Technique Agricole 06-07/2020

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Juin/Juillet 2020

IRRIGATION Faire confiance aux capteurs Le goutte-à-goutte face au canon à eau Travailler le sol en surface Des balles d’ensilage confectionnées en un passage


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Juin/Juillet 2020 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 15 18 20 24 27 30 32

Andreas Keiser de la HAFL commente la pratique de l’irrigation en Suisse

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Thème principal : irrigation Le courage d’assumer plus de responsabilité Le système goutte-à-goutte comparé au canon à eau Les premiers pas sont laborieux Comprendre le langage des plantes Influence du travail du sol Les capteurs peuvent offrir une aide précieuse Rolf Kuhn : « L’arrosage s’impose de plus en plus » Systèmes d’irrigation

Impression 38 42 44 46 48 52 56

« Raindancer » : arroser intelligemment Andainer avec le « Merge Maxx 950 » Presse d’ensilage fabriquée maison par Philipp Meier Multitalent John Deere « 6120M » Hürlimann « XF 115 V-Drive » avec transmission intégrale Faucheuse Krone : quatre mètres pliés en trois

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En savoir plus Palier lisse intelligent

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Management 58 60

L’Ofrou publie ses instructions sur les freins Travail du sol en surface

Plate-forme 66

Remorques sur mesure de Finsterhennen

Sécurité 68

Ouverture d’urgence des fenêtres de bâtiments d’élevage

Passion 70

Le MB-Trac « 1300 Turbo » de Silvan Flury

ASETA 72 74 76 78

Roman Engeler

Nouveau à l’ASETA : cours de drone et Ecodrive Bac gonflable pour les tests de pulvérisateurs Communications des sections Fredi Gut : en quête d’une ferme

Page de couverture Face aux changements climatiques, l’irrigation gagne en importance. L’utilisation responsable de l’eau devient dès lors une priorité.

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Les cultures agricoles exigent de l’eau. Cette demande varie énormément selon les circonstances, le genre de culture, le climat régional ou encore le type de sol. Le cas idéal – c’est aussi l’apport le plus efficace – correspond naturellement avec un régime de précipitations régulières qui couvriraient les besoins des plantes. Mais c’est bien connu, ce souhait relève plutôt du vœu pieux, pas toujours satisfait, encore moins souvent comblé. Bien que, chez nous, les précipitations totales ne diminuent pas ou très peu, il semble que leur intensité et leur répartition au cours des saisons soient visiblement en train de changer. Il n’y a rien d’étonnant donc à ce que la nécessité d’arroser ait crû au fil des dernières années, comme en témoigne Rolf Kuhn, dans l’interview du praticien publiée en page 30. C’est un constat subjectif que chacun de nous est en mesure de discerner. Ce qui, dans les pays du sud, relève de longue date de la normalité va aussi devenir peu à peu la norme dans les contrées plus septentrionales, à savoir que l’irrigation devient indispensable pour assurer des rendements suffisants et des produits de qualité. De ce fait, l’eau devient aussi l’enjeu d’intérêts différents, divergents, source de différends difficiles à aplanir. La voie royale qui permettrait de répondre à toutes les revendications n’est pas toujours facile à tracer. Puisse le point fort de cette édition contribuer modestement à cet exercice. Arrosage et irrigation sont traités dans plusieurs articles qui passent en revue les possibilités les plus diverses et comparent leur efficacité respective et leurs aspects économiques.

L’édition no 8 paraîtra le 13 août 2020.

Photo : landpixel.de

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Actualité

En bref Chez Pöttinger, le management des idées fait partie intégrante de l’organisation de l’entreprise. Il vient de remporter la première place du Prix allemand du management des idées. Case IH a nommé Ville Mansikkamäki vice-président. Il succède à Thierry Panadero, désormais responsable des activités agricoles de CNH Industrial en Europe. Heiniger, leader mondial des tondeuses pour animaux, investit 10 millions de francs sur un nouveau site à Herzogenbuchsee (BE). L’an dernier, le chiffre d’affaires de Fenaco a pour la première fois dépassé les 7 milliards de francs ; le bénéfice net diminue de 19 millions, à 110 millions de francs. Giant a construit son 25 000e chargeur. Il s’agit d’un « G2200E X-Tra » électrique. La société Hochdorfer Technik AG rachète la fabrique de machines Fankhauser AG. Cette transaction s’est déroulée dans le cadre d’un plan de succession. Same Deutz-Fahr clôture l’exercice 2019 avec un chiffre d’affaires en retrait de 1,3 million d’euros (–7,6 %). Cependant, le résultat avant impôts s’améliore, à 59,3 millions d’euros (contre 50 millions en 2018). Les constructeurs suédois de machines forestières EcoLog et Gremo fusionnent. À l’avenir, les abatteuses et les porteurs seront produits par EcoLog à Söderhamn. Lindner a donné le coup d’envoi de la production en série du « Lintrac 130 » à transmission à variation continue et du premier « Lintrac » à boîte manuelle. La journée de plein champ du 23 août organisée par Robert Aebi Landtechnik, conjointement avec la concentration de tracteurs d’époque à Höri (ZH), a été annulée. Une tournée de présentation en divers endroits de Suisse la remplacera. Désormais, Avant équipera également les modèles de la gamme « 423 » de pneus étroits « 5.70-12 ». L’usine Rabe, à Bad Essen (D), a un nouveau propriétaire, le holding ZWL. Elle reprendra prochainement la production de machines aux couleurs bleues de la marque. Chez New Holland, le vice-président, Sean Lennon, prend les rênes du secteur commercial agricole européen. L’Union européenne lance le projet « Atlas », qui doit unifier les échanges de données entre machines agricoles et les programmes.

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Extension de gammes Tous les nouveaux tracteurs John Deere compacts à partir de 25 chevaux sont désor­ mais mus par des moteurs ré­ pondant à la classe d’émission 5. Les modè­les de 25 chevaux et moins, ainsi que le nouveau «  3025E  » répondent déjà aux normes requises, tandis que les « 1026R » et « 2026R » restent inchangés. Tous les autres modèles des gammes « 2R » et « 3R » dépassant 25 chevaux seront équipés d’un nouveau moteur diesel Yanmar 3-cylindres de 1,6 litre. Les nouveaux tracteurs compacts « 4052M » et « 4052R » reçoivent un 4-cylindres plus puissant de 2,1 litres déjà utilisé sur les modèles de plus grande taille « 4066M » et « 4066R ». En plus d’un nouveau moteur, les tracteurs compacts des gammes « 3R » et « 4R » se voient dotés d’une fonction « eThrottle » intégrée à la transmission « eHydro » déjà existante. Cette fonction rend le tracteur plus silencieux, plus confortable et plus économe. D’une simple pression sur

Moins d’émissions La gamme Same « Delfino » et ses trois modèles « Delfino 50 Basso », « Del­ fino 50 » (51 chevaux chacun) et « Delfino 60 » (59 chevaux, le haut de la gamme) sont désormais mus par des moteurs Perkins répondant à la norme d’émissions de niveau 5. La transmission entièrement mécanique à 12 vitesses avant et 12 marches arrière (16 AV/16 AR avec les rampantes) est entièrement synchronisée. Le véhicule atteint sa vitesse maximale de 30 km/h à régime réduit. L’angle de braquage de 57° offre une bonne manœuvrabilité. La gamme « Delfino » est disponible avec une cabine confort ou un arceau de sécurité rabattable.

un bouton, le régime moteur est commodément lié à la position de la pédale, ce qui permet d’augmenter à la fois le régime du moteur et la vitesse du tracteur lorsque l’on « appuie sur les gaz ». Sur certains modèles, le « Hitch AssistSystem », un dispositif souvent primé, facili­te, allège et sécurise l’attelage d’outils et de remorques au crochet ou au trois-points du tracteur. Ce système permet au conducteur d’employer des boutons externes, montés sur le garde-boue arrière du véhicule, pour le faire avancer ou reculer en vitesse rampante, ou bien pour actionner les bras inférieurs du trois-points.

Dosage maîtrisé Le fabricant de véhicules et de machines Marolf, de Finsterhennen (BE), ajoute un doseur à son catalogue, le « Dosiermeister » conçu pour les souffleurs à silo. Il est construit par l’Italien C&B Due, de Bene Vagienna (Piémont). Il convient aussi bien pour ensiler avec des bennes basculantes qu’avec des remorques à fond mobile ou poussant, explique la maison Marolf. Une remorque à ensiler n’est pas indispensable. Le souffleur est alimenté en continu et régulièrement. « Les temps d’arrêt des ensileuses sur le champ sont ainsi réduits au minimum », écrit la maison Marolf.


Actualité

En avant toutes, et à l’électricité ! Robert Aebi Landtechnik lance sur le marché suisse un nouveau transporteur entièrement électrique de 3,5 tonnes (classe N1). Ce véhicule est fourni par le constructeur français d’utilitaires électriques Goupil ; il a été présenté en première mondiale au salon Solutrans, à Lyon (F), en novembre dernier. Selon le type de carrosserie, le « Goupil G6 » peut emporter une charge utile atteignant 1,2 tonne. Le fabricant annonce une autonomie de 110 km. Avec sa puissance électrique nominale de 35 kW, sa puissance maximale de 62 kW, sa vitesse de pointe de 80 km/h et ses dimensions (1,7 m de large, 4,8 m de long), ce transporteur est bien motorisé pour des déplacements de proximité. La gamme comprend quatre modèles.

L’Agrama 2020 est annulée En raison de la situation difficile créée par l’épidémie de Covid-19 et de l’incertitude juridique qui persiste quant à la tenue des grands évé­ nements de cette année, l’Association suisse de la machine agricole (ASMA) a décidé d’annuler l’Agrama 2020. Malgré les assouplissements, un grand flou persiste au sujet des manifestations réunissant plus de 1000 personnes, au-delà de la fin du mois d’août. « C’est la raison pour laquelle, le cœur lourd, l’ASMA et sa commission des expo­ sitions ont décidé, après mûre réflexion, pour la protection et la sécurité des exposants et des visiteurs, de ne pas mettre sur pied l’Agrama de 2020 », peut-on lire dans le communiqué de presse publié fin mai. Ces instances informeront dès que possible de la suite de la procédure et de la prochaine date de l’Agrama. Ce salon a eu lieu 27 fois jusqu’à présent. C’est la première fois qu’il est annulé.

Successeur bien né « Des années durant, le ‹ V452T › a été le véhicule le plus vendu de la gamme Tobroco-Giant », écrit le constructeur à l’occasion du lancement du nouveau modèle « G2700 ». Avec l’apparition des modèles de la série « G2700 », cette machine a un successeur digne d’elle. Le « G2700 » est non seulement plus puissant, mais, en raison de son poids en service plus élevé, il voit ses charges de basculement augmentées de manière significative. Le « G2700 » est proposé en quatre versions, « G2700 HD », « G2700 X-TRA HD », « G2700 HD+ » et « G2700 X-TRA HD+ ». Ces quatre engins sont propulsés par un moteur Kubota 3-cylindres de 50 chevaux. Leurs essieux sont différents, pour des poids en service allant de 2550 à 2600 kg. Les charges de basculement s’étagent de 2375 à 2900 kg et les capacités de levage de 1875 à 2350 kg.

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Actualité

Nouveautés au front Après le lancement de la série « R », John Deere étend son offre de chargeurs frontaux avec une gamme « M » de quatre modèles conçus pour les exploitations recherchant un outil poly­valent, léger et à prix attractif. Selon John Deere, ces chargeurs visent les domaines mixtes et d’élevage où les espaces de travail sont comptés. « Grâce au profil élancé des bras, le conducteur jouit d’une bonne vue d’ensemble et d’une vision dégagée sur les points d’accouplement et sur les outils. » Tous les modèles ont un parallélogramme mécanique. Il leur confère une force d’arrachement élevée autorisant un remplissage complet du godet. Comme ces chargeurs « M » pèsent environ 20% de moins que les « R », ils exigent un moindre lestage arrière du tracteur et sont plus rapides et plus maniables. Ainsi, le modèle « 603M » est en capacité de faire monter la pelle en quatre secondes.

Fertilisation facile à documenter Rauch propose pour ses épandeurs d’engrais Isobus des solu­ tions simples pour suivre ou documenter les bilans de fertili­ sation. Il faut un accès « Agrirouter », un logiciel « Next­ MachineManagement » et un GPS. La fonction « Auto-Log », installée en série, enregistre automatiquement tous les pro­ cessus de travail et les données d’exploitation sans l’interven­ tion du conducteur. Elles sont transmises à des ordinateurs externes. Le chef d’exploitation peut planifier toute la fertili­ sation de chaque champ, individuellement. L’« Agrirouter » et « NextMachineManagement » offrent aussi des solutions in­ téressantes pour les entrepreneurs. Leurs clients envoient leurs ordres de fertilisation à l’entrepreneur sous forme de carte, via « Agrirouter ». Les cartes sont lues dans la centrale d’application de « NextMachineManagement », d’où elles

Financement de machines Les concessionnaires suisses de Rapid proposent désormais à leurs clients une aide au financement de leurs équipements. Les conditions, le mon­ tant des versements initiaux et l’éche­ lon­nement des remboursements sont adaptables. Les agents sont prêts à présenter des propositions de maniè­ re simple et transparente, en quelques instants, annonce Rapid.

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sont transmises aux épandeurs d’engrais. Les conducteurs n’ont qu’à appuyer sur « Start » avant de commencer l’épan­ dage. À la fin, l’entrepreneur envoie le rapport au client, à titre de documentation et pour facturer l’opération.

Une étape gagnée Kramer a adapté ses chargeurs télesco­ piques à l’étape d’émissions 5. Parallèle­ ment à cette nouvelle motorisation, la marque enrichit sa gamme d’une foule d’accessoires et de fonctions innovants. Le « KT276 », le compact de la famille, est propulsé par un moteur Kohler, tan­ dis que les autres modèles restent fidèles aux moteurs Deutz. Il existe aussi diffé­ rents modèles de cabines – certaines avec une grille de protection de série, d’autres en option. L’accès à la cabine a été simplifié et le niveau sonore diminue grâce à une « Silence-­Pump ». La « conduite en crabe flexible » fait son appa­ rition : l’essieu arrière étant blo­ qué, l’essieu avant reste libre­ ment orientable. S’ajoute à cela le système d’assistance au pilo­ tage « Smart Handling » offrant trois modes de fonctionnement ; il assure un travail plus rapide et

plus sûr. Un certain nombre d’autres points forts caractérisent ces véhicules, comme le coffre de rangement supplé­ mentaire, le rétroviseur intérieur plus grand avec un support pour téléphone portable, les deux prises USB addition­ nelles ; s’y ajoutent des volets pour ac­ céder aux points de maintenance qui s’ouvrent maintenant sans outils, rapide­ ment et facilement, à l’aide de deux vis. Tous ces points doivent contribuer à un meilleur confort.


Actualité

Coup d’arrêt sur les « pulvés »

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Lemken cessera de produire des pulvérisateurs à la fin de 2020. À l’Agritechnica 2019, la marque avait présenté un premier pulvérisateur automoteur, le « Nova 14 ». Elle abandonne néanmoins ce secteur d’activité. Pour expliquer sa décision, l’entreprise invoque l’absence de progrès en termes de parts de marché ces dix dernières années, les exigences croissantes posées à ce secteur et le débat public, qui pèsent sur la rentabilité de cette gamme de machines. La fourniture des pièces de rechange reste assurée et une solution est recherchée en dehors de l’entreprise pour l’avenir des derniers développements. Lemken veut désormais se renforcer dans la lutte mécanique contre les adventices et la protection sélective des plantes. Il y a deux ans, la société a repris le spécialiste néerlandais du binage Steketee. Les site de construction de pulvérisateurs de Haren (D, photo) sera transformé et agrandi pour fabriquer des semoirs en ligne et monograine. L’activité du site d’Alpen se concentrera sur la produciton d‘outils de préparation du sol.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un New Holland « T8.390 » à l’échelle 1 : 32.

Un SMS et gagnez avec :

Jumelles à voie hydraulique On peut répondre à l’intérêt croissant que suscite la lutte mécanique contre les adventices par des machines plus grandes. Cela augmente toutefois le poids de ces machines et, en raison de la puissance plus élevée requise, les tracteurs deviennent aussi plus lourds. Afin de mieux répartir ces masses croissantes dans les champs et de minimiser la pression au sol, la société allemande Becklönne a développé un système de réglage hydraulique des roues jumelées. La largeur en position rétractée pour circuler sur la voie publique doit être inférieure à 3 mètres. Le montage et le démontage des

roues jumelées boulonnées ou fixées par des leviers appartient au passé. Une fois dans le champ, le conducteur peut élargir la voie des roues jumelées jusqu’à la largeur de travail requise grâce à l’hydraulique embarquée du tracteur et commencer à travailler.

Wiesendanger Mech. Werkstatt und Garage GmbH Winkelstrasse 15 8187 Weiach (ZH)

Envoyez un SMS (coût 1 fr.) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur New Holland « T8.390 ». Tamara Gosswiler, d’Untervaz (GR), est l’heureuse gagnante du modèle de Claas « Axion 950 » mis en jeu dans l’édition de mai de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Andreas Keiser enseigne la production et la sélection végétales à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL). Ici près d’une des sondes de « reseaudirrigation.ch » qui servent à déterminer quand et combien irriguer. Photos : Ruedi Burkhalter

« La technique permet d’utiliser l’eau de façon plus efficace » De combien d’eau dispose-t-on en Suisse ? Quelle est la proportion des surfaces irriguées ? Quelle technique utiliser pour arroser judicieusement ? Technique Agricole a abordé ces questions avec Andreas Keiser, enseignant à la HAFL à Zollikofen (BE). Ruedi Burkhalter

Technique Agricole : Le manque d’eau est un sujet qui fait toujours plus souvent les gros titres depuis quelque temps. Est-il vrai que le « château d’eau » qu’est la Suisse est en train de s’assécher ? Andreas Keiser : Non, selon les « Scénarios climatiques CH 2018 » publiés par la Confédération, les précipitations annuelles totales en Suisse ne diminueront pas de manière significative. Dans notre pays, même les années les plus sèches, les précipitations annuelles restent à un niveau significativement plus élevé que dans bien des régions de grandes cultures d’Europe qui doivent se contenter de 500 mm de pluie. C’est le changement dans la répartition des précipitations au 8

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cours de l’année qui devient un problème. Des projections laissent prévoir qu’il y aura plus de précipitations en hiver, moins au printemps et en été. D’autre part, les extrêmes, c’est-à-dire les épisodes de sècheresse critique ou de fortes précipitations, vont se multiplier. Quel influence cette évolution aura-­ t-elle sur les besoins en irrigation des cultures ? Les sècheresses tendent à survenir plus tôt dans l’année, ce qui augmente le risque de voir des cultures manquer d’eau pendant des périodes sensibles. C’est un point critique. Cela peut affecter la germination ou bien des phases cruciales pour le rendement, comme la for-

mation des tubercules chez la pomme de terre. Les cultures de printemps telles que les légumes et les pommes de terre sont particulièrement affectées ; elles ont absolument besoin d’assez d’eau à certains stades et savent moins bien rattraper ulté­rieurement les déficits, comme le fait le blé d’hiver par exemple. Il parvient à compenser les déficits hydriques en pério­de de végétation, tout en étant plus sensible au stress hydrique à la floraison. Nous devons donc essayer de suppléer en stockant de l’eau et en adaptant les systèmes culturaux. Dans certaines régions, on pourrait être amené à privilégier les cultures d’hiver sachant mieux mettre à profit les précipitations durant la mauvaise saison.


Interview | Marché

La consommation d’eau pour l’irrigation subit de plus en plus le feu des critiques. En Suisse, combien d’eau est consacrée à irriguer les cultures ? Dans notre pays, 10  % environ de la consommation d’eau est imputable à l’agri­culture. La consommation pour l’irrigation a un peu augmenté, mais la proportion de surfaces irriguées reste très faible par rapport à la totalité des surfaces agricoles, comparée à l’échelle mondiale, où près de 70 % de l’eau est consacrée à l’agriculture. En Suisse, l’irrigation se concentre sur la culture de légumes et de pommes de terre ainsi que sur des productions spéciales comme l’arboriculture fruitière, où la proportion de surfaces irriguées est nettement plus élevée. Les volumes d’eau utilisés pour arroser les herbages sont relativement importants, mais se répartissent sur d’immenses surfaces. Il n’y a que 5 % environ de prairies arrosées. Vous dirigez la recherche sur l’irrigation à la HAFL. Quels sont ses buts ? Nous cherchons en première ligne à déter­ miner des adéquations entre sols et cultures qui permettent à l’agriculteur d’utiliser l’eau le plus efficacement qui soit tout en maintenant les coûts à un niveau aussi bas que possible. La plateforme «  reseaudirrigation.ch  » est au cœur de nos travaux. Nous publions sur ce site, en libre accès, les mesures de 250 capteurs répartis dans tout le pays. Ils enregistrent en permanence, à six profondeurs de 10 à 60 cm, l’évolution de la teneur en eau du sol ; elle peut être suivie sous forme de graphiques aisés à lire. Le

site est très facile à utiliser par les agri­ culteurs. Nous installons les sondes en collaboration avec des partenaires et nous élaborons les graphiques. La représentation de la quantité totale d’eau dans la zone racinaire permet une interprétation simple des besoins d’irrigation. Sont surtout importantes la ligne bleue, en haut, représentant la capacité du champ,

En Suisse, environ 10 % de la consommation d’eau est imputable à l’agriculture, un chiffre relativement faible.

et la ligne rouge, en bas, qui montre le seuil de 70 % de cette valeur en dessous duquel la plante va peiner à absorber assez d’eau. En clair, il faut commencer d’arroser dès que la ligne rouge est atteinte, au risque sinon de pertes de rendement et de qualité. On voit aussi sur ce graphique la quantité d’eau en mm qu’il faudra pour « remplir » le sol jusqu’à la capacité du champ. Le suivi de la teneur en eau du sol en différents points sous la surface montre notamment à quel niveau les racines aspirent l’eau et jusqu’à quelle profondeur l’eau apportée pénètre dans le sol. Quels résultats avez-vous déjà obtenus ? Nos expériences montrent les profits importants que l’utilisateur peut tirer de

« L’irrigation ne se justifie à long terme que si le rendement supplémentaire couvre ses coûts. »

l’emploi d’auxiliaires techniques pour évaluer le besoin en irrigation. De nombreux exploitants nous disent qu’en se basant sur les données issues des mesures des sondes plutôt qu’en se fiant à leur ressenti, ils reportent souvent le début de l’irrigation d’une ou deux semaines. Cela réduit leurs coûts et améliore l’efficacité des apports d’eau. Les exploitants sont aussi moins stressés pendant les périodes sèches. C’est un profit à ne pas sous-estimer. Les graphiques générés par le système apportent un témoignage tangible de l’état du sol et constituent un guide et une sécurité. Les sociétés coopératives d’irrigation rapportent que l’organisation de l’utilisation commune des machines se déroule de manière plus calme et détendue. Nous constatons en outre que l’influence de l’état du sol est encore souvent sous-estimée par les praticiens. Depuis que nous travaillons avec les sondes, nous avons été maintes fois surpris de voir que l’on obtient de bons rendements avec très peu d’eau dans des sols à la structure intacte, dans lesquels les racines peuvent pénétrer en profondeur. Quelles seront les prochaines étapes ? Avec 250 sondes, nous couvrons déjà assez bien la plupart des régions, il ne nous en faut guère plus. Nous testons actuellement un outil en ligne développé en Allemagne, plus précisément en Bavière. Il élabore un bilan hydrique du sol en fonction de la consommation de la végétation, des propriétés du sol et de données météo­ rologiques. Cette méthode peut également être utilisée pour déterminer le moment idéal pour commencer l’arrosage et les apports nécessaires pour reconstituer la réserve du sol. Nous comparons les deux méthodes pour savoir si des résultats équivalents peuvent être obtenus sans sondes et s’il est intéressant de combiner les deux approches. En outre, nous sommes en train d’effectuer des tests pour clarifier si les sondes pourraient offrir des avantages supplémentaires dans la détection et le contrôle du mildiou. À cette fin, nous avons équipé plusieurs sondes de capteurs supplémentaires. Pouvez-vous donner des astuces pour choisir la bonne méthode d'irrigation ? En Suisse, l’enrouleur de type « Rollomat » est assurément le matériel le plus répandu. Son grand avantage est sa souplesse d’utilisation. Comme son jet a une longue portée, il induit d’importantes pertes, surtout en journée. Ce système 6/7 2020

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Marché | Interview

offre justement encore un fort potentiel d’amélioration par l’utilisation de nouvelles techniques. En principe, pour améliorer le rendement et l’efficacité de l’apport d’eau, l’arrosage devrait se faire la nuit en évitant les températures élevées. En plus, de nouveaux outils, comme le « Raindancer », permettent d’éviter le chevauchement et le gaspillage d’eau. Les asperseurs sont fastidieux à installer et sont relativement sensibles au vent. Que pensez-vous de l'irrigation par goutte-à-goutte ? Le goutte-à-goutte est certainement le moyen le plus efficace pour distribuer l’eau en évitant le gaspillage. On parle d’une économie d’eau d’environ 30 % par rapport à d’autres systèmes. Mais il revient plus cher que l’enrouleur ou les asperseurs. C’est dans les cultures péren­ nes qu’il se justifie le mieux. En culture de plein champ, on l’emploie surtout en maraîchage, comme dans les oignons et les courgettes, et de plus en plus dans les pommes de terre. Du point de vue de l’organisation du travail sur l’exploitation, le goutte-à-goutte est surtout avantageux lorsqu’il est utilisé parallèlement à un enrouleur ou des asper-

En se fiant à des relevés de sondes plutôt qu’à leur ressenti, les agriculteurs ne commencent souvent à arroser qu’une à deux semaines plus tard.

seurs, car cela permet de répartir les pics de travail, en particulier sur les exploitations qui irriguent de grandes surfaces. C’est surtout au moment de l’installation et de la plantation que le goutte-àgoutte exige beaucoup de travail. Par contre, une fois en place, le système auto­rise des apports très fractionnés directement au niveau des racines et à basse pression. Une caractéristique essentielle du goutteà-goutte est de ne pas mouiller le feuillage, ce qui, dans certaines cultures, réduit la pression des maladies. Toutefois, il faut bien garder en tête que le coût de mise en place du goutte-à-goutte apparaîtra comme largement inutile si l’année est marquée par des précipitations suffi10

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Andreas Keiser : « Nous publions en libre accès sur la plate-forme ‹ reseaudirrigation.ch › les données fournies par 250 sondes installées sur tout le territoire du pays. »

santes et bien réparties. Je pars de l’idée que l’enrouleur va rester le système le plus largement employé, en raison de son coût et de sa souplesse d’utilisation. Voyez-vous émerger des alternatives à l’irrigation, par exemple grâce à la sélection de variétés qui toléreraient mieux la sècheresse ? La sélection va dans ce sens. Bien que cela soit très compliqué, des variétés plus robustes vont émerger qui pourront se contenter de faibles quantités d’eau. Mais il faut prendre en compte le fait que ces variétés n’apporteront vraiment une amélioration que si leurs plantes parviennent à émettre des racines en profondeur. Si la sècheresse survient à un stade très précoce, au moment de la germination ou de la levée, ces plantes auront beau être résistantes à la sècheresse, ça ne servira pas à grand chose. En évoquant ces stades précoces de croissance, je vois un potentiel d’optimisation plus élevé dans le choix des méthodes de culture. La rotation et le choix des cultures associés à des processus de préparation qui ménagent le sol permettent d’améliorer sa capacité de rétention d’eau, d’augmenter la disponibilité de celle-ci pour la culture, notamment dans les horizons plus profonds. La teneur en matière organique et en humus et une structure intac­te sont des facteurs décisifs pour la capacité de rétention d’un sol. Un sol avec une structure granuleuse optimale,

sans compactage, est une condition primordiale pour que les plantes puissent s’enraciner rapidement. Si, grâce à l’absence de semelle de labour ou de lissage, les racines parviennent à descendre à 60 centimètres plutôt qu’à 30 centimètres, la culture pourra, au cours de certaines phases et selon les cas et les circons­ tances, accéder à une quantité d’eau au moins deux fois plus élevée. À l’avenir, ces mesures préventives devront faire l’objet d’une attention accrue. Et si ces mesures ne suffisent pas et que l’eau manque pour irriguer ? Dans les régions où l’eau est comptée, on devra réduire les surfaces des cultures les plus sensibles, à moins que l’on aille se ravitailler plus loin. La région de la Broye, dont les sols sont bien adaptés à la production de pommes de terre, est un bon exemple. Les prélèvements dans la Broye conduisent à des conflits d’intérêts de plus en plus fréquents. En période de sèche­ resse, ces pompages sont très tôt restreints. Et on pourra de moins en moins compter sur d’autres sources d’eaux de surfaces, moins importantes, en raison des inévitables conflits d’intérêts que déclen­che leur exploitation. Il faut donc trouver autre chose. Le pompage dans les nappes phréatiques, lorsqu’il en existe, atteint vite ses limites. Sinon, il y a l’option de l’acheminement sur de plus longues distances. De tels projets doivent être judicieusement planifiés, en


Interview | Marché

tenant compte des critères de durabilité. Reste que renoncer à cultiver des pommes de terre dans la Broye et augmenter les importations en provenance de pays lointains, où l’élément liquide est souvent une denrée encore plus rare, n’est pas la meilleure alternative… Est-il possible de stocker l’eau ? On l’a dit, le sol lui-même est certainement l’option de stockage la moins coûteuse ; il faut commencer par mieux tirer profit de son potentiel et l’utiliser le plus efficacement possible. Les réservoirs artificiels sont une solution possible, mais ils occupent beaucoup de place. Pour un apport de 25 mm à l’hectare, il faut 250 m³ de volume de réserve. Obtenir les autorisations pour aménager de telles rétentions en plaine risque d’être pour le moins difficile ; c’est même irréaliste dans de nombreux cas. Personnellement, je ne

connais qu’un seul projet de ce genre actuel­lement en cours de planification. Comment un agriculteur peut-il évaluer si le rapport entre le coût et la rentabilité de l’irrigation est favorable ? Il ne faut bien sûr envisager d’irriguer que si le supplément de rendement permet de couvrir les coûts à long terme. Le but est d’augmenter la qualité de la récolte et son volume. Le problème, c’est que ces mesures auront chaque année des effets différents. Dans la plupart des cas, on ne peut savoir quel aurait été le rendement de la culture sans irrigation. Et on ne peut pas, comme on le fait avec les traitements phytosanitaires, renoncer à une fenêtre d’arrosage à l’enrouleur. Il faut peut-être aussi évoquer le cas particulier de la production fourragère, qui, ces dernières campagnes, a souvent été plus impactée par la sècheresse que les

grandes cultures. Les prairies payent le plus lourd tribut lorsque leur couverture végétale se dessèche complètement, au point de ne même plus repartir lorsque

Les variétés tolérantes à la sècheresse ne sont pas d’un grand secours en cas de sècheresse précoce au printemps.

les précipitations reviennent. Et qu’il faut alors procéder à un réensemencement. Dans ces phases très critiques, des arrosages même très limités peuvent être d’un immense profit en permettant d’éviter le pire.

