Technique Agricole 08/2023

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

La forêt pour place de travail

Un festival de scies

Que révèlent les courbes des moteurs?

40 ans d’enrubannage en Suisse

Août 2023

Du 26 au 27 Août 2023, de 10:00 à 17:00 h

Exposition

2023 à Birmenstorf, Argovie

Informez-vous chez nous

PÖTTINGER SA, CH 5413 Birmenstorf (Argovie), Mellingerstrasse 11, Téléphone +41 56 201 41 60, info@poettinger.ch, www.poettinger.ch

Actualité

4 En bref

Focus

10 digiFLUX: «La facilité d’utilisation est la priorité absolue.»

Marché

12 Ueli Bleiker: «L’accent sera mis sur l’agronomie et la technique lors des journées ‹AgriEmotion›.»

15 Les 40 ans de Bruno Aemisegger AG

16 Retour en force de Continental

18 Kuhn garde une surprise en réserve

20 Claas enrichit ses gammes

Thème principal: mécanisation forestière

22 Une Suisse sans forêt serait impensable

28 La forêt comme place de travail

30 L’avenir appartient aux tronçonneuses à batterie

34 Débroussaillage respectueux du sol

36 Télescopique transformé à des fins forestières

38 Parés pour l’avenir radieux «4.0»?

42 Une voix esseulée dans la forêt

44 Les nouveaux coins des «pros»

Impression

47 Jeu-concours de mots croisés

48 Fendage mobile de grumes de fort diamètre

50 A la fois une abatteuse et un porteur

52 Le système «Exos»: de l’herbe fraîche à la carte

Passion

54 Le Landini «Powerfarm 95»

Management

56 Sécurité du chargement: à quoi sont tenus les apprentis?

58 Que révèlent les courbes des moteurs?

Plate-forme

61 Ecorobotix: pionnier de la pulvé ultra-localisée

64 Travailler en cercle, ça tourne rond

66 La culture du lin: à la fois peu exigeante et difficile

ASETA

69 Elections 2023: veuillez annoncer vos candidats

69 Natanael Burgherr, nouveau collaborateur

70 Communications des sections

74 Maurice Pollien: mordu de cheval

75 Les cours et l’impressum Couverture

Des machines combinées qui peuvent servir aussi bien d’abatteuses que de porteurs se prêtent bien aux éclaircies destinées à ménager le sol et les peuplements. Photo: Roman Engeler

Editorial Roman

Engeler

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La forêt revêt une importance essentielle pour les groupes d’intérêts les plus divers. Elle est aussi un habitat –parfois quasi le dernier – pour nombre d’animaux. Pour une grande partie des gens, elle est avant tout un espace de détente. Ses fonctions protectrices contre les dangers naturels sont capitales pour de nombreuses régions. Enfin, la forêt est et reste une réserve de matière première fournissant énergie et matériel de construction. Il est dans la nature des choses que les groupes d’intérêts aient des idées différentes de l’aspect que doit revêtir une forêt et de la manière dont elle devrait être gérée. En première ligne, ses propriétaires – environ 250 000 en Suisse – doivent s’accommoder de ces représentations. A de brefs épisodes près, ces propriétaires sont aussi confrontés à une baisse constante de rentabilité de leur bien. Jadis, une forêt bien entretenue était vue comme un livret d’épargne ou une réserve financière pour ses propriétaires. Elle fait maintenant et de plus en plus figure de titre à risque. En plus de cette baisse de valeur ajoutée financière, les tempêtes, les attaques de bostryches, la pression de la neige ou les dommages dus à la sécheresse, souvent regroupés sous le vocable «changement climatique», mettent la forêt à rude épreuve. La politique helvétique a récemment montré un peu de cœur pour la forêt; en adoptant la motion Fässler «Garantir un entretien et une exploitation durables des forêts», elle a décidé d’augmenter de 25 millions de francs le crédit annuel voué à la forêt. Reste à voir si ces moyens provoqueront un changement perceptible sur le marché du bois, ou s’ils ne feront pas plus d’effet qu’une goutte d’eau s’évaporant au contact d’une lave en feu.

L’édition n° 9 paraîtra le 14 septembre 2023

Août 2023 | Editorial • Sommaire 08 2023 Technique Agricole 3
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En bref

Le constructeur de tracteurs Lindner a bouclé au 31 mars son exercice 2022/23 sur un chiffre d’affaires en hausse de 13 % à 112 millions d’euros, dépassant le seuil de 100 millions d’euros pour la première fois.

McCormick est devenu la centième entreprise partenaire de la plateforme d’échange de données Agrirouter.

Pöttinger ne figurera pas parmi les exposants du Sima en novembre 2024.

Rolls-Royce investit 30 millions d’euros dans une nouvelle usine de montage pour ses moteurs de la marque MTU.

Nadja Umbricht Pieren, conseillère nationale UDC, présidera dès janvier 2025 le Conseil suisse de la sécurité routière (CSR), qui est notamment responsable de l’audit des cours «G40».

Le directeur général d’ Ecorobotix, Simon Aspinall, a perdu la vie dans un accident de la circulation en juin dernier.

L’entreprise suisse Cleanfix devient le 37e partenaire de l’alliance intermarques «Cordless Alliance Systems» (CAS). Un aspirateur dorsal à batteries doit bientôt être proposé.

Pour marquer l’anniversaire «30 ans d’Avant Suisse», tous les chargeurs des séries «400» et «500» sont proposés à prix spécial jusqu’au 31 août prochain.

Manitou a remporté le prix de la catégorie «Décarbonation» des «Sustainable Industry Awards 2023» («Concours de l’industrie durable 2023»).

Sous la marque Ascenso, le fabricant de pneumatiques MTPL commercialise la gamme «VDR 900 VF» de nouveaux pneus radiaux pour pulvérisateurs automoteurs et tracteurs, spécialement développés pour les cultures en lignes.

Le 1er octobre, Thomas Spiering rejoindra la direction du groupe Claas, au sein de laquelle il assumera la responsabilité du secteur machines de récolte automotrices.

Manitou a investi dans son usine d’Ancenis (Loire-Atlantique) où elle vient de mettre en service et d’inaugurer de nouveaux quais de chargement et une installation de contrôle final des machines.

Pöttinger a organisé des portes-ouvertes début juin. La maison a accueilli plus de 11 000 personnes sur ses sites de Grieskirchen, St. Georgen et Taufkirchen, en Autriche.

Pour la 8 e fois, Trelleborg a été primé pour le meilleur pneu agraire au concours «Visão Agro Centro-Sul», au Brésil.

Meilleure détection des nuances de bleu

Le système de caméra «IC-Light» standard des bineuses Lemken Steketee, développé en interne, capture la gamme de couleurs RVB (rouge-vertbleu) et différencie correctement les nuances de vert et de rouge. Grâce à son mode d’auto-apprentissage, le système apprend en permanence sur le terrain. Etant donné que la nouvelle caméra «IC-Light+» capture désormais également bien les tons bleus, les jeunes plants en particulier, ou ceux avec une structure particulièrement fine, peuvent être mieux identifiés et représentés. Même les oignons de la taille d’une épingle ne posent aucun problème à la caméra.

La caméra «IC-Light+» est pilotée via le terminal «IC-Light». Cela permet de biner jusqu’à deux centimètres de la plante cultivée à des vitesses d’avancement atteignant 15 km/h. Une caméra reconnaît jusqu’à cinq rangs à la fois.

Succession à la tête de Radac

Kurt Schütz et Christian Vogt, dirigeants et propriétaires du commerce de pneus et de roues Radac AG, à Granges (SO), vont en confier rétroactivement la direction de la maison à Samuel Kocher, avec effet au 1er janvier 2023. «Samuel Kocher est une personne compétente possédant un réseau conséquent, qui va mener l’entreprise vers l’avenir», indiquent les deux propriétaires, qui restent employés dans l’entreprise jusqu’à leurs retraites respec-

tives, fin 2023 et fin 2025. Cette approche devrait garantir une transition sans accroc et un important transfert de connaissances. La société Radac AG, à Granges a été fondée voici 24 ans par Kurt et Esther Schütz en collaboration avec Christian Vogt. Selon leurs propres dires, elle est aujourd’hui l’une des sociétés leader en Suisse dans le domaine des pneumatiques pour machines agricoles et tracteurs.

Actualité 4 Technique Agricole 08 2023

Déménagement et inauguration à Eglisau

A la mi-juin avait lieu l’inauguration de la concession Landmaschinenstation à Eglisau (ZH). L’entreprise a ainsi pris possession de ce nouveau site en présence du public et de sa clientèle. D’innombrables invités ont afflué pour les festivités: familles, agriculteurs ou simples curieux. Ils en ont tous eu pour leur argent et ont pu s’informer sur la diversité de l’offre, qui s’étend des taille-haies jusqu’aux moissonneuses-batteuses. Les représentants de plusieurs marques – Motorex, Kohli, GVS Agrar, Annaburger Nutzfahrzeug, Pöttinger et bien d’autres – ont répondu aux questions. Le lundi matin, le personnel est revenu sur place et a remis l’atelier en service pour qu’il retrouve sa fonction initiale.

Agenda

«AgriEmotion» journées de plein champ de GVS Agrar et d’autres exposants, du 18 au 20 août à la Swiss Future Farm, à Tänikon (TG)

Journée Güttinger 2023, le 19 août sur le domaine expérimental arboricole BBZ Arenenberg à Güttingen (TG)

Championnat suisse de gymkhana de tracteurs, le 20 août 2023 à Tänikon

Le sol sous pression, le 22 août à l’Inforama de la Rütti à Zollikofen (BE). Congrès «Eviter le compactage, le diagnostiquer, y remédier»

Foire forestière, le rendez-vous des branches de la forêt et du bois, du 24 au 27 août à Lucerne

Rigitrac-Fest, 20 ans de Rigitrac, le 26 août à Küssnacht am Rigi (SZ)

Championnat suisse de labour, le 27 août à Aesch (BL)

PotatoEurope 2023, le plus grand salon de plein air consacré à la pomme de terre en Europe, les 6 et 7 septembre à Tournai (Belgique)

«MF By You»

Chaque exploitation, chaque agriculteur a des besoins particuliers. C’est pourquoi Massey Ferguson élargit son offre «MF eXperience» avec «MF By You» («MF proche de vous»). La marque veut assurer que les tracteurs d’une plus grande diversité remplissent les exigences et simplifient le travail des concessionnaires. «MF By You» donne au client la possibilité de choisir les équipements additionnels de façon plus ciblée. Ils peuvent sélectionner d’autres options lors de la commande via le nouveau système de configuration. «MF By You» se trouve dans un nouvel atelier de 1000 m² dans l’enceinte de l’usine de Beauvais (France); il offre de la place pour dix tracteurs. C’est là que toutes les modifications et ajouts sont installés par des ingénieurs formés en ce sens, qui adaptent les tracteurs aux spécifications individuelles souhaitées par les agriculteurs. Ceci devrait simplifier le processus d’achat pour les revendeurs, qui peuvent désormais livrer des équipements additionnels entièrement approuvés, montés en usine.

Sécateur électrique sans fil

Alpen est une marque du groupe Flisch, auquel appartient aussi le fabricant suisse Felco. Pour sa première présentation au public, à l’occasion du salon Spoga Gafa à Cologne (Allemagne), Alpen a dévoilé le joyau de sa gamme de lancement, le «Wildhorn 32», fruit d’une collaboration avec Felco, leader mondial du marché du sécateur. Spécifiquement développée pour le «Wildhorn 32», la tête de coupe conçue par Felco est en Acier HSS (High Speed Steel). Produite en Suisse dans les usines de la firme, elle garantit à la fois la performance de l’outil, sa longévité ainsi qu’une puissance et une précision de coupe optimale. Premier sécateur électrique sans fil «Swiss made», le «Wildhorn 32» est le seul sécateur du marché à disposer de trois batteries pour une autonomie d’utilisation de 12 heures. Par ailleurs, les trois batteries se re -

Robert Aebi Days, démonstration sur le terrain, les 2 et 3 septembre à Ersigen (BE) 20 ans d’Agrotechnik Zulliger, fête d’anniversaire et exposition, du 22 au 24 septembre à Hüswil (LU)

20 e rencontre de vieux tracteurs et de machines, du 29 septembre au 1er octobre à Gross am Sihlsee (SZ)

75 ans de tracteurs Lindner, le 18 octobre à Kundl (Autriche)

Exposition maison de Sepp Knüsel AG, du 20 au 22 octobre à Küssnacht am Rigi(SZ)

chargent conjointement, pour optimiser le temps de charge. Pensé pour les professionnels et les amateurs exigeants, le «Wildhorn 32» est livré avec un kit de dix accessoires afin de satisfaire à tous les usages.

Actualité 08 2023 Technique Agricole 5

Vaisseau amiral «Optum» plus puissant

Pour répondre à la demande de tracteurs puissants multifonctions, Case IH lance un nouveau vaisseau amiral de 340 chevaux dans sa gamme «Optum». Malgré de nouvelles dotations, l’«Optum 340 CVXDrive» avec AFS Connect n’est pas plus lourd que les modèles «300» et «270», mais avec des performances accrues et une productivité et une polyvalence maximale, indique un communiqué.

La pièce maîtresse de ce tracteur est son six-cylindres en V de 6,7 litres. Sa transmission à variation continue a été optimisée pour gérer la puissance plus élevée. Des améliorations ont été apportées à l’unité hydrostatique et au logiciel de pilotage, aux composants de l’entraînement, au différentiel de l’essieu arrière et à la prise de force arrière.

«Kompakt S»: la gamme s’étoffe

La gamme des Steyr «Kompakt S» comprend actuellement les modèles «Kompakt S 4055» de 55 chevaux et «Kompakt S 4065» de 65 chevaux, plus le «Kompakt S 4080» de 80 chevaux avec un plus grand châssis. Pour offrir davantage de choix dans cette catégorie de puissance, la marque propose désormais aussi le «Kompakt S 4075».

Alternative au «Kompakt S 4080», le «Kompakt S 4075» est plus bas (hauteur hors tout de 2492 mm), avec un rayon de braquage réduit de 3,82 mètres. Ce tracteur s’adresse avant tout aux clients des secteurs de l’élevage et du maraîchage, pour qui la maniabilité est particulièrement importante. A l’image des autres «Kompakt S», le nouveau modèle est animé par un moteur FTP turbocompressé de 3,4 litres avec intercooler et un intervalle de 600 heures entre les services. Il possède la même transmission 12AV/12AR, en 30 ou 40 km/h. Il est disponible en versions deux ou quatre roues motrices.

Formations:

besoins d’optimisation ciblés

A l’assemblée d’Agrotec Suisse, l’association faîtière des commerçants en machines agricoles, les résultats d’une enquête sur les formations dans les métiers des mécaniciens en machines agricoles et de chantier et des mécaniciens en appareils à moteur présentés. Ces résultats révèlent:

• que la satisfaction domine pour ces trois formations;

• que ces formations couvrent bien les besoins du marché du travail;

• qu’un potentiel existe dans l’actualisation des thèmes et des technologies;

• que la formation à ces trois métiers doit continuer à être conduite de manière distincte;

• qu’une formation additionnelle avec une durée d’apprentissage plus courte est très bien accueillie.

Les personnes interrogées jugent les métiers attractifs pour les jeunes, mais souhaitent davantage de marketing pour ces

professions. La qualité de la procédure a été bien évaluée à de multiples reprises. Quelques participants à l’enquête souhaitent une actualisation et une numérisation des documents professionnels et de la documentation d’apprentissage. Certains estiment que les contenus de l’examen intermédiaire doivent être actualisés. Les exigences aux examens ont toutefois été jugées trop basses, en particulier pour les mécaniciens en machines agricoles et de chantier. 70 % des personnes interrogées (63 % dans le secteur de la construction), voient, avec une formation sur 2 ou 3 ans, une possibilité d’attirer davantage de jeunes dans leurs branches.

Actualité 6 Technique Agricole 08 2023

Première installation agri-photovoltaïque «Insolagrin» à ombrage dynamique

La première installation agriphotovoltaïque commerciale «Insolagrin» a été mise en service sur l’exploitation Bioschmid GmbH de Monika et Heinz Schmid, à Gelfingen (LU). Le système développé par l’entreprise lausannoise Insolight protège les plantes et contrôle l’incidence de la lumière par un ombrage dynamique, ce qui permet de transformer l’excédent de lumière en électricité. «Insolagrin» autorise une production agricole et d’électricité sur le même terrain. L’installation de Gelfingen est construite sur une surface de 2600 m² de framboisiers et devrait produire environ 190 MWh d’électricité par an en plus de la récolte de framboises, écrit l’entreprise Insolight, fondée en 2015. Cette installation d’un nouveau genre fait partie d’un projet pilote dans le cadre duquel trois systèmes différents d’installations agri-photovoltaïques sont testés en comparaison avec une surface de contrôle. La station de recherche Agroscope Conthey (VS) et la Haute école spécialisée bernoise mèneront des recherches pendant trois ans et accompagneront le projet.

Dix ans du site Zunhammer à Kienberg

Voilà déjà dix ans que Zunhammer fabrique à Kienberg, en Bavière (Allemagne), des outils pour le travail du sol, des matériels de pompage, des équipements et des systèmes de docks pour l’épandage de lisier. Lorsque l’entreprise familiale de Haute-Bavière a repris en 2013 le site de Kienberg de la société Josef Gruber, le spécialiste d’équipements de lisier s’est fixé comme objectif d’agrandir cette antenne locale. «Les structures spéciales sortant de l’ordinaire que nous produisons dans cette usine sont un atout particulier que nous avons sous le coude», estime Sebastian Zunhammer. Les employés de Kienberg fabriquent ces produits de la première pièce jusqu’à la dernière vis. Dix salariés y travaillent en permanence. Des apprentis dans les métiers de la construction mécanique et de la mécatronique pour machines de chantier et agricoles apportent aussi leur contribution.

Déchaumeuse plus polyvalente

Pour une utilisation encore plus polyvalente et efficace, les déchaumeuses à dents Pöttinger «Terria» peuvent désormais être munies d’une trémie «Tegosem» pour la distribution de semence et de microgranulés. Le travail du sol peut ainsi être combiné facilement pour semer une culture intermédiaire ou fertiliser en un seul passage. Avec le report de charge «Traction Control», le poids de la déchaumeuse est reporté sur l’essieu arrière du tracteur. Grâce au moindre patinage des roues qui en résulte, la puissance de traction du tracteur peut être utilisée plus efficacement.

Rigitrac électrique en service

Le service de voirie du district de Küssnacht (SZ) a mis en service le premier petit tracteur entièrement électrique Rigitrac «SKE 40 electric» de Suisse. «Après la reprise du contournement Süd 1, des kilomètres de route cantonale sont passés au district, raison pour laquelle il fallait agrandir notre flotte de véhicules», expliquait le conseiller de district René Hunziker lors de la remise de l’engin. «Les véhicules diesel ne sont plus prioritaires dans notre commune, ‹cité de l’énergie›. Nous accordons davantage d’importance à la durabilité et nous nous sommes donc décidés pour un tracteur entièrement électrique de Rigitrac/Sepp Knüsel, qui sera utilisé principalement dans le village de Küssnacht.»

Actualité 08 2023 Technique Agricole 7

«Alpinistes» à l’assaut des pentes

Avec son andaineur à tapis «Mergento F 4010 Alpin», Pöttinger veut établir une nouvelle référence en matière de mécanisation des parcelles en pente. Présentant une largeur de travail de 4 mètres, cet appareil devrait faire bonne figure dans les surfaces à forte déclivité, où son pick-up guidé ramasse soigneusement le fourrage. Il le transporte puis le dépose sur l’andain avec précaution, sans autre contact avec le sol, via son tapis transversal. L’andaineur à tapis frontal alpin pèse 575 kilos.

Pöttinger lance aussi les autochargeuses «Boss 2000 Alpin», complétant ainsi cette gamme. Les éléments centraux des trois nouveaux modèles sont leur pick-up large de 1,80 mètre hérité de la «Boss 3000». En plus d’un design moderne, les autochargeuses «Boss 2140 Alpin» (13,5 m³), «Boss 2160 Alpin» (16,1 m³) et «Boss 2190 Alpin» (18,7 m³) sont équipées d’une nouvelle électronique embarquée.

Nouvel arrivant dans les bois

Irum est un constructeur de machines agricoles et d’engins forestiers de Roumanie. Avec son nouveau tracteur forestier «TAF 690 S5», cette entreprise veut jouer un rôle large et gagner du terrain à travers le monde. Irum est déjà présent en Europe et en Amérique du Sud; la maison se lancera cette année dans l’exportation aux Etats-Unis.

Le «TAF 690 S5» a été développé avant tout pour le débardage de bois ronds du lieu d’abattage à la route forestière. Ce tracteur forestier est entraîné par un moteur Perkins quatre-cylindres de

Bineuse de grande précision Carré

La nouvelle bineuse Carré «Klinea» est désormais proposée avec l’interface de guidage «Precicam XS», équipée de la caméra «Kipline» et de palpeurs, afin d’obtenir une bineuse la plus compacte possible avec un système de contrôle par caméra. La conception du système de translation directe assure une bonne réactivité et permet un jeu limité pour garantir une précision de guidage optimal dans des cultures spécifiques, maraîchères notamment. En plus de permettre de réduire ou de supprimer l’usage de produits

3,6 litres; il délivre 100 kW. Les véhicules produits pour les marchés d’exportation seront en principe munis de la transmission automatique Allison «2500».

Remorque relookée

La remorque de transport d’ensilage Briri «Silo-Trans» est disponible en version tandem avec une capacité de chargement de plus de 45 m³, ou tridem avec 52 m³. Avec son châssis hydraulique de série, combiné, au choix, avec un essieu suiveur ou une direction forcée, la remorque atteint le plus haut niveau de confort, indique un communiqué. Avec le timon étroit et suspendu hydrauliquement (avec pied support intégré) et une monte pneumatique jusqu’à la dimension «800/45 R 30.5» la manœuvrabilité

et la préservation des sols sont assurées dans tous les cas. En option, Briri propose une couverture de la caisse et une paroi frontale formée de tôle ajourée; elle fournit au chauffeur une visibilité optimale sur le produit ensilé. Une rehausse pivotante est désormais montée de série à l’avant. Une visibilité maximale sur la caisse de chargement et l’accès sont garantis par un dispositif d’ascension latéral. Le déchargement de la «Silo-Trans» est assuré par deux tapis à chaînes et barrettes juxtaposés; l’écarte -

phytosanitaires, la bineuse aère le sol, favorise la mobilisation des éléments fertilisants par minéralisation et interrompt l’effet de capillarité. «Precicam XS» se distingue aussi de la version grandes cultures «Precicam», par le fait de pouvoir ajuster la voie des roues de contrôle pneus ou coutres de 1,3 à 2,4 mètres afin de parfaitement s’adapter à l’implantation des cultures, en planches par exemple.

ment des barrettes est de 40 cm. Les rouleaux démêleurs en option sont animés par la prise de force, à l’image de l’entraînement des tapis.

Actualité 8 Technique Agricole 08 2023

Chargeurs télescopiques et articulés

Tobroco-Giant enrichit sa gamme de chargeurs sur pneus articulés «G2700» de trois modèles. Le «G2700 Tele HD» et le «G2700 Tele HD+» sont animés par un moteur Kubota développant 50 che -

vaux, tandis que le «G2700E Tele» constitue le premier chariot télescopique à entraînement électrique Tobroco-Giant. Sa conception compacte a été conservée. Il offre néanmoins une hau -

teur maximale de déversement de 3711 mm, ce qui augmente la hauteur de levage de 48 %, comparé aux modèles «X-TRA» et de 24 % par rapport à la configuration standard. La partie avant du châssis est reprise du modèle «G2700 X-TRA». Elle assure une vue imprenable sur l’outil mais offre aussi un centre de gravité relativement près du sol. Le système breveté «Stabilo», disponible en option, garantit dans tous les cas une bonne stabilité et permet au conducteur de travailler en toute sécurité dans les situations délicates et sur des sols inégaux.

Gamme de fonctions élargie pour cuves frontales

Actuellement, la cuve frontale Lemken «SprayHub» peut être utilisée avec l’unité d’application «SprayKit» et une bineuse montée à l’arrière, pour une pulvérisation inter-rang pendant le binage. La combinaison des deux modules permet d’économiser jusqu’à 60 % de bouillie de pulvérisation. Pour la prochaine campagne, les fonctions du «SprayHub» et du «SprayKit» ont été étendues avec, par exemple, la coupure électrique d’un seul tronçon via Isobus; elle permet une coupure automatique des tronçons rang par rang via GPS. Un «SprayKit» pour engrais starter est aussi disponible pour le

semoir monograine «Azurit». La cuve frontale «SprayHub» est équipée de sa propre commande, d’un système d’agita -

tion et de nettoyage. Elle est commandée par Isobus et peut être pilotée via le logiciel «iQblue spray». Le «SprayHub» a une cuve de 1100 ou 1500 litres. Il est équipé d’un réservoir d’eau claire, d’un lavemains et d’un tamis de remplissage. Il existe une buse d’incorporation supplémentaire pour dissoudre les produits solides. Une connexion pour Système de transfert fermé (CTS) pour un rinçage sans contact est aussi en option. Selon sa configuration, le «SprayHub» pour le traitement inter-rang avec la bineuse «EC-Weeder» et deux buses par rang peut traiter jusqu’à 28 lignes.

Réveiller le potentiel du sol des prairies

L’aérateur de prairies est un outil simple et efficace pour lutter à long terme contre le compactage et les mauvaises herbes dans les surfaces herbagères. Une machine telle que l’ameublisseur de gazon de la marque Evers élimine efficacement et en douceur les compactages profonds du sol dus au poids élevé des machines et au passage intensif des véhicules. Des disques de coupe réglables individuellement et avec précision en profondeur par le biais de broches coupent soigneusement la couche herbeuse. Ils sont protégés par des ressorts pour éviter les chocs. Les dents

«MT» qui suivent, entièrement fabriquées en acier «Hardox», défont les compactages sans mélanger ni déchirer le sol. Le secteur est ensuite rappuyé par des éléments du rouleau prismatique «Orion» à nivellement individuel. En option, la machine peut être équipée d’un système d’injection de micro-organismes «EM», qui contribuent à améliorer la fertilité en favorisant la vie du sol et en stimulant la croissance des racines des plantes.

L’aérateur Evers est disponible avec 3 ou 5 dents pour des largeurs de travail de 180 ou 300 cm. Pour une utilisation sur des sols pierreux, la machine peut être équipée d’une sécurité hydraulique contre les cailloux.

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«La facilité d’utilisation est la priorité absolue»

Dès 2025, quiconque utilise des produits phytosanitaires à titre professionnel devra effectuer une saisie numérique des traitements sur la plateforme «digiFLUX». Cette exigence vaut aussi pour le commerce de produits phytosanitaires, d’engrais et d’aliments concentrés. L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) promet une application conviviale.

Conformément à une décision de 2021 du Parlement, l’utilisation professionnelle de produits phytosanitaires (PP) devra être consignée sous forme numérique à partir de 2025. Les exploitations et les entreprises agricoles, les établissements horticoles, les communes, les cantons et la Confédération sont aussi concernés par cette décision politique. L’initiative parlementaire «Réduire le risque lié à l’utilisation de pesticides» en a été le déclencheur en 2021. Selon cette décision, l’usage non professionnel de produits phytosanitaires n’a pas à être enregistré. L’obligation concerne exclusivement l’utilisation professionnelle.

Introduction progressive

L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) est en train de mettre en place et de développer l’interface «digiFLUX». Cette nouvelle plate-forme sera introduite progressivement à partir de 2025. Il en découlera que le commerce et l’utilisation de produits phytosanitaires seront soumis à une obligation d’annonce dès le 1er janvier 2025. Un an plus tard, à partir du 1er janvier 2026, ce sera au tour de la vente et du transfert d’engrais et d’aliments concentrés; ils devront également être enregistrés sur «digiFLUX». Le commerce de fourrages grossiers et l’utilisation d’éléments nutritifs pourront aussi

être consignés, mais cette saisie restera facultative, sur une base volontaire. Ultérieurement, à partir du 1er janvier 2027, le bilan de fumure, le calculateur d’ammoniac et d’humus devraient être disponibles de manière entièrement automatisée par l’intermédiaire de la plate-forme. «Nous avançons selon le calendrier prévu», déclare Françoise Tschanz, porteparole de l’OFAG, à propos de l’état actuel du développement de la plate-forme. Concrètement, son acquisition est sur le point d’être bouclée. «Les travaux préparatoires finaux commenceront en septembre 2023 et la mise en service débutera à partir de 2024.»

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La plate-forme «digiFLUX» sera mise en ligne le 1er janvier 2025. Dès lors, l’annonce et la saisie des livraisons et des utilisations de produits phytosanitaires deviendront obligatoires. Photo: Heinz Röthlisberger

Les exigences de la branche

L’OFAG a collaboré d’emblée avec les futurs utilisateurs. Les agriculteurs, les associations des secteurs de l’agriculture, du commerce et de l’environnement, les services cantonaux de vulgarisation et ceux chargés de la mise en œuvre ainsi que les développeurs des logiciels ont été impliqués. Cela doit garantir que «digiFLUX» est conçue de manière conviviale. C’est d’ailleurs l’une des principales exigences du secteur agricole vis-à-vis de la nouvelle plate-forme. Celui-ci était favorable à l’obligation de publication et donc à l’introduction d’un système d’information centralisé; il a toutefois exigé un outil pratique. «Le but est de parvenir à une application conviviale, réduisant au minimum la charge administrative des exploitations», exige par exemple l’Union suisse des paysans (USP). L’OFAG promet de répondre à cette exigence. «Nous pouvons garantir que ‹digiFLUX› sera une application simple et conviviale», déclare l’OFAG.

La mise en réseau, un point essentiel Une autre exigence du secteur agricole est que les programmes d’exploitation existants puissent être reliés à «digiFLUX» par des interfaces, afin d’éviter des doubles saisies.

