Octobre 2021
ANALYSES DU SOL L’importance de l’humus Détecter la structure et la compaction Chargeur frontal: haut ou bas? L’Alp Innovation Trophy cherche des développements prometteurs
Octobre 2021 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Éditorial
En bref
Marché 8 12 14 15 16 17 18 20 22 28 30 33 36
«Le monoaxe reste d’actualité» Tracteurs à variation continue de Lindner Récolteuses de haricots, de maïs doux et de pois Pöttinger: des innovations pour les 150 ans De la puissance en batteries L’«Alp Innovation Trophy» Le «Rotapull» doté d’une génératrice Offensive faucheuses «Metrac» de Reform
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Thème principal: analyses du sol L’automne, saison des prélèvements Voies de passage et compaction L’agriculture régénérative Tests rapides avec une bêche munie d’un capteur Prélèvements précis à la machine
Impression 40 42 44 48
Dieci «Mini Agri 20.4 Smart»: maniable et stable Pourvoyeur de confort: «Big Pack 1270 VC Multibale» Doseur de fourrage universel
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En savoir plus CVT: la capacité de retenue décryptée
Sécurité 51
La sécurité peut être planifiée
Management 52
Ce chargeur, je l’abaisse ou pas?
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Plate-forme 54 56
Mettre à profit les émissions Moteur de propulsion innovant de Bosch Rexroth
Passion 58
La relève suisse sort du bois aux Timbersports Series
ASETA 60 62 63
Communications des sections Miriam Scheuber: le pouvoir aux femmes Les cours et l’impressum
Page de couverture Réaliser des prélèvements précis est essentiel. Cette opération gagne à être mécanisée parce que les machines travaillent vite et efficacement dans tout type de sol. Photo: Joe Santo
www.youtube.com/ agrartechnikCH
www.facebook.com/ CHLandtechnik
Roman Engeler
Le sol est le plus essentiel de tous les facteurs de production pour l’agri culture, mais aussi un bien fondamen tal pour l’ensemble de la population. Sans lui, on ne peut produire ni four rage ni aliments pour les animaux, sans lui, l’homme n’aurait rien à man ger non plus. Voici un peu plus de six ans, l’Assem blée générale des Nations unies a déclaré 2015 «Année internationale des sols», dans le but de sensibiliser de larges pans de la population mon diale à cet important élément. Que la chose soit durablement gravée dans le marbre, rien n’est moins sûr. Compte tenu de la croissance démo graphique mondiale et de l’immigra tion continue vers notre pays, la pres sion sur ses sols va se maintenir. Année après année, des logements, des bâtiments commerciaux et des infra structures privent l’agriculture de pré cieuses terres. Mais cette réduction de la surface arable n’est qu’une des me naces auxquelles le sol est continû ment exposé. Les autres sont l’utilisa tion incorrecte de machines, l’érosion et la perte d’humus. Ce qui est valable pour notre pays l’est dans le monde entier: il faut produire davantage sur une superficie qui a ten dance à se réduire. L’innovation varié tale et la sélection animale associées aux progrès techniques contribuent à garantir que cette progression des rendements puisse se poursuivre. Dans un tel contexte, connaître l’état géné ral du sol et ses teneurs en éléments fertilisants est capital. De plus en plus. Prélever des échantillons de terre est le meilleur moyen d’y parvenir. La description des techniques disponibles à cette fin constitue le point fort de cette édition de Technique Agricole. L’édition no 11 paraîtra le 11 novembre 2021.
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Actualité
En bref New Holland fête cette année 60 ans d’ensileuses automotrices, l’occasion de sortir un modèle en livrée spéciale. Après des années à la direction de DeLaval à Sursee (LU), Herbert Kirchhofer a pris sa retraite. Son successeur est Guido Thürig. Trioliet a développé une app’ pour la gestion moderne de l’affourragement. Elle est gratuite, à télécharger dans l’App Store ou sur Google Play. MAN construisait son premier tracteur «Ackerdiesel» il y a 100 ans. L’aventure de la division tracteurs a pris fin en 1963 pour cette maison devenue un groupe mondial. Le principal journal économique suédois a élevé au titre d’entrepreneur de l’année la famille Stark, propriétaire de Väderstad. Le centre d’essais de la DLG, la Société allemande d’agriculture, a testé la rampe d’épandage à sabots Fliegl «Skate 120». Elle obtient la marque «DLG-anerkannt». Au Kasakhstan, Claas va construire des gros tracteurs et des moissonneuses-batteuses dans sa nouvelle usine. En Tchéquie, le fabricant de pneumatiques Trelleborg a été élu «Meilleur employeur» de la région de Zlin. Stihl a un nouveau directeur, Michael Traub. Il prendra la suite de Bertram Kandziora qui part à la retraite fin janvier 2022. Horsch songe à fabriquer des épandeurs d’engrais et va présenter un modèle pneumatique en 2022. Décharger l’ensilage en ligne droite sur une distance présélectionnée, c’est ce que promet le système «ExactUnload» de Krone, sur ses remorques de transport «GX». Jacqueline Himsworth, présidente du conseil d’administration, et Michel Denis, directeur général du groupe Manitou, ont été élus «Entrepreneurs de l’année» pour la région Ouest de la France. Fliegl élargit son assortiment de remorquesbennes lourdes avec le modèle «TMK 266 S». Le salon Suisse Tier aura bien lieu fin novembre à Lucerne. Les visiteurs devront être porteurs d’un certificat Covid. Les énergies renouvelables devraient bénéficier en Suisse d’une aide à l’investissement unique dès 2023. Suite à la pandémie, le salon international de la machine agricole EIMA de Bologne (I) aura finalement lieu du 19 au 23 octobre.
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Collaboration au pas de... chargeurs! Depuis huit ans déjà, Kubota propose d’usine les chargeurs frontaux du constructeur français MX. C’est notamment le cas sur les tracteurs «M6002», «M6121» et «M7133» depuis trois ans. Cette coopération étend désormais ses effets à l’ensemble de la gamme de tracteurs «M». En outre, des chargeurs MX vont aussi être montés sur les tracteurs des gammes «M4003» et «M5002». Ces véhicules sont déjà pré-équipés du système de commande électronique «e-Pilot S» de MX. Il offre des fonctions telles que le verrouillage et le déverrouil-
lage des outils, l’activation et la désactivation des amortisseurs et une troisième fonction pour alimenter un moteur hydraulique sans devoir maintenir la pression sur le bouton de commande.
Sitevi 2021 Le Sitevi, salon leader mondial des équipements et savoir-faire en viticulture, arboriculture, maraîchage et oléiculture, se tiendra du 30 novembre au 2 décembre au parc des expositions de Montpellier (F). Après le succès de l’édition précédente, en 2019, la nouvelle édition s’annonce également prometteuse, selon les organisateurs, qui affirment que le site d’exposition agrandi est déjà réservé à 85 %. Les membres de l’ASETA peuvent bénéficier de billets d’entrée gratuits en contactant directement Charline Fabbro de Promosalons Suisse par courriel à cfabbro@ccifs.ch ou par téléphone au 022 849 05 98.
Temps forts en cascade Les temps forts se sont succédé lors de l’inauguration de l’atelier Trachsel Technik AG à Mettmenstetten (ZH), le dernier week-end de septembre. Cette maison est spécialisée dans les re-
morques à essieux moteurs et les machines spéciales. Les visiteurs ont pu découvrir l’outil de travail du sol à entraînement électrique et à commande par capteurs d’une start-up de l’Université technique de Dresde (voir l’article «Cultivateur en première mondiale» en page 18). Il était présenté pour la première fois. C’est une nouvelle avancée sur le plan écologique et économique. La direction Scharmüller «EAMS», un système de direction sans liaison mécanique avec le véhicule tracteur, a suscité grand intérêt. Comme l’a révélé le fondateur et propriétaire Hansruedi Trachsel (à d.), son fils Remo lui succédera début 2022.
Actualité
Démarrage en Inde Les essais de production ont commencé fin septembre dans l’usine du nouveau site du fabricant de pneus BKT à Waluj, dans l’Etat indien du Maharashtra. Résultat d’un investissement de 56 millions de dollars américains, la capacité de production annuelle atteint environ 30 000 tonnes de pneus hors route. Lorsque l’usine tournera à plein charge, elle employera environ 500 personnes. Le site fournira des pneumatiques de petits et moyens diamètres destinés à des engins agricoles et industriels.
Vergers photovoltaïques
Quatre de plus pour la «6» Deutz-Fahr sort quatre nouveaux modèles dans sa gamme «6»: les «6190 TTV», «6210 TTV», «6230 TTV» et «6230 TTV HD». Ces tracteurs sont mus par la dernière génération de moteurs Deutz 6-cylindres, délivrant entre 192 et 230 chevaux. Selon le constructeur, ses caractéristiques optimisées permettent d’obtenir un couple de 970 Nm. La nouvelle transmission à variation continue «TTV» et le système «CleanOil» ont permis de porter les intervalles entre vidanges d’huile moteur à 1000 heures, et ceux d’huile de transmission et de fluide hydraulique à 2000 heures.
En Allemagne, dans le cadre du projet de recherche sur cinq ans «Agri-PV Fruit Growing», BayWa et l’Institut Fraunhofer pour les systèmes d’énergie solaire, plus d’autres partenaires de Rhénanie-Palatinat, ont installé des panneaux photovoltaïques sur un verger de pommes et d’autres fruitiers. C’est la première installation de ce type en Allemagne. La surface totale dédiée au projet de recherche s’étend sur environ 9100 mètres carrés. Le système «agro-photovoltaïque» d’une puissance de 258 kW occupe environ un tiers de la surface du site. L’expérience visera en premier lieu à comparer la production de pommes sur un même site mais sous quatre systèmes de protection et d’abris différents: - s ous film de protection (non perméable à la pluie) - s ous filet de protection anti-grêle (perméable à la pluie) - s ous modules photovoltaïques translucides installés à demeure (non perméables à la pluie) - s ous modules photovoltaïques sur rails (laissant passer la pluie au besoin). L’objectif est de déterminer dans quelle mesure des installations photovoltaïques peuvent protéger des cultures et vergers d’événements comme la grêle, les fortes pluies, les coups de soleil, le gel ou les températures extrêmes. Les chercheurs vont analyser l’influence sur les rendements des cultures et la croissance des plantes de panneaux photovoltaïques gérés et installés en diverses configurations pour laisser passer la lumière. L’aspect esthétique de l’installation et son acceptance feront aussi l’objet d’observations en lien avec son intégration dans le paysage.
Le circuit hydraulique «CleanOil» est indépendant de celui de la transmission pour éviter l’introduction d’impuretés dans cette dernière. Des systèmes de détection de charge (load-sensing) sont disponibles pour des débits jusqu’à 210 l/min. Le relevage avant présente une capacité de 5450 kg; il peut être associé à la prise de force frontale «DualSpeed». Le relevage arrière peut soulever jusqu’à 10 000 kg. Des stabilisateurs latéraux hydrauliques ou automatiques sont en option. La cabine «MaxiVision 2» a été dotée de nouvelles caractéristiques, telles qu’une platine de montage pour des moniteurs supplémentaires et un siège à suspension pneumatique pouvant pivoter jusqu’à 23°. Avec le «iMonitor3», le conducteur peut contrôler toutes les fonctions des machines. L’usage de cette interface a été simplifié.
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Actualité
Champion d’Europe en machinisme agricole Sandro Weber, de Zuzwil (SG), est mécanicien en machines agricoles. Il s’est vu décerner la médaille d’or des Championnats européens des métiers «EuroSkills» qui se sont déroulés à Graz, en Autriche. Le jeune homme peut désormais savourer ce titre de champion européen. Après des mois de préparation, il a pu démontrer ses compétences et s’imposer face à une forte concurrence. Sandro Weber a eu deux bonnes raisons de fêter: il a aussi été désigné meilleur participant suisse aux «EuroSkills». Sandro Weber a dû résoudre plusieurs problèmes pratiques dans le cadre du concours. Ils impliquaient des opérations de diagnostic, de réglage et de réparation. Le concours portait sur l’hydraulique, l’électronique, les moteurs et les entraînements mécaniques. Au final, Sandro Weber s’est imposé face à la concurrence internationale venue de toute l’Europe, remportant ainsi la médaille d’or.
Un additif pour moins de gaz «Eminex» est un nouvel additif lancé par AlzChem. Il peut réduire les émissions de méthane et de CO2 générées par les lisiers et les digestats d’installations à biogaz. Selon le fabricant de produits chimiques spéciaux de Trostberg (Bavière, Allemagne), les émissions de méthane et de CO2 pendant le stockage peuvent être réduites jusqu’à 90 % grâce à l’ajout de cet agent auxiliaire contenant de la cyanamide calcique. Son application est simple: «Eminex» est fourni en granulés dans des Bigbags. Il suffit de l’ajouter lentement en pluie dans les fosses de stockage lors des opérations de brassage.
Le produit inhibe la formation et le dégazage ultérieur de méthane et de CO 2. «Eminex» lui-même se dégrade en quelques semaines. L’additif devrait bientôt être disponible en Suisse. Les démarches pour son homologation comme fertilisant ont démarré.
Matériels additionnels
Surface d’appui optimisée
Claas élargit sa gamme de faucheuses à disques avec la «Disco 4400 Contour» (photo). Munie d’un système de décharge «Active Float», elle est portée à l’arrière du tracteur et traite une largeur de 4,20 m. Un nouveau mécanisme de repli vectoriel assure la sécurité des déplacements sur route, en maintenant la machine à la verticale et dans un volume compact.
Les solutions novatrices pour limiter le compactage des sols sont fort prisées. C’est ce qui a incité les ingénieurs de Yokohoma (marques «Alliance», «Galaxy» et «Primex») à phosphorer sans répit sur des pneus radiaux pour tracteurs, les «Improved Flexion» (IF) et «Very High Flexion» (VF). Ils ont aussi travaillé sur des pneus de flottaison radiaux pour remor ques et – véritable première mondiale – sur le mariage des technologies de flottaison et «VF» dans le pneu Alliance «A389 VF».
Du côté des andaineurs, la marque de Harsewinkel lance une génération de quatre modèles à quatre rotors entièrement nouveaux. Parmi leurs caractéristiques figurent la hauteur en position de transport limitée à 4 mètres, un meilleur suivi du relief et une maniabilité optimisée et plus aisée. Les ensileuses «Jaguar 900» bénéficient elles aussi d’équipements innovants au niveau de la prise en charge du fourrage, de l’éclateur et du dosage des auxiliaires d’ensilage. D’autres innovations sont disponibles pour les accessoires frontaux «Orbis» et «Pickup». Elles sont destinées à obtenir un flux de récolte plus constant et un débit plus élevé.
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Cet «A389 VFIMP» possède une bande de roulement spéciale pour une adhérence hors du commun, d’excellentes propriétés de flottaison et un auto-nettoyage efficace. Sa surface de contact est 25 % plus étendue pour une pression au sol nettement diminuée, écrit le fabricant. Ce pneu est doté d’une carcasse très robuste capable de supporter des charges élevées à des pressions de gonflage inférieures de 30 % à la normale (jusqu’à 0,8 bar dans le terrain). Ses ceintures en acier limitent sa résistance au roulement et sa gomme de composition spéciale allonge sa durée de vie et réduit son usure, ajoute le constructeur. «La conception non directionnelle de son profil avec ses blocs centraux uniques en forme de S garanti un effet de traction optimal sur tous les types de sol, une direction efficace dans les deux sens, et un montage facile.»
Actualité
Fraises enfouisseuses L’introduction d’une nouvelle génération de fraises enfouisseuses larges de 70 cm à 100 cm est appelée à révolutionner le travail des paysagistes et des horticulteurs en termes de maniabilité et d’efficacité dans la préparation du sol. Ces accessoires développés et fabriqués par Rapid sont parfaitement adaptés aux monoaxes de la marque.
Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.
Les dents tournant par paires dans le sens inverse de l’avancement découpent finement la surface du sol. Le vieux gazon, les résidus végétaux et les pierres sont projetés contre un peigne puis enfouis dans le sol. Simultanément, la terre émiettée est étalée en surface. Le système de relevage rapide «RQL» (Rapid Quick-Lift), développé et breveté par Rapid, est monté en série et permet d’optimiser le processus de travail et de faciliter la tâche de l’opérateur. Grâce à ce dispositif rapide, la combinaison d’outils peut être amenée facilement sur le rouleau suiveur en appuyant légèrement sur les manchons du monoaxe en marche avant. La procédure inverse est tout aussi aisée: il suffit d’enclencher la marche arrière et la combinaison d’outils repasse de sa position de transport en position de travail.
Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un New Holland «T8.390» à l’échelle 1:32.
«eFuels» a 150 membres
Un SMS et gagnez avec: Gloor Landtechnik AG Dorfstrasse 8 5053 Staffelbach (AG)
Depuis que les carburants classiques d’origine fossile sont au centre du débat environnemental, les carburants «eFuels» conquièrent le devant de la scène. «eFuels Alliance» est une communauté d’intérêt qui promeut la production industrielle de carburants synthétiques à partir d’énergies renouvelables. Elle compte pour l’heure plus de 150 membres. Liebherr et Deutz viennent de la rejoindre. Les «eFuels» sont produits avec du courant de sources renouvelables, de l’eau et du CO2. A la différence des carburants classiques, ils ne libèrent pas de CO2 supplémentaire mais peuvent alimenter les moteurs thermiques et les véhicules modernes. Les infrastructures de distribution et les stations-service peuvent continuer d’être utilisées. L’essence, le diesel et le kérosène ont une densité énergétique élevée, ce qui vaut aussi pour les «eFuels» de composition chimique analogue.
Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle de tracteur New Holland «T8.390». Paul Fahrni, Le Locle (NE), est l’heureux gagnant du modèle de Fendt «724 Vario», mis en jeu dans l’édition de septembre de Technique Agricole.
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Marché | Interview
«Nous voulons poursuivre notre croissance et améliorer notre rentabilité». affirme Rolf Schaffner, directeur général de Rapid. Photos: Roman Engeler
Le monoaxe reste d’actualité Ces dernières années, Rapid a consolidé ses activités et s’est concentrée sur les machines à guidage manuel ou radiocommandées. Rolf Schaffner, son directeur général, dévoile ici les autres ambitions de cette entreprise riche en traditions. Roman Engeler
Technique Agricole: Rapid a une histoire presque centenaire, pleine de rebondissements. En raccourci: l’entreprise démarre comme simple fabricant de motofaucheuses, devient constructeur de véhicules de toutes sortes et distributeur de nombreuses marques de machines agricoles et de voirie. Puis redevient exclusivement spécialiste en monoaxes. Vous êtes d’accord avec ce condensé? Rolf Schaffner: Oui, les choses peuvent être résumées ainsi. Ces dernières années, nous avons bel et bien opéré un «retour aux sources». A côté de travaux de sous-traitance, nous nous sommes concentrés sur le développement et la 8
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production de monoaxes ou, dit de façon plus générale, de machines à guidage manuel ou radiocommandées. Comment en êtes-vous venus à progressivement abandonner le commerce de machines, pourtant lucratif? Cela tient à plusieurs raisons. La consolidation sur le marché des tracteurs en fut une. Comme Case-Steyr venait de fusionner avec New Holland, il n’y avait plus guère d’intérêt à ce que deux distributeurs coexistent pour importer en Suisse deux marques de tracteurs quasi identiques. Rapid a donc vendu son activité «tracteurs» à Bucher Landtechnik. Du coup, nous devenions moins intéressants
pour certains constructeurs d’équipements qui se sont mis en quête d’autres pistes et ont constitué leurs propres organisations de distribution. Mais vous êtes restés encore quelque temps dans le secteur communal avant de le céder aussi? Ce domaine est structuré différemment. Il faut beaucoup négocier, consulter et, en plus, l’examen des appels d’offres le rend plus complexe. Il faut de la marge pour financer ces tâches dans un contexte de distribution à deux niveaux avec importateur et agents locaux. Or, cette marge n’a cessé de rétrécir et la chute de l’euro a encore accentué le phénomène.
Interview | Marché
Etes-vous contents de la marche de vos affaires? Nous sommes très satisfaits des trois premiers trimestres, tant en ce qui concerne le carnet de commandes que le chiffre d’affaires. Les seules difficultés du moment concernent l’approvisionnement en pièces et matériaux. Notre chiffre d’affaires a progressé d’environ 25 % par rapport à 2020. Mais il convient de préciser que nous avons connu l’an dernier un léger tassement dû au coronavirus. Quel est le modèle de l’assortiment Rapid qui se vend le mieux? Comme je vous l’ai dit, l’ensemble de nos activités et tous nos produits se portent bien. Dans l’assortiment Rapid, c’est pour l’heure le «Monta» qui occupe, déjà et incontestablement, la position de tête! Quelles parts de votre activité occupent les différents secteurs? Nous ne publions pas de chiffres détaillés. Ils varient d’une année à l’autre, notamment pour ce qui est de la sous-traitance qui représente entre 10 % et 20 % de notre chiffre d’affaires. Comment se répartissent les ventes de monoaxes et d’équipements? Je peux juste vous dire qu’il y a 20 ans nous vendions 1,3 outil par monoaxe et que nous nous rapprochons aujourd’hui d’une proportion de 2 outils par machine, que notre filiale de distribution en Allemagne contribue aussi à améliorer.
ressé par la technologie monoaxe de Rapid. Toutefois, avec nos prix, nous ne sommes pour l’heure pas compétitifs sur le marché américain. Reste que je ne suis pas peu fier que l’entretien du «Ground Zero» à New York, ait été longtemps effectué avec l’une de nos machines! Inversement, ce partenariat avec Ariens a permis à Rapid de déve lopper la gamme «Casea» et de la lancer sur le marché suisse… … oui, cependant cette activité n’a pas réussi à se développer de manière optimale. Ces machines étaient trop typées «américaines» et ne correspondaient pas vraiment à notre image ou à celle de Rapid. En 2019, Rapid a repris les sociétés KommTek et Brielmaier. Quelles raisons ont dicté ces rachats? La décision d’acquérir ces deux sociétés obéissait à différents critères. KommTek a été rachetée pour la raison suivante: Rapid a certes toujours vendu des machines en Allemagne, mais sans jamais y conquérir des parts de marché significatives. Nous nous sommes donc dit qu’acquérir des véhicules chenillés radiocommandés et le réseau de distribution de KommTek pourrait faciliter notre implantation sur le marché allemand. L’évolution actuelle de notre chiffre d’affaires montre que nous sommes sur la bonne voie.