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Irrigation

Certaines exploitations devront repenser leur stratégie d’irrigation si l’agriculture ne souhaite pas être confrontée à la critique de l’opinion publique concernant ses besoins en eau. Photo : Heinz Röthlisberger

Le courage d’assumer plus de responsabilité L’eau est de plus en plus un enjeu politique et l’agriculture, qui dépend davantage de l’eau d’irrigation, devient la proie d’intérêts très divers. L’agriculture doit donc utiliser l’eau de manière plus responsable. Ruedi Hunger

Périodes de sécheresse, pénurie d’eau, rendement et assurance qualité. Tels sont les arguments invoqués par les agri­ culteurs dans les discussions sur l’irri­ gation agricole. Températures de l’eau, volumes d’eau résiduels, production éco­ nome en ressources et protection des eaux souterraines sont les arguments avancés par la partie adverse. Comme 12

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toujours, lorsque des visions opposées s’affrontent, il y a un risque que les dis­ cussions perdent de leur objectivité.

Intérêts divergents L’eau est un bien commun ; dans les li­ mites du « possible », tous les habitants de la Suisse ont droit au précieux liquide. L’agriculture est consciente qu’elle n’est

pas la seule à l’utiliser. Cependant, il convient également d’admettre qu’elle est largement tributaire des précipitations pour les productions végétales. Si la pluie vient à manquer partiellement ou totale­ ment, elle dépend alors de l’irrigation artifi­cielle. En particulier, le maraîchage orienté vers le marché est difficilement concevable sans irrigation additionnelle.


Irrigation

Autorisations et concessions Quiconque veut irriguer des cultures doit d’abord déterminer les ressources en eau qui peuvent être utilisées pour l’irrigation des champs, les quantités et le moment idoine pour le faire. Outre les températures élevées de l’air, la diminution des volumes d’eau dans les ruisseaux et les rivières contribue à une augmentation indésirable de la température de l’eau. Une autorisation cantonale ou une concession de la commune est donc nécessaire. Dans un état fédéral comme la Suisse, la réglementation est très hétérogène. Une chose est sûre : quiconque souhaite aujour­d’hui prélever légalement de l’eau à partir des eaux de surface ou souterraines doit d’abord obtenir une autorisation officielle.

sans perte et au moment opportun, de l’eau dans les cultures. Dans un futur proche, il sera nécessaire de mettre en réseau les gestions des exploitations agricoles de l’irrigation. Cela inclut une utilisation judicieuse du sol. Le sol, en tant que réservoir d’eau pour les cultures, ne peut remplir ses fonctions que s’il est traité et entretenu avec les soins appropriés. En ce qui concerne le travail du sol, l’agriculture doit être prête à se faire violence et privilégier des méthodes de production économes en eau, à l’exemple du semis direct. Sinon, le jour où les discussions porteront sur l’eau, elle risque de faire l’objet de critiques accrues et d’être confrontée aux pressions et aux revendications de la société.

Une planification plus sûre Responsabilité pour le sol et l’eau Lors des années de sécheresse, l’eau est une ressource rare et donc précieuse. Conséquence directe du changement climatique, et selon le « Projet de recherche Hydro-CH2018 », les températures des eaux de surface suisses ont augmenté de 1 à 2° C au cours des 30 dernières années. À l’avenir, le réchauffement des riviè­res et des lacs dépassera les limites léga­les actuelles. En tant que facteur de production le plus important, cela signifie que l’agriculture a (également) une responsabilité de gérer l’eau avec soin et de l’utiliser le plus rationnellement possible. En ce sens, la numérisation devrait certainement beaucoup y contribuer à l’avenir, en permettant une utilisation précise,

Dans un contexte de vagues de sécheresse plus fréquentes et plus longues, l’exploitant est enclin à étendre l’irrigation à d’autres surfaces et cultures. Cependant, cela diminue la fiabilité de sa planification et son efficacité. Il ne suffit pas d’acheter du matériel et de l’utiliser à large échelle. La connaissance et l’expérience des besoins en eau spécifiques au site et aux cultures sont nécessaires pour que l’irrigation soit une réussite à long terme. Plus la demande en eau d’irrigation sera importante, plus il faudra planifier à long terme.

Conflit entre besoin physio­ logique et pertinence écono­ mique Un besoin physiologique existe lorsque l’humidité utilisable stockée dans le sol est inférieure à la différence entre la consommation moyenne d’eau des plantes et la moyenne des précipitations (selon Achtnich). La pertinence d’irriguer est avant tout une question économique, déterminée certes par la capacité de stockage du sol, mais aussi et avant tout par le potentiel de rendement de la culture, les prix potentiels sur le marché et les coûts d’irrigation.

publique sur ses besoins en eau, certaines exploitations devront repenser leur stratégie d’irrigation. Diverses manières permettent d’atteindre une plus grande efficacité. Une mesure opportune consiste à optimiser le système d’irrigation en remplaçant un système d’arrosage à aspersion par une barre de pulvérisation ou, le cas échéant, en installant un système goutte-à-goutte. Cependant, il est clair que chaque augmentation de l’efficacité a son coût. L’irrigation ne doit pas être présentée à des tiers comme un moyen d’améliorer le rendement, mais plutôt comme un moyen de le garantir et, surtout, de maintenir la qualité.

Tout gain d’efficacité a un coût Si l’agriculture ne veut pas être confrontée dans le futur à la critique de l’opinion

L’époque où il suffisait d’installer le tuyau d’aspiration dans l’eau est révolue. Aujourd’hui, des autorisations ou des concessions sont nécessaires. Photo : Ruedi Hunger

Capteurs pour la planification de l’irrigation Afin que l’irrigation ne soit pas exclusivement une question de ressenti, on mesure aujourd’hui la teneur du sol en eau à l’aide de capteurs. Des capteurs de poten­ tiel matriciel remplacent maintenant les tensiomètres servant à mesurer le potentiel hydrique du sol qui nécessitent un entretien constant. Ils mesurent activement la tension de l’eau au moyen de membranes en céramiques tout comme un tensiomètre, contrairement aux capteurs de sol en vente dans le commerce. En plus des capteurs d’hu­ midité du sol, plutôt chers, le bilan hydrique climatique peut également être utilisé pour planifier l’irrigation. Ainsi, le moment et l’amplitude d’irrigation sont exclusivement dérivés des données météorologiques mesurées (préci­ pitations, température, humidité de l’air, vites­ se du vent, rayonnement). Pour obtenir ces données, une station météorologique de proximité est nécessaire. Sur de grandes 6/7 2020

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Irrigation

surfaces, la télé­détection peut contribuer à la planification de l’irrigation. Bien que la tendance soit à l’irrigation de pré­ cision, la télé­ détection nécessite des informa­tions d’images à très haute ré­ solution spatiale, en particulier avec les peti­tes structures que nous connaissons en Suisse. Au lieu d’images satellites, les drones fournissent actuellement les in­ formations les plus appro­priées.

Optimiser les systèmes d’irrigation On trouve sur le marché des systèmes de régulation pour un arrosage à petite échelle et une planification appropriée de l’irrigation. Dans les systèmes station­ naires, les capteurs (humidité du sol) et les actionneurs (électrovannes) peuvent être commandés simultanément par ra­ dio. Dans les systèmes mobiles, l’irriga­ tion, modulée en fonction de la parcelle, est réalisée en utilisant des électrovannes commandées individuellement et qui sont connectées à des buses de pulvéri­ sation ou à de petits arroseurs. On observe également une tendance claire à la réduction de la pression de fonctionnement en raison de la réduc­ tion des besoins en énergie. Pour l’irriga­ tion goutte-à-goutte, on utilise des gout­ teurs à pression compensée qui peuvent déjà fonctionner à 0,4 bar. Selon les ins­ tructions du LEPA*, on tente de plus en plus de ne pas pulvériser l’eau d’irriga­ tion sur l’ensemble de la culture, mais de l’amener directement sur le sol entre les plantes. Techniquement, cela se fait

Quand le terrain et les dénivelés ne peuvent être exploités, on doit recourir à des pompes pour irriguer. Photo : Ruedi Hunger

avec des buses suspendues proche du sol et une faible pression de l’eau. Cela empêche l’eau de s’accumuler sur les feuilles et de s’y évaporer (en hydrologie, phénomène dit de l’interception). En outre, il n’y a pratiquement pas de dérive due au vent et le risque d’évaporation au niveau du sol est relativement faible.

niers développements dans le domaine de l’irrigation diminuent le gaspillage des ressources naturelles et tiennent compte de possibles pénuries d’eau à venir. Le fait d’irriguer correctement doit être éle­ vé au rang de tâche essentielle de toute exploi­ tation touchée par une pénurie d’eau.

Conclusion

*LEPA (acronyme de l’anglais low energy precision application) : concept d’irrigation à faible consommation d’énergie pour maximiser l’efficacité de l’irrigation en zones arides (climat sec) et semi-arides.

En matière de gestion de l’eau, l’agri­ culture se doit d’assumer une plus grande responsabilité. Les innovations et les der­

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Irrigation

Tuyau à goutteur du système d’irrigation Netafim à découvert. Il est enterré entre 5 et 7 centimètres sous le sommet de la butte (à g.). « Geratal Agrar » mise généralement sur les systèmes à enrouleur et canon et sur les portiques (à d.) pour arroser des surfaces de cultures intensives. Photos : Carmen Rudolph

Le goutte-à-goutte comparé au canon à eau Irrigation souterraine ou aérienne ? Pour la culture de pommes de terre, une exploitation agricole de Thuringe, dans le centre de l’Allemagne, teste un système d’irrigation avec des tuyaux goutte-à-goutte et le compare avec les grands canons à eau traditionnels. Wolfgang Rudolph*

Deux étés secs ont donné du fil à retordre à l’exploitation Geratal Agrar, à Andisleben, en Allemagne (3800 hectares, dont 85 de pommes de terre). Nettement au-dessous de 500 mm, les précipitations annuelles de cette région sont en outre réparties irrégulièrement. Au printemps une sécheresse particulièrement marquée est devenue la règle. La quantité d’eau de pluie est inférieure à 400 mm cinq étés sur six ; elle était seulement de 360 mm en 2018 et guère davantage l’année dernière. Il n’était tombé que 200 mm jusqu’à la miaoût 2019, peu avant le démarrage de la récolte de pommes de terre.

Canons à eau pas toujours adaptés Depuis plusieurs décennies, Geratal Agrar mise sur l’irrigation de cultures intensives, comme la pomme de terre, afin d’exploiter au mieux le potentiel de rendement de ses surfaces agricoles les plus fertiles. L’eau, si précieuse ici, provient d’une rétention d’une capacité de près de deux

*Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé.

millions de mètres cubes qui barre une vallée voisine. Geratal Agrar utilise des systèmes d’arrosage à enrouleurs du fabricant italien Irriland. Les canons installés sur des chariots sont tirés à travers champ par les tambours des enrouleurs; l’énergie nécessaire est fournie par la pression de l’eau. Les canons distribuent l’eau sur une largeur de 70 mètres en progressant à environ 20 m/h. Un cycle d’enroulement permet d’arroser entre 2 et 2,5 hectares. Ces apports se font de nuit. Le jour suivant, chariot et canon sont déplacés de l’autre côté de la parcelle, ou bien transférés avec l’enrouleur vers la prochaine prise d’eau. Mais les canons ne conviennent pas à tous les stades de la culture. Dans les pommes de terre fraîchement plantées, la puissance du jet des canons menace d’éroder les buttes de plantation. En plus l’approvisionnement en eau est limité.

Des capteurs pour surveiller les champs La proposition de Netafim Allemagne de tester une installation d‘irrigation goutteà-goutte sur une parcelle de pommes de

terre et de la comparer avec un système d’arrosage aérien a éveillé l’intérêt des agriculteurs d’Andisleben. Avec les systèmes goutte-à-goutte, l’eau est acheminée directement au niveau des racines des plantes. Par rapport à un arrosage aérien au canon, on peut s’attendre à une utilisation bien plus efficace du précieux liquide. Le fabricant établi en Israël énumère d’autres avantages : une moindre sensibilité aux maladies fongiques car seul le sol est humidifié, pas les feuilles. En outre, il n’y a pas de dérives dues au vent et on peut incorporer des fertilisants directement à l’eau d’irrigation. « Une humidité constante favorise mieux la croissance et la qualité des pommes de terre que les apports périodiques de l’arros­ age aérien  », affirme-t-on chez Deepfield. Dans l’essai Netafim, cette start-up intégrée au groupe Bosch était chargée de la surveillance des parcelles. Initialement développé pour l’arboriculture, le maraîchage et la viticulture, son « Deepfield Connect » a été enrichi d’un logiciel pour la pomme de terre. Ce système est constitué d’un hygromètre électronique mesurant l’humidité relative du 6/7 2020

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sol sous le tubercule-mère ; deux appareils mesurent évaluent le microclimat (humidité et température) du champ; enfin, un enregistreur collecte les données et les transmet au « cloud », le nuage informatique de Bosch. Elles peuvent être récupérées à tout moment en ligne sur un ordinateur ou un smartphone. Les agriculteurs peuvent les utiliser pour estimer, par exemple, la pression du mildiou. On peut aussi installer une alarme, qui déclenche un avertisseur lorsque certaines valeurs critiques sont dépassées. Pour l’expérience menée à Andisleben, les capteurs Bosch ont été installés sur la parcelle irriguée au goutte-à-goutte, et sur le secteur pourvu d’un arrosage conventionnel.

De l’engrais encapsulé associé à l’expérience De l’« Osmocote » a été intégré dans l’essai. Il s’agit d’un nouvel engrais binaire (urée + phosphore) du fabricant ICL, un partenaire supplémentaire de ce projet. Particularité de ce fertilisant: ses microgranulés sont enfermés dans des capsules en matière synthétique. On obtient ainsi un effet à long terme parce que les molécules d’eau doivent d’abord traverser cette enveloppe, avant de diffuser les substances fertilisantes. Un apport unique suffit à fournir aux plants de pommes de terre un approvisionnement pour toute la période de végétation.

Des dépenses à peine plus élevées L’essai a été mené sur 6 des 15,5 hectares d’un champ de pommes de terre. Toute

Pour la surveillance des champs, les valeurs d’humidité du sol et de l’air, ainsi que la température, sont affichées sur le smartphone au moyen de l’application « Deepfield Connect ».

cette surface présentait des conditions de culture homogènes. Le goutte-à-goutte a été mis en place sur 3 hectares, des canons à eau ont servi à arroser les 3 autres hectares de test. Les semenceaux de pommes de terre de consommation de la variété Cascada ont été mis en place le 10 avril, à une profon-

deur de 15 à 16 cm et à 30,5 cm de distance sur des rangs espacés de 75 cm. Cela correspond à une densité de 43 500 tubercules/ha. Les tuyaux goutte-à-goutte ont été posés dans les buttes après fraisage de l’interrang, début mai. La récolte a commencé le 21 septembre. Les tuyaux ont été enlevés peu auparavant et enroulés à la machine. A cet égard, Netafim mentionne la possibilité d’apporter de l’eau même une fois les fanes sèches, sans risque de raviner les buttes comme avec l’arrosage aérien. Ces apports tardifs peuvent servir à éloigner les parasites et optimiser les conditions d’arrachage. Le goutte-à-goutte ne demande pas beaucoup plus de travail que l’arrosage conventionnel. Certes, l’installation et l’extraction des tuyaux prend du temps, mais pendant toute la période de végétation, on peut simplement commander les apports en eau via une application pour smartphone, alors que les enrouleurs doivent être déplacés à chaque arrosage.

Moins d’eau, plus de rendement La machine de pose et de récupération des tuyaux goutteurs existe en version à quatre et six rangs. Les socs sont mobiles et s’adaptent aux écarts de largeur de rang.

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La récolte s’est élevée à 410 quintaux/hectare sur la parcelle dotée de l’arrosage goutte-à-goutte et 293 quintaux/hectare


Irrigation

Bien plus qu’un trou dans un tuyau L’arrosage goutte-à-goutte Netafim a trois composants principaux : le tuyau goutteur enroulable, la station de tête et les machines pour la pose et la récupération des tuyaux. La plupart des innovations et des brevets ont été appliqués sur les tuyaux goutteurs réutilisables plusieurs fois. Ceux-ci existent en différents modèles adaptés à des cultures, des conditions et des utilisations variées. Les éléments goutteurs soudés à intervalles de 30 à 50 cm sont communs à tous. Dans une plage de pression définie, les goutteurs high-tech ont un effet de compensation de pression. Des goutteurs compensent la perte de pression qui intervient naturellement au fur et à mesure que la conduite s’allonge, afin que la même quantité d’eau parvienne dans le sol à chaque point de distribution du système. En outre, un labyrinthe dit « TurboNet » fait partie intégrante de chaque goutteur. Il assure une répartition homogène de la pression dans les conduites et agit comme mécanisme autonettoyant, ce qui est particulièrement important dans la pose souterraine dans la butte. L’alimentation en engrais et le filtre à eau sont des éléments de la station de tête. L’unité d’automatisation également intégrée présente différentes fonctions de rapports et des interrupteurs de sécurité en cas

d’avarie. Elle constitue l’interface pour la commande des apports d’eau et d’engrais par application sur l’ordinateur de la ferme ou sur un terminal mobile. La pose et la récupération des tuyaux réutilisables se fait avec des machines conçues à cet effet. Le développement le plus récent est un appareil à quatre ou six rangs ; ses magasins peuvent accueillir trois tambours par rang avec des tuyaux goutte-à-goutte de 500 mètres. On pose les tuyaux goutteurs à une profondeur située entre 40 et 50 cm s’ils doivent rester longtemps dans le sol, notamment pour l’arrosage de cultures vivaces, ou si un traitement du sol pour le désherbage est prévu pendant la période de végétation. Pour ce faire, Netafim a développé des charrues de pose à deux ou cinq socs. L’engin à cinq socs de construction étroite nécessite une puissance de traction de quelque 380 chevaux. La pose des tuyaux goutteurs doit impérativement se faire avec la fonction réseau RTK.

Ce modèle de l’élément goutteur Netafim avec labyrinthe « TurboNet » et membrane en silicone vise à un apport régulier en eau dans tout le système d’irrigation.

La station d’alimentation de l’arrosage goutte-à-goutte Netafim est équipée d’un incorporateur de fertilisant, d’un filtre, d’un réducteur de pression et d’unités d’automatisation.

L’introduction en profondeur des tuyaux pour l’arrosage goutte-à-goutte, par exemple de cultures de plantes vivaces, se fait au moyen d’une charrue, ici un modèle à cinq rangs. Photo : Eisenhut/Netafim

sur la surface avec arrosage aérien. En résultat net, c’est à dire après déduction destubercules non commercialisables, on a obtenu, respectivement, 323 quintaux/hectare et 260 quintaux/hectare. L’irrigation avec le système goutte-à-goutte a permis de réaliser un chiffre d’affaires supplémentaire d’environ 1000 euros par hectare. Les apports d’eau atteignent 120 mm dans la parcelle munie du goutte-àgoutte, et 150 mm sur la surface de comparaison, en cinq arrosages de 30 mm. On aurait pu utiliser moins d’eau sur la parcelle irriguée au goutt-à-goutte. Selon les capteurs Bosch, l’humidité du sol était souvent assez élevée. En revanche, les capteurs de l’autre parcelle affichaient parfois une humidité du sol qui n’augmentait pas ou peu malgré l’arrosage nocturne, ce qui permet de conclure à de fortes pertes par évaporation lors des apports d’eau aériens. Malgré ces résultats, Geratal Agrar a décidé de ne pas poursuivre l’utilisation du goutte-à-goutte cette année sur ses pommes de terre et sur ses herbes aromatiques. « Un tel changement implique, en plus de l’achat des machines, des dépenses en termes de logistique et d’organisation. Nous jugeons ce risque financier trop élevé pour nous », argumente l’entreprise. Pendant les phases sensibles de croissance, elle va continuer à utiliser enrouleurs, canons et chariots qu’elle possède déjà. L’expérience montre que le goutte-à-goutte est efficace. Qu’un jour advienne ou l’utilisation du goutte-àgoutte, avec l’amélioration des rendements et les économies d’eau qu’elle implique, devienne plus intéressante pour l’exploitation agricole dépendra, entre autres, de l’évolution du climat. 6/7 2020

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Irrigation

L’acquisition de technologies d’irrigation nécessite au préalable de sérieuses réflexions. Photo : Ruedi Hunger

Les premiers pas sont laborieux Les périodes de sécheresse se succèdent maintenant presque chaque année. Les agriculteurs jusque-là fermement réticents à l’irrigation commencent à l‘envisager parce qu’ils sont régulièrement confrontés aux cultures flétries et aux sols desséchés. Ruedi Hunger

Les cultures agricoles, quelles qu’elles soient, ont besoin d’eau pour produire un rendement intéressant et des récoltes de bonne qualité. Les besoins en eau dépen­dent de leur type, du sol et des conditions climatiques. L’irrigation s’impose pour assurer le rendement et la qualité lorsque les précipitations ne suffisent pas à couvrir les besoins en eau.

Irriguer, oui … … mais pas à n’importe quel prix. Avant de déposer une demande de permis et de procéder à des investissements dans la technologie, il vaut la peine d’élaborer un « concept d’irrigation ». Celui-ci doit apporter des réponses aux questions qui suivent. Quelles cultures (y compris les prairies) doivent être irriguées ? Quels objectifs poursuit-on avec l’arrosage supplé18

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mentaire ? Quels sont les intervalles d‘intervention (une fois ne sert « presque » à rien) ? Quelles sont les quantités d’eau nécessaires et disponibles ? Les ressources en main-d’œuvre suffisent-elles pour assurer une irrigation professionnelle ou ne risque-t-on que de se créer du travail supplémentaire ? Quels équipements doit-on acheter et, last, but not least, peuvent-ils être utilisés de manière rentable ? Le tableau intitulé « Stratégies d’irrigation des grandes cultures » indique les besoins en eau et la fréquence d’irrigation de différentes cultures.

Droit à l’eau L’eau étant un bien commun, n’importe qui peut en demander l’utilisation. Si elle sert à des fins d’irrigation, une autorisation cantonale ou (en plus) communale est

requise. Peu importe que l’eau soit prélevée dans les eaux de surface ou dans les nappes souterraines. Un débit minimum ou résiduel doit être considéré lors du prélèvement dans les ruisseaux et rivières, selon la loi fédérale sur la protection des eaux. Dès qu’il atteint une valeur critique, un arrêt du prélèvement peut être exigé par l’autorité. Ce serait également le cas si le niveau des eaux souterraines devait s’abaisser au-dessous d’un certain seuil minimal.

Ne pas minimiser les coûts L’irrigation constitue une activité à forte intensité de main-d’œuvre et de coûts. Des calculs de rentabilité s’avèrent donc indispensables. Comme pour n’importe quelle acquisition de machine, le montant de l’achat ou de l’investissement ne représente qu’une partie du coût. Hormis l’achat, il y a


Irrigation

les coûts annuels fixes et variables, dont le tableau « Coûts des machines et des installations » donne la répartition. Les coûts d’investissement dépendent de la mise en place (eau de surface ou souterraine), de l’emplacement et de la taille des parcelles irriguées, du type de culture et de

En se fondant sur les données relatives à la superficie et aux quantités, une année sèche moyenne nécessite 144 millions de mètres cubes d’eau d’irrigation. Enquête OFAG

d’acquérir ou non des équipements d’ir­ rigation. La décision appartient au chef d’exploitation. Toutefois, il est conseillé de ne pas consentir d’investissement précipité dans ce domaine. Une planification minutieuse permet d’éviter les désagréments inutiles et les coûts superflus.

pour la mise en place et le démantèlement de l’installation, celle-ci fluctuant selon la méthode d’irrigation utilisée.

Conclusion Cette année, de nombreuses entreprises ont encore été confrontées à la question

Terminologie Nécessité d’irrigation

Pertinent lorsque les pertes de rendement dues à la sécheresse peuvent être évitées par l’irrigation.

Justification d’irrigation

Légitime lorsque les coûts supplémentaires dus à l’irrigation sont au moins couverts par la plus-value.

Besoins en irrigation

Quantité d’eau nécessaire pour couvrir le déficit hydrique.

Consommation d’eau

Quantité requise et pertes d’eau.

Manque d’eau

Quantité utile d’eau disponible inférieure à l’utilisation souhaitée.

Source : J. Fuhrer

la technologie d’irrigation utilisée. L’ordre de grandeur se situe entre 1500 et 3000 francs par hectare. Les frais variables comprennent notamment les coûts de l’énergie nécessaire au pompage de l’eau. Il ne faut pas non plus négliger la quantité de travail nécessaire

Stratégies d’irrigation des grandes cultures* Pommes de terre

De la formation des tubercules au début du jaunissement des fanes, dès 50 % de CC**, un peu plus tard avec des variétés tardives et les pommes de terre industrielles, 20 à 30 mm par arrosage.

Betteraves sucrières

De la fermeture des lignes à la mi-septembre, commencement seulement à l’apparition du stress de la sécheresse, de 30 à 35 % de CC, 30 à 40 mm par arrosage.

Maïs d’ensilage

Ne pas commencer trop tôt, de la montaison au remplissage des grains, floraison étant le facteur décisif, aucun stress de sécheresse autorisé à ce stade, arrosage dès 50 % ou 35 % de CC, 25 à 40 mm par arrosage.

Céréales d’hiver

Ne pas commencer trop tôt, phase principale d’irrigation du milieu de la montaison jusqu’au début de la maturation laiteuse dès 40 % de CC, arrosage jusqu’à 40 mm maximum.

Céréales de printemps

Comme pour les céréales d’hiver, dès 40 % de CC, mais application plus faible (20 mm jusqu’à floraison, 30 mm au maximum plus tard).

Colza d’hiver

Ne réagit que peu à l’irrigation, du début à la maturation précoce des grains, dès 35 % de CC, 25 à 40 mm par arrosage.