La création d’interfaces fonctionnelles pour un échange de données sans faille entre les systèmes est donc une priorité absolue, dit l’USP. Là encore, le savoirfaire nécessaire a été promis. «La transmission de données au travers de différents systèmes est un élément essentiel», souligne Françoise Tschanz. «digiFLUX» sera élaborée de manière à pouvoir être reliée à des applications logicielles externes par des interfaces standardisées. Cela permet de connecter la plate-forme à des systèmes divers dans le domaine du commerce, de la mise en oeuvre, ainsi qu’aux systèmes de gestion et d’information FMIS des exploitations agricoles, entre autres.

L’OFAG fournit quelques exemples. Ainsi, un agriculteur pourra, comme à présent, effectuer ses saisies dans un système de gestion d’exploitation (par exemple dans le carnet des champs numérique) de son choix; grâce au transfert des données, il remplira «automatiquement» son obligation de communication.

Les systèmes d’information agricole cantonaux doivent aussi être connectés à «digiFLUX» par des interfaces. Grâce à ces dernières, «digiFLUX» peut permettre à

l’agriculteur d’utiliser leurs données. Concrètement, cela signifie par exemple que l’exploitant peut employer ses données de surfaces et de culture (polygones sur la carte satellite) comme socle pour enregistrer les traitements phytosanitaires. Grâce à «digiFLUX», les informations cantonales (surfaces, cultures, effectifs des animaux, etc.) peuvent aussi être importées automatiquement dans un calculateur de bilan de fumure. Cela évite les doubles saisies et réduit la charge administrative de l’exploitant. Des sources d’erreurs disparaissent aussi, qui pourraient donner lieu à des remarques lors d’un contrôle. Un autre grand avantage pour les exploitations, c’est que les données relatives aux concentrés, aux engrais et aux «phytos» sont fournies par les commerçants ou les distributeurs; l’agriculteur n’a plus à documenter ces livraisons.

Protection des données dans le viseur

Autre préoccupation majeure du secteur agricole: il faut que la protection des données soit garantie à tout moment pour les exploitations. «Sécurité et protection des données sont une priorité absolue», déclare Françoise Tschanz. «Les données de ‹digiFLUX› ne seront transmises automatiquement aux autorités que dans les cas où existe une obligation légale. Toutes les autres transmissions de données nécessiteront l’aval des personnes concernées, les agriculteurs par exemple.»

Mise en service en trois étapes «digiFLUX» va être mise en œuvre puis en service en trois phases:

• Dès le 1er janvier 2025: version de base. Entrée en vigueur de l’obligation de communication pour la saisie des livraisons et des applications de produits phytosanitaires.

• Le 1er janvier 2026, les fonctions relatives aux livraisons (obligatoires) et aux utilisations (facultatives) de substances nutritives ou fertilisantes (fourrages et engrais) sont ajoutées.

• Dès le 1er janvier 2027, le bilan de fumure, le calculateur d’ammoniac et d’humus sont disponibles, entièrement automatisés, sur «digiFLUX».

Pas de délai transitoire

Aucun délai de transition n’est prévu pour l’introduction de l’obligation de communication. Selon l’OFAG, il sera toutefois possible de tester la plate-forme avant son lancement effectif. La saisie devra être numérique à partir de 2025. L’accès sera possible via un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Il n’existera pas de communication par formulaire. Une chose est sûre: «digiFLUX» doit fonctionner dès le début et être efficace dès sa mise en service le 1er janvier 2025. A défaut, la confiance des utilisateurs va en prendre un coup.

Utilisateurs/trices et commerce: les définitions

Utilisateurs/trices: toutes les exploitations, organisations et entreprises utilisant des produits phytos à titre professionnel doivent le saisir sur «digiFLUX» dès 2025. Cela inclut l’agriculture ainsi que les exploitants d’infrastructures et d’espaces verts de l’économie et de l’espace public. L’emploi d’engrais (y compris ceux de ferme et de recyclage) et de fourrages peut aussi être consigné sur la plate-forme à titre facultatif. Il n’y a donc pas d’obligation.

Commerce: la vente et la transmission de produits phytosanitaires, d’engrais minéraux, d’engrais de ferme et de recyclage ainsi que d’aliments concentrés doivent être consignés sur «digiFLUX» (la saisie des fourrages grossiers est facultative). L’obligation incombe à l’entreprise ou à la personne qui remet les produits, soit en règle générale, le commerce, l’installation de biogaz ou de compostage, ou encore l’agriculteur qui transmet des produits.

Focus 08 2023 Technique Agricole 11
Utilisateur/trice Commerce Produits phytosanitaires × × Engrais o × Engrais de ferme et de recyclage o × Aliments concentrés o × Fourrages grossiers o o × = obligatoire; o = facultatif
Ce qu’il faudra saisir. Et ce qui sera facultatif.

Une nouvelle plate-forme d’exposition prometteuse

Avec les journées «AgriEmotion» à Tänikon (TG), GVS Agrar se lance dans un nouveau modèle d’exposition très prometteur, comme l’explique dans une interview son directeur général Ueli Bleiker.

Roman Engeler

La «Swiss Future Farm» à Tänikon (TG) existe depuis six ans. Comment cette ferme s’est-elle développée?

La «Swiss Future Farm» est une collaboration unique entre les pouvoirs publics (Confédération, canton de Thurgovie) et l’économie privée, représentée par les partenaires GVS Agrar et Agco. La phase de lancement des cinq premières années s’est déroulée avec succès, raison pour laquelle les partenaires contractuels ont décidé l’an passé de poursuivre à long terme l’exploitation et ses projets d’application et de recherche.

Sur quels thèmes l’accent est-il mis?

Le travail de développement à long terme accompli à la «Swiss Future Farm» tient compte de l’intérêt grandissant pour le smart farming, la numérisation et les solutions durables, tant au niveau du tracteur qu’à celui des outils portés et des combinaisons. A cela s’ajoute l’intégration de données météo, d’informations sur les maladies, etc.

Un élargissement des partenariats est-il envisagé?

Oui. Une collaboration qui revêt une grande importance actuellement est celle engagée avec la haute école spécialisée de Suisse orientale (OST). Cette dernière ouvrira un «Living Lab» à Tänikon avec la participation de deux chaires de recherche, et pourra tester en conditions pratiques les connaissances acquises dans les domaines des capteurs et de la robotique. Ces compétences constituent pour nous un bon complément à l’expertise existante. Par ailleurs, nous entendons renforcer la campagne de formation et de perfectionnement au travers de notre «Agrar Academy». Celle-ci nous permet de former nos concessionnaires tout comme nos clients à nos équipements et outils.

Etes-vous satisfait de cette évolution, eston sur la bonne voie?

A GVS Agrar, nous sommes globalement très satisfaits des évolutions de la «Swiss Future Farm». Nous pouvons créer ici une symbiose idéale entre technique agricole et agronomie. Cela dit, nous pensions initialement pouvoir tirer plus rapidement profit des données collectées.

Où voyez-vous encore des possibilités d’amélioration?

Les fabricants commercialisent souvent trop vite des systèmes, lorsqu’ils ne sont pas encore particulièrement conviviaux. Au début, ils n’apportent souvent aucune valeur ajoutée au paysan, mais cela n’a rien à voir avec la volonté de ce dernier d’utiliser de nouveaux systèmes. De nom -

breux agriculteurs souhaiteraient avoir davantage de soutien et d’entraînement pour ce type de produits, car ils n’ont pas beaucoup appris en matière de numérisation pendant leur formation.

Question incidente: le métier d’agriculteur est-il en train de changer?

J’observe incontestablement un déplacement du travail physique vers la gestion administrative de l’exploitation. Le paysan est de nos jours plus souvent assis devant son ordinateur. Le profil de la profession change: bon nombre de jeunes sont devenus agriculteurs parce qu’ils aimaient s’occuper d’animaux ou voulaient conduire des tracteurs. Cela restera certainement le cas, mais accompagné de beaucoup d’exigences techniques.

Marché | Interview 12 Technique Agricole 08 2023
Ueli Bleiker, directeur général de GVS Agrar, voit dans les journées «AgriEmotion» une expérience inédite en matière de salons agricoles. Photos: Roman Engeler

Vous avez accompagné le développement de la «Swiss Future Farm» en tant que chef du service de l’agriculture du canton de Thurgovie, puis comme directeur de GVS Agrar. Comment les trois partenaires collaborent-ils?

Il existe un groupe de pilotage constitué de représentants des trois partenaires, à savoir le canton de Thurgovie avec le centre de formation d’Arenenberg, Agco et nous-mêmes de GVS Agrar. Tous les partenaires jouissent des mêmes droits. La présidence du groupe est exercée chaque année à tour de rôle.

avec nous à Tänikon. Nous sommes aussi en échange avec la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires, à Zollikofen, ainsi qu’avec l’Institut de recherche de l’agriculture biologique.

A votre avis, quels ont été les jalons les plus marquants de ces six années? Un premier temps fort est d’avoir pu mécaniser l’exploitation de sorte qu’elle réponde à un standard moderne et fonctionne aussi avec toutes ses connexions numériques. Parmi les autres points marquants figurent évidemment aussi les tests de nouveautés et prototypes ou d’études conceptuelles encore secrètes de la maison Agco. En outre, la mise en place de notre «Agrar Academy» représente aussi un jalon important.

Les journées «AgriEmotion»

Les journées «AgriEmotion» d’GVS Agrar auront lieu du 18 au 20 août 2023 sur le site de la «Swiss Future Farm», à Tänikon (TG), selon le programme suivant:

Vendredi 18 août

11 h Ouverture de l’exposition

13 à 17 h Démo de machines au champ1

13 à 15 h Présentation de machines2

17 h Défilé d’oldtimer

18 h Fermeture de l’exposition

18 h Spectacle de folklore

23 h Fin de la soirée

Samedi 19 août

8 h 30 à 17 h Championnat thurgovien de conduite de tracteur.

9 h Ouverture de l’exposition

10 h 30 à 12 h 15 Présentation de machines2

13 à 17 h Démo de machines au champ1

13 à 15 h Présentation de machines2

La Confédération reste propriétaire de l’exploitation. Comment évaluez-vous la collaboration avec Agroscope? Agroscope est pour nous un partenaire essentiel pour tout ce qui concerne la «Swiss Future Farm». Le canton de Thurgovie est le fermier de l’exploitation. La majeure partie des essais qui y sont menés sont commandés par Agroscope. La Confédération s’engage aussi dans l’évaluation agronomique des données relevées. La forme ouverte de la collaboration a amené l’OST à vouloir collaborer

Quels enseignements GVS Agrar et Agco ont-ils tiré des essais mis en place? Nous tirons de nombreux enseignements du lien expérimental entre agronomie et technique. Nous avons acquis des connaissances considérables sur la lutte contre les adventices dans les cultures de betteraves sucrières, sur l’application de systèmes d’agriculture à circulation raisonnée, et sur la mise en pratique d’une fumure azotée spécifique au site, assistée par satellite, dans le blé d’automne.

Et quels bénéfices votre client final, l’agriculteur, peut-il retirer de vos essais?

18 h Défilé d’oldtimer

20 h Fermeture de l’exposition

20 h «FarmersParty» dans la tente

2 h Fin de la soirée

Dimanche 20 août

9 à 15 h Championnat suisse de conduite de tracteur

9 h Ouverture de l’exposition

10 h 30 à 12 h 15 Présentation de machines2

13 à 17 h Démo de machines au champ1

13 à 15 h Présentation de machines2

17 h Clôture de l’exposition

1 Les démonstrations au champ n’ont lieu que par conditions sèches.

2 Sinon, les démonstrations et présentations ont lieu sur l’esplanade.

C’est dans notre devise intitulée «Plus que des solutions» que réside le bénéfice pour les clients. Avec nos prestations et notre conseil-vente, nous nous efforçons de développer des solutions adaptées à leurs besoins qui ne se limitent pas à la vente de lubrifiants ou de tracteurs. Nous avons une bonne compréhension agronomique de l’utilisation des machines, et nous l’améliorons constamment grâce aux expériences acquises à la «Swiss Future Farm» et la transmettons à nos clients.

Vous avez signalé que GVS Agrar gère une sorte d’école à Tänikon. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Notre «Agrar Academy» sert en premier lieu à former nos concessionnaires dans le domaine touchant à nos produits et aux applications numériques. Par ailleurs, notre programme de formations conçues pour les applications de smart farming inclut des cours pour les agriculteurs, conducteurs d’entreprises de tra -

Interview | Marché 08 2023 Technique Agricole 13
«A l’avenir, nous pouvons imaginer ouvrir ces journées ‹AgriEmotion› à des tiers», souligne Ueli Bleiker dans l’interview accordée à Technique Agricole
«Parmi les points forts, je citerais les tests de nouveautés, de prototypes et de concepts encore secrets de la maison Agco.»

vaux agricoles et mécaniciens, ainsi que pour le personnel d’atelier. L’«Agrar Academy» se veut aussi une interface et une plate-forme d’échange entre l’agriculture et la société. Actuellement, cela se passe surtout par le canal des réseaux sociaux.

Le 18 août débuteront les journées «AgriEmotion». A quoi les visiteurs peuvent-ils s’attendre à Tänikon? L’accent sera mis sur la combinaison entre agronomie et technique, dans l’esprit de notre devise susmentionnée «Plus que des solutions». Nous y exposerons toute notre gamme de produits, nous proposerons des démonstrations de machines sur le terrain et montrerons nos autres prestations de services. D’autre part, la HAFL, la station de recherche Agroscope, le centre de formation d’Arenenberg et de nombreux autres exposants présenteront leurs services et leurs produits, qui vont parfois bien au-delà de notre propre «univers de marques». Les journées «AgriEmotion» seront complétées par un programme d’animations attrayant. Ainsi, le samedi sera consacré à l’éliminatoire cantonal thurgovien et le dimanche au championnat suisse de gymkhana de tracteurs. Les amateurs de machines agricoles anciennes proposeront une merveilleuse parade de tracteurs d’époque. En somme, Tänikon offrira à nouveau l’occasion de prendre le pouls du machinisme agricole.

Quel objectif voulez-vous atteindre avec ces journées «AgriEmotion»?

En plus des salons de machinisme agricole déjà connus, nous aimerions proposer à nos clients une nouvelle expérience en la matière, montrer des essais culturaux, intégrer la recherche et la formation, et tout cela en association avec des machines en action. Le but de ces journées est précisément d’éveiller des émotions et d’enthousiasmer.

Combien de visiteurs attendez-vous?

Pour la première édition d’une manifestation de ce genre, il est toujours difficile de faire de prévisions quant au nombre de visiteurs. Nous serions heureux si nous pouvions en accueillir plusieurs milliers pendant les trois jours.

GVS Agrar n’a pas participé à l’Agrama 2022 comme exposant. Les journées «AgriEmotion» visent-elles à remplacer cette absence?

Y verra-t-on de nouvelles machines, comme celles que l’on rencontre parfois incognito sur la «Swiss Future Farm»?

Comme l’Agritechnica aura lieu cette année, ce n’est qu’en novembre à Hanovre que nos fournisseurs présenteront leurs plus importantes nouveautés. Cependant, quelques innovations pourront tout de même être admirées lors des journées «AgriEmotion», notamment des équipements d’épandage d’engrais de ferme, des solutions GPS, ou encore des systèmes intégrant la robotique et l’automatisme.

Que faites-vous pour inciter aussi les agriculteurs et entreprises de travaux agricoles du Plateau et de Suisse romande à se rendre en Suisse orientale à Tänikon? Nous soutenons nos concessionnaires dans ces régions avec des packages adéquats afin qu’ils encouragent activement leurs clients à venir avec eux à Tänikon.

Ces journées «AgriEmotion» seront-elles reproposées à l’avenir?

ll est prévu de les organiser en alternance en Suisse orientale et en Suisse romande, pour tenir compte de nos clients romands.

Non, ce n’est pas leur but. Mais la proximité avec les clients et les concessionnaires est très importante pour notre entreprise. Elle y est soignée et vécue au quotidien. Nous avons dès lors réfléchi aux possibilités de maintenir ces contacts, surtout en ces temps de relations à distance, et à la manière dont nous voulions nous présenter à l’avenir. L’idée des journées «AgriEmotion» est née de notre désir d’être flexibles, présents au niveau régional et proches des clients et de leurs besoins. Nous sommes convaincus que le format inédit en plein air mettra un nouvel accent par rapport aux salons conventionnels en intérieur, comme ceux de Saint-Gall (Tier & Technik) et de Thoune (Agrimesse), auxquels nous étions d’ailleurs ravis de participer. Nous déciderons après les journées «AgriEmotion» d’une nouvelle participation à l’Agrama.

Nous entendons régulièrement de la part de certains importateurs et concessionnaires des appels à l’organisation d’un salon en plein air. Envisagez-vous de développer ces journées «AgriEmotion» dans ce sens, de les ouvrir aussi à des tiers? C’est une idée qu’il vaut la peine d’approfondir.

Marché | Interview 14 Technique Agricole 08 2023
Ueli Bleiker: «A GVS Agrar, nous sommes globalement très satisfaits des évolutions de la ‹Swiss Future Farm›.»
«Nous tirons de nombreux enseignements du lien expérimental entre agronomie et technique.»

«Des rondins d’herbe»

Cela fait 40 ans que Hans Aemisegger et ses fils, de Lutzenberg (AR), ont emballé les premières balles rondes de Suisse. Hans Aemisegger a ainsi posé les fondations de son entreprise, aujourd’hui présente dans tout le pays.

«Un agriculteur de la région d’Appenzell fait des rondins d’herbe», peut-on lire en titre des quotidiens. La nouvelle se répand loin à la ronde. Cela se passe en 1983, lorsque Hans Aemisegger presse les premières balles d’ensilage de Suisse. Il travaille en collaboration avec ses fils à Lutzenberg (AR). Un journaliste s’intéresse à cette nouveauté et y consacre un article qui sera publié dans plus de 90 journaux. Les Aemisegger ont d’abord envisagé de construire un silo-tour, mais les autorités n’ont pas délivré de permis de construction. Le père et ses fils ont alors cherché une autre solution. Ils sont allés voir une presse à balles rondes de type «RP12» de Welger dans le sud de l’Allemagne et l’ont commandée subséquemment.

Balles emballées à la main

A cette époque, la presse «RP12» n’était pas équipée d’un dispositif d’enrubannage. Les balles étaient emballées à la main dans des sacs en plastique. L’air

était aspiré par un aspirateur. Enfin, les sacs étaient fermés avec des serre-câbles. Ce processus était compliqué et bien des

agriculteurs estimaient que les balles emballées n’avaient pas d’avenir. Une première enrubanneuse développée en 1989 munie d’un compteur métrique et d’un moteur électrique a beaucoup facilité le travail. «La réduction du travail manuel et la meilleure productivité ont rendu les balles d’ensilage plus intéressantes», analyse Bruno Aemisegger fils, qui dirige l’entreprise en troisième génération. On estime aujourd’hui à plus de 6 millions le nombre de balles enrubannées par année en Suisse.

Films, filets et ficelles

Voici une trentaine d’années, Bruno Aemisegger père s’est lancé dans la vente de films. L’entreprise actuelle, appelée «Aemisegger Agro-Bedarf», distribue des films, des filets et de la ficelle dans toute la Suisse. Elle compte parmi les leaders du marché dans ce domaine.

Les films d’ensilage sont en règle générale blancs. Bruno Aemisegger AG les décline aussi en noir et en vert. D’autres couleurs plus rares, le rose, le jaune et le bleu, visent à attirer l’attention sur la lutte contre le cancer. Une partie des recettes de leur vente est versée à des organisations caritatives.

Une grande fête d’anniversaire

La société a célébré ses quarante ans avec une grande exposition présentée sur la place de stationnement de la Schwägalp (AR). Les nombreux visiteurs ont eu l’occasion de s’informer de l’évolution des matériels d’ensilage et d’admirer presque toutes les machines actuellement disponibles sur le marché.

Sociétés | Marché 08 2023 Technique Agricole 15
Les premières balles de Suisse ont été «mises en sacs» voici 40 ans. Photos: Roman Engeler Les deux Bruno Aemisegger, père et fils, sont entourés de leur famille.

Retour en force

Depuis la reprise de la production de pneumatiques agricoles en 2017, Continental a conquis une part de marché «significative» et ambitionne de continuer à progresser.

En 2004, Continental décidait de se concentrer sur la production de pneus automobiles et cédait le département «Pneumatiques agricoles» à Mitas. Un contrat de licence de marque incluant toutes les questions de responsabilité a été signé entre les deux entreprises. De 2004 à 2016, Mitas produisait, dans ses propres usines, des pneus agricoles sous la marque «Continental» et les commercialisait au travers de son propre réseau de distribution. Après la reprise de Mitas par Trelleborg en 2016 et l’intervention des autorités de surveillance des cartels, Continental a récupéré les contrats de licence de

production des pneumatiques agricoles. Aujourd’hui, Continental en produit 116 types différents de 20 à 50 pouces dans son usine de Lousado au Portugal. «Résultant d’un important travail de recherche et développement, les pneus Continental sont produits avec des technologies éprouvées gages de fiabilité et de durabilité», souligne Benjamin Huber, chef de produit pour les pneus agricoles chez Continental.

Segment premium

Continental se définit comme un fournisseur du segment premium. «Notre objectif est de produire et de livrer des pneus pour les professionnels», poursuit Benjamin Huber. A cette fin, 49,9 millions d’euros ont été attribués à la production en 2017. La même année, 2,5 millions supplémentaires ont été investis dans un centre de développement. «Ce centre

certifié ISO 170 125 travaille en étroite collaboration avec la division centrale à Hanovre.»

«Nous analysons continuellement les tendances et les développements sur le marché européen. Cette procédure nous permet de proposer des pneus agricoles de haute valeur. Ces derniers répondent aux besoins de nos clients et leur fournissent une réelle plus­ value», affirme Benjamin Huber. Nous sommes très fiers de notre centre de production raffiné, équipé des technologies les plus modernes et disposant d’une équipe ambitieuse au Portugal. Continental ne fournit pas que des pièces de rechange avec ses pneus. Elle dispose aussi de plusieurs contrats de premières montes pour les tracteurs. Des exemples sont Agco pour les marques Fendt, Valtra et Massey Fergusson, CNH Industrial pour New Holland, Case IH et Steyr, ainsi que John Deere.

L’usine de Lousado au Portugal a été considérablement agrandie après la reprise de la production des pneus agricoles. Photos: Chris McCullough
Marché | Sociétés 16 Technique Agricole 08 2023
*Chris McCullough est journaliste agricole indépendant à Belfast (GB). Il communique régulièrement à Technique Agricole des informations sur la situation internationale, en particulier dans les pays anglo ­ saxons.

Focus sur la technologie VF Aujourd’hui, les tracteurs ne se déplacent pas seulement dans les champs. On les rencontre toujours plus souvent sur la route. Aux champs, une pression de gonflage réduite est souhaitée pour optimiser la traction et réduire le tassement. Alors que sur la route, une pression plus importante est préférable pour améliorer le confort de conduite et réduire la résistance au roulement. Dans l’idéal, la pression de gonflage devrait être adaptée en permanence en fonction des différentes exigences. Une installation de télégonflage ou des pneus VF (ou very high flexion) sont des moyens intéressants pour y parvenir. Les pneus VF dispensent de l’obligation de modifier la pression de gonflage entre la route et les champs. En effet, à pression de gonflage identique, un pneu VF affiche une capacité de charge de 40 % supérieure ou nécessite une pression 40 % inférieure pour une charge identique par rapport à un pneu standard. En outre, ces pneumatiques consomment moins de carburant que leurs congénères.

Soucieux des besoins des clients Pour Continental, c’est clair: «Les clients se rendent compte des avantages offerts par les pneus VF. Notre technologie CPC assure au chauffeur de disposer de données en temps réels sur ses pneus pendant le travail.»

Benjamin Huber constate que la demande en pneus VF pour la première monte augmente en émettant toutefois cette réserve: «ces pneus ne sont pas adaptés à toutes les utilisations agricoles». Il renvoie aux gammes «65» et «XL» de l’assortiment «TractorMaster» de Continental dont les dimensions VF offrent un spectre d’utilisations appropriés.

«D.fine» et…

Les pneumatiques agricoles de Continental intègrent d’autres technologies avantageuses comme une géométrie de bourrelet optimisée qui améliore l’amortissement du pneu et diminue la compression des parois latérales. De ce fait, le risque de patinage du pneu sur la jante est considérablement réduit quand la pression de gonflage est faible et que le couple est important. Une ceinture et une épaule plus large contribuent à améliorer la répartition de la charge ainsi que la durée de vie du pneu. «Ceci induit une surface de contact régulière au sol et réduit le tassement», affirme Continental.

Continental a développé sa propre technologie de crampons qui apporte une surface de 5 % supérieure par rapport aux produits comparables. En outre, cette technologie «D.fine» offre un chevauchement plus long des crampons qui engendre moins de vibrations et améliore le confort en cabine. Sur les «D.fine», l’angle entre les crampons est de 45 degrés, ce qui augmente les caractéristiques autonettoyantes du pneu et maximise donc l’accroche. Les crampons sont pourvus d’une courbure parabolique qui leur permet de se courber et de fléchir. Cette caractéristique leur permet de sortir du sol sans le fissurer pour retrouver sa forme initiale.

«N.flex»

«N.flex» est un matériel de carcasse breveté en nylon qui améliore la flexibilité du

pneu. Cela réduit encore le méplat et rend le pneu plus résistant à la charge. «Nous avons développé cette technologie pour apporter plus de stabilité à nos pneus.» Le matériel affiche une liaison plus forte avec le caoutchouc ce qui, selon nos ingénieurs, engendre des améliorations de la flexibilité, de la durée de vie et de la résistance à la déformation en cas de surchauffe.

«La résistance à la déformation en cas de surchauffe, comme son nom l’indique, contribue grandement à réduire la formation de méplats. Ceux-ci apparaissent quand le pneu se refroidit en position de stationnement après une longue période de travail.» Continental a largement testé ses pneus pour améliorer leur tolérance face aux charges enduites par les travaux agricoles lourds. «Ceci nous permet de proposer une garantie de dix ans sur les pneumatiques agricoles. Aucun autre constructeur n’est capable d’en faire autant», conclut Benjamin Huber.

Continental produit actuellement 116 types de pneumatiques agricoles. La production de pneus Continental est aujourd’hui en grande partie automatisée. Le nouveau design des pneus «D.fine» offre une surface de contact augmentée de 5 %. La composition des pneus «N.flex» comporte du nylon, léger, qui garantit une bonne liaison avec le caoutchouc.
Sociétés | Marché 08 2023 Technique Agricole 17

Kuhn garde une surprise en réserve

Kuhn a présenté près de son siège de Saverne, en Alsace, un large éventail de nouveautés pour la récolte des fourrages et les cultures. «KARL» sera dévoilé plus tard, à l’Agritechnica.

Avec plus de 1500 modèles de base et plus de 60 000 machines produites chaque année, Kuhn est l’un des plus gros constructeurs de machines agricoles dans les segments des outils attelés et automoteurs spécialisés. Un tiers environ du chiffre d’affaires est généré avec des machines «XL» et «XXL», perceptibles également lors de la présentation des dernières nouveautés. Le matériel tout dernier cri, d’après la réponse de Kuhn au sujet des défis à relever en matière d’une exploitation autonome des parcelles avec l’étude conceptuelle «KARL», ne devrait être présenté qu’en novembre lors d’Agritechnica à Hanovre.

Faucheuses

La nouvelle faucheuse-conditionneuse à rouleaux «FC 3515 R» travaillant sur 3,50 mètres est équipée de deux rouleaux d’écrasement d’un diamètre de 24 cm. Pour le transport, l’outil est pivoté vers le haut à 126°. Il intègre également la barre de coupe «Optidisc Elite», le système de changement rapide des couteaux «FastFit» et le système de suspension oléopneumatique «Lift-Control». Pour plus de stabilité, des contrepoids peuvent être montés sur la tête d’attelage. Avec la faucheuse traînée «FC 13 460 RA» munie d’un groupeur d’andains, d’un conditionneur à doigts en acier et d’un repliage innovant, Kuhn introduit sur le marché une nouvelle combinaison papillon pour un rendement de chantier maximal. La largeur de travail peut varier entre 12,4

et 13,4 mètres. Les tapis groupeurs d’andains intégrés rassemblent l’herbe sur un andain de 1,8 et 3 mètres. Un essieu télescopique est également monté au niveau du châssis, autorisant la dépose d’un andain large et régulier. Cette machine pesant 8,4 tonnes est adaptée pour le controlled-traffic-farming avec un écartement entre passages de 12 mètres.

Faneuses

En complément de la faneuse traînée déjà lancée l’an dernier, la «GF 13 003 T», Kuhn dévoile désormais comme nouveauté mondiale une version portée au troispoints travaillant sur 13 m de large et équipée de 12 toupies. Au niveau du mécanisme de repliage breveté de cette machine pesant 2,1 tonnes, les ingénieurs ont vraiment fait preuve d’imagination. Pour les demi-tours en bout de champ, les toupies extérieures côté droit sont reculées. Aucun distributeur hydraulique n’est requis pour cela, car ce mouvement de pivotement fait partie de la cinématique de la machine. En fourrière, la fonction «Headland Lift Control» assure le relèvement simultané de l’ensemble des toupies et le soulèvement complémentaire des rotors extérieurs, ce qui simplifie la manœuvre de demi-tour. Ces couvertures de roue sur les roues des toupies sont disponibles de série.