Et pour Brielmaier? Ce rachat s’inscrit dans un contexte tout différent. C’est le marché des motofaucheuses à voie large qui nous a interpellé et voilà que pouvions reprendre le leader de ce segment. De surcroît, en acquérant Brielmaier, des compétences dans le domaine de la tôlerie revenaient au sein du groupe Rapid. Nous avions aussi considéré le lieu d’implantation de Brielmaier – au cœur de nos principaux marchés – comme idéal pour nos futurs concepts logistiques. Vous venez d’annoncer des changements dans l’organisation de ces deux sociétés. Pourquoi avoir attendu jusqu’à maintenant et pourquoi ces changements? Pour des personnes de l’extérieur, cette annonce peut paraître tardive, mais pour nous, le temps a passé très vite depuis la reprise de ces sociétés. A cause du coronavirus mais aussi du départ de cadres dirigeants de ces sociétés, l’équipe Rapid s’est retrouvée à devoir gérer simultanément trois sociétés. L’intégration n’a peutêtre pas été aussi rapide que nous l’attendions, mais elle est à présent bien lancée. Et comment se passe la collaboration avec Reform? Elle se fait sur deux lignes disctinctes: Reform est d’abord importateur de Rapid pour l’Autriche. D’un autre côté, nous construisons pour Reform des monoaxes à transmission hydrostatique de couleur
Quelle est la part des exportations? Le taux actuel d’exportations des produits Rapid atteint environ 60 % et il évolue dans ces eaux depuis des années. Voici 15 ans, vous perciez sur le marché américain dans le cadre d’un partenariat avec Ariens, constructeur des porte-outils «Gravely». Comment s’est développé cette activité? Ce partenariat débuta alors que le cours du dollar évoluait autour de 1 franc 30. Ariens était alors le spécialiste américain des monoaxes; il se montra intéressé par nos machines à entraînement hydrostatique. La collaboration fonctionna très bien durant 7 ans environ. Rapid fabriquait pour Ariens des machines de marque «Gravely». Le nombre d’unités qui s’écoulaient sur le marché américain était intéressant pour nous. Mais la chute du dollar signa la fin de la partie. Nous restons en contact avec Ariens, qui est toujours inté-
Le «Twister» – ici un éclaté du pick-up sans cames en matière synthétique – ouvre une nouvelle ère dans la récolte de fourrages en montagne, soutient Rolf Schaffner dans l’entretien accordé à Technique Agricole.
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Marché | Interview
Rolf Schaffner: «Un monoaxe permet d’atteindre de hautes performances avec une faible consommation d’énergie.»
rouge que notre partenaire commercialise par l’intermédiaire de son propre réseau de concessionnaires. Cette production est régie par un contrat OEM, soit Original Equipment Manufacturer ou constructeur de matériel original. Globalement, cette collaboration fonctionne fort bien. Elle nous a permis d’augmenter substantiellement notre production en terme d’unités. Vous pouvez nous dire de quelles quantités il retourne? Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais vous indiquer que cela représente environ 20 % du nombre d’unités par rapport à l’ensemble de notre production. Reform est-il impliqué dans votre recherche et développement? Une des idées maîtresses de la production OEM est de construire et positionner sur le marché des modèles de machines arborant soit la couleur de Reform, soit celle de Rapid. Nous mettons en œuvre ce principe, y compris sur le plan technique, partout où c’est opportun. Reform est alors également impliqué dans le processus de développement. Depuis 2015, Rapid dispose dans sa gamme du ramasse-foin «Twister» à pick-up sans cames en plastique. Comment va ce produit? Son ascension a été fulgurante. Quand j’y pense, cette évolution représente une sorte de saut quantique dans le domaine de la fenaison. Elle a contribué à réduire considérablement le travail manuel. La demande reste très dynamique pour ce produit, disponible aussi en version «Multitwister» depuis deux-trois ans. Ce genre de machines s’emploie désormais aussi ailleurs qu’en zones de montagne. 10
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Depuis cette année, Rapid est présent sur le marché avec le monoaxe tout électrique «Uri». Comment a réagi le marché à ce nouvel engin et quel intérêt suscite-t-il depuis son lancement? Il suscite un vif intérêt, y compris dans l’agriculture. Les réticences face aux appareils fonctionnant sur batteries sont moins fortes qu’on le craignait. L’«Uri» n’est pour Rapid qu’un premier pas dans le domaine de la motorisation électrique. Il y en aura d’autres. Nous tirons de nombreux enseignements de sa mise au point. Reste que le moment décisif, celui où nous pourrons passer à une production en série, n’est pas encore arrivé. C’est-à-dire? Il va falloir que le client considère son investissement de façon différente. Il doit intégrer que l’«Uri» est plus cher à l’achat qu’une machine à essence, mais moins coûteux à l’usage et à l’entretien. Quels gros défis a-t-il fallu relever lors du développement de l’«Uri»? Il nous a fallu limiter son coût de fabrication afin que son prix d’achat ne devienne pas excessif, et choisir les bons composants et trouver la programmation logicielle convenable. Où l’usage de ce monoaxe électrique fait-il particulièrement sens? Le secteur communal est important, avec la préparation des sols. C’est d’ailleurs prioritairement pour ce type d’utilisation qu’il a été initialement conçu. Mais nous sommes en train de constater qu’il convient aussi à de nombreux autres domaines, essentiellement pour des applications agricoles en intérieur. Combien d’unités d’«Uri» comptezvous écouler? Nous venons de produire un premier lot de 40 unités. Notre objectif est maintenant de bientôt pouvoir construire des séries de 200 engins, ce qui correspond au seuil de rentabilité. Je dis bientôt car il est pour l’instant difficile d’estimer le temps que cela prendra pour atteindre ce but. En octobre 2020, Rapid a racheté les roues «Flexispike» à ergots en caoutchouc et les droits de distribution exclusifs associés. A quel stade en est ce produit? Nous avons écoulé une première présérie de ces roues à ergots en caoutchouc et
somme en train d’analyser les retours des premiers utilisateurs. Ils serviront à la prochaine phase de développement. Ceci devrait nous permettre de véritablement commercialiser ce produit au printemps 2022. Je peux déjà vous dire que les échos sont très positifs, ce qui nous rend très confiants quant à la réussite du «Flexispike». Comment se dessine le proche avenir de Rapid? Nous entendons poursuivre notre progression tout en augmentant notre rentabilité et, pour cela, mieux exploiter les synergies des trois entreprises Rapid, KommTek et Brielmaier. Le but est de parvenir à tirer notre épingle du jeu, y compris dans les périodes plus difficiles. Vous prévoyez d’autres rachats d’entreprises? Pas aujourd’hui. Mais si une occasion devait se présenter, il n’est bien sûr pas exclu que nous la saisissions. Où voyez-vous encore des besoins à satisfaire avec de nouvelles machines et équipements à ajouter à votre assortiment? Nos responsables produits enregistrent une foule de souhaits. Ceci étant, nous sommes bien établis dans les segments agriculture/récolte de fourrage et entretien des espaces verts/voirie. Nous travaillons intensivement à faire évoluer de manière cohérente et solide un troisième pilier, celui du travail du sol pour l’horticulture et le paysagisme, pour encore mieux nous positionner sur ce marché. Quels vont être les principaux défis à relever pour la prochaine phase de développement du monoaxe L’un d’eux sera certainement l’électrification. Nous avons déjà fait un premier pas dans ce domaine avec l’«Uri». Ce premier pas sera certainement suivi par d’autres. Pour une petite maison comme Rapid, créer et réaliser des outils polyvalents en intégrant l’ensemble des exigences d’une clientèle très diverse, avec des processus opérationnels variés, représente déjà un effort considérable. Le monoaxe reste appelé à jouer un rôle important ces 20 prochaines années. Cette machine est très performante du fait que, comparativement à d’autres automoteurs, sa masse en mouvement est bien moindre, pour un rendement énergétique bien meilleur.
Marché | Nouveautés
Lindner a étoffé son assortiment avec des modèles Stage 5. Par ailleurs, la série «Lintrac LDrive» s’est récemment enrichie du «Lintrac 80» et du «Lintrac 100», équipés d’une transmission à variation continue. Photo: Ruedi Hunger
Deux tracteurs à variation continue L’entreprise familiale tyrolienne Lindner a dévoilé des tracteurs équipés de moteurs Stage 5. Deux d’entre eux, dotés d’une transmission à variation continue, prennent le relais du «Lintrac 90». Le système «TracLink» rencontre par ailleurs un vif succès en agriculture. Ruedi Hunger Les craintes quant aux répercussions de la pandémie sur le chiffre d’affaires se sont avérées infondées. Lindner fait état d’une croissance de 10 % de ses ventes de tracteurs et de transporters. Les tout récents modèles «Lintrac» équipés de moteurs Perkins syncro Stage 5 ont contribué à ce succès, ainsi que les tracteurs d’une puissance allant de 55 kW (75 chevaux) à 100 kW (136 chevaux) et les transporters «Unitrac». N’oublions pas le rôle des technologies de transmission ultramodernes implantées sur les «Lintrac LS», à changement de rapport sous charge, les «LDrive», à variation continue, et les derniers transporters «Unitrac».
Gamme «Lintrac LDrive» élargie Lindner a lancé cette année la production en série de deux tracteurs à variation continue de la gamme «Lintrac LDrive»: le 12
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«Lintrac 80», conçu pour les terrains en pente, et le «Lintrac 100», plus puissant. Ces modèles prennent le relais de l’actuel «Lintrac 90». Le «Lintrac 80» de 74 kW (101 chevaux) qui se distingue par une excellente tenue en pente, grâce notamment à son centre de gravité à moins de 85 cm du sol. Il possède quatre régimes de prise de force à démarrage progressif. Le «Lintrac 100» offre en revanche davantage de puissance et un meilleur confort. Son moteur Stage 5 développe 86 kW (117 chevaux). Le moteur est caractérisé par une réserve de couple supérieure à 40 %. Quiconque a pris place dans la cabine de ces nouveaux venus sait ce que confort de conduite veut dire. Il existe des cabines pour tous les goûts et en plusieurs versions. Un détail fort remarqué est la commande d’arrêt active qui permet de s’immobiliser en côte sans freiner. Le
conducteur sera également surpris par la douceur avec laquelle le tracteur accélère après avoir été immobilisé par cette commande d’arrêt active.
Transmission compacte, intelligente et à variation continue Lindner produit des transporters «Unitrac» depuis une trentaine d’années. Il y a mis en œuvre une technologie équivalente à celle des tracteurs. L’«Unitrac 72 P5», modèle d’entrée de gamme très compact, offre une puissance de 55 kW (76 chevaux) avec son moteur Stage 5. D’abord conçu pour évoluer sur les pentes, il est suivi des modèles «Unitrac 92 P5», de 74 kW (101 chevaux), et «Unitrac 112», de 79 kW (107 chevaux), tous deux dotés d’une transmission à variation continue. Le dernier répond aux critères Euro 6c et Stage 5, ce qui le prédestine au secteur communal, été
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Un chiffre d’affaires en hausse La société Lindner, dont le siège se trouve à Kundl (A), produit 1200 véhicules «Lintrac» et «Unitrac» par an. En dépit d’une production stoppée durant huit jours à cause du coronavirus, elle a généré un chiffre d’affaires de 89 millions d’euros pendant l’exercice 2020-2021 (jusqu’au 31 mars). L’entreprise, qui emploie quelque 250 collaborateurs, fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 8,5 %. La part des exportations se chiffre à 52 %. Les principaux débouchés se situent en Suisse et en Allemagne. Dans ce dernier pays, Lindner domine le marché des équipements communaux. En France, où les véhicules à quatre roues directionnelles sont très populaires, les équipes du service après-vente ont dû être renforcées.
La direction sur les quatre roues confère au tracteur une plus grande liberté de mouvement à l’intérieur d’un bâtiment étroit. Photo: Lindner
comme hiver. La gamme des transporters est complétée par l’«Unitrac 122 LDrive» qui séduit même les utilisateurs les plus exigeants par sa puissance de 90 kW (122 chevaux), sa transmission à variation continue, ses circuits hydrauliques multiples avec un débit allant jusqu’à 88 l/min, sa suspension indépendante et ses amortisseurs oléopneumatiques avec contrôle de la stabilité. Un système à quatre roues directrices est proposé en option. La charge utile peut atteindre 6000 kg. Les transporters «Unitrac» bénéficient d’une vaste gamme d’outils portés, en adéquation avec leurs nombreuses utilisations.
«TracLink»: une efficacité accrue Equipé ici de la nouvelle autochargeuse Gruber, l’«Unitrac 122 LDrive» est doté d’une direction sur les quatre roues et fait ainsi preuve d’une agilité extrême. Photo: Ruedi Hunger
Décliné en trois variantes, le système «TracLink» détecte les équipements, ce qui limite les erreurs de réglage et les dommages. Lindner l’installe depuis plusieurs années dans ses équipements de voirie. Il garantit une liaison optimale entre le véhicule et son équipement tout en documentant automatiquement les interventions. Le «TracLink» bénéficie actuellement d’un regain de popularité parmi les agriculteurs. Après avoir détecté l’équipement grâce à une liaison Bluetooth, il choisit les réglages appropriés du débit hydraulique, du régime du moteur et de la prise de force, ainsi que la stratégie de conduite.
Conclusion
Les modèles «Lintrac» peuvent tous être livrés avec plusieurs variantes de cabine. Photo: Lindner
Une entreprise qui cherche à dominer le marché du machinisme agricole se doit d’offrir un plus. Fort des succès remportés par les tracteurs «Lintrac» et les transporters «Unitrac», notre constructeur tyrolien envisage l’avenir avec confiance. 10 2021 Technique Agricole
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soient entassées sur la machine de manière ordonnée. Les plantes sont préalablement coupées au moyen de couteaux rotatifs. Des bandes de caoutchouc les tirent vers des rouleaux à entraînement hydraulique. Ceux-ci séparent les épis et les feuilles de la tige. Les épis passent ensuite dans un élévateur qui les transporte jusqu’à la trémie. D’un volume de 11,4 mètres cubes, celle-ci peut en contenir près de 4,5 tonnes.
Moissonneuse de pois
Récolteuse de haricots intégrale Ploeger «GB 7150». Photos: Heinz Röthlisberger et Roman Engeler
Récolteuses spéciales L’entreprise néerlandaise Ploeger Oxbo construit des récolteuses spéciales de grande taille. Désormais, elle les importe également en Suisse. Roman Engeler et Heinz Röthlisberger
Ploeger Oxbo a récemment apporté des améliorations à certaines de ses récolteuses spéciales. L’importateur suisse Serco Landtechnik a ainsi pu lancer sur le marché trois nouvelles machines cette année.
Récolteuse de haricots intégrale La récolteuse de haricots «GB 7150» a été étrennée dans le Seeland bernois. Elle appartient à la Bohnenzentrale Seeland (centrale de haricots du Seeland). Le chauffeur et la planification du travail étaient de la responsabilité de l’entreprise de travaux agricoles Brauen. D’un poids de quelque 17 tonnes, cette automotrice articulée nécessite beaucoup d’espace pour manœuvrer en bout de champ, en raison de sa longueur de près de 10 mètres. Son mode de déplacement en crabe et ses pneus de 750 mm de large lui permettent pourtant de ménager le sol. La «GB 7150» est pourvue d’un moteur John Deere de 6,8 litres de cylindrée délivrant 284 chevaux. La cabine climatisée «Vista 2» et les dispositifs de commande ont été construits par Claas. Le conducteur peut définir les paramètres souhaités directement sur l’écran tactile de 12 pouces. Des brosses et des rouleaux conduisent les 14
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plants de haricots jusqu’au rabatteur rotatif muni de dents. Les haricots, accompagnés de quelques feuilles, sont détachés de la plante et conduits dans un élévateur. Après d’autres étapes de séparation, les feuilles et les tiges sont éjectées sur le côté de la machine. Les haricots partent de l’élévateur et passent dans un courant d’air qui élimine les déchets résiduels. Ils entrent enfin dans la trémie de 14,4 mètres cubes. Ils se déchargent à l’aide d’un fond à poussoir ou par basculement.
La récolteuse de pois à roues arrière directrices «EPD 540», longue de 11,6 mètres, est plus lourde, avec un poids à vide qui dépasse 24 tonnes. Elle est dotée d’un moteur 5 cylindres Scania de 9,3 litres délivrant 396 chevaux. La cabine provient de Claas, comme celle de la récolteuse de haricots. Les cosses sont arrachées par les arbres rotatifs du dispositif frontal de 3,3 mètres de large. Elles passent ensuite dans un tambour rotatif placé en position longitudinale. Un arbre de battage et deux séparateurs les ouvrent et pressent les pois contre les tamis. Les pois ainsi criblés roulent par gravité hors du tambour de battage vers deux convoyeurs inclinés, d’où ils sont acheminés sur un tapis roulant central. Ils passent ensuite par une autre étape de nettoyage avant d’être recueillis dans la trémie de 3,7 mètres cubes, à partir de laquelle ils peuvent être transbordés pendant le processus de récolte.
Récolte de maïs sucré Dans la vallée argovienne de la Reuss, la récolte de maïs doux a été assurée par une automotrice Ploeger «Oxbo 2530» équipée d’un cueilleur à quatre rangs «CP 400». La machine a été fournie par la société Unicorn qui domine le marché suisse des produits à base de maïs doux. Cette récolteuse polyvalente articulée à entraînement hydrostatique pèse environ 13,5 tonnes. Son moteur John Deere, d’une cylindrée de 6,8 litres, développe une puissance de 173 chevaux. La cabine est également de marque John Deere. Des arceaux de détection disposés sur le cueilleur veillent à ce que les tiges de maïs
Récolteuse de maïs doux «Oxbo 2530».
Récolteuse de pois Ploeger «EPD 540».
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teurs de «plus petite taille». Le terme «petit» est ici relatif, vu qu’une puissance de quelque 240 chevaux est tout de même nécessaire. La préparation du sol est assurée par une herse rotative esca motable «103 C». La trémie de 2800 litres est partagée dans le sens de la longueur. Son rapport de 50/50 permet la distribu tion de semences avec ou sans engrais.
Semis sous litière efficace
La dernière génération de machines «Impress» est dotée d’une force de pressage plus élevée et d’un nouveau système de liage. Sonr look a aussi été actualisé. Photo: ldd
En route vers le succès depuis 150 ans Pöttinger marque ses 150 ans par un chiffre d’affaires record et de multiples innovations.
Presses à balles rondes relookées
Ruedi Hunger À partir de novembre 2021, le semoir pneumatique «Aerosem 6002 FDD» sera disponible avec une largeur de travail de 6 mètres. Il se combine idéalement avec la nouvelle herse rotative repliable de la gamme «Lion 1002 C», conçue pour réa liser de belles performances. Cette herse d’un poids propre de plus de 9 tonnes se distingue par sa compacité, le dispositif d’escamotage étant fixé directement sur
son lamier. Son centre de gravité se trouve ainsi près de l’essieu arrière du tracteur, toutefois très sollicité en raison du poids de la herse.
Charges sur les essieux bien réparties Pöttinger lance l’«Aerosem VT 5000 DD». Il s’agit d’un semoir pneumatique traîné de 5 mètres de large conçu pour les trac
Pöttinger a repensé la trémie frontale de l’«Aerosem 6002 FFD» et la propose en capacités de 1700 ou de 2400 litres. Photo: ldd
Le sol doit être travaillé avec le minimum de pression nécessaire, cependant un se mis parfait et efficace est l’objectif ma nifeste des exploitations de grandes cultures. À cette fin, Pöttinger a revu de fond en comble son équipement de semis sous couvert «Terrasem». Les disques (de la herse) ainsi que les socs fertiliseurs et semeurs sont disposés de manière à assu rer sur toute la largeur de travail un suivi correct du terrain, même accidenté. Sur les modèles «Terrasem DZ» spécialement conçus pour les exigences de l’assole ment, l’opérateur peut choisir de combi ner ou non le semis avec une fertilisation, de réaliser des sous-semis ou encore de semer une deuxième variété.
Voici cinq ans, Pöttinger s’est lancé dans un segment de marché déjà saturé avec sa propre presse à balles rondes. Bien établie entretemps, l’«Impress» vient d’être redessinée pour la première fois. Sa pièce maîtresse, le système de liage, est entièrement nouvelle. Le maintien et le freinage de son rouleau ne se fait plus par le centre, mais depuis l’extérieur. Rebapti sés, ces modèles «Impress» d’ores et déjà en vente ont reçu encore d’autres amélio rations intéressantes, dont le style dans l’air du temps.
On évite les lourdes charges sur les essieux en associant l’«Aerosem VT» à une herse rotative escamotable «Lion 103 C». Photo: Ruedi Hunger
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Les gouges de la nouvelle «Rapid Hexa» s’affûtent avec une lime hexagonale spéciale, pour une précision accrue. Photos: Stihl
De la puissance en batteries Dans ses dernières innovations, Stihl met l’accent sur les appareils à batteries et les technologies numériques intelligentes. Roman Engeler Stihl a organisé une journée pour les médias; l’entreprise a présenté des innovations dans les domaines des appareils à batteries à usage professionnel et des solutions numériques intelligentes. La protection auditive «Advance ProCom» préserve les oreilles des émissions sonores, mais se connecte également à un smartphone via Bluetooth pour téléphoner et écouter de la musique. Ce n’est pas tout: elle sert aussi à communiquer et à dialoguer avec jusqu’à 16 personnes différentes dans un rayon de 600 mètres. Pour la récolte du bois, elle se marie avec la «Holzliste». «Cette application Stihl n’existe pour l’instant qu’en allemand, mais une adaptation française devrait bientôt voir le jour», précise Ina Martin, de Stihl Suisse. Elle permet au gestionnaire forestier de numériser directement par reconnaissance voLa Stihl «MSA 300» est à ce jour la tronçonneuse la plus puissante commercialisée. Parmi ses atouts: une forme élancée, un amortisseur de vibrations efficace et une vitesse de chaîne de 30 m/s.
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cale les informations enregistrées par le bûcheron sur les grumes abattues, leur diamètre, leur longueur, les essences… Stihl a aussi étendu ses «Smart Connector 2A» et «Connected Box» pour gérer des flottes d’appareils et d’outils. Ces programmes stockent temporairement puis transmettent à une centrale les données sur le fonctionnement et les besoins en maintenance. Cette solution logicielle fonctionne pour les équipements à batteries et à moteur thermique.
Une tronçonneuse qui a de l’allant Selon Stihl, la «MSA 300» est actuellement la tronçonneuse à batteries la plus performante. Elle intègre trois modes de fonctionnement à sélectionner sur l’afficheur de commandes et de notifications. L’utilisateur reçoit en outre des informations sur le statut de l’outil. La vitesse de sa chaîne atteint 30 m/s. La machine peut être dotée d’un guide de 50 cm. Son autonomie varie entre 20 et 40 minutes. La «MSA 220 TC-O» est une nouvelle tronçonneuse d’élagage, puissante, à batterie, avec capteur de niveau d’huile. Son écran LED 180° informe l’utilisateur de l’état de marche de la machine, qui peut être munie d’un guide de 35 cm. L’autonomie limitée des appareils à batterie est un inconvénient auquel Stihl ré-
pond par une offensive en termes de produits. Ainsi existe-t-il désormais une station de recharge multiple pouvant accueillir jusqu’à quatre batteries. Mieux encore, avec un caisson de transport et de recharge mobile, il est possible de charger jusqu’à 28 batteries. Enfin, l’«AP 500 S» est une nouvelle super-batterie de 2 kg qui devrait autoriser un doublement du nombre de cycles de charge.
