Technique Agricole Suisse 04/2024

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LA RÉCOLTE DES FOURRAGES

Lutte high-tech contre le rumex

Dans les prairies, qui n’innove pas recule

Protéger le sol, c’est dans la tête!

Dix projecteurs LED à l’essai

Avril | 2024

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Plus que des solutions.

Editorial

Couverture:

On le sait, la qualité du fourrage dépend du choix de la date de fauche.

Mais d’autres facteurs jouent un rôle non négligeable.

www.youtube.com/ @techniqueagricole 6252

www.facebook.com/ Technique.Agricole

Roman Engeler

L’innovation est l’un des moteurs de la croissance de Bucher Industries. Elle est à l’origine de la transformation de la forge de Niederweningen, dans le canton de Zurich, en un groupe mondial prospère et agissant de manière durable. C’est ce que souligne Philip Mosimann, président sortant du conseil d’administration de cette entreprise, dans l’interview à lire en pages 16 et suivantes.

Les innovations dans le domaine du machinisme et de la technique agricoles ont aussi révolutionné l’agriculture dans son ensemble; elles ont toujours accompagné notre association Technique Agricole Suisse ces 100 dernières années. C’est grâce à elles, par exemple, que l’on a pu nourrir une population mondiale en croissance constante avec de moins en moins de bras. Plus encore, grâce aux innovations techniques dans l’agriculture, cette main-d’œuvre a pu se consacrer à d’autres activités, au profit de la prospérité et du bienêtre communs.

Les innovations techniques seront en outre la clé pour faire face aux enjeux de l’agriculture de demain. Les défis seront nombreux. Il est par exemple demandé à la branche de produire plus avec moins (d’engrais ou de produits phytosanitaires). La technique aura là un rôle essentiel à jouer. Reste qu’il faudra convaincre de la nécessité de ces innovations techniques une opinion publique de plus en plus critique à l’égard de l’agriculture moderne.

Avril 2024 | Sommaire • Editorial 3 Technique Agricole Suisse 4 | 2024 Actualité 4 En bref Les 100 ans de Technique Agricole Suisse 8 La récolte est le salaire des paysans 10 Frise chronologique, quatrième partie: de 1956 à 1968 12 L’offre de cours de l’association 13 Mot de bienvenue de Thomas Frey, directeur du SPAA Focus 14 Protéger le sol, c’est dans la tête! Marché 16 Comment fonctionne Bucher Industries? Thème principal: la récolte des fourrages 20 Etre et rester flexible 24 Le NIRS apporte la lumière dans l’obscurité 26 Qui n’avance pas recule 30 La clôture intelligente 32 Lutte high-tech contre le rumex Impression 36 Le «Lintrac 70» compact et à variation continue 38 L’Avant «E527»: jusqu’à dix heures d’autonomie 40 Test comparatif de dix projecteurs à LED Management 46 Le certificat OACP dans l’agriculture Plate-forme 48 Grand potentiel pour l’industrie turque 51 Un mulch liquide à pulvériser 52 Le futur de la biomasse-énergie Passion 55 Concours «Trouvez le détail» 56 Le youngtimer Case IH «MX 135» Technique Agricole Suisse 58 Exposition spéciale à Lucerne 60 Compte-rendu des assemblées de sections 63 Communications des sections 66 Urs Erne: une société familiale 67 Les cours et l’impressum
16 40 58
Photo: Ruedi Hunger

En bref

Deux ans après sa création, ERDE Suisse a déjà pu collecter environ 2200 t de plastiques agricoles, avant tout des films de balles d’ensilage.

GEA acquiert l’éditeur de logiciels agricoles d’Irlande du Nord CattleEye et complète ainsi son portefeuille existant de solutions pour les fermes laitières, avec un système pionnier basé sur l’intelligence artificielle.

Pour son système de management de l’environnement, Massey Ferguson a obtenu la certification «ISO 14 001» de son usine de Beauvais (France).

Des chercheurs de l’ EPF Zurich ont réussi à mesurer des orages accompagnés de fortes précipitations directement avec des données GPS. Les résultats de leur étude pourraient améliorer de manière significative l’observation et les prévisions météo.

L’usine argentine de Córdoba du motoriste FPT a produit récemment son 200 000 e moteur, moins de deux ans après avoir franchi le seuil des 150 000 moteurs en septembre 2022.

Durant ces trois prochaines années, Claas va soutenir la course des 24 heures du Mans avec des chariots télescopiques «Scorpion» carburant à l’huile végétale hydrogénée HVO.

Oehler Maschinenbau AG, constructeur spécialisé dans les remorques agricoles à Windschläg, près d’Offenbourg (D), fête ses 70 ans.

Agco et Trimble ont noué leur joint venture et créé la nouvelle société PTx Trimble, avec pour objectif d’élargir l’offre en équipements de précision d’Agco.

Agridea a poursuivi le développement de son chatbot dénommé Albert en l’améliorant avec ChatGPT. Ainsi, Albert peut désormais aussi répondre à des questions complexes sur www.agridea.ch.

La 35e édition du « Jahrbuch Agrartechnik» a été mise en ligne ces jours-ci et peut être téléchargée sur www.jahrbuch-agrartechnik.de.

Allessandro Sapio, directeur des opérations (COO) de Same DeutzFahr Deutschland depuis deux ans, remplace Matthias Augenstein au poste de porte-parole de la direction.

Les vainqueurs sont connus

Les vainqueurs de l’«Alp Innovation Trophy 2024» sont connus. En catégorie «Entreprises», la start-up grisonne Novaziun (Gian Caduff 2e à d. sur la photo) décroche le trophée avec son monoaxe «Monotrac» électrique. Chez les «Inventeurs privés», Ruedi et Luca Achermann, de Buochs (NW), remportent le concours avec leur concept logistique

pour le lisier, composé d’un puissant transporter Schiltrac «Eurotrans 6150» et d’une citerne tractée. Les prix ont été décernés par Johannes Paar, de la revue professionnelle autrichienne Landwirt, et par Roman Engeler, de Technique Agricole Suisse. C’était début avril, au 17e événement «Machines agricoles en milieu alpin», à Feldkirch (A).

Nouveau broyeur de fanes

La nouvelle génération de broyeurs de fanes «Toppa» de Grimme se caractérise par sa faible puissance requise, son boîtier remanié et une puissance d’aspiration accrue. Il existe différentes variantes attelées à l’avant ou l’arrière, ou en combinaison avant-arrière, conçues pour le broyage des fanes de pommes de terre sur 2, 4, 6 ou 8 rangs. Grimme propose à cette fin toutes les largeurs de rangs et de voies courantes à travers le monde, en suggérant divers contours de fléaux pour cultures en buttes ou en billons.

4 4 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Les laboureurs à l’honneur

En Suisse, les possibilités de s’entraîner au concours de labour sur prairie sont limitées. Marco Angst et Beat Sprenger avaient ainsi misé sur cette discipline lors de leur préparation des championnats du monde 2023 dans la localité lettone de Kuldïga. Leurs efforts ont été récompensés: Marco Angst a décroché l’or et, grâce à sa troisième place en labour sur chaumes, été sacré vice-champion du monde au classement général. Beat Sprenger a, quant à lui, atteint la 17e place. Lors de la réunion de l’association des laboureurs, tous deux ainsi que les participants aux championnats d’Europe 2023 au Danemark ont été honorés. Auparavant, l’assemblée a approuvé le rapport annuel du président Stefan Spring, les comptes 2023 et le budget 2024, ainsi que le maintien de la cotisation annuelle à 50 francs. Le comité a été réélu pour une année.

Davantage de capacité pour le «BioDrill»

Le constructeur suédois Väderstad augmente la capacité de la trémie de son semoir porté «BioDrill», pour accroître encore davantage la polyvalence du «Rapid 300-400C/S». La version 2024 du modèle «BioDrill» destiné au «Rapid 300-400C/S» présente ainsi une capacité augmentée de plus de 40 %. Le «BioDrill» est composé d’un ensemble de semis capable, outre la semence et l’engrais, de distribuer un troisième produit.

Agenda

John Deere & Kuhn Power Day, vendredi 19 avril 2024, de 10 h à 17 h à Bad Ragaz (GR).

Optimisation de la protection des plantes au travers de la numérisation, mardi 7 mai 2024, de 9 h à 17 h 30 au centre agricole du Strickhof, à Lindau (ZH).

DLG Feldtage, du 11 au 13 juin 2024 au domaine du Brockhof près d’Erwitte/Lippstadt (D, Rhénanie du Nord-Westphalie).

Öga, du 24 au 26 juin 2024 à Koppigen (BE).

Eima, du 6 au 10 novembre 2024 à Bologne (I).

Agrialp, du 7 au 10 novembre 2024 à Bolzano (I).

Eurotier, du 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre (D).

Agrama, du 28 novembre au 2 décembre 2024 à Berne

Succession réglée

Dans le cadre d’une succession programmée de longue date, Jürg Minger quittera, à sa demande et de manière anticipée, ses fonctions de directeur de Bucher Landtechnik AG au 1er janvier 2025. Son successeur est Daniel Bernhard (photo).

Jürg Minger est directeur de Bucher Landtechnik AG depuis 2005. Il va poursuivre une activité de conseil et de soutien de l’entreprise dans ses projets stratégiques. Il offrira aussi un appui à son successeur, jusqu’à sa retraite planifiée au 30 avril 2025.

Daniel Bernhard est, lui, à la tête de New Holland Center Schweiz depuis le 1er août 2021.

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Les participants aux championnats du monde: Christian Rubin (préparateur), Stefan Spring (coach), Marco Angst (vice-champion du monde), Beat Sprenger (17e), Thomas Sprenger (coach) et Willi Zollinger (responsable du concours). Photos: Dominik Senn Les participants aux championnats d’Europe: Michael Stamm (responsable du concours), Toni Stadelmann (19e), Peter Ulrich (11e), Sébastian Hamann (coach) et Andreas Walter (préparateur).

Test Agri-PV sur framboises

Dans le canton de Lucerne, un nouveau projet de recherche a débuté le 20 mars sur la plus grande centrale agriphotovoltaïque de Suisse. Cette installation pilote sur l’exploitation agricole bioschmid GmbH à Gelfingen (LU) couvre plus de 7000 m2. Selon Agroscope, il s’agit de la plus grande installation de ce type à ce jour. Une autre particularité est que trois systèmes différents sont testés au même endroit, ceci sur des cultures de framboises pendant trois ans. L’objectif du projet de partenariat est d’obtenir des rendements comparables à ceux d’une production traditionnelle, tout en produisant de l’électricité.

Gestion numérique des pneus

Continental a lancé «ContiConnect Lite», une nouvelle version de son application de gestion des pneus. Cette version établit un lien entre les capteurs de pneus et la gestion professionnelle de ces derniers. Il s’agit d’une version gratuite de la solution numérique de gestion des pneus «ContiConnect». Elle peut être utilisée dès maintenant pour les pneus équipés d’un capteur «Gen2». Depuis cette année, Continental livre ses pneus radiaux tout-terrain équipés en usine de ce capteur compatible Bluetooth. «Cette gestion numérique des pneus doit contribuer à plus de sécurité, d’efficacité et de durabilité», explique-t-on chez Continental. Grâce à un capteur Bluetooth, les données des pneus peuvent être affichées sur un smartphone.

Des Brielmaier à Killwangen

Pour Rapid, Killwangen (AG) est désormais le cœur de la production des motoculteurs des marques «Rapid» et «Brielmaier». Cette spécialisation permet de regrouper efficacement les ressources et d’approfondir les connaissances techniques, ce qui entraîne à son tour une amélioration de la qualité des produits et une réduction des coûts, est-il indiqué dans un communiqué. L’ancien site de production de Brielmaier à Mennwangen (Allemagne) sera transformé en centre de compétences pour les porte-outils à chenilles radiocommandés. Rapid a repris les sociétés Brielmaier et KommTek en 2019.

«5M»: L’autoguidage au tableau de bord

John Deere remanie la gamme «5M». Celle-ci adopte de nouvelles options de transmission avec les variantes «PowrQuad PLUS» (4 gammes et 4 rapports sous charge) et « Powr8» (4 gammes et 8 rapports sous charge) qui, selon le constructeur, assurent un changement de vitesses confortable sans interruption de la force de traction dans chaque gamme. Un bouton sur le levier de vitesses rend superflu l’embrayage au pied pour passer d’une gamme à l’autre. Grâce à la fonction EcoShift du «Powr8TM», le régime moteur du nouveau «5M» est réduit, diminuant la consommation et fournissant en même temps la puissance nécessaire pour les travaux de transport jusqu’à 40 km/h. Avec le «5130M» (puissance maximale jusqu’à 135 ch), John Deere élargit en outre la gamme «5M» vers le haut. Sur les modèles «5M», John Deere a intégré au tableau de bord le système de guidage «AutoTrac», dont les fonctions sont déjà connues sur l’écran du montant avant droit des modèles «6M». Une mise à niveau vers des fonctions de guidage avancées avec un écran universel «G5» est possible à tout moment. Une autre nouveauté est la fonction d’analyse «Expert Alerts» qui, selon John Deere, détecte à temps un besoin d’entretien imminent.

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Fonctionnalités élargies

Le projet «Combined Power» associant Krone et Lemken et comprenant une unité de traction autonome bénéficie d’une optimisation à partir de connaissances et de résultats d’essais au champ. Les fonctionnalités des unités de traction ont été considérablement élargies avec l’intégration d’un relevage avant avec prise de force, ce qui permet désormais de disposer de deux espaces d’attelage intelligents. Cette combinaison peut être utilisée aussi bien dans les prairies que dans les cultures, par exemple avec une plus grande combinaison de fauche. Un autre point fort est l’amélioration de l’entraînement diesel-électrique. Cette nouvelle génération de machines conserve sa puissance de 170 kW/230 ch et dispose toujours d’une direction à quatre roues avec de gros pneumatiques, pour une capacité de traction maximale et une pression au sol minimale.

Un Appenzellois gagnant

Les 25 et 26 mars 2024, les championnats «SwissSkills» des mécaniciens en machines agricoles, de chantier et d’appareils à moteur se sont déroulés au centre de formation d’Aarberg (BE). Quinze jeunes professionnels de Suisse romande et alémanique ont montré leur savoir-faire pendant les deux jours

de compétition. Au final, Andrin Dobler de Weissbad (AI, entreprise formatrice Brülisauer Landmaschinen GmbH, Eichberg SG) s’est imposé face à ses concurrents. Il est le nouveau champion suisse. L’argent revient à Gregory Meijer de Spiez (BE, entreprise formatrice Kuhn Schweiz AG, Heimberg BE). Marc Egloff de Güttingen (TG, entreprise formatrice LMKTechnik AG, Altnau TG) remporte le bronze.

Montage rapide

Aebi propose pour ses motofaucheuses «Combicut» un nouveau système d’adaptation pour monter et démonter les roues jumelées en quelques secondes. Le système se compose d’une plaque de base, montée une fois pour toutes, ainsi que d’une entretoise avec une vis centrale. Une fois la plaque de base montée, l’entretoise et une seule vis permettent de monter le jumelage en un temps record. Le système fonctionne avec les roues existantes, tout comme avec les nouvelles roues à picots qu’Aebi a intégrées récemment dans son catalogue.

Solution de transport de balles

Avec un poids total de 29 t et une charge semi-portée de 11 t, la semi-remorque «SZS 300 BL Ultra» de Fliegl Agrartechnik représente une solution robuste et résistante. Le pont de la semi-remorque présente des dimensions de 13 000×2480 mm. Cette semi-remorque est équipée d’une béquille comprenant une transmission qui facilite sa manipulation et son stationnement. Les pneus de dimensions «385/65-R22,5» assurent de bonnes propriétés de roulement. La sécurisation du chargement est bien pensée sur la «SZS 300 BL Ultra». Grâce à une housse en bâche robuste et à des sangles d’arrimage intégrées à gauche et à droite, les balles sont fixées de manière simple et efficace. De plus, la bâche continue sur les côtés longs permet de réduire considérablement la perte de matériau lors du transport. La «SZS 300 BL Ultra» peut être configurée individuellement avec un arrimage hydraulique à droite ou à gauche. Le côté rigide est alors renforcé par une grille intérieure qui garantit la stabilité et sert de butée lors du chargement.

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100 ans de Technique Agricole Suisse

La récolte est le salaire du paysan

Des moissonneuses-batteuses aux récolteuses de betteraves et de pommes de terre, en passant par les presses à balles, les matériels de récolte deviennent de plus en plus puissants et leur complexité s’accroît au fil du temps.

Du semis au battage, la production céréalière a longtemps mobilisé une main d’œuvre nombreuse. Sans surprise, la mécanisation a touché les cultures céréalières avant celles des pommes de terre et des betteraves sucrières. Les premières moissonneuses-batteuses ont été importées en Suisse vers le milieu des années 1940. Les spécialistes étaient unanimes: «Les moissonneuses-batteuses ne pourront jamais s’implanter en Suisse, surtout à cause de son climat». Comme quoi il faut se méfier des paroles d'experts

Des débuts outre-Atlantique

Bien avant les débuts de la motorisation, on construisait aux Etats-Unis des faucheuses à céréales et des moisson -

neuses-lieuses à traction animale. En 1831, Cyrus Hall McCormick fabriqua sa «Virginia Reaper», la première moissonneuse-javeleuse du monde. Le dispositif de liage inventé en 1879 par John Appleby, du Wisconsin, combinait la coupe et l’engerbage des céréales. La moissonneuse-lieuse était née. Les entreprises McCormick et Deering fusionnèrent en 1902 pour former l'IHC (International Harvester Company). Cette dernière élargit son rayon d’action à l’Europe en 1907.

et une suite en Europe! Dès 1911, IHC construisit sur son site de Neuss sur le Rhin (D) des faucheuses à céréales et des moissonneuses-lieuses hippotractées. Heinrich Lanz commercialisa

des faucheuses à céréales McCormick pendant des décennies.

Avec l’avènement du tracteur naquit aussi l'entraînement des machines par la prise de force. Claas étrenna sa première moissonneuse-batteuse-lieuse en 1936. Cette machine tractée révolutionna la moisson en Europe. Les moissonneuses-lieuses étaient pourtant loin de disparaître. En 1951, le constructeur danois JF en construisit une pour les petites exploitations. Nonobstant le triomphe de la moissonneuse-batteuse, Fahr présenta encore, en 1958, une petite moissonneuse-lieuse d'une largeur de travail de 1,35 mètre. JF et Steiga, tous deux danois, présentèrent des lieuses poussées au tracteur.

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Les constructeurs

En 1928, John Deere construisit une première moissonneuse-batteuse tractée, puis une automotrice en 1947. Au début des années 1950, l’Allemagne comptait environ 500 moissonneuses-batteuses en activité. Dix ans plus tard, 50 % des surfaces de céréales de ce pays étaient récoltés par l'une des 76 000 «moiss'-batt'» en service chez notre voisin du nord. En 1951, Dechentreiter inaugura une moissonneuse-batteuse traînée dotée d’un moteur auxiliaire: le régime de battage ne dépendait plus de la vitesse d’avancement ni du régime moteur du tracteur. Voici 70 ans, Claas présenta une moissonneuse-batteuse traînée d’une largeur de coupe de 1,50 mètre; elle était entraînée par un moteur auxiliaire ou à la prise de force. Simultanément, la marque sortait sa première automotrice «Hercules».

A la fin des années 1950, Ködel & Böhm, qui deviendra Köla, conçut une moissonneuse-batteuse de 2,55 mètres pour grandes exploitations. En 1957, IHC lança son automotrice «D 61», entraînée par un moteur VW de 25 chevaux. La même année, l’Allemand Bautz inaugurait une «moiss’-batt’» à moteur VW de 27 chevaux. Un an plus tard, Claas sortait ses gammes «Europa» et «Columbus». Dès 1961, cette firme équipa ses moissonneuses-batteuses traînées d’un réglage hydraulique du tablier de coupe et du rabatteur. En 1962, la 100 000 e moissonneuse-batteuse Claas quittait l’usine de Harsewinkel. La marque caracolait en tête des constructeurs européens.

Cette année-là, l’entreprise danoise JF présenta sa moissonneuse-batteuse trac-

tée-portée «MS 5» qui, par sa forme et son architecture, visait à exploiter les avantages d’une automotrice mais sans moteur. La machine entoure le tracteur sur trois côtés, avec la barre de coupe à l’avant, la batteuse sur le côté et l’ensacheuse ou la trémie derrière. Les moissonneuses-batteuses tractées ont eu une carrière relativement longue, avec entre autres la Fahr «M 66 TS» à flux longitudinal de 1968 et les variantes frontales de John Deere fabriquées jusque dans les années 1972 et 1973.

Toujours plus grandes

En 1974, voici 50 ans, John Deere leva le voile sur ses automotrices «925» et «935». Elles innovaient par un système de

secoueurs transversaux, assurant un démêlage supplémentaire de la paille sur toute la surface de secouage. La même année, Massey Ferguson lança sur le marché européen la plus grande moissonneuse-batteuse du continent, la «MF 760». Elle se distinguait par sa largeur de coupe jusqu’à 5,40 mètres, son tambour de 1,52 mètre de large, son séparateur de 4,12 m² et son poids de 9300 kg.

Dès 1974, Claas trusta la première place des ventes de moissonneuses-batteuses en Europe, suivi par Fahr, IHC et Massey Ferguson. Les premières moissonneuses-batteuses pour pentes et dévers apparurent en Europe vers le milieu des années 1970. La «965 H» de John Deere pouvait compenser jusqu’à 20 % de dévers. En 1976, Fahr présenta sa «M 1302 Hydromat», moissonneuse à quatre roues motrices conçue, selon ses dires, pour travailler en pente et sur terrain accidenté.

Des presses à haute densité

Les presses-ramasseuses étaient inspirées des presses stationnaires développées dès 1870 aux Etats-Unis. En 1910, Welger déposa le brevet d’une presse à paille dotée de noueurs. Trois ans plus tard, Raussendorf, constructeur de batteuses stationnaires, présenta sa première presse à piston oscillant à une exposition organisée par la DLG, la Société allemande d’agriculture. Des presses à paille stationnaires furent aussi produites en Suisse, par exemple par Aebi à Berthoud (BE) et Bärtschi à Ufhusen (LU). La Maschinenfabrik Wängi (TG) a construit une presse à haute densité stationnaire pour foin et

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La moisson en trois générations: au premier plan une moissonneuse-lieuse, au milieu une moissonneuse-batteuse Fahr «M1002» (1976-1981) et derrière une Claas «MD» actuelle. Construite à partir de 1995, cette presse à balles parallélépipédiques New Holland «D1010» était proposée avec un ameneur en option. Photo: Ruedi Hunger

paille avec liage par fil de fer. Des presses à basse densité furent associées d’abord aux batteuses stationnaires, puis attelées aux moissonneuses-batteuses. Elles furent distribuées comme presses mobiles traînées ou entraînées par prise de force (densité de pressage 50 à 100 kg/m³). Des presses à haute densité apparurent aux Etats-Unis en 1932. Les Européens s’y intéressèrent surtout pour la paille (60 à 150 kg/m³). Les noueurs étaient de types «Deering» et «Cormick». Claas avait déjà fait breveter son noueur en 1921.

1978, les parallélépipédiques

Les presses à grandes balles «rectangulaires», parallélépipédiques donc, succédèrent aux petites bottes. Les premières d’entre elles furent construites en 1978 par Hesston (Etats-Unis). Les balles rectangulaires dominent aujourd’hui le marché de la paille, grâce à leur transportabilité supérieure à celle des balles rondes.

Les presses actuelles présentent 4 ou 6 noueurs doubles. La matière à presser est coupée par un dispositif à 20 couteaux, voire davantage, ou, en option, par une hacheuse placée en amont. En 2003, Krone innova en fabriquant le «MultiBale», un système de pressage qui consiste à fabriquer six petits paquets à l’intérieur d’une grosse balle.

Les presses à balles rectangulaires récentes ne laissent rien à désirer. Grâce à l’électronique et à l’automatisation, tracteur et presse forment un système indissociable. On peut automatiser l’indication

du niveau de remplissage de la balle, le capteur de charge du piston, la direction proactive du tracteur, le capteur LiDAR. Ce dernier régule la vitesse du tracteur et mesure la section des andains. Après que le conducteur a saisi le poids souhaité des balles sur le moniteur, le système électronique s’occupe de la conduite de la machine, de la régulation de la vitesse du tracteur et des réglages de la presse. La régularité du poids des balles simplifie la logistique en aval. Les principaux producteurs sont Agco (Fendt & MF, Hesston), Claas, CNH Global (Case & CNH), John Deere, Krone et Kuhn.

La récolte des pommes de terre

La culture de la pomme de terre a été associée à un travail manuel intense dès son arrivée en Europe au XVI e siècle. Les périodes de difficulté de ravitaillement ont toujours dynamisé cette culture. En Suisse, les surfaces consacrées aux cultures de ces tubercules se chiffraient en 1939 à 47 000 hectares (ha), à 90 000 ha quelques années plus tard (en 1944) et à peine à 10 000 ha actuellement. Les premières arracheuses à turbine furent commercialisées voici 150 ans. Ces «tourniquets» ouvraient la butte en faisant passer un soc sous les tubercules, puis la turbine étalait la terre et la récolte sur 1 à 1,5 mètre. Ces arracheuses étaient remarquables par leur diversité. Au milieu des années 1930, Aebi construisit une arracheuse à bêches à guidage par parallélogramme. Avec toutes

Chronique du machinisme agricole

La nécessité de créer une école de machinisme sur le modèle du centre allemand DEULA pour améliorer la formation des jeunes agriculteurs suisses se manifeste.

En début d’année, la revue de l’association devient Le Tracteur et les machines agricoles ; dès l’été, elle inclut le supplément «Informations de l’IMA».

les arracheuses, le risque d’endommagement mécanique des tubercules était important (jusqu’à 15 %). Pour pallier le problème, Ott, à Worb (BE) essaya un système à bêches à fixation élastique. Les arracheuses à turbine avec tambour de criblage inclus, comme celles de Bärtschi, permettaient d’arracher plusieurs rangs avant de commencer le ramassage.

