Technique Agricole 06-07/2015

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juin / juillet 2015

Technique Agricole

EN POINT DE MIRE : LES TRANSPORTS AGRICOLES Multiplicité des systèmes de transport Les remorques « swiss made » Prise en main – Valtra T154 Management – Coupe haute des céréales, quel intérêt ?


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Editorial • Sommaire juin / juillet 2015   ■

Editorial

Dominik Senn

Le transport, artère vitale Transport, mouvement, trafic sont essentiels au fonctionnement de notre espace vital et de notre économie. Dans tous les lieux densément pourvus en infrastructures, la vie et l’activité économique s’épanouissent. L’agriculture n’échappe pas à cette donnée. Plus les volumes transportés et les distances croissent et plus les exploitations agricoles grandissent, montre la tendance en Allemagne (p. 11). Le transport coûte cher. La gestion des dépenses quand les moyens sont limités, et la quête de nouveaux débouchés sont un défi permanent. C’est d’autant plus rageant de voir des outils de transports agricoles sous-utilisés, situation qui se répète sur bien des exploitations, entre la production, la récolte ou la mise en valeur des engrais de la ferme. Par bonheur, les outils et systèmes de transport présentent une variété impressionnante, pour à peu près tous les types de marchandises (p. 14). Les constructeurs suisses ne sont pas en reste sur ce marché très disputé (p. 20). L’homme est le « bien » le plus précieux que l’on puisse convoyer, à commencer par les enfants qui se réjouissent tant d’aller en tracteur. Trois fillettes ont testé un siège spécial (p. 28). L’agriculture suisse est proche des enfants ; elle se féminise aussi, constate Christine Bühler, présidente de l’USPF, dans l’interview (p. 36) qui clôt notre série « Les femmes dans l’agriculture ».

L’édition no 8 paraîtra le 13 août 2015.

■ Marché 5 Actualités 6 La barre de coupe, au front des moissons 11 Le défi du transport 14 Multiplicité des systèmes de transport 19 Agritechnica – voyage des lecteurs 20 Les remorques « swiss made »

20

■ Impression 24 28

En route avec un Valtra T154 Julia, Celine et Fabienne testent le siège Sibeco

28

■ Management 32

Coupe haute des céréales, quel intérêt ?

■ Plate-forme 33 34 36

Faucheuse à barre de coupe légère et peu exigeante en puissance Claas : une vie de tracteur simulée en quatre semaines L’agriculture se féminise 36

En savoir plus

39

Détartrer soi-même son chauffe-eau ?

■ Sécurité 42 46

Focus sur la plate-forme arboricole, une machine polyvalente mais non sans danger La prudence passe par les égards

■ ASETA 47 Sections 48 Cours G40 48 Impressum

■ Agroscope|Transfer 49

Rentabilité de la vente directe

Page de couverture  Prise en main du tracteur Valtra T154 (Photo : Ruedi Hunger)

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Le retour à la station de base se fait en un temps minimum. Cette manière rationnelle de travail raccourci les temps de préparation et d’affourragement. Les composants alimentaires sont ajoutés et mélangés pendant la phase de distribution. Cela permet une alimentation de fourrage frais jusqu’à 12 × par jour en petites portions. Cette méthode a des effets positifs sur le développement alimentaire des animaux. Meilleure assimilation, moins de restes dans l’auge, moins de sélection alimentaire, le bétail profite positivement des avantages de ce système.

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Actualités | Marché   n

Edition limitée – miniature du premier tonneau Joskin L’année 1984 marqua un grand tournant dans l’histoire de la société Joskin qui sortait de ses usines, cette année-là, le premier tonneau à lisier, un modèle 3500 litres. Un peu plus de 30 ans plus tard, le monde agricole a fortement évolué tout comme le groupe Joskin et son matériel produit. A l’occasion de cette année jubilaire, l’entreprise Joskin a décidé de remonter le temps en sortant un modèle réduit à l’échelle 1 : 32 du premier tonneau à lisier produit. Cette reproduction fidèle, limitée à 3000 exemplaires numérotés, est disponible, au prix de 34 euros, sur le site www.joskin.com/shop ou à la boutique Joskin à Soumagne (Belgique). (dp)

Les Espro 3000 de 3 m et 6000R de 6 m seront disponibles à partir de l’été 2015. (Photo d’usine)

Kuhn Espro – le nouveau semoir simplifié pour les semis Les nouveaux semoirs Espro ont été développés afin de mieux correspondre à la politique agricole qui récompense les systèmes de travail du sol sans charrue pour maximiser les débits de chantier. En effet, un semoir de 3 m peut travailler à 13 km / h avec une puissance de 100 ch seulement, soit moins de 35 ch par mètre. Devant l’Espro, deux rangées de disques ouvrent le sillon et travaillent le sol tout en assurant une bonne incorporation des débris végétaux en surface. Les disques de 460 mm de diamètre préparent finement les sols, même lourds, où une performance inégalé est accomplie grâce à leur forme concave. Le contact graine / sol et la régularité de la profondeur de semis sont primordiaux pour garantir la germination dynamique et la levée de chaque graine. L’Espro comporte au centre du semoir une rangée de roues de rappui qui le rend plus facile à tracter et consolide le sol devant

les deux éléments semeurs. Ces roues de rappui sont décalées afin d’éviter l’accumulation de terre à l’avant. Leur diamètre de 900 mm leur permet de mieux réduire la résistance de roulement que des roues plus petites. Leur espacement de 85 mm facilitant le passage de la terre résulte de la largeur de 215 mm de la machine. L’Espro est doté de la barre de semis Crossflex pour semer à une profondeur constante à n’importe quelles conditions et vitesse de travail. Exclusivité KUHN, cette barre de semis se compose de barres à disques montées sur des blocs de polyuréthane solidement fixés sur un tube profilé spécial. L’Espro est une machine Isobus. Un joystick est proposé en équipement facultatif. Les disques avant, la profondeur de semis et la pression de terrage sont réglés grâce à des cales faciles d’accès sur les vérins hydrauliques, sans qu’il soit nécessaire de grimper à l’intérieur ou sur la machine. (dp)

Nouvelle gamme d’épandeurs de fumier – Ferti-Space Horizon Joskin propose désormais, à côté des modèles d’épandeurs de fumier disponibles avec éparpilleurs verticaux, une gamme complète équipée d’éparpilleurs horizontaux et d’une table d’épandage : le Ferti-Space Horizon. Ce modèle est doté d’un dispositif d’épandage en largeur qui éparpille avec précision, même avec de faibles quantités par hectare. Grâce à sa grande capacité d’émiettage et de déchiquetage, FertiSpace Horizon convient surtout à de la fiente sèche de poule ou du compost, mais aussi à de la chaux ou encore à des écumes. Le dispositif d’épandage se compose comme suit : un fond mouvant comprenant 4 chaînes marines (grade 80) d’un diamètre de 14 mm, deux fraises horizontales avec chacune un diamètre de 600 et deux disques de 1,040 mm de diamètre à 6 pâles réglables. La transmission, entièrement par cardan, d’une vitesse de

1000 t / min, entraîne les éparpilleurs à une vitesse de rotation de 400 t / min. En outre, un détecteur de vitesse est monté sur chaque élément et provoque un arrêt du tapis lorsqu’une sécurité à came est déclenchée. Le Ferti-Space Horizon se décline en 7 modèles allant de 15,5 à 25,75 m³ de fumier devant la porte. Ces volumes peuvent être augmentés, en option, par des bords de caisse plus hauts (1,4 m) et / ou par le montage de rehausses. (dp) Les volumes du Ferti-Space Horizon peuvent être augmentés, en option, par des bords de caisse plus hauts (1,4 m) et/ou par le montage de rehausses. Joskin propose désormais une gamme complète équipée d’éparpilleurs horizontaux et d’une table d’épandage : le Ferti-Space Horizon. (Photos d’usine)

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n  Marché | Aperçu

La barre de coupe, au front des moissons En observant de près les moissonneuses-batteuses en service durant les moissons, on constate que la barre de coupe et son réglage jouent un rôle primordial pour l’alimentation de la machine et le bon fonctionnement des organes de battage et de séparation. C’est aussi de la barre que dépendent l’efficacité de la récolte et le taux de pertes sur le champ. Les barres conventionnelles ne permettent pas toujours d’atteindre les objectifs visés en termes de coupe et d’alimentation de la machine. D’où l’existence de nombreux compléments et d’alternatives proposés par des constructeurs spécialisés. Ruedi Hunger Pour optimiser le processus de récolte des moissonneuses-batteuses, c’est sur leur barre de coupe qu’il faut commencer par peaufiner les réglages. Elle est un élément déterminant pour la réussite de la moisson. Massey Ferguson a lancé la barre PowerFlow dans les années 1970. On sait depuis lors l’importance capitale que revêtent la configuration et le réglage du dispositif de coupe pour la qualité du travail de récolte. La clé pour permettre à la machine d’atteindre son meilleur rendement consiste à assurer un approvisionnement régulier des organes de battage et de séparation, en évitant les pics d’alimentation. On y parvient en recourant à une table de coupe allongée combinée avec un organe de rabattage en position avancée. Avec une telle combinaison, les pailles présentent une coupe régulière. En revanche, lorsque le rabatteur pousse les plantes et les épis vers l’avant et que la table de coupe est trop courte, des amas de paille et d’épis se forment entre le couteau et la vis d’alimentation ; la machine laisse derrière elle des chaumes longs.

PowerFlow et tapis d’alimentation Ce type de barre de coupe tire ses origines d’un vieux brevet de Massey Fergu-

En y regardant de plus près, on constate clairement qu’une barre de coupe ne sert pas qu’à faucher les céréales. C’est d’elle que dépend l’efficacité du travail de moisson ; elle permet de limiter les pertes de récolte. (Photo : Ruedi Hunger)

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Aperçu |  Marché   n

La barre pliable Geringhoff Harvest-Star possède un système d’accouplement bien abouti. (Photo : Geringhoff-Harvest-Star-878)

son ; la marque Dronningborg, à Randers (DK), l’a amené à maturité commerciale dans les années 1980. Grâce à des tapis roulants, les tiges de céréales arrivent systématiquement épis en avant dans la vis d’alimentation. Le rôle du rabatteur est encore plus réduit que sur les barres de coupe à table réglable. Mais des problèmes de flux surgissent avec les lignées de colza à croissance élevée. Pour y pallier, AGCO propose une vis accessoire spéciale colza. Sur la barre de coupe PremiumFlow de Zürn / John Deere, l’hydraulique adapte la vitesse de la vis en fonction du volume de la récolte. On s’attend à ce qu’AGCO présente une PowerFlow améliorée à l’Agritechnica, en novembre prochain.

La présence d’une table à longueur variable complexifie encore le mécanisme de pliage des barres de coupe. (Photo : Harvest-Star-Vario)

La question du poids s’est faite plus aiguë avec l’arrivée de barres de dix ou douze mètres. Il existe des barres à structure allégée pesant jusqu’à 600 kilos de moins que des équipements de taille comparable. Ces barres nécessitent aussi moins de contrepoids à l’arrière de la batteuse, qui peut gagner ainsi jusqu’à une tonne de masse totale. Fort des expériences positives réalisées ces dernières saisons, Biso-Schrattenecker va commercialiser cet été des barres allégées de 9,2 et 7,7 m. Toutes les barres ultralégères Biso peuvent être dotées, en option, de lamier à angle réglable, de séparateurs à colza et de rabatteurs à dents réglables.

Les tables à longueur variable A grandes largeurs, poids élevés Plusieurs constructeurs proposent des barres de coupe de douze mètres. Plus une barre est large, plus son poids au mètre diminue. Une barre de six mètres accuse un poids au mètre compris entre 250 et 430 kg (indications des fabricants). Si on double la longueur de la barre, cette masse passe entre 220 et 330 kg au mètre. Les tables télescopiques à longueur variable augmentent le poids au mètre d’une barre de coupe de 50 à 100 kg. Le recours à de nouvelles structures et à l’aluminium permet d’assurer la rigidité de l’ensemble pour un poids acceptable. Trop longs, les rabatteurs et vis ont tendance à se plier ; on recourt donc à des dispositifs doubles, dont les parties les plus pesantes sont centrées au milieu de la barre de coupe. Les barres pliables larges peuvent occasionner une surcharge de l’essieu. Geringhoff propose un essieu additionnel escamotable pour, sur route, maintenir la charge de l’axe avant dans les limites prescrites.

Nombre de moissonneuses-batteuses sont équipées de barres « vario ». Principal argument en leur faveur : elles génèrent moins de pertes et un meilleur flux. Chaque fabricant de moissonneuses-batteuses propose des tables variables. Ceux qui ne les fabriquent pas eux-mêmes se fournissent en général chez Geringhoff (avec la couleur adaptée) ou chez Biso. Fendt et Massey Ferguson sont les exceptions qui confirment la règle ; ils continuent tous deux à monter des barres PowerFlow. En 2014, John Deere proposait aussi quelques barres de coupe à table variable issues de ses propres usines (6,7 à 12,2 m de large).

Replier au lieu de décrocher Seul Geringhoff construit des barres pliables à table variable. La barre de 6,6 mètres ne mesure plus que 3,5 m en position de transport ; l’amplitude de réglage de la table atteint 50 cm. Capello et Cressoni proposent des barres à table fixe de respectivement 6,9 m

et 7,2  m, pour un encombrement de 3,9 m et 3,85 m en position de transport. Le prix d’achat et les coûts d’utilisation plus élevés que peut générer l’éventuel double système d’entraînement limitent l’expansion des barres pliables. Elles permettent cependant d’améliorer le rendement des moissonneuses-batteuses dans les régions où la structure foncière nécessite de fréquents changements de parcelles.

L’alimentation à tapis (Draper) Ces barres de coupe ont été conçues pour encore économiser du poids. Les vis d’alimentation y sont remplacées par deux tapis roulants ramenant la récolte vers le milieu. Honey Bee indique un poids de 2830 kg pour sa barre à tapis

En fonction de la vitesse d’avancement et de la quantité de récolte, la barre de coupe absorbe environ sept pour cent de la puissance fournie par le moteur. Le convoyeur en consomme aussi deux pour cent. Barre de coupe et convoyeur consomment donc ensemble moins de dix pour cent de la puissance d’une moissonneuse-batteuse. (Source : Claas Lexion 470 ; Uni Hohenheim & Bosch-Rexroth)

de 12,2 m (sans rabatteurs ni accessoires). La Geringhoff « Triflex-Draper » pèse 3800 kg – pratiquement le même poids que la barre à vis d’alimentation «  V 1200 » de Claas. La Triflex-Draper est divisée en trois sections. Les deux sections extérieures sont pourvues de roulettes et suivent les irrégularités du terrain, ce qui n’est concevable qu’avec des tapis roulants. Sa conception, avec la partie centrale fixée au canal d’alimentation, est certes com6/7 2015  Technique Agricole

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Une barre de coupe en trois sections, très large et s’adaptant bien aux inégalités du terrain. (Photo : Geringhoff-TriFlex-1013)

La BISO VX Crop Ranger est une barre vario avec une amplitude de réglage de 70 cm. (Photo : Ruedi Hunger)

Survol d’ensemble des dispositifs de récolte  •  Les barres à lamier Ces barres avec lamier à hauteur de coupe réglable ou non s’utilisent pour la moisson de productions diverses. La plante à battre est coupée avec un lamier à doigts et à dents, puis convoyée par des vis ou des tapis vers le milieu de la machine. Il faut des accessoires ou des dispositifs spéciaux pour récolter certaines cultures comme le colza et le tournesol.

•  Les cueilleurs Les cueilleurs sont utilisés pour le battage du maïs ; ils ne saisissent que les épis, améliorant le rendement de la machine.

•  Le « Stripper » Le « Stripper » de Shelbourne Reynolds, une sorte de peigne à épis, ne convient qu’aux céréales. Inusité en Europe centrale.

•  Les ramasseuses Ces outils ne sont guère utilisés en Europe ; ils comportent un « Rakeup », une sorte de tapis roulant transversal équipé de dents. Ces ramasseuses atteignent un meilleur rendement que les anciens pick-up auxquels elles succèdent.

•  Dispositif spécial pour pois Ce système canadien pour la moisson des pois est un produit de niche. Il ne fonctionne que sur des sols adaptés et, de surcroît parfaitement secs. La plante de pois est arrachée du sol et introduite en tapis dans la moissonneuse-batteuse.

Dispositif spécial pois

A convoyeur à tapis pour céréales, colza, riz, soja

Barres à lamier

Accessoires et dispositifs spéciaux

Tournesol

Cueilleurs

Dispositif cueilleur

Maïs, tournesol

Ramasseuses

« Rake-up » – (quasi introuvables en Europe)

Céréales, colza

Le « Stripper »

« Peigne » à épis

Céréales

Dispositif spécial pois

Outil spécial

Pois

Dispositifs de récolte pour moissonneuses-batteuses

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A vis d’alimentation pour céréales, colza, pois, soja, tournesol, etc.


Aperçu |  Marché   n

Table de coupe conventionnelle

Scies latérales et vis additionnelle à colza

Barres de coupe pour céréales et colza Table de coupe à longueur variable

Convoyeurs (2 transversaux + 1 longitudinal)

plexe mais elle permet d’obtenir une barre très large qui suit admirablement le terrain. Attelées à un tracteur ou un porte-outils, les barres Draper peuvent être adaptées pour réaliser des andains. Sur les convoyeurs, le colza, très volu-

Rigide

Toutes moissonneuses-batteuses

Pliable

Claas

Rigide

AGCO (MK / Fendt) JD (Zürn)

Rigide

Claas CNH John Deere

BISO Geringhoff

Pliable

Aucun fabricant de moiss.-batt.

Geringhoff

Rigide

Honey Bee Mac Don Piersanti

Sections articulées

Geringhoff Mac Don

Scies latérales à colza et rallonge de table

Tapis transversal

Tous les constructeurs de barres de coupe ou presque Capello Cressoni Geringhoff

Scies à colza (séparateur)

Scies latérales, vis à colza

Rigide

mineux, manque de rigidité et s’accumule au centre de la barre de coupe. Pour améliorer le flux de la récolte, Claas équipe ses barres Maxflo de deux vis supplémentaires surplombant les convoyeurs et d’un tambour d’alimentation à

Les convoyeurs des barres PowerFlow garantissent un flux régulier de la récolte. (Photo : Agco-Fendt PowerFlow)

doigts. Claas ne propose cet équipement que dans les régions à faibles rendements en colza. Avec des rendements plus élevés, les convoyeurs peuvent se bloquer sous l’effet du poids des plantes et provoquer des pertes de récolte, un obstacle

La diversité des barres de coupe est aussi en fonction de la diversité des productions à récolter. Ici une moissonneuse-batteuse avec barre à maïs. (Photo : Mais-Star-Horizon)

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n  Marché | Aperçu

Le soja émet des gousses tout près du sol ; sa récolte exige une barre de coupe qui suive la surface de très près. (Photo : CAT-Lexion-Sojadrusch)

qui a limité la diffusion commerciale du Draper fabriqué outre-Atlantique. Il existe des lamiers flexibles pour faucher le soja. BISO fabrique la « Crop Ranger », une barre de coupe à longueur de table réglable, complétée par un lamier souple.

Le cas particulier du tournesol Toutes sortes d’équipements sont utilisés dans le tournesol. Nombre d’entre eux font appel à des becs (par exemple les « SunStar », les « SunLite »). Le lamier est doté d’un couteau à une grande lame ou aux trois lames conventionnelles par paire de dents. Il existe aussi des barres à maïs transformées ou des équipements « spécial tournesol ». Ces derniers peuvent être des systèmes à chaînes ou avec dispositif secoueur. Les barres de coupe « spécial tournesol » sont surtout utilisées sur les grandes machines qui réalisent d’importantes campagnes sur le tournesol.

