutes les possibilités sont prévues. On est d’abord invité à indiquer le mode de répartition des glumes et à préciser le traitement réservé à la paille. Enfin, l’application affiche le taux de pertes après que le poids, le rendement et le prix courant des grains ont été saisis. Les résultats peuvent être mémorisés, conjointement avec les paramètres de réglage optimisés de la moissonneuse, et accompagnés d’une photo. Ces données peuvent ensuite être transférées, par exemple, à d’autres conducteurs de la moissonneuse travaillant dans le même champ. Les différentes étapes de réglages peuvent être enregistrées dans les favoris, pour ne pas devoir suivre chaque fois toute la procédure de présélection. Cette fonction est pratique lorsqu’il s’agit juste de contrôler une moissonneuse.

Commande via radio ou portable

Le déversement par le plateau peut être commandé via le dispositif de télécommande, ou à partir de l’application. Il est inutile de commuter car les deux commandes fonctionnent en parallèle. Dans les deux variantes, le système envoie un accusé de réception, informant que le plateau a effectué le déversement.

Une saison pour tester le système

Le système a été testé pendant une saison entière avec une Claas «Lexion

7700», une John Deere «S 690» et une «T 560», lors de récoltes d’orge, de blé, de colza et de maïs. Le plus grand bénéfice a été constaté avec le blé et le colza.

Le nettoyage exige de la pratique

Le nettoyage de l’échantillon incombe à un séparateur à air, constitué d’un cylindre en aluminium surmontant un tamis et une soufflerie. Une courte période d’apprentissage est nécessaire avant de se servir de l’appareil. On peut retirer les gros brins de paille du plateau à la main, avant de verser le mélange de grains et de glumes restant dans le cylindre. L’utilisateur pose alors une main sur le cylindre et augmente le régime de la soufflerie en brassant le mélange avec ses mains. La société Geiger agri solutions indique que l’échantillon est propre, prêt à être pesé,

Brève évaluation

+ Fixation rapide et simple par aimants à différents endroits

+ Unité de déversement recouvrant le plateau de contrôle «en attente»

+ Plateaux lourds et stables de plusieurs tailles pour recueillir les pertes

– Elimination des menues pailles et des glumes nécessitant de l’expérience

– Déversement pas toujours horizontal

– Montage à ne jamais réaliser pendant les trajets routiers

lorsqu’on ne voit plus de nœuds de tiges, ni d’adventices vertes après 30 secondes. Selon elle, l’accu intégré du séparateur à air dispose d’une autonomie d’une trentaine de minutes de fonctionnement à puissance maximale de la soufflerie. Un bouton tournant est prévu pour adapter le régime de rotation de la soufflerie.

Une application sophistiquée L’application prévoit toutes les situations envisageables dans la gestion de la paille et des glumes et peut les résoudre. Elle propose les options de distributeur radial (produit récupéré à la sortie du tamis et paille broyée répartis en commun), de distributeur de glumes (produit récupéré à la sortie du tamis exclusivement dirigé vers l’extérieur) et de dépose en andain (source de pertes supplémentaires)… Même les broyeurs à marteaux sont prévus. L’application adaptera le calculateur de pertes en fonction de la gestion de la paille et des glumes en vigueur et assistera l’utilisateur dans la saisie des données.

04 2023 Technique Agricole 33 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
L’application, d’une conception raffinée, est au cœur du système Bushel Plus. Le système de déversement (en haut) se fixe sur la moissonneuse-batteuse à l’aide d’aimants. Le plateau rouge y est arrimé grâce à des électroaimants.

Limiter mécaniquement les repousses de pommes de terre

Une parcelle de pommes de terre laisse pour la culture suivante jusqu’à 230 000 tubercules non récoltés par hectare, soit 6 à 7 fois la densité de plantation. Cela pose le problème majeur de la culture moderne de la pomme de terre. S’il est bien pensé, un travail du sol post-récolte peut, avec le choix d’un outil approprié, atténuer ce problème à hauteur de 85 pour cent.

Les repousses, c’est-à-dire les tubercules que l’on retrouve en tant que «mauvaises herbes» dans la culture suivante, constituent le plus grand problème des rotations chargées en pommes de terre. Elles concurrencent la culture implantée pour l’espace, la lumière, l’air, l’eau et les fertilisant mais, bien plus encore, elles contribuent à la persistance et la propagation de nombreuses maladies, viroses et parasites de la pomme de terre. Ainsi, seules quatre repousses par mètre carré suffisent pour doubler, voire tripler la présence de nématodes.

Les températures clémentes compliquent la lutte

Chaque hiver doux entrave la destruction par le froid des tubercules qui restent après la récolte. En effet, une période gélive trop courte ne suffit pas pour les congeler correctement. En conséquence, un nombre croissant de tubercules survivent à l’hiver. Les experts débattent depuis longtemps de la sensibilité au gel des pommes de terre. Selon d’anciennes études, il faut au minimum 50 heures de gel à –2°C pour détruire un tubercule. Des études récentes jugent ces conditions non suffisantes. Elles indiquent que le tubercule doit être d’abord soumis à un gel initial de –7°C à –3°C, selon la variété, pour être congelé. L’entreposage au frais des tubercules exige de diminuer cette température d’encore d’un degré, car l’amidon des tubercules, transformé en sucre, présente un potentiel osmotique plus élevé et protège ainsi contre la mort

34 Technique Agricole 04 2023 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Dans les rotations avec des pommes de terre, les repousses représentent un problème majeur. Photos: Yvonne Zohner * Yvonne Zohner, responsable d’équipe du cercle de producteurs Bioland Bayern.

des cellules. Depuis plusieurs années, les hivers n’engendrent plus de températures du sol aussi basses, ce qui rend la lutte contre les repousses de plus en plus difficile. Le travail du sol après la récolte influence cependant de manière décisive la survie des repousses dans le sol pendant l’hiver.

Protocole d’essai

Afin d’étudier l’effet du travail du sol sur les repousses de pommes de terre survenant l’année suivant une récolte, cinq essais en bandes ont été mis en place à l’automne 2019 dans quatre régions d’Allemagne. Des parcelles sur lesquelles aucune pomme de terre n’avait été cultivée depuis au moins cinq à dix ans ont été sélectionnées pour cet essai. Des tubercules calibrés à 28/35 mm ont été choisis et divisés en deux groupes. Une moitié a été teintée en rose et enterrée à 10 cm de profondeur. L’autre, teintée en blanc, a été laissée en surface. On a utilisé pour chaque parcelle 40 tubercules: 20 blancs et 20 roses.

Les bandes d’essais ont ensuite été travaillées avec différents outils de travail du sol. Dans les cinq essais, six variantes avec quatre répétitions ont été testées. Outre le labour (profondeur de travail de 25 cm, 6,5 km/h), un triple déchaumage à l’aide d’un cultivateur à socs à ailettes (profondeur de travail de 15 cm; 10,0 km/h) a été effectué. Il fut supposé que les socs à ailettes feraient remonter les tubercules enfouis. Dans la variante d’utilisation du cultivateur en conditions gélives, les agricul­

teurs ont travaillé cette bande une fois au début du protocole d’essai puis une fois sur sol gelé (conditions portantes) avec les mêmes réglages d’outils. De même, un double passage de herse à disques compacts (profondeur de travail 13 cm; 12,0 km/h), équipée de disques crénelés pour leur effet coupant, a été testé. Le dernier outil de travail testé était la fraise à couteaux (profondeur de travail 14 cm; 2,0 km/h). La fraise a été considérée grâce à ses couteaux comme ayant un effet coupant. A cela s’additionnent des effets percutant et d’écrasement grâce à la projection contre les déflecteurs latéraux, en cas de présence de mottes dans le sol. Une parcelle comportait une bande ­témoin qui n’a pas été travaillée. On y a relevé que les 20 tubercules teintés en blanc sont restés à la surface du sol pendant l’hiver et les 20 tubercules colorés en rose sont restés dans le sol à une profondeur de 10 cm. Pour l’essentiel, les outils de travail avaient une largeur de travail de 3 mètres. Seuls les essais dans le Bade ­Wurtemberg et en Basse ­Saxe ont été réalisés avec une largeur de travail de respectivement 6 et 4 mètres. Chaque agriculteur a utilisé ses propres outils ou les a empruntés à son voisin.

A l’automne 2019, les tubercules présents initialement en surface ont été évalués selon leur état d’endommagement et leur répartition dans les couches profondes du sol. Au printemps suivant, le nombre de plants de pommes de terre et la répartition en profondeur des tubercules mères dans le sol ont été évalués.

Résultats à l’automne 2019

L’évaluation qualitative menée à l’automne 2019 donne les résultats suivants. La variante «non travaillée» occasionne le nombre record de tubercules en surface, suivie par la «variante fraisée». La tendance s’inverse avec les déchaumages répétés, où les tubercules enfouis sont plus nombreux que ceux qui ont été transportés à la surface.

La comparaison des résultats a montré que les tubercules roses ont été ramenés à la surface en plus grand nombre dans la variante «déchaumage triple» que dans la variante «déchaumage sur sol gelé». Dans la variante «déchaumage sur sol gelé», on a trouvé plus de tubercules blancs ainsi que, de manière générale, plus de tubercules en surface.

La fraise à couteaux a remonté à la surface la plupart des tubercules enfouis. De surcroît, la proportion endommagée était significativement plus importante que dans toutes les autres variantes. Cela laissait présager qu’après le passage de la fraise, la plupart des tubercules allaient pourrir pendant l’hiver.

Résultats au printemps 2020

Contrairement à cette conjecture, l’évaluation générale des cinq essais effectués au printemps a révélé une réalité bien différente. Les variantes «non travaillée» et «déchaumage sur sol gelé» présentaient bien moins de repousses que la «variante avec labour». Le bon résultat obtenu avec la «variante non travaillée» s’explique par le fait que dans les cinq essais, les 50 % de tuber­

04 2023 Technique Agricole 35 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Voici la parcelle d’essai avec des tubercules teintés en blanc et placés à la surface du sol … … et des tubercules teintés en rose, enterrés à 10 cm de profondeur.

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cules placés en surface ont pourri ou ont été mangés pendant l’hiver. Or selon différentes études, seules 20 à 30 % des pommes de terre se retrouvent en surface

dans la pratique. Pour l’essai décrit en 2019, on a choisi cette proportion pour maintenir une comparabilité avec l’essai préliminaire de 2017/2018.

Après avoir analysé tous les essais, on a constaté une diminution significative de l’apparition de repousses avec la variante «déchaumage sur sol gelé» par rapport au labour. Etonnamment, dans l’évaluation individuelle des essais, aucune réduction significative n’a pu être constatée sur les sols sableux. En Bavière et au Bade ­Wurtemberg, les premières gelées survenues du 3 au 5 décembre 2019 ont permis d’effectuer les déchaumages sur sol gelé ce mois­ ci. Les gelées rendent les sols portants, et les déchaumages en condition gélive sont ainsi possibles. Elles ne sont survenues qu’en janvier et février en Rhénanie ­ du ­ Nord ­Westphalie et en Basse ­Saxe. Ce résultat suggère qu’un déchaumage par des températures glaciales en décembre donne de bien meilleurs résultats que s’il survient plus tard, en janvier et en février.

Conclusion

La fraise a certes détruit de manière intensive les tubercules, mais chaque fragment a donné un nouveau plant de pomme de terre, et ce dans les cinq essais. Ainsi, et par rapport à la variante avec labour, l’utilisation de la fraise à couteaux n’a pas entraîné une diminution des repousses. La fraise ne peut ainsi être recommandée comme moyen de lutte mécanique contre les repousses de pommes de terre.

Les résultats montrent en outre que les variantes non travaillées et le déchaumage sur sol gelé ont contribué à réduire de manière significative les repousses de pommes de terre par rapport au labour habituel. Si le travail du sol est adapté en conséquence, il est possible d’atténuer partiellement le pro ­

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Technique Agricole 37 ENTRETIEN DES SOLS ET DES PLANTES
Résultats des évaluations faites au printemps 25 20 15 Nombre de repousses 10 Labour a ab b ab a b Déchaumage triple Déchaumage sur sol
2
5 0
gelé
fois herse à disques Fraise Parcelle non travaillée Les tubercules coupés ou hachés remontent généralement plusieurs fois à la surface. Outre la variante «non travaillée», le meilleur résultat a été obtenu avec le déchaumage sur sol gelé. Paul Forrer AG · Tel. 044 439 19 92 · info@paul-forrer.ch systèmes de freinage Paul Forrer

Pendillards: passage à l’acte

Pour appliquer l’obligation des pendillards, Martin Schwizer s’est acheté un tonneau à lisier de 6000 litres neuf. Il est doté d’une pompe à vide, d’une pompe centrifuge et d’un agitateur. Cerise sur le gâteau, il est doté d’un système de freins moderne.

