juin/juillet 2018
CULTURES SPÉCIALES L’eau, un facteur de risque Les tracteurs de jardin, performants et plaisants Pneus : télégonflage ou pression de compromis ? Être bien équipé et maintenir un taux d’adrénaline bas
«Vous allez être impressionné» Laurent Limat, 079 696 24 15
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2803 BOURRIGNON, Rémy Ackermann Sàrl
1625 SÂLES (GRUYÈRE), H. Brodard & Fils SA
3179 KRIECHENWIL, Hämmerli Agro Tech AG
1734 TENTLINGEN, Jungo Landmaschinen AG
3225 MÜNTSCHEMIER, Jampen Landmaschinn AG 6943 VEZIA, Pietra Tecnica Agricola Sagl
juin/juillet 2018 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Éditorial
En bref
Marché 8 12 14 15 16 18 22 25 26 29 30 33
Le travail intensif du sol gagne du terrain La norme de dépollution 5 agite les esprits La transition est échelonnée Qui sera le « Tracteur de l’année » ? L’orange de Steyr : la couleur du succès
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Thème principal : cultures spéciales Impressionnants tracteurs à voie étroite Reportage sur deux exploitations maraîchères L’eau, un facteur de risque L’eau, facteur de qualité en progression L’eau, garantie du vin à venir « Le plein de kWh, je vous prie ! » Les tracteurs de jardin : performants et plaisants
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Impression 36 38 40 42 44 48 50
Prise en main du Same « Frutteto CVT S » Hersage soigné Un « Milan » précis et de haut vol Une trajectoire stable, même dans la pente « Grapeliner » n’a que des baies dans la trémie
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En savoir plus Les flexibles hydrauliques n’ont « pas le droit de lâcher ! » Le « load sensing » un hypersensible !
Management 51 52 55 56
Ai-je toujours le bon permis de conduire ? Dispositifs de réglage de pression sous la loupe Radio « DAB+ » dans les tracteurs : à quoi faut-il veiller ? Andaineur à rotors ou à pick-up ?
Plate-forme 59
10 millions pour la formation professionnelle
Sécurité 60
Être bien équipé et maintenir un taux d’adrénaline bas
Passion 62
Ce Carraro est un grimpeur, 55 % ne lui font pas peur
ASETA 64 66 70 71
Des jeunes participants parlent du cours de conduite G40 Communications des sections Stephan Plattner : chiffres en tête Les cours ASETA et l’impressum Page de couverture Le binage et le hersage ne sont plus réservés qu’aux exploitations bios. La diversité des outils est appelée à augmenter encore avec la numérisation.
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www.facebook.com/ CHLandtechnik
Roman Engeler
L’« Öga » ouvrira ses portes le 27 juin prochain à Koppigen (BE). Cette exposition de la « branche verte » attirera pour la 30 e fois et durant trois jours une foule de professionnels, femmes et hommes actifs dans l’horticulture, le maraîchage et l’arboriculture. Largement plus de 400 exposants y présenteront leurs machines, équipements, plus des végétaux et toutes sortes d’intrants. Il n’en fallait pas plus pour que Technique Agricole consacre le point fort de cette édition, sur 18 pages, à divers aspects techniques des productions et des cultures spéciales. D’emblée, dès la planification de cette revue, il est apparu que nous ne pourrions aborder qu’à la frange ce thème des « Machines spéciales pour cultures spéciales ». La rédaction n’en espère pas moins avoir sélectionné et traité des aspects intéressants. Nous nous sommes, par exemple, penchés sur les tracteurs conçus pour ces domaines particuliers. C’est une catégorie dont les caractéristiques se rapprochent de plus en plus de celles des véhicules plus grands et plus puissants destinés aux grandes cultures, à la différence qu’ils bénéficient d’un report pour leur mise aux normes de dépollution. Ces dernières années, l’application de ces normes a mobilisé les services « Recherche et développement » des constructeurs, au détriment d’autres évolutions, rendues parfois carrément impossibles. Le passage à la phase 5 approche. Faut-il patienter et attendre la génération de tracteurs en conformité avec ces nouvelles limites ou profiter d’acquérir rapidement un modèle moins cher ? Cette question fait l’objet de débats évoqués, entre autres, à partir de la page 12 de cette revue. L’édition nº 8 paraîtra le 16 août 2018.
Photo : Roman Engeler
6/7 2018 Technique Agricole
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Actualités
En bref La fondation Agrisano, sa caisse-maladie et ses services d’assurances bouclent l’exercice 2017 sur un résultat positif de 39,5 millions de francs. En 2017, Fenaco a réalisé un chiffre d’affaires de 6,26 milliards de francs (+5,3 %) et un bénéfice avant impôts et intérêts de 129 millions de francs (+4 %). GVS a vu ses ventes passer de 208,1 à 227,5 millions de francs l’an dernier. Son résultat s’inscrit aussi en hausse, à 4,5 millions de francs. Rolls-Royce et l’Indien Force Motors prévoient de construire une nouvelle usine en Inde pour y fabriquer ensemble des moteurs « MTU ».
Nouveaux chargeurs à articulation Giant commercialise avec ses modèles « G3500 », « G3500 Tele » et « G3500 X-TRA » de nouveaux chargeurs dans la catégorie des 3,5 tonnes. Ces machines peuvent être configurées pour tous les genres d’utilisation. Grâce à leur cinématique en « Z », leur charge de basculement atteint 2200 kg, voire 3800 kg pour la version « X-TRA » ; ils atteignent 28 km/h. L’entraînement hydrostatique intégral à blocage de différentiel à 100 % des essieux 14-tonnes dispose
de deux plages de vitesses ; diverses fonctions hydrauliques permettent d’entraîner une foule d’outils. Un circuit hydraulique proportionnel supplémentaire fournit jusqu’à 70 l/min. Le système « Stabilo » et la suspension du bras, deux options, servent de compensateur d’inclinaison. Des moteurs de 50, 66 ou 74 chevaux entraînent ces engins ; la version 66 chevaux dispose d’un filtre à particules pour répondre à la phase 5 de dépollution.
Le constructeur autrichien Mammut va concentrer ses activités dans le matériel d’affouragement et abandonner son secteur de chargeurs frontaux. Appenzell Rhodes-Extérieures veut insti tutionnaliser le sauvetage des faons à l’aide de drones. Le canton a lancé un projet pilote en ce sens. Le débardeur « OnTrack » est un projet commun de Prinoth et Ponsse. Cet engin est monté sur trains de chenilles, afin de réduire fortement le tassement et les effets de cisaillement dans les sols des layons. Les directeurs des offices cantonaux de l’agriculture de toute la Suisse et du Liechtenstein se sont rendus fin mai à Agroscope Tänikon (TG) et ont visité la ferme et la « Swiss Future Farm ».
Tracteurs propres et efficaces
Le fabricant allemand Agria élargit son offre de broyeurs télécommandés avec les machines de type « 9500 ». Briri, fabricant allemand de véhicules d’épandage de fumier et de lisier, fête cette année 40 ans de production de véhicules. Zetor continue d’explorer de nouveaux marchés. Le constructeur tchèque a ainsi organisé récemment une tournée promotionnelle au Kenya. Bayer a reçu le feu vert des autorités US de la concurrence pour la reprise de Monsanto. L’autorité des cartels a cependant émis un certain nombre de conditions. Michelin veut, d’ici 2048, fabriquer ses pneumatiques à partir de 80 % au moins de matières premières d’origine durable. 500 concessionnaires Steyr viennent de participer à un camp de formation à Bratislava, en Slovaquie.
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Technique Agricole
6/7 2018
Avec son programme « ISU » (Industrie, Strasse und Umwelt, soit « Industrie, voirie et environnement »), Fendt propose aux communes et aux entreprises actives dans le secteur de l’entretien des espaces publics une solution pour travailler efficacement avec des tracteurs. C’est en ces termes que le constructeur allemand a présenté la version destinée à la voirie de ses gammes de tracteurs « 200 Vario »,
« 300 Vario », « 500 Vario » et « 700 Vario » ainsi que leurs outils dédiés à l’« IFAT 2018 », salon munichois pour les services publics, l’adduction et l’épuration d’eau et la valorisation des déchets. Le système de camé ras de la maison Satcon system était également exposé ; c’est le seul qui soit agréé en Allemagne pour la gestion des outils portés. On a également pu voir le tracteur électrique compact Fendt « e100 Vario », présenté comme « la solution idéale pour une utilisation en ville ». Ce véhicule, dévoilé l’automne dernier, doit faire l’objet d’une première fabrication en petite série cette année ; ces exemplaires permettront de tester les possibilités d’utilisation de ce tracteur sur des exploitations et des services spécialement sélectionnés.
Actualités
Machines d’occasion sur www.agrartechnik.ch L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) et la revue Technique Agricole proposent dès à présent sur leur site internet un portail de vente de machines agricoles d’occasion. Ce portail affiche toutes les machines suisses qui figurent déjà sur le site autrichien www.landwirt.com. Avantages pour les annonceurs suisses (commerçants en machines agricoles) : ils voient s’afficher leurs annonces sur une plateforme suisse bien fréquentée, avec des mises à jour et des nouvelles quotidiennes ; il leur est en outre proposé de publier leurs annonces de matériels d’occasion dans la version imprimée de la revue Technique Agricole et d’élargir ainsi de façon marquante la visibilité de leur annonce. Les abonnés au mensuel Technique Agricole et les adhérents de l’ASETA pourront prochainement publier gratuitement un certain nombre de petites annonces sur le site. Toutefois, quelques adaptations techniques sont encore nécessaires pour cette mise en service.
Partenariat commercial conclu John Deere et Pessl Instruments GmbH ont annoncé la signature d’un partenariat commercial dans le domaine de la distribution. Pessl est un leader dans le secteur des stations météo, de la télémétrie et d’autres accessoires pour l’agriculture de précision. Grâce à ce partenariat, les concessionnaires John Deere accèdent au portefeuille complet des produits Pessl. Ils peuvent en outre bénéficier de l’appui et de l’assistance des équipes du concepteur. Simultanément, ils peuvent développer plus avant l’intégration des composants Pessl dans leur John Deere Operations Center et consolider ainsi leur position dans le domaine de l’agriculture de précision. Pessl va continuer à fabriquer ses instruments en Autriche, à Weiz, et à les vendre sous sa propre marque.
Un projet, un robot
L’Union maraîchère suisse (UMS) a lancé un projet engageant : un robot pour la protection des plantes qui doit conduire à une réduction de 40 à 70 % de l’utilisation de produits phytosanitaires. Il s’agit d’un robot issu de l’évolution du robot sarcleur « Steketee IC » en un robot multifonctionnel pour la protection des plantes. Cet engin traîné par un tracteur a été mis au point aux Pays-Bas ; il dispose d’un dispositif de saisie et de traitement des images. Grâce à elles, les buses de pulvérisation reconnaissent les plantes de la culture et leur taille pour orienter le traitement vers elles. Ce système permet de procéder au traitement ciblé des plantules à un stade précoce de croissance en utilisant un volume minimum de bouillie, beaucoup moins élevé qu’il n’en faudrait pour traiter ces végétaux devenus adultes et bien plus grands.
Pour les semis combinés
Amazone propose une nouvelle herse à disques compacte « CombiDisc » de 3 mètres de largeur de travail à utiliser en combinaison avec le semoir mécanique porté « Cataya » ou avec le semoir pneumatique, également porté, « Centaya ». Cette herse est dotée de 24 disques crénelés d’un diamètre de 410 mm et elle convient particulièrement, d’après les dires d’Amazone, à la préparation de lits de semence d’une profondeur de 3 à 8 cm. Dans sa version de base, la « CombiDisc » est livrée avec un réglage mécanique de profondeur. Divers types de rouleaux peuvent y être attelés. Tout comme les herses et les déchaumeuses rotatives de la nouvelle « 01 Generation », la « CombiDisc » est facile à solidariser avec les semoirs, rapidement et sans outils, grâce à l’accouplement rapide « QuickLink ».
6/7 2018 Technique Agricole
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Actualités
Coupe optimisée Krone a réalisé plusieurs adaptations d’importance sur les rotors de coupe et d’alimentation de ses autochargeuses « RX » et « ZX ». Elles visent à améliorer la qualité de coupe des fourrages. Les surfaces des dents en contact avec le fourrage sont constituées d’acier trempé résistant à l’usure et les pointes des dents disposées de manière asymétrique. En outre, la surface de contact a été élargie de 17 à 22 mm. Des modifications – breve tées – ont permis de réduire l’espace entre les pointes et la base des couteaux, ce qui doit contri buer à améliorer la qualité de la coupe en pré sence de fourrages hétérogènes, écrit le construc teur dans son communiqué, affirmant en outre avoir contrôlé l’efficacité de ces améliorations lors de plusieurs essais sur le terrain.
Syngenta et John Deere en exposition « live » Lors d’une journée de plein champ sur ses nouvelles parcelles de démonstration d’Othmarsingen (AG), le spécialiste des semences et des phytos Syngenta a présen té ses solutions pour une production moderne de blé, d’orge, de maïs et de colza. Hanspeter Lauper, de Landag, était sur place pour introduire les entrepreneurs et les agriculteurs présents dans le vaste champ de l’agriculture interconnectée et digitalisée. Hanspeter Lauper a notamment montré son semoir monograine transformé « Exactemerge » (photo), capable de travail ler à près de 20 km/h grâce au guidage avec un « duo GPS ». Robert Aebi Technique agri cole SA a profité de l’occasion pour montrer son pulvérisateur automoteur « R404i » et ses pulvérisateurs pour grandes cultures traînés « M740i » et « R962i », échantillons de la vaste palette de produits que John Deere emmène actuellement en tournée dans toute l’Europe.
Collaboration intensifiée Claas et Apollo Vredestein travaillent main dans la main depuis des décennies. Des dizaines de milliers de pneu matiques Vredestein ont déjà pris la route des usines Claas de Bad Saulgau (D) et de Woippy (F). Cette collabora tion va encore être renforcée : l’usine de tracteurs du Mans (F) sera désormais approvisionnée en pneumatiques « Traxion XXL » et « Traxion+ » pour équiper les tracteurs « Arion 500/600 » et « Axion 800/900 ».
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Technique Agricole
6/7 2018
Actualités
Fauchage radiocommandé Avec son « Crawler » Köppl propose un outil de fauchage et de broyage télécommandé mû par un moteur de 23 chevaux et une transmission hydraulique. Il est destiné à l’entretien de surfaces difficiles d’accès. « Il est capable de travailler sur des talus présentant une inclinaison de 120 % », écrit le constructeur dans un communiqué de presse. La télécommande longue portée autorise la conduite de cet engin depuis un véhicule ou par une personne à pied à proximité de l’espace d’intervention. Les préréglages tout en finesse et le puissant entraînement hydraulique avec correcteur électronique automatique de trajectoire permettent à la machine de
30e Öga
Du 27 au 29 juin prochain, les professionnels de l’horticulture, du paysagisme, de l’entretien des espaces verts, du maraîchage et de l’arboriculture ont rendez-vous à l’Öga à Koppigen (BE). Durant trois jours, 436 exposants proposeront leurs machines, équipements et services pour la branche verte. Un jury d’experts a passé en revue 30 matériels et équipements innovants et 24 nouvelles obtentions végétales auxquels il a attribué des récompenses correspondantes. Diverses expositions spéciales et une démonstration de machines pour la préparation et l’entretien de surfaces engazonnées complètent ce salon en plein air. Il est ouvert chaque jour de 8 h 30 à 17 h 30 (16 h le vendredi) et facilement atteignable en voiture ou par les transports publics.
Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.
progresser en ligne droite dans tous les talus. Des capteurs mesurent le régime de rotation des roues et assurent le guidage de la machine. L’allure est réglable en continu jusqu’à son maximum de 6 km/h grâce au régulateur de vitesse commandé par radio. Après un passage d’obstacle ou un demi-tour, le véhicule reprend automatiquement la vitesse programmée.
Portes ouvertes chez Lely Le week-end du 18 au 19 août prochain, le Centre Lely ouvrira au public les portes du nouveau bâtiment dont il a pris possession l’an dernier à Härkingen (SO). Outre des visites libres et guidées, Lely proposera aux visiteurs une présentation de ses nouveaux produits et du concept « Taurus », un instrument destiné à promouvoir et commercialiser des équipements d’occasion notamment auprès de nouveaux utilisateurs de robot de traite.
Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un « pulvé » John Deere à l’échelle 1 : 32.
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Envoyez un SMS (coût 1 franc) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de pulvérisateur John Deere. Jacques Perroud, de Châtel-St-Denis (FR), est l’heureux gagnant du modèle de Claas « Axion 950 » mis en jeu dans l’édition de mai de Technique Agricole.
6/7 2018 Technique Agricole
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Marché | Interview
Le travail intensif du sol gagne du terrain Lemken est présent sur le marché suisse et y distribue ses produits depuis 20 ans. Technique Agricole s’est entretenu avec son directeur, Anthony van der Ley, à propos de la situation actuelle et de l’évolution à venir du fabricant de machines agricoles. Roman Engeler Technique Agricole : Le secteur des machines agricoles devrait bientôt repartir à la hausse, quelle est la situation de Lemken ? Anthony van der Ley : Lemken a déjà enregistré une croissance des ventes de 11% l’année passée, ce qui est bien mieux que ce qui était originellement prévu. Les raisons sont variées, il y a notamment la faiblesse de l’euro par rapport au dollar. En fait, dans le secteur, l’on pense que cet essor devrait avoir une fin à un moment ou à un autre. Mais nous voyons que les commandes entrantes de cette année restent à un niveau élevé jusqu’à ce jour. Si la situation se maintient, Lemken 2018 enregistrera un chiffre d’affaire de 400 millions d’euros, c’est-à-dire à nouveau une croissance de plus de 10%. Cela veut-il dire que les clients devront attendre plus longtemps les machines qu’ils ont commandées ? Chaque médaille a son revers. Dans ce contexte, ce sont des délais de livraison plus longs de nos prouits. A cause de ce nombre important de commandes, les délais de livraison de certaines machines s’étendent jusqu’à la fin de l’automne. Un revendeur qui n’a pas mis en place une bonne planification aura donc des difficultés à recevoir les machines souhaitées cette année. Pouvez-vous donner un exemple ? Nous avons récemment reçu une commande d’Ouzbékistan pour 600 charrues. C’est une belle commande, mais nous avons dû la refuser, car nous n’aurions simplement pas pu l’exécuter dans les délais souhaités, et aussi parce que nous voulons soutenir les distributeurs d’Europe occidentale. Prévoyez-vous donc des modifications de la production, à tout le moins une extension de vos sites ? 8
Technique Agricole
6/7 2018
Anthony van der Ley (54 ans), Néerlandais de naissance, est arrivé chez Lemken en 2012 en tant que directeur général (CEO). Constructeur de machines et gestionnaire d’entreprise de formation, il a travaillé auparavant chez plusieurs fabricants de machines agricoles, et dernièrement chez Kverneland et Kuhn. Photos : Lemken
Lemken a toujours investi de manière anticyclique dans les années difficiles passées de 2014 à 2016. Ceci signifie que nous avons amélioré ou étendu nos capacités alors que les affaires ne battaient pas leur plein. Vue sous cet angle, notre production est à jour. Ce sont plutôt les fournisseurs de petite ou moyenne taille qui nous posent problème aujourd’hui. Ils approvisionnent de nombreux fabricants d’un secteur du machinisme agricole en pleine croissance et ne sont pas du tout en mesure de livrer plus. Parfois ils augmentent leurs prix dans l’espoir de ne pas recevoir de commande.
De nouveaux sites sont-ils prévus ? Oui, nous prévoyons de nouveaux sites, concrètement aux Etats-Unis et en Russie. Quels sont les marchés actuellement intéressants pour Lemken ? L’Europe occidentale se montre globalement stable. En Grande-Bretagne, le Brexit imminent s’avère jusqu’à présent plutôt positif pour les agriculteurs. Cependant, personne ne peut dire ce qui se passera après 2019. Nous progressons également bien en Russie et en Ukraine, malgré le long hiver connu par ces pays. Tout va bien aussi au Canada et aux Etats-Unis. Toutefois, aux
Interview | Marché
Etats-Unis, il règne une certaine incertitude sur la politique qu’adoptera l’administration Trump et sur ses conséquences concrètes. Et où la situation est-elle à l’opposé ? Ce qui m’inquiète, c’est la France, le plus grand marché de l’agriculture en Europe occidentale. La pré-saison s’est mieux déroulée que prévu, mais après, c’est devenu très, très calme. En Chine, Lemken est le plus grand producteur d’appareils agricoles, et nous y sommes aussi souvent copiés. Pourtant, pour le moment, le marché chinois s’affaiblit fortement.. Quelles sont les perspectives en Suisse pour Lemken ? Lemken est actif en Suisse depuis de nombreuses décennies déjà. Au début, nous travaillions avec un importateur général avant de devenir autonome. Le 1er janvier 1998, Lemken a ouvert sa propre succursale avec Hans von Aesch comme responsable des ventes. Il a mis en place une collaboration directe avec un réseau de revendeurs régionaux. Depuis, Lemken a été en mesure de considérablement renforcer sa position sur le marché. Aujourd’hui, 20 ans se sont écoulés, et nous souhaitons fêter cet anniversaire avec des actions spéciales au cours de cette année. Notre équipe (Andreas Rutsch, responsable pour la Suisse alémanique, Karl Bühler, responsable pour la Suisse romande, et Stefan Müller, notre technicien du service après-vente) collabore avec environ 30 revendeurs actifs. Les principales sources de revenus
sont les charrues, les cultivateurs, les déchaumeurs et les herses rotatives/combinés de semis. Mais nous progressons également avec les pulvérisateurs. Je voudrais dire que la Suisse nous convient bien, car les Helvètes apprécient la qualité. Lemken ne symbolise pas les produits bon marché, mais plutôt le contraire.
Quel objectif de vente avez-vous en tête à moyen terme ? Il y a quelques temps, je me suis demandé ce que devons-nous faire pour enregistrer un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros, et donc gagner 60 millions d’euros, pour un 60e anniversaire ? Tel est mon objectif !
Voulez-vous poursuivre dans le concept de distribution actuel, c’està-dire sans importateur ? Normalement, nous abordons un nouveau marché en collaborant avec un importateur. Lorsque nous atteignons ensuite une certaine taille, nous préférons travailler avec nos propres représentants. Nous poursuivrons en Suisse la voie que nous avons empruntée. Nous voulons des collaborateurs qui se lèvent le matin et pensent à Lemken toute la journée et se déplacent pour Lemken.
Voulez-vous atteindre cet objectif avec la croissance interne ou externe ? Aussi bien l’une que l’autre. Sur le plan interne, il existe encore certainement du potentiel d’optimisation ici ou là. Mais l’adoption de nouveaux produits et appareils, par exemple dans le domaine des bineuses équipées de caméras, peut contribuer à atteindre cet objectif.
Quels sont les groupes de produits particulièrement concernés par le boom actuel, et ceux qui le sont moins ? Tout va très bien dans la culture des sols et, dans ce segment, pour les charrues. Nous constatons depuis quelques années une croissance constante de la demande. De manière générale, la culture des sols plus intensive, contexte dans lequel s’inscrivent les cultivateurs, gagne à nouveau du terrain. Le matériel de semis se trouve à un niveau stable. La protection des cultures connaît un léger recul. On ne peut pas encore dire avec précision s’il s’agit déjà des premières conséquences de certains courants politiques.
Anthony van der Ley avec la station météo robuste que Lemken est en mesure de proposer aux clients grâce au partenariat stratégique noué avec la start-up hollandaise « AppsforAgri ».
Qu’en est-il des acquisitions d’entreprises ? Je n’exclus pas le rachat à l’avenir de l’une ou l’autre société. Pour ce faire, une telle société devrait avoir un portefeuille de produits complémentaire à celui de Lemken, tout en évoluant dans le segment de la culture des sols et des équipements de semis et de protection des cultures. Des nouvelles tendances se font sentir dans le domaine de l’agriculture, c’est pour cette raison que nous sommes ouverts à de nouveaux partenariats. Existe-t-il des idées concrètes à ce sujet ? Nous nous penchons de près sur les nouvelles technologies. Je pense que l’agriculture sera complètement différente dans dix ans. Les machines agricoles intelligentes et mises en réseau ouvriront à l’avenir de nombreuses possibilités de nouveaux services et produits qui faciliteront et rendront plus efficaces les processus agricoles. Je pense que cette évolution est fascinante C’est la raison pour laquelle Lemken a noué un partenariat stratégie avec la start-up hollandaise « AppsforAgri ». Grâce à cette collaboration, nous sommes aujourd’hui en mesure de proposer à nos clients des stations météo simples, mais robustes, qui enregistrent la température et l’humidité sur trois niveaux, c’est-à-dire dans l’air, dans les cultures et dans le sol, et qui les transfèrent sur le téléphone ou la tablette via un réseau basse fréquence. Ensuite, l’application fournit des conseils pour l’entretien du champ en précisant ce qu’il faut faire. La station météo peut aussi être équipée d’un pluviomètre ou d’un anémomètre. 6/7 2018 Technique Agricole
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Marché | Interview
Cela n’est qu’un exemple. Je suis convaincu que de telles technologies se multiplieront encore plus dans un avenir proche. Quelle influence exerce la discussion actuelle autour du glyphosate sur votre gamme de produits ? J’y ai déjà fait allusion, la charrue est à nouveau utilisée de manière plus intensive, notamment en raison de certaines résistances aux herbicides. L’agriculture moderne ne pourrait fonctionner sans aucun produit chimique, même si le glyphosate venait un jour à être interdit. Nous allons perfectionner nos pulvérisateurs pour pouvoir distribuer les produits phytosanitaires de manière encore plus précise et parcimonieuse, par exemple en ne traitant que certaines plantes ou adventices. Souhaitez-vous poursuivre vos activités dans le secteur de la protection des végétaux ? Tout à fait. Lemken est entré dans le domaine des équipements de protection des cultures il y a douze ans, après le rachat de deux entreprises. Cette entrée a peut-être été un peu sous-estimée à l’époque. La protection des cultures est différente du travail du sol ou des équipements de semis. Nous sommes en train de développer un pulvérisateur tracté que nous présenterons l’année prochaine à l’Agritechnica. De plus, le développement d’un pulvérisateur autonome est hautement prioritaire. Nous avons conclu un partenariat stratégique avec Bräutigam, un constructeur spécialisé dans les véhicules porteurs. Lemken a acquis les droits sur le véhicule sur lequel le pulvérisateur sera monté. Nous exposerons aussi ce véhicule automoteur en 2019 à l’Agritechnica. Dans le secteur de la mécanisation agricole, l’on dit aujourd’hui qu’à l’avenir, la demande ne portera plus sur des machines individuelles, mais plutôt sur des « systèmes ». Vous avez déjà emprunté cette voie avec vos appareils, par exemple la station météo. En tant que fabricant exclusif d’appareils, n’avez-vous pas peur d’être écarté par des full-liners qui peuvent proposer de tels systèmes en bien plus grandes quantités ? Il est clair que les full-liners revendiquent l’exclusivité et sont mécontents lorsqu’ils se heurtent aux produits de la concurrence chez le revendeur de machines 10
Technique Agricole
6/7 2018
« Je n’exclus pas le rachat à l’avenir de l’une ou l’autre société », confie Anthony van der Ley dans son entretien avec Technique Agricole.
agricoles. On le ressent déjà dans certains marchés. Mais je suis convaincu qu’à l’avenir, des short-liners apparaîtront aux côtés des full-liners, car un généraliste ne pourra jamais proposer tout ce qu’offre un spécialiste. Un agriculteur ou un entrepreneur achète toujours ce qui lui convient le mieux. J’imagine aussi qu’il y aura à l’avenir de nombreux commerçants qui ne proposeront aucun tracteur, mais qui n’auront que des accessoires dans leur gamme et qui proposeront un excellent service pour ces appareils. Si je ne voyais pas les choses ainsi, Lemken aurait été vendu depuis longtemps. Quelle influence exerce la numérisation sur les affaires de Lemken ? Je pense que la numérisation changera beaucoup de choses. En réalité, notre mode de conception des machines est vieux de plusieurs siècles. A l’avenir, dans la production et la fabrication, nous travaillerons avec des capteurs encore plus élaborés, afin de construire les machines avec plus de rapidité et d’efficacité. Mais la numérisation va aussi complètement changer l’agriculture. Dans quelle mesure ? « Farming 4.0 » vise toute la chaîne de création de valeurs et implique la collaboration de nombreux partenaires différents. Les machines agricoles individuelles seront aussi demandées en tant qu’élément de la chaîne de production. Les exigences en termes de fiabilité des machines augmenteront encore. Des outils de service électroniques arrivant sur le marché permettent d’exploiter les machines avec plus d’efficacité et de rende-
ment grâce à des caractéristiques et des fonctions inédites. Il y aura des innovations possédant un potentiel d’autorégulation, voire de conduite autonome. La numérisation crée un environnement que l’on peut aborder pratiquement au caspar-cas, à chaque pousse près, grâce aux caméras et aux capteurs, que ce soit dans le secteur de la protection des végétaux ou de la fertilisation. Voilà vers quoi nous nous dirigeons, et Lemken fera bien sûr partie du voyage ! Vous dirigez les opérations d’une entreprise riche en tradition qui œuvre depuis sept générations déjà. De quelle liberté jouissez-vous vraiment dans vos prises de décisions ? Lorsque je suis arrivé, j’ai tenu des propos très clairs : je n’assume ce poste que s’il y a un capitaine, et ce capitaine, c’est moi. L’entreprise familiale qu’est Lemken a toujours agi de manière intelligente par le passé. Elle a intégré des directeurs externes lorsqu’elle l’estimait nécessaire et que c’était la meilleure solution. Viktor Lemken, qui fêtera ses 80 ans cette année, m’a dit un jour : « Ce qui m’intéresse, c’est le détail, mais je ne voudrais pas diriger l’entreprise. » Représentée par le père, Viktor, et sa fille, Nicola, la famille Lemken participe à la séance de la direction qui a lieu chaque lundi matin. De plus, des réunions stratégiques auxquelles elle prend également part sont régulièrement organisées. Je suis le trait d’union entre l’entreprise et ses propriétaires. La collaboration est fondée sur le principe de la transparence et de la fiabilité. Ce principe fonctionne et je n’en ai jamais été déçu. .
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Marché | Normes d’émissions
La norme de dépollution 5 agite les esprits Le dépliant « Heute beim Kauf an morgen denken » (« Penser dès aujourd’hui à demain lors de l’achat ») des offices de l’agriculture et de l’environnement de la Suisse centrale portant sur la norme de dépollution 5 fâche le secteur des machines agricoles. Heinz Röthlisberger « Les nouvelles technologies réduisent l’émission de gaz d’échappement dans le domaine de l’agriculture », lit-on dans le dépliant distribué depuis janvier aux agriculteurs de Suisse centrale et télé chargeable sur plusieurs sites Internet. Ce document est édité par les offices cantonaux de l’environnement, l’Union des paysans de Suisse centrale et la Conférence des offices cantonaux de l’agri culture de cette région. Ces organismes et institutions veulent sensibiliser les agriculteurs au fait qu’avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2019 de la norme de dépollution 5 de l’Union européenne (UE), les moteurs diesel seront encore plus « propres » et qu’ils émettront moins de particules et d’oxydes d’azote qu’avec la phase 4 actuelle (voir encadré). Le dépliant formule cette recomman dation : « Il est important que les agri culteurs pensent à l’avenir lorsqu’ils achètent un tracteur, un transporter, une faucheuse à deux essieux ou une moissonneuse, et que leur choix se porte sur un véhicule conforme à la norme de dépollution 5, émettant moins de substances nocives pour le bien des personnes travaillant quotidiennement avec des moteurs diesel. » En bref : les agri culteurs ne devraient plus investir dans des véhicules agricoles équipés de l’« ancienne » technologie de dépollution.