Les chiffres de l’irrigation En 2010, le recensement des entreprises de l’Office fédéral de la statistique a montré qu’environ 36 000 hectares de surface agricole utile (SAU) étaient irrigués. Cela correspond à 3,4 % de la SAU. D’autres sources disposant de données plus récentes indiquent près de 43 000 hectares irrigués régulièrement, auxquels s’ajoutent 12 000 à 18 000 hectares supplémentaires les années sèches, la tendance étant à la hausse.

* Résumé de stratégies d’irrigation, ** CC = capacité au champ

Considérations relatives à l’irriga­tion artificielle « La seule constatation du besoin d’irrigation ne suffit pas pour en évaluer la rentabilité. La plus-value des cultures irriguées doit certes couvrir les charges de travail, d’investissement et d’exploitation occasionnées par l’arrosage, mais aussi s’avérer sensiblement supérieure. Ce n’est que dans ces conditions que les cultures peuvent être considérées comme dignes d’être irriguées. Plus la valeur du produit récolté est élevée, plus la probabilité que la plus-­value dépasse les coûts de l’irrigation est grande. » (W. Achtnich)

Coûts des machines et des installations Coûts machines

Coûts installations

Coûts fixes

Coûts variables

Amortissement

Intrants Intrants (électricité, carbu- Amortissements (électricité, rants) carburants)

Intérêts (capital investi) Assurances/ impôts

Réparations

Coûts fixes

Intérêts (capital investi)

Coûts bâtiments

Coûts variables Coûts fixes

Réparations

Frais d’entretien

Amortissements Intérêts (capital investi)

Assurances

Surveillance technique

Frais d’entretien

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Irrigation

Un système de goutte-à-goutte, quatre « spaghettis ». Répartition efficace de l’eau d’arrosage sur une culture de myrtilles. Photo : Ruedi Hunger

Comprendre le langage des plantes Faute de connaître les besoins précis des plantes en eaux d’appoint, nous avons longtemps été incapables de définir une stratégie d’irrigation optimale, préférant nous fier à notre seule intuition. Quoi qu’il en soit, l’irrigation doit toujours être pratiquée à bon escient. Ruedi Hunger

À en croire la presse, on pourrait ima­ giner un monde où, méthodes modernes d’amélioration végétale aidant, les cultures agricoles pourront se passer d’apports en eau. Sans nier le potentiel d’amélioration, il est permis de douter de la motivation des agriculteurs à cultiver des plantes capables de résister à la sèche­resse à la manière des cactus. N’ou­ blions pas que c’est en vivant sur leurs réser­ ves que les cactus parviennent à survivre à une longue période sans pluie !

Méfiez-vous des recommandations générales Les questions relatives aux besoins des cultures en eau d’irrigation, à l’ampleur et à l’utilité réelle des apports et au choix du moment opportun ne peuvent être tranchées sans une connaissance des ca­ ractéristiques du sol. En effet, lorsqu’on approche du point de flétrissement per­ manent, un sol lourd (limono-sableux, li­ moneux ou argileux) peut absorber une quantité d’eau bien plus importante qu’un sol léger. Les sols sableux, en rai­ son de leur faible capacité de rétention, réclament ainsi des apports d’eau plus fréquents et à un stade plus précoce. 20

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Maraîchage : besoins importants Les tissus des différentes variétés de lé­ gumes se signalent par une teneur en eau élevée, comprise entre 80 et 90%, voire davantage (97% pour les concombres). Les cultures maraîchères sont dès lors sé­ vèrement touchées par la sècheresse ou la pénurie d’eau pendant leur développe­ ment végétal. Le choix du moment et de l’intensité des apports dépend de la sensi­ bilité aux pénuries d’eau des différentes variétés. La brochure « Coût des procédés d’irrigation en culture maraîchère de plein champ », publiée par Inforama Seeland, donne des informations précieuses pour évaluer l’opportunité de l’irrigation.

Céréales : la température du peuplement comme indicateur En Suisse, les cultures de céréales pani­ fiables et fourragères ne font pas (encore) l’objet d’une irrigation régulière, à l’excep­ tion des rizicultures, qui bénéficient des méthodes classiques. L’utilité de l’irrigation pour ces cultures est en effet controversée. Dans la phase végétative, la plante a be­ soin d’un approvisionnement en eau régu­ lier pour stocker dans les tiges, les feuilles et les gaines foliaires des assimilats en

quantité suffisante, auxquels elle aura re­ cours pour remplir ses grains en cas de sèche­resse pendant la phase générative. Dans ce but, la plante met en œuvre un double processus de transpiration de H2O et d’assimilation de CO2 par l’intermédiaire de petits orifices, appelés stomates. Tant que l’approvisionnement en eau est suffi­ sant, les stomates sont ouverts pour per­ mettre l’absorption de dioxyde de carbone nécessaire à la photosynthèse et à l’émis­ sion de vapeur d’eau pour réguler la tem­ pérature. Si les apports d’eau se raréfient trop, les stomates se ferment et les émis­ sions de vapeur sont réduites au minimum. L’effet de refroidissement dû à l’évapora­ tion ayant cessé, la température des feuilles augmente. L’élévation de la température du peuplement est sensible et peut être détectée par des capteurs à infrarouge pour piloter un système d’irrigation. Une étude sur l’influence du stress hy­ drique sur la température du peuplement et le rendement des cultures de blé a été présentée en 2010 au 61e congrès de l’As­ sociation autrichienne des obtenteurs et des négociants de semences (« Vereinigung der Pflanzenzüchter und Saatgutkaufleute Österreichs »). Elle a démontré que, dans


Irrigation

des conditions identiques, les plantes stres­ sées présentaient une température du peu­ plement supérieure de trois degrés à celle des cultures bénéficiant d’une irrigation contrôlée. Une corrélation a ainsi pu être établie entre la température du peuple­ ment et les rendements en paille et en grains. En résumé : plus la température du peuplement est basse, plus le rendement en grains est élevé. L’institut allemand Julius Kühn a constaté pour sa part une perte de rendement de 60 à 65% des céréales d’automne en cas de sècheresse extrême.

Pommes de terre : discrètes, elles méritent une écoute attentive Tout manque d’eau, avant même l’appa­ rition des premiers symptômes, se réper­ cute sur les rendements et la qualité des pommes de terre. Si la sècheresse survient à un stade précoce, elle a pour effet de ré­ duire le nombre de tubercules par stolon. Un manque d’eau entre 30 et 80 jours après la levée nuit au développement de la

À ce stade précoce, le maïs pourrait encore se passer d’un arrosage.

surface foliaire et accélère le vieillissement des feuilles, au détriment de la photo­ synthèse. À des températures dépassant 30 degrés, le développement des tuber­ cules est entravé durablement. Le recours à l’irrigation garantit l’assimilation des nutri­ ments et diminue le lessivage des nitrates. Un approvisionnement en eau insuffisant entrave l’action de l’azote. Les racines des pommes de terre poussent à une profon­

Lexique des termes d’irrigation Évaporation

Émission de vapeur par une surface libre d’eau liquide à une température inférieure au point d’ébullition.

Transpiration

Processus par lequel l’eau des végétaux est transférée dans l’atmosphère sous forme de vapeur, par toutes les surfaces de la plante, surtout les feuilles, et notamment par l’intermédiaire de petits orifices variables, appelés stomates.

Évapotranspiration effective

ET

Quantité d’eau transférée du sol vers l’atmosphère par évaporation et transpiration des plantes (inférieure à l’évapotranspiration potentielle).

Évapotranspiration poten­ tielle

ETP

Quantité maximale d’eau susceptible d’être transférée du sol vers l’atmosphère par évaporation et par transpi­ ration des plantes.

FK

Teneur en eau d’un sol perméable et non détrempé, deux ou trois jours après des précipitations prolongées. Les pores moyens et fins sont remplis d’eau, tandis que les pores grossiers et les macropores sont drainés.

nFK

Eau du sol utilisable par les plantes. Égale à la capacité au champ après déduction de l’eau stockée dans les pores fins, hors de portée des plantes.

Capacité au champ (%)

Capacité utile au champ (%)

Point de flétrissement perma­nent

Teneur en eau du sol au-dessous de laquelle les feuilles des plantes qui y poussent commencent à flétrir de façon permanente. Le phénomène est irréversible. Irriguer ne sert plus à rien.

Tension de succion

Pression négative (succion) à laquelle on doit soumettre de l’eau pour établir l’équilibre, à travers une paroi ou membrane poreuse perméable, avec l’eau contenue dans le sol. La tension de succion est mesurée à l’aide d’un tensiomètre.

deur maximale de 50 à 80 cm. Si les racines rencontrent un horizon compacté, la plante sera incapable d’absorber l’eau contenue dans les couches plus profondes. L’irriga­ tion influe sur la teneur en amidon, le taux de gale commune et les taches de rouille, avec toutefois des différences selon les va­ riétés. Un approvisionnement ininterrompu, par pluie naturelle ou par arrosage complé­ mentaire, est essentiel. Dans la rotation des cultures, les pommes de terre sont toujours les premières à bénéficier de l’irrigation. Selon Agroscope (Hebeisen, 2014), les pommes de terre, bien que capables d’absor­ber rapidement de grandes quan­ tités d’eau en peu de temps, sont parti­ culièrement efficaces dans l’utilisation de l’eau par rapport à d’autres cultures. La bonne solution pour ces tubercules est d’utiliser un système de goutte-à-goutte, méthode bénéfique du point de vue de l’efficacité des ressources et des effets sur l’environnement. Cependant, en raison

Irrigation des pommes de terre : « Il faut éviter un excès d’humidité dans les buttes. »

de son coût élevé, le recours à un tel sys­ tème ne se justifie que dans les situations où la disponibilité de l’eau est limitée, au­ quel cas il s’agit en premier lieu d’un inves­ tissement destiné à assurer la qualité.

Maïs : gérer le développement des racines À compter du semis dans un sol humide, le maïs a besoin de 350 à 600 mm d’eau pen­ dant la période végétative (Achtnich). Près de 50% de la consommation d’eau a lieu pendant la période de cinq semaines qui couvre les stades « fin de la montaison, 6/7 2020

Technique Agricole

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Irrigation

épiaison et floraison  ». Les besoins dépendent aussi de la densité du peuplement (nombre de plantes par mètre carré). Sur ses

sites de Changins et de Zürich-Reckenholz, Agroscope a réalisé des modèles pour calculer les effets prévisibles du changement cli-

matique sur les cultures de maïs en Suisse au cours des prochaines décennies. Ces calculs ont révélé que les changements du

Principales phases de développement propices à l’irrigation Culture

Phases principales (irrigation)

Céréales (blé)

Effets des apports d’eau

Début du développement végétatif

Après des précipitations hivernales insuffisantes, l’irrigation peut être recommandée pour favoriser le tallage, à condition que le temps se soit suffisamment réchauffé (10° C).

Au moment de la montaison

Un ou plusieurs apports d’eau pendant la montaison peuvent apporter un supplément de rendement appréciable.

Après la floraison

Cet apport d’eau tardif aura surtout pour effet d’augmenter le poids des grains.

 Une irrigation inappropriée à un moment défavorable est susceptible de provoquer ou de favoriser des maladies fongiques. Céréales (orge)

Maïs

Betteraves sucrières

Pommes de terre

Début du développement végétatif

Jusqu’à une température moyenne de 5° C, les apports d’eau sont inefficaces.

Pendant la montaison

Amélioration du potentiel de rendement, surtout pour l’orge de printemps.

Maïs succédant à une culture dérobée semée à l’automne

Comme seconde culture, le maïs est plus rapidement exposé au stress hydrique en cas d’humidité insuffisante dans le sol.

Développement foliaire (jusqu’au stade 9 feuilles)

L’irrigation n’est pas très indiquée car les besoins en eau sont encore faibles.

Juste avant et pendant l’épiaison

Période d’irrigation la plus importante. Deux jours sans pluie avec une humidité du sol proche du point de flétrissement suffisent pour réduire le rendement de 22 %. Après huit jours sans pluie le rendement est carrément divisé par deux.

De la floraison jusqu’à la maturité laiteuse

Une carence en eau peut entraver la formation des épis, affectant surtout le nombre de grains par épi (le poids des grains dans une moindre mesure).

Avant/après le semis

L’humidité hivernale est présente en quantité suffisante. L’irrigation risquerait de favoriser la formation d’une croûte de battance.

Début de la fermeture du peuplement

La capacité au champ utile (nFK) doit rester au-dessus de 50%.

Fermeture du peuplement à 80/90 %

L’irrigation devient nécessaire lorsque 70 à 80% de la nFK ont été utilisés à 90 cm de profondeur.

Irrigation tardive…

Les apports d’eau tardifs après un épisode sec prolongé améliorent le rendement global, y compris la masse foliaire, mais diminuent la teneur en sucre, surtout dans les sols lourds.

Formation de stolons

La sècheresse entrave la formation de stolons, donc la tubérisation.

Tubérisation (4 à 5 semaines après le débourrement) et début de floraison (7 à 25 jours après la tubérisation)

Une humidité suffisante pendant cette phase de croissance garantit le bénéfice de tout le potentiel de rendement génétique.

Croissance des tubercules

Un approvisionnement en eau insuffisant a pour effet d’entraver la croissance des tubercules et d’en réduire la taille, donc le rendement.

Avant la floraison

Arboriculture fruitière (pommiers)

Jusqu’à trois semaines après la floraison

Développement des fruits jusqu’à la récolte

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Dans les régions sèches, un ou deux apports d’eau sont recommandés en cas d’insuffisance des précipitations, pour favoriser la constitution d’une réserve d’eau dans le sol. Une tension de succion jusqu’à 0,13 bar dans le sol favorise un développement vigoureux des feuilles et des pousses. Au-delà de 0,3 bar, lorsqu’elle atteint 0,8 bar, la croissance des pousses tombe à 75% et à 50%. Sauf conditions météorologiques exceptionnelles, les précipitations naturelles suffisent pour couvrir les besoins en eau. Dans les régions sèches cependant, une irrigation appropriée est indispensable pendant la phase de développement des fruits.


Irrigation

régime des pluies, qui affecteront davantage la Romandie, entraîneront des épisodes de stress hydrique plus prononcés en phase de maturation, un moment tardif mais néanmoins décisif de la période végétative. Le stress hydrique diminue en revanche sur le même site durant la croissance végétative et la floraison. Quant au site de Zürich-Reckenholz, Agroscope y a constaté des changements moins prononcés dans la fréquence des limitations de croissance dues au stress hydrique. La nécessité de l’irrigation du maïs est liée à la rotation des cultures. Des essais ont révélé à maintes reprises que le surcroît de rendement permis par l’irrigation était plus significatif lorsque les cultures de maïs succédaient à une culture fourragère dérobée semée à l’automne (ou à un retournement de prairie artificielle récol­ tée au printemps). Les racines de maïs pénètrent dans le sol jusqu’à 75 cm de profondeur, à condition de n’y rencontrer aucun horizon compacté. Si elles rencontrent une semelle de labour compacte, elles cherchent à s’étendre horizontalement et ne peuvent accéder à l’eau du sol que lorsque le niveau est situé au-dessus de cette couche. Une irrigation trop précoce favorise le dévelop­pement horizontal des racines, au détriment de la croissance en profondeur, dont le rôle dans le développement de la plante est essentiel. Une étude (Arnon 1972) a permis de constater que dans les cultures irriguées, 56% des racines étaient concentrées dans une zone s’étendant jusqu’à 60 cm de profondeur, contre 36 % pour le maïs non irrigué, le reste des racines se développant en profondeur.

Colza : l’irrigation n’est guère néces­saire Le colza a certes des besoins importants en eau, mais l’humidité disponible au moment du semis en automne suffit le plus souvent à assurer son développement avant la pério­de hivernale. Dans nos contrées, le colza, grâce à ses racines profondes, n’a pas besoin d’être irrigué au printemps si les précipitations hivernales ont été à peu près normales. Sinon, un ou deux apports jusqu’à la floraison devraient suffire.

Betteraves sucrières : profondément enracinées Les betteraves sucrières ont des besoins en eau assez importants. Leur système racinaire descend jusqu’à 150 cm de pro­ fondeur et occupe un espace volumineux dans le sol. Cultivées dans des conditions

Le message que nous envoient ces pois protéagineux est sans équivoque.

« normales », les betteraves parvenues à la moitié de la période de végétation auront utilisé toute l’humidité hivernale stockée dans le sol. Une sècheresse printanière contribue alors à épuiser prématurément les réserves d’eau du sol. Les recommandations sont contradictoires au sujet des besoins des betteraves. La nécessité de l’irri­gation se fera rapidement sentir dans les sols légers, dont la capacité de rétention est faible. Dans les sols lourds au contraire, les betteraves peuvent pleinement profiter de l’importante capacité de rétention d’eau grâce à leur système racinaire profond. Les spécialistes concluent à la rentabilité de l’irrigation tant que la capacité au champ utile varie de 50 à 30%. Un apport d’eau plus tardif à la suite d’une période de sècheresse permettra certes d’augmenter le rendement global des betteraves (et la masse foliaire !), mais au prix d’une réduction de la teneur en sucre pouvant aller jusqu’à 1%.

l’ensi­lage de maïs, mais au détriment de la composition botani­ que. D’un rendement avantageux, les mélanges de trèfle et d’herbe résistent généralement mieux à la sècheresse que les monocultures. Dans les prairies sèches des montagnes intra-­alpines, l’irrigation est aussi susceptible de modifier les peuplements. Son influen­ ce sur la biodiversité dépend du site. Elle menace évidemment les espèces

« Les apports d’eau aboutissent globalement à une baisse moins prononcée de la teneur en azote dans les cultures, et à une augmentation de la teneur en potassium dans les mélanges de graminées et de légumineu­ses.  »

Prairies : conserver une couche herbeuse performante L’irrigation est a priori moins rentable pour les prairies que pour les cultures asso­lées et le maraîchage. Son intérêt sur les sols peu profonds et souvent arides des pentes des montagnes n’est pas toujours évident. Elle peut néanmoins être pratiquée pour constituer des réserves de fourrage et surtout pour protéger la couche herbeuse. Dans une série d’essais sur les effets de la sècheresse dans le sillon subjurassien, Agroscope (Meisser et al. 2013) a constaté que les peuplements exploités fréquemment, donc coupés courts, souffraient davan­tage des effets de la sècheresse. Les spécialistes ont également souligné que ce sont les apports en eau destinés aux prairies artificielles qui s’étaient avérés les plus efficaces. Un litre d’eau par mètre carré a ainsi permis de gagner 10 kilos de matière sèche, soit deux fois plus que

végétales ayant une prédilection pour les stations sèches. Les agriculteurs de montagne sont responsables de l’exploitation de ces prairies d’importance écologique, et il leur appartient de les irriguer en prenant les précautions nécessaires pour éviter leur requalification.

Conclusion La réaction aux carences en eau des plantes cultivées est variable. Les premiers dommages dus au stress hydrique surviennent avant même l’apparition des premiers signes. Le flétrissement est un signal fort envoyé par la plante pour faire part de son stress hydrique. Il est aussi un signe annonciateur de pertes de rendement plus ou moins importantes. Interpréter correctement les messages parfois discrets envoyés par les plantes demande une certaine expérience. 6/7 2020

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Irrigation

Le labour effectué dans des conditions de forte humidité favorise la formation d’une semelle de labour en fermant la totalité des pores du sol. Photos : Ruedi Hunger

Irrigation et travail du sol Pour être efficace, l’irrigation doit se pratiquer sur un sol capable d’absorber et de stocker cet apport d’eau, autrement dit, un sol dont le système de pores est resté intact, ce qui est loin d’être toujours le cas. Ruedi Hunger

Partie prenante de tous les processus qui se déroulent dans le sol, l’eau doit s’y trouver en quantité suffisante pour une bonne croissance des plantes. Elle déploie ses effets par infiltration (eau gravitaire), et par remontée (eau capillaire). Par ailleurs, elle peut se présenter sous la forme d’eau souterraine ou stagnante, ou encore d’eau de ruissellement, dont l’écoulement peut causer de l’érosion. 24

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Influence sur la structure du sol Toute culture et les traitements qui en découlent, travail du sol, fertilisation, irrigation ou drainage, labourage ou aération en profondeur, sont de nature à modifier la structure du sol. C’est aussi le cas en assolant les cultures (pénétration racinaire). Les apports de substances organiques améliorent la capacité de rétention d’eau dans les sols sableux et les

facul­tés de drainage dans les sols argileux ou limoneux.

Des pores de tailles différentes Les sols à l’état naturel possèdent un réseau de cavités et d’interstices qui diffèrent entre eux par leur taille et par leur forme, ainsi que par leurs connexions. Ces pores, de forme et de taille variable, sont classés en quatre catégories (voir


Irrigation

tableau ci-dessous intitulé « Porosité et répartition des pores »). Les macrospores (>2000 µm) ne présentent pour ainsi dire aucun potentiel hydrique. Il s’agit de crevasses et de fissures à travers lesquelles l’eau s’écoule rapidement. Les pores grossiers permettent à l’eau de s’infiltrer sous l’action de la gravité, rapidement pour les diamètres inférieurs à 50 µm, plus lentement pour les diamètres compris entre

Les différentes formes de l’eau contenue dans le sol Précipitations

Écoulement superficiel

Eaux de ruissellement

« Le compactage néfaste a pour effet de retarder l’infil­tration de l’eau et mène à des sols détrempés et à des carences en air. »

Eau contenue dans le sol

Eau de percolation

Eau stagnante 50 et 10 µm, mais ils sont dépourvus de tout effet de remontée capillaire. Les pores grossiers contiennent normalement de l’air, et l’eau présente après une forte pluie est évacuée en deux à trois jours par l’effet de la gravité. Les pores moyens stockent l’eau utilisable par les plantes et la retiennent contre l’effet de la gravité dans une plage de tension de succion comprise entre la capacité du champ et le point de flétrissement permanent. Ils forment en même temps l’habitat des micro-­ organismes du sol. Une fois le point de flétrissement permanent atteint, l’eau ne se trouve plus que dans les pores fins. La tension de succion

Infiltration

Eau de rétention

Eau souterraine

d’environ 15 bars met cette eau hors de portée de la majorité des plantes.

Le compactage du sol … Du point de vue physique, le compactage est le résultat de la pénétration de particules de sol dans les cavités existantes. Il peut avoir des causes géologiques, hydrologiques ou pédologiques (inhérentes à la nature du sol). Une autre cause – si ce n’est la cause principale – du compactage tient aux contraintes exercées par

Eau d’adsorption

Eau capillaire

les roues des machines agricoles sur un sol trop humide, auxquelles celui-ci réagit par une déformation élastique ou plastique. Dans ce dernier cas, la déformation se maintient une fois la sollicitation disparue. Le compactage des sols agricoles est réputé néfaste lorsque la densité de l’horizon supérieur ou de la couche sous-­ solaire excède la densité volumétrique optimale du sol.

… et ses effets

Porosité et répartition des pores Types de sols

Porosité en %

Pores grossiers en % (>50, 50–10 µm)

Pores moyens en % (10–0,2 µm)

Pores fins en % (<0,2 µm)

Sols sableux Sols limoneux Sols argileux Sols tourbeux

42 45 53 90

30 15 8 25

7 15 10 50

5 15 35 15

Le système capillaire formé par les pores détermine la capacité de rétention d’eau et joue un rôle essentiel dans l’aération et le drainage du sol. Les racines des plantes ont besoin d’une teneur minimale en oxygène de l’ordre de 12%. C’est ainsi que les compactages néfastes, qui bloquent la percolation de l’eau et nuisent à l’aération du sol, entravent le développement des racines et la croissance des plantes. Pour évaluer la gravité du compactage, il

Source : Fiedler ; Böden und Bodenfunktionen

Caractéristiques des sols Volume du sol

Le volume du sol se compose du volume des matières solides, du volume d’eau et du volume d’air.

Volume des pores

Le volume des pores se compose du volume d’eau et du volume d’air. Il doit être apprécié en fonction de la nature du sol et des cultures produites.

Porosité

Indice des vides

La porosité du sol est le rapL’indice des vides est le rapport expriport exprimé en pourcentage mé en pourcentage entre le volume entre le volume des vides et le des vides et le volume solide. volume total d’un sol.

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faut connaître la profondeur de la couche concernée et l’ampleur du phénomène. Les problèmes de compactage du sol ont tendance à s’aggraver au fur et à mesure que les machines agricoles se font plus lourdes et les passages plus fréquents. Le sol, comprimé par le poids de la machine, est malaxé par le mouvement des roues. Sous l’effet du poids des machines et des contraintes de cisaillement, la diminution du volume des pores (à la lumière des fines structures du réseau qu’elles constituent avec leurs tailles différentes) paraît une conséquence logique. Cette diminution entraîne une réduction de l’aération et du drainage naturel du sol et nuit à sa capacité de rétention d’eau. Ce sol agricole non protégé est exposé à l’énergie d’impact de l’eau d’arrosage, ce qui aboutit à la formation d’une croûte de battance.

Influence du travail du sol La préparation du sol est à la base de toute production agricole. Elle entraîne des effets mécaniques d’intensité variable allant des semis directs, sans travail du sol, au labour à l’aide d’une charrue. Pour que le sol puisse continuer à retenir l’eau, il doit conserver un système de pores intact. Ce dernier doit être reconstitué après chaque intervention mécanique. Le passage de la charrue une ou deux fois par an à une profondeur presque identique provoque la formation d’un horizon compacté, appelé semelle de labour. De telles zones de compactage limitent le développement des racines et l’infiltration rapide de l’eau après de fortes pluies, deux phénomènes préjudiciables à un régime hydrologique équilibré. Par ailleurs, le travail intense du sol avec des machines entraînées par la prise de force a tendance à produire une quantité excessive de terre fine qui, à l’état détrempé, entraîne un processus de tasse-

ment rapide empêchant la formation de pores conducteurs d’air. Après de fortes précipitations, ou à cause de l’irrigation, les particules de terre fine risquent de boucher les pores du sol.

Conséquences possibles de l’irrigation Les sols peuvent également être endom-

magés par une irrigation inadéquate. Les Wo Standard aufhört, fangen wir an! cultures sont généralement irriguées

lorsque la teneur en eau atteint 30 à 50% de la capacité au champ utile (nFK). Il est important que le système utilisé permette un réglage précis du débit et de l’intensité ainsi que de la taille des gouttes. L’irrigation ne doit pas être préjudiciable à l’aération du sol, ni aboutir à la formation d’une croûte de battance. En revanche, il ne faut pas oublier que le taux d’infiltration, c’est-à-dire le volume

Höchiweg 2, 2577 Finsterhennen

d’eau que le sol est capable d’absorber par unité de temps ou de surface, est suscep­tible de varier au cours de la saison d’irrigation. L’eau d’irrigation peut déplacer les fines particules du sol et aboutir ainsi à boucher une partie des pores. Ce phénomène, dû à l’impact des gouttes sur le sol, peut facilement créer des problèmes de battance (particulièrement en cas d’utilisation de buses de projection ou de canons d’arrosage).

Conclusion Avant de se lancer dans l’irrigation, il importe de bien connaître ses sols pour anticiper leur réaction à un apport d’eau artificiel. Les phénomènes de compactage, dont les conséquences sont difficilement prévisibles, perturbent le régime des eaux. Pour être efficaces, irrigation et travail du sol doivent être en adéquation.

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Nous commençons là où la norme prend fin !

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Irrigation

Un réseau de capteurs s’étend depuis le lac Léman jusqu’au lac de Constance.

Photo : Heinz Röthlisberger

Fais confiance aux capteurs ! Dans un contexte de changement climatique avec des sécheresses plus fréquentes et une réduction de la ressource en eau, une répartition efficace de l’eau est toujours plus nécessaire. À l’avenir, le recours aux capteurs sera la règle. Ruedi Hunger

Le seuil d’intervention de l’irrigation baisse. Des études prouvent que la justifi­ cation de sa rentabilité augmente avec chaque phase de sécheresse. Des spé­ cialistes en concluent qu’à moyen ou long terme, nous irriguerons des cultures pour lesquelles cette intervention n’était jusqu’alors pas rentable. Dans le même temps, la nécessité d’une planification entre les différents utilisateurs se fait sentir avec l’augmentation de l’irrigation sur de nouvelles cultures et parcelles. C’est pourquoi tous les milieux concernés (agriculteurs, maraîchers, autorités, etc.)

ont besoin de mieux connaître les be­ soins futurs en eau des différents sites et cultures afin de mettre en place des pla­ nifications et des outils directeurs qui en faciliteront la gestion.