Chaînes: première hexagonale La Stihl «Rapid Hexa» est une chaîne 3/8" innovante avec une forme de dents censée dépasser de 10 % les performances de la «Rapid Super» grâce à son affûtage «Hexa» et à son trait de coupe étroit. La nouvelle chaîne est livrée avec une lime hexagonale spéciale, qui non seulement rend l’affûtage plus rapide comparé à celui opéré avec une lime ronde, mais qui permet aussi aux utilisateurs moins expérimentés d’aiguiser plus aisément en gardant un angle de coupe idéal. Quatre modèles d’une nouvelle génération de tronçonneuses à essence d’entrée de gamme «MS» sont prévus pour les particuliers. On citera aussi l’arrivée d’outils sans fil comme le souffleur à feuilles «BGA 60», l’aspirateur-broyeur «SHA 56» (facilement transformable en souffleur), la grande perche à élaguer «HTA 50» ou l’aspirateur à main «SEA 20».
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L’«Alp Innovation Trophy» repart pour un tour En réitérant l’«Alp Innovation Trophy», les revues Landwirt et Technique Agricole repartent à la découverte de développements prometteurs pour l’agriculture de montagne. Ce concours est ouvert aussi bien aux entreprises qu’aux inventeurs privés. Roman Engeler et Johannes Paar*
Objectifs Le concours vise à: • optimiser et simplifier les procédures de travail dans les régions montagneuses, • renforcer l’efficacité et l’ergonomie, • réduire l’utilisation de ressources non renouvelables, • augmenter la durabilité et le taux d’utilisation des équipements, • améliorer la sécurité des machines pour les utilisateurs. Ces objectifs servent aussi de critères d’évaluation pour les innovations proposées. Celles-ci doivent exister à l’état de prototype ou de série, de sorte que les membres du jury puissent les voir et les tester. Les développements proposés doivent avoir été réalisés durant les deux années précédant le congrès «Machinisme agricole en zone alpine». Pour l’édition de 2022, cette période se situe dès lors entre avril 2020 et décembre 2021.
Modalités d’inscription
2020 Alp-Innovation-Trophy
Pour s’inscrire à l’«Alp Innovation Trophy», il suffit d’envoyer un dossier présentant l’innovation par courriel ou par courrier ordinaire à Technique Agricole (adresses indiquées dans l’impressum, à la dernière page de ce fascicule). Le dossier doit inclure une description brève du produit, des informations claires sur son aspect inédit et ses avantages ainsi que trois photos ou une séquence vidéo. L’envoi de la candidature implique la transmission des droits de publication aux deux revues. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 janvier 2022 au plus tard.
Jury
La revue autrichienne Landwirt et le magazine Technique Agricole ont lancé voici deux ans l’«Alp Innovation Trophy 2020». Le franc succès de ce concours a incité les rédactions des magazines à réitérer l’opération à l’occasion du congrès biennal «Machinisme agricole en zone alpine», prévu au printemps prochain à Feldkirch, en Autriche.
* Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.
L’«Alp Innovation Trophy» a pour ambition de découvrir et de promouvoir des innovations conçues pour les équipements d’agriculture de montagne. Peuvent y participer les entreprises ayant récemment mis sur le marché des développements dans ce secteur, ainsi que des particuliers ayant créé et fabriqué un outil intéressant. Les prix seront remis aux lauréats le 30 mars 2022 lors du congrès «Machinisme agricole en zone alpine» de Feldkirch, en Autriche voisine.
Tous les projets seront évalués par un jury composé de rédacteurs des deux revues, ainsi que de représentants d’instituts de recherche, du milieu agricole et de services de prévention des accidents. Le jury effectuera une présélection. Dans un deuxième temps, les lectrices et les lecteurs de Landwirt et de Technique Agricole seront invités à voter pour leurs favoris. Le nom de l’innovation distinguée par l’«Alp Innovation Trophy» sera aussi communiqué le 30 mars 2022, lors du congrès «Machinisme agricole en zone alpine» qui se déroulera à Feldkirch.
www.agrartechnik.ch 10 2020 Technique Agricole
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Le «Rotapull» en action, avec la génératrice à l’avant du tracteur et l’outil de préparation du sol à l’arrière. Photos: Dominik Senn
Cultivateur en première mondiale Première mondiale à Mettmenstetten (ZH): à l’occasion de l’inauguration de l’atelier de Trachsel Technik AG, la start-up allemande Kronos, spécialisée en machinisme agricole, a dévoilé un équipement de travail du sol électrique guidé par capteurs. Dominik Senn
La méthode par poussée-pression Comme l’a expliqué Tim Bögel à Technique Agricole, la démarche puise son 18
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origine dans la quête d’un travail du sol plus économe en énergie. L’approche de l’Université technique de Dresde a consisté au remplacement de la contrainte par
Puissance spécifique nécessaire en kW/dm2
Lors de l’inauguration de l’atelier Trachsel (voir aussi l’article en page 4 de la rubrique «Actualité» de cette édition), Tim Bögel et Marvin Elz représentaient un quatuor d’ingénieurs en systèmes agricoles de l’Université technique de Dresde (D). Ils sont les chevilles ouvrières de la start-up Kronos qui a développé un prototype d’appareil de travail du sol à entraînement électrique. Ce «Rotapull EVO» est commandé par capteur; en 2020, il a valu à Kronos une distinction au concours «Innovate!». Il utilise un système actif d’émiettement des sols secs et compacts, récemment breveté. La startup a construit elle-même le prototype présenté.
flexion, exercée au sol lors du labour ou d’une intervention avec cultivateur lourd ou herse rotative, par un processus de poussée-pression. Il faut s’imaginer une
Comparaison des besoins en puissance 2,5 Pour la rotation
Pour la traction
2,37
Puissance totale nécessaire
2 1,84 1,5
1,45
1,45
1,45
1
0,96
0,5 0
0,49 Cultivateur lourd
«Rotapull» (8,0 km/h)
0,52 Herse rotative (5,8 km/h)
Le «Rotapull» est plus aisé à tracter qu’un cultivateur comparable, parce que la mise en rotation de l’outil est peu gourmande en puissance diesel et qu’elle contribue à réduire la résistance résultant du contact des roues avec le sol.
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pression et une rotation exercées simultanément sur une motte de terre pour la rompre. «Nous reproduisons cette poussée et cette rotation dans la machine par un principe de fonctionnement inédit utilisant l’interaction d’outils passifs et rotatifs», indique Tim Bögel. Le prototype mécanique est un cultivateur «Rotapull» équipé de socs à ailettes passifs sur ressort, associé à un rotor à entraînement actif muni de demi-coques à dents sur toute sa largeur. Les socs à ailettes soulèvent légèrement la terre et les dents du rotor la forcent à passer à travers l’inter stice où elle subit à la fois un effet de pression et de rotation.
Génératrice sur pdf et scanner Le prototype mécanique a été rapidement suivi d’une copie électrique «Rota pull EVO» (comme «EVOlution électrique») de 2,8 tonnes. Il est alimenté par une génératrice sur prise de force «Val kyrie», une construction maison. Elle dé-
livre jusqu’à 140 kW sous 700 V en courant continu, ainsi que 10 kW sous 48 V à la seconde prise. Elle peut s’accoupler entre l’outil et le tracteur ou éventuellement à la prise de force avant. Selon Marvin Elz, le moteur électrique du rotor n’absorbe que quelque 40 kW environ. En sols légers, un tracteur de 150 chevaux suffit pour tirer, relever et faire tourner la machine. Cerise sur le gâteau: un scanner de champ monté à l’arrière, constitué d’un capteur à impulsions lumineuses, mesure à distance le profil de rugosité des mottes sur une largeur de 2,8 mètres et le restitue sous forme chiffrée. Le capteur est relié par Isobus à une unité de commande qui détermine le régime du rotor nécessaire en fonction de la vitesse de déplacement afin d’obtenir l’émiettement souhaité. «Nous avons opté pour l’entraînement électrique pour que l’agriculteur puisse contrôler activement et directement le processus», explique Marvin Elz. La profondeur se règle par les deux
Le capteur, un modèle du commerce, se monte sur un support à l’arrière du véhicule.
roues d’appui à l’avant ou par les roues suiveuses arrière.
Besoins en puissance comparés
Tim Bögel, directeur de Kronos (à g.), et Marvin Elz, co-propriétaire de la start-up, posent avec le «Rotapull EVO». L’espace au-dessus du rotor est fermé par une bâche pour éviter les projections de terre et de pierres. On distingue à droite le caisson du générateur.
Pour un résultat de travail du sol identique, la comparaison de la puissance nécessaire pour faire tourner la machine et la tracter (voir graphique), est impressionnante. Le «Rotapull» ne demande grosso modo qu’un tiers de la puissance nécessaire pour tirer un cultivateur ou faire tourner une herse rotative. Il est plus aisé à tirer qu’un cultivateur comparable, ce qui diminue la consommation de diesel et limite le patinage. Il autorise donc l’usage de tracteurs à la fois puissants et plus légers. «Comme le résultat souhaité est obtenu en un seul passage, grâce à la vitesse de rotation variable, on parvient à économiser jusqu’à 30 % de temps de travail et jusqu’à 20 % de coûts d’utilisation côté machine», conclut Tim Bögel.
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particules. L’espace du compartiment moteur a été optimisé grâce à la compacité du dispositif d’entraînement et au concept de radiateur inédit.
Nouvelle cabine Les porte-outils «Metrac» sont dotés de cabines avec un large accès. Les portes vitrées procurent une vision panoramique parfaite et leur courbure a un effet insonorisant. Ces cabines se déclinent en versions ouverte et fermée. Le futur acheteur peut choisir entre différentes variantes de sièges et diverses autres options qui s’harmonisent bien ensemble. Il peut encore y ajouter un éclairage. Les sièges au confort éprouvé comportent un soutien du bassin et des accoudoirs. Un dispositif de pivotement mécanique ou électrique permet de garder une bonne position y compris lors des longs trajets en pente.
Élargissement vers le haut Le nouveau fleuron de la gamme Reform «Metrac» se nomme «H95». Il est construit de manière similaire au «H75» lancé en 2020. Photos: Reform
Offensive de Reform Reform enrichit sa gamme de faucheuses à deux essieux «Metrac» avec les modèles «H60», «H70» et «H95». Roman Engeler
Le spécialiste autrichien en équipements pour l’agriculture de montagne Reform poursuit son offensive dans les porte- outils à deux essieux en lançant de nouveaux modèles de la gamme «Metrac». Le «Metrac H60» et le «Metrac H70» disposent tous deux d’un entraînement hydrostatique avec réducteurs planétaires robustes, et accèdent à cinq modes directionnels différents. Reform commercialise aussi une variante munie d’un empattement long, qui assure une stabilité et une adhérence au sol accrues. Selon le constructeur, le «Metrac H60» et le «Metrac H70» sont «de construction légère. Leurs moteurs Perkins délivrent respectivement 61 et 75 chevaux. Conformes à l’étape 5 en matière d’émissions, ils sont pourvus d’usine d’un catalyseur d’oxydation diesel et d’un filtre à 20
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Reform étend aussi la gamme vers le haut avec le «Metrac H95», très largement inspiré du «Metrac H75» introduit sur le marché l’an dernier. Le nouveau fleuron est équipé d’un entraînement hydrostatique avec un moteur Perkins de 3,6 litres de cylindrée, qui développe 95 chevaux et génère un couple maximal de 410 Nm. La norme Stage 5 est respectée grâce à un catalyseur d’oxydation diesel associé à un filtre à particules et à un système de post-traitement des gaz (SCR). Le «Metrac H95» existe lui aussi dans une autre variante qui se distingue par son long empattement.
Le «Metrac H70» montré ici en action est pourvu d’une cabine entièrement repensée.
ANALYSES DU SOL
Automne, saison des prélèvements Une fertilisation bien ajustée, qui ne consiste pas à juste nourrir les plantes mais qui tient aussi compte de l’environnement, se fonde à la fois sur les conditions locales et sur les analyses de sol et leur interprétation.
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Ruedi Hunger
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ANALYSES DU SOL
Les conditions cadres actuelles en matière de fertilisation des surfaces agricoles utiles imposent des exigences élevées de gestion des exploitations. Il semble illusoire d’espérer que ces exigences se simplifient à l’avenir. Au contraire, la pression sociale, et les exigences environnementales qui en découlent augmenteront encore à terme. Cependant, l’agriculture n’est pas mise sur la sellette par la seule «pression extérieure» dans les domaines de la fertilité des sols et de la nutrition des plantes. Elle a également intérêt à traiter elle-même ces questions de manière exhaustive. Outre les échantillons et les analyses de sol, l’interprétation correcte des résultats obtenus et les recommandations qui s’imposent constituent les principes agronomiques fondamentaux prévalant pour la fertilisation.
Le sens des analyses de sol Un plan de fumure constitue la condition préalable à une fertilisation des terres agricoles (grandes cultures, cultures fourragères, maraîchères et fruitières, viticulture) respectueuse de l’environnement. Il est basé sur la connaissance des fertilisants présents dans le sol. Cela implique que ceux-ci soient détectés et contrôlés à intervalles réguliers. L’ordonnance sur les paiements directs dans l’agriculture (OPD) exige des cheffes et chefs d’exploitation d’effectuer au moins tous les dix ans sur toutes les parcelles des analyses de sol liées aux prestations écologiques requises. Ces résultats permettent d’optimiser la répartition des engrais. Ces analyses doivent être effectuées par un laboratoire agréé (voir tableau 1). Selon cette ordonnance, les zones mentionnées dans le tableau 2 sont exemptées de l’obligation du calcul de l’équilibre de la fumure.
pour la production de denrées alimentaires et de fourrage. La préservation de sa fertilité sans charge sur l’environnement est fondamentale pour la génération actuelle, mais aussi celles à venir. Les échantillons constituent donc un outil de gestion précieux pour tout type de fumure et la visualisation de la fertilité des sols. Ils sont aussi indispensables pour la conduite moderne des exploitations. Il est nécessaire de «savoir ce que contient» le sac d’engrais ou la tonne à lisier bien sûr, mais aussi le sol. En connaissant la teneur en fertilisants de son sol, l’agriculteur peut discuter avec les consommateurs et expliquer les tenants et aboutissants de la fumure. La gestion électronique et la modulation intra parcellaire (notamment de la fumure) se fondent sur les chiffres relatifs à la teneur en fertilisants.
La précision est déterminante L’importance des résultats d’analyse dépend de la précision de l’échantillonnage. La publication Principes de la fertilisation des cultures agricoles en Suisse (PRIF 2017)* souligne que les erreurs de pré lèvement peuvent multiplier plusieurs fois celles de laboratoire. Autrement dit, un laboratoire ne peut analyser que l’échantillon de sol dont il dispose et n’a pas la possibilité de le corriger. Afin d’obtenir un résultat fiable, il est donc indispensable d’effectuer un prélèvement impeccable avec une technologie récente. • La bêche reste un outil précieux pour l’évaluation de son propre sol, par
exemple son activité biologique ou sa structure. En revanche, elle ne convient pas du tout pour un prélèvement destiné à un laboratoire, à cause du manque de précision. • Depuis des décennies, les «cannes de carottage» telles que celles fournies par les services de vulgarisation agricole, les vendeurs d’engrais ou de semences, les cercles de machines, etc. ont fait leurs preuves. Leur manipulation est simple, la précision est suffisante, et l’effort à fournir moyen à élevé selon l’état du sol. • En plus de l’échantillonneur manuel, il existe des solutions comme le «Swiss Sampler» (lbu) permettant un prélèvement rapide et aisé. Le set est livré par poste. Une perceuse sans fil est nécessaire pour animer la mèche à prélèvement fournie. Un marquage spécifique permet de respecter la profondeur de travail. • Pour des prélèvements professionnels de sols agricoles, des échantillonneurs mécaniques montés sur un véhicule s’utilisent souvent aujourd’hui. La précision est bonne et les performances à la surface élevées. Ces échantillonneurs mécaniques font partie des prestations offertes par les entreprises de travaux agricoles et les cercles de machines.
Davantage de précision (presque) toujours possible Savoir où l’échantillonneur a été enfoncé dans le sol sur une parcelle particulière il y a cinq, huit ou dix ans relève de l’impos-
Les analyses de sol sont encore trop souvent considérées comme un «mal nécessaire». Cela est dû notamment à leur caractère obligatoire pour les bénéficiaires de paiements directs (sauf exceptions) et que ces prescriptions n’ont pas d’effet en termes d’image. Toutefois, outre les dispositions de l’ordonnance, il est judicieux d’analyser le sol à intervalles réguliers pour plusieurs raisons. Toute mesure susceptible de rapprocher l’agricultrice et l’agriculteur de son sol est bienvenue.
Savoir ce qu’il contient Incontestablement, le sol constitue un facteur de production agricole essentiel
Le carottage mécanique facilite le travail et augmente la précision des échantillons de sol. Photo: Fritzmeier
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ANALYSES DU SOL
Tableau 1: laboratoires agréés pour les prestations écologiques requises 2021/2022 Laboratoires recommandés
Analyses PER1 AAE102
Étude des sols pour le conseil en fertilisation3
CO 2 H2O10
Grandes cultures et cultures fourragères
Cultures spéciales
Évaluation du site
Labor für Boden- und Umweltanalytik 3602 Thoune info@lbu.ch, www.lbu.ch
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Sol Conseil 1196 Gland info@sol-conseil.ch, www.sol-conseil.ch
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Labor Ins AG 3210 Chiètres Noemi.huebscher@laborins.ch www.laborins.ch
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BBZ Arenenberg Bodenlabor 8268 Salenstein Georg.affolter@tg.ch
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HEPIA – Laboratoire d’analyses des sols 1254 Jussy Sylvain.mischler@hesge.ch www.hesge.ch/hepia
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Agroscope: Chimie analytique environne mentale (pas de prestations privées)
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Bodenlabor JardinSuisse 5000 Aarau l.kaiser@jardinsuisse.ch (dès 01.01.2022) www.jardinsuisse.ch/de/service/d
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Liste des laboratoires agréés pour les prestations écologiques requises (PER) et recommandés pour les analyses de sol destinées au conseil en fertilisation pour la période de culture 2021/2022 (source: Agroscope). 1) Valeur pH, Corg (humus) et au moins une des trois méthodes de détermination P/K. 2) Pas pour les sols calcaires avec un pH >6,8. 3) Analyses recommandées pour le conseil en fertilisation et l’évaluation des sites.
sible. De nombreuses méthodes s’utilisent sur le terrain, du traçage en diagonale à l’alignement linéaire/parallèle, en passant par des prélèvements «aléatoires» répartis uniformément. En réalité, toute méthode non géoréférencée s’avère de fait «aléa toire». Ce n’est qu’avec l’utilisation du GPS/GNSS que la documentation des points de prélèvement devient possible. Cela peut sembler un peu excessif, mais il faut considérer que les sols de Suisse sont
le plus souvent très hétérogènes en raison de leur diversité géologique et topo graphique. Par conséquent, un décalage de quelques mètres seulement peut en traîner des résultats complètement diffé rents. Leur interprétation peut alors faire conclure à tort à des changements dans la teneur en fertilisants. La répétition exacte des prélèvements aux mêmes endroits, grâce au GPS/GNSS, permet de détermi ner de manière fiable l’évolution des sols.
Des analyses de sol précises et régulières constituent la base du plan de fumure. Photo: Sulky
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20 à 30 échantillons par parcelle Un échantillon de sol envoyé au labora toire, soit environ 1 kg de terre, se com pose toujours de 20 à 30 sous-échantil lons (carottes) par parcelle. Tirer des conclusions quant à l’évolution ou au changement de la teneur en fertilisants d’une parcelle nécessite des prélèvements sur une plus longue période. La condition préalable est que l’échantillonnage s’ef fectue toujours après la même culture
Des mesures régulières permettent de vérifier l’influence des méthodes de travail sur la teneur en humus. Photo: Ruedi Hunger
ANALYSES DU SOL
dans l’assolement et à la même période de l’année. Il est impératif que les prélèvements soient effectués avant l’application d’engrais, sinon les résultats risquent d’être fortement faussés. Leur nombre, une procédure bien élaborée, une profondeur uniforme et le moment sont d’une importance déterminante. La comparabilité sur une longue période n’est envisageable que si la profondeur de prélèvement reste constante. Selon qu’il s’agisse de terres ouvertes (grandes cultures), de prairies naturelles ou artificielles, de maraîchage ou de petits fruits, ou encore de cultures fruitières ou de vignes, cette profondeur varie dans une fourchette de 0-10 à 0-30 cm. L’analyse du sous-sol des vergers et des vignes se fait entre 25 et 50 cm de profondeur. Les instructions et les formulaires d’échantillonnage donnent les informations nécessaires sur la profondeur exacte de prélèvement. Les méthodes d’analyse des sols les plus importantes d’Agroscope sont expliquées dans les PRIF 2017.
Interprétation des résultats La capacité d’échange cationique, abrégée CEC (ou TEC, Kinsey), revêt une grande importance pour l’interprétation des teneurs en phosphore, potassium et magnésium. Elle correspond à la capacité de stockage des nutriments de l’argile et de l’humus. Une capacité d’échange cationique élevée du complexe argilo-humique favorise la liaison des substances. Avec un taux de saturation élevé, les «points de liaison» sur le complexe argilo-humique sont riches, ce qui offre un fort potentiel pour l’apport ultérieur d’éléments fertilisants aux plantes. Si la capacité d’échange cationique et le taux de saturation des bases sont tous deux faibles, l’apport potentiel en fertilisants est minime. Cela démontre qu’une relation étroite existe entre la capacité d’échange cationique et la teneur en argile. Il est donc judicieux d’établir le lien entre les taux de phosphore, potasse et magnésium et la teneur en argile indiquée dans le rapport d’analyses. L’interprétation des résultats se fait, en règle générale, à partir de prélèvements effectués sur plusieurs années. La relation entre la teneur en fertilisants du sol et de la plante constitue un critère scientifique déterminant. Cela permet d’interpréter de manière fiable les résultats des analyses. Pour déterminer les besoins en engrais en tenant compte de la teneur en fertilisants présents dans le sol, des facteurs correctifs s’avèrent également nécessaires. Ils s’uti-
lisent pour diviser les sols en classes d’approvisionnement (voir tableau 3). Pour l’agricultrice et l’agriculteur, l’interprétation des résultats de l’analyse de sol pour déterminer la réaction des plantes à la fertilisation ne suffit pas, car d’autres facteurs, comme la sécheresse, influencent également le rendement.