Les arracheuses-ramasseuses

Utiliser nos bonnes vieilles arracheuses à turbine pour récolter des patates serait inconcevable au regard des critères de qualité actuels. Avec cette première étape, l’arrachage a certes été accéléré (lorsque les mauvaises herbes n’étaient pas trop envahissantes), mais le ramassage et l'ensachage se faisait à la main. Cela demandait entre 300 et 600 heures de main d’œuvre par hectare (MOh/ha). Selon le procédé, il est prévu de nos jours entre 6 et 130 MOh/ha1)

Les premières arracheuses-ramasseuses ont été lancées vers 1950. Amazone en a fabriqué de 1948 à 1968. Hassia et Hagedorn étaient aussi sur les rangs. Hagedorn a longtemps dominé le marché avec sa «Wisent». Hans Kunz, de Berthoud (BE), protagoniste d’une histoire à succès suisse , développa en 1949 un prototype. Il fabriqua ses «Samro» (contraction du terme allemand Sammelroder) en série dès 1952. C’était le modèle «Spezial» avec un poste d’ensachage. Grimme, leader actuel du marché, se lança vers le milieu des années 1950 et commercialisa

Les épandeurs d’engrais à disques font leur apparition. L’effectif de l’association atteint 25 477 adhérents répartis dans 21 sections.

L’Association suisse de la machine agricole et l’Union suisse des paysans empêchent à plusieurs reprises que les droits de douane pour les tracteurs agricoles soient assimilés à ceux des autos. Thomas Schilter développe un transporter automoteur à quatre roues motrices pour la montagne.

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1959 1956 1958 1957

son arracheuse-ramasseuse en 50 exemplaires dès la première année.

Les récolteuses de betteraves

Dans le monde entier, on cultive quelque cinq millions d’hectares de betteraves sucrières par an. Vers 1900, les agriculteurs suisses en plantaient 500 hectares. Il y en avait 16 180 en 2023. Après le développement rapide de cette culture durant les deux guerres mondiales, une importante pression à la mécanisation se fit sentir. La récolte des betteraves était alors un travail purement manuel. En 1927, un agriculteur du Land de Basse-Saxe (D) construisit une première récolteuse intégrale. Il fallut attendre presque dix ans pour passer du prototype à la réalisation concrète par la société Krupp. En 1936, Lanz, à Mann -

heim (D), en reprit la production. Après la Seconde Guerre mondiale, le brevet fut vendu à la société Stoll. A la fin des années 1960, un prototype de décolleteuse-arracheuse à trémie automotrice à six rangs fut développé en Belgique.

Toujours plus imposantes

En 1973, la société Alfons Holmer en construisit une petite gamme. Cette récolteuse fut nommée «Holmer, System Paintner». Dès 1974, Holmer fabriqua la première décolleteuse-arracheuse à trémie automotrice à six rangs. En 1986, l’agriculteur et inventeur Hermann Paintner fonda sa société «Ropa» à Sittelsdorf (D). De 1980 à 1985, la mécanisation de la récolte de betteraves sucrières battit tous les records 2)

Le 18 juillet, le décret du Conseil fédéral sur les véhicules agricoles à moteur entre en vigueur. Un agriculteur bavarois met au point la «Pirouette»; elle sera construite par Fahr.

Same et Fiat commercialisent les premiers tracteurs à traction intégrale. Un certain Weichel, agriculteur à Heinigen (D), présente son autochargeuse à l’expo de la DLG. Il fait breveter le système de chargement par le bas.

Fidèles au principe du «Ne rien laisser perdre», les constructeurs ont continuellement amélioré leurs récolteuses, aujourd’hui proposées à 6, 8, 9 et 12 rangs. En 2006, Ropa construisit un dispositif à 9 rangs à attelage rapide. La société néerlandaise «Agrifac» mit au point une récolteuse à 12 rangs en 2007. La taille souvent incriminée de ces récolteuses est une conséquence des rendements en croissance continue, qui se traduit par la nécessité d’enlever du champ des volumes de plus en plus massifs.

1) KTBL-Arbeitszeitbedarf; Führer durch die Landtechnische Entwicklungsschau, édité par le musée Agrotechnorama de Tänikon, 1999.

2) Agroscope, Rapport FAT 567, 2001.

Des tonnes à lisier avec pompe à pdf arrivent sur le marché. L’association soutient des organisations dans l’engagement de machines agricoles sur des fermes dévastées par un accident d’avion à Humlikon (ZH).

La rétrocession des droits de douane sur l’essence pour les engins agricoles entre en vigueur au mois de mai.

Le 6 octobre, la 38 e assemblée des délégués approuve un crédit de construction de 180 000 francs pour un centre de formation à Riniken.

11 Technique Agricole Suisse 4 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse
1960 1961 1963 1962
Hagedorn a dominé le marché allemand des arracheuses-ramasseuses de pommes de terre pendant de longues années. Photo: Ruedi Hunger Cette récolteuse intégrale de betteraves sucrières Holmer est immortalisée à l'automne 2010. Photo: Ruedi Hunger

Cours et formation continue

Le programme de cours de Technique Agricole Suisse s’est constamment adapté aux besoins et aux souhaits émanant de la pratique agricole.

Roman Engeler

La formation des agriculteurs au machinisme et à la technique agricole est l'un des motifs qui ont présidé à la création de l'ancienne «Association suisse de propriétaires de tracteurs agricoles». Au début, les «cours d'entretien de tracteurs» se déroulaient sur des exploitations, dans des garages auto ou des écoles d'agriculture; ils étaient organisés à l’échelon local par les sections de l'association. Avec l'arrivée en force des voitures après la Seconde Guerre mondiale, il devint impossible d'organiser ces formations dans des garages (chauffés), réservés désormais à leur usage premier. On lit dans le numéro de la revue «Le Tracteur» 2/1964: «Ci et là, on perçoit dans les cours en plein essor de nos sections une concurrence pour nos propres affaires».

Ainsi naquit l’idée, en 1951/52, de construire un centre de cours pratiques et théoriques. Initialement, un partenariat fut envisagé avec l'Institut pour le machinisme et la rationalisation du travail en

1964

agriculture (IMA) à Brougg (AG). Il fut abandonné par crainte des répercussions financières.

Construction d’un centre à Riniken La pression exercée par la base des adhérents continua cependant de croître, a fortiori lorsque des centres de formation similaires s'ouvrirent dans les pays voisins. Le comité directeur de l'association décida, à l’automne 1961, de développer l'offre de formation. Il chargea le secrétariat central d'étudier quels locaux conviendraient pour accélérer le processus.

Après «mûre réflexion», il fut décidé de créer un centre de cours dans les environs de Brougg et, en fonction des expériences qu'on en tirerait, de construire ultérieurement d'autres centres du même type. Le 6 octobre 1962, l'assemblée des délégués approuvait un crédit de 150 000 francs pour l'édification du centre de cours à Riniken (AG). Il fallut augmenter ce crédit de 30 000 francs après la présentation des plans.

Les cours de soudure ont aimanté une nombreuse clientèle. Photo: Technique Agricole Suisse

Le permis de construire qui devait être accordé par la commune se fit attendre, de sorte que le bâtiment ne put être mis en service que le 10 janvier 1964, avec un rez-de-chaussée et un sous-sol offrant au total 1285 m² de «surface de formation». Le centre servait en priorité à la formation des enseignants des 22 sections de l'association. Mais des cours furent aussi proposés aux agriculteurs, allant d'une journée à plusieurs semaines, dans le but évident de promouvoir l'entraide paysanne face aux problèmes engendrés par la mécanisation de l'agriculture.

Ouverture à Grange-Verney

En 1965, on convint avec le canton de Vaud d'aménager le centre de cours II à l'école d’agriculture de Grange-Verney (Moudon), sur la base d'un contrat de location, afin de pouvoir proposer des cours en français dès 1966.

L'offre de l'association était vaste, s’étendant des cours de maintenance de tronçonneuses aux formations sur les trac-

Les transporters s’équipent de dispositifs de chargement arrière et se transforment en autochargeuses automotrices.

Le 10 janvier, le centre de formation de Riniken dispense sa première formation à des chefs de cours. Werner Bühler est engagé comme directeur.

A l’Expo 64 à Lausanne, l’association est en charge de la coupe des jeunesses campagnardes.

Bührer invente la boîte de vitesses Tractospeed. Aux Pays-Bas, Piet Zweegers commercialise une barre de coupe rotative à disques ou à tambours.

L’effectif de l’association atteint 34 540 adhérents répartis en 22 sections.

1965

1966

Le 31 janvier, le centre de cours II à Grange-Verney/Moudon (VD) est mis en service provisoire. Le décompte (130 000 francs) de la construction du centre de formation de Riniken est approuvé.

12 100 ans de Technique Agricole Suisse 4 | 2024 Technique Agricole Suisse

teurs et autres machines agricoles, en passant par les cours de soudure. Le point culminant fut certainement le cours «K30», organisé pour la première fois en 1967. Il s’agissait d’une formation de 30 jours à la soudure électrique et autogène, au travail des métaux pour l'atelier de la ferme. Il incluait aussi l'utilisation, l'entretien, la maintenance et la réparation des machines agricoles et des tracteurs.

En 1984, le programme de formation comprenait 30 types de cours différents. Les 20 premières années, 9062 participantes et participants ont suivi 781 cours, totalisant 34 096 journées.

Extension à Riniken

En 1989, les délégués approuvèrent un crédit de 1,95 million de francs pour l'extension du centre de Riniken en un édifice central pour l’association et la formation continue. Le bâtiment qui ressemblait à des baraques ne répondait plus aux exigences du moment. On partait aussi de l’idée que les cours allaient continuer à s’étendre, tout comme d’autres prestations de services spécifiques. Le bâtiment actuel de l'association fut ainsi inauguré en 1991.

Par la suite, le recrutement de participants et participantes issus de l’agriculture pour remplir le programme de cours de l’association devint plus difficile. Les écoles d'agriculture et les exploitations forestières proposaient toujours davantage de formations comparables dans les régions. Le rayonnement du centre de

formation continue central en fut affecté, au point de voir les derniers cours de soudure organisés à Riniken en 2022.

Les cours «G40»

Dans la foulée de l'augmentation à 40 km/h de la vitesse maximale pour les tracteurs, le 1er octobre 1998, l'association mit au point le cours de conduite «G40». Cette formation de deux jours s’adresse spécialement aux jeunes à partir de 14 ans. Son but est de faire des jeunes conducteurs et conductrices de tracteurs des usagers de la route sûrs. Un cours-test fut organisé à l'automne 1998 dans le canton de Zurich. Sur la base des expériences réalisées, une demande de reconnaissance du «G40» fut déposée en novembre de la même année auprès de l'Office fédéral des routes. Elle fut acceptée le 16 mars 1999. Le 26 août 2014, l'ASETA eut le bonheur de féliciter le 10 000 e participant à un cours «G40». A ce jour, environ 20 000 personnes ont suivi un cours «G40».

Autres cours

Le programme s'est toujours orienté pour répondre aux souhaits de la pratique. Il y eut des concertations avec d'autres organisations pour éviter les doublons. Ainsi, ont été ajoutés au programme des cours de pilotage de drones et d'EcoDrive, ou encore des formations dans le domaine de la numérisation (construction de systèmes GPS, réalisation de cartes d'application).

La rétrocession des droits de douane sur l’essence est placée à égalité avec celle du diesel. Le service technique de l’association s’étend avec l’engagement à plein temps du chef du centre de cours. Parution des premiers aides-mémoires et brochures.

1967

Mot de bienvenue

100 ans, quel bel anniversaire pour Technique

Agricole Suisse! Créée pour réunir les propriétaires de tracteurs, l'association a grandi au fil des ans et des décennies, s'engageant sans relâche dans le domaine de la mécanisation. L'évolution rapide de nouvelles technologies a remodelé les exigences posées aux exploitations agricoles, entraînant une augmentation du besoin d'informations sur la technique, sur son utilisation et sur la législation.

Technique Agricole Suisse continue de s'engager fermement et en force dans les secteurs les plus divers, à commencer par le travail d’influence en politique et la promotion des innovations techniques sur le terrain.

Mois après mois, la revue de l'association, «Technique Agricole Suisse», présente à ses lectrices et lecteurs, sous une forme accessible, les développements, les tendances ainsi que les modifications législatives. Seule revue spécialisée en Suisse pourvue d’un tel contenu, elle est un outil de transmission de savoir et de connaissances essentiel.

1968

Les premières ensileuses à maïs portées arrivent sur le marché.

Nos deux organisations sont liées par un partenariat qui dure depuis des années. Au Service de prévention des accidents dans l'agriculture (SPAA), nous considérons que les synergies dans les différents groupes de travail et les échanges sur des sujets pointus sont aussi importants qu’extrêmement précieux. Le trafic routier agricole et la législation exigeante qui l'encadre requièrent l'interaction des différents acteurs. Technique Agricole Suisse joue ici un rôle de premier ordre. Sur ces questions, elle est un partenaire à la fois reconnu et apprécié.

Au nom du SPAA, j’adresse mes chaleureuses félicitations à l'association Technique Agricole Suisse pour ses 100 ans d'existence. Je lui souhaite plein succès et tout le meilleur pour les années et les décennies à venir. Je me réjouis également de poursuivre notre fructueuse collaboration.

13 100 ans de Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse 4 | 2024
Thomas Frey, directeur du SPAA, Service de prévention des accidents dans l'agriculture.

Protéger le sol, c’est dans la tête!

Même si le temps est parfois compté et que les conditions météorologiques ne sont pas optimales, on devrait être conscient de l’importance du sol pour l’agriculture et accorder une grande priorité à sa protection.

Ruedi Hunger

S’agissant de gestion des champs et des prairies, apprendre à connaître les sols et se familiariser avec leur fonctionnement doit être l’objectif premier. Cela va de soi, pourrait-on penser. Depuis des décennies les pédologues en appellent à notre bon sens et nous exhortent à adopter des comportements plus respectueux des sols, qui sont à la base de notre existence. Ce sont en particulier certains aspects indirects de la gestion des sols, tels que la pénétration des racines, le bilan humique, l’intensité de travail, le risque d’érosion ainsi que le tassement de la couche arable et du sous-sol qui sont préoccupants. Le sol assure une multitude de fonctions écologiques, économiques, sociales et culturelles, par exemple la production de biomasse et de nourriture. 90 % des denrées alimentaires sont issues directement ou indirectement du sol. Un sol a la fertilité nécessaire lorsqu’il possède une

structure riche en espèces et biologiquement active, adaptée à sa station, et qu’il abrite une communauté végétale en mesure de croître et de se développer en toute quiétude. Mais le sol peut faire plus encore: stocker des minéraux, de la matière organique, de l’eau et de l’énergie ainsi que différentes substances chimiques, que parfois il transforme. Le sol est aussi un habitat et un bassin génétique et constitue l’environnement physique et culturel de l’homme.

La protection physique des sols

Un sol sain se caractérise par une grande capacité d’autoconservation. L’utilisation de machines lourdes, la circulation d’engins sur sols détrempés, les travaux de génie civil et un couvert végétal insuffisant sont autant d’obstacles à une bonne régénération. Le sol est tassé en raison de la compression des cavités (pores) intérieures

après avoir été soumis à des contraintes excessives. Dans ces conditions, l’eau ne s’infiltre qu’insuffisamment et ruisselle en surface sans être filtrée. Les échanges d’air sont entravés, voire totalement interrompus, et les organismes du sol manquent d’oxygène. Finalement, la croissance des plantes s’arrête aussi.

L’OSol entre en vigueur en 1998

La naissance juridique de la protection physique des sols remonte à 1998, année de la révision et de l’entrée en vigueur de l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol). L’objectif de la protection physique des sols est de diminuer les contraintes qui pèsent sur eux par différentes mesures. Cela concerne aussi bien les tassements et l’érosion en conséquence des activités agricoles que les pistes de transport et les installations de chantier, les ensevelissements en cas de modifications

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 14
Seules les personnes qui connaissent la structure du sol peuvent en percevoir la complexité et la richesse. Photo: Ruedi Hunger

de terrain, ainsi que le stockage intermédiaire du sol lors des opérations de remise en culture.

La protection physique des sols vise à les préserver contre les dommages permanents: les modifications artificielles de leur structure, de leur constitution ou de leur épaisseur. L’érosion aussi entre dans le champ de la protection physique des sols, les modifications de structure occupant ici une place prépondérante. L’objectif commun est de réduire les contraintes au minimum supportable afin d’éviter des dommages à long terme. Une évaluation des risques est nécessaire pour identifier les effets négatifs des engins les plus lourds. Le modèle de simulation «Terranimo» (www.terranimo.ch) permet de calculer le risque de tassement du sol provoqué par les différents véhicules agricoles.

La protection du sol et la loi

Les lois sont certes nécessaires, mais mettre en œuvre des connaissances acquises dans la pratique est préférable. En agriculture, de nombreux aspects, protection des sols comprise, font l’objet de réglementations. L’OSol, qui s’applique à l’ensemble des exploitations, est d’une importance primordiale. On pourra consulter à ce sujet l’«Aide à l’exécution pour la protection de l’environnement dans l’agriculture» en se servant du module «Protection des sols dans l’agriculture».

La réglementation sur la protection du sol vise à une utilisation durable des ressources (Loi fédérale sur l’agriculture, Ordonnance sur les paiements directs, Ordonnance sur la durabilité). D’autre part, elle a pour objectif de protéger ces ressources, en d’autres termes la préservation directe classique des ressources et la pérennité des fonctions du sol (Loi fédérale sur la protection de l’environnement, Ordonnance sur les substances dangereuses pour l’environnement, OSol). Les différentes fonctions du sol ne font pas l’objet d’une ordonnance. On ne peut les connaître qu’en travaillant sur le terrain.

Le danger du tassement

Le tassement du sol passe longtemps inaperçu, jusqu’au jour où il éclate brutalement au grand jour. Il est alors souvent trop tard et certains dommages sont irréversibles. C’est notamment le cas lorsque le volume des pores grossiers du sol a fortement diminué. La mise en danger de la couche superficielle est corrélée avec le pourcentage de surface de circulation, et les contraintes de compression exercées

Se rencontrer, échanger,

apprendre à la «Journée du sol»

«Il est important d’organiser des rencontres et échanges dédiés aux questions de la protection des sols, entre pédologues, représentants des autorités, juristes, entrepreneurs de génie civil et agriculteurs», a confié Peter Zurbuchen à la mi-mars dernier lors de la «Journée du sol» de son entreprise, la Zurbuchen Bodenschutz GmbH, à Lippoldswilen (TG). «De telles occasions sont rares. C’est pourquoi nous mettons sur pied cette journée, a-t-il poursuivi. Nous

par les machines. Les dommages sont provoqués par une sollicitation dynamique des sols qui en modifie la structure interne. Le poids des machines représente une menace redoutable pour le sous-sol, dont la stabilité structurelle risque d’être endommagée de manière irréparable.

Dans l’évaluation quantitative du risque, l’accent est mis d’abord sur la protection du sous-sol, dont les chances de régénération sont particulièrement faibles. En revanche, la couche arable bénéficie de quelques chances de régénération face aux effets dynamiques et aux sollicitations horizontales. Pour procéder à une évaluation quantitative du risque, la vulnérabilité du sol doit être prise en compte avec précision. Les degrés de vulnérabilité s’échelonnent entre pas particulièrement sensible, moyennement sensible, très sensible, jusqu’à extrêmement sensible.

«Contrairement à ce qui est le cas avec les mesures culturales, on peut parer plus ou moins directement au risque de compaction par le choix de machines adéquates. Ces mesures comprennent certes des améliorations techniques sur les véhicules et leur équipement, mais aussi une

avons du mal à l’admettre, nos relations avec le sol sont souvent trop abstraites et, en agriculture, elles se limitent à la conduite du tracteur. La formation a un rôle à jouer en sensibilisant les futurs professionnels au fait que le sol est notre base de production et que nous devons en prendre soin. Je constate régulièrement que l’on contrôle et corrige trop peu la façon dont les machines sont utilisées», a ajouté le directeur de la Zurbuchen Bodenschutz.

meilleure planification des travaux agricoles», a noté Peter Weisskopf (anciennement à Agroscope) dans son exposé sur la protection des sols, prononcé lors de la Journée mondiale des sols 2024 (voir encadré).

Conclusion

Protéger le sol, c’est dans la tête! Une fois que l’on sait à quel point un sol actif, sain et performant est important pour l’agriculture, on ne devrait plus hésiter à accorder une priorité élevée à sa protection. Bien sûr, dans le monde agricole aussi, les journées de travail raccourcissent et souvent elles ne sont pas adaptées au temps qu’il fait. Les plages de travail sont par conséquent aménagées plutôt en fonction des jours de la semaine que selon la météo. Parallèlement, une autre réalité est souvent négligée: les nouvelles technologies sont de plus en plus performantes, donc la puissance des machines augmente et leur poids aussi. Autant de raisons pour faire preuve de bon sens en remettant en question certaines mesures qui portent atteinte au sol. Protéger le sol passe donc bel et bien par le cerveau!

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 15 Focus
Il faut intégrer la protection du sol dans tout projet de génie civil. Photo: Ruedi Hunger

Né en 1954, Philip Mosimann a grandi à Bâle. Sa maturité en poche, il a étudié la construction mécanique à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Durant 21 ans, il a occupé des fonctions dirigeantes chez Sulzer, avant de rejoindre Bucher Industries en 2001, pour y reprendre le poste de directeur général (CEO). Il a été élu président du conseil d’administration en 2016. Photos: Roman Engeler

L’innovation, moteur de croissance

Philip Mosimann a travaillé plus de 20 ans à la tête de Bucher Industries comme directeur général et comme président du conseil d’administration. Il se retirera à la mi-avril et s’est prêté juste avant au jeu de l’interview.

Technique Agricole Suisse: En 1807, un certain Heinrich Bucher s’est lancé dans l’exploitation d’un atelier de forge à Niederweningen (ZH). Dans le groupe mondial Bucher Industries, coté en bourse, que reste-t-il de ces débuts plus que bicentenaires?

Philip Mosimann: De ces racines demeurent l’esprit d’entreprise et la tradition familiale: la septième génération siège au conseil d’administration. J’aimerais aussi mentionner la vision orientée sur le long terme, l’inclination à l’innovation et celle à produire efficacement. A l’égard de nos collaboratrices et collaborateurs et de nos partenaires commerciaux, nous nous efforçons de maintenir les valeurs que Heinrich Bucher nous a

transmises. Bucher a commencé par les machines agricoles, à l’époque avec un simple atelier de forge. Ce segment constitue aujourd’hui encore près de 50 % de notre chiffre d’affaires qui se monte à 3,6 milliards de francs.

En 2002, vous êtes devenu président de la direction du groupe. Son chiffre d’affaires était de 1,5 milliard de francs, pour un effectif de 6000 personnes. Ces chiffres ont depuis plus que doublé. Quelle est la part de la croissance interne et celle externe (acquisitions) dans cette évolution? La croissance interne, ou «organique» comme nous le disons, est à l’origine d’environ deux tiers de cette progres -

sion, un tiers relevant d’acquisitions, sachant que ces entreprises continuent à se développer. Nous considérons que, l’année de l’acquisition, l’augmentation du chiffre d’affaires compte comme croissance externe, puis comme croissance interne les exercices suivants. Cependant, si nous faisions nos comptes en euros ou en dollars US, Bucher Industries aurait quasi triplé son chiffre d’affaires durant cette période.

Quels ont été les moteurs de l’évolution que nous venons d’esquisser?

Ils sont au nombre de trois: les nouveaux produits (donc l’innovation), l’extension de la gamme existante et de nouveaux marchés. Il y a une vingtaine d’années,

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 16 Marché | Interview

nous n’étions pratiquement actifs qu’en Europe. Kuhn, par exemple, n’avait des usines qu’en France. Aujourd’hui, il y en a en Hollande, en Amérique du Nord et du Sud, mais aussi à l’Est. Notre philosophie est de posséder nos propres sites de production sur les grands marchés et, dans certains cas, de nos propres départements de recherche et de développement. Ainsi pouvons-nous répondre spécifiquement aux souhaits de nos clients.

En parlant de marchés, reste-t-il des zones blanches pour Bucher Industries dans le monde?

Oui. Nous sommes relativement peu représentés en Inde et que très peu présents en Chine. Cela s’explique en grande partie par le fait que, dans ces pays, la demande porte souvent sur des produits différents des nôtres. Pour pouvoir vraiment s’y implanter, il faudrait probablement procéder à une acquisition.

Cette évolution correspond-elle à vos attentes ou vous attendiez-vous à une croissance (encore) plus forte?

En principe, nous ne visons pas la croissance pour la croissance. Notre mission est limpide: nous voulons réaliser une croissance rentable. Si je jette un œil dans le rétroviseur, je constate que nous avons atteint la croissance que nous évoquions malgré les crises financières et monétaires, les pandémies et les conflits armés. On peut vraiment être satisfait

Bucher Industries est aujourd’hui actif dans plusieurs domaines. On peut parler d’un conglomérat.

Y a-t-il des synergies entre ses différents domaines ou divisions? Etant un conglomérat, comme vous le dites si bien, nous sommes aussi très décentralisés, en cinq divisions. Nous voulons être proches de nos clients. Bucher Industries n’a qu’un siège central réduit à une trentaine de personnes à peine. Bien que nos divisions soient toutes actives dans l’industrie des machines, les synergies demeurent limitées. Elles se cantonnent à la gestion stratégique et financière de l’entreprise.

Mais des synergies, il y en a certainement pour les fournitures, non? On pourrait penser que, grand transformateur d’acier, nous procédions à un achat centralisé de cette matière première. Mais il y a acier et acier. La division technique agricole a besoin d’un autre acier que, par exemple, la division Emhart Glass. Mon expérience me montre que les coûts d’un achat centralisé sont supérieurs au potentiel effectif d’économie. Nous voulons rester dans la simplicité et placer la responsabilité où elle doit être, à l’échelon du produit.

Le résultat du groupe pour 2023 est supérieur à celui de l’année précédente, avec un chiffre d’affaires net légèrement inférieur. Je pense que vous en êtes satisfait?

Les résultats annuels sont toujours une sorte d’instantané; mais le travail réel constitue un film. Ce que l’on a démarré il y a des années se traduit ultérieurement par un résultat. C’est ainsi qu’il faut voir l’année 2023, dont nous sommes très

contents. J’en félicite la direction et l’encadrement. Bucher Industries opère dans un univers cyclique. C’est pourquoi nous ne nous inquiétons pas lorsque le chiffre d’affaires faiblit légèrement.