L’efficacité doit augmenter Ponctuellement, des exploitations irriguées sont déjà confrontées à un manque d’eau en période de sécheresse (contingents, inter­dictions de pompage, etc.). Si le besoin en eau augmente simultanément, nous se­ rons contraints d’organiser une utilisation plus efficace de l’eau. Par conséquent, nous

Échos des praticiens sur l’utilisation de capteurs • « J’ai tendanciellement commencé d’arroser plus tard. » • « Avec les capteurs d’irrigation, je n’ai pas économisé d’eau, mais je l’ai mieux répartie. » • « Aujourd’hui, l’irrigation à l’instinct n’est plus une option pour la qualité suisse. » • « L’utilisation des capteurs d’irrigation m’a permis de réduire mes frais d’arro­s age.  »

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Irrigation

constatons une tendance claire à l’optimisation continuelle et à une réduction des besoins en eau. Une meilleure rationalisation de l’irrigation sera en partie obtenue par une planification tenant compte des spécificités des parcelles et des cultures. Une autre piste passe, pour de nombreuses installations d’arrosage, par des modifications structurelles, techniques et/ou fonctionnelles, voire par une rénovation complète.

La planification sera (plus) facile Dans les années 1980, le développement des méthodes de mesures diélectriques a posé les bases du développement de bons capteurs pour évaluer la teneur en eau du sol. Aujourd’hui, on trouve sur le marché une grande quantité de capteurs bien plus faciles à utiliser et assez bon marché. Des capteurs du potentiel matriciel du sol professionnels sont aussi disponibles. Plus faciles d’entretien, ils remplacent les tensiomètres pour la mesure de la tension d’aspiration du sol. Les bons capteurs du potentiel matriciel coûtent toutefois plutôt cher. Leur intérêt est de permettre de définir précisément le moment optimal du début de l’irrigation. Toutes les méthodes de mesure de l’humidité du sol ont l’inconvénient de ne donner des informations que sur les conditions d’un endroit précis, mal transposables à l’échelle de la parcelle. Le « bilan des eaux climatiques » constitue une solution de remplacement des capteurs d’humidité du sol. Cette méthode déduit le moment et l’intensité de l’irrigation en se basant sur les données météorologiques mesurées (précipitations, température, humidité de l’air, vitesse du vent, ensoleillement). La présence d’une station de mesure à même de transmettre ces informations et située à proximité de la parcelle est une condition nécessaire à un bilan des eaux clima­tiques. Pour cette raison, les premiers organismes à fournir ce genre de service disposent déjà d’un réseau de mesures. Ils sont ainsi capables de fournir des planifications spécifiques aux différents sites. Les modèles de calculs basés sur l’humidité du sol conviennent bien aux recommandations d’arrosage sur de grandes surfaces. Ils ne permettent toutefois pas de donner des indi­cations différenciées pour les parcelles hétérogènes. La numérisation et la mise en réseau des capteurs ouvrent de nouvelles possibilités d’utilisation de ces données.

Suisse Grêle commande une phase pilote avec des données satellites Suisse Grêle (assurance) construit son expertise dans le secteur des nouvelles technologies. L’assurance va mettre à disposition de ses assurés des données précieu­s es comme l’état de croissance et de santé des cultures en se basant sur des données de télédétection. Ces données permettront par exemple d’optimiser l’irrigation ou l’application d’intrants pendant la période de végétation. La collaboration avec les participants à la phase de test permettra de développer des recommandations proches de la pratique. Dans le contexte de la numérisation de l’agri­ culture, Suisse Grêle a le souci d’apporter à ses assurés des aides à l’orientation et à la décision qui faciliteront la gestion des risques. C’est ainsi que l’année dernière, le

site « Swissagroindex » a été optimisé dans le but de fournir aux assurés des données fiables pour la détection des dégâts dus à la sécheresse. Depuis la mi-2019, il est possible de consulter le bilan hydrique des cultures de maïs, de betteraves sucrières, de pommes de terre, de blé, de colza, de soja et de tournesol sur le site « swissagroindex.­hagel.ch ». Les calculs sont mis à jour quotidiennement pour chaque culture. Le risque de dégâts liés à la sécheresse existe lorsqu’une culture reçoit trop peu de précipitation pendant les phases de croissances critiques. En cliquant sur la carte interactive, il est possible de connaître les précipitations locales, l’évapo­transpiration ainsi que les bilans hydriques correspondants.

Reseaudirrigation.ch De La Rippe (VD) à Kriessern, dans la vallée du Rhin saint-galloise, un réseau de 250 capteurs d’irrigation ou de sondes couvre l’ensemble du Plateau suisse. Ce projet est conduit par la Haute école spécialisée bernoise (BFH) et la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL). Ce réseau a été installé en 2016 lors d’un projet de lutte contre la gale argentée et le colletotrichum dans les pommes de terre. Il a été étendu dès 2017/2018 pour optimiser l’utilisation de l’eau en grandes cultures. L’objectif est de déterminer le moment et la quantité optimale d’approvisionnement en eau en se basant sur la mesure en continu et spécifique à la parcelle de l’humidité du sol et de la profondeur de l’enracinement de la culture. On considère aussi les données du sol et des pluies prévues. Plusieurs essais de la HAFL sont liés à ce réseau. Le but est de

résoudre des questions comme : « À partir de quel moment faut-il arroser ? » Des réponses sont données par les expériences acquises dans toute l’Europe, mais la prise en considération des particularités suisses est nécessaire. Ce dispositif permet en outre de tester l’efficacité de systèmes comme les goutte-à-goutte. Les capteurs de sol rendent possible une irrigation qui tient compte des besoins. Plusieurs exploitants apprécient l’aide précieuse à la décision apportée par ce système. La HAFL suivra encore le réseau de sondes, mais sans l’agrandir. Les producteurs intéressés par ce type de sondes peuvent s’en procurer auprès du constructeur néerlandais RMA pour un prix avoisinant 2600 francs. Ce montant inclut le conseil et le support technique pour une année. (Source : 5e Journée nationale grandes cultures 2018)

La vue depuis le haut est éloquente La digitalisation permet la collecte et le traitement de grandes quantités de 28

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Les indices NDVI et MSI permettent d’illustrer l’état et la croissance de la végétation. Illustration : Suisse Grêle


Irrigation

données. À l’avenir, de nouveaux systèmes permettront de réaliser les meilleures planifications d’irrigation possibles en se basant sur les mesures d’humidité du sol actuelles, des valeurs caracté­ristiques (telle la capacité utile de la parcelle), les particularités des plantes et les prévisions météorologiques. Ces planifications seront ensuite transmises en temps réel à des terminaux qui commanderont à distance les installations d’arrosage. La tendance de ces développements va en direction des recommandations à l’échelle des petites parcelles et intra-parcellaires (irrigation de précision). Pour y parvenir, nous aurons besoin de données détaillées sur les besoins en eau des plantes. Les capteurs d’humidité du sol et les bilans d’eau climatiques atteignent leurs limites quand on souhaite des recommandations intra-­ parcellaires ou en présence de terrains hétéro­gènes. À l’inverse, la définition des besoins en eau basée sur les informations satellitaires permet une très haute résolution spatiale. Actuellement, la résolution spatiale des images satellites est toutefois souvent encore trop faible pour les projets de recherche. Les études utilisent donc majoritairement des drones pour collecter les informations nécessaires.

Conclusion Les capteurs ont atteint aujourd’hui un niveau qui leur permet de fournir des résultats satisfaisant à bons. Ils permettent une irrigation plus efficace. L’irrigation à l’instinct devrait gentiment appartenir au passé. * Potentiel matriciel : eau du sol disponible sous l’influence de la force potentielle.

Étude de terrain sur les capteurs d’humidité du sol Une étude comparative d’appareils de mesure et de technologies a été menée par un consortium de huit institutions sur une parcelle de test homo­généisée. 57 capteurs de mesure de l’humidité du sol et 50 capteurs de mesure du potentiel matriciel ont été installés. La plupart des capteurs ont donné des résultats plausibles. Mais des variations considérables ont été constatées avec les valeurs absolues mesurées. Dans la catégorie des capteurs du potentiel matriciel, seuls les tensiomètres ont présenté une réaction rapide en cas de précipitations. Tous les procédés de mesure indirecte ont été plus lents à réagir. Une comparaison de la relation entre teneur en eau du sol et le potentiel matriciel mesuré en laboratoire a démontré des écarts systématiques entre le terrain et le laboratoire. Source : 17e congrès autrichien Gumpensteiner Lysi­metertagung 2017

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Technique Agricole

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Irrigation

Rolf Kuhn, président de la section thurgovienne de l’ASETA, arrose principalement et régulièrement ses oignons et ses pommes de terre, ainsi que d’autres cultures lorsque la logistique l’autorise. Photos : Roman Engeler

L’arrosage, une pratique qui s’impose de plus en plus À Mettendorf (TG), Rolf Kuhn arrose environ 18 hectares de ses terres, principalement des pommes de terre et des oignons, avec un tambour Rollomat et une buse longue portée. Les besoins en irrigation n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, souligne-t-il. Roman Engeler

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Technique Agricole  : Depuis quand irri­guez-vous vos terres ? En 1966, les agriculteurs de Mettendorf ont fondé une coopérative d’irrigation. Elle a acheté une pompe et mis en place un réseaux de conduites. Sept puits ont été forés sur l’ensemble du territoire de la commune. Mais, depuis lors, plusieurs ex­ ploitants ont cessé leur activité ou bien ont arrêté d’arroser. Aujourd’hui, je suis le seul à encore irriguer. La coopérative a aussi été dissoute.

à sucre ont aussi bénéficié d’un apport hydrique supplémentaire pour favoriser la levée ; il en va de même d’une partie du blé. En règle générale, on apporte de l’eau aux cultures qui se trouvent dans la zone couverte par le réseau d’irrigation. Cela fait 14 hectares. Certaines de mes parcelles ne peuvent pas être irriguées du tout. Sur d’autres, environ 4 hectares, j’utilise un système quasi mobile, avec une pompe entraînée par la prise de force du tracteur.

Quelles cultures irriguez-vous ? Principalement des oignons et des pom­ mes de terre. Toutefois, cette année, le printemps a été sec et les betteraves

Vous utilisez quel système d’irrigation ? Sur notre exploitation, on pratique l’arro­ sage depuis 1988 avec un tambour Rollo­

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mat et un canon à eau. Dans les années 1980, mon père a creusé son propre puits et a installé une pompe électrique. En 2014, j’ai foré un nouveau puits pro­ fond d’environ 13 mètres. Depuis le prin­ temps de cette année, l’eau est tirée avec une pompe immergée. Il y a des conduites fixes autour de la ferme pour alimenter le Rollomat. Pour les parcelles plus éloi­ gnées, j’utilise un dévidoir avec des tuyaux supplémentaires que je peux déplacer avec le chargeur ou un tracteur. Le Rollomat luimême est amené à sa position de départ avant de commencer l’irrigation, puis il est entraîné par une turbine actionnée par la pression de l’eau d’alimentation elle-même. Une commande veille à ce


Irrigation

que l’irriga­tion s’arrête automatiquement lorsque le tambour atteint le bord du champ ou en cas de problème. Vous utilisez donc des eaux souterraines pour irriguer ? Oui. Nous sommes ici dans la vallée de la Thur. Dans cette dernière, le flux d’eaux souterraines est l’un des plus importants d’Europe. Toutefois, pour les parcelles les plus éloignées, on prélève des eaux de surface, directement dans la Thur. À quel moment de la journée irriguez-vous ? Les dispositions de la concession stipulent que je ne peux arroser que la nuit. De mon point de vue, c’est tout à fait logique car les pertes d’eau par évaporation sont moindres. Comment ont évolué les coûts d’irrigation ces dernières années ? Ces dépenses ont considérablement augmenté. Je me souviens que, par le passé, il y avait des années où nous nous passions d’irrigation, ou bien où elle n’était pas nécessaire. Mais là, depuis plusieurs saisons, il a toujours fallu arroser sur notre exploitation. Combien d’eau utilisez-vous ? En une nuit, je peux arroser environ deux hectares. L’apport correspond à 20-25 mm de précipitations. J’utilise un tensiomètre pour savoir si et combien il faut apporter d’eau. Qu’en est-il des concessions pour le prélèvement d’eau ? J’ai une concession pour l’extraction d’eaux souterraines que je dois renouveler tous les dix ans. Elle stipule le volume

annuel autorisé – 40 000 m3 – et le débit de prélèvement – 900 l/min. Pour pomper l’eau de surface de la Thur, je dois me procurer une concession chaque année. Quels sont les coûts annuels totaux de l’arrosage ? Les coûts à hectare s’élèvent à environ 150 francs. Ce montant comprend l’amortissement et l’entretien des points de prélèvement, des pompes, du dévidoir d’alimentation et du Rollomat, ainsi que la main-d’œuvre et l’électricité. À propos de ces chiffres, il faut noter que notre Rollomat a 32 ans ; il est amorti. Le prix de l’eau n’est pas inclus dans cette somme. Il varie beaucoup d’une région à l’autre. À quoi doit-on principalement veiller lorsqu’on arrose ? Il faut d’abord choisir la bonne buse ou le bon canon à eau. Un jet trop violent peut endommager les cultures. Un apport trop faible par séquence d’arrosage peut aussi avoir des effets négatifs, notamment sur les pommes de terre. Apporter trop d’eau n’est pas bon non plus économiquement parlant ; ça peut aussi générer de l’érosion dans les cultures sur buttes. J’utilise un Rollomat plutôt ancien, mais je l’ai équipé d’une commande informatique. Cette dernière veille à un contrôle précis de la vitesse d’avancement. Un pressostat arrête la pompe et coupe donc l’eau en bout de champ. Il intervient aussi en cas de fuite sur un tuyau. Avez-vous déjà employé d’autres systèmes d’arrosage ? Un portique d’irrigation pourrait être une solution ici. Le portique est moins sensible au vent que le canon. L’irrigation goutte-à-goutte, bien qu’elle constitue le

Rolf Kuhn vient d’installer une pompe immergée neuve dans ce puits de 13 mètres de profondeur.

Le matériel qu’utilise Rolf Kuhn est amorti depuis longtemps, ce qui lui permet de maintenir les coûts d’irrigation aux alentours de 150 francs par hectare.

système le plus efficace en termes de consommation d’eau, n’est pas une option pour moi. Elle demande trop de travail et les coûts seraient bien trop élevés. Avec le système que j’utilise actuellement, il me faut une petite demi-heure seulement pour tout mettre en place et démarrer l’arrosage, à moi tout seul.

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Irrigation

La machine d’irrigation avec asperseur lourd constitue l’équipement le plus courant. Photo : Ruedi Hunger

Systèmes d’irrigation de plein air Dans la perspective du changement climatique, les terres en plein air non irriguées jusque-là sont de plus en plus souvent aménagées dans ce sens. Une meilleure efficacité est exigée. Choisir la bonne technologie d’irrigation revêt une importance croissante. Ruedi Hunger

Les équipements d’irrigation utilisés manquent trop souvent d’efficacité. L’ob­ jectif de l’irrigation consiste à augmenter le rendement des prairies et à garantir ce­ lui des grandes cultures et des maraî­ chages de plein air. Pour l’arboriculture et la vigne, ce sont surtout des considéra­ tions qualitatives qui mènent à l’irriga­ tion. Comme l’eau est souvent rare dans les zones arides, chaque litre doit être uti­ lisé de manière parcimonieuse.

Conditions préalables Un bon système d’irrigation doit convenir aux exigences des cultures, à la taille de l’exploitation et à la structure des par­ celles. Une disponibilité suffisante d’eau et un point d’approvisionnement appro­ 32

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prié constituent les conditions préalables de base. Par ailleurs, les ressources fi­ nancières sont souvent un facteur décisif, voire limitatif. Il existe des systèmes adaptés à toutes les situations, reste à déterminer le montant que l’on sou­ haite y investir.

Effet d’une irrigation appropriée Une irrigation adéquate permet d’assurer les rendements et de réduire leurs fluc­ tuations annuelles. Elle améliore certes l’aspect visuel des produits récoltés, mais aussi la qualité de leurs composants. Si une stratégie adéquate est adoptée, la minéralisation de la fumure organique peut être mieux calculée et les engrais mi­ néraux sont disponibles plus rapidement

pour les plantes. Enfin, les nappes phréa­ tiques se reconstituent plus rapidement en automne, la teneur en humidité du sol étant plus élevée à la fin de la période de culture que sur les terres non irriguées.

Amélioration de l’efficacité Il ne suffit pas de parler d’optimisation de l’irrigation, il faut donner un « visage » à cette louable intention. Une meilleure efficacité s’obtient lorsque d’anciens sys­ tèmes d’irrigation sont remplacés par des nouveaux. En outre, l’eau ne doit s’uti­ liser qu’à bon escient, c’est-à-dire en obser­ vant le moment et le volume de chaque cycle d’irrigation. Le mode de gestion de l’irrigation doit être adapté à l’équipement en place. Toute augmen­


Irrigation

tation de l’efficacité étant associée à des coûts accrus, elle ne peut pas (plus) se réali­ ser économiquement pour toutes les cultures, raison pour laquelle celles de haute valeur sur le marché sont à privilé­gier. Cela est toutefois lié au risque d’une offre excédentaire sur le marché entraînant une potentielle chute des prix. Accroître l’efficacité consiste donc, au moins partiellement, à marcher sur la corde raide. Le présent article a pour objet de décrire les principales méthodes d’irrigation.

Machines mobiles à canons d’épandage À partir de 1970, le développement de tuyaux synthétiques en polyéthylène (PE) enroulables a permis de réaliser un progrès déterminant en matière de technique d’irrigation avec les installations mobiles dotées d’une alimentation indépendante. Une grande partie de ces machines sont équipées de canons de puissance moyenne ou forte. Ces canons néces­sitent une pression d’au moins 4 à 5 bars afin d’utiliser toute la distance de projection possible, combinée à une bonne répartition du jet. La conduite est actionnée par l’entraînement hydraulique (turbine) du tambour. Il existe aujourd’hui des installations disposant de tuyaux, d’un diamètre de 125 mm et d’une lon-

L’irrigation goutte-à-goutte prend une importance croissante. Photo : ALB

gueur atteignant 1000 mètres, qui parviennent à irriguer jusqu’à huit hectares. Les machines mobiles constituent une méthode d’irrigation permettant d’économiser de la main-d’œuvre. Leurs inconvénients sont la mauvaise distribution de l’eau en raison du vent et le besoin d’énergie élevé dû à la forte pression de fonctionnement nécessaire.

Machines mobiles à rampes d’épandage Ces machines ont pour principaux avantages de distribuer l’eau plus uniformément et d’être moins perturbées par le vent. Les buses demandent une pression de seulement 1,5 à 2 bars. L’approvisionnement en eau est dès lors peu gourmand en énergie (–20%). La taille réduite

Systèmes d’irrigation goutte-à-goutte Construction

Avantages

Inconvénients

Distributeur goutte-à-goutte individuel. Plusieurs lignes de distribution appelées « spaghetti » alimentent le pot de la plante.

Distribution très efficace de l’eau à partir d’un goutteur (tuyau d’égouttage). Pression du système jusqu’à deux bars.

Les tuyaux de distribution fine risquent d’être endommagés par les renards et les rongeurs.

Les systèmes d’irrigation goutteà-goutte se composent généralement de trois éléments : tête de distribution alimentation goutte-à-goutte.

Il existe différentes dispositions : en surface avec contact au sol (ou dans la butte) suspendu en surface (photo) souterrain.

L’eau peut être distribuée de manière très ciblée avec relativement peu d’énergie dans les cultures de petits fruits, de légumes et les grandes cultures. L’irrigation goutte-à-goutte est l’une des méthodes dites de micro-irrigation. Les systèmes fonctionnent avec des pressions de service d’un à quatre bars maximum.

Sur terrain accidenté, la distribution uniforme de l’eau peut être compromise. En cas de différences de hauteur d’un à deux mètres dues au terrain, des systèmes de compensation de pression garantissent une répartition uniforme. Important travail de mise en place et d’évacuation. Coûts de construction élevés. Élimination des tuyaux après une à trois saisons.

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Irrigation

La machine avec rampes d’épandage est plus lourde et plus onéreuse qu’une installation comparable avec canon grande surface. De surcroît, elle demande davantage de travail de mise en place.

Équipements pour les grandes super­ficies

Les systèmes d’irrigation par tuyaux fonctionnent avec des asperseurs légers délivrant jusqu’à 2,5 bars. Photo : Ruedi Hunger

des gouttes préserve à la fois les plantes et le sol. Le chariot à buses est équipé d’un châssis à 3, 4 ou 5 roues. Les essieux sont le plus souvent mobiles et suivent les courbes du terrain. Les rampes se replient hydrauliquement ou manuellement selon la largeur de l’installation. À partir d’une

certaine taille, une compensation horizontale et verticale s’avère nécessaire. Souvent, un canon léger avec un faible angle de projection du faisceau est encore monté à l’extrémité de la rampe. La largeur de travail utile s’étend ainsi au-­ delà de celle de l’installation elle-même.

Les machines d’irrigation circulaires (pivots) et linéaires (rampes frontales) sont adaptées aux parcelles de grande taille (à partir de 25 hectares). Ces systèmes partiellement stationnaires distribuent l’eau avec une bonne efficacité énergétique et une grande précision grâce à des buses à basse pression suspendues aux structures porteuses. La conception des rampes frontales est comparable à celle des pivots. Les seules différences résident dans l’avancement linéaire et l’approvisionnement en énergie et en eau. Des champs rectangulaires de 400 à 1200 mètres de long peuvent être irrigués grâce à un déplacement continu. Il existe des largeurs d’instal­ lation avec approvisionnement en eau latéral de 400 mètres ou central de 800 mètres. On peut aussi obtenir des largeurs de construction inférieures à 100 mètres et supérieures à 1200 mètres.

Systèmes d’arrosage par tuyaux aériens Construction

L’irrigation par tuyaux fait partie des systèmes d’arrosage en ligne. Ils sont généralement reliés à une conduite principale à laquelle un ou plusieurs tuyaux d’arrosage sont reliés. En plus de l’irrigation par conduites (y compris PVC), il existe les systèmes de conduites/tuyaux, de tuyaux et de tuyaux/tuyaux. La longueur de l’installation peut atteindre 400 mètres.

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Avantages

Inconvénients

Procédé standard dans les vergers avec combinaison irrigation/ lutte contre le gel. Les contraintes de construction dépendent du diamètre et de la longueur des conduites, ainsi que de l’espacement entre les buses.

L’irrigation par tuyaux aériens dans les vergers est sensible au vent en raison de sa position. Il faut compter avec des pertes d’eau. Contrairement à l’irrigation goutte-à-goutte, toutes les feuilles sont mouillées.

Un espacement des asperseurs de 12 mètres et des rangs de 24 mètres s’est avéré efficace pour une distribution uniforme de l’eau. L’irrigation par tuyaux fonctionne avec des asperseurs légers et permet la distribution de 3 à 7 mm/h d’eau avec une pression de 5 bars à l’hydrant.

En raison de l’important temps de travail, les canalisations, y compris les asperseurs, restent fixes pendant toute la période de culture et ne sont démontées qu’à la fin.


Irrigation

Asperseurs mobiles avec canon ou rampes d’épandage Construction

Avantages

Inconvénients

Les machines d’irrigation nécessitent une consomma­ tion d’énergie plutôt consé­ Les machines d’irrigation mobiles quente en raison de leur Une machine d’irrigation avec peuvent s’utiliser dans les condi­ pression de service relative­ asperseurs est placée au bord du tions de fonctionnement les plus ment élevée. champ. Le tuyau en PE peut être diverses. Elles sont équipées d’un L’eau est distribuée de ma­ déroulé et enroulé. Le tuyau d’ar­ canon moyen ou lourd. L’intensi­ nière peu imprécise s’il vente. rosage est entraîné hydraulique­ té d’irrigation dépend du canon Selon la distance de projec­ ment avec le tambour de l’enrou­ et se situe entre 15 et 20 mm/h tion et le type de jet, une leur. Une pression minimale à ou 21 et 40 mm/h. importante formation de l’hydrant de 7 à 8 bars est requise. boue peut se produire dans Le chariot à buses permet de les champs partiellement Le chariot à buses ne nécessite que compenser largement les incon­ couverts par la culture. 2,5 à 3,5 bars. vénients de l’asperseur lourd. Les chariots à buses sont coûteux et nécessitent davan­ tage de main-d’œuvre.

Les pivots consistent en un système de tuyauterie se déplaçant autour d’un point fixe. La structure porteuse, appelée aussi travée, repose sur plusieurs châssis à entraîne­ment électrique. Les asperseurs circulaires ont généralement un rayon de 300 à 500 mètres. Aujourd’hui, il existe des machines conçues pour les parcelles dont la taille est égale ou supérieure à 20 hectares. Moyennant l’ajout d’un ca­ non à l’extrémité du porteur, des sur­ faces allant jusqu’à 90 hectares peuvent

être irriguées. Les châssis moteurs des pivots disposent de bonnes propriétés de franchissement et de montée. Outre les buttes de pommes de terre ou d’as­ perges, ils peuvent facilement franchir des pentes atteignant 10%. Les deux méthodes se caractérisent par une forte densité de buses à faible por­ tée de projection. Cela permet un fonc­ tionnement à basse pression consom­ mant peu d’énergie (au moins 50 à 60% de moins que les systèmes avec canon

lourd). Sans parler des économies subs­ tantielles de temps de travail ainsi ob­ tenues. Elles ont cependant pour in­ convénient l’impossibilité de suivre les cultures nécessitant une irrigation dans l’assolement.

Arrosage par tuyaux et de type Sprinkler Ce système d’arrosage consiste en une ou plusieurs conduites alimentées par un tuyau principal. Aux conduites en acier

Systèmes d’irrigation goutte-à-goutte pour les pommes de terre

SP_8_Grafik_1

SP_8_Grafik_2

SP_8_Grafik_3

SP_8_Grafik_4

Sommet des buttes

Entre les buttes réduit (superficiel)

Entre les buttes réduit (profond)

Sans tuyaux sur toute la surface

Espace entre les goutteurs

30 cm

30 cm

30 cm

Largeur d’infiltration

30 cm

50 cm

50 cm

75 cm

60 cm

55 cm

45 cm

60 cm

75 cm

150 cm

150 cm

4,4

2,2

2,2

Sur toute la surface

31

14

12

100

Position des tuyaux

Profondeur d’infiltration Distance entre les tuyaux Nombre de goutteurs par m2 Part de sol irrigué en %

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Irrigation

galvanisé ou en aluminium munies de raccords rapides (cultures fruitières), on préfère de plus en plus les tuyaux synthétiques bien plus légers (maraîchage). Un espacement de 12 mètres entre les asperseurs et de 24 mètres entre les rangs s’est avéré efficace pour assurer une distribution uniforme de l’eau. Ces asperseurs légers distribuent un volume de trois à dix millimètres par heure (en 2,5 bars), mais aussi de petites quantités (moins de 5 mm). Le montage et le démontage de ce type de systèmes nécessitent beaucoup de temps et d’efforts, raison pour laquelle les tuyaux restent généralement dans la culture jusqu’à la fin de la récolte. Les installations par tuyaux constituent la seule méthode de lutte contre le gel en arboriculture. Les systèmes de type Sprink­ler sont le plus souvent constitués de tuyaux en plastique posés à intervalle de dix à douze mètres dans la culture. L’écartement entre les asperseurs sur le tuyau correspond à dix mètres. Les asperseurs, à jet simple ou double, sont placés sur des supports à un mètre au-dessus du sol. Cette méthode permet une distribution relativement uniforme de l’eau sur toute la surface avec une faible intensité d’irrigation. La pression de service requise se situe entre 2,5 et 4 bars.

Les systèmes goutte-à-goutte Les systèmes goutte-à-goutte pour cultures spéciales comportent trois élé-

Systématique de la micro-irrigation Procédés d’arrosage (micro-irrigation)

Sous terre

Profond cultures pérennes

Superficiel cultures annuelles

ments  : l’unité de tête avec différents acces­soires, la ligne d’alimentation com­ posée des lignes principales et de distri­ bution, ainsi que les goutteurs (jusqu’à 2 bars maximum). Avec l’irrigation goutteà-goutte, seule une partie du sol parcouru de racines est traitée (voir tableau en bas de la page précédente). Plus le sol est sablonneux, plus les zones de pénétration de l’humidité sous les points d’égouttage sont étroites. Lorsque la teneur en argile ou/et en limon augmente, la distribution horizontale de l’eau s’améliore et le nombre de points d’égouttage nécessaires par unité de surface diminue. Si des quantités d’eau excessives sont administrées dans un sol perméable, l’eau ne peut pas être retenue dans les pores et s’écoule dans les couches plus profondes. Par

Composantes d’un système d’irrigation goutte-à-goutte Pompes et commande servant à l’irrigation goutte-à-goutte des myrtilles Gauche : la distribution efficace de l’eau dans les cultures de petits fruits et de légumes implique un système de contrôle sophistiqué.