Résumé  L’offre aussi vaste que diverse de barres de coupe pour les moissonneuses-batteuses démontre l’importance de cet équipement dans le processus de battage. Nous avons dans ce descriptif général évoqué quelques équipements inusités en Europe, et plus encore en Suisse. Les barres avec table de longueur variable sont de plus en plus demandées, en raison des avantages qu’elles apportent pour la récolte. Un constructeur fournit des barres de coupe pliables. Les barres à convoyeurs à tapis et les barres doubles (NH) doivent 10

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Une barre universelle permet de récolter toutes les céréales. Equipée et adaptée en conséquence, elle moissonne du colza. (Photo : Ruedi Hunger)

encore faire leurs preuves dans les conditions européennes. Le contexte agricole et les spécificités régionales ont une grande influence sur le type de barres de coupe vendues, beaucoup moins celui des mois-

sonneuses-batteuses proprement dites, avec leurs caractéristiques internes.  n (Sources : Journées VDI, La mécanisation pour les pros ; annuaire 2013 Agrartechnik ; divers constructeurs)

Changement climatique – fenêtres de récolte – capacité de battage Très dépendante de la météo, la moisson subit donc spécialement l’influence du changement climatique. C’est l’humidité des grains qui reste l’élément déterminant le moment de la récolte, la durée d’engagement des machines – fort coûteuses – et au final les frais de récolte. L’Institut agrotechnique de Potsdam et l’Université Humbolt de Berlin (Allemagne) ont analysé les données relatives aux moissons et à la météo de ces 50 dernières années pour déterminer les besoins futurs en capacités de battage. Les chercheurs ont analysé le nombre d’heures où il est possible de battre et la capacité de battage nécessaire en se référant aux données météo, aux dates de début de moisson et à l’humidité des céréales récoltées entre 1961 et 2013. Les études réalisées dans le Brandebourg montrent que la récolte de blé d’hiver commence en moyenne 11 jours plus tôt qu’il y a 53 ans. Le chiffre est même de 16 jours pour l’orge de printemps. La durée potentiellement favorable au battage du seigle avec un taux d’humidité tolérable diminue de trois pour cent. Cette réduction atteint vingt pour cent pour l’orge d’hiver, mais elle augmente de neuf pour cent pour le blé. Ce dernier avantage est trompeur car l’avancement des dates de récolte conduit à des chevauchements avec la moisson du seigle. La professeure Annette Prochnow en conclut que les agriculteurs doivent impérativement savoir quand leurs céréales atteignent un taux d’humidité leur permettant d’être moissonnées, afin que l’exploitation ou l’entrepreneur puisse disposer de machines avec une capacité de battage idoine pour organiser au mieux la récolte. Faute d’une capacité de battage suffisante, la moisson s’étale dans le temps, provoquant des pertes de récolte qualitatives et quantitatives. Une surcapacité entraîne des hausses de coûts car le matériel est sous-utilisé. Dans les deux cas, l’incidence sur les frais de production est négative. La méthode de calcul utilisée, à partir de données existantes, devrait être mise à disposition pour analyser la situation d’autres régions. (Source : ATB-Bornim (Prochnow) & eilbote 12/2015)


Nouveautés | Marché   n

Le défi du transport

Quand les contraintes déterminent le développement : l’agriculture, un secteur de transport malgré elle. (Photos mises à disposition)

Selon des estimations, dans les exploitations agricoles, jusqu’à 50 % du temps de travail est consacré aux transports. Toutefois, cette proportion dépend du type d’exploitation agricole. Une tendance certaine montre que les quantités trans­ portées et les distances parcourues augmentent parallèlement au développement des exploitations agricoles suisses. Par conséquent, la demande en moyens de transport de plus grande capacité s’accroît également. Ruedi Hunger Betteraves à sucre, blé, maïs, pommes­ de terre... Les capacités de production ont fortement augmenté dans tous les domaines lors des dernières décennies. Ainsi, en cinquante ans, les perfor­man­ces des procédés de récolte de maïs d’ensilage sont passées de 15 t / h (1960) à 300 t / h (2013). De ce fait, les agriculteurs et les entrepreneurs achètent des unités de transport de plus en plus grandes et défient de plus en plus les limites prescrites en matière de charges de transport sur la voie publique. Il est donc tout à­ fait logique que l’industrie propose des moyens de transport de plus en plus im-

Au cours des dernières années, l’Allemagne a observé des changements significatifs dans les domaines du transport, du transbordement et du stockage. Les universités de Giessen (et Munich) ont analysé les chiffres correspondants, synthétisés dans le tableau ci-dessous (Bernhardt, 1999 RKL ; 2014). Les valeurs doivent être interprétées dans ces circonstances, il n’existe pas de données équivalentes pour la Suisse. Volume transporté en million de tonnes

Opérations de transport en milliards de tonnes / km

Ø-distance de transport

2014

1999

2014

1999

2014

1999

3120

3204

434

303

104 km

95 km

Agriculture

428

408

5

1,6

16 km

3,9 km

Chemin de fer

356

317

107

73

302 km

230 km

Navigation inférieure

229

233

62

62

271 km

266 km

Transport routier (poids lourds)

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n  Marché | Nouveautés

posants. Voici quelques innovations proposées sur le marché.

Benne Farmtech pour charges lourdes La gamme Farmtech comprend désormais une remorque à benne basculante pour charges lourdes destinée aux entrepreneurs et aux grandes exploitations agricoles. La « Gravis 2000 » offre un volume

de charge de 13 m3 et une tare de 6900 kg. Le constructeur prétend que le poids total autorisé en charge a­ tteint 21 000 kg, et ce pour une charge utile sur route de 14 100 kg (poids admis de 31 000 kg pour 25 000 kg hors route). Cette remorque à benne basculante est conçue pour les tracteurs à partir de 110 kW. Un système de graissage centralisé fait partie de l’équipement de série. La Gravis 2000

Nouvelle marque sur le marché suisse : le fournisseur hollandais Beco.

peut être basculée jusqu’à 55 degrés à l’aide d’un vérin avant à quatre niveaux. Le hayon arrière basculant et hydraulique présente un angle d’ouverture de 90 degrés.

Véhicule à fond poussant en aluminium Fiegl... En 2013, Fiegl Agrartechnik a mis sur le marché un semi-remorque à fond poussant en aluminium. Ce produit existe désormais aussi sous forme de remorque, et pèse environ trois tonnes et demi de moins que la variante en acier (de mêmes dimensions). Son axe peut être déplacé afin de combiner au mieux le tracteur et la remorque. Ce déplacement existe de série en version mécanique ou en option en version hydraulique. Fiegl propose la remorque en deux types à deux essieux et en deux types à trois essieux. Selon­ le modèle, les remorques atteignent ­un poids allant de 5200 à 7100 kg. La hauteur de la benne est de 238 ou 200 cm­ et la longueur utile de la benne 710 ou 910 cm.

... et le Bandit avec lame de déchargement

En plus d’une ridelle monobloc, la remorque tribenne de Fortuna existe désormais aussi avec une ridelle en deux parties.

En présentant sa remorque à fond roulant il y a quelques années, Krampe a ouvert de nouveaux horizons. Depuis la fin 2014, les remorques à fond roulant sont équipées d’une lame de déchargement en­ traînée par le tapis roulant, qui relègue aux oubliettes de l’histoire la formation de ponts ou de cavités dans la cargaison. Le Bandit de Krampe est disponible en tant que remorque à fond roulant agricole avec une charge utile allant jusqu’à 28 000 kg.

Fortuna

Nouvelle ouverture de la remorque tribenne de Rudolph (anciennement Welger).

Les remorques tribasculantes Fortuna peu­vent être équipées non seulement des ridelles monobloc en acier habituelles, ­ mais aussi de ridelles en acier en deux parties. D’après les indications du cons­ tructeur de véhicules du Münsterland, des hauteurs de transbordement variables permettent d’optimiser le déroulement des opérations. Pour les remorques tribasculantes, la hauteur de transbordement peut rapidement être réduite de 60 cm. Le rabattement de la partie haute de la ridelle basculante est facilité par un mécanisme à ressort.

Prototype Rudolph Rudolph & Sohn (anciennement Welger)­ a récemment présenté une nouvelle re12

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Nouveautés | Marché   n

morque tribasculante (prototype). En plus de la fonction de basculement classique, il est également possible d’ouvrir la ridelle latérale au moyen d’un portail. Malgré tout il n’y a pas de rancher médian gê­ nant. Rudolph qualifie cette absence de rancher médian de nouveauté mondiale. Un mécanisme dont le brevet a été dé­ posé ne verrouille pas les deux battants, mais l’ensemble de la paroi latérale. La remorque étant ouverte sur tout le côté, il est aisément possible de la charger de palettes euro et de grandes caisses. Pour les produits en vrac et l’ensilage, la ridelle étanche est sécurisée avec une chaîne de tension.

Le Roadrunner DA 34 (image) existe également en modèle à deux essieux (DA 24) avec une charge utile inférieure de six tonnes.

Krampe Roadrunner Le constructeur allemand de technique agricole et de constructions métalliques Krampe a mis une nouvelle remorque à timon sur le marché. Avec l’appellation « Roadrunner DA 34 », Krampe s’est adap­ té au volume de transport toujours crois­ sant. Le but des constructeurs était de réunir le volume de deux remorques à tourelle pivotante en un seul véhicule. La remorque longue de neuf mètres offre, en fonction des ridelles, un volume de char­ gement de 31, 43 ou 47 mètres c­ ubes et une charge technique utile de ­28 tonnes. Au lieu d’être équipée d’une couronne pivotante classique, la nouvelle remorque est équipée d’un palonnier qui peut trans­ férer une charge d’appui allant jusqu’à quatre tonnes sur le véhicule tracteur. Le Roadrunner peut être équipé de pneus spéciaux pour la route ou de pneus basse pression de 560 ou 600 mm de large.

télescopique, alternative à la remorque à fond poussant, qui dispose d’un volume de charge de 44 m3. L’espace de charge­ ment se compose de trois monocoques en acier télescopiques. Coulissant l’un dans l’autre, ces monocoques de trois mètres réduisent les frottements de la cargaison lors du déchargement. Lors du déchargement, le dernier monocoque de trois mètres est vidé à l’aide ­du cylindre

hydraulique et de la lame d ­ e décharge­ ment. La remorque dispose d’un réservoir d’huile à bord et ne dépend donc pas de l’alimentation en huile du tracteur. La hauteur standard utile est de 150 cm, et avec des rehausses de 40, 60 ou 100 cm, la hauteur de l’espace de chargement peut être élevée à 250 cm. Enfin, l’essieu triple peut être équipé de différents es­ sieux vireurs.  n

Gyrax avec fond poussant télescopique Le constructeur fran­çais Gyrax a présenté au SIMA de Paris un nouveau concept de construction intéressant, une remorque

Coulissant l’une dans l’autre, ces monocoques acier de trois mètres réduisent les frottements de la cargaison lors du déchargement.

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Multiplicité des systèmes de transsport Les transports agricoles sont souvent sous-utilisés et, par conséquent coûteux, bien que certaines estimations indiquent que les exploitations agricoles y consacrent souvent 50 pourcent, voire plus de leur temps de travail. Cette activité englobe tous les types de transport, des produits récoltés dans les champs et les prés à l’épandage du fumier, sans parler du reste. Ruedi Hunger

Le nœud de l’affaire est que les produits ne se transportent pas tous de la même manière avec succès, un dispositif de transport unique étant souvent incompatible avec les exigences posées. C’est pourquoi un système alter-

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né équipé de différentes accessoires, tous montés sur le même châssis constitue une solution. Des marchandises diverses emballées (palettes, palox, etc.) peuvent se charger aisément sur une plate-forme de remorque, ce qui n’est pas le cas des matériaux en vrac. Les

bennes sont appropriées pour transporter ces derniers, mais s’avèrent en revanche mal adaptées aux balles. De nombreux autres exemples démontrent que les exploitations agricoles, dans toute leur diversité, nécessitent une grande variété de systèmes de transport avec la multitude de produits différents qu’elles ont à manipuler.


Remorques à plate-forme Les plus anciennes remorques à plate-forme se sont modernisées et agrandies. Dotées de multiples équipements supplémentaires, elles servent aujourd’hui à un grand nombre de transports. Une attention particulière est à accorder à l’arrimage des charges. Les risques de glissement sont réduits avec des surfaces de chargement spéciales.

1 Avantages

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+  Léger et avantageux (à l’achat) +  Utilisation universelle pour marchandises diverses +  Utilisable également pour matériaux en vrac avec parois latérales +  Eléments de fixation pour transport de balles +  Revêtement antiglisse sur la plate-forme évitant le déplacement de la charge +  Disponible avec équipement spécial pour divers transports (machines, outils) +  Diverses variantes de pneumatiques

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1.  Remorque à plate-forme à quatre roues 2.  Deux sangles supplémentaires 3.  Tôle gaufrée et arceau de maintien 4.  Equipement de transport spécial

Avantages +  Basculeurs trilatéraux très polyvalents +  Différentes constructions possibles : bois, alu, acier et mixte +  Basculeurs à portes battantes disponibles depuis peu +  Constitution d’unités de transport flexibles avec des remorques tandem et à deux essieux. +  Stabilité de la valeur des basculeurs, trilatéraux en particulier +  Couverture simple de la charge possible

Inconvénients –  Basculement impossible –  Besoin d’autres dimensions de pont pour les grandes caisses que les palox conventionnels –  Points d’attache supplémentaires nécessaires (sangles, parois latérales) –  Plates-formes élévatrices ou basculantes nécessaires (ou travail manuel) pour les matériaux en vrac –  Pneumatiques souvent sous-dimensionnés

Basculeurs arrière ou trilatéraux Les basculeurs ou remorques basculantes sont appréciés et très répandus en Suisse. Ils sont disponibles avec un essieu simple, tandem ou tridem, ainsi qu’avec deux essieux comportant une direction à bougie.

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Inconvénients –  Moins robustes que les bennes basculantes –  Poids à vide conséquent des remorques à essieu central réduisant la charge utile –  Basculeurs à deux essieux avec direction à bougie ne reportant pas de poids sur le tracteur –  Basculeurs à deux essieux avec direction à bougie plus difficiles à manœuvrer (en arrière) –  Basculeurs nécessitant beaucoup de place en hauteur pour le basculement vers l’arrière –  Instabilité croissant proportionnellement à la hauteur de levage, particulièrement sur les terrains accidentés

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8 7 5.  Deux basculeurs à deux essieux 6.  Basculeur tandem, construction acier 7.  Basculeur à deux essieux, construction alu 8.  Basculeurs tandem et à deux essieux

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Bennes basculantes Une benne lourde n’assure pas nécessairement la stabilité. La qualité de l’acier utilisé influe sur son poids. Le châssis et la structure d’une benne construits en acier standard pèsent plus lourd que s’ils sont en acier à grains fins. Outre les châssis à un essieu, des bennes basculantes tandem ou tridem sont proposées de plus en plus souvent.

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Avantages +  Construction très robuste, grand volume de chargement +  Rapport avantageux volume de transport / tare +  Utilisable de manière polyvalente pour les marchandises en vrac +  Déchargement sûr et rapide grâce à la forme conique +  Hayon se levant complètement au-dessus du cône de déversement +  Construction étanche pour les grains, porte arrière également étanche grâce à système de précontrainte +  Bennes tribasculantes également sur le marché

Inconvénients –  Peu approprié au transport de marchandises de détail –  Ne basculant généralement que vers l’arrière –  Benne basculante nécessitant également beaucoup d’espace pour le basculement vers l’arrière –  Instabilité croissant proportionnellement à la hauteur de levage, particulièrement sur les terrains accidentés

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9.  Benne basculante avec rehausses 10. Benne tribasculante 11.  Benne basculante tridem 12. Benne basculante standard

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Remorques porte-containers L’utilisation d’un dispositif d’accrochage et d’un container implique une conception combinée. Les porte-containers sont utilisables à titre individuel ou dans le commerce interentreprises. L’organisation en un système containers  /  bennes laisse toutes les possibilités ouvertes. Les containers sont des produits standards disponibles en série.

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Avantages +  Economie possible d’un tracteur et d’un conducteur +  Un châssis suffisant pour plusieurs containers +  Combinaison possible avec transports routiers par camion +  Compatibles avec transports par train (containers) +  Chargement des containers possible indépendamment du dispositif d’accrochage +  Adapté à divers types de marchandises +  Construction robuste, hauteur de chargement limitée, changement rapide et aisé des containers +  Containers disponibles en série, produits de masse +  Utilisation possible d’un système containers / bennes +  Longueurs de containers disponibles de 5 m à 7 m +  Containers pouvant servir de stockage intermédiaire

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Inconvénients –  Prix élevé du châssis et du container –  Mauvais rapport volume de transport / tare –  Déplacement des containers impossible sans appareillages spécifiques (stationnaires) –  Basculement nettement plus lent qu’avec les basculeurs arrière conventionnels –  Forte charge par essieu lors du chargement du container –  Décharge élevée sur le dispositif d’attelage –  Peu approprié pour le transport de marchandises de détail 13.  Porte-containers tandem 14.  Basculement du container 15.  Chargement du container 16.  Charge élevée sur l’essieu arrière

Remorques à paroi mobile et à fond mouvant

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Ces remorques représentent une technologie de transport assez nouvelle répondant à des besoins spécifiques. Elles peuvent être déchargées en toute sécurité même sur des terrains accidentés grâce à leur stabilité élevée, et dans les bâtiments parce qu’elles n’ont pas besoin de dépasser de beaucoup la hauteur de passage. La paroi avant mobile permet un déchargement rapide. Celui-ci peut aussi être partiel. La marchandise est avancée ou reculée par le tapis roulant selon qu’elle est chargée ou déchargée. Des moteurs hydrauliques à l’arrière et à l’avant de la remorque actionnent la bande textile revêtue de caoutchouc à haute résistance. Théoriquement, de nombreux types de marchandises sont compatibles. Le chargement de palettes et de palox doivent cependant rester l’exception pour ménager le tapis roulant.

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18 17. Remorque à paroi mobile (RPM) avec treuil 18. Remorque à fond mouvant 19.  RPM télescopique 20.  Déchargement sûr d’une RPM


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Avantages +  Stabilité élevée lors du déchargement +  Centre de gravité bas +  Vidange rapide grâce à la paroi mobile +  Paroi mobile des remorques de même nom permettant la compression de la marchandise +  Etanchéité pour le colza assurée dans les 2 systèmes +  Remorques à fond mouvant ménageant davantage la marchandise (pression latérale à peine supérieure) +  Remorques à paroi mobile (RPM) permettant la combinaison avec des outils (p. ex. épandeuse à fumier)

Inconvénients –  RPM mal adaptées à certaines marchandises, notamment celles sensibles à la pression (pommes de terre) –  Remorques à fond mouvant ne convenant pas pour les marchandises conditionnées (chargement ?) –  Pression latérale importante – parois latérales résistantes –  Quantité d’huile élevée car système hydraulique propre nécessaire –  Paroi mobile avant pouvant gêner la vision sur l’espace de chargement –  Tare des RPM supérieure à celle des bennes basculantes à capacité de chargement égal

Transbordement, superstructure amovible, transport en deux phases ou semi-remorque

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La grande variété de produits agricoles transportés nécessite plus d’un système de transport. Bien qu’ingénieux, les systèmes alternés présentent l’inconvénient d’avoir une tare et un coût élevés. En outre, la gestion de leur utilisation est parfois complexe. Les poids transportés élevés et l’augmentation des distances parlent en faveur des systèmes de transbordement pour les produits de récolte en vrac. Les mêmes raisons motivent une gestion en deux phases du lisier. On utilise le camion pour le transport économique de gros volumes de lisier alors que l’épandage est assuré en de plus petites quantités ou par des tuyaux. Le semi-remorque peut être attelé à un camion à l’aide d’un dolly, ce qui permet de combiner les transports routier et agricole.

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23 21.  Remorque de transbordement 22.  Superstructure amovible 23.  Dolly et semi-remorque 24. Transport en deux phases

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Avantages +  Superstructures amovibles permettant la permutation avec divers outils sur châssis +  Superstructures amovibles compatibles avec différents châssis (selon la marque) +  Chargement de produits de récolte en vrac sur de plus grandes unités de transport en bord de champ ménageant le terrain, meil. efficacité du transport +  Transport économique de grands volumes de lisier jusqu’en bord de champ et épandage assuré par tuyaux ou en de plus petites quantités +  Transport en deux phases améliorant l’épandage grâce à de plus grandes unités de transport avec des véhicules routiers, en particulier des camions

Inconvénients –  Superstructures amovibles rentables uniq. pour des grandes exploitations ou des agro-entrepreneurs – Systèmes de transbordement demandant également un taux d’utilisation élevé –  Perte de temps lors du changement de dispositif –  Utilisation simultanée ou répétée des différents outils problématique en raison des délais –  Transbordement souvent difficile ; marchandises en vrac impliquant un volume important –  Hauteur de transbordement parfois inatteignable du camion –  Systèmes à deux phases réservés aux agro-entrepreneurs (lisier, betteraves sucrières, ensilage)

Résumé : les capacités de récolte par unité de temps et les distances tendent à augmenter, d’où le besoin d’unités de transport volumineuses. Tous influencés par cette évolution, les systèmes de trans-

port ont grandi en taille et en poids. Alors que la loi sur la circulation routière fixe des limites claires en matière de charge par essieu et de poids total, le sol – en particulier lors des récoltes exi-

Voyage des lecteurs Agritechnica Technique Agricole / Schweizer Landtechnik, en collaboration avec voyageplan, vous propose de participer au voyage des lecteurs du samedi 7 au 9 novembre 2015.

Programme du voyage Samedi 7 novembre  Départ du train ICE de Bâle Badischer Bahnhof à 16 h 26

Arrivée à Wolfsburg à 22 h 15 (deux nuitées à l’Hotel Tryp****, tout près de la gare) Dimanche 8 novembre Journée d’exclusivité*, transfert (en bus,

geant de très courts délais – est soumis à de trop fortes charges. Les systèmes de transbordement et à deux phases constituent une alternative intéressante pour le ménager.  n

env. 50 min) à l’Agritechnica. Visite de la foire et rentrée à Wolfsburg. Lundi 9 novembre Journée d’exclusivité*, visite de la foire. Apéritif et visite guidée du stand Claas en fin d’après-midi. Rentrée en Suisse : départ du train ICE à 17 h 25 de Hildesheim (changer de train à Mannheim), arrivée à Bâle Badischer Bahnhof à 22 h 51. Le programme détaillé avec les prix et les prestations comprises est accessible sur le site de l’ASETA (www.agrartechnik.ch). Inscription Le plus vite possible (nombre de places limitées), jusqu’au 5 octobre au plus tard. S’adresser à voyageplan, Grand-rue 98, 1820 Montreux, tél. : 021 966 44 11, info@voyageplan.ch, www.voyageplan.ch. Frais forfaitaires par personne : CHF 660.– (chambre individuelle CHF 130.–). 6/7 2015  Technique Agricole

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Les remorques « swiss made » La fabrication de remorques et de bennes basculantes est une tradition dans notre pays. La position du « swiss made » dans le domaine des systèmes de transports n’est pas des plus faciles. Ruedi Hunger

A l’achat d’une remorque, surveiller de près les essieux, les freins et les pneus. (Photo : Ruedi Hunger)

La concurrence étrangère est importante, sans parler des différences de prix qui peuvent exister. Pour les justifier sur ce marché très disputé, les constructeurs suisses misent sur la qualité et la finition de leurs produits. Ils peuvent aussi se targuer de coller au plus près des vœux de leurs clients. D’anciens constructeurs de remorques ont cessé leur activité, d’autres ont changé de créneau ou vendent des produits importés.