Des « recommandations trompeuses » La recommandation n’a pas été bien accueil lie par l’Association suisse de la machine agricole (ASMA). « Via ce dépliant, on demande aux agriculteurs d’attendre que la norme de dépollution 5 de l’UE entre en vigueur et que des véhicules équipés de cette technologie de moteur soient disponibles avant d’investir dans un nouveau tracteur ou transporteur, ou dans une nouvelle moissonneuse ou faucheuse à deux essieux », explique Pierre-Alain Rom, directeur de l’ASMA. 12
Technique Agricole
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Ce dépliant des offices de l’agriculture de Suisse centrale recommande aux agriculteurs de prendre en compte la norme de dépollution 5 pour acheter un véhicule. Photo : Heinz Röthlisberger
Et ça peut durer un moment. En effet, même si la norme 5 entre en vigueur le 1er janvier prochain, cela ne veut pas dire que seuls des véhicules répondant à cette norme seront en vente à ce moment. « L’UE a défini des délais de transition et la mise en œuvre peut durer jusqu’en 2020, voire 2022, précise notre interlocuteur. L’ASMA s’oppose à cette allégeance hâtive. Conformément aux dispositions légales suisses, les machines et les appareils de phase 4 importés avant le 1er janvier 2019 peuvent être vendus dans le pays sans limite de temps. De plus, l’Office fédéral des routes (OFROU) prévoit que, sous certaines conditions, les machines et appareils qui ne sont pas encore conformes à la norme 5 peuvent encore être importés pendant deux ans après le 1er janvier 2019. C’est la raison pour laquelle il est inacceptable que l’on taxe d’immorale ou d’illégale une décision d’achat prise par un client qui opte pour une machine de la norme 4. Une
telle recommandation des offices cantonaux entraîne des distorsions sur le marché que nous ne pouvons pas approuver, car tous les constructeurs ne seront pas en mesure de proposer les nouveaux produits le 1er janvier prochain », critique Pierre-Alain Rom. Ce sont avant tous les commerçants de machines agricoles de Suisse centrale qui sont concernés. Ils doivent s’attendre à ne pas pouvoir vendre leurs tracteurs conformes à la norme 4 actuellement en vigueur.
Diminution d’émissions d’ores et déjà importante Pierre-Alain Rom avance aussi que, grâce aux technologies innovantes, les émissions de substances nocives des véhicules agricoles ont diminué de près de 96 % entre 1999 et l’introduction de la norme de dépollution 4 en 2016 (voir les statistiques sur les seuils d’émissions de l’UE). Donc, la réduction des gaz d’échappement qu’entraîne le passage de la phase 4
Normes d’émissions | Marché
à la phase 5 est minime en comparaison. Les propos du dépliant relatif à la ré duction effective des émissions nocives seraient donc trompeurs.
Suisse centrale. Il a participé à la rédaction de ce document. Agriculteur à Baar (ZG), Josef Murer défend ardemment ce texte. « Dans l’agriculture, nous subissons une énorme pression en termes de protection de l’environnement et sommes constamment observés de toutes parts », confiet-il. C’est une bonne chose que les tracteurs encore plus propres grâce à la plus récente technologie de dépollution des gaz d’échappement arrivent seuls sur le marché ; c’est une obligation d’en informer les agriculteurs. À cela s’ajoute que ces derniers ne peuvent souvent réaliser des travaux pour des communes ou des entreprises publiques que s’ils possèdent des véhicules respectant les dernières normes. Après tout, il en va de leur réputation et de l’image de l’agriculture.
Le problème des vieux tracteurs Un problème plus important en termes de gaz d’échappement que le passage de la norme 4 actuellement en vigueur à la norme 5 est celui des vieux tracteurs, expli que Pierre-Alain Rom. Sur plus de 140 000 tracteurs immatriculés en Suisse avec une plaque de contrôle verte (selon l’Office fédéral de la statistique), environ la moitié accusent plus de 27 ans d’âge. « D’un point de vue technique, il serait plus logique de retirer ces vieux tracteurs de la circulation et de les remplacer par des nouveaux. Ceci permettrait d’obtenir une réduction des émissions de particules et d’oxydes d’azote bien plus importante que la différence économisée par le passage d’un tracteur de phase 4 à un véhicule de phase 5 », affirme le directeur de l’ASMA. Toutefois, Pierre-Alain Rom est conscient qu’un tel scénario est presque impossible. Personne n’abandonnera un vieux tracteur amorti depuis longtemps et, de ce fait, très rentable pour l’exploitation. On pourrait mettre en place une prime à la casse. Mais ce serait presque irréalisable sur le plan politique.
en remplaçant des vieux tracteurs. Le dépliant l’exprime ainsi : « Les véhicules agricoles ont un faible taux de renouvellement et sont fréquemment utilisés pendant bien plus de 20 ans. C’est la raison pour laquelle investir dans une machine moins polluante vaut la peine à long terme. » Ainsi, l’achat d’un nouveau tracteur est-il recommandé « ... peut-être pas tout de suite, mais quand la norme 5 entrera en vigueur », ajoute Josef Murer. Il rappelle que chaque agriculteur décide en fin de compte lui-même de ses acquisitions et du fonctionnement de son exploitation. C’est aussi une affaire de gestion. Les tracteurs équipés de la meilleure technologie de dépollution des gaz d’échappement coûtent en général un peu plus cher.
« À chacun de décider par lui-même »
Norme de dépollution 5
À propos de la distorsion du marché évoquée par Pierre-Alain Rom, Josef Murer est d’avis que les commerçants en machines agricoles pourront encore vendre des tracteurs conformes à l’ancienne norme. « Je ne m’en fais pas à ce sujet, les tracteurs devront simplement être vendus à un prix plus avantageux. Cela s’est déjà produit lors du passage à la norme 4, il y a quelques années. » Cependant, Josef Murer indique clairement que le dépliant ne visait pas cela, mais avait pour objectif de sensibiliser les personnes concernées à l’arrivée de la norme 5. Les offices de l’agriculture de Suisse centrale reconnaissent que la réduction des émissions de particules et d’oxydes d’azote la plus significative est obtenue
Pour l’image de l’agriculture « Nous sommes évidemment conscients du fait que les importateurs et les revendeurs de machines agricoles n’apprécient pas ce dépliant », déclare Josef Murer, président de l’Union des paysans de
La norme de dépollution 4 est actuellement en vigueur pour les véhicules agricoles. À partir du 1er janvier 2019, la norme 5 entrera en application dans l’Union européenne (UE). Elle impose des seuils plus stricts en termes d’émissions de polluants atmosphériques pour l’ensemble des véhicules, machines et appareils motorisés qui ne sont pas des véhicules routiers. Ceci signifie que, à partir de 2019, seuls des véhicules et machines agricoles et forestiers équipés d’un filtre à particules et d’un catalyseur SCR arriveront progressivement sur le marché. Les véhicules de phase 5 rejettent passé 90% d’oxydes d’azote et de particules de suie en moins.
Calendrier de l’évolution des normes en matière d’échappement
De 56 à 130 kW/76 à 177 ch De 37 à 56 kW/50 à 76 ch De 19 à 37 kW/26 à 50 ch
Phase 3A Phase 3A
Phase 3B
20 20
19 20
18 20
17 20
16 20
15 20
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Aucune prescription
A partir de 560 kW/761 ch De 130 à 560 kW/177 à 761 ch
20
13 20
12 20
20
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Normes d’émissions pour les véhicules non routiers (off-road), donc notamment les engins agricoles et forestiers en Europe.
Phase 5 Phase 4
Phase 3B
Phase 5 Phase 4
Phase 5
Phase 3A
Phase 3B
Phase 5
Phase 3A
Phase 3A
Phase 5
Ce schéma indique les dates d’introduction des normes d’émissions en Europe. La phase 5 entre en vigueur le 1er janvier 2019. Les véhicules correspondant à cette nouvelle norme émettent passé 90 % de suies et d’oxydes d’azote en moins. Schéma : Technique Agricole ; Ssource : CNH
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Marché | Normes d’émissions
« La transition est échelonnée en fonction des classes de puissance » «Il faudra un certain temps avant que la norme de dépollution 5 soit entièrement appliquée», explique Jürg Minger, président de l’ASMA, dans cette interview. La presse spécialisée fournira certainement très bientôt des informations à ce propos. Pendant combien de temps les tracteurs conformes à la norme 4, toujours en vigueur à l’heure actuelle, resteront-ils sur le marché ? Et jusqu’à quand les commerçants en machines agricoles pourront-ils encore en vendre ? Doit-on parler de tracteurs de stock ? On peut partir du principe que de tels modèles seront encore commercialisés pendant quelques mois après l’expiration du délai d’introduction, mais les stocks ne seront pas trop renouvelés.
Jürg Minger, président de l’Association suisse de la machine agricole (ASMA). Photo : Roman Engeler
Technique Agricole : La norme européenne de dépollution 5 entre en vigueur le 1er janvier 2019, dans six mois environ. Peut-on déjà acheter des tracteurs conformes à cette norme ? Jürg Minger : Oui, des modèles de divers fabricants devraient arriver progressivement sur le marché ; la fabrication est en train de se réorienter. Toutefois, la grande partie des moteurs les plus récents n’arrivera qu’en 2019, après l’entrée en vigueur de la nouvelle norme. Ces tracteurs sont-ils proposés dans toutes les catégories de puissance ? On ne peut pas se prononcer de manière générale, tout dépend de la production planifiée par chaque fabricant. La tendance veut que les modèles des catégories de puissances les plus élevées soient équipés plus tôt de moteurs conformes à la norme 5. Des délais de transition s’appliquent à l’introduction de la norme de dépol lution 5. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? 14
Technique Agricole
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Le principe est le suivant : les véhicules conformes à la norme 4 importés en Suisse avant le 1er janvier 2019 peuvent être immatriculés à un moment ultérieur, la date du cachet des douanes étant déter minante. On ne peut encore rien dire sur les délais de transition, sauf qu’ils sont accordés par les instances politiques (Office fédéral des routes). Cela signifie-t-il que la norme 5 ne sera entièrement appliquée que dans trois à quatre ans, c’est-à-dire que toute les catégories de puissance ne seront équipées en conséquence qu’à ce moment-là ? La transition est échelonnée en fonction de la catégorie de puissance. L’on peut prévoir qu’il faudra un certain temps jusqu’à ce que la norme 5 soit entièrement appliquée. Peut-on s’attendre à voir des tracteurs équipés des moteurs de phase 5 à l’Agrama en novembre prochain ? On peut partir du principe que certains fabricants exposeront déjà ces moteurs.
Que va-t-il se passer pour les grandes machines de récolte, comme les moisson neuses-batteuses ? Et pour les transporteurs et les faucheuses à deux essieux ? La situation est-elle la même que pour les tracteurs ? Oui, le même échelonnement que celui pour les tracteurs s’applique à ces types de machines. Les véhicules seront-ils plus chers avec la nouvelle norme ? Si tel est le cas, de quel ordre de pourcentage parlons-nous ? On peut s’attendre à ce que la nouvelle génération de moteurs influera sur les prix. Selon le fabricant, l’augmentation sera comprise entre 3 et 5%. La norme 5 marque-t-elle la fin de la réduction des gaz d’échappement des véhicules agricoles ? Ou un durcissement supplémentaire est-il prévu ? L’industrie est liée aux dispositions légales. Nous ignorons si d’autres renforcements sont prévus. Etant donné que la technique progresse en permanence, on peut supposer qu’il y aura encore des changements dans les années qui viennent. On peut aussi s’attendre à des innovations dans le domaine des entraînements. Interview : Heinz Röthlisberger
Distinctions | Marché
L’élection peut commencer ! Un jury, auquel participe Technique Agricole, élit un « Tracteur de l’année » (« Tractor of the Year ») dans trois catégories et attribue une distinction spéciale au véhicule de la sélection arborant le meilleur design. Les candidats pour 2019 sont désormais connus. Roman Engeler et Stephan Schmidlin*
Le défi est lancé, aussi bien pour les candidats que pour les membres du jury. C’est, bien sûr, du concours pour la distinc tion de « Tractor of the Year », « Tracteur de l’année », dont il est question. Les débats ont commencé par une réunion préparatoire de deux jours, au cours de laquelle les constructeurs de tracteurs sont venus présenter leur modèles, en paroles et en images, aux représentants de 24 revues agricoles d’autant de pays européens. La participation est en baisse cette année ; l’euphorie des fabricants en matière d’innovation a vraisemblablement perdu en intensité. En plus, le nombre de nouveautés est toujours plus faible les années « sans », sans Agritechnica s’entend.
Tracteurs spéciaux Dans la catégorie des tracteurs spéciaux (« Best of Specialized »), se trouvent le Same « Frutteto CVT 115 S » et le Landini « Rex 4-120 GT » à rapports enclenchables sous charge. Il s’agit de deux tracteurs étroits qui sont en confrontation avec l’Antonio Carraro « TTR 7600 Infinity », un porte-outils pour les pentes à transmission à variation continue. Le Landini « Rex 4 » arbore un design sédui sant, plus une nouvelle cabine et un moteur Deutz. Le Same « Frutteto CVT S » a été dévoilé il y a quelques semaines seulement (voir l’article en page 36). C’est un véhicule doté d’un riche équipement hydraulique et d’une nouvelle transmission à variation continue. Sur l‘Antonio Carraro « TTR 7600 Infinity », la transmission mariant hydrostat et mécanique retient particulièrement l’attention. Un puissant Kohler assure une motorisation à la hauteur. *Stephan Schmidlin est journaliste agricole, spécialisé en machinisme, et représente Technique Agricole dans le jury du « Tractor of the Year ».
« Best of Utility » En catégorie « Best of Utility » (4 cylindres, 9 tonnes maximum de poids total en charge), quatre modèles se disputent le titre, deux du groupe CNH et deux du groupe Agco. Le « 4115 Kompakt HD » est un Steyr, qui a été présenté au jury sur le thème du « retour aux sources » (« Back to the roots »). Doté d’un levier multifonction, sinon plutôt sobrement équipé, ce tracteur possède une motorisation remarquable. Case IH met son « Farmall 75A » en jeu pour le concours. C’est un autre tracteur simplement mais efficacement équipé. Sa polyvalence est son atout principal. Cette année, Fendt essaie de décrocher le titre avec son modèle « 313 Vario ». Avec sa transmission à variation continue, une riche dotation en termes d’équipements et un potentiel de fonctions inédit de son chargeur frontal pour sa catégorie de puissance, ce tracteur est à la hauteur de nombreuses missions. Pour Massey Ferguson, c’est le « 6713 » qui cherchera à tirer les marrons du feu. Son équipement d’épuration des gaz d’échappement compact est un « plus ». Pour ce concours, on aurait imaginé que MF propose sa transmission « Dyna-4 » plutôt que sa boîte mécanique 12/12.
La catégorie principale Seuls trois modèles ont été proposés cette année en catégorie reine du concours, celle du « Tractor of the Year » proprement dit. Le Tchèque Zetor essaie une nouvelle fois de décrocher un titre dans cette compétition avec son « HSX 140 », un modèle de la gamme « Forterra » qui fête ses 20 ans d’existence en cette année
2018. Ce tracteur, à l’équipement simple et efficace, peut aussi faire valoir son moteur conçu en interne par la marque. Il s’est déjà démarqué lors des premiers tests. Case IH envoie son « Maxxum 145 Multicontroller » au combat, avec sa transmission à 8 rapports sous charge. Il garde des airs de tracteur compact, en dépit d’un empattement de 2,68 m. McCormick participe avec le « X7.690 P6Drive ». Entraîné par les 205 chevaux de son moteur FPT et une boîte automatique ZF, ce tracteur est le plus puissant de tous les concurrents sélectionnés.
Perspectives Ces prochains mois, les membres du jury iront examiner chaque concurrent lors de tests sur le terrain, de sorte à pouvoir, fin octobre, aborder les débats finals avec des arguments factuels. La remise du prix aura lieu en novembre, dans le cadre de l’Eima, à Bologne (I). Pour les prochaines éditions du concours, le jury réfléchit à la possibilité de créer un nouveau titre à décerner au « Tracteur durable de l’année ». Comment et à quelles conditions ? Les idées sont là, le débat se poursuit pour les concrétiser dans les mois à venir, afin de pouvoir informer à temps les constructeurs sur les conditions de participation. 6/7 2018 Technique Agricole
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Marché | Sociétés
Réunion de famille des véhicules Steyr en livrée orange sur la route alpine du Grossglockner. Photos : Ruedi Hunger
Orange : la couleur du succès L’orange caractéristique des engins de voirie appartient de longue date à l’ADN de la société Steyr. Bien des communes ont été convaincues par la qualité des systèmes développés à partir de ses tracteurs de voirie. Ruedi Hunger La spectaculaire route alpine du Grossglockner (Grossglockner Hoch alpenstrasse), permet de rejoindre la Carinthie depuis le Tyrol autrichien par un col culminant à plus de 2500 m d’altitude. Elle offre de somptueux points de vue sur le plus haut sommet autrichien, le Grossglockner (3798 m). Il n’y a rien de surprenant à ce que la route soit chaque hiver recouverte d’une couche de neige de plusieurs mètres. Depuis 1954, des fraises à neige automotrices, spécialement réalisées à cet effet, s’y attaquent au printemps pour que la route soit ouverte à la circulation en mai. Ces fraises sont assistées de tracteurs Steyr équipés de fraises à neige portées.
Dans un décor majestueux On comprend mieux pourquoi Steyr a choisi ce sommet pour organiser, durant la troisième semaine de mai, sa présentation de véhicules communaux. Les conditions le long de la route alpine du Grossglockner sont aussi contrastées que les défis auxquels les communes doivent répondre avec leurs véhicules. Les tracteurs de voirie Steyr sont équipés d’usine d’une interface unifiée pour outils portés, de pneus spéciaux, d’un système d’éclairage amélioré et de la livrée orange permettant de les repérer de loin. Parmi les nouveautés commercialisées par Steyr en 2018, citons le « Profi » avec sa transmission « S-Control-8 », la série « Kompakt-HD » et le « 6250 Terrus CVT » de la catégorie des tracteurs de haut de gamme.
portés très robuste dont le principe de construction a été amélioré. Ce châssis est assemblé par des vis à métal, sans écrous. Les dimensions disponibles, 210 mm, 330 mm et 450 mm, servent à l’attelage des outils portés courants. Sa construction robuste le rend apte à reprendre les importants efforts de torsion engendrés par certains équipements. L’interface unifiée réduit le temps de montage. La plaque « Euro III System Adapter » peut être échangée facilement contre un relevage hydraulique frontal avec système d’attelage à vis ou à broches. Les modèles de tracteurs fournis d’origine avec un chargeur frontal disposent des espa ces de montage nécessaires et les conduites hydrauliques sont déjà prévues.
Last, but not least Les tracteurs composant la « flotte orange » servent toute l’année de porte-
outils polyvalents. La commercialisation des véhicules selon la procédure imposée par l’Union européenne (UE) était jusqu’à présent une entreprise fastidieuse. Entretemps, la société Steyr a signé un contrat-cadre, conforme aux exigences de l’UE, avec la centrale d’achat fédérale autrichienne « Bundes beschaffung GmbH » (BBG), en vue de faciliter pour les communes l’achat de tracteurs et autres outils. Le contrôle très strict des offres par la BBG, lié au regroupement des besoins de centaines de donneurs d’ordres et à la maîtrise de la diversité des produits grâce à une certaine standardisation, ferait bénéficier les clients des meilleures performances au meilleur prix, affirme-t-on dans un communiqué de presse publié par la direction de Steyr. Rudolf Hinterberger, le directeur commercial, se dit persuadé que cet accord-cadre assurera les meilleures conditions possibles et une sécurité juridique totale. Cet accord-cadre n’a cependant aucune validité en Suisse.
Conclusion Dans le domaine communal tout est un peu différent. La société Steyr le sait d’expé rience et sa gamme de produits « orange » s’efforce de répondre au mieux aux attentes particulières des communes, avec succès semble-t-il.
Interface unifiée Steyr dote ses tracteurs de l’« Euro III System Adapter », une interface pour outils 16
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S’agissant de travaux de voirie, il n’y a jamais de saison creuse, d’où la grande diversité des outils nécessaires.
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circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans. L’original! Eprouvé et couronné de succès!
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Cultures spéciales
Les exploitations arboricoles et viticoles ont des exigences élevées vis-à-vis de leurs tracteurs à voie étroite. Photo : Fendt
Impressionnants tracteurs à voie étroite Les techniques utilisées en cultures spéciales sont soumises à des changements constants dus à différents facteurs tels que le changement climatique, les méthodes de culture et les modes de traitement. Tout cela a un impact sur la machine clé, le tracteur à voie étroite. Ruedi Hunger
Ils sont souvent décriés par les agriculteurs, à tort, me semble-t-il. Ils se distinguent des gros tracteurs par leur taille et leur largeur, mais cachent souvent sous leur capot et dans leurs transmissions des techniques aussi modernes que leurs grands frères. Sauf pour les moteurs, qui accusent un relatif retard. Par définition, les tracteurs à voie étroite ont généralement une voie de 1150 mm, un poids à vide de 2000-3000 kg, une garde au sol allant jusqu’à 600 mm et des moteurs de phase 3b. À partir du 1er janvier 2019 cependant, les valeurs limites d’émissions de phase 5 leur seront aussi applicables.
L’exception qui confirme la règle L’espace disponible sous le capot des tracteurs standards est restreint. Mais la situation en termes de place pour les systèmes de traitement des gaz d’échappement des tracteurs à voie étroite est tout aussi précaire. Cette exiguïté et le faible 18
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nombre de véhicules produits ont déjà mené à l’application de règlements spéciaux pour cette catégorie de tracteurs. Sans entrer dans les détails, on peut dire que tous les « NRMM », entendez « non road mobile machinery », engins mobiles non routiers, bénéficient d’une période transitoire de 24 mois. Le règlement spécial pour les tracteurs à voie étroite de 56 à 130 kW prévoit que les moteurs de phase 3b soient considérés comme des moteurs de transition pour la phase 5. Pour les tracteurs standards, par contre, seuls les modèles avec des moteurs de phase 4 peuvent bénéficier du délai transitoire de 24 mois. Les prescriptions de la norme antipollution de phase 5 s’appli quent également aux tracteurs à voie étroite*.
proposés en Suisse se répartissent entre les variantes « V », « N » et « F ». Ces véhicules se distinguent principalement par leur largeur et leur voie. Non commercialisés en Suisse, les « CL» ont juste un réservoir plus grand. La puissance des « Quantum » varie entre 55, 63, 73 et 79 kW, fournie par des 4-cylindres FPT. Avec leur vanne EGR, leur catalyseur à oxydation diesel (DOC) et leur turbo à vanne de décharge (wastegate), ces tracteurs répondent à la phase 3b sans adjonction d’AdBlue. Côté transmissions, on retrouve une boîte mécanique synchro à inverseur 16/16 (ou 32/16 en option), une boîte Powershuttle 16/16 (ou 32/16, avec 2 rapports enclenchables sous charge) et une transmission avec rampantes Powershuttle. Les modèles « V » et « N » sont disponibles en deux ou quatre roues motrices, les « F » uniquement en traction intégrale. À la prise de force arrière standard 540/540E s’ajoute l’option 540/540E/1000 avec vitesse proportionnelle à l’avancement. Les tracteurs sont dotés de série d’une pompe hydraulique débitant 64 l/min. La « MegaFlow » de 80 l/min est aussi livrable, afin de répondre aux exigences de certains équipements utilisés dans les vignes et vergers. Les cabines sont à surpression pour empêcher la pénétration de particules.
Holder L’Allemand Holder construit des engins articulés pour les exploitations viticoles et arboricoles. Ils se caractérisent par leur maniabilité, leur respect du sol et leur traction intégrale permanente. Ils sont montés sur quatre grandes roues d’égal diamètre, avec compensateur de charge. Les gammes « C » et « S » englobent au total quatre modèles. Les véhicules « S » sont équipés de moteurs Deutz à 4 cylin dres qui répondent déjà aux exigences de la phase 5. Ils disposent d’une transmission hydro statique avec régulateur de vitesse progressif à commande électronique. Le système hydraulique est alimenté par une pompe fournissant 42 l/min (ou une tandem de 40 l/min + 25 l/min. Une pompe supplémentaire à débit variable de 120 l/ min est en option. Particularité des Holder : leur espace d’attelage supplémentaire au-dessus de l’essieu arrière.
Case IH Les tracteurs fruitiers et vignerons Case s’appellent « Quantum ». Les 12 modèles
* Source : Stirnimann Roger : « Nur noch Saubermänner unterwegs », Eilbote 20/2018
Cultures spéciales
Antonio Carraro Antonio Carraro fait partie des plus grands fournisseurs de tracteurs fruitiers et viti coles. L’entreprise a beaucoup amélioré le niveau technologique de ses produits, dont le haut de gamme possède une transmission à variation continue. Ces tracteurs ont été conçus pour les marchés exigeants du Tyrol du Sud, d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse et d’Alsace. Les modèles «premium » sont surtout vendus en Europe de l’Est. Antonio Carraro construit des tracteurs normaux et articulés. L’articulé « SRH 9800 Infinity », doté d’un moteur de 64 kW, dispose d’une transmission hydro statique à variation continue avec trois groupes à commutation électrique sous charge, ainsi que d’un régulateur de vitesse de 0 à 40 km/h, inversable. Sa cabine « Starlight » est inédite. Elle est certifiée et garantie deux ans. Le « TGF R » est un tracteur à cabine avan cée muni d’un cadre oscillant intégral et de quatre roues motrices avec des pneus de tailles différentes. Il est entraîné par un moteur de 72 kW et une transmission manuelle 16/16. La prise de force est une 540/540E. Le « TTR R », également à cabine avancée, possède un même niveau d’équipement, mais avec quatre roues de taille identique.
Claas Les « Nexos » sont les tracteurs viticoles et arboricoles de Claas. Ils sont disponibles en trois gammes « VE », « VL » et « F », en variantes 210, 229, 230, 240 et 250, ce qui
représente au total 14 modèles. La largeur des véhicules varie entre 107 cm et 148 cm. Les moteurs FPT développent entre 53 kW et 74 kW. Claas utilise égale ment des transmissions 30 ou 40 km/h à inverseur mécanique ou hydraulique, et rapports enclenchables sous charge. Ces tracteurs ont un circuit hydraulique à deux pompes, ou trois en option.
Landini et McCormick Landini construit les tracteurs à voie étroite « Rex 4 » dans les modèles « V », « GT » et « F ». Ils sont équipés de moteurs Deutz quatre-cylindres de 2,9 l répondant à la norme d’émission phase 4 intérimaire. Ces tracteurs disposent de transmissions à inverseur mécanique ou hydraulique d’Argo Tractors compor tant quatre vitesses sur trois gammes. Il existe deux options de commandes sous charge : Hi-Lo et High-Medium-Low ainsi qu’un superréducteur. Le modèle Landini « Rex 4 », disponible en deux ou quatre roues motrices, offre différents choix de prise de force en version mécanique ou hydraulique, avec deux ou quatre régimes (540, 540E, 1000 et 1000E). Les tracteurs à voie étroite McCormick « X4 » sont mûs par des moteurs Deutz d’une puissance comprise entre 52 kW et 82 kW. La gamme « X4 » est équipée d’une transmission Synchro Shuttle 12/12. Sur demande, il existe sept transmissions alternatives, comme un superréducteur 48/16. La prise de force de l’équipement de base offre deux vitesses avec 540 et 540E. Sont disponibles en option les variantes
Les Case IH « Quantum » existent en trois gammes et quatre puissances. Photo : Case IH
Les tracteurs à voie étroite Holder peuvent répondre à des exigences élevées. Photo : Holder
Antonio Carraro propose un large choix de tracteurs à voie étroite. Photo : Carraro
État actuel des technologies sur les émissions et les gaz d’échappement des fournisseurs de moteurs pour les tracteurs à voie étroite Constructeur
Gammes
Moteur
Dépollution AGR, DOC
Argo Landini
Rex V/GT/F
Deutz
Argo Valpadana
7000, 9000
FPT
BCS
Volcan
Kubota, Kohler
EGR, DOC, DPF
Case
Quantum V/N/F
FPT
AGR, DOC
Antonio Carraro
SRH 9800 Infinity
Yanmar
Claas
Nexos F/FB/VL/VE
FPT
AGR
Deutz-Fahr
5DS/DV/DF/DFEc
Farmotion (SDF)
DOC
Fendt
200 Vario V/F/P
Agco Power
AGR, DOC
Goldoni
Star 100
Lamborghini/Perkins
Holder
Séries « C » et « S »
Deutz
Dvert
John Deere
5 - GV/GN/GF/GL/
FPT
EGR, DOC, DPF
Kubota
M40 DTN/DTNQ
Kubota
Lovol Arbos
Specialized
VM/FCA
Massey Ferguson
MF 3700 V/S/F/G/WF
FPT
All-in-One, DOC
McCormick
X4 F/XL
Deut
EGR, DOC
New Holland
T4 F/N/V
FPT
AGR, DOC
Same
Frutteto
Farmotion (SDF)
AGR, DOC
Les Claas « Nexos » se répartissent en cinq puissances et trois variantes. Photo : Claas
Landini propose le « Rex-4 », ainsi que les séries 2 et 4D. Photo : Landini
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Cultures spéciales
La nouvelle forme de capot est en harmonie avec le design de Massey Ferguson. Photo : Massey Ferguson
Deutz-Fahr a investi dans le système hydraulique des tracteurs à voie étroite. Photo : Deutz-Fahr
le Fendt compact « 200 V/F/P Vario » avec un prééquipement pour l’auto-guidage. Les exploitations fruitières, les houblonnières, les domaines viticoles peuvent ainsi décider de bénéficier des avantages économiques et écologiques que procure l’autoguidage. Le spécialiste en la matière, Reichhardt, travaille en collaboration avec Fendt et peut proposer un autoguidage aussi bien par ultrasons que par GPS. Les deux systèmes de guidage peuvent être montés ultérieurement sans problème. Avec leur moteur Agco Power 3-cylindres de 3,3 l, les tracteurs Fendt « 200 V/F/P Vario » répondent à la norme antipollution 3b grâce au recyclage externe des gaz d’échappement avec refroidisseur et au catalyseur d’oxydation diesel, qui ne deman de aucune maintenance particulière. Nouveauté : la prise de force avant 540E atteint 540 tr/min à bas régime et permet d’économiser du carburant. Pour répondre aux exigences des praticiens, les tracteurs sont équipés d’un nouveau concept hydraulique comprenant une pompe débitant 104 l/min distributeur à détection de charge (load sensing).
Massey Ferguson
L’offre de John Deere pour les exploitations fruitières et viticoles est vaste. Photo : John Deere
Les 12 tracteurs New Holland à voie étroite sont répartis en trois gammes et quatre catégories de puissance. Photo : New Holland
540/1000 et 540/540E/1000/1000E. La gestion automatique de la prise de force est disponible en option en association avec le contrôle électronique du relevage arrière.