Roman Engeler

En Suisse, à partir du 1er janvier 2024, l’obligation dite «des pendillards» entrera en vigueur pour les épandages de lisier et de produits de fermentation, conformément à l’Ordonnance sur la protection de l’air. Le lisier ne devra être épandu qu’à proximité du sol et en bandes ne couvrant pas plus de 20% de la surface. Dans l’intervalle, toutes les exploitations doivent recevoir des offices cantonaux de l’agriculture des précisions quant aux parcelles concernées par cette obligation et celles qui en sont exemptées.

Nombre d’agriculteurs se sentent maintenant contraints d’investir dans de nouveaux matériels d’épandage qui répondent aux directives de réduction des émissions. C’est le cas de Martin Schwizer, à Neu Sankt Johann (SG). Fin 2022, il a fait construire un nouveau tonneau à lisier de 6000 litres avec attelage

bas et rampe à pendillards de 7,20 mètres de large par Huser Landmaschinen AG du village voisin de Alt Sankt Johann.

Du Huser «fait maison»

A côté de la distribution de produits commerciaux, Huser Landmaschinen AG compte aussi dans son assortiment des produits de sa propre fabrication, dont des citernes à pompe ou à pression adaptables sur des transporters ou en versions traînées. Sur les conseils avisés de Roman Hollenstein (membre du comité de la section cantonale de l’ASETA), Martin Schwizer s’est décidé à acquérir une citerne de 6000 litres avec pompe à vide, pompe centrifuge et brasseur. Post­ équiper la citerne qu’il possédait d’un pendillard n’était pas une option intéressante pour lui. Sa charge par essieu aurait, de surcroît, été trop élevée à cause de l’aug ­

mentation de poids qui aurait découlé de la transformation.

La charge à l’essieu de la nouvelle citerne s’élève à 9 tonnes et la charge sur le timon à 2,5 tonnes. Le poids total autorisé est de 10 tonnes. On a volontairement

Impression | Rapport d’expérience 38 Technique Agricole 04 2023
La citerne à pendillards «made by Huser» est munie de freins modernes et efficaces. Photos: Roman Engeler La tête de répartition à 24 sorties est fournie par le constructeur suisse Hochdorfer.

fixé une valeur élevée afin de pouvoir modifier la charge par un déplacement de l’essieu (avec ou sans pendillard, derrière un plus grand tracteur), ce qui permet d’envisager le montage d’autres équipements à l’arrière du tonneau.

Un canon pour les talus

La machine est équipée d’un canon de la marque Walter Mai. Celui-ci autorise un épandage sur les surfaces les plus raides directement depuis le bord de la route. Le jet de lisier est guidé depuis le siège du chauffeur au moyen d’une console. Les liaisons avec le tracteur sont en majorité constituées de tuyaux en spirale, de sorte qu’ils peuvent rester mobiles et moins se pincer. Outre les tuyaux pour le freinage pneumatique et le câble d’alimentation électrique (ISO 7638), la machine nécessite trois distributeurs hydrauliques à double effet pour l’ouverture du pendillard, de la vanne et pour la béquille hydraulique.

Epandeur à pendillards

Le pendillard «Eco Alpin», de 7,20 mètres, a aussi été construit par Huser Landmaschinen AG. Il pèse 290 kilos. Un mé -

canisme de pivotement déclenche une rotation des rampes et des tuyaux vers le haut. Grâce au maintien des tuyaux par des doigts en spirale, aucune perte de lisier par égouttement n’est possible. Pour les trajets sur route, les deux rampes se replient hydrauliquement. La gestion est assurée par un boîtier installé en cabine et agissant sur le bloc de distribution hydraulique du pendillard. Le pendillard est une solution «Combi» qui peut aussi être utilisée aux trois-points d’un tracteur pour l’épandage aux tuyaux. Pour la tête de distribution, Huser mise sur des modèles de Hochdorfer qui permettent une bonne régulation des dosages de lisier au moyen de disques perforés facilement interchangeables. Les particularités remarquables de cette tête de répartition résident dans ses deux bagues coupantes auto-réglables: elles sont fixées sur un arbre excentrique à roulement à billes et pivotent encore sur leur propre axe. Le séparateur de corps étrangers récupère les pierres et autres matériaux.

Essieu et système de freinage

L’essieu provient de la société BPW. Les pneus BKT «710/45R22.5» ont volontairement été choisis de grandes dimensions afin de préserver les sols. Ce choix porte la largeur totale à 2,70 mètres, rendant obligatoire l’immatriculation de cette citerne en plaque brune.

La citerne à lisier est équipée d’un système de freinage électronique Wabco de dernière génération. Il a été dimensionné et fourni par l’entreprise Paul Forrer AG. Après le montage par Huser Landtechnik AG, un spécialiste de Paul Forrer AG s’est occupé des contrôles et de la mise en service.

Les roues sont munies de grands volants magnétiques, afin que le système antiblocage (ABS) fonctionne aussi correctement

La fonction RSS

Le système de freinage électronique exige l’installation d’un sécheur d’air sur le véhicule tracteur pour éviter d’endommager l’équipement. Il intègre aussi une aide à la stabilité en cas de retournement désignée par le terme anglais rollover stability support, abrégé RSS. Une fonction intéressante, même si son utilité est moins évidente sur une citerne à lisier se déplaçant plutôt lentement et équipée de pneumatiques larges.

Cette fonction RSS utilise les paramètres nécessaires au système de freinage électronique comme la vitesse des roues, les informations de charge, les valeurs de freinage ainsi que les informations fournies par un capteur d’accélération transversale intégré au module. Ce dispositif détecte un risque de renversement dû à la décharge importante de la roue se trouvant à l’intérieur du virage. Quand l’accélération latérale calculée dépasse une valeur déterminée, le dispositif de la remorque agit très rapidement et avec une faible pression sur les freins. Ces petits freinages ne sont pas indiqués par les feux de la remorque puisqu’ils ne sont pas déclenchés par le véhicule tracteur. La fonction RSS ne peut toutefois pas dépasser les limites de la physique. Même si elle est activée et malgré l’action automatique sur les freins et la réduction de l’accélération transversale, une remorque peut se retourner lorsque l’effet des forces latérales ne diminue pas assez vite ou, pire, augmente.

avec des pneumatiques surdimensionnés et à faible vitesse. Ce système reçoit des informations par le capteur d’impulsion (capteur de régime) qui détecte les mouvements de la roue grâce au volant magnétique monté sur le moyeu. Le régime de chaque roue est ainsi transmis en permanence à la centrale de régulation électronique installée sous la citerne, devant l’essieu. Cette information sert ensuite à la gestion du freinage.

Conclusion

Avec l’acquisition d’une nouvelle citerne à lisier, Martin Schwizer ne répond pas seulement à l’«obligation des pendillards». Il peut mieux préserver les sols et se déplacer en sécurité grâce aux pneus larges de cette remorque. L’installation d’un système de freinage électronique avec ABS apporte un surcroît de sécurité. L’investissement s’élève à quelque 68 000 francs.

Rapport d’expérience | Impression 04 2023 Technique Agricole 39
La pompe centrifuge de l’italien Battioni assure un débit de 7000 l/min. L’unité de commande du système de freinage multivoltage (12 ou 24 volts) est installée sous la citerne, devant l’essieu. Pour préserver les sols, le choix s’est porté sur des pneus larges 710/45R22.5, généreusement dimensionnés.

Eclairage du tracteur: ce qui est obligatoire et ce qui est admis

Depuis 2014, l’allumage des phares est obligatoire de jour. Cette règle s’applique aussi aux véhicules agricoles qui doivent circuler feux de croisement ou diurnes allumés. Le présent article précise les points à prendre en compte pour l’éclairage du tracteur.

Aldo Rui

Une bonne visibilité évite des accidents. Les véhicules visibles sont distingués plus vite; leur distance et leur vitesse peuvent dès lors être mieux estimées. Pour cette raison, les véhicules agricoles sont également soumis à l’obligation de rouler feux allumés de jour.

Feux allumés de jour

Depuis le 1er janvier 2014, les véhicules à moteur doivent circuler feux allumés, même de jour, conformément à l’article 30 (alinéas 1 et 2) de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR):

• Entre la tombée de la nuit et le lever du jour, en cas de mauvaise visibilité et dans les tunnels, les feux de croisement

doivent être utilisés lors de la marche.

• Pour le reste, l’utilisation des feux de circulation diurne ou des feux de croisement est obligatoire pour les véhicules automobiles […]. Font exception […] les véhicules automobiles mis en circulation pour la première fois avant le 1er janvier 1970.

Les amendes

Les contrevenants sont passibles d’une amende d’ordre. Ils devront s’acquitter de 40 francs s’ils roulent tous feux éteints le jour et 60 francs si l’infraction est commise la nuit. Si l’éclairage est caché par le chargement ou par un équipement attelé, la sanction s’élève à 60 francs. Les phares

de travail ne doivent pas être allumés sur la voie publique. A défaut, une amende d’ordre de 40 francs peut être dressée. Le tableau de la page ci-contre présente les points à respecter pour l’éclairage du tracteur.

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole traite de questions posées régulièrement à l’ASETA par ses membres. Contact: tél. 056 462 32 00; courriel: zs@agrartechnik.ch.

Management | Question de lecteur 40 Technique Agricole 04 2023
On ne peut voir que ce qui est visible. En Suisse, depuis 2014, les véhicules à moteur doivent circuler feux allumés. Photo: agribumper.com

Eclairage du tracteur

Feux de croisement

Feux de croisement supplémentaires

Oui, 2, hauteur max. 1,20 m; exception admise: montage à 1,5 m au maximum. Faisceau réglé à 30 m pour les tracteurs agricoles et à 50 m pour les tracteurs industriels.

Deux feux de croisement supplémentaires, placés à 3 m de hauteur au plus, peuvent être montés sur les tracteurs prévus pour emporter des outils supplémentaires à l’avant; les deux paires de feux de croisement ne doivent pas être allumées simultanément.

Feux de route Pas obligatoires sur les véhicules jusqu’à 45 km/h.

Feux de position, feux arrière et clignotants Oui, 2, hauteur maximale 1,5 m, exceptionnellement à 2,30 m; à 40 cm au plus des bords extérieurs.

Feux-stop Pas obligatoires jusqu’à 30 km/h, obligatoires au-delà sur tracteurs agricoles et industriels.

Lampes de travail Interdites en circulant sur la voie publique. Témoin de fonctionnement lumineux obligatoire sur tracteurs agricoles et industriels.

Catadioptres

Oui, 2 ronds ou rectangulaires. Hauteur min. 40 cm, max. 90 cm, à 40 cm au plus des bords extérieurs du véhicule. Ecart min. entre catadioptre gauche et droit: 60 cm. Exception pour tracteurs de moins de 1,3 m de large: hauteur min. 25 cm, max. 120 cm, écart min. 40 cm. Si les feux ou les catadioptres sont cachés par un outil porté, équipement supplémentaire obligatoire.

Feux de jour (feux diurnes)

Feu de danger (feu tournant orange)

Eclairage de plaques

Feux de gabarit

Les véhicules mis en service après le 1er janvier 1970 doivent circuler feux de croisement ou feux diurnes allumés. Hauteur des feux diurnes: min. 25 cm et max. 2,5 m du sol (une deuxième paire est autorisée si commutable, à hauteur maximale de 4 m). Pas de prescription concernant le positionnement horizontal des feux diurnes sur les tracteurs. La distance au clignotant doit être de 4 cm au minimum, ou le feu diurne doit s’éteindre lorsque le clignotant fonctionne. Lampe témoin pas obligatoire.

Le feu de danger doit être indiqué sur le permis de circulation. Témoin lumineux obligatoire. Le feu de danger peut être utilisé avec des accessoires portés de plus de 3 m, pour le déneigement ou la voirie.

Obligatoire sur les tracteurs industriels, pas sur les tracteurs agricoles.

Oui sur les tracteurs agricoles, de nuit et en cas de mauvais temps, si les outils portés ou les roues jumelées dépassent de plus de 40 cm l’angle extérieur des feux arrière. Oui sur les tracteurs industriels de plus de 2,1 m de large; cette règle vaut aussi pour les véhicules spéciaux.

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Question de lecteur | Management 04 2023 Technique Agricole 41
Source: brochure Règles de la circulation pour les véhicules agricoles, édition 2020. A commander à l’ASETA, Riniken, tél. 056 462 32 00, www.agrartechnik.ch
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Tests de pulvérisateurs: foire aux questions

Les contrôles des pulvérisateurs de grandes cultures, d’arboriculture et de viticulture suscitent toujours de nombreuses interrogations. Le groupe de travail «Tests de pulvérisateurs» a établi une synthèse des questions les plus fréquentes et y apporte des réponses.