La remorque basculante tandem avec jusqu’à trois niveaux de ridelles est un classique. En combinaison avec une remorque à 4 roues, elle permet de former

un train routier atteignant les 18,75 m réglementaires ; un tel attelage offre de surcroît un volume de chargement supérieur à une remorque tridem. Beck vend

Beck SA, Berthoud En plus de remorques-bennes pour l’industrie et le génie civil, la maison Beck SA, véhicules et remorques de Berthoud, propose un vaste éventail de remorques pour l’agriculture et la forêt. Elle construit, en plus des classiques remorques basculantes 3-côtés, des remorques monoaxe ou tandem pour toutes sortes de marchandises, en tenant compte au plus près des vœux des clients. 20

Technique Agricole  6/7 2015

Une remorque dûment équipée est indispensable à la sécurité du transport des balles rondes. (Photo : Konrad Merk)


Aperçu | Marché   n

Beck SA Construction Remorques, 3400 Berthoud (BE, 034 424 14 44)

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Remorques basculantes 3-côtés Remorques à benne basculante

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Remorques

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Remorques pour bottes Remorques pour palettes

Remorques à bras à crochet

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Tridem

Génie civil / artisanat

Tandem

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Remorques basculantes 3-côtés

Bétaillères

Tandem

Remorque à 4/6 roues

Tridem

Foresterie

Monoaxe

Remorques de voiture

Tandem

Monoaxe

Agriculture

x

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aussi des bennes basculantes. Il y a aussi les remorques pour balles de fourrage en version tandem ou à quatre roues plus classiques, auxquelles s’ajoutent des variantes plus longues, à double essieu

Modèles de 550 kg à 3500 kg de tare (frein de poussée) Génie civil : de 30 km / h à 105 km / h ; exécutions alu, acier ou Hardox Forestières : montage de grue possible Fabrication sur mesure ; centre de gravité bas ; ridelles alu ou galva (combinaison possible) ; couleur à choix

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Agricoles : remorques tous usages ; ridelles alu ou acier Forestières : montage de grue possible ; timon articulé ; ranchers Egalement avec monte pneumatique spéciale (jusqu’à 30 palettes EUR) Modèles 30 km / h ou 40 km / h ; avec divers équipements (plancher, avec ou sans porte combinée, etc.)

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Equipements / particularités

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Tare de 3,5 t à 30 t ; diverses suspensions ; essieux directeurs ; timon suspendu

arrière et direction à tourelle. – Les bétaillères sont disponibles en diverses tailles et avec des équipements spécifiques aux catégories d’animaux transportés. Les bétaillères peuvent être spé-

cialement aménagées pour transporter chaque animal conformément à la législation. Chez Beck, les bétaillères sont disponibles en modèles 30 km / h ou 40 km / h.

Tanner SA, Langnau Tanner Langnau – également connu sous le nom de « swiss trailer » – est un fournisseur établi de remorques et systèmes de transports divers. En plus des chars à pneus, des remorques basculantes et des bétaillères bien connus, le catalogue contient des systèmes de bras à crochet (lift), des trains roulants à sellette (« Dolly ») pour semi-remorques, des remorques à grains, des véhicules forestiers et de transport divers. Les agriculteurs parcourent de plus longues distances, les exploitations grandissent  : fort de ce constat, le fabricant emmentalois a développé un train roulant directionnel à quatre essieux. Il est spécialement conçu pour le transport sur route de marchandises en vrac, en palox ou en caisses de grandes dimensions. Les remorques basculantes Tanner sont livrables en alu, en acier ou en acier avec ridelles alu. Il existe aussi des demi-ridelles qui permettent de n’ouvrir que la moitié du côté de la remorque, ainsi que des parois latérales et frontales fixes pour

Qu’il s’agisse de remorques basculantes tandem ou à quatre roues, Tanner est en mesure de satisfaire presque toutes les demandes du marché. (Photo : Ruedi Hunger)

les remorques à fond mouvant . L’assortiment Tanner compte aussi des produits importés, bras à crochet pour bennes à rouleaux et une variante de semi-remorque / sellette.

> Tableau de l’offre de « swiss trailer » Tanner SA à la page suivante 6/7 2015  Technique Agricole

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n  Marché | Aperçu

Tanner SA « swiss trailer », 3550 Langnau (BE, 034 402 46 33)

Construction/artisanat

Tandem

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Remorques de voiture surbaissées

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Remorques basculantes 3-côtés surbaissées

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Tridem

Tridem

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Tandem

Remorques de voiture

Remorques basculantes 3-côtés surbaissées

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Remorques pour matériaux longs Train articulé 4-essieux

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Remorques pour bottes Remorques pour palettes Remorques à plateau

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Bétaillères

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Artisanat : benne basculante de 1650 kg ou 2300 kg de CU Remorques pour matériaux longs à direction à tourelle. En option : timon rétractable ; essieu arrière directeur ; pneus radiaux CU de 27 t à 40 t ; poids d’appui jusqu’à 3 t ; jusqu’à 4 essieux suiveurs Version avec fond mouvant, CU jusqu’à 10 t Equipement spécial pour transport de balles rondes

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Caisse alu ; équipement conforme à la législation ; pour 4 à 15 têtes de gros bétail ; CU jusqu’à 8700 kg

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Bennes à rouleaux Remorques à bras à crochet

Remorques universelles, ridelles en tôle acier ou à doubles parois en Anticorodal ; CU de 2800 kg à 9500 kg

Remorques universelles, ridelles en tôle acier ou à doubles parois en Anticorodal ; CU de 2800 kg à 9500 kg

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Charge utile (CU) de 780 à 5600 kg ; exécution légère ou renforcée ; basculantes 3-côtés disponibles Légères : jusqu’à 1500 kg de CU (motofaucheuse, etc.). Lourdes : jusqu’à 4000 kg de CU ; rampes de chargement fixes ou amovibles

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Remorques basculantes 3-côtés surbaissées

Equipements/particularités CU = charge utile

Monoaxe

Remorque à 4/6 roues

Foresterie

Tandem

Monoaxe

Agriculture

Fabrication externe

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Kurmann Technik SA, Ruswil Le nom de « Kurmann » est spontanément associé avec des trains roulants conçus pour ménager les sols. La fabrication de remorques agricoles à plateau s’inscrit comme une suite logique à cette activité de la marque lucernoise, bien que moins connue. Selon les dires de la firme, ses remorques à plateau se distinguent par la qualité de leur construction, en particulier aux niveaux des suspensions, des trains roulants (essieux), des freins et des accessoires. Kurmann fabrique des remorques à plateau, en plus des trains roulants pour ménager les sols. (Photo : Kurmann)

Kurmann Technik SA, 6017 Ruswil (LU, 041 496 90 40)

Remorques à plateau

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Technique Agricole  6/7 2015

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(x)

Equipements / particularités

3-essieux

2-essieux

3-essieux

Construction/artisanat

2-essieux

Tandem

Monoaxe

Agriculture

(x)

Remorques à plateau à 3 essieux ; tare de 21 t ou 24 t ; suspension parabolique ou pneumatique ; freins à commande hydraulique ou pneumatique ou combinée ; divers accessoires complémentaires Remorques à plateau à 2 essieux ; tare de 14 t ou. 18 t ; suspension parabolique ou pneumatique ; freins à commande hydraulique ou pneumatique ou combinée ; divers accessoires complémentaires


Aperçu | Marché   n

Marolf SA, Finsterhennen A Finsterhennen (BE), Walter Marolf SA construit des remorques pour l’agriculture, l’industrie et la voirie. La gamme agricole comprend des remorques basculantes à un essieu, deux essieux ou essieu tandem ainsi que des porte-bennes. Les chars à pneus en alu sont aussi très demandés. Les remorques à plateau pour bottes et palettes sont disponibles en modèles à quatre roues, à direction à tourelle avec trois essieux (plus précisément deux essieux arrière). Les remorques peuvent être adaptées aux besoins de l’utilisateur. Les clients préférant une remorque à plateforme et essieu tandem trouveront aussi leur bonheur chez Marolf. Le constructeur propose aussi dans son assortiment le « ITRunner », un engin à crochet élévateur de fabrication italienne en modèle tandem ou tridem. Ceux-ci peuvent être équipés en option d’un essieu directionnel à commande électronique, d’une suspension hydrau-

Les fabricants suisses reprennent des remorques de fabrications étrangère, pour autant que leur taille et leur charge utile le permettent. (Photo : Ruedi Hunger)

lique et d’un correcteur automatique d’inclinaison pour les pentes. Le système combiné est une autre spécialité. Il permet de transporter divers types de charges et caissons avec un seul chariot. Enfin, Marolf construit plusieurs sortes de bétaillères et propose des vé-

hicules forestiers. Sans compter, pour compléter, des systèmes de transports pour la voirie, l’industrie, le génie civil et les remorques pour auto, ainsi que des constructions spéciales adaptées au vœux des clients (remorques de récolte, par exemple).

Walter Marolf SA Fahrzeug- und Maschinenbau, 2577 Finsterhennen (BE, 032 396 05 44)

Remorques basculantes vers l’arrière

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Remorques basculantes 3-côtés

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Remorques à benne basculante (Gilibert)

Caisse alu ; bâche de couverture roulante ; ridelle arrière s’ouvrant vers le haut et de côté ; 15 m3/17,5 m3 ; 14 t / 18 t

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Remorques forestières (19, 20, 21, 23 t)

Monoaxe : 10 t ; 11,5 m3 Tandem : jusqu’à 21 t ; 17,5 m3 ; levage hydr. de l’essieu ; caisse alu ; paroi coulissante ou basculante hydraulique Tandem : tare de 16 t à 29 t ; benne 115 × 230 × 500 - 790, jusqu’à 31,8 m3 Tridem : tare de 32 t, 30 m3

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Equipements/particularités

Tandem

Monoaxe

Tridem

Tandem

Construction/ artisanat

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Chars à pneus Remorques pour bottes Remorques pour palettes

Remorque à 4/6 roues

Foresterie

Tridem

Tandem

Monoaxe

Agriculture

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Caisse alu, 14 t ou 18 t, de 15 m3 à 19,5 m3 ; pneus de route (également double monte pneumatique)

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De 12 t à 24 t ; dimensions du plateau (240 × 700) 250 × 600 / 700 / 820 cm ; hauteur du plateau 110 cm ou 115 cm Modèle tandem jusqu’à 20 t Avec grue ; timon à suspension hydraulique ; essieu directionnel suiveur ; essieu pendulaire ; timon directionnel

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Remorques de débardage (12 t) Remorques à bras à crochet (33 t) (fabrication externe)

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(Système à conteneurs pour génie civil et voirie) Systèmes polyvalents (21 t)

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Conclusion : l’offre des constructeurs suisses est étonnamment variée ; on s’y attend d’autant moins que la concurrence étrangère est rude. Quand le volume des

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Pour conteneurs jusqu’à 680 cm ; essieux/freins BPW ; suspension parabolique ou hydropneumatique ; K 80 Essieux / freins BPW, suspension parabolique ou hydropneumatique ; K 80 Pour conteneurs jusqu’à 720 cm ; suspension pneumatique ou ou hydropneumatique ; K 80 Train roulant tandem à timon rétractable ; essieu arrière suiveur

ventes ne justifie pas de construire un produit en interne, ils proposent des solutions importées. Pour continuer à exister, les fabricants suisses doivent faire preuve

d’une grande flexibilité pour répondre aux vœux de leurs clients et les séduire en leur offrant une qualité de fabrication sans faille.  n 6/7 2015  Technique Agricole

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Selon la brochure publicitaire, il a été développé spécialement pour le conducteur. Nous avons voulu en savoir plus et avons pris le volant. (Photos : Ruedi Hunger)

En route sur un Valtra T154 Après cinq années de développement, la série T a été présentée en novembre dernier près de Francfort. Au cours du récent Salon SIMA de Paris, elle a été choisie comme machine de l’année dans la catégorie tracteur de 130 à 205 kW. Ces tracteurs ont déjà reçu de nombreux éloges anticipés. De bonnes raisons pour Technique Agricole de regarder de plus près et de prendre le volant de ce nordique. Ruedi Hunger Selon les informations du fabricant, la quatrième génération de la série T est un tout nouveau tracteur qui se décline en sept modèles de 125 kW à 184 kW (170250 ch). Les journées de présentation, les démonstrations et une tournée en Suisse ont diminué la disponibilité des nouveaux modèles. Cependant, au cours du mois de mai, Technique Agricole a eu la possibilité de conduire et tester un Valtra T154 pendant deux jours sur la route, sur le terrain et devant la presse à balles rondes. Seul un train de remorques en pleine charge a fait défaut afin de pouvoir savourer les avantages de la transmission, mais ce n’est pas tout !

Force, endurance, persistance Commençons par le moteur, la source de son énergie. Valtra a intégré les moteurs d’AGCO-Power de Linnavuori en Finlande. Le 6 cylindres turbo chargé et équipé d’un réglage électronique Wastegate porte la désignation 66AWF et offre une puissance de 121 kW (165 ch) à 1900 24

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min-1. Il doit sa puissance à une cylindrée de 6,6 litres et à un turbo chargeur qui lui permet de disposer d’une puissance de plus de 132 kW (180 ch). Il atteint son couple maxi de 680 / 740 Nm à 1500 min-1. Il se laisse donc charger comme il faut et le conducteur peut puiser pleinement dans sa capacité. Il va de soi que la norme Tier4 final des gaz d’échappement est remplie. Les Finlandais le font en utilisant la technique de dépollution par réduction sélective catalytique (SCR). Cette technique réduit les oxydes d’azote par l’adjonction

d’AdBlue à l’azote et l’eau. Pour cela, ils ont installé un réservoir supplémentaire de 70 litres pour l’additif AdBlue au réservoir de carburant de 380 litres.

Active, Versu, Direct Pour l’utilisation quotidienne sur les exploitations agricoles, il n’y a, à vrai dire, pas d’exigences uniformes pour un tracteur et, plus particulièrement, pour sa transmission. Pour la série Valtra T, cela signifie qu’il est proposé en trois différentes variantes d’équipements (voir les explications dans le tableau).

Valtra T154 « Active »

Moteur

AGCO-Power 6,6 litres, technologie SCR

Transmission

4 rapports et 5 changements des rapports sous couple

Moteur Transmission

Capacité hydraulique 115 l (160 l) /min Capacité de relevage arrière, max. 81/95 kN Capacité de relevage avant 51 kN (option)

Prise de force

3 régimes, PDF avant et proportionnelle à l’avancement (option)

Poids à vide / Poids total

7300 kg / 13500 kg (charge utile 6 t environ)

Prix indicatif

CHF 158 000.–


Prise en main | Impression   n

Nous avons testé la variante « Active », la plus simple des trois, qui se conduit très agréablement. Les 5 passages des rapports sous couple et les 4 rapports se changent au moyen d’un petit levier placé sur l’accoudoir multifonction. Le conducteur passe les rapports sous couple au moyen des touches latérales (+ / -) et, par un léger mouvement en avant ou en arrière, il sélectionne un des quatre rapports. Il s’agit du mode manuel durant lequel le conducteur ne se rend presque pas compte de ce qu’il fait. Pour voir exactement dans quel rapport et quel groupe on conduit, la situation actuelle est affichée sur l’écran de la transmission placé sur le montant droit de la cabine.

Pédale des gaz, freins, clignotants Quelque peu sceptique, nous nous sommes risqués sur un chemin de campagne pour tester le mode de conduite « automatique ». C’est à nouveau le petit levier sur l’accoudoir qu’il faut placer en position médiane et sur la droite ; donner des gaz et c’est parti ! Dès maintenant, la transmission change automatiquement de rapport en fonction du régime du moteur et de la charge au moyen des cinq rapports et des quatre gammes. Le conducteur voit clairement sur l’écran de transmission dans quel rapport et quelle gamme il se déplace. En premier, il faut s’accoutumer aux courtes interruptions de force lorsque la transmission change automatiquement de rapport. Mais, nous nous y sommes vite habitués, tellement vite que nous avons quitté le chemin de campagne et nous sommes risqués sur une route en ville. Voitures à gauche, vélos à droite, giratoires, passages à piétons, un « stop and go » permanent, rien qu’en utilisant la pédale des gaz, des freins et les clignotants. Dans ces conditions, le conducteur se familiarise vite à la transmission automatique. Il est vrai que le style de conduite n’est pas aussi fluide, mais pour le moins confortable. Comment se comporte le véhicule avec une charge sur une pente raide ? Appuyer sur Série T

Moteurs

Active

Versu

AGCO-Power avec 6,6 ou 7,4 litres

Direct

niveau IV / Tier 4 f

la pédale des gaz et, c’est parti ? Oui, exactement ! Selon la charge, il faut attendre un peu plus longtemps jusqu’au passage de rapport, ensuite freiner, s’arrêter, donner des gaz et continuer sa route. Nous sommes d’avis que pour des trajets avec une charge légère, mais dans un trafic dense, le mode automatique de la transmission est une bonne chose. Avec une charge plus importante, nous préférons le changement de rapport manuel, la conduite est plus calme et, il existe aussi le mode « régulateur de vitesse ».

Ballots ronds, champs, semences En utilisant la herse rotative ou la presse à balles, le conducteur préférera un niveau de charge fixe pour lequel il déterminera le moment de passer un rapport inférieur ou supérieur. Finalement, une vitesse constante influence le résultat du travail. C’est au conducteur de collecter luimême ses expériences. La herse rotative combinée avec des semences de maïs n’a pas été un grand défi pour la boîte de vitesses ni pour le conducteur. La vitesse est déterminée par la technique de semences et comme il s’agissait d’une machine pneumatique conventionnelle à semence individuelle, nous avons progressé à une vitesse de 6 km / h. La manipulation par l’hydraulique de cette combinaison n’a pas posé de problèmes, c’est toutefois ce que nous avons ressenti. La presse à balles rondes est quelque peu plus exigeante, c’est le terrain et la densité des andains qui déterminent la vitesse. Le terrain était en partie très accidenté pour la combinaison tracteur  /  presse. C’est vraiment très confortable quand il suffit de donner une légère pression sur le levier pour optimiser la vitesse.

Argument publicitaire unique des tracteurs Valtra, le pont avant suspendu pneumatique avec technologie « Aires+ ».

Dans le coffre verrouillable par clé, batterie, fusibles, outils et espace de rangement.

Cabine, serrure de contact, freins Dans sa brochure publicitaire, Valtra soutient que le conducteur est au premier plan et non la technique. Où est-il possible de mieux vérifier cette affirmation que dans la cabine ? La montée dans la

Transmissions

Equipement hydraulique

Commande

5 rapports avec hydraulique load sensing

Appareils de commande mécaniques

Valtra ARM accoudoir multifonction sans écran

5 rapports avec hydraulique load sensing

Appareils de commande électroniques

Valtra ARM accoudoir multifonction avec écran

Transmission en continu avec hydraulique load sensing

Appareils de commande électroniques

Valtra ARM accoudoir multifonction avec écran

Protégée derrière l’escalier rabattable, la goulotte de remplissage de l’huile hydraulique.

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cabine s’effectue par des marches sûres, sans avoir à passer de force devant le siège du passager. En cas de besoin, la colonne de direction est basculée en avant pour être ensuite adaptée aux désirs du conducteur. Sur le côté droit de la colonne de direction, la serrure de contact et l’interrupteur à manette pour l’éclairage. A propos, la clé de contact est la même pour les autres serrures (coffret de batterie, capot moteur, bouchon de réservoir). Sur le côté gauche de la colonne de direction, un levier court pour les fonctions « frein » en position médiane, conduite « en avant » et « en arrière ». Ce levier semble très robuste. Les freins sont de type à accumulation, ce qui sécurise aussi de manière fiable le tracteur à l’arrêt.

Quatre roues motrices, chargeur frontal, prise de force Les cinq montants servent de structure portante pour une cabine vitrée spacieuse et confortable. Surtout le montant droit omis apporte plus de visibilité. La porte d’accès manquante est une question d’habitude. L’essuie-glace adopte un angle de balayage de 270° et garantit une bonne visibilité par temps pluvieux, ce qui donne une vue parfaite sur l’essieu avant et les roues. Très bien ! Le conducteur va apprécier le toit vitré lorsqu’il travaillera avec le chargeur frontal. Le champ visuel vitre frontale/toit vitré n’est interrompu que légèrement. A propos du chargeur frontal, une courte manette cruciforme se trouve sur l’accoudoir et sert à l’actionner. Le régime de la prise de force est préréglé par un bouton commutateur tournant et est mis en marche par un interrupteur séparé. Valtra a profité des critiques antérieures et a équipé les tracteurs de trois régimes. L’embrayage multidisques du pont avant et le verrouillage du différen-

Le conducteur et son passager peuvent prendre place sur des sièges pratiques et confortables. Le conducteur profite d’un siège à suspension pneumatique.

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tiel sont actionnés par le commutateur à bascule, en douceur mais fermement !

Documents, radio, en-cas La nouvelle cabine est plus ordonnée que celle des précédents modèles. La radio, la climatisation et la gestion de l’éclairage se trouvent par exemple rassemblées au plafond, à la droite du conducteur. A sa gauche, le siège du passager mérite vraiment le nom de siège. Même une personne adulte y trouve place « confortablement  ». Au-dessus, un espace de rangement pour toutes sortes de documents. Il y a aussi un grand espace de rangement derrière le siège du conducteur pour les en-cas, les boissons et autres délices.

Batterie, huile hydraulique, filtre à air L’extérieur de la cabine donne aussi une impression d’ordre. Entre les essieux sur la droite dans le sens de marche se trouve un coffre à verrouiller par clé contenant batterie, espace de rangement, caisse à outils, etc. Une des plus grandes surprises Valtra se trouve de l’autre côté du véhicule. Dévisser deux vis très accessibles et l’escalier se rabat. Derrière lui apparaît l’ouverture du remplissage de l’huile hydraulique. Fini le remplissage difficile à l’arrière ! Le capot du moteur s’ouvre en appuyant sur un bouton, il ne reste plus que deux petites parties latérales à enlever au besoin. Comme sous tout capot moteur d’un tracteur moderne, l’espace est utilisé au maximum et est rempli de composants. Toutefois, il existe un espace maintenance où il est possible de contrôler la jauge d’huile, le filtre à air et les courroies. L’arrière a aussi subi des modifications. Les raccords pour les quelque dix accouplements hydrauliques sont groupés et se trouvent au milieu sur la gauche.