Droite : un système de surpression remplit rapidement les tuyaux d’égouttage selon les conditions du terrain pour que l’eau soit ultérieurement distribuée de manière uniforme.

Gauche : la station sert à doser les engrais et l’acide, de sorte que le pH des myrtilles reste constant dans le pot.

Droite : les différents secteurs d’une installation sont alimentés en eau sous contrôle informatique pendant une certaine durée.

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En surface

Brumisation

Goutte-à-goutte

conséquent, l’irrigation goutte-à-goutte peut aussi entraîner des pertes, même si elles sont limitées localement. Les tuyaux peuvent être installés dans les cultures de pommes de terre de différentes manières, au sommet des buttes ou entre les buttes (plusieurs méthodes, notamment de réduction et de place­ment toutes les deux buttes). Ils peuvent être disposés en surface ou enterrés en fonction de la structure des buttes. Les sols secs et sa­ blonneux conduisent l’eau en profondeur plutôt qu’en largeur. C’est pourquoi les pommes de terre ne peuvent pas béné­ ficier pleinement de l’eau irriguée entre les buttes. En revanche, si l’irrigation est précoce, le plant est incité à activer la croissance des racines dans la zone de pénétration de l’humidité sous la zone entre


Irrigation

Systématique des différents procédés d’irrigation

d’une attention accrue partout où les coûts énergétiques augmentent et/ou l’approvisionnement en eau est limité et son prix au mètre cube élevé.

Procédés d’irrigation (arrosage)

Conclusion Installation en partie mobile

Installation mobile

Avec rampe

Avec canon

Rampe frontale

les rangs. Dans les sols légers contaminés par la tavelure, l’irrigation à partir du som­ met des buttes a donné de meilleurs ré­ sultats dans les parcelles d’essai.

Pivot

Asperseurs en ligne

Tube-tuyau

Tube-tube

spécifiques. Des conditions défavorables peuvent entraîner des coûts importants quant à son approvisionnement et absor­ ber ainsi plus de 50% des coûts d’inves­ tissement totaux.

Investissements et coût des procédés

Gestion de l’irrigation

L’eau provient de sources très diverses dépen­dant de la situation géographique et hydrologique ainsi que des législations

L’irrigation en plein air se base encore surtout sur l’expérience propre à l’exploi­ tation. Son contrôle objectif fait l’objet

L’eau constitue l’un des moyens d’ex­ ploitation les plus chers de l’agriculture. Outre des besoins conséquents en ca­ pitaux, le temps nécessaire pour gérer l’irrigation ne doit pas être sous-estimé. L’irrigation goutte-à-goutte est toujours plus utilisée dans les cultures de pommes de terre et de fruits ainsi que dans le maraî­chage. L’arrosage par tuyaux et de type Sprinkler, seule méthode offrant une protection contre le gel, se rencontre le plus souvent dans les cultures fruitières et maraîchères. Les machines mobiles sont courantes surtout dans les grandes cultures. Les asperseurs de grande sur­ face sont de plus en plus souvent rem­ placés par les chariots à buses. Les équipe­ments les plus économiques, les machines circulaires et linéaires, ne conviennent qu’aux exploitations dont les parcelles sont de grande taille et regrou­pées.

SÛR ––FIABLE – ÉCONOMIQUE BETRIEBSSICHER ZUVERLÄSSIG – WIRTSCHAFTLICH

2 2 01

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Pompe à deux pistons, Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, double effet, axe horizontal Baureihe Typ H-303-0 et bain d’huile, série etSG2 type H-303-0 SG2

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De Blaues Gold... Del’or l’orbleu... bleu...

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Marché de l’occasion

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Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

L’irrigation ne se limite pas à mettre en place une machine. Aujourd’hui, on exige une utilisation efficace de l’eau.

Photos : Ruedi Hunger

Il danse avec la pluie Il est possible à l’heure actuelle de surveiller et de piloter l’irrigation par smartphone, tablette ou ordinateur. Technique Agricole s’est fait expliquer la toute dernière technologie de contrôle sur un système d’arrosage de l’entreprise Beinlich. Ruedi Hunger

« Raindancer » est un système de gestion par GPS riche en perspectives. De quoi parle-t-on au juste ? Avec lui, l’utilisateur accède à toutes les données pertinentes concernant l’irrigation. Elles sont immédiatement transmises sur son téléphone, smartphone qu’il porte de toute façon sur lui. Inclus dans le paquet, un dispositif d’alerte par SMS transmet une alarme en cas de dysfonctionnement. Ce système garantit une certaine sécurité et l’utilisateur n’a plus à foncer en voiture ni à enfourcher encore et encore son quad pour aller effectuer des contrôles aux champs. Tout le pilotage de l’irrigation se 38

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fait par smartphone. Cette application pratique est également employée pour planifier l’utilisation et la mise en œuvre du système et – chose toujours plus importante – documenter l’ensemble de l’irrigation en fin de saison ou d’année.

Fonctionnement du « Raindancer » Installés sur le chariot d’arrosage, une balise GPS autonome alimentée par un panneau solaire et un capteur de pression sont les prérequis indispensables. Leurs données sont transférées et mémorisées provisoirement dans un cloud, un « nuage informatique », et sont consul-

tables par smartphone. Les limites de parcelles et autres paramètres de base sont aussi stockés dans le système et peuvent être utilisés par le « Raindancer » à des fins de pilotage. Durant l’arrosage, la position effective de l’enrouleur et la pression de l’eau sont transmises en temps réel au logiciel. Ce système peut être installé ultérieurement sur tous les appareils d’irrigation.

Toujours à jour La saisie et le suivi des cycles d’irrigation sont automatiques et s’affichent sous forme graphique. L’utilisateur dispose


Rapport d’expérience | Impression

« La production tourne à plein régime » Stefan Brack (photo), membre de la direction de Brack Landtechnik AG à Unter­ stamm­heim (ZH), s’exprime sur la relation commerciale qu’il entretient avec Beinlich. « Il y a environ trois ans, Beinlich nous a contactés et nous avons accepté d’inclure leurs produits dans notre assortiment. Nous avons été convaincus par la grande qualité de leur technologie d’irrigation. Autre avantage à mon avis : nous parlons la même langue et nous comprenons toujours de quoi il retourne. » L’entreprise familiale Beinlich GmbH possède une usine à Ulmen, en Rhénanie-Palatinat, dans la région de l’Eifel. Elle produit, entre autres, quatre gammes de machines d’irrigation déclinées en de nombreux modèles. Ce large éventail offre le bon matériel, le bon enrouleur pour chaque situation. Toutes les machines sont disponibles en différentes versions, avec des diamètres (extérieurs) de tubes en PE de 75 à 125 mm.

donc à tout moment d’une vue d’ensemble et peut suivre l’arrosage en temps réel. L’ensemble des données, pression, angle d’aspersion, longueur enroulée, progression effective, temps restant et changement de parcelle à venir s’affichent sur le smartphone. Tout comme les dysfonctionnements qui, si nécessaire, déclenchent une alarme par SMS.

Volume d’irrigation déterminant Démarrage, arrêt, variation de la vitesse d’enroulement : le volume apporté est le

Les machines d’irrigation sont également proposées avec un chariot à buse pour remplacer l’unique canon. L’entreprise Beinlich propose en outre plusieurs types de motopompes équipées de moteurs Iveco/FPT. Beinlich fabrique aussi des enrouleurs pour les conduites de transport et de raccordement. À l’heure actuelle, 25 machines d’irrigation vendues par Brack sont en service en Suisse. En raison de la situation pluviométrique tendue en Europe, la production à Ulmen tourne à plein régime.

Toutes les fonctions sont accessibles avec ou sans téléphone ; l’électronique correspond avec le « Raindancer ».

facteur déterminant de l’arrosage. On l’obtient par addition de la pression effective et des paramètres de la buse. L’apport effectif, en m3 et en mm, est affecté au cycle d’arrosage et enregistré. Le système est évolutif car un compteur optionnel (pour borne d’incendie ou pompe) peut être intégré au module « Raindancer PRO » pour enregistrer le volume exact d’eau prélevée. La quantité d’eau calculée est ensuite ajustée à la quantité d’eau effective. On peut en outre ajuster les apports dans des zones particulières à l’intérieur

d’une parcelle, répertoriées sur la carte d’engagement. En quittant une zone spécifique, le chariot d’arrosage revient automatiquement à la cadence d’enroulement préprogrammée.

Gestion automatique du secteur Difficile d’être plus précis ; l’irrigation commence avec une orientation à 180 degrés dans le sens de la parcelle et donc, généralement, en ligne droite (mais ce n’est pas obligatoire). Aucune pré-irri­ gation n’est nécessaire et les angles d’aspersion sont automatiquement ajustés en fonction de la forme de la parcelle ou des obstacles. La cadence d’enroulement est ajustée à la surface à irriguer. Si le vent tourne, un

« Raindancer »

Le récepteur GPS et son module d’alimentation solaire, ainsi qu’un capteur de pression sont montés sur le chariot d’arrosage.

Le programme de gestion d’irrigation « Raindancer » est un produit de IT-Direkt Business Technologies GmbH à Berlin. Cette entreprise a développé cette commande automatique après que plusieurs agriculteurs eurent émis l’idée d’un tel système, il y a une dizaine d’années. En principe, le « Raindancer » peut être monté sur toutes les marques et types de machines, y compris en post-équipement sur des matériels plus anciens. www.raindancer.com

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Impression | Rapport d’expérience

pilotage à distance de l’installation est possible via l’applica­tion.

Coûts

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Le système procure à l’utilisateur une nouvelle liberté pendant la période d’irrigation. Cependant, tous ces avantages ne sont pas gratuits et ont un coût. Jugez-en par vous-même. La balise GPS « Raindancer » avec le module ou le panneau solaire, l’unité de surveillance, le capteur de pression et le réglage électronique par secteur rajoutent 10 à 12% au prix d’un appareil d’irrigation à environ 45 000 francs. Les frais annuels atteignent environ 200 francs (180 euros). Compte tenu de la simplification du travail pour l’utilisateur, de la plus grande sécurité d’exploitation et de la meilleure utilisation de l’eau, ce montant compris entre 4000 et 5000 francs est un investissement rentable.

Charrues Déchaumeurs à dents Déchaumeurs à disques Herses et fraises rotatives Semoir Semoir monograine Pulvérisation

LE MEILLEUR INVESTISSEMENT POUR MON AVENIR Responsable Suisse Romande: Jacques-Alain Pfister, Tél: 079 928 38 97 KUHN Center Schweiz 8166 Niederweningen Tél +41 44 857 28 00 Fax +41 44 857 28 08 www.kuhncenterschweiz.ch

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Gestion automatique par secteur : l’aspersion débute à 180° en direction du champ et aucune préirrigation n’est requise.

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Rapport d’expérience | Impression

Les andaineurs à tapis de Kuhn sont dotés d’un pare-vent à rouleau associé à une tôle de guidage incurvée qui doivent assurer un flux de fourrage optimal et limiter les pertes. Photos : Roman Engeler

Andainer avec un tapis La qualité des fourrages de base est un facteur décisif en production bovine. Les andaineurs à tapis ou à pick-up sont encore des machines de niche, mais ils présentent des avantages en matière de respect et de propreté du fourrage. Technique Agricole a passé le « Merge Maxx 950 » de Kuhn à la loupe. Roman Engeler

Les andaineurs à tapis ou à pick-up remplaceront de plus en plus les andaineurs à toupies. Des constructeurs connus, ainsi que de nouveaux acteurs, tentent de prendre pied sur ce segment de marché. Kuhn propose le « Merge Maxx » dans son assortiment depuis plusieurs années. Avec l’introduction de deux nouveaux modèles, la gamme s’est étendue l’an passé vers le haut et vers le bas. Le « Merge Maxx 950 » est présent sur le marché depuis deux bonnes années. Technique Agricole a suivi la première machine à avoir travaillé en Suisse.

Attelage aux bras inférieurs Le système de délestage comporte quatre ressorts pour chaque pick-up. Le réglage est effectué au moyen d’un filetage.

Le « Merge Maxx 950 » est accouplé aux bras inférieurs du relevage. Avec sa lar6/7 2020

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Impression | Rapport d’expérience

geur de transport de 3 mètres, il doit être immatriculé avec des plaques brunes. Le système d’attelage comprend des amortisseurs qui réduisent les impacts sur le tracteur. En mode transport, l’essieu directionnel est légèrement incliné, ce qui améliore la stabilité dans les courbes.

Hydraulique embarquée

Quatre patins assurent le suivi du sol et le réglage de la hauteur de travail.

L’andaineur à tapis peut être entraîné à la prise de force au régime de 1000 ou 750 tr/min. Il possède sa propre centrale hydraulique. Pourvue de deux pompes à huile par côté, elle anime les pick-up et tapis. Afin de réduire l’encombrement, le réservoir d’huile est intégré dans le châssis. Les moteurs entraînant les tapis sont placés derrière ceux des pick-up. L’utilisation de cet andaineur de près de 5 tonnes et équipé de freins pneumatiques nécessite encore deux distributeurs hydrauliques à double effet. Si la toile à andain, une option qui assure une belle dépose latérale du fourrage, est installée, un distributeur hydraulique simple effet supplémentaire est nécessaire.

Système de délestage

Une console simple, non compatible Isobus, sert à gérer les principales fonctions.

Le « Merge Maxx 950 » est équipé d’un mécanisme de délestage comportant quatre ressorts pour chacun des pick-up. Le réglage est effectué au moyen d’une tige filetée. Chaque pick-up bénéficie d’un débattement pendulaire de +/–10° et d’un débattement vertical de –20 à +30 cm. Quatre patins assurent le suivi du terrain et déterminent la hauteur de travail. Ce réglage centralisé est assuré par une simple manivelle. Kuhn propose aussi des patins en matière synthétique utiles dans certaines conditions de travail (canicule, sécheresse, sol caillouteux, chaumes ou paille).

Prise en charge du fourrage

Un pick-up sans came avec des lamelles synthétiques et un tapis de convoyage renforcé par des couches textiles.

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Le fourrage est prélevé par le pick-up dont les barres de dents sont guidées par des cames. Les lames du pick-up sont en matériau synthétique. Le pare-vent à rouleau associé à une tôle de guidage incurvée – Kuhn l’appelle « Windguard » – doit assurer un flux de fourrage optimal. « Windguard » s’adapte à la quantité de fourrage et contribue ainsi à la réalisation d’andains réguliers et aérés. Une fois prélevé, le fourrage est poussé sur le tapis de transfert. La vitesse de ce dernier est réglable en continu. La tension de la bande de transport en caoutchouc renforcé par de la toile est réglable sans outils.


Rapport d’expérience | Impression

Dépose de l’andain La flexibilité dans la dépose de l’andain est l’un des avantages du « Merge Maxx 950 ». Le fourrage peut être réuni en un seul andain ou en deux andains de volume égal. En outre, il est possible de réaliser une dépose centrale unique ou une dépose centrale et latérale. La largeur de travail maximale est de 9,50 mètres en dépose centrale. Dans cette configuration, l’écart entre les deux pick-up, et donc la largeur de l’andain, est de 2,20 mètres. Il est encore possible de regrouper l’ensemble du fourrage sur un côté de la machine, ou sur les deux côtés à la fois. Dans cette configuration, les deux pick-up sont positionnés pour être très proches au centre de la machine, ce qui réduit la largeur de travail à 7,50 mètres. Il résulte de cette polyvalence une grande flexibilité de travail selon le volume et le type de fourrage, la forme de la parcelle ou l’outil de récol­te qui prendra en charge les andains. Les fonctions comme le type de dépose ou le sens de rotation des tapis sont gérées au moyen d’une console non compatible Isobus. Il est encore possible de faire varier le régime des pick-up et des tapis de transfert.

Conclusion Le « Merge Maxx 950 » est un andaineur à tapis performant adapté à une utilisation en commun ou pour les agro-entrepreneurs. Avec une vitesse d’avancement de 18 km/h, le débit horaire atteint 7 hectares. Ses avantages résident dans le travail respectueux et l’absence de souillure du fourrage ainsi que dans l’usure moindre des couteaux et des rotors. L’utilisation de cette machine, proposée à partir de 93 000 francs, nécessite 85 chevaux. En terrain vallonné, une puissance de 120 à 130 chevaux est idéale.

Le « Merge Maxx » est équipé d’une centrale hydraulique embarquée.

« Andainer de manière flexible et efficace » Les agriculteurs Heinz Denzler (engraissement de taureaux), Marius Frei (engraissement de génisses) et Thomas Heusser (production laitière, de g. à d. sur la photo) sont actifs sur les communes de Warth-­ Weiningen et Uesslingen (TG). Ils ont acheté ensemble l’année dernière un andaineur à tapis Kuhn « Merge Maxx 950 » et fondé une communauté de machines. Cette acquisition a permis de se débarrasser d’anciens andaineurs à toupies et d’améliorer les performances et la flexibilité des chantiers d’andainage. Avant d’opter pour le « Merge Maxx 950 », les agriculteurs ont testé des équipements d’autres constructeurs. Des machines frontales qui évitent le passage du tracteur sur le fourrage ont aussi été étudiées. Des critères de prix, de maturité technique, de détails, de support technique et de disponibilité ont orienté le choix sur la machine proposée par Kuhn. L’andaineur à tapis est utilisé sur une surface de 150 hectares. Bien que ce service soit peu répandu dans la région de Frauenfeld, les trois associés prévoient de réaliser des travaux pour tiers sur une surface de

50 hectares. « D’un point de vue économique, 200 hectares est la limite de la rentabilité à atteindre pour un andaineur à tapis », constatent-ils. Pour les associés, les possibilités de dépose de l’andain, centrale, latérale ou combinée, sont parfaites. Ils apprécient aussi la faible souillure du fourrage et en particulier l’absence de pierres dans les andains. Selon leur expérience, la machine travaille parfaitement sur les prairies artificielles, mais avec un résultat plus contrasté en prairies naturelles. Les brisures sont réduites dans les fourrages riches en feuilles, mais l’on doit surveiller la vitesse et le régime des pick-up. La vitesse de travail est en général de 12 à 14 km/h. Il est aussi possible de rouler à 20 km/h en situations extrêmes. Le débit horaire est compris entre 6 et 8 hectares. Une seule machine pendant le stress de la fenaison ? « C’est possible pour nous », affirment les trois agriculteurs. En effet, le débit est plus important, ce qui permet de réaliser les travaux plus rapidement qu’auparavant, et les chantiers étaient bien échelonnés dans le temps.

Le Kuhn « Merge Maxx 950 » en chiffres Largeur de travail : de 7,50 à 9,50 m Largeur de transport : 3,00 m Hauteur de transport : 3,60 m Poids : 4845 kg Régime prise de force : 1000 et 750 tr/min Distributeurs hydrauliques : 2 x DE, 1 x SE si équipé d’une toile à andain Prix brut : dès CHF 93 000.– (hors TVA) Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

Cet ensemble incluant ensileuse, presse et enrubanneuse est compact et donc maniable. Photos : Ruedi Burkhalter

Des balles d’ensilage fin confectionnées en un passage Les dispositifs de coupe des autochargeuses et des presses se sont améliorés. Cependant, des exploitants continuent à miser sur l’ensilage de préfané finement coupé. Le processus pour le conditionner en balles rondes restait long et complexe. Ruedi Burkhalter Ne serait-ce pas plus simple si on parvenait, avec une seule machine tractée, à hacher, presser et enrubanner de l’herbe ? C’est la question en forme de constat que Philipp Meier s’est posée suite à des discussions avec des clients. Philipp Meier est propriétaire d’une entreprise de pressage et importateur des machines à traire Dairymaster à Willisau (LU). Pour répondre, il a commencé par réaliser des essais avec une ensileuse tractée Kongskilde, une sorte de gros entonnoir et la presse à chambre variable Welger qu’il possédait déjà. « Nous avons été plus que surpris de voir à quel point ça fonctionnait bien », se souvient cet inventeur. Positivement impressionné, il s’est mis ni une ni deux à développer une machine combinée installée sur un essieu tandem, aussi compacte que possible et capable 44

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de réaliser toutes les étapes du processus d’ensilage. À ce stade, les échanges d’idées avec Walter Witzig ont été déterminants. Ce constructeur de machines de Feldbach (ZH) a pas mal d’expérience sur ce terrain. Les mises au point ont duré trois ans, pour aboutir d’abord à une version avec un pick-up classique, puis, étape par étape, à une réalisation aboutie baptisée « TB-Master MV 1352 S ».

Récupération des chutes de fourrage Les défis n’ont pas manqué au cours du dévelop­pement de la machine. Le pressage d’herbe hachée menu dans une presse à sangles ordinaire occasionne des pertes importantes, tout comme le transfert de la balle de cette chambre variable vers la table et l’amorce du processus de filmage. Philipp Meier a dû imaginer une solution

pour récupérer ces chutes le plus facilement possible et les ramener vers l’avant. Il a mis au point une suite de convoyeurs. Le cœur de ce dispositif est un plancher convoyeur à barettes placé sous la presse qui renvoie les brins perdus vers l’avant. En outre, une tôle est placée sous l’enrubanneuse ; un balai monté sous la table repousse le fourrage vers le convoyeur à barettes. À l’avant de ce dernier, un bac récupère les brins d’herbes. Il est muni d’une vis sans fin qui les transfère vers la droite, à une deuxième vis orientée à angle droit en direction du tapis d’alimentation de la presse.

Un système de transfert breveté Le passage entre l’ensileuse et le rotor de la presse est une étape cruciale si l’on veut obtenir des balles régulières et de


Rapport d’expérience | Impression

démultiplication avec une sortie 1000 tr/ min pour l’ensileuse, une sortie 540 tr/min pour la presse et un troisième arbre pour la pompe d’alimentation du circuit hydraulique de l’andaineur. Les autres organes comme l’enrubanneuse, le récupérateur de pertes et la goulotte oscillante sont pourvus en huile par le tracteur.

Bon rendement à moindre coût

Les chutes de fourrage sont récupérées sur un plancher avec convoyeur à barettes puis réacheminées vers le tapis d’alimentation au moyen de deux vis sans fin.

bonne tenue. Le système de transfert breveté fonctionne ici avec un canal incliné d’où une goulotte d’éjection envoie le fourrage et le répartit par un mouvement de va-et-vient sur toute la largeur du rotor. Le mouvement de la goulotte peut être réglé en fonction des propriétés et du taux d’humidité du préfané. C’est un point qui doit encore être optimisé cette saison afin d’obtenir des balles avec des angles plus fermes et mieux marqués.

Le ramassage latéral permet de surveiller l’andain Le ramassage du fourrage en un flux régulier constituait aussi un défi. Philipp Meier a commencé, voici trois ans, avec un pickup standard monté à l’avant de l’ensileuse. Mais le cadre imposait une largeur de pickup maximale de 1,6 mètre. C’était astreignant pour le conducteur qui devait surveiller en permanence que le ramasseur ne s’écarte pas de l’andain, avec des conséquences négatives sur le rendement de la machine. Philipp Meier a donc décidé, pour cette saison, de reprendre le problème à la base et de remplacer le pick-up par un andaineur à tapis ROC de 300 cm monté latéralement. Du coup, il a aussi fait pivoter l’ensileuse d’un quart de tour, le tambour de coupe se retrouve en position longitudinale par rapport à l’avancement, ce qui facilite son entraînement.

évite à l’attelage de rouler sur le fourrage. En outre, l’acheminement par le tapis de 90 cm vers le convoyeur et les tambours de prépressage de largeur identique est régulier et sans à-coups.

Dispositif d’entraînement séparé de l’andaineur Sur le terrain, l’entraînement hydraulique propre à l’andaineur à tapis permet de régler le ramassage indépendamment de l’alimentation de la presse ; c’est un avantage, en présence de gros amas de fourrage qui peuvent ainsi être mieux dosés. Pour circuler sur la route, l’andaineur est relevé à la verticale.

Des organes déplacés Il a aussi fallu adapter quelques éléments de la presse. En raison de la configuration d’ensemble, la position d’un tambour et celle de la boîte de renvoi d’angle ont dû être modifiées. L’entraînement principal de la machine est assuré par un boîtier de

En conditions favorables, Philipp Meier atteint avec la « TB-Master MV 1352 S » un rendement horaire de 25 à 30 balles, d’un diamètre standard de 110 cm pour un poids de 800 à 900 kg de préfané. La presse est à chambre variable et permet donc de confectionner des balles plus ou moins grandes au choix. Si l’on compare rendement et coûts avec un procédé normal utilisant ensileuse et presse à maïs, l’économie de personnel (2 à 3 intervenants en moins) et de véhicules est patente. Au champ, Philipp Meier n’utilise qu’une fraction de la puissance (240 chevaux) de son tracteur.

Des frais maîtrisés Cela influence aussi les coûts. Si les balles de préfané coupé de Philipp Meier coûtent un peu plus que celles d’ensilage d’herbe classiques, elles reviennent nettement moins cher que celles confectionnées avec une ensileuse et une presse à maïs. Cette machine accomplit sa première saison. Le calcul du prix n’est pas encore définitif. « Je pars de l’idée que mes balles de préfané coupé vont coûter quelque chose comme 6 francs de plus que celles d’ensilage de coupe classique », évalue Philipp Meier. Hors du rayon de Willisau, il faudra aussi ajouter un forfait de déplacement. Et compter un supplément dans les terrains très en pente.

Configuration en cours de brevet Cette configuration, ramassage latéral et tambour longitudinal, fait aussi l’objet d’une demande de brevet. Le ramassage latéral présente plusieurs avantages. Il offre une meilleure visibilité au conducteur, facilite le pilotage dans les courbes même en présence de larges andains, et

La boîte de distribution répartit la puissance du tracteur entre l’ensileuse, la presse et l’hydraulique embarquée pour actionner l’andaineur à tapis.

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Impression | Rapport de test

Le cerf avec un nouveau « nez » John Deere ajoute dix nouveaux modèles à la gamme « 6M ». Cette dernière s’enrichit de modèles moins puissants et les séries « 6MC » et « 6RC » disparaissent du catalogue. Technique Agricole a testé le modèle « 6120M ». Martin Abderhalden*

Un capot plus plat ainsi qu’une cabine retravaillée avec une surface vitrée plus grande, telles sont les caractéristiques visibles de la série « 6M » sortant des usines allemandes de la marque, à Mannheim. Photos : Martin Abderhalden

Les tracteurs sont proposés dans les variantes d’équipements « Select », « Select+ » et « Premium ». Ils répondent aux exigences propres aux secteurs de la production fourragère et des grandes cultures.

Des détails éprouvés La ressemblance avec les anciennes séries et le capot plongeant pourvu de prises d’air situées sur la partie supérieure at-

*Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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Technique Agricole 6/7 2020

tirent d’emblée l’attention. Le moteur à 4 cylindres John Deere Power Tech de 4,5 litres répond à la norme de dépollution 4. Il développe 120 chevaux. Grâce à l’« Intelligent Power Management », sa puissance peut atteindre 140 chevaux à 2100 tr/min. Les radiateurs, également retravaillés, ne peuvent pas être tirés ou dépliés. On constate toutefois que même si l’espace entre ces éléments est important, il ne facilite pas vraiment leur entretien. Ce moteur puissant réalise de bonnes performances sur la quasi-totalité de son régime. Il consomme de l’Adblue en plus du diesel. Le pot d’échappement fixé au

montant droit de la cabine perturbe peu le champ de vision en dépit de sa grande taille.

Charge utile de 4350 kilos Le châssis en acier constitue la solide colonne vertébrale de cette nouvelle série. On peut choisir des fixations de roues qui se règlent ou qui se vissent sur l’arbre. Ces tracteurs se caractérisent entre autres par leur manœuvrabilité. Équipés de pneus de 540 à l’avant, leur rayon de braquage est d’à peine 4,5 mètres. Le tracteur du test affiche un poids à vide (réservoir plein) de 6100 kilos et une charge utile appré-


Rapport de test | Impression

Bref descriptif + Visibilité vers l’avant + Possibilités de positionnement du joystick + Caractéristiques du moteur – Sans blocage de la suspension avant – Pas de radiateur pliable – Écran sans horloge

Les éléments de commande usuels sont regroupés sur le côté droit de la cabine.