Aldo Rui

Quelles sont les bases juridiques?

Les principales bases juridiques sont rappelées ci-dessous:

• les commentaire et instructions 2023 sur l’ordonnance sur les paiements directs (OPD),

• l’index des produits phytosanitaires de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV),

• les directives 2023 sur les contrôles de pulvérisateurs pour les grandes cultures ainsi que pour l’arboriculture, la viticulture et les autres cultures verticales en

ligne (établies par le groupe de travail «Tests de pulvérisateurs»),

• les exigences s’appliquant aux pulvérisateurs de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) du 31 août 2022.

Quels sont les produits phytosanitaires autorisés (PPH)?

Une liste des produits phytosanitaires homologués (substances actives, produits, catégories de produits) peut être consultée sur le site de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG, https://www.psm.admin.ch/

fr/produkte). Les microorganismes et les macroorganismes, accompagnés de produits classés selon leur substance de base (par exemple extrait d’ortie) sont aussi considérés comme des produits phytosanitaires.

Quels sont les pulvérisateurs qui doivent être testés?

Les pulvérisateurs, automoteurs et entraînés par prise de force, munis d’un réservoir de bouillie (quelle que soit sa capacité) doivent être contrôlés au moins tous

Management | Question de lecteur 42 Technique Agricole 04 2023
Les pulvérisateurs utilisés pour les traitements phytosanitaires doivent être testés au minimum toutes les trois années civiles par une station homologuée. Photo: ASETA

les trois ans par une station homologuée. L’année civile sert de référence.

Un nouveau pulvérisateur doit-il être testé par une station homologuée par l’ASETA?

Non si le pulvérisateur a été livré avec un certificat du fabricant (autocollant «CE» apposé sur l’appareil). Ce certificat CE tient lieu de premier contrôle en Suisse. L’année de construction du pulvérisateur sert de référence pour fixer la date du prochain test.

Est-ce que l’on doit faire tester un pulvérisateur qui ne sert qu’à épandre du thé de compost?

Non, si l’appareil est utilisé exclusivement pour la distribution de thé de compost ou d’autres substances, telles des préparations biodynamiques, ou des microorganismes qui ne sont pas considérés comme des produits phytosanitaires.

Un pulvérisateur peut-il être utilisé dans les exploitations, bio et conventionnelles?

Oui, aucune prescription n’existe à ce sujet.

Un pulvérisateur dont on se sert pour l’épandage d’engrais doit-il être contrôlé?

Non, si on ne fait qu’épandre des engrais (y compris liquides) avec cet appareil. Les engrais, dont ceux qui comportent des microorganismes, doivent toutefois être reconnus par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG).

Doit-on faire tester un appareil utilisé seulement pour l’épandage de cuivre?

Oui, le cuivre figure dans l’index des produits phytosanitaires.

Un pulvérisateur avec gun est-il soumis au test?

Non, les pulvérisateurs avec gun ne doivent pas être testés. S’ils sont utilisés uniquement avec le gun, cela signifie qu’ils ne sont jamais équipés de la rampe de pulvérisation.

Un pulvérisateur en bandes doit-il passer le test?

Non, le test de ce type de pulvérisateurs n’est pas obligatoire pour le moment.

Faut-il faire tester les appareils qui effectuent une pulvérisation ciblée des plantes?

Un protocole de tests des appareils dits basés sur la détection pour pulvériser les végétaux de manière ciblée est en cours d’élaboration. Il sera applicable dans les prochaines années.

Et les drones, doit-on les faire contrôler?

Oui, les drones utilisés pour la pulvérisation de produits phytosanitaires doivent être testés dans l’une des deux stations suivantes:

• Agroscope, Tänikon. Contact: thomas. anken@agroscope.admin.ch

• Ecole d’agriculture du Valais – Châteauneuf.

Les directives pour l’enregistrement des drones peuvent être consultées sur le site de l’Office fédéral de l’aviation civile (bazl.admin.ch).

Les pulvérisateurs dont la capacité du réservoir de bouillie est supérieure à 400 litres doivent-ils être munis d’un réservoir d’eau claire et d’un système de nettoyage intérieur automatique?

Oui, les appareils dont la capacité du réservoir de bouillie est supérieure à 400 litres (> 400 ou dès 401 litres de capacité nominale) doivent être équipés d’un réservoir d’eau claire. La capacité nominale figurant sur la plaque de constructeur ou sur le mode d’emploi fait foi.

Exception: le système de nettoyage intérieur automatique n’est pas obligatoire pour les pulvérisateurs avec gun. Le rinçage du tuyau et du gun doit toutefois être effectué dans le champ (voir question sur les pulvérisateurs avec gun).

Question de lecteur | Management 04 2023 Technique Agricole 43
Le test des pulvérisateurs en bande n’est pas encore obligatoire. Photo: Lemken/Steketee Les drones qui pulvérisent des produits phytosanitaires sont aussi soumis aux contrôles. Photo: Roman Engeler

Machines agricoles et protection des eaux

Dans le cadre de l’assemblée annuelle de la section grisonne de l’ASETA, Konrad Merk, de l’Office cantonal de l’agriculture et de la géoinformation, a apporté des informations sur le sujet «Protection des eaux et machines agricoles».

La base des prescriptions en la matière est la loi fédérale sur la protection des eaux (LEaux, état au 1er février 2023). Son article 6 énonce:

• ¹ Il est interdit d’introduire directement ou indirectement dans une eau des substances de nature à la polluer; l’infiltration de telles substances est également interdite.

En lien avec les matériels agricoles, sont concernées notamment les places de ravi -

taillement en carburant et les réservoirs de carburant, ainsi que les aires de remplissage et de lavage des pulvérisateurs, sources potentielles de pollution. La liste comprend aussi les places de lavage et de nettoyage des machines agricoles. L’article 15 de la LEaux encadre la construction et le contrôle des installations et des équipements; sont concernés les détenteurs (…) d’installations d’entreposage et d’installations de traitement tech-

nique des engrais de ferme (…), ainsi que de silos à fourrage. En clair, toute exploitation agricole est en principe concernée. C’est pourquoi l’article 22 de la LEaux est aussi d’intérêt général:

• ¹ Les détenteurs d’installations contenant des liquides de nature à polluer les eaux doivent veiller à l’installation, au contrôle périodique, à l’exploitation et à l’entretien corrects des constructions et des appareils nécessaires à la protection des eaux.

Management | Pratique 44 Technique Agricole 04 2023
Les aires de lavage des machines et appareils doivent être étanches et disposer d’une évacuation vers la fosse à lisier. Photo: Kärcher

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Qu’est-ce que cela signifie?

Konrad Merk s’est référé à l’aide à l’exécution «Protection des eaux dans l’agriculture grisonne» («Vollzugshilfe Gewässerschutz in der Landwirtschaft Graubünden» 2021). Sa 1ère partie traite des constructions pour la protection des eaux, sa 2e partie de la protection des eaux ellemême (aspect gestion) et sa 3 e partie des exigences relatives aux sites. Les tests d’étanchéité des fosses à lisier, déjà réalisés dans quelque 1900 fermes du canton, relèvent de la construction, tout comme les aires de lavage des machines et des appareils. Les machines doivent être lavées à un endroit étanche avec un écoulement vers une fosse à purin. La place peut être construite ou utilisée collectivement. Six autres points sont en outre contrôlés depuis 2022, dans le cadre du contrôle des élevages: aires de prélèvement de lisier et de lavage, places de ravitaillement en carburant et réservoirs de stockage, entrepôts de produits phytosanitaires et places de parc des pulvérisateurs.

Dans le détail, cela signifie que: • Une place de ravitaillement en carburant doit disposer d’un sol étanche (béton ou asphalte) et d’une évacuation conforme. Elle peut soit être couverte, dépourvue d’écoulement; soit l’eau ne doit pouvoir s’en échapper que par un séparateur d’huile vers le réseau d’eaux usées; ou, troisième option, elle est évacuée via un collecteur vers la fosse à lisier.

• Les lieux de stockage de carburant et de bidons d’huile présentent un risque latent d’écoulement. Un ou des bacs de rétention ou des mesures de construction servent de dispositif de retenue empêchant un tel écoulement. Du matériel absorbant doit être disponible sur tout site de stockage de carburant ou de bidons. Konrad Merk a mis en garde: le déversement d’une grande quantité d’huile ou de carburant dans la fosse à lisier implique que la totalité de son contenu doive être éliminée comme «déchet spécial».

Aires de remplissage et de lavage de pulvérisateurs

Les exigences relatives aux places de remplissage et de lavage de pulvérisateurs figurent aussi dans l’aide à l’exécution citée plus haut, a rappelé l’orateur. Leur sol doit être étanche, avec au moins 2 % de pente. L’eau souillée doit être collectée dans une fosse à purin ou un récipient pour être éliminée correctement. Les aires de remplissage fixes, sans pos ­

sibilité de lavage, doivent être couvertes et dépourvues d’évacuation. Les aires de remplissage et de lavage mobiles sont admises si elles sont couvertes d’une bâche ou équipées d’un bac collecteur. Leurs bords doivent mesurer au moins 15 cm de haut. L’eau de lavage doit être pompée dans un dispositif de stockage. Une telle aire mobile doit être couverte ou rangée après utilisation. En outre, son matériau doit être robuste, résistant aux intempéries et aux UV.

Evolutions dès 2024

A partir de la saison de contrôles 2024, toute exploitation utilisant des pulvérisateurs devra avoir accès à une aire de remplissage et de lavage. Chaque entreprise ne devra pas nécessairement disposer de sa propre aire. Une telle place peut tout à fait (et devrait) être à usage collectif et interentreprises. L’important est que l’accès à cette installation soit garanti, par des accords et des règlements contraignants.

Management | Pratique 46 Technique Agricole 04 2023
Les éléments des installations de ravitaillement en carburant des véhicules doivent autoriser un usage et une maintenance dans les règles de l’art. Photo: ASETA Chaque exploitation utilisant des pulvérisateurs devra avoir accès à une place de remplissage et de lavage dès la saison de contrôles 2024. Photo: Inforama
en
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circuler
sécurité

Attention, haute tension: adoptez les bons comportements!

Il n’est pas anodin de travailler à proximité de lignes électriques. Un court-circuit ou la foudre peuvent électrocuter un être humain ou un animal, raison pour laquelle respecter certaines règles de sécurité est une précaution vitale.

De nombreux agriculteurs côtoient sur leurs parcelles des lignes à haute tension et de pylônes. Selon Swissgrid, le gestionnaire du réseau électrique suisse, ce dernier comporte quelque 12 000 pylônes et 6700 kilomètres de lignes. Une partie d’entre elles traversent des terrains agricoles. Les agriculteurs se voient donc confrontés à des défis sécuritaires. Swissgrid l’assure, l’infrastructure de réseau répond aux normes de sécurité les plus élevées. Néanmoins, la foudre ou un court-circuit sur la ligne peuvent provoquer un arc et causer une électrocution. Swissgrid formule, dans sa brochure Travaux à proximité de lignes électriques, les règles de sécurité suivantes, que les agriculteurs opérant à proximité de lignes électriques doivent respecter.

N’entreposez aucun matériel sous les pylônes et les lignes!

Les pylônes doivent rester accessibles à tout moment pour une intervention éventuelle. Le dépôt de matériaux lourds, tels que des balles d’ensilage ou des gravats sur le socle d’un pylône, peut nuire à sa stabilité. Des matériaux inflammables comme le bois peuvent prendre feu, endommager les pylônes et faire tomber les conducteurs (câbles) avec risque d’électrocution.

Soyez prudent lorsque vous installez des clôtures près des pylônes!

N’amarrez jamais une clôture pour le bétail à un pylône. La foudre ou encore un court-circuit sur la ligne peut provoquer un flux d’électricité mortel pour les êtres

humains et les animaux. Si vous installez une clôture à proximité d’une ligne, vous devez la relier à la terre avant sa mise en service. En effet, la clôture peut accumuler une charge en raison du champ magnétique de la ligne et ainsi provoquer un choc électrique.

Les constructions sur ou sous les pylônes sont interdites ou soumises à

autorisation

Ne bâtissez rien, ni nichoirs ni cabanes sur un pylône. De telles constructions entravent l’accessibilité au pylône et sa stabilité. Sous condition d’en avoir obtenu l’autorisation, il est possible d’installer sous un pylône des petites structures écologiques comme un étang.

Management | Prévention des accidents 48 Technique Agricole 04 2023
Une situation à proscrire! Les attelages sont trop proches de la ligne aérienne. Même sans contact, un arc aérien peut se former et il y a danger d’électrocution. Photo: landpixel.de

Sécurisez les bâches de protection contre les rafales de vent!