Accoudoir multifonction: confortable, fonctionnalité judicieuse et pas trop chargé.

Pont avant, cabine et dispositif de marche arrière Dana fournit l’essieu avant. Notre véhicule est équipé du pont avant suspendu pneumatique avec la technologie « Aires+ ». Cette suspension du pont avant, en option, amortit très efficacement les oscillations du chemin de roulage. La suspension mécanique de la cabine et la suspension pneumatique du siège du conducteur font également partie du confort. Il est impossible de ne pas mentionner une spécialité supplémentaire Valtra du siège du conducteur. Il est clair que ce tracteur peut être équipé en option d’un dispositif de marche arrière. Notre tracteur n’en était pas équipé, quoique nous ayons expérimenté la manière dont le siège, y compris l’accoudoir, pivote. Les constructeurs ont compris, là aussi, comment créer un espace libre supplémentaire d’une vingtaine de centimètres. Maintenant, le dispositif de marche arrière est devenu une vraie alternative au système hydraulique frontal, là où on mesure le plus souvent un excédent légalement non autorisé.

Résumé  Il est encourageant que les constructeurs sont à l’écoute de la pratique et qu’ils placent le conducteur au centre de leur travail. Les Finlandais l’ont réussi en grande partie ! Pour nous, la cabine spacieuse a été la nouveauté la plus spectaculaire du modèle T154. Nous avons aussi apprécié la bonne disposition des leviers, des commutateurs et des boutons, en tout, le confort de commande. Nous avons aussi été impressionnés par la force de traction du moteur (même si nous ne l’avons jamais poussé à ses limites) et de la bonne insonorisation de la cabine pendant toute la durée du test. Ce tracteur sera apprécié à sa juste valeur par un agro-entrepreneur ou sur une exploitation agricole. Par ailleurs, quand on cherche, on trouve le cheveu dans la soupe, or nous ne l’avons pas vraiment trouvé !   n

Dans la cabine, la «section hydraulique» est aussi clairement ordonnée. Quatre vannes de commande dont une avec réglage du débit d’huile.


Prise en main | Impression   n

Le moteur AGCO Power suralimenté tire 121 kW (avec suralimentation 132 kW) de sa cylindrée de 6,6 litres. Sa technologie SCR lui permet de remplir les normes antipollution actuelles.

La colonne de direction peut être ajustée pour obtenir une assez bonne vue sur les instruments de contrôle.

La maintenance s’effectue sur le côté gauche du véhicule. Valtra a augmenté l’intervalle du changement d’huile moteur à 660 heures.

Maintenant, les raccords enfichables sont placés tous au milieu sur la gauche et sont faciles d’accès.

Le ventilateur performant Visco, le compresseur pour les freins pneumatiques et la suspension du pont avant sont les éléments dominants sur le côté droit du véhicule.

Le toit vitré facilite en premier lieu le travail avec le chargeur frontal.

Vraiment remarquable 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Cabine confortable, moins de 70 dB Plus de 6 m2 de vitres Phares LED efficaces Cabine spacieuse à 5 montants Réservoir de carburant 380 l diesel et de 70 l pour l’AdBlue Rayon de braquage de 5,25 m Suspension de pont avant Aires+ Capacité de relevage avant de 51 kN Admission d’air Moteur AGCO Power Technologie SCR only pour répondre aux normes Tier4 final

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n  Impression | Prise en main

Julia, Celine et Fabienne testent le siège Sibeco Les enfants d’agriculteurs accompagnent souvent leurs parents au travail. Ils apprécient tout particulièrement de grimper sur le tracteur. « Mais ça reste encore et toujours un truc à risques », remarque Martin Abderhalden, qui exploite la ferme familiale à Niederhelfenschwil (SG). Lui et son épouse Franziska ne voudraient plus se passer du siège d’enfants Sibeco. Martin Abderhalden En principe, les enfants jusqu’à 7 ans révolus doivent être surveillés durant le trajet par une personne de plus de 14 ans ou être installés dans un siège spécialement adapté (art. 61 de l’Ordonnance sur la circulation routière). Il est de toute façon irresponsable de garder des enfants trop longtemps assis sur le garde-boue d’un tracteur, sans le moindre rembourrage, soumis à toute la gamme des secousses et vibrations. Et emmener des bambins sur un tracteur en terrain pentu est pure négligence.

Les sièges pour enfants On ne doit transporter d’enfants que dans une cabine de sécurité, sur un siège adapté. Il est recommandé d’utiliser un siège pour enfant avec appuie-tête et amortisseur. Mais c’est souvent l’es-

Celine

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(14 mois) est enthousiasmée par le nouveau siège (Photos :

Julia

pace disponible qui conditionne le choix du modèle et la suspenMartin et Franziska sion peut pâtir de cette restricAbderhalden) tion. Moins le confort de l’enfant peut être assuré, moins ce dernier devrait rester sur le tracteur. Par respect pour nos chérubins, on ne devrait les installer que sur des sièges confortables ; c’est une erreur de vouloir économiser sur ce poste-là. Le marché des sièges d’enfant pour tracteurs est assez exigu et l’offre à l’avenant. En Suisse, on ne trouve que trois produits connus, vendus par le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) et dans le commerce spécialisé. Nous avons pu effectuer un essai pratique avec le modèle le plus récent et très innovant qu’est le Sibeco, fabriqué par Oscar l’échelle industrielle. L’excellente finition de ce siège saute immédiatement aux Fäh SA à Oberbüren (SG). yeux. Toutes les pièces métalliques sont usinées et travaillées avec précision et la Confort et qualité 100 % suisse L’entreprise Oscar Fäh SA est spécialisée construction respire la solidité. depuis 50 ans dans les sièges pour conducteurs de toutes sortes d’engins et Pose et fixation : un défi équipe des véhicules qui vont du caGrâce à ses dimensions généreuses, ce mion au tracteur en passant par les siège est confortable. Il accuse des menbus et les trains. L’éventail de son surations en rapport : 43 cm de large, une offre comprend les marques profondeur de 36 cm et une hauteur de Grammer, Isri et Kab. 63  cm (jusqu’à 74  cm appuie-tête déL’entreprise répare des ployé). Il lui faut une cabine assez spa(7 ans), trouve elle aussi le sièges dans son propre cieuse, ce qui peut poser problème. Sur siège « très atelier et y construit des la plupart des tracteurs, l’espace est cool ». L’assise modèles spéciaux. Le suffisant pour monter le siège sur l’aile du siège Sibeco fait partie de ces gauche dans la cabine. Les choses sont passager est bienvenue derniers. assez faciles sur les engins un peu ancomme Les composants de cet ciens, car ils présentent assez de surfaces repose-pied. article sont fabriqués métalliques solides pour y fixer la console. par des maisons de la L’affaire peut se corser sur des tracteurs récents, capitonnés de revêtements synrégion ; même la sellerie provient du village voisin. L’assemblage est effecthétiques et de mousses isolantes omnitué sur place. Les petites séries produiprésents qui rendent cet amarrage plus tes ne justifient pas une production à complexe.


Prise en main | Impression   n

Une console faite maison Sur notre John Deere Premium, nous avons pu utiliser la console du siège passager fixée sur l’aile pour amarrer le siège d’enfant via un support fait maison avec deux larges fers plats. Le siège d’enfant s’insère et se verrouille simplement depuis le haut, derrière la console du siège passager. Le dossier du siège passager, rendu « amovible », est d’abord déverrouillé et enlevé. Ce siège passager n’est donc momentanément plus utilisable, mais il peut être réinstallé dans son état originel en deux minutes. Les ceintures de sécurité ne bougent pas. L’enfant regarde vers l’avant et son visage se trouve à peu près à la hauteur de celui du conducteur, ce qui facilite les échanges entre les deux personnes. Il reste juste assez de place pour monter et descendre du tracteur. S’il le faut, on utilise la porte de droite. Le Sibeco est livré avec une embase interchangeable munie de quatre boulons avec écrous à ailettes. Le siège se laisse donc démonter sans outil et peut être transféré sur un autre tracteur, pourvu que ce dernier soit aussi pourvu d’une plaque d’adaptation. On économise ainsi l’achat d’un deuxième siège. Le challenge consiste encore une fois à créer et arrimer une console solide au véhicule. Mais toute personne dotée d’un minimum d’habileté technique devrait être en mesure d’en fabriquer une à partir de l’embase livrée avec le siège. Sinon, la tâche sera confiée à un atelier qui devrait pouvoir réaliser l’opération pour un prix abordable.

e n n e i b Fa

Ceinture 5-points et suspension réglable (10 kg à 35 kg) Le siège Sibeco est doté d’un appuie-tête se déployant en hauteur jusqu’à 74 cm. Les fixations de la ceinture 5-points se déplacent de conserve ; elles se mettent donc automatiquement au bon niveau. Le bouclage et le réglage de la ceinture sont très pratiques aussi. Pas besoin d’acrobaties pour adapter la longueur de la sangle ou la verrouiller. Il suffit d’une pression sur la boucle du milieu pour libérer toutes les autres boucles. La fermeté de la suspension se règle en tournant un bouton, pour des poids entre 10 et 35 kilos ; la course du ressort est de l’ordre de 5 cm. L’assise est composée de cinq coussins en matière synthétique, disponibles en bleu, jaune, vert ou noir. Les coussins sont maintenus par deux vis chacun ; ils se remplacent sans peine s’ils sont endommagés.

Ce qu’en jugent les enfants

Trois enfants de respectivement 14 mois, 7 et 12 ans, ont participé à notre essai et exprimé leur jugement. La différence d’âge a permis de mettre en évidence les limites du siège. Avec Julia (14 mois), l’amortisseur fonctionne très bien, tout en douceur, compte tenu des quelque 12 kilos de poids propre du siège. Les ceintures maintiennent l’enfant en position même quand il s’endort. Dans cette circonstance, les parties latérales de l’appuie-tête pourraient être un peu plus allongées vers l’avant afin de maintenir la tête du passager. C’était le cas avec les premières versions du siège. Mais l’objet devenait trop encombrant à la hauteur précise où les A 12 ans, Fabienne parois des cabines du tracn’arrive plus à teur se courbent vers l’intés’asseoir dans le rieur. Il a donc fallu adopter siège d’enfant. Elle un compromis et réduire la se sent nettement largeur à hauteur de la tête mieux sur le siège passager normal pour permettre le montage qui lui convient du siège. très bien. Il serait aussi pratique de pouvoir un peu incliner le siège vers l’arrière, pour que le passager endormi glisse moins vers l’avant. Vu son âge, l’utilisatrice n’a pas pu donner expressément son avis, mais l’enthousiasme qu’elle a montré pour se laisser installer encore et encore

Art. 61, al. 2 Selon l’article 61, alinéa 2 de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR), « (...) les enfants de moins de sept ans doivent être surveillés par un passager de plus de quatorze ans ou installés sur un siège d’enfant offrant toute sécurité : a. sur les véhicules automobiles agricoles et leurs remorques ; b. sur les tracteurs industriels dont la vitesse maximale ne dépasse pas 40 km/h, les chariots à moteur et les chariots de travail, ainsi que leurs remorques, lorsque ces véhicules sont utilisés pour des courses agricoles. » Julia s’est endormie. La ceinture 5-points lui assure un bon maintien, mais un soutien latéral de la tête serait bienvenu, tout comme la possibilité d’incliner le siège vers l’arrière.

dans le tracteur était très parlant. L’impression laissée aux parents est positive aussi. Celine (7 ans, env. 120 cm pour 25 kg) se sent très à l’aise sur ce siège. L’appuie-tête se déploie suffisamment et la suspension fonctionne bien. Son jugement est positif aussi, encore qu’un repose-pied serait bienvenu ; nous avons pallié à cette absence en utilisant le siège passager (voir photo). C’est désagréable pour l’enfant quand ses jambes se balancent longtemps en appui sur le bord de l’assise du siège.

Nous avons réalisé une embase adaptable pour notre John Deere Premium. Le siège passager se monte et se démonte en un rien de temps avec deux écrous à ailettes.

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Deux autres sièges d’enfant Le marché des sièges d’enfant pour tracteur est très petit ; il existe néanmoins d’autres produits disponibles. Voici un petit aperçu de l’offre.

Le siège Bambino Le siège Bambino, du fabricant allemand HECO, figure aussi au catalogue du SPAA. Ce siège est lui aussi suspendu et doté d’une ceinture 5-points. Il présente un encombrement de 38 cm en profondeur, 38 cm en largeur, pour une hauteur de 56 cm. L’appuie-tête est inclus. Le prix du siège se monte à 525 francs ; la console supplémentaire coûte 25 francs. Disponible au SPAA. Un levier permet de régler la hauteur de l’appuie-tête en fonction de la taille de l’enfant. Les points d’attache de la ceinture suivent le mouvement. Un bouton sert à régler la suspension par rapport au poids du passager.

Le siège Tamina en modèle SPAA Le siège d’enfant Tamina : le siège proposé de longue date par le SPAA est un modèle éprouvé. Il convient aussi aux espaces exigus. Sans suspension, il mesure 40 cm de profondeur, 40 cm en largeur et 34 cm en hauteur. Avec suspension, sa hauteur atteint 44 cm. La ceinture de sécurité avec sangle de poitrine est un modèle 3-points. Un appuie-tête est disponible en option. Il améliore substantiellement le confort de l’objet. La variante non suspendue coûte 295 francs, le modèle avec amortisseur 525 francs, le prix de l’appuie-tête est de 75 francs. Ajouter également 75 francs pour une console supplémentaire. Disponible au SPAA ou chez les vendeurs de machines agricoles.

Fabienne (12 ans, env. 32 kg) trouve le siège trop petit et « plus très cool ». A cet âge, le siège passager normal et sa ceinture sont parfaitement adaptés. Tous les coussins sont vissés et peuvent être changés rapidement et sans peine.

Les ceintures 5-points sont à la fois pratiques et solides. Un bon point : le bouton de verrouillage central. Pour raccourcir la ceinture, il suffit d’appuyer sur le bouton gris. La longueur des ceintures est facile à régler par cette fixation.

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Conclusion : le siège Sibeco est très solide, il bénéficie d’une superbe finition et les enfants apprécient ses différents coloris. La suspension fonctionne de façon irréprochable. La ceinture et les possibilités de réglage sont très appréciables. Les

côtés de l’appuie-tête devraient être un peu plus grands pour éviter que la tête des petits enfants ne vacille lorsqu’ils s’endorment ; de même on devrait pouvoir incliner légèrement le siège vers l’arrière. A partir de 7 ans environ (cela varie bien sûr beaucoup en fonction de la taille du bambin), les enfants deviennent trop grands pour les dimensions du siège Sibeco. Reste qu’il s’agit d’un objet très recommandable et plaisant pour le passager et le conducteur de tous les tracteurs dont la cabine est suffisamment spacieuse. A 720 francs, le prix du siège Sibeco est élevé. Mais il le vaut bien, de par sa qualité, son confort et ses coloris à choix. L’embase supplémentaire coûte 54 francs. Ce siège est disponible dans les commerces agricoles, au SPAA ou directement sur www.oscarfaeh.ch.  n


Barres de semis BTF et TF 1500 : un attelage équilibré La répartition optimale du poids est une condition incontournable pour l’obtention d’un semis de qualité. La combinaison de trémie frontale - herse rotative et barre de semis apporte de réels avantages en comparaison avec les combinaisons montées à l’arrière. Elle permet une conduite facilitée et plus sûre sur la route et davantage de sécurité dans les pentes. Tels sont les points essentiels que KUHN offre dans sa combinaison de semis BTF. Le semoir BTF 3000 se compose de 24 éléments Seedflex à doubles disques sur parallélogrammes. Le positionnement compact de la barre de semis en liaison avec la herse rotative minimise le ripage en pente. Le grand dégagement entre les deux rangées d’éléments semeurs présente des avantages incontestables pour les fins de saison humides.

La roue d’appui de grand diamètre gère deux fonctions importantes : elle positionne exactement la graine dans le sillon et maintient une profondeur constante. Le déplacement du réservoir vers l’avant est une solution parfaitement avantageuse qui facilite le travail.

Le siège de tracteur pour enfants

La trémie frontale TF 1500 est équipée d’un dispositif de dosage électrique et d’une contenance de 1500 l. Pour l’obtention d’un plan de semis optimal, le réservoir frontal peut recevoir en option un élément pneumatique de tassage. Les barres de semis BTF Seedflex existent dans les dimensions 3,0 m avec cadre fixe ou 4,0 m, 4,5 m et 5,0 m avec cadre repliable. Kuhn Center Schweiz, 8166 Niederweningen Tél. +41 44 857 28 00, fax +41 44 857 28 08 kuhncenterschweiz@bucherlandtechnik.ch www.kuhncenterschweiz.ch

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n  Management

Des essais en champ ont démontré que la technologie Dual Stream permet d’accroître jusqu’à 15 % le rendement de battage des moissonneuses-batteuses. (Photos : New Holland)

Coupe haute des céréales, quel intérêt ? Quand on sait que la Suisse importe chaque année plus de 300 000 tonnes de paille des pays voisins, il peut paraître insensé d’envisager de recourir à la coupe haute des céréales dans les champs helvétiques. Toutefois, plusieurs arguments de poids plaident en faveur de cette technique. Grande première, New Holland vient d’essayer sur le terrain un système de coupe haute très prometteur. Ruedi Hunger Les moissonneuses-batteuses modernes manquent de puissance. En effet, les larges barres de coupe (12 mètres à l’heure actuelle) requièrent des machines puissantes, pour traiter l’énorme débit de paille. Selon les calculs du cabinet de conseil et de services « feiffer consult » de Sondershsausen (D), spécialisé en moissonneuses-batteuses, chaque centimètre de chaume supplémentaire entraîne un gain de rendement de 2 % et des économies de diesel de 1,5 %. Régler sa mois-

sonneuse-batteuse 10 cm plus haut permet d’accroître la production de 20 % sans augmenter ni la taille des engins ni la puissance de leur moteur. Enfin, transformer d’importants volumes de paille pousse le broyeur aux limites de ses capacités. Citons un dernier chiffre-clé : procéder à une coupe haute permet de laisser sur un champ de colza quelque 4000 litres d’eau et sur un champ de céréales environ 1500 litres d’eau, laquelle se trouve dans les parties basses de la paille.

La paille, une matière contribuant à la formation d’humus

La coupe à deux niveaux est bien visible sur la photographie. Le dispositif de fauchage traditionnel coupe uniquement la partie supérieure des chaumes.

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Inhabituel, le chaume de longue taille se révèle problématique lors des opérations de travail du sol et de déchaumage qui suivent et génère des frais supplémentaires s’il doit être broyé, sans parler des pertes de paille occasionnées. Toutefois, la paille n’est pas perdue à proprement parler, car elle contribue au maintien et à la formation d’humus sur le champ. On distingue parmi les dispositifs de fau-

chage trois méthodes de coupe :

•  La coupe classique est effectuée au plus près du sol, ce qui sollicite beaucoup le batteur. Dès lors, des coûts d’exploitation et d’entretien s’ensuivent. En contrepartie, diverses difficultés sont épargnées et, éventuellement, des frais lors des opérations ultérieures de travail du sol. •  Réglée à une hauteur moyenne, la moissonneuse-batteuse coupe les céréales sans compliquer outre mesure l’opération suivante. Cette méthode permet de concilier battage productif et travail du sol gérable. • La coupe haute consiste à couper à 30 - 40 cm du sol. La moissonneuse-batteuse transforme principalement les épis, soit l’opération pour laquelle elle a été conçue au départ ! La paille longue restante doit être coupée au cours d’une autre étape ou faire l’objet d’un broyage. Si cette méthode génère des frais, elle facilite néanmoins la gestion de la paille, redéposée sur le sol qui se décompose plus rapidement une fois broyé par la déchiqueteuse.

Nouvelle barre de coupe La marque New Holland parvient à installer les barres de coupe haute performance et VariFeedTM à double lame derrière la paroi de la barre de coupe. Ce concept Dual Stream permet de recouper le chaume lorsque la barre de coupe est en position haute. Quand celle-ci est en position basse, aucune coupe supplémentaire n’est effectuée. Selon les informations communiquées par New Holland, cette double coupe réduit le volume de paille dont le pied est humide, et accroît jusqu’à 15 % le rendement de battage. Un cylindre en cinq parties placé derrière les lames enfonce « activement dans le sol » les résidus de chaume. Vu que la paille recoupée ne passe pas dans le broyeur, les tiges d’une longueur variant de 5 à 25 cm restent sur le champ. Faute d’expérience, on ignore encore le temps de décomposition de ces fragments de paille intacte dans le sol. On s’interroge également sur les interactions de ce volume de paille supplémentaire sur la population de souris. De surcroît, les effets sur la transmission des maladies touchant le pied des céréales, notamment en cas de semis sous litière, sont encore inconnus. Conclusion Au départ, les moissonneuses-batteuses sont conçues pour battre des épis, non de la paille. Etant donné qu’à l’avenir, la taille des céréales va augmenter pour diverses raisons, un système de coupe haute performant pourrait acquérir une certaine importance en Suisse.  n


Expositions | Plate-forme   n

Faucheuse à barre de coupe légère et peu exigeante en puissance Les faucheuses à barres de coupe ont depuis longtemps régressé au profit des faucheuses à disques et tambours. Mais depuis quelque temps, des largeurs de travail plus importantes, une utilisation plus ergonomique et des programmes écologiques insufflent un vent nouveau sur ces machines. Stefan Dubach / Pierre Aeby, Grangeneuve

Les capacités élevées des faucheuses à double lame sont également bien mises en valeur sur des motofaucheuses.