Détermination des besoins en engrais Les plantes ne requièrent pas toutes le même niveau de fertilisants dans le sol pour une croissance optimale. Les céréales de printemps, le colza, le tournesol et les pois sont des cultures ayant une capacité d’appropriation des fertilisants moyenne à élevée. Dans la classe d’approvisionnement C (satisfaisante), on ne
s’attend pas à des effets négatifs sur le rendement et la qualité des cultures concernées, même sans fertilisation en cours d’année. Une simple fertilisation à hauteur du prélèvement des fertilisants par les plantes permet de maintenir la richesse du sol. Il en va autrement pour les cultures qui disposent d’une bonne capacité d’absorption, telles que les céréales d’automne et les betteraves sucrières, ou à l’inverse les pommes de terre et le trèfle, qui présentent une mauvaise capacité d’absorption. Le niveau de fumure doit être ajusté car la fertilisation standard ne correspond pas au prélèvement, ce qui entraîne à long terme des écarts par rapport à l’approvisionnement du sol requis. Des analyses régulières permettent de détecter
Tableau 2: exemption à l’obligation du calcul de l’équilibre de la fumure Sont exemptés de l’obligation d’analyse selon l’OPD:
• Toutes les surfaces où la fumure est interdite • Les prairies peu intensives visées à l’article 55, b, et les pâturages permanents • Les exploitations qui n’apportent pas d’engrais azotés ou phosphorés
De même, les exploitations dont la charge en bétail par hectare de surfaces fertilisables ne dépasse pas les valeurs suivantes:
• 2,0 UGBF/ha en zone de plaine • 1,6 UGBF/ha en zone de collines • 1,4 UGBF/ha en zone de montagne I • 1,1 UGBF/ha en zone de montagne II • 0,9 UGBF/ha en zone de montagne III • 0,8 UGBF/ha en zone de montagne IV
Exploitations ou surfaces dispensées du calcul de l’équilibre de la fumure. Source: Ordonnance sur les paiements directs dans l’agriculture
Tableau 3: état de fertilité des sols basé sur les facteurs de correction Facteur de correction
Appréciation
Classe de fertilité
>1,4
Pauvre
A
1,2 à 1,4
Médiocre
B
0,9 à 1,1
Satisfaisant
C
0,4 à 0,8
Riche
D
<0,4
Très riche
E
Source: GRUD 2017
Tableau 4: schéma de détermination des besoins en engrais P, K et Mg Besoins en engrais (kg P/ha, kg K/ha, kg Mg/ha)
Couverts par: • résidus de culture • engrais de ferme • engrais de recyclage • engrais minéraux
=
Norme de la culture (kg P/ha, kg K/ha, kg Mg/ha)
*
Correspond au total des prélèvements calculés à partir du rendement de la culture (corrigé en fonction de l’objectif de rendement du site) et de la teneur en fertilisants de la plante (sans les racines qui restent en terre), corrigés selon les spécificités de la culture.
Facteur de correction (selon chap. 4.1- 4.4 PRIF)
Correction en vue du maintien ou de l’atteinte du niveau de fertilité souhaité (classe de fertilité C). Elle dépend: • de la méthode d’analyse • du groupe de cultures
Source: PRIF 2017
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L’apport régulier d’engrais de ferme favorise la formation d’humus. Photo: Ruedi Hunger
l’évolution des réserves du sol et d’apporter les corrections qui s’imposent. Les facteurs de correction déterminés doivent être appliqués pour chaque culture jusqu’à l’analyse suivante. Les PRIF* 2017, au chapitre 2, énumèrent de manière très détaillée les facteurs de correction pour la fumure en phosphore, potasse et magnésium selon la teneur en argile du sol, ceci pour différentes méthodes d’analyse (CO2, CaCl2, H2O10, AAE10).
Les analyses et les résultats de Nmin s’avèrent également utiles pour des questions écologiques. Il s’agit par exemple de l’azote minéral qui reste dans le sol en automne, après la récolte, et qui risque d’être lessivé. La méthode Nmin n’est cependant pas adaptée pour l’évaluation a posteriori de l’adéquation des apports d’azote réalisés pour la récolte/culture précédente.
L’humus, base de la fertilité du sol Le cas particulier de l’azote En matière de rendement et de qualité de la récolte, l’azote fait souvent pencher la balance. C’est pourquoi la détermination de la teneur en azote minéral (Nmin) du sol, en particulier dans les grandes cultures et les cultures maraîchères, permet l’optimisation de la fumure azotée.
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L’analyse des échantillons de sol se concentre souvent trop sur les principaux fertilisants. Cela se comprend dans la mesure où le maintien de la fertilité reste relativement facile à réaliser par la fumure. Les analyses des échantillons ne mentionnent pratiquement que les (principaux) fertilisants. La gestion de l’humus
se révèle bien plus complexe, surtout lorsqu’il s’agit d’en augmenter le taux. Outre les principaux composants, le rapport d’essai d’un laboratoire d’analyse indique également la teneur en humus. Les prestations écologiques requises prescrivent également la détermination de la teneur en humus des terres arables au moins tous les dix ans. La détermination ou, autrement dit, le contrôle de cette valeur fait partie intégrante de l’analyse du sol. La teneur en humus détermine en grande partie la fertilité du sol et mérite la plus grande attention. L’humus est un réservoir important en fertilisants qui, grâce à l’activité biologique du sol, permet de mieux approvisionner les plantes cultivées en substances nutritives. En outre, l’humus se compose en majorité de carbone qui pénètre dans le sol depuis l’atmosphère au travers des plantes et de leurs racines. Il faut donc que les agricultrices et les agriculteurs prennent bien conscience de l’importance de l’humus et de sa teneur dans le sol.
Conclusion Les échantillons de sol constituent un outil de gestion indispensable pour l’évaluation de la fertilité des sols et la maîtrise de leur fertilisation. Une agriculture moderne, respectueuse de l’environnement, passe par des prises d’échantillons de sol et des analyses plus fréquentes que les intervalles de dix ans exigés dans l’ordonnance des paiements directs. * PRIF = Principes de la fertilisation des cultures agricoles en Suisse
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ANALYSES DU SOL
nage, la saisie de la structure du sol et donc de ses différences est également utilisée pour le semis ou la fumure intra-parcellaire, ainsi que pour l’identification des zones compactées.
Deux noms pour un même appareil
Le «SoilXplorer» fut présenté au salon Öga de Koppigen en 2018 sous son ancienne appellation «TSM». Photo: Roman Engeler
Voies de passage et compaction Des conditions de météo, de sol et de récolte difficiles comme celles de l’été dernier mettent les champs à l’épreuve. Outre les traces visibles et profondes, il existe de nombreuses zones de compactage qui ne sont pas visibles à première vue. Il revient aux scanners de sol de les détecter. Ruedi Hunger
À l’ère de l’agriculture de précision, il est possible de saisir et de cartographier différentes structures de sol. Un capteur monté sur un traîneau et tiré par un véhicule tout terrain (tel que le système «EM38») permet d’effectuer les mesures nécessaires sur les zones souhaitées lors de passages sur le champ. Un autre dispositif, mobile celui-là («Veris»), sert également à mesurer la parcelle en la traversant. Pour les deux dis positifs, chaque passage équivaut à une perte de temps. 28
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Lors de l’Agritechnica 2015 déjà, l’entreprise autrichienne Geoprospectors GmbH avait présenté un dispositif de détection attelé au relevage avant. Celui-ci permet d’effectuer des mesures simultanément à la préparation des sols, c’est-à-dire sans passage spécifique. Les résultats des mesures sont utilisés pour créer des cartes pédologiques et, dans un deuxième temps ou ultérieurement, un échantillonnage géoréférencé du sol peut également être effectué. En plus de l’échantillon-
Le «Topsoil Mapper», abrégé «TSM», est traduit en français par le terme «dispositif de cartographie du sol arable», dont le sens est voisin du nouveau nom «Soil Xplorer» (explorateur du sol). L’appareil est vendu aujourd’hui par CNH-Industrial (AGXTend) via un partenariat de distribution exclusif. Il fonctionne indépendamment des conditions météorologiques et de la végétation et sans contact direct avec le sol. Il mesure la conductivité électrique du sol à différentes profondeurs. Cinq bobines sont intégrées dans le boîtier du capteur installé sur le relevage avant. Une tension alternative appliquée à la bobine émettrice crée un champ électromagnétique appliqué au sol. Pour s’assurer que le tracteur ne provoque pas d’interférences induites, le capteur est orienté en permanence avec un gyroscope bidirectionnel. En outre, les pièces de raccordement au relevage avant sont également en plastique.
Quatre profondeurs de sol Des courants de Foucault et autres champs magnétiques sont créés dans le sol qui est électriquement conducteur s’il est humide. Quatre bobines réceptrices disposées à une distance respective de 50, 70, 70 et 110 cm de la bobine émettrice mesurent la conductivité à différentes profondeurs. À une distance d’exactement 40 cm au-dessus du sol (capteur à ultrasons), les couches détectées se situent à une profondeur de 0 à 25 cm, 15 à 60 cm, 55 à 95 cm et 85 à 115 cm. Grâce au récepteur GPS, les différentes terres de la parcelle peuvent être repérées et cartographiées pour ces quatre profondeurs. Lors du passage (à 15 km/h maximum), le scanner analyse un volume d’environ 1,5 à 2,0 mètres cubes par seconde. Selon le fabricant, les signaux électromagnétiques n’ont aucune influence sur «la faune et la flore sur et dans le sol».
Préparation variable des sols La préparation des sols profonde ou superficielle doit être uniforme afin que les semences bénéficient de conditions similaires pour lever, puis pour la croissance ultérieure des plantes. Évoquer alors «une préparation variable des sols» semble
ANALYSES DU SOL
Le «SoilXplorer» en chiffres • cartographie de paramètres du sol (compaction, texture, humidité) • modulation intraparcellaire en temps réel des machines agricoles (via Isobus) • dispositif sans contact, fonctionnant indépendamment de la météo et de la végétation Principe de fonctionnement: induction électromagnétique Profondeur de pénétration: maxi. 1,1 m Tension d’entrée: 12 V Intensité d’entrée max.: 450 mA Fréquence de mesure: max. 5 Hz Puissance consommée: 3 W Boîtier: coque monobloc non-conductrice en polyéthylène Dimensions: 174 x 62 x 55 cm Poids: 32 kg Syst. de positionnement: GPS intégré Données du constructeur Détecter la compaction et piloter le cultivateur en conséquence n’est qu’une des applications que permet un scanner de sol. Photo: Geoprospectors
contredire ce paradigme universel. Avec le «SoilXplorer», les données des capteurs peuvent être transmises instantanément, via l’Isobus, par le système de commande à un équipement traîné de préparation des sols. Grâce à la commande variable, la profondeur est adaptée en temps réel aux conditions du terrain. En d’autres termes, grâce à la technologie des capteurs et à la préparation variable des sols, on peut briser de manière ciblée les horizons de compaction et favoriser la capillarité ainsi que l’infiltration d’air et d’eau dans les zones compactées. Enfin, il est important que les organismes vivants du sol retrouvent
de bonnes conditions après cette rupture du compactage. Selon le constructeur, les capteurs peuvent également être mis à contribution lors du semis.
Conclusion Le «SoilXplorer» donne un aperçu du sol et sert à la création automatisée de cartes pédologiques. Les outils attelés peuvent être contrôlés simultanément en temps réel. Ce dispositif n’équipera vraisemblablement pas toutes les exploitations agricoles de Suisse dans un proche avenir. Son prix de base s’élève à près de 25 000 euros (base Agritechnica 2019).
Grâce à un logiciel installé sur l’ordinateur portable, la qualité des mesures peut être vérifiée directement sur le terrain. Photo: Geoprospectors
S’y ajoutent les coûts d’installation initiale, de formation, d’activation et de maintenance des capteurs. L’approche est néanmoins intéressante et on peut espérer que le prix d’un tel dispositif baissera avec le temps.
Scanners de sol SoilXplorer (A)
Veris 3100 (USA)
EM38-MK2 (Canada)
• poids 32 kg • attelage 3-points • technologie par induction • 4 valeurs de profondeur
• poids 544 kg • tracté • technologie par résistance • 2 valeurs de profondeur
• poids 5,4 kg • tracté • technologie par induction • 1 valeur de profondeur
Une bobine émettrice induit un champ électromagnétique dans le sol. Quatre bobines réceptrices mesurent l’effet du champ magnétique.
Le fonctionnement est assuré par plusieurs disques qui injectent du courant dans le sol et en mesurent la résistance au moyen de disques additionnels.
Cette machine est tirée à travers champ à distance derrière le véhicule tracteur pour limiter l’influence des pièces métalliques.
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L’interaction entre les plantes et les organismes du sol est la condition préalable à une humification durable. Photo: ldd
Durabilité globale, une ambition élevée La gestion régénérative des terres est une forme de conduite qui met (davantage) l’accent sur les processus naturels. L’humification associée à une bonne gestion de l’humus sont d’une importance capitale pour ces processus. Ruedi Hunger
Face à l’adversité, l’agriculture doit «faire feu de tout bois». Les conditions climatiques extrêmes telles que la sécheresse et les fortes précipitations ainsi que le penchant généralisé du grand public pour des méthodes de production plus durables n’en sont que deux facettes. Les retraits de matières actives de différents produits phytosanitaires et engrais minéraux imposés par le législateur représentent un défi supplémentaire. Enfin, la pression économique croissante est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La campagne de votation sur les initiatives agricoles de juin dernier a laissé des traces. Bien des agriculteurs tentent de s’extirper de cette situation émotionnelle inconfortable. En accord avec la devise 30
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«Une fois votre réputation ruinée, il est facile de vivre sans s’en soucier», ils explorent et empruntent également des voies non conventionnelles. Un nombre croissant d’exploitants sont gagnés par la conviction que seules des méthodes de production durables les aideront à sortir de cette impasse. Ils cherchent des alternatives à l’utilisation conventionnelle des sols et des plantes.
Agriculture régénérative ou hybride À l’heure actuelle, on parle (presque) partout d’«agriculture régénérative». Mais de quoi s’agit-il exactement? Certains spécialistes utilisent le terme d’«agriculture hybride». Il ne s’agit pas simplement, comme on le décrit souvent, de la combi-
naison du meilleur des mondes conventionnel et biologique. L’agriculture régénérative considère les plantes et la pédofaune (la vie du sol) comme une condition préalable à une bonne fertilité du sol, ce qui implique une utilisation intelligente du soleil, de la photosynthèse et des organismes qui y vivent. Soumise à des va-
• Les sols agricoles sont les plus grands réservoirs de carbone terrestre. • La teneur en carbone d’un sol dépend de sa teneur en humus. • L’humus ne peut se former qu’à partir de résidus végétaux et de fumure organique.
ANALYSES DU SOL
riations en fonction du site et des conditions climatiques, elle ne s’inscrit pas dans une structure rigide. Dans un premier temps, on compare volontiers les systèmes de production alternatifs aux «anciens modes». Mais en oubliant que ces derniers ont sûrement été abandonnés pour une bonne raison. Les bêches, les sondes, voire les scanners de sol, sont des outils utilisés dans la gestion régénérative des terres. En outre, l’analyse des sols se voit accorder une importance beaucoup plus élevée qu’auparavant. En fait, l’ensemble des systèmes de production revendiquent une production holistique, quasi-naturelle et durable. On s’accorde à dire que ce n’est pas toujours le cas, ni partout dans la même proportion. L’agriculture régénérative n’est pas une simple bizarrerie. C’est ce qu’exprime également l’affirmation selon laquelle cette forme d’agriculture est applicable à tous les systèmes culturaux. Néanmoins, il subsiste des questions auxquelles même l’agriculture régénérative ne peut répondre. Ses partisans, que l’on retrouve désormais en Europe aussi bien dans l’agriculture biologique que conventionnelle, en sont bien conscients.
Plantes et pédofaune sont indissociables L’objectif commun est d’obtenir une pédofaune active et diversifiée qui interagit avec les plantes. La pédofaune ne se limite pas au plus grand habitant du sol, le ver de terre, mais englobe la totalité des organismes qui y vivent. En fin de compte, ils sont conjointement responsables de l’humification. La «coopération» (interaction) entre les végétaux et la pédofaune est une condition préalable essentielle à la disponibilité des fertilisants, leur absorption et la consommation d’eau par les plantes. De son côté, la pédofaune vit à bien des égards de la performance photosynthétique des plantes. Les excrétions racinaires (assimilats) constituent la base nutritionnelle d’une grande partie de la pédofaune. Dans le même temps, le produit métabolique le plus important du sol, l’humus, se forme au cours de nombreuses étapes spécifiques. Cela montre clairement l’importance d’une interaction fonctionnelle entre les végétaux et la pédofaune pour des cultures saines et des rendements stables. Les mesures mises
en œuvre en agriculture régénérative peuvent l’être dans des exploitations aussi bien biologiques que non biologiques.
Objectif: l’humification Le travail du sol sans labour fait partie du concept de l’agriculture régénérative. Cependant, il existe aussi un autre point de vue. Les pédologues allemands, où l’agriculture régénérative est plus répandue qu’en Suisse, sont notamment d’avis que le travail du sol sans labour ne contribue en rien à l’humification, contrairement aux sous-semis et aux cultures dérobées. Cette position peut s’expliquer par le fait que les semis directs entraînent un fort enrichissement en humus en surface, tandis que la teneur en humus dans les couches profondes diminue. A cela, on peut néanmoins faire valoir que l’ensemble du système racinaire des cultures récoltées reste dans le sol et se transforme en humus. Quoi qu’il en soit, l’humification est un processus qui prend du temps (inertie) et demande beaucoup d’endurance. En d’autres termes, l’humification est un long processus au sujet duquel les experts ne sont pas tous d’accord
Les raisons qui expliquent le succès de l’agriculture régénérative Santé du sol En agriculture régénérative, l’accent est mis sur la santé du sol et l’humification. Cela signifie que la préparation du sol revêt une autre importance. L’une des maximes est que «le sol ne doit être travaillé que lorsque cela est nécessaire et, dans ce cas, seulement en surface». De la renonciation au labour jusqu’au semis direct, toute la gamme des méthodes peut être utilisée. Le principe central étant que l’agriculteur crée les conditions cadres pour que le sol puisse s’autoréguler. Photo: Ruedi Hunger
Couvert végétal permanent Les mélanges de cultures dérobées ameublissent le sol grâce à différents types de racines et favorisent l’absorption de l’eau. Les racines sont mieux converties en humus que la paille ou les engrais organiques. Toutes les plantes faisant partie des cultures dérobées ne dépérissent pas au même rythme. La rapidité de ce processus et la rapidité avec laquelle les éléments nutritifs sont disponibles pour la pédofaune dépendent du rapport C/N. Plus ce rapport est petit, plus la biomasse se décompose rapidement. Photo: Ruedi Hunger Fumure organique L’humus ne peut se former qu’à partir de résidus végétaux et d’engrais organiques. Selon les experts, le réchauffement climatique risque d’entraîner des pertes en humus si celui-ci n’est pas compensé par un apport plus important en biomasse comme des résidus de culture, des cultures dérobées et de la fumure organique. Des apports réguliers d’engrais de ferme alimentent le sol en matière organique et contribuent ainsi à son humification. Photo: K. Merk Gestion de l’humus Un bilan humique est utilisé pour estimer l’effet des cultures et des engrais organiques sur l’humus. Ces calculs sont des approximations qui ne correspondent pas toujours à la teneur réelle en humus. Compte tenu de la grande importance que celle-ci revêt en agriculture régénérative, il est recommandé de la déterminer tous les cinq à six ans. Les micro-organismes du sol ont besoin d’un pH neutre. Les sols acides réduisent donc la vie bactérienne du sol et de ce fait sa fertilité. Photo: Joe Santo
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ANALYSES DU SOL
entre eux. Ce qui est certain, c’est qu’il existe de nombreuses et différentes mesures qui favorisent efficacement l’humification. Un couvert végétal permanent est l’une des mesures les plus pertinentes. Cela implique que la période sans plantes en croissance soit aussi courte que possible. Dans le contexte des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, la gestion effective de l’humus revêt une grande importance. A l’avenir, afin d’éviter des conséquences indésirables, notamment sous forme d’émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, la gestion de l’humus et des nutriments doit aller de pair. De nombreuses exploitations fertilisent presque exclusivement avec des engrais minéraux. C’est un dilemme pour la teneur en humus du sol, car les engrais minéraux nourrissent les végétaux certes, mais non la pédofaune.
Les racines alimentent la pédofaune Par leurs racines, les plantes libèrent du carbone sous forme de sucres simples, qui représentent environ 20 % de la production photosynthétique totale. Les organismes du sol, c’est-à-dire les micro-organismes, utilisent l’énergie de ces sucres. Il s’agit, d’une part, de bactéries fixatrices d’azote et d’autre part, de bactéries solubilisatrices de phosphore. Les champignons mycorhiziens et d’autres organismes profitent également de cette nourriture. Les mélanges de cultures dérobées ameublissent le sol grâce à différents types de racines et favorisent l’absorption de l’eau. En outre, les cultures dérobées sont généralement des matières
Les éléments constitutifs de l’agriculture régénérative Technique culturale préservant le sol
Décomposition en surface (incorporation du couvert)
Prise en compte de la chimie du sol (Albrecht/Kinsey)
facilement biodégradables pour les micro-organismes. Cependant, toutes les plantes ne dépérissent pas au même rythme. La rapidité de ce processus et la rapidité avec laquelle les éléments nutritifs sont disponibles pour la pédofaune dépendent du rapport C/N. Plus ce rapport est petit, plus la biomasse se décompose rapidement. De 7:1 à 8:1, le rapport C:N des légumineuses est relativement faible, contrairement aux crucifères (10:1) et surtout aux graminées (12:1). Un effet largement connu des légumineuses est leur capacité d’absorption de l’azote. Moins connue, mais tout aussi importante, est leur capacité à décomposer les composés phosphorés peu disponibles dans le sol et, grâce à leurs longues racines, à absorber les substances situées dans les couches plus profondes. Une
Couverture végétale permanente
Préparations toniques (thé de compost...)
couverture végétale (presque) permanente du champ et une faible intensité de travail du sol aident les organismes du sol à se développer sans perturbation.
Conclusion Hormis quelques principes généraux, il n’existe pas (encore) de dispositions définissant ce que devrait être l’agriculture régénérative. Et c’est une bonne chose car chaque agriculteur doit trouver sa propre voie selon ses possibilités au sein de cette forme d’exploitation. Cela garantit le succès dans toutes les «idéologies». L’ajout de règles et de dispositions déboucherait inévitablement sur un nouveau label et conduirait à une nouvelle guerre des tranchées au sein de l’agriculture. La bonne approche de l’agriculture régénérative ne le mérite pas.
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ANALYSES DU SOL
de sol prélevés en formant un «Z» sur la parcelle. Les échantillons mixtes doivent être conservés au frais et envoyés le plus rapidement possible au laboratoire pour être analysés. Les résultats sont communiqués quelques jours plus tard. Leur exactitude n’est pas sûre à 100 %. La pratique démontre en effet que des erreurs liées aux prélèvements et à leur envoi peuvent survenir.
