Technique Agricole 05/2018

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Mai 2018

MÉCANISATION EN MONTAGNE Débroussailleuses télécommandées Programme « alpin » des spécialistes en récolte fourragère Évaluation de quatre épandeurs portés Problème de l’essieu suiveur devant le tribunal


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2018 Concours d’innovation Une initiative d’emmental assurance

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Mai 2018 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 14 16 20 24 28 32 36

Bernard Krone : « La continuité est importante pour moi » Nouvelle génération de robots de traite de Lely Rendez-vous à l’aveugle avec les adventices

Roman Engeler

Thème principal : mécanisation en montagne Léger et stable dans les pentes Comme par magie Outils portés standards pour les transporters Solutions innovantes Tuning made in Emmental Le monoaxe fait son come-back

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Impression 38 42 50 53

Deutz-Fahr « 6140 TTV » à l’essai Comparaison de quatre épandeurs à fumier Citerne taillée pour les pentes Voyage ASETA aux Journées de la DLG

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Management 54 56 57

Espace juridique : essieu suiveur au tribunal Prendre les autres en considération

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En savoir plus Les lampes aux halogénures métalliques

Sécurité 58

Tout change sur les terrains en pente

Passion 60

Des Lamborghini au pied du Mont Raimeux

Plate-forme 62

Congrès « Landtechnik im Alpenraum »

ASETA 65 68 70 71

Communications des sections et nécrologies Consultation sur l’OETV : prise de position de l’ASETA Portrait de Bernard Nicod, vice-président de l’ASETA Les cours ASETA et l’impressum Dépliant au centre de Technique Agricole Notices explicatives « Exigences relatives aux véhicules pour le transport d’animaux » et « Intégration des véhicules agricoles dans le trafic routier »

Page de couverture La mécanisation de l’agriculture de montagne est aussi emportée par le tourbillon de l’innovation : les machines se perfectionnent et sont dotées de plus en plus d’équipements numériques.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

En altitude, les choses se déroulent différemment de ce que l’on observe en plaine. Les alpinistes le constatent souvent à leurs dépens, parfois en mode tragique. Les agriculteurs des zones de montagne et de collines le savent. Leurs fournisseurs de matériels devraient être conscients de ces particularités, même s’ils préféreraient, pour des raisons compréhensibles, que les machines et outils pour la montagne soient aussi semblables que possible à ceux pour la plaine. Le point fort de ce numéro traite de la mécanisation en altitude, secteur lui aussi marqué par des évolutions techniques dont bénéficient tant les monoaxes que les transporteurs, les portes-outils que les équipements destinés à tous ces engins. Les constructeurs spécialisés s’efforcent d’adopter puis de transposer les dernières innovations sur les moteurs, les transmissions, l’électronique des équipements agricoles de montagne. Reste que même les réalisations spéciales ne le sont pas encore assez pour répondre aux besoins pointus de certains utilisateurs, ainsi que le montre l’exemple de la page 32, « Tuning made in Emmental ». Une remarque pratique encore : au centre de ce Technique Agricole est agrafé un dépliant qu’il vous suffit d’extraire, de couper en deux parties et de plier en suivant les traitillés. Vous obtiendrez deux notices explicatives de l’ASETA. Le premier de ces aide-­ mémoires résume l’essentiel des exigences concernant les véhicules pour le transport d’animaux. Le second fournit des schémas indiquant les dimensions minimales que doivent avoir les routes pour permettre à tous les véhicules agricoles d’y circuler sans encombres. L’édition n° 6-7 paraîtra le 14 juin 2018.

Photo : Roman Engeler

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Actualités

En bref Ropa, pour sa récolteuse à betteraves « Tiger 6 », et Agco, pour sa moissonneuse-batteuse « Ideal », ont remporté chacune un label « Red Dot » pour leur design. MTU a créé une entreprise commune (joint-venture) avec un partenaire chinois et construit un premier moteur dans le pays, en attendant de lancer la fabrication en série d’autres produits. Andreas Klauser, Global Brand President (responsable général de produits) de Case IH et Steyr, prendra, le 1er juin, la direction du constructeur de grues salzbourgeois (A) Palfinger.

Liage par film « Coatex » Conjointement au lancement du nouveau dispositif de liage film et filet sur sa gamme « Rollant 400 Uniwrap », Claas propose désormais le film « Coatex » correspondant. Il existe en deux exécutions, de chacune 1400 mm de large, qui permettent de bien envelopper les arrêtes des balles. Selon les presses et la finalité de l’opération, foin ou ensilage préfané par exemple, on choisira entre le film de 20 micro-

Quatre machines Amazone ont obtenu un « iF Design Award », un label réputé qui récompense des designs de qualité. BKT a conclu un accord avec l’entreprise Kultevat, au terme duquel les partenaires vont développer une nouvelle méthode d’élaboration de gomme et de fabrication de pneumatiques sans caoutchouc naturel. Amazone étend sa gamme de charrues « Cayros » avec de nouveaux modèles et des options d’équipements innovantes. Les « Cayros XM » et la « XMS » sont désormais proposées en version trisocs. La statistique des ventes de machines forestières du KWF fait état d’une augmentation des ventes de 25% en 2017 en Suisse. Le négociant européen en pneumatiques Bohnenkamp poursuit le développement de son siège social d’Osnabrück (D). Voici 20 ans, le premier Zetor « Forterra » sortait d’usine. Depuis, 21 500 exemplaires ont été vendus dans 55 pays. New Holland complète sa palette d’ensileuses « Forage Cruiser » avec un vaisseau amiral de 911 chevaux, la « FR920 ». Dans le traitement du lisier, les affaires roulent pour le Danois Samson Agro. Elles vont d’ailleurs si bien que le fabricant se voit contraint d’agrandir son usine. Les deux premiers mois de cette année, les ventes de transporters ont reculé de 64%, celle de faucheuses à deux essieux se sont contractées de 37%. Agria Machines agricoles, à Aefligen (BE), est depuis janvier l’importateur des accumulateurs électriques allemands Cramer. Erratum: dans la légende en page 52 du TA d’avril, il fallait bien sûr lire «plus les plaquette sont humides et plus leur valeur calorifique est basse». Et non l’inverse. Merci de nous pardonner cette bévue!

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mètres (1750 mètres par rouleau) ou de 17 micromètres (2000 mètres par rouleau). Le processus de liage ne change guère selon qu’on utilise du film ou du filet normal. Lorsqu’un balle atteint la taille voulue dans la chambre de la presse, elle est liée automatiquement avec jusqu’à huit couches de film « Coatex ». A la différence du filet, les couches de film débordent de quelques centimètres des arrêtes de la balle. Lors de l’enrubannage final sur la table de l’enrubanneuse, on économise des couches de film sans préjudice pour la protection de la balle. Lors de l’ouverture, il n’est plus nécessaire de séparer le film du filet, une opération fastidieuse s’il en est. Au contraire, la manutention de l’enveloppe et sa préparation pour le recyclage s’en trouvent facilitées.

Une décennie de succès Bucher Technique agricole importe depuis une décennie les chargeurs et chargeurs téléscopiques Weidemann, qui ont renforcé sont offre en matériel de levage dans les domaines agricole et communal. L’assortiment de Weidemann est large et comprend une gamme allant de petits engins compacts, les « Hoftrac », à des matériels très puissants, en passant par des modèles de taille intermédiaire.

Responsable commercial pour le marché suisse, Michael Franke-Doehne, et le directeur commercial de Weidemann, Bernd Apfelbeck, ont remercié Jürg Minger, directeur général de Bucher Technique agricole, Mathias Hauswirth, chef de service, et Reto Meier, responsable commercial du Weidemann Center, pour cette longue et fructueuse collaboration (de d. à g. sur la photo).


Actualités

Mille « Hill Rake » En 2008, Erni Machines agricoles, de Menznau (LU), lançait le « Hill Rake », un andaineur à ruban pour motofaucheuses mis au point en interne. Le « Hill Rake », qui s’attelle à une motofaucheuse avec un système de fixation rapide, peut épandre, retourner et repousser le fourrage vers l’amont ; c’est un outil qui allège beaucoup le travail des agriculteurs de montagne. Récemment, au terme de 10 ans de production, le 1000e « Hill Rake » est sorti de l’atelier de Menznau. Ce modèle un peu particulier a été livré à un agriculteur de Hergiswil (NW). Le « Hill Rake » est construit par Erni à Menznau même et ses revendeurs se recrutent tous dans la région. Ce râteau est donc un produit 100% suisse..

Vieilles machines à Frauenfeld Des objets de musée aux noms ronflants, des raretés, des exclusivités seront présentés aux 2e Rencontres Oldtimer de la « Falso », lisez « Amis des vieilles machines agricoles de Suisse orientale » (Freunde alter Landmaschinen Sektion Ostschweiz), les 26 et 27 mai sur l’Allmend de Frauenfeld (TG). Cette rencontre intègre désormais un rassemblement de vieux tracteurs de toute la Suisse et un concours de chauffage de boules de Lanz « Bulldogs ». Parions que le « tchouc-tchouc » et la balourdise des rouleaux compresseurs à vapeur séduiront petits et grands.

Lancement de trois Kubota Kubota lance deux nouveaux tracteurs compacts, le « M4062 » et le « M4072 », qui succèdent aux modèles « M6060 » et « M7060 ». Ces véhicules développent respectivement 66 et 73 chevaux, fournis par un moteur «  maison  » de 3,3 litres. Kubota a en outre augmenté leur force de relevage à 2500 kg, bien utile pour utiliser des outils portés plus lourd. L’empattement est rallongé de 80 mm. La marque a aussi investi dans une cabine plus grande et confortable. Les

transmissions sont des 36AV/36AR. Le constructeur a aussi présenté le « M6121 » (photo), qui est doté d’une pompe hydraulique débitant 110 l/min. facilitant les travaux au chargeur frontal. Le « M6121 » est mû par un moteur de 6,1 l de 115 chevaux au régime nominal. Il dispose d’une réserve de surpuissance de 20 chevaux. La boîte à cinq vitesses dispose de six rapports enclenchables sous charge.

Anniversaire avec flonflons Le palettiseur tout-terrain a été le premier engin mis au point par Manitou, qui en fabrique depuis 60 ans.

Nouveau jalon dans la vendange Quelle quantité maximale de raisin peuton récolter en huit heures, soit durant une journée moyenne de travail ? New Holland s’est posé la question. Et aussi le défi. Et l’a relevé avec sa vendangeuse « Braud 9090X ». La machine est parvenue à cueillir pas moins de 197,6 tonnes de raisin lors d’un essai, avec une part d’impuretés de 1% seulement. La vendangeuse n’a consommé que de 0,99 litre de diesel par tonne de fruit récolté. L’essai s’est déroulé dans un vignoble du sud de l’Australie, en mars dernier.

Cette vendange devrait fournir, une fois vinifiée, quelque 200 000 flacons de vin de syrah. Le leader français du marché mondial a fêté ça en donnant une fête géante agrémentée de spectacles, de jeux historiques et d’un bal qui ont réuni des centaines de concessionnaires et de partenaires au Musée des arts forains à Paris. Et c’est bien entendu un chargeur téléscopique qui transportait le gâteau d’anniversaire.

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Actualités

Il faut encourager les biocarburants Les carburants d’origine biologique, produits dans le respect des règles de durabilité, sont au point et devraient bénéficier d’un encouragement et d’un soutien

accrus. C’est ce qu’ont revendiqué des représentants du monde politique, de l’économie et de la recherche lors du 6 e Forum des bioénergies, mi-avril à Soleure. Les biocarburants pourraient jouer un rôle de premier plan pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Plus rien ne s’oppose, du point de vue technique, au passage des énergies fossiles aux énergie d’origine biologique, mais il faut créer un cadre politique stable à cet effet, comme l’al-

Design revu et recolorisé

lègement de l’impôt sur les carburants bio jusqu’en 2030. Toutefois, le sujet des biocarburants génère encore bien des controverses, a montré le débat qui réunissait Thierry Burkart (conseiller national PLR et vice-président du Touring club suisse), Martin Bäumle (vice-président des Verts’libéraux), Thomas Hurter (conseiller national UDC, président de l’Automobile club suisse) ainsi que Carmen Popescu (Association suisse de l’industrie gazière, Genève).

Boîtes « Dyna-4 » Massey Ferguson va équiper ses deux tracteurs 4-cylindres « 5710 » (100 chevaux) et « 5711 » (110 chevaux) de sa gamme « 5700 Global Series » d’une transmission à rapports sous charge « Dyna-4 » (16AV/16AR), du levier de commandes « T » et de la fonction « PowerControl ». Cette option est une alternative à la boîte synchronisée 12x12. Ces deux tracteurs développent une force de relevage de 4,3 tonnes et peuvent être livrés, sur demande, avec une cabine à suspension mécanique. La « Global Serie » est une gamme de tracteurs simples, robustes et polyvalents.

Depuis l’Agritechnica 2017, Hawe-Wester dote tous ses produits d’un design revu et corrigé, qui allie éléments classiques et formes modernes. La marque a aussi fondu en une seule les deux couleurs de base qu’arboraient ses équipements et trémies pour ne garder qu’un ton vert foncé marié aux chevrons blancs et à son logo ovale de couleur rouge. Tous les châssis et trains roulants, et toutes les pièces rapportées sont proposées en gris anthracite. Avec cette nouvelle identité visuelle et plusieurs innovations sur ces équipements de chargement et de transport pour céréales, ensilage de maïs, betteraves et pommes de terre, le constructeur de Wippingen (D), dans le pays de l’Ems, compte bien conquérir de nouvelles parts de marché.

« Monta » : et de mille ! Rapid vient d’écouler le 1000 e exemplaire de ses « Monta », et fait savoir que ce puissant monoaxe pour la montagne continue à être l’objet d’une demande soutenue. Avec son centre de gravité près du sol et son essieu positionné très en arrière, cette machine est taillée sur mesure pour faucher les pentes et talus les plus escarpés. L’équilibrage de cette outil se répercute, sans ajout de contrepoids, sur la barre de coupe. La suspension des manchons, les modes de direction actifs et les manchons mobiles latéralement sont des gages d’efficacité et de confort.

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Actualités

Déshydrateur à tambour rotatif Fliegl a mis au point le « RondoDry », une installation qui, par un procédé particulier, extrait l’eau du lisier sortant d’un séparateur afin de réduire les coûts de transport et de stockage. Des tambours garnis de grilles tournent à l’intérieur de l’installation. A chaque tour, les grilles plongent dans le lisier séparé pompé à l’intérieur du « RondoDry » et se chargent de liquide qu’elles emmènent vers le haut. De puissants ventilateurs génèrent un courant chaud avec l’aide d’un échangeur de chaleur eau-air. Ce courant est projeté en direction des grilles. C’est ainsi que le liquide et l’ammoniac sont extraits de l’eau. Cet vapeur enrichie traverse un filtre à eau. Par adjonction d’acide sulfurique, la quasi totalité de l’ammoniac est extraite de l’air et piégée sous forme de solution de sulfate d’ammoniaque qui pourra être utilisée comme fertilisant. Sur le champ, cette engrais s’écoule dans la végétation et parvient ainsi directement au niveau des racines. Il n’y pas d’évaporation de fertilisants ni formation de tapis de matière organique brute apportée par le lisier.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Les moteurs Agco ont 75 ans C’est en 1943, dans la localité finlandaise de Linnavuori, qu’ont été fabriqués les premiers moteurs. L’usine est devenue le principal fournisseur de « Valtra », tout en livrant aussi des moteurs à des tiers, sous la marque Sisu. En 2004, l’entreprise rejoint le groupe Agco. Depuis lors, les investissements n’ont pas cessé, que ce soit pour développer de nouveaux produits, des technologies ou pour améliorer les capacités de production. Le millionième exemplaire a quitté la chaîne de montage. Agco Power se considère aujourd’hui comme un pionnier des motorisations respectueuses de l’environnement. En 2008, il introduit la technique SCR, une dans le machinisme agricole. Agco a depuis progressé en direction de l’étape 5 de dépollution, explique l’entreprise dans son communiqué.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un Claas « Axion 950 » à l’échelle 1 :32.

Un SMS et gagnez avec :

Réseau restructuré Environ 40 agriculteurs et agro-entrepreneurs suisses ont participé à la journée de la moissonneuse-batteuse Deutz-Fahr à Lauingen (D). Ils ont pris connaissance de la nouvelle organisation du réseau de distribution en Suisse. En lieu et place de deux concessionnaires, Deutz-Fahr pourra désormais compter sur dix points d’appui. La journée a aussi été le lieu de discussions techniques au cours desquelles toute la palette de modèles a été présentée. Voici la liste des points d’appui : • Agri Montanaire Sàrl, 1410 Thierrens (VD), 021 905 31 54 • Bugnon Michel SA, 1748 Torny-le-Grand (FR), 026 658 11 45 • Staudenmann AG, 3148 Lanzenhäusern (BE), 031 731 12 33 • Jordi Land + Kommunaltechnik AG, 3513 Bigenthal (BE), 031 701 03 20

• Bachmann Agrotech AG, 5636 Benzenschwil (AG), 056 677 70 50 • R. Sandmeier AG 5707 Seengen (AG), 062 777 12 38 • Werkstattbetrieb Untervaz AG, 7204 Untervaz (GR), 081 322 35 89 • LTG Handel & Vertrieb AG, 8215 Hallau (SH), 052 681 19 02 • Eggmann Landmaschinen GmbH, 8580 Hefenhofen (TG), 071 411 10 89 • Suter Peter Landmaschinen GmbH, 9562 Märwil (TG), 071 655 14 48.

Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur Claas « Axion 950 ». Fabian Poffet, de Bösingen (FR), est l’heureux gagnant du modèle de Deutz-Fahr « Agrotron 7230 TTV », mis en jeu dans l’édition d’avril de Technique Agricole.

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Marché | Interview

L’envie d’avoir faim Bernard Krone, 40 ans, représente la quatrième génération de la famille Krone, dont l’histoire remonte à plus de 110 ans. Il gère aujourd’hui l’entreprise du Pays de l’Ems. Technique Agricole s’est entretenu avec lui à propos des défis d’aujourd’hui et de demain. Roman Engeler

Bernard Krone dirige en tant que propriétaire la holding éponyme, est administrateur de l’usine de machines Krone (mécanisation agricole) et membre du conseil d’administration de Krone Nutzfahrzeuge. Photos : C. Reinthaler

Technique Agricole : Vous avez repris la direction du groupe de votre père il y a huit ans, et lors de la cérémonie de remise du flambeau, vous avez promis de continuer à diriger l’entreprise en suivant la philosophie Krone éprouvée. La tradition en est un aspect, mais l’entreprise fait également preuve d’une bonne dose d’innovation. Qu’est-ce qui a changé chez Krone depuis lors ? Bernard Krone : Il est vrai que j’ai repris beaucoup de choses de mon père. D’une part, parce qu’elles sont positives, et d’autre part, car je ne voulais pas créer de « choc culturel » auprès des collaborateurs. Mon père a toujours souligné 8

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qu’une bonne éducation et des études étaient certes importantes, notamment pour être accepté dans le monde des affaires, mais que la passion, l’honnêteté et le bon sens étaient bien plus décisifs. Donc, vous n’avez rien changé ? Non, on ne peut pas dire ça. Pour moi, la continuité est tout à fait importante, et elle l’est aussi pour une entreprise telle que Krone. Toutefois, il y a des aspects sur lesquels j’ai mis l’accent autrement. Mon père, qui était ingénieur, était plutôt le technicien, tandis que je proviens du côté commercial. Pour moi, il est peutêtre moins essentiel d’être le premier sur le marché à posséder telle ou telle tech-

nologie. Il me tient plus à cœur de présenter une nouvelle technologie une fois qu’elle est polie et fiable. Dans cet état d’esprit, nous préférons attendre aujourd’hui une saison de plus par rapport au passé avant de nous présenter sur le marché avec une nouveauté. Sur quels autres aspects mettez-vous aussi l’accent ? Avant d’intégrer l’entreprise familiale, j’ai travaillé quelque temps comme conseiller d’entreprise en production et logistique. Ce sont des domaines que je passe aujourd’hui sous la loupe dans notre exploitation et que je vais continuer à regarder de près, afin d’exploiter pleinement le po-


Interview | Marché

tentiel d’optimisation et d’accroissement de la productivité. Nous avons déjà avancé sur ce sujet lors de ces dernières années avec notre projet « Fabrik 2015 ». De plus, nous continuons d’investir dans nos sites. Krone est active dans les domaines des véhicules utilitaires et de la mécanisation agricole. Où avez-vous le plus d’influence ? J’ai commencé dans les utilitaires, d’abord hors du groupe Krone, puis j’ai continué dans notre usine de remorques de Werlte. A partir de 2008, j’étais principalement actif à Spelle, soit dans le machinisme agricole. J’aime tout simplement ce secteur, de même que l’agriculture avec lesquels j’ai pratiquement grandi. Pour moi, c’est plus qu’une priorité. Toutefois, j’essaie de ne pas m’immiscer dans les affaires quotidiennes, mais de m’impliquer pleinement sur les plans de la stratégie et des grands thèmes du groupe Krone. Existe-t-il des synergies entre les deux domaines que sont les véhicules utilitaires et le machinisme agricole ? Il y en a, à commencer par l’achat de matériaux ou les questions tournant autour des finances, des crédits ou des assurances. Même dans la vente, le marketing ou la production, il existe un échange entre les secteurs et, sujet fort actuel, dans le domaine de la numérisation croissante. Comment vont actuellement les affaires dans le domaine de la mécanisation agricole ? Très bien. Nous pensons que le prix du lait est le facteur le plus important, et qu’il se situe pour l’instant à un niveau raisonnablement stable. Cette année, nous allons construire plus de machines que jamais. Le seul marché qui nous inquiète est celui des Etats-Unis. Nous pouvons parler globalement d’époque positive. La suppression du quota laitier en Allemagne va toutefois fortement influencer notre marché intérieur dans un premier temps et le rendra aussi plus volatil. Vous avez abordé la volatilité. Comment réagissez-vous aux périodes de hauts et de bas toujours plus courtes ? Nous devons encore mieux planifier l’achat de matériaux pour ne pas avoir trop de stock quand le marché est en recul et pour pouvoir intervenir dès que la demande reprend. Il faut anticiper l’évolution du marché dans les prochaines an-

« Je pense que les défis de demain sont ceux de la numérisation, de la conduite autonome et de l’électrification », explique Bernard Krone.

nées. Pour ce faire, il faut posséder des instruments et de l’expérience, mais aussi discuter avec des partenaires commerciaux et des clients du secteur. Certaines pièces requièrent un délai de prévision de deux ans. Il n’est pas simple du tout de dire aujourd’hui ce dont nous aurons besoin dans deux ans. En machinisme agricole, vous êtes actifs dans le segment de la récolte du fourrage. Est-ce suffisant pour l’avenir ? Mon conseil : quand j’étais novice dans ce domaine, je me suis aussi posé la question et j’ai remis en question notre position de producteur exclusif d’appareils. Mais en examinant la situation de plus près et en analysant les souhaits et exigences des clients, on se rend compte que les spécialistes sont incontournables. Le technicien et son revendeur sur place sont ceux qui savent ce dont a besoin l’agriculteur, ils ont les contacts, le réseau. Je concède toutefois qu’il y a des régions et des marchés où ce n’est pas si simple. Comment ressentez-vous la pression qu’exercent certains full liners pour avoir l’exclusivité dans le commerce ? Je préfère parler de long liners que de full liners. La pression existe. En fait, il est presque honteux de voir que justement le commerce de tracteurs ne rapporte presque plus rien. Si un long liner me disait à moi, en tant que distributeur, que je ne peux vendre plus que ses produits, je

lui répondrais : « Alors, fais en sorte que je gagne aussi de l’argent. » De fait, la pression est là, mais ça ne signifie pas pour autant que cela ne marche que dans un sens. Certains distributeurs pourraient réfléchir aux machines avec lesquelles ils gagnent encore de l’argent, puis se spécialiser en conséquence, peut-être même sans tracteurs. À propos de la Suisse, l’importateur de votre entreprise (société mère) y est aussi celui d’Agco. Il distribue aujourd’hui également des machines de récolte de fourrage de Fendt et de Massey Ferguson. Est-ce gênant pour vous ? Non, cela ne nous gêne pas. Depuis que les long liners existent, je dirais depuis environ 30 ans, nous sommes souvent ponctuellement en compétition avec eux. Nous sommes habitués au fait qu’un partenaire commercial propose les produits d’un concurrent. Deux charrues, quelques faucheuses ou un pulvérisateur ne suffisent pas, à mes yeux, pour faire un spécialiste. Nous entretenons une très bonne relation avec notre partenaire suisse, GVS-Agrar/ Agrar-Landtechnik. Nous sommes conscients de cette thématique mais je suis fermement convaincu, au vu de notre collaboration de longue date, que ce problème ne se posera pas. Etes-vous satisfaits du marché suisse ? Oui, si les situations partout aussi favorables qu’en Suisse, je n’en perdrais pas le sommeil ! Mais il est clair qu’on pourrait 5 2018 Technique Agricole

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Marché | Interview

encore apporter des améliorations dans l’un ou l’autre secteur de production. Pourriez-vous me citer un exemple ? Je vois par exemple un besoin de rattrapage dans les technologies destinées aux régions alpines. Penchons-nous pour l’instant sur la recherche et le développement  : existe-t-il encore des défis dans le domaine des technologies classiques de récolte fourragère ? Il y en a. Je pense que les défis essentiels sont peut-être ceux de la numérisation, de la conduite autonome et de l’électrification. Pourriez-vous être un peu plus concret ? Plusieurs questions se posent pour moi : les machines deviennent-elles de plus en plus grandes, larges et rapides, ou nous dirigeons-nous plus vers des ensembles de petites machines ? Le tracteur est-il le véhicule de l’avenir ou y aura-t-il plus de machines automotrices ? La ramasseuse de fourrage restera-t-elle montée sur le tracteur ou se déplacera-t-elle à l’avenir de manière autonome ? Avez-vous déjà étudié ces questions ? Oui, nous y travaillons et participons, dans la branche, à de nombreuses conversations portant sur les normes et d’autres sujets. En ce qui concerne la nu-

mérisation, Krone est partenaire de DKE, une plate-forme Internet d’échange de données qui est destinée aux agriculteurs et aux entrepreneurs, et qui reprend les machines et logiciels agricoles de tous les fabricants, sans toutefois prendre possession desdites données.. Voyez-vous en l’andaineur à tapis, dont on reparle beaucoup ces derniers temps, une alternative à l’andaineur à rotors ? Nous nous intéressons à l’andaineur à tapis, mais ne projetons pas de le développer nous-mêmes. Nous pensons que nous avons en l’andaineur à rotors un bon produit et que notre position est ainsi bonne et élargie. Nous considérons l’andaineur à tapis comme produit de niche. On verra si la situation restera la même ou si l’on tablera un jour sur des quantités. Il se peut aussi qu’un spécialiste construise mieux cette machine qu’une entreprise du Nord de l’Allemagne. Les appareils montés à l’avant des tracteurs, telles les faucheuses, compliquent le trafic dans de nombreux cas et circulent souvent de manière illégale sur les routes. Afin de renforcer la sécurité, l’on parle actuellement souvent de systèmes de caméra. Comment soutenez-vous vos clients dans ce domaine ? Depuis un certain temps, nous proposons, pour nos faucheuses frontales, des sys-

« Certains distributeurs pourraient réfléchir aux machines avec lesquelles ils gagnent encore de l’argent, puis se spécialiser en conséquence, peut-être même sans tracteurs », confie Bernard Krone, interrogé sur la pression qu’exercent les full ou les long liners sur le marché.

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tèmes de caméras contrôlés et certifiés par la DLG. La demande est toutefois limitée. Vous êtes présents dans le domaine des automotrices avec la faucheuse automotrice «  Big-M  » et les ensileuses « Big-X ». Vous l’avez déjà mentionné, d’autres variantes d’automotrices sont envisageables. Il y a 17 ans, lors de ma première visite à Spelle, j’avais déjà vu une presse automotrice. Ce projet est-il mort ? Lorsque Krone est arrivée sur le marché il y a plus de 20 ans avec la faucheuse automotrice et, plus tard, avec l’ensileuse, très peu d’acteurs du marché ont cru que nous réussirions et que nous pourrions conquérir des parts du marché. Aujourd’hui, nous construisons cent « Big M » par an et possédons avec nos ensileuses une part de marché de 15%. Nous vendons ces machines par la force des arguments et non avec des bonus accordés sur toute la gamme à la fin de l’année. La presse automotrice n’était peut-être pas la bonne voie à prendre à l’époque. Il y a eu des tentatives, des analyses coûts-bénéfices ont été réalisées, mais toutes étaient négatives. Aujourd’hui, à l’ère de la numérisation et de la conduite autonome, peut-être qu’elle pourrait à nouveau être intéressante. Mais s’agira-t-il d’une petite ou d’une grande machine haut de gamme ? Je pense qu’il n’y aura pas une seule réponse à la question. Il y a du travail qu’il sera possible de réaliser de manière plus efficace à l’avenir avec des petites machines, mais il y a d’autres activités pour lesquelles les machines très grandes et puissantes constituent un avantage. La presse « non-stop » « Ultima » n’arrive-t-elle pas à décoller convenablement ? C’est une chouette technologie qui fonctionne très bien. Cette machine a une certaine taille et est complexe. Les agro-entrepreneurs se penchent de près sur les points faibles de leur chaîne de récolte, et à ce niveau-là, peut-être qu’une presse à balles rondes travaillant en continu n’est pas la bonne solution. Il existe en outre une tendance à la presse aux balles carrées, qui fonctionne également sans arrêt. Toutefois, en tant que spécialiste de la récolte fourragère, nous croyons plus que jamais à l’« Ultima » et souhaitons continuer à exploiter cette technologie.