Les faucheuses à barres de coupe ont des avantages indéniables. Leur besoin en puissance, de 1,5 à 2,5 kW par mètre de travail, est près de quatre fois inférieur à celui des faucheuses à disques ou à tambours. La puissance d’entraînement de ces machines est faible grâce à leur poids léger et les rend idéales dans les prairies humides, en pente ou sur les petites surfaces, sur lesquelles elles n’ont jamais eu de concurrence. En outre, le principe de la coupe par cisaillement ménage les insectes et les autres petits animaux de la prairie. Ce résultat est gratifié d’un point supplémentaire par les programmes IPSuisse et Bio Suisse, en tant que facteur favorable à la biodiversité. Même si des progrès sont réalisés avec un entraînement hydrostatique nettement plus confortable, il ne faut pas sous-estimer la pénibilité des motofaucheuses.

Aiguisage des lames fastidieux L’aiguisage régulier des couteaux implique le démontage des lames, une tâche labo-

rieuse constituant le désagrément majeur. La qualité de la tonte diminue au fur et à mesure de l’émoussage des couteaux, surtout si l’herbe est couchée. L’absence de conditionneur derrière les motofaucheuses peut être également citée comme inconvénient.

Plus de largeur La largeur de travail a augmenté durant ces dernières années. La limite des 6 mètres a été atteinte avec les motofaucheuses, et celle des 12 mètres avec les faucheuses montées sur tracteurs ou porte-outils. Avec ces valeurs, il est possible d’obtenir des performances de fauche théoriques de respectivement 4 ha / h et 8 ha / h. Selon la structure de l’exploitation, ce genre de performance peut relancer l’intérêt des faucheuses à barres de coupe par rapport aux autres types de faucheuses. Les faucheuses peuvent être équipées d’une ou deux lames. Les faucheuses à une lame ont toujours besoin d’un contre-cou-

Démonstration de faucheuses avec barres de coupe à Sorens L’Institut agricole de l’Etat de Fribourg de Grangeneuve organise une démonstration bilingue de faucheuses avec barres de coupe et à double lame de 1,9 à 11 m, d’une faucheuse avec conditionneur ainsi que d’un appareil semi- automatique pour aiguiser les couteaux pour qui veut expérimenter leurs derniers développements. Lieu : Sorens (FR), suivre les panneaux indicateurs depuis Marsens Date : 29 juin 2015, report au 7 juillet si mauvais temps Heure : 19 h 30, petite restauration sur place Autres informations : 026 305 58 00, www.vulg-fr.ch, www.facebook.com/ institut.grangeneuve

teau pour une tonte propre. Ce sont soit des doigts doubles, soit des couteaux fixes. La distance entre chaque doigt détermine la hauteur de coupe. La distance standard est de 76 mm en agriculture, ce qui permet de faucher proprement l’herbe ou le foin, avec peu de bourrage dans des conditions normales. Solides, les faucheuses à une lame demandent relativement peu de précautions et permettent des vitesses atteignant 4 km / h. Les faucheuses à double lame n’ont pas de contre-couteaux. Il n’y a en principe pas de bourrage avec des couteaux aiguisés, sauf parfois autour de l’entraînement avec de l’herbe déjà fauchée. Pour une tonte régulière, la distance entre les doigts et la course des couteaux supérieurs et inférieurs doivent être différentes. Les faucheuses à double lame permettent des vitesses plus élevées, jusqu’à 12 km / h, et sont adaptées aux conditions difficiles.  n

Le faible besoin en puissance et le poids léger constituent les atouts des faucheuses à barre de coupe. Ce modèle est également équipé d’un conditionneur. (Photo : Wepfer technics)

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n  Plate-forme | Reportage

Le nouveau banc d’essais de « Roulage » est destiné aux tracteurs Claas, de l’Axos au Xerion. Il permet de réaliser des tests de résistance aux contraintes avec une puissance totale de 2500 kW. (Photos d’usine)

Claas : une vie de tracteur simulée en quatre semaines Deux nouveaux bancs d’essais ont été installés au Centre d’Essais et de Validation Claas à Trangé (France). Ces installations comptent parmi les plus modernes et les plus performantes de tout le secteur du machinisme agricole en Europe. A l’occasion de leur mise en service, Claas Tractor a ouvert exceptionnellement les portes de son complexe R & D. Le premier banc d’essais, dit de « Roulage », est consacré au contrôle des p ­ erformances et à l’optimisation de l­’ensemble du système d’entraînement (moteur, transmission et systèmes hydrauliques, logiciels embarqués). Le second est un banc « 4 vérins » servant ­à vérifier et améliorer l’endurance, la fiabi­lité, le confort et la structure des machines Claas. L’objectif est de réaliser avec les deux nouveaux bancs des essais de performance et de fiabilité sur des véhicules complets ou des sous-ensembles avec une très grande précision et, surtout, la pos­ sibilité de toujours les reproduire de la même façon. Grâce à cet investissement, Claas renforce ses capacités de validation des prototypes et est désormais en mesure de satisfaire aux nouvelles exigences imposées par des machines et des systèmes de plus en plus complexes. Ca34

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pables de fonctionner 24h / 24 et 7j / 7, les bancs d’essais permettent aussi de réduire la durée des essais d’endurance et, donc, les coûts de développement. Les essais­ de terrain demeurent naturellement indispensables et continueront à être effectués au sein d’exploitations agricoles partenaires dans le monde entier. Au final, ces bancs d’essais contribuent à perfectionner la fiabilité des machines, ce qui profite avant tout aux clients.

Tour du monde en quelques heures Le nouveau banc d’essais de « Roulage » est destiné aux tracteurs Claas, de l’Axos au Xerion. Il permet de réaliser des tests de résistance aux contraintes avec une puissance totale de 2500  kW (jusqu’à 500 kW par roue et pour une prise de force) et, grâce à sa technologie ultramoderne, de reproduire les cycles « clients »

les plus divers. « Nous réalisons des campagnes de mesures chez nos clients  : couple, vitesse, température, puissance hydraulique… », précise Frédéric Cavol­eau, le responsable du Centre d’Essais­ et de Validation. « Entre 20 et 100 paramètres sont enregistrés. A partir de ces données, nous pouvons reproduire les conditions sur notre nouveau banc d’essais de <Roulage> et sur un même tracteur autant de fois que nous le voulons. Nous pouvons enregistrer des cycles français, ukrainiens, nord-américains, australiens et faire ainsi le tour du monde depuis Trangé. » Le nouveau banc d’essais « 4 vérins » (4 vérins de 25 tonnes de poussée chacun, fréquence maximale de 25 Hz et des débattements pouvant aller jusqu’à 40 cm) est extrêmement puissant et en même temps très polyvalent puisqu’il est en


Reportage | Plate-forme   n

mesure de tester non seulement les tracteurs Claas, mais aussi les moissonneuses-­ batteuses, ensileuses et presses de la marque. Sur ce banc d’essais, les machines peuvent suivre un programme d’essais d’endurance complet sous des vibrations très fortes, par exemple pour optimiser le châssis ou les suspensions. Il est également possible de tester un véhicule en vibrations alors que le moteur ou la boîte de vitesses ne sont pas encore fonctionnels. « En quatre semaines, nous simulons dix ans de vie du tracteur », précise Frédéric Cavoleau. Pour le réglage complet du pont avant, pas moins de 20 configurations différentes de suspension peuvent être testées en moins de deux jours. Plus besoin d’effectuer des allers et retours entre le laboratoire et les champs. « Tester le plus en amont possible les fonctions critiques d’un tracteur, tel est l’enjeu du constructeur », résume Christophe Perge, directeur général Développement Produits chez Claas Tractor. « La simulation numérique est entrée dans nos processus. Elle nous permet d’évaluer au plus tôt les performances et la fiabilité­ de nos prototypes. » Suivent les phases d’essais sur bancs, puis sur piste et aux champs. On peut totaliser plus de 40 000 heures d’essais-terrain sur un projet, avec jusqu’à 7000 heures cumulées sur un seul

prototype. « La connaissance acquise sur le terrain permet de développer des programmes d’essais sur bancs adaptés aux conditions dans lesquelles lesdites machines seront utilisées partout dans le monde. Cette connaissance permet aux équipes R & D d’enrichir la représentativité de nos simulations numériques », ajoute Frédéric Cavoleau.

Aspects techniques Installés dans un nouveau bâtiment de­ 12 m de hauteur, les deux bancs repo­sent chacun sur une dalle sismique pour supporter les chocs et vibrations. La ­cons­truction de ces deux dalles a nécessité­ 950 tonnes de béton et 60 tonnes ­d’acier. Le banc « 4 vérins » est en outre posé­ sur des coussins pneumatiques. Ces installations sous charge maximale ont besoin de 2,9 mégawatts pour fonctionner, soit l’équivalent de la puissance nécessaire pour une petite ville de 1000 habitants. Mais le banc de « Roulage » est aussi producteur d’énergie directement réutilisable sur le site, notamment par le banc « 4 vérins ». Le Centre d’Essais et de Validation a été aménagé en 2012 sur le site de Trangé, non loin de l’usine de tracteurs du­ Mans, dans le cadre du plan de développement international de Claas Tractor. Il s’appuie aujourd’hui sur une équipe de

60 personnes, qui pilotent jusqu’à ­ six projets en parallèle. Actuellement, le centre est e ­n mesure de suivre simul­ tanément près de 100 tracteurs en essais et dispose par ailleurs de vastes ateliers pour la préparation des prototypes. Avec les deux bancs de puissance déjà présents au Centre de Recherche de ­Vélizy-Villacoublay, près de Paris, et ce nouvel investissement à Trangé, Claas concentre en son sein l’intelligence ex­ clusive des phases d’essais et de vali­ dation de ses programmes de dévelop­ pement et entend ainsi renforcer encore sa position de leader technologique, quels que soient ses produits, quels que soient les profils d’utilisation de ses machines.

A propos de Claas Claas est une entreprise familiale allemande fondée en 1913 (www.Claas.com) dont le siège est à Harsewinkel, en Westphalie. Elle compte aujourd’hui ­ parmi l­es principaux constructeurs de machines agricoles au monde. Les moissonneuses-batteuses Claas sont leaders du marché européen, les ensileuses automotrices Claas sont numéro 1 dans le monde. Claas emploie environ 11 400 personnes dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros au cours de l’exercice 2014.  n (dp)

Droite : Le tracteur Claas est testé sous des vibrations. En bas à droite : Le banc « 4 vérins » est en outre posé sur des coussins pneumatiques. Gauche : Poste de commande pour piloter les bancs d’essais. En bas à gauche : Le nouveau banc d’essais est en mesure de tester les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, les ensileuses et les presses.

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n  Plate-forme | Reportage

L’agriculture se féminise  « L’univers agricole suisse se féminise, et c’est tout à son avantage », affirme avec satisfaction la présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF), Christine Bühler, lors de son interview pour le magazine Technique Agricole. Dominik Senn

Christine Bühler est non seulement présidente de l‘USPF, mais aussi co-vice-présidente de l’Union suisse des paysans. En 2015, elle se présente sur la liste du Parti Bourgeois Démocrate (PBD) afin d’entrer au Parlement. Née en 1959, elle est mère, experte en soins à domicile et paysanne diplômée. Depuis 1981, elle gère conjointement avec son mari une exploitation agricole, où elle produit du lait et élève des poulets de chair dans la zone montagneuse 1, à Tavannes (BE). Elle fut élue présidente de l’USPF au printemps 2011 ; en peu de temps, elle est parvenue à renforcer la cohésion des femmes rurales, et à développer de manière conséquente les liens avec d’autres institutions, associations et autorités. Pour achever notre série de numéros sur les femmes dans le milieu agricole (éditions 4 / 2014, p. 24 ; 5 / 2014, p. 36 ; 11 / 2014, p. 42 ; 4 / 2015, p. 34), Technique Agricole a souhaité interroger Madame Bühler à propos des sujets complexes évoqués.

Situation de l’emploi dans le secteur agricole Technique Agricole : La contribution des femmes dans le secteur agricole a toujours été importante. Est-ce qu’on leur y accorde le crédit qui leur est dû ? Christine Bühler : Les paysannes disposent de postes fixes au sein des exploitations, ce qui leur donne souvent un pouvoir décisionnel certain. Dans les organisations professionnelles, telles que l’USP (Union Suisse des Paysans), elles sont relativement bien représentées. En 36

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Christine Bühler affirme : « La politique doit en permanence s’efforcer d’offrir aux agriculteurs des conditions supportables, avec un maximum de fiabilité. » (Photos : Dominik Senn)

revanche, elles ne sont guère impliquées au sein des structures des organisations sectorielles, notamment dans la Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL). Je suis très favorable au dialogue, ne serait-ce que pour en expliquer les enjeux et le potentiel. Bien sûr, certaines femmes ne souhaitent pas s’engager au-delà de leur propre exploitation. Une épouse d’agriculteur qui choisit de travailler dans l’exploitation évite l’embauche d’une tierce personne. Comment faut-il valoriser ce travail d’un point de vue économique ? Comme tout autre travail : par une rémunération adaptée. Mais dans le milieu agricole, le travail du conjoint reste encore trop souvent insuffisamment rémunéré, voire pas du tout, donc indétectable d’un point de vue économique. Parmi les solutions équitables, il y a le versement d’un salaire, la déclaration d’activité indépendante et la répartition équitable du travail.

Il faut garder à l’esprit que de nombreuses exploitations ne sont même pas en mesure de déclarer l’intégralité d’un tel salaire. Dans ce cas de figure, il faudrait au moins en garder une trace au niveau comptable. D’une part, ce suivi est important pour la valorisation du travail, et d’autre part, il offre un aperçu et un retour intéressant quant à la gestion de l’exploitation.

« Il ne faut pas croire qu’on nous proposera des opportunités sous prétexte que nous sommes des femmes. » Les contraintes physiques sont souvent trop importantes pour une femme sur le long terme. Pour parer à ce problème, il faut avoir recours à une mécanisation coûteuse, entraînant l’accroissement de la pression financière pesant sur les deux


Reportage | Plate-forme   n

conjoints et leur partenariat. De plus, les changements permanents des règles comptables imposées par la politique agricole représentent une contrainte supplémentaire. A votre avis, comment sortir de ce cercle vicieux ? D’après mon expérience, ce problème concerne également les hommes. En principe, les gros investissements doivent toujours faire l’objet d’une réflexion approfondie, et toutes les alternatives doivent être envisagées. La politique doit donc s’efforcer en permanence d’offrir aux agriculteurs des conditions supportables, avec un maximum de fiabilité.

sance du travail des paysans et de la qualité de leurs produits ne sont plus ce qu’ils étaient jadis. Ce phénomène est lié au faible prix de l’alimentation d’aujourd’hui.

Comment peut-on, par des facteurs externes, favoriser l’implication de l’épouse dans les prises de décisions importantes ? Cette initiative doit provenir de la femme elle-même. Elle doit faire preuve d’une certaine volonté d’implication. Depuis quelque temps, les organismes de conseil agricole impliquent des femmes de ma-

Les tâches ménagères et la garde d’enfants en bas âge représentent de véritables corvées pour les femmes agricultrices, qui y restent soumises par la suite. Bien souvent, elles se sentent livrées à elles-mêmes à ce sujet. Comment y remédier ? En tant que mère de trois enfants, j’ai pu constater que la garde d’enfants en bas âge correspondait à une courte période qui accapare toute l’attention d’une femme ; cela fait partie de la nature humaine. Concernant les tâches ménagères en général, je connais de nombreuses familles ayant opté pour une répartition des tâches clairement établie ; pour résumer, l’homme participe aux tâches ménagères et la femme contribue au travail au sein de l’exploitation. Encore une fois, la femme doit demander de l’aide, et ce n’est pas une position facile.

« Les femmes permettent de faire le pont entre l’industrie et les consommateurs. » nière durable, selon la devise « ensemble, pas l’un contre l’autre ». Les femmes ne sont pas contre les hommes, enfin. Quelles sont les points forts des exploitations agricoles familiales ? D’abord, elles sont à la fois très flexibles et adaptables. En haute saison par exemple, les familles s’occupent des cultures spéciales presque 24 / 24 h, s’il le faut, même les dimanches. Ensuite, elles ont le privilège de pouvoir inculquer tous les aspects de la vie à leurs enfants directement au sein de leur propre ferme. Les enfants d’agriculteurs y apprennent à devenir fiables et responsables. Quelles sont leurs faiblesses ? Certains membres de la famille manquent parfois d’espace, puisqu’ils vivent et travaillent toute la journée ensemble, sept jours sur sept. En outre, les aspirations de certains peuvent déboucher sur des conflits intergénérationnels. Le regard de la société est également pesant pour les femmes et les familles du milieu agricole. Le respect et la reconnais-

Quel est, selon vous, l’avenir des exploitations agricoles familiales ? En Suisse, ce statut continuera de représenter l’essentiel de la profession agricole, à condition toutefois de s’adapter aux évolutions sociétales, et en soignant ses relations extra-agricoles, pour éviter d’être exclu tel un intrus ou un cas isolé.

Vie commune partenariale

Quelles est, selon vous, l’organisation idéale pour un couple en matière de garde des enfants, de tâches ménagères et de travail agricole ?

On prétend que … … les femmes ont souvent une vision différente des choses. Christine Bühler : Je ne peux pas confirmer cela. La vision d’une personne dépend de sa situation propre, et non pas de son sexe. … les femmes communiquent autrement que les hommes. Je pense que c’est parce que les femmes ont plus peur de faire des erreurs. Elles veulent s’assurer de tout interpréter correctement et d’être parfaitement comprises. … les femmes ont un comportement plus social et ont davantage d’empathie quant aux problèmes des autres. C’est totalement faux. Je connais des hommes qui pensent et agissent de manière très sociale, et des femmes qui pensent d’abord et presque uniquement à elles-mêmes. … les femmes travaillent davantage en équipe. Voici mon expérience : les femmes sont plus enclines à intégrer une équipe ou à participer à un projet commun que les hommes. … les erreurs de débutants sont plus facilement pardonnées aux hommes. Je ne pense pas. Tout le monde fait des erreurs. Le principal, c’est finalement d’assumer ses erreurs. … les femmes doivent travailler davantage que les hommes pour parvenir aux mêmes résultats. Je pense que c’est vrai. Les femmes doivent faire face à bien plus d’obstacles. … les femmes recherchent davantage le compromis qu’une position de force. Je pourrais appuyer cette déclaration de la manière suivante : voir la rubrique « les femmes travaillent davantage en équipe ». Cependant, je ne nie pas le fait que certaines femmes sont prêtes à tuer pour atteindre un objectif prestigieux.

« Les trois quarts des familles exploitantes possèdent une couverture aux conditions suffisantes à excellentes. »

situation financière le permet, bien évidemment. Cette mesure permet de créer une certaine distance et rend superflue toute ingérence indue des frères et sœurs ayant renoncé à leur droit.

Dialoguer, définir et répartir les rôles pour prévenir les incidents. Le plus important me semble être la clarification des relations intergénérationnelles. A mon avis, cela passe par l’instauration d’un droit d’hébergement destiné aux jeunes générations, avec un contrat de location, si la

Comment un partenariat peut-il se poursuivre sur plusieurs générations ? Seule la compréhension mutuelle permet d’y parvenir. D’une part, la paysanne se considère comme une entrepreneuse ; elle gère son propre secteur d’activité, adapte ses tâches ménagères en fonction de sa situation ou exerce une activité extra6/7 2015  Technique Agricole

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n  Plate-forme | Reportage

agricole. D’autre part, il y a l’ancienne génération, qui a travaillé trente ou quarante ans dans l’entreprise familiale, et qui doit se retirer. Ici aussi : « Il faut communiquer davantage. » Les paysannes souffrent d’importantes lacunes en matière de droits sociaux des

« C’est aux diverses filières de faire un premier pas vers les femmes. » femmes, notamment à propos de la prévoyance personnelle et professionnelle. Combien d’agricultrices n’ont pas pris toutes les précautions ? Il n’existe aucune statistique fiable pour les agricultrices. Le sondage de l’OFAG en 2012 démontre que plus les paysannes sont âgées, moins elles bénéficient de couverture sociale. En outre, ce facteur est intimement lié au niveau de revenus des exploitations, d’après une étude de l’USP. En gros, un quart des exploitants vivent de leurs réserves, un quart peut se permettre d’épargner, et les autres s’en sortent bien financièrement. La situation est similaire en matière de prévoyance : environ un tiers des familles exploitantes ne disposent que d’une prévoyance retraite minimale, et trois quarts possèdent une couverture aux conditions suffisantes à excellentes. Chez de nombreuses familles exploitantes, on constate une couverture insuffisante, notamment en matière d’assurance-maladie et accidents.

Réseaux féminins et représentation des femmes Les femmes représentent environ un tiers des actifs du secteur agricole. Sont-elles proportionnellement représentées au sein des organes directeurs des unions agricoles traditionnelles ? Dorénavant, dans les organisations professionnelles telles que l’USP, tout comme dans les associations cantonales, on intègre volontiers les femmes. Cependant, comme je l’ai précisé auparavant, dans les organisations sectorielles, elles sont encore peu ou pas représentées. Pour quelles raisons ? Dans les différentes filières, il existe encore certains stéréotypes, comme par exemple la supposée disponibilité permanente des hommes, tandis que les femmes sont considérées comme étant dans l’impossibilité de laisser les enfants sans surveillance. C’est donc aux diverses filières de faire un premier pas vers les femmes. Qu’est-ce que cela changerait-il ? Pas mal de choses. En effet, les filières nécessitent actuellement beaucoup de compétences communicationnelles  ; la communication est une compétence très féminine. Heureusement, certaines filières commencent à s’en apercevoir.