Si vous recouvrez des matériaux de construction, du bois ou des champs de légumes avec des voiles ou des bâches à proximité immédiate de lignes électriques ou de pylônes, veillez à les protéger efficacement des vents violents. En effet, si ces objets s’envolent et se posent sur une ligne, cela peut l’endommager ou provoquer une décharge électrique.

Soyez prudent si vous plantez des arbres à proximité d’une ligne!

Un arbre planté au mauvais endroit peut représenter un réel danger. Au fil des ans, ses branches qui se sont trop rapprochées de la ligne peuvent provoquer un dérangement ou un incendie. La distance de plantation entre les arbres et les lignes électriques est définie dans le contrat de servitude entre Swissgrid et le propriétaire foncier.

L’utilisation de gros engins à proximité d’une ligne requiert la plus grande attention

Evitez autant que possible d’utiliser de gros engins agricoles, de chantier ou de voirie – comme des grues mobiles ou des fraises à neige – à proximité des lignes électriques. Veillez à n’approcher aucun élément mobile, tels qu’une plateforme élévatrice ou un bras télescopique, d’une ligne. Le risque d’électrocution est élevé! Pour éviter tout accident dans cet environnement, contactez Swissgrid pour toute question concernant l’utilisation de telles machines au numéro de téléphone suivant: +41 58 580 21 11.

Que faire en cas d’accident électrique?

• Se protéger, car il se peut que la victime soit sous tension.

• En présence d’une haute tension: se tenir à l’écart et appeler une ambulance. Tant que l’électricité circule, il peut être mortel de s’en approcher!

• En présence d’une basse tension (selon ce qui est le plus rapide et le plus sûr): éloigner la victime du circuit électrique à l’aide d’un objet non conducteur (balai, latte de bois, etc.), la sortir de la zone dangereuse ou interrompre le courant (débrancher la prise ou retirer le fusible).

Les constructions à proximité des lignes sont soumises à des directives légales et à des normes Vous habitez près d’une ligne électrique et prévoyez une extension de votre habitation? Vous voulez faire construire un bâtiment ou une infrastructure près d’une ligne électrique, ou vous en êtes le maître d’œuvre? Attention: ces projets sont soumis à de nombreuses réglementations à respecter impérativement. Les principales bases légales applicables sont l’ordonnance sur les lignes électriques (OLEl), l’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI) et l’ordonnance sur la sécurité et la protection de la santé des travailleurs dans les travaux de construction (OTConst).

• S’il y a perte de conscience, vertiges, douleurs dans la poitrine ou palpitations: appeler une ambulance.

• Contrôler la respiration et le pouls. En cas d’arrêt cardiaque ou respiratoire, effectuer du bouche-à-bouche et des massages cardiaques immédiatement et jusqu’à l’arrivée de l’ambulance.

• En l’absence de tels symptômes: soigner les éventuelles brûlures et amener la victime à l’hôpital.

• En cas de blessures (fractures ou contusions par exemple): prendre des mesures et consulter un médecin.

Source: Suva

Comment agir en présence d’un fil ou d’un câble électrique rompu?

Si un conducteur électrique est arraché et touche le sol, ou si une machine entre en contact avec un élément sous tension, un cône de tension se forme dans le sol à l’entour. Pénétrer dans cette zone présente un danger mortel, son sol se trouvant sous haute tension. Swissgrid indique qu’il faut respecter une distance de sécurité de 20 mètres par rapport aux câbles aériens ou à des objets analogues. En cas d’accident, informez Swissgrid pour mettre la ligne hors tension, en composant le numéro d’urgence 0800 00 45 45.

Source: www.swissgrid.ch

Attention au cône de tension: se tenir à l’extérieur d’un rayon de 20 mètres autour d’un câble conducteur touchant le sol. S’en approcher présente un danger mortel tant que la ligne n’est pas mise hors tension. Illustration: Swissgrid

Si vous travaillez à proximité d’une ligne électrique, vous devez respecter certaines règles de sécurité. Photo: Heinz Röthlisberger
touchant le sol Cône de tension Tension de pas sans danger
de
être mortelle Prévention des accidents | Management 04 2023 Technique Agricole 49
Limite de la zone de danger en cas de haute tension Exemple d’un câble aérien
Tension
pas élevée pouvant

«Ne pas fouler le sol aux pieds»

La Journée du sol organisée par Peter Zurbuchen et son équipe a une nouvelle fois tenu ses promesses. Une foule de spécialistes des stations de protection des sols, d’institutions, de services cantonaux et des praticiens ont eu des échanges fructueux à Lippoldswilen (TG).

Ruedi Hunger

«Flexible et professionnelle», peut-on lire dans le portrait de la maison Zurbuchen Bodenschutz GmbH, de Lippoldswilen. Ces vertus n’étaient pas de trop pour cette Journée du sol qui s’est déroulée fin mars sur sa ferme, la météo ayant, avec un peu d’avance, pris des «allures d’avril» typiques. On trouve chez Zurbuchen Bodenschutz des spécialistes pour des prestations relevant de l’aménagement paysager, du remblayage de terrains, et ainsi de suite … Grâce à son exploitation agricole, Peter Zurbuchen garde un lien direct avec la branche. Il connaît aussi bien les particularités des sols arables que les problèmes qui émergent à la suite de travaux de construction et de terrassements. Le copieux programme de la journée était

animé, entre autres, par Ludwig Volk, professeur émérite et pédologue à l’université de Soest (Allemagne), par Doris Hösli, de la commission technique «Sol» de l’Association suisse de l’industrie des graviers et du béton (ASGB), ainsi que par Thomas Stadler, spécialiste en entretien de drainages à Eschlikon (TG).

La vie du sol le rend fertile «Nous foulons souvent le sol aux pieds, a dit le professeur Ludwig Volk, en préambule à son exposé, mais nous y allons (trop) rarement avec une bêche.» Le sol vit. Ludwig Volk a fait une impressionnante comparaison montrant de quelles dimensions on parle lorsqu’on essaie de quantifier les organismes du sol. «Sous

un hectare vivent 15 tonnes d’organismes, ce qui équivaut au poids de 20 vaches, ou à un kilo et demi par mètre carré.» L’agriculteur pense immédiatement aux vers de terre, ce qui est juste. Mais la quantité cible de 100 vers par mètre carré n’est de loin pas (ou plus) présente partout. Le lombric est un bioindicateur, il est donc bien visible, mais la quantité absolue des multiples autres êtres peuplant le sol est bien plus

Grand, pesant, captivant

«Le sol, c’est ce que nos ancêtres nous ont légué. Il est donc inacceptable que nous continuions à le travailler comme nous le faisons actuellement. Il est infiniment déraisonnable de travailler un sol

Plate-forme | Recherche 50 Technique Agricole 04 2023
élevée. Ludwig Volk, pédologue à l’université de Soest: «Avec un chauffeur averti et une pression de gonflage au champ de l’ordre de 0,8 bar, on peut réduire sensiblement la consommation de diesel et préserver substantiellement le sol.» Photos: Ruedi Hunger

mouillé», a fait remarquer Ludwig Volk. Les images des traces des tracteurs en disent long sur le patinage (= perte de prépondérance), le gaspillage de diesel, les dégâts à la terre et les pertes de rendement. «10 cm, c’est la profondeur d’ornière maximale tolérable, il ne faut pas aller au-delà. Avec la technologie actuelle des pneus, le gonflage peut descendre à 1 bar ou moins. A la clé: moins de diesel et de pression au sol. N’oublions pas que 20% de patinage au déchaumage équivaut à 125% de consommation de diesel à l’hectare. Pouvons-nous encore nous le permettre?», interroge Ludwig Volk en scrutant autour de lui.

Les invasives sont le problème «Parmi les néophytes, nous devons faire la distinction entre les plantes invasives et les non-invasives», a souligné Doris Hösli (ASGB) au début de son exposé. Par définition, les plantes problématiques sont les espèces qui, selon le lieu, leurs caractéristiques et leur fréquence, ne sont pas souhaitées sur la surface agricole utile (SAU) pour des raisons écologiques, sanitaires ou économiques. Selon Doris Hösli, les bases légales pour la régulation et la lutte contre ces végétaux sont décrites dans l’ordonnance sur la dissémination dans l’environnement (ODE, art. 15) et dans l’aide à l’exécution (chap. 3.4) de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). L’ordonnance sur les paiements directs (OPD, art. 58 / § 3) définit la manière de traiter les plantes problématiques. Doris Hösli a

Feu vert à la cartographie des sols

Le hasard a voulu que la veille de la Journée du sol de Zurbuchen Bodenschutz GmbH, le Conseil fédéral annonce avoir donné, lors de sa séance du 29 mars, le feu vert au plan de cartographie des sols en Suisse et donc au lancement d’une phase préparatoire de 5 ans. En toile de fond, il y a le fait que le sol est une ressource limitée et non renouvelable. Il faut une centaine d’années pour que se forme une couche de 1 centimètre de sol fonctionnel. Quelle utilité revêt une carte détaillée des sols du pays? Elle aide l’agriculture à s’adapter aux conditions locales et donc à produire de manière plus durable et à empêcher les restrictions de production. Il importe tout

particulièrement de relever l’emplacement et la qualité des surfaces d’assolement. L’aménagement du territoire peut, sur la base d’une carte des fonctions des sols, privilégier la construction de bâtiments et l’établissement de zones constructibles sur des surfaces présentant des valeurs fonctionnelles limitées. Les données sur les sols peuvent jouer un rôle important en lien avec le changement climatique, notamment du fait que leur teneur exacte en carbone varie selon les endroits. En outre, une cartographie des sols de tout le pays constitue un socle important pour la protection des cours d’eaux et l’approvisionnement en eau potable.

aussi abordé le problème du transfert et de la propagation de ces végétaux dans les places d’entreposage intermédiaires de l’humus. Une tolérance zéro est appliquée à la renouée du Japon. La spécialiste a aussi parlé du souchet, difficile ou impossible à combattre.

Veiller à entretenir les drainages

En Suisse, jusqu’il y a une centaine d’années, environ 190 000 hectares, soit 20% de la SAU, ont été drainés. Ces drainages ont pris de l’âge et ne fonctionnent parfois plus, ou mal. En principe, explique Thomas Stadler, d’Eschlikon (TG), les drainages ont été construits par une généra -

tion. La deuxième en a largement profité et la troisième doit entretenir le système. Thomas Stadler travaille au quotidien à l’entretien des drainages; ils les nettoie avec un matériel et une technique spéciaux (InnoRoll GmbH). «Si un système de drainage a été mesuré et qu’il en existe des plans, c’est moitié moins compliqué», a déclaré cet entrepreneur. Mais ce n’est pas toujours le cas, raison pour laquelle les exploitants et les propriétaires ne font souvent rien. Attendre est une mauvaise option. Les drainages qui ne fonctionnent plus et qui n’évacuent plus suffisamment ou plus du tout l’eau provoquent un engorgement des sols. Cet engorgement venant d’en bas, il est perçu (trop) tard. Par conséquent, le sol mouillé est déjà compacté par le passage des véhicules. Drains colmatés et compactage du sol sont donc étroitement liés.

Et puis encore ...

La partie pratique, l’après-midi, a été gênée par la pluie. Plusieurs sujets intéressants n’ont pas pu être traités et présentés en entier; ils ont néanmoins fait l’objet de discussions approfondies, à l’exemple des routes de chantier mobiles ou de l’engagement du plus grand drone agricole actuel. Il a aussi été question de la lutte contre les adventices et les néophytes à l’eau chaude, au moyen de l’électricité ou à l’aide de produits chimiques. Plusieurs outils de pédologie ont été présentés, dont le prototype d’une «bêche multifonctionnelle» (système «Chervet/Zurbuchen») qui peut être facilement emportée dans un tracteur, une voiture ou un sac à dos.

Recherche | Plate-forme 04 2023 Technique Agricole 51
Les drainages ont besoin d’entretien; ils peuvent être curés et retrouvent ensuite intégralement leur fonction.

En vidéo sur notre chaîne YouTube francophone, les premières machines JCB avec moteur à combustion d’hydrogène

JCB: objectif «zéro-émission» avec l’hydrogène carburant

JCB annonce la sortie du cinquantième moteur à hydrogène des lignes de production de son usine Power Systems. Des tractopelles et des télescopiques de présérie vont faire l’objet de tests dès la fin de l’année. L’aboutissement de l’alternative hydrogène carburant en «off-road» n’a jamais été aussi proche.