Interview | Marché

La production en série a-t-elle déjà commencé ? L’« Ultima » est produite en série, mais en très petites quantités. Elle complète notre gamme vers le haut. Quelles sont les perspectives avec la machine à pellets « Premos » ? La « Premos » est un tout nouveau processus en technique de récolte. C’est une machine qui peut aussi bien travailler dans le champ que de manière stationnaire. Nous avons décidé de présenter tôt cette machine et de la protéger par des brevets. Nous avons également pris le temps de la tester de manière intensive, notamment en exploitation stationnaire durable, afin qu’elle puisse satisfaire aux promesses que nous faisons aux clients. La machine est-elle déjà demandée ? C’est la première fois que nous avons autant de retours venant du monde entier dès la première présentation d’une machine. Nous avons 700 intéressés et recevons des demandes pour tous les produits de récolte possibles. Nous prévoyons de mettre la machine à disposition en 2019

au sein d’une grande série lorsqu’elle aura passé tous les tests avec succès Les petites structures agricoles imposent d’autres exigences à la technique. Que proposez-vous pour ces marchés, par exemple pour les régions alpines ? Malgré notre entrée dans le domaine des technologies de récolte à grande échelle, nous n’avons pas oublié l’agriculture à petite échelle. Nous avons toujours entretenu les gammes de faucheuses simples, de petites faneuses ou d’andaineuses rotatives. Comme je l’ai déjà mentionné, nous avons un besoin de rattrapage dans le segment de l’agriculture alpine, et nous ne sommes peut-être pas aussi bien positionnés que d’autres spécialistes. Mais nous sommes en train de compléter notre gamme en ce sens. Travaillez-vous dans ce contexte avec les fabricants de véhicules de ce secteur (transporters, portes-outils pour les pentes)? Non, actuellement, nous développons nos produits seuls.

Quelles seront les nouveautés Krone introduites la saison prochaine ? Je ne peux pas proposer de nouveautés entièrement exclusives, comme ce fut le cas il y a deux ans avec la « Premos ». Nos développements ont pour objectifs de compléter la gamme vers le haut, vers le bas, et aussi peut-être dans la largeur. Actuellement, nous comptons plus de cent projets de petite et de grande taille, que nous développons dans notre département de recherche et développement. Quels sont vos souhaits personnels pour l’avenir immédiat ? J’espère que nous allons continuer « à avoir faim », afin de pouvoir développer davantage l’entreprise. Dans ce contexte, il me semble important de ne pas oublier nos vertus. Ainsi, le client doit toujours être au centre de nos préoccupations, et nos machines doivent fournir un travail propre et être à la base de la qualité irréprochable des produits. Nous voulons rester un fabricant avec lequel nos partenaires commerciaux et les agriculteurs aiment travailler.

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Marché | Nouveautés

Lely a intégré un nouveau bras dans la nouvelle génération « A5 » de robots de traite « Astronaut ». En outre, la commande est simplifiée grâce au système intuitif adapté aux smartphones modernes. Photos : Roman Engeler, ldd

Les « Future Farm Days » de Lely ont pris le relais de ses « Feldtage » (Journées de plein champ). Après avoir vendu son secteur « récolte de fourrages », l’entreprise ambitionne de devenir un partenaire de référence dans l’automatisation des travaux d’étable. En même temps, l’édition 2018 était placée sous le signe du 70 e anniversaire de la maison hollandaise. Alexander van der Lely, directeur de la société, a souligné que son service de développement travaillait actuellement sur la gestion du fumier de ferme à faible émission, la programmation de logiciels destinés à aider la prise de décisions de management de l’étable ainsi que des systèmes de production sur mesure de produits laitiers réalisés directement à la ferme. Ces projets devraient arriver très rapidement à maturité, et, en novembre de cette année, ils pourraient constituer un point fort du salon « Eurotier ». Lors de la visite d’une exploitation de 120 vaches, Lely s’est exprimé plus concrètement sur les innovations concernant deux produits que l’on a pu voir à l’œuvre.

Troisième génération de « Juno »

À toute vapeur vers l’automatisation complète Lely a convié plus de 700 partenaires commerciaux et représentants des médias aux « Future Farm Days » (Journées de l’avenir de la ferme), sur le campus de son entreprise à Maassluis (NL). On y a présenté la vision d’une exploitation laitière durable et totalement automatisée. Roman Engeler 12

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Lely lance la troisième génération de pousse-fourrage « Juno » sur le marché. Cette machine peut, grâce à des capteurs ultrasons, suivre des murs ou des cornadis sur deux côtés, des rails en métal la conduisent à la station de chargement et si besoin dans d’autres étables. Quand « Juno » ne pousse pas de fourrage, il circule avec son tablier légèrement relevé. Cela permet non seulement de réduire l’usure, mais également de franchir aisément des petits obstacles et de gravir des pentes jusqu’à 15 %. En plus, le nouveau « Juno » peut abaisser son tablier pour se mettre en position de coulissage des côtés droit et gauche. Il peut encore ouvrir et fermer des portes électriques via une connexion Bluetooth. Cette connexion Bluetooth aide aussi à commander la machine avec un smartphone au moyen du système d’exploitation « Lely Control Plus ». On peut ainsi créer des itinéraires, les adapter à des actions préréglées et guider le « Juno » sur l‘écran. Plusieurs tours de coulissage et


Nouveautés | Marché

Les 70 ans de Lely L’histoire de Lely commence en 1948 par la fondation de l’entreprise et le lancement du légendaire râteaux-soleil. Ensuite, les frères Cornelis et Arij van der Lely ont développé d’autres machines agricoles, tels les épandeurs d’engrais ou les herses rotatives. Autrefois, ils ont même travaillé dans la technique de lisier, la construction de maisons préfabriquées et la fabrication de tracteurs à transmission hydraulique. À partir de 1965, l’accent a été mis sur les équipements de récolte du fourrages, avec le brevet de la dent en forme Lely voit son avenir dans la poursuite de l’automade crochet de la faneuse « Lotus ». tisation de l’exploitation laitière et de la mise à disposition de la technique correspondante. Dans ce segment, Lely a mis en place un programme complet comprenant des faucheuses, des faneuses et des andaineurs et, avec l’achat de Welger et Mengele, des presses à balles et des camionnettes. Les derniers travaux dans ce domaine ont consisté à développer une presse à balles rondes travaillant en continu et un programme alpin n’ayant cependant pas (encore) atteint sa maturité commerciale. En 2017, Lely a vendu la branche de la récolte de fourrages à Agco. À l’avenir, l’entreprise veut se concentrer sur la technologie liée à la ferme et sur l’automatisation des tâches de routine laborieuses dans les élevages laitiers. Dès 1992, Lely a lancé le premier robot de traite « Astronaut ». Il fut suivi du robot racleur à fonction automatique « Discovery » (2005) et du pousse-fourrage « Juno » (2008) ainsi que du robot d’alimentation « Vector » (2012). En 2013, le logiciel « T4C », une variante à utilisation mobile du système de gestion, a permis à Lely de franchir une étape marquante en direction de l’automatisation et de la numérisation dans l’agriculture.

écarts par rapport au cornadis peuvent être saisis pour un seul trajet par table d’alimentation. Le nouveau « Juno » devrait être en vente à partir de la fin août 2018.

traite consomme jusqu’à 20 % d’énergie en moins. Le nouveau bras du robot suit tous les mouvements de la vache et reste

toujours à proximité du pis. Une correction autonome intervient dès qu’un mouvement inattendu est amorcé. Cela garantit une traite rapide et complète même avec des vaches inexpérimentées que l’on trait pour la première fois. Un nouveau système de reconnaissance des trayons a permis d’améliorer la pulvérisation des trayons après la traite. Désormais, on commence par scanner le pis, ce qui garantit une hygiène optimale et réduit le risque de contaminations. L’interface utilisateur qui s’oriente sur le système intuitif du smartphone moderne et qui simplifie la commande a également été perfectionnée. Lely a testé une soixantaine de robots « A5 » dans 30 exploitations réparties dans 7 pays et procédé à plus de 2 millions de traites avant de le lancer sur le marché. Le nouveau robot est d’ores et déjà dispo­nible.

Conclusion En 25 ans, Lely a vendu environ 30 000 robots de traite de type « Astronaut », ce qui lui a permis d’acquérir une vaste expérience dans l’élevage de bétail laitier avec des techniques automatisées. On reste sur la voie vers la « fully robotic farm », soit l’exploitation laitière total­e ment automatisée. Selon Lely, on donne à la famille de paysans un environnement de vie nettement meilleur en libérant les exploitants agricoles des travaux de routine astreignants et en plaçant la vache au centre des préoccupations.

« Astronaut A5 » En outre, Lely lance déjà sur le marché la cinquième génération du robot de traite « Astronaut » avec l’« A5 ». On remarque d’emblée le nouveau bras, qualifié d’hybride par Lely, car il fonctionne avec des composants électriques et hydrauliques. Il devrait être plus silencieux et réagir plus vite. De surcroît, le nouveau robot de

Vidéo sur les nouveautés de Lely D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.

Le pousse-fourrage « Juno » a été amélioré et équipé de nouvelles possibilités.

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Marché | Sociétés

Rendez-vous à l’aveugle avec les adventices L’entreprise Schmotzer a récemment présenté les nouveautés de sa gamme de bineuses/sarcleuses, notamment « Okio », un système de guidage par caméra et une machine capable d’opérer « à l’aveugle ». Heinz Röthlisberger

Tous les deux ans, le constructeur allemand de bineuses/sarcleuses Schmotzer organise une grande journée du binage. L’événement s’est déroulé cette année à la ferme biologique de 300 hectares de Pierre Ramnick à Greussenheim, près de Würzburg (D). Devant quelque 450 visiteurs, le directeur de la société, Ferdinand Wahl, un nom indissociable du binage en Allemagne, a présenté les outils et les procédés innovants développés par Schmotzer pour la régulation mécanique des adventices.

Binage « à l’aveugle » avant la levée Suivant l’adage « il faut arracher les mauvaises herbes avant même qu’elles n’apparaissent », la société Schmotzer a présenté une bineuse/sarcleuse capable de pratiquer un binage à plat quelques jours seulement après les semis sur l’ensemble du champ, y compris sur les rangs. Ce binage « à l’aveugle » consiste à éliminer les adventices qui ont commencé à germer, pendant que les plantes utiles sont encore en sécurité dans leur lit de semence. A titre de démonstration, une bineuse/

sarcleuse frontale de 6 mètres, soit 12 rangs, équipée de socs vibrants, de socs plats et de rotors à doigts, le tout monté sur un parallélogramme déformable combiné, a été mise en œuvre dans un champ de betteraves sucrières fraîchement ensemencé. Ce sont ces rotors à doigts, conçus pour extraire les adventices même au milieu des plantes utiles, qui assurent le binage « à l’aveugle » sur les rangs. Les rotors à doigts qui équipent cette bineuse ont un angle d’attaque variable et peuvent ainsi effectuer un deuxième passage après la levée. Le constructeur recommande un angle d’attaque de 40° sur les cultures jeunes et sensibles, de sorte que l’effort des doigts s’exerce en direction du sol. Lorsque les cultures sont plus développées, l’angle d’attaque sera réglé à 20° pour diriger l’effort d’élimination davantage sur les plantes.

Caméra associée à un inclinomètre Le système « Okio » de guidage par caméra, avec son inclinomètre intelligent et son détecteur de relevage, constitue une nouveauté conçue pour travailler en dévers. Mis au point par la société autrichienne Ensio GmbH, il détecte les

Le binage « à l’aveugle » consiste à pratiquer un désherbage à plat, quelques jours après les semis, sur l’ensemble du champ, y compris sur les rangs, à l’aide d’une bineuse/sarcleuse frontale de 6 mètres qui possède entre autres des rotors à doigts. Photos : Heinz Röthlisberger

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Sociétés | Marché

Sur la photo ci-dessus, les rotors à doigts traitent des plantes issues de levée. Ils sont dotés d’un angle d’attaque qui peut être réglé en fonction de la taille des végétaux. Photo : ldd

plantes utiles par la forme et la couleur de leurs feuilles, contrairement aux caméras traditionnelles qui ne distinguent que les couleurs verte et brune. Il prend 30 vues par seconde et transmet les données au contrôleur du terminal, qui envoie des signaux de correction aux roues directrices ou au guidage parallèle pour assurer le suivi des rangs. La détection du rang est basée sur les algorithmes les plus modernes de l’imagerie industrielle et va jusqu’à distinguer des nuances de couleurs comme clair et foncé, assurant ainsi une discrimination parfaitement fiable entre plantes utiles et adventices. La caméra distingue le rang même en présence de végétation dans l’interrang. La reconnaissance exacte des rangs grâce à la ca-

Ferdinand Wahl, directeur de la société Schmotzer, pose à côté de sa machine à entretenir les buttes. Celles-ci sont restaurées par les disques déflecteurs placés en aval après avoir été entamées par les coutres.

méra «  Okio  », associée au parallélogramme déformable AV5, permet, selon Schmotzer, de travailler dans des pentes extrêmes (jusqu’à 40%  !). Un inclinomètre intelligent, associé à un détecteur de relevage pour faciliter la tâche du conducteur, assure un guidage sûr de la bineuse en situation de dévers. Le suivi des rangs est assuré avec précision, sans poussée latérale faisant dériver le tracteur. La caméra est pilotée par une connexion Wifi, à l’aide de laquelle elle reçoit également les mises à jour de son logiciel. La caméra « Okio » a été présentée sur une bineuse arrière de 8 m, munie d’une herse étrille rotative et d’un sarcleur à doigts pour traiter des céréales. « Grâce au guidage par caméra, le débit

de chantier de la bineuse est considérablement amélioré et permet désormais de traiter les adventices en profitant des créneaux, souvent courts, que la météo nous accorde. Une vitesse de travail jusqu’à 15 km/h est désormais possible, contre maximum 6 km/h sans la caméra », a expliqué le directeur de Schmotzer.

Socs « rapido » et socs vibrants En créant le soc « Rapido », Schmotzer a pu présenter pour la saison à venir un système à échange rapide avec une lame de soc améliorée permettant de changer de socs de binage en un rien de temps. La gamme « Rapido » vient en complément des socs rivetés ou soudés de Schmotzer. « L’important est de biner à plat, de façon régulière, à 2 ou 3 cm de profondeur afin d’éliminer les adventices sans perturber les remontées d’eau capillaire et surtout sans exposer les graines d’adventices ‹dormantes› à la lumière. Sans cette précaution, nous risquons un envahissement tardif par les adventices d’une ampleur catastrophique », conclut Ferdinand Wahl.

Outil pour l’entretien des buttes

« Okio », le nouveau système de guidage par caméra avec son terminal. Grâce à un inclinomètre et un détecteur de relevage, il est possible de biner en situation de dévers sans risque de dérive latérale.

Autre nouveauté présentée : une combinaison d’appareils de 3 m (4 × 75 cm) pour désherber les buttes de pommes de terre et de carottes. L’appareil est équipé de rotors à doigts, de disques « Quadro », de coutres circulaires et de disques déflecteurs. Les disques « Quadro » évoluent au sommet de la butte, tandis que les coutres circulaires entament légèrement la butte sur le côté. Pour finir, la butte est restaurée grâce aux disques déflecteurs. Les appareils sont suspendus par un parallélogramme individuel. Le tout est complété par un système de caméra fourni par Claas. 5 2018 Technique Agricole

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Mécanisation en montagne

Dans les terrains en pente, la dynamique de masse de l’outil porté joue un rôle prépondérant. Photo : Reform

Qui dit « alpin » dit léger et stable La mécanisation de montagne diffère de la technologie conventionnelle par une largeur de travail limitée, une conception compacte et une construction légère. fournisseurs de matériel de récolte fourragère ont dans leur offre une série alpine, comme produit de niche. Ruedi Hunger

En montagne, le centre de gravité du tracteur ou de la faucheuse à deux essieux détermine la limite d’utilisation de la mécanisation de production fourragère. Mais le poids des outils est aussi déterminant. A cela s’ajoute le fait que les terrains en pente sont souvent très peu homogènes, ce qui ne permet pas de garantir l’ajustement au sol nécessaire des machines travaillant sur de grandes largeurs. La solution se trouve-t-elle dans une construction légère ? Oui, car la dynamique des masses joue un rôle décisif, surtout dans les pentes. En conséquence, seules les machines ayant un poids propre jusqu’à 600 kg sont prises en 16

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compte pour la liste de la série alpine ci-dessous.

Fella Fella très vite compris que les faucheuses, faneuses et autres andaineurs à usage alpin, attelés à des faucheuses à deux essieux et aux tracteurs légers, doivent être légers, compacts et proches du véhicule tracteur. En raison de leur positionnement très proche du véhicule, les faucheuses frontales alpines de Fella sont équipées d’un dispositif de fixation compact. Selon le modèle, elles se déplacent latéralement mécaniquement (hydrauliquement) et ont un mouvement pendu-

laire de 4,5° ou 9° des deux côtés. L’utilisation d’une faucheuse alpine n’implique pas automatiquement de renoncer à un conditionneur. En effet, il est possible de fixer un conditionneur à l’attelage troispoints arrière du véhicule. L’entraînement des toupies des faneuses est étanche et la transmission assurée par un arbre hexagonal surdimensionné et de robustes cardans articulés ne nécessitant aucun entretien. Le levage synchronisé évite les transferts de poids dangereux lors du processus de repli et le verrouillage automatique empêche les oscillations dans le sens de la marche en soulevant la machine.


Mécanisation en montagne

Les andaineurs alpins spéciaux sont compacts et très proches du véhicule tracteur grâce à leur attelage fixe. Cette proximité implique de renoncer à une chape d’attelage pivotante. Les roues du châssis sont pivotantes, mais peuvent aussi être bloquées dans les fortes pentes. Ces andaineurs pèsent 330 kg ou 370 kg, soit près de 100 kg par mètre de largeur de travail.

Fendt En tant que full liner et dans la perspective d’offrir une gamme complète à ses clients, Fendt propose également un programme alpin depuis 2017 incluant des faucheuses, des faneuses et des andaineurs et s’appuie sur les produits Fella. Toutes les machines se caractérisent par une construction optimisée quant au poids, ce qui les rend plus légères et compactes que les modèles conventionnels. En outre, leur centre de gravité est proche du véhicule tracteur, ce qui contribue à davantage de stabilité dans les pentes. L’andaineur « Former 351 DS » se caractérise par son double attelage fixe. Cela permet également une utilisation à

Les mesures BLT indiquent que la puissance nécessaire pour les faucheuses alpines au ralenti (540 tr/min) est comprise entre 7,5 et 8,5 kW. La puissance « à vide » correspond à près de la moitié (40 à 50%) des besoins en énergie également si le volume de fourrage est élevé. En moyenne, une puissance totale de 17 kW est requise.

l’avant. La faneuse Fendt « Twister » dispose d’un entraînement à double cardan et d’un relevage synchronisé, ce qui offre une sécurité supplémentaire lors du repli sur terrain en pente. Les faucheuses à disques « Slicer 260 FP » et « FPS », avec attelage pendulaire, complètent la gamme de produits. La faucheuse « Slicer 260 FPS » est également équipée d’un déport latéral hydraulique intégré, ce qui la rend particulièrement appropriée pour travailler en ligne.

Pöttinger Selon Pöttinger, 18% de sa gamme globale de faucheuses, faneuses, andaineurs et autochargeuses, 225 modèles au total, se compose de machines alpines. La pra-

tique exige une adaptation au sol parfaite des autochargeuses, de manière à assurer une récolte propre, même en terrain montagneux, difficile et accidenté. En parallèle, tant le sol que le pick-up doivent être préservés tout en garantissant un flux de fourrage régulier. Pöttinger a répondu à ces exigences en proposant les autochargeuses surbaissées Alpin « 211 », « 251 » et « 291 » à timon articulé « autotast ». Ce système contrôle des deux côtés la position du pick-up par rapport au sol et commande automatiquement le timon articulé de sorte que l’ouverture de passage du flux d’alimentation de l’autochargeuse reste constante. L’automatisation soulage le conducteur et assure une récolte propre.

Fella Faucheuses

« Ramos FK »

Faucheuse frontale avec largeurs de travail comprises entre 2,05 et 2,50 m. Pour que le centre de gravité soit le plus proche possible du tracteur ou de la faucheuse à deux essieux, les faucheuses « Ramos FK/ FK-S » sont équipées d’un attelage fixe. Les quatre disques de cette faucheuse assurent un travail symétrique. Le fourrage est conduit au centre et forme un andain régulier. La protection anticollision est à ressort. Les faneuses Fella de 4 à 5,70 m de large ont également un attelage court. Pour assurer que les toupies se replient uniformément dans n’importe quelle position, un système de levage synchronisé est installé de série.

Faneuses

« Sanos »

Andaineurs

« Former »

La série alpine peut être utilisée indifféremment à l’avant ou à l’arrière. La condition préalable est un poids faible et un attelage court. Les andaineurs Fella à rotor simple forment l’andain vers la droite, ce qui signifie qu’il se trouve toujours dans le champ de vision du conducteur.

Faucheuses

« Slicer »

Les faucheuses alpines « Slicer 260 FP » et « 260 FPS » sont des faucheuses à disques compactes au poids limité destinées aux véhicules adaptés aux pentes. Elles disposent d’un entraînement réglable et conviennent aux tracteurs avec prise de force avant à rotation gauche et droite.

Faneuses

« Twister »

Avec les « Twister 431 DN » et « 601DN », Fendt propose deux modèles de faneuses pour l’utilisation en terrain escarpé. Les machines à 4 ou 6 disques ont des largeurs de travail de 4,30 m et 5,70 m.

Andaineurs

« Former »

Dans le segment des andaineurs, Fendt propose le « Former 351 DS » en tant que modèle alpin. Grâce à son attelage court et sa construction optimisée en poids, ce « Former » peut être utilisé avec des tracteurs de montagne et des faucheuses à deux essieux.

Fendt

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Mécanisation en montagne

Sip

Knüsel

Sip fabrique la faucheuse frontale « Alp ». Selon le fabricant, la conception des disques de la barre de coupe convient particulièrement aux terrains escarpés. Le dispositif de décharge de la faucheuse est mécanique. Un des sept modèles de faneuse rotative est conçu pour les travaux en montagne. Deux des andaineurs mono-toupie construits par SIP portent la désignation « Alp ». Ils pèsent 116 kg/m de largeur de travail, ont huit bras portedents et sont entraînés par prise de force 540 tr/min. Le plus petit andaineur dispose d’un attelage fixe et de roues mobiles, alors que le plus grand est doté d’un attelage pivotant et d’un châssis tandem.

Le fabricant suisse Sepp Knüsel construit une véritable faucheuse légère, même si elle n’est pas désignée comme alpine. Les séries « Blitz », « Tornado », ainsi que la faucheuse à tambour, sont plus légères ou situées dans le milieu du peloton de leurs concurrentes quant à leur poids par mètre de largeur de travail. La série « Blitz » convient aux faucheuses à deux essieux et aux tracteurs de montagne. L’entraînement se fait par courroie. L’équipement en option comprend un déplacement latéral hydraulique, une prise de force 540/1000 tr/min et le sens de rotation gauche ou droite. Les faucheuses Tornado sont équipées d’une

barre de coupe dotée d’une sécurité en cas de rupture de disque et d’un système de changement rapide des lames. La protection des côtés se compose de matière synthétique spéciale résistant aux chocs. Les faucheuses à tambours comportent quatre unités portant deux lames chacune. Elles peuvent être utilisées avec prise de force 540 tr/min et 1000 tr/min tournant à gauche et à droite.

Autres constructeurs Claas, Kongskilde, Krone, Kuhn et Kverneland accordent une importance inégale à leur programme de production fourragère. Aucun d’entre eux ne propose explicitement un programme alpin.

Pöttinger Faucheuses

« Nova Alpin »

Les faucheuses à disques frontales légères sont en moyenne 30% plus légères que les faucheuses « Nova Cat Classic ». Elles ont des largeurs de travail de 2,20 m à 3,04 m. Ces 6 faucheuses ont un système de décharge à ressort, soit en option, soit en série.

Faneuses

« Alpen Hit »

Andaineurs

« Alpin Top »

Les modèles alpins légers de Pöttinger comprennent des modèles à quatre et à six toupies avec des largeurs de travail de 4,0 m à 5,75 m. Elles sont plus légères d’un tiers que les machines standard. Cet andaineur spécialement construit pour l’agriculture de montagne est un tiers plus léger que le modèle à rotor unique comparable de type standard. La largeur de travail est de trois mètres. Il est conçu pour être monté à l’avant.

Autochargeuses

« Boss Alpin »

Cette gamme comprend des modèles surbaissés à essieux simples dont le volume de chargement s’élève de 13,5 m3 à 19 m3. Elles sont équipées d’une unité de convoyage suspendue. La puissance requise va de 30 kW à 73,6 kW (40 à 100 ch) selon les données du constructeur.

Faucheuses

« Disc F Alp »

Le fabricant slovène Sip construit des faucheuses frontales d’une largeur de travail de 2,16 m à 3,00 m. Elles se caractérisent par un bon flux de fourrage, même en descente.

« Disc S Alp » « Sip-Alp »

En plus des faucheuses frontales, SIP offre des faucheuses arrière avec la désignation « Alp ». Le programme alpin comprend deux faneuses rotatives à 4 toupies et une faneuse rotative à 6 toupies. SIP dispose de deux andaineurs rotatifs de 3,00 m et 3,50 m de large pour utilisation alpine. Tous deux sont des andaineurs mono-toupie pesant 338 kg et 417 kg.

Sip

Faneuses Andaineurs

« Sip-Star Alp »

Faucheuses

« Blitz » (180– 300 cm)

Knüsel Faucheuse à disques légère avant/arrière avec amortissement des oscillations breveté de construction compacte et courte. Pour tracteurs de fauche et faucheuses à deux essieux. Poids moyen de 143 kg/m de largeur de travail.

« Tornado Faucheuse à disques avant avec bonne adaptation au sol. Fixation 226 »,« 266 » avant/arrière avec compensation des oscillations jusqu’à 20°. Déplacement latéral hydraulique (W). Sabots Hardox. Près de 192 kg/m de et­ « 306 » largeur de travail. «Trommel F249» et « F280 » Faneuses et SIP-Alp andaineurs

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La faucheuse à tambour Knüsel est un peu plus légère par mètre de travail que la faucheuse à disques Tornado. Les plaques orientables protègent le gazon. Voir programme SIP


Mécanisation en montagne

Les mesures effectuées sur quatre faucheuses frontales alpines par le BLT Wieselburg (Wippl) ont montré que le niveau sonore de fonctionnement se situe entre 99 et 111 dB(A), cela correspond à 80–84 dB(A) à l’oreille du conducteur, la faucheuse à deux essieux émettant quant à elle 79,5 dB(A).

Cependant, les plus petits modèles conviennent en général parfaitement à l’agriculture de montagne. Claas propose deux faneuses d’un poids mort inférieur à 600 kg. Les deux andaineurs à rotor unique avec des largeurs de travail de 3,20 m et 3,70 m offrent également de bonnes aptitudes pour les terrains en pente. Kongskilde ne construit pas de faneuse rotative, mais ses deux plus petits andaineurs ne pèsent que 275 kg et 340 kg. Depuis peu, ces modèles sont également disponibles sous les couleurs de New Holland. Chez Krone, les plus petits modèles standard sont aussi adaptés aux grandes

METRAC

H7 X 74 CV H9 X 91 CV

faucheuses à deux essieux et aux tracteurs légers. Cela vaut tant pour les faneuses que les andaineurs. En raison des largeurs de travail plus importantes et du poids supérieur de ces machines, elles ne sont adaptées que pour les pentes modérées et non aux conditions extrêmes. Kuhn ne propose pas non plus de série alpine. Ses plus petits modèles standard conviennent particulièrement aux régions de montagne. Les faucheuses à tambour offrent de meilleurs résultats que celles à disques en matière de répartition du fourrage. Cela se ressent surtout en descente et si celui-ci est peu abondant. Les faucheuses à tam-

bours Kuhn PZ sont disponibles avec une largeur de travail dès 2,65 m et pèsent 220 kg par mètre de largeur de travail. Kverneland constuit aussi la série de faneuses et d’andaineurs «  CompactLine » appropriés pour une utilisation en montagne. Par mètre de largeur de travail, les faneuses pèsent en moyenne moins de 100 kg et les andaineurs près de 110 kg. Enfin, Lely a présenté un programme alpin à l’Agritechnica 2013 qui n’était alors pas encore produit en série. On ne sait pas encore ce qu’il va advenir du secteur d’équipements de récolte de fourrage après sa vente à Agco.

Conclusion Une construction légère n’est pas nécessairement incompatible avec la stabilité de l’ensemble, surtout si la conception est cohérente. Aucun compromis ne devrait être fait concernant l’adaptation au sol. Certains des réglages sont à faire manuellement pour assurer le confort de travail. Les composants hydrauliques signifient en effet davantage de poids.