Entreprise cotée en bourse, vous êtes certainement dans le collimateur des banques. Que disent les analystes –toujours critiques – de votre résultat annuel?

Pas grand chose: les banques comme les analystes semblent satisfaits!

Pourquoi?

Nous affichons de très bons résultats, objets de louanges. Nous disposons d’autre part de liquidités nettes à hauteur de 400 millions de francs. Nous ne dépendons donc pas directement des banques ni de crédits bancaires.

Ces liquidités nettes offrent un potentiel d’acquisitions …

C’est vrai. Nous gardons toujours un œil ouvert sur des acquisitions. Ce n’est de loin pas parce que nous avons les moyens financiers que nous allons acheter quelque chose. Une acquisition doit nous convenir et répondre à trois critères: elle doit compléter notre gamme ou offrir une extension de marché, elle doit être financièrement supportable et il faut pouvoir gérer la nouvelle entreprise. Si un seul de ces critères n’est pas rempli, nous disons «non».

Les entrées de commandes de Bucher Industries sont inférieures de près de 18 % à celles de l’année précédente. Vous continuez d’attendre un affaiblissement général de la conjoncture? Vu les nombreuses incertitudes de nature géopolitique, je pars du principe que ce ralentissement va se poursuivre cette année et que l’envie d’investir de nos clients restera modérée. L’an prochain sera une autre année. Nous avons bon espoir que la conjoncture sera alors plus favorable.

Le recul des commandes du groupe Kuhn est particulièrement marqué. Quelles en sont les causes?

Au-delà des influences conjoncturelles générales, l’une des raisons est que les agriculteurs ont pu réaliser ces dernières années de bons prix partout dans le monde; ils ont donc beaucoup investi. De surcroît, les concessionnaires sont bien approvisionnés en machines qu’ils veulent écouler avant d’en commander de nouvelles. C’est

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 17 Interview | Marché
Philip Mosimann: «Notre mission est limpide: nous voulons réaliser une croissance rentable.»

un cycle que nous connaissons et qui peut s’étendre sur quelques mois. Ensuite, chez nous, chez Kuhn, les choses redémarreront, j’en suis convaincu.

Quelle est votre opinion quant aux prévisions à long terme pour le domaine de la technique agricole?

Les perspectives sont excellentes. La population mondiale croît, les surfaces utiles tendent à diminuer et la production agricole doit devenir encore plus durable, donc se contenter de moins d’engrais et de produits phytosanitaires, et surtout les appliquer de manière plus ciblée. Tout cela ouvre la voie à davantage de technologie dans l’agriculture.

Les plus grands acteurs du machinisme veulent se développer et devenir des «fullliners» ou des «longliners», disposer donc d’une gamme complète de machines dans leurs portefeuilles. Quelle est la position du groupe Kuhn à cet égard?

Ce sujet me préoccupe depuis 23 ans déjà et la réponse n’a jamais varié. Avec Kuhn, nous pouvons servir les concessionnaires de machines agricoles sans considération pour des tracteurs. Si nous en construisions nous-mêmes, des tracteurs,– ce que Bucher a fait jadis – nous perdrions cette indépendance. Inversement, nous ne pouvons pas vendre Kuhn à un constructeur de tracteurs, faute de quoi le volume de marché de Kuhn diminuerait rapidement.

Avez-vous déjà reçu des offres de reprise pour Kuhn?

Oui, nous en avons reçu et nous pourrions gagner beaucoup d’argent en vendant cette entreprise. Mais cela ne correspond pas à Kuhn, ni à notre ADN.

Un fabricant «de seuls outils et appareils» peut-il survivre dans l’univers commercial de la machine agricole? Nous en discutons, nos concessionnaires aussi. Pour l’instant, le marché laisse encore le choix aux concessionnaires. Certes, les «longliners» et les «fullliners» font ci et là pression pour une exclusivité. Mais ce n’est pas généralisé. Kuhn se distingue par le fait de proposer un assortiment très large et très attrayant pour un concessionnaire.

Les fabricants d’outils et d’appareils devront-ils adopter un jour d’autres stratégies?

Je ne vois pas de changement de stratégie à l’horizon, mais des coopérations ponctuelles. Et nous en avons déjà conclues en produisant des pièces ou des machines pour des «longliners», qui sont commercialisées sous leurs couleurs. Je pense que l’industrie moderne ne craint pas de fabriquer des composants ou des appareils entiers pour un concurrent.

Sur le site de Bucher Industries, on peut lire que l’entreprise apporte une contribution durable à l’alimentation de la population mondiale. Comment mettez-vous concrètement en œuvre cette ligne directrice?

Le mot clé est «innovation». J’aimerais mentionner le «spot spraying», application localisée de produits «phytos» exactement où ils sont nécessaires. Cela présente des avantages écologiques tout en induisant des économies pour l’agriculteur. Il y a aussi le désherbage mécanique ou la fertilisation à l’aide de cartes d’application.

Parlons épandeurs d’engrais: Kuhn détient une participation minoritaire chez Rauch. Comment voyez-vous

l’avenir de cette participation et Bucher Industries en a-t-il d’autres dans le domaine du machinisme agricole? Rauch est notre principale participation minoritaire. Avec Kuhn, nous contribuons à environ 50 % du chiffre d’affaires de Rauch. Un partenariat similaire existe avec un développeur français de technologies appliquées à des caméras pour pulvérisateurs.

Bucher Industries trouve ses racines dans le machinisme agricole. Quel est votre lien personnel concret à ce domaine ou à l’agriculture?

Mon père était docteur en chimie; ma mère, couturière, a grandi dans une petite ferme du canton de Berne. Enfant, j’ai souvent fréquenté cette ferme. Fondamentalement, je trouve que c’est un grand honneur de contribuer à nourrir la population mondiale

Vous quitterez le poste de pilotage de Bucher Industries à l’occasion de l’assemblée générale du 18 avril 2024. Rétrospectivement, si vous considérez votre activité au sein de cette entreprise, de quelles réussites êtesvous particulièrement fier?

Je suis particulièrement fier d’avoir réussi à faire passer une société gérée par la famille depuis six générations à une entreprise dont la direction opérationnelle a été confiée à des personnes externes. Je suis heureux aussi que Kuhn, en particulier, soit aujourd’hui devenu un acteur important en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

Qu’est-ce que vous n’avez pas réussi à accomplir?

Nous voulions à un moment donné mettre au point chez Emhart Glass la «bouteille en verre incassable». Techniquement, nous étions proches du but. Sur le plan commercial, il est apparu qu’une telle bouteille serait beaucoup trop chère et qu’elle suscitait peu d’écho auprès de la clientèle.

Et que transmettez-vous à votre successeur?

Il n’a pas à proprement parler besoin de conseils de ma part: le principal est de demeurer entrepreneur et de ne pas tomber dans une espèce de mode administratif. Il faut continuer à avoir le courage de lancer des projets, mais il faut aussi rester capable de les abandonner si on voit que la réussite n’est pas au rendez-vous.

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 18 Marché | Interview
Dans cet entretien avec Technique Agricole Suisse, Philip Mosimann juge excellentes les perspectives à moyen et long terme pour le secteur du machinisme.

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Etre et rester flexible

Aux yeux de la population non agricole, les herbages ont une autre valeur que les terres assolées. Ils sont associés à des paysages de détente, avec des prairies fleuries et du bétail dans les pâturages.

Ruedi Hunger Photos: Ruedi Hunger

L’agriculture suisse répond dans une large mesure aux demandes réalistes de la population non agricole. Mais ces attentes ne peuvent être satisfaites sur l’ensemble du territoire et sont donc en partie utopiques. La rentabilité des exploitations d’élevage dépend en fin de compte du rendement des herbages. Bien que la plupart des besoins en protéines brutes et en énergie soient couverts par les surfaces herbagères de l’exploitant, il arrive que la productivité des troupeaux dépasse les capacités du fourrage de base.

Contrairement aux prairies extensives riches en espèces, bon nombre de surfaces herbagères très productives sont peu diversifiées. En contrepartie, dans des conditions climatiques «normales», elles fournissent beaucoup de fourrage. Mais la normalité d’aujourd’hui ne peut plus être associée à des précipitations équilibrées et régulières. Comme le balancier d’une horloge, les années trop humides alternent avec les années trop sèches, ces dernières tendant à prendre le dessus. En outre, une répartition constante des précipitations tout au long de l’année ne va plus de soi.

Que signifie «être flexible...»?

Le changement climatique a un effet sur les surfaces herbagères. La végétation commence plus tôt et s’achève plus tard. On ne sait toutefois pas encore si cette évolution permettra d’effectuer une coupe supplémentaire. De surcroît, outre les périodes de sécheresse, les épisodes de précipitations extrêmes engendrent aussi du stress chez les plantes cultivées. L’optimisation de la qualité des fourrages est depuis des années un objectif prioritaire des exploitations fourragères. L’accent est mis sur des paramètres qualitatifs tels que nutriments, digestibilité ou appétence. Pour être flexible, il faut planifier. Les changements climatiques nécessitent souvent un plan de rechange pour le choix des plantes, l’intensité d’exploitation et la récolte.

Chaque agriculteur souhaite exploiter au mieux les bonnes conditions météorologiques. Beaucoup sont tentés dans ces circonstances d’opter pour une puissance maximale. Une décision lourde de conséquences et une exigence controversée. Car qui dit puissance dit aussi poids plus élevé et donc compaction accrue du sol. Ainsi, la puissance maximale n’est pas la bonne piste. La meilleure voie consiste à faire preuve de souplesse. L’équipement de fenaison disponible aujourd’hui se

prête déjà à une utilisation flexible. Il ne s’agit donc pas d’une question de technique, mais d’un choix de l’exploitant.

Etre flexible signifie aussi...

Un schéma fixe a de moins en moins de sens pour les cultures fourragères. Chaque exploitation a ses propres besoins et structures qui déterminent le choix de la méthode de récolte. De même, chaque méthode a ses avantages et ses inconvé -

« Les changements climatiques nécessitent souvent un plan de rechange pour le choix des plantes fourragères, l’intensité d’exploitation et la récolte. »

nients. L’ensilage en balles convient bien aux petites et moyennes exploitations. Il permet de séparer récolte et logistique et demande moins d’investissement pour les surfaces d’entreposage. Son inconvénient réside dans la consommation relativement importante de film d’ensilage.

La récolte à l’autochargeuse reste un système économique pour nombre d’exploitations. Son point fort réside dans sa flexibilité. Mais si le champ est éloigné de la ferme, l’autochargeuse atteint ses limites, car le transport est trop coûteux. L’ensileuse est très performante et assure des coupes très courtes. Le compactage

en silo-couloir est simple à réaliser. Cependant, cette solution nécessite une importante logistique. Autrement dit, les coûts du personnel et des véhicules (+ carburant) sont élevés.

Faucher, conditionner, mettre en andains

On le sait, la qualité du fourrage dépend du choix de la date de fauche. En théorie, le moment optimal est vite déterminé. Mais dès lors que l’agriculture se déroule en extérieur, il faut composer avec les conditions météorologiques, l’humidité du sol (praticabilité) et les ressources disponibles. Le moment de la fauche n’est donc pas déterminé uniquement par la hauteur de l’herbe, mais aussi par d’autres facteurs. De même, l’intuition joue un grand rôle.

Les pertes d’entreposage sont inacceptables du point de vue économique, car tout le travail de récolte du fourrage a déjà été effectué. L’aptitude à la conservation dépend dans une large mesure de la teneur en matière sèche. La question des interventions possibles pour l’influencer se pose déjà lors de la fauche. Avec ou sans conditionneur? La décision d’utiliser ou non la faneuse et à quel rythme détermine aussi la teneur en matière sèche et donc l’aptitude à la conservation. L’intensité de la préparation doit tenir compte du peuplement (trèfle, luzerne, prairie de graminées).

On a souvent sous-estimé par le passé l’influence de la mise en andain sur la technique de récolte. Un andain doit

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 21 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
L’adaptation de solutions technologiques pour les herbages affiche environ dix ans de retard par rapport aux grandes cultures. Photo: Claas

être bien formé et régulier. Mais surtout, il doit se trouver au bon endroit et au bon moment. Ce n’est qu’avec un «bon» andain que les machines de récolte pourront ensuite atteindre leur rendement optimal.

NIRS, modèles prévisionnels et IA Qui connaît le rendement potentiel d’un herbage pour une exploitation ou une surface donnée? Comment le pourrait-on sans pesée? Les méthodes de détermination des rendements actuelles basées sur des capteurs NIRS et le débit volumique permettent de mesurer, en tout cas sur les ensileuses, la quantité de fourrage récoltée. Elles pourraient théoriquement être transposées aux autochargeuses et aux presses à balles. Pour établir des prévisions de récolte plus précises à toutes les hauteurs de coupe, il faudrait un système basé sur les prévisions météorologiques et la hauteur de l’herbe, combiné à un modèle de croissance permettant de déduire la date de fauche optimale. Mais il n’est pas certain qu’un tel modèle soit adopté par la pratique.

Les modèles prévisionnels sont de plus en plus souvent utilisés pour évaluer les pertes de rendement causées par les périodes sèches. La question est de savoir s’ils permettent de déterminer le moment de fauche optimal, et surtout comment. Une question légitime. Ces modèles se fondent bien sûr sur l’intelligence artifi -

cielle (IA). Par le passé, on appelait ceux qui servent à estimer la croissance des «recommandations d’action». On y recourait déjà dans les années 1960 pour déterminer le stade de récolte optimal des herbages. Mais ils existaient sans doute depuis bien plus longtemps pour diverses activités agricoles. Sur le terrain, les recommandations et modèles ne font pas l’unanimité, surtout lorsqu’ils reposent sur l’IA. Mais, franchement, tant que l’on continuera d’attendre de voir ce que fait le voisin pour faucher le fourrage

vert, récolter les céréales et ensiler le maïs, les systèmes experts resteront justifiés – avec ou sans IA.

Conclusion

Au vu des exigences aussi nombreuses que diverses liées à l’exploitation et à la société, il est conseillé de ne pas rester statique, mais de faire preuve de toute la souplesse nécessaire dans la gestion des cultures. Ce faisant, il convient de veiller à ce que ni le sol, ni la qualité du fourrage de base, ni surtout la rentabilité n’en pâtissent.

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 22 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
La souplesse implique aussi une collaboration accrue. Photo: Pöttinger Le système des balles rondes se distingue par sa grande flexibilité. Photo: Fendt

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Mesure du rendement à l’entrée: le débit du volume est déterminé par l’articulation du rouleau de précompression (risque d’erreur en cas de très faible débit de fourrage). Photo: Claas

Détermination du rendement et de la qualité sur les ensileuses

Pour les exploitations d’élevage, une bonne qualité des fourrages et une gestion correcte des prairies revêtent une importance capitale. La détermination du rendement constitue une partie de la gestion moderne des herbages.

Ruedi Hunger

Le choix du moment de récolte optimal est rendu difficile par la dépendance à la météo. Jusqu’à présent, la détermination du rendement était assurée grâce à des valeurs moyennes (calendrier Wirz et d’autres). Les potentiels de rendement individuels des surfaces sont, pour ainsi dire, inconnus en raison des nombreux paramètres à évaluer.

Déterminer le rendement

Lors de l’utilisation d’une ensileuse, il est désormais possible de connaître très précisément le rendement d’une parcelle et

des zones qui la composent. En résumé: le calcul tient compte de la position du rouleau de précompression et de la vitesse d’avancement. Comme la surface du canal d’alimentation est connue, on peut calculer le débit de l’herbe et du maïs. Des imprécisions surviennent toutefois si le fourrage est trop humide ou les andains trop petits. Le transfert des données de la machine, ou de l’entrepreneur, à l’exploitation (donneur d’ordre, système d’information et de gestion agricole, ou FMIS) est décisif pour une utilisation plus

large des estimations de rendement et de qualité des fourrages. Des problèmes liés au transfert des données et à leur traitement apparaissent, selon les constructeurs et les différents logiciels utilisés.

Déterminer la qualité

La spectroscopie proche infrarouge (NIRS, acronyme de near-infrared-spectroscopy) s’est établie pour la détermination des valeurs fourragères telles que matière sèche, protéines brutes, fibres brutes, matière grasse brute et amidon. La NIRS

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 24 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES

est aussi utilisée pour la définition des teneurs des lisiers et des digestats. Ce procédé spectroscopique rapide peut être utilisé dans presque tous les secteurs de l’exploitation agricole productive pour l’analyse qualitative et quantitative d’échantillons de récolte et l’analyse des engrais solides, liquides et des gaz.

L’analyse NIRS n’est pas un «kit infaillible». Elle nécessite de la part de l’utilisateur une certaine quantité de connaissances et d’attention. Par exemple, des mises à jour doivent être réalisées par le constructeur ou l’utilisateur en fonction des appareils (contrat de maintenance). Le grand avantage de la NIRS réside dans la détermination simultanée de plusieurs paramètres et un fonctionnement sans dérangement.

La précision de la technologie dépend toutefois de la qualité de son calibrage. Les limites résident dans la nécessité de disposer d’étalonnages propres à chaque milieu analysé (herbe, maïs, lisier, etc.). L’Institut pour l’agriculture et l’élevage (Institut für Landtechnik und Tierhaltung, abrégé ILT) de l’Institut agricole bavarois (Bayerische Landesanstalt für Landwirtschaft, abrégé LfL) a testé cette technologie et conclut qu’elle peut déterminer les teneurs en humidité lors de l’utilisation d’une ensileuse dans des prairies et des cultures fourragères.

Qu’apporte cette connaissance?

Les grandes différences des compositions botaniques des prairies promettent un potentiel d’économie, ou une utilisation plus efficace des intrants. La finalité est de réduire les coûts. Comme les rendements des herbages sont généralement inconnus, on vise à mesurer le rendement annuel en tonnes de matière sèche par hectare. La détermination du rendement annuel est compliquée par les récoltes répétées des prairies.

Grâce à la détermination des rendements et de la teneur en matière sèche par les ensileuses, il est possible d’obtenir facilement des données précises au niveau des sous­ parcelles. La connaissance de rendements de l’exploitation ou des parcelles permet de gérer plus efficacement les récoltes sur les plans économique et écologique. Par ailleurs, les potentiels de rendement des parcelles peuvent être illustrés. Bien que l’intelligence artificielle (IA) soit souvent critiquée, elle offre la possibilité de traiter des connaissances d’experts et de les mettre à disposition de l’utilisateur. Elle traite de manière automa ­

tique de grandes quantités d’informations et fournit ainsi une précieuse aide à la décision dans les situations complexes. L’entrepreneur est clairement au centre du dispositif. La détermination du rendement et de la teneur en matière sèche sur les ensileuses représente un investissement technique qui doit être rémunéré!

Conclusion

Les essais du LfL et de l’ILT ont montré que la détermination du rendement et de la teneur en matière sèche par les ensileuses dans les herbages et les cultures fourragères est bien adaptée pour fournir des données précises sur les rendements au niveau de l’exploitation. Toutefois, en conditions extrêmes, par exemple lors d’une sécheresse estivale, le système peut atteindre ses limites. Cela signifie qu’il faut éviter les andains trop petits et connaître les limites du système en présence de fourrage trop sec.

Contrairement à la matière sèche, la définition de le quantité de matière brute du fourrage affiche des variations plus importantes (en fonction des paramètres évalués). Ces données apportent une première estimation grossière de la qualité et de la gestion de la récolte. Les variations sont toutefois encore trop importantes pour planifier de la stratégie d’affouragement. Il faut ajouter que le système ne tient pas compte des processus de conservation des ensilages. Actuellement, le plus grand défi réside dans le

La NIRS apporte la lumière dans l’obscurité

Le principe de la spectroscopie proche infrarouge (NIRS) repose sur la loi de Lambert­ Beersche. Celle ­ ci décrit l’absorption de l’intensité lumineuse par un milieu. La lumière incidente est absorbée, réfléchie ou transportée dans notre cas par de l’ensilage d’herbe ou de maïs et ses composants. Les composants entrent en oscillation à différentes longueurs d’onde et agissent ainsi sur l’énergie lumineuse. Il est dès lors possible d’en déduire leurs concentrations en analysant les longueurs d’onde réfléchies ou transmises.

transfert des données entre la machine et l’exploitation. La raison première se trouve dans les différents chemins de transmission. Deuxièmement, les FMIS ne tiennent pas compte des récoltes répétées sur la même parcelle et ne sont pas capables de les additionner.

L’utilisation de différentes méthodes de récolte pendant la période de végétation constitue un défi supplémentaire. Les rendements réalisés avec des presses ou des autochargeuses doivent être compilés et évalués pour être introduits dans le système FMIS. Les données ne peuvent être utilisées à large échelle et de manière ciblée que si elles sont traitées de manière correcte.

Il faut porter une attention particulière à la propreté de la vitre d’un capteur NIRS (spectroscopie proche infrarouge), en cas de teneurs élevées en sucres. Photo: John Deere

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 25 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES

Qui n’avance pas recule

Si nous adhérons à cette maxime, la poursuite des efforts de modernisation et d’optimisation relève de l’évidence. D’innovation en développement, la récolte

des surfaces herbagères est une éternelle course à la performance.

Ruedi Hunger

Les fenêtres de récolte se rétrécissentelles, comme d’aucuns le prétendent, ou s’agit-il d’une contrainte que l’on s’impose et qui aggrave le stress inhérent à la récolte des surfaces herbagères? Limité par les intempéries, le créneau optimal pour faucher les prairies se limite à quelques jours. Dès lors, la fenêtre de récolte est parfois trop courte. Un facteur aggravant le stress est la course à la qualité et aux rendements.

Les faucheuses

Ces dernières années, les constructeurs ont adopté le mot d’ordre: «toujours plus larges et performantes». Cela a eu pour conséquences un affourragement orienté sur le rendement, la recherche de

fourrage de qualité et des machines de plus en plus puissantes. La spirale est lancée... Le rendement horaire maximum est actuellement de l’ordre de 18 ha/h. Un résultat appréciable, mais qui suppose que toutes les conditions, taille et forme des parcelles, état de la couche herbeuse, puissance du tracteur, équipements, chevauchement et habileté du conducteur, soient réunies. De telles performances feraient le bonheur d’une agro-entreprise, mais l’exploitant moyen qui travaille avec ses propres machines se contenterait d’un rendement bien plus modeste.

• Chevauchement contre résidus Sans être un aficionado, on peut être choqué par l’aspect de certaines prairies

mal fauchées. Une fois le champ récolté, les résidus permettent de suivre à la trace tous les virages effectués par la faucheuse. De surcroît, ces résidus «moches» attirent les sarcasmes. Sur une surface rectangulaire plane, un réglage fixe du chevauchement suffit amplement. En revanche, quiconque a conduit une faucheuse en suivant une trajectoire sinueuse, ou sur un terrain en dévers, sait à quel point le chevauchement d’une faucheuse frontale de 3 mètres peut être insuffisant. Il serait alors doublement irritant de voir l’herbe se faire aplatir par la roue arrière faute d’avoir été fauchée à temps par la faucheuse arrière réglée pour cette tâche. Inversement, adopter un chevauchement excessif reviendrait à

Les faucheuses sont aujourd’hui plus performantes que jamais. Photo: Vicon

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 26 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES

réduire le rendement de surface d’un hectare par heure, selon les calculs. On visera donc un compromis entre chevauchement et largeur de travail maximale. Les constructeurs ont été sensibilisés aux souhaits des praticiens soucieux de disposer de faucheuses frontales plus larges, repliables ou déportables par une commande hydraulique. L’angle de braquage de l’essieu avant peut être intégré au pilotage de la faucheuse frontale. Dans les virages serrés, un signal sonore retentit lorsque l’angle de braquage maximal est sur le point d’être franchi.

• Le controlled traffic farming

La luzerne en particulier et certaines espè ces de trèfle souffrent lorsque les coupes, donc les passages, se multiplient. L’agriculture à circulation raisonnée (abrégée CTF, acronyme du terme anglais controlled traffic farming) offre un début de solution. Les voies de passage sont courantes en grandes cultures, mais pas dans les surfaces herbagères. Les systèmes de fauche sont désormais aussi compatibles CTF avec une largeur de coupe de 12 mètres. Auparavant, le fauchage avec dépose d’andain constituait une exception. Une largeurs de travail jusqu’à 13 mètres est possible grâce à un châssis d’accouplement sur l’attelage 3-points pour deux faucheuses traînées et une faucheuse frontale. Un système CTF n’a de sens que dans des cultures fourragères à grande échelle. Peu d’exploitations fourragères suisses peuvent actuellement le mettre en œuvre. Par ailleurs, la totalité des machines, de la faucheuse au système d’andainage, doivent être conçues pour les mêmes largeur de travail et voie. Le CTF est une invention destinée à la protection des sols des grandes surfaces herbagères.

Pour le fanage: les pirouettes

S’intéresser aux nouveautés ou rester en terrain connu? La faneuse à toupies, communément appelée pirouette, existe en versions portée 3-points ou traînée. Ses performances dépendent des dents, du diamètre des rotors et de l’angle d’éparpillement. La pirouette est un maillon essentiel entre la faucheuse et l’andaineur, les trois devant être donc en adéquation. Quiconque veut utiliser son «petit» tracteur pour le fanage ne doit pas sacrifier une partie de la largeur de travail, à condition de travailler avec une pirouette traînée. Tous les constructeurs proposent ce type de faneuse. Un relevage dans les

tournières, nécessaire pour les grandes largeurs de travail, est disponible de série ou en option. Il empêche les rotors extérieurs de racler le sol lors des demi-tours.

Les pirouettes à 12 rotors ont une largeur de travail de 13 mètres, celles à 14 rotors atteignent 15,5 mètres, tandis que celles à 16 rotors éparpillent le fourrage au-delà de 17 mètres. Toute ten -

« La question de savoir dans quelle mesure le gain en efficacité se traduira en monnaie sonnante et trébuchante reste ouverte. »

tative d’effectuer un raccord précis pour éviter le gaspillage de largeur de travail, relèverait d’une gageure. L’utilisation efficace des largeurs de travail au-delà de 10 mètres suppose un système d’autoguidage par RTK. Les petites exploitations en zone de montagne ou en région vallonnée se contenteront aisément d’une pirouette à quatre ou six rotors. Peu importe le nombre de rotors (4 ou 16), l’essentiel est que la pirouette soit en adéquation avec la taille de l’exploitation et s’intègre dans la chaîne de récolte. Ceux qui déplorent l’absence d’innovation dans le domaine du fanage se trompent! Après avoir développé des faucheuses à disques et des giro-andaineurs à deux rotors à dépose centrale, le célèbre constructeur McHale a créé une

faneuse pour combler la lacune entre les deux machines. Cette faneuse existe en versions pour attelage 3-points et traînée. McHale a opté pour 7 bras par rotor, dotés de dents à crochet.