Les informations sont affichées sur l’écran installé dans le montant droit de la cabine.

ciable de 4350 kilos. Équipé de la suspen­ sion « TLS », l’essieu avant dispose d’une course de 100 mm qui assure un bon confort de conduite. Le réglage de la dure­ té de la suspension et l’adaptation de son comportement sont automatiques. La cabi­ne dispose aussi d’une suspension mécani­que.

sono­re de la cabine en font un lieu de tra­ vail agréable. Le tableau de bord a été remplacé par un écran intégré dans le montant droit de la cabine. Les infor­ mations que l’on veut afficher peuvent être sélectionnées via une molette se trouvant sur la console de droite et un bouton d’accès rapide. Grâce au capot plongeant, la vision vers l’avant est excel­ lente. L’essuie-glace est situé un tantinet trop bas par rapport au champ de vision. La finition « Premium » est munie de l’ac­ coudoir réglable en hauteur et déplaçable « CommandArm ». Ces possibilités de ré­ glages facilitent l’utilisation du levier de vi­ tesse et du joystick électronique. Ce der­ nier offre une commande proportionnelle parfaite pour le travail avec un chargeur frontal. On peut y ajouter la commande de trois distributeurs hydrauliques, le change­ ment de vitesse ou la gestion des relevages avant et arrière. Le bouton actionnant le relevage est placé un peu plus à l’avant. Outre des boutons d’accès rapide à l’écran bien situés, la console latérale est dotée des autres boutons nécessaires à la com­ mande de la traction, du blocage du différen­tiel et de la prise de force. Il est dommage que ces éléments soient ab­ sents sur l’accoudoir. Celui-ci comporte toutefois des prises USB très pratiques, des prises électriques et une prise Isobus.

Transmission « CommandQuad Plus Ecoshift » Le modèle testé était doté de la finition « Premium » incluant le nouvel accoudoir et la transmission « CommandQuad Plus Eco­ shift ». Il s’agit de la version de luxe. Le trac­ teur est aussi proposé avec les transmissions « Powerquad Plus » et « Autoquad Plus ». Ces variantes ont un poids total réduit. La transmission 24x24 comprend 6 groupes de 4 vitesses, toutes à passage sous charge. Elle peut être gérée manuellement via un levier de changement de vitesse ou de façon entièrement automatique. En mode ma­ nuel, une pression vers l’avant sur le levier permet de passer la vitesse supérieure. Une double pression engendre un changement de groupe. En mode automatique, le dé­ placement du levier vers la droite suffit à auto­matiser le changement de vitesse. Une molette placée sur le levier de vitesse permet d’ajuster la vitesse désirée. La vitesse de 40 km/h est atteinte à un régime de 1620 tr/min. Un inverseur placé sur la gauche du volant permet de changer le sens de marche. Le nouveau levier installé sur la gauche du siège commande le frein de parc et la fonction parc de la transmission. Son utilisation nécessite une certaine habitude.

Cabine retravaillée Les projecteurs LED éclairent à 360°. Les trois marches et la main courante per­ mettent de franchir facilement les portes de la cabine malgré leur petite taille et un accès un peu haut. La fermeture des portes ne demande pas trop de force. L’agencement clair et le faible niveau

Relevage et hydraulique L’avant du tracteur comprend un rele­ vage compact d’une capacité de 4000 ki­ los ainsi qu’une prise de force. Le pont arrière du « 6120M » affiche une force de levage maximale de 5700 kilos. La force de levage sur l’ensemble de la course est de 4100 kg. Le débit hydraulique de série est de 80 l/min. En option, il peut at­ teindre 114 l/min grâce à un système LS. Le John Deere « 6120M » a été testé avec une herse rotative lourde de 3 mètres et une benne basculante. On a constaté la vi­ gueur du moteur et l’excellente maniabilité

de l’engin. Il a été possible de travailler avec la herse sans ajouter de masse frontale. La commande était un peu brusque, mais une mise à jour a déjà été faite sur ce point. Le confort de conduite est généralement bon. À pleine vitesse, la direction est très sen­ sible. Les commandes sont bien visibles et confortables. Bien que sans horloge, l’écran intégré au montant de la cabine affiche les informations nécessaires de manière très lisi­ble. Les réglages sont vite pris en main. L’entretien est facilité par un capot à large ouverture et des parois latérales démon­ tables. Le nettoyage du radiateur nécessite un pistolet à air comprimé équipé d’un tube coudé suffisamment long.

Conclusion Le John Deere « 6120M » est un tracteur maniable et puissant qui trouve une utilisa­ tion polyvalente sur l’exploitation. Complè­ tement équipé, il affiche le poids à vide plu­ tôt important de 6100 kilos, mais sa charge utile est toujours de 4350 kilos. La qualité des équipements, comme l’éclairage auto­ matique de l’accès à la cabine ou le siège, exemplaire, ainsi que l’absence de fioritures rendent le travail à son bord agréable.

Le John Deere « 6120M » en chiffres Moteur : 4,5 l John Deere Power Tech EWL, 4 cylindres, norme de dépollution 4, 120 ch (EN ECE-R120), avec IPM 140 ch à 2100 tr/min Transmission : 24 × 24 CommandQuad Plus Ecoshift Prise de force : 540, 540E, 1000 tr/min Dimensions : longueur 435 cm, largeur 242 cm, hauteur 282 cm, empattement 240 cm Poids à vide : 6100 kg (réservoir de car­ burant plein), charge utile 4350 kg Pneumatiques : Mitas AC65 540/65R24 (avant), Mitas AC65 600/65R38 (arrière) Prix : dès CHF 75 666.– (tracteur testé CHF 137 179.–, TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Rapport de test

Le tracteur à voie étroite Hürlimann « XF 115 V-Drive » à quatre roues directrices et suspension avant comporte une cabine sans tunnel et des portes à ouvertures très larges. Photos : Martin Abderhalden et Roman Engeler

Quatre roues directrices pour cultures spéciales Il y a deux ans, le constructeur Same Deutz-Fahr repensait ses tracteurs à voie étroite. Il les a équipés d’une transmission à variation continue, d’un circuit hydraulique à détection de charge et d’un accoudoir de commande, tout en remodelant entièrement la cabine. Aujourd’hui s’y ajoute l’option « Active Steer », soit quatre roues directrices. Martin Abderhalden*

Dans l’édition de juin-juillet 2018, Technique Agricole présentait déjà les tracteurs à voie étroite de Same Deutz-Fahr. Pour la première fois, un modèle à direction intégrale aux couleurs de la marque Hürlimann a pu être testé avec le « XF 115 V-Drive ». Le tracteur est de construction compacte. Les ouïes du capot laissent entrer suffisamment d’air. Le « Farmotion » à 4 cylindres « maison », de 3,8 litres satisfait à la norme de dépollution 3b. Sa puissance

maximale atteint 83 kW / 115,5 chevaux à 2200 tr/min. Le réglage auto­matique du jeu des soupapes ne requiert aucune intervention pendant toute la vie du véhicule. En raison de la présence de la direction intégrale et de la suspension avant, la contenance du réservoir diesel à deux compartiments est limitée à 65 litres. L’affichage du niveau du réservoir manque de précision en cas d’inclinaison importante. Mais le moteur est sobre.

Transmission à variation continue *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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La transmission à variation continue à deux plages de vitesses SDF est éprouvée. La vitesse de 40 km/h est atteinte à régime réduit. Trois modes de conduite (manuel,

automatique et prise de force) peuvent être sélectionnés selon les besoins. La commande d’arrêt active « Power Zero » permet d’arrêterr le tracteur dans les

Bref descriptif + Conduite confortable malgré l’étroitesse de la cabine + Équipement professionnel complet + Maniabilité – Portes difficiles à fermer – Climatisation s’éteignant à la coupure du contact – Sélection externe du régime de prise de force


Rapport de test | Impression

pentes, même avec une remorque, en relâchant simplement l’accélérateur.

Angle de braquage de 18 degrés Le « XF 115 V-Drive » est pourvu d’essieux dotés des derniers raffinements. Pour une meilleure maniabilité, l’essieu arrière dispose d’un système de direction  ; son angle de braquage atteint 18 degrés. Le rayon de braquage diminue ainsi de 4,2 à 3 mètres. Avec cette direction intégrale, les roues arrière s’inscrivent pratiquement dans les traces des roues avant, épargnant les cultures au maximum. La direction intégrale s’active par un bouton sur la console latérale gauche. Le sélecteur pour les six modes de direction se trouve à droite du volant. L’avance en crabe s’ajoute aux deux roues directrices conventionnelles. Lorsque l’option « proportionnelle » est sélectionnée, les roues arriè­re se dirigent par rapport aux roues avant. En mode « proportionnel dé­calé », l’arrière inscrit la remorque avec un décalage dans la courbe. En mode « automatique », la direction intégrale s’enclenche et se déclenche simultanément avec une commande à définir (par ex. le relevage arrière). Le réglage manuel permet d’intervenir dans la direction par le commutateur rotatif central, ce qui peut s’avérer utile en pente pour éviter le ripage. Malgré toutes les fonctions embarquées, la charge max. à l’essieu atteint 3600 kg à l’arrière et 2300 kg à l’avant.

Suspensions indépendantes des roues avant La commande complexe de l’essieu avant avec fonction anti-tangage et stabili­ sation latérale garantit un déplacement aisé, en particulier avec les rogneuses, qui requièrent une grande précision en terrains accidentés. Des capteurs alimentent

L’essieu arrière peut atteindre un angle de braquage de 18 degrés.

continuellement en données la direction. Cette dernière assouplit ou durcit les amortisseurs en temps réel en fonction de la vitesse et de l’angle de braquage. L’adhérence et la stabi­lité sont ainsi renforcées, même lors des déplacements dans les courbes. De surcroît, un blocage du différentiel progressif et automatique est intégré. Il diminue le patinage des roues non sollicitées en transférant le couple sur les autres roues. Les « véritables freins sur les quatre roues » à bain d’huile assurent une sécuri-

Le Hürlimann « XF 115 V-Drive » avec « Active Steer » en chiffres Moteur : «Farmotion» 4-cyl. turbo de 3849 cm³, norme de dépollution 3b, avec intercooler ; puissance maximale 83 kW (115,5 ch) à 2200 tr/min, post-traitement des gaz d’échappement DOC Réservoir : 65 l Transmission : à variation continue « T3500 », 2 plages de vitesse, 3 modes de conduite, 2 régulateurs de vitesse, commande d’arrêt active Pneumatiques : avant 300/70R20, arrière 420/70R28 (Trelleborg)

Prise de force : 540/750/1000 (arrière), 1000 (avant en option) Hydraulique : système LS de 100 l/min, jusqu’à 12 distributeurs, dont 9 en fonctionnement parallèle Puissance de relevage : avant 1500 kg, arrière 3400 kg Poids à vide et maximal : 3950 kg et 5200 kg Dimensions : longueur 412 cm, largeur 171 cm, hauteur 250 cm Prix : dès CHF 120 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

té supplémentaire. Le Hürlimann est fort maniable grâce à l’angle de bra­qua­ge de près de 50 degrés de son essieu avant. La fonction « ComfortSteering SSD » sert à accélérer l’effet du volant sur la direction.

Cabine en classe de protection 4 Le confort de la cabine plutôt étroite est étonnant. Même l’accès au véhicule a été généreusement conçu avec des portes de grande taille, et le plancher est plat, sans tunnel. Les marches pourraient être un peu plus antidérapantes, surtout lorsqu’on a de l’herbe fraîche sous les semelles des chaussures. La colonne de direction, qui se règle rapidement via une pédale, s’incline vers l’avant, permettant de monter confortablement. Lorsque l’on a pris place sur le siège à suspension pneumatique, hélas sans amortisseur longitudinaux, la vision dans et autour du tracteur est parfaite. Les éléments de commande sont à portée de main. De nombreuses prises, y compris USB, sont disposées de manière pratique sur le montant arrière et la console centrale. Le revêtement gris clair rend certes le poste de travail convivial, mais se montre sensible à la saleté. De classe de protection 4, la cabine ne nécessite pas le port 6/7 2020

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Impression | Rapport de test

Le régime de prise de force doit être sélectionné de l’extérieur, à l’arrière du véhicule.

d’une combinaison de protection. Par conséquent, lunette arrière fermée, les portes sont difficiles à fermer. Mais une soupape d’équilibrage de la pression devrait venir corriger ce défaut.

Éléments de commande Les cadrans installés sur la colonne de direction sont faciles à déchiffrer. L’« InfoCenterPro » central de 5 pouces fournit des informa­tions sur le fonctionnement du tracteur et permet de procéder à divers réglages. Presque toutes les commandes se trouvent sur l’accoudoir multifonctionnel à la disposition claire, réglable en longueur.

Pleine puissance hydraulique Le système hydraulique à détection de charge (load sensing, LS) débite100 l/min.

L’« InfoCenterPro » de 5 pouces entre les cadrans fournit des informations sur l’ensemble du fonctionnement du tracteur et permet de procéder à divers réglages.

Jusqu’à 5 distributeurs hydrauliques électriques à double effet peuvent être montés à l’arrière et 4 à l’avant pour les outils frontaux ou accouplés au milieu du tracteur. S’y ajoutent ,3 raccords doubles à l’arrière, et 2 retours sans pression. Jusqu’à 9 distributeurs peuvent donc fonctionner en parallèle. Une pompe accessoire alimente la direction. Les branchements hydrauliques sont actionnés par des boutons poussoirs préréglés ou à affectation libre sur le joystick et le levier en croix. Plus de vingt fonctions peuvent être contrôlées via le joystick, et une dizaine de fonctions supplémentaires peuvent l’être depuis le levier en croix.

Conclusion Le tracteur a été testé avec un broyeur à fléaux dans des vergers en pente. La direction intégrale a fait ses preuves et permis d’éviter les dérapages. Le confort de conduite et d’utilisation a été apprécié. Les réserves de puissance n’ont pas pu être pleinement exploitées. Le tracteur, déjà fort maniable, est encore plus agile et sûr grâce aux quatre roues directrices. Avec un poids à vide d’un peu moins de 4 tonnes, le « XF 115 V-Drive » se trouve à la limite supérieure. Naturellement, ce concentré de technologies a son prix, mais sa rentabilité est réelle lors du travail sur des cultures spéciales.

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Pour circuler sur la route, les deux tambours extérieurs s’escamotent au moyen d’un système hydraulique entre les roues du tracteur et le bâti de la faucheuse. Les protections latérales se rabattent sur la machine. Photos : Heinz Röthlisberger

Quatre mètres pliés en trois La nouvelle faucheuse frontale Krone « EC F 400 CV Fold » fauche une largeur de 4 mètres. Elle est repliable à 3 mètres pour circuler sur la route. Sur la ferme des Amstutz, à MontTramelan (BE), elle est attelée au trois-points arrière d’un Valtra « N174D » à poste inversé. Heinz Röthlisberger

Trois mètres sur route, quatre mètres aux champs : la Krone « Easy Cut F 400 CV Fold » sait faire. Le fabricant allemand a présenté l’ingénieux système de pliage l’an dernier à l’Agritechnica ; il a remporté une médaille d’argent à l’innovation de la DLG, la Société allemande d’agriculture. Un exemplaire de présérie de cette faucheuse sera utilisé cette saison en Suisse, sur l’exploitation laitière de Frank Amstutz et de son fils Marc, à Mont-Tramelan dans le Jura bernois (voir encadré). La 52

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faucheuse est attelée au nouveau Valtra de la ferme, un « N174D » à poste inversé.

Protections latérales repliables La nouvelle faucheuse frontale Krone s’appelle « EC F 400 CV Fold ». « Fold » signi­fie plier ou rabattre en anglais ; le terme évoque l’ingénieux mécanisme qui permet de replier les deux tambours extérieurs du lamier vers l’arrière, dans l’espace entre les pneus du tracteur et la faucheuse. La largeur de cette dernière

est ainsi réduite à 3 mètres lui permettant de prendre la route. Une fois les deux unités de coupe remises en position, elles sont verrouillées hydrauliquement ; les jupes latérales reprennent leur place et la faucheuse retrouve sa configuration de travail et sa largeur de coupe de 4 mètres. Pendant le pliage, la chaîne cinématique reste couplée et les assiettes conservent leur position les unes par rapport aux autres. Le processus de repli est assuré par une commande séquentielle


Rapport d’expérience | Impression

À gauche, la faucheuse déployée sur la prairie. À droite, en configuration route, de 3 mètres de large.

hydraulique que le conducteur actionne depuis son siège, par le biais d’un distributeur double-effet.

Cinq disques et quatre tambours Krone appelle « tambours » les unités de coupe des extrémités du lamier. Ils sont au nombre de quatre, deux à gauche, deux à droite. L’unité de fauche principale est constituée de cinq disques. La machine est équipée du conditionneur Krone « CX » pour une dessiccation homogène et complète du fourrage. Le cadre d’attelage est poussé, à délestage hydraulique. Avec son poids de 1750 kilos, cette faucheuse est

assez lourde ; à rotation gauche et droite, elle peut être employée dans les deux sens. D’après Krone, il lui faut au moins 100 chevaux. Une puissance supérieure est évidemment un avantage, ne serait-ce qu’en raison de la charge à l’essieu lorsqu’elle est attelée à l’avant. Avec le tracteur de 165 chevaux des Amstutz, le problème ne se pose pas. Ils attellent, on l’a dit, la faucheuse à l’arrière. Le véhicule est équipé du poste de conduite inversé « TwinTrac » de Valtra. « Avec la faucheuse à l’arrière, ce système permet de tourner aisément en bouts de champ », explique Marc Amstutz. Sur l’exploitation, c’est lui

qui s’occupe généralement de faucher. « La faucheuse est étroite sur route, mais large dans les champs et permet de passer rapidement d’une parcelle à l’autre grâce à son mécanisme de pliage. »

Bonne vue d’ensemble C’est un autre avantage du poste de conduite inversé et de la faucheuse montée au trois-points arrière : dans les virages, les roues avant du tracteur se

L’attelage en chiffres Valtra « N174 Direct » Moteur : Agco-Power 4-cyl. de 4,9 l ; puissance nominale 121 kW/165 ch ; couple 680 Nm ; niveau d’émissions étape 5, avec DOC, RCS et FAP Transmission : variation continue « Direct » Prise de force : 540/540E/1000 tr/min Débit hydraulique : 160 l/min Capacités de relevage : 4700 kg à l’avant, 7800 kg à l’arrière Charges max. sur les essieux : 5000 kg à l’avant, 8000 kg à l’arrière Poids à vide : 6800 kg Poids total : 11 000 kg Prix : CHF 165 000.– (TVA incluse)

Le cadre d’attelage est poussé et s’accouple directement aux bras inférieurs. Le délestage est hydraulique.

Krone « Easy Cut F 400 CV Fold » Largeur de travail : 4,04 m Largeur de transport : 2,99 m Attelage : déporté, accouplement aux bras inférieurs, délestage hydraulique Dispositif de coupe : 5 disques et 4 tambours (2 à g., 2 à d.) ; conditionneur « CX » Régime de prise de force : 1000 tr/min Poids : 1750 kg Puissance min. requise : 74 kW/100 ch Prix : CHF 44 800.– (TVA incluse) Données des constructeurs

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Impression | Rapport d’expérience

déca­lent et ne roulent pas sur l’herbe encore debout. L’adhérence au sol sur les nombreuses crêtes typiques du Jura est également bien meilleure car la faucheuse est proche de l’essieu arrière, rigide, et suit les contours du terrain pratiquement en même temps que le tracteur. « Avec le poste inversé, on garde l’œil sur la faucheuse et on voit mieux les cailloux et les rochers proéminents  », raconte Marc Amstutz. Dans cette région du Jura, la couche de terre végétale ne dépasse pas 8 à 12 cm et les affleurements rocheux ne sont pas rares. Marc arase les rochers proéminents avec un concasseur, qu’il attelle aussi à l’arrière du nouveau Valtra 4-cylindres « N174 Direct ».

Combinaison compacte

Grâce à l’accouplement à l’arrière et au poste inversé, Marc Amstutz garde en tout temps une parfaite vue d’ensemble sur sa machine.

La ferme Amstutz Frank Amstutz et son fils Marc gèrent une exploitation laitière de plus de 80 hectares de prairies et de pâturages à Mont-Tramelan, dans le Jura bernois. Ils élèvent 55 vaches holstein et red-holstein ainsi que quelque 70 têtes de jeune bétail. Cette famille d’éleveurs livre son lait à la fameuse fromagerie des Reussilles toute proche, où il sert à fabriquer du Gruyère AOP. Cet été, Frank Amstutz montera pour la première fois à la Wengernalp, dans l’Oberland bernois, pour estiver les vaches. Les Amstutz fauchent chaque année une centaine d’hectares au total,

en deux coupes. Parfois trois. Mais c’est rare car le climat de Mont-Tramelan, à plus de 1000 mètres, est rude et les foins ne commencent pas avant la première quinzaine de juin.

« Pour tout ce que nous faisons, faucher, concasser des pierres, épandre du lisier et du fumier, nous avons besoin d’un véhicule compact avec beaucoup de chevaux », argumente le jeune agriculteur de 20 ans pour expliquer le choix du nouveau tracteur. Le Valtra est doté d’une transmission à variation continue ; il est également équipé de l’« AutoGuide », seul système de navigation GPS sur le marché qui convient aussi pour la conduite inversée, et de l’accoudoir « SmartTouch » avec écran tactile 9 pouces. Marc Amstutz en est persuadé : l’attelage Valtra-faucheuse Krone avec GPS atteint un rendement comparable à l’ancienne faucheuse combinée de 6 mètres accouplée au tracteur de 100 chevaux. « Grâce au poste inversé, à l’accouplement au trois-points arrière et au GPS, le fauchage est nettement plus précis, sans chevauchement et sans laisser de ‹ schnautz ›. En plus, je n’ai plus de surcoupe », ajoute Marc Amstutz avec satis­faction.

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En savoir plus | Pratique

Construit par Igus en polymère haute performance Iglidur, le premier palier intelligent détecte l’usure et avertit en cas de risque de rupture. Photo : Igus

Glissement sans lubrifiant Les paliers lisses sont souvent exposés à des contraintes élevées dans des conditions difficiles. De telles situations se rencontrent également dans l’agriculture. Le réglage sans outil de la sarcleuse « VarioCHOP » n’est qu’un exemple parmi d’autres. Ruedi Hunger

L’entreprise familiale allemande Igus, dont le siège se trouve à Cologne, a développé un palier lisse en matériau « Iglidur Q2 », un polymère répondant aux exigences les plus élevées. Les paliers sont exposés à la poussière, la saleté, les chocs et subissent de fortes charges de bord. C’est pourquoi ils doivent être composés de matériaux et de compo56

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sants résistants à la saleté pour que la fonction de glissement du point d’appui de l’articulation soit maintenue dans des conditions difficiles.

Glissement sans lubrifiant ? Le palier lisse en matériau « Iglidur Q2 » est constitué de polymère haute performance. Il ne contient pas de lubrifiants ni

ne présente de risque de corrosion. Les exigences élevées sont surmontées grâce à deux éléments encapsulés. Un palier lisse de ce type comporte une coque extérieure en polymère dur protégeant le palier et l’élément interne en Iglidur sans lubrifiant. Cette combinaison peut supporter, sans déformation ni usure, des charges de sept tonnes pour un diamètre


Pratique | En savoir plus

de palier de 20 millimètres. La coque joue le rôle d’enveloppe protectrice et confère au palier sa grande solidité et sa longue durée de vie.

Applications en machinisme agricole Quel est le lien entre les paliers « Iglidur Q2 » et l’agriculture ? Le « Prix de l’innovation Agritechnica » est ouvert à toutes les entreprises exposantes. Les innovations enregistrées sont examinées par une commission neutre. L’entreprise autrichienne « Samo Maschinenbau GmbH » a par exemple reçu une médaille d’argent pour son outil de sarclage « VarioCHOP » à la dernière Agritechnica. Le fait qu’elle ait obtenu une telle récompense un an seulement après avoir été rebaptisée peut surprendre. La décision a été justifiée par la commission de la manière suivante (citation) : « Actuellement, les sarcleuses ou les éléments de sarclage sont paramétrés le plus souvent mécaniquement et à l’arrêt. Vu que ce processus se révèle assez complexe et prend passablement de temps, il n’y a généralement pas de mise au point véritablement optimale dans la pratique. Le système ‹ VarioCHOP › est un outil de sarclage dont la largeur de travail, variable, peut être facilement ajustée depuis la cabine du tracteur. Il est possible de le paramétrer rapidement en prenant en compte les conditions du terrain, les cultures, les conditions météorologiques, l’érosion et les stades de croissance. Le système fonctionne avec un temps de réac­tion d’environ cinq secondes et peut être utilisé sur des machines comportant jusqu’à 99 rangées. Le réglage mécanique de chaque unité de binage est entraîné par un vérin hydraulique couplé à un capteur d’angle de braquage. »

Avec cette sarcleuse, l’espacement entre les rangs se règle hydrauliquement depuis la cabine du conducteur. Illustration : Samo Maschinenbau

surfaces de glissement ne soient soumises à forte usure, qu’elles dysfonctionnent sous l’influence de l’humidité, voire, dans les cas extrêmes, qu’elles soient complètement bloquées. Habituellement, les surfaces de glissement ou les paliers lisses de machines telles que la sarcleuse sont graissés. Les conditions de fonctionnement sales et poussiéreuses font que les particules de poussière et de terre adhèrent à la graisse et finissent par pénétrer dans le palier lisse, où elles provoquent de l’abrasion. Il arrive également que les points de lubrification soient oubliés et l’usure se poursuit. Une machine sans entretien ne nécessite en revanche ni clé (pour le réglage) ni graisseur (pour la lubrification). Équipée de paliers lisses « Iglidur Q2 » sur les articu­ lations, la bineuse « VarioCHOP »

à régla­ge continu est donc effectivement sans entretien. Ceci est d’autant plus important qu’avec un espacement des rangs de binage réglable hydrauliquement, le risque d’oublier certains points de lubrification s’avère plus élevé que lorsque les réglages doivent être effectués manuellement avec des clés et boulons de fixation.

Conclusion Les paliers lisses sont construits très simplement, ce qui permet à l’eau, la poussière et la saleté de se retrouver sur ou à l’intérieur des surfaces de glissement. Les paliers sont également exposés à des chocs et à des charges de bord élevées. La sarcleuse «  VarioCHOP  » de Samo, distin­ guée par une médaille d’argent à Agritechni­ca, est vraiment sans entretien grâce à ses paliers en polymère.

Rien de cela n’est mis à l’honneur La distinction a, sans nul doute, été accordée principalement en raison du réglage sans outil des différents éléments de sarclage. Il faut toutefois des surfaces de glissement sans jeu partout où des disposi­tifs ou des ensembles sont réglés pour « coulisser ». Ce sont des surfaces où, du moins théoriquement, du métal coulisse sur du métal. Des lubrifiants sont indispensables pour éviter que ces

Les paliers lisses en polymère sans lubrifiants sont également utilisés sur les machines lourdes. Ils sont protégés par une coque extérieure en polymère dur.

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Management | Espace juridique

Autorisé sous certaines conditions dès maintenant, mais seulement jusqu’à la fin 2025 : l’accouplement d’une remorque équipée d’un système de freinage H2L avec un tracteur muni d’un système H1L. Photos : Roman Engeler

L’Ofrou publie ses instructions L’attelage de remorques équipées de freins de nouvelle génération à des tracteurs dotés d’anciennes prises de frein a longtemps fait débat. L’Office fédéral des routes (Ofrou) vient de publier des instructions à ce propos. Roman Engeler

Suite à l’entrée en vigueur des nouvelles prescriptions applicables aux tracteurs depuis le 1er janvier 2018, puis aux remorques agricoles et forestières, depuis le 1er mai 2019, la question se posait de savoir comment des véhicules répondant aux anciennes et nouvelles législations pouvaient être accouplés, notamment ceux munis de systèmes de freinage hydrauliques. La situation est claire pour les tracteurs pourvus de freins hydrauliques à deux conduites (H2L). Ils doivent comporter un système « intelligent », avec une vanne de commutation, lorsqu’ils tractent des remorques avec freins hydrauliques à une conduite (H1L). Cette vanne détecte si la remorque attelée comporte un système récent (H2L, à deux conduites) ou ancien 58

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(H1L, à une conduite) et ajuste automatiquement le freinage en conséquence.

Ancien tracteur + nouvelle remorque La situation est plus complexe, du point de vue juridique et du point de vue technique, lorsqu’on accouple un tracteur H1L à une remorque H2L. Fin mai, l’Office fédéral des routes (Ofrou) a publié des instructions sur ce cas précis. Elles valent pour les tracteurs et pour les chariots à moteur.

tracteur équipé d’un même système de frein. En deux mots : l’Ofrou accorde un délai pour le renouvellement des véhicules. « Avec ces instructions, il est désormais possible de choisir pour les remorques légères ou de poids moyen la solution précitée qui présente une qualité de sécurité élevée, à la place des freins par inertie autorisés par les dispositions en vigueur », ajoute l’Ofrou à ce sujet.