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Mécanisation en montagne

Comme par magie De plus en plus de machines télécommandées font leur apparition sur le marché. Parmi ces engins, on compte non seulement des faucheuses ou des broyeurs, mais également des porte-outils universels. Et les fonctions de ces derniers ne se limitent pas au fauchage et au broyage. Ruedi Hunger

Davantage de sécurité et moins de travail physique pénible : ce sont les principaux arguments en faveur de l’utilisation des porte-outils télécommandés. Photo : Ruedi Hunger

Les faucheuses radiocommandées sont le résultat de l’évolution des motofaucheuses, et pourtant, elles ne sont pas près de les remplacer. Et ce bien que le fauchage sur des pentes escarpées soit un dur labeur et que les accidents corporels ne soient pas rares, car les opérateurs doivent rester à proximité immédiate des motofaucheuses.

Sécurité Cet aspect est l’un des principaux arguments en faveur des porte-outils télé­ commandés. L’opérateur se voit déchargé d’un travail pénible physiquement et peut rester à bonne distance de l’engin. Un autre avantage du guidage à distance est de lui éviter de respirer les gaz d’échappement du moteur. Grâce à la portée du signal (300 m au maximum), le conducteur n’est plus obligé d’ajuster sa vitesse de marche à celle de la machine. Par ail20

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leurs, d’autres aspects liés à la sécurité sont à prendre en compte (voir encadré de la page suivante).

Plus de possibilités Au fil des dix dernières années, les machines qui servaient exclusivement à faucher et à broyer ont évolué pour devenir des porte-outils multifonctions dotés de nombreuses autres possibilités. Les faucheuses télécommandées ont commencé à remplacer les motofaucheuses surtout pour l’entretien des talus. La faucheuse était alors un accessoire standard. Aujourd’hui, selon la clientèle visée, la plupart des constructeurs équipent leurs porte-outils d’accessoires très divers afin qu’ils puissent être utilisés le plus souvent possible. En plus des faucheuses à double lame et à disques, les équipements disponibles comprennent divers outils de fauchage supplémentaires pour l’herbe, les

broussailles et le bois ainsi que des treuils, des balayeuses, des chasse-neiges, des fraises à neige… Les moteurs des porteoutils radiocommandés ont aussi évolué ; leur puissance n’a cessé d’augmenter, passant de 10 kW à des valeurs atteignant ou dépassant 15 à 23 kW.

Les « pros » de l’inclinaison Les faucheuses radiocommandées sont équipées de chenilles, de roues ou de rouleaux à dents. Même si leur centre de gravité est abaissé, leur largeur de voie reste faible et, dans des conditions extrêmes, on ne peut exclure le risque de voir l’engin basculer. Certains constructeurs agrandissent la largeur de voie en utilisant un châssis à chenille extensible par voie hydraulique. Les machines qui se déplacent durablement en dévers sur des coteaux ou des talus ont d’autres exigences en matière de lubrification. En d’autres termes, il faut que le moteur et les composants de transmission soient équipés d’un système de lubrification adapté. Les fabricants de moteurs, en tant que sous-traitants, doivent ainsi satisfaire à des critères particuliers. Les systèmes de propulsion hydraulique à stabilité directionnelle automatique avec surveillance électronique maintiennent le porte-outil dans un alignement parfait par rapport à la pente (Köppl). En outre, la vitesse de rotation des roues est continuellement mesurée à l’aide de capteurs et transmise au système de commande. Vous trouverez ci-dessous une sélection de faucheuses télécommandées.

Aebi : 100 % électrique L’Aebi « EC130 » est un porte-outil télécommandé dont l’alimentation en énergie passe par une batterie lithium-ion efficace et qui dispose de deux puissants moteurs électriques à rotors plats. De quoi atteindre une puissance maximale de 18 kW. L’Aebi « EC130 » est conçu pour un usage sur des surfaces escarpées difficiles d’accès ou dans des zones où le conducteur se doit de garder ses distances pour des raisons de sécurité. Ce véhicule se distingue par son centre de gravité abaissé, son excellente mobilité tout-terrain et la faible pression qu’il exerce sur le sol. Sa structure compacte et courte et ses chenilles à ressorts le rendent particulièrement maniable et polyvalent. L’engin se pilote grâce à une télécommande avec écran intégré. Les différents modes de puissance permettent de travailler de la manière la plus


Mécanisation en montagne

efficace et la plus sûre possible. L’Aebi « EC130 » n’est pas homologué pour circuler sur la voie publique.

Agria : propulsion hybride L’usine Agria à Mockmühl construit depuis quelques temps une tondeuse télécommandée avec deux largeurs de coupe. Ce porte-outil conçu pour les surfaces difficiles d’accès et escarpées se pilote via une télécommande. L’opérateur est alors protégé de différentes contraintes directes, comme les vibrations, le bruit ou les gaz d’échappement. Agria mise sur un système de propulsion hybride dans lequel le châssis à chenilles fonctionne à l’aide de deux systèmes de propulsion électrique 48 V. Le système avec réservoir de rechange de dix litres permet de « faire le plein » rapidement. La tondeuse dotée de lames à suspension oscillante peut faucher dans les deux sens de marche pour un résultat identique. L’utilisateur perd ainsi moins de temps à manœuvrer.

Brielmaier Depuis 1992, Brielmaier produit des motofaucheuses conçues pour les terrains pentus et escarpés. Dès 1996, le fabricant équipe ses engins de systèmes de commande électroniques et de boutons-poussoirs. Le cockpit avec clavier à membrane ainsi qu’un nouveau système de commande numérique avec CAN Bus font leur arrivée en 2007. Puis c’est le tour du radioguidage, qui s’inscrit dans la logique de cette évolution et dont la portée atteint 300 mètres. Pour Brielmaier, le radioguidage a l’avantage de créer un environnement de travail sécurisé pour l’opérateur, qui, lors du fauchage des talus, peut rester en contrebas, sur terrain plat, à bonne distance du bruit, des gaz d’échappement et des vibrations. L’engin, conçu pour être piloté manuellement et par radioguidage, convainc grâce à son système hydraulique et son centre de gravité abaissé. Les engins Brielmaier avec largeur de coupe six mètres et douze mètres sont compatibles avec le radioguidage.

Irus L’entreprise Irus Motorgeräte GmbH, dont le siège se trouve à Burladingen-Salmendingen (D), construit cinq modèles différents de porte-outils télécommandés. Le « Twin » est le plus grand modèle et dispose de plusieurs attelages permettant de travailler simultanément avec différents outils, tels le broyeur forestier, fraise de

Les porte-outils radiocommandés doivent généralement « affronter » des herbes sèches. Photo : Aebi

Faucher en pente en toute sécurité Technique Agricole a demandé l’avis d’un spécialiste en prévention des accidents, Thomas Bachmann, responsable technique chez agriss (SPAA, photo ci-contre). Voici sa réponse : « La qualité des engins disponibles pour le fauchage en pente s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Les roues antidérapantes et les centres de gravité abaissés ont permis de réduire le risque d’accident lors des travaux de fauchage sur des pentes extrêmement abruptes. Compte tenu du nombre d’accidents, une chose est claire : les faucheuses à transmission mécanique ne doivent plus être utilisées pour le fauchage en pente ! Elles ont déjà fait trop de victimes. Seules les motofaucheuses à transmission hydrostatique autobloquante sont à utiliser, car elles s’arrêtent en cas de perte de contrôle du véhicule ! En plus des améliorations en matière de sécurité qu’ont connues les motofaucheuses avec conducteur, les faucheuses radiocommandées sont de plus en plus utilisées sur les pentes ou les talus très abrupts. Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de faucheuses à chenilles ou à quatre roues, mais aussi de motofaucheuses avec conducteur et faucheuses à deux essieux disposant également d’un mode radiocom-

mandé. Ces machines peuvent effectuer les travaux de fauchage en pente, pendant que l’opérateur se tient à bonne distance. En outre, il est moins exposé au bruit, aux gaz d’échappement, aux vibrations ou aux sollicitations articulaires. Des avantages qui ont des conséquences en matière de sécurité et de santé. Les conditions préalables à une utilisation sécurisée des faucheuses télécommandées sont les suivantes : • L’opérateur doit se trouver à un endroit stable et avoir une bonne vue d’ensemble de la zone de travail de la faucheuse. • De la même façon, toute autre personne devra être éloignée de la zone de danger. • L’opérateur ne devra pas non plus se tenir directement en contrebas de la machine. • L’engin devra être muni d’un système de télécommande par radio ultra-sécurisé qui l’arrêtera immédiatement en cas de perte du signal due à une distance trop importante, à un épuisement des batteries ou à d’autres dysfonctionnements. Les faucheuses autonomes, qui travaillent sans opérateur et utilisent un système de guidage par GPS, ne sont pas encore en vente. Bien que la technologie existe déjà pour les robots-tondeuses à gazon, il est difficile de l’appliquer aux faucheuses. Afin de satisfaire aux exigences de sécurité, elles devraient être équipées de capteurs de présence fiables et de systèmes d’arrêt d’urgence. Et cette technologie reste très coûteuse. »

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Mécanisation en montagne

une lame croisée pour le broyage de l’herbe tondue. La transmission hydrostatique permet un réglage continu de la vitesse de 0 à 6,7 km/h. L’inclinaison maximale par rapport à la pente est de 39° pour le mode télécommandé et de 21° pour le mode autoporté. La télécommande professionnelle, qui regroupe l’ensemble des fonctions, a une portée at­ teignant 300 mètres.

PTH : propulsion hybride

Il n’y a pas de règle sans exception : chez Brielmaier, le radioguidage est également disponible pour des faucheuses « classiques ». Photo : Brielmaier

souches ou faucheuse frontale et conditionneur. Le « DelTrak 2.5 » s’adresse aux paysagistes et aux travailleurs de l’économie verte. Il dispose d’un centre de gravité très bas. L’« EvoTrak » est plus léger que son grand frère le « DelTrak ». Ce porte-outil maniable peut accueillir différents outils à l’avant. L’« EvoTrak Solar » devrait répondre aux exigences propres au fauchage et au broyage dans les parcs solaires et se distingue par une hauteur qui se limite à 70 cm. L’engin est muni d’un double pare-pierres afin de protéger les panneaux solaires. Le filtre à air peut être abaissé pour le fauchage et le broyage dans les vergers. Le « QuaTrak » s’ajoute aux modèles à chenilles. Ses quatre roues ou rouleaux à dents sont équipés d’une propulsion hydraulique permanente. L’engin dispose aussi d’un mode « marche en crabe ».

si des mouvements trop importants sont détectés, le dispositif de contrôle de position éteint alors immédiatement la faucheuse et le système de propulsion.

Société AS-Motor Le siège de la société AS-Motor est à Bühlertann (D). Le Sherpa « 4WD RC » est un modèle à mi-chemin entre la tondeuse autoportée et l’engin télécommandé. Selon le fabricant, il s’agit de la première tondeuse autoportée avec commande à distance. Le Sherpa « 4WD RC » se veut un outil polyvalent désigné à faciliter le travail du conducteur et à améliorer la sécurité. Sa largeur de travail est de 90 cm, avec une lame principale pour la coupe et

L’entreprise PTH Products, dont le siège est à Neuberg (A), est spécialisée dans la fabrication d’engins de construction routière. Elle a lancé sur le marché la deuxième génération de porte-outils à transmission intégrale « Hymog E331 ». Leur attelage trois-points standardisé permet de soulever des outils dont la masse peut atteindre 400 kg. De plus, le porte-outil dispose d’une prise de force normalisée et à des vitesses nominales. Les quatre moteurs-roues du véhicule sont équipés d’une propulsion hybride avec transmission intégrale permanente. Le rayon de braquage est de 35° (direction à fusée). Il existe quatre modes de conduite : transmission intégrale, direction à avant, direction à l’arrière et « marche en crabe ». Les fonctions peuvent être actionnées à distance via la télécommande dont la portée atteint 300 mètres.

Le « Greenbot » Le « Greenbot » est fabriqué au Canada et commercialisé par l’entreprise néerlandaise Precision Makers. Cet engin auto-

Entreprise KommTek L’entreprise KommTek, dont le siège se trouve à Osterburken (D), distribue les engins « Roboflail », fabriqués par Niko Maschinenbau. Les porte-outils sont dotés de moteurs de traction différents mais du même système de transmission. Les accessoires de coupes disponibles diffèrent selon la taille du modèle. Tous les porte-outils peuvent recevoir un tondobroyeur. En fonction du modèle, les « Roboflail » peuvent prendre en charge des accessoires d’une masse allant jusqu’à 450 kg. Ils sont conçus pour l’entretien d’espaces verts aux terrains accidentés. Selon les indications du fabricant, la télécommande multifonctions a une portée de 300 mètres. Si elle tombe sur le sol ou 22

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Les véhicules à quatre roues font plutôt figure d’exception. Photo : Ruedi Hunger


Mécanisation en montagne

nome a été conçu pour les tâches « répétitives » de l’économie verte. Équipé d’un système de sécurité adapté, il peut fonctionner en autonomie en suivant un programme prédéfini et en se basant sur des données GPS. Mais il peut également être commandé à distance. Lors de la deuxième utilisation sur la même surface, le «  Greenbot  » répétera alors de luimême les tâches qu’il avait mémorisées lors de son premier passage. Le « Greenbot » a deux attelages pour outils. L’engin est disponible dans une largeur de 180 cm et dans une variante avec voie étroite de 130 cm. La garde au sol est de 35 cm. Le moteur est compatible avec l’AdBlue.

McConnel La « Robocut » est une faucheuse radiocommandée fabriquée par McConnel. Elle est conçue pour les terrains difficiles d’accès et dangereux. Ce porte-outil permet de travailler en sécurité sur des sites où le travail était jusqu’ici exigeant, laborieux et dangereux. Selon les indications du constructeur, la stabilité de l’engin, sa maniabilité et sa portée garantie jusqu’à 150 m permettent à l’utilisateur de faucher jusqu’à 25 fois plus vite qu’à la main. La largeur de la zone à tondre peut atteindre 150 cm. Ses chenilles en caoutchouc offrent une adhérence élevée et permettent à l’engin de descendre/gravir des pentes d’une inclinaison allant jusqu’à 55°. Une version avec pointes métalliques est disponible en option. Les utilisations possibles sont très nombreuses et vont de l’entretien des talus bordant les routes et les autoroutes à celui des remblais des voies ferrées, en passant par les travaux forestiers difficiles.

MDB Technology L’entreprise Vogt, dont le siège se trouve à Schmallenberg (D), fabrique des outils d’entretien du paysage tout en assurant la distribution de faucheuses à chenilles radiocommandées du constructeur italien MDB Technology. Les engins sont équipés d’un châssis à chenilles hydrauliques (à voie variable) permettant de travailler sans risques sur des pentes d’une inclinaison allant jusqu’à 55°. La télécommande confort permet de corriger automatiquement l’inclinaison de l’engin dans la pente et de régler en continu sa vitesse. Le système de lubrification permanente breveté garantit un fonctionnement optimal des chenilles même sur des pentes très abruptes. Les accessoires peuvent être déplacés par commande hydraulique.

Les porte-outils radiocommandés sont particulièrement indiqués dans la lutte contre l’embroussaillement des alpages et des pâturages. Photo : McConnel

Lynex Lynex est un constructeur danois de débroussailleuses et de porte-outils télécommandés. L’entreprise compte parmi ses clients les chemins de fer danois ainsi que de nombreuses administrations locales. Les grands porte-outils spéciaux, qui ont des puissances de 73 kW et de 184 kW, conviennent pour l’entretien des grands espaces verts.

Timan Les deux modèles radiocommandés du constructeur danois Timan sont destinés à des usages différents. Le plus petit, équipé d’une tondeuse à lames rotatives ou à fléaux, peut être utilisé par les services d’entretien des voies ferrées et les services de la voirie pour l’entretien des talus. Le grand modèle, plus puissant et robuste, a été conçu pour une utilisation dans des conditions difficiles. Le « RC-1000 » a un refroidisseur hydraulique disposant d’un ventilateur réversible automatique. Il est disponible avec une barre de coupe à lame double ESM de 170 cm de largeur avec dispositif de sécurité inclus. La motofaucheuse est entraînée hydrauliquement. Le modèle porté est pourvu d’un système de changement rapide des outils. Les deux modèles peuvent être transportés dans une remorque de voiture privée ou de véhicule utilitaire.

est le « 2SGS », servant à l’entretien des pelouses situées sous les panneaux photovoltaïques des parcs solaires et pour le fauchage de grandes surfaces. Il peut aussi travailler dans des pentes abruptes (inclinaison de 40° et même 55°) avec le treuil. Les faucheuses grandes surfaces et débroussailleuses « Spider » sont conçues pour un fauchage efficace dans des zones difficiles d’accès. Tous les modèles sont équipés de la technologie « dance step », qui comprend une transmission intégrale associée à une direction intégrale à 360°. Le treuil à câble confère aux faucheuses « Spider » un avantage par rapport à la plupart des engins à chenilles. En plus de leur bonne aptitude en côte, elles disposent d’une direction à 360°. Cela leur permet de faucher dans toutes les directions sans devoir faire demi-tour. Le guidage se fait à l’aide d’une télécommande d’une portée allant jusqu’à 200 mètres.

Conclusion Les porte-outils radiocommandés se sont définitivement débarrassés de leur image de « jouet » et sont appréciés par les municipalités et les communes (lorsqu’ils sont utilisés à bon escient) pour l’entretien des infrastructures publiques. Dans le secteur agricole, ils ne remplaceront pas, en tout cas dans un premier temps, les motofaucheuses ; l’avenir nous dira si cela changera un jour.

Spider L’entreprise familiale Rumsauer, dont le siège se trouve en Bavière, construit des débroussailleuses télécommandées. Le dernier membre de la « famille Spider »

Un aperçu de l’offre des porte-outils télécommandés est disponible sur le site Internet www.agrartechnik.ch (lien « Téléchargement »).

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Mécanisation en montagne

C’est la superstructure qui compte Tout comme un tracteur, un transporteur sans superstructure sert dans le meilleur des cas à se promener. Il a beau être une machine-clé, il n’est d’aucune utilité véritable sans outils portés ou sans équipements. Ruedi Hunger

Reform persévère dans la construction de ses propres autochargeuses. Photo : Reform

Lorsque les autochargeuses, épandeurs à fumier et tonnes à lisier sont destinés aux régions de montagne, ils ont en commun d’être plus petits et légers que leurs équiva­ lents pour la plaine, même s’ils ont aussi tendance à augmenter en poids et en taille. Compte tenu du petit nombre d’exemplaires vendus, ces ma­ chines conçues pour la montagne restent des produits de niche. Un autre handicap est qu’en l’absence de normalisation, l’utilisateur n’a d’autre choix que de se rabattre sur les outils spécifiques propo­ sés par chaque constructeur.

l’état de la chaussée et les trajets à ac­ complir. Sans oublier que les pentes ex­ trêmes interdisent les « poids inutiles » et que la notion de « capacité de charge maximale » n’y a aucune raison d’être.

Montage et démontage Les superstructures se montent avec des systèmes de fixation rapide. Faute de nor­ malisation, les points de fixation (quatre en général) varient d’un constructeur à l’autre. Ils sont parfois verrouillables par un système hydraulique depuis la cabine.

Autochargeuses «  Édition limitée  » Fabriqués en nombre limité, les produits de niche, ainsi d’ailleurs que l’ensemble des machines agricoles destinées à la montagne, coûtent chers. La grande di­ versité des offres paraît d’autant plus sur­ prenante. Mais à y regarder de près, il pa­ raît normal de chercher des solutions op­ timales pour équiper son transporteur. Les caractéristiques déterminantes sont, parmi d’autres, l’empattement, la charge à l’essieu autorisée, le choix des pneus, 24

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Lorsque l’agriculture de montagne s’est mécanisée, la majorité des constructeurs de transporteurs ont construit leurs propres autochargeuses. La plupart les ont maintenant laissées à des spécialistes comme Agrar, Gruber, Lüönd et Wald­ hofer. Les critères primordiaux sont les performances du pick-up et le débit de ramassage, deux qualités largement tri­ butaires de la topographie. La taille des autochargeuses utilisables dé­ pend de l’empattement du transporteur.

Les modèles d’une gamme ne diffèrent souvent que par leur longueur et leur lar­ geur. Autres critères importants : l’angle de débattement du pick-up pendulaire et l’angle d’attaque maximal du véhicule qui en dépend (angle d’approche selon lequel un véhicule situé sur une surface horizon­ tale peut aborder une pente par l’avant sans toucher le relief). Les pick-up ont quatre ou cinq rangées de dents, avec ou sans cames. Leur construction est renforcée pour résister aux contrain­tes latérales engendrées par la direction intégrale. Les pick-up sont équipés d’ameneurs oscillants décentrés, d’ameneurs à râteaux ou d’ameneurs rota­ tifs. Sur certains modèles, les convoyeurs servent aussi à accélérer le déchargement. Lorsqu’elles sont équipées d’un nombre de couteaux approprié, les autochar­ geuses pour transporteurs permettent d’atteindre une longueur de coupe théo­ rique de neuf centimètres. Des coupes plus courtes sont actuellement irréali­ sables, sauf à recourir à des solutions déve­loppées sur mesure. On peut toute­ fois s’interroger sur l’utilité réelle de tels dispo­sitifs. Il existe différentes solutions pour action­ ner le hayon. Un modèle permet de com­ mander l’ouverture, la fermeture et le verrouillage automatique par un simple bouton depuis la cabine. Comme pour les remorques autochargeuses, les capa­ cités de chargement sont indiquées diffé­ remment d’un prospectus à l’autre. Les volumes réels sont exprimés en m³ DIN ; les autres indications ne correspondent qu’à des « tas de foin » qu’on a déchar­ gés puis mesurés avec, à la clé, des diffé­ rences pouvant atteindre 80 % !

Épandeurs à fumier Dans les régions de montagne, il est par­ ticulièrement important d’épandre le fu­ mier finement broyé, de manière aus­ si uniforme que possible. Les dispositifs d’épandage utilisés à cette fin sont pla­ cés à l’arrière du caisson et éjectent le fu­ mier soit vers l’arrière, soit (pour les plus


Mécanisation en montagne

1

x

Outils forestiers

3 Swiss/Eurotrans

x

Faucheuses frontales Outils pour la voirie

Schiltrac

3

Tri-bennes

6 Muli

Outils spéciaux

Citernes en matière plastique Citernes en acier galvanisé

6 Unitrac

Reform

x

Citernes à lisier Nombre de séries

Lindner

2

Épandeurs à fumier Épandage arrière latéral Épandage vers l’arrière

5 C/CT/CTA/CTK/CTS

Ameneurs rotatifs

6 TP/MT/VT

Caron

Ameneurs oscillants

Aebi

Désignation

Constructeurs

Autochargeuses Nombre de séries

Transporteurs

Nombre de séries

Constructeurs de transporteurs et d’outils portés compatibles

Nombre de séries

nombreux) sur le côté. Les constructeurs fournissent les fixations adaptées aux transporteurs. Les épandeurs latéraux se distinguent par leur profil d’épandage régulier ; ils sont constitués d’un rotor en étoile avec une ou deux fraises munies de couteaux, à mouvement planétaire, et du rotor d’éjection. La tête pivote d’environ 60° sur le modèle de base, qui n’autorise qu’un épandage unilatéral. La tête dite « Roto » peut pivoter sur 240° et permet ainsi l’éjection du fumier des deux côtés à choix. Le caisson en acier galvanisé comporte un fond mouvant à entraînement hydraulique, réglable avec précision. Un tendeur de chaîne est parfois présent. La paroi avant se déplace avec le fond mouvant vers l’arrière, poussant le produit et assurant ainsi une répartition longitudinale acceptable de l’amendement. Les dispositifs d’éjection arrière sont équipés de quatre hérissons verticaux munis d’organes de coupe ou d’éjection, tous deux pouvant être remplacés en cas de besoin. Gruber commercialise un épandeur traditionnel conçu pour être monté sur tous les transporteurs. Reform utilise le même pont à fond mouvant pour son autochargeuse et pour l’épandeur à fumier. Pour convertir l’autochargeuse en épandeur, on ajoute les parois et le dispositif d’éjection. Les épandeurs à distribution vers l’arrière ont un centre de gravité plus haut que ceux à éjection latérale, dont l’éjecteur est positionné entre les roues arrière.

x

x

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Fournisseurs d’autochargeuses, d’épandeurs à fumier et de tonnes à lisier Agrar

3

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Bauer/Eckart

2

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Huser

2

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Kirchner

1

x

Kuratli

1

x

Lochmann

1

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Gafner Gruber

Lüönd

2 2

5

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x

1

x

1

x

Schallberger

1

x

Schweizer

1

x

Stöckl

2

x

Vakutec 1

x

x (W)

Saco

Waldhofer

x

x

2

x

1

x

Citernes à lisier De nombreuses fosses à lisier ont été aménagées, agrandies ou assainies ces dernières décennies en montagne. L’estivage par étapes a perdu de son importance, alors que la mécanisation s’est étendue. On assiste donc à une « centralisation » des bâtiments d’exploitation, qui se sont agrandis. De gros volumes de lisier y sont stockés, qu’il s’agit de transporter parfois sur de longues distances jusqu’aux champs ; ils y seront épandus de sorte à répartir régulièrement les éléments fertilisants. Lorsque le bâtiment d’exploitation est éloigné des champs, le transport

Plusieurs fabricants construisent des épandeurs à fumier s’adaptant à tous les transporteurs. Photo : Aebi

Caractéristiques des systèmes de chargement à ameneurs rotatifs et oscillants Systèmes à ameneurs rotatifs Systèmes à ameneurs oscillants •C ouple régulier, fonctionnement sans à-coups • Bonne adaptation aux terrains difficiles en forte •D ébit de ramassage/chargement élevé pente ou accidentés • T raitement de grandes surfaces (et trajets longs) • Préservation de la qualité du fourrage • P ressage intense du fourrage •M aintenance réduite

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Mécanisation en montagne

Les citernes sont parfois fournies par les gros constructeurs dans la taille adaptée aux transporteurs. Photo : Lindner

par petites quantités (1500 à 3800 l) se traduit par une augmentation considérable du coût de l’opération. Il n’y a souvent pas d’alternative au transport par citer­ne lorsque la taille des parcelles,

Certains transporteurs peuvent être munis d’un relevage troispoints, ce qui permet de leur ajouter des outils portés. Photo : Caron

l’emplace­ment des bâtiments agricoles et les distances sont par trop défavorables. Les tonnes à lisier sont proposées sous forme de citerne à pression, citerne à pompe ou citerne combinée. Il en existe

Épandeurs à fumier : épandage arrière latéral et épandage vers l’arrière Épandage arrière latéral • L argeur de travail entre 1,0 m et 15,0 m (coefficient de variation inférieur à 30 %) • Bonne répartition transversale, mais avec des différences • Mauvaise répartition longitudinale au début et à la fin • M eilleure aptitude aux fortes pentes grâce à un bon chevauchement • Broyage plus fin et épandage régulier • Peu de projection de pierres en direction de la cabine • Vue réduite sur la tête d’épandage

Épandage vers l’arrière • L argeur de travail entre 7,5 m et 9,0 m (coefficient de variation inférieur à 30 %) •R épartition transversale bonne à moyenne •M auvaise répartition longitudinale surtout au début •B onne vue sur le système d’épandage pendant le travail • P lus grand encrassement des barres lumineuses et de la cabine • S ystème d’épandage plus facile, fond mouvant se nettoyant mal

Présentation sommaire des systèmes d’épandage de lisier Fonctions Remplissage

Vidange

Avantages

Inconvénients

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Citerne à pression L’air est évacué de la citerne et le vide ainsi créé permet d’aspirer le lisier dans la citerne, sous l’effet de la pression atmosphérique. Un compresseur met la citerne sous pression pour en faire sortir le lisier. Système simple caractérisé par une faible usure de la pompe. Les corps étrangers contenus dans le lisier ne risquent pas d’endommager le compresseur. Convient surtout pour une utilisation en partage entre plusieurs exploitations. Remplissage difficile si le niveau de la fosse de stockage est plus de trois mètres en dessous de la citerne. Aucune pressurisation possible en cas de bouchon (la surpression s’échappe). Nécessite des citernes dont la résistance à la pression est certifiée.

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Citerne avec pompe Une pompe à pistons rotatifs ou à vis transfère le lisier de la fosse dans la citerne. Une pompe à pistons rotatifs ou à vis transfère le lisier de la citerne au dispositif d’épandage. Remplissage performant, brassage du lisier possible par transvasement, possibilité de brancher le tuyau vers le dispositif d’épandage directement sur la citerne. Convient à tous types d’utilisa­tion. Pompe soumise à forte usure ! Risque d’endommagement par sables, graviers, cailloux et autres corps étrangers. Utilisation plus contraignante. Coût d’acquisition plutôt élevé et importants besoins en énergie, surtout dans le cas de la pompe à vis.

un grand nombre de types différents, car il est important que les transporteurs, neufs ou anciens, puissent être équipés de citernes d’une taille optimale pour emporter la charge utile la plus élevée possible. La diversité des citernes se réduit en réalité à des différences de longueur et de diamètre. Pour tenir compte de la dynamique du lisier liquide, des cloisons internes, longitudinale ou transversale, font office de brise-lames. Tous les constructeurs de citernes proposent des fixations spécifiques à chaque transporteur. Un jeu de béquilles pour y reposer la citerne hors des périodes d’utilisation fait partie de l’équipement de base.

Solutions spéciales Les superstructures spéciales personnalisant les transporteurs constituent un défi car elles ne sont pas disponibles en « prêt à monter ». Elles sont vendues, dans le meilleur des cas, à quelques exemplaires. Cela commence souvent par une idée concrétisée ensuite en collaboration avec un constructeur expérimenté. Il n’y a que dans le domaine communal qu’un grand nombre d’options professionnelles de superstructures et d’équipements existent pour les transporteurs.