Avec la construction du cinquantième exemplaire de son moteur «AB H2», JCB confirme s’engager dans la voie de l’hydrogène carburant pour ses véhicules mobiles de moyen et grand gabarits. Cette solution d’entraînement dépourvue d’émissions de CO2 constituerait une alter-

native durable par rapport au diesel carburant issu des hydrocarbures fossiles. Une aubaine alors que la population de notre Terre est en train de quadrupler en une centaine d’années, passant de 2,6 milliards d’habitants en 1950 à près de 10 milliards d’individus en 2050. En tant que motoriste,

le constructeur de matériels pour la construction et l’agriculture JCB s’engage bientôt depuis 25 ans dans la réduction des émissions de polluants de ses moteurs diesel, ainsi que dans leur niveau de consommation. La stratégie «Road to zero» lancée en 2011 fixe un objectif ambitieux pour ce

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Avec cinquante exemplaires produits à ce jour, le moteur à combustion d’hydrogène «AB H2» continue de subir de multiples tests dans l’usine JCB Power Systems de Derby (Royaume-Uni). Photo: Matthieu Schubnel

fabricant qui produit aujourd’hui plus de 100 000 moteurs par an à travers le monde: réduire à néant les émissions de CO2 de ses machines.

Pile à combustible ou tout-électrique? Une piste pour y parvenir consistait à parier sur le tout électrique. JCB a lancé dès 2018 la première mini-pelle 100 % électrique «19C-1E» de 1,9 t embarquant 20 kWh de batteries pour une journée complète d’autonomie au travail. Cette machine a enregistré un succès commercial avec plus de 1000 unités vendues à fin 2022. La gamme de matériels électriques s’est élargie et compte aujourd’hui huit produits différents, dont le petit chariot télescopique «525-60E». Toutefois, cette technologie ne conviendrait qu’aux matériels de gabarit réduit. Tabler sur une pelle de 20 tonnes entièrement électrique et dépourvue de pile à combus tible n’aurait pas de sens: les batteries de 1000 kWh nécessaires pour une journée de travail complète seraient bien trop onéreuses et alourdiraient l’excavatrice de près de 50 %, sans même évoquer le temps d’inactivité lié à une longue durée de recharge. En alternative, JCB a mis au point un premier, puis un deuxième prototype de pelle excavatrice de 20 t animé par pile à combustible. Cette solution présentée en 2020 n’a finalement pas été retenue en raison de différentes contraintes (voir encadré).

Moteur à combustion sans émission de CO2

Pour développer une alternative à ces technologies, Lord Anthony Bamford, le patron de l’entreprise JCB qui voit dans l’hydrogène un des carburants du futur, a donc lancé en juillet 2020 un challenge qu’il pilote lui-même en prenant en compte le besoin du client: un carburant mobile et d’une disponibilité maximale. HVO (huile végétale hydrogénée), biogaz, e-fuels (carburants synthétiques) ou ammoniac liquide (produit décarboné) ou encore hydrogène … les principales options de

carburants «verts» ont été étudiées. Dès le mois de décembre 2020, les ingénieurs avaient tracé une troisième voie avec la mise au point d’un premier moteur JCB à combustion d’hydrogène. Ce quatre-cylindres inédit de 4,8 l de cylindrée développant 75 ch repose sur une base de moteur diesel. Mais il présente une partie supérieure redessinée. Doté de bougies d’allumage, son fonctionnement s’apparente plutôt à celui d’un moteur essence à quatre temps. La combustion de l’hydrogène hautement énergétique (1 kg d’hydrogène contient l’énergie de 3 l de diesel) présente toutefois quelques différences. L’air d’admission, nécessaire à la constitution du mélange oxygène-hydrogène, transite dans un turbocompresseur avec un régime de rotation très élevé de 200 000 tr/min. La pression d’injection de l’hydrogène dans la chambre de combustion, elle, a été considérablement réduite, passant d’environ 2000 bar pour un carburant conventionnel, à seulement 11 bar dans le cas de l’hydrogène. De même, la température de fonctionnement a été abaissée. Le constructeur ne souhaite pas divulguer cette valeur car son optimisation a nécessité de multiples efforts. La combustion est optimisée par allumage piloté et la vapeur produite contrôlée. En revanche, selon JCB, le régime et les performances de puissance et de couples seraient exactement les mêmes que celles d’un moteur diesel équivalent. L’entretien serait lui aussi analogue.

L’«AB H 2 » intègre déjà tractopelle et télescopique

Aujourd’hui, cinquante unités de ce moteur à hydrogène JCB «AB H2»

Innovation | Plate-forme 04 2023 Technique Agricole 53
auraient Le moteur à combustion d’hydrogène s’intègre assez aisément d’usine dans le tractopelle «3CX» et les bonbonnes d’hydrogène prennent place côté droit de l’appareil. Photo: JCB JCB a aussi intégré son moteur à combustion d’hydrogène «zéro-émission» de 75 ch dans un chariot télescopique en logeant les réserves d’hydrogène sous le plancher de la cabine. Photo: JCB Avec son module de ravitaillement «Refueller», JCB propose une solution pour refaire le plein d’hydrogène des machines sur le chantier. Photo: JCB

été produites. Sa dénomination intègre le nom des initiales du P.-D. G. de JCB. Il n’est donc désormais plus un prototype et fait l’objet de milliers d’heures de tests: le fabricant lui consacre ainsi cinq des 18 bancs d’essais du département R&D de son usine Power Systems de Derby. Le fabricant a intégré ce moteur d’un nouveau genre sur des tractopelles JCB «3CX» et des chariots «Telescopic 532.70» de construction, en ne modifiant que leur moteur et en intégrant des bonbonnes en lieu et place du réservoir de diesel. Ces réserves d’hydrogène sont logées respectivement longitudinalement côté droit pour le premier et transversalement sous la cabine pour le second, à une pression de 350 bar. Cette analogie de conception avec les variantes diesel constitue un avantage de taille en matière d’industrialisation, tout comme pour le distributeur. Surtout, l’utilisateur final y trouve aussi son compte, le temps de remplissage de la réserve d’hydrogène se comptant en minutes et non plus en heures comme dans le cas des machines électriques. La quantité embarquée pour une autonomie

Pile à hydrogène jugée peu adaptée pour l’agriculture

L’excavatrice JCB «220X» a été développée par une équipe de 20 ingénieurs ayant planché six mois sur ce projet. «Il s’agit probablement de la machine la plus complexe jamais construite par JCB», selon Tim Burnhope, directeur de l’innovation et de la croissance chez le constructeur britannique. Cette prouesse technologique mariant pile à combustible à hydrogène et batteries est née en 2020. Elle intègre des composants alors encore peu connus par JCB, au premier plan desquels la pile à combustible, fournie par l’usine Toyota implantée à proximité. Vu la quantité de platine qu’elle contient, son coût s’élève à 97 600 livres (soit environ 109 300 francs). Le pack de refroidissement surdimensionné atteint 2,7 fois la taille de celui d’un moteur diesel. Les réservoirs à hydrogène étaient aussi une nouveauté pour JCB, tout comme l’onéreux convertisseur de tension DCDC entre la pile à combustible et les batteries, ou encore l’électronique de puissance. Sans oublier le pack de batteries à recharge très rapide, les moteurs électriques et les onduleurs. Pour obtenir un maximum d’informations et de recul sur cette technologie encore peu maîtrisée, JCB a acquis trois autobus londoniens mis en service en 2013 et

d’une journée est de 10 kg de H2 pour un tractopelle JCB «3CX» et de 4 kg de H2 dans le cas d’un chariot télescopique de construction. Les deux modèles vont faire l’objet de tests d’ici la fin de cette année et JCB va accroître leur nombre en 2024. L’avènement d’un Fastrac carburant à l’hydrogène n’est toutefois pas à l’ordre du jour notamment compte tenu du volume de réservoirs de carburant nécessaires pour une autonomie suffisante.

Défis et opportunités

Si le moteur à hydrogène JCB «AB H2» est aujourd’hui au point, le constructeur fait encore face à plusieurs défis. Par exemple, le volume de stockage conséquent nécessaire pour augmenter encore l’autonomie des machines, à l’image du défi rencontré par d’autres constructeurs pour embarquer davantage de méthane carburant. Par ailleurs, avec ce type de carburant, les repères logistiques de l’approvisionnement vont bouger. Lord Bamford y voit une «révolution d’infrastructures en cours». Dans le cas des véhicules «off-road», il serait privilégiée

JCB n’a pas retenu l’option technologique de la pile à hydrogène; intégrée à son prototype de pelle excavatrice de 20 tonnes «220X» développé en 2020.

dotés de piles à hydrogène. Lors de leur inspection, la firme a retrouvé une accumulation de particules de pollution urbaine entre les membranes des piles à combustible. Cette découverte l’a convaincue d’écarter l’option de recourir à une pile à combustible dans un environnement agricole, où la poussière est omniprésente. JCB considère aussi que cette machine manque de robustesse et est trop complexe, avec ses cinq circuits de refroidissement et ses trois circuits électriques. Son prix serait aussi trop élevé pour les marchés-cibles, oscillant entre 120 000 et 150 000 livres, soit 3,5 fois celui d’un engin diesel comparable!

la livraison d’hydrogène à partir de semiremorques stockant l’hydrogène à 650 bar, ou directement sur le chantier via un ravitailleur développé par JCB et capable de stocker jusqu’à 100 kg d’hydro gène à 500 bar de pression. Le mo dule «Refueller», embarqué sur un Fastrac modifié ou tracté sur une remorque, serait capable d’opérer seize pleins avec un chargement. Dernier obstacle, et non des moindres: le coût du carburant hydrogène qui se négocie actuellement encore au-delà de 10 livres par kilo. Mais l’annonce en juin 2021 du Département d’État américain de l’énergie visant un objectif de production de l’hydrogène de 1 dollar par kilo d’ici la fin de cette décennie a de quoi raviver les espoirs. En dehors des secteurs de l’agriculture et de la construction, l’industriel lorgne également sur le transport routier et a déjà ins tallé un premier moteur «AB H2» sur un poids lourd. Aujourd’hui, rien qu’en Europe, près de 7 millions de camions sont en circulation pour un âge moyen de plus de 13 ans. Un énorme potentiel de marché en perspective!

Plate-forme | Innovation 54 Technique Agricole 04 2023
Le remplissage des bonbonnes s’effectue aisément en quelques minutes sur le chantier en actionnant une simple vanne. Photo: JCB Le constructeur britannique a déjà équipé ce poids lourd du moteur à hydrogène «AB H2» et lorgne sur l’immense potentiel de ce marché. Photo: Matthieu Schubnel Photo: Matthieu Schubnel

Mots croisés

Définitions

Horizontalement

1 Evolution du tracteur vers l’avant

2 Anglais abrégé

3 Long brin fin pour attacher

4 Langue principale du Tessin (adjectif)

5 Ustensile pour colorier

6 Société de capitaux

7 Bord d’un fleuve ou d’un lac

8 Symbole du radium

9 Fixés, pour raccords hydrauliques ou rubis

10 Altérée après usage prolongé

11 Drogue du violeur

12 Coiffure du pape à trois couronnes

13 Grand pharaon

14 Interjection marquant l’étonnement

15 En deçà

16 Voie secondaire urbaine

17 Tribunal administratif fédéral

18 Bourse de Singapour

19 Séduisante et provocante

20 Inflorescence des graminées

21 Symbole chimique du gallium

22 Ancienne colonie néerlandaise au nord du Brésil

23 Les nôtres

24 Enjoint à rejoindre l’armée

25 Cousine du glaive

26 Radio Télévision Suisse

27 Abréviation de polyéthylène

28 Intersection mesurée en degrés

29 Personnes sauvant des individus en détresse

Verticalement

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Le mot à

Grille élaborée par Matthieu Schubnel
ayant pour issue la mort 32 Surface de production agricole 33 Accessoires protégeant les mains 34 Métal léger en bref
entreprises
35 Cousin de l’autruche 36 Responsabilité sociétale des
découvrir en mars était: TECHNOLOGIE
gagnant est: Jean-Daniel Boss, 2416 Les Brenets (NE) 303134 3941 44 4849 52 5557 12 53 3 4F 37 5 A6 7 45 50 89G 3235 42 E 10 11 12 13 H 14 15 16 17J 18 B 33 38 40 46 51 56 19 K 20 43 21 22 23 L 36 24 M 25 C 47 54 26 27 28 D 29 E Mot-mystère ABCDEFGHJKLM 37 Beaucoup 38 Normes internationales 39 Enduits d’entretien des chaussures en cuir 40 Arrière-train 41 Saison des moissons 42 Hors d’usage 43 Eprouvant de la satiété 44 Maison rurale provençale 45 Partie comestible des animaux hors chair 46 L’un des Appenzell 47 Terminaison des verbes du 1er groupe 48 Fibre synthétique élastique 49 Conjonction 50 Etat islamique 51 Amuse-gueule espagnol 52 Déplacement de terre 53 Ancien nom de l’azote 54 Canton de Genève 55 Qui éprouve de l’envie 56 Donne la fréquence cardiaque 57 Entrées dans la vie
Le

«Il faut que des moteurs tournent!»