Andaineurs

Sur ses andaineurs à quatre rotors, Kuhn a apporté un certain nombre d’améliora -

tions complémentaires comme le modèle «GA 15 231» d’une largeur de travail maximale de 14,7 mètres et relèvement individuel des toupies. La suspension des toupies avant est désormais gérée par des vérins hydrauliques, assurant un réglage plus précis du système de délestage. En complément, un ajustement automatique de la pression selon la largeur de travail est possible. Un nouveau réglage de la hauteur de ratissage et un bloc hydraulique remanié avec pilotage électronique font partie des autres améliorations. L’andaineur double rotor à dépose centrale «GA 8131 CL» est unique sur le marché. Il est équipé d’un pick-up aérateur breveté et entraîné hydrauliquement, d’une largeur de 1,8 mètre et positionné devant les toupies. Ce pick-up assure la reprise et l’aération du fourrage se trouvant en partie centrale et qui n’est pas repris par un andaineur «conventionnel». Ceci optimise le processus de séchage du fourrage et améliore sa qualité. Lors des manœuvres de demi-tour en bout de champ, le pick-up est automatiquement relevé puis à nouveau abaissé.

Presses à balles rondes

Avec la série de presses à balles rondes à chambre variable «VB 3200», Kuhn lance quatre nouveaux modèles sur le marché et promet ainsi 10 % de densité de pressage en plus par rapport aux modèles précédents de la série «3100». Le modèle «VB 3285»

Marché | Sociétés 18 Technique Agricole 08 2023
Roman Engeler générant des balles d’un diamètre compris entre 0,8 et 1,85 mètre est Nouveautés dans le domaine de la récolte des fourrages: le pick-up aérateur central sur l’andaineur double rotor «GA 8131 CK», la faneuse portée «GF 13 003» travaillant sur 13 mètres de large et la presse à balles rondes «VB 3285». Photos: Roman Engeler et ldd

conçu pour les exploitations souhaitant disposer d’une presse polyvalente, performante et simple d’utilisation. Au-delà du design rénové avec de nouveaux capots latéraux et frontal, le système de compression «Progressive Density Plus» est disponible en option. Celui-ci promet une densité de pressage pouvant atteindre 10 % de plus pour du fourrage sec. La presse comprend une lubrification automatique des chaînes, un rouleau de nettoyage additionnel dans la chambre de pressage et un plancher du canal d’alimentation «Dropfloor» pouvant être abaissé en cabine. La vitesse de la porte arrière a été augmentée pour davantage de confort. Chaque balle est éjectée en seulement six secondes.

Déchaumeurs à disques

La gamme de déchaumeurs à disques «Optimer L» et «Optimer XL» avec gros disques crénelés, de respectivement 510 et 620 mm de diamètre, est complétée par le modèle «Optimer L 12 500» de 12,5 m de large. Cette référence s’adapte à la procédure de controlled-traffic-farming et peut être dotée d’outils à action préalable, de différentes variantes de herses étrilles et d’un équipement de semis. L’utilisation du rouleau avant trouve son intérêt en présence de couverts broyés ou de résidus végétaux. Ce rouleau couteau devrait aussi être bientôt proposé dans l’offre Kuhn en tant que machine à part entière. Avec des déchaumeurs à disques de 3 à 12,5 mètres Kuhn propose désormais une offre complète et peu ainsi répondre aux exigences de la plupart des exploitations en matière de déchaumage.

Herses rotatives

Les herses rotatives «HR 5030 R» et «HR 6030 R», conçues pour une utilisation en solo, présentent respectivement des largeurs de travail de 5 et 6 mètres. Elles disposent d’un châssis d’un seul tenant. La

transmission et les arbres à cardan sont davantage accessibles et ainsi plus simples à entretenir. La profondeur de travail des dents et la barre niveleuse peuvent être réglées de façon centralisée directement depuis la cabine, manuellement ou hydrauliquement. Pour un émiettement optimal, un aplanissement et un rappuyage du sol, les herses sont combinables avec différentes dents et rouleaux. Elles sont munies de série de dents recouvertes de carbure, pour une plus grande résistance à l’usure.

Equipements de semis

L’offre en semoirs à dents portés Kuhn s’enrichit du modèle «Megant 602 R». Avec sa trémie de semence de 1800 litres de contenance et une largeur de travail de 6 mètres, cette machine offre des rendements de surface optimaux. L’appareil peut être équipé de socs attaquants réversibles, de socs droits ou de dents fines de seulement 12 mm de large. La tête de distribution est équipée de clapets «Vistaflow», capables d’assurer un jalonnage 2×2. Une trémie supplémentaire de 110 litres de capacité autorise le semis simultané de deux variétés, ou de déposer le semis et l’engrais en un seul passage. Les semoirs de la gamme «Sitera 100» peuvent être équipés d’un système de dosage animé électriquement. Dans ce cas, les semoirs intègrent un moteur électrique et un capteur radar pour enregistrer le signal de vitesse, ce qui simplifie le contrôle de débit, les réglages de densité et la commande de jalonnage. Ces semoirs sont compatibles avec différentes herses rotatives et peuvent ainsi être configurés en combinés de semis.

Kuhn élargit par ailleurs sa gamme de barres de semis repliables «BTFR» avec de nouveaux modèles à socs et monodisques en largeurs de 4,5 et 6 mètres. Sur le modèle à socs, l’interrang est de 15 cm tandis que les modèles monodisques présentent un écartement entre

rangs de 12,5 ou 15 cm. Les barres de semis sont combinables avec les herses rotatives «RCS» et avec une trémie frontale.

Pulvérisateurs

Kuhn a remanié l’apparence des pulvérisateurs traînés «Lexis» (avec entre autres une cuve de couleur grise) et élargi la gamme par le haut avec le modèle «3800». Cette machine, pesant à vide un peu plus de 3 tonnes, s’avère compacte compte tenu de la distance entre l’anneau d’attelage et l’essieu de 4,30 mètres et de sa largeur de 2,55 mètres. Grâce à une mise en œuvre manuelle ou motorisée, le pulvérisateur est utilisable de façon efficiente. Avec la nouvelle pompe «PM400», le «Lexis 3800» désormais équipé de pneus VF est rempli en seulement 11 minutes. Des rampes en acier de 18 à 24 mètres de large sont disponibles.

Nouveau terminal «VTI 60»

Avec le nouveau terminal «VTI 60», Kuhn élargit son offre de boîtiers Isobus. Le contrôleur intègre un écran de 5,7 pouces (14,5 cm) avec grand affichage couleur rétroéclairé et 12 boutons physiques. Les différents menus et paramètres peuvent être choisis et réglés de façon simple via cet écran tactile. A l’arrière, du côté droit, se trouve une poignée pour que le chauffeur puisse s’appuyer sur le terminal à quatre doigts et manipuler les touches programmables avec le pouce.

Sociétés | Marché 08 2023 Technique Agricole 19
Kuhn propose désormais le déchaumeur à disques «Optimer L» en largeur de travail de 12,5 mètres, les herses rotatives repliables «1030 R» travaillant sur 5 ou 6 mètres, ainsi que le pulvérisateur «3800» complétant la gamme d’appareils traînés «Lexis».

Claas enrichit ses gammes

Claas présentait ses machines les plus récentes: tracteurs d’élevage et de forte puissance, moissonneuses-batteuses à cinq secoueurs et faucheuses grande largeur.

Avec la série inédite de tracteurs-systèmes «Xerion 12», Claas établit une nouvelle référence dans le segment des fortes puissances. Les deux modèles à châssis fixe «12.590» et «12.650» construits à Harsewinkel sont le fruit d’un projet débuté voici six ans. Ils ne se différencient que par leur logiciel de gestion du moteur. Leur six-cylindres Mercedes-Benz de 15,6 l de cylindrée avec dépollution de niveau 5, développe 585 ou 653 chevaux de puissance maximale ECE R 120. Il est alimenté par un réservoir de carburant de 1400 l et compatible avec l’huile végétale hydrogénée. Les «Xerion 12» sont dotés d’un système d’entraînement à bas régime remanié avec couple maximal dès 1300 tr/min. Fait inédit dans ce segment de puissance en pure traction, ils intègrent une transmission ZF à variation continue CMatic, avec quatre plages de vitesses à passage automatique, optimisant la productivité. Afin que l’unité hydrostatique supporte toute la puissance, le mouvement créé par le moteur est accéléré à l’entrée afin de réduire l’énorme couple de 2850 ou

3100 Nm, puis à nouveau ralenti en sortie (brevet). Une prise de force 1000 tr/min est disponible en option. Pesant 25,4 t à vide et jusqu’à plus de 30 t avec lestage, ce tracteur se décline en versions avec roues, ou à train optionnel à quatre chenilles triangulaires «Terra-Trac 400» tout juste développées par Claas. Seul choix possible en Europe, il comprend des chenilles Camso de 762 ou 914 mm de largeur pour une allure maximale de 40 km/h. Le constructeur évalue la surface totale d’appui au sol à 5,24 m², soit une pression inférieure à 500 g/m² Le débit hydraulique fourni au choix par 1, 2 ou 3 pompes s’élève respectivement à 220, 445 ou jusqu’à 537 l/min à 200 bar et alimente jusqu’à huit distributeurs. Le relevage arrière (option) affiche une capacité maximale de 13 600 kg. Claas a apporté un soin particulier au confort, avec une nouvelle cabine plus longue de 27 cm et suspendue sur quatre points. Le chauffeur s’installe sur le siège chauffé et ventilé standard, en laine ou en cuir, suspendus et pivotant sur 40° vers la droite. Il pilote aisé -

ment la machine grâce au joystick CMotion et au terminal tactile Cebis de 12 pouces, avec assistant de conduite et système d’optimisation des processus «Cemos», ou encore le second terminal «Cemis 1200» de 12 pouces (option) avec les fonctionnalités les plus récentes d’autoguidage, de gestion en ligne des chantiers et d’agriculture de précision. Différents packs de LED sont disponibles pour les travaux nocturnes. Le «Xerion 12» se destine principalement à la traction et n’est pas proposé avec cabine pivotante. Son prix avoisine 750 000 €, avec 50 000 € de plus pour la version sur chenilles. Sa production débutera en janvier 2024.

Offre élargie de tracteurs compacts

Claas étoffe son offre en tracteurs compacts avec les nouvelles gammes «Elios 300» et «Axos 200» de 75 à 103 ch ECE R 120 de puissance maximale. Ces deux séries très similaires destinées aux secteurs de l’élevage, de l’arboriculture, du maraîchage ou encore des municipalités sont développées par Claas en collabora-

Marché | Nouveautés 20 Technique Agricole 08 2023
Les nouveaux «Xerion 12» de forte puissance accèdent à un train de chenilles triangulaires, à une cabine suspendue sur quatre points et à un système d’assistance à la conduite «Cemos». Photos: Matthieu Schubnel

tion avec le fabricant Carraro Agritalia. Tous adoptent un quatre cylindres FPT turbocompressé de 3,6 l avec ventilateur viscostatique et système de dépollution de niveau 5 combinant catalyseur DOC, filtre à particules et SCR entièrement intégrés sous le capot. Seul le modèle d’entrée de gamme éprouvé «Elios 210» fait exception, compte tenu de son bloc FPT de 3,4 l délivrant 75 ch sans réduction catalytique sélective, ses variantes avec ou sans cabine et son plancher de cabine avec tunnel de transmission. Les trois modèles «Elios 300» logent une transmission mécanique 24/12 à trois gammes de quatre vitesses avec doubleur «Twinshift» et inverseur sous charge «Revershift» sur demande. Les deux tracteurs «Axos 200» adoptent quant à eux une transmission 30/12 à trois gammes de cinq vitesses avec «Twinshift» et «Revershift» de série. Ils accèdent aussi à l’option Start/Stop et atteignent l’allure maximale de 40 km/h au régime de 1750 tr/min. La prise de force est disponible en régimes de 540/1000 ou 540/540E. Avec un empattement de 2,28 m, le rayon de giration des deux familles de tracteurs ne dépasse pas 3,79 m. Ces deux séries de tracteurs se distinguent aussi par leur pont arrière Carrarro, renforcé sur l’«Axos»: alors que l’«Elios 300» affiche un poids total autorisé de 5,1 t et une monte pneumatique de 30 pouces, l’«Axos 200» présente 6,0 t de poids total autorisé et peut chausser des pneus de 34 pouces. Le circuit hydraulique comprend deux ou trois pompes (60 ou 87 l/min) hors direction. Il alimente trois distributeurs mécaniques de série ou quatre électrohydrauliques. La capacité du relevage arrière affiche environ 3,3 tonnes. Relevage et prise de force avant sont optionnels. Dans la cabine à six montants, plancher plat et parebrise ouvrant mais sans toit vitré, le poste

de pilotage regroupe plusieurs éléments de confort tels que levier de vitesses redessiné avec bouton d’embrayage, relevage électronique de série, régime moteur programmable et vrai siège passager. L’opérateur consulte les informations de fonctionnement sur le tableau de bord numérique de 4,2 pouces. Sur demande, Claas fournit un chargeur frontal avec attelage Fitloc ou Mach, piloté à l’aide des commandes électriques E­ Pilot S ou Electropilot. Selon Claas, le tarif de base de l’«Elios 300» serait d’environ 80 000 € hors taxes, contre 88 000 € pour l’«Axos 200».

Entrée de gamme en récolte

Avec trois nouvelles moissonneuses­batteuses «Evion» d’entrée de gamme, Claas élargit son offre de produits en machines de récolte dans un segment en­ deçà des «Trion» et «Lexion». Destinées aux fermes familiales de moyenne et plus petite taille, les nouvelles machines compactes à cinq secoueurs exploitent l’expérience de Claas en matière de récolte qui reprend ainsi 60 % des pièces de leurs grandes sœurs, à commencer par le châssis de 1420 mm de largeur. Un moteur Cummins de 6,7 l à six cylindres avec gestion dynamique de la puissance moteur, développant 204, 231 ou 258 ch de puissance nominale entraîne respectivement l’«Evion 410», «Evion 430» et «Evion 450». La transmission hydrostatique propose trois vitesses à passage manuel jusqu’à 30 km/h. Le rabatteur, le convoyeur, le système d’inversion de mouvement de l’outil frontal, le batteur de 600 mm de diamètre et le variateur du ventilateur sont entraînés hydrauliquement. Les grains, séparés sur les grilles d’une surface totale de 6,25 m², rejoignent la trémie de respectivement 5600, 6500 ou 8000 l. La vis de 330 mm déployée à 105° pour la vidange présente un débit de

90 l/s. Un broyeur à 52 couteaux (72 en option) équipe l’arrière de la machine, associé sur demande à un éparpilleur optionnel à entraînement hydraulique. En cabine, l’opérateur retrouve le levier CMotion cher à Claas et un terminal tactile «Cemis 700» de 7 pouces compatible Isobus qui participe au confort de conduite par exemple en proposant des réglages pré ­ enregistrés par variétés de céréales, le réglage en continu du régime du rotor de battage ou en renseignant sur le niveau des pertes. Il mémorise aussi les chantiers ainsi que les consommations de carburant sur route et au champ. L’acquéreur peut en outre choisir d’équiper la machine du GPS Pilot et d’options de télématique. Les moissonneuses­batteuses «Evion» sont compatibles avec les différentes barres de coupe telles que Maxflex ou Vario, jusqu’à 6,80 m de largeur. Proposées en différentes versions et lignes d’équipement, elles sont produites dans l’usine Claas chinoise de Gaomi.

Fauche XXL

L’offre de faucheuses grande largeur s’enrichit de la nouvelle machine «Disco 9700» à suspension Active Float et d’une largeur de travail de 8,80 à 9,50 m. Compatible Isobus, elle se décline en cinq configurations différentes: «Comfort» sans conditionneur, «Business» avec conditionneur à dents ou à rouleaux ainsi qu’avec ou sans groupeur d’andains avec tapis «Auto Swather». Ses deux bras peuvent s’écarter de 300 mm ou se rétracter de 50 mm afin de gérer au mieux le recouvrement, par exemple dans les pentes. La nouvelle «Disco 9700 RC Auto Swather» peut atteindre, selon Claas, des débits jusqu’à 60 t/ha, pour des tracteurs jusqu’à 500 ch. Au transport, sa hauteur repliée est inférieure à 4 m.

Les tracteurs polyvalents «Elios 300» et «Axos 200» constituent une alternative pour les clients professionnels ou pluriactifs ne souhaitant pas acquérir un «Arion 400». Avec sa largeur de fauche pouvant atteindre 9,50 m, la «Disco 9700» peut être munie de différents conditionneurs et/ou d’un groupeur d’andains.
Nouveautés | Marché 08 2023 Technique Agricole 21
Claas complète aussi son offre déjà large de moissonneuses-batteuses avec la gamme «Evion», déclinée en trois modèles à cinq secoueurs.

Une Suisse sans forêt serait impensable

La forêt couvre près d’un tiers du territoire suisse. Le sud des Alpes présente le taux de boisement le plus élevé, suivi de près par le Jura. Les Préalpes et les Alpes sont un peu en retrait. C’est sur le Plateau que ce taux est le plus bas, bien qu’il y dépasse encore nettement le seuil de 20 %.

Ruedi Hunger

Photo: Ruedi Hunger

La forêt suisse remplit simultanément plusieurs fonctions. Elle fournit du bois, protège contre les dangers naturels, contribue à la protection de la nature et du paysage. En outre, elle joue un rôle essentiel dans la préservation de ressources d’eau potable, présente un grand potentiel de stockage du CO 2, et offre un espace de détente. Plusieurs de ces fonctions se superposent naturellement. Les droits de propriété et de disposition des propriétaires et leur liberté d’action sont fortement limités par le droit général d’accès et les restrictions d’utilisation.

Protection contre les dangers naturels

Selon l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), près de la moitié des forêts suisses assurent une protection contre les avalanches, les chutes de pierres ou les laves torrentielles (coulées de boue). Cette protection évolue constamment. Elle diminue notamment en cas d’incendies, de surfaces étendues de chablis ou encore d’affaiblissements de peuplements consécutifs à des attaques de ravageurs. A cela s’ajoute le changement climatique, en l’occurrence surtout l’extrême sécheresse qui soumet de nombreuses surfaces forestières à un stress permanent et les rend plus vulnérables à différentes formes d’atteintes. Un bon entretien et une exploitation ciblée sont indispensables pour garantir à long terme la fonction protectrice. De surcroît, la conservation d’une forêt de protection est la mesure la plus économique pour protéger les zones habitées, les lignes de chemin de fer et les voies de communi -

Foire forestière de Lucerne

Du jeudi 24 au dimanche 27 août 2023, Lucerne accueillera la 26 e foire forestière internationale. Plus de 200 exposants y présenteront un programme varié, avec des nouveautés et des évolutions en matière de gestion sylvicole. Il comprendra des concours, des expositions spéciales et des débats publics.

Quelque 20 000 visiteurs sont attendus.

Date: du 24 au 27 août, chaque jour de 9 à 17 heures

Lieu: parc des expositions de l’Allmend, Lucerne

Entrée: CHF 16.– (gratuit pour les enfants jusqu’à 16 ans accompagnés d’un adulte).

Vente de billets: sur place ou en ligne sur le site forstmesse.ch

cation. Cet effet protecteur est évalué à 4 milliards de francs. Quelque 10 millions de mètres cubes de bois poussent chaque année dans les forêts suisses. Pour conserver la fonction protectrice de certaines d’entre elles et maintenir leur importance pour la biodiversité, on pourrait prélever près de 7 millions de mètres cubes par an de manière durable. Le volume récolté pour des raisons économiques est actuellement d’environ 5 millions de mètres cubes.

Fonction récréative

Les forêts régulent la température et équilibrent les fluctuations thermiques.

Programme

• Forst, Forêt, Foresta: exposition spéciale retraçant l’évolution des matériels forestiers au fil du temps (halle 2, stand D15)

• Podium BFH-HAFL: Changement climatique: défis et solutions possibles, vendredi 25 août, de 13 h 30 à 15 h (forum 2)

• 12e Championnat suisse de bûcheronnage: jeudi 24 et vendredi 25 août

• Championnat suisse Stihl Timbersports: qualifications le samedi 26, grande finale le dimanche, 27 août

• Concours d’habileté au grapin à grumes: chaque jour, de 9 à 17 h, terrain extérieur 2, stand C32

• Championnat de fendage de bois: samedi 26 août, 9 h 30, espace extérieur VZ06

En outre, elles augmentent l’humidité de l’air et la formation de rosée. Toute personne qui s’y promène constate que grâce au faible ensoleillement et à l’hygrométrie élevée, les températures estivales y sont plus basses qu’en terrain découvert. La différence par rapport aux environs peut atteindre 3 à 6 degrés, voire 4 à 8 degrés comparée à des conditions urbaines. En raison de ces écarts thermiques, les aires forestières d’un seul tenant situées près des villes créent un échange d’air permanent.

Selon l’enquête «Monitoring socioculturel de la forêt en Suisse», 12 % de la population se rend presque chaque jour dans les bois, 42 % les visite une à deux fois par semaine, et 28 % s’y promène une à deux fois par mois. A noter que ce besoin est protégé par les articles 699 du Code civil et 14 de la loi sur les forêts. En vertu de ceux-ci, la population a le droit d’accéder librement à la forêt, mais est soumise à des restrictions dans les réserves naturelles. L’utilisation de la forêt à des fins récréatives n’a pas fondamentalement changé ces dernières années. Elle a toutefois augmenté dans certaines régions (Jura Est, Plateau Est), et diminué dans d’autres (Plateau Centre, Alpes Nord-Est, Alpes Sud-Est). Les loisirs les plus populaires proportionnellement sont les promenades, les randonnées et le cyclisme. Selon les relevés du quatrième inventaire forestier national, la moyenne des atteintes occasionnant des dégâts aux sols, à la végétation et aux arbres a diminué, passant de 1,4 à 0,8 % malgré

08 2023 Technique Agricole 23 MÉCANISATION FORESTIÈRE
La forêt offre une protection contre l’érosion, les avalanches et les chutes de pierres. Photo: ldd

l’augmentation de l’utilisation à des fins récréatives. Cependant, lorsque les activités sont concentrées sur un petit nombre de surfaces, ces dernières subissent d’importantes atteintes. Selon les estimations de l’association des propriétaires forestiers «ForêtSuisse», les prestations récréatives représentent une valeur de 2 à 3 milliards de francs par année.

Production de bois

La consommation annuelle de bois en Suisse, importations comprises, est d’environ 10 millions de mètres cubes. La forêt suisse permettrait d’exploiter quelque 7 millions de mètres cubes de bois par année de manière durable. Mais le volume

Protection légale

En Suisse, la forêt est protégée par la loi. La protection dont elle jouit est précisée dans la loi fédérale sur les forêts du 4 octobre 1991 (état au 1er janvier 2022).

La présente loi a pour but:

Article 1

a. d’assurer la conservation des forêts dans leur étendue et leur répartition géographique;

b. de protéger les forêts en tant que milieu naturel;

c. de garantir que les forêts puissent remplir leurs fonctions, notamment leurs fonctions protectrice, sociale et économique (fonctions de la forêt);

d. de maintenir et promouvoir l’économie forestière.

Elle a en outre pour but de contribuer à protéger la population et les biens d’une valeur notable contre les avalanches, les glissements de terrain, l’érosion et les chutes de pierres (catastrophes naturelles).

récolté actuellement atteint tout juste 5 millions de mètres cubes, à raison de deux tiers de résineux et d’un tiers de feuillus. Environ la moitié du bois est vendu sous forme de grumes, et un peu plus de 40 % valorisé comme bois-énergie.

Utilité pour la biodiversité

La forêt offre un habitat à quelque 4300 espèces de plantes et de champignons. En outre, plus de 6700 espèces animales y vivent dans nos contrées (Europe centrale). La forêt remplit de plus en plus un rôle de tampon et de refuge, car la pression de l’urbanisation et des loisirs ne cesse de s’accroître en dehors. Environ 2700 zones représentant une surface totale de 77 000 hectares (6,5 %) sont délimitées actuellement en tant que réserves forestières. A long terme, la politique forestière prévoit que 10 % de l’aire boisée suisse sera mise sous protection. Le vieux bois ou le bois mort constituent une composante importante du biotope forestier. Ce qui était encore qualifié de «désordre» (en forêt) voici quelques décennies est considéré aujourd’hui comme bénéfique pour la biodiversité et assume une fonction importante. La biodiversité des espèces et les biotopes peuvent toutefois occasionner des conflits car nombre de mesures en sa faveur sont coûteuses. C’est pourquoi les propriétaires attendent de la collectivité qu’elle participe aux coûts.

Fonction de protection de l’eau

De grandes quantités d’eau sont stockées dans le sol forestier: un mètre carré en emmagasine en moyenne jusqu’à 200 litres. Le sol forestier prévient le ruissellement de surface direct et ralentit l’infiltration de l’eau de fonte et de pluie. Il présente en outre une bonne capacité de fil -

tration et fournit ainsi une précieuse contribution à l’épuration de l’eau souterraine. Les forêts stables sont moins sensibles aux tempêtes. De plus, l’interdiction des coupes rases en vigueur en Suisse favorise des conditions optimales pour le captage de l’eau potable. Cependant, les prescriptions et restrictions dans les zones de protection des eaux souterraines compliquent la gestion des forêts et occasionnent un surcroît de travail. Aujourd’hui, l’utilisation de graisses et carburants biodégradables et peu polluants va largement de soi. Dans les zones de protection des eaux souterraines, le ravitaillement des machines est interdit, et pour les engins forestiers, un kit d’urgence devrait être emporté en cas de fuite d’huile (système hydraulique).

Notre forêt est-elle en bonne santé? L’époque où les forêts dépérissaient estelle révolue? Leur état fait régulièrement débat. En 2021, 770 000 m³ de bois d’épicéa ont dû être exploités à la suite d’attaques de scolytes. Une forte quantité à première vue, et pourtant bien moindre qu’en 2020. Le temps humide et les températures annuelles à peine au-dessus de la norme ont été des facteurs déterminants. D’autres organismes nuisibles ont été observés, comme le capricorne asiatique, le chancre eutypelléen, ou encore la graphiose de l’orme. Leurs effets ont été particulièrement manifestes dans les conditions sèches de ces dernières années. On peut en déduire que la résistance aux organismes pathogènes diminue en situation de stress hydrique. En 2021, les exploitations forcées liées au «dépérissement des pousses du frêne» ont à nouveau affiché des volumes élevés (137 750 m³). Les régions les plus touchées

24 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
L’utilisation de la forêt à des fins socio-récréatives a fortement augmenté ces dernières années. Photo: ldd Les forêts sont un important réservoir d’eau potable et jouent un rôle essentiel pour en garantir la qualité. Photo: ldd

étaient le Plateau et les Préalpes. Constat plus encourageant: la régénération de peuplements de frênes sains, observée pour la première fois en 2020, s’est poursuivie en 2021.

L’évolution des conditions météorologiques et l’accumulation d’années aux climats extrêmes se manifestent par des signes marqués de défoliation touchant différentes essences. Les spécialistes aboutissent à ces conclusions sur la base d’une observation et d’analyse intensives des 49 placettes du réseau Sanasilva (réseau de 16 × 16 km). En outre, 189 placettes du Programme intercantonal d’observation permanente des forêts ont été prises en compte dans l’évaluation.

Dépôts d’azote

Bien des forêts souffrent de l’acidification, causée par les dépôts de polluants atmosphériques azotés (N). Selon les données de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), en 2015, 20,4 kg/ha d’azote ont abouti par cette voie dans les sols forestiers (la fourchette allant de 2 à plus de 50 kilos). Près de 90 % des forêts suisses en sont touchées. Les dépôts naturels d’azote sont de l’ordre de 1 à 3 kg/ha et par an. Ces apports excessifs entraînent une surfertilisation ainsi que, parallèlement, une acidification des sols. Cette dernière est responsable d’un appauvrissement nutritif qui se manifeste par des pertes de feuilles ou d’aiguilles, un ralentissement de la croissance ou une vulnérabilité accrue. L’effet de renforcement de la croissance des arbres par l’azote ne se maintient que tant que les autres nutriments sont disponibles en quantité suffisante. Ensuite, les excès d’azote provoquent une carence en potassium, en calcium et en magnésium. Quelque 66 % des dépôts de polluants atmosphériques azotés sont imputables à l’agriculture, 22 % sont causés par les transports, 8 % par l’industrie et l’artisanat et 4 % par les ménages. La mesure la plus efficace serait de réduire à la source les émissions d’azote. Mais en raison de la lenteur des processus biologiques et chimiques se déroulant dans le sol, les effets d’une réduction – même rapide – des émissions actuelles ne se manifesteront que beaucoup plus tard.

Prestation en matière de CO 2

De l’oxygène est émis dans l’atmosphère lors de la photosynthèse. Chaque arbre prélève du CO 2 dans l’air, dissocie le carbone de l’oxygène, puis rejette celui-ci

ForêtSuisse

dans l’environnement et intègre le premier dans la biomasse (feuilles, aiguilles, brindilles, branches et accroissement du bois). Un arbre produit plus d’oxygène qu’il n’en a besoin pour vivre. Exprimé en chiffres, cela signifie qu’un hêtre produit

environ 1,7 kg d’oxygène par heure ou couvre les besoins de 60 personnes. Les forêts de résineux rejettent chaque année 15 t/ha d’oxygène dans l’atmosphère, les forêts de feuillus jusqu’à 30 t/ha et par an. La forêt suisse et la filière forêt-bois fournissent ainsi une précieuse contribution à la diminution de l’effet de serre. En outre, les plantes en général, et les arbres en particulier, intègrent aussi du carbone dans le sol. On parle alors de puits naturel de CO 2. Selon les estimations des spécialistes, la forêt suisse absorbe annuellement 2,5 millions de tonnes de CO 2. En adaptant la gestion forestière et l’exploitation du bois en conséquence, il serait possible en théorie de retenir 1 à 2 millions de tonnes de CO 2 supplémentaires. Mais à un tel niveau, la forêt ne peut fonctionner comme puits de CO 2 que si

08 2023 Technique Agricole 25 MÉCANISATION FORESTIÈRE
La desserte forestière soulève régulièrement des critiques, mais est indispensable à une exploitation tion durable. Photo: ldd
«La forêt suisse absorbe environ 2 tonnes de CO2 par hectare et par an. Au total, elle compense ainsi près d’un cinquième des émissions de CO2 dues au trafic.»

l’accroissement de la biomasse est d’abord utilisé sous forme de produits en bois à longue durée de vie, et ensuite seulement à des fins énergétiques pour la production d’électricité et de chaleur. Cet aspect devient de plus en plus important pour des raisons environnementales. La fabrication de produits en bois issus d’une exploitation durable et leur incinération contribue à éviter des émissions de CO 2 par des énergies fossiles. Cependant, la fonction de puits ne dure pas éternellement, car la croissance des arbres n’est pas illimitée. Le carbone lié est libéré rapidement et massivement lors d’incendies de forêts, et en quantités plus réduites lors du processus de décomposition biologique. Une forêt trop âgée et négligée

peut devenir une source de CO 2. Par conséquent, la fonction de puits et l’exploitation du bois ne sont pas forcément contradictoires. Pour que la forêt suisse continue à jouer son rôle de puits malgré le changement climatique, les spécialistes recommandent notamment la promotion d’essences adaptées au lieu. Par rapport à la valorisation énergétique, l’utilisation du matériau bois a l’avantage de permettre une double économie: la fabrication de produits et leur élimination. Les produits qui ne sont plus employés peuvent encore servir à produire de l’énergie. En conséquence, l’utilisation en cascade du bois (d’abord en tant que matériau, puis comme source d’énergie) présente un bien meilleur bilan de CO 2 que la seule

valorisation énergétique. Cette dernière ne devrait donc intervenir que lorsque les autres possibilités d’utilisation ont été épuisées.