Conclusion Pour être utile, un transporteur doit être équipé d’une superstructure. Cette dernière existe sous forme d’autochargeuse, d’épandeur à fumier et de citerne à lisier. Reform continue de fabriquer ses propres autochargeuses, mais sous-traite la fabrication des autres machines ou laisse les clients les choisir eux-mêmes chez les nombreux constructeurs présents sur le marché.


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De nouvelles tâches pour les transporters Souvent, les transporters sont trop peu utilisés en agriculture, mais un nombre croissant de sociétés développent des solutions innovantes pour leur trouver de nouvelles applications. Ruedi Burkhalter

Valet de ferme, moto-faucheuse ou transpor­ter, toutes ces machines doivent être multifonctionnelles de nos jours. L’évo­ lution technique, notamment dans les domai­ nes de l’électronique et de l’hydrau­ lique, ouvre des perspectives presqu’illimitées aux développeurs. Revers de la médaille, les nouveaux composants ainsi créés contribuent à renchérir le coût des machines. Que l’on ait recherché de nouvelles applications pour les machines les plus coûteuses en poussant leur multifonctionnalité n’a donc rien de surprenant. Le transporter, une des machines les plus chères parmi celles couramment achetées dans les exploitations individuelles, est le premier concerné. En effet, le transporter se signale à ce jour par un degré d’utilisation clairement inférieur à celui des tracteurs modernes. Technique Agricole a réfléchi à des solutions innovantes visant à ouvrir aux transporters de nouveaux champs d’application. Trois pistes prometteuses ont été dégagées : recourir au transporter pour la production de balles rondes, l’utiliser comme véhicule porte-outils et, enfin, le rendre apte à assurer de nouvelles tâches pendant la saison hivernale, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’exploitation.

mais sans le parallélogramme. Contrairement aux relevages trois-points traditionnels pour transporters, la construction robuste avec des profilés en acier massif permet la reprise des importants efforts de torsion engendrés par un treuil forestier. Comme le pivot des bras oscillants se trouve loin devant l’essieu arrière, les outils portés peuvent être fixés tout près de ce dernier. Compte tenu d’une force de levage de 3,5 t, les possibilités d’utilisation sont multiples. La hauteur de levage inhabituelle de 1,20 m permet même, liée à un bras supérieur hydraulique à longue course, de charger et décharger le plateau d’une remorque avec une fourche lève-palette. Cette superstructure rapportée à usage forestier, souvent achetée en complément

(prix de 10 000 francs), est utilisée avec un treuil standard pour tracteur. Le relevage trois-points est disponible pour les super­ structures du commerce et peut être retiré du véhicule porteur en trois minutes.

Presse à balles rondes mi-portée, mi-traînée Une particularité du système conçu par Jordi est la possibilité de monter sur le relevage trois-points une presse à balles rondes en remplaçant le timon d’attelage par un adaptateur. La presse reste équipée de son essieu d’origine, qui est descen­du au sol pendant le travail. Environ 50 % du poids est transféré au transporter à l’aide d’un dispositif hydraulique. Le transporter conserve ainsi sa mobilité dans les pentes et la couche herbeuse reste préservée.

Un relevage trois-points soulevant tout La société Jordi Land- und Kommunaltechnik de Bigenthal dans l’Emmental s’est carrément attaquée aux trois pistes énoncées plus haut. Cette entreprise familiale, qui s’est fait une renommée depuis des années en fabriquant des petites séries et des produits spéciaux, figure parmi les pionniers en matière de multifonctionnalité des transporters. Toutes les applications s’articulent autour d’un relevage trois-points à la fois simple et très ingénieux, qui accepte la quasi-totalité des outils du commerce conçus pour ce type de montage. La construction ressemble aux bras oscillants d’un chargeur frontal, 28

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Grâce au relevage trois-points de Jordi, la plage d’utilisation du transporter peut être étendue à tous les outils portés traditionnels conçus pour ce mode de fixation. Photo : Jordi


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La presse à balles rondes montée sur le relevage trois-points ne modifie guère le centre de gravité du véhicule. Photo : Thomas Walder

La superstructure forestière classique, certes plus chère que la version avec treuil trois-points, assure une meilleure répartition du poids. Photo : Jordi

La surface de chargement et la charge utile augmentent beaucoup avec une semi-remorque. Il reste assez de place pour une grue. Photo : Jordi

La presse-enrubanneuse « Prewitra » de Bürger permet de transporter trois balles rondes aux dimensions 80 × 90 cm. Photo : Bürger

Pendant les trajets sur route, la presse, essieu compris, repose entièrement sur le transporter. La plupart des presses du commerce sont compatibles, dans la mesure où le poids à vide ne dépasse pas 3,5 t (4 t avec une balle). Ces contraintes mises à part, le choix de la presse est principalement déterminé par la puissance du moteur et la charge admissible à l’essieu arrière du transporter. C’est ainsi qu’un transporteur de 65 ch ne permet de faire fonctionner qu’une presse légère produisant des balles aux dimensions maximales de 80 × 90 cm à

Le relevage trois-points de Jordi avec la fourche à balles.

100 × 100 cm, mais des transporters plus puissants sont en mesure de porter certains modèles de presse légers produisant des balles aux dimensions standard.

Presse montée sur transporter et presse portée Ces dernières années plusieurs sociétés ont tenté avec plus ou moins de succès d’installer des presses à balles rondes sur un transporter. Compte tenu de la grande différence de niveau entre le pickup à l’arrière du véhicule et la chambre de pressage surélevée, le transport du fourrage, avec le débit et la fiabilité souhaités, s’est avéré complexe, d’autant plus que le pick-up devait conserver la liberté de débattement nécessaire. Autre inconvénient : si la presse est installée sur le transporter, le centre de gravité est sensiblement plus haut qu’avec le système Jordi. Seule la société autrichienne Bürger fabrique en série une presse à balles rondes installée sur le transporter, à savoir la « Prewitra » (de Pressen-Wickeln-Transportieren pour pressage, enrubannage,

transport). Cette machine permet de former successivement trois balles aux dimensions de 80 × 90 cm avant de les déposer sur un emplacement de stockage suffisamment plat. Vu les dimensions des balles et l’étroitesse de l’introduction du fourrage, cette combinaison est souvent jugée trop peu performante et trop coûteuse pour les exploitations d’une certaine taille. Dans la production de balles rondes, le constructeur suisse Schiltrac occupe une position à part. Ses deux modèles de transporters actuels sont entraînés par un moteur six cylindres de 175 ch. Moyennant un lestage approprié, même les presses à balles rondes traînées traditionnelles peuvent être exploitées durablement aux limites de leurs performances, ce qui permet une nouvelle utilisation pour le transporter sans avoir à investir dans une coûteu­ se superstructure spéciale. Avec un poids total de 14 t et la capacité de remorquer 18 t, les transporters de Schiltrac disposent en principe de la réserve de puissance nécessaire à une utili5 2018 Technique Agricole

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sation multifonctionnelle. Des combinaisons d’outils portés à l’avant et à l’arrière sont aussi possibles. Le transport de balles rondes associé à une fonction d’auto-chargement pourrait constituer un élargissement intéressant du spectre d’utilisation du transporter. Un constructeur allemand a mis au point une superstructure pour l’« Unitrac » de Lindner, pouvant charger six balles rondes avec deux pinces de levage latérales. Dans la pratique, l’utilisation de ce système se limite aux balles de foin, car il possède un gros point faible : les pinces de levage ne peuvent pas être abaissées si l’essieu arrière est muni de roues jumelles. La stabilité au renversement laisse donc à désirer, en tout cas avec des balles d’ensilage. Une autre construction spéciale permet de charger trois balles rondes sur la plateforme du transporter à l’aide d’un dispositif de levage comme on en trouve fréquemment sur les petits systèmes multi-bennes.

simple, le « Gafner Everyday », un dispositif vendu au prix de 1250 francs et desDe nombreux transporters sont sous-­ tiné aux épandeurs à épandage latéral à partir d’une certaine taille. Ce dispositif utilisés en hiver. Outre les applications, défonctionne surtout avec les épandeurs à jà répandues, du domaine forestier ou du deux planétaires de coupe protégés par service hivernal, le travail en étable peut une tôle, de sorte que les couteaux ne offrir un débouché supplémentaire. Jordi dépassent que de 5 cm. L’épandeur à fuéquipe toujours plus souvent des transpormier, une fois nettoyé, peut ainsi servir ters avec des mélangeurs de fourrage. aux travaux d’affourragement ou de préMême sur des modèles anciens et relativeparation de la litière à partir de balles ment petits, il est possible de faire foncrondes ou carrées entières. En principe, tionner des mélangeurs jusqu’à un volume même le fourrage long peut être traité, de 5 m3. Le transporter, s’il est muni de mais pour diminuer la consommation de pneus à pointes ou de chaînes, est en mecarburant et l’usure, il est recommandé sure de monter les rampes verglacées les d’utiliser du fourrage pré-coupé ou du plus raides. Il se prête alors bien à une utimoins pré-décompressé. Pour traiter des lisation partagée entre plusieurs exploitaballes rondes entières de 1,25 m de diations. En ajoutant une soufflerie optionmètre, il faut une cuve de 1,40 m de larnelle, il peut aussi servir à préparer la litière si la place le permet. geur, mais les contenants plus étroits Pour faciliter le travail en étable, Gafner restent utilisables avec des balles plus pepropose un auxiliaire remarquablement tites ou coupées en deux.

Utiliser les capacités pendant l’hiver

Ce système personnalisé développé par l’Allemand Gerg permet le transport de six balles rondes chargées avec le dispositif de chargement intégré. Photo : Ruedi Hunger

L’auxiliaire « Everyday » permet d’utiliser les épandeurs à épandage latéral de Gafner pour le travail d’affouragement et de préparation de la litière. Photo : Gafner

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Le transporter est la variante tout-terrain de la mélangeuse automotrice, ce qui lui ouvre des débouchés bienvenus en hiver. Photo : Jordi

Avec leurs 175 ch, les transporters Schiltrac disposent de la puissance et de la capacité de charge nécessaires pour combiner des outils portés à l’avant et à l’arrière et utiliser des presses à balles rondes traînées. Photo : Schiltrac


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Tuning made in Emmental Tous ceux qui souhaitent tirer un maximum de profit de leur motofaucheuse Brielmaier devraient s’adresser à l’entreprise Zaugg à Trubschachen. La notoriété de ses équipements auxiliaires singuliers dépasse déjà les frontières nationales. Ruedi Burkhalter Dès 2007, quand il a commencé à vendre les premières motofaucheuses de Brielmaier, Heinz Zaugg s’est dit : « On pourrait en tirer un bien meilleur avantage ». Depuis lors, le propriétaire de la société Zaugg Forst- und Landtechnik de Trubschachen (BE), est devenu une référence pour les idées originales permettant d’élargir les possibilités d’utilisation de ces machines, grâce à des équipements supplémentaires. Il s’agit certes de nouveaux outils portés, mais aussi de dispositifs qui évitent au conducteur de marcher péniblement derrière la machine.

Un volant scié a marqué les débuts L’efficacité de la motofaucheuse Brielmaier s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Selon l’utilisation, on peut atteindre des vitesses de déplacement allant jusqu’à 12 km/h. Pourtant, seuls les marathoniens parviennent à courir plusieurs heures durant derrière la machine. De plus en plus, la condition physique du conducteur constitue un facteur limitant. En 2008, un client s’est adressé à Heinz Zaugg afin d’attirer son attention sur ce problème. Il a déclaré avoir une idée et souhaiter recevoir la visite de Heinz Zaugg à la ferme. « Quand je suis

arrivé à la ferme, le volant avait déjà été coupé à la meuleuse d’angle », raconte Heinz Zaugg en riant. C’était un bon argument pour mettre aussitôt l’idée en œuvre. Le premier prototype du plus beau joyau des innovations de Heinz Zaugg a vu le jour ainsi. Il lui a donné le nom de « Mitfahrgelegenheit »  (« covoiturage »).

Le défi de la répartition du poids Sur ce premier prototype, le siège de covoiturage était fixé avec le volant dans une unité pivotable située derrière l’axe. Pour tourner, le conducteur descendait brièvement, il faisait pivoter l’unité de 180° et ça repartait. Le côté génial de cette idée est que d’une part, cette installation a permis de créer un siège pour le conducteur, confortable et sûr, même sur les terrains escarpés. D’autre part, dans les deux sens, le poids du conducteur soutenu par le rouleau supérieur à pointes augmente l’aptitude de la machine aux pentes. Un désavantage de la construction résidait dans le fait que la barre de coupe était trop fortement délestée par le poids du conducteur. Comme contre-mesure, on a avancé la barre de coupe en ajoutant une pièce intermédiaire, et on l’a alourdie avec un

Avec le siège pivotant suspendu optionnel du «Formel 1 smaal Car», on peut travailler en position assise ou debout. Photo : Ruedi Burkhalter

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contrepoids. À la grande satisfaction du client, le prototype a immédiatement fonctionné. Pourtant Heinz Zaugg, l’inventeur passionné, n’était pas encore satisfait du résultat. Il avait surtout à cœur de trouver une solution plus élégante au problème de la répartition du poids. Il fallait éviter d’allonger la faucheuse, ce qui lui aurait fait perdre un de ses avantages principaux : à savoir la possibilité d’être charger sur une remorque automobile transversalement à la direction de déplacement, sans rien devoir démonter grâce à sa construction compacte.

Version deux à quatre positions assises Par la suite, on a projeté une deuxième version, dans laquelle le conducteur devait être assis au-dessus de la roue supérieure à pointes. Cependant, cela s’est avéré beaucoup plus compliqué sur le plan technique. En effet, il fallait aussi déplacer le point de rotation du mécanisme de pivotement vers l’avant où l’on disposait de peu de place à cause de la disposition du moteur au-dessus de l’essieu. Heinz Zaugg a alors décidé de ne plus faire pivoter que l’unité de commande, mais de travailler avec deux sièges conducteurs. Pour fixer les composants, on a développé un cadre supplémentaire léger. On l’enfile pratiquement sur le moteur comme un chapeau. On y fixe deux tôles de protection, qui protègent le conducteur du contact avec les roues à pointes. Le point de rotation de l’unité de commande est situé au-dessus du moteur et permet un pivotement de 220°. On peut fixer les deux sièges conducteurs sur deux positions avec des broches, au-dessus ou derrière l’essieu. La position arrière permet de reporter plus de poids sur l’arbre de transmission de l’engin, notamment avec une faneuse rotative, afin de renforcer la traction. Le mécanisme pivotant permet de commander l’engin à partir des quatre positions assises. Par exemple pour tourner, on peut continuer à commander l’engin dans la position


Mécanisation en montagne

On peut adapter le siège à la déclivité avec un levier de réglage verrouillable. Photos : Heinz Zaugg

standard à partir du sol. En plus, le conducteur a une excellente vue sur l’engin attelé depuis les deux sièges.

Le changement de modèle met le projet de côté Chez Brielmaier, une fois les trois premières machines équipées de la « Mitfahrgelegenheit », il était temps de procéder à un changement de modèle. Il fallait totalement repenser la construction de l’équipement supplémentaire. Jusqu’à ce jour, cela n’a pas pu être réalisé pour des raisons de capacités. Selon Heinz Zaugg, les nouvelles possibilités de coupage des métaux au laser devraient permettre de fabriquer la « Mitfahrgelegenheit » en petites séries pour un prix d’environ 2’500 francs. En revanche, il laisse ouverte la question de savoir si et quand ce projet sera mis à l’œuvre. Au moment du changement de modèle, il avait constaté chez les clients une forte demande de solution rapidement disponible et bon marché. Pour répondre le plus rapidement pos-

Sur le premier prototype de la « Mitfahrgelegenheit », le siège et l’unité de commande étaient fixés sur le mécanisme pivotant.

sible à leurs besoins, il a d’abord redéveloppé l’idée du véhicule à places assises qui a déjà fait ses preuves et qui était très répandu sur les andaineuses autrefois. Il a développé un nouveau « Wägeli », relié simplement à la motofaucheuse par une plaque et adapté à une utilisation en pente raide grâce à une construction large avec un centre de gravité bas.

Une remorque vite réalisée On peut acquérir la version la plus simple de la remorque avec une « cuve debout » dotée de roues gonflées à l’air à partir de 900 francs. Le développement de la cuve en tôle à cannelure s’est fait en plusieurs étapes. Dans la version actuelle, on dispose de plusieurs positions debout stables, que le conducteur peut utiliser selon la déclivité de la pente. Si, à la longue, la position debout est trop fatigante on peut obtenir en option, pour un prix de 900 francs, un siège pivotant équipé d’amortisseurs et suspendu sur un parallélogramme. Pour des déclivités de plus de

Dans la deuxième version de la « Mitfahrgelegenheit », on travaille avec deux sièges conducteurs montés à demeure.

60 à 70%, Heinz Zaugg recommande d’utiliser des mini-cylindres à pointes au lieu des pneumatiques. Ils majorent cependant quelque peu le prix du « Formel 1 smaal Car  », tel que le nomme Heinz Zaugg, s’élevant à 2’600 francs. Entretemps, le fabricant Brielmaier propose une solution départ usine pour un engin sur lequel on peut monter. A première vue, cette petite plate-forme à marchepied parait être la solution la plus simple. Cependant pour pouvoir l’utiliser, il faut équiper l’unité de commande d’un double mécanisme de pliage. Avec un prix de près de 1’500 francs, ce n’est pas la solution la moins chère. Comme le poids du conducteur est situé derrière l’axe, cette solution présente aussi un délestage de l’équipement. C’est la raison pour laquelle, on ne recommande pas cet engin pour des largeurs de fauche de moins de trois mètres.

Télécommande radio alternative ? En alternative à l’engin sur lequel on peut monter, on peut également résoudre le

Le «Formel 1 smaal Car» doté de pneus à air peut être utilisé dans les pentes jusqu’à 60% et son prix est moins élevé que s’il est équipé de cylindres à pointes.

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« problème de la condition physique » avec la « Télécommande radio HBC-radiomatic », entretemps disponible en option pour le montant de 4050 francs, un prix devenu bien plus avantageux. Non seulement cette télécommande permet de piloter confortablement et proportionnellement toutes les fonctions importantes de la motofaucheuse et des engins raccordés jusqu’à une distance de 150 m. En plus, ce dispositif soulage beaucoup le conducteur qui accomplit son travail loin de la chaleur, des gaz d’échappement, des vibrations et des émissions de bruit de la machine. On peut aussi transmettre via la connexion radio les données importantes qui servent à surveiller la machine et les afficher sur un écran LCD de l’unité de commande. Cependant, dans la pratique agricole, Heinz Zaugg ne constate encore qu’une faible demande de cette technologie. Son inconvénient majeur est la vue limitée que l’on a sur l’engin attelé, en raison de la distance.

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Plus d’engins attelés pour les pentes Ces dernières années, Heinz Zaugg a présenté quelques innovations dans le domaine des engins attelés. Il a contribué activement aux perfectionnements de la motofaucheuse destinés à élargir ses possibilités d’utilisation. On lui doit entre autres le montage de plus grands moteurs à moyeux de roue et de plus grands refroidisseurs d’huile à ventilateur réversible sur la version standard. Son objectif principal était de mettre en œuvre des pousses-fourrage, des faneuses rotatives et des mulcheuses de plus grande dimension sans surcharger le système hydraulique. Heinz Zaugg réalise actuellement ses plus grandes ventes de pièces avec la faneuse rotative. Il a fait des essais avec différentes marques, mais aujourd’hui, il recommande surtout un modèle de Daros ne pesant que 220 kg. Cet engin est équipé d’une autre construction pour le montage sur les motofaucheuses, et ses quatre roues fixes sont remplacées par des roues suiveuses. Ainsi,

Vidéo sur le Brielmaier-Tuning D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.

les roues continuent à tourner derrière et un tiers du poids est reporté sur les roues motrices, ce qui renforce la traction. D‘autres bestsellers sont les herses de prairie, avec une semeuse en option et une voiture sur laquelle est monté un épandeur de lisier, permettant de répandre du lisier avec des flexibles sans déployer de force musculaire, même dans les sites escarpés jusqu’à 120% de déclivité. Depuis 2011, Heinz Zaugg travaille comme importateur direct des motofaucheuses Brielmaier pour la région Berne-Valais.

En liaison avec la plateforme à marchepied de Brielmaier, on coulisse l’unité de commande vers l‘avant avec un double mécanisme basculant.

Grâce à une courte distance d’attelage du véhicule, la faneuse rotative de Daros a une bonne adaptation au sol.

On recommande la herse à prairie avec semoir pour les largeurs de travail de 2,5 à 3,8 m.

Pour l’épandage du lisier au tuyau, on utilise un gun pivotant à entraînement électrique monté sur un châssis léger.

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Le monoaxe fait son come-back Passé de mode pendant des lustres, presqu’oublié, le monoaxe bénéficie d’un coup de jeune. Grâce aux apports de l’électronique, il est en train de se refaire une place au soleil de la montagne et de son agriculture. Ruedi Burkhalter Le secteur des motofaucheuses traverse une phase d’évolution comme il n’en a plus connue depuis l’introduction des transmissions hydrostatiques. Cet état de fait est encore souligné par l’arrivée sur le marché de constructeurs jusqu’ici totalement inconnus dans le secteur de la mécanisation agricole. Voyons un peu vers quoi tout cela nous oriente.

Une menace pour le tracteur ? Des motorisations plus musclées et des rendements plus élevés : ces deux tendances s’observent un peu chez tous les fabricants, avec une mention particulière pour Brielmaier et ses barres de coupe jusqu’à 6 mètres, voire 12 mètres sur des prototypes. Köppl souhaite aussi améliorer le rendement de ses machines avec des lamiers plus larges, sans compromis côté sécurité ou maniabilité. Avec son « KDSP 470 », son attache courte et sa barre à double lame de 4,7 mètres, ce constructeur inaugure (la machine est encore en phase de test) un nouveau concept. Le lamier est conçu pour se jouer des inégalités du terrain et offrir un rendement élevé jusqu’en lisière de parcelle ou en présence d’arbres et de clôtures.

Partage des rôles en question Le « partage des rôles » classique qui prévaut dans la mécanisation agricole de montagne est remis en question : à ce jour, les surfaces les plus étendues et les

moins pentues sont en principe fauchées à la faucheuse à deux essieux ou au tracteur, et la motofaucheuse joue un rôle subsidiaire dans les bordures et les talus, là où le tracteur n’accède pas. Mais les nouveaux monoaxes les plus puissants ne sont pas loin d’atteindre le rendement des faucheuses à deux essieux ou des tracteurs (quand ils ne les dépassent pas !), et ceci avec bien moins de carburant et d’atteintes aux sols. Comme ces machines peuvent circuler et travailler dans des pentes très fortes – pouvant dépasser 100% – , des exploitants s’interrogent : aije encore besoin d’une faucheuse à deux essieux ou puis-je m’en passer et faucher, faner, andainer au monoaxe sur toutes mes parcelles ? On peut sans grand risque estimer que l’arrivée de machines radiocommandées, voire autonomes et sans conducteur, va encore contribuer à accentuer la tendance dont il est question ici.

Deux pistes d’évolution Deux pistes se dessinent pour l’évolution à venir des monoaxes. Il y a les engins high-tech que nous venons d’évoquer, dotés d’innovations en nombre croissant. De l’autre côté, on voit des engins classiques, compacts, à des prix abordables pour les budgets plus serrés, qui se voient dotés de moteurs plus puissants et qui bénéficient des avantages que peut procurer l’électronique en matière de sécurité et de confort d’utilisation.

Même les motofaucheuses compactes comme l’Aebi « CC36 » se voient dotées, sur demande, de moteurs plus puissants. Photo : Aebi

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Les constructeurs affichent des stratégies très divergentes. Tandis que quelquesuns, comme Rapid, ne parient plus que sur les transmissions hydrostatiques, et ce déjà depuis des années, d’autres développent en parallèle des modèles à boîtes mécaniques classiques. Sur les petits modèles compacts surtout, les systèmes hydrauliques sont encore et toujours considérés par les gens de terrain comme une source potentielle de problèmes, en raison de leur prix élevé, de leurs coûts d’entretien, et du risque de surchauffe de la transmission qui peut entraîner des dégâts et des frais de réparation importants. Ces éléments évoluent de pair avec l’augmentation des largeurs de travail et de la puissance des moteurs. À noter qu’on ne saurait se contenter d’implémenter des barres de coupe plus larges et des moteurs plus puissants sur les châssis existants. En effet, tant la capacité du système hydraulique que la résistance de la transmission doivent être redimensionnées en conséquence. Cette observation est d’autant plus valable lorsque les monoaxes deviennent des portes-outils polyvalents pouvant entraîner broyeurs, tondeuses à fléaux ou balayeuses, ce qui est une des tendances actuelles.

Monoaxes personnalisés Les monoaxes n’y échappent pas : ils sont toujours plus nombreux à être équipés d’électronique de gestion qui leur ouvre

Sur ses barres extra-larges, Brielmaier monte des roues qui améliorent le flux de fourrage au niveau de l’extrémité du lamier et qui, avec leurs fixations excentriques, facilitent les manœuvres en marche arrière. Photo : Brielmaier


Mécanisation en montagne

L’outil de diagnostic de Rapid permet de personnaliser les réglages électroniques et simplifie la recherche des pannes. Photo : Rapid

des perspectives inédites. Rapid, par exemple, propose depuis peu un coffret avec des outils de diagnostic et des accessoires électriques permettant de réaliser simplement des opérations de maintenance, de mise à jour, de réglage et de calibration des composants et des capteurs électroniques de ses portes-outils. Le menu de cet appareil est intuitif ; il permet d’effectuer les réglages ou d’analyser et réparer les pannes de façon simple et efficace. La direction du monoaxe s’adapte ainsi aux vœux du client et on peut, de même, modifier et optimiser la courbe de réglage de la poignée tournante en fonction du travail effectué.

Nouveaux concepts d’utilisation grâce à l’électronique L’électronique permet aux constructeurs de se distinguer en adoptant des concepts d’utilisation nouveaux, qui simplifient l’emploi de leurs machines. Reform en fournit un exemple avec son « DualDrive », un dispositif de gestion de l’avancement présenté à la « Demopark » 2017, où il a obtenu une médaille d’argent. Ses deux unités de pilotage offrent à l’utilisateur un confort inédit. Le sens de marche est commandé sur le manchon gauche, la vitesse

De nouveaux systèmes de guidage, comme le « Dual Drive » de Reform, facilitent la conduite et l’automatisation des monoaxes. Photo : Reform

d’avancement optimale est définie sur le manchon droit. Il n’est pas nécessaire de toucher à ces deux commandes durant le travail. Une fois les réglages définis, le conducteur peut concentrer toute son attention sur la tâche à effectuer, souvent d’ailleurs dans des conditions topographiques difficiles. L’inverseur « Powershuttle » est une composante remarquable de cette commande de vitesse d’avancement ; il permet d’inverser le sens de marche à tout moment, sans que soit modifiée la vitesse de progression prédéfinie. Le monoaxe reaccélère jusqu’à ce qu’il retrouve cette allure mémorisée. Le « DualDrive » est proposé pour les modèles « Motech RM16 » et « Motech RM18 ».

coulissants à commande électronique. Le constructeur suisse Aebli, de Landquart (GR), propose actuellement un modèle doté de son système « Tecno », une exclusivité incluant un dispositif d’équilibrage horizontal du centre de gravité par coulissage de l’essieu et une correction automatique d’assiette latérale par déplacement de l’unité d’entraînement. Ce système apporte des avantages subsidiaires  : dans les pentes les plus extrêmes, au-delà de 80%, la plupart des moteurs connaissent des problèmes de lubrification et d’entrée d’air qui nécessitent des adaptations spéciales. Le correcteur d’assiette permet de pallier ce genre de problème.

Conclusion Centre de gravité et... d’un débat ! L’influence de la position du centre de gravité dans les pentes extrêmes reste un point encore et toujours sujet à débats. Quelques fabricants ont expressément renoncé aux dispositifs actifs qui modifient le positionnement du centre de gravité sur leurs machines. Techniquement trop complexes et coûteux, argumentent-ils. D’autres constructeurs tentent de se distinguer avec des essieux

Le « Tecno », du Grison Aebli, est le seul modèle sur le marché à proposer un équilibrage bidimensionnel du centre de gravité. Photo : Ruedi

Après avoir été délaissée des années durant, considérée comme un quasi instrument de torture, la motofaucheuse transformée en porte-outils de haute technologie retrouve une place au soleil. Son prix a massivement augmenté, ce qui devrait promouvoir une utilisation plus polyvalente de ce genre de bijoux, en multipliant leurs affectations avec des équipements divers, et des usages collectifs à plusieurs exploitations.