Paul Buri, agriculteur à Brislach, dans la campagne bâloise, apprécie la compagnie de ses semblables. Mais il aime aussi celle des tracteurs, des machines, des outils agricoles d’antan qu’il collectionne avec passion.

«Tout gamin déjà, je ne pouvais tenir en place quand passait un tracteur. Je pouvais reconnaître la marque et le modèle rien qu’au son du moteur», raconte Paul Buri, agriculteur né en 1954, du domaine Bleiholle, à Brislach (BL). «Je voue l’entier de ma passion aux moteurs, à la mécanique et aux machines agricoles. Dans ma vie, il faut et il suffit que des moteurs tournent!» Cela explique qu’il soit membre assidu de la section des deux Bâle de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) et qu’il ait été de nombreuses années membre de son comité. Il en fut aussi le président. Et il est connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche. Son naturel joyeux est contagieux. Il aime la convivialité et la compagnie. Et, plus encore, il

adore sa famille, sa femme Silvia, son fils Daniel – qu’il aide tous les jours sur la ferme – et sa sœur Marili à qui il a rendu visite en 2022 à Mendrisio (TI) en Bucher «1800», par le col du Gothard.

Il sait où se trouve chaque machine Pas étonnant que cet ami des hommes sache qui abrite quelle machine agricole dans sa grange, loin à la ronde, à plus forte raison si l’engin a servi sur la ferme familiale. Son père avait acheté en 1956 un tracteur Bucher «D 1800» à moteur MWM (Mechanische Werkstätte Mannheim) de 24 chevaux. Plus tard, il l’avait revendu, tout en sachant toujours à qui il appartenait; le dernier propriétaire était la fabrique de papier de Zwingen (BL) qui a fermé ses portes en 2004. Cela ne cessait

de tourmenter Paul Buri. Juste avant que cette «Papiri» ne mette la clé sous le paillasson, il a pu racheter le tracteur. Ce dernier était en très mauvais état à cause des lourdes charges qu’il avait dû tirer. «Sa rénovation et sa restauration ont duré des années. Maintenant, il tourne comme une horloge», relate Paul Buri. Ce «D 1800» n’est plus utilisé sur l’exploitation. Il y est remplacé par un Fiat «600» de 1972, et par un Fiat «1300 DTS» de 1979, acheté il y a 14 ans pour les travaux astreignants.

Le virus de la collection

«Après avoir participé, en 2005, à Ziefen (BL), à la deuxième rencontre de l’amicale des machines agricoles anciennes du nord-ouest de la Suisse, la Falnowe, j’ai contracté le virus de la collection»,

Passion | Oldtimer 56 Technique Agricole 04 2023
Paul Buri, agriculteur à Brislach (BL), sur son Bucher «D 1800» de 1956 à moteur MWM. Photos: Dominik Senn et Paul Buri

confesse Paul Buri. Comme il possédait le Bucher «D 1800», il se consacra au modèle «D 2000», qu’il avait conduit dans sa jeunesse. Ses bons contacts lui ont permis de trouver et d’acheter rapidement un exemplaire de 1962 dont il fit refaire la peinture et le système électrique. En 2009, il est tombé sur un Bucher «B 1500» de 1958 entraîné par un moteur d’auto Opel «Rekord» à essence qu’il a acheté à Frauenfeld. Ce tracteur a gardé sa patine d’origine; il est dépourvu de relevage arrière, mais est doté d’une barre de coupe latérale à relevage hydraulique. Ce modèle à essence était aussi disponible en version «1700».

Le trio des diesels

Un collectionneur de Bucher qui se respecte se doit d’avoir le trio des diesels au complet: les modèles «D 1800», «D 2000» et «D 4000». Il ne manquait

donc plus à Paul Buri que le «D 4000». Imaginez sa joie lorsque, voici cinq ans, sa sœur Erna lui en offrit un datant de 1966. Ses envies de Bucher étaient donc satisfaites pour le moment. Lorsque l’année dernière il a encore pu acheter le plus petit modèle de Fiat datant de 1957, «La Piccola 18», et le faire passer au statut de vétéran, sa faim de vieux tracteurs était enfin assouvie.

D’autres joyaux

Le réseau de contacts de Paul Buri lui apporta aussi de nombreuses connaissances sur l’existence d’anciens outils et de machines agricoles gardés dans des granges et des remises de fermes. La faucheuse Rapid «Super» de 1962 avec andaineur a été remise en état à l’occasion de ses 60 ans, l’an dernier. Une lieuse JF entraînée par prise de force a été offerte à notre hôte pour ses 60 ans par son

neveu Christian Jeger. Petit à petit, il acheta quelques perles rares, dont une rare faucheuse Bucher «Tractomobil M700» à traction intégrale et prise de force. Suivit un monoaxe Rapid «Spezial» tout d’origine, avec remorque à essieu moteur, et une charrue hippomobile ancienne, une rareté avec chariot. Il y a aussi une charrue monosoc autoportée avec son chariot, une autre de même type à deux socs, une charrue quart-de-tour Henriod d’Echallens (VD), une herse et une bêcheuse à prise de force Fahr, un outil multiple Bucher avec planteuse à pommes de terre, une charrue et une arracheuse à pommes de terre associant deux systèmes. Le semoir à cheval de 1,5 mètre est aussi un Bucher, tandis que la pirouette «KH4» provient de l’usine Fahr. Côté andaineurs, un «râteau soleil» frontal Bucher côtoie un râteau-fane Bautz, différents tarares à céréales et bien d’autre engins. Du coup, ses granges, remises et autres bâtiments sont pleins à craquer, de très belles pièces étant même suspendues aux charpentes.

Levons le verre à la convivialité

Comme me l’a confié Paul Buri lorsqu’il m’a fait faire le tour de sa collection, il veut se concentrer dès l’âge de la retraite sur les virées en tracteurs, les voyages en voiture, en car ou à moto et, naturellement, célébrer la convivialité. A côté de la gymnastique avec l’équipe masculine, il cultive un autre loisir, les concours de labour. Voici quelques années, il était membre actif de l’Association suisse des laboureurs, la Schweizerische Pflügervereinigung (SPV). Il est aujourd’hui arbitre-expert et il sera au championnat suisse les 26 et 27 août 2023 à Witterswil (SO), puis, en octobre, au championnat du monde en Lettonie.

Oldtimer | Passion 04 2023 Technique Agricole 57
Les pièces maîtresses de la collection: le Bucher «B 1500», le «D 1800», le «D 2000» et un Fiat «La Piccola 18», au-dessus desquels rayonne un «râteau soleil» Bucher. Erna, la sœur de Paul Buri, contemple le Bucher «Tractomobil M700». Souvenir du concours de labour: une charrue hippomobile.

Les mystères de la Roumanie

Le prochain voyage de l’ASETA emmènera ses membres en Roumanie. Bien que faisant partie de l’Union européenne (UE) depuis 2007, ce pays porte encore les séquelles de la longue transition qui a succédé à l’ère Ceausescu. Il offre des contrastes saisissants entre les petites structures et les entreprises agricoles. La Roumanie compte deux millions d’agriculteurs, dont une moitié seulement exploite un domaine de plus d’un hectare et bénéficie de contributions de l’UE. Les participants croiseront dans la campagne des charrettes tirées par des chevaux ainsi que des machines de pointe financées par les subventions de l’UE qui se concentrent dans la région des Carpates. Outre l’agriculture, très présente, les voyageurs visiteront des sites d’exception, dont Sibiu, capitale européenne de la culture en 2007, et se plongeront dans la légende du comte Dracula.

Le programme de voyage

1er jour, lundi: (0/0/1)* vol direct Zurich–Bucarest avec Swiss Décollage à 12 h 10, arrivée à Bucarest à 15 h 30 (heure locale). Transfert à l’hôtel Union Plaza****, à Bucarest, et attribution des chambres (pour deux nuits), repas du soir dans un restaurant traditionnel avec spectacle de folklore et nuitée.

2e jour, mardi: (1/1/0) Bucarest

Après le petit-déjeuner buffet, tour de ville de Bucarest et découverte de l’Athénée, de l’ancien palais royal Cotroceni, de la cathédrale patriarcale, de l’église Stavropoleos, ainsi que du palais de la République rêvé par le couple Ceausescu et abritant aujourd’hui le Parlement roumain. Repas de midi dans un restaurant local et promenade dans la vieille ville.

3e jour, mercredi: (1/1/1) Bucarest–Sibiu Petit-déjeuner buffet et départ de l’hôtel. Déplacement vers Sibiu (ou Hermannstadt en allemand) via Caciulata, lieu de la pause déjeuner. Tour de ville de Sibiu, capitale européenne de la culture en 2007. Repas du soir et attribution des chambres à l’hôtel Hermanns****, à Sibiu (pour trois nuitées).

4 e jour, jeudi: (1/1/0) exploitation laitière et viande des Carpates

Après le petit-déjeuner buffet, visite de l’exploitation laitière Garbova (2500 vaches) avec le directeur de la compagnie DN Agrar SRL. Repas de midi sur la plus grande ferme d’élevage de bovins de Roumanie, de la Karpaten Meat Trading (société de viande des Carpates), à Marpod. Début de la production de viande angus en Roumanie en automne 2008 par les entrepreneurs Samuel Widmer et Stefan Jung, après l’achat du premier local de stabulation et de 15 hectares de terrain. Exploitation comptant actuellement 3500 vaches-mères et 3500 génisses. Retour à Sibiu et repas individuel dans un restaurant de la vieille ville (non compris dans le prix du voyage).

Après le petit-déjeuner buffet, visite d’un rucher à Hambra. Halte pour le repas de midi accompagné de vin local dans une

5e jour, vendredi: (1/1/1) Sibiu et ses environs
ASETA | Voyage 58 Technique Agricole 04 2023

campagne authentique avec des villages préservés. Retour à Sibiu et visite de l’écomusée Astra, le deuxième plus grand musée en plein air d’Europe, sur un site de 96 hectares. Repas du soir à l’hôtel.

6 e jour, samedi: (1/1/1) Sibiu–Sighisoara–Viscri–Rotbav–Brasov

Petit-déjeuner buffet et départ de l’hôtel. Visite guidée de Sighisoara (ou Schässburg en allemand). Poursuite de la route vers Brasov via Viscri. Repas dans la tradition culinaire locale et promenade en calèche dans un paysage somptueux. Visite d’un artisan de la région. En fin d’après-midi, visite de Brasov (ou Kronstadt en allemand, soit ville de la couronne), cité médiévale fortifiée, à la population germanophone majoritaire jusqu’au début du XXe siècle. Repas du soir et attribution des chambres à l’hôtel Qosmo****, à Brasov (deux nuitées).

7e jour, dimanche: (1/1/1) Brasov–Bran–Rasnov–Rotbav–Brasov Après le petit-déjeuner, découverte du château Bran, dit de Dracula, à l’atmosphère lugubre. Route vers Rasnov. Dégustation d’eau-de vie, repas de midi et visite de la ferme familiale Catean, atelier de transformation de lait de brebis. Retour à Brasov et repas d’adieu.

retour avec Swiss; décollage à 16 h 10 et arrivée à Zurich vers 17 h 35.

* Les repas compris dans le forfait sont indiqués par la valeur 1 et les repas non compris par la valeur 0 selon l’ordre suivant: (petit-déjeuner / repas de midi / repas du soir)

Les prestations incluses

• Vols et taxes perçues par Swiss

• Sept nuitées et petits-déjeuners buffet dans de bons hôtels de classe moyenne

• Voyage accompagné par un guide local francophone

• Trajets en car climatisé moderne

• Les entrées, visites et repas mentionnés dans le programme

• Garantie des fonds de la clientèle

Les prix par personne

• Nombre minimal de 20 participants

• En chambre double CHF 1890.–

• Supplément chambre simple CHF 260.–

• Assurance annulation et rapatriement (option) CHF 100.–

Les dates de voyage

• Voyage 1: du 25 septembre au 2 octobre 2023

• Voyage 2: du 9 au 16 octobre 2023

Informations et inscription

L’agence Bischofberger Info-Reisen AG organise le voyage, fournit des informations et gère les inscriptions. En voici les coordonnées:

Bischofberger Info-Reisen AG

Dufourstrasse 159

8008 Zurich

info@bischofberger-reisen.ch

Tél. 044 384 93 93

Dernier délai d’inscription: 31 mai 2023

Lien pour finaliser votre inscription:

8 e jour, lundi: (1/0/0) Brasov–Sinaia et vol de retour

Petit-déjeuner buffet et départ de l’hôtel. Déplacement vers Sinaia et visite du château de Peles, résidence d’été de Carol 1er, premier roi de Roumanie, d’origine allemande. Route vers l’aéroport et vol de

Voyage | ASETA 04 2023 Technique Agricole 59

L’«obligation des pendillards»

Les membres de la section tessinoise de l’ASETA ont été mis au courant de la manière dont l’obligation des pendillards devra être mise en œuvre dans leur canton.