Les giro-andaineurs

Dans la récolte de fourrage, les technologies d’andainage jouent un rôle clé. Conçus pour réduire les pertes par brisure, les andaineurs déterminent activement le «taux de cendres brut», c’est-àdire le niveau de contamination du fourrage. Quel que soit le matériel utilisé, l’habileté du conducteur est décisive.

Le système le plus répandu reste le giroandaineur, une machine éprouvée et relativement économique. Par ailleurs, une nouvelle mouture du râteau andaineur et de l’andaineur à rotors suscite un intérêt croissant. Les andaineurs à pick-up ont connu une trajectoire intéressante ces dernières années. Dans les régions vallonnées ou en zone de montagne, le râteau faneur à courroie joue lui aussi encore un certain rôle.

• Un andainage sans pertes

Tout système d’andainage génère des «pertes de ratissage», ainsi que des souillures du fourrage, qui se reflètent dans le taux de cendres brut. Les deux phénomènes sont critiques car ils dépendent de la hauteur de travail et de la vitesse d’avancement. Une vitesse élevée demande une hauteur de travail réduite pour limiter les pertes de ratissage. Inversement, si la vitesse est faible, il est impératif de corriger la hauteur de travail. On s’efforcera de suivre une voie médiane –

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 27 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
Les andaineurs à pick-up ont connu un démarrage fulgurant ces dernières années. Photo: Ruedi Hunger

en privilégiant une configuration générant un taux de cendres brut faible.

Une étude comparative de la HBLFA Raumberg-Gumpenstein (A) a révélé l’absence de différences notables de taux de cendres brut entre le râteau andaineur et le giro-andaineur à dépose latérale. Les pertes par brisure sont sensiblement les mêmes. Le râteau andaineur présente des pertes de ratissage légèrement supérieures, mais seulement avec la luzerne. Le râteau andaineur témoigne d’une bonne aptitude au retournement d’andains. La dépose des brins d’herbe dans le sens de la longueur ne favorise pas la reprise par les autochargeuses et les presses à balles rondes. Entre l’andaineur à pick-up et le giro-andaineur à dépose centrale, on ne relève pas de différences notables de taux de cendres du fourrage. L’andaineur à pick-up se caractérise par des pertes de ratissage plus faibles. La vitesse affecte peu la qualité du ratissage.

• Le système doit être cohérent Lors du choix du système d’andainage, on identifiera d’abord les spécificités et les besoins de l’exploitation. Une technologie d’andainage sous-dimensionnée aura pour effet le redoutable goulet d’étranglement que nous connaissons. La majorité des exploitations portent leur choix sur le giro-andaineur. Ce dernier subit cependant la concurrence croissante de la part d’autres systèmes d’andainage. Le râteau andaineur nécessite peu d’entretien et a une bonne capacité de ratissage. La technologie de l’andaineur à pick-up est en évolution constante et réalise des parts de marché croissants.

Les performances des andaineurs modernes sont certes impressionnantes, mais celles des giro-andaineurs à plusieurs rotors ne sont pas en reste. L’en -

combrement est à prendre en compte, car un double giro-andaineur à dépose centrale ne peut pas être remisé n’importe où. Le catalogue des coûts d’Agroscope préconise un espace de 66 à 87 m3, et une hauteur sous plafond de 4 mètres.

La finesse et le débit du hachage

Brins de plus en plus courts et débit maximal: les presses et les autochargeuses sont poussées aux limites de leurs capacités lors des tests. Les chiffres sont sans doute impressionnants, mais sans rapport avec les pratiques en vigueur en agriculture. Les compétitions de ce genre sont entachées de trop d’hypothèses et d’incertitudes pour être concluantes.

• La finesse du hachage

Selon le mode de conservation, l’ensilage brins courts favorise le compactage. Une densité élevée contribue à une conservation sans pertes. L’ensilage brins courts se prélèvera plus aisément du silo et sera incorporé au contenu de la mélangeuse. Avec une presse à balles ou une autochargeuse, la production d’ensilage brins courts est très gourmande en puissance. Si la celle-ci est insuffisante, le débit de ramassage en pâtira. L’ensileuse reste la championne de la longueur de coupe: elle atteint 14 mm avec une belle constance lorsqu’elle est munie d’un tambour de hachage complet. L’autochargeuse à haut rendement la talonne en réalisant une longueur de coupe de 25 mm. Elle nécessite alors un tracteur d’une puissance de 305 kW (415 chevaux) ou plus.

Les presses à balles rondes

La carrière glorieuse de la presse à balles rondes a débuté voici plus de 50 ans. Depuis lors, les constructeurs renouvellent leurs gammes à intervalles plus ou moins

rapprochés. «La presse a été renforcée», peut-on lire alors. Principe de base de mécanisation: le véhicule tracteur et la machine tractée doivent être compatibles. Par exemple, une presse attelée à un tracteur de taille disproportionnée ou doté d’une importante réserve de puissance peut causer de sérieux problèmes. Comme le parc moyen des tracteurs en service ne cesse de se muscler, les constructeurs se voient contraints de réviser régulièrement leurs presses et de les renforcer au fur et à mesure, par exemple en installant des paliers plus robustes.

Avec 2,30 mètres, la largeur de travail du pick-up d’une presse à balles rondes moderne fait le double de la largeur de ratissage (1,15 mètre) de la «RP 12» de Welger, construite voici 40 ans. L’analogie est cependant bancale car elle revient à «comparer des pommes à des poires». Les indications de largeur sont souvent à prendre avec des pincettes. Certains constructeurs opèrent avec la largeur extérieure du pick-up, d’autres utilisent la largeur de travail, ou encore, ils indiquent la distance entre les dents extérieures. Les pick-ups modernes sont assez larges pour ramasser proprement des andains d’une certaine taille. Seul le transport sur route peut poser problème, le cas échéant, les roues de jauge peuvent se démonter.

Les dents existent en variantes pilotées et non pilotées. On en compte habituellement 4 ou 5 rangées. Les dents sont souvent décalées (positionnées en hélicoïde). Des rouleaux tasse-andains réglables (1 ou 2) garantissent une bonne continuité du flux de matière à travers le pick-up. Le poids des rouleaux tasse-andain a été augmenté pour les empêcher de sautiller en chevauchant les andains.

• Le rotor de coupe

Sur le plan des performances, l’alimentation du rotor en matière à presser est plus importante que le rotor lui-même. Le sens de rotation du rotor de coupe varie d’une presse à l’autre. Pour un meilleur accès aux couteaux, certains constructeurs acheminent la matière à presser jusqu’à l’unité de coupe en passant par le rotor. D’autres amènent la matière à presser à l’unité de coupe en passant sous le rotor. Les presses à balles rondes sont un inépuisable sujet de discussions autour de la qualité de coupe. Celle-ci n’est pas déterminée par le seul espacement des couteaux, mais aussi par leur affûtage. Pour accélérer l’échange des couteaux, on peut utiliser des couteaux réversibles à double

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Si les machines ne sont pas compatibles entre elles, l’andainage risque d’aboutir à une impasse. Photo: Ruedi Hunger

tranchant. Une cassette de couteaux extractible améliore les chances de disposer à tout moment d’un jeu de couteaux affûtés. Pour garantir le remplissage homogène de la chambre de pressage, on acheminera la matière à presser régulièrement jusqu’au rotor de coupe. Le rotor intégral a fait ses preuves à cet égard.

Le plancher du canal, monté sur ressorts, est escamotable grâce à un dispositif hydraulique. Ce détail peut être important en cas d’obstruction du canal. Lorsqu’une presse «avale de travers» l’incident est certes fâcheux, mais pas très grave. L’important est la rapidité avec laquelle le fonctionnement de la machine est rétabli: faire pivoter les couteaux et abaisser le fond de coupe. Si cela permet de «faire sauter le bouchon» – à la bonne heure! Le conducteur qui provoque régulièrement des bouchons à force de pousser sa machine aux limites ne fait que perdre son temps et ses nerfs.

Les autochargeuses

La gamme «Jumbo» de Pöttinger constitue une référence. A de rares exceptions près, cette autochargeuse, qui donne des sueurs froides aux ensileuses, n’est pas le nec plus ultra, surtout pour les exploitations herbagères suisses. Ce chef d’œuvre technologique pèse plus de 14 tonnes à vide, pour un poids total maximal de 34 tonnes, et offre un volume de chargement supérieur à 50 m3. Les capacités des autochargeuses destinées à la mécanisation exploitations individuelles s’échelonnent de 15 à 30 m3 et au ­ delà (DIN).

On distingue les remorques plateau des remorques surbaissées. Un autre critère est l’usage prévu de l’autochargeuse, soit la récolte des foins, un usage combiné foin et ensilage d’herbe, ou l’ensilage d’herbe. Selon le cas, l’autochar­

geuse est dotée d’un organe de chargement ou de convoyage approprié. On le sait, les parties les plus précieuses des plantes se détachent en premier, d’où la nécessité de réduire les pertes lors de l’étape du ramassage du fourrage.

Dans les dispositifs de convoyage, on établit une distinction entre les ameneurs oscillants à commande par came, et les convoyeurs à élévateur. Les autochargeuses à hautes performances sont équipées de rotors de coupe. Les unités de coupe diffèrent d’un modèle à l’autre. Un grand nombre de configurations sont possibles, de 6 à 65 couteaux. Il va de soi que les besoins en puissance augmentent parallèlement au nombre de couteaux. Outre une puissance accrue, le surcoût lié à l’affûtage des couteaux n’est pas à sous­ estimer. Des couteaux émoussés provoquent une augmentation massive de la consommation de puissance, donc de carburant.

Les ensileuses automotrices

L’ensileuse se distingue par une qualité de coupe constante, surtout si le tambour hacheur est entièrement équipé. Le pick­up a été rapproché de la vis d’amenée, d’où un flux de matière encore plus régulier. Certains constructeurs ont révisé le rabatteur du pick­up, en renforçant les dents et en installant des paliers sans entretien. Par ailleurs, le rouleau tasse ­andain a vu son diamètre augmenter. Il est indispensable de prévoir une possibilité d’affûtage pour avoir à disposition des couteaux aiguisés à même d’obtenir une coupe nette. Leur usure dépend dans une large mesure de l’emplacement et de la nature des sols. Selon les cas, il convient de prévoir jusqu’à trois cycles d’affûtage par jour. L’ensileuse est une récolteuse automotrice de plus en plus autonome dotée d’un nombre croissant de fonctions d’assistance intelligentes. Cette tendance se constate depuis les commandes manuelles intuitives jusqu’aux solutions totalement autonomes.

Conclusion

La devise «Qui n’avance pas recule» s’applique aux cultures fourragères. La crainte de l’immobilisme n’est pas de mise. Dans les combinaisons de fauche, les systèmes d’andainage et les équipements pour la montagne, les systèmes d’assistance intelligents gagnent en importance. Ils apportent aux conducteurs un gain de sécurité, d’efficacité et, last but not least, de confort. Il reste à savoir si une meilleure efficacité se traduit en monnaie sonnante et trébuchante, ou si elle n’aboutit qu’à une augmentation des coûts.

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 29 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
En matière de qualité de coupe et de compactage, l’ensileuse est toujours reine. Photo: Ruedi Hunger Nonobstant la concurrence de l’ensileuse et des presses à balles, le rôle des autochargeuses dans le ramassage du fourrage reste inchangé. Photo: Agrar

Clôture intelligente

Les systèmes d’électrificateurs pour pâturage de Voss peuvent être commandés à distance et surveillés par téléphone portable. Ils présentent de nombreux atouts, bien que le signal radio gratuit n’apprécie pas les montagnes et les obstacles.

Johannes Paar*

Le premier système testé se compose d’un électrificateur avec panneau solaire et d’une télécommande. Les éleveurs peuvent ainsi surveiller et commander leur clôture à distance. Le deuxième permet aussi d’équiper des clôtures existantes et de les contrôler via Internet, sur un smartphone ou un ordinateur.

Disons-le d’emblée: l’électrificateur a parfaitement répondu à nos attentes. Toutefois, le signal radio n’a pas fonctionné et compliqué le contrôle. Une astuce permet néanmoins d’utiliser cette fonction.

Flexibilité et simplicité

La marque Voss a mis à notre disposition pour le test l’électrificateur «Impuls duo DV 120 RF» doté d’une télécommande radio. Il s’agit d’un appareil puissant avec une entrée de 7,5 joules et une sortie maximale de

* Johannes Paar est rédacteur spécialiste en machinisme de la revue autrichienne Landwirt

5,0 joules. La tension maximale est comprise entre 6600 et 11 000 volts, ce qui permet d’électrifier en toute sécurité des clôtures d’une longueur de quelque 10 km, même avec beaucoup de végétation. Une barre de défilement à LED avec des diodes rouges, jaunes et vertes indique le niveau de tension.

Une batterie de voiture de 12 volts fournit le courant pour l’électrificateur. Lors de notre test, elle était chargée à l’aide d’un panneau solaire. Il existe également une prise secteur de 230 volts. L’«Impuls duo» peut ainsi être utilisé en tant que dispositif mobile ou fixe.

En pressant de manière prolongée sur le bouton marche/arrêt, on peut commuter la puissance entre 50 et 100 %. Une brève pression sur ce bouton sert à éteindre l’appareil. Malheureusement, on ne trouve pas d’indications relatives à ces différentes fonctions sur l’appareil.

Une lampe de contrôle à LED sert à contrôler la batterie. Si elle s’allume en

rouge, cela signifie que la tension de la batterie est inférieure à 12 volts ou qu’il y a une chute de tension, par exemple due à une branche tombée ou à un fil cassé.

La lampe s’allume en bleu lorsque la puissance est maximale et en lilas en cas de fonctionnement à puissance réduite.

La télécommande

L’«Impuls duo DV 120 RF» se distingue des autres systèmes de clôture de pâturage par sa télécommande. Grâce à cette dernière, on peut enclencher ou déclencher le courant à distance, où, si nécessaire, limiter la puissance à la moitié. Ce dispositif permet aussi de contrôler la tension de la clôture et de la batterie. Selon les conditions topographiques, la portée du signal radio (technologie RF, ou radiofréquence) peut atteindre 10 km.

Une télécommande peut gérer jusqu’à six électrificateurs. Inversement, un électrificateur peut se connecter à trois télécommandes différentes. Un mode de calibrage permet d’attribuer un électrifica -

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 30 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
Gestion de l’électrificateur par télécommande ou par smartphone: les deux systèmes sont appréciables pour le contrôle et la réparation des clôtures. Photos: Johannes Paar Les électrificateurs intelligents et existants sont contrôlables à l’aide d’un smartphone.

teur à une télécommande. L’écran affiche notamment l’intensité du signal, le numéro de l’électrificateur sélectionné ainsi que le niveau de charge des piles. Les personnes ayant effectué ce test portaient la télécommande, de la taille d’un smartphone, dans leur poche. Elles l’ont surtout appréciée lors des contrôles de routine, car elles pouvaient enclencher/déclencher rapidement la clôture pour la réparer ou pour corriger des erreurs. Elles ont gagné beaucoup de temps sur les longues clôtures en terrain accidenté, en évitant de devoir retourner à l’électrificateur pour des problèmes mineurs.

La surveillance à l’aide du téléphone portable

Grâce au gestionnaire de clôture «Fence Manager FM20» de Voss, les éleveurs de bétail peuvent contrôler leurs systèmes de clôture existants, y compris ceux d’autres fabricants, à l’aide de leur téléphone portable ou d’un ordinateur. Les appareils Voss équipés de la technologie RF peuvent même être commandés à distance à l’aide de ce dispositif, c’est-à-dire être enclenchés ou déclenchés.

La station de base «Fence Manager FM20», un appareil similaire à un routeur Internet, constitue le cœur du système. Elle reçoit les données de douze capteurs de clôture au maximum («Fence Sensor FS10»), qui peuvent être nstallés aisément isur la clôture. Si la tension chute, le capteur envoie une alarme par radio au gestionnaire de la clôture. Les paramètres principaux y sont clairement affichés.

En connectant la station de base à Internet via WLAN, les données affichées peuvent être transférées sur l’ordinateur ou le téléphone portable. Pour cela, il faut télécharger l’application «Fence Manager». Si un problème survient sur une

clôture, l’utilisateur est immédiatement alerté, où qu’il se trouve. Les paramètres de la clôture sont par ailleurs enregistrés en permanence sur le cloud.

Un signal radio gratuit

La liaison radio entre les capteurs et la station de base s’est avérée être le principal point faible de ce système. Avec l’antenne de base, la puissance radio devrait atteindre 10 km selon le fabricant, ce qui est comparable à la télécommande de l’électrificateur testé. L’installation d’antennes externes doit même permettre d’atteindre 30 km. On en était loin lors de notre test. L’alpage contrôlé était situé à environ 2 km du bâtiment d’exploitation principal. La différence d’altitude de 300 mètres et la présence d’une forêt entre les deux sites s’est toutefois soldée par une perte totale du signal. Interrogé à ce sujet, le fabricant a répondu que les distances indiquées ne sont possibles que lorsque la vue est dégagée et que le terrain est plat. Les montagnes, les bâtiments et les forêts peuvent perturber le signal radio «gratuit».

Une astuce permet au système de fonctionner malgré tout. Il faut installer le «Fence Manager» plus près de la clôture et le connecter à Internet. Il peut s’agir du réseau WLAN du voisin ou du bailleur. Installer un router mobile est une autre solution. Cette carte SIM supplémentaire engendre toutefois des frais additionnels auprès de l’opérateur de téléphonie mobile et il faut disposer d’un raccordement électrique. On peut alors recevoir les alarmes et accéder à toutes les fonctions via Internet.

Les coûts et l’installation

Voss commercialise cette technologie avant tout sur Internet. Les systèmes sont bien décrits sur le site weidezaun.info. Les personnes intéressées sont rapidement

Les matériels en chiffres

Electrificateur Voss

«Impuls duo DV 120 RF»

Entrée: 7,5 J

Sortie maximale: 5,0 J

Tension maximale: 11 000 V

Tension maximale à 500 ohms : 6600 V

Longueur de la clôture: 10 à 140 km, selon la densité de végétation

Télécommande: technologie RF gratuite

Approvisionnement électrique: batterie de voiture 12 V, panneau solaire 230 V

Prix catalogue: CHF 309.90 (TVA incluse)

Contrôleur de clôture Voss

«Fence Manager FM20»

Capteurs: jusqu’à 12 «Fence Sensor FS10»

Radio: technologie RF gratuite

Portée théorique (avec antenne supplémentaire): jusqu’à 10 km (30 km)

Connexion Internet pour le contrôle via téléphone mobile ou ordinateur: WLAN

Prix catalogue: CHF 579.90 (TVA incluse)

Données du constructeur

informées de la disponibilité, du délai de livraison et du prix. L’installation de l’électrificateur et de l’unité de contrôle composée de la station de base et des capteurs a été extrêmement simple. Des descriptifs et des vidéos appropriées donnent des indications sur l’utilisation.

Hormis les problèmes de portée du signal radio, l’électrificateur et le dispositif de contrôle qui la complète nous ont fait bonne impression. Si l’on a la possibilité d’utiliser un WLAN à proximité de la clôture ou au moins une prise de courant pour installer un WLAN mobile, le problème de portée peut être résolu à moindre frais.

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 31 LA RÉCOLTE DES FOURRAGES
La batterie 12 volts peut être chargée à l’aide d’un adaptateur 230 volts ou d’un panneau solaire. Le gestionnaire de clôture de Voss est capable de contrôler jusqu’à douze capteurs radio.

Contre le rumex, l’IA au lieu du fusil

Le rumex – patience à feuilles obtuses – affecte le rendement des cultures fourragères. Des méthodes et des outils innovants peuvent simplifier le combat contre cette espèce.

Roman Engeler

Le combat contre le «lampé» (un des petits noms dont est affublé Rumex obtusifolis, la patience à feuilles obtuses en français) doit être aussi vieux que la culture fourragère. Cette oseille s’enracine profondément et ses graines peuvent subsister dans décennies dans le sol. Jadis, on l’arrachait; puis on l’a traitée à l’herbicide, plante par plante parfois au «fusil à rumex». Ces procédés étaient courants. Et coûteux. A ces méthodes manuelles peuvent aujourd’hui se substituer de-ci de-là le nettoyeur à haute pression à eau chaude ou la tarière qui extirpe du sol la plante et ses racines.

Un projet de recherche

L’arrivée des capteurs et des drones, ainsi que l’émergence de la robotique associée à l’intelligence artificielle ouvrent de nouvelles perspectives en matière de lutte

contre les rumex. Dans le cadre d’un projet Innosuisse, la station de recherche Agroscope, la coopérative Fenaco, la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST), Sunrise et Huawei développent conjointement une technologie intelligente pour lutter contre cette indésirable des prairies et pâturages (voir Technique Agricole 11/2022).

Une multitude de prises de vues d’une parcelle très envahie de rumex sont prises par des caméras à haute résolution montées sur des drones; les photos sont envoyées en temps réel à un serveur central. Un algorithme spécialement développé à cet effet discerne les plantes et détermine les coordonnées des rumex identifiés. Dans une étape ultérieure, ces données sont retransmises au champ où un véhicule autonome est guidé par GPS jusqu’aux adventices pour les éliminer.

Des outils prêts pour la production en série

L’industrie du machinisme agricole, et surtout les «start-up», ont déjà une longueur d’avance dans ce domaine. Il existe actuellement sur le marché trois équipements high-tech qui traitent les rumex plante par plante. Leur fonctionnement est à peu près similaire: des caméras détectent les adventices en temps réel. Avec cette information, l’ordinateur intégré commande presque simultanément les buses placées au-dessus de la plante indésirable. Les buses sont activées en fonction de la vitesse d’avancement, de sorte que seule la plante cible est atteinte par l’herbicide. Le réglage et le contrôle des machines se font sans fil, via une tablette emportée dans la cabine du tracteur et reliée à l’outil de travail par liaison sans fil (wifi). En cas d’irrégularités du ter-

LA RÉCOLTE DES FOURRAGES 4 | 2024 Technique Agricole Suisse 32
Le rumex nuit à la quantité et à la qualité des fourrages. De nouvelles techniques facilitent la lutte contre cette adventice. Photo: Markus Sax, Agroscope

rain, les roues d’appui et de jauge assurent une hauteur de travail régulière et font également office de «traceurs» dans les prairies, ce qui permet de réussir des manœuvres de raccordement précises, même sans l’aide du guidage GPS.

Le «RumboJet 880»

Le «RumboJet 880» d’Allgäu Automation est attelé à l’arrière du tracteur et roule sur son propre essieu, aussi bien dans les champs que sur la route. Son nom provient de la combinaison des termes «rumex» et «jumbo jet». Sa largeur de travail est de 8,8 mètres et sa largeur de transport de 2,97 mètres. Il faut, selon la situation, un tracteur de 70 à 90 chevaux pour tirer ce dispositif.

Le cardan grand angle entraîne la pompe et permet de prendre des virages serrés. Deux distributeurs à double effet sont nécessaires pour le repliage indépendant des bras latéraux. La charge en continu de la batterie de la machine, ainsi que l’alimentation de l’ordinateur de bord, des caméras et de l’éclairage LED se font via une fiche à trois pôles. Un éclairage uniforme et protégé du vent est diffusé sous la bâche rouge où s’activent les caméras, qui peuvent fonctionner même par faible luminosité. La possibilité de détecter d’autres plantes problématiques est en cours de développement.

Le «RXF 600»

Le «RXF 600» de la société Rumex est un équipement frontal compact d’une largeur de travail de 6 mètres (voir Technique Agricole 8/2022). Il ne requiert du tracteur qu’un relevage et une prise de force frontaux. La prise de force entraîne certes la pompe, mais aussi un alterna -

Vue d’ensemble des matériels

Constructeur Allgäu Automation (D) Rumex GmbH (D) Ecorobotix (CH)

Matériel «RumboJet 880» «RXF 600» «ARA»

Domaines d’utilisation

Largeur de travail

Prairies Prairies

Maraîchage, grandes cultures, prairies

8,80 m 6,00 m 6,00 m

Vitesse d’avancement 5 à 10 km/h 5 à 12 km/h 7 km/h

Mode d’attelage Tracté 3-points avant Cuve: 3-points frontal. Outil: 3-points arrière

Poids à vide

Poids approximatif (fluides inclus)

Nombre de buses

Nombre de caméras

Prix indicatif

kg

kg

kg (avant)

kg (arrière)

kg (avant)

kg (arrière)

teur pour la production de courant et un groupe hydraulique pour le repliage des bras latéraux. La rampe de pulvérisation est déployée, de sorte que le contact visuel soit possible pendant le traitement. En outre, ce dernier a lieu avant que le tracteur ne roule sur la plante indésirable. L’influence du vent est négligeable en raison des pressions de pulvérisation élevées et de la faible hauteur des buses au-dessus de la plante indésirable.

L’intelligence artificielle est utilisée pour reconnaître les rumex de manière fiable dans les conditions d’éclairage les plus diverses. Les ordinateurs se basent sur des dizaines de milliers de photos et décident en quelques millisecondes s’il s’agit d’une plante indésirable ou non. Le système apprend en permanence et pose les jalons

Le système «ARA» traite des surfaces partielles de 8 × 3 cm de côté à l’aide de 6 caméras et de 156 buses. Photo: Archives de Technique Agricole Suisse

d’un avenir où d’autres adventices pourront bien sûr être ajoutées à la base de données, qui pourra aussi, une jour, être utilisée en grandes cultures.