Fendt Fendt s’en tient à sa stratégie : intégrer les points forts des grands tracteurs dans ses modèles plus petits ; il propose désormais 20
Technique Agricole
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Au dernier salon Agritechnica, Massey Ferguson a présenté sa gamme de tracteurs à voie étroite « 3700 », disponibles en cinq modèles de base « V »/« S »/« F »/ « G »/« WF », déclinés en de nombreuses variantes. Ces tracteurs sont équipés de moteurs à 4 cylindres répondant à la phase 3b. Ils développent des puissances comprises entre 55 kW et 77 kW, soit entre 75 ch et 105 ch. Massey Ferguson propose quatre transmissions différentes, dont trois mécaniques : la première à 12 rapports avec inverseur mécanique, la deuxième à 24 rapports également avec inverseur mécanique, la troisième Hi/Low, à 24 rapports avec Hi/Low, et la derniè re, une PowerShuttle 24/12 avec commande sous charge Hi/Low. Par rapport aux modèles précédents, la nouvelle gamme impressionne par son système hydraulique puissant. Le client a le choix entre des systèmes à deux pompes (95 l/min et 65 l/min) ou à trois pompes (120 l/min, 95 l/min, 73 l/min). Les relevages arrière atteignent une capacité de relevage de 2,5 ou 3 t. Le relevage avant monté en usine est disponible avec ou sans prise de force. Selon le modèle, sa capacité de relevage sera de 1250 ou 1680 kg. Les versions « WF », « F » et « S » sont disponibles avec un cadre d’attelage monté en usine, en option.
La prise de force arrière existe dans les variantes 540, 540/1000 ou, en option, 540 ou 1000 tr/min. Elle est activée par une commande électrohydraulique. La traction avant est commandée de série par un embrayage à crabots. Un embrayage hydraulique multidisques est disponible en option. Des capteurs d’angle de braquage activent ou désactivent les quatre roues motrices lors des mouvements du volant. Certains modèles possèdent une suspension d’essieu avant.
Deutz-Fahr Les tracteurs à voie étroite de Deutz-Fahr sont équipés de moteurs « Farmotion » à 3 ou 4 cylindres qui répondent aux normes de dépollution phase 3b. Ces tracteurs disposent d’un inverseur mécanique synchronisé ou d’un inverseur électrohydraulique PowerShuttle avec système Stop&Go, ou encore d’une transmission à variation continue (voir la présentation du nouveau Same « Frutteto CVT S » en pages 36 et 37). Autre possibilité : la boîte de vitesse mécanique à 5 rapports ou la transmission « Powershift » avec trois rapports enclenchables sous charge. La prise de force peut être commandée en 540/540E, 540/540E/1000 ou 540/540E plus prise de force à vitesse proportionnelle à l’avancement. Dans les cultures spéciales, les exigences vis-à-vis du système hydraulique aug mentent. Deutz-Fahr équipe donc ses tracteurs de la gamme « 5 » d’un nouveau système hydraulique et adapte les fonctions hydrauliques en fonction du profil de travail individuel. Cette approche permet de répondre à toutes les exigences, avec un nombre accru de distributeurs, des bas débits d’huile, etc. Le client peut donc choisir son système hydraulique en fonction de son profil d’utilisation et de ses outils de culture. Avec les variantes « Setting-Flow », « Power-Flow » et « HighFlow », la puissance hydraulique est utilisée efficacement selon les besoins. Grâce à la géométrie éffilée de l’essieu avant, les tracteurs peuvent tourner dans un rayon plus étroit. La suspension indépendante et les freins séparés des roues avant améliorent la sécurité et le confort de conduite. La cabine à 4 montants assure une bonne visibilité sur toutes les zones de travail ; c’est aussi un gage pour la sécurité autour du tracteur.
John Deere Avec sa gamme « 5G », John Deere construit des tracteurs spéciaux avec des
Cultures spéciales
moteurs répondant à la norme antipollu tion 3b et disponibles dans les variantes « GF », « GN » et « GV » avec une cabine standard. Le modèle « GLF/N » existe également avec une cabine basse. John Deere construit les modèles « GL » et « GLN » sans cabine. Ces tracteurs sont équipés de moteurs d’une puissance comprise entre 54 kW et 77 kW. Outre le turbocompresseur à vanne de décharge (wastegate) avec refroidissement de l’air de suralimenta tion, ils disposent d’un système de refroi dissement externe des gaz d’échappe ment recyclés à vanne EGR. Le client a le choix entre cinq types de transmission. Le système hydraulique « Open Center » est un circuit ouvert. La pompe hydraulique de série atteint un débit de 29,8 l/min. Une deuxième et une troisième pompe sont disponibles en option avec un débit de 66,8 l/min ou 29,8 l/min. La prise de force arrière est disponible en 540/504E ou 540/1000 tr/min. La prise de force avant fonctionne avec une com mande électrohydraulique.
New Holland New Holland a revu ses tracteurs spéciaux « T4 » afin d’en améliorer la puissance, le filtre de cabine et le système hydraulique et de les équiper d’un nouveau système de relevage avant et d’un ensemble de prises de force. Les moteurs FPT correspondant à la phase 3b atteignent une puissance de 55, 63, 73 ou 79 kW. Pour chacune de ces puissances, New Holland propose un choix de variantes « V »/« N »/« F ». Elles se différencient par leur équipement stan dard et une largeur totale réduite. La marque propose six transmissions diffé rentes, soit cinq variantes en option et la transmission standard Shuttle Command 16/16 (30km/h ou 40 km/h). Les tracteurs « T4 V » sont équipés d’un essieu avant moteur. Tous les modèles « T4 N » et « F » sont également livrables avec un essieu avant « SuperSteer ». Cet équipement permet d’obtenir un angle de braquage augmenté, de 76°, ce qui correspond à un rayon de braquage de 2,9 m. L’enclen chement automatique des quatre roues motrices de New Holland est maintenant disponible sur les modèles « T4 ». Les quatre
roues motrices s’enclenchent automatique ment en cas de patinage supérieur à 5 %. Le système hydraulique est alimenté par une pompe standard de 64 l/min ou une pompe « MegaFlow » de 82 l/min. Il existe une pompe séparée supplé mentaire pour la direction. La prise de force standard comprend les régimes 540/540E. La prise de force proportion nelle et l’ensemble 540/540E/1000 sont disponibles en option. La cabine « Blue Cab 4 » proposée sur demande assure une protection de caté gorie 4. Elle comprend un système de filtre et de ventilation supplémentaires qui protègent contre la poussière, les aérosols et les fumées.
Bilan Ils sont plus étroits, plus petits et pour tant, pour leur domaine d’utilisation, ils ne font que peu, voire pas de compromis du tout sur le plan technique. Un aperçu détaillé du marché des trac teurs à voie étroite est disponible sur le site internet www.agrartechnik.ch, rubrique « Téléchargements ».
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Cultures spéciales
Du Fendt GT au robot désherbeur en passant par la « Zuza 3 » Stephan Müller et Martin Müller, deux agriculteurs bio de Steinmaur (ZH), utilisent un large éventail de machines spéciales pour leurs exploitations maraîchères. Ils ont de bonnes vieilles bineuses, mais aussi des machines modernes. Heinz Röthlisberger 36 ans, en 2004 avec la reprise de la ferme familiale. Les familles sont unies par un lien de parenté, mais les deux exploitations sont gérées de manière autonome. La colla boration s’exerce notamment pour commercialiser des légumes, acheter ou échanger des machines.
La « Zuza 3 » est arrivée. De Pologne
Le Fendt « GT 250 » à poutrelle surélevée est l’un des trois porte-outils utilisés sur les exploitations biologiques de Stephan Müller et de Martin Müller. Photos : Heinz Röthlisberger
« Quiconque produit des légumes bio doit posséder quelques bineuses, un certain nombre d’étrilles et pas mal de machines spéciales », remarque Stephan Müller. Car qui n’a pas l’appareil idoine au bon moment perd la bataille contre les mauvaises herbes. Exploitant la société BioLand
Agrar produkte AG, Stephan Müller en connaît un rayon. Martin Müller aussi, qui gère le domaine maraîcher « Salenhof Gemüsebau ». Les deux hommes produisent des légumes bio à Steinmaur (ZH). Stephan Müller, 60 ans, a commencé il y a une vingtaine d’années, et Martin Müller,
Les deux producteurs bio de Steinmaur Stephan Müller (à g.) et Martin Müller misent sur une mécanisation commune.
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Sur leurs exploitations, les deux Müller utilisent de bonnes vieilles machines qui existent depuis une éternité, mais aussi des équipements du dernier cri. Il s’agit souvent, par exemple dans le cas de la « Zuza 3 », de développements spéciaux qui ne se trouvent pas à chaque coin de rue. Martin Müller : « Ce printemps, nous avons importé cette machine à désherber de Pologne. Après quelques utilisations, nous sommes entièrement satisfaits de ses résultats. » La « Zuza 3 » est conçue pour désherber les cultures monorang espa cées de 40 à 50 cm. L’appareil s’accroche au trois-points du tracteur. Un homme assis à l’arrière commande deux bras de désherbage au-dessous desquels est monté un élément rotatif avec dents. Il pivote ces bras dans la rangée entre les plants, émiette la terre et arrache les
La surélévation des poutrelles des porte-outils Fendt permet de monter diverses étrilles et bineuses sans gêne.
Cultures spéciales
BioLand Agrarprodukte AG Cette exploitation maraîchère bio de Steinmaur a une activité diversifiée. • L’exploitation comprend une activité de transformation de produits de la ferme, un service de conditionnement, deux magasins de vente directe, un département événementiel. Y sont aussi rattachées une jardinerie avec travail social et une serre d’orchidées. • Chefs d’exploitation : Stephan et Agnes Müller. • 45 employés (dont 12 permanents) • Environ 65 hectares de surface agricole utile, dont 2,5 hectares de cultures sous abri.
mauvaises herbes. La vitesse se règle alors par voie hydraulique. Un avantage de cette machine est que les éléments rotatifs peuvent s’approcher au plus près des plants. Les deux hommes précisent : « L’utilisation demande certes beaucoup de concentration et de force dans les bras ; mais ça passe si le conducteur du tracteur et l’opérateur échangent de temps en temps leurs postes. » La machine que Martin Müller a découverte sur internet et importée a déjà traité près de 60 ares, surtout de la rhubarbe haute de 20 cm. Les deux exploitants envisagent aussi de l’employer dans des champs de potiron et dans des pépinières. Les deux Müller sont tellement enthousiasmés qu’ils ont déjà commandé au fabricant polonais une « Zuza 3 » trois-rangs pour travailler de plus grandes surfaces.
du faux-semis, consistant à laisser lever les adventices puis à les brûler avant de semer. Dans certains cas, le traitement thermique est effectué après le semis, avant la levée de la culture. Pour travailler plus rapidement, les Müller ont remplacé ce printemps leur ancien désherbeur thermique par un plus moderne, de 4,5 mètres, équipé de deux lignes de brûleurs à orientations différentes, de la marque hollandaise Hoaf. Ce système « Twin » permet de traiter entre les buttes de carottes et de pommes de terre. De plus, il possède une soufflerie qui maintient la chaleur sous l’appareil en cas de vents forts. « Cette nouvelle machine est globalement plus efficace et consomme probablement entre 15 et 20 % de gaz en moins que les anciens appareils », ajoute Martin Müller. Elle a le désavantage d’être un peu lourde. Lorsque la bonbonne de gaz de 200 litres qui fait contrepoids à l’avant du tracteur de 90 chevaux est vide, le tracteur bascule vers l’arrière. Martin Müller doit encore se pencher sur le problème. Le désherbage thermique permet d’éliminer un maximum d’adventices. C’est aussi une affaire de coûts, car chaque traitement revient à quelque 800 francs par hectare. Mais on constate, calculs à l’appui, que le désherbage thermique repré sente le choix plus économique comparé aux coûts de main d’œuvre que génère un désherbage manuel.
Salenhof Gemüsebau Cette exploitation maraîchère bio de Steinmaur peut se résumer ainsi : • Exploitation familiale avec 9 employés • Chef d’exploitation : Martin Müller • Environ 42 hectares de surface agricole utile dont 20 hectares de légumes, surtout de garde comme carottes, oignons, betteraves et pommes de terre. Plus des haricots nains et des salades de garde. • Serres (environ 20 ares) avec tomates, concombres. • Culture de blé avec engrais vert. « Cela permet de laisser reposer les sols », explique Martin Müller.
Martin Müller poursuit : « Un appareil vital en production bio est le désherbeur thermique. » Qu’il s’agisse de carottes, de betteraves ou d’oignons, tous les semis sont peu compétitifs et sensibles à la concurrence. Pour cette raison, les deux agriculteurs utilisent la technique
Le hangar à machines se trouve à quelques pas du nouveau désherbeur thermique. Ils contient trois raretés, des porte-outils Fendt, un « 250 » et deux « 255 ». « Nous les avons depuis 2001, indique Stephan Müller. À l’époque, nos treize tracteurs avaient brûlés dans un gros incendie, ceux équipés pour le binage compris. Ruedi Wepfer, un agriculteur d’Oberstammheim, nous a aidés
avec ces trois porte-outils. » Mécanicien de génie, Ruedi Wepfer les a transformés et équipés de poutrelles plus longues, plus hautes, de manière à pouvoir fixer dessous diverses types de bineuses et d’étrilles qui puissent être relevées en bouts de champ. Le porte-outil peut ainsi faire demi-tour rapidement et facilement. L’un de ces véhicules possède même une articulation avec un joystick fabriqué maison et un circuit hydraulique à huit distributeurs convenant à toutes les applications possibles. « Nos trois porte-outils Fendt ont 30 ans, affichent entre 6000 et 9000 heures au compteur et sont toujours en excellent état grâce à leur conception robuste », ajoute Stephan Müller. Certes, il existe d’autres nouveautés destinées aux cultures maraîchères, mais ces appareils suffisent pour son exploitation. Stephan Müller déplore que Fendt ne fabrique plus de tels engins. Les porte-outils disposent de trois attelages, un à l’avant, un au centre et un à l’arrière. « Un tracteur n’entre jamais dans un champ avec un seul outil ; il traîne toujours au moins deux appareils, afin de pouvoir effectuer deux opérations en un passage. »
Acquise récemment, la « Zuza 3 » du fabricant polonais Jagoda peut être utilisée dans les cultures monorang comme la rhubarbe.
Les organes rotatifs à dents se déplacent entre les plants des cultures et émiettent le sol.
Les deux organes effectuent des allers- retours constants. Cela exige concentration et force de l’opérateur. Capture d’écran.
Nouveau désherbeur thermique
Trois porte-outils Fendt
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« Ce désherbeur thermique Hoaf neuf de 4,5 mètres est plus puissant et consomme moins de gaz que l’ancien », explique Martin Müller.
Indestructibles Haruwy La variété des éléments de bineuses Haru w y stockés dans la remise des Müller est impressionnante. Cadres, parallélo grammes, socs, étoiles, dents, disques, brosses, bineuses à doigts et composants de toutes sortes : chez les Müller se trouve à peu près tout ce que l’ancien constructeur suisse de Romanel- sur-Lausanne (VD) produisait. Il y a beaucoup de pièces en stock. « Un jour, j’ai racheté toute une série de bineuses et de cadres pour mes réserves, de manière à être sûr d’en avoir assez pour les dix prochaines années », confie Stephan Müller, qui est emballé par les appareils de la marque et qui en a essayé une kyrielle. Un avantage des équipements Haruwy est leur montage simple et ingénieux. « De plus, ils sont très fins et hauts, de sorte qu’on a toujours une bonne vue d’ensemble sur le fonctionnement de l’appareil depuis le tracteur et
que l’on travaille facilement dans les légumes hauts, comme les oignons et poireaux. » Ce qui s’use le plus, ce sont les dents, « car la région de Steinmaur est pierreuse. Nous usons deux jeux de dents par an, alors que nos collègues du Seeland en changent tous les 20 ans à peine », sourit Stephan Müller. Les deux Müller conçoivent, transforment, optimisent y compris les machines neuves qu’ils achètent. « J’ai rarement vu chez nous une machine qui soit déjà finie », explique le producteur bio. À propos d’invention, voici deux bonnes années, il a conçu et construit avec Matthias Linder, un Emmentalois, une machine avec turbine d’aspiration pour collecter les insectes. Elle permet, par exemple, d’aspirer sur de grandes surfaces les mouches blanches qui infestent
Une multitude de bineuses Haruwy sont utilisées sur les deux exploitations. Comme ces machines ne sont plus fabriquées, Stephan Müller s’est constitué un gros stock de composants.
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Très maniable, le porte-outil Fendt articulé est muni d’une poutrelle spéciale. Un levier multifonction commande les huit distributeurs hydrauliques.
les choux. Cet équipement fait actuellement l’objet d’un essai à la Landi, à Chiètres (FR).
En attendant le robot Même si la bonne vieille méthode est « presque imbattable » et les nouvelles techniques déjà high-tech, Stephan Müller explique qu’ils attendent « [...] le robot désherbeur qui nous aidera à diminuer nos coûts. » Stephan Müller est « convaincu que de tels robots se vendront dès qu’ils seront disponibles, même s’ils coûtent entre 60 000 et 80 000 francs et que leur rendement à la surface sera limité. La raison est simple : ils permettront d’éco nomiser de la main d’œuvre. » Stephan Müller en est convaincu : « Les robots dés herbeurs vont arriver. La seule question est ‹ quand ›. »
Stephan Müller aime beaucoup la forme haute et élancée des bineuses Haruwy. « Ces machines peuvent être utilisées dans des légumes hauts ; elles offrent une bonne visibilité sur le champ. »
Cultures spéciales
L’eau, un facteur de risque D’un point de vue microbiologique, l’eau d’irrigation et l’eau destinée au nettoyage de produits traités, comme les salades à couper lavées et emballées, doivent être de bonne qualité pour que la consommation de ces aliments ne présente pas de risques. Ruedi Hunger La salade peut être contaminée par des microbes provenant de l’eau irriguée pendant sa culture ou de l’eau de lavage servant au traitement. Les maladies humaines dues à la consommation de produits frais chargés de pathogènes légitiment les valeurs scientifiques de référence, élaborées par Agroscope. Les analyses de risques sont en rapport avec ces valeurs. Dans le contexte de l’eau d’irrigation, il n’est donc pas dénué de tout fondement de parler d’un certain facteur de risque ou, pour le formuler autrement, d’un risque subsistant. Différentes souches de salmonelles et de listéria font partie des agents pathogènes bactériens. En provenance de sources environnementales, elles passent sur les salades qu’elles peuvent contaminer.
Tableau 1 : évaluation générale des eaux d’irrigation Origine de l’eau
Évaluation générale de cette origine
Eau potable
• Utilisation universelle, adaptée à toutes les situations • Nettoyage final inclus
Nappe phréatique
• • • • •
Réservoir d’eau Cours et plans d’eau
Qualité microbiologique le plus souvent bonne à très bonne Risque de contamination du puits Qualité globalement suffisante Risque de possibles contaminations locales Grandes différences de paramètres biologiques selon les saisons et les cours d’eau • Risque de contamination élevé
Source : Agroscope, fiche technique N° 61 / 2017 (n’existe encore qu’en allemand)
Tableau 2 : fréquence d’échantillonnage recommandée selon l’origine de l’eau Eaux
Paramètres
Nappe phréatique
E. coli, entérocoques Tous les 3 ans
Juillet
Eau de pluie et de réservoirs de drainage, étangs Eaux courantes, canaux
E. coli entérocoques E. coli entérocoques
1× par an
Juillet
2× par an
Mai, juillet
Minimisation des risques Grâce à des mesures préventives, le producteur de légumes peut réduire à un mini mum le risque de bactéries pathogènes en tenant compte de deux points : • Aucun amas, ni stockage ou dispersion de fumier, de lisier et de substrats de fermentation ne doivent se trouver aux alentours des cultures de légumes. On peut utiliser des engrais organiques avant la plantation et après la récolte. Toutefois, il faut tenir compte des particularités de l’engrais et de son aptitude à la culture des légumes, du moment et de la forme de son épandage ainsi que de l’intervalle de temps par rapport à la culture suivante.
Normalement, l’eau provenant d’une source d’approvisionnement propre ne présente aucun risque pour les cultures de légumes. Photo : ldd
• On doit utiliser rigoureusement de l’eau adaptée pour l’irrigation et de l’eau potable pour le lavage de la salade récoltée.
Ressources en eau pour l’irrigation Les quantités de précipitations varient fortement selon les régions et les années. Une culture de légumes de grande qualité non irriguée est inconcevable de nos jours. Le tableau 1 ci-dessus indique la provenance de l’eau d’irrigation et en propose une évaluation globale.
Fréquence
Moment
il faut observer une période d’attente de deux semaines avant la récolte. Parmi les mesures générales d’hygiène, on doit laver la salade récoltée dans l’exploitation avec de l’eau potable et la chaîne du froid est à respecter strictement. Le personnel doit être sensibilisé aux questions d’hygiène dans les travaux des champs, le transport et le stockage. Pendant cette dernière opération, les tuyaux de conduite d’eau ne doivent pas être en contact avec le sol. Les tuyaux à fond doivent être rincés soigneusement avant la mise en service.
Période précédant la récolte L’eau d’irrigation doit être analysée à la fréquence spécifiée dans le tableau 2. Le prélèvement et le transport vers le laboratoire sont à effectuer de manière appropriée. Il faut prélever l’eau à différents endroits d’un plan ou d’un cours d’eau. Dans l’intérêt de la prévention de la santé du consommateur, l’analyse microbiologique du produit récolté est tout aussi importante que celle de l’eau d’irrigation. Si les valeurs indicatives de l’eau d’irrigation sont dépassées (selon DIN 19650), il faut renouveler l’analyse de l’eau et de la salade dans un délai de quatre semaines. Si les valeurs sont nettement plus élevées,
Conclusion L’eau d’irrigation n’entraîne pas automatiquement des niveaux élevés de bactéries dans le produit récolté. Mais le lavage avec de l’eau potable de qualité après la récolte a une importance cruciale. Il est obligatoire quand on utilise de l’eau d’irrigation contenant de grandes quantités de bactéries. Le refroidissement pendant le transport, la vente et le stockage est tout aussi essentiel pour garantir un nombre réduit de germes sur le produit. Source : Agroscope, fiche technique n° 61 / 2017 (n’existe encore qu’en allemand)
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L’eau, facteur de qualité en progression Parallèlement à l’évolution du climat, les besoins en irrigation vont croissant dans le maraîchage, un secteur où le manque d’eau peut faire chuter les rendements. Et il y a autre chose : de l’eau en suffisance est un gage de qualité des productions légumières. Ruedi Hunger Divers systèmes d’irrigation peuvent être utilisés en maraîchage de plein champ. Selon la ressource en eau, la culture, le parcellaire, on optera pour des tuyaux et des arroseurs, un tambour avec canon ou rampe à buses, ou encore, solution la plus efficace entre toutes, pour le goutte-àgoutte. Voici un bref descriptif de ces procédés.
Les installations à tuyaux L’irrigation en bandes avec des tuyaux, en une ou plusieurs lignes, utilise de l’eau de réseau ou une alimentation par pompe. L’aluminium a remplacé l’acier des tubes de jadis et, aujourd’hui, on observe une tendance similaire qui voit le polyéthylène (PE) souple se substituer à l’alu. Certaines installations associent tubes rigides et tuyaux souples ou des tuyaux souples
entre eux. La section des tuyaux, leur longueur et le nombre d’arroseurs sont des grandeurs déterminantes caractéristiques des installations. Les tuyaux font usuellement 6 m de long pour des diamètres de 50, 63, 70 ou 75 mm, ou bien 2, 3 ou 4 pouces. L’expérience montre qu’on obtient une portée et une répartition régulières de l’eau avec des asperseurs tous les 12 m le long de lignes espacées de 24 m. Les arroseurs bas débit apportent de 3 à 7 mm d’eau à l’heure sous une pression de 2,5 bar aux buses (environ 5 bar à l’hydrant) de diamètres entre 4,8 et 6 mm (standard 5 mm). Pour générer un jet régulier, une buse de 6 mm a besoin d’un volume d’eau 45 % supérieur à celui nécessaire à une buse de 5 mm. La pose-dépose des tuyaux est astreignante ; ils sont généralement laissés sur
le champ tout le temps de la culture et démontés qu’au moment de la récolte, ce qui permet de lancer l’arrosage sans délai si un épisode de sécheresse survient. Les tuyaux flexibles conviennent mieux aux parcelles à la topographie et de géométrie irrégulières. Les petits tuyaux doivent être cantonnés aux installations de moins de 250 m. Au-delà, l’effet de frottement réduit par trop la pression et la régularité de l’arrosage.
Les installations mobiles Les tuyaux flexibles, enroulables, sont apparus dans les années 1970. Depuis, les installations d’irrigation mobiles se sont multipliées jusqu’à devenir majoritaires pour l’arrosage en plein champ. On distingue entre gros et petits enrouleurs à canon, et rampes à buses. Les canons d’irrigation sont très répandus en grandes cultures. Ils conviennent aussi, sous quelques réserves, pour arroser les légumes. Si la pression au niveau des buses et le débit sont harmonisés, ont obtient une aspersion en pluie fine, comme avec des asperseurs classiques. • Enrouleurs à canon Les canons à eau, de plus ou moins grande taille, atteignent une hauteur de précipitations de, respectivement, 15 à 20 mm/h et 21 à 40 mm/h. Voire plus en cas de besoin. Il faut entre 7 et 8 bar au moins à l’hydrant pour obtenir la portée voulue et un profil d’aspersion régulier. Les canons sont très sensibles au vent, qui
En maraîchage et dans la production de petits fruits, les systèmes économes en eau sont privilégiés. Photo : Ruedi Hunger
Les gouttes-à-gouttes enterrés apportent l’eau directement près des racines des plantes. Photo : ldd
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Le goutte-à-goutte de surface est la variante la plus avantageuse de la catégorie. Photo : ldd
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Tableau 1 . Caractéristiques d’arroseurs rotatifs et sectoriels (exemples) Arroseurs rotatifs à raccord ¾ pouce. Longueur du jet de 16 à 20 m Diamètres de la buse
Pression
Longueur du jet
Consommation
4,4 mm
4,2 bar
16 m
1500 l/h
5,2 mm (standard)
4,2 bar
17 m
2100 l/h
5,5 mm
4,2 bar
17 m
2400 l/h
5,5 mm
4,9 bar
18 m
2560 l/h
6,0 mm
4,9 bar
20 m
3420 l/h
Arroseurs sectoriels à raccord ¾ pouce. Longueur du jet jusqu’à 14 m 4,0 mm
3,5 bar
13 m
1200 l/h
4,4 mm
3,5 bar
14 m
1360 l/h
4,0 mm + buse secondaire 2,38 mm
3,5 bar
13 m
1550 l/h
4,4 mm + buse secondaire 2,38 mm
3,5 bar
14 m
1700 l/h
Source : Fritz Streit SA
génère des pertes d’eau et une répartition irrégulière. Corollaire de la pression exigée, ces systèmes consomment beaucoup d’énergie. Les flexibles de 90 mm de diamètre extérieur sont les plus utilisés. Le débit se situe alors entre 30 et 70 m³/h, et la largeur arrosée entre 58 et 82 m. Des buses subsidiaires arrosent la « zone sèche » entre l’enrouleur et le canon. Si la largeur à arroser est inférieure à la portée du canon, on peut, avec la prudence qui s’impose, régler les butées du canon pour limiter l’angle d’arrosage et accélérer de manière correspondante la vitesse de l’enrouleur.
Tableau 2 . Aperçu des avantages et inconvénients des différents systèmes d’irrigation Système
Avantages
Inconvénients
Irrigation en bande + Structure simple et d’emploi facile, (tube en alu ou tuyaux utilisation à peu près universelle synthétiques, arroseurs + Faibles précipitations (env. 5 mm) fixes) ménageant le sol + Intensité ménageant le sol + Convient aux parcelles irrégulières + Usage possible en lutte antigel
- Répartition irrégulière de l’eau - Sensibilité au vent - Incompatibles avec certaines interventions culturales - Exigeante en main-d’œuvre
Enrouleur avec canon
+ Grande capacité d’irrigation + Peu exigeant en main-d’œuvre + Répartition régulière des apports (en l’absence de vent !) + Transfert rapide d’une parcelle à une autre + Réglage plus facile que celui des asperseurs
- Très sensible au vent - Fortes précipitations (incompatibles sur jeunes plants) - Peut détremper le sol (battance) - Haute pression indispensable - Incompatibles avec parcellaire irrégulier - Décalage de temps important entre l’arrosage des premières et des dernières plantes (risque par temps chaud)
Enrouleur avec rampe
+ Grande capacité d’irrigation + Apports et répartition précis + Bonne irrigation des bordures + Peu sensible au vent + Buses moins exigeantes en pression que le canon.
- Précipitations moyennes à élevées - Sensible aux inégalités du terrain - Incompatibles avec parcellaire irrégulier - Plus coûteux que le canon
Goutte-à-goutte
+ Économe en eau et en énergie + Faibles pertes par évaporation + Les parties aériennes des plantes ne sont pas arrosées (maladies) + Insensible au vent + Faible pression de service + Ajout possible de fertilisants
- Gourmand en main-d’œuvre et en capital - Incompatibles avec certaines interventions culturales - Risques d’obstruction (eau propre indispensable) - Répartition irrégulière de l’eau dans le sol (gênante dans le cas de cultures couvrantes)
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• Enrouleurs et rampe à buses La rampe à buses montée sur chariot est une évolution de l’ensemble enrouleur- canon où ce dernier est remplacé par un chariot à quatre roues portant une rampe repliable. Elle peut irriguer des bandes entre 14 et passé 70 m. Aux deux extrémités de la rampe, des arroseurs longue portée augmentent la largeur irrigable d’une bonne dizaine de mètres de chaque côté. Plus les rampes sont larges, plus la présence d’un système de stabilisation verticale et horizontale est importante. Contrairement aux canons, les buses n’exigent qu’une pression réduite de 1,5 à 2 bar et génèrent ainsi des gouttes de moindre taille, qui risquent moins d’endommager les végétaux ou le sol. La distance entre les buses et les plantes étant relativement réduite, la sensibilité au vent diminue. La répartition de l’eau
Tableau 3. Besoins en eau de quelques légumes Besoins en eau d’une sélection de légumes (Revue UFA 05/2015) Élevés (jusqu’à 600 mm)
Moyens (jusqu’à 400 mm)
Faibles (jusqu’à 200 mm)
Choux de Bruxelles Choux de garde Carottes Céleris
Choux-fleurs Persils Poireaux Fenouils
Mâches Pois Haricots nains Épinards
posées sur le sol ou suspendues au- dessus, seuls les emplacements sous les goutteurs sont humectés. Selon la nature de la terre, cette dernière est capable d’absorber entre 1 et 4 litres par jour et par emplacement. L’évaporation directe est nettement moins importante qu’avec les procédés d’arrosage classiques couvrant toute la surface. Elle est moindre aussi qu’après une pluie naturelle. Si le sol n’est qu’incomplètement couvert par la végétation, le rayonnement solaire ne sera pas entièrement dissipé par le phénomène d’éva-
Selon le tableau 4, il faut compter 13 000 francs pour acquérir une installation à tuyaux en aluminium avec les arroseurs. La variante avec tuyaux flexibles en PE est 12 % moins chère. Les coûts fixes annuels représentent, respectivement, 1000 francs et 1080 francs. est bonne, régulière, sauf si les traces que suit le chariot, surtout s’il est équipé d’une rampe de grande longueur, présentent trop d’irrégularités (d’où la nécessité de disposer d’un correcteur de niveau).