Le règlement en détail Un règlement transitoire Ces instructions constituent une réglementation transitoire. Elles visent, selon l’Ofrou, à accélérer la généralisation des nouveaux freins de remorque à double conduite, et à éviter à leurs utilisateurs de devoir acquérir sans délai un véhicule

Cette disposition est en vigueur depuis le 28 mai 2020 ; elle vaut jusqu’au 31 décembre 2025, dernier délai. L’attelage d’une seule remorque équipée d’un système de freinage hydraulique à deux conduites (H2L) est autorisé pour autant que les conditions ci-après soient toutes remplies :


Espace juridique | Management

Des freins fonctionnant correctement en toutes circonstances sont indispensables pour des raisons de sécurité. Photo : Heinz Röthlisberger

Selon l‘ASETA, il vaut la peine d’engager une réflexion à long terme sur l’opportunité de post-équiper un ancien tracteur d’une installation de freins pneumatiques.

• Le véhicule tracteur est muni d’un raccordement à un système de freinage hydraulique à une conduite (H1L) pour véhicules agricoles et forestiers, au sens de l’ancien droit. • La vitesse autorisée de l’ensemble de véhicules n’excède pas 40 km/h. • Le conducteur porte sur lui la déclaration d’adéquation (voir encadré ci-dessous) qui énumère les conditions garantissant la fonctionnalité, et ces conditions sont respectées. • La somme des charges par essieu indiquée sur la plaquette du constructeur ne dépasse pas 10 tonnes.

• Même si le moteur est à l’arrêt, l’actionnement du frein de stationnement du véhicule tracteur déclenche automatiquement le frein de la remorque. • Si la remorque est munie d’un réservoir sous pression et que la pression est insuffisante, un signal avertisseur apparaît dans le champ visuel du conducteur.

Conclusion L‘Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) est satisfaite de ces instructions. Cette règlementation transitoire convient particulièrement à certaines exploitations, sachant qu’il leur est souvent difficile d’investir dans le renouvellement simultané de leur parc de véhicules tracteurs et de remorques. Le fait de circuler avec un an-

Terminologie H1L : Système de freinage hydraulique à une conduite qui transmet la force de commande du frein de service à la remorque et actionne directement le frein. H2L : Système de freinage hydraulique à deux conduites, composé d’une conduite de commande (comme H1L) et d’une conduite supplémentaire servant à actionner le freinage de la remorque quand le moteur est en panne ou que l’on actionne le frein de stationnement et/ou le frein auxiliaire du véhicule tracteur. Elle sert aussi de dispositif d’attelage de sécurité. Accumulateur : Dispositif de stockage d’énergie faisant partie du système de freinage de la remorque. Il est alimenté via la conduite de commande et actionne les freins si la remorque se détache ou que le frein de stationnement est serré. Déclaration d’adéquation : Déclaration écrite par laquelle le constructeur ou le

responsable de la mise sur le marché atteste que la remorque se prête au raccordement à un véhicule tracteur avec un raccord H1L. Cette déclaration énumère toutes les conditions à remplir pour rendre le mode de fonctionnement H1L de la remorque équivalent à un mode de fonctionnement H2L. Elle doit indiquer si la remorque peut être attelée, la manière dont elle doit l’être, et ce qui doit être alimenté pour que toutes les fonctions soient assurées comme avec la conduite accessoire d’un raccordement H2L. Il s’agit principalement des fonctions d’attelage de sécurité et de frein de stationnement et/ou auxiliaire. Attelage de sécurité : Dispositif qui déclenche le freinage d’urgence de la remorque ou qui en assure un certain guidage résiduel si elle est involontairement détachée du véhicule tracteur. Source : Ofrou

cien tracteur et une remorque plus récente, acquise en toute conformité, est désormais légal. L’ASETA recommande néanmoins, encore et toujours, l’adoption générale de freins pneumatiques.

Freins à inertie et H1L Des demandes ont été adressées ces derniers temps à l’ASETA sur l’opportunité de monter un système H1L sur une remorque équipée d’un frein à inertie (remorque jusqu’à 8 tonnes). L’Office fédéral des routes (Ofrou) a donné la réponse suivante : «Les prescriptions de construction et d’équipement de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) sont du ressort de la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR, article 1, alinéa 1). Elles s’appliquent sur toutes les voies publiques, y compris les chemins forestiers et agricoles réservés à l’agriculture, à l’équitation et à la marche. Ce vaste domaine d’applications limite considérablement les situations ou un système de freinage supplémentaire peut être utilisé légalement. L’appréhension de la notion de route peut semer la confusion auprès des conducteurs et les inciter à adopter des comportements illégaux. C’est pourquoi nous préconisons l’installation d’une commutation automatique pour garantir que les dispositifs de freinage satisfassent aux prescriptions (conformément à l’OETV, article 208). Nous conseillons vivement aux personnes concernées de se renseigner au préalable auprès du constructeur du véhicule en cas de modification du système de freinage d’origine. De notre point de vue, les systèmes de freinage supplémentaires non conformes aux prescriptions sont interdits sur les voies publiques.»

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L’essai dont l’objectif était d’examiner l’effet des mesures mécaniques de lutte contre les repousses de céréales et les adventices avant semis a été réalisé avec treize machines en tout. Photos : BZ Triesdorf

Travailler le sol en surface Les discussions à propos du glyphosate ont accéléré la recherche de solutions crédibles pour le contrôle des adventices et des repousses avant semis. Une méthode d’évaluation des façons superficielles du sol a été mise au point au Centre de formation de Triesdorf (D). Norbert Bleisteiner et coauteurs*

Bien des stratégies visant à améliorer la durabilité de l’agriculture préconisent de réduire l’intensité du travail du sol. Cela permet de réduire l’érosion, d’augmenter la formation d’humus, d’améliorer les conditions de vie du sol, de mieux résister aux passages de véhicules et d’économiser de l’énergie. Mais toute médaille a son revers. Les adven­ tices poussent mieux et doivent être contrôlées au moyen d’herbicides. Le glyphosate s’est très rapidement imposé

*Centre de formation agricole de Triesdorf (D) : Nobert Bleisteiner, Stefan Hamberger, Stefan Bauer (machines agricoles), Markus Heinz (production végétale et essais). Haute école Weihenstephan sur le campus de Triesdorf : Tina Steigerwald, Constantin Seubert, Patrick Noack (technique des systèmes agricoles), Bernhard Bauer (Institut biomasse et production végétale, protection des plantes et production herbagère)

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comme herbicide universel, mais est fortement critiqué aujourd’hui, ce qui impose de nouvelles réflexions. Actuellement, les principales machines sur le marché servent au traitement superficiel des repousses de céréales. Il s’agit d’outils entraînés par prise de force, de herses à disques compactes et d’un très large éventail de déchaumeurs. Ils ont en commun de rendre le champ qu’ils ont traité plus ou moins « noir ». Mais la question est de connaître la durée de cet effet. C’est pourquoi une méthode d’évaluation a été développée au Centre de formation agricole de Triesdorf, en Allemagne. Elle se base sur les mécanismes de lutte des différents modes de travail du sol et de leurs effets sur les végétaux.

Stratégies mécaniques Les principales techniques de régulation mécanique sont la coupe en surface, le

déracinement, les dégâts mécaniques sur la tige et le renversement. L’effet des différents outils se compose des éléments décrits ci-dessus : La coupe en surface s’avère particu­ lièrement importante pour les grandes plantes dicotylédones, combattues avec une grande efficacité lorsque la tige est séparée de la racine juste sous la surface du sol (de 2 à 6 cm). Les plantes doivent être bien enracinées afin de ne pas « glisser » du soc et le sol ne doit pas être trop meuble en surface afin de fournir une «  contre-résistance  » suffisante pour le soc. La zone de chevauchement des socs constitue l’élément critique. Cette méthode est moins adaptée aux graminées. En effet, la pousse se réenracine facilement car les racines de la couronne commencent à se former sur les premiers centi­mètres à partir du sol. Les adventices racinaires peuvent donc se régénérer


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à partir de la racine coupée. Les machines à entraînement non actif doivent être pourvues de socs larges ou multiples pour assurer une bonne coupe superficielle. Celles qui sont dotées de socs étroits et les déchaumeuses courtes classiques ne tranchent pas suffisamment en surface. Le déracinement des graminées et des pe­ tites herbes constitue la méthode la plus fiable. Les racines sont arrachées du sol et la terre secouée par des impulsions méca­ niques, les plus nombreuses possibles. Les outils comportant un grand nombre de socs ou de dents conviennent bien à cette opération. Même les herses peuvent contribuer à enlever la terre des racines arrachées du sol. En outre, le dessèche­ ment des feuilles est favorisé lorsque la tige est endommagée mécaniquement. Ces herses fonctionnent selon le même principe que le conditionneur en pro­ duction herbagère. La plante perd l’eau qu’elle contient et meurt plus rapidement. Cela s’avère avantageux surtout dans les conditions qui ne rendent possible qu’un séchage lent. La meilleure façon d’en­ dommager la tige consiste à utiliser des outils animés tournant à haut régime. Les vitesses d’avancement élevées vont ten­ danciellement dans le même sens. Le renversement ne combat suffisam­ ment les petites plantes. Lorsqu’elles sont plus développées, le travail devra se réali­ ser en profondeur ou les plantes devront pour le moins être retournées. De sur­ croît, on devra envisager la possibilité de les laisser sécher en surface quand les conditions climatiques s’y prêtent.

principalement du déracinement dû au travail du sol. La vesce servi à évaluer l’ef­ ficacité de la coupe superficielle. Cette plante parvient à éviter d’être tranchée, surtout lorsqu’elle se trouve aux extrémi­ tés de la largeur des outils, et peut donc survivre. En revanche, la phacélie est presque éliminée par un travail sérieux du sol. Ensuite, la couverture végétale a été tra­ vaillée perpendiculairement aux bandes avec les différentes machines. Le réglage (profondeur de travail, vitesse d’avance­ ment…) a été effectué directement par les constructeurs. Pour cela, une zone d’entraînement a été prévue à proximité directe du terrain d’essai, sur laquelle les « adventices artificielles » ont également été préparées avec deux semis. Au total, 13 machines sélectionnées ont participé à l’essai (voir tableau de la page 64).

Résultats Les plus petites différences entre les ma­ chines ont été constatées dans la profon­ deur de travail moyenne de la zone consi­ dérée. Ce n’est qu’en de rares endroits qu’elles ont travaillé nettement moins profondé­ment. Les déchaumeurs coupent plus régulièrement. Même le déchaumeur universel, en l’occurrence le Horsch « Ter­ rano », a obtenu une profondeur de travail superficielle uniforme grâce à de nou­ veaux socs. Cependant, certains déchau­ meurs ont eu tendance à s’enfoncer, en particulier le « Cruiser » de Horsch et par­ tiellement le « Stratos » de Kerner. Toute­ fois, ce défaut est plus dû aux réglages

choisis par les entreprises pour le test qu’à la conception des machines. Lors d’essais effectués l’année précédente, celles-ci ont en effet donné de meilleurs résultats. Seules les herses à disques compacts clas­ siques, comme la Lemken « Rubin 10 » ou le rotor à dents « Dyna Drive », ont travail­ lé de manière significativement plus hori­ zontale. Les disques ondulés du « Carrier » de Väderstad ont effectué un travail plus régulier que les machines rota­tives com­ parables, se hissant au niveau des dé­ chaumeurs. Cependant, l’obtention d’une profondeur de travail moyenne n’est signi­ ficative que pour éliminer les plantes faci­ lement contrôlables, comme la phacélie utilisée dans cet essai. Des essais précédents avaient établi qu’une ligne de travail du sol plus basse et aussi plane que possible permettait de bien lutter contre les plantes contrô­ lées principalement par un effet de sé­ paration, comme la vesce. Les machines testées se sont différenciées clairement de ce résultat. Des déchaumeurs tels que l’« Allstar » de Saphir, le « Vibrocut » d’EuM, le « Swift » de Väderstad et le « Corona » de Kerner ont montré le meil­ leur effet de coupe. Le Horsch « Cruiser » et le Kerner « Stratos », réglés pour un tra­ vail à faible profondeur par les construc­ teurs, ont eu une efficacité légèrement moindre. Des résultats similaires ont été obtenus avec le « SuperMaxx » de Güttler et la herse rotative « Samurai » de Mo­ reni. Le déchaumeur standard Horsch « Terrano » et le Kverneland « Turbo » se sont positionnés parmi les meilleurs dé­

Objet de l’essai Outre les mécanismes d’action des ma­ chines, le stade de développement et la composition botanique des adventices permettent de déterminer les effets des différents traitements. C’est pourquoi l’essai a consisté en un déchaumage suivi d’un «  enherbement artificiel d’adven­ tices » avec un taux de semis défini (per­ mettant une répétition les années sui­ vantes). Deux bandes de 6 mètres de large ont été semées à deux reprises. Les deux périodes de semis ont permis de tester l’effet des machines sur des plantes à des stades de développement diffé­ rents. Les bandes ont été préparées dix fois tour à tour. Un mélange d’avoine, de vesces et de phacélies a été sélectionné pour servir d’« adventices artificielles » : l’avoine a ainsi stimulé des graminées mal éliminées par les outils de coupe et qui souffrent

Un « enherbement artificiel d’adventices » a été réalisé par bandes en deux étapes.

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chaumeurs de cette discipline avec des résul­tats significatifs. Les outils des herses à disques, qui « déplacent et poussent le sol », ont montré une ligne de travail infé­ rieure nettement moins régulière que la plupart des déchaumeurs. Le déracinement, élément principal de la lutte contre les adventices, n’a montré que des variations marginales entre les dif­ férentes machines utilisées. Chose éton­ nante, aucune différence statistiquement si­ gnificative en matière de séparation de la terre n’a été constatée entre les machines, quelle que soit l’ampleur de la végétation. Cela implique que, dans le cas de l’avoine au moins, la séparation de la terre et des ra­ cines était assurée. Il faut cependant prendre en considération la friabilité particu­ lière du terrain due à la sècheresse de l’été 2019, aux 5 millimètres de précipitations précédant l’essai et aux sols sablonneux de Triesdorf. Les résidus de terre les plus impor­ tants sur les racines ont été constatés avec le Kverne­land « Turbo », résultats qui diffèrent sensiblement de ceux du « Dyna Drive », des herses à disques compactes « Carrier » et « Rubin10 », ainsi que de plusieurs déchau­ meurs superficiels testés.

Aspect positif pour les agriculteurs exploitant de petits domaines, de bons résultats peuvent être obtenus avec un déchaumeur standard à trois poutrelles combiné avec des socs larges et une herse.

Le secouage mécanique du matériau vé­ gétal s’est montré particulièrement effi­ cace avec les herses à disques compactes. Les déchaumeurs Kerner « Stratos », Gütt­ ler « SuperMaxx », Kverneland « Turbo » et Horsch « Terrano » ne différaient que peu des herses à disques et du « Dyna Drive » de Bomford. Avec les autres ma­

chines, de nombreux résidus de végétaux restaient simplement couchés sur le ter­ rain. Ce paramètre n’est toutefois trop gênant pour le succès de la lutte, bien au contraire. Le dépôt en surface se révèle optimal, vu que le sol ne s’assèche que lentement par le haut après le labour. Dans des conditions sèches, toute plante

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suffisamment déracinée se fane, qu’elle ait été secouée fortement ou juste renversée sur le sol. Un secouage conséquent est en revanche recommandé lorsque le sol est travaillé en profondeur, que la croissance est encore faible et que le temps est humide. En plus des paramètres recueillis, il a été constaté lors des évaluations que les machines repliables rencontraient souvent des problèmes pour l’obtention du résultat escompté dans la zone de pliage. Cela a été le cas du Moreni « Samurai », du Güttler « SuperMaxx » et surtout du Väder­stad « Swift ». En outre, le « Vibrocut » d’EuM a travaillé superficiellement davantage au centre que sur les côtés.

Propre pour combien de temps ? Le résultat visible immédiatement après le traitement constitue une face de la médaille, son revers étant le temps qu’il faut pour que le champ reverdisse. La phase de germination suivante n’a pas été examinée. L’accent a été mis sur la repousse ou la reprise de la croissance des plantes endommagées pendant le travail du sol. Des images de drones ont été utilisées

pour ce faire et un indice vert-rouge a servi à calculer le pourcentage de couverture de plantes des parcelles. Le taux de revégétalisation le plus faible mesuré deux semaines après le travail du sol a été obtenu avec le Kverneland « Turbo » et, de manière surprenante, avec le déchaumeur standard « Terrano » de Horsch. On a pu observer des repousses un peu plus touffues avec les déchaumeurs Kerner « Stratos » et « Corona », EuM « Vibrocut », Saphir « Allstar », Güttler « SuperMaxx » et la herse rotative « Samurai » de Moreni. La herse à disques ondulés compacts « Carrier » de Väderstad a gardé les parcelles propres plus longtemps que la Lemken «  Rubin 10  », dépourvue de disques profilés, les différences entre les machines à disques n’étant pas statistiquement significatives. Cependant, les herses à disques compactes ont eu un effet à long terme bien inférieur à celui des déchaumeurs Kverneland « Turbo » et Horsch « Terrano ». Le « Carrier » de Väder­stad a pourtant réussi à se maintenir au même niveau que la plupart des autres cultivateurs. Les parcelles les plus

vertes après deux semaines ont été traitées par le Bomford « Dyna Drive » et le Horsch « Cruiser ». Dans le premier cas, la zone n’a pas pu être traitée entièrement à cause de la construction du déchaumeur, ce qui a conduit à une repousse rapide, certaines plantes étant restées debout. Avec le « Cruiser », des bandes vertes sont apparues dans la parcelle quelques jours après le passage de la machine. Leur répartition était régulière et se situait surtout dans les zones où les socs se chevauchaient faiblement. De plus, un rouleau packer permettait aux plantes peu endommagées de reprendre contact avec le sol. Cependant, il faut relever que le déchaumeur avait été réglé à une profondeur extrêmement faible par le fabricant. Quelques centimètres de profondeur de travail supplémentaires auraient probablement donné un résultat similaire à celui des autres déchaumeurs superficiels.

Conclusion Les résultats démontrent qu’il n’existe aucune recette infaillible. Le succès des mesures dépend de la prise en compte de toute une palette de facteurs. Le

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réglage précis des machines et les conditions météorologiques qui prévalent lors de l’opération recèlent une importance capitale. Les sols argileux et les conditions climatiques humides, non reproduites lors de cet essai, imposent des contraintes élevées à la lutte mécanique contre les adventices. Le réglage de la profondeur ne doit pas être trop timide, en particulier sur les surfaces légèrement irrégulières. Aspect positif pour les agri-

culteurs exploitant de petits domaines, de bons résultats peuvent être obtenus avec un déchaumeur standard à trois poutrelles combiné avec des socs larges et une herse. Un investissement dans un équipement spécial n’est ainsi pas impératif. La particularité de ce test réside dans la combinaison entre des investigations classiques et des enregistrements par drones, qui a permis une évaluation exacte des différentes machines. Ce test

peut être reproduit en tout temps à différents endroits grâce aux «  adventices artificiel­les  ». De manière plus globale, les hypothèses issues des essais montrent que les discussions relatives au glyphosate ont engendré une énorme dynamique de la part des constructeurs et des agriculteurs. Elle contribuera à l’évolution future des systèmes de production végétale écologique et de l’agriculture conventionnelle.

Matériels testés pour le travail du sol à faible profondeur Constructeur

Formes et particularités

Largeur

Profondeur

Vitesse

m

cm

km/h

Ekos 5000

Herse rotative avec dents Samurai outil suiveur : rouleau cage 550 mm

5

5à6

7

Turbo 4000 F

Déchaumeur à 4 poutrelles avec dents Reflex (200 kg déclenchement) et socs patte d’oie outil suiveur : double rouleau cage (tube/plat)

4

7 à 11

12

Allstar Profi 501

Herse à dents à gros ressorts à 4 poutrelles avec socs patte d’oie outil suiveur : double rouleau cage avec herse

5

4à5

12

EuM

Vibrocat 300

Déchaumeur à 3 poutrelles avec socs patte d’oie et dents rigides (sécurisées) outil suiveur : rouleau cracker-étoile

3

5,5 à 7

11

Väderstad

Carrier 500 CrossCutter

Herse compacte avec disques ondulés (CrossCutter Disc) et rouleau à lames avant (CrossCutter Knife) outil suiveur : rouleau SteelRunner

5

4,5 à 8

20

Bomford

Dyna Drive Pro

Herse rotative à dents entraînée par le sol outil suiveur : rouleau cage

3

6 à 11

11

Lemken

Rubin 10

Herse compacte de construction symétrique diamètre des disques : 645 mm outil suiveur : rouleau à double profil

3

5,5 à 8,5

10-12

Güttler

SuperMaxx Bio

Déchaumeur léger à 7 poutrelles avec socs patte d’oie et herse double rang outil suiveur : aucun

5

5

12

Swift 560

Déchaumeur à 6 poutrelles avec dents vibrantes et socs patte d’oie. Lame d’égalisation et herse simple outil suiveur : aucun

5,6

4

14

Cruiser 6 XL

Déchaumeur à 6 poutrelles avec dents vibrantes et socs patte d’oie. Lame d’égalisation et herse simple outil suiveur : RollPack Packer (rouleau profil U)

6

4

12,5

Kerner

Stratos 500

Déchaumeur à 6 poutrelles avec dents à ressort Horsch (prétension 150 kg) et socs patte d’oie. Lame d’égalisation outil suiveur : RollPack Packer (rouleau profil U)

5

5,5

14

Kerner

Corona 300

Déchaumeur standard avec socs patte d’oie et herse double rang outil suiveur : aucun

3

5

12

Horsch

Terrano 3 FX

Déchaumeur standard à 3 poutrelles avec socs à ailettes outil suiveur : rouleau packer RollFlex et herse

3

4à6

13

Moreni

Kverneland

Saphir

Väderstad

Horsch

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Plate-forme | Reportage

Dans l’atelier de Marolf : Manuel Nirk, le serrurier André Marchon (au milieu) et Erich Jenny (de gauche à droite). Photos : Heinz Röthlisberger

Des remorques sur mesure Le nom de Marolf est synonyme de remorques « made in Switzerland » depuis 90 ans. Cette entreprise de Finsterhennen (BE) jouit d’une longue tradition. Son orientation stratégique vers des véhicules spéciaux, lui permet de se projeter dans l’avenir. Heinz Röthlisberger Le nom Marolf est réputé dans l’agri­ culture suisse. Les remorques avec les ridel­ les argentées en aluminium et le logo rouge se reconnaissent de loin. Que l’entre­ prise soit basée à Finsterhennen dans le Seeland bernois est une évidence. Marolf et Finsterhennen sont tout simple­ ment faits l’un pour l’autre, et cela depuis 90 ans. Walter Marolf Senior a fondé la so­ ciété en 1930 dans la petite commune du Seeland. Son objectif était de produire des remorques de qualité. « Au début, Walter Marolf et ses collaborateurs posaient des essieux rigides de voitures mises au rebut sous des remorques en bois », explique l’actuel directeur Erich Jenny (voir encadré page suivante). Avec Jean-Philippe Mergel et Manuel Nirk, Erich Jenny a repris en 2017 l’entreprise familiale de Walter 66

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Marolf qui avait succédé à son père et qui représen­tait la troisième génération.

La fabrication sur mesure L’entreprise Marolf est peu à peu devenue le premier constructeur suisse de re­ morques pour l’agriculture. Elle emploie aujour­ d’hui 26 collaborateurs. « Tout le travail est effectué à Finsterhennen, de la planifi­ cation, en passant par l’ingénierie et la programmation électronique, à la construction dans l’atelier de métallurgie », indique fièrement Erich Jenny. Le « made in Switzerland » n’est plus une évidence, sur­ tout dans la construction de remorques. Seules quelques entreprises soudent en­ core les châssis et produisent l’ingénierie elles-mêmes. « La concurrence des pro­ duits de masse bon marché venant de l’Est

représente pour nous un défi toujours plus grand du fait de notre production en Suisse. » C’est pourquoi l’entreprise s’est concentrée sur la construction de produits de niche tels que les remorques sur mesure et les constructions spéciales. « Durant toutes ces années, nous avons acquis un grand savoir-faire et notre nom est syno­

Série « Entreprises suisses » Dans cette série, Technique Agricole présente épisodiquement des construc­ teurs suisses de machines agricoles. Déjà publié dans Technique Agricole 4 2020 : Hans Meier AG, Altishofen (LU).


Reportage | Plate-forme

Les étapes « Anti-Choc » et les ridelles en aluminium Marolf a produit ses propres essieux en acier et jantes en aluminium à partir des années 1950. Un autre développement bien connu de Finsterhennen est le système de suspension « Anti-Choc » breveté par Marolf dans les années 1970. Cette suspension avec des amortisseurs en caoutchouc était nouvelle et très innovante à l’époque. Elle a rendu les remorques plus sûres en ménageant les essieux. Au début des années 1980, Marolf a de nouveau fait sensation avec ses ridelles en aluminium. « Grâce à la légèreté de la construction en aluminium, une personne seule pouvait ouvrir et fermer les ridelles, les fixer et les enlever ou en monter l’une sur l’autre », explique Erich Jenny. « Elles ont marqué une véritable étape cruciale et constituent encore aujour­ d’hui une marque de fabrique importante de notre entreprise. » Bien qu’un peu plus chères que celles munies de ridelles en

nyme de produits sur mesure », confie le direc­teur. Ceux-ci incluent des remorques télescopiques en longueur, des véhicules à compensation de pente ou équipés de grues. Les clients sont généralement des entrepreneurs de travaux agricoles, des agriculteurs ainsi que des entreprises de construction et d’horticulture qui ont besoin d’un véhicule sur mesure, par exemple dans le cas de production de niche.

Une seule chance «  Les clients présentent souvent euxmêmes des projets que nous mettons en œuvre s’ils sont réalisables, évidemment toujours en conformité avec le droit sur

acier, les remorques à ridelles en aluminium ont pour avantage une charge utile plus importante. Ce développement a connu un grand succès. Marolf a enregistré en 1986 des ventes record dans l’histoire de l’entreprise avec 700 remorques agricoles construites et vendues peu après l’intro­ duction des ridelles en aluminium.

Finissage à Finsterhennen La production en série de remorques et de bennes constitue un autre secteur d’activité de Marolf. Elle s’accompagne de l’importation de porte-caissons, de broyeurs biologiques et de mélangeuses..., suivie de « la réalisation de leurs finitions avec nos commandes API ou un système de direction spécial », comme le précise Erich Jenny. « Si un client a besoin d’un porte-caissons avec trois essieux directeurs, nous pouvons aisément le satisfaire car nous travaillons souvent en étroite collaboration avec le fabricant. » Marolf assure aussi l’entretien de nombreuses remorques, y compris celles d’autres marques.

Des véhicules de haute technologie Les ridelles en aluminium introduites dans les années 1980 sont aujourd’hui encore une marque de fabrique de Marolf.

la circulation routière. » Il est cependant nécessaire d’obtenir au préalable l’ap­ probation de l’Office fédéral des routes pour des projets sortant de l’ordinaire. « Nous ne pouvons pas élaborer de plans sans cette autorisation à moins de trouver d’autres solutions. » De telles réalisations individuelles exigent une grande confiance et la responsabilité des collaborateurs de Marolf est énorme. « On n’a le plus souvent qu’une seule chance de réussir la construction de ces véhicules qui doivent être en état de marche. Le prototype est en même temps le produit final et aucun autre véhicule identique n’est en général fabriqué. »

Jean-Philippe Mergel programme l’électronique d’un porte-caissons avec deux essieux directeurs.

Avec le temps, la construction de remorques a beaucoup changé. « Elles avaient autrefois quatre ridelles, un plancher, des essieux et un timon. » Certaines remorques sont devenues de nos jours de véritables véhicules de haute technologie avec des commandes API, des télécommandes radio et des systèmes de direction électroniques. Cette évolution est due entre autres aux exigences accrues de performances de transport et de sécurité dans l’agriculture. Elle incite Marolf à installer systématiquement des freins à air comprimé sur ses remorques. « La tendance est le transport de produits agricoles par des camions performants sur des plus longues distances avec des charges plus importantes », assure Erich Jenny. La société Marolf est prête pour cette évolution et peut transformer de tels véhicules en conséquence. Erich Jenny est confiant, même si la crise du coronavirus aura un impact massif sur l’économie dans les mois à venir. « Avec notre production de niche, nous sommes parés pour le futur », conclut-il.