Roman Engeler

La ferme avicole et porcine «La Ciossa», près de Cadenazzo, comprend un restaurant doté d’une belle salle de réunion. Dans cet environnement bucolique, l’assemblée générale de la section tessinoise, sous la présidence de Stefano Antonioli, a réglé rapidement les affaires statutaires.

La quarantaine de membres présents ont approuvé les comptes qui affichent une perte de 1400 francs, après avoir néanmoins demandé quelques éclaircissements. La cotisation est maintenue à 90 francs. Le programme d’activités comporte, outre les cours «G40» ainsi que les contrôles de pulvérisateurs pour les grandes cultures et les cultures fruitières, une excursion dans la Valteline prévue le 22 avril. Stefano Antonioli a invité tous les membres à assister, ou mieux, à participer, au championnat suisse de gymkhana de tracteur qui se tiendra le 20 août à Tänikon (TG). La section décidera prochainement si une éliminatoire sera organisée au Tessin.

Omar Pedrini, président de l’Union tessinoise des paysans, et Roman Engeler, directeur de l’ASETA, ont adressé les messages de salutations de leurs organisations respectives. Ils ont évoqué les problèmes croissants auxquels sont confrontés les conducteurs de grandes machines agricoles sur la voie publique.

Chaque agriculteur sait qu’à partir du 1er janvier 2024, le lisier et les effluents liquides de la méthanisation devront être épandus à l’aide d’équipements réduisant les émissions. Tiago Ernst, du service cantonal de l’agriculture, a distribué à l’assistance la fiche technique élaborée par Agridea à ce sujet, intitulée «Méthodes d’épandage réduisant les émissions». Il a ensuite expliqué la manière dont cette prescription devra être appliquée au Tessin. L’orateur a réussi à apporter un peu de clarté dans ce sujet complexe, même si certains points concernant les dérogations restent à préciser. Cette obligation énoncée dans l’Ordonnance sur la protection de l’air suscite également de nombreux débats dans le sud de la Suisse, comme l’a attesté le feu roulant de questions auquel Tiago Ernst a été soumis.

SZ UR

Les freins hydrauliques dans une impasse

Roman Engeler

C’est au marché couvert de Rothenthurm (SZ) que le président Armin Brun a ouvert la 61e assemblée générale de la section Schwyz-Uri. Il a salué notamment Marcel Dettling, conseiller national, Ueli Günthardt et Roman Engeler, respectivement membre du comité et directeur de l’assemblée faîtière, ainsi que des délégations des sections voisines, de l’office cantonal des automobiles et de l’«Oldtimer-Team am Sihlsee». La troisième fois sera la bonne. Après deux annulations dues à la pandémie de coronavirus, l’assemblée des délégués de l’ASETA se tiendra à Einsiedeln à la mi-avril 2023. Le comité a déployé beaucoup d’efforts pour la préparer, ce qui se reflète aussi dans les finances. Le gérant, Florian Kälin, a ainsi eu le regret de présenter des comptes se soldant par une perte. La cotisation reste cependant fixée à 85 francs. Kobi Bissig quitte le comité. Thomas Zrgaggen, d’Erstfeld (UR), a été élu pour lui succéder. A l’issue de la partie statutaire, Roman Engeler est revenu sur certains points de machinisme agricole. Il a rappelé que l’obligation d’utiliser des pendillards entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Il a invité l’assistance à étudier attentivement les projets routiers et à s’assurer que la circulation des véhicules agricoles reste possible. Le directeur de l’ASETA s’est ar rêté plus longuement sur la question des «freins hydrauliques dans une impasse». Etayant son propos d’illustrations claires, il a retracé l’évolution des directives relatives aux freins de remorques. Il a passé en revue différents attelages composés de tracteurs et de remorques répondant aux anciennes et nouvelles législations en indiquant ceux qui étaient autorisés, théoriquement possibles, ou, surtout, dangereux. Ce dernier cas de figure se constate tout particulièrement avec un tracteur récent doté d’un système à double conduite associé à une remorque d’ancienne génération. Le tracteur freine plus fort et la remorque le pousse. Roman Engeler a conclu sa conférence en déclarant que l’avenir appartenait aux freins pneumatiques. Il a recommandé d’adopter dans la mesure du possible un système homogène, et bien sûr conforme à la loi, ce qui simplifie grandement l’utilisation de machines en commun.

ASETA | Sections 60 Technique Agricole 04 2023 TI
Les sujets des freins et de l’assemblée des délégués de l’ASETA à Einsiedeln, ont été au centre des débats de l’assemblée très fréquentée de la section Schwyz-Uri.
Le président, Armin Brun (à g.), prend congé de Kobi Bissig, membre sortant du comité, et lui offre un cadeau pour le remercier de son dévouement. Photo: Roman Engeler Stefano Antonioli, président de la section tessinoise de l’ASETA (à dr.) et l’orateur du jour, Tiago Ernst, du service cantonal de l’agriculture. Photo: Roman Engeler

ZH

«Unir nos forces»

Pour mieux rassembler les forces, la section zurichoise de l’ASETA essaie de consolider la collaboration avec la section cantonale de l’Union suisse des paysans.

Dominik Senn

La section zurichoise désire-t-elle découvrir de nouveaux horizons? Le comité a décidé d’intensifier la collaboration avec l’Union zurichoise des paysans (ZBV) et créé à cette fin un groupe de travail. Il envisage d’intégrer partiellement la section dans la ZBV, a annoncé le président Urs Wegmann dans son allocution lors de la 96 e assemblée générale qui se tenait dans l’atelier mécanique de l’entreprise de travaux agricoles de Stefan Pünter, à Hombrechtikon. Le président a assuré qu’une fusion complète avec la ZBV n’entrait pas en ligne de compte. Le groupe de travail tirera des conclusions de sa réflexion et formulera des propositions à l’intention des assemblées des deux organisations dans deux ans au plus tôt. Le comité a pris cette initiative pour conjurer un avenir menacé par une forte mutation structurelle, ainsi que par la diminution des nombres d’exploitations et de membres. «L’ASETA doit continuer à répondre aux besoins de ses adhérents, elle couvre des domaines essentiels de l’agriculture», a martelé Urs Wegmann. Ce dernier a été récemment élu au Grand Conseil de son canton, où il siégera pour la première fois le 8 mai. «Nous devons unir nos forces pour résoudre les problèmes actuels, entre autres ceux liés au renforcement de la loi sur l’aménagement du territoire et aux nuisances sonores dans les agglomérations», a renchéri le président d’honneur Hans Staub.

L’assemblée a approuvé les comptes 2022 et le budget 2023, affichant tous deux une perte, ainsi que la cotisation maintenue à 85 francs. En 2022, 80 jeunes conducteurs ont été préparés à l’examen théorique en vue du permis «G», 55 participants ont suivi le cours «G40», et la section a contrôlé 265 pulvérisateurs.

Le gérant, Stephan Berger, a évoqué la campagne des betteraves menée en automne dernier conjointement par les sections zurichoise et thurgovienne, ainsi que par le cercle de machines thurgovien, durant laquelle 127 convois ont été pesés. La charge admissible sur l’essieu avant et le poids d’adhérence mesurés étaient conformes aux normes dans respectivement 97,5 % et 68 % des cas. Hans Burri quitte le comité après 20 ans de service, dont plusieurs années comme vice-président. Michael Bieri, de Brütten, lui succède. Christian Kuhn a apporté les salutations du comité de l’ASETA. Enfin, la conférence de Hanspeter Hug, du Strickhof, sur le thème de l’ensilage, a conclu la manifestation.

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Le président Urs Wegmann (au centre), depuis peu député du Grand Conseil du canton de Zurich, est entouré par le sortant Hans Burri (à g.) et par Michael Bieri, nouvellement élu au comité. Photo:Dominik Senn Bayer (Schweiz) AG 4052 Bâle Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l‘étiquette et les informations concernant le produit.
Plus d’informations: www.agrar.bayer.ch

Forte participation

Roman Engeler

Après un repas copieux à l’hôtel «Merzgern», à Sarnen, le président Josef Frunz a ouvert l’assemblée générale de la section obwaldienne de l’ASETA et salué la quarantaine de membres présents et les invités. Dans son rapport, il a évoqué ses collègues agriculteurs en Ukraine. Il a en outre remercié les responsables de l’association faîtière, avec Werner Salzmann à leur tête, pour leur engagement en faveur de l’agriculture en général, et du machinisme en particulier.

Les comptes présentés par le trésorier Thomas Wagner ont été bouclés sur une perte d’environ 400 francs. Pourtant, le comité a recommandé de maintenir la cotisation à 90 francs. L’assemblée a approuvé sans opposition cette proposition ainsi que les comptes.

Paul Rohner, Josef Frunz, Thomas Wagner et Karl Zurmühle ont été réélus pour un mandat de deux ans au comité qui compte sept personnes. Le programme de cette année prévoit l’éliminatoire du championnat de conduite de tracteur, organisé en collaboration avec la section nidwaldienne qui devait se dérouler le dimanche 2 avril. Les vainqueurs de cette compétition participeront au championnat suisse qui se déroulera le 20 août à Tänikon, dans le canton de Thurgovie.

Outre les salutations du comité et du secrétariat, Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a passé en revue différents dossiers de machinisme et de politique agricoles. Il a évoqué d’abord les prescriptions révisées relatives aux freins de remorque. Il a rappelé que l’obligation des pendillards entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Les critères principaux à respecter sont l’épandage du lisier près du sol et en bandes sur un maximum de 20 % de la surface totale. Le directeur de l’ASETA a également invité les personnes de l’assistance à intervenir suffisamment tôt lors de projets de chantiers, pour que les dimensions des véhicules agricoles et utilitaires puissent être prises en compte. Roman Engeler a dressé un état des lieux des préparatifs des événements du centenaire de l’ASETA prévus pour l’année 2024. La soirée s’est terminée par la dégustation d’un dessert savoureux.

BS BL

A quand le 500 e membre?

Pour améliorer la sécurité, la section des deux Bâle et environs prévoit, dans son programme d’activités, des tests de freins de remorques.

Roman Engeler

Le président Urs Zimmermann a ouvert la 71e assemblée générale de la section des deux Bâle et environs dans l’aula pleine comme un œuf du centre agricole Ebenrain, à Sissach. Dans son rapport intitulé «Heurs et malheurs», il observe que les médias expliquent de plus en plus fréquemment au public la manière dont l’agriculture doit fonctionner, sans réellement connaître ce domaine. Selon lui, les machines agricoles dégagent une image négative pour une partie de la société. «La branche du machinisme agricole fait constamment preuve d’une grande force d’innovation, tout en s’efforçant parallèlement d’améliorer la durabilité», a poursuivi Urs Zimmermann. L’orateur a invité les parties à établir et entretenir un dialogue constructif. Il a encore ajouté que la maintenance et l’entretien de ces équipements sont toujours plus complexes et astreignants. Le président de la section a rappelé que le post-équipement de matériel existant offrait des possibilités d’évolution à ne pas négliger. Il estime qu’il est possible ainsi d’éviter d’acheter des machines coûteuses, sans transiger sur la sécurité.

L’effectif de la section est en baisse, avec 6 arrivées et 15 départs. Il s’élevait à 499 à la fin 2022 et le comité espère qu’un 500 e membre va bientôt s’affilier au collectif. Les comptes ont été bouclés à l’équilibre, bien qu’une perte de 5200 francs eût été budgétée. Cette perte est réattribuée au budget pour l’exercice en cours, du fait que le matériel de bureau arrive à épuisement et doit être renouvelé.

Les activités pour 2023 comprendront des cours de théorie en vue de l’obtention des permis des catégories «F», «G» et «M» (répartis sur deux dates). Le calendrier des contrôles de pulvérisateurs sera publié sur le site de l’ASETA et dans la revue Technique Agricole. Des tests des systèmes de freins de remorques auront lieu les 12 et 13 septembre à Ormalingen, et éventuellement encore à Pratteln. Le comité est désireux de tirer des enseignements de la conduite de ces tests. Un voyage en Irlande est en cours d’élaboration. Les dates ne sont pas encore connues, mais elles seront communiquées dès que possible.

ASETA | Sections 62 Technique Agricole 04 2023
OW
Comme la plupart du temps, près de la moitié des membres de la section obwaldienne a participé à l’assemblée générale qui se tenait cette année à Sarnen.
Paul Rohner, Josef Frunz, Thomas Wagner et Karl Zurmühle (de g. à dr.) ont été reconduits dans leurs fonctions pour les deux années à venir. Photo: Roman Engeler Le gérant Marcel Itin et le président Urs Zimmermann ont mené rondement la 71e assemblée générale. Photo: Roman Engeler

BL BS

Examen pour le permis F/G 2023

La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2023 (nés en 2009) ou plus âgés.