Micro-irrigation par goutte-àgoutte Les installations d’irrigation par goutteà-goutte constituent un procédé de micro-irrigation. L’eau est distribuée aux plantes de manière très ciblée et en utilisant un minimum d’énergie. Ces installations fonctionnent sous des pressions allant de 1 à 4 bar. Avec les installations
poration car il sera en partie réfléchi par la surface claire et sèche de la terre. La mise en place et le démontage des gouttes-à-gouttes demandent beaucoup de temps. Ces installations sont en principe constituées de trois éléments qui peuvent être plus ou moins développés, élaborés et étendus selon les situations et les conditions d’usage. 1. L’unité centrale comprend vannes et soupapes magnétiques, régulateurs de pression, filtres, compteurs volumétriques, incorporateurs de fertilisants, etc. 2. L’ensemble de conduites et tuyaux comprend les conduites principales et
Tableau 4. Coûts de différents procédés d’irrigation, sans le pompage, l’adduction ou l’unité centrale
Prix d’achat Amortissement (durée)
Irrigation Irrigation en bande, en bande, tuyau alu tuyau PE
Enrouleur 350 m et canon
Enrouleur 350 m et rampes
13 000.–
10 000.–
26 500.–
36 500.–
6000.–
15 ans
12 ans
1 ans
12 ans
3 ans 1500.–
Amortissement annuel
650.–
625.–
1656.–
2406.–
Utilisation annuelle
200 h
200 h
250 h
250 h
105 h
Coûts annuels fixes
1078.–
1000.–
2437.–
3397.–
1805.–
Coûts horaires
2.02.–
1.55.–
2.65.–
3.85.–
4.65.–
Sources : KTBL, TractoScope17 (prix en CHF)
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Goutte-à-goutte
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les tuyaux de répartition, plus les raccords. 3. Le système de goutte-à-goutte inclut les tuyaux d’alimentation, les microtuyaux et les goutteurs. On distingue entre trois modes d’installation des gouttes-à-gouttes : – « en surface » (posé sur le sol ou la butte) – « suspendue » (à 50 cm du sol, par exemple en arboriculture et viticulture) – « souterraine » (à 30 cm dans le sol). En outre, on fait la différence entre les tuyaux à compensation de pression et ceux qui en sont dépourvus. Un goutteà-goutte à pression compensée garantit une irrigation régulière sur toute la parcelle, quelle que soient sa pente ou sa configuration, ou encore la longueur des tuyaux. Ce n’est pas le cas des systèmes dépourvus de dispositif compensateur. Le prix d’un goutte-à-goutte, selon le tableau 4, s’élève à quelque 6000 francs, à amortir (utiliser ?) en trois ans ; il génère un coût annuel fixe de 1805 francs.
Que coûte l’irrigation ? L’arrosage est un des principaux facteurs de coûts, que ce soit en agriculture ou dans le maraîchage. Au capital immobilisé s’ajoutent des frais de main-d’œuvre qui jouent un rôle déterminant dans le choix de la technique et du procédé à adopter. Les coûts de chaque procédé sont indiqués dans le tableau 4. Ce n’est qu’une référence parmi d’autres, qui ne tient pas compte des coûts d’alimentation (pompe, station de pompage) ou d’adduction (conduites, unités de distribution pour le goutte-à-goutte).
Conclusion En maraîchage comme ailleurs, il n’existe pas de procédé d’irrigation unique et irremplaçable. Parallèlement à la question des coûts, l’utilisation parcimonieuse et efficace de l’eau est déterminante. À cet égard, le goutte-à-goutte affiche quelques solides longueurs d’avance sur ses concurrents et d’autres procédés. Sources : fiches du KTBL et d’Inforama
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dits d’approvisionnement hydrique calculent l’opportunité d’une irrigation sur la base des caractéristiques du sol et des conditions météorologiques. Le viticulteur peut aussi déterminer l’état d’approvisionnement en eau des vignes par une observation visuelle.
La technique d’irrigation
La qualité de la vendange est garantie par une irrigation au goutte-à-goutte ciblée. Photo : ldd
L’eau, garante du vin à venir Des conditions météo extrêmes avec de longues périodes de sécheresse rendent l’irrigation des vignes de plus en plus indispensable. Le but n’est pas tant de garantir la survie des ceps que d’assurer la qualité de la vendange. Ruedi Hunger
L’irrigation peut se faire par aspersion ou au goutte-à-goutte. L’aspersion présente quelques inconvénients, comme l’importante dispersion d’eau avec les pertes et la dégradation du sol qui s’ensuivent. Cette dernière peut empêcher les véhicules de circuler normalement. Un autre désavantage important est le danger poten tiel accru de maladies fongiques créé par un microclimat humide sur et entre les plants. Ces problèmes sont quasi éliminés lorsqu’on utilise un goutte- à -goutte mobile, économe en eau. L’installation d’un goutte-à-goutte fixe est le meilleur choix, qui s’impose dans les vignes soumises à un stress hydrique récurrent.
Conclusion C’est connu, les vieilles vignes souffrent moins du stress hydrique que les jeunes ceps ; à approvisionnement en eau égal, elles s’en tirent mieux grâce à leur système racinaire étendu et pénétrant profondément dans la terre. En cas de manque de précipitations, les racines des plants renforcent la synthèse d’acide abscissique, qui est une phytohormone. Celle-ci est transportée dans les organes aériens, où elle déclenche plusieurs ré actions. Les stomates se referment et permettent au végétal d’économiser de l’eau. Les croissances végétative et générative sont inhibées, et enfin l’assimilation et la maturation sont accélérées.
Seuil de décision pour irriguer La capacité d’absorption de l’eau des plants de vigne est directement liée au système racinaire, qui est plus ou moins profond selon leur âge. C’est pourquoi il est difficile de déterminer la bonne date pour le début de l’irrigation. Ce seuil d’irri ga tion peut être connu avec le facteur d’incertitude cité plus haut en mesurant l’approvisionnement hydrique du sol de manière ponctuelle. On peut aussi déter miner le potentiel hydrique des feuilles. De nouveaux modèles mathé matiques
Le stress hydrique peut avoir des répercussions négatives sur la qualité du vin. Les diverses caractéristiques du sol, comme la profondeur, le type et le taux de matière organique et d’humus, jouent un rôle déterminant. Il est possible d’économiser de l’eau par un travail du sol adapté et par une bonne gestion du feuillage (effeuille, modification de la hauteur du feuillage) ; il convient aussi de maîtriser le rendement par une taille judicieuse et un éclaircis- sage des grappes, qui augmentent encore l’efficacité de l’irrigation.
La date d’irrigation décide de la qualité C’est la date d’irrigation qui décide principalement si les apports d’eau vont plutôt favoriser le volume de la récolte ou l’amélioration de sa qualité. Au début de la croissance des baies, leur développement a lieu surtout par division cellulaire et par élargissement des cellules. Si une trop grande quantité d’eau est disponible à cette période, elle favorise une augmentation du volume et un rendement plus important au détriment de la qualité. Une irrigation orientée sur la qualité doit donc avoir lieu seulement après la nouaison, ou après la fermeture de la grappe.
Un stress modéré dû à un manque d’eau peut améliorer la qualité du vin rouge, mais des terres fortement asséchées entraînent des risques pour la qualité du raisin. Photo : Ruedi Hunger
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« L e plein de kWh, je vous prie ! » Il se vend de plus en plus d’appareils à batterie. Ils n’émettent pas de gaz, vibrent moins et sont moins bruyants, tous arguments en leur faveur. Les accus n’ont pas encore conquis le monde des tronçonneuses professionnelles. Ce n’est qu’une question de temps. Ruedi Hunger L’Allemand Stihl attribue l’essor fulgurant du marché des appareils à batterie à l’arrivée des accus lithium-ions, avec leur très faible autodécharge. En fonction de leur positionnement, les constructeurs voient la part des appareils à batterie croître de manière plus ou moins importante. Quelques marques ont déjà renoncé à fabriquer des appareils à moteur thermique, sauf pour des applications spéciales. A l’heure qu’il est, rien ne laisse prévoir l’arrivée de batteries normalisées qui seraient compatibles avec plusieurs marques d’appareils, chose que salueraient pourtant consommateurs et revendeurs ! Mais les exigences des appareils sont trop diverses et les systèmes de gestion des accumulateurs qu’ils intègrent (battery management systems, BMS) font obstacle et aucune garantie constructeur ne couvre l’emploi d’accumulateurs étrangers à la marque.
Systématisation Une seule batterie pour plusieurs consommateurs, c’est une bonne idée qui tarde (encore) à se concrétiser. Une tronçonneuse a des besoins en énergie très différents d’un taille-haie. Dolmar a fait un pas en avant avec ses batteries produites par Makita, sa maison-mère. Elles peuvent alimenter la visseuse aussi bien que la scie et d’autres outils portatifs. Mais cela signifie que certains de ces outils 18 V ont une autonomie limitée comparé à des marques concurrentes, même si Dolmar installe deux batteries dans sa tronçonneuse, alourdissant d’autant sa machine. Husquarna, tout comme Stihl, proposent aussi des batteries utilisables sur plusieurs machines mais cette interchangeabilité reste à l’intérieur des marques.
Les souffleuses Les agriculteurs ne sont pas les seuls à apprécier les souffleuses ; on en trouve des modèles pour amateurs, provenant d’Extrême-Orient, dans nombre de magasins. Les marques offrent souvent autant de modèles à batterie qu’à moteur ther30
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A quelques usages spéciaux près, les ventes d’appareils à batteries devraient continuer à fortement progresser à court terme. Photo : Stihl
mique, mais les appareils les plus puissants restent – encore – ceux à moteur thermique ; leur souffle dépasse la vitesse de 100 m/s, à l’instar de tous les modèles dorsaux Stihl. Les souffleuses à batterie Li-ions 36 V arrivent à peu près à la moitié de cette performance, pour un débit de 13m³/min. Actuellement, explique Marc Zwahlen de Stihl Suisse, aucun appareil à batterie ne peut encore rivaliser avec une souffleuse dorsale à essence. Les souffleuses à batterie sont bien plus silencieuses. Mais les batteries des appareils de puissance moyenne, ceux que les agro-entrepreneurs ou les agriculteurs emmènent volontiers pour dépoussiérer leur batteuse ou leur presse durant la journée, doivent être à pleine charge le matin pour « tenir » toute la journée.
Taille-haies, coupe-bordures & Cie Les accus sont largement présents dans ce groupe d’appareils. Certes, un taille-haie doit fonctionner plusieurs heures d’affilée mais il est assez peu gourmand en énergie. Une petite batterie, offrant une capacité réduite mais aussi un poids moindre, lui convient bien. Par contre, pour une souffleuse qui a besoin de relativement beaucoup d’énergie, on préférera opter pour deux accumulateurs interchangeables. Et
pour… de petites pauses ci et là ! A ces conditions, il est possible de travailler en continu. En optant pour une batterie dorsale, on sera même tranquille pour la journée ! Le taille-haie « Helion », du français Pellenc, est exclusivement vendu avec une batterie « sac-à-dos » qui offre jusqu’à 20 heures d’une autonomie.
Débroussailleuses et scies à élaguer On peine à trouver deux appareils avec des spectres d’utilisation aussi contrastés. Ils ont cependant en commun d’exister tous deux en versions à batterie. Husquarna, par exemple, propose trois modèles de chacun de ces outils, dont trois modèles d’élagueuses à batterie. Et tous les fournisseurs voient la demande augmenter pour des appareils à batterie. Stihl considère les débroussailleuses légères de son « AkkuSystem Compact »
Sécurité Les doutes que l’on serait tenté de nourrir vis-à-vis d’accus qui surchauffent (mais n’explosent pas) ne sont guère fondés dans un contexte d’utilisation normal. L’utilisation d’essence est source de dangers bien plus sérieux.
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Tableau 1. Cisailles et taille-haies
Type d’accumulateurs
Taille-haie Stihl « HLA-65 » Li-ions Pro
Taille-haie Taille-haie Husqvarna « 536LiHD60X » Metabo « AHS 36-65 » V Li-ions Li-ions
Taille-haie Pellenc « Helion 2 Compact » Li-ions
Tension
36 V
36 V
36 V
43,5/44,4 V
Autonomie
50 min
Batterie dorsale seulement
Longueur du lamier
Entre 60 et 800 min selon l’accumulateur utilisé 50 cm
63 cm
jusqu’à 75 cm
Capacité de coupe
26 mm
Poids
3,5 kg (sans batterie)
3,8 kg (sans batterie)
4,1 kg (batterie comprise)
3,5 kg
Emissions de bruit
85 dB(A)
78 dB(A)
67 dB
84 dB(A)
comme des appareils encore réservés en première ligne à un usage domestique. Et pour les débroussailleuses plus puissantes, la batterie à dos convient très bien. Au contraire des tronçonneuses, le câble n’est ici d’aucune gêne pour une capacité nettement plus élevée.
60 cm
18 mm
Tableau 2. Comparaison de trois tronçonneuses
Tension nominale
Dolmar « AS3835Z » 2×18 V
Husqvarna « 536 Li XP » 36 V
Stihl « MSA 200 C-BQ » 36 V
Poids avec batterie, guide et chaîne
4,7 kg
3,9 kg
5 kg
Vitesse max. de la chaîne
20 m/s
20 m/s
non indiqué
Vibrations
5,3 m/s²
2,5/2,8 m/s²
4,6/3,9 m/s²
Emissions de bruit
100,4 dB (A)
106 dB (A)
95 dB (A)
Tronçonneuses
Guide-chaîne
35 cm
35 cm
30/35 cm
Au départ, les tronçonneuses à accus ont été développées pour le jardinage ou les menuisiers-charpentiers. Pas pour la forêt. Elles y entrent toutefois peu à peu, pour des opérations d’éclaircie dans des peuplements de petits bois de diamètres inférieurs à 30 cm. Dans ces contextes, elles montrent qu’elles n’égalent pas encore les performances de leurs « soeurs » à essence, mais qu’elles permettent de réaliser très honnêtement les tâches qu’on leur assigne. L’autre aspect que l’acheteur d’une tronçonneuse à accu doit prendre en compte, est son autonomie limitée. Certes, une deuxième batterie permet de se remettre rapidement au travail – le changement est plus rapide qu’un plein d’essence – mais il n’existe ps encore de station de recharge dans les bois ! Un accumulateur à dos
Type d’accumulateur
Li-ion BL 1850B BLi 150
AP 300
Capacité de la batterie
90 Wh 5,0 Ah
151,2 Wh 4,2 Ah
227 Wh 2,1 Ah
Prix (sans batterie ni chargeur)
dès CHF 630.–
dès CHF 505.–
dès CHF 490.–
Prix de 2 batteries, chargeur et coffret
dès CHF 320.–
dès CHF 240.–
dès CHF 340.–
Avec cet appareil à dos « Rex 15 », on a pulvérisé jusqu’à 1300 litres de bouillie avec une charge de batterie (14,5 h). Photo : Birchmeier
Autonomie
jusqu’à 45 min
pourrait être une bonne chose (la tronçonneuse se trouverait même allégée de sa batterie) mais le câble d’alimentation est pour le moins gênant en forêt. En outre et spécialement sur les tronçonneuses, il est important que leurs masses soient équilibrées entre l’avant et l’arrière.
dans des environnements sensibles au bruit, écoles ou cimetières, ou bien confinés comme les serres, où l’émission de gaz d’échappement est indésirable. Dans de telles conditions, les accus ont de solides atouts à faire valoir.
Les propriétés des accumulateurs Pulvérisateurs Les pulvérisateurs à dos et les chariots de pulvérisation classiques comme ceux que fabrique Birchmeier sont souvent utilisés
Les accumulateurs lithium-ions sont presque partout utilisés, à de rares exceptions près. Grâce à leur faible autodécharge et leur longue durée de vie de plus
Les batteries dorsales allongent considérablement l’autonomie des outils. Photo : Pellenc
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de mille cycles de charge/décharge, ces accumulateurs sont particulièrement appréciables. Autre avantage : ils peuvent être chargés et déchargés à tout moment. L’électronique les protège contre la décharge totale. Ils peuvent être stockés chargés entre 20 et 40% de leur capacité. Pour de longues durées (tondeuses en hiver, par exemple), mieux vaut toutefois les entreposer chargés à 80%. La température doit rester au-dessus de 0° C, ce qui ne signifie pas que l’appareil ne puisse être utilisé par des températures négatives. La règle générale veut que les accumulateurs Li-ions supportent à peu près les mêmes températures que le corps humain. Il est cependant possible qu’en plein soleil ou au milieu de l’été, l’électronique mette l’accumulateur hors-service. Les batteries à dos accusent entre 5 et 10 kg sur la balance. C’est une masse à ne pas négliger, même avec des bretelles larges et une ou deux ceintures ventrales. Le courant est acheminé par un « cordon ombilical » et une sorte d’accumulateur intermédiaire vers l’appareil. L’utilisateur peut contrôler le niveau de charge de l’accumulateur sur un moniteur LED ou en appuyant sur un bouton.
Autres évolutions attendues La maintenance des petites machines est restée, des décennies durant, orientée vers les moteurs thermiques. Il y a un an ou deux encore, il n’était pas rare qu’un acheteur potentiel d’appareil à batterie se heurte au scepticisme d’un vendeur.
Pulvérisateurs à batterie Birchmeier Chez le spécialiste de la pulvérisation Birchmeier, à Stetten (AG), les appareils à accumulateurs représentent déjà presque le 100% des ventes. « Tous les appareils Birchmeier jusqu’à 50 l sont dotés d’accumulateurs du dernier cri. Au début de cette année, nous avons commencé à en équiper nos pulvérisateurs de 75 l et 130 l sur chariots. Ces deux modèles ‹A75› et ‹A130› sont cependant encore disponibles en version à essence», explique Stefan Meyer
Mais, indubitablement, le commerce des petits outils à moteur va au devant de grands changements avec l’arrivée des batteries. La fin des bougies, filtres à air et carburants spéciaux va être marquante. Simultanément, les spécialistes doivent se former à de nouvelles tâches, telle la mise à jour des programmes internes des appareils. Cela signifie qu’ils vont devoir continuer à assurer un service irréprochable des machines à moteurs thermiques, mais qu’ils devront en plus maîtriser une foule de connaissances sur les appareils à batterie.
A achat coûteux, maintenance avantageuse ? Les appareils à accus sont assez chers à l’achat. Par contre, effet positif, les coûts de maintenance sont nettement moins élevés que pour des appareils analogues à moteur à essence. L’électricité pour les
du département Vente & Marketing. Ces petits pulvérisateurs sur chariot font partie de l’assortiment de la marque depuis de longues années. Parallèlement aux pulvérisateurs à dos, ces modèles de 75 l et 130 l sont destinés à traiter de plus grandes surfaces ou à appliquer de plus gros volumes dans les secteurs de l’artisanat, l’agriculture ou l’horticulture. Ces équipements peuvent être dotés d’une réserve d’eau claire et d’un enrouleur avec 50 m de tuyau.
batteries est peu chère, à l’inverse du prix des pièces d’usure (bougies, filtres...) et du carburant des moteurs thermiques. Les prix des appareils nus, hors accus, sont à peu près identiques de chaque côté. En intégrant les batteries, ont parvient à un coût d’utilisation à peu près de même niveau pour les deux genres d’outils.
Conclusion Les batteries ne peuvent pas encore tout faire. Mais la tendance va dans leur direction, que ce soit pour le jardin, l’agriculture et dans une moindre mesure la foresterie. Dans tous les endroits où l’on peut brancher un chargeur, l’autonomie et le temps de chargement sont à peu près équivalents. Les batteries dorsales conviennent bien à certains usages. Elles offrent une longue autonomie. Mais leur temps de recharge s’allonge d’autant. Il faut une nuit pour les remplir.
Les outils à batterie ne sont pas encore à la hauteur des exigences du travail professionnel en forêt. Photo : Echo
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Une performance incroyable alliée à un maximum de plaisir et d’agrément Acheter un tracteur de jardin peut être intéressant pour les pelouses de grande surface. La multitude de marques et de modèles, les nombreux types de construction compliquent le choix de l’utilisateur. Tour d’horizon. Heinz Röthlisberger
Des tondeuses à l’Öga L’Öga, qui se tient du 27 au 29 juillet à Oeschberg, près de Koppigen (BE), est aussi le rendez-vous des fournisseurs de tondeuses. Les visiteurs pourront y découvrir une vaste gamme allant des machines les plus simples aux tracteurs à gazon les mieux équipés.
Le tracteur à gazon peut être intéressant sur des exploitations agricoles avec des activités variées. Photos : Stiga, John Deere, Viking et Heinz Röthlisberger
maniables, elles conviennent bien aux terrains sinueux plantés de nombreux arbres et arbustes. Certains modèles peuvent également être utilisés pour pratiquer le mulching. Les tondeuses autoportées sont idéales pour les jardins privés. Les accessoires sont assez peu nombreux.
La tondeuse à coupe frontale et la tondeuse à rayon de braquage zéro
Quiconque a déjà tondu son gazon avec un tracteur de jardin, une tondeuse autoportée ou une tondeuse à coupe frontale laisserait volontiers sa vieille machine manuelle au placard. Sauf en cas d’extrême urgence. En effet, tondeuses auto portées et consorts permettent de traiter des surfaces importantes tout en s’amusant. Même les enfants se portent volon taires pour la corvée du gazon! Ces machines peuvent également constituer une option intéressante dans les exploitations agricoles ayant des activités variées. Mais avant toute chose, faisons la différence entre tondeuse autoportée, tondeuse à coupe frontale et tracteur à gazon.
La tondeuse autoportée bon marché La tondeuse autoportée fait partie des matériels d’entrée de gamme. Le conducteur est assis au-dessus du moteur, ce qui n’est pas le cas sur le tracteur à gazon. Il bénéficie d’une vue dégagée vers l’avant. Les tondeuses autoportées sont disponibles avec boîte manuelle ou hydrostatique. La largeur de coupe et la puissance du moteur sont légèrement inférieures à celles du tracteur à gazon. La largeur de coupe maximale est d’environ 100 cm. Etant donné que les tondeuses autoportées avec bac de ramassage sont très compactes et
La tondeuse à coupe frontale se manœuvre encore plus facilement que la tondeuse autoportée. Le dispositif de coupe est monté à l’avant du châssis. Elle est articulée ou pourvue d’un essieu arrière directionnel. Ces deux types de direction la rendent très maniable. Avantages par rapport au tracteur: la tondeuse à coupe frontale accède plus aisément dans les espaces étroits et elle ne roule pas sur l’herbe qu’elle va faucher. La position du siège au-dessus ou en arrière du dispositif de coupe garantit une conduite précise. La tondeuse à coupe frontale est équipée d’un attelage permettant de tracter des accessoires.
Tondeuse autoportée d’entrée de gamme, idéale pour s’initier à l’entretien d’une pelouse en position assise.
Les tondeuses autoportées offrent une vue optimale sur le dispositif de coupe. Certains modèles ont un châssis articulé.
Très maniables, les tondeuses à rayon de braquage zéro permettent de contourner aisément arbres et obstacles.
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Les modèles les mieux équipés permettent de vider le bac depuis le siège. De telles fonctions sont souvent optionnelles.
Ces tracteurs sont proposés avec un large éventail d’accessoires. L’important est qu’ils aient un moteur suffisamment puissant.
Les moteurs électriques servant à lever le dispositif de coupe sont pratiques, mais gare aux pannes désagréables pendant la tonte!
Les tondeuses à « rayon de braquage zéro » (« Zero turn ») nous viennent des Etats-Unis et entrent également dans cette catégorie. Leur particularité la plus frappante est le levier de direction qui agit directement sur les deux roues arrière. Les tondeuses à coupe frontale et les tondeuses à rayon de braquage zéro sont idéales pour le mulching et pour les tontes fréquentes. Elles n’ont, en général, pas de bac de ramassage. Il est toutefois disponible en option.
sont équipés d’un moteur diesel ou à essence et d’une propulsion ou d’une traction intégrale. Les accessoires de mulching et les systèmes de coupe spéciaux pour le broyage de l’herbe fauchée relèvent quasi de l’équipement standard.
les vitesses. La vitesse peut se régler très précisément et le tracteur avance sans à-coups. La transmission hydrostatique est en outre facile à entretenir et résistante.
La polyvalence du tracteur à gazon Le tracteur à gazon est le plus classique. Il équivaut à la « Ferrari » du jardinier amateur. « L’achat d’un tracteur à gazon se justifie à partir d’une superficie de 1500 m2 », explique Jürg Schwab de la société Robert Aebi Technique agricole SA (voir page suivante). Les tracteurs à gazon
L’hydrostat pour plus de confort Les tondeuses autoportées sont livrées avec une transmission manuelle, hydro statique ou automatique (Transmatic). Cette dernière, d’un maniement simple, permet de régler la vitesse et la direction à l’aide d’un levier. La machine ralentit automatiquement lorsqu’on retire le pied de la pédale. La transmission hydrostatique est bien plus chère mais aussi plus robuste et garantit un meilleur confort de conduite. Les réglages se font à l’aide du levier ou de la pédale, sans devoir embrayer ou changer
Avantages et inconvénients des tracteurs à gazon Avantages
Inconvénients
Moteurs puissants
Prix d’achat relativement élevé
Convient à de vastes pelouses
Maintenance assez complexe
Démarrage sans corde
Importantes émissions sonores
Polyvalente grâce aux accessoires
Encombrement important
Rapidité et gain de temps
Coûts d’utilisation assez élevés
Constructeurs
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AS-Motor
www.agria.ch
Castelgarden
www.shop.hma.ch
Dolmar
www.dolmar.de
Etesia
www.hug-maschinen.ch
Honda
www.de.honda.ch
Husqvarna
www.husqvarna.com/ch
Iseki
www.rapid.ch
John Deere
www.robert-aebi-landtechnik.ch
Kubota
www.adbachmannag.ch
McCulloch
www.mcculloch.com/ch
MTD, Massey Ferguson, Cub Cadet et Wolf-Garten
www.mtd.ch
Sabo
www.sabo-online.ch
Stiga
www.stiga-garden.ch
Stihl, Viking
www.de.stihl.ch
Walker, Ferris et Simplicity
www.walker-ag.com
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Le moteur L’une des principales caractéristiques des tracteurs à gazon est leur moteur puissant et de grande taille, le plus souvent à quatre temps et à un, deux ou trois cylindres. La cylin drée est comprise entre 250 et 1000 cm³. Cela convient pour les travaux de tonte les plus ardus. Le moteur doit être encore plus grand si le tracteur à gazon est destiné à d’autres tâches, s’il doit, par exemple, tirer une remorque pour transporter du bois ou d’autres objets lourds.
Bac ou éjection? Les modèles à éjection arrière et bac de ramas sage sont les plus répandus. Ceux qui sont les mieux équipés permettent de vider le bac depuis le siège. Le bac de ramassage est inutilisable dans l’herbe humide et peut se boucher s’il déborde. On n’en a pas besoin lorsque l’herbe est éjectée latéralement par le tracteur et utilisée comme engrais. L’éjection latérale présente toutefois des inconvénients lorsque
Avant d’acheter, posez-vous ces question : • Sur quelle superficie vais-je utiliser mon tracteur à gazon ou ma tondeuse autoportée ? • Mon terrain présente-t-il de vastes espaces ou un tracé sinueux ? • Les surfaces sont-elles planes ou irrégulières ? • Dois-je tondre en pente ? • Quel est le type de transmission que je souhaite privilégier ? • Dois-je ramasser l’herbe coupée ou vais-je l’utiliser comme engrais ? • Est-ce que je prévois de broyer l’herbe tondue (mulching) ? • Utiliserai-je mon tracteur à gazon pour ramasser les feuilles ? • Ai-je besoin d’une remorque ? • Est-ce que je projette de déblayer la neige ? • Ma tondeuse doit-elle être équipée d’un éclairage ? • Ai-je l’intention d’utiliser mon tracteur comme balayeuse ?
Cultures spéciales
« L’entraînement hydrostatique offre le meilleur confort de conduite » Jürg Schwab, chef des ventes Turf (entretien du gazon, technique communale) chez Robert Aebi Technique agricole SA, nous dévoile sur quoi veiller lors de l’achat d’un tracteur à gazon. Technique Agricole : Les tracteurs à gazon ne sont pas bon marché. A quel prix doit-on s’attendre et à partir de quelle superficie l’investissement en vaut-il la peine ? Jürg Schwab : Pour un tracteur à gazon, l’investissement nécessaire s’élève à 4000 francs au moins. Il se justifie à partir d’une superficie de 1500 m2. Les tracteurs à gazon existent également avec un entraînement hydro statique. Quels en sont les avantages ? L’entraînement hydrostatique offre un confort de conduite et d’utilisation optimal. Le plus important est que l’hydrostat soit généreusement dimensionné afin que la machine ait suffisamment de force pour tirer des accessoires, être utilisée sur les terrains vallonnés et pour, par exemple, déblayer la neige. Elle se conduit avec des pédales ergonomiques.
l’herbe, haute et humide, peut former des mottes. Le nettoyage d’un tracteur à gazon est souvent un peu plus compliqué que ce lui d’une tondeuse, car le dessous de la machine et le dispositif de coupe sont peu accessibles. C’est pourquoi il existe égale ment des modèles avec raccord d’eau per mettant de les rincer plus facilement, de même que la sortie d’éjection.
Pour quels travaux vaut-il mieux choisir une éjection latérale et pour lesquels une éjection arrière est-elle préférable ? L’éjection latérale est conseillée pour le fau chage et le mulching. L’éjection arrière est idéale pour collecter au mieux l’herbe; elle peut être complétée par un kit de mulching. Elle rend aussi possible le fauchage à la gauche et à la droite de la machine. Les bordure sont ainsi tondues au plus près. En automne, l’éjection arrière avec bac de ramassage présente l’avantage de permettre également la collecte des feuilles. Que faut-il prendre en considération avant d’acheter une tondeuse à éjection arrière avec bac de ramassage? Le volume du bac doit être suffisamment grand. L’acheteur potentiel a intérêt à véri fier s’il peut le vider sans quitter son siège. Si l’herbe doit être vidée dans un creux ou déversée sur un tas de fumier, un simple bac de ramassage à vidange au sol suffit. Si elle doit être déchargée dans un conteneur pour déchets verts, il convient d’opter pour un système de bac de ramassage avec élévateur ou pour un conteneur avec vidange en hauteur. A quelle fréquence faut-il affûter le couteau ? Au printemps avant la première tonte, et
Que recommandez-vous à un client qui prévoit d’utiliser le tracteur à gazon pour d’autres opérations, nécessitant par exemple une remorque, ou pour déblayer la neige ? Pour de telles tâches, il faut équiper le tracteur à gazon d’un moteur puissant, d’un châssis robuste, de grandes roues, d’un entraînement de roues résistant et d’un entraînement hydro statique, comme évoqué précédemment. La machine doit en outre être silencieuse, générer peu de vibrations et disposer d’un dispositif de blocage du différentiel. Quant au chasse-neige, il doit lui aussi être robuste et être doté d’un cadre résistant. Avez-vous d’autres conseils à donner pour l’achat d’un tracteur à gazon ? Le futur acheteur devrait vérifier que le trac teur dispose bien d’un châssis porteur et que celui-ci n’est pas un simple morceau de tôle étampée. La faucheuse doit avoir un carter épais et être dotée de couteaux et de cour roies robustes. Une commande et un siège confortables de facilitent le travail. Enfin, on veillera à disposer d’un bon service auprès du revendeur, qui doit être approvisionné en pièces de rechange sur le long terme.
Les tracteurs à gazon peuvent être équi pés de nombreux accessoires tels une lame chasse-neige, une balayeuse, un scarificateur, un broyeur ou un épandeur.