Ensuite, les femmes permettent de faire le pont entre l’industrie et les consommateurs. Elles recréent ainsi la cohésion entre les consommateurs et l’exploitation familiale. Que conseillez-vous aux femmes désireuses de s’engager au sein d’une organisation ? Il est de notre devoir de faire en sorte que les femmes soient d’abord représentées dans les organisations régionales ou cantonales. Pour y parvenir, elles doivent absolument agir de leur propre chef. Il ne faut pas croire qu’on nous proposera des opportunités sous prétexte que nous sommes des femmes. Il s’agit de s’imposer en tant que personne, en tant que personnalité, et de démontrer notre intérêt pour la question. Comment jugez-vous le réseau de l’USPF ? Excellent, surtout dans l’Europe germanophone ; nous progressons plutôt bien en France également. En Suisse, nous sommes bien représentées dans les villages et au niveau régional, à travers diverses associations de femmes rurales. Mais il y a de plus en plus de femmes qui refusent ce type de réseautage et qui deviennent directement membre individuel des sections cantonales ou de l’association faîtière suisse.  n

Quels sont les interlocuteurs des paysannes et des couples exploitants ? Les services consultatifs du milieu agricole ainsi que les fiduciaires agricoles offrent désormais des solutions intéressantes et complètes. Existe-t-il toujours des différences de traitement entre hommes et femmes, par exemple pour l’achat de crédits, l’achat et la location de terres agricoles, ou en matière d’héritage ? Question intéressante. Concernant les crédits, je ne pense pas qu’il y ait des différences de traitement. Cependant, pour la cession et la location de surfaces agricoles, on préfère généralement vendre aux hommes. Quant à l’héritage, ce sont souvent les filles qui reprennent les exploitations. 38

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Christine Bühler, présidente de l’USPF, se présente aux élections parlementaires.


Pratique | En savoir plus   ■

Détartrer soi-même son chauffe-eau ? Détartrer un boiler à eau chaude n’est pas sorcier, moyennant de savoir s’y prendre et de travailler avec soin. Alors pourquoi ne pas réaliser cette tâche soi-même et économiser ainsi 300 à 600 francs ? Le gain horaire réalisable s’avère probablement bien supérieur à celui de nombreuses activités agricoles. Cet article donne les indications nécessaires quant à la façon de procéder. Ruedi Gnädinger

Débrancher le chauffe-eau et dévisser les fusibles (ou désactiver les disjoncteurs) sont à effectuer impérativement avant d’entreprendre un détartrage. Ces mesures de sécurité pour la protection des personnes évitent que le boiler soit activé à distance par l’entreprise électrique de manière non intentionnelle, par exemple après une coupure de courant. (Photos : Ruedi Gnädinger)

Les prestations propres comportent une priorité de plus en plus faible, en particulier dans les entreprises croissantes. Cela s’explique en partie par la charge de travail plus grande. Un grand nombre d’exploitants les limitent parce qu’ils sont convaincus qu’ils doivent se concentrer sur leurs compétences techniques en agriculture et déléguer les tâches hors exploitation. Il s’agit pourtant d’être bien conscient que ces services coûtent cher en raison des tarifs pratiqués.

Arguments en faveur des prestations propres Il n’y a pas de tarifs spécifiques aux conditions économiques de l’agriculture, car les entreprises doivent payer les prix du marché pour leurs infrastructures et leur

personnel, ceci sans compter la TVA. En revanche, des dépenses beaucoup plus faibles peuvent être calculées pour les travaux propres. Si l’entretien est effectué en interne, l’exploitant maîtrise d’autant mieux son prix. Par exemple, il peut remettre le remplacement d’un élément ou d’une pièce en se limitant à une réparation de l’installation. Le spécialiste, en tant qu’entrepreneur spécialiste, sera au contraire enclin à (trop) rapidement opter pour un changement. Cela rapporte davantage et comporte moins de risques en raison des obligations de garantie. Dans tous les cas, chaque chef d’exploitation doit bien se demander si l’expansion de la production constitue la bonne solution, en considérant la réduction simultanée de ses propres prestations.

Détartrage des boilers – aucun compromis en matière de sécurité Qui veut détartrer un chauffe-eau soimême doit connaître parfaitement son mode de fonctionnement. C’est la seule manière d’assurer la bonne exécution du travail et le respect des consignes de sécurité. Trois points s’avèrent particulièrement importants au sujet de la sécurité de fonctionnement d’un boiler : 1. Risque d’incendie et protection personnelle. Lors du détartrage, la première mesure consiste à débrancher l’appareil (interrupteur, fusibles, disjoncteur FI). Les conducteurs qui doivent être démontés pour détartrer sont ensuite à rebrancher correctement. L’inversion des lignes en cuivre transmettant le courant 6/7 2015  Technique Agricole

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■  En savoir plus | Pratique

avec les dispositifs de protection pourrait avoir des conséquences désastreuses. 2.  Protection contre la surchauffe. Régulée par thermostat, la température de service peut s’ajuster via un bouton rotatif sur les anciens boilers. Les nouveaux ­modèles disposent d’un thermostat avec réglage d’usine à 60° C. Le thermostat destiné au contrôle de la température est accouplé à un thermostat de sécurité connecté en aval. Ce dernier entre en action si le premier ne réagit pas. Il empêche la surchauffe de la chaudière et la pro­ duction de vapeur (surpression). 3. Protection contre les surpressions Chaque conduite de chauffe-eau contient une soupape régulatrice et une vanne de surpression qui assurent que la pression de service admissible ne soit pas dépassée dans le boiler. En cas d’auto-approvisionnement en eau de source sans pompe, on peut renoncer à un réducteur de pression si la hauteur de la chambre de captage donne lieu à une différence de niveau telle que la pression de service admissible n’est pas dépassée par celle de l’eau.

Les branchements électriques sont visibles après le démontage du boîtier de protection : 1. Alimentation triphasée avec tension nominale de 400 Volts. 2. Conducteur de protection ou fil de terre (jaune-vert) relié au boiler et à son revêtement métallique. 3. Boîtier avec les deux thermostats. 4. Bride de fixation avec joint entre le corps de chauffe et le boiler.

Quand faut-il détartrer le boiler ? En principe, on peut se référer aux intervalles précédents et à la quantité de calcaire enlevée. Les dépôts sont déterminés en grande partie par la dureté de l’eau (teneur en calcaire), la température du boiler et la quantité d’eau chaude utilisée. La dureté­ de l’eau se visualise aisément en observant les dépôts d’une bouilloire. Si le chauffe-eau est remplacé par un modèle plus grand, celui-ci supporte davantage de dépôts de calcaire avant que son fonc-

Boîtier avec les deux thermostats : 1. Alimentation ne devant pas nécessairement être démontée. 2. Thermostat principal dont le réglage de la température souhaitée se fait avec un tournevis. 3. Thermostat de sécurité plombé (non réglable). 4. Touche de déverrouillage du thermostat de sécurité. 5. Sonde des deux thermostats.

Installations électriques – quelques recommandations de sécurité Presque aucune branche n’est autant réglementée que celle des entreprises et installations d’électricité. En interprétant strictement les règles et prescriptions qu’elle a établies, un agriculteur ne devrait même pas changer la direction d‘un moteur triphasé car, selon elle, il est considéré comme­ un profane en dépit de ses connaissances réelles. Par ailleurs, on admet que tout un chacun procède au remplacement d’un tuyau de frein ou à la révision d’un boîtier de direction. Comment s’étonner alors qu’un praticien doué de ses mains prenne la liberté d’effectuer lui-même certains travaux électriques ? La branche de l’électricité aurait en outre la possibilité de connecter des appareils au moyen de multiprises spéciales, comme cela se pratique déjà de longue date

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avec les systèmes électriques des véhicules. Des connexions incorrectes seraient alors en majeure partie évitée, en admettant une pré-installation en bonne et due forme par des personnes autorisées. Cette technique n’aurait que des avantages pour les propriétaires, mais apparemment ne correspond pas au modèle d’affaires de cette branche. Cela dit, toute personne novice en matière d’électricité ne connaissant pas la construction d’un système triphasé, avec les pôles, le neutre et la terre, devrait, dans son propre intérêt, s’abstenir d’intervenir sur le raccordement du chauffe-eau. Il convient d’effectuer cette tâche correctement et en toute sécurité – indépendamment des règlements – comme pour tout type de travail. On ne vise pas les gens, même avec une arme

déchargée. Cette précaution fondamentale vaut également lorsqu’on travaille sur des branchements électriques, même déconnectés (double sécurité). Double sécurité •  Ne pas toucher les extrémités dénudées des fils •  Ne pas utiliser de tournevis et de pinces non isolés •  Ne pas travailler sans vêtements adéquats (couvrant le corps entier) •  Ne pas travailler sans chaussures de travail fermées à semelles isolantes •  Eviter le contact du corps avec les sols humides •  Ne pas tenir de conduites d’eau ou d’autres pièces métalliques.


Pratique | En savoir plus   ■

Travaux préparatoires

Corps de chauffe fortement entartré : il vaudrait mieux détartrer plus tôt, car l’épaisse couche de calcaire endommage la conduction de chaleur. Cette dernière monte davantage dans le tuyau supérieur contenant les capteurs de température qu’en l’absence de calcaire, ce qui conduit à des erreurs de mesure. Si le tartre devient trop important, le thermostat de sécurité du corps de chauffe se déclenche et provoque l’arrêt du boiler.

Opérations

Outils/remarques

1.

Commander les joints de la bride du corps de chauffe et de l’anode sacrificielle

Vieux joints souvent durs, leur surface rugueuse prétéritant leur étanchéité

2.

Informer les utilisateurs du déroulement des opérations

3.

Eclairer la place de travail

4.

Débrancher le boiler

5.

Dévisser les fusibles ou désactiver les coupe-circuit automatiques (éventuellement disjoncteur FI)

S’assurer que des personnes non autorisées ne rebranchent pas le chauffe-eau

6.

Contrôler la soupape de surpression de la conduite d’eau du boiler

Est-ce qu’elle perd ou se ferme parfaitement après manipulation ? En cas de problème, la détartrer ou la remplacer

Lumière suffisante nécessaire pour bien différencier les couleurs des fils lors du démontage des branchements électriques

7.

Fermer l’arrivée d’eau au boiler

8.

Ouvrir la vanne inférieure du boiler et laisser évacuer l’eau

Manipuler soigneusement le poussoir en laiton ou en fonte

9.

Ouvrir un robinet d’eau chaude afin d’accélérer l’évacuation de l’eau

Vidanger éventuellement avec un tuyau

10.

Démonter le capuchon de protection de la connexion électrique

Le refermer ensuite

11.

Déconnecter si nécessaire le branchement au thermostat

12.

Déconnecter si nécessaire le branchement du thermostat au corps de chauffe

Recommandé de marquer les connexions ou de les photographier

Réalisation du travail Corps de chauffe détartré : un détartrage « foudroyant » avec un produit chimique n’est pas indispensable. Veiller à ne pas endommager le corps de chauffe en détartrant manuellement avec une spatule.

tionnement ne soit entravé. Les intervalles de détartrage peuvent ainsi se prolonger, à condition que la consommation d’eau quotidienne chaude n’augmente pas. Les boilers les plus récents disposent d’un thermostat réglé à 60° C. A cette température relativement basse, les corps de chauffe s’entartrent un peu moins rapidement. Les dépôts calcaires se concentrent plutôt à la base du boiler et forment une masse graveleuse relativement facile à éliminer. Des bruits évoquant des chocs émis par le boiler pendant l’échauffement indiquent que la conductivité thermique des corps de chauffe est sérieusement limitée. Cela se matérialise par la formation de bulles de vapeur (bruit de choc). Cette vapeur se condense dans l’eau qui chauffe et la fonction du boiler se voit préservée. Toutefois, ces sons annoncent clairement qu’on ne doit plus tarder à détartrer. La chaleur se répand de moins en moins dans l’eau à mesure que l’entartrage progresse. Le thermostat se déclenche alors même que le boiler n’a pas atteint la température correcte dans la zone supérieure. Sa capa-

Opérations

Outils/remarques

13.

Démonter le thermostat si nécessaire

Retirer soigneusement le fil conducteur avec la sonde du corps de chauffe

14.

Desserrer la bride du corps de chauffe et le retirer du boiler soigneusement

Boiler très entartré pouvant entraîner une couche de calcaire volumineuse que le passage

15.

Gratter le calcaire du corps de chauffe et enlever la couche au fond du boiler

Gratter avec une spatule adaptée. Enlever la couche du fond à la main ou avec un aspirateur approprié

16.

Contrôler éventuellement l’anode

17.

Remonter le corps de chauffe (éventuellement avec un nouveau joint)

Serrer les vis progressivement, d’abord légèrement, puis plus fort et à plusieurs reprises

18.

Remplir le boiler

Ouvrir un robinet d’eau chaude afin de laisser sortir l’air du boiler

19.

Contrôler l’étanchéité du passage du corps de chauffe

20.

Brancher l’alimentation électrique

21.

Contrôler que toutes les connexions, y compris le fil de terre, sont remises en place comme à l’origine

22.

Remettre en place le capuchon de protection du branchement électrique

23.

Activer les dispositifs de protection et le boiler

cité, soit la quantité d’eau chaude potentiellement disponible, diminue d’autant. Dans les dernières phases d’entartrage, il peut aussi arriver que le thermostat de ­sécurité soit activé et que le boiler s’arrête. A défaut de déclenchement manuel de ce dispositif de sécurité, l’eau du boiler reste froide.

Dans l’ordre inverse des points 11 à 13

Dans l’ordre inverse des points 4 à 5

Procéder systématique de A à Z Comme l’eau chaude n’est pas disponible pendant le détartrage, il vaut la peine de planifier le travail soigneusement, de façon à limiter au minimum la durée de l’intervention. Le tableau ci-contre décrit sous forme abrégée les opérations nécessaires dans l’ordre chronologique.  ■ 6/7 2015  Technique Agricole

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n  Sécurité | Ferme le champs

Lors de la journée de prévention du SPAA en mai dernier, l’arboriculteur Sylvain Pasche a présenté à l’assistance la pose de filets paragrêles en utilisant une plateforme automotrice. (Photos : Catherine Schweizer)

Focus sur la plate-forme arboricole, une machine polyvalente mais non sans danger Les mesures de protection en arboriculture sont encore peu connues en Suisse. Le SPAA a organisé une journée de prévention intitulée « Aspects santé-sécurité en arboriculture » en mai 2015 pour remédier à cette lacune. Outil incontournable pour les travaux portant sur les arbres fruitiers, la plate-forme a été au cœur des thèmes abordés en machinisme, parce que son utilisation ne s’avère pas sans risques. Catherine Schweizer Quelque 42 personnes ont participé à Morges à la journée de prévention qui était consacrée à certains aspects de sécurité en arboriculture. « Les techniques de mise en place des vergers, la mécanisation et les processus de soin et de récolte évoluent rapidement », a expliqué Etienne Junod, responsable du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) en Suisse romande. Cette journée ambitionnait «  d’analyser les risques, sensibiliser tous les acteurs de la filière et trouver des solutions ».

Les plates-formes automotrices Apparues dans les années 1980, les plates-formes automotrices telles qu’on les connaît de nos jours sont devenues des équipements incontournables des 42

Technique Agricole  6/7 2015

exploitations arboricoles, leur temps d’utilisation dépassant même celui du tracteur. Polyvalentes, elles sont utilisées tout au long de l’année, pour la taille, l’éclaircissage, la pose de filets paragrêles et la cueillette. Se déclinant en plusieurs variantes, elles sont soumises à une réglementation spécifique, définie notamment dans la norme européenne EN 280 publiée en 2001.

Accidents de plates-formes L’exposé brillant de Benoît Moreau, ingénieur conseil en prévention à la Caisse centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA), a porté sur les résultats d’une étude menée sur les accidents impliquant des plates-formes arboricoles en France (voir sources N° 3 et 4). Les collaborateurs

du SPAA l’ont écouté avec une grande attention parce qu’aucun travail comparable n’a encore été effectué en Suisse dans ce domaine. La France compte au plus fort de l’activité près de 85 000 salariés dans la filière, contre 19 000 en basse saison, tandis que le nombre de platesformes ne varie pas (une pour 10 ha de verger). Comme on s’en doute, les accidents ont lieu majoritairement au moment de la récolte, même si leur fréquen­ ce d’apparition est stable tout au long de l’année. Les accidents ont baissé au cours des dernières années, selon les statistiques. Toutefois, leurs coûts sont plus importants que ceux qui sont occasionnés par l’ensemble des équipements de travail motorisés agricoles ou forestiers incluant entre autres les tracteurs et les tronçon-


Ferme le champs | Sécurité   n

Mouvement accidentel neuses. En outre, ils laissent des séquelles plus importantes et une moyenne bien plus élevée de jours d’arrêts chez les salariés, permanents ou temporaires.

Etude de la sécurité effectuée sur quatorze plates-formes Le CCMSA a été sollicité en 2005 par les arboriculteurs du Val de Loire pour élaborer un référentiel de formation en arboriculture différent de celui pour les autres machines. Il a alors constaté des problèmes récurrents de conception des plates-formes. En 2010, une étude de terrain a été réalisée sur la conformité des plates-formes auprès de 8 exploitations arboricoles en observant 14 modèles relativement récents. Les enquêteurs ont relevé des modifications opérées, soit par

les distri­bu­teurs locaux qui 6% installent des options ou des équipements com­ plémentaires, soit par les 20.50% utilisateurs qui en améliorent le confort ou les 6% mettent en conformité. Les points observés comportent des lacunes 14% par rapport à ce qui est stipulé dans ­la réglementation machine et la norme européenne EN 280 (voir graphique ci-dessous). Par exemple, les commandes devraient être situées sur la plate-forme, à distance des zones dangereuses, clairement accessibles, identifiées et protégées contre une mise en route accidentelle. O ­ r celles qui ont été contrôlées n’étaient pas toujours

Perte d'équilibre

Mouvement Ecrasement, coincement par o accidentel chute, perte contrôle) 53%

■ Perte d’équilibre ■ Ecrasement, coincement avec effort, Faux mouvement par objet (hors chute, répétitif perte contrôle) ■ Faux mouvement Collision, choc avec effort, mouvement répétitif ■ Collision, choc Autres ■ Autres

Le mouvement accidentel est provoqué dans plus de la moitié des cas (53,3 %) par une perte d’équilibre, par exemple une chute de plainpied après une glissade ou une chute avec dénivellement d’un support fixe ou mobile. On enregistre encore 20,8 % de collisions ou de chocs, 14 % d’écrasements ou de coincements par objet et 6 % de faux mouvement.

Prescriptions pour les plates-formes arboricoles

Ces différents points de la réglementation machine et de la norme EN 280 figuraient dans le questionnaire utilisé pour l’enquête menée en France sur 14 plates-formes arboricoles. (Source n° 4, p. 23). 6/7 2015  Technique Agricole

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n  Sécurité | Ferme le champs

préservées d’un contact avec les branchages. Elles étaient parfois hors d’atteinte ou actionnables par deux opérateurs en même temps, ce qui peut occasionner­ des accidents graves, voire mortels. Des risques de rupture des flexibles hydrauliques et de chute lors de l’accès, souvent déplorable, ont également été constatés. La stabilité de la machine, les systèmes de freinage et l’entretien ne sont pas satis­ faisants dans plusieurs cas. En conclusion, le groupe de travail chargé de l’étude émet des obligations de conception et de réglementation pour les constructeurs ainsi que d’utilisation pour les chefs d’entreprise. Il envisage également une révision de la norme EN 280 ou la création d’une norme particulière pour les plates-formes arboricoles.

Domaine de Roveray Le verger du Domaine de Roveray, à Aubonne, a offert un cadre parfaitement adapté aux démonstrations de l’aprèsmidi. Exploité par Christophe et Lise-­ Catherine Suter, le domaine dispose de quatre ouvriers employés à plein temps, de six personnes travaillant dans la vente à temps partiel sur toute l’année ainsi ­que de quatre à douze salariés temporaires. Il produit 14 ha de pommes, poires, cerises et pruneaux, de même que 1,5 ha de kiwi, 3 ha de viticulture, 0,5 ha de framboise-myrtille et 2 ha de forêt, le tout conduit en bio.

Autres dangers en arboriculture Responsable de l’atelier d’Agrilogie Marcelin et enseignant partie mécanique, Louis-Claude ­Pittet a présenté quelques machines couramment utilisées en arboriculture, tels les pul­ véri­ sateurs électrostatiques, les broyeurs, les tondeuses et les plateformes. A ses yeux,­ les broyeurs et l­es tondeuses sont pro­blé­ma­ tiques sur le plan d ­ e la sécurité, notamment à ­ cause du risque d’inter­ venir trop vite, lorsque­ les couteaux tournent ­ ­encore. Des personnes se blessent trop souvent parce qu’elles touchent les lames sans avoir débranché les machines. La brochure ci-contre éditée par le SPAA donne des informations précieuses sur l’utilisation sûre des échelles et la protection de l’utilisateur pendant les traitements phytosanitaires.

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Technique Agricole  6/7 2015

La prudence est de mise lorsqu’on monte et descend de la plateforme.

Christophe Suter, exploitant du Domaine de Roveray, donne des instructions à son employé.

Trois plates-formes sont utilisées pour la cueillette et passent deux à trois fois par ligne au cours de la saison. « Nous cherchons à avoir les machines les plus simples possibles, explique Christophe Suter, de manière à éviter les manipulations trop compliquées, sources potentielles d’accidents. » Les personnes sont réparties en trois équipes de six. Christophe Suter nomme un responsable par machine, le conducteur, qui doit être attentif à un grand nombre de choses et qui est chargé de monter et descendre les plates-formes. Ces manœuvres sont effectuées lentement pour éviter les doigts coincés et toute prise au dépourvu. Par ailleurs, les

plates-formes sont dotées de roues jumelées pour ménager le terrain.