Cours 2: mercredi 19 avril, 13 h 30

Cours 3: mercredi 22 novembre, 13 h 30

Lieu du cours: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3

Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus).

Inscription au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de: Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance. Lieu de l’examen et inscription individuelle auprès de: Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein

ZH

Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA

Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vousmême l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres.

Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

BE Test des systèmes de freinage

Lundi 15 mai, société TCPoint AG, à Worben

Le lundi 15 mai, un test des systèmes de freinages du tracteur et de la remorque est organisé à la société TCPoint AG, à Worben. Des professionnels s’entretiendront avec les participants des résultats obtenu. Le test dure environ 45 minutes pour un ensemble tracteur remorque équipé d’un système hydraulique. Pour un système pneumatique, il faut compter un peu plus de temps. Les remorques sont contrôlées sans chargement. La charge par essieu est simulée hydrauliquement. Chaque essieu de remorque est mesuré séparément. Un procès-verbal reconnu par l’Office de la circulation routière de Berne est remis pour chaque remorque testée. Prix (à régler en espèces sur place): CHF 30.– par essieu et système de freins pour les membres de la section Berne (BVLT) et CHF 40.– pour les non-membres.

Inscription: en ligne sur le site www.bvlt.ch ou envoi du talon d’inscription jusqu’au 28 avril au plus tard à l’adresse Geschäftsstelle BVLT, Matthias Ramseyer, Winterswil 235, 3054 Schüpfen.

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 17 mai, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 28 juin, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Cours G40 organisé par l’ASETA sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40)

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–

Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 620 pour scooter et moto

1re partie: samedi 29 avril, de 12 à 16 h

2e partie: samedi 6 mai, de 12 à 16 h

3e partie: samedi 13 mai 2023, de 12 à 16 h

Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 410 au BBZN de Sursee

1re partie: lundi 1er mai, de 19 à 21 h

2e partie: mardi 2 mai, de 19 à 21 h

3e partie: lundi 8 mai 2023, de 19 à 21 h

4 e partie: mardi 9 mai 2023, de 19 à 21 h

Les cours n’auront lieu que si le nombre de participants est suffisant.

Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

Championnat de conduite de tracteur

Dimanche 7 mai: éliminatoire lucernoise

Un parcours intéressant sera créé sur le site du BBZN de Hohenrain. Les compétiteurs pourront gagner des prix attrayants. Ils pourront se ravitailler avec leurs proches et supporters dans un lieu de restauration festif.

SO

Championnat de conduite de tracteur

La finale soloroise du championnat de conduite de tracteur aura lieu le dimanche 4 juin à La Brévine.

NE

Championnat de conduite de tracteur

La finale neuchâteloise du championnat de conduite de tracteur aura lieu le dimanche 25 juin à La Brévine.

Sections | ASETA 04 2023 Technique Agricole 63 Communications
LU

Championnat de conduite de tracteur

La finale fribourgeoise du championnat de conduite de tracteur aura lieu le jeudi 10 août sur le site du Centre L2, à Romont.

TG

Tests 2023 de pulvérisateurs

Tests 2023 de pulvérisateurs de grandes cultures

pour son château, son lac et son île. Poursuite de la route vers Ljubljana et Zalec. Visite de la société Thenos (production notamment de faucheuses de refus). Arrivée à Maribor et installation pour trois nuitées dans un hôtel au centre-ville.

3e au 5e jours: visites de la plus vieille vigne du monde, à Ptuj, et de la plus ancienne ville de Slovénie, de Farmtech, constructeur de remorques agricoles et d’épandeurs à fumier), dans les environs de JeruzalemLjutomer.

6 e jour: déplacement plus à l’ouest, vers Ljubliana et Adelsberg; excursion dans la grotte de stalactites, à Postojna. Arrivée au Frioul, et logement pour trois nuits.

7e et 8 e jour: visites entre autres de la ville d’Udine, de San Daniele avec ses exploitations produisant le fameux jambon séché du même nom; dégustation de vin à Cividale.

9 e jour: trajet de retour via Tolmezzo, Sappada, dans le Val Camelico, le col du Brenner et le Klostertal.

Prix par personne: CHF 1590.– en chambre double (CHF 300.– de supplément pour chambre individuelle). Prestations incluses: voyage en car, tous les péages routiers, huit nuitées en demi-pension, toutes les visites, dégustations de vin, et l’excursion en train dans la grotte de stalactites. Inscription: au plus tard jusqu’au 1er juillet (s’inscrire rapidement parce que le nombre de places est limité) auprès de: VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43

Renseignements: auprès de Markus Koller, VTL Landtechnik Geschäftsstelle, 9542 Münchwilen, info@tvlt.ch, 071 966 22 43

Voyage en Engadine

Du vendredi 9 au lundi 12 juin

1e jour: trajet en car via le col du Julier jusqu’à Pontresina, et trajet en calèche dans le féerique Val Roseg (retour au choix en calèche ou à pied).

2e jour: voyage en train avec le Bernina Express jusqu’à Cavaglia et visite des marmites glaciaires, poursuite en car jusqu’à Campocologno, à la frontière avec l’Italie et retour à Poschiavo. Pause de midi libre, puis randonnée à Diavolezza.

3e jour: excursion en car via le col de la Maloja vers le Val Bregalia, lieu de naissance du sculpteur Alberto Giacometti, et visite de la fromagerie Pungell et du moulin Scartazzi. Arrêts à Bondo (zone touchée par des éboulements) et à Sankt Moritz (temps libre à disposition).

4 e jour: ascension en funiculaire à Muottas Muragl et randonnée en altitude jusqu’à l’alpage Languard (cabane du peintre Giovanni Segantini), puis descente en télésiège à Pontresina. Ceux qui ne souhaitent pas marcher peuvent redescendre en train à Pontresina. Trajet de retour en car via le col de la Flüela et pause pour le repas du soir à Sargans (SG). Prix par personne: CHF 960.– en chambre double (CHF 100.– de supplément pour chambre individuelle). Prestations incluses dans le prix: voyage en car, honoraires du guide, Walter Marti, trois nuitées en demi-pension et taxes, pause de 10 heures et repas de midi du premier jour, promenade en calèche dans le Val Roseg, trajet en train jusqu’à Campocologno, visites des marmites glacières, de la fromagerie et du moulin, funiculaire de Muottas Muragl et télésiège. Non compris: les repas de midi des deuxième, troisième et quatrième jours, et pause pour le repas du soir lors du trajet de retour.

Inscription: au plus tard jusqu’au 21 avril (s’inscrire rapidement parce que le nombre de places est limité) auprès de VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43 ou info@tvlt.ch

Voyage au Frioul et en Slovénie

Du samedi 21 au dimanche 29 october 2023

La section thurgovienne invite ses membres à participer à un voyage intéressant au Frioul et en Slovénie qui se tiendra en automne.

1er jour: trajet en car jusqu’en Slovénie via Kärnten et nuitée dans un hôtel à Kranjska Gora

2e jour: excursion facultative dans la cité romantique de Bled, célèbre

SG AR AI GL

Championnat de conduite de tracteur

Le championnat de conduite de tracteur de la section Saint-Gall, Appenzell et Glaris aura lieu le dimanche 25 juin sur le site de la société Permapack, à Goldach (SG).

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 22.04.2023

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 17.05.2023

St. Peterzell, Schulhaus Sa 06.05.2023

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 31.05.2023

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 10.05.2023

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 14.06.2023

Wangs, Parkhotel Sa 13.05.2023

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 07.06.2023

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 20.05.2023

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 21.06.2023

ASETA | Sections 64 Technique Agricole 04 2023
FR
Adresse Date
1 Jeudi 20.04.2023
Lundi 24.04.2023
Jeudi 01.06.2023
Lundi 12.06.2023
Mercredi 14.06.2023
Hansjörg
Mardi 22.08.2023
Lieu
Diessenhofen Philipp Hanhart, Neugut
Affeltrangen Michael Mathys, Grossenegg 1
Frauenfeld Beat Meier, Ifang
Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7
Engishofen Oliver Engeli, Lerchenhof
Bonau
Uhlmann, Neugrüt

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

28.4-7.5.2023

Organisateur Partenaires

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Floriana Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Lieu de cours: Oulens-sous-Echallens

Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch Cours de préparation au permis de tracteur (de 8 à 14 h):

– 24 juin 2023

– 25 novembre 2023

Conditions de participation

– Ces cours peuvent être suivis 4 à 6 mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires).

Prix: CHF 110.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 80.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Renseignements et inscription: en ligne sur www.fahrkurse.ch ou

SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, tél. 058 105 99 52

Achetez maintenant vos billets en ligne: bea-messe.ch/ticket

e La 70

édition

Sections | ASETA 04 2023 Technique Agricole 65

L’indépendance avant tout

Au pied du château de Gruyères, Gaëtan Rauber travaille seul sur son exploitation bio à Epagny (FR). L’agriculteur de 37 ans conduit aujourd’hui une structure diversifiée de 42 hectares et plusieurs ateliers: cultures, vaches allaitantes, poules pondeuses et, avec l’aide d’un saisonnier, pension d’une trentaine de génisses en estivage sur un flanc du Moléson. En complément, l’exploitant vend une bonne partie de son fourrage (dont le maïs-ensilage) vers le Pays d’Enhaut et le Saanenland. Gaëtan Rauber n’a pas choisi sa voie par hasard: il a passé son enfance sur les fermes laitières de ses grands-parents, et son père produisit du lait de fromagerie à Epagny, avant de s’orienter vers le lait d’industrie avec des partenaires à la Tour-de-Trême. En 2010, le jeune homme effectue en second apprentissage, pour satisfaire son besoin de retour à la terre, un apprentissage agricole dans cette association de partenaires. En 2012, au départ de son père devenu entre-temps responsable de la ferme-école de Grangeneuve, Gaëtan Rauber décide de suivre son propre chemin. Curieux et innovateur, il aime remettre en question les pratiques et les faire évoluer. L’envie de détenir lui même des animaux et de finaliser une production devient une priorité. Il reprend l’exploitation en fermage avec, pour débuter, 90 génisses en contrat d’élevage sur deux sites. La même année, il se marie avec sa femme enseignante.

Bâtir une ferme aux contraintes acceptables

C’est en 2015, année-charnière, que la reprise en propriété aboutit. Commence alors le grand chantier: il réduit de moitié le cheptel de génisses, rénove l’habitation de la ferme familiale d’Epagny, équipe la stabulation de logettes et opte pour des vaches-mères limousines dont les produits sont valorisés dans le canal Natura-Beef. L’angus, plus rustique, lui sera préférée dès la conversion au bio en 2019, année de naissance de son troisième enfant. L’atelier de 2000 poules pondeuses bio, logées dans un bâtiment neuf peu gourmand en main d’œuvre, est lancé en novembre 2021 ce qui lui permet de signer un contrat avantageux avant que ce marché ne sature. Fidèle adhérent de la coopérative Cauma

La Tour, il s’y approvisionne en intrants, sollicite parfois un appui auprès du gérant, bénéficie d’équipements à la pointe (hors équipements de fenaison, détenus en propre) et s’y retrouve financièrement. Toujours en quête de rationalité, il décide de se séparer de deux anciens tracteurs pour acquérir un John Deere 6130R, plus efficace et confortable. «J’ai voulu créer une ferme ou l’on peut travailler seul sans avoir de contraintes de fou.» Aujourd’hui, Gaëtan Rauber et sa famille veulent prendre du temps pour passer d’agréables moments ensemble, comme pratiquer du ski de fond ou partir en caravane en France pour y visiter des régions agricoles et s’ouvrir l’esprit.

ASETA | Portrait 66 Technique Agricole 04 2023
Propos recueillis par Matthieu Schubnel

Les cours proposés par l’ASETA

Cours de conduite «G40»

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Cours de conduite Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes pour le climat.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir­faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir­faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: l’ASETA n’organise plus ces cours elle ­ même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site Internet www.amsuisse.ch.

Cours agriLIFT

Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

85 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG

Sulzstrasse 10–12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse)

Gratuit pour les membres de l’ASETA

Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN

1023 ­1552

Prochain numéro

Thème principal: «Circulation»

Les agriculteurs et entrepreneurs de travaux agricoles roulent quasiment chaque jour sur la voie publique. Pour ce faire, ils doivent respecter une multitude de prescriptions.

L’édition 5/2023 paraîtra le 11 mai 2023.

Clôture de la rédaction et des annonces: le 28 avril 2023

Cours | ASETA 04 2023 Technique Agricole 67
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