Précision et temps réel
La base de la collecte des données sur l’état du sol est obtenue par de nouveaux types de capteurs installés sur les sondes de mesures de l’appareil «FarmLab». Photo: Carmen Rudolph
Tests rapides avec une bêche munie de capteurs Grâce aux méthodes de mesure et à l’intelligence artificielle, des outils portatifs seraient capables de réaliser sur site des analyses de sol comparables à celles d’un laboratoire. Wolfgang Rudolph*
L’agriculteur expérimenté est capable de tirer toute une série d’informations utiles sur la pédofaune ou la perte d’humus de son moyen de production le plus important en regardant simplement sa parcelle.
*Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture.
Des paramètres comme la teneur en azote minéralisé (Nmin), la disponibilité des différents macro et oligo-éléments, ou le pH du sol sont plus difficiles à évaluer. Afin de répondre aux exigences d’une fertilisation efficace, l’agriculteur dispose aujourd’hui de cartes d’applications à l’échelle d’un hectare. Ici, interviennent ensuite différents échantillons
Afin de réduire le temps de travail et les aléas dans la détermination des valeurs du sol, des équipes de développeurs travaillent sur des solutions mobiles. Certaines de ces innovations sont déjà disponibles. C’est ainsi que l’entreprise néerlandaise AgroCares propose un scanner pas plus grand qu’une lampe de poche capable d’évaluer le sol sur place. Les valeurs sont données par un spectromètre à proche infrarouge associé à un «ec»mètre (ec pour electrical conductivity) qui renseigne sur la conductivité du sol. Elles sont immédiatement transmises par liaison internet mobile vers un serveur distant, où elles sont comparées à la base de données calibrée du sol d›AgroCares. Selon le constructeur, les teneurs en azote total (N), en phosphore (P) et en potassium disponible (K) sont dévoilées quelques minutes plus tard sur smartphone. De plus, l’application SoilCares- Manager classe les valeurs selon les critères «haut», «normal» et «bas». Les valeurs du pH, du carbone organique, de la température du sol et de la capacité d’échange cationique (CEC) complètent les indications. Le scanner d’AgroCares coûte 3000 euros. Pour utiliser «SoilCares» Manager qui affiche les données plus clairement, l’utilisateur doit avoir une licence dont le prix se monte à 1700 euros par année, indépendamment du nombre d’analyses réalisées. Pour les plus grandes exploitations agricoles, le constructeur dispose d’un set portable «Lab-in-a-Box» qui fournit en deux heures un aperçu complet du statut du sol avec des informations sur les macro et oligo-éléments. Pour ce faire, l’utilisateur prépare le prélèvement selon un procédé standardisé et procède à l’analyse au moyen de spectromètres à rayons X et à infrarouge. L’interprétation et l’affichage des valeurs saisies se fait sur un écran après comparaison avec une base de données. Ce système, dont le prix du matériel s’élvève à 115 000 euros, aux10 2021 Technique Agricole
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quels s’ajoutent une licence annuelle de 37 500 euros est clairement plus coûteux. «En Suisse, l’utilisation de notre système n’est pour le moment possible qu’avec des restrictions, parce que ces régions ne sont pas présentes dans notre base de données. Si nous trouvons un partenaire dans le pays, nous procéderons au calibrage de ces données», explique Tanja Lübbers d›AgroCares. Niels Grabbert et Dominic Roth, les fondateurs de l’entreprise Stenon GmbH, basée à Potsdam (D) proposent, eux, un outil mobile pour l’analyse des sols avec des capacités comparables. L’appareil, appelé «FarmLab», ressemble à une bêche dont le fer est remplacé par deux sondes de mesure couvertes de capteurs optiques qui, une fois enfoncées dans le sol, réalisent l’analyse. Le manche est équipé d’un écran tactile pour la commande et le contrôle des mesures. Selon les données de Stenon, «FarmLab» permet de déterminer en quelques secondes des paramètres du sol comme les valeurs Nmin (nitrate, ammonium), de phosphore, de potassium, de magnésium et d’humus, le pH, la texture ainsi que l’humidité et la température qui définissent le microclimat. En outre, la technologie GPS indique l’emplacement des mesures sur la parcelle. La précision des résultats des mesures correspond à celle des analyses de laboratoire. «Nous n’avons pas trouvé de système sur le marché permettant de définir aussi précisément les nutriments présents dans le sol, ceci de manière presque instantanée», relève Niels Grabbert. L’analyse numérique de sol est réalisée en pressant un bouton une fois que la bêche est enfoncée dans le sol. Les données brutes récoltées sont tout d’abord transférées par une liaison
Le modèle actuel d’appareil d’analyses du sol de Stenon est commercialisé par CNH pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse sous le nom «XLAB». Photo: CNH Industrial
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Quelques secondes après les mesures prises en pressant un bouton, les paramètres du sol sont affichés, par exemple sur l’écran d’un smartphone. Photo: Stenon GmbH
téléphonique vers un serveur distant, où elles sont interprétées par un logiciel utilisant des algorithmes. «Après 15 à 20 secondes, les paramètres du sol sont affichés sur l’écran d’un téléphone ou d’une tablette. Ils y sont enregistrés, ainsi que la localisation de l’analyse», précise le directeur de l’entreprise. Si la liaison internet n’est pas possible, l’appareil peut garder en mémoire les valeurs de plus de 1000 mesures. Ceci permet d’éliminer les anomalies des valeurs du sol ou de mettre en évidence les carences dans les cultures et de réaliser des cartes d’application de fumure partielles.
Un projet de recherche accompagne la mise sur le marché Les fondateurs de Stenon sont soutenus sur le plan scientifique par les instituts allemands de machinisme agricole et de bioéconomie (Institut für Agartechnik und Bioökonime, abrégé ATB) de Potsdam et celui de légumes et de plantes ornementales Leibniz (Leibniz-Institut für Gemüse- und Zierpflanzen, ou IGZ) de Grossbeeren. «Un projet de recherche lancé en 2019 teste en plein champ la concordance entre des analyses de laboratoire et des analyses réalisées sur des échantillons provenant du même endroit», indique André Sradnick, de l’IGZ. Il
est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur ce procédé, mais les premières séries de tests réalisées sont globalement optimistes. La facilité d’utilisation et la rapidité de mise à disposition des données donne la chance à un appareil mobile de contrôler l’azote disponible pour les plantes ainsi que d’autres paramètres du sol spécifique à la parcelle comme du gel ou l’incorporation de résidus de récolte», nous précise André Sradnik. Ceci peut s’avérer particulièrement intéressant en cultures maraîchères. Contrairement aux grandes cultures qui se récoltent à maturité, les légumes sont ramassés frais. L’assurance qualité exige que l’approvisionnement en fertilisants de la culture soit optimal. Il faut ajouter encore qu’en comparaison du rendement, la fumure des cultures maraîchères joue un second rôle. C’est pour cela que dans la pratique, on s’assure d’un épandage suffisant, au risque d’augmenter la teneur en nitrate des eaux souterraines par le lessivage. La surveillance régulière des fertilisants du sol peut conduire à une augmentation de la sécurité du rendement tout en réduisant les émissions. L’IGZ propose depuis quelques années déjà le logiciel gratuit N-Expert pour adapter la fertilisation aux besoins des plantes tout en assurant la qualité de la
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récolte. «Le modèle de calcul utilisé ici ne tient pas compte de données météorologiques actuelles. Dans cette situation, l’utilisation de la ‹bêche-capteur› serait un complément idéal», explique le scientifique. Des agriculteurs pourraient ainsi réagir à court terme en se basant sur les données de «FarmLab» pour décider de l’opportunité ou non de procéder à une fumure complémentaire. Le projet de recherche court jusqu’à fin 2020. Après cette phase, une combinaison du système d’analyse mobile «FarmLab» et du logiciel N-Expert devrait voir le jour. Ensuite, une partie des résultats du travail de recherche sera publiée et présentée lors de conférences spécialisées. Hans-Werner Olfs, de la Haute école d’Osnabrück, considère les renforcements des exigences légales de la fumure azotée et l’optimisation des rendements comme une chance pour la mise à disposition en temps réel de données du sol pour la production végétale. Le scientifique dirige le groupe spécialisé en nutrition des plantes à association allemande sur la recherche agricole (Verband Deutscher Landwirtschaftlicher Untersuchungs- und Forschungsanstalten). Quand de telles méthodes de mesures mobiles sur les cultures seront reconnues comme alternatives à la méthode d’analyse CAL, les avantages pour l’agriculteur
seront significativement plus importants. Par exemple, celui-ci pourra ainsi fournir les preuves du respect de l’ordonnance sur le phosphore dans le sol aux autorités de contrôle. Ceci est toutefois conditionné par une précision et une répétabilité prouvées des résultats d’analyse. Une reconnaissance scientifique d’un procédé en matière d’analyse du sol est longue à obtenir. C’est ce que l’on peut apprendre de développement de la méthode EUF (électro-ultrafiltration) pour l’analyse des fertilisants en production betteravière. Pour une autre technologie innovante dédiée à l’analyse des fertilisants comme la spectroscopie dans le proche infrarouge (NIRS), on sait maintenant ce qu’exige une qualification scientifique, telle que la certification DLG pour les épandeurs à lisier par exemple. Le travail pour une analyse de sol est ainsi plus facile à planifier.
Commercialisaiton par CNH La commercialisation des appareils de mesure mobile de Stenon pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse passe par la plateforme AgXTend de CNH Industrial sous la dénomination «XLAB». Peter Heinische de SNH informe que «le premier lot de 50 appareils commandés sera livré ces prochaines semaines». Les personnes intéressées peuvent choisir entre deux modèles d’utilisations. Avec la variante «Pay-per-Use» l’agriculteur reçoit le «XLAB» pour un montant net de 11 000 euros. Les frais de backend, c’est-à-dire la puissance de calcul pour l’interprétation des données des mesures et la mise à disposition des résultats sur un compte utilisateur, descendent à 5 euros pour chaque paquet de mesure avec des paramètres spécifiques comme «fertilisants», «microclimat» et «santé du sol». Heinische fait
Le scanner «AgroCares» est livré dans une mallette en aluminium contenant différents accessoires. Une licence supplémentaire doit être achetée pour pouvoir utiliser l’application. Photo: AgroCares
l’estimation suivante: «Par exemple, 500 mesures par année avec utilisation des paquets «nutriments» et «microclimat» reviennent à 10 euros par mesure, soit 5000 euros par an». L’acquisition de droit d’utilisation est la facturation d’un forfait par hectare et par mois et une autre variante proposée. Dans ce cas, le prix d’achat est remplacé par un forfait de mise à disposition, qui se monte à 1999 euros nets. Aucune facturation par mesure n’est ensuite appliquée, contrairement au modèle établi pour la variante Pay-per-Use. Les paramètre des trois paquets de mesure sont inclus. Les frais comprennent six mesures par hectare ainsi que les transferts des données par réseau mobile.
Intégration aux systèmes de guidage «Grâce aux accords passés avec CNH sur les régions de ventes, nous sommes devenus internationaux», communique Stenon. D’autres initiatives commerciales sont en cours en Europe, en Ukraine ou encore aux USA, où Stenon planifie l’ouverture d’un bureau. Le nombre des commandes se situe aux alentours du millier. Actuellement les quelque 25 employés de l’entreprise travaillent au développement de «FarmLab». Ils s’attèlent aux capteurs ainsi qu’à la mise en valeur des données en backend au moyen de l’intelligence artificielle. Le but est la prise en compte de nouveaux paramètres (valeurs Smin, du zinc ou du bore) dans les possibilités de mesure. Cette évolution devrait conduire à la réalisation d’analyse de lisier, de digestats ou de fourrages. L’équipe travaille aussi à l’intégration des analyses de sol dans les systèmes de conduite. La cible est ici la machine agricole mobile et les outils attelé, mais aussi les porte-outils autonomes. Stenon ne souhaite pas donner de prix pour l’ensemble de la propriété intellectuelle. Une coopération est toutefois prévue avec un autre institut de recherche allemand. Un communiqué comprenant la description des fonctions, les résultats des recherches et des retours d’utilisation sera prochainement publié!
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«Le plus important pour les échantillons de sol, c’est la précision du prélèvement», souligne Joe Santo, propriétaire et fondateur de la société Bodenproben.ch. Photos: ldd
«Les échantillons de sol sont le rétroviseur pour aller de l’avant» «Si l’échantillon de terre dans le sac en plastique ne reflète pas la parcelle testée, il donne de fausses indications, quel que soit le prix des analyses en laboratoire», affirme Joe Santo, de Bodenproben.ch. Il explique dans cette interview l’importance d’un échantillonnage précis. Heinz Röthlisberger
Technique Agricole: Pourquoi un agriculteur doit-il prélever des échantillons de sol dans ses parcelles? Joe Santo: L’exploitation du sol est comme un mouvement vers l’avant. Les échantillons font office de rétroviseur durant ce parcours. Ils servent au contrôle et nous montrent si nous sommes dans la bonne direction, ou si nous devons corriger le cap. En outre, la Confédération, dans l’ordonnance sur les paiements directs, exige la réalisation d’un contrôle des sols au minimum tous les dix ans. Avec ces prélèvements, l’agriculteur doit attester que ses sols sont équilibrés. Dans quels cas le test à la bêche suffit-il? Il est toujours utile de faire un test à la bêche, car nous examinons beaucoup trop rarement le sol. Un tel test met en 36
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évidence la physique du sol et donne des informations sur l’humidité, la structure, les pores, l’enracinement, l’odeur et les vers de terre. Il s’agit donc d’un test très important qui fournit également des indications sur la praticabilité des parcelles et la possibilité de les travailler. Quand l’agriculteur devrait-il opérer un prélèvement professionnel à la machine? Notre système d’échantillonnage mécanique se rapporte à la chimie du sol, autre pilier de la fertilité. Nous effectuons des prélèvements mécaniques et standardisés que nous envoyons à nos laboratoires partenaires. Là, différents paramètres du sol sont mesurés: le pH, la teneur en matière organique, le phosphore, le potassium, le magnésium, etc. Il est également possible d’analyser les oligo-éléments.
Cette méthode a-t-elle d’autres avantages? Le plus important est de réaliser des prélèvements précis. Si l’échantillon dans le sac en plastique ne reflète pas la parcelle tes-
Cela nous a toujours déran gés de devoir calculer le besoin annuel au kilo près, alors que nous ne connaissons pratiquement rien des tonnes de substances présentes dans le sol. tée, il donne de fausses indications, quel que soit le prix payé pour les analyses en laboratoire. Nous pouvons régler et respec-
ANALYSES DU SOL
ter la profondeur exacte de l’échantillon à l’aide d’un capteur. C’est essentiel pour les analyses, car les valeurs changent avec la profondeur. Dans les cultures fourragères, celle-ci va jusqu’à 10 cm, dans les grandes cultures jusqu’à 20 cm. Il faut 20 points de prélèvement pour une parcelle. Vous recourez également au GPS? Nous prélevons de plus en plus d’échantillons en un endroit précis à l’aide du GPS RTK. Les 20 points par parcelle sont fixés très précisément avec des coordonnées x-y. Il est ainsi possible de répéter les tests à n’importe quel intervalle. Pourquoi est-il important que les échantillons soient toujours prélevés aux mêmes points? Un échantillon s’apparente à une photo individuelle. Lorsque les prélèvements sont toujours réalisés au même endroit, les changements observés ne proviennent ni du prélèvement ni du laboratoire, mais
Ainsi, les images isolées se transforment en un film qui raconte l’histoire du sol. de l’exploitation du sol. Ainsi, les images se transforment en un film qui raconte l’histoire du sol. C’est de cette manière que l’agriculteur apprend le plus, et il peut fournir des données factuelles plutôt qu’une impression subjective. Sondages par carottier ou à la tarière, qu’est-ce qui est plus précis? Les échantillons doivent être prélevés à l’aide d’un carottier et non par sondage à la tarière. Dans un sol meuble, ce procédé
est très imprécis. On ne sait pas si la terre remontée provient de dessous ou s’est émiettée depuis les bords dans la tarière. L’échantillon prélevé par carottage à l’aide d’une gouge est tout simplement plus précis. Quel est le meilleur moment de l’année pour prélever les échantillons? À partir de la moisson et durant l’automne. La saison principale débute en décembre et dure jusqu’à fin mars. Il faut impérativement respecter un délai de 4 à 6 semaines après une fumure P-K. Quelle périodicité recommandez- vous? Le moment le plus pertinent est à la fin d’un assolement. Donc tous les 4 à 6 ans. Cet intervalle est aussi indiqué pour les exploitations de cultures fourragères. À quels coûts l’agriculteur doit-il s’attendre pour un échantillonnage mécanique? La prestation est-elle facturée par hectare ou par parcelle? Nous facturons par échantillon, donc par parcelle. Les prix incluent toujours le laboratoire, hors TVA. L’échantillon le plus simple coûte environ 51 francs par pièce. L’analyse la plus demandée, «double avec matière organique», coûte 83 francs par échantillon, 114 francs avec GPS. À cela s’ajoute un forfait par exploitation de 95 francs. Nous amenons tout le matériel nécessaire sur place à la ferme et emportons directement les échantillons pour les livrer au laboratoire. Les analyses coûtent à peine plus cher avec notre prestation de service globale. Lorsque le paysan prélève lui-même manuellement les échantillons et les fait analyser, il paie presque autant, mais ne peut pas travailler de manière aussi précise qu’une machine.
Il est important que les échantillons soient toujours prélevés au même point de carottage, même si la parcelle est relativement petite. Il faut 20 points de prélèvement par parcelle.
Brève explication Analyses PER: (PER pour «prestations écologiques requises».) En principe, ces analyses peuvent déterminer les principaux substances et oligo-éléments ainsi que le pH et la teneur en matière organique (voir aussi tableau page 24 de ce fascicule). Analyses Nmin: Nmin étant l’abréviation d’azote minéral, ces analyses consistent logiquement à mesurer l’azote disponible. Elles sont souvent effectuées dans deux, voire trois horizons: de 0 à 30 cm, de 30 à 60 cm et de 60 à 90 cm. Cet échantillonnage est réalisé avec un plus grand appareil de sondage et les échantillons prélevés sont réfrigérés sur place, puis immédiatement transportés au laboratoire. Après trois à quatre jours, on connaît la quantité d’azote que la culture peut attendre du sol et celle qu’il faudra apporter par la fumure. Kinsey/Albrecht: cette analyse se distingue en plusieurs points. Elle mesure la capacité d’échange cationique, outre les principaux substances et oligo-éléments. Cette mesure se base certes sur la quantité de fertilisants que le sol peut encore stocker, mais aussi sur leurs proportions. On parle d’un sol équilibré. Bodenproben.ch propose chaque hiver des formations sur ces sujets.
Pouvez-vous expliquer brièvement en quoi consistent les analyses doubles? Elles sont qualifiées de doubles parce que deux méthodes sont utilisées. Nous mesurons les paramètres ayant un effet rapide, et en plus de cela les réserves. Quelles sont les analyses les plus couramment pratiquées chez vous? Les analyses PER et les doubles avec matière organique. Effectuez-vous d’autres analyses? Nous sommes la seule entreprise suisse à proposer des échantillonnages pour des certificats CO2. Depuis quelques années, nous prélevons des échantillons CO2 en collaboration avec Carbocert (www.carbocert.com). La base est l’analyse double avec matière organique et prélèvement avec GPS. Carbocert se fonde aussi sur des données factuelles que nous pouvons lire à partir des échantillons. L’augmentation du taux de matière organique est convertie en CO2 séquestré depuis l’atmosphère, et chaque tonne est rémunérée séparément. L’ensemble du système 10
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ANALYSES DU SOL
est contrôlé et certifié par un audit rigoureux. Ainsi, l’agriculteur peut aussi mettre à profit la politique environnementale pour tirer de l’argent de son exploitation. Les sols sont très hétérogènes en Suisse, on peut en trouver une grande variété dans une seule et même parcelle de grandes cultures. Quel est l’exemple le plus impressionnant que vous ayez rencontré? Il y a de tout, des sols pierreux à sablonneux, ou légers avec des langues d’argile. C’est la raison pour laquelle il est si important d’effectuer les prélèvements toujours au même endroit, même dans nos parcelles de taille plutôt réduite. Qu’est-ce qui vous a amené à fonder une entreprise spécialisée dans les prélèvements de sol? En tant qu’entreprise de travaux agricoles travaillant avec des engrais organiques et le compostage, nous nous occupons depuis longtemps de bilans de fumure que nous calculons pour nombre d’exploitations. Cela nous a toujours dérangés de devoir calculer le besoin annuel au kilo près, alors que nous ne connaissons presque rien des tonnes de substances
contenues dans le sol. Et collecter davantage d’informations par des échantillonnages manuels était trop long et imprécis pour moi. Dès 2009, nous nous sommes mis à la recherche d’une meilleure solution, ce qui nous a amenés à fonder Bodenproben.ch une année plus tard. Combien de prélèvements par an effectuez-vous avec vos franchisés? Nous sommes leader en Suisse dans le domaine des prélèvements mécanisés avec GPS. Nous en effectuons chaque année plusieurs milliers pour des agriculteurs, des stations de recherche, des hautes écoles et des propriétaires de terrains et de maisons privés. Quand un agriculteur devrait-il réaliser un profil de sol? La description d’un sol par un pédologue au moyen d’un profil sert à établir un état des lieux ciblé, qui peut parfois, bien qu’assez rarement, s’avérer utile avant d’importantes cultures pérennes à enracinement profond. La genèse géologique du sol, autrement dit son histoire, sa nature, la succession des couches pédologiques, la profondeur de l’enracinement, la structure des agrégats et les colorations,
Profil de l’entreprise Bodenproben.ch a été fondé en 2010 à partir de l’agro-entreprise Santokom de Joe Santo. Établie à Klingenberg, dans la commune de Homburg (TG), elle travaille depuis 2014 avec un système de franchise. Depuis 2016, bodenprobe.ch est une société anonyme, et donc une entreprise indépendante. Elle a divisé la Suisse en neuf régions, et prélève mécaniquement dans chacune d’entre elles des échantillons de sols avec des entreprises partenaires (franchisés). «Il n’existe aucune autre entreprise en Suisse qui s’occupe ainsi quotidiennement de prélèvements précis d’échantillons de sols», déclare Joe Santo.
peuvent être interprétées par un œil exercé. Le profil est plus souvent utilisé dans les cartographies des sols. Mais dans ce secteur aussi, on se dirige vers le prélèvement mécanisé d’échantillons scannés ensuite avec une caméra PIR. Cette méthode évite le travail long et coûteux du creusement de la fosse, et peut ainsi être pratiquée beaucoup plus souvent. Elle fournit plus d’informations à moindre coût jusqu’à près de deux mètres de profondeur.
ANALYSES DU SOL
www.agrartechnik.ch Sécurité et respect sur la route Les routes souillées constituent un danger pour les deux-roues et sont donc immédiatement nettoyées à la fin des travaux.