La tondeuse autoportée la moins chère coûte près de 1500 francs. De manière générale : la qualité a son prix. Dans les gammes les meilleur marché, les écono mies sont réalisées sur les composants, comme la puissance du moteur, la sus
pension, l’entraînement ou la direction. Les machines de marque dotées d’une bonne motorisation sont bien plus chères et coûtent aux alentours de 4000 francs. Selon la motorisation, la transmission, l’équipement et des accessoires, le prix peut grimper jusqu’à plus de 10 000 francs. Il est recommandé de bien se faire conseiller avant un tel investisse ment. On peut essayer la machine au préalable, comme lors de l’achat d’une voiture. Le service n’est pas non plus à négliger. La tondeuse doit être inspectée et faire l’objet d’un service en atelier au moins une fois par an.
L’entraînement hydrostatique offre un confort optimal. La conduite se fait à l’aide de pédales ergonomiques.
Sur ce modèle, le carter de tonte peut être nettoyé grâce à un raccord pour un tuyau d’arrosage. C’est bien pratique.
La catégorie supérieure comprend des tracteurs performants pour les grands terrains de sport et les parcs.
De nombreux accessoires
L’utilisation de ces outils requiert une bonne motorisation et un système hydrau lique ou une prise de force adéquats. Un dispositif de remorquage peut aussi être précieux pour atteler une remorque ou des équipements dotés d’un entraînement propre.
ensuite lorsque c’est nécessaire, au minimum deux fois par an.
La qualité a son prix
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Impression | Prise en main
De jolis petits fruits italiens Same lance une nouvelle série de tracteurs spéciaux « Frutteto », disponibles désormais avec une transmission à variation continue. En outre, la cabine a été complètement repensée et équipée d’une console de commande totalement inédite. Roman Engeler Au moment du dévoilement de la série « Frutteto CVT », l’équipe dirigeante de Same ne tarissait pas de superlatifs pour désigner les nouveaux-nés de l’usine de Treviglio (I). Elle parlait d’une révolution, voire d’une renaissance de l’ingéniosité italienne. Il faut reconnaître que ces engins sont impressionnants. Ils tiendront certainement tête aux autres concurrents dans le segment des tracteurs spéciaux.
Moteurs à trois et quatre cylindres Les cinq modèles de la gamme de puissance de 88 à 113 ch sont équipés de moteurs « Farmotion » à 3 ou 4 cylindres (selon le désir du client), produits en inter ne. Ils répondent à la norme anti- pollution de niveau 3b et n’ont pas (encore) besoin d’AdBlue. La construction compacte et plate du moteur et du système d’échappe ment (DOC) permet d’avoir un capot bas et une bonne visi bilité vers l’avant. L'accès aux pièces de construction est malgré tout facile pour les travaux de maintenance. Le réservoir diesel contient 85 l, ou 65 l sur les modèles munis d’un dispositif de levage intégré à l’avant et d’une prise de force avant.
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La cabine à quatre montants La cabine suspendue campée sur des blocs Hydro-Silent, avec un sol plat et sans tunnel de transmission, présente quatre montants et des vitres légèrement bombées. Le pare-brise en une pièce offre une visibilité optimale sur l’aire d’attelage avant et latérale. La visibilité vers le haut a été sensiblement améliorée par le prolongement de la vitre sur le toit de la cabine. On peut faire pivoter la climatisation vers le haut, ce qui permet d’obtenir plus de lumière grâce à une petite vitre de toit. Same n’a pas (encore) présenté les résultats de la mesure du bruit, ils sont attendus pour bientôt. L’atmosphère agréable de la cabine a convaincu lors des essais. En outre, on a découvert la colonne de direction réglable en hauteur et en inclinaison. Le tableau de bord se déplace soli dairement au volant réglable et affiche les informations sous forme analogique et numérique.
fonctions du tracteur à l’aide d’un joy stick, ce qui permet de commander simplement et confortablement même des outils de travail complexes. Le concept de commande connu sur les gros tracteurs a été transféré sur la nouvelle série et adapté aux dimensions plus réduites de la cabine. La commande est intégrée au siège et on peut l’adapter à chaque conducteur grâce au réglage en longueur. Un manipulateur en croix plus petit contrôle d’autres fonctions hydrauliques. Les boutons de la prise de force et des mécanismes de levage sont aussi situés sur l’accoudoir. On a également intégré en série un dispositif de gestion de tournière.
Déplacement en continu
Innovation ingénieuse, l’accoudoir « MaxCom », d’une vingtaine de centimètres de large, permet de piloter et configurer à souhait, pour la première fois, toutes les
Le dispositif de vitesse à variation continue monté par Same « T3500 CVT » offre deux plages de vitesse, trois modes de conduite et une commande d’arrêt active. La vitesse maximum de 40 km/h est atteinte à 1650 tours par minute. Le régulateur de vites se peut enregistrer deux vitesses aussi bien vers l’avant que vers l’arrière. Pour conduire on n’a besoin ni d’embrayage, ni de changement de vitesses, ni de pédale d’accélérateur ou de frein. Il
Grâce au nouveau « Frutteto », Same figure désormais dans le segment des tracteurs spéciaux équipés d’une transmission à variation continue. Photo : Lukas Weninger
Quasiment toutes les fonctions peuvent être commandées avec le joystick, sur l’accoudoir innovant « MaxCom ». Photos : Roman Engeler
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Commande professionnelle
Prise en main | Impression
Vue d’ensemble des modèles « Frutteto CVT S » de Same Modèle
« CVT 90 S » « CVT 100 S » « CVT 90.4 S » « CVT 105 S » « CVT 115 S »
Moteur Cylindres/cylindrée
Farmotion, niveau 3b 3 / 2,9 l 3 / 2,9 l
Puissance maximale 88 ch Transmission Prise de force Hydraulique
Force de levage Prix
97 ch
4 / 3,8 l
4 / 3,8 l
4 / 3,8 l
88 ch
102 ch
113 ch
à variation continue T3500 de Same Deutz-Fahr, 2 plages de vitesses, 40 km/h à 1650 tr/min 540, 540E, 1000 ou 540, 540E, prise de force proportionnelle avant : 1000 (option) pompe load sensing 100 l/min appareils de commande : au maximum 5 double effet (de) à l’arrière, 4 de à l’avant plus 1 de et 1 simple effet dupliqué par derrière 2600 kg à l’arrière, 1500 kg à l’avant (en option) dès CHF 109 000 (sans TVA)
Conclusion
Données du constructeur
suffit de régler la vitesse souhaitée et d’actionner l’accélérateur pour l’atteindre. Le moteur et l’engrenage se synchro nisent automatiquement afin de trouver le point d’efficience maximale selon les états de charge. On dispose en alter native de la fonction « Cruise » : il suffit d’appuyer sur un bouton pour enregistrer et rappeler une vitesse de travail. À l’aide d’un potentiomètre, le conducteur peut choisir entre les différents modes du moteur, comme « Eco » (mode écono mique) et « Power » (puissance maximale). Le nouvel engrenage commande aussi la prise de force, synchronisée automatique ment avec la vitesse du véhicule.
Un système hydraulique puissant Une pompe hydraulique load sensing est montée sur le tracteur. Avec un débit de 100 l/min, elle répond aux exigences éle vées de la viticulture et de l’arboriculture fruitière. Une pompe séparée, d’un débit de 42 l/min, assure l’alimentation de la direction. On trouve 5 valves de régulation à double effet à l’arrière et, à l’avant, au maximum 4 et 2 valves de régulation dupli quées par derrière. Les quantités et la durée peuvent être réglées individuelle ment pour chaque outil de commande.
Le relevage arrière à commande électro nique soulève 2600 kg. Le relevage avant proposé en option a une capacité de levage de 1500 kg. À l’arrière, le « Frutteto CVT » propose en série les trois vitesses de prise de force 540, 540 éco et 100 tr/min, y compris un système automatique dépendant du mécanisme de levage. La commutation se fait par un levier situé à l’arrière. On peut aussi commander une prise de force pro portionnelle en option, au lieu d’une prise de force de 1000.
« Active Drive » L’équipement proposé en série peut être élargi par l’essieu avant à ressort avec suspension à roues indépendantes hydro pneumatique (« Active Drive »), sa ré activité est surveillée en continu par un appa reil de commande élaboré par Same. Cela garantit une tenue de route très dynamique qui améliore la sécurité et le confort indépendamment des conditions de travail. Le logiciel de com mande « Active Drive » dispose encore de fonctions supplémentaires telles une sécurité augmentée dans les manœuvres de freinage (agit contre la « descente » de l’essieu avant) ou l’adaptation de la
Les moteurs « Farmotion » à 3 ou 4 cylindres développés en interne sont intégrés dans les modèles de la série « Frutteto ».
direction à la vitesse du véhicule, permet tant d’éviter le roulis. Le rayon de bra quage des roues avant est de 60°. Le conducteur peut, par simple pression d’un bouton, activer le système de direc tion rapide et ainsi diminuer de moitié les tours de volant. Le frein de remorque n’est disponible qu’en option (hydraulique). Cependant, les tracteurs disposent de vrais freins aux quatre roues et d’un frein de stationne ment hydraulique.
Au cours des premiers déplacements, les nouveaux modèles étroits « Frutteto CVT S » de Same, de 1,36 m de large, dotés d’une transmission à variation continue, se sont bien battus. Ces tracteurs à construction compacte sont d’un bon niveau technique et assurent un travail confortable. Ces modèles seront disponibles en Suisse avec un équipement de base comprenant un total de huit appareils de commande, un système de freinage et une cli matisation ainsi qu’un toit de cabine « MaxiRearVision ». Le prix démarre à 10 900 francs. Les variantes « V » (vin, 1,07 m) et « F » (fruit, 1,60 m de largeur extérieure) se ront présentées respectivement au troi sième et au quatrième trimestre de cette année. Tous les modèles seront dispo nibles dans les couleurs de Deutz-Fahr (« TTV ») et Hürlimann (« V-Drive »).
Vidéo sur le Same « Frutteto CVT S » D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.
En option, on peut obtenir un essieu avant à ressort avec suspension indépendante des roues à commande électronique.
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Impression | Rapport d’expérience
Hersage soigné Nec plus ultra en agriculture biologique, mais aussi très prisée dans les méthodes conventionnelles, la herse-étrille est l’un des dispositifs de base du désherbage mécanique. Technique Agricole a observé un modèle du fabricant allemand Treffler en action. Roman Engeler
La herse-étrille de précision Treffler est proposée dans des largeurs de travail de 1,50 à 15 m. Photos : Roman Engeler
Divers travaux de soins aux cultures peuvent être effectués avec la herseétrille. En plus du contrôle des mauvaises herbes déjà ou non encore levées, elle peut être utilisée pour le nivel lement (des taupinières), l’incorporation des engrais de ferme ou l’aération des herbages. Une herse-étrille travaille généralement indépendamment des lignes et ses performances à la surface impressionnent. Elle arrache les mauvaises herbes et effrite simultanément la surface du sol. Il est important d’ajuster cor38
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rectement la pression des dents afin que ces dernières s’attaquent aux adventices indésirables, sans détruire les plantes cultivées. Dans le hersage dit à l’aveugle, la herseétrille est menée à travers ou sur les parcelles avant que la germination de la graine ne se produise. Les radicelles blanches des mauvaises herbes sont visées, car elles sont déjà développées dans le sol et encore sensibles à ce stade. En les exposant en surface, elles se détériorent la plupart du temps.
Fiche descriptive Étrille à dents Treffler « TS 170 » Largeur de travail : 1,50 m (+10 cm à gauche/à droite pour le chevauchement) Largeur de transport : 1,70 m Nombre de poutrelles/dents : 6 poutrelles avec 10 dents chacune Poids : 170 kg Exigences : 1 distributeur hydraulique double effet et 10 ch pour la traction Prix : CHF 5800.– (hors TVA) Données du constructeur
Rapport d’expérience | Impression
Utilisation dans un champ de fleurs sauvages
La pression des dents se règle hydrauliquement par des câbles reliés à un arbre rotatif à l’avant, ceci de manière centrale et par échelonnement.
Le réglage de la profondeur se fait via des roues de jauge disposant de six positions le long d’un rail perforé.
Johannes Burri gère avec son frère une communauté d’exploitation située près de Lenggenwil (SG). Il s’agit d’une ferme polyvalente dont la spécialité est la production de semences de fleurs sauvages, activité conduite en étroite collaboration avec Semences UFA. Très connu dans ce domaine, Johannes Burri expérimente sans relâche la possibilité de multiplier les semences de nouvelles variétés de fleurs sauvages qu’il recueille dans des endroits naturels préservés et tente de reproduire sur son exploitation. Actuellement, plus de 500 variétés et espèces sont stockées sous diverses formes chez Johannes Burri et semées par son équipe en rangées dans de petites parcelles afin d’obtenir ensuite la semence de base destinée aux exploitations de multiplication. Il n’est donc pas surprenant que les produits phytosanitaires de synthèse n’aient pas leur place ici. La régulation des adventices est purement mécanique et se fait exclusivement à la herseétrille, voire mieux à l’aide de méthodes physiques, seulement après la récolte et pour autant qu’il soit possible de séparer la semence de fleurs des graines de mauvaises herbes. Pour le contrôle mécanique des adventices, Johannes Burri utilise toujours un pack de trois, composé d’une sarcleuse à brosse, d’une herse à chénopode, ainsi que de l’étrille à dents Treffler. Il a vu cette dernière à l’œuvre il y a trois ans dans une ferme biologique et a été immédiatement convaincu. Il a donc acheté le modèle avec la largeur de travail de 1,50 m, soit la plus faible proposée, qui en est maintenant à sa troisième saison d’utilisation. « Cet outil répond à toutes les exigences fixées en matière de lutte mécanique contre les mauvaises herbes dans nos champs », indique-t-il. Comme Johannes Burri cultive ces 500 espèces et variétés de fleurs sauvages sur de petites surfaces, parfois même avec plusieurs d’entre elles dans une seule rangée, il souhaiterait disposer d’un réglage hydraulique des roues de jauge (maintenant disponible) afin de ne pas devoir à chaque fois descendre du tracteur. En outre, des roues de soutien à l’arrière seraient utiles afin de pouvoir ranger la machine dans un coin plus aisément lorsqu’il n’en a pas besoin pendant une longue période, par exemple en hiver. Mais Johannes Burri ne peut s’exprimer que positivement à propos des performances pratiques de cette herse : « Heureux sans concession .»
dents breveté et l’angle d’inclinaison non ajustable, de sorte que l’on obtient toujours un résultat uniforme.
Des ressorts de traction engendrent la pression des dents La pression de chaque dent est produite par la tension de ressorts de traction.
Herse-étrille de précision Il y a quelques années, le fabricant allemand Treffler a lancé une machine intéressante, la herse-étrille de précision disponible avec des largeurs de travail de 1,50 à 15 m. Cette herse se distingue de ses concurrentes par la fixation, la suspension et le réglage de la pression des dents. Elle offre, par exemple, la possibilité de réglage hydraulique ou électrique de la pression des dents dans une plage de 200 g à 5 kg. De plus, cette machine peut être complétée d’un semoir. Les étrilles à dents Treffler se caractérisent aussi par leur système de suspension de
Les dents de 50 cm de long et de 8 mm d’épaisseur sont inclinées dans le sens de la marche et disposées en six rangées sur un châssis fixe avec un écartement de 28 mm. La pression de chaque dent provient de la tension des ressorts de traction. La pression de chaque section de dents se règle de manière centrale par l’entremise de câbles métalliques fixés à un arbre rotatif sur l’avant du châssis. La version hydraulique nécessite une vanne de régulation à double effet. La puissance du tracteur requise est faible. Le constructeur indique des besoins de 10 ch pour le modèle « TS 170 » de 1,50 m de large. L’angle d’attaque des dents se détermine au moyen du relevage et des deux roues de jauge placées à l’avant. Celles-ci s’ajustent
sur six positions le long d’un rail perforé. En plus de la pression des dents et du réglage de la hauteur du châssis, les résultats peuvent être encore optimisés par une vitesse adéquate (le plus souvent entre 5 et 8 km/h).
Conclusion La herse fait partie de l’équipement de base pour la lutte mécanique contre les mauvaises herbes. La question du dispositif le mieux approprié se pose, quelle que soit la mécanisation. Avec la herse-étrille de précision Treffler, il existe sur le marché un outil pouvant être utilisé de diverses manières et adapté à des besoins spécifiques. La pression des dents, réglable selon les conditions et indépendamment de la hauteur du châssis, constitue un avantage important de cette machine. Seule l’expérience, accompagnée d’un certain doigté, permet de connaître la fréquence et l’intensité de hersage donnant le meilleur résultat. 6/7 2018 Technique Agricole
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Impression | Rapport d’expérience
Le « Milan » est muni d’une cuve de 3500 litres, d’une rampe de 27 mètres et d’un circuit de pulvérisation « GreenFlowPlus » qui assure une pression constante et régulière. Photos : Heinz Röthlisberger
Un « Milan » précis et de haut vol Avec le « Milan », Agrifac dispose désormais dans son programme d’un pulvérisateur traîné de haut vol. Il arrive cette saison sur le marché suisse. Technique Agricole a suivi, à l’œuvre dans le terrain, un de ces pulvérisateurs, muni d’une rampe de 27 mètres.
Simple à utiliser
Voici deux ans, Agrifac présentait le « Milan », un pulvériseur traîné complètement nouveau. D’après la maison Serco, importateur pour la Suisse, le « Milan » va peu à peu s’implanter dans nos campa gnes. Depuis ce printemps, une première machine de démonstration est propo sée en Suisse romande, chez Umatec à Domdidier (FR). Elle est prête à dévoi ler ses atouts sur le terrain. Technique Agricole a profité d’accompa-
gner ce premier « Milan » livré en Suisse, lors d’un engagement pour traiter un champ de pommes de terre. On remarque d’emblée qu’Agrifac a installé beaucoup de haute technologie dans cette machine. Cela n’a rien d’étonnant de la part du fabricant de Steenwijk (Pays-Bas). Ces dernières années, Agrifac a concentré ses compétences dans la production du « Condor », un pulvérisateur auto moteur de haut de gamme. En 2012, le rachat
Une pompe à pistons-membranes dé bitant 500 l/min remplit la cuve de 3500 litres du « Milan » ; une pompe centrifuge de 700 l/min est disponible en option. En option toujours, on peut s’acheter un système de remplissage sous pression. Les commandes de toutes les fonctions d’aspiration et de refoulement passent par un écran tactile dans la cabine ou par un terminal externe sur la vanne de rinçage. La conception simple du maniement de l’engin est remarquable. La cuve d’eau claire de 620 l est montée très à l’avant, sous la cuve principale, et occupe toute la largeur de la remorque pour une répartition optimale du poids.
Le bac d’incorporation de série est performant et ne laisse aucun résidu.
La commande « EcoTronicPlus » fournit au conducteur toutes les infos nécessaires.
La pompe de remplissage à vannes manuelles débite 500 l/min.
Heinz Röthlisberger
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d’Agrifac par le groupe français Excel, un autre spécialiste de la pulvérisation, a permis au Hollandais de se lancer dans la fabrication de pulvérisateurs tractés, et des synergies ont pu être mises à profit. Ainsi, les composants spécifiques à la pulvérisation qu’Agrifac fabrique à Steenwijk pour le « Condor » sont également utilisés sur le « Milan ». Mais d’autres éléments comme la rampe, le châssis ou la cuve proviennent des sociétés du groupe Excel.
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Rapport d’expérience | Impression
Les capteurs de distance à ultrasons maintiennent un espace optimal entre la rampe et la surface à traiter.
Pour cette engagement, le pulvérisateur était tiré par un Claas « Arion » de 105 chevaux, accouplé avec un attelage à boule « K80 ». Le fabricant recommande une puissance de traction d’au moins 85 ch. Bien entendu, le pulvérisateur peut aussi être accouplé au tracteur avec tous les attelages courants. Tous les modèles « Milan » sont équipés en série d’un bac d’incorporation de 35 litres muni d’une buse mélangeuse. La bouillie est injectée directement dans la cuve ; pas de longs tuyaux à nettoyer et il ne reste pas de résidus.
Pression toujours constante Les tuyaux du « Milan » sont courts ; c’est une des ses caractéristiques, que l’on retrouve sur le système de pompe Agrifac « GreenFlowPlus » utilisé sur cette machine. Ce circuit sans longueur inutile garantit l’absence de résidus excessifs dans tout le pulvérisateur. Cela accélère et simplifie le nettoyage. En interaction avec les buses de pulvérisation à commande à air comprimé et
Fiche descriptive du « Milan » Cuve : 3500, 4200, 5400, 7200 l Réserve d’eau claire : 620 l Bac d’incorporation : 35 l Évier pour les mains : 15 l Pompe : 500 l/min (700 l/min en option) Rampe : 27 m (jusqu’à 44 m possible) Guidage de la rampe (hauteur) : Norac 4.5 Sections : 6 m, 3 m, 1,5 m ou commande individuelle des buses (possibilité de gestion par GPS pour toutes ces variantes) Voie : 170 à 225 cm Suspension : de série, essieu et timon Pneus : 300-580, de 38 à 52 pouces Freins : hydrauliques (pneumatiques en option) Prix : CHF 114 289.– (hors TVA) Données du constructeur
Le ressort hélicoïdal central généreux assure un bon confort de conduite. La direction de l’essieu peut être verrouillée sur route.
au régulateur pneumatique de la pression, le système de pompe « GreenFlowPlus » offre un temps de réponse très court, important pour les commandes de sectionnement. Grâce à la circulation permanente de la bouillie dans l’ensemble du système de pulvérisation, cette dernière reste toujours homogène ; même tous tronçons fermés, la pression de travail se maintient dans tout le système.
Rampe à guidage automatique Le pulvérisateur « Milan » de l’Umatec de Domdidier, doté d’une cuve de 3500 l, dispose d’une rampe en aluminium en A de 27 m, à repliage 27/21, avec commande pneumatique de ses secteurs de 3 mètres. Sur demande, on peut obtenir des secteurs de 1,5 m ou une commande individuelle des buses. La rampe est extrêmement stable et résiste à la torsion. Elle est équipée d’une géométrie variable qui permet de mouvoir la moitié gauche et la moitié droite indépendamment l’une de l’autre. Le guidage en hauteur est commandé par un « Norac 4.5 », muni d’un capteur à ultrasons pour chaque côté de rampe. Ce système offre trois possibilités de réglag e : le guidage en hauteur par rapport au sol, le guidage en hauteur par rapport à la masse foliaire ou une forme mixte. Il facilite beaucoup la vie du conducteur.
ainsi qu’une direction pour les deux types d’essieux. Les essieux directeurs n’entraînent aucune restriction de la voie. La direction d’essieu est gérée au moyen d’un gyroscope qui reconnaît la butée de direction, la vitesse et l’inclinaison de l’axe. Avec un angle de braquage de 54°, Agrifac garantit ainsi une stabilité directionnelle exacte.
Commande via le terminal La programmation de toutes les fonctions se fait sur le tracteur, par le biais de l’écran tactile 15 pouces du terminal « EcoTronic Plus ». Pendant la pulvérisation, le système fournit au conducteur toutes les infor mations nécessaires. On peut, au choix, afficher la commande GPS via ce terminal ou un autre écran du tracteur. Le flux de bouillie est représenté gra phiquement sur l’écran couleur. On peut aussi commander la machine par le terminal Isobus du tracteur.
Conclusion Avec son « Milan », Agrifac fait son entrée en Suisse avec un pulvérisateur traîné fort bien équipé, disposant d’une technique de pulvérisation pointue, permettant une application de très haute précision. Chacun le sait, la qualité à un prix. À environ 115 000 francs, le « Milan » est plutôt destiné aux grandes exploitations maraîchères et aux agro-entreprises.
Voie réglable mécaniquement en continu
Vidéo sur le « Milan 3500 »
Le train roulant est conçu pour une vitesse de 40 km/h ; un généreux ressort hélicoïdal assure la suspension de l’essieu et du timon. On peut régler mécaniquement, en continu, la voie de la machine, de 170 à 200 cm. Un essieu plus large (195 à 225 cm) est disponible en option,
D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.
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Impression | Rapport de test
Une trajectoire stable, même dans la pente En collaboration avec l’importateur Ott Landmaschinen, l’entreprise danoise Fransgard a accéléré le développement du conditionneur arrière et du retourneur d’andains. Technique Agricole a suivi un engin « Intenso I-180 » de Fransgard lors de son utilisation en Thurgovie. Ruedi Hunger
Fiche descriptive Fransgard « Intenso I-180 » Largeur de travail : 180 cm Largeur de transport : 235 cm Diamètre du rotor : 60 cm Nombre de doigts de conditionnement : 42 Régime de la prise de force : 540 tr/min Vitesse du rotor (à 540) : 600/1000 tr/min Puissance nécessaire : 22 kW (30 ch) Vitesse de travail : de 0 à 22 km/h Construction (3 points arrière) : cat. II/III Données du constructeur
Il ne faut pas avoir peur du contact Dans les pentes, la combinaison de la faucheuse frontale et du conditionneur arrière assure une répartition de poids idéale. Photos : Ruedi Hunger
« Ces dernières années, Fransgard, avec notre soutien, a optimisé l’andaineur arrière ‹ Intenso › pour l’adapter aux exigences et à la couche herbeuse de Suisse», déclare Christian Bottlang, chef de produits d’Agriott à Zollikofen (BE). L’engin se distingue par sa construction robuste et un réglage simple de l’inten sité des conditionneurs. La tôle de condi tionnement, garante de l’application par frottement de la cire sur les parties des plantes, se règle sur six positions. Sur le
rotor, l’« Intenso » dispose de 42 doigts de conditionnement résistants à l’usure. On peut les changer en retirant une vis. « De plus, il s’agit des mêmes doigts que ceux que l’on trouve sur les condi tionneurs intégrés. Cela simplifie le sto ckage, d’une part pour nous en tant qu’importateur et d’autre part pour le distributeur, qui est l’interlocuteur des exploitants agricoles », souligne Jürg Howald, conseilleur vente de la Suisse orientale.
La plaque de guidage permet une dépose régulière et aérée.
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Dans l’exploitation de Peter Kessler à Hüttlingen-Mettendorf (TG), la faucheuse à tambour frontal, le tracteur et le condi tionneur-arrière ont dû se livrer à une véritable course d’obstacles lors de la premiè re utilisation de cette saison de culture fourragère. Grâce à l’attelage pivo tant, le conditionneur arrière suit parfaite ment le tracteur et contourne les obsta cles éventuels dans une trajectoire stable. Le verrouillage de l’attelage pivotant est déclenché manuellement par le conduc teur, selon que l’engin suit le tracteur de façon plus ou moins raide. Lors du rele vage, la machine se centre automatique ment et empêche une oscillation latérale.
L’intensité de conditionnement se règle du côté gauche de la machine.
Rapport de test | Impression
Un détail important en pente : le verrouillage de l’attelage pivotant assure un suivi directionnel stable.
C’est exactement ce que l’on recherche dans les pentes, où le verrouillage contribue à ce que l’« Intenso » suive exactement la trajectoire du tracteur et récupère toutes les herbes coupées.
Profondeur de travail et dépôt de fourrage La profondeur de travail peut être adaptée en fonction de la couche végétale et de la hauteur de coupe. Retirer les boulons, déplacer les tubes carrés et remettre les boulons (et les bloquer), difficile de régler plus facilement la hauteur, mais il faut le faire. La même chose vaut pour les dépôts d’andains. Au moyen de dix plaques de guidage, les brins d’herbe coupés sont déposés de manière lâche et selon la largeur. Cela fonctionne bien, mais la quantité de fourrage influence le dépôt. Dans d’autres circonstances, on peut régler un peu différemment les plaques de guidage et optimiser ce dernier.
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Conclusion L’engin nous a laissé une bonne impression. Il est facile à régler et le résultat du travail est convaincant. Le conducteur doit faire deux ou trois ajustements manuels : régler la profondeur au moyen des roues, l’intensité via la tôle de conditionnement et libérer ou fixer le verrouillage de l’attelage pivotant. De surcroît, on peut éventuellement optimiser les plaques de guidage selon le volume de fourrage. Ceux qui veulent utiliser le conditionneur de manière optimale, doivent régler l’engin en fonction de l’herbe, la quantité de fourrage, et la pente. D’après les renseignements donnés par Ott, le Fransgard « Intenso I-180 » est disponible en solo pour moins de 6000 francs. Combiné à la faucheuse frontale Vicon, son prix indicatif est de 14 500 francs.
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Impression | Prise en main
Des baies et rien d’autre dans la trémie En 2017, une vendangeuse du fabricant allemand Ero a été utilisée pour la première fois dans le vignoble grison de la Bündner Herrschaft. Technique Agricole a pu accompagner la « Grapeliner 6175X VITIselect » de l’agro-entreprise Jenny Agrar durant cette récolte. Ruedi Hunger
Une fois tout en haut de l’échelle menant à la cabine entièrement vitrée placée au centre du véhicule, on dispose d’une vue panoramique qui ne laisse pas d’impressionner. Le conducteur dispose d’une excellente visibilité, encore améliorée par le plancher transparent, sur les rangées de ceps au-dessous de lui. Les commandes sont positionnées de manière ergonomique, ce qui est d’ailleurs la moindre des choses pour une cabine confort. Le moniteur de réglage et de contrôle est à droite de l’habitacle et ne gêne pas la vue sur la vigne. Tous les paramètres pertinents sont affichés en couleur sur un écran tactile de 10,4 pouces. Pour le travail en début ou en fin de journée, voire de nuit, 17 projecteurs montés de série éclairent le terrain.
Comme la récolte à la main Le profane peut avoir de la difficulté à concevoir que les délicats grains de raisin puissent être « cueillis » avec une machine. Effectivement, ce mode de récolte n’est pas comparable à la vendange manuelle. La « Grapeliner » est équipée d’un mécanisme de secouage fait de tiges de plastique flexibles placées dans la tête de récolte. La largeur de passage peut être ajustée de 0 à 16 cm selon les conditions locales. Les baies récoltées sont transportées jusque dans la trémie grâce à un convoyeur vertical placé sur le côté. Le processus est le suivant : • Une rampe d’écailles pousse latéralement les raisins récoltés sur le convoyeur. • Une buse à air transversale propulse d’abord près de 70% du feuillage vers l’extracteur à feuilles. • Le nettoyage des raisins se fait en trois étapes pour réduire au minimum la quantité de feuillage. Des aspirateurs inférieur et supérieur sont installés, en plus de l’extracteur à feuilles. • Un égrappoir avec table de tri « VITI select » termine le travail.
Égrappoir inclu
La « Grapeliner 6175X VITIselect » en action dans le vignoble grison de la Bündner Herrschaft. Photos : Ruedi Hunger
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Ero propose un égrappoir intégré avec panier en plastique et brosse de nettoyage, afin que les raisins destinés aux vins rouges soient immédiatement séparés des rafles. Le régime du panier et de l’arbre à broche peut être réglé sur l’écran tactile en fonction du cépage et du degré de maturité. L’égrappoir de la « Grapeliner 6000 » est doté d’un correcteur d’assiette automatique. Grâce à ce dispositif, les conditions restent constantes, même en terrain pentu. Lorsque l’égrappoir n’est pas nécessaire,
Prise en main | Impression
le conducteur n’a qu’à simplement le décher, sans autre forme de procès. Il n’a pas à quitter sa cabine pour ce faire.