Dans le projet de Sven Baeriswyl, il y a une remorque télescopique. Les données du timon sont calculées sur l’écran de droite.

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Sécurité | Prévention des accidents

dès que leur poids atteint 60 kilos. Les fenê­tres s’ouvrent automatiquement dès que la température, mesurée par des cap­ teurs situés dans chaque compartiment, dépasse le seuil préréglé de 28° C. Elles sont maintenues fermées par un câble en acier tendu par un vérin pneumatique. Lorsque la température dépasse le seuil ré­ glé, ou si le courant électrique est coupé, l’air comprimé s’échappe du vérin par ouver­ture d’une électrovanne et le câble se détend. Thomas Risi nous a démontré son système en réglant le thermostat fixé au plafond sur 10° C. On entend alors le sifflement typique de l’air qui s’échappe des vérins, les câbles se relâchent et les fe­ nêtres à soufflet s’ouvrent par un effet de levier, tirées vers le bas par des poids. Pour équiper les 28 fenêtres des 8 comparti­ ments de sa porcherie, Thomas Risi a dé­ pensé 16 000 francs, le prix de la sécurité de ses animaux. Le calcul est vite fait : des décès provoqués par étouffement ou par un coup de chaleur à cause d’une venti­ lation défaillante pourraient coûter plus cher. Thomas Risi vérifie une fois par se­ maine le fonctionnement de son instal­ lation pour s’assurer que les fenêtres s’ouvrent effectivement en cas d‘urgence.

Tester et entretenir régulièrement les équipements Thomas Risi, de Waldkirch (SG), est en train de tester son système d’ouverture automatique des fenêtres. Photos : Michael Götz

Ouverture d’urgence des fenêtres Les élevages en claustration – quelle que soit leur taille – exigent une arrivée d’air frais en quantité suffisante. D’où l’importance de pouvoir pallier les conséquences d’une panne de courant ou d’un débit de ventilation insuffisant. Michael Götz* « La conséquence la plus dangereuse d’une coupure de courant est l’arrêt de la ventila­ tion », explique Thomas Risi, responsable d’une porcherie à Waldkirch (SG). Sans arri­ vée d’air frais, le dioxyde de carbone s’ac­ cumule dans l’air, la température s’élève, les porcs cherchent à se rafraîchir et se

mettent à haleter. Si la situation perdure, les animaux risquent, surtout en été, un arrêt circulatoire à l’issue fatale. Thomas Risi a voulu pallier ce risque en installant un système d‘alarme et un mécanisme d’ouverture automatique des fenêtres.

Fenêtres : ouverture automatique * Michael Götz, journaliste agricole indépendant d’Eggersriet (SG), a son propre site Internet : agrarjournalist.ch

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La porcherie, divisée en huit comparti­ ments, héberge un millier de porcs, qui sont transférés à la porcherie de finition

Thomas Risi l’affirme : « Les câbles de trac­ tion nécessitent un entretien régulier. » La visserie des poulies de renvoi et les pau­ melles des fenêtres sont en acier galvani­ sé. La rouille accumulée au fil des ans finit par entraver la fermeture ou l’ouver­ture des fenêtres. C’est pourquoi Thomas Risi est en train de les remplacer par des élé­ ments en inox. Selon lui, le principal point faible sont les ressorts par l’intermédiaire desquels les poids sont fixés aux câbles de traction. Ces ressorts sont nécessaires pour garantir un certain jeu entre les quatre fenêtres commandées simultané­ ment par le câble de traction. Considérant que l’ouverture des fenê­tres devait être indé­pendante du système de ventilation, Thomas Risi a doté son installation de thermostats spécifiques. Les huit compar­ timents de la porcherie, quatre de part et d’autre de l’allée centrale, sont reliés par des gaines à quatre ventilateurs d’extrac­ tion centralisés à haut débit. L’air vicié, as­ piré à hauteur du plafond, est remplacé par de l’air frais qui arrive dans les cases à travers un réseau de gaines placées sous l’allée centrale. En été, lorsque les venti­ lateurs tournant à plein régime ne suf­ fisent plus pour maintenir la température


Prévention des accidents | Sécurité

Des poids fixés aux câbles tirent les fenêtres à soufflet vers le bas.

Le vérin maintient les fenêtres fermées au moyen d’un câble.

Le mécanisme commande l’ouverture de quatre fenêtres à la fois.

Il suffit de débrancher une prise pour tester le centre de téléalarme.

à moins de 28° C, le système provoque l’ouverture des fenêtres, complétée par l’entrée en action automatique de brumisateurs. Des buses placées au plafond pulvérisent au-dessus des cases des gout­ telettes d’eau qui forment un véritable

Pourquoi pas un groupe électro­gène de secours ? Depuis six ans que la porcherie existe, il s’est produit qu’une coupure de courant, d’une durée d’une heure, due à la foudre en été. Parfaitement conscient d’une telle éventualité, Thomas Risi résume sa philosophie en une seule phrase : « Il suffit d’une fois. » Lorsque le temps est à la canicule, un coup de chaleur est vite arrivé. Il a bien envisagé l’achat d’un groupe électrogène, mais au vu de la puissance nécessaire, 100 kW pour une porcherie de 1000 bêtes, il a dû y renoncer : l’investissement aurait été trop élevé et l’entretien du groupe trop lourd. D’autant plus qu’il aurait quand même fallu installer le système d’ouverture d’urgence des fenêtres, pour pallier une éventuelle insuffisance de la ventilation en été.

brouillard. L’effet de refroidissement produit par l’évaporation de l’eau permet d’abaisser la température de 3 ou 4° C.

Alarme par SMS Après une coupure de courant, ou si la température franchit le seuil de 28° C, le système de téléalarme « Cellink » de la société Globogal AG avertit le responsable de la porcherie et ses collaborateurs. Des SMS sont envoyés toutes les trois minutes jusqu’à ce que l’alarme ait été acquittée. « Le système fonctionne sur le même principe qu’un téléphone portable et possède sa propre carte SIM », explique le responsable. L’emploi d’une carte prépayée est déconseillé parce que les alarmes ne sont plus envoyées si le crédit est épuisé. Tester chaque semaine le fonctionnement de la téléalarme est très important. En effet, les alarmes ne sont plus émises si la batterie est déchargée. Ce test relève de la routine pour Thomas Risi, qui est familiarisé avec la technique : il débranche le boîtier de télé­alarme et guette l’arrivée d’un SMS. Les cycles d’alimentation des porcs et la surveillance des extracteurs d’air sont aussi intégrés dans la téléalarme. Moyen-

nant cet investissement supplémentaire de 1500 francs, tout le monde peut dormir sur ses deux oreilles ! L’alarme par SMS peut être complétée par une sirène, qui avertira les collaborateurs présents dans la porcherie ou aux alentours.

En cas d’alerte, des SMS sont envoyés à plusieurs numéros de portable.

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Passion | Youngtimer

Silvan Flury avec son MB-Trac, un « 1300 Turbo », qui fait mentir l’inscription sur le capot.

Photos : ldd & Dominik Senn

« Le MB-Trac ‹ produit du jus ›… … au lieu d’en consommer. » C’est la boutade qu’avait coutume de lancer le père de Silvan Flury, eu égard à la sobriété du MB-Trac. Le « 1300 Turbo » de cette page tourne au centre équestre Russmatt, à Deitingen (SO). Dominik Senn

Sorti des usines Daimler-Benz en 1989, le MB-Trac « 1300 Turbo » a d’abord fait un détour par la Grande-Bretagne. En 1994, le centre équestre Russmatt, à Deitingen, prenait possession de ce tracteur avec 2500 heures au compteur, livré par le concessionnaire Franz Huber de la vallée du Rhin saint-galloise. Urs Flury, père de Silvan, le destinait à une tâche précise. Il était le pionnier suisse de l’ensachage de maïs haché, de l’ensilage destiné aux agriculteurs qui en voulaient de petites quantités et ne possédaient pas de silo. 70

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Urs Flury achetait le maïs sur les champs, l’ensilait en boudins puis le revendait conditionné en sacs spéciaux. Pour manipuler ce maïs et d’autres fourrages, il avait besoin d’un tracteur équipé d’un appareil de levage. Un MB-Trac convenait parfaitement. La maison Wüst AG, à Eggi­wil (BE), s’est chargée d’installer la grue. Jusqu’au tournant du millénaire, Urs Flury a ainsi approvisionné des clients de toutes les régions du pays, y compris des agriculteurs de montagne qui montaient les sacs en téléphérique dans leurs alpages.

Plus de 8000 heures « Les meilleures années, la grue tournait 500 heures », se souvient Silvan Flury. Le MB-Trac a lui aussi fonctionné encore et encore ; son compteur affiche actuellement 8400 heures. Comme sa grue se dépose en 10 minutes, il est aussi utilisé sur l’exploitation pour la culture des betteraves sucrières, des carottes et du maïs ainsi que pour le transport des récoltes et la production de fourrage pour les chevaux. Silvan Flury est menuisier et agri­ culteur diplômé. Il exploite lui-même, en


Youngtimer | Passion

Le montage de la grue a été réalisé par Wüst AG à Eggiwil (BE).

Le MB-Trac a un très bon comportement sur la voie publique.

tant que propriétaire, le centre équestre et aussi un domaine agricole de 35 hectares qu’il vient d’acquérir.

Le poste de conduite est dépouillé mais fonctionnel. Il faut du doigté et de la patience pour passer les vitesses avec le levier en double H.

tique. À plat, je peux démarrer avec un chargement de 23 tonnes en cinquième, passer la sixième puis continuer en huitième vitesse », raconte Silvan Flury. Le comportement routier du tracteur est remarquable. On peut lui atteler toutes sortes de machines, d’outils et de remorques. Le châssis échelle est robuste, posé sur un essieu arrière fixe et un essieu avant d’une pièce avec ressorts héli­ coïdaux. Les relevages avant et arrière peuvent accueillir des charges élevées. Le véhicule est doté de prises et de distributeurs hydrauliques à ses deux extrémités.

d’usure, il n’y a encore jamais nécessité de grosses réparations, sans parler de sa sobriété. « Mon père répétait en plaisantant que le MB-Trac ‹ produisait du jus › au lieu d’en brûler », raconte Silvan Flury. Notre hôte émet trois réserves concernant son MB-Trac. Il n’est pas idéal pour tracter des machines de récolte ; sa cabine n’a pas de climatisation ni le confort des habitacles récents ; le passage des rapports, 16 avant et 16 arrière, est fastidieux et demande du doigté, avec huit vites­ses en double H sur un levier, plus un inverseur, plus une manette pour les rampantes.

Mieux vaut avoir du doigté Un couple fantastique « Avec ses 6,3 tonnes, le MB-Trac peut exécuter tous les travaux. Il est équipé d’un Daimler-Benz six-cylindres à injection directe ‹ OM 366 › de plus de 140 chevaux. Surtout, il fournit un couple fantas-

La cabine est en position centrale. L’essieu arrière offre assez d’espace pour de grands appareils, pulvérisateurs ou bennes et même une sellette. Ce tracteur est techniquement en bon état ; il passe les expertises sans problème. À part les pièces

Les MB-Trac, descendants de l’Unimog Les MB-Trac (MB pour Mercedes-Benz) sont une gamme de tracteurs fabriqués par Daimler-Benz entre 1970 et 1991. Le MB-Trac a été développé sur la base de l’Unimog ; il possède un essieu arrière fixe. Il a été conçu pour faire connaître le concept de l’Unimog dans le secteur agricole, auquel il était initialement destiné. Depuis 1992, Werner Forsttechnik, à Trèves (D), le perfectionne sous le nom de « WF Trac », avec de nombreuses améliorations techniques et un design revisité. En 21 ans, 41 365 MB-Trac ont été vendus.

Environ 30 000 d’entre eux sont encore en service. Le MB-Trac possède quatre roues d’égal diamètre et une cabine installée entre les essieux. Il est doté en série d’un compresseur et d’un circuit pneumatique, de distributeurs hydrauliques à l’avant et à l’arrière, d’une prise de force frontale en option. Le MB-Trac est utilisé en agriculture et en forêt, mais aussi par les services de voirie et les entreprises de génie civil. Quelques-uns ont même fait du service militaire, pour remorquer des avions.

90 boxes de chevaux Silvan Flury et son épouse Christiane ont deux garçons. Silvan s’occupe avant tout de l’exploitation agricole et du centre équestre, en collaboration avec une maîtresse en économie équine. Ce centre en impose par ses dimensions – la parcelle s’étend sur 3 hectares – et sa propreté. Il sert à des cours d’équitation, à la formation des chevaux, à l’équitation, au dressage et à des concours. La halle de 25 mètres par 62 est chapeautée d’un toit recouvert de panneaux photovoltaïques ; il mesure 36 mètres par 68. L’intérieur est équipé d’une tribune et d’un restaurant. À l’extérieur, la carrière de 30 mètres par 70, avec éclairage, permet de monter à cheval toute l’année. Le centre propose 70 boxes à louer ; il en occupe 20 autres pour son propre usage. Une trentaine de pâtures clôturées et 14 paddocks permettent aux chevaux de s’ébattre toute l’année en plein air. 6/7 2020

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ASETA | Cours

Economiser jusqu’à 30 pour cent de diesel avec le cours Ecodrive Organisé conjointement par l’ASETA et le Centre agricole de Liebegg, à Gränichen, le nouveau cours « Economiser en roulant » commence en août et dure un jour. Dominik Senn

Le cours Ecodrive s’avère payant en espèces sonnantes et trébuchantes : il permet de réduire le diesel de 20 à 30%. Un tracteur de 95 chevaux de 5 000 heures de service consomme en moyenne 42 000 litres de diesel. A 1,55 francs le litre, cela équivaut à

épargner 13 020 à 19 430 francs. Ce cours d’une durée d’un jour est ainsi presque un must pour un conducteur de tracteur. Le cours Ecodrive, lancé de concert par l’ASETA et le Centre agricole de Liebegg, à Gränichen (AG), débutera le 25 août 2020,

pour autant que le nombre d’inscriptions soit suffisant. Il sera dispensé en allemand par Hansjörg Furter et Aldo Rui. Il sera aussi donné en français dans un deuxième temps. Le contenu portera sur les comportements de conduite à adopter et sur d’autres sources d’économies comme la pression des pneus sur les champs ou lors des transports, la maîtrise des poids et le paramétrage d’outils de travail du sol. L’après-midi sera consacrée à la comparaison et à l’évaluation de différents modes de conduite (Power, Eco) seront présentés et commentés. Le cours est limité à 12 participants. Son prix s’élève à 180 francs pour les membres de l’ASETA et à 210 francs pour les non-membres, dossier de cours, repas de midi et boissons comprises. Inscription : www.agrartechnik.ch/Kurse

La conduite par anticipation et à bas régime fait partie des comportements recommandés dans le cours Ecodrive. Le cours Ecodrive a lieu au Centre agricole de Liebegg, à Gränichen (AG).

Photo : Roman Engeler

Photo : Heinz Röthlisberger

www.agrartechnik.ch

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Cours | ASETA

Ordre des modules Il est recommandé d’assister au cours « Discovery » avant de s’inscrire aux formations « Pilote de drones » et « Photogrammétrie ». Le module ­ « Sulfatage » ne peut être suivi que par les personnes qui ont participé aux cours « Discovery » et « Pilote de drones ». Des cours pour des entreprises sont organisés sur demande (avec des tarifs de groupe).

La formation de pilotage de drones de l’ASETA est composée d’un cours de base et de trois autres modules. Elle répond aux nécessités particulières de l’agriculture. Photos : R. Müller

Cours pour les futurs pilotes de drones en agriculture L’ASETA dispense des cours de pilotage de drones adaptés aux besoins de l’agriculture sur les sites de Payerne et de Liebegg. Cette formation est constituée de modules. Dominik Senn

Les cours de drones de l’ASETA ont eu lieu pour la première fois en français à Payerne l’an passé. Ils seront donnés en allemand à Liebegg à partir du mois de juin si le nombre de participants est suffisant. Répartis en modules, ils sont conçus pour les conditions de l’agriculture.

Cours de base « Discovery » D’une durée d’un jour, le module « Discovery » est le cours de base qui fait des participants des pilotes de drones. Il se compose d’exercices pratiques de décollage, d’atterrissage et de manœuvres simples ainsi que d’une partie théorique composée notamment de la prise de connaissance des réglementations s’appliquant au survol de l’espace suisse par les drones. Le cours est limité à 8 participants. Son prix s’élève à 232 francs pour les membres de l’ASETA et à 248 francs pour les non-membres.

Cours « Pilote de drones » Le cours « Pilote de drones » dure deux jours. Il prépare les participants à devenir des pilotes de drones professionnels. Chaque mode de vol est abordé de manière approfondie et exercé. Figurent aussi au programme une étude exhaustive de l’application « DJI GO », l’étalonnage de la boussole, le pilotage en commandes inversées, la surveillance de la batterie ainsi que la détermination des zones de décollage et d’atterrissage. Le cours est limité à 8 participants. Son prix s’élève à 893 francs pour les membres de l’ASETA et à 992 francs pour les non-membres.

Cours « Photogrammétrie » Ce cours d’une durée de deux jours également, apporte les connaissances nécessaires de photogrammétrie, de saisie et de traitement des images. Les participants pourront ainsi localiser précisément

Dans le cours « Sulfatage », les participants apprennent à distribuer des substances en pilotant un drone épandeur.

les zones problématiques et les modéliser en 3D. Un système cartographique géo­ référencé sert de base pour une gestion modulée de la parcelle (par exemple fumure et pulvérisation ciblées). Nombre de participants et prix : voir sous «Cours ‹ Pilote de drones › ».

Cours « Sulfatage » Dans le cours de deux jours intitulé « Sulfatage », les participants apprennent à distribuer des substances liquides et solides, par exemple le trichogramme contre la pyrale du maïs, en pilotant un drone épandeur en mode manuel et automatique. Nombre de participants et prix : voir sous «Cours ‹ Pilote de drones › ». Inscription : www.agrartechnik.ch/Kurse

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ASETA | Sections

Le nouveau bac récupérateur doté de parois gonflables est déjà opérationnel. Photos : Heinz Röthlisberger

Bac gonflable pour les tests de pulvérisateurs Les responsables des tests de pulvérisateurs de la section bernoise se déplacent avec un bac récupérateur gonflable. Heinz Röthlisberger

À la mi-mai, l’Association bernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (BVLT) a étrenné à Wiggiswil (BE) son bac de récupération mobile avec l’appareil de mesure « Sprayertest 1000 ». Produit par le constructeur allemand Herbst Prüftechnik, ce bac constitué de parois gonflables de 30 cm de hauteur mesure 30 mètres de long sur 2,30 mètres de large. Il se monte en vingt minutes. « La condition du succès de toute la procédure est de disposer d’une place bien plate », explique Peter Gerber, gérant de la BVLT. Le « Sprayertest 1000 », ou « Test de pulvérisateurs 1000 » en français, une possession de longue date de la section, provient aussi de la société Herbst Prüftechnik. Il mesure la précision des pulvérisateurs en se déplaçant le long d’un rail disposé dans le bac (voir photo ci-dessus) correspondant aux 30 mètres de largeur de la rampe. « Avec ce bac, nous pouvons appliquer correctement les nouvelles directives sur les contrôles », ajoute Peter Gerber. 74

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Plus commode à l’emploi L’eau projetée par le pulvérisateur durant le test s’accumule dans le bac. Elle est ensuite réinjectée dans le réservoir à l’aide d’une pompe via un tuyau de 20 mètres de long. Elle peut aussi être transvasée dans une fosse à lisier ou une surface herbagère. « Le bac récupérateur est conçu de manière à ce que l’eau ne puisse pas se déverser dans les égouts », confie Peter Gerber. Lorsque les tests sont terminés, on enroule le bac à partir de l’extrémité de la largeur, et, pour le vider complètement, le liquide restant est acheminé avec la pompe dans le contenant choisi.

Sur une vingtaine de sites L’équipe responsable des tests de pulvérisateurs de la BVLT transporte le bac avec une remorque séparée. L’appareil de mesure « Sprayertest 1000 » prend place dans une deuxième remorque. Depuis la mi-mai, la BVLT se sert de sa nouvelle acquisition pour

L’eau pulvérisée se trouvant dans le bac est ensuite reversée dans le réservoir à l’aide d’une pompe.

Tests tous les trois ans À partir de cette année, les pulvérisateurs pour grandes cultures doivent être testés tous les trois ans et non plus tous les quatre ans. Un pulvérisateur testé cette année devra être présenté pour la prochaine fois en 2023. En revanche, l’intervalle de quatre ans prévaut encore pour les machines testées en 2019. Dernier test Prochain test 2019 2023 2020 2023 2021 2024 Vous trouverez davantage d’informations au sujet des tests de pulvérisateurs, des stations de contrôle et des directives qui s’y appliquent sur le site www.agrartechnik.ch

effectuer les tests, répartis cette année sur une vingtaine de sites. « Nous l’utilisons pour autant que la place soit adaptée pour le faire », confie Peter Gerber. Les sections de Soleure et des Deux Bâle de l’ASETA ont chargé la BVLT de leurs contrôles. Ceux-ci pourront ainsi élargir leur expérience avec le bac récupérateur.


www.g40.ch

circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans. L’original! Eprouvé et couronné de succès!

www.facebook.com/g40svlt

ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture Téléphone 056 462 32 00


ASETA | Sections

BL

BS

Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2020 (nés en 2006), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi 04.11.2020 Examen : samedi 21.11.2020 Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

FR Campagne de soutien à la sécurité routière 2020 Les tests des systèmes de freinage effectués sur les chars et remorques de tout genre, 30 ou 40 km/h, sont cofinancés par un montant de CHF 50.– par essieu. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. La liste des ateliers agréés peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Seuls les convois équipés de freins de service hydrau­liques ou pneumatiques peuvent être testés. Nouvelles immatriculations 40 km/h : afin d’encourager les agriculteurs à immatriculer leurs chars et remorques à 40 km/h, nous soutenons toute nouvelle immatriculation avec un montant de CHF 50.– par essieu. Ceci est valable pour toutes les premières immatriculations, que cela soit sur du matériel neuf ou non. Nouveauté en 2020 : installation de systèmes caméra frontale et moniteur À la suite de l’introduction de la nouvelle réglementation de mai 2019 sur les porte-à-faux avant, nous offrons CHF 100.– pour chaque acquisition d’un système caméra frontale et moniteur homologué. Pour plus d’informations sur ces systèmes, la gérance de l’AFETA/FVLT se tient à disposition. Pour toutes ces demandes, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture pour les tests et l’achat d’une caméra ainsi que pour les nouvelles immatriculations une copie du permis de circulation à l’adresse suivante : AFETA/FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclo­ moteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : Mercredi 24 juin à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Prochains cours : n˚ 605, samedis 18 et 25 juillet, de 7 h 30 à 11 h 30 n˚ 606, samedis 29 août et 5 septembre, de 7 h 30 à 11 h 30 Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Le cours n˚ 403 sera probablement proposé en août 2020. Vous trouverez les dates exactes sur notre site www.lvlt.ch. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons), CHF 539.– pour les membres, CHF 579.– pour les non-membres Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le 3 juin à Lucerne. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG Cours théoriques 2020 pour le permis M/G Les examens se déroulent à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen. Les examens en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être passés au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire. Les cours durent deux demi-jours, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale aux examens. Ils ont lieu le samedi matin et le mercredi après-midi. Des formulaires de demandes peuvent être demandés dans n’importe quel poste de police ou à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld et à Amriswil. N°

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LU Offre de cours actuelle Programme actuel : l’assouplissement des mesures nous permet de reprendre dès maintenant l’organisation des cours de théorie en vue du permis de tracteur.

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Lieu

Bürglen Amriswil Friltschen

Cours M/G Samedi de 8 h 30 à 11 h 30 (mercredi après-midi de 13 h 30 à 16 h 30) Samedi 22.08.2020 Samedi 24.10.2020 Samedi 05.12.2020

Cours M/G Mercredi de 13 h 30 à 16 h 30 (samedi matin de 8 h 30 à 11 h 30) Samedi 05.09.2020 Samedi 07.11.2020 Mercredi 16.12.2020

Prix : CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen.

www.agrartechnik.ch


Sections | ASETA

SG

AR

AI

GL

Formation pour le permis F/G

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2020

Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi

AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 06.06.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 01.07.2020 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.06.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim/StVA Winkeln 15.07.2020

Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 12.08.2020

Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

Wangs, Parkhotel Sa 15.08.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.09.2020

Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Trogen Me 19.08.2020 Trogen/StVA Trogen 16.09.2020

Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

NE

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 29.08.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim/StVA Winkeln 30.09.2020

GL

SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 02.09.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 23.09.2020

Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

St. Peterzell, Schulhaus Sa 19.09.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim/StVA Winkeln 21.10.2020

Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 26.09.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 28.10.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Me 04.11.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 09.12.2020 Wangs, Parkhotel Sa 07.11.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 02.12.2020

SO

SZ, UR

TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens  Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 14.11.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim/StVA Winkeln 23.12.2020

Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 25.11.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 16.12.2020

Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

ZH

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Technique Agricole

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ASETA | Portrait

En quête d’une ferme Fredi Gut a grandi avec ses quatre sœurs sur une ferme de Kottwil, un hameau près de Zuswil (LU). Après sa formation d’agriculteur, puis de chef d’exploitation, il a rejoint l’entreprise de travaux agricoles Ryser à Richenthal (LU). Il s’occupe là-bas surtout des semis et du pressage, avec des machines très modernes s’entend. Il apprécie le travail propre en ordre, bien fini, c’est sa priorité absolue. Le jeune homme de 33 ans est un féru de machines. Il aime toutefois aussi s’occuper des vaches et du bétail de la ferme de ses parents. Quoiqu’il soit très occupé par son emploi chez Ryser, il connaît chacune des 16 holstein du troupeau familial car il contribue très activement au fonctionnement de la ferme aux côtés de son père. L’exploitation de 11,11 hectares bénéficie d’un contingent de production considérable de 154 000 kilos de lait sans ensilage pour la fabrication d’Emmentaler AOP. L’objectif de Fredi est de reprendre prochainement la ferme et d’y employer son père Alfred comme collaborateur. Mais la taille du domaine ne permet pas d’assurer un revenu suffisant. Même Alfred travaille accessoirement à temps partiel à l’extérieur. En outre, les terres, dont une moitié est labourable, sont encerclées par d’autres fermes et par des habitations. Difficile, dans ces conditions, d’envisager un agrandissement du domaine sur place. Son emploi actuel à l’extérieur est en outre peu compatible avec la gestion d’une exploitation : « Souvent, je ne suis pas disponible pour Ryser parce qu’il y a un travail urgent à terminer à la maison », explique Fredi Gut. Une solution consisterait à réduire son taux de collaboration chez Ryser, pour pouvoir consacrer plus de temps à gérer le domaine familial avec Irène, son amie. Ce n’est cependant pas une option envi­ sageable à moyen terme, estime Fredi Gut. Il préférerait trouver un domaine dans un rayon d’environ 15 kilomètres, qu’il pourrait louer ou acheter et exploiter parallèlement à la ferme de ses parents. Son amie Irène partage totalement cette idée et sa réalisation la comblerait. Mais Fredi peut aussi imaginer reprendre une exploitation plus éloignée avec un troupeau : « Je suis encore jeune et je suis prêt à ce que les choses bougent », conclut-il.

Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 6/7 2020


Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite « G40 » Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite « G40 » est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite « G40 » de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu : Riniken (AG)

Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu : Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription : www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription : sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact : 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 82e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Prochain numéro

Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Thème principal Ensileuses : hachage systématique

Tarif des annonces Tarif valable : 2020 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Management Déchaumage des chaumes de colza Plate-forme Profil du métier de mécanicien en machines agricoles Marché Le « Swiss Innovation Award 2020 »

L’édition 8 2020 paraîtra le 13 août 2020. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 3 août 2020

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Maitrise de la protection phytosanitaire. Focus sur le rendement.

Opera , pour la mise en place d’un feuillage sain et fonctionnel de votre betterave. ®

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Pour vous, sur le terrain : Guy Blache – Natel 078 621 82 57 (Romandie) Emmanuel Chassot – Natel 079 331 59 02 (Valais) E-Mail : agro-ch@basf.com Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l’étiquette et les informations sur le produit. Tenez compte des avertissements et des symboles de mise en garde.

BASF Schweiz AG · Protection des plantes · Klybeckstrasse 141 · 4057 Basel · phone 061 636 8002 · www.agro.basf.ch/fr/


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