L’«ARA»

Le pulvérisateur de précision «ARA» du fabricant Ecorobotix d’Yverdon-les-Bains (VD) offre, aujourd’hui déjà, une grande polyvalence (voir Technique Agricole 5/2021). Outre la lutte contre les rumex dans les cultures fourragères, ce matériel peut effectuer des traitements par exemple en culture maraîchère et dans les betteraves sucrières. L’«ARA» peut détecter de nombreuses plantes cultivées et adventices, les différencier et, selon le réglage et la matière active utilisée, traiter les premières ou éliminer les secondes. Dans les prairies, il s’agit surtout de rumex et de chardons.

Ecorobotix opte pour un attelage au tracteur inédit: la bouillie et l’eau sont transportées dans des réservoirs placés sur une plate-forme à l’avant, tandis que l’outil de travail à proprement parler se trouve à l’arrière sur l’attelage 3-points. La prise de force arrière entraîne un alternateur qui alimente la pompe de la cuve frontale. Un groupe hydraulique spécifique assure le repliage des sections latérales.

Test comparatif

Lors d’une journée de plein champ organisée à l’automne 2023 sur le domaine agricole d’un établissement d’enseignement public du Land allemand de Hesse, ces trois matériels ont roulé l’un après

1250
800
360
1160
2150
1000
1080
1160
kg
kg
88 90 156
6 3
6
€ 52 900
CHF 75 000
CHF 137
LA RÉCOLTE DES FOURRAGES Technique Agricole Suisse 4 | 2024 33
(hors TVA)
(TVA incluse)
770 (sans licence)

l’autre sur deux voies de passages parallèles d’une prairie. «Les machines ont majoritairement répondu aux attentes en matière d’aptitudes pratiques et de précision d’application», peut-on lire dans le rapport final de cette manifestation. Le «RumboJet 880» et le «RXF 600» ont parfaitement traité les deux rangées en éliminant toutes les plantes indésirables de manière ciblée. Aucune erreur de pulvérisation n’a été détectée. En revanche, le pulvérisateur «ARA» n’a pas pu être évalué de manière concluante en raison de la défaillance d’une caméra. Selon les déclarations du revendeur sur place, le pulvérisateur a déjà fait ses preuves lors de nombreuses interventions et la panne de la caméra constitue une exception.

Conclusion

La lutte contre le rumex est et demeure importante dans les prairies. Les matériels récents, pas vraiment donnés, peuvent faciliter ce travail fastidieux. Il est sans doute judicieux de les utiliser dans un cercle de machines en raison de l’investis-

Application dès 2024, mais sur autorisation cantonale

Sur les surfaces de promotion de la biodiversité (SPB), seuls les traitements plante par plante ou par foyers avec des herbicides spécifiques sont autorisés, pour autant que la lutte ne puisse raisonnablement se faire par des moyens mécaniques.

Les applications sélectives basées sur la détection (AbD) avec des appareils comme ceux décrits dans l’article ci-contre ne sont pas autorisées. Dans un essai réalisé l’an dernier par Agroscope sur 23 prairies extensives, l’AbD a donné de bons résultats en termes de taux de réussite (>68%) contre le rumex. Toutefois, les appareils ont aussi confondu les rumex avec des espèces de valeur, comme des plantes indicatrices du niveau écologique de qualité II telles que

sement élevé qu’ils nécessitent et de la période plutôt brève de végétation durant laquelle on en a besoin. La lutte plante par plante ne devrait toutefois pas être une mesure isolée, mais toujours être

la scabieuse (knautie) ou le salsifis des prés (barbe-de-bouc). Les appareils sont «entraînés» spécifiquement pour éviter ou réduire ce phénomène de confusion. Agroscope poursuit ses travaux là-dessus.

«Grâce à des autorisations cantonales, les applications basées sur la détection pourront être utilisées en 2024 sur les surfaces de promotion de la biodiversité», explique Florie Marion de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Pour connaître la procédure exacte, les agriculteurs peuvent s’adresser à leur service cantonal de l’agriculture. Les nouvelles recherches doivent permettre de collecter suffisamment de données pour décider d’une future autorisation de l’AbD sur les SPB. LID

considérée comme un élément d’une gestion durable des prairies. Une couche herbeuse dense et saine peut déjà largement contribuer à limiter les problèmes causés par le rumex.

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Le «RumboJet 880» est équipé de 88 buses et de 6 caméras sur une largeur de travail de 8,8 mètres. Photo: Maschinenring Vorarlberg Le «RXF 600» propose 90 buses sur une largeur de 6 mètres. La culture est scannée par 3 caméras. Photo: Roman Engeler
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Simple, compact, à variation continue

Lindner élargit par le bas sa gamme «Lintrac» à variation continue avec le modèle «Lintrac 70» simple d’utilisation.

Johannes Paar*

La désignation «70» du nouveau «Lintrac» ne se réfère pas à sa puissance mais aux dimensions et au poids. Ces caractéristiques sont presque identiques à celles du modèle best-seller de Lindner, le «Lintrac 75 LS»: empattement de 2304 mm, largeur de 1978 mm et hauteur de 2453 mm. Sans équipement frontal, le nouveau tracteur ne pèserait que 3800 kg. Bien que muni du même moteur et de la même transmission à variation continue, il est donc plus léger que le «Lintrac 80» et ses 3920 kg, Lindner ayant réduit le niveau d’équipement.

Réduit au strict nécessaire

Enfin, le «Lintrac 70» doit être compact et simple à utiliser avec un confort de

conduite élevé et rester en-dessous du «Lintrac 80» sur le plan tarifaire. Lindner y est parvenu en fusionnant les «Lintrac 75 LS» avec doubleur et «Lintrac 80» à variation continue. En cabine, tout semble ordonné et épuré, malgré des équipements de haut niveau, les ingénieurs ayant mis de côté toutes les fioritures.

Ainsi, le «Lintrac 70» ne dispose ni de quatre roues directrices, ni de pont avant suspendu, ni de siège à suspension pneumatique. Mais l’impression est bonne lors d’une conduite à grande vitesse sur la route et les chemins cahotiques tout en profitant de la variation continue: la suspension de cabine fournie de série et le siège à suspension pneumatique ont bien absorbé les chocs.

La principale différence avec le «Lintrac 80» est l’hydraulique simplifiée. Cela se ressent au niveau du prix. En configu -

ration de base, le «Lintrac 70» coûte 96 500 euros (hors taxes.). Il est ainsi affiché 10 000 euros moins cher que le «Lintrac 80» de même puissance. En comparaison du «Lintrac 75 LS» à deux rapports sous charge et avec un moteur bien moins puissant, il coûte au moins 20 000 euros de plus.

Moteur Perkins

Le moteur Perkins à quatre cylindres délivrerait 101 ch (norme ISO14396) au régime nominal de 2200 tr/min. Au besoin, le moteur peut mettre à disposition une puissance pouvant atteindre 112 ch. Voici deux ans déjà, ce moteur avait fait bonne impression lors d’un test au banc d’essai de l’institut autrichien BLT Wiesenburg. Les valeurs de puissance étaient excellentes sur toute la ligne. Les premières impressions de conduite au volant du nou-

Avec le «Lintrac 70», Lindner introduit sur le marché un nouveau modèle à transmission à variation continue compact et simple à utiliser. Photos: Johannes Paar
4 | 2024 Technique Agricole Suisse 36 Impression | Prise en main
* Johannes Paar est rédacteur spécialiste en machinisme de la revue autrichienne Landwirt.

veau «Lintrac 70» le confirment: le tracteur présente un comportement agile. Sa conduite est agréable. La transmission à variation continue ZF «TMT09» y contribue aussi. Elle est pilotée au niveau de l’accoudoir droit à l’aide de la commande éprouvée «LDrive» à quatre modes de conduites et conçue pour atteindre 43 km/h. Avec le bouton de ralentissement rouge intégré dans l’accoudoir, il est possible de renforcer l’effet de frein moteur dans les descentes. La commande au pied «Freeze», située entre les pédales d’embrayage et de frein, permet d’augmenter l’effet de frein moteur en figeant le rapport de transmission. Non disponibles sur le «Lintrac 75 LS», le contrôle actif de l’immobilisation et l’inverseur apportent confort et sécurité.

Capacité hydraulique moindre

Comme souvent chez Lindner, les réservoirs d’huile de transmission et hydraulique du «Lintrac 70» sont séparés. Le relevage arrière est conçu comme sur le «Lintrac 80». Selon le constructeur, il présente une capacité de levage équivalente avec 3500 kg. La gestion électronique du relevage propose uniquement un contrôle de position de série. Lorsqu’un contrôle d’effort est nécessaire, celui-ci peut être équipé d’un troisième point spécial pour disposer d’une gestion électronique à part entière. En option, l’avant adopte un relevage avant monté sur l’essieu ou sur le châssis du tracteur, ainsi qu’un dispositif électronique de délestage de l’outil.

Le «Lintrac 70» se distingue du «Lintrac 80» en matière de pompe hydraulique et de distributeurs. Lindner monte sur le «Lintrac 70» une pompe BoschRexroth en lieu et place de la pompe à pistons axiaux à débit variable. Elle délivre un débit de 50 l/min. La pression de travail maximale atteint 190 bar. Jusqu’à quatre distributeurs hydrauliques sont disponibles à l’arrière. Pour les com -

mandes extérieures d’un troisième point hydraulique, il est possible de monter un distributeur électrique additionnel.

Lindner propose quatre régimes de prise de force. Une importance particulière est accordée au régime 430 tr/min pour associer fauche et chargement. Une prise de force proportionnelle à l’avancement est proposée en option.

Commandes simples

L’équipement de base de la cabine est identique pour tous les «Lintrac». Il comprend la cabine confort panoramique avec une fenêtre de toit. En alternative, la cabine à vue dégagée «TracLink» offre un peu plus d’espace au niveau de la tête. Une climatisation équipe tous les modèles sur demande. Pare-brise, vitre arrière et vitres latérales arrière peuvent être ouverts vers l’extérieur.

Lindner a remanié en partie l’intérieur de la cabine. En premier lieu, l’«accoudoir LDrive light» largement simplifié impressionne. La commande rotative «LDrive» prend place à cet endroit. Le conducteur du tracteur peut ainsi accélérer ou ralentir en continu. Les différents modes de conduite – «Drive», «Eco», «Power» et «Pro» – peuvent être sélectionnés à l’aide de touches de raccourci. Enfin, seul le bouton rouge dédié au ralentissement se trouve encore sur l’accoudoir.

Côté droit se trouvent un monolevier en croix, un levier pour les trois distributeurs mécaniques ainsi que les deux leviers de présélection des régimes de prise de force. La console de commandes à droite loge les boutons de gaz à main avec possibilité de mémorisation, les commandes du relevage électronique et le bouton d’embrayage de prise de force.

L’«IBC-Monitor Pro» bien connu à commande tactile sert d’écran d’affichage centralisé. Le chauffeur ajuste le volant en hauteur et en inclinaison. Le commodo de

Le Lindner «Lintrac 70» en chiffres

Moteur : Perkins, 4 cylindres, 3600 cm³, étape 5, 74,4 kW/101 ch (max. 82 kW/ 112 ch)

Transmission: à variation continue ZF «TMT09», 40 km/h

Prise de force: 430, 540, 750, 1000 tr/min

Hydraulique: réservoirs séparés, pompe 50 l/min, circuit à détection de charge, 190 bar de pression, relevage à régulation électronique

Relevage arrière: 3500 kg

Pneumatiques: 420/65-R20 (avant), 420/85-R30 (arrière)

Dimensions: longueur 3955 mm, largeur 2084 mm, hauteur 2453 mm, empattement 2304 mm

Poids à vide: 3890 kg

Prix catalogue avec l’équipement du test: 96 500 euros (hors TVA)

Données du constructeur

clignotant à retour automatique et le levier d’inversion positionné côté gauche à proximité sont bien accessibles.

Modèle d’entrée de gamme

Le «Lintrac 70» est le nouveau modèle à variation continue d’entrée de gamme dans la série «Lintrac LDrive». Il associe la compacité du «Lintrac 75 LS» au confort de conduite du «Lintrac 80». Lindner a réduit l’équipement de la cabine et de l’hydraulique au strict nécessaire. Ceci simplifie les commandes et mène à un poste de conduite épuré.

Selon le constructeur, les outils des «Geotrac 73», «Geotrac 83» et «Geotrac 93» sont faciles à utiliser avec le «Lintrac 70». De plus, les mêmes roues jumelées peuvent être adaptées. Les bâtis pour chargeurs frontaux sont également disponibles d’usine. Les premiers modèles de série sont livrables dès à présent.

Lindner intègre aussi le moteur à quatre cylindres Perkins du modèle plus puissant «Lintrac 80»: il délivre 101 chevaux. Lindner n’a pas lésiné sur la prise de force: quatre régimes de prise de force différents sont proposés. La commande au pied «Freeze» permet de figer le rapport de transmission et d’augmenter ainsi l’effet du frein moteur.
Technique Agricole Suisse 4 | 2024 37 Prise en main | Impression

Avant «e527»: jusqu’à six heures d’autonomie

Avant renouvelle son offre en valets de ferme électriques pour lesquels il produit désormais ses propres batteries dotées d’une nouvelle technologie. Technique Agricole Suisse a pu prendre en main le modèle haut de gamme «e527» en Finlande.

Le constructeur de valets de ferme et de nacelles automotrices Avant a lancé courant mars deux nouvelles chargeuses sur pneus électriques «e513» et «e527» de troisième génération, qui remplacent l’offre proposée jusque-là. Outre son habillage revu en matière plastique, le nouveau «e527» reprend le châssis et le poste de conduite de l’«e6». Il affiche une capacité de levage de 900 kg et, avec l’extension de 70 cm de son bras télescopique, une hauteur de levage de 2,79 m.

Ces caractéristiques sont identiques à celles du modèle d’entrée de gamme «e513». Il en est de même pour l’animation à deux moteurs électriques, l’un dédié à l’avancement hydrostatique, l’autre pour l’hydraulique auxiliaire, la flèche et la direction. Lors de la prise en main au chargement d’un tas de neige, la machine a fait preuve d’une certaine capacité à

pousser la matière et le patinage épisodique des roues incitait à enclencher le différentiel. Durant ces manœuvres, la maniabilité et le faible niveau d’émissions sonores nous ont impressionnés. Associés à l’absence d’émissions polluantes, ils font de cette machine un auxiliaire adapté aux travaux en bâtiments d’élevage, améliorant la productivité, mais aussi le bien-être animal.

Batterie de 27 kWh

La chargeuse «e527» essayée adopte, comme sa petite sœur «e513», sa nouvelle batterie lithium-ion «OptiTemp» à haute densité énergétique de 44 volts à cellules immergées. Celle-ci est fabriquée depuis peu en Finlande par Avant luimême (voir encadré). Les deux machines se distinguent exclusivement par la capacité de leur batterie. La dénomination du

modèle renseigne ainsi sur cette capacité (27 kWh dans le cas de l’«e527»). Selon les indications d’Avant, il s’agit d’une technologie entièrement nouvelle, promettant une haute densité énergétique et capable de fournir une même puissance y compris à température élevée ou très basse – grâce à une régulation de la température du bain dans lequel sont immergées les cellules. Ce bain devrait aussi réduire le risque d’incendie. Chaque cellule dispose de son propre fusible en cas de défaillance.

Le constructeur garantit ses batteries trois ans ou 900 charges complètes. Selon Avant, le modèle haut de gamme «e527» pourrait parcourir une distance de 21 km, contre 12 km pour l’ancien «e6» de la marque. Avant annonce 6 h d’autonomie pour une sollicitation moyenne, un temps suffisant pour une journée de travail.

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 38 Impression | Prise en main
La nouvelle chargeuse «e527» du Finlandais Avant, ici en action lors d’un chargement de neige, dispose d’une autonomie de six heures, soit près d’une journée de travail. Photos: Matthieu Schubnel

Temps de recharge de 1 h 10 à 5 h 40

L’interface mise à jour du terminal de la chargeuse délivre les principales informations de fonctionnement du valet de ferme et l’état de charge de sa batterie. Plusieurs types de recharge sont disponibles. Avec la prise usuelle de type 2 montée de série en monophasé (option triphasé), le temps pour une recharge complète atteint 5 h 40. Cette prise de type 2 est reliée de série à un module de charge embarqué d’une puissance de 3 kW en standard. D’ici fin 2024, Avant proposera d’embarquer un ou deux modules de charge supplémentaires, pour une puissance de charge totale respectivement de 6 ou 9 kW. Le temps de recharge de 5 h 40 sera

ainsi divisé respectivement par deux ou par trois avec un courant triphasé, sans toutefois recourir à l’onéreuse station de recharge rapide. Mais les acquéreurs les plus exigeants peuvent d’ores et déjà opter pour cette station de recharge rapide additionnelle, dont la prise est connectée directement à la batterie lors de la charge. Le temps de recharge est alors réduit à 2 h 20 avec un courant d’une intensité de 16 A, et même 1 h 10 avec 32 A.

Tarif haut de gamme

La production de cette nouvelle chargeuse électrique a débuté fin février sur l’unique chaîne d’assemblage du constructeur. Avec un entretien réduit et sa polyvalence

Avant internalise la production des batteries

Composant le plus cher d’une chargeuse électrique, la batterie des valets de ferme Avant «e513» et «e527» est produite depuis début 2024 par le constructeur lui-même. Le premier prototype de batterie avait été mis au point voici trois ans. La production a lieu dans l’usine de la nouvelle société indépendante «Avant Power», située à quelques pas du siège finlandais du groupe. C’est à cet endroit que sont assemblés les modules de 360 cellules, connectées entre elles puis empilées et immergés pour former la batterie. Le fabricant annonce d’excellentes capacités y compris dans des conditions de température extrêmes, positives ou négatives, grâce à une régulation en continu de la température du bain dans lequel sont immergés les modules.

Un opérateur de la nouvelle usine de batteries de la filiale «Avant Power» du constructeur, assemblant quatre modules de batteries de nouvelle génération.

avec un catalogue de 200 outils disponibles, elle ne manque pas d’atouts pour séduire les exploitations d’élevage. Sur demande, l’acquéreur accèdera également à la cabine «GT» déjà proposée sur les variantes à moteur thermique. En intégrant la production des batteries, le coût de production de l’«e527» a ainsi pu être abaissé, de même que leur prix de vente. Le tarif de base du modèle «e527» est annoncé à 55 100 francs hors taxes. Gujer Landmaschinen AG, l’importateur historique des produits Avant pour la Suisse depuis plus de 30 ans, annonce avoir déjà vendu au moins six de ces chargeuses de nouvelle génération et dispose désormais d’une machine pour mener des démonstrations dans le réseau.

Le valet de ferme Avant «e527» en chiffres

Motorisation: deux moteurs électriques

Hauteur de levage: 2,79 m

Capacité de levage: 900 kg

Type de batterie: Li-ion 44 V à quatre modules de 360 cellules immergées

Capacité de la batterie: 27 kWh

Autonomie annoncée: six heures (en cas de sollicitation moyenne)

Débit hydraulique: 30 l/min

Poids: 1500 kg

Données du constructeur

La batterie est logée à l’arrière de l’appareil; au-dessus d’elle se trouve également un chargeur embarqué de 3 kW (de série). La batterie de la chargeuse «e527», présentée au premier plan (palette de gauche) pèse 195 kg et compte quatre modules, contre deux pour celle de la chargeuse «e513» (à droite).
Technique Agricole Suisse 4 | 2024 39 Prise en main | Impression

La lumière dans les ténèbres

Technique Agricole Suisse a testé dix projecteurs à LED de différentes catégories de prix, mais tous plus ou moins de la même classe de puissance.

Martin Abderhalden* et Roman Engeler

Un bon éclairage est essentiel lorsque le travail avec des machines se prolonge jusqu’à la tombée de la nuit, voire audelà. C’est encore plus le cas si les conditions météorologiques sont mauvaises. Un environnement bien éclairé favorise la sécurité et l’efficacité du travail.

Les phares halogènes conventionnels n’offrent souvent pas suffisamment de puissance. Il vaut la peine d’équiper les véhicules agricoles de projecteurs de travail à LED (acronyme du terme anglais light emitting diode, soit diodes électroluminescentes) de dernière génération.

* Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole Suisse.

L’offre est cependant très étendue. Pour apporter «la lumière dans les ténèbres», Technique Agricole Suisse a testé dix projecteurs à LED mis à disposition par la société Ochsner, Marthalen (ZH).

Pourquoi le post-équipement?

Contrairement aux projecteurs halogènes H3, la durée de vie des projecteurs à LED peut atteindre 50 000 heures. Le dégagement de chaleur est bien plus faible pour un éclairage nettement meilleur. La forte chaleur dégagée fait aussi adhérer de la saleté sur le verre des phares halogènes, ce qui réduit la puissance d’éclairage. Des phares à LED peuvent aussi remplacer les phares halogènes ou au xénon d’anciens matériels. Lorsqu’une mise à niveau est réussie, se passer de la qualité du nouvel

éclairage devient difficile. Pour la réussite de l’opération, certains points nécessaires doivent néanmoins être pris en compte.

Un montage dans les règles de l’art implique que la section des câbles posés et la protection par fusibles soient respectés afin d’éviter les incendies. Les LED sont des composants produisant de la lumière à partir de semi-conducteurs lorsque le courant circule (électroluminescence). Le processus interne de ces phares est complexe et techniquement coûteux en raison des puces intégrées, ce qui explique leur prix plus élevé que celui des phares halogènes traditionnels. Les phares à LED ont pour principal avantage de consommer peu d’énergie pour un rendement lumineux élevé. Par rapport aux phares de travail traditionnels, les besoins en courant

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 40 Impression | Rapport de test
Dix projecteurs LED ont été soumis à un test et comparés. Photos: Martin Abderhalden

Avec une caméra thermique, il est possible de mesurer et de visualiser le dégagement de chaleur du projecteur en fonctionnement.

sont jusqu’à 75 % inférieurs. Il est possible aussi de postéquiper des tracteurs anciens, car leur câblage n’est souvent pas suffisant pour raccorder plusieurs projecteurs halogènes.

En matière de robustesse, les projecteurs à LED sont supérieurs aux traditionnels halogènes. Les vibrations et les chocs affectent peu ces nouveaux matériels. Il est cependant recommandé de choisir des modèles très résistants aux chocs pour les conditions d’utilisation difficiles. Des différences d’aspect sont également

constatées, les projecteurs à LED étant généralement plus esthétiques. Les pousse-fourrage ou racleurs à fumier automoteurs peuvent également être équipés de projecteurs à LED. Malgré leur faible puissance électrique, ces petites machines peuvent bénéficier d’un superbe éclairage par projecteurs compacts (par ex «Weldex 2400 lm» ou «Wesem CRC3») qui ne consomment qu’une trentaine de watts chacun.

Eclairage de proximité, à distance ou combiné?

Question de base: quelles sont les dimensions de la surface à éclairer? Pour éclairer une machine elle-même ou une zone jusqu’à 30 mètres autour du véhicule, on parle d’éclairage de proximité. Ces projecteurs offrent généralement une puissance atteignant 5500 lumens et diffusent largement la lumière. Les modèles destinés à l’éclairage plus lointain délivrent des puissances de 2500 à 7800 lumens et émettent un large faisceau lumineux jusqu’à des distances de 35 à 150 mètres. Le modèle Hella offre une bonne puissance lumineuse et un faisceau très propre.

Pour travailler dans les champs, il est recommandé d’installer des projecteurs offrant un éclairage de proximité allant jusqu’à environ 25 mètres. On peut éventuellement les combiner avec d’autres projecteurs ayant une plus longue portée. Les projecteurs associés pour générer un éclairage de proximité et de longue portée créent un «hotspot» au centre du

Les ailettes de refroidissement sont importantes et permettent à la chaleur de se dissiper.

Conseils pour le choix des projecteurs à LED

• Que faut-il éclairer?

• Quelles doivent être les dimensions de la surface éclairée?

• Quelle est la distance entre la surface à éclairer et le projecteur?

• Combien de projecteurs peuvent être installés (peu mais puissants ou plusieurs mais plus faibles)?

• Quelle est la durée du travail à la lumière des projecteurs?

• Vérifier les exigences liées à la classe CEM, la protection anti-surchauffe, l’inversion de polarité et la surtension.

champ lumineux lorsqu’on éclaire une zone proche; ce «point chaud» provient du projecteur longue portée.

Il est recommandé de monter les projecteurs de sorte que leurs faisceaux se chevauchent pour éviter d’avoir des zones sombres. A noter: la quantité de lumière s’additionne lorsqu’on combine plusieurs projecteurs de faible puissance et que l’usage de plusieurs projecteurs a pour effet de réduire les ombres projetées.

Qu’est-ce qu’un bon projecteur?

La puissance lumineuse des projecteurs s’exprime en lumens. Il y a trois valeurs de lumens: la valeur théorique, les lumens froids et les lumens effectifs. Ces derniers sont déterminants; ils sont mesurés à la température de fonctionnement du projecteur. Ces «e lm», eux et eux seuls, indiquent la puissance effective d’un projecteur. L’indication «2500 e lm» signifie que les lumens effectifs s’élèvent à 2500. Les produits bon marché peuvent présenter un écart de 70 % entre les lumens théoriques et les lumens effectifs.

Le choix d’un projecteur de travail à LED ne doit pas se limiter au nombre de lumens. La puissance absorbée en watts détermine aussi sa performance lumineuse. L’interaction avec l’optique, c’està-dire les réflecteurs et le verre de diffusion, est également très importante. L’ensemble donne la valeur en lux, soit la puissance lumineuse arrivant effectivement sur la surface de travail. Au moins 60 lux devraient être assurés pour les machines agricoles.

Veiller à la qualité de la lumière

Pour travailler sans fatigue, il faut une lumière agréable, dont la qualité se rapproche autant que possible de la lumière

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 41 Rapport de test | Impression

du jour. Il faut donc que la température de cette lumière avoisine 5400 kelvins. La lumière est d’autant plus «froide» que sa valeur en kelvins est élevée. Une lumière à la fois trop froide et trop puissante (supérieure à 6000 lumens) produit souvent des réflexions en cas de poussière, de pluie ou de neige et provoque un auto-éblouissement. Il en résulte un suréclairage et les contours du terrain ne sont plus perçus par l’œil humain, ce entraîne une fatigue plus rapide de ce dernier.

La température de la lumière est aussi une affaire de perception individuelle. Elle doit être adaptée à l’œil. Pour certaines applications, on va utiliser des projecteurs à LED additionnels produisant une lu -

mière colorée. Ainsi la lumière rouge estelle appréciée pour éclairer les saleuses, car l’œil distingue mieux les contrastes. La lumière bleue est idéales sur les pulvérisateurs car les contrastes seront mieux mis en évidence lors des opérations de traitement phytosanitaires.