Planification et installation des vergers Sylvain Pasche, arboriculteur de Duillier (VD), a traité quelques points de la planification et de l’installation de vergers. Cette activité qui a beaucoup évolué au cours des dernières années ne s’improvise pas. Elle exige de grandes capacités d’anticipation et une préparation minutieuse. La distance entre les arbres doit par exemple être prévue de manière à pouvoir ultérieurement circuler avec les machines et poser les filets paragrêles aisément. En effet, on protège

Présentation de l’arboriculture en Suisse romande David Vulliemin, conseiller technique responsable des activités de vulgarisation arboricole de l’Union fruitière lémanique, a brossé un bref portrait de l’arboriculture en Suisse romande. S’appuyant sur la statistique réalisée en 2013 par Fruit-Union Suisse, il a établi que les pommes, cultivées sur 1904 ha, sont en tête des fruits produits en Suisse romande, devançant les abricots (678 ha), les poires (435 ha), les fraises (91 ha), ainsi que les pruneaux et prunes avec 70 ha. Les cerises, à égalité avec les framboises avec 39 ha, devancent les pêches, les groseilles à grappes, les groseilles à maqueraux les myrtilles et les cassis qui comptent chacun moins de 10 ha. Par ailleurs, l’abricot atteint la proportion la plus forte de fruits helvétiques cultivés en Suisse romande avec quelque 98 % (parmi lesquels 95 % en Valais), suivi par la pêche,

avec 60 % environ (mais sur un total helvétique de 13,5 ha seulement), et les poires (environ 47 %). Les autres fruits constituent moins de 30 % de la production nationale. Plusieurs défis se posent à l’arboriculture. Le nombre d’exploitations diminue constamment, mais leur taille s’accroît. En outre, la chute du prix de vente des pommes exerce une pression sur la production. L’ouverture du marché suscite des difficultés parce que les producteurs de fruits suisses n’ont pas­ la capacité de concurrencer les productions importées. Les travaux de récolte représentent 54 % des charges de la production de pommes, réparties sur un à deux mois et non sur une année. Faire augmenter la vitesse de récolte diminue en proportion son coût, mais peut s’avérer risqué en matière de sécurité.


Ferme le champs | Sécurité   n

Sylvain Pasche a démontré avec son trax de six tonnes comment il plante un piquet mesurant plus de 4 m de haut et 14 cm de diamètre. Placé sur le sol, à côté de l’emplacement souhaité, le piquet

les cultures des intempéries en les recouvrant pour éviter que les fruits éclatent. L’on peut soit planter les arbres avant de mettre les piquets et la structure, soit commencer par l’ancrage, puis poser les piquets et les arbres. C’est impératif de fixer les piquets au bon endroit, parce qu’ils ne peuvent plus être déplacés par la suite. Autrefois, ils pouvaient être plantés avec la barre à mine parce qu’ils mesuraient 3 m de hauteur et 8 à 10 m de diamètre. Actuellement, leur poids de quelque 62 kg, leur haute taille de 4 m et leur diamètre de 14 cm exigent une autre méthode. De surcroît, les lignes aériennes et les conduites enterrées d’eau, de gaz, de fibre optique,

d’électricité et autres doivent être localisées au préalable pour éviter de les endommager.  n Sources : 1. SPAA, script des journées de prévention des 6 et 7 mai 2015, lien : http ://www.bul.ch Formation et Services SPAA > Journées de prévention > Scripts des journées 2. Rapport d’activité 2013 de Fruit-Union Suisse édité en avril 2014, voir sur : http ://www.obst.ch 3. La sécurité des plates-formes de récolte et de taille en arboriculture , brochure éditée par la CCMSA en avril 2015, voir sur : http ://www.msa.fr 4. Guide technique travail en hauteur, en arboriculture fruitière, édité par la CCMSA en avril 2015, voir sur : http ://www.msa.fr

Pesticides et chambres à atmosphère contrôlée Formée à l’Institut universitaire romand de Santé au Travail (IST), Aurélie Berthet a présenté des éléments de sa thèse réalisée en cotutelle entre l’Université de Lausanne (Faculté de biologie et de médecine) et l’Université de Montréal (Faculté de médecine). Son exposé portait sur la caractérisation de l’exposition des travailleurs aux substances pesticides captan et folpet, largement utilisées en arboriculture. Il en ressort que les voies d’entrée des produits­ sont de 10 % par inhalation et de 90 % par contact cutané. Le risque d’ingestion accidentelle due à un stockage inapproprié existe. Claude-Alain Putallaz, nouveau collaborateur du SPAA spécialiste en cultures spéciales, a parlé de la conservation sous atmosphère contrôlée (AC) et de ses dangers.

L’AC est la modification et le contrôle de­ la composition en gaz d’une ambiance donnée. Ce procédé est notamment utilisé­ pour la conservation des fruits. Par exemple, l’oxygène est peu à peu remplacé par de l’azote afin que les pommes ne flétrissent pas. Si l’on entre dans une chambre sous AC, on est en danger de mort. En effet, l’atmosphère n’y contient que 1 à 3  % d’oxygène au lieu de 21 à l’extérieur et le taux de 1 à 3 % de gaz carbonique est problématique. Pour pallier au danger qui doit être signalisé de manière claire, le personnel doit être prévenu et seules une à deux personnes formées et agréées doivent être autorisées à travailler dans les chambres à AC avec un équipement adéquat – appareil de protection respiratoire autonome et EPI.

est tenu et dressé par un outil en forme de crochet avant d’être enfoncé dans le sol par la cloche. Sylvain Pasche veille à ce que personne ne soit à proximité de la machine pendant ce travail.

Dévoiler les risques psychosociaux dans l’agriculture La seconde journée de prévention agricole du SPAA a été dédiée aux « Risques psychosociaux dans l’agriculture ». Les personnes hors du milieu agricole peinent parfois à se rendre compte de la réalité paysanne. Les agriculteurs ont de fait de nombreuses difficultés à surmonter : ils sont inquiets quant à l’avenir de leur profession, submergés de travail, particulièrement en pleine saison, pour un salaire parfois dérisoire, et ensevelis sous la paperasse administrative inévitable depuis l’introduction des nouvelles mesures de la Politique agricole 2014 - 2017. Tous ces facteurs de stress les fragilisent et les exposent à différents risques à ne pas prendre à la légère, parce qu’ils sont sources d’accident et peuvent mener jusqu’au suicide. La journée avait pour objectifs de cerner ces situations problématiques et « si possible de les porter sur la place publique et de découvrir quelles pourraient être les pistes pour les éviter ». Le nombre de participants, 42, a réjoui les organi­sateurs.

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n  Sécurité | Circulation routière

➊  Les rétroviseurs très sales en matière synthétique peuvent être décrassés avec un nettoyant pour métaux, par ex. Sigolin.

(Photos : SPAA  /  Paul Müri)

La prudence passe par les égards Dans la circulation routière, la prudence est synonyme d’égards envers les autres.

➋  Depuis son siège, le conducteur doit avoir une visibilité arrière de 100 m au minimum sur les deux côtés de la route.

➌  Même les anciens tracteurs doivent être équipés de rétroviseurs télescopiques. ➍  Sans des rétroviseurs bien ajustés, le conducteur qui bifurque et le véhicule qui double sont pareillement menacés.

Paul Müri, Gränichen « Le conducteur annoncera tout changement de direction, y compris vers la droite. » (OCR, art 28, 1er alinéa) «  Les véhicules automobiles agricoles doivent être munis, à gauche et à droite, d’un rétroviseur permettant au conducteur d’observer facilement la chaussée sur les deux côtés de la carrosserie et sur une distance de 100 m au minimum à l’arrière. » (OETV, art 166, 1er alinéa)

néral en état de fonctionnement), l’état des rétroviseurs ou leur réglage laissent souvent à désirer. Les règlementations mentionnées sont en principe aussi valables pour les tracteurs plus anciens. Dès qu’un véhicule automobile tire un chargement ou une remorque masquant la visibilité, il doit être muni sur les deux côtés de rétroviseurs adaptables, donc équipés de supports télescopiques.

Bifurquer : une action délicate C’est ce que dit la loi. Alors que tous les véhicules agricoles, même les anciennes remorques et machines, sont aujourd’hui munis de clignoteurs de direction (en gé-

A l’auto-école, nous avons tous appris à regarder à l’arrière des deux côtés avant de mettre le clignotant et – si la voie est libre – à obliquer dans la direction voulue.

Le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) recommande de placer cet autocollant bien en vue de celui qui monte sur le tracteur.

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Ainsi, nous évitons à notre véhicule lent d’entrer en collision juste avant d’obliquer ou de bifurquer avec un autre qui le dépasse. Un tel accident occasionnerait au mieux des dégâts de carrosserie accompagnés d’ennuis (amendes, etc.), au pire des blessés, voire des morts (motards).

Le conducteur de tracteur prudent tient compte des autres Conduire des véhicules agricoles et des trains routiers dans le trafic routier croissant devient de plus en plus difficile. Le stress de nombreux usagers de la route suscite bien souvent des tollés. C’est pourquoi un équipement correct des tracteurs et remorques, le respect des limites de poids de charge et de vitesse, de même qu’un comportement correct sur la route s’avèrent déterminants. Des rétroviseurs propres et bien réglés assurent une meilleure sécurité pour les conducteurs d’une part, mais aussi pour les autres usagers de la route qui les suivent. Avant de prendre la route, le conducteur prudent vérifiera si la visibilité est bonne des deux côtés vers l’arrière.  n


Sections | ASETA   n

Formation Permis G Sur la voie publique, pour conduire un tracteur dont la vitesse maximale est de 30 km / h, les jeunes gens doivent avoir 14 ans révolus et être porteurs du permis de conduire de la catégorie G.

FR Contrôle des freins en 2015

Ce permis donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs.

« Cours sur la circulation routière et l’équipement des véhicules automobiles agricoles » : l’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture (AFETA), avec l’aide des instructeurs de la Police cantonale et de l’Institut agricole de Grangeneuve (IAG), met, comme chaque année, sur pied des cours en vue de l’obtention du permis de conduire de la catégorie G (véhicules automobiles agricoles dont la vitesse maximale n’excède pas 30 km / h), qui donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs.

Pour rouler en toute sécurité, l’AFETA maintient la campagne de contrôle de freins pour les chars et remorques en 2015.

Ces cours auront lieu pendant une journée. Les bulletins d’inscription sont disponibles auprès des secrétariats des CO du canton ou auprès de l’AFETA, laurent. guisolan@fr.ch, contact : 026 305 55 00 Cette année, il n’y a plus de cours.

Les cours d’une durée de deux après-midi (mercredi) sont décentralisés en fonction des inscriptions et accueillent 10 à 15 participants. Les lieux des cours sont Oulens-sousEchallens et Moudon, les périodes à choisir : un des deux semestres 2015. Il est possible de passer l’examen un mois avant l’anniversaire. Contact : Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

Les cours sont donnés sur un jour et demi et se déroulent pendant les vacances d’automne. Les places sont limitées à 25 candidats par emplacement. Le gérant de la section écrit : « Dès que nous serons en possession de vos inscriptions, nous vous ferons parvenir le programme du cours et la documentation nécessaire ! » Il est possible de passer l’examen six mois avant l’anniversaire. Contact : M. Bernard Tschanz, ch. du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Pour améliorer la sécurité lors des transports et disposer de véhicules qui répondent aux exigences, l’AFETA maintient sa campagne de test de freins en 2015. Ce test est destiné aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km / h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôles, dont malheureusement la maintenance est trop souvent négligée. A l’issu du contrôle, les propriétaires disposeront d’un diagnostic précis de leurs véhicules, établi par un professionnel agréé par l’USM (la liste des ateliers peut être consultée sur le site internet de l’USM, www.smu.ch). Pour les tests, les convois doivent être équipés de freins de service hydraulique ou pneumatique. Pour ses membres, l’AFETA offre une ristourne de 30 frs. par essieu sur le prix du contrôle. Pour cela, il suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse ci-dessous: AFETA/FVLT, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux Cette offre n’est pas valable à l’achat de matériel neuf ou lors d’une convocation à une expertise subséquente.

Grande démonstration de systèmes de fauches modernes à double lames Lundi 29 juin 2015, à 19 h 30 sur la Ferme-école de Sorens Grande démonstration de systèmes de fauche modernes à double lames frontales et latérales, de la motofaucheuse à 1,9 m de large à la faucheuse de 10,75 m sur tracteur, pour une puissance de moins de 2,5 kW par mètre. Affûtage automatique des couteaux.

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ASETA Impressum 77e année SVLT

Nouveau : Antenne romande de l’ASETA Service technique Walter Hofer Tél. 021 557 46 46 walter.hofer@vd.ch

ASETA

Cours G40 Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à con­ duire des tracteurs agricoles et des véhicules exceptionnels à une vitesse de 40 km / h au maximum. Le G40 est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire.

Autorisation exceptionnelle Après s’être inscrits, les participants reçoivent une autorisation exceptionnelle leur permettant de s’exercer pendant un mois au volant d’un tracteur roulant à 40 km / h, ainsi que de

Conditions de participation • Un permis de conduire de catégorie G • Un tracteur avec dispositif de protection du chauffeur (vitesse maximale de 30 ou 40 km / h) pour la première journée • Un tracteur et une remorque agricole pour la seconde journée (poids garanti de la remorque d’au moins 3500 kg). • L’assurance des véhicules incombe aux participants.

Prix du cours Membres CHF 580.– (non-membres CHF 630.–), ristourne de CHF 100.– accordée par le Fonds de sécurité routière, coûts nets de CHF 480.– pour les membres (CHF 530.– pour les non-membres). Des frais administratifs de CHF 60.– seront perçus pour une

Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), Max Binder, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. 056 462 32 50 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ueli Zweifel : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch

conduire la remorque uniquement pendant le cours sur le lieu duquel elle sera amenée par le chemin le plus direct.

Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken, tél. 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

annulation survenant moins de deux semaines avant le début du cours. En cas d’absence

Annonces Agripub service d’annonces, Seelandweg 7, CH-3013 Berne Alexandra Fuhrer, tél. 031 330 95 01, fax 031 330 95 30 landtechnik@agripub.ch

injustifiée, l’ASETA se réserve le droit d’encaisser l’intégralité du montant de la facture.

Informations et renseignements

Vente des annonces Daniel Sempach, tél. 034 415 10 41 daniel.sempach@agripub.ch

www.coursdeconduite.ch – www.g40.ch Téléphone 056 462 32 00

Tarif des annonces Tarif valable : 2015 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne

Avec le soutien du Fonds de sécurité

Paraît 11 fois par an Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : prix sur demande

routière (FSR)

Liste des annonceurs Amagosa SA, 9402 Mörschwil 55 Blaser Swisslube AG, 3415 Hasle-Rüegsau 2 fenaco Genossenschaft, 8401 Winterthur 4 Hans Meier AG, 6246 Altishofen 4 Heizmann AG, 5000 Aarau 55 Kuhn Center Schweiz, 8166 Niederweningen 4, 31

Oscar Fäh AG, 9245 Oberbüren Profi Pneu AG, 4553 Subingen Serco Landtechnik AG, 4538 Oberbipp Snopex SA, 6828 Balerna STIHL Vertriebs AG, 8617 Mönchaltorf Stocker Fräsen & Metallbau AG, 5072 Oeschgen

Le numéro 8 / 2015 paraîtra le 13 août 2015. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 24 juillet 2015

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Technique Agricole  6/7 2015

31 2 56 55 4 31

Marché Aperçu sur les autochargeuses surbaissées Aperçu sur les motofaucheuses En savoir plus I Pratique Souvent sous charge excédentaire : ménager les axes, transmissions et prises de force Sécurité Technique conçue pour l’utilisation dans la forêt privée. Reportage des journées forestières de la DLG


Economie Agroscope Transfer | N° 61 / 2015

Rentabilité de la vente directe Prestations brutes et coûts complets de cinq groupes de produits et de quatre catégories de prestations brutes

Avril 2015

Sommaire

Auteurs Hauke Reitz Daniel Hoop Markus Lips

Photo: Lukas Egloff, Agroscope

Introduction 2 Méthode 2 Résultats 4 Conclusions 5 Bibliographie 6 Remerciements 6 Impressum 6

En termes de prestation brute, la commercialisation directe est le plus important secteur de la para-agriculture. Afin d’étudier la rentabilité de la vente directe, huit exploitations dont la prestation brute de la vente directe est supérieure à Fr. 10 000.– ont été analysées. Les prestations réalisées ont été comparées aux coûts complets des cinq groupes de produits suivants: fruits et légumes, œufs, viande, jus et moûts ainsi que vins et spiritueux. Tandis que les trois groupes de produits œufs, viande ainsi que vins et spiritueux ont permis une valorisation du travail, c.-àd. une indemnisation du travail fourni par la main-d’œuvre familiale de plus de Fr. 28.– de l’heure (coûts d’opportunité), les deux autres groupes de produits fruits et légumes ainsi que jus et moûts se situaient en dessous de ce seuil. Par conséquent, la rentabilité étant très hétérogène d’un groupe de produits à l’autre, il n’est pas possible de tirer de conclusions sur la rentabilité des produits transformés et non transformés en général. L’évaluation des huit exploitations

par catégorie de prestations brutes (chiffres d’affaires) donne un résultat similaire. Il n’est pas possible d’observer un net effet d’échelle, car la catégorie de prestation brute moyenne atteint, avec Fr. 45.80 par heure de main-d’œuvre (MOh), une valorisation du travail nettement meilleure que la catégorie supérieure qui affiche une prestation environ deux fois plus élevée, mais une valorisation du travail de Fr. 27.40 par MOh. L’influence des canaux de commercialisation qui demandent peu de travail (p. ex. livraison à domicile ou livraison à des détaillants) et l’assortiment proposé jouent apparemment un plus grand rôle que les économies liées à la taille de l’exploitation. La structure des coûts est dominée par les coûts spécifiques de la marchandise vendue (deux tiers) et le travail investi (un quart). Les autres postes de coûts comme la part de frais généraux de l’exploitation ne représentent pas plus de 10 %.

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n Technique Agroscope Transfer No 61 Introduction

Méthode

En termes de prestation brute moyenne, la vente directe est la branche la plus importante de la para-agriculture. Durant l’exercice 2013, Fr. 11 055.– soit 51 % de la prestation brute de la para-agriculture sur un total de Fr. 21 641.– étaient liés à la commercialisation directe et à la vinification (Hoop et Schmid 2014). Par rapport aux travaux effectués pour des tiers (travaux en régie) et aux locations de machines, qui arrivent en deuxième position avec Fr. 7904.– ou 37 % et qui sont proposés par plusieurs exploitations, la vente directe est structurée de manière complétement différente. Selon une évaluation pour l’exercice 2011, seules 13 % des exploitations pratiquent la vente directe, mais atteignent une prestation brute moyenne de plus de Fr. 50 000.– (Lips et Schmid 2013). Tandis qu’une analyse a été faite récemment sur la rentabilité des travaux en régie (Hoop et al. 2014), on dispose encore de peu d’informations dans le domaine de la vente directe. Schmid et Lenggenhager (2010) ont effectué des analyses de rentabilité pour cinq exploitations types sur la base de calculs de coûts complets et ont calculé les salaires horaires correspondants. Deux exploitations affichaient un salaire horaire inférieur à Fr. 10.–, tandis que deux autres avaient un salaire compris entre Fr. 10.– et Fr. 20.–, et qu’une cinquième obtenait un salaire horaire supérieur à Fr. 20.–. Par l’intermédiaire d’Agridea, on dispose de deux exemples types qui ont été calculés avec Paracalc, et pour lesquels les salaires horaires oscillaient entre Fr. 10.– et Fr. 20.– (Agridea 2010). La présente analyse a pour but d’étudier la rentabilité de la vente directe à partir d’autres études de cas. De plus, une différenciation au sein de la branche de la vente directe doit permettre d’indiquer les prestations brutes et les coûts complets des principaux groupes de produits et d’établir la structure des coûts.

Sélection des exploitations étudiées A partir des exploitations de référence du Dépouillement centralisé des données comptables, on a recherché des exploitations qui se situent dans la même région (pour faciliter l’enquête), et qui sont très axées sur la vente directe. Par conséquent, l’analyse ne porte que sur des exploitations qui ont réalisé plus de Fr. 10 000.– dans la vente directe en 2012. Huit exploitations de la région de Suisse centrale et orientale sont considérées. Sept d’entre elles réalisent un chiffre d’affaire compris entre Fr. 10 000.– et Fr. 100 000.–. La dernière exploitation dont le chiffre d’affaires est de l’ordre de Fr. 500 000.– a été traitée à part dans l’étude. Le calcul des coûts partiels du Dépouillement centralisé a été complété par une enquête réalisée dans chacune des exploitations durant l’été 2014. Cette enquête a été effectuée à l’aide d’un questionnaire standard, qui a été rempli lors d’un entretien personnel avec les responsables de la vente directe ainsi que les chef/fes d’exploitation. Cette méthode a permis de tenir compte des contingences propres à chaque exploitation et des possibles difficultés à différencier les groupes de produits. Un entretien personnel a également été nécessaire pour connaître la maind’œuvre employée, ainsi que la part de frais généraux de l’exploitation et leur ventilation sur les différents groupes de produits, car ces derniers ne sont généralement pas saisis séparément. Les exploitations sélectionnées vendent principalement des produits de la ferme. La gamme de produits est large et va de produits non transformés comme les légumes, les fruits et les œufs jusqu’à des produits à haute valeur ajoutée comme les spiritueux et les vins. Les marchandises vendues sont soit produites à la ferme, soit achetées à des tiers, soit sont un mélange des deux, ce qui est fréquem-

Tab. 1: Calcul coûts/prestation par Fr. 100.– de prestation brute par groupe de produits. Degré de transformation Groupe de produits Nombre d’exploitations Prestation brute cumulée (Fr.)