Roul’ net
Impression | Rapport de test
Adapté pour le chargement de vrac et pour les travaux quotidiens de la ferme, le Dieci «Mini Agri 20.4 Smart» travaille avec une grande manœuvrabilité jusqu’à une hauteur de 435 cm. Photos: Martin Abderhalden
Maniable et stable Dieci fabrique de petits chariots télescopiques également pour l’agriculture. L’importateur suisse Arbor a mis à notre disposition le modèle «Mini Agri 20.4 Smart» pour un test. Martin Abderhalden* L’entreprise italienne Dieci construit des machines depuis 1962. Elle a modernisé une grande partie de ses produits ces deux dernières années. À côté du large éventail de chariots télescopiques avec des capacités de levage atteignant les 23 000 kg, la gamme «Mini Agri» est conçue pour l’agriculture. Le modèle «Mini Agri 20.4 Smart», qui est aussi le plus petit, devrait offrir une bonne manœuvrabilité et de belles performances.
Transmission hydrostatique Dès le premier coup d’œil, ce chariot au design italien moderne attire l’attention. Des clignoteurs à l’accoudoir du siège, tout est stylisé. La cabine incurvée vers l’avant et largement vitrée est installée à côté du capot moteur massif. Cette position limite *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.
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un peu la visibilité sur la droite, mais permet un accès agréable au poste de conduite. Le moteur Kubota Stage 5 de 1,8 litres délivre 50 chevaux. Il est placé en travers du véhicule sous un capot s’ouvrant vers le haut. On remarque très vite qu’il est fait pour travailler à plus de 2000 tr/min, régime auquel il développe toute sa puissance. Le groupe de refroidissement et la pompe hydraulique sont montés derrière le moteur pour gagner en place et faciliter l’accès pour le service. La transmission hydrostatique propose deux plages de vitesses sélectionnables via un bouton. En mode de conduite, le véhicule accélère jusqu’à 25 km/h. La pédale d’avancement permet de manœuvrer finement l’engin. La force de poussée maximale est atteinte en mode de chargement. Les robustes essieux directeurs de Dana-Spicer autorisent un rayon de braquage intérieur de seulement 270 cm. On
choisit l’un des modes directionnels tels que la marche en crabe, la direction sur deux ou quatre roues via un levier installé en cabine.
Véritable concentré de puissance Ce chargeur est étonnamment stable compte tenu de son gabarit compact de près de 3,5 mètres de long (sans outil) pour 158 cm de large et ses 195 cm de haut. Avec une force de levage de 2000 kg à une hauteur de 435 cm (mesu-
Brève évaluation + Éclairage + Maniabilité et force de levage + Stabilité – Comportement en pente et sur le terrain – Position de conduite pour les personnes de petite taille – Visibilité sur la droite
Rapport de test | Impression
rée sous la fourche à palette), il fait partie des meilleurs de sa classe. La machine testée affiche toutefois un poids à vide de 4550 kg. On est surpris de voir la sé curité avec laquelle on peut manœuvrer l’engin avec le bras complètement sorti et une charge d’une tonne. Exceptionnel lement, un bouton permet de supprimer temporairement la sécurité de bascule ment. Le vérin de compensation du parallélo gramme intégré au vérin hydraulique de levage est une spécialité éprouvée de Dieci. On est impressionné par la construction massive et la qualité de la réalisation du châssis et du bras de le vage. Le Dieci «Mini Agri 20.4 Smart» travaille bien à une performance hydrau lique maximale de 93,6 l/min et un débit de 71 l/min à l’hydraulique de travail. On déplore toutefois une baisse rapide de la vitesse lors de l’évolution sur terrain mou ou en montée. Un certain manque de pu nch se remarque particulièrement lors du ramassage des balles. La chaleur déga gée par le bloc de commande hydrau lique ne se transmet pas dans la cabine à cause de son installation à l’arrière. Mal gré tout, une bonne accessibilité est ainsi conservée pour les travaux d’entretien.
Commandes Smart L’ensemble des commandes et l’inversion du sens de marche sont réalisés grâce à un joystick proportionnel. Ce dernier n’est dé verrouillé par un capteur que lorsqu’il est pris en main correctement. Toutes les fonctions sont proportionnelles. Un autre inverseur placé sur la gauche du volant est disponible en option. Le tableau de bord disposé latéralement intègre un ordinateur de bord qui affiche en temps réel toutes
Le Dieci «Mini Agri 20.4 Smart» en chiffres
Le moteur Kubota est installé en travers du châssis. Le capot latéral assure un bon accès aux points d’entretien.
les informations de manière très lisible. Tous les autres boutons et éléments de commande sont parfaitement accessibles.
Cabine agréable La cabine lumineuse comporte une cli matisation à l’arrière et un accès aisé, à une hauteur de 31 cm du sol. La position de conduite offerte par le siège pneuma tique avec amortissement longitudinal et latéral est agréable pour les chauffeurs de grande taille. Les conducteurs de plus pe tit gabarit devraient toutefois pouvoir abaisser davantage l’assise. Le volant se règle également. De grandes surfaces vi trées assurent une bonne visibilité même lorsque le bras télescopique est totale ment étendu. Toutefois, la vue vers la droite et l’arrière est imitée par la concep tion de l’engin. L’installation d’un rétrovi seur à l’arrière et d’une caméra de recul serait judicieuse.
Moteur: Kubota, 3 cylindres 1,8 l, 40 ch à 2700 tr/min, Stage 5, réservoir 60 l Entraînement: hydrostatique avec 2 plages de vitesses, 25 km/h au plus Direction: sélectionnable sur quatre roues, deux roues avant ou marche en crabe Hydraulique: au plus 93,6 l/min à 250 bars, hydraulique de travail 71 l/min, capacité du réservoir 70 l Dimensions: longueur 3534 mm, largeur 1550 mm, hauteur 1950 mm Pneumatiques: 12 × 16.5 Poids à vide: dès 4300 kg Prix: dès CHF 65 000.– (hors TVA) Données du constructeur
Malgré la taille compacte de la machine, la cabine propose un espace suffisant pour éviter de se cogner les coudes. Les cinq buses d’aération réglables associées à la climatisation procurent un climat agréable même lorsque la température extérieure dépasse les 30 degrés.
Impressions Le Dieci «Mini Agri 20.4 Smart» a été utilisé pour le ramassage de balles d’ensilage, le déplacement de palettes, le remplissage de mélangeuses et le chargement de gravier. Il s’est bien comporté dans toutes ces situa tions. Pour les manœuvres en pente, il est nécessaire d’utiliser la pédale de freins pour limiter l’accélération. Les travaux de traction sont possibles sur terrain plat. On constate que pour un véhicule compact, les concep teurs ont eu à cœur de faciliter l’accès pour les opérations d’entretien.
Conclusion
Deux distributeurs hydrauliques (quatre en option) et une prise électrique sont installés sur le bras.
La visibilité sur la droite est limitée par le bras de levage. La cabine est toutefois confortable et offre une bonne visibilité.
Avec ses dimensions compactes et sa bonne stabilité, le Dieci «Mini Agri 20.4 Smart» est idéal pour les travaux dans les espaces réduits. La bonne force de levage permet de déplacer notamment des balles d’ensilage. La cabine impressionne par son ambiance confortable. La visibilité sur la droite pourrait être améliorée par l’installa tion de rétroviseurs et d’une caméra de recul. La performance hydraulique est bonne. Avec son régime élevé, la motori sation permet à la machine de tirer son épingle du jeu sur de courtes distances. Son lourd poids à vide se fait en revanche sentir en montée et sur des surfaces souples et non stabilisées. Avec son prix de 65 000 francs, la version testée est par faitement équipée. 10 2021 Technique Agricole
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Impression | Rapport d’expérience
La nouvelle génération de presses à balles parallélépipédiques de Krone présente davantage de confort, mais devrait également bénéficier de performances supérieures. Photos: Roman Engeler
Pourvoyeur de confort Krone a remanié sa presse à balles parallélépipédiques «Big Pack» en concentrant ses efforts sur le gain de confort. Technique Agricole a assisté à une présentation du modèle «Big Pack 1270 VC Multibale». Roman Engeler
Krone promet davantage de confort et de meilleures performances pour la cinquième génération à venir de ses presses à balles parallélépipédiques «Big Pack». Au cours d’un essai mené par le constructeur lui-même, celui-ci a comparé un modèle précédent avec la nouvelle «Big Pack 1270», avec laquelle il a atteint un débit de 53,5 tonnes par heure et une densité de balle 13 % plus élevée. Le débit du nouveau modèle a ainsi crû d’environ 20 %. Avec la finition «Multibale», la machine peut lier jusqu’à neuf petites balles en une seule grande balle (voir encadré).
Canal de compression allongé L’augmentation des performances proviendrait en partie du canal de pressage repensé et allongé. Sur le modèle doté 42
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d’un canal de dimensions 120 x 70 cm, Krone l’a ainsi rallongé d’environ 20 % jusqu’à 3,6 m. La paroi de compression supérieure s’étend désormais sur toute la largeur. La forme des balles devrait ainsi s’améliorer et assurer également une densité de compression supérieure.
Système d’alimentation modifié Le système de remplissage variable breveté de la chambre de pressage est désormais équipé d’un capteur d’angle de rotation. Le capteur surveille la griffe reteneuse. Tant que la quantité de récolte rassemblée pour créer un nouveau pli est insuffisante, ce frein de paille piloté électriquement est activé. Ce n’est que lorsque le canal d’alimentation est suffisamment plein que la commande est mo-
difiée, le peigne d’alimentation poussant alors la récolte dans le canal de pressage.
La Krone «Big Pack 1270 VC» en bref Largeur × hauteur de canal:: 120 × 70 cm Longueur de balle: 1,00 jusqu’à 3,20 m Puissance requise: 163 ch minimum Largeur de pick-up: 2,35 m Dimensions: longueur (transport) 8,85 m; largeur 2,99 m; hauteur 3,25 m Poids: à partir de 10,5 t Options: broyeur sous flèche, dispositif de coupe à 26 ou 51 couteaux, système «Multibale», groupeur de balles Prix: dès CHF 225 000.– (TVA incluse) Données du constructeur
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Système «Multibale» Avec le système «Multibale», une grosse balle ficelée peut contenir jusqu’à neuf balles plus petites. Krone propose ce dispositif sur les modèles «Big Pack 1270» en tant que variante d’équipement. La longueur totale de la grosse balle et le nombre de petites balles sont paramétrés sur le terminal. Lorsque le mode «Multibale» est sélectionné, deux des noueurs ficellent les petites balles et les quatre noueurs restants lient la balle entière. Ceci est possible grâce à un balancier d’aiguille divisé.
Avec cette activation électrique, la précompression et l’épaisseur du paquet de fourrage sont paramétrable selon cinq niveaux via le terminal en cabine.
Grâce à un cliquet piloté, les deux balanciers d’aiguilles sont accouplés ou désolidarisés alternativement. Le double noueur pouvant travailler uniquement lorsque la ficelle est guidée, les liens passent sous les noueurs sans être touchés. Les petites balles, elles, ne sont liées que par deux ficelles. À la fin du processus de pressage, les deux balanciers sont recouplés automatiquement et la ficelle est à nouveau fournie à tous les noueurs. La grosse balle est ensuite solidement liée.
abaissant une trappe ou, sur la variante à 51 couteaux, grâce à une installation pneumatique intégrée.
Pick-up actif Broyeur sous flèche et rotor de coupe En combinant le broyeur sous flèche et le dispositif de coupe muni de 51 ou 26 couteaux, la paille pressée est préparée de façon optimale pour les utilisations ultérieures en étable. La longueur de coupe théorique atteint 22 ou 44 mm. Les brins de paille sont par ailleurs bien effilochées, ce qui s’avère indispensable pour favoriser la capacité d’absorption. Le broyeur sous flèche dispose, lui, de 96 couteaux maintenus par des axes et deux rangées comptant chacune 47 contre-couteaux. À l’aide d’une clé, l’opérateur sélectionne le nombre maximal de couteaux engagés selon cinq configurations possibles. Le groupe présélectionné est commandé hydrauliquement depuis la cabine. Le nettoyage de la cassette de couteaux est obtenu soit en
Sur les nouvelles presses, Krone a ajouté un rouleau d’alimentation entraîné à son pick-up sans cames éprouvé «EasyFlow». Cet organe est désormais baptisé «pickup Active». Il peut être entraîné mécaniquement, ou hydrauliquement en option. De série, le pick-up reçoit une limitation de profondeur, ce qui n’a de sens qu’avec des chaumes élevées, avec lesquelles les roues folles sont soulagées.
Zones de confort Au-delà des performances supérieures, Krone promet également un gain de confort à commencer par le nettoyage. Ainsi, la table des noueurs est maintenue propre à l’aide de deux turbines en traînées hydrauliquement (en option, nettoyage partiel de la machine «Power Clean»). Celles-ci génèrent une surpression permanente, de telle manière que la
Le canal de pressage a été allongé d’environ 20 % à 3,60 m de long. La paroi de compression supérieure s’étend sur toute la largeur.
La tôle de nettoyage au-dessus des couteaux s’escamote facilement. L’unité de coupe à 51 couteaux dispose d’un système de nettoyage à air comprimé intégré.
poussière et autres saletés ne puissent pas se déposer. L’air ainsi ventilé progresse ensuite vers le bas et nettoie également de grosses parties de la presse, derrière les capots de protection latéraux jusque vers le châssis tandem directionnel à suspension parabolique à lames. Pour gagner en confort, l’hydraulique contribue aux mouvements des capots latéraux escamotables. Lors de la main tenance, ceux-ci sont largement relevés pour une exécution confortable des travaux d’entretien. L’habillage latéral peut également être abaissé hydrauliquement, de telle façon que les bobines de ficelle soient plus accessibles. En outre, la centrale de graissage largement dimensionnée est activable depuis le terminal du tracteur. Au travers de deux panneaux de contrôle, l’un à l’avant à proximité du pick-up, l’autre à l’arrière vers le canal de compression, certaines commandes sont pi lotables depuis l’extérieur. Grâce au lave-mains et au distributeur de savon intégrés, il est possible de se laver les mains une fois le travail terminé.
Grâce à une centrale de graissage de plus grandes dimensions, les intervalles d’entretien sont allongés.
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Le doseur à foin «Hayxit 19» de l’agro-entrepreneur Monney Frères Sàrl de Villariaz (FR), acquis en 2020, est attelé à un tracteur Claas Arion 460 et couplé à une presse Rollant 540 RC. Photos: Matthieu Schubnel
«Hayxit 19»: doseur de fourrages universel Avec l’accroissement des surfaces des exploitations laitières, la vidange printanière des résidus de fourrage en vrac stockés en cellules de séchage en prévision de la nouvelle récolte est une tendance qui prend de l’ampleur. Pour cette tâche, l’entreprise Bourguet Mécanique SA propose une nouvelle interface de dosage, intercalée entre le tracteur et la presse. Matthieu Schubnel Quand les beaux jours reviennent, les stocks hivernaux de fourrages secs ne sont parfois pas encore épuisés. Dans les cellules de séchage, ces quantités non utilisées peuvent gêner lorsque l’heure est venue d’engranger la nouvelle récolte. Le doseur à foin pour bottelage stationnaire Hayxit 19 de l’entreprise Bourguet Mécanique SA apporte une solution pratique à ce problème. Ciblant les agro-entrepreneurs de taille modeste ou moyenne, cette interface simplifie le conditionnement en balles au sein même du bâtiment de stockage ou dans la cour de ferme. Dépourvu de centrale hydraulique, ce doseur 44
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de fourrages porté s’attelle aisément au relevage trois points arrière du tracteur. Il dispose à l’arrière d’une échelle d’attelage identique à celle équipant un tracteur, avec chape et piton pour un attelage haut ou bas de la presse à balles rondes ou parallélépipédiques qu’il alimente. Selon le choix du client, ce crochet peut être remplacé par une boule d’attelage K80, par un crochet ramasseur ou par un crochet pour timons courts, déporté de 400 mm vers l’arrière. Le doseur intègre un bloc de distribution hydraulique alimentant la presse via deux prises hydrauliques à double effet. Il dispose par ailleurs d’un
arbre de prise de force, de connecteurs pour les circuits de freinage pneumatique et hydraulique, ainsi qu’une prise trois pôles pour brancher le boîtier de commandes.
Rouleaux doseurs et tapis convoyeur La phase de préparation du chantier ne prend pas plus de quelques minutes. L’opérateur commence par déployer les parois de la trémie à fourrage en s’aidant d’une manivelle. Il positionne le tapis hydraulique ment par translation jusqu’à proximité du ramasseur, sur une course de
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800 mm, voire, selon la longueur de l’attelage, 500 mm supplémentaires grâce à un réglage mécanique. Il installe les deux déflecteurs latéraux en tôle d’aluminium à l’extrémité du tapis. Le chauffeur déporte ensuite le terminal Isobus du tracteur à l’extérieur, à proximité du boîtier de pilotage du doseur, afin de contrôler le fonctionnement de la presse depuis le sol. Une fois la presse et le doseur mis en route, un second opérateur alimente régulièrement la trémie doseuse au moyen d’une griffe ou d’un chariot télescopique. Le dispositif de dosage est formé de trois rouleaux positionnés transversalement et d’un tapis convoyeur alimentant la presse, entraînés chacun par un moteur hydraulique. Un rouleau supérieur (option) de 250 mm de diamètre muni de barrettes favorise le gavage du rouleau à dents, d’un diamètre hors tout de 800 mm.
liage et de l’éjection. À l’issue de cette temporisation (environ une minute) et après une série d’avertissements sonores émis par le klaxon du doseur, celui-ci se relance de lui-même. «Nous allons développer cet hiver une interface entre les deux machines pour automatiser l’arrêt du doseur lorsque la chambre de pressage est pleine», précise le dirigeant Vincent Bourguet.
Débit de chantier de 6 à 20 t/h À l’aide du boîtier de commandes à écran tactile, le chauffeur peut régler en continu le régime de rotation de chacun des rouleaux principaux. L’allure constante du tapis, elle, n’est modifiable qu’au travers du distributeur hydraulique. L’opérateur peut également opérer des commandes ma-
nuelles par impulsions. Il accède au réglage de la position du tapis par rapport au pick-up, avec un témoin indiquant la position route/travail. Lorsque la chambre de pressage est pleine, il déclenche manuellement l’arrêt temporaire du doseur, le temps que la presse procède au liage filet de la balle. Parmi les éléments de sécurité, le système intègre un klaxon indiquant le redémarrage imminent du doseur, ainsi qu’un asservissement empêchant la mise en route des rouleaux doseurs entraînés hydrauliquement si la prise de force est inactive. Le rendement de chantier oscille entre 6 et 8 tonnes (l’équivalent d’environ 100 m³ de fourrage sec en vrac) par heure, voire, selon le constructeur, jusqu’à 20 tonnes par heure dans une configuration de chantier idéale. En fin de travail, le
Démêlage en douceur Ce rouleau de plus grande section tourne au régime de 2 à 5 tr/min. Les paquets de fourrage subissent l’action d’un deuxième rouleau démêleur de 500 mm de section placé à l’avant de la trémie et tournant à un régime compris entre 30 et 50 tr/min. Pour le conditionnement du regain, le constructeur conseille de réduire légèrement les régimes de rotation. L’opérateur surveille le bon déroulement du démêlage à travers les parois plexiglas frontale et laté rales en polycarbonate. De série, le constructeur intègre la possibilité d’inverser le sens de rotation des deux rouleaux doseurs principaux, de façon automatique ou manuelle. Afin de favoriser le passage du flux de fourrage de part et d’autre du timon de la presse situé juste sous la trémie, Bourguet Mécanique a ajouté deux petits rouleaux longitudinaux tournant à régime fixe. Le fourrage tombe alors sur un tapis convoyeur en PVC, muni de tasseaux et large de deux mètres. Présentant une vitesse d’évolution avoisinant 1 à 1,5 m/s, celui-ci alimente le ramasseur de la presse de façon régulière. Pour animer les différentes fonctions hydrauliques du doseur à fourrage «Hayxit 19» et de la presse, Bourguet Mécanique recommande un débit minimal de 80 l/min. La puissance totale requise par cet ensemble statique, elle, n’est pas supérieure à celle d’un ensemble de pressage conventionnel évoluant au champ. Lorsque la chambre est pleine, l’opérateur suspend temporairement la marche du doseur à l’aide du bouton pause du boîtier de commandes, vérifie le bon déroulement de la phase de
Le doseur est alimenté par le dessus via la trémie déployée, à l’aide d’une griffe à fourrage ou d’un chariot télescopique.
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Le doseur «Hayxit 19» en chiffres
Entraînés hydrauliquement, les deux rouleaux doseurs de diamètre et de régime de rotation différenciés démêlent les paquets de fourrage en vrac déstocké.
Le fourrage démêlé tombe sur un tapis en PVC muni de tasseaux et alimentant le pick-up de la presse de façon régulière, afin de réduire le risque de bourrage.
tapis se rétracte hydrauliquement jusque dans sa position transport, ceci afin de fournir le dégagement nécessaire pour manœuvrer dans les virages.
dispose d’ores et déjà du marquage CE requis pour l’exportation en Europe. Une petite dizaine d’unités seraient déjà en fonctionnement à ce jour, en Suisse et au Royaume-Uni. L’agro-entreprise Monney Frères Sàrl de Villariaz (FR), par exemple, bénéficie déjà d’une solide expérience avec son doseur «Hayxit 19» acheté en 2020. L’outil est attelé sur un Claas «Arion 460» et combiné à une presse «Rollant 540 RC». «Nous disposons aujourd’hui de 500 balles rondes de recul dans l’utilisa-
Ventes en Suisse et à l’étranger Le doseur, conçu et fabriqué en Suisse, est compatible avec tout type de presses à balles rondes ou parallélépipédiques, munies de timons de longueurs différentes. Le constructeur indique avoir demandé un brevet européen sur cette machine, qui
– Dimensions hors tout: hauteur (replié) 2,80 m, largeur 2,30 m, longueur 2 m – Dimensions de la trémie déployée: hauteur bord supérieure 3,70 m, largeur 3,30 m, longueur 3,50 m – Poids total: 1650 kg – Débit hydraulique requis: 80 l/min pour l’ensemble doseur-presse – Débit de chantier: o jusqu’à 20 t/h en conditions optimales o Balles rondes: 2 à 5 min/balle o Balles parallélépipédiques: 1,5 min/ balle (optimal) – Prix doseur «Hayxit 19»: 1 fois le prix d’une presse à balles rondes – Prix doseur grande capacité: 2,5 fois le prix du doseur «Hayxit 19» Données constructeur
tion de cet appareil, explique le cogérant Jérôme Monney. Les clients nous sollicitent pour des volumes compris entre 100 et 600 m³ de foin à presser, pour une moyenne de 250 m³ par chantier.»