Des éléments perturbateurs

Une autre combinaison bien éprouvée est la caméra intégrée dans le projecteur, idéale pour le montage sur des presses, par exemple, ou comme caméra de recul.

Les projecteurs à LED peuvent provoquer des champs électromagnétiques parasites allant du grésillement de la radio à la panne des moniteurs et autres ordina -

teurs. La plupart des modèles sont équipés de composants permettant d’éviter ces désagréments. C’est pourquoi la déclaration est divisée en classes CEM (compatibilité électromagnétique). Dans le commerce spécialisé, la norme «CISPR 25», supérieure aux exigences de la réglementation ECE, est souvent utilisée. La certification de la classe 3 répond déjà à ces exigences ECE. Cependant, seule la classe 5, la plus élevée, garantit que le produit provoque le moins de parasites possible et n’engendre aucun problème.

Le modèle «W161» testé perturbait déjà considérablement la réception de la radio DAB dans la cabine. Si le câblage des phares doit être refait ou si les câbles

Bonne lumière, aspect attrayant

Grille de protection, consommation électrique faible

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 42 Impression | Rapport de test Modèle Wesem 4000 lm CRV1-FF 60 Wesem 2500 lm CRC3E Nordiclights Scorpius N4410 Weldex 2400 lm Dimensions en mm 176 × 86 × 127 Ø 117 × 161 × 74 108 × 137 × 87 Ø 83 × 114 × 79 Tension 10,5 à 30 V 10 à 30 V 9 à 32 V 10 à 36 V Lumens effectifs 3200 lm 2500 lm 2300 lm 1860 lm Température de la lumière 6000 K 6000 K 5700 K 6000 K Faisceau lumineux Faisceau large 60° Faisceau large 50° Faisceau large 60° Faisceau large 60° Besoins en puissance 40 W 29 W 40 W 25 W Classe de protection IP69 K IP69 K IP69 K IP69 K Antiparasitage CEM 100 % 100 % 100 % 100 % Protection anti-surchauffe et inversion de polarité Oui Oui Oui, –40° à +85° C Aucune indication Résistance aux chocs Aucune indication Aucune indication 60G 15G Domaine d’application Toit de la cabine, XUV Machines, p. ex. presses, toit de la cabine, Conditions difficiles Machines, quads Prix CHF 191.50 123.60 253.00 146.00 Test comparatif Faisceau lumineux 8 6 9 9 Température de la lumière 8 8 9 9 Portée Jusqu’à 20 m Jusqu’à 25 m Jusqu’à 25 m Jusqu’à 10 m Déparasitage 9 8 10 10 Puissance absorbée 8 8 9 9 Pertes de puissance 9 8 8 10 Dissipation de la chaleur 10 9 9 10 Netttoyage 9 6 7 9 Construction/robustesse 9 9 10 8 Prix/performances 9 9 8 9
Particularités
Très robuste, résistant aux chocs 60G Compact, faible consommation d’énergie

passent devant des faisceaux de câbles sensibles ou des appareils proches les uns des autres, il est recommandé d’utiliser des câbles blindés qui intègrent une tresse métallique et sont donc mieux protégés vis-à-vis des champs électromagnétiques.

Les ailettes de refroidissement anti-surchauffe

Lorsqu’elles sont allumées, les diodes à l’intérieur des phares génèrent de la chaleur. Celle-ci doit être dissipée autant que possible. Les ailettes de refroidissement des phares jouent un rôle essentiel, car elles dispersent la chaleur vers l’extérieur. Plus la puissance lumineuse est éle -

vée, plus elles doivent être profondes et efficaces.

Lors du test, la température a été mesurée par une caméra thermique sur le boîtier et sur le verre après 45 minutes d’allumage. Des différences de température allant jusqu’à 25 degrés ont été relevées. L’inconvénient des projecteurs à LED est leur perte de puissance avec l’augmentation de la chaleur. Il est important de munir un projecteur de travail à LED monté dans une machine ou à un endroit exposé à une accumulation de chaleur d’une protection réduisant au besoin la puissance lumineuse pour éviter une surchauffe. Plus le phare chauffe, plus les salissures s’incrustent sur le boîtier et le

verre. Le nettoyage est compliqué par des glaces rugueuses et des grilles de protection comme celles des projecteurs «Wesem CSIV» et «W161».

La protection contre les surtensions et les inversions de polarité

Les LED sont sensibles à l’alimentation électrique. Cela signifie qu’elles peuvent s’endommager si la tension est excessive ou le courant mal polarisé. Par rapport aux projecteurs halogènes, le remplacement simple de l’ampoule en cas de mauvaise tension n’est pas possible, ce qui cause généralement un dommage total. La protection contre les surtensions préserve le projecteur à LED des dommages. Une protec-

Bonne combinaison avec plusieurs projecteurs

Modèle le moins cher

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 43 Rapport de test | Impression Hella LED Oledone WD6L6 WAS W144D Tyri 1010 4000 lm Tyri 0909 W161 115 × 133 × 86 155 × 130 × 66 153 × 101 × 75 106 × 106 × 97 90 × 90 × 85 110 × 35 × 72 9 à 33 V 9 à 36 V 12 à 70 V 9 à 16V 9 à 16V 12 à 24 V 4400 lm 6000 lm 4000 lm 4000 lm 1850 lm 3071 lm 6500 K 6000 K 6000 K 5700 K 6000 K 6000 K Faisceau large 60° Faisceau large 90° Faisceau large Faisceau large 45° Faisceau large 54° Grand angle 50 W 50 W 50 W 50 W 29 W 48 W IP69 IP68 IP68 IP69K IP69K IP67 100 % ECE-R10 ECE-R10 100 % 100 % Protection contre l’inversion de polarité Aucune indication Aucune indication Oui Oui Aucune indication Aucune indication Aucune indication Aucune indication 50G/11ms 50G/11ms Aucune indication Travaux des champs, utilisation continue Travaux des champs, éclairage large Machines, presses, etc. Conditions difficiles, service hivernal Machines de taille petite et moyenne Machines 472.00 149.00 112.00 323.20 206.40 48.00 10 9 6 7 8 6 9 9 7 9 8 7 Jusqu’à 20 m Jusqu’à 25 m Jusqu’à 25 m Jusqu’à 30 m Jusqu’à 15 m Jusqu’à 15 m 10 9 9 10 10 4 9 8 8 8 10 7 9 9 ?? 9 9 7 9 7 8 9 8 8 8 8 9 8 9 6 9 8 8 10 10 7 6 9 8 7 8 7 Puissance d’éclairage élevée Rapport qualité/prix Large plage d’utilisation de 12 à 70 V
Robuste, amortisseurs de vibrations

tion contre l’inversion de polarité est tout aussi utile, car une inversion des câbles est vite arrivée. Sur les appareils testés, aucune indication de ces caractéristiques n’était disponible. Les bons modèles intègrent en général ces éléments, ce qui peut contribuer à prolonger leur durée de vie.

La résistance aux contraintes Lorsqu’ils sont utilisés dans l’agriculture, les projecteurs doivent disposer d’une classe de protection IP (acronyme du terme international protection) élevée. Les machines exposées au vent, à la saleté et aux intempéries sont souvent lavées à l’eau ou au nettoyeur haute pression. Le standard visé doit être aussi élevé que possible. Si l’humidité devait pénétrer à l’intérieur des dispositifs, l’électronique pourrait s’en trouver gravement endommagée. Chaque classification individuelle répond à des exigences spécifiques.

Le niveau «IP67» offre ainsi une protection contre une courte immersion dans l’eau, le niveau «IP68» contre une

Intellilight:lumière ajustableàvosbesoins

▪ réglagedelatempérature decouleurdel’insert

immersion permanente et le niveau «IP69» garantit une protection lors du nettoyage par jet de vapeur ou haute pression. La désignation «IP 69K», la plus haute, indique un nettoyage possible à haute pression et haute température. Ce niveau distingue les appareils robustes destinés à une utilisation extérieure mobile, comme dans l’agriculture. La désignation «G» est utilisée pour les appareils particulièrement résistants aux chocs et robustes. Plus leur «G» est élevé, plus les appareils sont robustes. Pour cette caractéristique, les modèles «Nordiclights Sorpius», «Tyri 0909» et «Tyri 1010» sont le nec plus ultra. Ils ont des amortisseurs de vibrations internes qui garantissent une protection optimale.

Le déroulement du test

Lors de ce test, les dix projecteurs à LED ont été examinés sous toutes leurs coutures sur le terrain et en atelier. Ils se situent dans la même catégorie de puissance lumineuse. L’évaluation visuelle s’est avérée

▪ adapterl’intensitélumineuse àl’environnement

Livraisonparvotrerevendeurspécialisé.

assez compliquée. Les modèles ont été positionnés sur un support et surélevés à une hauteur de 2,8 mètres pour évaluer les faisceaux lumineux, la température de la lumière et l’éclairage. La largeur d’éclairage a été mesurée sur un mur placé à une distance de 12 mètres et le faisceau dans un espace ouvert traversé par une route en son milieu.

La sensibilité aux interférences avec les appareils électroniques a été examinée pour les caméras de recul, les terminaux GPS et une radio DAB. Le dégagement de chaleur après 45 minutes de fonctionnement continu, ainsi que la consommation de courant ont été mesurés à l’atelier. Une image visuelle de l’ensemble a pu être obtenue par une caméra thermique. Ainsi, une comparaison transversale a ­t­ elle été possible. Pour le montage sur véhicule, un tracteur, un véhicule «XUV» et un pousse ­fourrage étaient à disposition. Le tableau des pages 42 et 43 présente les résultats des tests.

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4 | 2024 Technique Agricole Suisse 44 Impression | Rapport de test
Tous les projecteurs de travail étaient équipés de connecteurs étanches «Deutsch DT». On a également testé si les impulsions électromagnétiques pouvaient perturber les écrans et les radios.
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En Suisse, on voit rarement des camions agricoles. Les conducteurs de ces véhicules qui effectuent des transports agricoles sont partiellement dispensés des obligations édictées dans l’ordonnance réglant l’admission des chauffeurs. Photo: MAN

Un certificat OACP est-il nécessaire pour les transports agricoles?

Outre le permis de conduire, le certificat de capacité est obligatoire pour le transport de personnes depuis le 1er septembre 2008. Il l’est aussi pour le transport de marchandises depuis le 1er septembre 2009. Les exceptions sont toutefois nombreuses.

Natanael Burgherr

Qui est concerné par l’OACP?

L’Ordonnance régissant l’admission des chauffeurs (OACP) détermine qui a besoin d’un certificat de capacité. Sont en principe concernés tous les conducteurs de voitures automobiles affectées au transport de personnes de la catégorie D et de la sous-catégorie D1. Il en va de même pour les chauffeurs de véhicules destinés au transport de marchandises de la catégorie C et de la sous-catégorie C1.

L’OACP vise notamment à améliorer la sécurité routière et à favoriser une utilisation avisée des véhicules.

Les exceptions

L’article 3a de l’OACP définit toutefois quelques exceptions où la conduite des véhicules susmentionnés ne nécessite pas de certificat de capacité:

• Ce certificat n’est pas obligatoire pour les personnes qui conduisent des véhicules utilisés pour des transports non industriels de personnes ou de marchandises. Est considéré non industriel «tout transport routier qui:

1. n’est pas directement ou indirectement rémunéré;

2. ne génère directement ou indirectement aucun revenu pour le conducteur du véhicule ou pour des tiers, et

3. n’est lié à aucune activité professionnelle ou commerciale».

• La vitesse maximale autorisée du véhicule est inférieure à 45 km/h.

• Selon l’article 86 (alinéa 2) de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière, les transports de marchandises sont considérés comme agricoles ou forestiers, lorsque:

1. les courses sont effectuées pour les besoins d’une exploitation (agricole ou forestière);

2. les trajets sont accomplis dans un rayon de 20 km autour du siège de l’exploitation, et

3. la conduite du véhicule absorbe au maximum la moitié du temps de travail [du conducteur] en moyenne hebdomadaire (OACP, article 3 g). D’autres exceptions concernent les services d’urgence et l’entretien des véhicules.

Conclusion

Cela signifie que l’obligation de détenir le certificat de capacité ne s’applique généralement pas aux conducteurs de tracteurs agricoles (immatriculés d’une plaque verte), et même de tracteurs industriels (munis d’une plaque blanche), dont la vitesse maximale est limitée à 45 km/h. En revanche, il convient d’être vigilant lorsque l’on effectue des transports agricoles pour une exploitation agricole au volant d’un camion ou d’un tracteur industriel autorisé à circuler à plus de 45 km/h. Il convient alors de respecter les prescriptions de l’OACP pour ne pas tomber dans l’illégalité.

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole Suisse traite de questions posées régulièrement au service technique de l’association à Riniken.

Contact: tél. 056 462 32 00; courriel: zs@agrartechhnik.ch

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 46 Management | Question de lecteur

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Grand potentiel pour l’industrie turque

Selon ses propres indications, l’industrie turque du machinisme agricole est la quatrième plus grande au monde. Presque tous les constructeurs souhaitent se développer et, surtout, prendre davantage pied sur les marchés occidentaux.

Roman Engeler

Invitée par «Tarmakbir», l’association turque des constructeurs de matériels agricoles, et par l’organisation de salons «Tüyap Exhibitions», Technique Agricole Suisse a visité l’exposition de machinisme de Konya, en Anatolie centrale, à plus de 1000 mètres d’altitude. La visite de quelques usines de la région était aussi au programme. En tout, 450 exposants de 22 pays étaient présents à cette 20e édition du salon «Konya Tarim», qui a attiré plus de 240 000 visiteurs.

2000 entreprises dans le secteur

Il y aurait environ 2000 constructeurs de machines agricoles en Turquie. Un peu plus de 10 % d’entre eux sont regroupés dans l’association «Tarmakbir». Certains sont des filiales de groupes et de conglomérats pesant plusieurs milliards, d’autres sont des firmes plus modestes. Certaines entreprises construisent des machines et des outils sous licence ou produisent des composants pour des grandes marques comme John Deere, Agco ou CNH Industrial, pour ne citer que les plus connues. Ces fabricants turcs ont en commun les caractéristiques suivantes:

• Ils veulent se développer, augmenter leur production ainsi que leurs exporta -

tions, en visant notamment les marchés occidentaux bien établis.

• Ils disposent pour leurs sites de production de réserves de terrains considérables dont nous ne pouvons que rêver.

• Leur taux de fabrication interne est élevé, parfois bien supérieur à 90 %. Actuellement, d’importants investissements sont consentis pour moderniser des sites de production afin de pouvoir répondre aux exigences de qualité des marchés. Certains constructeurs de tracteurs n’ont pas encore achevé le passage à la norme antipollution de niveau 5. En outre, des remorques munies de freins hydrauliques à une seule conduite sont encore produites et vendues. Selon les statistiques, près de 80 000 tracteurs sont construits annuellement en Turquie, dont 20 % sont exportés. Les véhicules restants sont vendus sur le marché national. Pour la plupart des constructeurs, le segment de puissance va de 120 à 150 chevaux.

Hattat Traktör

Hattat Traktör produit 22 500 tracteurs chaque année. Ce constructeur, l’un des plus grands du pays, a fabriqué par le passé la série «A» de Valtra. L’exploitation de

licences pour d’anciennes gammes de Massey Ferguson témoigne aussi des bonnes relations existantes avec Agco. Hema, appartenant à la même holding que Hattat Traktör, construit d’ailleurs de nombreux composants que l’on retrouve dans les tracteurs européens, par exemple les blocs 3-cylindres Perkins ou les pompes hydrauliques des tracteurs John Deere de la série «5». Selon les responsables de Hattat, l’entreprise travaille actuellement de manière intensive à conquérir des catégories de puissance plus élevées. Les essieux pour des tracteurs de 150 à 180 chevaux seraient déjà prêts à être commercialisés. D’ici deux ans au plus tard, des tracteurs devraient aussi être proposés dans ce segment.

Tümosan

Fondée en 1976 par le gouvernement régional de l’époque, Tümosan a été privatisée en 2004 et appartient depuis à la holding Albayrak, un conglomérat pesant des milliards et dont le siège se trouve à Istanbul. Durant ses trois premières décennies, elle fut une entreprise de construction, tout en se développant, dès 1982, dans d’autres secteurs d’activité,

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Vue panoramique de l’aire extérieure et des halles de l’exposition «Konya Tarim», à Konya, en Turquie. Photo: Konya Fair

dont le transport et la logistique, la gestion des déchets et les médias. En 1997, la holding cotée en bourse a par exemple acquis le journal Yeni S¸afak.

Tümosan occupait de loin le plus grand stand du salon. Son usine établie aux portes de la ville de Konya est immense. Elle occupe 1,6 million de mètres carrés, dont 93 000 couverts. Outre des tracteurs et des moteurs, des chariots élévateurs, des générateurs et des véhicules militaires y sont construits. La capacité de production est actuellement de 75 000 moteurs et 45 000 tracteurs par an. En 2023, seuls quelque 11 000 tracteurs ont toutefois été construits. Le taux de fabrication interne atteint 94 %, c’est-à-dire que la société produit presque tous les éléments (cabines, transmissions, essieux, moteurs) destinés à équiper ses véhicules.

Dès la mi-2024, Tümosan entend passer aux moteurs de niveau d’émissions 5. Elle ambitionne d’occuper des segments de puissance plus élevés, jusqu’à 250 chevaux, afin de s’implanter en Europe occidentale. Actuellement, la moitié des tracteurs qu’elle construit sont encore des modèles dits «Heritage», basés sur d’anciennes licences Fiat.

New Holland «T3 electric»

Türk Traktör, un partenaire de coentreprise de CNH Industrial, construit près d’Ankara des modèles de tracteurs des marques New Holland et Case IH. Lors du salon de Konya, le New Holland «T3 electric power» en version plate-forme a été présenté en première mondiale: une surprise! Selon les déclarations des responsables, ce modèle de 100 chevaux, ali -

menté par une batterie de 75 kWh, a nécessité quatre ans de développement. Il offre une capacité de relevage arrière de 2,8 tonnes, est équipé de deux distributeurs et dispose de régimes de prise de force 540, 540E et d’un troisième proportionnel à l’avancement. Une charge de batterie offre une autonomie atteignant, selon l’effort requis, entre 3 heures (labour) et 7 heures (déplacement sur route). La recharge prend 1 ou 3,5 heures selon le système de charge utilisé.

Un géant des mélangeuses

Celikel estime être le plus grand fabricant de mélangeuses de la planète. L’entreprise annonce un effectif de 30 000 modèles en service sur tous les continents. Elle collabore avec des maisons connues comme Kubota ou BvL. Outre les mélangeuses à vis verticales et horizontales, cette société produit des épandeurs de

fumier, des ensileuses portées, des presses et des enrubanneuses. Le dernier produit en date est la presse à balles parallélépipédiques «Balentine», très stylisée, avec laquelle le fabricant est sur le point de s’imposer. Après 70 unités en 2022, 450 unités prévues en 2024, il devrait atteindre le millier de machines en 2025. L’entreprise prévoit de présenter d’autres nouveautés, notamment un bec à maïs 12-rangs à l’Eima de Bologne (I), en novembre prochain.

Semoirs high-tech

Sakalak fabrique environ 10 000 machines par an pour le travail du sol et les semis, dont la moitié partent à l’exportation. Lors du salon, l’entreprise a présenté un système de sélection moderne pour les semoirs monograines pneumatiques. Le système dispose d’une commande électrique et électronique avec affichage correspondant sur le terminal du tracteur. L’étalonnage avec réglage de la densité de semis semble être facile à réaliser. En cas d’erreur de placement des semences, un signal sonore est émis. La mise en place de granulés peut aussi se faire, avec un moteur électrique et une commande électronique.

IA et robotique

MoveOn est une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle et la robotique agricole. Elle collabore avec Tarmöz, un spécialiste des outils de travail du sol. Les deux entreprises ont lancé ensemble sur le marché la bineuse «Row Vision Guidance Weeder». Son cadre coulissant traslate selon la commande par caméras, ce qui permet de sarcler avec précision les interrangs de cultures comme la betterave sucrière, le maïs ou le tournesol. Cette technique n’est pas fondamentale -

Le «T3 electric power»: ce tracteur New Holland à propulsion entièrement électrique est développé et construit en Turquie. Photos: Roman Engeler
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Cette bineuse Tarmöz utilise pour la commande du châssis coulissant l’intelligence artificielle développée par la start-up MoveOn.

ment nouvelle, mais elle a été développée pour la première fois par un fabricant turc.

Conclusion

En faisant le tour du salon, une grande diversité de machines et des marques inconnues chez nous étaient présentées. Le nombre de modèles de presses-enrubanneuses stationnaires, qui peuvent être utilisées pour toutes sortes de récoltes, était frappant. De nombreux exposants présentaient aussi des «becs à maïs» portés à un ou deux rangs ou des presses à petites balles que l’on ne rencontre plus que rarement dans nos contrées.

Des tracteurs avec des moteurs étape 3b, des remorques dépourvues de freins à deux conduites ou des faucheuses rotatives sans aucun carénage de protection sont encore fréquents. La législation en Turquie et sur les marchés d’exportation principalement approvisionnés par les

entreprises turques autorise encore de tels engins.

Les fabricants sont conscients qu’ils doivent améliorer la qualité et les normes de leurs produits s’ils veulent percer sur les marchés occidentaux. Mais le potentiel est bien présent. Bien des compo -

sants sont fabriqués sur place et génèrent des circuits de livraison courts. Seules 20 % des pièces de tracteurs sont importées. Il existe aussi un grand potentiel sur le marché intérieur, car près d’un million de tracteurs utilisé ont Turquie ont plus de 20 ans d’âge.

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Le constructeur Celikel vise haut avec sa presse à balles parallélépipédiques «Balentine». Bien des matériels sont construits sous licence et reprennent des anciens modèles occidentaux. Ces copies de Massey Ferguson sont exposées sur le stand de Hattat Traktör.
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Sakalak a développé un système de séparation à commande électrique et électronique pour ses semoirs monograines pneumatiques.
A

bout des

adventices avec huile de colza, amidon et eau

Des scientifiques ont développé un mulch liquide à base de matières premières renouvelables qui supprime les adventices dans les vergers et les vignes. Un nouvel outil a été récemment conçu pour l’épandage de ce produit.

Un liquide pulvérisable à base de matières premières renouvelables devrait maintenir les adventices sous contrôle. Il a été testé en culture fruitière et en viticulture lors d’un projet de recherche mené par des scientifiques du Centre de technologie et de développement de Straubing en Allemagne, abrégé TFZ pour Technologieund Förderzentrum. L’étude a montré que le résultat obtenu est comparable à celui d’un herbicide classique, avec en prime un produit biodégradable en une période de végétation.

Des essais concluants

«Le mulch liquide forme une barrière physique qui supprime la germination et la croissance des adventices», a expliqué Michael Kirchinger, chercheur au TFZ. Il se compose entre autres d’huile de colza, d’amidon et d’eau. Ce liquide est décomposé par les micro-organismes le temps d’une période de végétation, de sorte qu’aucun résidu ne subsiste dans le sol. Les scientifiques ont mesuré son efficacité en le comparant à un traitement herbicide

classique et à un désherbage mécanique. Les essais ont montré que le mulch liquide détruit réellement les adventices et que les résultats sont équivalents à ceux des traitements herbicides.

La création d’un nouveau matériel Le mulch est pulvérisé autour des arbres fruitiers et des pieds de vigne. Il se fige en peu de temps et durcit. Les chercheurs ont développé un prototype à même d’appliquer ce produit de la meilleure manière possible. Le mulch est issu du mélange de deux composants liquides qui doivent être conservés dans deux réservoirs distincts parce qu’ils se figent dès qu’ils sont associés. Des buses combinées mélangent les substances au moment de l’application. «L’épaisseur optimale de la couche de mulch se situe entre deux et cinq millimètres», a poursuivi Michael Kirchinger. Elle peut varier d’un site à l’autre, en fonction des conditions climatiques régionales et de la durée d’action visée. C’est la raison pour laquelle les tests ont été menés sur plusieurs cultures arbori -

coles et viticoles en Allemagne, en Autriche et dans le Tyrol du Sud.

Outre le contrôle des adventices, le mulch liquide présente d’autres effets positifs, comme la protection contre l’évaporation de l’eau du sol. «Dans les régions sèches, en particulier, cela pourrait conférer aux cultures un avantage supplémentaire», a conclu Michael Kirchinger.

Egalement en cultures maraîchères?

Un projet de suivi du TFZ étudie actuellement la manière de rendre le procédé plus adapté à la pratique. Il est réalisé par les scientifiques de l’institution en collaboration avec un constructeur de machines agricoles. Dans un autre projet du TFZ, les chercheurs évaluent l’utilisation de ce mulch liquide pour d’autres cultures, notamment le maraîchage.

Le TFZ publie les résultats de ce projet dans le rapport n° 83 (uniquement en allemand). Ce dernier peut être téléchargé gratuitement sur le site www.tfz.bayern.de

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Le mulch liquide écologique est épandu dans un verger par un prototype mis au point à cet effet. Photo: TFZ

L’adoption de la loi sur l’électricité (acte modificateur unique) est indispensable pour explorer le futur de la biomasse-énergie. Photo: ldd

Le futur de la biomasse-énergie

Le dixième forum Bioénergie a été organisé à Brougg fin janvier 2024. Il a fourni l’occasion aux représentants du monde économique, agricole, politique, administratif ainsi que du domaine de la recherche de discuter du futur de la biomasse et d’en définir le cadre politique nécessaire.

Ruedi Hunger

L’association Biomasse Suisse, coorganisatrice du dixième forum Bioénergie à Brougg (AG), est chargée de la valorisation matérielle et énergétique de la biomasse et de l’amélioration de son cadre politique. L’Association suisse de l’industrie gazière (ASIG) figurait aussi parmi les organisateurs. Elle représente, au niveau national et international, les intérêts sectoriels de l’industrie gazière suisse sur le plan de la politique énergétique.

Pourquoi la biomasse est-elle si importante?