Table de tri optionnelle Hans Luzi Jenny, entrepreneur de travaux agricoles et propriétaire de la société Jenny Agrar, a équipé sa « Grapeliner » de la table de tri optionnelle « VITIselect ». Les rouleaux de tri séparent les parties de plante des raisins. En appuyant sur un bouton, le conducteur Stefan Jenny décide depuis la cabine s’il faut enlever les rafles et trier. « Je peux aussi régler la vitesse de la table de tri depuis la cabine », indique- t-il. Les paramètres définis peuvent être enregistrés sous forme de programmes de récolte (cinq au maximum).
La « Grapeliner » est proposée avec quatre variantes de moteurs Deutz d’une puissance de 114, 120, 129 ou 150 kW.
La logistique détermine les performances journalières Ero propose la « Grapeliner » avec un convoyeur de vidage ou une trémie. « Un convoyeur de vidage n’est jamais entré en ligne de compte chez nous », explique Stefan Jenny. Ainsi, notre machine est-elle équipée d’une trémie standard de 2200 litres disposée latéralement, entre les essieux avant et arrière. Celle-ci constitue un contrepoids au moteur monté de l’autre côté du véhicule. Une fois pleine, la trémie est retournée au-dessus des conteneurs ou des bennes de transport en bout de rangées, la récolte étant ainsi transvasée facilement.
Fiche descriptive de l’Ero « Grapeliner 6175X VITIselect »
Grâce à son angle de braquage de 90°, la machine à vendanger offre une maniabilité impressionnante.
Moteur : 6-cylindres Deutz, Tier 4 final, 129 kW/175 ch, réservoir diesel de 340 l Transmission hydrostatique à contrôle automatique : 40 km/h au maximum Poids à vide : 8970 kg (9400 kg avec égrappeuse) Angle de braquage : 90° Rayon de braquage minimum : 4,2 m Empattement : 3,25 m Organes de récolte Largeur de vidage : 1,80 m Trémie : 2200, 2600 ou 3000 l Hauteur de vidage : 2,80 ou 2,55 m Nombre de secoueurs : max. 2 × 11 = 22 Hauteur de passage minimum : 2,05 m Hauteur de passage maximum : 2,80 m Hauteur de récolte minimum : 15 cm Longueur de la rampe d’écailles : 2,80 m Nombre d’écailles : 28 à g., 26 à dr. Passage rampe d’écailles : 38 Données du constructeur
Un dispositif de compensation latérale automatique guide la machine horizontalement dans la rangée de ceps.
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Stefan Jenny à propos de la « Grapeliner »
Une cabine tout en verre (même le sol est vitré) offre une excellente visibilité au conducteur.
Cela nous conduit au thème de la logistique, point crucial pour la société Jenny. Même les viticulteurs les plus importants du vignoble de la Bündner Herrschaft n’ont pas de logistique de transvasement permettant à l’agro-entrepreneur de récolter une journée entière pour le même client. Il doit finalement non seulement vendanger, mais encore travailler la récolte. Et la machine peut récolter en une heure autant de raisin qu’une équipe de 15 vendangeurs en un jour !
Entraînement hydraulique La « Grapeliner 6175X » dispose d’un entraîne ment hydrostatique à contrôle automatique. Cela signifie que l’entraînement se gère de manière indépendante, le régime moteur s’adaptant selon les besoins. Ainsi, la « Grapeliner » fonctionne toujours dans la plage de puissance optimale, avec un rendement élevé. Le contrôle de la vitesse de déplacement s’effectue par la pédale des gaz ou avec le joystick. Le châssis réglable a un empattement de 3,25 m qui peut être allongé de 75 cm au maximum. La compensation de dévers est également utilisable sur 75 cm. Le dispositif d’entraînement des roues est fourni par Poclain. Dans les terrains accidentés, un verrouillage automatique com-
L’égrappoir assure une vendange parfaite.
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Après la première saison, Stefan Jenny, de l’entreprise de travaux agricoles Jenny Agrar, à Jenins, fait le point : « Je dois dire tout d’abord que la saison viticole, particulièrement le mois de septembre, a été difficile. Les retours de nos clients sont cependant positifs. Nous avons constaté que les degrés Oechsle sont plus élevés qu’avec la vendange manuelle. En effet, les baies bien mûres ne sont pas perdues alors que celles qui ne sont pas à maturité restent sur le cep. Les conditions locales sont évidemment déterminantes du point de vue des performances. En guise de référence, je peux cependant confirmer que 2 ha à 2,5 ha à l’heure sont tout à fait
mute sur la traction intégrale. L’angle de braquage est de 90°. Pour terminer, la vendangeuse est équipée de pneus Michelin « MultiBib » 540/65R24.
Soulagement du conducteur Une fois activé, le système de direction automatique guide la « Grapeliner », et donc également la tête de récolte, de manière optimale au-dessus des rangées de ceps. Stefan Jenny apprécie particulièrement de pouvoir se concentrer pleinement sur la surveillance des paramètres de récolte. Il a été communiqué par Ero que depuis l’introduction de la direction automatique en 1981, plus de 90% des vendangeuses livrées en sont équipées. Le régulateur de hauteur à ultrasons constitue un élément de sécurité supplémentaire. Il indique au conducteur la distance entre la tête de récolte et le sol et
réalistes. Contrairement à nos craintes, le transvasement a toujours fonctionné et nous n’avons pas subi de temps d’attente. Il faut garder à l’esprit que la machine ne récolte que les baies, la plupart des rafles étant éliminées. Le poids à transporter augmente en conséquence. À noter que les installations comprenant des poteaux en béton ne sont pas appropriées, car ils se fissurent à cause des vibrations. Un autre point négatif relevé par les sceptiques est bien sûr le poids, une réalité ! Comme la machine dispose de pneus spéciaux et qu’il n’y a pas qu’une trace de passage en raison du décalage des voies, la charge au sol est réduite au minimum. Finalement, je souligne encore que nous sommes dans un vignoble avec une qualité et un niveau de prix élevés. Par conséquent, la machine à vendanger doit également avoir un niveau technique approprié, ce que la ‹ Grapeliner 6000 › offre sans conteste.»
l’avertit, par un signal optique, lorsque la limite inférieure critique est franchie. La bonne vision d’ensemble permet à l’opérateur de surveiller, en continu et tout en conduisant, la sortie de l’égrappoir et la récolte entrant dans la trémie.
Conclusion Si la vendange est souvent considérée comme le plus beau travail en viticulture, de plus en plus de viticulteurs ont du mal à recruter leur main-d’œuvre. Les représentations souvent romantiques de cette activité ne coïncident pas toujours avec la réalité du terrain. La machine à vendanger peut apporter un vrai soulagement aux entreprises viticoles. La « Grapeliner » d’Ero se révèle très convaincante par son concept de construction techniquement à maturité, en plus de ses performances de haut niveau.
Pour le vidage, la trémie contenant les raisins est retournée.
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Pas le droit de lâcher ! On sous-estime souvent le risque que présentent les flexibles hydrauliques aussi bien pour l’homme que pour l’environnement. Une surveillance sans faille et des contrôles systématiques sont nécessaires pour éliminer préventivement les flexibles endommagés. Ruedi Hunger
+100° C (brièvement jusqu’à +120° C). Le matériau devient cassant par froid extrême, lorsque les mélanges de caoutchouc atteignent leur température de transition vitreuse. Un flexible hydraulique endommagé par ce phénomène se reconnaît aux micro-fissures radiales à la surface des couches intérieure et extérieure. La couche extérieure d’un flexible en caoutchouc est également sensible à l’action de l’ozone et du rayonnement UV.
Diamètre nominal
Le flexible hydraulique est au moteur hydraulique ce que le vilebrequin est au moteur mécanique : un organe essentiel du point de vue des risques systémiques. Des études ont permis de démontrer qu’une part significative (31 %) des pannes affectant des flexibles hydrauliques sont du type « inside-out », ce qui signifie qu’elles sont principalement dues à des phénomènes de vieillissement. Dans les applications industrielles, notamment dans les secteurs des mines et de la construction, les flexibles hydrauliques standard ont un nombre d’heures d’utilisation défini. Au-delà, l’âme du flexible devient cassante et le caoutchouc perd sa forme d’origine. Pour gérer le remplacement préventif des flexibles, les entreprises ont établi des plans de maintenance. Il n’en va pas de même dans l’agriculture, où, à l’exception des grosses machines de récolte, le remplacement préventif des flexibles hydrauliques est plutôt l’exception que la règle. On attend généralement l’apparition des premières pertes d’huile pour les changer.
Critères de défaillance Non-respect du rayon de courbure minimal, montage incorrect, détériorations mécaniques : nombreux sont les facteurs qui limitent la durée de vie des flexibles hydrauliques, sans parler du vieillissement prématuré dû à une exposition prolongée à la chaleur. Il en va de même lorsque les
flexibles hydrauliques sont installés sur des machines non protégées contre les intempéries.
Choix du matériau et montage Le matériau des flexibles doit être résistant au fluide transporté, en l’occurrence l’huile hydraulique, et aux produits de nettoyage utilisés, un point à ne pas négliger lors du réapprovisionnement en pièces de rechange. Tenir compte aussi des sollicitations supplémentaires dues à l’action de forces extérieures, ou des coups de bélier susceptibles de modifier la longueur et le diamètre extérieur du flexible. Pendant le fonctionnement de la machine, les flexibles ne doivent pas être contraints en traction ou compression, ni en torsion. Le rayon de courbure minimal spécifié par le fabricant doit impérativement être respecté (y compris pendant la période de stockage). Autres aspects à prendre en compte : les séquences de déplace ment, le risque de pliage et le désalignement des raccords coudés. Les flexibles doivent être protégés contre les agressions extérieures, quelle que soit leur nature : mécanique, thermique ou chimique.
Influence de la température Les mélanges de caoutchouc qui entrent dans la composition des flexibles hydrauliques standards sont prévus pour des températures comprises entre –40 et
Le fluide circulant dans un tuyau subit une perte de charge qui dépend de la nature de l’écoulement, de la rugosité des parois et de la longueur et du diamètre interne du tuyau. La densité du fluide, la viscosité, partant la vitesse d’écoulement, sont également déterminantes. Le diamètre nominal doit donc être choisi en fonction des besoins de la machine.
Effet de fouettement La rupture soudaine d’un flexible ou d’un raccord du fait d’une pression élevée produit un effet dit de « fouettement ».
Prenez garde ! Les flexibles hydrauliques peuvent présenter des fuites en trous d’épingle d’où jaillit le liquide hydraulique sous très haute pression. Arrêtez immédiatement l’installation ou la machine lorsque vous constatez de telles fuites. Évitez tout contact avec ces projections d’huile sous haute pression, qui peuvent être assez puissantes pour traverser la peau et se répandre dans les tissus sous-jacents. Les liquides hydrauliques peuvent être contaminés par des bactéries susceptibles de présenter un risque de gangrène. Toute injection d’huile sous la peau requiert une intervention chirurgicale dans les heures qui suivent l’accident, mais ces blessures sont souvent indolores en raison du faible diamètre et de la pression élevée de ces projections.
Tableau 1. Types de flexibles d’un diamètre nominal de 20 mm Type de flexible 1 SN (1 tresse métallique) 2 SN (2 tresses métalliques) R15 (4 tresses métalliques) R4 (2 tresses textiles)
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Technique Agricole
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Diamètre nominal DN20 DN20 DN20 DN20
Diamètre Diamètre interne mm externe mm 19,0 18,7 19,8 18,6 19,8 18,3 19,8
Pression de service Pression Utilisé en dynamique (bar) de rupture
27,7
105
500
Refoulement
27,7
215
860
Refoulement
420
1655
Refoulement
21
83
31,3 32,7 31,0 33,5
Aspiration
Pratique | En savoir plus
Chaque fois qu’une rupture est ainsi susceptible de mettre en danger des personnes, le flexible doit impérativement être muni d’un système anti-fouettement.
Pour arrêter la course du tuyau les constructeurs ont mis au point des systèmes de rétention permettant de fixer le flexible à l’installation. Une possibilité
Tableau 2. Les flexibles hydrauliques doivent porter un repérage obligatoire tous les 500 mm Identification des flexibles hydrauliques • HF : logo ou nom du fabricant (non représenté) • EN 853 : numéro de la norme européenne applicable • 2 SN : type de flexible • DN12 : diamètre nominal (par exemple 12 mm) • WP 275 bar : pression de service autorisée • 08/09 : mois et année de fabrication (non représenté)
Contraintes de traction et fixations L’absence de « mou » (voir flèche) provoque des contraintes de traction sur le flexible d’autant plus inadmissibles qu’elles affectent également les raccords. Les flexibles doivent toujours être posés avec une certaine surlongueur car ils ont tendance à raccourcir sous l’effet d’une forte pression (jusqu’à 4 % à la pression maximale). On évitera donc de placer des fixations aux endroits où elles risquent d’entraver les mouvements et les variations de longueur du flexible.
consiste à placer le flexible dans une gaine spéciale en nylon aux endroits exposés. Une autre solution est d’employer des colliers ou un câble métallique munis d’un crochet qui permet d’accrocher le tuyau à un œillet fixé sur l’installation.
Torsion et abrasion Lorsqu’un flexible est vrillé durant son installation, sa durée de vie sera sensiblement réduite à cause de l’abrasion mutuelle entre les couches. Selon une règle empirique très générale une torsion de 7° réduit la durée de vie de 80 %. Au montage du flexible il est important de ne pas vriller le tuyau en serrant l’écrou-raccord. Lorsqu’un flexible hydraulique frotte contre une arête ou même contre une surface à chaque changement de cycle, la couche de protection du tuyau subit une abrasion. Il en va de même des tuyaux posés trop près les uns des autres. La tresse métallique se retrouve à nu et n’est plus protégée contre la corrosion. Pour les conditions d’utilisation extrêmes il existe des flexibles avec une couche de protection spécialement résistante à l’abrasion.
Stockage des flexibles de rechange
Rayon de courbure minimal Pour chaque type de flexible le fabricant spécifie le rayon de courbure minimal autorisé en fonction du diamètre nominal. Le choix d’un rayon inférieur a pour effet de réduire la durée de vie et la capacité de charge du flexible. En effet la tresse, étirée du côté extérieur de la courbure, peut présenter des lacunes qui, tôt ou tard, finiront par produire des fuites en trou d’épingle. Le phénomène inverse va se produire du côté intérieur de la courbure, où le matériau se trouve comprimé. Les différentes couches se séparent, cessent d’adhérer à la couche intérieure et la tenue à la pression se dégrade.
Courbure dangereuse Dans le prolongement du raccord vissé, le flexible devrait rester droit sur une longueur correspondant à 1,5 fois le diamètre extérieur. La photo ci-contre montre une fuite d’huile consécutive à une courbure non autorisée. Le nouveau flexible ne devra plus être recourbé de force avec un serre-câble. Par ailleurs, l’utilisation de raccords appropriés garantira le respect du rayon de courbure minimal.
Les flexibles entreposés dans des conditions inadéquates, ou manipulés de manière impropre, subissent une altération des caractéristiques physiques du caou tchouc. C’est pourquoi il est important de stocker le matériau tubulaire dans un emplacement frais, sec et non-poussiéreux, à l’abri du soleil et des rayons ultraviolets (UV). Les flexibles, confectionnés ou non, doivent être posés à plat, sans contrainte et sans pliures. Lorsqu’ils sont enroulés il est important de respecter le rayon de courbure minimal préconisé par le fabricant. Protéger les embouts par des capuchons. En agriculture notamment, il arrive fréquemment de dépasser la durée de sto ckage des flexibles de rechange. La norme DIN 20066 préconise une durée de stockage maximale avant utilisation de quatre ans pour le matériau tubulaire, deux ans pour les flexibles confectionnés.
Conclusion
Abrasion massive Si le flexible frotte régulièrement contre des éléments de la machine ou touche la chaussée (photo), il peut subir une abrasion intolérable. Les flexibles endommagés comme sur la photo ci-contre doivent obligatoirement être éliminés car une fuite en trou d’épingle ou un coup de fouet dangereux peut se produire à tout moment.
On trouve des flexibles hydrauliques sur la quasi-totalité des machines. Les pannes sont toujours fâcheuses et des contrôles réguliers sont recommandés pour permettre de les prévenir.
Photos : support de cours ldd et Ruedi Hunger.
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Le « load sensing »? Un hypersensible! Les distributeurs hydrauliques « load sensing », soit « à détection de charge » en bon français, ne fournissent que l’huile dont le consommateur a besoin. Plus coûteux à l’achat, ils sont plus efficients et moins gourmands en énergie que les systèmes à débit constant. Heinz Röthlisberger « Load sensing » (LS), signifie littérale ment « qui ressent la charge », et c’est bien ce que réalise cette technologie en régulant la pression et le débit d’huile fournis par le système hydraulique. Sur bien des tracteurs, la technologie load sensing est standard à partir de 120 ch. Ce dispositif est toutefois aussi proposé en option dès 90 ch. Mais reprenons de puis le début. Les dimensionnements du système hydraulique et de la pompe doivent toujours correspondre aux charges maximales prévues. Un distribu teur hydraulique classique n’offre que deux positions : marche ou arrêt (système à volume constant). Ceci signifie que la plupart du temps, le circuit pompe plus d’huile que ce qui est requis par le consommateur. Il en découle une énorme dépense d’énergie pour un petit rende ment. Pour une machine mobile, la conséquence est qu’une partie de la précieuse performance du moteur est
utilisée vainement, ce qui engendre une consommation de carburant plus élevée que nécessaire.
Calibration exacte Les bénéfices du load sensing : une régu lation du volume d’huile et de la pression dans le circuit en adéquation avec les besoins de l’outil. Comme expliqué en début d’article, le système « ressent » la charge et commande la pompe en consé quence au moyen d’un bloc de com mande spécial. La pression de charge actuelle est transmise à la pompe par une soupape et une conduite de retour qui agissent comme une balance hydraulique. Fondamentalement, le système load sen sing est compatible avec tous les outils attelés. Des problèmes peuvent toutefois survenir avec les machines disposant de leur propre bloc de soupapes, comme les arracheuses à pommes de terre. Ici, le système power beyond permet de réguler le débit d’huile du système LS du tracteur.
Plus simple Les systèmes load sensing apportent dans la pratique des avantages indé niables. Bien qu’ils soient plus chers que les systèmes constants, ils travaillent plus efficacement, ce qui économise de l’énergie et au final réduit les frais de fonctionnement. Le maniement est aussi simplifié pour l’utilisateur : le mouvement du levier gère la vitesse de travail. Avec un système classique, si la charge aug mente, la vitesse de travail diminue, for çant le chauffeur à agir sur le levier pour maintenir la cadence. Le dispositif LS, quant à lui, s’adapte automatiquement aux variations de charge et maintient une vitesse de travail stable.
Nouvelle génération en préparation
On devrait opter pour un système load sensing quand un outil nécessite une performance élevée. Photo : Massey Ferguson
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Technique Agricole
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Bosch Rexroth a présenté la prochaine géné ration de système hydraulique dé nomée « e-Load-Sensing » (e-LS) à la dernière Agritechnica. La commande élec tronique du système rendra possible une gestion complète du tracteur et de différents outils attelés. Cela se présente
concrètement ainsi : le « e-LS » de Rexroth remplace la conduite de régulation hy draulique de la pompe par une com mande électronique. Tous les composants annoncent leurs besoins en temps réel au distributeur. Les fabricants de tracteurs recourent à un logiciel pour adapter indi viduellement les paramètres de manière dynamique aux conditions de travail. Les constructeurs peuvent définir le tracteur et les outils de sorte qu’ils se recon naissent automatiquement. Le système charge des paramètres prédéfinis et faci lite ainsi significativement le travail. De plus, le système « e-LS » compense les baisses de performance des outils attelés. La réduction des baisses de performance pendant la veille et la variation de la sur pression contribuent aussi à l’amélioration de l’efficience énergétique. Selon Bosch Rexroth, ce dispositif permet pour la pre mière fois de réguler la pression maximale pendant le fonctionnement avec plus de souplesse selon les besoins des diffé rents outils et fonctions. Par exemple, les constructeurs de pinces à balles enruban nées limitent la pression dans le système hydraulique pour éviter les dégâts causés par un serrage trop important de la balle de fourrage. Une fois la pression maxi male confirmée, le système limite hydrau liquement la force de serrage de la pince. Pour une augmentation temporaire de la puissance, notamment pour une plus grande force d’arrachement d’un char geur frontal, une pression plus élevée peut aussi être délivrée. Sources : Wikipédia ; fluid.de; Bosch Rexroth
« Terminologie » Qu’est-ce qu’un « ABS » ? Comment fonctionne une injection « common rail » ? Pourquoi un « capteur NIR » reconnaît-il le vert d’une plante ? Technique Agricole répondra à ces questions et à bien d’autres, dans sa série « Terminologie ».
Question de lecteur | Management
Ai-je toujours le bon permis de conduire ? Le cours de conduite de tracteurs G40 donne le droit de conduire un tracteur immatriculé en plaque blanche, mais uniquement pour des courses agricoles. Pour les courses industrielles, le conducteur doit avoir au moins 16 ans et être en possession du permis de conduire de la catégorie F. Urs Rentsch et Dominik Senn
La carrière de la majorité des chauffeurs de tracteurs commence par l’examen de la catégorie G. Avec la réussite de cet examen théorique, les jeunes âgés de 14 ans révolus peuvent conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles limités à 30 km/h, à l’exception des véhicules spéciaux.
Autorisation exceptionnelle avant le cours de conduite G40 Puisque la majorité des tracteurs, des transporteurs ou des faucheuses à deux essieux neufs sont fabriqués pour atteindre une vitesse de 40 km/h, les détenteurs d’un permis de catégorie G doivent suivre un cours de conduite de tracteurs G40 reconnu par l’Office fédéral des routes, tel qu’il est proposé par l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Après son inscription, le participant reçoit, un mois avant le cours, une autorisation exceptionnelle. Celle-ci l’autorise à conduire un tracteur agricole 40 km/h (sans remorque), pour s’exercer pendant un mois. Une remorque est autorisée uniquement pour se rendre au second jour de cours, par le chemin le plus court.
été inscrite dans le permis de conduire, le déten teur est autorisé à rouler à une vites se jusqu’à 40 km/h au volant de véhicules à moteur agricoles tirant des remorques. Il a également le droit de conduire des véhicules spéciaux, comme les moissonneuses-batteuses, les ensileuses ou les tracteurs avec une plaque de contrôle brune.
Et les véhicules à plaques blanches ? La conduite des véhicules à moteur avec une immatriculation industrielle (plaques blanches) est autorisée pour le détenteur du permis G40, mais uniquement pour les courses agricoles. Lors des courses ou des travaux de type industriels, le chauffeur doit être âgé d’au moins 16 ans et
être en possession d’un permis de catégorie F. Ces principes sont également valables pour un adulte à qui on aurait retiré le permis de conduire pour l’automobile, par exemple pour cause d’ivresse au volant ou de vitesse excessive. Le plus souvent, les conducteurs sont autorisés à garder les catégories M (cyclomoteur) et G (véhicules agricoles limités à 30 km/h). S’il s’agit d’un détenteur de permis de conduire qui n’a pas fait le cours G40, il doit le rattraper pour pouvoir conduire les véhicules avec une vitesse maximum de 40 km/h pendant la durée du retrait du permis. Pour ces personnes, les courses industrielles avec un véhicule immatriculé en plaque blanche sont interdites.
Véhicules spéciaux avec plaques brunes Après avoir suivi avec succès le cours de conduite G40 et que cette catégorie a
Où est-ce que le bât blesse ? Quelles sont les principales préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) ? Quels soucis, quelles difficultés rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne ? Dans une série paraissant régulièrement, Technique Agricole traite dorénavant ces questions pratiques qui seront soumises au service Formation.
Dans le but de pouvoir s’exercer, l’inscription à un cours G40 autorise son détenteur à conduire des véhicules agricoles roulant à 40 km/h (sans remorque) durant le mois précédant le cours. Photo : Dominik Senn
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Pneumatiques : télégonflage ou pression de compromis ? Aptes à supporter des charges élevées en respectant les sols, tout en étant dotés d’une bonne longévité, les pneus agricoles doivent répondre à des exigences croissantes. Ronny Peters* On doit garder à l’esprit que monter un pneu large ne suffit pas à augmenter sensiblement la surface de contact, encore faut-il abaisser la pression de gonflage à la valeur prédéfinie pour le travail au champ. La surface de contact augmente alors de manière surproportionnelle. La charge étant répartie sur une surface plus grande, la pression spécifique sur le sol diminue et avec elle le risque de compaction des sols. La charge peut être répartie sur deux roues au lieu d’une, si celles-ci sont doubles ou jumelées. Avec une surface de contact bien plus grande, la sollicitation du sol sera réduite tout en permettant au tracteur de transmettre des efforts de traction supérieurs par rapport aux pneumatiques standard ou larges. Les pneus équipant les machines agricoles dont la taille et les performances croissent sans cesse doivent répondre à des exigences toujours plus élevées. Photo : Roman Engeler
De plus en plus volumineuses et performantes, les machines qui travaillent dans nos champs sont aussi toujours plus lourdes, au risque d’endommager les sols. Depuis des années les constructeurs s’efforcent de développer des technologies abordables et efficaces pour limiter la compaction du sol et le glissement des pneus. Les solutions alternatives tels les dispositifs à chenilles ne sont pas parvenus à évincer les pneumatiques, en particulier ceux des tracteurs qui assurant généralement aussi des transports sur route. Sur la plupart des machines, ce sont de ce fait bien les pneus qui se trouvent à l’interface avec le sol, où ils assurent de multiples tâches (voir encadré page suivante).
Conflits entre profil des pneus et pression de gonflage Les qualités requises au champ et sur route sont parfois source de conflits, notamment *Ronny Peters a écrit le présent article au cours d’un stage chez Agro-entrepreneurs Suisse.
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en ce qui concerne le profil des pneus et la pression de gonflage. Si la transmission des efforts de traction au champ était le seul critère à retenir, un pneumatique à barrettes transversales serait optimal. Inversement, pour une conduite confortable sur route, un profil à rainures dans le sens de la longueur s’imposerait. Le profil habituel, inchangé depuis des décennies, avec des barrettes en biais par rapport au sens de la marche constitue ainsi un compromis répondant à l’utilisation mixte du tracteur, qui roule tantôt dans les champs et tantôt sur la route. Les constructeurs proposent généralement des pneumatiques standard, à bande de roulement étroite ou large, et grand volume, chaque fois à carcasse radiale ou à carcasse diagonale. Seul un pneu à carcasse radiale aura la souplesse nécessaire pour supporter une charge à la roue élevée avec une pression de gonflage réduite. Vus sous cet angle, les pneus à carcasse diagonale atteignaient rapidement leurs limites
Pression spécifique sur le sol La sollicitation du sol se calcule à partir de la charge à la roue (ou à l’essieu) statique, déterminée par un simple pesage. Elle est exprimée par la pression spécifique sur le sol, c’est-à-dire la pression créée par la charge à la roue sur la surface de l’empreinte. Pour une charge à la roue donnée, la pression spécifique sur le sol évolue inversement à la surface de l’empreinte. À côté de paramètres tels que l’effort de traction, les oscillations, le type de pneumatique et la vitesse d’avancement, c’est surtout la pression de gonflage des pneus qui détermine la pression spécifique sur le sol.
Bulbes de pression La pression spécifique exercée sur le sol engendre des contraintes qui peuvent être visualisées sous forme de lignes isobar (« bulbes de pression »). Un pneu étroit avec un taux de gonflage élevé produit une ornière étroite mais profonde. Le bulbe de pression illustre les importantes contraintes en profondeur dans le sol. Il varie d’ailleurs aussi en fonction de l’état du sol : les ornières seront plus profondes et les contraintes en profondeur plus ac-
Equipements | Management
centuées sur un sol détrempé et ameubli. Il est intéressant de noter que, pour une charge à la roue donnée, diminuer la pression spécifique sur le sol aura moins d’effet sur les contraintes en profondeur que sur celles agissant directement sur la couche arable. Pour pallier une augmentation de la charge à la roue, il faut donc diminuer de manière surproportionnelle la pression sur le sol si on veut éviter une compaction dommageable du sous-sol.
Effet « bulldozer » En ce qui concerne la consommation de carburant : lorsqu’on roule dans un champ avec des pneumatiques trop gonflés, les roues produisent une ornière profonde et doivent en permanence franchir un talus de terre. On parle alors d’effet « bulldozer ». Des analyses ont montré que créer une ornière d’un centimètre de profondeur équivalait à monter une pente à 1%. Une ornière de 10 cm correspond donc à une pente à 10%. Les ornières profondes ne sont pas le seul facteur susceptible de mener à une surconsommation de carburant : un gonflage excessif a aussi pour effet de diminuer la surface d’empreinte du pneu, donc le nombre de barrettes capables d’interagir avec le sol. Le transfert de puissance du moteur au sol devient insuffisant, la force de traction diminue et le glissement, gourmand en carburant, augmente. Plusieurs instituts de recherche ont réalisé des tests qui ont tous abouti au même résultat : une ornière d’un centimètre de profondeur dans un champ se traduit par une surconsommation de 10% de carburant. Lorsque l’ornière atteint 10 cm, la consommation sera tout simplement doublée. Un dernier argument pour souligner l’importance de la pression de gonflage : des Type Pneu étroit Dimensions 270/95R48 Pression 3 bar
Pneu standard 18,4 R38 1,5 bar
pneumatiques correctement gonflés durent plus longtemps tout en améliorant grandement la sécurité et le confort du conducteur.
Dispositif de réglage de pression Il appartient à chaque utilisateur de décider s’il préfère se contenter d’un compromis en gonflant ses pneus à une pression intermédiaire entre la valeur préconisée sur route et celle applicable au champ, ou s’il veut investir dans un dispositif de télégonflage qui, utilisé correctement, lui fera probablement faire des économies sur le long terme. Les dispositifs de réglage permettent d‘adapter rapidement la pression de gonflage selon la situation et garantissent de pouvoir travailler d’une manière à la fois efficace et respectueuse de l’environnement. Plusieurs systèmes et modèles, automatiques ou manuels, ont été conçus pour adapter le gonflage en fonction des conditions d’utilisation. Par la suite, après avoir défini quelques notions et expliqué les principaux composants, nous présenterons les différents systèmes et modèles. D’emblée nous pouvons affirmer que presque tous les types de véhicules, tracteurs, remorques, ensileuse, moissonneuse-batteuses, etc. peuvent être combinés avec un système de réglage de pression. Les systèmes manuels ne s’utilisent qu’avec le véhicule à l’arrêt, tandis que les systèmes automatiques peuvent être commandés depuis la cabine sans que le conducteur doive s’arrêter. Les modèles automatiques utilisés dépendent du type du véhicule et de la réalisation des essieux : • Dans certains cas une conduite d’air comprimé est amenée par-dessus le garde-boue jusqu’à un joint tournant placé du côté extérieur de la roue.
Exigences relatives aux pneus Au champ • Transmission des efforts de traction efficacement et avec un patinage minime • Transfert au sol des importantes charges supportées par les roues • Production d’ornières plates pour limiter la compaction des sols Sur la route • Bonne tenue de route (précision de la direction, stabilité dans les virages et sécurité au freinage) • Résistance au roulement réduite et usure faible
• D’autres systèmes possèdent un joint tournant du côté intérieur de la roue, l’air comprimé pouvant être amené à travers l’essieu.