Défrichements

Selon la loi sur les forêts, les défrichements sont en principe interdits. Mais pourquoi l’«Annuaire La forêt et le bois 2022» en recense 354, d’une surface totale de 124 hectares, pour l’année 2021? En fait, des défrichements de surfaces sont admis sur dérogation de la Confédération et du canton. Le requérant doit démontrer que le défrichement répond à des exigences primant l’intérêt à la conservation de la forêt. En outre, l’ouvrage pour lequel il le sollicite ne doit pouvoir être réalisé qu’à l’endroit prévu (autrement dit, il n’existe pas de site alternatif). En général, un défrichement autorisé doit être compensé en nature dans la même région (reboisement). Ces dix dernières années, 72 % des reboisements compensatoires ont été réalisés sur place, et 19 % dans la même région. Pour 3 % des surfaces autorisées, on a renoncé à compenser le défrichement. La différence restante correspond aux surfaces destinées à récupérer des terres agricoles, à assurer la protection contre les crues et la revitalisation des eaux et à préserver et valoriser des biotopes. Le graphique cicontre montre la répartition en pour cent des dérogations accordées pour des défrichements.

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26 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Répartition en pour cent des surfaces défrichées de 2012 à 2021 6% 19% 13% 4% 7% 20% 10% 21% Source:
Transports Matières premières Elimination des déchets Sport/tourisme Bâtiment Conduites et énergie Corrections de cours d’eau Divers Dérogations accordées pour des défrichements
Annuaire La forêt et le bois 2022
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La forêt pour place de travail

Les personnes qui optent pour une carrière dans le domaine forestier commencent en général par un apprentissage de forestier-bûcheron (CFC). Cette base leur ouvre la porte à une série de professions forestières au travers de formations continues pouvant mener jusqu’à des études de bachelor ou de master à la HAFL ou à l’EPFZ.

Nombre de jeunes aimeraient travailler dans la nature. S’ils veulent concrétiser ces attentes dans un métier, l’économie forestière est une option intéressante, bien que connue pour ses risques d’accidents. La sensibilisation à l’esprit d’équipe, à la sécurité et à la santé occupe une grande place dans le système bien organisé de formation initiale et continue.

Nombre d’emplois en forêt

Selon l’annuaire La forêt et le bois 2022, 2897 personnes (+4,5 %), pour 2500 équivalents pleins temps, travaillaient dans la

sylviculture et d’autres activités forestières en 2020. Le nombre d’emplois a augmenté d’un quart dans le Sud des Alpes. Les 214 femmes occupent 7,4 % des emplois. Leur proportion n’a que peu augmenté (0,5 %). Les personnes exploitant ellesmêmes une forêt privée ne figurent pas dans la statistique. En 2020, 89 888 personnes étaient actives dans l’industrie du bois et du papier. La majorité des employés (44,6 %) œuvraient dans des menuiseries, et 36,1 % dans la construction en bois. Ces chiffres sont stables par rapport à ceux de l’année précédente. Il est intéressant de re -

lever que la part des femmes dans l’ensemble du secteur du bois se monte à 15,2 %. Ce chiffre s’explique notamment par la représentation féminine plus élevée dans le domaine des articles en bois et de l’industrie du papier et du carton

La formation forestière

L’agence «Codoc», rattachée au Centre forestier de formation (CEFOR) de Lyss (BE), est le partenaire pour les questions de formation. Elle informe sur les filières professionnelles dans le domaine forestier. En 2021, 275 personnes ont achevé

28 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Ruedi Hunger Les femmes sont bienvenues dans les métiers de la forêt. Photo: ldd La branche offre des profils professionnels passionnants. Photo: BZ-CH

un apprentissage de forestier-bûcheron (CFC). Sur les 938 apprentis, 27 étaient des femmes. La représentation féminine s’élève donc à 3 %. Des diplômes en sciences forestières peuvent s’obtenir à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen (BE). Et il est possible de se spécialiser en gestion des forêts et du paysage à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). La proportion de femmes est de 13 % à la HAFL, et de 52 % à l’EPFZ.

La sécurité au travail reste une question sensible en forêt. Avec 277 cas répertoriés pour 1000 employés à plein temps (2021), le nombre d’accidents reste élevé par rapport à d’autres branches. Cela même s’il était inférieur à 300 pour la troisième année consécutive.

Formation professionnelle dans l’économie forestière

Les professions forestières sont en principe accessibles aux deux sexes. Les femmes ne veulent pas de statut de protection privilégié qui en ferait des bêtes curieuses; dans ce secteur aussi, elles veulent être traitées d’égale à égale. Le temps où elles devaient en faire davantage pour être entendues et reconnues par leurs collègues devrait être révolu. Les formations suivantes sont ouvertes aussi bien aux femmes qu’aux hommes:

• Praticien forestier, praticienne forestière (AFP)

Cet apprentissage de deux ans est adapté aux personnes qui aiment le travail physique à l’extérieur. Le métier exige une bonne santé, de la résistance physique et de bonnes aptitudes pratiques. Après l’obtention de l’attestation fédérale (AFP), il est possible de suivre un apprentissage de forestier-bûcheron (en 2 ou 3 ans).

• Forestière-bûcheronne, forestier-bûcheron (CFC)

L’apprentissage de trois ans de forestier-bûcheron convient aux personnes prêtes à prendre des responsabilités et aimant travailler à l’extérieur. Le forestier-bûcheron œuvre dans de petites ou de grandes équipes. Outre une bonne constitution physique et l’aptitude à supporter des conditions météorologiques difficiles, ce métier exige un sens technique et une bonne capacité de jugement pour pouvoir évaluer les risques.

• Forestier, forestière ES

Le forestier ES, souvent garde forestier, est un gestionnaire bénéficiant d’une excellente formation. Appelé à exercer de nombreuses tâches sur le terrain, il connaît très bien la forêt. La gestion au bureau fait partie de son quotidien. Ce métier évolue constamment dans le contexte des changements sociaux, économiques et écologiques. Le forestier travaille comme chef d’exploitation, comme entrepreneur ou encore comme spécialiste de questions touchant la forêt ou des domaines apparentés.

• Entrepreneur forestier, entrepreneure forestière

L’entrepreneur forestier est une personne indépendante qui peut intervenir dans tous les travaux grâce à son esprit d’entreprise et à son équipement moderne. Il travaille sur mandat du propriétaire de la forêt pour l’abattage et parfois pour des travaux de construction et de génie. Il effectue les coupes de bois, le débardage jusqu’à la route forestière, et souvent le transport du bois par camion.

• Ranger CEFOR Lyss

Le ranger est un professionnel ayant suivi une formation initiale en rapport avec l’environnement. Spécialiste dans le contact avec le grand public, qu’il invite à visiter les zones protégées, il maîtrise la communication ainsi que la gestion des flux de visiteurs; il sensibilise ces derniers

Aimer la nature et le grand air ne suffisent pas: la forêt exige aussi des compétences techniques.

à la valeur de la nature et du paysage. La formation en cours d’emploi au CEFOR de Lyss dure une année.

• Bachelor en sciences forestières de la HAFL (en 3 ans)

Les titulaires d’un bachelor en sciences forestières sont des spécialistes pointus sur les questions touchant l’écosystème forestier. Les orientations «Forêt et filière du bois», «Ecosystème forestier et multifonctionnalité», et «Forêts de montagne et dangers naturels» ouvrent aux diplômés d’intéressantes perspectives. Enfin, les titulaires d’un master de la Haute école spécialisée bernoise (BFH) dirigent des entreprises, des projets ou conseillent les institutions.

• Bachelor et master en sciences de l’environnement EPFZ (en 5 ans)

Les titulaires d’un master en sciences de l’environnement sont des spécialistes et des cadres. Ils assument des tâches à responsabilité dans le domaine de la forêt, de la protection de la nature et du paysage, ainsi que dans le conseil d’organisations publiques et privées.

• Spécialisations et formations continues Le forestier-bûcheron peut se spécialiser sur la base de brevets fédéraux comme contremaître, conducteur d’engins forestiers, chef des opérations de câblage ou chef d’équipe forestier-bûcheron.

Récapitulatif

Celui qui aimerait exercer un métier en lien avec la nature trouvera dans l’économie forestière différentes possibilités de formation. Il doit être cependant conscient qu’il s’agit de professions très pénibles. Aimer la nature ne suffit pas, les métiers forestiers exigent aussi des compétences techniques. Les professionnels dans ce domaine doivent posséder des aptitudes de communication, de travail en équipe et de gestion des conflits. En outre, ils se distinguent souvent par leur capacité à trouver des solutions originales aux problèmes rencontrés.

08 2023 Technique Agricole 29 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Les femmes travaillant en forêt sont fières de leur profession. Photo: ldd

L’avenir appartient aux tronçonneuses à batterie

Cette vision peut sembler provocante, mais elle n’est pas dénuée de sens. Il est vrai qu’un forestier-bûcheron professionnel voit toujours le futur avec une «vraie» tronçonneuse. Celles à batterie sont néanmoins en train de gagner du terrain et cette technique va continuer de progresser.

Ruedi Hunger

Par les temps qui courent, il convient de proposer une tronçonneuse à batterie pour être à jour, c’est-à-dire à la pointe. Cette nouvelle catégorie de machines est en train de se débarrasser de son image de gadget, bien que les professionnels de la forêt la regardent encore de haut. Les deux grands fabricants que sont Husqvarna et Stihl proposent chacun un modèle se rapprochant des tronçonneuses pro -

fessionnelles. Ce dernier terme ne doit pas obligatoirement s’associer à une tronçonneuse haute performance pour bûcherons. Une tronçonneuse peut offrir des caractéristiques intéressantes et répondre à des exigences semi-professionnelles, même avec un niveau de performances inférieur. Une tronçonneuse professionnelle pourrait aussi être définie indépendamment de sa taille et de sa

puissance, en prenant en compte un niveau sonore plus faible ou l’absence de gaz d’échappement. Il n’est en effet pas très professionnel que l’utilisateur de la tronçonneuse soit constamment exposé aux gaz d’échappement.

Retenue puissance deux Avec une vitesse de chaîne de 30 m/s, les tronçonneuses à batterie atteignent le ni -

30 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Vive et puissante, tels sont les traits de caractère de la Stihl «MSA 300». Photo: Ruedi Hunger

veau des tronçonneuses thermiques, notamment des Husqvarna «543 XP» ou Stihl «MS 261» de 45/50 cm³. Cependant, elles suscitent encore bien des réserves, en partie justifiées. Par exemple, même les tronçonneuses à batterie les plus puissantes sur le marché actuel ne sont pas encore de véritables tronçonneuses d’abattage. Mais il existe de nombreux domaines d’utilisation où la tronçonneuse électrique a sa place. Le principal problème réside encore dans la capacité limitée des batteries. Cela pose des difficultés loin de la maison et de la ferme, et donc d’une source de courant. L’autonomie de la batterie de l’Husqvarna «540i XP» est à peu près aussi longue que celle de la tronçonneuse à essence avec un plein (30 à 40 minutes). Mais, le remplissage du réservoir d’une tronçonneuse à essence s’effectue en quelques minutes, tandis que le chargement de la batterie nécessite davantage de temps. L’utilisation d’une batterie de rechange est bien sûr possible, mais une seule ne suffit pas (encore) aux professionnels de la forêt, et cela devient très onéreux. Il en va autrement lorsque plusieurs batteries peuvent être rechargées à l’aide d’une station d’alimentation en forêt (mais cela coûte aussi cher). Il sera certainement un jour possible de recharger les batteries de tronçonneuses en les branchant sur des véhicules forestiers électriques. Et réciproquement (recharge bidirectionnelle).

Les différences

La comparaison entre les leaders du marché Stihl et Husqvarna montre des différences principalement au niveau de la batterie. La batterie de la «540i XP» (Husqvarna) pèse 200 grammes de plus que celle de la «MSA 220 C-B» (Stihl) et sa capacité

s’atténuent et la puissance augmente presque en parallèle. Il ne serait pas surprenant que de nouveaux produits soient présentés à la Foire forestière de Lucerne.

Les nouvelles venues

Husqvarna propose pour l’utilisateur occasionnel la tronçonneuse à batterie «340i», la petite sœur de la «540i». Sa vitesse de chaîne est plus faible, à 20 m/s. Le mode d’emploi est disponible via le module Bluetooth intégré. Des informations sur l’état momentané de la machine et un petit tableau de diagnostic embarqué en cas de messages d’erreur peuvent également se consulter de la sorte. Le niveau sonore de ces tronçonneuses (plus de 85 dBA) augmente avec la puissance et l’action plus «agressive». Cependant, on ne regrette pas le bruit lancinant du moteur à essence.

est plus élevée. Cette puissance supérieure se traduit par un prix bien plus élevé. Les concepts d’utilisation des deux tronçonneuses sont également différents, mais, selon les spécialistes, un bref temps d’adaptation suffit pour se familiariser avec l’engin électrique. D’une manière générale, la logique d’utilisation de la tronçonneuse à batterie change par rapport à celle de la tronçonneuse à essence, la première étant munie d’un écran, de boutons-poussoirs et de niveaux de puissance présélectionnés. Des optimisations sont effectuées en permanence, les différences

La Husqvarna «542i XP» existe également en version «T» avec poignée d’élagage. Innovation importante: elle intègre un embrayage centrifuge en général absent sur les autres tronçonneuses à batterie, en raison du couple immédiatement élevé d’un moteur électrique. Mais leur démarrage en charge exige une intensité de courant (risque de court-circuit) très élevée avec un dégagement de chaleur et une usure en conséquence. Lorsque la chaîne est à l’arrêt, l’embrayage centrifuge permet un redémarrage puissant sans qu’il soit nécessaire de réactionner le

08 2023 Technique Agricole 31 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Il est possible d’abattre un arbre avec une tronçonneuse à batterie, pour autant qu’on connaisse les limites de l’appareil. Photo: Husqvarna
La tronçonneuse électrique trouve place dans bien des domaines d’utilisation. Son principal problème reste l’autonomie limitée des batteries.

bouton de démarrage. Husqvarna monte cet embrayage à l’extérieur. Le poids de l’embrayage centrifuge des modèles de série a encore été optimisé par rapport à ceux de présérie, de sorte qu’il pèse désormais moins de 100 grammes. Le design du couvercle de pignon a lui aussi revu pour améliorer l’évacuation des copeaux. La vitesse de la chaîne du modèle «540i» est de 24 m/s. La «T542i XP» devrait être livrée dès l’automne 2023.

«C’est une vraie bête»…

… c’est ce qu’a déclaré spontanément un testeur de la tronçonneuse à batterie Stihl «MSA 300», dont la chaîne atteint une vitesse de 30 m/s, soit un record. Elle se situe ainsi au niveau des moteurs à essence. Avec le guide-chaîne «Light04», elle est à égalité avec la Stihl «MS 261». Grâce à sa vivacité, la «MSA 300» est idéale pour l’élagage et l’ébranchage. Cette tronçonneuse dispose de trois niveaux de performance de vitesse de chaîne. Le niveau 1 «Eco», synonyme d’économie maximale de la batterie, est de 20 m/s, le niveau 2 est de 24 m/s et le niveau 3 est celui de la puissance et de la vitesse maximale déjà mentionnée de 30 m/s. La version C-O de la tronçonneuse propose un capteur optique dans la conduite d’huile. Ainsi, l’on évite que le réservoir d’huile de chaîne soit vide et que cette dernière tourne à sec. Selon les indications de l’usine, la puissance absorbée est de 3 kW.

Pause obligée ou deux batteries

Un autre critère de comparaison se réfère au poids. Les fabricants de tronçonneuses cherchent toujours à optimiser dans ce domaine. Celui qui travaille pendant des jours avec une tronçonneuse apprécie chaque gramme économisé. La tronçonneuse à batterie nécessite une pause, nous y reviendrons. L’unité moteur pèse 4,55 kilos. Prête à l’emploi, avec une garniture de coupe «Light 04» (0,91 kilo), une «batterie AP500» (1,98 kilo), le plein d’huile de chaîne compris, son poids en ordre de marche atteint 7,6 kilos). Revenons à notre pause obligatoire: une tronçonneuse à batterie ne s’utilise en général pas durant toute la journée. Ou il faut acheter plusieurs batteries. Une recharge prend environ 50 minutes, même avec un chargeur rapide Stihl. Celui qui ne veut pas acheter une batterie supplémentaire doit donc programmer des arrêts entre deux cycles de charge et faire d’autres travaux. On peut comprendre qu’un travailleur forestier professionnel fronce les

sourcils à cette idée. Il a éventuellement la possibilité d’acquérir deux batteries. On ne trouve pas de prises électriques en forêt, mais une station de recharge peut y être installée.

Stihl propose aussi des tronçonneuses à batterie de plus petite taille. Outre les tronçonneuses d’élagage «MSA 161» et «MSA 220», la «MSA 220» est la plus adéquate pour les professionnels et semi-professionnels. Selon le fabricant, elle convient aussi pour l’abattage d’arbustes, l’ébranchage, les travaux de construction en bois et la préparation du bois de feu. Les scies à batterie peuvent être démarrées rapidement, ce qui n’est pas forcé -

ment le cas des tronçonneuses à essence. Les tentatives répétées de démarrage (à chaud ou à froid) sont ainsi révolues.

Conclusion

On doit constater aujourd’hui que les tronçonneuses à batterie ne sont plus à considérer comme des gadgets. Autrement dit, elles ont atteint l’âge adulte. Elles sont encore pénalisées par le poids élevé de la batterie et son autonomie limitée. Mais une solution sera certainement apportée à ce problème. En matière de vivacité et de performances, les modèles à accus atteignent un niveau comparable aux scies à moteur thermique.

32 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Sera-t-il un jour possible de charger des batteries vides des tronçonneuses en puisant dans les accumulateurs de véhicules électriques? Photo: Stihl Les tronçonneuses à batterie ont désormais une vivacité qui concurrence celle de leurs pendants à essence. Photo: Husqvarna

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Débroussaillage respectueux du sol

L’entrepreneur Werner Gysel a acquis un chenillard forestier avec lequel il réalise des opérations de broyage respectueux du sol sur des terrains boisés difficiles d’accès.

Le broyage figure parmi les méthodes de débroussaillage les plus efficaces pour préparer les surfaces boisées au renouvellement par plantation. Il contribue à l’obtention d’une couche d’humus ameublie, apte à favoriser la reforestation à venir. Le broyat protège le sol contre le dessèchement, empêche les herbes de pousser et améliore sa fertilité.

Le broyage en forêt n’est pas sans inconvénients: il décime la faune du sol et retarde la régénération naturelle. Avant toute intervention avec le broyeur, le propriétaire forestier a donc intérêt à bien peser le pour et le contre.

Le chenillard forestier en test

Werner Gysel dirige l’entreprise éponyme

Werner Gysel Agro-Dienstleistungen, à

Wilchingen (SH). Il a acheté d’occasion en Roumanie un chenillard forestier de type «AHWI RT 200» construit en 2019. La société s’en sert depuis 2022 dans différentes régions de Suisse orientale et du sud de l’Allemagne.

Technique Agricole l’a utilisé pour débroussailler une petite parcelle boisée envahie de ronces, de noisetiers et de sureaux. La replantation de cette parcelle est prévue pour cet automne. En outre, l’évolution du peuplement sera comparée à celle d’autres surfaces.

Une préservation du sol supérieure

Le chenillard forestier en question est entraîné par un moteur Caterpillar de 6 cylindres à 6,6 litres de cylindrée, à refroidissement par eau. Le moteur développe une

puissance de l’ordre de 200 chevaux. Le moteur de traction hydrostatique à pilotage électronique offre 10 plages de vitesses. Le tracteur est muni de chenilles de 450 mm de large, écartées de 1,5 mètre.

Le chenillard «AHWI RT 200» avance à une vitesse maximale de 6 km/h. Le constructeur Prinoth, du Tyrol du Sud, repreneur de la société allemande AHWI en 2016, revendique une performance ascensionnelle de 45 degrés en ligne de pente, 30 degrés en dévers. Il totalise un poids de 10,3 tonnes, broyeur attelé compris. Il en résulte une pression au sol inférieure à 400 g/cm². Aux yeux de Werner Gysel, ce fait est déterminant, car il signifie que seul l’horizon supérieur subit un compactage notable, tandis que l’horizon inférieur est épargné, contrairement à

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Le chenillard forestier «AHWI RT 200» est prédestiné aux interventions sur terrains forestiers difficiles. Photos: Roman Engeler

d’autres machines forestières, équipées de pneus durs, gonflés à une pression allant jusqu’à 4 bars.

L’indispensable limiteur de couple

Le broyeur, relié au chenillard par un attelage trois-points, est entraîné mécaniquement par une prise de force de 1000 tr/min. L’entraînement doit être robuste car la machine aura à se colleter avec des buissons, des arbustes, des débris de vieux bois et des souches. La chaîne cinématique et le moteur sont protégés contre les à-coups et les blocages par un convertisseur de couple agissant comme un embrayage sans usure. Le broyeur a une largeur d’action de 2 mètres, supérieure à la largeur de la machine proprement dite. Werner Gysel a agrandi le rabatteur frontal, ce qui évite efficacement les chutes de branches sur la cabine. On peut faire varier l’inclinaison de ce rabatteur à l’aide d’un dispositif hydraulique. Des dents contondantes alternant avec des lames coupantes, toutes en métal dur, sont montées sur le rotor du broyeur. A l’avant du broyeur, un rabat

mobile à face rugueuse, actionné par un dispositif hydraulique, assure un broyage complémentaire du matériau.

Une cabine solide

La cabine certifiée ROPS/FOPS est lumineuse grâce à ses grandes surfaces vitrées. 6 phares et 2 feux arrière éclairent parfaitement le chantier, facilitant ainsi le travail nocturne. Le chenillard «AHVI RT 200» se commande via deux joysticks. Différentes informations sur la machine sont affichées sur un grand moniteur couleur, tandis qu’un petit écran indique en permanence l’inclinaison de la machine. Pour faciliter la tâche de l’utilisateur, la machine comporte également une caméra arrière et son afficheur.

Les utilisations prioritaires

Werner Gysel destine le chenillard principalement aux travaux de nettoyage des layons de débardage, application pour laquelle un tracteur à pneus serait sans doute moins approprié. Sont également en ligne de mire les terrains à bâtir, les

Le chenillard forestier «AHWI RT 200» en chiffres

Moteur : Cat C6.6, 6 cyl., 6,6 l, 200 ch

Entraînement : hydrostatique, 10 plages de vitesses

Vitesse d’avancement : 6 km/h au max.

Poids (broyeur compris) : 10,3 t

Chenilles : taille D3, largeur 450 mm

Dimensions (broyeur compris): longueur 5660 mm, largeur 2050 mm, hauteur 2700 mm

Données du constructeur

plantations de sapins de Noël, les vergers ou les surfaces bostrychées au rajeunissement naturel insuffisant, bref tous les lieux où un broyeur attelé au tracteur n’est pas optimal.

Le «défrichage total» sur toute la surface, parfois mal vu, voire interdit par certaines certifications forestières, a tendance à passer au second plan. Cette pratique est néanmoins sensée si elle précède des plantations aux distances définitives, car elle rendra possible des soins aux recrûs mécanisés, fût-ce avec un simple monoaxe.

Conclusion

Grâce à son agilité et à sa mobilité sur tous terrains, le chenillard forestier, utilisable avec un broyeur, mais aussi en association avec d’autres outils, a permis à Werner Gysel d’étendre son offre de services dans le domaine forestier. Depuis décembre 2022, sa machine a totalisé quelque 200 heures d’intervention. Pour la transporter, il a eu l’idée de surbaisser une vieille remorque porte-bateaux. Werner Gysel facture les interventions de son chenillard à un tarif de 280 francs par heure, auquel peut venir s’ajouter un forfait déplacement.

08 2023 Technique Agricole 35 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Les chenilles mesurent 450 mm de largeur. Cette assise limite la pression au sol à moins de 400 g/cm ² . Des dents contondantes alternant avec des lames coupantes, toutes en métal dur, sont montées sur le rotor du broyeur. Les fonctions de la machine, l’inclinaison du terrain, ainsi que l’image filmée par la caméra arrière sont affichées de manière bien visible.

Modifié pour les travaux forestiers

L’entreprise «Grüner Zweig», de Tecklenburg (Allemagne), propose des services professionnels d’entretien et de gestion des arbres. Elle possède un parc de matériel très complet, de l’équipements de grimpe à la corde à la grue d’abattage. Un chariot télescopique spécialement transformé à des fins forestières est aussi de la partie.

Dieter Biernath*

L’entreprise «Grüner Zweig» utilise un chariot télescopique Merlo «50.26 S Plus», principalement comme grue d’abattage et y joint quelques équipements forestiers. Le chariot télescopique de «Roto» atteint une hauteur de levage maximale de 25,9 mètres et une portée maximale de 22,9 mètres. Il est entraîné par un moteur FPT quatre-cylindres de 4,5 litres développant 170 chevaux. Ce moteur répond à la norme antipollution de niveau 5, possède des catalyseurs d’oxydation et SCR avec injection d’AdBlue ainsi qu’un filtre à particules diesel.

La transmission hydrostatique du Merlo «50.26 S Plus» est équipée de deux rapports qui se sélectionnent de manière électro-hydraulique pour des allures maximales de 11 km/h et 20 km/h. Une version à 40 km/h peut être commandée sur demande.

Une scie à grappin

Le chariot Merlo «50.26 S Plus» a été pourvu par le concessionnaire régional de machines agricoles de quelques accessoires, notamment d’une d’abattage à grappin Kinshofer de type «55 KM6340,25-3Z». Cette tête pèse 640 kilos, ce qui est léger. La largeur d’ouverture de la pince atteint 1,47 mètre. La capacité de charge à l’extrémité de la grue s’élève à 1250 kilos. Le guide-chaîne mesure 90 cm de long. La pince est en acier Hardox, ce qui garantit sa résistance dans des conditions d’utilisation difficiles.

Caisses de rangement en acier

Deux coffres de rangement en acier inoxydable ont été achetés pour le transport des tronçonneuses, des outils et du petit matériel. Ils sont munis de tôles de protection en aluminium affichant un profil spécial. Le cadre porteur entièrement galvanisé les supportant peut être retiré à l’aide de la grue, ce qui facilite l’accès au compartiment moteur pour les travaux d’entretien et de réparation.

Le toit de la cabine a été équipé d’un gyrophare. Quatre réflecteurs situés sur les côtés de la partie supérieure attirent l’attention sur la machine. Deux autres projecteurs à LED sont placés sur la première extension du bras télescopique. Sécurisés par des tôles, ils éclairent le champ de travail dans la zone du grappin d’abattage. En outre, deux caméras ont été installées, l’une à l’arrière et l’autre sur le côté droit de la machine, dans l’angle mort de la grue. Les enregistrements de ces caméras sont projetés sur un écran en deux parties situé dans la cabine. Deux caméras supplémentaires peuvent être installées, si nécessaire.

Pour

un positionnement

plus sûr

Une nacelle et un treuil montés en bout de grue avec une capacité de levage de 4 tonnes sont disponibles de série en tant qu’accessoires et peuvent être rapidement remplacés par la scie à grappin. Des supports ont été soudés sur le châssis du Merlo pour ranger et emporter la scie à grappin et le treuil.

Le chariot télescopique, utilisé ici pour abattre des chênes sur un terrain étroit dans une rue très fréquentée. Photos: Dieter Biernath
36 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
*Dieter Biernath est rédacteur en chef de la revue allemande Forstmaschinen Profi et directeur des éditions «Forstfachverlag GmbH & Co», à Scheessel (D).

Quatre cales sont posées sur le cadre de transport fixé sur la machine. Elles seront bienôt remplacées par des cales fabriquées sur mesure et dotées d’une cavité pour les pieds d’appui. Il s’ensuivra une stabilité accrue, les nouvelles cales devant empêcher les pieds de glisser en cas de forte inclinaison.

Une cabine inclinable

Bien que le Merlo soit homologué pour une vitesse de 40 km/h, il est transporté sur une remorque surbaissée pour les trajets de longue durée. Dotée d’une porte en deux parties et offrant une visibilité à 360 degrés, la cabine fermée du Merlo peut être inclinée de 20 degrés vers l’arrière. Pour le confort du conducteur, un siège à suspension pneumatique Grammer a été installé. Il dispose d’un dossier haut et d’un chauffage pour l’assise et le dossier. La cabine du conducteur est certifiée ROPS/FOPS et possède chauffage et climatisation. Le pare-brise, la vitre de toit et la lunette arrière sont tous équipés d’essuie-glaces et de pare-soleil.