La biomasse est renouvelable et permet de boucler les cycles des matières. Elle est disponible sur les niveaux tant local que mondial. En tant que réservoir de CO 2, elle joue un rôle clé dans l’approvisionnement en énergie. La biomasse est actuel ­

lement (encore) la principale forme d’énergie renouvelable. Elle occupe le quatrième rang, derrière le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

La biomasse est toujours davantage convoitée, parce que la population toujours plus nombreuse a des besoins croissants en nourriture, en matières premières et en énergie. Du fait de la prospérité grandissante, la consommation de ressources augmente en continu. Le changement climatique influence aussi la production de biomasse.

Quelle est la situation en Suisse?

En Suisse, la consommation d’électricité devrait atteindre environ 80 térawattheures (TWh) en 2050. Actuellement (2024), la filière biogaz produit à peine 0,2 TWh d’énergie. D’ici 2050, la produc­

tion devrait être sextuplée et atteindre 1,2 TWh. L’électrification du secteur du chauffage aura pour effet de réduire considérablement la consommation de gaz, qui passera globalement de 33 TWh en 2022 à 18 TWh en 2050. La part du biogaz (parmi les gaz renouvelables) devrait passer de 0,4 TWh (1,2 %) en 2022 à 4 ­ 6 TWh (22 à 33 %) en 2050. Seuls 10 % du potentiel de biogaz sont actuellement exploités en Suisse et notre pays est tributaire d’importations de quantités assez conséquentes de gaz renouvelables. Certains points restent encore à éclaircir concernant la réglementation des importations de biogaz.

Subventions en faveur du biogaz

La Confédération subventionne la construction et l’exploitation d’installa­

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 52 Plate-forme | Exposition

tions de biogaz. Des projets de recherche et d’innovation bénéficient aussi d’aides. Enfin, elle soutient différents projets de SuisseEnergie, notamment dans le domaine de l’assurance qualité.

Il est prévu de proposer à partir de 2025 le choix entre des contributions aux coûts d’exploitation* et la prime de marché flottante nouvellement créée. Celle-ci signifie que les exploitants de centrales à biogaz commercialiseront eux-mêmes leur électricité (voir loi sur l’énergie, chapitre 5a). Par ailleurs, des allègements sont prévus pour les installations hors zones à bâtir, en classant en zone agricole les projets de centrales à biomasse capables de traiter jusqu’à 45 000 tonnes de substrats par an (sous réserve d’adoption, par le référendum du 9 juin 2024, de la loi fédérale sur les énergies renouvelables).

Un camion roulant au biogaz

Daniel Balmer, responsable logistique des transports de Migros Suisse orientale (dont le territoire s’étend de 400 à 1700 mètres d’altitude), a montré que le transport durable par camion roulant au biogaz local était possible même s’il présente quelques difficultés. Les critères de fiabilité, de fonctionnalité et de prix abordables doivent être remplis. Lorsque des carburants alternatifs sont utilisés pour le transport de marchandises, la gageure consiste à trouver le point d’équilibre entre stabilité, économie et écologie. Une série d’essais sur le terrain avec différents camions

en service régulier sur huit mois, alimentés en biogaz suisse a été concluante (pas de gaz naturel, pas d’importations, pas de gaz naturel liquéfié). Les essais ont eu lieu en 2019 en collaboration avec Iveco et l’Empa.

Des déchets biogènes

Un gros problème reste posé par la gestion des déchets biogènes et des matières étrangères. Comme on continue de trouver régulièrement des matières étrangères dans les poubelles à compost, les engrais de recyclage sont souillés. Selon certaines estimations, quelque 300 tonnes de microplastique finiraient ainsi chaque année sur des terres agricoles. C’est pourquoi il est interdit à certains endroits de mêler des restes alimentaires aux déchets biogènes, en raison des teneurs élevées en matières étrangères. Cela a pour résultat que 500 000 tonnes de denrées alimentaires supplémentaires finissent avec les ordures ménagères!

Pour éviter ou limiter de telles conséquences, on peut recourir au tri manuel de matières étrangères (très cher), ou leur tri mécanique (très cher aussi et pas toujours efficace). Il serait possible aussi d’installer des caméras pour la détection de matières étrangères (apports), mais outre la question du coût, leur utilisation poserait le problème de la protection des données.

S’il devenait possible demain de faire baisser massivement la quantité de matières étrangères, il en résulterait un po -

Planification obligatoire

Selon la loi sur l’aménagement du territoire (LAT, article 16a, alinéa 1bis), les constructions et installations nécessaires à la production d’énergie à partir de biomasse ou aux installations de compost qui leur sont liées peuvent être déclarées conformes à l’affectation de la zone et autorisées dans une exploitation agricole si:

a. la biomasse utilisée est en rapport étroit avec l’agriculture et avec l’exploitation;

b. les quantités de substrats utilisées n’excèdent pas 45 000 tonnes par an;

c. les construction et installations ne serviront qu’à l’usage autorisé.

tentiel d’exploitation de 470 000 mètres cubes de biogaz supplémentaires.

Du précieux fumier

Le potentiel le plus important de biomasse disponible en Suisse réside dans les engrais de ferme. Lors de la fermentation, des résidus organiques sont recyclés pour les matières et pour l’énergie qu’ils contiennent. La fermentation des engrais de ferme permet des cycles énergétiques et des cycles de l’azote respectueux de l’environnement. Les fertilisants retournent intégralement dans les terres agricoles. Actuellement, la valorisation matérielle et énergétique des apports en engrais de ferme atteint à peine 5 % (potentiel exploité à ce jour). On estime à 4,3 TWh le potentiel supplémentaire de biométhane récupérable.

La répartition spatiale du potentiel d’engrais de ferme est en corrélation avec la densité de bétail en Suisse. C’est ainsi que les transports d’engrais de ferme font régulièrement les gros titres. Il importe de souligner à ce propos que le seuil en matière de transport ne porte pas sur les émissions de CO 2, mais sur les coûts. Le seuil économique dans les chaînes de transport de lisier se situe entre 3 et 82 km et le seuil écologique (CO 2) entre 145 et 628 km. Quant au fumier, son seuil économique varie de 137 à 326 km, et le seuil écologique de 668 à 868 km.

Les installations de biogaz agricoles sont polyvalentes et produisent bien plus que de l’électricité. Grâce à la fermentation des engrais de ferme, les émissions de méthane sont en diminution par rapport à celles produites par le stockage traditionnel des engrais de ferme. Du fait de la production et de la valorisation d’énergies re -

Les centrales à biogaz d’une capacité allant jusqu’à 45 000 t/an de substrats sont désormais autorisées en zone agricole.
Technique Agricole Suisse 4 | 2024 53 Exposition | Plate-forme

Consommation d’énergie brute domestique en 2022

Composition des différents substrats

Engrais vert

Fumier de volaille

Fumier de cheval

Autres substrats

Lisier de porc

Lisier/fumier de bovin

Part des différentes énergies dans la consommation suisse d’énergie brute de 285 TWh.

nouvelables, les émissions de CO 2 baissent grâce au remplacement des énergies fossiles (contribution actuelle à la protection du climat 85 000 tonnes d’équivalent CO 2 ou CO 2eq en abrégé).

Biomasse et gestion de l’énergie

Une population plus forte implique davantage de nourriture, de matières premières et d’énergie. Une consommation plus élevée de ressources résulte d’une prospérité croissante. En outre, la production de biomasse subit l’influence du changement climatique. La valorisation des matières se traduit par une augmentation de la consommation de biomasse. L’exploitation des ressources naturelles modifie l’écosystème (dégradation des sols, perte de biodiversité, concurrence hydrique). L’agriculture ne peut pas produire plus, car il faudrait pour cela que les surfaces agricoles soient étendues, au détriment des res-

Le potentiel réside dans les engrais de ferme. Les substrats sont les matières premières qui servent à produire du biogaz.

sources naturelles et des fonctions de protection du climat. L’intensification des cultures entraînerait des coûts environnementaux élevés. La remise en cultures est onéreuse et nécessite des moyens importants. C’est pourquoi il faudrait créer des structures visant une utilisation efficace, matérielle et énergétique de la biomasse. Dans le même temps, les écosystèmes et leurs fonctions doivent être protégés et maintenus. Les modes de consommation et les systèmes alimentaires doivent être amenés à changer (transformation, conversion). D’autres sources d’énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques, éoliennes) doivent être utilisées. Enfin, les ressources de la planète doivent être gérées de manière (plus) responsable.

Réorientation de la politique agricole Samuel Vogel, responsable du secteur Systèmes agro-environnementaux et élé -

BETRIEBSSICHER –Z UVERLÄSSI G–W IRTSCHAFTLICH

ments fertilisants de l’Office fédéral de l’agriculture, esquisse l’avenir à l’horizon 2050 comme suit: le gaspillage alimentaire (du stade de la production à celui du commerce de détail, secteur gastronomique compris) devra baisser des trois quarts par rapport à 2020. Sur les sols exploitables à des fins agricoles, la priorité sera accordée aux cultures destinées directement à l’alimentation humaine. La production destinée aux ruminants sera basée principalement sur l’exploitation de prairies permanentes et la valorisation de sous-produits de l’industrie alimentaire. Les terres agricoles de Suisse seront maintenues dans leurs proportions actuelles et gérées en adaptant l’intensité d’utilisation aux conditions locales.

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Case IH «MX 135»: un auxiliaire robuste en grandes cultures

Pour Sandro Burri, entrepreneur et spécialiste en machinisme agricole, le Case IH «MX135» est un auxiliaire solide, de bonne taille mais assez léger en grandes cultures.

Rencontre avec le jeune homme à Wilen, dans la commune thurgovienne de Neunforn.

Dominik Senn

Sandro Burri habite Wilen, près de Neunforn (TG). Son premier métier est celui de mécanicien de machines agricoles, sa seconde profession agriculteur. En 2015/2016, son frère aîné a repris l’exploitation des parents, tandis que Sandro faisait siens l’immense atelier, l’habitation et les grandes machines comme l’ensileuse à maïs, tout en fondant une agro-entreprise.

Son offre couvre les ensilages de maïs et d’herbe avec désormais une Claas «Jaguar 840». Il assure aussi des réparations et des travaux de mécanique pour des tiers sur des tracteurs, des semoirs, des récolteuses diverses et leurs accessoires. «J’aime réparer les grandes machines», confie Sandro Burri.

Il s’est vite mis aux semis puis, en 2022, commença à proposer du battage sous la raison sociale «Burri Mechanik GmbH». Il possède trois moissonneuses-batteuses: une Claas «Dominator 78 SL», légère, une Case IH «2366 Axial Flow» et une Laverda «523» avec compensation de dévers. Ce parc lui permet d’offrir ses services pour toutes les céréales, le soja, le maïsgrain et le tournesol.

Priorité aux pneus larges

Sa spécialité, ce sont les constructions spéciales et les révisions. Il est fier de sa combinaison pour semis sur mulch avec une déchaumeuse frontale et un semoir Accord de 3 mètres. Derrière un labour, il va utiliser un rouleau packer. Il veille

dans tous les cas à ne pas endommager le sol. «Les pneus larges sont une priorité», souligne notre hôte, qui est aussi perfectionniste et esthète: «L’aspect extérieur compte beaucoup et une apparence attrayante en dit beaucoup sur l’intérieur d’une machine.»

«Tracteur de grandes cultures»

Le fleuron de l’entreprise est le Case IH «MX 135» à quatre roues motrices acheté en 2018 chez Schlachter Land- und Arealtechnik AG à Möhlin (AG). Ce tracteur de 135 chevaux affichait 4500 heures. Il était équipé d’un inverseur qui faisait défaut sur le Case IH «1056». Sa charge utile était supérieure. «J’étais depuis des années à la recherche

4 | 2024 Technique Agricole Suisse 56 Passion | Youngtimer
Un montage signé Burri: combinaison d’une déchaumeuse frontale et d’un semoir Accord de 3 mètres. Photos: Sandro Burri/Dominik Senn

d’un tracteur de grandes cultures robuste; avec ses 6,3 tonnes il est aussi plutôt léger», confie Sandro Burri. Ce tracteur a maintenant 1000 heures supplémentaires. Construit en 1997, il a 27 ans mais a l’air quasi neuf, tellement Sandro Burri le soigne et le bichonne. «Le ‹MX 135› est idéal pour les semis; il possède un relevage puissant de 6000 kg de capacité aux points d’attelage, un inverseur, une ‹clim› suffisante et un powershift permettant de varier finement la vitesse d’avancement.»

GPS et correction RTK

Sandro Burri a installé lui-même, avec l’aide d’un ami, un système de guidage avec GPS RTK offrant une précision de 2 cm. La direction à la main est directe et réactive. Le système hydraulique avec un débit de 109 litres/min à 206 bar est exceptionnellement puissant. Selon Sandro Burri, le Cummins 6-cylindres de 5,9 litres mérite une mention particulière. Le bruit de ce moteur est unique en son genre. Ce «moulin» démarre au quart de tour avec une détonation et s’arrête de même. Ce moteur et cette transmission n’ont jamais posé de problèmes. Sandro Burri apprécie aussi la construction modulaire du tracteur, avec le moteur reposant sur le châssis via des silentblocs: les charges frontales et arrière ne sollicitent pas le moteur.

Les points négatifs

Sandro Burri mentionne certains points négatifs. Le passage des vitesses est tout sauf fin, rude; au moins sait-on que la vitesse est passée. Selon notre interlocuteur, il existe des tracteurs plus confortables pour la route que le «MX 135».

C’est l’une des raisons pour lesquelles il a acheté en 2021 un Case «856» d’oc-

L’histoire anglaise du Case IH «Maxxum MX»

Le «Maxxum MX» a succédé aux modèles «Maxxum 51» et «Maxxum 52» construits à Neuss (D). A la cessation de leur production, en 1997, l’usine historique dans le port de Neuss ferma ses portes, avant d’être démolie, indique Wikipédia.

Presque simultanément, la production des tracteurs «Maxxum MX» fut lancée à l’usine de Doncaster (GB). Ces modèles «Maxxum MX» avaient gagné en puissance et en taille. Une nouvelle architecture de leur cabine et l’augmentation de leur empattement les faisaient paraître plus grands. Leur turbocompresseur et leurs pompes à injection – tous deux nouveaux – leur offraient plus de puissance.

casion qu’il utilise entre autres pour les transports et avec la remorque à ensilage. Sur le «MX 135» l’intervalle entre la première vitesse du quatrième rapport sous charge et la deuxième vitesse du premier rapport sous charge est trop grand, sans aucun chevauchement. Si la descente du relevage est réglable, la vitesse de montée est, elle, trop rapide, chose qui fut améliorée sur les modèles plus récents. Sandro Burri n’a pas attendu pour équiper son tracteur d’une solution maison, composée d’un diviseur de débit hydraulique.

Encore un Case IH

Sandro Burri s’est marié en 2020 avec Susanne qu’il considère comme «son bras droit à l’atelier, pour la comptabilité et l’administration»; ils ont deux enfants âgés de trois et cinq ans. Jusqu’à ce que son entreprise prenne de l’essor, Sandro travaillait à mi-temps chez Griesser Kältetechnik à Marthalen (ZH). Il possède le

Perfectionniste

IH «MX135».

Lors du rachat de Case IH par New Holland, le tracteur fut cédé au groupe Argo avec l’usine de Doncaster (GB) . Les derniers «Maxxum MX» furent construits sous la houlette de McCormick en parallèle avec le modèle «MTX». Sous la marque McCormick, le «Maxxum MX» céda sa place au modèle «MTX 140».

Le Case Steyr Center à Niederweningen (ZH), au siège de Bucher Landtechnik AG, est l’importateur général et le distributeur des tracteurs Case IH et Steyr, des machines de récoltes Case IH ainsi que des systèmes d’attelage frontaux Hydrac pour la Suisse; il assiste plus de 100 revendeurs spécialisés Case IH et Steyr.

permis pour l’utilisation de fluides frigorigènes. En 2020, il a été nommé employé communal à temps partiel de sa commune de Neunforn. Son Case «856» lui rend de bons et loyaux services pour les travaux de transports et de broyage, ainsi que pour le soufflage de feuilles mortes.

et esthète: Sandro Burri, de Wilen b. Neunforn (TG) veille jalousement à soigner l’extérieur de son Case Vue aérienne du «MX135» de Sandro Burri avec un rouleau packer frontal et un semoir. Le volant motorisé du système d’autoguidage.
Technique Agricole Suisse 4 | 2024 57 Youngtimer | Passion

Exposition spéciale à Lucerne

L’exposition spéciale «100 ans de Technique Agricole Suisse», au Musée des transports à Lucerne, fut une réussite. Elle était organisée par Severin Volkart et Pascal Ott, futurs agro-techniciens ES et étudiants du Strickhof, à Lindau (ZH).

Pour les 100 ans de Technique Agricole Suisse, une exposition a réuni, les trois premières semaines de mars, des machines agricoles anciennes et récentes au Musée suisse des transports. Plusieurs objets historiques étaient présentés sur l’aire extérieure de la ferme Fenaco. S’y trouvaient une autochargeuse Agrar «Tempo-Lader» de 1962, une moissonneuse-batteuse Fahr «M66/3» de 1969,

mais aussi une Claas «Lexion 700 TT» de dernière génération. L’aperçu de l’évolution des tracteurs était impressionnant: un Fendt «F24» de 1956 développant 24 chevaux pour 1,4 tonne de poids propre côtoyait un Valtra «G 135» construit en 2024, qui fournit 145 chevaux et pèse 5,9 tonnes à vide. Le segment des faucheuses à deux essieux était représenté par la nouvelle «Rigitrac SKH

60», dernière-née du constructeur suisse Knüsel, de Küsnacht (SZ).

L’exposition a été mise sur pied en guise de travail de fin d’étude par Severin Volkart (24 ans), de Niederglatt (ZH), et par Pascal Ott (26 ans), de Märwil (TG). Tous deux étudient dans la classe d’agrotechnique «ES 22-24» du Strickhof, à Lindau (ZH). Lors de l’exposition au Musée des transports, ce binôme a bénéficié du soutien de

Une moissonneuse-batteuse Fahr «M66/3» de 1969 et, tout à gauche, un Valtra «G 135» de 2024. Photos: Heinz Röthlisberger
4 | 2024 Technique Agricole Suisse 58 Association | Anniversaire
Une Agrar «Tempo-Lader» de 1962 attelée à un Fendt «F24» de 1956. Les deux organisateurs, Severin Volkart (à g.) et Pascal Ott.

camarades de classe, tandis que plusieurs maisons du secteur du machinisme agricole ont mis leurs modèles à disposition.

Importante, la technique agricole

Le jour de l’ouverture, Martin Haab, conseiller national et président de l’Union des paysans zurichois, a évoqué l’importance du machinisme agricole. «La technique agricole a contribué à rendre l’agriculture plus efficace, afin de pouvoir également approvisionner en denrées alimentaires une population en constante augmentation», a déclaré Martin Haab. Alors qu’il y a 100 ans, une exploitation pouvait nourrir 14 personnes, elle en nourrit aujourd’hui 180 grâce aux machines modernes et aux méthodes de culture sans cesse améliorées.

«En 60 ans, l’agriculture est parvenue doubler la production alimentaire». Malgré cela, le taux d’autosuffisance n’atteint même plus 50 %, a insisté Martin Haab. Il a souligné combien la situation des prix se détériorait pour les agriculteurs, ajoutant qu’en Suisse comme à l’étranger, ils avaient raison d’attirer l’attention sur leurs préoccupations en manifestant.

L’association Technique Agricole Suisse reconnaissante

Le directeur de Technique Agricole Suisse, Roman Engeler, a remercié dans son allocution les deux étudiants du Strickhof pour la mise en place de l’exposition spéciale et pour le travail qu’ils ont fourni à l’échelon de l’organisation. Roman Engeler a brièvement retracé l’histoire de Technique Agricole Suisse. Il a aussi constaté que les objectifs de sa création – dispenser des informations sur la technique, former les agriculteurs, regrouper les intérêts face aux autorités – restent d’actualité un siècle plus tard.

Tracteur stratosphérique: la tentative de record échoue

Durant l’exposition spéciale pour les 100 ans de Technique Agricole Suisse au Musée des transports de Lucerne, la classe d’agrotechniciennes et d’agrotechniciens ES du Strickhof qui a conçu l’exposition dans le cadre d’un projet de travail, a voulu tenter un record du monde.

L’idée de Pascal Ott et Severin Volkart était de battre le record de «vol en hauteur de tracteur». Emmené par un ballon stratosphérique (photo), un modèle réduit de tracteur devait atteindre au moins 40 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Une caméra embarquée devait enregistrer des images et des vidéos du tracteur et de la terre en arrière-plan pendant toute la durée du vol. A l’éclatement du ballon, l’ensemble devait revenir au sol à l’aide de parachutes. Son point d’atterrissage aurait été retrouvé en calculant son itinéraire et en s’appuyant sur des traceurs GPS.

Pour des motifs de sécurité, le ballon a été lancé un peu à l’écart de Lucerne; son lieu d’atterrissage probable était calcu -

lé et aurait dû se trouver à une cinquantaine de kilomètres au-delà de la frontière tchèque. Malheureusement, le ballon n’a pas été retrouvé. En raison de problèmes techniques, aucun signal GPS des traceurs n’a plus pu être capté à partir d’un moment donné. Le point d’atterrissage calculé et le site près d’Ulm (D), d’où le dernier signal a été capté, ont été fouillés en vain.

Automotrices de récolte Claas de dernière génération. Martin Haab, conseiller national, met en évidence le rôle de la technique agricole. Roman Engeler, directeur de Technique Agricole Suisse, remercie les organisateurs. Le nouveau Rigitrac «SKH 60» était aussi de la partie.
Technique Agricole Suisse 4 | 2024 59 Anniversaire | Association

TI

Une manifestation pacifique

L’assemblée générale de la section tessinoise s’est tenue à Cadenazzo. Elle a été marquée par l’élection de Mauro Fieni au comité, ainsi que par une action de protestation.

Dominik Senn

L’assemblée générale de la section tessinoise a regroupé 42 membres (sur un total de 120). Elle se déroulait à Cadenazzo. Dans son discours d’ouverture, le président Stefano Antonioli a déclaré que l’agriculture régénératrice semble être devenue le nouveau programme de développement durable. «Ce concept n’a aucune signification pour une grande partie de la population, mais pour les agriculteurs, en revanche, il est à la base de notre pensée: produire en résonance avec la nature», a-t-il affirmé. Mauro Fieni, de Mendrisio, a été élu par acclamation au comité. Les comptes 2023 sont bouclés à l’équilibre, avec un léger bénéfice. Durant l’année sous revue, la section tessinoise a contrôlé 55 pulvérisateurs de grandes cultures et de cultures fruitières. Elle prévoit une excursion à Plaisance (I) pour visiter une exploitation laitière avec 12 robots de traite, et un entrepreneur. Les contrôles de pulvérisateurs viticoles seront effectués du 22 avril au 8 mai. Le cours G40 sera dispensé les 3 et 6 mai puis reconduit en automne en cas de demande.

La partie officielle s’est conclue par la présentation du «fleet2track», une plate-forme de surveillance et de localisation GPS des véhicules terrestres, par Luciano Raciti, d’iNova Services SAGL, à Lostallo (GR). Mais le principal sujet de discussion a porté sur la mobilisation des agriculteurs tessinois prévue deux jours plus tard, le 6 mars dernier. Ils devaient se rassembler pour faire valoir leurs droits à des prix plus élevés pour leurs produits et à des rémunérations plus équitables. Les agriculteurs s’opposent aussi aux coupes budgétaires et aux nouvelles exigences environnementales qui ne sont pas indemnisées. Une centaine d’agriculteurs et de sympathisants devaient se réunir avec 44 tracteurs sur une prairie à Camorino, à la sortie de l’autoroute Bellinzone-Sud. «Ils veulent montrer à la population que les agriculteurs tessinois soutiennent les revendications des organisations faîtières paysannes. Ils expriment aussi leur solidarité avec leurs collèges d’infortune alémaniques et romands», a relevé Stefano Antonioli. Il a assuré que la manifestation se déroulerait de manière pacifique et serait encadrée par la police. Selon le président de la section tessinoise, la circulation ne serait nullement entravée. Il a été finalement décidé de ne pas se limiter à cette unique action, de se mobiliser à nouveau en fonction des besoins.

SZ UR

Lutte contre les vers blancs

Thomas Zgraggen, d’Erstfeld (UR), a donné une conférence sur la lutte contre les vers blancs au moyen de spores fongiques à l’assemblée générale de la section Schwyz-Uri.

Heinz Röthlisberger

«Dans le canton de Schwyz, les remorques agricoles munies de plaques d’immatriculation ne peuvent désormais être contrôlées que par l’office de la circulation routière. Un test effectué dans un atelier n’est plus valide.» Le président Armin Brun a attiré l’attention sur cette nouvelle règle. Il ne pouvait pas encore donner de plus amples détails à ce propos, c’est pourquoi il a invité les personnes intéressées à s’adresser directement à cet office. Armin Brun s’adressait aux nombreux membres présents à la 62e assemblée générale de la section Uri-Schwyz qui se déroulait comme à l’accoutumée au marché couvert de Rothenthurm (SZ). Dans son rapport annuel, le président a notamment évoqué l’assemblée des délégués réussie de l’association faîtière que la section avait organisé en avril 2023 à Einsiedeln (SZ).

Le gérant Florian Kälin a eu le plaisir de présenter un exercice positif. La cotisation de la section est maintenue à 85 francs. Roman Bamert et Oli Zehnder, membres du comité, et Ernst Steiner, vérificateur des comptes, ont été reconduits dans leurs fonctions pour un mandat de quatre ans. Armin Brun a indiqué aux membres de s’inscrire dans les sections voisines pour les tests de pulvérisateurs, parce que la section Schwyz-Uri n’en organise pas. Du 2 au 5 avril, pendant quatre jours, la section de Zoug procède à des tests de pulvérisateurs de cultures fruitières et de grandes cultures au centre de formation du Schluechthof, à Cham. Christian Giger, président de la commission de contrôle, a donné des informations sur les activités actuelles de Technique Agricole Suisse. Thomas Zgraggen, de l’entreprise Bielenhof à Erstfeld (UR), a tenu une conférence sur la lutte biologique contre les vers blancs par le semis d’orge fongique et la pulvérisation de spores fongiques. A cette fin, on utilise en plaine un semoir Krummenacher modifié et, en montagne, la motofaucheuse Ibex «Mmexit». Celle-ci injecte dans le sol au moyen de rouleaux à ergots un liquide contenant des spores de champignon Beauveria. Ce champignon, à l’instar du Metarhizium, détruit les vers blancs de manière biologique. L’effet dure plusieurs années. «Les nuisances dues aux vers blancs s’accroissent en raison des températures de plus en plus élevées, même en haute altitude», a déclaré Thomas Zgraggen. On a déjà observé leur présence à 1800 mètres d’altitude.