Fruits et légumes

Œufs

Produits transformés

Tous

Jus et moûts

Viande

Vins et spiritueux

Tous Tous

3

2

5

2

2

3

4

7

117 600

29 490

147 090

89 122

34 827

54 375

178 324

325 415

Prestation brute (Fr.)

100

100

100

100

100

100

100

100

Coûts spécifiques du produit (Fr.)

60.8

52.7

59.1

71.8

72.4

77.1

73.6

67.0

35.2

31.7

34.5

14.5

34.8

11.1

17.5

25.2

35.2 0.0

31.7 0.0

34.5 0.0

14.5 0.0

34.8 0.0

10.8 0.3

17.4 0.1

25.1 0.1

1.0 0.6

0.1 0.1

0.8 0.5

1.2 1.3

1.6 0.8

0.0 1.8

0.9 1.4

0.9 1.0

5.6

0.4

4.5

6.4

9.3

4.9

6.5

5.6

103.1

85.1

99.5

95.2

119.0

95.0

99.8

99.7

–3.1

14.9

0.5

4.8

–19.0

5.0

0.2

0.3

Travail en Fr. dont membres de la famille dont employés Coûts du capital (Fr.) Frais généraux de la commercialisation directe (Fr.) Frais généraux de l’exploitation (Fr.) Coûts totaux (Fr.) Bénéfices/pertes (Fr.)

50

Produits non transformés

Technique Agricole  6/7 2015


Technique Agroscope Transfer No 61 n 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

Reste Travail

el M itt

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Fig. 1: Part des postes de coûts sélectionnés dans les coûts totaux, par groupes de produits.

ni

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Coûts spécifiques produit

ment le cas. L’étude étant axée sur la commercialisation directe, les activités considérées sont uniquement celles qui sont liées à l’activité de vente, à la publicité et à la distribution des marchandises. Les canaux de distribution utilisés par les exploitations étudiées sont multiples. La vente à la ferme est pratiquée par cinq exploitations sur huit et constitue donc la variante de débouchés la plus utilisée. D’autres canaux de distribution, utilisés individuellement, sont les marchés hebdomadaires, la livraison à domicile, l’expédition par courrier ainsi que la livraison à des détaillants et à des restaurants. Dans un cas, les produits sont écoulés par l’intermédiaire d’un syndicat de vente de paysannes, un regroupement des paysannes de la région qui commercialisent ensemble des produits artisanaux. Calcul des coûts et des prestations Pour déterminer la rentabilité sur le plan des groupes de produits, les prestations brutes réalisées ont été comparées aux coûts complets calculés, afin de connaître les bénéfices tirés de la commercialisation directe. Tandis que les données concernant les prestations brutes proviennent des comptabilités, les coûts sont structurés en six postes différents. Les coûts spécifiques comprennent les coûts des produits vendus. Dans le cas de produits propres exclusifs, l’analyse calcule les coûts complets des produits imputables à l’exploitation, y compris la charge éventuelle liée à leur transformation. Le résultat obtenu fait partie des coûts spécifiques sous forme de livraisons internes à l’exploitation. Dans le cas des produits achetés, les coûts spécifiques sont repris dans la comptabilité. Lorsque des produits bruts sont achetés, totalement ou en partie, pour être transformés à la ferme ou lorsque des produits bruts de la ferme sont transformés en dehors de l’exploitation, les marchandises et les services achetés sont comptabilisés sur la base du montant des factures et les produits propres figurent comme livraison interne dans les coûts spécifiques1. Parmi les groupes de produits considérés, la production de spiritueux et de vins est un bon exemple puisque leur transformation est souvent déléguée totalement ou en partie à des distilleries ou à des caves externes. Dans le cas de la production de spiritueux, la macération et la fermentation ont lieu à la ferme. Le moût fermenté est fourni à la distillerie, l’eau de vie terminée est rachetée à la distillerie 1

ans certains cas, il faut calculer à la fois les coûts de la transformation et la vente. D L’indemnisation du travail investi dans la transformation est déterminée à partir de la valorisation moyenne du travail de transformation et de vente. Cette méthode empêche qu’une partie soit évaluée au détriment ou au profit de l‘autre.

et mise en bouteille sur l‘exploitation. Dans un autre cas, les raisins sont fournis à une cave et rachetés une fois que le vin a été mis en bouteille. Les coûts spécifiques comprennent également le matériel d’emballage, comme les bouteilles, les récipients ou les sacs. Les coûts salariaux des employés se calculent à partir du salaire horaire réel et des heures de travail consacré à la vente directe. Pour les unités de main-d’œuvre familiale, le temps de travail est facturé au salaire horaire de Fr. 28.– (Gazzarin 2014), qui correspond aux coûts d’opportunité du temps utilisé. Les deux postes additionnés donnent les coûts de main-d’œuvre totaux. Tous les temps indiqués sont des estimations et se basent sur les entretiens avec les chefs d’exploitation. Les coûts du capital correspondent au taux d’intérêt et à l’amortissement annuel des investissements qui ont été consentis pour la commercialisation directe. Dans les exploitations interrogées, ces investissements concernaient essentiellement des machines de transformation et des appareils frigorifiques. Les frais généraux de la vente directe englobent les coûts de structure ou les coûts variables qui n’ont pas pu être saisis directement à l’échelle des groupes de produits. Ils sont liés à la vente directe dans l’ensemble, comme les taxes pour les stands sur les marchés ou les dépenses publicitaires. Les coûts ne sont imputés qu’au groupe de produits qu’ils concernent directement. Les coûts sont attribués de façon proportionnelle soit en fonction de la quantité vendue en kilogrammes ou dans le cas de dépenses publicitaires, en fonction du nombre de transactions2. Enfin, le poste «Frais généraux de l’exploitation» comprend la part représentée par le groupe de produits dans les bâtiments, les machines de l’exploitation, les charges d’assurances et les licences ainsi que les coûts d’électricité et de chauffage. Les parts des groupes de produits sont généralement fixées proportionnellement aux quantités vendues en kilogrammes. Les coûts d’électricité et de gaz ont été ventilés à parts égales entre les groupes de pro­ duits, car la consommation n’est pas différenciée par groupe de produits. Après déduction des coûts des prestations brutes, on ob­tient les bénéfices ou les pertes (tab. 1). Il est ensuite possible de calculer la valorisation du travail, c.-à-d. 2

n objectif important des mesures publicitaires est d’augmenter le nombre des transacU tions (ventes aux clients).

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n Technique Agroscope Transfer No 61 l’indemnisation des unités de main-d’œuvre familiale qui constitue un important indicateur de la rentabilité (tab. 2). L’opération consiste à diviser la somme des coûts de la main-d’œuvre familiale et les bénéfices par le nombre d’heures de travail de la main-d’œuvre familiale. Représentation des résultats Le résultat du calcul des coûts et des prestations a fourni les données correspondant à chaque groupe de produits des huit exploitations. Les résultats sont représentés de deux manières différentes. D’un côté, les prestations et les coûts de la vente directe ont été représentés en totalité, ce qui a nécessité une répartition des huit exploitations en quatre catégories de chiffres d’affaires ou de prestations brutes. D’un autre côté, les résultats ont également été dépouillés par groupe de produits. La prestation brute sert de valeur de référence. Tous les coûts sont donc rapportés à une prestation brute ou à un chiffre d’affaires de Fr. 100.–. Les données recueillies lors des observations individuelles d’exploitations sont pondérées selon leur prestation brute.

Résultats Par groupe de produits Le tableau 1 présente les coûts pour Fr. 100.– de prestation brute de deux groupes de produits non transformés (fruits et légumes, œufs) et trois groupes de produits transformés (viande, jus et moûts ainsi que vins et spiritueux). Les données des groupes de produits proviennent de deux ou trois des sept exploitations au total. La huitième exploitation n’a pas été considérée du fait de son important chiffre d’affaires qui est à lui seul supérieur au chiffre d’affaires des sept autres exploitations réunies. La comparabilité n’était donc pas assurée. Les coûts spécifiques représentent de loin la part la plus importante de la prestation brute (Fr. 67.– pour tous les groupes de produits) et se distinguent considérablement par groupe de produits. Avec les coûts du travail de la

main-d’œuvre familiale et des employés (Fr.  25.20), ils dominent la structure des coûts de tous les groupes de produits (Fr. 92.20). Les coûts de la main-d’œuvre employée sont minimaux. Dans certains cas, les exploitations avaient exprimé le souhait explicite de ne développer la vente directe que tant que cette activité n’impliquerait pas l’engagement de main-d’œuvre externe. Enfin, la part de frais généraux de l’exploitation représente un facteur de coût important. En revanche, les coûts du capital et les frais généraux de la vente directe ne pèsent pas lourd dans la balance. Ce dernier point tient à ce que dans de nombreux cas, aucun investissement n’a été fait pour le groupe de produits. Lorsque c’est pourtant le cas, les investissements sont souvent minimes, car ils concernent uniquement de petites machines ou des appareils frigorifiques. Les groupes de produits n’ont en aucun cas nécessité des investissements spécifiques pour des mesures de cons­ truction ou d’aménagement. En outre, si investissement il y a, ils ont souvent déjà été amortis. Comme on pouvait s’y attendre, les produits transformés ont une part nettement plus élevée de coûts spécifiques (Fr. 73.60) que les produits non transformés (Fr. 59.10; cf. tab. 1). La part des coûts du travail est cependant supérieure dans les groupes de produits non transformés (Fr.  34.50 par rapport à Fr. 17.50), ce qui vient du fait que les prix à l’unité sont inférieurs à ceux des produits transformés et que par conséquent, il faut faire plus de transactions pour atteindre un chiffre d’affaires de Fr. 100.–. En outre, on a observé des quantités élevées par transaction dans les groupes de produits transformés. Ainsi, deux des exploitations interrogées vendent de la viande de bœuf livrée à domicile. Les ventes ont lieu sur des jours définis, ce qui permet de concentrer la charge de travail. Dans les cas étudiés, les vins et les spiritueux sont principalement vendus à des détaillants. Là aussi, la charge de travail liée à la distribution des marchandises se concentre sur quelques jours dans l’année. Les bénéfices sont très variables entre les cinq groupes de produits. Les différences ne permettent pas d’établir un

Tab. 2: Valorisation du travail par groupe de produits. Degré de transformation Groupe de produits

Produits non transformés Fruits et légumes

Tous

Viande

Jus et moûts

Vins et spiritueux

Tous Tous

Prestation brute (Fr.)

100

100

100

100

100

100

100

100

Coûts sans travail des membres de la famille (Fr.)

60.8

52.7

59.1

71.8

72.4

77.1

73.6

67.0

Rémunération du travail des membres de la famille (Fr.)

35.2

31.7

34.5

14.5

34.8

11.1

17.5

25.2

Travail des membres de la famille (MOh*)

1.3

1.1

1.2

0.5

1.2

0.4

0.6

0.9

Valorisation du travail (Fr./MOh*)

25.5

41.2

28.4

37.2

12.7

41.0

28.3

28.4

*MOh = heure de main-d’œuvre

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Œufs

Produits transformés

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Technique Agroscope Transfer No 61 n modèle selon le degré de transformation. Les œufs, la viande ainsi que les vins et les spiritueux enregistrent des bénéfices allant jusqu’à Fr. 15.– par Fr. 100.– de prestation brute. Les fruits et les légumes ainsi que les jus et moûts, eux, enregistrent des pertes. Cela se répercute sur la valorisation du travail des unités de main-d’œuvre familiale (tab. 2). Tandis que les fruits et les légumes se situent juste en dessous des coûts d’opportunité de Fr. 28.– de l’heure avec Fr. 25.50 de l’heure, la valorisation du travail obtenue avec les jus et moûts est seulement de Fr. 12.70. Inversement, la valorisation du travail pour les œufs ainsi que pour les vins et les spiritueux atteint plus de Fr. 40.– de l’heure. La viande est un peu en dessous avec Fr. 37.20 de l‘heure. Avec le groupe de produits jus et moûts, on constate qu’aux coûts spécifiques conséquents viennent s’ajouter des coûts de main-d’œuvre et des frais généraux d’exploitation très élevés par rapport aux autres groupes de produits transformés. Les prix à l’unité sont cependant tout aussi réduits, de sorte que les coûts élevés ne peuvent pas être compensés. Tous les groupes de produits confondus, les coûts sont de Fr. 99.70 pour Fr. 100.– de prestation brute. Avec la pondération par prestation brute, le gain minimal est de Fr. 0.30. La valorisation du travail qui en résulte est de Fr. 28.40 de l’heure et correspond pratiquement aux coûts d’opportunité. Par catégorie de prestations brutes La répartition des exploitations par catégorie de prestation brute se fait selon quatre groupes. Deux exploitations réalisent une prestation brute comprise entre Fr. 90 000.– et Fr. 100 000.– avec la vente directe et tombent donc dans la catégorie «Elevée». Deux exploitations réalisent une prestation brute comprise entre Fr. 10 000.– et Fr. 30 000.– et forment ainsi la catégorie «Basse». Entre les deux se situent trois exploitations avec une prestation brute comprise entre Fr. 30 000.– et Fr. 60 000.–, qui forment la catégorie «Moyenne». L’exploitation dont la prestation brute est de près de Fr. 500 000.– est traitée à part. Pour toutes les catégories, les coûts sont de nouveau indiqués par Fr. 100.– de prestation brute (tab. 3). La structure des coûts, notamment ceux de la maind’œuvre, varie considérablement entre les catégories de prestations brutes, ce qui s’explique par les différents assortiments de produits et canaux de distribution. La catégorie «Elevée» propose un assortiment de produits variés avec des degrés de transformation différents, tandis que la catégorie «Moyenne» propose exclusivement des produits transformés. Une exploitation de la catégorie «Basse» vend un produit transformé, l’autre vend principalement des produits non transformés. Enfin, la seule grande exploitation se caractérise par un assortiment très large et différents degrés de transformation. Les catégories se différencient également en ce qui concerne les canaux de distribution. Dans la catégorie «Elevée», les produits sont vendus essentiellement à la ferme, mais parfois aussi sur les marchés hebdomadaires. La catégorie «Moyenne» livre uniquement à domicile ou aux détaillants. Dans la catégorie «Basse», une des exploitations pratique exclusivement la vente à la ferme, l’autre exploitation vend principalement aux détaillants et par l’intermédiaire du syndicat de vente des paysannes.

Les différences dans l’assortiment des produits et les canaux de distribution peuvent expliquer les gros écarts en matière de charge de travail. Avec 0,4 heures de main-d’œuvre familiale soit Fr. 12.30 pour Fr. 100.– de prestation brute, la catégorie «Moyenne» présente une valeur très basse, qui est nettement dépassée par toutes les autres catégories. Dans l’ex­ ploitation où la prestation brute dépassait Fr. 500 000.–, il était impossible pour les membres de la famille d’assumer la totalité de la charge de travail. Par conséquent, les trois quarts des coûts du travail sont dus au coût de la main-d’œuvre employée, qui perçoit un salaire horaire de Fr. 22.–, soit en dessous des coûts d’opportunité pris en compte. Aucune relation n’a pu être observée entre les bénéfices et la valorisation du travail d’une part et l’ampleur des activités de commercialisation directe d’autre part. Seule la très grande exploitation ainsi que la catégorie «Moyenne» enregistrent des bénéfices. Dans le premier cas, c’est dû au bas niveau des coûts spécifiques et à l’engagement d’employés, qui gagnent moins que les coûts d’opportunité. Dans la catégorie «Moyenne», cela dépend surtout des canaux de distribution qui demandent peu de travail. La variabilité de la valorisation du travail montre en outre que les catégories de prestation brute ne sont absolument pas homogènes. Une des exploitations de la catégorie «Elevée» affiche par exemple une valorisation du travail deux fois plus élevée que l’autre exploitation.

Conclusions Cinq groupes de produits et cinq catégories de prestations brutes (chiffres d’affaires) ont été analysés sur la base du calcul des coûts/prestations de huit exploitations ayant une prestation brute de la vente directe de plus Fr. 10 000.–. La valorisation du travail, c.-à-d. le salaire horaire perçu par unité de main-d’œuvre familiale a été utilisé comme critère de rentabilité. Les deux analyses ont montré une grande hétérogénéité. Tandis que les trois groupes de produits œufs, viande ainsi que vins et spiritueux atteignaient une valorisation du travail de plus de Fr. 28.– (coûts d’opportunité), les deux groupes de produits fruits et légumes ainsi que jus et moûts se situaient, eux, en dessous. Par conséquent, dans les études de cas réalisés, la distinction entre produits transformés et produits non transformés n’a pas de sens en termes de rentabilité. Pour les groupes de produits œufs, viande ainsi que vins et spiritueux, la valorisation du travail est de l’ordre de Fr. 37.20 et plus, ce qui indique que la vente directe peut être une activité rentable. Par contre, la valorisation du travail de Fr.  12.70 de l’heure pour la vente de jus et moûts est modeste. Pratiquement aucun effet d’échelle n’apparaît dans l’analyse par catégorie de prestation brute, c.-à-d. que la valorisation du travail n’augmente pas parallèlement au niveau de la prestation brute. L’influence des canaux de distribution semble plus déterminante. La catégorie de prestation brute moyenne (entre Fr. 30 000.– et Fr. 60 000.–) mise exclusivement sur les produits transformés ainsi que sur la livraison à domicile ou au commerce de détails. Par conséquent, sa charge de travail par Fr. 100.– de prestation brute est relativement réduite, ce qui se traduit par une valorisation du travail élevée de Fr. 45.80 de l’heure.

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n Technique Agroscope Transfer No 61 Tab. 3: Calcul coûts/prestation par Fr. 100.– de prestation brute par catégorie de produits. Catégorie de prestation brute

Très élevée*

Nombre d’exploitations

Elevée**

Moyenne***

Basse****

1

2

3

2

Prestation brute (Fr.)

100

100

100

100

Coûts spécifiques du produit (Fr.)

53.2

66.8

72.1

59.4

Travail (Fr.) dont membres de la famille dont employés

35.7 7.3 28.4

29.1 29.1 0.0

12.4 12.3 0.1

43.3 43.3 0.0

Coûts du capital (Fr.) Frais généraux de la commercialisation directe (Fr.) Frais généraux de l’exploitation (Fr.)

0.0 1.2

0.5 1.1

1.5 0.8

0.8 0.0

4.7

5.5

6.8

1.1

Bénéfices/Pertes (Fr.)

5.2

-3.0

6.4

-4.9

Rémunération du travail des membres de la famille (Fr.)

12.5

26.1

18.7

38.4

Travail des membres de la famille (MOh)

0.3

1.0

0.4

1.5

Valorisation du travail des membres de la famille (Fr./MOh) (valeurs minimales & maximales)

48.0

27.4

45.8

22.5

(37.7, 16.3)

(62.5, 38.0)

(26.6, 14.8)

* Très élevée = Prestation brute supérieure à Fr. 500 000.– ** Elevée = Prestation brute comprise entre Fr. 90 000.– et Fr. 100 000.– *** Moyenne = Prestation brute comprise entre Fr. 30 000.– et Fr. 60 000.– **** Basse = Prestation brute comprise entre Fr. 10 000.– et Fr. 30 000.–

D’un autre côté, la catégorie de prestation brute élevée (entre Fr. 90 000.– et Fr. 100 000.–) vend ses produits principalement à la ferme, mais aussi parfois sur les marchés hebdomadaires, et propose un assortiment de marchandises de différents degrés de transformation, ce qui nécessite nettement plus de travail et se traduit finalement par une valorisation du travail de Fr. 27.40. Deux postes sont importants dans la structure des coûts: Les coûts de la marchandise vendue représentent deux tiers et le travail investi un quart des coûts totaux. Selon les exemples étudiés, la charge de travail peut être influencée par deux facteurs, le canal de distribution et le degré de transformation. Des canaux de distribution alternatifs par rapport à la vente à la ferme ou sur les marchés, comme la livraison à domicile ou au commerce de détail réduisent la charge de travail. Enfin, les produits transformés, du fait de leur prix plus élevé à l’unité, se traduisent par des prestations brutes également plus élevées, c.-à-d. qu’il faut réaliser moins de transactions pour obtenir une prestation brute de Fr. 100.–.

Bibliographie – Agridea, 2010. Agritourisme et rentabilité, Agridea, Lindau. – Gazzarin Ch., 2014. Coûts-machines 2014, Agroscope Transfer 37, Agroscope, Ettenhausen. – Hoop D., Schwarz A. & Lips M., 2014. Calculs des coûts complets des travaux en régie, Recherche Agronomique Suisse, 5(9), 352–357. – Hoop D. & Schmid D., 2014. Rapport de base 2013, Dépouillement centralisé des données comptables, Agroscope, Ettenhausen. – Lips M. & Schmid D., 2013. Agrarische Diversifikation aus ökonomischer Sicht: Entwicklung auf den schweizerischen

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Technique Agricole  6/7 2015

Landwirtschaftsbetrieben. In: Agrarische Diversifikation – rechtliche Aspekte von Agrotourismus bis Energieerzeugung (Hrsg. R. Norer), Tagungsband der 3. Luzerner Agrarrechtstagung 2012, Schriften zum Recht des ländlichen Raums, Band 7, Dike Verlag, Zürich. p. 19–29. – Schmid D., Lenggenhager P. & Steingruber E., 2010. Rentabilité de la para-agriculture sur la base de l’exemple de la vente directe, Rapport ART 737, Agroscope, Ettenhausen.

Remerciements Les auteurs remercient vivement les fiduciaires qui ont aidé à contacter les exploitations, ainsi que les chefs d’exploitation qui ont participé à l’étude.

Impressum Editeur

Agroscope, Tänikon 1, 8356 Ettenhausen, www.agroscope.ch

Renseignements

Daniel Hoop e-mail: daniel.hoop@agroscope.admin.ch tél. +41 58 480 32 45

Traduction

Service de traduction Agroscope

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ISSN

2296-7222 (print), 2296-7230 (online)


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