Flèche télescopique en cinq parties

La flèche télescopique en cinq sections se déploie proportionnellement à l’aide de chaînes. En guise de porte-outils, le système d’attache rapide de type «ZM2» peut être commandé hydrauliquement depuis la cabine. Le système hydraulique présente un débit total de 238 l/min et

est équipé de deux pompes à détection de charge. La pression de travail est de 250 et 230 bars. Les pneumatiques affichent la dimension «18-22.5». Les quatre stabilisateurs peuvent être commandés indépendamment les uns des autres. Le correcteur d’assiette, qui permet à la machine d’être la plus horizontale possible en travaillant, est hydropneumatique et automatique. Il peut aussi être commandé manuellement. La cabine et la grue sont montées sur une couronne à rotation sans fin, dotée de doubles roulements à billes. La direction

hydraulique se décline en trois modes: sur les quatre roues, sur les roues avant et la marche en crabe. Le Merlo «50.26 S Plus» est équipé de la traction quatre roues permanente. L’essieu avant fixe se règle manuellement; l’essieu arrière est suspendu de manière pendulaire et équipé d’un système de blocage automatique. Des freins à disques sont montés sur les quatre arbres de transmission. Le frein de stationnement s’enclenche automatiquement lorsque le moteur est à l’arrêt. Le châssis est fabriqué à base d’acier à haute résistance.

Des caisses de rangement en acier inoxydable servent à transporter les tronçonneuses, les outils et le petit matériel.
08 2023 Technique Agricole 37 MÉCANISATION FORESTIÈRE
La cabine du chariot télescopique bascule à 20 degrés vers l’arrière. La largeur d’ouverture de la pince atteint 1,47 mètre.

Parés pour l’avenir radieux «4.0»?

Les uns vantent le potentiel de rationalisation de la numérisation. Les autres nous mettent en garde contre toute précipitation. «Forêt 4.0», à l’instar d’«Industrie 4.0», promet de préparer la sylviculture aux défis de demain.

Ruedi Hunger

Il est essentiel que les informations numériques soient disponibles au moment et à l’endroit où le besoin s’en fait sentir: sur l’ordinateur de bureau, sur le moniteur fixe, sur la tablette de la récolteuse forestière, ou tout simplement sur l’écran du smartphone au milieu de la forêt. Le forestier visualise l’emplacement des arbres qu’il vient de marteler et repère les zones infestées par le bostryche. Le débardeur suit l’avancement du travail et se tient prêt à intervenir. Le forestier, à son tour, a besoin de connaître les lieux d’abattage et doit suivre la progression des travaux. La chaîne d’information peut

être étendue pour inclure l’acquéreur du bois, son transport et sa transformation. A l’instar des tronçonneuses, dont le développement s’est étalé sur plusieurs décennies, les technologies numériques sont appelées à se perfectionner tout au long de leur cycle de vie.

Tout se numérise

Les principaux acteurs du processus de numérisation sont les professionnels intervenant dans la sylviculture à divers titres: propriétaires forestiers, gardes forestiers, forestiers bûcherons, entrepreneurs de travaux, logisticiens, acheteurs de bois, etc.

Selon l’Annuaire La forêt et le bois 2022, la Suisse compte actuellement 248 109 propriétaires qui possèdent un total de 1 270 596 hectares de forêt. La numérisation ne joue qu’un rôle mineur pour les 245 000 propriétaires de forêts privées, surtout lorsqu’ils exploitent leurs forêts en régie propre. «Un rôle mineur» ne signifie pas qu’elle ne joue aucun rôle. La récolte du bois des forêts privées mobilise elle aussi des travailleurs forestiers, des entreprises de travaux, des transporteurs et des industries de transformation. Ils utiliseront la numérisation indépendamment du régime de propriété.

Les positions exactes de la récolteuse et de la tête de récolte sont localisées au moyen de deux antennes de précision.
38 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Photo: Höllerl FT

«4.0» oblige

Chaque «maillon» de la chaîne d’information a des idées bien précises et nourrit ses propres attentes. On évitera dans la mesure du possible les doublons et les solutions autarciques. Un système, quel que soit son degré de numérisation, ne vaut que ce que valent les données qu’il reçoit en entrée. Si l’acquisition des données est complexe et fastidieuse, elle ne fait que compliquer la vie de l’utilisateur et ne lui sera d’aucune utilité. Le qualificatif «4.0» oblige ceux qui l’emploient car il implique une interconnexion en réseau. Dans le cas de la sylviculture, l’interconnexion s’étend de l’arbre (encore) sur pied jusqu’à l’entreprise de transformation.

Quid des risques…?

Les risques sont quasi inhérents à la numérisation. Des échanges se déroulant exclusivement entre applications sur smartphone ou ordinateurs entraînent un risque de perte d’informations précieuses qui, autrement, seraient abordées dans une conversation entre différents intervenants humains. Une numérisation réussie est un échange d’informations utiles à l’accomplissement d’un travail, mais incapable de se substituer aux échanges personnels directs entre les acteurs. Un autre risque – surtout si la numérisation intervient de manière précipitée – consiste à numériser des processus obsolètes. En effet, un mauvais processus reste mauvais, même sous une forme numérique. La numérisation est une chance dont il faut profiter pour tout remettre à plat et éliminer les travaux inefficients. A défaut, les utilisateurs ressentiront une contrainte supplémentaire et renonceront à utiliser le processus.

L’accumulation désordonnée de données en grandes quantités recèle un risque supplémentaire. Conserver des données collectées à toutes fins utiles n’a aucun sens. Il convient donc de définir les données process dont on pense avoir besoin ultérieurement et celles qui peuvent être supprimées au cours du processus.

Les processus numériques de type «4.0» appellent une protection appropriée des données. La forêt n’échappe donc pas au problème de la responsabilité en matière de données.

Et quid des chances?

La numérisation vise à simplifier les processus et à nous faire gagner un temps précieux. Elle doit nous guider vers le prochain lieu d’intervention et nous assigner

les tâches que nous devons y accomplir, il s’agit d’aider, par exemple, le transporteur à trouver d’emblée la position exacte d’une pile donnée. Un autre exemple: la création d’une liste de bois numérique pendant la récolte de bois avec la récolteuse forestière évite d’avoir à cuber les piles. Cela suppose une acquisition simple et intuitive des données. Tous les intervenants, depuis le forestier bûcheron jusqu’au conducteur de camion, doivent être en mesure de saisir les informations facilement et de les faire suivre aux autres maillons de la chaîne. Il faut pour cela des interfaces ouvertes et des données normalisées.

C’est aussi le moment d’aborder le problème des données administratives. Quoi de plus énervant, après une journée éprouvante, que d’avoir à se plonger dans la paperasse. Si la numérisation ne parvient pas à simplifier les processus, gageons que la philosophie de «Forêt 4.0» vous aura échappé.

Saisie des arbres bostrychés

La possibilité de saisir les arbres bostrychés sur le smartphone constitue un avantage indéniable de la numérisation. Un multicoptère équipé d’un GNSS de précision survolant la zone en question peut cartographier celle-ci et établir une photo aérienne d’une résolution suffisante pour distinguer chaque arbre.

Etude d’un tracé de câble-grue

Grâce à une surveillance par drones perfectionnée, il est possible de modéliser un

flanc de montagne en 3D et d’y «implanter» un câble-grue. Une solution numérique pour une tâche qui jusqu’à présent demandait aux concepteurs de passer des journées entières à arpenter les pentes raides.

La localisation peut être étendue à l’infini. A titre d’exemple, deux antennes précises et un signal de correction RTK permettront d’acquérir la position exacte de la récolteuse forestière et de la tête de récolte (voir photo de la page précédente). Chaque arbre récolté se verra ainsi affecter une coordonnée de géolocalisation d’une précision d’environ 1,2 mètre. Ces coordonnées permettent une comptabilisation précise, théoriquement en temps réel, des arbres et des volumes de bois avec les propriétaires forestiers concernés, même dans les zones en limite de propriété.

Vision d’avenir: optimiser les piles de bois

Les listes de bois établies pendant la récolte sont transférées pour suite à donner, non seulement au garde forestier compétent, mais aussi au débardeur. Si ce dernier possède un véhicule équipé d’un afficheur tête haute, il bénéficiera en permanence d’une vue d’ensemble des données. Le grappin du véhicule de débardage sera à terme doté de capteurs. Le conducteur saura alors précisément sur quelle pile il doit déposer la grume qu’il vient de charger. Les capteurs mémorisent le nombre de grumes débardées et comptabilisent le volume de bois correspondant. Un signal

08 2023 Technique Agricole 39 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Le forestier seul dans la forêt face à sa tablette: est-ce une vision de l’avenir numérique qui nous attend? Photo: ForstControl

sonore avertit le conducteur lorsque toutes les grumes du peuplement ont été chargées. S’il en oublie une, un signal lumineux le lui rappellera.

Incidence de «Forêt 4.0» sur les chantiers forestiers

Même si certains concepts ne sont pas encore pour demain, force est de convenir que les méthodes de travail et la nature des tâches sont appelées à changer. Une antenne GNSS de haute précision peut certes localiser exactement les arbres d’une allée ou de plaques d’égout, elle facilite aussi le traçage des voies de débardage par un seul homme. Il sera de plus en plus important de sa -

voir manipuler les données et d’en connaître l’origine. Jusqu’aux conducteurs de récolteuses ou de trains de débardage qui auront à se coltiner la gestion et les problèmes d’échange des données.

Une fois déployée, «Forêt 4.0» fournira les chiffres et faits objectifs nécessaires à une gestion durable des forêts suisses. A mesure que les questions liées à l’environnement et la réduction de l’empreinte carbone gagnent en importance, cet aspect est appelé à devenir essentiel.

Que coûte le gadget «4.0»?

La numérisation est généralement évoquée du point de vue des avantages et

des nombreuses possibilités qu’elle est censée offrir. Avec un peu de chance, on ira jusqu’à admettre certains inconvénients et avouer des ombres au tableau. La question des coûts sera toujours abordée à la fin. Une chose est sûre: la numérisation ne sera jamais gratuite. Des précisions sont difficiles à obtenir. Les nombreuses tergiversations nuisent à la cohérence du tableau. Une chose est sûre en tout cas: chaque capteur, chaque antenne et chaque module supplémentaire occasionnent des frais élevés. Après les coûts d’acquisition, il faut compter des coûts annuels pour chaque équipement de base (avec ou sans accès à la téléphonie mobile et à la formation). A cela peut venir s’ajouter un abonnement au réseau mobile. Sans oublier le coût des progiciels destinés aux équipements supplémentaires, si on ajoute un drone – et pourquoi pas un drone RTK et un logiciel 3D? –, les prix peuvent grimper très haut.

Conclusion

Actuellement la numérisation de la sylviculture en est encore à un stade où il est possible d’influencer son évolution. Une certitude cependant: les nouvelles technologies vont irrémédiablement modifier le travail quotidien en forêt et la gestion de la production de bois. Dans le domaine de la robotique et de l’intelligence artificielle, les derniers avatars s’apprêtent à conquérir nos forêts. Il convient cependant d’être vigilants pour éviter que les auxiliaires numériques n’empiètent sur la qualité des échanges sociaux.

*Source: Wood.In.Vision / ForstTechnik

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Une voix esseulée dans la forêt …

Une communication sécurisée est vitale lors des travaux en forêt. Dans la mesure du possible, les personnes concernées devraient disposer d’un niveau de formation identique en la matière. Aujourd’hui, les moyens de communication modernes le permettent.

Ruedi Hunger

«Comment? Répète ce que tu as dit ...!» Crier ne suffit plus, car le bruit ambiant étouffe l’appel ou les mots. Grâce à la transmission duplex, les techniques de communication modernes permettent aujourd’hui de mener une conversation de bien meilleure qualité qu’avec une radio classique. Dans la technique de communication, le duplex ou la transmission bidirectionnelle (et multidirectionnelle) désigne l’indépendance de la direction d’un canal de communication. Cet avantage est cependant contrebalancé par l’inconvénient d’une portée réduite. Cela tient à la puissance d’émission autorisée, nettement inférieure à celle des réseaux mobiles privés (PMR)* actuels.

La technologie Bluetooth

Sous réserve d’un contact visuel direct, le système de communication «Protos BTCOM» fonctionne avec une portée d’environ 250 mètres. Mais ce système de transmission duplex atteint ses limites dès 100 mètres dans un peuplement dense

(par ex. de jeunes arbres). Le plus souvent, un bref échange d’informations au sein d’une équipe disséminée est possible à une distance de 250 mètres. En outre, il est agréable de ne pas devoir hurler pour couvrir le bruit de la tronçonneuse. Cette technique de communication est déjà bien établie pour l’entretien des peuplements en équipe. D’ailleurs, avec la technique de «maillage» supplémentaire, la portée Bluetooth peut être améliorée, car chaque appareil en réseau devient luimême un émetteur. Dans le meilleur des cas, cela signifie que l’on peut encore atteindre un membre d’un groupe de quatre personnes qui se trouve à une distance de 750 mètres.

Qu’en est-il du téléphone portable?

C’est une question délicate. En théorie, la possibilité d’intégrer le téléphone portable dans la communication continue existe depuis longtemps, notamment depuis l’apparition des tarifs forfaitaires. Une conversation téléphonique pour la

communication au sein d’une équipe pourrait donc durer une demi-journée. La capacité de la batterie représente cependant un facteur limitant et la ligne serait alors bloquée pour les appels externes. S’y ajoute la couverture parfois incomplète des réseaux radio en forêt.

Un casque Bluetooth associé au téléphone ou à la radio portable

Lorsque les distances atteignent un kilomètre (et plus), seule la technique radio peut fonctionner. Le couplage sans fil avec un casque antibruit équipé en conséquence est possible avec les radios RMP munies d’un module Bluetooth intégré ou les smartphones (avec l’application Protos Control). Malheureusement, les fabricants utilisent généralement leurs propres protocoles de données et leurs produits sont rarement compatibles avec ceux d’autres fabricants. Les casques de protection auditifs BT-COM et les appareils radio (Kenwood, Motorola, etc.) peuvent être désormais connectés de différentes

42 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Avec la version de série «ADVANCE ProCOM», les données concernant le bois peuvent être consignées par saisie vocale avec l’application «Holzliste». Photo: Stihl

Technique de communication et directionnalité

Transport de l’information dans un seul sens; technologie ne permettant pas l’envoi de réponses

Deux parties pouvant communiquer entre elles, mais une seule partie pouvant transmettre à la fois

Deux parties pouvant parler et écouter simultanément

Interphone, ligne téléphonique classique GSM, Ethernet 1000BASE-T

Dual-Simplex

Source: Wikipédia

manières. Il existe également des adaptateurs Bluetooth pour moderniser les anciennes radios. A l’époque, le couplage avec l’iPhone n’était pas anodin.

Innovation chez Stihl

Le marché propose constamment de nouveaux systèmes radios pour les casques, eux-mêmes également dotés de fonctions inédites. Le fabricant de tronçonneuses Stihl a lancé un casque où il allie la protection de la tête et des oreilles à un système de communication de pointe. Les bruits sont atténués, de sorte que, jusqu’à une distance de 600 mètres, la communication est aussi aisée que lors d’une simple réunion, même dans un environnement bruyant. Cette protection auditive est dotée d’un système de conférence innovant permettant une connexion duplex simultanée avec jusqu’à 16 casques. Les utilisa -

Similaire au duplex intégral, mais voies d’émission et de réception séparées

teurs peuvent dès lors parler et entendre en même temps sans appareil supplémentaire, et ce en toute sécurité et confortablement dans un environnement bruyant. Stihl garantit une portée jusqu’à 600 mètres. Si un utilisateur atteint la limite de la portée, il est averti par un signal acoustique (alarme de portée). Si des radios portatives sont également utilisées, elles peuvent être intégrées au réseau via Bluetooth.

Il est également possible de coupler son smartphone via une interface Bluetooth. Sur les appareils Stihl «ProCOM», les deux coquilles de protection auditive sont actives. Comme des antennes Bluetooth sont montées de part et d’autre (à gauche et à droite), le porteur peut entendre en stéréo. Ainsi, la puissance radio reste constante quel que soit le côté que l’on tourne vers son interlocuteur.

PCI Express, USB dès 3.0, Ethernet 1000BASE-ZX

Economie forestière 4.0 à l’écoute Le pack d’équipement comprend encore d’autres fonctions. Par exemple, l’électronique laisse passer les bruits ambiants faibles ou normaux et n’intervient qu’à partir d’un niveau sonore de 85 dB. L’intérieur des protections auditives (composants électroniques) est protégé de sorte que l’humidité ne peut pas les endommager. Simultanément, et c’est la fonction secondaire du casque, l’isolation phonique élevée des coquilles antibruit permet au porteur de téléphoner sans prendre le smartphone en main lorsqu’il travaille avec des machines à essence. Pour que cela soit possible, une fonction audio intelligente donne la priorité aux messages radio entrants pour qu’ils soient perçus par l’utilisateur. L’alimentation en énergie est assurée par une batterie lithium-ion pendant une durée allant jusqu’à 17 heures. Dans l’esprit d’une économie forestière 4.0, «l’ADVANCE ProCOM» dispose d’une connexion directe à l’application «Holzliste» de Stihl. Les données relatives à la coupe et au ramassage du bois peuvent ainsi être saisies et transmises directement par oral.

Conclusion

Hurler et secouer la tête appartiennent au passé. Les technologies de communication actuelles permettent de communiquer différemment. En outre, les systèmes distribués par des professionnels comme Protos et Stihl sont adaptés aux conditions de travail et d’utilisation difficiles en forêt.

anglais personal mobile radio, soit «réseau mobile privé», dans la gamme de fréquences de 446 à 446,2 MHz.

08 2023 Technique Agricole 43 MÉCANISATION FORESTIÈRE
*PMR: acronyme du terme Dans un contexte très bruyant, une communication sûre est vitale. Photo: ldd
Désignation Terme anglais Abréviation Description Applications Simplex (monodirectionnel) simplex SX
Radio Pager Semi-duplex (bidirectionnel) half duplex HX ou HDX
Interphone USB jusqu’à 2.0 Duplex intégral (simultané) full duplex DX ou FDX
dual simplex DSX

Les nouveaux coins des «pros»

Quand on abat un arbre et que «ça coince», il faut des outils ad hoc. Il y a dix ans encore, les coins en matière synthétique étaient incontournables. Maintenant, on fait plutôt appel à des auxiliaires d’abattage mécaniques ou hydrauliques.

Ruedi Hunger

Les coins d’abattage font partie de l’équipement de travail des professionnels du bûcheronnage, au même titre que les tronçonneuses. Mais peu à peu, coins en plastique et merlins laissent la place à d’autres outils. Le bûcheron a besoin d’outils spéciaux «quand ça coince». Mais pas uniquement. Il lui en faut pour les arbres inclinés du mauvais côté. Les coins sont une des aides à entrer en jeu, l’autre possibilité étant le câble de treuillage.

Des

auxiliaires à quelle fin?

Pour faire tomber un arbre, deux forces essentielles entrent en jeu. Il y a celle du poids propre de l’arbre et celle appliquée pour rompre la charnière. La force à appliquer par l’auxiliaire d’abattage dépend de plusieurs facteurs: l’essence de l’arbre, sa géométrie, la répartition de ses masses, son état sanitaire, la position de son point de gravité et la forme de la charnière. Le point où s’exerce la force de l’auxiliaire,

l’humidité du bois, la position et l’état de la couronne de l’arbre ainsi que le vent jouent aussi un rôle important.

Un arbre, combien ça pèse?

Avant tout abattage, un examen correct de l’arbre est capital, encore davantage lorsqu’on travaille avec des auxiliaires mécaniques. Déterminer la masse d’un arbre n’est possible qu’après l’abattage et demande un équipement lourd. Exemple

44 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Quand ça pince, quand ça coince, il ne reste plus que le coin pour libérer la tronçonneuse. Photos: ldd

d’un cas: le poids d’un hêtre de 70 cm de diamètre à hauteur de poitrine (DHP) et de 29 mètres de haut atteignant réellement 9,5 tonnes avait fait l’objet d’une estimation théorique 15 % inférieure. Dans le cas d’un arbre droit, la force de levage exercée à l’abattage n’a pas besoin d’atteindre la totalité du poids propre du sujet: seule une partie de cette masse doit être mise en mouvement. Reste que la question se pose: quand faut-il exercer une force de levage maximale? Selon les indications des fabricants, les coins d’abattage peuvent générer des poussées de 20 tonnes, voire davantage. C’est toujours au moment où l’arbre est mis en mouvement que la force requise est maximale. Une fois que l’arbre s’incline, son centre de gravité se rapproche de son point de basculement, ce qui réduit la force de levage nécessaire. Lorsque le centre de gravité dépasse le point de basculement, cette force chute théoriquement à zéro. En théorie car l’auxiliaire d’abattage doit en général déplacer le centre de gravité au-delà du point de basculement pour vaincre la résistance que la charnière oppose encore, continuant ainsi à fournir une stabilité suffisante qui empêche l’arbre de se coucher. La forme de la charnière influence grandement la force nécessaire pour faire tomber l’arbre. Pour obtenir une charnière parfaite, il faut que la base et le trait supérieur de l’entaille de direction soient bien réalisés, les deux traits devant se rencontrer exactement. Lorsqu’on applique une force de le -

vage dans le trait d’abattage au moyen de l’auxiliaire, des tensions vont naître dans la charnière. Il y a des forces de compression du côté de l’entaille et des contraintes de traction qui apparaissent du côté de l’auxiliaire d’abattage. Lorsque ces tensions surpassent l’élasticité des fibres du bois, ces dernières commencent à lâcher. Les zones de pourriture sont dangereuses, car elles n’absorbent pas la force du coin et la transmettent au tronc. La présence d’humidité, de neige ou de vent requiert aussi l’assistance d’un treuil à câble.

Choisir le bon auxiliaire

Il faut toujours veiller à utiliser des auxiliaires d’abattage permettant d’appliquer la force nécessaire sans dépasser les capa -

Calculer la force nécessaire

Le Comité allemand pour les travaux sylvicoles et la mécanisation forestière, le KWF, présente sur internet (code QR ci-contre), une tabelle d’aide pour estimer la force de levage que doit déployer un auxiliaire d’abattage. Elle n’est proposée qu’en allemand. Pour une détermination plus précise, on peut recourir à un calculateur en ligne, accessible sur la même page, tout en bas.

sément la force de levage nécessaire pour abattre un arbre; il n’est disponible qu’en ligne. Il faut donc une connexion internet en forêt pour effectuer les calculs.

cités techniques du matériel en question. On s’assure ainsi de rester dans les limites autorisées, même en l’absence de dispositif de sécurité. Il existe un calculateur numérique (voir code QR ci-dessus) pour ceux qui souhaitent déterminer plus préci -

Depuis peu, les coins mécaniques à visseuses à accus sont très appréciés dans les peuplement de gros bois de conifères, même si leur utilisateur doit se coltiner ses appareils pouvant peser jusqu’à 9 kilos. Le coin lui-même pèse généralement moins de 2 kilos; c’est le poids de la visseuse à percussion qui est plus élevé. Il existe des versions plus légères. Une capacité de levage de 12 à 15 tonnes suffit généralement. Ces coins d’abattage se distinguent par leur poids mais aussi par la longueur et le pas de leur vis. Par exemple, un tour de vis fait progresser le coin A de 6,5 mm, alors que le produit B n’avance que de 5 mm. L’angle des coins et donc leur hauteur de levage diffèrent aussi. S’ils exercent une poussée sur une longue distance, il peut arriver que le coin vienne butter contre la charnière, surtout sur les arbres de faible diamètre. Les coins d’abattage à visseuse sont notamment commercialisés par Forstreich («TR24») ou par BaSt-Ing («Valfix»). Ils coûtent entre 750 et 1500 francs, la visseuse et un chargeur inclus.

Auxiliaires d’abattage hydrauliques

Il y a des décennies déjà que des gens ingénieux se sont servis d’un cric «bouteille» pour véhicule comme auxiliaire d’abattage. On trouve maintenant des dispositifs d’abattage hydrauliques sur plusieurs sites internet. Les types de constructions et leurs forces de levage sont très variés. A l’inverse des crics d’auto, les crics d’abattage hydrauliques possèdent une plaque d’appui ajustable et antidérapante afin de répartir la pression sur toute la surface d’appui, même si

08 2023 Technique Agricole 45 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Un coin à visseuse à accus. La télécommande permet de l’activer en sécurité, à bonne distance.
L’emploi d’auxiliaires d’abattage, mécaniques ou hydrauliques, exige une formation ou une expérience en rapport.

l’angle change, ceci évitant de plier le vérin. L’arbre doit avoir un diamètre minimal (45 cm), faute de quoi il est difficile de passer la tronçonneuse à côté de la plaque. L’auxiliaire d’abattage hydraulique permet d’amener délicatement l’arbre en position de chute sans ébranler sa couronne. Celui qui utilise le cric d’abattage doit être à l’aise à la tronçonneuse. Le système veut que la souche restante soit assez haute. La hauteur de levage atteint 15 cm ou plus. C’est très élevé. Un cric d’abattage hydraulique pèse entre 10 et 17 kilos. On en trouve à partir de 800 francs.

Conclusion

Ni le coin ni le cric ne peuvent remplacer le câble dans les cas extrêmes. Ils peuvent être une aide précieuse dans les cas normaux. Lorsque les arbres présentent des couronnes ou des parties de couronnes

La règle de base

Il n’est permis d’utiliser des coins que jusqu’à une inclinaison latérale ou arrière de 1,5 mètre (1 mètre pour les arbres endommagés), et ceci seulement si l’arbre ne présente pas de pourriture visible avant ou durant l’abattage.

fortement inclinées vers l’arrière ou lorsqu’ils supportent d’autres arbres encroués, le treuil s’impose. Contrairement au câble, dont la force d’applique en hauteur (effet levier), les auxiliaires d’abattage n’agissent qu’à hauteur du sol.

Solutions professionnelles

il restera une souche plus haute que d’habitude.

46 Technique Agricole 08 2023 MÉCANISATION FORESTIÈRE
Si l’on utilise un cric d’abattage,
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L’emploi de coins et d’un merlin ébranle la couronne de l’arbre. Ce bouclier en aluminium protège l’opérateur des chutes de branches. Photo: BaSt-Ing

Mots croisés

Définitions

Horizontalement

1 Organe de transmission

2 Dame sanglier

3 Préparation culinaire carnée ou de poisson au singulier

4 Pâturage d’été en montagne

5 Bagnole

6 Ensemble de ce qui existe

7 En compagnie de

8 Fromage

9 Niveau minimal des cours d’eau 10 Possessif

11 Qui aime à rire 12 Donné à nouveau 13 Auras l’audace 14 Satisfait 15 Constituant du squelette 16 De façon négative 17 Intelligence artificielle en anglais 18 Blanc crémeux

19 Etendue d’eau salée 20 Adjectif interrogatif 21 Qui atteint la perfection 22 Oncle américain 23 Dont l’usage satisfait un besoin 24 Travail

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Le mot à découvrir en juin/ juillet était: AUTOMATISME

La gagnante est Marie-Thérèse Terrettaz, 1920 Martigny (VS)

08 2023 Technique Agricole 47
Grille élaborée par Matthieu Schubnel
25 Bac à eau de cuisine 26 Divinités Verticalement 27 Branche de la physique en rapport avec les électrons 28 Maison rurale provençale 29 Volatile 30 Télévision 31 Mélange noir d’hydrocarbures 32 Par exemple en latin 33 Etat islamique 34 Organe filtrant le sang 35 Mur épais assez élevé 36 De la naissance à la mort 37 Rongeur des villes ou des champs 38 Durée d’existence d’un être 39 Alternative au coup droit en tennis 40 Oligo-élément retenu par la thyroïde 41 Appenzell Rhodes-Intérieures 42 Médecin des animaux 43 Ensemble du parcours d’un individu 44 Docteur latin en médecine 45 Rendre gloire 46 Association de parents d’élèves 47 Test immuno-enzymatique de laboratoire 48 Animal de sexe féminin 49 Tablette de rangement horizontale 50 Signal de détresse 51 Chauffer à la vapeur 52 Céréale tropicale à rendement élevé 53 Beaucoup 54 Mât sculpté 55 Etre légendaire féminin aux pouvoirs magiques 56 Cela 57 Dispense d’exécution d’une peine 127283134 41 4547 51 55 A 2 339 49 53 B 4 36 542 6 7 56 O 8 29 35 9 10 P 11 3712 48 54 C 13 32 14 15 57 KD E 16 40 43 L 17 18 38 1952 FM 20 33 21 46 2250 NG 23 30 24 44 H 25 26 J Mot-mystère ABCDEFGHJKLMNOP

Du petit bois à partir de grumes

L’entreprise Roth & Partner AG a récemment développé un combiné mobile de sciage-fendage, conçu pour transformer des grumes de fort diamètre en bûches.

Roman Engeler

L’entreprise Roth & Partner, à Hallau (SH), œuvre notamment dans la production de bois de chauffage. Elle fabrique ellemême une grande partie des machines qu’elle utilise. Un premier équipement de fendage de billons avait vu le jour voici environ 25 ans.

Pour le fendage mobile de courtes bûches à partir de grumes de diamètre conséquent, il manquait jusque-là un produit adapté sur le marché. Felix Roth Junior s’est attelé à la tâche de construire un combiné de sciage-fendage de ce type.

Le service des automobiles associé au

développement

Cette machine peut traiter des grumes d’un diamètre compris entre 30 et 85 cm. La longueur des bûches peut être ajustée entre 20 et 50 cm. Lors de la construction de cette machine l’un des défis était de

parvenir à respecter un gabarit compatible avec les exigences de la circulation routière et avec les dimensions d’un camion du commerce. Le dispositif d’avancement des grumes et l’organe de chargement, ainsi que l’unité de fendage ne devaient en effet pas excéder la largeur hors tout de 255 cm au transport. Le service cantonal des automobiles a été associé dès le départ à la construction de cette engin pesant 27,5 tonnes afin que la réception finale ait lieu sans encombre.