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Thomas Zgraggen (au centre) est en compagnie du président Armin Brun (à d.) et du gérant Florian Kälin. Photo: Heinz. Röthlisberger Stefano Antonioli, président de la section Tessin (à g.), accueille Mauro Fieni, de Mendrisio, qui entre au comité. Photo: Dominik Senn

Agro-entrepreneurs Suisse

Une présidente à Agro-entrepreneurs Suisse

La conseillère aux Etats fribourgeoise

Johanna Gapany est la nouvelle présidente d’Agro-entrepreneurs Suisse. L’association veut développer la communication interne et externe.

Roman Engeler

La conseillère aux Etats fribourgeoise Johanna Gapany, membre du parti libéral-radical, a été élue à l’unanimité présidente d’Agro-entrepreneurs Suisse lors de la 21e assemblée générale qui s’est tenue chez Robert Aebi Landtechnik, à Regensdorf (ZH). L’intérim d’une année assuré par les deux vice-présidents Fernand Andrey et Daniel Haffa prend ainsi fin. Ceux-ci se sont attelés durant cette période à la mise sur pied d’une direction stratégique depuis la démission de Christian Kuhn. Dans son rapport annuel, Fernand Andrey s’est notamment attaqué à l’avalanche de prescriptions relatives à l’utilisation des produits phytosanitaires. Il a exigé l’arrêt de la mise en œuvre du projet «Digiflux», soit l’obligation d’annoncer sur la plate-forme «Digiflux» chaque vente et utilisation de produits phytosanitaires, ainsi que tout commerce de concentrés et d’engrais. Il est en désaccord avec certains aspects de cette obligation et de son introduction. Il a rappelé que l’agriculture suisse, en comparaison mondiale, est d’ores et déjà très active dans le développement durable. Elle n’a pas besoin de davantage de charges administratives superflues et onéreuses.

Les comptes annuels 2023 ont été clôturés avec un chiffre d’affaires de près de 490 000 francs. Le bénéfice est de 1300 francs. Ce résultat a été atteint grâce à la dissolution de provisions de 43 000 francs. Le budget pour l’année en cours table sur un chiffre d’affaire plus élevé, de 517 000 francs, avec un bénéfice de 1000 francs, moyennant quelques mesures d’économie. Agro-entrepreneurs Suisse renonce notamment à participer à l’Agrama. L’assemblée a approuvé sans discussion une augmentation des cotisations des membres de 150 francs pour chacun des quatre niveaux fixés en fonction du chiffre d’affaires.

Les entrepreneurs de travaux agricoles veulent continuer à accélérer la communication interne et externe. A cette fin, ils prévoient de publier, outre leur périodique Agroluchs, une newsletter mensuelle. Ils projettent également d’organiser deux conférences de presse pour présenter le certificat phytosanitaire que les entrepreneurs ont créé voici quelques temps. Ils veulent mieux faire connaître au grand public ce certificat qui a été délivré à 15 exploitations l’an dernier.

OW

De bons résultats financiers

Lors de leur assemblée générale, les adhérents de la section obwaldienne ont pris connaissance du résultat positif de l’exercice. Ils ont aussi reconduit trois membres du comité dans leurs fonctions.

Roman Engeler

Comme à l’accoutumée, l’assemblée générale de la section obwaldienne de Technique Agricole Suisse a commencé par un repas convivial. Le président Sepp Frunz a ensuite ouvert la partie officielle. Dans son rapport annuel détaillé, il a pointé les défis de l’exploitation des surfaces agricoles utiles. Les agriculteurs doivent faire face aux températures toujours plus élevées, aux périodes d’hibernation qui raccourcissent et aux précipitations réparties de manière irrégulière. Sepp Frunz a ensuite évoqué la célébration du centième anniversaire de l’association. Il a retracé l’évolution du machinisme agricole qui a, selon lui, franchi un bond de géant avec l’introduction de l’informatisation.

Les comptes présentés par le gérant Thomas Wagner se soldent par un bénéfice réjouissant de plus de 3000 francs. Ce brillant résultat est en grande partie dû au succès mémorable de l’éliminatoire du gymkhana de tracteur organisée conjointement avec la section nidwaldienne à Ennetmoos (NW). Les visiteurs avaient en effet été nombreux à se déplacer pour assister à cette compétition dont les vainqueurs ont ensuite participé aux championnats suisses de conduite de tracteur qui se sont tenus à la mi-août 2023 à Tänikon (TG). Au vu de la bonne situation financière, il a été décidé de maintenir la cotisation à 90 francs.

Conformément au tournus établi, la réélection de trois membres du comité figurait à l’ordre du jour. Herbert Wolf, Markus Langensand et Andreas Huber ont été confirmés dans leurs fonctions avec une nette majorité.

La section prévoit d’organiser une excursion cette année. Elle envisage de visiter l’entreprise Agrar Landtechnik, à Balterswil (TG).

Ueli Günthardt et Beat Amstad ont transmis les salutations de leurs comités respectifs (de l’association faîtière et de la section nidwaldienne voisine). Avant le dessert, Roman Engeler a évoqué les cent ans de l’association et présenté le programme concocté à cette occasion. Le directeur de Technique Agricole Suisse a conclu son intervention avec un tour d’horizon des nouveaux points à prendre en compte pour les machines agricoles et le trafic routier, entre autres l’obligation des pendillards entrée en vigueur récemment, le 1er janvier 2024.

Sections | Association Technique Agricole Suisse 4 | 2024 61
Andreas Huber, Markus Langensand et Herbert Wolf (de g. à d.) ont été réélus au comité pour une nouvelle période Photo: Roman Engeler Le vice-président Fernand Andrey félicite Johanna Gapany pour son élection à la présidence d’Agro-entrepreneurs Suisse. Photo: Roman Engeler

JU JB

Un gage de stabilité

La section Jura-Jura bernois de Technique

Agricole Suisse a enregistré 18 arrivées contre 19 départs, un gage de «stabilité». La participation à la foire de Chaindon, à Reconvilier (BE), a connu un grand succès.

Dominik Senn

Sur les 324 membres de la section Jura-Jura bernois, 30 se sont déplacés pour l’assemblée générale, au restaurant de la Poste, à Glovelier (JU). La séance a été menée par Stéphane Wüthrich, vice-président, qui a d’abord donné lecture du rapport annuel du président Christian Heusler. Le comité est très satisfait des progrès accomplis au sein de la section concernant les tests de pulvérisateurs et l’état général du parc de machines. «Les investissements des agriculteurs dans la mise à niveau et le renouvellement de leurs matériels véhiculent une image sérieuse et professionnelle de l’utilisation des produits phytosanitaires», s’est félicité le vice-président. Mathieu Petignat, responsable des tests de pulvérisateurs, a mentionné un total de 135 appareils contrôlés en 2023, dont trois destinés à l’arboriculture. Ces pulvérisateurs se répartissent géographiquement de la manière suivante: 73 dans le district Porrentruy/Ajoie, 37 dans celui de Delémont et 25 dans celui des Franches-Montagnes. Les prochains tests seront réalisés en avril 2024. Stéphane Wüthrich a évoqué les autres activités de la section. Le cours de conduite «G40» a eu lieu à 30 reprises. Faute de demande, aucune formation en vue de l’obtention du permis de catégorie «G» n’a été dispensée; l’offre est toutefois maintenue en 2024. L’assistance a accueilli favorablement le montant de 2000 francs pour la publicité destiné au recrutement des membres et le matériel promotionnel mis gracieusement à disposition de la section par l’association faîtière. Qualifié de «stable», l’effectif change peu, avec 18 nouvelles affiliations contre 19 départs. Le nouvel emplacement du stand de la section, à la traditionnelle foire de Chaindon, à Reconvilier, a par ailleurs constitué un atout indéniable. Les comptes 2023 se soldent par un bénéfice de 2375 francs. En revanche, le budget de cette année prévoit une perte de 3700 francs. L’assemblée a néanmoins approuvé ces deux points à l’unanimité. Sous les applaudissements, Michel Beuchat a pris congé du comité où il siégeait depuis 2014. Un cadeau lui a été remis en remerciement. Lui succède Urs Erne qui gère une exploitation de 105 hectares à Epiquerez (JU). Le gérant Philippe Chevillat a également donné sa démission. Faute de successeur, il reste encore en fonction. Laurent Vernez a transmis les salutations de l’association faîtière.

Des engagements récompensés

La section de Neuchâtel a tenu son assemblée annuelle dans la jolie vallée de la Brévine et remercié les fidèles membres du comité pour leur engagement de longue date.

Matthieu Schubnel

La section neuchâteloise de Technique Agricole Suisse a tenu le vendredi 8 mars son assemblée générale annuelle sur le haut plateau du Jura neuchâtelois. Devant une assemblée d’une trentaine de participants réunis au restaurant Chez Bichon à La Brévine, le président Werner Seiler a salué l’auditoire et présenté son rapport d’activités. «L’augmentation des charges rend les perspectives futures incertaines. Notre association défend néanmoins les intérêts des agriculteurs, par exemple en s’opposant aux initiatives contre l’agriculture, ou en se mobilisant pour la non-remise en question de la taxation avantageuse sur le diesel.» Le responsable cantonal a remercié les sponsors pour leur générosité. Le gérant Bernard Tschanz, lui, a fait état de 12 défections et 3 nouvelles recrues, ce qui porte l’effectif à 401 membres. Les comptes de l’exercice 2023 ont fait apparaître un déficit de 4269.06 francs en raison d’achats exceptionnels. Ils ont été validés par le réviseur aux comptes et approuvés par l’assemblée. Le nombre de participants aux cours de conduite «G40» est en repli (31). Le président et les autres membres du comité ont été réélus par acclamation. La cotisation reste inchangée à 85 francs. Cette année est marquée par une multitude d’anniversaires, avec 10 ans à la tête de la section pour Werner Seiler, 10 ans de présence au comité pour Cédric Barben, Jérôme Challandes, Jean-Luc Burgat, et Bernard Staehli. François Rohrbach totalise quant à lui 20 ans de bons et loyaux services, tout comme le gérant Bernard Tschanz. Le représentant de la faîtière Olivier Kolly les a félicités puis il a présenté les actions de l’association au service de ses membres. Stéphane Rosselet, président de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, a donné son point de vue sur différentes thématiques et sujets d’actualité agricole. Le responsable romand du SPAA, Stéphane Seuret, a rappelé l’obligation pour tout employeur de disposer d’un concept de sécurité Agritop et fourni quelques chiffres sur les accidents agricoles mortels en Suisse. Le responsable de la section technique du service cantonal des automobiles, Michel Nicolet, a, quant à lui, fait un point nécessaire sur les différentes immatriculations et obligations existant pour les véhicules agricoles, en présence du chef de la police de la circulation neuchâteloise Alain Saudan. L’apéritif a été suivi d’une fondue au gruyère offerte par la section aux participants.

Association | Sections 4 | 2024 Technique Agricole Suisse 62
NE
Le comité neuchâtelois emmené par son président Werner Seiler (à gauche) et le gérant Bernard Tschanz (3e à g.). Photo: Matthieu Schubnel Le nouveau membre du comité Urs Erne, le vice-président Stéphane Wüthrich et le démissionaire Michel Beuchat. Photo: Dominik Senn

BS BL

Contribuer à améliorer la sécurité

La section des deux Bâle et environs a contribué à renforcer la sécurité routière. L’an dernier, elle a organisé pour ses membres des tests des systèmes de freins de remorques.

Roman Engeler

Les membres de la section des deux Bâle et environs sont venus en nombre à l’assemblée générale qui se tenait dans l’aula du centre agricole d’Ebenrain, à Sissach (BL). L’assistance se composait d’un bon mélange de personnes jeunes et expérimentées. Dans son rapport annuel, le président Urs Zimmermann est revenu sur les manifestations du monde agricole des deux pays limitrophes. Il a montré de la compréhension pour leurs préoccupations, mais a en même temps exhorté à faire preuve de discernement dans nos contrées. «Nous ne voulons pas exaspérer la population, parce que nous aurons encore besoin de son soutien lors des prochains votes et élections», a-t-il martelé. Les neuf nouveaux adhérents n’ont pas pu compenser tout à fait les départs survenus l’année dernière. L’effectif reste dès lors légèrement en dessous du seuil magique de 500. Les comptes 2023 affichent une perte de 3100 francs, au lieu de 5200 francs. L’une des raisons est que la section a investi dans la sécurité et organisé des tests de systèmes de freins de remorques sur deux sites dont elle a assumé une partie des coûts. Elle va réitérer cette action et son cofinancement en 2024. Parmi les autres activités planifiées, on peut citer les tests de pulvérisateurs, les cours de conduite de tracteurs pour les femmes ainsi que les cours de théorie en vue du permis de tracteur destinés aux jeunes conducteurs. Un voyage, qui devrait avoir lieu en automne, est aen préparation. Un programme plus précis sera communiqué ultérieurement. Le budget de cette année prévoit pour un déficit de 4300 francs. La cotisation 2024 reste fixée à 100 francs.

L’assemblée a rendu hommage à Paul Buri, ancien président de la section et membre du comité, décédé soudainement l’été dernier. Roman Engeler, directeur de Technique Agricole Suisse, a ensuite retracé les cent ans d’existence de l’association et fait un tour d’horizon des dossiers en suspens. Il a aussi donné des informations de première main sur les nouvelles prescriptions relatives aux matériels agricoles, notamment l’obligation des pendillards, et à la circulation routière. La rencontre s’est conclue par une collation où les saucisses et le pain étaient à l’honneur. Les participants ont eu l’occasion de vivre un moment de convivialité et de mener des discussions professionnelles.

Voyage en Espagne et au Portugal

Groupe 1: du mercredi 24 avril au dimanche 5 mai 2024

Groupe 2: complet

La péninsule ibérique est une destination qui jouit à juste titre d’une grande popularité. L’Espagne et le Portugal offrent une grande diversité d’excursions superbes, de sites intéressants, de paysages impressionnants et une gastronomie riche. La combinaison unique de culture, d’agriculture et de paysages confère à ce voyage une touche particulière. Comme d’habitude, les organisateurs ont sélectionné des hôtels de qualité, préparé des visites passionnantes, entre autres d’exploitations agricoles, et planifié minutieusement le voyage. Les participants auront le plaisir de découvrir des régions pittoresques et d’y déguster les nombreuses spécialités en bénéficiant de l’accompagnement d’un guide germanophone. Ils apprécieront les connaissances, les compétences de conduite et la passion de Jonas Waldmeier, chauffeur et coorganisateur expérimenté. Prix du voyage: CHF 4490.– par personne en chambre double, supplément de CHF 680.– en chambre simple.

Renseignements supplémentaires: sur le site internet www.rattin.ch

Inscription: uniquement sur demande pour le premier voyage du 24 avril au 5 mai.

LU

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 24 avril, au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 29 mai, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Cours G40 organisé par Technique Agricole Suisse: sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–.

Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres.

Prochain cours: n° 630

1re partie: samedi 20 avril, de 8 à 12 h

2e partie: samedi 27 avril, de 8 à 12 h

3e partie: samedi 4 mai, de 8 à 12 h

Co urs de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 430, toujours au BBZN de Sursee

1re partie: lundi 6 mai, de 19 à 21 h

2e partie: mardi 7 mai, de 19 à 21 h

3e partie: lundi 13 mai, de 19 à 21 h

4 e partie: mardi 14 mai, de 19 à 21 h

Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

Sections | Association Technique Agricole Suisse 4 | 2024 63
Communications ZH
Le président Urs Zimmermann (à g.) et le gérant Marcel Itin (à d.) ont mené rondement la 72e assemblée générale. Photo: Roman Engeler

TG

Voyage au Danemark

Du vendredi 7 au vendredi 14 juin

La section thurgovienne propose en juin 2024 un voyage attrayant au Danemark. Le programme prévoit notamment la visite de l’exploitation Mansson de 1900 ha de cultures maraîchères, avec 230 000 poules pondeuses biologiques et une installation de biogaz, de la ferme laitière de 200 ha de la famille Grysbaek avec 330 vaches holstein d’une productivité moyenne de 10 200 litres. Les participants visiteront le domaine Ausumgaard dont l’histoire remonte au Moyen Age. Les propriétaires, la famille Lundgaard, exploitent 1000 ha de grandes cultures bios, produisent des vers de farine, élèvent des poulets. Le domaine comporte 4 éoliennes, une installation de biogaz et le premier système d’extraction de protéines de l’herbe. Le constructeur de machines HE-VA, à Nykøbing, au Nord du Danemark, le musée des Bateaux vikings, à Bork, les sculptures de sable et leur festival, à Søndervig, ainsi que le Musée de la Guerre navale et le port de pêcheurs de Thyborøn feront l’objet de visites.

Prix: CHF 2890.– par personne en chambre double, supplément de CHF 600.– en chambre simple.

Organisation: Reto et Coby Schiess, Hauptwil (Coby a grandi au Danemark).

Plus amples renseignements et inscription (dès maintenant, le nombre de places est restreint): site internet www.tvlt.ch; VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, tél. 071 966 22 43. Important! Joindre à l’inscription une copie de la carte d’identité ou du passepo rt.

• 800 litres (max 1200 litres)

• Rampes profi en alu 15 m (max 21 m)

• Commande hydraulique confort

Approvisionnement en batteries et en fournitures

Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münchwilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de lubrifiants, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, à Wängi, de C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d’Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen ainsi qu’Osterwalder, à Saint-Gall.

Tests 2024 de pulvérisateurs de grandes cultures

La section thurgovienne assure les tests aux dates et lieux suivants:

Lieu Adresse Date

Diessenhofen

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. L’intervalle entre les tests est de trois ans. Les appareils des exploitations bio sont aussi à tester.

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen.

Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.–pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

• Nettoyage interne en continu

• IsoBus

• Incorporateur

• SectionControl

6 % rabais pour commande anticipée sur tous les autres modèles Notre offre jusqu’au 30.4.24:CHF 25’550.–disponibleenoption:terminal,miseenrouteetc. TVAincluse/prixdeventerecommandé

Voyage dans le Tyrol

Du samedi 24 au mardi 27 août

Le trajet vers le Tyrol se fera via le col de l’Arlberg. Après le repas de midi, les voyageurs visiteront la «mère de toutes les mines», la mine d’argent historique de Schwaz. Ensuite, ils s’installeront pour trois nuits à Sankt Martin bei Lofer. Le dimanche, les remontées mécaniques les mèneront directement à l’Almenwelt Lofer, point de départ de sept circuits de randonnée. Une excursion sur l’idyllique Königsee (lac du roi) est prévue le lundi, avec une halte à Berchtesgaden. La visite de l’usine de tracteurs Lindner, à Kundl, et le voyage de retour sont au programme du mardi.

Association | Sections 4 | 2024 Technique Agricole Suisse 64
Philipp Hanhart, Neugut 1 Ma 16.04.2024 Affeltrangen Michael Mathys, Grossenegg 1 Ma 23.04.2024 Frauenfeld Beat Meier, Ifang Lu 03.06.2024 Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7 Je 06.06.2024 Engishofen Oliver Engeli, Lerchenhof Me 12.06.2024 Bonau Hansjörg Uhlmann, Neugrüt Lu 19.08.2024
N° Lieu Cours M/G Cours M/G 8 h 30 à 11 h 30 8 h 30 à 11 h 30 mercredi: 13 h 30 à 16 h 30 3 Bürglen 1 Samedi 27.04.2024 Samedi 04.05.2024 4 Müllheim Samedi 25.05.2024 Samedi 08.06.2024 5 Bürglen 2 Samedi 24.08.2024 Samedi 31.08.2024 6 Amriswil Samedi 26.10.2024 Samedi 09.11.2024 7 Friltschen Samedi 23.11.2024 Samedi 30.11.2024
· www.agriott.ch
Ready chaque goutte au bon endroit Agri ott 3052 Zollikofen tél. 031 910 30 20
Un département de Ott Machines Agricoles SA
Pulvérisateur iXter A
Promo 2024 www.agrartechnik.ch

Prix: CHF 830.– par personne en chambre double, supplément de CHF 90.– en chambre simple. Prestations incluses: voyage en car et guide Walter Marti, trois nuitées en demi-pension et taxes de séjour, repas de midi du premier jour, visite guidée de la mine d’argent, trains de montagne à Lofer, promenade en bateau sur le Königssee et visite de l’entreprise Lindner. Prestations non comprises: pause-café du premier jour, repas de midi des 2e, 3e et 4e jours et boissons.

Plus amples renseignements et inscription jusqu’au 30 juin (dès maintenant, le nombre de places est restreint): VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@ tvlt.ch. Important! Veuillez indiquer si vous souhaitez réserver une chambre double ou individuelle.

La promenade en bateau sur le Königssee (lac du roi) est l’un des points forts du voyage.

SG AR AI GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu

St.

SG-Winkeln,

VD

Sortie des 100 ans de Technique Agricole Vaud

Le mercredi 12 juin 2024

Afin de célébrer les cent ans de notre association, la section vaudoise convie ses membres à une journée récréative le mercredi 12 juin.

Programme:

• matin: départ en car de Vufflens-La-Ville, 07 h 30, visite de l’usine Liebherr Machines SA à Bulle, apéritif dans le Vully,

• après-midi: visite du domaine agricole de la prison de Bellechasse,

• fin de journée: apéritif chez un collègue neuchâtelois,

• retour: prévu aux alentours de 21h00.

Un programme détaillé sera envoyé aux participants.

Participation financière: CHF 30.–

Inscription obligatoire jusqu’au 16 mai, dernier délai: auprès de Natacha Buffat-Vullioud, tél. 076 564 01 76, courriel: admin@asetavaud.ch

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

1er jour 2e jour + examen

Après-midi Mercredi

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Sections | Association Technique Agricole Suisse 4 | 2024 65
après-midi Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 24.04.2024 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 20.04.2024 SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 15.05.2024
Peterzell, Schulhaus Sa 04.05.2024
kath. Pfarreiheim, Winkeln
29.05.2024
Oberstufenzentrum Me 08.05.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 12.06.2024 Wangs, Parkhotel Sa 11.05.2024
Parkhotel / StVA Mels 05.06.2024 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 18.05.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 19. 06.2024 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 15.06.2024
kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 10.07.2024
/ StVA
Wittenbach,
Wangs,
SG-Winkeln,

Société familiale

Urs Erne est un jeune agriculteur domicilié à Epiquerez (Closdu-Doubs) dans le Jura. Il allie une intelligence exceptionnelle à une volonté de travail indomptable héritée de son père Hansruedi. «Nous sommes tous deux des autodidactes aux talents multiples. J’étais mécanicien de précision avant de suivre l’école d’agriculture», indique-t-il.

Les traces de ces talents sont omniprésentes sur La Charmillotte, son exploitation de 105 hectares. Treize d’entre eux sont couverts de forêt. Urs Erne a conçu et dessiné lui-même sur son ordinateur une étable pour le jeune bétail et les vaches taries. Il a ensuite soumis la demande du permis de construire aux autorités compétentes et confié la réalisation à des entreprises artisanales du bâtiment. «Cette construction devrait être terminée à la fin de l’automne», explique-t-il. Les étables, neuves et existantes, pourront abriter 80 unités de gros bétail, dont trois douzaines de vaches laitières et une dizaine de vaches taries. Plus de la moitié du lait est livrée à Saignelégier pour la fabrication du fromage AOP «Tête de Moine». Il reste de la place pour loger l’élevage et l’engraissement de veaux. La Charmillotte comporte encore une porcherie de mise bas de 20 places pour les truies et 250 places de pré-engraissement pour les porcelets jusqu’à 25 kg.

La surface agricole utile compte 88 hectares, dont 40 de cultures de colza, de blé, d’épeautre, d’orge et de betteraves fourragères; le reste est constitué de pâturages.

Urs Erne est un professionnel des technologies de réseau, audio/hi-fi, TV/vidéo et streaming AV. Il a installé lui-même des réseaux à la maison et à la ferme. Il a également mis en place son propre système de gestion de ses machines qu’il loue à des agriculteurs du voisinage. «Notre objectif est de réduire les coûts des machines dans l’agriculture régionale grâce à ces locations, car une machine est d’autant plus rentable qu’elle est utilisée fréquemment», déclare-t-il. A l’exception du battage du colza, il est outillé pour tous les travaux de culture fourragère, de culture des champs et de battage, et a même fait l’acquisition d’une rampe à pendillards l’année dernière. Il loue en outre quelques machines de chantier lourdes.

La forme de gestion est inhabituelle: il s’agit d’une société anonyme familiale, appelée La Charmillotte SA, fondée en 1992 avec des tiers. Hansruedi Erne, père d’Urs et actionnaire majoritaire, a été engagé comme directeur. Il est devenu l’unique actionnaire en 2014. Les charges d’une SA sont élevées. Les avantages aussi: les bénéfices élevés sont généralement moins fortement imposés que dans les sociétés de personnes ou les entreprises individuelles.

En 2020, Hansruedi Erne a transmis 80% du capital-actions à Urs et à sa femme, ainsi qu’à leurs deux enfants. «Il a pu le faire parce que j’ai travaillé depuis mon enfance et investi une part importante de mon revenu dans le domaine», confie Urs Erne. Deux salariés sont employés toute l’année sur l’exploitation; il peut ainsi prendre congé un week-end sur deux. Ses violons d’Ingres sont le pilotage de drones, le tir sportif et l’informatique.

Association | Portrait 4 | 2024 Technique Agricole Suisse 66
Propos recueillis par Dominik Senn

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse

Cours de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agricole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Technique

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Technique

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT

Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP.

Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

86 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 79 207 84 29

roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59

inserate@agrartechnik.ch

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Thème principal:

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L’édition 5/2024 paraîtra

le 10 mai 2024

Clôture de la rédaction: 25.04.2024

Clôture des annonces: 26.04.2024

Technique Agricole Suisse 4 | 2024 67 Cours | Association
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