Avec son nouveau système de fixation, la barre de coupe à deux lames « KDSP 470 » offre une flexibilité inédite. Photo : Köppl

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Impression | Rapport de test

Le Deutz-Fahr « 6140 TTV » est un tracteur polyvalent et agile qui s’utilise partout. Photos : Martin Abderhalden

Sécurité et variation continue Deutz-Fahr vient d’ajouter trois modèles à ses tracteurs de puissance moyenne de la série « 6 ». Technique Agricole a pu essayer durant une semaine le « 6140 TTV », le plus grand véhicule de la gamme, affichant une puissance maximale de 143 chevaux. Martin Abderhalden* De l’extérieur, le Deutz-Fahr « 6140 TTV » paraît très compact. Le nouveau design du capot annonce déjà toutes les innovations qu’il renferme. Le plus gros modèle de la série est fourni avec un moteur Deutz d’une cylindrée de 3,6 l. Le moteur atteint sa puissance maximale de 136 chevaux à 2000 tr/min (146 chevaux avec « boost »). Il développe en outre une grande force de traction grâce au couple maximal de 544 Nm, avec une augmentation du couple de 32%. Il est aussi peu gourmand en carburant. Equipé d’un EGR, d’un SCR ainsi que d’un catalyseur d’oxydation diesel et d’un filtre à particules, il correspond à la norme 4. En lieu et place d’une commande à thermostat, un visco-coupleur électronique adapte automatiquement la vitesse du ventila*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole.

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teur aux besoins réels du moment, réduisant ainsi la consommation d’énergie.

Un nouveau levier de commande Deutz-Fahr est resté fidèle au principe du code de couleurs pour les divers éléments de commande. Tout ce qui a trait à la transmission et à la conduite est orange. Le bleu est réservé à la commande du système hydraulique et les leviers verts sont ceux dédiés au relevage. Dotée d’une excellente vue périphérique, la cabine « E-Class » est très confortable. Elle offre une excellente visibilité sur la chape d’attelage et l’hydraulique arrière. Ceci dit, le bord du cadre est très bas pour les conducteurs de grande taille. La suspension pneumatique fonctionne bien, mais elle devrait avoir plus de souplesse. Un solide revêtement gris ajoute une touche de clarté à l’intérieur de l’habitacle. Les nombreux compartiments de rangement sont très appréciables ; un ca-

sier réfrigéré directement alimenté par l’air du climatiseur automatique permet d’entreposer une bouteille de 1,5 litre en position couchée. Les buses d’air orientables vers tout le corps, de la tête aux pieds, ainsi que le climatiseur automatique garantissent une bonne aération et un chauffage parfait. Le siège du conducteur, avec ses accoudoirs fixes, courts et non réglables en hauteur, n’est hélas pas facile à ajuster. Outre les commandes d’inverseur et de relevage et le bouton ergonomique à effleurement, quatre nouveaux boutons sont installés sur le nouveau joystick « PowerCom S » fixé au siège ; ils peuvent être programmés librement et associés aux fonctions souhaitées. La console accueille le tempomat, le réglage du régime du moteur, les gaz à main, les commandes de la prise de force, de neutralisation de la transmission de l’automatisme de la de prise de force.

Brève évaluation + Une technologie polyvalente + Un package de sécurité avec freins et éclairage + Une aération exemplaire de la cabine − Un siège un peu « hors des clous » − Un poids propre relativement élevé (pour 3500 kg de charge utile) − Un accès à la cabine étroit pour les grands conducteurs


Rapport de test | Impression

Un bouton au pied permet d’enclencher le frein moteur hydraulique. La puissance du moteur, qui atteint 143 ch pour une cylindrée de 3,6 l, est excellente.

A gauche du siège du conducteur, on trouve le sélecteur du régime de prise de force ainsi que le bouton de contrôle de l’attelage et la commande du frein hydraulique à accumulateur à ressort. L’« iMonitor », écran de 8 pouces pouvant être monté en option sur le côté gauche de la cabine devrait faire partie de l’équipement de base d’un tracteur d’une grande richesse technique nécessitant une foule d’informations, car le tableau de bord et son «  InfoCenterPro  » de 5 pouces sur la colonne du volant est souvent caché par ce dernier. Une commande

Fiche descriptive

du « 6140 TTV » de Deutz-Fahr Moteur : Deutz TCD 3.6L04, 4 cylindres, 3620 cm3 , d’une puissance maximale de 100,1 kW/136 ch à 2200 tr/min (105 kW/143 ch, avec « boost ») . Réservoirs: 185 l (diesel), 12 l (AdBlue). Transmission : à variation continue T5451 0–40 km/h, 3 modes de conduite et 2+2 plages de vitesse (champ/route). Pneumatiques : arrière 520/70 R 34, avant 480/70 R 24 (Trelleborg). Hydraulique : 120 l/min, à détection de charge; 4 distributeurs à double effet à l’arrière, 1 distributeur double effet à l’avant. Forces de relevage : 7000 kg à l’arrière, 2880 kg à l’avant. Poids à vide : 5890 kg (pesé sur pont bascule) Poids total : 9500 kg (modèle vendu en Suisse) Dimensions : hauteur 2810 mm, largeur 2340 mm, longueur 4650 mm. Prix : dès CHF 140 000.– (TVA incluse). (Données selon constructeur)

Isobus sur l’« iMonitor » pour raccorder deux caméras est livrable sur demande.

nombre de tours de volant nécessaires pour passer d’une butée à l’autre. C’est une dispositif bien pratique !

Transmission à variation continue La transmission à variation continue dispose des modes « Manuel », « Automatique » et « Prise de force ». Les modes « Champ » et « Route » sont également présents, mais ils ne se différencient guère des trois autres. Cette transmission a la particularité d’être dotée d’un transfert mécanique de puissance de 70% au minimum. Son rendement reste ainsi toujours élevé. Le levier « Powershuttle », à gauche du volant, permet d’opter entre cinq niveaux d’intensité de l’inversion selon les besoins du moment. La commande d’immobilisation active contribue à améliorer et à sécuriser les manœuvres du véhicule.

Frein moteur hydraulique

De vrais freins sur les quatre roues

Pour épargner les freins dans les longues descentes, Deutz-Fahr a intégré un frein moteur hydraulique. Il augmente l’effet de freinage de 40% et peut être actionné à l’aide d’un bouton au pied, placé sur le sol de la cabine. Lorsqu’on appuie sur cette commande, la soupape de frein se ferme, le ventilateur à visco-coupleur passe à la vitesse maximale et le rapport de transmission diminue (lorsque c’est possible). La transmission intégrale s’enclenche pour éviter tout dérapage des roues arrière. De surcroît, l’effet de freinage peut être ajusté aux besoins du moment sur dix niveaux. Le frein de stationnement méca-

Ce tracteur atteint sa vitesse maximale de 40 km/h aux envirson de 1860 tr/min, qu’il soit doté de roues de 34 pouces (comme lors du test) ou de 38 pouces. Des freins à disques humides, intégrés à l’essieu avant, garantissent un freinage sûr en toutes les situations. En outre, la charge à l’essieu est de 4000 kg, et la suspension hydraulique de l’essieu avant augmente beaucoup le confort de conduite. Si l’on active le système « ASM », le blocage du différentiel à 100% se désactive lorsque l’on braque ou une fois la vitesse présélectionnée atteinte ; c’est ensuite au tour de la transmission intégrale de se déclencher. Inversément, les fonctions nécessaires pour les travaux des champs et le passage des tournières se réactive au moment opportun. Une démultiplication du volant, enclenchable, permet de réduire de moitié le

Le nouveau joystick « PowerComS » permet d’avoir toutes les commandes à portée de main. Malheureusement, les accoudoirs ne sont pas réglables.

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Impression | Rapport de test

D’autres attributions des commandes peuvent être sélectionnées et enregistrées pour être réutilisées plus tard. La prise de force arrière dispose de trois régimes : 540, 540 Eco et 1000 tr/min. Une prise de force proportionnelle au déplacement disposant d’un manchon distinct peut aussi être montée pour des utilisations spécifiques. Le système de prises de force automatiques corrélé avec les bras de relevage fonctionne à satisfaction pour toutes les situations qui se présentent sur le terrain.

Utilisation polyvalente sur le terrain La suspension avant fonctionne en parfaite synergie avec l’essieu conçu et fabriqué par SDF.

nique à commande hydraulique ne dispose que de deux positions, il est serré ou desserré. Le tracteur confère ainsi une agréable sensation de sécurité, même lorsqu’il s’arrête sur un terrain vallonné.

Un excellent système hydraulique Grâce à son système hydraulique à détection de charge (120 l/min), le Deutz-Fahr « 6140 TTV » est le meilleur de sa catégorie de puissance. Cependant, ses performances exigent des raccords et des tuyaux de grandes dimensions. Avec une force de relevage arrière de 7000 kg, le tracteur relève facilement une combinaison avec semoir. Le relevage hydraulique avant, doté d’une force de levage de 2000 kg et d’une commande extérieure, est bien adapté. Bon point encore pour les distributeurs hydrauliques ; on peut avoir jusqu’à cinq distributeurs proportionnels électroniques. Deux d’entre eux sont commandées via le levier en croix, et les trois restants, y compris le dispositif de relevage frontal, le sont via des touches de la console placée à droite de la cabine.

Le « 6140 TTV » de Deutz-Fahr a été utilisé à de nombreuses tâches au cours de notre semaine de test, à commencer par des faucheuses avant et arrière de 3,20 m de large avec conditionneurs. Le moteur de 3,6 l fortement sollicité a rempli sa mission. Le « 6140 TTV » a pu faucher à une vitesse maximale de 16 km/h en terrain plat. Lors du ramassage des balles d’ensilage d’un poids moyen de 800 kg, le tracteur n’a éprouvé aucune difficulté à en transporter deux à l’arrière et une à l’avant. Ce n’est qu’avec une balle de 1000 kg que le système hydraulique avant a trouvé ses limites. Ce poids était trop important à cause des points d’articulation de la fourche à balles placés trop à l’avant. En revanche, le Deutz-Fahr a tracté aisément la citerne à lisier de 8400 l. L’important poids propre de ce tracteur, près de 6 tonnes, contribue à garantir sa bonne tenue de route et une juste répartition des masses sur l’essieu avant permet une bonne traction même avec des charges lourdes. Les nombreuses possibilités techniques qu’offre le tracteur ont bien pu être mises à profit. Cependant, le siège du conducteur, plutôt petit, ne comporte pas d’accoudoirs réglables en hauteur. En

outre, son rembourrage n’offre pas assez de soutien latéral lorsqu’on conduit en pente et la suspension tape sur la butée supérieure si le terrain est très inégal. Cela dit, l’aération et les commandes de la cabine offrent un excellent confort, même si l’installation d’un « iMonitor » de série serait vraiment souhaitable sur cet engin.

Conclusion Le Deutz-Fahr « 6140 TTV » est un tracteur à la pointe de la technique qui dispose d’un fort potentiel en production fourragère, pour les transports et les grandes cultures. La technologie intégrée et les innombrables possibilités d’automatisation facilitent grandement la tâche de l’agriculteur. Il est aussi agréable à conduire, même si le siège pourrait être plus confortable. Les nombreux dispositifs de sécurité en font une machine très sûre malgré un important poids à vide, et ce même en terrains vallonnés. Il s’agit somme toute d’un excellent tracteur équipé d’une transmission à variation continue et de nombreuses options de réglage.

A l’arrière, le tracteur est richement doté en distributeurs, raccords et prises, pour une utilisation optimale.

Vidéo sur le Deutz-Fahr « 6140 TTV »

Les freins robustes et efficaces sur les quatre roues de ce tracteur en font un véhicule extrêmement sûr, même dans les terrains en pente.

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D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.


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Impression | Rapport de test

Comparaison d’épandeurs à fumier portés Une distribution uniforme et un hachage fin, tels sont les défis de l’épandage du fumier. Pour les transporters, deux systèmes d’épandage différents existent sur le marché : les hérissons verticaux ou le dispositif d’épandage latéral. Josef Wippl et Johannes Paar *

Les quatre épandeurs de fumier portés testés à l’institut de recherche BLT de Wieselburg sont représentés ci-dessus de gauche à droite et de haut en bas : le Gafner « 4.56 HR », le Gruber « ASM 235 », le Reform « 215 » et le Stöckl « 3400 SR ». Photos : Georg Rath et Josef Wippl

Dans l’agriculture de montagne, le fumier est souvent épandu à l’aide d’un transporter et d’un épandeur à fumier. Le fumier bien haché et distribué uniformément se dégrade plus rapidement tout en favorisant la croissance de l’herbe. De plus, le fourrage est moins souillé et les mauvaises herbes poussent moins vite. La qualité de l’épandage du fumier dépend de nombreux critères. Cette étude comparative a été essentiellement consacrée aux dispositifs d’épandage.

*Josef Wippl enseigne et travaille à l’institut de recherche BLT de Wieselburg (A) ; Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue agricole autrichienne Landwirt.

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L’institut de recherche BLT de Wieselburg (A) a examiné la qualité d’épandage des machines testées selon la norme «  EN 13080 ». Par ailleurs, tous les paramètres techniques tels que la capacité de chargement, la vitesse de poussée et le régime du rotor ont été mesurés et comparés aux spécifications du constructeur. L’accent a été mis sur la stabilité dans les pentes avec la détermination du centre de gravité en charge. Tous les essais ont été réalisés avec un Reform « Muli T10X Hybrid­shift » à empattement long (3180 mm) et direction sur les quatre roues.

Quatre épandeurs, deux systèmes Les épandeurs testés dans cette étude sont le Gafner « 4.56 HR », le Gruber

« ASM 235 », le Reform « 215 » et le Stöckl « 3400 SR ». Les machines Gruber et Reform disposent de quatre hérissons verticaux. Quant aux engins Gafner et Stöckl, ils sont dotés d’un dispositif d’épandage latéral. Les épandeurs latéraux se caractérisent par un bon hachage et une portée de 20 mètres au moins. La largeur de distri­ bution de fumier des deux épandeurs à hérissons verticaux atteint 14 à 15 mètres. La grande portée des épandeurs latéraux permet d’éviter les endroits dangereux dans les terrains en forte pente. En outre, les traces de passages sont moins perceptibles. Ainsi la sécurité est mieux garantie, particulièrement en montée. Lorsqu’un épandeur


Rapport de test | Impression

Les épandeurs latéraux permettent des distances plus grandes entre les voies de passage et ne les recouvrent pas de fumier.

arrière s’arrête en terrain escarpé, aucun retour en arrière n’est possible. Le risque de dérapage sur les traces couvertes de fumier serait trop important. Un treuil devrait si possible être à portée de main pour dégager le véhicule en cas de glissement. Les obstacles tels que les clôtures, les barrières ou les haies peuvent être facilement évités si l’on travaille avec l’épandeur latéral depuis les chemins. Moyennant un réglage soigneux de l’angle d’épandage et, éventuellement, l’utilisation d’un déflecteur d’éjection spécial supplémentaire, aucune contamination significative de ces éléments n’est à déplorer. Les épandeurs latéraux Gafner et Stöckl permettent même de travailler des deux côtés ; leurs sorties pivotent en continu sur 240° ou 210° grâce à un moteur hydraulique. Les constructeurs offrent également des

Les épandeurs arrière avec hérissons verticaux autorisent une largeur de travail de quelque huit mètres.

modè­les avec un angle de réglage de 60° pour l’épandage unilatéral. La lunette arrière du transporter de chaque épandeur est munie d’une protection en tôle ou en treillis. Cela s’avère particu­lièrement important avec les deux épandeurs à hérissons, qui projettent aussi du fumier vers l’avant. En conséquence, ces épandeurs salissent davantage la zone antérieure. De plus, ils risquent davantage de projeter des pierres endommageant la lunette arrière. Pourtant, les épandeurs laté­raux n’ont pas que des avantages : ils sont plus sensibles aux corps étrangers de grande taille et l’expérience a montré qu’ils nécessitent davantage de puissance à la prise de force. La puissance exacte n’a pas pu être mesurée, car l’espace nécessaire au montage d’un dispositif de mesure idoine n’était pas disponible pour toutes les machines avec le « Muli T10X ».

Adaptation aux pentes La taille et le poids des épandeurs sont déterminants pour l’adaptation aux pentes (voir aussi le tableau « Données techniques  » de la page 46). Reform construit l’épandeur le plus petit et léger, dont le poids à vide est de 990 kg. Le Stöckl « 3400 SR » affiche un poids similaire avec 1000 kg. Les machines Gafner et Gruber pèsent respectivement 1220 kg et 1230 kg. Ce poids supplémentaire de quelque 200 kg a aussi un effet sur le positionnement du centre de gravité par rapport au sol. Reform a la meilleure valeur (86 cm) pour ce critère important. Avec la machine Gruber, la hauteur de l’attelage augmente de 8 cm. Gafner a le dispositif d’épandage le plus lourd de toutes les machines testées, d’où un centre de gravité de quelques centimètres plus en arrière. Le centre de gravité des

Gruber

2000

Reform

1500 1000 500 0

8,0

7,5

à gauche

Masse par plaque [g]

Masse par plaque [g]

Schéma : répartition latérale des quatre engins 2000 1500 1000 500 0

7,5

à droite

Gafner

1500 1000 500 0

20,0

à droite

Distance de projection [m]

Stöckl Masse par plaque [g]

Masse par plaque [g]

Distance de projection [m]

2000

7,0

à gauche

2000 1500 1000 500 0

20,0

à droite

à droite

Distance de projection [m]

Distance de projection [m]

5 2018 Technique Agricole

43


Impression | Rapport de test

Valeur

Limite Limite supérieure inférieure

Paramètres

Unité

Débit caractéristique *

[kg/s]

Dépassement de la zone de tolérance **

[%]

Coefficient de variation ***

[%]

Gruber

Reform

Gafner

8.2

9.8

13.5

Stöckl 14.5

35

69.7

81.5

73.7

64.0

40

39.1

38.3

21.7

31.6

* Maximum de plus de 30 % de toutes les valeurs lors de l’épandage ** Pourcentage des valeurs mesurées à +/– 3 kg/s du débit caractéristique *** Ecart en % des valeurs moyennes d’épandage mesurées par rapport à la norme

tenus constants. Tous les tests d’épandage ont été effectués sur une surface béton­née horizontale, comme l’exige la norme.

Largeur d’épandage effective avec un coefficient de variation inférieur à 30 % Reform

7,5–8,5 m

Gruber

7,5–9,0 m

Stöckl

1,0–12,0 m

Gafner

1,0–15,0 m

deux machines se décale de quelques millimètres à l’extérieur avec le dispositif d’épandage latéral, sans que l’opérateur ne le remarque. Il se déplace en continu vers l’arrière lorsque l’épandeur se vide et là, l’opérateur le ressent bien davantage. Les différences de capacité de chargement sont importantes. Le BLT Wieselburg a déterminé à la fois le volume jusqu’au bord supérieur de la paroi latérale, la masse aquatique en quelque sorte, avec remplissage à la hauteur de passage du dispositif d’épandage. Avec une capacité de chargement de 3,2 m³ jusqu’au bord supérieur, le Gafner « 4.56 HR » était le plus grand épandeur de cet essai. L’angle de surplomb à l’arrière de l’épandeur constitue également un critère important : plus il est ouvert, plus l’entrée et la sortie sur les pentes raides sont aisées. Les techniciens du BLT ont mesuré 34° sur

Répartition longitudinale Le « Muli T10X » était posé sur quatre balan­ces individuelles par roue pour ces tests. Le poids était mesuré deux fois par seconde et, sur cette base, la quantité épandue était donnée en kg/s. Les mesures ont été faites sur toute la durée de déchargement. Ainsi, les valeurs pertinentes pour la norme ont pu être calculées. Certaines particularités ont été constatées en matière de distribution longitudinale : la paroi antérieure des épandeurs latéraux Gafner et Stöckl fait office de poussoir. En effet, elle se déplace avec le fond racleur jusqu’au dispositif d’épandage, qui est alimenté en fumier du début à la fin, plus régulièrement que celui des épandeurs à hérissons. Les mesures de surface l’ont clairement démontré (voir schémas ci-dessous). La quantité épandue du Gruber et du Reform diminue vers la fin et les courbes de débit faiblissent

les Gafner, Gruber et Stöckl, ainsi que la valeur moindre de 28° sur le Reform.

Tous les épandeurs dans la norme Les tests ont démontré que la distribution de fumier des quatre machines testées correspondait à la norme. Cependant, ils mettent en évidence des différences notables. Comme déjà évoqué, la précision de distribution dépend bien sûr de l’épandeur, mais également de nombreux autres paramètres. Lors des essais d’épandage, on a particulièrement veillé à ce que les facteurs d’influence soient aussi constants que possible. Le fumier épandu provenait de bovins, était bien décomposé, mais pas trop « gras ». Tous les épandeurs ont été chargés de la même manière jusqu’au bord supérieur. La vitesse du fond mouvant et le régime de l’unité d’épandage spécifiés par le constructeur ont été main-

Gruber : mesures

20,00

CV 39,1 % Débit [kg/s]

Débit [kg/s]

Schéma : débit, durée et répartition longitudinale

15,00 10,00

15,00 10,00

0,00

0,00

0

Gruber : répartition longitudinale Débit [kg/s]

Débit [kg/s]

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 Point de mesure (n)

44

CV 38,3 %

5,00

5,00

20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0

Reform : mesures

20,00

0,0

10,0

20,0

30,0 40,0 50,0 60,0 Durée de déchargement [%]

70,0

80,0

90,0

100,0

20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0

50

100

150

200 250 300 350 Point de mesure (n)

400

450

500

550

Reform : répartition longitudinale

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

Durée de déchargement [%]

Débit

Débit caractéristique

Débit

Débit caractéristique

Limite inférieure de tolérance

Limite supérieure de tolérance

Limite inférieure de tolérance

Limite supérieure de tolérance

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600

100,0


Rapport de test | Impression

50 x 50 cm que l‘on a pesées individuel­ lement, conformément à la norme. Les épandeurs à hérissons Gruber et Reform distribuent le fumier de part et d’autre de la voie de passage (voir schémas page 44). À l’inverse, la répartition transversale des deux épandeurs latéraux est asymétrique. La quantité de fumier distribuée se réduit à proximité de la machine et à l’emplacement de la distance de projection maximale, davantage avec le Stöckl qu’avec le Gafner. En conséquence, une distribution latérale uniforme nécessite un chevauchement moindre. Il permet également d’utiliser les largeurs de travail la plus petite et la plus grande, soit 1 et 15 m. Les largeurs de travail valables (effectives) tiennent compte du chevauchement, le coefficient de variation devant rester inférieur à 30 % selon la norme. Avec l’épandeur latéral Stöckl, la largeur de travail résultante va de 1 à 12 m. Les deux épandeurs à hérissons Reform et Gruber montrent beaucoup moins d’amplitude : le Gruber atteint 7,5 à 9,0 m et le Reform 7,5 à 8,5 m. Dans la pratique, il faudrait en conséquence dis­ poser de voies de passage relativement proches, ce qui n’est pas toujours possible en terrain escarpé et accidenté. Si la distance entre les voies est irrégulière, il y a risque de sous-fertilisation ou sur-fertilisation, ce qui a des conséquences négatives sur la croissance des plantes.

Distribution transversale

Important pour la pratique

Pour mesurer la distribution transversale, on a épandu du fumier sur des plaques de

Le fourrage souillé constitue un risque majeur avec la fertilisation organique. Le

Gafner : mesures

20,00

CV 21,7 % Débit [kg/s]

Débit [kg/s]

dans le dernier tiers. En outre, il s’écoule un certain temps au début de l’opération avant que le volume d’épandage « complet » soit atteint. Cet effet s’accentue logiquement en descente, car le fumier est transporté plus difficilement vers l’arrière avec des épandeurs à hérissons sans paroi avant. Le début du processus peut être amélioré sur les épandeurs à hérissons en plaçant une paroi devant le dispositif d’épandage. Il est ainsi possible de remplir l’épandeur jusqu’au bord à l’arrière sans que le fumier ne passe au travers des hérissons. Au contraire, les épandeurs latéraux sont dotés d’un dispositif d’épandage fermé faisant office de paroi arrière et ils peuvent par conséquent être entièrement chargés d’une extrémité à l’autre, sans que rien ne tombe sur la route. La différence de qualité de distribution longitudinale liée au système s’exprime par le coefficient de variation (CV). Celui-ci indique la régularité de la quantité épandue en kg/s à vitesse d’avancement égale. La norme impose un CV maximum de 40 %. Cette exigence est également satisfaite par les deux épandeurs à hérissons Gruber (CV 39,1 %) et Reform (CV 38,3 %). La meilleure distribution longitudinale est réalisée par Gafner avec un CV de 21,7 %. Stöckl se situe entre Gafner et les deux épandeurs à hérissons, avec un CV de 31,6 %.

15,00 10,00

Stöckl : mesures

20,00

CV 31,6 %

15,00 10,00 5,00

5,00

0,00

0,00 0

25

50

75

100

125

150

175

200

225

250

275

300

325

0

350

25

50

75

Point de mesure (n)

18,0 Débit [kg/s]

16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 0,0

10,0

20,0

100

125

150

175

200

225

250

275

300

325

350

Point de mesure (n)

Gafner : répartition longitudinale

20,0

Débit [kg/s]

fumier doit donc être épandu aussi finement que possible, sans gros paquets, afin qu’il se dégrade plus rapidement et que les mauvaises herbes ne prolifèrent pas dans les lacunes de la prairie. Pour évaluer ce critère, le degré de couverture a été mesuré en kg/m² par rapport à la surface couverte au moyen d’une analyse d’image. Cependant, comme l’évaluation de cette nouvelle méthode n’est pas encore complètement aboutie, aucune conclusion définitive n’a pu être tirée en dépit de différences marquées. Des différences ont également été mises en évidence en matière de nettoyage : lorsque le fumier est transporté vers l’arrière par le fond mouvant et la paroi coulissante, il faut moins de barres de raclage, voire aucune. Cela facilite nettement le nettoyage. C’est l’inverse avec les dispositifs d’épandage, puisque les épandeurs à hérissons sont également accessibles depuis l’arrière. Pendant la maintenance, l’équipe de test n’a remarqué aucune différence notable. La barre de feux de signalisation peut être déposée sur trois appareils. Elle est fixe seulement sur l’épandeur Gruber. Les feux se salissent beaucoup plus avec les épandeurs arrière qu’avec les deux épandeurs latéraux. Le phénomène était particulièrement marquant avec la machine Reform. Le montage sur le véhicule porteur était plus facile avec les épandeurs arrière Gruber et Reform qu’avec les deux épandeurs latéraux. En revanche, le chargement était plus facile avec les épandeurs latéraux.

30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Durée de déchargement [%]

80,0

90,0

100,0

Stöckl : répartition longitudinale

20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 0,0

10,0

20,0

30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Durée de déchargement [%]

80,0

90,0

Débit

Débit caractéristique

Débit

Débit caractéristique

Limite inférieure de tolérance

Limite supérieure de tolérance

Limite inférieure de tolérance

Limite supérieure de tolérance

5 2018 Technique Agricole

100,0

45


Impression | Rapport de test

Constructeur GruberMaschinenbau GmbH, Saalfelden (A)

Données techniques

Centre de gravité avec le Reform « T10X »

Stöckl Maschinenbau GmbH, Hippach (A) « 3400 SR »

« ASM 235 »

« 215 »

« 4.56 HR »

3250 mm

3080 mm

2660 mm

2860 mm

Largeur

1630 mm

1560 mm

1560 mm

de 680 à 1270 mm

Hauteur

500 mm

400 mm

910 mm

950 mm

865 mm

820 mm

1270 mm

1200 mm

Hauteur des bords Hauteur du passage Garde au sol

2,7 m3 4,6 m3 94 cm

1,9 m3 3,9 m3 86 cm

3,2 m3 4,5 m3 92 cm

3,0 m3 3,4 m3 90 cm

devant l’essieu arrière

200 cm

208 cm

196 cm

205 cm

depuis le milieu *

+5 mm

–4 mm

+9 mm

+12 mm

1230 kg

990 kg

1220 kg

1000 kg

4 hérissons Wverticaux

4 hérissons verticaux

Hauteur de passage du dispositif d’épandage Capacité de l’épandeur

Gafner Maschinenbau AG, Laupen (ZH)

Longueur

Type d’épandeur Mesures intérieures de la surface de chargement

Reform-Werke Bauer & Co Wels (A)

Poids de l’épandeur Type de dispositif d’épandage Nombre de hérissons Diamètre des hérissons Longueur des hérissons Régime de rotation (avec prise de force 540) Régime de rotation des hérissons

4

4

455 mm

470 mm

1115 mm

900 mm

540 tr/min

625 tr/min

12,9 m/s

15,4 m/s

Diamètre du grand rotor

Latéral arrière, Latéral arrière, orientable sur 240° orientable sur 210°

1380 mm

Nombre de roues de hachage Diamètre des roues de hachage Diamètre du rotor d’éjection Régime du gros rotor (avec prise de force 540)

1210 mm

1

2

570 mm

555 mm

410 mm

440 mm

75,0 tr/min

85,3 tr/min

Régime des roues de hachage (avec prise de force 540)

540 tr/min

400 tr/min

Régime du rotor d’éjection (avec prise de force 540)

1045 tr/min

1030 tr/min

22,4 m/s

23,7 m/s

Régime de rotation du rotor d’éjection (avec prise de force 540) Angle du porte-à-faux avec le transporter Reform « TX10 » Liste de prix (TVA incluse) en configuration test

34°

28°

34°

34°

CHF 23 851.–

CHF 20 750.–

CHF 27 070.–

CHF 18 723.–

Appréciation pratique ** Montage et démontage de l’épandeur

++

++

+

+

Manipulation de la prise de force

+/–

++

+/–

+/–

Manipulation des conduites hydrauliques

++

++

++

++

Montage et démontage de la rampe de feux

fixe

+

++

++

Souillure de la rampe de feux en travail

+/–

++

++

Chargement de l’épandeur

+

+

++

++

Déchargement sur le terrain (en descente)

+

+

Vision sur l’épandeur depuis la cabine lors du travail

++

++

+/-

+/–

Souillure de la cabine lors du travail

+/–

+/–

++

++

Danger de projections (de pierres) sur la cabine

+/–

+/–

++

++

Nettoyage du fond mouvant

+

+

Nettoyage du dispositif d’épandage

+

+

Entretien de l’épandeur (lubrification)

+

+

+

+

* + = à droite depuis le milieu, – = à gauche depuis le milieu ** Légende : ++ très bon, + bon, +/– moyen, – mauvais, – – insuffisant

46

Technique Agricole

5 2018


Rapport de test | Impression

Gafner « 4.56 HR »

Appareil de précision suisse Gafner propose ses épandeurs à fumier portés en version Vario ou Roto : l’épandeur latéral Vario, orientable à 60°, ne projette que du côté droit. L’épandeur Roto testé pivote hydrauliquement en continu sur 240°. Ce dispositif permet une largeur d’épandage efficace atteignant 15 m, soit la plus large de cet essai. L’épandeur Gafner convainc aussi bien dans la distribution longitudinale que latérale. Le coefficient de variation pour la distribution longitudinale s’élève à 21,7 %, ce qui correspond à la meilleure valeur de tous les candidats. Un fond mouvant entraîné hydrauliquement et une paroi mobile assurent le déplacement du fumier. Lorsque la paroi atteint la position arrière, elle s’arrête automatiquement. Avant le rechargement, le fond mouvant peut être ramené à la position de départ au moyen de l’unité hydraulique.