«Construction repliable»

Un concept cohérent a néanmoins dû être imaginé pour déterminer les séquences de déploiement de l’ensemble en vue de son utilisation, mais aussi pour le repliage à la fin du travail.

Un camion Scania «G 410 XT» avec moteur Euro 6 de 13 litres de cylindrée, déve -

loppant 410 chevaux, fait office de véhicule porteur. Cette grosse cylindrée a été choisie afin de pouvoir travailler au régime plus faible d’environ 1200 tr/min. Une grue Palfinger «X140F», de la gamme «Epsilon», équipe la machine. Elle est munie du grappin «Super Grip 300» du constructeur suédois Hultdins.

Un système hydraulique à quatre circuits est également intégré avec deux pompes à débit variable et à détection de charge. Ces pompes approvisionnent la grue et l’hydraulique embarquée, qui alimente les différentes arrivées, la scie et la fendeuse. Le système hydraulique fournit un peu moins de 700 l/min.

Avancement précis de la grume

Le bois est saisi sur l’un des côtés à l’aide de la grue et de sa pince, puis soulevé jusqu’à la table de réception à rouleaux.

Impression | Rapport d’expérience 48 Technique Agricole 08 2023
Le combiné de sciage-fendage cyclique mobile en action: les grumes destinées à être fendues sont reprises sur le côté et hissées sur une table de réception à rouleaux pour être débitées par une tronçonneuse à entraînement hydraulique. Photos: Roman Engeler

L’avancement jusqu’à la scie est assuré par quatre roues crantées. En tête, la grume est encadrée par quatre roues crantées, dont les deux supérieures, à entraînement hydraulique différentiel, accompagnent aussi droit que possible la grume jusqu’à la butée. La butée est positionnée en fonction de la longueur des bûches souhaitée.

Une fois la grume immobilisée, la butée se met légèrement en retrait. De même, à la fin du processus de sciage, le billon est légèrement reculé afin que la scie puisse aisément être relevée en position initiale, tandis que le rondin coupé bascule et s’engage sur le toboggan, où il rejoint les autres rondins prêts à être fendus, à moins d’être éjecté de la machine en tant que rebut.

L’unité de fendage tournée à 90 degrés

Les rondins sont ensuite dirigés vers la fendeuse cyclique par un canal coudé en acier, animé par une chaîne, ainsi qu’un

autre tapis à maillons rectiligne. Le va et vient de la fendeuse et l’allure d’avancement du tapis d’alimentation sont réglables indépendamment l’un de l’autre pour pouvoir ajuster la taille des bûches.

Tapis en caoutchouc pivotant

Après le processus de fendage, les bûches sont acheminées sur une unité de criblage à rouleaux, où les plus grosses fibres en excédant sont écartées, en même temps que les bûches particulièrement minces. Le bois fendu est ensuite recentré et acheminé sur un tapis en caoutchouc renforcé par des picots. Il est possible de faire pivoter ce tapis sur une plage de 120 degrés, également grâce à une télécommande, pour remplir différents paniers grillagés ou palox, etc. L’ensemble du camion peut être surélevé hydrauliquement d’un mètre maximum afin qu’une remorque avec une hauteur de chargement conséquente puisse aussi être chargée directement. La machine est pilotée avec deux joysticks et des bou -

Capacité et qualité conformes

Forestier du triage de Elgg-HagenbuchSchlatt (ZH), Christian Schärer dirige l’exploitation forestière affectée à cette tâche et emploie une dizaine de collaborateurs, dont deux apprentis. La société débite annuellement quelque 600 stères de bois de feu de différentes dimensions. Christian Schärer collabore depuis belle lurette avec l’entreprise Roth, spécialiste réputée du bois à brûler, et figure parmi les premiers à utiliser le combiné mobile de sciage-fendage pour produire du bois de feu à partir de grumes de fort diamètre. Le forestier s’est déclaré impressionné par ses performances. «Le convoyeur de distribution pivotant télécommandé peut servir à remplir avec une grande précision plusieurs paniers préparés d’avance.» La qualité (taille) des bûches répond aussi aux attentes, considérant que la longueur et l’épaisseur des bûches peuvent être réglées en faisant varier la vitesse du tapis d’alimentation. Christian Schärer conclut en qualifiant d’excellente cette machine, à propos de laquelle il ne trouve vraiment rien à redire.

tons additionnels sur un panneau d’une grande sobriété.

Conclusion

A l’issue de deux années d’études et de construction, Felix Roth a pu fendre son premier millier de stères, avant les mois d’été, comme il l’avait espéré. Le combiné mobile de sciage-fendage a fait preuve de sa fonctionnalité, même si le constructeur a déjà diagnostiqué un certain nombre de dysfonctionnements précoces. «Je tenais absolument à faire une démonstration de la machine à l’intention de mes clients avant le début de la saison.»

Dans sa version définitive la machine sera dotée d’une cabine plus confortable. L’installation d’un aspirateur à sciures est également à l’étude.

L’entreprise Roth & Partner s’est fixé pour but d’atteindre mille heures d’intervention par an avec sa machine. Felix Roth évoque une capacité de production de 10 à 12 stères par heure.

Les rondins sont tournés de 90 degrés et acheminés vers l’unité de fendage par un canal coudé. Felix Roth a consacré environ trois ans à l’étude et à la construction de cette machine. Le combiné de sciage-fendage produit des bûches d’excellente qualité, ici dans la longueur de 33 cm.
Rapport d’expérience | Impression 08 2023 Technique Agricole 49

Performant dans les petits bois

Avec son modèle «560C», le spécialiste suédois de matériels forestiers Malwa a développé une machine combinée capable d’être configurée comme abatteuse ou pour servir de porteur.

Choisir toujours le matériel adéquat pour les travaux mécanisés se révèle fondamental. Cela vaut aussi pour l’exploitation forestière. Afin de travailler de façon aussi efficace et énergique que possible, des machines (trop) lourdes avec des pneumatiques fortement gonflés sont parfois aussi utilisées. Mais pour bûcheronner dans les parcs ou réaliser des éclaircies là où le système racinaire du peuplement est encore susceptible d’être perturbé, mieux vaut prévoir des interventions mécaniques avec des machines de dimensions adaptées.

Machine combinée

A Wängi, dans le canton de Thurgovie, le jeune entrepreneur forestier Dominik

Eichenberger s’est aussi fait cette réflexion. Il s’est procuré le modèle «560C» du constructeur suédois Malwa. Cet engin peut être configuré aussi bien en mode abatteuse que porteur. L’outil idéal pour Dominik Eichenberger, avec lequel il peut ainsi travailler de façon efficiente dans son entreprise individuelle.

La machine de 6,3 m de long et 2,15 m de large est entraînée par un moteur Caterpillar de 2,8 litres de cylindrée et 75 chevaux.

Le carburant est pompé dans le réservoir par une soupape. Le besoin en carburant est estimé à environ 6 litres par heure de fonctionnement.

Pour la transmission hydrostatique-mécanique à quatre vitesses, le constructeur a fait appel à un organe Bosch-Rexroth ali-

mentée en huile par un circuit indépendant de l’hydraulique de travail. La vitesse maximale atteint 18 km/h. La pompe à pistons axiaux de l’hydraulique de travail à détection de charge délivre 148 litres par minute à 195 bar.

Direction articulée

Le véhicule est articulé en son centre par deux vérins hydrauliques; l’angle de braquage maximal atteint 45 degrés. Le poids total en charge avoisine les 11 tonnes. En configuration de récolteuse, la machine pèse près de 8 tonnes, et à peine 6 tonnes en configuration porteur. Pour le passage de la configuration abatteuse à celle de porteur, il faut compter une demi-heure (avec un peu de tra -

Impression | Rapport d’expérience 50 Technique Agricole 08 2023
La Malwa «560C» – ici en configuration abatteuse – ne requiert que peu de place et s’avère, à travers les bois, plus respectueuse du sol que d’autres produits comparables du marché. Photos: Roman Engeler

vail). Cette conversion peut être menée à bien par une seule personne, mais il est plus aisé et rapide de procéder à deux. L’outil indispensable conçu pour cela et pour d’autres fonctions peut être embarqué dans un espace de stockage largement dimensionné.

Processus de conversion

Pour la conversion, la tête d’abattage Log Max «2000T» est remplacée par un grappin. Dominik Eichenberger a choisi le modèle «HSP015» de Gripen pesant 120 kg. Une fois cette pince montée, les autres travaux de conversion peuvent être entrepris avec cet outil. En font partie la dépose des lests de deux tonnes du châssis du véhicule. L’opérateur met ensuite en place un élément de châssis avec ranchers devant l’essieu boggie, de même que des ranchers additionnels emmanchés, ainsi que la grille de protection. Le partenaire de distribution Swiss Tracked Forwarder GmbH (STF) de Herisau (AR) livre cette grille dans une version renforcée. En configuration porteur, l’outil peut charger au moins 5 tonnes de bois et le transporter hors du peuplement.

Utilisation

La cabine suspendue, chauffée ou climatisée automatiquement, peut être basculée pour les travaux d’entretien mais ne peut être pivotée. Le siège à suspension pneumatique est néanmoins orientable sur 180°. L’essentiel du pilotage est assuré avec deux joysticks. Les fonctions les plus importantes de la machine sont indiquées sur un écran couleur. Le demi-châssis avant adopte des pneus de 600 mm de large, tandis que les essieux boggies arrière sont chaussés de pneus larges de

mation d’une configuration à l’autre est opérée par une seule personne.

500 mm. La pression des pneus s’élève à environ 2,8 bar à l’avant et 4 bar à l’arrière. La grue intégrée «FC45» de 6,1 mètres de portée est signée Cranab. Elle est placée directement devant la cabine, ce qui exige un certain temps d’adaptation en configuration de récolte. Les grumes sont ainsi souvent tirées par-dessus les essieux boggie. En configuration de récolte, la tête d’abattage Log Max «2000T» entre en fonction. Elle pèse 420 kg. Le volume des grumes est enregistré à l’aide de deux capteurs évaluant mécaniquement la longueur de la pièce à l’aide d’une roue de mesure. Les limites d’utilisation sont atteintes avec un diamètre de tronc de 30 cm. Les données relatives au bois récolté sont reportées sur une tablette en cabine.

Layons de débardage

La Malwa «560C» se contente de layons de débardage de 2,5 à 3 m. En raison de la longueur de la grue d’un peu plus de 6 m, l’écart entre les layons de débusquage doit aussi être plus réduit. Même

Le Malwa «560C» en chiffres

Moteur : Caterpillar C2.8, étape 5, 2,8 l, 75 ch, 310 Nm, réservoir de 74 l

Transmission: hydrostatique-mécanique, Bosch-Rexroth, 6 roues motrices, quatre vitesses, allure maximale 18 km/h

Hydraulique de travail : pompe à pistons axiaux délivrant 148 l/min à 195 bar

Grue: Cranab «FC 45» avec 6,1 m de portée («FC45DT» avec 8,2 m de portée pour un porteur exclusif)

Tête d’abattage: Log Max «2000T»

Grappin: Gripen «HSP015»

Dimensions : longueur 6,3 m, largeur 2,15 m, hauteur 2,85 m

Poids : 5,8 t (configuration porteur), 8 t (configuration abatteuse), 11 t de poids total en charge autorisé.

Prix : dès CHF 300 000.– (hors TVA)

Données du constructeur

lorsque l’écart est réduit de 25 à 20 m, les arbres à couper dans cet intervalle doivent être abattus à la tronçonneuse. En configuration porteur, il est possible de mettre en œuvre le treuil intégré de 2,2 tonnes de capacité de traction. Ce treuil de grue est piloté par télécommande

Conclusion

Dominik Eichenberger évalue le rendement de chantier du Malwa «560C» à environ 10 mètres cubes de bois plein. Le véhicule ne laisse sur son passage que peu de traces et sur le plan agricole, la pression des pneumatiques de 2,8 bars est séduisante. Selon le distributeur STF, le prix d’une Malwa «560C» démarre aux alentours de 300 000 francs.

Rapport d’expérience | Impression 08 2023 Technique Agricole 51
En configuration abatteuse, la tête d’abattage Log Max «2000T» pesant 420 kg est montée sur le bras télescopique. Avec la pince Gripen «HSP015», la transfor Une fois la conversion opérée, la Malwa «560C» prend du service en configuration porteur.

Avec l’«Exos», Lely lance le premier concept de récolte et de distribution autonome d’herbe fraîche. L’«Exos» devrait fournir de l’herbe fraîche à la panse de la vache de façon plus rationnelle mais aussi avec un minimum de pertes en nutriments. Photos: Roman Engeler

De l’herbe fraîche à la carte

Lely a poursuivi le développement de son système «Exos» de récolte et d’affourragement autonome d’herbe fraîche, présenté en 2020 et qualifié de «Révolution jaune». Celui-ci va maintenant être produit en série dans une livrée rouge.

Lely fête cette année les 75 ans de son existence (voir encadré). Depuis quelques années, l’entreprise néerlandaise s’est spécialisée dans les solutions automatisées pour développer l’élevage laitier. Ce développement a débuté avec le robot de traite «Astronaut», a mené aux systèmes automatisés de nettoyage des aires d’exercice («Discovery») et d’alimentation («Vector», «Juno») de même qu’au management des engrais de ferme («Sphere») et à la mise sur le marché du lait produit («Orbiter»).

Voici deux bonnes années, Lely a présenté le concept «Exos», avec lequel il est possible de faucher, charger, transporter et distribuer de l’herbe fraîche à la crèche, de façon entièrement autonome. L’herbe fauchée doit être aussi fraîche que possible et atteindre la panse sans perte de nutriments, et ceci avec moins de travail. «Exos» a été testé entre temps dans quelques exploitations néerlandaises et va maintenant entrer en production en série. D’ici fin 2023, une vingtaine de systèmes devraient fonctionner d’abord aux

Pays-Bas, puis étape par étape sur d’autres marchés dans les régions où la production et l’affouragement d’herbe prédomine.

Autonome et 100 % électrique

«Exos» est composé d’un véhicule électrique entraîné par des accumulateurs lithium-ion et muni d’un châssis à quatre roues, à transmission intégrale. Le véhicule est chaussé de pneumatiques flotation de 520 mm de large. Une pression de gonflage de 0,8 bar doit contribuer à la préservation du sol pour cette machine pesant environ 3,5 t. La capacité de charge de l’«Exos» atteint environ une tonne d’herbe.

Barre de coupe

L’herbe est fauchée avec une barre de coupe à double lame de 2 mètres de large fournie par ESM. Elle a été choisie car elle exige moins de puissance que d’autres systèmes de coupe. Après la fauche, l’herbe est transférée du bas vers le haut à l’aide d’un élévateur équipé de barettes en plas-

tique glissant le long d’une plaque d’aluminium et menée jusqu’en haut de la trémie de chargement. L’herbe devrait ainsi rester aérée jusqu’à l’étable.

Volume de chargement

L’espace de chargement est conçu comme une remorque à tapis. Un tapis en caoutchouc transfère le fourrage fauché vers l’arrière. Lors de la distribution à l’étable, l’herbe est acheminée via deux rouleaux doseurs sur un tapis transversal nervuré. L’extérieur de la machine est bien protégé par des rembourrages. Tous les éléments mécaniques tels que le châssis, l’unité de coupe, l’élévateur et les rouleaux doseurs sont entourés d’un robuste filet en plastique.

GPS, ultrasons et caméra

A l’étable, l’«Exos» s’oriente au moyen de capteurs à ultrasons tandis qu’ailleurs et au champ, il se repère via GPS avec correction RTK. Des cartes géoréférencées repérant les obstacles existants ou inédits, les routes et chemins carrossables, sont éga -

Roman Engeler
Impression | Rapport d’expérience 52 Technique Agricole 08 2023

lement disponibles. Les cartes préparées sur un PC peuvent être transférées par voie électronique sur l’«Exos». Une intervention sur le pilotage de la machine peut aussi être assuré via smartphone en bord de parcelle. Des caméras capables de fournir instantanément un signal en cas d’urgence interviennent aussi pour la reconnaissance d’obstacles.

Temps d’utilisation

Une charge d’accumulateurs est censée suffire pour un temps d’utilisation de deux heures. Environ 5 kWh d’électricité sont requises pour cela. Après chaque processus de distribution, l’«Exos» fait une pause à la station de charge. En plus de l’énergie électrique, l’«Exos» est aussi parallèlement alimenté en engrais liquide

Lely fête ses 75 ans

C’est en 1948, à Maassluis, que les deux frères Arij et Cornelis van der Lely ont démarré leur activité en ayant la bonne idée de développer l’andaineur soleil «Acrobat» pour alléger le travail des agriculteurs. L’activité s’est poursuivie avec d’autres outils pour la récolte des fourrages, le travail du sol, le semis et la fertilisation. Elle s’est développée au point d’aboutir, 75 ans plus tard, à une entreprise familiale de plus de 2300 salariés à travers le monde. Elle est leader du marché des robots d’élevage, avec un grand nombre d’innovations. Elle joue la carte d’un avenir durable, profitable et celle de la qualité de vie pour les éleveurs de troupeaux laitiers. Les robots en question seront introduits dans une cinquantaine de pays,

à cet emplacement. L’outil dispose d’un réservoir à cet effet. Juste derrière la faucheuse se trouve une rampe de pulvérisation par laquelle les engrais liquides peuvent être épandus. Idéalement de l’engrais de ferme de l’exploitation préparé à l’aide du système Lely «Sphere». «Exos» est capable de communiquer avec d’autres robots tels que l’automate repousse-fourrage «Juno» ou le robot d’alimentation «Vector», qui se trouvent à l’étable et se déplacent, afin qu’il n’y ait pas de collision.

Possibilités d’extension

L’aptitude de l’«Exos» à évoluer en pente sous cette forme-là devrait être limitée. Les développeurs pensent cependant qu’une pente de 10 % ou d’un peu moins

de 20 % devrait être praticable. Des taupinières par exemple peuvent aussi être reconnues, mais pas en temps réel pour le moment. On pourrait aussi imaginer une évaluation en temps réel de la qualité et de la composition de la récolte à l’aide d’un capteur dans le proche infrarouge.

Conclusion

Avec l’«Exos», Lely ajoute un jalon supplémentaire pour une production laitière automatisée et durable avec un standard élevé de bien-être animal. «Exos» devrait ainsi faire sens sur le plan de la nutrition et de la gestion, lorsque le pâturage est inclus dans le concept d’exploitation, selon Lely. Le système fonctionne sur les exploitations au parcellaire regroupé. Dans les autres cas, il doit encore faire ses preuves.

où plus de 2,5 millions de vaches sont traites chaque jour par 42 000 robots de traite («Astronaut»). 33 000 robots supplémentaires curent l’étable («Discovery»), repoussent le fourrage («Juno») ou préparent les rations pour les bovins («Vector»).

Début juin, Lely a célébré les 75 ans de la société en présence d’un grand nombre de distributeurs du monde entier et d’autres partenaires. Le dirigeant André van Troost a présenté la vision d’une exploitation du futur, durable, générant moins d’émissions et qui devrait procurer aux agriculteurs un meilleur revenu.

Dans le même temps, le niveau de bien-être devrait être augmenté, la qualité des denrées alimentaires maintenue à un niveau

élevé et la compréhension de la société envers l’agriculture, surtout grâce à une multiplication de la vente directe (système «Orbiter»), devrait être renforcée.

Dans la transposition de cette vision, Lely va aussi sortir à l’avenir l’une ou l’autre innovation («Révolution jaune»), a indiqué André van Troost dans son interview donnée à Technique Agricole. Des innovations plus récentes telles que Lely «Sphere» et Lely «Exos» seraient en phase avec cette vision, a aussi estimé le dirigeant. En moyenne, la maison a investi 7 % de son chiffre d’affaires dans le développement d’innovations, afin de rester leader technologique pour les systèmes automatisés en élevage.

De l’engrais liquide peut être épandu immédiatement après la fauche, via cette rampe de pulvérisation. En plus de l’énergie électrique, cette station de charge sert à approvisionner l’«Exos» en engrais liquide.
Rapport d’expérience | Impression 08 2023 Technique Agricole 53

Le Landini «Powerfarm 95» accomplit des prouesses en forêt

Charpentier de formation, Ruedi Trachsel est aussi agriculteur à Menzingen (ZG).

Il effectue des travaux de bûcheronnage à façon. Il a conçu lui-même puis fait construire une scie-fendeuse qu’il attelle et entraîne avec son Landini «Powerfarm 95».

Ruedi Trachsel, tout juste quinquagénaire, a repris en 1998 la ferme familiale à Schurtannen/Menzingen (ZG). Il s’agit d’une exploitation laitière bio de 22 hectares avec deux douzaines de vaches Simmental. Les génisses passent l’été à Ibergeregg (SZ). Ruedi Trachsel gère aussi un atelier d’engraissement de porcs Bourgeon de Bio Suisse. En 2013, avec l’aide de sa famille et de collègues, il s’est construit une stabulation libre. L’exploitation est entièrement dédiée à la production fourragère; environ la moitié de sa surface est atteignable en tracteur. Notre hôte, marié et déjà grand-père, produit

seul le fourrage pour ses vaches; il possède l’équipement en conséquence.

Bûcheronnage à façon

L’outil principal de la chaîne de production de fourrage est un tracteur porte-outils de montagne Antonio Carraro «TTR 10 900» de 100 chevaux fourni par Sepp Knüsel de Küssnacht am Rigi (SZ). En 2007, Ruedi Trachsel s’est acheté un Landini «Powerfarm 95» neuf pour remplacer son ancien tracteur de ferme. «Mon choix s’est porté sur un Landini parce que je connais le concessionnaire, Grab Landtechnik d’Unterägeri, qui est un parte -

naire de confiance», précise l’agriculteur. Le Landini sert à rentrer le fourrage à l’autochargeuse et comme tracteur universel sur la ferme. Mais au premier chef, c’est en forêt qu’il déploie ses forces, pour les travaux de bûcheronnage, pas complètement étrangers à la profession initiale du chef d’exploitation, charpentier.

«En plus de l’agriculture, nous faisons du bûcheronnage à façon et vendons du bois de chauffage», souligne Ruedi Trachsel qui possède lui-même quatre hectares de forêt. Il a conçu une scie-fendeuse pour la préparation du bois de chauffage qu’il a fait construire selon ses plans par l’atelier

Passion | Youngtimer 54 Technique Agricole 08 2023
Ruedi Trachsel et Adrian Röllin (à l’arrière) à l’œuvre avec la scie-fendeuse combinée et le Landini «Powerfarm 95». Photo: Dominik Senn

agricole Grab. Il entraîne cette machine avec le Landini; sur chaque chantier en forêt, il peut compter sur l’aide du donneur d’ordre. L’ensemble se compose d’une grue, d’un treuil avec grappin et d’une remorque de débardage CMS d’un poids total de 13,5 tonnes. Ruedi Trachsel importe et commercialise le matériel pour confectionner les stères en «boules». En plus de travaux à façon et de la préparation de bois de feu, l’hiver, notre interlocuteur propose aussi du transport de grumes. A noter que le bois de sa stabulation libre provenait naturellement de sa forêt. Et on apprend sans surprise que Ruedi Trachsel a participé assidûment à des concours de bûcheronnage.

Près de 800 heures par an Par an, le «Powerfarm 95» ne tourne que quelque 150 heures sur la ferme, mais près de 650 heures en forêt, pour un total de 800 heures à peu près. Son compteur affiche à ce jour environ 5200 heures. «De mon point de vue, il possède toutes les caractéristiques d’un vrai tracteur forestier. Son faible poids à vide de 3,82 tonnes, les 92 chevaux de son quatre-cylindres Perkins turbo de 4400 cm³ à refroidissement à eau, sa transmission 24AV/12AR à deux rapports et inverseur enclenchables sous charge, son bouton d’embrayage pratique sur le levier de vitesses, le passage aisé des rapports, sa maniabilité et surtout ses freins indépendants sur les deux essieux le rendent particulièrement sûr dans les descentes raides», énumère Ruedi Trachsel. Il apprécie l’accès aisé à la cabine et la «technique à l’ancienne» avec de nom -

Landini et les modèles «Powerfarm»

En 1959, Massey Ferguson reprenait la société Landini, créée en 1884 à Fabbrico en Italie, ainsi que le motoriste Perkins.

En 1995, les constructeurs de tracteurs Landini, McCormick et Valpadana étaient intégrés au nouveau groupe Argo Tractors

S. p. A. fondé un an plus tôt. Depuis lors, ils sont devenus de simples marques.

Les modèles de tracteurs Landini «Powerfarm 60», «75», «85», «95», «105» (de première génération, fabriqués jusqu’en 2007), ainsi que les modèles «80», «90», «100» et «110 (deuxième génération) ont remplacé les modèles «Ghibli» et la gamme «Atlas». Ils pouvaient être dotés en option d’un inverseur hydraulique ainsi que de deux rapports enclenchables sous

breux composants mécaniques, le puissant relevage avant, le caractère économique pour une puissance estimable, et les solides essieux. Ses points faibles sont le changement de vitesses récalcitrant à froid, la mauvaise visibilité lorsque les vitres frontale ou arrière sont relevées et le fait que lors du remplissage de carburant une partie de l’air ne s’échappe pas.

Articles pour la forêt. Et bière.

La ferme «Schurtannen» a un magasin d’appareils à moteur et de vêtements de travail. On y trouve tronçonneuses, caisses à outils, habits et chaussures de protec-

charge. Il ne faut pas confondre les tracteurs «Powerfarm» avec les modèles ultérieurs «Powerful», «Powermaster», «Landpower», «Powermax», «Powermondial» et «Powervision».

La «Serie 6C» a remplacé avec deux modèles de 110 et 120 chevaux les «Powermondial». La nouvelle «Serie 7» a été lancée en 2020; elle est équipée de moteurs avec niveau d’émission 5 et a été complètement relookée. Depuis 1970, la maison Samuel Stauffer SA, aux Thioleyres (VD), est importateur général pour la Suisse des marques Landini et McCormick. Le groupe Argo possède actuellement quatre usines, produit 27 gammes et entretient 8 succursales commerciales dans le monde entier.

tion pour la construction, la forêt et l’agriculture, ainsi qu’un vaste assortiment de marques professionnelles comme Makita, Technocraft, Brunox, Kraftwerk et Allchemet (voir www.schurtannen.ch). Ce point de vente est ouvert les vendredis dès 20 heures; on y déguste en même temps la bière «Schurtannen» que le propriétaire brasse depuis 2016.

Ruedi Trachsel est un supporter de l’association des sonneurs de cloches (Trychlerverein) de Menzingen; il sera présent à la 15e rencontre fédérale à Menzingen prévue ce prochain week-end du 11 au 13 août (voir sur www.est2023.ch).

Youngtimer | Passion 08 2023 Technique Agricole 55
Devant le Grand Mythen, le puissant relevage avant du Landini. Photos: Ruedi Trachsel Un attelage procurant un sentiment de sécurité, un élément important pour Ruedi Trachsel.

Les apprentis peuvent être considérés comme responsables si le chargement est mal arrimé. Leurs formateurs portent aussi une part de responsabilité. Ils doivent notamment leur mettre à disposition des véhicules et des moyens d’arrimage adaptés à chaque situation.

Sécurité du chargement: à quoi sont tenus les apprentis?

Les formateurs endossent-ils une responsabilité pour l’arrimage du chargement, lorsque des apprentis effectuent des transports?

Les bases légales relatives à la sécurité du chargement n’ont pas changé ces dernières années. Pour plusieurs raisons, on attache de nos jours une plus grande importance à cette question. Le nombre de contrôles a également augmenté. Parallèlement, une demande accrue de renseignements portant sur ce sujet a été adres-

sée au conseil technique de l’ASETA, raison pour laquelle Technique Agricole consacre à ce thème trois articles (voir encadré).

Les conducteurs sont-ils toujours les responsables de la sécurité du chargement, même si ce sont des apprentis?

En Suisse, la responsabilité incombe au conducteur, selon l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR), article 57, alinéa 1: «Le conducteur s’assurera que le véhicule et son chargement répondent aux prescriptions […].»

L’employeur ne peut cependant pas être exonéré de toute responsabilité. En effet, la loi fédérale sur la circulation routière (LCR), article 100, alinéa 2, édicte:

Sécurité du chargement

Le présent article est le troisième volet sur la sécurité du chargement. Les contributions «Avant de rouler, bien arrimer son chargement» et «Le conducteur est responsable de la sécurité du chargement» ont paru respectivement dans les numéros de mai et de juin de Technique Agricole.

Management | Question de lecteur 56 Technique Agricole 08 2023
Photo: SwissSkills 2022,USP *Natanael Burgherr (voir aussi page 69) a pris ses fonctions le 1er juin dernier à l’ASETA au poste de remplaçant du directeur et de responsable du service technique.

«L’employeur ou le supérieur qui a incité un conducteur à commettre un acte punissable en vertu de la présente loi ou qui n’a pas empêché, selon ses possibilités, une telle infraction est passible de la même peine que le conducteur.»

L’employeur peut également être sanctionné si, par exemple, il ne fournit pas de moyens d’arrimage en quantité suffisante ou de qualité adéquate. C’est aussi le cas si le véhicule n’est pas adapté à la situation. Cependant aucune décharge n’est prévue pour le conducteur.

Les agriculteurs ou les apprentis sontils capables de déterminer si leur arrimage est correct?

Depuis longtemps, l’arrimage du chargement est au programme des cours interentreprises. Les jeunes agriculteurs sont dès lors bien informés à ce sujet. Il est aus­

si possible d’acquérir les connaissances nécessaires en suivant des cours, en visionnant des films didactiques ou en consultant des documents. Les personnes qui étudient les bases de la sécurité de chargement devraient être capables d’évaluer elles­mêmes l’efficacité de leur arrimage.

Comment peut-on juger de l’état des moyens d’arrimage?

Les moyens d’arrimages ne sont soumis à aucune date de péremption. Ils ne doivent cependant pas être utilisés si l’on constate les dommages suivants:

• coupures de plus de 10 % sur les bords

• coutures endommagées

• déformations dues à la chaleur

• contact avec des substances agressives

• absence de signalisation (étiquette bleue)

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole traite de questions pratiques posées régulièrement à l’ASETA par ses membres.