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En choisissant un type de moteur adéquat, un dispositif de frein sur échappement et en privilégiant des modalités de conduite adaptées, l’opérateur optimise en descente la force de retenue de son tracteur à transmission CVT. Photo: New Holland
CVT: la capacité de retenue décryptée Le comportement des transmissions à variation continue (CVT) suscite encore des interrogations en situation de retenue. Julien Pochon, un étudiant de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE), s’est penché sur ces questions au cours d’un travail de recherche1. Agriculteurs et industriels peuvent en tirer des enseignements. Matthieu Schubnel, d’après le travail de Julien Pochon.
La conduite en descente et les ralentissements lors du transport de charges avec un tracteur doté d’une transmission à variation continue (CVT) peuvent générer des frayeurs voire des accidents. Afin de comprendre les phénomènes en jeu dans ces situations pratiques parfois rencontrées par les agriculteurs, l’étudiant a mesuré dans un premier temps le couple d’inertie des moteurs puis, dans un deuxième temps, observé son évolution au travers de la Pochon Julien (2021). Comportement des transmissions à variation continue en situation de retenue. Mémoire de bachelor inédit, HAFL de Zollikofen. 1
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transmission jusqu’aux roues du véhicule. Le protocole de test prévoyait la mise à l’épreuve de trois tracteurs munis de CVT: un quatre-cylindres Fendt «516 Vario» de 163 ch et deux six-cylindres, un New Holland «T6.180» de 175 ch avec surpuissance, et un «720 Vario» de 209 ch. Leur puissance diffère, mais dans l’étude de la capacité de retenue, la cylindrée importe davantage. Ces matériels ont été soumis à différents types de mesures: • Un capteur de couple a d’abord été installé à l’embout de la prise de force arrière du tracteur de test (voir photo), pour mesurer le couple d’inertie à l’embout de prise de force de ces différents
modèles. Le moteur testé a été entraîné via la prise de force avant d’un deuxième tracteur. Le couple mesuré a ensuite été converti à l’aide du rapport de transmission de la prise de force, afin d’obtenir le couple d’inertie équivalent du moteur. • Ensuite, chaque tracteur a été entraîné par les roues arrière sur un banc d’essai à rouleaux (voir photo), ceci pour mesurer la force de retenue et la résistance au roulement du tracteur. • Pour finir, l’étudiant a évalué les décélérations de 40 km/h jusqu’à l’arrêt de chacun des tracteurs soumis au test et dépourvus de charge, sur une piste du centre d’essais de Vauffelin (BE).
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Résultats Les différentes mesures réalisées au travers de ces trois ateliers ont permis de mettre en évidence plusieurs phénomènes relatifs à la retenue des tracteurs ou ensembles agricoles:
• Le frein moteur sur échappement double le couple d’inertie du moteur. La force de retenue du tracteur est plus élevée lorsque le frein à moteur est activé. Ce résultat est visible sur le graphique 1 ci-dessous.
• Un haut régime moteur augmente la force de retenue. À l’image du couple d’inertie équivalent mesuré par la prise de force, la force de retenue à travers la transmission est plus élevée lorsque le régime moteur augmente selon les différentes mesures sur piste réalisées. Le phénomène est déjà bien connu, mais ce travail situe les niveaux relatifs de retenue pour les moteurs à quatre et six cylindres étudiés.
• L’agressivité de la gestion de la transmission influence la distance d’arrêt. Selon le graphique 1, le New Holland avec frein moteur dispose d’un couple d’inertie légèrement supérieur à celui du Fendt 720 Vario avec frein moteur. Mais ce dernier s’est arrêté plus tôt car il laisse son moteur monter davantage en régime. Dans la conception de ses tracteurs, Fendt a choisi de faire varier l’orientation du module hydrostatique plus rapidement que New Holland pour décélérer. Ainsi, la force de retenue est augmentée
Le couple d’inertie des moteurs testés est évalué par un capteur de couple installé sur l’embout de prise de force arrière. Un second tracteur entraîne le moteur testé via la prise de force. Photo: Roger Stirnimann
en profitant d’un plus grand couple d’inertie du moteur qui tourne à plus haut régime. Alors que le moteur du Fendt a tourné jusqu’à 2350 tr/min lors des décélérations, celui du New Holland n’a pas dépassé les 2000 tr/min. L’agressivité de gestion de New Holland n’a pas autant d’effet sur la décélération que sur les Fendt (graphique 3 page suivante) car la conception des deux constructeurs visà-vis de ce réglage n’est pas la même.
influence sur la force de retenue du tracteur. Les conducteurs peuvent ainsi mieux s’approprier l’outil qu’ils utilisent et améliorer leur conduite. Le travail dégage quatre enseignements précieux pour les pro priétaires et chauffeurs de tracteurs munis d’une CVT.
Conclusion
Cette tendance a été observée en comparant des tracteurs de mêmes marques et de puissance identique disponibles en motorisations de quatre et six cylindres. Pour bénéficier d’un frein moteur plus efficace, les agriculteurs confrontés fréquemment aux travaux de transport sur routes vallonnées doivent garder à l’esprit qu’il vaut donc mieux privilégier un modèle avec moteur à six cylindres plutôt qu’un quatre cylindres et choisir la plus grande cylindrée parmi les modèles disponibles.
L’utilisation du frein à moteur, la taille des moteurs au niveau de leur cylindrée et du nombre de cylindres, du type de boîte de vitesse, des différentes gammes mécaniques de la transmission et de l’agressivité de la gestion de la CVT ont une incidence sur la capacité de retenue d’un tracteur. Le régime du moteur et la vitesse d’avancement sont pris en compte pour décrire leur
• Avec leur cylindrée de volume supérieur, les moteurs à 6 cylindres engendrent des forces de retenue plus importantes que les moteurs 4 cylindres.
• La conduite à des régimes moteur élevés et l’utilisation du frein moteur sur échappement engendrent des forces de retenue plus élevées.
Graphique 1: comparaison entre les couples d’inertie équivalents des moteurs. Contre toute attente, les courbes du Fendt à six cylindres et du New Holland, de cylindrée différente, se chevauchent. Source: 1
La descente de routes en pente avec un régime moteur élevé permet en effet de mieux profiter du couple d’inertie du moteur et ainsi limiter l’utilisation de la pédale de freins (voir graphique 2 page suivante), donc d’une meilleure force de retenue aux roues. En descente, les régimes élevés du moteur n’ont pas d’effet négatif sur la consommation de carburant, car la quantité injectée est nulle en raison de la coupure d’alimentation systématique en poussée du moteur. La 10 2021 Technique Agricole
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résistance au roulement, l’autre composante de la force de retenue, favorise, elle aussi, le ralentissement de l’ensemble en descente, mais engendre un rendement du moteur plus faible lors de travaux en charge.
• Une vitesse moindre permet de mieux profiter du couple d’inertie du moteur et ainsi limiter l’utilisation des freins de service. En effet, les vitesses faibles engendrent des forces de retenue plus grandes. Nom-
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Graphique 2: force de retenue aux roues des tracteurs à 15 km/h en fonction du régime moteur. Source: 1
Graphique 3: distance d’arrêt des tracteurs en fonction de l’agressivité de la gestion de la transmission. Pour rappel, le New Holland ne dispose que de trois niveaux d’agressivité. Source: 1
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La force de retenue et la résistance au roulement ont également été mesurées en entraînant le tracteur par les roues, à l’aide d’un banc d’essais à rouleaux. Photo: J. Pochon
breux sont ceux qui ont déjà pu constater par eux-mêmes cette propriété de façon empirique, qu’il s’agisse de chauffeurs d’ensembles attelés agricoles ou de poids lourds.
• Lorsque la gestion de l’ensemble moteur/transmission engendre un régime moteur élevé, la décélération est supérieure et les distances d’arrêt plus courtes. Modifier avec davantage de réactivité l’inclinaison du module hydrostatique lors d’une décélération permet en effet au moteur de conserver des régimes plus élevés. Une bonne connaissance de la gestion de l’ensemble moteur/CVT s’avère utile lors de l’achat d’un nouveau tracteur afin que les praticiens puissent choisir des machines adaptées à leurs conditions de travail. Les agriculteurs n’ont aujourd’hui pas la possibilité d’opérer ce type de réglage eux-mêmes. Mais cette information pourrait servir aux tractoristes désireux d’optimiser leur programme de gestion, dont les choix et modalités de ré glage s’avèrent plutôt opaques. Ils disposent ici d’un levier intéressant pour augmenter l’efficacité du frein moteur et réduire la distance de freinage de leurs tracteurs munis d’une CVT.
Prévention des accidents | Sécurité
Cette année, les exploitations qui appliquaient déjà le programme «agriTOP» ont été transférées automatiquement et de manière progressive dans le nouveau système. Photo: SPAA
La sécurité peut être planifiée Lorsque les employés subissent un accident grave ou une maladie liée au travail, cela engendre de la souffrance bien sûr, mais aussi des complications pour leur employeur. Leur absence entraîne des difficultés de planification ainsi qu’un surplus de travail et de stress pour les autres collaborateurs. Markus Aebi* Bien des accidents graves et des maladies professionnelles ainsi que les souffrances, les temps d’arrêt et les coûts qu’ils occasionnent peuvent être évités grâce à des mesures préventives appropriées. Le facteur décisif est la mise en œuvre d’un concept de sécurité efficace dans l’exploitation agricole. Depuis le 1er janvier 2000, «agriTOP», la solution par branche de l’Union suisse des paysans, soutient les exploitations dans leur travail de prévention, rendant *Markus Aebi est le responsable de la formation et de la formation continue du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA).
ainsi la sécurité planifiable. Les employeurs qui appliquent «agriTOP» remplissent leurs obligations légales, selon la directive 6508 de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (CFST), basée sur la loi sur l’assurance- accidents (LAA) et l’ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles (OPA).
Moderne, individuel et tourné vers l’avenir En l’honneur de ses 20 ans, le programme «agriTOP» a été repensé pour faire face aux défis à venir. Dès cette année, il s’adapte encore mieux à votre situation en utilisant les outils les plus récents. Les
exploitations bénéficient ainsi de services personnalisés selon leurs besoins à un rapport qualité/prix très attractif. Depuis l’introduction du logiciel «agritop. safely.swiss», l’agriculteur a accès à tout moment et en tout lieu au concept de prévention de l’exploitation via un smartphone ou une tablette. Les dossiers sont mis à jour automatiquement; le tri et le classement de piles de papiers deviennent ainsi caducs. Les instructions internes ainsi que la formation continue des employés peuvent désormais être saisies et documentées directe ment dans le programme. Elles peuvent être confirmées sur place avec une signature électronique. Une bibliothèque spécialisée constituée de brochures, de dépliants, de guides d’instructions et de vidéos est disponible à cet effet et est constamment étoffée et actualisée. À l’aide de listes de contrôle électroniques portant sur un large éventail de sujets, les responsables de la sécurité identifient les risques en une seule opération et introduisent les mesures à instaurer. Tous les employés peuvent signaler et saisir les défauts via les codes QR de l’entreprise. Le système permet également d’envoyer un ordre de travail directement à la personne responsable – ainsi rien n’est oublié.
Formation continue régulière La mise en œuvre d’«agriTOP» implique une formation continue régulière, au moins tous les trois ans. La solution par branche propose un large éventail de cours, dont beaucoup sont reconnus par l’ordonnance réglant l’admission des chauffeurs (OACP). Une contribution aux dépenses ne sera demandée que pour la participation d’agents de sécurité «agriTOP». En outre, «agriTOP» propose des consultations de spécialistes de la sécurité au travail. Les prestations telles que les audits, les formations et les conseils sont adaptées aux besoins. Elles sont particulièrement attrayantes pour les exploitations employant de nombreux salariés ou dont le degré de spécialisation est élevé. Des accords communs permettent à toutes les parties d’avoir une grande sécurité de planification. Les exploitations qui adoptent une culture de sécurité exemplaire peuvent être distinguées par «agriTOP». Elles témoignent ainsi auprès de leurs employés, partenaires et clients de la place déterminante de la prévention dans leur travail quotidien. 10
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Management | Question de lecteur
Le chargeur frontal et sa position suscitent des questions complexes, que ce soit sur le plan légal, sécuritaire, technique ou par rapport au comportement du tracteur ou du train routier. Photo: Roman Engeler
Ce chargeur, je l’abaisse ou pas? Comment circuler avec un tracteur équipé d’un chargeur frontal: doit-il rester en position basse ou faut-il le relever? D’ailleurs, existe-t-il des prescriptions en la matière? Roman Engeler
Circuler avec un tracteur équipé d’un chargeur frontal pose un casse-tête car on ne sait jamais comment s’y prendre. La solution varie en fait en fonction du chargeur, de l’outil dont il est équipé et du tracteur. Mieux vaut parfois que le chargeur soit abaissé. Dans d’autres cas, il est préférable de le garder en position haute. La position du chargeur frontal peut réduire le champ de vision du conducteur; elle peut aussi interférer avec le centre de gravité du tracteur, son comportement au freinage ou, plus généralement, sa stabilité, notamment dans les virages, où le chargeur en position abaissée «balaie» un arc de cercle bien plus large qu’en position haute. Et c’est sans évoquer les manœuvres de freinage avec un tracteur muni d’un chargeur en position haute et 52
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tirant une remorque à essieu avant directeur. Si les freins du véhicule tracté ne réagissent pas correctement, gare à la poussée qu’elle exerce contre le tracteur sans charge d’appui et déséquilibré vers l’avant par le chargeur.
La législation Notre appareil législatif s’est aussi intéressé au chargeur frontal. En premier lieu, il convient de tenir compte du dépassement («porte-à-faux») vers l’avant, valeur qui concerne aussi le chargeur frontal. Des rétroviseurs à vision latérale sont exigés pour un dépassement jusqu’à 4 mètres du volant; au-delà et jusqu’à 5 mètres, un ensemble caméras-moniteur homologué est obligatoire. On veillera en outre à respecter la charge maximale de
l’essieu avant du tracteur et la capacité de charge de ses pneumatiques. Le chargeur peut être équipé d’outils et d’accessoires, mais il est interdit de transporter une charge sur la route. En position relevée, le chargeur ne doit pas dépasser 4 mètres de haut. Ses éléments pointus et ses arêtes sont à recouvrir de manière adéquate.
Champ de vision La législation impose d’autres prescriptions, mais leur application n’est pas aussi facile à contrôler; il s’agit des règles relatives au champ de vision. L’alinéa 1 de l’article 71a de l’Ordonnance sur les exigen ces techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) stipule que le conducteur, lorsque ses yeux sont à une
Question de lecteur | Management
Situations enregistrées avec chargeur en position haute (à g.) et en position basse (à d.). L’analyse de la position haute montre que le champ de vision ne satisfait pas les prescriptions en vigueur. Deux effets de masque sont tolérés dans le secteur de vision (lignes vertes) mais ils sont trop larges, dépassant les 700 mm autorisés. À droite, deux effets de masque sont aussi visibles, dont l’un semble aussi à peine trop large. Apparemment, les extrémités de la pince à balles paraîssent, de justesse, ne pas empiéter sur l’arc de cercle du secteur de vision.
hauteur de 0,75 m au-dessus du siège, doit pouvoir observer sans difficulté la chaussée à l’extérieur d’un demi-cercle de 12 mètres de rayon. Il est aussi fait référence à la norme ISO 5721-12013 et au règlement international CEE-ONU (Commission économique des Nations unies pour l’Europe) no 71. Il stipule que: - Il ne doit pas se trouver plus de six effets de masque dans le demi-cercle de vision, dont deux au maximum dans le secteur de vision (lignes vertes des graphiques). - Les effets de masque supérieurs à 700 mm mais inférieurs à 1500 mm sont cependant autorisés lorsque les éléments de structure qui les causent ne peuvent ni avoir une autre forme ni être placés ailleurs. En dehors du champ de vision, il peut y avoir en tout de chaque côté soit deux effets de masque de ce genre, ne dépassant pas l’un 700 mm et l’autre 1500 mm, soit deux effets de masque de ce genre ne dépassant ni l’un ni l’autre 1200 mm.
- Les obstructions éventuelles causées par les rétroviseurs d’un modèle autorisé ne sont pas prises en considération si ces rétroviseurs ne peuvent être placés ailleurs. Ces prescriptions sont aussi claires qu’elles risquent d’être difficiles à appliquer dans la pratique, à commencer par leur contrôle.
Analyse avec scanner 3D Le Centre de compétences en criminalistique de la police cantonale saint-galloise s’est récemment occupé de ces questions. Il a analysé au moyen d’un scanner 3D plusieurs positions de conduite et plusieurs situations avec un tracteur John Deere «6150R» muni d’un chargeur frontal et d’une pince à balles d’ensilage. Il a ainsi pu mesurer avec précision le champ de vision. Les résultats sont visibles sur les graphiques.
Conclusion Sur la foi de ces mesures et de son expérience, la police cantonale saint-galloise
déduit que «le chargeur frontal est un bon outil sur une exploitation agricole, polyvalent. Il faut cependant noter que, sur la voie publique, cet équipement en position de transport haute présente de nombreux inconvénients: un comportement routier moins sûr, une réduction du champ de vision et d’autres conflits avec la législation. La position de transport basse, elle, peut mieux s’accorder avec la réglementation, pour autant que le tracteur ne soit pas trop grand, que les pointes et les arêtes soient recouvertes et que des rétroviseurs ou un ensemble caméra avec m oniteurs soient présents. En fonction de la situation, l’outil devra éventuellement être muni de protections ou bien retiré.» Pour faire court: chaque véhicule avec chargeur représente un cas particulier dont les caractéristiques ne sont pas transposables à un autre véhicule. Les mesures et analyses effectuées par la police considèrent la seule question du champ de vision. 10 2021 Technique Agricole
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Plate-forme | Reportage
Mettre à profit les émissions Destiné aux étables en stabulation libre, le système «Sphere» de Lely sépare les fractions liquide et solide des déjections animales. Il optimise le lisier en fonction de ses qualités fertilisantes et promet de réduire d’au moins 70 % les émanations ammoniacales pour le plus grand bénéfice de l’environnement et de la qualité du climat intérieur de l’étable. Roman Engeler
Entre 10 et 20 kg d’engrais azoté supplémentaire peuvent être récupérés par vache et par an, sous forme liquide, si l’on parvient à capter les émissions d’ammoniac gazeux dans une étable en stabulation libre. Photos: Roman Engeler
Les partisans de la stabulation libre avaient à cœur de libérer les vaches lai tières de leurs entraves et de rapprocher la vie à l’étable du comportement naturel des animaux. L’objectif était certes louable, mais il s’est rapidement avéré qu’avec la stabulation libre, une surface assez importante était contaminée par l’urine et les excréments. Répandue sur toute la surface de l’étable, l’urine libère de l’ammoniac, un gaz malodorant et nocif pour le climat. Lorsque l’urine se mélange aux excréments, la génération d’ammoniac se renforce sous l’effet de l’uréase, une enzyme présente en per manence.
Séparation des phases solide et liquide Une première approche pour résoudre le problème consiste à séparer les fractions liquide et solide qui diffèrent entre elles de façon notable par la teneur en azote, en potassium et en phosphore (voir ta 54
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bleau ci-contre). Un certain nombre d’in novations ont d’ailleurs été présentées ces dernières années. C’est ainsi que l’entreprise néerlandaise Hanskamp s’est vue décerner au dernier salon Eurotier une médaille d’or pour ses toilettes à vaches. Des comportementalistes ont ex périmenté plusieurs méthodes à base de récompenses (nourriture) ou de punitions (jet d’eau) pour dresser les animaux à choisir un endroit distinct selon la nature de leurs besoins (solide ou liquide). La so
ciété française Bioret a développé le «Delta X Pack», un système de tapis en caoutchouc conçu pour évacuer les ef fluents en les séparant.
Optimisation du lisier Le système «Sphere» de Lely franchit une étape supplémentaire vers l’optimisation du lisier. En plus de séparer les fractions liquide et solide, on s’efforce de recueillir l’ammoniac, qui se forme inévitablement, pour en faire un précieux engrais liquide.
Teneurs du lisier de bovins (en kg/m³, moyennes) Azote (N) organique minéral Lisier intégral Urine Excréments
4 2
2 2
0,7
1,3 4
2,4
1,6
Phosphore (P)
Potassium (K)
1,5
5
0,2
8
2
2
Minéral: ammonium (NH4), organique: substances azotées organiques
Reportage | Plate-forme
Les sols en caillebotis sont équipés de ce type de profilés en inox. Les excréments restent à la surface, tandis que l’urine s’écoule par les ouvertures vers une fosse souterraine.
Mis en contact avec de l’acide sulfurique ou de l’acide nitrique, l’ammoniac gazeux participe à la formation de deux liquides, du nitrate d’ammonium ou du sulfate d’ammonium, selon le cas. Le résultat est spectaculaire: les émanations ammoniacales diminuent d’au moins 70 %, la qualité de l’air ambiant de l’étable s’améliore et le bien-être animal augmente. Chaque vache produit ainsi en moyenne annuelle entre 10 et 20 kg d’engrais azoté supplémentaire sous forme liquide, autant d’engrais minéral qui n’a pas besoin d’être acheté à l’extérieur.
ter dans l’étable. La dépression est créée par un ventilateur placé dans un dispositif appelé «N-Capture». Ce dernier, qui remplit une fonction de catalyseur ou de filtre, ressemble à un bidon d’huile sur dimensionné. C’est à l’intérieur de ce «N-Capture» que l’air saturé d’ammoniac est mis en contact avec des acides (nitrique ou sulfurique). Ces acides sont stockés dans des conteneurs Varibox à double paroi situés à côté du «N-Capture». Le catalyseur permet d’obtenir un engrais azoté liquide qui, après avoir été stocké dans un silo, peut être épandu à l’aide d’un pulvérisateur pour cultures basses.
Fonctionnement Le système «Sphere» de Lely réunit plusieurs composants destinés à des opérations diverses. La première étape consiste à séparer l’urine des excréments. Dans ce but, des profilés en acier inoxydable sont insérés dans les fentes du caillebotis pour les rendre étanches. De petits trous aménagés dans ces profilés permettent d’évacuer l’urine dans une fosse séparée. Les excréments sont collectés par le robot «Discovery Collector» de Lely, qui les déverse dans des réservoirs spécifiques situés en contrebas, mais séparés de l’urine. Une canalisation astucieuse des flux d’air maintient une légère dépression dans les dépôts, ce qui empêche les gaz de remon-
Trois types d’engrais aux qualités différentes L’installation génère trois engrais dif férents qui permettent des utilisations bien plus différenciées que le lisier intégral traditionnel. Le premier engrais est constitué des excréments visqueux collectés par le «Discovery Collector» et légèrement dilués. Cet engrais contient de l’azote sous une forme organique, et, simultanément, une forte teneur en phosphore. Une autre forme d’engrais est le lisier liquide, caractérisé par une forte teneur en potassium. Ces deux engrais ne laissent pas échapper beaucoup d’ammoniac.