L’épandeur Gafner a obtenu la répartition longitudinale la plus uniforme lors des essais d’épandage.

Dispositif d’épandage Le système d’épandage se compose d’un grand rotor en étoile, de couteaux planétaires et de palettes d’alimentation, ainsi que d’un déflecteur et d’un petit rotor d’éjection. Le rotor étoile en rotation lente sert à hacher le fumier en interaction avec les couteaux planétaires tournant rapidement, puis à alimenter le rotor d’épandage. Celui-ci déchiquette à nouveau le fumier et le disperse. Le constructeur indique que le déflecteur sur ressorts détermine la précision de la dispersion, vu la faible distance avec

les dents d’épandage. Les ressorts amortissent les impacts causés par les corps étrangers. Avec l’épandeur Roto, la distance d’épandage est obtenue en relevant et abaissant le rotor. Toujours selon le constructeur, un petit rotor supplémentaire au niveau de l’éjection permet d’empêcher les accumulations au bas de la propagation des dents d’épandage. Ce mouvement de précision toute helvétique coûte 27 070 francs, TVA incluse, selon la liste de prix, soit l’épandeur le plus cher de l’essai.

Stöckl « 3400 SR »

Robuste mais léger Comme le constructeur suisse Gafner, Stöckl propose ses épandeurs à fumier avec deux dispositifs d’épandage différents : l’épandeur Mistral testé ici peut pivoter hydrauliquement sur 210° pour l’épandage des deux côtés. Avec l’épandeur Economy plus simple, l’épandage ne se fait que d’un côté. Le rotor d’éjection peut être équipé en option d’un dispositif d’épandage large ou à longue portée. Avec le premier, la largeur effective d’épandage s’élève à 12 m maximum. La portée correspond alors à environ 20 m. Le dispositif longue distance en option projette le

Stöckl propose différents types de palettes de projection et de déflecteur, de façon à optimiser la distribution latérale.

fumier environ 10 m plus loin selon le constructeur. La répartition transversale se contrôle au moyen de différents déflecteurs dans la zone d’éjection. Il est donc possible d’éviter les souillures en projetant le fumier par-dessus les clôtures et les murs.

Dispositif d’épandage Un petit rotor de coupe à quatre lames et à rotation rapide déchiquette le fumier. La grande roue d’alimentation conduit le matériau haché au rotor d’épandage, où il est à nouveau travaillé avant d’être éjecté. La plaque d’éjection est fixée sur ressorts, ce qui amortit les chocs des corps étrangers. Pour faciliter le nettoyage, une ouverture est pratiquée au fond de l’épandeur, permettant ainsi l’évacuation de l’eau de lavage et des restes de fumier. La chaîne de raclage continue participe à la robustesse de cet épandeur. Un nombre illimité de barres transversales peut être monté sur la chaîne. Le fumier peut être poussé vers l’arrière avec la paroi coulissante seule. Celle-ci est sécurisée contre les surcharges au moyen de deux vis. Cela offre l’avantage qu’avec un chargement unilatéral et donc des tensions sur un seul côté, le fond mouvant ne s’endommage pas. En outre, l’épandeur peut se vider malgré le déclenchement de la protection contre les surcharges, ce qui ne serait pas possible avec une chaîne de raclage rompue. L’épandeur Stöckl pèse 220 kg de moins que le deuxième épandeur latéral de cet essai et coûte, selon la liste de prix, 18 723 francs, TVA comprise. 5 2018 Technique Agricole

47


Impression | Rapport de test

Gruber « ASM 235 »

Epandeur arrière solide L’« ASM 235 » de Gruber, entièrement galvanisé d’usine, est un épandeur à fumier conventionnel qui peut se monter sur tous les transporters à empattement long. Il est aussi compatible avec ceux à direction intégrale. Il compte parmi les épandeurs les plus lourds de ce test, bien que son centre de gravité soit le plus élevé. La structure se compose d’un pont à rouleau avec un plancher en bois (mélèze) imprégné et un entraînement hydraulique du fond mouvant, une paroi antérieure fixe avec un treillis anti-­

L’« ASM 235 » est doté de quatre hérissons d’épandage verticaux avec lames de fraisage vissées et réversibles.

projection fixe, des parois latérales en profilé d’acier de 50 cm de haut et un dispositif d’épandage arrière. La machine testée n’était pas équipée des rehausses rabattables disponibles en option. Le constructeur mentionne que les deux chaînes d’entraînement du fond mouvant supportent jusqu’à douze tonnes et se tendent automatiquement.

Dispositif d’épandage Le dispositif d’épandage se compose de quatre hérissons verticaux avec 104 lames de fraisage de série. Jusqu’à 124 lames sont possibles en option. Le chevauchement important des lames de fraisage d’un hérisson à l’autre doit assurer un meilleur hachage du fumier, selon le constructeur. L’entraînement est sécurisé contre les surcharges avec des vis de cisaillement. Les lames sont vissées et peuvent être retournées une fois. La paroi de rangement optionnelle à l’avant n’équipait pas la machine testée, qui disposait en revanche de la protection hydraulique des hérissons de série se relevant manuellement Au besoin, le dispositif d’épandage peut être remplacé par une paroi arrière. La protection hydraulique arrière joue également ce rôle. Cette machine peut ainsi également transporter d’autres marchandises comme les copeaux de bois. Le « ASM 235 » est le plus grand épandeur à fumier de Gruber et coûte, selon la liste de prix, 23 851 francs, TVA incluse, pour le transporter Reform utilisé dans ce test.

Reform « 215 »

Simple et léger Reform s’appuie sur un autre concept aux avantages multiples : les autochargeuses et les épandeurs à fumier utilisent le même pont avec fond mouvant hydraulique. Si l’on possède déjà une autochargeuse portée Reform, on ne doit acheter que les parois latérales et le dispositif d’épandage, ce qui permet d’épargner près de 8500 francs par rapport à l’acquisition d’un épandeur complet. Ce « concept économique » est évidemment lié à diverses adaptations. La direction sur les quatre roues doit hélas être désactivée avec l’épandeur Reform. Avec ses 990 kg, celui-­ ci était le plus léger, mais aussi le plus petit et avec le centre de gravité le plus bas des machines testées. Les dimensions intérieures de la zone de chargement de 3080 × 1560 mm et la hauteur des parois latérales de 400 mm donnent en effet un volume de chargement de 1,9 m³ seulement.

Dispositif d’épandage À l’instar de la machine Gruber, l’épandeur Kirchner fonctionne avec quatre hérissons verticaux, mais la hauteur du passage est un peu inférieure. Les lames de fraisage en forme d’éventail sont aussi vissées et peuvent être retournées. La protection des hérissons, nécessaire pour les trajets routiers, n’était pas montée sur la machine essayée. Elle est disponible sur demande avec commande hydraulique pour un prix d’environ 1300 francs. Des goupilles de cisaillement dans l’arbre à cardan protègent l’épandeur contre les surcharges. Reform propose 48

Technique Agricole

5 2018

Le Reform « 215 » est également doté de quatre hérissons d’épandage verticaux avec lames de fraisage vissées et réversibles.

également une paroi coulissante pour le fond mouvant en option. Cela assure une distribution longitudinale plus régulière, en descente notamment. L’épandeur Reform pour transporter à empattement long coûte, avec l’équipement de test complet, 20 750 francs, TVA incluse, selon la liste de prix. Si seules les parois latérales et le dispositif d’épandage sont nécessaires, le coût se réduit à 8480 francs.


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Impression | Rapport d’expérience

Taillée sur mesure pour les pentes Aborder des terrains en pentes avec une citerne à lisier n’est pas sans risques et provoque souvent des dégâts au terrain. La citerne Agrar présentée ici avec son équipement spécial convient particulièrement bien aux déclivités. Ruedi Burkhalter « Avec ma citerne de 8000 litres, je parviens maintenant sans contrepoids avant dans des coins où j’osais à peine m’aventurer avec mon ancienne 6000 litres et un solide lest devant le tracteur », raconte Gérald Maître. Cet agriculteur de Soubey (JU) s’occupe de l’épandage de son lisier et de celui de fermes voisines dans les terrains accidentés des côtes et du Clos-duDoubs. Gérald Maître vient de s’équiper d’une citerne à pression et à pompe Agrar « DPF 8000 D » ; il a en outre opté pour un essieu tandem doté d’un entraînement hydraulique. On obtient ainsi un centre de

Vidéo sur la citerne Agrar « DPF 8000 D » D’autres vidéos de machines et d’équipements sont visibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.

gravité très bas et un large appui au sol qui confèrent à cette remorque une stabilité dans les pentes au-dessus de la moyenne, malgré sa masse élevée.

Aide à la propulsion jusqu’à 15 km/h L’essieu moteur de la remorque est de type «Leerschlag Drive System » (TDS), un produit mis au point par Paul Forrer SA. Il est alimenté directement depuis le tracteur par une prise hydraulique «  power beyond » ; le tracteur doit pour ce faire disposer d’un circuit à détection de charge (load sensing). Les moyeux des roues avant du tandem contiennent chacun un moteur hydraulique à pistons radiaux de marque Black Bruin, venant de la mécanisation forestière. Ils fournissent un couple très élevé au démarrage et possèdent un point mort mécanique qui s’enclenche automatiquement dès que la vitesse dépasse 15 km/h. Ces moteurs existent en plusieurs tailles ; en fonction de leur volume d’aspiration, ils nécessitent entre 120 et 160 litres/minutes

à 15 km/h. Ils développent une poussée pouvant atteindre 1800 kg, qui va dépendre de la monte pneumatique, de la pression et du volume aspiré. Grâce à la détection de charge, il y a peu de perte dans le circuit, qui peut transmettre une puissance jusqu’à 40 kW. Ces essieux moteurs sont proposés en trois versions en fonction du type d’utilisation. La version la plus simple, « TDS-Eco », est prévue pour des usages de courte durée dans des situations d’urgence. L’exécution «  TDS-Drive  » offre une synchronisation partielle pour un usage plus long. Enfin, la « TDS-Synchro », la plus élaborée, la plus confortable aussi à l’usage, munie d’une batterie de capteurs « intelligents », peut être activée en toutes situations. C’est celle qui équipe la citerne dont il est ici question.

Capteurs de mouvements Le conducteur pilote et surveille le système d’entraînement via un petit boîtier à écran couleur monté dans la cabine. Dès que le système est activé, il enclenche et déclenche

Grâce à l’essieu propulseur, la citerne peut aborder des pentes conséquentes sans dommages pour le terrain. Photos : Ruedi Burkhalter

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Technique Agricole

5 2018


Rapport d’expérience | Impression

Un capteur sur le timon renseigne l’essieu sur la position de la remorque, en poussée ou en traction.

L’essieu moteur est géré depuis un terminal indépendant. L’écran couleur permet une bonne lecture des données.

La lance a un rayon d’éjection de 75 mètres qui permet de fertiliser des endroits inaccessibles avec le tracteur.

automatiquement la propulsion et le freinage en fonction de la vitesse d’avancement et de la déclivité. En affichage standard, le conducteur peut suivre, grâce à des graphiques « camembert », le taux de propulsion/freinage mis en œuvre. C’est très avantageux pour la sécurité. La propulsion ou le freinage sont dosés automatiquement sur la base des données d’un capteur d’inclinaison. S’y ajoutent celles d’un capteur sur le timon qui détecte si l’attelage est en situation de poussée (freinage) ou de traction. Le système commute automatiquement du mode propulsion au mode freinage lorsque le train routier passe d’une montée à une descente. Et vice-versa. Ce double dispositif est un gros plus en matière de sécurité, car même si un effort de traction est détecté sur le timon dans une descente, l’essieu reste en mode freinage.

Gérald Maître a opté pour une pompe centrifuge exclusivement destinée à alimenter la lance. Cette pompe est directement entraînée par une solide transmission reliée à la prise de force du tracteur ; elle est dotée d’un enclenchement mécanique. Son débit maximal est de 2100 litres/­ minutes sous 8 bar de pression. La lance, branchée à la pompe par une conduite sous pression de grand diamètre, est orientable à l’aide de vérins, horizontalement et verticalement. La distance d’éjection atteint 75 mètres, ce qui permet à Gérald Maître d’épandre du lisier sur toutes les surfaces auxquelles son attelage n’a pas accès. La lance est proposée en option sur toutes les citernes de la marque. Quant aux pompes, elles peuvent selon leur configuration servir aussi bien à des épandages au tuyau, aux transvasements qu’à alimenter des installations d’irrigations. Les pompes centrifuges, c’est une autre option, peuvent être utilisées pour le remplissage rapide de la citerne avec une formation réduite de mousse. Un tuyau d’aspiration de 8" est alors utilisé, muni d’accessoires d’aspiration et de vidange spéciaux. Avec sa géométrie

étudiée, la crépine d’aspiration sert aussi de filtre anti-pierres.

Compresseur et pompe combinés Dans leur version de base, les citernes à pression Agrar sont équipées d’un puissant compresseur doté d’un dispositif de lubrification automatique à pompe à pistons. Accessoirement, ces citernes peuvent être complétées de pompes centrifuges, à vis ou à pistons rotatifs, en une multitude de combinaisons.

Citerne à double revêtement Agrar apporte un soin particulier à la construction de ses citernes en acier pour leur assurer la meilleure longévité possible et accorde donc beaucoup d’attention au traitement de leurs surfaces. Ces citernes sont galvanisées en Suisse et reçoivent ensuite une couche de cire. Pour limiter la corrosion, elles sont construites en acier de haute qualité spécialement adapté au zingage à chaud. Le brasseur pneumatique intégré, à soupapes en matière synthétique, brasse le lisier sur toute la longueur de la citerne. La conduite d’air remonte vers le haut du récipient et une soupape anti-retour empêche que du liquide puisse atteindre le compresseur. Un brasseur hydraulique à ailettes est proposé en option.

Remplissage aisé Un bras d’aspiration à vérins hydrauliques pourvu d’un tuyau de grand diamètre permet de remplir la citerne rapidement et facilement. Les commandes de la pompe, de la vanne d’aspiration et de la sortie

Fiche descriptive de la citerne Agrar « DPF 8000 D » Contenance : 8380 litres Longueur totale : 6,90 m Hauteur totale : 2,85 m Poids à vide : dès 3650 kg Pneumatiques : 650/40-22,5 Voie : 1,85 m Largeur hors-tout : 2,40 m Débit du compresseur : 8100 l/min Débit de la pompe : 2100 l/min Raccord d’aspiration : 150 mm Prix : dès CHF 39 200.– Données du constructeur

Avec son essieu tandem et ses pneus basse-taille, la citerne présente un centre de gravité bas et une assise large et stable.

5 2018 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

Energie aus Holz! Stückholz • Schnitzel • Pellets

NEU Easytronic XV, 15 – 30 kW

NEU Zyklotronic XV, 20 – 30 kW

NEU Novatronic XV, 30 – 80 kW Halbmeter / Meter

Les commandes électro-hydrauliques permettent de commander jusqu’à douze fonctions depuis la cabine du tracteur.

d’air sont hydrauliques. Les vérins du bras d’aspiration sont munis de soupapes de régulation qui permettent de doser avec précision les mouvements de descente, de remontée, de déploiement et la pression sur la crépine. Le bras peut être, au choix, monté à gauche ou à droite de la re­ morque et le tuyau d’aspiration est pro­ posé en diamètres de 150 mm ou de 200 mm ; de même, l’acheteur peut opter pour un bras en position centrale, doté alors d’un tuyau en deux segments. En modifiant la position du col-de-cygne et du vérin de levage, on peut orienter le bras à gauche ou à droite. Le bras d’aspiration est fourni en version standard muni d’un solide support d’aspi­ ration à entonnoir en caoutchouc. Sur les citernes à pompe, la station d’aspiration peut être dotée d’un piège à cailloux. Deux tuyaux d’aspiration parallèles à la fosse peuvent être branchés avec le bloc d’aspiration externe, ce qui permet de sé­ parer encore mieux les corps étrangers. Des accroches spéciales sont prévues pour transporter les tuyaux avec le relevage frontal.

Des trains roulants bien équipés

Lignumat UTSL, 30 – 250 kW

www.schmid-energy.ch

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Technique Agricole

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Toutes les citernes Agrar sont équipées pour rouler à 40 km/h, avec les essieux, freins et pneumatiques correspondants. Le constructeur équipe aussi tous les es­ sieux tandem de série d’une suspension. Un dispositif de compensation de charge central, combiné avec des ressorts à lames droites ou paraboliques, permet à la remorque de s’adapter au terrain en dépit de sa construction surbaissée. En outre, tous les essieux tandem sont dotés d’une direction hydraulique sur les roues arrière verrouillable. Toutes les variantes

de timon en V sont disponibles avec, à choix, deux types de suspension. Une des suspensions est un amortisseur creux en matière souple. On peut aussi opter pour une suspension hydraulique avec sphères d’azote. Avec la suspension hydraulique, un vérin de basculement de la citerne peut également être combiné en option sur toutes les remorques.

Prudence, prudence ! Avant que nous nous quittions, notre hôte insiste : « Dès que ça penche, faites gaffe même avec la citerne la mieux équipée », peut se résumer en substance son avertis­ sement. Seuls des conducteurs très expéri­ mentés devraient s’aventurer dans des en­ droits où l’on côtoie les limites qu’impose la physique. « Et plus la pente est raide, plus on doit savoir estimer précisément la capacité de freinage de son attelage », conclut Gérald Maître.

Boîte à variation continue : attention dans les descentes ! Les conducteurs de tracteurs à boîte à variation continue doivent être particu­ lièrement attentifs au freinage dans les descentes. Ces véhicules peuvent déve­ lopper un effet de freinage bien plus puissant que ceux à boîte mécanique. Il ne faudrait jamais aborder une courbe en descente si la remorque exerce ne serait-ce qu’une brève poussée sur le timon car l’attelage risque de devenir incontrôlable. Il est donc recommandé d’aborder les descentes en mode ma­ nuel ou d’utiliser la fonction « anti-­ ciseaux », qui régule la force de freinage pour que l’attelage de la remorque demeure en permanence sous tension.


Voyage exclusif des lecteurs Visitez avec l’ASETA et Technique Agricole

Les Journées de plein champ de la DLG à Bernburg-Strenzfeld (D) Les Journées de plein champ ou «Feldtage» de la DLG constituent un rendez-vous biennal très attendu des professionnels des grandes cultures. Cette manifestation aura lieu du 12 au 15 juin 2018 à Bernburg-Strenzfeld (Saxe-Anhalt). Elle comportera comme toujours de nombreux événements (comparaison de cultures de céréales, concours de robot, démonstrations de machines…) et des présentations spéciales. Le thème de l’utilisation efficace du lisier et du digestat sera mis à l‘honneur cette année. L’ASETA et Technique Agricole ont organisé, conjointement avec l’agence suisse Twerenbold, un voyage exclusif en car confortable pour participer à ces journées. Détails

Date Départ Voyage

www.svlt.ch

Programme

12 juin 13 juin 14 juin

Du mardi 12 juin 2018 au jeudi 14 juin 2018 08h00 à Baden-Rütihof. D’autres lieux de départ peuvent être convenus selon accord En car confortable à destination de Bernburg-Strenzfeld en passant par Stuttgart, Nürnberg et Leipzig Repas de midi en route, repas du soir, arrivée et nuitée à l’hôtel Déplacement sur le site des Journées de plein champ, repas de midi individuel, repas du soir et nuitée à l’hôtel Départ de l‘hôtel, déplacement sur le site des Journées de plein champ, repas de midi individuel, retour en Suisse en début d’après-midi

Prestations incluses

• • • • •

Prix

CHF 555.– par personne (30 participants au maximum)

Inscription

au plus tard jusqu’au 31 mai 2018 auprès de: Twerenbold Reisen AG, Im Steiacher 1, 5406 Baden-Rütihof, téléphone 056 484 84 70, info@twerenbold.ch

Voyage en car confortable avec sièges inclinables Deux nuitées et petit déjeuner à l’hôtel Repas de midi du premier jour et deux repas du soir Billet d’entrée aux Journées de plein champ Guide de voyage ASETA

www.g40.ch

circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

www.facebook.com/g40svlt

L’original! Eprouvé et couronné de succès! ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture Téléphone 056 462 32 00


Management | Espace juridique

L’essieu suiveur interroge le tribunal Un tracteur et sa remorque font un tonneau sur la voie publique. S’ensuivent une enquête de longue haleine et une première décision du tribunal de district, contre laquelle un recours a été déposé devant la Cour suprême. Roman Engeler

COMMUNIQUÉ DE POLICE : Accident de tracteur Jeudi soir, le conducteur d’un tracteur est ressorti indemne d’un accident n’impliquant pas d’autre véhicule. L’accident a causé de graves dommages matériels.

Le conducteur du tracteur n’a pas été blessé, mais l’accident a provoqué des dommages matériels et environnementaux ainsi que des frais de procédure élevés. Photo : Police cantonale thurgovienne

éléments de preuves et établir la cause de l’accident. Le tracteur et la remorque ont été saisis sur mandat du Ministère public et conservés pendant une longue période pour être soumis à d’autres analyses. Les coûts des opérations de dégagement, de séquestre et de l’expertise s’élèvent à plus de 30 000 francs.

Circonstances de l’accident Selon les déclarations du conducteur, l’attelage circulait à une vitesse de 4243 km/h. Le chargement était arrimé à l’aide de sangles dans le sens de la longueur et de la largeur et n’aurait pas pu bouger. Par ailleurs, le conducteur a mentionné lors de son interrogatoire ne pas avoir bloqué l’essieu suiveur, conformément à la notice d’utilisation. En remarquant les secousses et la pression exercée par la remorque (décrites comme un « tangage » dans le rapport de police), il aurait freiné légèrement, comme d’habitude. Contrairement aux fois précédentes, le freinage n’a pas permis de stabiliser la remorque. Le tracteur a été poussé en quelques secondes en travers de la route. Puis, ainsi que cela a été mentionné, l’attelage a fait un tonneau. A cause de l’accident, de l’huile infiltrée dans une prairie a contaminé la terre qui a dû être enlevée et éliminée. Le procès-verbal précise encore que l’utilisation pour un transport commercial de cette remorque agricole à plaque brune, immatriculée comme véhicule spécial à cause de la largeur de ses pneus, était illégale. D’autres discussions (lors d’une expertise ultérieure) ont ensuite porté sur la question du déverrouillage partiel de la suspension et sur la responsabilité du conducteur.

Ordonnance pénale et procédure judiciaire

Circonstances de l’accident : mandaté par un entrepreneur de travaux agricoles et de génie civil, le conducteur, âgé de 22 ans, roulait vers 17 heures au volant d’un tracteur tirant une remorque sur une route principale en ligne droite et légèrement en pente. La remorque, qui transportait du matériel de coffrage (d’un poids d’environ 7,5 t pour une charge utile totale de 17,6 t), a commencé à tirer sur l’attelage, faisant dévier le tracteur. Bien que le conducteur ait im54

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médiatement freiné et contrebraqué, il a perdu le contrôle de l’attelage, si bien que le tracteur, qui était immatriculé pour un usage commercial, et sa remorque ont fait un tonneau. Le conducteur est parvenu à s’extraire seul du véhicule, heureusement indemne. Les dommages matériels se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers de francs. Le service d’identité judicaire ainsi qu’un spécialiste de la police routière se sont rendus sur les lieux pour recueillir et préserver les

Environ six mois plus tard, le Ministère public a rendu une ordonnance pénale à l’encontre du conducteur (violation légère des règles de circulation ainsi que conduite d’une remorque agricole non conforme aux normes de sécurité et utili-

Série « Espace juridique » Dans notre nouvelle série « Espace juridique », nous décrivons les accidents de véhicules agricoles qui se sont réellement produits et nous donnons la parole à Stephan Stulz, avocat, qui en analyse els conséquences juridiques. La série paraît épisodiquement.


Espace juridique | Management

sée pour un transport non agricole) et lui a infligé une amende qu’il a contestée. L’audience principale s’est tenue au tribunal de district quatorze mois après l’accident. Dans l’intervalle, une demande de restitution de la remorque saisie a été refusée pour des raisons liées aux besoins de l’enquête.

De surcroît, l’expert mandaté par le tribunal n’ayant jamais eu affaire à des essieux suiveurs auparavant, ses compétences techniques ont également été remises en question. Le tribunal n’a vu toutefois aucune raison de douter de l’expert et de son travail.

La décision (provisoire) Une expertise . . . Entretemps, le Ministère public a nommé un expert chargé de mener une analyse technique de l’accident et plus particulièrement de vérifier le fonctionnement des freins de la remorque impliquée. Le véhicule accidenté a été testé sur banc dynamométrique, sans prise de mesures dynamique sur route. L’expert a conclu que les freins, bien qu’en état de fonctionnement, ne répondaient pas aux exigences minimales imposées par la loi. Il n’a par ailleurs détecté aucun défaut technique sur l’ensemble tracteur-remorque. D’après l’expert, les causes de l’accident étaient au nombre de quatre. L’ensemble roulait à une vitesse élevée sur un terrain en pente douce et aurait été davantage poussé par la remorque chargée que tiré par le tracteur. Le freinage a été tardif. Enfin, il a été fait état du chargement inapproprié de la remorque ainsi que du non-déverrouillage de la suspension.

. . . et sa remise en question L’avocat de l’accidenté a remis en question l’expertise. Il jugeait inacceptable de procéder à de telles mesures sur une remorque accidentée et de se prononcer sur son état avant l’accident. Il a encore déclaré qu’on pouvait, compte tenu des traces de freinage relevées et visibles sur le lieu de l’accident, considérer que le système de freinage avait parfaitement fonctionné. En outre, les protocoles de freinage d’origine attesteraient de performances de freinage bien supérieures à celles mesurées par l’expert. Sur base des traces évoquées précédemment, la défense a ensuite affirmé que c’était en réalité uniquement le braquage soudain de l’essieu suiveur qui avait causé l’accident. Cette déclaration a été confirmée par l’analyse menée par un expert indépendant sur demande du prévenu. Le tribunal n’a cependant pas inclus les conclusions du spécialiste dans ses délibérations, car celui-ci ne disposait pas de l’autorisation nécessaire pour mener une telle expertise. De manière générale, la défense a regretté qu’aucune analyse des traces n’ait été réalisée.

Le tribunal de district a décidé que le conducteur était blanchi de l’accusation de conduite d’un véhicule non conforme

aux normes de sécurité. Il l’a en revanche condamné pour perte de maîtrise du véhicule ainsi que pour conduite sans permis de circulation. Le conducteur a dû prendre en charge les frais de justice à hauteur de 24 000 francs sur un total de 30 054,75 francs. Dans sa décision écrite, le tribunal a toutefois reconnu que les essieux suiveurs posaient manifestement problème et qu’un accident semblable pourrait arriver à n’importe quel conducteur.