Contact: tél. 056 462 32 00; courriel: zs@agrartechnik.ch.

• déformations ou déchirures de l’élément de tension

• écartement du crochet de plus de 5 %.

Les remorques doivent-elles toutes être équipées de points d’arrimage?

Depuis 2012, selon l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers, les structures de véhicules et de remorques d’un poids total de plus de 3,5 tonnes et qui sont destinées au transport de marchandises solides doivent être munis de dispositifs d’attache propres à assurer le chargement. Les anciennes remorques sont rarement pourvues de tels points de fixation. Elles peuvent être utilisées pour des transports routiers à condition que les moyens d’arrimage soient fixés à des lieux où la résistance aux forces est suffisante. L’arrimage exige plus de vigilance et de rigueur. Concernant les véhicules plus récents, les points d’arrimage font le plus souvent défaut sur les remorques basculantes que les constructeurs n’affectent qu’au transport de marchandises en vrac. Il s’agit aussi de trouver des points dans lesquels les moyens d’arrimages peuvent être fixés. On ne peut que recommander au détenteur d’une telle remorque de s’entretenir avec le constructeur des conditions dans lesquelles le transport de choses est autorisé.

Qui évalue la sécurité du chargement en cas de sinistre et à quelles conséquences peut-on s’attendre?

Conformément à l’article 93 de la LCR, un arrimage du chargement déficient entraîne une procédure pénale. Le ministère public prend connaissance des faits consignés dans le rapport de police et fait appel à des experts si besoin.

Le conducteur devra s’acquitter de la peine fixée par le ministère public ainsi que des frais de la procédure. La conduite négligente est sanctionnée par une amende. Un comportement intentionnel est passible d’une peine de prison. En outre, la procédure administrative ultérieure se solde fréquemment par un retrait de permis.

Question de lecteur | Management 08 2023 Technique Agricole 57
L’étiquette bleue donne des indications sur la résistance et l’élasticité des sangles et des tendeurs. Si elle venait à manquer, ceux-ci ne doivent plus être utilisés. Photos: Natanael Burgherr Depuis 2012, les remorques affectées au transport de choses doivent être munies de dispositifs de fixation.

Que disent les courbes d’un moteur?

Comment peut-on comparer deux tracteurs? Les courbes caractéristiques de leur moteur dans le diagramme de puissance à la prise de force sont une possibilité.

Une chose apparaît rapidement lorsqu’on parcourt les indications de puissance de prospectus de tracteurs: une comparaison directe est souvent quasi impossible, même pour des machines d’un même groupe. Cela commence par les désignations de types, où des indications de puissance très différentes sont parfois utilisées, et cela se termine par des termes de marketing tantôt fleuris, tantôt énigmatiques désignant des caractéristiques techniques spéciales des moteurs ou des

transmissions. Dans la décision d’achat entrent des critères fort divers.

Ils se répartissent pour l’essentiel en trois catégories: le tracteur doit d’abord fournir la puissance de travail requise, c’est-àdire le couple et la puissance ainsi que la «nervosité» nécessaire à la tâche. Ensuite viennent les questions de coûts:

– quel est le prix d’achat net, éventuellement après déduction du prix de reprise de l’ancien tracteur à sa valeur résiduelle calculée après une certaine durée?

– à combien s’élèvent les coûts variables (carburant, réparations, maintenance, etc.), sachant qu’ils contribuent considérablement aux coûts totaux sur l’ensemble de la durée d’utilisation du véhicule.

Entrent enfin en jeu, avec un rôle à ne pas négliger, des critères comme la fidélité à la marque, la conception des commandes, l’ergonomie, le facteur «bien-être».

Le présent article traite des critères «puissance» et «coûts variables» à l’aide du diagramme de puissance à la prise de force que l’on trouve sur chaque fiche «PowerMix» éditée par la DLG (Société allemande d’agriculture) et dans les rapports d’essais de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Lire le diagramme: le régime …

Au bout du compte, ce n’est toujours qu’une affaire de régime, de couple, de

Management | En savoir plus 58 Technique Agricole 08 2023
Un tracteur au banc de mesure à rouleaux de la puissance à la prise de force durant un test «PowerMix» de la DLG. Photos: DLG *Frank Volz est attaché de presse au centre de test «Technique et moyens d’exploitation» de la Société allemande d’agriculture (DLG).

puissance et de valeurs de consommation du tracteur. La puissance de son moteur varie en fonction de son régime. Dans le diagramme, le régime moteur est représenté par l’axe x, car toutes les valeurs se rapportent à ce nombre de tours/minute. Le «régime nominal» est un point clé. Il s’agit du régime le plus élevé d’un moteur diesel à pleine charge, par opposition au régime maximal qui correspond à une rotation libre rapide, sans aucun effort ni aucune charge et avec une injection de diesel réduite. Sur le diagramme, la puissance à pleine charge est représentée par la courbe bleue «pleine charge» en fonction du régime moteur. La quantité maximale possible de carburant («pleins gaz») est injectée, du régime nominal jusqu’au régime le plus faible auquel un moteur en charge tourne encore. Dans les moteurs actuels, la puissance maximale est en principe atteinte à des régimes inférieurs au régime nominal. Ce point est appelé régime de puissance maximale et représente le sommet de la courbe de pleine charge. Un tel moteur peut encore fournir la même puissance qu’au régime nominal à

un deuxième régime dit «sous pression». Sans entrer dans le détail de l’évolution de la puissance à l’intérieur de cette plage, on appelle «plage de puissance constante» cette zone comprise entre ces deux régimes; elle s’exprime en pour cents du régime nominal. Le terme de surpuissance désigne quant à lui précisément la valeur de l’augmentation de puissance entre le régime nominal et le régime de puissance maximale.

… le couple …

La courbe verte du diagramme représente l’évolution du couple en fonction du régime moteur. Le couple est la force qu’un moteur exerce sur son volant d’inertie. Il se mesure en newtons-mètres (Nm) et se calcule en multipliant la force exercée (en N) par la longueur (en m) du bras de levier – ici le rayon du volant ramené à un mètre. Lorsqu’on augmente lentement la charge du moteur sur le banc de mesure de puissance à la prise de force, en partant du régime élevé à vide, le régime diminue à mesure que la charge augmente. Le couple maximal est atteint à un certain

Exemple de diagramme de puissance à la prise de force

Régime nominal Régime maximal à vide

D’un diagramme de puissance à la prise de force, on peut tirer un certain nombre d’éléments relatifs au moteur. Mais il ne dit pas tout.

régime, lequel dépend du modèle de moteur. Le rapport entre le couple au régime nominal (100 %) et le couple maximal est la réserve de couple (ou augmentation du couple). Elle s’exprime en pour cents. Le rapport entre le régime nominal et le régime à couple maximal, appelé chute de régime moteur, s’exprime aussi en pour cents. Le couple à 1000 tr/min – exprimé lui aussi en pour cents du couple au régime nominal – est important pour la «nervosité» au démarrage. Ce couple à 1000 tr/min est une mesure de la force de traction qu’exerce un tracteur en démarrant; plus cette valeur est élevée, plus il est facile de démarrer avec des charges élevées.

… la puissance …

La puissance, quant à elle, se calcule à partir des valeurs dont nous venons de donner les définitions, en multipliant le couple par le régime moteur. La puissance nominale est un élément important; elle équivaut à la puissance délivrée par un moteur à son régime nominal.

Réserve de couple

Couple équivalent en Nm Puissance en kW

Consommation absolue en kg/h

Chute de régime Courbe de pleine charge Couple maximal

Surrégime

et la consommation

Couple à 1000 tr/min

Courbe de régulation

Au-delà du régime nominal et jusqu’au régime maximal à vide, le régulateur de la pompe d’injection réduit la quantité de carburant injectée afin d’éviter les surrégimes. Le moteur est donc régulé, ce qui donne son nom à la courbe dite de régulation, soit à l’ensemble de la zone du diagramme qui se trouve au-dessus du régime nominal.

Maximum de la consommation absolue

Consommation spécifique en g/kWh

100012001400160018002000220024002600

Régime moteur en tr/min

Graphique: DLG

Comme le tracé de la courbe de pleine charge est déterminé par la quantité de carburant injectée, on peut y observer certaines similitudes avec le tracé de la courbe de consommation absolue de carburant (courbe rouge). Elle indique la consommation maximale qui ne peut être dépassée.

Si, à un régime moteur identique, on divise la consommation absolue mesurée en kilos par heure (kg/h) par la puissance mesurée, on obtient la consommation spécifique en grammes par kilowattheure (g/kWh, courbe noire). Cette valeur indique la quantité de carburant dont un

En savoir plus | Management 08 2023 Technique Agricole 59

moteur a besoin à un point de fonctionnement donné pour produire 1 kW de puissance. Cette valeur étant toutefois indépendante de la puissance d’un moteur, elle peut être utilisée aisément pour comparer l’efficacité entre des moteurs de toutes les catégories de puissances; juste faut-il garder à l’esprit que plus un moteur est gros, plus il travaille efficacement. En outre et par principe, plus la consommation spécifique est élevée et

plus les coûts variables grimperont lorsque le tracteur sera utilisé au quotidien sur l’exploitation.

Conclusion

Les courbes caractéristiques d’un moteur sur le diagramme de puissance à la prise de force permettent d’en apprendre un peu plus sur un moteur. Et donc d’en savoir plus aussi sur le tracteur. Mais pas tout. Il manque des informations impor-

DEMO TOUR

des moteurs permettent certaines conclusions. Nos

tantes sur la manière dont la puissance, le couple et la consommation évoluent au sein de la plage de charge partielle. Toutefois, ces valeurs, jugées importantes, sont souvent enregistrées lors des mesures et représentées sur le diagramme. Mais les mesures se font de manière statique, sans les variations de charge qui interviennent en permanence dans la réalité. Ce déficit a pu être comblé dans le test «PowerMix» de la DLG, le «standard de platine», l’excellence en matière de mesures de puissance et de consommation des tracteurs. Ces derniers y sont soumis à des courbes de charge d’outils portés dérivées de mesures de terrain, jusqu’à certains points de charge partielle puis jusqu’à la pleine charge. Les valeurs ainsi mesurées sont plus pertinentes pour les praticiens. De plus, elles peuvent être converties en valeurs pratiques, comme la consommation horaire ou par unité de surface, sur la base de la largeur de travail calculée de l’outil. Les fiches techniques «PowerMix» des tracteurs testés par la DLG peuvent être téléchargées gratuitement sur le site www.DLG-test.de.

Management | En savoir plus 60 Technique Agricole 08 2023
présentations
Comparer des machines, même issues d’un même groupe industriel, se révèle souvent impossible. Les courbes caractéristiques
ont lieu par tous les temps.
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Pionnier de la pulvé ultra-localisée

Depuis sa création en 2014, la société suisse Ecorobotix SA exploite le filon de la pulvérisation de précision et s’est développée au point d’employer actuellement plus de 70 salariés. Son offre de produits ne compte pas seulement des machines mais aussi des algorithmes.

La renommée de la société suisse d’Ecorobotix dépasse de loin les frontières de la Confédération helvétique. En moins de dix ans, la jeune pousse implantée à Yverdon (VD) a su se faire un nom dans le monde de la robotique agricole, grâce notamment à la singularité de son offre et à ses efforts de présence sur les salons internationaux. Elle peut aujourd’hui se prévaloir d’avoir levé des fonds à quatre reprises, pour un total d’environ 70 millions de francs suisses, dont 46 millions de francs pour la seule opération finalisée en mai 2023. Ces capitaux frais, injectés des sociétés de capital-risque dont certaines sont détenues par des poids lourds

de la fertilisation et de la protection phytosanitaire tels que Yara et BASF, viennent confirmer l’intérêt que présente la technologie proposée par l’entreprise suisse au monde agricole. Ils devraient l’aider à investir de nouveaux marchés à commencer par l’Amérique du Nord, mais aussi étendre son offre et à poursuivre le développement de son succès commercial en Europe.

Caméras et machine learning

Deux passionnés sont à l’origine de cette activité qui débute en 2014: Steve Tanner, ancien élève de l’EPFL à Lausanne et actuel responsable technique de l’entreprise

et Aurélien Demaurex, issu de HEC Lausanne et directeur administratif et financier de la start-up. Le premier, en tant que fils d’agriculteur, a multiplié les expériences d’arrachage des mauvaises herbes durant sa jeunesse. Le second, pour sa part a beaucoup appris lors de plusieurs voyages en Afrique en tant que bénévole. A l’époque déjà, les deux jeunes entrepreneurs sont focalisés sur le traitement des cultures, avec l’idée d’apporter leur contribution pour une agriculture plus durable au bénéfice de la planète. Ils ont pour ambition de réduire l’impact négatif des produits chimiques, qu’il s’agisse d’herbicides, de fongicides, d’insecticides

Reportage | Plate-forme 08 2023 Technique Agricole 61
Depuis son lancement en 2014 par les deux cofondateurs Aurélien G. Demaurex et Steve Tanner, la start-up Ecorobotix connaît une forte croissance. Photo: Ecorobotix

ou d’engrais liquide, alors employés sur l’intégralité des parcelles, une pratique aujourd’hui encore bien ancrée chez les exploitants. Au cours des quatre à cinq premières années, les cofondateurs concentrent leur énergie et leurs moyens au développement du robot autonome AVO, capable de détecter les adventices dans les parcelles cultivées. A partir de 2019, la société se focalise sur la mise au point du pulvérisateur de précision porté ARA, en reprenant la même technologie associant caméras et machine learning pour identifier les plantes en temps réel au champ. Elle propose aujourd’hui cet équipement pour deux utilisations: l’une pour les surfaces en herbe afin de traiter exclusivement les vivaces, principalement les rumex. L’autre cible le secteur maraîcher avec le traitement ultra-localisé des cultures telles que légumes, salades, haricots, oignons

Capacité de production de 400 à 500 machines par an Passée d’un statut de start-up à celui de scale-up, Ecorobotix compte aujourd’hui plus de 70 salariés, dont la moitié environ à l’usine. Alors que le siège se trouve dans la zone d’activités d’Yverdon-lesBains (VD), la production est centralisée à Mathod, une localité voisine près du berceau de l’entreprise. Selon la direction, un grand nombre de composants dans la machine proviendrait de Suisse. «Nous n’avons jamais été contraints d’arrêter la production en raison de pénuries de fournitures, explique la direction. Mais les prix

changent beaucoup et cela reste un challenge.» Tout ce qui est produit est vendu. Le délai actuel entre la commande et la livraison finale atteint environ 6 mois, bien que certaines machines se trouvent dans le stock des revendeurs. La capacité de production actuelle de ce site extensible atteint 400 à 500 machines par an. A l’avenir, si la demande se développe sur le marché nord-américain, une seconde usine sera peut-être construite. Si de premières machines ont été envoyées au Canada ce printemps, le vrai lancement commercial outre-Atlantique aura lieu en 2024.

Forte croissance

La commercialisation des premières machines en 2021 a débuté exclusivement en Suisse via la société Bucher Landtechnik, partenaire commercial pour la Suisse, puis avec Fenaco, qui propose le produit à l’essai ou à la location au travers de sa filiale Agroline. En 2022, la zone commerciale s’est élargie à sept pays européens, puis à 15 cette année. La croissance des ventes est aujourd’hui forte et bien supérieure à 100 % annuellement selon le constructeur. Mais Ecorobotix veut rester discret sur les volumes d’appareils commercialisés. La proportion du chiffre d’affaires réalisé à l’export n’est pas non plus communiquée. Avec un prix client final d’un peu plus de 100 000 €, le prix d’acquisition d’un ARA de 6,6 mètres de large peut sembler élevé sans compter les 5000 €/an par licence pour trois cultures. «Le coût de prestation serait assez proche

Décès accidentel du directeur général d’Ecorobotix

Simon Aspinall, directeur général d’Ecorobotix depuis l’été 2022, a disparu subitement suite à un accident de la route survenu jeudi 22 juin. Le dirigeant avait pris la tête de l’entreprise voici près d’un an. Technique Agricole l’avait rencontré quelques semaines seulement avant ce tragique événement. «Sa volonté de prendre en charge des challenges impossibles et de surmonter les obstacles a été une source d’inspiration pour tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui», indique l’entreprise. La direction par intérim est assurée pour le moment par le cofondateur Aurélien Demaurex.

de celui demandé avec un pulvérisateur conventionnel, précise la firme. Il existe par ailleurs des subsides à l’utilisation de cette machine dotée d’une jupe pour éviter la dérive.» Faire connaître cette solution et convaincre les agriculteurs conservateurs constituent cependant encore des défis et les démonstrations sont bien souvent incontournables pour y parvenir.

Algorithmes: l’offre immatérielle «A la différence d’une vente de pulvérisateur traditionnelle, Ecorobotix ne commercialise pas seulement la machine mais aussi la licence annuelle pour le logiciel embarqué», explique la direction. «On n’a qu’un outil d’application mais on développe un catalogue avec des cultures en permanence. Chaque machine est fournie au départ avec trois algorithmes différents. Le client peut ensuite en acheter pour d’autres cultures. Aujourd’hui, l’offre compte des algorithmes qui ont ainsi été développés pour 13 cultures différentes principalement des mono- et dicotylédones. De nouvelles fonctionnalités et cultures sont développées régulièrement. La mise au point d’un algorithme pour une nouvelle culture prend environ un an et nous en développons au rythme

Plate-forme | Reportage 62 Technique Agricole 08 2023
Avec ses caméras, ses algorithmes identifiant les végétaux et ses 156 buses espacées de 4 cm, l’ARA pulvérise très près du sol et travaille ainsi à l’échelle de la plante. Photo: Roman Engeler

de deux à trois par an. Les machines sont connectées et les mises à jour des algorithmes ont lieu automatiquement. Le client bénéficie donc toujours de la version la plus récente.» Le logiciel pilotant le désherbage procède différemment selon le type de culture. En betterave par exemple, il recherche toute plante ne ressemblant pas à une betterave. A l’opposé, dans le cas des prairies, certaines plantes vivaces indésirables comme le rumex sont recherchées spécifiquement. Avec les repousses de pommes de terre, le type d’algorithme est encore différent.

Bientôt les céréales à paille

L’automoteur AVO développé durant les premières années sera-t-il un jour commercialisé? Selon la direction, les prototypes ont été conservés. La poursuite de leur développement reste une possibilité parmi d’autres. Mais elle soulève beaucoup de questions en interne aujourd’hui encore sans réponse: faut-il privilégier un outil greffé sur l’automoteur? Tracté derrière un tracteur autonome? Différentes options restent possibles. Pour le moment, Ecorobotix se concentre sur le traitement ultra-localisé dans les cultures à haute valeur ajoutée et dispose encore d’un immense champ de développement. «Notre intelligence plante à plante est importante pour le traitement ultraprécis

des cultures, mais elle pourrait être utilisée pour d’autres types d’interventions. En matière d’herbicide ou de fertilisation liquide, il nous reste encore beaucoup à faire: ce sont nos axes de développement pour les prochaines années, en ce qui concerne les types de cultures mais aussi les différentes modalités d’application.»

A terme, les céréales à paille feront aussi partie de notre champ d’activités. «La

précision deviendra incontournable et la liste des produits à utiliser se réduira encore», est-il pronostiqué. La direction veut rester modeste et insiste sur l’importance fondamentale du maintien d’une haute qualité de ses produits et services. «Nous recherchons un niveau élevé de performance. Nos clients sont très contents de nos produits qui doivent rester fiables.»

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Programme de binage Optimiser ses machines Réduire les coûts

Reportage | Plate-forme 08 2023 Technique Agricole 63
L’ARA exploite la même technologie de reconnaissance que celle utilisée sur l’automoteur AVO (photo) développé initialement par l’entreprise.
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Travailler en cercle, ça tourne rond

Trois agriculteurs de l’arrière-pays bâlois ont investi, chacun de son côté, dans des outils d’épandage par tuyaux ultramodernes. Ils proposent ce service ensemble à l’échelon régional, à la manière d’un cercle de machines. La flexibilité est un critère très important car tous trois gèrent en parallèle leur propre exploitation agricole.

La bonne entente et une confiance réciproque sont des conditions indispensables pour se lancer dans une aventure comme l’investissement commun dans des matériels d’épandage par tuyaux et pendillard, expliquent Sascha Handschin, Simon Ritter et Lukas Hess, trois agriculteurs de l’arrière-pays bâlois, ou Oberbaselbiet. L’achat de ces machines constitue un investissement substantiel. En outre, le succès de l’entreprise commune dépend de la disponibilité de chacun de ses membres. Une bonne coordination et une excellente planification sont essen -

tielles, chacun devant aussi (et surtout) faire tourner sa propre exploitation. Cela implique une grande flexibilité.

Une demande croissante

Le trio a tenté l’expérience. Lors de leurs discussions sur ces collaborations et l’entraide mutuelle nécessaire, la demande de travaux pour tiers dans le domaine de l’épandage de lisier dans l’arrière-pays bâlois revenait sans cesse. Cette demande s’est accrue, vu les changements structurels et l’obligation d’utiliser des pendillards à partir de 2024. Les trois collègues

se sont rapidement mis d’accord pour investir dans une installation d’épandage par tuyaux et pendillards, une technique ménageant les sols et l’environnement qu’ils auraient de la peine à rentabiliser individuellement et qui serait une prestation de niche de premier plan.

2 citernes et 1 dispositif d’épandage

«Le principe du cercle de machines s’est avéré être le modèle de collaboration le mieux adapté à notre objectif: chaque membre loue ses machines au cercle ou à une entreprise», expliquent les protago -

Plate-forme | Reportage 64 Technique Agricole 08 2023
«Notre entreprise fonctionne comme un cercle de machines»: les membres de «SLS», Lukas Hess, Simon Ritter et Sascha Handschin devant les deux citernes à lisier. Photos: Dominik Senn

nistes. Sascha Handschin et Lukas Hess ont investi chacun dans une citerne à lisier identique de 25 m3 du fabricant Vaia, tractée par des tracteurs de 300 chevaux (Deutz-Fahr «9340 TTV Warrior» et Case IH «Optum CVX 300»). Simon Ritter, lui, a acheté un pendillard Kohli de 9, puis de 15 mètres, ainsi qu’un New Holland «T5.140» de 140 chevaux équipé d’un GPS et de pneus larges. Parallèlement, le trio fonda la société «SLS», un nom composé des initiales de leurs prénoms, en ajoutant la devise «Votre partenaire pour le lisier». Le logo et le décor des tonneaux avec un motif rural en forme de découpage, un sujet conçu par les entrepreneurs et leurs conjointes, attire l’attention.

Une énorme force de frappe

Les travaux sont réalisés en commun: l’installation par tuyaux épand le lisier de la citerne numéro 1 pendant que la citerne numéro 2 pompe un autre voyage. Les pneus larges des tracteurs ménagent le sol, de même que les citernes qui ne circulent pas dans les champs mais restent au bord de la route. La force de frappe est énorme: avec un débit de pompe atteignant 250 m3 par heure, le volume de transport en bord de champ et d’épandage est de l’ordre de 75 m3 de lisier à heure.

Les autres types d’épandage ou de transfert sont aussi proposés, soit uniquement l’épandage par pendillards ou uniquement le transport (le client épand alors lui-même le lisier) ainsi que le transport d’une fosse à lisier à une autre fosse (stockage hivernal). L’épandage est très souvent réalisé par Simon Ritter, qui est le plus rompu à cette tâche exigeante.

«La transparence»

Les prix pour les clients résultent d’un mix de tarifs au mètre cube et à l’heure. Ainsi, le temps de trajet, parfois considérable, est pris en compte. Une fois le mandat accompli, chaque intervenant facture la location de ses machines et le temps passé à la «SLS», qui établit à son tour une facture à l’intention des clients. «Il s’agit d’un excellent modèle de collaboration», disent d’une même voix les agriculteurs. «Les risques sont partagés; la répartition du travail et de la rémunération est équitable, avec une bonne transparence.» Une réunion mensuelle leur suffit pour établir les décomptes.

Des capacités supplémentaires

Lancée à la fin 2022, la «SLS» se développe de manière satisfaisante, confirment les associés. Ils trouvent de nou -

veaux clients via le contact direct avec les agriculteurs. De l’avis des trois membres de la «SLS», le bouche-à-oreille entre amis et collègues ainsi qu’une certaine présence sur les réseaux sociaux ont contribué au développement de l’entreprise. Aucune publicité supplémentaire n’a été effectuée. Depuis la création de la société, les associés estiment avoir accumulé des expériences utiles en matière de processus de travail et de modifications techniques à introduire. Le trio constate qu’il est indispensable de bien coordonner les tâches et de planifier chaque mandat de manière détaillée. Selon eux, la «SLS» s’est ainsi constitué un grand capital de sympathie et peut développer des capacités supplémentaires, afin de proposer ses services à de nouveaux clients, dont des agriculteurs géographiquement plus éloignés.

La flexibilité, un critère incontournable pour les trois exploitations

La flexibilité est requise lors des travaux réalisés en commun par l’entreprise «SLS». Chaque partenaire doit faire preuve de la même souplesse sur sa propre exploitation afin d’être disponible en cas de besoin.

Sascha Handschin, né en 1993, célibataire, gère deux domaines, l’un de ses parents et l’autre en fermage. L’exploitation mixte de 40 hectares de cultures fourragères et de grandes cultures est située en zone de collines à Diegten. Les deux

fermes comptent actuellement 30 remontes d’élevage, 30 vaches en pension et 10 chevaux en pension. S’y ajoutent 15 hectares de forêt.

Simon Ritter, né en 1993, célibataire, gère à Eptingen, en zone de montagne 1, l’exploitation laitière «UnterWeier», avec des surfaces herbagères. Actuellement, 14 vaches laitières et leur remonte y sont élevées. Les 22 hectares de surface agricole utile sont complétés par 3 hectares de forêt.

Lukas Hess, né en 1981 est marié; il gère une exploitation bio de 35 hectares en zone de montagne 1 et 10 hectares de forêt. Le domaine «Homberg», à Läufelfingen, est une exploitation mixte de prairies et de cultures, avec 29 vaches et 33 moutons en pension ainsi que deux chevaux Franches-Montagnes. Avec deux autres partenaires, Lukas Hess gère aussi, dans une zone industrielle, une installation régionale de valorisation de déchets verts

Reportage | Plate-forme 08 2023 Technique Agricole 65
Simon Ritter, membre de la «SLS», aux commandes du pendillard Kohli.

La culture du lin: à la fois peu exigeante et difficile

Le temps froid et humide du printemps et le mois de juin sec ont représenté un grand défi pour le lin, comme pour de nombreuses autres cultures. Technique Agricole a assisté à l’ensemencement d’un champ ce printemps et suivra aussi les prochaines étapes de travail.

Heinz Röthlisberger

Le lin destiné à la production de fibres connaît une renaissance en Suisse depuis la création de SwissFlax GmbH en 2014. Entretemps, l’entreprise en est à sa neuvième année de culture. «Six agriculteurs de la région du Bas-Emmental et du canton de Soleure limitrophe cultivent cette année du lin pour SwissFlax sur environ six hectares», explique Adrian Brügger. L’agriculteur de Willadingen (BE) et président-directeur de SwissFlax est l’un des principaux initiateurs de la réintroduction de la culture du lin en Suisse pour la production de fibres (voir encadrés). Comment se déroule une année de culture du lin. De quelle manière les fibres sont-elles récoltées et où la transformation des fils

a-t-elle lieu? Technique Agricole a assisté aux semis de ce printemps et abordera les étapes de travail et les expériences ultérieures dans une prochaine édition.

Labour d’automne ou semis sous litière

Adrian Brügger recommande de faire précéder le semis du lin par la culture précédente de maïs et un labour de la parcelle en automne. Le semis sous mulch convient également très bien. Dans ce dernier cas, il faut tenir compte du fait que l’azote est fourni pendant la végétation et que la tige peut donc devenir trop longue et entraîner des plantes molles. Si l’azote est présent en trop grande quanti -

té, on court le risque que la plante tombe, ce qui n’est évidemment pas souhaité. Adrian Brügger a toutefois appris à maîtriser le semis sous mulch «qui fournit

Le lin et le lin

En français, le même mot désigne la fibre textile et les graines utilisées dans l’alimentation. En allemand une distinction est faite entre la fibre, appelée Flachs, qui est issue des fibres des tiges de la plante. Les produits alimentaires nommés Lein, sont les graines, pouvant être pressées en huile ou utilisées dans un muesli, la pâte à

Plate-forme | Reportage 66 Technique Agricole 08 2023
Six agriculteurs du Bas-Emmental produisent cette année du lin pour SwissFlax sur environ six hectares. Adrian Brügger, président-directeur de SwissFlax, est photographié le 20 juin dans son champ de lin à Willadingen (BE). Photos: Heinz Röthlisberger pain ou des pâtisseries.

globalement plus d’humidité qu’un labour en automne, un avantage précieux lors des étés chauds». Adrian Brügger pratique lui-même l’agriculture régénérative sur son exploitation et a déjà semé le lin dans des engrais verts gelés.

Un semis précis est important Lors du semis du lin, il est important d’avoir un lit de semences régulier, fin, non compacté et bien nivelé. Ainsi, le conducteur n’est pas trop secoué lors de la récolte avec les machines qui passent très vite sur la parcelle.

SwissFlax importe les semences des PaysBas et les met à la disposition des agriculteurs. «Cela nous permet de contrôler quelque peu la culture et de nous assurer que nous aurons la même matière fibreuse lors de la récolte grâce à une seule variété». On sème 1700 à 1800 graines de lin par mètre carré. C’est beaucoup, mais une telle quantité est nécessaire pour que le lin pousse de manière dense et forme une tige fine. Le semis se fait à environ 2 à 3 cm de profondeur. Plus le placement est précis lors du semis, mieux c’est. On peut utiliser des socs traî -

nants, mais il faut bien les maîtriser. Adrian Brügger conseille plutôt d’utiliser un semoir à disques avec un rouleau de pression pour le rappuyage. Il vaut mieux que le semis soit très propre pour éviter qu’une deuxième génération ne se forme. Dans ce cas, seule une partie se développerait, puis le reste plus tard, ce qui entraînerait des pertes.