Systèmes monotube et bitube Quant aux systèmes automatiques, ils peuvent être de type monotube ou bitube. Le conducteur dans sa cabine ne remarque aucune différence, mais du point de vue de la sécurité de fonctionnement, de la robustesse et du confort d’utilisation, les systèmes bitubes sont clairement supérieurs. Dans les systèmes monotubes, plus économiques, les pneus sont gonflés via une conduite qui va directement du régulateur de pression à la valve de gonflage en passant par le joint tournant. Les conduites et les joints tournants sont donc en permanence sous pression, ce qui finit par nuire à la durée de vie des joints. En cas de non-étanchéité, l’air s’échappe directement du pneu et le véhicule risque de se retrouver rapidement sur les jantes. Pour empêcher ce scénario de se réaliser pendant une immobilisation
Pneu large 650/60R38 0,75 bar
Profondeur du sol [cm]
0 10 20 30 40 50 60
Les bulbes de pression reflètent les contraintes en profondeur, qui varient selon la charge à la roue, de l’étroitesse des pneus et de leur pression de gonflage. Source : L. Volk, DLG-Merkblatt 356
Avec des pneus de grand volume et une pression d’environ un bar, on peut épandre le lisier tout en ménageant les sols et et en économisant du diesel. Photo : Roman Engeler
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Fendt propose le « Vario-Grip », un dispositif de réglage de pression embarqué incorporé en usine dans ses gros tracteurs. Un système d’assistance attire l’attention du conducteur lorsque la pression de gonflage est trop basse ou trop élevée. Photo : Tammo Gläser
prolongée, les valves de gonflage sont équipées de robinets à boisseau sphérique qui doivent être fermés manuellement après chaque utilisation du véhicule. Dans les systèmes bitubes en revanche, les robinets à boisseau sphérique sont remplacés par des valves de gonflage à commande pneumatique, munies d’un clapet anti-retour automatique. Ce n’est que pendant la phase d’adaptation de la pression de gonflage que les conduites et les joints tournants se trouvent sous pression. Le reste du temps la pression est normale, sans incidence sur la durée de vie des joints. En cas de non-étanchéité du système de gonflage, les pneumatiques restent pressurisés car les valves sont fermées. La mobilité et la sécurité sur route sont ainsi garanties en permanence. Inutile de penser à fermer les robinets à boisseau sphérique avant une immobilisation prolongée du véhicule pour prévenir le risque d’une dépressurisation lente des pneumatiques.
pour garantir la disponibilité des freins en toutes circonstances. Lorsqu’on souhaite utiliser un système de télégonflage, par exemple avec une tonne à lisier à trois essieux, compte tenu du gros volume des pneumatiques un compresseur supplémentaire peut être utile pour réduire le temps de gonflage. Pour équiper un système de télégonflage on a généralement le choix entre des compresseurs à pistons ou, de préférence, à vis sans fin. Ces derniers se distinguent par leur encombrement réduit qui permet de les loger plus facilement dans le peu de place disponible sur un tracteur ou une remorque. Différents composants tels que le réservoir ou le séparateur d’huile peuvent en outre être éloignés jusqu’à 3 m du compresseur, mais il existe aussi des installations où tous les composants sont regroupés dans le même boîtier. Selon sa taille, le compresseur est capable de générer jusqu’à 4000 l d’air comprimé par minute contre une pression de 4 bar, moyennant un débit hydraulique allant jusqu’à 100 l/min. Le compresseur, qu’il soit à vis sans fin ou à pistons, sera entraîné par un moteur hydraulique ou par la prise de force. La maintenance nécessaire est la même dans les deux systèmes : nettoyage du filtre à air et renouvellement de l’huile à intervalles réguliers.
Commande Selon le constructeur et le segment de prix, les systèmes de télégonflage sont proposés à commande numérique, voire par Isobus. Il s’agit généralement de contrôleurs universels qui servent à commander la machine et le véhicule tracteur en même temps. Des niveaux de pression préréglés peuvent être appelés simplement en appuyant sur un bouton.
Conclusion Pour équiper un tracteur avec un dispositif de gonflage, l’investissement nécessaire se situe entre 6000 et 14 000 francs. Un tel investissement est néanmoins conseillé, car il permet de réduire la consommation de carburant en diminuant la profondeur des ornières. Il contribue à protéger les sols, permet de réaliser des interventions plus longues et prolonge la durée de vie des pneumatiques. Si, en tant qu’agro-entrepreneur, vous faites l’acquisition d’un dispositif de gonflage, vous serez en mesure de proposer des prestations meilleures tout en partageant la plus-value avec vos clients, que vous ferez bénéficier de prix plus compétitifs. Les experts et de nombreux hommes de terrain sont formels : un franc investi dans la protection des sols rapporte environ trois francs.
Durée du gonflage et du dégonflage Le temps nécessaire au gonflage des pneumatiques dépend évidemment de la capacité du système de production d’air comprimé. Si on utilise le compresseur standard du système de freins pneumatiques, il faut compter environ six minutes pour gonfler de 0,8 bar à 1,4 bar les pneumatiques d’un tracteur de 120 ch (540/65 R28 à l’avant, 650/65 R38 à l’arrière). Trois minutes suffisent pour ramener la pression de 1,4 bar à 0,8 bar. Dans ce cas de figure il est par ailleurs nécessaire de prévoir une soupape de sécurité 54
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Exemple d’un contrôleur numérique universel capable de gérer la pression de gonflage des pneux du tracteur et de la remorque. Photo : Ludwig Volk
Équipement | Management
parasites générées par le véhicule (par exemple les phares à LED). « Cette solution implique cependant de monter un autoradio approprié pour le type d’utilisation prévu », conseille Beat Schmid. « Certains fabricants se sont spécialisés dans le domaine des véhicules offroad et fabriquent des appareils protégés contre la poussière et les vibrations. »
Solution n° 2
Beat Schmid installe un tuner « DAB+ » sur l’autoradio existant d’un tracteur. Photos : Roman Engeler
Finie la radio FM, place au « DAB+ » ! Bientôt sonnera la fin de la radiodiffusion sur la bande FM au profit de la technologie « DAB+ ». Qu’est-ce que cela signifie pour les postes de radio installés sur nos tracteurs ? Roman Engeler « Le sujet est controversé, mais personne ne sait vraiment à quoi s’en tenir », a répon du Beat Schmid à la question posée par Technique Agricole à propos de la date à laquelle les émetteurs FM traditionnels cesseront d’émettre. Beat Schmid dirige conjointement avec son frère Thomas la société Ochsner AG, une entreprise située à Illnau (ZH), spécialisée dans la fourniture d’accessoires pour véhicules. Comme il suit depuis plusieurs années la question de la transition entre la radiodiffusion FM et les technologies appelées à lui succéder, il est en mesure de proposer des solutions adaptées au marché des machines agricoles.
La situation actuelle La bande FM est littéralement saturée, il n’y a plus de place de nouveaux émetteurs ou programmes. Une technologie numérique appelée « DAB+ » (de l’anglais « digital audio broadcasting ») permet de remédier à la situation. Le « + » désigne un mode de radiodiffusion sophistiqué qui offre une excellente qualité sonore et permet l’inclusion de données supplémentaires comme des informations sur la circulation, des cartes météo, les titres et interprètes d’une musique en
cours de diffusion, les gros titres de l’actualité, etc. Certains programmes ne peuvent d’ores et déjà plus être captés en FM. Les émetteurs FM seront définitivement débranchés en 2021, ou en 2024 selon d’autres sources. Quoi qu’il en soit, chaque propriétaire d’un véhicule avec autoradio intégré est amené à s’interroger sur la manière dont il pourra continuer à écouter la radio dans son tracteur ou dans sa voiture. Beat Schmid préconise plusieurs scénarios possibles pour la période de transition.
Solution n° 1 Sur les tracteurs ou autres véhicules possédant un autoradio monté dans un réceptacle simple DIN, il suffit de remplacer le poste FM par un modèle compatible « DAB+ ». Cette solution sera dans bien des cas la plus simple et la plus économique. Comme la plupart des autoradios neufs sont équipés de Bluetooth et d’un microphone ils pourront également être utilisés pour téléphoner. Pour une réception « DAB+ » optimale, il est recommandé d’installer une antenne « active » (collée sur le pare-brise). Cette antenne nécessite une liaison supplémentaire à la masse pour réduire le bruit causé par les fréquences
Les choses se compliquent lorsque l’autoradio FM est équipé de commandes déportées qui ne fonctionneront plus avec les nouveaux postes car elles sont spécifiques pour chaque véhicule. Si on ne veut pas renoncer à ce confort, on a la pos sibilité d’installer juste un tuner et une antenne « DAB+ ». Le tuner alimente la radio existante par Bluetooth ou par la prise « AUX-In ». Le choix du programme se fait alors sur le nouveau tuner, tandis que le volume sonore est réglé comme avant, par exemple sur le volant. Cette solution convient aussi dans les situations où l’autoradio est intégré dans le véhicule de façon inamovible. Selon le prix, le tuner est capable de mémoriser les stations et son interface Bluetooth le rend utilisable pour la téléphonie mains libres. Une antenne « DAB+ » est toujours nécessaire, parce que les antennes existantes FM ne peuvent pas capter le signal « DAB+ ».
Solution n° 3 Un transmetteur FM capte le signal DAB+ pour le réémettre en direction de l’antenne FM de l’autoradio sur une fréquence quelconque de la bande FM. La qualité sonore supérieure du «DAB+ » est cependant perdue.
Conclusion La radiodiffusion est à son tour touchée par la numérisation. Il semblerait que la FM ait fait son temps et bientôt les autoradios traditionnels installés sur les tracteurs ou sur d’autres véhicules ne capteront plus rien. Le commerce spécialisé dans les produits pour l’agriculture propose différentes solutions pour franchir le cap.
Le tuner « DAB+ » alimente l’autoradio existant par un câble branché sur « AUX-In ».
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Management | Économie d’entreprise
Avantages et inconvénients de l’andaineur à pick-up
Par rapport aux andaineurs à roteurs, les andaineurs à pick-up présentent de meilleures performances et qualité de fourrage, mais sont plus chers. Photo : Stefan Wyss
Un andaineur à pick-up pour mon exploitation ? L’andaineur à rotors est depuis des décennies la machine la plus utilisée pour l’andainage. L’andaineur à pick-up a fait son apparition et se distingue notamment en termes de coûts. Stefan Wyss, Martin Häberli et Samuel Reinhard* Les andaineurs à pick-up sont de plus en plus fréquents en Suisse. Ils se prêtent particulièrement à une utilisation en commun avec leur largeur de travail allant jusqu’à 12 mètres, une performance atteignant 10 hectares par heure et un volume d’investissement compris entre 30 000 et plus de 100 000 francs.
Investissement rentable ? Pourquoi investir deux à trois fois plus dans un andaineur à pick-up plutôt que dans un modèle conventionnel ? L’andaineur à pickup est flexible lors du ramassage et de la dépose du fourrage sur un gros tas couvrant toute la largeur de travail ou en plusieurs andains. Une fois que le fourrage a été ramassé par le pick-up, il n’entre plus en contact avec le sol jusqu’à ce qu’il atteigne *Les auteurs travaillent au Centre de conseils de l’Institut agricole de l’Etat de Fribourg de Grangeneuve (IAG), à Posieux (FR).
Démonstration à Sorens (FR) L’ensemble des technologies seront présentées le 4 juillet 2018 à Sorens (FR) lors de la grande démonstration d’andaineurs organisée par le Centre de conseils agricoles de Grangeneuve et par l’AFETA (voir également l’annonce p. 66 dans cette édition de Technique Agricole).
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Technique Agricole
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l’andain. Les pertes par brisure s’y déposent par l’intermédiaire du tapis. Des arguments tels que la réduction des souillures et des pierres dans le fourrage ainsi que le traitement en douceur de la culture sont mis en avant.
Qualité du fourrage Les andaineurs à pick-up accouplés à l’avant peuvent être combinés avec des andaineurs à rotors à l’arrière, de façon à ce que l’herbe ne soit pas piétinée. Un fourrage propre avec moins de cendres brutes apporte plus d’énergie par kilo de matière sèche (MS), une meilleure appétence et une consom-
+ Fourrage comportant moins de souillure et de cendres brutes, valeur nutritionnelle plus élevée + Pierres moins nombreuses dans l’andain, machines de récolte moins usées + Adaptation à de grandes quantités de fourrage + Faibles pertes de feuilles avec les légumineuses + Grande largeur de travail avec peu de fourrage + Meilleure utilisation des machines de récolte (ensileuse, presse, autochargeuse) + Dépôt d’andain flexible (latéral, central) + Meilleur séchage sur l’andain + Protection du sol grâce à la réduction du nombre de passages, en particulier avec les ensileuses - Poids élevé - Prix d’achat très élevé - Grand tracteur bloqué pour les travaux d’andainage
mation plus élevée. Une diminution de la contamination réduit les micro-organismes défavorables. Ainsi, l’influence négative sur la fermentation de l’ensilage est restreinte. La teneur en NEL de l’aliment diminue de 0,1 MJ par 10 grammes de cendres brutes (terre) supplémentaires par kilo de MS. Une meilleure qualité des fourrages favorise la santé animale et la rentabilité. De plus, elle permet d’abaisser massivement les coûts liés à l’usure des ensileuses, des presses ou des autochargeuses. Selon la vitesse (jusqu’à 5 km/h), la puissance de traction requise se situe entre 80 et 180 ch pour une largeur de travail de 9 mètres. La question de savoir si les nombreux avantages justifient les coûts supplémentaires (voir tableau) est à examiner au cas par cas.
Comparaison d’un andaineur double rotor et d’un andaineur à pick-up Andaineur double rotor, 6,5 m Andaineur à pick-up, 9 m Hypothèse : - Coût de la MO (CHF par h) - Prix du diesel (CHF par l) - Sans les temps de route et de préparation ainsi que des pannes - Prix d’achat neuf (CHF) - Puissance du tracteur en kW (ch) - Capacité horaire (ha/h) - Utilisation (ha/an)
28.–/h 1,54/l – 32 000.– 70 (95) 4,60 180
28.–/h 1,54/l – 90 000.– 115 (156) 7,00 180
Coûts (CHF/ha) : Main d’œuvre (salaire) Tracteur Andaineur
6,09 8,75 24,31
4,00 8,61 53,37
Coût total (CHF/ha) Relation en %
39,15 100
65,98 169
Comparaison des coûts (CHF/ha) pour une utilisation privée dans une exploitation avec 180 ha de surface à récolter : andaineur double rotor contre andaineur à pick-up, calculé avec Tractoscope (ART)
www.g40.ch
circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans. L’original! Eprouvé et couronné de succès!
www.facebook.com/g40svlt
ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture Téléphone 056 462 32 00
Plate-forme | Recherche
Grâce aux deux nouveaux bâtiments, la surface consacrée aux activités de formation sera considérablement agrandie. Photos : Ruedi Burkhalter
10 millions pour la formation professionnelle En matière de machinisme agricole, les exigences à l’égard de la formation de base et continue n’ont cessé de croître ces dernières années. Dans cette perspective, l’association faîtière « AM Suisse » s’apprête à agrandir le centre de formation d’Aarberg. Ruedi Burkhalter
Le centre national de formation d’« AM Suisse » à Aarberg est en pleine effer vescence. Le 23 juin, l’organisation patro
nale de la mécanisation agricole, de la construction métallique et de la marécha lerie (anciennement Union Suisse du Métal)
Les seize postes de soudage ultra-modernes sont mobiles, ce qui permettra d’utiliser aussi les locaux à d’autres fins.
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inaugurera officiellement le nouveau bâti ment grâce auquel la surface consacrée aux activités de formation sera agrandie de 40 %. Par son projet d’extension, dont le coût s’élève à 10 millions, la direction de l’association vise à moderniser les infra structures afin de pérenniser l’existence d’une formation de base et continue ouverte sur l’avenir, dédiée au machinisme agricole et à la maréchalerie. En même temps, le rattachement de la filière de la construction métallique aux activités du centre sera une bonne chose car il fera naître des synergies et permettra de mieux rentabiliser les nouvelles infrastructures.
Du soudage virtuel au soudage réel Le projet d’extension comprend un bâtiment principal à trois étages et un
On a également intégré un nouveau banc d’essais où les performances de tracteurs jusqu’à 300 ch pourront être analysées.
Recherche | Plate-forme
Jubilée, inauguration et championnats d’Europe Le 23 juin, AM Suisse organisera une journée portes ouvertes à l’occasion du cinquantenaire du centre de formation d’Aarberg et de l’inauguration de son nouveau bâtiment. De 9 à 17 heures, le public pourra visiter les bâtiments, assister à des visites guidées et se renseigner sur tous les aspects de la formation de base et continue dans les différents métiers du machinisme agricole, de la construction mécanique et de la maréchalerie. Les visiteurs pourront tester eux-mêmes la nouvelle installation de « soudage virtuel ». La cérémonie d’inauguration du nouveau bâtiment se déroulera entre 10 heures et 15 heures. Les 22 et 23 juin, le public aura l’occasion d’assister en direct aux Championnats d’Europe des maréchaux-ferrants (de 8 à 17 heures). Il y aura une aire de jeux surveillée pour les enfants et un restaurant sous tente.
bâtiment annexe. Au cœur du nouveau bâtiment principal se trouvent deux grandes salles lumineuses, chacune équipée de seize postes à souder mobiles ultra-modernes et en mesure d’accueillir simultanément 32 apprenants. En un rien de temps les postes à souder peuvent être rangés sur le côté, libérant ainsi les locaux pour d’autres activités, par exemple le travail sur des petits moteurs.
Simulateurs de soudage D’autres postes de formation, à ajouter ultérieurement, seront équipés d’instal lations de « soudage virtuel » de pointe. Ces simulateurs, fournis par Fronius, permet tront de franchir les premières étapes de la formation de soudeur sans gaspillage de matériel, sans émissions nocives et sans risque d’accident. Le logiciel offre la possibilité de passer en revue, étape par étape, les soudures réalisées, une fonction puissante qui améliore grandement le processus d’apprentissage. Dans le sous-sol, une classe entière peut se former ensemble au travail au tour. Quant à l’étage supérieur, il contient des salles de classe et les locaux administratifs.
Banc d’essai Le nouveau bâtiment annexe abrite les deux unités de formation qui émettent le
« Les machines se complexifient » Technique Agricole s’est entretenu avec Paul Andrist, directeur du centre de formation d’AM Suisse, à Aarberg, pour connaître les raisons de cette extension. Technique Agricole : Au moment où beaucoup d’écoles assurant une formation agricole ont vu leurs effectifs décliner, quand elles n’ont pas été carrément reconverties à d’autres activités, vous avez fait le choix de vous agrandir. Comment justifiez-vous cette décision ? Paul Andrist : Il s’agit en effet d’un phénomène intéressant. Il y a 21 ans, lorsque j’ai commencé à travailler pour cet organisme, la Suisse comptait 110 000 exploitations agricoles. Entre-temps leur nombre a été réduit de moitié. Durant la même période, les effectifs des entreprises liées au machinisme agricole n’ont guère évolué et les besoins en matière de formation de base et de formation continue ont même augmenté. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Une explication réside dans le fait que bon nombre de travaux autrefois effectués à la main sont maintenant confiés à des machines. On trouve donc dans les exploitations davantage de machines nécessitant un entretien et des réparations. Une autre raison est à mes yeux la complexité croissante des machines, qui rend les utilisateurs de plus en plus dépendants des spécialistes, seuls à même de maîtriser ces domaines pointus. N’est-ce pas en contradiction avec la tendance générale à la réduction des coûts ? Je vois régulièrement des agriculteurs investir dans des machines high-tech sans mesurer l’ampleur des dépenses consécutives à leur achat. En cas de panne, seul un spécialiste peut remettre la machine en marche, et s’il faut pour cela remplacer un composant high-tech, la facture risque d’être salée. Vu sous cet angle, l’assistance à la manipulation de machines high-tech assurée par les entreprises affiliées à notre association constitue une prestation d’un nouveau type, dont l’importance est appelée à croître. Ces évolutions nous incitent aussi à adapter les règles de chiffrage des devis. La part des coûts salariaux directs dans le tarif horaire, en baisse constante, est tombée à un peu moins d’un tiers. Il serait en fait judicieux de se fonder sur la plus-value générée par les travaux réalisés plutôt que sur un tarif horaire. Quels sont les défis que la branche de la mécanisation agricole va devoir affronter au cours des 50 années à venir ? Je m’attends à une concentration des structures dans les ateliers de machinisme agricole. À cause de la complexité croissante des techniques, et des intervalles de plus en plus courts auxquels les constructeurs rajeunissent leurs gammes, de nombreuses petites entreprises ne pourront plus assurer le suivi de certaines machines, par exemple des moissonneuses- batteuses, faute de pouvoir actualiser leurs connaissances et moderniser leurs infrastructures. Il faudra alors créer de nouvelles formes de collaboration. Le partage des rôles entre agriculteurs et revendeurs sera appelé à évoluer. Si les agriculteurs étaient autrefois capables de réaliser des réparations simples, ce n’est plus le cas depuis l’avènement des contrôleurs électroniques. En effet, les utilisateurs ne sont plus en mesure d’appréhender le processus dans sa totalité et en sont donc réduits à se concentrer sur les tâches d’entretien et de maintenance élémentaires. Le suivi des machines complexes exigera entre utilisateurs et revendeurs une collaboration plus étroite, qui ne pourra être mise en œuvre que dans un climat de confiance réciproque. Désormais, pour acheter une machine complexe on attachera plus d’importance à la relation avec le revendeur qu’à la marque de la machine elle-même.
plus de nuisances sonores, notamment un nouveau banc d’essai pour tracteurs qui permettra dorénavant d’analyser des puissances jusqu’à 300 ch. Un local annexe héberge en outre un banc d’essai pour tester des moteurs mis à nu. Dans le bâtiment annexe se trouve enfin la nouvelle forge, qui a déjà été mise en service en remplacement de l’ancienne forge située à l’Aareweg (rue d’Aarberg).
Vidéo sur le nouveau bâtiment d’AM Suisse D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.
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Sécurité | Élevage
Pour cette version basique de la « Bud Box », on a utilisé 14 panels standards. Photos : Ruedi Burkhalter
Être bien équipé et maintenir un niveau d’adrénaline bas Avec l’augmentation des systèmes de détention plus respectueux des animaux, les besoins en sécurité au travail des exploitations avec bétail n’ont pas baissé. Des installations convenables et le travail de l’éleveur sont des éléments centraux. Ruedi Burkhalter
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La première journée de prévention du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) avait pour thème la sécurité au travail avec les bovins. Les participants ont été plongés dans le sujet avec la présentation de différents accidents impliquant des animaux. Leur analyse a démontré qu’ils n’étaient pas arrivés simplement à cause de la « faute à pas de chance », mais qu’avec des mesures de prévention simples, ils auraient pu être évités en grande partie.
maux ou à l’entraînement de certains processus. Quand de tels animaux doivent être déplacés ou traités, cela peut vite devenir un problème. Des débuts de solutions ont été largement présentés le matin, dans la partie théorique de la journée de prévention. Dans la partie pratique de l’après-midi, les participants ont pu tester les différentes techniques et théories abordées le matin, également en mettant la main à la pâte.
Rapport homme-animal en mutation
« Bud Box »
Dans les étables à stabulation libre modernes et dans des troupeaux toujours plus grands, les animaux ont moins de contact avec les humains qu’auparavant. Ils ne sont plus habitués à être conduits ou attachés. La course contre la montre amène les détenteurs à réduire les périodes réservées à l’observation des ani-
Un des postes présentait une installation avec laquelle il est possible de charger des animaux en toute sécurité. Si, par le passé, on chargeait des animaux en recourant à la force musculaire, on préfère aujourd’hui des méthodes plus élégantes, qui utilisent leur instinct naturel. En tant qu’élément central pour manipu-
Technique Agricole
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ler des animaux en groupe, le concept de « Bud Box », en provenance des USA et encore peu connu en Suisse, a été présenté. Il se compose de trois unités de volume pouvant être intégrées avec des moyens simples fixement dans les constructions existantes ou comme dispositif mobile démontable, aussi en plein air, comme sur un pâturage ou un alpage. D’abord, les animaux sont canalisés et poussés vers l’entrée de la « Bud Box » en
Vidéo sur le « Bud Box » D’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sont disponibles sur le canal YouTube de Technique Agricole.
Élevage | Sécurité
passant par une large ouverture. Dans l’installation de démonstration, cette partie était délimitée d’une part par la clôture du pâturage et d’autre part par le tracteur et la bétaillère dans laquelle les animaux devaient être chargés. Elle doit être suffisamment large pour que les animaux ne la perçoivent pas comme gênante. Cependant, il ne faut pas que l’entrée soit trop large non plus, de manière à ce que les animaux ne puissent pas faire marche arrière. Si le système devait être installé de manière fixe sur l’exploitation, l’aire de promenade peut sans autre faire l’affaire.
Transport et construction de la structure en peu de temps L’entrée décrite plus haut conduit à la boîte (box) proprement dite, qui peut être refermée après le passage des animaux, dans ce cas simplement avec des panels (si possible non ajourés). La boîte sert en quelque sorte de salle d’attente. Sa taille doit être adaptée à la grandeur du groupe. Une grandeur de boîte composée de six panels (3 × 6 m) suffit pour un groupe allant jusqu’à 10 génisses ou 8 vaches. La disposition des animaux à rentrer est plus grande s’ils se déplacent dans une direction familière. Cela peut être, par exemple, dans la direction de l’étable ou dans celle d’un pâturage convoité. Au contraire, c’est défavorable si les animaux n’ont aucune vue libre dans la direction d’entrée et regardent par exemple un mur ou un obstacle non familier.
Couloir d’entrée Le troisième élément du concept se compose d’un couloir de contention menant
à la bétaillère. Une fois la boîte fermée, le couloir doit offrir aux animaux une porte de sortie « naturelle », que les animaux emprunteront facilement sans devoir être trop pressés. Le couloir doit être suffisamment long, soit au moins trois longueurs d’animal. Si le passage est trop court, cela peut entraîner que des animaux essaient de reculer vers la box. La largeur du passage est donnée par la largeur d’un animal. Le passage entre la boîte et le couloir devrait être équipé de préférence d’une porte coulissante, qui permettra de fermer le couloir après le passage du dernier animal. La porte coulissante a l’avantage de pouvoir être fermée avec plus de sécurité depuis l’extérieur. La version de base de la « Bud Box » mobile est disponible dès 3600 francs et offre, grâce à l’utilisation de panels standards, une grande flexibilité d’engagement. Selon le fournisseur B&M, le dispositif peut être construit, avec un peu d’exercice, par deux personnes en environ 15 minutes. L’installation se prête aussi bien pour une utilisation en commun et peut être utilisée pour un charge ment facilité des bétaillères, par exemple sur plusieurs alpages. Si on utilise des panels avec au maximum 3 m de longueur, leur transport sur le relevage d’un tracteur est possible. Pour des traite ments, une cage de contention peut être placée à la place de la bétaillère à l’extrémité du couloir. Dans les instal lations fixes, on peut égale ment facile ment combiner d’autres éléments comme une porte de sélection ou une porte anti-recul automatique.
Toute l’installation peut facilement se transporter sur une remorque et se monte en un quart d’heure.
Remorque Clôture
Entrée
Couloir de contention
Box
Porte coulissante Large ouverture
Le concept de base contient un entonnoir d’entrée, un box qui sert de salle d’attente et un couloir de contention.
L’odeur, un facteur clef Même la meilleure installation n’est pas encore garante pour une sécurité optimale au travail. Celui qui veut traiter des animaux en toute sécurité doit être conscient de son propre effet sur eux. Il doit aussi comprendre et anticiper leurs réactions. La manière dont l’éleveur agit par sa conduite, mais également par son odeur influence le comportement des animaux. On en tient pas encore assez compte dans la pratique. Les bovins ont un nez beaucoup plus fin que les humains et une mémoire marquée des odeurs. Par exemple, ils sentent si la personne est stressée et a un niveau plus élevé d’adrénaline dans le sang. Conditionnés par l’évolution pour la perception d’un haut niveau d’adrénaline, les animaux le traduisent par un danger de mort. Autrefois, il était important pour leur survie de pouvoir sentir leurs ennemis naturels rapidement et à distance. Ce facteur est donc important pour un déroulement calme des opérations. La manipulation sera simplifiée si toutes les personnes impliquées restent calmes. Pour atteindre ce but, le plus simple est que certains processus, par exemple la traversée d’un couloir de contention, soient entraînés dans le déroule ment quotidien, pour habituer tant l’animal que les éleveurs. Nous reviendrons plus en détail sur les nombreux éléments présentés lors de ces journées de prévention dans une prochaine édition de Technique Agricole. 6/7 2018 Technique Agricole
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Passion | Youngtimer
Ce Carraro est un grimpeur, 55 % ne lui font pas peur... Si le Carraro « 6.1000-4 » était encore fabriqué, Ruedi Nyffenegger, de Döttingen (AG), en rachèterait un sans hésiter. Lui et son fils David ont « infligé » quelque 10 000 heures de service à ce « compagnon » à voie étroite. Et pas que dans la vigne. Dominik Senn
fauche, broie et s’occupe des façons superficielles ; le bêchage en profondeur, à 35 cm avec une Celli, sert à préparer le sol avant les nouvelles plantations.
Dans le sens de la pente
David et Ruedi Nyffenegger sont enthousiasmés par la fiabilité du Carraro « 6.1000-4 ». Photos : Dominik Senn et ldd
Le Carraro « 6.1000-4 » à voie étroite est présent depuis 1992 sur l’exploitation viticole et agricole de Ruedi Nyffenegger, né en 1955 à Döttingen (AG) ; il a remis l’exploitation début 2017 à son fils David, qui fête ses trente ans cette année. C’est ainsi que la quatrième génération de Nyffenegger est active sur le domaine viticole du Sänneloch. Le petit tracteur Car raro est la machine la plus utilisée de l’exploitation, car son spectre d’utilisation est large. Hors des vignes, à lui par exemple le nettoyage de la stabulation libre, où ses 110 cm de large se faufilent aisément. Lorsqu’on lui retourne les roues arrière, sa voie passe de 1 à 1,5 mètre et ce véhicule de 2,2 tonnes se transforme en tracteur presque standard. Son équipement comprend aussi un chargeur arrière 62
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Farmi, un pulvérisateur Hardi pour grandes cultures, un semoir ou encore une barre de coupe arrière portée à double couteau.
Fertiliser, broyer, effeuiller Mais c’est bien la vigne qui est le terrain d’intervention privilégié du « 6.1000-4 », que ce soit avec le broyeur Sauerburger à palpeur électrohydraulique, avec la bêcheuse ou l’effeuilleuse. « Avec ses 400 kg, le broyeur convient parfaitement au Carraro », confie Ruedi Nyffenegger. « Pour l’utiliser de manière optimale, il faut que la surface du sol soit régulière et sèche. » L’effeuilleuse est une KMS équipée de quatre lames latérales et d’une lame principale ; elle traite simultanément les deux faces des lignes. C’est David qui s’occupe de l’effeuillage tandis que Ruedi
Les Nyffenegger exploitent leur vignoble selon des critères écologiques certifiés. Leurs vignes s’étendent sur 140 ares au Sänneloch, à Döttingen, auxquels s’ajoutent 10 ares au lieu-dit Nusshalde et 50 ares sur la commune voisine de Kling nau (AG). Le cépage principal est le pinot noir. Nos hôtes cultivent aussi d’autres varié tés comme le sauvignon blanc, le diolinoir et le doral. Dans cette région, les « jardins viticoles » sont documentés dès 1324 et dès 1342 ; ils ont donc plus de 600 ans. À l’époque, le vignoble appartenait en grande partie au « Meierhof », une propriété du monastère de Sankt- Blasien, en Allemagne voisine. Malgré la déclivité prononcée du terrain – certains secteurs affichent une inclinaison de plus de 55 %, les vignes sont plantées dans le sens de la pente. Les tracteurs à quatre roues motrices comme le Carraro sont bien adaptés à ce type d’exploitation. « Sur sol sec et végétalisé, le tracteur est capable de grimper des pentes très raides, en patinant moins que sur un sol nu », explique Ruedi Nyffenegger. Si les conditions sont bonnes, un tracteur à quatre roues motrices peut gravir des pentes jusqu’à 60 %.