Le high-tech, une zone trouble dans les procédures judiciaires Selon l’article 6 du Code de procédure pénale suisse (CPP), les autorités judiciaires recherchent d’office tous les faits pertinents pour la qualification de l’acte et le jugement du prévenu. Elles instruisent avec un soin égal les circonstances qui peuvent être à la charge et à la décharge du prévenu. Mais qu’en est-il lorsque la police et le Ministère public ne disposent pas vraiment du savoir-faire et des compétences nécessaires, ou lorsque ces éléments sont à peine pris en compte lors de l’enquête ? La situation devient alors difficile pour le prévenu, car, dans les faits, il n’a d’autre choix que de fournir lui-même les preuves nécessaires pour appuyer ses dires (ou réfuter les accusations). Il est inutile de souligner qu’une personne accusée ne jouit pas d’une autorité et d’une crédibilité égales à celles d’un expert ou d’une administration. Dans le cas présent, l’expert lui-même a admis son manque de connaissances sur les essieux suiveurs. Il n’a pas mené d’examen des traces, car cela ne faisait pas partie de la mission qui lui avait été confiée. De plus, les autorités pénales sont elles aussi soumises à des restrictions budgétaires lorsqu’une enquête s’avère onéreuse, comme dans ce cas. Les autorités chargées d’instruction ont alors tout intérêt à faire supporter les frais au prévenu. Une légère imprudence suffit pour cela. On peut en créer a posteriori de toutes pièces dans presque tous les accidents. Dans l’affaire qui nous occupe, une partie non négligeable des frais d’enquête est restée à

charge du trésor public, car l’accusation de grave violation des règles de circulation portée à l’origine n’a pu être confirmée. La parole est d’argent, le silence est d’or ? Lorsqu’un accident se produit, on se retrouve généralement très vite accusé (soupçonné d’avoir pu commettre un délit). Le prévenu a fondamentalement le droit de garder le silence sur l’accident. Il n’est pas non plus obligé de signer un quelconque procès-verbal. En tout état de cause, l’accusé potentiel a intérêt à faire attention aux détails même s’il est pressé. Cela arrive malheureusement souvent que les premiers procès-verbaux établis par les forces de police n’intègrent qu’un résumé des faits. Généralement, les concessions faites par le prévenu sont mises en évidence dans les rapports de police. Ces rapports jouent par la suite un rôle crucial. En l’occurrence, le premier interrogatoire avait été mené en suisse-allemand. La déclaration du prévenu, selon laquelle la remorque s’était déjà montrée capricieuse lors de précédents trajets, ont été transcrites dans le dossier par le terme « tangage ». Ce prétendu « tangage » de la remorque à d’autres occasions a été abondamment reproché au prévenu devant le tribunal. Stephan Stulz est avocat ; il a sa propre étude. Mécanicien en machines agricoles diplômé, il poursuit ses études et devient ingénieur en machines. Après plusieurs années comme chef de projets, il a étudié le droit à l’université de Saint-Gall. Stephan Stulz est spécialiste en procédures pénales et administratives du domaine technique. Anwaltskanzlei Stulz, Hahnrainweg 4, Postfach, 5400 Baden (tél. : 056 203 10 00 ; office@stulz-recht.ch, www.stulz-recht.ch).

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Management | Question de lecteur

Prendre les autres en considération Roulant lentement, les véhicules agricoles ont de plus en plus de mal à s’intégrer dans le trafic dense. Des chauffeurs stressés, pris dans les colonnes, se lancent souvent dans des manœuvres de dépassement téméraires. Cela ne va plus sans considération mutuelle, obtenue notamment avec des distances de sécurité suffisantes et le fait d’utiliser les places d’évitement. Urs Rentsch et Dominik Senn

sés à partir de juillet. L’angle de vue du chauffeur est primordial. Dans la plupart des cantons, un obstacle s’élevant à plus de 80 cm au-dessus de la surface de la route est considéré comme gênant la vue. La commune peut exiger, sur la base de la législation cantonale, que des zones soient gardées libres d’obstacles.

Bifurquer, un processus délicat

S’arrêter sur les places d’évitement par égard pour les conducteurs de véhicules plus rapides contribue à améliorer l’image de l’agriculture. Photo : SPAA

L’alinéa 3 de l’article 10 (dépassement en général) de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR) le stipule clairement : « A l’extérieur des localités, les conducteurs de voitures automobiles lourdes faciliteront le dépassement aux conducteurs des véhicules plus rapides en tenant l’extrême droite, en maintenant entre eux une distance de 100 m au moins et, au besoin, en s’arrêtant à des places d’évitement. Cette règle s’applique aussi aux autres véhicules à moteur qui circulent lentement ». Les véhicules agricoles avec leurs remorques et outils portés sont considérés par la plupart des autres usagers de la circulation comme des obstacles. La densité de circulation actuelle fait qu’il se forme rapidement des colonnes derrière les véhicules agricoles. Certains usagers hésitent souvent à dépasser, ce qui entraîne les chauffeurs stressés à l’arrière de dépasser sur une plus longue distance, ce qui entraîne des situations dangereuses. 56

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Dans ce cas, un comportement correct de la part des conducteurs de véhicules agricoles est à adopter. Lorsqu’ils constatent que la file de véhicules les suivant s’allonge, ils devraient utiliser les places d’évitement pour que les autres usagers puissent passer sans obstacle. En outre, un tel comportement contribue à une bonne image de marque de l’agriculture.

Pendant les cours d’auto-école, on nous l’a seriné : avant de bifurquer, il est obligatoire de regarder vers l’arrière pour s’assurer que la voie est libre, une fois sûr que la voie est libre, on peut virer. De cette manière, on évite qu’un véhicule lent heurte au dernier moment un véhicule en train de le dépasser. Le texte légal dit que tous les changements de direction sont à annoncer et que les véhicules à moteur agricoles doivent être équipés de rétroviseurs à gauche et à droite permettant une vue d’au moins 100 m en arrière, sur le côté des chargements. Ces règles sont aussi valables pour les tracteurs plus anciens, sans cabine. Dès que des remorques ou des charges gênant la vue sont attelées, les rétroviseurs doivent pouvoir être adaptés à la largeur, donc être extensibles.

Une bonne visibilité améliore la sécurité Des cultures de maïs et d’espèces de céréales de hautes taille limitent souvent la visibilité dans les virages et aux intersections. A ces endroits, on devrait mettre en place des cultures basses en bordure de parcelle. Implanter de la surface de compensation écologique dans des lieux où des problèmes apparaissent fréquemment peut par exemple être une solution. Les cultures très hautes doivent être fauchées. Le SPAA conseille de contrôler les champs de maïs situés aux endroits expo-

Où est-ce que le bât blesse ? Quelles sont les principales préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) ? Quels soucis, quelles difficultés rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne ? Dans une série paraissant régulièrement, Technique Agricole traite dorénavant ces questions pratiques qui seront soumises au service Formation.


Terminologie | En savoir plus

Lampe aux halogénures métalliques Les lampes aux halogénures métalliques sont adaptées à l’éclairage de grandes stabulations et halles. Elles éclairent efficacement, mais ont besoin d’un certain temps pour atteindre leur pleine luminosité. Heinz Röthlisberger des couleurs est agréable parce que proche de celui de la lumière du jour. On ajoutera qu’un faible nombre de lampes suffit pour une halle ou une étable, ce qui réduit d’autant les frais d’installation. Ces luminaires sont installés directement sur la structure en bois du bâtiment et ne nécessitent qu’un capteur extérieur pour gérer l’éclairage. De plus, le prix d’achat d’une lampe aux halogénures métalliques est plus avantageux que celui d’une lampe LED comparable. Armin Künzli précise néanmoins que l’efficience énergétique des LED les rend plus économiques sur le long terme.

Démarrage lent Même si les lampes LED sont en vogue, celles aux halogénures métalliques présentent des avantages, notamment un prix d’achat plus bas. Photos : DeLaval

Le marché de l’éclairage se trouve actuellement à un tournant. La formule magique LED est dans toutes les discussions. Grâce à son efficience énergétique et à sa durée de vie, cette technologie finira tôt ou tard par s’imposer. L’éclairage LED est toujours plus présent dans les nouvelles constructions, comme dans les stabulations rénovées. « Concernant l’éclairage des étables, la tendance à remplacer les éclairages aux halogénures métalliques par des équipements LED est avérée », nous confirme Armin Künzli, spé-

cialiste de produits chez Delaval, à Sursee (LU). « L’avenir appartient aux LED, mais cette technologie n’est pas adaptée à toutes les utilisations », poursuit-il. C’est la raison pour laquelle les éclairages aux halogénures métalliques sont encore fréquemment installés. En outre, les modèles les plus modernes affichent des consommations par lux (unité d’éclairement) comparables aux éclairages LED. Quels sont encore les avantages et inconvénients présentés par les éclairages aux halogénures métalliques  ? Cet article vous en donne un petit aperçu.

Atouts des éclairages aux halogénures métalliques

Les lampes aux halogénures métalliques éclairent bien les étables. Leur pleine performance d’éclairage est atteinte à partir d’une hauteur d’installation de cinq mètres.

Les lampes aux halogénures métalliques sont bien adaptées à l’éclairage de longue durée des halles, stabulations et cours de ferme. Elles constituent actuellement la variante la plus économique et surtout la plus efficace pour obtenir la plus forte luminosité possible. Selon Armin Künzli, leurs avantages sont liés à leur puissance atteignant 400 watts avec laquelle la quantité de lux produite par lampe est importante. Une lampe installée à sept mètres de haut éclaire (très bien) une surface de plus de 100 m2. De plus, le rendu

L’inconvénient des lampes aux halogénures métalliques par rapport aux LED tient dans le fait que l’on ne peut pas fréquemment les allumer et les éteindre. Afin d’améliorer la durée de vie d’une telle lampe, la durée d’éclairage minimale devrait être au moins de 15 minutes. Une lampe aux halogénures métalliques met près de deux minutes pour atteindre sa pleine luminosité. « Avant de rallumer ce type de lampe, il est nécessaire de la laisser refroidir », explique Armin Künzli. L’allumer et l’éteindre souvent réduit sa durée de vie et l’intensité de l’éclairage n’est pas modulable. Pour les couloirs ou les locaux ne nécessitant qu’une courte phase d’éclairage, il est préconisé d’opter pour une autre technologie atteignant rapidement sa pleine puissance. En raison de leur diffusion de lumière, les lampes aux halogénures métalliques donnent leur pleine performance d’éclairage à partir d’une hauteur d’installation de cinq mètres.

« Terminologie » Qu’est-ce qu’un « ABS » ? Comment fonctionne une injection « common rail » ? Pourquoi un « capteur NIR » reconnaît-il le vert d’une plante ? Technique Agricole répondra à ces questions et à bien d’autres, dans sa série « Terminologie ».

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Sécurité | Prévention des accidents

Il n’y a pas que la motofaucheuse, mais aussi son conducteur qui doit porter des chaussures adaptées à la pente ! Photo : Ruedi Hunger

Tout change sur les terrains en pente Des entraînements autobloquants, des commandes actives d’arrêt et des roues jumelées peuvent contribuer à éviter les accidents sur les terrains en pente. Mais un conducteur de machines attentif est tout aussi nécessaire à la sécurité. Ruedi Hunger

Demeurant la machine de référence dans les terrains en pente, la motofaucheuse est devenue beaucoup plus sûre. Cette amélioration concerne surtout les nouveaux modèles, mais actuellement des machines plus anciennes avec une boîte à vitesse sans entraînement autobloquant sont toujours en service. Lors d’une mauvaise manipulation du levier de vitesse dans la ligne de pente, la motofaucheuse peut rapidement et de manière inattendue reculer et mettre en danger le conducteur ou même lui rouler dessus. Différents systèmes de roues qui per58

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mettent à la machine de s’accrocher sur le terrain en pente offrent davantage de sécurité en lui donnant une meilleure tenue et une bonne stabilité. Thomas Bachmann, responsable technique chez Agriss (SPAA), précise que la norme de sécurité des motofaucheuses EN 12733 a été actualisée et que le moteur doit continuer à tourner même lorsque la poignée de sécurité n’est plus serrée. Ceci signifie que le moteur fonctionne encore, mais que la commande de roulement et l’entraînement de la machine sont arrêtés.

Faucheuse à deux essieux La faucheuse à deux essieux est une alternative à la motofaucheuse pour couper l’herbe certes, mais aussi pour faner et andainer. Ce véhicule polyvalent a également gagné en sécurité ces dernières années. Toutefois, les lois de la physique demeurent. Celui qui conduit un véhicule sur une pente de plus de 30 % sans roues jumelées peut, un jour ou l’autre, provoquer un accident. Des machines lourdes portées à l’avant du véhicule augmentent le risque de retournement, en particulier lors d’un virage


Prévention des accidents | Sécurité

vers l’horizontale à partir de la ligne de pente. Pour garder le centre de gravité le plus bas possible, des faneurs à ruban compacts et relativement légers sont préférables à des andaineuses rotatives frontales avec une grande portée.

Transporters Les transporters sont appréciés depuis des décennies dans l’agriculture de montagne et constituent désormais les véhicules de référence. Des boîtes à vitesse modernes et des commandes actives d’arrêt garantissent aujourd’hui une bonne sécurité. Une manipulation fatale du levier de vitesse n’est pratiquement plus possible, car la boîte à vitesse est résistante dans toutes les situations. Cependant des accidents peuvent encore survenir en particulier sur les chemins d’accès étroits des alpages et des prés. Une petite inattention, une distraction ou une hésitation et déjà la roue avant située du côté aval a passé par-dessus le talus et le véhicule ne peut plus être remis rapidement et de manière correcte sur le chemin. Les roues jumelées doivent être enlevées sur les chemins étroits, si le véhicule roule uniquement sur la route. La roue extérieure se trouvant du côté amont a en effet tendance à grimper sur le talus, à se coincer dans une clôture ou sur un rocher et provoquer le retournement du véhicule.

Chargement d’ensilage ou de foin Les autochargeuses pour la montagne sont légères. Leur centre de gravité est

L’autochargeuse pour la montagne possède un centre de gravité bas, qui cependant s’élève au fur et à mesure que les charges s’alourdissent. Photo : Agrar

plus bas vu qu’elles sont surbaissées. Cependant leur utilisation comme celle du tracteur a des limites. Les roues jumelées améliorent la situation, mais les pentes herbeuses fraîchement fauchées et les sols mouillés la péjorent. Un essieu moteur sur la remorque autochargeuse (presse) et le jumelage des roues sont des mesures de sécurité supplémentaires très efficaces, mais qui peuvent encourager à travailler dans des pentes encore plus escarpées. Un tracteur tirant une remorque avec un essieu moteur a une limite d’utili-

sation comme le transporter qui est spécialisé pour le travail en pente. Les dégâts à la couche herbeuse sont moins importants parce que les roues sont plus larges.

Épandage des engrais de ferme Le lisier est un chargement dynamique et, même avec une petite charge, le véhicule peut patauger et se retourner sur un terrain en pente. L’épandage du lisier avec un canon latéral n’est pas très écologique, mais c’est souvent la seule manière de travailler depuis un endroit sûr. Les conditions automnales sur des pentes mouillées ont déjà été fatales à quelques véhicules. Une cabine fermée et une ceinture de sécurité (attachée !) peuvent dans cette situation sauver une vie. Il y a peu de chance de récupérer la maîtrise d’un véhicule dont on perd le contrôle dans la ligne de pente.

Conclusion

Une brève inattention et déjà la roue avant située du côté aval passe par-dessus le talus. Photo : Caron

Les lois de la physique ne peuvent pas être bafouées. Une mécanisation adaptée à l’agriculture de montagne est maintenant en fonction et le niveau technique des machines et des véhicules allant de la motofaucheuse au transporter donne satisfaction. Mais on parle ici des machines et des véhicules de la nouvelle génération. Des modèles plus anciens ne comportant pas les éléments de sécurité modernes sont encore utilisés pour des raisons économiques. Leurs propriétaires seraient bien inspirés d’être prudents sur les terrains en pente et de ne pas vouloir concurrencer les nouvelles machines. 5 2018 Technique Agricole

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Passion | Youngtimer

Des Lamborghini au pied du Mont Raimeux Marcel Villiger est agriculteur bio à Rebeuvelier (JU). Il utilise le plus souvent possible son tracteur Lamborghini « 574-30 », car il apprécie ses rapports de vitesses judicieusement étagés et la robustesse de son ensemble moteur-transmission. Dominik Senn

Le Mont Raimeux, le plus haut sommet du canton du Jura, culmine à 1302 mètres. Au pied de son versant nord, à Rebeuvelier, se trouve l’exploitation bio de Marcel Villiger, né en 1974, et de son épouse Martine : « En hiver, nous ne voyons pas directement le soleil pendant six semaines, de décembre à mi-­janvier. Les voitures sont rares, parce que l’accès à la ferme n’est pas une route de transit. Nous pouvons laisser nos quatre enfants jouer dehors sans nous inquiéter. » Le réseau de chemins est bien aménagé; il a été entièrement refait lors du remaniement, entre 2003 et 2014, en même temps que les adductions d’eau. A cette

époque, Marcel Villiger était conseiller municipal à Rebeuvelier. Quatre ans après sa démission, il a été rappelé au conseil municipal. « Actuellement, nous préparons la fusion, ou plus exactement le rattachement, avec la grande commune de Courrendlin », confie-t-il.

Deux Lamborghini et un Hürlimann L’exploitation agricole actuelle a été achetée en 1985 par Hans Villiger, né en 1949, lorsqu’il a déménagé avec sa famille de Küssnacht am Rigi (SZ) dans le Jura. Un Ford «  4100  » faisait partie des «  bagages »; il a été quelques années durant le seul tracteur de la ferme. Un Deutz est

venu s’ajouter plus tard au parc de machines. Hans Villiger l’a échangé en 1994 contre un Lamborghini « 574-60 Cross » neuf de 60 chevaux auprès de l’importateur Franz Jäggi & Co, à Neuendorf (SO). « Au fil des ans, nous avons noué une relation amicale avec Franz Jäggi et son fils Thomas. Comme ils sont aussi concessionnaires des marques Hürlimann, Same et Deutz, nous avons pu troquer le Ford contre un Hürlimann ‹ XE 75 › neuf de 75 chevaux en 2011.» Marcel Villiger avait alors repris la ferme depuis deux ans et transformé son étable à stabulation entravée en stabulation libre. La collaboration avec des voisins et

Marcel Villiger et son Lamborghini « 574-30 Cross » devant la nouvelle étable à stabulation libre. Photos : Dominik Senn

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Youngtimer | Passion

Tracteurs Lamborghini fabriqués depuis 1948 Ferruccio Lamborghini a fondé sa marque de tracteurs agricoles en 1948 à Pieve di Cento (I). Le premier tracteur à quatre roues motrices « DL25C » a été lancé en 1954. La société Trattori Lamborghini a été reprise en 1972 par le groupe italien Same (aujourd’hui entreprise Same Deutz-Fahr ou SDF), qui a acquis la marque suisse Hürlimann en 1977 et le fabricant allemand Deutz-Fahr implanté à Cologne en 1995. La production annuelle, qui s’élevait à 5000 unités en 1972, a doublé pendant les années 1980. Les tracteurs Lamborghini sont actuellement fabriqués au siège historique de l’entreprise Same à Trévise (I), tout comme les Hürlimann et certains modèles Deutz. Les véhicules des autres marques du groupe se différencient par leurs équipements et leur couleur argent.

Le Lamborghini « Cross » est équipé de trois distributeurs hydrauliques.

l’acquisition de plus grosses machines exigèrent plus de puissance; en décembre 2014, le troisième tracteur, un Lamborghini « Nitro » de 95 chevaux est donc arrivé sur l’exploitation.

Des sols argileux sans pierres « Le tracteur le plus utilisé, le ‹ Cross ›, totalise déjà près de 6000 heures de service», explique Marcel Villiger. L’exploitation bio s’étend sur 41 hectares de surface agricole utile, dont la moitié est constituée de pâturages (prairies naturelles et artificielles); 2,5 hectares sont réservés aux céréales panifiables. Le troupeau comprend 30 vaches tachetées rouge produisant du lait d’industrie, 25 génisses, une trentaine de volailles en liberté et 90 porcs à l’engrais. « Les sols, sans pierres, sont lourds, argileux jusqu’en profondeur », indique Marcel Villiger. Le « Cross » est utilisé pour faucher avec la faucheuse frontale « PZ », ainsi que pour faner, andainer, ou encore pour pomper le lisier, épandre les engrais, tirer la bétaillère, porter la benne trois-points, transporter le matériel pour «barrer». C’est un véritable valet de ferme, tandis que le Hürlimann et le Lambor­ghini « Nitro » sont utilisés pour les travaux de culture nécessitant une grande puissance.

pour sa transmission à inverseur et ses demi-vitesses électriques (5 rapports en groupes) : « Cela offre un échelonnement très précis des rapports et des avantages indéniables sur nos pentes ; on peut ainsi parfaitement adapter la vitesse de travail à la déclivité du terrain », se félicite Marcel Villiger. L’expérience de ce « collaborateur » est toujours très appréciée par son fils Hans, qui ajoute : « Le bon étagement des vitesses optimise aussi la consommation de carburant. » Le «  Cross  » est doté d’un moteur trois-cylindres à refroidissement à air, avec turbocompresseur augmentant la puissance d’environ 10 %. La gamme « Cross » se compose de deux modèles (à trois ou quatre cylindres de respectivement 60 ou 70 chevaux, avec ou sans turbocompresseur); les «  Cross  » sont identiques aux Hürlimann « Club » ainsi qu’aux Same « Explorer Special ». Les Villiger utilisent beaucoup les roues jumelées mais moins souvent le contrepoids avant de 400 kg, sauf, par exemple, pour l’ensilage de maïs ou pour certains

travaux de terrassement. Ils apprécient la cabine Lochmann, car elle est spacieuse et équipée d’un siège pour enfant et qu’elle atténue le bruit assourdissant du moteur.

Jantes renforcées Le « Cross » a connu une avarie : la lourde masse de la faucheuse frontale a provoqué des fissures sur les quatre jantes. Ces dernières ont été réparées gratuitement, sous garantie, avec un disque de renfort. Le service annuel est effectué par le propriétaire. Aucune autre réparation importante n’est à signaler jusqu’à ce jour. Ou selon les termes de Marcel Villiger  : «  Franz Jäggi m’a dit une fois qu’il connaissait nos besoins même si nous ne nous voyons que rarement. » Le Lamborghini entraîne régulièrement une fendeuse et une benne basculante hydraulique arrière parce que Marcel Villi­ger possède 20 hectares de forêt. Il s’occupe de l’entretien des lisières et de haies et prépare annuellement 30 stères de bois de feu pour son propre usage.

« Echelonnement fin des rapports » Marcel et son père Hans apprécient le tracteur Lamborghini pour ses trois distributeurs hydrauliques arrière et relevage frontal avec prise de force, mais aussi

Jante renforcée du tracteur Lamborghini « 574-30 Cross ».

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Mariage de tradition et d‘innovation tout en compacité sur une machine du dernier cri: le treuil de traction auxiliaire du porte-outils à deux essieux Aebi « TT 281 » permet de travailler sur des pentes très escarpées. Photo : Roman Engeler

Défis de la mécanisation agricole en montagne Les sujets tels que le changement climatique, les émissions d‘ammoniac ou les normes anti-pollution préoccupent aussi la région des montagnes. Cette année, ils étaient au centre du congrès bisannuel « Mécanisation agricole en zone alpine ». Roman Engeler et Ruedi Hunger En comparant l’agriculture et la mécanisation de plaine avec celles de montagne, on constate des points communs mais aussi des différences nettes. Le congrès « Mécanisation agricole en zone alpine » qui était dédiée cette année au changement climatique, aux émissions d’ammoniac et aux normes anti-pollution ainsi qu’à la numérisation. Différentes entreprises de machinisme agricole ont présenté des contributions intéressantes sur les tendances du développement dans leurs domaines respectifs. 62

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L’espace rural en mutation En introduction, deux exposés ont abordé les conséquences possibles du changement climatique sur l’agriculture (de montagne). A priori, une teneur en CO2 plus élevée dans l’air pourrait entraîner une augmentation de l’activité de photosynthèse des plantes (C3) et signifier des rendements supplémentaires, si d’autres facteurs limitants ne venaient s’y ajouter. Il ressort de diverses études que les effets négatifs, tels que l’augmentation des précipitations extrêmes, une plus mauvaise

répartition de ces précipitations avec des périodes de sécheresse plus longues ou la réduction de la couverture neigeuse dans des zones situées entre 1’000 et 2’000 mètres d’altitude font plus qu’anéantir l’avantage évoqué. Faut-il dès à présent modifier la gestion des ressources ou suffit-il de s’adapter progressivement aux changements ? Dans ce contexte, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a démarré un programme de recherche interdisciplinaire doté de 7,1 millions de francs suisses. Il tente de


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« Mécanisation agricole en zone alpine » Le programme du congrès a été établi par un comité, composé de collaborateurs des instituts de recherche Agroscope de Tänikon, BLT de Wieselburg et LfL de Freising ainsi que ainsi que des hautes écoles et universités HAFL de Zollikofen, TU de Munich, Boku de Vienne et FU de Bozen et Agridea de Lindau. Le prochain congrès aura lieu les 1er et 2 avril 2020 à Feldkirch (A).

trouver des réponses à ces questions en menant notamment les projets-pilotes intitulés « Un réseau de surveillance des ennemis des plantes cultivées », « Préparation de la production fourragère aux changements climatiques », « Amélioration des fonctions du sol pour compenser les extrêmes climatiques » et « Gestion optimale des ressources en eau pour l’agriculture ». En Autriche, on a démarré des tests avec un gazage local de CO2 et des installations de chauffage sur des surfaces partielles, afin de simuler le changement climatique et d’apprécier ses conséquences sur la culture fourragère. Des premiers résultats montrent une période de végétation prolongée, l’accroissement des sortes résistant à la chaleur et à la sécheresse mais également un développement des parasites et des maladies.

porte-outils spécial pente avec commande proportionnelle des fonctions hydrauliques) et les directives légales (norme anti-pollution, « mother regulation ») pour développer un nouveau véhicule et en faire un produit performant.

Le transporter devient numérique Quant à Hannes Rieser, de l’usine de tracters Lindner, il a pris l’exemple du transporter « Unitrac 112 » équipé d‘une gestion moderne des données permettant d’augmenter sa disponibilité opérationnelle. Une abondance de données est disponible grâce à la mise en réseau de tous les composants du véhicule (six systèmes Canbus). Ces données sont exploitables dans la mesure où les engins montés sur le transporter les reconnaissent automatiquement et où leurs réglages peuvent être enregistrés pour différentes utilisations. En outre, ces données servent à documenter le travail effectué (justificatifs de travail et factures) ou à optimiser les processus. Enfin, elles devraient contribuer à réduire les émissions polluantes.

Essence, diesel ou électricité ? « Y aura-t-il à l’avenir des systèmes de propulsion alternatifs dans le machinisme de montagne  ?  » Stephan Ackermann, des usines Reform, s’est posé la question. En mécanisation de l‘agriculture de montagne également, les émissions et le traitement des gaz d’échappement ont été soumis à des contraintes en augmentation constante qui exigent toujours plus d’efforts. En même temps, le souhait de véhicules plus compacts se renforce, et les ingénieurs sont constamment confrontés au défi de loger de nombreux composants dans un véhicule. Selon l’orateur, les moteurs hybrides (essence-diesel combiné à un système électrique), le cas échéant les moteurs a gaz ou des variantes purement électriques peuvent représenter des alternatives ponctuelles. Il estime aussi que le moteur diesel ne devrait pas perdre de sitôt son importance dans l’agriculture en raison de ses avantages indiscutables. Cependant, Stephan Ackermann a laissé entrevoir, sans donner de détails, que Reform lancera cette an-

Le principe de la tradition contre celui de l’innovation Dans son intervention, Mathias Leubler (Aebi) a expliqué qu'il ne fallait pas négliger les bonnes vieilles traditions même si la spirale de l’innovation poursuit sa course. A l’exemple du porte-outils spécial pente Aebi « TT 281 », il a montré comment on peut combiner des éléments qui ont fait leurs preuves (direction intégrale, maniabilité maximale, construction compacte, adaptation optimale au sol, mécanisme de relevage avant et arrière) avec les technologies de pointe (premier

L’épandage de lisier avec des pendillards à patins ou des sabots convient également en montagne. Photo : Zunhammer

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Le projet « Smart4Grass », développé conjointement par Baywa, FramFacts, Fritzmeier Umwelttechnik et Düvelsdorf, constitue une application de la numérisation dans le secteur du machinisme agricole. Photo : Fritzmeier, Düvelsdorf

née encore une nouveauté dans le secteur des moteurs.

Des faucheuses pour une plus grande capacité de surface Karl Köppl, de la fabrique allemande de motofaucheuses du même nom, s’est exprimé plus concrètement au sujet des nouveautés. Il a démontré dans sa conférence que les faucheuses plus larges permettaient une meilleure capacité de surface, sans perte de sécurité ni de maniabilité. Köppl a développé la « KDSP 470 », une faucheuse à double lame d’une largeur de travail de 4,70 m, munie d’un concept d’entraînement inédit (actuellement en phase d’essai) et d’un cadre de montage court, qu‘elle mettra cette année sur le marché. Köppl promet que « cette faucheuse dotée d’un système de guidage de lame qui a fait ses preuves, s’adapte aux inégalités du sol et atteint de bonnes performances dans les zones de bordure, par exemple au-dessous des barrières et sous les arbres ».

Sabot de traînage en montagne Sebastian Zunhammer est convaincu que l’épandage de lisier a une chance réelle même dans les zones à forte pente grâce au sabot de traînage. Le spécialiste de la technique du lisier a développé le modèle « Karl » (réservoir en matière plastique pour Aebi, Reform et Lindner) pour le monter sur le transporter. Équipé d’« Alpen-fix », des sabots d’une largeur de 6 m ou de pendillards distributeurs à patins, il doit permettre d’épandre avec précision le lisier en montagne en générant peu d’émissions. Les derniers résultats de la recherche présentés au congrès confirment des expériences de longue date : le purinage par tuyaux, l’épandage par « temps favorable 64

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au lisier » et sous forme diluée sont des mesures permettant de maintenir les émissions d’ammoniac à un bas niveau. Les émissions d’ammoniac sont au cœur des préoccupations. Les théories sur les moyens de les réduire ne manquent pas, au contraire des mises en pratique efficaces. En zone de montagne, des difficultés supplémentaires s’y ajoutent, comme le nombre restreint de journées de travail dans les champs, les précipitations abondantes qui limitent la praticabilité du terrain et augmentent en même temps le risque de ruissellement du lisier. Les conditions topographiques et les structures des surfaces constituent d’autres désavantages. Finalement, le paysan de montagne doit souvent se contenter d’une technique d’épandage bien moins performante. Une mise en œuvre interentreprise pourrait désamorcer la charge économique causée par une technique de lisier moins saturée, elle échoue souvent face au nombre réduit de journées offrant des conditions favorables à l’épandage. Ainsi se referme le cercle des difficultés supplémentaires rencontrées dans la zone de montagne.