Dans l’ensemble, le lin est une plante peu exigeante qui ne nécessite pratiquement pas d’engrais. Selon le sol, il suffit d’ajouter un peu de phosphore et de potasse, ainsi que, rarement, de l’azote.

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Reportage | Plate-forme 08 2023 Technique Agricole 67
Après SwissFlax importe les semences des Pays-Bas. Pour mettre en place le lin, il faut un lit de semences régulier, fin et non compacté. Il vaut mieux utiliser un semoir à disques pour un dépôt précis de la semence. A peine trois semaines après le semis: le lin est une plante peu exigeante qui ne nécessite quasi pas d’engrais. Avec 1700 à 1800 graines de lin par mètre carré, le semis est très dense. Dans de bonnes conditions, le lin pousse de 6 à 8 cm par jour. Il peut atteindre jusqu’à 1 mètre de hauteur, voire plus. Le lin en fleur: l’expression Fahrt ins Blaue, soit «Virée dans le bleu», date de l’époque où les champs de lin étaient nombreux en Suisse.

semis, un ou deux traitements herbicides sont effectués selon les cas, explique Adrian Brügger.

«On peut aussi en faire trop» Dans de bonnes conditions, le lin peut pousser jusqu’à 6 à 8 cm par jour. On peut presque le voir grandir. Le lin peut atteindre un mètre, voire plus, et la formation de fibres et de tissus de soutien est très importante. «La culture du lin est certes peu exigeante, mais elle n’en est pas moins difficile. Et cette plante est un peu une diva», explique l’agriculteur de Willadingen pour en décrire le caractère. Selon lui, il n’est pas avantageux de trop de bien s’en occuper. Car si l’on comble exagérément ses besoins, elle s’allonge trop et peut verser lors de vents violents et d’orages, ce qui peut entraîner des pertes allant jusqu’à 50 %. «Aujourd’hui, le lin à terre se récolte très bien avec un matériel adéquat. Mais il

faut alors compter avec une charge de travail doublée.»

Un temps mouillé, puis trop sec Le climat pèse aussi sur le lin. Sa culture est devenue de plus en plus difficile ces quatre ou cinq dernières années, en raison des conditions météorologiques extrêmes. Cela a aussi été le cas ce printemps: «Le temps humide et froid suivi du mois de juin sec ont représenté un grand défi pour le semis du lin, comme pour d’autres cultures», explique Adrian Brügger. Ainsi, les dernières semences de lin pour SwissFlax n’ont été semées que le 22 mai, ce qui est très tard. «L’idéal serait de semer entre fin mars et début avril, à peu près au même moment que les betteraves sucrières.» En outre, le temps sec durant de longues semaines en juin a soumis le lin à rude épreuve ou freiné sa croissance, selon le type de sol et le moment du semis. Adrian Brügger a irrigué lui-même trois à

SwissFlax: «On n’en est qu’au début»

L’entreprise SwissFlax a été fondée en 2014 par des agriculteurs ainsi que par des personnes issues de la recherche et de la vulgarisation. Son président-directeur, Adrian Brügger, est agriculteur à Willadingen (BE). Il travaille en collaboration avec Dominik Füglistaller, de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen, et Beat Aebi. Six agriculteurs de la région de Willadingen, Oberösch et Recherswil produisent cette année du lin sur environ six hectares pour l’entreprise. «L’objectif de SwissFlax est de reconstituer la chaîne de valeur du lin en Suisse et de l’exploiter de manière industrielle», explique Adrian Brügger. SwissFlax fait le lien entre les cultivateurs et le marché. Cela signifie que SwissFlax achète la récolte aux agriculteurs (rémunération de la qualité) et organise la transformation. Faute d’alternatives, celle-ci a lieu en Hollande (broyage et effilochage) et en Lituanie (filature). Les fils finis sont ramenés en Suisse et transformés par plusieurs entreprises, notamment en textiles, serviettes et pantalons de lutte.

Des machines spéciales sont nécessaires

La vénérable plante de culture qu’est le lin, autrefois cultivée par de nombreux agriculteurs en Suisse, a presque entièrement disparu dans notre pays. La raison principale en est l’arrivée sur le marché du coton et des tissus synthétiques dans les années 1970 qui a mis fin à la culture du lin en Suisse. Une grande partie du savoir a ainsi été perdue.

En 2012, Adrian Brügger a réalisé ses premiers essais sur le terrain avec du lin destiné à la production de fibres et acquis ainsi une grande expérience au fil des années. Il a collaboré plus tard avec les autres cultivateurs de lin de SwissFlax. Au début, Adrian Brügger fauchait le lin avec une motofaucheuse, ce qui était très pénible et usait chaque fois deux lames. Il a donc également dû acheter des moissonneuses spéciales pour le lin. Il a acheté la machine à plumer en Belgique et le retourneur ainsi que la batteuse (pour la récolte des graines) en Allemagne, dans la région du Schwäbisch Alb. Les trois engins ont été achetés d’occasion, car très chers à l’état neuf. «Un nouveau retourneur coûte environ 300 000 francs», explique Adrian Brügger. Le marché de ces équipements est aisément appréhendé. «Seules trois entreprises les fabriquent dans le monde entier», explique-t-il. Pour pouvoir presser la paille de lin en balles, le président-directeur de SwissFlax a également acheté une presse à balles John Deere d’occasion, qu’il a notamment adaptée au liage par ficelle spécial nécessaire à la récolte du lin.

Situation sur le marché mondial

La production mondiale de lin se situe actuellement entre 135 000 et 160 000 hectares. Il y a une dizaine d’années, elle était encore de 90 000 hectares. Les principaux pays producteurs de lin sont la France, la Belgique et les Pays-Bas. «Comme les ré -

quatre fois avant les premiers gros orages de juin. «Car si le lin manque d’eau, sa floraison est escamotée. Il ne forme pas de capsules et donc pas de graines, qui, à l’instar de la paille de lin, sont vendues et transformées. Grâce à l’arrosage, Adrian Brügger a pu faire en sorte que les plantes atteignent tout de même une belle floraison.

Du semis à la récolte en cent jours

Adrian Brügger espère que la récolte sera bonne malgré les conditions météorologiques de ce printemps. «Il faut compter à peu près 100 jours entre le semis et la récolte», explique-t-il. Technique Agricole publiera dans une prochaine édition un article décrivant la manière dont la culture de lin des agriculteurs de SwissFlax a évolué. Le déroulement de la récolte, ainsi que la transformation de la paille de fibres récoltée y seront également relatés.

coltes ont été plutôt mauvaises ces dernières années, le prix a augmenté», explique Adrian Brügger. «Le prix du lin sur le marché mondial est aujourd’hui cinq fois plus élevé que lorsque nous avons commencé.» En Suisse, les agriculteurs de SwissFlax récoltent entre 4,5 et 5 tonnes de paille de lin et entre 400 et 1000 kilos de graines de lin sur environ six hectares. «Nous n’en sommes qu’au début de la culture du lin en Suisse et sommes encore loin derrière les zones de culture professionnelles de France, de Belgique et de Hollande», souligne Adrian Brügger. «Si l’on compare le parcours de SwissFlax avec l’évolution de la technique agricole, SwissFlax se trouve aujourd’hui à peu près à la même place que lorsque le tracteur Bührer a été lancé pour la première fois sur le marché.»

Plate-forme | Reportage 68 Technique Agricole 08 2023

Elections fédérales: veuillez annoncer vos candidats

Le Parlement suisse sera renouvelé en octobre. Une forte représentation paysanne est fondamentale pour que les causes comme l’agriculture productive puissent être défendues avec succès.

Roman Engeler

Comme quatre ans auparavant, l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture demande aux sections et à son association professionnelle de bien vouloir annoncer les candidats issus de leurs rangs qui briguent un siège au Conseil des Etats et au Conseil national. Ces personnes seront présentées dans le prochain numéro de Technique Agricole.

Dans deux mois, le peuple suisse élira les membres du Conseil des Etats et du Conseil national. Certains candidats sont affiliés à l’ASETA, ou comptent parmi les sympathisants de l’association. Photo: ldd

Pour s’assurer de ne pas passer à côté d’un candidat de valeur, la rédaction lance parallèlement un appel à toutes les adhérentes et à tous les adhérents de l’ASETA. Merci de vous annoncer par courriel à l’adresse zs@agrartechnik.ch en indiquant votre

• nom,

• prénom,

• parti

• domicile et

• canton,

si vous proposez votre candidature au Conseil des Etats ou au Conseil national.

Une liste complète (du moins nous l’espérons) des candidats paraîtra dans l’édition de septembre de Technique Agricole

Natanael Burgherr arrive à l’ASETA

Depuis début juin, Natanael Burgherr renforce l’équipe du secrétariat de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) à Riniken (AG).

Roman Engeler

A la fin août, Aldo Rui, vice-directeur de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), partira à la retraite et cessera ses activités au secrétariat à Riniken. Natanael Burgherr, son successeur, a d’ores et déjà pris ses fonctions au début du mois de juin. Ainsi Aldo Rui a-t-il eu le temps de l’initier aux différentes facettes de son nouveau poste. Il a été secondé dans cette entreprise par les autres collaborateurs. Après une formation agricole incluant deux années d’apprentissage en Suisse romande, Natanael Burgherr a suivi des études à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), à Zollikofen (BE). Il a été diplômé dans la filière «Sciences animales» avec une spécialisation en machinisme agricole.

Il a ensuite travaillé pour Agriss et occupé le poste d’ingénieur de sécurité au Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) où il a aussi fait partie de l’équipe de direction. Dans le même temps, il a acquis des connaissances approfondies sur le maniement sûr des véhicules et des matériels agricoles lors des différentes formations de base et continues qu’il a effectuées.

Natanael Burgherr est marié et père de six enfants. Durant ses loisirs, il donne volontiers un coup de main à son voisin qui gère une exploitation agricole à Reitnau (AG). Il aime aussi bien travailler de ses mains. Le comité, la direction et les collaborateurs de l’ASETA souhaitent la bienvenue à Natanael Burgherr et se réjouissent d’une collaboration fructueuse.

08 2023 Technique Agricole 69 Comité | ASETA

BL BS

Examen pour le permis F/G 2023

La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2023 (nés en 2009) ou plus âgés.

Cours 3: mercredi 22 novembre, 13 h 30

Lieu du cours: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3

Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus).

Inscription au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de: Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance. Lieu de l’examen et inscription individuelle auprès de: Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours: Mercredi 23 août, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 27 septembre, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Cours G40 organisé par l’ASETA sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40)

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–

Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres.

Prochain cours: n° 625 pour scooter et moto

1re partie: samedi 2 septembre, de 7 h 30 à 11h 30

2e partie: samedi 9 septembre, de 7 h 30 à 11h 30

3e partie: samedi 16 septembre, de 7 h 30 à 11h 30

Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 420 au BBZN de Sursee

1re partie: lundi 4 septembre, de 19 à 21 h

2e partie: mardi 5 septembre, de 19 à 21 h

3e partie: lundi 11 septembre, de 19 à 21 h

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e partie: mardi 12 septembre, de 19 à 21 h

Les cours n’auront lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

ZH

Contrôle des installations électriques: offre avantageuse pour les membres de la section

Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vousmême l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres.

Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

SZ UR

20 e

rencontre d’anciens tracteurs et machines agricoles

Samedi 30 septembre, dès 16 h et dimanche 1er octobre, dès 9 h à Gross, au bord du lac de Sihl

Les membres de l’Oldtimer-Traktoren-Team seraient très heureux d’accueillir un grand nombre de visiteuses et de visiteurs à la rencontre d’anciens tracteurs et machines agricoles chez eux, à Gross, au bord du lac de Sihl. La rencontre commence à 16 heures le samedi 30 septembre et à 9h le dimanche 1er octobre. Du fait que le nombre de places est limité, il est recommandé de s’inscrire le plus rapidement possible sur le site www.traktoren-oldtimer-treffen.ch. Les visiteurs se divertiront grâce aux nombreuses attractions, notamment une exposition de tracteurs, la présentation «L’évolution des matériaux d’épandage du lisier» et une roulette. L’animation musicale sera assurée par les groupes «Echo vom Druosbärg» et «KÜWY».

SG AR AI GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

ASETA | Sections 70 Technique Agricole 08 2023 Communications
LU
1er jour 2e
Après-midi Mercredi après-midi Wangs, Parkhotel Sa 12.8.2023 Wangs, Parkhotel / StVA Mels 6.9.2023 Trogen Me 16.8.2023 Trogen / StVA Trogen 13.9.2023 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 26.8.2023 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 27.9.2023 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 30.8.2023 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 20.9.2023 www.agrartechnik.ch
Lieu
jour + examen

Championnat suisse et thurgovien de conduite de tracteur

Samedi 19 et dimanche 20 ao ût, Swiss Future Farm, à Tänikon Cinq années se sont écoulées depuis le dernier championnat thurgovien de conduite de tracteur. La 15e édition est prévue pour le week-end des 19 et 20 août sur le site de la Swiss Future Farm (SFF), à Tänikon, conjointement avec les journées «AgriEmotion». La commission «Landtechnik» de la section thurgovienne est persuadée d’avoir trouvé le lieu parfait. Le programme (cadre) lui paraît attrayant tant pour les participants que pour le public. Ceux-ci pourront en effet visiter dès 9 heures l’exposition de machines agricoles «AgriEmotion» du groupe GVS Agrar qui sera accompagnée de plusieurs présentations et démonstrations (un programme plus détaillé peut être consulté à la page 9 de ce fascicule), ainsi que l’exposition d’oldtimers Falso, ouverte de 10 à 17 heures et suivie d’un défilé à 18 heures. La journée se terminera par une soirée festive, la «FarmersParty», à partir de 20 heures dans une tente dressée pour l’occasion.

L’éliminatoire thurgovienne aura lieu le samedi, dès 8h30. Les inscriptions seront recueillies jusqu’à 15 heures. Une préinscription n’est pas nécessaire. Les candidats seront répartis dans les catégories «Jusqu’à 18 ans» et «A partir de 18 ans». La proclamation des résultats aura lieu à 18 heures. Les deux premiers de chaque catégorie seront qualifiés pour les championnats suisses qui se dérouleront le lendemain. Ils recevront également des prix sous forme de bons intéressants.

Les postes du gymkhana thurgovien comportent les épreuves suivantes: 1. labyrinthe avec moissonneuse-batteuse, 2. jeu de boules avec le tracteur, 3. pêche avec une excavatrice, 4. fil électrique avec petite chargeuse, 5. empilement de harasses avec un chariot télescopique, 6. bascule avec le tracteur, 7. questions de théorie et 8. marche arrière avec le tracteur. Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site www.tvlt.ch.

Championnat suisse de gymkhana de tracteur

Le championnat suisse de gymkhana de tracteur se tiendra le dimanche de 8 h 30 à 15 heures. La proclamation des résultats suivra au même endroit. La grande exposition de machinisme agricole «AgriEmotion» sera ouverte à partir de 9 heures. D’autres démonstrations du groupe GVS Agrar seront proposées entre 10 et 17 heures.

Tests 2023 de pulvérisateurs

Tests de pulvérisateurs de grandes cultures

Lieu Adresse Date

Bonau Hansjörg Uhlmann, Neugrüt Mardi 22.8.2023

Renseignements: auprès de Markus Koller, VTL Landtechnik Geschäftsstelle, 9542 Münchwilen, info@tvlt.ch, 071 966 22 43

JU/JB

Championnat de conduite de tracteur

La finale du championnat de conduite de tracteur de la section Jura / Jura bernois aura lieu le dimanche 3 septembre sur la place de Chaindon à Reconvilier.

«Tracto-Mania» et gymkhana

Ces samedi 24 et dimanche 25 juin, sous un ciel bleu azur, la commune de La Brévine (NE) a accueilli «Tracto-Mania», la plus grande exposition biennale de tracteurs oldtimer de Suisse romande. Cette dixième édition a été marquée par une affluence record, que son président Patrick Zbinden évalue au bas mot à «entre 5000 et 10 000 personnes sur les deux jours». Les visiteurs ont pu admirer 450 tracteurs en plein air, provenant des cantons de Suisse et dans une moindre mesure de France voisine, auxquels s’ajoutaient une cinquantaine de machines agricoles et d’outils. En parallèle de cet événement, l’ANETA (Association neuchâteloise pour l’équipement technique de l’agriculture), la section neuchâteloise de l’ASETA, a organisé une compétition de gymkhana de tracteurs. Les deux premiers des catégories Junior et Elite sont sélectionnés pour le championnat suisse qui se tiendra le 20 août 2023 à Tänikon.

Le classement

Elite: 1. Christophe Schneiter (La Brévine), 1035 points; 2. Jean-Bernard Maire (Brot-Plamboz), 1002 points; 3. Russ Siegenthaler (Boudevilliers), 1000 points. Junior: 1. Aurèle Perrin (Valangin), 754 points; 2. Noah Leuba (La Côte aux Fées), 704 points; 3. Mathéo Messeiller (Vaulion), 618 points. Mini-Junior: 1. Jordan Oppliger, 88 points; 2. Timothey Walter, 130 points; 3. Florian Jeanmonod, 140 points. Kids-Junior: 1. Felix Rosselet, 20 points; 2. Aron Roulier, 20 points; 3. Maxime Tanner, 20 points.

Lentement, mais avec beaucoup de délicatesse, sur la bascule.

BE

Congrès «Sol sous pression»

Mardi 22 août, de 9 h 30 à 16 h 15, Inforama Rütti, à Zollikofen La commission Machinisme agricole (conjointement avec entre autres la section bernoise de l’ASETA) organise le mardi 22 août à l’Inforama Rütti, à Zollikofen, un congrès intitulé «Sol sous pression: prévenir les compactages, les repérer et les traiter». Les différentes mesures à prendre pour réduire le tassement du sol, notamment les détecter suffisamment tôt, sont présentées sur six postes.

Le lundi 21 août, une station de mesure de la pression du sol sera mise à la disposition des personnes intéressées à l’Inforama Rütti. Pour plus d’informations, consulter le site www.ogg.ch/agrartechnik

Sections | ASETA 08 2023 Technique Agricole 71 NE
Photo: Matthieu Schubnel
TG

SG Grande adresse requise

La finale du championnat de conduite de tracteur de la section SaintGall, Appenzell et Glaris a eu lieu à Goldach (SG) à la fin juin sous un soleil radieux. Les candidats des catégories Juniors, Elite et Dame se sont élancés sur le parcours de sept postes en s’efforçant d’accumuler le plus grand nombre de points possible. Ils ont fait preuve de dextérité, en particulier dans les épreuves de la pelle mécanique, du chasse-neige, de la bascule et du «fil électrique». Dans la catégorie «Elite», Fabian Mosberger, de Gossau (SG), et Thomas Hürlimann, de Rorschacherberg (SG), se sont qualifiés pour la finale qui se tiendra le 20 août prochain à Tänikon (TG). Quant aux juniors de la section, ils seront représentés par Adrian Kamer, de Gams (SG), et Andrin Turnheer, de Balgach (SG). Six femmes seulement ont participé à la compétition. Janine Schnetzer, de Rossrüti (SG), a réalisé le meilleur score, suivie par Celina Hepp, d’Urnäsch (AR), et Andrea Hürlimann, de Berg (SG). Lors de la compétition par équipe, 16 sociétés ont montré leur savoir-faire en transvasant de l’eau avec un dumper sur chenilles MenziMax. C’est le trio Samuel Koller, Tobias Fritsche et Ralf Manser, d’Appenzell (AI) et de Weissbad (AI) qui a le mieux réussi cette épreuve. Les enfants se sont bien divertis aussi. Ils avaient un gigantesque bac à sable à disposition et la possibilité d’effectuer un joli parcours au volant de tracteurs-tondeuses. Le classement complet peut être consulté sur le site

Stefan Liechti, d’Ersigen (BE), le vainqueur de la catégorie B, a tenu à distance ses rivaux Manfred Siegenthaler, d’Oschwand (BE), et Oli Roschi, d’Aeschi (SO). Dans la catégorie A, Flurin Trachsel, de Rüeggisberg (BE), devance d’un petit point Nils Flury, d’Aeschi, et Lars Hofer, de Zullwil (SO). La course de tracteurs à pédales a été remportée par Leonie Beer, de Heimenhausen (BE), devant Loris Bessire, de Subingen, et Nico Aebi, de Walliswil (BE). Enfin, le gagnant de la course de tracteurs-tondeuses, Lukas Zwimpfer, d’Altishofen (LU), se classe devant Dario Guggisberg, de Derendingen (SO), et Glenn Hirsbrunner, d’Attiswil (BE). La buvette a attiré plus de monde que n’osaient espérer les organisateurs.

SO

Une attraction familiale

En vue du championnat suisse de conduite de tracteur qui se déroulera le 20 août à Tänikon (SO), une sélection cantonale a été opérée lors de l’éliminatoire organisée début juin par la section soleuroise de l’ASETA. Les concurrents répartis en groupes de 10 (catégorie A, de 14 à 17 ans) et de 40 (catégorie B, dès 18 ans) ont disputé les huit épreuves suivantes: pêche magnétique depuis le tracteur avec une barre de 4 mètres, constitution de piles de pneus, versement d’eau dans des gobelets doseurs (voir photo), empilement de harasses, bascule, marche arrière avec une remorque à deux essieux, pilotage d’une balle dans un tuyau avec un cultivateur, et transport d’eau sur une balance. Dans le neuvième poste réservé à la théorie, ils ont fait preuve de vigilance afin d’éviter les pénalités. Les jeunes conducteurs n’ont pas été oubliés: les organisateurs ont concocté une course de tracteurs-tondeuses pour les enfants de 9 à 14 ans et une course de tracteurs à pédales pour les bambins de 1 à 9 ans. La dernière a été très prisée, avec 41 bouts de choux inscrits. Ainsi la compétition qui se déroulait sur le site de Landi, à Subingen s’estelle muée en réelle attraction familiale.

A ce poste, les participants, au volant de leur tracteur, devaient verser de l’eau dans des gobelets doseurs.

Liechtenstein

Fête des «Portalochsen» à Vaduz

L’association «Portalochsen» a célébré à Vaduz la troisième édition de sa fête, ou la deuxième depuis sa fondation en 2022, avec quelques centaines de visiteurs et une centaine d’anciens véhicules, majoritairement de la marque Unimog. Un cortège constitué en bonne partie de modèles divers Unimog, ainsi que de quelques anciens tracteurs, voitures et motos a défilé dans les rues de la capitale du Liechtenstein. L’association compte parmi ses adhérents (50 actifs et 36 passifs) un quart de Suisses et des membres du club Unimog CH et LI. L’ASETA a tenu un stand d’information lors de cet événement. Leopold «Poldi» Schurti, président de la section du Liechtenstein et agriculteur à Triesen, a officié dans la buvette en tant que chef de la grillade. Cette fête a ainsi comblé les papilles des visiteurs, et aussi leurs oreilles avec un fond sonore musical. Jürgen Beck, de Triesenberg, a donné l’étymologie du nom de l’association qu’il préside. Le terme «Portalochsen» est dérivé de Portalachse, soit «essieu

ASETA | Sections 72 Technique Agricole 08 2023
Podium de la catégorie Dames (de g. à d.): Celina Hepp, Janine Schnetzer et Andrea Hürlimann. Photo: ldd Photo: Lynn Müller Jürgen Beck, président de l’association «Portalochsen» pose fièrement devant son Unimog «401» datant de 1960.

portique». Dès le début de leur production, les engins motorisés universels de la marque Unimog, par ailleurs acronyme de la désignation Universal-Motor-Gerät, ont été dotés d’essieux portiques pour leur assurer la meilleure garde au sol possible. En outre, le nom rend hommage au constructeur du «premier Unimog», dont le logo était une tête d’auroch. Cette gamme «70 200» est issue de Gebrüder Boehringer GmbH, une fabrique de machines et fonderie de fer sise à Göppingen, dans le Baden-Wurtemberg. De 1948 à 1951, la société Boehringer a confectionné 600 modèles, puis la production a été reprise par Daimler-Benz.

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Floriana Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

Une centaine d’oldtimer ont constitué la grande attraction de la fête de l’association «Portalochsen», à Vaduz. Photos: Dominik

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

BL BS

Hommage à Paul Buri

A la fin juillet, Paul Buri, a perdu la vie au volant de son véhicule lors d’une rencontre d’oldtimers. Les circonstances exactes de cet accident ne sont pas connues. Il a siégé durant une longue période au comité de la section des deux Bâle de l’ASETA et l’a présidée en 2014. Malgré son départ officiel cette année-là, il est resté très actif et a même dirigé l’assemblée générale en 2022. Il était réputé pour ses propos pleins d’humour lors des congrès et des assemblées. L’ASETA présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Roman Engeler

VD

Lieu de cours: Oulens-sous-Echallens

Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Cours de préparation au permis de tracteur (de 8 à 14 h):

– 25 novembre 2023

Conditions de participation

– Ces cours peuvent être suivis 4 à 6 mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires).

Prix: CHF 110.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 80.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau.

Renseignements et inscription: en ligne sur www.fahrkurse.ch ou

SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, tél. 058 105 99 52

Sections | ASETA 08 2023 Technique Agricole 73
Senn

Mordu de cheval

C’est à l’âge de 29 ans, en 2016, que Maurice Pollien reprend les rênes de l’écurie Pollien, à Assens (VD), près de Lausanne. Ses parents, producteurs de lait, avaient amorcé dès les années 1980 le virage de l’activité équestre sur le domaine familial. Ils finissent par vendre leurs 12 vaches et opérer de gros travaux d’aménagement de box pour adapter les bâtiments à leur nouvelle affectation et développent cette niche. Après son CFC d’agriculteur et une expérience d’un an dans une ferme canadienne, mais sans formation équine, Maurice Pollien n’a eu de cesse, depuis son installation, d’entretenir les huit bâtiments du domaine. Leur surface cumulée avoisine 10 000 m2 couverts, une partie s’étendant dans une ancienne grande halle de Palexpo démontée en 1989. Aidé de ses quatre palefreniers embauchés à l’année, ce bricoleur reconstruit d’ailleurs périodiquement des box pour s’adapter aux normes évolutives de bien-être animal édictées par la Confédération. L’exploitation mobilise au total quinze personnes pour ses deux activités: les productions végétales et le centre équestre, plus rentable, comprenant une pension pour chevaux, un pôle entraînements et concours ainsi qu’une école d’équitation accueillant chaque semaine 250 enfants des districts du Gros-de-Vaud et de Lausanne. La moitié environ des 85 chevaux logés et entretenus appartient au domaine, l’autre moitié est en pension.

Indépendance alimentaire

Une partie des 85 hectares de surface exploitée sert à produire l’ensemble de l’alimentation des chevaux soignés sur le domaine. Seuls les trois-quarts de la paille sont achetés chez les exploitants voisins qui fertilisent leurs parcelles avec le fumier excédentaire du centre. Maurice possède la plupart des machines agricoles nécessaires pour cultiver ses parcelles de prairies, maïs, avoine, blé, colza, orge et betteraves: «Ça coûte cher mais ça dure plus longtemps!» Pour les automoteurs de récolte, il sollicite une agro-entreprise. A l’écurie en revanche, une grande partie du travail reste manuel, en raison des bâtiments anciens et du conditionnement du foin et du regain en petites bottes. «Ici c’est une mécanisation fourche et brouette», plaisante-t-il, lui qui a constaté une incompatibilité de la configuration des lieux avec un travail au valet de ferme. Entre les cours, la pension, les concours et les cultures, Maurice Pollien peut aussi compter sur ses parents, son beau-père agriculteur retraité et sa femme Sandrine pour l’aider. Celle-ci l’aide pour les tâches administratives et les soins aux chevaux, s’occupe aussi de leurs deux garçons Louis et Mathieu, de 9 et 8 ans. Malgré une petite liste d’attente pour les cours ou la pension, le responsable ne veut pas s’agrandir. Le large éventail d’options proposées aux clients constitue une force, mais complique la gestion de l’entreprise. Pour les années à venir, il veut pérenniser l’activité en rationalisant toutes les options possibles, et satisfaire sa clientèle tout en surveillant la rentabilité entamée par le doublement récent du prix des chevaux. Maurice Pollien est aussi conseiller communal et secrétaire du réseau écologique d’Assens. Son hobby principal? «Le saut d’obstacles!»

74 Technique Agricole 08 2023 ASETA | Portrait
Propos recueillis par Matthieu Schubnel

Les cours proposés par l’ASETA

Cours de conduite «G40»

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Cours de conduite Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes pour le climat.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir­faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir­faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: l’ASETA n’organise plus ces cours elle ­ même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site Internet www.amsuisse.ch.

Cours agriLIFT

Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508.

Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

85 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG

Sulzstrasse 10–12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse)

Gratuit pour les membres de l’ASETA

Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN 1023 ­1552

Prochain numéro

Thème principal: «L’affouragement»

L’électrification et l’automatisation des matériels d’affouragement progressent en Suisse aussi.

L’édition 9/2023

paraîtra le 14.09.2023

Clôture de la rédaction: 30.08.2023

Clôture des annonces: 01.09.2023

Cours | ASETA 08 2023 Technique Agricole 75

LE TEMPS EST VENU DE MONTRER L‘ENSEMBLE DE NOS COMPÉTENCES EN MATIÈRE DE PRODUITS SUR UNE GRANDE SCÈNE.

NOUS NOUS RÉJOUISSONS DE VOUS RECEVOIR 18 – 20 AOÛT 2023

Venez voir des machines actuelles en action et découvrez des solutions innovantes dans le domaine de l‘agriculture sur le vaste terrain d‘exposition de la Swiss Future Farm.

Les autres exposants ainsi que les horaires détaillés des démonstrations de machines seront mis en ligne sur notre site web: www.agriemotion.ch

À BIENTÔT À TÄNIKON!

AgriEmotion

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