Traction intégrale : confiance règne Les travaux viticoles en traction directe sur des pentes raides sollicitent le tracteur à tous les égards. « Jusqu’à ce jour, le Car raro nous a rendu des services exceptionnels. Il est vraiment fiable. Nous n’avons jamais eu à toucher les freins à bain d’huile et il n’a fallu qu’une seule fois
Youngtimer | Passion
remplacer l’embrayage. Le plus important, ce sont les quatre roues motrices sur lesquelles nous devons pouvoir compter. Et cette traction intégrale n’a jamais connu de défaillance », confirme David Nyffenegger, qui utilise le plus souvent la seconde ou la troisième vitesse du groupe labour, permettant d’atteindre 4 km/h. Le « 6.1000-4 » est équipé d’une transmission à inverseur 12AV/12AR. Son moteur atmosphérique Deutz à 3 cylindres en ligne à injection directe, refroidi par air délivre une puissance de 60 chevaux. Le tracteur affiche actuellement 10 000 h au compteur et ni son moteur ni sa transmission n’on jamais nécessité de réparation. Les Nyffenegger effectuent eux-mêmes les travaux d’entretien et de réglage courants car leur Carraro est un engin encore entièrement mécanique. « Si le ‹6.1000-4› se fabriquait encore, je serais le premier à en racheter un neuf », affirme avec conviction Ruedi Nyffenegger.
Viticulture et agriculture Les Nyffenegger produisent du raisin – les travaux d’encavage sont confiés à des entre prises –, mais cultivent aussi des céréales et élèvent des vaches allaitantes (13 mères, leurs veaux et un taureau) sur litière profonde en hiver, à la pâture en été. Tout le fourrage et la paille proviennent de l’exploitation de 40 hectares. Les cultures se répartissent entre le blé (8,5 ha), la betterave sucrière (4 ha), le tournesol (4 ha), le colza (4,4 ha) et le maïs (5 ha) ; le reste est constitué de praires artificielles et de surfaces écologiques. Pour les travaux des champs, nos hôtes disposent de plusieurs tracteurs :
Carraro, des essieux aux transmissions Le groupe Carraro, fabricant de machines agricoles, naît en 1932 à Campodarsego (Italie du Nord). Dans les années 1950, il s’essaye à la production d’un premier tracteur, le Carraro 23 « Tre Cavallini ». En 1959, les fils de Giovanni, le fondateur, ouvrent chacun leur usine. Celle de Mario devient l’actuelle «Carraro Spa » (d’où provient le tracteur dont il est question ici), tandis qu’Antonio se spécialise dans les tracteurs compacts à quatre roues motrices de taille égale qui portent toujours son nom (« Antonio Carraro Spa »). En 1977, Mario déménage de quelques kilomètres à Rovigo, afin de concentrer ses activités sur son cœur de métier, la production de chaînes cinématiques pour les véhicules agricoles et de terrassement. Ainsi naît Carraro Agritalia. La collaboration avec de grandes marques de tracteurs et d’engins de génie civil conduit Carraro à devenir une entreprise leader dans le domaine des transmissions, de l’essieu léger
• un Cararro « Agri-UP 80 » de 80 chevaux de 2003 ; • un Case IH « 745-S » de 1983 ; • un Case « 5150 » de 1997 acquis voici trois ans. En outre, un Deutz « D40 » de 1964 sert aux petits travaux et un Bucher « D1800 » est dévolu à… la promenade ! Les visiteurs du Sänneloch s’aperçoivent très vite qu’un profond respect prévaut entre la troisième et la quatrième géné ration d’exploitants. Le domaine est ru ti lant. « Nous voulons sauvegarder la bonne image de l’agriculture. La route
En retournant les roues du Carraro, sa voie passe de 1,1 à 1,5 mètre.
pour tracteur viticole aux entraînements d’engins pour l’industrie minière. Depuis la fin des années 1990, le groupe est devenu une plateforme de production avec des ramifications sur tous les continents. Carraro Agritalia a, parallèlement, mis l’accent sur le développement et la construction de tracteurs spéciaux à moteurs FPT commercialisés sous la marque « Agricube ». Mais elle est surtout, à raison de plusieurs milliers d’exemplaires produits chaque année, le fournisseur attitré en tracteurs compacts et pour cultures spéciales de marques comme Claas, Massey Ferguson ou John Deere. Quant aux « Agricube », ils existent dans des puissances entre 70 et 100 chevaux, en versions pour la production fourragère et en versions étroites pour l’arbo et la viticulture. Depuis 2012, Leiser SA de Reiden (LU), maison spécialisée dans les machines agricoles et de génie civil, est importateur des tracteurs Carraro pour la Suisse.
viticole Endingen-Tegerfelden-Döttingen- Klingnau traverse notre domaine », expliquent le père et son fils. Les Nyffenegger louent aussi une confortable taverne avec four à bois, tables et chaises extérieures pour des familles, des entreprises et d’autres événements. Pour la deuxième année, ils participent au projet écologique cantonal de construction d’« hôtels » pour abeilles, et qui vise aussi à maintenir des objets particuliers ou des troncs d’arbres secs. Les Nyffenegger sont attachés à une exploitation durable à transmettre aux générations futures.
Ruedi Nyffenegger fauche avec la barre de coupe arrière « Superior ».
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ASETA | Cours G40
Cinq jeunes participants parlent du cours de conduite G40 Organisé l’an passé à 210 reprises, le cours de conduite G40 de l’ASETA a été suivi par plus de 900 jeunes gens. Cinq d’entre eux l’ont fait en octobre dernier à Lissach (BE) et reviennent sur cette expérience. Heinz Röthlisberger
« Le cours de conduite G40 nous sécurise davantage »
30 km/h). Toutefois, nous ne savions pas exactement où porter notre regard et c’est l’un des acquis du cours de conduite G40 qui le rendent fondamental. Nous nous y sommes rendues au volant de tracteurs Fendt, dotés tous deux de boîtes de vitesses manuelles. Nous pouvons dire maintenant, environ six mois après avoir suivi le cours, que nous sommes devenues bien plus autonomes dans le maniement du tracteur. Nous pouvons effectuer des travaux que nous ne savions pas faire auparavant, comme rouler avec une remorque. » Leonie (14 ans) et Nina Buri (16 ans), de Rohrmoos, Lyssach (BE)
« La conduite anticipée est essentielle »
Leonie (à gauche) et Nina Buri, de Rohrmoos, Lyssach.
«Nous aimons bien conduire le tracteur. Nous aidons souvent nos parents à la ferme pendant les vacances scolaires et les week-ends. C’est pour pouvoir y rouler au volant de tracteurs limités à 40 km/h que nous nous sommes inscrites au cours G40 en automne dernier. Nous sommes actuellement toutes les deux au gymnase. À ce cours, nous avons précisé les points auxquels nous devons accorder une attention particulière en conduisant un tel tracteur. Cela nous a donné la sécurité nécessaire. L’instructeur a par exemple montré comment l’on bifurque correctement, c’est-à-dire en regardant par-dessus son épaule pour repérer les angles morts, puis dans le rétroviseur, et en mettant son clignotant assez tôt. Nous avons beaucoup apprécié les échanges au sein du groupe pendant le cours. Lorsque nous conduisions nos tracteurs attelés de remorques sur la route, nous nous sommes souvent arrêtés pour analyser ensemble les différentes situations du trafic. Nous étions instruits par radio, ou l’instructeur se trouvait dans notre cabine et nous enseignait le bon comportement à adopter. Avant le cours, nous avions bien Cours de conduite «G40» de sûr déjà conduit le l’ASETA tracteur et passé l’examen théorique Ce code QR vous en vue de l’obtenpermet d’accéder tion du permis de directement au catégorie G (autoricalendrier des cours sation à conduire de conduite G40 de des véhicules dont l’ASETA et de vous y la vitesse maximale inscrire. n’excède pas 64
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« Le cours G40 s’est très bien passé. Je connaissais déjà les bases de conduite, mais cela ne suffit pas. J’ai ‹ kiffé › d’aller sur la route avec le tracteur attelé d’une remorque et d’examiner les différentes situa tions avec l’instructeur. Nous nous sommes arrêtés aux endroits les plus critiques, tels les accès et les intersections. Nous sommes descendus du tracteur et nous les avons regardés de près avant de discuter de la meilleure manière de gérer ces situations. On roule tout autrement au volant d’un tracteur tirant une remorque qu’à celui d’un tracteur seul. L’instructeur nous a aussi montré comment manœuvrer au mieux en marche arrière avec une remorque. Il ne faut simplement pas aller trop vite. La théorie était aussi utile. Le moniteur a également présenté les équipements qui doivent impérativement être installés sur le tracteur et sur la remorque pour pouvoir circuler sur la route. Bien entendu, il a encore indiqué les charges maximales autorisées et rappelé de bien vérifier les freins, et ce fréquemment. Les véhicules doivent être en règle en cas de contrôle de police. J’ai amené un Fendt ‹ 211 Vario › au cours G40, qui n’a pas été trop difficile pour moi parce que je m’étais beaucoup entraîné à la maison avec un tracteur limité à 30 km/h. Je
Lorenz Fischer, d’Utzenstorf.
Cours G40 | ASETA
Inscription au cours de conduite G40 de l’ASETA Le cours de conduite G40 de l‘Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) est très apprécié. D’une durée de deux jours, il a été suivi l’an passé par plus de 900 jeunes sur
50 sites répartis dans toute la Suisse et été organisé à 210 reprises. Les prochaines dates sont disponibles sur le site Internet de l’ASETA www.agrartechnik.ch sous la rubrique « Cours ». Pour de plus amples
pense que conduire un tracteur est une question d’entraînement. Depuis le cours, j’ai beaucoup circulé au volant d’un tracteur limité à 40 km/h. Je suis content de pouvoir maintenant monter sur les grands tracteurs de notre exploitation familiale. Par chance, je n’ai encore jamais vécu de situation dangereuse. La conduite en anticipant est aussi très importante. Si, par exemple, un automobiliste freine brusquement devant soi, on doit être prêt à réagir. Un tracteur attelé d’une remorque circulant à 40 km/h a besoin d’une distance de freinage plus longue. J’ai fait ce cours parce que je veux devenir agriculteur. » Lorenz Fischer (14 ans), d’Utzenstorf (BE)
informations, contacter : Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), 5223 Riniken (AG), tél. : 056 462 32 00, courriel : zs@agrartechnik.ch.
le changement considérable dû à la plus grande taille du second et à l’espace de manœuvre réduit sur la route. J’ai trouvé le cours très intéressant, parce que nous avons fait beaucoup d’exercices pratiques et qu’il y avait peu de théorie. » Lukas Othening-Girard (15 ans), de Hettiswil (BE)
« La marche arrière m’a beaucoup servi »
« Le cours G40 est aussi utile pour moi, futur mécanicien de machines de chantier » « Le moniteur a vérifié attentivement l’état de fonctionnement et la conformité aux normes de nos tracteurs et remorques, avant de nous laisser aller sur la route. Aucune anomalie n’a été constatée dans notre groupe et nous avons pu rouler sur la route sans que personne ne doive ni effectuer une réparation ni changer une pièce. L’instructeur nous en a félicités parce que cela arrive assez rarement, paraît-il. En plus, nous savions déjà tous bien conduire le tracteur. C’était super ! Nous avons pu nous exercer à slalomer en marche arrière avec le tracteur attelé d’une remorque. C’était vraiment difficile, mais possible après un peu d’entraînement. Je ne crois pas que les instructeurs proposent cet exercice à tous les participants ! Je suis venu au cours G40 avec un tracteur ‹ T4 › de New Holland et une remorque à un essieu en octobre dernier déjà. Ce que j’y ai appris, par exemple au sujet des chargeurs télescopiques, me servira lorsque je commencerai en été mon apprentissage de mécanicien en machines de chantier et j’aurai peut-être moins de temps à ce moment. Le moniteur nous a donné beaucoup de bons conseils pour que l’on ait un comportement correct au volant. Je pense que ce cours est indispensable pour ceux qui doivent conduire sur la voie publique des tracteurs qui roulent à 40 km/h et tirent des remorques. De fait, ces tracteurs sont plus volumineux que ceux limités à 30 km/h. Je ne ressens personnellement pas une grande différence de vitesse en conduisant un tracteur à 30 km/h ou un autre à 40 km/h. J’ai été davantage frappé par Lukas Othening-Girard, de Hettiswil.
David Isch, de Jegenstorf.
« J’ai suivi le cours de conduite G40 parce que j’entrerai cet été en première année d’apprentissage agricole. Ce cours est incontournable de nos jours, vu que la plupart des exploitations formatrices sont équipées de tracteurs roulant à 40 km/h. Il m’a paru plutôt facile, car j’avais déjà beaucoup roulé avec le tracteur limité à 30 km/h de la ferme de mes parents. J’ai tout de même appris beaucoup de choses. La conduite m’a plu davantage que la théorie. Sur une place fermée au trafic, nous avons fait plusieurs exercices avec le tracteur attelé d’une remorque. Nous nous sommes habitués à la tenue de route du tracteur en effectuant un parcours en slalom. L’instructeur nous a fait remarquer nos erreurs. Certains exercices étaient simples, d’autres bien plus compliqués. J’ai trouvé très utile de m’entraîner à reculer avec le tracteur et la remorque, parce que j’avais encore de la difficulté à le faire. Mais avec un peu de pratique et l’aide du moniteur, j’y suis bien parvenu. C’est avec un New Holland ‹ T5.115 › doté d’une boîte de vitesses manuelle que je suis allé au cours G40. Celui-ci me permet maintenant de mieux aider mon père, en conduisant les deux tracteurs roulant à 40 km/h de notre exploitation. J’ai même circulé avec deux remorques! Je ne me suis encore jamais trouvé dans une situation critique. Quand je suis retourné à l’école, mes copains m’ont demandé ce que je pensais du cours de conduite. Rouler à 40 km/h avec un tracteur tirant une remorque constitue un défi de taille et une lourde responsabilité. Pour cette raison entre autres, je recommande de le suivre, ce que mes copains d’école ont fait entretemps. » David Isch (15 ans), de Jegenstorf (BE) 6/7 2018 Technique Agricole
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ASETA | Sections
BE
FR
Section bernoise de l’ASETA à la BEA
Grande démonstration d’andaineurs Mercredi 4 juillet 2018, dès 19 h 30, ferme-école de Sorens En collaboration avec l’AFETA, l’Institut agricole de Grangeneuve organise une démonstration d’andaineurs où les toutes dernières techniques seront présentées. D’autres thèmes en rapport avec l’andainage comme l’agriculture 4.0, la protection des sols, la sécurité au travail ainsi que le trafic routier seront traités durant cette soirée. La démonstration aura lieu le 4 juillet 2018 à 19 h 30 sur la ferme-école de Sorens (date de remplacement en cas de mauvais temps : mercredi 11 juillet). Suivre les panneaux indicateurs depuis la route cantonale Bulle-Fribourg. Restauration sur place.
La campagne de tests de freins 2018
La section bernoise (BVLT) de l’ASETA a participé cette année encore à la BEA, en tant que « sous-locataire » de l’Union bernoise des paysans. Sur la photo, le gérant Peter Gerber présente les activités de BVLT à quelques visiteurs intéressés. Il les invite à faire le concours dans lequel ils doivent analyser quelques situations compliquées de priorités à des carrefours et indiquer la bonne réponse. Il était possible de gagner, outre des lots de consolation, une excursion pour deux personnes au Niesen incluant un brunch. Ce premier prix a été remporté par Hans-Rudolf Wyss, de Steffisburg (BE).
Championnat de conduite bernois
L’AFETA maintient sa campagne de tests de freins pendant l’année 2018. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km/h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. Ces tests ont lieu dans l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. La liste des ateliers peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de service hydraulique ou pneumatique. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse suivante : AFETA / FVLT, Robert Zurkinden, Heitiwil 23, 3186 Düdingen Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.
Les vainqueurs du Championnat de conduite de tracteur bernois sont Thomas Stettler, Ramona Kofmel et Julian Fuhrimann
LU Offre de cours actuelle
Thomas Stettler, d‘Utzigen, a remporté cette année le Championnat de conduite de tracteur bernois dans la catégorie « Actifs », devant Simon Christen, de Lyssach, et David Rufer, de Heimiswil. Chez les dames, c’est Ramona Kofmel, d’Oberdorf, qui a obtenu le meilleur résultat, suivie par Melanie Ineichen, de Sempach, et Karin Trachsel, d’Ersigen. Quant Julian Fuhrimann, de Langenthal, il est monté sur le podium des juniors avec Nicola Catonou, de Niederösch (deuxième rang) et Felix Kobel, de Hettiswil (troisième rang). Le Championnat de conduite de tracteur a eu lieu sur le terrain de l’entreprise de pommes de terre Terralog, à Rüdtlingen-Alchenflüh. Les 55 participants devaient disputer sept épreuves inspirées de situations quotidiennes d’utilisation de machines agricoles et répondre à des questions de théorie. La manifestation a été mise sur pied par Ueli Liechti, Stefan Liechti et Peter Gerber (section bernoise de l’ASETA), ainsi que par la jeunesse rurale de l’untere Emme. (Photo : Urs Rentsch)
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Technique Agricole
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Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclomoteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 29 août 2018 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 ; mercredi 26 septembre 2018 à Hochdorf, de 13 h 15 à 17 h 30. Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs. Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : cours n˚ 606 : samedis 7 et 14 juillet 2018, de 7 h 30 à 11 h 30 ; cours n˚ 608 : samedis 18 et 25 août 2018, de 7 h 30 à 11 h 30. Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hochdorf : 220 francs pour les membres et 240 francs pour les nonmembres. Dates des prochains cours : cours n˚ 405 : quatre soirs, les lundis et mardis 27 et 28 août 2018, ainsi que les 3 et 4 septembre 2018, de 19 à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant.
Sections | ASETA
Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) / cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons) ; 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties par journée sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le mercredi 25 mai 2018 à Lucerne. Informations et inscription : (sous réserve de changements de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch. Annonce : première journée du cercle de machines lucernois, organisée conjointement avec le centre de formation professionnelle nature et alimentation (BBZN Natur und Ernährung) : jeudi jeudi 30 août 2018, de 9 à 16 h, à Steinhuserberg ; thème : production fourragère sur les terrains en pente
Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2018 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen après-midi mercredi après-midi Widnau, Rest. Rosengarten Sa 16.06.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA
20.06.2018
Niederbüren, Schulh., Probelokal Sa 23.06.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA
18.07.2018
Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel / StVA Mels
22.08.2018
Sa 07.07.2018
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 11.07.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn
29.08.2018
Trogen, Rest. Krone Trogen, Rest. Krone / StVA Trogen
Me 15.08.2018 12.09.2018
Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 01.09.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA
19.09.2018
Wittenbach, Oberstufenzentrum Mi 05.09.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA
26.09.2018
Salez, Rheinhof Wangs, Parkhotel / StVA Mels
10.10.2018
Sa 15.09.2018
St. Peterzell, Schulhaus Sa 22.09.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA
17.10.2018
Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 29.09.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn
24.10.2018
Widnau, Rest. Rosengarten Me 31.10.2018 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA
28.11.2018
Niederbüren, Schulh., Probelokal Sa 10.11.2018 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA
05.12.2018
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 21.11.2018 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn
12.12.2018
Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel / StVA Mels
19.12.2018
SH
TG
Sa 24.11.2018
ZH
Tout le monde peut labourer, mais le faire correctement est un art ! Samedi, 14 juillet 2018, de 8 à 12 h Exploitation Burgdorfer, Unteres Auenfeld 16, Frauenfeld Ce cours de labour est destiné à ceux qui désirent perfectionner leurs connaissances ou participer pour la première fois à un concours. Il est assuré par des professionnels en la matière qui prodigueront de précieux
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ASETA | Sections
conseils. Thèmes abordés : fonctions et structure des charrues réversibles, les réglages à adapter selon les différentes charrues et exercices sur le terrain.
Formation pour le permis G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.
AG
Ce cours a lieu le 14 juillet2018 (de 8 à 12 hr) sur l’exploitation Burgdorfer, Unteres Auenfeld 16, à Frauenfeld. Il coûte CHF 40.–. pour les membres de l’ASETA et les apprentis et CHF 50.–. pour les autres personnes. Inscription : jusqu’au 29 juin 2018 auprès de SVLT Zürich, stephan.berger@strickhof.ch ou 058 105 99 52. Prière d’indiquer dans votre courriel votre numéro de téléphone portable afin de pouvoir être joints au sujet de l’organisation du cours. En cas de mauvaises conditions du sol dues à des intempéries, le cours sera reporté d’une semaine et l’information sera communiquée par WhatsApp/SMS.
Lieux et dates des cours : Muri Im Roos, 30.08.2018 et 06.09.2018, 8 h 30 ; Riniken, siège de l’ASETA, 15.11.2018 et 22.11.1208, 18 h 30 ; Gränichen Liebegg, 21.02.2019 et 28.02.2019, 18 h 30 ; Frick FIBL, 02.05.2019 et 09.05.19, 18 h30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Lieu de cours : Ebenrain, Sissach Lieu et dates d’examen : MFP Münchenstein, 17.11.2018, 9 h 00 Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch
TG
FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, 026 305 58 49, samuel.reinhard@fr.ch
Championnat de conduite de tracteur La 14e édition du Championnat de conduite de tracteur a eu lieu au début du mois de juin, lors de la traditionnelle journée d’Aerenenberg en présence de nombreux intéressés. Elle a rassemblé une centaine de participants répartis dans les catégories Dames, Juniors et Messieurs. Ceuxci devaient faire preuve de connaissances théoriques, de savoir-faire en conduite, de précision, de réactivité tout au long d’un parcours comportant huit postes pour amasser le total de points le plus élevé possible. Le vainqueur de la catégorie Messieur est Reto Beerli, d‘Opfershofen, précédant Adrian Hug, de Buch (SH) et Robin Heinings, de Tägerwilen. Le titre de la catégorie Dames a été remis à Barbara Koller, de Münchwilen. La deuxième était Marie-Luise Buri, de Bischofszell et la troisième Manuela Badertscher, de Weinfelden. Chez les Junors, la victoire a été remporéte par Cornel Ulrich, de Lengwil, devant Mario Niederer, d’Oberaach et Boas Wymann, d’Abtwil. Ca concours a été organisé par la commission Technique agricole de la section thurgovienne (VLT) de l’ASETA avec le soutien de nombreux sponsors, parmi lesquels Agrisano, Hilzinger AG et le cercle de machines de Suisse orientale. Christof Baumgartner, président du CO, ainsi que Rolf Kuhn et Markus Koller, respectivement président et gérant de la section, se sont montrés satisfaits de son bon déroulement.
GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch SG, AI, AR, GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz et Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Lieu et dates de cours : Bürglen, 25.08.2018, 08.09.2018 Contact : VTL / Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu et dates de cours : Oulens-sous-Echallens, juin et octobre 2018 Contact : ASETA – section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu et dates de cours : Strickhof, Lindau, 22.09.2018 et 17.11.2018, de 9 h 30 à 15 h 30 Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
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Technique Agricole
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L1176941 New Holland T7.185, 2011, 175/129 PS/kW, 750h, Preis: € 99.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch
L1977862 BRUNNHUBER LK3 Eurobot II_N, Preis: auf Anfrage. TECHNICA Agro+Kran, 9445 Rebstein, Tel.: +41 71 3441010, www.technica-kran.ch
L1959725 SIP Front Trommelmäher SIP 251, 2014, 1h, 251cm, FRT, TR, Preis: € 7.600,(Normalsatz (7,7 %)) Sepp Knüsel AG, 6403 Küssnach am Rigi, Tel.: +41 41 8501533, www.knuesel-sepp.ch
L1816031 Kioti CK 35H, 2014, 35/26 PS/kW, 106h, A, FL, K, Preis: € 24.900,- (Normalsatz (7,7 %)) Sepp Knüsel AG, 6403 Küssnach am Rigi, Tel.: +41 41 8501533, www.knuesel-sepp.ch
L1743710 Lindner Lintrac 90 4Rad-Lenkung, 2015, 102/75 PS/kW, 115h, A, FH, FL, FZW, K, KL, Preis: € 115.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Sepp Knüsel AG, 6403 Küssnach am Rigi, Tel.: +41 41 8501533, www.knuesel-sepp.ch
L1919729 Welte, 209, 175/129 PS/kW, 6200h, Preis: auf Anfrage. KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch
L1738455 John Deere 810E, Preis: € 190.000,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch
L1610282 Cranab CRH 16, 2000, 9500h, Preis: auf Anfrage. KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch
L1564186 Timberjack 1270, 1992, 16272h, Preis: auf Anfrage. KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch
L1243425 Palax 55T TR, 2011, Preis: € 1.889,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch
L1231247 Bayerwald BW-E 710, 2005, 10/8 PS/kW, 50h, Preis: € 1.100,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch
L1985740 John Deere Gator XUV 855D, 2017, 22/17 PS/kW, Preis: € 23.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch
L1963348 Krone Combi Pack 1500, 2003, TDA, auto, NB, RNH, SW, Preis: € 24.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch
L1939432 Fuchs VK 7, 2017, 7000l, BV, SL, Preis: € 39.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch
L1805502
L1720923 Elektrohubwagen, 2017, Preis: auf Anfrage. TECHNICA Agro+Kran, 9445 Rebstein, Tel.: +41 71 3441010, www.technica-kran.ch
ASETA | Portrait
Chiffres en tête Stephan Plattner le reconnaît lui-même, il aime les chiffres. En qualité de comptable et responsable de mandats, employé à mi-temps auprès de la fiduciaire Lerch SA à Ittigen (BL), il propose des prestations dans les secteurs agricole et connexes dans plusieurs cantons. Ce fiscaliste s’efforce d’aider ses clients à planifier et optimiser leur retraite, mais aussi leurs impôts dans le cadre des exigences légales. Outre un brevet fédéral de spécialiste en finance et comptabilité, Stephan Plattner est titulaire de la maîtrise agricole. Né en 1971, il a repris la ferme de production laitière de ses parents, à Buhl, sur la commune de Bretzwil (BL), et l’a transformée pour y pratiquer l’élevage intensif de bétail laitier. « Je ne pourrais pas renoncer au troupeau. De mon point de vue, il fait partie intégrante de l’image du paysan », confie notre interlocuteur. Et puis, l’agriculture et l’élevage sont un excellent dérivatif au quotidien du bureau et offrent à Stephan Plattner la possibilité d’associer concrètement agriculture et finances. Au bénéfice de toutes les parties. À la fois homme de budgets et agriculteur, il plaide pour « une évolution des structures en douceur, qui ne néglige pas le volet social », où la fonction de production conserve le poids qui lui revient et qui encourage les combinaisons de revenus. Il est absolument contre le maintient artificiel de structures qui n’offriraient que d’insupportables hypothèques à nos successeurs. Des 21 hectares de son domaine, 6 sont labourés (maïs, blé, orge et prairies artificielles), tandis que les surfaces écologiques occupent 4 hectares. Notre homme énumère encore une bonne centaine de fruitiers hautes-tiges, des pommiers, des cerisiers et des pruniers, dont son père prend grand soin. « À part les concentrés, je produis moi-même tout le fourrage de la quarantaine de génisses de l’exploitation », raconte Stephan Plattner. Son goût des chiffres, il le met aussi au service, comme secrétaire, de la commission d’élevage de l’Union des paysans bâlois et comme expert aux examens du brevet fédéral de spécialiste en finance et comptabilité. À l’ASETA, où il a pris en 2012 la succession de Fritz Hirter au comité, il s’occupe aussi du volet financier. Il siège encore au comité de la section des deux Bâles, qu’il a un temps présidée dont il a été le gérant. « Mon objectif principal à l’ASETA est d’encourager la relève. Nous devons embarquer les jeunes avec nous dans le bateau pour mettre fin à l’érosion des membres, ou au moins pour la ralentir. » À cette fin, les sections et l’association faîtière doivent associer leurs efforts pour réaliser des projets financièrement supportables. Il est préoccupé par la baisse de fréquentation des cours et par la concurrence qui se joue dans la formation au G40. Stephan Plattner passe sous silence le fait que sa capacité d’analyse et son sens de la négociation en dehors de tout préjugé, sa prestance aussi, ont déjà quelque fois bien servi l’ASETA, en des périodes un peu houleuses. Ses rares loisirs, Stephan les passe au guidon de sa «BMW R 1100», en excursion ou au ski. À moins qu’il ne sillonne en tout-terrain quelque vaste espace d’un des cinq continents. Propos recueillis par Dominik Senn
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Technique Agricole
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Cours | ASETA
Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40
Cours de conduite G40
1260 *Nyon VD 1315 *La Sarraz VD 1510 *Moudon VD 1562 *Corcelles-près-Payerne VD 1630 **Bulle FR 1786 **Sugiez FR 1920 *Martigny VS 1964 *Conthey VS 2208 *Les Hauts-Geneveys NE 2720 *Tramelan BE 2852 *Courtételle JU 3186 Düdingen FR 3250 Lyss BE 3270 Aarberg BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4538 Oberbipp BE 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW
Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des véhicules spéciaux et des tracteurs agricoles à une vitesse de 40 km/h au maximum. Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Voir le site www.fahrkurse.ch pour davantage d’informations.
6130 Willisau LU 6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 Erstfeld UR 6702 ***Claro TI 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR 7550 Scuol GR 8180 Bülach ZH 8200 Schaffhausen SH 8315 Lindau ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 8625 Gossau ZH 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en français et en allemand *** en italien
Cours de conduite « G40 » de l’ASETA Ce code QR vous permet d’accéder directement au calendrier des cours de conduite G40 de l’ASETA et de vous y inscrire.
Formation OACP
Lieu : Riniken AG
Module Date Premiers secours, allemand
02.08.2018
OTR1 et tachygraphie, allemand
03.08.2018
Assurer la charge, allemand
16.11.2018
Véhicules et technique, allemand
15.12.2018
Cours pour caristes Approuvé par la Suva, contrepoids, chariots télescopiques et élévateurs
Lieu et langue
1ère journée
2e journée
Rümlang ZH, allemand
sur demande
sur demande
Goldach SG, allemand
sur demande
sur demande
Chavornay VD, français
01.10.2018
02.10.2018
Chavornay VD, français
04.10.2018
05.10.2018
Oberbipp BE, allemand
25.10.2018
26.10.2018
Oberbipp BE, allemand
29.10.2018
30.10.2018
Cours de soudure
Lieu : Riniken AG
Type de cours
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, au 056 462 32 00 ou par courriel : zs@agrartechnik.ch
Dates
Soudage manuel à l’arc, allemand
15 et 16.10.2018
Soudage de métal sous gaz de protection, allemand
18 et 19.10.2018
Soudage Wolfram sous gaz de protection, allemand
01 et 02.11.2018
Impressum 80 e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch
Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2018 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10–12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an
Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue) Prochain numéro Thème principal Transports Impression Fraises rotatives contre les adventices En savoir plus Les accumulateurs électriques du futur Plate-forme Robots éliminant les ravageurs des concombres L’édition 08 2018 paraîtra le 16 août 2018. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 3 août 2018
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