Numérisation dans les pâturages La numérisation est certes au centre des préoccupations de l’agriculture de plaine mais également de celle des (hauts) pâturages. Josef Penzinger, de Case IH/Steyr, a évoqué dans son exposé les constructeurs vendant leurs machines qui se transforment de plus en plus en fournisseurs de systèmes. De plus grandes dépendances (qu’elles soient voulues ou non) en résultent à tous les maillons de la chaîne (agriculteurs, distributeurs, producteurs). En effet, les raccordements présentent une interface numérique bien plus difficile à gérer, en plus de l’interface mécanique (prise de force, trois points). L’éva-

luation agronomique des données recueillies soulève encore d’autres défis « Smart4Grass », un projet de Baywa, FarmFacts, Fritzmeier Umwelttechnik et Düvelsdorf, constitue une autre application pratique de la technique agricole numérique. Il vise à une exploitation plus efficace des prairies et des pâturages. Les réensemencements ou les sursemis sont réglés au moyen du capteur de plante « Isaria » qui peut aussi être utilisé dans la fertilisation minérale et organique modulée de la parcelle ainsi que dans la protection ciblée des plantes. L’engin monté adapte la dose selon la densité mesurée des végétaux. Les atouts sont une mise en œuvre plus efficace des équipements de production et un soulagement du conducteur. En outre, le rendement et la qualité du fourrage devraient augmenter. D’ailleurs, un projet suisse mené conjointement par Krummenacher Saattechnik, à Dietwil, le Centre suisse pour l’électronique et la micro technologie (CSEM), à Bienne et Agroscope, à Tänikon, poursuit un but similaire. Il devrait être présenté en novembre 2018 au salon Agrama.

Automatique ou manuel Les largeurs de travail sont souvent des valeurs théoriques, car avec la taille croissante des machines, une procédure précise de raccordement devient difficile. La déclivité augmente encore la problématique. Une amélioration est promise avec les systèmes de guidage automatiques. Il faut d’abord économiser les ressources (temps de travail, carburant). Le système de guidage automatique permet en outre d‘effectuer les travaux plus précisément lorsque la visibilité est mauvaise et le conducteur se fatigue moins vite. Iris Kral de l’Institut de mécanisation agricole de l’Université de Vienne s’est penchée sur la transférabilité. Des études ont été réalisées dans le centre de formation de Hohenem (dans le Vorarlberg) en plaine et à Aigen dans la vallée de l’Enn (en Haute-Autriche), sur des pentes présentant une inclinaison de 25 à 30%. Elles confirment que les systèmes de guidage automatique fonctionnent bien en plaine et qu’ils présentent un avantage, surtout pour le fauchage et le retournement. En montagne, le RTK-GPS ne peut être utilisé que sporadiquement. Les systèmes automatiques ont permis de diminuer de moitié les chevauchements de 10%. Une amélioration des algorithmes de réglage devrait permettre de développer encore le guidage automatique.


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BE Championnat de conduite de tracteur Dimanche 3 juin 2018, dès 9 h Rüdtligen-Alchenflüh, aire de l’entreprise Terralog L’Association bernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (BVLT) a, comme à l’accoutumée, confié l’organisation du Championnat de conduite de tracteur à l’association de jeunesse rurale de l’untere Emme. Celle-ci accorde une grande importance à perpétuer cette tradition et à proposer un parcours intéressant comportant sept épreuves inspirées de situations quotidiennes d’utilisation de machines agricoles et qui peuvent être évaluées équitablement. La connaissance est testée à un autre poste. Les responsables espèrent que de nombreux conducteurs motivés participeront à cette course le dimanche 3 juin, à partir de 9 h, sur le terrain de l’entreprise de pommes de terre Terralog, à Rüdtlingen-Alchenflüh. Les visiteurs auront la possibilité de se restaurer. Pour faciliter l’organisation de la manifestation et éviter les retards ou les attentes, il est conseillé aux conducteurs de s’inscrire par courriel à : s.liechti@hotmail.com. Ceux-ci peuvent toutefois le faire sur place jusqu’à 14 heures. De plus amples informations sont disponibles auprès de : Stefan Liechti, 079 688 66 71.

FR La campagne de tests de freins 2018 L’AFETA maintient sa campagne de tests de freins pendant l’année 2018. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km/h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. Ces tests ont lieu dans l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. La liste des ateliers peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de service hydraulique ou pneumatique. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse suivante : AFETA / FVLT, Robert Zurkinden, Heitiwil 23, 3186 Düdingen Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

Grande démonstration d’andaineurs Mercredi 4 juillet 2018, dès 19 h 30, ferme-école de Sorens En collaboration avec l’AFETA, l’Institut agricole de Grange-

La démonstration d’andaineurs est mise sur pied par l‘AFETA et l’institut de Grangeneuve.

neuve organise une démonstration d’andaineurs où les toutes dernières techniques seront présentées. D’autres thèmes en rapport avec l’andainage comme l’agriculture 4.0, la protection des sols, la sécurité au travail ainsi que le trafic routier seront traités durant cette soirée. La démonstration aura lieu le 4 juillet 2018 à 19 h 30 sur la ferme-école de Sorens (date de remplacement en cas de mauvais temps: mercredi 11 juillet). Suivre les panneaux indicateurs depuis la route cantonale Bulle-Fribourg. Restauration sur place.

SO Hommage à Konrad Flury-Müller Konrad Flury-Müller a été nommé membre d’honneur de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) fin mars, lors de sa 94 e assemblée des délégués. A peine un mois plus tard, il nous quittait pour toujours. Il s’est éteint entouré de sa famille le 19 avril, des suites d’une insuffisance cardiaque inattendue. Ses obsèques se sont déroulées le 25 avril à Kriegstetten, en présence d’une nombreuse assistance. Paysan et agro-entrepreneur à Halten (SO), Konrad Flury a commencé son activité associative dans le groupe des moissonneurs. De 1988 à 2004, il a siégé à la commission sectorielle 2 de l’ASETA. Il a encore fait partie du comité de la section soleuroise de l’association depuis 1995 et de son office de contrôle, rebaptisé par la suite commission de contrôle de 2009 à 2017. Il était également membre fondateur d’Agro-entrepreneurs Suisse depuis 2003 et en est le vice-président depuis 2013. Ses grands mérites dans les organisations citées lui ont valu ces dernières années plusieurs titres d’honneur. Au cours des décennies, Konrad Flury a occupé plusieurs fonctions au sein de l’ASETA. Il savait garder la tête froide dans les situations difficiles et, selon l’expression de ses collègues du comité, disait toujours « la bonne chose au bon moment ». L’ASETA gardera un excellent souvenir de Konrad Flury. Elle adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances et leur souhaite beaucoup de courage afin de surmonter ce douloureux départ.

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclo­moteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 6 juin 2018 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 ; mercredi 29 août 2018 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs. Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : cours n˚ 605 : samedis 9 et 16 juin 2018, de 7 h 30 à 11 h 30 ; cours n˚ 606 : samedis 7 et 14 juillet 2018, de 7 h 30 à 11 h 30.

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Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hochdorf : 220 francs pour les membres et 240 francs pour les nonmembres. Dates des prochains cours : cours n˚ 405 : quatre soirs, les lundis et mardis : 27 et 28 août 2018, ainsi que 3 et 4 septembre 2018, de 19 à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons) ; 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties par journée sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le mercredi 25 mai 2018 à Lucerne. Informations et inscription : (sous réserve de changements de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

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Hommage à Hans Gubser-Putz Le 6 mars 2018, Hans Gubser-Putz, de Niederwil (SG), est décédé à l’âge de 87 ans. Il est né le 20 juin 1930 à Städeli Niederbüren. En 1976, il a ouvert à Niederwil son entreprise de fiduciaire et de comptabilité qu’il a dirigée jusqu’à un âge avancé. Parallèlement, Hans Gubser a été gérant de la section Appenzell, Glaris et Saint-Gall (VLT-SG) de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) de 1977 à 1996, où il a encore assuré la fonction de trésorier de 1992 à 1996. L’ASETA et la VLT-SG lui ont décerné le titre de membre d’honneur en 1996 en remerciement pour son activité. Hans Gubser a aussi fait partie de différentes sociétés et institutions ; il a notamment fondé et sponsorisé la société de gymnastique de son village. Ce passionné de chasse, toujours accompagné de son fidèle bouvier appenzellois, se consacrait avant tout à sa famille. Il a souffert l’an passé de trois pneumonies. Hans Gubser a passé ses derniers jours à l‘hôpital de Flawil, où il s’est endormi paisiblement le matin du 6 mars. L’ASETA gardera de Hans Gubser un respectueux souvenir.

Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen après-midi mercredi après-midi

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Technique Agricole

5 2018

Niederbüren, Schulh., Probelokal Sa 23.06.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

18.07.2018

Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel / StVA Mels

22.08.2018

Sa 07.07.2018

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 11.07.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

29.08.2018

Trogen, Rest. Krone Trogen, Rest. Krone / StVA Trogen

12.09.2018

Me 15.08.2018

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 01.09.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

19.09.2018

Wittenbach, Oberstufenzentrum Mi 05.09.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

26.09.2018

Salez, Rheinhof Wangs, Parkhotel / StVA Mels

10.10.2018

Sa 15.09.2018

St. Peterzell, Schulhaus Sa 22.09.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

17.10.2018

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 29.09.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

24.10.2018

Widnau, Rest. Rosengarten Me 31.10.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

28.11.2018

Niederbüren, Schulh., Probelokal Sa 10.11.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

05.12.2018

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 21.11.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

12.12.2018

Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel / StVA Mels

19.12.2018

Sa 24.11.2018

Hommage à Xaver Föhn-Gasser

Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

Sa 26.05.2018

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 30.05.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

20.06.2018

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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2018

Salez, Rheinhof Wangs, Parkhotel / StVA Mels

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 16.06.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

13.06.2018

20.06.2018

Xaver Föhn-Gasser est né le 11 février 1923. Il a repris en 1958 l’atelier de machines agricoles von Eckerts et déménagé à ce moment à la rue Grossstein à Ibach, où il a fondé sa famille et où ses cinq enfants ont grandi. Durant de nombreuses années, Xaver Föhn a été gérant de la section schwytzoise de l‘Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), ce que celle-ci a salué en le nommant membre d’honneur en 1989. L’agriculteur était également un photographe talentueux de fleurs et d’équipements électroniques. Il appréciait le Tessin, où il a construit une maison de campagne. Dans les années 1990, il a déménagé au home Eigenwies, puis ensuite dans la nou-


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velle résidence de Rübiswil. Malgré les infirmités dues à son grand âge, il impressionnait tout le monde par sa curiosité encore vive et sa joie de vivre. Il a fêté son 95 e anniversaire ce dernier 11 février. Il s’est endormi paisiblement pour toujours un mois plus tard, le 13 mars 2018. Nous nous adressons à ses proches nos sincères condoléances. L’ASETA gardera de lui un souvenir reconnaissant.

Formation pour le permis G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

TG Championnat de conduite de tracteur Dimanche 3 juin 2018, dès 8 h 30 Arenenberg Organisé par la commission Technique agricole de la section thurgovienne (VLT) de l’ASETA, le Championnat de conduite de tracteur d‘Arenenberg a lieu tous les quatre ans. La 14 e édition de cette manifestation qui se déroulera le dimanche 3 juin 2018 à partir de 8 h 30 prévoit un programme varié et attractif avec différentes possibilités de se restaurer. Les inscriptions seront recueillies jusqu’à 15 h. Les participants seront répartis dans les catégories Dames, Juniors (jusqu’à 18 ans) et Messieurs (à partir de 18 ans). Les résultats seront annoncés à 18 heures. Les postes du Championnat de conduite thurgovien de 2018 comprendront les épreuves suivantes : 1. Jeux d’eau avec le chariot élévateur; 2. Rond-point avec le tracteur; 3. Jeu de boules avec le tracteur; 4. Fil de fer barbelé avec le chariot élévateur; 5. Empilement de harasses avec le chargeur télescopique; 6. Tracteur et bascule; 7. Test de réaction avec des barres qui tombent; 8. Législation routière. De plus amples informations sont disponibles sur le site internet www. tvlt.ch. La commission Technique agricole de la VLT espère accueillir un public nombreux à ce championnat.

AG Lieux et dates des cours : je 30.08 et 06.09.18, Muri Im Roos, 18 h 30; je 15 et 22.11.18, ASETA Riniken, 18 h 30; je 21 et 28.02.19, Gränichen Liebegg, 18 h 30; je 02 et 09.05.19, FIBL Frick, 18 h30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Lieu et date de cours : Ebenrain, Sissach, 30.05.2018, 13 h 30 Lieu et dates d’examen : MFP Münchenstein, 17.11.2018, 9 h 00 Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, 026 305 58 49, samuel.reinhard@fr.ch GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Tests 2018 de pulvérisateurs de grandes cultures La section Thurgovie effectue les tests sur les sites suivants : Lieux Engishofen

Société Oliver Engeli, Lerchenhof

Dates Je 31.05.2018

Diessenhofen

Urban Dörig, St. Katharinental

Me 06.06.2018

Kradolf

Hans Felber, Austrasse

Lu 11.06.2018

Arenenberg

BBZ, Landwirtschaftsbetrieb

Je 14.06.2018

SG, AI, AR, GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz et Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG

Sont soumis aux tests tous les appareils, y compris ceux des exploitations bio, contrôlés en 2014 pour la dernière fois et toujours en usage.

Lieu et dates de cours : Bürglen, 25.08.2018, 08.09.2018 Contact : VTL / Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

« Arenenberger Ackerbautreff »

Lieu et dates de cours : Oulens-sous-Echallens, juin et octobre 2018 Contact : ASETA – section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

VD

Vendredi 8 juin, de 9 h 30 à 13 h 00 Exploitation Brunnegg, à Tägerwilen Les thèmes des procédés de culture de la betterave sucrière et de la lutte contre les adventices du maïs seront abordés à l’« Arenenberger Ackerbautreff », ou rencontres agricoles d’Arenenberg, qui débuteront à 9 h 30 et se termineront par un moment convivial (dès 11 h 45) où du pain et des saucisses seront servis.

ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu et dates de cours : Strickhof, Lindau, 09.06.2018, 22.09.2018 et 17.11.2018, de 9 h 30 à 15 h 30 Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

5 2018 Technique Agricole

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ASETA | Comité

Des pas dans la bonne direction Attendue avec impatience depuis longtemps, elle a été lancée à la mi-janvier et s’est terminé à la fin avril de cette année. Il est bien question de la consultation sur la modification des exigences techniques et du contrôle en vue de l’immatriculation des véhicules routiers (OETV). Le comité de l’ASETA a participé activement à ce processus. Roman Engeler Le 17 janvier 2018, le Conseil fédéral a mis la version modifiée de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) en consultation. Les organisations, associations et partis ont pu s’exprimer sur le projet jusqu’au 25 avril. La question qui se pose pour l’agriculture est de savoir comment les prescriptions européennes relatives au freinage seront appliquées en Suisse. L’adaptation des longueurs maximales autorisées des outils attelés à l’avant (porte-à-faux avant des tracteurs) revêt également un intérêt majeur.

Contexte Les prescriptions techniques applicables aux véhicules agricoles et forestiers que l’Union européenne (UE) a révisées sont entrées en vigueur le 1er janvier 2018. Sur la base des accords bilatéraux, la Suisse s’est engagée à également immatriculer ces véhicules sur son sol. Les nouvelles règles comportent notamment des exigences accrues imposées aux systèmes de freinage et s’écartent des dispositions fédérales en vigueur relatives à la construction et à l’équipement. Afin que le commerce ne soit pas entravé, l’OETV actuelle doit être adaptée au nouveau droit européen. Les systèmes de freinage et les attelages de remorques doivent être harmonisés afin qu’à l’avenir les véhicules déjà en circulation en Suisse puissent être attelés avec ceux de l’UE et exploités en toute sécurité. D’autres modifications sont prévues dans le projet de l’OETV concernant les contrôles de véhicules auprès des services des automobiles et les normes sur les gaz d’échappement (conformément à la législation européenne).

Position générale de l‘ASETA Ce projet en consultation était à l’ordre du jour de la séance d’avril du comité de l‘Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Au préalable, les modifications avaient été 68

Technique Agricole

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En complément au système de freinage à double circuit, le système hydraulique à un circuit devrait rester autorisé afin que les remorques existantes puissent encore être utilisées. Photo : Martin Abderhalden

étudiées attentivement et discutées avec le groupe de travail « Circulation routière agricole » et les 67 questions du formulaire dûment remplies. Le comité s’est généralement positionné de façon à garantir le plus de liberté possible et à réduire au maximum les restrictions ultérieures.

Les freins Le changement le plus significatif pour l’agriculture concerne les freins de remorque. En raison des nombreuses modifications et afin d’en améliorer la transparence, l’article de la nouvelle OETV a une nouvelle teneur. Comme on le sait, les tracteurs construits à partir du 1er janvier 2018 doivent être dotés d’un système de freinage hydraulique ou pneumatique à double circuit. Dans l’UE, il sera interdit aux constructeurs, à partir de 2021, d’équiper les tracteurs dès leur sortie d’usine d’un raccord hydraulique à une seule conduite. Jusqu’à cette date, ce type de raccord sera autorisé, en plus du système à deux conduites

En Suisse, un tel raccord doit cependant resté autorisé sans limitation de temps en tant qu’équipement supplémentaire si un système à double circuit conforme aux directives de l’UE est déjà installé sur le véhicule. Cela signifie que le système de freinage à une conduite restera autorisé en tant que commande de freinage supplémentaire sur le tracteur, mais non comme commande de freinage unique sur la remorque, comme c’est le cas aujourd’hui. L’objectif est de continuer à garantir à l’avenir la disponibilité de véhicules tracteurs appropriés et adaptés à l’exploitation des remorques existantes. L’ASETA est d’accord sur ce point et soutient le droit, non limité dans le temps, de monter un système hydraulique à une conduite supplémentaire. Il reste à déterminer si celui-ci doit être déjà installé en usine ou l’être ultérieurement en Suisse. Le débat sur ce sujet ne semble pas non plus clos dans l’UE. Des négociations se poursuivant actuellement visent également à supprimer cette limitation temporelle.


Comité | ASETA

Une ou deux remorques ? Pour les tracteurs sans freins de remorque et dont la vitesse est limitée à 30 km/h, le poids remorquable maximal autorisé doit désormais être de 8 t (contre 6 t auparavant). Les valeurs de poids remorquables des tracteurs seront ainsi alignées sur les prescriptions de l’UE pour les remorques avec freinage par inertie. De même, le poids remorquable pour les remorques non freinées est harmonisé avec le droit de l’UE. Les autorités d’immatriculation seront tenues d’inscrire les valeurs admissibles dans le permis de circulation en tant que poids remorquable différencié. Dans ce contexte, le groupe de travail « Circulation routière agricole » s’est demandé s’il fallait continuer à autoriser l’attelage de deux remorques tirant ainsi deux fois 8 t ou s’il valait mieux se limiter à une remorque avec un poids total de 8 t. Le comité de l‘ASETA se félicite de l’augmentation du poids remorquable maximal autorisé qui passe à 8 t, tout en souhaitant garder la possibilité d’atteler deux

remorques dotées de freins à inertie. Le poids remorquable total devrait toutefois se restreindre à 8 t.

Porte-à-faux avant Un porte-à-faux illimité à l’avant – dépassant donc 4 m – est autorisé si le véhicule est équipé d’un système de caméra-moniteur éprouvé. La longueur totale de 12 m ainsi que la charge admissible par essieu, (ainsi que des jantes et pneus) sont à respecter. La distance, à partir du point le plus en avant, à laquelle doivent être installés les rétroviseurs pour vision latérale et les caméras a suscité des discussions dans la branche. La réglementation existante devrait continuer à s’appliquer pour celle des rétroviseurs. Le comité de l‘ASETA considère que l’on peut installer ces caméras le plus en avant possible, en ne dépassant pas 2,50 m.

Charge du timon Conformément à la législation européenne, la charge d’appui des remorques agricoles équipées d’attelage à boule ne doit pas dépasser 4 t au timon sur le véhi-

Les restrictions concernant la charge d’appui au timon appliquée aux tracteurs industriels doivent être supprimées. Photo : Roman Engeler

cule tracteur. Cette charge sur le timon est comptabilisée et déduite de la charge utile du tracteur. Cela vaut également pour les tracteurs industriels (plaques de contrôle blanches). Si le véhicule tracteur est un tracteur industriel et qu’il dispose d’une surface de chargement, la charge utile est aujourd’hui limitée à 3 t, de sorte qu’il n’est pas possible d’exploiter pleinement la charge du timon de 4 t ni la capacité de transport de la remorque. C’est la raison pour laquelle il a été demandé lors de la consultation si l’on devait à l’avenir renoncer à limiter la charge utile des tracteurs industriels. Une telle mesure permettrait de tenir compte du souhait des constructeurs nationaux de tracteurs industriels ainsi que des besoins du marché. A ce propos, le comité de l’ASETA estime que la charge utile des tracteurs industriels ne doit plus être restreinte.

Immatriculation simplifiée pour les véhicules importés

Le porte-à-faux ne doit plus être limité à l’avant. S’il atteint ou dépasse 4 m, le véhicule doit être doté d’un système de caméra-moniteur. Photo : Fliegl

En bref Le comité de l’ASETA est d’avis : • qu’un système de freinage hydraulique à une conduite devrait être à l’occasion complété par un système à double circuit • que l’on devrait continuer à pouvoir atteler deux remorques limitées à 30 km/h, dotées de freins à inertie et dont la charge tractée ne dépasse pas 8 tonnes • que le porte-à-faux avant peut être illimité, à la condition que dès qu’il dépasse 4 mètres, le véhicule soit équipé d’un système de caméra-moniteur et que les charges maximales par essieu (ainsi que des pneus et jantes) soient respectées • que la charge d’appui du timon sur les tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels ne doit plus être restreinte • que l’on n’a pas le droit d’immatriculer des véhicules que l’on a importés soi-même par voie purement administrative

Pour les véhicules neufs (ayant moins d’un an, un kilométrage inférieur à 2000 km et étant réceptionnés dans l’UE), il sera possible d’obtenir l’immatriculation auprès des cantons uniquement par voie administrative. Le possesseur du véhicule devra faire parvenir à l’autorité compétente le certificat de conformité (CoC), l’attestation d’assurance et un formulaire tamponné par la douane. Les véhicules bénéficiant d’une réception par type suisse ou d’une fiche de données doivent également pouvoir profiter de l’immatriculation simplifiée. Par ailleurs, la possibilité pour les cantons de déléguer à des tiers le contrôle précédant l’immatriculation est élargie à tous les genres de véhicules. En outre, il doit être permis aux cantons de déléguer aussi les contrôles subséquents de modifications soumises à l’obligation de déclaration et de contrôle. Le comité de l’ASETA s’est prononcé à ce sujet contre les nouveautés. On craint d’ouvrir la porte à la fraude. 5 2018 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Pommes de terre et poulets À portée de vue de la nouvelle halle à poulets de Bernard Nicod, à Granges-Marnand (VD), se dresse la façade de la fromagerie qui affiche depuis 2003 le portrait géant (20 m2 !) en noir et blanc des ancêtres des fabricants du fromage « Le Maréchal ». Cette entreprise exemplaire, née au milieu des années nonante de la collaboration entre un fromager et un groupe de producteurs de lait, fait figure de fil d’Ariane et de principe philosophique dans la vie de Bernard Nicod. Elle a été sa source d’inspiration tout le temps où il a produit du lait (jusqu’en 2015) et dans tous ses engage­ments au sein de diverses organisations professionnelles, dans la réorien­tation et la transmission (en cours) de son exploitation. Le métier de maréchal est une représentation typique de l’artisanat traditionnel. « Le Maréchal », le fromage cette fois, puise dans la même symbolique : un produit de haut de gamme, goûteux, éloigné des standards industriels. « Le Maréchal » est le fruit d’une coopérative et d’une coopération, une histoire à succès. Quinze agriculteurs vaudois et fribourgeois livrent le lait qui sert à fabriquer les 400 tonnes annuelles de petites meules exportées jusqu’outre-Atlantique. Bernard Nicod, né en 1962, reste modeste face à ce succès collectif auquel il a contribué, mais qui ne constitue qu’une facette de son activité professionnelle. Il montre simplement que l’homme sait réfléchir au-­delà de frontières préétablies, peser le pour et le contre puis décider. Et là-­dessus, Bernard Nicod le concède, cette manière de faire l’a aidé à apporter sa contribution dans les organisations professionnelles, au plus haut niveau. L’ancien commandant de bataillon de carabiniers était, jusqu’il y a quelques années, représentant de l’État à la Chambre vaudoise d’agriculture ; il a siégé 14 ans au grand comité de l’Union suisse des paysans et dans bien d’autres organisations cantonales et régionales. Il est devenu bilingue en fréquentant l’école d’agriculture de Zollikofen (BE), dans la même classe, soit dit en passant, que Werner Salzmann, conseiller national et actuel président de l’ASETA, dont il est depuis l’an dernier le bras droit en qualité de vice-président. C’est Michel Lugeon qui avait présenté Bernard Nicod à l’assemblée des délégués de l’ASETA en 2011, qui l’a élu pour prendre la suite de Joseph Meyer, démissionnaire. Pourquoi ce nouvel engagement ? « L’agriculture productive me tient à cœur et je suis persuadé qu’elle peut rester productive dans les conditions actuelles, explique notre interlocuteur. Je m’investis à l’ASETA en priorité en faveur de la formation continue, ensuite pour l’information au bénéfice des membres et, en troisième lieu, pour une défense crédible et efficace de nos intérêts, chose que nous ne devons jamais quitter du regard. » Ces décennies d’engagement au front en faveur des organisations agricoles s’est-il fait au détriment de l’exploitation familiale ? Que non point ! Ce mois de juin, la nouvelle halle avec chauffage au sol va accueillir un premier lot de 10 000 poulets à l’engrais. Et notre interlocuteur a un autre projet dans ses tiroirs, la transformation du séchoir à tabac en étable pour l’élevage de génisses. Trois générations de Nicod ont produit (sur 3,5 hectares) et séché du tabac jusqu’en 2015, année où Bernard a aussi décidé de cesser la production laitière au sein d’une communauté avec un collègue. La culture de pomme de terre, de l’Amandine notamment, a, elle, été développée jusqu’à occuper 15 hectares à ce jour. Une production pointue, qu’il faut irriguer ici, sur ces terres broyardes certes fertiles, mais pas forcément très arrosées par le ciel.

Propos recueillis par Dominik Senn

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Cours | ASETA

Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40

Cours de conduite G40

1260 *Nyon VD 1315 *La Sarraz VD 1510 *Moudon VD 1562 *Corcelles-près-Payerne VD 1630 **Bulle FR 1786 **Sugiez FR 1920 *Martigny VS 1964 *Conthey VS 2208 *Les Hauts-Geneveys NE 2720 *Tramelan BE 2852 *Courtételle JU 3186 Düdingen FR 3250 Lyss BE 3270 Aarberg BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4538 Oberbipp BE 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des véhicules spéciaux et des tracteurs agricoles à une vitesse de 40 km/h au maximum. Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Voir le site www.fahrkurse.ch pour davantage d’informations.

6130 Willisau LU 6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 Erstfeld UR 6702 ***Claro TI 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR 7550 Scuol GR 8180 Bülach ZH 8200 Schaffhausen SH 8315 Lindau ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 8625 Gossau ZH 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en français et en allemand *** en italien

Vidéo sur les cours « G40 » D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.

Formation OACP

Lieu : Riniken AG

Module Date Premiers secours, allemand

02.08.2018

OTR1 et tachygraphie, allemand

03.08.2018

Assurer la charge, allemand

16.11.2018

Véhicules et technique, allemand

15.12.2018

Cours pour caristes Approuvé par la Suva, contrepoids, chariots télescopiques et élévateurs

Lieu et langue

1ère journée

2e journée

Rümlang ZH, allemand

sur demande

sur demande

Goldach SG, allemand

sur demande

sur demande

Chavornay VD, français

01.10.2018

02.10.2018

Chavornay VD, français

04.10.2018

05.10.2018

Oberbipp BE, allemand

25.10.2018

26.10.2018

Oberbipp BE, allemand

29.10.2018

30.10.2018

Cours de soudure

Lieu : Riniken AG

Type de cours De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, au 056 462 32 00 ou par courriel : zs@agrartechnik.ch

Dates

Soudage manuel à l’arc, allemand

15. et 16.10.2018

Soudage de métal sous gaz de protection, allemand

18. et 19.10.2018

Soudage Wolfram sous gaz de protection, allemand

01. et 02.11.2018

Impressum 80 e année www.agrartechnik.ch Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2018 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10–12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue) Prochain numéro Thème principal Cultures spéciales En savoir plus Système hydraulique Management Pression des pneus : compromis ou télégonflage Passion Tracteurs au service de l’armée suisse L’édition 06-07 2018 paraîtra le 14 juin 2018. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 1er juin 2018

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les spécialistes pour les conditions extrêmes Daniel Waeber, 079 431 24 57

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