Quatre fertilisants: le lisier intégral, les excréments dilués, le lisier liquide et l’engrais fluide produit à partir de l’ammoniac (de droite à gauche).
Les excréments collectés par le robot «Discovery Collector» sont déposés dans un réservoir séparé.
La troisième forme d’engrais est liquide, constituée – selon l’acide utilisé pour son élaboration – de nitrate d’ammonium avec une composante d’azote, ou de sulfate d’ammonium avec une composante de soufre. Grâce à leurs teneurs respectives, ces engrais peuvent être mis en œuvre sur les surfaces vertes de manière beaucoup plus ciblée en fonction des nécessités.
Conclusion Lely a présenté son système «Sphere» voici un an. On compte actuellement 15 installations pilotes, principalement aux PaysBas, dans des élevages réunissant plus d’une centaine de vaches. Il faut compter deux systèmes «N-Capture» pour un élevage de 120 vaches. Le «N-Capture» est dimensionné pour générer la dépression nécessaire pour un sol en caillebotis d’une surface d’environ 420 mètres carrés. Le système ne figure pas encore dans les catalogues de vente de l’entreprise néerlandaise. Il sera commercialisé progressivement au cours des prochaines années, lorsque les prix – susceptibles d’évoluer en fonction des travaux de génie civil nécessaires – auront été déterminés avec précision. Les responsables de Lely sont optimistes quant aux perspectives de réussite de la commercialisation du système «Sphere».
Le dispositif «N-Capture» comporte un catalyseur/ filtre où l’air enrichi en ammoniac est en contact avec des acides. Cela provoque la formation de solutions de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium.
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Plate-forme | Reportage
Rexroth se lance dans l’électrification En présentant sa plate-forme «eLION», Bosch Rexroth donne le coup d’envoi de la production de composants sous 700 volts destinés à l’électrification des machines de travail mobiles. Le constructeur vise ainsi à s’implanter sur le marché mondial, en forte croissance, des équipements électriques. Heinz Röthlisberger
Rexroth proposera dès 2022 des solutions d’électrification complètes pour différents équipements de travail. Ce chariot télescopique de 11 tonnes est équipé de moteurs et d’autres composants électriques de la nouvelle gamme «eLION» de Bosch Rexroth. Photos: Heinz Röthlisberger
Dans le monde entier, le secteur de l’élec tromobilité a le vent en poupe. Les sys tèmes d’entraînement électriques ont l’un des plus grands potentiels d’avenir dans le domaine des machines de travail mo biles telles que les chargeurs ou les exca vatrices. Pendant que ces machines ga gnent constamment en efficacité, nous nous efforçons de réduire encore les émissions sonores et des gaz d’échappe ment. Les constructeurs, quel que soit leur domaine, sont convaincus depuis long temps de l’importance d’un portefeuille de systèmes d’entraînement électriques du rables et résolument modernes. Un avis que partage Rexroth, le spécialiste des sys tèmes hydrauliques et d’entraînement du groupe Bosch, qui a récemment présenté «eLION», sa plate-forme propriétaire pour 56
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l’électrification des machines de travail mobiles. Rexroth a donné le coup d’envoi de sa campagne d’électrification sur son «TechPark», à Ulm (Allemagne), un terrain de 10 000 mètres carrés réunissant des ateliers et une zone d’essai pour machines de travail mobiles. La presse a pu y admirer entre autres un chariot télescopique de 11 tonnes équipé de moteurs électriques et d’autres composants de la gamme «eLION». Le chargeur, remarquablement silencieux, a une capacité de 6000 kg, une hauteur de levage allant jusqu’à 9 mètres et une vitesse de 40 km/h.
700 volts, comprenant convertisseurs tournants, onduleurs et leurs accessoires, transmissions, systèmes hydrauliques et lo giciels. Dès 2022, le constructeur dotera les véhicules non routiers à entraînement diesel-électrique, hybride ou électrique, de solutions d’électrification complètes pour différentes fonctions: moteurs de propul sion, moteurs de travail et auxiliaires, à partir de composants développés en in terne. Les qualités notables de ces produits sont, selon les responsables de Rexroth, la capacité d’évolution, la robustesse et la sé curité de fonctionnement.
Porte-feuille complet de produits haut voltage
Exemple: les alternateurs
L’«eLION» englobe un porte-feuille com plet de produits haut voltage sous
La capacité d’évolution repose sur une modularité accrue des composants. Les convertisseurs tournants sous 700 volts de
Reportage | Plate-forme
la gamme «eLION» couvrent une plage de puissances nominales de 20 à 200 kW (jusqu’à 400 kW en crête) et développent un couple atteignant 1050 Nm en valeur nominale et 2400 Nm en valeur maximale. Selon Rexroth, ils sont disponibles en quatre tailles avec différentes longueurs et configurations de bobinage du moteur, dans une variante à rotation rapide ou lente en fonction du modèle. Les constructeurs choisissent ainsi parmi plus de 80 configurations et bénéficient d’une liberté maximale dans l’électrification des différentes architectures de véhicules, existantes ou nouvelles.
Des moteurs conçus pour une température jusqu’à 100 degrés La robustesse est également au cœur des préoccupations de l’entreprise. Les convertisseurs tournants et les onduleurs sont utilisables entre –40 et 85 degrés. Pour les convertisseurs, la température supérieure se situerait même aux alentours de 100 degrés, la tenue aux chocs et aux vibrations des composants «eLION» étant respectivement de 50 et 10 grammes. Des OEM comme Kalmar ou Sennebogen ont lancé des projets pilotes qui doivent leur permettre d’accumuler des expériences avec le système «eLION» de Bosch Rexroth.
Boîtes de vitesses pour e-moteurs Pour favoriser l’électrification des machines hors route, Bosch a présenté à Ulm les deux premières boîtes de vitesses conçues spécialement pour les systèmes d’entraînement électriques, en l’occurrence la boîte «eGFZ9100» à une vitesse, et la boîte «eGFZ9200», à deux vitesses. Les moteurs synchrones à excitation par aimant permanent se distinguent par leur compacité et leur rendement, même si leur vitesse de rotation constitue un défi en matière d’émissions sonores, de température, d’étanchéité et de dentures. C’est précisément en réponse à ces défis que l’entreprise a développé ces boîtes de vitesses, actuellement utilisées pour différents projets pilotes. Leur fabrication en série sera lancée en 2022 comme éléments de l’«eLION».
Moteur de propulsion «eOC» Rexroth a également présenté la gamme «eOC» (electronic open circuit), qui constitue une nouvelle approche dans la création d’un moteur de propulsion destiné surtout aux machines de travail compactes. Le système «eOC» combine les avantages des applications en circuit fermé et ouvert dans le cas des transmissions
Bosch Rexroth a présenté «eOC», un moteur de propulsion inédit, qui permet la commande électronique de pompes hydrauliques en circuit ouvert (dans un seul et même circuit).
hydrostatiques. Les fonctions de travail et de propulsion utilisent le même niveau de pression et peuvent donc être combinées dans un circuit hydraulique unique. Au centre de l’architecture «eOC» figure une pompe électrohydraulique dotée d’un capteur d’angle d’inclinaison et de capteurs de pression. «eOC» est réalisé en circuit ouvert (les fonctions de propulsion et de travail sont alimentées par une pompe unique), mais, selon Rexroth, la propulsion est aussi performante que sur les applications habituelles en circuit fermé. La régulation est assurée par un logiciel. Le logiciel «eOC» de pilotage de la pompe offre la possibilité de réguler l’angle d’inclinaison et le couple des pistons axiaux y compris lorsque le moteur fonctionne. Ce
système de pilotage des composants électrohydrauliques permet aux constructeurs de développer des architectures innovantes. Selon Rexroth, les machines de travail gagneront encore en souplesse et en polyvalence, tout en consommant moins d’énergie. Le système a été présenté à Ulm sur un tracteur compact dont la particularité est que l’hydraulique de travail n’est pas seule à être «électronifiée», tandis que le moteur de propulsion est réalisé en circuit ouvert. L’ensemble est composé de deux unités «eOC» (pompes à pistons axiaux «A10»), 100 % inclinables pendant le fonctionnement en mode pompe et en mode moteur. L’hydraulique de travail est intégrée dans le même circuit.
Le joystick «Sense+» vibre La campagne d’électrification a amené Bosch Rexroth à réfléchir à la manière de rendre le pilotage des machines mobiles plus simple et plus intuitif. Le résultat est un joystick multifonctionnel qui repousse les limites de l’ergonomie en fournissant une réponse tactile sous forme de vibrations, créant ainsi une interface haptique entre l’homme et la machine. Le joystick aux applications universelles porte le nom de «Sense+». Il est disponible en deux versions, une pour gauchers et une pour droitiers. Cet élément tactile optionnel fournit un retour d’information sous forme de vibrations, capables de guider l’opéra-
teur en l’avertissant en cas de danger ou d’erreur de manipulation. Différentes séquences de vibrations peuvent servir à communiquer la distance de la surface à aplanir, d’une paroi virtuelle ou des obstacles qui approchent. On obtient ainsi une interaction intuitive et conviviale entre la machine et son conducteur. Selon Rexroth, «Sense+» est disponible en 156 configurations différentes.
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Passion | Compétition
Dominik Senn
La relève suisse sort du bois aux Timbersports Series
«Il s’en est fallu de peu!»: Oliver Reinhard, de Waltalingen (ZH), est dépité. «À l’Underhand Chop et au Standing Block Chop, comment ai-je pu frapper comme ça, sans réfléchir? J’ai tapé au moins sept coups de trop!», confie le grand espoir de la relève suisse à Aigle (VD), après le quart de finale de la qualification européenne pour le trophée mondial 2022 des Stihl Timbersports. Ce 12 septembre, il cède de justesse la première place au Polonais Marcin Darga. Seul «Rookie» (voir l’abécédaire ci-contre) au départ, Oliver Reinhard, 22 ans, a remporté la veille, la Swiss Rookie Cup, améliorant plusieurs de ses meilleurs temps. «Je me suis donné à fond, mais ça n’a pas tout à fait suffi. Je vais m’entraîner encore et encore pour atteindre mes objectifs», soulignera-t-il plus tard. Les espoirs suisses reposent aussi sur les épaules du deuxième, le Vaudois de La Comballaz Robin Haas, qui s’est livré un duel avec Oliver Reinhard.
Nouveau champion suisse Chez les pros, Severin Bühler, de Hofstatt (LU), remporte le titre de champion suisse. Au cours d’une compétition haletante, ce samedi 11 septembre, il détrône le décuple titulaire sur ses propres terres, l’Aiglon Christophe Geissler, qui finit troisième sur le podium. La deuxième marche est occupée par Pirmin Gnädinger, de Ramsen (SH). Au même endroit mais le dimanche a lieu la qualification européenne pour le World Trophy, le championnat du monde donc. C’est le Suédois Ferry Svan qui s’impose. Il sera donc l’un des six Européens qui participeront aux Stihl Timbersports World Trophy 2022. David Knecht (catégorie «pros») à la Hot Saw, tronçonneuse Stihl «tunée» pour la compétition.
Severin Bühler, nouveau champion professionnel suisse, au Springboard lors de la finale à Aigle (VD). Photos: Stihl Timbersports Mediapool/ Dominik Senn
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Schweizer Landtechnik 10
2021
Compétition | Passion
Oliver Reinhard au Standing Block. À 22 ans, c’est un des espoirs suisses.
Priorité à la sécurité: cheffe de projet et co-organisatrice, Karin Kryenbühl de la filiale suisse Stihl Vertriebs AG à Mönchaltorf (ZH) sous la tente «Sécurité sanitaire» à Aigle.
Dans la caravane technique, la vidéo permet des mesures au centième de seconde.
L’ABC de la compétition de bûcheronnage A comme affûtage: les haches de compétition sont fabriquées en acier spécial. Affûtées à la main, elles coupent comme des rasoirs. Elles ont un manche d’environ 80 cm et pèsent entre 2,5 et 3 kilos. B comme biscuits: par analogie avec les célèbres biscuits, on ap pelle cookies les rondelles coupées lors des épreuves de débitage. Ce sont des souvenirs très prisés par les spectateurs. C comme chronométrage: le stoppage manuel et le chronomé trage électronique offrent une précision de l’ordre du centième de seconde. Les temps sont analysés dans la caravane technique et affichés dans les secondes qui suivent. D comme disciplines: les épreuves des Timbersports Series se composent de six disciplines: trois à la hache (Springboard, Under hand Chop et Standing Block Chop) et trois à la scie ou à la tron çonneuse (Single Buck au passe-partout, Stock Saw à la tron çonneuse de série, Hot Saw à la tronçonneuse modifiée pour la compétition et décrite en page 72 de l’édition d’août 2021 de Technique Agricole). E comme ESPN: en 1985, la chaîne de sport nord-américaine ESPN a lancé en collaboration avec Stihl Inc. USA les Stihl Timbersports Series comme discipline sportive. Ford puis d’autres marques ont suivi comme sponsors et partenaires mobilité. F comme Footholds: pour l’Underhand Chop, les athlètes se tiennent debout sur une grume de 32 cm de diamètre posée à l’hori zontale qu’ils doivent couper à la hache des deux côtés. Avant de commencer, ils peuvent tailler dans la grume des Footholds (des entailles pour les pieds) pour s’assurer un meilleur équilibre. G comme Geissler: Christophe Geissler est un peu devenu une légende des Timbersports dans notre pays. Ce forestier-bûcheron d’Aigle a été dix fois champion suisse et est aussi monté sur le po dium en finale internationale. H comme huile: le passe-partout du Single Buck peut être lubrifié à l’huile de coupe pour glisser plus facilement dans le trait de scie. I comme incision: avec sa concavité accentuée et ses chanfreins, l’incision en banane est l’une des meilleures pour attaquer le bois tendre. Mais on pratique plus souvent l’incision en biseau où le chanfrein est parallèle à l’arête de coupe. J comme jambières: pour les disciplines à la tronçonneuse, il est obligatoire de porter des jambières anticoupures, des lunettes de protection et des protège-ouïe. K comme kermesse: en temps normal, hors pandémie, chaque épisode des Timbersports attire une foule nombreuse et passionnée qui transforme l’événement en joyeuse kermesse. L comme log: tronc vertical. Les concurrents y installent des trem plins (Springboards) dans des entailles pour écimer le log à la hache. M comme moteur: les participants utilisent au Stock Saw une tronçonneuse de série Stihl «MS 661», un modèle du commerce à moteur de 90 cm³.
N comme néologismes: les Timbersports sont à l’origine de néolo gismes, des mots nouveaux généralement dérivés de l’anglais, les pays où sont nées ces compétitions étant surtout anglophones. O comme organisateurs: Stihl est l’organisateur des Timbersports Series. D’autres compétitions de bûcheronnage sportif sont mises sur pied par associations professionnelles de forestiers. P comme Pocket: au Springboard, le concurrent commence par creuser dans le tronc une entaille de 10 cm appelée Pocket (poche) à hauteur de ses épaules. Il y enfiche l’extrémité du premier tremplin (Springboard) pour ensuite tailler 2 mètres en dessus une autre poche pour un deuxième tremplin sur lequel il se tient pour écimer la bille de bois. Cette discipline reine exige de la technique, de la force, de l’équilibre et autant de courage que de dextérité. Q comme qualifications: les concurrents participent à des compé titions où les premiers sont qualifiés pour les concours nationaux puis internationaux. Les moments forts de la saison sont les épreuves pour les titres nationaux, européens puis mondiaux. R comme Rookies: Rookies est le nom donné aux jeunes compéti teurs jusqu’à 25 ans. S comme sécurité: aux épreuves à la hache, les sportifs portent pour leur sécurité des cottes de mailles ou des protège-bottes. T comme tuatahi: hache de Nouvelle-Zélande, la plus prisée. Consi dérée comme la meilleure au monde, la tuatahi est tellement cou pante qu’on pourrait l’utiliser comme rasoir. U comme Underhand Chop: débitage d’un tronc abattu. Le bû cheron se tient debout sur la grume de 32 cm de diamètre, posée à l’horizontale. Il doit la couper à la hache par les deux faces. V comme vitesse de chaîne: les tronçonneuses de compétition Hot Saw coûtent dans les 5000 euros ou plus et pèsent jusqu’à 27 kg. Elles peuvent développer 80 chevaux; leur chaîne atteint 240 km/h, à peu près dix fois la vitesse d’une machine standard. W comme Weymouth: le pin de Weymouth est volontiers utilisé pour le Single Buck. Par contre, c’est le peuplier qui est l’essence préférée pour les disciplines à la hache. X comme xylométrie: normalement, le volume exact d’un bois se mesure selon le principe d’Archimède, en le plongeant dans un liquide. On procède autrement en bûcheronnage sportif. Afin que tous les concurrents soient soumis aux mêmes conditions de départ, les troncs proviennent de la même forêt, voire du même arbre pour certaines épreuves. Ils sont façonnés exactement au même diamètre, puis conditionnés et stockés à température constante. Y comme YouTube: toutes les épreuves (pour le moment sans public à cause du coronavirus) sont retransmises en direct sur You Tube et les réseaux sociaux Instagram, Facebook et Database. Z comme (Nouvelle-)Zélande: les Timbersports Series puisent leurs origines au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Cette compétition est arrivée en Europe en 2001.
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2021 Technique Agricole
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ASETA | Sections
AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) y sont respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés en automne 2021: jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Cours fixés au printemps 2022: jeudis 17 et 24 février à 18 h 30 à Gränichen Liebegg; jeudis 12 et 19 mai à 18 h 30 au FIBL à Frick. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch
BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne. 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une durée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50 % des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.
Tests de pulvérisateurs 2021 Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? LA BVLT offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m. À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse
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comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées. Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch
LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : Mercredi 20 octobre à Hochdorf, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 17 novembre au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 est organisé par l'Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture et a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: G40-Kurse Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres. Prochains cours : n˚ 606 pour scooter et moto 1re partie : samedi 16 octobre, de 12 à 16 heures 2e partie : samedi 23 octobre, de 12 à 16 heures 3 e partie : samedi 30 octobre, de 12 à 16 heures Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Les prochains cours auront lieu au printemps 2022 et sont en cours de planification. Ils n’auront lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives sur le coronavirus, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours intensif commence le 12 novembre. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch
ZG Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Mardi 4 janvier et mercredi 5 janvier 2022
La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, avec alternance d’e théorie et d’exercices pratiques. Un maniement sûr de ces engins selon les directives de la Suva y est enseigné. Objectifs: certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions: être âgé au minimum de 18 ans et bénéficier d’une expérience pratique des machines. Prix: CHF 690.– pour les membres et CHF 730.– pour les nonmembres; deux jours de cours, dossier de cours et repas inclus. Renseignements et inscription: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch
Sections | ASETA
Formation pour le permis F/G
ZH Cours préparatoires au permis de tracteur 27 novembre, de 8 à 14 heures
La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des automobiles.
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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercreci après-midi Widnau, Rest. Rosengarten Me 03.11.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 08.12.2021 Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels
Sa 06.11.2021
Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 13.11.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
01.12.2021
15.12.2021
Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Lieux et dates de cours: ASETA, Ausserdorfstrasse 31, Riniken, 04.11.2021 et 11.11.2021, de 18 h 30 à 21 h Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 24.11.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn
22.12.2021
ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Dates de cours: 27.11.2021. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
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2021 Technique Agricole
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ASETA | Portrait
Le pouvoir aux femmes Les époux Brigitte et Stefan Scheuber ont quatre enfants, quatre filles. Les Scheuber exploitent un domaine agricole à Mahren, un hameau rattaché à la commune de Lostorf (SO). Dans le couple, Stefan est agriculteur mais aussi mécanicien en machines agricoles diplômé. Ses quatre filles souhaiteraient reprendre l’exploitation, en témoignent leur amour des animaux ainsi que leur plaisir à travailler ensemble dans les champs et à l’étable. Les deux benjamines sont encore à l’école obligatoire. La plus jeune de leurs grandes sœurs, Nina, vient de commencer son apprentissage d’agricultrice. Née en 2001, Miriam (photo), l’aînée, occupe logiquement la «pole position» du quatuor. Elle a obtenu en 2020 son certificat fédéral de capacité d’agricultrice au centre de Liebegg, à Gränichen (AG). Après avoir travaillé un an sur la ferme familiale et effectué deux séjours à la montagne comme bergère, elle a entamé une formation d’agrotechnicienne ES au centre de formation du Schluechthof, à Cham (ZG). «J’ai choisi cette formation pour plusieurs raisons, confie la jeune agricultrice. J’acquiers des connaissances techniques, une idée des autres métiers liés à l’agriculture et, en plus, les compétences pour former des apprentis. Enfin, j’espère, en tant que femme, améliorer mes chances sur le marché du travail en bénéficiant d’une formation très complète.» Le domaine a été agrandi en 2010 avec un terrain apporté par Brigitte Scheuber. L’ensemble comprend depuis lors une surface agricole utile de 50 hectares. Le cheptel laitier, constitué exclusivement de vaches à cornes, a ainsi pu être augmenté. Une nouvelle étable à stabulation entravée pour 52 vaches laitières a été construite dans la foulée. Les Scheuber élèvent en permanence une trentaine de veaux et quelque 25 génisses. Ils cultivent sur une dizaine d’hectares du blé, du triticale, de l’orge et du maïs. Ils sont très fiers de leur complexe d’affouragement. Il inclut une mélangeuse stationnaire et une griffe à foin dans la grange; cette grue permet d’aller prélever tous les fourrages et aussi d’accéder au distributeur à vis. La remorque mélangeuse n’est utilisée qu’en hiver et lors des périodes de transition. Des cellules de 2000 mètres cubes de fourrage sec et 500 mètres cubes d’ensilage sont abritées sous le même toit. Pendant la belle saison, les éleveurs vont chaque jour récolter l’herbe avec une autochargeuse d’affourragement en vert. Miriam Scheuber est ravie que ses parents la laissent tenter de nouvelles expériences: «C’est important que les jeunes disposent d’une certaine liberté, parce qu’ils développent souvent une autre approche de la conduite d’une exploitation.» Elle aime les animaux et se verrait bien enseigner l’élevage dans une école d’agriculture, à moins qu’elle ne reprenne la ferme familiale avec l’une de ses sœurs. Propos recueillis par Dominik Senn
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Technique Agricole 10
2021
Cours | ASETA
Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones
Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)
Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.
Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
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Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch
Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 83e année
www.agrartechnik.ch
Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch
Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an
Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)
Prochain numéro Thème principal «Dernières tendances des tracteurs» Un investissement doit certes être guidé par la puissance, mais aussi par l’évolution technique du tracteur et de son environnement. L’édition 11 2021 paraîtra le 11.11.2021. Clôture de la rédaction: 25.10.2021 Clôture des annonces: 29.10.2021
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2021
Technique Agricole
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RÉUSSIR SON DÉBUT DE SAISON 2022 AVEC LES MOISSONNEUSES JOHN DEERE AVANT-SAISON DU 1.9. AU 31.12.2021
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